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ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE

DE STATISTIQUE ET D'ÉCONOMIE APPLIQUÉE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE


ENSEA – ABIDJAN ISSEA – YAOUNDÉ

ÉCOLE NATIONALE DE LA STATISTIQUE


ET DE L’ANALYSE ÉCONOMIQUE
ENSAE – DAKAR

AVRIL 2018

CONCOURS INGÉNIEURS STATISTICIENS ÉCONOMISTES

ISE Option Mathématiques

ORDRE GÉNÉRAL
(Durée de l’épreuve : 4 heures)

Les candidats traiteront au choix l’un des trois sujets suivants.

Sujet n° 1

Comment concilier le devoir de mémoire et la nécessité de l’oubli ? Vous illustrerez votre


argumentaire.

Sujet n° 2

« Dans la vie rien n’est à craindre, tout est à comprendre », (Marie Curie (1867-1934),
scientifique célèbre pour ses recherches sur le radium, Prix Nobel de chimie.)
Que pensez-vous de cette approche scientifique ?

Sujet n° 3

Que pensez-vous de l'affirmation selon laquelle le pouvoir rend invulnérable ?


ECOLE NATIONALE SUPÉRIEURE INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE
DE STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE
ENSEA - ABIDJAN ISSEA - YAOUNDÉ

ÉCOLE NATIONALE DE LA STATISTIQUE


ET DE L’ANALYSE ÉCONOMIQUE
ENSAE - DAKAR

AVRIL 2018
CONCOURS INGÉNIEURS STATISTICIENS ÉCONOMISTES
ISE Option Mathématiques
1ère COMPOSITION DE MATHÉMATIQUES
(Durée de l’épreuve : 4 heures)

Le sujet est constitué de deux problèmes indépendants. Tout résultat donné dans l’énoncé
pourra être admis dans les questions suivantes. Le plus grand soin sera apporté à la rédaction et à
la présentation des résultats.

1 Problème 1
Dans toute la composition, R désigne l’ensemble des nombres réels. On note F(R, R) l’espace
vectoriel des fonctions définies sur R à valeurs dans R, et L le sous-ensemble de F(R, R) formé des
fonctions lipschitziennes, c’est à dire des fonctions ϕ telles qu’il existe une constante Kϕ ≥ 0 telle
que :
∀(x, y) ∈ R2 , |ϕ(x) − ϕ(y)| ≤ Kϕ |x − y|
Le but du problème est de chercher les fonctions F ∈ L telles que :

∀x ∈ R, F (x) − λF (x + a) = f (x) (?)

où f ∈ L est une fonction donnée et λ et a sont deux réels non nuls.

Partie I
1. Soit F ∈ F(R, R) vérifiant (?). Montrer que pour tout x ∈ R et pour tout n ∈ N∗ on a
n−1
X
F (x) = λn F (x + na) + λk f (x + ka)
k=0
Xn
F (x) = λ−n F (x − na) + λ−k f (x − ka)
k=1

1
2. Montrer que L est un sous-espace vectoriel de F(R, R).
3. Soit f ∈ F(R, R) dérivable. Montrer que f ∈ L si et seulement si sa dérivée f 0 est bornée.
4. Soient f et g deux fonctions bornées de L. Montrer que le produit f.g appartient à L. A
l’aide d’un contre-exemple, montrer que ce n’est plus le cas si f et g ne sont pas toutes les
deux bornées.
5. Soit f ∈ L. Montrer qu’il existe deux réels positifs A et B tels que

∀x ∈ R, |f (x)| ≤ A|x| + B

6. Soit f ∈ F(R, R). On suppose qu’il existe un réel positif M tel que, pour tout (x, y) ∈ R2
vérifiant 0 ≤ x − y ≤ 1, on a
|f (x) − f (y)| ≤ M |x − y|
Démontrer que f ∈ L.

Partie II
1. On suppose dans cette question que |λ| < 1.
+∞
X
(a) Montrer que pour tout x ∈ R, la série λn f (x + na) est absolument convergente.
n=0
En déduire qu’il existe une et une seule fonction F ∈ L vérifiant (?) et que F est donnée
par
+∞
X
F (x) = λn f (x + na)
n=0

(b) Déterminer F dans les cas suivants :

f1 (x) = 1, f2 (x) = cos(x), f3 (x) = sin(x)

2. On suppose dans cette question que λ > 1.


+∞
X
Montrer que pour tout x ∈ R, la série λ−n f (x − na) est absolument convergente. En
n=1
déduire qu’il existe une et une seule fonction F ∈ L vérifant (?) et que F est donnée par
+∞
X
F (x) = − λ−n f (x − na)
n=1

Partie III
1. On suppose que λ = 1.
(a) Montrer que, pour qu’il existe une fonction F ∈ L vérifiant (?), il faut que f soit bornée.
(b) Montrer qu’il existe une fonction F ∈ L non nulle vérifiant

∀x ∈ R, F (x) − F (x + a) = 0

Cette fonction est-elle unique ?

2
2. On suppose que λ = −1.
(a) Montrer qu’il existe une fonction F ∈ L non nulle vérifiant

∀x ∈ R, F (x) + F (x + a) = 0

Cette fonction est-elle unique ?


(b) On suppose que a = 1 et que f ∈ L est décroissante, de limite nulle en +∞ et de dérivée
f 0 croissante.
+∞
X
i. Montrer que la série (−1)n f (x + n) converge.
n=0
ii. Montrer qu’il existe une unique fonction F ∈ L vérifiant (?) et de limite nulle en +∞.

2 Problème 2
L’objet du problème est l’étude, dans certains cas, des sous-espaces stables par un endomor-
phisme d’un espace vectoriel.
Dans tout le problème, on considère un entier naturel n non nul et on note E le R-espace
vectoriel Rn . On note 0E le vecteur nul de E et idE l’endomorphisme identité de E. On dira qu’un
sous-espace vectoriel F de E est stable par un endomorphisme f de E (ou que f laisse stable F )
si l’inclusion f (F ) ⊂ F est vérifiée.
On observera que le sous-espace vectoriel réduit à {0E } et E lui-même sont stables par tout
endomorphisme de E.
On note R[X] l’espace vectoriel des polynômes à coefficients réels et, pour tout entier naturel
k, on note Rk [X] le sous-espace vectoriel formé par les éléments de R[X] qui sont de degré inférieur
ou égal à k.
Si f est un endomorphisme de E, on pose

f 0 = idE , f 1 = f, f 2 = f ◦ f, f 3 = f ◦ f ◦ f, etc .

Si f est un endomorphisme de E et si
n
X
P (X) = ak X k
k=0

avec P élément de Rn [X], on rappelle qu’on note P (f ) l’endomorphisme de E égal à


n
X
P (f ) = ak f k .
k=0

Partie I
Soit f un endomorphisme de E.
1. Soit P un élément de R[X]. Montrer que le sous-espace vectoriel ker P (f ) est stable par f .
2. (a) Montrer que les droites de E stables par f sont exactement celles qui sont engendrées
par un vecteur propre de l’endomorphisme f .

3
(b) On note B = (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de R3 et on considère l’endomorphisme g de
R3 dont la matrice dans la base B est
 
1 1 0
B= 0 1 0 
0 0 2

Déterminer (en en donnant une base) les droites de R3 stables par g.


(c) Soit p un entier naturel non nul inférieur ou égal à n.
i. Si F1 , . . . , Fp sont p sous-espaces vectoriels de E stables par f , montrer qu’alors la
somme F1 + · · · + Fp est un sous-espace vectoriel stable par f .
ii. Si λ1 , . . . , λp sont p valeurs propres de f et si n1 , . . . , np sont p entiers naturels,
montrer qu’alors la somme
Xp
ker(f − λk idE )nk
k=1

est stable par f .


3. (a) Soit λ un réel. Vérifier que les sous-espaces vectoriels de E stables par un endomorphisme
f sont exactement ceux qui sont stables par l’endomorphisme f − λidE .
(b) Quel lien y-a-t-il entre les sous-espaces vectoriels stables par un endomorphisme f et
ceux qui sont stables par l’endomorphisme f 2 ?
(c) Quel lien y-a-t-il entre les sous-espaces vectoriels stables par un automorphisme f et
ceux qui sont stables par l’endomorphisme f −1 ?
(d) Que dire d’un endomorphisme de E laissant stable tout sous-espace vectoriel de E ?
(e) Donner un exemple d’endomorphisme de R2 ne laissant stable que le sous-espace vectoriel
réduit au vecteur nul et l’espace R2 .
4. (a) On rappelle qu’une forme linéaire sur E est une application linéaire de E dans R et qu’un
hyperplan de E est un sous-espace vectoriel de E de dimension n − 1. Montrer que les
hyperplans de E sont exactement les noyaux de formes linéaires non nulles sur E.
(b) Soit ϕ une forme linéaire non nulle sur E et H = ker ϕ.
i. Montrer que l’hyperplan H est stable par f si et seulement si il existe un élément
λ ∈ R vérifiant l’égalité : ϕ ◦ f = λϕ.
ii. On note A la matrice de f relativement à la base canonique de E et L la matrice
(ligne) de ϕ relativement aux bases canoniques de E et R.
Montrer que l’hyperplan H est stable par f si et seulement si il existe un réel λ
vérifiant l’égalité :
t t
A L = λt L.

iii. Déterminer (en en donnant une base) les plans de R3 stables par l’endomorphisme g
défini à la question 2).

