Rapport Hernie 1
Rapport Hernie 1
Rapport Hernie 1
Rapport présenté au
XXXIXème Congrès National de Chirurgie
Tunis les 01-02-03 Mars 2018
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"Nous sommes des nains
juchés sur les épaules de
géants"
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-4-
Remerciements
Je tiens à remercier le Bureau de l’Association Tunisienne de Chirurgie
pour m’avoir honoré en me confiant la coordination de ce travail à propos des
hernies de la région de l’aine. Il s’agit d’une étude multicentrique et
rétrospective qui rassemble les observations de malades provenant de 18
institutions publiques.
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-6-
LE SOMMAIRE
I- INTRODUCTION…………………………………………………………………………………9
II- L’HISTOIRE DE LA CHIRURGIE HERNIARE…………………………………….……11
III- LA METHODOLOGIE……………………………..………………………………………14
IV- LA SERIE NATIONALE……………………………………….……………………………16
V- L’ANATOMIE DE LA REGION DE L’AINE……………………………………….…39
a- L’anatomie de dehors en dedans………………………………………………39
b- L’anatomie endoscopique et classification des hernies de l’aine…51
VI- LES FACTEURS HERNIOGENES………………………………………………………65
a- Les facteurs anatomiques
b- Les facteurs dynamiques
c- Les facteurs histo-métaboliques
VII- DIAGNOSTIC POSITIF DES HERNIES DE L’AINE………………………….……76
VIII- PLACE DES PARIETORAPHIES DE NOS JOURS…………………………..…….85
IX- LES CURES PROTHETIQUES A CIEL OUVERT…………………………….….…93
X- LES CURES LAPAROSCOPIQUES…………………………………………….……100
a- La TEP…………………………………………………………………………..………100
b- La TAPP……………………………………………………………………….….……113
XI- LA CHIRURGIE HERNIAIRE AMBULATOIRE……………………………..…….126
XII- LA HERNIE CRURALE……………………………………………………………….….134
XIII- QUELLE VOIX D’ABORD CHOISIR POUR UNE HERNIE PRIMAIRE ?...150
XIV- LES CRITERES DE CHOIX DE LA PROTHESE……………………………………159
XV- PLACE DE LA PROTHESE EN URGENCE…………………………………………173
XVI- LES COMPLICATIONS………………………………………………………………….179
a- Les complications précoces……………………………………………………179
b- L’infection de la prothèse………………………………………………….……192
c- La récidive………………………………………………………………………….…201
d- Les douleurs chroniques………………………………………………………..214
XVII- ALGORYTHME DECISIONNEL ET CONCLUSIONS…………………………..236
-7-
-8-
I- INTRODUCTION
Faouzi CHEBBI, Ahmed SAIDANI, Anis BELHADJ
Cette affection touche 27-43 % des hommes et 3-6% des femmes. Les
hernies sont souvent symptomatiques. Lorsqu’elles ne le sont pas, elles
finissent par aboutir à la chirurgie dans 70 % des cas dans les cinq ans.
Le traitement chirurgical des hernies est chirurgical. Il date des temps des
Pharaons (2500 avant J.C). La castration était l’intervention de référence
jusqu’au 19ème siècle. L'ère de la chirurgie moderne et notamment de la
chirurgie herniaire a été préparée par les deux révolutions que sont les mises
au point de l'anesthésie (1848) et de l'asepsie (1867-1873). Par ailleurs, une
meilleure métrise de l’anatomie de la région de l’aine a fait que la technique
chirurgicale évolue vers la fermeture de l’orifice externe après réduction du
contenu du sac. L’étape suivante s’est faite vers l’apparition d’une cure
étiopathogénique à savoir le renforcement des plans postérieurs. En fait, nous
devons une amélioration spectaculaire des résultats à Edoardo BASSINI en
1889 et depuis, plus de 80 autres procédures ont été développées.
Historiquement, les premières techniques ont été des réparations pariétales
par raphie mettant sous tension des structures anatomiques déjà altérées
(Bassini, Mc Vay, Shouldice). Encore une fois, les progrès techniques étaient
précédés par l'acquisition de meilleures connaissances de l’anatomie, de la
physiologique et de la biologie qui ont modifié la conception des réparations
herniaires. En effet, La mise en place d’un matériel prothétique s’est ensuite
développé par voie inguinale (Lichtenstein, Plug), par voie sous ombilicale
-9-
(Stoppa) ou encore plus récemment par cœlioscopie. Cette pariétoplastie a le
mérite de réaliser des cures sans tension.
Les critères de jugement des opérations ont aussi évolué. Avant les
années 1970, la non récidive de la hernie était seule prise en considération.
Dans les années 1980 aux bons résultats cliniques s'est ajoutée l'exigence d'un
meilleur confort post-opératoire. De nos jours interviennent de plus en plus les
coûts pour la société.
- 10 -
II- Histoire de la Chirurgie Herniaire
Driss CHERIF
Si les cures de hernies font partie, de nos jours, des interventions simples
et bénignes, c’est au terme d’une longue histoire où la chirurgie était mutilante
voire même mortelle.
L’histoire de la chirurgie herniaire remonte à l’antiquité puisque dans
l’Egypte ancienne, on trouve quelques traces évoquant des interventions
chirurgicales pour hernies dans la tombe d’Ankhamahor (2500 av. JC) et dans le
Papyrus d’Eberth (1550 av. JC) qui relate la mort du Pharaon Aménophis 1er par
hernie étranglée. (1)
Dans la Grèce antique, Hippocrate notait la fréquence des hernies chez
les tanneurs alors que Proxagoras préconisait le taxis pour les hernies
étranglées et Galien évoquait la notion de rupture de la paroi abdominale
comme mécanisme des hernies.
A Rome, au 1er siècle, Celse décrit pour la première fois la cure des
hernies inguinales par résection du sac herniaire sans castration mais n’étant
pas médecin, il fut ignoré par ses pairs.
Au moyen âge, le grand chirurgien andalou Aboul Kacem AL-ZAHRAOUI
dit Abulcassis décrit au dixième siècle, les différents types de hernies, leur
mécanisme, leurs signes cliniques, leurs complications ainsi que leur
traitement, dans son ouvrage Attasrif Liman Ajaza An Attâalif. (2) Il distingue
les hernies ombilicales, inguinales et inguino-scrotales dont le contenu peut
être épiploïque ou intestinal qu’il appelle dans ce cas entérocèle. Il évoque les
facteurs favorisants des hernies et insiste sur le risque et la gravité de
l’étranglement herniaire dont il détaille les signes cliniques. AL-ZAHRAOUI
détaille le traitement chirurgical qui consiste en une dissection et une ligature
du sac herniaire à sa base par des points avec un fil de soie. Il ne propose la
castration que dans les hernies inguino-scrotales. (2 – 3)
En Occident, et jusqu’au XVIIème siècle, le traitement des hernies
inguinales était dominé par la castration et l’utilisation des bandages. Dans les
hernies étranglées, l’abstention thérapeutique était la règle aboutissant à la
mort où à la fistule intestinale provisoirement salvatrice.(4)
- 11 -
Cependant, certains chirurgiens s’inspirant de la technique d’AL-ZAHRAOUI,
préconisaient la ligature du sac herniaire (Guy de CHAULLIAC et Ambroise Paré
qui réalisait la suture royale uniquement dans les cas d’ hernies étranglées). La
castration n’a été abandonnée que sous la pression de condamnations sévères
(peines de fouets et de prison). (1)
Du milieu du XVIIIème à la fin du XIXème siècle, la chirurgie herniaire va
bénéficier de trois progrès importants dans l’histoire de la herniologie :
- 12 -
Les dernières évolutions en herniologie ont été le fruit de deux faits
marquants :
-L’avènement des matériaux prothétiques fiables : tulle de Nylon (DON
ACQUAVIVA 1949), polypropylène (USHER 1958 et KOONTZ 1960), tulle de
polyester (RIVES et STOPPA 1967).
-L’abord chirurgical postérieur de l’aine, utilisé pour la première fois par
ANNANDALE (1873) puis Lawson Tait (1891). La voie pré-péritonéale a été
décrite par CHEATLE dès 1921 puis diffusée par Nyhus en 1955, suivi par Rives
et Stoppa en France à partir de 1967.
Enfin, à partir de 1990, la chirurgie herniaire est pratiquée par voie
laparoscopique : GER propose en 1982, la fermeture endo-abdominale du
collet du sac puis en 1992, LEROY et KATKOUDA mettent au point la technique
TAPP alors que DULUCQ et ARRIEGUI décrivent le procédé TEP. (1 – 4 – 5)
REFERENCES
1- René Stoppa
Survol historique de la chirurgie des hernies.
De la castration à la haute technologie.
Histoire des sciences médicales – Tome XXXV – N°1 - 2001
2- Aboul Kacem Al-Zahraoui
Attasrif Liman Ajaza An Attâalif.
Dirigé par Kotbeddine Ahmed – Décembre 1908
3- Saïd Mestiri
Abulcassis, Grand maître de la chirurgie arabe.
Arcs Editions – Tunis - 1997
4- René Stoppa
Bref historique des cures de hernies.
Rapport présenté au 103è Congrès Français de Chirurgie – Paris, 4 au 6
octobre 2001
5- Ph. Bonnichon, O. Oberlin
Evolution de la pensée médicale dans le traitement chirurgical des
hernies inguinales de l’homme.
e-mémoires de l’Académie Nationale de Chirurgie, 2010, 9 (4) : 030 - 035
Ann Surg 1945 ; 122 :902
- 13 -
III- METHODOLOGIE DE L’ETUDE:
Anis BELHADJ, Ahmed SAIDANI , Haithem TRIKI , Zied BOKAL, Fahd KHFECHA,
Yosr BEN ATIG, Sabeur MANNAI, Faouzi CHEBBI, Hichem HOUISSA.
- 14 -
- suites opératoires immédiates
- suites opératoires à distances
Chaque chirurgien participant à l’étude transcrit les données relatives
aux patients de sa structure sur une fiche de recueil de données et ce avec le
maximum de précision. En fait, le canevas comportait 66 variables. Nous avions
essayé au maximum de le dichotomiser (oui/non) à fin de faciliter l’analyse et
l’interprétation des différents résultats.
3. Les critères d’évaluation:
Le critère principal retenu est la récidive des hernies de l’aine.
Les critères secondaires sont :
La durée d’hospitalisation et le délai de retour à une activité normale.
Les complications post opératoires précoces représentées
essentiellement par les hématomes, les hémorragies, les rétentions
urinaires, l’infection de la plaie et les séromes.
Les complications post opératoires tardives représentées
essentiellement par les douleurs chroniques séquellaires.
4. L’analyse statistique :
Durant de ce travail, le recueil des donnés a été réalisé à l’aide du
logiciel EXCEL. L’analyse statistique a été réalisée au moyen du logiciel SPSS
version 20. Nous avons calculé des fréquences absolues et des fréquences
relatives (pourcentages) pour les variables qualitatives. Nous avons calculé des
moyennes, des médianes et des écarts-types et déterminé les valeurs extrêmes
pour les variables quantitatives. Les comparaisons de 2 moyennes sur séries
indépendantes ont été effectuées au moyen du test T de Student pour séries
indépendantes. Les comparaisons de pourcentages sur séries indépendantes
ont été effectuées par le test du chi-deux de Pearson, et en cas de
significativité au test du chi-deux et de non-validité de ce test et de
comparaison de 2 pourcentages, par le test exact bilatéral de Fisher. Dans tous
les tests statistiques, le seuil de signification a été fixé à 0,05.
- 15 -
IV- LA SERIE NATIONALE:
Anis BELHADJ, Zied BOKAL, Ahmed SAIDANI, Haithem TRIKI, Ines BEN SAFTA,
Ikram MARGHLI, Manel ABBES, Sabeur MANNAI, Faouzi CHEBBI,
Hichem HOUISSA
- 16 -
Homme Femme
70
60
50
40
%
30
20,6
20
10 3,7
0
ASA I ASAII ASA III
score ASA
- 17 -
plaignaient d’une dysurie. Les facteurs de risque sont résumés dans le
tableau suivant :
Effectifs Pourcentag
e%
Aucun 1561 59,6
Obésité 102 3,9
Port de charges
390 14,9
lourdes
Constipation 107 4,1
Toux chronique 236 9,0
Dysurie 193 7,4
Multiparité 29 1,1
Non précisé 2 0,1
Total 2620 100,0
Tableau 1 : type de la hernie en fonction du sexe
14.6 % 5%
Droite
33.5 % 51.9%
Gauche
bilaterale
récidivée
- 18 -
L’intervention était programmée à froid chez 2265 malades (86.4%) et
réalisée en urgence chez 355 malades (13.6%). Dans ce cas, l’indication
opératoire était portée pour une hernie étranglée chez 311 malades (87.6%),
pour une hernie engouée chez 43 malades (12.11%) et pour un phlegmon
pyostercoral chez un seul malade.
0%
froid:86.4% urg:13.6% étrang:87.6% engou:12.11%
2500
2131
2000
1500
1000
500 322
59 108
0
inguinale inguinoscrotale directe crurale
- 19 -
Le type de la hernie selon le sexe est réparti dans le tableau suivant :
La sonde vésicale était mise chez 318 malades soit 12.13 %. Il s’agissait
essentiellement de malades opérés par voie laparoscopique (85 %).
L’intervention était menée sous rachianesthésie chez 1754 malades (66.9%),
sous anesthésie générale chez 864 malades (33%) et sous anesthésie locale
chez 3 malades. La répartition est comme suit :
Anesthésie Total
RACHIANESTHESIE ANESTHESIE ANESTHESIE
GENERALE LOCALE
INGUINALE 1752 798 3 2554
Voie
MEDIANE 0 25 0 25
d’abord
LAPAROSCOPIE 0 41 0 41
Total 1752 864 3 2620
Tableau 3 : type de l’anesthésie en fonction de la voie d’abord
- 20 -
L’intervention chirurgicale a été assurée dans 34% des cas par un Assistant
Hospitalo-Universitaire ou spécialiste, dans 27.3% par un résident et dans
5.1% par un professeur ou Maitre de Conférence Agrégé. Dans 33.6% des cas
le grade de l’opérateur n’a pas été précisé.
La voie d’abord inguinale était réalisée chez 2554 malades soit 97.4% de la
série. 25 autres malades (1%) ont été opérés par voie médiane.
41 malades étaient opérés par voie laparoscopique moyennant 3 trocarts
avec une seule conversion à cause de l’existence de plusieurs adhérences.
L’optique 30° n’a été utilisée que chez 9 malades.
En per opératoire la hernie était :
2500
2023
2000
1500
1000
500 349
169
77
2
0
oblique externe directe crurale mixte non précisée
- 21 -
- dans 83.1% des cas pour la hernie directe
- dans 36.1% des cas pour la hernie crurale
La hernie par glissement était notée chez 117 malades soit 4.5% de la série.
Le contenu du sac herniaire est résumé dans le tableau suivant :
Effectifs Pourcentage
Vide 1421 54,3
Epiploon 680 25,9
Grêle 266 10,1
Caecum 23 0,9
Sigmoïde 80 3,1
Vessie (corne) 3 0,1
Sac non ouvert 86 3.3
Non précisé
61 2,3
- 22 -
4.Le geste chirurgical :
La résection du sac herniaire était complète chez 1657 malades soit 63.22%
Le refoulement du sac était noté chez 646 malades soit 24.64%
La herniorraphie était réalisée chez 890 malades soit 33.95% de la série
répartie comme suit :
523 malades soit 58.8% ont eu un BASSINI
339 malades soit 38.1% ont eu un MAC VAY
28 soit 3.1% malades ont eu un SHOULDICE
Le fil utilisé était majoritairement (93.14%) de type résorbable.
38%
BASSINI
59% Mac VAY
3% Shouldice
- 23 -
70,00%
64,47%
60,00%
50,00%
40,00%
33,95%
30,00%
20,00%
10,00%
1,52%
0,00%
pariétorraphie prothèse par voie inguinale prothèse laparoscopique
La cure prothétique par voie inguinale la plus utilisée est le Lichtenstein avec
1621 malades (95,9%). La technique de Rives et le Plug ont été utilisés chez
32 malades (1.2%) pour chacune d’entre elles. La technique de Stoppa a été
utilisée chez 5 malades (0.3%)
- 24 -
La cure prothétique laparoscopique selon TAPP est la plus réalisée avec 34
malades (85%), la TEP n’a été utilisée que chez 6 malades (15%).
TEP
TAPP
1800 1621
1600
1400
1200
1000
800
523
600
339
400
200 34 32 32 28 6 5
0
Le matériel prothétique utilisé était du polypropylène dans 1575 cas (91 %),
et du polyester dans 151 cas (8.72%). Le type de treillis n’a pas été précisé
dans 4 cas (0.23)%.
Au cours d’une cure prothétique par voie inguinale, la plaque a été fixée
majoritairement par du fil résorbable et ce dans 83.19%. Les moyens de
fixation de la prothèse sont détaillés dans le tableau suivant :
- 25 -
Moyens de fixation de la prothèse
Pas de Fil Fil non Non TOTAL
fixation résorbable résorbable précisé
LICHTENSTEIN 0 1346 263 12 1621
Plasties RIVES 0 29 3 0 32
prothétiques :
voie inguinale
PLUG 4 26 0 2 32
STOPPA 0 5 0 0 5
Total 4 1406 266 14 1690
Tableau 6 : moyens de fixation de la prothèse par voie classique
Lors de la TAPP, la brèche péritonéale a été fermée par du fil résorbable chez
28 malades soit 82.4% et chez les 6 malades restants soit 17.6% par des
agrafes.
Un seul cas de conversion a été rapporté. L’existence d’adhérences
multiples en était responsable.
