Constitution - Wikipédia
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loi suprême d'un État, souvent élaborée par une assemblée constituante, fixant son organisation et les rapports
entre ses différents pouvoirs
Une constitution[1],[2] [réf. non conforme] ou Constitution[3],[4] est une loi fondamentale qui fixe
l'organisation et le fonctionnement d'un organisme, généralement d'un État ou d'un ensemble
d'États.
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La portée juridique de la Constitution d'un État varie selon le régime en place. Elle a
généralement une valeur supérieure à la loi.
La Constitution est à la fois l'acte politique et la loi fondamentale qui unit et régit de manière
organisée et hiérarchisée l’ensemble des rapports entre gouvernants et gouvernés au sein d'un
État, en tant qu'unité politique d'un espace géographique et humain. Dans un régime
démocratique, elle protège les droits et les libertés des citoyens contre les abus de pouvoir
potentiels des titulaires des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire).
Si la fiction juridique veut que la Constitution fonde et encadre juridiquement l'État, il est entendu
que l'histoire politique la précède et peut lui conférer à la fois sa légitimité circonstanciée et la
permanence de son autorité. Cette histoire politique est alors réintroduite dans le droit en étant
qualifiée de « pouvoir constituant primaire » (le pouvoir souverain qui établit une nouvelle
Constitution).
Le terme « Constitution » est également utilisé pour désigner les règles fondamentales
d'organisations autres que des États souverains : on peut ainsi parler de la Constitution de
l'OIT[5], du projet de Constitution européenne[6] ou de la Constitution civile du clergé[7]. Il semble
toutefois plus approprié, pour ces organisations, d'employer les termes de « traité » ou d' « acte
fondateur ». Dans des États fédéraux, les États fédérés peuvent aussi avoir leurs propres
Constitutions, comme celle de la Californie aux États-Unis.
Étymologie
Formé à partir des deux éléments latins cum (« avec »)[8] et statuere (« établir »), constitution
signifie littéralement « établir ensemble ».
Définition
Une Constitution est un ensemble de règles juridiques qui organisent les institutions d'un État.
Elle s'applique à tous les citoyens ou sujets de cet État.
Définition formelle
La Constitution est un acte juridique, le plus souvent concrétisé par un ou plusieurs documents
écrits constituant un ensemble de textes législatifs qui définit les règles de fonctionnement d'un
régime politique. Cet acte se situe au sommet de son ordre juridique : tout autre acte juridique
doit être conforme à ses prescriptions. Ainsi, selon la théorie de la hiérarchie des normes[9], la
Constitution se trouve ainsi être la loi fondamentale qui légitime toutes les normes inférieures.
Cette théorie est complétée par le principe de constitutionnalité, qui indique que la Constitution
est le principe suprême du droit d'un État et que son respect, obligatoire et nécessaire, est
assuré par une cour constitutionnelle, que ce soit un Conseil constitutionnel (comme en France)
ou une Cour suprême (comme aux États-Unis).
Cette place au sommet de la hiérarchie des normes résulte du fait que la Constitution est créée
par le pouvoir constituant originaire, et révisée par le pouvoir constituant dérivé ou institué. C'est
donc un acte juridique imposé par le pouvoir constituant à tous les organes de l'État et à la
société. Elle relève donc d'une logique verticale du pouvoir, comme les lois ou les règlements.
Cette logique s'oppose à celle, horizontale, des contrats et des traités (nom donné à des contrats
particuliers entre personnes morales de droit international), où les cocontractants sont, tout au
moins juridiquement, égaux, et doivent consentir aux droits et obligations résultant des actes
qu'ils signent.
Des confusions ont pu apparaître entre ces deux logiques, du fait de la doctrine du contrat
social. Cette théorie consiste à dire que la Constitution de l'État résulte d'un contrat passé entre
tous les citoyens, égaux en droit. Cependant, cette doctrine n'a pas de réalité juridique. Ainsi, le
doyen Georges Vedel prend le parti de considérer qu'« une constitution a pour vocation première
de régir les institutions étatiques »[10].
