Cours Voies Biliaires Extra 2020-Converti

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Dr CHILLA D

Anatomie pathologie CHU DOUERA


Gastro 2020 2021

Cours pathologie des Voies biliaires extra-hépatiques, vésicule biliaire

1. Anatomie :

A. Les Voies biliaires extra-hépatiques (VBEH)

La vésicule biliaire relie le foie au pancréas et à l’intestin.


Le cholédoque est formé par le canal hépatique commun et le canal cystique. Il se trouve sous le
canal hépatique commun

B.La vésicule biliaire

C’est un petit sac avec un fond, un corps et un col (ou collet). La vésicule biliaire est collée
à la face antérieure du foie.
Lorsque le chirurgien enlève la vésicule biliaire, on a la partie antérieure qui est recouverte de
séreuse (brillante) et la partie postérieure qui n’est pas recouverte de séreuse car elle est collée au
foie, au niveau du lit vésiculaire. Le chirurgien va ainsi couper entre la vésicule et le foie.

2. Histologie :

La vésicule biliaire est constituée de plusieurs couches :


Muqueuse : présentant des franges.
Musculeuse.
Sous-séreuse : Tissu conjonctivo-vasculaire.
Dans la vésicule biliaire, on n’a pas de sous muqueuse.
La muqueuse est directement collée à la musculeuse.
Dr CHILLA D
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3. Pathologie :

Lithiase vésiculaire (cholélithiasis)

A. Définitions
C’est une pathologie très fréquente (surtout chez la femme ou les obèses). Elle correspond à la
formation de calculs dans les voies biliaires (en général dans la vésicule). Elle est souvent
asymptomatique .

b. Complications de la lithiase vésiculaire


Un calcul biliaire peut migrer et s’empaqueter dans le canal cystique, ce qui donne : une colique
hépatique, une cholécystite aigue, ou encore une cholécystite chronique.

c.Microscopie :
La Cholécystite chronique (distension chronique de la vésicule biliaire, qui apparait lorsqu’un calcul
se coince dans le canal cystique), se reconnait par :
- un épaississement de la paroi, qui devient fibreuse
- une fibrose généralisée - un épaississement de la musculeuse
- une Inflammation lymphocytaire
- une atrophie de la muqueuse, en général causée par l’inflammation
- une métaplasie : (rappel: ulcération → remplacement de l’épithélium par une muqueuse normale
dans une localisation anormale → possibilité de cancer).
Souvent dans la vésicule biliaire les glandes sont remplacées par des glandes de type antrale. Cela
prouve la chronicité de l’inflammation.
- des diverticules, qui sont souvent bénins dans la vésicule biliaire.
- une hernie de la muqueuse (au niveau du fond) qui traverse la musculeuse sous la pression de
l’obstruction cystique, la vésicule biliaire se dilate et s’épaissit.

La Cholécystite aiguë lithiasique :


Iinflammation aigue de la vésicule biliaire se reconnait par :

- une Inflammation par obstruction du canal cystique par un calcul


- une distension de la vésicule biliaire qui devient douloureuse,
- une ulcération de la muqueuse qui se surinfecte (vert/jaune)
- des perforations entrainant des péritonites
- des lésions ischémiques, - des surinfections fréquentes - des nécroses et des inflammations
pariétales

Cholécystites alithiasiques :

Elles concernent 5% des cholécystites, mais elles sont très fréquentes en réanimation.
Elles sont dues à des zones d’ischémies par distension vésiculaire lié à un obstacle fonctionnel ou à
des drogues. Elles peuvent aussi être la conséquence d’une infection systémique.
Elles ont d’autres causes d’origine infectieuse comme le SIDA, une infection à CMV, ou à des
cryptosporidies.

Cholangite

La cholangite est une inflammation des voies biliaires intra-hépatique et/ou extrahépatique. Elle peut
être chronique, comme la cholangite sclérosante primitive: avec de nombreuses zones de fibroses et
dont le seul traitement possible est la transplantation hépatique.
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Une autre forme, plus rare est la cholangite autoimmune liée à IgG4 (qui est une lésion pancréatique
chronique).

Angiocholite

L’angiocholite est une inflammation aiguë bactérienne de la voie biliaire principale, causée par un
obstacle (calcul, cancer). On pose son diagnostic en se basant sur la triade clinique : douleur, fièvre,
ictère.

4. Pathologie tumorale :

Le cancer de la vésicule biliaire est le plus fréquent des cancers des voies biliaires.
Atteignant l’homme et la femme respectivement, et un peu plus de 3% des cancers digestifs (5ème
rang des cancers digestifs).
Comme les autres cancers des voies biliaires, le cancer de la vésicule biliaire est de mauvais pronostic
avec un taux de survie de 5 à 20% à 5 ans.
Lorsqu’il est suspecté cliniquement (dans seulement 30% des cas), il est
dans la majorité des cas à la limite de la résécabilité. Dans tous les autres cas, c’est le
pathologiste qui le découvre macroscopiquement ou seulement à l’examen microscopique.
Son incidence est de 0,2 à 2,9% des cholécystectomies pour pathologie bénigne. Cependant,
la cholécystectomie pour lithiase étant la deuxième ou troisième indication la plus fréquente
en chirurgie digestive, la découverte d’un cancer à l’examen pathologique est une situation de
plus en plus fréquente.

