IBM France - Revue Think N°2
IBM France - Revue Think N°2
IBM France - Revue Think N°2
Maîtriser
la complexité
Mode d’emploi
à destination des dirigeants
Synthèse de l’IBM Global CEO
Study 2010.
Contributions d’Alain Bénichou,
Chantal Jouanno,
François-Daniel Migeon,
Luc Montagnier
et Jean-Louis Le Moigne.
En 1911, lors d’une réunion avec ses équipes, celui qui va
présider aux destinées d’IBM pendant plus de quarante ans,
Thomas J. Watson Sr., déclare : “Nous avons tous le même
problème. Nous ne pensons pas assez. Penser a rendu
possibles tous les progrès depuis la nuit des temps.” Puis, il
se saisit d’un crayon bleu et écrit 5 lettres sur un tableau :
( P-E-N-S-O- N-S )
Benoît Raphaël a été Directeur Adjoint de la rédaction du quotidien Vaucluse Matin, avant de piloter la stratégie
Internet du groupe Dauphiné Libéré. En 2007, il a fondé Le Post (www.lepost.fr), un média en ligne participatif
et communautaire lancé par le Monde Interactif. Aujourd’hui, consultant en médias sociaux, il explore, sur son blog
“La Social Newroom” (www.benoitraphael.com), les nouveaux usages de l’information et la monétisation digitale.
6-7 Quand la complexité est une force 24 Un supermarché qui vous comprend
Éditorial d’Alain Bénichou, Le Centre de Solutions Métiers
Président IBM France. de l’IBM Forum La Gaude imagine
le supermarché du futur.
8-15 La complexité. Mode d’emploi
à destination des dirigeants 25 Les futurs managers aux manettes
Avant-propos de Raphaël Capelli, General Préparer les étudiants à leurs futures
Manager d’IBM Global Business Services. responsabilités grâce aux jeux vidéo ?
Synthèse de l’IBM Global CEO Study 2010. C’est le principe des serious games.
Interview de Michel Meunier, Président
du Centre des Jeunes Dirigeants 26-27 Roland-Garros : la technologie
Retour sur l’IBM Global Student Study 2010. au service du spectacle
IBM accompagne la FFT pour offrir
16-17 “Agir et penser en complexité aux internautes la même émotion
dans l’entreprise” qu’au stade. Fabrice Santoro raconte
Décryptage par Jean-Louis Le Moigne, comment la technologie améliore
animateur du Réseau Intelligence les performances.
de la Complexité – MCX-APC.
28 Ailleurs
18-19 “Assumer la complexité IBM intervient dans le monde entier
du développement durable” dans des domaines insoupçonnables
Analyse de Chantal Jouanno, avec un seul mot d’ordre : rendre la planète
ancienne Secrétaire d’État chargée plus intelligente.
de l’Écologie.
29 Quand la French Touch de l’animation
20-21 “Une succession de solutions rejoint les géants d’Hollywood
à inventer pour moderniser l’État” S’appuyant sur IBM, le studio français
Témoignage de François-Daniel Migeon, Mac Guff a animé la nouvelle
Directeur Général de la Direction Générale superproduction américaine en 3D relief
de la Modernisation de l’État. Moi, moche et méchant.
Alain Bénichou
Président IBM France
“La complexité Concurrence accrue, volatilité des marchés, Nous voulons leur dire que les solutions existent.
peut être transformée incertitudes économiques, évolution des Oui, la complexité peut être transformée en
en avantage publics… Tout concourt à faire de la complexité avantage économique. C’est possible et nous
économique.” le défi majeur de la décennie 2010. Dans le l’avons constaté. Certains dirigeants ont su
cadre de notre Global CEO Study, à laquelle prendre les mesures de long terme nécessaires.
ce deuxième numéro de Think est consacré, Ils l’ont fait selon trois grands axes : le leadership
nous avons cherché à savoir comment les créatif, l’approfondissement de la relation client
dirigeants d’entreprise et les hauts responsables et la dextérité opérationnelle.
publics réagissaient face à cette complexité.
Notre première conclusion est que ces dirigeants Les dirigeants les plus performants pratiquent
ont conscience du problème. Mais qu’ils sont le leadership créatif. Ils expérimentent de
inquiets. Ils sont près de 80% à estimer que la nouveaux modèles de business. Ils privilégient
complexité va s’accroître au cours des années les innovations radicales. Ils prennent des
à venir, et 50 % à estimer que leur organisation risques, certes calculés, pour atteindre leurs
n’est pas prête à relever le défi. objectifs stratégiques. Ils gèrent intelligemment
l’information pour nourrir une connaissance an à réfléchir aux nouveaux usages et concevoir,
approfondie, voire une intimité avec leurs clients. avec nos clients, les innovations qui changeront
Enfin, ils revisitent leurs modes opératoires, notre quotidien.
pour gagner en rapidité et en flexibilité.
Nous n’oublions pas que l’innovation est aussi
La réinvention permanente managériale. IBM a défini, en 2003, trois valeurs
partagées par l’ensemble des salariés d’IBM :
Ces conseils, nous nous les sommes d’abord se mobiliser pour le succès de chacun de nos
appliqués à nous-mêmes. IBM est confrontée, clients ; innover pour que l’entreprise progresse,
comme toutes les autres entreprises, à une et le monde avec elle ; fonder toutes les relations
complexité sans précédent. La mondialisation sur la confiance et la responsabilisation. Car
de l’économie, l’émergence des standards nous pensons que c’est en développant une
ouverts et l’évolution du comportement de nos vraie culture de collaboration, d’innovation et
clients ont représenté autant de défis, auxquels d’excellence qu’IBM peut aider ses clients à
nous avons dû faire face, en nous transformant. créer de la valeur.
