Analyse Complexe

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Analyse Complexe

Hajer Bahouri,Mohamed Majdoub,Amor Nakouri

Universit Virtuelle de Tunis

2009
Ce module porte sur lanalyse complexe. On se concentre sur ltude des fonctions holomporphes et
leurs proprits particulires : proprits a priori surprenantes, au sens ou rien danalogue nexiste
pour les fonctions diffrentiables mme indfiniment diffrentiables. Le principal but du cours est
de dfinir la notion de fonctions holomorphes et de mettre jour les premires proprits
particulires.

Introduction

Le module s'adresse d'abord aux tudiants de Licence(L3) de Mathmatiques. Il s'inscrit dans


le programme du diplme L3 de Mathmatiques. L'tudiant ou l'tudiante devrait avoir une
connaissance de base en L1 et L2. Il a comme pralable tous le(s) module(s) de L1 et L2.
Ce Guide d'tude a pour objectif de vous prparer suivre le cours. Il dfinit en quelque
sorte un mode d'emploi, non seulement pour le matriel didactique du cours, mais aussi pour
le cheminement que vous devez adopter et les diffrentes exigences auxquelles vous devez
rpondre.

But et objectifs du cours

Le but de ce module est de mettre jour les proprits des fonctions holomorphes. Plus
spcifiquement, au terme de ce module, l'tudiant ou l'tudiante sera en mesure :

De se familiariser avec la notion dholomorphie : Dfinition de la notion dholomorhie se


traduisant par les conditions de Cauchy-Riemann.

De noter la relation entre lholomorphie et les applications conformes : si on transforme par


une fonction holomorhe de drive non nulle deux courbes se coupant en faisant un angle
orient, les courbes images font entre elles le meme angle orient.
Etudier les sries entires : rayon de convergence, tude sur le cercle de convergence
Dtre capable de dvelopper une fonction holomorphe en une srie entire.
Calculer les rsidus.

Calculer certaines intgrales par la mthode des rsidus : outil puissant pour le calcul de
certaines intgrales.
Bien retenir les proprits particulires des fonctions holomorphes : zros isols,
prolongement unique, principe du maximum, principe du minimum, lemme de Shwarz,
caractrisation des automorphismes du disque unit, Etudier et caractriser les fonctions
mromorphes.
Poser le problme des primitives pour les fonctions holomorhes. Topologie de lespace des
fonctions holomorhes.

Construction dune fonction holomorphe ayant des zros fixs par la mthode des produits
infinis.
Chapitre 1

Fonctions holomorphes

1 Complexe direntiabilit
Dnition 1.1 o
On dit que f : C ! C est C-direntiable en z0 2 sil existe une
application C-linaire L : C ! C telle que
jf (z0 + h) f (z0 ) L(h)j
lim = 0: (1)
h!0 jhj
h2C

Si f est C-direntiable au point z0 , alors lapplication L vriant (1) est


unique. Le nombre complexe L(1) sappelle la drive (par rapport z) de f
au point z0 , on la note
df f (z) f (z0 )
(z0 ) = f 0 (z0 ) = lim :
dz z!z0 z z0

Exercice
Vrier que la fonction puissance f (z) = z n , o n 2 N, est partout
C-direntiable dans C et donner sa drive.

Solution

En eet, on a pour tout z0 2 C,

z n = z0n + (z z0 )f1 (z)

avec
f1 (z) = z n 1
+ z0 z n 2
+ + z0n 2
z + z0n 1

ce qui montre que f 0 (z0 ) = nz0n 1


:

Exercice
Montrer que la fonction conjugue f (z) = z nest C-direntiable en
aucun point de C.

Solution

En eet, pour tout z0 2 C


f (z0 + h) f (z0 ) h
= ; h 6= 0;
h h

1
h
or a pour valeur 1 lorsque h 2 R et pour valeur 1 lorsque h 2 iR et par
h
consquent nadmet pas de limite lorsque h ! 0.

2 Complexe et rel-direntiabilit
Soit

f: C ! C
z = x + iy 7 ! f (z) = u(x; y) + iv(x; y)

une application dun ouvert non vide C dans C et soit z0 = x0 + iy0 2 .

Proposition 2.1
@f @f
Si f est C-direntiable en z0 alors (z0 ) et (z0 ) existent et vrient
@x @y
lquation de Cauchy-Riemann
@f @f
(z0 ) = i (z0 )
@y @x
ou, de manire quivalente
(
@u @v
@x (x0 ; y0 ) = @y (x0 ; y0 )
@u @v (2)
@y (x0 ; y0 ) = @x (x0 ; y0 )

Preuve

Le rsultat dcoule trivialement du fait que la limite obtenue en approchant


z0 paralllement laxe des x est la mme que celle obtenue en approchant z0
paralllement laxe des y. En eet, on a par dnition

u(x0 + h; y0 ) u(x0 ; y0 ) v(x0 + h; y0 ) v(x0 ; y0 )


f 0 (z0 ) = lim + i lim
h!0 h h!0 h
u(x0 ; y0 + h) u(x0 ; y0 ) v(x0 ; y0 + h) v(x0 ; y0 )
= lim + i lim
h!0 ih h!0 ih
Ce qui entrane que u et v admettent des drives partielles en (x0 ; y0 ) satis-
faisant les quations direntielles de Cauchy-Riemann (2).

La rciproque de la proposition prcdente nest pas vraie. Il existe des fonctions


non C-direntiables qui admettent des drives partielles vriant les quations de
Cauchy-Riemann. Par exemple, si on considre la fonction
8
>
> xy(x + iy)
< si z 6= 0 0 si z = 0:
f (z) = f (x; y) = x2 + y 2
>
>
: 0 si z = 0:

2
@f @f f (z) f (0)
Il est clair que (0) = (0) = 0. Cependant na pas de limite en
@x @y z
zro.
La rciproque partielle suivante est vraie.

Proposition 2.2
Supposons que @f
@x et
@f
@y existent dans un voisinage de z0 = x0 + iy0 .
@f @f @f
Si @x et @y sont continues en z0 et @y (z0 ) = i @f
@x (z0 ) alors f est C-direntiable
en z0 .
Preuve

Soit f = u + iv, h = + i . Il sagit de dmontrer que


f (z0 + h) f (z0 )
lim = fx (z0 ) = ux (z0 ) + ivx (z0 ):
h!0 h
Par le thorme des accroissements nis (pour les fonctions numriques vari-
able relle), on peut crire

u(z0 + h) u(z0 ) u(x0 + ; y0 + ) u(x0 ; y0 )


=
h +i
u(x0 + ; y0 + ) u(x0 + ; y0 ) u(x0 + ; y0 ) u(x0 ; y0 )
= +
+i +i
= uy (x0 + ; y0 + 1 )+ ux (x0 + 2 ; y0 );
+i +i
et
v(z0 + h) v(z0 )
= vy (x0 + ; y0 + 3 )+ vx (x0 + 4 ; y0 )
h +i +i
o k , k = 1; 2; 3; 4, sont des nombres rels vriant 0 < k < 1.
Il vient alors
f (z0 + h) f (z0 ) h i h i
= uy (z1 ) + ivy (z2 ) + ux (z3 ) + ivx (z4 )
h +i +i
avec jzk z0 j ! 0 si h ! 0, k = 1; 2; 3; 4:
Puisque fy = ifx en z0 , on peut crire fx (z0 ) = fy + fx pour obtenir
+i +i
f (z0 + h) f (z0 ) h i i h i
fx (z0 ) = uy (z1 ) uy (z0 ) + vy (z2 ) vy (z0 )
h +i +i
h i i h i
+ ux (z3 ) ux (z0 ) + vx (z4 ) vx (z0 ) :
+i +i
Enn comme toutes les expressions entre crochets tendent vers 0 lorsque h ! 0
et
; 1
+i +i
on obtient
f (z0 + h) f (z0 )
lim = fx (z0 ):
h!0 h

3
En fait, on a les quivalences suivantes.

Thorme 2.1
Soient un ouvert de C, f = u + iv une application de dans C
et z0 = x0 + iy0 2 . Alors les assertions suivantes sont quivalentes.
(i) f est C-direntiable en z0 .
(ii)f est R-direntiable en z0 et la R-direntielle de f en z0 , T f (z0 ) : C ! C,
est C-linaire.
(iii) f est R-direntiable en z0 et satisfait en ce point les conditions de Cauchy-
Riemann
ux (z0 ) = vy (z0 );
uy (z0 ) = vx (z0 ):
Si lune des assertions est vrie, alors
f 0 (z0 ) = ux (z0 ) + ivx (z0 ) = vy (z0 ) iuy (z0 ):

Preuve

Lquivalence entre (i) et (ii) dcoule de la dnition.


(ii) () (iii): La direntielle T f (z0 ) est donne par la matrice carre dordre
2
ux (z0 ) uy (z0 )
:
vx (z0 ) vy (z0 )
Lapplication R-linaire de C dans C associe cette matrice est C-linaire si et
0
seulement si ux (z0 ) = vy (z0 ) et uy (z0 ) = vx (z0 ). Lquation pour f (z0 ) est
dj obtenue dans la proposition 2.2.

Exemple 1

La fonction f (z) = x3 y 2 + ix2 y 3 est R-direntiable dans C, cependant


les conditions de Cauchy-Riemann ont lieu exactement aux points (a; b) vri-
ant 3a2 b2 = 3a2 b2 et 2a3 b = 2ab3 , donc lensemble des points o f est
C-direntiable se rduit aux deux axes des coordonnes.

Exemple 2

La fonction f (z) = exp z = ex cos y + iex sin y est R-direntiable dans C


et satisfait clairement les quations de Cauchy-Riemann en tout point, elle est
donc C-direntiable partout.

3 Fonctions holomorphes
Dnition 3.1
On dit que f : C ! C est holomorphe en z0 sil existe un voisinage ouvert
U de z0 dans C sur lequel f est C-direntiable.

4
Une fonction qui est holomorphe en z0 est C-direntiable en z0 mais la
rciproque nest pas toujours vraie. Par exemple, la fonction

f (z) = x3 y 2 + ix2 y 3

est exactement C-direntiable sur les deux axes des coordonnes . Elle nest
donc holomorphe en aucun point de C.

Notation

Si est un ouvert non vide de C, on dsignera par H( ) lensemble des


fonctions holomorphes sur . Un lment de H(C) est appel fonction entire.

Les trois exercices suivants sont faciles vrier et laisss au lecteur.

Exercice

Soit un ouvert de C et f , g deux fonctions de H( ). Montrer que


pour tous a et b dans C , les fonctions af + bg et f:g sont dans H( )
avec
(af + bg)0 = af 0 + bg 0 ;
(f:g)0 = f 0 g + f:g 0 :

Exercice

Soit un ouvert de C et f , g deux fonctions de H( ). Si g ne


f
sannule pas sur , montrer que la fonction quotient appartient
g
H( ) avec
f f 0 g f g0
( )0 = :
g g2

Exercice

Soient et 0 deux ouverts de C et f 2 H( ); g 2 H( 0 ) avec f ( )


0
. Montrer que la fonction compose g o f 2 H( ) et pour tout z 2 ,

(g o f )0 (z) = g 0 (f (z))f 0 (z):

Comme pour les fonctions C-direntiables, on a la condition ncessaire et su-


isante dholomorphie suivante.

Thorme 3.1
Soient un ouvert de C et f = u + iv une application de dans C.
Alors les assertions suivantes sont quivalentes.
(i) f 2 H( ):

5
(ii) u et v sont R-direntiables et satisfont dans les conditions de Cauchy-
Riemann
ux = vy ;
uy = vx :
Intuitivement, une fonction holomorphe est une fonction de la variable z.
Les quations de Cauchy-Riemann traduisent le fait quune fonction holomorphe ne
dpend pas de la variable z.

Plus prcismment, en introduisant les variables z et z, il est clair que si


@ 1 @ @
@ := = ( i )
@z 2 @x @y
et
@ 1 @ @
@ := = ( + i );
@z 2 @x @y
les conditions de Cauchy Riemann scrivent

@f = 0:

Exercice

Soit f : ! C une application R-direntiable sur un ouvert de


C. Montrer que
@ f = @f et @f = @f :

Solution

Rappelons dabord que les oprateurs de Cauchy-Riemann @ et @ sont dnis


par
@ 1 @ @
@= = i
@z 2 @x @y
@ 1 @ @
@= = +i
@z 2 @x @y
Il vient alors que

1 @f @f
@f = +i
2 @x @y
1 @f @f
= i
2 @x @y
= @f

De mme on obtient @f = @f .

6
Le thorme suivant montre que toute fonction relle R-direntiable nest
pas forcment la partie relle dune fonction C-direntiable.

Thorme 3.2
Si f : ! C est une fonction holomorphe et si u = Re(f ) et v = Im(f ) sont
de classe C 2 alors
@2u @2u
u := + 2 = 0; (3)
@x2 @y
@2v @2v
v= + = 0: (4)
@x2 @y 2

Preuve

Ce thorme est une consquence immdiate des quations de Cauchy-Riemann


et du thorme de Schwarz.
En eet, f tant holomorphe, on a
@u @v @u @v
= et = :
@x @y @y @x
On en dduit que
@2u @2v @2u
= = ;
@x2 @y@x @y 2
et
@2v @2u @2u @2v
= = = :
@x2 @y@x @x@y @y 2

Exercice 1.1

Montrer que la fonction u : C ! R dnie par u(z) = log jzj est


harmonique mais nest la partie relle daucune fonction holomorphe
sur C .

Solution

La fonction u est de classe C 1 sur R2 nf(0; 0)g, et on a


@2u y 2 x2 @2u x2 y 2
(x; y) = ; (x; y) =
@x2 (x2 + y 2 )2 @y 2 (x2 + y 2 )2
On en dduit que u est harmonique sur R2 nf(0; 0)g.
Supposons quil existe une fonction f holomorphe sur C telle que u(z) =
Ref (z). Ecrivons f (z) = u(z) + i v(z). Les quations de Cauchy-Riemann
entranent que
@v y @v x
(x; y) = et (x; y) = 2 :
@x x2 + y2 @y x + y2

7
Donc il existe deux rels c1 et c2 tels que
8 x
< c1 arctan( y ) si y > 0; c2 arctan( xy ) si
v(x; y) =
:
c2 arctan( xy ) si y < 0:

La continuit de v sur R2 nf(0; 0)g implique que

c1 = c2 + et c1 + = c2 :
2 2 2 2
Ceci est manifestement impossible.

Exercice 1.2

1. Toute fonction holomorphe ne prenant que des valeurs relles


(resp. des valeurs purement imaginaires) est localement con-
stante.
2. Toute fonction holomorphe admettant un module constant est
localement constante.

Solution

La partie 1. de lexercice dcoule trivialement des quations de Cauchy-Riemann.

Soit prsent f = u + iv une fonction holomorphe telle que u2 + v 2 = C une


constante non nulle. On en dduit, en vertu des quations de Cauchy-Riemann,
que
0 = u(uux + vvx ) = u2 ux + v(uvx ) = u2 ux + v( uuy ):
Enn, comme uuy + vvy = 0, on obtient

0 = u2 ux + v(vvy ) = (u2 + v 2 )ux

ce qui achve la solution.

Exercice 1.3

Dterminer le domaine de C-direntiabilit des fonctions suiv-


antes.
p
1. f (z) = jzj = x2 + y 2 .
2. f (z) = jzj2 = x2 + y 2 .
3. f (z) = jzj2 (jzj2 2).
4. f (z) = sin(jzj2 ).
5. f (z) = x2 + iy 2 .

8
6. f (z) = zRe(z).
7. f (z) = sin x chy + i cos x shy.
cos z
8. f (z) = .
cos z sin z

Solution

p
1. Il est clair que la fonction f (z) = jzj = z z nest pas C-direntiable en
0. Pour z 2 C , on a @f z
@ z (z) = 2jzj donc f nest C-direntiable en aucun
point de C.
@f
2. Pour f (z) = jzj2 = z z, on a @ z (z) = z, donc f nest C-direntiable quen
0.
3. Pour f (z) = jzj2 (jzj2 2) = z z(z z 2), on a

@f
= z(z z 2) + z z(z) = 2zjzj2 2z = 2z(jzj2 1)
@z
Do
@f
= 0 () (z = 0 ou jzj = 1)
@z
Donc le domaine de C-direntiabilit de f est la runion de f0g et du
cercle unit.
Remarque : Cette fonction f nest holomorphe en aucun point de C.
@f
4. Pour f (z) = sin(jzj2 ) = sin(z z), on a @z = z cos(jzj2 )
Donc f est C-direntiable en 0 et sur les cercles dquations
r
2k + 1
jzj = ( ) ; k 2 N:
2

5. Pour f (z) = x2 + iy 2 , posons u = x2 et v = y 2 . Ce sont des fonctions


de classe C 1 sur R2 . Les quations de Cauchy-Riemann de f en 0 sont
vries, donc f est C-direntiables en 0. Par contre, sur tout voisinage
de 0, les quations de Cauchy-Riemann de f

2x = 2y
0 =0

ne sont vries que pour x = y, donc f est C-direntiable en tout point


de la droite x = y. Cependant, f nest pas holomorphe en 0.
@f
6. On a f (z) = z2 (z + z). Donc @ z (z) = z2 . Par suite f nest C-direntiable
quen 0.
7. On vrie facilement que @f @f
@x + i @y = 0 sur C. Donc f est partout C-
direntiable et donc holomorphe sur C.

9
8. Cette fonction est C-direntiable sur son domaine de dnition i.e. sur
lensemble fz 2 C; cos(z) sin(z) 6= 0g.

Exercice 1.4
p
Soit f (z) = jxyj, o z = x + iy. Montrer que les quations de
0
Cauchy-Riemann sont vries au point z = 0, mais que f (0) nexiste
pas.

Solution
p
Posons u(x; y) = jxyj et v(x; y) = 0. Comme u(x; 0) = u(0; y) = u(0; 0) =
0 alors les quations de Cauchy-Riemann sont vries en 0. Par contre
p
f (z) jxyj
=
z x + iy

na pas de limite quand z tend vers 0 ( prendre y = x ).

Exercice 1.5

Soit f = Ref + iImf une fonction holomorphe sur un ouvert con-


nexe de C. Montrer que si lune des conditions suivantes est satis-
faite alors f est constante sur .

1. f 0 = 0 sur .
2. Ref est constante sur .
3. Im f est constante sur .
4. a Ref + b Imf + c = 0 o a; b; c 2 R; a2 + b2 > 0.
5. jf j est constant sur .
6. f est holomorphe sur ( i.e. f est anti-holomorphe sur ).

Solution

Notons u = Ref et v = Imf .

1. Si f 0 (z) = 0 8 z 2 alors f = cte sur .


2. Si Ref = u = cte sur alors par les quations de Cauchy-Riemann
Imf = v = cte sur et donc f = cte sur .

10
3. De mme si v = cte sur alors u = cte sur et donc f = cte sur .
4. Si jf j = cte sur alors u2 + v 2 = cte sur . Lorsque la constante est nulle
alors f est nulle sur .
Lorsque la constante nest pas nulle, alors
8
> @u @v
>
< u @x +v @x = 0;
>

>
> @u @v
>
: u +v = 0:
@y @y
Par les quations de Cauchy-Riemann on a
8
> @u @u
>
> u v = 0;
< @x @y
>
> @u @u
>
: v +u = 0:
@x @y
Il sagit dun systme de Cramer (car u2 + v 2 = cte 6= 0), par suite @u
@x =
@u
@y = 0 do u = cte sur et de mme v = cte sur , cest dire que
f = cte sur .
5. Si f = u iv est holomorphe sur alors par les quations de Cauchy-
Riemann 8
> @u @v @v
>
> = =
< @x @y @y
>
> @u @v @v
>
: = =
@y @x @x
do v = cte et u = cte sur donc f = cte sur .

Exercice 1.6

Soit f (z) = u(x + iy) + i v(x + iy) une fonction holomorphe sur un
ouvert connexe de C. On suppose que
u = F (v)
o F est une fonction relle drivable sur R.
Montrer que la fonction f est constante sur .

Solution

Par les quations de Cauchy-Riemann on a le systme de Cramer suivant


8
> @v @v
>
> F 0 (v) =0
< @x @y
>
> @v @v
>
: + F 0 (v) =0
@x @y

11
@v @v
Donc = = 0 sur . Par consquent v est constante sur . Par suite f
@x @y
est constante.

Exercice 1.7

Soit z 7 ! f (z) une fonction holomorphe sur un ouvert de C.


Montrer que la fonction z ! f (z) est holomorphe sur
n o
0
= z2C ; z2

Solution

Dabord 0 = fz 2 C ; z 2 g est un ouvert de C, car cest limage


rciproque de louvert de C par lhomomorphisme conjugaison z 7! z.
On pose pour z 2 0 ; g(z) = f (z).
Si
f (z) = u(x; y) + iv(x; y)
avec
z = x + iy
alors
f (z) = u(x; y) + iv(x; y)
0
et par suite, pour z 2 ,

g(z) = u(x; y) iv(x; y)

donc on a 8
>
> @g @u @v @f
>
< @x (z)
> =
@x
(z) i
@x
(z) =
@x
(z)

>
> @g @u @v @f
>
>
: i (z) = i (z) (z) = i (z)
@y @y @y @y
on en dduit que

@g @g @f @f
(z) + i (z) = (z) + i (z) = 0
@x @y @x @y

car @f @f
@x (z) + i @y (z) = 0 (puisque f est holomorphe en z 2 ). Par consquent g
est holomorphe sur 0 .

Exercice 1.8

1.

12
2. Montrer quen coordonnes polaires (r; ) les conditions de Cauchy-
Riemann scrivent :
8
> @u = 1 @v
>
>
< @r r@
>
> @v 1 @u
>
: =
@r r @

3. Montrer quen coordonnes polaires le Laplacien scrit


@2 1 @ 1 @2
+ + 2 :
@r 2 r @r r @ 2

Solution

1. Pour z = x + iy = rei et f (z) = u(z) + iv(z) on a


8 8
> @u @v > @u 1 @v
> = >
>
< @x @y < @r = r @
>
,
>
> @u @v >
> @u @v
>
: = >
: = r
@y @x @ @r
car on a 8
> @ @ 1 @
>
< @x = cos @r
>
r
sin
@
;

>
> @ @ 1 @
>
: = sin + cos :
@y @r r @
2. On a 8
> @ @ @
>
> = cos + sin ;
< @r @x @y
>
> @ @ @
>
: = r sin + r cos :
@ @x @y
Do
@2 @2 @2 @2
= cos2 + sin2 + 2 sin cos ;
@r2 @x2 @y 2 @x@y

@2 @2 @2 @2
= r2 sin2 + r2 cos2 2r2 sin cos
@ 2 @x2 @y 2 @x@y
@ @
r cos r sin :
@x @y
Par consquent
@2 1 @ 1 @2 @2 @2
+ + = + :
@r2 r @r r2 @ 2 @x2 @y 2

13
Exercice 1.9

Soit P (z) un polynme complexe. On pose

u(x; y) = Re(P (x + iy)) et v(x; y) = Im(P (x + iy)):

1. Montrer quon a

a) P (z) = 2u( z2 ; 2i
z
) P (0)
b) P (z) = z
2iv( z2 ; 2i ) + P (0)

a) Retrouver le polynme P (z) tel que Re(P (z)) = x x2 + y 2 .


b) Peut-on trouver P (z) tel que Re(P (z)) = x + y 2 ?

2. Reconstituer la fonction holomorphe f (z) sur C par la donne de


sa partie relle Re(f ) = x3 + 6x2 y 3xy 2 2y 3 , avec f (0) = 0.

Solution
Pn Pn
Posons P (z) = j=0 aj z j o aj 2 C et P~ (z) = j=0 aj z j , on a :

P (z) = P~ (z):

1. a) Pour z = x + iy avec x; y 2 R, on a
1
u(x; y) = [P (z) + P~ (z)] ,
2
2u(x; y) = P (x + iy) + P~ (x iy)
z z
do, en remplaant x par 2 et y par 2i , on obtient
z z z z z z
2u( ; ) = P ( + ) + P~ ( )
2 2i 2 2 2 2
= P (z) + P~ (0)

Finalement comme P~ (0) = a0 = P (0), on trouve


z z
P (z) = 2u( ; ) P (0):
2 2i

b) De mme, puisquon a v(x; y) = 1


2i [P (z) P~ (0)]
z z
2iv( ; ) = P (z) P~ (0)
2 2i
et donc
z z
P (z) = 2iv( ; ) + P (0):
2 2i

14
a) La fonction u(x; y) = x x2 + y 2 est harmonique sur R2 ( u = 0),
donc
z z
P (z) = 2u( ; ) P (0):
2 2i
Comme P (0) = i, il vient que

z z2 z2
P (z) 2[ + ]+i=z z2 + i
2 22 (2i)2

On a bien
u(x; y) = Re(P (x + iy)):
b) Il nexiste aucun polynme P (z) tel que Re (P (z)) = x + y 2 car
u(x; y) = x + y 2 nest pas harmonique (puisque u 6= 0).
2. Par 1. a), on a :
z z
f (z) = 2u( ; ) f (0)
2 2i
h z3 z2 z z z2 z3 i
= 2 +6 3 2
8 4 2i 2 (2i)2 (2i)3
3
z 3 3 3 3 1 3
= 2[ iz + z iz ]
8 4 8 4
ou encore
f (z) = (1 2i)z 3 :

Exercice 1.10

On se donne un polynme harmonique g(x; y) sur R2 , et


(a; b) 2 R2 nf(0; 0)g.
Montrer que toute fonction P (z) holomorphe sur C vriant

a Re (P (z)) + bIm(P (z)) = g(x; y); z = x + iy 2 C

est de la forme
2 z z a + ib
P (z) = g( ; ) P (0):
a ib 2 2i a ib

Solution

On crit

g(x; y) = aReP (z) + bImP (z)


a b
= [P (z) + P (z)] + [P (z) P (z)]
2 2i

15
do

2g(x; y) = a[P (x + iy) + P (x iy)] ib[P (x + iy) P (x iy)]

donc
z z
2g( ; ) = a[P (z) + P (0)] ib[P (z) P (0)]
2 2i
= (a ib)P (z) + (a + ib)P (0)

Finalement, on a

2 z z a + ib
P (z) = g( ; ) P (0):
a ib 2 2i a ib

16
Universit Virtuelle de Tunis Analyse complexe

Chapitre 2

Holomorphie et conformalit

1 Applications conformes
Dnition 1.1
Soit T : C ! C une application R-linaire injective. On dit que T prserve les
angles si, pour tous z1 ; z2 2 C, on a

jz1 jjz2 j < T (z1 ); T (z2 ) >= jT (z1 )jjT (z2 )j < z1 ; z2 >
o h; i dsigne le produit scalaire usuel de R2 , soit

hz1 ; z2 i = Re(z1 z2 ):

Les applications R-linaires injectives prservant les angles admettent une


caractrisation simple. Plus prcisement, on a

Lemme 1.1
Soit T : C ! C une application R-linaire injective. Les assertions suivantes
sont quivalentes:
i) T prserve les angles.
ii) Il existe a 2 C tel que T (z) = az pour tout z 2 C ou bien T (z) = az pour
tout z 2 C:
Preuve

Il est clair que ii) entrane i).


1
Rciproquement, comme T est injective T (1) = a 2 C . Pour b = a T (i), il
sen suit que

0 = hi; 1i = hT (i); T (1)i = hab; ai = jaj2 Re(b);

donc b est imaginaire pur, b = ir; r 2 R.