Lors de la cure de la hernie, la section du crémaster était réalisée chez 851
malades soit 32.5% de la série. Tous les gestes associés sont résumés dans le
tableau suivant :
- 26 -
Effectifs Pourcentage Pourcentage
% valide %
Section du crémaster 851 32,5 70,1
Plicature du fascia transversalis 256 9,8 21,1
Plicature fascia et section crémaster 76 2,9 6,3
Fixation transversalis sur le COOPER 21 0,8 1,7
Résection intestinale avec
6 0,2 0,5
anastomose
Résection intestinale stomie 4 0,2 0,3
Total 1214 46,3 100,0
Aucun geste associé 1406 53,7
Total 2620 100,0
Tableau 8 : gestes associés
Un drainage a été réalisé chez 211 malades soit7.9% des cas. Un malade sur
2 ayant eu une TEP a été drainé, 1 malade sur les 5 STOPPA (20%) a été
drainé, 15.6% des Rives (1 malade/6) ont été drainés
DRAINAGE Total
MC VAY BASSINI LICHTENSTEIN RIVES PLUG STOPPA TAPP TEP
La durée opératoire variait entre 15 min et 250 min avec une moyenne de 57
min toute technique confondue. La durée moyenne de la plastie prothétique
par voie inguinale était de 55 min, celle de la herniorraphie était de 60 min.
La durée moyenne d’une cure laparoscopique était de 85 min
- 27 -
90 85
80
70
60
minutes 60 [VALEUR]
50
40
30
20
10
0
prothèse voie inguinale pariétorraphie prothèse laparoscopique
4. complications peropératoires :
4.1 Complications vasculaires :
Sept lésions vasculaires ont été rapportées soit un taux de 0.3%. il s’agissait
de quatre plaies de la corona mortis survenues lors d’une TAPP, deux plaies
des vaisseaux fémoraux survenues au cours d’une Lichtenstein et une plaie
des vaisseaux épigastriques lors d’un BASSINI.
- 28 -
Lésions nerveuses Total
NERF NERF ILEO- NERF
ILEOINGUINAL HYPOGASTRIQUE GENITOFEMORAL
MC VAY 2 5 3 10
BASSINI 2 4 7 13
LICHTENSTEIN 8 15 11 34
Total 12 24 21 57
Tableau 10 : répartition des lésions nerveuses en fonction de la technique
Lésions Total
digestives
GRELE COLON
MC VAY 1 1 2
BASSINI 1 1 2
LICHTENSTEIN 1 0 1
Total 3 2 5
- 29 -
Lésions urogénitales Total
PLAIE DE CANAL VX DU
LA VESSIE DEFERENT CORDON
MC VAY 0 1 2 3
BASSINI 1 0 1 2
LICHTENSTEIN 1 0 4 5
Total 2 1 7 10
Tableau 12 : répartition des lésions urogénitales en fonction de la technique
50
40
nombre
30
20
10
10 7 5
0
complications complications uro- complications complications
neurologiques génitales vasculaires digestives
- 30 -
19.3% des malades ayant eu une pariétorraphie
L’ablation du drainage a été réalisée entre J1 et J7 post opératoire :
90 81
80
70
57
60
effectif
50
40 30
30 22
20 15
10 3 3
0
J1 J2 J3 J4 J5 J6 J7
6. la morbi-mortalité postopératoire
- 31 -
Pourcentage
Effectifs
%
Thromboembolique 14 22,6
Broncho-pulmonaire 29 46,8
Urinaires 18 29,0
Autres 1 1,6
Total 62 100,0
Tableau 12 : complications non spécifiques
234 malades ont présenté des complications spécifiques soit un taux de
morbidité spécifique de 8.92% répartie comme suit :
COMPLICATIONS PARIETALES
Taux
Prothèse voie
Herniorraphie Prothèse voie inguinale dans la
laparoscopique
TOTAL série
Mac
Bassini Shouldice Licht Rives Plug Stoppa TAPP TEP
Vay
Hématome 15 12 0 22 1 0 0 1 1 52 51,5% 1.98%
Sérome 3 2 0 13 0 0 0 0 0 18 17,8% 0.6%
Infection
6 7 0 16 1 0 0 0 1 31 30,7% 1.18%
pariétale
24 21 0 51 2 0 0 1 2 101 100% 3.85%
TOTAL
23.8% 20.7% 0 50.5% 2% 0 0 1% 2% 100%
- 32 -
66 séquelles (28.2%) dominées par les douleurs chroniques de
l’aine (81.8%). En effet, le taux de survenue de douleurs
chroniques est estimé à 2.06% sur toute la série. Il s’agissait de
52hommes et deux femmes dont deux malades seulement opérés
par voie laparoscopique. Il ressort aussi que la voie d’abord
laparoscopique n’a été responsable que de 3% des séquelles post
opératoires.
SEQUELLES
Prothèse voie
Herniorraphie Prothèse voie inguinale Taux
laparoscopique
TOTAL dans la
Mac
Bassini Shouldice Licht Rives Plug Stoppa TAPP TEP série
Vay
Douleurs
chroniques 9 9 0 33 1 0 0 0 2 54 81.8% 2.06%
de l’aine
Douleurs
0 4 0 4 0 0 0 0 0 8 12.1% 0.3%
testiculaires
Atrophie
0 1 0 0 0 0 0 0 0 1 1.5% 0.03%
testiculaire
Infection
- - - 3 0 0 0 0 0 3 4.5% 0.11%
prothèse
Migration
- - - 0 0 0 0 0 0 0 0 0%
prothèse
9 14 0 40 1 0 0 0 2 66 100% 2.51%
TOTAL
13.6% 21.2% 0% 60.6% 1.5% 0% 0% 0% 3% 100%
Tableau 14 : séquelles postopératoires
- 33 -
37 complications urogénitales (15.81%) dominées par la rétention urinaire
(56.8%)
Complications urogénitales
Herniorraphie Prothèse voie inguinale Prothèse voie Taux
laparoscopique dans
TOTAL
Mac Bassini Shouldice Licht Rives Plug Stoppa TAPP TEP la
Vay série
Hydrocèle 0 1 0 3 0 0 0 0 0 4 10.8% 0.15%
hématocèle 2 5 0 3 0 0 0 1 0 11 29.7% 0.41%
Orchite 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 2.7% 0.03%
ischémique
Dyséjaculation 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0% 0%
Rétention 4 6 0 11 0 0 0 0 0 21 56.8% 0.8%
aigue d’urines
TOTAL 6 12 0 18 0 0 0 1 0 37 100% 1.41%
16.2% 32.4% 0% 48.6% 0 0 0 2.7% 0 100%
Au vue de ces résultats il ressort que les complications les plus fréquentes
sont les douleurs chroniques de l’aine avec un taux de 2.06% suivie de
l’hématome avec un taux de 1.98%.
- 34 -
2,5
2,06
1,98
2
1,5
1,18
%
1 0,8
0,6
0,5 0,41
0,3
0,15 0,11
0,03 0,03
0
Le recul moyen était de 22.9 mois avec des extrêmes comprises entre 0 et
100 mois.
77 malades ont présenté une récidive herniaire soit un taux de récidive de
2.93%. le délai moyen d’apparition de la récidive était de 17.36 mois avec
des extrêmes comprises entre 1 mois et 64 mois.
Les récidives herniaires sont apparues surtout après cure selon BASSINI :
35
29
30
25 23 22
nombre
20
15
10
5 2 1
0
BASSINI Mac Vay LICHTENSTEIN PLUG TEP
- 35 -
6. Les facteurs prédictifs de récidive herniaire
Le taux de récidive herniaire était de 2.93%.
- 36 -
p
SEXE 0.873
SCORE ASA 0.159
URGENCE 0.971
ANTIBIOPROPHYLAXIE 0.114
TYPE D’ANESTHESIE 0.914
SONDAGE VESICAL 0.007
HERNIORRAPHIE 0.000
MC VAY 0.000
BASSINI 0.000
SHOULDICE 0.432
LICHTENSTEIN 0.000
PLUG 0.242
TEP 0.164
DRAINAGE 0.003
ANTIBIOTHERAPIE POST OP 0.395
HEMATOME 0.000
HEMORRAGIE 0.517
GRADE CHIRURGIEN 0.904
DUREE DRAINAGE 0.108
SEROME 0.014
INFECTION PAROI 0.606
- 37 -
place d’un drainage, la survenue en post opératoire d’un hématome ou d’une
infection de la paroi et l’utilisation des antibiotiques en post opératoire étaient
des facteurs significativement prédictifs de douleurs chroniques de la région de
l’aine.
p
SCORE ASA 0.329
TYPE ANESTHESIE 0.939
HERNIORRAPHIE 0.764
TYPE FIL RAPHIE 0.674
LICHTENSTEIN 0.908
TYPE DE PLAQUE 0.633
DRAINAGE 0.000
LESION DU NERF GENITO
0.068
FEMORAL
LESION DU NERF ILEO-
0.000
HYPOGASTRIQUE
LESION DU NERF ILEO-INGUINAL 0.222
ANTIBIOTHERAPIE POST OP 0.000
DUREE DRAINAGE 0.239
HEMATOME 0.000
SEROME 0.687
INFECTION PAROI 0.000
GRADE RESIDENT 0.034
- 38 -
V- L’ANATOMIE DE LA REGION L’AINE :
INTRODUCTION :
I - DEFINITIONS :
- 39 -
- En haut : par les fibres charnues des muscles oblique interne et transverse,
qui se réunissent pour former la faux inguinale (tendon conjoint). Elle
dessine une courbe à concavité inférieure et va s'insérer sur la lèvre
antérieure de la face supérieure du pubis.
- En bas : par le ligament inguinal (arcade crurale) en dehors et par le
ligament pectiné (ligament de Cooper) en dedans. Entre les deux éléments
se trouve le ligament lacunaire (ligament de GIMBERNAT). Le ligament
pectiné est une structure complexe incluant le périoste du pubis, des fibres
aponévrotiques du muscle pectiné, des fibres de la faux inguinale et des
fibres du ligament lacunaire. C'est un élément anatomique solide.
- En dedans : par le bord externe du muscle droit.
- En dehors : par le muscle psoas iliaque
Il est divisé en 2 par la bandelette ilio-pubienne ; la partie supérieure
correspond à la zone faible inguinale lieu des hernies inguinales. La partie
inférieure est le siège des hernies crurales ou fémorales.
- 40 -
Ce cadre musculo-aponévrotique est recouvert par le fascia
transversalis, mince lame aponévrotique qui tapisse la face profonde de la
paroi abdominale, et qui s'insère:
- En dedans sur le bord inférieur du tendon conjoint et sur le ligament de
Cooper;
- En dehors sur le feuillet antérieur de la gaine vasculaire iliofémorale avec
lequel il se confond.
3) Le canal inguinal :
Le canal inguinal est constitué d'une série d'interstices musculaires situés au
niveau de l'insertion des muscles larges. Il a un trajet en chicane et livre
passage au cordon spermatique chez l'homme, au ligament rond chez la
femme. Il est oblique de dehors e dedans, de haut en bas, et d'arrière en avant,
s'étendant d'un point se projetant à 2 cm en dedans de l'épine iliaque antéro
supérieure jusqu'a l'épine du pubis. Situé au dessus de la partie interne de
l'arcade crurale, il est formé par les insertions terminales inférieures des
muscles larges. On lui décrit un orifice profond, un orifice superficiel et quatre
parois: inférieur, postérieure, antérieure et supérieure (Figure 2).
L'orifice profond est une simple fente du fascia transversalis qui s'invagine
pour former la fibreuse commune du cordon spermatique chez l'homme ou
pour accompagner le ligament rond chez la femme. Cet orifice est situé entre le
bord externe du transverse en haut et en dedans et la bandelette iliopubienne
en bas et en dedans.
- 41 -
L'orifice superficiel est situé au-dessus du bord supérieur du pubis, juste
en dehors de l'épine. En l'absence de toute pathologie locale, il admet la pulpe
de l'index chez l'homme.
La paroi inférieure du canal inguinal forme une sorte de hamac ; elle est
constituée essentiellement par l’arcade crurale, tendue de l’épine iliaque
antéro-supérieure à l’épine du pubis et qui représente le bord inférieur du
muscle oblique externe. Cette arcade est renforcée à sa face profonde par la
terminaison du fascia transversalis qui s’épaissit pour former la bandelette ilio-
pubienne de Thomson qui a un trajet parallèle à celui de l’arcade crurale. En
avant de l'arcade, la constitution de la paroi inférieure varie selon les niveaux:
Dans sa partie externe, elle est constituée par les muscles transverse et petit
oblique (oblique interne, qui s'insèrent sur la partie externe de l'arcade crurale.
Dans sa partie moyenne, au dessus des vaisseaux ilio-fémoraux, elle est
constituée par des fibres inférieures de l'aponévrose du grand oblique.
Dans sa partie interne, elle est formée par le ligament de GIMBERNAT
(ligament lacunaire), réflexion des fibres du grand oblique, tendu de l'arcade à
la crête pectinéale du pubis.
- 42 -
FIGURE 2 : Coupe antéropostérieure du canal
inguinal (1)
A. Conception de FRUCHAUD (2)
. 1. Aponévrose du muscle oblique externe
; 2. muscle oblique interne ; 3. muscle transverse
; 4. péritoine ;5. fascia transversalis ; 6. faisceau
principal externe du crémaster ;7. vaisseaux
épigastriques ; 8. arcade crurale ; 9. ligament de
GIMBERNAT ;10. ligament de Cooper ; 11. muscle
pectiné.
B. Conception de READ (4)
1. Fascia transversalis ; 2. Feuillet antérieur du
fascia transversalis ; 3. Feuillet postérieur du
fascia transversalis ; 4. Vaisseaux épigastriques ;
Haut
5. Aponévrose du muscle transverse et feuillet
antérieur du fascia transversalis réunis.
Arrière
:
FIGURE 3 :Variations de la
terminaison du muscle oblique
interne, d’après ANSON et al (1,3).
A. Bord inférieur du muscle oblique
interne en position basse recouvrant
complètement
le fascia transversalis.
B. Bord inférieur du muscle en
position haute découvrant le fascia
transversalis.
C. Défects dans l’épaisseur du
muscle.
- 43 -
Il n’atteint le bord supérieur du canal inguinal que dans 14% des cas. Il recouvre
seulement la moitié de la paroi postérieure dans 67% des cas et la laisse
totalement découverte dans 22% des cas ce qui crée dans le plan musculo-
fascial profond une zone de faiblesse couverte par le seul fascia transversalis
(Figure 4).
FIGURE 4 : Variations de la
terminaison du muscle
transverse, d’après
ANSON et al. (1,3)
Le canal inguinal répond en avant aux plans superficiels que l’on doit
traverser pour aborder le canal inguinal : le plan cutané, le tissu cellulaire sous
cutané renforcé par le fascia superficialis contenant quelques filets nerveux
ainsi que des branches des artères sous cutanées abdominale et honteuse
externe et leurs veines collatérales. En arrière il est en rapport avec l’espace
sous-péritonéal et le péritoine. Le tissu cellulaire sous péritonéal constitue
l’espace de BOGROS qui est traversé par l’artère épigastrique inférieure. Celle –
ci longe le bord interne de l’orifice profond avant de croiser la paroi
postérieure du canal. Les hernies obliques externes sont situées en dehors
d’elle, les hernies directes en dedans. En haut le canal inguinal répond aux
- 44 -
muscles larges et en bas à l’anneau crural et son contenu, l’artère et le veine
fémorales qui constituent des rapports importants lors de la cure des hernies
de l’aine.
FIGURE 5 :Constitution du
cordon inguinal, d’après
FRUCHAUD (1,2)
1. Muscle transverse
2. muscle oblique interne
3. faisceau principal externe du
crémaster
4. gaine fibreuse du cordon
5. canal déférent ;
6. artère épigastrique
7. fascia transversalis
8. artère funiculaire ou
crémastérienne
9. artère spermatique
10. veine spermatique.
- 45 -
Au dessus de la gaine du cordon spermatique cheminent des branches
nerveuses qui doivent être respectées lors de la dissection chirurgicale. Il s'agit
du rameau du nerf génitofémoral et des branches génitales des nerfs ilio-
hypogastrique et ilio-inguinal (Figure 6,7).
Le nerf génitofémoral nait du plexus lombaire (L1-L2) ; en regard du coté
gauche de l’artère iliaque externe il se divise en 2 branches : fémorale qui
accompagne l’artère iliofémorale et génitale qui suit les vaisseaux
spermatiques, croise l’artère iliaque, traverse l’orifice inguinal profond et suit le
bord inférieur du cordon spermatique. Cette branche innerve le crémaster et
se distribue aux téguments du scrotum.
Le nerf ilio-hypogastrique nait du plexus lombaire (D12-L1) entre les faisceaux
du muscle psoas ; au niveau du bord externe du psoas il se dirige en bas et en
dehors en croisant la face antérieure du muscle carré des lombes. En regard du
bord latéral de ce dernier il perfore le muscle transverse, donne un rameau à
destinée fessière et se divise en 2 branches :
- une abdominale qui chemine entre les muscles transverse et oblique
interne puis pénètre dans la gaine du muscle droit et s’anastomose avec les
derniers nerfs intercostaux.
- Une génitale qui perfore le muscle oblique interne prés de l’épine iliaque
antéro-supérieure et chemine à la face profonde du muscle oblique
externe, parallèle au cordon et très proche de lui. Elle quitte le canal
inguinal au niveau de l’orifice inguinal superficiel et se distribue aux
téguments de la région crurale du pubis et du scrotum ou des grandes
lèvres.
Le nerf ilio-inguinal a la même origine que le nerf ilio-hypogastrique et suit
le même trajet un peu au dessous de ce dernier. Il chemine à la face
superficielle du cordon spermatique et quitte le canal inguinal par l’orifice
externe. Les 2 nerfs sont largement anastomosés et leurs branches génitales
sont souvent confondues en une seule.
- 46 -
FIGURE 6 : Nerfs de la
région inguino-crurale(1)
1. Nerf ilio-hypogastrique
2. nerf cutané latéral de la
cuisse
3. nerf génitofémoral
4. branche génitale
5. branche fémorale.
FIGURE 7: Territoires
sensitifs des nerfs de l’aine(1)
1. Nerf ilio-hypogastrique
2. nerf ilio-inguinal
3. nerf génitofémoral
4. nerf cutané latéral de la
cuisse.
