These Abouzahir
These Abouzahir
These Abouzahir
THÈSE
pour obtenir le grade de
Docteur
de
l’École Nationale Supérieure d'Arts et Métiers
Spécialité “GENIE INDUSTRIEL”
Présentée et soutenue publiquement
par
Omar ABOUZAHIR
Le 12 décembre 2006
Jury :
M. Michel CARRARD, Professeur, IUT Cachan......................................................... Président
M. Patrick TRUCHOT, Professeur, ERPI – ENSGSI- INPL Nancy ........................... Rapporteur
M. Abdelkhalek EL HAMI, Professeur, LMR - INSA Rouen ...................................... Rapporteur
M. Robert DUCHAMP, Professeur, LCPI - ENSAM Paris Examinateur
M. Rémy GAUTIER, Maître de Conférences HDR, LCPI - ENSAM Paris................ Examinateur
L’ENSAM est un Grand Etablissement dépendant du Ministère de l’Education Nationale, composé de huit centres :
AIX-EN-PROVENCE ANGERS BORDEAUX CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE CLUNY LILLE METZ PARIS
REMERCIEMENTS
Cette thèse est le fruit d’une recherche au sein du Laboratoire Conception de Produits et
Innovation de L’école Nationale Supérieure d’Arts et Métiers – Centre de Paris.
Je remercie toutes les personnes qui m’ont communiqué leur savoir et qui m’ont permis de
continuer mon apprentissage et de construire ce travail de recherche.
Je tiens à remercier les responsables du Groupe OCP qui m’ont fait confiance pour mener ces
travaux.
2
TABLE DES MATIERES
Tables des matières ……………………………………………………………….………. 3
Introduction générale………………………………………………………………………..6
3
1.5 Pilotage et management des processus……………………………………………….. 71
Introduction ………………………………………………………………….. ….71
1.5.1 Que recouvre le terme processus………………………………………. 71
1.5.2 Comment la norme ISO 9001 aborde t- elle la notion de processus……. 71
1.5.3 Les types, classes et catégories de processus……………………………72
1.5.4 Les quatre niveaux de processus…………………………………………73
1.5.5 Cartographie des processus …………………………………………….. 73
1.5.6 La mesure, caractéristique fondamentale d’un processus et de son
pilotage ………………………………………………………………………..74
1.5.7 Que recouvre le mot indicateur…………………………………………..75
1.5.8 Carte d’identité d’un processus ………………………………………… 76
1.5.9 L’amélioration continue et processus…………………………………….76
1.5.10 Indicateurs de processus et indicateurs de résultats …………………... 77
1.5.11 Coût de non qualité : indicateur pour l’action ………………………... 77
1.5.12 Indicateurs d’efficacité des processus ………………………………….77
4
Partie 3/ Proposition d’un outil de mesure des coûts de
non qualité pour le pilotage des processus industriels..…122
5
Introduction Générale
6
Introduction générale
La compétitivité impose une dure loi aux entreprises : l’obligation d’une gestion rigoureuse en
éliminant tous les types de gaspillages. Parmi les causes de gaspillages et donc de non
compétitivité, il y a les coûts de non qualité. Des statistiques avancent entre 10 à 20% du
chiffre d’affaires. Les coûts de non qualité sont dus à l’ensemble des anomalies, rebuts,
retouches, réparation, etc. La réduction de ces coûts est un des axes stratégiques de toute
entreprise soucieuse de sa pérennité.
Afin de résorber efficacement ces coûts, il est indispensable de commencer d’abord par leur
identification et évaluation, car le système comptable normal ne mesure pas ces coûts.
En effet les systèmes traditionnels qui calculent les coûts par produit ne permettent pas de
déterminer l’effet économique des améliorations introduites par la démarche qualité dans le
processus de production.
Cette recherche a pour objectif de proposer une méthodologie pour évaluer et réduire les
coûts de non qualité
Dans une première partie en posant la problématique, nous examinons à travers l’étude de
l’état de l’art et notamment les démarches COQ, comment peuvent –elles y répondre.
La deuxième partie, intitulée expérimentation vise à valider nos hypothèses sur un cas
industriel.
Première Partie
7
CONTEXTE DES TRAVAUX, PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
8
Contexte des travaux
9
1.1.1 Présentation du Groupe OCP et de Maroc Phosphore
a- A propos du phosphate :
Le phosphate est recherché pour le phosphore qu’il contient. Désigné en chimie par la lettre P,
il constitue un élément essentiel des cellules vivantes de l’homme. Chez les animaux, il
apparaît dans les os et les dents. Chez les végétaux, c'est lui qui véhicule l'énergie produite par
photosynthèse.
Matière naturelle, le phosphore est présent partout. On le rencontre chaque jour. Dans la pâte
dentifrice que l’on utilise le matin et dans la plupart des aliments (laitages, œufs, viandes,
poissons, légumes et fruits secs). Il est également à la base de certains produits
pharmaceutiques et peut être utilisé dans l’alimentation animale, dans la fabrication de
détergents, la conservation des aliments et bien d’autres applications.
Mais on le sait, c’est principalement pour la fertilisation des terres que les phosphates
minéraux présentent une importance primordiale. On les utilise comme engrais. La plus
grande partie de la production mondiale (85%) sert d’ailleurs aux engrais destinés aux sols.
Principalement utilisé dans la fabrication des engrais le phosphate provient des sites de
Khouribga, Benguérir, Youssoufia et Boucraâ. Selon le cas le minerai subit une ou plusieurs
opérations de traitement (criblage, séchage, calcination, flottation, enrichissement à sec). Une
fois traité, il est exporté tel quel ou bien livré aux industries chimiques du Groupe à Jorf
10
Lasfar ou à Safi, pour être transformé en produits dérivées commercialisables : acide
phosphorique de base, acide phosphorique purifié et engrais solides.
Premier exportateur mondial de phosphate sous toutes ses formes, le Groupe OCP écoule
95 % de sa production en dehors de ses frontières nationales. Opérateur international, il
rayonne sur les cinq continents de la planète et réalise un chiffre d’affaires annuel de 1,3
milliard de dollars.
Moteur de l’économie nationale, le Groupe OCP joue pleinement son rôle d’entreprise
citoyenne. Cette volonté se traduit par la promotion de nombreuses initiatives, notamment en
faveur du développement régional et de la création d’entreprise.
Pour répondre au marché international et développer une industrie locale des phosphates, le
Groupe OCP s’est doté dès 1965 de complexes chimiques. Ces unités d’envergure
internationale sont spécialisées dans la production d’acide phosphorique et d’engrais dérivés.
Cette capacité est répartie entre deux sites regroupés au sein du Pôle Chimie : Safi et Jorf
Lasfar.
Environ la moitié de la production est concentrée puis exportée comme produit semi-fini
(acide phosphorique marchand) tandis que l’autre moitié est transformée localement en
engrais solides. La majeure partie de ces engrais, où le DAP est largement prédominant, est
expédiée hors du Maroc. La part vendue aux clients locaux permet une satisfaction du marché
local.
Premier site chimique du Groupe OCP, le complexe de Safi a démarré en 1965 pour la
valorisation des phosphates de Gantour en acide phosphorique et engrais.
- Acide phosphorique
- Effectif : 900
- 400.000 TP2O5
- 600.000 TSP
- 250.000 NPK
- 30.000 ASP
-Produits fabriqués :
- Acide phosphorique
- Effectif : 1000
- 6300.000 TP2O5
Le Groupe OCP opère dans un marché très concurrentiel, ouvert sur les cinq continents et où
la fidélisation du client passe naturellement par la conformité des livraisons des matières
12
premières qu’il reçoit, la régularité du profil qualité de ces produits et la compétitivité de leur
prix de vente. Aussi le groupe OCP a-t-il, en permanence, pensé à la mobilisation de
l’intelligence de son personnel et de la formation continue.
C’est ainsi, qu’en 1986, le groupe a décidé de consolider cette mobilisation en mettant en
place, les cercles de qualité, dédiées aux opérateurs , pour leur participation à la résolution des
problèmes inhérents à leur geste quotidien.
A partir de 1994, d’autres concepts ont été introduits dans les différents sites : la maintenance
productive totale (TPM), l’auto évaluation des processus, la certification des systèmes de
management de la qualité.
maintenance
13
1998 : - Analyse et amélioration des processus
14
DEMARCHE QUALITE A L ’OCP
Construction
Construction de
de la
la démarche
démarche
Certif.
Certif.
SMGI
SMGI
Auto-éval.
Auto-éval.
TPM APP
APP --Se
Sesituer
situer//aux
TPM normes
normes
aux
Assur.
