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SG6-03
RÉSUMÉ
La métrologie est l'ensemble des activités qui assurent la maîtrise de la qualité des résultats
des mesures. Cet article a pour objet la présentation des principes de base de métrologie
appliqués à l'activité d'un laboratoire de biologie médicale (LBM). On envisagera successive-
ment les concepts généraux de métrologie utiles au laboratoire, l'intérêt de la définition d'une
fonction métrologue et son domaine d'activité, les applications aux instruments de mesure
nécessaires aux examens de biologie médicale, et les spécificités de la documentation asso-
ciée à cette activité.
* Liste des membres du SG6 : Alain Daunizeau (coordonnateur), Pierre-Olivier Bazin, Jean-Louis Beaudeux,
Éric Chapuzet, Éric Charbonnier, Rémy Couderc, Marie-Laure Curutchet-Burtin, Gérard Desch, Gérard Domas,
Bernard Fovet, Frédérique Gerrier, Jean-Claude Ghnassia, Marie-Françoise Odou, Martine Otter, Alain Perard,
Pascal Pernet, Alain Suiro, Anton Szymanowicz, Anne Vassault, Michel Vaubourdolle, Élisabeth Vinner, Jean-
Pierre Yvert.
235
SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-03
➥ La grande majorité des résultats des examens de biologie médicale est fournie
par la mesure du signal produit au cours de l'analyse grâce à un instrument de
mesure, suivie de la transformation du signal mesuré en une valeur
correspondant à la quantité de l'analyte présent dans l'échantillon. La fiabilité du
résultat dépend d'une part des performances de l'instrument de mesure, d'autre
part de la relation entre signal et résultat. Il convient donc d'une part d'étalonner
les instruments, d'autre part de vérifier la stabilité de leurs performances.
Le laboratoire de biologie médicale (LBM) doit définir et appliquer une procédure d'éta-
lonnage et/ou de vérification dont l'objet est de s'assurer que tout équipement impliqué
et utilisé au cours d'un processus d'analyse possède des qualités de justesse telles que
le résultat soit une valeur aussi proche que possible de la valeur vraie.
Il importe donc que les opérations d'étalonnage et de vérification soient effectuées, que
leurs résultats aient été validés et enregistrés et que les utilisateurs aient accès à ces
informations au moment de l'utilisation des équipements.
1 Définitions [1]
• Métrologie : science de la mesure (du grec « metros » et « logos »).
La métrologie recouvre l'ensemble des connaissances qui vont donner la signi-
fication de la mesure. Cela permet d'exprimer une grandeur mesurable comme
une unité de mesure multipliée par un nombre. La valeur mesurée étant sou-
haitée être la plus proche possible de la valeur vraie.
• Appareil de mesure : dispositif destiné à faire un mesurage, seul ou en conjonc-
tion avec d'autres équipements.
• Mesure matérialisée : dispositif destiné à reproduire ou à fournir de façon
permanente pendant son emploi une ou plusieurs valeurs connues d'une gran-
deur donnée.
• Instrument de mesure : ce terme recouvre les deux définitions précédentes.
• Mesurage : ensemble des opérations ayant pour but de déterminer une valeur
d'une grandeur.
• Étalonnage : opération qui, dans des conditions spécifiées, établit :
■ en une première étape une relation entre les valeurs et les incertitudes
de mesure associées qui sont fournies par des étalons et les indications
correspondantes avec les incertitudes associées ;
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Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
■ puis utilise en une seconde étape cette information pour établir une rela-
tion permettant d'obtenir un résultat de mesure à partir d'une indication.
• Ajustage : ensemble d'opérations réalisées sur un système de mesure pour
qu'il fournisse des indications prescrites correspondant à des valeurs données
des grandeurs à mesurer.
• Étalon : mesure matérialisée, appareil de mesure ou système de mesure des-
tiné à définir, réaliser, conserver ou reproduire une unité ou plusieurs valeurs
connues d'une grandeur pour les transmettre par comparaison à d'autres ins-
truments de mesure.
