Conference Avec Boris Cyrulnik - 210929 Zoom
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21.09.29
Un sol est résilient car, après un incendie, la vie reprend ; mais non pas avec les mêmes faunes
et flores, il y a un changement, une transformation.
La femme enceinte sécurisée devient sécurisante pour son enfant, sinon, les enfants grandiront avec des
troubles cognitifs, neurologiques et même organiques. (Atrophie cérébrale du lobe préfrontal qui inhibe
des fonctions cognitives essentielles au bon fonctionnement de l’être humain). C’est le malheur de la
mère qui cause ces troubles, et non pas la mère. Une mère stressée sécrète des hormones de stresse
toxiques pour le cerveau de l’enfant qu’elle porte. Dès qu’on sécurise la mère, on rétablit la résilience
neuronale de l’enfant, il recommence sa reconstruction neuronale normale.
Le confinement lutte contre le virus et est donc nécessaire, certes, mais il lutte et agresse aussi le
psychisme humain. L’être humain ne peut pas vivre en isolement complet. Un enfant, agressé pas la
société, quand il est isolé, il ne peut pas reprendre et reconstruire son psychisme normalement. Alors
que l’enfant, même agressé, mais non isolé, reprend sa construction psychique normale => résilience.
L’enfant/adolescent confiné qui n’a pas accès a une relation humaine appropriée (la vie publique en
générale) se retrouve traumatisé. Son cerveau ne pourra pas passer normalement par la phase
d’Elagage Synaptique dans laquelle le cerveau apprend à fonctionner avec moins d’énergie ; ce qui est
essentiel pour le bon fonctionnement de l’être humain doté d’un psychisme sain. Ceci explique bien sûr
le taux très élevé de dépression et de suicide chez les jeunes d’aujourd’hui qui est un indice flagrant de
désorganisation sociale.
[A noter pour bien comprendre ce passage : on est tous à la base femelle, on devient mâle.
Scientifiquement, Adam est créé de la côte d’Eve] La pollution de la nature, causée par la civilisation
humaine, bouleverse la nature. On ingurgite des produits chimiques pleins d’hormones féminines qui
basculent le fonctionnement normal de la vie « naturelle ». Ex : les poissons ne deviennent plus mâles et
restent femelles ce qui les mets à risque d’extinction (vue le manque de poisson mâles pour reproduire).
On observe des oiseaux mâles qui exercent anormalement les rôles des oiseaux femelles (couvrir les
œufs et nourrir les petits). Ceci est aussi claire chez les humains qui passent par un temps de
bouleversement ou les rôles et les rapports hommes/femmes sont flous et basculés. Ce rapport
homme/femme qui fonctionnait presque parfaitement depuis que la civilisation a vu le jour et qui nous
a permis de survivre aussi longtemps en tant qu’espèce, maintenant bouleversé, nous incite à
questionner notre avenir en tant que civilisation. Certes, ce bouleversement a ses avantages, mais il a
aussi beaucoup de désavantages (basés sur une incertitude) puisqu’il a engendré une nouvelle forme de
socialisation dont on ne peut pas savoir, au long terme, l’efficacité.
Quand on donne sens au malheur qui nous frappe, on métamorphose la façon avec laquelle on
l’éprouve ; on le supporte beaucoup mieux.
Apres l’épidémie (ou autre crises/catastrophe majeure) les gens sont malheureux, il y a un chaos social
et mental qui règne sur une population/société dite anomique, facile à manipuler.
Le Clivage (travaillé notamment par Anna Freud), est un mécanisme d’adaptation sans transformation
qui empêche ainsi la résilience et se montre souvent pathologique.
C’est quand, suite à un trauma, la personnalité d’une personne se coupe en deux parties :
o Une 1ere partie, publique, qui semble normale et gaie
o Une 2eme partie, inconsciente, qui reste silencieuse, amputée, et pathologique.