Assur. Q
Q
internationales
internationalesde
la
laQualité
Qualité
de
--Fidélisation
Fidélisationdes
des
GAQ
GAQ Augmentation
Se
Secomparer
comparerààunun clients
clients
Augmentationdes
des référentiel
référentield’excel.
d’excel.
rendements Actions
rendements Actionsde
de
CQ
CQ
globaux
globaux
Réduction
Réductiondes
des
progrès
progrès --Intégration
Intégration
progressive
coûts progressivevers
vers
coûtsde
dela
la un
unsystème
systèmeglobal
global
Implication
Implication de
de maintenance
maintenance Amélioration (sécurité,
(sécurité,santé
santéet
et
l’encadrement Amélioration environnement)
l’encadrement participative
participativedes
des environnement)
Implication Processus
Processusde
Implication des
des Esprit
de
opérateurs
opérateurs Gestion
Gestion Espritde
de l’entreprise
l’entreprise
participative
participative traçabilité
traçabilité
Travail
Travailen
enéquipe
équipe
Communication
Résolution
Résolutiondes
problèmes
problèmes
des Préparation
Préparationààla
Certification
Certification
la
2000
2000
Communicationet et d’interfaces
d’interfaces
concertation
concertation
Niveau
Niveaudede
qualification
Coût
de
Coûtdd’obtention
dela
’obtention
laQualité
Qualité 1998
1998
qualification
Ambiance,
et
Ambiance,sécurité
etconditions
sécurité
conditionsde
de
1994
1994
travail
travail
1990
1990
1986
1986 1
15
1.2 Problématique industrielle :
Depuis 1986 le Groupe OCP a introduit la démarche qualité par la mise en place des cercles
de qualité dans tous les sites de production miniers et chimiques. En 1990, l’approche qualité
totale a été étendue à l’encadrement par le développement des groupes d’amélioration de la
qualité. D’autres outils ont été introduits depuis 1994 pour consolider cette démarche :
Assurance qualité, TPM, MSP, analyse et maîtrise des processus, certification ISO 9001, auto
évaluation EFQM, ….
L’introduction de ces outils suscite à chaque étape des questions de la part des managers et de
l’encadrement de l’entreprise :
- Quels gains financiers à court et moyen terme peut-on attendre de la mise en place
- Comment calculer les coûts de non qualité et évaluer les gains de la démarche ?
Autrement dit, comment cerner le lien causal entre les investissements faits à travers le
développement de la démarche qualité, et la réduction des coûts de non qualité. C'est-à-dire si
on investit aujourd’hui dans la mise en place d’outils qualité, combien cet investissement va t
– il nous rapporter à terme ?
En effet les systèmes classiques de comptabilité qui calculent les coûts par produit ne
permettent pas de déterminer l’effet économique des améliorations induites par la démarche
qualité dans les processus de production.
Ces questions sont légitimes car il est difficile d’imaginer de mener une politique qualité
efficace en faisant abstraction de l’essence même de l’entreprise, à savoir faire des bénéfices
(aspect économique). D’où la nécessité de considérer l’axe : qualité – économie dans toute
démarche.
C’est à ce quoi nous nous attacherons à répondre d’abord à travers l’étude de l’état de l’art
dans ce domaine avant de poser notre problématique de recherche.
16
1.3 Etat de l’art
La qualité totale est un concept dont l’origine serait la traduction de deux idéogrammes
japonais « progrès, tous ensemble ». L’histoire de la qualité s’inscrit au confluent de
plusieurs cultures (Sylvie Mayeur, 2004).
Dés le début du XXème siècle, la démarche qualité naît de l’inspiration de théoriciens et de
systèmes scientifiques de production et de management.
A l’origine des statisticiens shewhart, Deming, Juran, Feigenbaum, Ishikawa.
La qualité totale s’enrichit de principes d’action, au fur et à mesure de l’apprentissage par les
entreprises dans la course effrénée au progrès pour une meilleure productivité. Les méthodes
et outils avec leurs applications se mettant en place progressivement durant un siècle : le tri, la
conformité, le contrôle, le management par les processus puis, le management du progrès
continu.
En 1924, Walter Shewhart est le premier à travailler sur des techniques statistiques de
contrôle de la qualité des produits fabriqués. Il part du principe qu’un processus de production
en série ne permet pas de reproduire des objets à l’identique, car les phénomènes de variation
empêchent la reproductibilité absolue des résultats d’un travail (variabilité).
Ainsi, l’idée d’utiliser des techniques issues de statistiques et des probabilités afin de
contrôler la qualité par échantillonnage a fait naître le SPC (Statical Process Control) ou MSP
(maîtrise statistique des processus).Dans cette période de contrôle et de maîtrise de la qualité
17
du produit final, les entreprises se concentrent sur la conformité du produit et utilisent les
méthodes de statistiques, de probabilité, d’échantillonnage et de métrologie.
La demande est plus importante que l’offre et l’économie va baigner dans une logique
productiviste. L’assurance de la qualité est née de la demande des acheteurs publics d’après
guerre dans les domaines de l’espace, de l’armement et du nucléaire.
Dans la lignée de Walter Shewhart, le Dr Deming étend le domaine de la conformité aux
standards à l’échelle de toute l’entreprise. Le cycle de Shewhart le PDCA ( Plan, Do, Check,
Act) devient avec Deming un véritable outil de management pour toute l’entreprise.
Les années de reconstruction de l’industrie japonaise permettent un rayonnement des outils et
des idées de Deming. La dimension managériale de la qualité développée par ce dernier
trouve un écho dans le prix Deming crée en 1951 pour la JUSE, présidée alors par Kaoru
Ishikawa.
A partir de 1954, Joseph Juran développe devant la JUSE deux idées forces : la maîtrise de
la qualité est beaucoup plus un problème management que des méthodes statistiques. Le rôle
du management est de piloter l’action en cohérence avec les plans, les critères et les objectifs
de l’entreprise.
18
En France, en1957, l’association française pour le contrôle Industriel et la qualité (AFCIQ) est
crée, suivi par l’association française des qualiticiens (AFQ) en 1961. Par la suite, en 1970,
l’association française de Normalisation AFNOR- lance l’étude des normes relatives à la
gestion de la qualité : les futures ISO 9001.
Aux USA, Philip Crosby introduit les « sept zéros » des exigences de conformité. Il pousse la
standardisation à ses extrémités, avec un effort supplémentaire sur les coûts (Crosby, 69).
19
certification. Cette évolution ouvrant ainsi les portes à la mise en place par les entreprises des
démarches de qualité totale.
En France le mouvement français de la qualité, (MFQ) crée en 1991, est chargé d’animer la
promotion de la qualité avec la médiation des grandes entreprises, pour développer
l’implication des acteurs économiques.
En 1994, la 2ème version des normes ISO 9000 est apparue. Après le standard, les coûts, le
progrès, la qualité totale intègre les ruptures de performance Qualité, coûts et délais (QCD)
20
1.3.1 Généralités et concepts
1.3.1.1 Définitions
Le coût d’obtention de la qualité (COQ) représente les dépenses qui auraient pu être évités si
le produit et le service étaient conformes du premier coup.
C’est le coût supplémentaire dépensé par l’entreprise pour obtenir la qualité souhaitée par le
client, parce que l’entreprise n’est pas parfaite.
Le COQ est la somme des dépenses supplémentaires engagées par l’entreprise « imparfaite »
pour obtenir le même résultat. C’est le coût de l’imperfection (Jocou et al, 1992)
Ce coût qui représente l’ensemble des efforts visant à éviter, à détecter ou à traiter la non
qualité peut atteindre entre 10 à 30 % du Chiffre d’affaires.
Le coût de prévention :
C’est le coût de tout ce qui est mis en oeuvre, à priori, pour éviter les défauts, erreurs et
défaillances.
Exemples : la formation du personnel, les mesures de sécurité, la communication, le SMQ,
études de marché, études de fiabilité, AMDEC,….
Le coût de contrôle :
C’est le coût de tout ce qui est mis en ouvre, à posteriori, pour vérifier que le produit est
conforme à ce que l’utilisateur attend.
Exemples : contrôle des produits, étalonnages, inspections de la production, contrôle des
factures,…
Le coût des défaillances internes :
C’est le coût de tout ce qui n’a pas été conforme dans le processus de production, du service,
mais qui n’est pas constaté par l’utilisateur
Exemples : rebuts, retouches, gestion des non conformités, déclassement, surconsommations,
…
21
Le coût des défaillances externes :
C’est le coût de tout ce qui n’est pas conforme à ce que l’utilisateur constate.
