Haggada "Béyad 'Hazaka"
Haggada "Béyad 'Hazaka"
Haggada "Béyad 'Hazaka"
Ils sont également dédiés à la guérison pleine et entière de mon père Avraham ben Yéoshoua’
et ma mère Zahrie Colette Bath Fré’ha.
Cet e-book a été rédigé en trois mois environ : une semaine de vacances, les dimanches et le
matin très tôt. Il est donc évident que de nombreuses erreurs subsistent. Passent les fautes de
français, de frappe ou autres qui n’affectent pas la compréhension, mais j’espère que les
contresens ont été supprimés au fil des nombreuses relectures et comparaison avec les textes
originaux. Si, malheureusement, il en subsistait, je prie d’avance les lecteurs de m’en excuser.
Je prie surtout les auteurs de m’en excuser, leur responsabilité n’en est aucunement engagée.
J’espère avoir l’opportunité de produire une seconde version plus étoffée, permettant de
mettre entre les mains du public les merveilles léguées par nos maîtres et en particulier celles
du judaïsme Séfarade généralement ignorées voire abandonnées sciemment par certains de
ceux qui reviennent à la Torah. Que l’Eternel leur permette de faire une Téshouva pleine et
entière et de revenir à la source de leur âme plutôt que d’aller chercher la connaissance dans
d’autres voies qui ne sont pas les nôtres.
Pour finir un grand merci à mon cousin Raphael Amsellem qui m’a soutenu moralement
pendant la rédaction de cet e-book. Que l’éternel lui apporte la consolation pour la disparition
de sa maman.
Un grand merci à mes parents et mes deux frères pour leurs soutiens et encouragements.
Merci à mon fils, qui m’a aidé a comprendre certains passages qui étaient ambigus pour moi
(et uniquement pour moi) et mes filles qui m’ont aidé dans la précision du vocabulaire.
Enfin merci à mon épouse, sans qui rien n’aurait pu advenir. Que l’Eternel lui apporte la
consolation pour la disparition de son papa. Qu’elle puisse avoir rapidement le bonheur dans
le mariage de ses enfants.
• Prière de
o ne pas transporter ce feuillet du domaine privé au domaine
public ou réciproquement pendant Shabbat ;
o ne pas rentrer ce feuillet dans un lieu inapproprié ;
o mettre à la guénizah (dans les synagogues ou dans les cimetières)
une impression que vous ne souhaiteriez pas conserver ;
o ne pas utiliser la version électronique Shabbat et jours de fêtes.
י״ד בּן אברהם נין ונכד הצדיק ר׳ א־ליהו אמסללם זצ״ל ־ מזרע הרבּנים בּירדוגו וטולידנו סיפיהּ טב
La fête de Pessa’h, la Pâque juive, commémore la sortie miraculeuse d’Egypte des Enfants
d’Israël. Après 210 ans d’exil, 86 ans d’une oppression la plus féroce, on peut à peine
imaginer ce qu’ont ressenti nos ancêtres. Ils avaient subi pendant cette longue période des
atrocités sans nom, à peine imaginables. La Torah relate de manière synthétique cette
souffrance : Les Egyptiens nous maltraitèrent, nous opprimèrent et nous imposèrent de
dures corvées (Deutéronome Ch. 26, v6).
La sortie d’Egypte apportait aux hébreux deux types de libertés, une liberté physique et une
liberté spirituelle. La liberté physique est claire avec la cessation des brimades et de
l’oppression psychologique permanente. En ce qui concerne la liberté spirituelle, il faut
d’abord avoir conscience que les peuples Egyptien et Hébreu étaient tous deux idolâtres, à tel
point que le Midrash nous raconte que la mer refusait de se fendre pour laisser passer les
enfants d’Israël, voire plus elle souhaitait les détruire ! C’est à dire que l’ange de la mer (la
représentation dans les sphères célestes de la mer ici bas) a accusé le peuple d’Israël : « il est
vrai que les Egyptiens sont des idolâtres, mais ces hébreux ne le sont ils pas autant ?
N’ont-ils pas atteint les 49 portes d’impureté ? il est donc juste qu’ils soient engloutis
dans la mer de la même manière que les Egyptiens ! »
Le Saint, béni soit-Il, a rétorqué, « jugerais-tu de la même manière un acte volontaire et un
acte non prémédité, jugerais-tu de la même manière un acte de quelqu’un qui y est
contraint et un acte volontaire ? »
La renaissance spirituelle trouve son apothéose quarante neuf jours après la sortie d’Egypte
avec le don de la Torah. Cependant, malgré cet événement grandiose pendant lequel les
enfants d’Israël ont pu « toucher du doigt » la Divinité, les turpitudes des Hébreux dans le
désert furent nombreuses : le veau d’or, la débauche avec les filles de Midian ou l’épisode des
explorateurs en sont des exemples flagrants. Sans vouloir rentrer dans l’explication de chacun
de ces évènements, il nous semble devoir mettre en exergue un point qui est central et a un
lien étroit avec Pessa’h. Le Créateur afin de donner avec la plus grande bonté a conçu le
monde en récompensant l’Homme selon ses actes ; seul ce comportement permet de jouir
véritablement du don. Imaginons un sportif de haut niveau, s’il gagne une compétition contre
des amateurs, quelle satisfaction en retirera-t-il ? Très faible ! Par contre s’il gagne la
compétition olympique, quelle joie, quelle gloire ! Il en est de même pour nous, nous avons
des difficultés à accomplir la volonté de l’Eternel et c’est cela notre gloire, malgré les
difficultés, les échecs … , nous avons la capacité de nous relever et d’atteindre les sommets
spirituels, nous rapprocher de l’Eternel et jouir de Sa gloire dans ce monde et dans l’autre.
Cette « compétition » à laquelle nous sommes appelés à concourir est celle contre le Yetser
Hara, le penchant au mal qui est en nous. Dès la création de l’Homme nous voyons qu’il fait
partie du projet Divin :
. ְלנֶפֶשׁ ַחיּ ָה,שׁ ַמת ַחיּ ִים; ַויְהִי הָאָדָ ם
ְ ִ נ, ַויִּפַּח ְבּ ַאפָּיו, ָה ֲאדָ מָה- ָעפָר מִן,הָאָדָ ם-ַויּ ִיצֶר ה׳ אֱֹל ִקים ֶאת
L'Éternel-D.ieu façonna l'homme, - poussière détachée du sol, - fit pénétrer dans ses narines
un souffle de vie, et l'homme devint un être vivant.
Les sages nous enseignent que le mot « ַויּ ִיצֶרfaçonna » est écrit avec deux Yod י, pour nous
signifier que l’être humain a été créé avec deux penchants, celui au bien et celui au mal.
Quel rapport avec Pessa’h ? Pendant cette solennité, nous ne consommons que du pain
Azyme, de la Matsa, et n’avons pas la possibilité de consommer un aliment contenant la
moindre parcelle de céréale fermentée. Les sages s’interrogent sur le sens de cet interdit de la
Torah. Celle-ci nous en donne la raison avec le départ précipité et l’impossibilité de laisser
reposer la pâte. Cependant, les Sages nous enseignent également que le levain שׂאורest une
allusion à notre penchant au mal qui fait « fermenter » nos désirs, nos pulsions et trouver ainsi
le prétexte à nous détourner des commandements et en conséquence de la proximité avec le
Créateur.
A contrario, le sacrifice Pascal vient rappeler notre service envers l’Eternel et
l’accomplissement de ses Mitsvot ; la preuve en est que lorsqu’on écrit les lettres formant le
mot Pessa’h ֶפּסַח: פה סמך חת, la valeur numérique est 6131 De même le mot מצותainsi épelé
מם צדי ואו תיוdonne également pour valeur numérique 613 (80+104+13+416=613).
Nous pouvons même aller plus loin, les sages nous enseignent que le mot 2 מצהnous suggère
la querelle la lutte comme dans l’épisode de « Massa3 et Mériva » pendant lequel les Hébreux
ont cherché querelle et mis à l’épreuve l’Eternel afin d’avoir de l’eau, ou bien lors de
l’intervention de Moïse dans la querelle rapportée au début du livre de l’Exode où un mot
proche signifie « querelle ». C’est à dire que la Matsa représente aussi la lutte permanente
entre la partie spirituelle et la partie matérielle qui cohabitent chez chacun d’entre nous ; entre
le penchant au bien et le penchant au mal. L’interdit de toute consommation, même infime, de
Hamets à Pessa’h vient donc nous suggérer que la lutte doit être sans merci.
Cependant, s’il en est ainsi, pour quelle raison ne pas en interdire sa consommation toute
l’année ? En réalité, le sixième jour de la création, D.ieu considère Son œuvre et la trouve
éminemment bien. Le midrash nous indique que l’Eternel parle en fait du penchant au mal.
C’est à dire que le penchant au mal possède un aspect très positif, il nous pousse à
questionner, à approfondir, à ne pas accepter les réponses toutes faites et donc à aller plus loin
dans le Service Divin. Par contre, il ne faut pas lui laisser la moindre influence dans nos actes
ou dans la remise en question pernicieuse de la Torah. Telle est sans doute la réelle liberté !
Tout un vaste programme ! Une invitation à l’approfondissement, certes sans concession mais
avec toujours un but, se rapprocher du Créateur afin de jouir de Sa lumière en ce monde et en
l’autre. Le ARI Zal, le célèbre Cabaliste du seizième siècle, nous enseigne que celui qui est
méticuleux et élimine toute trace de ‘Hamets sera protégé toute l’année de sombrer dans la
faute. Nous comprenons bien ses saints propos à travers ce court commentaire. C’est ce que
nous souhaitons à tout le peuple d’Israël. Puissions nous ainsi rapprocher l’arrivée du Messie.
Amen.
1
Qui est le nombre de commandements de la Torah
2
Prononcer Maçah
3
Prononciation très proche de Maçah
מעינה של ת ו ר הHaggadah Mayanah Shel Torah (page 43-45) au nom du Binah Laêtim:
On trouve dans le livre de l’Exode, à propos du sacrifice Pascal effectué en Egypte, « -תָּ כ ֹסּוּ עַל
( ” ַהשֶּׂהShémoth/Exode, Ch. 12 v 4) תָּ כ ֹסּוּa les même lettres que Kossoth כוסת, des verres,
c’est à dire que sur l’agneau pascal il faut rajouter les verres (de vin, la boisson par excellence
étant le vin).
Les quatre verres, comme l’expliquent nos sages, sont en regard des quatre langages de
délivrance utilisés par la Torah :
• ( וְהוֹצֵאתִ י ֶאתְ כֶם ִמתַּ חַת ִסבְֹלת ִמצ ְַרי ִםChémoth/Exode Ch. 6, v6) - Je veux vous soustraire
[faire sortir] aux tribulations de l'Égypte ;
• ( ְו ִה ַצּלְתִּ י ֶאתְ כֶם ֵמעֲב ֹדָ תָ םidem) - et vous délivrer de sa servitude ;
• ( ְוגָאַלְתִּ י ֶאתְ כֶם ִבּזְרוֹ ַע נְטוּי ָהidem) - et je vous affranchirai [libèrerai] d’une main étendue ;
• ( ְו ָל ַקחְתִּ י ֶאתְ כֶם לִי ְלעָםidem v7) - Je vous adopterai pour peuple
Il y a quatre sortes d’affliction qu’endurent les juifs dans les différents exils:
• Les oppresseurs prennent nos richesses, nous privent de nos moyens de subsistance et
nous amènent dans une situation de détresse et de famine ;
• Ils nous apportent des peines et des douleurs physiques via des émeutes et des
tortures ;
• Ils nous abaissent et nous dénigrent avec des vexations très pénibles ;
• Ils oppressent la vie spirituelle et religieuse des enfants d’Israël et ne nous laissent
pas pratiquer les Mitsvot et servir Hachem comme la Halakha le demande.
En Egypte également nos ancêtres ont subi ces quatre sortes d’affliction :
• Ils ont été spoliés de leurs richesses : (Exode Ch1, v11) שׂ ֵרי ִמסִּים
ָ שׂימוּ ָעלָיו
ִ ָ ַויּ, « Et l'on
imposa à ce peuple des officiers de corvée » ( מסvoulant dire impôts/taxes, on peut
dire aussi des collecteurs d’impôts);
Face à ces quatre sortes d’affliction, Hachem a proclamé les quatre langages de délivrance :
• ( וְהוֹצֵאתִ י ֶאתְ כֶם ִמתַּ חַת ִסבְלת ִמצ ְַרי ִםChémoth Ch. 6, v6) - Je veux vous soustraire [faire
sortir] aux tribulations de l'Égypte: cela vient en regard des officiers de corvée (ou
impôts) ;
• ( ְו ִה ַצּלְתִּ י ֶאתְ כֶם ֵמעֲבדָ תָ םidem) - et vous délivrer de sa servitude: de la servitude physique
éreintante et des souffrances physiques;
• ( ְוגָאַלְתִּ י ֶאתְ כֶם ִבּז ְרוֹ ַע נְטוּי ָהidem) - et je vous affranchirai [libérerai] d’une main étendue:
de l’esclavage et de l’humiliation;
• ( ְו ָל ַקחְתִּ י ֶאתְ כֶם לִי ְלעָםverset suivant) - Je vous adopterai pour peuple : de la déchéance
spirituelle vous vous élèverez pour être Son peuple de prédilection ()עם סגולה.
En conséquence, nous buvons les quatre coupes de vin en regard des quatre langages de
délivrance
• Le premier verre, au moment du Qiddoush, lorsque nous disons « qui sanctifie
Israël », il nous a sanctifié et fait sortir de l’impureté (spirituelle) de l’Egypte ;
• Le second verre, lorsqu’on lit la Haggadah, nous commençons par « nous fûmes
esclaves » et terminons par « qui délivre Israël » c’est à dire que l’Eternel nous fait
sortir de la honte de l’esclavage et nous rend libres ;
• Le troisième verre lorsque nous faisons la bénédiction après le repas, nous demandons
qu’Hachem nous donne notre subsistance avec abondance et ne laisse pas nos ennemis
nous léser et nous affamer ;
• Le quatrième verre sur lequel nous disons ... כי אכל את יעקב... « שפוך חמתךdéverse Ta
colère sur les nations ….car ils ont consumé Jacob .. », c’est à dire que le Créateur
fasse payer à nos ennemis qui nous font souffrir par des souffrances physiques et
complotent pour nous détruire, à D.ieu de plaise.
L’auteur du Séfath Emeth ZaL répond à notre interrogation initiale d’une autre manière:
• On trouve dans les commentaires que la raison pour laquelle on ne fait pas de bénédiction
sur une Mitsva « entre un individu et son prochain »5 comme par exemple la Tsédakah, la
visite aux malades etc… est parce que ce sont des Mitsvot « rationnelles » que tout un
chacun comprend intellectuellement par lui même et admet que c’est un comportement
normal qu’il faut avoir. En conséquence on ne peut pas vraiment dire « Qui nous a
sanctifié par Ses commandements et nous a ordonné » car la sainteté d’Israël est la plus
importante dans les Mitsvot qui, si Hachem ne les avaient pas ordonnées n’auraient pas
été accomplies de nous-même.
4
Dans le מעינה של ת ו ר הil dit la première question : il y a dans l’ordre des questions de ma nichtanah une
différence entre les versions Ashkénaze et Sépharade
5
Il existe deux types de commandements : ceux qui concernent l’individu vis à vis du Créateur et ceux qui
concernent l’individu vis à vis de son prochain.
En conséquence chacun doit parler de la sortie d’Egypte tous les jours de sa vie et cette
Mitsva n’est jamais accomplie en totalité; sur une Mitsva de cette nature on ne fait pas de
bénédiction, de la même manière qu’on ne fait pas de bénédiction sur la Mitsva de prier
puisqu’on sait que « puisse un homme prier toute la journée » (il n’y a donc pas de
limitation à prier)
C’est là l’intention du Magguid «nous avons une obligation de raconter la sortie
d’Egypte », et si on considère que c’est vraiment une Mitsva alors pourquoi ne fait on pas
de bénédiction dessus ? Le Magguid anticipe et donne la réponse « celui qui multiplie le
récit de la sortie d’Egypte est digne de louanges » et en conséquence sur une telle Mitsva
qui n’est pas bornée on ne fait pas de bénédiction !
Pour aller plus loin sur cette question , voir Responsa ‘Hazon Ôvadia du Grand de notre
génération, Maran Harav Ovadia Yossef Shalita – Responsa 19.
Premier passage
כָּל דִּ ְכפִין יֵיתֵ י.ְאַרעָא דְּ ִמצ ְָריִם
ְ דִּ י אֲ כָלוּ אַ ְבהָתָ נָא בּ.הָא ַל ְח ָמא ַענְיָא
ְאַרעָא דְּ יִשְׂ ָראֵל
ְ לְשָׁ נָה ַהבָּאָה בּ. הַשַּׁ תָּ א ָהכָא.דִּ צ ְִריְך יֵיתֵ י ְויִ ְפסַח- כָּל.ְויֵיכוֹל
:חוֹרין
ִ ְאַרעָא דְּ יִשְׂ ָראֵ ל ְבּנֵי
ְ לְשָׁ נָה ַהבָּאָה בּ.הַשַּׁ תָּ א ָהכָא ַעבְדֵּ י
Voici le pain de misère qu’ont consommé nos pères en terre d’Egypte. Que toute
personne affamée vienne et mange ! Que toute personne qui en a besoin6 vienne et
célèbre Pessa’h [la Pâques]
Cette année (nous sommes) ici ; l’année prochaine (nous serons) en terre d’Israël !
Cette année (nous sommes) ici et esclaves ; l’année prochaine (nous serons) en terre
d’Israël des personnes libres !
Passage 1 - 1
Explication littérale, Haggadah Ish Matsliah (pages 111-113)
Il est nécessaire de lire la Haggadah à voie haute, avec ardeur et une grande joie. Il faut
expliquer et détailler l’ensemble des sujets abordés ce soir, chacun selon ses possibilités. Il
faut penser à se rendre quitte de la Mitsva, de l’obligation DE LA TORAH, de raconter la
sortie d’Egypte.
Hommes et femmes sont tenus d’accomplir cette Mitsva. Pour une personne qui ne
comprendrait pas le texte de la Haggadah (en hébreu), il faudra traduire la Haggadah en une
langue qu’elle comprend. Le minimum requis est de traduire les trois passages expliquant
l’essentiel des Mitsvot de la soirée Pascale:
פסח שהיו אבותינו אוכליםexpliquant le sacrifice Pascal et l’obligation de manger
l’agneau Pascal, à l’époque du Temple de Jérusalem;
מצה זוexpliquant la raison pour laquelle nous mangeons de la Matsa;
מרור זהexpliquant la raison pour laquelle nous mangeons du Maror, c’est à dire des
herbes amères.
Le premier passage de la Haggadah est rédigé en Araméen car à l’époque des sages du
Talmoud, qui ont instauré le texte de la Haggadah, la langue véhiculaire était l’Araméen.
Comme ce passage est une introduction au sujet du jour et une invitation à s’attabler pour la
nuit Pascale, en conséquence ce passage a été écrit dans la langue compréhensible par tous à
l’époque.
6
Pas forcément DANS le besoin mais « qui a besoin » ; par exemple pour une raison ou une autre n’a pas eu le
temps de préparer le Seder.
Passage 1 - 2
Donnons, toujours tirée de la Haggadah Ish Maçliah, une explication du texte de notre
premier passage.
הא לחמא עניא: voici le pain de misère; c’est à dire que ce pain qui est à table ressemble au
pain די אכלו אבהתנא בארעא דמצריםque consommaient nos pères en terre d’Egypte qu’ont
consommé nos pères en terre d’Egypte, la nuit de la sortie d’Egypte comme il est écrit dans la
Torah (Shémot/Exode Ch. 12, v8):
ְמר ִֹרים י ֹא ְכלֻהוּ- עַל, ֵאשׁ וּ ַמצּוֹת- ַבּ ַלּיְלָה ַהזֶּה ְצלִי,שׂר
ָ ַה ָבּ-וְאָכְלוּ ֶאת
Et l'on en mangera la chair cette même nuit; on la mangera rôtie au feu et accompagnée
d'azymes et d'herbes amères.
Certains ont comme version ( כהא לחמא עניאavec une lettre en plus ce qui signifie alors :
comme ce pain de misère) cependant la version du Rambam est הא לחמא עניא, il en est de
même de la version du Aboudraham (très versé dans les minhaguim, « coutumes» à
consonance Halakhiques/législatives). La Matsa est appelée « לחם עניpain de misère » [pain
de la pauvreté] en utilisant le langage choisi par la Torah (Dévarim/Deutéronome Ch. 16, v 3)
car ce langage rappelle la pauvreté qui leur a été imposée en Egypte (comme l’explique Rashi
sur ce verset). De plus, les Egyptiens donnaient aux esclaves ce type de pain non fermenté qui
est long à digérer (Aboudraham et Malbim); un peu leur suffisait !
D’autres expliquent que ce pain ne contient que de la farine et de l’eau sans addition d’huile
ou d’œuf comme le serait la Matsa Âshirah (Guémarah Pessa’him 37 folio a). Comme ce
« pain » n’est pas si facile que ça à trouver alors nous invitons les pauvres en disant כּל דכפין
ייתי ויכולque toute personne affamée vienne et mange, et pas seulement celle qui est
affamée et qui ne possède rien, mais également :
כּל דצריך ייתי ויפסחque toute personne qui en a besoin vienne et célèbre Pessa’h celui qui a
de quoi manger mais qui ne dispose pas des denrées nécessaires à la soirée Pascale, comme du
vin, du ‘Harosseth ou du Maror qu’il vienne et célèbre Pessa’h avec nous.
Certains expliquent à partir de l’histoire avec le ‘Hafets ‘Haim ZaTsaL qui ne souhaitait pas,
lorsqu’il recevait un invité, prolonger le vendredi soir avant le Quiddoush avec des études et
des chants, car il ressentait que cet invité était affamé. C’est pour cela que le Magguid dit
juste après le Qiddoush que toute personne affamée vienne et mange, toute sorte d’aliments
(viande, légumes, soupe …), que celui qui en a besoin celui qui n’a pas faim mais qui ne
dispose pas des denrées nécessaires pour la soirée Pascale vienne et célèbre Pessa’h.
Afin que les pauvres n’aient pas honte de venir s’attabler chez autrui, nous leur proclamons :
cette année nous sommes ici cette année nous sommes tous ici en exil dépendant de « la
table des autres » (état de dépendance), nous prions pour avoir le mérite d’être l’année
prochaine en terre d’Israël ; cette année nous sommes esclaves cette année vous et nous
sommes asservis aux peuples, prions pour que l’année prochaine nous ayons le mérite de la
venue du Messie et nous serons vous et nous en terre d’Israël des personnes libres comme
l’indiquent les sages, que leur mémoire soit une bénédiction, dans le Talmoud Rosh Hashana
11b :
Passage 1 - 3
Certains disposent d’une autre version « כלחמא עניאcomme ce pain de misère », mais au fait,
quelle est la différence entre les deux versions ? Le Maguid de Douvna nous fait ressentir
cette différence par une parabole :
Il y avait un colporteur, pauvre, qui se déplaçait de ville en ville avec son baluchon à l’épaule.
Il s’arrêta une fois dans une ville et la chance lui sourit, il économisa de l’argent, ouvrit
boutique et s’enrichit. Il avait l’habitude chaque année, le jour anniversaire de son arrivée
dans cette ville avec son bâton et son baluchon de faire un festin avec ses proches. Il
accrochait son baluchon à l’épaule et en sortait des présents de valeur pour ses enfants, de
l’argent pour ses garçons et des bijoux pour ses filles.
Un jour il perdit toute sa fortune dans une affaire risquée et dut vendre son affaire, il fut alors
sans le sou et nécessiteux. Il resta dans sa maison triste et abattu. Son épouse lui dit
« pourquoi te lamentes-tu ? » Hachem a donné, Hachem a repris, que Son nom soit béni pour
la période de faste. Maintenant nous revenons à l’époque antérieure; reprend ton baluchon et
retourne faire des tournées aux portes des maisons avec ta marchandise.
Le pauvre homme entendit les paroles de son épouse et reprit son baluchon. Immédiatement
ses enfants tendirent leur main afin de recevoir des présents, comme à l’accoutumée !
Le pauvre homme les regarda avec un regard larmoyant et leur dit : «non, mes enfants, chaque
année c’était une fête, en souvenir des jours pénibles où j’étais colporteur, alors je me
déguisais en pauvre je portais le baluchon mais je vous distribuais des cadeaux, maintenant ce
n’est plus un simulacre. Maintenant je suis revenu à mon état de pauvreté, et je dois prendre
mon baluchon pour gagner ma vie ».
Passage 1 - 4
Haggadah ( שערי ארמוןp 34) au nom de la Haggadah Divré Shaoul
C’est ce qu’écrit le RAMBAM Zal (Hilkhot Hamets Oumatsah chapitre 8) : Pendant l’exil
(galout) il faut commencer sur le deuxième verre de vin et dire : « Bivhilou Yatsanou
Mimitsraym» (avec précipitation nous sommes sortis d’Egypte) Ha Kala’hma âniah7 (voici,
comme de pain de misère)… c’est à dire que maintenant que nous sommes en galouth (exil) et
n’avons la possibilité que de préparer un pain qui ressemble au pain de misère qu’ont mangé
nos ancêtres en Egypte alors tout celui qui veut peut venir manger avec nous ….
7
Ce qui n’est pas la version dont je dispose
Passage 1- 5
כּל־דכפיןtout celui qui est affamé, Haggadah Mir au nom de רבּי ירוחם
Un des aspects les plus profonds se présente ici, dans notre monde et la Torah est «une Torah
de ce monde-ci» et c’est tout le fondement de ce concept que la « Mitsva de réception des
invités est plus grande que celle d’accueillir la Shékhinah » car la Mitsva d’accueillir la
Shékhinah est une des plus grandes choses mais c’est une activité qui s’adresse aux mondes
supérieurs tandis que la Mitsva d’accueillir les invités est une activité de ce monde. C’est à
dire que l’accueil des invités ici-bas correspond à l’accueil de la Shékhinah là haut et donc
l’accueil des invités est supérieur en ce monde. Nous avons là un fondement pour toute la
création, la Torah est une Torah de ce monde !!
De plus nous devons tirer un enseignement du verset (Genèse Ch. 19, v2)9
ְ ְו ִה,בֵּית ַעבְדְּ כֶם ְולִינוּ ו ְַרחֲצוּ ַרגְלֵיכֶם- סוּרוּ נָא אֶל, ֲאדֹנַי10-וַיּ ֹאמֶר ִהנֶּה נָּא
כִּי, ַו ֲה ַלכְתֶּ ם ְל ַד ְר ְכּכֶם; וַיּ ֹאמְרוּ ֹּלא,שׁ ַכּ ְמ ֶתּם
.ב ְָרחוֹב נָלִין
Il dit "Ah! de grâce, mes seigneurs, venez dans la maison de votre serviteur, passez-y la nuit,
lavez vos pieds; puis, demain matin, vous pourrez continuer votre route." Ils répondirent:
"Non, nous coucherons sur la voie publique."
8
Rappelons le contexte. Avraham vient de se faire la Milah (circoncision) et Hachem « lui rend visite », comme
pour rendre visite à un malade. « Comme il levait les yeux et regardait, il vit trois personnages debout près de lui
(il s’agit de trois anges, l’un d’entre eux doit détruire Sodome et l’autre sauver Loth et sa famille). Et c’est là
qu’il dit notre verset dans lequel le mot A-D-O-N-A-Y prête à interprétation.
9
Là il s’agit du sauvetage de Loth, le neveu d’Avraham, par les anges, avant la destruction de Sodome et
Gomorrhe. Le même terme, A-DO-NA-Y, y est utilisé.
10
Il s’agit d’un mot profane, non sacré
Rashi explique « voilà, vous êtes mes seigneurs du fait que vous soyez passés devant moi ».
Selon cette explication, le début du verset « Ah! De grâce, mes seigneurs » n’est pas en
relation avec la suite « venez dans la maison de votre serviteur » mais est un verset à part
entière dans lequel Loth leur indique que ce sont ses seigneurs.
On apprend de là un grand fondement dans la réception des invités, le maitre de maison
devient serviteur de ses invités et l’invité est son « maître ». La raison en est « après que vous
soyez passés devant moi » ; ceci est conforme à l’autre explication de Rashi à propos
d’Avraham recevant les invités (le tout premier verset de notre explication): « après que vous
soyez passés devant moi en mon honneur », c’est à dire que lorsque l’invité vient chez son
hôte, il honore cet hôte car il n’y a pas plus grand honneur, pour un individu, qu’un homme
formé à l’image du Créateur vienne le voir.
De là s’en suivent toutes les lois concernant l’hospitalité, en particulier ce qui est enseigné «
l’obligation envers un invité est comme l’obligation d’un serviteur envers son maître » et ce
du fait de la reconnaissance que nous devons avoir envers l’invité qui nous honore de sa
présence; le maitre de maison devient alors comme un serviteur asservi à son maître. Pour
nous, l’accueil des invités est comme une simple courtoisie mais en réalité il n’en est pas ainsi
il s’agit d’une vraie obligation comme un asservissement d’un serviteur envers son maître
Second passage
אֵ ין אֲ נַחְנוּ מְטַ ְבּלִין. ַהלֵּילוֹת- שֶׁ ְבּכָל. ַהלֵּילוֹת- ִמכָּל.ַמה נִּשְׁ תַּ נָּה ַה ַלּיְלָה ַהזֶּה
: ְו ַה ַלּיְלָה ַהזֶּה שְׁ תֵּ י ְפ ָעמִים.אֲ פִלּוּ ַפּעַם אַחַת
: ְו ַה ַלּיְלָה ַהזֶּה כֻּלּוֹ ַמצָּה. אֲ נַחְנוּ אוֹ ְכלִין ָחמֵץ וּ ַמצָּה.שֶׁ ְבּכָל ַהלֵּילוֹת
: ְו ַה ַלּיְלָה ַהזֶּה ָמרוֹר.שֶׁ ְבּכָל ַהלֵּילוֹת אֲ נַחְנוּ אוֹ ְכלִין שְׁ אָר י ְָרקוֹת
ְו ַה ַלּיְלָה ַהזֶּה.שֶׁ ְבּכָל ַהלֵּילוֹת אֲ נַחְנוּ אוֹ ְכלִין וְשׁוֹתִ ין בֵּין יוֹשְׁ בִין וּבֵין ְמ ֻסבִּין
:ֻכּלָּנוּ ְמ ֻסבִּין
Quelle est la différence entre cette nuit et les autres nuits ?
1. Toutes les autres nuits, nous ne trempons point ne serait-ce qu’une seule fois ; et
cette nuit ci, nous trempons deux fois ?
2. Toutes les autres nuits, nous consommons du ‘Hamets ou bien de la Matsa; et
cette nuit ci, nous ne consommons que de la Matsa ?
3. Toutes les autres nuits, nous consommons toute sorte qu’autres « légumes »
(herbes); et cette nuit ci, nous ne consommons du Maror (herbes amères) ?
4. Toutes les autres nuits, nous mangeons et buvons soit assis soit accoudés; et cette
nuit ci, nous sommes tous accoudés ?
Les sages nous enseignent (Talmoud, traité Péssa’him 116a) : un sage, son fils le questionnera
(le soir du sedder) ; sinon, son épouse le questionnera ; sinon (si personne ne le questionne)
alors il posera les questions lui même. En conséquence les sages ont institué ces quatre
questions expliquées ci-après :
11
Ce qui constitue un paradoxe.
3. Toutes les autres nuits, nous consommons toute sorte d’autres « légumes »
(herbes) doux; et cette nuit ci, nuit de notre délivrance, nous recherchons
uniquement des herbes amères ?12
4. Toutes les autres nuits, nous mangeons du pain et buvons du vin soit assis soit
accoudés, chacun comme il le souhaite; et cette nuit ci, pour la consommation de la
Matsa et des quatre coupes, nous sommes tous accoudés ? Et (pourquoi) celui qui se
serait trompé et qui aurait mangé de la Matsa ou bu une des quatre coupes de vin sans
être accoudé ne serait-il pas quitte de la Mitsva et devra recommencer ?
En résumé pour quelle raison devons nous faire des choses contradictoires certaines
qui symbolisent l’esclavage et d’autres qui symbolisent la délivrance et la richesse ?
מַה נִּשְׁ תַּ נָּהQuelle est la différence entre cette nuit et les autres nuits ?
La première question, ces trempages que nous faisons le soir de Pessa’h, nous n’avons pas
l’habitude de les faire le reste de l’année, ils sont réservés à des personnes riches. S’il s’agit
de faire une différence entre cette nuit, afin de ressembler à des « grands » du fait de notre
liberté, en fait les autres nuits nous ne trempons même pas une seule fois et il était suffisant
pour faire une différence de ne tremper qu’une seule fois. Pour quelle raison, cette nuit-là,
trempons-nous deux fois ?
La seconde question est que chaque nuit nous consommons ce qui se présente, que ce soit du
‘Hamets ou de la Matsa et il n’y a pas d’exclusive, alors que cette nuit-là nous ne
consommons que de la Matsa. S’il s’agit de se souvenir que nos ancêtres, lors de la sortie
d’Egypte, n’ont pas eu le temps de laisser leur pâte fermenter comme l’explique le Magguid
plus tard, il était possible de consommer les deux, pour quelle raison consomme-t-on
exclusivement de la Matsa (et on ne doit même pas posséder du ‘Hamets).
La troisième question est que chaque nuit qui n’est pas une nuit de miracle, nous
consommons toute sorte de légumes qui sont « doux » et il n’est pas du tout usuel de
consommer quelque chose d’amer si ce n’est en tant que médicament, ou équivalent, et cette
nuit pendant laquelle il y a eu un miracle nous mangeons des choses amères, qu’est-ce que
cela signifie ?
La quatrième question est que chaque nuit on ne fait pas attention à être accoudé ou pas et
chacun se comporte comme il le souhaite, il y a donc des gens accoudés et d’autres qui ne le
sont pas; et cette nuit nous avons tous l’obligation d’être accoudés.
Les réponses à ces questions sont données par le Rav au passage suivant (voir Passage 3-1)
12
Ce qui constitue un paradoxe
Passage 2- 3
ֻכּלָּנוּ ְמ ֻסבִּיןNous sommes tous accoudés Le Magguid de Drétshin ZaTsaL raconte qu’un
Talmid ‘Hakham (érudit) eut un jour le mérite d’être invité le soir du sedder chez le Gaon,
Rabbi Zalman de Vilna ZaTsaL. Rabbi Zalman s’aperçut que son invité ne s’accoudait pas, il
l’interrogea à ce sujet. L’invité répondit :
• Notre maître, vous êtes un Rav qui ressemble à un ange, connaissant à fond toute la
Torah et on sait que la Halakha (tranchée dans le Shoul’han Âroukh Ora’h ‘Haym Ch.
472 alinéa 5) dit que lorsqu’il y a un Sage, un des grands de sa génération, alors
même quelqu’un qui n’a rien appris de lui est considéré comme son élève et ne doit
pas s’accouder !
Lorsqu’il entendit ces propos, le Gaon trembla et dit, « qu’as tu donc fait de me considérer
comme un ange, comme un très grand Talmid ‘Hakham alors que je ne suis qu’un homme
qui ressemble à un souffle (voir Psaume 144 v4, cela signifie pas grand-chose) vide de toute
sagesse ! » Immédiatement le Rav se leva et fit les 100 pas, de long en large, dans la salle à
manger, se rappelant par cœur les paroles de nos sages qui enracinent en nous la modestie.
Comme par exemple ce que dit le Talmoud (Yoma 27a) : lorsque Rav13 vit que le peuple
l’accompagnait alors qu’il allait faire une Dérasha (un discours de Torah) il dit les versets de
Job (Ch. 20, v 6-7) :
Dût sa stature monter jusqu'au ciel et sa tête atteindre les nuages, aussi sûrement que
ses excréments, il périra sans retour: ceux qui le voyaient diront: "Où est-il?"
De même, lorsque Rav Zoutra était porté jusqu’au Beth Hamidrash (maison d’étude), il disait
(Proverbes ch 27 v 24) « Car les biens ne dureront pas toujours ».
Rabbi Zalman répéta ce type d’enseignements, jusqu’à ce qu’il revienne à table et dise avec
dédain « Il me donne le titre de Rav ? J’ai fait une grande introspection et je ne me suis
trouvé qu’une seule qualité: l’amour de la vérité. Et par la force de cette qualité je fixe que si
je compare mes connaissances avec ce que je ne connais pas, en fait je ne connais rien ! »
13
Rav est un des très grands Amoraim, sages du Talmoud
Troisième passage
. ְבּיָד ֲחזָקָה. וַיּוֹצִיאֵ נוּ ה׳ אֱ ֹלקֵינוּ מִשָּׁ ם.ֲעבָדִ ים ָהיִינוּ ְלפ ְַרע ֹה ְבּ ִמצ ְַריִם
וְאִ לּוּ ֹלא הוֹצִיא ַהקָּדוֹשׁ בָּרוְּך הוּא אֶ ת אֲ בוֹתֵ ינוּ ִמ ִמּצ ְַריִם.וּ ִבזְרוֹ ַע נְטוּיָה
וַאֲ פִלּוּ. מְשֻׁ ְעבָּדִ ים ָהיִינוּ ְלפ ְַרע ֹה ְבּ ִמצ ְַריִם.עֲדַ יִן אֲ נַחְנוּ וּ ָבנֵינוּ וּ ְבנֵי ָבנֵינוּ
ִמ ְצוָה ָעלֵינוּ ְל ַספֵּר.ַתּוֹרה ָ ֻכּלָּנוּ יוֹדְ עִים אֶ ת ה. ֻכּלָּנוּ נְבוֹנִים.ֻכּלָּנוּ ֲח ָכמִים
: ַה ַמּ ְרבֶּה ְל ַספֵּר בִּיצִיאַת ִמצ ְַריִם ה ֲֵרי זֶה מְשֻׁ בָּח- ְוכָל.בִּיצִיאַת ִמצ ְַריִם
Nous fûmes esclaves de Pharaon en Egypte; et l’Eternel notre D.ieu nous en a fait sortir,
d’une main puissante et d’un bras étendu. Si le Saint, Béni Soit Il n’avait pas fait sortir
nos ancêtres d’Egypte, nous serions encore, nous, nos fils et nos petits-fils,
« esclavagisés » par Pharaon en Egypte. Même si nous étions tous des ‘Hakhamim
(Sages ou intelligents), tous des personnes profondes,14 tous fins connaisseurs de la
Torah, nous avons le devoir de raconter la sortie d’Egypte. De plus, toute personne qui
multiplie le récit de la sortie d’Egypte est digne de louanges.
Passage 3- 1
Haggadah כוס אליהוKos Eliahou de R. Eliahou Ben Harosh (pages 46-47) ; le Rav montre
comment notre passage répond à chacune des questions de Ma Nishtanah (voir son
commentaire au passage 2-2).
Notre passage de la Haggadah nous indique que nos ancêtres furent esclaves en Egypte, mais
le verset qui est ramené ici à titre de preuve est tiré de la Parasha Vaet’hannan
(Dévarim/Deutéronome Ch. 6 v. 21),
ְבּי ָד ֲחזָקָה, ֲעבָדִ ים ָהי ִינוּ ְלפ ְַרעה ְבּ ִמצ ְָרי ִם; וַיצִיאֵנוּ ה׳ ִמ ִמּצ ְַרי ִם,וְאָ ַמ ְרתָּ ְל ִבנְָך
Tu répondras à ton fils: "Nous étions asservis à Pharaon, en Egypte, et l'Éternel nous en fit
sortir d'une main puissante.
Cependant la fin du verset retenue par le Magguid dans la Haggadah est un verset plus haut
dans les 10 commandements (Dévarim Ch. 5 –v 14 ) où il est dit
14
Le terme נבוןutilisé ici désigne une personne intelligente mais qui est capable de faire des déductions par elle-
même et de comprendre ainsi en profondeur
15
Voir passage 11-1
1. A la première question, c’est à dire pourquoi trempe-t-on deus fois ? il répond ויוצאנו ה׳
« Hachem nous en a fait sortir » car il y a eu deux avantages 16 dans la sortie d’Egypte :
• La sortie elle-même, passage de l’esclavage à la liberté,
• Le fait que la sortie ait eu lieu par l’intermédiaire de l’Eternel Lui-même ce qui est
une élévation (« avantage ») extrêmement importante sans aucun conteste.
Ces deux avantages sont mentionnés par allusion « Hachem nous en a fait sortir » : c’est-
à-dire que 1) la sortie elle-même et 2) par l’intermédiaire d’Hachem « en personne » sont
rappelés. En conséquence nous trempons deux fois pour montrer grandeur et « élévation »,
en correspondance avec ces deux avantages.
2. A la seconde question, c’est à dire « pourquoi ne mange-t-on que de la Matsa ?», le
Magguid répond « אֱ ל ֶקינו ִמשָּׁ םnotre D. de là bas». Pour comprendre, il faut se rappeler
l’enseignement de nos maîtres: les juifs en Egypte étaient des idolâtres et il n’y avait pas
de différence (de ce point de vue) entre Juifs et Egyptiens; mais au moment de la sortie
d’Égypte les juifs firent Téshouva (repentance) comme nous l’enseignent nos maitres
(dans la Mékhiltah) sur le verset
.שׁחֲטוּ ַה ָפּסַח
ַ ְו-שׁפְּחתֵ יכֶם
ְ וּ ְקחוּ ָלכֶם צאן ְל ִמ,ִמשְׁכוּ
Choisissez et prenez chacun du menu bétail pour vos familles et égorgez la victime
pascale.
• ִמשְׁכוּsignifie: retirez vos mains de l’idolâtrie
• וּ ְקחוּ ָלכֶם צאן, signifie : prenez pour vous du menu bétail pour la Mitsva
Il est connu que le Hamets représente le côté négatif (le mal - Sitra A’hrah) dans sa
composante idolâtrie et la Matsa représente le coté de sainteté (le coté positif) et c’est ce
que nous dit le Magguid Eloqénou misham (notre D.ieu de là-bas): c’est à dire que
depuis l’Egypte Il a été notre D.ieu (Eloqénou) c’est à dire le coté de sainteté, et le שּׁם ָ ִמ
« de là-bas » fait allusion au Hamets le côté négatif, dont il faut se retirer « de là-bas »
(péjoratif) et n’en garder aucune trace.
16
Deux passages à un état supérieur
Le Magguid ressent une difficulté par les termes utilisés « nous fûmes esclaves et nous
sortîmes » il aurait du dire « nos ancêtres furent » ;à cela il donne une réponse « si nous
n’étions pas sortis, nous aurions été esclaves nous et nos pères et les pères de nos pères » , par
cet enchainement de générations (3 générations, ce qui en droit Talmudique s’appelle une
‘hazakah, c’est-à-dire une présomption de rester éternellement) il veut nous signifier que cela
aurait été définitif, qu’au bout des 400 ans décrétés lors de « l’alliance des morceaux »17 nous
aurions été assimilés dans les 50 portes d’impureté comme le disent nos sages. Dans Sa bonté
Il a rapproché l’échéance et nous a fait sortir avant le moment prévu.
Donc même nous, personnellement, aurions été dans cet esclavage, et n’aurions pas été
susceptibles d’être affranchis si ce n’est l’intervention Divine. Il y a une précision dans le
langage : on dit « rendus esclaves » et non « esclaves » qui est le langage utilisé dans la
Torah, car nous n’aurions pas été de simples serviteurs qui servent leur maître
« volontairement » mais réduits à l’état d’esclave malgré nous, de force, subissant les
atrocités de l’asservissement. En conséquence même si nous sommes des sages nous avons la
Mitsva nous même, personnellement, de parler de la sortie d’Egypte.
Passage 3-2
כולנו חכמיםTous des sages (toujours dans le כוס אליהוpage 47)
Il ne s’agit pas de la sagesse en Torah18, car nous voyons bien l’inverse, mais il s’agit des
« sciences» comme l’atteste la Torah (Dévarim Ch 4 v 6)
הַגּוֹי ַהגָּדוֹל ַהזֶהּ, ָחכָם ְונָבוֹן-ַרק עַם
Elle ne peut être que sage et intelligente, cette grande nation! (que les sages, dans le Talmoud
traité Shabbath page 75a, attribuent aux capacités en astronomie)
17
Il s’agit de l’alliance faite sur trois génisses, trois chèvres , trois béliers, une tourterelle et un oisillon coupés et
D. ieu annonce à Avram : D.ieu dit à Abram: "Sache-le bien, ta postérité séjournera sur une terre étrangère, où
elle sera asservie et opprimée, durant quatre cents ans ».
18
Puisque notre passage dit après « tous connaissant la Torah »
Car c’est la nature d’une personne intelligente et profonde de rechercher et d’approfondir les
évènements (l’ordre de marche des choses) et de rechercher la vérité. Et même les simples
d’esprit du peuple d’Israël connaissent la Torah écrite, et l’histoire de la sortie d’Egypte y est
contée explicitement. C’est pourquoi le Magguid nous dit « même si vous étiez tous des
sages, tous des personnes profondes et connaissant la Torah » et connaissions en conséquence
l’histoire de la sortie d’Egypte ce qui pourrait nous dispenser de sa narration, malgré cela
nous avons l’obligation de la Torah de raconter la sortie d’Egypte.
Passage 3-3
Le כוס אליהוpoursuit toujours sur ֻכּלָּנוּ ֲח ָכמִים:
On peut expliquer également: une personne ne doit pas imaginer que l’obligation de narrer la
sortie d’Egypte ne s’adresse qu’aux enfants qui n’ont pas de connaissances, mais qu’une
assemblée de sages tous savants en Torah, sans enfant ou sans ignorant, n’aurait pas besoin de
narrer la sortie d’Egypte, l’un répondant à l’autre « mais qui ne connaît ce que tu racontes ? ».
Par rapport à cet argument, le Magguid répond d’avance « fussions nous tous des sages, des
personnes profondes, des savants en Torah, malgré tout nous avons l’obligation de narrer la
sortie d’Egypte ». Et si ces personnes savantes se disaient qu’elles connaissent déjà tout et
qu’il leur suffirait de raconter très succinctement, le Magguid leur répond par avance que tout
celui qui multiplie la narration même parmi les sages, celui-ci est digne de louanges. Pour
prouver son propos, le Magguid rapporte le rassemblement des grands sages parlant toute la
nuit de la sortie d’Egypte qui est rapporté dans le passage suivant.
Passage 3-4
( מעינה של ת ו ר הpages 27-28) au nom du Binah Laêtim – rapporté également dans la
Haggadah ‘Hazon Ôvadiah (pages 14-15)
ה ֲֵרי זֶה ְמשֻׁ בָּח: c’est un signe que déjà, initialement, il était digne de louanges ; c’est pour cela
que le langage utilisé n’est pas au futur (sera digne de louanges). Rabbi Its’haq El’hanan, le
Rav de Kovna, explique cela par une parabole :
Une fois un bateau fut pris dans une vive tempête et fut en grand danger ; sur le pont il y avait
toutes sortes de personnages, riches et pauvres. Soudain, Hachem envoya le salut et le bateau
fut sauvé de tout danger. Chacun fit alors des louanges et des remerciements envers l’Eternel.
Il est clair, cependant, que les louanges d’un riche ne ressemblent pas à celles d’un pauvre.
Les louanges des pauvres, dont la vie est pénible et emplie de souffrances ne pourront pas être
aussi enflammées et profondes que les louanges des riches qui ont un bon sort et dont la vie
est pleine de bonheur et de jouissances.
De même, en Egypte, la délivrance était de deux manières, une première évidente qui est que
les Enfants d’Israël sont sortis de l’esclavage et des souffrances physiques et une autre
manière, spirituelle, qu’est la sortie de l’impureté de l’Egypte, de l’asservissement spirituel et
le mérite, qu’ils ont eu par la suite, de recevoir la Torah et d’être un peuple de prêtres et une
nation sainte
Une personne simple, dont toute la compréhension se limite simplement à remercier et à louer
sur la liberté matérielle, n’a en conséquence pas de quoi allonger et multiplier le récit de la
sortie d’Egypte ; celui qui multiplie ce récit démontre par cela qu’il est digne de louanges,
qu’il est une personne plus « élevée » dotée d’une compréhension plus profonde dans la Torah
et dans le judaïsme jusqu’à ce que sa compréhension l’amène à remercier et à louer en
particulier sur la délivrance spirituelle qui eut lieu lors de la sortie d’Egypte.
Plus une personne a la qualité de comprendre la Torah, plus elle loue et remercie sur le
miracle de la sortie d’Egypte ; et donc s’il en est ainsi, celui qui augmente le récit de la sortie
d’Egypte témoigne sur lui-même qu’il est digne de louanges !
Passage 3-5
La Haggadah כוס אליהוen page 146 ramène un enseignement du Shévouth Yéhouda de Ribbi
Yéhouda Elbaz (De la ville de Sefrou)
Même si nous étions tous des ‘Hakhamim ….Il ya lieu de faire attention aux termes
employés : puisqu’on nous enseigne que « c’est une Mitsva de raconter la sortie d’Egypte »,
cet enseignement devrait être suffisant, pourquoi est il nécessaire de rajouter « celui qui
multiplie » ; de plus notre passage se termine par « « »ה ֲֵרי זֶה ְמשֻׁ בָּחest digne de louanges » le
mot « » ה ֲֵריest de trop (littéralement notre fin de passage est à traduire par « celui-là il est
digne de louanges »)
Il me semble pouvoir dire que l’intention du Magguid en disant « c’est une Mitsva de raconter
la sortie d’Egypte », est de nous amener à compter et évaluer la durée de la Galouth (de
l’exil). Le décret divin était (Genèse Ch. 15, v13)
D.ieu dit à Abram: "Sache-le bien, ta postérité séjournera sur une terre étrangère, où elle sera
asservie et opprimée, durant quatre cents ans ».
Or ce décret n’a pas été accompli puisque les Hébreux n’ont servi que pendant 210 ans. Nous
sommes donc contraints de répondre comme nous l’enseignent nos sages que le décompte des
années d’exil démarra à la naissance d’Isaac comme le dit notre verset ci-dessus « ta
postérité séjournera sur une terre étrangère» dès que tu auras une postérité, ce sera
considéré comme un exil. De la naissance d’Its’haq Avinou (Isaac) à la sortie d’Egypte on
compte 400 ans et dans ces conditions le compte est bon et le décret du verset est bien
accompli.
Cependant nous avons deux versets (le précédent) « où elle sera asservie et opprimée, durant
quatre cents ans » et on a un autre verset qui dit (Exode Ch. 12, v40)
שׁנָה
ָ ְאַרבַּע מֵאוֹת
ְ ו,שׁנָה
ָ שׁים
ִ שְֹׁל--שׁבוּ ְבּ ִמצ ְָרי ִם
ְ ָ שׁר י
ֶ ֲא,שׂ ָראֵל
ְ ִ שׁב ְבּנֵי י
ַ וּמוֹ.
Or, le séjour des Israélites, depuis qu'ils s'établirent dans l'Égypte, avait été de quatre cent
trente ans
en réalité ils ne sont restés que 210 ans et donc comment nos versets sont ils réalisés ?
Nous avons un enseignement qui indique que depuis le décret d’exil (guézérat ben habétarim)
jusqu’à la naissance d’Isaac 30 ans se sont écoulés (ce qui en tout fait 430 ans) malgré tout la
résidence en Egypte de 430 ans donnée par le dernier verset n’est pas réalisée.
Il est vrai que dans le Yalqout parasha Bo, on a l’enseignement suivant qui relève la même
difficulté, Rabbi Elâzar Ben Âzaria enseigne : « et donc ils ne sont restés en Egypte que 210
ans or il est écrit (dans notre dernier verset) Or, le séjour des Israélites, depuis qu'ils
s'établirent dans l'Égypte, avait été de quatre cent trente ans »
Ribbi Elâzar Ben Âzaria résout de la manière suivante : ils sont restés en Egypte 210 ans, de
plus il s’est passé 5 ans entre le moment où Yossef a eu deux enfants Ménaché et Efraym qui
sont à l’origine de deux tribus, et celui où Yaakov Avinou est descendu en Egypte, ce qui fait
en tout 215 ans19. Comme ils ont travaillé jour et nuit cela nous fait 430 ans (le double de
215) .
D’après cet avis, les versets collent bien entre eux, le séjour en Egypte est tel qu’il est énoncé
(430 ans), et c’est pour cela que le Magguid double son langage et rajoute «de plus, toute
personne qui multiplie ». Par notre première réponse, c’est-à-dire que l’exil a commencé à la
naissance d’Isaac le premier verset colle bien (400 ans et des souffrances) cependant le
second verset qui indique une résidence de 430 ans ne colle pas bien. Mais celui qui multiplie
le compte de la sortie d’Egypte ה ֲֵרי, c’est à dire 215 ( ה ֲֵריa pour valeur numérique 215) et
compte nuit et jour comme l’enseigne Ribbi Elâzar Ben Âzaria זֶה ְמשֻׁ בָּחest digne de
louanges car il explique les versets comme leur sens premier sans difficulté.
19
Les enfants d’Israël du verset est alors Yossef et ses deux fils ce qui est bien un pluriel et bien les enfants de
Yaâkov (dont l’autre nom est Israël).
Passage 4-1
פרסומי ניסאdu Rav Yaâkov Raqa’h. Explications selon le mode allusif ( רמזPages 173 à
176)
[ ]אLe Rav ‘Haym Lerosh à propos de notre passage donne des raisons pour lesquelles ces
cinq grands sages se sont rassemblés et pourquoi on nous précise « cinq » ni plus ni moins. Si
pour le nombre de pierres qu’a pris le roi David pour se battre contre Goliath on nous
commente les raisons de ce nombre de pierres à plus forte raison faut il s’interroger sur les
raisons du nombre de sages qui se sont rassemblés.
Dans sa seconde explication il rapporte ce qu’écrit le Baâl Hattourim (Shémoth/Exode) sur le
verset (Shémoth/Exode Ch. 3 v7 ראה ראיתי- J'ai vu, J'ai vu), où on a la lettre הà la fin du
mot ראה, ce qui est une « erreur » (forcément volontaire) grammaticalement parlant ce ה( ה
=5) est en regard des cinq formes d’asservissement subies en Egypte20:
1. travaux exténuants,
2. amertume,
3. pression,
4. souffrances physiques,
5. travaux pénibles.
C’est pour cela que ces cinq grands sages se sont rassemblés pour rappeler les cinq formes
d’asservissement. De même le Magguid débute la Haggadah par הא לחמא עניאqui débute par
un ה, tout cela pour nous donner en allusion, que c’est avec intention qu’ils se sont
rassemblés, pour diffuser le miracle de la sortie d’Egypte afin de remercier l’Eternel sur le
miracle de la libération.
20
On a cinq termes bien différents
Passage 4-2
Le Rav Raqa’h poursuit [ ]ח: On peut expliquer d’une autre manière et donner en allusion
pourquoi ces cinq justes se sont rassemblés (et cinq précisément), comme le l’écrit le Rav אשד
הנחליםau nom du Yalqouth Haréouvéni ; il dit : « grâce à cinq mérites les enfants d’Israël sont
sortis d’Egypte :
1. par le mérite du sacrifice Pascal (l’agneau que chaque maison a tué en Egypte, cet
agneau était la divinité Egyptienne) et la circoncision (tous deux étant en liaison avec
le sang et donc ne comptant que pour un)
2. le mérite de la Torah,
3. le mérite du Tabernacle,
4. le mérite de Mishael-‘Hanania et ‘Azaria (trois prophètes qui ont refusé de se
prosterner devant Nabuchodonosor et ont été mis dans une fournaise en s’en sont sorti
de façon miraculeuse),
5. par le mérite de la génération de Ysha’iah (qui avait une grande connaissance en
Torah).