• Étalon de référence : étalon, en général de la plus haute qualité métrologique
disponible en un lieu donné, duquel dérivent les mesurages effectués en ce
lieu.
• Étalon primaire : étalon qui présente les plus hautes qualités métrologiques
dans un domaine spécifié.
• Étalon secondaire : étalon dont la valeur est fixée par comparaison avec un
étalon primaire.
• Étalon de transfert : étalon utilisé comme intermédiaire pour comparer entre
eux deux étalons, des mesures matérialisées ou des appareils de mesure.
• Étalon de travail : étalon qui, habituellement étalonné par comparaison à un
étalon de référence, est utilisé couramment pour étalonner ou contrôler des
mesures matérialisées ou des appareils de mesure.
• Raccordement métrologique : comparaison d'un instrument de mesure à une
valeur de référence délivrée par un étalon ou un matériau de référence, ou
encore un autre équipement étalonné.
• Traçabilité : aptitude à retrouver l'historique, l'utilisation ou la localisation d'un
article ou d'une activité ou d'articles ou activités semblables au moyen d'une
identification enregistrée.
• Traçabilité métrologique : propriété d'un résultat de mesure selon laquelle ce
résultat peut être relié à une référence par l'intermédiaire d'une chaîne inin-
terrompue et documentée d'étalonnages dont chacun contribue à l'incertitude
de mesure.
• Confirmation métrologique : ensemble d'opérations nécessaires pour assurer
qu'un équipement de mesure répond aux exigences correspondant à l'utilisation
prévue [2].
• Vérification : confirmation par examen et établissement de preuves que les
exigences spécifiées ont été satisfaites.
• La vérification métrologique consiste à apporter la preuve à partir de mesures
(étalonnage) que des exigences spécifiées (les erreurs maximales tolérées) sont
satisfaites. Le résultat d'une vérification se traduit par une décision de confor-
mité (suivie d'une remise en service) ou de non-conformité (suivie d'un ajus-
tage, d'une réparation, d'un déclassement ou d'une réforme de l'appareil).
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SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-03
➥
mesurage, représentée par la somme de l'erreur de mesure et de l'incertitude de l'ins-
trument est inférieure à une limite acceptable : l'erreur maximale tolérée [Figure 1].
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^
➜ FIGURE 1 : MA ITRISE DE L'ERREUR
Vref : valeur de référence ; Vm : valeur mesurée ; Em : erreur de mesure ; | Em | : valeur absolue de Em ; Ue : incertitude de mesure de
l'instrument.
➥
Ce rapport de 4 pour cet exemple, entre un instrument de mesure et la tolérance surveillée
est appelé « capabilité » de l'instrument. Elle est variable selon les domaines d'activité.
Étalonnage
L'étalonnage d'un instrument permet de connaître son erreur de justesse qui est l'écart
entre la valeur lue et la valeur de référence donnée à partir de l'étalon.
Pour cela, on réalise un étalonnage de l'instrument considéré par comparaison à un
instrument étalon ou en comparant les résultats fournis par l'instrument de mesure aux
valeurs d'un étalon.
Quelle que soit la référence utilisée pour ces comparaisons (instrument étalon, matériau
de référence, solution étalon), elle doit être étalonnée par un organisme certifié relié à
la chaîne de métrologie reconnue, et raccordée à un étalon de qualité métrologique
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SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-03
f:\2000\image\152259\daunizeau\2
supérieure. Au laboratoire, tout étalon utilisé doit être identifié et raccordé à l'étalon de
niveau supérieur lui-même identifié [Figure 2].
Une fois l'instrument étalonné, deux solutions sont possibles.
La valeur attribuée à un étalon est obtenue par comparaison à un étalon de niveau supérieur ; de ce fait, l'incertitude sur la
valeur d'un étalon croît au fur et à mesure que l'on s'éloigne de l'étalon international.
