Poly RDM
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David Dureisseix
Ce polycopié est principalement un recueil d’exercices, que j’espère assez originaux quant à leur
support d’application, réalisés suite à l’enseignement de résistance des matériaux IUP GMP puis en
Licence STPI à l’Université Montpellier 2, aujourd’hui Université de Montpellier, entre 2002 et 2010. Les
exercices proposés ici sont issus d’exercices et de contrôles de connaissances, et ce document vise à
les proposer comme exercices d’entraı̂nement personnel ; il ne contient par contre pas de cours...
Ces exercices sont aussi le fruit de discussions avec les collègues enseignants, dont Françoise Kra-
sucki ; qu’ils en soient remerciés. Certains exercices sont certainement inspirés par des sujets proposés
antérieurement... Je suis donc à la recherche des sources pour pouvoir les citer... Les sujets que je crois
les plus originaux sont repérés par un astérisque à la fin de leur titre ; en tout cas, ils auront maintenant
au moins le mérite d’être disponibles.
2
Table des matières
1 Mécanique de l’arbre tropical* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2 Arches romanes et gothiques* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3 Vérin hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
4 Portique de flèche de grue* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
5 Systèmes à barres et câbles* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
6 Capteur acoustique passif sous-marin* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
7 Rail de chemin de fer* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
8 Aile d’avion* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
F IGURE 1 – Arbre de la forêt tropicale de Guyane Française (genre Paninari), d’après [8] et logo de
l’Unité Mixte de Recherche ECOFOG (ÉCOlogie des Forêts de Guyane)
P
G G G
l x l x x
l
On suppose ici, pour simplifier, que le tronc est cylindrique, de section S constante.
1. UMR ECOFOG http://kourou.cirad.fr/umr, http://www.ecofog.gf/
dMf dv l
Z
= −ρg Sdx
dx dx x
Préciser les conditions aux limites en v, auxquelles on ajoutera Mf (x = l) = 0.
3) Cette dernière équation de la configuration à l’équilibre a pour solution générale les fonctions
d’Airy 2 Ai (X) et Bi (X) tracées sur la figure 3 : ω(X) = C1 Ai (X) + C2 Bi (X) où C1 et C2 sont des
constantes.
a) Avec les conditions aux limites précédentes, donner la condition sur α pour avoir une telle déformée.
B 0 (0) √
On pourra pour cela utiliser le fait que 0i = − 3.
Ai (0)
b) Donner graphiquement la valeur de α correspondante.
2
Ai
Bi
(3^0.5)Ai + Bi
v
1.5
0.5
-0.5
-1
-4 -3.5 -3 -2.5 -2 -1.5 -1 -0.5 0
5) La section S du tronc évolue avec sa hauteur l. Des campagnes expérimentales [2] donnent une
loi de croissance de la forme S(l) = π4 l1 l.
Pour une section de poutre circulaire, donner la relation entre I et S.
En déduire la hauteur critique lc , puis la masse du tronc correspondante mc .
Application numérique pour l1 = 1 cm, ρ = 1300 kg/m3 , E = 10 GPa.
6) On veut maintenant prendre en compte le poids du feuillage. On modélise celui-ci par une charge
P à l’extrémité (figure 2 au centre).
a) Montrer que le problème est identique au précédent en considérant une longueur équivalente
leq = l + P/(ρgS), en reprenant les questions 1 et 2.
b) Si l’arbre atteint la canopée avant sa hauteur critique, quel masse de feuillage et de branches mf
peut-il supporter ? La comparer à la masse m du tronc.
Pour information, les mesures effectuées [6] donnent un rapport de masse mf /m de l’ordre de 10%
à 20%. Conclure.
Évidemment, la croissance du tronc ne se fait pas à section uniforme. Pour modéliser cette dernière,
on va tout d’abord s’intéresser à une poutre en compression sous son propre poids et considérer qu’elle
dépend de la position : S(x) (figure 2 à droite).
