ETUDE DES DEFORMATIONS DES POUTRES Formule de Bresse
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4 APPLICATIONS 10
4.1 Non prise en compte des déplacements dus à T par rapport à ceux dus à M 10
4.2 Résolution de structures hyperstatiques 11
4.2.1 Exemple 1 11
4.2.2 Exemple 2 12
4.3 Réactions horizontales d’une poutre droite biarticulée chargement verticalement 12
G0 G1
x
z
On raisonne sur les déformations d’un tronçon de poutre de longueur dx, compris entre deux sections planes Σ
et Σ’. On exprimera les déformées relatives des sections Σ’ et Σ.
N(x) G N(x)
x
Σ Σ’
dx
dl σ N ( x)
Valeur du raccourcissement : ε(x) = =- =- (loi de Hooke)
dx E ES ( x)
dω
y y
dω
x x
Iz(x), Iz(x),
S(x) S(x)
dx dx
dv T
Valeur de la distorsion : γ = =-
dx GS r
I z2
Où S1 est donnée par l’expression : Sr = ≈ S , appelée section réduite.
m( y ) 2
∫Σ b( y) dy
Nous avons établi que le déplacement relatif de deux sections Σ et Σ’ situées aux abscisses x et x+dx vaut :
dl σ ( x) N ( x)
ε= =- =-
dx E ES ( x) G0 G1
N (ξ )
x x
u(x) = ∫ ε ( x)dx + u
x0
0 =- ∫ E (ξ ).S (ξ ) dξ + u
x0
0
u(x) N(x)
Σ0 Σ
x0 x
Dans le cas d’une poutre à module et section constante, soumise à un effort N constant, le raccourcissement ou
allongement total de la poutre vaut :
N
∆L = - L
ES
(rappel : N>0 en compression => raccourcissement de la poutre).
Avec les mêmes notations que précédemment, le déplacement dans la direction y de la section Σ par rapport à
la section Σ0 vaut :
T (ξ )
x
v(x) = - ∫ G (ξ ).S (ξ ) dξ + v
x0 1
0T
v(x)
T(x)
Σ0 Σ
x0 x
Considérons une section S (ξ ) à une abscisse ξ ≤ x . Sous l’effet du moment fléchissant M(ξ), la section S,
M (ξ )
située à l’abscisseξ, subit une rotation dω (ξ ) = ; cette rotation entraîne dans la section Σ située à
EI (ξ )
l’abscisse x les déplacements :
G
M (ξ )
dω (ξ ) =
E (ξ ) I (ξ )
dv( x ) = dω (ξ ) × ( x − ξ )
S Σ
ξ x
x x M z (ξ )
θ ( x ) = ∫ dω + θ 0 = ∫ dξ + θ 0
x0 x0 E (ξ ) I z (ξ )
et
x x M (ξ )
v( x) = ∫ dω.( x − ξ )dξ + v 0 M + θ 0 ( x − x0 ) = ∫ .( x − ξ )dξ + v0 M + θ 0 ( x − x0 )
x0 x0 EI (ξ )
rem : la rotation θ0 à l’origine provoque une translation verticale de la section Σ d’une valeur
θ 0 ( x − x0 ) suivant le même raisonnement que précédemment.
2.4 Généralisation
Considérons la poutre G0G1 soumise à un chargement extérieur et à des déplacements u0, v0 et ϑ0 en G0. Alors
les déplacements du point G, centre de gravité de la section Σ à l’abscisse x valent :
x x M z (ξ )
θ ( x ) = ∫ dω + θ 0 = ∫ dξ + θ 0
x0 x0 E (ξ ) I z (ξ )
N (ξ )
x x
u ( x) = ∫ ε ( x)dx + u 0 = - ∫ E (ξ ).S (ξ ) dξ + u 0
x0 x0
x M (ξ ) x T (ξ )
v( x ) = v 0 + θ 0 ( x − x 0 ) + ∫ .( x − ξ )dξ − ∫ dξ
x0 EI (ξ ) x0 GS (ξ )
r
Si l’on dérive deux fois l’expression v(x) par rapport à x, on obtient successivement:
dv x M z (ξ ) T ( x) T ( x)
= ϑ0 + ∫ dξ - = ϑ(x) - (voir justification ci-dessous)
dx x0 E (ξ ) I (ξ ) G ( x ) S1 ( x ) G ( x ) S1 ( x )
d 2v M z ( x) d T ( x)
2
= - ( )
dx E ( x) I ( x) dx G ( x) S1 ( x)
Démonstration :
∂ϕ ( x)
x x
Soit une fonction ϕ ( x) = ∫ f (ξ )( x − ξ )dξ . Montrons que = ∫ f (ξ )dξ .
