DAC-Classe de Première - VERSION FINALE

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TROISIÈME CHAPITRE.

LA COORDINATION PAR LE MARCHE ET PAR L’ÉTAT

Objectif général : L’apprenant doit être capable d’expliquer la coordination et les interventions de
L’État dans un marché concurrentiel

Objectifs spécifiques :

- Analyser la formation du point d’équilibre sur un marché de type concurrentiel.


- Déterminer la structure des marchés et leur fonctionnement 
- Expliquer les conditions de la concurrence parfaite 
- Étudier l’efficacité d’un marché concurrentiel
- Citer et expliquer les différentes imperfections et les défaillances des marchés

Compétence: La pensée systémique, la pensée critique, la communication


et le sens du travail en équipe (participation), la réflexion
prospective.

Principes Solidarité intergénérationnelle, souci d’un Avenir collectif


et d’un développement pour tous les hommes, principe de
solidarité interspaciale.

Valeurs : Persévérance, goût de l’effort et de l’excellence,


citoyenneté et patriotisme, responsabilité, justice et équité.

Attitudes : être sensible aux différentes valeurs, avoir un esprit


critique, avoir un esprit d’analyse objective, avoir un esprit
de discernement.
Apprentissages: Apprendre à connaître, apprendre à faire, apprendre à être,
apprendre à se transformer soi-même et à transformer la
société ensemble, apprendre à poser des questions critiques,
apprendre à penser de façon systémique, apprendre à
clarifier ses propres valeurs, apprendre à se représenter des
perspectives d’aveào zsio »’’’’’jnir plus positives et plus
durables, apprendre à répondre par apprentissage appliqué.

Connaissances Activités/stratégies Outils/supports


1
pédagogiques
Problématique :  Selon la situation, l’enseignant pourra DOCUMENT
«Comment un marché choisir parmi les activités proposées ci- EN ANNEXE
concurrentiel fonctionne-t- après voire les alterner.
il?»
 Situation d’équilibre sur
un marché concurrentiel :  Donner et expliquer les termes :
- Offre et demande. - Situation d’équilibre sur un marché
- Prix et quantité concurrentiel
d’équilibre ; - Offre et demande
 Conditions de la - Prix et quantité d’équilibre
concurrence parfaite Faire un petit rappel sur les conditions de la
 Fonctionnement/Efficacité concurrence pure et parfaite ; le
d’un marché concurrentiel fonctionnement / Efficacité d’un marché
: .
- Déplacement de la courbe et  Brainstorming (peut servir de simple pré-
déplacement sur la courbe test)
- Maximisation des gains à - Poser des questions sur les acquis des
l’échange : surplus du apprenants surs : les conditions de la
consommateur et surplus concurrence pure et parfaite ; le
du producteur fonctionnement/ efficacité d’un marché
concurrentiel
- - Ranger les réponses.
- Faire la synthèse.

 Evaluation :
L’enseignant choisira entre les activités
proposées dans le document en annexe. Il peut
également chercher d’autres types d’évaluation

Problématique :  Débat contradictoire :


«Quelles sont les - Choisir une question controversée
imperfections et les (exemple : imperfections et défaillances
défaillances des marchés des marchés).
concurrentiels ?» - Permettre aux apprenants d’adopter la
 Les imperfections des position de leur choix. Si trop

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marchés : d’apprenants adoptent la même position,
- Nombre limité demander à des volontaires de défendre
d’offreurs: Monopole, la position adverse.
Oligopole, Duopole - Donner quelques minutes aux apprenants
- Entente entre les afin de préparer des arguments pour
producteurs défendre leur position (seuls ou en petits
- Barrière à l’entrée groupes).
 Les principales - Rappeler les règles de la discussion (ou
défaillances du marché : les établir en commun au début de
- Asymétries chaque discussion).
d’information - Pendant le débat, ne pas laisser certains
- Externalités apprenants dominer la discussion au
- Biens collectifs dépend des autres.
- S’assurer que les apprenants sont
respectueux de l’opinion des autres.
- Garder le contrôle sur la classe et veiller
à ce que le débat reste focalisé autour du
sujet.
- Tirer les leçons de l’exercice – les garder
en mémoire pour pouvoir éventuellement
les rediscuter plus tard.
 Définition et explication des termes :
- Asymétries d’information
- Externalités
- Biens collectifs
 Evaluation :
L’enseignant choisira entre les activités
proposées dans le document en annexe. Il peut
également chercher d’autres types d’évaluation

Problématique :  Exposé
«Comment l’État peut-il - Demander aux apprenants de présenter un
intervenir sur l’économie?» court exposé sur les défaillances du
marché et la redistribution des richesses.
 Remédier aux défaillances
- L’enseignant fait une synthèse précise à
du marché et réduire les
la fin de l’exposé et joue le rôle de
3
facilitateur.
inégalités :
 Brainstorming
- L’État et les défaillances
- Poser des questions sur les acquis des
du marché ;
apprenants sur : les politiques
- L’État et la redistribution
conjoncturelles
des richesses
- Rappeler les objectifs et règles du jeu :
 Politiques conjoncturelles :
produire des idées, même les plus folles,
- Politique budgétaire
sans les juger ; toutes les idées qui
- Politique monétaire
viennent à l’esprit sont bienvenues.
- Faire noter par un apprenant/plusieurs
apprenants qui se relaient les idées sur un
panneau ou tableau noir pour que chacun
puisse les voir et pour pouvoir les
discuter plus tard.
- Faire en sorte que les idées ne soient pas
discutées mais juste énoncées.
- S’assurer que chacun participe.
- Après la séance de remue-méninges ou
brainstorming, passer en revue les idées,
en ajouter, en supprimer, les classer.
 Evaluation
L’enseignant choisira entre les activités
proposées dans le document en annexe. Il peut
également chercher d’autres types d’évaluation

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ANNEXES DU CHAPITRE
LA COORDINATION PAR LE MARCHE ET PAR L’ÉTAT

I. COMMENT UN MARCHE CONCURRENTIEL FONCTIONNE-T-IL?

I. La situation d’équilibre sur un marché concurrentiel

 Du côté des acheteurs


La courbe de demande ou fonction de demande représente la quantité demandée pour chaque
niveau de prix. Toutes choses égales par ailleurs, lorsque le prix augmente, la quantité demandée diminue
et lorsque le prix diminue la quantité demandée augmente. La demande décroît donc avec le prix. De
moins en moins d’acheteurs sont disposés à acheter le bien ou le service à mesure que son prix augmente.

 Du côté des vendeurs

La courbe d’offre ou fonction d’offre représente la quantité offerte pour chaque niveau de prix.
Toutes choses égales par ailleurs, lorsque le prix augmente, la quantité offerte augmente et lorsque le prix
diminue la quantité offerte diminue. L’offre croît donc avec le prix. De plus en plus de vendeurs sont
disposés à vendre le bien ou le service à mesure que son prix augmente notamment dans un objectif de
profit.

Bref, les acheteurs cherchent à acheter les biens et services au prix le plus faible, les vendeurs
souhaitent vendre leurs produits à un prix le plus élevé possible.

Activité :
Il s’agit de faire comprendre aux élèves la représentation graphique des courbes d’offre et de demande.
1/ Tracer les axes des prix et des quantités et expliquer aux élèves que plus on s’éloigne de l’origine (en
haut pour les prix et à droite pour les quantités) plus les valeurs sont importantes.
Prendre un exemple de produits (selon les régions)
Si les prix de la fraise (ou autres fruits) sont élevés, la demande sera forte ou basse? Demander à un élève
de montrer un point sur le plan qui correspond à prix élevé quantité faible.
Si les prix sont faibles, la demande de fraise (ou autres fruits) sera forte ou basse ? Demander à un élève
de montrer sur le plan un point qui correspond à prix faible et demande élevée.
Demander à un élève de rejoindre les deux points par une droite. Il s’agit de la droite de demande !
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Construire la droite d’offre de la même façon.

