PDF 2021-2022 LEA Contrats Fascicule TD DEF1 PDF
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Equipe pédagogique :
Murielle Nema, Thomas Pretot, Amélie Rulkowski, Gabrielle Velmon
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« … en dépit de rares ouvrages récents, trop de juristes, abreuvés de réglementation et de
solutions ponctuelles et éphémères, paraissent se désintéresser des grands principes et des
aspects méthodologiques du Droit. Or le juriste doit être un chef d’orchestre, apte à maîtriser
et coordonner tous les instruments du droit : la solution juridique ne peut provenir du son,
parfois discordant, d’une disposition isolée, mais dépend pour sa compréhension, son
application et sa mise œuvre, des principes, des institutions, des concepts et des procédés
techniques de l’ordre juridique général. Le juriste ne peut être ni un simple automate,
condamné à l’application servile d’une réglementation tatillonne, ni un apprenti-sorcier
déchaînant des conséquences désordonnées et imprévues pour avoir ignoré la dépendance et
l’insertion de la règle de droit dans son contexte.
Une conception globale du droit est indispensable à l’étude et l’élaboration des normes
juridiques ; des méthodes particulières sont requises pour les mettre en œuvre. Il paraît
nécessaire, à une époque de sur-réglementation, de dirigisme pointilleux, des bouleversements
techniques, humain et sociaux et, plus spécialement, à l’heure de l’informatique, de rappeler
qu’il vaut mieux pour un juriste « une tête bien faite qu’une tête bien pleine » et que la
connaissance pure, pour laquelle la mémoire humaine est supplantée par l’ordinateur, n’est
rien sans une conception générale du Droit, un raisonnement et une méthode appropriés. »
Jean-Louis BERGEL, Théorie générale du droit, Dalloz, 2003, p. 1.
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Sommaire
Séance n°1 : Les sources de l’obligation et la réforme du droit des contrats ….. p. 6
Annexes :
- Annexe 1 : Schéma de l’organisation juridictionnelle ………………… p. 23
- Annexe 2 : Conseils méthodologiques ………………………………… p. 24
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Organisation matérielle
du semestre
Préparer la séance de TD
Absences
Au-delà de deux absences, qu’elles soient justifiées ou non, les étudiants seront inscrits
comme défaillants. Cela signifie qu’ils perdent le bénéfice du contrôle continu et devront
passer la matière à la session de rattrapage.
Les étudiants boursiers qui n’assistent pas régulièrement aux séances de TD n’obtiendront pas
le tampon de l’enseignant.
Notation
La note finale sera composée de :
1 note d'oral (25%), 1 note d'interrogation écrite (25%) et une note d'examen final (50%).
Aucune excuse ne sera acceptée si les étudiants n’ont pas fait leur travail pour la séance de
TD.
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Bibliographie
Code civil (Dalloz, Litec) (à apporter à toutes les séances de travaux dirigés et au cours)
I. Manuels
ü www.legifrance.gouv.fr
ü www.courdecassation.fr
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Séance n° 1
Les sources de l’obligation et la
réforme du droit des contrats
Exercice 1 : Recherchez les principaux textes qui font référence aux différentes sources de
l’obligation. Après lecture de ces textes, veuillez répondre aux questions suivantes :
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« Sur le premier moyen :
« Attendu que l'UFC fait grief à la cour d'appel d'avoir limité à un franc la réparation de son
préjudice, alors, selon le moyen, que si les juges apprécient souverainement le montant des
dommages-intérêts dans la limite des conclusions des parties, il leur appartient cependant
d'évaluer le préjudice d'après les éléments dont ils disposent, au besoin après avoir ordonné
toutes mesures utiles, sans pouvoir se borner à allouer une indemnité symbolique en raison
d'un montant incertain du dommage ; qu'en l'espèce, l'UFC Que Choisir, dont la mission est
de poursuivre la réparation de préjudices subis par une multitude de consommateurs,
invoquait le préjudice causé à l'intérêt collectif des consommateurs du fait des procédés
agressifs et mensongers des sociétés par correspondance consistant à faire croire aux
consommateurs qu'ils ont gagné un lot important pour obtenir des commandes et évaluait ce
préjudice à la somme de 100 000 francs ; qu'en se bornant à considérer que l'intérêt collectif
des consommateurs était, au regard des circonstances de l'espèce, exactement réparé par
l'octroi d'une somme d'un franc à titre de dommages-intérêts sans préciser les éléments sur
lesquels elle se fondait pour évaluer le préjudice à une telle somme, la cour d'appel a privé sa
décision de base légale au regard de l'article 1382 du Code civil ;
« Mais attendu que la cour d'appel a apprécié souverainement le montant du préjudice dont
elle a justifié l'existence par l'évaluation qu'elle en a faite, sans être tenue d'en préciser les
divers éléments ; d'où il suit que le moyen ne peut être accueilli ;
« Mais sur le moyen de pur droit, relevé d'office après avertissement donné aux parties :
« Vu l'article 1371 du Code civil ;
« Attendu que les quasi-contrats sont les faits purement volontaires de l'homme dont il résulte
un engagement quelconque envers un tiers ;
« Attendu que pour condamner la société à payer une certaine somme à titre de dommages-
intérêts à M. X..., l'arrêt retient qu'en annonçant de façon affirmative une simple éventualité,
la société avait commis une faute délictuelle constituée par la création de l'illusion d' un gain
important et que le préjudice ne saurait correspondre au prix que M. X... avait cru gagner ;
« Qu'en statuant ainsi, alors que l'organisateur d'une loterie qui annonce un gain à une
personne dénommée sans mettre en évidence l'existence d'un aléa s'oblige, par ce fait
purement volontaire, à le délivrer, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
« PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le second moyen :
« CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a condamné la société MFD à verser à M.