Exemples : traitement des réclamations clients, pénalités de retard, remplacement sous
garantie, perte de clientèle connue
(Juran ,1951 ; Harrington, 1995)
.
La norme Française X 50 – 126 parue en 1986, classe les coûts résultant de la non qualité en
quatre catégories :
Coûts des anomalies internes : frais encourus lorsque le produit ne satisfait pas aux
exigences de qualité avant de quitter l’entreprise,
Coûts des anomalies externes : frais encourus lorsque le produit ne répond pas aux
exigences de qualité, après avoir quitter l’entreprise,
Coûts de détection : dépenses engagées pour vérifier la conformité des produits aux
exigences de qualités, c’est à dire pour financer la recherche des anomalies,
Les coûts de défaillance internes seront observés avant la sortie de produit et concerneront les
différentes étapes de l’exploitation.
Les coûts de défaillance externes seront observés une fois le produit en la possession du
consommateur.
En revanche les coûts d’évaluation et de prévention sont supportés à long terme mais aussi à
court terme puisqu’il s’agit de mettre en place des investissements et des activités dans le but
d’éviter et de prévenir les dysfonctionnements ainsi que d’améliorer la qualité.
22
1.3.1.1.2 Terminologie et différents appellations du COQ
L’étude bibliographique nous a permis d’identifier plusieurs appellations du COQ :
JURAN :
- le coût d’évaluation et de prévention
- le coût des défaillances
(Juran, 1951)
HARRINGTON :
- coût direct (résultant et contrôlable)
- coût indirect (coût d’opportunité et coût externe)
(Harrington, 1990)
P.HERMEL :
- coût réductible : coût des défaillances
- coût de la prévention et de détection : coût productif et coût improductif.
(Hermel, 1989)
AFNOR :
Coûts résultant de la non qualité
- coûts des anomalies internes et externes
- coûts de détection et de prévention
(Norme NF X50 – 126, 1986)
J.T.GODFREY et al :
- coût de maîtrise des défaillances (coûts fixes)
- coût des défaillances (coût variable)
- coût des pertes de ventes (coût d’opportunité)
(J.T Godefrey et W.R.Pasewark, 1988)
23
Synthèse des différentes appellations du COQ
Défaillances Coût des Coûts des défauts Coût des Coût de Coût direct Coût Coût de non
internes anomalies internes défaillances défaillance résultant réductible conformité
internes internes
Défaillances Coût des Coût des Coût des Coût de Coût indirect Coût Coût de non-
externes anomalies défaillances après défaillances défaillance réductible conformité
externes vente externes
Coût Coûts résultant Coûts de la Coût d’obtention Coût de la Coût de non Coût de la Coûts de
d’obtention de de la non qualité de la qualité qualité qualité qualité processus
la qualité qualité
24
1.3.1.1.3 Interprétation des quatre rubriques du COQ :
Le modèle de P. HERMEL
- Les uns sont dits « productifs » ils engendrent un gain de performance. Ces coûts se
traduisent à terme par une réduction des coûts de défaillance,
Selon P.HERMEL, le COQ ne doit pas servir à estimer les dysfonctionnements ni le niveau
de qualité acceptable, mais il doit mettre en relief la pertinence et le niveau de performance
des activités valorisantes (organisation interne). (Hermel, 1989)
25
Modèles de GODFREY ET W.R PASEWARK
Ces modèles qui intègrent l’environnement externe dans la qualité proposent une
décomposition du COQ en trois rubriques :
Le premier modèle a été établi par A.V. FEIGENBAUM. Il considère que le COQ doit
couvrir les quatre activités génériques de la qualité la prévention, l’évaluation, les défaillances
internes et les défaillances externes. (A.V Feigenbaum, 1956)
Le modèle de HARRINGTON
L’expression « coût de la qualité » laisse une impression négative, qui reflète le mode de
pensée des années 50, lorsque l’on pense que les produits de meilleure qualité coûtaient plus
cher à fabriquer. Elle est donc bientôt remplacée par le « coût de la non qualité » (CNQ).
Celui – ci se définit comme étant « égal à l’ensemble des coûts supportés, tant pour aider les
opérateurs à effectuer toujours leur travail correctement, que pour déterminer si la production
est acceptable. Il faut ajouter à ces coûts tous ceux que supportent aussi bien l’entreprise que
son client, dès lors que le produit ne répond par aux spécifications et /ou aux attentes de ce
dernier.
La non qualité fait perdre de l’argent à l’entreprise, alors que la qualité permet d’en
économiser. Par conséquent et contrairement à ce que les industriels ont encore tendance à
penser, la qualité ne coûte pas trop cher.
J. Harrington regroupe les coûts de non qualité (CNQ) en deux catégories d’éléments :
26
Les coûts directs de la non qualité
- coûts de prévention
- coûts d’évaluation
. Coûts de l’équipement
Les coûts indirects de la non qualité
. Coûts supportés par le client
. Coûts de l’insatisfaction du client
. Coûts de la perte de renom
Il est à signaler que dans ces deux principales catégories du CNQ, ce sont les coûts directs les
mieux appréhendés, ce sont aussi ceux que les entreprises utilisent traditionnellement, car les
résultas sont moins subjectifs.
- les coûts contrôlables : ces coûts sont ceux sur lesquels l’entreprise a un contrôle
direct ils se subdivisent en deux catégories.
Les coûts de prévention : ce sont ceux engagés pour prévenir, diminuer, voir empêcher que
des anomalies ou erreurs soient commises en fait, il ne s’agit pas réellement de coût, mais
d’investissement engagé pour l’avenir.
Les coûts typiques de prévention sont liés :
- au développement et à l’application de système de collecte et d’enregistrement de
données,
- au développement du plan de contrôle du processus qualité,
- à la formation à la qualité et aux tâches à exécuter.
- à la réalisation des enquêtes.
27
Les coûts d’évaluation : ce sont des dépenses engagés pour vérifier (mesurer)
la conformité des produits ou services aux critères et aux procédures
établis. Les coûts typiques de cette catégorie sont :
- les contrôles d’assurance qualité,
- l’inspection et les essais visant à déterminer la conformité des
produits et/ou services aux exigences.
- la maintenance et l’étalonnage des équipements d’inspection.
- Les coûts résultants : Ces coûts sont appelés ainsi car ils sont directement liés aux
décisions prises dans la première catégorie, ils se divisent eux mêmes en 2 catégories : coûts
d’erreurs internes et externes, qui sont en fait des pertes directes de l’entreprise
Les coûts d’erreurs internes : ce sont les coûts des défauts détectés avant l’acceptation du
produit ou service par le client. Des exemples typiques sont :
- rebuts et retouches en cours de production,
- dépannage et réparation,
- déclassements,
- coûts résultant de l’existence de stocks supplémentaires requis
pour remédier à des pièces potentiellement défectueuses et a des
lots rejetés.
Les coûts d’erreurs externes : ce sont les coûts des défauts qui sont détectés après livraison du
produit ou service au client. Ce sont donc les coûts que supporte l’entreprise parce que son
système d’évaluation n’a pas su détecter ces erreurs avant la livraison. Quelques exemples
sont :
- évaluation des retours client,
- le traitement des réclamations.
Les coûts des équipements : Il s’agit du coût des investissements en matériel utilisés
pour la mesure, l’acceptation ou le contrôle des produits ou services. Il inclut le coût de
l’équipement utilisé pour l’impression et la diffusion des données relatives à la qualité.
Exemples : ordinateurs, voltmètres, appareils de mesure.
28
Les coûts indirects de la non qualité : Selon HARRINGTON, les CNQ indirects sont
des coûts directement mesurables dans le système d’information interne de l’entreprise, mais
qui font partie des CNQ du cycle de vie du produit. Ils sont au nombre de trois
-Les CNQ supportés par le client : Ce type de coûts apparaît lorsque le produit ne
répond pas aux attentes du client. Quelques exemples : baisse de productivité, coûts de
transport et temps perdu pour le renvoi d’une marchandise défectueuse.
-Les CNQ dus à l’insatisfaction du client : Ce type de coût se traduit
par une perte de recette suite à une insatisfaction sur un ou plusieurs
produits de l’entreprise ce coût est difficile et délicat à mesurer.
-Les CNQ dus à la perte renom : ce type est encore plus difficile à
mesurer et à prévoir que celui supporté par le client ou entraîne par
son insatisfaction. Cette fois ci ce coût reflète une attitude du client
envers l’entreprise plutôt qu’envers un produit bien particulier.