Tous les États ne possèdent pas nécessairement de Constitution formelle. À titre d'exemple, le
Royaume-Uni n'a pas de constitution formelle, mais une Constitution matérielle.
Définition matérielle
Une Constitution matérielle est définie en fonction de ses règles et de son contenu, plutôt qu'en
fonction d'un texte ou de documents précis. Ainsi, une Constitution matérielle est un ensemble
de règles qui peuvent être regroupés dans un seul document, mais pas nécessairement. Ces
règles répondent généralement à l'une ou l'autre des catégories suivantes :
d'une part, l'ensemble des règles qui organisent les pouvoirs publics et leurs rapports entre
eux (gouvernement, parlement, président, roi, etc.) ;
d'autre part, les libertés publiques (ou libertés fondamentales) qui sont accordées à toute
personne résidant sur le territoire ou ressortissante de l'État concerné. On retrouve le plus
souvent dans cette dernière catégorie des droits ou libertés tels que la liberté d'aller et venir, la
liberté d'expression, etc. C'est le sens de l'article 16 de la Déclaration des droits de l'Homme et
du citoyen de 1789 : « Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée ni la
séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution. »
La plupart des États, sinon la totalité, ont une Constitution matérielle, au sens où ils possèdent
des règles qui organisent et régissent leurs institutions politiques.
Applications pratiques de la distinction
Ces deux définitions se recoupent la plupart du temps (un nouveau texte constitutionnel aura
toutes les caractéristiques d'une nouvelle Constitution au sens matériel du terme) ; cependant,
elles peuvent diverger.
Ainsi, si un changement politique radical fait que la Constitution est appliquée d'une manière
complètement différente, et ce sans qu'il y ait pour autant de changement du texte
constitutionnel, alors il n'y aura pas nouvelle constitution au sens formel du terme, alors que d'un
point de vue matériel, si. Au contraire, une Constitution qui sera adoptée formellement ne sera
pas une nouvelle Constitution au sens matériel du terme si elle n'est pas appliquée.
Sources de la Constitution
Le pouvoir constituant : Sieyès reconnaît que l'ensemble des citoyens a le droit de régler son
gouvernement. Or ce gouvernement ou le maniement des intérêts généraux de la
communauté est une œuvre toute humaine et se trouve être de première importance puisque
la volonté de chacun et de tous met en cause le bien-être et la liberté de chacun et de tous.
Par suite, sans mandat exprès, les législateurs ne doivent pas toucher à ce grand ressort de
l'État qu'on nomme la Constitution :
« On interdit, et avec raison, ce pouvoir aux assemblées ordinaires, pour éviter des usurpations
possibles, et des agitations certaines. Et quand il est nécessaire de toucher à la Loi suprême,
le peuple, suffisamment averti, donne un mandat spécial à une Assemblée constituante, à une
Convention, chargée expressément, et à l'exclusion de tout autre corps, de réviser la
Constitution[13]... »
Caractères d'une Constitution
Coutumière ou écrite
Une Constitution écrite est formalisée dans un texte unique ou un ensemble de lois
constitutionnelles. Elles représentent la grande majorité des Constitutions modernes.
La Constitution coutumière est l'ensemble des règles relatives à l'organisation du pouvoir qui ne
se trouvent pas sous forme écrite. Ces règles sont appelées « conventions de Constitution ».
Cela n'empêche pas qu'un ou plusieurs documents écrits servent de base pour cette
Constitution.
e
Jusqu'à la fin du siècle, l'organisation politique des États était régie presque entièrement
par la coutume, notamment dans les États monarchiques avec des règles de dévolution du
monarque. La forme coutumière a progressivement disparu en même temps que la monarchie
e e
absolue. En effet, les et siècles correspondent à des époques de rénovation politique
et, par conséquent, constitutionnelle.
De plus, elle présente trois inconvénients majeurs par rapport à une Constitution écrite :
elle n'est pas réfléchie (elle ne provient pas d'un choix ni d'une construction rationnelle) ;
elle est imprécise et peu détaillée (elle ne peut prévoir aucun cas qui ne soit déjà arrivé) et
pose des problèmes de clarté et de sécurité juridique ;
elle n'est pas démocratique dans son élaboration (le peuple n'y est pas associé).
une Constitution orale est souvent moins sujette aux aléas de la politique.