II - Anatomie chirurgicale :
- 47 -
le fascia cribriformis qui est perforé d’orifices pour le passage des vaisseaux. Au
dessous de ces plans, le premier plan résistant à être découvert est
l’aponévrose du muscle oblique externe dont les 2 piliers forment l’orifice
inguinal superficiel. L’ouverture de ce premier plan ouvre le canal inguinal et
les 2 feuillets supérieurs et antérieurs sont réclinés. Après avoir récliné le
feuillet supérieur on retrouve le muscle oblique interne qui décrit une arche au
dessus du cordon spermatique. Tout autour de ce dernier on retrouve les
éléments nerveux sensitifs (Figure 8,9) : le nerf ilio-inguinal sous l’aponévrose
oblique externe et sur la face superficielle du cordon ; le nerf ilio-hypogastrique
dans l’épaisseur du muscle oblique interne. Un tronc commun entre ces 2 nerfs
est fréquent et parfois ces 2 nerfs ont une direction oblique qui croise celle du
cordon ce qui les rend vulnérables à la section lors de l’ouverture de
l’aponévrose de l’oblique externe. Sur le bord postéro-inférieur du cordon on
retrouve la branche génitale du nerf génitofémoral. Cette branche peut elle-
même être anastomosée aux 2 autres branches entourant le cordon et cette
variabilité dans la distribution nerveuse peut être source de séquelles
douloureuses d’où la nécessité de la prévention grâce une dissection
minutieuse et prudente.
- 48 -
FIGURE 9 : Canal inguinal
ouvert avec la distribution
classique des nerfs
ilio-inguinal et ilio-
hypogastrique(1)
1. Nerf ilio-hypogastrique ;
2. nerf ilio-inguinal.
- 49 -
CONCLUSION :
Références:
- 50 -
V- L’ANATOMIE DE LA REGION DE L’AINE :
b- L’ANATOMIE ENDOSCOPIQUE ET CLASSIFICATION DES HERNIES DE L’AINE.
Ahmed SAIDANI, Anis BEHADJ, Haithem TRIKI, Zied BOKAL, Fahd KHEFACHA,
Ikram MARGHLI, Sabeur MANNAI, Faouzi CHEBBI, Hichem HOUISSA
Service de chirurgie générale Mahmoud El Matri - Ariana
I. L’anatomie chirurgicale:
- 51 -
Photo1 : Vue laparoscopique de la région médiane et droite du pelvis
chez l’homme
1. Le pli médian :
- 52 -
3. Le pli ombilical latéral :
Il est encore dit pli des vaisseaux épigastriques, situé en dehors du
précédent et il est moins saillant. (fig2)
- 53 -
Figure 3. Les fossettes inguinales
1. fossette inguinale externe ; 2.fossette inguinale moyenne ;
3. fossette inguinale interne
- 54 -
Photo 2 : vue laparoscopique de la région inguinale droite
- 55 -
Photo 3 : Vue endoscopique de l’espace pré péritonéal droit : Corona
Mortis
- 56 -
dénomination [5 ;6] : Le « triangle de la mort » ou « triangle of doom »
(Photo.5; Fig. 4)
Photo 5. 1. Vessie ;2. Pubis ;3. Artère ombilicale ;4. Conduit déférent ;
5. Anneau inguinal profond ;6. Vaisseaux spermatiques ;
7. Triangle de la douleur ; 8. Triangle de la mort ; 9. Omentum
- 57 -
3. Anastomose entre vaisseaux épigastriques et obturateurs ;
4. Vaisseaux obturateurs ; 5. Vaisseaux iliaques primitifs ; 6. Vaisseaux
hypogastriques.
- 58 -
Photo 6 : le nerf génito fémoral apparait après écartement des vaisseaux
spermatiques
- Le nerf cutané latéral de la cuisse : plus latéral passe en dedans de
l’épine iliaque antérosupérieure.
Cette classification s’inspire de celle mise au point par Nyhus *4+, mais en
vue postérieure avec les aspects anatomiques liés à cette approche (fig.9) :
- 59 -
Figure 5 : 1. Région inguinale latérale, 2. Région inguinale moyenne
3. Région inguinale interne.
Types de hernies :
1. Type I :
2. Type II :
- 60 -
Figure 7. Hernie latérale type II de Nyhus
3. Type III :
Type IIIa Hernie moyenne non fémorale (directe), quelle que soit sa
taille ; protrusion de la hernie en dedans des vaisseaux épigastriques
avec un fascia transversalis faible ;
Type IIIb : Hernie latérale avec un orifice herniaire large, dilaté, qui
refoule les vaisseaux épigastriques et empiète plus ou moins sur la
paroi postérieure. Ce groupe comprend les hernies inguinoscrotales,
les hernies par glissement ainsi que les hernies mixtes ;
- 61 -
Figure8 : Hernie type IIIc de Nyhus : Le mur postérieur du canal
inguinal est altéré ou effondré
- 62 -
B- La classification de la Société Européenne de la Hernie (EHS):
Actuellement, la classification de référence est celle de l’EHS. Elle est
basée sur la nouvelle nomenclature des différentes zones anatomiques
déjà décrites.
La lettre L est attribuée à la fossette latérale. La lettre M est désigne la
zone Médiane et la lettre F signifie la zone fémorale.
Type IIIb P1 L2
Type IIIc P1 F1 ou 2…
- 63 -
Références :
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chirurgicales - Appareil digestif 2007:1-13 [Article 40-105].
- 64 -
VI- FACTEURS DE RISQUE DES HERNIES DE L'AINE PRIMAIRES
LANDOLSI Sana, FOURATI Kaies, YAHYAOUI Marouen, SAIDANI Bilel,
ZGHAB Sameh, MEJRI Atef, MRAD Skander.
Service de Chirurgie, Hôpital de JENDOUBA.
1. Introduction
2. Facteurs de risque
- 65 -
La conception multifactorielle implique des facteurs anatomiques,
dynamiques et histo-métaboliques (1).
- 66 -
durant la vie est estimé à 27 % pour l'homme versus 3% pour la femme
(17). Le sex-ratio ajusté à l’âge est de 7,5 (3,18).
- 67 -
ectopies segmentaires du côlon et/ou de l’uretère dans les grosses
hernies inguinoscrotales (1).
- 68 -
50%
45%
40%
35% 25-34 ans
30% 35-44 ans
25% 45-54 ans
20% 55-64 ans
15% 65-74 ans
10% ≥ 75 ans
5%
0%
Prévalence
- 69 -
Figure 2. Risque de développement de hernie de l’aine chez les hommes en fonction
de l’indice de masse corporelle (26).
Une augmentation du ratio type I / type III du collagène est associée à une
augmentation de l’activité de la métallo-protéinase (39) et une réduction de
l’activité de la lysyl-oxydase. Cette association entraîne la formation de fibres
de collagène moins épaisses (40) et la désorganisation architecturale des fibres
élastiques (41). Ces anomalies sont observées dans les troubles systémiques de
la matrice extracellulaire tels que les syndromes D’EHLERS–DANLOS, MARFAN,
HURLER, et HUNTER. Ils étaient rapportés comme facteurs rares de risque de
hernie de l'aine (3, 24, 26, 35, 37,40-45) avec un grade de recommandation
moyen (5). Ces perturbations de l’homéostasie du tissu conjonctif (3, 22,46-53)
sont impliquées dans les facteurs génétiques. Les antécédents familiaux de
hernie sont considérés comme facteurs de risque de hernie primaire chez les
parents de premier degré (54,55) avec un haut grade de recommandation (5).
Ils multiplient le risque de hernie par 8 chez les hommes (21,46). Dans une
étude cas-témoins intéressant les hommes nigériens, l’étude multivariée avait
conclu à la présence d’histoire familiale de hernie comme facteur de risque
avec un odds ratio de 7,018 (intervalle de confiance à 95%: 4,091-12,038) et un
p significatif de 0,001 (27).
- 70 -
étude, la consommation importante de tabac réduisait le risque de hernie chez
les hommes de 26% avec un intervalle de confiance à 95% de 10-39% et un p
significatif de 0,003 (34).
3. Conclusion
Les facteurs de risque des hernies de l'aine sont multiples avec des
mécanismes d'action différents. Leurs interactions et leurs effets indépendants
restent à déterminer afin de guider les mesures préventives et curatives de
cette pathologie courante.
Références
- 71 -
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- 75 -
VII- DIAGNOSTIC POSITIF DES HERNIES DE L’AINE.
NEFIS A., RACHDI A.
Service de Chirurgie Générale et Digestive. Hôpital régional de KASSERINE.
I- INTRODUCTION :
- 76 -
rigueur de l’étude de la sémiologie de cet examen clinique permet un
diagnostic qui peut être difficile chez des patients consultant uniquement pour
des douleurs inguinales. Le clinicien met en évidence à l’inspection comme à la
palpation une tuméfaction située au-dessus de la ligne de MALGAIGNE.
L’inspection faite initialement en position debout, puis couchée recherche
une asymétrie des régions de l’aine et une tuméfaction augmentée par les
efforts de toux le long du cordon. Cette inspection apprécie aussi les organes
génitaux externes, et peut visualiser en position debout une varicocèle associée
[4].
La palpation permet de diagnostiquer une tuméfaction impulsive à la toux,
parfois uniquement perceptible au bout de doigt. Cette tuméfaction est
réductible. La palpation permet aussi de préciser l’importance du défect
pariétal direct et la distension de l’anneau inguinal profond.
Cette palpation devrait permettre de différencier les hernies obliques externes
qui suivent le trajet du cordon spermatique, des hernies directes situées en
dedans des vaisseaux épigastriques.
Néanmoins, cette différenciation reste difficile, même pour un chirurgien
expérimenté, le diagnostic préopératoire étant exact dans seulement 60 % des
cas [5].
Schématiquement, on distingue des hernies inguinales obliques externes
(fig1. a-b) en fonction du degré de pénétration du sac herniaire dans le cordon
(la pointe de hernie correspond à un sac dont le fond est palpable au niveau de
l’orifice inguinal profond ; la hernie intra-pariétale dont le sac reste
intracanalaire [classiquement appelée bubonocale du fait de sa ressemblance
au bubo inguinal] ; la hernie inguino-scrotale dont le sac atteint la racine ou le
fond de la bourse) et des hernies directes (fig1. a-b) correspondant à une
tuméfaction au-dessus et en dehors de la racine de la verge, ne descendant
- 77 -
jamais vers les bourses. L’artère épigastrique, qui est un repère anatomique
classique permettant de différencier les hernies obliques externes des hernies
directes, n’est habituellement pas perçue. Cette différenciation clinique est
d’autant plus difficile qu’il peut s’agir d’une hernie mixte. Ces remarques
expliquent que les classifications employées sont faites à partir des
constatations peropératoires. L’examen de l’aine controlatérale permet de
noter une déhiscence de l’orifice inguinal superficiel dans 20 à 50 % des cas
chez les patients de plus de 60 ans [6].
Par ailleurs, lors de l’examen clinique :
– l’interrogatoire précise les causes d’hyperpression intra-abdominale
favorisant l’extériorisation d’une hernie « symptôme », en recherchant
l’existence de troubles récents du transit associés à une baisse de l’état général
faisant suspecter une affection colo-rectale sous-jacente, la notion de dysurie
avec pollakiurie nocturne suggérant une pathologie prostatique, une
décompensation broncho-pulmonaire ou l’existence d’une ascite par
décompensation de cirrhose ou manifestation d’une carcinose péritonéale.
– le scrotum est examiné à l’aide d’une transillumination pour le diagnostic
d’hydrocèle associée ;
– un toucher rectal est pratiqué pour éliminer une pathologie rectale et
prostatique ;
– une recherche de pathologies associées, importantes à prendre en
considération pour le type d’anesthésie lors du traitement chirurgical de la
hernie est effectuée.
- 78 -
Figure 1 : Hernie inguinale chez l’homme : a. Aspect clinique ;
b. Aspect anatomique
Les hernies inguinales ont une incidence plus faible chez la femme que
l’homme (une femme pour 7 hommes). La palpation se fait par invagination de
la peau en regard de l’orifice inguinal externe qui est habituellement rétréci. Le
diagnostic de hernie inguinale est aisé en présence d’une hernie volumineuse
qui peut descendre jusque dans la grande lèvre. Néanmoins, cette tuméfaction
est rarement visualisable cliniquement à l’inspection.
Il s’agit souvent d’une petite hernie responsable de douleurs sans tuméfaction
perceptible par la patiente. Il faut être attentif aux données de l’interrogatoire
et rappeler l’importance d’un examen clinique en position debout.
- 79 -
ilioinguinal en haut, le pubis en dedans (fig. a-b). Plus fréquentes chez la
femme, elles correspondent cliniquement à une tuméfaction réductible et
expansible à la toux, siégeant à la racine de la cuisse en dedans des vaisseaux
fémoraux et sous la ligne de Malgaigne. Elle peut correspondre à une petite
formation de perception très difficile chez la femme obèse.
- 80 -
Il s’agit classiquement de douleurs apparues après un effort physique
important. Il convient de préciser l’existence de signes d’occlusion (nausées,
vomissements, arrêt des matières et des gaz).
À l’examen, on découvre une tuméfaction dure irréductible ayant perdu son
caractère impulsif à la toux, douloureuse spontanément et à la pression au
niveau du collet.
L’existence d’une rougeur, d’un œdème cutané est le reflet d’une nécrose
intestinale probable. L’examen clinique recherche un météorisme abdominal et
des signes d’irritation péritonéale.
La symptomatologie clinique de la hernie crurale étranglée est identique à
celles des hernies inguinales étranglées : douleurs mais également syndrome
occlusif isolé. Ces hernies, plus fréquentes chez la femme obèse, sont de
diagnostic parfois difficile du fait de la petite taille de la tuméfaction,
généralement située sous la ligne de MALGAIGNE en dedans des vaisseaux
fémoraux, dure, irréductible, non impulsive à la toux, douloureuse à la
palpation.
Toute hernie irréductible n’est pas étranglée. Ces hernies irréductibles,
anciennes, souvent volumineuses sont devenues fixées par glissement et
adhérences des viscères au sac herniaire, contenant souvent le côlon sigmoïde.
Elles peuvent poser un problème diagnostique lorsqu’elles sont douloureuses.
Leur traitement est toujours délicat du fait de la difficulté de réintégration du
contenu herniaire et de la destruction de la paroi inguinale.
- 81 -
VI- PLACE DE L’IMAGERIE DANS LE DIAGNOSTIC POSITIF DES HERNIES DE
L’AINE :
L’échographie :
La pratique de l’échographie s’est répandue à partir de 1975 pour l’exploration
de la paroi abdominale avec une demande de plus en plus fréquente de cet
examen pour le diagnostic des hernies de l’aine.
L’exploration retrouve les structures anatomiques perçues à l’examen clinique.
Il s’agit d’un examen dynamique qui suit la progression du sac herniaire lors des
efforts de toux. Lorsque cet examen est fait de manière systématique pour
toutes les hernies inguinales, il a une sensibilité de 82 % et une spécificité de
99% *7+. L’examen reste très difficile pour le diagnostic d’une petite récidive en
raison des artefacts dus aux tissus de cicatrisation [7].
En fait, la clinique est suffisante pour assurer le diagnostic de la plupart des
hernies de l’aine et proposer une intervention chirurgicale ; l’échographie n’est
pas à proposer pour confirmer un diagnostic clinique de hernie inguinale ou
crurale. Mais elle a un intérêt principal devant un doute diagnostique :
douleurs inguinales de diagnostic non précisé, tuméfaction irréductible non
douloureuse [5]. Une classification préopératoire plus précise des hernies peut
être autorisée par l’emploi systématique d’une échographie avec doppler qui
permet une bonne visualisation des vaisseaux épigastriques [8]. Néanmoins,
cette démarche préopératoire ne modifie pas le traitement chirurgical dont la
décision est guidée par les constatations peropératoires.
La tomodensitométrie :
Cet examen n’est pas à demander de première intention. Il est utile en
présence d’un doute diagnostique, en particulier chez un patient obèse et en
postopératoire, pour différencier un hématome, un abcès, d’une récidive. La
tomodensitométrie précise parfaitement le contenu des volumineuses hernies
- 82 -
et la taille du collet de la hernie, et permet le diagnostic de la pathologie
causale, en particulier colique en présence d’une hernie « symptôme ».
L’IRM :
C’est l’examen d’avenir pour l’étude précise de la paroi abdominale. Il émet
une irradiation inférieure à celle de la tomodensitométrie sans nécessiter une
injection de produit de contraste. Son accès limité rend son emploi
hypothétique dans le diagnostic des hernies inguino-crurales.
VII- CONCLUSION :
Pathologie extrêmement fréquente, la hernie de l’aine est de diagnostic
clinique souvent aisé, en respectant les conditions d’examen. Les examens
complémentaires sont rarement nécessaires au diagnostic. La variété clinique
de la hernie n’est pas toujours facile à préciser. Le diagnostic peut être
beaucoup plus difficile en présence de douleurs inguinales, sans tuméfaction
perceptible, d’autant que les diagnostics différentiels sont nombreux.
- 83 -
REFRENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
- 84 -
VIII- PLACE DES PARIETORRAPHIES DE NOS JOURS
MIZOUNI A., LAGHA S., BEN LATIFA M., AZZAZA M., HARRABI F., FARHAT W.,
BEN MABROUK M., BEN ALI A.
I-Introduction :
Technique de Bassini :
- 85 -
Le procédé original de Bassini comportait déjà une dissection extensive
avec incision de l’aponévrose de l’oblique externe, mobilisation du cordon,
résection du crémaster, découverte de l’orifice inguinal profond, incision du
fascia transversalis de l’orifice profond à l’épine du pubis, dissection de l’espace
sous-péritonéal et individualisation de l’oblique interne, du transverse et du
fascia, l’ensemble formant ce que Bassini dénommait la « triple couche ». La
réparation se faisait par six à huit points de suture unissant la « triple couche »
à l’arcade crurale en, arrière du cordon. L’aponévrose oblique externe était
suturée en avant du cordon par des points séparés.