Correction = – Erreur
➥
Vérification
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Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
Au laboratoire, l'EMT est définie par le biologiste médical qui se fonde sur des références
réglementaires, normatives et scientifiques ou sur sa propre expérience.
L'instrument doit être vérifié aussitôt après chaque opération susceptible de modifier
ses caractéristiques de mesure (ajustage, réparation).
L'instrument est alors à nouveau comparé à la référence et tant que l'erreur totale qu'il
génère est inférieure à l'EMT, il peut être utilisé et au besoin réajusté si possible. Si
l'erreur observée est supérieure à l'EMT, l'instrument doit être réparé, puis vérifié à
nouveau. Si la réparation ne corrige pas le défaut observé, l'instrument doit alors être
déclassé, voire réformé.
➥
Par la suite, et compte tenu que les caractéristiques de l'instrument sont susceptibles
d'évoluer, il doit être vérifié régulièrement.
241
SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-03
➥
tuées totalement, partiellement ou non au laboratoire, doit être placée sous la respon-
sabilité d'une personne habilitée : le responsable métrologie.
Cette fonction recouvre l'ensemble des activités permettant de maîtriser la qualité des
résultats de mesure depuis l'adéquation aux besoins, l'achat, la conformité, le raccor-
dement, la gestion et le suivi des dispositifs de mesure d'analyse et d'essais jusqu'aux
contrôles réalisés pour assurer la conformité des produits.
Les activités de métrologie sont placées sous l'autorité d'une personne à qui incombent
la coordination et la responsabilité générale de tous les moyens, opérations et actions
relevant de cette fonction. Il lui appartient de définir les principes de gestion de ces
moyens (choix, réception, étalonnage, vérification, surveillance) pour concourir à la qua-
lité des résultats des examens, et les dispositions générales qui en découlent.
Cette personne doit avoir fait l'objet d'une qualification et d'une habilitation spécifiques.
Pour exercer convenablement sa mission, il est recommandé que le responsable métro-
logie possède quelques qualités particulières telles que :
• expérience du laboratoire et de ses équipements ;
• bonne connaissance des instruments et des analyses ;
• formations approfondies sur les automates ;
• rigueur et méthode ;
• capacité d'observation et sens critique.
La fonction de responsable métrologie est une fonction clé du système de management
de la qualité (SMQ), qui doit être définie dans l'organigramme du laboratoire. Selon la
taille de la structure, cette fonction est assurée par le biologiste responsable ou, si
possible, par une autre personne désignée par lui et placée sous sa responsabilité.
La direction du laboratoire doit garantir la bonne gestion de la métrologie en précisant
les missions du responsable métrologie, en lui fournissant les ressources qui lui sont
nécessaires, et en assurant son indépendance et sa protection contre toute pression qui
pourrait influencer son jugement ou le résultat de ses travaux.
L'évaluation de la fonction (auto-évaluation, audit) doit être effectuée régulièrement
(1 fois par an), et les conclusions évaluées en revue de direction.
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Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
• Assurer la gestion des moyens de mesure : analyse des besoins, choix, mise en
service et suivi.
• Activer le processus de confirmation métrologique et en surveiller le
fonctionnement.
• Assurer la mise en oeuvre des conclusions.
➜ Gestion de la documentation
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SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-03
4 Organisation de la métrologie
Raccordement métrologique et traçabilité
Le but de la métrologie au laboratoire est de conditionner les équipements de mesure
de façon que les résultats d'analyse qu'ils produisent soient comparables d'un LBM à
l'autre et qu'ils puissent être interprétés par les cliniciens qui les comparent à des valeurs
de référence.
➥
La comparabilité des résultats d'un LBM à l'autre est assurée par l'étalonnage des ins-
truments par rapport à une même référence (raccordement métrologique).
Les matériaux d'étalonnage doivent autant que possible être raccordés à un étalon du
système international (certificat de raccordement).
Lorsque le raccordement n'est pas possible ou pas pertinent, le LBM doit assurer la
justesse de ses résultats soit en utilisant des matériaux de référence consensuels et
décrits, soit en se comparant à une référence commune déterminée lors d'un programme
de comparaisons inter-laboratoires (CIL).