2) Pour pouvoir travailler numériquement, on souhaite utiliser une forme approchée du mode de
flambage (satisfaisant les conditions aux limites !). Ceci donnera une borne supérieure, malheureuse-
ment, pour le critère. On arrive à l’expression suivante, avec une charge P due au feuillage et aux
branches, qu’on ne demande pas de retrouver :
Z 1 Z 1 Z τ
−kτ dω 2
ρgl0 e
dτ e −kτ 2
ω dτ dτ
ρgl1 E − σ 1 0 dτ
0 0 P
e 0 = k + (1)
16 σO2 k
Z 1 Z 1 S0 σ0
2 2
| {z } ω dτ ω dτ
C 0 0
| {z } | {z }
f1 (k) f2 (k)
ρg
où C est un coefficient ne dépendant que du matériau, et f1 et f2 ne sont des fonctions que de k = l.
σ0
a) Faire l’application numérique pour C.
b) Avec la déformée statique ω (pour P = 0), on représente sur la figure 4 les évolutions des fonctions
f1 et f2 en fonction de k. Pour P = 0, trouver graphiquement la valeur numérique de k satisfaisant
l’équation (1).
En déduire la valeur critique de la hauteur, lc , puis la masse de tronc correspondante, mc .
10
f1
f2
0.1
0.01
0.001
0.0001
1e-05
2 3 4 5 6 7 8
k
F IGURE 6 – Arc brisé utilisé dans les cathédrales (image Hill, https://commons.wikimedia.org/wiki/
File:Architecture-gothique-infographie.jpg, CC BY-SA 1.0), cathédrale Sainte Croix d’Orléans
(photographie Olivier Lubet)
C’est pendant le XIIe siècle que l’arc formé de deux portions de cercle (arc en ogive, en tiers-point
3. d’après http://www.brantacan.co.uk, http://fr.wikipedia.org/wiki/Architecture_romane, http://garennes.
com/TPE-Roman et http://www.cpo.com/weblabs/chap3/archf.htm
B B B
&
x1
R
& G
x2
D
T A & A & A &
0 x x 0 x
0
π
On ne demandera ici, pour simplifier, que l’étude du cas α = 2.
1.4
1.2
0.8
T/P
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4
alpha
4. d’après http://fr.wikipedia.org/wiki/Architecture_gothique
2 3 5
4 1
F IGURE 8 – Vérin hydraulique double effet (d’après documents Parker http://www.parker.com/) et son
principe de construction en position complètement sortie.
a) Quelle est l’expression de la tension minimale F à mettre en place au montage dans chaque tirant
pour empêcher le décollement des chapeaux du corps dans cette phase ?
b) Quelle est l’expression de la pression maximale d’alimentation pmax pour que les tirants restent
dans leur limite élastique ?
c) Application numérique.
2) On s’intéresse maintenant au fonctionnement dans la phase tige sortie presque au maximum (pas
d’appui sur le chapeau avant) sous l’effort extérieur de compression F en C (figure 9). On note I le
moment quadratique de la section de la tige, et on prendra l = 658 mm.
l
B 5
A C F
p
On regarde tout d’abord la seule tige (5) et on propose plusieurs solutions pour sa liaison équivalente
avec l’ensemble (1,2,3,4) en B :
l l
B C F B C F
Quelle est alors l’expression de la charge limite due au risque de flambement de la tige, Fc ? Appli-
cation numérique.
Quelle sera alors la pression limite correspondante, pc ?
b) Si on a une raideur en flexion élevée dans cette liaison, on peut la modéliser comme un encastre-
ment (figure 10(b)).
Quelle est alors l’expression de la charge limite due au risque de flambement de la tige, Fc ? Appli-
cation numérique.
Quelle sera alors la pression limite correspondante, pc ?
x2
l0 l
A E,I0 B E,I C F x1
a) Pour cela, donner l’expression du moment de flexion Mf (x) en notant v(x) la flèche, inconnue, de
la poutre.
c) Préciser les conditions aux limites sur v en A et C, puis ce que doit satisfaire v à la jonction en B.