4
Partie II
Dans cette partie, on considère un endomorphisme f de E diagonalisable. On note λ1 , . . . , λp
ses valeurs propres distinctes et E1 , . . . , Ep les sous- espaces propres correspondants.
1. Que dire des sous-espaces vectoriels de E stables par f si p = 1 ?
2. On suppose l’entier p au moins égal à 2. On considère un sous-espace vectoriel F de E stable
par f et un élément x de F .
p
Y
(a) Justifier l’existence d’un unique élément (x1 , x2 , . . . , xp ) de Ek vérifiant l’égalité :
k=1

p
X
x= xk
k=1

p
X
(b) Montrer que le vecteur (λk − λ1 )xk appartient à F .
k=2
(c) Montrer que les vecteurs x1 , . . . , xp sont tous dans F .
3. Déduire de la question précédente que les sous-espaces vectoriels de E stables par f sont
Xp
exactement les sous-espaces vectoriels de la forme Fk où, pour tout entier k vérifiant
k=1
1 ≤ k ≤ p, Fk est un sous-espace vectoriel de Ek .
4. Soit F un sous-espace vectoriel stable par f . Montrer que l’endomorphisme induit par f sur
F est un endomorphisme diagonalisable de F .
5. Donner une condition nécessaire et suffisante portant sur les valeurs propres de f pour que
E possède un nombre fini de sous-espaces vectoriels stables par f . Quel est alors ce nombre ?

Partie III
1. On note 0 l’endomorphisme nul de E et on considère un endomorphisme f de E nilpotent
d’ordre n, c’est à dire vérifiant les conditions :

f n = 0 et f n−1 6= 0.

(a) Etablir qu’il existe une base B = (e1 , e2 , . . . , en ) de E dans laquelle la matrice A de f est
 
0 1 0 ... 0
 .. 
 0 0
 1 . 0 

A =  ... . . . . . . . . . 0 
 
 ..
 
.. 
 . . 0 1 
0 ... ... 0 0

A est donc la matrice dont le coefficient de la ligne i et de la colonne j (1 ≤ i ≤ n, 1 ≤


j ≤ n) vaut 1 si j = i + 1 et 0 sinon.
(b) Déterminer (en en donnant une base) les sous-espaces vectoriels de E stables par f .

5
2. Dans cette question on considère un endomorphisme f de E nilpotent d’ordre 2, c’est à dire
un endomorphisme non nul de E tel que f ◦ f = 0.
(a) On considère un sous-espace vectoriel F2 de E vérifiant F2 ∩ ker f = {0E }. Justifier
l’inclusion : f (F2 ) ⊂ ker f .
(b) On considère de plus un sous-espace vectoriel F1 de ker f contenant f (F2 ). Montrer que
la somme F1 + F2 est directe et que c’est un sous-espace vectoriel de E stable par f .
(c) Soient A, B, C trois sous-espaces vectoriels de E, montrer l’inclusion suivante :

(A ∩ C) + (B ∩ C) ⊂ (A + B) ∩ C.

A-t-on nécessairement l’égalité ?


(d) Déterminer l’intersection (F1 + F2 ) ∩ ker f .
(e) Réciproquement on considère un sous-espace vectoriel F de E stable par f . On pose
F1 = F ∩ ker f et on considère un sous-espace vectoriel F2 supplémentaire de F1 dans F .
Vérifier l’inclusion f (F ) ⊂ ker f et prouver que l’intersection F2 ∩ ker f est réduite au
vecteur nul.

6
ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE
DE STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE
ENSEA – ABIDJAN ISSEA – YAOUNDÉ
ÉCOLE NATIONALE DE LA STATISTIQUE
ET DE L’ANALYSE ÉCONOMIQUE
ENSAE – DAKAR

AVRIL 2018

CONCOURS INGÉNIEURS STATISTICIENS ÉCONOMISTES

ISE Option Mathématiques

2ème COMPOSITION DE MATHÉMATIQUES


(Durée de l’épreuve : 4 heures)

Dans toute cette épreuve, R désigne l’ensemble des nombres réels.

Exercice n° 1

Pour n entier supérieur ou égal à 1, on considère la fonction numérique f n définie par :


f n ( x) = x n 1 + x 2

1. Etudier les variations de f n et tracer son graphe selon les valeurs de n.

1
2. On pose J n = ∫f n ( x ) dx (avec n ≥ 0 )
0

- Calculer J 1 et J 2

3. Etudier la convergence de la suite ( J n ) n ≥1 et déterminer sa limite si cette suite est


convergente.

Exercice n° 2

On considère dans R 3 , le plan Pa d’équation : z = x + ay , où a est un nombre réel


quelconque.

1. Déterminer, dans la base canonique de R 3 , la matrice M a de la projection orthogonale sur


Pa .

2. Calculer M a n pour tout entier n strictement positif.

3. Déterminer, dans la base canonique de R 3 , la matrice S a de la symétrie orthogonale par


rapport à Pa .

1
Exercice n° 3

Soient A et B deux matrices carrées du même ordre à coefficients réels.

1. Montrer que A et B sont inversibles si et seulement si AB est inversible et dans ce cas,


exprimer ( AB) −1 en fonction de A −1 et B −1 .

2. Montrer que A est inversible si et seulement si A p ( p ∈ N * ) est inversible et dans ce cas,


exprimer ( A p ) −1 en fonction de A −1 .

 cos α sin α 0
 
3. On considère la matrice A =  − sin α cos α 0  , où α ∈ R
 0 0 1 

n
- Calculer A pour tout entier naturel n.
- Calculer (si elle existe) l’inverse de A.
- Vérifier que ( A n ) −1 existe.

Exercice n° 4

On définit une suite d’entiers naturels q k ( k ∈ N ) par q k +1 = 2 q k + 1 et q 0 = 0

1. Exprimer q k en fonction de k.

2. On note Q = {q k / k ∈ N } et on définit la suite (a n ) par :


1
a 0 = 1; a qk = k ; a n = 0 si n ∉ Q . Quelle est la nature des séries ∑a n et ∑na n ?
∏ qi i =1

3. Pour x>1, calculer Lim a qk x qk


k →+∞

4. On considère la suite ( p n ) définie par : p 0 = p ∈ ]0,1[; p n +1 = p n . Etudier la convergence


de la suite ( p n ) .
n
5. Etudier la convergence de la suite (v n ) de terme général : v n = ∏ (1 + p k +1 − p k )
k =0

Exercice n° 5

Soit E n l’espace vectoriel des polynômes d’une variable réelle à coefficients réels et de degré
inférieur ou égal à n. On considère Q l’application numérique définie sur E n par :
1
Q ( p) = ∫p ( x) (1 + x 2 ) dx
2

−1

2
1. Montrer que Q est une forme quadratique, dont la forme bilinéaire associée définit sur E n
un produit scalaire.

2. Montrer qu’il existe une base orthogonale pi (i = 0,1, ...n) de E n telle que le terme de plus
haut degré de p i soit X i .

3. Pour i ∈ {1, ...n − 2} , on note Fi le sous-espace de E n engendré par les polynômes de degré

strictement inférieur à i. Déterminer une base du sous-espace Fi orthogonal à Fi .


4. Montrer que pi + 2 − X pi +1 appartient à Fi . En déduire une relation entre pi + 2 , p i +1 , p i

5. On suppose n=2.
- Ecrire la matrice M de la forme bilinéaire symétrique associée à Q dans E2
- La matrice M est-elle inversible ?
- La matrice M est-elle diagonalisable ? Que peut-on dire de ses éventuelles valeurs propres ?

6. Répondre à la question précédente dans le cas où n=3.

Exercice n° 6

1. Soit la fonction numérique g définie par : g ( x) = ( x 2 − 1) e − x / 2 . Etudier les variations de g


2

et tracer son graphe (on précisera ses extrema, ainsi que sa convexité).

2. Résoudre l’équation différentielle : y '' + 2 xy ' + ( x 2 + 1) y = 0 . On cherchera des solutions


de la forme y ( x) = u ( x) e − x
2
/2

3. On considère les fonctions numériques f a , b définies par f a , b ( x) = (ax + b) e − x


2
/2
, où a et b
sont deux nombres réels. On note C a , b leurs courbes représentatives. Montrer que pour a fixé
non nul, les fonctions f a , b admettent des extrema et que les points correspondants à ces
extrema sur C a , b appartiennent à un ensemble M a . Représenter M 1 . Comment M a se déduit
de M 1 ?

4. Montrer que pour a fixé non nul, les courbes C a , b admettent trois points d’inflexion dont
l’un est d’abscisse comprise entre -1 et 1.

5. Ces points d’inflexion appartiennent pour a fixé et b variable à un ensemble noté I a


Représenter I 1 . Comment I a se déduit de I 1 ?

3
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DE STATISTIQUE ET D'ÉCONOMIE APPLIQUÉE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE
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ÉCOLE NATIONALE DE LA STATISTIQUE


ET DE L’ANALYSE ÉCONOMIQUE
ENSAE – DAKAR

AVRIL 2018

CONCOURS INGÉNIEURS STATISTICIENS ECONOMISTES

ISE Option Mathématiques

CONTRACTION DE TEXTE
(Durée de l’épreuve : 3 heures)

Sujet :
Vous résumerez en 200 mots le texte ci-après d’Henri Leridon, paru dans Le Monde
diplomatique en novembre 2015.
Vous n’oublierez pas d’indiquer le nombre de mots utilisés à la fin de votre copie.

L’Afrique, énigme démographique

D’ici à 2050, la population de l’Afrique pourrait doubler, atteignant ainsi 2,4 milliards de
personnes, avant de s’établir à 4 milliards vers 2100. Inattendues, ces projections
démographiques établies par l’Organisation des Nations unies bouleversent les perspectives
de développement du continent, en particulier si on les met en rapport avec les chiffres de la
croissance économique.