On en dduit que pour tout z = x + iy 2 C, T (z) = a(x + iry). Enn, comme
T prserve les angles, on a

j1jjzjhT (1); T (z)i = jT (1)jjT (z)jh1; zi

soit
jx + iyjjaj2 x = jaj2 jx + iryjx
ce qui entrane que pour tout z 2 C avec x 6= 0 jx + iyj = jx + iryj.
Par consquent r = 1 et donc soit T est de la forme T (z) = az ou T (z) = az.

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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Exercice 2.1

1. Montrer que lapplication

h:=:i : C C ! R
(!; z) 7 ! < z=! >:= Re(!z)

dnit un produit scalaire sur C considr comme R-espace vec-


toriel. En dduire la norme induite par ce produit scalaire.
2. Montrer que pour tous a; z et ! dans C, on a

i) < a!=az >= jaj2 < w=z >


ii) < !=z >=< !=z >
iii) < !=z >2 + < i!=z >2 = jzj2 j!j2 .

En dduire lingalit de Cauchy-Schwarz

j < !=z > j j!jjzj

et lidentit
j! + zj2 = j!j2 + jzj2 + 2 < !=z >

3. Montrer que pour tous z; ! 2 Cnf0g, il existe un unique 2 [0; ]


tel que < !=z >= jzjj!j cos .

Solution

1. Il est clair que lapplication (z; w) ! hz=wi = Re(z w) est R-bilinaire


sur C C, symtrique et dnie positive ; elle dnit alors un produit
scalaire
p surpC. De plus, la norme induite par ce produit scalaire est jzj =
hz=zi = z z; z 2 C.
2. Pour tous a; z; w 2 C, on a

(i) haw=azi = Re (awaz) = jaj2 hw=zi


ii) hw=zi = Re (wz) = hz=wi = hw=zi
iii)

hw=zi2 + hiw=zi2 = Re 2 (wz) + Re 2 (iwz)


= jwj2 jzj2 Im2 (wz) + Re2 (iwz)
= jwj2 jzj2 car Re(iwz) = Im(wz)

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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On en dduit que
0 h!=zi2 jwj2 jzj2
do lingalit de Cauchy-Schwarz

jhw=zij jwjjzj:

Dautre part, on a

jw + zj2 = hw + z=w + zi = jwj2 + jzj2 + 2hw=zi:

3. Il vient en vertu de 2. iii) que

jhw=zij
8 w; z 2 Cnf0g; 1
jwjjzj

Il existe alors un unique rel 2 [0; ] appel angle entre le vecteur w et


le vecteur z, tel que
hw=zi = jwjjzj cos :

Exercice 2.2

1. Montrer que lapplication conjugaison z 7 ! z de C dans C, est


R-linaire et non C-linaire.
2. Montrer que pour toute application C-linaire T : C ! C, il existe
2 C tel que
T (z) = z; z 2 C:

3. Soit T : C ! C une application. Montrer que T est R-linaire si


et seulement si il existe ; 2 C tels que

T (z) = z + z ; z 2 C:

En dduire que T est C-linaire si et seulement si

T (z) = T (1)z ; z 2 C:

Solution

1. Lapplication conjugaison z 7 ! z est videmment R-linaire mais non


C-linaire (car iz = iz).

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2. Lapplication T tant C-linaire, donc pour tout z = x + iy dans C on a

T (z) = T (x) + T (iy) = xT (1) + iyT (1)


= (x + iy)T (1) = z

o
= T (1) 2 C:

3. Il est clair que si T est de la forme

T (z) = z + z ( o ; 2 C)

alors T est R-linaire.


Rciproquement, si T est R-linaire de C dans C alors

T (z) = T (x + iy) = T (x) + T (iy)


= xT (1) + yT (i)

et puisquon a 2x = z + z et 2y = i(z z) alors

T (z) = z + z

o
1 1
= (T (1) iT (i)) et = (T (1) + iT (i)):
2 2
On en dduit grce la question 2. les quivalences suivantes
T est C-linaire , ( = 0 et = T (1)) , (T (z) = T (1)z; z 2 C):

Exercice 2.3
Pour ; 2 C, on pose

T (z) = z + z; z 2 C:

Montrer que

1. T est bijective si et seulement si j j 6= j j.


2. T est une isomtrie (i.e jT (z)j = jzj; z 2 C) si et seulement si

=0 et j + j = 1:

Solution

1. T est bijective , le systme (T (z) = 0 et T (z) = 0) est un systme de


Cramer.
Ceci est quivalent
j j2 j j2 6= 0

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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2. T est une isomtrie si et seulement si sa matrice dans la base canonique


de R2 est orthogonale. Ceci est quivalent

jT (1)j = jT (i)j = 1 et Re T (1)T (i) = 0:

Ou encore
=0 et j + j = 1:
Par consquent T est de la forme

T (z) = z avec j j=1 ou T (z) = z avec j j=1 :

Exercice 2.4

Soit T : C ! C une application R-linaire injective. On dit que T


conserve les angles si pour tous !; z 2 C

jzjj!j < T z=T ! >= jT zjjT !j < z=! > :

Montrer que les assertions suivantes sont quivalentes

i) T conserve les angles.


ii) 9 a 2 C tel que T z = az ou T z = az.
iii) 9 > 0 tel que < T z=T ! >= < z=! >; z; ! 2 C.

Solution

Lapplication T tant R-linaire injective, daprs un exercice prcdent T


est de la forme T (z) = z + z avec j j 6= j j.

i) ) ii)
1
Posons a = T (1) = + 2 C et b = a T (i), on a

0 = hi=1i = hT (i)=T (1)i = hab=ai = jaj2 Re b:

Do Reb = 0 donc b = i est imaginaire pur.


On a

T (z) = T (x + iy) = T (x) + T (iy) = xT (1) + yT (i)


= xa + y(ai ) = a(x + iy ):

Par suite
hT (1)=T (z)i = ha=a(x + iy )i = jaj2 x

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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et puisque T conserve les angles, on a

jx + iyjjaj2 x = j1jjzjhT (1)=T (z)i = jT (1)jjT (z)jh1=zi


= jaj2 jx + iy jx

Donc, pour tous z = x + iy tel que x 6= 0, on a

jx + iyj = jx + iy j

donc = 1 et on obtient alors T (z) = a(x iy) et (T (z) = az ou T (z) = az


o a 2 C ) do ii).
ii) ) iii)
En eet si T (z) = az (o a 2 C ) alors pour tous z; w 2 C,

hT (z)=T (w)i = haz=awi = jaj2 hz=wi = hz=wi

Il su t de prendre = jaj2 > 0. Il en est de mme si T (z) = az.


Limplication iii) ) i) est vidente.

Plus gnralement on a

Dnition 1.2
Soit f : ! C une application R-direntiable sur un ouvert de C. On dit
que f prserve les angles ou encore f est une application conforme, si pour tout
z 2 ; T f (z) la R-direntielle de f au point z conserve les angles.
Cette termonologie se justie par le fait que si f est une application conforme
alors limage par f de deux courbes se coupant selon langle '0 sont deux courbes
se coupant selon le mme angle.

Dnition 1.3
On appelle courbe direntiable rgulire de , toute application direntiable
: [0; 1] ! vriant 0 (t) 6= 0, pour tout t 2]0; 1[.

On dit que la courbe passe par un point z0 sil existe t0 2 [0; 1] tel que
(t0 ) = z0 .

La courbe tant rgulire, elle va admettre une tangente au point z0 donne par

R !C
0
s 7 ! z0 + (t0 )s

Si f : ! C est une application R-direntiable alors f o est une courbe


direntiable. Si de plus T f ( (t)) 6= 0, pour tout t 2]0; 1[, alors f o est une
courbe direntiable rgulire. Elle admet alors en tout point f ( (t)); t 2]0; 1[, une
tangente donne par

R ! C
s 7! f ( (t)) + T f ( (t)):( 0 (t))s

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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Dnition 1.4
Soient 1 et 2 deux courbes direntiables rgulires de . On dit que 1 et
2 se croisent au point z0 avec langle '0 sil existe t0 2]0; 1[ tel que

1 (t0 ) = 2 (t0 ) = z0
0 0 0 0
et langle entre 1 (t0 ) et 2 (t0 ) not ( 1 (t0 ); 2 (t0 )) est gal '0 .

Proposition 1.1
Soit f : ! C une application conforme, alors si 1 et 2 sont deux courbes
direntiables rgulires de se croisant au point z0 avec un angle '0 alors les
courbes f o 1 et f o 2 se croisent au point f (z0 ) avec le mme angle '0 .
Evidemment, on doit distinguer deux cas. Le cas o le sens de langle '0 est
conserv, on dit quon a une application conforme directe et le cas o le sens de
langle '0 est invers, on dit quon a une application conforme indirecte.

2 Applications antiholomorphes
Dnition 2.1
Soit f : ! C une application. f est dite anti-holomorphe sur si lapplication
f qui z associe f (z) est holomorphe sur .
Une application R-direntiable est anti-holomorphe si et seulement si
@f
(z) = 0 pour tout z 2 :
@z
Les seules fonctions qui sont la fois holomorphes et anti-holomorphes sont les
fonctions constantes.

Exercice 2.5

Soit
f: ! C
z = x + iy 7 ! f (x + iy) = u(x; y) + iv(x; y)
une application R-direntiable. Alors la R-direntielle T f de f vri-
e pour tout z 2 et h 2 C
@f @f
T f (z):h = (z)h + (z)h (1)
@z @z
et le Jacobien de f satisfait
ux uy @f 2 @f 2
det =j j j j : (2)
vx vy @z @z

On en dduit que le Jacobien dune fonction anti-holomorphe est toujours n-


gatif tandis qu celui dune fonction holomorphe est toujours positif.

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


Universit Virtuelle de Tunis Analyse complexe

Solution

Pour z = x + iy 2 et pour h = h1 + ih2 2 C on a

T f (z):h = (ux h1 + uy h2 ) + i(vx h1 + vy h2 ):

Mais, puisquon a
@ @
=@+@ et = i(@ @) (3)
@x @y
alors

T f (z):h = (@u + i@v)(h1 + ih2 ) + (@u + i@v)(h1 ih2 )


= @f (z):h + @f (z):h:

De mme
det(T f (z)) = ux vy vx uy :
Par la relation (3), on a
h i
det(T f (z)) = 2i @u@v @u@v :

1 1
Or u = (f + f ) et v = (f f ).
2 2i
On en dduit que

det(T f (z)) = @f @ f @f @f = j@f j2 j@f j2

o lon a utilis le fait que (voir Chapitre 1)

@ f = @f et @f = @f :

3 Holomorphie, conformalit et antiholomorphie


Le thorme suivant caractrise les applications conformes sur un ouvert connexe
de C.
Thorme 3.1
Soient un ouvert connexe de C et f : ! C une application continment
R-direntiable, alors les assertions suivantes sont quivalentes:
i) f est une application conforme dans .
ii) f est soit une application holomorphe de drive ne sannulant pas, soit une
application anti-holomorphe de drive ne sannulant pas.

Preuve

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


Universit Virtuelle de Tunis Analyse complexe

Il vient en vertu du Lemme 1.1 que ii) ) i). Il reste prouver que i) ) ii).
On sait par (1) que pour tout z 2 ,

T f (z) : C ! C
@f @f
h 7 ! (z)h + (z)h
@z @z
On en dduit, par le Lemme 1.1 que T f (z) prserve les angles si

@f (z) = 0 et @f (z) 6= 0

ou bien
@f (z) = 0 et @f (z) 6= 0:
La fonction
@f (z) @f (z)
; z2
@f (z) + @f (z)
est par consquent bien dnie et ne prend que les valeurs 1 ou -1. Comme
elle est continue par hypothse et est connexe, elle doit tre constante, ce qui
achve la preuve du thorme.

Exemples

1. Lapplication z 7 ! z 2 est conforme sur C .


n o
2. Lapplication z 7 ! 21 (z + z 1
) est conforme sur C n 1; +1 .

Il vient en vertu de (2) que les applications conformes directes sont les fonctions
holomorphes de drive non nulle tandis que les applications conformes indirectes
sont les fonctions anti-holomorphes de drive non nulle. Ceci est d au fait quune
fonction R-direntiable prserve lorientation si son Jacobien est positif.

4 Applications biholomorphes
Dnition 4.1
Soient et 0 deux ouverts de C et f : ! 0 une application. On dit que
f est une application biholomorphe de sur 0 si et seulement si:
f est une bijection holomorphe de sur 0 et f 1 est holomorphe sur 0 .

Les proprits suivantes sont faciles vrier.

1. Linverse dune application biholomorphe est une application biholomorphe.


2. La compose de deux applications biholomorphes est une application biholo-
morphe.

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


Universit Virtuelle de Tunis Analyse complexe

3. Une application biholomorphe est une application conforme.

En fait, on verra que "toute bijection holomorphe est une application biholo-
morphe". Evidemment, ce rsultat est faux pour les applications R-direntiables
comme le montre lexemple de la fonction

f :R ! R
x 7 ! x3

On a le thorme suivant qui est une version holomorphe du thorme dinversion


locale.
Thorme 4.1
Soient un ouvert connexe de C et f : ! C une application holomorphe.
Alors f est localement une application biholomorphe prs de chaque point z0
@f
o (z0 ) 6= 0.
@z
Il vient en vertu de la remarque prcdente que toute application conforme est
localement une application biholomorphe.

Dnition 4.2
Deux ouverts et 0 sont dits conformment quivalents sil existe une appli-
cation biholomorphe de sur 0 .
On dmontrera au Chapitre 7 le thorme important suivant d Riemann.

Thorme 4.2
Tout ouvert simplement connexe de C dirent de C est conformment quiva-
lent au disque unit ouvert D = D(0; 1):

Comme toute fonction holomorphe borne sur C est constante (thorme de


Liouville ), C ne peut tre conformment quivalent au disque unit.

Exemple

Transformations de Cayley, voir section suivante.

5 Transformations Homographiques
Transformation de Cayley
Dnition 5.1
On appelle transformation homographique, toute application de la forme

az + b
z7 !
cz + d
o a; b; c; d sont des nombres complexes donns.

10

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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Une telle application est holomorphe dans louvert de C, avec


n do
= C si c = 0 et d 6= 0; = Cn si c 6= 0:
c

Notation

On notera H lensemble de transformations homographiques et GL(2; C) le


groupe de matrices complexes inversibles dordre 2.

Exercice 2.6

Lapplication de GL(2; C) dans H qui une matrice inversible

a b
A=
c d

associe la fonction homographique hA dnie par


az + b
hA (z) =
cz + d
vrie

1. hAB = hA hB ; 8A; B 2 GL(2; C).


a b
2. Pour tout A = dans GL(2; C), hA est biholomorphe de
c d
dans hA ( ). Sa rciproque est

hA 1 = hA 1

et sa drive est
0 det(A)
hA (z) = :
(cz + d)2

Solution

Elle est laisse au lecteur titre dexercice.

Exemples

1. La transformation de Cayley est dnie par


z i
h: z7 ! :
z+i

11

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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2. Pour donn dans le disque unit D, on dnit la transformation homo-


graphique ' par
z
' : z7 ! :
1 z

Exercice 2.7

Montrer que deux disques ouverts sont conformment quivalents.

Solution

En eet, soient D(a; r) et D(b; ) deux disques ouverts de C. Alors lapplication

z7 ! (z a) + b
r
est biholomorphe de D(a; r) sur D(b; ).

Exercice 2.8

La transformation
n de Cayleyoh est biholomorphe du demi-plan
suprieur P = z 2 C; Im(z) > 0 dans le disque unit D.
Elle applique de manire homomorphe la frontire de P sur la fron-
tire de D priv de 1.

Solution

On remarque que h = hA avec

1 i
A= :
1 i

h est une fonction holomorphe sur louvert P de C, de plus, on a pour z 2 P

jzj2 + 1 2Im(z)
jh(z)j2 = <1
jzj2 + 1 + 2Im(z)

donc h(P ) D.
Dautre part, pour tout ! 2 D, lquation h(z) = ! admet la seule solution
1+!
dans P : z = hA 1 (!) = i , car
1 !
1 j!j2
Im(z) = > 0:
j1 !j2

12

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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Par suite h est bijective et holomorphe de P sur D, son inverse

1 1+z
h = hA 1 : z7 !i
1 z
est aussi holomorphe sur D.
Finalement, montrons quon a
n o
h(@P ) = @Dn 1

avec n o
@P = z 2 C; Im(z) = 0 : la frontire de P
et n o
@D = z 2 C; jzj = 1 : la frontire de D:
En eet, si z = x 2 R, on a
1 + x2
jh(x)j2 = =1 et h(x) 6= 1
1 + x2
donc n o
h(@P ) @Dn 1 :
n o
Dautre part, pour tout ! 2 @Dn 1 , lquation h(z) = ! admet la seule
1+!
solution dans @P : z = i , car
1 !
1 j!j2
Im(z) = = 0:
j1 !j2
On peut alors conclure que la droite relle @P = R est homomorphe au cercle
unit priv du point 1.

Exercice 2.9

Pour tout 2 D, lapplication


z
' : z7 !
1 z
est biholomorphe du disque unit D dans lui mme.
Elle applique la frontire de D dans elle mme.

Solution

On a
' (D) D
car pour z 2 D
jzj2 + j j2 2Re( z)
j' (z)j2 = < 1:
1 + jzj2 j j2 2Re( z)

13

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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De mme, puisque 2 D, on a

' (D) D:

Mais
' ' = idD :
Donc ' est bijective de D dans lui mme, et son inverse est ' .
0 1 j j2
Dautre part, ' est holomorphe et conforme sur D (car ' (z) = 6=
(1 z)2
0; 8 z 2 D:)
Enn, montrons que
' (@D) = @D:
On a
' (@D) @D
car jzj = 1 implique j' (z)j = 1:
Dautre part, pour tout ! 2 @D, lquation ' (z) = ! admet la seule solution
!+
dans @D: z = ' (!) = , car
1+ !
j!j2 + j j2 + 2Re( !)
jzj2 = = 1:
1 + j!j2 j j2 + 2Re( !)
Do lgalit
' (@D) = @D:

Remarque

Lapplication ' (pour 2 D) reprsente un automorphisme du disque unit


D, cest--dire une transformation biholomorphe de D dans lui mme.
Comme on le verra dans la suite du cours (voir Chapitre 5), tout automorphisme f
de D est de la forme ' , o j j = 1 et 2 D.

Exercice 2.10

1. Montrer que la transformation de Cayley


z i
h: z7 !
z+i
est une application biholomorphe de
n o
z 2 C; Rez > 0 et Imz > 0

sur n o
z 2 D; Imz < 0 :

14

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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2. Construire
n alors une application
o biholomorphe de
z 2 C; Rez > 0 et Imz > 0 sur D.

Solution

Notons
n o
1 = z 2 C; Rez > 0 et Imz > 0
n o
2 = z 2 D(0; 1); Imz < 0

1. Il est clair que h est holomorphe sur 1 . Il reste dmontrer que h est
une bijection de 1 sur 2 .
Soit z 2 1 . Puisque jz + ij2 jz ij2 = 4Im(z) > 0, alors jh(z)j < 1. Par
2Re(z)
ailleurs, Im(h(z)) = jz+ij 2 < 0: Par suite, h(z) 2 2 .
Rciproquement, soit ! 2 2 . Lquation h(z) = ! dinconnue z admet
comme unique solution z = i 1+! = i 1 j!j +2iIm(!) . Donc Re(z) =
2

1 ! j1 !j2
Im(!) > 0 et Im(z) = 1 j!j2 > 0. Par consquent z 2
2 j1 !j2 j1 !j2 1 . En
conclusion, h est bien une application biholomorphe de 1 sur 2 .
2. Pour obtenir une application biholomorphe de 1 sur D(0; 1), il su t de
considrer
z2 i
f: z7 ! 2 :
z +i

Exercice 2.11

Soit lapplication q : C ! C dnie par


1 1
q(z) = (z + z ):
2

1. Montrer que:

a) q est surjective.
b) Pour tout c 2 C , on a:

q(c) 2 R () c 2 R ou jcj = 1:

n o
c) q(S 1 ) = [ 1; 1], o S 1 = z 2 C; jzj = 1 .

15

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2. Montrer que pour tout ! dans Cnf+1; 1g lensemble


n o
q 1 (!) = z 2 C ; q(z) = !

est de cardinal gal 2.


1
De plus, si ! 2 Cn[ 1; +1], un des points de q (!) appartient
Dnf0g, lautre est dans CnD.
3. Montrer que la restriction de q Dnf0g est une application bi-
holomorphe de Dnf0g sur Cn[ 1; +1].
4. Montrer que q est une application biholomorphe du demi-plan
suprieur n o
H = z 2 C; Im(z) > 0
sur n o
Cn x 2 R; jxj 1 :

Solution
1. a) Soit z 2 C. Il est clair que
q(z) = w , z 2 2wz + 1 = 0:
Comme C est algbriquement clos, la dernire quation admet deux
solutions (distinctes ou confondues) dans C ce qui entrane que q
est surjective.
b) Soit c 2 C . Alors
q(c) 2 R , q(c) = q(c)
, c + jcj2 c = c + jcj2 c
, (c c)(jcj2 1) = 0
, c = c ou jcj = 1
, c 2 R ou jcj = 1:

c) Soit z = ei 2 S 1 . Alors
q(z) = cos( ) 2 [ 1; 1]:
Inversement, si z 2 [ 1; 1] alors z = cos( ) o 2 R. Par suite
z = q(ei ). On en dduit que q(S 1 ) = [ 1; 1].
2. Soit w 2 Cnf+1; 1g. Alors
() q(z) = w , z 2 2wz + 1 = 0:
Comme w2 1 6= 0 alors cette dernire quation admet deux solutions
distinctes dans C . Supposons maintenant que w 2 Cn[ 1; 1] et posons
q(w) = fz1 ; z2 g. Il vient en vertu de () que z1 z2 = 1, donc jz1 jjz2 j = 1.
Par ailleurs, comme q(ei ) 2 [ 1; 1] pour tout 2 R, on a ncessairement
jz1 j 6= 1 et jz2 j 6= 1. On en dduit alors que (jz1 j < 1 et jz2 j > 1) ou
(jz2 j < 1 et jz1 j > 1). Do le rsultat.

16

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3. Soit z = r ei 2 Dnf0g o 0 < r < 1 et 2 R. Il est clair que

1 1 1 1
() Re(q(z)) = 2 r+ r cos et Im(q(z)) = 2 r r sin

En utilisant le fait que sin = 0 () j cos j = 1 il vient

1 1
q(z) 2 [ 1; 1] () r+ 1
2 r
() (r 1)2 0
() r=1

Ceci est impossible, donc q(Dnf0g) Cn[ 1; 1].


La question 2. montre que q est une bijection de Dnf0g sur Cn[ 1; 1].
Comme q est clairement holomorphe sur Dnf0g, on en dduit que q est
une application biholomorphe de Dnf0g sur Cn[ 1; 1].
4. Soit z = r ei 2 H avec r > 0 et 2]0; [. Supposons que q(z) 2 R et
jq(z)j 1. Il vient en vertu de () que r = 1 et q(z) = cos 2] 1; 1[.
Donc
q(z) 2
= fx 2 R; jxj 1g
Ainsi
q(H) Cnfx 2 R; jxj 1g
Rciproquement : si z 2 Cnfx 2 R; jxj 1g, alors lquation z 2 2wz+1 =
0 admet une unique solution dans H. Enn, q est une bijection de H sur
Cnfx 2 R; jxj 1g.

Exercice 2.12

1.
2. Soient a 2 C ; b 2 C et

f :C ! C
z 7 ! f (z) = az + b

i) Montrer que si a 6= 1, f est une similitude dont on prcisera


le centre, le rapport et langle.
Etudier le cas a = 1.

17

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ii) Quelles sont les images par f des droites

D0 : Re z = 0

D1 : Re z = 2

iii) Montrer que f transforme toute droite en une droite et tout


cercle en un cercle.
1
3. On pose g(z) = ; z2C .
z

i) Montrer que g transforme toute droite en une droite ou un


cercle.
ii) Montrer que g transforme tout cercle en un cercle ou une
droite.

4. Montrer, en utilisant 1) et 2), que la fonction homographique


az + b
h(z) =
cz + d
(avec a; b; c; d 2 C; bc ad 6= 0)
transforme tout cercle en un cercle ou une droite et toute droite
en une droite ou en un cercle.

Solution

1. (i) Le point xe de f est donn par z0 = 1 b a (pour a 6= 1). Il est clair


quon peut crire f (z) z0 = a(z z0 ). f est alors une similitude de
centre z0 = 1 b a , de rapport jaj et dangle arg(a).
Dans le cas o a = 1, f est une translation.
ii) Si z 2 D0 , cest dire z + z = 0, alors
Z b
Z = f (z) = az + b , z =
a
Comme Re(z) = 0, on a

Z b Z b
+ =0
a a
ou encore aZ + aZ = ab + ab. Par suite
n o
f (D0 ) = Z 2 C; Re (aZ ab) = 0
cest la droite dquation

Re (a)X + Im(a)Y = Re (ab)

18

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Pour z 2 D1 , cest dire z + z = 1, on a

Z
b Z b
Z = f (z) = az + b , + =1
a a
, aZ + aZ = jaj2 + 2 Re (ab)

Do
n 1 o
f (D1 ) = Z 2 C; 2 Re (aZ{ ) = jaj2 + 2 Re (ab)
2
1
= Z 2 C; Re(aZ ab) = jaj2
2

cest la droite dquation :

Re (a)X + Im(a)Y = jaj2 + 2 Re (ab)

(iii) Puisque f est une similitude ou une translation, elle transforme toute
droite en une droite et tout cercle en un cercle. En eet, si D est une
droite dquation z + z = (o 2 C et 2 R) alors

Z b Z b
f (D) = Z 2 C; ( )+ ( )=
a a
jaj2
= Z 2 C; Re(a Z ab) = ;
2

par suite f (D) est une droite.


De mme, si C(v0 ; R) = fz = v0 + Rei ; 2 [0; 2 ]g est le cercle
de centre v0 2 C et de rayon R > 0 alors

f (C(v0 ; R)) = Z = f (v0 ) + aRei ; 2 [0; 2 ]

donc
f (C(v0 ; R)) = C(f (v0 ); jajR)
le cercle de centre f (v0 ) = av0 + b et de rayon jajR (pour a 6= 0).
2. (i) Si D est la droite dquation z + z = (o 2 C et 2 R)
alors son image par linversion g est soit une droite (dans le cas o
= 0), soit un cercle (dans le cas o 6= 0) . En eet, si = 0,
pour Z = g(z) = z1 et z 2 D on a Z + Z = 0 donc g(D) est une
droite.
Si 6= 0, pour z 2 D, Z = g(z) = z1 vrie Z + Z = jZj2 ou bien

jZj2 2 Re ( Z) = 0

cest dire jZ j = j j donc g(D) = C( ; j j) le cercle de centre


et de rayon j j.
ii) Puisque linversion g est une involution (g 1 = g) il vient en vertu de
ce qui prcde, que pour v0 2 C , g(C(v0 ; jv0 j) = D: cest la droite
dquation v0 Z + v0 Z = 1. Par suite, limage par linversion g de
tout cercle passant par lorigine est une droite.