1
d) Montrer que la condition à réaliser sur α et α0 est f (α) = −f (α0 ) où f (β) = tan β.
β
α0
e) Donner l’expression de k = . Application numérique.
α
f) Sur la figure 12, les fonctions f (β) et −f (β) sont tracées, en prenant une échelle log pour β.
Déterminer graphiquement la valeur appropriée de α. En déduire la valeur de Fc . Comparer avec les
résultats précédents.
10
f(β)
-f(β)
8
-2
-4
-6
-8
-10
0.4 π 0.5 π 0.6 π 0.7 π 0.8 π 0.9 π π 1.2 π 1.4 π
β
5) On s’intéresse maintenant au corps (1), sous la pression interne p. Vu de côté (figure 13, au centre)
une portion de longueur h du corps ressemble à une poutre circulaire, de section rectangulaire (lar-
geur h, hauteur e, toutes deux négligeables devant le diamètre du corps), sollicitée uniquement par la
pression interne p. Grace aux symétries, seul un quart est considéré (figure 13, à droite).
D x1 p D/2
p
l D h
c) Sous l’effet de ce seul effort N , quelle est la pression limite pY dans le corps pour satisfaire le critère
de limite élastique du corps ? Application numérique.
1) On impose tout d’abord un déplacement axial u1 e1 en extrémité droite de la poutre. Donner l’expres-
sion des forces intérieures le long de la poutre : N1 pour l’effort axial et M1 pour le moment de flexion
en fonction, entre autres, de u1 (vous pourrez répondre par un diagramme des efforts).
3) Donner alors, dans le cas d’un chargement composé des deux précédents, la relation entre les
quantités en extrémité droite de la poutre (u, ω) et (N, M ), sous la forme d’une matrice 2 × 2 :
N · · u
=
M · · ω
Une caractérisation plus poussée prendrait aussi en compte un effort tranchant T e3 en bout de
poutre. On donne ici le résultat (qu’on ne demande pas de retrouver, mais qu’on utilisera dans la
suite), pour une poutre particulière de caractéristiques données, qui lie u, v (le déplacement
transverse sur e3 ) et ω à (N, T, M ) a sous la forme d’une matrice 3 × 3 :
N ES 1 0 0 u
T = 0 12a −6aL v où a = 195 (sans unité) (2)
L
M 0 −6aL 4aL2 ω
a. non... il ne s’agit pas ici d’un groupe musical.
F IGURE 16 – Flèche de grue (en haut), tronçon et cellule (au milieu) et poutre équivalente (en bas)
7) Le cas d’une des poutres 3 est plus compliqué à cause de l’inclinaison de ces poutres. Dans un
premier temps, on néglige leur action. En déduire alors les efforts complets N0 , T0 , M0 , sur la section
de poutre à droite, en G, sous la forme
N0 ES · · · u0
T0 = · · · v0
L
M0 · · · ω0
8) Si on prend en compte les poutres 3, on trouve le résultat partiel suivant (qui est donné et qu’on ne
demande pas de retrouver) :
4, 9. 107 N/m
N0 0 0 u0
T0 = 0 9. 106 N/m −9. 106 N/rad v0 (3)
M0 0 −9. 106 N 4. 107 Nm/rad ω0
9) Les résultats obtenus aux questions 7 et 8 sont en fait issus d’une méthode appelée homogénéisation
cinématique. Une autre méthode, plus précise, appelée homogénéisation périodique, permet de trouver
les résultats partiels suivants :
4, 9. 107 N/m 0
N0 0 u0
T0 = 0 · · v0
M0 0 · 3. 107 Nm/rad ω0
Pour ce résultat, peut-on trouver les caractéristiques (section S0 , moment quadratique I0 , module d’Young
E0 ) d’une poutre de longueur L équivalente qui donne le même résultat, c’est-à-dire de la forme (2) mais
avec une autre valeur de a, qu’on pourra noter a0 ? Application numérique pour les caractéristiques que
vous pouvez identifier.