On comprend maintenant pourquoi ces cinq justes se sont rassemblés, pourquoi nous avons
ces « anomalies grammaticales » avec des ה, pourquoi la Haggadah commence par un ה,
pourquoi chaque plaie était constituée de 5 plaies, de même le Magguid nous enseigne plus
loin « ביד חזקהd’une main puissante » la main est constituée de 5 doigts (et dans ce passage le
Magguid rapporte 5 couples de mots) tout cela en regard des 5 mérites grâce auxquelles les
juifs sont sortis d’Egypte.
Passage 4-3
Toujours le Rav Raqa’h, dans le même style
[ ]יאOn peut expliquer également en utilisant ce que nous enseigne le Midrash, A propos du
verset (Shémot / Exode Ch. 3 v1)
הַר ָהאֱֹל ִקים ח ֵֹרבָה-ַויּ ָב ֹא אֶל
et était parvenu à la montagne divine, au mont Horeb.
Le mont où ils reçurent la Torah porte 5 noms:
1. Har Elokim (« mont de D.ieu)
2. Har Bashan
3. Har Gavnounim
4. Har ‘horev
5. Har Sinaï
La Torah nous dit עַל ָההָר ַהזֶּה, ָהאֱל ִקים- תַּ ַעבְדוּן ֶאת, ָהעָם ִמ ִמּצ ְַרי ִם- בְּהוֹצִיאֲָך ֶאת, « quand tu auras fait
sortir ce peuple de l'Égypte, vous adorerez le Seigneur sur cette montagne même », car par le
mérite de la Torah que les hébreux vont recevoir ultérieurement, nos ancêtres sont sortis
d’Egypte et c’est pour cela que la Torah qui est constituée de 5 livres a été donnée au mont
Sinaï qui a 5 noms, le tout pour Israël ישׂראלqui est constitué de 5 lettres. C’est pour cela que,
de manière allusive, ces 5 sages se sont rassemblés pour rappeler tous les miracles de la sortie
d’Egypte dont l’Eternel nous a fait sortir par le mérite de Torah qui est constituée de 5 livres,
au mont Sinaï qui a 5 noms etc.
Le Rav Raqa’h poursuit cette explication en détaillant l’avis de chacun de ces cinq sages, je
vous renvoie à son livre פרסומי ניסא
On trouve, également une disputation entre Yossef et ses frères : les frères de Yossef
considéraient qu’ils avaient un statut d’Israélites (le respect des Mitsvoth de la Torah étant
obligatoire) et n’étaient plus considérés comme des Noachides (qui ne sont astreints qu’aux 7
lois des enfants de Noé, en conséquence si une loi Noachide est plus sévère qu’une loi de la
Torah ils n’étaient pas soumis à la loi Noachide) tandis que Yossef considérait qu’ils avaient
un statut de Noachides (et donc non astreints aux lois de la Torah, cela signifie qu’ils
accomplissaient la Torah de manière volontaire et non parce qu’ils y étaient astreints et donc
s’il y a une loi Noachide plus sévère qu’une loi de la Torah, ils étaient soumis à la loi
Noachide). La conséquence de cette discussion est que si un animal est abattu (rituellement)
mais se débat encore alors la viande est permise par la Torah et interdite par la loi
Noachide. Les frères de Yossef en consommaient donc, puisqu’ils se considéraient comme
Israélites, ce qui était une faute aux yeux de Yossef.
Pour les frères de Yossef, ayant un statut d’Israelite, Abraham avait acquis la terre d’Israël par
le principe de ‘Hazaqa (il a pris possession de la terre de Canaan en en parcourant la terre de
long en large) et donc le décret d’exil (Genèse, Ch. 15, V13 – rappelé plus haut ) ne pouvait
pas avoir débuté à la naissance d’Isaac puisqu’il y est mentionné ְבּ ֶא ֶרץ ֹלא ָלהֶם, dans une terre
qui n’est pas la leur [et Isaac était dans la terre acquise par son père Avraham selon le
principe de ‘Hazaqa].
On comprend mieux maintenant les paroles des Tossafoth, puisque Rav ‘Hama bar Goria dit
que c’est du fait de la vente de Yossef qu’ils sont descendus en Egypte, et donc on est obligé
de dire que c’est à cause de la vente de Yossef que la dureté [extrême] de l’esclavage est
intervenue, puisqu’initialement le décret était "Sache-le bien, ta postérité séjournera sur une
terre étrangère, où elle sera asservie et opprimée, durant quatre cents ans ». En conséquence
on doit dire que Yossef avait raison, qu’ils avaient un statut de Noachides et donc les 400 ans
ont pu débuter à la naissance de Isaac [qui était dans une terre qui le leur appartenait pas]
puisqu’Avraham, ayant un statut de Noachide, n’avait pas acquis la terre d’Israël selon le
principe de ‘Hazaqa ; on peut donc absolument dire « une terre qui ne leur appartenait pas »
[et l’exil a bien pu débuter à la naissance d’Isaac].
Par cela on résout ce qui posait difficulté au Rav יושב אהליםsur les paroles de Tossafoth
ramenées précédemment indiquant que la difficulté de l’esclavage était due à la vente de
Yossef ; cela est difficile puisqu’on voit que c’est parce qu’il ramenait les turpitudes de ses
frères que Yossef a été vendu. A cela Tossafoth répondent que l’exil a débuté à la naissance
de Isaac, car Avraham n’avait pas acquis la terre d’Israël par le procédé de ‘Hazaqa (qui ne
s’applique pas aux Noachides) et donc Yossef avait raison ; sa vente n’était donc pas justifiée
et donc la difficulté de l’esclavage était bien due à cette vente [et non à cause du fait qu’il
ramenait leurs turpitudes].
Le Rav divré Shémouel ZaL, Béréshit page 5, éprouve une difficulté sur l’explication de
Tossafoth. En effet, le verset dit clairement « où elle sera asservie et opprimée, durant
quatre cents ans » c’est-à-dire que même sans la vente de Yossef, il était déjà décrété une
oppression de 400 ans et comment les Tossafoth ont-ils pu conclure que la grande oppression
de l’esclavage est venue du fait de la vente de Yossef ?
• תורה נתת להםTu leur a donné la Torah après la sortie d’Egypte et la fente de la mer
pour nous dire en allusion qu’avant (le don de la Torah) ils n’avaient pas le statut
d’Israélite mais seulement de Noachides.
En conséquence pour Ribbi Eliêzer le Grand ils sont sortis en temps et pas avant
l’heure (les 400 ans ayant été comptés depuis la naissance d’Isaac).
Le Rav Raqa’h poursuit ses explications pour chacun des Rabbanim. J’espère avoir le mérite
de pouvoir transcrire ses propos une autre année.
וְֹלא זָכִיתִ י שֶׁ תֵּ אָמֵר. ה ֲֵרי אֲ נִי ְכּבֶן שִׁ ְבעִים שָׁ נָה.אָ ַמר ַרבִּי אֶ ְל ָעזָר בֶּן ֲעז ְַריָה
יוֹם- ְל ַמעַן תִּ זְכּ ֹר אֶ ת. עַד שֶׁ דְּ ָרשָׁ הּ בֶּן זוֹ ָמא שֶׁ נֶּאֱ ַמר.יְצִיאַת ִמצ ְַריִם ַבּלֵּילוֹת
. כּ ֹל יְ ֵמי ַחיֶּיָך ַהלֵּילוֹת. יְמֵי ַחיֶּיָך ַהיָּמִים.צֵאתְ ָך ֵמאֶ ֶרץ ִמצ ְַריִם כּ ֹל יְ ֵמי ַחיֶּיָך
ְל ָהבִיא לִימוֹת. כּ ֹל יְמֵי ַחיֶּיָך. יְ ֵמי ַחיֶּיָך הָעוֹלָם ַהזֶּה.ַו ֲח ָכ ִמים אוֹמ ְִרים
:ַַהמָּשִׁ יח
Ribbi Eléâzar ben Âzaria disait, voici que je parais comme un septuagénaire et je n’ai
pas eu le mérite que soit dite la sortie d’Egypte la nuit, jusqu’à ce qu’interprète Ben
Zoma le verset : « Afin que tu te souviennes le jour de la sortie d’Egypte tous les jours
de ta vie » (Deutéronome, Ch. 16 v3).
« Les jours de ta vie21 » : il s’agit des jours ; « tous les jours de ta vie » il s’agit des nuits.
Les Sages disent : « les jours de ta vie » il s’agit des jours, « tous les jours de ta vie » cela
inclut l’époque Messianique.
Passage 5-1
Explication littérale tirée de la Haggada Ish Matsliah pages 121-122 (au nom de la
Guémara Bérakhot page 12b)
Ribbi Eléâzar ben Âzaria disait, voici que je parais comme un septuagénaire lorsque
Ribbi Elâzar ben Âzaria était âgé de 18 ans, ses pairs ont voulu le nommer Prince en Israël (le
plus grand Rabbi) car c’était un très grand sage dans la Torah ; il était également très riche et
était un descendant d’Ezra (le scribe). Cependant, lorsqu’il a pris conseil auprès de son
épouse, celle-ci lui dit « mais tu n’a pas de barbe blanche ! Tes paroles ne seront pas
acceptées (écoutées) par le peuple ». Un miracle se produisit alors en sa faveur et le
lendemain, 18 mèches de cheveux blancs ont poussé sur sa tête ; il parut alors comme une
personne âgée de 70 ans. Il comprit que « le ciel » agréait sa nomination. Malgré tout, je n’ai
pas eu le mérite de trouver une preuve à mes propos que soit dite la sortie d’Egypte la nuit
car les sages considéraient que dans la lecture du Shéma le soir on n’a pas besoin de dire la
troisième partie « Vayomer », car la Mitsva des Tsitsit (qui est le sujet de cette partie) n’est
pas en usage la nuit, puisqu’il y est écrit « et tu le verras » (Nombres Ch. 15, v39) ce qui vient
exclure les vêtements portés la nuit (qui n’ont pas besoin de Tsitsit). Ribbi Elâzar ben Âzaria
considérait que même dans la prière du soir il faut dire cette partie afin de rappeler la sortie
d’Egypte qui y est mentionnée dans le dernier verset; cependant il n’avait pas trouvé de
preuve pour appuyer son opinion. Jusqu’à ce qu’interprète Ben Zoma le verset : « Afin
que tu te souviennes le jour de la sortie d’Egypte tous les jours de ta vie » et il y a lieu de
considérér précisément les mots utilisés par le verset : pourquoi n’est-il pas dit « les jours de
ta vie » ?
21
Toute la déduction vient d’un mot apparemment en trop « tous ».
Passage 5-2
– פרסומי ניסאdu Rav Yaâqov Raqa’h (page 188 [)]א
Il faut voir à ce propos ce que dit le Rav Sim’hat Hareguel sur le fait de mentionner la sortie
d’Egypte la nuit ; car c’est un aspect favorable de la sortie d’Egypte, car nos ancêtres ont été
contraints de travailler en Egypte la nuit et donc les nuits ont complété le nombre d’années
(l’exil n’ayant duré que 210 ans sur les 400 prévues). Voir d’autres explications qui rapportent
que R. Elâzar ben Âzaria pense que les nuits ont complété le compte des années tandis que les
sages avec lesquels il est en désaccord pensent que les nuits n’ont pas complété le nombre des
années.
Voir le livre Lé’hem Ôni et aussi Néot Yaâkov, qui expliquent que Ribbi Elâzar ben Âzaria
pensait que les nuits ont complété le compte des années alors que les Sages pensaient que le
cas dans lequel les nuits peuvent compter est celui d’un esclave juif vendu à son frère (et donc
s’il travaille la nuit ce n’est pas normal et ça compte) mais s’il est vendu à un non-juif un
esclave travaille la nuit et les nuits ne peuvent donc pas compter (ce n’est pas un travail
supplémentaire, c’est « normal »).
Il me semble que la discussion entre Ben Zomah et les Sages repose en fait sur la discussion
de savoir si les patriarches avaient un statut de Juifs ou un statut de béné Noa’h (Noachides,
non-Juifs). D’après l’avis qui considère que les patriarches n’avaient pas un statut de juifs
alors l’exil commence dès la naissance de Isaac puisque dès lors s’accomplit « dans un terre
qui ne leur appartient pas »22 et le compte des années est bien achevé (en comptant à partir de
la naissance d’Isaac on trouve bien 400 ans). Par contre R. Elâzar ben Âzaria et Ben Zomah
considèrent que les nuits ont complété le compte des années car comme les patriarches
avaient un statut de Juifs [et donc la terre d’Israël leur appartenait], le décompte ne peut
commencer à la naissance d’Isaac, et un esclave Juif ne travaille pas la nuit, les nuits ont donc
compté et complété les 400 ans.
22
Qui est explicitement mentionné lors du décret d’exil annoncé à Abraham
Passage 5-3
ְל ַמעַן תִּ זְכּ ֹרafin que tu te souviennes
Haggadah ( שערי ארמוןpage 50) ramenant la Haggadah Qol Bokhim au nom du Magguid
de Doubna
Pour quelle raison la Torah nous a-t-elle ordonné de nous souvenir de la sortie d’Egypte ? Le
Magguid de Doubna ZaTsaL nous fait comprendre cela par une parabole :
• Une personne qui doit de l’argent à son ami, pour se souvenir de cette somme l’écrit
sur son calepin. Chaque fois qu’il rembourse une partie, il l’écrit sur son calepin et fait
la soustraction afin de se souvenir du montant restant dû. Mais, le jour où il a achevé
de tout rembourser, il arrache la feuille de son calepin puisqu’il ne doit plus rien !
• De la même manière, une chose à laquelle nous sommes tenus de nous souvenir est un
signe que le sujet n’est pas encore clos et que notre « dû » n’est pas encore
remboursé ; c’est pour cela que nous avons l’obligation de nous souvenir de la sortie
d’Egypte car nous avons la promesse donnée par le prophète (Miché Ch7, V 15)
נִ ְפלָאוֹת,אַראֶנּוּ
ְ , ֵמ ֶא ֶרץ ִמצ ְָרי ִם,כִּי ֵמי צֵאתְ ָך
Oui, comme à l'époque de ta sortie d'Egypte, je te ferai voir des prodiges.
Et la délivrance finale, qu’elle arrive très bientôt, ne sera que dans le futur. C’est ce que nous
enseigne le midrash sur le verset (Lamentations Ch. 3 v15)
ה ְִר ַונִי ַל ֲענָה,רוֹרים
ִ שׂבִּי ַענִי ַב ְמּ
ְ ִה
Il m'a rassasié d'herbes amères, abreuvé d'absinthe.
Il m’a rassasié avec des herbes amères le soir de Pessah, abreuvé d’absinthe le soir de
Tishâ Béav (le 9 av commémorant la destruction des deux temples). C’est à dire que, comme
nous devons nous souvenir de la sortie d’Egypte, alors nous savons que la Guéoulah, la
délivrance finale, n’est pas encore arrivée et nous aurons encore des destructions et des exils
jusqu’à ce que s’achève le chemin comme pour le remboursement d’une dette (qui n’est
achevée que lorsqu’on n’a plus à s’en souvenir).
Cependant « ִראשׁ ֹנוֹת,תִּ זְכְּרוּ- « » אַלNe rappelez plus les événements passés » (Isaïe Ch. 43 v18),
et lorsque ce moment sera arrivé alors on pourra « arracher la feuille du carnet » ……..
Passage 5-5
Passage 6-1
Explication littérale tirée de la haggadah הגיד לעמוdu Rav Bouguid Saâdoun
Béni soit l’Omniprésent, le mot [ מָּקוֹםtraduit par Omniprésent] signifie endroit et est un
surnom de D.ieu ; la raison pour laquelle on l’appelle ainsi est « qu’Il est l’endroit du
monde et le monde n’est pas son endroit » (expliqué dans le commentaire 6-2) ; de plus la
somme des carrées des valeurs numériques des lettres du nom de D.ieu donne la même valeur
que le mot ( מָּקוֹםAboudraham) béni soit-Il. Béni soit Celui qui a offert la Loi c’est à dire
qu’Il nous a donné la Torah pour la commenter, c’est pour cela que nous commentons ces
versets (qui parlent à quatre reprise des enfants) (ibidem) à son peuple Israël, béni soit-il. La
Torah nous parle de quatre types d’enfants car on trouve dans la Torah quatre versets qui
parlent des questions que poseront les générations futures à propos de Pessah ; et dans chacun
de ces versets il est utilisé le terme בןfils, c’est pour cela que nous interprétons cela comme
parlant de quatre sortes d’enfants et on les nomme dans cet ordre pour tenir compte de leur
sagesse et de leur importance :
1. le sage, intelligent et craignant le ciel ;
2. le mécréant, intelligent mais ne craignant pas le ciel et c’est un mécréant ;
3. le simple, un peu intelligent mais ne sait pas approfondir
4. celui qui ne sait pas questionner, qui n’a pas d’intelligence par lui même.
Passage 6-2
Commentaire tiré de « La Hagada – Meam Loez, traduite du Ladino par R. Abraham
Hassan » pages 35-36
A quatre reprises la Torah précise l’obligation qu’on a d’expliquer à son fils le sujet de la
sortie d’Egypte lorsque celui-ci s’enquerra des raisons de notre devoir à cet égard
1. Lorsque ton fils, un jour, te questionnera, en disant : qu’est ce que cela ? tu lui
répondras : d’une main toute puissante, l’Eternel nous a fait sortir d’Egypte d’une
maison d’esclavage (Exode Ch. 13 v14) ;
2. Quand vos enfants vous diront : que signifie pour vous ce service (Exode Ch. 12 v26)
3. Qand ton fils t‘interrogera un jour, disant Qu’est ce que ces témoignages, ces décrets
et ces lois que l’Eternel notre D.ieu vous a ordonnés (Deutéronome Ch. 6 v20)
4. Tu raconteras alors à ton fils : c’est à cause de ceci (de ma fidélité aux préceptes) que
l’Eternel a agi en ma faveur, quand je sortis d’Egypte (Exode Ch. 13 v8).
23
ou l’impie.
Il est évident que la Torah n’a pas écrit en vain le même commandement quatre fois. La Torah
nous parle de quatre catégories de personnes existantes et nous enseigne comment répondre à
chacune d’elles de façon appropriée.
Les uns, en remarquant l’observation de ces lois, en demandent la raison et expriment leur
désir d’approfondir le sujet, faisant preuve d’intelligence et de sagesse.
D’autres poursuivent un autre intérêt. Comme ils ne sont pas croyants et que leur seule
intention est de critiquer et de vexer, leur question signifie : quel profit obtenez vous de la
pratique de ces préceptes ;
D’autres manquent de connaissances, c’est pourquoi ils posent la question avec sincérité et
sans aucune malice, soucieux seulement de se renseigner sur leurs obligations afin de les
remplir ;
D’autres enfin sont bornés et manquent d’intelligence et lorsqu’ils voient les autres observer
les Mitsvot, ils les imitent sans prendre l’initiative de s’enquérir de la raison de leurs actions.
Ainsi les quatre fois où la Torah mentionne le devoir de donner une explication à son fils
correspondent aux différentes réponses à chacun de ces quatre types de personnes, comme
nous le préciserons par la suite.
La Hagadah introduit le sujet par ces mots « Béni soit Celui qui a offert la Torah à son peuple
Israël ». Nous louons l’Eternel qui nous a donné une loi si sainte et si parfaite qui prévoit
même la réponse du père à chaque catégorie d’enfants (la réponse du Judaïsme à chaque
circonstance).
Dans cette louange, D.ieu est appelé Maqom littéralement « endroit ». Le Midrash en
explique la raison : « D.ieu est l’endroit du monde mais le monde n’est pas l’endroit de
D.ieu » c’est à dire que ce n’est pas l’univers qui englobe D.ieu mais c’est D.ieu qui englobe
l’univers. Toute l’existence est remplie de Sa gloire.
On trouve numériquement que la somme des carrés du nom de D.ieu donne la valeur du mot
Maqom. Le nom de D.ieu s’écrit י־ה־ו־ה
= י10 ; =ה5 ; =ו6
La somme des carrés est donc 10*10+5*5+6*6+5*5=100+25+36+25=186
=מקום40+100+6+40=186 !
Par conséquent pour louer D.ieu nous disons Baroukh Hamaqom qui signifie Baroukh
Hashem (Béni soit D.ieu).
Explication tirée de la haggadah – הגיד לעמוdu Rav Saâdoun ZaTsaL partie פּסח מדבר
(pages 34-36). J’ai découpé cette longue explication en plusieurs parties.
1. Le Rav Aboudraham ZaL enseigne: comme maintenant le Magguid souhaite expliquer
les versets, il commence par בָּרוְּך ַהמָּקוֹם, comme une personne qui souhaite commencer
et débuterait par « Au nom du D.ieu Haut ». Il me semble que c’est pour cela qu’il
repère quatre fois le mot « » בּרוךcar il souhaite expliquer les quatre versets parlant
des enfants ; c’est pour cela qu’il bénit D.ieu une fois par type d’enfant, qu’Hashem
l’aide à ce que son explication soit acceptée ; et bien qu’un des enfants soit un
mécréant malgré tout il utilise aussi le langage de bénédiction c’est à dire qu’il prie
pour qu’Hachem l’aide à se renforcer vis à vis du mécréant et de trouver des preuves
dans les versets pour lui faire grincer les dents. Il ne s’agit pas d’une bénédiction sur
les enfants (sur le fait qu’Hachem ait donné quatre types d’enfants et les réponses
associées).
2. Il (me) semble que ce passage est lié au passage « Ma Nishtanah » car on enseigne
dans le Talmoud (Traité Péssa’him page 116) : « ici le fils questionne, et si le fils n’a
pas la finesse pour questionner, le père questionne et dit Ma Nishtana ». Après avoir
donné la réponse à Ma Nishtanah, c’est à dire avec « Âvadim », puis avoir rapporté
l’histoire de Ribbi Eliêzer etc. et les paroles de Ribbi Elâzar ben âzariah sur
l’obligation de raconter la sortie d’Egypte la nuit, ces deux derniers passages étant eux
même liés à Ma Nishtanah et à Âvadim, le Magguid revient pour expliquer d’où nous
apprenons que le fils a le devoir de questionner et que si le fils ne sait pas poser de
questions alors le père lui enseigne ; pour cela le Magguid apporte cet enseignement
sur les quatre fils c’est à dire les quatre versets de la Torah parlant du fils. Si ce fils est
intelligent il questionne lui même, sinon le père questionne et pousse son fils à
questionner ()פּתח לו.
Passage 6-4
3. Béni soit Celui qui a offert la Loi à son peuple Israël le Rav מפז״לexprime une
difficulté : « quel rapport y a-t-il, pourquoi bénissons nous l’Eternel de nous avoir
donné la Torah avec l’obligation de rappeler la sortie d’Egypte comme nous le voyons
dans notre passage ».
Selon le sens premier, il est très simple de répondre : comme le Magguid souhaite
expliquer les versets de la Torah (parlant quatre fois du fils) et dire qu’il y a une
obligation pour le fils de questionner, pour cela il remercie l’Eternel de nous avoir
donné la Torah à partir de laquelle nous tirons ces enseignements ; son intention n’est
pas de remercier l’Eternel sur le don de la Torah en tant que tel. Même si dans les
autres commentaires on ne voit pas ce type de bénédiction, comme il bénit
« l’Omniprésent » c’est à dire « avec l’aide du très-Haut », alors également il en
profite pour Le louer sur le don de la Torah.
De plus, les sages nous enseignent que c’est grâce au mérite de recevoir (plus tard) la
Torah que les enfants d’Israël sont sortis d’Egypte avant le temps fixé, en conséquence
nous louons l’Eternel qui nous a donné la Torah grâce à laquelle nous sommes sortis
avant le temps fixé.
De plus, par la sortie d’Egypte nous voyons que nous sommes considérés comme des
enfants de l’Eternel, car le Tout Puissant « personnellement » est descendu en terre
d’Egypte qui est une terre d’impureté (idolâtrie) ; or nous savons qu’Hachem est un
« Prêtre / Cohen » et un prêtre ne va pas dans un lieu impur sauf en faveur de son fils
(donc nous avons un statut d’enfants). Cependant cette loi concerne le Cohen simple
(pas le grand prêtre, et Hashem est le grand prêtre) mais nous savons que l’Eternel en
dehors de la Terre Sainte a un statut de Prêtre simple (et pas de simple Prêtre) c’est
pour cela qu’Il est venu nous sauver, nous Ses enfants.
De plus les sages nous enseignent que la raison pour laquelle nous avons mérité de
recevoir la Torah et non les anges bien que bien que ceux-ci ont l’argument de « Bar
Matsra » est que nous sommes ces enfants, et dans le cas d’enfants cet argument
n’existe pas. [Explication : lorsque quelqu’un veut vendre un champ, le voisin le plus
proche a la priorité pour acquérir ce champ. Cependant, un fils a priorité sur le voisin.
Les anges étant plus proches de D.ieu que nous étaient en droit de recevoir la Torah
prioritairement ; l’argument des anges n’est pas recevable si nous sommes des enfants
de l’Eternel] C’est pour cela que le Magguid a mentionné le fait de recevoir la Torah
avec la sortie d’Egypte en disant : « par la sortie d’Egypte, nous avons bénéficié d’une
raison suffisante de recevoir la Torah que les anges n’ont pas eu le mérite de
recevoir ». La lecture de notre passage peut alors se faire ainsi :
Béni soit l’Omniprésent béni soit-Il. Béni soit Celui qui a offert la Loi à son
peuple Israël, et non aux anges bien que les anges argumentent qu’ils sont plus
« voisins » (proches) du Saint, béni soit-Il. Car la Torah nous parle de quatre
types d’enfants : le sage, le mécréant, le simple et celui qui ne sait pas
questionner, ce qui vient nous rappeler que nous avons un statut d’enfants et donc
le Magguid vient nous rappeler que nous avons un statut de « fils » et qu’en
conséquence cet argument (du voisin qui est prioritaire) est fallacieux..
Le Rav rappelle avoir mentionné plus haut, qu’il y a un lien entre la sortie d’Egypte et
le don de la Torah comme on le voit dans le Talmoud, Moshé notre maître ZaTsaL a
répondu aux anges
- La Torah, qu’y est il écrit ? « qui t’ai fait sortir d’Egypte » ; vous les anges
n’êtes pas descendus en Egypte !
Et donc depuis l’Egypte nous avons mérité de recevoir la Torah. Le Magguid a donc
bien fait de mettre une relation entre la narration de la sortie d’Egypte et le fait d’avoir
mérité de recevoir la Torah.
4. [ ]הOn peut expliquer d’une autre manière l’intention du Magguid ; celui-ci mentionne
que la Torah s’exprime vis-à-vis de quatre enfants, c’est à dire que la Torah rapporte
la sortie d’Egypte quatre fois en mentionnant un enfant pour nous donner une allusion
sur les quatre raisons pour lesquelles nos ancêtres sont sortis d’Egypte avant le temps
fixé, et il a donné une allusion dans le nom même de ces quatre enfants :
- ( ֶאחָד ָחכָםle sage) : comme susmentionné il s’agit de la Torah, l’allusion est « la
Sagesse unique/principale », la sagesse de la Torah (qui a permis la sortie avant
l’heure)
- ( ְו ֶאחָד ָרשָׁעle fauteur/méchant/mécréant/l’impie) : cela nous rappelle que si les
enfants d’Israël étaient restés un instant de plus en Egypte ils seraient entrés
dans les 50 portes d’impureté de l’Egypte, car ils auraient été « assimilés »
dans les fautes comme on le rapporte : lorsque la mer s’est fendue, l’ange
représentant l’Egypte a eu comme argument « mais quelle différence y a-t-il
entre ces peuples ? les deux sont idolâtres ! » c’est pour cela qu’Hachem a eu
pitié d’eux et les a fait sortir immédiatement. C’est cela « un fauteur » c’est à
dire que nos ancêtres avaient des fautes. Egalement, on peut dire que le ָרשָׁע
vient en regard des Egyptiens qui étaient « méchants » envers les juifs avec une
grande dureté dans l’esclavage comme nous le disons lorsque nous enseignons
que la dureté de l’esclavage a compensé le nombre d’années manquantes. De
même lorsqu’ils ont décrété de jeter les garçons dans le Nil ou bien d’utiliser
les garçons comme matériau de construction ou bien lorsque Pharaon égorgeait
150 garçons le matin et 150 garçons le soir, cet ensemble est d’une
« méchanceté » extrême.
- ְו ֶאחָד תָּ ם.(le simple) nous donne une allusions aux Patriarches (Avraham, Isaac
et Jacob) car grâce à leurs mérites nos ancêtres sont sortis d’Egypte avant le
temps fixé, car ils marchaient avec l’Eternel en toute ( תמימותmême racine que
)תָּ םconfiance (« naïveté », au sens « sans aucun doute » ) car Avraham
Avinou a subi dix mises à l’épreuve et Hashem lui a dit ֶו ְהי ֵה תָ ִמים,הִתְ ַהלְֵּך ְל ָפנַי
« conduis-toi à mon gré, sois irréprochable » (toujours la même racine )תָּ ם. A
propos d’’Its’hak Avinou on sait qu’il est monté sur l’autel en tant
qu’Holocauste afin d’accomplir la volonté de l’Eternel (en toute confiance), et
à propos de Yaâkov Avinou il est écrit שׁב א ֹ ָהלִים ֵ ֹ י,( ְויַעֲק ֹב ִאישׁ תָּ םencore le mot
« )תָּ םtandis que Jacob, homme inoffensif, vécut sous la tente » .
Egalement on peut dire que le mot תָּ םdonne une allusion à la Milah
(circoncision) comme on enseigne dans le Talmoud (Nédarim 31b), Avraham
Avinou n’a été complet que lorsqu’il a été circoncis, comme il est écrit הִתְ ַהלְֵּך
ֶו ְהי ֵה תָ מִים, « ְל ָפנַיconduis-toi à mon gré sois irréprochable » qui se rapporte à la
circoncision comme l’explique le Talmoud.
Par le mérite de la circoncision les juifs sont sortis d’Egypte comme il est écrit
« וָא ֹ ַמר לְָך בְּדָ ַמי ְִך ֲחי ִיVis de tes sangs! » (Ezéchiel Ch. 6, V6) (allusion à deux
sangs) c’est à dire que par le mérite du sang de la Mila et celui de l’agneau
Pascal (le sang mis par les juifs, en Egypte, sur les portes des maisons,
l’agneau étant une divinité Egyptienne) nos ancêtres sont sortis d’Egypte.
- שׁ ֵאינוֹ יוֹדֵ ַע ִלשְׁא ֹל
ֶ ְו ֶאחָד. : il est faible avec peu de force intellectuelle et par cette
raison on commence plus loin la réponse au féminin ַאתְּ פְּתַ ח לוֹqui est un
symbole de faiblesse (comparé à la force physique masculine). Cela vient en
allusion que c’est par le mérite des femmes méritantes que les juifs sont sortis
avant le temps fixé ! Cela vient également donner une allusion à la difficulté de
l’esclavage qui était tellement pénible qu’ils n’avaient plus la force de poser de
question, comme il est écrit . וּ ֵמעֲב ֹדָ ה ָקשָׁה,ַ מִקֹּצֶר רוּח,מֹשֶׁה- ֶאל,שׁמְעוָּ וְֹלא, mais ils
ne l'écoutèrent point (Moïse), ayant l'esprit oppressé par une dure
servitude. Egalement on peut remarquer que le mot יוֹדֵ ַעa une valeur
numérique de 90 qui est celle de המילה, la circoncision. Pour nous signifier que
par le mérite de la circoncision nos ancêtres sont sortis d’Egypte avant le temps
fixé.
Passage 6-6
Haggadah Ora’h ‘Haym du Ben Ish ‘Hay page 99.
Le lien de ce passage avec les précédents ? le Rav Shété Yadoth explique qu’il est connu
[qu’il y a une opinion qui considère] que les anges ont complété le nombre d’années d’exil et
qu’il y a une opinion disant que ce sont les nuits qui ont complété le nombre des années.
Pour ceux qui pensent que ce sont les anges qui ont complété le nombre des années, alors ces
anges sont en droit de recevoir la Torah puisque le verset indique
שׁר הוֹצֵאתִ יָך ֵמ ֶא ֶרץ ִמצ ְַרי ִם ִמבֵּית ֲעבָדִ ים
ֶ ֲא,אָנֹכִי ה׳ אֱֹלהֶיָך
Je suis l'Éternel, ton D.ieu, qui T'ai fait sortir du pays d'Égypte, d'une maison d'esclavage.
Pour cette opinion « qui t’ai fait sortit d’Egypte » s’applique également aux anges.
Par contre, pour ceux qui pensent que les nuits ont complété le nombre des années, les anges
n’ont aucun lien avec la sortie d’Egypte. C’est pour cela qu’après le raisonnement de Ben
Zoma montrant qu’il faut faire le récit de la sortie d’Egypte y compris la nuit , et pour quelle
raison est il nécessaire de faire ce raisonnement ? Bien sur qu’il faut le faire parce que les
nuits ont complété le nombre des années et donc le Magguid poursuit sciemment par « Béni
soit celui qui a donné la Torah à son peuple Israël et non aux anges » [qui n’ont pas
« travaillé » en Egypte puisque ce sont les nuits et non les anges qui ont complété le nombre
des années].
Passage 6-8
Haggadah כוס אליהוde R. Eliahou Ben Harosh (pages 48-49)
Il faut expliquer pourquoi notre passage utilise quatre fois le mot ברוך, de même il faut
expliquer pourquoi on surnomme l’Eternel par ( מקוםendroit) On peut introduire ce que les
sages disent dans le Sifri sur le verset (Deutéronome Ch. 33 v2)
ארן
ָ הוֹפִי ַע ֵמהַר ָפּ--שּׂעִיר לָמוֹ
ֵ ְוז ַָרח ִמ
a brillé sur le Séir, pour eux! S'est révélé sur le mont Parane,
mais quel intérêt de parler de Séir qui est la Terre d’Esaü ? et quel intérêt de parler du désert
de Parane qui est le lieu de résidence des Ismaélites ? (comme on le dit à propos d’Ismaël
ָארן ֶ ֵ ַויּ, II habita le désert de Paran (Genèse Ch. 21, v21))
ָ ְבּ ִמדְ בַּר פּ,שׁב
En réalité l’Eternel est d’abord allé proposer d’accepter la Torah aux descendants d’Esaü ;
ceux ci ont demandé « mais qu’y a-t-il donc d’écrit dedans ? » Il leur répondit « Tu ne tueras
point ». Ils répondirent « Maître du monde, toute l’essence de notre ancêtre est d’être un
meurtrier » comme il est écrit à propos d’Esaü .שׂו
ָ י ְדֵ י ֵע, ְו ַהיּ ָדַ י ִםmais ces mains sont les mains
d'Ésaü et de même dans la bénédiction reçue de son père Yaâqov ח ְַרבְָּך תִ ְחי ֶה- ְועַלMais tu ne
vivras qu’à la pointe de ton épée.
Il partit ensuite auprès des descendants d’Ismaël leur proposer le Torah, ceux ci ont demandé
« mais qu’y a-t-il donc d ‘écrit dedans ? » Il leur répondit « Tu ne voleras point ». Ils
répondirent « Maître du monde, toute l’essence de notre ancêtre est d’être un voleur » et la
bénédiction qu’il reçut fut ְוי ַד כּ ֹל בּוֹ, « י ָדוֹ בַכּ ֹלsa main sera contre [sur] tous, et la main de tous
contre [sur] lui »; (Genèse, Ch. 16, v12). Il partit proposer la Torah à Israël qui l’accepta (fin
du midrash).
Il semble évident que comme l’Eternel ne désirait pas voir la Torah acceptée par les
descendants d’Esaü et d’Ismaël, alors Il fit ces réponses qu’ils ne pouvaient accepter car
c’était leur quotidien (le meurtre ou la rapine). Il leur a donc mis des embûches afin de refuser
et de faire en sorte que Son peuple puisse la recevoir. C’est pour cela que notre passage dit
בָּרוְּך ַהמָּקוֹם בָּרוְּך הוּא, le première bénédiction pour remercier l’Eternel de ne pas avoir donné la
Torah aux descendants d’Esaü et la seconde pour ne pas l’avoir donnée aux descendants
d’Ismaël. Ensuite le passage poursuit שׂ ָראֵל ְ ִ תּוֹרה ְלעַמּוֹ י
ָ שׁנָּתַ ן
ֶ בָּרוְּךpour remercier de l’avoir
donnée au peuple d’Israël et c’est pour cela qu’on utilise le mot ( מָּקוֹםendroit, lieu, place) car
il a donné la possibilité (la « place ») de refuser. Il dit בָּרוְּך הוּאune quatrième fois car il ne l’a
pas donnée aux anges.
Septième passage
מַה ָהעֵדוֹת ְו ַה ֻחקִּים ְו ַהמִּשְׁ פָּטִ ים אֲ שֶׁ ר ִצוָּה ה׳ אֱ ֹלקֵינוּ.ָחכָם מָה הוּא אוֹמֵר
ירין אַחַר ַה ֶפּסַח ִ ִ אֵ ין ַמפְט. אַף אַ תָּ ה אֱ מוֹר לוֹ ְכּ ִהלְכוֹת ַה ֶפּסַח.אֶ תְ כֶם
:אֲ פִיקוֹ ָמן
Le sage, que dit-il ? Que sont ces témoignages, ces décrets et ces lois que l’Eternel notre
D.ieu vous a ordonnés ? (Deutéronome Ch. 6 v20). Toi aussi tu lui répondras, en lui
expliquant les lois de Pessa’h : on ne doit plus rien consommer à la suite de l’Afikomen.
Passage 7- 1
24
Céleri
Passage 7- 3
Haggada Hazon Ôvadia page 24
Que sont ces témoignages, ces décrets et ces lois que l’Eternel notre D.ieu vous a
ordonnés ? La question des commentateurs est connue: quelle différence y-a-t-il entre le
sage et l’impie ? de la même manière que l’impie dit Que signifie pour vous ce service ? et
ne dit pas pour nous, le sage dit « vous a ordonnés » et pas « nous a ordonnés ». Les
commentateurs répondent que puisque le sage mentionne l’Eternel notre D.ieu dans sa
question et s’est inclus avec eux, il est clair que lorsqu’il dit « nous a ordonnés » son intention
n’est pas de s’exclure de la communauté mais comme on ne fait pas de sacrifice Pascal pour
un enfant mineur (voir Talmoud Pessa’him page 91a) c’est pour cela qu’il indique « vous a
ordonnés » [au nom du Shiboulé Haléquet lui même au nom de R. Tsidqiyahou bar Binyamin
– Sim’hat Hareguel au nom de R. Ishaêiah Harishon]
Et c’est ce que nous avons ici, Je m'aperçus que la sagesse est supérieure25 à la folie, c’est
à dire que le sage rajoute « notre D.ieu » lorsqu’il pose sa question tandis que l’impie s’en
abstient ; de la même manière qu’il y a une supériorité dans la lumière, lors de sa création le
nom de D.ieu y est mentionné, par rapport à l’obscurité pour laquelle le nom de D.ieu n’est
pas mentionné.
Passage 7- 4
Haggada דן אנכיdu Rav Nissim Dayan pages 99-100
Que sont ces témoignages, ces décrets et ces lois que l’Eternel notre D.ieu vous a
ordonnés ? Pour expliquer ce passage, j’ai vu dans le livre כתב סופרet dans le livre כח לחיune
explication de valeur et je rajouterai à ces explications. Donnons la différence entre ces trois
notions ָהעֵדוֹת ְו ַה ֻחקִּים ְוהַמִּ שְׁ פָּטִ ים, ces témoignages, ces décrets et ces lois :
ַה ִמּשְׁ פָּטִ יםil s’agit de lois « intellectuelles », disons « naturelles », comme le fait de ne
pas causer de tort à un journalier, le vol ou le meurtre, qui même si la Torah ne nous
les avaient pas ordonnées sont des lois que l’intellect admet facilement ;
ַה ֻחקִּים, ce sont des décrets du Roi que son nom soit béni, l’esprit renonce à les
comprendre. Le Roi Salomon a déjà dit dans sa grande sagesse (Ecclésiaste Ch. 7,
v23)
ְוהִיא ְרחוֹקָה ִמ ֶמּנִּי, נִסִּיתִ י ַב ָח ְכמָה; אָ ַמ ְרתִּ י ֶא ְח ָכּמָה,ז ֹה-כָּל
Tout cela, je l'ai expérimenté avec sagacité; je disais: "Je voudrais me rendre maître de
la sagesse!" Mais elle s'est tenue loin de moi.
ָהעֵדוֹת, ce sont des sujets qui après approfondissement sont acceptables par notre esprit
qui y trouve de bonnes raisons.
Le כתב סופרexplique qu’à ces trois types de lois correspondent trois Mitsvot (le soir de
Pessa’h) qui sont :
la consommation de l’agneau Pascal, il s’agit de viande rôtie, qui a bon goût et
bonne odeur, dont le corps profite bien et qui correspond aux שׁ ָפּטִים ְ ִמּ, qui
« rassasient » l’esprit, qui sont parfaitement comprises et acceptées par l’esprit
humain ;
la consommation du Maror, des herbes amères, qui correspond aux ֻח ִקּים, qui sont
« amers », difficiles, pour notre compréhension, et notre esprit ne les admet pas ;
la consommation de la Matsa, celle-ci n’a ni odeur ni saveur, mais un pauvre peut en
consommer (usuellement), elle a un peu de goût pour pouvoir en manger si besoin.
Cela correspond aux עֵדוֹתqui après approfondissement ont un peu de goût et sont
acceptés par l’intellect.
25
Possède quelque chose de plus »
A partir de cette explication du כתב סופר, on peut compléter et expliquer : Toi aussi tu lui
répondras, en lui expliquant les lois de Pessa’h c’est à dire que lorsqu’on consomme la
viande de l’agneau Pascal, la Mitsva est d’en consommer avec des Matsot et du Maror ; il
est possible que cela vienne donner une allusion sur le fait que la viande qui est grillée donne
du goût au Maror qui est consommé en même temps, et inversement le Maror vient un peu
rendre amère la viande ; ce qui vient nous signifier que l’homme ne doit pas accomplir les
Mitsvot parce que son intellect les comprend ; en fait un serviteur de l’Eternel efface son
intellect devant l’Eternel. C’est à dire qu’il n’accomplit pas les Mitsvot parce que son esprit y
adhère.
Cependant toute l’énergie consacrée à comprendre un tant soi peu les raisons des Mitsvot a
pour but de savoir que lorsqu’on notre esprit ne trouve pas de réelle raison à une Mitsva, on
dont faire dépendre cette absence de compréhension à la limitation de nos capacités
intellectuelles, puisqu’après avoir étudié le sujet en profondeur on a compris un peu des
raisons sous-jacentes aux Mitsvot.
Le principe que doit retenir un individu est de « mélanger » le tout dans l’accomplissement les
Mitsvot, c’est à dire que pour les décrets qui sont « amers », il doit les accomplir avec une
grande foi car il est certain qu’il y a une raison cachée à notre compréhension et dans les
Mitsvot « rationnelles » on doit annuler notre esprit et faire comme s’il s’agissait de décrets
(amers) et considérer que nous n’avons pas la capacité de compréhension suffisante pour
distinguer ce qui est « doux » (compréhensible) et ce qui est « amer » (un décret qui nous est
incompréhensible). L’individu doit simplement s’annuler et accomplir la volonté de l’Eternel.
C’est cela que vient nous apprendre la consommation du sacrifice Pascal mélangé avec de la
Matsa et des herbes amères. De plus on ne doit plus rien consommer à la suite de
l’Afikomen c’est à dire que l’homme doit veiller à garder en bouche le goût du sacrifice
Pascal mélangé avec de la Matsa et des herbes amères afin de connaître le grand principe qu’il
ne faut pas faire dépendre l’accomplissement des Mitsvot uniquement de raisons acceptées
par notre intellect. En réalité, les « témoignages » qui sont des lois « naturelles », il pourrait
nous sembler superflu de les avoir ordonnés, à D.ieu ne plaise. Quant aux « décrets » nous ne
savons pas pour quelle raison nous y sommes astreints. En fait, l’essentiel dans le service
Divin est de considérer que bien que notre esprit agrée les Commandements « naturels »,
nous accomplissons ces commandements « naturels » parce que nous y sommes astreints
par l’Eternel et nous annulons de notre esprit les raisons perceptibles [que nous y percevons].
En ce qui concerne les décrets nous les considérons avec beaucoup de foi et considérons de ce
fait qu’ils possèdent un sens profond, caché, par l’Eternel.
L’agneau pascal doit être consommé jusqu’à en être rassasié pour nous dire en allusion que
par cette manière de voir les choses, l’âme de l’individu est rassasiée réellement et jouit de [la
relation avec] l’Eternel. Comme l’ont proclamé les enfants d’Israël (dans le désert) שׁ ָמע
ְ ִנַ ֲעשֶׂה ְונ
(Exode Ch. 24 v7) « nous ferons et nous comprendrons » ce qui signifie que d’abord nous
prenons l’engagement d’accomplir les Mitsvot et l’âme se purifie par la proximité avec
l’Eternel, et seulement à la suite de cet accomplissement l’intellect a le mérite de comprendre
par un « flux d’en haut » d’approfondir et de comprendre dans des « compréhensions de
nature spirituelles » [par l’impulsion d’en Haut].
A propos de celui qui prend ce chemin, il est écrit (prière du Shabbat matin) שׂבְּעוּ ְוי ִתְ ַענְּגוּ ִמטּוּבֶ ָֽך
ְ ִי
« qu’ils soient rassasiés et se délectent de Ton bien » ; or nous savons qu’il n’y a nul bien
hormis la Torah, car « la Torah et l’Eternel ne sont qu’une et même chose ». L’âme de
cette personne se purifie ainsi des futilités de ce monde qui sont promues par le corps qui
tend vers asservissement aux aspects matériels. Il n’y a dans cette satiété qu’une apparence et
une illusion sans aucun fondement, car c’est seulement dans l’accomplissement des Mitsvot
que l’âme de l’homme se rassasie et non dans les douceurs de ce monde qui ne sont pas
spirituelles.
Nos sages nous enseignent que celui qui est astreint à l’accomplissement d’une Mitsva et
l’accomplit est plus grand que celui qui l’accomplit mais n’y est pas astreint, j’ai vu rapporté
au nom du Rav Tsadka [Zatsal] que pour le commandement du respect des parents, la Torah
fait précéder le père à la mère alors que pour la crainte des parents c’est l’inverse, la Torah
fait précéder la mère au père ; c’est à dire que là où la nature de l’homme le conduit à craindre
son père et respecter sa mère, la Torah nous ordonne l’inverse. C’est ce que nous enseigne la
Torah
- ְו ֶאת, יראוּ
ָ ִ ִאישׁ אִ מּוֹ וְאָבִיו תּ. אֲ נִי ה׳ אֱל ֵקיכֶם, כִּי ָקדוֹשׁ:שׁים תִּ הְיוּ
ִ ֹ ְקד-- וְאָ ַמ ְרתָּ ֲא ֵלהֶם,שׂ ָראֵל
ְ ִ י-עֲדַ ת ְבּנֵי-כָּל-דַּ בֵּר אֶל
. ה׳ אֱל ֵקיכֶם, ֲאנִי:שׁמ ֹרוּ ְ ִשׁבְּת ֹתַ י תּ
ַ
Parle à toute la communauté des enfants d'Israël et dis-leur: Soyez saints! Car je suis saint,
moi l'Éternel, votre D.ieu. Révérez [craignez], chacun, votre mère et votre père, et observez
mes sabbats: je suis l'Éternel votre D.ieu.
C’est cela la sainteté indiquée par le verset, c’est de forcer notre nature et notre intellect à
accomplir ce que l’eternel nous a ordonné.
וּ ְלפִי שֶׁ הוֹצִיא. ָלכֶם וְֹלא לוֹ. מָה ָהעֲבוֹדָ ה הַזּ ֹאת ָלכֶם.ָרשָׁ ע מָה הוּא אוֹמֵר
ַבּעֲבוּר. אַף אַ תָּ ה ַה ְקהֵה אֶ ת שִׁ נָּיו וֶאֱ מוֹר לוֹ. ָכּפַר ָבּ ִעקָּר.אֶ ת ַעצְמוֹ ִמן ַה ְכּלָל
: וְאִ לּוּ ָהיָה שָׁ ם ֹלא ָהיָה נִגְאָל. לִי וְֹלא לוֹ.זֶה עָשָׂ ה ה׳ לִי ְבּצֵאתִ י ִמ ִמּצ ְָריִם
L’impie, que dit-il ? Que signifie pour vous ce service ? « pour vous » et non « pour lui ».
Du fait qu’il s’est exclu de la communauté et renie l’essentiel du judaïsme, toi aussi
agace le [agace lui les dents] en lui disant (Exode Ch. 13, v8) : « C'est à cause de cela (le
respect des préceptes Divins) que l'Éternel a agi en ma faveur, quand je sortis
d'Égypte » « en ma faveur » et non « en sa faveur », et s’il avait été présent en Egypte, il
n’aurait pas été délivré.
Passage 8-1
Explication littérale tirée de la Haggada Higguid léâmo du Rav Saâdoun page 41
L’impie, que dit-il ? Cette personne n’est pas jugée a priori, c’est simplement par ses propos
qu’on le considère comme impie. Que signifie pour vous ce service ? ce sont les mots du
verset (Exode Ch 12, v26)
. ָלכֶם, מָה ָהעֲב ֹדָ ה הַזּ ֹאת:י ֹא ְמרוּ ֲאלֵיכֶם ְבּנֵיכֶם- כִּי,ְו ָהי ָה
Alors, quand vos enfants vous demanderont: ‘Que signifie pour vous ce rite?
comme cette personne s’exprime en utilisant un ton de réclamation « qu’est donc pour vous ce
service (textuellement « ce labeur ») » cela signifie que son intention est « quels sont ces
efforts laborieux que vous nous imposez en repoussant le repas (par la récitation de la
Haggadah, la consommation de la Matsa, du Maror, du Korekh26) et de troubler la joie de la
fête (en ne nous laissant pas prendre le repas) ». Du fait que l’impie dise « pour vous » et
s’exclut ainsi de la communauté comme si lui même n’était pas dans l’obligation d’accomplir
ces Mitsvot, il est considéré comme quelqu’un qui renie l’essentiel (Aboudraham au nom du
Talmoud Yeroushalmi) ; de ses propos on comprend que la Torah a peu de valeur à ses yeux.
Bien que le Sage dise également « pour vous » les commentateurs ont déjà donné la
différence entre eux.
renie l’essentiel du judaïsme, c’est à dire qu’il renie les principes essentiels de la Torah et
des Mitsvot comme celles faites le soir de Pessa’h, comme si nous n’y étions pas soumis car
en réalité il n’y croit pas.
toi aussi agace le (textuellement fait lui grincer les dents) le langage utilisé ressemble à
celui du verset (Ezechiel Ch. 18 v2) וְשִׁ נֵּי ַה ָבּנִים תִ ְקהֶינָה, « et les dents des enfants en sont
agacées », c’est à dire comme l’explique Rashi, met le en colère par tes réponses.
26
le « sandwich » de Matsa et de Maror
Il n’est pas digne de recevoir une réponse permettant de comprendre et à plus forte raison s’il
s’affranchit encore plus des Mitsvot ; simplement fait lui des reproches qui lui feront grincer
les dents, en lui disant qu’il n’était pas digne de sortir d’Egypte et c’est à ton propos que la
Torah a dit « en vue de cela, l’Eternel m’a fait sortir d’Egypte » et non toi et si tu avais été
présent en Egypte, tu ne serais pas sorti (Rashi et Aboudraham). De même il n’est pas digne
de participer au repas Pascal comme il est écrit
.י ֹאכַל בּוֹ- ֹלא,נֵכָר-בֶּן- ָכּלQue l’on peut traduire par « tout fils étranger n’en consommera
pas » ; Rashi explique : « dont les actions sont étrangères (nithnakrou) à son Père céleste »;
en conséquence il voit les autres manger et lui ne consomme rien, « ses dents en sont
diminuées ». (Aboudraham).27
Passage 8-2
Haggada Kos Eliahou – pages 148-149 à la fin de l’ouvrage, recueil de commentaires des
Rabbins de Sefrou. Le présent commentaire est pris de Avné Qoddesh de R. Shaoul
Yéshoâh Abitbol et son fils R. Raphael Abitbol
Le Racha’, l’impie, dit en fait, « quelle est donc cette peine importante que vous vous imposez
dans la confection des Matsot ? » En réalité il dénigre les paroles des sages qui disent qu’il
faut être attentif même à une infime proportion de ‘Hamets ; or le ‘Hamets est une allusion à
l’orgueil qui est un défaut très important dont il faut s’éloigner le plus possible. Lorsque le
Racha’ dit « » ָלכֶםpour vous, et non pour lui, il s’avère donc qu’il est satisfait de son orgueil.
Toi, fait lui grincer les dents .. et dit lui Hachem m’a fait sortir d’Egypte, car comme il est
notoire, c’est par leur grande humilité qu’ils sont sortis d’Egypte et lui, s’il avait été présent,
du fait de son orgueil, il n’aurait pas pu sortir
Il y a lieu également d’expliquer l’étonnement du fils impie lorsqu’il observe le dur labeur
pour la préparation des Matsot pour lesquelles il ne faut pas laisser la pâte se reposer ne
serait-ce qu’un instant ; or, la consommation de la Matsa est liée au fait que lors de la sortie
d’Egypte la pâte n’a pas eu le temps de gonfler, les juifs ayant emporté leur pâte avant qu’elle
ne lève et après qu’ils aient voyagé de Ramsès à Souccoth, seulement alors ont ils pu faire
cuire du pain. Mais il y a de nombreux milles (une distance importante) entre Ramsès et
Souccoth (et il est donc difficile de croire que la pâte n’a pas pu lever pendant tout ce
temps) !!
Toi aussi agace lui les dents, et indique lui « baâvour zé » grâce à cela, qui se rapporte à la
Matsa, Hashem a accompli un miracle formidable en ma faveur à ma sortie d’Egypte, comme
nous le disent les sages à propos du verset (Exode, Ch. 19, V4)
וָאָבִא ֶאתְ כֶם ֵאלָי, ַכּנְפֵי נְשָׁ ִרים-שׂיתִ י ְל ִמצ ְָרי ִם; ָו ֶאשָּׂא ֶאתְ כֶם עַל
ִ שׁר ָע
ֶ ֲא,ַאתֶּ ם ְר ִאיתֶ ם
Vous avez vu ce que j'ai fait aux Égyptiens; vous, je vous ai portés sur l'aile des aigles, je
vous ai rapprochés de moi
27
le verbe utilisé ַה ְקהֵהpeut également vouloir dire “diminuer”
Passage 8-3
Haggada Ôlelot Haguefen de Rav Guidôn Âttiah page 90
J’ai trouvé une explication agréable ; en fait il n’y a pas d’impie ( )רשעmais seulement le mal
(רע, c’est à dire avec une lettre en moins qui est la lettre Shin ש, ce qui permet un jeu de mots
avec Shèn qui signifie dent) comme on le voit dans la lettre du Ramban. Il est écrit
. לְיוֹם ָרעָה, ָרשָׁע- ַל ַמּ ֲענֵהוּ; ְוגַם,כּ ֹל ָפּעַל ה׳
L'Eternel a tout fait pour un but prédestiné, même le méchant pour le jour du malheur.28
Et c’est pour cela que le Magguid dit « agace lui les dents » qui peut se lire « agace lui son
(ses) שShin » c’est à dire fais tomber29 du mot ( רשעimpie) la lettre שet il ne restera que רע
(le mal).