19

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Dautre part, si C(v0 ; R) est un cercle de centre v0 = x0 + iy0 et de


rayon R 6= jv0 j, alors son image par linversion g est
z
g(C(v0 ; R)) = Z = X + iY = ; z 2 C(v0 ; R)
jzj2
Mais
z = x + iy 2 C(v0 ; R) , jz v0 j = R
, x2 + y 2 2x0 x 2y0 y = R2 jv0 j2
, 1 2x0 X + 2y0 Y = (R2 jv0 j2 )(X 2 + Y 2 )
o
x y
X= et Y = 2
x2 + y 2 x + y2
Par suite
2 2
x0 y0 R2
z 2 C(v0 ; R) , X+ + Y =
R2 jv0 j2 R2 jv0 j2 (R2 jv0 j2 )2

Par consquent, lorsque R 6= jv0 j, on a


v0 R
g(C(v0 ; R)) = C ; :
jv0 j2 R2 jjv0 j2 R2 j
Cest dire que limage dun cercle ne passant pas par lorigine par
linversion g, est un cercle.
3. La fonction homographique
az + b
h(z) =
cz + d
avec a; b; c; d 2 C tels que bc ad 6= 0, est holomorphe (et conforme) sur
louvert = Cnf dc g pour c 6= 0, et = C pour c = 0.
Si c = 0 :
a b
h(z) = z +
d d
La fonction h est alors une similitude, elle transforme daprs 1., toute
droite en une droite et tout cercle en un cercle.
Si c 6= 0, on a pour z 6= dc ,

a 1 bc ad bc ad a
h(z) = + = g(cz + d) +
c c cz + d c c
En posant f ; (z) = z + , il vient que

h = f bc ad a
;c o g ofc;d
c

En utilisant cette formule, 1. et 2., on dduit que la fonction homo-


graphique h transforme toute droite en une droite ou un cercle, et tout
cercle en un cercle ou une droite.

20

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Chapitre 3

Sries entires

1 Dnition
Dnition 1.1
Soient z0 2 C et (an )n2IN une suite de C. La srie de fonctions de la forme
1
X
an (z z0 )n
n=0

est appele srie entire (formelle) de centre z0 et de coe cients an .

La notion de srie entire est donc une gnralisation de la notion de polynme.

Une srie entire est une srie de fonctions particulires.


1
X 1
X
Pour f = an (z z0 )n et g = bn (z z0 )n , la somme et le produit sont
n=0 n=0
dnis par
1
X
f +g = (an + bn )(z z0 )n
n=0
1
X X
f:g = cn (z z0 )n avec cn = ak bm
n=0 k+m=n

Pour simplier les notations on va supposer dans ce qui suit que z0 = 0.

Lemme P 1.1 (Lemme de convergence dAbel)


Soit an z n une srie entire. Supposons quil existe z0 2 C tel que la suite
(an z0n ) soit borne.
Alors la srie
1
X
an z n
n=0

est normalement convergente sur tout disque ferm D(0; ) de centre 0 et de


rayon < jz0 j:

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Preuve

Il est clair que


sup jan z n j = jan j n
jan jjz0 jn ( )n
D(0; )
jz0 j

ce qui entrane aisment le rsultat.

2 Rayon de convergence
Dnition 2.1 P
Etant donne une srie entire an z n , on appelle rayon de convergence de cette
srie
R := supf r 2 R+ ; (an rn ) soit borne g 2 [0; +1]:

Lexistence de R rsulte du fait que lensemble


n o
I := r 2 R+ ; (an rn ) soit borne

est non vide puisquil contient 0. Si I est born, R est ni, sinon il est inni.

Si r0 2 I, il vient en vertu du lemme de convergence dAbel que [0; r0 ] I. De


mme, si r1 2
= I le lemme dAbel entrane que [r1 ; +1[\I = ;:
P P
Les deux sries entires an z n et jan jz n ont le mme rayon de convergence.

Thorme
P 2.1
Soit an z n une srie entire et soit R son rayon de convergence. Alors
i) Si R = 0, la srie nest convergente que pour z = 0.
ii) Si R est ni et non nul, la srie est normalement convergente sur tout disque
ferm D(0; r) pour tout r <PR et est divergente en tout point de CnD(0; R):
iii) Si R = 1 alors la srie an z n converge normalement sur tout disque ferm.

Preuve

Si R = 0, il ny a rien dmontrer.
Supposons R > 0 et soit 0 < r < R. La suite jan j n estP alors borne pour tout
0 < r < < R, do la convergence normale de la srie an z n sur D(0; r) par le
lemme dAbel .
Enn, si R est ni, pour jzj > R la suite jan jjzjn est non borne donc la srie
P
an z n est ncessairement divergente.

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Dnition 2.2 P
Soit R le rayon de convergence de la srie an z n .
Si 0 < R < 1, le disque ouvert D(0; R) est appel le disque de convergence de la
srie.
Le cercle C(0; R) est appel cercle de convergence.

P
Si R est ni, on ne sait pas a priori si la srie an z n converge sur son cercle
de convergence.
Les exemples qui suivent, montrent quil existe des sries convergeant (ou di-
vergeant) en tout point de ce cercle, ou sur une partie de ce cercle .

Exemples

1. La srie gomtrique X
zn
est absolument convergente pour jzj < 1, divergente pour jzj 1. Son rayon
de convergence est donc 1 et elle est divergente en tout point de son cercle
de convergence.

2. La srie X zn
n
converge absolument pour jzj < 1 et diverge pour jzj > 1: En eet, si on
zn
pose un (z) = alors
n
jun+1 (z)j n
= jzj ! jzj:
jun (z)j n+1

Son rayon de convergence est donc R = 1. De plus, elle converge sur


C(0; 1)nf1g: (cf. Lemme dAbel pour les sries.)
3. La srie X zn
n2
a pour rayon de convergence R = 1 et elle converge sur C(0; 1).

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On a les direntes caractrisations suivantes du rayon de convergence.

Proposition
P 2.1
Soit an z n une srie
n entire de rayon de convergence R.o Alors on a:
i) R = R1 := sup r 2 R+ ; la suite (jan jrn ) soit borne .
n o
ii) R = R2 := sup r 2 R+ ; la suite (jan jrn ) tend vers 0 .
n P o
iii) R = R3 := sup r 2 R+ ; la srie jan jrn soit convergente .

Preuve

On a clairement
R3 R2 R1 :
Pour achever la preuve de la proposition, il su t de montrer que R1 R3 :
Soit r < R1 , il existe alors tel que r < < R1 . Par dnition de R1 , la suite
(jan j n ) est borne, on en dduit que
r r
jan jrn = jan j n
( )n M ( )n ;

n
P
M tant un majorant de la suite (jan j ) . Par consquent jan jrn est conver-
gente, donc r R3 . Par suite
supfr < R1 g R3 ;
soit
R1 R3 :

3 Dtermination pratique du rayon de convergence


Proposition
P 3.1
Soit an z n une srie entire dont les coe cients sont non nuls partir dun certain
rang.
i) Si la suite j aan+1
n
j tend vers ` lorsque n tend vers linni,
P 1
alors le rayon de convergence de la srie entire an z n est R = (avec la
`
convention R = +1 si ` = 0 et R = 0 si ` = 1).
p 1
ii) De mme, si la suite n jan j tend vers ` lorsque n tend vers linni, alors R =
`
avec la mme convention.

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Preuve

Lorsque ` = 0 ou ` = 1 les rgles usuelles de convergence pour les sries per-


mettent de conclure. On va supposer que 0 < ` < 1.

i) Soit r < 1` et notons un = jan jrn :


Fixons " > 0 tel que (` + ")r < 1 (ce qui est possible car `r < 1). Comme
j aan+1
n
j ! `, il existe un entier N tel que pour tout n N

an+1
` + ":
an
On en dduit que pour n N

un+1 = jan+1 jrn+1


jan+1 j
= rjan jrn
jan j
(` + ")rjan jrn
un :

Par consquent la suite (un ) est borne, ceci prouve par dnition de R que 1` R:
Soit prsent r > 1` , xons alors " > 0 de sorte que r(` ") > 1 + ":
La convergence de jajan+1
nj
j
vers ` assure lexistence dun entier N tel que pour tout
n N
jan+1 j
` ":
jan j
On en dduit que pour n N
jan+1 j
un+1 = run (` ")run
jan j
(1 + ")un

donc
uN +k (1 + ")k uN ! +1 lorsque k ! +1:
P
Par suite la srie un diverge ce qui entrane que 1` R et achve la preuve de
i).

ii) Comme prcdemment, soit r < 1` et choisissons " > 0 tel que (` + ")r < 1.
p
Notons vn = n jan j et un = jan jrn = (vn r)n .
La suite (vn ) converge vers ` lorsque n tend vers linni, il existe alors un entier N
tel que pour tout n N
vn ` + ":
On en dduit que pour n N

un ((` + ")r)n ! 0:
1
Par consquent R.
`
1
Maintenant si r > , choisissons " > 0 de sorte que (` ")r > 1.
`

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De mme, pour n assez grand vn ` " et donc

un ((` ")r)n ! 1
1
ce qui conduit aisment R et achve la preuve de ii).
`

Attention, la proposition prcdente nadmet pas de rciproquepet le fait que le


rayon de convergence soit R nimplique pas que la suite j aan+1 j ou n jan j tende vers
1
P n

R comme le montre lexemple de la srie entire (sin n)n z n :

En fait R est donn par la formule suivante dite formule de Hadamard.

Proposition 3.2 P
Le rayon de convergence de la srie entire an z n est
1
R= p
n
:
lim jan j

Preuve
p
Si lim n jan j = `, alors
p
n
8 " > 0; 9 N; 8n N; jan j ` + ":

Si (` + ")r < 1, alors


p
un = jan jrn = ( n jan jr)n ((` + ")r)n ! 0; quand n ! +1:
1
On en dduit que R.
`
1
Soit r > , il existe " tel que r(` ") > 1.
` p p
Comme lim n jan j = `, il existepune sous-suite (nk ) telle que nk jank j ` ".
Par consquent la sous-suite ( nk jank jr)nk ! +1, donc la suite (an rn ) nest pas
1 1
borne, r tant arbitrairement choisi > , on a ncessairement R .
` `
Do la formule de Hadamard.

Exemple

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Le rayon de convergence de la srie entire


X
22n z 2n
n 0

1
est R = .
2

Exercice 3.1

Trouver le rayon de convergence R des sries entires suivantes:


P zn
1. n!
P zn
2. n
P n! n
3. nn z
P 2
4. (n + an )z n (a 2 C)
P (n!)k n
5. (kn)! z (k 2 N ; k 1)
P n! n
6. 2n (2n)! z
P
7. sin(n)z n
P 2
8. n!z n
P
9. 2n z n!
P n
si n est pair
10. an z n o an = n et ; 2 C.
si n impair
P 2 si n pair
11. an z n o an =
3 si n impair

Solution

1. La rgle de dAlembert entrane que R = +1. En fait on sait que la somme


de cette srie entire est la fonction exponentielle complexe.
2. La rgle de dAlembert entrane que R = 1.
3. La rgle de dAlembert entrane que R = e.

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1 1
4. On obtient R = Min 1; jaj avec la convention 0 = +1.

5. La rgle de dAlembert entrane que R = k k .


6. La rgle de dAlembert entrane que R = +1.

7. L
Pingalit j sin(n)j 1 entrane que R 1, et la divergence de la srie
sin(n) montre enn que R = 1.
2
8. Posons un (z) = n! z n . Pour z 6= 0 on a uun+1 (z)
n (z)
= (n + 1)z 2n+1 . Il vient
que
8
un+1 (z) < 0 si jzj < 1 +1 si jzj 1
!
un (z) :
+1 si jzj 1

Par suite R = 1.
9. le mme raisonnement que prcdemment montre que R = 1.
10. On a
8
< j j si n est pair j j si n est impair
jan j1=n =
:
j j si n est impair

1
La rgle de Hadamard entrane que = Max(j j; j j).
R
11. La rgle de Hadamard entrane que R = 1.

4 Holomorphie des sries entires


Thorme
P 4.1
Soit an z n une srie
Pentiren et1 soit R son rayon de convergence.
Alors la srie entire nan z a le mme rayon de convergence R.
De plus, si on note pour z 2 D(0; R)
X
f (z) = an z n
n 0

alors f est holomorphe et


X
f 0 (z) = nan z n 1
:
n 0

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Preuve

P En ndsignant
P respectivement par R et R0 les rayons de convergence des sries
an z et nan z n 1 , on a

jan z n j jnan z n 1
pour tout n 1;
jjzj
P P
ce qui montre que la convergence absolue de nan z n 1 entrane celle de an z n
0
et donc R R .
Par ailleurs, si jzj < R, en choisissant r de sorte que jzj < r < R , on sait quil
existe M tel que jan rn j M pour tout n 2 N.
On en dduit que
z 11 M jzj n
jnan z n 1
j = jnan rn ( )n j n ( ) 1
:
r r r r
Comme la srie de terme gnral

nk n 1
;0 < k < 1

est convergente, la srie X


nan z n 1

est absolument convergente. Do R0 R et donc R0 = R.


Soit prsent pour z; z0 2 D(0; R)
X
f (z) f (z0 ) = an (z n z0n )
n 1

or,
zn z0n = (z z0 )qn (z)
avec
qn (z) = z n 1
+ zn 2
z0 + + z0n 1
:
On en dduit que
f (z) f (z0 ) = (z z0 )f1 (z)
avec X X
f1 (z) = an qn (z); f1 (z0 ) = nan z0n 1
:
n 1 n 1

Pour conclure la preuve du thorme, il su t de montrer que pour z0 x, la srie


X
an qn (z)

est normalement convergente dans D(0; r), pour tout r < R. Or, pour jz0 j < r < R

sup jan qn (z)j njan jrn 1


:
D(0;r)

Do le rsultat en vertu de la premire partie.

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Corollaire
P 4.1
Soit n 0 an z n une srie entire de rayon de convergence R > 0. Alors la fonction
X
f (z) = an z n
n 0

est indniment holomorphe sur D(0; R).


De plus, pour tout entier k
X
f (k) (z) = n(n 1) (n k + 1)an z n k

n k

et en particulier
f (k) (0)
ak = : (1)
k!
Le thorme suivant traite le cas des points du cercle de convergence.

Thorme
P 4.2
Soit n 0 an z n une srie entire de rayon de convergence
P R. Soit z0 un point du
cercle de convergence et supposons que la srie an z0n soit convergente de somme
S0 . Alors, la fonction
+1
X
f (z) = an z n
n=0

holomorphe sur D(0; R) a pour limite S0 lorsque z tend vers z0 sur le rayon qui
joint lorigine au point z0 .

Preuve

Posons bn = an z0n et z = rz0 ; 0 r 1. Il sagit donc de prouver que


+1
X
f (rz0 ) = bn r n
n=0

tend vers
+1
X
f (z0 ) = bn
n=0

lorsque r tend vers 1 sur lintervalle [0; 1]. Cela rsulte du lemme dAbel suivant.

Lemme 4.1 P
Soit (an ) unePsuite complexe telle que la srie an soit convergente.
Alors la srie an rn est uniformment convergente sur [0; 1].

Preuve du Lemme
P
Nous allons montrer que an rn est uniformment de Cauchy sur [0; 1].
Posons, pour tout entier n,
1
X
Rn = ak :
k=n+1

10

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On a alors pour m > n


m
X n
X
ak rk ak rk = rn+1 an+1 + rn+2 an+2 + + rm am
k=0 k=0
= rn+1 (Rn Rn+1 ) + + rm (Rm 1 Rm )
m
X1
= rn+1 Rn + (rk+1 rk )Rk r m Rm :
k=n+1

"
Pour " > 0 donn, il existe un entier N tel que pour tout entier n > N , jRn j <
2
( Rn est le reste dune srie convergente), on en dduit que pour m et n > N
m
X n
X m
X1
" n+1
j ak rk ak rk j (r + jrk+1 rk j + rm )
2
k=0 k=0 k=n+1
m
X1
" n+1
(r + (rk rk+1 ) + rm )
2
k=n+1
" h n+1 i
r + (rn+1 rn+2 ) + + (rm 1
rm ) + rm
2
"
(2rn+1 )
2
"

ce qui achve la preuve du lemme.

Exemples

Les applications de ce thorme pour le calcul des sommes des sries sont bien
connues.

1. Nous savons que pour x 2] 1; 1[, on a


1
X xn
log(1 + x) = ( 1)n+1 :
n=1
n
P1 ( 1) n+1
La srie alterne n=1 n tant convergente, on obtient

X1
( 1)n+1
= lim log(1 + x) = log 2:
n=1
n x!1

2. Nous savons galement que pour x 2] 1; 1[, on a


X1
( 1)n 2n+1
Arctgx = x :
n=0
2n + 1

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P1 ( 1)n
La srie alterne n=0 2n+1 tant convergente, on a
X1
( 1)n
= lim Arctgx = :
n=0
2n + 1 x!1 4

5 Les applications exponentielle et logarithme com-


plexes
5.1 Lapplication exponentielle complexe
Proposition 5.1
La srie entire
X1
zn
n=0
n!
est absolument convergente sur C et uniformment convergente sur tout compact
de C.
Dnition 5.1
Lapplication exponentielle complexe est dnie par
exp : C ! C
X1
zn
z 7 ! exp(z) = ez =
n=0
n!

Proposition 5.2
Lapplication exp est une fonction holomorphe sur C, sa drive est elle mme
exp0 (z) = exp(z); 8z 2 C
et vrie
exp(z + z 0 ) = exp(z) exp(z 0 ); 8z; z 0 2 C:

Comme
exp(0) = 1
on obtient
1
(exp(z)) = exp( z) 8z 2 C;
et puisque
exp(z) = exp(Re(z)) exp(iIm(z))
il vient
j exp(z)j = exp(Re(z)) > 0 8z 2 C
et donc
exp(C) C :

Plus prcisement, on a

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Proposition 5.3
Lapplication exponentielle est un homomorphisme du groupe additif C dans le
groupe multiplicatif C .
La drive de lapplication exponentielle est partout non nulle, elle induit alors
un diomorphisme local en chaque point de C.

Proposition 5.4
' la restriction de lapplication exponentielle au groupe additif R est un isomor-
phisme de groupes, cest un diomorphisme global de R sur lintervalle ouvert
]0; +1[.

Preuve

En eet, 8t 2 R exp(t) 2 R et comme exp(t) = (exp( 2t ))2 on obtient


exp(t) > 0 8t 2 R.
De plus, ' = expjR est drivable de drive elle mme, elle est strictement croissante
sur R et envoie tout voisinage ouvert de 0 dans un voisinage ouvert de 1 dans
]0; +1[, par suite exp(R) = fexp(t); t 2 Rg est un sous-groupe de ]0; +1[
contenant un voisinage de 1, donc exp(R) =]0; +1[.
De plus, puisque ' = expjR est injective, cest un diomorphisme de R sur ]0; +1[.

On a pour tout rel t: exp(it)exp(it) = exp(it) exp( it) = 1 donc exp(it) 2


S 1 := fz 2 C; jzj = 1g et
exp(z) 2 S 1 , z 2 iR:

Lexponentielle complexe induit un diomorphisme dun voisinage ouvert V de


0 dans C sur un voisinage ouvert V 0 de 1 dans C , il induit alors une bijection de
V \ (iR) dans P = V 0 \ S 1 . Donc lapplication
:R ! S1
t 7 ! exp(it)
est un homomorphisme de groupes surjectif vriant
[
(R) = exp(it):P
t2R

1
qui est un ouvert de S .
Dautre part, son noyau Ker qui est un sous-groupe ferm de R, dirent de R,
est de la forme Ker = 2 Z.
Il en rsulte que est 2 -priodique et ([0; 2 ]) = (R) est un compact de S 1 ,
et par connexit du cercle unit S 1 on a lgalit
(R) = S 1 :
Ainsi

13

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Proposition 5.5
Lapplication

:R ! S1
t 7 ! exp(it)
est un homomorphisme de groupes surjectif, de noyau gal 2 Z.
Lapplication exponentielle complexe exp : C ! C est surjective, de noyau
2i Z. En particulier lapplication exp : C ! C induit une bijection de la bande
R ] ; + [= fz = x + iy; x 2 R et jyj < g
dans son image. Comme on a 1 = exp(i ) 6= 1 alors exp(R + i ) =] 1; 0[.
Lapplication exponentielle induit alors un diomorphisme de la bande R ] ;+ [
dans le plan fendu C = C n R .

5.2 Notion dangle et notion dargument


Lapplication
:R ! S1
t 7 ! exp(it)
tant un homomorphisme de groupes surjectif, de noyau gal 2 Z, induit alors
par passage au quotient un isomorphisme de groupes : R=2 Z ! S 1 tel que
= o : R ! R=2 Z est la projection canonique.

Dnition 5.2
Pour z, z 0 2 C on dnit langle de z et z 0 par
z=z 0
angle(z; z 0 ) := 1
jz=z 0 j
et on dnit largument dun nombre complexe z non nul not arg(z) comme tant
1 z
arg(z) := angle(1; z) = 2 R=2 Z:
jzj
Un reprsentant = (z) de la classe arg(z) sappelle une dtermination de largument
de z.

Dans lintervalle ] ; + ], il y a une seule dtermination de largument de z,


appele dtermination principale de largument de z, et note par Arg(z).

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Lapplication
Arg : C ! ] ;+ ]
z 7 ! Arg(z)
nest pas continue.
En eet Arg( 1) = et en notant par yn = + n et zn = exp(iyn ) alors
Arg(zn ) = yn ! bien que zn ! 1 lorsque n ! +1.

Par contre, lapplication Arg est de classe C 1 sur C n R , comme tant la partie
imaginaire de la fonction rciproque du diomorphisme, induit par lexponentielle
complexe
:R ] ;+ [ ! CnR
(x; y) 7 ! exp(x + iy):
En fait, on a
1
(z) = Logjzj + iArg(z); pour tout z 2 C n R :

1
On posera = Log (application logarithme complexe), cest une fonction
holomorphe sur C n R de drive la fonction z ! z1 .

6 Dtermination du logarithme
Dnition 6.1
On appelle dtermination du logarithme toute fonction holomorphe l dun ouvert
de C ne contenant pas 0 valeurs dans C, qui vrie
exp l = id :
Les dterminations du logarithme l sont caractrises par lquation direntielle
1
l0 (z) = ; pour tout z 2 :
z

Exemples

1. Dans le disque ouvert D(1; 1) la srie entire


+1
X ( 1)n 1
l(z) = (z 1)n
n=1
n
est une dtermination du logarithme.

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2. Dans le domaine = CnR = fz = rei ; r > 0 et j j < g la fonction


l(z) = Logr + i
est la dtermination principale du logarithme, et on a l = Log.
3. Plus gnralement, pour tout rel , dans le domaine

= fz = rei ; r > 0 et < < + 2 g;

la fonction l(z) = Logr + i est une dtermination du logarithme.

En gnral, pour z, z 0 2 C n R ,

Log(zz 0 ) 6= Log(z) + Log(z 0 ):

Par exemple, si on note j = exp( 2i3 ), on a

2i 2i
Log(j 2 ) = Log(exp( )) =
3 3
et
4i
2Log(j) = :
3

7 Fonctions Trigonomtriques et Hyperboliques


7.1 Fonctions Trigonomtriques
La fonction z 7! exp(iz) de la variable complexe z est videmment une fonction
entire gale dans tout C la srie entire
X1 n n
i z
exp(iz) = :
n=0
n!

On peut donc prolonger C tout entier les fonctions cosinus et sinus usuelles, en
posant, pour tout z complexe, par dnition

exp(iz) + exp( iz)


cos(z) =
2
et
exp(iz) exp( iz)
sin(z) = :
2i
On en dduit que
exp(iz) = cos(z) + i sin(z)
et
cos2 (z) + sin2 (z) = 1:

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Mais il ne faut pas croire que cos(z) et sin(z) sont les parties relle et imaginaire
de exp(iz) pour z complexe!!
Pour z = x + iy avec x; y 2 R, on peut crire
1 ix y ix+y 1 y ix 1
cos(z) = (e +e )= e e + ey e ix
2 2 2
Ce qui scrit aussi

cos(z) = cos(x)ch(y) i sin(x)sh(y):

On obtient de mme

sin(z) = sin(x)ch(y) + i cos(x)sh(y):

Do les modules
q
j cos(z)j = cos2 (x)ch2 (y) + sin2 (x)sh2 (y)
q
j sin(z)j = sin2 (x)ch2 (y) + cos2 (x)sh2 (y)
En particulier, pour x = 0, on a

cos(iy) = ch(y) et sin(iy) = i sh(y):

On notera enn que les fonctions cos(z) et sin(z) sont des fonctions entires gales
dans C tout entier aux sries convergentes
1
X z 2n
cos(z) = ( 1)n
n=0
(2n)!
1
X z 2n+1
sin(z) = ( 1)n
n=0
(2n + 1)!

et vrient les relations classiques:

cos(z + 2 ) = cos(z); sin(z + 2 ) = sin(z)

cos(z + ) = cos(z); sin(z + ) = sin(z)


cos(z + ) = sin(z); sin(z + ) = cos(z)
2 2
cos( z) = cos(z); sin( z) = sin(z)
cos(z + z 0 ) = cos(z) cos(z 0 ) sin(z) sin(z 0 )
sin(z + z 0 ) = sin(z) cos(z 0 ) + cos(z) sin(z 0 )
Remarquons que
sin(z) = 0 , z 2 Z
1
cos(z) = 0 , z 2 (Z + )
2
o on a not
1 1
Z = f n=n 2 Zg et Z + = fn + =n 2 Zg:
2 2

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On dnit la tangente et la cotangente dun nombre complexe z par

sin(z) 1
tg(z) = pour z 2 Cn (Z + )
cos(z) 2

cos(z)
cotg(z) = pour z 2 Cn Z:
sin(z)
Ces sont des fonctions qui prolongent donc aux valeurs non relles de z les fonctions
connues pour x rel; chacune delles est une fonction holomorphe dans louvert o
elle est dnie.
On a daprs les relations classiques prcdentes du cosinus et sinus:

1 e2iz 1 e2iz + 1
tg(z) = ; cotg(z) = i
i e2iz + 1 e2iz 1
tg(z + ) = tg(z)

tg(z + ) = cotg(z)
2
tg( z) = tg(z)

7.2 Fonctions Hyperboliques


On dnit les fonctions cosinus hyperbolique (ch) et sinus hyperbolique (sh) sur C
par
ez + e z ez e z
8 z 2 C; ch(z) = et sh(z) = :
2 2
Ce sont deux fonctions holomorphes sur C qui prolongent les fonctions cosinus
hyperbolique et sinus hyperbolique usuelles. Elles vrient

(ch)0 = sh et (sh)0 = ch:

Les proprits suivantes se dmontrent facilement (elles sont laisses titre dexercices):

sin(iz) = i sh(z) et cos(iz) = ch(z):

ch2 (z) sh2 (z) = 1:

sh( z) = sh(z) et ch( z) = ch(z):

ch(z + z 0 ) = ch(z)ch(z 0 ) + sh(z)sh(z 0 ):

sh(z + z 0 ) = sh(z)ch(z 0 ) + ch(z)sh(z 0 ):

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q q
jch(z)j = sh2 (x) + cos2 (y) et jsh(z)j = sh2 (x) + sin2 (y):
On voit en particulier que

jch(z)j ! +1 et jsh(z)j ! +1 lorsque jRe(z)j ! +1:

On dnit aussi les fonctions tangente hyperbolique (th) et cotangente hyper-


bolique (coth) par:

sh(z) e2z 1 1
th(z) = = 2z pour z 2 Cni (Z + ):
ch(z) e +1 2

ch(z) e2z + 1
coth(z) = = 2z pour z 2 Cni Z:
sh(z) e 1
Les fonctions th et coth sont holomorphes dans leur domaine de dnition et on a:
1
th0 (z) = 2 =1 th2 (z):
ch (z)
1
coth0 (z) = =1 coth2 (z):
sh2 (z)

Exercice 3.2

1. Montrer que pour z = x + i y 2 Cn Z on a

2 cos2 x + sh2 y
cotg(z) = :
sin2 x + sh2 y

2. Montrer que pour tout z = x + iy dans Cni (Z + 21 ) on a

sh2 (x) + sin2 (y)


jth(z)j2 = :
ch2 (x) sin2 (y)

Solution

19

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1. On a
2 j cos zj2 cos2 x ch2 y + sin2 x sh2 y
cotg(z) = =
j sin zj2 sin2 x ch2 y + cos2 x sh2 y
cos2 x ch2 y + (1 cos2 x) sh2 y cos2 x + sh2 y
= =
sin2 x ch2 y + (1 sin2 x) sh2 y sin2 x + sh2 y

2. Il su t de remarquer que
i
cotg(i z) =
thz
et dappliquer la question prcdente en changeant x par y et y par x.

Exercice 3.3

P
1. Soit an z n une srie entire de rayon de convergence R. Trouver le
rayon de convergence des sries entires suivantes:
P
a) (an )p z n (p 2 N; p 2);
P
b) an z np (p 2 N; p 2);
P an
c) zn:
1 + jan j

2. a) Montrer que

8 x 2 [ 1=2; 1=2]; j sin( x)j 2jxj:

b) En dduire que pour tout entier n 1, on a


1 p 1
p n 3+ :
sin(n 3) 4

X zn
c) Dterminer alors le rayon de convergence de la srie entire p .
sin(n 3)

Solution

1. a) La
P rglep de Hadamard entrane que le rayon de convergence de la srie
(an ) z n est gal Rp .