12) Avec les déplacements de la question précédente, et en reprenant la question 5, en déduire les
valeurs des efforts exercés sur la poutre 1 en A : N1 , T1 , M1 , en utilisant (2).
13) On cherche à vérifier si cette poutre 1 est correctement dimensionnée. Sa section est circulaire,
de diamètre d = 1, 45 cm, et le matériau est un acier de module d’Young E = 200 GPa et de limite
d’élasticité σY = 500 MPa.
Avec la seule sollicitation N1 , la poutre risque-t-elle de plastifier ? Risque-t-elle de flamber ?
Avec les sollicitations combinées N1 et M1 , la poutre risque-t-elle de plastifier ? Le critère de flambe-
ment serait-il plus critique qu’avec la seule sollicitation N1 ? (Justifiez votre réponse sans calculs).
Sa particularité est que les barres ne sont reliées qu’à des câbles, par leur extrémités (les nœuds) ;
les câbles sont tendus alors que les barres ne travaillent qu’en compression. Les nœuds sont supposés
parfaits (toutes les rotations sont libres) de sorte qu’un système de tenségrité peut être vu comme
un treillis très particulier. La raideur de l’ensemble est obtenue en tendant les câbles. On peut alors
construire de grandes structures par assemblage de plus petits modules autocontraints (en équilibre
sans efforts extérieurs, avec des câbles tendus).
On va s’intéresser dans un premier temps à un module très simplifié, plan et symétrique, constitué
de deux barres et quatre câbles, voir figure 18(a). On suppose que les deux barres ne se touchent pas
entre elles ; α est l’angle formé entre une barre et un câble. On tend les câbles de façon à obtenir un
effort intérieur N0 dans ceux-ci, en l’absence d’effort extérieur sur le module. Les caractéristiques des
barres et des câbles sont données dans le tableau 1.
cable barre
α
L tanα
α T/2 T/2
F F
noeud T
L L
F IGURE 18 –
1) Donner l’expression des efforts intérieurs dans les barres en fonction des données (et de N0 en
particulier). Les barres sont-elles bien en compression ?
3) Vis-à-vis du critère de flambement, quelle barre est la plus sollicitée (les deux sont réalisées dans
le même profilé d’acier) ?
4) Les barres sont réalisées dans un tube cylindique creux de diamètre extérieur De et de diamètre
intérieur Di . Quelle est l’expression du moment quadratique de flexion I ?
5) À partir de quelle longueur L du module une barre va-t-elle plastifier avant de flamber ?
6) On considère maintenant une barre de longueur L qui, à cause du montage de la structure, est
aussi sollicitée par un effort tranchant en son milieu, T (on suppose δ = T /L petit), voir figure 18(b).
b) D’après vous, cette barre va-t-elle flamber plus tôt que prévu (c’est-à-dire si δ = 0) ? On ne de-
mande pas la démonstration, mais juste une justification !
2ème partie : étude d’un câble tressé On considère ici un câble fabriqué à partir du tressage de
seulement 3 fils en acier de diamètre d pour simplifier (figure 19). En réalité, les câbles sont fabriqués
avec un plus grand nombre de fils, de façon de plus en plus complexe quand les tensions doivent être
élevées : pour information, la figure 20(a) présente la section d’un câble de télésiège.
Chaque fil d’acier est donc une poutre courbe (comme un ressort, mais avec un grand angle d’hélice
β, ou un faible angle d’enroulement α = π2 − β, voir figure 20(b)).
On ne demande pas ici d’analyser cette poutre courbe ! On fournit dans la suite des résultats d’ana-
lyse (dans le cas où α est assez petit) qui ne devront pas être redémontrés.
Pour choisir de tels câbles, soumis à une force de traction globale, on utilise dans les catalogues√une
2 3
poutre dite ‘équivalente’ (figure 19), de diamètre le diamètre extérieur de tressage, ici Da = d 1 + ,
3
de module d’Young équivalent Ea , et de limite d’élasticité équivalente en traction σY a (c’est cette poutre
équivalente qui était utilisée dans la première partie de ce sujet).