Actuellement, seul le Royaume-Uni est resté fidèle à une Constitution coutumière parmi les pays
occidentaux, même si cette position doit être nuancée. D'autres pays dans le monde, notamment
certains pays musulmans comme l'Arabie saoudite (en réalité l'Arabie saoudite a une
Constitution religieuse et non pas coutumière), ou encore Israël, la Nouvelle-Zélande, Oman ou le
Québec (province canadienne), en sont dotés également.
Constitution du Royaume-Uni
Constitution de la Nouvelle-Zélande
Constitution québécoise
Révision de la Constitution
Article détaillé : Révision constitutionnelle.
Une Constitution est dite souple quand la procédure de révision est la même que la procédure
d'adoption des lois (cas très rares quand il s'agit d'une Constitution formelle). Cependant, les
pays appartenant au système de common law, comme le Royaume-Uni et dont la Constitution
n'est que matérielle ont techniquement une procédure de révision souple puisque les lois qui
influent sur les prérogatives de la Constitution (fonctionnement des pouvoirs) sont modifiées de
la même manière que les autres.
Une Constitution est dite rigide quand sa révision requiert une procédure différente de l'adoption
des lois ordinaires ; ainsi en France la Constitution est rigide car elle exige soit la convocation du
Parlement en Congrès à Versailles avec une majorité des trois cinquièmes en faveur de la
révision soit un référendum populaire (Article 89 de la Constitution de 1958) alors que les lois
ordinaires sont votées à la majorité simple et font la navette entre l'Assemblée nationale et le
Sénat.
Une Constitution est aussi dite souple quand la procédure est plus facile que pour l'adoption des
lois normales (cas extrêmement rares).
Pour finir, rappelons [Qui ?] que ce qui compte dans la définition d'une Constitution entre rigide et
souple est seulement et uniquement la procédure de révision et non pas le fait qu'elle facilite ou
non l'adoption d'une révision de la Constitution.
Contrôle de la constitutionnalité
Une cour constitutionnelle est l'organe chargé d'assurer la primauté effective de la Constitution
qui est, selon la théorie de hiérarchie des normes, la norme suprême. Il convient donc, pour
assurer l'État de droit de vérifier la conformité des lois par un contrôle.
À partir de l'exemple de la Constitution américaine (Cour suprême des États-Unis à la suite de
e
l'arrêt Marbury v. Madison), le modèle de la cour constitutionnelle se répand au siècle dans le
monde entier, avec une organisation et des contre-pouvoirs d'une grande diversité. Ainsi le
contrôle des lois peut se faire a priori ou a posteriori. Jusqu'à l'introduction de la question
prioritaire de constitutionnalité en 2010, le contrôle des lois se faisait en France uniquement a
priori. Aux Pays-Bas, l'article 120 de la Constitution interdit expressément tout contrôle de la
constitutionnalité des lois.
La saisine peut être réservée à certaines autorités, ou ouverte aux citoyens. Enfin, certaines
cours ont d'autres attributions juridictionnelles (dans le domaine électoral par exemple) ou
administratives.
Ce modèle diffère de celui employé dans les pays de tradition juridique anglo-saxonne, où le
contrôle de constitutionnalité se fait devant le juge de droit commun, à l'occasion d'une instance
ordinaire.
Exemples de constitution
Grèce antique
Aristote décrit au e
siècle av. J.-C. la Constitution d'Athènes[14].
La Rome antique n'a jamais disposé de Constitution au sens moderne. Le terme moderne de
« Constitution romaine » regroupe un assemblage empirique d'institutions et de principes en
constante évolution qui se transmet oralement et qui compose le « mos maiorum » (mot latin
désignant les « coutumes des ancêtres »)[15]. On en retrouve de nombreux concepts dans les
Constitutions modernes, incluant les équilibres et les contrôles, la séparation des pouvoirs, le
veto, l’obstruction, le quorum, les mandats, la mise en accusation, le pouvoir de la bourse et les
élections régulières. Même des concepts moins importants, comme ceux utilisés dans le
système électoral américain, trouvent leur origine dans la « Constitution romaine ».