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b) En
P crivant z np = (z p )n on voit que le rayon de convergence de la srie
an z np est R1=p .
an
c) Posons bn = 1+ja et notons R0 le rayon de convergence de la srie
P n
nj
bn z . Comme jbn j 1 et jbn j jan j, on a ncessairement R0
Max(1; R). Nous allons montrer que R0 = Max(1; PR). Supposons que
R0 > Max(1; R). En particulier R0 > 1 et donc bn converge. Par
suite bn ! 0 et comme jan j = 1 jbjb nj
nj
alors an ! 0, do jan j jbn j.
Ceci entrane que R = R . Do la contradiction puisque R0 > R.
0

2. a) Rappelons que

8 x 2 [ 1=2; 1=2]; j sin( x)j 2jxj:

b) Fixons un entier n 1. Il existe un entier positif m tel que


p
1=2 n 3 m 1=2

Ecrivons alors
p p p j3n2 m2 j
j sin(n 3)j = j sin (n 3 m)j 2jn 3 mj = 2 p :
n 3+m
Pour conclure il su t de remarquer que
p
j3n2 m2 j 1 et m n 3 + 1=2

X zn
c) Notons par R le rayon de convergence de la srie entire p .
sin(n 3)
Lencadrement
1 p 1
1 p n 3+
sin(n 3) 4
entrane que R = 1.

Exercice 3.4

Soit un rel donn.

1.
2. Quel est le rayon de convergence R de la srie entire
+1
X log n n
z
n=1
1 +n

21

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3. Etudier, selon le rel , la convergence de cette srie entire sur le


cercle jzj = R.

Solution

1.
log n
2. En notant par an = 1+n o n 1, on a

an+1 log(1 + n) 1 + n
j j=
an log n 1 + (1 + n)
qui tendPvers 1 quand n tend vers +1, le rayon de convergence de la srie
entire n 1 an z n est alors R = 1.
3. Pour 0 et jzj = 1, on a
log n
lim jz n j = +1;
n!+1 1+n
la srie entire est divergence sur le cercle unit.

Pour > 1 posons = 1 + 2 o > 0. On a


log n 1 log n 1
an = = 1+ 1
= 0( ); n ! +1
1+n n (1 + n )n n1+
do la convergence uniforme de la srie entire sur tout le cercle unit.
log t
Pour 0 < 1, posons f (t) = 1+t ; t > 0 on a

1 t 1 log t 1 + t (1 log t)
f 0 (t) = 2
= 2
;
t(1 + t ) (1 + t ) (1 + t )

donc f 0 (t) 0 pour t > 0 assez grand . En posant z = ei ,P on a


q
Pour 6= 0 (modulo 2 ) les sommes partielles Sp;q = n=p ein (o q p)
sont bornes en p et q, et f ( ) = an tend vers zro en dcroissant : par le critre
dAbel, la srie convergence sur le cercle unit priv de 1.
Pour = 0 (modulo 2 ) f (n) = an ^ log n
n
linni, et log
n
n
est le terme gnral
dune srie
P de Bertrand divergente (car 0 < 1), do la convergence de la srie
entire n 1 an z n sur le disque unit ferm priv de 1.

Exercice 3.5
Z 1
On pose , pour tout entier n 0, an = (tgx)n dx.
0

22

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P+1
1. Quel est le rayon de convergence R de la srie entire n=0 an z n
2. Calculer la somme
+1
X
S(z) = an z n pour jzj < R
n=0

Solution

1. On sait, par la formule dAlembert, que


1
= limjan j1=n
R
1 1
puisquon a jan j1=n tg1 donc R tg1 Dautre part pour z = tg1 , la somme
partielle
Xq Z 1
1 tgx n
Sp ( )= ( ( ) dx)
tg1 n=0 0
tg1
tgx
scrit, par le changement de variable y = tg1 o x 2 [0; 1]
Z 1
1 tg1(1 y p+1 )dy
p( )=
tg1 0 (1 y)(1 + y 2 + tg1)

qui , par le thorme de convergence domin de RLebesgue, convergence lorsque


1 dy
p tend vers +1 vers lintgrale divergente tg1 0 (1 y)(1+y 2 tg 2 1) cela montre
1
que le rayon de donvergence R est infrieur ou gal tg1 , et par lingalit
1
R tg1 on a lingalit
1
R=
tg1

P+1 1
2. Calcul de la somme S(z) = n=0 an z n pour jzj <
on a pour tous tg1
x 2 [0; 1] et jzj < tg1 `jz tg xj n
jzj tg 1 < 1. La serie converge alors
n n n

normalement et donc uniformment par rapprot x dans lintervalle [0; 1] vers


1
la fonction z 7! 1 ztg1 . Par consquent on a :
Z 1
dx 1
S(z) = pour jzj < :
0 1 ztgx tg1

Cette intgrale se calcule en posant v = tgx pour x 2 [0; 1], donc


Z tg1
dv 1
S(z) = pour jzj <
0 (1 + v 2 )(1 zv) tg1

23

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Par dcomposition en lments simples, ceci conduit


Z tg1
1 z2 zv + 1
S(z) = + dv
1 + z2 0 1 zv 1 + v2

ou bien
1
S(z) = [1 z log(cos 1 z sin 1)]
1 + z2
1
pour jzj < tg1 (o log dsigne la dtermination principale du logarithme).

24

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Chapitre 4

Calcul intgral complexe

1 Dnitions
Dnition 1.1
On appelle chemin de C, une application : [a; b] ! C continue et C 1 par
morceaux, (a) est appel lorigine du chemin et (b) son extrmit.
Si (a) = (b), le chemin est dit ferm.
Limage de dans C note j j est appele trace de .
On confond souvent un chemin avec sa trace.

Exemples

1. Pour tous z0 ; z1 2 C, le segment [z0 ; z1 ] est un chemin de classe C 1 . On


peut le paramtrer comme suit

: [0; 1] ! [z0 ; z1 ] C
t 7 ! (t) = (1 t)z0 + tz1

2. Soit z0 2 C et r > 0, le chemin

: [0; 2 ] ! C
t 7 ! (t) = z0 + reit

est une paramtrisation du cercle de centre z0 et de rayon r.

Dnition 1.2
Soit : [a; b] ! C un chemin de C. On dsigne par le chemin parcouru
dans le sens inverse

: [a; b] ! C
t 7 ! (t) = (a + b t):

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Dnition 1.3
Soit un chemin de classe C 1 de C et f 2 C(j j) lensemble des fonctions
continues sur j j la trace de . On appelle intgrale de f le long de le nombre
complexe dni par
Z Z b
f (z)dz = f ( (t)) 0 (t)dt: (1)
a

Si est C 1 par morceaux et a = a1 < a2 < < an = b une subdivision de


[a; b] telle que

pour 1 k n 1; k = j]ak ;ak+1 [ soit de classe C 1;

alors pour tout f 2 C(j j), on pose


Z X1 Z
n
f (z)dz = f (z)dz:
k=1 k

Vu la remarque prcdente, il su t de travailler sur les chemins de classe C 1 . Il


est clair quon peut voir comme un paramtrage de sa trace j j.

Exercice 4.1
Calculer les intgrales suivantes :
Z Z Z Z
2 2 2
I1 = z dz; I2 = jz j dz; I3 = z jdzj; I4 = jz 2 j jdzj;

o est le demi cercle z = ei ; 0 orient ngativement.

Solution

Pour z = ei 2 , on a

jdzj = jiei d j = jd j = d :

On a donc
Z 0 h1 i0 2
I1 = ei2 i ei d = ei3 = ;
3 3
Z 0 h i0
I2 = jei2 j i ei d = ei = 2;

Z 0 Z 0 hi i0
I3 = ei2 ji ei d j = ei2 d = ei2 = 0;
2
Z 0 Z 0
i2 i
I4 = je j ji e d j = d = :

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Exercice 4.2

Z
1. Calculer f (z)dz o f (z) = x2 + iy 2 et est le chemin dans C
donn par (t) = t2 + it2 pour 0 t 1.
2. Mme question pour
1
i) f (z) = z et (t) = eit ; 0 t 2
2
ii) f (z) = z i et (t) = t + it ; 1 t 1

Solution

1.
Z Z 1
f (z)dz = f ( (t)) 0 (t)dt
0
Z 1
= (t4 + it4 )(2t + 2it)dt
0
Z 1
2
= 4it5 dt = i
0 3

2. i)
Z Z 2
dz ieit
= dt = 2 i
z 0 eit

ii)
Z Z 1
(z i)dz = (t + it2 i)(1 + 2it)dt
1
Z 1
= [(3t 2t3 ) + i(3t2 1)]dt
1
= 0

Dnition 1.4
~ est dit un reparamtrage de j j sil existe un diomorphisme ' : I~ ! I
vriant '0 (t) > 0 pour tout t 2 I~ et tel que ~ = o '.

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La condition '0 (t) > 0 signie intuitivement quon parcourt j j dans le mme
sens par les deux paramtrages.

et ~ sont alors dits deux chemins quivalents.

Il est clair quen vertu du thorme de changement de variables on a le rsultat


dindpendance suivant.

Proposition 1.1
Si et ~ sont deux chemins de classe C 1 quivalents alors pour tout f 2 C(j j):=ensemble
des fonctions continues sur j j,
Z Z
f (z)dz = f (z)dz:
~

Le thorme suivant montre la connection entre les intgrales le long des chemins
complexes et les intgrales curvilignes relles.

Thorme 1.1
Soit

: [a; b] ! C
t 7 ! (t) = x(t) + iy(t)

un chemin de classe C 1 et f = u + iv 2 C(j j) alors


Z Z Z
f (z)dz = (udx vdy) + i (vdx + udy): (2)

Preuve

Comme f = u + iv et z 0 (t) = x0 (t) + iy 0 (t) alors

f (z(t))z 0 (t) = [u(x(t); y(t)) + iv(x(t); y(t))][x0 (t) + iy 0 (t)]

do (2).

Comme les intgrales le long des chemins complexes se ramnent des intgrales
sur des intervalles rels, on obtient aisment les proprits suivantes.

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Proposition 1.2
Soit un chemin de C de classe C 1 . Alors pour tous f; g 2 C(j j) et 2C
Z Z Z
(f + g)dz = f dz + gdz: (3)

Z Z
f dz = f dz: (4)

Dnition 1.5
Si

: [a; b] ! C
t 7! (t) = x(t) + iy(t)

est un chemin de classe C 1 alors lintgrale relle


Z b Z bp
L( ) = j 0 (t)jdt = x0 (t)2 + y 0 (t)2 dt (5)
a a

est appele longueur de .

Il est clair que la longueur dun chemin est indpendante du paramtrage choisi.

Exemples

1. Comme un paramtrage du segment [z0 ; z1 ] est donn par

z(t) = (1 t)z0 + tz1 ; t 2 [0; 1];

sa longueur
Z 1 Z 1
0
L([z0 ; z1 ]) = jz (t)jdt = jz1 z0 jdt = jz1 z0 j:
0 0

2. Comme un paramtrage du cercle C(z0 ; r) est donn par

(t) = z0 + reit ; t 2 [0; 2 ];

sa longueur
Z 2 Z 2
0
L(C(z0 ; r)) = j (t)jdt = rdt = 2 r:
0 0

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Lestimation standard suivante est trs utile.


Proposition 1.3
Pour tout chemin de classe C 1 et toute fonction f de C(j j), on a
Z
f dz jf j L( ) (6)

o
jf j = sup jf ( (t))j:
t2[a;b]

2 Intgration dune limite uniforme


Grce lestimation standard (6), on peut intervertir les signes intgrales et limites.

Thorme 2.1
Soit un chemin de classe C 1 et (fn ) une suite de fonctions de C(j j) qui converge
uniformment sur j j, alors
Z Z
lim fn dz = ( lim fn )dz: (7)
n!1 n!1

Preuve

La suite (fn ) converge uniformment sur j j, sa limite f appartient C(j j).


Par ailleurs, il vient en vertu de lestimation standard (6)
Z Z
fn dz f dz jfn f j L( ) ! 0

ce qui achve la preuve du thorme.

Thorme 2.2
Soit un chemin de classe C 1 et (fn ) une suite de fonctions de C(j j).
X
Si la srie fn converge uniformment sur j j, alors
n
XZ Z X
fn dz = ( fn )dz: (8)
n n

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A titre dapplication, voir la formule de Gutzmer au Chapitre 5.

3 Intgrales dpendant dun paramtre


Le thorme suivant est trs important et peut tre vu, en vertu des quations de
Cauchy Riemann, comme un corollaire du thorme gnral des intgrales dpendant
dun paramtre.

Thorme 3.1
Soit E un espace mesur, un ouvert de C et ' : E ! C une application telle
que

i) Pour presque tout t 2 E; z 7! '(t; z) est holomorphe sur .


ii) Pour tout z 2 ; t 7! '(t; z) est mesurable.
iii) Pour tout compact K de , il existe une fonction positive intgrable gK sur
E telle que
j'(t; z)j gK (t); 8 (t; z) 2 E K:

Alors
@'
i) Pour tout z 2 ; t 7! (t; z) est intgrable sur E.
@z
Z
ii) F : z 7! '(t; z)dt est holomorphe sur et lon a
E
Z
0 @'
F (z) = (t; z)dt: (9)
E @z

Preuve
1
Soit z0 2 et R0 > 0 tels que K = D(z0 ; R0 ) . En posant r = R0 , il
2
vient en vertu des estimations de Cauchy
@' 1
(t; z) gK (t); 8 (t; z) 2 E D(z0 ; r):
@z r
Par ailleurs, h i
@' 1
(t; z) = lim n['(t; z + ) '(t; z)]
@z n n

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@'
et par suite, pour tout z 2 , lapplication qui t associe (t; z) est mesurable
@z
comme limite dune suite de fonctions mesurables.
@' @'
Il sensuit que, pour tout z 2 , les applications t 7! (t; z) = (t; z) et
@x @z
@' @' 1
t 7! (t; z) = i (t; z) sont mesurables et domines par gK (t) pour tout
@y @z r
z 2 D(z0 ; r).
@' @'
Comme pour tout t 2 E, les applications z 7! (t; z) et z 7! (t; z) sont
@x @y
@F @F
continues, on en dduit que et existent et sont continues sur D(z0 ; r) avec
@x @y
Z
@F @'
(z) = (t; z)dt
@x E @x

et Z
@F @'
(z) = (t; z))dt:
@y E @y

Dune manire vidente, F est R-direntiable en z0 et


@F @F
(z0 ) = i (z0 );
@y @x
ce qui assure que F est holomorphe en z0 avec
Z
0 @'
F (z0 ) = (t; z0 )dt:
E @z

Exercice 4.3

Soit la fonction dnie par


Z 1
(z) = tz 1
e t
dt:
0

Montrer que est holomorphe sur = f z 2 C; Rez > 0 g.

Solution

On a pour t 2]0; +1[; tz 1


= e(z 1) log t
. Notons que

je t tz 1
j = e t e+Rez 1
;

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donc si 0 < < Rez < alors

je t tz 1
j g(t)

avec
e t t 1 si t 1
g(t) =
t 1 si 0 < t < 1:
R +1 R1 R1
On a 0 g(t)dt converge (puisque 0 t 1 dt converge et 1 e t t 1 dt converge
pour > 0 et > 0). Cela prouve (en appliquant le thorme 3.1) que la fonction
est holomorphe dans louvert f z 2 C; Rez > 0 g de C. De plus, on peut driver
sous le signe intgrale, et on a pour tous n 2 N et z 2 C tel que Rez > 0
Z 1
(n)
(z) = e t (log t)n tz 1 dt:
0

4 Thorme intgral de Cauchy


Thorme 4.1 (Thorme de Cauchy)
Soit f une fonction holomorphe sur et K un compact de . On suppose que sa
frontire @K est un chemin C 1 par morceaux orient de manire positive.
Alors Z
f (z)dz = 0: (10)
@K

Preuve

Supposons dabord que f est de classe C 1 (ce qui est une hypothse superue
puisquon verra par la suite que toute fonction holomorphe est indniment holo-
morphe).
Alors on a en vertu de la formule de Green-Riemann
Z Z
f (z)dz = f (z)(dx + idy)
@K @K
Z Z
@f @f
= i (z) (z) dxdy
K @x @y
= 0:

Dans le cas gnral, on sait que f est limite uniforme dune suite de fonctions
holomorphes de classe C 1 . Le rsultat dcoule alors de la premire partie et du
Thorme 2.1.

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5 Formule intgrale de Cauchy


Thorme 5.1
Soit f une fonction holomorphe sur et D(z0 ; r) . Alors pour tout z 2
D(z0 ; r), on a Z
1 f( )
f (z) = d : (11)
2i C(z0 ;r) z

Preuve

En dsignant par K" = D(z0 ; r)nD(z; ") o " est assez petit, il est clair que K"
est un compact de et que la fonction
f( )
h( ) =
z
est holomorphe au voisinage de K" . En orientant @K" de manire positive, il vient
que Z Z Z
f( ) f( )
h( )d = d d :
@K" C(z0 ;r) z C(z;") z
Par le thorme de Cauchy, on en dduit que
Z Z
1 f( ) 1 f( )
d = lim d
2i C(z0 ;r) z "!0 2i C(z;") z
Z 2
1 f (z + "ei ) i
= lim i"e d
"!0 2i 0 "ei
= f (z)
en vertu de la continuit de f .

Si f est une fonction de classe C 1 sur louvert et D(z0 ; r) , alors pour


tout z 2 D(z0 ; r) on a
Z Z Z
1 f( ) 1 @f ( )
f (z) = d dxdy:
2i C(z0 ;r) z D(z0 ;r) z

6 Le dveloppement des fonctions holomorphes en


sries entires
Thorme 6.1
Soit f une fonction holomorphe sur et soit z0 2 . On pose
R = supfr > 0; D(z0 ; r) g:

10

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Alors pour tout z 2 D(z0 ; R),


1
X
f (z) = an (z z0 )n :
n=0

Preuve

On peut supposer que z0 = 0 en considrant la fonction f~(z) = f (z0 + z).


Soit prsent 0 < r < R, on a en vertu de (11) pour jzj < r
Z
1 f( )
f (z) = d :
2i C(0;r) z
z
Puisque j j < 1,
1
1 1 1 1X z n
= z = ( ) :
z 1 n=0

1
X z
Comme la srie ( )n est normalement convergente sur C(0; r) (son terme
n=0
jzjn
gnral est major par r n+1 ), il vient en vertu de (8) que
1
X
f (z) = an z n
n=0

avec Z
1 f( )
an = n+1 d :
2i C(0;r)

Ce qui achve la preuve du thorme.

Corollaire 6.1
Soit f 2 H( ). Pour z0 2 et 0 < r < dist(z0 ; c ), on a
Z
(n) n! f( )
f (z0 ) = d : (12)
2i C(z0 ;r) ( z0 )n+1

Preuve

On sait daprs le thorme prcdent que


+1
X
f (z) = an (z z0 )n
n=0

o Z
1 f( ) f (n) (z0 )
an = n+1
d = :
2i C(z0 ;r) ( z0 ) n!

11

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Do lidentit (12).

Exercice 4.4

Soit f une fonction holomorphe sur C telle que

jf (z)j + jzjk pour tout z 2 C;

o , et k sont des rels positifs donns. Montrer que f est un polynme


de degr au plus la partie entire de k.

Solution

En eet, nous crivons X


f (z) = an z n
n 0
avec Z
1 f( )
an = n+1 d :
2i C(0;r)

On en dduit que
+ rk
jan j 8r > 0:
rn
Ceci entrane que an = 0 ds que n > k et par suite le rsultat.

Corollaire 6.2
Soit f une fonction entire. Alors pour tout z 2 C, on a

X1
f (n) (0) n
f (z) = z :
n=0
n!

Il vient, de ce qui prcde, les quivalences suivantes.

Thorme 6.2
Soit f : ! C, alors les assertions suivantes sont quivalentes.

i) f est holomorphe dans .

12

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ii) Pour tout disque ferm D(z0 ; r) ; on a pour tout z 2 D(z0 ; r)


Z
1 f( )
f (z) = d :
2i C(z0 ;r) z

iii) f est dveloppable en srie entire au voisinage de chaque point de .

7 Singularit articielle et thorme de prolonge-


ment de Riemann
Dnition 7.1
Soit f 2 H( nfag); a 2 . Le point a est dit une singularit articielle de f sil
existe r > 0 tel que f soit borne sur D(a; r)nfag.

Thorme 7.1
Soit f 2 H( nfag); a 2 . Si a est une singularit articielle,
alors f peut tre prolonge en une fonction holomorphe sur .

Preuve

Considrons la fonction g sur dnie par

g(z) = (z a)2 f (z); z 2 nfag


g(a) = 0:

Il est clair que g est holomorphe pour z 2 nfag et on a

g(a + h) g(a) h2 f (a + h)
=
h h
= hf (a + h) ! 0 lorsque h ! 0

car f (a + h) reste borne, pour h assez petit.


Par consquent, g est holomorphe sur et vrie g(a) = g 0 (a) = 0. Il vient alors
en vertu du thorme 6.1 que pour z assez proche de a,
1
X
g(z) = cn (z a)n :
n=2

Posons alors
f (z) = f (z) si z 2 nfag
f (a) = c2 :
On a alors pour z assez proche de a,
1
X
f (z) = cn+2 (z a)n :
n=0

13

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Il est alors clair que f est un prolongement holomorphe de f .

Exercice 4.5

Soit r > 0; un voisinage ouvert du disque ferm D(0; r); f : ! C une


fonction holomorphe et a; b deux points dirents de D(0; r).

1. Exprimer Z
f (z)dz
@D(0;r) (z a)(z b)
en fonction de Z
f (z)dz
@D(0;r) z a
et Z
f (z)
dz
@D(0;r) z b

2. En dduire le thorme de Liouville.

Solution

1. On a
1 1 1 1
= :
(z a)(z b) a b z a z b
Do
Z "Z Z #
f (z)dz 1 f (z) f (z)dz
= dz :
@D(0;r) (z a)(z b) a b @D(0;r) z a @D(0;r) z b

2. On a
Z Z
f (z)dz f (z)
= 2 if (a) et dz = 2 if (b):
@D(0;r) z a @D(0;r) z b

Par suite Z
f (z)dz 2 i
= [f (a) f (b)]:
@D(0;r) (z a)(z b) a b

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Supposons que f est holomorphe et borne sur tout le plan complexe par une
constante positive M . Pour tout rel r > M ax(jaj; jbj) on a
Z
f (z)dz 2
= jf (a) f (b)j
@D(0;r) (z a)(z b) ja bj
Z 2
rd 2 rM
M = :
0 (r jaj)(r jbj) (r jaj)(r jbj)
Do
M rja bj
jf (a) f (b)j :
(r jaj)(r jbj)

En faisant tendre r vers +1, on conclut que f (a) = f (b) cest dire f est
constante sur tout C do le thorme de Liouville.

Exercice 4.6

Calculer lintgrale
Z 2
d
I(a; b) =
0 a2 cos2 + b2 sin2

o a et b sont deux rels strictement positifs.

Solution

Soit E lellipse orient positivement de paramtrisation (x = a cos ; y = b sin )


o 2 [0; 2 ]. On a
Z Z 2 Z 2
dz a sin + ib cos (b2 a2 ) sin cos + iab
= d = d
E z 0 a cos + ib sin 0 a2 cos2 + b2 sin2
dont la partie imaginaire est ab I(a; b).
Soit maintenant C le cercle orient positivement de paramtrisation (x = r cos ; y =
r sin ) o 2 [0; 2 ] et 0 < r < min(a; b). Alors
Z Z 2
dz r sin + ir cos
= d =2 i
C z 0 r cos + ir sin

Puisque la fonction z 7 ! z1 est holomorphe sur C n f0g, on a


Z Z
dz dz
= = 2 i:
E z C z

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En galisant les parties relles et imaginaires,


Z 2
sin cos d
2 cos2 + b2 sin2
= 0;
0 a
2
I(a; b) = :
ab

Exercice 4.7

1. Calculer par la formule intgrale de Cauchy


Z
ez
dz:
jzj=1 z

2. En dduire la valeur de lintgrale


Z 2
ecos cos (sin ) d :
0

Solution

1. En appliquant la formule intgrale de Cauchy pour f (z) = ez , z0 = 0 et


n = 0, on a Z
ez
dz = 2 i:
jzj=1 z

2. En prenant la paramtrisation z = ei du cercle unit, on obtient


Z Z 2
ez
dz = i ecos +i sin d :
jzj=1 z 0

Do, par galisation des parties relles et imaginaires,


Z 2 Z 2
ecos sin (sin ) d = 0 et ecos cos (sin ) d = 2 :
0 0

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Chapitre 5

Thormes fondamentaux

1 Zros dune fonction holomorphe et principe


du maximum
Thorme 1.1
Soit un ouvert connexe de C et f : ! C une fonction holomorphe non
constante, alors

i) Z(f ) lensemble des zros de f na pas de point daccumulation dans .


ii) Si a 2 Z(f ), il existe m 2 N ; g 2 H( ) tels que

f (z) = (z a)m g(z) (1)

avec g(a) 6= 0.

Preuve

Soit a 2 Z(f ), on sait quil existe r > 0 tel que pour tout z 2 D(a; r)
1
X
f (z) = cj (z a)j :
j=0

Comme f est non constante, il existe j tel que cj 6= 0. En dsignant par m le


plus petit entier j tel que cj 6= 0, on a pour z 2 D(a; r)
1
X
f (z) = cj (z a)j avec cm 6= 0:
j=m

Donc, pour z 2 D(a; r)


1
X
f (z) = (z a)m cj (z a)j m
:
j=m

Posons alors
8
>
> f (z)
>
< g(z) = sur nfag
(z a)m
X1
>
> ck+m (z a)k sur D(a; r):
: g(z)
> =
k=0

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La fonction g ainsi dnie est holomorphe sur car g 2 H( nfag); g 2 H(D(a; r))
et les deux dnitions de g coincident sur D(a; r) \ ( nfag). On en dduit (1)
ce qui assure que Z(f ) na pas de points daccumulation dans .

Exemple 1

Les zros dune fonction C 1 variable relle ne sont pas nces-


sairement isols. Par exemple, la fonction dnie par
(
1 1
f (x) = exp( 2 ) sin( ); x 2 Rnf0g
x x
f (0) = 0
est une fonction C 1 et 0 est un point daccumulation de Z(f ) puisque
la suite
1
( ); n 2 Znf0g;
n
est une suite de zros de f .