1) Pour la poutre équivalente (figure 19) soumise à une force de traction F , donner, en fonction entre
autres de Da , Ea , σY a , les expressions de :
a) son allongement ∆L,
b) sa contrainte σa ,
c) la valeur maximale de l’effort de traction, Fmax , pour ne pas plastifier.
F IGURE 20 –
2) On fournit les informations suivantes : lorsqu’on tire sur le câble avec un effort de traction F , chaque
fil est soumis à :
F
— son propre effort de traction N = ,
3
√ GI 2 F
— mais aussi à un moment de flexion (autour de ~e2 , voir figure 19) égal à Mf = 3 α d
ESd2 3
(qu’on admettra dans toute la suite).
S est la section du fil de diamètre d, I, son moment quadratique de flexion, E est le module d’Young de
l’acier qui constitue le fil, G son module de cisaillement, α, l’angle d’enroulement.
a) Donner l’expression de la contrainte maximale σmax dans la section d’un fil en fonction de N et
Mf .
√
F 3 2 G
Dans toute la suite, vous utiliserez l’expression suivante : σmax = 1+ α
3S 2 E
b) Dans le cas d’un fil non enroulé (α = 0) on a évidemment comme contrainte maximale dans la
0
F σmax
section σmax = . Application numérique pour 0 avec un fil en acier étiré pour lequel E = 200 GPa,
3S σmax
G = 80 GPa, α = 10◦ = 0, 175 rad.
c) Pour un acier de limite d’élasticité en traction σY , quelle est l’expression de la charge maximale
sur l’ensemble du câble, Fmax qui évite de plastifier les fils ?
d) Pour la poutre pleine équivalente au câble, en déduire σY a qui donne la même charge maximale
Fmax sous la forme σY a = kσY où vous donnerez l’expression du coefficient k. Application numérique
pour k. Conclusion ?
Il s’agit alors de déployer un réseau de nombreux capteurs sur de très longues distances. L’interro-
gation de tels capteurs lointains peut tirer parti des technologies utilisées en communication, comme la
fibre optique.
Une technologie intégrée récente de capteurs de pression acoustique (microphones sous-marins)
utilise le laser à fibre : une faible longueur de fibre optique (de l’ordre de L = 6 cm) est traitée pour
émettre, en réaction à un signal lumineux de puissance qui la traverse, une lumière laser à une unique
fréquence qui dépend de l’allongement du tronçon de longueur L. Un capteur acoustique devant me-
surer la pression extérieure à ce tronçon, un dispositif mécanique doit permettre de transformer cette
pression en un allongement (ou un raccourcissement) du tronçon.
La figure 22(a) présente un tel dispositif. Il est constitué d’un tube rigide, fermé par deux mem-
branes déformables ; la fibre traverse ces membranes auxquelles elle est collée, le tout formant un
boı̂tier étanche.
La fibre optique se présente sous la forme d’un cylindre de silice de diamètre D = 0, 125 mm, de
module d’Young E = 72 GPa, de coefficient de Poisson ν = 0.2, et de limite d’élasticité σY = 100 MPa.
1) Sous l’effet d’une force axiale F , chaque membrane se déforme et son centre se déplace cette
d’une valeur u0 proportionnelle à F : u = s0 F , figure 22(c). Un essai à F = 100 N donne u0 = 6 µm.
Donnez l’expression de la raideur k d’une longueur L de fibre en traction/compression. Application
numérique. Est-elle négligeable devant celle des membranes ? Justifiez rapidement.
2) Sous l’effet d’une pression extérieure p uniquement, chaque membrane se déforme et son centre
se déplace cette fois-ci d’une valeur u proportionnelle à p : u = sp, figure 22(b). Un essai à p = 2 bars
(rappel : 1 bar = 105 Pa) donne u = 5.75 µm.