x0
∂x x0
x
Notons F(x) la primitive de la fonction f (x) :
∫ f (ξ )dξ = F ( x) − F ( x
x0
0 )
Ici, on considérera : u (ξ ) = ξ et v
'
(ξ ) = f (ξ ) soit v(ξ ) = F (ξ )
x x
Alors :
∫ f (ξ )ξdξ = xF ( x) − x 0 F ( x 0 ) − ∫ F (ξ )dξ .
x0 x0
Donc :
∂ϕ ( x )
x
∂x
= − F ( x 0 ) + F ( x) = ∫ f (ξ )dξ
x0
Le plus souvent, on peut négliger la déformation due à l’effort tranchant par rapport à la déformation due au
moment fléchissant. On obtient alors :
dv
= ϑ(x) (1)
dx
d 2v M z ( x)
2
= (2)
dx E ( x) I ( x)
Il est souvent plus commode d’utiliser la l’équation différentielle liant le moment fléchissant à la dérivée seconde
de la flèche lorsque les conditions aux limites sont connues.
On peut déterminer ainsi directement l’expression de la flèche de la poutre qui est la solution de l’équation
différentielle (2). Les conditions aux limites sont données par la nature des appuis :
Extrémité libre M = 0 et T = 0
Encastrement v = 0 et ϑ = 0
Rem :
Dans le cas d’une poutre soumise à un chargement réparti d’intensité q(x), en dérivant successivement la
relation (2), il vient :
d 3v T ( x)
3
= et
dx E ( x ) I ( x)
d 4v q ( x)
4
= -
dx E ( x ) I ( x)
Σc M Σ
N
y T
G x
Σ0 y
ξ
ω Γ s
η
v x0 σ
G
y0
0
u s0
O x
On se propose d’établir les composantes u(s), v(s) du déplacement de G et la rotation ω(s) de la section Σ.
La poutre qui n’est soumise à aucune charge ne se déforme pas, elle subit uniquement un déplacement.
G’
y v(s)
ω0 G
u(s)
G0
x
O
u(s) = u0;
v(s) = v0,
ω(s) = 0.
Xcosω0 – Ysinω0
G0G ' Xsinω0 + Ycosω0
où X = (x-x0) et Y = (y-y0)
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X(1-cosω0) – Ysinω0
GG ' Xsinω0 + Y(cosω0-1)
Exprimé dans le repère global (0,x,y,z), le vecteur déplacement a donc pour composantes :
En conclusion, par superposition, l’effet des déplacements de la section Σ0 se traduisent par des déplacements
de G, de composantes :
Considérons un tronçon de poutre courant ΣcΣ’c, de longueur dσ. Sous l’action du moment fléchissant M(σ), la
section Σ’c subit une rotation d’angle :
Mz
dω = dσ
EI z
Si seul le moment M agissait uniquement dans le tronçon ΣcΣ’c, la poutre en aval de ce tronçon serait soumise à
une rotation d’angle dω. Le centre de gravité de la section Σ située en aval de Σ’c, subirait un
déplacement GG ' de composantes :
du = - (y - η) dω
dv = (x - ε) dω
s M (σ )
u(s) = - ∫ ( y − η ) dσ
E (σ ) I (σ )
s0
s M (σ )
v(s) = ∫ ( x − ξ ) dσ
s0 E (σ ) I (σ )
s M (σ )
ω(s) = ∫ dσ
s0 E (σ ) I (σ )
Si l’effort normal N agit uniquement dans le tronçon ΣcΣ’c, la section Σ’c subit une translation dirigée suivant la
tangente x’ à la section Σ’c et d’amplitude :
y’
x’
N
dl = - dσ dl
ES
Σ’c y’
dl Σ x’
Σc
ϑ
x
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De même, si uniquement l’effort tranchant T agit ΣcΣ’c, la section Σ’c subit une translation dirigée suivant la
normale y’ à la section Σ’c et d’amplitude :
y’
dλ x’
T dλ
dλ = - dσ
GS1
Σ’c y’
Σc Σ x’
ϑ
x
Au total, toute la partie de la poutre situé en aval de Σ’c subit une translation de composantes :
N T
du = dl cosϑ -dλsinϑ = - cosϑdσ + sinϑ dσ
ES GS1
N T