Les institutions romaines évoluent continuellement au fil des ans. En 509 av. J.-C., La Monarchie
romaine cède la place à un régime républicain. En 27 av. J.-C., celui-ci se transforme en une
nouvelle forme de gouvernement, le principat, première période de l'Empire romain. Enfin, à la fin
e
du siècle, un dernier changement majeur intervient au début Bas-Empire romain. Néanmoins,
les changements sont plus graduels. Ces quatre formes de gouvernement forment quatre
périodes historiques dans l’évolution des principales institutions romaines.
La domination est une des rares à avoir été autant développée [style à revoir] avant le e
siècle.
Aucune autre n’a gouverné sur un empire aussi vaste. De fait, les formes de gouvernement
utilisée par les Romains sont sources d'inspiration lorsque les premières Constitutions de
l’époque moderne sont rédigées.
Constitution de Carthage
Article détaillé : Constitution de Carthage.
L'organisation politique de Carthage était louée par de nombreux auteurs antiques qui mettaient
en avant sa « réputation d'excellence ». Si peu de détails sont connus sur le gouvernement de la
grande cité, on dispose néanmoins du précieux texte d'Aristote : ce dernier la dépeint comme un
modèle de Constitution « mixte », équilibrée et présentant les meilleures caractéristiques des
divers types de régimes politiques, c'est-à-dire mêlant des éléments des systèmes monarchique
(rois ou suffètes), aristocratique (Sénat) et démocratique (assemblée du peuple).
Constitutions en Europe
Constitution du Royaume-Uni
La Constitution britannique est très ancienne, les premières règles datant du Moyen Âge ; c'est le
seul pays à être resté fidèle à une Constitution coutumière parmi les États occidentaux.
la Magna Carta (Grande Charte), en 1215, par laquelle le roi renonce à certains pouvoirs au
profit des barons et des communes et se déclare lié par la loi, notamment certaines
procédures légales, comme l'interdiction de l'emprisonnement arbitraire, appelée aussi Habeas
corpus ;
la Charte des droits de 1689, qui fonde la monarchie constitutionnelle anglaise en accordant
des droits fondamentaux aux citoyens et résidents (à ne pas confondre avec sa version
américaine plus connue) ;
l'Act of Settlement de 1701 (ou « Acte d'Établissement »), qui organise la succession au trône ;
le Parliament Act (ou « Acte du Parlement » ) de 1911, modifié en 1949 et relatif aux pouvoirs
respectifs des deux chambres, qui limite les pouvoirs de la Chambre des Lords au profit de la
Chambre des communes.
Parmi les règles coutumières du Royaume-Uni, on peut citer le droit de dissolution de la Chambre
des communes par le Premier ministre (réformé par le Fixed-Term Parliaments Act (en) 2011) ou
encore la démission de l'ensemble du Cabinet lorsque sa politique est remise en cause par les
chambres, qui ne figurent dans aucun texte.
Statuts de Saint-Marin
La République sérénissime de Saint-Marin est l'une des plus anciennes républiques du monde, et
en tout cas la plus ancienne ayant continuellement existé depuis sa création. Sa Constitution
(les « Statuts »), qui date de 1600, est la plus ancienne Constitution écrite encore en vigueur de
nos jours.
La Constitution corse, votée en 1755 à Corte par les représentants de l'éphémère république
corse, est considérée, malgré le relatif oubli dans lequel elle est tombée, comme la toute
première Constitution moderne. Initiée par Pascal Paoli elle resta en vigueur jusqu'à l'annexion
de la Corse par la France en 1769.
Un projet de Constitution d'une future république d'Arménie est publié en 1773 à Madras (sud-est
de l'Inde), mais la première république d'Arménie ne naîtra qu'en 1918. Ce texte, qui accorde une
place significative à l'égalité hommes-femmes, jouera un rôle de premier plan dans l'essor du
nationalisme arménien.
Constitutions de la France
Sous l’Ancien Régime, il existait les lois fondamentales du royaume, ensemble de principes
coutumiers relatifs à la dévolution, à l’étendue et à l’organisation des pouvoirs qu’en 1789,
l’Assemblée nationale a entrepris de mettre par écrit en commençant par la déclaration des
droits de l'homme et du citoyen.