Le dernier rapport de la Banque africaine de développement, de l’Organisation de coopération


et de développement économiques (OCDE) et du Programme des Nations unies pour le
développement (PNUD) sur l’avenir économique de l’Afrique prévoit en effet que le taux de
croissance moyen du produit intérieur brut (PIB) de 4,5 % observé au cours des quatre
dernières années se maintiendra en 2015 et 2016. A priori, il s’agit d’une performance
remarquable lorsqu’on la compare à celles de la zone euro (0,9 % en 2014) ou de l’Amérique
latine (1,7 %), et honorable par rapport à celles de l’Asie du Sud et de l’Est (7 %). Toutefois,
si l’on s’intéresse au PIB par habitant, le tableau se dégrade : la croissance de la richesse par
habitant est ramenée à 1,6 % en Afrique subsaharienne, contre 0,4 % dans la zone euro, 0,6 %
en Amérique latine et 6 % en Asie. En d’autres termes, la croissance démographique africaine
pourrait ralentir fortement l’amélioration des conditions de vie des populations locales au
cours des prochaines décennies. Cette perspective devrait conduire à envisager des mesures
d’urgence ; or elle suscite peu de réactions.

Actuellement, la population africaine croît de 2,5 % par an, pour une moyenne mondiale de
1,2 %. Si l’Amérique latine et l’Asie suivent cette dernière tendance, l’Amérique du Nord
croît plus faiblement encore (0,4 %), tandis que l’Europe est quasi stationnaire. Dans le grand
mouvement de la transition démographique (qui voit la mortalité et la natalité baisser toutes
les deux), l’Afrique resterait donc en retrait. Mais s’agit-il d’un simple retard ? En effet, il
arrive fréquemment que, au cours de la transition, la mortalité diminue avant la fécondité.

1
S’ouvre alors une phase de forte croissance démographique, que l’on peut considérer comme
une période instable de la transition. Plus cette période dure, plus la population augmente.

L’Amérique latine et l’Asie ont ainsi connu pendant quelques décennies des taux
d’accroissement démographique annuel supérieurs ou égaux à 2 %, qui conduiront à une
multiplication par, respectivement, 4,7 et 3,7 de leurs populations entre 1950 et 2050.
L’Afrique subsaharienne dépasse le seuil de 2 % depuis soixante ans, et cela pourrait
continuer pendant encore plusieurs décennies. Le coefficient multiplicateur sera alors très
probablement supérieur à 11, et la population pourrait continuer à croître après 2050. Il
existerait donc bien une spécificité de l’Afrique subsaharienne, l’évolution de l’Afrique du
Nord ayant été très différente.

Cette situation résulte du maintien d’une forte fécondité. Celle-ci, outre qu’elle affichait des
niveaux particulièrement élevés, a baissé plus lentement au début de la transition en Afrique
subsaharienne qu’en Amérique latine et en Asie. La fécondité africaine actuelle correspond
ainsi à celle de ces deux régions il y a quarante ans. Mais cette croissance de la population
s’explique aussi en partie par la baisse de la mortalité. L’espérance de vie sur le continent,
bien qu’encore éloignée de la moyenne mondiale (70,5 ans en 2010-2015), a gagné plus de
vingt ans depuis 1950, passant de 36 à 57 ans. La baisse du taux de mortalité (nombre de
décès rapporté à la population totale) a donc compensé la — faible — baisse de la fécondité.

Indifférence des responsables sanitaires

Cette évolution contribue encore à déconcerter l’observateur. Souvent, une réduction de la


mortalité, surtout infantile ou juvénile, induit une baisse de la fécondité, fût-ce avec retard, les
familles constatant qu’un plus grand nombre d’enfants survivent. De fait, depuis 1950, la
mortalité juvénile (entre 0 et 5 ans) a été divisée par trois au sud du Sahara, passant de 30 % à
10 % ; mais cela n’a pas encore eu d’effet sur la fécondité.

En Afrique, où la plupart des naissances ont lieu au sein des mariages — ou de toute autre
forme d’union reconnue —, l’évolution de l’âge lors de la première union peut jouer un rôle.
Son augmentation a, par exemple, fortement contribué à la baisse de la fécondité dans un pays
comme la Tunisie. Or une étude réalisée en 2003 dans trente pays d’Afrique subsaharienne a
montré que le mariage y restait très précoce. Plus de la moitié des femmes entre 20 et 25 ans
qui ont été interrogées avaient été mariées avant 20 ans dans les deux tiers de ces pays, et plus
de 75 % dans sept pays. Une étude publiée en 2013, comparant les résultats des deux enquêtes
les plus récentes dans 34 pays d’Afrique subsaharienne, a montré une augmentation moyenne
de 0,3 année en cinq ans. L’élévation de l’âge du mariage est donc très lente, voire inexistante
dans certains pays.

Souvent, la fécondité effective d’un pays se révèle proche du nombre d’enfants désirés par la
population. Hors situation de contrainte, comme en Chine ou en Inde (lors des premières
grandes campagnes de stérilisations), la première condition pour avoir peu d’enfants est donc
d’en vouloir peu. Dans la plupart des pays en développement, le nombre d’enfants désirés a
chuté : entre 2 et 3. Mais, en Afrique, il demeure très élevé. Selon une étude réalisée en 2010),
dans 18 pays sur 26, le « nombre idéal d’enfants » déclaré par les femmes mariées était en
moyenne supérieur à 5 et, dans deux cas, supérieur à 8. Là où l’on a interrogé aussi les
hommes, l’idéal était presque partout supérieur à 5 et dépassait 8 dans six pays, le record étant

2
détenu par le Tchad, avec 13,7 enfants. Si les parents, et en particulier les pères, souhaitent
une famille nombreuse, c’est principalement parce qu’elle paraît représenter une source de
richesse, les enfants pouvant aider aux champs, garder le bétail et, plus tard, trouver de petits
travaux en ville.

En outre, même lorsqu’on souhaite limiter sa descendance, encore faut-il disposer des moyens
appropriés ; et la contraception reste peu répandue en Afrique. Alors que, en 2013, 63 % des
femmes de 15-49 ans vivant en couple dans le monde utilisaient une méthode de
contraception, et 57 % une méthode moderne (pilule, stérilet ou stérilisation), les proportions
tombaient à 25 % et 20 % pour l’Afrique subsaharienne, et plus bas encore pour l’Afrique
centrale et occidentale. Les faibles taux observés au Tchad, en Guinée, au Mali ou en Erythrée
(moins de 10 %) indiquent que les responsables politiques et sanitaires de ces pays
manifestent une indifférence totale à cette question, quand ils ne sont pas carrément
favorables à une forte fécondité.

Dans l’enquête périodique réalisée par la division de la population des Nations unies, toutes
les administrations d’Afrique occidentale, y compris celles du Mali et du Niger, déclarent
souhaiter une diminution du taux de fécondité, en apportant notamment un « soutien direct » à
la planification familiale. Pourtant, ces intentions ne semblent pas encore se traduire dans les
faits, les méthodes contraceptives restant par exemple peu accessibles. « En Afrique
subsaharienne, analyse Jean-Pierre Guengant, directeur de recherche émérite à l’Institut de
recherche pour le développement (IRD), les décideurs politiques considèrent encore
largement que la croissance rapide de la population est un facteur de prospérité, car elle
contribue à l’expansion des marchés et à la puissance des pays. »

Les choses commencent cependant à bouger — lentement. En 2011, neuf gouvernements


d’Afrique de l’Ouest, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), l’Agence
française de développement et plusieurs grandes fondations privées ont signé un accord, dit
« partenariat de Ouagadougou », destiné à favoriser la planification familiale. Il existe aussi
des initiatives locales. Au Niger, l’association Animas-Sutura a monté en 2007 une radio
communautaire couvrant une vingtaine de villages pour diffuser des conseils en matière
d’hygiène, de nutrition et de santé, en évoquant en particulier les maladies sexuellement
transmissibles et la planification familiale. Bien qu’il reste assez modeste (autour de 20 %), le
recours à la contraception dans les villages concernés est maintenant comparable à celui
observé dans les zones urbaines. Quant à l’Association pour la promotion féminine de Gaoua
(APFG), elle développe autour de cette ville du sud du Burkina Faso des actions intégrées
d’alphabétisation, de formation à l’artisanat et de planification familiale. Enfin, la
communauté scientifique mondiale commence elle aussi à se saisir du problème. Une
nécessaire « révolution contraceptive »

Mais, en matière démographique, l’inertie est forte. C’est la raison pour laquelle les
prévisions à l’horizon 2050 semblent assez solides. Les chiffres cités plus haut sont ceux de
l’hypothèse moyenne dans les dernières projections des Nations unies ; celle-ci implique une
forte diminution de la fécondité, le nombre moyen d’enfants devant passer de 5 à 3 en à peine
plus d’une génération. Si l’on parvenait à aller encore plus vite (2,6 enfants en 2050 dans
l’hypothèse basse des Nations unies), la population de l’Afrique atteindrait 2,2 milliards
en 2050, soit seulement 10 % de moins que l’hypothèse centrale. A l’horizon 2100, toutefois,

3
la baisse serait beaucoup plus substantielle : — 40 %. Une fois encore, ce calcul montre que,
pour obtenir un changement significatif à long terme, il est impératif de modifier très tôt les
comportements.

L’Algérie, l’Egypte, le Maroc ou la Tunisie ont connu des transitions beaucoup plus rapides.
Aujourd’hui, la fécondité y est comprise entre 2 et 3 enfants par femme, et les proportions
d’utilisatrices de méthodes contraceptives sont comprises entre 60 % et 68 %, avec entre 52 %
et 58 % de recours aux méthodes modernes, ce qui les situe dans la moyenne mondiale. En
Afrique subsaharienne, l’Afrique du Sud atteint les mêmes niveaux (60 %, quasiment toutes
en méthodes modernes), et le Kenya comme le Malawi s’en approchent, avec 46 %.