La complexité.
Mode d’emploi
à destination des dirigeants
COMPLEXITÉ : De Paris à New York, de Pékin à Rio de Janeiro,
l’inconnu. Un leader sur deux est d’ailleurs convaincu que son organisation
n’est pas suffisamment préparée à y faire face. Pour autant, les motifs
qui a interrogé quelque 1 500 dirigeants à travers le monde, dont près de 150
La nouvelle donne
du management créatif
Lors de la Global IBM CEO Study 2010, organisations. Elle a confirmé, par exemple, premier lieu, savoir se défaire du passé
nous avons eu l’occasion de partager l’importance primordiale de la relation au pour envisager l’avenir et ne pas hésiter
avec de nombreux dirigeants des plus client : où qu’il se trouve dans le monde, à se remettre en cause pour faire face au
grandes entreprises et des plus grandes chaque client doit se sentir unique et être changement. Ensuite, par de nouveaux
organisations publiques du monde entier traité en tant que tel. La crise a également modes de communication managériale,
nos réflexions concernant le nouvel souligné l’importance de la dextérité être capable d’expliquer plutôt que
environnement économique né de la crise. opérationnelle. Pour tirer parti d’un environ- d’imposer, afin de susciter plus efficacement
nement difficile, un dirigeant doit savoir l’adhésion. Pour conclure, le management
Ces échanges ont abouti au constat faire évoluer son entreprise et l’adapter créatif repose sur la capacité à prendre
suivant : un ensemble de mouvements aux constants changements des marchés. des décisions rapides, sans attendre d’avoir
interagissent et s’interpénètrent de réuni 100 % des informations. En résumé,
manière toujours plus imprévisible face bien savoir vaut mieux que tout savoir.
aux bouleversements constants des
tendances économiques. Ces mouvements Le défi est donc de pouvoir transformer
sont portés par un ensemble de facteurs en informations pertinentes les données
tels que l’accélération de la mondialisation, brutes sur les clients, sur le marché, sur
la montée en puissance des pays les risques et, plus généralement, sur
émergents, la hausse de la réglementation, l’activité de l’entreprise elle-même. Nous
les nouveaux impératifs de la gestion des sommes persuadés que cet enjeu est vital
ressources humaines ou encore l’explosion pour les entreprises et les organisations
du “tout numérique” et les questions publiques. Nous avons à ce titre fortement
environnementales. investi dans ce domaine pour proposer
des logiciels, des offres et des services
Dans un tel contexte, nous ne pouvions qui permettent aux dirigeants de prendre,
que nous interroger sur la réussite et la non seulement de bonnes décisions, mais
performance de certaines entreprises et surtout les meilleures décisions compte
tenter de comprendre comment elles Raphaël Capelli tenu de l’information à leur disposition.
étaient parvenues non seulement à General Manager
affronter cette complexité mais surtout d’IBM Global Business Services Nous tirons, comme principale leçon de
à en faire un facteur de différenciation et notre étude, que la complexité doit être
de croissance. Nous avons pu retirer de Derrière ces enjeux se dessine une considérée comme une opportunité pour
notre étude plusieurs éléments de réponse. nouveauté majeure : ce que nous appelons les entreprises dont elles se doivent de
Tout d’abord, il apparaît clairement que le “management créatif” apparaît désor- •
tirer le meilleur parti.
la crise a servi de catalyseur en opérant mais comme une nécessité pour l’entreprise.
un tri entre les multiples priorités des Il repose sur trois grands principes. En
La complexité,
facteur d’innovation
et de croissance
pour les entreprises
Impossible d’y échapper. Entre globalisation et nouvelles technologies, les entreprises
et leurs dirigeants sont entrés de plain-pied dans l’ère de la complexité. Comment ne pas
la subir, mais au contraire la transformer en levier de croissance et de création de valeur ?
En cultivant comme jamais créativité, intimité avec le client et dextérité opérationnelle, répondent
les dirigeants interrogés à la faveur de la grande enquête IBM Global CEO Study 2010.
Complexité. Le mot revient en boucle dans et expriment l’intuition que la nouvelle et l’idée qu’ils se font de leur capacité à y
les entretiens de la grande enquête qu’IBM donne requiert un nouveau style de faire face) pourrait être inquiétant. Il est
a menée cette année auprès de plus de leadership. Tous voient surtout stimulant dès lors
1 500 dirigeants à travers le monde (1 541 particulièrement dans “Pour gérer la complexité, que l’on prend la peine de
exactement), dont quelque 140 en France. la complexité une sorte quatre qualités me regarder les choses de
Dans les trois précédentes éditions de de “nouvelle frontière”. paraissent essentielles : plus près.