Le raccordement au système international d'unités (SI) ou à une autre référence
(constante naturelle, référence reconnue), réalisé par l'étalonnage des instruments, doit
être assuré à chaque fois que cela est pertinent et possible [10, 11] :
• possible : une chaîne ininterrompue d'étalons existe depuis le LBM jusqu'à un
étalon national ou international ;
• pertinent : le coût du raccordement est réaliste par rapport à l'intérêt clinique
de l'examen.
S'il existe des matériaux permettant le raccordement métrologique, alors ils doivent être
utilisés. Lorsque le raccordement n'est pas possible, le laboratoire doit néanmoins
prouver la fiabilité de ses résultats [12]. Il pourra alors :
• utiliser des matériaux de référence certifiés ;
• participer à des évaluations externes de la qualité (EEQ) fondées sur des CIL.
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Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
Pour garantir la qualité des résultats de ses mesures, le LBM doit apporter la preuve
(traçabilité métrologique) que ses équipements de mesure sont raccordés à des étalons
nationaux ou internationaux.
La traçabilité métrologique doit porter sur un matériau ou une procédure de référence
jusqu'à un matériau de référence de qualité supérieure. Elle peut être fournie par un
fabricant de système d'analyses, acceptable tant que le laboratoire utilise sans modifi-
cation le système d'analyses et les procédures d'étalonnage.
Concrètement, cela signifie que le LBM doit être en mesure d'indiquer pour tout résultat
de toute analyse quel(s) matériau(x) a (ont) été utilisé(s) pour l'obtention de ce résultat.
Réalisation de l'étalonnage
L'étalonnage peut être réalisé de plusieurs façons [10], qui peuvent toutes être utilisées
et se compléter l'une l'autre selon le type d'instrument à étalonner :
• par le LBM en interne, s'il dispose d'un matériau d'étalonnage raccordé à un
étalon du SI, dans la mesure où il existe, et accompagné du certificat de rac-
cordement correspondant. Cette solution est possible pour une balance de pré-
cision pour laquelle le LBM dispose de masses étalons répondant à cette condi-
tion ou pour étalonner des pipettes d'un volume de distribution suffisant avec
une telle balance ;
• par un service de métrologie interne (par ex., service biomédical à l'hôpital). Dans
les structures de grande taille (regroupements de LBM, établissements de soins),
il peut être justifié de mettre en place un service spécialisé parfois propre au
laboratoire, le plus souvent externe au LBM. Un tel service doit avoir mis en place
un SMQ conforme à la norme NF EN ISO/CEI 17025 [14] évalué par le COFRAC ;
• par un organisme d'étalonnage accrédité par le COFRAC ou par un organisme
équivalent (accord mutuel de reconnaissance) ;
• par un laboratoire national de métrologie.
Dans tous les cas, l'étalonnage doit être prouvé par un document mentionnant les résul-
tats (certificat d'étalonnage ou constat de vérification) et comportant l'identité de l'orga-
nisme qui a réalisé l'étalonnage (LBM ou autre) et, le cas échéant, le logotype de l'orga-
nisme accréditeur.
Lorsque l'étalonnage est effectué au LBM, il doit l'être dans des locaux adaptés de façon
à ne pas compromettre l'exactitude des mesures effectuées. Ces locaux doivent être
équipés de dispositifs de surveillance des conditions de température, humidité, pression
atmosphérique.
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SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-03
➜ Sous-traitance
Les opérations d'étalonnage peuvent aussi être sous-traitées par un prestataire extérieur.
L'intérêt de faire étalonner ses étalons ou ses équipements par un laboratoire accrédité
réside dans le fait que les techniques, les moyens, les incertitudes d'étalonnage et la
compétence technique du laboratoire accrédité sont validés par une tierce partie (l'orga-
nisme accréditeur).
De plus, ces organismes peuvent réaliser des opérations d'ajustage et de réparation.