L’équilibre de marché s’observe à l’intersection de l’offre et de la demande. Ainsi, à ce point


d’intersection, est déterminée une quantité d’équilibre et un prix d’équilibre. Il s’agit d’un équilibre car
tous les offreurs disposés à vendre à ce prix-là vendent effectivement toute leur production et tous les
acheteurs disposés à acheter à ce prix-là sont en mesure d’acheter tous les biens et services qu’ils désirent.
On a donc graphiquement cette situation :

Sur le marché, toutes les ventes et tous les achats se font au même prix. L’équilibre est unique. Si le prix
est supérieur au prix d’équilibre, l’offre est excédentaire et le prix doit donc baisser pour retrouver le
niveau d’équilibre. Si le prix est en dessous de son prix d’équilibre, il y a une pénurie ou demande
excédentaire ce qui fait augmenter le prix jusqu’au prix d’équilibre.

La loi de l’offre et de la demande désigne le mécanisme selon lequel les prix diminuent lorsque l’offre
est supérieure à la demande et augmentent lorsque la demande est supérieure à l’offre, ce qui induit un
rééquilibrage.

Activité :

1/ Entourer le terme exact (réponses attendues en jaune et soulignées):


Si l’offre d’un bien est supérieure à sa demande, alors son prix va avoir tendance à (augmenter/diminuer).
Le nombre d’offreurs va alors (augmenter / diminuer) et le nombre de demandeur va, pour sa part
(augmenter / diminuer). En conséquence, le marché se trouvera à (l’équilibre / en déséquilibre) et le
nombre de produit offerts sera (égal au/différent du) nombre de produits demandés, (le prix sera unique /
il y aura des prix multiples).

6
2/ compléter sous une forme plus schématique avec les signes , , =, > la loi de l’offre et de la
demande

Offre
Offre > Demande Prix Offre =Demande

Demande

II. Les conditions de la concurrence parfaite

Pour que le marché fonctionne parfaitement les conditions de la concurrence pure et parfaite doivent être
respectées :
– l’atomicité du marché (multitude d’offreurs et de demandeurs) est nécessaire pour qu’aucun des
agents ne puisse à lui seul maîtriser les prix ou le niveau de la production – tous les agents économiques
sont des «preneurs de prix» ;
– grâce à l’homogénéité des produits (ceux-ci sont semblables afin d’être comparables), la concurrence
s’effectue sur le prix et non pas sur la qualité du produit ;
– la libre entrée et la libre sortie du marché permettent de fluidifier ce dernier ;
– la transparence du marché permet à tous les agents d’obtenir toutes les informations nécessaires.

Activité :
Les cinq conditions de la colonne de gauche permettent de définir une situation de concurrence pure et
parfaite. Relier ces conditions aux définitions auxquelles elles correspondent (colonne de droite) :

Toutes les entreprises livrent des


Atomicité du marché produits que les agents économiques
jugent identiques
Les facteurs de production (capital,
Homogénéité du produit travail) peuvent être déplacés à tout
moment
Existence d’un grand nombre d’offreurs
Libre entrée et sortie sur le
et de demandeurs de taille restreinte sans
marché
influence individuelle sur les prix
Les acteurs sur le marché ont une
Information parfaite sur le connaissance parfaite de l’ensemble des
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caractéristiques du marché (prix, qualité
marché
des produits …)
Parfaite mobilité des facteurs de Il n’y a aucune restriction à l’entrée ou à
production la sortie du marché

III. Fonctionnement et efficacité d’un marché concurrentiel

- Déplacement de la courbe et déplacement sur la courbe

Les déplacements sur la courbe (les fonctions d’offre et de demande demeurent inchangées) ne se
produisent qu’à un nombre de demandeurs ou d’offreurs donné ; ils proviennent des adaptations de court
terme de la quantité offerte ou de la quantité demandée de la part des offreurs et/ou des demandeurs face à
une modification des prix.

Les modifications d’offre et de demande peuvent aussi être dues à des causes autres que les mouvements
de prix. Par exemple, l’augmentation du nombre d’habitants, le changement du prix des autres biens,
l’évolution des goûts… peuvent modifier la fonction de demande et donc induire un déplacement de la
courbe de demande. Une innovation qui permet de diminuer le coût marginal, une nouvelle
réglementation, une catastrophe naturelle, une variation du prix des biens de production… peuvent
modifier la fonction d’offre et donc induire un déplacement de la courbe d’offre.

Quelques illustrations :

Prenons l’exemple du marché du téléphone portable. Imaginons qu’une étude scientifique, dont les
médias se sont fait largement l’écho, ait montré les dangers de l’utilisation du téléphone portable. Que se
passera-t-il ? La demande de téléphones portables va diminuer : pour un même prix, les consommateurs
seront prêts à acheter moins de téléphones portables, il y aura donc un déplacement (sur la gauche) de la
courbe de demande. En revanche sur le court terme, les conditions d’offre ne sont pas modifiées et il n’y
aura qu’un déplacement sur la courbe de l’offre de téléphones portables. Cela détermine un nouvel
équilibre : diminution du niveau de prix et de production.

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Supposons maintenant qu’une innovation technologique permette de réduire les coûts de production du
téléphone portable. Ce phénomène induit un déplacement (sur la droite) de la courbe d’offre. En
revanche, la courbe de demande reste inchangée. Cela détermine un nouvel équilibre : augmentation du
niveau de prix et diminution du niveau de production.

Activités :

1/Demander aux élèves d’imaginer ce qui pourrait faire déplacer la droite de demande sur la droite et
tracer le graphique et ce qui pourrait faire déplacer la droite d’offre sur la gauche et tracer le graphique
(utilisation de papier millimétré).

2/Le marché des pizzas présente les caractéristiques suivantes :


- l’offre de pizzas a pour équation : Offre = 2 p + 5 (où p est le prix)
- la demande de pizzas a pour équation : Demande = -3 p + 30
a. À l’équilibre, combien de pizzas sont vendues et à quel prix ?
A l’équilibre, on a offre=demande ; autrement dit : 2p+5=-3p+30
2p+3p= 30-5

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5p=25 d’où p=5 donc à l’équilibre on a offre=2(5)+5 soit 15 pizzas vendues au prix de
p=5
b. Vérifiez votre calcul par une représentation graphique

En raison de la baisse du prix de la farine et des tomates, l’équation de la fonction d’offre devient : Offre
= 2 p + 10
c. Représentez sur votre graphique le déplacement de la courbe.
d. Quel est le nouvel équilibre ? ou Que constatez-vous ?
Nouvel équilibre :
2p+10=-3p+ 30
5p=20 soit p=4 la courbe de l’offre se déplace en dessous de celle où p=5

- La maximisation des gains à l’échange : surplus du consommateur et surplus du producteur

Les demandeurs (acheteurs) achètent tant que l'utilité qu'ils retirent de l'acquisition du bien est supérieure
au coût de cette acquisition. Or l’utilité peut être approchée par le prix maximum qu’un acheteur est prêt à

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payer pour se procurer ce bien ou ce service alors que le coût d’acquisition correspond au prix d’équilibre
effectivement payé par le demandeur. L’écart entre les deux représente donc la satisfaction qu'ils retirent
de leur participation au marché : c’est que l’économiste nomme le surplus du consommateur.