Diffuser l’usage de la contraception au sein des populations africaines n’a donc rien
d’impossible. Mais, pour cela, les programmes que les organismes internationaux importent
sans prêter grande attention aux spécificités locales ont montré leurs limites. Même là où ils
ont pu avoir une certaine efficacité, comme au Ghana ou au Kenya, la fécondité semble être
ensuite restée bloquée à 4 ou 5 enfants par femme. Il faut donc une plus grande implication
des responsables politiques ou religieux et des leaders d’opinion de tout type. Il n’est pas
toujours nécessaire que les gouvernements soutiennent ostensiblement le recours à la
contraception : ils peuvent simplement laisser des relais privés et associatifs libres d’agir,
comme l’a montré l’expérience de pays comme l’Algérie ou l’Iran.

Le meilleur levier reste toutefois une mobilisation directe des femmes. A cet égard, et même
si l’effet n’est pas universel, on considère généralement qu’une élévation du niveau
d’éducation des filles est indispensable. Or, en Afrique de l’Ouest par exemple, en 2010,
environ 46 % des femmes de 20 à 39 ans n’avaient reçu aucune éducation (contre 31 % des
hommes).

Les populations africaines aspirent légitimement à une amélioration de leurs conditions de


vie, que la diminution du rythme de croissance démographique ne pourrait que favoriser.
Investir dans l’éducation et améliorer le statut des femmes pourrait provoquer une
« révolution contraceptive » dont les bénéfices couvriraient d’ailleurs de larges domaines de
la santé, bien au-delà de la limitation des naissances.

Henri Leridon

Directeur de recherche émérite à l’Institut national d’études démographiques (INED), Paris.

4
ECOLE NATIONALE SUPÉRIEURE INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE
DE STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE
ENSEA - ABIDJAN ISSEA - YAOUNDÉ

ÉCOLE NATIONALE DE LA STATISTIQUE


ET DE L’ANALYSE ÉCONOMIQUE
ENSAE - DAKAR

AVRIL 2018
CONCOURS INGÉNIEURS STATISTICIENS ÉCONOMISTES
ISE Option Mathématiques
1ère COMPOSITION DE MATHÉMATIQUES
(Durée de l’épreuve : 4 heures)

Le sujet est constitué de deux problèmes indépendants. Tout résultat donné dans l’énoncé
pourra être admis dans les questions suivantes. Le plus grand soin sera apporté à la rédaction et à
la présentation des résultats.

1 Problème 1
Dans toute la composition, R désigne l’ensemble des nombres réels. On note F(R, R) l’espace
vectoriel des fonctions définies sur R à valeurs dans R, et L le sous-ensemble de F(R, R) formé des
fonctions lipschitziennes, c’est à dire des fonctions ϕ telles qu’il existe une constante Kϕ ≥ 0 telle
que :
∀(x, y) ∈ R2 , |ϕ(x) − ϕ(y)| ≤ Kϕ |x − y|
Le but du problème est de chercher les fonctions F ∈ L telles que :
∀x ∈ R, F (x) − λF (x + a) = f (x) (?)
où f ∈ L est une fonction donnée et λ et a sont deux réels non nuls.

Partie I
1. Soit F ∈ F(R, R) vérifiant (?). Montrer que pour tout x ∈ R et pour tout n ∈ N∗ on a
n−1
X
n
F (x) = λ F (x + na) + λk f (x + ka)
k=0
Xn
F (x) = λ−n F (x − na) + λ−k f (x − ka)
k=1

Le résultat est immédiat par récurrence sur n ∈ N∗ .

1
2. Montrer que L est un sous-espace vectoriel de F(R, R).
La fonction nulle appartient à L. De plus, si f et g sont lipschitziennes de constantes Kf et
Kg , la combinaison linéaire αf + βg est lipschitzienne de constante |α|Kf + |β|Kg car, par
inégalité triangulaire,
∀(x, y) ∈ R2 , |αf (x) + βg(x) − αf (y) − βg(y)| ≤ |α|Kf |x − y| + |β|Kg |x − y|

3. Soit f ∈ F(R, R) dérivable. Montrer que f ∈ L si et seulement si sa dérivée f 0 est bornée.


Supposons f ∈ L. Alors pour tout x 6= y

f (x) − f (y)
≤ Kf
x−y
En faisant tendre x → y, on obtient pour tout x ∈ R : |f 0 (x)| ≤ Kf .
Réciproquement, si |f 0 | est bornée par K, on a d’après l’inégalité des accroissements finis
∀(x, y) ∈ R2 , |f (x) − f (y)| ≤ K|x − y|

4. Soient f et g deux fonctions bornées de L. Montrer que le produit f.g appartient à L. A


l’aide d’un contre-exemple, montrer que ce n’est plus le cas si f et g ne sont pas toutes les
deux bornées.
Soient f et g deux fonctions lipschitziennes bornées. Alors pour (x, y) ∈ R2 :
|f (x)g(x) − f (y)g(y)| = |f (x)g(x) − f (x)g(y) + f (x)g(y) − f (y)g(y)|
≤ |kf k∞ |g(x) − g(y)| + kgk∞ |f (x) − f (y)|
≤ (kf k∞ Kg + kgk∞ Kf )|x − y|
Considérons f : x 7→ x et g : x 7→ sin(x). Comme ces fonctions sont dérivables et lip-
schitziennes, il suffit d’étudier le caractère borné de (f g)0 pour conclure. Or (f g)0 (x) =
(x + 1) sin(x) n’est pas bornée, ce qui fournit un contre exemple.
5. Soit f ∈ L. Montrer qu’il existe deux réels positifs A et B tels que
∀x ∈ R, |f (x)| ≤ A|x| + B
Soit x0 ∈ R fixé. Pour tout x ∈ R, |f (x) − f (x0 )| ≤ Kf |x − x0 |. Et
|f (x)| − |f (x0 )| ≤ Kf |x| + Kf |x0 |
ce qui donne le résultat avec A = Kf et B = Kf |x0 | + |f (x0 )|.
6. Soit f ∈ F(R, R). On suppose qu’il existe un réel positif M tel que, pour tout (x, y) ∈ R2
vérifiant 0 ≤ x − y ≤ 1, on a
|f (x) − f (y)| ≤ M |x − y|
Démontrer que f ∈ L.
Soit (x, y) ∈ R2 . Quitte à permuter le rôle de x et y dans le calcul de |f (x) − f (y)|, on peut
supposer x − y ≥ 0. En notant n = bx − yc, la partie entière dex − y, il vient : x = y + n + t
avec t ∈ [0, 1[. Et
|f (x)−f (y)| ≤ |f (x)−f (y+n)+f (y+n)−f (y+n−1)+· · ·+f (y+1)−f (y)| ≤ M (t+1+· · ·+1)
c’est à dire |f (x) − f (y)| ≤ M (x − y).

2
Partie II
1. On suppose dans cette question que |λ| < 1.
+∞
X
(a) Montrer que pour tout x ∈ R, la série λn f (x + na) est absolument convergente.
n=0
En déduire qu’il existe une et une seule fonction F ∈ L vérifiant (?) et que F est donnée
par
+∞
X
F (x) = λn f (x + na)
n=0
Pour x ∈ R, on a |f (x)| ≤ A|x| + B d’après la partie précédente. D’où
|λ|n |f (x + na)| ≤ |λ|n (A|x + na| + B)
qui est le terme général d’une série convergence (par comparaison avec la série géométrique
de paramètre |λ| < 1 et sa série dérivée.
Il suffit alors de constater que F est bien définie par ce qui précède, et qu’elle vérifie (?).
L’unicité est acquise par la condition nécessaire de la question 1 (partie 1) et un calcul
immédiat montre que F est lipschitzienne.
(b) Déterminer F dans les cas suivants :
f1 (x) = 1, f2 (x) = cos(x), f3 (x) = sin(x)
1
Pour f1 on applique le calcul de la série géométrique pour obtenir F1 (x) = . Pour
1−λ
f2 , on utilise la même technique
+∞
1X n
F2 (x) = λ (exp(ix + ina) + exp(−ix − ina))
2
n=0
+∞ +∞
exp(ix) X exp(−ix) X
= (λ exp(ia))n + (λ exp(−ia))n
2 2
n=0 n=0
exp(ix) 1 exp(−ix) 1
= +
2 1 − λ exp(ia) 2 1 − λ exp(−ia)
exp(ix)(1 − λ exp(−ia)) + exp(−ix)(1 − λ exp(ia))
=
2(1 − 2λ cos(a) + λ2 )
cos(x) − λ cos(x − a)
d’où F2 (x) = . Finalement on applique la même méthode pour la
1 − 2λ cos(a) + λ2
sin(x) − λ sin(x − a)
fonction f3 pour obtenir F3 (x) =
1 − 2λ cos(a) + λ2
2. On suppose dans cette question que λ > 1.
+∞
X
Montrer que pour tout x ∈ R, la série λ−n f (x − na) est absolument convergente. En
n=1
déduire qu’il existe une et une seule fonction F ∈ L vérifant (?) et que F est donnée par
+∞
X
F (x) = − λ−n f (x − na)
n=1

3
L’argument est identique aux questions précédentes, puisque |λ|−1 < 1.

Partie III
1. On suppose que λ = 1.
(a) Montrer que, pour qu’il existe une fonction F ∈ L vérifiant (?), il faut que f soit bornée.
Soit F lipschitzienne telle que ∀x ∈ R, F (x) − F (x + a) = f (x). Alors

|f (x)| = |F (x) − F (x + a)| ≤ KF |a|

et il est donc nécessaire que f soit bornée.


(b) Montrer qu’il existe une fonction F ∈ L non nulle vérifiant

∀x ∈ R, F (x) − F (x + a) = 0

Cette fonction est-elle unique ?