Si on néglige la rigidité de la fibre en traction/compression devant celle des membranes, donnez l’ex-
pression de la déformation ε dans la fibre en fonction de p sous la forme ε = αp. Application numérique
pour α.
cavité vide
(pression interne nulle) membrane déformable
partie rigide
u
(a) Principe du capteur à laser à fibre (b) Déformation du boı̂tier
sous une pression extérieure p
F F
u’
(c) Déformation du boı̂tier sous
un effort axial F
F IGURE 22 –
3) Pour une profondeur en mer de 200 m, la pression extérieure est p = 20 bars. Donnez l’expression
de la contrainte de compression σ dans la fibre. La fibre reste-t-elle dans son domaine élastique ?
4) Toujours dans les mêmes conditions, y a-t-il un risque de flambement de la fibre ? On prendra pour
conditions aux limites pour la fibre un encastrement avec les membranes.
Quelle est la pression extérieure maximale p0 qui évite le flambement ? Application numérique.
F0 F0 F0 F0
5) Donnez l’expression de la déformation ε0 de la fibre lorsqu’elle est sous tension (avant assemblage
avec les membranes). Une fois la fibre assemblée et relachée, montrez que le déplacement u1 dont ont
fléchi les membranes s’écrit
s0 k
u1 = ε0 L
1 + 2s0 k
Quelle est alors l’expression de la déformation totale ε1 dans la fibre (par rapport à la situation avant
mise sous tension) ?
7) Quelle est la nouvelle expression de la pression maximale p0 pour éviter le flambement (inutile
encore de remplacer u1 par son expression précédente...) ?
Si on veut p0 > 20 bar, quelle est la valeur initiale de F0 à installer ? Applications numériques.
Vérifiez que sous cette valeur de F0 la fibre n’a pas plastifié au montage.
8) Quelle est la sensibilité G du capteur ainsi réalisé ? (si on change p de ∆p, u change de ∆u = G∆p).
Une autre solution consiste à essayer de guider la fibre. Pour cela, on remplit la cavité intérieure
du capteur avec un autre matériau de caractéristiques élastiques E0 , ν0 , σY 0 . Pour l’instant, on
considère que la fibre n’est pas prétendue au montage.
9) Caractéristiques du boı̂tier rempli : cette fois-ci, on obtient |s0 | = 4.5 10−8 m/N et |α| = 10−5 (MPa)−1
(voir questions 1 et 2). Pouvait-on prévoir que la valeur de |α| serait moins élevée qu’auparavant ? Jus-
tifiez brièvement votre réponse.
10) Donner l’expression de l’énergie élastique de la poutre, Ed , puis celle du support, Es , lorsque la
poutre se déforme avec une flèche v(x) (les expressions sont demandées sous forme d’intégrales le
long de la poutre).
11) Pour obtenir une approximation de la nouvelle charge critique de flambement, on va utiliser le
quotient de Rayleigh
Ed + Es
R = Z L
1 dv 2
dx
2 0 dx
Lorsque la rigidité k0 est suffisamment faible, le mode de flambement ressemble à celui où il n’y a
pas de support élastique. En approchant ce mode par
h 2πxi
v(x) = v0 1 − cos
L
où v0 est une constante, montrez que la charge critique de flambement s’écrit Fc + βk0 L2 , où Fc est la
charge critique sans support élastique, et β une constante dont vous donnerez l’expression. Pour éviter
les calculs, on donne les valeurs (on ne demande donc pas de démontrer ces expressions !) :
Z L Z L 2 Z L 2 2
2 3 2 dv 1 2π 2 2 d v 1 2π 4 2
v dx = Lv0 , dx = L v0 , dx = L v0
0 2 0 dx 2 L 0 dx2 2 L
12) Avec l’expression précédente de la charge critique, et en prenant β ≈ 0.1, donnez l’expression de
la nouvelle pression extérieure maximale p0 avant qu’il n’y ait flambement. Conclusion ?