Il est à signaler que la catégorie des coûts des équipements, telle que définie par
HARRINGTON, fait implicitement partie des coûts de détection - prévention définis par la
norme X50-126 de L’AFNOR . (J. Harrington, 1990)
Modèle de JURAN
Selon JURAN, l’expression de coût de la qualité a été utilisée pour désigner deux concepts
très différents.
- 1- Les coûts imputables à une mauvaise qualité. Ces coûts représentant les
domaines où les économies potentielles sont les plus grands et constituent donc
les objectifs d’étude les plus intéressants.
- 2-Les dépenses pour obtenir la qualité. Ce concept est plus complexe et beaucoup
plus controversable, il implique qu’on découvre, pour toutes les activités gravitant
autour de la spirale, quelle fraction de leurs coûts peut être attribuée à la qualité.
-
Il distingue 4 catégories :
- Coûts des défaillances internes : ce sont les coûts qui disparaîtraient si l’on ne
produisait pas de défauts dans l’entreprise. Ils comprennent les coûts des rebuts,
29
déchets, réparations, retouches, essais complémentaires, contrôles à 100%, pertes
de rendement.
- Coûts des défaillances externes : ce sont les coûts qui disparaîtraient si l’on ne
produisait pas de défauts à l’extérieur de l’entreprise. Ils englobent le paiement
d’indemnités, les coûts de retour clients, les frais de garantie, les rabais consentis,
l’analyse des réclamations.
30
1.3.1.2/ ENJEUX DU COQ
La concurrence de plus en plus vive contraint aujourd’hui les industriels à une guerre
impitoyable sur les prix.
Une composante de cette guerre est la maîtrise du coût de revient des produits pour:
L’une des composantes du coût de revient est constitué des coûts de non qualité qui peuvent
atteindre 10 à 30% de chiffre d’affaires.
Afin de pouvoir maîtriser les coûts de revient, il est indispensable d’évaluer et de réduire les
coûts de non qualité.
La mesure du COQ est l’une des premières qui devrait être mise en place par l’entreprise qui
s’implique sérieusement dans la qualité. Eh bien, en 1995, à peine 10% des entreprises
certifiées mesuraient leur COQ (J - P - Huberc, 1998).
Si l’entreprise n’a aucun système du coût de la qualité comment peut- elle mesurer l’impact
des efforts entrepris pour réduire les non conformités et les défaillances.
Les développements stratégiques font de la qualité une condition sine qua none de réussite des
firmes.
Pour la réussite l’emploi des méthodes et des outils éphémères portant sur la motivation du
personnel n’est plus suffisant. Afin d’affronter l’environnement externe dans de bonnes
31
conditions, un outil de mesure est indispensable pour définir les actions prioritaires et pour
anticiper les besoins des clients.
- Rentabiliser au mieux les efforts déployés pour résoudre les problèmes, le coût de
non qualité a pour effet de quantifier les problèmes en terme financiers, ce qui
permet d’orienter les actions correctives vers les solutions procurant le meilleur
retour.
- Le COQ est un indicateur financier (l’argent unité standard et plus parlante) pour
fixer des priorités.
32
1.3.1.2.3/ LE GISEMENT DE NON QUALITE
Le préjugé que la qualité coûte cher est solidement ancré dans la culture de certaines
entreprises parce qu’il est lié à la vision du produit. Un produit sophistiqué coûte plus cher
qu’un produit simple. Mais ce préjugé ne tient plus quand on considère le processus de
production et de réalisation et que l’on mesure les coûts cachés ou le coût d’obtention de la
qualité (COQ).
En effet, si on fait la somme des coûts de prévention, des coûts d’inspection ou de détection
et des coûts de défaillance internes ou externes on se trouve devant un gisement de non
qualité de 10 à 30% du chiffre d’affaires. Ce chiffre résulte des coûts des activités sans valeur
ajoutée, dus aux multiples inspections, contrôles ou tests, modifications, retouches et rebuts,
pertes de capacités, perturbations de production, retours, réclamations,…
Pour convaincre le management de la dynamique de la qualité il faut lui parler le langage de
l’argent et non le langage de la technique.
L’intérêt du coût d’obtention de la qualité est surtout d’ordre conceptuel car il permet de
montrer que « la qualité est gratuite » .
Les coûts doivent baisser à terme grâce à la prévention et à une meilleure connaissance et
maîtrise des processus (Crosby, 1986 ; Teboul, 1990).
Il est aisé de deviner que les conséquences économiques de la non qualité sont considérables.
D’après P.Lemaître (Lemaître, 1990) relativement peu d’entreprises en considèrent l’enjeu
Les causes principales sont :
- les coûts n’apparaissent pas de façon directe dans les comptabilités traditionnelles,
- la gestion économique de la qualité n’est pas encore enseignée de manière
systématique et méthodique dans les formations de cadres décideurs,
- les qualiticiens, eux-mêmes, n’étant pas toujours formés à la gestion, n’ont pas une
représentation homogène, et ne s’accordent pas sur les postes des dépenses à retenir.
33
- la démarche COQ ne cherche pas à introduire une comptabilité parallèle ou un
nouveau système de gestion. Elle vise à sensibiliser tous les responsables et acteurs à
l’importance des enjeux liés à la qualité et à leurs répercussions.
Une autre composante du COQ, à savoir, la non qualité interne qui génère le coût des
défaillances internes est à considérer avec grande importance. En effet la qualité interne d’une
entreprise est sa capacité à réaliser les opérations conformément aux exigences spécifiées et
ceci du premier coup. La non qualité interne au contraire oblige à reprendre les opérations
n’ayant pas abouti à la qualité visée
Cette non qualité s’entend certes pour le produit fini, mais aussi et surtout tout au long du
processus de fabrication .Chaque étape du processus peut être entachée de non qualité .
La non qualité coûte d’ailleurs d’autant cher qu’elle n’apparaît tardivement dans le processus.
Les opérations précédentes sont perdues totalement ou en partie.
La correction des produits (intermédiaires ou finis) rendue nécessaire par la non qualité coûte
très cher. Elle constitue d’ailleurs un indicateur significatif de l’efficience d’une entreprise.
Ainsi une entreprise peut avoir des produits de qualité, et simultanément une qualité interne
défaillante. Elle vend ses produits, mais elle les réalise à un coût élevé.
W.Breyfogle (Breyfogle, 1999) propose de poser la question alternative : quel est le coût de
ne rien faire ?
Autrement dit, quelles sont les conséquences, économiquement chiffrables à court ou à
moyen terme, de ne pas entreprendre des démarches de détection ou de prévention.
34
Les médias relatent chaque jour les conséquences, de plus en plus coûteux, des non qualités
générées par les entreprises ou l’administration qui n’ont pas pris à temps, les décisions
pertinentes de maîtrise de leurs processus.
Le chiffrage du coût de l’ensemble des défaillances, anomalies, non conformités, c’est à dire
de la non qualité, est un aspect fondamental du management de la qualité, car il permet par la
mise en ouvre d’actions pour l’amélioration de la qualité.
35
1.3.1.3 ORDRES DE GRANDEUR DU COQ
D’après les conclusions d’une étude effectuée auprès de firmes industrielles françaises, à la
demande de la SQUALPI (Service de la Qualité des produits industriels – Ministère de
l’industrie) (Squalpi,1990), elle relève le lien entre le style de gestion et le niveau de
développement de la mesure de la qualité. Cette étude fait apparaître plusieurs types
d’évaluation de la qualité.
- Les techniciens (10,60 %) : Ce sont les grandes entreprises qui axent leur politique
qualité sur des outils de mesure et la formation de l’encadrement. Elles mettent
l’accent sur le contrôle des coûts internes. Leur COQ est estimé à 8% du C.A.
- Les traditionalistes (11,5 %) : Ce sont les entreprises qui ne font de la qualité qu’en
aval. Elles mesurent en priorité les coûts dus aux produits non conformes, aux
avoirs, aux remises, etc. Elles chiffrent leur COQ à 17 % du C.A.
- Les candidats (17,9 %) : Ce sont les entreprises qui ont une démarche très
pragmatique mais qui reste très timorée. Aucune logique de calcul n’est précisée
mais elles estiment le COQ à 7,4% du C.A
- Les candides (12,1 %) : Ce sont les entreprises qui n’ont pas d’objectifs de mesure
et dont la politique qualité est très dépendante des contraintes des grandes
donneurs d’ordre. Elles n’ont aucune mesure de la qualité qu’elles estiment à 7%
du C.A.
36
- Les dépassés (7,3 %) : ce sont les entreprises qui axent leurs démarches qualité
très modestes sur la fabrication. Elles n’ont pas une mesure précise de la qualité
mais elles l’estiment à 5,8 %du C.A.