l’IBM Global CEO Study, le changement Près de huit dirigeants la vision, la volonté, L’étude IBM s’intéresse
faisait figure de défi numéro un. Désormais, sur dix (79 %) estiment en la capacité à créer ainsi particulièrement à
c’est le sentiment d’un monde de plus en effet que le niveau de de la valeur, la vitesse ” la famille de ceux que
plus incertain qui domine, un monde de plus complexité auquel ils Denis Kessler, Président nous appellerons les “sur-
en plus “volatil”, où la complexité est partout. seront confrontés sera du Groupe Scor performeurs”. Autrement
Au moment même où les entreprises luttent encore plus élevé demain dit, les organisations qui
pour émerger d’une des plus graves crises tandis qu’un sur deux pense que son ont montré leur aptitude à sortir du lot en
économiques et financières de l’après- entreprise n’est pas préparée à y faire face. “majorant” leurs marges de manœuvre
guerre, leurs dirigeants confient leur Ce “complexity gap” (la différence entre opérationnelles. Certaines entreprises
désarroi : ils nagent en pleine incertitude la complexité anticipée par les dirigeants ont en effet réalisé au cours des cinq
o 65
o 653 o 654
o 31
o 32
o VI
o VII
“ Nous devons bâtir une nouvelle stratégie plus que jamais centrée sur le consommateur
et mettre en place le bon système de distribution multi-canal avec le meilleur
mix produits/services possible en s’appuyant sur la connaissance intime de nos clients.
“
“
Arnaud Mulliez, Président d’Auchan Hypermarchés France et de la division e-commerce du Groupe Auchan
Gérer la complexité est pour nous une priorité, ce qui n’est pas contradictoire avec
la nécessité de simplifier en permanence l’organisation et l’offre de produits et services.
“
Paul Delaoutre, Directeur Général, branche grands magasins du Groupe Galeries Lafayette
L’IBM L’étude “IBM Global CEO Study” a été dirigée aux États-Unis par
Saul Berman, Global & Americas Leader pour le IBM Strategy
Institute for & Change Consulting group d’IBM Global Business Services, et
Business Peter Korsten, Vice-président et Global Leader de l’IBM Institute
Value for Business Value.
Pour consulter l’étude complète et visionner des témoignages
de dirigeants, rendez-vous sur ibm.com/ceostudy2010/fr
011
en héritage
rement féconde pour comprendre ce qui seront confrontées dans les prochaines
se prépare dans les têtes bien faites de années, la relève insiste sur la globalisation
nos enfants : mettront-ils leurs pas dans et le développement durable. Elle s’inquiète
Pour la première fois, ceux de leurs aînés ou auront-ils une vision de la rareté annoncée des ressources,
sensiblement différente de leur rôle au plébiscite le “socialement responsable”
les chercheurs d’IBM
service des entreprises et de la planète ? et affirme sa volonté de “repenser la notion
ont complété leur enquête
de richesse” pour reprendre les mots d’un
auprès des dirigeants par Premier constat : si les étudiants portent étudiant français. Une évolution des esprits
une plongée dans les têtes sur la situation économique mondiale un qui va de pair avec l’idée que les futurs
et les cœurs des étudiants, regard proche de celui de leurs prédé- dirigeants se font des qualités d’un bon
autrement dit de ceux cesseurs, notamment en ce qui concerne leadership.
qui demain incarneront son évidente (et croissante) complexité,
la relève. Quelle est ils n’en tirent pas les mêmes conclusions. Certes, sur un point essentiel, la génération
leur manière de concevoir Le monde global et interconnecté est leur du Millénaire se situe dans la continuité
le leadership, leurs priorités ? univers. Ils sont tombés dans la “marmite” parfaite de ses illustres prédécesseurs :
quand ils étaient petits. Non seulement elle place la créativité en tête des qualités
La génération du Millénaire
la complexité ne leur fait pas peur mais d’un bon leader. Mais pour le reste, elle
laisse entrevoir l’émergence ils sont confiants dans leurs capacités à exprime une aspiration nouvelle à “devenir
d’un nouveau système s’en faire une alliée grâce à l’abondance un citoyen global, responsable vis-à-vis
de valeurs. et à la qualité de l’information désormais des autres et vis-à-vis de la planète” selon
disponible. la formule d’un étudiant américain. Bref,
Dans quelques années, pratiquement un en pleine crise des valeurs, nos futurs
salarié sur deux dans le monde sera issu Mais, et c’est l’enseignement essentiel, la leaders se voient bien investis de la lourde
de la génération du Millénaire*. Cette relève, Global Student Study 2010 révèle aussi tâche d’en inventer de nouvelles. Idéalisme
qui démarre sa carrière, voire hante encore l’émergence d’une nouvelle hiérarchie propre à la jeunesse ou réalisme précoce ?
les bancs de l’université et des grandes des préoccupations et, in fine, d’un nouveau L’avenir le dira... •
écoles, va donc bientôt imprimer sa marque système de valeurs au sein de la future
sur le management des entreprises. Voilà génération de leaders. Quand les dirigeants
* Ceux qui sont nés entre la fin de la décennie 70
pourquoi la Global Student Study 2010, en poste voient dans l’évolution des marchés et le milieu des années 90.
Les cinq principaux facteurs qui vont “impacter” les entreprises dans les années à venir
Pour un dirigeant actuel... Pour un étudiant...
L’évolution des marchés 56 % La globalisation 55 %
Les nouvelles technologies 39 % Les nouvelles technologies 46 %
La situation macro-économique 38 % L’évolution des marchés 46 %
Les compétences 37 % La question environnementale 42 %
La réglementation 35 % La situation macro-économique 39 %
Source. Inheriting a Complex World: Future Leaders Envision Sharing the Planet, IBM Institute for Business Value, 2010.