On le représente graphiquement par la surface délimitée par la courbe de demande, au-dessus du prix du
marché :

Inversement, les offreurs qui auraient proposé des prix plus faibles que le prix d’équilibre se retrouvent
avec un surplus qui est égal à la différence entre le prix auquel ils étaient prêts à vendre le produit et le
prix du marché.

On le représente graphiquement par la surface délimitée par la courbe d’offre, en dessous du prix du
marché :

Les gains à l’échange correspondent aux avantages que l’échange procure aux demandeurs et aux
offreurs. Ces gains à l’échange correspondent à la somme du surplus des consommateurs et du surplus des
producteurs.

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Graphiquement :

Activité : (d’après www.ses.ac-versailles.fr )

Le surplus du consommateur et du producteur

Des amateurs de Stromae (ou autre) veulent se rendre à son concert mais tous les billets sont déjà vendus.
Ils cherchent donc à acheter leurs places auprès de personnes prêtes à les revendre sur des sites
marchands. Tous les acheteurs potentiels ne
Vendeurs potentiels Disposition à payer Surplus sont pas prêts à payer le même prix, certains
Léon 3000 Ar sont moins fans que d’autres ou pourraient
Matavy 4000  Ar préférer faire autre chose ce soir-là. La
Teza 5000  Ar disposition à payer du consommateur est donc
Tolotra 6000  Ar le prix maximum auquel il achèterait son billet
Leboto 7000  Ar de concert de Stromae.

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1) Déterminez la quantité de billets demandée pour chaque prix puis tracez la courbe de demande de
billets pour le concert de Stromae.
2) Imaginez que le site de revente fixe le prix du billet à 5000 Ar. Calculez le surplus de chacun des
acheteurs potentiels puis hachurez la zone correspondant à ce surplus sur le graphique. Calculez le
surplus total à ce prix.
3) Calculez le surplus total pour un prix de 4000.

Acheteurs potentiels Disposition à payer Surplus

Lola 7000 Ar

Lila 6000 Ar

Ando 5000 Ar

Kemba 4000 Ar

Maro 3000 Ar

Certains étudiants ont acheté un billet pour le concert de Stromae et sont prêts à le revendre pour des
raisons variées. Chaque vendeur n’est pas prêt à revendre son billet de concert au même prix.

4) Déterminez la quantité de billets offerts pour chaque prix puis tracez la courbe d’offre de billets
pour le concert de Stromae sur le graphique précédent.
5) Calculez le surplus de chacun des vendeurs potentiels pour un prix à 5000 Ar puis hachurez la
zone correspondant à ce surplus sur le graphique. Calculez le surplus total à ce prix.
6) Calculez le surplus total pour un prix de 4000 Ar.

A l’équilibre, les gains à l’échange sont maximums. Ainsi, si le prix est supérieur au prix d’équilibre, la
quantité échangée est plus faible ; cela entraine une baisse du surplus total (la baisse du surplus du
consommateur n’est que partiellement compensée par la hausse du surplus du producteur). De même, si le
prix est inférieur au prix d’équilibre, la quantité échangée est aussi plus faible et une partie du surplus

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total est perdue (l’augmentation du surplus du consommateur ne compense pas la baisse de celui du
producteur). Dans ces deux situations, le surplus total est donc plus faible qu’en situation d’équilibre.

TITRE II : « QUELLES SONT LES IMPERFECTIONS ET LES DEFAILLANCES DES


MARCHES CONCURRENTIELS ?»

Quand le marché fonctionne bien, le surplus est maximum. Mais il arrive que le marché fonctionne mal.
C’est que, dans un premier cas, des agents économiques cherchent à obtenir un « pouvoir de marché »,
c’est-à-dire à vendre à un prix plus élevé que celui qui proviendrait de la concurrence pure. Dans ce cas le
rôle de l’État est de protéger la concurrence. Dans un deuxième cas, des activités ne peuvent pas être
prises en charge efficacement par le marché (cas des monopoles naturels ou des biens collectifs par
exemple).

I. Les imperfections des marchés

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a) Le pouvoir de marché

Les situations de concurrence imparfaite sont des situations


dans lesquelles les agents disposent d’un certain pouvoir de
marché. Ce dernier peut donc se définir comme la capacité,
pour un agent, à influencer la fixation du prix. Dans cette
situation, les entreprises ne sont plus des « preneurs de
prix », mais des « faiseurs de prix ».
Le pouvoir de marché peut trouver son origine, notamment, dans le nombre limité d’offreurs, les barrières
à l’entrée ou les ententes. Ces trois situations n’étant pas sans lien.

Un nombre limité d’offreurs


Une entreprise en monopole ou quelques entreprises en situation d’oligopole sont en position
d’influencer le prix de marché. Dans la situation extrême du monopole, la firme est en mesure de fixer
son prix (elle opte pour une combinaison prix/niveau de production) ; dans la situation d’oligopole, les
firmes se font concurrence mais prennent chacune des décisions en réaction aux décisions des autres et
affectent ainsi le prix de marché.

Les barrières à l’entrée 


Elles correspondent à une situation dans laquelle l’hypothèse de libre entrée (et libre sortie) n’est
pas respectée (cas de dumping ou de restrictions douanières). Dans ces conditions, il est coûteux, pour un
agent d’entrer sur le marché en raison de barrières. Celles-là peuvent être directement liées :
- aux caractéristiques du marché (par exemple, nécessaire maîtrise d’une technologie de production
particulière ou accès limité à certaines ressources, présence de coûts élevés voire irrécupérables
générés par des investissements lourds à l’instar de ceux qu’impose une industrie de réseau),
- à des pratiques délibérées des entreprises cherchant à préserver leurs profits (par exemple baisse
temporaire des prix pour dissuader un éventuel concurrent à entrer sur le marché).

Les ententes
Elles correspondent à des accords généralement secrets et illicites entre quelques entreprises.
Celles-ci, en adoptant un accord portant sur les prix ou sur la répartition géographique du marché, par
exemple, se rapprochent d’une situation de monopole. Ces ententes ont pour conséquence le renforcement
du pouvoir de marché des entreprises qui les concluent dans la mesure où elles peuvent imposer leurs
conditions aux acheteurs.

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Dans tous ces cas, l’objectif est de détenir un pouvoir de marché qui permette de fixer un prix plus
élevé que celui qui résulterait de la concurrence. Mais cela réduit la quantité produite et le surplus.

La fixation d’un prix supérieur à celui qui résulterait de la concurrence provoque :

- Une réduction de la quantité produite


- Une diminution du surplus de consommateur
- Une augmentation du surplus du producteur
- Une diminution du surplus total : perte de surplus, l’augmentation du surplus du producteur est
inférieure à la baisse du surplus du consommateur

b) Le monopole

Le monopole est une entreprise fournissant à elle seule la totalité de la production sur un marché. Le
monopole est donc en mesure a priori de fixer son prix au-dessus du niveau concurrentiel. Seul
producteur sur le marché, le monopole est « faiseur de prix » par opposition aux agents présents sur un
marché de concurrence parfaite qui sont « preneurs de prix ».

Un monopole peut avoir plusieurs origines : on peut ainsi distinguer le monopole d’innovation, le
monopole naturel et le monopole institutionnel.