2πx
Toute fonction x 7→ A sin( ) avec A ∈ R convient, une telle fonction n’est donc pas
a
unique.
2. On suppose que λ = −1.
(a) Montrer qu’il existe une fonction F ∈ L non nulle vérifiant

∀x ∈ R, F (x) + F (x + a) = 0

Cette fonction est-elle unique ?


πx
Comme précédemment, toute fonction x 7→ A sin( ) convient.
a
(b) On suppose que a = 1 et que f ∈ L est décroissante, de limite nulle en +∞ et de dérivée
f 0 croissante.
+∞
X
i. Montrer que la série (−1)n f (x + n) converge.
n=0
A x fixé, la suite (f (x + n)) est positive et décroissante vers 0. La série est donc
convergente d’après le critère des séries alternées. On peut aussi simplement montrer
que les suites des sommes partielles (S2p )p∈N et (S2p+1 )p∈N sont adjacentes.
ii. Montrer qu’il existe une unique fonction F ∈ L vérifiant (?) et de limite nulle en +∞.
+∞
X
On pose comme à la question précédente F (x) = (−1)n f (x + n). Alors
n=0

F (x + 1) + F (x) = f (x)

et par le théorème des séries alternées, 0 ≤ F (x) ≤ f (x) donc F est aussi de limite
nulle en +∞.
+∞
X
Soient x et y deux réels tels que 0 ≤ x − y ≤ 1. Et F (x) − F (y) = (−1)n (f (x +
n=0
n) − f (y + n)).

4
L’inégalité des accroissements finis, la décroissance de f et la croissance de f 0 donnent,
pour tout n ∈ N :

f (x+n)−f (y+n) ≤ (x−y)f 0 (x+n) ≤ (x−y)f 0 (y+n+1) ≤ f (x+n+1)−f (y+n+1) ≤ 0.

F (x) − F (y) apparait donc comme la somme d’une série qui satisfait aux hypothèses
du théorème des séries alternées. On en déduit que |F (x) − F (y)| ≤ |f (x) − f (y)| ≤
Kf (x − y). D’après la partie précédente, on peut en déduire que F appartient à L.
Soit enfin G une fonction de L, tendant vers 0 en +∞ et vérifiant (?). La fonction
G − F est 1-antipériodique et tend vers 0 en +∞, donc est nulle. F est bien la seule
solution dans L qui tend vers 0 en +∞.

2 Problème 2
L’objet du problème est l’étude, dans certains cas, des sous-espaces stables par un endomor-
phisme d’un espace vectoriel.
Dans tout le problème, on considère un entier naturel n non nul et on note E le R-espace
vectoriel Rn . On note 0E le vecteur nul de E et idE l’endomorphisme identité de E. On dira qu’un
sous-espace vectoriel F de E est stable par un endomorphisme f de E (ou que f laisse stable F )
si l’inclusion f (F ) ⊂ F est vérifiée.
On observera que le sous-espace vectoriel réduit à {0E } et E lui-même sont stables par tout
endomorphisme de E.
On note R[X] l’espace vectoriel des polynômes à coefficients réels et, pour tout entier naturel
k, on note Rk [X] le sous-espace vectoriel formé par les éléments de R[X] qui sont de degré inférieur
ou égal à k.
Si f est un endomorphisme de E, on pose

f 0 = idE , f 1 = f, f 2 = f ◦ f, f 3 = f ◦ f ◦ f, etc .

Si f est un endomorphisme de E et si
n
X
P = ak X k
k=0

avec P élément de Rn [X], on rappelle qu’on note P (f ) l’endomorphisme de E égal à


n
X
P (f ) = ak f k .
k=0

Partie I
Soit f un endomorphisme de E.
1. Soit P un élément de R[X]. Montrer que le sous-espace vectoriel ker P (f ) est stable par f .
Soit x ∈ ker(P (f )). Comme P (f ) et f commutent, on a P (f )(f (x)) = f (P (f )(x)) = f (0) =
0. Donc f (x) ∈ ker(f ).

5
2. (a) Montrer que les droites de E stables par f sont exactement celles qui sont engendrées
par un vecteur propre de l’endomorphisme f .
Soit D une droite stable par f , c’est à dire D = Vect(u) avec u 6= 0. Comme D est stable,
f (u) ∈ D. Donc il existe λ ∈ R tel que f (u) = λu, et u est un vecteur propre de f .
Réciproquement, si D = Vect(u) avec u un vecteur propre de f associé à une valeur
propre λ, alors f (µu) = µλu ∈ D pour tout µ ∈ R. Donc D est stable par f .
(b) On note B = (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de R3 et on considère l’endomorphisme g de
R3 dont la matrice dans la base B est
 
1 1 0
B= 0 1 0 
0 0 2

Déterminer (en en donnant une base) les droites de R3 stables par g.


Les droites stables sont engendrées par des vecteurs propres de g. Le spectre de g est
{1, 2}. On résout g(x) = x ce qui donne Vect(e1 ) et g(x) = 2x ce qui donne Vect(e3 ).
(c) Soit p un entier naturel non nul inférieur ou égal à n.
i. Si F1 , . . . , Fp sont p sous-espaces vectoriels de E stables par f , montrer qu’alors la
somme F1 + · · · + Fp est un sous-espace vectoriel stable par f .
Soit (x1 , . . . , xp ) ∈ F1 × · · · × Fp . On a, par linéarité de f :

f (x1 + · · · + xp ) = f (x1 ) + · · · + f (xp ) ∈ F1 + · · · + Fp

car les Fi sont stables par f .


ii. Si λ1 , . . . , λp sont p valeurs propres de f et si n1 , . . . , np sont p entiers naturels,
montrer qu’alors la somme
Xp
ker(f − λk idE )nk
k=1

est stable par f .


Comme ker(P (f )) est stable par f , les ker(f −λk idE )nk sont stables par f . Et d’après
la question précédente, leur somme est stable par f .
3. (a) Soit λ un réel. Vérifier que les sous-espaces vectoriels de E stables par un endomorphisme
f sont exactement ceux qui sont stables par l’endomorphisme f − λidE .
Soit F un sous-espace stable par f . Pour x ∈ F , f (x) ∈ F et λx ∈ F , donc (f −λid)(x) ∈
F.
Réciproquement, si F est stable par f − λid, on a f (x) − λx ∈ F et λx ∈ F donc
f (x) ∈ F .
(b) Quel lien y-a-t-il entre les sous-espaces vectoriels stables par un endomorphisme f et
ceux qui sont stables par l’endomorphisme f 2 ?
Soit F stable par f . Alors f (F ) ⊂ F , f 2 (F ) ⊂ F . F est donc stable par f 2 . La réciproque
π
est fausse (prendre une rotation d’angle et une droite dans R2 , stable par f 2 mais pas
2
par f .

6
(c) Quel lien y-a-t-il entre les sous-espaces vectoriels stables par un automorphisme f et
ceux qui sont stables par l’endomorphisme f −1 ?
Soit F stable par f −1 . On a f −1 (F ) ⊂ F et dim(f −1 (F )) = dim(F ), car f −1 est un
automorphisme. Donc f −1 (F ) = F . Soit x ∈ F , il existe y ∈ F tel que x = f −1 (y). Et
f (x) = f (f −1 (y)) = y ∈ F . Donc F est stable par f . Un raisonnement analogue montre
que les sous espaces stables par f −1 sont exactement ceux qui sont stables par f .
(d) Que dire d’un endomorphisme de E laissant stable tout sous-espace vectoriel de E ?
Un tel endomorphisme f est une homothétie : en effet, f laisse stable toutes les droites.
D’après la première question, elles sont donc dirigées par des vecteurs propres. De plus,
si u et v sont deux vecteurs non colinéaires (formant une famille libre),
f (u + v) = λu+v (u + v) = f (u) + f (v) = λu u + λv v
Et λu = λu+v = λv donc f admet une unique valeur propre, dont tout vecteur non nul
est vecteur propre. C’est une homothétie.
(e) Donner un exemple d’endomorphisme de R2 ne laissant stable que le sous-espace vectoriel
réduit au vecteur nul et l’espace R2 .
π
Une rotation d’angle convient.
2
4. (a) On rappelle qu’une forme linéaire sur E est une application linéaire de E dans R et qu’un
hyperplan de E est un sous-espace vectoriel de E de dimension n − 1. Montrer que les
hyperplans de E sont exactement les noyaux de formes linéaires non nulles sur E.
Soit ϕ une forme linéaire non nulle. Son image est R, de dimension 1. Donc d’après
le théorème du rang, son noyau est de dimension n − 1, c’est donc un hyperplan.
Réciproquement, si H est un hyperplan, il existe un supplémentaire D de H dans E, et
H ⊕ D = E. Donc D est de dimension 1, c’est une droite vectorielle, de vecteur directeur
u 6= 0. Dans ce cas, on définit une forme linéaire ϕ par ϕ(u) = 1 et ϕ(h) = 0 pour h ∈ H.
Et ker(ϕ) = H.
(b) Soit ϕ une forme linéaire non nulle sur E et H = ker ϕ.
i. Montrer que l’hyperplan H est stable par f si et seulement si il existe un élément
λ ∈ R vérifiant l’égalité : ϕ ◦ f = λϕ.
Supposons que H est stable par f . On note D = Vect(u) une droite supplémentaire
de H dans E.
Soit x ∈ E, x = h + αu. Alors f (x) = f (h) + αf (u). En écrivant λu la projection de
f (u) sur D, il vient
ϕ(f (x)) = 0 + αλϕ(u) = λϕ(x)
Réciproquement, si ϕ ◦ f = λϕ, alors ϕ(f (h)) = 0 pour h ∈ H, c’est à dire f (h) ∈ H.
D’où l’équivalence.
ii. On note A la matrice de f relativement à la base canonique de E et L la matrice
(ligne) de ϕ relativement aux bases canoniques de E et R.
Montrer que l’hyperplan H est stable par f si et seulement si il existe un réel λ
vérifiant l’égalité :
t t
A L = λt L.
C’est la formulation matricielle de la question précédente.