Facteurs de risque :

-La maladie lithiasique et l’inflammation qui en découle.


-les histoires familiales de cholécystite ou de cancer de la vésicule biliaire,
- l’obésité (probablement via la fabrication de lithiase).
-Un sur-risque lié à des facteurs hormonaux tels que la multiparité, les traitements oestro-
progestatifs pré et postménopausiques,
-Des agents pathogènes (Salmonella Typhi et Paratyphi, Helicobacter Pylori et parasites valables
dans les régions à forte incidence de cancer de la vésicule biliaire).
-Les patients atteints de cholangite sclérosante primitive ont un risque élevé de développement de
cholangiocarcinome sur tout l’arbre biliaire et ceci inclue la vésicule biliaire (risque de 1-4%),
même si le site de prédilection est représenté par les voies biliaires extrahépatiques (risque de
8-20%). Ce risque est accru en cas de maladie inflammatoire du tube digestif associée.
- La présence de calcifications éparses de la vésicule biliaire (cholécystite hyalinisante) est
associée à un risque de cancer de la vésicule biliaire quatorze fois plus élevé, alors que la
vésicule entièrement calcifiée ou « porcelaine » ne dégénère jamais.
-La présence de polypes
-Par contre, l’incidence élevée de cancer de la vésicule biliaire en Asie est souvent
associée à une anomalie congénitale de l’arbre excrétobiliaire appelé le canal commun
biliopancréatique. Il correspond à la fusion des canaux pancréatique et biliaire en dehors de la
paroi duodénale. Il en résulte un long canal sujet à la stase et au reflux de bile et de suc
pancréatique mêlés, à l’origine d’une réaction inflammatoire chronique avec activation de la
prolifération cellulaire et du développement de cancer de la vésicule biliaire, le plus souvent
k-ras mutés.

Microscopie
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Plus de 98% des tumeurs malignes de la vésicule biliaire sont des carcinomes et les
adénocarcinomes sont les plus fréquents.
Plusieurs types d’adénocarcinomes sont distingués dans la classification OMS
2019.

Le plus fréquent est l’adénocarcinome de type biliaire constitué de tubes et glandes


bordées de cellules plus ou moins hautes rappelant l’épithélium biliaire.
Selon la proportion de glandes constituant ces adénocarcinomes, 4 types de
différenciation sont décrits : bien, moyennement et peu différenciés correspondant à 95%, 40
94% et 5-39% de structures glandulaires présentes.

L’adénocarcinome papillaire (4% des cancers de la vésicule biliaire) est une tumeur
essentiellement papillaire bordée de cellules cubocylindriques pouvant contenir de la mucine.
Leur phénotype est souvent biliaire mais une différenciation intestinale (avec cellules
caliciformes, cellules de Paneth, cellules endocrines) est parfois observée.
Le pronostic de ces adénocarcinomes même infiltrant est bien meilleur que celui des
adénocarcinomes invasifs sans autre spécificité.

L’adénocarcinome de type intestinal est une variante assez rare caractérisée par une
architecture tubuleuse ou papillaire bordées de cellules de type intestinal (cellules
caliciformes et intestinales en proportion variable pouvant s’associer ou non à des cellules de
Paneth ou endocrines).

L’adénocarcinome à cellules claires de la vésicule biliaire est une entité rare. Elle se compose
essentiellement de cellules claires aux limites cellulaires nettes et au noyau hyperchromatique.
Leur cytoplasme est souvent riche en glycogène. Il s’y associe quelques cellules au
cytoplasme éosinophile granuleux. Ces cellules s’organisent en tubes, amas, cordons, travées
ou papilles. Des foyers d’adénocarcinome conventionnel peuvent coexister et sont à
rechercher pour confirmer l’origine biliaire et non métastatique de la prolifération.

Le carcinome cribriforme est une forme particulière et rare de carcinome de la vésicule


biliaire (<1% des carcinomes de la vésicule biliaire) qui se rapproche du carcinome
cribriforme du sein. Il touche cependant des patientes plus jeunes et se caractérise par
l’architecture cribriforme typique.

Facteurs histopronostiques :

Type histologique.
-Classification pTNM
-la localisation tumorale par rapport aux faces péritonéale/hépatique.
-Absence de feuillet péritonéal à la face hépatique de la vésicule biliaire abouti à la connexion directe
entre la paroi vésiculaire et le foie et donc à un risque d’extension tumorale directe majeur.
- La qualité de l’exérèse c'est-à-dire les rapports de la tumeur avec les limites d’exérèse représentées
par la limite du canal cystique et le cas échéant à la marge circonférentielle pour les tumeurs situées
à la face hépatique.
- la présence d’images d’invasion vasculaire et périnerveuse.

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