En plus des nombreux principes repris de la tradition politique et administrative et du précédent
anglais de la Déclaration des droits de 1689, de nombreux juristes et philosophes servent de
référence à l'élaboration de la Constitution française de 1789 et 1791 dont, par ordre
chronologique : Thomas d'Aquin (pour la distinction entre droits naturels et civils de la
« Déclaration »), Jean Bodin, Machiavel, John Locke (qui distingue le pouvoir exécutif et le
pouvoir législatif), Montesquieu (qui distingue un troisième pouvoir, le pouvoir judiciaire), Sieyès
(reprise de la distinction des pouvoirs pour en faire une séparation des pouvoirs, réflexions sur le
tiers état et projet de jury constitutionnaire pour le contrôle des lois).
l’Acte additionnel aux Constitutions de l'Empire du 22 avril 1815 relatif à la période des Cent-
Jours ;
Le texte initial de la Constitution de 1831 a subi diverses modifications. Les deux premières
révisions concernent le droit de vote et les conditions d'éligibilité. Les quatre réformes suivantes
transforment la Belgique unitaire en État fédéral. Malgré la fédéralisation de la Belgique, la
procédure de révision de la Constitution n’a jamais été modifiée depuis 1831 et ne fait donc pas
intervenir les entités fédérées créées en 1970 (Régions et Communautés). Elle fait dès lors
l’objet de controverses dans le monde politique et parmi les constitutionnalistes belges, dont
certains voudraient la simplification du processus ou encore l'implication des entités fédérées.
Constitution du Luxembourg
la constitution de 1841 ;
la constitution de 1848 ;
la constitution de 1856 ;
Les constitutions de 1856 et de 1868 sont en fait issues de deux révisions importantes
successives de la Constitution de 1848.
Constitution de l'Italie
Constitution de Monaco
La Constitution de Monaco a été adoptée le 17 décembre 1969. Elle a été révisée par la loi
no 1.249 du 2 avril 2002.
Constitution de la Suisse
En 1975, quelques mois après la fin de la dictature des colonels, la Grèce adopte une nouvelle
constitution.
Articles détaillés : Traité établissant une Constitution pour l'Europe et Référendum français sur
la Constitution de l'Union européenne.
Plusieurs projets de Constitution pour l'Union européenne ont été rédigés, dont le Projet Spinelli
adopté en 1984 par le Parlement européen.
Un nouveau projet de Constitution européenne a été élaboré par une convention réunissant 105
représentants des vingt-cinq pays de l'Union européenne, avec une majorité d'élus des différents
pays de l'Union. Cette convention s'est réunie entre le 28 février 2002 et le 18 juillet 2003. Le
projet de la convention a servi de base à la conférence intergouvernementale chargée, entre
octobre 2003 et le printemps 2004, d'entériner la nouvelle réforme de l'Union européenne.
La confusion vient du fait que les termes « traité » et « constitution » répondent à deux logiques
différentes en droit (voir supra, définition de la constitution). Pour pouvoir répondre à cette
question, il faut donc reprendre les définitions de ces mots.
D'un point de vue formel, le TCE est un acte juridique qui est pris volontairement entre les vingt-
cinq États-membres de l'Union. Il s'agit donc bien d'un traité. Cependant, des éléments laissent
penser qu'il serait possible de mettre ce traité au sommet de la hiérarchie des normes des États
membres.
Selon la Cour de justice de l'Union européenne, les normes européennes sont supérieures aux
règles nationales, y compris constitutionnelles.