- Les réfractaires (23,6 %) : ce sont les firmes qui n’ont pas d’outil de contrôle et qui
par l’impression qu’elles se donnent de bien maîtriser leur gestion se détournent
d’une démarche qualité structurée jugée inutile. Elles n’ont pas une mesure précise
du COQ mais elles l’estiment à 4,9 % du C.A.
Ainsi paradoxalement plus les entreprises négligent la démarche qualité, plus elles sous
estiment le COQ.
Parmi les firmes qui accordent de l’importance à la qualité, celles qui sont engagées dans la
prévention, la formation du personnel et l’information, ont un COQ plus faible que celles qui
limitent les actions qualité à la maîtrise des dysfonctionnements (en aval du processus)
En France un certain nombre d’études ont montré que les coûts de non qualité, à l’exclusion
des coûts d’obtention de la conformité (coûts de détection + coûts de prévention)
représentaient, pour l’industrie française, en moyenne entre 15 et 18% de la valeur ajoutée
(Périgord, 1990).
Au début des années 90, le Ministre français de l’industrie et du commerce, faisant une
communication portant sur la qualité dont un extrait ci-après :
« Sachant que près de 10% du C.A des entreprises, soit environ 400 milliards de francs par an
, sont perdus en rebut, retouches et gaspillages, la qualité leur permet de réduire leurs coûts »
(agenda du journal le Monde , 92)
1.3.1.3.2 Lien entre stades de mise en place d’une démarche qualité et le COQ :
L’entreprise ignorante de ses problèmes de non qualité se trouve dans la situation suivante:
- Beaucoup de défaillances et très peu d’efforts de détection et de prévention. Après
sensibilisation et développement du contrôle de la qualité, elle va se trouver dans la situation
ou les coûts de défaillance et de détection s’équilibrent. La sagesse commence lorsque
37
l’entreprise saisit l’importance de la prévention et de l’anticipation contre les défaillances et
l’inspection.
D’après CHAUVEL (chauvel ,1988) la part du coût de la non qualité dans le chiffre d’affaires
d’une entreprise se présente comme suit :
D. SHAININ ajoute que même parmi les meilleures compagnies américaines, le coût de non
qualité est rarement au dessous de 5 % du C.A. Le pire c’est que 80 % des entreprises
américaines ne calculent même pas leurs coûts de non qualité. Il conclut qu’en fait la plupart
d’entre elles ne savent même pas le faire.
38
1.3.1.3.3 Niveaux d’estimation du COQ :
Les entreprises qui mesurent le COQ, constatent qu’il croit les premières années. Il s’agit d’un
phénomène bien connu qui s’explique par le fait que les dépenses sont mieux appréciées. En
réalité ce n’est pas le COQ qui augmente, ce n’est que son estimation.
En effet si le système comptable était capable d’enregistrer tous les coûts de non qualité, tels
que par exemple la perte d’un client, le coût des équipements inutilisés, les perturbations dues
aux fournisseurs déficients, les erreurs du personnel administratif, les temps de cycle de
conception ou de production non maîtrisés, alors l’estimation du coût de la non qualité
prendrait des proportions astronomiques.
A titre d’exemple, nous citons des estimations des coûts de non qualité dans les entreprises
USA (J- P Huberc ,1998).
1er phase 2ème phase 3ème phase 4ème phase 5ème phase
Brouillard Eveil Progrès Sagesse Plénitude
Annoncé Inconnu 3% 8% 6,5 % 4%
Réel 20 % 18 % 12 % 8% 4%
39
1.3.1.4 Grilles d’analyse des COQ
L’utilisation d’une grille d’analyse permet d’être exhaustif dans l’énumération des rubriques
à évaluer. Parmi les grilles les plus reconnues, nous citons les grilles proposées par :
- L’AFCIQ (Association Française pour le contrôle industriel et la qualité)
[Afciq, 81]
- La norme AFNOR NF-X-50-126 [Afnor, 1986]
40
Grille AFCIQ
Frais de Prévention Frais D’évaluation COUT DES DEFAUTS INTERNES COUT DES DEFAILLANCES APRES VENTE
A.1 Gestion de la fonction qualité B.1 Qualification C.1 Rebuts D.1 Réclamations
industrielle du produit C.1.1 Défaillances de fabrication
A.1.1 administration C.1.2 Défaillances de conception D.1.1 service après vente
A.1.2 ingénierie qualité B.2 Réception des produits C.1.3 Défaillances de fournitures externes D.1.2 produits refusé et retourné
achetés
A.1.2.1 Etude qualité D.1.3 expertise/réparation du produit
B.2.1 qualification des
A.1.2.2 méthodes d’inspection produits achetés C.2 .1 Retouches D.1.4 remplacement sous garantie
A.1.2.3 audit de qualité B.2.2 inspection chez le C.2. Défaillances de fabrication D.1.5 malfaçon en installation
fournisseur C.2.2 Défaillances de conception D.1.6 erreur d’étude d’application
A.2 Préparation et réalisation des revues B.2.3 inspection entrante C.2.3 Défaillances de fournitures externes D.1.7 erreur de conception
A.2.1 revue de conception B.2.4 coût des matières D.1.8 responsabilité civile et pénale
A.2.2 revue du dossier de définition consommées C.3 Recherches de défauts
A.2.3 revue du dossier de fabrication de contrôle B.2.5 analyse et traitement D.2 Perte de clientèle connue
des données
A.2.4 revue du dossier de contrôle C.4 Commission des refus
B.3 Inspection de la
A.3 Système qualité relatif aux achats production C.5 Réinspection des produits retouchés
B.3. 1inspection du procédé
A.3.1 évaluation des fournisseurs B.3.2 inspection de C.6déclassement du produit
A.3.2 spécification d’inspection démarrage de la production
A.3.3 vérification des ordres d’achat B.3.3 i inspection en cours
B.3.4 super inspection
A.4 Programmes de formation qualité B.3.5i inspection de la
manutention
conditionnement
A.5 Autres dépenses de prévention
B.3.6 inspection finale
B.3.7 homologation par les
services officiels
B.3.8 évaluation des
éléments stockés
B.3.9 matériels consommés
lors des essais
B.3.10 traitement des
données d’inspection
B.3.11audit qualité du
produit
B.4 Métrologie
B.4.1 matérielle utilisés par
l’inspection
B.4.2 matériels utilisés par la
production
41
EXTRAITS DE LA NORME X 50 126
a) Rebuts…………………………………………….. f) Réclamations
clients…………………….……………………………..
b) Retouches, reconditionnements,
réparations, réfections, etc….. g) Coûts de garantie
(SAV)………………………………………………..
42
A .2 Coûts de détection et de prévention
j) A .2.1 Coûts de détection k) A .2.2 Coûts de prévention
- Salaires et charges liés aux - Etablissement des documents relatif à la gestion et à l’assurance de la
vérifications………………….. qualité, (manuel
qualité, plans qualité, plans de contrôle)…………………..
-Réalisation d’audits
-Amortissement du matériel de contrôle et d’essais qualité…………………………………………………….…..
utilisés pour l’évaluation du
produit….………………..
-Analyse de la
valeur……..…………………………………………………….…..
- Frais d’étalonnage………………………………..
- Divers (à préciser)………………………………..
- Divers (à préciser)………………………………..
43
1.3.1.5 Eléments et rubriques du calcul du COQ
Les systèmes de gestion budgétaires, même les plus élaborés n’ayant pas été conçus dans le
but d’identifier les coûts d’obtention de la qualité. Nous présentons à titre indicatif une liste
non exhaustive des éléments que l’on trouve généralement au sein d’un entreprise.
Ces éléments sont structurés selon les quatre rubriques principales du COQ à savoir :
- Les coûts de défaillances ou d’anomalies internes : Ce sont les coûts subis par
l’entreprise à la suite de dysfonctionnements divers qui ont pu être détectés en
interne.
- Les coûts de défaillances ou d’anomalies externes : Ce sont les coûts subis par
l’entreprise à la suite de dysfonctionnements perçus par ses clients .
Nous illustrons, ci-après, ces différentes catégories des coûts par des exemples
Assurance qualité fournisseurs Coûts des déplacements chez les fournisseurs et/ou la
44
Visites et audits réception des fournisseurs
Coûts dévaluation
45
Coûts de défaillance interne
46
Coûts de défaillances externes
Coût du service après vente Coûts des interventions du service après vente
imputables à l’entreprise (rappels, garantie,…)
Retouches, réparations réalisées par Coûts liés aux retouches, tris, réparations, effectués
les clients par le client aux frais de l’entreprise
La liste ci-après est indicative (non exhaustive) des principales composantes des rubriques de
coût de non qualité :
- Recyclage /retouche,
- Réexpéditions
2. Surconsommations en
47
- Matières premières,
- Outillage et fournitures,
- Énergie.