X... la somme de 5 000 francs, l'arrêt rendu le 23 octobre 1998, entre les parties, par la cour
de Paris ; remet, en conséquence, quant à ce, la cause et les parties dans l'état où elles se
trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de
Versailles ».
Exercice 1 : Résolution du cas pratique reproduit ci-dessous. Relisez auparavant les conseils
méthodologiques en rapport avec cet exercice (cf. la méthodologie du cas pratique dans
l’annexe 2).
Le 1er octobre 2013, Mme Delorme, propriétaire d’un immeuble de logements d’habitation,
conclut un contrat d’entretien avec la société l’Andalouse. Le contrat est d’une durée de 4 ans,
et contient une clause de renouvellement tacite.
Dans un premier temps, elle semble satisfaite de cet engagement : en bonne négociatrice, elle
a réussi à adapter le contrat que l’Andalouse lui avait présenté à ses besoins.
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Mais, le 10 novembre 2019, elle vient vous voir furieuse. Elle s’estime victime d’une
tromperie et souhaiterait obtenir la nullité du contrat. L’action sera-t-elle soumise au nouveau
ou à l’ancien droit des contrats ?
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Séance n° 2 : La formation du contrat
La rencontre des consentements
1. La négociation précontractuelle
M. Martin voudrait acheter un vélo. Il consulte un site internet et est intéressé par l’annonce
ainsi rédigée :
« A vendre, Console de jeu avec une manette, marque X, blanche en parfait état, garantie
jusqu’en décembre 2016. 200 €. Prix valable jusqu’au 30 octobre 2016 ». Une photo est
jointe à l’annonce.
Il prend contact avec le vendeur et, après avoir essayé la console avec un jeu vidéo du
vendeur, il lui propose de l’acheter pour 150 €.
Le vendeur refuse.
M. Martin lui propose alors d’acquérir la console pour un prix de 150 €, à la condition que le
vendeur lui remette également le jeu vidéo qu’il a essayé.
Le vendeur refuse.
Après avoir réfléchi, M. Martin reprend contact avec le vendeur le 29 octobre 2016 et lui
indique qu’il souhaite acheter la console pour 200 €.
-Précisez si, et à quel moment, un contrat a été conclu entre M. Martin et le vendeur. La
réponse serait-elle différente si M. Martin avait repris contact avec le vendeur le 31 octobre
2016 ?
Pour rentrer chez lui, M. Martin décide de prendre un taxi. Une voiture s’arrête et le chauffeur
lui indique que le prix de la course s’élèvera à 20 €. M. Martin monte dans le taxi.
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Pau, 17 octobre 2005), que par acte du 24 juin 2000, Mme X...
a signé, par l'intermédiaire d'un agent immobilier, une proposition d'achat d'un immeuble
appartenant aux consorts Y..., avec remise d'un dépôt de garantie ; qu'elle a retiré son offre
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d'achat le 26 juin, tandis que l'agent immobilier lui adressait le 27 juin un courrier l'informant
de l'acceptation de cette offre par les consorts Y... ; que Mme X... a assigné ces derniers en
restitution de la somme versée et en paiement de dommages-intérêts ;
Attendu que pour accueillir cette demande, l'arrêt retient la validité de la rétractation de son
offre d'achat par Mme X..., celle-ci étant intervenue par lettre recommandée expédiée le 26
juin 2000, antérieurement à l'émission, par les consorts Y..., de leur acceptation par lettre
recommandée expédiée le 27 juin 2000 ;
Qu'en statuant ainsi, alors que si une offre d'achat ou de vente peut en principe être rétractée
tant qu'elle n'a pas été acceptée, il en est autrement au cas où celui de qui elle émane s'est
engagé à ne pas la retirer avant une certaine époque, et alors qu'elle avait constaté que les
consorts Y... disposaient d'un délai jusqu'au 27 juin 2000 pour donner leur accord, et qu'il en
résultait que Mme X... s'était engagée à maintenir son offre jusqu'à cette date, la cour d'appel
a violé le texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le second moyen :
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 17 octobre 2005, entre les
parties, par la cour d'appel de Pau ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où
elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de
Pau, autrement composée ;
3. Les avant-contrats
* *
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Séances n° 3 et 4 : La formation du
contrat
Les vices du consentement
I. L’erreur
Exercice 2 : Lisez l’arrêt et élaborez une fiche de jurisprudence de l’arrêt reproduit ci-
dessous.
II. Le dol
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« Attendu que pour condamner M. Z... à payer à Mme Y... la somme de 1 915 000 francs
représentant la restitution en valeur des photographies vendues lors des ventes de gré à gré
de 1989, après déduction du prix de vente de 85 000 francs encaissé par Mme Y..., l'arrêt
attaqué, après avoir relevé qu'avant de conclure avec Mme Y... les ventes de 1989, M. Z...
avait déjà vendu des photographies de X... qu'il avait achetées aux enchères publiques à des
prix sans rapport avec leur prix d'achat, retient qu'il savait donc qu'en achetant de nouvelles
photographies au prix de 1 000 francs l'unité, il contractait à un prix dérisoire par rapport à
la valeur des clichés sur le marché de l'art, manquant ainsi à l'obligation de contracter de
bonne foi qui pèse sur tout contractant et que, par sa réticence à lui faire connaître la valeur
exacte des photographies, M. Z... a incité Mme Y... à conclure une vente qu'elle n'aurait pas
envisagée dans ces conditions ;
« Attendu qu'en statuant ainsi, alors qu'aucune obligation d'information ne pesait sur
l'acheteur, la cour d'appel a violé le texte susvisé ; / PAR CES MOTIFS : CASSE ET
ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 5 décembre 1997 ».