De plus, c’est un devoir de répondre à l’impie avec autorité [le bousculer pour lui faire
prendre conscience] afin de le faire revenir et le rendre un Tsadiq , un juste. Il y a ici une
allusion à cela car le mot רשעa pour valeur numérique 570 et le mot ( שניוses dents, ou ses
Shin) a pour valeur numérique 366 ; c’est à dire si on enlève (soustrait) ( שניו366) de רשע
(570) il reste 204 qui est la valeur numérique de ( צדיקTsadik, juste).
J’ai également vu dans le livre זרע קודשque l’Eternel a créé deux murailles dans la bouche de
l’homme pour préserver sa langue, ce sont les dents du haut et celles du bas qui protègent sa
bouche, sous la forme de murailles, de ne pas dire des choses incorrectes. Cependant, cet
impie qui s’enorgueillit avec ses propos et ne préserve pas sa parole, toi « fais lui tomber les
dents » car à quoi lui servent ces murailles dans sa bouche ? Ces murailles ne lui sont
d’aucune utilité.
28
textuellement « le jour du mal » on voit donc que l’impie (« méchant ») est appelé ainsi du fait du mal.
29
Comme on l’a vu plus haut le mot ַה ְקהֵהveut également dire « diminuer »
Neuvième passage
וְאָמ ְַרתָּ אֵ לָיו בְּחֹזֶק יָד הוֹצִיאָנוּ ה׳ ִמ ִמּצ ְַריִם.זּ ֹאת- מַה.תָּ ם מָה הוּא אוֹמֵר
:ִמבֵּית ֲעבָדִ ים
Le simple, que dit-il ? Qu’est-ce que cela ? Tu lui répondras (Exode Ch. 13 v14)
D'une main toute puissante, l'Éternel nous a fait sortir d'Égypte, d'une maison d'esclavage.
Passage 9- 1
Explication littérale tirée de la Haggada Higguid léâmo du Rav Saâdoun page 41
Le simple, que dit-il ? Celui qui n’est ni intelligent ni idiot est appelé simple (Rashi) ; celui
qui a atteint la complétude est appelé Tamim (complet, entier) ; ce terme a été attribué a
Abraham Avinou. Jacob, notre patriarche a été surnommé « Tam » car il n’avait pas encore
atteint la complétude qu’il avait la potentialité d’atteindre.
Cependant, j’ai vu dans le Zohar Haqadosh dans la Parasha de Lekh Lékha (Genèse) que
l’inverse y est mentionné, Jacob a été appelé Tam car il avait atteint une plus grande
complétude que les autres alors que Abraham est appelé Tamim car il n’avait pas atteint une
aussi grande complétude.
30
Le mot utilisé en Hébreu a la même racine que « puissante » dans l’expression « d’une main puissante »)
Dixième passage
. שֶׁ נֶּאֱ ַמר ְו ִהגַּדְ תָּ ְל ִבנְָך בַּיּוֹם הַהוּא לֵאמ ֹר. אַ תְּ פְּתַ ח לוֹ.וְשֶׁ אֵ ינוֹ יוֹדֵ ַע לִשְׁ א ֹל
יָכוֹל ֵמר ֹאשׁ ח ֹדֶ שׁ? תַּ לְמוּד לוֹמַר.ַבּעֲבוּר זֶה עָשָׂ ה ה׳ לִי ְבּצֵאתִ י ִמ ִמּצ ְַריִם
. יָכוֹל ִמבְּעוֹד יוֹם? תַּ לְמוּד לוֹ ַמר ַבּעֲבוּר זֶה, אִ י בַּיּוֹם הַהוּא.בַּיּוֹם הַהוּא
:ַבּעֲבוּר זֶה ֹלא אָ ַמ ְרתִּ י אֶ לָּא בְּשָׁ עָה שֶׁ ַמּצָּה וּמָרוֹר ֻמנָּחִים ְל ָפנֶיָך
Et celui qui ne sais pas questionner, tu l’initieras, comme il est dit (Exode Ch. 13 v8)
Tu donneras ce jour là cette explication à ton fils: C'est à cause de cela que l'Éternel a agi
en ma faveur, quand je sortis de l'Égypte.
On aurait pu supposer que le récit doit commencer le premier du mois (de Nissan), mais
le verset précise « ce jour là », si c’est « ce jour là » je pourrais supposer que le récit peut
débuter le jour, mais le verset précise : « C'est à cause de cela » ; « à cause de cela » ne
s’applique que lorsque la Matsa et le Maror sont placés devant toi.
Passage 10- 1
Explication littérale issue de la Haggada Ish Mtslia’h page 128
Et celui qui ne sais pas questionner, il s’agit de la catégorie la «moins importante31» parmi
les enfants, tu l’initieras littéralement « tu (au féminin) lui ouvriras », même pour lui il nous
faut expliquer la sortie d’Egypte, comme il est dit « Tu donneras cette explication »
(littéralement Tu guideras), et ce verset n’est pas introduit par une phrase du type « lorsque
ton fils te questionnera », on comprend donc qu’il s’agit d’un enfant qui ne sait pas poser de
question ce jour là, en disant : c'est à cause de cela (ou « en vue de cela ») il s’agit de la
Matsa et du Maror. Telle est la réponse du verset.
Au passage, le Magguid pose une question : Pourquoi est-il précisé « ce jour là » (la Torah ne
donne aucune précision en vain, chaque mot est compté), peut être aurais-je pu me tromper et
imaginer raconter la sortie d’Egypte depuis le début du mois de Nissan ? pour cela le verset
précise : « C'est à cause de cela » et peut être pourrais-je me tromper en pensant que le récit
peut débuter le jour la veille de Pessah l’après midi qui est le moment du sacrifice Pascal et
ne pas attendre la nuit ? mais le verset précise : « C'est à cause de cela » le langage utilisé
« C’est à cause de cela » désigne quelqu’un qui montre du doigt et dit « ça », et forcément ne
s’applique (littéralement « en vue de cela je ne le dit que ») le verset ne parle que lorsque (au
moment où) la Matsa et le Maror sont placés devant toi c’est à dire le soir de Pessa’h et à
leur propos nous disons à la fin de la Haggadah « Matsa zou » (Passage 44) et « Maror zé »
(Passage 45).
31
le texte de cette haggadah dit textuellement « la pire »
Passage 10- 2
Haggada Pirsoumé Nissa du Rav Yaâkov Raqa’h pages 227-228
[ ]אEt celui qui ne sais pas questionner, il est possible d’expliquer comme l’enseigne le Rav
Yéféh Toar à propos du Midrash, que lorsque la Torah nous dit
שּׁנָה
ָ שׁי ַה
ֵ ְ ְלחָד, ִראשׁוֹן הוּא ָלכֶם:שׁים
ִ ָ ר ֹאשׁ חֳד,הַח ֹדֶ שׁ ַהזֶּה ָלכֶם
Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois; il sera pour vous le premier des mois de
l'année.
La Torah fait allusion au fait d’observer la lune, car grâce à la lune, les Juifs lèvent leurs yeux
vers le ciel chaque mois et acceptent (ainsi) la présence divine (la Shékhinah). C’est pour
cette raison que le décompte des mois est fait selon le cycle lunaire et que nous faisons la
bénédiction sur la lune chaque mois. Comme l’enseigne la Guémarah (Sanhédrin 42a) « tout
celui qui fait la bénédiction sur le mois en temps et en heure, c’est comme s’il accueillait la
Shékhinah ». Il est écrit dans la Torah (Exode Ch. 12 v5 et Ch. 15 v2)
:שׁים
ִ ָר ֹאשׁ חֳד, הַח ֹדֶ שׁ ַהזֶהּ ָלכֶם
Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois (le mot זֶהest utilisé)
זֶה ֵקלִי וְאַנְוֵהוּ
Voilà mon D.ieu, je lui rends hommage (le mot ז ֶהest également utilisé)32
Les sages nous enseignent que la Shékhinah, la présence divine, a complété de nombre des
années de servitude et d’exil, et c’est ce que nous dit le Magguid : « cela aurait pu être depuis
le début du mois » car alors on élève nos yeux vers les cieux et on accueille la présence divine
avec la bénédiction. Ce moment devrait être plus propice à accomplir la Mitsva de raconter la
sortie d’Egypte, et de donner ainsi une allusion au fait que grâce à la Shékhina que nous
accueillons à Rosh ‘Hodesh nous sommes sortis d’Egypte et il eut été bien de raconter ce
miracle à ce moment là. La Haggadah poursuit en nous enseignant qu’on ne peut faire ce récit
que lorsque la Matsa est présente ; car même la Matsa rappelle la Shékhinah.
De plus le mot Maror a la même valeur numérique que le mot מותqui signifie « mort » car
par la Matsa (qui représente la Shékhinah) nous sommes sortis de la mort c’est à dire des 49
portes d’impureté dans lesquelles nous nous sommes enfoncés
[ ַבּעֲבוּר זֶה ]בc'est à cause de cela Il est également possible d’expliquer que la Haggadah nous
dit que c’est grâce aux fils de Yaâkov que nous sommes sortis et également grâce à Moshé
Rabbénou qui avait l’âme de Yossef que nos ancêtres sont sortis, comme le dit le Rav חומת
אנ״ך. C’est ce qu’enseigne le Magguid car, זֶהà pour valeur numérique 12 en allusion aux 12
enfants de Yaâkov. De plus ַבּעֲבוּר זֶה, il s’agit de Moïse qui est appelé זֶהcomme l’enseigne le
Talmoud (Ména’hoth 53b) et c’est pour cela que le texte utilise deux fois ( בעבור זהune fois
pour les 12 tribus et une fois pour Moïse). Et donc grâce à Moïse et aux enfants de Yaâkov,
l'Éternel a agi en ma faveur, quand je sortis de l'Égypte.
32
La Guémara dit qu’il y a une Guézéra Shava, c’est à dire que depuis le Sinaï il y a une transmission de maître
à élève indiquant qu’il y a un lien entre deux versets qui utilisent la même expression. Le lien dans notre cas est
« tout celui qui fait la bénédiction sur le mois en temps et en heure, c’est comme s’il accueillait la Shékhinah ».
33
on voit donc d’abord la Matsa et ensuite le Maror
, ְו ַעכְשָׁ ו ק ְֵרבָנוּ ַהמָּקוֹם ַלעֲבוֹדָ תוֹ.ִמתְּ ִחלָּה עוֹבְדֵ י עֲבוֹדָ ה ז ָָרה הָיוּ אֲ בוֹתֵ ינוּ
כּ ֹה אָמַר ה׳ אֱ ֹלקֵי יִשְׂ ָראֵ ל ְבּ ֵעבֶר ַהנָּהָר. ָהעָם- וַיּ ֹאמֶר יְהוֹשֻׁ ַע אֶ ל כָּל.שֶׁ נֶּאֱ ַמר
ַויַּ ַעבְדוּ אֱ ֹלקִים. תֶּ ַרח אֲ בִי אַב ְָרהָם וַאֲ בִי נָחוֹר.יָשְׁ בוּ אֲ בוֹתֵ יכֶם מֵעוֹלָם
:אֲ ח ִֵרים
.אֶ ֶרץ ְכּנָעַן- וָאוֹלֵָך אוֹתוֹ ְבּכָל.וָאֶ קַּח אֶ ת אֲ בִיכֶם אֶ ת אַב ְָרהָם ֵמ ֵעבֶר ַהנָּהָר
. וָאֶ תֵּ ן ְליִ ְצחָק אֶ ת יַעֲק ֹב וְאֶ ת עֵשָׂ ו.לוֹ אֶ ת יִ ְצחָק-ָאַרבֶּה אֶ ת ז ְַרעוֹ וָאֶ תֵּ ן ְ ו
:וָאֶ תֵּ ן ְלעֵשָׂ ו אֶ ת הַר שֵׂ עֵיר ל ֶָרשֶׁ ת אוֹתוֹ ְויַעֲק ֹב וּ ָבנָיו י ְָרדוּ ִמצ ְָריִם
A l’origine nos ancêtres étaient des idolâtres, mais maintenant l’Omniprésent nous a
rapprochés pour Son service, comme il est dit [Josué Ch. 24 v 2-4]
[v2] Josué dit à tout le peuple: "Ainsi a parlé l'Eternel, D.ieu d’Israël: "Vos ancêtres
habitaient jadis au-delà du Fleuve (l’Euphrate), jusqu’à Téra’h, père d’Abraham et de
Na’hor, et ils servaient des dieux étrangers. »
[v3] Je pris votre père Abraham des bords du fleuve, et le conduisis à travers toute la terre
de Canaan, Je multipliai sa descendance, Je lui donnai Isaac. [v3] A Isaac, Je donnai
Jacob et Esaü, je donnai à Esaü la montagne de Séir en héritage ; et Jacob et ses enfants
descendirent en Egypte.
Passage 11-1
Haggadah ‘Hazon Ôvadia pages 41-42 :
A l’origine nos ancêtres étaient des idolâtres, mais maintenant l’Omniprésent nous a
rapprochés pour Son service on enseigne dans le Talmoud (Péssa’him 116a) qu’on doit
débuter le récit de la sortie d’Egypte par « la honte/le déshonneur » et on termine par « le
compliment ». Le Talmoud interroge, « c’est quoi la honte/le déshonneur ? » Rav répond « A
l’origine nos ancêtres étaient des idolâtres» et Shémouel répond « Nous fûmes esclaves de
Pharaon en Egypte» [troisième passage]; en pratique nous faisons comme les deux (et disons
les deux aspects) . Il est possible de dire que nous avons besoin de raconter le déshonneur de
nos ancêtres afin ne pas douter des comportements de l’Eternel [arriver à les critiquer, à
émettre des doutes sur Ses comportements] qui a décrété sur nos ancêtres un asservissement
aussi pénible. C’est pour cela qu’on répond [on donne une cause racine] « ils étaient des
idolâtres » ; comme nos sages l’enseignent à propos du verset (Exode Ch. 12, v21)
.שׁחֲטוּ ַה ָפּסַח
ַ ְו--שׁפְּח ֹתֵ יכֶם
ְ וּ ְקחוּ ָלכֶם צ ֹאן ְל ִמ, ִמשְׁכוּ: וַיּ ֹא ֶמר ֲא ֵלהֶם,שׂ ָראֵל
ְ ִ זִ ְקנֵי י-ַויּ ִ ְק ָרא מֹשֶׁה ְלכָל
Moïse convoqua tous les anciens d'Israël et leur dit: "Tirez à part et prenez pour vous du menu
bétail pour vos familles et égorgez le Pessa’h [le sacrifice Pascal].
« ִמשְׁכוּtirez » signifie « Retirez vos mains de l’idolâtrie»
C’est pour cela qu’il leur fallait annuler l’idolâtrie par l’immolation de l’agneau Pascal
(l’agneau était une idole égyptienne) et d’asperger les portes des maisons (à l’extérieur,
visible, provocateur) avec le sang de cet agneau afin de rappeler les mérites d’Abraham, Isaac
et Jacob, qui ont abandonné l’idolâtrie. L’Eternel « a vu » le sang [et donc l’abandon de
l’idolâtrie dans des conditions dangereuses] et n’a, en conséquence, pas donné le droit à
l’ange exterminateur de venir dans leur maison pour accomplir le fléau [la mort des premiers
nés].
On peut également expliquer qu’au début, les idolâtres qu’étaient Térah et Na’hor étaient
appelés nos Pères, car avant le don de la Torah nous étions rattachés généalogiquement à eux
mais maintenant Hashem nous a rapprochés de Son service et ils ne sont plus appelés
« Pères » , nous n’appelons plus « Pères/Patriarches» que Avrahan , Isaac et Jacob. C’est bien
ce que signifie le verset de Josué ramené dans notre passage Vos ancêtres habitaient jadis
au-delà du fleuve, mais je ne les ai pas choisis comme patriarches, mais Je pris votre père
Abraham des bords du fleuve c’est à dire que je l’ai pris pour être votre patriarche et vous
n’êtes plus rattachés à ceux qui ont précédé Avraham.
Passage 11-2
Haggadah Kos Eliahou, Rav Eliahou ben Harosh page 52 :
A l’origine nos ancêtres étaient des idolâtres, mais maintenant l’Omniprésent nous a
rapprochés pour Son service Pour quelle raison le Magguid nous dit-il que maintenant
l’Omniprésent nous a rapprochés pour Son service alors que c’est quelque chose
d’extrêmement connu et de plus il n’apporte aucune preuve à cela, en conséquence il n’aurait
pas du le dire ; de plus il nous faut comprendre pourquoi le verset dit vos ancêtres habitaient
jadis au-delà du Fleuve, s’il s’agit d’Avraham, Téra’h et Na’hor cela ne correspond pas bien
puisque seuls Téra’h et Na’hor servaient des dieux étrangers. Il y a une dernière difficulté
dans le langage « votre père Avraham » où en hébreu אֶ ת אֲ בִיכֶם אֶ ת אַב ְָרהָםle mot אֶ תest
utilisé deux fois, une seule fois était suffisante. Enfin, au lieu de dire et le conduisis à travers
toute la terre de Canaan, il était suffisant de dire et le conduisis à travers la terre de
Canaan.
Il me semble pouvoir expliquer ainsi: on enseigne dans le Talmoud (Péssa’him 116a) que l’on
doit débuter le récit de la sortie d’Egypte par « la honte/le déshonneur » et on termine par « le
compliment ». Le Talmoud interroge, « c’est quoi la honte/le déshonneur ? » Rav répond « A
l’origine nos ancêtres étaient des idolâtres» et Shémouel répond « Nous fûmes esclaves de
Pharaon en Egypte» [troisième passage]; et nous faisons comme les deux avis (nous disons
les deux aspects).
Comme dans la « honte/déshonneur » de « Nous fûmes esclaves de Pharaon en
Egypte» nous poursuivons le passage par et l’Eternel notre D.ieu nous en a fait sortir, ce
qui est raconté explicitement dans la Torah, alors de la même manière dans la
« honte/déshonneur » de « A l’origine nos ancêtres étaient des idolâtres» nous disons
également maintenant l’Omniprésent nous a rapprochés pour Son service [par symétrie].
Passage 11-3
Haggadah Kos Eliahou, Rav Eliahou ben Harosh page 52 :
Je pris votre père Abraham, c’est à dire que l’Eternel a pris Abraham pour « Lui même » et
pour Son service et l’a séparé de la pratique de l’idolâtrie, le même verbe (que ָו ֶא ַקּחje pris)
dans le même sens est utilisé à propos de ses descendants (Exode Ch. 6 v7)
ִמ ַתּחַת ִסבְלוֹת ִמצ ְָרי ִם, הַמּוֹצִיא ֶאתְ כֶם, כִּי ֲאנִי ה׳ אֱֹל ֵקיכֶם, ְו ָהי ִיתִ י ָלכֶם לֵאֹל ִקים; וִידַ עְתֶּ ם,ְו ָל ַקחְתִּ י ֶאתְ כֶם לִי ְלעָם
Je vous adopterai pour peuple, je deviendrai votre D.ieu; et vous reconnaîtrez que moi,
l'Éternel, je suis votre D.ieu, moi qui vous aurai soustraits aux tribulations de l'Égypte.
Et c’st pour cela que le verset précise « vos ancêtres » (ce qui n’est pas utile puisque
Avraham, puis ensuite Isaac et Jacob sont explicitement nommés) car nous avons un principe
« les actes des pères sont un signe pour les actes des enfants » c’est à dire que de la même
manière que Hashem a séparé vos pères de l’idolâtrie, Hashem séparera, dans le futur, leurs
descendants de l’idolâtrie d’Egypte et les rapprochera de Son service ; Le Magguid amène
cela comme une preuve à ce qu’il enseigne mais maintenant l’Omniprésent nous a
rapprochés pour Son service.
Lorsque le verset dit [traduction littérale] « J’ai pris vos pères, Avraham » cela signifie « J’ai
pris vos pères, J’ai pris Avraham » c’est à dire que Je les ai pris d’au delà du fleuve, lieu
d’idolâtrie et d’impureté et Je l’ai amené dans la terre de Canaan, une terre sainte.
Une fois, le Gaon Rabbi Avlé de Minsk Zatsal a posé la question suivante: pour quelle raison
commençons nous le récit de la Haggadah par « la honte/le déshonneur » et débutons par le
fait que nos ancêtres ont été des idolâtres. Il répondit par la parabole suivante :
Il y eut une fois deux villageois qui furent malades en même temps et avec les mêmes
symptômes; ils d’adressèrent au médecin du village qui était âgé ; il était à la fois médecin,
infirmier et pharmacien tel qu’il était usuel de rencontrer dans les villages. Celui-ci les
ausculta et prépara leurs médicaments. Il demanda à l’un cinq pièces d’or et au second vingt
pièces d’or.
Le second patient fut stupéfait et demanda « qu’est ce donc que cela, nos maladies sont
identiques, pour quelle raison devrais-je payer le quadruple par rapport à mon ami ? » le
médecin le regarda bien et répondit « il est vrai que vos maladies sont équivalentes mais vos
médications sont différentes et vos convalescences seront également différentes ».
Le malade s’étonna : «Pour quelle raison ? Comment le savez vous ? Quelle en est
l’explication? ».
Le médecin sourit et répondit : « Je suis âgé maintenant ; cela fait des dizaines d’années que
je suis médecin de ce village et je me souviens que votre grand père souffrait du même mal,
cette maladie est donc héréditaire et il sera donc très difficile de la guérir. Les médicaments
sont très chers et le processus de guérison sera long. Il n’en est pas de même de votre ami qui
est d’une nature saine ; sa maladie pourra être guérie facilement. »
34
Avraham a parcouru la Terre de Canaan de long en large comme rapporté dans le verset (Genèse, Ch. 13 v17),
cet action constitue un acte d’acquisition du bien « terre de Canaan » et s’appelle une ‘Hazaqa
35
Commentaire du Talmoud, les Tossafoth recouvrent les enseignement de très nombreux Rabbanim et en
particulier les petits-enfants de Rashi. Ils habitaient dans la partie nord de la France de l’époque.
Il n’en est pas de même s’ils avaient un statut « de juifs » pour lesquels une mauvaise
intention n’est pas considérée comme un acte réalisé.
C’est pour cela que le Magguid nous dit qu’au début nos ancêtres étaient des idolâtres, avec
un statut de Béné Noa’h [Noachide] et donc les frères de Joseph pouvaient juger de bon droit
sur des intentions [révélées], et pas seulement sur des actes ; comme Joseph se révoltait,
(uniquement dans les pensées) contre la royauté de la maison de David, il se révoltait dans ses
pensées et en rêvait la nuit ! Il méritait donc châtiment. En conséquence les frères de Joseph
ne sont pas coupables de la vente de joseph et la difficulté de l’exil ne provient pas de cette
vente puisqu’elle était légitime.
En vérité, la dureté supplémentaire de l’exil a permis de compléter le décompte des années
décrétées, c’est à dire de limiter l’exil à 210 ans et non à 400 ans comme décrété dans
« l’alliance des morceaux » et de calculer le début des 400 ans à partir de la naissance de Isaac
[Avraham n’ayant pas acquis la terre de Canaan, le décret qui précise « dans une terre qui leur
appartient pas » peut dès lors s’appliquer ce qui n’aurait pas été possible si Avraham avait
acquis la terre]. En conséquence on termine par une louange envers l’Eternel « Source de
bénédictions, Tu es Eternel notre D.ieu, qui nous a délivrés», pour bénir l’Eternel afin de
le remercier d’avoir tenu compte de la pénibilité de l’esclavage dans le nombre d’années qu’Il
avait décrété.36
36
J’ai légèrement adapté sur la fin.
] חִשֵּׁ ב37 שֶׁ ַהקָּדוֹשׁ בָּרוְּך הוּא.בָּרוְּך שׁוֹמֵר ַהבְטָ חָתוֹ ְליִשְׂ ָראֵ ל בָּרוְּך הוּא
ַלעֲשׂוֹת כְּמוֹ שֶׁ אָ ַמר לְאַב ְָרהָם אָבִינוּ ִבּב ְִרית בֵּין ַהבְּתָ ִרים.ֵמחַשֵׁ ב [ אֶ ת ַהקֵּץ
. כִּי גֵר יִ ְהיֶה ז ְַרעֲָך בְּאֶ ֶרץ ֹלא ָלהֶם. וַיּ ֹאמֶר לְאַב ְָרם יָד ֹ ַע תֵּ דַ ע.שֶׁ נֶּאֱ ַמר
. ְוגַם אֶ ת הַגּוֹי אֲ שֶׁ ר יַעֲב ֹדוּ דָּ ן אָנֹכִי.אַרבַּע ֵמאוֹת שָׁ נָה ְ ַו ֲעבָדוּם ְועִנּוּ א ֹתָ ם
:וְאַח ֲֵרי כֵן יֵצְאוּ בּ ְִרכֻשׁ גָּדוֹל
Béni soit Celui qui a conservé sa promesse envers Israël, béni soit-Il. Car le Saint, béni
soit-Il avait calculé (avantageusement) la fin de l’esclavage, pour réaliser ce qu’Il avait
dit à Abraham notre patriarche lors du « pacte des morceaux » comme il est dit (Genèse
Ch. 15, v13-14) :
D.ieu dit à Abram: "Sache-le bien, ta postérité séjournera sur une terre étrangère, où elle
sera asservie et opprimée, durant quatre cents ans. Mais, à son tour, la nation qu’ils
serviront sera jugée par moi; et alors ils la quitteront avec de grandes richesses.
בָּרוְּך שׁוֹמֵר ַהבְטָ חָתוֹBéni soit Celui qui a conservé sa promesse envers Israël Les
commentateurs éprouvent une difficulté, en effet qu’y a-t-il d’étonnant à ce que l’Eternel
accomplisse/garde sa promesse ? Même pour une créature de chair et de sang il n’est pas
convenable qu’elle n’accomplisse pas ses promesses; on éprouve également une autre
difficulté par le passage suivant ְוהִיא שֶׁ ָעמְדָ הC’est ELLE [cette promesse] qui a soutenu nos
pères et NOUS soutient nous-mêmes , comment cette promesse subsiste-t-elle également
pour NOUS ? cette promesse ne s’appliquait-elle pas uniquement à la génération sortant
d’Egypte ?
De plus, il y a une autre difficulté, que signifie [passage 14] Va déduire, ce que voulait faire
Laban l’Araméen [la forme en Hébreu suggère que Laban avait commencé à concrétiser
l’acte] il aurait du dire “ce à quoi Laban l’Araméen a pensé faire ” [sa volonté n’ayant pas été
concrétisée]. De plus il y a une autre difficulté, pourquoi le Magguid a-t-il éprouvé la
nécessité de rappeler que Pharaon n’a décrété (la mort) que sur les garçons ? Le verset du
passage 14 dit également « אובֵדl’araméen [se] perd, mon père », la forme utilisée est une
forme intransitive ()פועל עומד, il aurait du dire « האבידl’araméen perd mon père » c’est à dire
utiliser la forme transitive ( )פועל יוצא. Sur cela il est possible de répondre que la « perte » se
rapportait à l’Araméen lui même (forme intransitive), comme un homme qui fait dépendre sa
malédiction de son prochain [je suis perdu, par la faute de Yaâkov].
Rabbi David Aboudraham a modifié la version des livres qui dit généralement מחשב
« calcule » (au présent) parce que ce calcul de la fin de l’exil à déjà été dépassé, il l’a
remplacée « חִשֵּׁ בa calculé »; malgré cette modification il reste une difficulté puisque le
verbe est au présent « Shomer » et pas au passé « Shamar ».
37
Autre version ֵמ ַחשֵׁב
Il me semble qu’on peut répondre à toutes ces questions et conserver la version classique des
livres car les sages ont enseigné (Guémarah Sotah 31a) que ce qui s’est produit pour les
pères est un signe pour ce qui se produira pour les descendants dans le futur. La
promesse qui a été faite à Abraham que ta postérité séjournera sur une terre étrangère, ….
et alors ils la quitteront ….. est un signe pour le peuple d’Israël à chaque épisode
malheureux qu’ils vivront dans le futur : quoi qu’il en soit ils s’en sortiront et en seront
libérés.
C’est cela que nous enseigne le Magguid Béni soit Celui qui a conservé sa promesse envers
Israël c’est à dire qu’à chaque génération Il conserve cette promesse qu’Il avait faite à
Avraham, pour en faire bénéficier les enfants d’Israël. Bien que stricto-sensu cette promesse
s’adressait uniquement à la génération sortant d’Egypte, l’Eternel l’a conservée pour les
enfants d’Israël à tout moment. Hachem à toute période pénible considère la fin de cette
détresse actuelle afin de les en délivrer et juger les peuples qui les asservissent. La raison pour
laquelle la promesse faite à Avraham à propos de la génération sortant d’Egypte ta postérité
séjournera sur une terre étrangère, …. et alors ils la quitteront ….. , s’applique également
aux juifs à chaque instant, est en vertu du principe « ce qui est fait pour les pères est un
signe pour les descendants ».
Passage 12-2
Haggada Kos Eliahou page 54 (suite du passage 12-1)
Nous avons également une allusion a ce que nous venons de dire [au passage 12-1], en effet le
verset dit « « » ְבּ ֶא ֶרץ ֹלא ָלהֶםdans une terre que ne sera pas leur », il aurait du dire « en terre
d’Egypte ». Cela vient nous apprendre que ce n’est pas seulement lors de l’exil d’Egypte mais
de toute contrée qui ne leur appartient pas et dans laquelle les juifs seront plus tard exilés que
cette promesse s’applique et que le peuple, qui les opprime, sera jugé. Et cela se voit bien
mieux dans le texte de la promesse הַגּוֹי- ְוגַם ֶאתet AUSSI le peuple, les mot AUSSI ְוגַםet אֶת
sont « en trop »38 ; un des mots en plus s’applique à la fuite de Yaâkov de chez Laban dont il
est sorti avec une grande richesse comme il est écrit (Genèse Ch. 31 v9)
לִי- ַויּ ִתֶּ ן, ִמ ְקנֵה ֲאבִיכֶם-יַּצֵּל אֱֹל ִקים ֶאת
C'est D.ieu qui a dégagé le bétail de votre père et me l'a donné
Laban a également été jugé, en effet les sages nous indiquent, dans le Midrash Yalqout
Shimôni), que Laban est la même personne que Bilâm, à propos duquel on dit
ה ְָרגוּ ֶבּח ֶָרב,בְּעוֹר-ֵאת ִבּ ְלעָם בֶּן
plus Balaam, fils de Beor, qu'ils firent périr par le glaive
38
Il n’y a rien en trop dans la Torah, s’ils sont « en trop » c’est qu’ils viennent nous apprendre quelque chose de
plus.
Par cette explication on peut expliquer également pourquoi on utilise un langage doublé, par
deux fois le mot בָּרוְּך, une première fois s'adresse à nos ancêtres qui sont sortis d'Egypte et la
seconde fois s'adresse à leur descendance. Et c’est cette promesse elle même (en tant que tel)
qui a fait tenir nos ancêtres et nous mêmes dans chaque génération. Par cette explication la
version « ְוהִיאet elle » (début du passage suivant) avec une conjonction de coordination (que
d’autres versions n’ont pas) est une version plus précise puisque « et elle » se rapporte à cette
promesse et le passage suivant est totalement la suite de notre passage. Ensuite le Magguid
ramène une preuve que cette promesse s’applique [aussi] aux patriarches, à partir de l’épisode
de la fuite de Jacob de chez Laban.
[ ]אIl y a lieu de comprendre pourquoi on dit מחשב את הקץ, « calcule la fin [de l’exil] » le mot
אתsemble de trop, il aurait suffit de dire מחשב הקץ. On peut répondre en disant que le
Magguid nous indique, par allusion, que c’est la Shékhinah (la présence divine) qui a
complété le nombre des années. C’est ce que dit le Magguid « Hachem a considéré [ » אתce
mot] qui représente la Shékhinah ; celle-ci a complété les הקץ190 années manquantes par
rapport aux 400 ans prévus [ קץayant pour valeur numérique 190, le הest l’article défini].
C’est ce que dit le Magguid « Hachem a considéré » אתpuisque אתa pour valeur numérique
= היא השכינהc’est la Shékhinah.
[ ]בSache-le bien, ta postérité séjournera sur une terre étrangère [littéralement : qui
n’est pas à eux] on peut dire que Hachem avait déjà donné en allusion à Avraham le lieu de
l’exil, car ( לא להםqui n’est pas à eux) a la même valeur numérique que « זה במצרימהc’est en
Egypte », c’est à dire que c’est uniquement en Egypte que le décret annoncé à Avraham, dans
« l’alliance des morceaux » pouvait s’accomplir.
[ ]גta postérité séjournera sur une terre étrangère [littéralement : qui n’est pas à eux] et
si tu t’interroges sur le fait qu’une mauvaise rumeur pourra alors sortir : « si les égyptiens
possédaient les juifs, à plus forte raison possédaient-ils leurs épouses », c’est pour cela que le
verset se termine par un pluriel (alors qu’il débute par un singulier) ַו ֲעבָדוּם ְועִנּוּ א ֹתָ ם
[littéralement] «ils les asservirons et les opprimeront» car comme les Hébreux se sont
multipliés dans des conditions non conformes à la nature cette mauvaise rumeur s’annule
d’elle même, en effet Hachem ne fait pas de miracle sur des iniquités39, des mensonges. De
plus ils sortirent avec une grande richesse, cette richesse est sur le même registre que ִהנֵּה נָתַ תִּ י
ֶאלֶף ֶכּסֶף, voilà je te donne 1000 pièces d’argent. Cet argent correspond à celui donné par
Avimelekh à Avraham (Genèse Ch. 20, v16) lorsqu’il avait kidnappé Sarah Iménou (l’épouse
de Avraham) ; Avimelekh croyant que Sarah était célibataire l’a prise dans son « palais », lors
de la libération et « en compensation » il donna à Abraham 1000 pièces d’argent.
Miraculeusement, il était devenu impuissant.
[Explication : Le verset dit en effet
Et à Sara il dit: "Voici, j'ai donné mille pièces d'argent à ton parent: certes! il est pour toi
comme un voile Pour tous ceux qui sont avec toi ; tous, tu peux les regarder en face."
Rashi explique : Pour tous ceux qui sont avec toi Ils leur couvriront les yeux afin qu’ils ne te
méprisent pas. Car si je te renvoyais les mains vides, il s’en trouverait pour dire : « Il la chasse
de chez lui après avoir abusé d’elle ! » Mais du moment que j’ai dû engager une telle dépense
pour te fléchir, tout le monde comprendra que c’est sous la contrainte, et par l’effet d’un
miracle, que je t’ai renvoyée.
Cet argent prouve donc l’inanité du mauvais renom]
39
Le fait que les Hébreux auraient pu être des enfants de pères Egyptiens
[ ]דAutre explication, «ils les asservirons et les opprimeront…. et alors ils la quitteront
avec de grandes richesses» comme l’explique le Rav נפתלי שׂבע רצוןque la raison pour
laquelle les juifs ont eu le mérite de sortir avec une grande richesse est dû au fait que les
Egyptiens ont fait sortir un mauvais renom envers les Hébreux en se moquant d’eux et disant
«Si les Egyptiens possédaient les juifs, à plus forte raison possédaient ils leurs épouses », et
tous les juifs étaient en conséquence des bâtards» or la sanction pour quelqu’un qui médit
(faussement) sur la fidélité d’une épouse est de payer 100 pièces d’argent.
C’est pour cela que les Hébreux ont pris les richesses d’Egypte, pour indiquer que cette
médisance était injustifiée; c’est ce qui est dit dans notre verset ils les asservirons et les
opprimeront pendant quatre cents ans et ne craint pas cette médisance que les Egyptiens
auraient abusé des femmes juives car après, du fait de cette médisance injustifiée et alors ils
la quitteront avec de grandes richesses, de la même manière que celui qui est sanctionné
pour avoir médit sur la fidélité d’une épouse et qui doit 100 pièces d’or.
[( וגם ]יet aussi) : ce mot a la même valeur numérique que הטלה, l’agneau, qui est la divinité
d’Egypte, l’agneau représente l’Ange d’Egypte [on dit également le « prince » d’Egypte]
(c’est à dire l’ange qui représente cette nation dans les sphères supérieures) et même « l’ange
d’Egypte » a été jugé par l’Eternel ; c’est ce que dit le verset « et aussi le peuple » ce « aussi »
qui est de « trop » vient inclure l’ange représentant l’Egypte. De plus, אֲ שֶׁ ר יַעֲב ֹדוּqu’ils
serviront le mot אשרlorsqu’on prend sa valeur numérique et qu’on y ajoute le nombre de
lettres (3) et on y ajoute 1 représentant le mot lui même40, on obtient 505 qui est la valeur
numérique de « השׂרle prince » (l’ange d’Egypte). Egalement אשרpeut se décomposer en א
שרc’est à dire le « prince un », car D.ieu a commencé par faire succomber le prince d’Egypte
en premier.
[ ]יאEgalement כן יצאו ברכושׁ גדול, alors ils la quitteront avec de grandes richesses ,
lorsqu’on prend les dernières lettres de ces mots on trouve le mot « לשוןlashon »= langue,
cela vient nous rappeler ce qu’enseignent les sages dans le midrash Rabba que les juifs n’ont
pas changé de langue en Egypte, et grâce à cela il en sortirent.
40
Ce type de Guématriah est très classique
Treizième passage
אֶ לָּא. שֶׁ ֹּלא אֶ חָד ִבּ ְל ַבד ָעמַד ָעלֵינוּ ְלכַלּוֹתֵ ינוּ.ְוהִיא שֶׁ ָעמְדָ ה לַאֲ בוֹתֵ ינוּ ְולָנוּ
ְו ַהקָּדוֹשׁ בָּרוְּך הוּא ַמצִּילֵנוּ.דּוֹר וָדוֹר עוֹ ְמדִ ים ָעלֵינוּ ְלכַלּוֹתֵ ינוּ-שֶׁ ְבּכָל
:ִמיָּדָ ם
C’est cette promesse [littéralement : c’est elle] qui a soutenu nos pères et nous soutient
nous-mêmes ; car ce n’est pas un seul qui s’est levé contre nous pour nous détruire.
Dans chaque génération nos ennemis se dressent contre nous pour nous détruire ; et le
Saint béni soit-Il nous sauve de leurs mains.
Passage 13- 1
Haggada Ish Matslia’h, explication littérale pages 136-137
[ ְוהִיאlittéralement] “et elle”, il s’agit de la promesse donnée à Abraham dans le verset de
« l’alliance des morceaux », rapportée dans le passage précédent (Passage12) « et alors ils la
quitteront », nous comprenons de ces mots que le peuple d’Israël ne sera jamais détruit et ne
s’assimilera pas [complètement] parmi les autres peuples [puisque la promesse s’adresse
également à nous, à toute génération] qui a soutenu nos pères et nous soutient nous-
mêmes pour survivre et rester en vie, car ce n’est pas un seul c’est à dire Pharaon l’inique
qui s’est levé contre nous pour nous détruire. Dans chaque génération nos ennemis se
dressent contre nous pour nous détruire ; et le Saint béni soit-Il nous sauve de leurs
mains.
Haggada Pirsoumé Nissa de Ribbi Yaâkov Raqah page 235 []א Passage 13- 2
Le Rav Péné David ramène au nom du livre מלכי בקדשqui ramène lui même au nom du livre
ברית משהque « Hi Shéâmedah » « c’est elle qui a soutenu nos pères » (elle) se rapporte à la
Torah, c’est à dire que c’est par le mérite de la Torah que nos ancêtres sont sortis d’Egypte.
De plus, les patriarches/Avoth (Avraham, Isaac, Yaakov), pendant l’exil, étaient dans la
souffrance dans leur tombe comme l’explique Rashi à propos du verset
ְו ַל ֲאב ֹ ֵתינוּ,ַויּ ֵָרעוּ לָנוּ ִמצ ְַרי ִם
les Egyptiens ont agi méchamment envers nous et envers nos pères
Rashi à ce propos explique au nom du Midrach Tan‘houma nos pères : de ce verset on
apprend que les patriarches éprouvent de la souffrance dans « leur tombe » lorsque des
malheurs s’abattent sur Israël.
Et c’est ce que signifie ( היאHi - Elle), il s’agit de la Torah qui nous a soutenus et a également
soutenu nos patriarches [dans leur tombe] (voir dans le livre Péné David, d’autres
développements).
Passage 13- 3
Haggada Pirsoumé Nissa de Ribbi Yaâkov Raqah page 235 []א
On peut expliquer comment la Torah a provoqué la sortie d’Egypte. Au préalable, on peut
rapporter ce que ramène ce Rav dans son livre Rosh David dans son commentaire sur la
Parasha de Shémoth (page 43 folio b) ; il y explique que puisque les enfants d’Israël avaient
atteint les 49 portes d’impureté, s’ils étaient restés un instant de plus [en Egypte] ils auraient
été assimilés dans la cinquantième porte d’impureté et n’auraient plus pu se rétablir et sortir ;
en conséquence il n’y aurait plus eu aucun peuple pour recevoir la Torah. Or la Torah permet
la survie du monde et la terre [la création] et ses habitants auraient été dissouts; en
conséquence l’Eternel les a fait sortir afin qu’ils puissent recevoir la Torah, elle qui permet la
survie du monde. Ceci était un résumé de ses saints propos.
[le rav Raqa’h poursuit] C’est en réalité ce que dit le Magguid, C’est elle qui a soutenu nos
pères et nous-mêmes Hi (Elle), il s’agit de la Torah, s’il n’y avait pas la Torah qu’ils allaient
recevoir ultérieurement, elle qui permet la survie du monde, alors les Hébreux seraient entrés
dans la 50ème porte d’impureté et seraient restés définitivement en Egypte ; de plus les Avoth
/Patriarches seraient restés dans la douleur dans leur tombe. En conséquence le Magguid nous
dit C’est elle qui a soutenu nos pères et nous-mêmes «C’est la Torah qui a soutenu nos
pères et nous-mêmes ». De plus le mot Hi (Elle) a pour valeur numérique 17 (lorsqu’on
rajoute 1 pour le mot lui même) qui est la valeur numérique du mot = טובBien/bon et on sait
qu’il n’y a rien de « bon » hormis la Torah ce qui vient appuyer l’allusion.
Passage 13- 4
Haggada Pirsoumé Nissa de Ribbi Yaâkov Raqah pages 235-236 []ב
Via cet enseignement (passage 13-3) on peut comprendre l’enseignement de nos maîtres dans
le midrash Rabbah à propos du verset
בָּם- ֲאדֹנִים ָקשֶׁה; וּ ֶמלְֶך עַז י ִ ְמשָׁל, ְבּי ַד, ִמצ ְַרי ִם- אֶת,ְו ִסכּ ְַרתִּ י
Et je livrerai les Egyptiens au pouvoir d'un maître sévère, ils seront gouvernés par un roi cruel
Qui sont ces « adonim qashé », des maîtres durs/cruels(en hébreu il y a un pluriel) ? Le
midrash répond qu’il s’agit des plaies qui se sont abattues sur l’Egypte et la suite du verset ils
seront gouvernés par un roi cruel est dite à propos de Moshé le « Roi de la Torah »
puisque la Torah est appelée [ עזil n’y a pas de ponctuation dans la Torah], comme il est écrit
ע ֹז ְלעַמּוֹ י ִתֵּ ן- « ה׳L’Eternel donnera la force à son peuple » (et cette force c’est la Torah qui a
été donnée au mont Sinaï).
On peut expliquer cela par ce que rapporte le Rav Sim’hat Hareguel au début de la Haggadah
dans le commentaire dans lequel il explique chaque étape du Sédder [la soirée Pascale]. Sur la
partie Nirtsah (qui est la fin de la Haggadah où on se souhaite d’être à Jérusalem l’année
suivante), ce Rav ramène au nom de sages Ashkénazim, que les juifs devaient rester en
Egypte 430 ans, et 430 vaut 5 fois la valeur de אלקיםEloqim (valant 86 et qui est le nom de
D.ieu représentant l’attribut de justice rigoureuse) .
En réalité, les Hébreux ne sont restés dans la pénibilité de l’esclavage « que » 86 ans, soit une
fois la valeur numérique du mot אלקיםEloqim (86), il reste donc שמד344 années à
compenser (par rapport aux 430 ans qui sont affichés à la sortie d’Egypte).
Par les mérites de Moshé/Moïse משהdont le nom a une valeur numérique égale à 345 (valeur
supérieure de 1 à 344) les juifs sont sortis. C’est ce que nous enseignent nos maîtres de
mémoire bénie, si ce n’était toi Moshé qui les avait fait sortir, personne n’aurait pu les faire
sortir ! Parce que toi, Moshé משה, tu es supérieur (de 1) sur ( שמדle nombre d’années
restantes) et ce que l’on dit (dans la Torah)
שׁ ַלחְתִּ יָך
ְ כִּי אָנֹכִי,לְָּך הָאוֹת-ְוזֶה
ceci te servira à prouver que c'est moi qui t'envoie [le mot utilisé אוֹתsignifie à la fois un signe
et une lettre, on peut donc également comprendre que par le changement de lettre entre שמדet
משהon peut « prouver » que c’est par toi que les juifs sortiront d’Egypte].
On peut également, en préalable, rappeler ce que dit le Rav Sim’hat Hareguel dans son livre
( כּסא דודpage 47 folio d) au nom du Rav Elkabets dans le livre ; בּרית הלויil y explique que la
sortie d’Egypte est faite par Moshé qui est un guilgoul (réincarnation) de Abel [un fils
d’Adam le premier homme] qui lui même a été tué par Caïn [autre fils d’Adam] qui lui s’est
réincarné en Pharaon ; Pharaon ne pouvait être frappé que par Moshé qui venait se venger
(Abel réincarné se vengeant sur Caïn réincarné).
Le Shakh sur la Torah rapporte que Moshé a une valeur numérique de 345 qui est celle de
Pharaon ( פרעה355), les 10 qui manquent sont un signe sur le fait que Moshé a frappé Pharaon
par les 10 plaies.
En « synthèse » c’est ce que nous dit notre verset , אֲדֹנִים ָקשֶׁה, ְבּי ַד, ִמצ ְַרי ִם- ֶאת, ְו ִסכּ ְַרתִּ י, il s’agit
des 10 plaies (les Adonim Qashéh sont les 10 plaies) et בָּם-( וּ ֶמלְֶך עַז י ִ ְמשָׁלils seront gouvernés
par un roi cruel) il s’agit de Moshé Rabbénou qui a frappé l’Egypte de 10 plaies ; il y a une
allusion dans le nom Moshé puisque la valeur numérique de son nom +10 donne la valeur
numérique de פרעהPharaon, Moïse étant Abel et Pharaon étant Caïn, afin de se venger de
Caïn réincarné en Pharaon ; et par le mérite de la Torah, qui permet la survie du monde, les
Hébreux sont sortis, bien qu’il restait encore normalement 344 années a accomplir.
La Torah qui a été donnée par l’intermédiaire de Moshé est une libération de la soumission
aux nations, et par le mérite de Moshé, dont le nom a une valeur supérieure de 1 que 344
(années) les juifs sont sortis. C’est celà בָּם-שׁל
ָ וּ ֶמלְֶך עַז י ִ ְמ, il s’agit de Moshé: par le mérite de עַז
qui est la Torah et de וּ ֶמלְֶךqui se rapporte à Moshé comme il on le voit dans le verset
(Deutéronome Ch. 33 v5) qui parle de Moshé ֶמלֶך,שׁרוּן ֻ « ַויְהִי בִיAinsi devint-il roi de
Yechouroun » (il s’agit de Moshé).
De plus les mots בָּם- י ִ ְמשָׁלont pour valeur numérique 422 (380+42) qui est la même valeur que
( משה עַז345+77=422) qui signifie Moshé Torah [puisque dans ce commentaire on a associé
le mot עזà la Torah].
Passage 13- 5
Haggada Pirsoumé Nissa de Ribbi Yaâkov Raqah pages 236-237 []ג
On peut aussi dire היאHie … le mot Hie forme les premières lettres de « הוא יצחק אבינוC’est
Yts’hak notre patriarche », cela vient nous donner en allusion que par le mérite de
Yts’hak/Isaac nous sommes sortis d’Egypte car Yts’hak יצחקa donné la lettre שShin (valant
300) de son nom et pris en échange un צTsadé (90) ce qui donne une différence entre les
deux noms de 300-90=210, qui correspond aux 210 années d’exil et c’est cela le ְוהִיא שֶׁ ָעמְדָ ה
Hi shéâméda, c’est à dire que grâce à Yts’hak nous sommes sortis d’Egypte. Donnons
maintenant une explication de ce que signifie « pour nos pères »
• « לַאֲ בוֹתֵ ינוּpour nos pères » : se rapporte à nos pères [patriarches] qui souffraient dans
leur tombe et si Yts’hakq n’avait pas donné un שet pris à sa place un צnous aurions
été assimilés dans la 50ème porte d’impureté et nos patriarches seraient restés dans la
souffrance, à D.ieu ne plaise, et nous-mêmes nous n’aurions pas eu la possibilité de
nous rétablir et de sortir d’Egypte ;
• « לַאֲ בוֹתֵ ינוּpour nos pères » : se rapporte également à nos ancêtres qui étaient en
Egypte, ולנוet pour nous se rapporte à nous personnellement qui serions restés sur
place, nous, nos enfants et nos petits enfants « esclavagisés » en Egypte
perpétuellement.
Quatorzième passage
שֶׁ פּ ְַרע ֹה ֹלא ָגּזַר, ַלעֲשׂוֹת ְליַעֲק ֹב אָבִינוּ.צֵא וּ ְל ַמד ַמה ִבּקֵּשׁ ָלבָן הָאֲ ַרמִּי
ַויּ ֵֶרד. שֶׁ נֶּאֱ ַמר אֲ ַרמִּי אֹבֵד אָבִי. ְו ָלבָן ִבּ ֵקּשׁ ַלעֲקוֹר אֶ ת הַכּ ֹל.אֶ לָּא עַל ַהזְּכ ִָרים
: ַויְהִי שָׁ ם לְגוֹי גָּדוֹל עָצוּם ו ָָרב.ִמצ ְַריְ ָמה ַויָּגָר שָׁ ם ִבּ ְמתֵ י ְמעָט
Va déduire, ce que voulait faire Laban l’Araméen à notre patriarche Jacob. Pharaon
n’avait décrété la mort que des enfants mâles tandis que Laban voulait tout déraciner,
comme il est écrit (Deutéronome Ch. 26, v5) :
Un Araméen voulait perdre mon père, celui-ci descendit en Egypte, y vécut étranger,
peu nombreux d'abord, puis y devint une nation grande, puissante et nombreuse.
Haggadah Kos Eliahou, Ribbi Eliahou Ben Harosh pages 54-55 Passage 14-1
Va déduire, ce que voulait faire Laban l’Araméen : Laban n’avait pas seulement une
mauvaise intention mais avait commencé à concrétiser en prenant ses frères avec lui et en
poursuivant Jacob pour le tuer, ce qu’il aurait fait si Hashem n’avait pas été avec Jacob. C’est
pour cela que le terme « ִבּ ֵקּשׁcommençait à concrétiser » est utilisé, c’est le même terme que
dans la Méghila de Esther (Esther Ch. 6, v2)
שׁוֵרוֹש
ְ ַבּ ֶמּלְֶך ֲא ַח,שׁר ִבּ ְקשׁוּ ִלשְֹׁל ַח י ָד
ֶ ֲא
qui avaient résolu d'attenter à la vie du roi Assuérus.
Ils avaient déjà commencé à réalisé le mal ; comme l’expliquent les sages (Talmoud
Méghillah 13b) qu’ils avaient mis du poison dans la coupe du roi. Le Magguid n’était pas
obligé de parler de Pharaon, pour prouver que Laban était inique ! (et pourquoi l’a-t-il fait ?)
Il semble que la nécessité de dire que l’iniquité de Laban était plus grande que celle de
Pharaon provient du fait qu’il était possible de croire que l’iniquité de Pharaon était
supérieure ; en effet pharaon avait décrété (Exode Ch. 1, v22)
. תְּ חַיּוּן, ַהבַּת- ְוכָל,שׁלִיכֻהוּ
ְ ַ ַהי ְא ָֹרה תּ, ַהבֵּן ַהיּ ִלּוֹד- כָּל:עַמּוֹ לֵאמ ֹר- ְלכָל,ַויְצַו פּ ְַרע ֹה
Pharaon donna l'ordre suivant à tout son peuple: "Tout mâle nouveau-né, jetez-le dans le
fleuve et toute fille laissez-la vivre."
Pharaon avait fait concrètement du mal ; ce qui n’est pas le cas de Laban qui n’en a eu que
l’intention [ses actes n’ont pas eu de conséquence]; on pourrait donc penser que l’iniquité de
Pharaon était supérieure à celle de Laban. C’est pour cela que le Magguid nous apprend que
ce n’est pas comme cela qu’il faut considérer les choses, car Pharaon n’avait décrété que sur
les enfants mâles mais son intention n’était que sur l’asservissement car il craignait la
croissance de la population Hébreu et la possibilité qu’elle fasse la guerre et prenne
possession de l’Egypte et que ce soit la chute de sa dynastie.
Passage 14-2
Haggadah Ôléloth Haguéfen de Ribbi Guidône Âttiah (pages 114-115)
J’ai vu dans la Haggadah כסא דפּיסחאune explication concernant le lien entre notre passage et
ce qui est affirmé à la fin du passage précédent à savoir « et le Saint béni soit-Il nous sauve
de leurs mains ». Son explication s’appuie sur un enseignement du livre כּנפי שׁחר: la
perversité de Laban était supérieure à celle de Pharaon car nos Sages nous enseignent dans le
Yalqout Shimôni, à propos du verset :
ה׳-נְ ֻאם-שׂתִּ י ֶאתְ כֶם
ְ פּ ֵַר,שּׁ ַמי ִם
ָ ְאַרבַּע רוּחוֹת ַה
ְ כִּי כּ
car comme aux quatre vents du ciel, je vous ai dispersés, dit l'Eternel.
Ce verset nous dit que de la même manière qu’il ne peut y avoir de monde sans souffles du
vent, il ne peut y avoir de monde sans Israël. C’est pour cela que Pharaon s’est ingénié à ne
décréter que sur les mâles et non les filles car il comprenait bien que s’il décrétait une
extermination totale alors elle ne pourrait pas se réaliser, car l’Eternel serait intervenu pour
briser ses intentions, puisque le monde ne peut subsister sans Israël. En conséquence, Pharaon
n’a décrété que sur les garçons, ce décret avait alors une possibilité de réussir. Inversement,
Laban souhaitait tout détruire, en conséquence son intention a été brisée immédiatement,
comme si elle n’avait jamais existé. [fin de l’explication du livre ]כּנפי שׁחר
On apprend donc, que le décret de Laban a été « tué dans l’œuf » car il souhaitait détruire
l’ensemble, ce qui n’est pas possible puisque le monde ne peut subsister sans Israël. C’est ce
que dit le passage précédent : Dans chaque génération nos ennemis se dressent contre
nous pour nous détruire ; et le Saint béni soit-Il nous sauve de leurs mains. C’est-à-dire
que par le contenu même du décret, l’Eternel nous sauve et annule ce décret. La preuve en est
que Laban voulait détruire l’ensemble, et par le contenu même de cette volonté [de
destruction totale], son intention a été annulée car le monde ne peut vivre sans Israël.