Jean-Louis Le Moigne
Animateur du Réseau Intelligence
de la Complexité
“Agir et penser
en complexité
dans l’entreprise”
Piloter une entreprise dans toutes ses complexités, c’est ajuster en permanence ses objectifs et
ses process aux évolutions de son environnement, en sachant qu’il n’y a pas de vérité absolue
en la matière. Et c’est aussi, pour ses responsables, permettre à tous les collaborateurs de l’entreprise
d’exercer leur intelligence afin de comprendre ce qu’ils font individuellement et collectivement,
argumente le professeur et ingénieur Jean-Louis Le Moigne, animateur du Réseau Intelligence
de la Complexité – MCX-APC.
La complexité désigne ces enchevêtre- Tout le monde croit que simplifier, c’est L’entreprise est un concept qui n’a pas
ments de multiples processus irréguliers produire une représentation non fausse, de réalité tangible. Les Anglo-Saxons
et inséparables au sein desquels les orga- pas exhaustive, de la situation. n’utilisent pas le terme d’entreprise, mais
nisations humaines agissent en tentant Mais s’interroge-t-on sur les critères et plutôt de business organisation, pour
de les comprendre. Ce fut longtemps en les méthodes de simplification ? Découper désigner ce magma d’êtres humains en
cherchant à réduire la complexité à la un poulet comme on coupe un saucisson, interactions avec des magmas de projets.
complication : tout découper en autant de en tranches parallèles ? Chacun cite des
parcelles qu’il se pourra, parcelles que l’on exemples : pour simplifier sa gestion, cette Toute entreprise peut être vue comme
relie en longues chaînes linéaires de raisons grande entreprise décide que chaque un vortex : on ne peut pas la prendre dans
toutes simples. Ne pouvons-nous restaurer cadre se comportera à l'avenir comme la main et pourtant elle agit sans cesse.
aujourd’hui les méthodes de raisonnement un entrepreneur individuel. Ne peut-on penser l’entreprise comme une
pragmatique : dans l’incertain, chercher à organisation vivante, système ouvert qui
relier pour comprendre et créer ? S’attacher Vision simpliste qui engendre de mortelles fonctionne et se transforme, et non comme
d’abord à décrire, à réfléchir sur les modèles guerres de baronnies dont on sait les une structure mécanique représentée par
et à délibérer, tout en restant modeste. effets pervers. Ceci alors que ces cadres un organigramme figé ?
Edgar Morin nous le rappelle : “comprendre peuvent exercer l’intelligence de leur action
ce n’est pas tout comprendre, c’est recon- collective en co-élaborant ces “rich pictures”
naître qu’il y a de l’incompréhensible”. des contextes dans lesquelles ils agissent.
Ne peut-on caractériser seul quantitatif qui appauvrit la compré- de disposer de représentations riches de
de façon plus spécifique la hension des phénomènes. Pourtant ils l’action collective dans laquelle leur propre
complexité des entreprises ? sont trop souvent victimes du syndrome activité s’inscrit.
GI-GO ( Garbage In, Garbage Out ) en
Une organisation humaine doit sans cesse n’enrichissant pas assez les données des Le principe récursif
se définir à la fois par ses points de vue problèmes. (les produits sont eux-même producteurs
sur ses contextes (un tapis de processus de ce qui les produit) permet de rendre
divers) et par ses projets, eux-mêmes compte des phénomènes de transformation
divers et évoluant en fonction, en particulier, interne. Il exprime l’effet du comportement
des résultats de ses actions en cours. du système sur sa structure interne propre.
Surtout lorsque la mise en œuvre En transformant leur environnement,
de nouveaux moyens suggère de les entreprises se transforment aussi.
nouvelles possibilités d’action et Ainsi se comprennent les effets
par là suggère de nouvelles fins. d’apprenance organisationnelle.
D’où des appels de plus en
plus fréquents à une réflexion Le principe dialogique
éthique sur l’action de l’entre- (l’association consciente de
prise. Le possible n’est pas deux logiques qui à la fois
nécessairement le souhaitable, s’excluent et nourrissent mu-
d’autant plus que l’action collec- tuellement) est une manière de
tive conduit à des situations reconnaître qu’on ne peut séparer
irréversibles, une des caracté- l’antagoniste du complémentaire,
ristiques essentielles de l’action la compétition de la coopération.
en complexité. Comme il faut une source chaude
et une source froide pour le travail
Quels repères pour agir d’une machine, il faut une tension entre
et penser en complexité ? ordre et désordre pour qu’une organisation
soit active. Ce qui conduit sans cesse
“La complexité n’est pas un mot solution, l’entreprise à des comportements non
c’est un mot problème”, rappelle E. Morin. Pour s’exercer à cette intelligence de la optimum (mono-critère), mais pragmatiques,
En revanche, ajoute-t-il, “la façon de penser complexité, Edgar Morin a dégagé trois “satisficing”, selon Herbert Simon.