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Le monopole naturel est fondé sur l’existence de coûts fixes très élevés qui rendent nécessaire un volume
de production très important pour que les coûts unitaires ne soient pas trop élevés. Dans ces conditions,
une seule entreprise se retrouve sur le marché. Les industries de réseau tel le transport ferroviaire
(MADARAIL) ou l’eau et électricité (JIRAMA), sont un exemple commun de monopoles naturels.
Un monopole peut également être un monopole institutionnel, institué par l’Etat qui a concédé à une
entreprise le monopole de la production ou de la distribution d’un bien ou d’un service. Par exemple, à
Madagascar la Poste a perdu progressivement le monopole de la distribution de courrier (au profit de
Colis Express ou de DHL) ou de réseau téléphonique (au bénéfice de TELMA, ORANGE ou AIRTEL).
La distribution d’eau et d’électricité par la JIRAMA reste un monopole d’État.
Un monopole peut également être un monopole d’innovation qui permet à l’entreprise qui la met en
œuvre de maintenir une avance sur ses concurrents parce qu’elle est plus efficace pour produire (exemple
sur des cas d’innovations constatées sur les activités locales). L’innovation peut également être une
innovation de produit. Le monopole d’innovation est temporaire dans la mesure où l’entreprise innovante
sera rapidement imitée. La protection par des brevets permet de prolonger la position de monopole. Un
brevet confère à son propriétaire un droit exclusif d’exploitation de l’innovation ; celui-ci est temporaire
dans la mesure où la durée d’un brevet est limitée dans le temps (au plus 20 ans).

c) L’oligopole

L’entreprise en situation d’oligopole a quelques concurrents. Le duopole est un exemple d’oligopole :


seulement deux entreprises se partagent le marché.

En situation d’oligopole les entreprises se comportent de façon stratégique, c’est-à-dire qu’elles tiennent
compte des comportements réels ou anticipés des autres entreprises avec lesquelles elles se partagent le
marché. Le monopole ne se comporte pas de façon stratégique : il décide de son prix et de son niveau de
production uniquement en fonction de la demande ; l’entreprise en concurrence ne se comporte pas de
façon stratégique : le prix de vente s’impose à elle. Seule l’entreprise en situation d’oligopole se comporte
de façon stratégique.

L’exemple le plus connu de la théorie des jeux est celui du "dilemme du prisonnier" ; il permet d’illustrer
que des comportements stratégiques, en l’absence de concertation peuvent conduire à des solutions non
optimales pour les agents :
Deux individus suspectés d’avoir commis un vol sont interrogés séparément. Chaque prisonnier se
déclare non coupable, mais il peut accuser ou pas son partenaire. Si les deux prisonniers s’accusent

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mutuellement, ils sont condamnés à une peine légère. Si aucun des deux n’accuse l’autre, ils sont libérés
et peuvent se partager le butin. Si un accuse et l’autre non, le prisonnier accusé porte entièrement la
responsabilité du crime et est condamné à une peine lourde tandis que l’autre est libéré et garde
l’ensemble du butin.

Chaque prisonnier va chercher à maximiser son intérêt, mais qui dépend de la décision de l’autre
prisonnier. La stratégie consistant à dénoncer l’autre va dominer car quelle que soit la stratégie de l’autre
prisonnier (accuse ou pas), c’est cette stratégie qui apporte les gains les plus élevés. Les prisonniers vont
donc se dénoncer mutuellement et ils seront condamnés à une peine légère. Leur comportement quoique
rationnel est sous-optimal car la stratégie consistant à ne pas s’accuser aurait certainement été la
meilleure. C’est celle qu’ils auraient choisi s’ils avaient pu coopérer.

Application au duopole :

Deux entreprises se partagent le marché. Les prix dépendent du niveau de la production. Pour écouler une
production plus importante, les entreprises doivent baisser les prix, ce qui érode les profits. Considérons
que chaque entreprise devra choisir entre un niveau élevé et un niveau faible de production et que
chacune d’entre elles prenne sa décision sans coopération avec l’autre.

La stratégie "production forte" va dominer car quel que soit le choix de B (production forte ou production
faible), A a intérêt à opter pour une production forte, et il en va de même pour B. Les deux duopoles
choisissant une production forte, leur profit respectif est de cinq, ce qui est une solution sous-optimale. En

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revanche c’est la situation la meilleure pour l’intérêt général. La coopération entre entreprises (et donc
l’entente) est favorable aux entreprises mais défavorable aux consommateurs.

Activité :
1) Trouver des exemples d’oligopoles à Madagascar.
Exemple des distributeurs de carburant : GALANA, JOVENA, TOTAL et SHELL
Exemple des coopératives de transports urbains et suburbains

2) Compléter le tableau :

Un grand nombre
d’acheteurs
Un seul vendeur Monopole
Quelques vendeurs
offrant des produits Oligopole
homogènes
Un grand nombre de Concurrence
vendeurs pure et parfaite

II. Les défaillances du marché

Une défaillance du marché désigne une situation où le marché n’est pas efficace puisqu’il n’aboutit pas à
la meilleure situation pour la collectivité
La présence d’effets externes, l’existence de biens communs et de biens collectifs, les asymétries
d’information sont ainsi des situations dans lesquelles le marché est défaillant. Dans ces cas, les pouvoirs
publics peuvent être amenés à intervenir afin de corriger et de pallier ces défaillances.

a) Les asymétries d’information

Les marchés sont défaillants quand une des deux parties est mieux informée que l’autre lors d’une
transaction (l’information est dite asymétrique). Dans une telle situation, des phénomènes de sélection
adverse ou d’aléa moral peuvent survenir.

Dans le cas de la sélection adverse, ce sont les caractéristiques du produit échangé qui ne sont pas
connues de façon symétrique. Dans le cas de l’aléa moral, l’asymétrie d’information porte sur l’action, le
comportement d’un des deux partenaires à l’échange.

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La sélection adverse ou anti-sélection

En cas de sélection adverse, l’asymétrie d’information conduit les agents économiques à sélectionner de «
mauvais » produits car les « bons » produits ne sont plus échangés sur le marché. Par exemple, un produit
alimentaire dont la date de péremption est falsifiée peut être vendu sur marché sans que le consommateur
ne soit averti.

L’article fondateur sur le sujet a été écrit par George Akerlof en 1970. Il concerne le marché des voitures
d’occasion. La qualité des voitures d’occasion est cachée ou mal connue, et cela aboutit à l’absence
d’équilibre voire à la disparition du marché.
Sur le marché des voitures d’occasion, le vendeur détient davantage d’informations sur la qualité de la
voiture que l’acheteur. L’acheteur ne sait pas évaluer si la voiture d’occasion est de bonne qualité ou s’il
s’agit d’un produit de mauvaise qualité (un « lemon » souvent traduit par « tacot »). Redoutant d’acheter
un « tacot », les acheteurs ne sont pas prêts à payer le prix du marché ; ils n’achètent qu’à un prix qui
permet de compenser le risque de tomber sur un tacot. A ce prix, les vendeurs de voitures de bonne
qualité se retirent du marché. La qualité moyenne des voitures diminue donc et les acheteurs exigent de
nouvelles baisses de prix… Un cercle vicieux se produit.

Le phénomène de sélection adverse peut se produire également sur d’autres marchés, notamment le
marché des assurances (assurance maladie, assurance automobile) ou celui du crédit.

L’équilibre de marché n’est possible que si l’offre et la demande peuvent se rejoindre, donc si la demande
est une fonction décroissante du prix et l’offre une fonction croissante.
Sur un marché à information parfaite, la baisse du prix entraîne une augmentation de la demande et une
diminution de l’offre. Mais en cas d’information asymétrique, la baisse du prix peut être perçue comme
un signal de la baisse de la valeur du produit. Donc au-dessous d’un certain seuil, la baisse du prix
provoque une baisse de l’offre, mais aussi une baisse de la demande. Il est donc possible que les courbes
ne se croisent pas et que l’équilibre devienne impossible.
Lorsque la qualité des produits échangés sur le marché se dégrade fortement (les voitures vendues sont
dangereuses, seules les personnes à très haut risque souhaitent se faire assurer ou obtenir un crédit…), le
marché peut même finir par disparaître.