(a) Rails SNCF in situ (b) Profil normalisé de rail “Vignole” (hau-
teur 140 mm)
F IGURE 25 –
1ère partie : Flambement d’une poutre sous sollicitation thermique On se propose de trouver
pourquoi les anciens rails SNCF sont installés en tronçons de longueur L, séparés par des jeux de
dilatation e, et de dimensionner ceux-ci, figure 26(a). On va s’intéresser ici uniquement à des rails droits
(en ligne droite, donc). Dans toute la suite, on négligera le poids du rail.
L
a
L + ∆L
b
L e y N0 N0
c
e/2
x N N
d
(a) Disposition des rails sur la voie (b) Différentes configurations d’un rail
F IGURE 26 –
Les rails ont une géométrie particulière, figure 25(b), imposée, de section S = 6000 mm2 et de
moment quadratique I = 2, 8.10−6 m4 pour une flexion autour de (G, → −z ) (latérale). Pour des raisons
d’installation et de maintenance, les longueurs sont L = 36 m. Ils sont constitués d’acier de module
d’Young E = 200 GPa et de limite d’élasticité en traction σY = 300 MPa.
Si on considère un unique rail de longueur L, sous l’effet d’une variation de température ∆T , il
s’allonge de ∆L (figure 26(b) cas a et b).
∆L/∆T
On note α = le coefficient de dilatation du matériau. Pour l’acier du rail, il vaut α = 10−6 K−1 .
L
1) Si les rails sont montés jointifs (c’est-à-dire si e = 0), ils ne peuvent s’allonger. Ils subissent alors
un effort de compression noté N0 (figure 26(b) cas c). Quelle est l’expression de N0 en fonction des
données du problème, dont ∆T ?
2ème partie : Flambement du rail En pratique, l’étude précédente n’est pas significative pour le
flambement du rail. En effet, celui-ci est placé sur une embase, elle-même déposée sur du ballast,
figure 25(a). On se propose donc ici d’étudier le flambement latéral d’une poutre (le rail), supportée par
une raideur répartie latéralement le long de cette poutre k (le comportement du support de rail : quand
la flèche est v(x)→
−
y , le support réagit avec une charge linéique sur le rail −kv(x)→
−
y ), figure 27 à gauche.
5 2
On a estimé cette raideur à k = 10 N/m . Cette raideur est d’autant plus élevée que le rail est fixé
rigidement avec son support.
Enfin, on appelle v(x) la flèche de la poutre suivant →
−
y.
y
L
F F x
k
F IGURE 27 – Modélisation du support latéral du rail (à gauche) et mode de flambement au bout x = 0
de la poutre (à droite)
Une étude préalable a montré que lorsque la raideur k est suffisamment élevée, le mode de flam-
bement est localisé en bout de poutre. C’est ce qui se produit en pratique sur un rail. Pour avoir une
estimation de la charge critique Fc correspondante, on propose d’utiliser une forme raisonnable du mode
de flambement (voir figure 27 à droite) :
x !
− x π
v(x) = v0 · e a · cos +
a 4
5) Donner alors l’expression de a qui minimise Fc , puis la valeur de la charge critique Fc associée.
Application numérique pour a/L et Fc .
6) Au vu de la valeur de Fc et vis à vis du résultat obtenu sur la dilatation du rail sans joint (e = 0),
quelle variation de température ∆Tc est alors admissible ? Application numérique et conclusion.
7) Pour tolérer une variation de température ∆T = 200 ◦ C sans flambement, donner l’expression du
rapport e/L minimal à installer. Application numérique et conclusion.
9) Pourrait-on poser un rail continu (c’est à dire pour lequel e = 0), et qui supporte une variation de
température ∆T = 200 ◦ C sans flambement ? Donner alors la valeur de la raideur k nécessaire du
support. Application numérique.