En France, si l'on suit la jurisprudence du Conseil d'État, cependant, les dispositions des traités
internationaux ont une valeur infra-constitutionnelle mais supra-législative (article 55 de la
Constitution du 4 octobre 1958). Quant à la jurisprudence du Conseil constitutionnel, la doctrine
reste très divisée. Lorsqu'il s'agit des traités fondateurs de l'Union européenne, le Conseil
constitutionnel fait valoir que leurs dispositions ne peuvent être incompatibles avec la
Constitution (le traité doit donc être conforme, ce qui supposerait qu'il lui est bien inférieur dans
la hiérarchie des normes). Cependant, à la suite de la constatation de cette incompatibilité
éventuelle entre traité et Constitution, c'est la Constitution qui est révisée, et non le traité (ce qu'il
serait impossible de faire en France, puisque la décision politique a été prise à Bruxelles à vingt-
cinq), ce qui laisserait supposer que, dans le cas des normes de l'Union, elles seraient
supérieures à la Constitution.
La question de la nature constitutionnelle du projet, d'un point de vue formel, reste donc ouverte.
D'un point de vue matériel, ce traité réunit l'ensemble des textes existants (accords, conventions,
traités) en les modifiant. Il vise, d'une part, à accroître l'efficacité des institutions (élection par le
Conseil européen de son président pour deux ans et demi, création d'un poste de ministre des
Affaires étrangères, réduction de la taille de la Commission et élection de son président par le
parlement, redéfinition et extension du vote à la majorité qualifiée, extension des domaines de la
coopération renforcée…) ; dans le même ordre [Quoi ?]
La Constitution des États-Unis est adoptée le 17 septembre 1787 par une convention réunie à
Philadelphie, et après ratification, s'applique depuis 1789. Elle a été modifiée par l'ajout de vingt-
sept amendements. C'est la deuxième plus ancienne Constitution écrite encore appliquée dans
le monde après celle de Saint-Marin.
Constitution du Canada
La Constitution du Canada souverain, sanctionnée par la reine Victoria en 1867, est l'Acte de
l'Amérique du Nord britannique (rebaptisée Loi constitutionnelle de 1867). Toutefois, certains
aspects relevaient encore du gouvernement britannique, tel que la procédure d'amendement. En
1982, Pierre Elliott Trudeau, alors Premier ministre, effectue le rapatriement de la Constitution à
l'aide de la Loi de 1982 sur le Canada, ce qui abolit les derniers liens juridiques avec le Royaume-
Uni. La Constitution n'a cependant jamais été ratifiée par le Québec, et cette question de la
ratification reste un point très sensible dans les relations entre le Québec et les autres provinces
(cf. Nuit des longs couteaux pour plus de précisions sur ce point). Toutefois, l'absence
d'adhésion du Québec à la Constitution du Canada n'a aucune conséquence juridique.
Constitution du Salvador
Le Salvador a été régi par quinze constitutions depuis son indépendance de l'Espagne au début
e
du siècle. La nature du système politique salvadorien, dominé par une élite restreinte, et son
régime présidentiel fort, dont les tenants sont issus de l'oligarchie terrienne ou de l'armée,
expliquent la durée de vie relativement courte de la plupart de ces textes jusque dans les années
1960. Ils servent en effet le plus souvent à asseoir les ambitions des chefs de l'état concernant
la prolongation de leur mandat. La Constitution actuellement en application est celle de 1983, et
a été amendée en 2003. Elle est très similaire à celle de 1962.
Cette dernière est l'acte de naissance de l'actuelle République de Colombie, dont le Panama se
sépare en 1903. Elle durera plus d'un siècle. En 1991 est adoptée une nouvelle Constitution, plus
moderne, toujours en vigueur aujourd’hui.
Constitutions en Afrique
Constitution de la République démocratique du Congo
Constitution de la Tunisie
Constitutions en Asie
Constitutions de la Turquie
La période de réformes qui est appelée « Tanzimat » a culminé en Turquie par la première
Constitution monarchique du 23 novembre 1876, rétablie en 1908.
Ces textes font théoriquement de l'Empire ottoman une monarchie constitutionnelle où les
différentes communautés ethno-religieuses (Milliyet) sont égales en droits (c'est le modèle des
Constitutions libanaise, yougoslave ou chypriote), mais où le culte musulman reste religion
d'État, le Sultan étant également Calife.