Le Bassini simplifié, ne comportant qu’une dissection limitée et une
suture du « conjoint » à l’arcade par quelques points, sans incision du fascia.
Technique de Shouldice :
Technique de Mc Vay :
- 86 -
La technique de Mc Vay, qui a longtemps prévalu aux États-Unis,
caractérisée par l’abaissement du tendon conjoint au ligament de Cooper, avec
une incision de décharge.
L’incision de décharge est pratiquée à la jonction de l’aponévrose oblique
externe et de la gaine des droits. Elle s’étend sur une dizaine de centimètres,
vers le haut à partir du pubis.
Le temps de réparation commence par la suture du bord inférieur du
transverse au ligament de Cooper. La suture commence au niveau de l’épine du
pubis et se poursuit en dehors, jusqu’à la veine fémorale. Elle comporte une
dizaine de points séparés. Le canal crural est fermé par deux ou trois points de
transition unissant le ligament de Cooper à la gaine vasculaire.
La suture se poursuit en dehors en unissant l’aponévrose du transverse
au fascia pré vasculaire et à l’arcade crurale.
III- Indications :
Dans la littérature les techniques les plus utilisées sont celles de Bassini et
Shouldice, d’ou plusieurs études prospectives et randomisées les ont
comparées, on se basant sur des critères objectifs et subjectifs :
o Critères objectifs :
Les récidives herniaires.
Les complications (hématome, infection…).
La durée d’hospitalisation.
o Critères subjectifs :
- 87 -
moins de douleurs avec un taux faible de récidive qui varie entre (1.5 et 4.5%)
avec un recul moyen de 5 ans (3-5).
Pour l’enfant, dans la littérature pas de place à la prothèse dans la cure des
hernies de l’aine qui consiste a une fermeture par raphie du canal péritonéo-
vaginal(11,12).
Pour l’homme jeune, l’âge limite pour poser une prothèse le plus souvent cité
est de 30 à 40 ans, mais à notre connaissance il n’y a pas d’études permettant
de trancher. L’argument de base, qui est que la prothèse risque de se déplacer
ou de se trouver sous tension excessive lors de la croissance, signifierait que la
prothèse pourrait être indiquée dès la fin de la période de croissance(10).
- 88 -
Le terrain de la cure : l’hernie étranglée
L’hernie de l’aine étranglée est généralement associée à des phénomènes
inflammatoires important, favorisant une transsudation et une pullulation des
germes d’origine digestive arrivant même a des phlegmons pyostercorals.
En principe, la mise en place d’un matériel prothétique est à proscrire pour le
traitement des hernies étranglées en raison du risque septique.
- 89 -
Enfin, la plus récente méta-analyse publiée dans le British Journal of
Surgery incluant 4005 patients (14) a montré que la technique prothétique
était suivie de moins de récidives, ces résultats ont été confirmés par une revue
systématique Cochrane (15) publié en 2002 qui montre que la cure
prothétique donne un risque de récidive moins de 75% avec une qualité de vie
meilleure on se basant sur des résultats significatifs.
IV- Conclusion :
- 90 -
Les réparations sans tension offrent de multiples avantages : elles sont
bien tolérées, elles sont réalisables sous anesthésie locale ou locorégionale,
elles sont peu douloureuses, elles facilitent une reprise d’activité rapide, elles
donnent peu de complications et elles ont un taux de récidive faible.
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inguinale. EMC ; Techniques chirurgicales - Appareil digestif ;2007 ; 40-110.
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- 92 -
IX- DIFFERENTES TECHNIQUES DE CURE PROTHETIQUE DES HERNIES
- 93 -
L’intervention est pratiquée habituellement sous anesthésie locale. L’incision
cutanée est courte de 4 à 5 cm et s’étend depuis l’épine du pubis vers
l’extérieur en suivant une direction plutôt horizontale.
L’aponévrose du muscle oblique externe est incisée et le cordon est libéré et
mobilisé. Le pédicule funiculaire, le rameau génital du génitofémoral, et les
branches génitales des nerfs ilioinguinal et ilio-hypogastrique sont préservés. La
gaine fibro-crémastérienne est incisée à sa partie haute pour explorer l’orifice
profond sans réséquer le crémaster. Le sac herniaire est alors libéré et
réintégré sans être ligaturé ni réséqué, afin d’éviter la douleur d’origine
péritonéale. En cas de hernie directe, le sac est enfoui par une suture à
résorption lente.
On utilise une prothèse de polypropylène rectangulaire qu’on arrondi le côté
interne. Elle est étalée sur le plan postérieur sous le cordon. L’extrémité
arrondie est fixée au tissu fibreux pré pubien par un point de fil non résorbable
en dépassant l’épine du pubis de 1 cm. le bord inférieur de la prothèse est fixé
à l’arcade crurale, jusqu’à la hauteur de l’orifice profond.
En cas de hernie crurale associée, le bord inférieur de la prothèse sera fixé au
ligament de Cooper.
Le côté latéral externe de la prothèse est fendu jusqu’au niveau du bord
interne de l’orifice profond. Les deux bretelles obtenues sont passées de part
et d’autre du cordon et en arrière de lui (fig1) *4+. Elles vont cravater le cordon
avant d’être suturées ensemble pour former un nouvel anneau inguinal. Le
bord supérieur de la prothèse est fixé par quelques points séparés sur la gaine
du droit et sur l’aponévrose du muscle oblique interne, en prenant soin de ne
pas léser les nerfs (fig2) *4+.L’aponévrose est suturée en avant du cordon par un
fil à résorption lente.
- 94 -
Fig1. Procédé de Lichtenstein. Fig2. Procédé de Lichtenstein.
L’extrémité externe de la prothèse a été Prothèse en place cravatant le cordon.
fendue pour le passage du cordon.
2- Prothèse sous-péritonéale
Le concept de placement de la prothèse dans l’espace sous péritonéal a été
développé par l’École Française (RIVES, STOPPA). L’intervention est pratiquée
par voie inguinale (RIVES) ou médiane (STOPPA). Ces techniques ne sont plus
adaptées au concept de chirurgie « mini-invasive » qui prévaut actuellement et
sont moins utilisées.
Le procédé de RIVES, bien qu’il soit de moins en moins pratiqué actuellement
en raison de sa relative complexité, reste la référence des procédés de
placement de la prothèse dans l’espace sous péritonéal par voie antérieure.
L’intervention est menée par une incision inguinale oblique. L’aponévrose
oblique externe est incisée, le cordon disséqué et le sac herniaire est réséqué.
Le fascia est, par la suite, incisé de l’orifice profond à l’épine du pubis. La face
profonde du fascia est séparée du tissu sous-péritonéal tout en évitant de
blesser les branches anastomotiques entre vaisseaux épigastriques et
obturateurs qui croisent la branche iliopubienne. Le ligament de Cooper et les
vaisseaux fémoraux sont ainsi largement découverts.
- 95 -
La prothèse est fixée en bas par quelques points de fil non résorbable au
ligament de Cooper, à la gaine vasculaire et à l’arcade crurale pour éviter toute
récidive pré vasculaire. En haut, la prothèse est fixée par des points transfixants
à la face profonde des muscles droits, oblique interne et transverse. Le côté
latéral externe de la prothèse est fendu pour laisser passage au cordon. Les
deux bretelles obtenues sont passées de part et d’autre du cordon et fixées à la
face profonde des muscles par des points transfixants (fig.3)[4].Le tendon
conjoint est suturée à l’arcade crurale par devant la prothèse et l’aponévrose
oblique externe est suturée en avant du cordon par un fil à résorption lente.
Fig3a. Procédé de Rives, vue antérieure. Fig3b. Procédé de Rives, coupe antéropostérieure.
3- Procédés mixtes
- 96 -
1. Muscle transverse ; 2.muscle oblique interne ; 3. aponévrose oblique externe ; 4. Prothèse sous-péritonéale.
En cas de hernie indirecte, une logette est créée dans l'espace sous-péritonéal
à travers l'orifice inguinal profond pour y introduire le « plug », qui est un cône
de tissu enfoui dans l'orifice inguinal profond, pointe en avant refoulant le sac
et fixé par une couronne de points (fig.4) [4].
En cas de hernie directe, le fascia est incisé au pourtour de la hernie, le sac est
réduit, et une logette est créée dans l’espace sous-péritonéal pour accueillir le
plug. Ce dernier sera fixé au fascia au pourtour de l’orifice herniaire par une
couronne de points séparés (fig.5) [4].
Ce procédé est en général complété par une prothèse fendue appliquée sur la
paroi postérieure du canal (fig.6) [4]. L’aponévrose oblique externe est suturée
en avant du cordon par un fil à résorption lente.
Fig6. Plug.
Fig5. Plug. Hernie directe.
La prothèse fendue est appliquée sur la paroi ostérieure.
Le plug est introduit dans l’espace sous-péritonéal
Les deux bretelles sont rapprochées par un point de
et fixé au fascia par une couronne de points séparés
transfixiants. - 97 - suture.
.
.
La prothèse PHS (Prolene Hernia System). Elle est composée d'une prothèse
profonde, circulaire, et d'une prothèse superficielle, rectangulaire, reliées par
un tube connecteur les solidarisant (fig.7) [4].
La prothèse est introduite en totalité dans l’espace sous-péritonéal à travers
l’orifice herniaire. La partie inférieure est étalée dans l’espace sous-péritonéal
en arrière du pédicule épigastrique. La partie supérieure est ressortie par une
traction vers le haut et elle est appliquée en avant du fascia transversalis et des
muscles oblique interne et transverse. Elle est fixée en bas en avant de l’épine
du pubis et sur le ligament inguinal. En haut, elle est fixée sur la face antérieure
des muscles. Le côté externe de la prothèse est fendu pour laisser passer les
éléments du cordon spermatique. Les deux bretelles obtenues cravatent le
cordon de façon à protéger efficacement l’orifice profond (fig.8) *4+.
L’aponévrose oblique externe est suturée en avant du cordon par un fil à
résorption lente.
- 98 -
Fig7. A, B. Prothèse PHS®. Fig8. Procédé PHS® : coupe sagittale
1. Prothèse superficielle (onlay) 1. Aponévrose oblique externe ; 2. oblique interne
2. prothèse profonde (underlay) et transverse 3.fascia transversalis ; 4. péritoine pariétal
3. tube connecteur. 5. ligament de Cooper ; 6.arcade crurale.
. .
REFERENCES
- 99 -
X- LES CURES LAPAROSCOPIQUES:
a- LA TECHNIQUE TOTALEMENT EXTRA PERITONEALE (TEP)
KORBI I., TOUMI O., BOUGHANMI F., TOUATI M., CHAKA A., JELLALI M., BEN
JABRA S., NASR M., NOOMEN F., ZOUARI K..
Introduction
- 100 -
Les contre indications de l’anesthésie générale et de la laparoscopie
telles que l’insuffisance cardiaque, le coronarien instable, l’insuffisance
respiratoire, la cirrhose éthylique, les troubles de la coagulation, le glaucome
non opéré [4].
• soit relatives :
Antécédents de chirurgie extrapéritonéale en particulier urologique [5]
(prostatectomie radicale, cure de cystocèle), radiothérapie ;
Volumineux sac de hernies inguinoscrotales de dissection difficile pour
un opérateur peu entraîné préférant un abord trans-abdomino-périnéal plus
facile ;
Récidive herniaire par abord postérieur avec prothèse (Stoppa-Rives-
Nyhus ou laparoscopie) pouvant justifier un abord chirurgical antérieur ;
Récidives après chirurgie conventionnelle avec une attention particulière
à porter à la dissection du sac herniaire plus fréquemment ouvert.
o La technique chirurgicale :
Conditionnement et installation :
Le patient doit vider sa vessie juste avant l’intervention ce qui lui évitera
un sondage urinaire et afin que la vessie ne gène pas la dissection de l’espace
pré péritonéal.
Une antibioprophylaxie faite de 2g de céphalosporine de deuxième
génération est administrée au patient à l’induction anesthésique *3, 6, 7+.
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. L’anesthésie
péridurale ne doit être envisagée que sur contre indication absolue d’une
anesthésie générale [8]. En effet, une ouverture péritonéale accidentelle
impose une anesthésie générale complémentaire.
Le patient est installé en décubitus dorsal, le bras opposé du côté de la
hernie ramené le long du corps, un léger Trendelenburg (10 à 15%) pourra être
demandé afin de refouler en arrière la masse vésicale intra péritonéale [9]. Le
chirurgien se place du côté opposé à la hernie. En cas de hernie bilatérale,
l’opérateur change de côté lors de la cure de la deuxième hernie [10]. La
- 101 -
colonne vidéo se situe aux pieds du patient avec la source de bistouri électrique
[10].
L'incision cutanée est réalisée 4cm sous la ligne ombilicale à 4cm de la ligne
médiane du côté opposé à la hernie. Le trocart traverse successivement le plan
sous-cutané, la gaine antérieure du droit, le muscle, puis il est visualisé par
l'optique à son arrivée dans l'espace précédemment créé [4].
- 102 -
Dissection de l'espace extra péritonéal :
- 103 -
Figure 2: Dissection du sac herniaire
- 104 -
Figure 3: Découpe de la prothèse pour le côté droit
A- Interne, B- Externe
- 105 -
Fixation de la prothèse : (Figure 5)
Dans la grande majorité des cas, elle est inutile dans les TEP, ce qui
représente d’ailleurs l’un des avantages appréciables de cette technique.
Cependant, elle peut parfois se justifier dans les grandes hernies médiales,
dans toutes les situations difficiles, souvent liées au morphotype du patient,
dans certaines hernies bilatérales, et d’une manière plus générale à chaque fois
que l’on a l’impression que la prothèse présente une tendance spontanée à se
déplacer, en particulier lors de l’exsufflation.
o Variantes techniques
- 106 -
place sans contrôle visuel obliquement par rapport au plan cutané. Une telle
technique aveugle ne doit pas représenter le standard [11].
Dissection de l'espace extra péritonéal: L'usage d'un ballon gonflable mis en
place au travers d'un trocart T1 spécifique permet une dissection large de cet
espace. La transparence de ce ballon dans lequel l'optique peut être introduite
autorise un contrôle visuel durant la dissection [12].
Trocarts: Un trocart T3 de 5 mm peut être utilisé au lieu d'un trocart de 10 mm.
La prothèse est introduite par le trocart T1 de 10mm et poussée dans l'espace
extrapéritonéal pour y être positionnée [4].
Variétés des hernies: Les volumineuses hernies inguinoscrotales de type Nyhus
3 b peuvent poser des problèmes de dissection en voie TEP. Dans ce cas, le fond
du sac ne devant pas être abandonné dans le scrotum, une dissection
progressive et minutieuse s'impose avec une coagulation soigneuse avec
possibilité de mise en place d’un drainage-aspiration dans le scrotum au travers
du canal inguinal et sortant par T3. Celui-ci doit être laissé en place pour une
courte durée, afin d'éviter un hématome ou un sérome postopératoire. Pour les
hernies récidivées, le risque d'ouverture du sac péritonéal est grand et il faut
être particulièrement vigilant durant la dissection des éléments du cordon.
Prothèses: Plus que le type de matériau (polypropylène, polyester, composite),
la forme des prothèses peut changer (anatomique, préformée, fendue ou non
fendue, etc.).
La seule constante importante est la taille de la prothèse utilisée qui doit
couvrir très largement les défects herniaires en tenant compte du potentiel de
rétraction de la prothèse dû à la cicatrisation variable selon les individus et les
matériaux et qu'il faut savoir anticiper [13,14].
- 107 -
o Résultats
Différentes études, ont montré que la durée d’intervention au cours des TEP
varie de 32,5 à 110 min (médiane de 62,3 min) [15, 16, 17, 18, 19, 20]
La plupart des complications rencontrées en peropératoire sont facilement
gérables et surtout évitables par une pratique régulière *21+. À l’inverse de la
voie TAPP, les risques de blessure digestive sont exceptionnels (0,2% vs 0,6%)
[19, 22]. Alors que le risque de lésions vasculaires est supérieur à celui des
TAPP (0,41% vs 0,28). Les éventrations sur site de trocart est plus fréquent au
cours des TAPP (0,4 vs 0,026%) [15, 16, 19, 22].
Le taux de conversion, dans des grandes séries d’études était similaire entre
les groupes TEP et TAPP [23, 24, 25]. Les ruptures péritonéales accidentelles
ainsi que les adhérences suite à une chirurgie pré péritonéale antérieure sont
une cause importante de conversion de TEP en TAPP [26]
Les séromes et les hématomes représentent les complications
postopératoires précoces. Ils sont prévenus par une hémostase minutieuse. En
général, ils se résorbent en 3-4 semaines. Les douleurs résiduelles représentent
la complication tardive la plus difficile à traiter. L’usage de moyens médicaux de
traitements de la douleur est préféré. Le risque d’occlusion intestinale
postopératoire est plus important après un abord TAPP que TEP [27].
Dans la littérature, la TEP est responsable d’un taux de récidive faible par
rapport à la TAPP soit respectivement des taux entre 0 et 16,7% (médiane
0,6%) vs 0 et 25% (médiane 2,3%) [18, 19, 28, 29]. Dans la série de Philips et Al,
il y’avait 19 récidives (1%) pour 1944 TAPP et aucune pour 578 TEP, la récidive
survenant en moyenne au bout de 5 mois (entre 0 et 30 mois). Les mêmes
tendances de résultats s’observaient dans la série RAMSHAW et Al, six récidives
sur 300 TAPP (2%) contre une sur 300 TEP (0,3%) ainsi que dans celle de Félix et
Al (14 versus 8%).
- 108 -
La voie d’abord laparoscopique TEP représente aujourd’hui le traitement de
choix et la meilleure alternative laparoscopique dans le traitement de la hernie
de l’aine car elle associe, aux avantages classiques de la laparoscopie, un accès
direct sans ouverture péritonéale [30] et absence de nécessité de fixation du
matériel prothétique avec des conséquences pratiques importantes,
notamment moins de complications peropératoires iatrogènes (notamment les
lésions vasculaires et viscérales), ainsi que moins de complications
postopératoires (notamment les occlusions intestinales) et moins de douleur
en postopératoire [30]. Par conséquent, elle confère un meilleur score de
satisfaction du patient.