complexe se prolonge en façon d’agir principes de la Pensée Complexe :
complexe”. Et la façon de penser complexe Yves Barel disait que “la complexité est
commence par la façon de décrire la Le principe hologrammatique en attente de bricoleurs”, et pour faire
situation dans laquelle on se propose (le tout est inscrit dans la partie qui est avec la complexité d’une entreprise, ne
d’agir intentionnellement : elle n’est jamais inscrite dans le tout) permet d’éclairer la faut-il pas éclairer plusieurs domaines
complètement donnée puisqu’elle dépend complexité des phénomènes d’émergence à la fois, prendre des détours, ruser ?
des points de vue que chaque responsable créative dans l’entreprise. Si le tout est
adopte. On comprend que les dirigeants plus que la somme des parties, la partie “La complexité appelle la stratégie” (Edgar
de l’entreprise soient particulièrement est plus qu’une fraction du tout. Manager, Morin), et elle se construit toujours chemin
attentifs à la qualité et à la richesse des ce n’est pas seulement coordonner le tout, faisant.•
processus informationnels qui s’y déve- c’est aussi inciter ses collaborateurs à
loppent : ils ne sont nullement réduits au exercer leur intelligence en leur permettant
“Assumer
la complexité
du développement
durable”
Le développement durable constitue un défi partagé par l’ensemble de la société,
des particuliers aux entreprises, en passant par les pouvoirs publics. Pour Chantal
Jouanno, ancienne Secrétaire d’État chargée de l’Écologie et Ministre des Sports
depuis novembre 2010, la mise en place d’une vraie économie verte peut permettre
de le relever collectivement dès aujourd’hui, malgré sa complexité. L’enjeu est
de taille : assurer l’avenir.
Comment gérer la complexité résoudre les crises environnementales C’est tout l’objet de la Stratégie Nationale
du développement durable auxquelles nous sommes confrontés : de Développement Durable 2010-2013
en tenant compte du diviser par cinq la consommation d’un (SNDD) adoptée cet été : donner à chacun,
réchauffement climatique, équipement électrique ou électronique entreprises ou autres organisations, le
de la raréfaction des ressources est tout à fait méritoire… mais si, dans le cadre nécessaire à structurer sa démarche
énergétiques et du besoin même temps, on décuple le nombre d’unités de développement durable, pour l’aider
de développement économique vendues, soit par augmentation du nombre à en gérer la complexité et à identifier ses
des entreprises ? d’acheteurs soit par raccourcissement propres enjeux et leviers d’action. Neuf
de la durée de vie des équipements, les défis communs ont ainsi été définis, dont
Le développement durable peut encore problèmes restent identiques. D’autant le premier est celui d’une production et
apparaître comme une notion complexe, plus qu’au-delà de la consommation d’une consommation durable.
et j’en conviens. Mais il ne faudrait surtout d’énergie, tout produit génère d’autres Cette économie verte ouvre à tous les
pas que cette complexité soit facteur impacts, consomme des ressources et secteurs des opportunités en matière
d’immobilisme. C’est trop facile. Le pro- génère des déchets. d’innovation et, bien menée, sera source
grès de l’humanité, c’est d’assumer sa de compétitivité pour les entreprises. En
complexité. Le développement durable Quelles solutions effet, en les incitant à être plus sobres en
est avant tout une nécessité : nous ne peut-on proposer pour répondre carbone et moins génératrices d’impacts
pourrons dans le futur continuer à vivre, à ces attentes parfois sur l’environnement, elle pourra renforcer
produire et consommer comme nous le contradictoires ? leur robustesse face aux variations et
faisons aujourd’hui et ce, encore moins, augmentations des coûts de l’énergie et
quand neuf milliards d’hommes et de Il nous faut nous orienter, pas à pas mais à la pression croissante exercée sur les
femmes aspireront, eux aussi, à une qualité toujours résolument, vers une économie matières premières… tout en répondant
de vie et de confort comparable à la nôtre. plus verte et plus équitable : c’est-à-dire à aux attentes naissantes de leurs clients
Il ne s’agit bien entendu pas de se priver de la fois décarbonée et sobre en ressources, ou de leurs consommateurs, eux aussi
tous les apports de notre société moderne quelles qu’elles soient (ressources non en quête de modes de production et de
mais de fuir ses excès. Les progrès renouvelables, espace, air, eau,…), et plus consommation plus durables.
technologiques sont et seront toujours juste, tant dans la répartition des richesses
nécessaires mais ils ne suffiront pas à que des efforts à fournir.
“Une succession
de solutions à inventer
pour moderniser l’État”
Rendre l’administration plus rapide et plus efficace pour les
usagers, tout en optimisant les coûts. Pour mener à bien cette
mission, la Direction Générale de la Modernisation de l’État
(DGME ) aide les ministères à mettre en œuvre la Révision
Générale des Politiques Publiques (RGPP)1. Elle implique aussi
François-Daniel Migeon l’ensemble des acteurs dans la transformation de l’État,
Directeur Général de la DGME explique son Directeur Général, François-Daniel Migeon.