Dylan rêve de s’acheter une voiture, la Citroën 2 CV, depuis toujours. Pour pouvoir le faire, il
travaille depuis des années toutes les vacances et gagne ainsi de l’argent qu’il économise
précieusement.
En décembre 2016, alors qu’il passe ses vacances dans le Sud de la France à Gruissan, il voit
garée dans la rue la voiture de ses rêves, la fameuse Citroën 2 CV, sur la fenêtre de laquelle
figure un papier indiquant :
« A vendre : Citroën 2 CV 6 ; Année 1990
Kilométrage (compteur) 52.000 km
9.000 euros
Appelez Gérard au 06 07 08 09 10 »
Dylan est exalté, la voiture lui plaît, mais il ne dispose pour le moment que de 7.500 euros
d’économies. Le lundi 19 décembre 2016, Dylan appelle aussitôt Gérard et lui propose
d’acheter la voiture pour 7.500 euros. C’est moins que ce que Gérard espérait. Gérard dit donc
à Dylan qu’il va prendre quelques jours pour réfléchir à sa proposition. Mercredi 21 décembre
au matin, Gérard, qui n’a pas eu d’autre appel concernant sa voiture, se résigne à appeler
Dylan et lui dit qu’il accepte de lui vendre la voiture pour 7.500 euros. Dylan est fou de joie.
Or, mercredi après-midi, Gérard reçoit un appel de Sana, qui, elle aussi, a vu l’annonce et lui
dit qu’elle souhaite acheter la voiture, le prix de 9.000 euros lui convenant.
1. Gérard est-il lié à Dylan ou peut-il encore vendre sa voiture à Sana ? A quel moment la
voiture de Gérard est-elle vendue et à qui ? Pour répondre à ces questions, expliquer les
différentes étapes de la formation du contrat dans cette affaire.
Gérard se dit que de toute façon, puisque tous les échanges qu’il a eus avec Dylan se sont
déroulés par téléphone, c’est-à-dire uniquement par oral, il ne devrait pas pouvoir être regardé
comme ayant conclu un contrat avec Dylan. A-t-il raison ou tort ? Pourquoi ?
2. Par ailleurs, après la vente, la personne à laquelle Gérard a finalement vendu sa voiture (à
vous de déterminer s’il s’agit de Sana ou de Dylan), s’inscrit pour participer à un concours de
voitures de collection. L’inscription au concours lui coûte 250 euros. Le jour du concours, la
voiture vendue par Gérard ne démarre pas. La personne à laquelle Gérard a finalement vendu
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sa voiture (Sana ou de Dylan) est alors contrainte de confier la voiture à un garagiste. La
garagiste découvre à cette occasion que le compteur de la voiture a été trafiqué et que celle-ci
n’a pas roulé 52.000 km, mais 90.000 km. Le garagiste émet une facture de 750 euros au titre
des réparations de la voiture. L’acheteur (Sana ou de Dylan), fou de rage, ne veut plus de cette
voiture, ni assumer le coût de cette facture. Il souhaite en outre obtenir réparation, d’une part,
de son préjudice moral, tenant à l’humiliation qu’il a subie et à la peine que lui a causée le fait
de ne pas avoir pu présenter la voiture au concours collection et, d’autre part, de son préjudice
matériel, tenant au frais d’inscription au concours qu’il a dû débourser inutilement.
III. La violence
Civ. 1ère, 3 avril 2002, Kannas, Larousse-Bordas, pourvoi n° 00-12.932 Bull. I, n° 108
« Sur le premier moyen, pris en sa première branche :
« Vu l'article 1112 du Code civil ;
« Attendu que Mme X... était collaboratrice puis rédactrice salariée de la société Larousse-
Bordas depuis 1972 ; que selon une convention à titre onéreux en date du 21 juin 1984, elle a
reconnu la propriété de son employeur sur tous les droits d'exploitation d'un dictionnaire
intitulé " Mini débutants " à la mise au point duquel elle avait fourni dans le cadre de son
contrat de travail une activité supplémentaire ; que, devenue " directeur éditorial langue
française " au terme de sa carrière poursuivie dans l'entreprise, elle en a été licenciée en
1996 ; que, en 1997, elle a assigné la société Larousse-Bordas en nullité de la cession sus-
évoquée pour violence ayant alors vicié son consentement, interdiction de poursuite de
l'exploitation de l'ouvrage et recherche par expert des rémunérations dont elle avait été
privée ;
Attendu que, pour accueillir ces demandes, l'arrêt retient qu'en 1984, son statut salarial
plaçait Mme X... en situation de dépendance économique par rapport à la société Editions
Larousse, la contraignant d'accepter la convention sans pouvoir en réfuter ceux des termes
qu'elle estimait contraires tant à ses intérêts personnels qu'aux dispositions protectrices des
droits d'auteur ; que leur refus par elle aurait nécessairement fragilisé sa situation, eu égard
au risque réel et sérieux de licenciement inhérent à l'époque au contexte social de
l'entreprise, une coupure de presse d'août 1984 révélant d'ailleurs la perspective d'une
compression de personnel en son sein, même si son employeur ne lui avait jamais adressé de
menaces précises à cet égard ; que de plus l'obligation de loyauté envers celui-ci ne lui
permettait pas, sans risque pour son emploi, de proposer son manuscrit à un éditeur
concurrent ; que cette crainte de perdre son travail, influençant son consentement, ne l'avait
pas laissée discuter les conditions de cession de ses droits d'auteur comme elle aurait pu le
faire si elle n'avait pas été en rapport de subordination avec son cocontractant, ce lien
n'ayant cessé qu'avec son licenciement ultérieur ;
« Attendu, cependant, que seule l'exploitation abusive d'une situation de dépendance
économique, faite pour tirer profit de la crainte d'un mal menaçant directement les intérêts
légitimes de la personne, peut vicier de violence son consentement ; qu'en se déterminant
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comme elle l'a fait, sans constater, que lors de la cession, Mme X... était elle-même menacée
par le plan de licenciement et que l'employeur avait exploité auprès d'elle cette circonstance
pour la convaincre, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision ;
« Par ces motifs, et sans qu'il soit besoin de statuer sur la seconde branche du premier
moyen, ni sur le second moyen : CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt
rendu le 12 janvier 2000 ».