De plus, la TEP permet également de pratiquer la chirurgie herniaire en
ambulatoire [31].
Toutefois, il s’agit d’une technique complexe nécessitant un apprentissage
rigoureux car l’intervention est réalisée dans un petit espace qu’il est
nécessaire de créer en début d’intervention. Ainsi l’expérience du chirurgien
reste le facteur le plus important dans le choix de la technique. La technique
est aujourd’hui standardisée quant à l’abord et à la dissection de l’espace
extrapéritonéal. Une bonne connaissance de l’anatomie de la paroi postérieure
permet un net raccourcissement de la durée d’apprentissage.
Conclusion
Le traitement cœlioscopique TEP des hernies de l'aine permet : de contrôler
puis de couvrir largement tous les sites herniaires ; de réaliser une réparation
sans tension, générant peu de douleurs postopératoires ; d'éviter les nerfs
traversant la région inguinale, dont les lésions au cours de gestes réalisés par
voie antérieure peuvent occasionner des séquelles douloureuses chroniques ;
d'éviter d'ouvrir puis de fermer le péritoine, comme dans les abords
- 109 -
transpéritonéaux [12]. En alliant les avantages de la technique de Stoppa à ceux
de la cœlioscopie, elle répond donc parfaitement aux exigences modernes de la
chirurgie herniaire, autorisant une prise en charge ambulatoire de toutes les
hernies, y compris bilatérales, ainsi qu'une reprise précoce et sans restriction
des activités physiques. Dans les mains d'un opérateur expérimenté, le taux de
récidive est extrêmement bas. Si l'on excepte une courbe d'apprentissage plus
longue qu'avec les autres techniques, la TEP représente le meilleur traitement
de toutes les hernies de l'aine.
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- 112 -
X- LES CURES LAPAROSCOPIQUES:
b- LA VOIE LAPAROSCOPIQUE TRANS ABDOMINO-PREPERITONEALE
(TAPP)
- 113 -
I-Protocole opératoire
- 114 -
b. Anesthésie
Dans le traitement laparoscopique par voie TAPP, l’anesthésie est en
règle une anesthésie générale avec intubation endo-trachéale. Cependant,
certaines équipes la réalisent sous anesthésie péridurale.
c-Instrumentation et matériels :
- 115 -
ligne horizontale que celle de l’optique. Le deuxième de 5 mm du coté opposé
sur la ligne médio claviculaire, 1 à 2 cm au dessous de l’horizontale à l’ombilic
(figure 2).
En cas de hernie bilatérale cette ligne reste horizontale et elle est située
à hauteur de l’ombilic. L’introduction des trocarts opérateurs doit être
prudente pour éviter de blesser les vaisseaux épigastriques.
Une fois les trocarts mis en place, l'inspection abdominale permet
l’exploration de tous les orifices herniaires, le repérage des éléments
anatomiques et la détermination du type de la hernie ainsi que son
unilatéralité ou bilatéralité qui est méconnue dans 10% des cas (figure 3).
- 116 -
Figure 3 : vue per opératoire avec les différents repères anatomiques
2- Ouverture du péritoine :
- 117 -
Figure 4 : Ouverture du péritoine
- 118 -
Figure 5 : Dissection du compartiment interne avec exposition du Cooper
Ce temps est d’autant plus difficile que le sac est profond, fixé par des
adhérences élastiques, pénibles à lever. Le traitement du sac est donc facilité
par la dissection préalable des deux compartiments (interne et externe)
l’encadrant. Il faut alterner des manœuvres de traction/contre-traction, à
droite et à gauche du sac, au contact du péritoine, de façon à libérer
progressivement toutes les attaches du sac aux éléments du cordon. La
dissection procède par des touches successives de coagulation, en évitant de
trop longues hémostases qui pourraient blesser le cordon (Figure 6). Un
lipome pré herniaire facilite la dissection. En effet, sa libération de conduit
- 119 -
automatiquement à la pointe du sac. Un gros lipome doit être soit réduit soit
reséqué afin d’éviter une tuméfaction post opératoire simulant une récidive.
- 120 -
Figure 7 : Aspect final après la dissection
6- Positionnement de la prothèse :
- 121 -
on prendra soin à orienter la prothèse de telle façon que l’extrémité interne
(coté Cooper) sera la première à être introduite. La prothèse sera par la suite
déroulée de dedans en dehors. Les prothèses souples ou pré conditionnées
sont faciles à étaler. Les prothèses plus rigides, non anatomiques et gardant
une mémoire importante nécessite une technique rigoureuse.
Certains points sont à respecter :
- La prothèse doit avoir en son centre l’orifice herniaire et le <<
lambda>> ;
- La prothèse doit déborder l’orifice herniaire au dessus, en dessous, en
dedans et en dehors d’une longueur au moins égale au diamètre de
l’orifice ;
- La prothèse doit s’appuyer sur la bandelette iliopubienne sans trop
déborder vers le bas afin d’éviter d’irriter la vessie (figure 8).
.
Figure 8 : positionnement de la prothèse
- 122 -
l'aide d'agrafes non résorbables ou résorbables ou au fil résorbable. Les points
de fixations sont le ligament pectiné en se méfiant de la veine corona mortis, le
ligament conjoint et la paroi abdominale latérale. La fixation doit être évitée au
niveau des triangles de doom et des douleurs et les vaisseaux épigastriques.
7- Fermeture péritonéale :
La fermeture de la brèche péritonéale représente un temps essentiel de
la technique TAPP. Elle doit être parfaite et sans tension. Elle peut se faire par
un fil résorbable ou par des agrafes (figure 9).Elle peut être facilitée par une
baisse du pneumopéritoine. La persistance d’une brèche expose à l’occlusion
par l’incarcération d’anse ou son adhérence sur la prothèse.
A la fin de l’intervention, Le drainage n’est pas utile dans la grande majorité des
cas.
En post opératoire :
- Dès le réveil, le lever est autorisé.
- La reprise de l’alimentation est possible le jour même.
- L’activité physique est possible dès le lendemain avec reprise de
l’activité professionnelle vers J3.
- 123 -
- L’activité physique lourde et sportive est possible vers J15.
- La prise en charge postopératoire comprend également : Surveillance
des plaies, du transit, de la miction et l’héparinoprophylaxie.
1- Technique minilaparoscopique :
3-Technique robotique :
- 124 -
CONCLUSION :
Références :
2- Malcher F, Cavazzola LT, Carvalho GL, Araujo GD, Silva JA, Rao P et al.
Minilaparoscopy for Inguinal Hernia Repair. JSLS. 2016 Oct-Dec;20(4)
- 125 -
XI- LA CHIRURGIE HERNIAIRE EN AMBULATOIRE
Introduction :
- 126 -
scrotales, récidive (multiple), antécédents de chirurgie abdominale
basse, radiothérapie…
2. Hernies de l'aine chez les patients présentant des comorbidités :
cardiovasculaire, respiratoire, endocrinienne, hépatique, rénal et
pathologies gastro-intestinales, troubles mentaux, l'anxiété, les
déficits immunitaires, le statut post-transplantation, les
coagulopathies et les médicaments anti-thrombotiques.
3. Résultats per-opératoires difficiles (adhérences sévères, anatomie
anormale, saignement excessif) et les complications per-opératoires
(lésions viscérale, vasculaire, nerveuse…).
4. Symptômes et signes de complications locales postopératoires:
saignement, hématome, thrombo-embolie, rétention urinaire,
occlusion intestinale, péritonite, septicémie, infection, orchite.
Les preuves actuelles sur la réparation des hernies inguinales en
chirurgie ambulatoire sont présentées.
La chirurgie ambulatoire (appelée aussi : la chirurgie d'un jour, le cas du
jour, et la chirurgie de court séjour) pour une cure d’hernie de l’aine implique
que le patient décharge le même jour de chirurgie après une période de
surveillance médicale récupération [2].
Quelles hernies inguinales peuvent être réparées en toute sécurité en
chirurgie ambulatoire?
L'année 1955 marque la première publication sur les avantages de la
chirurgie ambulatoire dans la réparation des hernies de l’aine, y compris : une
mobilisation plus rapide, la réduction des coûts et une expérience conviviale
pour les patients [3].
- 127 -
Par la suite, plusieurs séries de cas rétrospectives et trois études randomisées
ont été publiées comparant la cure de la hernie inguinale en ambulatoire à
celle en milieu hospitalier [4-7].
Une autre étude randomisée a étudié le patient préférence pour le site (patient
hospitalisé ou ambulatoire) de la chirurgie [8].
Ces études ont toutes conclu que la chirurgie ambulatoire est moins chère, et
aussi sûr et efficace que, la cure des hernies inguinales chez des patients
hospitalisés pour des hernies de l’aine sélectionnées (hernie simple, pas de
comorbidités, pas d’étranglement…).
En outre, de nombreuses études de cohorte existent concernant divers autres
aspects de la chirurgie ambulatoire pour hernie inguinale. Ces études couvrent
le spectre de la chirurgie ambulatoire, y compris : le type d’anesthésie choisi
(générale, régionale ou locale); la technique opératoire (technique classique de
réparation ouverte sans tension ou technique endoscopique). Tous soutiennent
la notion que la chirurgie ambulatoire est une option sûre pour beaucoup de
patients porteur d’une hernie inguinale.
Une étude danoise publiée en 2006 sur près de 19 000 chirurgies du
jour, les patients ont noté un taux de réadmission à l'hôpital de 0,8% [9].
Une Étude multicentrique danoise qui a paru en 2012 colligeant plus de 57 700
chirurgies du jour avait trouvé un taux de complications de 1,1% menant à la
réadmission après une chirurgie ambulatoire pour hernie inguinale [10].
Selon une publication aux États-Unis, portant sur plus de 564 000 bénéficiaires
de l'assurance-maladie ayant eu une chirurgie ambulatoire pour une hernie
inguinale, le taux de mortalité à 7 jours était de 37 pour 100 000 cas.
Cependant, il n'y a aucun rapport dans la littérature entre la mort ou la
survenue de complications graves d’une part et la chirurgie ambulatoire
d’autre part.
- 128 -
Bien que la réparation ouverte sans tension sous anesthésie locale semble être
plus approprié pour la chirurgie ambulatoire, certaines séries publiées
soutiennent l'utilisation d'autres techniques chirurgicales et anesthésiques
dans ce cadre.
Est-ce que les cures des hernies inguinales endoscopiques et ouvertes
peuvent être effectuées en toute sécurité en chirurgie ambulatoire?
La chirurgie ambulatoire devrait être envisagée pour toute cure de hernie
inguinale simple (ouvertes et endoscopiques) à condition qu'une prise en
charge adéquate soit organisée [10-12].
Cependant, après une réparation laparoscopique (TAPP / TEP) et une cure par
prothèse par voie classique ouverte, un saignement rétro-péritonéal sévère ou
pré-péritonéale peut survenir dans de rares circonstances.
Dans la plupart des cas, cette complication rare se produit dans les 48
premières heures postopératoires. Depuis la laparoscopie, la prise en charge
des hématomes volumineux n'est souvent possible qu’après un diagnostic
immédiat, un traitement de courte durée chez ces patients peut également
être considéré.
Il n'y a aucun rapport dans la littérature qui traite l'approche pré-péritonéale
ouverte de Stoppa en chirurgie ambulatoire.
Les patients présentant des hernies inguinales complexes (par ex.
hernies scrotales) peuvent ils être traités en toute sécurité en chirurgie
ambulatoire?
Les données sont insuffisantes pour recommander systématiquement la
réparation ambulatoire des hernies inguinales complexes. Toutefois, si une
prise en charge adéquate est prévue, certains de ces cas peuvent être adaptés
à la chirurgie ambulatoire.
- 129 -
Les gestes chirurgicaux sur des hernies étranglées ne devraient pas être
réalisées en ambulatoire. A l’exception de la situation d’étranglement, la
chirurgie ambulatoire des hernies inguinales peut être considérée pour chaque
patient qui pourrait avoir des soins satisfaisants en postopératoire à domicile, y
compris les patients ASA III stables [13-14].
Les patients atteints de comorbidités sévères peuvent-ils (ASA III ou
plus) être traités en toute sécurité en chirurgie ambulatoire?
La chirurgie ambulatoire devrait également être envisagée pour les personnes
âgées, y compris les octogénaires [15-17].
Cependant, les nonagénaires devraient être exclus du traitement ambulatoire,
puisque la même réparation élective de la hernie chez ceux de plus de 90 ans,
a un taux de mortalité dix fois plus élevé par rapport aux patients plus jeunes
[18].
Une publication récente basée sur les données de 82911 patients opérés d’une
hernie inguinale documentées dans le registre allemand de la hernie
''Herniamed'' a révélé que les patients utilisant, à visée prophylactique ou
curative, les inhibiteurs de l'agrégation plaquettaire et les anticoagulants oraux
avaient un risque plus élevé de complications hémorragiques (3,9 vs 1,1%, p
<0,001) par rapport à ceux sans un tel médicament [19].
Ces données suggèrent que la chirurgie ambulatoire des hernies inguinales des
patients sous anticoagulants ne peut généralement pas être recommandée.
Un certain nombre de facteurs supplémentaires encourageront ou
décourageront la chirurgie ambulatoire. L'évaluation pré-opératoire de
l'anesthésiste est extrêmement importante, car elle a la responsabilité
primaire de la phase périopératoire et postopératoire immédiate [20].
Autres facteurs liés au patient, à l’hôpital ou au médecin doivent également
être pris en compte [2].
- 130 -
La chirurgie ambulatoire pour la réparation de hernie inguinale devient de plus
en plus fréquente [12, 21].
En Espagne en 2005, la chirurgie inguinale en ambulatoire représentait 34% du
total des hernies inguinales opérées [22].
A partir de 2000 à 2010, le taux de chirurgie ambulatoire pour hernie inguinale
aux Pays-Bas augmentait de 36 à 54% [18,23].
Les données du Registre national suédois indiquent que 75% des réparations
des hernies inguinales sont effectuées en chirurgie ambulatoire.
De 2000 à 2009, l'incidence de chirurgie ambulatoire pour hernie inguinale
avait augmenté de 62 à 87% dans le Région du nord de l'Italie du Veneto (24).
Cependant, cette variation régionale n'été pas expliquée uniquement par les
preuves scientifiques soutenant l'acceptabilité de la cure de l’hernie inguinale
en ambulatoire. Le financement des soins de santé et le remboursement
jouaient un rôle prépondérant [25].
Conclusions :
Le défi actuel et futur est de fournir toujours plus de chirurgie de hernie
ambulatoire efficace, moins invasive et sécuritaire à un éventail croissant de
patients complexes, âgés avec plus de comorbidités.
Plus d'études sont nécessaires sur ces groupes à haut risque afin de déterminer
les paramètres de sécurité et de résultats acceptables. Pour maintenant, les
preuves disponibles soutiennent l'idée que beaucoup des patients sont bien
servis par la chirurgie ambulatoire des hernies inguinales.
- 131 -
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- 132 -
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- 133 -
XII- HERNIE CRURALE
TALBI Ghofrane, KRIMI Bassem, FARJAOUI Wael, OMRANI Sahir, KAROUIA
Souhaiel, GHARBI Lassad, BAYAR Rached, MESTIRI Hafedh, KHALFALLAH Tahar
Introduction:
Profil épidémiologique:
- 134 -
L’orifice crural est limité en arrière par le ligament de COOPER, en avant
par l’arcade crurale et la bandelette iliopubienne, en dedans par le ligament de
GIMBERNAT et en dehors par la gaine vasculaire recouvrant la veine fémorale.
Le caractère fibreux de ces structures, leur relative rigidité et l’espace qui les
sépare, ainsi que la proximité immédiate des vaisseaux fémoraux rendent
compte des difficultés particulières que l’on rencontre pour fermer l’orifice
crural. Selon LYTLE (2), l’espace triangulaire entre arcade crurale et ligament de
Cooper est fermé par une triple couche formée, de la superficie à la
profondeur, par le fascia de Scarpa, le ligament de GIMBERNAT, émanation de
l’aponévrose du muscle oblique externe, et le fascia transversalis. L’orifice
herniaire crural, différent de l’anneau crural et situé à quelques millimètres au-
dessous de lui, correspond à un défect dans cette triple couche, habituellement
de petite taille).
- 135 -
Indications opératoires:
Techniques chirurgicales:
I -VOIE CRURALE
A - VOIE D’ABORD :
Pour la voie d’abord crurale, comme pour la voie inguinale, l’incision est
une incision inguinale basse, parallèle au pli inguinal et un peu au-dessus de lui.
Elle mesure 5 à 6 cm.
- 136 -
Après découverte de l’aponévrose du grand oblique, on incise le fascia
cribriformis le long de l’arcade crurale, depuis les vaisseaux fémoraux jusqu’à
hauteur de l’épine du pubis.
La veine saphène interne, située dans le même plan que le sac en dehors de lui,
n’est habituellement pas découverte (5).
B – TRAITEMENT DU SAC
Le sac est individualisé par dissection mousse, puis il est dénudé, séparé du
tissu sous-péritonéal qui l’entoure.
Le sac est alors ouvert et son contenu est vérifié, puis réintégré ou si besoin
réséqué s’il s’agit d’épiploon qui gêne sa réintégration. Le sac est ligaturé par
un point transfixiant et réséqué, puis le moignon est réduit dans l’orifice
herniaire.
Si besoin, la réduction du sac peut être facilitée par une incision de quelques
millimètres du ligament de GIMBERNAT en dedans du sac.
C - TEMPS DE RÉPARATION :
1- Herniorraphies :
- 137 -
* Procédé de LYTLE (Figure 2)
La prise au niveau de la gaine vasculaire doit être prudente, pratiquée avec une
aiguille sertie fine pour éviter de blesser la veine sous jacente.