Dans le livre «’Houqat Hapessa’h » l’auteur explique le lien entre les exactions de Laban et la
descente de Yaâkov Avinou (notre patriarche) en Egypte. En fait, la raison pour laquelle
Yaâkov Avinou est descendu en Egypte est qu’il aimait Yossef plus que tout autre fils. Yossef
était haï par ses frères à tel point que finalement ils l’ont vendu et il descendit en Egypte. Si
Yossef avait été l’aîné, ses frères ne l’auraient pas haï (son comportement aurait été conforme
à son rang). Or Yossef n’était pas l’aîné à cause de Laban qui a inversé Léa et Rachel lors du
[premier] mariage et en conséquence c’est Réouven qui a été l’aîné et non Yossef [et c’est
donc à cause de Laban que Yaâkov est descendu en Egypte]
Cependant j’ai vu d’autres commentaires indiquant que lorsque Laban a dit (Genèse Ch. 31,
v43)
ַהבָּנוֹת בְּנ ֹתַ י ְו ַה ָבּנִים ָבּנַיCes filles sont mes filles et ces fils sont mes fils, il a voulu effacer tout
lien entre Yaâkov et sa descendance c’est-à-dire déraciner les feuilles de la racine, en
conséquence il n’y aurait plus eu les [douze] tribus de l’Eternel et le peuple d’Israël n’aurait
plus pu exister.
Et j’ai entendu de mon père Zatsal, une explication basée sur l’enseignement du Talmoud
(Guittin 64a) : celui qui envoie un émissaire et lui demande sans plus de précision « sanctifie
moi une épouse »41 ; si l’émissaire décède alors cet homme ne peut plus se marier avec
aucune femme. En effet, s’il souhaite se marier avec untelle, peut être que l’émissaire avait
consacré la sœur ou la mère ou la fille de cette untelle ce qui n’est pas permis; en conséquence
toutes les femmes lui sont interdites. Or Avraham avait envoyé Eliêzer en émissaire afin de
prendre femme pour son fils Isaac. Laban voulait tuer Eliêzer comme le disent les sages dans
le midrash, Laban avait donné un plat empoisonné à Eliezer et un ange a inversé les assiettes
entre Eliêzer et Bétouel (le père de Laban); Bétouel a consommé de cette assiette et en est
décédé.
En conséquence, si Eliêzer avait consommé de son assiette et en était mort, Isaac n’aurait plus
pu épouser aucune femme au monde et la descendance d’Israël se serait éteinte, à D.ieu ne
plaise. Avec cette explication on comprend bien pourquoi on dit que Laban voulait tout
déraciner. Plus tard j’ai trouvé la même explication dans le livre קדושת לויet dans d’autres
livres.
41
Toute femme que tu jugeras convenable et qui acceptera
Quinzième passage
ְמ ַל ֵמּד שֶׁ ֹּלא י ַָרד ְלהִשְׁ תַּ ֵקּ ַע. ַויָּגָר שָׁ ם. אָנוּס עַל פִּי הַדִּ בּוּר.ַויּ ֵֶרד ִמצ ְַריְמָה
ָאָרץ בָּאנוּ כִּי אֵ ין ִמ ְרעֶה ֶ שֶׁ נֶּאֱ ַמר וַיּ ֹא ְמרוּ אֶ ל פּ ְַרע ֹה לָגוּר בּ.אֶ לָּא לָגוּר שָׁ ם
ְועַתָּ ה יֵשְׁ בוּ נָא ֲעבָדֶ יָך. כִּי ָכבֵד ה ָָרעָב בְּאֶ ֶרץ ְכּנָעַן.לַצּ ֹאן אֲ שֶׁ ר ַל ֲעבָדֶ יָך
:בְּאֶ ֶרץ גּ ֹשֶׁ ן
Il descendit en Egypte, contraint par l’ordre Divin « il y séjourna », cela nous apprend
qu’il ne se rendit pas en Egypte pour s’y installer mais simplement pour y résider
temporairement ; comme il est dit (Deutéronome Ch. 26, v5) :
Ils dirent à Pharaon, nous sommes venus pour résider (temporairement) dans le pays,
parce que le pâturage manque au troupeau de tes serviteurs, car la famine est très sévère en
terre de Canaan. Permets à tes serviteurs d’habiter au pays de Goshen.
Passage 15-1
Haggadah Kos Eliahou du rav Eliahou Ben Harosh page 56
Il (Yaâkov) descendit en Egypte, le Magguid éprouve une difficulté sur le fait que Yaâkov
notre patriarche a pu déraciner son lieu d’habitation de la terre d’Israël42 pour vivre en dehors
de la terre sainte. De plus l’Egypte était une terre pleine de défauts et source de l’impureté. A
cette question le Magguid répond contraint par l’ordre Divin, il apprend que Yaâkov a été
forcé (par l’éternel) du verset (Genèse Ch. 46, v3)
.שׁם
ָ שׂימְָך
ִ לְגוֹי גָּדוֹל ֲא- כִּי,ירא ֵמ ְרדָ ה ִמצ ְַריְמָה
ָ ִתּ- אָנֹכִי ָהקֵל אֱֹל ֵקי אָבִיָך; אַל,וַיּ ֹא ֶמר
Il poursuivit: "Je suis le Seigneur, D.ieu de ton père: n'hésite point à descendre en Égypte car
je t'y ferai devenir une grande nation.
Il semble donc qu’Hashem voulait que Yaâkov descende en Egypte. L’objectif était
d’accomplir le décret annoncé à Avraham (Genèse Ch. 15, v13)
.שׁנָה
ָ ,אַרבַּע מֵאוֹת
ְ ְועִנּוּ א ֹתָ ם, ַו ֲעבָדוּם,גֵר י ִ ְהי ֶה ז ְַרעֲָך ְבּ ֶא ֶרץ ֹלא ָלהֶם- י ָד ֹ ַע תֵּ דַ ע כִּי,וַיּ ֹאמֶר לְאַב ְָרם
D.ieu dit à Avram: "Sache-le bien, ta postérité séjournera sur une terre étrangère, où elle sera
asservie et opprimée, durant quatre cents ans.
Comme Yaâkov souffrait d’être obligé de sortir de la terre sainte, Hashem lui a dit (à la fin du
premier verset Ch. 46 v3) n'hésite point à descendre en Égypte car au contraire je t'y ferai
devenir une grande nation.
42
Or, a priori, un résidant de terre sainte n’a pas le droit de la quitter (même pour des vacances !)
Passage 15-2
Haggadah Kos Eliahou du rav Eliahou Ben Harosh page 56
il y séjourna , le Magguid éprouve une plus grande difficulté (que dans l’explication
précédente 15-1) ; en effet il était suffisant de dire « Il descendit en Egypte, peu
nombreux »43 A cela le Magguid répond en nous enseignant que l’intention de Yaâkov
n’était pas de s’y installer, d’être un des habitants d’Egypte et un de ses nobles, simplement
d’y résider comme un simple étranger pour accomplir le décret Sache-le bien, ta postérité
séjournera sur une terre étrangère (Genèse Ch. 15, v13 – voir 11-5); le Magguid apprend
cela par l’utilisation du mot ָאָרץ ֶ לָגוּר בּqui dénote un caractère temporaire ; le Magguid
l’apprend également de la fin du verset : Permets à tes serviteurs d’habiter au pays de
Goshen (et pas dans le cœur de l’Egypte, proche du roi).
43
Le mot utilisé ַויָּגָרpeut vouloir dire « résider », c’est à dire une résidence définitive et non temporaire, subie.
ְועַתָּ ה. בְּשִׁ ְבעִים נֶפֶשׁ י ְָרדוּ אֲ בוֹתֶ יָך ִמצ ְָריְמָה. כְּמוֹ שֶׁ נֶּאֱ ַמר.ִבּ ְמתֵ י ְמעָט
:שָׂ ְמָך ה׳ אֱ ֹלקֶיָך כְּכוֹ ְכבֵי הַשָּׁ ַמיִם לָר ֹב
Peu nombreux, comme il est dit (Deutéronome Ch. 10, v22)
Tes pères, en descendant en Egypte comptaient 70 âmes, et maintenant l’Eternel t’a
multiplié comme les étoiles du ciel ».
Passage 16-1
Haggadah Kos Eliahou du Rav Eliahou Ben Harosh page 57
peu nombreux, le Magguid n’a pas apporté sa preuve du verset de la descente en Egypte
.שׁ ְבעִים
ִ ,יַעֲק ֹב ַהבָּאָה ִמצ ְַריְמָה- ַהנֶּפֶשׁ ְלבֵית- כָּל:שׁנָי ִם
ְ נֶפֶשׁ,לוֹ ְב ִמצ ְַרי ִם-יֻלַּד-וּ ְבנֵי יוֹסֵף ֲאשֶׁר
Puis, les fils de Joseph, qui lui naquirent en Égypte, deux personnes: total des individus de la
maison de Jacob qui se trouvèrent réunis en Égypte, soixante-dix.
dans lequel on apprend égaiement leur nombre de 70 lorsqu’ils sont descendus en Egypte. Il
préfère l’autre verset qui nous apprend qu’ils y ont pullulé, ce qui permet d’introduire la
suite.
Passage 16-2
Haggadah Pirsoumé Nissa du Rav Yaâkov Raqa’h page 240
peu nombreux , comme il est dit (Deutéronome Ch. 10, v22) Tes pères, en descendant en
Egypte comptaient 70 âmes, et maintenant l’Eternel t’a multiplié comme les étoiles du
ciel. Le rav Maamar Mordekhai (Ashkénasi, ne pas confondre avec Ribbi Mordékhaï Carmi
de Carpentras) sur la Haggada se pose la question suivante, si le Magguid souhaitait nous
informer qu’ils étaient peu nombreux, pourquoi ramener la fin du verset « et maintenant
l’Eternel t’a multiplié comme les étoiles du ciel » il suffisait de nous dire qu’ils étaient
partis au nombre de 70 âmes.
Il me semble pouvoir dire que le Magguid vient résoudre deux questions :
• comme les Israélites ont pullulé de manière surnaturelle et malgré cela ils étaient
asservis par les Egyptiens cela vient bien montrer que cet asservissement venait
accomplir le décret annoncé à Abraham. S’ils n’avaient pas pullulé, il n’y aurait eu
aucune preuve que leur asservissement était dû au verset car il est dans l’ordre des
choses qu’une minorité soit sous la domination de la majorité. C’est à cela que le
Magguid pensait lorsque dans le passage précédent il a indiqué « Il descendit en
Egypte, contraint par l’ordre Divin » , pour accomplir le décret annoncé à Avraham
dans l’alliance des morceaux.
לְגוֹי ָגּדוֹל ְועָצוּם. ְמ ַל ֵמּד שֶׁ הָיוּ יִשְׂ ָראֵ ל ְמ ֻציָּנִים שָׁ ם.ַויְהִי שָׁ ם לְגוֹי גָּדוֹל
וּ ְבנֵי יִשְׂ ָראֵ ל פָּרוּ ַויִּשְׁ ְרצוּ ַויּ ְִרבּוּ ַויַּ ַעצְמוּ ִבּמְא ֹד ְמא ֹד וַתִּ ָמּלֵא.כְּמוֹ שֶׁ נֶּאֱ ַמר
:ָאָרץ א ֹתָ ם
ֶ ה
Il devint une nation grande, cela vient nous apprendre que les Israélites se distinguaient
des autres en Egypte.
« Puissante et nombreuse », comme il est dit (Exode Ch. 1, v7)
Et les enfants d’Israël furent féconds, ils pullulèrent, augmentèrent, devinrent puissants, et
remplirent le pays.
Haggadah Kos Eliahou du rav Eliahou Ben Harosh page 57 Passage 17-1
Il devint une nation grande, cela vient nous apprendre que les Israélites se distinguaient
des autres en Egypte, le mot ְמ ֻציָּנִיםdésigne une marque, un signe distinctif, c’est à dire
qu’on pouvait les distinguer, qu’ils étaient reconnaissables. Tous ceux qui les voyaient
reconnaissaient qu’il s’agissait d’un enfant d’Israël. Aucun d’entre eux ne portait un vêtement
Egyptien ou bien ne se raseait les extrémités du cuir chevelu par exemple, pour ressembler à
un Egyptien et être dispensé des travaux pénibles.
Le Ritva nous enseigne qu’on apprend cela à partir du mot לְגוֹיc’est à dire qu’ils étaient
identifiables et visibles comme un seul peuple (un caractère distinctif et homogène) ; de cette
explication il ressort que le mot suivant [nation] « grande » n’était pas nécessaire d’être
rapporté pour prouver cela. A la fin de notre passage le Magguid explique d’ailleurs ָגּדוֹל
ְועָצוּם.
De plus, il semble que le Magguid veuille expliquer le mot « grand » גָּדוֹלà part (« grand »
ne se rapportant pas au mot peuple) et cela correspond à l’explication que nous trouvons dans
la Pessikta qui indique qu’il était écrit dans le « palais » de Yossef que l’état devait les nourrir
comme il est écrit
. ְלפִי ַהטָּף, ֶלחֶם--בֵּית אָבִיו- ְו ֵאת כָּל, ֶאחָיו-אָבִיו ְו ֶאת-ַוי ְ ַכ ְלכֵּל יוֹסֵף ֶאת
Joseph nourrit son père, ses frères et toute la maison de son père, donnant des vivres selon les
besoins de chaque famille.
Comme ils ont commencé à avoir une croissance très importante et donc à devenir très
nombreux, les Egyptiens ont cessé de leur fournir leur nourriture. Selon cette explication, le
mot « grand » גָּדוֹלest à part et signifie « grandeur, noblesse » car tel est l’usage pour les
grands du royaume d’être nourris par l’état de manière éternelle par les caisses du royaume,
comme il est écrit :
Il devint une nation grande, cela vient nous apprendre que les Israélites se distinguaient
c’est à dire qu’ils étaient rassemblés dans une seule zone, ils ne sont pas dispersés dans les
différentes villes. On peut dire également qu’ils se distinguaient par leur habillement afin que
les Egyptiens ne se mélangent pas à eux (au nom du Otséroth ‘Haïm). Les sages nous ont
enseigné que par le mérite de trois comportements les Israélites ont été délivrés
1. Ils n’ont pas modifié leurs noms (prénoms);
2. Ils n’ont pas changé leur langue ;
3. ils n’ont pas changé leurs habitudes vestimentaires.
De nos jours, malheureusement, les juifs habitant de part le monde (en dehors de la Terre
Sainte) prennent des prénoms empruntés aux non-juifs afin qu’on ne reconnaisse pas leur
origine ; ce n’est que lorsqu’on rappelle leur souvenir lors des prières pour les défunts qu’on
se souvient de leur nom juif, celui qui leur a été donné lors de leur entrée dans l’alliance
(circoncision). A ce propos les sages ont expliqué sur le verset (Psaumes Ch. 49, v12)
. ֲעלֵי ֲאדָ מוֹת,שׁמוֹ ָתם
ְ לְדוֹר וָד ֹר; ָק ְראוּ ִב,שׁכְּנ ֹתָ ם
ְ לְעוֹלָם ִמ,ִק ְרבָּם בָּתֵּ ימוֹ
Ils s’imaginent que leurs maisons vont durer éternellement, leurs demeures de génération en
génération, qu’ils attacheront leurs noms à leurs terres.
c’est à dire qu’on ne les appelle par leur prénom juif que lorsqu’on les amène dans « leurs
terres » c’est à dire celles du cimetière. De la même manière, on explique sur le mode allusif
ce que nous disons au moment de la circoncision d’un enfant « de la même manière que Tu
l’as fait entré dans l’alliance, fais le rentrer dans la Torah et amène le au mariage » c’est à
dire que de la même manière qu’il est appelé « Avraham » le jour de sa circoncision, que son
prénom soit conservé ainsi jusqu’à son mariage et qu’il ne soit pas échangé avec un prénom
non-juif !
Et les enfants d’Israël furent féconds, ils pullulèrent, augmentèrent, devinrent puissants
nos sages nous apprennent que les femmes Hébreux avaient six enfants à chaque
accouchement (comme des insectes dont le mot Hébreu est de la même racine que le mot
« pullulèrent »). A partir de cela il est possible de résoudre la difficulté que soulève le Rav Ibn
Êzra sur ce que commentent les sages (Talmoud Bava Vatra, 120a) que Yokhéved (la mère de
Moïse) est née sur le chemin lorsque Jacob et ses enfants sont descendus en Egypte ; cela
signifie qu’elle avait 130 ans [210-80] lorsqu’elle a enfanté Moïse.
S’il en est ainsi, pour quelle raison la Torah ne mentionne-t-elle pas cet acte surprenant ?
C’est un plus grand miracle que celui dont a bénéficié Sarah qui a enfanté à l’âge de 90 ans (et
dont la Torah fait mention). Le Magguid de Douvna, le Rav Yaâkov Karnets, répond par une
parabole.
Il y avait une fois deux pauvres qui prirent un jour le chemin, l’un d’entre eux a commencé a
louer le grand donateur Rabbi Ishaîa, un donateur sans pareil. Un jour, ce pauvre s’était
présenté auprès de Rabbi Ishaîa et celui-ci lui avait donné deux pièces d’or. Le second
pauvre rétorqua ; Non c’est plutôt Rabbi Moshé qui est le plus grand donateur, qui n’a nul
pareil au monde. Je me suis présenté une fois chez lui et il m’a donné une pièce d’or. Le
premier pauvre se moqua du second « Non mais dis moi ! Deux pièces d’or c’est quand même
mieux qu’une seule pièce d’or !? ». Son ami lui répondit « Dis moi, quand as-tu reçu ces deux
pièces d’or de Rabbi Ishaîa ? » ; « c’était à Pourim ». Il rétorqua aussitôt: « c’est bien ce que
je disais ! Il n’y a pas plus grand donateur que Rabbi Moshé ! Pourim est un jour de festin et
de joie pendant lequel tout le monde donne très généreusement ; et si par la joie donnée par le
vin Rabbi Ishaîa t’a donné deux pièces d’or il n’y a là rien de surprenant. Par contre, pour ma
part, j’étais chez Rabbi Moshé pendant le mois de Tamouz (à l’époque des deuils sur la
destruction des deux temples de Jérusalem) et malgré tout il m’a donné une pièce d’or ; c’est
une preuve flagrante de sa nature généreuse ».
La comparaison: Yokhéved (la mère de Moïse) a enfanté en Egypte à une époque de grâce,
de la même manière que Pourim est une période de grâce, à cette époque chaque femme avait
six enfants lors de chaque accouchement, le verset précise bien (Exode Ch. 1, v12)
.שׂ ָראֵל
ְ ִ ִמ ְפּנֵי ְבּנֵי י, כֵּן י ְִרבֶּה ְוכֵן יִפְר ֹץ; ַויּ ָ ֻקצוּ,שׁר יְעַנּוּ א ֹתוֹ
ֶ ְו ַכ ֲא
Mais, plus on l'opprimait, plus sa population grossissait et débordait et ils conçurent de
l'aversion pour les enfants d'Israël.
En conséquence il n’y a là aucun événement extraordinaire à ce que Yokhéved accouche à
l’âge de 130 ans. Par contre, lorsque Sarah a accouché à l’âge de 90 ans c’était comme le
mois de Tamouz, personne n’avait jamais entendu parler d’un miracle aussi surprenant que
celui-là ; Cet accouchement de Sarah à l’âge de 90 ans, était une nouveauté vraiment
extraordinaire, et c’est pour cela que la Torah le mentionne.
Dix-huitième passage
וָאוֹמַר לְָך. וָאֶ עֱבוֹר ָע ַליְִך וָאֶ ְראֵ ְך מִ תְ בּוֹ ֶססֶת בְּדָ ָמיְִך. כְּמוֹ שֶׁ נֶּאֱ ַמר.ו ָָרב
וַתִּ ְרבִּי. ְר ָבבָה ְכּ ֶצמַח הַשָּׂ דֶ ה נְתַ תִּ יְך: וָאוֹמַר לְָך בְּדָ ַמיְִך ֲחיִי.בְּדָ ַמיְִך ֲחיִי
: וְאַ תְּ עֵרוֹם ְוע ְֶריָה.ַ שָׁ דַ יִם נָכוֹנוּ וּשְׂ ע ֵָרְך ִצ ֵמּח.וַתִּ גְדְּ לִי וַתָּ ב ֹאִ י ַבּעֲדִ י עֲדָ יִים
et nombreuse, comme il est dit
Mais je passai auprès de toi, je te vis t'agiter dans ton sang, et je te dis: "Vis dans ton
sang!" "Vis dans ton sang!" [deux fois] (Ezéchiel Ch. 16, v6)
Je t'ai multipliée comme la végétation des champs, tu as augmenté, grandi, tu as revêtu la
plus belle des parures, tes seins se sont affermis, ta chevelure a poussé, mais tu étais nue et
dénudée. (Ezéchiel Ch. 16, v7)
et nombreuse cela vient nous apprendre que le peuple d’Israël a crû de manière
exceptionnelle (le mot “ ָרבnombreux” est interprété comme “ ְר ָבבָהmyriade”, une myriade
étant constituée de 10.000 personnes) ; comme il est écrit (Ezéchiel Ch. 16, v6) Mais je
passai auprès de toi il s’agit de l’assemblée d’Israël en Egypte, je te vis t'agiter dans ton
sang (dans tes sangs) Pharaon tuait les enfants hébreux en les jetant dans le Nil et également il
en égorgeait pour se baigner dans leur sang et je te dis: "Vis dans ton sang!" "Vis dans ton
sang!" c’est uniquement à cause de cela que l’Eternel a fait croître et multiplier le peuple
d’Israël comme il est écrit (Exode Ch.1 v12)
.שׂ ָראֵל
ְ ִ ִמ ְפּנֵי ְבּנֵי י, כֵּן י ְִרבֶּה ְוכֵן יִפְר ֹץ; ַויּ ָ ֻקצוּ,שׁר יְעַנּוּ א ֹתוֹ
ֶ ְו ַכ ֲא
Mais, plus on l'opprimait, plus sa population grossissait et débordait et ils conçurent de
l'aversion pour les enfants d'Israël.
Que s’est il alors passé ? Je t'ai multipliée de nombreuses myriades d’enfants ont poussé
comme la végétation des champs comme la végétation des champs qui lorsqu’on la tond
pousse de plus belle, de la même manière plus le peuple d’Israël était torturé, plus ils
croissaient et multipliaient. Pour le récit de la haggada il suffisait de s’arrêter ici, mais le
Magguid a voulu terminer le verset : tu as augmenté, grandi, tu as revêtu la plus belle des
parures tu as atteint l’âge adulte où on revêt des bijoux, עֲדָ יִיםsignifie « bijoux » , tes seins
se sont affermis, ta chevelure a poussé des signes de l’âge adulte mais tu étais nue et
dénudée.
Dix-neuvième passage
Les Egyptiens nous maltraitèrent, comme il est dit (Exode Ch. 1, v10):
Eh bien! Ingénions nous contre ce peuple; de peur qu’il ne se multiplie, et si une guerre
survenait, il se joindrait lui aussi à nos ennemis, nous combattre et sortir du pays.
Passage 19-1
Haggadah Kos Eliahou du rav Eliahou Ben Harosh page 58-59
Les Egyptiens nous maltraitèrent, le Magguid éprouve une difficulté du fait que ces
mauvais traitements devraient être attribués à Pharaon et non aux Egyptiens, puisqu’il est écrit
(Exode Ch. 1, v11)
. ַר ַע ְמסֵס- ְו ֶאת,פִּת ֹם- ֶאת-- ְלפ ְַרע ֹה, ְל ַמעַן עַנּ ֹתוֹ ְבּ ִסבְֹלתָ ם; ַויִּבֶן ע ֵָרי ִמ ְסכְּנוֹת,שׂ ֵרי ִמסִּים
ָ שׂימוּ ָעלָיו
ִ ָ ַויּ
Et l'on imposa à ce peuple des officiers de corvée pour l'accabler de labeurs et il bâtit pour
Pharaon des villes d'approvisionnement, Pithom et Ramsès.
A cela le Magguid nous indique que ces constructions et cet asservissement n’ont été faits que
sur les conseils des Egyptiens, car un peu avant il est écrit (Exode Ch. 1, v9)
ִממֶּנּוּ, ַרב ְועָצוּם--שׂ ָראֵל
ְ ִ עַם ְבּנֵי י, ִהנֵּה:עַמּוֹ- אֶל,וַיּ ֹא ֶמר
Il dit à son peuple: "Voyez, la population des enfants d'Israël surpasse et domine la nôtre.
Pharaon craignait que les enfants d’Israël croissent encore plus et ne lui fassent la guerre et
prennent le pouvoir. Il prit conseil auprès de son peuple en leur disant (Exode Ch. 1 v10)
י ְִרבֶּה- פֶּן: לוֹ,ָהבָה נִתְ ַח ְכּמָה
Allons, agissons avec sagesse (stratagème) de peur qu’il ne se multiplie
ce qui signifie « trouvons un conseil convenable afin de réduire leur nombre ». Les Egyptiens
lui ont conseillé de les asservir continuellement dans des travaux du bâtiment qui sont des
travaux pénibles. Par de tels travaux et qui plus est de manière continue, il est certain que leur
force allait diminuer et qu’ils ne pourraient plus avoir de relation conjugale et ainsi leur
nombre ira en diminuant. Ceci est d’autant plus vrai si on considère les paroles des sages qui
nous enseignent que les Egyptiens les asservissaient jour et nuit. On trouve une preuve dans le
verset qui vient juste après (Exode Ch. 1 v11)
ַויִּבֶן. ַויָּשִׂ ימוּ ָעלָיו שָׂ ֵרי ִמסִּים ְל ַמעַן עַנּ ֹתוֹ ְבּ ִסבְֹלתָ ם.ַויְעַנּוּנוּ כְּמוֹ שֶׁ נֶּאֱ ַמר
: ע ֵָרי ִמ ְסכְּנוֹת ְלפ ְַרע ֹה אֶ ת פִּת ֹם וְאֶ ת ַר ַע ְמסֵס
Haggadah Kos Eliahou du rav Eliahou Ben Harosh page 59 Passage 20-1
Ils nous opprimèrent le Magguid indique que les Egyptiens ne se sont pas contentés de
conseiller d’asservir les Hébreux avec des travaux pénibles de construction, mais de plus ils
ajoutèrent encore plus de « souffrances ». Il ne leur a pas suffi que chacun travaille de toutes
ses forces mais en plus il leur ont fixé des grandes corvées chaque jour. Comme l’indiquent
nos maîtres les Egyptiens leur ont imposé des préposés qui chaque jour prenaient un
« impôt »44 considérable selon une quantité prédéterminée. Celui qui ne donnait pas la
quantité convenue recevait des punitions, des brimades, de la part des préposés. C’est ce qui
est dit dans notre verset pour l'accabler de labeurs c’est à dire qu’en plus des fardeaux et de
l’asservissement ils ont rajouté des souffrances par les préposés ramassant les quantités fixées
(et sévissant si la quantité n’était pas atteinte).
Au passage, remarquons que le verset dit שׂ ֵרי ִמסִּים
ָ « des dirigeants de corvée » (les deux mots
sont au pluriel), Rashi explique : « Des dirigeants de corvées (missim) Pluriel de mass
(« corvée »). Des officiers qui leur imposaient des corvées. Et en quoi consistaient-elles ? Ils
devaient construire « des villes d’approvisionnement pour Pharaon »
C’est à dire que le mot « Missim » ִמסִּיםaurait du être au singulier ; on peut trouver d’autres
exemples de cette construction grammaticale dans d’autres versets. On peut également
expliquer que comme les travaux de construction nécessitent de nombreuses sortes de travaux
comme faire bruler la chaux, creuser pour avoir de la terre, malaxer la boue, remplir d’eau et
blanchir les briques. Pour chaque sorte de travail il y avait un dirigeant de corvée qui vérifiait
que la quantité due était atteinte ; c’est pour cela que les deux mots sont au pluriels (de
nombreux dirigeants pour de nombreuses sortes de corvées).
44
Une quantité de briques
ַויַּ ַעבִדוּ ִמצ ְַריִם אֶ ת ְבּנֵי יִשְׂ ָראֵ ל. כְּמוֹ שֶׁ נֶּאֱ מַר.ַויִּתְּ נוּ ָעלֵינוּ עֲבוֹדָ ה קָשָׁ ה
: ְבּפ ֶָרְך
et nous imposèrent de dures corvées, comme il est dit (Exode Ch. 1, v13)
Les Égyptiens accablèrent les enfants d'Israël de rudes besognes.
Haggadah Kos Eliahou du rav Eliahou Ben Harosh page 57 Passage 21-1
nous imposèrent de dures corvées, j’ai vu certains qui commentent en disant que le
Magguid veut nous signifier, qu’à part la souffrance qui consistait à être asservi à Pharaon,
chaque Egyptien les asservissait, en plus, à son profit. C’est ce que dit le verset
ְבּפ ֶָרך,שׂ ָראֵל
ְ ִ ְבּנֵי י-ַויּ ַ ֲעבִדוּ ִמצ ְַרי ִם אֶת
Les Égyptiens accablèrent les enfants d'Israël de rudes besognes.
qui montre que ce n’est pas Pharaon seul qui les asservissait. Selon cette explication, on peut
dire que le Magguid avait une difficulté dans le verset ramené au passage 19 (et explicité des
passages 19 à 21) car Ils nous opprimèrent et nous imposèrent de dures corvées désigne la
même chose (ce qui est difficile à admettre la Torah étant très concise). C’est pour cela que le
Magguid répond par nous imposèrent de dures corvées signifie que à part les souffrances
imposées par le roi comme rappelé dans le verset (Exode Ch. 1, v11)
Et l'on imposa à ce peuple des officiers de corvée pour l'accabler de labeurs et il bâtit pour
Pharaon des villes d'approvisionnement, Pithom et Ramsès.
Et de même dans le verset (Exode Ch. 1, v14)
Ils leur rendirent la vie amère par des travaux pénibles sur l'argile et la brique, par des corvées
rurales, outre les autres labeurs qu'ils leur imposèrent tyranniquement.
Ils leur rendirent des travaux pénibles sur l'argile et la brique désigne les travaux en
faveur de Pharaon tandis que outre les autres labeurs qu'ils leur imposèrent
tyranniquement désigne les travaux en faveur des Egyptiens.
A part cela les travaux étaient particulièrement pénibles ְבּפ ֶָרְךqui broyaient (même racine en
hébreu) le corps et le brisait. Pharaon n’en avait cure, car sa seule volonté était de les faire
souffrir encore plus afin de réduire leur nombre.
La Haggada continue par le verset qui suit celui du passage 19 et en commente chaque
expression
ַונִּ ְצעַק אֶ ל ה׳ אֱ ֹלקֵי אֲ בוֹתֵ ינוּ ַויִּשְׁ מַע ה׳ אֶ ת קֹלֵנוּ ַויּ ְַרא אֶ ת ָענְיֵנוּ וְאֶ ת ֲע ָמלֵנוּ
: וְאֶ ת ַל ֲחצֵנוּ
ַויְהִי ַבּיָּמִים ה ַָרבִּים ָההֵם ַויָּמָת. כְּמוֹ שֶׁ נֶּאֱ ַמר.ַונִּ ְצעַק אֵ ל ה׳ אֱ ֹלקֵי אֲ בוֹתֵ ינוּ
וַתַּ עַל שַׁ ְועָתָ ם אֶ ל. ַויֵּאָנְחוּ ְבנֵי יִשְׂ ָראֵ ל מִן ָהעֲב ֹדָ ה ַויִּזְעָקוּ.ֶמלְֶך ִמצ ְַריִם
: הָאֱ ֹלהִים מִן ָהעֲב ֹדָ ה
Nous implorâmes l'Éternel, D.ieu de nos pères; et l'Éternel entendit notre voix, il vit
notre misère, notre labeur et notre détresse, (Deutéronome Ch. 26, v7)
Nous implorâmes l'Éternel, D.ieu de nos pères, comme il est dit (Exode Ch. 2, v23):
Il arriva, dans qu’eurent passé de nombreuses journées, que le roi d'Égypte mourut. Les
enfants d'Israël gémirent du sein de l'esclavage et se lamentèrent; leur plainte monta vers
D.ieu du sein de l'esclavage.
Passage 22-1
Haggada Pirsoumé Nissa du Rav Yaâkov Raqa’h page 256
Nous implorâmes l'Éternel, D.ieu de nos pères, il est possible de dire que notre passage
indique D.ieu de nos pères pour dire que ces gémissements étaient dus également à nos pères
Abraham, Isaac et Jacob qui étaient dans l’affliction dans leur tombe car leurs enfants étaient
en exil, comme l’explique Rashi dans la Parasha de ‘Houqat à propos du verset (Nombres Ch.
20, v15)
ְו ַל ֲאב ֹ ֵתינוּ,ַויּ ֵָרעוּ לָנוּ ִמצ ְַרי ִם
les Egyptiens ont agi méchamment envers nous et nos pères
Rashi : D’où l’on apprend que les patriarches éprouvent de la souffrance dans leur tombe
lorsque des malheurs s’abattent sur Israël (Midrash Tan‘houma).
C’est pour cela que le Magguid dit Nous implorâmes l'Éternel, D.ieu de nos pères pour
nous signifier que nos gémissements étaient également dus à l’affliction de nos patriarches et
alors Hachem a entendu notre voix et c’est pour cela que le prochain passage (Hachem
entendit notre voix) rapporte un verset qui se termine par « l’Eternel se rappela de son
alliance avec Abraham, Isaac et Jacob » [ce qui rappelle la souffrance des Patriarche dans leur
tombe].
Passage 22-2
Haggada Rabbi Shalom page 131
ַויֵּאָנְחוּLes enfants d'Israël gémirent on raconte à propos de deux serviteurs de l’Eternel qui
sortaient du Miqveh (bain rituel) : un d’entre eux se pencha vers son ami et lui dit « malheur,
que va-t-on advenir avec nos fautes !…. »
Son ami lui répondit, ce n’est pas comme tu le penses ; sur nos fautes, nous avons un espoir
car il y a moyen de les réparer par la téshouva (repentance) ; mais nos gémissements doivent
porter sur nos Mitsvoth ! Que va-t-il advenir de nos Mitsvoth ? Comment servons nous
vraiment l’Eternel ? Avec quelle sincérité, quel désir réalise-t-on les mitsvot ?!
Sur cela (et les éventuels manquements) on ne sait pas vraiment faire téshouva (se repentir) ;
et peut être même que la téshouva n’est pas valable ! Car la téshouva est capable d’effacer les
fautes mais comment peut elle faire revivre des Mitsvot qui n’ont été faites ni avec désir ni
avec sincérité.
Passage 22-3
Haggada Hazon Ôvadia de Maran Harav Ôvadia Yossef page 59 au nom de ‘Hanoukat
Hattorah.
Nous implorâmes l'Éternel, D.ieu de nos pères; et l'Éternel entendit notre voix, il vit
notre misère, notre labeur et notre détresse ; dans le Midrash on donne trois raisons pour
lesquelles les Enfants d’Israël n’ont pas été asservis en Egypte pendant 400 ans, alors que
l’Eternel l’avait explicitement annoncé
.שׁנָה
ָ , אַרבַּע מֵאוֹת
ְ ְועִנּוּ א ֹתָ ם, ַו ֲעבָדוּם,גֵר יִהְי ֶה ז ְַרעֲָך ְבּ ֶא ֶרץ לא ֹ ָלהֶם- י ָד ֹ ַע תֵּ דַ ע כִּי,וַיּ ֹא ֶמר לְאַב ְָרם
D.ieu dit à Abram: "Sache-le bien, ta postérité séjournera sur une terre étrangère, où elle sera
asservie et opprimée, durant quatre cents ans.
Et pourtant les Hébreux ne sont restés en Egypte que pendant 210 ans. Les trois raisons
rapportées par le Midrash sont :
1. Les nuits ont complété le décompte, car l’habitude est de ne travailler que pendant le
jour ;
2. Ils se multipliaient, en ayant une grande progéniture, de manière surnaturelle. La
quantité de travail effectuée en 210 par cette population était bien plus importante que
celle pouvant être faite avec une croissance naturelle de la population pendant 400 ans.
3. La dureté de l’esclavage a complété le décompte des années.
Et c’est bien ce que dit le Magguid :
1. Il vit notre misère, ceci se réfère à la séparation conjugale : c’est à dire qu’ils
travaillaient la nuit, et donc les nuits ont complété les années dues ; (passage 24)
2. notre labeur, ceci se réfère aux garçons, c’est à dire qu’ils ont eu de très nombreux
enfants. Le travail accompli par cette population a complété les années dues (passage
25)
3. et notre détresse, ceci se réfère au régime oppressif, c’est à dire la dureté de
l’esclavage (passage 26)
en conséquence, du fait de ces trois raisons, L’Eternel nous fit sortir d’Egypte (passage 27).
ַויִּזְכּ ֹר אֱ ֹלקִים. ַויִּשְׁ מַע אֱ ֹלקִים אֶ ת נַאֲ קָתָ ם. כְּמוֹ שֶׁ נֶּאֱ ַמר.ַויִּשְׁ מַע ה׳ אֶ ת קֹלֵנוּ
: אֶ ת אַב ְָרהָם אֶ ת יִ ְצחָק וְאֶ ת יַעֲק ֹב.אֶ ת בּ ְִריתוֹ
l'Éternel entendit notre voix, comme il est dit (Exode Ch. 2, v24):
Le Seigneur entendit leurs gémissements et Il se ressouvint de Son alliance avec Abraham,
avec Isaac et avec Jacob.
Passage 23-1
Haggada Pirsoumé Nissa du Rav Yaâkov Raqa’h page 256
l'Éternel entendit notre voix, comme il est dit « Le Seigneur entendit leurs
gémissements » il est possible d’expliquer en s’appuyant sur les propos du Rav Sim’hat
Haréguel (page 9b). Il y rappelle que c’est seulement dans le cas où un fils est idolâtre qu’un
père ne peut pas lui donner du mérite; par contre si le fils n’est pas idolâtre le père peut
donner du mérite à son fils [les bonnes actions du père peuvent profiter au fils].
Lorsque les enfants d’Israël se sont retirés des pratiques idolâtres en Egypte alors les mérites
des Patriarches pouvaient leur être appliqués. Dans un autre livre le Rav explique que le
verset (de notre passage) Les enfants d'Israël gémirent du sein de l'esclavage ces
gémissements venaient du fait qu’ils se mortifiaient d’avoir pu pratiquer l’idolâtrie et étaient
en grande repentance45.
Et c’est bien ce que nous dit le Magguid, l'Éternel entendit notre voix, la voix de la
repentance et en conséquence le mérite de nos Patriarches pouvait nous aider, puisque le
mérite d’un pères peut s’appliquer au fils lorsque le fils n’est pas idolâtre. C’est pour cela que
le Magguid termine par et Il se ressouvint de Son alliance avec Abraham, avec Isaac et
avec Jacob. Les mérites des Patriarches pouvaient désormais leur être appliqués.
Passage 23-2
Haggada Ôléloth Haguéfen du Rav Guidôn Âttia page 129
J’ai vu dans la Haggada כסא דפּיסחאoù notre passage est expliqué en s’appuyant sur
l’explication de Rashi sur le verset (Genèse Ch. 12, v2) וַאֲ גַדְּ לָה שְׁ מֶָךje rendrai ton nom
glorieux, littéralement j’agrandirai ton nom. Rashi y explique : « Je rendrai ton nom
glorieux » – c’est pourquoi on dit dans la âmida « Eloqei Ya’aqov » [dans la prière
silencieuse debout, on dit D.ieu de Jacob].
Cette explication est difficile, d’où peut on affirmer que comme D.ieu a dit a Avram46
« j’agrandirai ton nom » alors on dit « Eloqei Ya’aqov » « D.ieu de Jacob » dans la prière ?
45
Le mot ָהעֲב ֹדָ הsignifie « travail » mais aussi « idolâtrie » dans l’expression composée עבודה זרה
46
Avant que D.ieu ne lui modifie son nom
Les commentateurs expliquent que dans la prière on dit « D.ieu de Jacob » et pas « D.ieu
d’Israël » (le nouveau nom de Jacob) car l’ensemble des lettres des trois patriarches est ainsi
de 13 comme la valeur numérique du mot אחדUN, si le nom Israël ישׂראלétait utilisé on aurait
alors 14 lettres et pas 13 (et on ne pourrait donner une allusion à l’unicité et à l’unité du
Créateur).
Dans la prière nous voulons avoir seulement 13 lettres car elles sont en regard des 13 attributs
de miséricorde de l’Eternel, de plus ces 13 lettres rappellent l’unité (valeur du mot אחדUN).
Si le nom de Avram אברםn’avait pas été augmenté par l’ajout de la lettre הpour donner
Avraham אברהם, alors on aurait du dire dans la prière « D. ieu d’Israël » (les 3 noms ayant
alors 13 lettres). Comme D.ieu a rajouté une lettre à Avram on est obligé de dire « D.ieu de
Jacob ». L’explication de Rashi est maintenant bien compréhensible.
Et c’est bien là l’intention du Magguid, l'Éternel entendit notre voix, comme il est dit « Le
Seigneur entendit leurs gémissements » c’est à dire qu’Hachem a entendu nos
gémissements bien que le moment de la délivrance n’était pas encore arrivé, et la raison est
dans la suite du verset Il se ressouvint de Son alliance avec Abraham, avec Isaac et avec
Jacob, dont le nombre de lettres des noms est de 13 comme la valeur du mot אחדUN, ce mot
montre l’unité, et cette qualité était présente dans la génération de la sortie d’Egypte. Cette
Mitsva d’unité était suffisante pour les faire sortir avant le moment prévu comme le disent les
sages dans le Midrash : « grâce à leur unité ils sont sortis d’Egypte », et comme il est aussi
expliqué sur le verset (Exode Ch. 11, v2)
ְו ִאשָּׁה ֵמ ֵאת ְרעוּתָ הּ,שׁאֲלוּ ִאישׁ ֵמ ֵאת ֵרעֵהוּ
ְ ִ בְּאָזְנֵי ָהעָם; ְוי,נָא-דַּ בֶּר
Fais donc entendre au peuple que chacun ait à demander à son voisin et chacune à sa voisine,
C’est à dire que cette qualité d’unité était en eux pendant les douze mois précédant la sortie
d’Egypte et on n’a pas trouvé un seul qui ait médit sur son prochain (Yalqout Chimôni,
Parasha Piné’has)
Cette qualité était présente chez Jacob qui a ordonné à ses enfants (sur son lit de mort)
(Genèse Ch. 49, v2)
.שׂ ָראֵל ֲאבִיכֶם
ְ ִ י- ֶאל,שׁמְעוּ
ִ ְבּנֵי יַעֲק ֹב; ְו,שׁמְעוּ
ִ ִה ָקּבְצוּ ְו
Pressez-vous pour écouter, enfants de Jacob, pour écouter Israël votre Père.
Et les sages disent à ce propos dans le Midrash qu’il les a mis en garde pour être une seule
assemblée, c’est à dire qu’il y ait l’unité entre eux.
ַויּ ְַרא אֱ ֹלהִים אֶ ת ְבּנֵי.ַויּ ְַרא אֶ ת ָענְיֵנוּ זוֹ פּ ְִרישׁוּת דֶּ ֶרְך אֶ ֶרץ כְּמוֹ שֶׁ נֶּאֱ ַמר
:יִשְׂ ָראֵ ל ַויֵּדַ ע אֱ ֹלהִים
Il vit notre misère, ceci se réfère à la séparation conjugale, comme il est dit (Exode Ch. 2,
v 25) : Le Seigneur vit les enfants d'Israël et Il leur prêta attention [il sut].
Passage 24-1
Haggada Higguid léâmo, partie פּירוש מלוקט, explication littérale, Ribbi Bouguid
Saâdoun pages 101-102 (explication longue que je propose de couper en deux)
Il vit notre misère, il s’agit des relations conjugales ; la racine du mot ָענְיֵנוּest la même que
celle du mot עֹנָתָ הּutilisé dans le verset
ֹלא יִג ְָרע,שׁ ֵא ָרהּ כְּסוּתָ הּ וְעֹנָתָ הּ
ְ --לוֹ- י ִ ַקּח,אַח ֶֶרת-ִאם
S'il lui en adjoint une autre, il ne devra point la frustrer de sa nourriture, de son habillement,
ni du droit conjugal.
On trouve également un langage de souffrance associé à l’abstinence comme dans ce verset
(où Laban parle à Jacob après l’avoir rejoint ; Jacob s’était enfui de chez Laban avec femmes
et enfants ; les deux femmes de Jacob étaient les filles de Laban) :
. אֱֹלהִים עֵד בֵּינִי וּבֵינֶָך, ִעמָּנוּ; ְראֵה,אֵ ין ִאישׁ--בְּנ ֹתַ י-שׁים עַל
ִ ָתִּ ַקּח נ- ְואִם,בְּנ ֹתַ י-תְּ ַענֶּה ֶאת-ִאם
Si tu outrageais mes filles; si tu associais d'autres épouses à mes filles nul n'est avec nous;
mais vois! D.ieu est témoin entre moi et toi!. (le mot en hébreu souligné a la même
consonance que עֹנָתָ הּsimplement la lettre נa un point [daghesh], la Torah n’étant pas
ponctuée cela laisse la possibilité à des commentaires), comme cela est expliqué dans le traité
talmudique Yoma (77b) et ce mot de notre second verset est l’inverse de conserver le droit
conjugal. On trouve de nombreux mots dont l’orthographe est très proche et dont le sens est
contraire (par exemple « ערéveillé » et aussi « vivant » et « עריריseul » et aussi « mort »).
Modestement il me semble pouvoir dire également que dans notre passage de la Haggada,
comme il n’est pas écrit « ַויּ ְַרא ֶאת עונתנוil vit notre droit conjugal (bafoué) » mais c’est le
terme ָענְיֵנוּqui est utilisé, l’intention est de pouvoir interpréter également qu’il s’agit d’une
souffrance ענּוי, pour nous dire en allusion qu'il s'agit de la souffrance de la séparation
conjugale. Le mot ָענְיֵנוּest donc utilisé sciemment pour indiquer à la fois la souffrance ענּויde
l’absence de devoir conjugal עונה.
La raison pour laquelle le Magguid interprète ָענְיֵנוּpar le devoir conjugal et pas par la
souffrance liée au travaux est que dans le verset interprété précédemment (Passage 19 et
suivants) Les Egyptiens nous maltraitèrent, nous opprimèrent et nous imposèrent de
dures corvées. (Deutéronome Ch. 26, v6) les travaux pénibles sont déjà mentionnés ; s’il ne
s’agissait pas d’apprendre quelque chose de supplémentaire il aurait suffi que le verset dise
« et Il vit ce qu’on nous a fait » [ce dont on était déjà au courant] ; de plus à la fin de notre
verset est mentionnée l’oppression, il fallait donc interpréter différemment ָענְיֵנוּ, le Magguid
nous indique qu’il s’agissait de l’absence (forcée) de relations conjugales.
Même si nous ne voyons pas que les Egyptiens ont décrété aux hommes de se séparer de leurs
épouses, cela est tout de même une conséquence d’un autre décret. En effet les Egyptiens
avaient décrété de tuer tout nouveau né mâle et que tout nouveau né mâle devait être noyé
dans le Nil ; ils étaient obligés de se séparer car ils se disaient « à quoi bon engendrer si c’est
pour qu’ils soient perdus ? ».
Certains expliquent que les Egyptiens les empêchaient de retourner dormir chez eux en
argumentant qu’il leur serait impossible de se lever à l’aube et de produire la quantité de
briques dues ; ainsi les Egyptiens les faisaient dormir dans les champs. Lorsque les épouses
ont vu cet état de fait, elles sont allées dans les champs apporter à leurs époux du pain et un
repas et exprimaient leurs besoins d’eux entre les parcs de troupeaux (l’expression vient de
Psaumes Ch. 68, v14), sous les pommiers (l’expression vient du Cantiques des Cantiques Ch.
8 v5). Lorsqu’elles étaient enceintes elles allaient dans les champs pour y accoucher. Tout
cela est raconté avec moult détails dans la Guémara (Sotta 11b), voir également Méâm Loêz.
Passage 24-2
דֶּ ֶרְך אֶ ֶרץil s’agit des relations conjugales; nous trouvons le même terme דֶּ ֶרְךdans le verset (il
s’agit de Loth et ses deux filles; les deux filles ont eu une relation avec leur père en prétextant
que le monde était totalement dépeuplé hormis eux trois)
.ָאָרץ
ֶ ה- כְּדֶ ֶרְך כָּל,ָאָרץ לָבוֹא ָעלֵינוּ
ֶ אָבִינוּ זָקֵן; ְו ִאישׁ ֵאין בּ,ִירה
ָ ַה ְצּע-ִירה אֶל
ָ וַתּ ֹא ֶמר ַה ְבּכ
L'aînée dit à la plus jeune: "Notre père est âgé et il n'y a plus d'homme dans le monde, pour
s'unir à nous selon l'usage de toute la terre.
comme il est dit : Le Seigneur vit les enfants d'Israël et Il leur prêta attention [il sut]. Le
Magguid fait une sorte de Guézéra Shava (deux versets utilisant la même expression peuvent
permettre d’apprendre l’un de l’autre) « Il vit notre misère » et « vit les enfants d’Israël »
[Abarbanel] Selon le sens littéral du verset, le Magguid vient nous dire simplement qu’ils
avaient de la souffrance liée à l’absence de relation conjugale. On interprète la fin du verset
« et l’Eternel sut » sur la souffrance liée aux relations conjugales car il s’agit d’une relation
intime entre deux personnes que personne ne connaît à part l’Eternel qui connaît toute chose.
De même on utilise le mot « sut/connut » ידעpour une relation conjugale comme dans le cas
d’Adam et Eve (Genèse Ch. 4 v1):
ְ ַחוָּה ִא- יָדַ ע ֶאת,ְוהָאָדָ ם
.ה׳- ָקנִיתִ י ִאישׁ אֶת, וַתּ ֹא ֶמר, ַקי ִן- וַתֵּ לֶד ֶאת,שׁתּוֹ; וַתַּ הַר
or, l'homme s'était uni à Ève, sa femme. Elle conçut et enfanta Caïn, en disant: "J'ai fait naître
un homme, conjointement avec l'Éternel!".
De même (Samuel I, Ch. 1 v19)
. ַויִּזְכּ ְֶר ָה ה׳,שׁתּוֹ
ְ ַחנָּה ִא- ה ָָרמָתָ ה; ַויּ ֵדַ ע ֶא ְל ָקנָה ֶאת,בֵּיתָ ם-שׁבוּ ַויּ ָב ֹאוּ אֶל
ֻ ָ ַויּ,שׁתַּ חֲווּ ִל ְפנֵי ה׳
ְ ִ ַויּ,שׁכִּמוּ בַבּ ֹ ֶקר
ְ ַ ַויּ
Le lendemain de bon matin, ils se prosternèrent devant l'Eternel, puis s'en retournèrent à leur
demeure à Rama. Elkana s'unit à Hanna, et le Seigneur se souvint d'elle.
ַויֵּדַ ע אֱ ֹלקִיםEt l’éternel sut, le nom de D.ieu utilisé est celui de l’attribut de rigueur et non
celui de miséricorde (le tétragramme) pour nous dire que même l’attribut de rigueur était
d’accord pour être miséricordieux envers les enfants d’Israël ; c’est pour cela que le terme
ַויֵּדַ עest utilisé, c’est un langage de miséricorde car l’Eternel a eu pitié d’eux y compris avec le
coté de rigueur.
ַהבֵּן- כָּל.עַמּוֹ לֵאמ ֹר- ַויְצַו פּ ְַרע ֹה ְלכָל. כְּמוֹ שֶׁ נֶּאֱ ַמר. אֵ לּוּ ַה ָבּנִים.וְאֶ ת ֲע ָמלֵנוּ
: ַהבַּת תְּ חַיּוּן- ְוכָל.ַהיִּלּוֹד ַהיְא ָֹרה תַּ שְׁ לִיכֻהוּ
notre labeur, ceci se réfère aux garçons, comme il est dit (Exode Ch 1, v 22) : Tout mâle
nouveau-né, jetez-le dans le fleuve et toute fille laissez-la vivre.
notre labeur, ceci se réfère aux garçons, comme il est dit :Tout mâle nouveau-né, jetez-le
dans le fleuve et toute fille laissez-la vivre
On peut expliquer selon la thèse de Rabbénou Tam (Ramenée dans le Rosh sur le Talmoud
Nédarim 28a) que le principe que donnent les sages du Talmoud « Dina démalkhouta dina »
c’est à dire « la loi du pays est une loi à respecter », ce principe n’est valable que si la justice
s’applique de la même manière pour tous les habitants du pays, et qu’il n’y a pas d’exception.
Par contre s’il y a des allègements de la loi pour certains et une application plus rigoureuse
pour d’autres, on ne peut pas considérer cela comme une législation et le principe « Dina
démalkhouta dina » c’est à dire « la loi du pays est une loi à respecter » n’est plus applicable.
Par cela on peut comprendre le verset (Exode Ch. 1 v18)
. ַהיְלָדִ ים- אֶת,ָ שׂיתֶ ן הַדָּ בָר ַהזֶּה; וַתְּ ַחיּ ֶין
ִ ַמדּוּ ַע ֲע, וַיּ ֹא ֶמר ָלהֶן, ַל ְמיַלְּד ֹת, ִמצ ְַרי ִם-ַויּ ִ ְק ָרא ֶמלְֶך
Le roi d'Égypte manda les sages-femmes et leur dit: "Pourquoi avez-vous agi ainsi, avez-vous
laissé vivre les garçons?"
C’est à dire que Pharaon leur dit « même par les lois de votre Torah la loi du pays est une loi à
respecter », elles lui ont répondu justement (v19) שׁים ַה ִמּצ ְִריּ ֹת ָה ִעב ְִריּ ֹת
ִ ָ « כִּי ֹלא ַכנּles femmes
Hébreux ne sont pas comme les Egyptiennes » ; c’est à dire que puisque vous n’avez pas fait
une loi identique pour les femmes Egyptiennes et les femmes Hébreux, ce n’est pas une loi !
et donc le principe « la loi du pays est une loi à respecter » ne s’applique pas ; tout de suite
Pharaon a répondu (v22)
. תְּ חַיּוּן, ַהבַּת- ְוכָל,שׁלִיכֻהוּ
ְ ַ ַהי ְא ָֹרה תּ, ַהבֵּן ַהיּ ִלּוֹד- כָּל:עַמּוֹ לֵאמ ֹר- ְלכָל,ַוי ְ ַצו פּ ְַרע ֹה
Pharaon donna l'ordre suivant à tout son peuple: "Tout47 mâle nouveau-né, jetez-le dans le
fleuve et toute fille laissez-la vivre."
c’est à dire, comme l’enseigne le Talmoud dans Sotta (11a,) que Pharaon avait décrété de tuer
tous les mâles Hébreux et Egyptiens, et ce afin d’avoir une loi égale pour tous et ce pour
contraindre les Israélites à appliquer la loi.
47
sans distinction
notre labeur, ceci se réfère aux garçons, j’ai vu que Rabbi Shémouel Topilinski explique
que le Magguid vient nous apprendre comment il faut procéder pour l’éducation. Car il faut
un grand labeur et de grandes forces pour s’investir dans l’éducation des enfants ; une grande
protection et une très grande attention sont nécessaires pour chacun d’entre eux, adaptés à
chacun selon son caractère, depuis sa tendre enfance jusqu’à ce qu’il grandisse et devienne un
homme.