3. Surdépenses en
- Stock,
- Pénalités,
- Procès.
4. Perte de valeur ajoutée liée aux
- Temps de retouche,
A ces cinq rubriques, viennent s’ajouter, en outre, les conséquences financières du préjudice
commercial souvent difficiles à évaluer directement.
- Opérations de prévention ;
- Cercles de qualité,
- Formation,
- Information, communication ;
- Evaluation ;
48
- Autres aspects da la fonction qualité.
- Matériaux de formation ;
- Tests et simulation ;
- Formateurs et intervenants ;
- Non utilisation des moyens : elle représente les fractions des machines
qui sont en panne, en réglage, en changement de série, et les frais de
49
personnel, les frais généraux, les frais financiers qui accompagnent
cette perte de potentiel.
A – Prévention
- Formation au poste
- Etc. …….
B – Evaluation :
50
- Vérification de la capabilité des processus
C- Défaillances internes :
- Pertes
- Pénalités de retard
A – Prévention
51
B- Evaluation :
C- Défaillances internes
D- Défaillances externes
DE - Défaillances externes :
• D1 : Avoirs,
• D2 : Garanties,
• D3 : Expertises,
• D4 : Transports exceptionnels,
• D5 : Retards de paiements.
52
DI – Défaillances Internes :
• I1 : Tris,
• I2 : Stocks matière première,
• I3 : stocks divers,
• I4 : Absentéisme,
• I5 : Accidents,
• I6 : Pannes,
• I7 : Rebuts,
• I8 : Ecarts par rapport aux standards ; main d’œuvre et matières,
• I9 : Reconception.
E) – Evaluation :
• E1 : contrôle,
• E2 : Matériels de contrôle,
• E4 : Honoraires (contrôle sous traité, exigé par les clients)
• E6 : homologation
P) – : Prévention :
• P1 : Qualité
• P2 : Formation,
• P3 : Assurances,
• P4 : Maintenance préventive,
• P5: Prévention accidents,
• P6 : revues COQ
• P7 : PAQ
53
Exemple 8 : Rubriques et éléments du COQ (Cas de l’entreprise B)
RUBRIQUE ELEMENTS
- Primes de suggestion
Sensibilisation – motivation – appropriation des démarches
qualité
- journée qualité
- Vidéo AQ
- Formation interne
- Communication
Ingénierie qualité
Formation
- Mise au mille
54
- Rebutés
- Réparations
- Fiabilité outils
- Coûts délais
55
1.3.2 Evolution du concept du COQ
Selon W.R PASEWARK, l’évolution du COQ s’est globalement réalisée en quatre phases :
La première phase est appelée « l’ère du coût de défaillance ».Elle se décrit comme la
période qui correspond à la production en masse. Les préoccupations des dirigeant n’étaient
pas la qualité du produit mais la facilité de répondre quantitativement au marché. L’action
qualité est une action de contrôle en aval de la production. La perception de la qualité
correspond à l’approche produit ou l’on recherche à maximiser la rentabilité du produit.
La troisième phase correspond à l’ère de prévention. Elle est caractérisée par une concurrence
de plus en plus agressive, à cause du développement du consumérisme et de la mondialisation
des marchés.
La quatrième phase correspond à l’entrée dans une ère de super prévention. Elle nécessite la
prise en compte dès la conception, d’éléments visant à réduire le taux de défaillance.
56
1.3.2.1 Concept usine fantôme : FEIGEN BAUM
Les premiers travaux sur les coûts de la qualité remontent aux années 50. Ainsi rapporte
Harrington dans l’ouvrage « le coût de la non qualité » (Harington, 1990), Armand
Feigenbaum, qui travaillait chez Général Electric, conçoit un système, basé sur le dollar, qu’il
appelle « coût qualité ». Ce système additionne l’ensemble des coûts liés au développement
du système qualité et à l’inspection des produits, à ceux entraînés par l’incapacité d’un produit
à satisfaire aux exigences. Il a pu ainsi remettre à sa direction un rapport qui a forcé son
attention, car son unité de base était le dollar, langage commun à la direction et à
l’actionnaire.
Dans le passé, l’un des mythes les plus dommageables à l’entreprise a été de croire qu’une
qualité meilleure exigeait un coût plus élevé, et que, d’une façon ou d’une autre, cela rendait
la production plus difficile , écrit Armand Feigenbaum en préface de l’ouvrage « le coût
de la non qualité » . Les faits ont démontré de façon persévérante que la bonne qualité était
synonyme de bonne utilisation des ressources : les équipements, les matériaux, l’information,
et par dessus tout, les ressources humaines et par voie de conséquence, des coûts plus bas et
de productivité plus élevée », poursuit –il.
JURAN (Juran, 1983) définit la qualité comme étant l’aptitude à l’emploi (fitness for use or
purpose) qui le distingue de celle de CROSBY « conformité aux spécifications ». Il ne croit
pas que la qualité est gratuite, car il y a un point optimum au delà duquel la conformité est
57
plus coûteuse que la valeur de la qualité obtenue. Ceci le met en conflit avec l’approche
Deming (amélioration continue).
Dans son modèle JURAN décrit un niveau optimum de conformité qui correspond au COQ le
plus faible, au delà duquel la conformité de la qualité implique un surcoût.
La première zone est appelée « zone des projets d’amélioration » elle correspond à un niveau
de coût de défaillance qui dépasse 70% du COQ et à un niveau de prévention inférieur à 10%.
A ce niveau le COQ est asses élevé à cause de l’importance des coûts de défaillances.
La deuxième zone est appelée « zone d’indifférence ou optimale ». Elle correspond à un coût
proche de 50% du COQ et à un coût de prévention proche de 10%. Au niveau de conformité,
le COQ est à son plus bas niveau.
Du point de vue de JURAN moins de 20 % de la non qualité (non conformités) sont dus aux
opérateurs.
Pour conduire un programme d’amélioration de la qualité par l’outil COQ, Juran préconise de
traiter problème par problème, en se basant sur les informations émanant des processus ( non
conformités), des clients (réclamations) etc.
CROSBY (Crosby, 1986) est renommé pour le concept « zéro défaut » qu’il a développé dans
les années 60. La définition de la qualité pour lui, est la conformité aux exigences, qui ne peut
58
être mesurée que par le coût de non-conformité et non pas par des indices. Il préfère les
termes conformité et non-conformité plutôt que qualité et non qualité.
Il n'y a pas de place dans sa philosophie aux niveaux acceptables de qualité, qui conduisent à
supposer que les erreurs sont inévitables.
a- le produit ou service livré par l’entreprise n’est pas toujours conforme aux
exigences qui ont été soit publiées, soit annoncées ou convenues.
59
b- le système de la qualité c’est la prévention des défauts
La mesure de la qualité, ce ne sont pas des indices, selon CROSBY, mais le prix de la non
conformité.
Faut t-il mesurer l’impact financier pour se convaincre que la qualité est nécessaire ?
CROSBY (Crosby, 79) apporte une réponse pleine d’humeur et de bon sens.
Partant de la définition du coût de la qualité (la somme des coûts de prévention, d’évaluation
et des échecs), il observe que plus une entreprise progresse en maturité, en compétence, en
qualité, plus sa perception de sa non qualité est précise.
Ainsi, au niveau du défaut (incertitude), les coûts de non qualité dépassaient en général 20%
du chiffre d’affaires, alors qu’au niveau de maîtrise (certitude), il en resterait encore au moins
3%.
L’optimisation est la résultante directe de la réduction des coûts en tenant compte des
contraintes de charges valorisantes en prévention et à la détection
Ainsi les guides pratiqués (ou grilles) d’évaluation du COQ véhiculent deux idées
importantes :
62
1.3.2.8 Accord Afnor AC X50-182 - 2004 :
Cet accord présente un recueil de recommandations et de bonnes pratiques issues
d’expériences en matière d’approche économique de la qualité vécues dans des organismes.
Il présente trois approches d’évaluation de l’impact économique de la qualité :
- Le coût d’obtention de la qualité (COQ),
- Les coûts de non contribution,
- Les indicateurs économiques.