- 138 -
* Procédé de BASSINI: (Figure 3)
- 139 -
2- Plasties prothétiques :
Après dissection et résection du sac, l’orifice crural est obturé par un plug
cylindrique fabriqué en roulant sur elle-même une plaque de polypropylène de
5 X 2 cm.
Le plug est fixé par des points de suture l’unissant à l’arcade crurale, au
fascia du muscle pectiné et au ligament de GIMBERNAT (6).
* Perfix-plug : (Figure 5)
- 140 -
hernie, habituellement moyenne ou petite. Si besoin, quelques pétales sont
réséqués.
Le plug est introduit pointe en avant dans l’orifice crural, jusqu’à ce que
sa base affleure la marge de l’orifice. Le plug est fixé au pourtour fibreux de
l’orifice par une couronne de points séparés de fil fin, à résorption lente ou non
résorbable (7).
Figure 5 : Perfix®-plug
* Méthode de WANTZ:(Figure 6)
- 141 -
Le clivage est limité en dehors par la naissance des vaisseaux
épigastriques de la face antérieure des vaisseaux iliaques.
Les deux coins libres de la prothèse sont saisis par une pince courbe
introduite par l’orifice herniaire et attirés vers le RETZIUS en dedans et vers la
fosse iliaque en dehors, de façon à étaler la prothèse.
Le défect pariétal n’est pas suturé. WANTZ avait utilisé cette méthode six fois
en 1996 avec succès (8)
II-VOIE INGUINALE
- 142 -
A - VOIE D’ABORD :
L’incision est parallèle au pli inguinal, située un peu plus bas que
l’incision habituelle de la herniorraphie inguinale.
B - TRAITEMENT DU SAC :
Le sac peut parfois être réduit de l’orifice crural vers l’abdomen par une
traction exercée sur son versant sous-péritonéal.
- 143 -
prenant garde de ne pas blesser les branches vasculaires anastomotiques qui
croisent le ligament de Cooper (5).
C - TEMPS DE RÉPARATION :
1- Herniorraphies :
- 144 -
La réparation du canal inguinal peut se faire alors par le procédé de Shouldice
(10).
2- Plasties prothétiques :
- 145 -
Latéralement, il est au contact de la veine fémorale et fixé par quelques
points à la gaine des vaisseaux fémoraux. L’intervention peut être pratiquée
par voie crurale ou inguinale, selon qu’il existe ou non une hernie inguinale
associée et selon la taille de l’orifice crural.
Si cet orifice est large, le Cooper est accessible et les points de fixation
peuvent être passés par voie crurale.
Dans le cas contraire, il faut passer par voie inguinale, inciser largement
le fascia transversalis pour découvrir le Cooper et fixer correctement le disque.
- 146 -
Figure10 : Procédé de RIVES
A-VOIE TRADITIONELLE
B-VOIE LAPAROSCOPIQUE
- 147 -
On peut aussi bien utiliser la voie d’abord transpéritonéale que la voie
d’abord extrapéritonéale.
Une large prothèse est appliquée sur toute la zone de faiblesse de l’orifice myo-
pectinéal (14) (15).
Conclusion :
- 148 -
Références :
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2004;14:358-61
- 150 -
XIII- QUELLE VOIE D’ABORD CHOISIR POUR UNE HERNIE PRIMAIRE
DE L’AINE ?
RHAIEM R., EL-HENI A., BETTAEIB K., KACEM S., HADDAD A., MAGHREBI H.,
REBAI W., MAKNI A., DAGHFOUS A., KSANTINI R., FTERICHE F., JOUINI M.,
KACEM M., Ben SAFTA Z.
I-INTRODUCTION
- 151 -
postopératoires immédiates, une diminution des besoins en antalgiques, une
reprise plus précoce de l’activité…
Néanmoins, les deux critères de base pour l’appréciation d’une technique
restent les taux de récidive et de douleurs chroniques.
Théoriquement, face au Lichtenstein, la supériorité des cures
laparoscopiques est plus modeste que par rapport aux cures par voie ouverte
avec tension mais elle reste cependant réelle. En effet la plastie à 15cm/10 cm
ou 15/15 de la cure laparoscopique reste anatomiquement supérieure ayant
l’avantage de couvrir tous les orifices herniaires endo-abdominaux, non
seulement oblique externe et direct mais aussi crural et obturateur. Par
ailleurs, la prothèse de par sa position, est plaquée contre la paroi sous l’effet
de la pression intra-abdominale.
Concernant la genèse des douleurs chroniques, l’approche
coelioscopique évite certains handicaps de la chirurgie ouverte par voie
antérieure.
Tout d’abord, l’incision cutanée inguinale intéresse de petites
terminaisons nerveuses dans une zone sensible. La dissection par la suite se fait
à proximité des branches sensitives superficielles et génitales du grand et du
petit nerf abdomino-génital ainsi que la branche génitale du nerf génito-crural ;
ces petits nerfs sensitifs ne peuvent être lésés dans leur tronc ou dans leurs
branches que par un abord superficiel antérieur. Ce traumatisme chirurgical
entraine aussi une réaction inflammatoire normale de cicatrisation
physiologique, variable selon la qualité du geste chirurgical, mais qui sera
aggravée par une réaction au corps étranger que constitue la prothèse.
A l’opposé, la voie postérieure TAPP ou TEP ne nécessite qu’une
dissection minime sous-péritonéale et n’expose pas les nerfs sensitifs
superficiels.
- 152 -
De plus, une réaction inflammatoire accompagne la cicatrisation et la
présence d’un corps étranger. Cette inflammation peut entrainer à moyen
terme une sclérose rétractile et engainante des tissus de voisinage ; la
rétraction peut concerner 30 % de la surface prothétique. La sclérose
engainante intéressant les petits nerfs sur lesquels la prothèse est apposée
entrainera au minimum une impression dysesthésique plus ou moins gênante
de corps étranger et à des niveaux supérieurs une douleur chronique.
Mais aussi, les atrophies testiculaires en rapport avec la dissection du
cordon extra abdominal sont de l’ordre de 1 et 2 % en chirurgie
conventionnelle, ce taux ne peut être qu’aggravé par le contact d’une prothèse
mal tolérée. L’approche laparoscopique devrait pallier à cet inconvénient,
quoique relativement rare de la chirurgie classique.
Tous ces avantages de la cœlioscopie restent théoriques. Qu’en est-il des
données de la littérature ?
- 153 -
Lichtenstein et les techniques laparoscopiques (TEP, TAPP) sur le même pied
d’égalité. Une deuxième conférence de consensus a été établie et publiée en
2014 (5). Cette dernière a analysé les résultats des études de niveau 1. Aucune
supériorité d’une voie d’abord par rapport à l’autre n’a pu être démontrée.
Cette mise à jour a conclut que l’indication d’une cure par voie ouverte ou
laparoscopique doit dépendre de l’expertise et de l’évaluation du chirurgien
traitant.
SALEH et al. (6) ont rapporté les résultats d’une étude de cohorte du
registre Américain sur une durée de 5 ans. Ils ont colligé 37645 patients opérés
pour hernies dont 17% ont eu une cure coelioscopique. L’analyse de la
mortalité et de la morbidité au cours du premier mois postopératoire n’a
trouvé aucune différence entre les deux voies d’abord.
- 154 -
plus faible de douleurs inguinales et surtout de douleurs imposant l’arrêt de
l’activité physique ; 6 contre 16 patients dans le groupe Lichtenstein (odds ratio
0.35; 95 % CI 0.13–0.91; p = 0.025).
L’étude de Li et al. (10) a comparé les résultats de 1230 cures
laparoscopiques à 530 Lichtenstein après un suivi variant entre 2 et 5 ans. La
cœlioscopie a permis de réduire d’une significativement le taux de
complications mineures, la durée du séjour hospitalier et la période d’inactivité
postopératoire. Les douleurs chroniques ont été rapportées par 7,3 % des
patients opérés par voie ouverte contre 1,3% des patients traités par abord
coelioscopique. Par contre, aucune différence n’a été retenue en matière de
récidive de la hernie.
SAJID et al. (11) ont publié une revue systématique de la littérature en
2015 comparant les deux voies d’abord. Elle a analysé les résultats de 10
études randomisées contrôlées avec un effectif total de 1286 patients.
L’approche laparoscopique a été utilisée chez 680 patients. Aucune différence
n’a été retenue entre la cœlioscopie et la chirurgie ouverte en matière de
récidive et de douleurs chroniques.
- 155 -
faible effectif des patients opérés par cœlioscopie qui n’était que de 160
malades (sur un effectif total de 35740).
Concernant les hernies crurales, une étude prospective du registre Danois sur
une période de 14 ans a été publiée en 2014 (13). Elle a comparé les résultats
de la chirurgie ouverte et coelioscopique dans la prise en charge de 3970
hernies crurales. Les auteurs se sont fixé le taux de récidive comme primary
endpoint. Les résultats étaient en faveur de la cure laparoscopique.
Enfin, la comparaison entre les deux voies d’abord ne peut être complète
que si elle met aussi en balance le coût de cette chirurgie. Ce point a été
abordé par l’étude de cohorte de Smink et al. (14). Les auteurs ont comparé sur
une série de 58172 patients le coût de la chirurgie ouverte à la laparoscopie. Il
était respectivement estimé à 7580 et 12087 dollars Américains avec une
différence statistiquement significative. Autre élément important est que la
chirurgie herniaire coelioscopique était moins pratiquée en ambulatoire. Ces
mêmes conclusions ont été rapportées par le travail de TADAKI et al. (15) qui a
estimé le coût moyen de la chirurgie à 4360 dollars Américains pour la chirurgie
classique contre 5150 dollars pour la laparoscopie.
- 156 -
- Pour les patients à haut risque anesthésique, une voie antérieure de
préférence sous anesthésie locale
- Une voie d’abord classique est recommandée en cas d’antécédents de
chirurgie et/ou de radiothérapie pelvienne
- L’abord laparoscopique est recommandé chez les jeunes patients actifs
et chez les femmes
- Pour les hernies inguino-scrotales surtout ayant perdu le droit de cité,
une chirurgie ouverte est recommandée.
- 157 -
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management. Hernia J Hernias Abdom Wall Surg. 2018 Jan 12;
- 159 -
XIV- LES CRITERES DE CHOIX DE LA PROTHESE
Haitham REJAB, Aymen TRIGUI, Youssef MEJDOUB, Isis HADJ TAIEB,
Abderrahmen MASMOUDI, Rakia SIALA, Amine ZOUARI, Nizar KARDOUN, Ali
KCHAOU, Houcem HARBI, Bassem ABID, Hazem BEN AMEUR, Nejmeddine
AFFES, Mohamed Foued FRIKHA, Mohamed BEN AMAR, Salah BOUJELBEN,
Rafik MZALI.
Service de Chirurgie Générale. CHU Habib BOURGUIBA - Sfax.
1. Introduction :
2. But :
3. Matériels et méthodes :
3.1. Recherche bibliographique :
- 160 -
de l’aine », et ceux pour une durée de 5 ans depuis janvier 2013 jusqu’à Février
2018.
Nous n’avons inclus que les essais randomisés, les méta-analyses, les revues
systématiques de la littérature et les recommandations des sociétés savantes.
Les études non comparatives et les études non randomisées n’ont pas été
incluses.
o La durée opératoire
o Les complications post opératoires immédiates : hématome, séromes,
rétention d’urine...
o Les douleurs chroniques post opératoires
o La durée de séjour hospitalier
o Les récidives
- 161 -
Tableau I : évaluation des essais contrôlés randomisés par le score de
JADAD(2)
4. Les résultats :
Nous avons trouvé 134 articles. On a exclu les études dont le titre ne
correspond pas au choix du type de prothèse, les articles sous forme
« d’abstract » publié, les articles doublés et les essais contrôlés randomisés
(ECR) inclus dans des méta-analyses. Ainsi 16 articles était inclus et qui avaient
étudié le type de prothèse dans le traitement chirurgical des hernies de l’aine
(figure 1).
- 162 -
Articles identifiés
Identification
(n =134)
4 articles exclus
Abstracts sans ''full-text''
(n = 130)
14 articles exclus
Articles doublés et essais RC
inclus dans les méta-analyses
Figure 1 : Flow-Chart
- 163 -
5. Types de prothèses :
Plusieurs types de prothèse ont été conçus :
o Selon le poids : On distingue les prothèses à poids léger (30 à 40 g/m2)
(Ultrapro, polypropylène, VYPRO, VYPRO II, Polyglactin…) et ceux à poids
lourd (75 à 220 g/m2) (polypropylène standard).
o Selon la fixation : prothèses auto-adhésives : en polypropylène ou en
polyester (Parietene ProGrip et Parietex ProGrip mesh, Medtronic) et
prothèses non auto-adhésives.
o Selon la taille des pores : On distingue les prothèses à ports étroit (1mm)
et ceux à ports larges (3 à 4 mm).
o Selon l’origine : prothèses biologiques (porcine) et prothèses
synthétiques.
- 164 -
récidive. Contrairement, un essai contrôlé randomisé (TULP) publié en 2016 (8)
ayant inclus 950 patients opérés par voie laparoscopique, avait conclu à de
douleurs chroniques post opératoires et de récidive à 2 ans significativement
plus élevée dans le groupe prothèse à poids léger (3% vs 0,9% ; p = 0,03 et 2,7%
vs 0,8% ; p = 0.03 respectivement).
Un autre essai randomisé publié en 2016 par DONATI et al (9) avait inclus 61
cas de cure de hernies par voie classique selon la technique de Lichtenstein (29
dans le groupe prothèses à poids léger Vs 32 dans le deuxième groupe). Les
auteurs avaient conclu que le taux de réponse inflammatoire et de stresse
oxydative était statistiquement moins élevé dans le groupe prothèses à poids
léger, ce qui pourrait expliquer les résultats de l’essai TULIP (plus de récidive
dans le groupe prothèses à poids léger)(8).
- 165 -
Tableau II : résultats des différentes études de la littérature comparant les
prothèses à poids léger VS à poids lourds.
Auteurs Année Type d’étude N Résultats p
11 RC Douleurs chroniques 0,0004*
ZHONG et al (3) 2013 Méta analyse 2231 PS Sensation de corps 0,0007*
(Lichtenstein) étranger
Récidive, hématome, NS
sérome, rétention urinaire
et atrophie testiculaire.
Score de la douleur <0,04*
Complications <0,04*
SAJID et al (4) 2013 Méta analyse 11 RC Sensation de corps 0,007*
(Laparoscopie) 2189 PS étranger
Récidive, reprise du NS
travail, durée opératoire
110 PS Sensation de corps 0,007*
KENARY et al (5) 2013 ECR étranger
(Lichtenstein) Hématome, séjour NS
hospitalier, récidive,
reprise du travail
Sensation de corps 0,013*
HIROSE et al (6) 2014 ECR 182 PS étranger
(Plug) Durée opératoire,
douleurs post opératoires NS
et séjour hospitalier
Sensation de corps 0,02*
DEMETRASHVILI 2014 ECR 198 PS étranger
et al (7) (Lichtenstein) Complications, douleurs, NS
récidive.
ECR 950 PS Douleurs chroniques 0,03**
TULP (8) 2016 (Laparoscopie : Récidive 0,03**
TEP) Sensation de corps NS
étranger, qualité de vie.
Marqueurs de IL6 0,8
DONATIET al (9) 2016 ECR 61 PS l’inflammation
TNF α <0,01**
(Lichtenstein)
Marqueurs de GSH <0,01**
stress oxydative
LOOH 0,01**
ECR : essai contrôlé randomisé ; PS : patient ; TEP : cure de hernie inguinale par voie extra
péritonéale ; IL : interleukine ; TNF : facteur de nécrose tumorale ; GSH : glutathion réduit ;
LOOH : peroxydation lipidique ; NS : différence statistiquement non significative.
* : Résultat en faveur des prothèses à poids léger.
** : Résultat en faveur des prothèses à poids lourd.
- 166 -
Les prothèses à poids léger seraient moins pourvoyeuses de douleurs
chroniques et de sensation de corps étranger en post opératoires. Cependant,
il n’a pas de différence entre les deux types de prothèses en termes de durée
opératoire, de complications post opératoires, de durée de séjour hospitalier,
de délai de reprise du travail et de récidive.
- 167 -
0,031respectivement à 2 semaines et à 3mois). Mais il n’y avait pas de
différence statistiquement significative entre les deux groupes en termes de
douleurs chroniques post opératoires au-delà de 1 année (p = 0,5). En plus, les
prothèses non auto-adhésives étaient associées à un taux de complications
post opératoire significativement moins élevé (36,1% vs 56,9% : p = 0,001). En
outre, concernant les objectifs secondaires de cet essai, les deux groupes
étaient comparables en termes de durée opératoire, de séjour hospitalier et de
taux de récidive. Un autre essai randomisé publié au cours de la même année
(12), avait conclu à l’absence de supériorité des prothèses auto-adhésives en
termes de douleurs chroniques à 3 ans (28,6% vs 41,3%, RR :1.45, 95 % CI [0.91,
2.29] ; p = 0,108), de sensation de corps étranger et de récidive (p =0,36 ; p =
0,168 respectivement). Deux méta analyses publiées respectivement en 2017
et 2018 (13, 14) avaient confirmé ces constatations en concluant à l’absence de
différence statistiquement significative entre ces deux groupes en termes de
douleurs chroniques post opératoires, de sensation de corps étranger, de
récidive et de complication. Cependant, la durée opératoire était plus courte
dans le groupe prothèses auto-adhésives (tableau III).
- 168 -
Tableau III : résultats des différentes études de la littérature comparant les
prothèses auto-adhésives et non auto-adhésives.