Cette solution ne décharge pas le LBM de sa responsabilité dans la gestion des opérations
d'étalonnage. Le responsable métrologue doit en tout cas planifier et organiser la sous-
traitance, s'assurer que toutes les opérations prévues sont réalisées, conserver tous les
certificats d'étalonnage, constats de vérification et autres documents de preuve, enre-
gistrer toutes les informations relatives à la vie des équipements.
➜ La vérification au laboratoire
Les principales opérations de vérification peuvent être effectuées au laboratoire. Elles
sont indispensables pour assurer le maintien des caractéristiques des différents instru-
ments de mesure et pour apporter les corrections nécessaires en cas de dérive.
Elles sont décrites plus loin, pour chaque type d'instrument.
■ masses : balances,
■ températures : thermomètres ;
• des équipements autres dont les performances peuvent avoir un effet sur la
qualité des résultats : enceintes thermiques, bains-marie, thermo-cycleurs, cen-
trifugeuses, etc.
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Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
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SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-03
➜ Pipettes à piston
Les balances de précision habituellement disponibles dans les LBM, qui permettent
d'atteindre le 1/10e de mg, ne sont pas suffisamment sensibles pour autoriser l'étalon-
nage correct des pipettes dont la prise de volume est inférieure à 100 μL (la norme ISO
8655 [15] précise que pour des vérifications d'instrument de volume nominal > 10 μL, la
résolution de la balance doit être de 0,01 mg, de 0,1 mg pour des 100 μL). Qu'elles soient
à volume fixe ou variable, ces pipettes ne peuvent être étalonnées que par des orga-
nismes certifiés. Attention alors à bien s'assurer que leur transport de retour au laboratoire
soit effectué dans des conditions qui ne risquent pas d'en perturber les caractéristiques.
Pour des volumes de plus de 100 μL, une balance de « précision » (résolution au 1/10e
de mg) est utilisable, à condition que cette balance soit elle-même étalonnée et « cer-
tifiée », que le laboratoire dispose de masses étalons adaptées à l'étendue des mesures
et que le protocole d'étalonnage soit documenté et validé.
Si le LBM souhaite effectuer des vérifications de ses pipettes, il lui est recommandé de se
procurer au moins la norme suivante qui indique les conditions de réalisation et les limites
de tolérances : NF EN ISO 8655-6 : 2002 « Partie 6 : méthodes gravimétriques pour la
détermination de l'erreur de mesure » [15] et « Partie 2 : pipettes à piston » [4]. Le LBM
doit alors rédiger un certificat d'étalonnage comportant les mentions réglementaires [20].
Une fois les pipettes étalonnées, leur vérification régulière est indispensable pour
s'assurer que l'erreur qu'elles génèrent reste inférieure à l'EMT que s'est fixée le LBM.
L'étalonnage et la vérification sont nécessaires à la qualité des résultats, mais pas suf-
fisants : il faut également que les instruments soient manipulés et entretenus de façon
à ne pas en modifier les caractéristiques. On peut constater des erreurs parfois beaucoup
plus importantes que l'erreur de mesure optimale, notamment lorsque ces instruments
présentent des défauts d'étanchéité au niveau du cône ou entre le piston et le corps de
la pipette [16].
Tous les appareils volumétriques ayant fait l'objet d'un certificat d'étalonnage doivent
être identifiés de façon particulière, pour éviter de les confondre avec des appareils non
certifiés tels que des pipettes de transfert qui ne doivent en aucun cas être utilisées
pour la reconstitution de matériaux de contrôle ou d'étalonnage ou pour la mesure d'un
volume donné d'échantillon.
➥
bres froides, congélateurs, étuves), des centrifugeuses réfrigérées, des locaux à tempé-
rature contrôlée, etc.
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Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
Les températures doivent être relevées et enregistrées systématiquement au moins une fois
par jour, les limites d'alerte doivent être établies pour chaque enceinte, les actions correctives
prévues et mises en place sans délai en cas d'alerte. La fréquence de relevé est à adapter en
fonction du risque relatif aux produits stockés, conservés ou entreposés dans l'enceinte.