Combien d’embuches et d’écueils se dressent sur le chemin d’un enfant, susceptibles de le
détourner du droit chemin et l’entraîner à aller dans des voies tortueuses, repousser les voies
de la vie et aller dans les chemins des ténèbres jusqu’à ce qu’il se perde dans les gouffres de la
perdition (cf. Psaume 55 v24). En conséquence, combien de réflexion, de conseils et
d’attention faut il déployer pour l’éducation des enfants, pendant toute leur croissance, afin de
les mettre dans le chemin de la vérité et améliorer leurs qualités humaines (midoth) et
enraciner dans leur cœur l’amour de la torah et la crainte du ciel.
En conséquence, afin de donner une bonne éducation à ses garçons et ses filles il faut une
attention particulière, être très attentif à ce principe et demander conseil, trouver des
stratagèmes pour pouvoir les conduire dans le droit chemin et les amener à la vie éternelle
(dans le monde futur). Car tout le labeur d’un individu en ce monde, ses souffrances et sa
satisfaction est sur ses enfants ; qu’il ait le mérite de laisser une génération de personnes
droites, une descendance bénie par l’Eternel, et c’est sa part dans tout son labeur qu’il effectue
en ce monde.
Et toutes ces souffrances et difficultés que traverse l’homme pendant le cours de sa vie valent
le coût uniquement lorsqu’il sait qu’il va laisser derrière lui la bénédiction, qu’il va laisser une
génération d’enfants vivant dans la sainteté, des Talmidei ‘Hakhamim craignant le ciel. Des
enfants dont il n’aura pas honte ni en ce monde ci dans le monde futur. Sinon, qu’adviendrait-
il de tous ses espoirs et de tout ce qu’il a atteint pendant le courant de sa vie ? Que lui
resterait-t-il de tout son labeur ? Sans parler de la honte qu’il éprouvera en ce monde et dans
l’autre.
En second lieu, il faut conserver les yeux ouverts afin de préserver ses enfants des
« mauvaises fréquentations », de les prévenir et les préserver de lire des livres
extérieurs48, dont les auteurs ne sont pas réputés pour leur crainte du ciel, car cela a
une grande influence pour faire tomber l’homme dans « les gouffres de la perdition » ,
car nombre de lecteurs sont tombés à cause de ce type de livre;
En troisième lieu, il faut les mettre dans une école dans laquelle il n’y a que des
enseignants et des élèves craignant le ciel et qui accomplissent leur travail en toute
confiance. Et même si pour cela il faut dépenser beaucoup, il ne faut pas se détourner
de cette voie car tout ce qu’on rajoute nous sera remboursé du ciel, comme le disent
les sages dans le Talmoud (Beitsa 16a) «toute personne voit son salaire fixé
[déterminé] de Rosh Hashana jusqu’au prochain Rosh Hashana, à l’exception des
sorties pour les écoles de ses enfants (Talmoud Torah) : s’il ajoute on lui ajoute et s’il
diminue on lui diminue».
48
De livres qui prônent des valeurs opposées à celles de la Torah.
ְוגַם ָראִ יתִ י אֶ ת ַה ַלּחַץ אֲ שֶׁ ר ִמצ ְַריִם. כְּמוֹ שֶׁ נֶּאֱ ַמר. זֶה הַדְּ חַק.וְאֶ ת ַל ֲחצֵנוּ
:לוֹ ֲחצִים א ֹתָ ם
et notre détresse, ceci se réfère au régime oppressif, comme il est dit (Exode Ch. 3, v 9) :
oui, j'ai vu l’oppression dont les Égyptiens les accablent.
Passage 26-1
Haggada Pirsoumé Nissa du Rav Yaâkov Raqa’h page 261
et notre détresse, ceci se réfère au régime oppressif, le Rav Haïm Lerosh explique selon le
commentaire de Rashi sur le verset
ְבּ ֶא ֶרץ ִמצ ְָרי ִם,ג ִֵרים ֱהי ִיתֶ ם- כִּי: וְֹלא תִ ְל ָחצֶנּוּ,תוֹנֶה-ְוגֵר ֹלא
Tu ne contristeras point l'étranger ni ne le molesteras; car vous-mêmes avez été étrangers en
Egypte.
Il est possible de dire, comme l’indique le Zohar, que Job a conseillé de prendre l’argent des
Enfants d’Israël et pour cela on dit « et notre détresse » pour rappeler qu’ils ont volé notre
argent et nous ont laissés pauvres par le conseil donné par Job, car ils pensaient que le verset
שׁנָה
ָ ,אַרבַּע מֵאוֹת
ְ --ְועִנּוּ א ֹתָ ם
où elle sera asservie et opprimée, durant quatre cents ans49.
voulait dire « et ils les appauvriront durant quatre cents ans »50, et c’est ce que dit le Magguid
car זֶה הַדְּ חַקa pour valeur numérique 130 (en rajoutant 1 pour l’expression elle même) ce qui
est la valeur du mot עניqui signifie pauvre (ou pauvreté), c’est à dire qu’ils nous ont opprimé
pour prendre notre argent et nous laisser pauvre. Notre passage se termine par j'ai vu
l’oppression dont les Égyptiens les accablent c’est à dire que les Egyptiens les oppressaient
en leur volant leur argent et en les laissant pauvres. D’ailleurs le dernier mot de notre passage
51
אותםforme les premières lettres (dans le désordre) de l’expression ועצת איוב תטול ממונם, « le
conseil de Job était de prendre leur argent».
49
Ce verset s’adressait à Abraham, et donc peut être connu par d’autres
50
ְועִנּוּpossède un daghesh dans le noun, sans ce point le mot change de sens et signifie « appauvrir »
51
C’est une autre orthographe du même mot
Passage 26-2
Haggada Higguid léâmo, partie פּירוש מלוקט, explication littérale, Ribbi Bouguid
Saâdoun pages 104-105
et notre détresse, ceci se réfère au régime oppressif il s’agit de la fabrication des briques
(Aboudraham et Colbo) Dans le Shiboulé Haléquet le sujet est plus détaillé : certains
expliquent qu’il s’agissait de la pression psychologique que les contremaîtres exerçaient sur
les Hébreux pour finir le compte dû de briques, c’est d’ailleurs ce que rend la traduction en
Araméen « le contremaîtres les stressaient » ; l’objectif était de réduire leurs forces à
l’extrême et de les détruire.
La différence entre לחץet דוחקqui sont les termes utilisés ici, est que le premier terme ()לחץ
est utilisé parfois sur des coups physiques et une compression d’organe comme on le voit à
propos de Bilâm
. ְלהַכּ ֹתָ הּ, ַה ִקּיר; וַיֹּסֶף- אֶל, ֶרגֶל ִבּ ְלעָם- וַתִּ ְלחַץ ֶאת, ַה ִקּיר- וַתִּ ָלּחֵץ אֶל, ַמ ְלאְַך ה׳-וַתֵּ ֶרא הָאָתוֹן ֶאת
L'ânesse, voyant l'ange du Seigneur, se serra contre le mur, et froissa contre le mur le pied de
Balaam, qui la frappa de nouveau.
Le terme ( לחץtraduit ici par froisser) signifie dans ce cas « compresser ». Ce terme est utilisé
également parfois sur le fait d’obliger, de forcer comme ce que fait un contremaître vis-à-vis
d’esclaves qu’il supervise afin qu’ils accomplissent leurs tâches avec le plus grand stress sans
aucune relâche, son objectif est de les détruire. Ce second aspect, la pression psychologique,
se nomme également דוחק. C’est pourquoi le Magguid nous enseigne que ַל ֲחצֵנוּn’est pas une
simple pression physique mais celle exercée par un contremaître qui harcèle sans cesse ; ce
harcèlement est d’ailleurs ramené dans le verset (Exode, Ch. 5, v13)
.שׁר ִבּהְיוֹת הַתֶּ בֶן
ֶ ַכּ ֲא,יוֹם בְּיוֹמוֹ-שׂיכֶם דְּ בַר
ֵ כַּלּוּ ַמ ֲע: אָצִים לֵאמ ֹר,שׂים
ִ ְְוהַנֹּג
Les commissaires le harcelaient [le peuple], disant: "Remplissez votre tâche jour par jour,
comme lorsque la paille vous était livrée."
Le Magguid ramène en preuve de notre passage le verset oui, j'ai vu l’oppression dont les
Égyptiens les accablent. Dans ce verset c’est le terme לחץqui est utilisé, il ne s’agit pas
d’une pression physique mais d’une pression psychologique. La raison pour laquelle le
Magguid rapporte ce verset et non celui plus explicite Les commissaires le harcelaient est
que le mot לחץy est utilisé et nous avons besoin de comprendre ce terme (qui a deux sens)
pour pouvoir comprendre וְאֶ ת ַל ֲחצֵנוּqui est le sujet de notre passage.
וּבְא ֹתוֹת. ְבּיָד ֲחזָקָה וּ ִבזְר ֹ ַע נְטוּיָה וּבְמ ָֹרא גָּדוֹל.וַיּוֹצִיאֵ נוּ ה׳ ִמ ִמּצ ְַריִם
:וּבְמֹפְתִ ים
וְֹלא עַל יְדֵ י. וְֹלא עַל יְדֵ י שָׂ ָרף. ֹלא עַל יְדֵ י ַמלְאָ ְך.וַיּוֹצִיאֵ נוּ ה׳ ִמ ִמּצ ְַריִם
ְו ָעב ְַרתִּ י בְּאֶ ֶרץ. שֶׁ נֶּאֱ מַר. אֶ לָּא ַהקָּדוֹשׁ בָּרוְּך הוּא ִבּכְבוֹדוֹ וּ ְב ַעצְמוֹ.ַשָׁ לִיח
.בְּכוֹר בְּאֶ ֶרץ ִמצ ְַריִם מֵאָדָ ם ְועַד ְבּ ֵהמָה- ְו ִהכֵּיתִ י כָּל.ִמצ ְַריִם ַבּ ַלּיְלָה ַהזֶּה
: אֲ נִי ה׳. אֱ ֹלהֵי ִמצ ְַריִם אֶ עֱשֶׂ ה שְׁ פָטִ ים-וּ ְבכָל
[Dévarim/Deutéronome, Ch. 26, v8] Il nous fit sortir de l'Egypte avec une main puissante
et un bras étendu, et en imprimant la terreur, et en opérant signes et prodiges.
L’Eternel nous fit sortir d’Egypte, non par l’intermédiaire d’un ange, ni par l’intermédiaire
d’un Séraphin, ni par l’intermédiaire d’un autre émissaire, mais le Saint, béni soit-Il, Lui-
même dans toute sa gloire, comme il est écrit (Shémot/Exode Ch. 12, v12):
Je parcourrai le pays d'Égypte, cette même nuit; je frapperai tout premier-né dans le pays
d'Égypte, depuis l'homme jusqu'à la bête et je ferai justice de toutes les divinités de
l'Égypte, moi l'Éternel!
Passage 27-1
Haggadah Higguid Léâmo du Rav Bouguid Saâdoun Zatsal pages 106-107
Il nous fit sortir de l'Egypte avec une main puissante il s’agit du quatrième verset
concernant les prémices, le Magguid va l’interpréter « mot à mot » comme il l’a fait pour les
versets précédents.
avec une main puissante et un bras étendu dans la Parasha Vaet’hanane il est écrit
(Deutéronome Ch. 4, v34)
, ְבּמַסּ ֹת בְּא ֹת ֹת וּבְמוֹפְתִ ים וּ ְב ִמ ְל ָחמָה וּ ְבי ָד ֲחזָקָה וּ ִבזְרוֹ ַע נְטוּי ָה, לָבוֹא ָל ַקחַת לוֹ גוֹי ִמ ֶקּ ֶרב גּוֹי,אוֹ ֲהנִסָּה אֱֹל ִקים
. ְלעֵינֶיָך-- ְבּ ִמצ ְַרי ִם, ָעשָׂה ָלכֶם ה׳ אֱֹלהֵיכֶם-שׁר
ֶ כְּכ ֹל ֲא:ְמוֹראִים גְּדֹלִים
ָ וּב
Et quelle divinité entreprit jamais d'aller se chercher un peuple au milieu d'un autre peuple, à
force d'épreuves, de signes et de miracles, en combattant d'une main puissante et d'un bras
étendu, en imposant la terreur, toutes choses que l'Éternel, votre D.ieu, a faites pour vous, en
Egypte, à vos yeux?
Ce verset décompte sept éléments (soulignés en hébreu) alors que celui de notre passage n’en
rapporte que cinq. On peut répondre en s’appuyant sur ce que dit Rashi sur la Torah que pour
le combat (la guerre), il s’agit de la mer comme il est écrit (lorsque les Egyptiens sont dans la
mer avant qu’elle ne se referme) :
נִ ְלחָם ָלהֶם ְבּ ִמצ ְָרי ִם, כִּי ה׳-- אָנוּסָה ִמ ְפּנֵי יִשׂ ְָראֵל,וַיּ ֹא ֶמר ִמצ ְַרי ִם
Alors l'Égyptien s'écria: "Fuyons devant Israël, car l'Éternel combat pour eux contre
l'Égypte! »
En fait le verset de notre passage ne considère que les éléments qui permettent la sortie
d’Egypte comme le sous-entend le début du verset Il nous fit sortir de l'Egypte (« le
combat » ne compte donc pas).
ְבּ ַמסּ ֹתramené dans le second verset signifie « avec des épreuves » ; cela n’a pas entrainé la
sortie d’Egypte (et il reste donc bien 5 éléments qui eux ont entraînés la sortie d’Egypte)
L’Eternel nous fit sortir d’Egypte, [textuellement : Il nous fit sortir l’Eternel d’Egypte] non
par l’intermédiaire d’un ange, c’est-à-dire que le verset possède une redondance et le texte
aurait du dire « Il nous fit sortir d’Egypte », puisque précédemment on dit déjà « L’Eternel
entendit notre voix », donc on sait de qui on parle, en fait on rajoute le nom divin (le
tétragramme) pour nous dire que c’est l’Eternel « en personne » qui nous a fait sortir d’Egypte
et pas par l’intermédiaire d’un ange etc. …
ni par l’intermédiaire d’un ange, il s’agit vraiment d’un ange (le mot pouvant vouloir dire
également émissaire éventuellement humain),
ni par l’intermédiaire d’un Séraphin, il s’agit d’un autre type d’ange. Comme on le voit
dans le prophète Isaïe,
ni par l’intermédiaire d’un autre émissaire certains expliquent qu’il s’agit de Moshé
Rabbénou comme il est écrit (Exode, Ch. 3 v10)
ְ ִ י- ַע ִמּי ְבנֵי-פּ ְַרע ֹה; וְהוֹצֵא ֶאת- וְאֶ שְׁ ָלחֲָך אֶל,ְועַתָּ ה ְלכָה
ִמ ִמּצ ְָרי ִם,שׂ ָראֵל
Et maintenant va, je te délègue vers Pharaon; et fais que mon peuple, les enfants d'Israël,
sortent de l'Égypte.
Où le mot émissaire ( שליחémissaire) est explicitement utilisé ; le Magguid nous signifie que
Moshé n’était qu’un émissaire pour parler à Pharaon et que l’essentiel de la sortie d’Egypte
était par la main de l’Eternel. Certains expliquent que « l’émissaire » était un autre type
d’ange en se basant sur les versets (Exode Ch. 23, v20 et Nombres Ch. 20 v16)
שׁר ֲהכִנ ֹתִ י
ֶ ַהמָּקוֹם ֲא- אֶל, בַּדָּ ֶרְך; ְו ַל ֲהבִיאֲָך,שׁ ָמ ְרָך
ְ ִל, ְל ָפנֶיָך,ִהנֵּה אָנֹכִי שׁ ֹ ֵל ַח ַמלְאְָך
Or, j'enverrai devant toi un mandataire, chargé de veiller sur ta marche et de te conduire au
lieu que je t'ai destiné.
עִיר ְקצֵה גְבוּלֶָך, וַיּ ֹ ִצאֵנוּ ִמ ִמּצ ְָרי ִם; ְו ִהנֵּה ֲאנַחְנוּ ְב ָקדֵ שׁ,שׁלַח ַמ ְלאְָך
ְ ִ ַויּ,שׁמַע קֹלֵנוּ
ְ ִ ַויּ,ה׳-ַונִּ ְצעַק ֶאל
Mais nous avons Imploré l'Éternel, et il a entendu notre voix, et il a envoyé un mandataire,
qui nous a fait sortir de l'Egypte. Or, nous voici à Kadêch, ville qui confine à ta frontière.
Le Magguid prend ces trois types [Ange, Séraphin, Emissaire] en relation avec les trois
« restrictions » [Je parcourrai le pays d'Égypte, est une restriction « je et non un autre », Je
frapperai est une seconde restriction, Je ferai justice est la troisième restriction] utilisées dans
le verset rapporté dans notre passage ְו ָעב ְַרתִּ י.
52
Notre perception de Sa puissance est à travers Sa création (et Ses actes) ; nous n’avons pas accès (ni même le
droit de réfléchir) à Son essence.
comme il est écrit Je parcourrai le pays d'Égypte, dans le sens premier, le Magguid nous
apporte ici une preuve comme quoi c’est l’Eternel personnellement qui les a sortis d’Egypte,
Je parcourrai, vient dire que ce n’est pas un autre. Même si ce verset ne parle pas de la sortie
d’Egypte mais parle de « traverser le pays d’Egypte » et de « frapper les premiers nés » ceci
entraîne la sortie d’Egypte ipso-facto ; par cela Pharaon et son peuple sont obligés (soumis) de
laisser partir les juifs.
Je parcourrai [je passerai]: Rashi explique Je passerai « Comme un roi qui « passe » d’un
endroit à un autre, sauf que c’est en un seul passage et en un seul instant que tous seront
frappés (au nom de la Mekhilta). »
tout premier-né dans le pays d'Égypte, Rashi explique : y compris les premiers-nés des
autres peuples dès lors qu’ils étaient en Egypte (Mekhilta). Et d’où sait-on que les premiers-
nés Egyptiens qui se trouvaient ailleurs qu’en Egypte ont été aussi frappés ? Du verset :
« … qui a frappé l’Egypte en ses premiers-nés » [c’est à dire tous ses premiers nés où qu’ils
se trouvent] (Tehilim 136, 10).
depuis l'homme jusqu'à la bête Le châtiment commence par frapper celui qui a fait le mal
en premier.
Et à tous les dieux de l’Egypte Les idoles de bois ont pourri, celles de métal ont fondu et ont
coulé à terre.
Passage 27-1
Haggadah Kos Eliahou du rav Eliahou Ben Harosh pages 61-62
Comme le verset rapporté dans notre passage est constitué de trois parties (avec trois verbes)
Je parcourrai …; Je frapperai - Je ferai justice et chacune de ces parties a été faite par
l’Eternel et non par un émissaire comme on le voit des mots du verset [première personne du
singulier]; c’est pour cela que le Magguid considère trois sortes d’émissaires susceptibles
d’accomplir ces missions c’est-à-dire les trois mots « Anges, Séraphin, Emissaire ». Le Ritva
explique que les anges sont inférieurs aux séraphin (en sainteté) ; les anges changent de
mission chaque jour et prennent une apparence humaine pour accomplir leur mission. Au
dessus des séraphin il y a les anges de feu qui se tiennent en dessous du trône divin et qui se
trempent chaque jour dans un fleuve de feu qui passe devant le trône divin etc. L’émissaire est
le grand-ange Métatron qui est coutumier d’avoir des missions de sauvegarde du peuple
d’Israël ; à lui s’applique le verset (Exode Ch. 23, v20)
שׁר ֲהכִנ ֹתִ י
ֶ ַהמָּקוֹם ֲא- אֶל, בַּדָּ ֶרְך; ְו ַל ֲהבִיאֲָך,שׁ ָמ ְרָך
ְ ִל, ְל ָפנֶיָך,ִהנֵּה אָנֹכִי שׁ ֹ ֵל ַח ַמלְאְָך
Or, j'enverrai devant toi un mandataire, chargé de veiller sur ta marche et de te conduire au
lieu que je t'ai destiné.
Le mot Métatron vient de la racine shémirah « protéger » car la traduction en araméen de
« protection/garde » est « »מטרא. Le Ramban donne une explication similaire, mais explique
le nom Métatron comme signifiant « montrant le chemin » comme le rapporte le Sifri « le
doigt de l’Eternel est devenu un Métatron pour Moshé et lui a montré toute la terre d’Israël ».
La preuve du Magguid comme quoi c’est l’Eternel « en personne » qui a frappé l’Egypte
provient du changement de langage effectué car plus haut lorsque Moshé se tient devant
Pharaon (Exode Ch11, v4-5) un langage plus concis est utilisé (une seule locution verbale
littéralement je m'avancerai à travers l'Égypte et mort [sera] tout premier-né ..)
ִמבְּכוֹר פּ ְַרע ֹה-- ְבּ ֶא ֶרץ ִמצ ְַרי ִם,בְּכוֹר- ה וּ ֵמת כָּל. ֲאנִי יוֹצֵא בְּתוְֹך ִמצ ְָרי ִם, ַכּחֲצ ֹת ַה ַלּיְלָה: כּ ֹה אָ ַמר ה׳,וַיּ ֹא ֶמר מֹשֶׁה
בְּכוֹר ְבּ ֵהמָה,שׁר אַחַר ה ֵָר ָחי ִם; וְכ ֹלֶ שּׁ ְפחָה ֲא
ִ עַד בְּכוֹר ַה, ִכּסְאוֹ-הַיֹּשֵׁב עַל
[v4] Moïse ajouta: "Ainsi a parlé l'Éternel: Au milieu de la nuit, je m'avancerai à travers
l'Égypte ; [v5] et alors périra tout premier-né dans le pays d'Égypte, depuis le premier né de
Pharaon qui devait occuper son trône, jusqu'au premier-né de l'esclave qui fait tourner la
meule; de même tous les premiers-nés des animaux.
Notre verset aurait pu également dire Je parcourrai le pays d'Égypte, cette même nuit et mort
[sera] tout premier-né.
Le verset indique « et je tuerai » afin que cette action lui soit attribuée « en personne » et
comme cette action est effectuée par Lui même, en personne, nous savons que je parcourrai
et je ferai justice de toutes les divinités de l'Égypte sont également effectués par lui-même
en personne.
Cette explication est conforme à ce qu’enseigne la Mekhilta à propos du verset (Exode Ch.
12, v29)
;שּׁבִי ֲאשֶׁר ְבּבֵית הַבּוֹר
ְ עַד בְּכוֹר ַה, ִכּסְאוֹ-שׁב עַל
ֵ ֹ ִמבְּכ ֹר פּ ְַרע ֹה הַיּ,בְּכוֹר ְבּ ֶא ֶרץ ִמצ ְַרי ִם- וַה׳ ִהכָּה כָל,ַויְהִי ַבּ ֲחצִי ַה ַלּיְלָה
. בְּכוֹר ְבּ ֵהמָה,וְכ ֹל
Or, au milieu de la nuit, le Seigneur fit périr tout premier-né dans le pays d'Égypte, depuis le
premier-né de Pharaon, héritier de son trône, jusqu'au premier-né du captif au fond de la geôle
et tous les premiers nés des animaux.
La Mékhilta explique le Seigneur fit périr tout premier-né, j’aurais pu penser que cela a été
fait par l’intermédiaire d’un ange ou d’un émissaire, un autre verset précise [celui de notre
passage] ; je frapperai tout premier-né [à la première personne du singulier] c’est à dire ni
par l’intermédiaire d’un ange, ni par l’intermédiaire d’un Séraphin ni par celui d’un émissaire.
On est obligé de dire qu’a partir des mots de ce verset la Mékhilta attribue à Hashem les actes
et non aux trois autres [le Seigneur fit périr].
Ainsi, ce qu’exprime ensuite « Moi l’Eternel, Moi-même et nul autre » (le passage suivant,
28) est une explication sur un autre sujet. Le Magguid vient nous donner une raison pour
laquelle il faut que la plaie des premiers nés soit effectuée par l’eternel « en personne » ;
comme on l’explique dans le Talmoud (Bava Métsiâh, page 72b) « Je suis celui qui sait
distinguer la goutte qui a donné un premier-né et celle qui n’a pas donné un premier-né». Et
c’est ce que dit le Magguid Moi-même [littéralement Je suis celui] je suis celui qui est
capable de distinguer ces gouttes et nul autre [ne peut le faire].
Le Magguid interprète le dernier verset du passage précédent (Passage 27), mot à mot.
Vingt huitième passage
. אֲ נִי וְֹלא שָׂ ָרף.בְּכוֹר- ְו ִהכֵּיתִ י כָּל. אֲ נִי וְֹלא ַמלְאָ ְך.ְו ָעב ְַרתִּ י בְּאֶ ֶרץ ִמצ ְַריִם
אֲ נִי הוּא וְֹלא. אֲ נִי ה׳.ַוּ ְבכָל אֱ ֹלהֵי ִמצ ְַריִם אֶ עֱשֶׂ ה שְׁ פָטִ ים אֲ נִי וְֹלא שָׁ לִיח
:אַחֵר
Je parcourrai le pays d’Egypte, Moi-même et non un ange, et j’y tuerai tout les aînés,
Moi-même et non un Séraphin. Et Je ferai justice de toutes les divinités d’Egypte, Moi-
même et non un émissaire ; Moi l’Eternel, Moi-même et nul autre.
Passage 28-1
Haggada Kos Eliahou Page 63. Ce passage est écrit par le petit-fils de l’auteur.
Je parcourrai le pays d’Egypte Dans la majorité des livres [à son époque] il est écrit שּׁלִי ַח
ָ ַה
c’est à dire « l’émissaire » [avec un article défini : l’émissaire connu de tous] et non un
émissaire. Il faut comprendre cette utilisation de l’article défini alors que dans les autres
termes (Ange, Séraphin) l’article indéfini y est utilisé. De plus il nous faut comprendre
pourquoi sont utilisés les trois termes « Ange, Séraphin, Emissaire » [quelle nécessité
d’utiliser tous ces détails ?].
Il me semble que le Magguid vient nous parler en allusion de Moshé Rabbénou ; en effet les
premières lettres de הַשָּׁ לִי ַח ַמלְאָ ְך שָׂ ָרףforment le mot משהMoshé/Moïse. Moshé est
également appelé Ange comme on le voit dans le verset
עִיר ְק ֵצה גְבוּלֶָך, וַיּ ֹ ִצאֵנוּ ִמ ִמּצ ְָרי ִם; ְו ִהנֵּה ֲאנַחְנוּ ְב ָקדֵ שׁ,שׁלַח ַמ ְלאְָך
ְ ִ ַויּ,שׁמַע קֹלֵנוּ
ְ ִ ַויּ, ה׳-ַונִּ ְצעַק אֶל
Mais nous avons imploré l'Éternel, et Il a entendu notre voix, et Il a envoyé un mandataire53,
qui nous a fait sortir de l'Egypte. Or, nous voici à Kaddesh, ville qui confine à ta frontière.
De même Moïse est monté dans les « hauteurs » (célestes) et y a résidé parmi les Séraphins, il
n’y a pas mangé de pain ni bu d’eau pendant quarante jours et quarante nuits et a été pendant
cette période comme un Séraphin. Moshé est également l’émissaire de l’Eternel comme il
est dit (Exode Ch. 3 v10)
ְ ִ י- ַע ִמּי ְבנֵי-פּ ְַרע ֹה; וְהוֹצֵא ֶאת- וְאֶ שְׁ ָלחֲָך אֶל,ְו ַעתָּ ה ְלכָה
. ִמ ִמּצ ְָרי ִם,שׂ ָראֵל
54
Et maintenant va, je te délègue vers Pharaon; et fais que mon peuple, les enfants d'Israël,
sortent de l'Égypte.
53
Le mot utilisé est ַמ ְל ָאְךqui peut à la fois dire « Ange » ou « mandataire » ; le mandataire qui a fait sortir les
enfants d’Israël d’Egype est bien Moshé.
54
En Hébreu, « je te nomme émissaire »
Pour qu’on ne dise pas que la dernière plaie, la mort des premiers nés, était également par
l’intermédiaire de Moshé, le Magguid précise Moi-même et non un ange, Moi-même et non
un Séraphin, Moi-même et non un émissaire.
La version שּׁלִי ַח
ָ « ַהl’émissaire » est donc très bonne ; cela vient nous signifier que ces actions
(de la mort des premiers-nés) n’ont pas été faites par Moshé, même s’il était « mandataire »
[même mot que Ange], [comme] un Séraphin et un émissaire. Elles ont été exécutés par
l’Eternel « Lui-même ».
Par contre, le début des autres plaies a été exécuté par Moshé avec son bâton. La fin de notre
passage marche bien également ; il termine par Moi l’Eternel, Moi-même et nul autre le
mot « autre » est au singulier (le mandataire, le Séraphin et l’émissaire sont une seule et
même personne), cela vient nous dire que, ce n’est pas la personne appelée à la fois
« mandataire, Séraphin et l’émissaire » qui est Moshé Rabbénou qui a exécuté la plaie de la
mort des premiers nés, mais tout a été fait directement par l’Eternel « en personne ».
. ִהנֵּה יַד ה׳ הוֹיָה ְב ִמ ְקנְָך אֲ שֶׁ ר בַּשָּׂ דֶ ה. כְּמוֹ שֶׁ נֶּאֱ ַמר. זוֹ הַדֶּ בֶר.ְבּיָד ֲחזָקָה
: דֶּ בֶר ָכּבֵד מְא ֹד.ֲמוֹרים ַבּ ְגּ ַמלִּים ַבּ ָבּקָר וּבַצּ ֹאן
ִ בַּסּוּסִים ַבּח
Avec une main puissante se réfère à la plaie amenant la peste ; comme il est dit
(Shémot/Exode, Ch. 9, v3) :
voici: la main de l'Éternel se manifestera sur ton bétail qui est aux champs, chevaux, ânes,
chameaux, gros et menu bétail, par une mortalité très grave.
Haggada Pirsoumé Nissa du Rav Yaâkov Raqa’h pages 268-269 Passage 29-1
On peut donner une allusion ; rappelons d’abord ce qu’enseigne le Rav Hameqoubal, Rabbi
Shimshon Miostropoli Zatsal dans Liqouté Shoshanim ; il rappelle, au nom du Zohar, que
chaque Ange représentant une nation dans les sphères célestes s’appelle אלקים, et que dans les
écrits du ARI Zal il est précisé qu’il y a 71 anges représentant les 71 nations ce qui est
l’explication profonde du verset (Béréshit/Genèse Ch. 48, v19)
. ְוז ְַרעוֹ י ִ ְהי ֶה מְלא ֹהַגּוֹי ִם
et sa postérité formera plusieurs nations.
Le mot ֹ מְלא, utilisé ici, a une valeur numérique de 71 comme l’indique le ARI Zal. En
conséquence, 71 fois le mot אלקיםdonne 355 lettres ce qui est la valeur numérique du mot
Pharaon פרעה. C’est à dire que Pharaon représentait, incluait en lui, les 71 anges représentant
les nations. Nous savons également qu’il y a 120 anagrammes du mot אלקיםet en
conséquence restent 49 (=120-71) anagrammes disponibles puisque Pharaon en possède déjà
71 qui sont rappelés dans son nom (355=5*71, comme vu plus haut); ces 49 anagrammes ne
sont pas à la disposition des nations. Ces 49 anagrammes sont, eux, en regard des 49 lettres
des noms des 12 enfants de Jacob (en prenant le nombre de lettres de leurs noms on trouve 49
lettres).
Moshé notre maître, contenait (potentiellement) quant à lui les 120 anagrammes du mot אלקים
et c’est pourquoi le nombre de ses années fut de 120, ce qui est l’explication profonde du
verset (Psaume 8, v6)
וַתְּ ַחסּ ְֵרהוּ ְמּעַט ֵמאֱֹלהִים
Pourtant tu l’as fait presque l’égal des êtres divins; (ce qui peut se lire également “tu lui a
enlevé un peu de «אלקים, c’est à dire un de moins que 120 soit 119)
Or le mot ( ְמּעַטmoins) a une valeur numérique de 119, c’est à dire que Moshé avait la
possibilité d’atteindre 119 anagrammes du mot אלקיםet n’avait pas accès à un seul de ces
anagrammes. Ceci explique le premier verset du livre du Lévitique
מֵאֹהֶל מוֹעֵד לֵאמ ֹר,מֹשֶׁה; ַוי ְדַ בֵּר ה׳ ֵאלָיו- אֶל,ַויּ ִ ְק ָרא
L'Éternel appela Moïse, et lui parla, de la Tente d'assignation, en ces termes
Ce verset présente la particularité que le אde ַויִּק ְָראest écrit, selon la tradition, plus petit que
les autres lettres ; c’est à dire que ce אfait allusion à un en moins, la fin du verset est מֵאֹהֶל מוֹעֵד
« de la tente d’assignation », or מוֹעֵדa une valeur numérique de 120 qui font allusion aux
120 anagrammes du mot ( אלקיםet un de moins fait donc 119 comme mentionné ci-dessus)
Lorsque Moshé s’est présenté devant Pharaon [pour demander la libération du peuple
d’Israël], il était âgé de 80 ans ; or 80= 16*5, à cette occasion Moshé a occasionné que
Pharaon n’ait plus accès à 16 anagrammes du mot ( אלקיםsoit 80 lettres comme le nombre de
ses années à ce moment là, dit autrement 16 anges de nations ont été neutralisés). Lors de
cette rencontre le verset dit (Exode, Ch. 7 v7)
פּ ְַרע ֹה- אֶל,בְּדַ בּ ְָרם--שׁנָה
ָ שׁמֹנִים
ְ שָׁלשׁ ֹ וּ- בֶּן, וְאַהֲר ֹן,שׁנָה
ָ שׁמֹנִים
ְ - בֶּן,וּמֹשֶׁה
Or, Moïse était âgé de quatre-vingts ans et Aaron de quatre-vingt-trois ans, lorsqu'ils
parlèrent à Pharaon.
L’intention du verset est de dire que Moshé a «absorbé» 80 lettres qui font les 16 anagrammes
du mot אלקיםet les a ajouté aux 49 anagrammes dont il disposait déjà ce qui lui faisait en tout
65 anagrammes, 65 étant la valeur numérique du (d’un) nom de D.ieu א־ד־נ־יet c’est
l’explication fondamentale de ce que leur dit Pharaon (Exode Ch. 10, v10)
כִּי ָרעָה נֶגֶד ְפּנֵיכֶם,ְראוּ
Voyez comme vos intentions sont mauvaises!
C’est à dire que même si Moshé a “absorbé” 80 lettres représentant les 16 anagrammes du
mot אלקיםil reste encore à Pharaon 355-80=275 lettres ce qui est la valeur du mot ָרעָה
(mal ). C’est ce qu’exprime Moshé (Exode Ch. 5, v23)
. ַעמֶָּך- ֶאת, ָ ִה ַצּלְתּ- ָלעָם ַהזֶּה; ְו ַהצֵּל ֹלא, ה ֵַרע,שׁמֶָך
ְ לְדַ בֵּר ִבּ,פּ ְַרע ֹה-וּמֵאָז בָּאתִ י אֶל
Depuis que je me suis présenté à Pharaon pour parler en Ton nom, le sort de ce peuple a
empiré, bien loin que tu aies sauvé ton peuple!"
c’est à dire qu’il reste encore à Pharaon ה ֵַרעlettres (275) Et L’Eternel a alors répondu à
Moshé (Exode Ch. 6, v1)
ֵאַרצוֹ
ְ שׁם מ
ֵ יְג ְָר, וּ ְבי ָד ֲחזָקָה,שׁ ְלּחֵם
ַ ְ י, כִּי ְבי ָד ֲחזָקָה:שׁר ֶא ֱעשֶׂה ְלפ ְַרע ֹה
ֶ ֲא, עַתָּ ה תִ ְראֶה,מֹשֶׁה- אֶל, וַיּ ֹא ֶמר ה׳
L’Éternel dit à Moïse: "C'est à présent que tu seras témoin de ce que je veux faire à Pharaon.
Forcé par une main puissante, il les laissera partir; d'une main puissante, lui-même les
renverra de son pays."
Le mot ( ְבי ָדavec la main) est utilisé intentionnellement, en effet sa valeur numérique est de
16. L’intention est : avec ces 16 anagrammes du mot אלקיםque tu as retiré à Pharaon et qui
forment 80 lettres, cela va entraîner que Pharaon va renvoyer et répudier les enfants d’Israël,
et les 275 lettres restantes vont être annulées par La Torah qui possède 275
Parashioth55 (sections) et c’est ce qu’on peut voir à partir du verset (Exode Ch. 3, v11):
55
Ceci est ramené dans le Midrash de nombreux siècles avant et n’est pas une invention pour « coller ».
Car les mots כִי מִיvalent à eux deux 80, cela signifie que Moshé disait « bien que j’ai pris 80
(lettres) il lui en reste encore רעהsoit 275 » . Hachem lui a répondu (Exode Ch. 3, v12)
. עַל ָההָר ַהזֶהּ, ָהאֱל ִקים- תַּ ַעבְדוּן ֶאת, ִמ ִמּצ ְַרי ִם, ָהעָם-בְּהוֹצִיאֲָך אֶת: שׁ ַלחְתִּ יָך
ְ כִּי אָנֹכִי,לְָּך הָאוֹת-ְוזֶה
et ceci te servira à prouver que c'est moi qui t'envoie: quand tu auras fait sortir ce peuple de
l'Égypte, vous adorerez le Seigneur sur cette montagne même."
C’est à dire qu’ils recevront la Torah [reçue sur cette montagne même] constituée de 275
parashioth. C’est là l’essentiel de ses saints propos.
Haggada Pirsoumé Nissa du Rav Yaâkov Raqa’h – Page 269 (suite du 29-1) Passage 29-2
Ce qui a été dit ci-dessus (dans le passage 29-1) permet de comprendre les allusions contenues
dans notre passage ְבּי ָד ֲחזָקָה, car ְבּי ָדa pour valeur numérique 16 et ֲחזָקָהa pour valeur
numérique 120 ; c’est à dire (que le Magguid vient nous signifier par allusion) que Moshé
Rabbénou n’a absorbé que 16 anagrammes de אלקיםsur les 120 ; cependant sur 49
anagrammes les nations n’ont pas accès, ces 49 anagrammes représentants les 49 lettres des
12 tribus; c’est pour cela que les âmes des 12 tribus (des 12 enfants de Jacob) sont descendues
en Egypte pour compléter le nombre des années d’exil comme l’enseigne le Zohar Haqqadosh
dans Shémot (Exode).
De plus par le mérite des 12 enfants de Yaakov les Hébreux sont sortis comme je l’ai expliqué
plus haut (au début de ce livre) ; le mérite des enfants de Yaâkov dont les noms sont
constitués de 49 lettres a protégé les enfants d’Israël, lorsqu’ils ont atteint les 49 degrés
d’impureté. A ce moment leur mérite s’est réveillé [auprès de l’Eternel] et ils ont pu sortir par
le mérite de Moshé et cette délivrance n’était possible que par son intermédiaire, lui qui allait
atteindre 120 ans ce qui correspond à la valeur de ֲחזָקָהet correspond au nombre total
d’anagrammes du mot אלקים. Moshé a « absorbé » 16 anagrammes lorsqu’il s’est tenu devant
Pharaon alors qu’il était âgé de 80 ans (16*5) ; la torah a été donnée par son intermédiaire,
celle ci étant constituée de 275= רעהparashioth et c’est pour cela que lorsqu’ils se sont
rapprochés du Sinaï, l’Eternel, Béni soit Il, a commencé par (c’est le début des « 10
commandements ») [Exode Ch. 20, v2]
שׁר הוֹצֵאתִ יָך ֵמ ֶא ֶרץ ִמצ ְַרי ִם
ֶ ֲא,אָנֹכִי ה׳ אֱֹל ֶקיָך
Je suis l'Éternel, ton D.ieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte,
C’est à dire par le mérite de la Torah qu’ils reçoivent (à cet instant) l’Eternel les a protégés en
Egypte des 275= רעהlettres des anagrammes de אלקיםqui restaient entre les mains de
Pharaon ; le mot Pharaon ayant une valeur de 355 (275+80). C’est pour cela qu’ils ont pris
pour l’agneau Pascal un sacrifice ( בן שנהâgé d’un an) le mot שנהa pour valeur numérique
355 pour donner en allusion qu’ils allaient être sauvés de Pharaon dont la valeur numérique
est également 355 qui vaut 71 anagrammes de אלקים.
On comprend pourquoi le Magguid dit dans le sixième passage Béni soit Celui qui a offert la
Loi à son peuple Israël, béni soit-il. Car, par le mérite de la Torah Hashem les a protégés des
275 lettres restantes et c’est cela le sens du verset (Exode Ch. 13, v9, ce verset parle des
Téfilin, les Phylactères, dans lesquels est mentionnée la sortie d’Egypte)
י ָדְ ָך-ְו ָהי ָה לְָך לְאוֹת עַל
« Et tu porteras comme symbole [signe] sur ton bras » et Rashi explique : Ce sera pour toi
comme un signe La sortie d’Egypte sera pour toi comme un signe sur ta main et comme
mémorial entre tes yeux. Tu écriras ces chapitres et les attacheras à la tête et au bras.
Et il est dit à la fin de ce verset ְבּפִיָך,תּוֹרת ה׳
ַ ְל ַמעַן תִּ ְהי ֶה, afin que la doctrine du Seigneur reste
dans ta bouche c’est à dire que par le mérite de la Torah, Hashem les a protégés en Egypte des
275 lettres restantes, par les 275 parashioth de la Torah ; et c’est cela וזה לך האות כיcar les
deux mots לך כיont pour valeur 80, l’intention du verset étant de dire que comme seulement
80 des lettres ont été absorbées lorsque tu feras sortir les enfants d’Israël ; comme ils
recevront la Torah celle-ci les protègera de ces 275 lettres restantes.
On a également une allusion par וזהcar le mot זהa une valeur de 12 qui rappelle les 12
enfants de Jacob dont les noms sont constitués de 49 lettres [qui correspondent aux 49
anagrammes du nom אלקיםauxquels les nations n’ont pas accès et qui te sont offerts par le
mérites des 12 enfants de Jacob] et toi tu as absorbé 80 il reste donc רעה275 lettres (à la
disposition de Pharaon) et grâce à la Torah les Hébreux seront protégés.
Passage 29-3
Haggadah Kos Eliahou page 64
Avec une main puissante se réfère à la plaie amenant la peste Le Alchekh dans son
commentaire sur la Torah à propos du verset (Shémot/exode Ch. 15, v3)
. ָכּבֵד מְא ֹד,דֶּ בֶר-- ַבּ ָבּ ָקר וּבַצּ ֹאן, בַּסּוּסִים ַבּחֲמ ִֹרים ַבּגְּ ַמלִּים,שּׂדֶ ה
ָ שׁר ַבּ
ֶ ְבּ ִמ ְקנְָך ֲא,ה׳ הוֹי ָה-ִהנֵּה י ַד
voici: la main de l'Éternel se manifestera sur ton bétail qui est aux champs, chevaux, ânes,
chameaux, gros et menu bétail, par une mortalité très grave.
explique que c’est uniquement sur « les poux » que les conseillers de Pharaon ont dit que
c’était le « doigt de l’Eternel ». Chaque plaie à montré un doigt de l’eternel et au bout de la
cinquième plaie (la peste) une main s’est complétée [cinq doigts] c’est ce qui est dit : la main
de l'Éternel se manifestera
Dans son sillage on peut dire qu’avec les cinq plaies suivantes la seconde main se complète et
par la on comprend bien le verset (Exode Ch. 6 v1)
ֵאַרצוֹ
ְ שׁם מ
ֵ יְג ְָר, וּ ְבי ָד ֲחזָקָה,שׁ ְלּחֵם
ַ ְ י, כִּי ְבי ָד ֲחזָקָה:שׁר ֶא ֱעשֶׂה ְלפ ְַרע ֹה
ֶ ֲא, עַתָּ ה תִ ְראֶה,מֹשֶׁה- אֶל, וַיּ ֹא ֶמר ה׳
L’Éternel dit à Moïse: "C'est à présent que tu seras témoin de ce que je veux faire à Pharaon.
Forcé par une main puissante, il les laissera partir; d'une main puissante, lui-même les
renverra de son pays."
56
Il s’agit d’une image bien évidemment.
Trentième passage
ְוח ְַרבּוֹ שְׁ לוּפָה ְביָדוֹ נְטוּיָה עַל. זוֹ ַהח ֶֶרב כְּמוֹ שֶׁ נֶּאֱ מַר.וּ ִבזְר ֹ ַע נְטוּיָה
:יְרוּשָׁ ָליִם
Avec un bras étendu se réfère à l’épée ; comme il est dit (I Chroniques, Ch 21, v16) :
il (l’ange) tenait en main son épée dirigée contre Jérusalem.
Passage 30-1
Haggadah Higguid Léâmo page 115, partie פּירוש מלוקטExplication littérale.
Avec un bras étendu se réfère à l’épée il s’agit de l’épée des premiers nés Egyptiens qui se
sont révoltés (et ont exigé de laisser partir le peuple d’Israël, il y a donc eu une sorte de guerre
civile) comme il est dit (Psaume 136 v6))
. כִּי לְעוֹלָם ַחסְדּוֹ:ְכוֹריהֶם
ֵ ִבּב,ְל ַמכֵּה ִמצ ְַרי ִם
à Celui qui frappa les Egyptiens dans [par] leurs premiers-nés, car sa grâce est éternelle;
le mot précis utilisé est « par leurs premiers nés » et non « leurs premiers nés » c’est à dire
que la frappe a été faite par les premiers nés contre les autres égyptiens afin de les tuer et
laisser sortir les enfants d’Israël d’Egypte. Ceci est conforme à ce que raconte le Midrash : au
moment où Moise a annoncé la mort des premiers nés , ceux-ci sont allés voir leurs pères en
argumentant « tous ce qu’a prédit Moshé s’est produit, en conséquence laissez sortir les
hébreux et sinon nous allons [nous aînés] tous mourir » ; les parents répondirent que chacun
d’entre eux avait dix fils et que même si tous devaient mourir ils ne laisseraient pas sortir les
enfants d’Israël ; ils partirent voir Pharaon et lui tinrent le même discours, Pharaon n’accepta
point. Il leur dit : « sortez et allez frapper les mollets de vos pères qui vous ont envoyé vers
moi ». Immédiatement les premiers nés sortirent et tuèrent parmi leurs pères 600.000
personnes et c’est qui est rapporté dans le Psaume à Celui qui frappa les Egyptiens dans
[par] leurs premiers-nés ; cette plaie fut par l ‘épée.
il (l’ange) tenait en main son épée dirigée cette explication est basée sur le fait que nous
trouvons également le langage “ נְטוּי ָהdirigée” dans cette plaie des premiers nés. Egalement on
peut dire qu’il y a une Guézérah Shava [ נְטוּי ָה נְטוּי ָהon apprend l’enseignement d’un verset à
partir de l’autre] dans le verset des Téhilim ramené ci-dessus (Ch. 136) il s’agit d’une épée et
donc dans notre cas il s’agit d’une épée également.
Passage 30-2
Haggadah Kos Eliahou (suite de l’explication du Rav dans le passage précédent) page 64
Il s’agit ici de la mort des premiers nés, le Magguid ramène une preuve de notre verset des
chroniques, ce verset se rapportant au fléau qui eu lieu à l’époque du roi David ; cette plaie est
la dernière des cinq dernières plaies et permet de compléter la seconde main. Le mot וּ ִבזְר ֹ ַעse
rapporte à la main (et non au bras) comme l’indique le verset rapporté. Il rapporte le mot
“bras” pour montrer la force de la plaie ou bien pour utiliser des mots différents ; ainsi les 10
plaies qui sont en allusion (5+5) dans ces deux passages sont complétées ; donc ce que dit par
la suite le Magguid « voici les dix plaies » se rapporte également à nos passages (29 à 33) et
pas seulement au passage 34 qui rapporte un autre manière de commenter.
אוֹ ֲהנִסָּה אֱ ֹלקִים לָבוֹא ָל ַקחַת. כְּמוֹ שֶׁ נֶּאֱ ַמר. זֶה גִּלּוּי שְׁ כִינָה.וּבְמ ָֹרא גָּדוֹל
וּ ְביָד ֲחזָקָה וּ ִבזְרוֹ ַע. ְבּ ַמסּוֹת בְּא ֹתוֹת וּבְמוֹפְתִ ים וּ ְב ִמ ְל ָח ָמה.לוֹ גוֹי ִמק ֶֶרב גּוֹי
ְכּכָל אֲ שֶׁ ר עָשָׂ ה ָלכֶם ה׳ אֱ ֹלקֵיכֶם ְבּ ִמצ ְַריִם.ְמוֹראִ ים גְּדוֹלִים ָ וּב.נְטוּיָה
:ְלעֵינֶיָך
Avec une grande terreur, ceci se réfère au dévoilement de la Shékhina (présence Divine)
comme il est dit (Deutéronome/Dévarim Ch. 4, v34) :
Et quelle divinité entreprit jamais d'aller se chercher un peuple au milieu d'un autre
peuple, à force d'épreuves, de signes et de miracles, en combattant d'une main puissante et
d'un bras étendu, en imposant la terreur, toutes choses que l'Éternel, votre D.ieu, a faites
pour vous, en Egypte, à vos yeux?
Passage 31-1
Haggada Higguid léâmo, partie פּירוש מלוקט, explication littérale, Ribbi Bouguid
Saâdoun pages 116-117
Avec une grande terreur, ceci se réfère au dévoilement de la Shékhina (présence
Divine) : le Magguid interprète le mot 57 מ ָֹראcomme ayant la même racine que מראה
(montrer) comme l’explique d’ailleurs Onkalos (traduction en araméen) « avec une grande
vision 58». Quelle est cette grande « vision » ? il s’agit du dévoilement de la présence Divine,
la Shékhina. Celle-ci s’est dévoilée deux fois en Egypte :
• D’abord le premier du mois de Nissan comme il est écrit
:שׁים
ִ ָר ֹאשׁ חֳד, ב הַח ֹדֶ שׁ ַהזֶהּ ָלכֶם. ְבּ ֶא ֶרץ ִמצ ְַרי ִם לֵאמ ֹר,אַהֲר ֹן-מֹשֶׁה ְואֶל-וַיּ ֹא ֶמר ה׳ אֶל
L'Éternel parla à Moïse et à Aaron, dans le pays d'Égypte, en ces termes: 2 "Ce mois-ci est
pour vous le commencement des mois; il sera pour vous le premier des mois de l'année.
Les sages nous enseignent que la voix de l’Eternel a été entendue dans toute l’Egypte (voir
commentaire du Ritva) .
• Une seconde fois le soir de Pessa’h, au moment de la délivrance ; le dévoilement de la
Shékhina (présence Divine) est associé au terme « vision » car toute personne qui « la
voit » est effrayé.
Bien que l’Egypte était impure et emplie d’idoles et de « malpropreté », malgré cela l’Eternel
s’y est dévoilé aux enfants d’Israël pour tenir sa promesse faite à Jacob notre patriarche
עֵינֶיך-שׁית י ָדוֹ עַל
ִ ָ י,עָֹלה; וְיוֹסֵף- אַ ַעלְָך גַם, וְאָנֹכִי, ֵא ֵרד ִעמְָּך ִמצ ְַריְמָה,אָנֹכִי
Moi-même, je descendrai avec toi en Égypte; moi-même aussi je t'en ferai remonter; et c'est
Joseph qui te fermera les yeux.
Il ressort de notre verset (celui de notre passage) (Deutéronome Ch. 4 v34)
, ְבּמַסּ ֹת בְּא ֹת ֹת וּבְמוֹפְתִ ים וּ ְב ִמ ְל ָחמָה וּ ְבי ָד ֲחזָקָה וּ ִבזְרוֹ ַע נְטוּי ָה, לָבוֹא ָל ַקחַת לוֹ גוֹי ִמ ֶקּ ֶרב גּוֹי,אוֹ ֲהנִסָּה אֱל ִקים
. ְלעֵינֶיָך-- ְבּ ִמצ ְַרי ִם, ָעשָׂה ָלכֶם ה׳ אֱלהֵֹיכֶם-שׁר
ֶ כְּכ ֹל ֲא:ְמוֹראִים גְּדֹלִים
ָ וּב
57
Ce terme peut à la fois signifier « terreur » et « vision »
58
C’est à dire des démonstrations visibles par tous.
Et quelle divinité entreprit jamais le langage utilisé est un langage de d’étonnement, c’est à
dire comme l’explique Rashi « Une divinité a-t-elle jamais fait des miracles de venir
prendre… » ?
Avec des épreuves avec des mises à l’épreuve il leur a fait connaître ses puissances [D.ieu a
été mis à l’épreuve, si on peut dire], comme par exemple (Exode Ch. 8 v5)
, ַרק ַבּי ְא ֹר: ְל ַהכ ְִרית ַה ְצפ ְַרדְּ עִים ִממְָּך וּ ִמבָּתֶּ יָך, ְל ָמתַ י אַעְתִּ יר לְָך ְו ַל ֲעבָדֶ יָך וּ ְל ַעמְָּך, הִתְ ָפּ ֵאר ָעלַי,וַיּ ֹאמֶר מֹשֶׁה ְלפ ְַרע ֹה
.ָאַרנָה
ְ תִּ שּׁ
Moïse répondit à Pharaon: "Prends cet avantage sur moi, de me dire quand je dois demander
pour toi, tes serviteurs et ton peuple, que les grenouilles se retirent de toi et de tes demeures,
qu'elles restent seulement dans le fleuve."
Avec des signes, des signes pour que les Hébreux croient qu’il (Moshé) était bien l’émissaire
de l’Eternel, comme par exemple le bâton. Avec des miracles, il s’agit de merveilles ; Il a
amené aux Egyptiens des plaies « merveilleuses » [extraordinaires].
Avec la guerre, dans la mer comme il est écrit (Exode Ch. 14 v25)
נִ ְלחָם ָלהֶם ְבּ ִמצ ְָרי ִם,כִּי ה׳--שׂ ָראֵל
ְ ִ אָנוּסָה ִמ ְפּנֵי י, ִבּ ְכבֵדֻ ת; וַיּ ֹאמֶר ִמצ ְַרי ִם, ַויְנַ ֲהגֵהוּ, ֵאת אֹפַן ַמ ְרכְּב ֹתָ יו,ַויָּסַר
et il détacha les roues de ses chars, les faisant ainsi avancer pesamment. Alors l'Égyptien
s'écria: "Fuyons devant Israël, car l'Éternel combat pour eux contre l'Égypte!"
en combattant d'une main puissante et d'un bras étendu, en imposant la terreur, c’est ce
que le Magguid explique dans la Haggada
toutes choses que l'Éternel, votre D.ieu, a faites pour vous en votre faveur ; également
comme on l’enseigne dans la Mishna de Avot (maximes des pères) « dix miracles ont été faits
pour (en faveur de) nos ancêtres en Egypte ». Le Rambam et Rabbénou Yona expliquent
qu’ils s’agit des dix plaies que l’Eternel a amené contre les Egyptiens en Egypte et qui n’ont
pas atteint les Hébreux , et c’est ce qui est dit toutes choses que l'Éternel, votre D.ieu, a
faites pour vous en Egypte, aucune de ces plaies ne vous a atteint ni ne vous a causé de
dommage.