dv = dl sinϑ + dλcosϑ = - sinϑdσ - cosϑ dσ
ES GS1
s N (σ ) T (σ )
u(s) = ∫ − cosθ + sin θ dσ
s0
E (σ ) S (σ ) G (σ ) S1 (σ )
s N (σ ) T (σ )
v(s) = - ∫ sin θ + cosθ dσ
s0 E (σ ) S (σ ) G (σ ) S1 (σ )
ω(s) = 0
Supposons qu’une dilatation d’intensité constante τ agit sur toute la poutre. La variation agissant sur le tronçon
ΣcΣ’c fait subir au point G un déplacement de composantes :
du = τ cosϑ dσ
dv = τ sinϑ dσ
Le déplacement de G, résultant de l’effet de la variation unitaire τ entre la section Σ0 et la section Σ ont donc
pour composantes :
s s
u(s) = ∫ τ cosθdσ =τ ∫ dξ = τ(x-x0)
s0 s0
s s
v(s) = ∫ τ sin θdσ =τ ∫ dη = τ(y-y0)
s0 s0
s M (σ ) N (σ ) T (σ )
u(s) = u0 - ω0(y- y0) + ∫ − ( y −η) − cosθ + sin θ dσ + τ(x-x0)
s0
E (σ ) I (σ ) E (σ ) S (σ ) G (σ ) S1 (σ )
s M (σ ) N (σ ) T (σ )
v(s) = v0 + ω0(x-x0) + ∫ (x −ξ ) − sin θ − cosθ dσ + τ(y-y0)
s0 E (σ ) I (σ ) E (σ ) S (σ ) G (σ ) S1 (σ )
s M (σ )
ω(s) = ω0 + ∫ dσ
s0 E (σ ) I (σ )
4 APPLICATIONS
4.1 Non prise en compte des déplacements dus à T par rapport à ceux dus à M
La démonstration sera faite sur un exemple de poutre : on considérera une poutre de longueur L, encastrée à
l’une de ses extrémités et soumise à une charge ponctuelle d’intensité P appliquée à son extrémité libre. Son
module d’élasticité E est constant. On considérera une section rectangulaire bxh, avec b=0,5h et L = 10h.
b= 0,5h
L= 10h
T(x) = P
M(x) = - P(L-x)
dv T
Il a été établi que la déformation élémentaire due à l’effort tranchant est : =-
dx GS r
TL
La flèche maximale, obtenue à l’extrémité libre, vaut dont vT = = - .
GS r
La flèche due au moment fléchissant s’obtient par l’intégration de l’équation différentielle :
M ( x)
v ‘’(x) =
E ( x ) I ( x)
EIv’’(x) = - PL + Px
Px 2
EIv’(x) = -PLx +
2
2
PLx Px 3
EIv(x) = - +
2 6
PL3
La flèche à l’extrémité libre vaut alors : vM = .
3 EI
vM L2 GS1 5 L2
Comparons vM à vT : = × = × .
vT 3 EI 3(1 + 2ν ) h 2
vM L2
Dans le cas de l’acier ν = 0,33 ; il vient alors : ≈ 2 = 100 dans le cadre de notre exemple.
vT h
Les déformations dues au moment fléchissant sont donc très largement plus importantes que celles provoquées
par l’effort tranchant.
Les équations de Bresse permettent de déterminer les sollicitations dans des structures hyperstatiques assez
simples.
Comme vu précédemment, une structure est hyperstatique lorsque les équations de la statique seules ne
permettent pas de déterminer les réactions d’appuis et donc les sollicitations dans la structure. Il est donc
nécessaire de trouver des équations supplémentaires pour déterminer l’ensemble des réactions. Ces équations
supplémentaires sont à rechercher du côté des déformations de la structure, en particulier les déplacements au
droit des appuis.
4.2.1 Exemple 1
A p B
CB
L,EI
VA VB
On considère une poutre simplement appuyée en A et encastrée en B, soumise à une charge uniformément
répartie d’intensité p.
Il y a trois réactions d’appui et l’on ne dispose que de 2 équations d’équilibre : ∑F y = 0 et ∑M z = 0. La
poutre est donc hyperstatique d’ordre 1.
x2
Le moment fléchissant a pour expression : M(x) = V A x − p où VA est inconnue.