10) Écrire l’équation différentielle du quatrième ordre que doit vérifier la flèche v(x), compte tenu des
− ρgx4
hypothèses. En déduire que le déplacement s’écrit : + Ax3 + Bx2 + Cx + D. Afin d’ache-
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ver la détermination de v(x), c’est à dire la détermination des constantes A, B, C, et D, on va, par
l’intermédiaire des questions qui suivent, déterminer rigoureusemment les conditions aux limites du
problème.
11) Quelle force le ressort situé à l’extrémité x = L exerce t-il sur la poutre ? En déduire la condition
portant sur l’effort tranchant en x = L. Quelle force le ressort situé à l’extrémité x = 0 exerce t-il sur
la poutre ? En déduire la condition portant sur l’effort tranchant en x = 0. Pour cette extrémité vous
prendrez soin de respecter la convention utilisée en cours dans la définition des efforts intérieurs.
d3 v
12) Dans ce problème, l’effort tranchant noté T est égal à T = −EI . Déduire de la question
dx3
d3 v
précédente une équation reliant la valeur de à v à chacune des extrémités.
dx3
13) Quelle est la condition sur la valeur du moment aux deux extrémités ? En déduire (en la justifiant)
la valeur de la dérivée deuxième de v(x).
ρgL
14) Grâce à la question précédente, montrer que B = 0 et que A = .
12
15)
En utilisant la condition sur l’effort tranchant en zéro et les résultats précédents, montrer que
EIρgL
D=− .
2k
1) Si on néglige, en vol, la portance de la carlingue, alors la charge linéique p sur les deux ailes
équilibre le poids de l’avion. Donner l’expression de p en fonction des données.
2) Si on néglige, au sol, l’action du train d’atterrissage avant, alors l’effort sur les deux ailes équilibre
aussi le poids de l’avion. Donner l’expression de F en fonction des données.
4) On considère maintenant, pour simplifier, une section elliptique creuse pour l’aile, figure 29 en haut,
de demi-axes a et b et d’épaisseur e. On donne le moment quadratique de flexion pour une section
πab3
elliptique pleine (on ne demande donc pas de le retrouver !) : I = . Donner l’expression de I pour
4
la section considérée.
F IGURE 29 – Profil en ellipse creuse. En haut : maillage éléments finis, en bas : contraintes calculées
πea3
Dans le cas où l’épaisseur e est petite devant a et b, l’expression de I est I = (3 − 2η)η 2 , où
4
η = b/a est appelée la finesse, qu’on prendra dans la suite, sans chercher à la démontrer.
5) Toujours pour la section elliptique creuse, donner l’expression de la contrainte maximale σ dans la
section en fonction du moment de flexion Mf , de a, η et e.
6) Quelle que soit la forme de la section, une analyse dimensionnelle avec des hypothèses raison-
1 Mf
nables donne le résultat suivant (admis) : σ = f (η) où f est une fonction dépendant du profil de
e/a a3
la section et de η.
a) Donner l’expression de f (η) pour l’ellipse creuse. Application numérique pour η = 0, 15.
b) Un calcul par éléments finis présenté sur la figure 29 en bas, donne, pour les paramètres a = 1,
e = 0.03, η = 0, 15, Mf = 1 une contrainte maximale σ = 116. Commentez brièvement ce résultat et
comparez-le avec celui obtenu par résistance des matériaux.
7) Un profil de section plus réaliste (profil extérieur de type NACA 5 , le profil elliptique fonctionne très
mal du point de vue aérodynamique) est présenté sur la figure 30 en haut. Ses caractéristiques sont
e/a = 0, 04 et η = 0, 12. Une simulation numérique réalisée avec a = 0, 5 et Mf = 1, présentée sur la
figure 30 en bas, donne une contrainte maximale σ = 1190.
a) Commentez brièvement ce résultat.
b) Donner la valeur de f correspondant à ce profil et cette finesse.
c) Du point de vue de la limite élastique, quel profil résiste le mieux à matériau, épaisseur e et finesse
η identiques ? Justifiez.
5. http://www.ppart.de/aerodynamics/profiles/NACA4.html, https://fr.wikipedia.org/wiki/Profil_NACA