Passage 31-2
Haggada Kos Eliahou, page 64
Avec une grande terreur, comme la mort des premiers nés a été mentionnée au passage
précédent dans lequel on rappelle que cette plaie a été assénée par l’Eternel qui s’est dévoilé
avec toute sa gloire et « en personne » pour les tuer, une grande peur et une terreur se sont
emparés des Egyptiens, vis à vis d’Hachem, avant la plaie et après la plaie, comme on le dit
(Exode Ch. 12, v 33)
. ֻכּלָּנוּ ֵמתִ ים, כִּי אָ ְמרוּ:ָאָרץ
ֶ ה-שׁ ְלּחָם מִן
ַ ְל ַמהֵר ְל, ָהעָם-וַתֶּ ֱחזַק ִמצ ְַרי ִם עַל
Les Égyptiens firent violence au peuple, en se hâtant de le repousser du pays; car ils disaient:
"Nous périssons tous."
Avec une grande terreur, ceci se réfère au dévoilement de la Shékhina (Présence Divine)
comme il est dit : Et quelle divinité entreprit jamais d'aller se chercher un peuple au
milieu d'un autre peuple, on peut dire que cela fait allusion au fait que la présence divine
s’est dévoilée dans le buisson ardent ; c’est ce que dit le Magguid ceci se réfère au
dévoilement de la Shékhina et où cela a-t-il eu lieu ? le Magguid répond par le verset
rapporté אוֹ ֲהנִסָּהor ֲהנִסָּהa les mêmes lettres que הסנהqui signifie « le buisson ardent » dans
lequel Hachem s’est dévoilé pour aller se chercher un peuple au milieu d'un autre peuple
par l’intermédiaire de Moshé Rabbénou. De plus le mot “ ִמק ֶֶרבau milieu” a pour valeur
numérique (lorsqu’on rajoute le nombre de lettres) 346, tandis que משהMoshé a pour valeur
345 ; l’unité qui manque correspond à l’Eternel qui s’est dévoilé dans le buisson ardent et qui
a fait connaître son unicité et son unité par Moshé Rabbénou et qui a pris Israël comme peuple
par l’intermédiaire de Moshé.
Trente-deuxième passage
אֲ שֶׁ ר תַּ עֲשֶׂ ה. וְאֶ ת ַהמַּטֶּ ה ַהזֶּה תִּ קַּח ְבּיָדֶ ָך. כְּמוֹ שֶׁ נֶּאֱ ַמר. זֶה ַהמַּטֶּ ה.וּבְא ֹתוֹת
:בּוֹ אֶ ת הָא ֹת ֹת
Avec des signes, ceci se réfère au bâton (de Moshé), comme il est dit (Shémot/Exode Ch.
4, v17) : Et cette même verge, tu l'auras à la main, car c'est par elle que tu opéreras les
miracles.
Passage 32-1
Kos Eliahou page 65
Avec des signes, ceci se réfère au bâton, après avoir rappelé le principal des plaies dans les
premières explications (dans les trois passages précédents), il reste à expliquer le mot וּבְא ֹתוֹת,
avec des signes, l’explication donnée par le Magguid est que cela se rapporte aux signes faits
avec le bâton, il s’agit des trois « signes » faits par Moise devant Israël afin que ceux-ci
croient qu’ils allaient bien sortir d’Egypte. Les signes faits avec le bâton sont :
• Le bâton s’est transformé en serpent ;
• Lorsque Moïse a mis sa main en son sein, celle-ci est devenue lépreuse ;
• L’eau du Nil qui s’est transformée en sang.
les deux derniers signes ne sont pas une transformation du bâton lui même mais ont été faits
avec la force du bâton que Moise avait en main ; le Magguid ramène une preuve par le fait
que le verset (Exode Ch. 4, v17)
ְו ֶאת ַה ַמּטֶּה ַהזֶּה תִּ ַקּח ְבּי ָדֶָך
Et ce bâton tu le prendras à la main
Le mot « main » est superflu (on prend forcément avec la main), pour signifier que c’est par le
fait de prendre la bâton à la main, par la force de ce bâton, que tu feras également les deux
derniers signes.
Si tu préfères considérer que lorsqu’on parle du bâton c’est ce qui a été fait avec le corps du
bâton ; alors il s’agit de ce qui a été fait devant Pharaon. N’ai pas de difficulté avec le fait
qu’un pluriel est utilisé (et un seul miracle a été fait avec le corps du bâton), car de nombreux
signes et miracles ont été opérés à ce moment là ; c’est à dire : le bâton transformé en serpent
et revenu à l’état de bâton et le fait que le bâton [à l’état de bâton] a avalé tous les serpents.
Passage 32-2
Haggada Ôlelot Haguefen du Rav Guidôn Âttiah, page 136
Avec des signes, ceci se réfère au bâton, dans le livre Or’hot ‘Haym est rapporté au nom du
Talmoud de Jérusalem que sur le bâton de Moïse étaient gravées les premières lettres des dix
plaies בְּאַ ַח''ב. עַדַ ''ש.דְּ ַצ''ך, afin d’amener les plaies dans le bon ordre. Dans la Haggada
‘Hazon Ôvadia, il est rapporté qu’il y a une allusion dans le verset (celui de notre passage)
שׁר תַּ ֲעשֶׂה בּוֹ אֶת הָא ֹת ֹת
ֶ ֲאcar le mot שׁר
ֶ ֲאa pour valeur numérique 501 qui est la valeur numérique
de בְּאַ ַח''ב. עַדַ ''ש. דְּ ַצ''ך. Tout ces miracles (toutes ces plaies) ont été faits par l’éternel afin que
les enfants d’Israël examinent les miracles de l’Eternel et Ses merveilles. Ainsi la foi en
l’Eternel s’installera profondément dans leur cœur, et ils seront aptes à recevoir la Torah et la
pratiquer (la conserver). Les derniers mots du verset rapporté dans notre passage
שׁר תַּ ֲעשֶׂה בּוֹ ֶאת הָא ֹת ֹת
ֶ ֲא
car c'est par elle que tu opéreras les miracles.
forment le mot תורהTorah; ce qui vient nous dire en allusion que le principal et le fondement
de la sortie d’Egypte est uniquement pour recevoir la Torah.
Trente-troisième passage
. דָּ ם.ָאָרץ
ֶ ְונָתַ תִּ י מוֹפְתִ ים בַּשָּׁ ַמיִם וּב. כְּמוֹ שֶׁ נֶּאֱ ַמר. זֶה הַדָּ ם.וּבְמוֹפְתִ ים
: וְתִ מְרוֹת עָשָׁ ן.וָאֵ שׁ
Avec des prodiges se rapporte à la plaie du sang, comme il est dit (Joël Ch. 3, v3):
Et je ferai apparaître des prodiges au ciel et sur la terre: du sang, du feu et des colonnes de
fumée.
Passage 33-1
Haggada Higguid léâmo, partie פּירוש מלוקט, explication littérale, Ribbi Bouguid
Saâdoun pages 121-122
Avec des prodiges se rapporte à la plaie du sang certains expliquent qu’il s’agit de toutes
les dix plaies mais que le « sang » est mis en exergue car c’est la première plaie qui est un
porte-drapeau pour toutes les autres ; toutes ces plaies sont extraordinaires comme l’explique
Rashi dans la Parasha Vaet’hanan, comme je l’ai rapporté au passage 31 (Avec une grande
terreur) et voir également ce que j’ai expliqué au passage précédent (passage 32).
D’autres expliquent qu’il ne s’agit pas de la plaie qui s’est abattue sur le Nil, mais plutôt de
l’eau que Moshé a pris du Nil et transformé en sang sur la terre ferme lorsqu’il a montré des
« signes » au peuples, par ces « signes » tout le peuple d’Israël a cru en Moshé comme cela
est indiqué dans la Parasha de Shémot. On trouve que la plaie du sang est appelée « prodige »
comme le précise le verset ramené à titre de preuve Et je ferai apparaître des prodiges.
Et je ferai apparaître des prodiges au ciel et sur la terre, ce verset parle de la guerre de
Gog et Magog (dans la prophétie du prophète Joël, Ch. 3 v3) qui fera couler beaucoup de sang
et le feu tombera du ciel, comme il est écrit (Ezéchiel, Ch. 38 v22)
שׁר
ֶ ֲא, ַע ִמּים ַרבִּים- ְועַל, ֲאגַפָּיו- אַ ְמטִיר ָעלָיו ְועַל,שׁם שׁוֹטֵף וְאַ ְבנֵי ֶא ְל ָגּבִישׁ ֵאשׁ ְוגָפ ְִרית
ֶ ֶ בְּדֶ בֶר וּבְדָ ם; ְוג,שׁ ַפּטְתִּ י ִאתּוְֹ ְִונ
ִאתּוֹ
Je ferai justice de lui par la peste et par le sang; je lancerai des pluies torrentielles, des grêlons
du feu et du soufre sur lui et sur ses légions et sur les peuples nombreux qui l'accompagnent.
Notre verset débute par le sang qui est sur la terre (en bas) et monte de la terre (en bas).
On peut expliquer que tout ces trois aspects (Sang, feu et colonnes de fumée) sont inclus dans
« les cieux et la terre » car parfois le ciel est rouge comme le sang ce qui donne un signe qu’il
y a la guerre et sur les décès associés ; et même sur la terre il y a écoulement de sang des
personnes tuées par la guerre « par les boules de feu » ou toute chose qui y ressemble. Dans le
Zohar on explique à propos de la plaie du sang que l’eau transformée en sang était comme un
feu brulant et toute l’Egypte était emplie de fumée et en conséquence ce qu’explique le
Magguid à savoir que « les prodiges » correspond à la plaie du sang, en vérité cette plaie
contient les trois aspects « du sang, du feu et des colonnes de fumée » .
On peut remarquer que « prodiges » est au pluriel car il se rapporte aux trois aspects
mentionnés. Dans le commentaire du Gaon de Vilna, il est expliqué que le sang est en bas, le
feu est dans les cieux et la fumée est dans l’atmosphère (l’air).59
et des colonnes de fumée des colonnes où la fumée monte dressée verticalement la fumée de
l’incendie monte de manière droite comme un palmier.
Haggada Kos Eliahou, Ribbi Eliahou Ben Harosh page 65 Passage 33-2
Avec des prodiges se rapporte à la plaie du sang Bien que le sang fasse partie des plaies,
qui ont été apprises en début du verset, le Magguid revient et les répète du fait du nouvel
enseignement qu’il veut nous donner à savoir du sang, du feu et des colonnes de fumée c’est
à dire, comme l’enseigne le Ritva que l’eau qui s’est transformée en sang était comme un feu
brulant, et l’Egypte était emplie de leur fumée. Pendant cette plaie il y a eu trois choses : le
sang, le feu et des colonnes de fumée.
Passage 33-3
Haggada Higguid léâmo, partie פּסח מדבּר, Ribbi Bouguid Saâdoun pages 121-122
Avec des prodiges se rapporte à la plaie du sang il nous faut comprendre ce qu’affirme le
Magguid, en effet le verset rapporte les trois aspects du sang, du feu et des colonnes de
fumée, pour quelle raison le Magguid considère-t-il que « les prodiges » ne se rapporte qu’au
sang ? On peut répondre simplement et sans difficulté qu’en Egypte nous n’avons pas trouvé
d’allusion qu’il y ait eu des tourments liés au feu ni aux colonnes de fumée. Mais il me
semble pouvoir dire également que Pharaon avait pour idole le Nil, c’est pour cette raison que
le Nil a été frappé en premier pour lui faire comprendre que son idole n’avait aucun pouvoir.
Le Magguid vient nous signifier cela en disant avec des prodiges se rapporte à la plaie du
sang c’est à dire que le tourment a été fait par l’intermédiaire de l’idole d’Egypte, le Nil, qui
s’est transformé en sang. C’est pour cela que le verset ne rappelle aucune des dix autres plaies
puisque cette plaie est uniquement dirigée contre leur idole. En conséquence, le Magguid
n’interprète « prodiges » qu’avec le sang car le reste (feu et colonnes de fumée) n’apporte
rien de plus par rapport aux autres plaies.
59
Sans doute le Gaon fait il allusion à ce que le Sefer Yétsira rapporte sur les trois lettres אמש, à approfondir
Trente-quatrième passage
Passage 34-1
Haggada Higguid Léâmo, page 123
Autre explication: « Main puissante » indique deux plaies, après avoir fini d’interpréter
les versets parlant des prémices, le Magguid souhaite à nouveau interpréter et donner
également, directement, une allusion aux dix plaies à partir du verset ramené précédemment.
(passage 37) « Main puissante » indique deux plaies, car l’expression est constituée de deux
mots comme « Bras étendu », et « Grande terreur », qui sont tous trois constitués de deux
mots et indiquent chacun deux plaies ; quant à « Signes » le mot est au pluriel et le minimum
d’un pluriel est deux60, au total cela fait dix ce qui donne une allusion aux dix plaies
(Aboudraham) . Certains expliquent différemment mais notre explication colle bien avec les
mots.
Notre passage se conclut par « Voici les dix plaies que le Saint, béni soit-Il a infligé aux
Egyptiens en Egypte : sang … » ; généralement les gens se trompent en considèrant que le
passage commence par « Voici les dix plaies », c’est une erreur et la bonne habitude est de
lier notre passage avec celui sur les plaies, on retrouve cela dans la Haggadah de Rav Âmram
Gaon et celle de Rav Saâdia Gaon, de même dans la Haggadah Méâm Loêz. Par contre dans
toutes les éditions, les imprimeurs suivent l’usage habituel.
60
On prend toujours le minimum
Passage 34-1
Haggada Dan Anokhi , Rav Nissim Dayan, page 131
Autre explication « Main puissante » indique deux plaies ; « Bras étendu », indique deux
plaies ; « Grande terreur », indique deux plaies ; « Signes », indique deux plaies ;
« Prodiges », indique deux plaies ce qui fait dix plaies en tout. Il me semble pouvoir donner
en allusion ce qu’écrit le Ben Ish ‘Hay, dans sa Haggada, sur le passage « L’Eternel nous fit
sortir d’Egypte avec une main puissante » etc. (Passage 29).
On donne cinq aspects sur le jugement des Egyptiens (les cinq rapportés dans notre passage)
dont les premières lettres (en police plus grosse) יד זרוע מורא אותות מופתיםont pour valeur
numérique 98 c’est à dire celle de ( ח״ץqui signifie flèche, même racine que séparation).
Cela vient nous rappeler la grande bonté que l’Eternel a accomplie pour les enfants d’Israël en
Egypte, c’est à dire que bien que les Hébreux habitaient mêlés aux Egyptiens, et que les plaies
agissaient tout autour d’eux, ils n’ont eu aucun dommage occasionné par ces plaies. L’Eternel
leur a fait une séparation afin que le fléau n’ait pas prise sur eux. C’est ce que viennent nous
dire en allusion les premières lettres rappelées ci-dessus dont la valeur numérique est celle de
ח״ץ, c’est à dire qu’il a fait une séparation entre les Egyptiens et les Hébreux
On peut ramener que je j’ai dit au début du livre dans la partie « discours » à propos du verset
(Exode Ch. 12, v15)
ְונִכ ְְרתָ ה ַהנֶּפֶשׁ ַההִוא,אֹכֵל ָחמֵץ- כִּי כָּל:שׁבִּיתוּ שְּׂא ֹר ִמבָּתֵּ יכֶם
ְ ַ תּ,אְַך בַּיּוֹם ה ִָראשׁוֹן-- ַמצּוֹת תּ ֹאכֵלוּ,שׁ ְבעַת י ָ ִמים ִ
.שּׁ ִבעִי
ְ יוֹם ַה- עַד, ִמיּוֹם ה ִָראשֹׁן--שׂ ָראֵל
ְ ִ ִמיּ
Sept jours durant, vous mangerez des pains azymes; surtout, le jour précédent, vous ferez
disparaître le levain de vos maisons. Car celui-là serait retranché d'Israël, qui mangerait du
pain levé, depuis le premier jour jusqu'au septième.
Le mot שְּׂ א ֹרlevain, est écrit שְּׂ א ֹרau lieu de ; שׂאורainsi orthographié il a pour valeur
numérique 501 , ce qui nous rappelle ce qu’enseigne le ARI Zal que sur le bâton de Moshé
étaient gravées les premières lettres des plaies בְּאַחַ''ב. עַדַ ''ש. דְּ צַ''ךdont la valeur numérique est
la même : 501. Les Hagaot Maymonioth expliquent qu’il y a une allusion dans le verset
(Exode Ch. 15, v26)
ַה ַמּ ֲחלָה-כָּל-- ֻח ָקּיו-שׁמ ְַר ָתּ כָּל
ָ ְו, ְו ַה ֲאזַנְתָּ ְל ִמצְוֹתָ יו,שׁר ְבּעֵינָיו תַּ ֲעשֶׂה ָ ָ ְו ַהיּ,שׁמַע לְקוֹל ה׳ אֱֹל ֶקיָך ְ ִשׁמוֹ ַע תּ ָ -וַיּ ֹא ֶמר אִם
. ר ֹ ְפ ֶאָך, כִּי ֲאנִי ה׳,שׂים ָעלֶיָך ַ -אֲ שֶׁ ר
ִ ָא-ֹ לא,שׂ ְמתִּ י ְב ִמצ ְַרי ִם
et il dit: "Si tu écoutes la voix de l'Éternel ton D.ieu; si tu t'appliques à lui plaire; si tu es
docile à ses préceptes et fidèle à toutes ses lois, aucune des maladie dont j'ai frappé l'Égypte
ne t'atteindra, car moi, l'Éternel, je te préserverai."
Le mot אֲ שֶׁ רa pour valeur numérique 501 (c’est à dire la valeur des premières lettres des dix
plaies) c’est à dire, en allusion, que ces dix plaies ne viendront pas sur toi, mais uniquement
lorsque les juifs écoutent la voix de l’Eternel et gardent Ses commandements.
Le ‘Hamets rappelle le mauvais penchant (le Yétser Hara’), « le levain dans la pâte » [c’est à
dire le ferment dans le cœur de l’homme qui le fait tendre vers la faute] si vous faites
disparaître le levain de vos maisons alors ipso-facto שׂים ָעלֶיָך ַ - ַה ַמּ ֲחלָה אֲ שֶׁ ר-ָכּל
ִ ָא-ֹ לא,שׂ ְמתִּ י ְב ִמצ ְַרי ִם
aucune des maladies dont j'ai frappé l'Égypte ne t'atteindra le mot אֲ שֶׁ רdont la valeur est
501 est utilisé et donc « maladies » désigne les plaies. C’est ce qui est écrit שׁבִּיתוּ ְ ַשּׂא ֹר תּ
ְ faites
disparaître le levain le mot שְּׂא ֹרà pour valeur 501 [c’est à dire qu’en faisant disparaître le
mauvais penchant vous faites disparaître les plaies].
De plus le mot ( אְַךdu verset Exode Ch. 12, v15) utilisé se transforme en ( ח״ץles lettres qui
ont un écart un multiple de 7 peuvent s’inter-changer, par exemple les lettres אחסpeuvent
s’inter-changer, de même pour – בטעvoir Rashi Péssa’him 5a). Or אךrappelle la souffrance et
les gémissements, comme on le voit à propos de Noé (Genèse Ch.7 v23)
בַּתֵּ בָה,שׁר ִאתּוֹ
ֶ נ ֹ ַח ַו ֲא-שּׁ ֶאר אְַך
ָ ִ ַויּ
Il ne resta que Noé et ce qui était avec lui dans l'arche.
C’est à dire que Noé souffrait dans son arche à cause de tous les animaux qui y étaient et
toute la tâche qui lui incombait de leur fait.
Par cette explication, on peut dire que lorsqu’on fait disparaître le levain, qui rappelle la faute,
en conséquence, nous faisons disparaître toutes les « maladies » qui se sont abattues sur les
Egyptiens c’est à dire les dix plaies. Ces dix plaies sont rapportées en allusion dans notre
verset
[Dévarim/Deutéronome, Ch. 26, v8] avec une main puissante et un bras étendu, et en
imprimant la terreur, et en opérant signes et prodiges.
dont les premières lettres (en plus grand) יד זרוע מורא אותות מופתיםont pour valeur numérique
98 soit ח״ץ, c’est à dire que les juifs ont, lorsqu’ils ont fait disparaître la faute, cette
séparation qui les protège de plaie et de toute maladie.
Trente-cinquième passage
וְאֵ לּוּ הֵן.אֵ לּוּ עֶשֶׂ ר ַמכּוֹת שֶׁ ֵהבִיא ַהקָּדוֹשׁ בָּרוְּך הוּא עַל ַה ִמּצ ְִריִּים ְבּ ִמצ ְַריִם
: ַמכַּת בְּכוֹרוֹת. ח ֹשֶׁ ְך.אַרבֶּה ְ . בּ ָָרד. שְׁ חִין. דֶּ בֶר. עָרוֹב. ִכּנִּים.ַ ְצפ ְַרדֵּ ע.דָּ ם.
Trente-sixième passage
: בְּאַחַ''ב. עַדַ ''ש. דְּ צַ''ך:ַרבִּי יְהוּדָ ה ָהיָה נוֹתֵ ן ָבּהֶם סִי ָמנִים
Voici les dix plaies que le Saint, béni soit-Il a infligé aux Egyptiens en Egypte :
1. Le sang ;
2. La grenouille61 ;
3. La vermine (les poux) ;
4. Les bêtes sauvages ;
5. La peste ;
6. Les plaies pustulantes ;
7. La grêle ;
8. Les sauterelles ;
9. Les ténèbres ;
10. La morts des premiers-nés.
Passage 35-1
Explication littérale tirée de la Haggadah Ish Matslia’h pages 156-157
Quelles sont les « deux, deux » rapportées dans le passage « précédent » ? (passage 34) Voici
les dix plaies que le Saint, béni soit-Il, a infligé aux Egyptiens en Egypte, le Rav
Aboudraham indique : « les gens débutent (le passage) par voici les dix plaies et poursuivent
par l’énumération des plaies, ceci est une erreur ; en réalité voici les dix plaies est la
continuation de la phrase précédente « deux… deux ». Sang, Grenouille, Vermine, Bêtes
sauvages, Peste, Plaies pustulantes, Grêle, Sauterelles, Ténèbres, Mort des premiers nés.
Ribbi Yéhoudah en a donné un moyen mnémotechnique en prenant les premières lettres
des plaies: Détsakh, qui sont des plaies terrestres (la mer [Nil], la poussière..), Âdash qui sont
des plaies très rares, c’est-à-dire que ces évènements peuvent survenir mais en des occasions
très rares, le miracle est qu’elles sont survenues au moment précis où elles ont été prévues,
Béa’hab ces plaies sont des plaies qui viennent du ciel, le Magguid y a associé la mort des
premiers nés car cette plaie n’a pas de plaie semblable (pour pouvoir y être raccrochée).
61
Le texte est au singulier
62
Textuellement un signe
63
N’oublions pas que le monde a été créé avec un agencement de lettres !
L’explication suivante est tirée d’un livre très profond de Rabbénou Yaâkov Abihséra בּגדי
השׂרדqui donne généralement des explications d’après le sens « caché », la mystique. Dans ce
développement le « Abir Yaâkov »64 fait un parallèle entre les dix plaies et les dix paroles
(« dix commandements »).
Chacune des dix explications est indépendante des autres, lors de la soirée du Sedder on peut
choisir un ou deux morceaux. J’ai personnellement choisi de découper selon le regroupement
fait par Ribbi Yéhouda (lorsqu’il énonce son moyen mnémotechnique : 3-3-4)
Passage 35-3
Il me semble que les dix plaies viennent en regard des dix paroles (10 commandements) ; les
Egyptiens ont voulu empêcher les enfants d’Israël de recevoir la Torah et c’est en vue de la
Torah qu’Hachem a créé le monde ; si les juifs n’avaient pas reçu la Torah, le monde serait
retourné au « chaos » initial (Tohu-Bohu).
Pharaon et ses conseillers suivaient les voies des ténèbres (le mal) et toutes leurs pensées
étaient de trouver des moyens d’empêcher les Hébreux de sortir; finalement selon leur folie
que serait-il advenu de la Torah ? Mais leur cœur s’est bouché à toute compréhension de ce
qu’ils voyaient (les plaies) car c’est l’habitude du côté du mal (Sitra A’hara) : ceux qui le
poursuivent ne font pas attention à ce qu’il adviendra au bout du compte ; en conséquence les
dix plaies sont en regard des 10 paroles (10 commandements) pour leur montrer qu’ils ont
reçus les plaies en « remboursement , en échange» car ils voulaient empêcher les Hébreux de
recevoir les dix commandements [et donc une plaie pour chaque commandement]. Et cela
vaut largement que les Egyptiens et 1000 fois plus disparaissent plutôt que les Israélites ne
reçoivent pas les 10 commandements.
Chaque plaie vient face en regard d’un des dix commandements mais dans l’ordre inverse
(première plaie en face du dernier commandement, etc. …, dernière plaie face au premier
commandement).
1. La première plaie, דםle sang est en regard de « tu ne convoiteras point », car la
convoitise vient de l’échauffement du sang (des passions) ; de plus les lettres qui suivent
דםsont ( הןde valeur numérique 55), si on rajoute le nombre de lettres cela fait 57 qui est
la valeur numérique que ( חמדה57) qui signifie convoitise.
C’est ce qui leur est signifié en allusion par cette plaie : vous Egyptiens voulaient
empêcher ce peuple saint prêt à prendre sur lui la Mitsva de ne pas convoiter et de ne pas
la transgresser même si le sang s’échauffe et le cœur s’échauffe en nous pour convoiter et
désirer, pour l’honneur de Son Saint Nom les enfants d’Israël se renferment sur eux-
mêmes et attendent que la passion se calme, que le sang se refroidisse.
64
C’est le surnom de Ribbi Yaâkov Abihséra
En conséquence, en regard de cela [les Egyptiens ne voulaient pas les laisser recevoir la
Torah dans laquelle il est interdit de convoiter, alors ils ont été frappés par une plaie qui
porte en son nom une allusion à la convoitise, les autres passages sont sur le même
registre] l’Eternel a envoyé aux Egyptiens cette plaie du sang, selon le principe
« comportement en fonction du comportement » מדה כנגד מדה.
3. Les poux כּנים: cette plaie est en regard de « tu ne voleras point » ; le mot כּניםa une valeur
numérique de 120 ce qui est deux fois 60. 60 est la valeur numérique du mot = גנבהvol.
Car un voleur vole à la fois un être humain mais aussi la « connaissance de l’Eternel » ; en
effet il ne croit pas que Hachem l’observe et voit tous ses actes (sinon il ne volerait pas).
En fait, un voleur, avec sa pensée étroite considère qu’il réduit la possession de celui qui a
été volé et que lui-même s’enrichit.
Passage 35-4
4. Les bêtes sauvages ערוב, cette plaie est en regard de לא תנאף, tu ne commettras point
d’adultère. En effet, celui qui commet un adultère provoque des mélanges de
descendances65. Ainsi ערובa pour valeur numérique 278, si on y ajoute 3 correspondant
aux 3 lettres de la racine ערבon obtient 281 qui est la valeur de ערוהqui désigne toute
relation interdite.
En conséquence les Egyptiens furent frappés de la plaie des bêtes sauvages
« comportement en fonction du comportement » .מדה כנגד מדה. Ils voulaient empêcher le
peuple saint prêt à prendre sur lui la Mitsva de « tu ne commettras point d’adultère » et ne
pas mélanger des descendances avec d’autres, de pratiquer cette Mitsva. En conséquence
les Egyptiens ont été punis par la plaie des bêtes sauvages.
5. La peste דבר, cette plaie est en regard de לא תרצח, tu ne tueras point, car ils voulaient
empêcher le peuple saint qui était prêt à prendre sur lui la Mitsva d’interdiction du meurtre
d’accomplir cette Mitsva. En conséquence les Egyptiens ont été frappés par la peste
(meurtrière) en fonction du principe « comportement en fonction du comportement »
מדה כנגד מדה.
65
Le mot ערבvoulant dire mélanger
; מֵהוֹנֶָך,ה׳-ַכּבֵּד ֶאת
Honore l'Eternel avec tes biens,
Et nous avons la même construction dans les dix commandements (Exode, Ch. 20, v11):
- ִאמֶָּך- ְו ֶאת,אָבִיָך-ַכּבֵּד ֶאת
Honore ton père et ta mère,
Cela est mis en allusion dans le mot שחין, car ce mot lorsqu’on prend chacune des lettres
qui le constituent : שי״ן חי״ת יו״ד נו״ן, si on prend la valeur numérique des lettres du milieu
( )ייווon obtient 32 ce qui est la valeur numérique du mot כבודhonneur, et le mot ( שחיןde
valeur 368) lui-même à la même valeur que ( שוה לה׳367) auquel on ajoute un de
l’expression elle-même (soit 368). C’est-à-dire que l’honneur dû au père et à la mère est
équivalent à celui dû à l’Eternel. Lorsqu’on prend la valeur numérique des dernières
lettres ( נתדן504) on obtient la même valeur numérique que celle de la suite du verset -ֶאת
ִאמֶָּך- ְו ֶאת,( אָבִיָךen ajoutant le nombre de lettres) !!
On voit donc que dans le mot שחיןon a de nombreuses allusions à Honore ton père et ta
mère, et de l’équivalence de cet honneur à celui dû à l’Eternel. En fait celui qui est
effronté envers son père il est très probable que ce n’est pas son père ; de plus celui qui est
effronté la maladie « צרעתlèpre » s’abat sur lui, comme il est écrit (Chroniques II, Ch. 26
v19)
, ֵמעַל, ְו ַהצּ ַָרעַת ז ְָרחָה ְב ִמצְחוֹ ִל ְפנֵי הַכּ ֹ ֲהנִים ְבּבֵית ה׳,הַכּ ֹ ֲהנִים- ְל ַה ְקטִיר; וּ ְבזַעְפּוֹ עִם, וּ ְבי ָדוֹ ִמ ְקט ֶֶרת, ֻעזִּיּ ָהוּ,ַויִּזְעַף
.ְל ִמזְבַּח ַה ְקּט ֶֹרת
Ouzzia se mit en colère, tandis qu’il tenait en main l’encensoir à fumigation, et alors qu’il
s’emportait contre les prêtres, la lèpre brilla sur son front, en présence des prêtres, dans
le temple de l’Eternel, auprès de l’autel des parfums.66
sur son front se voyait son effronterie. Un autre raison de faire égaler le respect dû aux
parents à celui dû à l’Eternel est que par les égards montrés aux parents, l’homme se
ressaisit et fait un raisonnement a fortiori, car il se rend compte qu’à plus forte raison il
doit honorer l’Eternel , car ses parents ne sont que les intermédiaires par lesquels l’Eternel
a provoqué sa venue en ce monde et déjà cet individu doit être vigilant à l’honneur dû à
ceux-ci, à plus forte raison doit il honorer l’Eternel qui a créé ce monde par bonté et
« désire » donner du bien, a créé l’homme, lui a préparé de quoi subsister. Ne doit-il pas,
à bien plus forte raison, servir le Créateur, bénir Son nom jour et nuit. A contrario, celui
qui renie Ses bienfaits n’a pas de vie et de place dans ce monde mais doit rester isolé
comme les lépreux.
66
On a là un lien direct entre effronterie et « lèpre ».
De plus, le mot שחיןa la même valeur numérique (368) que celle du mot ( אלקיםc’est le
nom de D.ieu qui correspond à la justice rigoureuse) lorsqu’on écrit pleinement les lettres
de ce mot comme cela )מלוי דיודי״ן( אל״ף למ״ד ה״י יו״ד מ״םqui vaut 300, les 68 restants
correspondent au mot חייםce qui correspond finalement à l’expression usuelle אלקים חיים
« D.ieu vivant ».
En conséquence, les Egyptiens qui voulaient empêcher cette sainte nation, qui était prête à
prendre sur elle d’honorer ses parents par laquelle on en arrive par un raisonnement a
fortiori à servir le D.ieu vivant אלקים חיים, d’accomplir cette Mitsva et a fortiori de servir
l’Eternel, ont été frappés de la plaie des ulcères car ainsi ils se séparent les uns des autres
(comme le lépreux).
Passage 35-5
7. La grêle, בּרד, cette plaie est en regard du respect du Shabbat. On sait en effet que les
lettres qui sont prononcées avec une même partie de la bouche peuvent s’inter-changer. 67
Les lettres dentales sont זשסרץ, le רpeut donc s’inter-changer avec la lettre ש. De même
on a les palatales דטלנתon peut donc inter-changer le דavec le ת. Ces deux
transformations donnent le mot שׁבּתShabbat.
La raison pour laquelle cette plaie vient en regard du Shabbat vient du fait que D.ieu a
donné le Shabbat a son peuple pour le repos, la jouissance et Il a ordonné
שּׁבִיעִי
ְ בַּיּוֹם ַה--יצֵא ִאישׁ ִממְּק ֹמוֹ-אַל
Que chacun demeure où il est, que nul ne sorte de son habitation le septième jour.68
Les Egyptiens voulaient empêcher le peuple saint qui était prêt à prendre sur lui le
Shabbat qui est repos, jouissance sans transport d’objets d’un domaine à un autre,
d’accomplir cette Mitsva ; il était juste que s’abatte sur eux la grêle et qu’ils soient
atteints de souffrances et d’affliction et restent cloitrés69 chez eux « comportement en
fonction du comportement » מדה כנגד מדה
Lorsqu’on épelle chaque lettre (on remplit les lettres) du mot ארבהon a : אל״ף רי"ש בּי"ת
( ה"אde somme 1039) on retrouve la même valeur que לא תשׂא שואavec 1 en plus pour
l’ensemble de l’expression (1038+1=1039).
67
Ceci est rapporté dans les livres de grammaire ; ce n’est pas une invention de notre Rav, à D.ieu ne plaise.
68
Il s’agit de ne pas transporter d’un domaine privé à un domaine public ou inversement.
69
En prenant le sens strict du verset « que nul ne sorte de son habitation le septième jour ».
10. – מכת בכורותmort des premiers nés : cette plaie vient en regard du premier commandement
שׁר הוֹצֵאתִ יָך ֵמ ֶא ֶרץ ִמצ ְַרי ִם
ֶ ֲא,אָנכִי ה׳ אֱֹל ֶקיָך
Je suis l'Éternel, ton D.ieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte
Ce commandement est équivalent à tous les autres réunis, comme l’enseignent les sages.
Comme la plaie est équivalente à toutes les autres (de la même manière que ce
commandement est équivalent à tous les autres), le début des mises en garde a été cette
plaie (Exode Ch4 v23)
. ִבּנְָך בְּכ ֶֹרָך- ֶאת,ִהנֵּה אָנֹכִי ה ֵֹרג
Eh bien! Moi, je ferai mourir ton fils premier-né.70
Egalement, comme le premier des « dix commandements » Je suis l'Éternel, ton D.ieu,
qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte a été dit de la « bouche » de l’éternel, en
conséquence la mort des premiers nés a été faite par l’Eternel « en personne ».
Et comme les Egyptiens voulaient empêcher le fils aîné [premier] (de l’Eternel qu’est
Israël) d’aller servir l’Eternel maître de toute chose, qui fut le « premier » dans le
monde71, en conséquence les Egyptiens ont été frappés par la mort des premiers nés.
70
Cet avertissement a été notifié alors que Moshé n’était pas encore revenu en Egypte ; il était encore réfugié à
Midiane
71
Antérieur à toute chose, premier Le concernant ne voulant pas dire grand-chose
Poursuivons avec le même auteur quelques enseignements sur les 10 plaies (Pirsoumé Nissa
pages 376-382 ; je ramène uniquement quelques passages, entre crochets je ramène la
référence précise dans le livre):
– דםle sang []דם א: le Rav ‘Haim Lerosh ramène au nom du Min’hat Eliahou que cette plaie a
été assénée du fait de l’arrêt de la Mitsva de circoncision (arrêt imposée par les Egyptiens) et
nous avons une allusion, le mot דםconstitue les premières lettres des mots « דם מילהle sang
de la circoncision ». Une des raisons pour lesquelles les Egyptiens ont annulé cette Mitsva est
qu’ils avaient compris que par celle-ci les enfants d’Israël devenaient sanctifiés et ce qui est
sanctifié est dispensé de tout travail (comme tout ce qui est sanctifié pour le Beth Hamiqdash
– Temple de Jérusalem) et c’est pour cette raison que les 10 plaies ont débuté par le sang car
c’est la première Mitsva que rencontre un nouveau-né, en conséquence ils ont été frappés en
premier par le sang.
[ ]דם בOn peut donner une autre explication, le Nil était une des divinités Egyptiennes, ceux-ci
ont été frappés par le sang (le Nil s’est transformé en sang) car ils ont renié l’Eternel créateur
de toute chose (en adorant l’idole qu’était le Nil) et donc la première plaie a été le sang du
Nil.
– ]א[ צפרדעgrenouille : le Rav Pi Hamedaber nous rapporte au nom du Kéli Yakkar que la
cause de cette plaie est dans le fait que Pharaon a profané D.ieu et a renié Son l’existence (du
D.ieu unique, omniscient et omnipotent) et c’est pourquoi les grenouilles sont venues et ont
sanctifié le Nom Divin comme on l’enseigne dans la Guémarah de Péssa’him que Mishael,
‘Hananiah et Âzariah (trois prophètes) se sont sacrifiés pour le Nom Divin en faisant un
raisonnement « a fortiori » (à plus forte raison) à partir des actes des grenouilles72.
Cela est donné en allusion par l’orthographe utilisée pour annoncer cette plaie ( ובכהsur toi) au
lieu de l’orthographe normale ; ובךcette exception est présente 3 fois dans tout le Tanakh (la
« bible » juive) :
. ַה ְצפ ְַרדְּ עִים,יַעֲלוּ-- ֲעבָדֶ יָך- וּ ְבכָל,וּ ְבכָה וּ ְב ַעמְָּך
Toi-même et ton peuple et tous tes serviteurs, les grenouilles vous assailliront (Exode Ch. 7,
v29)
.שׁוּר- ֲאדַ לֶּג, אָרוּץ גְּדוּד בֵּאֹל ַקי,כִּי ְבכָה
Soutenu par toi, j'attaque un bataillon; grâce à mon D.ieu, j'escalade un rempart. (Samuel 2,
Ch. 22, v30)
ִ תְּ עַר נַ ְפ- אַל, עֵינָי; ְבּכָה ָחסִיתִ י73 ה׳ ֲא־ד ֹ־נָ־י,כִּי ֵאלֶיָך
שׁי
Certes, vers toi, ô D.ieu, mon Maître, se tournent mes yeux, en toi je mets mon attente: ne
laisse pas s’écouler ma vie (Psaumes 141, v8)
L’intention du premier verset est Toi-même et ton peuple et tous tes serviteurs, les
grenouilles vous assailliront car tu as renié l’existence de l’Eternel et viendront en
conséquence s’abattre sur toi une multitude comme le dit le second verset (Samuel)
« j'attaque un bataillon », un bataillon de grenouilles s’attaque à Pharaon et aux Egyptiens,
et pour quelle raison ? Celle que donne le troisième verset (dans les Psaumes), c’est à dire que
Pharaon n’a pas pensé « ְבּכָה ָחסִיתִ יgrâce à mon D.ieu (l’Eternel) ». C’est pour cette raison
que lorsqu’il a vu cette plaie et les multitudes de grenouilles Pharaon a dit :
72
Ces prophètes ont été jetés dans une fournaise ardentes car ils ne voulaient pas se prosterner. Si déjà les
grenouilles ont accepté de se jeter dans la fournaise ardente, à plus forte raison nous.
73
Lire A-do-na-y Eloqim
Passage 35-8
]א[ ִכנִּים: les poux. Dans la Torah et dans la partie concernant cette plaie, le mot ִכנִּיםapparaît 5
fois dans la Parasha [dans laquelle on parle de cette plaie] (sous diverses orthographes). De
plus le mot « ְוהְַךet frappe » qui est utilisé dans le verset annonçant cette plaie n’apparaît que
deux fois dans tout le Tanakh (Bible juive) :
. ֶא ֶרץ ִמצ ְָרי ִם- ְבּכָל,ָאָרץ; ְו ָהי ָה ְל ִכנִּם
ֶ ֲעפַר ה- ַמטְָּך ְוהְַך ֶאת- נְטֵה ֶאת,אַהֲר ֹן- ֱאמ ֹר אֶל,מֹשֶׁה- אֶל,וַיּ ֹא ֶמר ה׳
L'Éternel dit à Moïse "Parle ainsi à Aaron: ‘Étends ta verge et frappe la poussière de la terre,
elle se changera en vermine dans tout le pays d'Égypte (Shémoth/Exode, Ch. 8, V12)
. הַח ֹדֶ ֶרת ָלהֶם,הִיא ח ֶֶרב ָחלָל ַהגָּדוֹל-- ח ֶֶרב ֲח ָללִים,שׁתָ ה
ִ שׁלִי
ְ כָּף; וְתִ ָכּפֵל ח ֶֶרב- ְוהְַך כַּף אֶל, ִהנָּבֵא--אָדָ ם-ְו ַאתָּ ה בֶן
Et toi, fils de l'homme, prophétise et frappe d'une main contre l'autre et que l'épée redouble
ses coups par trois fois! C'est une épée de massacres, l'épée de la grande victime qui les
pourchasse. (Ezéchiel Ch. 21 v 12)
On peut dire, par allusion, par le second verset qui dit כָּף- « ְוהְַך כַּף ֶאלet frappe d'une main
contre l'autre », que la main est constituée de 5 doigts qui viennent en regard des 5 fois où le
mot ִכנִּיםest donné dans la Torah (passage sur les poux).
– דברla peste []א: nos sages nous enseignent que cette plaie avait pour origine le fait que les
Egyptiens volaient les troupeaux des enfant d’Israël. De même on peut rapporter ce
qu’enseigne le Rav היפה ז״לque les Egyptiens pratiquaient l’idolâtrie sur ces animaux
appartenant aux enfants d’Israël. Or la Guémara de Ârekhin nous enseigne que pour sept
raisons les plaies viennent sur terre, et parmi ces sept raisons il y a le vol et l’idolâtrie. On
comprend maintenant la raison pour laquelle le texte de la Massoreth (le canon biblique juif)
comprend deux fois le mot והפלה. Une première fois pour annoncer notre plaie et l’autre lors
de l’annonce des malédictions qui suivent le non-respect des chemins de l’Eternel
דָּ בָר,שׂ ָראֵל
ְ ִ ִל ְבנֵי י- וּבֵין ִמ ְקנֵה ִמצ ְָרי ִם; וְֹלא י ָמוּת ִמכָּל,שׂ ָראֵל
ְ ִ בֵּין ִמ ְקנֵה י--ְו ִה ְפלָה ה׳
Mais l'Éternel distinguera entre le bétail d'Israël et le bétail de Miçraïm (d’Egypte) et rien ne
périra de ce qui est aux enfants d'Israël. (Exode Ch. 9 v4)
ָו ֳח ָלי ִם ָרעִים ְונֶ ֱא ָמנִים, מַכּוֹת גְּדֹֹלת ְונֶ ֱאמָנוֹת: ְו ֵאת מַכּוֹת ז ְַרעֶָך,מַכּ ֹתְ ָך-ְו ִה ְפלָא ה׳ ֶאת
L’Éternel donnera une gravité insigne à tes plaies et à celles de ta postérité: plaies intenses et
tenaces, maladies cruelles et persistantes. (Deutéronome Ch. 28 v59)
Passage 35-9
– ]א[ מכת בכורותmort des premiers nés : le Rav לחם עניpage 118 enseigne au nom du ידי
משה: la raison pour laquelle cette plaie a été assénée en un seul instant (tous morts en même
temps) et précisément à minuit est qu’avant minuit sous sommes sous l’influence de l’attribut
de rigueur et après minuit sous l’influence de l’attribut de miséricorde. Pour cette plaie il était
nécessaire d’avoir en même temps la rigueur et la miséricorde, la rigueur pour pouvoir tuer les
Egyptiens et la miséricorde pour pouvoir épargner les premiers nés Israélites. En conséquence
la plaie eut lieu à minuit précise moment auquel s’applique à la fois à la fois rigueur et
miséricorde.
Par cela on peut comprendre l’intention du verset parlant de notre plaie
בְּכוֹר- וַה׳ ִהכָּה כָל,ַויְהִי ַבּ ֲחצִי ַה ַלּיְלָה
Or, au milieu de la nuit, le Seigneur fit périr tout premier-né dans le pays d'Égypte
Les sages, de mémoire bénie, nous enseignent que Hachem était accompagné de « son
tribunal » c’est pour cela que le verset dit « Or, au milieu de la nuit » le texte insiste sur le
milieu précisément et fait suivre cet aspect rigoureux (le tribunal pour juger) du nom divin, le
tétragramme, qui représente l’aspect de miséricorde. On a donc à la fois l’aspect rigoureux (le
tribunal), à l’intention des Egyptiens et l’aspect miséricorde, l’Eternel nommé avec le
tétragramme, qui accompagné de son tribunal, utilise l’aspect « rigueur » pour tuer les
premiers nés et l’aspect « miséricorde » pour épargner les enfants d’Israël.
Passage 35-10
– ]ב[ מכת בכורותmort des premiers nés : pour cette plaie il est écrit (Exode Ch12, v13)
,שׁחִית
ְ י ִ ְהי ֶה ָבכֶם נֶגֶף ְל ַמ- וּ ָפ ַס ְח ִתּי ֲע ֵלכֶם; וְֹלא,הַדָּ ם- ו ְָר ִאיתִ י אֶת,שׁם
ָ שׁר ַאתֶּ ם
ֶ עַל ַהבָּתִּ ים ֲא,ְו ָהי ָה הַדָּ ם ָלכֶם לְא ֹת
.ְבּהַכּ ֹתִ י ְבּ ֶא ֶרץ ִמצ ְָרי ִם
Le sang, dont seront teintes les maisons où vous habitez, vous servira de signe: je reconnaîtrai
ce sang et je vous épargnerai et le fléau n'aura pas prise sur vous lorsque je sévirai sur le pays
d'Égypte.
74
C’est la maison, si c’est une maison Israélite, qui interdit au fléau (l’ange exterminateur) de pénétrer ; le verset
n’indique pas que le discriminant est l’individu comme le disent les sages.
en conséquence ( הַדָּ ם ָלכֶם לְא ֹתle sang en vous sera un signe) fait allusion à la circoncision
(comme vu plus haut) et הַדָּ ם- ו ְָר ִאיתִ י אֶתet je verrai le sang fait allusion au sang de l’agneau
Pascal (le sang de l’agneau Pascal était enduit sur les portes des maisons); entre les deux mots
« sang » du verset on trouve « ( »עַל ַהבָּתִּ יםsur les maisons) c’est à dire sur la maison, 1) lieu
de résidence, 2) et sur le corps, la maison qui a été sauvée grâce au sang de l’agneau pascal et
le corps qui a été sauvé grâce au sang de la circoncision (Conformément à l’explication du
ARI Zal ci-dessus).
Passage 35-11
Haggada Hazon Ovadia, page 70
Ribbi Yéhouda en a donné un moyen mnémotechnique (des signes) Ce passage est
étonnant ! Quel signe Ribbi Yéhoudah vient-il nous donner ? N’importe qui est capable de
prendre les premières lettres des mots pour en faire un signe !
Ribbi Yéhoudah nous donne cet enseignement afin de donner un signe sur le nombre de plaies
assenées dans la mer ! Car, nous verrons plus loin que Ribbi Yossé dit que dans la mer il y a
en a eu 50, Ribbi Eliezer pense qu’il y en a eu 200 et Ribbi Âquiva dit 250. L’ensemble de ces
avis donne en tout 500.
Or la valeur numérique des signes בְּאַחַ''ב. עַדַ ''ש. דְּ צַ''ךest de 501 ! 500 pour l’ensemble de ces
avis et le UN supplémentaire car il est dit « c’est le doigt d’Hachem ». On comprend
maintenant la nécessité de l’enseignement de Ribbi Yéhoudah, il nous montre que les
Egyptiens ont été frappés par toutes ces plaies.
Un autre enseignement nous indique que dans les Psaumes (78 et 125) l’ordre des plaies n’est
pas le même que celui donné dans la Torah, donc Ribbi Yéhouda a éprouvé la nécessité de
conforter l’ordre de la Torah et en a donné un signe par les premières lettres des plaies, dans
le bon ordre.
D’autres enseignent que les trois premières plaies דְּ צַ''ךont été faites par l’intermédiaire de
Aharon, les trois suivantes par l’intermédiaire de Moshé et de Aharon, les trois suivantes par
l’intermédiaire de Moshé seul et la dernière par D.ieu.
Enfin, d’autres rajoutent que les 3 premières sont des plaies de la terre, les 3 suivantes sont
liées à des évènements exceptionnels, très rares mais possibles (le miracle étant que la plaie
arrive au moment précis indiqué), les 3 suivantes par l’air et la dernière qui est isolée est
rattachée aux précédentes.
[ ]גEgalement, on peut rappeler ce qu’enseigne le Rav ( פני דודpage 51 b) que בְּאַחַ''ב. עַדַ ''ש.דְּ צַ''ך
auquel on rajoute UN pour l’ensemble du signe a une valeur numérique de 502 (501+1) ce qui
nous donne, en allusion, que c’est par le mérite des patriarches (Abraham, Isaac et Jacob) que
nos ancêtres sont sortis d’Egypte car lorsqu’on compte le nombre total des années que les
patriarches ont vécus on trouve 502 années.
On peut poursuivre dans son sens, car on sait que les patriarches sont appelés ( ראשtête,
début..) or on a vu que בְּאַחַ''ב. עַדַ ''ש. דְּ צַ''ךa pour valeur numérique 501 c’est à dire celle de ראש
pour nous indiquer que c’est par le mérite des patriarches qu’on appelle ראשque nos ancêtres
sont sortis d’Egypte
Passage 35-13
[ ]הOn peut ramener également l’enseignement du même Rav dans son livre אהבת דודcomme
quoi les 10 plaies sont venues en regard des 10 Sephirot75. En effet si on prend les premières
lettres des 10 plaies et on y rajoute 40 qui est le nombre total de plaies subies par les
Egyptiens en Egypte selon Ribbi Eliezer (voir passage suivant) on trouve en tout 541 ce qui
est la valeur numérique des premières lettres des 10 Séphiroth כח״ב חג״ת נהי״ם. Et en prenant
son explication, on peut également dire que le bâton de Moshé Rabbénou avait un poids de 40
séah et il était écrit dessus les premières lettres des 10 plaies soit donc 501+40 valant 541
comme la valeur numérique des premières lettres des 10 Séphiroth.
[ ]וOn peut dire également comme le dit le Rav (de l’enseignement précédent) dans son livre
חומ״ת אנ״ךque c’est grâce à Moshé que les hébreux sont sortis ; on sait de plus que Moshé
avait l’âme de Yossef et la valeur numérique de Moshé-Yossef משה יוסףest 501 et c’est pour
cela qu’on nous rappelle les premières lettres des dix plaies, pour nous enseigner que c’est par
leur mérite à eux deux réunis que nos ancêtres sont sortis d’Egypte.
75
Les Sephiroth sont dix puissances créatrices énumérées par la Kabbale dans son approche mystique du mystère
de la Création. Chaque Sephira est l'émanation d'une énergie du D.ieu Créateur. Ces puissances divines
manifestent dans la création du monde fini le Pouvoir Suprême du En Sof, l'Infini.
[ ]זEgalement, on peut dire comme l’indique le rav נאוה תהלהpsaume 47, que ראשvient nous
rappeler la construction du tabernacle (Mishcan) par le verset (Exode Ch. 30, v12)76
שׂ ָראֵל
ְ ִ י-ר ֹאשׁ ְבּנֵי-כִּי תִ שָּׂא ֶאת
Quand tu feras le dénombrement général des enfants d'Israël77
Dans le midrash Sho’har Tov on enseigne au nom de Ribbi Yéoshoua ben Levy que c’est par
le mérite du Mishcan que les Hébreux allaient construire plus tard que les enfants d’Israël sont
sortis ; c’est pour cela que Ribbi yéhouda vient nous donner une allusion avec la valeur
numérique des premières lettres des 10 plaies 501 qui est la valeur de ראשet donc par le
mérite d’édifier le Mishcan les Israélites sont sortis.
[ ]חEt c’est ce que nous enseignent nos maitres, au moment de la sortie d’Egypte, Moshé
s’occupait de la sépulture de Yossef et s’occupait également des ustensiles du Mishcan
(tabernacle) qu’avait préparés Yaakov Avinou.
C’est difficile à comprendre, qu’a t-il trouvé à s’occuper des ustensiles du Mishcan à ce
moment-là ? En fait comme c’est par le mérite du Mishcan qu’ils allaient dans le futur édifier
que les enfants d’Israël sont sortis, que Moshé s’est occupé de cela à ce moment là
Au moment où l’eternel a demandé d’ériger le Mishcan Il a suggéré aux anges du service de
créer eux également un Mishcan (celeste c’est-à-dire dans les sphères spirituelles), et c’est
peut-être ce que vient nous suggérer le verset (Exode Ch. 38, v21) où il y a deux fois le mot
Mishcan car de la même manière qu’ici-bas les Israélites ont édifié un tabernacle, les anges du
service ont édifié un tabernacle en-haut. On a vu plus haut (dans le livre du Rav) que seul
Moshé pouvait édifier le Mishcan et c’est possible de le voir dans les lettres du mot mishcan
car les 3 premières lettres du mot שׁכָּן
ְ « ַה ִמּle tabernacle » (utilisé dans le verset rapporté dans
le commentaire ci-dessus) forment le mot משהMoshé et il reste les lettres כןdont la valeur
numérique est 70 pour nous rappeler que le Mishcan rachète la faute du veau d’or עגלdont le
début du mot est la lettre עqui vaut 70.
76
C’est le premier verset de la parasha כּי תשׂא
77
Chaque personne décomptée devant donner un demi Shéquel pour le Mishcan-Tabernacle.
ַרבִּי יוֹסֵי ַה ְגּלִילִי אוֹ ֵמר ִמנַּיִן אַ תָּ ה אוֹ ֵמר שֶׁ לָּקוּ ַה ִמּצ ְִריִּים ְבּ ִמצ ְַריִם עֶשֶׂ ר
ַויּ ֹאמְרוּ. ְבּ ִמצ ְַריִם מַה הוּא אוֹמֵר. ְועַל ַהיָּם לָקוּ ֲחמִשִּׁ ים ַמכּוֹת.ַמכּוֹת
ַויּ ְַרא. ְועַל ַהיָּם מַה הוּא אוֹמֵר.ַהח ְַרטֻ ִמּים אֶ ל פּ ְַרע ֹה אֶ ְצבַּע אֱ ֹלקִים הִיא
ִיראוּ ָהעָם אֶ ת ה׳ ַויַּאֲ ִמינוּ ְ יִשְׂ ָראֵ ל אֶ ת ַהיָּד ַהגְּדֹלָה אֲ שֶׁ ר עָשָׂ ה ה׳ ְבּ ִמצ ְַריִם ַויּ
:ַבּ ה׳ וּבְמ ֹשֶׁ ה ַעבְדּוֹ
ְועַל. אֱ מוֹר ֵמעַתָּ ה ְבּ ִמצ ְַריִם לָקוּ עֶשֶׂ ר ַמכּוֹת.ַכּ ָמּה לָקוּ בְּאֶ ְצ ַבּע עֶשֶׂ ר ַמכּוֹת
:ַהיָּם לָקוּ ֲחמִשִּׁ ים מַכּוֹת
Ribbi Yossé Hagalili [le Galiléen] disait, d’où sait on que les Egyptiens ont été frappés,
en Egypte, de 10 plaies et sur que la mer ils ont été frappés de cinquante plaies ? En
Egypte c’est ce qui est dit « Les devins dirent à Pharaon: "Le doigt de D.ieu est là !», et
à propos de la mer il est dit « Israël reconnut alors la haute puissance que le Seigneur
avait déployée sur l'Égypte et le peuple révéra le Seigneur; et ils eurent foi en l'Éternel
et en Moïse, son serviteur ».