L’aléa moral (ou risque moral)

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L’aléa moral désigne la modification du comportement d'un agent économique par rapport à la situation
qui prévalait avant la conclusion de la transaction.
L’aléa moral se retrouve dans de nombreuses activités et concerne particulièrement l’assurance
(habitation, automobile, maladie…). Lorsqu’ils savent qu’ils sont assurés, les agents économiques ont
tendance à prendre davantage de risques ou à surconsommer certains services.
Ainsi, dans le cas de l’assurance maladie, les assurés peuvent surconsommer des soins car ils seront
remboursés par l’assurance maladie (assurance obligatoire et assurance complémentaire). Ils peuvent
aussi effectuer moins d’actes de prévention (dépistages, bilans de santé) ou adopter davantage de
comportements à risques.
L’existence de l’assurance chômage peut aussi modifier le comportement de recherche d’emploi de
certains chômeurs.
A Madagascar, l’assurance automobile est la plus courante. Le cas se présente surtout chez les
contractants d’assurance «tout risque» qui pourraient être tentés de se faire rembourser des dégâts
occasionnés par un accident simulé.

b) Les externalités
Une externalité désigne une situation dans laquelle un agent économique entreprend une action qui
affecte directement (de manière négative ou positive) d’autres agents économiques mais sans
compensation monétaire.

L’externalité est négative quand les agents affectés voient diminuer leur bien-être, et elle est positive
lorsque les agents affectés voient augmenter leur bien-être.
Dans le cas des externalités négatives, notamment dans le cas de la pollution, le producteur ne tient pas
compte des coûts externes, il ne prend en considération que son coût privé. La quantité produite est trop
élevée puisque le producteur produit la quantité qui égalise son coût marginal avec les prix. Dans le cas
des externalités positives, le producteur ne tient pas compte du bénéfice externe. Cette fois, la quantité
produite est trop faible.

21
Exemple d’un effet externe négatif : l’entreprise rationnelle égalise sa recette marginale avec son coût
marginal, mais elle ne tient pas compte des effets externes négatifs engendrés par son activité (pollution
par exemple) ; son coût marginal privé est plus faible que le coût marginal réel, ou coût marginal social,
et qui englobe le coût marginal de l’entreprise, mais aussi les coûts additionnels supportés par
l’entourage.

Ne tenant compte que du coût marginal privé, l’entreprise produit une quantité Q1 qui est trop élevée par
rapport à ce qui serait favorable au bien-être collectif. La quantité optimale est la quantité Q2. On se rend
compte que les effets externes négatifs conduisent à une surproduction par rapport à l’optimum général.

Exemple d’un effet externe positif : sous production par rapport à l’intérêt général.

22
Activité :
Cocher la bonne case :
Externalité Externalité
Autre
positive négative
Effets d’une activité d’apiculture sur une production horticole
voisine. X
Effet de l’utilisation d’engrais polluants sur la nappe phréatique. X
Effet de l’activité d’un boulanger sur le consommateur de pain. X
Effet du rejet de produits polluant par un pétrolier sur l’activité X
de pêche.

c) Les biens collectifs

Le marché n’est efficace que pour la production des biens privés. Un bien privé est rival. Son usage par
un consommateur réduit les possibilités de consommation des autres consommateurs. Il est exclusif (on
dit aussi avec exclusion), car un paiement direct est exigé et, il est possible d’exclure tout consommateur
qui refuserait de payer. Certains biens sont rivaux mais sans exclusion, d’autres sont non rivaux mais avec
exclusion, et d’autres enfin sont non rivaux et sans exclusion.

Un bien commun est un bien rival mais sans exclusion. On peut prendre l’exemple de la pêche en mer : il
est impossible d’exclure en faisant payer un prix pour avoir prélevé du poisson qui n’appartient à
personne en particulier, mais toute pêche fait diminuer les ressources maritimes. Le marché n’est pas
efficient pour ce type de biens, car chacun est tenté de pêcher le plus possible, d’où un risque de pénurie.

Un bien collectif impur (ou bien de club) est non rival, car son coût n’est pas directement lié au nombre
de consommateurs, mais avec exclusion. La production de certains de ces biens admet la concurrence
entre les entreprises (salles de cinéma, salles de fitness…). Mais dans d’autres cas, lorsque les coûts fixes
sont très importants, la concurrence n’est pas possible ; il s’agit, par exemple, des autoroutes à péage ou
des réseaux de voie ferrée.

23
Un bien public (ou bien collectif pur) est non rival, car son coût de production n’augmente pas à chaque
consommation supplémentaire, mais sans exclusion. Il a pour vocation de répondre aux besoins, exprimés
ou non, d’un maximum de personnes. Comme il n’est pas possible d’exclure les utilisateurs qui ne paient
pas, c’est aux pouvoirs publics de se charger de la production de ce type de biens et de contraindre tous
les individus à contribuer à leur financement grâce à l’impôt.

Biens
Biens
collectifs Biens collectifs impurs Biens communs
privés
purs

Rivalité Oui Non Non Oui

Possibilité
Oui Non Oui Non
d’exclusion

Riz Stade
municipal Salle de sport
Exemples Effets Réserves halieutiques
vestimenta Fontaine Ligne téléphonique fixe
ires publique

Par le marché quand la


Par les concurrence est possible –
Par le Réglementation par
Régulation pouvoirs réglementation par les pouvoirs
marché les pouvoirs publics
publics publics en cas de monopole
naturel

Activité :
Dans le tableau ci-dessous, cochez la case indiquant la nature des biens collectifs cités :
Biens collectifs purs Biens collectifs impurs
Éclairage public X
Administration générale du
X
pays
Éducation nationale X
Services de transports
X
collectifs
Réseau hydroagricole X
Défense nationale X
Services médico-sanitaires X

24
25
TITRE III : « COMMENT L’ÉTAT PEUT-IL INTERVENIR SUR L’ECONOMIE ? »

I. Remédier aux défaillances du marché et réduire les inégalités

L’État et les défaillances du marché

Face aux externalités

Dans le cas des externalités, les pouvoirs publics peuvent intervenir via les taxes et les subventions. Il
s’agit de taxer les activités qui sont à l’origine d’effets externes négatifs et de subventionner celles qui
génèrent des effets externes positifs. Ainsi, les producteurs intègrent dans leur calcul privé le véritable
coût (en cas d’effets externes positif) de leur activité, ce qui permet de se rapprocher de l’optimum.

Activité :
Complétez le texte ci-dessous en plaçant correctement les mots ou expressions suivants :, principe du
pollueur payeur, activité, agents économiques, dépenses des ménages, dépenses d’investissement,
coûts, bien-être, externalités négatives, sanctionnant

Dans une économie de marché, les entreprises sont contraintes de réduire leurs coûts pour faire face à la
concurrence. De ce fait, elles tendent à négliger les effets négatifs sur la population qu’occasionne leur
activité Par exemple, elles ne mettront pas en œuvre les dépenses d’investissement qu’exigerait la
réduction de leurs émissions polluantes : les externalités négatives sont perpétuées, voire amplifiées ; le
fonctionnement de l’économie de marché peut donc nuire au bien-être

26
L’État doit alors intervenir notamment en sanctionnant les entreprises pollueuses à hauteur des effets
négatifs quelles infligent aux autres agents économiques. Par exemple, ces entreprises paieront une taxe
compensant les dépenses des ménages pour soigner les maladies occasionnées par la pollution. Le
principe de faire supporter les coûts des pollutions par les agents économiques qui en sont à l’origine
constitue le principe du pollueur payeur

Face aux biens communs

Une intervention des pouvoirs publics visant à taxer ou à réglementer l’utilisation des biens communs
permet de remédier à cette défaillance du marché. Ainsi, il existe des quotas de pêche en Europe et
l’exploitation du bois précieux est interdite à Madagascar.