1 En quoi la RGPP1
a-t-elle mieux intégré
la complexité de
vocation à transformer l’administration
pour la rendre à la fois plus agile, plus
simple, plus efficace, plus réactive et plus
principaux acteurs par des experts et des
spécialistes. La DGME effectue, donc, des
missions auprès des ministères pour les
l’administration publique économe des deniers publics. Il s’agit in aider, faciliter la mise en œuvre de la moder-
que les autres réformes fine de proposer aux usagers des services nisation et leur transmettre des méthodes
de l’État conduites à ce jour ? accessibles, innovants et fiables. organisationnelles. C’est cette démarche et
La force première de la RGPP réside dans cette gouvernance qui permettent de bien
Comme toute organisation, l’administration l’implication du plus haut niveau de l’État : intégrer la complexité de l’administration
est vivante. Elle doit évoluer au rythme de le Comité de suivi de la RGPP est conjoin- dans le mouvement de réforme.
son environnement, s’adapter à l’évolution tement présidé par le Secrétaire Général
de la société, se transformer pour répondre
aux attentes nouvelles des usagers (43 %
des entreprises jugent complexes les
de l’Élysée et le Directeur de cabinet du
Premier ministre.
La DGME veille à l’avancée effective
2 Comment définiriez-vous
la complexité propre
à votre mission de
démarches administratives, et 70 % des des mesures décidées. Elle identifie les modernisation de l’État ?
usagers se plaignent de la longueur des blocages éventuels, afin d’y remédier sans
délais ), tout en prenant en compte les délai. L’accompagnement est fondamental La complexité est avant tout liée à une
contraintes de financement. La RGPP car un mouvement de transformation de question d’échelle : comparez simplement
répond à cette double exigence : elle a l’ampleur de la RGPP implique l’appui des la taille de l’administration et ses 2,5 millions
7c
d’agents, à celle des entreprises du l’État ; nous devons proposer des solutions Les usagers constituent également un
CAC 40 ! Ensuite, l’État s’adresse à tous de transformation adaptées le plus soutien précieux. Ils guident notre action
les Français, aux usagers de tous les finement possible aux problématiques en exprimant leurs attentes sur des services
secteurs, qu’ils soient des particuliers, des administrations concernées. Il n’existe dont ils sont les premiers bénéficiaires.
des entreprises, des collectivités locales pas une solution unique mais plutôt une En termes de moyens, les nouvelles
ou des associations. Ces attentes sont succession de solutions à inventer pour technologies ont révolutionné le rapport
très diversifiées, mais exigent toutes une moderniser l’État. C’est pourquoi les aux usagers. Elles ont créé de nouvelles
fiabilité totale de la part des services principes de méthode comme ceux de interactions et contribué à décloisonner
publics. Par ailleurs, moderniser et innover la méthode Lean2, par exemple, sont l’organisation de l’administration. Elles
supposent d’être en prise directe avec particulièrement adaptés : ils permettent ont permis de se poser des questions
les usagers. C’est ce que fait la DGME, d’optimiser sur le terrain les pratiques en essentielles sur le partage des données
avec d’une part un panel de plus de s’appuyant sur l’expérimentation et et leur confidentialité.
5 000 usagers susceptibles de “tester” l’expertise des agents, assurant une bonne À cet égard, le succès de mon.service.
des nouvelles propositions, et d’autre compréhension des multiples métiers de public.fr (MSP), développé par la DGME,
part en proposant à chacun de contri- l’administration, et de ses missions. permettant un accès rapide, simple et
buer directement, sans filtre, via le site : sécurisé aux services administratifs en
www.ensemble-simplifions.fr.
Plus de trente mesures répondant aux
priorités des Français ont déjà été
4 Sur quels soutiens et sur
quels moyens pouvez-vous
compter pour mener à bien
ligne, a valeur de symbole.
À la fin septembre 2010, un million de
Français avaient choisi de gérer leurs
engagées : la suppression des demandes votre mission ? démarches administratives en ligne via
de copies d’état-civil, le suivi en ligne du MSP ! C’est la preuve de l’appétence
traitement des plaintes, la possibilité de La DGME est organisée pour piloter la des Français pour l’administration élec-
demander en ligne son inscription sur RGPP et mener à bien la transformation, tronique, et la preuve de la capacité de
les listes électorales, etc. pour accompagner les ministères dans l’État à répondre à ces nouveaux défis. •
leurs projets, proposer de nouvelles pistes
3 Comment répondez-vous
à la double demande
d’offrir “une meilleure qualité
d’amélioration de la qualité de service.
Outre le soutien politique dont nous béné-
ficions, notre premier soutien provient des
de services tout en réalisant agents publics eux-mêmes, car ils sont les [1] Lancée en juin 2007, la Révision Générale
des économies budgétaires” ? premiers acteurs de la transformation. C’est des Politiques Publiques (RGPP) est un
programme de modernisation de l’action
pour cette raison que nous lançons, sous de l’État. Après une phase d’audits approfondis
Il ne faut jamais perdre de vue que l’action l’autorité de François Baroin, Ministre du dans l’ensemble des ministères, plus de 300
réformes ont été engagées pour recentrer l’État
de l’État trouve tout son sens dans la Budget et de la réforme de l’État, une École sur ses missions prioritaires et améliorer la qualité
qualité du service rendu à nos concitoyens. de la Modernisation de l’État. Sa vocation du service rendu à l’usager.
Nous devons dorénavant le faire en sera de développer le potentiel des [2] Méthode d’organisation issue de l’industrie
contribuant à la maîtrise des dépenses responsables administratifs, pour réussir automobile qui recherche l’accroissement de
la performance, de la productivité et de la qualité
publiques. La DGME doit donc agir comme la mise en œuvre des transformations par l’amélioration continue et l’élimination
un catalyseur de la transformation de issues, notamment, de la RGPP. des gaspillages.