De combien de plaies ont-ils été frappés avec un doigt ? Dix plaies ! Déduis-en de là
qu’en Egypte ils furent frappés de dix plaies et sur la mer ils ont été frappés de
cinquante plaies.
Passage 37-1
אֱ מוֹר ֵמעַתָּ הCette phrase, que l’on retrouve également (adaptée) dans les deux prochains
passages, n’est d’aucun de ces rabbins mais est dite par le Magguid qui explique que pour
Ribbi Yossé Hagaléli qui pense que sur la mer les Egyptiens ont été frappés de 50 plaies alors
s’il a le même avis que Ribbi Âquiva, que chaque plaie était constituée de 4 plaies, les
Egyptiens ont été frappés de 200 plaies sur la mer et s’il a la même opinion que Ribbi Eliêzer,
que chaque plaie était constituée de 5 plaies alors les Egyptiens ont été frappés de 250 plaies
sur la mer.78
Passage 37-2
Hagadah ‘Hazon Ôvadia page 72 au nom du Gaon de Vilna.
ַרבִּי ֲע ִקיבָא אוֹמֵר… ַרבִּי יוֹסֵי ַה ְגּלִילִי אוֹמֵרil faut comprendre : pourquoi ces sages s’efforcent-ils
d’augmenter le plus possible le nombre de plaies qu’ont subies les Egyptiens ? En fait on sait
que l’Eternel nous a garanti une grande promesse (Exode Ch. 15 v26) :
ַה ַמּ ֲחלָה-כָּל-- ֻח ָקּיו-שׁ ַמ ְר ָתּ כָּל
ָ ְו, ְו ַה ֲאזַנְתָּ ְל ִמצְוֹתָ יו,שׁר ְבּעֵינָיו תַּ ֲעשֶׂה ָ ָ ְו ַהיּ,שׁמַע לְקוֹל ה׳ אֱֹל ֶקיָך
ְ ִשׁמוֹ ַע תּ ָ -וַיּ ֹא ֶמר אִם
. כִּי ֲאנִי ה׳ ר ֹ ְפ ֶאָך, ָאשִׂים ָעלֶיָך- ֹלא,שׂ ְמתִּ י ְב ִמצ ְַרי ִם
ַ - שׁר
ֶ ֲא
Il dit: "Si tu écoutes la voix de l'Éternel ton D.ieu; si tu t'appliques à lui plaire; si tu es docile à
ses préceptes et fidèle à toutes ses lois, aucune des plaies dont J'ai frappé l'Égypte ne
t'atteindra, car moi, l'Éternel, Je te préserverai.
78
L’enseignement de Ribbi Yossé Hagaléli est indépendant des enseignements de R. Eliêzer et R. Âqiva. Il doit
interpréter, d’une manière ou d’une autre le verset (commun) rapporté dans les deux enseignements qui suivent
(passage 37 et passage 38).
Passage 37-3
Hagadah Pirsoumé Nissa de Rav Yaâkov Raqa’h (page 285).
Ribbi Yossé le Galiléen disait ; Le Rav נאות יעקבdans son commentaire sur la Haggada
indique que nous trouvons toujours que la sortie d’Egypte est plus grande que l’ouverture de
la mer, car la sortie d’Egypte est la plus grande de toutes les grandeurs comme on le voit au
début de la Parasha de Yitro (qui se situe après ces deux évènements, l’accent est mis sur la
sortie d’Egypte)
,שׂ ָראֵל
ְ ִ י-הוֹצִיא ה׳ ֶאת- כִּי:שׂ ָראֵל עַמּוֹ
ְ ִ וּ ְלי,שׁר ָעשָׂה אֱֹלקִ ים לְמֹשֶׁה
ֶ ֲא- ֵאת כָּל, ח ֹתֵ ן מֹשֶׁה,שׁמַע י ִתְ רוֹ כֹהֵן ִמדְ י ָן ְ ִ ַויּ
ִמ ִמּצ ְָרי ִם
Jéthro, prêtre de Midian, beau père de Moïse, apprit tout ce que D.ieu avait fait pour Moïse et
pour Israël son peuple, lorsque l'Éternel avait fait sortir Israël de l'Égypte.
C’est bien la sortie d’Egypte qui est plus grande que tout. Il est donc surprenant qu’en Egypte
il n’y ait eu « que » dix plaies et cinquante plaies lors de la fente de la mer. Le Rav dans ce
livre y donne deux raisons.
Il me semble humblement qu’on peut répondre à partir de l’interrogation de מהר׳ם בן חביבdans
ses commentaires manuscrits ; il s’interroge « pour quelle raison, lorsque les enfants d’Israël
sont sortis d’Egypte le premier jour de Pâques et ont été sauvés d’un grand asservissement,
n’ont ils pas proféré un chant et pourquoi ont ils attendus sept jours et la fente de la mer pour
enfin entonner un chant79 ?
Il est possible de dire que lorsqu’ils sont sortis d’Egypte ils se sont dits que les plaies étaient
dues au fait que Pharaon avait dit
שׁ ֵלּ ַח
ַ שׂ ָראֵל ֹלא ֲא
ְ ִ י- ְוגַם אֶת, ה׳- ֹלא י ָדַ עְתִּ י ֶאת:שׂ ָראֵל
ְ ִ י-שׁלַּח ֶאת
ַ ְל,שׁמַע בְּק ֹלוֹ
ְ שׁר ֶא
ֶ ִמי ה׳ ֲא--וַיּ ֹאמֶר פּ ְַרע ֹה
Pharaon répondit: "Quel est cet Éternel dont je dois écouter la parole en laissant partir Israël?
Je ne connais point l'Éternel et certes je ne renverrai point Israël.
ou d’autres propos similaires [blasphématoires]. Donc les enfants d’Israël pouvaient
considérer que les plaies n’étaient pas faites en leur faveur. Par contre lors de la fente de la
mer, les Egyptiens ont été engloutis dans l’eau « comportement pour comportements » car ils
noyaient les enfants Hébreux ; il était alors clair que les plaies dans la mer étaient faites en
faveur d’Israël et en conséquence il ont entonné un chant.
C’est pour cela qu’en Egypte l’éternel les a frappés de 10 plaies (« seulement ») car on
pouvait considérer que les plaies n’étaient pas en faveur d’Israël mais uniquement à cause des
propos blasphématoires de Pharaon, par contre dans la mer il était clair que les plaies étaient
faites en faveur d’Israël alors Il les a frappés de 50 plaies ; Hachem fait plus attention
à l’honneur d’Israël qu’au sien.
79
La Shira que nous disons tous les matins et que nous chantons tous les Shabbat avec ferveur.
80
A l’époque de la grande famine ; Yossef était vice-roi et avait préparé cette famine en engrangeant le
nécessaire aux sept ans de famine pendant les sept années de « vaches grasses ».
ִמנַּיִן שֶׁ כָּל ַמכָּה וּ ַמכָּה שֶׁ ֵהבִיא ַהקָּדוֹשׁ בָּרוְּך הוּא עַל.ַרבִּי ֲעקִיבָא אוֹמֵר
. שֶׁ נֶּאֱ מַר יְשַׁ לַּח בָּם חֲרוֹן אַ פּוֹ.ַה ִמּצ ְִריִּים ְבּ ִמצ ְַריִם ָהיְתָ ה שֶׁ ל ָחמֵשׁ מַכּוֹת
. ֶעב ְָרה שְׁ תַּ יִם. חֲרוֹן אַ פּוֹ אַחַת. מִשְׁ ַלחַת ַמלְאֲ כֵי ָרעֵים.ֶעב ְָרה ָוזַעֵם ְוצ ָָרה
אֱ מוֹר ֵמעַתָּ ה. מִשְׁ ַלחַת ַמלְאֲ כֵי ָרעִים ָחמֵשׁ.אַרבַּע ְ ְוצ ָָרה.ָוזַעַם שָׁ ֹלשׁ
: ְועַל ַהיָּם לָקוּ ָמאתַ יִם ַו ֲח ִמשִּׁ ים ַמכּוֹת.ְבּ ִמצ ְַריִם לָקוּ ֲחמִשִּׁ ים ַמכּוֹת
Ribbi Âquiva disait, d’où sait on que chaque plaie que le Saint, béni soit-Il, a infligé aux
Egyptiens était constituée de cinq plaies ? Puisqu’il est dit [Psaumes Ch. 78, v49] « Il
lâcha sur eux l’ardeur de Sa colère, courroux et malédiction et fléaux, tout un essaim
d’anges malfaisants. »
1. l’ardeur de Sa colère, indique une plaie ;
2. courroux, cela en fait deux;
3. et malédiction, cela fait trois plaies ;
4. fléaux, cela fait quatre plaies ;
5. un essaim d’anges malfaisants, cela fait cinq plaies ;
Déduis-en de là qu’ils furent frappés en Egypte de cinquante plaies et sur la mer de
deux-cent cinquante plaies.
Passage 39-1
Haggada Kos Eliahou du Rav Eliahou Ben Harosh pages 68-69
Ribbi Eliêzer disait, Ribbi Âquiva disait ces deux Rabbins ont la même opinion pour
prendre en considération le verset supplémentaire qu’ils ramènent tous les deux (Psaumes Ch.
78 v49) dans la Haggada. Ils expliquent que ce verset en plus, vient nous apprendre que
chaque plaie contenait quatre ou cinq plaies chacun selon son opinion. La raison en est que
dans le livre des Psaumes [78] lorsque sont mentionnées les plaies en détail, ce verset est
placé au milieu de l’énumération des plaies sans le rattacher à aucune plaie. De là il semble
que ce verset s’applique à toutes les plaies mentionnées avant et après ce verset : chaque plaie
était constituée [composée] de quatre ou de cinq plaies.
Leur opposition sur l’interprétation du verset provient de ce que Ribbi Eliêzer a une difficulté
car le premier terme « l’ardeur de Sa colère » est un possessif alors que les quatre autres
termes sont à la forme impersonnelle, le verset aurait du dire « « » חרון אףl’ardeur de la
colère » (ou inversement tous les termes au possessif). De plus le premier mot qui suit
« l’ardeur de Sa colère » est sans ו, c’est à dire ET conjonction de coordination, c’est pour
cela qu’il considère חֲרוֹן אַ פּוֹcomme ne faisant pas parti du décompte, mais que cette
expression est une introduction aux mots qui suivent (qui viennent le détailler) et il faut lire le
verset ainsi : « l’ardeur de Sa colère, c’est à dire, courroux et malédiction et fléaux, tout
un essaim d’anges malfaisants » et donc « courroux » est le premier de la décomposition,
c’est pour cela qu’il ne commence pas par une conjonction de coordination.
81
décompose le mot ידen chacune de ses lettres =י10 et =ד4
Quarantième passage
ַכּ ָמּה ַמעֲלוֹת טוֹבוֹת ַלמָּקוֹם ָעלֵינוּ:
אִ לּוּ הוֹצִיאָנוּ ִמ ִמּצ ְַריִם וְֹלא עָשָׂ ה ָבהֶם שְׁ פָטִ ים דַּ יֵּנוּ:
אִ לּוּ עָשָׂ ה ָבהֶם שְׁ פָטִ ים .וְֹלא עָשָׂ ה בֵאֹלהֵיהֶם דַּ יֵּנוּ:
ְכוֹריהֶם דַּ יֵּנוּ:
אִ לּוּ עָשָׂ ה בֵאֹלהֵיהֶם .וְֹלא ה ַָרג בּ ֵ
ְכוֹריהֶם וְֹלא נָתַ ן לָנוּ אֶ ת ָממוֹנָם דַּ יֵּנוּ:אִ לּוּ ה ַָרג בּ ֵ
Certains rajoutent:
וּ ִמנַּיִן שֶׁ נָּתַ ן לָנוּ אֶ ת ָממוֹנָם .שֶׁ נֶּאֱ מַר ַויְנַצְּלוּ אֶ ת ִמצ ְַריִם .עֲשָׂ אוּ ָה ִכּמְצוּלָה שֶׁ אֵ ין בָּהּ דָּ גִים .דָּ בָר
אַחֵר עֲשָׂ אוּ ָה ִכּמְצוּדָ ה שֶׁ אֵ ין בָּהּ דָּ גָןָ .למָּה ְמ ַחבֵּב ַהכָּתוּב אֶ ת ִבּזַּת ַהיָּם יוֹתֵ ר ִמ ִבּזַּת ִמצ ְַריִם .אֶ לָּא
שׁוּראוֹת נָטְ לוּ עַל ַהיָּםְ .וכֵן הוּא אוֹמֵר ַכּנְפֵי מַה שֶּׁ ָהיָה ַבבָּתִּ ים נָטְ לוּ ְבּ ִמצ ְַריִם .וּמַה שֶּׁ ָהיָה ְבּבָתֵּ י תְ ָ
ִירק ְַרק חָרוּץ .זוֹ ִבּזַּת ַהיָּם .וַתִּ ְרבִּי וַתִּ גְדְּ ִלי וַתָּ בוֹאִי
יוֹנָה נֶ ְחפָּה ַב ֶכּסֶף זוֹ ִבּזַּת ִמצ ְַריִם .וְאֶ בְרוֹתֶ י ָה ב ַ
תּוֹרי זָהָב נַעֲשֶׂ ה לְָך .זוֹ ִבּזַּת ִמצ ְַריִם .עִם נְקְדּוֹת ַה ָכּסֶף. זוֹ ִבּזַּת ִמצ ְַריִםַ .בּעֲדִ י עֲדָ יִים .זוֹ ִבּזַּת ַהיָּםֵ .
זוֹ ִבּזַּת ַהיָּם:
)Les autres reprennent ici (et telle est notre habitude
אִ לּוּ נָתַ ן לָנוּ אֶ ת מָמוֹנָם .וְֹלא ק ָָרע לָנוּ אֶ ת ַהיָּם .דַּ יֵּנוּ:
ִירנוּ בְתוֹכוֹ ֶבּח ָָרבָה דַּ יֵּנוּ: אִ לּוּ ק ַָרע לָנוּ אֶ ת ַהיָּם .וְֹלא ֶה ֱעב ָ
ִירנוּ בְתוֹכוֹ ֶבּח ָָרבָה .וְֹלא שִׁ קַּע צ ֵָרינוּ בְּתוֹכוֹ דַּ יֵּנוּ: אִ לּוּ ֶה ֱעב ָ
אַר ָבּעִים שָׁ נָה דַּ יֵּנוּ: אִ לּוּ שִׁ קַּע צ ֵָרינוּ בְּתוֹכוֹ .וְֹלא ִספֵּק צ ְָרכֵנוּ ַבּ ִמּדְ בָּר ְ
אַר ָבּעִים שָׁ נָה .וְֹלא הֶאֱ כִילָנוּ אֶ ת ַה ָמּן דַּ יֵּנוּ: אִ לּוּ ִספֵּק צ ְָרכֵנוּ ַבּמִּדְ בָּר ְ
אִ לּוּ הֶאֱ כִילָנוּ אֶ ת ַה ָמּן .וְֹלא נָתַ ן לָנוּ אֶ ת הַשַּׁ בָּת דַּ יֵּנוּ:
אִ לּוּ נָתַ ן לָנוּ אֶ ת הַשַּׁ בָּת .וְֹלא ק ְֵרבָנוּ ִל ְפנֵי הַר סִינַי דַּ יֵּנוּ:
ַתּוֹרה .דַּ יֵּנוּ:
אִ לּוּ ק ְֵרבָנוּ ִל ְפנֵי הַר סִינַי .וְֹלא נָתַ ן לָנוּ אֶ ת ה ָ
ַתּוֹרה .וְֹלא ִה ְכנִיסָנוּ לְאֶ ֶרץ יִשְׂ ָראֵ ל דַּ יֵּנוּ:
אִ לּוּ נָתַ ן לָנוּ אֶ ת ה ָ
אִ לּוּ ִה ְכנִיסָנוּ לְאֶ ֶרץ יִשְׂ ָראֵ ל .וְֹלא ָבנָה לָנוּ אֶ ת בֵּית ַה ִמּקְדָּ שׁ .דַּ יֵּנוּ:
Combien de bontés [avantages, choses importantes] l’Eternel n’a-t-il pas fait pour nous ? :
! 1. S’Il nous avait fait sortir d’Egypte sans leur infliger de châtiments, cela nous aurait suffi
! 2. S’Il leur avait infligé des châtiments sans détruire leurs idoles, cela nous aurait suffi
! 3. S’Il avait détruit leurs idoles sans tuer leurs premiers-nés, cela nous aurait suffi
! 4. S’il avait tué leurs premiers-nés sans nous donner leurs biens, cela nous aurait suffi
! 5. S’Il nous avait donné leurs biens, sans fendre la mer pour nous, cela nous aurait suffi
6. S’Il avait fendu la mer pour nous, sans nous la faire traverser à pieds secs, cela nous aurait
! suffi
7. S’Il nous avait fait traverser la mer à pieds secs sans y noyer nos oppresseurs, cela nous
aurait suffi !
8. S’Il avait noyé nos oppresseurs sans subvenir à nos besoins dans le désert pendant
quarante ans, cela nous aurait suffi !
9. S’Il avait subvenu à dans le désert pendant quarante ans sans nous nourrir avec la manne,
cela nous aurait suffi !
10. S’Il nous avait nourris avec la manne sans nous donner le Shabbat, cela nous aurait suffi !
11. S’Il nous avait donné le Shabbat sans nous approcher du mont Sinaï, cela nous aurait
suffi !
12. S’il nous avait approchés du mont Sinaï sans nous donner la Torah, cela nous aurait suffi !
13. S’Il nous avait donné la Torah sans nous faire entrer en terre d’Israël, cela nous aurait
suffi !
14. S’Il nous avait fait entrer en terre d’Israël sans nous y construire son Temple, cela nous
aurait suffi.
Passage 40-1
Haggada Kos Eliahou, page 69 (jusqu’à la prochaine référence)
אִ לּוּ הוֹצִיאָנוּ ִמ ִמּצ ְַריִם, S’Il nous avait fait sortir d’Egypte sans leur infliger de châtiments,
cela nous aurait suffi ! Le Magguid aurait dû dire «sans les juger» en utilisant le langage de
la Torah
דָּ ן אָנֹכִי,שׁר יַעֲב ֹדוּ
ֶ הַגּוֹי ֲא-ְוגַם אֶת
Mais, à son tour, la nation qu’ils serviront sera jugée par moi;
Simplement le langage utilisé dans ce verset s’applique au moment du jugement, que la
personne soit jugée coupable ou bien soit acquittée, c’est pour cela que le Magguid dit וְֹלא
עָשָׂ ה ָב ֶהםsans leur infliger qui se rapporte à l’exécution de la sentence comme c’est écrit
(Psaumes 149, v8-9)
.י ָהּ- ַהלְלוּ: ֲחסִידָ יו- ְלכָל, ִמשְׁ פָּט כָּתוּב הָדָ ר הוּא, ט ַלעֲשׂוֹת ָבּהֶם. ְבּ ַכ ְבלֵי ב ְַרזֶל,ֶל ְאס ֹר ַמ ְלכֵיהֶם ְבּזִ ִקּים; ְונִ ְכבְּדֵ יהֶם
Ils attacheront leurs rois par des chaînes, et leurs nobles par des entraves de fer. Ainsi ils
exécuteront [textuellement ferons] contre eux l’arrêt consigné par écrit: ce sera un titre de
gloire pour tous ses fidèles. Alléluia!
Et Exode/Shémot Ch. 12 v12 :
אֱלהֵֹי ִמצ ְַרי ִם אֶ עֱשֶׂ ה- ְבּ ֵהמָה; וּ ְבכָל- מֵאָדָ ם ְועַד,בְּכוֹר ְבּ ֶא ֶרץ ִמצ ְַרי ִם- ְו ִהכֵּיתִ י כָל, ַבּ ַלּיְלָה ַהזֶהּ, ִמצ ְַרי ִם-ְו ָעב ְַרתִּ י ְב ֶא ֶרץ
ֲאנִי ה׳,שְׁ פָטִ ים
Je parcourrai le pays d'Égypte, cette même nuit; je frapperai tout premier-né dans le pays
d'Égypte, depuis l'homme jusqu'à la bête et je ferai justice de toutes les divinités de l'Égypte,
moi l'Éternel!
אִ לּוּ עָשָׂ ה ָבהֶם שְׁ פָטִ יםS’Il leur avait infligé des châtiments sans détruire leurs idoles, cela
nous aurait suffi ! En réalité ce que l’Eternel à fait à leurs divinités n’est pas une bonté de
l’Omniprésent envers Israël, car s’il est vrai que les Egyptiens ont fauté et ont asservi les
Enfants d’Israël, leurs « dieux » qu’ont ils faits ? En réalité ces deux notions sont liées (voir
Rashi, Shémoth Ch 11), lorsque Hachem fait rembourser une nation Il commence par faire
rembourser ses divinités et donc les deux destructions ont été réalisées pour Israël ; en
conséquence ce qu’Il a fait à leurs « dieux » est une élévation, un avantage, envers nous. De
plus, les Israélites en Egypte étaient des idolâtres et par ce qui a été fait à ces idoles ils ont su
qu’elles n’avaient aucun réalité tangible et qu’il n’y a pas de « rocher protecteur » si ce n’est
notre D.ieu. et ils crurent alors en l’Eternel et cela est une grand avantage dont nous a fait
bénéficier l’Eternel.
Passage 40-2
אִ לּוּ עָשָׂ ה בֵאֹלהֵיהֶםS’Il avait détruit leurs idoles sans tuer leur premiers-nés, cela nous
aurait suffi La Haggada fait précéder la destruction des divinités avant celle des premiers nés
contrairement au verset dans lequel il est écrit (Shémoth/Exode Ch. 12 v12)
שׂה
ֶ ֱאֹל ֵקי ִמצ ְַרי ִם ֶא ֱע- ְבּ ֵהמָה; וּ ְבכָל- מֵאָדָ ם ְועַד,בְּכוֹר ְבּ ֶא ֶרץ ִמצ ְַרי ִם- ְו ִהכֵּיתִ י כָל, ַבּ ַלּיְלָה ַהזֶהּ, ִמצ ְַרי ִם-ְו ָעב ְַרתִּ י ְב ֶא ֶרץ
ֲאנִי ה׳,שׁ ָפטִים ְ
Je parcourrai le pays d'Égypte, cette même nuit; je frapperai tout premier-né dans le pays
d'Égypte, depuis l'homme jusqu'à la bête et je ferai justice de toutes les divinités de l'Égypte,
moi l'Éternel!
car comme l’explique Rashi, Hachem ne fait payer une nation qu’après avoir fait payer ses
divinités. La raison pour laquelle le verset commence par les premiers nés est que la Torah
donne d’abord l’élément principal de la plaie: celle-ci constituait à tuer les premiers nés et
le fait de détruire les divinités d’Egypte n’en est qu’une conséquence.
S’il avait tué leurs premiers-nés sans nous donner leurs biens, cela nous aurait suffi !
Bien que le butin pris aux Egyptiens dans la mer ait eu lieu après l’ouverture de la mer,
margré tout, comme le butin pris en Egypte était antérieur à l’ouverture de la mer, le
Magguid fait précéder le butin à l’ouverture de la mer et inclus dans nous donner leurs biens
le butin pris en Egypte et celui pris dans la mer.
S’Il avait fendu la mer pour nous, sans nous la faire traverser à pieds secs, cela nous
aurait suffi !
Il est clair que l’ouverture de la mer sans traverser celle-ci n’est pas grand chose, car s’ils
n’avaient pas traversé à quoi aurait donc servi cette ouverture ? C’est pour cela que les
commentateurs expliquent que la traversée a eu lieu à pieds secs sans se salir (ce qui est une
grande bonté).
S’Il avait noyé nos oppresseurs sans subvenir à nos besoins dans le désert pendant
quarante ans, cela nous aurait suffi !
Il a subvenu a tous nos besoins dans le désert, nourriture, boisson, vêtements, les nuées de
gloires qui empêchaient tout dommage par la chaleur ou le soleil et tous sont énoncés
clairement dans la Torah. Les autres besoins qui ne sont pas explicités, le verset les inclus
dans ses propos comme il est écrit (Deutéronome, Ch. 2, v7)
, ָ ה׳ אֱֹל ֶקיָך ִע ָמְּך ֹלא ָחס ְַרתּ,שׁנָה
ָ אַר ָבּעִים
ְ זֶה: ַה ִמּדְ בָּר ַהגָּד ֹל ַהזֶּה- ֶאת,י ָדַ ע ֶלכְתְּ ָך-- בְּכ ֹל ַמ ֲעשֵׂה י ָדֶ ָך,כִּי ה׳ אֱֹל ֶקיָך בּ ֵַרכְָך
.דָּ בָר
Car l'Éternel, ton D.ieu, t'a béni dans toutes les œuvres de tes mains; il a veillé sur ta marche à
travers ce long désert. Voici quarante ans que l'Éternel, ton D.ieu, est avec toi: tu n'as manqué
de rien.
S’Il nous avait nourris avec la manne sans nous donner le Shabbat, cela nous aurait
suffi !
Bien que le Shabbat ait été enseigné à Mara avant le don de la manne, le Magguid fait
précéder la manne au Shabbat car nos sages enseignent que les gâteaux qu’ils avaient emporté
d’Egypte avaient le goût de la manne et donc la manne précède. Egalement, avec le don de la
manne, de nombreuses lois de Shabbat ont été données comme on le voit dans le passage
traitant de la manne dans la Torah. De plus, par le don de la manne on pouvait connaître
l’importance du Shabbat puisqu’en ce jour saint la manne ne tombait pas, et pour le Shabbat
la manne était donnée pour [la consommation de ] deux jours le vendredi [pour le vendredi et
le Shabbat].
82
On explique que chaque tribu passait entre deux murailles formées par les eaux. Il y avait donc douze sentiers.
S’Il nous avait donné le Shabbat sans nous approcher du mont Sinaï, cela nous aurait
suffi !
Par le fait de ce rapprochement vers cette montagne sanctifiée, sur laquelle la Shékhina la
présence Divine, s’est posée, non ancêtres ont acquis de la sainteté ; car Hachem à voulu
nous sanctifier par Sa Sainteté, comme il est dit (Lévitique Ch. 19, v2)
. ֲאנִי ה׳ אֱל ֵקיכֶם, כִּי ָקדוֹשׁ:שׁים תִּ הְיוּ
ִ ֹ ְקד-- וְאָ ַמ ְרתָּ ֲא ֵלהֶם,שׂ ָראֵל
ְ ִ י-עֲדַ ת ְבּנֵי-כָּל-דַּ בֵּר אֶל
Parle à toute la communauté des enfants d'Israël et dis-leur: Soyez saints! Car je suis saint,
moi l'Éternel, votre D.ieu.
De plus Il nous a donné la Sainte Torah qui par son intermédiaire et ses Mitsvot nous fait
acquérir de plus en plus de sainteté. Ensuite il nous a fait pénétrer dans le pays d’Israël, une
contrée Sainte, dont même la terre est sainte. Il nous a construit Son temple pour nous
pérenniser dans la sainteté, car par les fautes que nous commettons notre corps devient impur
et par les sacrifices que nous apportons au Temple nous nous purifions de nos fautes et nous
nous renforçons dans la sainteté et c’est ce que dit le Magguid (à la fin du passage suivant) Il
nous y a construit le Temple, pour y expier nos fautes.
Passage 40-4
Haggada ‘Hazon Ôvadia page 75 (jusqu’à la fin du passage)
:ַכּמָּה ַמעֲלוֹת טוֹבוֹת ַלמָּקוֹם ָעלֵינוּ
Si on traduit littéralement: « Combien de choses importantes POUR l’Eternel » envers nous. Il
semble qu’il aurait fallu plutôt dire « Combien de choses importantes en provenance de
l’Eternel envers nous ». En fait l’Eternel a un grand plaisir lorsqu’il fait bénéficier Israël de
Ses bontés, et c’est cela les « bonnes élévations POUR l’Eternel » (si on peut dire, c’est une
manière de s’exprimer) [au nom du gaon Rabbi Lévy Its’haq Miberditchov].
On a ici 15 avantages (Maâloth= « Avantages », « supériorités », « bontés »,) qui
correspondent aux 15 Psaumes שׁיר ַה ַמּעֲלוֹתִ Shir Hamaâlot (« Cantiques des degrés ») qu’il y a
dans le livre des Psaumes/Téhilim. Cela correspond aux sept cieux, la terre et les intervalles
qu’il y a entre eux (7 intervalles) ce qui fait en tout 15. Le ciel le plus haut se nomme Âravot
ערבותce qui correspond à ce que dit le Psalmiste (Psaumes 68-5) לָרֹכֵב ָבּע ֲָרבוֹת, ס ֹלּוּexaltez
Celui qui chevauche dans les hauteurs célestes.
83
Pour avoir
Passage 40-5
:ְכוֹריהֶם דַּ יֵּנוּ
ֵ וְֹלא ה ַָרג בּ.אִ לּוּ עָשָׂ ה בֵאֹלהֵיהֶם
S’Il avait détruit leurs idoles sans tuer leur premiers-nés, cela nous aurait suffi !
Dans le verset (Exode Ch. 12, v12)
אֱלהֵֹי ִמצ ְַרי ִם ֶא ֱעשֶׂה- ְבּ ֵהמָה; וּ ְבכָל- מֵאָדָ ם ְועַד,בְּכוֹר ְבּ ֶא ֶרץ ִמצ ְַרי ִם- ְו ִהכֵּיתִ י כָל, ַבּ ַלּיְלָה ַהזֶהּ, ִמצ ְַרי ִם-ְו ָעב ְַרתִּ י ְב ֶא ֶרץ
. ֲאנִי י ְהוָה,שׁ ָפטִים ְ
Je parcourrai le pays d'Égypte, cette même nuit; je frapperai tout premier-né dans le pays
d'Égypte, depuis l'homme jusqu'à la bête et je ferai justice de toutes les divinités de l'Égypte,
moi l'Éternel!
Pour quelle raison l’ordre est il inversé entre les deux versets ? (les premiers nés sont exécutés
en premier dans le second verset)
On peut expliquer cela à partir de ce qui est enseigné dans le Talmoud (Âvodah Zara 52b)
« Lorsqu’on détruit une idole, il n’est pas nécessaire de détruire ceux qui servent cette idole ;
si on détruit ceux qui servent une idole, on n’a pas détruit l’idole ». C’est ce que nous disons
ici « si on avait détruit les idoles, en premier, sans détruire les aînés qui servaient ces idoles
cela aurait suffi », puisque lorsqu’on détruit une idole il n’est pas nécessaire de détruire ses
servants.
Cependant le Saint, Béni soit-il voulait détruire l’ensemble, la Âvodah Zarah (l’idole) et ses
servants ; comme Ses jugements sont emplis de vérité, il a détruit d’abord les aînés puisque
les idoles n’avaient pas encore été détruites et seulement ensuite il a détruit les idoles.
84
A son plus haut niveau, et Israël est comparé à la lune qui croît et décroit, ne disparaît jamais et se renouvelle
tout le temps tout en étant la même.
85
La lune représente Israël qui se renouvelle tout le temps et même lorsqu’on le croit anéanti Israël se relève et
se renouvelle. Cette lune était « pleine », c’est à dire qu’Israël était à son apogée lors de l’inauguration du
Temple
S’Il nous avait donné leurs biens, sans fendre la mer pour nous, cela nous aurait suffi !
Il nous faut expliquer le lien entre ces deux notions. En fait il faut se questionner sur ce
qu’avait ordonné l’Eternel de demander aux Egyptiens leurs objets en argent et en or ; tout
cela ressemble à une manœuvre et une fourberie pour voler les biens d’autrui ! Puisque, après
avoir eu ces objets en prêt ils ne les ont pas rendus. Il eut été préférable que l’Eternel ordonne
que les Egyptiens leur donnent complètement ces biens et s’ils avaient résisté il les auraient
tué.
Le Ran (Rabbénou Nissim un des grands décisionnaires médiévaux, il vivait à Gérone en
Espagne) répond que comme l’intention de l’Eternel était de les engloutir dans la mer,
comportement pour comportement, en punition du fait qu’ils noyaient les enfants mâles
dans le Nil comme ce qui est écrit (Exode Ch. 1, v22)
. תְּ חַיּוּן, ַהבַּת- ְוכָל,שׁלִיכֻהוּ
ְ ַ ַהי ְא ָֹרה תּ, ַהבֵּן ַהיּ ִלּוֹד- כָּל:עַמּוֹ לֵאמ ֹר- ְלכָל,ַויְצַו פּ ְַרע ֹה
Pharaon donna l'ordre suivant à tout son peuple: "Tout mâle nouveau-né, jetez-le dans le
fleuve et toute fille laissez-la vivre."
Et comme le dit bien le verset (qui dit explicitement comportement pour comportement)
(Nombres Ch. 18 v11)
שׁר זָדוּ ֲעלֵיהֶם
ֶ ֲא,כִּי ַב ָדּבָר, littéralement, par la chose avec laquelle ils avons fauté
volontairement contre eux (contre les enfants d’Israël). C’est à dire « Dans la marmite dans
laquelle ils ont cuit il ont été eux même cuits ! » C’est pour cela qu’il était nécessaire d’agir
avec eux par une manœuvre ; il a été dit aux Egyptiens (Exode Ch. 8, 23)
שׁר י ֹא ַמר ֵאלֵינו
ֶ ַכּ ֲא, נֵלְֵך ַבּ ִמּ ְדבָּר; ְוזָ ַב ְחנוּ לַה׳ אֱֹלקינוּ,שׁת י ָ ִמים
ֶ דֶּ ֶרְך שְֹׁל
C'est à trois journées de chemin dans le désert que nous voulons aller et nous y sacrifierons à
l'Éternel notre D.ieu selon ce qu'il nous enjoindra.
Cette expression a induit que les Egyptiens ont pensé que tout les propos de Moshé Rabbénou
étaient des paroles fourbes en vue de leur voler leurs richesses comme il est écrit (Exode Ch.
14, v5)
שׂ ָראֵל ֵמ ָעבְדֵ נוּ
ְ ִ י-שׁ ַלּחְנוּ ֶאת
ִ - כִּי,שׂינוּ
ִ זּ ֹאת ָע- וַיּ ֹא ְמרוּ מַה, ָהעָם- אֶל,ַויּ ֵ ָהפְֵך ְלבַב פּ ְַרע ֹה ַו ֲעבָדָ יו
Alors les dispositions de Pharaon et de ses serviteurs changèrent à l'égard de ce peuple et ils
dirent: "Qu'avons-nous fait là, d'affranchir les Israélites de notre sujétion!
En conséquence Hachem a endurci le cœur de Pharaon et les Egyptiens ont poursuivi les
Enfants d’Israël puis ont été engloutis dans la mer ; si les Egyptiens avaient donné leur argent
et leur or volontairement, d’un don sans ambiguïté, et avaient compris que par cela ils
remboursaient le travail fourni par les Israélites et que ceux-ci n’avaient aucune intention de
revenir en Egypte, ils n’auraient jamais poursuivi les enfants d’Israël et le principe de
« comportement contre comportement » n’aurait jamais été réalisé86 (voir êin Yaâkov, traité
Bérakhot 9b).
86
Or il est inscrit dans la Création
C’est ce que dit notre passage « S’Il nous avait donné leur argent », c’est à dire un don sans
ambigüité, volontairement, les Egyptiens ne nous auraient pas poursuivi, et en conséquence il
n’y aurait pas eu besoin de l’ouverture de la mer ; mais, comme les biens n’ont été pris que
sous forme de prêt, par ce fait Il a fendu la mer et les Egyptiens ont ainsi remboursé selon le
principe « Comportement pour Comportement ».
Passage 40-7
S’Il nous avait nourri avec la manne sans nous donner le Shabbat, cela nous aurait
suffi : il y a lieu d’éclaircir ce passage, en fait à Mara le Shabbat avait déjà été ordonné et la
manne n’avait pas encore été « fournie » et donc on aurait du avoir l’ordre inverse (le
Shabbath avant la Manne). On peut répondre avec ce qu’explique Rashi à propos de (Exode
Ch 16, v22) «lehem mishné » שׁנֶה ְ ֶלחֶם ִמ, la part double qui était donnée le vendredi :
Rashi : Ils glanèrent du pain double (michnè) Lorsqu’ils ont mesuré dans leurs tentes ce
qu’ils avaient glané, ils ont trouvé le double, deux ‘omer par personne. Quant au midrach, il
interprète le mot michnè comme si le texte portait mechounè (« changé »). Il était changé, ce
jour-là, en mieux, quant à l’odeur et quant au goût (Mekhilta).
C’est ce que dit ici le Magguid, s’Il nous avait nourri avec de la manne comme d’habitude
sans nous en donner avec meilleur goût le Shabbat, cela aurait suffi !
On peut également dire, qu’à Mara le Shabbat a été ordonné, mais à ce moment là le Shabbat
ne pouvait pas être repoussé en cas de danger de mort87, par contre après Il nous a donné le
Shabbat « à nous », pour qu’il soit « transmis entre nos mains » pour pouvoir le repousser en
cas de danger de mort comme on l’enseigne dans le Talmoud (Yomah 85b) à propos du verset
(Exode Ch. 31 v14)
שּׁבָּת כִּי ק ֹדֶ שׁ הִוא ָלכֶם
ַ ַה-שׁ ַמ ְרתֶּ ם אֶת
ְ וּ
Gardez donc le sabbat, car c’est chose sainte pour vous!
« le Shabbath est transmis entre vos mains, et vous vous n’êtes pas transmis entre les mains
du Shabbath 88» ; de là on apprend qu’un danger de mort repousse le respect du shabbat ; c’est
pour cela que notre passage dit « nous a donné le shabbat ».
Il est possible d’expliquer également qu’à Mara n’ont été donnés que les interdits du Shabbat,
par contre les commandements positifs, comme de sanctifier le shabbat (le Qiddoush) ou bien
les repas du Shabbat, n’avaient pas encore été enseignés à Mara.
87
C’est à dire que si un danger mortel se présente (guerre, serpent, maladie mortelle …) il n’était alors pas
permis de transgresser le Shabbath afin de protéger sa vie.
88
C’est à dire que le Shabbath est placé entre vos mains, pour vous, afin de le repousser en cas de danger de
mort ; et vous n’êtes pas entre les mains du Shabbath et soumis à lui dans tous les cas y compris en cas de danger
mortel.
Toute cette explication ne concerne qu’un danger mortel.
S’il nous avait approchés du mont Sinaï sans nous donner la Torah, cela nous aurait
suffi !
On peut expliquer selon ce que nous disons dans le Talmoud (Shabbat 146a) : au moment où
le serpent a eu une relation avec Eve, il lui a transmis une grande impureté89. Lorsque le
peuple d’Israël s’est dressé face au mont Sinaï, cette grande impureté s’est retirée ; par contre
les autres peuples qui ne se sont pas dressés face au mont Sinaï n’ont pas eu retrait de cette
grande impureté ; c’est-à-dire que le fait de se dresser au mont Sinaï en soi (sans recevoir la
Torah) avait une grande importance.
89
Zohama (qui signifie littéralement saleté)
ִמי שֶׁ ֹּלא אָ ַמר שְׁ ֹלשָׁ ה דְ ב ִָרים אֵ לּוּ ַבּ ֶפּסַח ֹלא- כָּל.ַרבָּן ַגּ ְמלִיאֵ ל ָהיָה אוֹ ֵמר
וּ ָמרוֹר, ַמצָּה, ֶפּסַח: וְאֵ לּוּ הֵן.יָצָא יְדֵ י חוֹבָתוֹ
Rabban Gamliel avait l’habitude d’énoncer cette loi : « toute personne qui ne dit pas ces
trois choses à Pessa’h n’est pas quitte de son obligation. Ces trois choses sont : le
sacrifice Pascal, la Matsa et le Maror (herbes amères).
Passage 42-1
Explication littérale tirée de la Haggadah Ish Matsliah (page 173)
Rabban Gamliel avait l’habitude d’énoncer cette loi : Toute personne qui ne dit pas ces
trois choses à Pessa’h, c’est à dire la raison pour laquelle la Torah nous a demandé de les
accomplir, bien qu’il ait mangé ces « choses » et accompli ces Mitsvoth dans les faits, n’est
pas quitte de son obligation. Ces trois choses sont : le sacrifice Pascal, la Matsa et le
Maror (herbes amères).
Le Rambam (Maïmonide) a tranché selon l’opinion de Rabban Gamliel (Hilkhoth ‘Hamets
Oumatsah, Ch 7, Halakha 5).
Rabbénou Manoua’h écrit à ce propos que toutes les Mitsvot ont une raison et la connaissance
de la raison des Mitsvot est un fondement essentiel (du judaïsme) qui vient cependant après la
réalisation de ces Mitsvot. Car, lorsqu’un individu se rappelle des Mitsvot et de leur raison
alors cela le réveille pour croire en l’Eternel d’une foi pure et complète. Car la Guéoulah
(délivrance) en Egypte a été faite aux yeux de tout Israël et il était clair auprès de tous les
peuples que Lui seul dispose du gouvernement, à la fois dans les cieux et sur Terre. C’est
pourquoi la Mishna, dans les passages qui suivent explique la raison de chacune de ces
Mitsvot.
מִי שֶׁ ֹּלא אָמַר שְׁ ֹלשָׁ ה דְ ב ִָרים אֵ לּוּ ַבּ ֶפּסַח ֹלא יָצָא יְדֵ י חוֹבָתוֹ- כָּל. ַרבָּן ַגּ ְמלִיאֵ ל ָהיָה אוֹמֵרRabban Gamliel
avait l’habitude d’énoncer cette loi : « toute personne qui ne dit pas ces trois choses à
Pessa’h n’est pas quitte de son obligation. On mentionne ici la fête de Pessa’h et pas « fête
des Matsot » comme cette fête est nommée dans la Torah. On peut expliquer cela par le fait
que systématiquement l’Eternel est glorifié par le peuple d’Israël ; et Israël est glorifié
systématiquement par l’Eternel comme on le voit dans le Talmoud (Bérakhot 6a) : qu’est-il
écrit dans les Tefillin (phylactères) du maître du monde ? « Qui est comme Ton peuple, un
peuple unique sur la terre » alors que dans les Tefillin des Enfants d’Israël il est écrit « Ecoute
Israël, Hachem est notre D.ieu, Hachem est UN ».
De même ici, le sacrifice Pascal montre les bontés de l’Eternel envers nous car « il a sauté
(Passa’h) au-dessus des maisons des enfants d’Israël en Egypte, alors qu'il frappa les
Égyptiens et a préservé nos demeures ». Les Matsot montrent la gloire des enfants d’Israël qui
se sont empressés de sortir d’Egypte bien que leur pâte n’avait pas eu le temps de fermenter
pour se rendre dans le désert dans une terre aride, et il n’avaient pas fait de provision, comme
le dit le verset (Jérémie Ch. 2, v2)
ְבּ ֶא ֶרץ ֹלא זְרוּעָה, ֶלכְתֵּ ְך אַח ֲַרי ַבּ ִמּ ְדבָּר-- אַ ֲהבַת כְּלוֹּלתָ י ְִך,ְעוּרי ְִך
ַ זָכ ְַרתִּ י לְָך ֶחסֶד נ
Je te garde le souvenir de l'affection de ta jeunesse, de ton amour au temps de tes fiançailles,
quand tu me suivais dans le désert, dans une région inculte.
C’est pour cela que le Saint béni soit-Il a écrit dans la Torah « la fête des Matsot » pour
montrer les louanges que méritent les enfants d’Israël tandis que les enfants d’Israël appellent
« fête de Pessa’h » pour montrer les louanges que mérite l’Eternel.
Passage 42-3
Haggadah Kos Eliahou (pages 72-73)
. ַרבָּן ַגּ ְמלִיאֵ ל ָהיָה אוֹמֵרTossefoth Yom Tov, dans la Mishna de Péssa’him (Ch. 10, Mishna 5)
nous apprend que la raison de Rabban Gamliel est qu’il est écrit (Nombres Ch. 12 v27)
ֶפּסַח הוּא-ַו ֲא ַמ ְרתֶּ ם זֶבַח
Vous répondrez [vous direz] C'est le sacrifice de la pâque en l'honneur de l'Éternel
C’est-à-dire qu’il faut le dire explicitement, on a besoin de dire « Le sacrifice Pascal que
nous mangeons »90, la Matsa et le Maror ayant été juxtaposés à Pessa’h, le sacrifice Pascal,
dans les versets on en déduit (par les règles d’interprétation de la Torah) qu’il faut également
dire « Cette Matsa » « Ce Maror ».
Par cela je comprends la nécessité de rappeler le nombre de « choses », ce nombre que vient il
réduire ? (de choses à dire, tout le monde sait que Péssa’h, Matsa et Maror ça fait trois ! quelle
nécessité d’en donner le nombre ? Que cela vient-il exclure ?)
La Torah a été très pointilleuse et a ramené en de nombreux endroits la nécessité de narrer la
sortie d’Egypte cette nuit, mais nous ne savons pas ce que la Torah exige que nous racontions
ce soir-là ; est-ce que la Torah exige de raconter par moult détails ou bien la Torah s’attache-t-
elle à ce que nous racontions quelques points bien précis ?
Maintenant que la Torah dévoile l’obligation de dire ces trois choses on comprend que seules
ces trois choses sont obligatoires et sont le principal de la narration de la sortie d’Egypte. Dès
lors si on n’en dit pas une d’entre elles alors même a posteriori nous ne sommes pas quittes
de notre obligation de narrer la sortie d’Egypte. Par contre toutes les autres parties de la
Haggadah ne font partie « que » de « tout celui qui multiple la narration de la sortie d’Egypte
est digne de louanges ». C’est pour cela que Rabban Gamliel précise le nombre (de trois).
90
Lorsque le Temple existe ou bien « que nos pères mangeaient » lorsque le temple n’existe pas.
Le livre Safa Ahat écrit que notre passage fait allusion au Baâl Téshouva, à celui qui se repent
et rejoint la pratique du Judaïsme ; que doit-il faire pour que le Saint Béni Soit-Il accepte sa
Téshouva ? En premier lieu il doit abandonner ses mauvaises pratiques (ce qui est interdit
par la Torah et faire ce qui est demandé par la Torah) comme la Torah l’indique (Nombre Ch.
12, v21) וּ ְקחוּ ָלכֶם צ ֹאן, ִמשְׁכוּ, « Choisissez et prenez chacun du menu bétail pour vos familles »
le mot ִמשְׁכוּsignifie tirer, les sages dans le Midrash expliquent « retirez vos mains de
l’idolâtrie » ce qui est le premier pas91. La seconde chose, que doit faire le Baâl Téshouvah,
est qu’il doit s’attacher au Saint, béni soit-Il et cela est suggéré par la Matsa qui rappelle la
Shékhina (la présence Divine) comme l’enseigne le Zohar Hakadosh.
91
Donc on commence par le sacrifice Pascal
Passage 42-6
Suite du passage 42-4
J’ai également vu dans le livre « Beth Moêd » que le sacrifice Pascal vient rappeler notre
service envers l’Eternel et l’accomplissement de ses Mitsvot ; la preuve en est que lorsqu’on
écrit pleinement les lettres du mot ֶפּסַחcomme cela פה סמך חת, la valeur numérique est 61393
(85+120+408=613) !! De même le mot מצותécrit pleinement comme cela: מם צדי ואו תיוdonne
également pour valeur numérique 613 (80+104+13+416=613). Et donc on comprend
pourquoi on fait précéder le sacrifice Pascal et la Matsa au Maror puisque la Matsa a une
ressemblance avec le sacrifice Pascal puisque les deux symbolisent (par le décompte fait plus
haut) le respect de toutes les Mitsvot !
J’ai également vu que מָרוֹר, מַ צָּה, ֶפּסַחa la même valeur numérique que «( קרע שטןdéchire
Satan ») pour nous indiquer que celui qui respecte et accomplit les Mitsvoth de « Pessa’h,
Matsa, Maror » comme elles sont prescrites, alors toutes les accusations du Satan portées
contre lui sont détruites.94
92
Donc on poursuit par la Matsa
93
Qui est le nombre de commandements de la Torah
94
Ces accusations sont nos fautes.
עַל. עַל שׁוּם ַמה,ֶפּסַח שֶׁ הָיוּ אֲ בוֹתֵ ינוּ אוֹ ְכלִים ִבּזְ ַמן שֶׁ בֵּית ַה ִמּקְדָּ שׁ ַקיָּם
וַאֲ ַמ ְרתֶּ ם.שׁוּם שֶׁ ָפּסַח ַהקָּדוֹשׁ בָּרוְּך הוּא עַל בָּתֵּ י אֲ בוֹתֵ ינוּ ְבּ ִמצ ְַריִם שֶׁ נֶּאֱ ַמר
אֲ שֶׁ ר ָפּסַח עַל בָּתֵּ י ְבּנֵי יִשְׂ ָראֵ ל ְבּ ִמצ ְַריִם ְבּנָגְפוֹ אֶ ת.זֶבַח ֶפּסַח הוּא לַיהֹוָה
: ַויִּקּ ֹד ָהעָם ַויִּשְׁ תַּ חֲווּ. וְאֶ ת בָּתֵּ ינוּ ִהצִּיל.ִמצ ְַריִם
Le sacrifice Pascal que nos ancêtres consommaient lorsque le Temple de Jérusalem était
encore existant, quelle en est la raison ? C’est parce que le Saint, Béni soit-il, passa au
dessus des maisons de nos pères en Egypte. Comme il est dit (Exode, Ch. 12 v27) :
בָּתֵּ ינוּ ִהצִּיל; ַויּ ִקּ ֹד- ְו ֶאת, ִמצ ְַרי ִם- ְבּנָגְפּוֹ אֶת,שׂ ָראֵל ְבּ ִמצ ְַרי ִם
ְ ִ י-בָּתֵּ י ְבנֵי-שׁר ָפּסַח עַל
ֶ ֲא, ֶפּסַח הוּא לַה׳-ַו ֲא ַמ ְרתֶּ ם זֶבַח
שׁתַּ חֲווּ
ְ ִ ַויּ,ָהעָם
Vous répondrez: ‘C'est le sacrifice de la pâque en l'honneur de l'Éternel, qui épargna les
demeures des Israélites en Egypte, alors qu'il frappa les Égyptiens et voulut préserver nos
familles (maisons/demeures). Et le peuple s'inclina et tous se prosternèrent.
Passage 43-1
Explication littérale tirée de la Haggadah Ish Matsliah (page 174)
Le sacrifice Pascal que nos ancêtres consommaient lorsque le Temple de Jérusalem était
encore existant, quelle en est sa raison ? C’est parce que l’Eternel passa au-dessus
Onkalos, traduit en Araméen le terme « שׁ ָפּסַחֶ est passé au-dessus » par « » די חסqui a épargné
et a eu pitié. En réalité la traduction araméenne de ָפּסַחest « sauter », comme l’agneau pascal
qui ne peut pas marcher avec ses deux pates mais doit sauter à cloche-pied avec un seul pied ;
de même l’Eternel, si on peut dire, lorsqu’il avait tué un aîné Egyptien dans une maison et
passait ensuite à une autre maison Egyptienne, alors qu’entre ces deux maison il y avait une
maison israélite, passait par dessus sans tenir compte des maisons95 de nos ancêtres en
Egypte comme il est écrit ….
. ָלכֶם, מָה ָהעֲב ֹדָ ה הַזּ ֹאת:י ֹא ְמרוּ ֲאלֵיכֶם ְבּנֵיכֶם- כִּי,ְו ָהי ָה
Alors, quand vos enfants vous demanderont: ‘Que signifie pour vous ce rite?
95
Le terme שׁ ָפּ ַסח
ֶ , signifier passer par dessus. On retrouve bien l’idée en anglais où פסחest traduit passover.
Passage 43-3
Haggadah Pirsoumé Nissah du Rav Yaâkov Raqa’h (page 302)
Le Rav Derekh Emounah, relève que le passage aurait être plus précis et dire « alors qu’il
frappa les aînés Egyptiens ». Il me semble pourvoit dire que מצריםne se rapporte pas aux
Egyptiens mais à l’ange de l’Egypte qui s’appelle מצריםcomme le dit le midrash à propos du
verset (Nombres Ch. 14, v30)
.שׂפַת ַהיּ ָם
ְ - ֵמת עַל, ִמצ ְַרי ִם-שׂ ָראֵל ֶאת
ְ ִ ַויּ ְַרא י
Israël vit l'Égyptien gisant sur le rivage de la mer
Le verbe utilisé est au singulier, le midrash interprète en disant qu’il s’agit de l’ange
représentant l’Egypte. En conséquence, le Magguid vient nous donner en allusion que cet
ange a été frappé par la plaie tout en restant vivant et a été achevé au bord de mer lorsque la
délivrance totale est arrivée.
עַל שׁוּם שֶׁ ֹּלא ִה ְספִּיק ְבּ ֵצקָם שֶׁ ל.ַמצָּה זוֹ שֶׁ אֲ נַחְנוּ אוֹ ְכלִים עַל שׁוּם ָמה
עַד שֶׁ נִּ ְגלָה ֲעלֵיהֶם ֶמלְֶך ַמ ְלכֵי ַה ְמּ ָלכִים ַהקָּדוֹשׁ בָּרוְּך.אֲ בוֹתֵ ינוּ ְל ַה ְחמִיץ
וַיּ ֹאפוּ אֶ ת ַה ָבּצֵק אֲ שֶׁ ר הוֹצִיאוּ ִמ ִמּצ ְַריִם עֻג ֹת. שֶׁ נֶּאֱ ַמר.הוּא וּגְאָלָם ִמיָּד
ְוגַם צֵדָ ה ֹלא.ַ וְֹלא יָכְלוּ ְלהִתְ ַמ ְה ֵמהּ. כִּי ג ְֹרשׁוּ ִמ ִמּצ ְַריִם.מַצּוֹת כִּי ֹלא ָחמֵץ
עָשׂוּ ָלהֶם
Cette Matsa que nous mangeons, quelle en est la raison ? C’est parce que la pâte
préparée par nos ancêtres n’a pas eu le temps de lever, lorsque le Roi des Rois, le Saint,
Béni soit-Il se dévoila et les délivra sur le champ, comme il est dit (Exode Ch. 12, v39)
,צֵדָ ה- ְוגַם, וְלא ֹ יָכְלוּ ְלהִתְ ַמ ְה ֵמ ַהּ,ג ְֹרשׁוּ ִמ ִמּצ ְַרי ִם- כִּי:כִּי לא ֹ ָחמֵץ-- עֻג ֹת ַמצּוֹת,שׁר הוֹצִיאוּ ִמ ִמּצ ְַרי ִם
ֶ ַה ָבּצֵק ֲא-וַיּ ֹאפוּ ֶאת
.עָשׂוּ ָלהֶם-ֹ לא
Ils firent, de la pâte qu'ils avaient emportée d'Égypte, des gâteaux azymes, car elle n'avait pas
fermenté parce que, repoussés de l'Égypte, ils n'avaient pu attendre et ne s'étaient pas munis
d'autres provisions.