Exemple 2

Lensemble des zros dune fonction holomorphe f sur peut ad-


mettre un point daccumulation sur la frontire de . Par exemple,
la fonction
z+1
f (z) = sin( )
z 1
n +1
appartient H(Cnf1g) et Z(f ) = f ; n 2 Zg admet 1 comme point
n 1
daccumulation.

Corollaire 1.1
Soit f 2 H( ) non constante alors Z(f ) est au plus dnombrable.

Preuve

Rappelons tout dabord que louvert admet une suite exhaustive de compacts
i.e. une suite croissante (Kn ) de compacts de recouvrant . En eet, posons
c 1
Kn = fz 2 ; dist(z; ) et jzj ng:
n
Cest un compact de (car ferm, born) et vrie
o
Kn Kn+1
(car louvert
c 1
On := fz 2 C; jzj < n + 1 et dist(z; ) g
n+1

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S
satisfait Kn On Kn+1 ). De plus, il est clair que = n Kn .

Soit donc (Kn ) une telle suite. Il est clair que Z(f ) \ Kn est ni sinon on
peut en extraire une sous-suite convergente ce qui est en contradiction avec le
thorme 5.1.1.
Do le rsultat, sachant quune runion dnombrable densembles au plus dnom-
brables est dnombrable.

Corollaire 1.2 (Principe du prolongement analytique)


Soit un ouvert connexe, f et g deux fonctions de H( ).
Si f g sur une partie A de admettant un point daccumulation alors f g
sur .

Corollaire 1.3 (Principe du maximum)


Soit un ouvert connexe de C, f 2 H( ) non constante et a 2 , alors tout
voisinage de a contient un point b tel que jf (a)j < jf (b)j.

Autrement dit, si f est une fonction holomorphe non constante alors jf j


nadmet pas de maximum local.

On en dduit que si f est une fonction holomorphe non constante sur , alors
pour tout disque ferm D(z0 ; r) , on a

sup jf (z)j = sup jf (z)j


z2D(z0 ;r) z2C(z0 ;r)

Preuve du Corollaire 1.3

En appliquant le thorme 5.1.1 la fonction f (z) f (a), on obtient

f (z) = f (a) + (z a)m g(z)

pour tout z 2 avec g 2 H( ); g(a) 6= 0. En crivant

f (a) = rei r 0; 2 [0; 2 [

et
g(z) = ei + (z a)h(z)
avec > 0; 2 [0; 2 [, on trouve

f (z) = rei + (z a)m [ ei + (z a)h(z)]:

Posons z = a + "ei , " et choisir, on a alors

f (z) = rei + "m eim ei + "m+1 ei(m+1) h(z):

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Choisissons de sorte que m + = , on en dduit que

f (z) = ei [r + "m ( + "u(z))] o u(z) = ei( )


h(z):

La fonction u tant borne prs de a, on a pour " assez petit j"u(z)j , par
2
consquent

jf (z)j = jr + "m ( + "u(z))j


jr + "m j "m j"u(z)j
r + "m
2
> jf (a)j:

do le Corollaire.

Comme consquence du principe du maximum, on obtient le thorme suivant :

Thorme 1.2 (Thorme de DAlembert)


Tout polynme P 2 C[X] non constant admet une racine complexe.

Preuve
1
Sinon la fonction z 7 ! serait une fonction holomorphe sur C.
P (z)
1
Par ailleurs, P tant un polynme non constant, ! 0 lorsque jzj 7! 1.
P (z)
1
On en dduit que atteint son maximum ce qui est en contradiction avec
jP (z)j
le principe du maximum.

Exercice 5.1

Soient un ouvert connexe born de C et f une fonction holomor-


phe sur et continue sur .
Montrer que f sannule sur ou bien jf j atteint son minimum sur @ .

Solution

En eet, supposons que f ne sannule pas sur . La fonction z 7 ! jf (z)j


est continue sur le compact , donc atteint son minimum en un point a 2 .
Si a 2 alors le principe de maximum appliqu f1 montre que f est constante,
on aboutit ainsi une contradiction. Cela prouve que a 2 @ i.e. jf j atteint
son minimum sur @ .

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Exercice 5.2
Dterminer

max jz 2 zj et min jz 2 zj:


jzj 1 jzj 1

Solution

Puisquon a z 2 z = z(z 1), son minimum en module est atteint en z = 0


donc
min jz 2 zj = 0
jzj 1

et son maximum en module est atteint sur le bord du disque jzj 1, cest dire
en z = 1 donc
max jz 2 zj = 2:
jzj 1

Exercice 5.3
Soient f et g deux fonctions holomorphes sur un domaine compact
de C. Montrer que la fonction

z 7! jf (z)j + jg(z)j

atteint son maximum sur le bord @ de .

Solution

Supposons que la fonction z 7! jf (z)j + jg(z)j atteint son maximum


lintrieur de en z0 (z0 2
= @ ). Soit alors
i i
f (z0 ) = jf (z0 )je et g(z0 ) = jg(z0 )je :

La fonction h(z) = f (z)ei + g(z)ei satisfait alors

h(z0 ) = jf (z0 )j + jg(z0 )j

bien que sur le bord @ , on a

jh(z)j jf (z)j + jg(z)j < h(z0 )

cela est contradictoire avec le principe du maximum. Par suite, la fonction


z 7! jf (z)j + jg(z)j atteint son maximum sur le bord @ de .

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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Dnition 1.1
On appelle ordre du zro dune application f de H( ) en un point a de ,
lentier naturel m tel que
f (z) = (z a)m g(z)
o g 2 H( ) et g(a) 6= 0:

Exemples

i) 0 est un zro dordre 1 de ez 1.


ii) 0 est un zro dordre 2 de cos z 1.

Corollaire 1.4
Soit un ouvert connexe de C, alors H( ) est un anneau intgre.

2 Thorme de limage ouverte


Thorme 2.1 (Thorme de limage ouverte ra n)
Soit un ouvert connexe de C et f une fonction de H( ) non constante. Soit
z0 2 , w0 = f (z0 ) et soit m lordre du zro de la fonction f w0 en z0 .
Alors, il existe des ouverts V et W tels que z0 2 V , W = f (V ) et pour
tout w 2 W nfw0 g, lquation f (z) = w admet exactement m solutions dans V .

Corollaire 2.1
Toute fonction holomorphe est une application ouverte.

Corollaire 2.2
Soit un ouvert connexe de C et f une fonction de H( ) non constante. Alors
pour tout ! 2 f ( ), f 1 (!) est un sous-ensemble discret de .

Preuve du Thorme 2.1

En se ramenant au cas o z0 = w0 = 0, on peut supposer que f (z) = z m g(z)


avec g(0) = 1 ou encore
f (z) = z m (1 + h(z)) avec h(0) = 0:
Limage rciproque h 1 (D(0; 21 )) est un voisinage ouvert de 0 donc il contient
un disque D(0; ) pour un certain > 0.
Posons
V1 = D(0; ) et W1 = f (D(0; )):
Soit w 2 W1 , on cherche z tel que
w = z m (1 + h(z)):
On sait que la fonction u ! (1 + u)1=m est holomorphe pour u 2 D(0; 1) et on a
X X
(1 + u)1=m = an z n = an (m)z n
n 0 n 0

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avec
1 1 1
m(m 1) (m n + 1)
an (m) = :
n!
Donc, lapplication qui z associe (1 + h(z))1=m est holomorphe sur V1 car
1
h(z) 2 D(0; ) pour z 2 V1 .
2
On cherche donc z tel que

w = [z(1 + h(z))1=m ]m :

Il faut et il su t donc de rsoudre pour j 2 f0; ;m 1g, lquation

z(1 + h(z))1=m = r1=m ei =m 2i j=m


e o w = rei :

En dsignant par
(z) = z(1 + h(z))1=m ;
0
le thorme dcoule du thorme dinversion locale en remarquant que (0) = 1.

Thorme 2.2
Soient un ouvert connexe non vide de C et f : ! C une injection holo-
morphe. Alors
0 0
1. := f ( ) est un ouvert connexe de C et f (z) 6= 0 pour tout z 2 .
0
1
2. f est biholomorphe de sur et linverse f satisfait

1 0 1 0
(f ) (!) = 0 1 (!))
pour tout ! 2 :
f (f

Preuve

Puisque f nest pas localement constante, le thorme de limage ouverte en-


0
trane que f est une application ouverte, donc est un ouvert connexe et
0
f 1: ! est continue.
Lapplication f tant injective, sa drive ne peut sannuler sur aucun disque
0 0
contenu dans . On en dduit que Z(f ), lensemble de zros de f , est un
0
sous-ensemble discret et ferm de . Comme f est ouverte alors M := f (Z(f ))
0
est un sous-ensemble discret et ferm de .
0
Soit d 2 nM et posons c := f 1 (d). On a f (z) = f (c) + (z c)f1 (z), o
0
f1 : ! C est continue en c et f1 (c) = f (c) 6= 0.
0
Pour z = f 1 (!); ! 2 , il vient que
1 1
! = d + (f (!) c)f1 (f (!)): (2)
0
1
La fonction q := f1 f est continue en d et q(d) = f (c) 6= 0, donc lquation
(2) est quivalente

1 1 1
f (!) = f (d) + (! d) pour ! prs de d:
q(!)

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1
On en dduit que f est C-direntiable en d et

1 0 1 1 0
(f ) (d) = 0 = 0 pour tout d2 nM:
f (c) f (f 1 (d))
0 0
Finalement, f 1 est holomorphe dans nM et continue dans , donc f 1 est
0
holomorphe dans .
1 0 0 0
La relation (f ) (!)f (f 1 (!)) = 1, qui est valable dans nM , reste vraie
0 0
dans par continuit. En particulier, f (z) 6= 0 pour tout z 2 .

Exercice 5.4

1.
2. Soit f une fonction holomorphe, non constante sur un ouvert
born de C . Posons 0 = f ( ). Montrer que si f (z) 2 @ 0 alors
z2@ .
3. Soit f (z) = z 2 pour z 2 = 1 [ 2 avec

1 = fz 2 C=jzj 2 et Re z 0g

2 = fz 2 C=jzj 1 et Re z 0g
0
Montrer quil existe z 2 @ tel que f (z) 2 .

Solution

0
0
1. Par le thorme de lapplication ouverte, si f (z) 2 @ alors z 2
=
2. Notons quon a :
0
= f ( ) = D(0; 4)
et donc les bords des ensembles

fz; jzj = 1 et Rez 0g et fiy=1 < y < 2 ou 2<y< 1g


0
sont inclus dans lintrieur de .

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3 Estimations de Cauchy et applications


Thorme 3.1 (Estimations de Cauchy)
Soit f une fonction dans H(D(a; R)). On suppose quil existe une constante M
telle que
jf (z)j M; 8 z 2 D(a; R)
alors
M
jf (n) (a)j n! ; 8 n 2 N: (3)
Rn
Preuve

On sait par la formule intgrale de Cauchy que, pour tout r < R,


Z
n! f( )
f (n) (a) = d
2i C(a;r) ( a)n+1

do
Z 2
(n) n! f (a + rei )riei
f (a) = d
2i 0 rn+1 ei(n+1)
Z 2
n!
= f (a + rei )e in
d :
2 rn 0

On en dduit aisment que


n!
jf (n) (a)j M:
rn
Lingalit ci-dessus tant vraie pour tout r < R,
elle lest galement pour r = R.

Corollaire 3.1 (Thorme de Liouville)


Soit f 2 H(C). Si f est borne alors f est constante.

Preuve

On sait quon peut crire sur C


X1
f (n) (0) n
f (z) = z :
n=0
n!

Il sagit de dmontrer que

f (n) (0) = 0 pour tout entier n 1:

Pour cela on applique le thorme prcdent avec a = 0. On a donc


M
jf (n) (0)j n!
Rn

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o M est un majorant de jf j sur C.


En faisant tendre R vers linni, on obtient f (n) (0) = 0 pour tout entier n 1,
do le thorme.

Cela dmontre de nouveau le thorme de DAlembert qui est un thorme


fondamental dalgbre.
1
En eet, si P est un polynme sur C ne sannulant pas, la fonction f (z) =
P (z)
est une fonction holomorphe borne sur C, elle est donc constante par le thorme
de Liouville et P est donc un polynme constant.

4 Lemme de Schwarz et applications


Lemme 4.1 (Lemme de Schwarz)
Soit f 2 H(D(0; 1)). On suppose que

f (0) = 0; jf (z)j 1; 8z 2 D(0; 1):

Alors
jf (z)j jzj 8z 2 D(0; 1) et jf 0 (0)j 1:
De plus, si jf 0 (0)j = 1 alors f est une rotation (i.e. f (z) = z avec j j = 1). De
mme sil existe z0 2 D(0; 1)nf0g tel que jf (z0 )j = jz0 j alors f est une rotation.

Preuve

Comme f (0) = 0, il vient en vertu de (1) quil existe g 2 H(D(0; 1)) telle que

f (z) = zg(z)

et
jzjjg(z)j 1:
On en dduit que sur le cercle C(0; r)
1
jg(z)j
r
ce qui entrane par le principe du maximum que pour tout z 2 D(0; r)
1
jg(z)j :
r
Par consquent, en faisant tendre r vers 1, on obtient

jg(z)j 1; 8z 2 D(0; 1) (4)

et donc
jf (z)j jzj; 8z 2 D(0; 1):

10

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Ce qui entrane que jf 0 (0)j 1:


Supposons maintenant que jf 0 (0)j = 1. Comme f (z) = zg(z) alors f 0 (0) = g(0)
et par suite jg(0)j = 1.
Il vient alors en vertu de (4) et du principe du maximum que g est constante;
soit g(z) = avec j j = 1 do le premier point.
De mme, si jf (z0 )j = jz0 j, on a ncessairement jg(z0 )j = 1 et donc par le
principe du maximum g(z) = avec j j = 1, do le lemme.

Exercice 5.5

Soit f une fonction holomorphe sur C telle que jf (z)j = 1 pour tout
jzj = 1. Montrer que f est de la forme

f (z) = z n

o 2 C tel que j j = 1 et n 2 N.

Solution

Soit 1; 2; ; n 2 Zf \D(0; 1), (n zros de f dans le disque unit D(0; 1)).


Posons
f (z)
g(z) = Qn z j
; pour z 2 D(0; 1)
j=1 ( 1 jz
)
alors g est holomorphe dans D(0; 1), car les j (1 j n) sont des singularits
articielles de g. De plus on a

jg(z)j = 1 pout tout jzj = 1

et
g(z) 6= 0 pour tout z 2 D(0; 1):
Ainsi, par le principe du maximum et du minimum, on a

jg(z)j = 1 pour tout z 2 D(0; 1)

et par suite g est constante et gale 2 C o j j = 1, cest dire


Yn
z j
f (z) = :
j=1
1 jz

Puisque f est holomorphe sur C; j = 0 pour tout j = 1; 2; ; n. Do

f (z) = z n ; 8 z 2 C:

Exercice 5.6

11

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Soit f une fonction holomorphe sur C telle que f (0) = 0. Pour


r 0, on pose

M (r) = supfjf (z)j; jzj = rg; A(r) = supfRef (z); jzj = rg:

Montrer que
M (r) 2A(2r):

Solution

Pour prouver cette ingalit, xons un rel " > 0 et considrons la fonction
f (2rz)
g(z) = :
2A(2r) + " f (2rz)

Soit z 2 C tel que jzj 1 et posons f (2rz) = a + ib; a; b 2 R. Il vient:

2A(2r) + " f (2rz) = A(2r) + " + (A(2r) a) ib:

Par consquent jg(z)j 1. Compte tenu du lemme de Schwarz, on obtient


jg(z)j jzj, pour jzj < 1, donc:

jf (2rz)j jzj 2A(2r) + " + jf (2rz)j :

En faisant tendre " vers 0, on obtient

jf (2rz)j(1 jzj) 2A(2r)jzj:

Appliquant ceci z = u2 , avec juj = 1, on obtient M (r) 2A(2r):

Exercice 5.7

Soient ' et deux applications biholomorphes dun domaine


de C (cest dire ouvert connexe de C) sur le disque unit ouvert
D(0; 1) = fz 2 C; jzj < 1g. On suppose que '( ) = ( ) = 0 pour un
certain 2 . Montrer quil existe 2 C tel que j j = 1 vriant

'(z) = (z) 8z2 :

Solution

Posons f (z) = '[ 1 (z)] pour tout z 2 D(0; 1), f est une bijection holomor-
phe de D(0; 1) dans lui-mme telle que
1
f (0) = '( (0)) = '( ) = 0:

12

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Daprs le lemme de Schwarz, on a

jf (z)j jzj 8 z 2 D(0; 1):


1
Le mme raisonnement appliqu f : D(0; 1) ! D(0; 1) donne
1
jf (z)j jzj; 8 z 2 D(0; 1):

On en dduit que jf (z)j = jzj 8 z 2 D(0; 1). Do (toujours daprs le lemme


de Schwarz)
f (z) = z; 2 C et j j = 1:
Ainsi
1
'( (z)) = z; 8 z 2 D(0; 1):
Soit enn,
'(z) = (z); 8z2 :

Exercice 5.8

Montrer que lensemble des automorphismes du disque unit ou-


vert D(0; 1) est
n o
Aut(D(0; 1)) = ' ; 2 S 1 et 2 D(0; 1) :

Solution

Il est clair que pour tous 2 S 1 et 2 D(0; 1), lapplication ' est un
automorphisme de D(0; 1).
Rciproquement, soit
f : D(0; 1) ! D(0; 1)
une appliction biholomorphe du disque unit dans lui mme. Il existe alors un
seul 2 D(0; 1) tel que f ( ) = 0. Dautre part, lapplication dnie par
z
' (z) = ; z 2 D(0; 1)
1 z
est biholomorphe de D(0; 1) dans lui-mme.
On en dduit de lexercice prcdent quil existe un 2 C de module gal
1 (videmment unique) tel que f (z) = ' (z) pour tout z 2 D(0; 1), do le
rsultat.

Exercice 5.9
P
Soit f (z) = n 0 an z n une srie entire complexe de rayon de con-
vergence R > 0.

13

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1. Montrer que f est une fonction continue dans le disque ouvert


DR = fz 2 C=jzj < Rg.
2. Supposons en outre que les an 2 C sont tous non nuls.
Montrer quil existe un nombre rel r0 tel que 0 < r0 < R et que
f (z) 6= 0 pour tout z 2 C tel que 0 < jzj < r0 .

(Indication Considrer f (z) = z k g(z) o k est le plus petit entier


jak j
0 tel que ak 6= 0 et on montrera que jg(z)j 2 pour 0 < jzj <
r0 )
P
3. Montrer que si une srie entire f (z) = n 0 an z n est convergente
pour jzj < r (o r > 0) et telle que f (zp ) = 0 pour une suite (zp )p 0
de points distincts de ce disque tendant vers zro alors f est
identiquement nulle.
P P
4. En dduire que si f (z) = n 0 an z n et g(z) = n 0 bn z n sont deux
sries entires dans un mme disque ouvert jzj < r (o r > 0)
et sil existe une suite de points distincts (zp )p 0 de ce disque
tendant vers zro et telle que f (zp ) = g(zp ) pour tout entier p 0
alors f (z) = g(z) 8 z 2 C tel que jzj < r0 .

Solution

P
1. Pour tout rel r 2]0; R[, la srie entire n 0 an z n est normalement con-
vergente dans le disque ferm Dr = fz 2 C=jzj rg, donc elle y est
uniformment
P convergente et on a la continuit de la somme de cette srie
f (z) = n 0 an z n en tout point z 2 DR , o DR = fz 2 C=jzj < Rg est
le disque de convergence de f .
2. Par hypothse, il existe un plus entier
P k 2 N tel que ak 6= 0, on peut alors
crire : f (z) = z k g(z) avec g(z) = n 0 ak+n z n . P
Pour tout z 2 C tel que 0 < jzj < R, la srie n 0 ak+n z n converge,
donc R est aussi le rayon de convergence de la srie g(z) et par suite g est
continue dans le disque ouvert DR ; mais on a : g(0) = ak 6= 0 donc, il
existe r0 > 0 tel que
jak j
jg(z) g(0)j
2
pour tout z 2 Dr0 (cest dire 8 z 2 C tel que jzj < r0 ).
On conclut que pour tout z 2 Dr0 :
jak j jak j
jg(z)j jg(0)j = >0
2 2
et fortiori g(z) 6= 0; 8 z 2 Dr0 .
3. Sil existe un entier k tel que ak 6= 0, en utilisant 2), il existe un rel r0 > 0
tel que f (z) 6= 0 8 z 2 Dr0 nf0g. Cela est absurde, avec le fait que zp ! 0
et f (zp ) = 0, donc f est identiquement nulle ds quelle est analytique et
nulle sur une suite dlment distinct du disque et tendant vers zro.

14

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P
4. En considrant la fonction h(z) = f (z) g(z) = n 0 (an bn )z n ,
h est analytique sur le disque ouvert de convergence Dr = fz 2 C=jzj <
rg, et en appliquant 3), on a : an = bn pour tout entier n et h est
identiquement nulle sur Dr .

Exercice 5.10

Soit f une fonction analytique du disque unit D = D(0; 1) dans lui


mme. On suppose que f admet au moins deux points xes a et b
dans D. Montrer que : f = idD
Indication : Utiliser la fonction ' telle que ' (z) = 1z z ; z 2 D, pour
bien choisi pour se ramener au cas o a = 0).

Solution

a et b tant deux points xes dans D de f . En posant = 'a o f o ' a , on


2 H(D; D) o D = D(0; 1). Mais (0) = 'a (f (a)) = 'a (a) = 0, par le lemme
de Schwarz pour , on a :

8z2D j (z)j jzj et j 0 (0)j 1:

Mais pour c = 'a (b) 2 Dnf0g, on a

(c) = 'a (f (b)) = 'a (b) = c

donc j (c)j = jcj, encore par le lemme de Schwarz, il existe au moins 2 S1 =


@D tel que (z) = z; 8 z 2 D donc

f (z) = ' a o o 'a (z) = z; 8 z 2 D:

mais f (c) = c = c donc = 1 et par suite f (z) = z; 8 z 2 D.

Exercice 5.11

Soit f une fonction holomorphe sur le disque unit ouvert D et con-


tinue sur D ; on suppose que f est nulle sur larc du cercle fei ; 0
0 < < 2 2 g. Montrer alors que f est identiquement nulle sur
D(0; 1).

Solution

f tant une fonction holomorphe (ou analytique) sur le disque ouvert D =


D(0; 1) et continue sur le ferm D. Pour 0 1 < 2 2 , on suppose que

f (z) = 0 8 z 2 = fz = ei = 1 2 g:

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On veut montrer que f est identiquement nulle sur D. Pour cela, prenons une
suite convenable nie 1 ; ; p de rels telle que
S 1 = [pk=1 (ei k
)
et posons, pour z 2 D
p
Y
g(z) = f (ei k
z);
k=1

g est alors continue sur D et holomorphe sur D et puisque g 0 sur S 1 ( cause


de lhypothse sur f ) alors g 0 sur D (par le principe du maximum).
Par suite f (ei k z) = 0 8 k = 1; ; p; 8 z 2 D. do f 0 sur D.
Remarque : Ici, on a utilis une proprit (consquence du thorme de pro-
longement analytique) qui dit, si ' et deux fonctions analytiques sur D telles
que ' 0 sur D alors ' 0 sur D ou 0 sur D.

Exercice 5.12

1.
2. Montrer que si u : ! R est une fonction harmonique dans un
ouvert non vide de C, alors u 2 C 1 ( ).
3. Montrer que si u1 et u2 sont deux fonctions (relles) harmoniques
dans un ouvert connexe de C qui coincident dans une partie
ouverte non vide V de alors elles coincident dans .
4. Montrer que si u : ! R est une fonction harmonique dans un
ouvert non vide de C alors
Z 2
1
u(a) = u(a + rei )d ds que D(a; r) :
2 0
(cette proprit est appele proprit de la moyenne).
5. Montrer que si u : ! R est une fonction harmonique et non
constante dans un ouvert connexe de C alors u nadmet aucun
extrmum relatif dans .
6. En dduire que si u : ! R est une fonction continue, har-
monique dans un ouvert connexe born de C alors, il existe a
et b dans tels que
u(a) = sup u(z) et u(b) = inf u(z)
z2 z2

et si u nest pas constante, a et b sont dans Fr( ) (frontire de


).

Solution

16

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1. Dans tout disque ouvert D(a; r) ; u = Re(f ) pour une fonction


f holomorphe dans D(a; r) ; puisque f est indniment drivable dans
D(a; r); u lest aussi ; ceci tant vrai pour tout disque contenu dans , on
a u 2 C 1 ( ).
2. Posons u = u1 u2 , u est une fonction harmonique dans , nulle dans
V . On veut montrer que u 0 dans . Cela est facile si est
simplement connexe : en eet, u = Re(f ) avec f holomorphe dans ;
dans ce cas, si u 0 dans V alors f est une constante (imaginaire
pure) dans V et par le principe de prolongement elle lest aussi dans ,
do u 0 dans .
Dans le cas o est un ouvert connexe de C et non simplement connexe,
posons
E = fa 2 =9r > 0; u 0 dans D(a; r) \ g
Il est clair que E est un ouvert non vide dans . Montrons que E = .
En eet, supposons que nE 6= ;. Il existe alors un point b 2 nE et
r > 0 tels que
D(b; r) \ E 6= ;
(car sinon nE sera un ouvert non vide dans et = E [ ( nE), ce qui
contredit la connexit de ). Il existe alors un point a 2 D(b; r) \ E et
> 0 tel que
a 2 D(a; ) D(b; r) \ E
donc u 0 dans D(a; ) et puisque le disque ouvert D(b; ) est simplement
connexe alors u 0 dans D(b; ) et donc b 2 E do la contradiction. Par
consquent E = et u1 = u2 dans .
3. Lorsque est simplement connexe, u = Re(f ) avec f holomorphe dans
. La formule de la moyenne pour la fonction harmonique u est une
consquence immdiate (en passant aux parties relles) de la formule de
la moyenne applique la fonction holomorphe f . Dans le cas o est
un ouvert connexe non vide quelconque de C, il existe un > 0 tel que

D(a; r) D(a; )

Puisque D(a; ) est simplement connexe, la proprit de la moyenne en


question rsulte du cas prcdent.
4. Si a est un maximum relatif de u dans alors il existe r > 0 tel que
D(a; r) et u(a) u(z) pour tout z 2 D(a; r). En vertu de la proprit
de la moyenne, on a
Z 2
1
u(a) = u(a + ei )d pour tout 0 < r;
2 0
do Z 2
1
0= [u(a) u(a + ei )]d
2 0
Grce la continuit de u, on obtient

u(a) = u(a + ei ) pour tous 0 r et 0 2

17

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Donc u est constante dans le disque D(a; r) et par 2., u est constante
dans , ce qui est impossible.
Le cas du minimum relatif est analogue en remplaant u par u.
5. Par continuit de u sur et par compacit de , le sup et linf de u sont
atteints en des points respectifs a et b dans . De plus, si u nest pas
constante, par 4. u nadmet aucun extrmum relatif dans , donc a et b
doivent tre sur le bord de .

18

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Chapitre 6
Sries de Laurent et fonctions mromorphes

1 Sries de Laurent
Dnition 1.1
La srie de fonctions de la forme
1
X
an (z z0 )n
1

est appele srie de Laurent (formelle) de centre z0 et de coe cients an .


X1 X1
n
La srie an (z z0 ) (respectivement, an (z z0 )n ) est appele sa partie
1 0
principale (respectivement, sa partie rgulire).

Les sries de Laurent gnralisent les sries entires.

En particulier, les concepts de convergence simple, absolue, uniforme et nor-


male sont aussi valables pour les sries de Laurent dans des couronnes.

Dnition 1.2
On note par C(a; r; R) = fz 2 C=r < jz aj < Rg la couronne de centre a de
petit rayon r et de grand rayon R.