* *
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Séance n° 5 : La formation du contrat
Le contenu du contrat : l’objet
(et les clauses abusives)
Exercice 1 : Lisez les articles 1163 et s. du Code civil et répondez aux questions suivantes :
1.) La société TOUFRAIS achète de la volaille à des fournisseurs pour réaliser des plats
cuisinés tels que les nuggets ou les escalopes panées. Paul Blot, le dirigeant de la société met
la qualité au centre de la politique commerciale de l’entreprise. Il est donc particulièrement
exigeant quant à la sélection de ses partenaires commerciaux.
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Séance n° 6 : La formation du contrat
Le contenu du contrat : la cause
A. Lefebvre est propriétaire de trois restaurants à Pantin. Elle vient vous voir car elle souhaite y
voir plus clair sur son sort par rapport à la situation sanitaire actuelle. Contrainte de fermer ses
restaurants du 14 mars au 3 juin 2020, suite à l’arrêté du 14 mars 2020 du ministre de la santé, elle
se voit opposer par son assureur un refus de prise en charge de sa perte d’exploitation. Ce refus la
désole alors qu’elle se croyait couverte par le contrat multirisque petites et moyennes entreprises
souscrit le 28 février 2020. Donnez-lui votre avis sur cette question à la lumière des conditions
générales et de conditions particulières du contrat reproduites ci-dessous.
Dans les conditions générales, il est prévu une garantie de perte d’exploitation en cas
d’interruption totale ou partielle de l’activité en raison d’un dommage garanti, ou d’une
impossibilité d’accès au lieu d’exploitation pour une cause étrangère à l’assuré. Les conditions
particulières prévoient une extension de la garantie perte exploitation ainsi libellée : « PERTE
D’EXPLOITATION SUITE A FERMETURE ADMINISTRATIVE. La garantie est étendue aux
pertes d’exploitation consécutives à la fermeture provisoire totale ou partielle de l’établissement
assuré, lorsque les deux conditions suivantes sont réunies :
1. La décision de fermeture a été prise par une autorité administrative compétente et extérieure à
vous-même
2. La décision de fermeture est la conséquence d’une maladie contagieuse, d’un meurtre, d’un
suicide, d’une épidémie ou d’une intoxication. Durée et limite de la garantie : la garantie
intervient pendant la période d’indemnisation, c’est-à-dire la période commençant le jour du
sinistre et qui dure tant que les résultats de l’établissement sont affectés par ledit sinistre, dans la
limite de 3 mois maximum… ».
Sur la page suivante il est précisé que : « sont exclues les pertes d’exploitation, lorsque, à la date
de la décision de fermeture, au moins un autre établissement, quelles que soient sa nature et son
activité, fait l’objet, sur le même territoire départemental que celui de l’établissement assuré,
d’une mesure de fermeture administrative, pour une cause identique ».
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Exercice 3 : Lisez les arrêts reproduits ci-dessous et élaborez les fiches de jurisprudence
correspondantes. Rapprochez les arrêts respectivement de l’article 1162 et de l’article 1169 du
Code civil.