Face aux biens collectifs

Les pouvoirs publics peuvent pallier cette défaillance du marché en contraignant les agents économiques
à contribuer au financement des biens collectifs non-excluables via les prélèvements obligatoires. Leur
fourniture pourra être assurée par le secteur public ou déléguée à des fournisseurs privés.
Quand la mise en concurrence n’est pas possible (situation de monopole naturel), les pouvoirs publics
peuvent réglementer la production des biens collectifs excluables.

Activité :
Répondre aux questions suivantes [réponses en rouge] :
1/ Est-il possible de faire payer aux consommateurs l’usage d’un bien collectif pur ?
Dès lors qu’un bien collectif n’est pas excluable, il est impossible d’en réserver l’usage aux seuls
consommateurs qui accepteraient d’en payer le prix.

2/ Pourquoi une entreprise privée refuserait-elle de produire un bien collectif pur ?


L’objectif d’une entreprise privée est de maximiser son profit. Par conséquent, elle refusera de produire
un bien collectif si le profit attendu est trop faible (a fortiori en cas de perte) du fait de coûts de
production trop élevés en regard de recettes attendues trop faibles. Lorsque le bien collectif est pur, la
consommation ne peut être individualisée et il est impossible de faire payer chaque utilisateur pour la
consommation du bien ; dès lors, la production de ces biens n’offrirait aucune perspective de rentabilité
aux firmes privées.

27
Complétez le texte ci-dessous en utilisant les mots ou expressions suivants : coûts de production, biens
collectifs impurs, Éducation nationale, État, biens collectifs purs, prix, production.
La production des biens collectifs purs ne peut relever des entreprises privées. Or, le bon fonctionnement
de la société exige la production de tels biens collectifs (exemple : Défense nationale). L’État (ou une
collectivité publique) doit donc les prendre en charge.
Les biens collectifs impurs sont produits par l’État d’une part, si celui-ci juge qu’ils sont indispensables
au bon fonctionnement de la société ou au bien-être de la population et d’autre part, si les entreprises
privées ne peuvent en assurer la production : il en est par exemple ainsi lorsque, pour produire de tels
biens collectifs, ces entreprises auraient à supporter des coûts de production conséquents les conduisant à
fixer des prix trop élevés interdisant ou limitant fortement leur consommation au détriment de la
collectivité (exemple : Education nationale).

Face à l’information asymétrique

Sélection adverse :
Les pouvoirs publics peuvent dévoiler l’information cachée, par exemple en obligeant les vendeurs à
fournir des informations fiables sur la qualité des produits en la faisant certifier (par exemple, affichage
de la composition des produits alimentaires, contrôle technique obligatoire etc.).
Aléa moral :
Pour faire face à cette défaillance du marché, les pouvoirs publics peuvent contrôler les agents
économiques et appliquer un système de sanction. Ils peuvent également corriger ces défaillances en
introduisant des incitations. Ainsi, dans le cas de l’assurance maladie, les pouvoirs publics peuvent ne pas
rembourser une somme fixe (franchise) ou un pourcentage (ticket modérateur) des soins. Dans le cas de
l’assurance chômage, les pouvoirs publics peuvent introduire des allocations dégressives au cours du
temps. Quant à l’assurance « tout risque », l’assureur doit bien enquêter avant de procéder au
remboursement.

- L’État et la concurrence imparfaite

La politique de la concurrence peut être définie comme l’ensemble des objectifs, des instruments et des
décisions prises par une autorité publique de régulation pour encadrer et favoriser la concurrence sur les
marchés. Il s’agit donc d’en définir les règles, de contrôler les comportements des acteurs et de
sanctionner les comportements menaçant la concurrence et susceptibles de réduire le surplus du

28
consommateur, par exemple par la fixation d’un prix supérieur à celui qui résulterait de la concurrence.
Ces décisions portent notamment sur trois ensembles de pratiques : les ententes illicites, les abus de
position dominante et les fusions-acquisitions. La politique de la concurrence permet d’augmenter le
surplus car tout pouvoir de marché provoque une hausse du prix et une baisse du surplus.

29
La politique de la concurrence face aux ententes

Les ententes sont considérées, d’une façon générale, comme injustifiables. Par exemple, une
entente illicite sur les prix a pour conséquence un transfert injustifié du surplus des
consommateurs vers les producteurs. Les autorités ont pour objectif d’augmenter ou de
garantir le surplus du consommateur en luttant contre les pratiques d’ententes. Pour ce faire,
l’État est contraint de fixer un prix raisonnable.

La politique de la concurrence face aux abus de position dominante

Les abus de position dominante constituent un autre ensemble de pratiques des entreprises
contrôlées et sanctionnées par les autorités de la concurrence.
L’abus de position dominante peut prendre plusieurs formes parmi lesquelles les
comportements de prix prédateurs (une entreprise en situation de position dominante baisse le
prix de vente pour exclure ou discipliner un concurrent avant d’augmenter à nouveau le prix).
Cela revient à sacrifier des profits à court terme en vue de profits plus élevés ensuite. Une
autre pratique est celle des ventes liées : une entreprise en position dominante sur le marché
du produit A cherche à éliminer la concurrence sur le marché du produit B en vendant
ensemble les deux produits. En 2007, la Commission européenne a ainsi condamné Microsoft
à payer 497 millions d’euros pour avoir lié la vente de son système d’exploitation Windows à
celle du logiciel Windows Media Player.

La politique de la concurrence face aux opérations de fusions-acquisitions

La politique de la concurrence peut se faire a priori : le contrôle repose sur un système de


notification préalable par les entreprises qui doivent soumettre leurs projets de fusions-
acquisitions aux autorités de la concurrence.
Un élément pris en compte est celui du degré de concentration du marché (mesuré par les
parts de marché), avant et après l’opération de fusions-acquisitions. Ainsi, aux États-Unis et
en France, si l’entité issue de la concentration a une part de marché inférieure à 25%
(concentration horizontale) ou 30% (concentration verticale ou conglomérale), les autorités
considèrent qu’il y a un risque faible de hausse du pouvoir de marché.

Activité :
Document : La première révolution antitrust aux États-Unis
30
« La loi Sherman de 1890 (Sherman act) est la pierre fondatrice de ce que nous appelons la
première révolution antitrust. L’origine de cette loi doit être recherchée dans le
développement spectaculaire d’un nombre limité de cartels au cours des années 1880 : celui
des chemins de fer (qui heurtaient moins les intérêts des consommateurs que ceux des
fermiers) ; celui des banques de la côte est ; et surtout celui de la Standard Oil de D.
Rockefeller. Le Sherman Act condamne les restrictions commerciales qui organisent la
raréfaction et l’excès de concentration du capital. En dépit de tous les ajouts ultérieurs, cette
Loi reste, encore Aujourd’hui, la référence obligée en matière de règles, de remèdes, de
doctrines et de mythes fondateurs. »
Source Bertrand Bellon, « Cent ans de politique antitrust aux États-Unis » in revue
d’Économie industrielle, n° 63, premier trimestre 1993.
NB. : un trust correspond, selon les cas, à une entreprise très puissante exerçant son influence
sur tout un secteur de l’économie ou, par extension, à un groupement d’entreprises qui,
quoique conservant leur autonomie juridique, sont contrôlées par une société mère.