Pour chacune de ces trois approches, cet accord propose une méthode en six étapes :
- Structuration démarche et préparation,
- Collecte des données,
- Traitement des données,
- Publication, information et communication,
- Analyse et définition des actions,
- Pilotage des actions
63
1.3.2.9 Synthèse de l’état de l’art :
Période Etape d’évolution du COQ
- FEIGNBAUM a développé le COQ – concept de l’usine fantôme
(40 % de pertes)
1950 – 1960 - JURAN recommande d’utiliser le COQ comme outil de communication entre les
cadres supérieurs (langage de l’argent)
- Développement du COQ par l’association américaine pour la qualité (ASQ)
- Elle décompose le COQ en quatre catégories : prévention, évaluation, défaillances
1960 - 1970 internes, défaillances externes.
- Le COQ est utilisé comme argument pour justifier les investissements en
prévention et évaluation.
- Développement d’un système du COQ par CROSBY (procédure de comptabilité
analytique)
- Deux conceptions différentes du COQ :
1970 – 1980 . CROSBY – FEIGENBAUM : estimation exhaustive du COQ au niveau de
l’entreprise
. DEMING – JURAN – ISHIKAWA : stratégies prioritaires (projet par projet)
- L’AFCIQ (Association Française pour le Contrôle Industriel et la Qualité) publie
un guide d’évaluation des coûts relatifs à la qualité avec une grille d’analyse
- Lancement par le ministère de l’industrie d’une campagne de diagnostic des
1980 – 1990 PME/PMI
- Edition par AFNOR de la première norme sur le COQ : norme X 50-126, guide
d’évaluation des coûts résultant de la non qualité (1986)
- Référentiel EAQF (secteur automobile) , mise en place des dispositions relatives à
la gestion du COQ (1994),
- Edition par AFNOR d’une deuxième norme : X 50 – 180 – 1, défauts de
contribution du compte d’exploitation pour l’industrie et les services (identification
1990 – 2000 de la réserve cachée liée à la non qualité de travail) – (1994)
- Norme ISO 9004-4 : Amélioration de la qualité (1994)
- ISO / TR 10014 : rapport technique, lignes directrices pour le management des
effets économiques de la qualité (1998)
- Série des normes ISO 9000 version 2000
2000 - 2006 - Accord AFNOR AC X 50 – 182 : Approches économiques de la qualité, bonnes
pratiques et retours d’expériences.
64
Evolution TQM et COQ
65
1.4 Problématique de recherche
1.4.1 Deux conceptions du COQ :
Ils proposent d’estimer avec précision les coûts de la prévention et les coûts de non qualité au
niveau de la société, puis en déduire des programmes d’amélioration de la qualité au niveau
des produits, des services et des processus.
L’efficacité de ces programmes étant contrôlée par le reporting du coût de la qualité. Le
périmètre dans ce cadre étant toute l’entreprise.
Cette conception qui prône l’amélioration continue consiste à définir des stratégies prioritaires
à partir des informations qui proviennent des processus et des clients, puis à se servir de
l’analyse des coûts de non qualité comme d’un outil à l’intérieur de chaque programme
d’amélioration de la qualité ou de réduction des coûts.
Beaucoup de programmes lancés sur la base de la première conception ont échoué en raison
des difficultés suivantes (Juran, 1983) :
Des entreprises ont préparé les chiffres concernant les coûts de la qualité et les ont publiés
sous forme d’un tableau de résultats, en ayant l’espoir que les chiffres publiés inciteraient les
responsables à agir en vue de réduire les coûts. Cependant, il n’y a pas eu d’effet parce que
l’entreprise ne disposait pas d’approche planifiée qui assure l’amélioration.
Dans les sociétés comportant plusieurs usines ou plusieurs divisions, il est courant que
les partisans d’un programme des coûts de la qualité demandent instamment que le
programme soit appliqué à l’ensemble de la société. Dans une société il a fallut trois ans
pour rassembler les chiffres des 12 divisions. Pendant ce temps, les coûts qualité pour
l’ensemble de la société n’ont pas changé.
66
- Perfectionnisme dans les chiffres :
Certaines sociétés ont commis l’erreur de chercher la perfection dans les chiffres de la
qualité. Il en résulte un long retard dans la publication des résultats. Enfin ce qui aggrave les
choses, les discussions tournent surtout autour des coûts de la prévention. Or ceux ci ne
représentent qu’une faible part des coûts de la qualité, généralement 1 à 5%. C’est ainsi,
qu’une part inférieure à 5% retarde l’action sur 95% des coûts
Les dirigeants observent le déroulement du programme, voient passer les mois, voient partir
l’argent, sans traces des résultats. Si cela se prolonge pendant un temps appréciable, ceux qui
avaient mis en doute la nécessité d’un programme de coûts de la qualité peuvent mettre à
profit ce retard pour démontrer la futilité de cette action.
- Programme personnalisé :
Dans certaines sociétés, le programme des coûts de la qualité est étroitement lié au nom d’une
personne qui en est l’ardent partisan. Cette personne a vendu son programme non à ses pairs,
mais à la direction. Le programme est personnalisé. Cette approche n’est pas bonne. En effet,
pour qu’un programme puisse produire des résultats, tous les pairs doivent y collaborer
activement.
D’autres dysfonctionnements ont été observés par des consultants au sein des entreprises qui
ont appliqué un programme de gestion du C.O.Q
- Le système était global, et géré par le contrôleur de gestion. Il ne permettait qu’un affichage
mensuel du ratio (global pour l’usine) COQ / chiffre d’affaires. Ainsi, aucun opérateur, aucun
agent de maîtrise, aucun cadre ne pouvait évaluer quelle pouvait être sa contribution à
l’évolution de ce ratio,
- Le système avait été bâti de manière si complète que l’unique personne chargée de
centraliser les données s’est rapidement trouvée submergée de fiches, listings etc.…provenant
de tous les secteurs de l’usine. Rapidement, elle dut renoncer à en assurer le traitement, et ne
diffuse aucun résultat,
- Le système a été mis en place à la hâte, sans réellement d’explications claires. Ainsi si
certains fournissaient, très consciencieusement, des données très détaillées, d’autres se
contentaient de calculs simplistes, peu représentatifs de la réalité.
67
- Beaucoup de sociétés n’ont pas complètement réfléchi au problème, n’ont pas
répondu à la question qu’allons nous obtenir de tout cet effort. C’est cette absence
de réflexion qui explique le taux élevé de mortalité de ces programmes.
- Les COQ par fonctions ne sont pas additifs, en effet il serait commode d’établir les
COQ par grandes fonctions et de les additionner ensuite. Néanmoins les choses ne
sont pas si simples que ça : si chaque fonction arrive à identifier les rubriques
prévention, évaluation, défaillances internes, il n’est pas aisé en raison de
l’existence de relations inter fonctionnelles, d’identifier les défaillances externes.
Elles se trouvent en aval et souvent, dans plusieurs autres fonctions qui,
incapables d’identifier leur provenance, les attribuent à telle ou telle autre fonction
et éventuellement les prennent en compte.
- Les COQ, par produits ne sont pas additifs, en effet, étant donné que les produits
ont un cycle de vie de plus en plus court et qu’ils traversent plusieurs stades au
sein de celui – ci, la référence au temps T= T0 du calcul n’est pas comparable avec
le COQ obtenu à une autre période.
S’il apparaît que cette méthode est satisfaisante sur le plan théorique, il faut également
prendre en compte une certaine inertie dans la mesure ou elle est longue à mettre en place
(nécessité de collecte des informations, traitement et éventuellement développement d’un
logiciel spécifique,…). En outre la mise en œuvre de la méthode au sein des fonctions de
toute l’entreprise nécessite plusieurs groupes de travail et de réflexion, ce qui risque
paradoxalement d’être un frein à la productivité.
D’autre part la méthode COQ est rejetée parfois par les responsables, arguant qu’elle est
venue se superposer à une structure existante de rapports et de documents de toutes sortes
(opérationnels, financiers et budgétaires), elle représentait ainsi un document de plus à
manipuler, gérer, suivre et interpréter.
Concernant les acteurs opérationnels dans les ateliers, ils s’apercevaient que les chiffres ne
leur apprenaient rien par rapport à ce qu’ils savaient déjà.
68
Une autre limite est liée à la nature des indicateurs et au fait que les décisions selon les
opérationnels étaient prises ailleurs. En effet ces deniers supposés suivre les indicateurs sont
déçus car ils manipulent des donnés sur lesquels ils ne pouvaient pas agir.
La deuxième conception, bien que sa mise en œuvre semble plus simple, présente les limites
suivantes :
- Se focalise sur le produit,
- Peu d’informations sur le fonctionnement interne de chaque processus,
- S’oriente essentiellement sur l’aval des processus (qualité des produits), d’où sa
faible réactivité,
- Se focalise sur des problèmes séparés et non pas des processus intégrés.