Enceinte thermique :
– de moins de 2 m3 (à gauche) : 8 coins + le centre ;
– de plus de 2 m3 (à droite) : 8 coins + le centre + le centre des 6 faces.
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Relevé des températures : toutes les sondes affichent des températures comprises entre les valeurs -EMT et +EMT définies par le
laboratoire (ici entre 3 oC et 7 oC) ; l'enceinte est déclarée conforme et peut être utilisée.
■ définir les limites d'alerte propres à chaque enceinte, donc à chaque sonde ;
Attention à bien choisir les thermomètres en fonction des températures qu'ils doivent
mesurer (exemple des étuves de microbiologie qui doivent fonctionner à 37 ± 1 oC).
Dans ce cas, l'erreur totale doit être inférieure à 1 oC, donc l'incertitude de mesure du
thermomètre doit être nettement inférieure à cette valeur (EMT = 1/4 de l'erreur totale).
Attention aussi au thermomètre étalon utilisé pour étalonner les thermomètres des
étuves. Il faut que son incertitude soit très faible, 0,01 oC par exemple.
La qualité d'un thermomètre est moins critique pour un congélateur pour lequel il faut
une température d'au moins - 20 oC. Il suffit de connaître l'erreur totale du thermomètre
pour pouvoir l'utiliser correctement. Même chose pour les sondes de mesure.
La vérification des thermomètres ou des sondes au laboratoire ne présente pas de dif-
ficulté particulière et gagne à ne pas être sous-traitée, à condition que le LBM s'équipe
d'un thermomètre étalon lui-même raccordé.
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Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
➜ Centrifugeuses
Le LBM définit les EMT qu'il souhaite pour l'accélération requise (nombre de g), au besoin
en consultant les documents fournis par les fabricants de tubes de prélèvement. L'accé-
lération est reliée à la vitesse de rotation du rotor et au rayon de giration par la relation
suivante :
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SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-03
5 La documentation spécifique
Les opérations d'étalonnage et de vérification doivent donner lieu à la rédaction d'un
document d'étalonnage, à des décisions de conformité ou non des instruments. Ces
décisions, qui peuvent conduire à l'une des quatre mesures correctives suivantes (ajus-
tage, réparation suivie d'une nouvelle vérification, déclassement donnant lieu à une
remise en service, ou réforme), doivent être enregistrées.
Une des missions importantes du responsable métrologie est la maîtrise d'une docu-
mentation complète et adaptée aux besoins et aux activités de métrologie, dont il devra
s'assurer qu'elle est validée, à jour et respectée chaque fois que de besoin, et dont le
but est de confirmer qu'un instrument est adapté à l'utilisation prévue.
Ne pas oublier que tout instrument dûment étalonné et vérifié ne peut conduire à des
résultats satisfaisants que s'il est utilisé correctement. Par exemple, lors de l'utilisation
de pipettes, un cône mal fixé ou non étanche, un liquide un peu visqueux, un piston
non étanche, etc., peuvent conduire à des erreurs bien plus conséquentes que celles
liées aux seuls écarts d'étalonnage.
La documentation relative à la métrologie peut comprendre :
• des documents de base ;
• des procédures, protocoles et instructions ;
• des enregistrements.
➜ Documents de base
•Textes généraux : norme NF EN ISO 15189 : 2007 [12], ISO 15189 : 2012 [13],
SH REF 02 [10], en principe déjà présents dans le système documentaire du
LBM.
•
Textes plus spécifiques : normes relatives à la métrologie telles que celles citées dans
le présent article (voir Références), en particulier la norme NF EN ISO 10012 [2].
252
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
➜ Enregistrements
On peut distinguer deux types de documents d'enregistrements, ceux relatifs à la gestion
des équipements et ceux relatifs au suivi des performances.