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« Attendu que M. Y... fait grief à l'arrêt d'avoir prononcé l'annulation de la cession de droits
incorporels, alors, selon le moyen, d'une part, qu'en se déterminant par des motifs qui laissent
incertain le fondement juridique de la décision, la cour d'appel n'a pas mis la Cour de
Cassation en mesure d'exercer son contrôle sur la conformité de sa décision aux règles de
droit et n'a pas légalement justifié sa décision ; alors, d'autre part, que les conventions
passées entre la société et l'un de ses gérants ou associés et non approuvées ne sont pas
nulles, de sorte qu'en retenant, pour prononcer la nullité de l'accord conclu entre les deux
praticiens, que cet accord était inopposable à la société et que la convention précédemment
conclue entre celle-ci et M. Y... était nulle en raison du défaut d'approbation par les associés,
l'arrêt a violé l'article 50 de la loi du 24 juillet 1966 ; alors, en outre, qu'en déduisant de
l'absence d'un contrat écrit entre la clinique et M. Y... que ce dernier ne disposait d'aucun
droit d'utilisation des installations de la clinique dans laquelle il exerçait, la cour d'appel a
violé l'article 1134 du Code civil ; et alors, enfin, que l'arrêt constate que le contrat litigieux
conférait à M. X... le droit d'utiliser le matériel professionnel appartenant à M. Y... ainsi
qu'un droit de préférence en cas de cession par celui-ci de tout ou partie de son cabinet ou
des parts sociales lui appartenant ; que l'obligation mise à la charge de M. X... de payer une
indemnité d'intégration n'était donc pas dénuée de contrepartie, de sorte qu'en prononçant
l'annulation de cette obligation, la cour d'appel n'a pas tiré de ses constatations les
conséquences légales s'en évinçant nécessairement au regard de l'article 1131 du Code civil,
et a violé l'article 1118 du même code ;
« Mais attendu que l'arrêt retient que M. Y... ne rapporte pas la preuve qu'il bénéficiait d'une
convention d'exclusivité pour l'exercice de la chirurgie orthopédique au sein de la clinique
Saint-Augustin et qu'à la date du contrat, le droit d'y exercer résultait de la seule qualité
d'associé de la société exploitant cet établissement ; qu'il relève que les accords passés entre
les deux chirurgiens pour l'utilisation des installations de la clinique concernaient des biens
ou des droits qui aux termes des statuts de la société clinique Saint-Augustin, appartenaient à
cette dernière et qu'ils lui étaient donc inopposables ; que l'arrêt ajoute que le matériel
professionnel appartenant à M. Y... et dont le droit d'utilisation a été cédé à M. X... par la
convention litigieuse était d'une importance extrêmement limitée et enfin que le droit de
préférence en cas de vente de leurs parts sociales, que se sont mutuellement reconnus les
praticiens ne peut s'analyser, comme le soutient M. Y..., en un engagement de non-
concurrence de sa part au bénéfice de son confrère ; que la cour d'appel qui, au vu de
l'ensemble de ces circonstances par elle souverainement appréciées, a estimé que l'obligation
de M. X... au paiement d'une indemnité d'intégration n'avait aucune contrepartie réelle, les
droits cédés étant dépourvus de toute valeur sérieuse, en a justement déduit que le contrat de
cession de droits incorporels était nul pour absence de cause ; qu'elle a ainsi légalement
justifié sa décision et qu'en aucune de ses branches le moyen ne peut être accueilli ».
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Séance n° 7 : Force obligatoire du contrat -
Imprévision et exécution forcée
Exercice 1 : Comparez les articles du Code civil qui visent l’imprévision et la force majeure
et soulevez les différences et les similitudes.
Dans quelle mesure l’imprévision a-t-elle pu constituer une réponse aux difficultés
rencontrées par les entreprises pendant la période COVID ? Justifiez vos réponses.
Exercice 2 : Lisez les arrêts reproduits ci-dessous et élaborez les fiches de jurisprudence
correspondantes.
Comparez les arrêts précités avec, d’une part, les anciens articles 1142 et 1143 du code civil,
d’autre part, les nouveaux articles 1221 et 1222 du code civil.
Doc. 1 : Civ. 3ème, 11 mai 2005, pourvoi n° 03-21.136, Bull. III, n° 103
« Vu l'article 1184 du Code civil ;
Attendu que la partie envers laquelle l'engagement n'a point été exécuté peut forcer l'autre à
l'exécution de la convention lorsqu'elle est possible ;
« Attendu, selon l'arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 23 septembre 2003), que M. et Mme X...
Y... ont signé avec la société Les Bâtisseurs du Grand Delta un contrat de construction de
maison individuelle dont ils ont réglé la totalité du prix tout en refusant de signer le procès-
verbal de réception en raison d'une non conformité aux stipulations contractuelles relative au
niveau de la construction ; qu'ils ont assigné la société de construction afin d'obtenir sa
condamnation à démolir puis reconstruire la maison, ou, à défaut, sa condamnation au
paiement d'une somme équivalente au coût des opérations de démolition et de reconstruction;
« Attendu que pour débouter M. et Mme X... Y... de leur demande, l'arrêt retient que la non
conformité aux stipulations contractuelles ne rend pas l'immeuble impropre à sa destination
et à son usage et ne porte pas sur des éléments essentiels et déterminants du contrat ;
« Qu'en statuant ainsi, alors qu'elle avait constaté que le niveau de la construction présentait
une insuffisance de 0, 33 mètres par rapport aux stipulations contractuelles, la cour d'appel
qui n'a pas tiré les conséquences légales de ses propres constatations, a violé le texte susvisé ;
« PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE ».