Thorme 1.1 (Dveloppement en srie de Laurent)


Soit f 2 H(C(a; r; R)), alors f est dveloppable en srie de Laurent de centre a
dans C(a; r; R); i.e il existe une suite (an )n2Z telle que
1
X
f (z) = an (z a)n :
1
1
X
De plus, la srie an (z a)n converge normalement dans C(a; r0 ; R0 ) pour
1
tous r0 ; R0 tels que r < r0 < R0 < R et lon a, pour tout n 2 Z
Z
1 f( )
an = d
2i C(a; ) ( a)n+1
pour tout tel que r < < R.

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


Universit Virtuelle de Tunis Analyse complexe

Preuve

Pour z x dans C(a; r; R), on applique le thorme de Cauchy sur C(a; r0 ; R0 )nD(z; ")
f( )
o " est x assez petit, r0 et R0 tant choisis de sorte que r < r0 <
z
jz aj < R0 < R. Il vient alors en vertu du thorme 4.4.1 que
Z Z Z
f( ) f( ) f( )
d d d = 0:
C(a;R0 ) z C(a;r 0 ) z C(z;") z

Or on sait que Z
f( )
lim d = 2i f (z):
"7 !0 C(z;") z
On en dduit que
Z Z
1 n f( ) f( ) o
f (z) = d d :
2i 0
C(a;R ) z C(a;r 0 ) z
Z
f( )
Le terme d se traite comme pour le dveloppement en srie entire
C(a;R0 ) z
en crivant
Z Z
f( ) f( )
d = z a d
C(a;R0 ) z C(a;R0 ) ( a)(1 a)
+1
X Z
f( )
= (z a)n d :
n=0 C(a;R0 ) ( a)n+1

De mme, on obtient
Z Z
f( ) f( )
d = a
d
C(a;r 0 ) z C(a;r 0 ) (z a)(1 z a)
X 0 Z
f( )
= (z a)n 1 d :
n= 1 C(a;r 0 ) ( a)n

Les sries convergent normalement sur C(a; r00 ; R00 ) pour r0 < r00 < R00 < R0
puisque pour tout n 0
Z
f( ) R00 n
(z a)n d M
C(a;R0 ) ( a)n+1 R0

et Z
1 r0 n+1
f ( )( a)n d M ;
(z a)n+1 C(a;r 0 ) r00

o M est un majorant de jf j sur C(a; r0 ; R0 ).

Exemples

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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1. La fonction exp (z k ), o k est un entier positif, appartient H(C ). Son


dveloppement en srie de Laurent autour de 0 est donn par
k 1 1
exp(z )=1+ + + +
1!z k n!z nk
6
2. La fonction f (z) = est holomorphe dans
z(z + 1)(z 2)
Cnf0; 1; 2g et par consquent a trois dveloppements en srie de Laurent
autour de 0, sur C(0; 0; 1), sur C(0; 1; 2) et sur
fz 2 C; jzj > 2g.

Les sries de Laurent possdent les proprits suivantes laisses titre dexercice.

Proposition 1.1 1
X 1
X
Si les sries de Laurent an (z a)n et bn (z a)n convergent uni-
n= 1 n= 1
formment sur un cercle C(a; ); > 0, vers la mme fonction limite f , alors
pour tout n 2 Z on a
Z 2
1
an = bn = n
f (a + ei )e in
d :
2 0

Proposition 1.2
Une srie de Laurent est une fonction holomorphe sur son domaine de conver-
gence qui est une couronne.

Exercice 6.1
P1 n
Soit 1 an (z a) une srie de Laurent convergeant uniformment
sur un cercle C(a; ); > 0, vers une fonction f . Etablir la formule
suivante connue sous le nom de formule de Gutzmer
X1 Z 2
1
jan j2 2n = jf (a + ei )j2 d [M ( )]2
1
2 0

o
M( ) = sup jf (z)j:
z2C(a; )

Solution
1
X
n in
Puisque f (a + ei ) = an e , alors
1
1
X
jf (a + ei )j2 = an n
f (a + ei ) e in
;
1

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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avec convergence uniforme sur [0; 2 ]. On peut alors crire


Z 2 1
X Z 2
jf (a + ei )j2 d = an n
f (a + ei ) e in
d
0 1 0
1
X
= 2 jan j2 2n
:
1

Z 2
1
Lestimation jf (a + ei )j2 d [M ( )]2 est triviale.
2 0

2 Singularits isoles
Dnition 2.1
Soit f une application dun ouvert de C dans C et a 2 .
On dit que a est une singularit isole de f si et seulement si il existe r > 0 tel
que D(a; r) et f est holomorphe sur D(a; r)nfag.

Il vient en vertu du thorme 1.1 que f admet un dveloppement en srie de


Laurent :
X1
an (z a)n
1

dans D(a; r)nfag o D(a; r) est le plus grand disque centr en a et inclus dans .
On appelle cette srie dveloppement de Laurent de f autour de a et lon a

Thorme 2.1 (Classication des singularits isoles)


Soit a 2 une singularit isole dune application f dun ouvert de C dans C.
X
Si f (z) = an (z a)n est le dveloppement en srie de Laurent de f autour
n2Z
de a, alors lun des trois cas suivants se prsente

i) an = 0 pour tout n < 0.


ii) Il existe un entier m 1 tel que an = 0 pour tout n < m.
n o
iii) Lensemble n 2 N; a n 6= 0 est inni.
Dans ce cas, on a pour tout r > 0 tel que D(a; r) , limage de
D(a; r)nfag par f est dense dans C.

Dnition 2.2
On conserve les notations du thorme prcdent.
Dans le cas i) on dit que a est une singularit articielle de f .
Dans le cas ii), a est dit ple dordre m de f .
Dans le cas iii), on dit que a est une singularit essentielle de f .

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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Preuve
n o
On doit montrer que dans le cas o lensemble n 2 N; a n 6= 0 est inni,
lensemble f (D(a; r)nfag) est dense dans C pour tout rel r > 0 assez petit.
Dmontrons ce point par labsurde.
Le rel r strictement positif tant x assez petit, il existe alors w 2 C; > 0,
tels que
jf (z) wj > ; 8 z 2 D(a; r)nfag: (1)
Posons
1
g(z) =
f (z) w
1
pour z 2 D0 := D(a; r)nfag. Il vient en vertu de (1) que g 2 H(D0 ) et jgj ,
donc a est une singularit articielle de g quon peut alors prolonger en une
fonction holomorphe quon notera encore g sur D(a; r).
1
Si g(a) 6= 0, on a f (z) = w + donc f est holomorphe prs de a ce qui est
g(z)
en contradiction avec lhypothse.
Si g(a) = 0, alors g(z) = (z a)m k(z) avec k 2 H(D(a; r)); k(a) 6= 0. On en
1
dduit que pour z assez proche de a, f (z) = w + (z 1a)m k1 (z) o k1 (z) =
k(z)
est une fonction holomorphe prs de a, ce qui est contraire lhypothse.
Do le thorme.

Thorme 2.2 (Singularits isoles des injections holomorphes)


Soit un ouvert de C, A = (zn ) une suite de nadmettant pas de point
daccumulation dans et f : nA ! C une fonction holomorphe injective.
Alors

1. Aucun point c de A nest une singularit essentielle de f .


2. Si c 2 A est un ple de f , alors c est dordre 1.
3. Si tout point c de A est une singularit articielle, alors f~ le prolongement
holomorphe de f est injectif.

Preuve

1. Soit D un disque ouvert de centre c contenu dans et tel que D \ A = fcg


et 0 = n(A [ D) 6= ;.
Il vient en vertu du thorme 5.2.1 que f ( 0 ) est un ouvert non vide.
De plus, f est injective donc louvert f ( 0 ) ne rencontre pas f (Dnfcg).
Par consquent f (Dnfcg) nest pas dense dans C et donc par le thorme
6.2.1, c nest pas une singularit essentielle de f .
2. Considrons c un ple de f dordre m 1, donc il existe un voisinage
1
ouvert U de c contenu dans vriant U \ A = fcg et tel que g := ( )jU
f
soit holomorphe admettant un zro dordre m en c.

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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Comme f est injective alors g : U nfcg ! Cnf0g est injective et par con-
squent g : U ! C est injective, on en dduit que g 0 (c) 6= 0 (cf. Thorme
5.2.2), soit m = 1.
3. Raisonnons par labsurde et supposons quil existe deux points dirents
a et a0 de tels que f~(a) = f~(a0 ) = p.
Considrons alors les disques ouverts D(a; r) et D(a0 ; r0 ) vriant D(a; r)nfag
nA, D(a0 ; r0 )nfa0 g nA et D(a; r) \ D(a0 ; r0 ) = ;. Par le thorme
5.2.1 f~(D)\ f~(D ) est un voisinage ouvert de p, cela entrane lexistence de
0

b 2 D(a; r)nfag et b0 2 D(a0 ; r0 )nfa0 g tels que f (b) = f (b0 ) ce qui contredit
linjectivit de f .

3 Fonctions mromorphes
Dnition 3.1
Soit un ouvert de C et f une application de dans C.
On dit que f est mromorphe sur sil existe une suite (zn ) de sans point
daccumulation dans telle que:

i) f 2 H( nf(zn )g).
ii) Pour tout entier n, f na pas une singularit essentielle en zn .

Exemples

Les fonctions suivantes sont mromorphes sur C:


1 1 1
exp(z); ; :
z z 2 (z i) sin( z)

Soit f une fonction mromorphe dans , alors

i) Les ples de f sont isols.


ii) Tout compact K de contient un nombre ni de ples.

On a en vertu du thorme prcdent le rsultat suivant:

Thorme 3.1 (Principe de prolongement unique)


Soient f et g deux fonctions mromorphes dans .
Si f g sur un ensemble A de admettant un point daccumulation dans ,
alors f g dans .

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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Dnition 3.2
Soit f une fonction mromorphe sur ,a2 un ple de f et
+1
X
f (z) = an (z a)n
n= m

son dveleppement en srie de Laurent autour de a.


On appelle rsidu de f en a le nombre complexe a 1 et on note
Res(f; a) = a 1:

1
Autrement dit le rsidu de f en a est le coe cient de .
z a

Convention

Si f est holomorphe autour de a on pose, par convention


Res(f; a) = 0:

Exercice 6.2
1
Soit f (z) = . Dterminer ses ples ainsi que les rsidus en
(1 + z 3 )2
ces ples.

Solution

Cette fonction admet pour ples doubles les trois points 1; j; j2.
Pour calculer son rsidu au point j, posons z = j + t. On a:
1 1 2 2 2 1 h 2 2
i
= (1 j t + jt ) = 1 + 2j t + o(t )
(1 + z 3 )2 9jt2 9jt2
1 2
do Res 3 2
; j = j.
(1 + z ) 9
Le rsidu au point j 2 est limaginaire conjugu de Res(f; j) (puisque la
fraction rationnelle f est coe cients rels). On a donc, sans nouveau calcul:
1 2
Res ; j2 = j2:
(1 + z 3 )2 9
En fait, on obtient ces rsultats plus simplement en notant que lon a f (jz) =
f (z) et en calculant dabord:
1 2
Res 3 2
; 1 = :
(1 + z ) 9

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4 Thorme des rsidus


Thorme 4.1 (Thorme des rsidus)
Soient f une fonction mromorphe sur un ouvert non vide de C, K un compact
de dont le bord @K est un chemin simple C 1 par morceaux orient positive-
ment et ne contenant aucun ple de f . Alors, en notant par P(f ) lensemble
des ples de f , on a
Z X
f (z)dz = 2i Res(f; a):
@K a2P(f )\K

Preuve

Soit P(f ) \ K = fz1 ; z2 ; ; zk g les ples de f appartenant K.


En dsignant par K 0 le compact Kn [kj=1 D(zj ; "), " tant assez petit, il vient
en vertu du thorme de Cauchy que
Z Z k Z
X
f (z)dz = f (z)dz f (z)dz = 0:
@K 0 @K j=1 C(zj ;")

Or, autour de tout ple zj , f admet un dveloppement de Laurent de la forme


mj
X an
f (z) = h(z) +
n=1
(z zj )n

o h est une fonction holomorphe et " tant choisi assez petit de sorte que ce
dveloppement soit valable sur D(zj ; 2"), on obtient
Z
h(z)dz = 0
C(zj ;")

et
Z Z 2
dz i"ei
= d
C(zj ;") (z zj )n 0 "n ein
Z 2
i
= e i(n 1)) d
"n 1 0
2i si n=1
=
0 si n>1
do le thorme.

Exercice 6.3

Soient A 2 Mn (C) et K un compact de C dont le le bord @K est un


chemin C 1 par morceaux ne passant pas par les valeurs propres de A
et orient de manire positive. Montrer que la quantit
Z h i
1
tr (A zI) 1 dz
2i @K

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reprsente le nombre de valeurs propres de A, comptes avec leurs


multiplicits, se trouvant lintrieur de K.

Solution

En eet, notons par 1; ; n les valeurs propres de A et considrons la


fonction
f : Cnf 1; ; ng ! C
h i
1
z 7! tr (A zI) :
Puisque deux matrices semblables ont la mme trace alors on peut supposer que
A est triangulaire. On en dduit
n
X 1
f (z) =
i=1 i z
et par suite f est une fonction mromorphe. On conclut en utilisant le thorme
des rsidus.

Exercice 6.4

Montrer que
X 1 2
= 2 ; 8a 2 CnZ:
(n a)2 sin a
n2Z

Solution

cotg( z)
Pour a 2 C n Z, posons f (z) = . La fonction f est holomorphe sur
(z a)2
C priv de Z [ fag. On a
0
2
Res(f; a) = ( cotg z) (a) = 2
sin a
1
Res(f; n) = :
(n a)2
Soit Cn le carr de sommets (n + 21 ) i(n + 21 ). On a
sup sup jcotg zj < +1;
n z2Cn

donc Z
lim f (z)dz = 0;
n !1 Cn
et le thorme des rsidus fournit lidentit voulue.

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5 Calcul dintgrales par la mthode des rsidus


5.1 Dtermination pratique des rsidus
Soit f une fonction holomorphe admettant le point z0 pour ple dordre p: par
dnition, le rsidu de f en z0 est le coe cient du terme en (z z0 )p 1 dans le
dveloppement en srie entire de (z z0 )p f (z) au voisinage de z0 .
On en dduit les rgles pratiques qui suivent:

a) Si z0 est un ple simple (cest- -dire dordre 1), on a:

Res(f; z0 ) = lim (z z0 )f (z):


z!z0
g
En particulier, si f est de la forme f = , les fonctions g, h tant holomorphes,
h
et si z0 est un zro simple de h, on a:

g(z) g(z0 )
Res(f; z0 ) = lim = 0 :
z!z0 h(z)=(z z0 ) h (z0 )
b) Si z0 est un ple multiple (cest- -dire dordre > 1) nous sommes ramens
la recherche du dveloppement limit dordre p 1 de (z z0 )p f (z) au voisinage
de z0 .
g
Si f est de la forme f = , les fonctions g, h tant holomorphes, et si z0 est
h
un zro dordre p de h, nous pouvons crire h(z) = (z z0 )p h0 (z); et nous
sommes ramens la recherche du dveloppement limit lordre p 1 du
g(z)
quotient : le rsidu de f au point z0 est le coe cient de (z z0 )p 1 dans
h0 (z)
ce dveloppement.
Rappelons que, pour obtenir ce dveloppement limit, il est recommand de
faire le changement de variable z = z0 + t. On pourra ensuite appliquer la rgle
du dveloppement limit dun quotient ou tout autre procd.

Exercice 6.5
zm
Soit f (z) = (n, m 2 N). Dterminer ses ples ainsi que les
1 + zn
rsidus en ces ples.

Solution

Les ples de f sont les n points zk = exp( (2k n1)i ) (k = 1; 2; n). Ce


sont des ples simples. On a donc:
zkm 1 m+1 n 1 m+1
Res(f; zk ) = = z = z :
nzkn 1 n k n k

10

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Exercice 6.6
1
Mme question pour f (z) = .
sin(z)

Solution

Ses ples sont les points zk = k (k 2 Z). Ce sont des ples simples. On
a:
1
Res(f; k ) = = ( 1)k :
cos(k )

Exercice 6.7
1
Mme question pour f (z) = 3 .
sin (z)

Solution

Cette fonction admet pour ples triples les points zk = k (k 2 Z).


Au voisinage de z = 0, on a:
sin(z) 3 h z2 i 3 z2
z 3 f (z) = = 1 + o(z 4 ) =1+ + o(z 4 )
z 6 2
do
1 1
Res ;0 = :
sin3 (z) 2
Le changement de variable z = k + t montre ensuite immdiatement que lon
a
1 ( 1)k
Res ; k = :
sin3 (z) 2

Remarques pratiques

i) Si f est une fraction rationnelle coe cients rels, ses ples non rels sont
deux deux imaginaires conjugus; et les rsidus relatifs deux ples imagi-
naires conjugus sont imaginaires conjugus.
ii) Si f est une fonction paire, admettant lorigine pour ple, son rsidu en ce
point est ncessairement nul. En eet le dveloppement de Laurent de f au
voisinage de lorigine ne contient que des puissances paires (dexposant positif
ou ngatif) de z; il ne peut contenir de terme en z1 .
On a ainsi, sans calcul:
1 1
Res 4 ; 0 = 0; Res ; 0 = 0:
sin (z) z 2 (z 6 + 1)

11

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Z 2
5.2 Intgrales Trigonomtriques R(cos '; sin ')d':
0
Soit R(X; Y ) une fraction rationnelle complexe. On suppose quelle est bien
dnie sur le cercle unit S 1 . On pose
1 1
~ 1 z+z z z
R(z) := z R ; :
2 2i
Alors on a le rsultat suivant
Proposition 5.1
Z 2 X
R(cos '; sin ')d' = 2 ~ !):
Res(R;
0 !2D(0;1)

Preuve

Pour 0 ' 2 et = exp(i') on a


1 1 1 1
cos ' = ( + ) et sin ' = ( ):
2 2i
Par consquent on peut crire, en vertu du thorme des rsidus
Z 2 Z X
1 ~ )d = 2 ~ !):
R(cos '; sin ')d' = R( Res(R;
0 i @D(0;1)
!2D(0;1)

Exerice 6.8
Calculer lintgrale Z 2
d'
0 1 2p cos ' + p2
1
o p 2 CnS :

Solution

~ 1
On utilise R(X; Y ) = (1 2pX + p2 ) 1
et R(z) = : La
(z p)(1 pz)
proposition prcdente entrane alors
Z 2 2
d' 1 p2 ; si jpj < 1
= 2
0 1 2p cos ' + p2 p2 1 ; si jpj > 1:

12

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Exercice 6.9

Montrer que
Z 2
d' 2 p
= p ; p 2 R; jpj > 1:
0 (p + cos ')2 ( p2 1)3

Solution

~
Pour calculer cette intgrale, on utilise R(X; Y ) = (p + X) 2 et R(z) =
4z ~
: La fonction R a un seul ple dans D(0; 1) savoir ! = p +
(z 2 + 2pz + 1)2
p
~ au point !, posons
p2 1. Ce ple est dordre 2. Pour calculer le rsidu de R
t = z !, on a:
4z 1 t 2
= (t + !) 1 + p
(z 2 + 2pz + 1)2 (p2 1)t2 2 p2 1
1 h ! i
= !+ 1 p t+
(p2 1)t2 p 2 1

do
p
~ !) p2 1 !
Res(R; = p
(p2 1) p2 1
p 3
= p p2 1 :

On obtient alors Z 2
d' 2 p
2
= p :
0 (p + cos ') ( p2 1)3

La proposition prcdente sapplique des intgrales de la forme


Z 2
R(cos '; sin ') cos(m') sin(n')d'
0

o m; n 2 Z. Il su t de remarquer que
1 m m 1 n n
cos(m') = ( + ) et sin(n') = ( ):
2 2i

13

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Z +1
5.3 Intgrales Impropres f (x)dx.
1
Soit un ouvet connexe de C contenant le demi plan ferm
n o
P = P [ R = z 2 C; Im(z) 0

et

R : [0; ] ! P
' 7 ! R exp(i')

la partie du primtre du disque D(0; R) contenue dans P .

Thorme 5.1
Soit f une application holomorphe sur sauf en un nombre ni de points non
Z +1
rels. Supposons que lintgrale f (x)dx existe et que lim zf (z) = 0.
1 z!1
Alors Z +1 X
f (x)dx = 2i Res(f; !):
1 !2P

Preuve

Les singularits de f sont dans le disque ouvert D(0; R) pour R > 0 assez grand.
Pour un tel R, il vient daprs le thorme des rsidus que
Z R Z X
f (x)dx + f ( )d = 2i Res(f; !):
R R !2P

Lestimation standard des intgrales complexes donne


Z
f ( )d Rjf j R :
R

Lhypothse lim zf (z) = 0 entrane


z!1

lim Rjf j R
=0
R!1

et par suite le rsultat.

Exercice 6.10

Montrer que Z +1
x2
dx = p :
1 1 + x4 2

14

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Solution

Considrons
z2
:
f (z) =
1 + z4
Cette fraction rationnelle admet exactement deux ples dans P , chacun deux
est simple, savoir c = exp( 41 i ) et ic.
Un calcul immediat donne
1 i
Res(f; c) = c et Res(f; ic) = c;
4 4
soit enn Z +1
x2 (1 i)2
dx = 2i p =p :
1 1 + x4 4 2 2

Z +1
5.4 Intgrales impropres g(x)eiax dx; a2R
1
Pour calculer une telle intgrale on utilise le thorme suivant.

Thorme 5.2
Soit g une fonction holomorphe sur C sauf en un nombre ni de points non rels.
Supposons que lim g(z) = 0. Alors
z!1
8 X
>
> 2i Res(g(z)eiaz ; !) si a>0
Z >
>
+1 < !2P
g(x)eiax dx = X
1 >
>
>
> 2i Res(g(z)eiaz ; !) si a < 0:
:
!2P

Preuve

Traitons le cas a > 0.


Dsignons par ! 1 ; ! 2 ; ; ! m les ples de g appartenant au demi-plan suprieur
Im(z) > 0, et choisissons le R > 0 assez grand de sorte que ces ples soient
dans le disque D(0; R).
Notons par KR le compact dni par jzj R et y = Im(z) 0. En intgrant
sur @KR la fonction z : 7 ! g(z)eiaz , on obtient
Z +R Z m
X
iax
g(x)e dx + g(z)eiaz dz = 2i Res g(z)eiaz ; ! k (2)
R R k=1

o R : 2 [0; ] 7 ! Rei .
Il nous reste tudier la limite, lorsque R ! +1, de lintgrale
Z
J(R) = g(z)eiaz dz:
R

15

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Pour cela crivons


Z
i
J(R) = i g(Rei )eiaRe Rei d :
0

Il vient Z
jJ(R)j R sup jg(Rei )j e aR sin( )
d :
2[0; ] 0

Or on a Z Z 2
aR sin( ) aR sin( )
e d =2 e d ;
0 0
2
et lingalit sin , valable pour 2 [0; 2 ], entrane
Z 2
Z 2
Z +1
2aR 2aR
aR sin( )
e d e d e d = :
0 0 0 2aR

Do
jJ(R)j sup jg(Rei )j
a 2[0; ]

et lhypothse lim g(z) = 0 montre enn que lim J(R) = 0.


z!1 R!+1
En passant la limite dans (2), on obtient:
Z +1 m
X
g(x)eiax dx = 2i Res g(z)eiaz ; ! k :
1 k=1

Exercice 6.11

Soit Z +1
cos ax
I(a) = dx; a 2 R:
0 1 + x2

Montrer que
jaj
I(a) = e :
2

Solution

eiaz
La fonction f : z7 ! admet pour ples i et i. Ces sont des ples
1 + z2
simples.
Si a > 0, on a donc:

2i eiaz a
I(a) = Res(f; i) = i = e :
2 2z z=i 2

16

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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Si a < 0, on a:
2i eiaz
I(a) = Res(f; i) = i = ea :
2 2z z= i 2

Si a = 0, on a, par un calcul direct I(a) = .


2
jaj
Dans tous les cas, on a: I(a) = e .
2

6 Thorme de Rouch
Thorme 6.1 (Sur le nombre de zros et de ples)
Soit f une fonction mromorphe dans un ouvert de C et K un compact de
dont le bord @K est un chemin C 1 par morceaux orient de manire positive et
ne contenant ni zro ni ple de f .
Alors Z
1 f 0 (z)
dz = card(Z(f ) \ K) card(P(f ) \ K)
2i @K f (z)
les zros et les ples de f tant compts avec leur multiplicit.

Preuve

Soient a1 ; an les zros de f; b1 ; bm les ples de f se trouvant lintrieur


de K. Dsignons par

K 0 = Kn [nj=1 D(aj ; ") [ [m


k=1 D(bk ; ") :

" tant choisi assez petit de sorte que D(aj ; 2") K; D(bk ; 2") K et D(cj ; 2")\
D(ck ; 2") 6= ; pour j 6= k; cj ; ck ples ou zros de f . On en dduit que
Z
1 f 0 (z)
dz = 0:
2i @K 0 f (z)
Soit
Z n
X 1 Z X 1 m Z
1 f 0 (z) f 0 (z) f 0 (z)
dz = dz + dz:
2i @K f (z) j=1
2i C(aj ;") f (z) 2i C(bk ;") f (z)
k=1

On sait que pour tout zro aj de f ,


f (z) = (z aj )kj g(z)
avec g holomorphe ne sannulant pas sur D(aj ; 2") et kj 2 N , do
f 0 (z) kj g 0 (z)
= + :
f (z) z aj g(z)
g 0 (z)
Comme est holomorphe sur D(aj ; 2"), on obtient
g(z)
Z Z
f 0 (z) dz
dz = kj = 2i kj :
C(aj ;") f (z) C(aj ;") z aj

17

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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De mme, pour tout bk ple de f , on a sur D(bk ; 2")

g(z)
f (z) =
(z bk )mk

avec g holomorphe ne sannulant pas D(bk ; 2"). On en dduit que

f 0 (z) g 0 (z) mk
=
f (z) g(z) z bk

ce qui entrane que Z


f 0 (z)
dz = 2i mk
C(bk ;") f (z)
et achve la preuve du thorme.

Thorme 6.2 (Thorme de Rouch)


Soient f et g deux fonctions holomorphes sur , K un compact de dont le
bord @K est C 1 par morceaux orient de manire positive.
On suppose que sur @K
jg(z)j < jf (z)j: (3)
Alors f et f + g ont le mme nombre de zros dans K.

Preuve

Par hypothse, f (z) 6= 0 sur @K. On peut alors crire dans un voisinage de @K

g(z)
f (z) + g(z) = f (z)h(z) o h(z) = 1 + :
f (z)

Il existe un voisinage V de @K sur lequel h est holomorphe et vrie

jh(z) 1j < 1:

Donc h(V ) D(1; 1) sur lequel on peut dnir la fonction Log.


Par le thorme prcdent, on a
Z
1 f 0 (z) + g 0 (z)
card(Z(f + g) \ K) = dz
2i @K f (z) + g(z)
Z Z
1 f 0 (z) 1 h0 (z)
= dz + dz:
2i @K f (z) 2i @K h(z)

Or
h0
= (Logh)0
h
donc Z
(log h(z))0 dz = 0
@K
ce qui achve la preuve.

18

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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Exercice 6.12

Montrer que le nombre de zros (compts avec leur ordre de mul-


tiplicit) du polynme P (z) = 9z 5 + 5z 3 dans le disque unit ouvert
D(0; 1), est gal 5.