Lors de la Guerre d'indépendance turque, (en 1921), l'Assemblée nationale à Ankara a voté un
texte constitutionnel qui organise les pouvoirs publics mais qui détermine les droits et les
libertés fondamentaux des citoyens en faisant référence à la Constitution monarchique de 1876
qui est une Constitution largement révisée en 1909. En 1924, après la fin de l'Empire ottoman et
l'instauration de la République en 1923, Mustafa Kemal Atatürk va beaucoup plus loin et inspire à
l'Assemblée d'Ankara une nouvelle constitution qui lui permettra de faire plusieurs réformes sur
la laïcité, l'égalité entre les hommes et les femmes, l'instruction obligatoire pour tous,
l'interdiction du port des vêtements ou signes religieux (fez, voile) et sur l'alphabet en remplaçant
l'alphabet arabe (coranique) par l'alphabet latin. La Turquie moderne est fondé avec cette
constitution qui est souvent appelée la « Constitution de 1924 ». Le principe de la laïcité a été
intégré dans la Constitution en 1937.
Après le coup d'État du 27 mai 1960, une nouvelle Constitution a été adoptée à la suite d'un
référendum en 1961. La Constitution de 1961 reconnaissait beaucoup de droits et de libertés
aux citoyens et instaurait la Cour constitutionnelle pour la protection des droits et des libertés
fondamentaux et le contrôle de constitutionnalité des lois. Cette Constitution était en vigueur
jusqu'à un coup militaire ayant lieu le 12 septembre 1980. En 1982, une nouvelle Constitution a
été adoptée par un référendum. Cette Constitution est encore en vigueur mais elle a été révisée
15 fois. Les deux révisions de 1995 et de 2001 étaient majeures. Une seizième révision a été
votée par l'Assemblée. Mais pour l'adoption du texte, le peuple turc doit dire « Oui » au
référendum qui aura lieu le 12 septembre 2010. [Passage à actualiser]
Notes et références
1. https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9C3760 [archive]
2. https://dictionnaire.lerobert.com/definition/constitution [archive]
3. « constitution »
(https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/constitution/18483) [archive],
dictionnaire Larousse.
9. Théorie développée notamment par Hans Kelsen où chaque règle de droit est légitimée par
une règle de droit supérieure et à laquelle elle doit être conforme. Par exemple, le règlement
est inférieur à la loi, elle-même inférieure aux traités, inférieurs à la Constitution.
10. Antoine Faye, Les bases administratives du droit constitutionnel français : Recherche sur la
culture administrative du droit constitutionnel français, Institut universitaire Varenne, 2017,
596 p. (ISBN 978-2-37032-139-8, lire en ligne (https://docassas.u-paris2.fr/nuxeo/site/esup
versions/475582fa-9280-4ae1-b0c2-fef6aa12e3c3?inline) [archive]), p. 18-20
11. Réponse au premier rapport de Mounier à la Constituante, cité in : Marcel Prélot, Histoire
des Idées politiques, Thémis Dalloz Paris 1970, p. 428
15. Robert Byrd, The Senate of the Roman Republic, 1995, U. S. Government Printing Office,
Senate Document 103-23, p. 161
1 . (en) « Burnaby's code, first constitution of Belize ans possibly the world that was signed by
at least two omen » (http://www.stgeorgescayebelize.org/burnabys-code.html) [archive],
sur St. George's Caye Belize
Annexes
Articles connexes
Liste de Constitutions nationales
Auteurs (par ordre chronologique) : Jean Bodin | John Locke | Montesquieu | Sieyès | Maurice
Hauriou | Roederer
Système politique
Gouvernance
Économie constitutionnelle
Liens externes
Liens sur les Constitutions de 79 pays (http://www.trazibule.fr/collection.php) [archive]
Constitution allemande
Constitution belge
Constitution camerounaise
Constitution canadienne
Constitution française
Constitution iranienne
Texte intégral de la Constitution iranienne en vigueur (1979, modif. 1989) (http://www.jurispoli
s.com/dt/mat/dr_ir_constit1979/dt_ir_constit1979_index.htm) [archive], jurispolis.com
Constitution suisse
Texte intégral des Constitutions fédérales (1999, 1874) et cantonales suisses en langue
française notamment (http://mjp.univ-perp.fr/constit/ch.htm) [archive], Université de
Perpignan
Constitution togolaise