2
Intégrons l’équation EIv’’(x) = M(x) :
x2 x3
EIv’(x) = VA − p + EIΘ A où θA est la rotation de la poutre au point A.
2 6
Or v’(L) = θB = 0 car l’appui en B est un encastrement.
Cette condition aux limites implique :
L2 L3
VA + EIΘ A = p (1)
2 6
x3 x4
EIv(x) = VA − p + EIΘ A x
6 24
Or v(L) = 0, ce qui implique :
L3 L3
VA + EIΘ A L = p (2)
6 24
L2 L3 3L
la combinaison (1)-(2)/L donne : VA = p , soit V A = p
3 8 8
Connaissant VA, on est alors capable de déterminer les sollicitations dans la poutre.
T(x) = V A − px
x2
M(x) = V A x − p
2
4.2.2 Exemple 2
A p B
A
CA CB
L,EI
VA VB
.
La symétrie de la structure et du chargement amène :
pL
VA = VB = et CA = CB.
2
rem importante : d’un point de vue mécanique, cette structure est hyperstatique d’ordre 3, puisqu’on pourrait
éliminer 3 composantes d’appui (par exemple les 3 réactions au point B) sans que la stabilité de la poutre ne
soit remise en cause. Par contre, le chargement et la symétrie du problème nous conduisent à une seule
inconnue hyperstatique, en l’occurrence CA ou CB. Il suffit donc de trouver une seule inconnue hyperstatique
pour l’on puisse résoudre le problème. Il convient donc d’opérer une distinction entre l’hyperstatisme d’une
structure (au sens mécanique) et ce que l’on peut appeler l’indétermination statique (qui correspond au nombre
d’inconnues de liaison à déterminer pour connaître entièrement les sollicitations dans la structure).
On considère une poutre droite biarticulée sur ses appuis, chargée par une charge uniformément répartie
d’intensité p, de module E, d’inertie I et de section A supposées constantes.
A p B
HA HB
L,EI, A
VA VB
Jusqu’ici, nous avons considéré que les réactions horizontales engendrées par ce chargement étaient nulles.
Elles ne le sont pas en toute rigueur, mais sont négligeables dans la plupart des cas, ce que nous allons
montrer.
Considérons, à un premier degré de simplification, que la flèche de la poutre a une allure parabolique et notons
4f
f la flèche maximale de la poutre à mi-travée : y = x( L − x)
L²
La longueur de la fibre moyenne déformée est égale à :
0,5 L 0,5 L 0, 5 L 2
dy
S= 2 ∫ ds = 2 ∫ dx ² + dy ² = 2 ∫ dx 1 +
0 0 0 dx
Dans le cas des petites déformations, la déformée présente une faible courbure et les angles de la déformée
dy
sont faibles, de sorte que la quantité , qui représente la rotation de la fibre moyenne, est faible devant 1. On
dx
peut alors écrire :
0,5 L 0,5 L 2
1 dy
S ≈ 2 ∫ ds = 2 ∫ (1 + )dx
0 0
2 dx
4f
Exprimons y’(x) = ( L − 2 x) .
L²
0,5 L 0,5 L
16 f ² 1 3 8 f ²
( L − 2 x)²dx = L + 4 − (L − 2 x )
16 f ²
Alors S = L +
L4 ∫
0
L 6 0
= L 1 +
3 L²
L’allongement relatif de la poutre est donc égal à :
∆L 8 f ²
ε= = .
L 3 L²
D’après la loi de Hooke, l’allongement relatif est associé à une contrainte de traction σ = −εE et à un effort de
8 f²
traction dans la poutre N = σA = − EA où A est la section de la poutre.
3 L²
8 f²
On en déduit alors les réactions horizontales : H A = H B = − N = EA .
3 L²
f
Dans la pratique, les déformations de la poutre sont faibles de sorte que << 1 . Les réactions horizontales
L
sont donc faibles par rapport aux réactions horizontales.
Application numérique pour une poutre en bétonde 60x100 cm ht, de longueur 10 m et soumise à une charge
répartie p=10 kN/ml. E = 10 000 MPa.
On calcule VA = VB = 50 kN
5 pL4
On calcule f = =2,6 mm
384 EI
8 f²
Donc H A = H B = EA = 1,08 kN.
3 L²