Auteurs Année Type d’étude N Résultats p
BOWER et 2015 ECR 47 PS Durée opératoire, NS
al(10) (Laparoscopie : douleurs, récidive
TEP)
Douleurs à 2 0,024 ;
ECR semaines et à 3 0,031**
CADANOVA 2017 (trans 238 mois
et al (11) inguinale: TIPP PS Complications 0,001**
Vs
Lichtenstein) Douleurs
chroniques >1an, NS
durée opératoire,
séjour hospitalier
et récidive
NIKKOLO et 2017 ECR 145 Douleurs
al (12) (Voie PS chroniques, NS
classique) sensation de corps
étranger et
récidive
Méta analyse Durée opératoire <0,0001*
12 ECR Douleurs
ISMAIL et 2017 + 3722 chroniques, NS
al(13) 5 cohortes PS infection post op,
(Voie hématome,
classique) rétention urinaire
et récidive.
MOLEGRAAF 2018 Méta analyse 2541 Durée opératoire <0,00001*
et al (14) 10 ECR PS Douleurs
(Voie chroniques, NS
classique) sensation de corps
étranger et
récidive
ECR : essai contrôlé randomisé ; PS : patient ; TEP : cure de hernie inguinale par
voie extra péritonéale ; NS : différence statistiquement non significative.
* : Résultat en faveur des prothèses auto-adhésives.
** : Résultat en faveur des prothèses non auto-adhésives.
- 169 -
Bien que la durée opératoire semble être plus courte avec les prothèses auto-
adhésives, celles-ci seraient équivalentes à celles non auto-adhésives en termes
de douleurs chroniques, de complications, de sensation de corps étranger et de
récidive.
- 170 -
significative (9,5% Vs 15% ; p = 0,06), Il n’y avait pas de différence
statistiquement significative entre les deux groupes en termes d’hématome en
post opératoire (8 vs 5 % ; p = 0.23) et du taux de récidive (1,6 % vs 0,5% ; p =
0.38). Cependant, l’incidence de sérome était significativement plus élevée
dans le groupe prothèse biologique (9,5% vs 3,5% ; p = 0.03). La durée
opératoire moyenne était significativement plus longue dans le groupe
prothèse biologique (72,4 mn vs21,5 mn ; p = 0.03).
11. Conclusion :
Au terme de cette revue systématique de la littérature, on conclut que les
prothèses à poids léger seraient moins pourvoyeuses de douleurs chroniques
et de sensation de corps étranger en post opératoires. Les prothèses à ports
larges (3-4mm) sont associées à un taux de récidive moins fréquent. Les
prothèses synthétiques sont associées à une durée opératoire et un taux de
sérome moins élevé comparées aux prothèses biologiques. Les prothèses auto-
adhésives seraient équivalentes à celles non auto-adhésives hormis une durée
opératoire plus coute.
- 171 -
Ainsi les prothèses synthétiques à poids léger et à ports larges qu’elles soient
auto-adhésives ou pas, seraient les plus recommandées.
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- 173 -
XV- PLACE DE LA PROTHESE DANS LE TRAITEMENT DES HERNIES DE L’AINE
ETRANGLEES
REBII S., MAHJOUBI F., FERJAOUI W., BEN ISMAIL I., AWALI M., ZNEIDI H.,
ZOGHLAMI A.
Centre de Traumatologie et des Grands Brulés de BEN AROUS.
INTRODUCTION
DISCUSSION
- 174 -
Tableau I: résultats des études portant sur l'utilisation de la réparation
prothétique dans la prise en charge des hernies de l'aine étranglée
- 175 -
L’ infection du site opératoire
La récidive
La récidive de la hernie était notée dans 1% des cas dans les 18 études
reportées dans notre revue, soit 8 patients parmi 820.
Dans une méta-analyse récente [23], ayant analysé les résultats de 9 études
dont 2 sont contrôlées randomisées comparant la réparation prothétique
versus la herniorraphie pour les hernies de l’aine étranglées, les auteurs ont
noté un taux de récidive plus élevé dans le groupe herniorraphie.
La résection intestinale
Ueda et al. ont comparé dans une étude de cohorte de faible effectif (27
patients), le taux d’infection du site opératoire et la mortalité de l’intervention
- 176 -
de Lichtenstein versus l’intervention de Bassini dans l’étranglement herniaire
associé à une résection intestinale. Les auteurs n’ont pas trouvé de différence
significative entre les 2 techniques [19].
Dans une étude rétrospective qui a colligé 110 patients opérés en urgence pour
hernie de l’aine étranglée dont 74 parmi eux ont eu une réparation prothétique
*21+. Aucune infection du site opératoire n’était détectée en l’absence de
résection intestinale. Les auteurs concluent que l’utilisation de prothèse en
urgence n’est pas contre indiquée.
CONCLUSION
- 177 -
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- 179 -
XVI- LES COMPLICATIONS
Leur fréquence est mal connue ; mais les accidents surviennent sous l'influence
de plusieurs facteurs :
- L'expérience du chirurgien
- 180 -
prothétique par voie inguinale comporte l’obligation de la fixer, ce qui expose à
des incidents spécifiques, tandis que la mise en place d'une très grande
prothèse par voie abdominale pré-péritonéale dispense de toute fixation de la
pièce, comme de tout geste de réparation directe sur l'orifice herniaire. Il en
résulte un nombre d'incidents per-opératoires globalement moins important
dans la réparation prothétique par la voie abdominale.
La liste des complications peropératoires est longue, mais leur incidence est
heureusement très faible. Les complications pouvant être rencontrées sont :
1- Les hémorragies
- 181 -
Seule a pour conséquence une nécrose gonadique, la section du cordon au-
dessous du niveau du pubis. Celle portant sur le segment rétro-pariétal du
cordon n’entraîne aucun risque d’atrophie testiculaire. La thrombose des
plexus veineux spermatiques entraîne un risque important d’orchite dite
ischémique.
- 182 -
4- Les lésions nerveuses
Les atteintes nerveuses par section ou strangulation d’un nerf dans une
suture peuvent être responsables de douleurs chroniques postopératoires. Une
lésion du nerf fémoral, heureusement exceptionnelle, a des conséquences
motrices sur le quadriceps. Elle peut se produire lors de la fixation des
prothèses sur le psoas (7).
a) La vessie
Les plaies vésicales sont rares, de l’ordre de 0,1% (1). Cette complication
n’est généralement pas dramatique mais il faut la réparer en un ou deux plans
étanches à la distension vésicale. La réparation est faite au fil à résorption
- 183 -
lente, en plaçant une sonde vésicale à demeure pendant 6 jours. Une plaie
accidentelle de la vessie doit faire renoncer à l’utilisation de matériel
prothétique par crainte d’une surinfection.
b) Les intestins
- Une lésion du grêle, limitée le plus souvent, doit être réparée par suture
soigneuse, en renonçant éventuellement à l’utilisation de matériel prothétique.
- Le côlon peut lui aussi glissé dans un sac de hernie indirecte et peut être
blessé à l’occasion de l’ouverture du sac, ou dévitalisé lors d’une tentative
inutile de décollement du côlon accolé. Il faut immédiatement réparer l’intestin
par points séparés de fil à résorption lente ou réséquer l’intestin dévitalisé,
avec extériorisation si besoin. Dans ce cas, il est prudent de réaliser une
colostomie de protection sur un colon non préparé.
c) L’uretère
Il peut être rencontré au contact d’un grand sac indirect ou direct. En cas
de transsection, il pourra être réparé de différentes façons : anastomose aux
points séparés de fil à résorption lente sur une sonde double J. L’uretère divisé
près de la vessie doit de préférence être réimplanté dans celle-ci.
d) L’appendice
- 184 -
Un appendice normal est assez souvent découvert dans les sacs de
hernie indirecte à droite. Il peut être réséqué sans difficulté s’il est
complètement visualisé, mais il n’est pas recommandé de procéder à une
appendicectomie sans autorisation préalable du patient.
En définitive, la ligature haute d’un sac indirect ne doit pas être faite à
l’aveugle et la fermeture du sac doit être faite après son ouverture et l’examen
de son contenu de façon à suturer sans menacer l’intestin, la vessie ou même
l’épiploon (1).
- 185 -
2- Sérome :
- 186 -
4- Complications scrotales
a) Hydrocèle/Hématocèle
b) L’orchite ischémique
- 187 -
drogues à effet atropinique ou lors d’une analgésie postopératoire trop
intense. Globalement, la rétention d’urine complique surtout les cures
herniaires par voie antérieure, chez les hommes âgés, dans environ 30 % des
cas. Le traitement de la rétention aigue d’urine comporte un sondage trans-
urétral laissé en place durant au moins 24 heures. On associera une
antibioprophylaxie (1).
7- Autres complications
- 188 -
III- Les complications post-opératoires entre chirurgie traditionnelle et
chirurgie laparoscopique
- 189 -
IV- Conclusion
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- 192 -
XVI- LES COMPLICATIONS
b- L’INFECTION DE LA PROTHESE
TRIKI.W1, BACCAR.A1, ABBASSI.I1, LAHMIDI.MA1, GANZOUI.I2, BARAKET.O1,
BOUCHOUCHA.S1
1
. Service de Chirurgie Générale, CHU Habib BOUGATFA de Bizerte
2
. Service de radiologie, CHU Habib BOUGATFA de Bizerte
Introduction :
Les cures des hernies sont les opérations les plus courantes au sein des
services de chirurgie générale. Récemment l’utilisation d’une prothèse est
devenue la norme dans ces interventions dans le monde entier en raison des
taux plus faible de récidives. Cependant cela a conduit à une fréquence de plus
en plus élevée de complications liées à la mise en place des prothèses.
L’incidence des infections liées à la plaque après cure d’une hernie est aux
alentours de 1% selon les séries [1]. Cette complication post opératoire est
rare mais elle est à l’ origine d’une morbidité considérable et peut nécessiter
l’ablation de la prothèse après échec des attitudes conservatrices dans la
majorité des cas [2, 3, 4], avec un intervalle entre sa mise en place et son
ablation qui pourrait aller jusqu'à 10 ans ou plus [5].
Incidence
Les infections profondes sur prothèses après cures des hernies inguinales sont
rares : des taux de 0,17 à 0,7 % ont été retrouvés [6, 7]. La rareté de ces
infections est une des raisons du débat actuel sur le caractère systématique ou
non de l’antibioprophylaxie lors de la cure de hernies inguinales, y compris par
prothèse.
- 193 -
Facteurs de Risque
Selon une méta-analyse publiée sur World Journal of Surgery qui a étudié les
facteurs de risque d’infection de la prothèse après cure d’une hernie de l’aine a
conclu que seulement l’âge avancé, le score ASA élevé, la consommation de
Tabac, les hernies opérées en urgence et le temps opératoire prolongé sont des
facteurs prédictifs de l’infection prothétique. Tableau 1 [9].
- 194 -
Diagnostic :
Les infections sur prothèse doivent être distinguées des infections superficielles
de la paroi [12,13] qui ont tendance à se produire au début de la période
postopératoire et ne semblent pas être influencées par l'utilisation de la
plaque. Ces infections sont généralement gérées sans avoir besoin de les
retirer. Elles sont les plus fréquentes et elles surviennent précocement.
Cependant elles ne doivent pas être négligées du fait de la prothèse sous-
jacente.
Les infections profondes, péri-prothétique, ont tendance à se manifester
après une période de deux semaines à 39 mois après la cure [14, 15]. Elles
peuvent être secondaires à une infection superficielle inconvenablement
traitée. Deux tableaux cliniques peuvent se voir soit aigu sous forme d’un abcès
soit chronique sous forme d’un sinus chronique.
- 195 -
Typiquement sur la TDM un abcès péri-prothétique est visualisé sous forme
d’une collection hétérogène parfois cloisonnée ou contenant des bulles d’air
qui prend le contraste en périphérie. La prothèse peut être identifiée
indirectement par les agrafes qui sont spontanément denses [21].
En cas d’infection silencieuse, ces deux techniques peuvent être normales, dans
ce cas le recours à la scintigraphie au Technétium 99m est recommandé car sa
sensibilité peut atteindre 100% *23+. Elle permet de différencier l’infection des
phénomènes inflammatoires post opératoire [23].
.
- 196 -
Traitement :
Pour la prise en charge des infections sur plaque il n’y a pas de consensus ou
une stratégie pré établie. Pour certains auteurs, la connaissance du mécanisme
de l’infection peut aider au choix thérapeutique. Plusieurs mécanismes sont
décrits : prothèse contaminée au sein de son emballage qui reste une
éventualité exceptionnelle, germe introduit lors de la pose de la prothèse soit
par un germe du patient ou d’un soignant dans ce cas le germe est hospitalier
et multi résistant, contamination par voie hématogène à partir d’un autre site
infectieux et la contamination par contiguïté.
Traitement conservateur :
- 197 -
Il repose sur une antibiothérapie en association et à large spectre surtout en
cas de suspicion d’un germe hospitalier. Elle doit être adaptée selon le résultat
de l’antibiogramme si un prélèvement a été réalisé. La durée du traitement est
variable et il est en moyenne de 11 mois (1 à 43 mois) [7].Ce traitement peut
être associé à une ponction drainage radio guidé. Celle-ci permet de traiter
l'infection dans environ 50% des cas[17, 18].
La prothèse peut être sauvée, plus classiquement, par un large débridement
chirurgical complété d’irrigations et d’une cicatrisation dirigée *16+. Cette
option nécessite des soins attentifs méticuleux quotidiens et prolongés
pouvant durer des mois. Le recours à des greffes cutanées ou à des lambeaux
est rare. Pour diminuer le délai de cicatrisation certains auteurs préconisent
l’utilisation du VAC (vacuum-assisted wound dressing) [17].
En cas de sinus chronique, l’excision en monobloc du trajet fistuleux est faite,
après repérage au bleu de méthylène, et de la partie non intégrée de la plaque.
La partie intégrée (non colorée) de la prothèse est conservée. Cette technique
a été inspirée des techniques de fistulectomie [3].
Traitement radical :
Il consiste à l’ablation de la prothèse infectée. Ce traitement permet
d’éradiquer l’infection et peut être aisé si elle flotte dans le pus. Mais dans la
majorité des cas, l’ablation complète s’avère difficile et dangereuse du fait des
phénomènes inflammatoires et des rapports vasculaires.
En conclusion, en cas d’abcès péri-prothétique un traitement à base
d’antibiotique associé si besoin à un drainage radio guidé ou chirurgical peut
être indiqué. Le traitement radical ne se conçoit qu’après différentes tentatives
de conservation du fait des difficultés de l’ablation du matériel. Face à une
infection chronique (sinus) une résection monobloc emportant la partie non
intégré de la prothèse peut être proposée.
- 198 -
Prévention :
Pour prévenir le risque infectieux on peut agir sur différents facteurs [11] :
L’antibioprophylaxie avant la cure prothétique reste un sujet de
controverses. Pour certains ce n’est plus recommandée *3+. Pour
d’autres même si elle est préconisée, le respect des précautions pré et
peropératoire reste le pilier fondamental de la chirurgie prothétique.
La voie d’abord : La voie laparoscopique est la moins pourvoyeuse de
surinfection [8].
La qualité de la prothèse : les prothèses microporeuses sont plus
pourvoyeuses d’infection. L’utilisation des substances anti adhésives
et/ou antimicrobiennes telles que la gentamycine et la vancomycine
reste un sujet controverse sur son efficacité *20+. D’autres types de
prothèses dites « intelligentes » sont en cours d’évaluation. Elles peuvent
détecter toute adhérence des microorganismes et sont capables de
libérer localement des antibiotiques [22].
La mise en place de la prothèse : une prothèse non étalés avec des plis
augmente le risque infectieux
Drainage : un drainage peu utile est une source d’infection.
Conclusion :
- 199 -
clinique mais peut s’aider de l’imagerie surtout si un geste interventionnel est
proposé.
On ne dispose pas jusqu’à ce jour d’un traitement codifié et stratifié de
l’infection de la plaque, la stratégie thérapeutique doit être étudié au cas par
cas privilégiant le traitement conservateur.
Référence :
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- 201 -
XVI- LES COMPLICATIONS
c- LA RECIDIVE
GHARIANI W., JERRAYA H., KHALFALLAH M., GOUTA E. L., MASMOUDI W.,
CHAMEKH M., ALIOUA A., DOUGAZ W., SAMAALI I., ABDESSELEM M.,
BOUASKER I., NOUIRA R., DZIRI C.
Introduction :
Méthodes :
Nous avons effectué une recherche bibliographique sur les bases de données
Pubmed et Cochrane. Les mots-clé utilisés étaient : « inguinal hernia », « groin
hernia », « recurrence », « surgical repair ».
Ont été inclus les méta-analyses, les revues systématiques, les essais cliniques
randomisés et non randomisés, datant de 2008 à 2017, dont le texte intégral
était disponible en anglais, traitant des facteurs de récidive des hernies de
l’aine et /ou de leur traitement.
La qualité des méta-analyses et des revues systématiques a été évaluée selon
cinq critères extraits du QUOROM Statement (Quality of Reporting of Meta-
- 202 -
Analyses) [5]. La qualité des essais randomisés a été évaluée selon le score
Jadad [6] et celles des essais non randomisés selon le score MINORS
(Methodological Index for Non-Randomized Studies)[7].
N’ont été retenues que les méta-analyses dont le score QUOROM était ≥3, les
essais randomisés dont le score de JADAD était ≥3 et les essais non randomisés
dont le score MINORS était≥12.
Nous avons procédé à une analyse qualitative, en répondant aux questions
posées selon les normes de la médecine avec niveaux de preuve et grades de
recommandation de la classification « D’Oxford for evidence based medecine »
[8].
Articles identifiés par la recherche
électronique
n=67
Guidelines n=2
Conférence de consensus n=1
Revues narratives n=3
Protocol n=2
Etude descriptive n=1
Essais randomisés n=15 (résultats à court terme
Ou critères de jugement autres que la récidive)
Articles appropriés pouvant être inclus
n=43
n=40
Méthodologie inadéquate
n=34
- 203 -
Résultats :
La recherche bibliographique nous a permis d’identifier 67 articles. Vingt-
quatre articles ont été exclus pour non-conformité. Trois articles n’étaient pas
disponibles en full-text. Nous avons analysé 40 articles. Après évaluation de la
méthodologie, 6 articles ont été exclus : il s’agissait d’essais randomisés dont le
score Jadad était inférieur à 3. Nous avons retenu au final 34 articles (figure
n°1). Les caractéristiques des études incluses sont résumées dans le tableau n°1.