Entourer la bonne réponse : « La loi antitrust qui est initiée aux États-Unis en 1890 permet de
protéger les consommateurs/ les entreprises de grande taille et de limiter / préserver la
concurrence entre les entreprises. En effet, la coopération entre les entreprises a tendance à
provoquer une augmentation./ diminution du prix des produits. Enfin, la loi antitrust permet
de préserver / éliminer des entreprises de taille modeste. »

- L’État et la redistribution des richesses

La redistribution vise à lutter contre la misère et les inégalités. La redistribution est mise en
œuvre par l’État par l’action des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) et
des revenus de transfert (prestations sociales). Le revenu disponible est le revenu que les
ménages peuvent effectivement utiliser pour la consommation et l’épargne. Il est égal au
revenu primaire, diminué des cotisations sociales salariales et des impôts versés, et augmenté
des prestations sociales.

Revenus d’activité + Revenus du patrimoine = Revenu primaire – Cotisations sociales et


impôts + Prestations sociales = Revenu disponible brut

31
Les prestations sociales (en espèces) sont des revenus versés par les administrations publiques
afin de couvrir des « risques sociaux » (retraite, chômage, etc.) et effectivement perçus par les
ménages. Elles se composent principalement des pensions de retraite, allocations familiales et
indemnités de chômage. Mais la redistribution peut avoir des effets désincitatifs. L’américain
Arthur Laffer, conseiller économique du président Ronald Reagan au début des années 1980,
établit une représentation graphique des effets négatifs d’un taux d’imposition excessif.

Un niveau trop élevé du taux de prélèvements obligatoires dissuade les entreprises de produire
et les individus de travailler.
Une trop forte intervention de l’État pour réduire les inégalités peut donc avoir des effets
pervers sur la création de richesses et donc sur la croissance :
- En augmentant les prélèvements obligatoires, elle peut dissuader les plus riches de
s’enrichir, voire les inciter à s’expatrier ;
- En aidant les plus pauvres, elle peut les dissuader à fournir les efforts nécessaires pour sortir
eux-mêmes de leur pauvreté.

Activité :
Document  :
A partir du XVIIème siècle, la Grande-Bretagne adopte une série de poor laws (lois sur les
pauvres) qui réglementa et organisa l’assistance jusqu’au XIXème siècle.
1601 (old poor laws) : mise en place sous le règne d’Elisabeth I, la loi organise les secours
aux indigents sur une base paroissiale. Les enfants et les invalides reçoivent des allocations
monétaires et les paroisses se voient dans l’obligation de fournir un travail aux pauvres. Les
workhouses (maisons de travail) sont créées.
1662 : la loi du domicile interdit aux paroisses de se débarrasser de leurs pauvres et contraint
ces derniers à ne pas changer de domicile.

32
1795 : l’acte du parlement de Speenhamland reconnaît le droit de tout homme de vivre avec le
minimum de subsistance : s’il ne pouvait en gagner qu’une partie par son travail, la société
soit lui en fournir le complément.
1834 : le poor law amendment act abolit le principe de la territorialisation et du domicile. La
situation du pauvre assisté doit être beaucoup moins avantageuse que celle du travailleur.

Questions :
- Comment peut-on expliquer la mise en place des poor laws ?
- Pourquoi « La situation du pauvre assisté doit être beaucoup moins avantageuse que celle du
travailleur » ?

II. Les politiques conjoncturelles

- Les objectifs de la politique conjoncturelle


La conjoncture économique est déterminée par les fluctuations à court terme des variables
macroéconomiques, principalement la croissance de la production, la variation des prix,
l’emploi, les soldes extérieurs et les soldes publics. La politique conjoncturelle cherche donc à
agir sur les variables macroéconomiques. La difficulté est que les objectifs économiques
peuvent être en partie contradictoires. En fixant une priorité à l’emploi, on risque de
provoquer un surcroît d’inflation, et inversement.

La politique de relance
Pour relancer la croissance et l’emploi, les pouvoirs publics mènent des politiques monétaires
et budgétaires expansives de façon à augmenter la demande ; dans cet objectif, ils peuvent
aussi relever les bas revenus, augmenter les prestations sociales et créer des emplois publics.
Mais la politique de relance peut entraîner des effets pervers : si la production n’augmente pas
(capacités de production utilisées à près de 100 % ; manque de confiance en l’avenir), elle
peut engendrer une augmentation de l’inflation et des importations.

La politique de rigueur
Cette politique accorde la priorité à la lutte contre l’inflation et au rétablissement des soldes
extérieurs et publics ; la recherche d’un équilibre budgétaire, une politique monétaire
restrictive, une politique de ralentissement de la croissance des revenus sont mis en œuvre
pour restreindre la croissance de la demande.
33
Mais la politique de rigueur peut induire une récession de la demande, notamment de
l’investissement, et donc un ralentissement de la croissance et une hausse du chômage.

- Les instruments de la politique conjoncturelle

La politique monétaire (voir aussi document d’accompagnement – chapitre 2)

La politique monétaire désigne l’action sur les variables économiques au moyen de la quantité
de monnaie en circulation et des taux d’intérêt. Les mesures visant à diminuer la quantité de
monnaie et à augmenter les taux d’intérêt limitent la hausse des prix, mais aussi la croissance.
Les mesures visant à augmenter la quantité de monnaie et à diminuer les taux d’intérêt
favorisent la croissance, mais aussi la hausse des prix.
Lorsque l’on utilise, en économie ouverte, la politique monétaire pour lutter contre des
déséquilibres internes, on risque de dégrader fortement les comptes extérieurs. Ainsi, une
politique monétaire de relance risque de provoquer une dégradation importante de la balance
des paiements globaux : sorties de capitaux en raison de la baisse des taux d’intérêt et
dégradation de la balance commerciale si la politique monétaire se traduit à la fois par de
l’inflation (donc perte de compétitivité) et une augmentation de la production (donc
augmentation des importations).
Depuis le 1er janvier 1999, la conduite de la politique monétaire en Europe a été transférée à
la Banque centrale européenne.

Activité :

1/ La politique monétaire influe sur l’activité économique par la variation des taux d’intérêt
sur le marché monétaire. Complétez le tableau ci-dessous par « hausse » ou par « baisse » :

Politique Effet Effet attendu Effet attendu sur Effet attendu Effet attendu
monétaire de attendu sur la l’investissement ? sur l’activité sur le
la Banque sur le consommation ? Hausse ou économique chômage ?
centrale volume Hausse ou baisse ? nationale ? Hausse ou
des baisse ? Relance ou baisse ?
crédits ? freinage de la
croissance ?
La Banque Hausse Hausse Hausse Hausse Baisse
centrale fait

34
baisser les
taux
d’intérêt
La Banque
centrale fait
croître les Baisse Baisse Baisse Baisse Hausse
taux
d’intérêt

2/ Expliquer l’effet attendu sur la consommation et sur l’investissement d’une baisse des taux
d’intérêt.
La baisse des taux d’intérêt diminue le coût du crédit pour les consommateurs qui peuvent
accroître leur demande, incitant de ce fait les entreprises à investir et à produire davantage,
d’autant plus que le coût du crédit pour financer les investissements pourra également
diminuer.

3/ Reliez par une flèche la variation des taux d’intérêt sur le marché monétaire au type de
politique économique qui lui correspond.

Hausse des taux d’intérêt Politique de relance

Hausse des taux d’intérêt Politique de rigueur (ou


d’austérité)

4/ Quel est l’effet prévisible d’une politique de relance monétaire sur la hausse des prix (sur
l’inflation) ?
La politique monétaire de relance pousse les prix à la hausse (cette politique est donc
inflationniste).

5/ Quelle politique monétaire l’Etat doit-il mettre en œuvre s’il désire limiter la hausse des
prix (inflation) ? Quelle en est alors la conséquence sur le chômage ?
Pour limiter l’inflation, l’État (la Banque centrale) doit augmenter les taux d’intérêt pour
freiner la demande. Il s’agit d’une politique de rigueur monétaire. Comme l’activité
économique ralentit, les entreprises vont réduire l’embauche et le chômage va s’accroître.