<< //
Luc Montagnier
Prix Nobel de médecine 2008
ª8
Un supermarché
qui vous comprend
Des milliers de produits, avec chacun sa priori. Plus de chances alors d’être satisfait au moment
provenance, ses processus... Le supermarché d’acheter ! Pas de surprises en caisse : votre reçu est déjà
est le point de convergence de la complexité tout prêt sur votre mobile.
et sa vitrine la plus voyante.
Aujourd’hui, les nouvelles technologies de Au-delà de l’amélioration de l’expérience d’achat individualisée,
l’information permettent de mieux maîtriser le Centre de Solutions Métiers de l’IBM Forum La Gaude
cette complexité pour gagner en productivité (voir encadré) travaille sur deux chantiers : l’intelligence du
et offrir aux consommateurs une expérience marketing et de la chaîne logistique, et l’optimisation des
d’achat individualisée et plus agréable. opérations. Car pour les groupes de la grande distribution,
le passage au supermarché intelligent est un enjeu de taille.
L’année : 2012. Le lieu : un supermarché. Bienvenue dans La concurrence s’intensifie. Le commerce électronique est
l’ère des courses 2.0. Finies les errances interminables entre en plein essor : +22 % en Europe en 2009 et probablement
les rayons à la recherche du vinaigre balsamique, de la lessive +20 % cette année. Il représentait déjà en France 4,9 % des
écologique, ou de l’employé qui pourrait vous renseigner. ventes au détail en 2009. Les supermarchés “en dur” doivent
Place au supermarché intelligent. s’adapter. La géolocalisation des clients par mobile permet
déjà d’identifier les zones de chalandise non utilisées.
Votre téléphone mobile, en identifiant votre présence en Et pour que les produits ne manquent jamais en rayon et
magasin et en le couplant avec votre profil, vous guide qu’ils ne périment pas, les transactions sont analysées – et
directement jusqu’au produit souhaité. Dès que vous le personnel alerté – en temps réel. Idem en entrepôt : chaque
le soulevez, l’étagère intelligente produit déplacé est scanné et les
vous dit tout : d’où il vient, qui est le inventaires mis à jour.
Le Centre IBM de La Gaude
producteur, ce qu’il contient, et bien
dédié aux Solutions Métiers s’est
sûr combien il coûte. Mieux, elle vous La planification des achats des lots
doté en 2005 d’un environnement
suggère des produits alternatifs ou est optimisée de A à Z : la production,
immersif représentant l’ensemble
complémentaires. Vous scannez le le transport, les stocks et la livraison.
de la chaîne de valeur de l’industrie
produit avec votre téléphone, qui En aval, le centre de distribution doit
de la distribution : domicile
coche la case sur votre liste de gérer chaque jour des centaines de
du consommateur, espace urbain,
courses – ou vous rappelle que vous commandes passées par Internet.
magasin de nouvelle génération,
l’avez déjà commandé en ligne la Aucun souci, un logiciel aide l’employé
arrière boutique, entrepôt, siège
semaine dernière. Le petit fondant au à préparer les paquets à l’aide de
social, etc. Plus récemment,
chocolat ? “Pas touche”, vous annonce voyants lumineux. Le système passe
cet espace s’est enrichi en plaçant
votre smartphone. “Il contient de la également les ventes au peigne fin
le magasin au cœur d’une ville
poudre d’amandes”. pour gérer les promotions ou les
plus intelligente (“Smarter City”).
cartes de fidélité.
Plus loin, la balance intelligente
reconnaît les pommes Cox et les étiquettes. Après avoir Quant au consommateur prévenant, après dégustation de
analysé la fraîcheur du stock, les étiquettes digitales se feront la salade aux endives, il ne lui reste plus qu’à donner une
également l’écho de toute baisse de prix ou de promotions. note à cette nouvelle marque de vinaigre balsamique sur
Les technologies de reconnaissance morphologique vous son application de courses. •
permettent d’essayer des vêtements ou des accessoires a
CityOne : bâtir une ville intelligente. Lancé le 4 octobre dernier, CityOne est le nouveau serious game
conçu par IBM. Eau, énergie, distribution, banque : le joueur doit résoudre les problématiques environnementales,
économiques et logistiques d’une grande ville. Un défi pour les prochaines années puisque les experts prévoient
que 70 % de la population mondiale vivra en zone urbaine en 2050. Avec CityOne, IBM enrichit sa mission
Smarter Planet (“Pour une planète plus intelligente”) et complète sa gamme de serious games à destination des
entreprises et des universités. Dès sa disponibilité, le 4 octobre, les étudiants de l’ESIEE ont pu le découvrir.
L’ESCT, l’ITIN, SUPELEC et l’ESCEM le découvriront cet automne. Pour jouer à CityOne gratuitement en ligne,
visitez le site ibm.com/cityone
Roland-Garros :
la technologie
au service du spectacle
Passer une journée à Roland- Garros est un “Souvent la victoire se joue au détail près, d’où l’intérêt pour les
rêve pour tout fan de tennis. Si le tournoi spectateurs de disposer d’un maximum de données, afin de
peut accueillir 450 000 spectateurs, il mieux comprendre les performances” remarque Michel Grach,
entend faire vivre la même émotion aux Directeur des Médias et Partenariats de la FFT. L’application
millions d’internautes qui vivent le sport Turning Points répond à ce besoin. Elle analyse en temps
à distance. Pour cela, IBM accompagne la réel chaque point et chaque moment clé du match pour mettre
Fédération Française de Tennis (FFT) avec en évidence sous la forme d’un graphique le déroulement
des innovations offrant toujours plus de précis de la partie, ses tendances et les phases de dominations
personnalisation, d’interaction et d’immersion successives des deux joueurs. Car pour Alex Loth, Directeur
dans le tournoi. des Systèmes d’Informations de Roland-Garros, l’objectif est
de “rendre une statistique compréhensible immédiatement”.