➜ Dossier instrument
Pour chaque appareil, un dossier doit être établi qui comprend toutes les informations
liées à la gestion de l'équipement, depuis son acquisition jusqu'à sa mise hors service
[12], dont :
• les mêmes informations que dans l'inventaire, complétées des coordonnées
des fabricants, distributeurs ou personnes assurant le service après-vente ;
• la date et l'état de l'instrument à l'acquisition : neuf, reconditionné ;
• les dates d'installation, de vérification, de mise en service ;
• la localisation de l'appareil ;
• la durée de la garantie, l'existence ou non d'un contrat de maintenance ;
• la liste des analyses réalisées, des consommables nécessaires ;
• la liste des équipements annexes ;
• tous les enregistrements associés.
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SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-03
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Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
➜ annexes éventuelles.
Méthode de mesure
• gravimétrie (selon, la norme NF EN ISO 8655-6 : 2003)
• le volume délivré est calculé sur 10 mesures
Conditions d'étalonnage
• température : 20,3 oC
• pression atmosphérique : 1 005 kPa
• hygrométrie : 63 %
Résultats
• indication de la pipette : 50 μL
• volume mesuré : 49,935 μL, d'où |E| = 0,065 μL
• incertitude élargie : U = 0,047 μL
Conformité
• exigence selon la norme : EMT = 0,5 μL
• exigence du LBM : EMT = 0,2 μL
• |E| + U = 0,065 + 0,047 = 0,112 μL
• Références
1. ISO/CEI GUIDE 99 : 2007 – Vocabulaire international de métrologie – Concepts fondamentaux et
généraux des termes associés (VIM). International Organisation for Standardisation (ISO), 2007.
2. NF EN ISO 10012 : 2003 – Système de management de la mesure – Exigences pour les processus
et les équipements de mesure. Saint-Denis : AFNOR, 2003.
3. Giroud C, Arnaud J, Vassault A. Incertitude de mesure (SG2-06). Ann Biol Clin 2010 (Hors série
no 1) : 237-46.
255
SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-03
7. NF X 07-016 : Métrologie – Essais – Métrologie dans l'entreprise : modalités pratiques pour l'éta-
blissement des procédures d'étalonnage et de vérification des moyens de mesure. Saint-Denis : AFNOR,
1993.
10. SH REF 02 : Recueil des exigences spécifiques pour l'accréditation des laboratoires de biologie
médicale. COFRAC, 2012.
11. NF EN ISO 17511 : Dispositifs médicaux de diagnostic in vitro. Mesurage des grandeurs dans des
échantillons d'origine biologique. Traçabilité métrologique des valeurs attribuées aux agents d'éta-
lonnage et aux matériaux de contrôle. Saint-Denis : AFNOR, 2004.
12. NF EN ISO 15189 : 2007 : Laboratoires d'analyses de biologie médicale – Exigences concernant la
qualité et la compétence. Saint-Denis : AFNOR, 2007.
13. ISO 15189 : 2012 : Laboratoires d'analyses de biologie médicale – Exigences concernant la qualité
et la compétence. Saint-Denis : AFNOR, 2012.
14. NF EN ISO/CEI 17025 : Exigences générales concernant la compétence des laboratoires d'étalon-
nages et d'essais. Saint-Denis : AFNOR, 2005.
15. ISO 8655-6 : « Partie 6 : méthodes gravimétriques pour la détermination de l'erreur de mesure »
In : Appareils volumétriques à piston. Saint-Denis : AFNOR, 2002.
20. X 07-012 : Métrologie – Métrologie dans l'entreprise – Certificat d'étalonnage des moyens de
mesures. Saint-Denis : AFNOR, 1995.
21. X 07-011 : Métrologie – Essais – Métrologie dans l'entreprise – Constat de vérification des moyens
de mesures. Saint-Denis : AFNOR, 1994.
22. Décret no 91-330 du 27 mars 1991, relatif aux instruments de pesage à fonctionnement non
automatique. JORF du 3 avril 1991.
256