35
La politique budgétaire

La politique budgétaire est l’ensemble des mesures qui déterminent le budget de l’État, c’est-
à-dire aussi bien son montant que sa structure ou son solde. Le but est d’agir sur les variables
macroéconomiques. La politique budgétaire porte principalement sur le solde budgétaire.
Ainsi, un déficit budgétaire permet d’augmenter la demande globale de l’économie et de
stimuler la croissance, alors que l’excédent budgétaire, généralement obtenu grâce à
l’augmentation des impôts, contribue au ralentissement de la croissance et à la désinflation.

En cas de récession, l’État peut recourir à un déficit budgétaire. Il accroît ses dépenses sans
augmenter ses recettes, ce qui accroît la demande publique sans réduire la demande privée. Le
déficit budgétaire permet donc d’augmenter la demande globale. Par ailleurs, l’État peut ainsi
pallier l’insuffisance des investissements privés en investissant lui-même.

L’accroissement des dépenses budgétaires, sans que les recettes n’augmentent, devrait induire
une augmentation plus que proportionnelle de la production nationale. En effet,
l’augmentation des dépenses budgétaires accroît la demande, qui accroît la production, cela
induit une distribution de revenus supplémentaires qui donnent lieu à une demande puis à une
production supplémentaire, etc. C’est le multiplicateur budgétaire.

Le budget a une fonction de « stabilisateur automatique » : la récession induit une réduction


des recettes fiscales ou un ralentissement de leur augmentation, tandis que les dépenses,
notamment celles à caractère social, ont tendance à augmenter. Cela peut conduire
l’apparition ou à l’aggravation du déficit budgétaire qui contribue à soutenir la demande et la
croissance. En période d’expansion, le montant des recettes de l’État augmente, ce qui crée un
excédent budgétaire ayant pour effet de ralentir la croissance.

Le mode de financement du déficit budgétaire n’est pas sans incidence sur la conjoncture ;
ainsi un financement par le crédit bancaire et la création monétaire est source d’inflation, alors
que le financement par l’émission de titres sur le marché financier peut provoquer un effet
d’éviction (les capitaux qui couvrent le déficit échappent à l’investissement privé).
Tout déficit budgétaire financé par l’emprunt accroît le poids de la dette de l’État dans le PIB
(« effet boule de neige »). Au-delà d’un seuil, le poids de la dette devient insoutenable et des
mesures de rigueur doivent être mises en œuvre pour réduire les dépenses.

36
Dans un contexte de récession, la marge de manœuvre budgétaire est limitée. En effet, les
recettes budgétaires sont rigides à la hausse, tandis que les dépenses budgétaires sont rigides à
la baisse.

Activité :

1/ Complétez le texte suivant :


L’État établit chaque année son budget qui récapitule ses recettes (essentiellement des
impôts) et ses dépenses (subventions, rémunérations des fonctionnaires…). La comparaison
des recettes et des dépenses de l’État permet d’établir le solde budgétaire  : celui-ci est un
excédent budgétaire si les dépenses sont inférieures aux recettes ; il s’agit d’un déficit
budgétaire si les dépenses sont supérieures aux recettes.

2/ Par sa politique budgétaire, l’État peut influer sur la demande globale. Indiquez ci-dessous
de quelle manière.
- Politique de relance en stimulant la demande et donc la production des entreprises : il doit
alors augmenter ses dépenses ou diminuer les impôts.
- Politique d’austérité ou de rigueur en freinant la demande globale : il doit alors diminuer ses
dépenses ou augmenter les impôts.

3/ Déduire de la réponse précédente l’effet sur la demande globale d’un déficit et d’un
excédent budgétaire.
- Déficit budgétaire : les dépenses sont supérieures aux recettes. L’effet de relance
l’emporte sur l’effet de freinage.
- Excédent budgétaire : les dépenses sont inférieures aux recettes. L’effet de freinage
l’emporte sur l’effet de relance.

4/ Une politique de relance a-t-elle tendance à faire croître les prix (c’est-à-dire à accélérer
l’inflation) ou à les faire diminuer compte tenu de son effet sur la variation de la demande ?
Une politique de relance stimule la demande. Si la demande devient supérieure à l’offre les
prix vont augmenter.

5/ Si l’État désire limiter la hausse des prix (inflation), quelle politique budgétaire doit-il
mettre en œuvre ? Quelle en est alors la conséquence sur le chômage ?

37
Pour limiter l’inflation, l’État va chercher à réduire ou freiner la demande qui est
supérieure à l’offre : il peut augmenter les impôts et/ou réduire ses dépenses. Il s’agit donc
d’une politique de rigueur. Comme l’activité économique ralentit, les entreprises vont
réduire l’embauche et le chômage va s’accroître.

La coordination des politiques conjoncturelles

Avec la mondialisation, les différentes économies deviennent de plus en plus


interdépendantes et contraintes. Par exemple, l’inflation est un phénomène relativement
indolore en économie fermée (la hausse des prix, si elle est compensée par une hausse des
salaires n’a que peu de répercussions sur l’économie) ; par contre, dès que l’on se situe en
économie ouverte, l’inflation, ou plus exactement le différentiel d’inflation, a des impacts
considérables. Un différentiel d’inflation positif nuit à la compétitivité extérieure.
La contrainte extérieure joue surtout dans le cadre des politiques de relance. Une politique de
relance traditionnelle cherche à relancer la demande et à baisser les taux d’intérêt. Mais, la
baisse des taux d’intérêt accentue l’inflation qui fait perdre de la compétitivité et provoque
une fuite des capitaux. L’augmentation de la demande provoque naturellement une
augmentation des importations car tous les produits consommés ne sont pas des produits
nationaux. De plus, si la politique de relance permet effectivement d’augmenter la production,
elle va, là aussi, accroître les importations car pour produire il faut plus de matières premières
(dont une partie est importée), plus de biens intermédiaires (dont une partie est importée) et
plus de biens d’équipement (dont une partie est importée). Une politique de relance de la
croissance a donc de nombreux effets déséquilibrants en économie ouverte. La France en a
subi les conséquences en 1981.
Un pays ne peut donc pas mener de façon autonome une politique économique s’il est inséré
dans les échanges mondiaux. La solution est donc la concertation entre les différents pays
partenaires.
Ainsi, une politique de relance a plus de chance de réussir, s’il elle est menée simultanément
par tous les pays européens. L’augmentation des importations d’un pays, provoquée par la
relance de son activité, pourrait être compensée par un surcroît d’exportations rendu possible
par la relance de ses partenaires. De plus, l’inflation augmentant dans tous les pays, le
différentiel d’inflation reste stable.

38
Activité :
Compléter le tableau suivant en indiquant les objectifs des politiques de relance et d’austérité
et les moyens que l’État peut mettre en œuvre pour les atteindre (vous considérerez que la
Banque centrale est dépendante de l’État).

Nature des politiques Objectif : lutte contre Politique budgétaire Politique


budgétaire et l’inflation ou contre le (quelles mesures monétaire
monétaire de l’État chômage ? budgétaires et quel (quelle variation
solde budgétaire ?) des taux
d’intérêt ?)
Politique de relance Lutter contre le Hausse des dépenses Baisse des taux
chômage budgétaires et/ou d’intérêt
baisse des impôts.
Déficit budgétaire
Politique d’austérité Lutter contre l’inflation Baisse des dépenses Hausse des taux
budgétaires et/ou d’intérêt
hausse des impôts.
Excédent budgétaire

39

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