7
iii. Déterminer (en en donnant une base) les plans de R3 stables par l’endomorphisme g
défini à la question 2).
Soit H un plan stable de R3 : c’est un hyperplan, donc le noyau d’une forme linéaire ϕ.
Avec les notations de la question précédente, il existe un réel λ vérifiant t B t L = λt L.
Donc t L est un vecteur propre associé à t B.
— Si λ = 1, on trouve H = Vect(e1 , e3 ).
— Si λ = 2, on trouve H = Vect(e1 , e2 ).
et on vérifie que les deux plans trouvés conviennent.

Partie II
Dans cette partie, on considère un endomorphisme f de E diagonalisable. On note λ1 , . . . , λp
ses valeurs propres distinctes et E1 , . . . , Ep les sous- espaces propres correspondants.
1. Que dire des sous-espaces vectoriels de E stables par f si p = 1 ?
Comme f est diagonalisable et possède une unique valeur propre, c’est une homothétie.
Donc tous les sous espaces de E sont stables par f .
2. On suppose l’entier p au moins égal à 2. On considère un sous-espace vectoriel F de E stable
par f et un élément x de F .
p
Y
(a) Justifier l’existence d’un unique élément (x1 , x2 , . . . , xp ) de Ek vérifiant l’égalité :
k=1
p
X
x= xk
k=1

Comme les Ei sont des sous espaces propres associés à des valeurs propres distinctes, ils
sont en somme directe et ⊕pi=1 Ei = E car f est diagonalisable.
Pour un x ∈ F , en particulier x ∈ E, l’existence et l’unicité des xi provient de la
décomposition en somme directe de E.
Xp
(b) Montrer que le vecteur (λk − λ1 )xk appartient à F .
k2
Comme f (x) ∈ F , on a
p
X
f (x) = λk xk ∈ F
k=1
p
X
d’où f (x) − λ1 x = (λk − λ1 )xk ∈ F .
k=2
(c) Montrer que les vecteurs x1 , . . . , xp sont tous dans F .
p
X
Avec le résultat de la question précédente, on note y = (λk − λ1 )xk ∈ F .
k=2
p
X p
X
Donc f (y) = λk (λk − λ1 )xk et f (y) − λ2 y = (λk − λ3 )(λk − λ1 )xk ∈ F . Par une
k=2 k=3
récurrence immédiate, on obtient (λp − λp−1 ) . . . (λp − λ1 )xp ∈ F . Les valeurs propres
étant distinctes, on a xp ∈ F .

8
De même, par une récurrence descendante, on en déduit que les xk appartiennent à F .
3. Déduire de la question précédente que les sous-espaces vectoriels de E stables par f sont
Xp
exactement les sous-espaces vectoriels de la forme Fk où, pour tout entier k vérifiant
k=1
1 ≤ k ≤ p, Fk est un sous-espace vectoriel de Ek .
p
X
Les sous-espaces vectoriels de la forme Fk sont stables par f . Réciproquement, si F est
k=1
p
X
un sous-espace vectoriel stable par f , pour x ∈ F , x s’écrit de façon unique xk avec
k=1
xk ∈ Ek pour tout k. On pose Fk = F ∩ Ek , pour tout k ∈ {1, . . . , p}. Alors, Fk est bien un
p
X
sous-espace vectoriel de Ek , et par double inclusion, F = Fk .
k=1
4. Soit F un sous-espace vectoriel stable par f . Montrer que l’endomorphisme induit par f sur
F est un endomorphisme diagonalisable de F .
On note f˜ : x 7→ f (x) l’endomorphisme de F induit par f . Alors, avec les notations de la
questions précédente, les Fk sont les sous-espaces propres de f˜, et leur somme directe vaut
F d’après ce qui précède. Donc f˜ est diagonalisable.
5. Donner une condition nécessaire et suffisante portant sur les valeurs propres de f pour que
E possède un nombre fini de sous-espaces vectoriels stables par f . Quel est alors ce nombre ?
Une CNS pour que E possède un nombre fini de sous espaces stables est p = n (c’est à dire
f possède n valeurs propres distinctes, associées à des espaces propres de dimension 1).
En effet : si f possède n valeurs propres distinctes, comme les sous espaces stables sont
formés de sommes de sous espaces des espaces propres, elle possède donc 2n sous-espaces
stables. (Les seuls sous-espaces vectoriels d’un espace de dimension 1 sont l’espace lui-même
et {0}.) Et, par contraposée, si p < n, comme f est diagonalisable, elle admet au moins
un sous-espace propre de dimension ≥ 2, qui admet une infinité de sous-espaces vectoriels.
Donc f admet une infinité de sous-espaces stables.

Partie III
1. On note 0 l’endomorphisme nul de E et on considère un endomorphisme f de E nilpotent
d’ordre n, c’est à dire vérifiant les conditions :

f n = 0 et f n−1 6= 0.

(a) Etablir qu’il existe une base B = (e1 , e2 , . . . , en ) de E dans laquelle la matrice A de f est
 
0 1 0 ... 0
 .. 
 0 0
 1 . 0 

A =  ... . . . . . . . . . 0 
 
 ..
 
.. 
 . . 0 1 
0 ... ... 0 0

9
A est donc la matrice dont le coefficient de la ligne i et de la colonne j (1 ≤ i ≤ n, 1 ≤
j ≤ n) vaut 1 si j = i + 1 et 0 sinon.
Comme f n−1 6= 0, il existe un x ∈ E tel que f n−1 (x) 6= 0. On considère la famille
(f n−1 (x), . . . , f (x), x).
n−1
X
C’est une famille libre (car si αi f i (x) = 0, en composant par f n−1 , f n−2 . . ., on
i=0
trouve que les αi sont tous nuls) qui possède n vecteurs, c’est donc une base. L’écriture
de la matrice de f dans cette base s’en suit.
(b) Déterminer (en en donnant une base) les sous-espaces vectoriels de E stables par f .
Soit F un sous-espace de E stable par f non réduit à {0E }. Avec les notations des
questions précédentes, on pose Fk = Vect(e1 , . . . , ek ) . Donc les Fk sont stables par f .
Montrons que F est l’un des Fk . On note i l’indice minimal tel que F ⊂ Fi . Cet indice
existe car F ⊂ Fn .
— Si i = 1, alors F = F1 et c’est terminé.
Xi
— Sinon i > 1 et il existe u ∈ F \ Fi−1 , d’où l’écriture u = uk ek avec ui 6= 0.
k=1
Alors G := Vect{f k (u) : k ∈ N} est un sous-espace stable qui contient e1 =
f i−1 (u) f i−2 (u) − ui−1 e1
, donc également e2 = et ainsi de suite jusqu’à ei−1 =
ui P ui
i−2
f (u) − j=1 uj+1 ej
. Donc Fi−1 est un sous-espace vectoriel strict de G (car u ∈
ui
G \ Fi−1 donc dim G > i − 1), lui-même étant un sous-espace vectoriel de F donc
dim F ≥ i = dim Fi ce qui prouve que F = Fi .
2. Dans cette question on considère un endomorphisme f de E nilpotent d’ordre 2, c’est à dire
un endomorphisme non nul de E tel que f ◦ f = 0.
(a) On considère un sous-espace vectoriel F2 de E vérifiant F2 ∩ ker f = {0E }. Justifier
l’inclusion : f (F2 ) ⊂ ker f .
Soit y ∈ f (F2 ). Il existe x ∈ F2 tel que f (x) = y et f (f (x)) = f (y) = 0. Donc y ∈ ker f .
(b) On considère de plus un sous-espace vectoriel F1 de ker f contenant f (F2 ). Montrer que
la somme F1 + F2 est directe et que c’est un sous-espace vectoriel de E stable par f .
On a F1 ∩ F2 = {0} donc la somme est directe. Et si x = x1 + x2 ∈ F1 + F2 , alors

f (x) = f (x1 ) + f (x2 ) = f (x2 ) ∈ f (F2 ) ⊂ F1

Donc F1 + F2 est stable par f .


(c) Soient A, B, C trois sous-espaces vectoriels de E, montrer l’inclusion suivante :

(A ∩ C) + (B ∩ C) ⊂ (A + B) ∩ C.

A-t-on nécessairement l’égalité ?


L’inclusion est banale. On n’a pas nécessairement égalité : prendre dans R2 A = Vect(e1 ),
B = Vect(e2 ) et C = Vect(e2 + e2 ).

10
(d) Déterminer l’intersection (F1 + F2 ) ∩ ker f .
(F1 + F2 ) ∩ ker f = F1
(e) Réciproquement on considère un sous-espace vectoriel F de E stable par f . On pose
F1 = F ∩ ker f et on considère un sous-espace vectoriel F2 supplémentaire de F1 dans F .
Vérifier l’inclusion f (F ) ⊂ ker f et prouver que l’intersection F2 ∩ ker f est réduite au
vecteur nul.
f (F ) ⊂ f (E) ⊂ ker(f ). Et F2 ⊂ F donc F2 ∩ker f ⊂ F ∩ker f = F1 . Ainsi F2 ∩ker f ⊂ F2 .

11
ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE
DE STATISTIQUE ET D'ÉCONOMIE APPLIQUÉE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE
ENSEA – ABIDJAN ISSEA – YAOUNDÉ

ÉCOLE NATIONALE DE LA STATISTIQUE


ET DE L’ANALYSE ÉCONOMIQUE
ENSAE – DAKAR

AVRIL 2018

CONCOURS INGÉNIEURS STATISTICIENS ÉCONOMISTES

ISE Option Mathématiques

CORRIGÉ de la 2ème COMPOSITION DE MATHÉMATIQUES

Dans toute cette épreuve, R désigne l’ensemble des nombres réels.