Doc. 2 : Civ. 3ème, 21 juin 2000, pourvoi n° 98-21.129, Bull. III n° 124
« Attendu, selon l'arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 27 juillet 1998) que Mme X..., aux droits de
laquelle se trouvent les consorts X..., propriétaire d'un lot dans un lotissement a assigné les
époux Y..., voisins colotis, en démolition de la construction édifiée sur leur lot ;
« Attendu que les époux Y... font grief à l'arrêt d'accueillir la demande, alors, selon le moyen
que si l'article L. 315-2-1 du Code de l'urbanisme permet aux colotis de demander le maintien
des règles d'urbanisme contenues dans le cahier des charges du lotissement, lorsqu'un plan
d'occupation des sols (POS) a été approuvé, il ne leur ouvre pas la faculté à cette occasion
d'intégrer dans le cahier des charges les dispositions du POS afin de leur conférer une valeur
contractuelle ; qu'ainsi, en considérant que les consorts X... pouvaient poursuivre la
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destruction de l'immeuble édifié par les époux Y... en méconnaissance des dispositions du
POS dès lors que lors d'une assemblée du 14 novembre 1987 les colotis s'étaient imposés
entre eux, à titre contractuel, ces dispositions du POS, la cour d'appel a violé le texte susvisé
et l'article 1143 du Code civil ;
« Mais attendu qu'ayant constaté que les consorts X... invoquaient à titre principal, la
violation des règles contractuelles figurant aux articles 14 et 19 du cahier des charges du
lotissement et relevé que, suivant une assemblée générale du 14 novembre 1987 les colotis
avaient, à la fois voté le maintien des règles du lotissement et modifié certaines dispositions
du cahier des charges aux fins de les mettre en conformité avec le POS, que spécialement
l'article qui prévoyait qu'il ne pourrait être édifié qu'une construction principale à usage
d'habitation par lot sauf détachement de parcelle d'une surface minimale de 450 mètres
carrés avait été modifié par un article interdisant tout sous-lotissement en lot d'une surface
inférieure à 800 mètres carrés d'un seul tenant, la cour d'appel a retenu, à bon droit, qu'en
votant la modification des dispositions initiales pour les adapter au POS, les colotis avaient
manifesté leur volonté de s'imposer contractuellement entre eux, à titre réel, les restrictions
de droit de propriété édictées par le POS et en a justement déduit que les époux Y... ayant
acquis postérieurement à l'assemblée générale du 14 novembre 1987 un terrain dont la
superficie restante pouvant être prise en compte était de 772 mètres carrés, les consorts X...
étaient fondés à réclamer, en application de l'article 1143 du Code civil, la démolition de la
construction irrégulièrement édifiée sur le lot sans avoir à justifier d'un préjudice ;
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi ».
* *
20
Séance n° 8 :
La force obligatoire du contrat -
Responsabilité contractuelle /
exception d’inexécution, résolution
Exercice 1 : Classez les différentes sanctions prévues par le législateur en fonction de leur
nature « judiciaire » ou de leur caractère unilatéral.
Quelles sont les sanctions incompatibles et compatibles ?
Aurélie et Baptiste aiment beaucoup les voyages. Cet hiver, pour Noël, ils sont partis visiter
Berlin. C’était un beau voyage, un peu fatiguant cependant, car organisé en autocar par un
transporteur. Malheureusement, alors qu’ils mangeaient des gaufres sur le Marché de Noël, le
couple s’est fait voler son sac de voyage, entreposé dans le car qui les transportait et qui
n’était pas surveillé pendant leur absence. Leur bagage contenait des vêtements et accessoires
et près de 5 000 euros en espèces. Les voleurs n’ont pas pu être retrouvés ... Aurélie et
Baptiste n’entendent cependant pas commencer ainsi la nouvelle année ! De retour en France,
ils sont bien décidés à se faire indemniser par le transporteur. Sachant que vous suivez des
cours de droit et êtes en pleine révision de votre partiel, ils viennent vous demander conseil.
Qu’en pensez-vous ?
2. Soutenant n’avoir pu profiter des deux dernières semaines de leur séjour en raison d’une
circonstance revêtant les caractères de la force majeure, M. et Mme X... ont assigné la société
en résolution du contrat et indemnisation.
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la société à lui reverser les sommes perçues, quand ces difficultés de santé ne l’empêchaient
aucunement d’exécuter l’obligation dont il était débiteur, mais uniquement de profiter de la
prestation dont il était créancier, le tribunal d’instance a violé l’article 1218 du code civil.
8. Il en résulte que le créancier qui n’a pu profiter de la prestation à laquelle il avait droit ne
peut obtenir la résolution du contrat en invoquant la force majeure.
9. Pour prononcer la résiliation du contrat à compter du 9 octobre 2017, après avoir énoncé
qu’il appartenait aux demandeurs de démontrer la force majeure, le jugement retient que
M. X... a été victime d’un problème de santé imprévisible et irrésistible et que Mme X... a dû
l’accompagner en raison de son transfert à plus de cent trente kilomètres de l’établissement
de la société, rendant impossible la poursuite de l’exécution du contrat d’hébergement.
10. En statuant ainsi, alors qu’il résultait de ses constatations que M. et Mme X... avaient
exécuté leur obligation en s’acquittant du prix du séjour, et qu’ils avaient seulement été
empêchés de profiter de la prestation dont ils étaient créanciers, le tribunal a violé le texte
susvisé.
PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les autres branches du moyen, la
Cour : CASSE ET ANNULE, en toutes ses dispositions, le jugement rendu le 27 mai 2019,
entre les parties, par le tribunal d’instance de Manosque » ;
* *
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Annexes
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Annexe 2 : Conseils méthodologiques
A/ Précisions terminologiques
Ces conseils valent pour tous les exercices que vous rencontrerez lors du semestre. Vous
remarquerez vite que ni le législateur, ni le juge ne respectent ces consignes. Il n’en
demeure pas moins qu’en tant qu’étudiants, vous ne devez pas imiter leur style.
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• Une idée par phrase.
• Des phrases courtes : sujet / verbe / complément, avec une subordonnée tout au plus.
• Des conjonctions de coordination entre les phrases. (Donc, or, en effet, par
conséquent, mais, toutefois, cependant, en revanche, en somme, autrement dit, de plus,
de surcroît, dès lors...).
La maîtrise de cette méthode est fondamentale dans la mesure où elle devra être reproduite
lors de l’examen qui consistera en un cas pratique, et lors de toute consultation juridique de
votre vie professionnelle.