- 204 -
Quels sont les facteurs généraux qui peuvent favoriser la récidive herniaire ?
L’hérédité
Une revue systématique de la littérature publiée en 2013 [9] a inclus 11 études
rétrospectives évaluant 37166 patients et a noté que les antécédents familiaux
de hernie de l’aine étaient associés de manière statistiquement significative à
plus de risque de récidive précoce. Bien que les études incluses ne statuaient
pas sur le caractère polygénique, autosomal dominant ou multifactorielle de
l’hérédité, ni sur le degré de pénétrance, cette revue suggère que l’histoire
familiale de hernie de l’aine est un facteur de récidive. (Niveau de preuve 2)
Le sexe
Une méta-analyse publiée en 2014 [10] qui a inclus 14 études rétrospectives
avec un total de 378824 interventions chez 375620 patients, a démontré que le
sexe féminin était un facteur de récidive herniaire avec un Risk Ratio (RR) de
1.38 (IC95%=1.28-1.48, p<0.001, I²=0%). (Niveau de preuve 2)
L’âge
Murphy [11] a rapporté que plus le patient était âgé plus le risque de ré-
intervention pour récidive augmentait avec en comparaison à des patients âgés
de 18-24 ans, un Odds Ratio (OR)=1,16 pour les 25-34 ans, OR =1,97 pour les
45-54 ans, OR =2,30 pour les 55-64 ans, OR=2.06 pour les 65–74 ans, OR de
2.53 quand l’âge dépassait 74 ans. (Niveau de preuve 3)
- 205 -
L’indice de masse corporelle
L’obésité avec IMC ≥ 30 a été rapporté comme facteur de récidive après cure
herniaire par « TEP » dans une étude prospective norvégienne
[HR=3.74 ;p=0.026][12]. (Niveau de preuve 2)
- 206 -
Une méta-analyse qui date de 2012 [14], a inclus 27 essais randomisés
décrivant 7161 patients opérés pour hernie inguinale unilatérale par voie
classique et par voie laparoscopique. Le risque de récidive était plus important
dans le groupe « chirurgie laparoscopique » que dans le groupe « chirurgie
classique » [RR=2.06,IC 95% (1.26-3.37),p=0.004+. La différence n’était pas
statistiquement significative entre « chirurgie classique » et « TAPP » [RR=1.14,
IC 95% 0.78-1.68),p=0.491]. La « TEP » était associée à risque plus important de
récidive [RR=3.75, IC 95% (1.66-8.35),p=0.001].
La voie d’abord laparoscopique extra-péritonéale (TEP) est un facteur de
récidive après cure d’une hernie inguinale unilatérale avec un niveau de
preuve 1.
L’approche Trans-Abdomino-PréPéritonéale (TAPP) et la chirurgie classique
ont des résultats comparables en termes de récidive après cure d’une hernie
inguinale unilatérale avec un niveau de preuve1.
- 207 -
Le type de prothèse n’influe pas la récidive herniaire. Niveau de preuve 1
Sept essais randomisés [21-27] et 10 méta-analyses [28-37] ont étudié les
différentes modalités de fixation de la prothèse (sutures, colle biologique,
prothèses auto-adhésives, « tacker »,pas de fixation), par voie classique et
laparoscopique : il n’y avait pas de différence significative en termes de
récidive.
La nature de la fixation de la prothèse n’influe pas la récidive. Niveau de
preuve 1
- 208 -
hernies inguinales récidivées. Elle a inclus six essais randomisés et cinq études
comparatives avec un total de 1311 patients. Onze essais randomisés ont
comparé le taux de récidive avec un suivi à long terme. Ces études étaient
homogènes (I²=13%) . Il n’y avait pas de différence statistiquement significative
en terme de récidive entre le groupe « laparoscopie » et le groupe « chirurgie
classique » [RD= -0.01 ;IC95%(-0.04-0.01)], ni en terme de douleurs
postopératoires [OR=0.48 ;IC95%(0.41-1.69)] (Critère étudié dans 8 essais/11).Il
y avait moins d’infection du site opératoire dans le groupe “laparoscopie” vs
”chirurgie classique” *OR=0.23;IC 95%(0 .07-0.76)].
Dans le traitement des hernies inguinales récidivées, l’abord laparoscopique
et la chirurgie classique ont des résultats comparables en termes de récidive,
de douleurs post-opératoires et d’infection du site opératoire avec un niveau
1 de preuve. Néanmoins cette méta-analyse ne prend pas en compte la
technique chirurgicale lors de la 1ère intervention.
- 209 -
Une récidive après raphie peut être traitée par voie antérieure (Lichtenstein,
Plug, plaque pré-péritonéale) ou par voie postérieure (TEP ou TAPP). Niveau
de preuve 2. Grade de recommandation B
Conclusion :
- 210 -
« TEP » pour hernie inguinale unilatérale sont des facteurs de récidive herniaire
avec un niveau 1 de preuve. Ni la voie d’abord, ni le type de prothèse ou la
nature de sa fixation n’influaient la survenue de récidive avec un niveau 1 de
preuve.
Pour le traitement des récidives, l’approche inversée (antérieure-postérieure et
postérieure-antérieure) recommandée par les guidelines [1,43] est discutable.
Le choix de la technique dépend à la fois de la cure primaire et des préférences
et de l’expertise du chirurgien.
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- 214 -
XVI- LES COMPLICATIONS
Introduction :
- 215 -
repousse la douleur chronique après chirurgie des hernies de l’aine jusqu’à 6
mois après la chirurgie [3].
Matériel et méthode :
Résultats :
- 216 -
retrouve 52 hommes et uniquement 2 femmes. La moyenne d’âge était de 57
ans avec des extrêmes de 21 ans et 94 ans.
Deux malades ont été opérés par voie coelioscopique, 34 par voie ouverte
avec mise en place d’une prothèse et 18 malades ont été opérés par voie
ouverte avec raphie simple. La douleur chronique postopératoire est la
complication tardive la plus fréquente ; en effet elle représente 81.8% de
l’ensemble des séquelles.
Discussion :
Les douleurs rencontrées au cours de la CPIP sont de différents types : la
douleur neuropathique, la douleur somatique et la douleur viscérale. .
Les nerfs qui peuvent être lésés sont : Le nerf ilio-hypogastrique (IHN),
ilioinguinal (IIN), la branche génitale du génitofémorale (GFN), et plus rarement
la branche fémorale du GFN ou le cutanéo-femoral latéral.
- 217 -
que la formation d’un granulome. Ailleurs, il peut s’agir de la formation d’un
neurinome ou encore être pris dans un « meshome ». [9, 10].
- 218 -
avec une souffrance du cordon spermatique (funiculodynie) par congestion
veineuse secondaire à la striction ou à la torsion du cordon spermatique
responsable d’une douleur à l’éjaculation [9, 10, 13].
1-Age et sexe:
Plusieurs études ont rapporté que le jeune âge et le sexe féminin sont deux
facteurs de risque démographiques indépendants [4, 14, 15].
Cette même étude a montré que la douleur chronique était présente chez 38%
des femmes contre seulement 28% chez les hommes[17].
Pour MORI sur une série de 224 malades, 75% des malades avec des douleurs
chroniques étaient des femmes [18]. Dans une étude rétrospective comportant
594 malades, 11% des femmes ont présenté une douleur chronique contre
seulement 3% chez les hommes [19]. Cette prédominance féminine serait due
aux facteurs hormonaux.[7]
L’obésité a été évoquée comme facteur de risque mais n’a pas été démontré
par les différentes études [4, 20].
- 219 -
2-Douleur préopératoire
- 220 -
0.05) . HEIKKINEN[24] dans un série de 123 malades a retrouvé des résultats
similaires. Il en était de même pour CALLESEN [25] dans une étude prospective
comportant 466 malades. le risque de douleur chronique était plus important
chez les malades qui avaient une douleur postopératoire précoce en
comparaison avec ceux qui n’en avaient pas (9 versus 3%, 𝑃< 0.05).
4-Technique opératoire:
Plusieurs études ont montré que la cure de la hernie par voie laparoscopique
donnerait moins de douleur chronique [4, 6, 26]. Toutefois, l’incidence de cette
douleur semble s’équilibrer au cours du temps pour les deux voies d’abord [1,
12]. Par contre, deux méta-analyses ont montré que la voie laparoscopique
donne moins de douleurs chroniques et de troubles sensitifs que les techniques
par abord direct [27, 28].
Deux essais randomisés [29-30] ont montré clairement que la TEP donne moins
de douleur chronique que le Lichtenstein et peut être considérée comme la
meilleure méthode entre des mains expertes .
les études les plus anciennes rapportent que la prothèse était impliquée dans
le développement des CPIP probablement en causant des douleurs
neuropathiques (fibrose et meshome) ou des douleurs viscérales. Cependant,
selon les résultats d’une méta-analyse européenne [32] comportant l’analyse
- 221 -
de 11 174 patients provenant de 62 essais thérapeutiques, la douleur
chronique est moins fréquente après cure de hernie par prothèse et, semble-t-
il, survient moins fréquemment après mise en place de la prothèse par voie
coelioscopique que par chirurgie traditionnelle. Le risque de douleur,
transitoire ou chronique, est réduit de 2 tiers lorsque la cure ne comporte pas
de sutures sous tension.
Une revue systématique ainsi qu’une méta analyse récente ont démontré une
diminution significative de la CPIP pour les prothèses de faible grammage en
comparaison avec les prothèses standard quelque soit la voie d’abord [33, 34].
En effet, ce type de dispositif aurait une meilleure biocompatibilité (donc moins
de réaction inflammatoire) et une meilleure élasticité (similaire à celle de la
paroi abdominale) diminuant ainsi la sensation de corps étranger.
Pour la méthode de fixation, les avis sont partagés, mais il semble qu’éviter les
sutures et les agrafes donneraient moins de douleur chronique. Une méta
analyse a démontré que la fixation de la plaque par de la colle donnerait moins
de douleur chronique, moins d’hématome et autoriserait une reprise plus
rapide du travail [35]. Toutefois, deux autres méta-analyses ont concluent que
la fixation par de la colle est une alternative intéressante, mais les données
actuelles sont insuffisantes et nécessiterait plus d’étude dans ce sujet [36, 37].
Deux études prospectives et trois essais Clinique contrôlés [38-42] rapportent
un risque moindre de douleur chronique après utilisation de la colle par apport
à la suture. Boyer [38] rapporte un taux de 4.3% de douleur chronique dans
une étude prospective de 350 malades opérés selon la technique de
Lichtenstein avec fixation par de la colle.
- 222 -
HELBLING[42] rapporte un taux de douleur chronique à 12.5% dans le groupe
suture contre 4.5% dans le groupe colle de fibrine. CASTALD[41] rapporte une
réduction du taux de douleur chronique de 11.4% dans le groupe colle contre
37.1% dans le groupe suture.
Pour les prothèses auto-adhésives, quatre méta-analyses ont conclu que leur
principal avantage est de diminuer la durée d’intervention et la douleur
postopératoire, mais pas l’incidence de la douleur chronique [34, 43-45].
Supprimer le risque de lésion nerveuse par les sutures, n’empêche pas en effet
l’englobement des nerfs dans la réaction fibroblastique provoquée par la
prothèse.
Ainsi la technique par abord direct, les procédés de fixation – suture dans la
technique de Lichtenstein, agrafes ou « tackers » dans les techniques
laparoscopiques –, les prothèses de grammage élevé, ainsi que l’expérience
insuffisante de l’opérateur, exposent plus au risque de douleur chronique[11].
5-Plaies nerveuses:
Dans La littérature les avis sont partagés quand à l’attitude envers les nerfs
dans lors de la cure de la hernie de l’aine.
- 223 -
Mais comme le rapporte WIJSMULLER, il n’est pas toujours possible
d’identifier les différents nerfs. En effet, le nerf ilio-hypogastrique n’a été
repéré que dans 32% des cas et la branche génitale du nerf génitofémoral
dans seulement 36% des cas[48].
6-Type d’anesthésie
- 224 -
NORDIN [52] ont démontré que l’anesthésie locale aurait un meilleur effet que
l’anesthésie régionale ou générale dans la prévention des douleur chroniques .
7-Facteurs psychologiques
8-Facteurs génétiques :
- 225 -
1-Le traitement non chirurgical :
a-traitement pharmacologique :
- 226 -
leur efficacité est plutôt faible : les inhibiteur sélectif de la recapture de la
sérotonine (citaloprame and paroxetine) le bupropion, les cannabinoids, les
anticonvulsivants (lamotrigine, oxcarbazepine, topiramate, et l’acide
valproique).
Des patch de lidocaïne (5%) ont été proposés mais les études n’ont pas montré
leur supériorité par rapport au placebo dans le traitement de la douleur
chronique .[58]
Plus récemment ont été introduits des patches contenant une forte
concentration de capsaïcine qui semblent prometteurs[59]
b-Traitement local :
Le délai recommandé pour le traitement chirurgicale est d’au moins une année
après avoir épuisé tous les autres moyens[1, 63]
- 227 -
Une étude préopératoire minutieuse est obligatoire. Elle comporte une étude
précise de la séméiologie de ces douleurs, du compte rendu opératoire, du
type de la cure, du type de la prothèse, de la méthode de fixation, de
l’existence ou non d’un meshome et de la réponse ou non aux autres moyens
thérapeutiques.
La simple libération des structures nerveuses prises par des sutures ou les
artifices de fixation en laissant le nerfs lésés sur place, n’est pas recommandée
[1]
La résection des trois nerfs (IIN, IHN, and GFN) ou triple neurectomie, qui peut
être pratiquée par voie inguinale ou par laparoscopie, est la méthode la plus
efficace pour le traitement de la douleur neuropathique réfractaire avec un
taux de succès allant de 80 à 95% [1, 12, 27, 64, 65].
La triple neurectomie par voie inguinale est une intervention difficile en raison
des remaniements cicatriciels et de la variabilité anatomique des nerfs. En
contre partie, elle permet de corriger dans le même temps d’autres lésions
séquellaires comme une récidive, l’ablation d’un « meshome » ou d’un
plug.[11]
- 228 -
Toutefois les résultats restent divergents. En effet dans une étude récente
réalisée par Magnusson se basant sur le registre national suédois [68], la
réintervention a entrainé une diminution de la douleur dans 62 % des cas
seulement, alors que la douleur est restée inchangée dans 19 % des cas et s’est
aggravé chez 19 % des malades.
Quelque soit la technique, cette chirurgie est difficile et ses résultats sont
aléatoires. Ce qui implique trois choses[11] :
- la décision d’opérer doit être murement réfléchie. Elle ne doit être envisagée
qu’après avoir épuisé tous les moyens médicaux et après un délai d’au moins
un an.
- le patient doit être informé que les résultats ne sont pas garantis, que la
neurectomie entraîne une insensibilité définitive dans le territoire des nerfs
réséqués, qu’elle peut entraîner une hyperesthésie de déafférentation ainsi
qu’une laxité des muscles obliques et qu’une atrophie testiculaire est toujours
possible.
- 229 -
Les mesures préventives :
Compte tenu du retentissement de la douleur chronique sur la qualité de vie du
patient et de la difficulté de son traitement curatif, la prévention est cruciale.
Afin de réduire le risque de lésion des nerfs par les sutures, on a proposé
d’utiliser la colle (colle de fibrine et colle synthétique).
Toutes les mesures doivent être prises pour diminuer la douleur postopératoire
précoce.
Conclusion :
La douleur chronique après chirurgie des hernies de l’aine est une complication
fréquente .Sa présentation clinique est polymorphe. Le jeune âge, le sexe
féminin, la douleur postopératoire précoce, la technique par abord direct, les
procédés de fixation par suture ou agrafes ainsi que les prothèses de
grammage élevé sont les principaux facteurs de risque. Son traitement est
- 230 -
multidisciplinaire. Malheureusement les résultats de ce traitement ne sont pas
toujours satisfaisants d’où l’importance des mesures préventives.
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XVII- CONCLUSIONS ET ALGORITHME DECISIONNEL
Le traitement chirurgical des hernies de l’aine a connu ces dernières
années trois grandes révolutions. La première étant une meilleure
connaissance des mécanismes étiopathogéniques à l’origine de l’apparition des
hernies dites de faiblesse. Les études histologiques ont confirmé l’existence
d’anomalies dans les constituants de la paroi de la région de l’aine de malades
porteurs de hernies. L’utilisation de tels tissus dans un but de réparation
constitue une véritable violation des règles de la chirurgie, disait Leroy. Les
raphies simples doivent être réservées aux adolescents et aux adultes jeunes
qui gardent encore une paroi assez consistante et peu altérée. Les
hernioplasties prothétiques constituent la deuxième révolution. En effet, ils ont
fait régresser le taux des récidives post opératoires de façon significative. La
technique de Lichtenstein est réputée par sa simplicité tout en offrant la même
efficacité que les autres cures prothétiques. La fin du vingtième siècle a connu
le développement de la chirurgie mini invasive en améliorant encore plus les
résultats des plasties prothétiques sans tension par une réduction manifeste
des douleurs post opératoires. Par ailleurs, nous disposons actuellement d’une
grande diversité de matériel prothétique répandant aux différentes exigences
des chirurgiens. Les prothèses sont de plus en plus souples, de plus en plus
légères et rapidement habitées grâce à leurs grandes mailles. Certaines ne
nécessitent même pas de fixation du fait de grippes incorporées sur l’une de
leurs façades.
- 237 -
reposant sur une bonne métrise de l’anatomie chirurgicale de la région. On doit
utiliser la technique dont on a l’habitude et qui nous a donné satisfaction
jusque là. Cependant, pas mal de situations cliniques nous amènent à changer
de tactique. Ainsi le chirurgien doit connaitre toutes les techniques
chirurgicales pour qu’il puisse adapter ses indications aux données anatomo-
cliniques de chacun de ses patients comme le montre l’algorithme décisionnel
suivant :
Adulte Adolescent
HERNIE RECIDIVEE
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