Exercice n° 1

Pour n entier supérieur ou égal à 1, on considère la fonction numérique f n définie par :


f n ( x) = x n 1 + x 2

1. Etudier les variations de f n et tracer son graphe selon les valeurs de n.


La fonction f n est définie sur R.
Si n est pair, la fonction f n est paire et son graphe est symétrique par rapport à l’axe Oy.
Si n est impair, la fonction f n est impaire et son graphe est symétrique par rapport à l’origine.
Il suffit d’étudier la fonction sur l’ensemble des nombres réels positifs.
n x n −1 ( n + ( n + 1) x 2 )
La dérivée est : f n ' ( x) = ≥ 0 , la fonction est donc strictement croissante
1+ x2
de R + sur R + . Son graphe admet une branche parabolique dans la direction Oy et une
tangente horizontale à l’origine (pour n>1). Si n = 1, la pente à l’origine est 1.

1
2. On pose J n = ∫f n ( x ) dx (avec n ≥ 0 )
0

- Calculer J 1 et J 2
1 1
1 2 2 −1
On a : J 1 = ∫ x 1 + x dx =  (1 + x 2 ) 3 / 2  =
2

0 3 0 3
1 1 1
x 2 3/ 2  1
On a: J2 = ∫0 x . x 1 + x dx =  3 (1 + x )  0 − 3 ∫0 (1 + x ) 1 + x dx (intégration par
2 2 2

2 2 1 2 1
parties). D’où J 2 = − ( J 0 + J 2 ) , soit J 2 = − J0 .
3 3 2 4

1
Il reste à calculer J 0 .
1
J0 = ∫ 1 + x 2 dx , on pose x = sh t .
0

On rappelle que ch 2 t − sh 2 t = 1, ( sh t ) ' = ch t et Argsh t = Ln ( x + 1 + x 2 ) .


Argsh 1 Ln (1+ 2 ) Ln (1+ 2 )
1 −2t 1  e 2t e −2t 
On obtient J 0 = ∫0 ch t dt = 4 ∫ (e +e + 2 ) dt =  − + 2t  et
2 2t

0
4 2 2 0
1  (1 + 2 ) 2
1 
J0 =  − + 2 Ln (1 + 2 ) 
4 2 2 (1 + 2 ) 2 
3. Etudier la convergence de la suite ( J n ) n ≥1
1
On a : J n +1 − J n = ∫ x n ( x − 1) 1 + x 2 dx < 0 . La suite est donc décroissante et minorée par
0

zéro, donc elle est convergente.


- Déterminer la limite de la suite ( J n ) n ≥1 si elle est convergente.
1− ε 1
Soit 0 < ε < 1 quelconque fixé, on a : J n = ∫ f n ( x ) dx + ∫f n ( x ) dx et
0 1− ε
1− ε
0< ∫f n ( x ) dx ≤ 2 (1 − ε ) n +1 qui tend vers zéro quand n tend vers l’infini.
0
1
0< ∫f n ( x ) dx ≤ 2 ε . Par conséquent la suite tend vers zéro.
1− ε

Exercice n° 2

On considère dans R 3 , le plan Pa d’équation : z = x + ay , où a est un nombre réel


quelconque.

1. Déterminer, dans la base canonique de R 3 , la matrice M a de la projection orthogonale sur


Pa .
1 0 0
 
La matrice M a est diagonalisable et semblable à la matrice ∆ a =  0 1 0  dans une base
0 0 0
 
formée d’une base de Pa , à savoir e1 = (1, 0,1) et e 2 = (0,1, a ) , et de son orthogonal, à savoir
1 0 1 
 
e3 = (1, a , − 1) . La matrice de passage s’écrit Qa =  0 1 a  et son inverse
1 a − 1

−1− a 2
a −1
−1 −1  
Qa =  a −2 − a .
2 + a2 
 −1 −a 1 

2
1 + a 2 − a 1 
−1 1  
On obtient : M a = Q a ∆ a Q a =  − a 2 a 
2 + a2  2 
 1 a 1+ a 
2. Calculer M a n pour tout entier n strictement positif.
Comme toute matrice de projection : M a n = M a

3. Déterminer, dans la base canonique de R 3 , la matrice S a de la symétrie orthogonale par


rapport à Pa .
On procède comme pour la première question. La matrice semblable à S a est
1 0 0   a2 − 2a 2 
  1  
∆ S =  0 1 0  (dans la même base) et S a = Q a ∆ S Q a−1 =  − 2a 2 − a2 2a 
2 + a2  2
 0 0 − 1
   2a a 2 
4. Calculer le produit M a S a .

Il est évident géométriquement que M a S a = M a

Exercice n° 3

Soient A et B deux matrices carrées de même ordre à coefficients réels.

1. Montrer que A et B sont inversibles si et seulement si AB est inversible et dans ce cas,


exprimer ( AB) −1 en fonction de A −1 et B −1
a) Si A et B sont inversibles, on a : A −1 A = AA−1 = I et B −1 B = BB −1 = I . Puis
A B B −1 A −1 = A ( B B −1 ) A −1 = A I A −1 = A A −1 = I , donc le produit est inversible et
( AB) −1 = B −1 A −1
b) Réciproquement, si AB est inversible, alors il existe det ( AB) = det A × det B ≠ 0 et les deux
déterminants sont non nuls, ce qui implique l’inversibilité de ces deux matrices.

2. Montrer que A est inversible si et seulement si A p ( p ∈ N * ) est inversible et dans ce cas,


exprimer ( A p ) −1 en fonction de A −1 .
a) Supposons que A soit inversible, alors A −1 A = AA−1 = I .
On a : A p ( A −1 ) p = A p −1 ( A A −1 ) ( A p −1 ) −1 = A p −1 I ( A p −1 ) −1 et de proche en proche AA−1 = I ,
donc ( A p ) −1 = ( A −1 ) p (l’inverse d’une matrice étant unique).
b) Réciproquement, si A p est inversible, alors det ( A p ) = p det A ≠ 0 et la matrice est
inversible.

 cos α sin α 0
 
3. On considère la matrice A =  − sin α cos α 0  , où α ∈ R
 0 0 1 

- Calculer A n pour tout entier naturel n.

3
 cos 2α sin 2α 0
 
En utilisant les formules de trigonométrie, on obtient : A =  − sin 2α 2
cos 2α 0  et par
 0 0 1 

 cos nα sin nα 0
 
récurrence on obtient : A =  − sin nα n
cos nα 0
 0 0 1 

- Calculer (si elle existe) l’inverse de A.
 cos α − sin α 0 
 
On obtient A =  sin α cos α 0  et on peut vérifier que A −1 A = AA−1 = I
−1

 0 0 1 

- Vérifier que ( A n ) −1 existe.
Si ( A n ) −1 existe, alors ( A n )( A n ) −1 = I et on montre par récurrence que :
 cos nα − sin nα 0 
 
( A ) =  sin nα
n −1
cos nα 0 
 0 0 1 

Exercice n° 4

On définit une suite d’entiers naturels q k ( k ∈ N ) par q k +1 = 2 q k + 1 et q 0 = 0

1. Exprimer q k en fonction de k.

On a q1 = 1; q 2 = 3; q 3 = 7 et on vérifie par récurrence que q k = 2 k − 1

2. On note Q = {q k / k ∈ N } et on définit la suite (a n ) par :


1
a 0 = 1; a qk = k ; a n = 0 si n ∉ Q .Quelle est la nature des séries ∑a n et ∑na n ?
∏ qi i =1

a qk +1 1
On a Lim
k →∞ a qk
= Lim
k →∞ 2 k +1
−1
= 0 et d’après le critère de d’Alembert, la série ∑a qk converge

et donc ∑ a n converge. Pour k ≥ 1 , q k +1 a k +1 = a k et donc la série ∑na n converge.

3. Pour x>1, calculer Lim a qk x qk


k →+∞

a qk +1 x qk +1
k
1 2 k +1 − 2 k 1 x2
On a = x ≈ × k → ∞ , donc Lim a qk x qk = +∞
a qk x q k 2 k +1 − 1 2 2 k → +∞

4
4. On considère la suite ( p n ) définie par : p 0 = p ∈ ]0,1[; p n +1 = p n . Etudier la convergence
de la suite ( p n ) .

La suite est positive et majorée par 1 et on a : p n +1 − p n = p n ( p n − 1) > 0 , elle est donc


croissante et par conséquent convergente vers une limite l solution de l’équation : l = l ,
d’où l=1

n
5. Etudier la convergence de la suite (v n ) de terme général : v n = ∏ (1 + p k +1 − p k )
k =0

On a (1 + p k +1 − p k ) ≥ 1 , donc Ln (1 + p k +1 − p k ) ≥ 0 . La suite (Ln v n ) est croissante.

Par ailleurs, Ln (1 + p k +1 − p k ) ≤ p k +1 − p k et

n n n
Ln ∏ (1 + p k +1 − p k ) = ∑ Ln (1 + p k +1 − p k ) ≤ ∑ ( p k +1 − p k ) = p n +1 − p 0 ≤ 1 . La suite
0 0 0

(Ln v n ) étant croissante et majorée, elle converge et il en est de même pour la suite (v n ) .