Des serveurs
toujours plus
rapides
L’Américain Taylor Dent détient
depuis 2010 le record de vitesse de
service avec une balle enregistrée
à 240 km/h. À l’image des joueurs qui améliorent leurs
performances, le socle technologique de Roland-Garros
progresse constamment. Si en 2006, il fallait 60 serveurs
pour faire face à l’explosion de l’activité pendant les quinze
jours du tournoi, IBM est parvenu à réduire le parc à
seulement 6 serveurs. Notamment grâce au Cloud
Computing, qui permet de s’appuyer sur des centres de
stockage de données situés aux quatre coins du monde.
Le principal défi pour alimenter d’abord la télévision puis traiter en temps réel, puis de les distribuer dans différents
internet : traiter, analyser et distribuer ces données toujours formats (audio, vidéo, textes) sur différents supports (TV,
plus nombreuses. En 2009, pour les simples Dames et web, mobile).
Messieurs, plus de 45 000 points ont été enregistrés.
Des informations à l’infini qui font le bonheur des joueurs
Côté coulisses “nous travaillons avec des technologies (voir l’interview de Fabrice Santoro) et qui permettent aux
proches de celles d’une salle de marché” selon Alex Loth. spectateurs “d’être en immersion totale dans le tournoi mais
Des logiciels et des serveurs (voir l’encadré) se chargent de aussi de décupler leur expérience en connaissant chaque
récupérer l’ensemble des données, de les stocker, de les détail du jeu”, se félicite Michel Grach.•
Pour en savoir plus, visitez le site ibm.com/rolandgarros
Fabrice Santoro
Ancien tennisman
professionnel
Si “Moi, moche
et méchant”
est sorti le 9 juillet dernier
aux États-Unis,
le public français
découvre la cruauté
sympathique de Gru
Quand la French Touch dans les salles françaises
depuis le 6 octobre.
de l’animation rejoint
les géants d’Hollywood
Animée par le studio français Mac Guff, la nouvelle pouvait répondre à nos contraintes de
super production américaine en 3D relief Moi, moche façon flexible et efficace”. Armés de plus
et méchant est une véritable prouesse technique. de 6 500 cœurs de processeurs insérés
Les solutions sur mesure d’IBM, ont permis aux créateurs dans des serveurs refroidis par un
de révéler tout leur potentiel artistique. Le film s’est glissé système de circulation d’eau permettant
en tête du hit-parade américain dès son lancement d’économiser jusqu’à 40 % d’énergie,
et s’impose, à sa sortie en Europe, comme l’un des plus les équipes ont pu affronter la complexité
grands succès de l’histoire de l’animation 3D. d’un projet d’une telle ampleur et la
transformer en véritable source de
Difficile d’imaginer que le nouveau Bruno Mahé, Head of Technology chez créativité.
fleuron du cinéma d’animation en relief Mac Guff. Afin de réaliser le projet, 330
a été réalisé au fond d’un parking du 15e artistes et autres collaborateurs ont “L’étroite collaboration avec Illumination
arrondissement. Pourtant, c’est bien là, travaillé sur le film. Entertainment nous a familiarisés avec
dans les locaux parisiens de Mac Guff que les méthodes de travail des monstres
Gru, le héros aussi méchant qu’attachant Des machines au service hollywoodiens. Plus largement, réussir
du film Moi, moche et méchant a com- de la création à faire travailler autant de talents nous
mencé à se mouvoir. a permis d’atteindre le plus haut niveau
Pour réussir à coordonner tous leurs d’exigence que nous pouvions espérer”,
La gestation a été longue. Pas moins travaux et obtenir la puissance de calcul conclut Bruno Mahé.
de douze mois ont été nécessaires pour que nécessite la 3D relief, l’équipe a dû
réaliser l’ensemble de l’animation du configurer dans les meilleurs délais une Outre-Atlantique, Chris Meledandri,
film, de la pré-production à la livraison batterie de serveurs dédiés : mémoire producteur de Moi, moche et méchant
des images finales. Il faut dire que les gargantuesque, machines peu consom- et fondateur du studio Illumination
besoins étaient colossaux : “Avec Moi, matrices en énergie, émettant le moins Entertainment se félicite d’avoir choisi
moche et méchant, nous avons dû de chaleur possible, le tout tenant sur Mac Guff : “nous avons pu donner vie
changer d’échelle et mettre en place quatre places de parking… “Notre choix à notre vision créative en réalisant un
de véritables process industriels pour s’est vite porté sur les solutions IBM film merveilleusement divertissant et
tenir la cadence et réaliser quelque car lorsque nous avons commencé à ouvrir la voie à de nombreux projets qui
500 000 images par semaine” explique travailler, aucun autre fournisseur ne pourront être ainsi développés”. •
Lecture
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