Une situation concrète vous est soumise. On vous demande de revêtir l’habit d’un juge qui
donnerait la solution, ou d’un conseiller juridique qui doit informer son client. Il arrive que
l’on vous demande de vous comporter comme un avocat. En tout état de cause, vous devez
répondre à la question juridique posée en expliquant votre réponse.
ü Conseils préliminaires
Lire attentivement le sujet, et dans sa totalité. Des informations peuvent en effet se trouver à
la fin du cas pratique. En lisant l’intégralité du cas pratique, vous aurez de plus une idée du
temps que vous devrez consacrer à chaque question.
Le cas pratique doit d’abord être construit au brouillon. Il n’est pas nécessaire de tout écrire,
puis de recopier ; ce serait d’ailleurs une perte de temps. Cependant la première et la seconde
étape sont faites au brouillon.
Lecture attentive du cas pratique et identification des faits importants. Retracer la chronologie
est souvent utile.
Pour identifier les faits importants, il est indispensable de bien connaître son cours et d’avoir
bien compris les questions. Si une question porte sur la nullité du contrat, vous devez chercher
des faits relatifs à sa formation. Si la question porte sur la responsabilité des parties vous
devez rechercher des faits relatifs à son exécution.
A la lecture des faits, vous devez savoir de quel côté chercher. Cette étape est encore assez
intuitive. Pour que l’intuition puisse jaillir, il faut avoir une connaissance de l’ensemble de
son cours.
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Une fois que vous avez identifié le domaine juridique concerné, ou mieux, le corps de règles
applicables, il convient de rassembler tous les éléments nécessaires à la résolution du cas
pratique (loi, jurisprudence, règles internationales, doctrine).
Pour effectuer cette démarche, il faut, rappelons-le, connaître parfaitement le cours et les TD
et savoir manier le Code civil.
Il faut répéter cette démarche de collecte des éléments de réponse pour chaque problème que
vous aurez identifié à la lecture des faits.
Attention, dans certains cas pratiques, les faits ne vous permettent pas de savoir quelle règle
de droit s’applique exactement, plusieurs règles pourraient être appliquées. Vous devez dans
ce cas envisager toutes les hypothèses.
Introduction
Reprendre les faits en omettant les faits sans importance. Enoncer ensuite le (ou les)
problème(s) de droit qui se pose. Et/Ou la démarche que vous allez choisir.
Développements
Les développements doivent respecter la démarche suivante qui est celle du syllogisme.
Présenter vos solutions sous la forme syllogistique est une garantie d’une bonne justification
de vos solutions.
Le syllogisme
Voici l’exemple du syllogisme le plus connu, il répond à la question Socrate va-t-il mourir ?
Tous les hommes sont mortels (majeure)
Or, Socrate est un homme (mineure)
Donc, Socrate est mortel (conclusion)
1/ Exposé du droit applicable. Texte et/ou jurisprudence et/ou doctrine (s’il y a les trois et si les trois
sont importants). Cela doit être clair et amener à exposer clairement la règle de droit. Vous devez
exposer ces règles sans faire référence à ce stade à l’espèce qui vous est soumise. Cependant, seule la
règle qui vous servira doit être mentionné. Ne faîtes surtout pas étalage de connaissances qui ne vous
seront d’aucune utilité pour résoudre le cas. C’est la majeure du syllogisme.
2/ Démonstration que la règle de droit est applicable à la situation de fait qui vous est soumise. Il faut
vérifier si les faits correspondent ou non au droit applicable (Socrate est-il un homme ?). En d’autres
termes, il faut démontrer que les faits entrent dans les cas envisagés par la règle précédemment
exposée. Dans les règles que vous avez dégagées lors de l’étape précédente, une ou plusieurs
conditions sont à vérifier pour que l’effet de droit prévu par ces règles se déclenche. Exposez
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logiquement le lien entre les faits et chacune des conditions juridiques. Il ne faut pas hésiter à
décomposer au maximum votre raisonnement.
C’est la mineure du syllogisme.
Exemple :
1/ Exposé du droit applicable : Le contrat se forme par la rencontre dans les mêmes termes
d’une offre et d’une acceptation.
2/ Démonstration que la règle de droit est applicable à la situation de fait : l’offre et l’acceptation
se sont rencontrées.
- Fermeté : volonté de s’engager. Exposé des éléments de l’énoncé qui traduisent cette
volonté et l’absence de réserve potestative.
- Précision : présence des éléments essentiels du contrat (la chose, le prix, la nature du
contrat proposé).
- Extériorisée.
Acceptation : doit être un simple oui à tous les éléments de l’offre. Vous démontrez que
l’acheteur a répondu par un simple oui.
Si l’énoncé indique que l’offre et l’acceptation ne se sont pas rencontrées dans les mêmes
termes, vous devez conclure que le contrat n’est pas formé.
Recherche d’une éventuelle exception : si à ce stade, il existe une exception, il faut la traiter
après la démonstration générale en reprenant la méthode du syllogisme.
3/ Conclusion. Claire. Donnez la solution. Etape mécanique, si les conditions d’application de la règle
de droit sont remplies, l’effet juridique doit être déclenché. Si les conditions ne le sont pas, alors l’effet
juridique ne peut se produire. C’est la solution du syllogisme. Cette conclusion doit vous conduire à
répondre à la question précisément posée.
Répétez la démarche autant de fois que nécessaire. Cette démarche n’est pas un plan type
mais l’indication de la manière dont vous devez présenter vos raisonnements.