Exercice n° 5

Soit E n l’espace vectoriel des polynômes d’une variable réelle à coefficients réels et de degré
inférieur ou égal à n. On considère Q l’application numérique définie sur E n par :
1
Q ( p) = ∫p ( x) (1 + x 2 ) dx
2

−1

1. Montrer que Q est une forme quadratique, dont la forme bilinéaire associée définit sur E n un
produit scalaire.

1
∀ p, p1 ∈ E n , B ( p, p1 ) = ∫p ( x) p12 ( x) (1 + x 2 ) dx et B est bilinéaire symétrique car l’intégrale
2

−1
est linéaire. De plus :
1
∀ p ∈ E n , B ( p, p ) = ∫p
4
( x) (1 + x 2 ) dx ≥ 0 et B( p, p) = 0 ⇔ p ( x) = 0 ∀ x ∈[− 1,1]
−1
On a donc un produit scalaire.

2. Montrer qu’il existe une base orthogonale pi (i = 0,1, ...n) de E n telle que le terme de plus
haut degré de p i soit X i .
On a dim E n = n + 1 .
( p i ) est une base orthogonale si et seulement si ∀ i ≠ j , B ( pi , p j ) = 0 .

5
On pose p 0 ( x) = 1, p1 ( x) = x (on vérifie aisément qu’ils sont orthogonaux pour ce produit
1 1
 x2 x4 
scalaire, en effet : B ( p 0 , p1 ) = ∫ x (1 + x ) dx =  +  = 0 2

−1 2 4  −1
On cherche p 2 de la forme p 2 ( x) = x 2 + α x + β avec
2
B ( p 0 , p 2 ) = 0 (⇒ β = −2 / 5) et B( p1 , p 2 ) = 0 (⇒ α = 0) , on obtient p 2 ( x ) = x 2 − .
5
i −1
On suppose p 0 , ..., pi −1 déterminés et on cherche p i de la forme pi ( x ) = x i + ∑ α k p k et
k =0
1
vérifiant : B ( pi , p k ) = ∫ ( x i p k ( x ) + α k p k2 ( x ) )(1 + x 2 ) dx = 0, ∀ k = 0,..., i − 1
−1

Ceci donne une équation affine qui permet de déterminer les α k de façon unique et donc p i

3. Pour i ∈ {0,1, ...n − 2}, on note Fi le sous espace de E n engendré par les polynômes de degré

strictement inférieur à i. Déterminer une base du sous espace Fi orthogonal à Fi
Fi admet comme base les polynômes {p 0 , ..., pi −1 } et d’après la question précédente
{pi , ..., p n }constituent une base de Fi


4. Montrer que pi + 2 − X pi +1 appartient à Fi . En déduire une relation entre pi + 2 , p i +1 , p i

pi + 2 − X p i +1 ∈ Fi ⊥ ⇔ pi + 2 − X p i +1 ⊥ p k ∀ k = 0,..., i − 1 . Il suffit de vérifier que X p i +1 ⊥ p k ,


1

car pi + 2 ∈ Fi . On a : B ( X p i +1 , X k ) = ∫ x k +1 p i +1 ( x ) (1 + x 2 ) dx ∀ k = 0,..., i − 1 ou encore
−1
1
'
B ( X p i +1 , X k ) = ∫ x k p i +1 ( x ) (1 + x 2 ) dx = 0, ∀ k ' = 1,..., i , ce qui implique
−1

pi + 2 − X pi +1 = λ0 p i + ... + λ n −i p n . Comme p i +3 , ..., p n sont orthogonaux à pi + 2 et X p i , il


s’ensuit que : λ3 = λ 4 = ... = λ n −i = 0 , donc pi + 2 − X pi +1 = λ0 p i + λ1 p i +1 + λ 2 pi + 2 et par
identification, on obtient λ2 = 0 et avec la parité λ1 = 0 ;
En conclusion pi + 2 = X pi +1 + λ0 pi

5. On suppose n=2.
- Ecrire la matrice M de la forme bilinéaire symétrique associée à Q dans E2
On a :
1
B (1,1) = ∫ (1 + x ) dx = 8 / 3
2

−1
1
B ( x, x ) = B (1, x 2 ) = ∫ (x + x 2 ) dx = 16 / 15
4

−1

 1 0 2/5 
1
8 
B ( x , x ) = ∫ ( x + x ) dx = 24 / 35 , par conséquent M =  0 2 / 5
2 2 4 6
0 
−1
3 
 2 / 5 0 9 / 35 
- La matrice M est-elle inversible ?

6
M étant une matrice symétrique définie positive, donc son déterminant est non nul et elle est
inversible
- La matrice M est-elle diagonalisable ? Que peut-on dire de ses éventuelles valeurs propres ?
Comme elle est symétrique, elle est diagonalisable et toutes ses valeurs propres sont
strictement positives (matrice définie positive).

6. Répondre à la question précédente dans le cas où n=3.


Il suffit simplement de compléter les calculs :
B (1, x 3 ) = B ( x 2 , x 3 = 0; B ( x, x 3 ) = B ( x 2 , x 2 ) = 24 / 35; B ( x 3 , x 3 ) = 32 / 63 , on en déduit la
matrice N associée qui est inversible et diagonalisable :

 8/3 0 16 / 15 0 
 
 0 16 / 15 0 24 / 35 
N =
16 / 15 0 24 / 35 0 
 
 0 24 / 35 0 32 / 63 

Exercice n° 6

2
1. Soit la fonction numérique g définie par : g ( x) = ( x 2 − 1) e − x / 2 . Etudier les variations de g
et tracer son graphe (on précisera ses extrema, ainsi que sa convexité). La fonction étant paire,
il suffit de l’étudier sur l’ensemble des réels positifs et son graphe sera symétrique par rapport
à l’axe Oy. On a :

2 2
g ' ( x) = ( − x 3 + 3 x) e − x /2
= 0 ⇔ x = 0 ou x = 3 et g '' ( x) = ( x 4 − 6 x 2 + 3 ) e − x /2

x 0 3 +∞
'
g ( x) + -
g (x) -1 0
2 e −3 / 2

La fonction admet donc 3 extrema en x = 0, x = ± 3

g '' ( x ) = 0 ⇔ x 4 − 6 x 2 + 3 = 0 (équation bicarrée). On a 4 points d’inflexion dont les abscisses


sont x = ± 3 ± 6

2. Résoudre l’équation différentielle : y '' + 2 xy ' + ( x 2 + 1) y = 0 . On cherchera des solutions


2
de la forme y ( x) = u ( x) e − x /2

2 2
On a y ' = e − x /2
(u ' − x u ); y '' = e − x /2
(u '' − 2 x u ' + ( x 2 − 1) u ) et en remplaçant dans l’équation
2
différentielle proposée, on obtient : u '' e − x /2
= 0 , soit u '' = 0 et u ( x) = ax + b . Par
2
conséquent y ( x) = (ax + b) e − x /2

7
2
3. On considère les fonctions numériques f a , b définies par f a , b ( x) = (ax + b) e − x /2
, où a et b
sont deux nombres réels. On note C a , b leurs courbes représentatives. Montrer que pour a fixé
non nul, les fonctions f a , b admettent des extrema et que les points correspondants à ces
extrema sur C a , b appartiennent à un ensemble M a . Représenter M 1 . Comment M a se déduit
de M 1 ?

2
On a f a', b ( x ) = (−ax 2 − b x + a ) e − x /2
et cette dérivée est nulle pour ax 2 + b x − a = 0 et
comme ∆ = b 2 + 4a 2 > 0 , on a deux racines réelles distinctes de signe contraire qui donnent
des extrema à la fonction f a , b puisque Lim f a , b ( x ) = 0 (le résultat est le même pour a>0 ou
x → ±∞

 y = ( a x + b)e − x / 2
2

a<0). Les points correspondants à ces extrema vérifient :  2


( −ax 2 − bx + a )e − x / 2 = 0

2
e−x / 2
En multipliant la première équation par x et en additionnant, on obtient : y = a
x

2 2
e−x / 2 ( x 2 + 1) e − x / 2
Pour M 1 , on a : y = et y ' = − < 0 . La fonction est impaire, donc son
x x2
graphe est symétrique par rapport à l’origine, la fonction est strictement décroissante de R +
sur R + et les axes sont des asymptotes à la courbe. M a se déduit de M 1 par homothétie.

4. Montrer que pour a fixé non nul, les courbes C a , b admettent trois points d’inflexion dont
l’un est d’abscisse comprise entre -1 et 1.

2
La dérivée seconde de f a , b est f a'', b ( x) = ( a x 3 + b x 2 − 3a x − b) e − x /2
. Etudions le signe du
polynôme P ( x ) = a x + b x − 3a x − b . On a : P (−1) = 2a ; P(1) = −2a . Ces deux valeurs
3 2

sont de signe opposé. Le résultat sera le même pour a>0 ou a<0. Pour a>0, le tableau des
variations est le suivant :

x −∞ -1 1 +∞
P (x) + +∞
−∞ -

D’après le théorème des valeurs intermédiaires, on a bien 3 points d’inflexion.

5. Ces points d’inflexion appartiennent pour a fixé et b variable à un ensemble noté I a


Représenter I 1 . Comment I a se déduit de I 1 ?


2
y = ( a x + b )e − x / 2
Ces points d’inflexion vérifient :  2
( a x 3 + b x 2 − 3a x − b)e − x / 2 = 0

8
On multiplie la première équation par ( x 2 − 1) et on soustrait les deux lignes pour obtenir :
2

− x2 / 2 2a x e − x / 2
( x − 1) y = 2a x e
2
, à savoir y = ( x ≠ ±1) .
( x 2 − 1)

2 2
2 x e−x / 2 − 2 ( x 4 + 1) e − x /2
Pour a=1, y= ( x ≠ ±1) et y =
'
< 0 . La fonction est donc
( x 2 − 1) ( x 2 − 1) 2
strictement décroissante de ]− ∞, − 1[ sur R − , de ]− 1,1[ sur R et de ]1, + ∞[ sur R + . Les axes
x=-1 et x=1 sont des asymptotes verticales et l’axe Ox une asymptote horizontale.

I a se déduit de I 1 par homothétie.

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