Explication littérale tirée de la Haggadah Ish Matsliah (page 176) Passage 44-1
Cette Matsa que nous mangeons, quelle en est la raison ? C’est parce que la pâte
préparée par nos ancêtres n’a pas eu le temps de lever …c’est à dire qu’ils ont pétri de la
pâte et ont pensé attendre qu’elle lève comme d’habitude. Comme l’heure de la délivrance
était arrivée, ils ont dû faire cuire leur pâte immédiatement sans qu’elle ne lève. C’est un
signe également pour nous, lorsque l’instant de la délivrance (future et proche nous l’espérons
fortement) arrivera, l’Eternel ne nous laissera pas repousser la sortie un instant de plus, car le
temps pour que la pâte fermente est de 18 minutes seulement, et eux n’ont pas pu repousser la
sortie même de ce court moment.
Passage 44-2
Haggadah ‘Hazon Ovadia (page 85) au nom du Yalqout Haguershouni
Cette Matsa que nous mangeons, quelle en est la raison ? On peut éclairer ce passage par
ce que nous avons vu plus haut (dans le passage sur le ‘Hakham) c’est-à-dire qu’il ne faut pas
trop approfondir la raison des Mitsvot, et il faut les approfondir seulement pour pouvoir les
pratiquer. C’est pourquoi cette soirée, où nous essayons de comprendre ces Mitsvot, au
moment où la Matsa et le Maror sont posés devant nous, craignant qu’une personne qui nous
observe n’en vienne à penser que si on ne comprend pas la raison de cette Mitsva alors on ne
l’accomplira pas, le Maggid précise « que nous mangeons » c’est-à-dire que quoi qu’il en
soit, nous en consommerons. Nous approfondissons pour comprendre ce qu’il est possible de
comprendre, la raison sous-jacente, ce qui est comme si nous avions déjà accompli l’acte
puisque de toute façon nous avons pris sur nous d’accomplir et de conserver la Mitsva quoi
qu’il en soit
Passage 44-3
Haggadah Pirsoumé Nissah du Rav Yaâkov Raqa’h (page 305)
Cette Matsa que nous mangeons, quelle en est la raison ? Le Rav Derekh Emounah répond
via notre passage à la question suivante : Comment D.ieu a-t-il pu faire en sorte que les
Enfants d’Israël quittent l’Egypte comme des esclaves qui fuient leur maître, et pourquoi
D.ieu n’a-t-il pas fait en sorte que Pharaon les laisse partir avec joie. Il me semble pouvoir
répondre par ce que nous savons : les voies d’Hachem sont « Comportement en fonction du
comportement », מדה כנגד מדה.
La raison pour laquelle ils sont allés à la mer est qu’ainsi les Egyptiens ont pu y être engloutis.
Il faut se rappeler que les Egyptiens avaient décrété que tout mâle Israelite devait être jeté
dans le fleuve, en conséquence si les Egyptiens les avaient laissés sortir joyeusement, les
Egyptiens ne les auraient pas poursuivi et il n’y aurait pas eu la possibilité pour Hachem de se
« venger » de ces meurtres. Selon le principe « comportement pour comportement » il était
nécessaire que les Israélites partent comme des esclaves qui fuient afin qu’ensuite les
Egyptiens puissent les poursuivre et être engloutis dans la mer.
Haggadah Pirsoumé Nissah du Rav Yaâkov Raqa’h (page 305) Passage 44-4
On peut également dire que le Magguid vient nous rappeler la qualité d’humilité, car la Matsa
rappelle l’humilité comme je l’ai rappelé sur le premier passage de la Haggadah. De plus, le
mot utilisé זוֹa pour valeur numérique 13 qui est celle du mot ( אחדUN), car par l’humilité on
unifie le nom de D.ieu et on reconnait qu’il est l’UNIQUE96, de même les personnes humbles
sont « uniques » (choyées) grâce à cette qualité d’HUMILITE. Le mot מָה, utilisé après, vient
nous rappeler l’humilité, car il fait allusion à l’expression (utilisée par Moshé Rabbénou qui
est l’archétype de l’humilité) ְונַחְנוּ מָה, « Mais nous, que sommes-nous ? » ; car comme les
Hébreux étaient humble en Egypte et n’ont été délivrés que lorsqu’ils ont atteint cette
humilité, c’est pour cela que le verset, rapporté dans notre passage, poursuit « car elle n'avait
pas fermenté », suivi immédiatement par « jusqu’à ce que se dévoile le Roi des Rois , le Saint
béni soit-Il97» ; c’est-à-dire qu’une personne humble est un vecteur permettant le dévoilement
de la Shékhinah, la présence divine. Le passage poursuit par « et il les délivra sur le champ »,
c’est-à-dire que dès qu’ils ont été [suffisamment] humbles, alors Il les a fait sortir d’Egypte.
96
Si on reconnait que D.ieu est un, Omniscient, Omnipotent, Omniprésent ; quelle place reste-t-il pour
l’orgueil ? A contrario, un être humble reconnait la supériorité écrasante de D.ieu.
97
Cette traduction est plus proche du texte et moins littéraire, elle correspond bien à ce que veut signifier
l’auteur.
Ce Maror (ces herbes amères) que nous mangeons, quelle en est la raison ? C’est parce
que les Egyptiens ont rendu amères les vies de nos ancêtres en Egypte, comme il est dit
(Exode, Ch. 1 v14)
. ְבּפ ֶָרְך, ָעבְדוּ ָבהֶם-עֲב ֹדָ תָ ם ֲאשֶׁר- ֵאת כָּל--שּׂדֶ ה
ָ עֲב ֹדָ ה ַבּ- ַחיּ ֵיהֶם ַבּעֲב ֹדָ ה ָקשָׁה בְּח ֹ ֶמר וּ ִב ְל ֵבנִים וּ ְבכָל-ַוי ְ ָמ ְררוּ אֶת
Ils leur rendirent la vie amère par des travaux pénibles sur l'argile et la brique, par des corvées
rurales, outre les autres labeurs qu'ils leur imposèrent tyranniquement.
Passage 45-1
Ce Maror (ces herbes amères) que nous mangeons, le Rambam (Ch. 8 des lois sur le
Hamets et la Matsa) fait précéder le passage sur le Maror au passage sur la Matsa98. Le Kessef
Mishné explique au nom de Rabbénou Manoa’h que la raison en est qu’au départ ils ont rendu
d’abord amères leur vie (ce qui symbolisé par le Maror) et ensuite ils ont été délivrés (ce qui
est symbolisé par la Matsa).
Il y a lieu d’éclaircir cela car on mange d’abord la Matsa et ensuite seulement le Maror, car le
fait de manger de la Matsa est une Mitsva de la Torah en soi qui est valable également de nos
jours, par contre le Maror, par la Torah, dépend de la présence du sacrifice Pascal99. Nous
avons l’habitude de faire précéder le passage de la Matsa au passage sur le Maror de la même
manière qu’on fait précéder la consommation de Matsa à la consommation du Maror (donc
contrairement à l’avis du Rambam).
98
Contrairement à notre usage
99
Le Maror de nos jours est donc une Mitsvah dérabbanan, un décret d’ordre rabbinique (tant que le Temple de
Jérusalem n’a pas été reconstruit). On fait passer une Mitsva de la Torah avant une Mitsva d’ordre Rabbinique.
Les A’haronim100 expliquent que c’est seulement après la libération, qu’ils ont pu ressentir (se
rendre compte de) l’amertume et l’esclavage (subis antérieurement). Comme on voit dans le
Zohar Haqadosh « un individu, lorsqu’il abandonne son asservissement alors (seulement) il
sait et il ressent la brisure de ses os et la brisure de son âme ».
Il est possible également de dire que la délivrance d’Egypte n’était pas la délivrance finale
comme on le voit (Nombres Ch. 3, v14) שׁר ֶא־הְ־י ֶ־ה ֶ ; ֶא־הְ־י ֶ־ה ֲא101« je suis l’Etre invariable »
[littéralement « je serai qui serai »] c’est-à-dire je serai avec vous lors des assujettissements
aux nations (dans tous les exils, dans toutes les difficultés) et c’est cela qui est rappelé par la
consommation du Maror après la Matsa, c’est à dire qu’après la libération il y a d’autres exils
d’autres périodes amères. Cependant, tout à la fin de la soirée Pascale on consomme la
Matsa de l’Afikomen, pour dire que la dernière délivrance sera définitive et il n’y aura plus
après elle ni exil ni assujettissement aux nations et c’est pour cela qu’on ne consomme plus
rien après la Matsa de l’Afikomen.
Passage 45-3
Haggadah Pirsoumé Nissa page 306
Les sages disent que la Matsa est (une Mitsva) de la Torah et le Maror est (une Mitsva)
d’ordre rabbinique (voir Kissé David page 125 et ‘Haim Lerosh page 63 ce qu’ils commentent
sur le mode allusif à ce sujet). Pour ma part, il me semble pouvoir expliquer que la Matsa fait
allusion à l’humilité, et grâce à la vertu d’humilité un individu a le mérite d’avoir la Torah et
que son étude de la Torah soit pérenne.
L’Eternel n’a choisi les enfants d’Israël que parce qu’ils étaient humbles et Il a transmis la
Torah au mont Sinaï qui est la plus humble des montagnes (la plus petite). C’est l’explication
de ce que disent les sages « la Matsa est de la Torah »102 c’est à dire que grâce à l’humilité,
qui est la Matsa, on a le mérite d’avoir la Loi tranchée en sa faveur ; on sait (par exemple)
que la loi est tranchée comme Beth Hillel (la maison d’études de Hillel) car ces sages étaient
humbles !103
On dit également « le Maror est d’ordre rabbinique », cela donne une allusion aux barrières
qu’ont instaurées les rabbins afin de ne pas en arriver à transgresser des lois de la Torah ; c’est
pour cela que ces lois d’ordre rabbiniques sont comparées au Maror, car ces lois sont amères
aux yeux des hommes, puisqu’elles sont permises par la Torah et ce sont les Rabbins qui ont
édicté des barrières afin de ne pas en arriver à transgresser une loi de la Torah représentée par
la Matsa.
100
Décisionnaires à partir, grosso modo, du 16ième siècle de l’ère vulgaire.
101
Prononcer éqiéh asher équiéh
102
Une sorte de jeu de mots : La Matsa (= l’humilité) donne la Torah
103
Ils faisaient d’ailleurs toujours passer les paroles de leurs protagonistes (Beth Shamaï) en premier.
. אֶ ת ַעצְמוֹ כְּאִ לּוּ הוּא יָצָא ִמ ִמּצ ְַריִם104דּוֹר וָדוֹר ַחיָּב אָדָ ם ְלה ְַראוֹת-ְבּכָל
ַבּעֲבוּר זֶה עָשָׂ ה ה׳ לִי ְבּצֵאתִ י. ְו ִהגַּדְ תָּ ְל ִבנְָך בַּיּוֹם הַהוּא לֵאמ ֹר.שֶׁ נֶּאֱ ַמר
אֶ לָּא אַף אוֹתָ נוּ. שֶׁ ֹּלא אֶ ת אֲ בוֹתֵ ינוּ ִבּ ְלבַד גָּאַל ַהקָּדוֹשׁ ָבּרוְּך הוּא.ִמ ִמּצ ְָריִם
לָתֵ ת לָנוּ אֶ ת. ְל ַמעַן ָהבִיא אוֹתָ נוּ. וְאוֹתָ נוּ הוֹצִיא מִשָּׁ ם. שֶׁ נֶּאֱ מַר.גָּאַל ִע ָמּהֶם
ָאָרץ אֲ שֶׁ ר נִשְׁ בַּע לַאֲ בוֹתֵ ינוּ
ֶ ה
A chaque génération tout individu doit se montrer [autre version : se considérer] comme
étant personnellement sorti d’Egypte. Comme il est écrit (Exode Ch. 13, v8)
. ִמ ִמּצ ְָרי ִם, ְבּצֵאתִ י, ָעשָׂה ה׳ לִי, ַבּעֲבוּר זֶה: בַּיּוֹם הַהוּא לֵאמ ֹר,ְו ִהגַּדְ תָּ ְל ִבנְָך
Tu donneras alors cette explication à ton fils: ‘C'est dans cette vue que l'Éternel a agi en ma
faveur, quand je sortis de l'Égypte ( ָ ְו ִהגַּדְ תּsignifie tu raconteras, tu guideras)
Car ce n’est pas seulement nos ancêtres que l’Eternel a sauvés d’Egypte mais également
nous-même qu’Il a délivrés avec eux. Comme il est écrit (Deutéronome Ch. 6, v23) :
שׁבַּע ַל ֲאב ֹתֵ ינו
ְ ִ שׁר נ
ֶ ָאָרץ ֲא
ֶ ה-וְאוֹתָ נוּ הוֹצִיא ִמשָּׁם ְל ַמעַן ָהבִיא א ֹתָ נוּ לָתֶ ת לָנוּ ֶאת
Et nous même, il nous fit sortir de là pour nous amener ici, pour nous gratifier du pays qu'il
avait promis à nos pères.
Passage 46-1
Explication littérale issue de la Haggadah היגד לעמוdu Rav Hanina Bouggid Saâdoun
(page 168)
A chaque génération, peut être que lorsque le Magguid dit « A chaque génération » cela
signifie « que ce soit une génération libre ou une génération subissant des exils et des
souffrances » malgré cela il faut se considérer comme étant soi-même sorti d’Egypte car cela
donne apaisement et espoir au cœur de l’homme, car de la même manière que nous avons eu
le mérite de sortir de l’exil et de la souffrance d’Egypte, Hashem va nous donner le mérite de
sortir du présent exil et ne nous abandonnera pas (à D. ne plaise).
De se considérer לראות, telle est la version juste et non ( להראותse montrer) [Aboudraham]
c’est à dire que quelqu’un doit se considérer et se voir lui-même comme s’il avait été esclave
et qu’il sort d’Egypte pour la liberté ; et c’est ce que dit le verset (Deutéronome Ch. 5, v14)
כִּי ֶעבֶד ָהי ִיתָ ְבּ ֶא ֶרץ ִמצ ְַרי ִם, ְָוזָכ ְַרתּ
Et tu te souviendras que tu fus esclave au pays d'Egypte,
104
Il existe ici deux versions ְלה ְַראוֹתqui signifie « montrer » et לראות, qui signifie « se considérer » sans
forcément montrer extérieurement.
Passage 46-2
Explication plus approfondie issue de la Haggadah היגד לעמוdu Rav Hanina Bouggid
Saâdoun dans la partie ( פּסח מדברpages 168-169)
A chaque génération, Le Shiboulé Haléqeth nous indique que cela revient sur ce qui a déjà
été enseigné dans le troisième passage de la Haggadah עבדים, « Esclaves nous fûmes » ; ledit
passage nous apprend que si nos ancêtres n’étaient pas sortis d’Egypte nous serions encore
« eclavagisés » à Pharaon, nous, nous enfants …et donc lorsqu’ils sont sortis, nous-mêmes en
sommes sortis.
Cependant nous éprouvons une difficulté ; car si cette génération n’était pas sortie, comment
peut-on affirmer qu’une autre génération n’aurait pas pu sortir ? Il s’est passé plusieurs
millénaires et il est donc possible qu’un autre roi aurait libéré notre peuple. De plus l’Eternel
a promis de libérer les Hébreux après quatre cents ans et avec de grandes richesses, comment
peut-on affirmer que nous même, nos enfants … serions encore esclaves de Pharaon ?
Certains expliquent que si Hashem ne nous avait pas fait sortir d’une main puissante, il est
possible que nous ayons été libérés mais nous aurions été encore appelés des « esclaves de
Pharaon » ; c’est à dire que Pharaon nous aurait affranchi mais nous aurions gardé ce lien
d’esclavage de la même manière que nous sommes appelés « Séfaradim » ou « Ashkénazim »
alors que l’expulsion d’Espagne de 1492 a eu lieu il y a plus de 500 ans, malgré tout nous
sommes encore appelés par leur nom. De la même manière si un roi nous avait affranchi
volontairement, nous aurions été encore surnommés en son nom « ceux qui étaient esclaves de
Pharaon et ont été affranchis par lui ».
105
Le sujet ayant déjà été enseigné ; cette phrase vient donc rajouter une loi supplémentaire qui est, enseigne le
Magguid, le fait de DEVOIR se considérer comme étant soi-même sorti d’Egypte. Si nous ne nous somme pas
considéré comme personnellement sorti d’Egypte, nous ne sommes pas quittes.
De plus, serait restée la générosité de ce roi qui nous aurait affranchi et une éternelle
reconnaissance s’en serait suivie ; et donc à toute demande nous aurions répondu positivement
compte tenu de la reconnaissance que nous aurions éprouvé ! Nous n’aurions pas pu nous
détourner de cette demande et aurions été ses obligés ! Dans sa grande bonté, l’Eternel a
induit dans le cœur de Pharaon de vouloir conserver les Hébreux et ne pas les laisser partir,
jusqu’à ce que s’abattent sur lui les dix plaies et qu’il soit obligé de nous renvoyer et en
conséquence que nous n’ayons plus aucun lien avec l’assujettissement à Pharaon, aucun
rattachement à lui, aucune reconnaissance.
Nous pouvons trouver une analogie dans l’histoire contemporaine, il y a environ 150 ans l’état
a interdit l’esclavage et a décrété que toute personne possédant un esclave devait l’affranchir.
Il y avait à Djerba un homme riche qui possédait un esclave de 5 ans et qui l’a affranchi.
Malgré tout, lorsque cet affranchi a atteint l’âge de 70 ans on le nommait encore « esclave de
telle personne», et ce surnom ne s’est jamais effacé. Nous avons même entendu dire que cet
esclave est devenu métayer de son ancien maître, et lors de l’insurrection de 5725 lorsque les
bédouins se sont levés contre les juifs de Djerba le jour de Kippour et qu’ils ont saccagé
presque toutes les maisons et magasins juifs, lorsqu’ils sont arrivés à la maison de ce riche ils
y ont trouvé cet affranchi qui se dressait devant la porte et s’opposait à ce qu’ils rentrent dans
la maison. Lorsque la situation s’est apaisée, le riche voulut donner le champ (du métayage) à
cet affranchi. L’affranchi ne voulut pas l’accepter considérant que le bien qui lui avait été
prodigué lorsqu’il avait été affranchi et avait eu un travail (de métayer) était suffisant. Malgré
tout le temps passé il se sentait redevable et reconnaissant ; et de lui-même il avait envi de
donner du bien à son ancien maître.
En conséquence, si les hébreux étaient sortis de la coupe de Pharaon volontairement et
calmement, malgré tout, après de nombreux siècles, ils auraient encore été surnommés
« esclaves de Pharaon » et auraient été ses obligés accomplissant ses volontés. Mais
maintenant que nos ancêtres sont sortis de force et que les hébreux ont acquis leur liberté par
Sa main puissante, nous n’avons plus aucun lien de subordination. C’est pour cela que dans le
passage de עבדים, le Magguid nous dit que si l’Eternel ne nous avait pas fait sortir par une
grande force et une main puissance nous et nos enfants aurions été assujettis à Pharaon même
après de nombreuses générations et aurions été affublés de l’étiquette « serfs de pharaon ».
Pour cela, dans notre présent passage on nous dit « A chaque génération un homme se doit de
se considérer comme s’il était personnellement sorti d’Egypte; car sans la bonté de Hashem
qui nous a sorti d’Egypte avec une grande force nous ne serions pas sortis avec une liberté
pleine et entière et serions encore entachés du surnom « esclaves de Pharaon ».
Quarante-septième passage
. ְלהַדֵּ ר וּ ְל ַקלֵּס. לְרוֹמֵם. ְלפָאֵ ר.ַ לְשַׁ ֵבּח. ְל ַה ֵלּל. לְהוֹדוֹת.ְלפִיכְָך אֲ נַחְנוּ ַחיָּבִים
. ַהנִּסִּים הָאֵ לּוּ הוֹצִיאָנוּ ֵמ ַעבְדוּת ְלחֵרוּת-ְל ִמי שֶׁ עָשָׂ ה לַאֲ בוֹתֵ ינוּ ְולָנוּ אֶ ת כָּל
וּמֵאֵ בֶל לְיוֹם טוֹב וּמֵאֲ ֵפלָה לְאוֹר גָּדוֹל. וּ ִמיָּגוֹן לְשִׂ ְמחָה.וּמִשִּׁ עְבּוּד ִלגְאֻ לָּה
:וְנ ֹא ַמר ְל ָפנָיו ַהלְלוּיָּה
En conséquence, nous sommes tenus de remercier, de louer, de vanter, de glorifier,
d’exalter, d’honorer et de magnifier, Celui qui a réalisé pour nos Pères et nous même
tous ces miracles. Il nous a fait sortir de l’asservissement à la liberté, de la servitude à la
délivrance, de l’angoisse à la joie, du deuil au jour de fête, des ténèbres à une grande
lumière. Entonnons devant Lui Hallélouiah.
Haggada Kos Eliahou de Ribbi Eliahou ben Harosh, page 77 Passage 47-1
ְלפִיכְָך אֲ נַחְנוּ ַחיָּבִים, En conséquence, nous sommes tenus de remercier : cela signifie que
puisque nous-mêmes sommes sortis, alors tous les miracles faits pour nos pères l’ont été
également pour nous-mêmes : En conséquence, nous sommes tenus de remercier etc ..
Celui qui a réalisé pour nos Pères et nous même tous ces miracles. On dit ici « nous a fait
sortir de l’asservissement à la liberté, etc. », le Magguid utilise cinq termes différents qui
semblent être en fait un seul sujet (de l’esclavage à la liberté) et ce ne sont que des répétitions
qui utilisent des termes différents.
Cependant, l’intention du Magguid lorsqu’il utilise ces cinq locutions différentes est en réalité
de mettre en regard de chacune d’elles les cinq sujets (aspects) pénibles subis par nos ancêtres
en Egypte :
1. Il était consigné dans les archives Egyptiennes qu’aucun esclave ne pouvait s’enfuir
d’Egypte ;
2. Les travaux pénibles qui leur incombaient ;
3. L’affliction et les gémissements consécutifs aux travaux pénibles permanents comme
,
il est écrit ַויִּזְעָקוּ, ָהעֲב ֹדָ ה-יִשְׂ ָראֵ ל מִן- ַויֵּאָנְחוּ ְבנֵיLes enfants d'Israël gémirent du sein
de l'esclavage et se lamentèrent,
4. Le fait que les Egyptiens jetaient leurs enfants mâles dans le Nil ; nos maîtres
enseignent que Pharaon égorgeait 150 enfants et se baignait dans leur sang106 ;
5. Les Egyptiens les faisaient pratiquer l’idolâtrie.
106
Chaque matin et chaque soir
En regard du premier aspect « aucun esclave ne pouvait s’enfuir d’Egypte », on dit « Il nous a
fait sortir de l’asservissement à la liberté », en regard du second aspect « les travaux
pénibles » on dit « de la servitude à la délivrance », face au troisième « L’affliction et les
gémissements » on dit « de l’angoisse à la joie », face au quatrième « qu’ils jetaient leurs
enfants mâles dans le Nil et égorgeaient 150 enfants chaque jour» ce qui entrainait le deuil
pour leur famille on dit « du deuil au jour de fête » et face au cinquième qui est
« l’idolâtrie » dont les dévots s’égarent dans l’irrationnel et marchent dans la noirceur on dit
« des ténèbres à une grande lumière ».
Passage 47-2
Haggadah ( שערי ארמוןpages 152-153) au nom de Kol rinna vishouâh
Des ténèbres à une grande lumière, En réalité comment un homme peut-il passer de
l’obscurité à une lumière éclatante sans devenir aveugle ? Sans avoir de période
d’adaptation ? Ceci vient nous montrer un grand fondement et un principe de valeur. Le
Magguid de Douvna nous le fait comprendre par une parabole :
Il y avait un homme riche qui avait un fils unique et chéri ; il lui confectionna un vêtement
précieux, un manteau de très grande valeur, fourré intérieurement d’un tissu épais et solide
afin que le manteau soit solide et puisse servir longtemps. Le fils rentra à la maison le
manteau plein de boue, le jour suivant le manteau était enduit d’huile et de tâches de
nourriture, le jour suivant le manteau avait en plus de la poussière et de la terre. Le père
s’énerva et demanda au tailleur d’inverser les coutures du côté de la doublure et le fils se
déplaçait dès lors comme un enfant de paysan, vêtu d’un manteau de lin épais.
L’ami de son père le vit et partit se plaindre auprès du père « je récrimine contre toi de
pouvoir laisser ton fils habillé avec un tel manteau ! Tu devrais avoir honte ! Ne possèdes-tu
donc rien pour ne pas lui acheter un beau manteau de bonne qualité ? »
Le père lui répondit, ne t’énerve pas je te prie, le manteau que tu vois est de très bonne qualité
et très beau, il suffit à mon fils d’améliorer son comportement et de prendre sur lui de le
protéger et immédiatement j’ordonnerai au tailleur de remettre les coutures à l’endroit ; le
manteau sera alors dégraissé et semblera tout à fait neuf.
La comparaison est que le peuple d’Israël est un peuple saint et pur, limpide et élevé ; et
même s’ils reviennent en arrière de dix niveaux (plus profond dans les niveaux d’impureté) et
s’ils dégringolent jusqu’au 49ième niveau d’impureté, malgré cela en un très court instant leur
sort peut s’inverser, « comme une poule qui se débarrasse de sa poussière » selon l’expression
du Midrash ; et ils reviendront alors à leur essence, leur lumière et leur splendeur.
Passage 47-4
Haggadah Ôléloth Haguéfen de Ribbi Guidône Âttiah (page 176)
En conséquence, nous sommes tenus de remercier, de louer, de vanter, de glorifier,
d’exalter, d’honorer et de magnifier il y a lieu de comprendre pourquoi on multiple les
louanges, or les sages enseignent dans le Talmoud (Bérakhot 33b) à propos de cet homme qui
est monté sur l’estrade pour être officiant en présence de Ribbi ‘Haninah et a dit « le D.ieu
[tout-puissant], Le Grand, Le Rigoureux, Le Redoutable, Le Majestueux, Le Puissant, Le
Vigoureux, L’Energique, L’Honorable», Ribbi Hanina a attendu qu’il termine la prière et lui
demanda : as-tu terminé tous les louanges possibles envers ton Créateur ? 107 En fait même ce
que nous disons dans la Âmida108 « Le Tout-Puissant, Le Grand, Le Rigoureux, Le
Redoutable » si Moshé Rabbénou ne l’avait pas dit dans la Torah et que les membres de la
grande assemblée ne l’avaient pas instauré dans la prière, nous n’aurions pas eu le droit de le
dire ; et toi tu viendrais terminer toutes les louanges devant ton créateur ?109
Donnons une parabole, il y avait un roi de chair et de sang qui possédait des millions de
pièces d’or, on le magnifiait pour son argent. En fait n’est-ce pas quelque part une insulte
envers lui ?110
De même les sages enseignent (Talmoud, Méghila 18a) que louer plus (que ce qui est dans la
prière) n’est pas permis, comme l’enseigne Ribbi Elâzar sur le verset (Psaumes, Ch. 106 v2)
תְּ ִהלָּתוֹ-שׁ ִמי ַע כָּל
ְ ַ י ְ ַמלֵּל גְּבוּרוֹת ה׳ י--מִי
Qui saura dire la toute-puissance de l’Eternel, exprimer toute sa gloire?
Pour qui est-il convenable de raconter toute la puissance de l’Eternel ? Uniquement celui qui
est capable d’exprimer toute Sa louange. Et personne n’est capable de dire toutes les louanges
envers Hachem ! De même Ribbi Yo’hanan enseigne « toute personne qui raconte les
louanges envers Hachem, plus que nécessaire, sera déracinée du monde » comme il est écrit
(Psaumes Ch 65 v2)
לְָך דֻ ִמיּ ָה תְ ִהלָּה
A toi, ô D.ieu, l’attente confiante, la louange111
107
Ce qui n’est évidemment pas possible
108
Prière debout et à voix basse
109
C’est à dire qu’il borne les capacités du Créateur
110
On le limite à son argent
111
La louange appartient à Hachem
Il nous faut comprendre : en regard de quoi les sages ont-ils instauré ces sept louanges, ni plus
ni moins ? J’ai vu que Tossafoth (Pessa’him 116b) expliquent que cela vient en regard des
sept cieux. En vérité, cela nécessite explication car quel lien entre ces louanges et les sept
cieux ? J’ai vu dans le livre « Shéva’h Pessa’h » qui explique en utilisant ce que disent les
sages (Midrash, Béréshith Rabba) : l’essentiel de la Shékhina (la présence divine) était ici-bas.
Lorsqu’Adam a fauté, la Shékhina s’est éloignée au premier ciel ; lorsque Caïn a fauté la
Shékhina s’est éloignée au second ciel ; lorsque la génération d’Enoch a fauté, la Shékhina
s’est éloignée au troisième ciel; lorsque la génération du déluge a fauté, la Shékhina s’est
éloignée au quatrième ciel; lorsque la génération de la tour de Babel a fauté, la Shékhina s’est
éloignée au cinquième ciel ; lorsque les habitants de Sodome ont fauté, la Shékhina s’est
éloignée au sixième ciel ; lorsque les Egyptiens ont fauté pendant la génération d’Abraham la
Shékhina s’est éloignée au septième ciel.
Face à ces fauteurs, il y a eu sept Tsadiqim (justes) : Abraham, Isaac, Jacob, Lévy, Qéhat,
Amram, Moïse. Abraham a fait descendre la Shékhina au sixième ciel, Isaac a fait descendre
la Shékhina au cinquième ciel, Jacob a fait descendre la Shékhina au quatrième ciel, Lévy au
troisième ciel, Qéhat au deuxième ciel, Amram au premier ciel et Moïse l’a faite descendre
sur terre.
Grâce à cela nous faisons le lien avec le passage précédent, car nous avons montré que par
l’exil et la délivrance d’Egypte, le monde a été purifié et par cela nous avons mérité de nous
rapprocher et de nous attacher à l’Eternel, car la Shékhina est descendue sur terre lors du don
de la torah ; c’est pour cela que nous devons louer avec sept langages différents de louanges
pour rappeler que grâce à la libération d’Egypte la Shékhina a fini de descendre des sept cieux
sur terre et, au don de la Torah, la réparation s’est achevée pour faire résider la présence
divine ici- bas.
112
Plus que dans la prière
113
Ce qui est une exagération par rapport à l’habitude
Quarante-huitième passage
- ֵמעַתָּ ה ְועַד. יְהִי שֵׁ ם ה׳ מְב ָֹרְך:ַהלְלוּיָהּ ַהלְלוּ ַעבְדֵ י ה׳ ַהלְלוּ אֶ ת שֵׁ ם ה׳
עַל. ָרם עַל כָּל גּוֹיִם ה׳: ְמ ֻהלָּל שֵׁ ם ה׳. ְמבוֹאוֹ-שֶׁ מֶ שׁ עַד- ִמ ִמּז ְַרח:עוֹלָם
. ַהמַּשְׁ פִּילִי ִל ְראוֹת: ַה ַמּ ְגבִּיהִי לָשָׁ בֶת. מִי ַכּ ה׳ אֱ ֹלקֵינוּ:הַשָּׁ ַמיִם כְּבוֹדוֹ
לְהוֹשִׁ יבִי עִם: מֵאַ שְׁ פּ ֹת י ִָרים אֶ בְיוֹן. ְמקִי ִמי ֵמ ָעפָר דָּ ל:ָאָרץ ֶ בַּשָּׁ ַמיִם וּב
: ַה ָבּנִים שְׂ ֵמחָה ַהלְלוּיָהּ- מוֹשִׁ יבִי ֲעק ֶֶרת ַה ַבּיִת אֵ ם: עִם נְדִ יבֵי עַמּוֹ.נְדִ יבִים
1 Alléluiah! Louez, serviteurs de l’Eternel, louez le nom de l’Eternel! 2 Que le nom du
Seigneur soit béni dès maintenant et à tout jamais! 3 Du soleil levant jusqu’à son
couchant, que le nom de l’Eternel soit célébré! 4 L’Eternel est élevé au-dessus de tous les
peuples, sa gloire dépasse les cieux. 5 Qui, comme l’Eternel, notre D.ieu, réside dans
les hauteurs, 6 abaisse ses regards sur le ciel et sur la terre? 7 Il redresse l’humble
couché dans la poussière, fait remonter le pauvre du sein de l’abjection, 8 pour le placer
à côté des grands, à côté des grands de son peuple. 9 Il fait trôner dans la maison la
femme stérile, devenue une mère heureuse de [nombreux] fils. Alléluia!
Passage 48-1
Haggadah ‘Hazon Ôvadia, de notre Maître Rabbénou Ôvadia Yossef (page 90) au nom
du Kétoneth Or (Parasha Bo)
Loués, serviteurs de l’Eternel: dans le midrash on explique que cela se rapporte au verset
(Proverbes)
לְשׁוֹנָהּ- עַל,ְתוֹרת ֶחסֶד
ַ פָּתְ חָה ְב ָח ְכמָה; ו,ָפִּיה
Elle ouvre la bouche avec sagesse, et des leçons empreintes de bonté sont sur ses lèvres
Lorsqu’Israël est sorti de l’esclavage vers la liberté, qu’ont-ils fait ? ils ont chanté un chant de
remerciement et des louanges. Quand ont-ils entonné ce chant ?
Lorsque la mort des premiers nés s’est abattue sur l’Egypte, Pharaon s’est levé et est allé voir
Moïse et Aharon comme nous l’indique la Torah
וַיּ ֹא ֶמר קוּמוּ צְּאוּ ִמתּוְֹך ַעמִּי,ַויּ ִ ְק ָרא לְמֹשֶׁה וּלְאַהֲר ֹן ַליְלָה
Il manda Moïse et Aaron, la nuit même et dit: "Allez! Partez du milieu de mon peuple
Ils lui répondirent : Espèce de fou ! Nous sommes en pleine nuit ! Sommes-nous des voleurs
pour nous enfuir dans la nuit ? Nous ne sortirons que le jour, car l’Eternel notre D.ieu nous a
indiqué que « Et vous, un Homme ne franchira pas le seuil de sa demeure jusqu’au jour »114
Pharaon répondit : Mais voilà que toute l’Egypte est morte ! Moise lui répondit : Mais, que
crains tu donc ? Pharaon répondit: je suis un aîné !!
Moïse: et tu veux t’épargner personnellement ces plaies ? Dis nous : « vous êtes des hommes
libres, vous êtes vos propres maîtres, vous êtes des serviteurs du Saint, bénit soit-Il ! »
114
La sortie d’Egypte ne peut donc se faire que le jour.
Pharaon commença à crier et proférer: dans le passé vous fûtes mes esclaves, maintenant vous
êtes des hommes libres, vous êtes vos propres maîtres, vous êtes les serviteurs du Saint, béni-
soit-Il !
Ils entonnèrent alors : Alléluiah ! Louez, serviteurs de l’Eternel, et non serviteurs de Pharaon !
Ce Midrash nécessite un éclaircissement: en guise d’introduction, rappelons les paroles du
Talmoud (Qiddoushin 16). Un esclave juif, lorsque son maître désire l’affranchir il faut qu’il
lui écrive une déclaration indiquant « tu es un homme libre, tu es maitre de toi-même ».
Cependant, s’il se contente de le dire et non de l’écrire, cette déclaration est nulle et non
avenue et l’esclave n’est pas affranchi. Cependant, si le maître est mourant ou dans une
situation dangereuse dans laquelle il craint de perdre sa vie, s’il se contente de le dire (même
partiellement) alors l’esclave est affranchi.
Comme Pharaon possédait les juifs, il était nécessaire qu’ils soient acquis de manière légale
par un «contrat d’affranchissement», cependant comme Moïse a fait avouer à Pharaon qu’il
était dans une situation de danger, qu’il craignait pour sa vie comme l’enduraient ses frères
Egyptiens, en conséquence une déclaration verbale était suffisante dans ces circonstances.
C’est pour cela que Moshé Rabbénou lui a demandé « mais que crains tu donc ? » afin de lui
faire dire explicitement qu’il craignait de mourir car il était un aîné. Lorsque Pharaon fit cet
aveu, Moïse lui fit faire la déclaration (orale) d’affranchissement ; par cela il sortirent libres !
C’est pour cela que le midrash nous dit פָּתְ חָה ְב ָח ְכמָה,ָ« פִּיהouvre la bouche avec sagesse» car
Moïse avait en arrière pensée la Halakha (la loi) qui enseigne qu’une parole suffit pour
affranchir un esclave si le maître est en danger de mort. C’est pour cela que le verset continue
ַ « » וet des leçons empreintes de bonté sont sur ses lèvres » 115 (d’avoir
« לְשׁוֹנָה-ְתוֹרת ֶחסֶד עַל
donné un moyen légal d’être affranchi) pour remercier et louer l’Eternel en disant :
Alléluiah ! Louez, serviteurs de l’Eternel, louez le nom de l’Eternel! Et non des « serviteurs »
de Pharaon !
Passage 48-2
Haggadah Kos Eliahou de Ribbi Eliahou Ben Harosh, page 78
Qui, comme l’Eternel, notre D.ieu, réside dans les hauteurs : cela vient nous rappeler le
« mérite » et la grandeur de l’Eternel qui a fait deux choses contradictoires lors de la sortie
d’Egypte, c’est pour cela que le psaume utilise d’abord le nom ה׳Hachem (tétragramme qu’on
ne peut prononcer en dehors d’un verset ou d’une bénédiction) qui indique l’attribut de
miséricorde dans le comportement divin, et ensuite utilise le nom אלקיםEloqim qui dénote
l’aspect de jugement rigoureux dans le comportement divin116.
115
C’est à dire que les leçons de la Torah sont empreintes de bonté
116
Le comportement change, la source est une et unique et « unifiée ».
Il redresse l’humble couché dans la poussière (la terre): Israël qui asservi par les travaux du
bâtiment, avec des matériaux et des briques, c’est à dire avec des matériaux provenant le la
terre, ils ont été relevés de cette poussière, ont été vengés et ont eu une renaissance en
résidant parmi les grands comme l’indique notre psaume.
fait remonter le pauvre du sein de l’abjection il s’agit de l’idolâtrie qu’ils pratiquaient en
Egypte, et l’idolâtrie est une abjection sale et impure. Le mot « abjection » est au pluriel car il
y avait plusieurs sorte d’Idolâtries. Il fait remonter le « pauvre » (le mot hébreu signifie
également « le faible »), cela signifie qu’ils étaient contraints d’adorer les idoles mais
intérieurement ils s’impatientaient de pouvoir servir l’Eternel.
pour le placer à côté des grands, à côté des grands de son peuple : le langage est doublé,
car il se rapporte aux deux aspects indiqués précédemment : « redresser l’humble de la
poussière » et « faire remonter le pauvre du sein de l’abjection » . Face au premier langage,
c’est à dire les travaux du bâtiment, le psaume dit « pour le placer à côté des grands » c’est
à dire la tribu de Lévy qui n’a pas été asservie, les Lévites sont appelés « grands »
(littéralement « donateur », « généreux ») car ils se sont donnés119 à l’étude de la Torah et en
conséquence n’ont pas été asservis. Face au second langage, c’est à dire « fait remonter le
pauvre du sein de l’abjection » qui est la pratique forcée de l’idolâtrie, le psaume poursuit
« à côté des grands de son peuple » il s’agit également de la tribu de Lévy qui, lors de
l’épisode tragique du veau d’or, se « donnait »120 dans tout le peuple pour l’inciter à ne pas
pratiquer cette idolâtrie. Ceci est indiqué dans la Torah (Exode Ch. 32, v 26)
et Moïse se posta à la porte du camp et il dit: "Qui aime l'Éternel me suive!" Et tous les
Lévites se groupèrent autour de lui.
117
C’est-à-dire qu’un même évènement pouvait avoir en même temps des conséquences désastreuses pour un
Egyptien et être neutre ou positif pour un Israélite ; par exemple la même eau était du sang pour l’Egyptien et de
l’eau pour l’Israélite.
118
Nous comprenons bien maintenant les attitudes contradictoires et l’utilisation des deux noms de D.ieu avec
des attributs inverses.
119
adonnés
120
démenait
Passage 48-4
Haggadah Pirsoumé Nissah du Rav Yaakov Raqa’h ; page 79 []ב
Qui, comme l’Eternel, notre D.ieu, on peut se baser sur ce qu’expliquent les sages, lorsque
l’Eternel veux créer l’homme il dit
נַ ֲעשֶׂה אָדָ ם ְבּ ַצ ְלמֵנוּ כִּדְ מוּתֵ נוּ,וַיּ ֹא ֶמר אֱֹל ִקים
D.ieu dit: "Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance »
Faisons l’homme est au pluriel; cela vient nous apprendre l’humilité, car l’Eternel s’est fait
accompagner des anges du service pour la création de l’homme. C’est ce qui est dit dans le
psaume « Qui, comme l’Eternel, notre D.ieu, réside dans les hauteurs » (et démontre de
l’humilité). Et si tu en venais à dire, à D.ieu ne plaise, que comme le texte utilise un pluriel
c’est qu’il y a deux divinités, alors le texte a déjà prévu la réponse « abaisse ses regards sur
le ciel et sur la terre ; Il redresse l’humble couché dans la poussière » qui est au
singulier.
En conséquence nous voyons de là qu’Il apprécie les personnes humbles. Ce qu’Il avait dit
« faisons l’homme » était uniquement pour se faire accompagner des anges su service, pour
montrer la qualité d’humilité, et pas du tout parce qu’il y a plusieurs divinités.
Passage 48-5
Haggadah Pirsoumé Nissah du Rav Yaakov Raqa’h ; pages 78-79 []א
Alléluiah! Louez, serviteurs de l’Eternel, il est possible d’expliquer ce verset en se basant
sur cet enseignement des sages, que leur souvenir soit une bénédiction ; les Israélites devaient
rester en Egypte 430 ans comme 5 fois la valeur numérique du nom אלקיםEloqim (nom de
D.ieu indiquant la justice rigoureuse, de valeur numérique est 86) et en réalité les hébreux ne
sont restés sous le joug le plus terrible de l’esclavage que pendant 86 ans.
Il restait donc 344 ans, par rapport aux 430, c’est à dire 4 fois la valeur du nom אלקיםEloqim
qui se sont transformés en miséricorde (l’attribut de miséricorde étant représenté par le
tétragramme); c’est ce que dit le Roi David, par allusion :
ַהלְלוּיָהּ ַהלְלוּ ַעבְדֵ י ה׳, Alléluiah! Louez, serviteurs de l’Eternel,
ils ne sont restés sous le joug le plus terrible de l’esclavage que 86 ans, 86 étant la valeur
numérique du mot ( ַעבְדֵ יesclaves) le reste s’est transformé en miséricorde c’est pourquoi le
tétragramme est utilisé juste après, lui qui indique l’attribut de miséricorde.
ָהיְתָ ה יְהוּדָ ה ְלקָדְ שׁוֹ: בֵּית יַעֲק ֹב ֵמעַם לוֹעֵז.ְבּצֵאת יִשְׂ ָראֵ ל ִמ ִמּצ ְָריִם
ֶהה ִָרים ָרקְדוּ: ַהיָּם ָראָה ַויָּנ ֹס ַהיּ ְַרדֵּ ן יִסּ ֹב לְאָחוֹר:יִשְׂ ָראֵ ל ַממְשְׁ לוֹתָ יו
:לְָּך ַהיָּם כִּי תָ נוּס ַהיּ ְַרדֵּ ן תִּ סּ ֹב לְאָחוֹר- מַה:צ ֹאן- ְגּבָעוֹת ִכּ ְבנֵי.כְאֵ ילִים
ִמ ִלּ ְפנֵי.אָרץ
ֶ ִמ ִלּ ְפנֵי אָדוֹן חוּלִי:צ ֹאן- ְגּבָעוֹת ִכּ ְבנֵי.ֶהה ִָרים תִּ ְרקְדוּ כְאֵ לִים
: ָמיִם- ַח ָלּ ִמישׁ ְל ַמ ְעיְנוֹ. ָמיִם- הַה ֹ ְפכִי הַצוּר אֲ גַם:אֱ לוֹ ַהּ יַעֲק ֹב
[Psaume 114] Quand Israël sortit de l’Egypte, la maison de Jacob du milieu d’un peuple
à la langue barbare, Juda devint son sanctuaire, Israël, le domaine de son empire. La
mer le vit et se mit à fuir, le Jourdain retourna en arrière, les montagnes bondirent
comme des béliers, les collines comme des agneaux. Qu’as-tu, ô mer, pour t’enfuir,
Jourdain, pour retourner en arrière ? Montagnes, pourquoi bondissez-vous comme des
béliers, et vous collines, comme des agneaux ? A l’aspect du Seigneur, tremble, ô terre, à
l’aspect du D.ieu de Jacob, qui change le rocher en nappe d’eau, le granit en sources
jaillissantes!
ַויּ ָנ ֹס, ַהיּ ָם ָראָה, ֵמעַם לע ֹז, ִמ ִמּצ ְָרי ִם; בֵּית יַעֲק ֹב,שׂ ָראֵל
ְ ִ ְבּצֵאת י
Quand Israël sortit de l’Egypte, la maison de Jacob du milieu d’un peuple à la langue
barbare, La mer le vit et se mit à fuir,
Il a lieu d’expliquer le lien entre la sortie d’Egypte et l’ouverture de la mer des joncs, et ce
que signifie cette « rumeur » ( לעזsignifie également rumeur, Lashon Hara’=médisance)
En fait les Enfants d’Israël furent sauvés d’Egypte et il est à noter que tout a été fait sous
forme de prêt « ( »וישאלוםShémoth/Exode Ch. 12 v 36) (demande de sortir d’Egypte pour
trois jours, demande aux Egyptiens de prêter leurs bijoux et leurs biens, cette demande
entraîne, a priori, le fait de rendre).
Lorsque les enfants d’Israël sont sortis pour ne pas y revenir, les peuples du monde ont
commencé à médire contre eux, tous les biens qu’ils avaient emporté ne leur appartenaient
pas et ce n’était ni juste ni droit !
Cependant, lorsque Pharaon et ses hordes furent engloutis par les eaux « ִמצ ְַרי ִם-שׂ ָראֵל ֶאת
ְ ִ ַויּ ְַרא י
שׂפַת ַהיּ ָם
ְ - « » ֵמת עַלIsraël vit l'Égyptien gisant sur le rivage de la mer », alors les juifs ont
acquis ce qu’ils avaient en main car il ne restait plus personne à qui rendre comme le raconte
le Ben Ish ‘Haï dans son livre Ben Ish Haïl (Tome 1, page 37-3) ; il y ramène un belle
parabole à ce propos en racontant l’histoire de quelqu’un condamné à être pendu.
• Avant son exécution, on le présenta au roi afin qu’il exprime ses dernières volontés. Il
demanda qu’on lui amène une fiole contenant du vin des caves du roi afin qu’il puisse
boire cette fiole au sommet du palais. Le Roi exauça ses vœux et on lui apporta la fiole
qu’il avait demandée. Il s’adressa au roi en disant qu’il craignait qu’on ne le laisse pas
boire tranquillement car il était entouré de soldats armés jusqu’aux dents.
En conséquence il souhaitait que le roi lui promette qu’on ne le tuerait point tant qu’il
n’aurait pas bu tout le contenu de cette fiole. Le roi accepta et lui promis que ses vœux
seraient exaucés. Il prit la fiole et se rapprocha pour monter les escaliers pour se
diriger ver le toit, puis il rusa et se laissa choir jusqu’à ce qu’il tombe avec la fiole sur
les marches d’escalier. La fiole se brisa et le vin s’écoula sur les marches.
On le ramena au roi à qui on raconta tout ce qui s’était passé. Le roi ordonna qu’on lui
apporte une nouvelle fiole. Le condamné prit la parole en ces termes : « O mon roi, il
me semble que je suis désormais exempté de la peine à laquelle j’ai été condamné. Car
tu as juré à ton serviteur qu’on ne le tuerait point tant qu’il n’aurait pas bu entièrement
le contenu de CETTE fiole. Maintenant apportez moi de ce vin et je le boirai…. mais
comme le vin n’est plus accessible tu dois réaliser ta promesse et m’acquitter ».
Le roi rit de cette ruse, le prit en grâce et l’acquitta.
Sur cela s’applique le verset de l’Ecclésiaste « Ch. 7 v12 » ַה ָח ְכמָה תְּ ַחיּ ֶה ְב ָעלֶיה, « car la sagesse
prolonge la vie de ceux qui la possèdent »
De même les Israélites devaient revenir après trois jours et rendre le trésor emporté mais
comme les Egyptiens avaient été exterminés ils purent garder les richesses qui n’avaient plus
de propriétaire !
Passage 49-2
La Haggadah ‘Hazon Ôvadia (page 92) poursuit, au nom des livres Shaâr bat rabim et
qéhilat Yts’haq
ַהיּ ָם ָראָה ַויּ ָנ ֹס ַהיּ ְַרדֵּ ן י ִסּ ֹב לְאָחוֹר
La mer le vit et se mit à fuir, le Jourdain retourna en arrière,
Le midrash nous rapporte: mais qu’a donc vu la mer ? Elle a vu un enseignement de l’école de
R. Yshmaêl ! On peut expliquer par un autre enseignement donné dans le midrash, la mer a
vu le tombeau de Yosseph121 et par le mérite de celui-ci la mer s’est fendue.
Dans la Guémarah de Sotta (36b) : A l’école de R. Yshmael on enseigne :
• Le jour de la sortie d’Egypte était le jour de fête le plus important des Egyptiens et
tous se rendaient dans les temples idolâtres. La mer s’est dit, il n’y a pas de jour plus
en liaison avec Joseph que ce jour là, lui qui a résisté à cette même date à la tentation
(lors de l’épisode avec la femme de Poutiphar qui tenta de le séduire) « elle le saisit
par son vêtement », alors l’image de son père lui est apparue et il résista (les
commentateurs précisent qu’il a vu la sainteté de son père qui a 84 ans n’avait jamais
eu d’écoulement séminal comme il est écrit
121
Joseph fils de Jacob
On peut également expliquer par l’enseignement lu tous les jours dans la prière du matin, « les
règles de la Torah sont déduites à partir de 13 règles ! » La première règle est le « a fortiori »
(à plus forte raison). La mer a fait un raisonnement « a fortiori », elle a vu que le Jourdain
s’est retiré pour Josué, qui est un élève de Moise, à l’entrée en terre sainte, et donc devant
Moshé Rabbénou le Rav de Josué a plus forte raison fallait il qu’elle se retire. C’est ce que dit
le verset « la mer a vu » elle considéra la situation pour apprendre du Jourdain, c’est ce que
dit la suite, « » ַהיּ ְַרדֵּ ן תִּ סּ ֹב לְאָחוֹרle Jourdain retournera en arrière, l’expression est au futur,
la mer apprit du Jourdain qui dans le futur allait se retirer devant Josué et donc la mer devait
également se retirer devant Moïse le maître de Josué ; et c’est pour cela que le verset dit
« « »אָנוּסָה ִמ ְפּנֵי יִשְׂ ָראֵלfuyons devant Israël » (Exode Ch. 14, v25)
Par contre Yossef considérait qu’ils avaient un statut de béné Noa’h et ils devaient s’abstenir
de consommer tant qu’il y avait le moindre souffle de vie ; il les a donc jugés comme
mangeant « ever min ha’hay » (voir la guémarah ‘Houlin 33).
Or comme ils avaient un statut de Béné Noa’h (selon Yossef qui semble-t-il avait la « bonne »
opinion), en conséquence ils n’avaient pas l’obligation de se laisser tuer pour éviter de
transgresser l’idolâtrie (à laquelle les Béné Noa’h ne doivent pas s’adonner, mais qui n’ont
pas d’obligation de se laisser tuer pour ne pas transgresser).
Il était donc normal que la mer se fende devant les Enfants d’Israël, puisqu’ils avaient été
idolâtres contraints et forcés et n’avaient aucune obligation de se laisser tuer; ils étaient donc
aptes à ce que la mer se fende devant eux.
L’ange de la mer, lorsqu’il vit le cercueil de Yossef, qui considérait que les Enfants d’Israël
n’avaient pas encore un statut de juifs (tant que la Torah n’avait pas été donnée), a compris
que leurs actes avaient été justifiés et la mer donc s’est retirée devant eux et s’est fendue.
C’était la réponse de l’Eternel à l’ange de la mer : vas-tu considérer une personne contrainte
(les Enfants d’ Israël) de la même manière qu’une personne volontaire (les Egyptiens) ?
Pour terminer cet enseignement, rapportons ce que dit également le midrash « mais qu’a donc
vu la mer ? Elle a vu un enseignement de l’école de Ribbi Yshmaêl ! » En effet, dans la
Guémarah de Sanhédrin, on rapporte un enseignement de l’école de Ribbi Yshmaêl disant que
même un juif n’a pas à se laisser tuer pour ne pas transgresser l’idolâtrie122. Car il est écrit וחי
( בּהםet tu vivras par elle = la Torah) et donc pour Ribbi Yshmaêl, quelle que soit l’opinion
(celle de Yossef ou celle de ses frères), les enfants d’Israël ont bien agi en ne se laissant pas
tuer ! Et donc la mer devait bien se retirer !
122
La Halakha, loi juive, n’est pas tranchée ainsi. Il faut se sacrifier et ne pas en arriver à pratiquer l’idolâtrie.
Cinquantième passage
אֲ שֶׁ ר גְּאָלָנוּ ְוגָאַל אֶ ת אֲ בוֹתֵ ינוּ,בָּרוְּך אַ תָּ ה ה׳ אֱ ֹלקֵינוּ ֶמלְֶך הָעוֹלָם
כֵּן ה׳ אֱ ֹלקֵינוּ וֵאֹלקֵי. לֶאֱ כ ֹל בּוֹ ַמצָּה וּמָרוֹר. ְו ִהגִּיעָנוּ ַה ַלּיְלָה ַהזֶּה.ִמ ִמּצ ְַריִם
.אֲ בוֹתֵ ינוּ ַהגִּיעֵנוּ לְמוֹעֲדִ ים ְול ְִר ָגלִים אֲ ח ִֵרים ַהבָּאִ ים ִלקּ ְָראתֵ נוּ לְשָׁ לוֹם
וְנ ֹאכַל שָׁ ם מִן ַהזְּ ָבחִים וּמִן. וְשָׂ שִׂ ים ַבּעֲבוֹדָ תָ ְך.ִירְך ָ שְׂ ֵמחִים ְבּ ִבנְיַן ע
וְנוֹדֶ ה לְָך שִׁ יר חָדָ שׁ עַל.ַה ְפּ ָסחִים אֲ שֶׁ ר יַגִּי ַע דָּ ָמם עַל קִיר ִמזְ ָבּחְָך ל ְָרצוֹן
: בָּרוְּך אַ תָּ ה ה׳ גָּאַל יִשְׂ ָראֵ ל.גְּאֻ לָּתֵ נוּ ְועַל פְּדוּת נַפְשֵׁ נוּ
Source de bénédictions, Tu es Eternel notre D.ieu, qui nous a délivrés et a délivré nos
pères de l’Egypte, qui nous a permis d’arriver à cette nuit, pour y manger la Matsa et le
Maror (herbes amères). De même, Eternel notre D.ieu fais nous parvenir à d’autres
solennités et fêtes de pèlerinages123. Puissions nous les accueillir dans la paix, dans la joie
de voir Ta ville reconstruite et dans la joie de Te servir, nous y mangerons les sacrifices
et les agneaux de Pessa’h dont le sang était aspergé sur les parois de l’autel pour Ta
satisfaction. Nous t’y remercierons par un cantique nouveau pour notre délivrance et le
rachat de nos âmes ; source de bénédictions, Tu es Eternel qui a délivré Israël.
123
Les fêtes qui nécessitent de se déplacer au Temple à Jérusalem (Pâques, Souccoth et Shavouoth).