Solution

En eet, par le thorme de Rouch, puisquon a, pour tout jzj = 1

jP (z) 9z 5 j = j5z 3j 5jzj + 3 = 8 < j9z 5 j = 9;

donc P (z) et 9z 5 ont le mme nombre de zros dans D(0; 1), do le rsultat.

Exercice 6.13

Montrer que le polynme P (z) = 9z 5 + 5z 3 admet cinq zros


distincts dans la couronne C = fz 2 C; 21 < jzj < 1g.

Solution

En eet par lexemple prcdent, P admet cinq zros dans D(0; 1).
Si z est un zro double de P situ dans D(0; 1) alors

P 0 (z) = 45z 4 + 5 = 0

et
P (z) = 0
donc z 4 = 91 et z = 34 , ce qui impossible.
Cela montre que P admet cinq zros distincts dans le disque D(0; 1).
Maintenant si jzj 21 et P (z) = 0 alors
9 5 1
9jzj5 = j5z 3j 3 5jzj 3 =
25 2 2
ce qui est impossible, do le rsultat.

Exercice 6.14

Montrer que la fonction dnie par

f (z) = 4z 2 exp(z)

admet deux zros distincts dans le disque unit ouvert D.

19

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Solution

En eet, encore une fois par le thorme de Rouch, puisquon a pour tout
jzj = 1
jf (z) 4z 2 j = j exp(z)j exp(jzj) = e < j4z 2 j = 4
alors f (z) et 4z 2 admettent le mme nombre de zros dans D(0; 1).
Ces deux zros sont distincts car lquation f (z) = f 0 (z) = 0 na pas de solutions
dans D.

Exercice 6.15

Pour m, n 2 N et , 2 D(0; 1), montrer que la fonction


z n
f (z) = z m
1 z
admet m + n zros dans le disque unit ouvert D.

Solution

En eet, par le thorme de Rouch, puisquon a


z
jzj = 1 =) =1
1 z
alors
j(f (z) + ) f (z)j = j j < 1 = jf (z) + j:
On en dduit que f (z) + et f (z) ont le mme nombre de zros dans D(0; 1),
do le rsultat.

Exercice 6.16

Trouver le dveloppement en srie entire autour de 2 C de la


fonction
1
f (z) = :
z

Solution

Pour 2 C on a
+1
1 1 1 X ( 1)n (z )n
= =
z (1 + z ) n=0
n

20

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valable pour jz j < j j.

Exercice 6.17
Soit z0 2 C un point singulier isol dune fonction f holomorphe dans
le disque ouvert point D(z0 ; R)nfz0 g (o R > 0). Montrer

1. z0 est une singularit articielle de f si et seulement si f est


borne dans D(z0 ; r)nfz0 g pour tout 0 < r < R; dans ce cas
a0 = limz!z0 f (z) existe et en posant a0 = f (z0 ), on obtient un
prolongement holomorphe de f D(z0 ; R).
2. z0 est un ple de f si et seulement si

lim jf (z)j = +1
z!z0

3. z0 est une singularit essentielle de f si et seulement si limz!z0 jf (z)j


nexiste pas dans R ; dans ce cas on a (le thorme de Casorati-
Weierstrass) : pour tout 0 < < R

f (D(z0 ; )) = C:

Plus explicitement, pour tous w 2 C; " > 0; > 0 il existe un z 2 C


tel que jz z0 j < et jf (z) wj < ".

Solution

1. Si z0 est une singularit articielle de f , on aura pour tout z 2 D(z0 ; R)nfz0 g,

X 1
X
f (z) = an (z z0 )n = an (z z0 )n ;
n2Z n=0

do lexistence de limz!z0 f (z) = a0 , et donc f est borne dans D(z0 ; r)nfz0 g


pour tout r 2]0; R[.
Supposons maintenant que f est borne dans D(z0 ; r) pour un r 2]0; R[,
posons
M= sup jf (z)j:
z2D(z0 ;r)nfz0 g
X
Si an (z z0 )n est le dveloppement de f en z0 en srie de Laurent,
n2Z
alors par les ingalits de Cauchy, on a
n
jan j M

pour tous n 2 Z et 0 < < r; si n < 0 x et ! 0, on voit que an = 0,


donc z0 est une singularit articielle pour f .

21

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X
2. Soit f (z) = an (z z0 )n ; z 2 D(z0 ; R)nfz0 g, le dveloppement de f
n2Z
en z0 en srie de Laurent; puisque z0 est un point singulier , il existe un
entier n0 tel que an0 6= 0. Posons bn = a n pour n = 1; 2;
Supposons maintenant que z0 est un ple pour f dordre m 1 ; alors
bm b1
f (z) = + + + f1 (z)
(z z0 )m z z0
X
pour tout z 2 D(z0 ; R)nfz0 g, avec bm 6= 0 et f1 (z) = an (z z0 )n , f1
n 0
est la partie rgulire de f en z0 . Alors

lim j(z z0 )m f (z)j = jbm j > 0:


z!z0

ce qui implique que jf (z)j ! +1 lorsque z ! z0 . Rciproquement,


supposons que jf (z)j ! +1 lorsque z ! z0 ; alors il existe un rel 2]0; R[
tel que jf (z)j > 1 si z 2 D(z0 ; )nfz0 g. Posons
1
g(z) = pour z 2 D(z0 ; )nfz0 g
f (z)

Alors g est holomorphe et borne (jg(z)j < 1) et partout non nulle dans
D(z0 ; )nfz0 g ; de plus g(z) ! 0 lorsque z ! z0 ; donc il existe un entier
m 1 tel que pour tout z 2 D(z0 ; )

g(z) = m (z z0 )m + m+1 (z z0 )m+1 +

avec m 6= 0 (cest le dveloppement de Taylor de g dans D(z0 ; ) en


posant g(z0 ) = 0). Alors g(z) = (z z0 )m h(z); z 2 D(z0 ; ) o h est une
fonction holomorphe dans D(z0 ; ) et qui ne sannule pas sur D(z0 ; ), (en
fait h(z0 ) = m ). On en dduit que
m
1 (z z0 )
f (z) = = ; z 2 D(z0 ; )
g(z) h(z)

avec h1 est holomorphe et partout non nulle dans D(z0 ; ) ; en crivant le


dveloppement de h1 en z0 :

1
= 0 + 1 (z z0 ) + ; z 2 D(z0 ; )
h(z)
avec
1
0 = 6= 0;
h(z0 )
on a
m
f (z) = (z z0 ) [ 0 + 1 (z z0 ) + ]
donc f possde un ple dordre m en z0 .
3. Par dnition, un point singulier essentiel z0 de f est un point qui nest
pas un ple et donc par 1) et 2), limz!z0 jf (z)j nexiste pas dans R et par
ailleurs z0 ne peut tre ni un ple (par 2.) ni une singularit articielle

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Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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(par 1).
Nous dmontrons maintenant le thorme de Casorati-Weierstrass par
labsurde.
Supposons quil existe un w 2 C, un rel " > 0 et un rel > 0 tels que
pour tout z 2 D(z0 ; )nfz0 g on ait

jf (z) wj ";

Posons
1
g(z) = pour z 2 D(z0 ; )nfz0 g
f (z) w
Alors g est holomorphe et borne dans D(z0 ; ), daprs 1), g possde un
prolongement holomorphe en z0 not aussi g.
Si g(z0 ) = 0 alors jf (z) wj ! +1 lorsque z ! z0 , ce qui implique que
jf (z)j ! +1 lorsque z ! z0 , car

jf (z)j jf (z) wj jwj;

daprs 2), z0 est alors un ple ce qui est exclu.


Si g(z0 ) 6= 0, alors lgalit
1
f (z) = w +
g(z)
montre que f admet un prolongement en z0 et z0 est une singularit arti-
cielle, ce qui est aussi exclu.

Exercice 6.18
Soit un ouvert de C contenant le disque ferm D(0; r); r > 0.
Soit f une fonction holomorphe dans vriant f (0) = 0; f 0 (0) = 1 et

f (z) 6= 0 pour 0 < jzj r:

On pose
m = min jf (z)j:
jxj=r

1. Montrer que pour u 2 D(0; m), la fonction gu (z) = f (z) u a un


unique zro, simple, dans le disque D(0; r).
On note F (u) ce zro ; que vaut F (0) ?
R 0
2. a) Donner la valeur de C(0;r) zff (z)
(z)
dz. o C(0; r) est le cercle de
rang r centr lorigine
b) Etablir, pour u 2 D(0; m)
Z
1 zf 0 (z)
F (u) = dz:
2i C(0;r) f (z) u

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P1
c) En dduire F (u) = an un dans D(0; m), avec, pour n
n=1 1,
Z
1 zf 0 (z)
an = dz:
2i C(0;r) [f (z)]n+1

z
d) Calculer la drive de la fonction hn (z) = [f (z)]n et en
dduire que lon a galement
Z
1 dz
an = :
2i n C(0;r) [f (z)]n

z
3. On prend = C; f (z) = ze et r = 1.

a) Vrier que lon a alors

1 nn 1
m= et an = :
e n!

P
b) Quel est le rayon de convergence de la srie n 1 an z n ?

Solution
tant un ouvert de C contenant le disque ferm D(0; r); r > 0, et f 2 H( )
vriant 8
< f (0) = 0
f 0 (0) = 1
:
f (z) 6= 0 8 z 2 D(0; r)nf0g:
Par principe de maximum : m > 0 o

m = min jf (z)j = min jf (z)j:


jzj r jzj=r

1. Si u 2 D(0; m) cest dire juj < m, la fonction z 7! gu (z) := f (z)


u est holomorphe sur le disque ouvert D(0; r) et vrie pour tout z 2
D(0; r)nf0g

jgu (z)j = jf (z) uj jf (z)j juj > mjuj > 0:

Do
jgu (z) f (z)j = juj jf (z)j; pour tout jzj = r:
Par le thorme de Rouch, on a

card(Zgu \ D(0; r)) = card(Zf \ D(0; r)) = 1

(par hypothse sur f ).


o Zf ; Zgu dsignent respectivement lensemble des zros de f et de gu .
Par suite pour chaque u 2 D(0; m), la fonction gu = f u admet un seul

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zro dans le disque D(0; r). De plus ce zro not F (u), est simple pour gu
car 0 est un zro simple pour f .
On a donc dni lapplication

F : D(0; m) ! D(0; r)
u 7 ! F (u)

vriant
gu (F (u)) = 0 8 u 2 D(0; m)
ou bien
f (F (u)) = u
on a bien sr
f (F (0)) = 0 () F (0) = 0
0
2. a) La fonction z 7! zff (z)
(f )
tant prolongeable en 0 par holomorphie (car
f (0) = 0 et f 0 (0) = 1),
par suite, avec le thorme des rsidus, on a
Z
zf 0 (z) zf 0 (z)
dz = 2 iRes( ; 0)
C(0;r) f (z) f (z)
= 0 = F (0)

b) Pour u 2 D(0; m) et u 6= 0 la fonction

zf 0 (z)
z 7!
f (z) u

est mromorphe dans D(0; r), ayant pour ple simple F (u), do par
le thorme des rsidus
Z
zf 0 (z) zf 0 (z)
dz = 2 iRes ; F (u)
C(0;r) f (z) u f (z) u

Mais on a
zf 0 (z) zf 0 (z)
Res ; F (u) = lim (z F (u))
f (z) u z!F (u) f (z) u
F (u)f 0 (F (u))
= lim = F (u):
z!F (u) f 0 (F (u))

Do le rsultat
Z
1 zf 0 (z)
F (u) = dz:
2 i C(0;r) f (z) u

c) La fonction F est dveloppable en srie entire en 0 (car elle holo-


morphe dans D(0; m)), elle scrit sous la forme
1
X
F (u) = an un pour juj < m;
n=0

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avec
F (n) (0)
an = ; 8 n 2 N;
n!
(ici a0 = F (0) = 0) de plus, on a pour tout entier n 2 N
Z
n! zf 0 (z)
F (n) (u) = dz
2 i C(0;r) (f (z) u)n+1

pour u = 0, on a pour tout entier n 0


Z
F (n) (0) 1 zf 0 (z)
an = = dz
n! 2 i C(0;r) [f (z)]n+1

d) On a
1 nzf 0 (z)
h0n (z) =
[f (z)]n [f (z)]n+1
Do Z Z
dz
0= h0n (z)dz = n2 ian :
C(0;r) C(0;r) [f (z)]n
Par suite pour tout entier n 1
Z
1 dz
an =
2 in C(0;r) [f (z)]n

z
3. f (z) = ze est une fonction holomorphe sur tout C. De plus

f (0) = 0; f 0 (0) = 1 6= 0

et
f (z) 6= 0 8 z 2 D(0; 1)nf0g:

a) La borne infrieure de jf j sur le cercle unit C(0; 1) est

z z cos 1
m = inf jze j = inf je j= inf je j= :
jzj=1 jzj=1 2[0;2 ] e
Dautre part, par la question 2) - d, on a
Z
1 dz 1 enz
an = = (2 i)Res ;0 :
2 in C(0;1) z n e nz 2 in enz

Do
1 nn 1 nn 1
an = = 8n 1)
n (n 1)! n!
P nn 1 n
b) Le rayon de convergence R de la srie entire n 1 n! z est tel
que
1 an 1 n+1 n 1 1 n
= lim j j = lim ( ) = lim (1 + ) = e:
R n!+1 an n!+1 n n!+1 n

26

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Chapitre 7

Notion de primitive et topologie de H( )

1 Notions dhomotopie et de simple connexit


Dnition 1.1
Soit 0 et 1 deux chemins dun ouvert de C (i.e 0 ; 1 : [0; 1] ! continus,
de classe C 1 par morceaux) reliant deux points et dans .
On dit que 0 et 1 sont homotopes sil existe une application continue

H : [0; 1] [0; 1] !
(s; t) 7 ! H(s; t) = Hs (t)

telle que

i) H0 = 0 et H1 = 1.

ii) Pour tout s 2 [0; 1]; Hs est un chemin C 1 par morceaux.


iii) Pour tout s 2 [0; 1]; Hs (0) = ; Hs (1) = .

Autrement dit, 0 et 1 sont homotopes si on peut dformer continment 0


sur 1 par une famille de chemins reliant et .

Dnition 1.2
Soit 0 et 1 deux chemins ferms de (i.e 0 ; 1 : [0; 1] ! continus, de classe
C 1 par morceaux tels que 0 (0) = 0 (1) et 1 (0) = 1 (1)):
On dit que 0 et 1 sont homotopes sil existe une application continue

H : [0; 1] [0; 1] ! C
(s; t) 7 ! H(s; t) = Hs (t)

telle que

i) H0 = 0 et H1 = 1.

ii) Pour tout s 2 [0; 1]; Hs est un chemin de .


iii) Pour tout s 2 [0; 1]; Hs (0) = Hs (1).

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La relation dhomotopie est une relation dquivalence sur Lacet( ; z) lensemble


des lacets de de base z, i.e les chemins ferms de dorigine et dextremit z.
On la note .

Lorsque est connexe par arcs, on dnit le groupe fondamental de not


par .
1( ) = Lacet( ; z)

comme le quotient de lensemble Lacet( ; z) par la relation dhomotopie (z tant


un point arbitraire de ).
On montre que ces espaces quotients dnis partir de z sont isomorphes.
Cette notion de groupe fondamental est trs importante en topologie algbrique. On
montre que deux espaces topologiques spars, connexes par arcs et homomorphes,
ont le mme groupe fondamental ( un isomorphisme prs).

Dnition 1.3
Un espace topologique X spar connexe par arcs est dit simplement connexe
si son groupe fondamental est trivial i.e sil est rduit lunit.

Autrement dit, X est simplement connexe si tout chemin ferm est homotope
un chemin constant.

Ce qui est quivalent dire que deux chemins de mmes extrmits sont
homotopes.

On a le rsultat important suivant.

Proposition 1.1
Toute partie toile dun espace vectoriel norm est simplement connexe.

Preuve

Soit une partie toile par rapport un point a 2 , cela veut dire que pour
tout x 2 le segment [a; x] .
Si est un lacet dans dextrmit et dorigine a alors lapplication

H : [0; 1] [0; 1] !
(s; t) 7 ! H(s; t) = (1 s)a + s (t)

est une homotopie de au chemin constant "a ( o j"a j = fag). Do le rsultat.

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Corollaire 1.1
Tout convexe est simplement connexe.

Exemples

(i) C est simplement connexe.

(ii) Tout disque de C est simplement connexe.

(iii) C nest pas simplement connexe.

(iv) = C nfz; Re(z) 0 et Im(z) = 0g est simplement connexe car toil par
rapport au point 1.

(v) Le cercle unit S 1 nest pas simplement connexe.

2 Notion dindice
Dnition 2.1
Soit un chemin ferm de C, on note par

= Cnj j

.
Pour z 2 , on dnit lindice de au point z par
Z
1 d
Ind (z) = : (1)
2i z

Proposition 2.1

i) lapplication

Ind : ! C
z 7 ! Ind (z)

est continue.
ii) Limage de Ind est contenue dans Z: Im(Ind ) Z.
iii) Ind est constante sur chaque composante connexe de .
iv) De plus, Ind est nulle sur la composante connexe non borne de .

Preuve

i) La continuit de Ind dcoule trivialement du thorme de continuit des


intgrales dpendant dun paramtre.

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ii) Soit : [0; 1] ! C un chemin C 1 vriant (0) = (1) et montrons que


Im(Ind ) Z.
En utilisant le pramtrage de , on obtient
Z 1 0
1 (s) !
Ind (z) = ds = :
2i 0 (s) z 2i
!
Montrons que exp(!) = 1 (ce qui quivalent dire que 2i 2 Z).
Pour ce faire, considrons lapplication
Z t 0
(s)
'(t) = exp ds :
0 (s) z
On a, par le thorme de drivation des intgrales dpendant dun paramtre
0
(t)
'0 (t) = '(t):
(t) z
On en dduit, en posant
'(t)
h(t) =
(t) z
que
h0 (t) = 0
et donc que h est constante sur [0; 1].
Comme '(0) = 1;
1
h(t)
(0) z
donc
(t) z
'(t) = pour tout t 2 [0; 1];
(0) z
tant un chemin ferm, on en dduit que '(1) = 1.
Le rsultat reste vrai lorsque est continu et C 1 par morceaux.
iii) le 3me point dcoule trivialement du fait que limage dun connexe par
une application continue est un connexe et que les connexes de Z sont les
singletons.
iv) Enn, si z appartient une composante connexe non borne de , en
considrant (zn ) une suite de cette composante non borne tendant vers
linni, il est clair que
Z 1 0
1 (s)
Ind (zn ) = ds ! 0 si n ! 1:
2i 0 (s) zn
Or on sait que
Ind (z) = Ind (zn )
ce qui entrane que Ind (z) = 0:

Intuitivement, lindice de au point z est le nombre de tours que fait le chemin


autour du point z compts selon le sens du parcours.

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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3 Thorme de Cauchy
Thorme 3.1
Soit f 2 H( ) et 0; 1 deux chemins (ferms ou non) homotopes dans .
Alors Z Z
f (z)dz = f (z)dz:
0 1

Si est simplement connexe, alors pour tous chemins 0; 1 de mmes ex-


trmits, on a
Z Z
f (z)dz = f (z)dz:
0 1

Comme on le verra par la suite, cette proprit est trs importante pour dnir la
notion de primitive dune fonction holomorphe.

Preuve du Thorme 3.1

On va tout dabord supposer que 0 et 1 sont des chemins de classe C 2 avec


une homotopie de classe C 2 , i.e il existe une application

H : [0; 1] [0; 1] !

de classe C 2 telle que H0 = 0; H1 = 1 et

H(s; 0) = ; H(s; 1) = 8s 2 [0; 1]

ou bien
H(s; 0) = H(s; 1) 8 s 2 [0; 1]:
Notons alors par
Z
g(s) = f (z)dz
H(s;:)
Z 1
@H
= f (H(s; t)) (s; t)dt:
0 @t

On a alors par le thorme de drivation sous le signe somme


Z 1h i
@H @H @2H
g 0 (s) = f 0 (H(s; t)) (s; t) (s; t) + f (H(s; t)) (s; t) dt
0 @s @t @s@t
Z 1 h i
@ @H
= f (H(s; t)) (s; t) dt
0 @t @s
@H @H
= f (H(s; 1)) (s; 1) f (H(s; 0)) (s; 0)
@s @s
= 0

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puisque
@H @H
(s; 1) = (s; 0) = 0
@s @s
dans le cas o
H(s; 0) = et H(s; 1) = ;
et
@H @H
(s; 0) = (s; 1)
@s @s
dans le cas o
H(s; 0) = H(s; 1) pour tout s 2 [0; 1]:
On en dduit que g est constante et donc
Z Z
f (z)dz = f (z)dz:
0 1

Si nest pas de classe C 2 , il su t de rgulariser , i.e construire une famille


2 1
" de chemins de classe C convergeant pour la norme C vers lorsque " ! 0.
Le rsultat dcoule alors par passage la limite.

4 Thorme des rsidus avec indice


Thorme 4.1
Soit un ouvert simplement connexe de C. Soit f une fonction mromorphe
dans et un chemin ferm de ne passant pas par les ples de f , alors
Z X
f (z)dz = 2i Ind (!)Res(f; !)
!2P(f )

o P(f ) est lensemble des ples de f dans .

Lhyposthse simplement connexe nest pas ncessaire, il su t que soit


homotope un point dans .

Preuve du Thorme 4.1

Notons dabord que les composantes connexes Ind 6= 0 ne contiennent quun


nombre ni de ples de f .
Dsignons par ! 1 ; ! 2 ; ; ! N ces ples.
Il vient en vertu du thorme 6.1.1 quautour de chaque ple ! j

X1 1
X
f (z) = ak (z ! j )k + ak (z ! j )k :
k= nj k=0

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Notons par
X1
Qj (z) = ak (z ! j )k :
k= nj

Considrons alors la fonction


N
X
g=f Qj :
j=1

g ainsi dnie est holomorphe dans un ouvert 0 et contenant (puisque


!1 ; ; ! N sont des singularits articielles de g).
Comme est homotope un point, on a par le thorme de Cauchy
Z
g(z)dz = 0;

donc
Z N Z
X
f (z)dz = Qj (z)dz:
j=1

Or
Z X1 Z
Qj (z)dz = ak (z ! j )k dz
k= nj

X2 Z
= Ind (! j )Res(f; ! j ) + ak (z ! j )k dz
k= nj

ce qui achve la preuve du thorme puisque pour n 2


Z Z h i0
dz 1 1
n
= dz = 0:
(z ! j ) n + 1 (z ! j )n 1

5 Primitives des fonctions holomorphes


Dnition 5.1
Soit f 2 H( ), on dit que f admet une primitive sur sil existe F 2 H( )
telle que
F 0 (z) = f (z) pour tout z 2 :

Toute fonction holomorphe dans un disque D(z0 ; R) possde une primitive


X1 0
X1
z n+1
dans D(z0 ; R): an = an z n .
n=0
n + 1 n=0

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1
La fonction z 7 ! z nadmet pas de primitive sur Cnf0g. En eet, sil existait
1
F (z) telle que F 0 (z) = z sur Cnf0g, alors on aurait
Z
1
dz = 0:
C(0;1) z

Or Z
1
dz = 2i :
C(0;1) z

Thorme 5.1
Soit un ouvert simplement connexe de C.
Alors pour tout f 2 H( ), f admet une primitive sur .

Preuve

Soit a 2 et dsignons par z un chemin reliant a z.


On sait, grce au thorme de Cauchy, que si ~ z est un autre chemin reliant a
z, alors Z Z
f ( )d = f ( )d
z ~z

puisque Z Z Z
f ( )d f ( )d = f ( )d = 0
z ~z z ~z

z ~ z tant un chemin ferm de donc homotope un point.


Posons alors Z
F (z) = f ( )d :
z

Daprs ce qui prcde, cette dnition ne dpend pas du chemin suivi.


Prouvons que F est holomorphe avec

F 0 (z) = f (z):

Pour h 2 C assez petit, notons par ~ z+h le chemin constitu de z puis du


segment reliant z z + h.
On a donc
Z
F (z + h) F (z) = f ( )d
[z;z+h]
Z 1
= f ((1 t)z + t(z + h))hdt
0
Z 1
= f (z + th)hdt
0
Z 1
= f (z)h + (f (z + th) f (z))hdt:
0

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Par le thorme des accroissements nis on a

jf (z + th) f (z)j jtjjhj sup jf 0 (u)j;


u2[z;z+h]

ce qui entrane que

F (z + h) F (z)
! f (z) lorsque h ! 0
h
do le thorme.

Dnition 5.2
Soit un ouvert simplement connexe de C tel que 0 2 = alors la fonction
z 7 ! z1 admet une primitive sur .
On appelle log z cette fonction (qui est dnie modulo une constante).

Exemple

Sur = Cnfz; Rez 0 et Imz = 0g qui est simplement connexe, on peut


dnir une fonction Log(z).
La dtermination principale du logarithme est la primitive de z 7 ! z1 sur
sannulant au point z = 1.
Elle est daprs ce qui prcde donne par
Z
d
Log(z) =
z

o si z = rei ; z est le segment joignant le point z1 = 1 au point z2 = r suivi


de larc de cercle contenu dans joignant le point z2 = r au point z = rei alors
Z r Z
dt irei
Log(z) = + d = Log(r) + i :
1 t 0 rei

On note arg(z) = Im(Logz) = .

Plus gnralement, on peut aussi dnir la fonction log sur louvert

= Cn rei 1 ; r 0 o 1 2[ ; [:

On trouve comme prcdemment que si z = rei avec

2] 1 ; 1 + 2 [ si 1 0;

2] 1 2 ; 1[ si 1 > 0;
alors Log(z) = Logr + i :

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On dnit aussi partir de la fonction Log les fonctions puissances z a o


a 2 C, par z a = eaLog(z) .

Attention, on peut avoir

Log(z1 z2 ) 6= Log(z1 ) + Log(z2 ):

Exemple

Soit z1 = z2 = e2i =3
alors z1 z2 = ei4 =3
=e 2i =3
. On a
2i
Log(z1 z2 ) =
3
tandis que
4i
Log(z1 ) + Log(z2 ) = :
3

Exercice 7.1

1. Soit un ouvert connexe non vide de C. Montrer que si f; g 2


H( ) tel que Re(f ) = Re(g) dans , alors f g = ic dans (o
c 2 R).
2. Montrer que si est un ouvert non vide, simplement connexe
et u : ! R est une fonction harmonique dans alors il existe
une fonction f 2 H( ) telle que

Re(f ) = u dans

f est unique une constante additive (purement imaginaire)


prs.

Solution

1. Posons h = f g. La fonction h est holomorphe sur louvert connexe


et sa partie relle est nulle. On en dduit que h est constante sur .
Puique h prend ses valeurs dans iR, il existe une constante relle c telle
que h = ic.
2. Posons
@u @u
'= i
@x @y

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' est une fonction de classe C 1 sur telle que Re(') et Im(') satisfont
les quations de Cauchy-Riemann
8
>
> @ @u @2u @2u @ @u
>
> ( ) = = = ( )
< @x @x @x2 @y 2 @y @y
>
>
>
> @ @u @2u @ @u @2u
: ( ) = = ( )= :
@y @x @x@y @x @y @y@x

Par consquent ' est holomorphe dans . Puisque est simplement


connexe, ' admet une primitive F dans . Soit Re(F ) = w, Im(F ) = ;
alors on sait que dans ,
@w @ @w @w
F0 = +i = i
@x @x @x @y

( cause des quations de Cauchy-Riemann) do

@u @u
F0 = ' = i
@x @y
par consquent on a
@u @w @u @w
= et = dans
@x @x @y @y
et par suite u = w + c dans , c tant une constante relle. Ainsi

u = Re(F + c) = Re(f );

avec f = F + c.