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Toute décision de justice doit être lue attentivement. Une décision comprend les éléments
suivants :
- les faits qui ont conduit au litige. Vous devez bien les comprendre, et les identifier ;
- la demande qui a été introduite. Vous devez comprendre qui demande quoi et contre
qui. Vous devez également identifier où en est cette demande, c’est-à-dire à quel stade
de la procédure se situe la décision que vous analysez ;
- le rappel des argumentations juridiques en présence (celles des parties ou celle de la
juridiction dont la décision est critiquée par une partie). Simple rappel, ces
argumentations reprises par la juridiction dont vous analysez la décision ne
correspondent pas nécessairement à l’avis de cette juridiction. C’est un peu comme si
le juge faisait parler quelqu’un d’autre. Cela ne signifie pas qu’il est d’accord avec son
argumentation.
Dans certaines décisions, toutes les argumentations ne sont pas toutes rappelées ; ne
les inventez pas ;
- la motivation de la juridiction qui rend la décision. C’est ce que l’on appelle les
motifs ;
- le dispositif : le sort réservé à la demande par la juridiction dont vous analysez la
décision. Est-elle accueillie, est-elle rejetée ?
Dans votre lecture d’une décision de justice, vous devez avoir cette structure à l’esprit. Elles
vous seront utiles pour rédiger une fiche de jurisprudence. N’hésitez pas à surligner les
décisions qui vous sont soumises.
Tous les arrêts qui vous seront donnés doivent faire l’objet d’une fiche de jurisprudence.
La fiche de jurisprudence est en fait un exercice assez facile, il s’agit de présenter une
décision de justice selon un plan établi pour montrer que vous avez compris cette décision.
Vous ne devez pas recopier l’arrêt mais reformuler son contenu dans des rubriques. Cet
exercice permet de vérifier que vous avez compris la décision et vous oblige à la comprendre.
Avant de faire la fiche proprement dite, je vous conseille d’indiquer dans un coin de la feuille,
la juridiction, la date de la décision, le nom des parties en commençant par le demandeur.
Vous pouvez y ajouter le domaine du droit dans lequel la décision intervient.
I Les faits
Il faut rappeler les faits importants et surtout ne pas en inventer. Attention parfois, l’attendu
sur les faits ne regroupe pas tous les faits importants. Certains faits sont dans l’argumentation.
Cette rubrique se termine par l’objet de la demande (qu’est ce qui est demandé : des
dommages-intérêts, un divorce, la garde des enfants, la destruction d’un édifice gênant, le
respect d’un contrat ...)
II La procédure
Il s’agit de retracer « l’histoire judiciaire » » de l’affaire. On considère qu’elle commence au
moment où l’un des acteurs saisit le juge Vous devez donc indiquer qui a introduit l’action.
Ensuite vous retracez la totalité de la procédure en indiquant bien qui est demandeur qui est
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défendeur aux différentes étapes et quelle est la solution rendue par chacune des juridictions.
Il arrive, notamment dans les arrêts de la Cour de cassation, qu’il n’y ait pas d’indication sur
la première instance. N’inventez jamais.
Pour un arrêt de la Cour de cassation, il faut terminer en indiquant qui s’est pourvu en
cassation.
IV le problème de droit
C’est le problème auquel répond la juridiction saisie. Il résulte de la confrontation des thèses
en présence. Il doit être formulé en termes généraux sans référence à la situation en cause.
Vous devez identifier le problème de droit d’après le pourvoi que vous reformulez en termes
généraux. Une méthode de secours, lorsque le pourvoi n’est pas retranscrit, est de transformer
la réponse de la Cour de cassation en question
V La motivation et la solution
Dans cette rubrique vous devez consigner le sens de la solution rendue (demande acceptée,
pourvoi rejeté...) ainsi que la motivation qui a conduit la juridiction à statuer en ce sens. Dans
les arrêts de rejet de la Cour de cassation, la motivation de la Cour de cassation se fonde
fréquemment sur la motivation des juges du fond.
Variantes
Dans les arrêts de cassation, la motivation de la cassation par la Cour de cassation rejoint
normalement l’argumentation du demandeur au pourvoi. Donc, dans certaines méthodes, cette
motivation est à mettre dans les thèses en présence, la motivation et la solution de la Cour de
cassation étant davantage le lieu pour indiquer la solution de la Cour de cassation ainsi que
répondre de manière plus générale au problème de droit afin d’introduire un commentaire de
la décision.
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Attendu que pour condamner la société des Transports Garcia et la société
AGF à réparer le préjudice des consorts Montet, l’arrêt, par motifs propres
3° Contenu et adoptés, énonce que la violence de la collision, l’emplacement de la zone
(motivation) de la de choc sur l’axe médian de la chaussée entre les deux tracteurs,
décision attaquée l’emplacement du point de choc sur le tracteur conduit par M. Montet, situé
sur le côté avant-gauche, les traces de freinage laissées par le véhicule
conduit par M. Bressan, débutant sur la voie de circulation, se dirigeant sur
la bande d’arrêt d’urgence, puis ressortant sur la chaussée et le taux
d’alcoolémie de M. Montet de 1,15 grammes pour mille, ne permettent pas
de déterminer avec certitude les circonstances de l’accident ; que la preuve
d'une relation de causalité entre l'alcoolémie et la collision n'est pas
4° Raisons justifiant la rapportée ;
cassation = motivation de
l’arrêt de cassation
Qu’en statuant ainsi, alors que M. Montet, qui conduisait malgré un taux
d’alcoolémie supérieur au taux légalement autorisé, avait commis une faute
en relation avec son dommage, de nature à limiter ou exclure son droit à
indemnisation, la cour d’appel a violé le texte susvisé ;
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