6 Topologie de H( )
Dnition 6.1
Soit (fj )j2IN une suite de C 0 ( ) lensemble des fonctions continues sur un ouvert
non vide de C.
On dit que la suite (fj ) converge uniformment vers f sur tout compact de
si pour tout compact K de ,

sup jfj (z) f (z)j ! 0 lorsque j ! 1:


z2K

Thorme 6.1
Soit (fj )j2IN une suite de H( ). Supposons que fj converge uniformment vers
f sur tout compact de alors f 2 H( ).
(n)
De plus, pour tout n 1, la suite des drives nimes de fj , (fj )j converge
uniformment vers f (n) sur tout compact de .

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Ce thorme est surprenant puisque le thorme de Weierstrass dit que pour


toute fonction f continue sur [0; 1], il existe (Pj ) une suite de polynmes qui con-
verge uniformment vers f sur [0; 1].

Preuve

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Chapitre 8

Zros des fonctions holomorphes et thorme de


factorisation de Weierstrass

1 Produits innis
Dnition 1.1
Soit (un ) une suite de C. On note
n
Y
Pn = u1 u2 un = uk :
k=1
Y
On dit que le produit inni un converge si la suite (Pn )n 1 admet une limite
n 1
nie P lorsque n tend vers linni.
On note alors
1
Y
P = un :
n=1

Exercice 8.1
Y 1
Montrer que le produit inni converge.
n2
n 1

Solution

On a !
Y1 X1 2
1 1
2
= exp 2
= exp( ):
n=1
n n=1
n 6

Exercice 8.2
Y
Etudier la convergence du produit inni ei , 2 R.
n 1

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Solution

On a Pn = ein . Do le produit inni en question converge si et seulement


si 2 2 Z.

Proposition 1.1 Y
Si le produit inni un converge vers P 6= 0, alors la suite (un ) converge vers
n 1
1.
Preuve

Le rsultat dcoule du fait que Pn+1 Pn = Pn (un+1 1) et du fait que P 6= 0.

Lhypothse un ! 1 ne su t pas pour que (Pn ) converge .


Par exemple, si un = 1 + n1 , on a
n
X 1
log(Pn ) = log(1 + ) ! 1 lorsque n ! 1:
j=1
j

Proposition 1.2
Soit (un )n 1 une suite de C, on pose, pour tout entier n 1
n
Y n
Y
Pn = (1 + uj ) et Pn = (1 + juj j):
j=1 j=1

Alors on a
Pn exp(ju1 j + + jun j): (1)

jPn 1j Pn 1: (2)

Preuve

La relation (1) dcoule de lingalit 1+x exp(x) valable pour tout rel x 0.
Montrons maintenant (2) par rcurrence.
Pour n = 1, on a jP1 1j = ju1 j = P1 1:
Supposons (2) vraie jusqu lordre n et montrons la pour n + 1.

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Par dnition

jPn+1 1j = jPn (1 + un+1 ) 1j


= j(Pn 1)(un+1 + 1) + un+1 j
(Pn 1)(1 + jun+1 j) + jun+1 j
Pn (1 + jun+1 j) 1
Pn+1 1:

do la proposition.

On en dduit le thorme fondamental suivant.


Thorme 1.1
Soit (un ) une suite de fonctions dune partie de C valeurs dans C.
X
Si la srie jun (z)j converge uniformment sur vers une fonction borne sur
Y
, alors le produit inni (1 + un (z)) converge uniformment sur .
n 1
De plus si on note
1
Y
f (z) = (1 + un (z))
n=1

alors
Z(f ) = [n 1 Z(1 + un ) (3)
o Z(g) dsigne lensemble des zros de g.

Preuve
n
Y
En notant par Pn (z) = (1 + uj (z)), on a en vertu de (2)
j=1

k
Y
jPn+k (z) Pn (z)j = jPn (z)jj (1 + un+j (z)) 1j
j=1
k
Y
jPn (z)j( (1 + jun+j (z)j) 1):
j=1

Or
n
X 1
X
jPn (z)j exp juj (z)j exp juj (z)j C:
j=1 j=1

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Par consquent
k
Y
jPn+k (z) Pn (z)j C( (1 + jun+j (z)j) 1)
j=1
h k
X i
C exp jun+j (z)j 1
j=1
h 1
X i
C exp jun+j (z)j 1 :
j=1
X
Enn, comme la srie jun (z)j converge uniformment sur ,
1
X "
8 " > 0; 9 N tel que 8 n N; jun+j (z)j
j=1
2C

ce qui entrane, " tant choisi assez petit, que pour n N


jPn+k (z) Pn (z)j jPn (z)j(e"=2C 1) ": (4)
Montrons maintenant (3). Il est clair que [n 1 Z(1 + un ) Z(f ).
En faisant tendre k vers linni dans (4), on obtient, pour tout entier n N
"
jf (z) Pn (z)j jPn (z)j
C
donc
"
jf (z)j jPn (z)j(1 );
C
do pour " assez petit
jPn (z)j
jf (z)j :
2
Par consquent si f (z0 ) = 0 alors Pn (z0 ) = 0 et par suite il existe un entier j
tel que uj (z0 ) = 1:

2 Zros des fonctions holomorphes


Le thorme suivant est une consquence immdiate du thorme prcdent.

Thorme 2.1
Soit un ouvert connexe de C et (fn ) une suite de H( ).
On suppose que pour tout entier n, fn est non identiquement nulle et que la srie
X
jfn j converge uniformment sur tout compact de .
Y
Alors le produit inni (1 + fn (z)) converge uniformment sur tout compact de
n 1
vers la fonction
1
Y
f (z) = (1 + fn (z)):
n=1

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1
X
De plus, f 2 H( ) et m(f; z) = m(1 + fn ; z) pour tout z 2 ,
n=1
o m(g; z) dsigne lordre du zro de g au point z avec la convention m(g; z) = 0
si g(z) 6= 0.

Nous allons maintenant construire explicitement une fonction holomorphe sur C


ayant des zros xs.
Il est clair que si fz1 ; ; zk g sont les zros xs dordres respectifs m1 ; ; mk
dune fonction holomorphe quon cherche construire, on peut de manire triviale
considrer la fonction

f (z) = (z z1 )m1 (z zk )mk :

Le problme se pose vraiment lorsque lensemble des zros xs est une suite (zn )
sans point daccumulation. Il sagit donc dune suite (zn ) tendant vers linni.
Pour construire une telle fonction et ainsi montrer que lunique contrainte quon a
sur lensemble des zros dune fonction holomorphe est de nadmettre aucun point
daccumulation, on va introduire la suite (Ep ) de fonctions suivantes qui vont servir
de briques lmentaires pour construire des fonctions holomorphes sannulant en un
point donn.

Dnition 2.1
Posons
E0 (z) = 1 z;
et pour tout entier p 1

z2 zp
Ep (z) = (1 z) exp(z + + + ):
2 p

Il est clair que (Ep ) est une suite de fonctions holomorphes sur C vriant

Ep (z) = 0 , z = 1:

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Lemme 2.1
Pour tout jzj 1, on a
j1 Ep (z)j jzjp+1 : (5)

Preuve

Pour p = 0, lingalit (5) est immdiate.


Supposons que p 1. Un calcul lmentaire donne
zp zp
Ep0 (z) = exp(z + + ) + (1 z)(1 + z + + zp 1
) exp(z + + )
p p
zp
= z p exp(z + + ):
p

Comme Ep (0) = 1, on dduit que 1 Ep (z) a un zro dordre p + 1 en 0. Il vient


alors en vertu du thorme 1.1 du chapitre 4 que
X
1 Ep (z) = z p+1 an z n ; prs de 0;
n 0

do X
Ep0 (z) = (n + p + 1)an z n+p :
n 0

Or X
zp
Ep0 (z) = z p exp(z + + )= bn z n+p avec bn 0:
p
n 0

Par unicit du dveloppement dune fonction holomorphe en srie entire, on dduit


que an 0. Donc, pour jzj 1
X
j1 Ep (z)j jzjp+1 an jzjn
n 0
X
p+1
jzj an
n 0

jzjp+1
X
puisque an = 1 Ep (1) = 1.
n 0
Do le lemme.

Thorme 2.2
Soit (zn ) une suite de nombres complexes vriant zn 6= 0 pour tout entier n et
jzn j ! +1. Si (pn )n 1 est une suite de N telle que
1
X 1+pn
r
8 r > 0; < 1; (6)
n=1
jzn j

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alors le produit inni


1
Y z
P (z) = Epn (7)
n=1
zn
converge uniformment sur tout compact de C vers une fonction entire dont
lensemble des zros est la suite (zn ) avec
n o
m(P; a) = card n; zn = a : (8)

Si on cherche construire une fonction holomorphe f sur C dont lensemble


des zros Z(f ) = f(zn ); 0 0g, il su t de prendre f (z) = z k P (z).

Lhypothse (6) est satisfaite pour pn = n 1.


En eet, comme jzn j ! +1 alors

8 r > 0; 9 n0 (r)= 8 n > n0 (r); jzn j 2r

donc
r 1
jzn j 2
et pour X r 1+pn
pn = n 1, la srie ( ) converge.
jzn j

Preuve

Ce thorme dcoule aisment du thorme 2.1. En eet, on a en vertu du


lemme prcdent, pour jzj r et pour n assez grand de sorte que jzn j > r
1+pn 1+pn
z jzj r
1 Epn
zn jzn j jzn j

ce qui assure la convergence uniforme de la srie


X z
(1 Epn ( ))
zn
n 1

sur D(0; r).


Do le rsultat.

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Thorme 2.3 (Thorme de factorisation de Weirestrass)


Soit f une fonction entire ne sannulant pas lorigine dont lensemble des zros
est Z(f ) = f(zn )g.
Alors il existe g 2 H(C) et (pn )n 1 une suite de N telle que
1
Y z
f (z) = eg(z) Epn ( ): (9)
n=1
zn

Si de plus 0 est un zro dordre k de f , alors f scrit sous la forme


1
Y z
f (z) = z k eg(z) Epn ( ):
n=1
zn

Preuve

Soit P (z) le produit inni donn par le thorme prcdent. Il est alors clair
f
que la fonction g~ = est holomorphe sur C et ne sannule pas . Pour achever la
P
preuve du thorme, il su t de montrer lexistence dune fonction g 2 H(C) telle
que
eg(z) = g~(z):
Il su t de poser Z
g~0 ( )
g(z) = d + a;
[0;z] g~( )
a
o g~(0) = e .

Nous allons maintenant traiter le cas dun ouvert non vide quelconque de C.

Thorme 2.4
Soit un ouvert non vide de C, A un sous-ensemble au plus dnombrable de
sans point daccumulation dans et (m( )) 2A une famille dentiers positifs.
Il existe une fonction f 2 H( ) telle que Z(f ) = A et pour tout 2 A, m(f; ) =
m( ).
Comme corollaire de ce thorme, on a le rsultat suivant qui donne une autre
caractrisation des fonctions mromorphes.

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Thorme 2.5 (Caractrisation des fonctions mromorphes)


Toute fonction mromorphe sur un ouvert non vide de C est le quotient de deux
fonctions holomorphes sur .

Preuve du thorme 2.5

Soit f une fonction mromorphe sur et A = fzj g lensemble des ples de f


dordre mj .
Considrons g(z) la fonction holomorphe donne par le thorme 9.2.3 dont lensemble
des zros est lensemble A = fzj g avec mj lordre de zj . Il est alors clair que
g:f = h 2 H( ) ce qui assure le thorme.

Preuve du thorme 2.4

Le cas A ni tant trivial, on peut supposer que A est dnombrable.


Posons alors A = f( n )g. On peut aussi supposer que A est born quitte faire la
1
transformation homographique avec z0 2 nA.
z z0
Maintenant n 2 A, on associe n tel que

j n nj = dist( n; C n ):

Il est clair que n 2


= et j n nj ! 0.
Le produit inni
1
Y n n
f (z) = En ( )
n=1
z n

rpond la question.
En eet, en vertu de ce qui prcde, il su t de montrer que la srie de terme gnral
un (z) = 1 En ( zn n ) converge uniformment sur tout compact de . Soit K
n
un compact de et posons
rn = 2j n n j:

Comme rn ! 0, il existe un entier N tel que pour tout z 2 K et tout n N

jz nj > rn :

On en dduit que pour tout n N

n n 1
z n 2
donc, en vertu du lemme 9.2.1

n n 1
1 En ( )n+1
z n 2
do le thorme.

Hajer Bahouri, Mohamed Majdoub, Amor Nakour


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Exercice 8.3

Dmontrer que la fonction f dnie par


1
Y n
f (z) = 1 + z2
n=1

est holomorphe sur le disque unit ouvert D, et que lon a


1
f (z) = pour tout z 2 C:
1 z2

Solution

Dmontrons dabord que f est holomorphe sur D(0; 1).


Soit K un compact de D(0; 1). Il existe 0 < r < 1 tel que K D(0; r). Pour
n n n
z 2 K, on a alors jz 2 j r2 . Il en rsulte que la srie de terme gnral z 2 est
normalement convergente sur K. Do le rsultat.
1
Dmontrons maintenant la relation f (z) = .
1 z2
Pour z 2 D(0; 1), posons:

1 f (z)
g(z) = et h(z) = :
1 z2 g(z)

Il vient facilement: n
h(z) = h(z 2 ) = = h(z 2 ) = :::
Daprs le premier point, f 2 H(D(0; 1)), donc h est continue sur D(0; 1). Alors:

f (0)
h(z) = h(0) = = 1:
g(0)

On a donc g = f .

Execice (Fonction gamma)

Soit, pour z 2 C, Z 1
(z) = e t tz 1
dt
0

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1. Montrer que la fonction gamma est holomorphe dans le demi-plan


ouvert Rez > 0, et quon 8 n 2 N, 8 z 2 C tel que Rez > 0
Z 1
(n)
(z) = e t (log t)n tz 1 dt:
0

2. Vrier quon a pour tout z 2 C tel que Rez > 0


(z + 1) = z (z);
en dduire

(i) (n + 1) = n!; 8n2N

(z + n)
(z) = ; 8 n 2 N ; 8 z 2 C; Rez > 0
z(z + 1) (z + n 1)

3. Montrer que se prolonge analytiquement sur Cn(Z ) et que Res( ; n) =


( 1)n
n! pour tout entier n 1.
4. On pose, pour n 2 N et z 2 C tel que Rez > 0,
Z n n
z 1 t
n (z) = t 1 dt
0 n

a) En posant t = nx, montrer que


Z 1
z
n (z) = n xz 1
(1 x)n dx
0
nz n!
=
z(z + 1) (z + n)
et que pour tout z 2 CnZ
lim n (z) = (z)
n!+1

(Formule dEuler-Gauss).
b) (i) Montrer que si n = 1 + 12 + + n1 log n (par n 1 entier)
alors limn!+1 n = existe dans R et ' 0; 577 ( est appel
nombre dEuler)
z
(ii) Montrer que si fk (z) = (1 + kz )e k (o z 2 C et k 2 N ), alors
n
Y
lim fk (z) = f (z)
n!+1
k=1

existe dans C.
(la convergence tant uniforme sur tout compact de C) et que
f (z) 6= 0 pour tout z 2 CnZ :

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(iii) En dduire que, pour tout z 2 C,


1
Y
1 z z z
= ze 1+ e k
(z) k
k=1

(appel produit canonique de Weierstrass).

5. Montrer, pour tout z 2 C,


1
Y z2
sin z = z 1
n=1
n2

En dduire que
2 4 2n 2 1
= lim ( )2 ( )2 ( )
2 n!1 1 3 2n 1 2n + 1
(appel formule de Wallis)
6. En dduire, en utilisant la formule canonique de Weierstrass, la relation
des complments suivante :

(z) (1 z) = ; z 2 CnZ
sin z

7. Montrer la formule de duplication de Gauss-Legendre suivante :

8 z 2 C tel que 2z 2 CnZ ;


p 1
(2z) = 22z 1
(z) (z + ):
2

Solution

1. On a pour t 2]0; +1[; tz 1


= e(z 1) log t
. Notons que

je t tz 1
j = e t e+Rez 1
;

donc si 0 < < Rez < alors

je t tz 1
j K(t)

avec
e tt 1
si t 1
K(t) =
t 1 si 0 < t < 1:
R +1 R1 R1
On a 0 K(t)dt converge (puisque 0 t 1 dt converge et 1 e t t 1 dt
converge pour > 0 et > 0). Cela prouve (en appliquant le thorme des

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fonctions dnies par des intgrales) que la fonction est holomorphe dans
louvert f z 2 C; Rez > 0 g de C. De plus, on peut driver sous le signe
intgrale, et on a pour tous n 2 N et z 2 C tel que Rez > 0
Z 1
(n)
(z) = e t (log t)n tz 1 dt:
0

2. Une intgration par parties dans (z), pour Rez > 0, donne le rsultat
Z 1 h it=1 Z 1
t z t z
(z + 1) = e t dt = e t +z e t tz 1 dt
0 t=0 0
= z (z)

car pour Rez > 0


[e t tz ]t=1 t z
t=0 = lim je t j = 0
t!+1

puisque (1) = 1, on dduit que

(n + 1) = n!; 8 n 2 N:

Lquation fonctionnelle (z + 1) = z (z), valable pour Rez > 0, donne par


rcurrence, pour tout n 2 N

(z + 1) (z + 2) (z + n)
(z) = = = = :
z z(z + 1) z(z + 1) (z + n 1)

3. Le membre droite de cette dernire glit est une fonction holomorphe dans

fz 2 C=Rez > ngnf0; 1; 2; ; (n 1)g;

il permet donc de prolonger analytiquement ce domaine et se prolonge


analytiquement sur CnZ .
Comme prcdemment, si n 2 N; n est un ple simple de , pour m > n

(m n)
lim (z + n) (z) =
z! n ( n)( n + 1) ( 1)1:2 (m n + 1)
( 1)n
=
n!
(en utilisant le fait que (m n) = (m n + 1)!) cela montre alors que

( 1)n
Res( ; n) = :
n!

4. a) En posant t = nx, on aura pour Rez > 0 et n 1


Z 1
z
n (z) = n xz 1
(1 x)n dx = nz (z; n + 1)
0

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o Z 1
(z; ) = xz 1
(1 x) 1
dx
0
avec Rez > 0 et Re > 0.
Puisquon a (voir exercice suivant)

(z) ( )
(z; ) = ;
(z + )

alors
(z) (n + 1)
n (z) = nz :
(z + n + 1)
En utilisant la 2me question et (n + 1) = n!, on a

nz :n!
n (z) = ( )
z(z + 1) (z + n)

La dnition de n (z) sous-forme intgrale donne une fonction holo-


morphe dans Rez > 0 et le membre droite de lgalit ( ) donne un
prolongement analytique de n dans Cnf0; 1; 2; ; ng. Montrons
maintenant la formule dEuler-Gauss. De lingalit 1 x e x 8 x 2
R, on obtient
n
t
jtz 1
1 j eRez 1
e t; 0 < t < n;
n

donc
t n
tz 1
(1 ) ]0;n[ (t) eRez 1
e t ; pour t > 0
n
R 1 Rez 1
et on sait que 0
e e t dt converge et que

t n
lim tz 1
(1 ) ]0;n[ (t) = e t tz 1
; pour t > 0
n!+1 n
(avec ]0;n[ la fonction caractristique de ]0; n[).
Enn, par le thorme de Lebesgue, on conclut que
Z 1
t n
lim n (z) = lim tz 1 (1 ) ]0;n[ (t)dt
n!1 n!1 0 n
Z 1
= e t tz 1 dt = (z):
0

b) i) Remarquons que
1 1
n+1 n = + log(1 )
n+1 n+1
est strictement positif et 0 < n < 1 = 1 do lexistence de
= lim n .

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Dautre part pour tout entier n 1


Z n
1 1 dt
n = (1 + + + )
2 n 1 t
X h1 Z
dt i 1
n 1 k+1
= +
k k t n
k=1

X1 Z k+1
n
t k 1
n = ( )dt +
k kt n
k=1
X1 Z 1
n
x 1
= dx +
0 k(x + k) n
k=1
Z 1 n
X1 x 1
= dx + :
0 k(x + k) n
k=1

Do Z !
1 1
X x
= lim n = dx:
n!1 0 k(x + k)
k=1
Puisque
1
X X 1 X 1 2 1
1 1
1= < < 2
= ; pour 0 < x < 1:
k(k + 1) k(x + k) k 6
k=1 k=1 k=1

pour on a :
2
1
0< < < ' 0; 83:
2 12

ii) On remarque que pour tout z 2 C tel que jzj 1 on a


1
!
X 1 1
j1 (1 z)ez j jzj2 = jzj2
k! (k + 1)!
k=1

on obtient donc, 8 k = 1; 2;
z z=k jzj2
jfk (z) 1j = 1+ e 1
k k2
P1
ds que jzj k, ainsi, la srie k=1 jfk (z) 1j est normalement con-
vergente dans tout compact de C. Par le thorme des produits innis,
le point (ii) est tabli.
(iii) Montrons maintenant que pour tout z 2 CnZ
1 z
= zee f (z):
(z)
En eet, par un calcul algbrique, on a
n
nz n! e nz Y z 1 z=k
= (1 + ) e :
z(z + 1) (z + n) z k
k=1

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En utilisant a, b-(i) et b - (ii), on obtient le rsultat par passage la


limite lorsque n tend vers +1 ; et on a la formule suivante (appele le
produit canonique de Weierstrass)

+1
Y
1 z z z=k
= ze 1+ e ; z 2 C:
(z) k
k=1

5. Pour tous M > 0 et z 2 C tels que jzj M , on a

X1 X1
z2 1
M < +1;
n=1
n2 n=1
n 2

Q1 z2
le produit inni z n=1 (1 n2 ) converge sur tout compact de C vers la
fonction entire
1
Y z2
f (z) = z (1 ); z 2 C;
n=1
n2

de plus pour tout z 2 CnN


1
f 0 (z) 1 X 2z
= +
f (z) z n=1 z 2 n2

Mais, pour tout z 2 Cn( Z), on a


1
1 X 2z
cotgz = + 2
z n=1 z n2 2

(car
k h
1 X 1 1 i
cotgz = lim +
z k!1
n=1
z n z+n
1
X 2z
= ):
n=1
z2 n2 2

Do
f 0 (z)
= cotg z; z 2 CnN
f (z)
et par suite f (z) = c sin z; z 2 C
o la constante c vrie
1 f (z) sin z
= lim = c lim = c:
z!0 z z!0 z
1
Par consquant f (z) = sin z, z 2 C; On a donc :
1
Y z2
sin z = z 1 ; z 2 C:
n=1
n2

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En posant z = 12 , on aura
1
Y 1
Y
1 (2n 1)(2n + 1)
1= 1 =
2 n=1
4n2 2 n=1
(2n)2

ce qui est quivalent


1
Y (2n)(2n) 2:2:4:4:6:6
= =
2 n=1
(2n 1)(2n + 1) 1:3:3:5:5:7

do
2 4 2n 2 1
= lim ( )2 ( )2 ( )
2 n!1 1 3 2n 1 2n + 1
(galit appele formule de Wallis).
6. Par la formule canonique de Weierstrass (4-b) et par 5), on a, 8 z 2 C
1
Y
1 1 z2 sin z
= z2 (1 )= z
(z) ( z) n=1
n2

dautre part, par la formule de , on a


(1 z) = z ( z); 8 z 2 CnN
do
(z) (1 ; 8 z 2 CnZ
z) =
sin z
(formule appele relation des complments).
7. On pose, pour z 2 C tel que 2z 2 CnZ
22z 1
(z) (z + 21 )
g(z) = :
(2z)
p
Puisquon a ( 12 ) = , et (1) = 1, on a
1 p
g( ) = :
2
Pour tablir la relation (de duplication de Gauss-Legendre) il su t de montrer
que g(z) est constante. Pour le faire, on utilise la formule dEuler-Gauss
tablie en 4-a.
(n 1)!nz
(z) = lim
n!1 z(z + 1) (z + n 1)
1
1 (n 1)!nz+ 2
(z + ) = lim
2 n!1 (z + 1 )(z + 3 ) (z + 2n 1
2 2 2 )
et
(2n 1)!(2n)2z
(2z) = lim
n!1 22n z(z + 21 ) (z + 2n2 1 )
aprs un calcul simple, on a
1
1)!]2 n 2 22n
[(n 1
g(z) = lim
n!1 (2n 1)!
p
do g(z) est constante gale g( 12 ) = .

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Exercice 8.4 (Fonction Bta)

Soit, pour z; 2 C
Z 1
(z; ) = tz 1
(1 t) 1
dt:
0

1. Montrer que z 7! (z; ) est holomorphe pour Rez > 0 (avec xe,
Re > 0) et ! 7 (z; ) est holomorphe pour Re > 0 (avec z xe,
Rez > 0).

2. Montrer pour tous z; 2 C tel que Rez > 0 et Re > 0; on a

(z) ( )
(z; ) = :
(z + )

En dduire que (z; ) = ( ; z) et quen posant t = cos2 x dans la


dnition de (z; ), on obtient
Z =2
1
(cos x)2z (sin x)2 dx = (z; )
0 2

o z; 2 C tel que Rez > 0 et Re > 0.

Solution

On note, pour z; 2 C
Z 1
(z; ) = tz 1
(1 t) 1
dt
0

(appele fonction bta).

1. Convergence de (z; )
Fixons 2 C tel que Re > 0 ; on a

jtz 1
(1 t) 1
j = tRez 1
(1 t)Re 1
; 0 < t < 1;
R1
et puisque lintgrale 0 t (1 t) dt converge si > 0 et > 0, on obtient
(par le thorme des fonctions dnies par des intgrales) que la fonction

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z 7! (z; ) est holomorphe si 0 < < Rez avec = Re > 0 ( x), car
alors
jtz 1 (1 t) 1 j t 1
(1 t) 1
; 0 < t < 1:
En variant , on obtient que la fonction z 7! (z; ) est holomorphe pour
Rez > 0 (avec x tel que Re > 0).
On obtient de la mme manire que la fonction 7! (z; ) est holomorphe
pour Re > 0(z 2 C x tel que Rez > 0).
2. Il su t de montrer la formule pour z et rels et > 0. On obtient en utilisant
le thorme de Fubini pour les fonctions positives
Z 1 Z 1
z 1 t
(z) ( ) = t e dt s 1 e s ds
0 0
Z 1 Z 1
= tz 1 e t t v 1 e tv dv dt
0 0

(en posant s = tv),


Do
Z 1 Z 1
1 (1+v)t z+ 1
(z) ( ) = v e t dt dv
0 0
Z 1 Z 1
1 e w wz+ 1
= v dw dv
0 0 (1 + v)z+
Z 1 Z 1
v 1
= dv e w wz+ 1
dw
0 (1 + v)z+ 0

Mais, on a Z 1
w
e wz+ 1
dw = (z + )
0
et Z Z
1 1 1 z+1
v 1 v 1
dv = dv
0 (1 + v)z+ 0 1+v 1+v
1
par le changement de variable t = 1+v on a
Z 1 Z 1
v 1
dv = tz 1
(1 t) 1
dt = (z; ):
0 (1 + v)z+ 0

Par consquent, on a pour tous Rez > 0 et Re > 0

(z) ( ) = (z; ) (z + )

ou bien
(z) ( )
(z; ) =
(z + )
Remarquons quon a :
(z; ) = ( ; z):

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3. En posant t = cos2 x dans lintgrale (z; ), on aura


Z =2
1
(cos x)2z (sin x)2 dx = (z; )
0 2

qui scrit laide de la fonction comme


Z =2
1 1 ( =2) ( =2)
(cos x) (sin x) dx = ; pour Re > 0 et Re > 0:
0 2 ( +2 )

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Bibliographie

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