Il a été souligné dans les paragraphes précédents que le coût d’obtention de la qualité (COQ)
représente l’ensemble des dépenses visant à éviter, à détecter ou à traiter la non qualité. Ce
coût peut atteindre selon le niveau d’implication des entreprises dans la démarche qualité 10 à
30 % du C.A. Les coûts de non qualité (dus aux défaillances internes et externes) représentent
entre 50 à 70 % du COQ.
La maîtrise de ces coûts passe inévitablement par leur mesure. Ainsi il est nécessaire de
concevoir un outil de mesure pour estimer les coûts de non qualité car le système comptable
normal n’est pas adapté.
Durant les années 70, les entreprises se sont servies du concept COQ principalement pour
mesurer les coûts de fabrication et de garantie. Toutefois aujourd’hui, les entreprises ont
réalisé qu’aucun de leurs processus n’est à l'abri des erreurs. Le COQ était orienté vers l’aval
des processus, d’où sa faible réactivité. Le temps écoulé est trop long entre le moment où on
constate les dépenses liées aux corrections des défaillances et le moment où on apprécie les
effets liés aux actions d’améliorations.
Si dans les années 80, le concept du COQ a été utilisé pour contrôler que les investissements
en matière de démarche qualité se traduisaient bien par une réduction des coûts de
défaillances, aujourd’hui, le temps n’est plus ou il fallait démontrer la légitimité et le bien
69
fondé des démarches qualité. La question consistant bien davantage, à entreprendre, au sein
des processus une démarche globale d’amélioration.
C’est pourquoi, nous estimons, aujourd’hui, qu’il devient indispensable d’orienter le concept
COQ, vers l’amélioration et la performance des processus.
Comment adapter la méthode COQ à l’approche processus pour en faire un outil de mesure et
de pilotage du processus, et ce dans le but de :
70
1.5 Pilotage et management des processus
Introduction:
Tous les organismes répondent à la définition des processus. Ils produisent par leurs activités
des objets ou des services à partir d’éléments matériels ou immatériels.
La production de biens ou de services est le but de toute entreprise et de toute entité qui
travaille ou qui œuvre dans une finalité définie. Une association, un commerce, une
administration, une entreprise artisanale, une agence de publicité, tous ces organismes sont
autant des processus de production. Ils produisent et vendent des objets matériels (montres,
automobiles) ou des biens immatériels (services, conseil, surveillance, formation,…)
Toute activité peut être considérée comme un processus dés l’instant ou cette activité est utile
c'est-à-dire qu’elle est exercée en vue d’aboutir a un résultat.
71
en terme de valeur ajoutée, de mesurer la performance et l’efficacité des processus,
d’améliorer en permanence les processus sur la base de mesures objectives, …. »
Par exemple : chapitre 4.1, « Exigences générales. L’organisme doit identifier les processus
nécessaires au système de management de la qualité, déterminer les séquences et les
interactions de ces processus, surveiller, mesurer et analyser ces processus, …. »
Autrement dit, en plus de l’intérêt naturel de s’intéresser au management des processus, il y a
obligation de faire cette démarche pour tous ceux qui postulent pour une certification ISO
9001.
La norme ISO 9000, définit un processus comme suit :
« Un processus est un ensemble de ressources et d’activités liées qui transforment des
éléments entrants en éléments sortants. »
Une autre classification est définie par Stora et Montaigne (Stora et Montaigne, 86):
- Type A : processus répétitif (type production)
- Type B : produit non répétitif mais méthodologie fixe (type administratif, exemple une
facture),
- Type C : produit non répétitif, aucune méthode fixe (Recherche et développement,
processus de création, etc.).
Mais la classification la plus connue et la plus utilisée est celle définit par la norme FDX 50 –
176 « management des processus ». Trois catégories sont définies :
- Première catégorie : Ce sont les activités métier qui conduisent a réaliser les prestations
attendues par le client, par exemple la production et la vente.
- Deuxième catégorie : Les activités connexes que nous pouvons appeler de services, car leur
finalité est d’aider les activités métiers à maintenir et améliorer leurs performances, nous y
trouverons par exemple les ressources humaines, la qualité ou la comptabilité.
72
- Troisième catégorie : Au dessus de ces deux catégories il y a le management, appelée
souvent, « processus de pilotage ».
74
comme une des mesure de la performance du SMQ (ISO 9001, §8.2.1). L’analyse des
données doit fournir des informations sur la satisfaction du client (ISO 9003, §8.4.a).
- Mesures produit : l’organisme doit surveiller et mesurer les caractéristiques du produit
(ISO 9001, § 8.2.4). L’analyse des données doit fournir des informations sur les
caractéristiques et les évolutions des produits (ISO 9003, § 8.4.c).
- Mesures relatives aux fournisseurs : l’organisme doit évaluer et sélectionner les
fournisseurs en fonction de leur aptitude à fournir un produit conforme. Les critères de
sélection, d’évaluation et de réévaluation doivent être établis (ISO 9001, §7.4.1).
- Mesures de l’efficacité des formations : l’organisme doit évaluer l’efficacité des
actions entreprises (ISO 9001, § 6.2.2.c).
Une définition plus complète est proposée par une commission de l’AFGI (Association
Française de Gestion Industrielle) (AFGI, 1997) et homologuée par l’AFNOR : « Un
indicateur de performance est une donnée quantifiée qui mesure l’efficacité et/ou l’efficience
de tout ou partie d’un processus ou d’un système (réel ou simulé), par rapport à une norme, un
plan ou un objectif, déterminé et accepté dans le cadre d’une stratégie d’entreprise ».
Pour mesurer l’efficacité d’un processus, il est essentiel de comprendre comment déterminer
sa performance et ses sorties. Ceci signifie de mettre l’accent sur les entrées, comprendre les
différents flux du processus pour éliminer ou réduire les non conformités. La qualité totale
dans l’organisation insiste que chacun doit avoir la détermination de procéder à des
améliorations en utilisant ces connaissances sur le processus, en se basant sur les informations
recueillies et en utilisant des méthodes statistiques appropriées pour l’analyse et enfin la mise
en place d’actions de correction.
L’amélioration continue des processus est orientée par une méthode d’identification des
problèmes et obtenue par des actions au niveau des causes profondes. Elle vise l’élimination
des non conformités (gaspillages) puisque c’est le seul moyen d’obtenir des bénéfices dans
des marchés saturés et des économies à croissance faible.
76
1.5.10 Indicateurs de processus et indicateurs de résultats :
Par définition un indicateur de résultat arrive trop tard pour l’action, puisqu’il permet de
constater que l’on a atteint ou non les objectifs.
En revanche un indicateur de processus permet, lui de voir « ce qui se passe » ; c’est un
indicateur explicatif du précèdent et par conséquent il fournit un gisement d’actions
anticipatives.
La prise de conscience concernant les enjeux économiques se généralise. La non qualité coûte
cher. Concevoir et fabriquer des produits conformes, et éliminer les non conformités partout
où elles existent, dans les produits, les processus et les organisations permet d’augmenter la
valeur des produits et d’en réduire les coûts.
77
En effet si la méthode COQ était utilisée notamment comme un outil de reporting destiné à la
direction, aujourd’hui, nous pensons qu’elle doit être utilisée comme outil d’action et
d’améliorations locales à travers des indicateurs de processus.
Le concept COQ était considéré comme une approche qui informe principalement sur des
résultats, sans entrer dans les détails du processus industriel, ni indiquer sur quoi l’entreprise
devrait agir, c'est-à-dire sans déterminer les variables d’action. Les coûts ne sont
généralement que la traduction comptable des comportements ou des phénomènes physiques.
Par ailleurs, comme il existe un décalage dans le temps entre la cause et l’effet (le résultat ou
le constat de performance), il s’agit de commencer l’analyse le plus en amont possible, c'est-
à-dire au plus prés du processus.
Dans la perspective opérationnelle, l’enjeu est de piloter les activités au plus prés du
processus physique. Il ne faut pas privilégier les indicateurs techniques liés à la qualité,
maintenance, production, etc.…, mais nous estimons que les indicateurs économiques (coûts
de non qualité) sont également à suivre pour le pilotage intégré du processus.
1.6.2 Hypothèses :
Deuxième hypothèse : Pour les processus pertinents, il est possible d’adapter la démarche
COQ.
78
Deuxième Partie
79
2.1 Etudes des méthodes COQ et choix d’un premier modèle
Introduction
Avant de dégager un premier modèle qui sera expérimenté sur un terrain industriel nous avons
étudié les principales méthodes ayant traité la question de mesure des coûts d’obtention et
d’amélioration continue de la qualité. Le choix de ce premier modèle doit répondre aux
nouveaux enjeux du COQ en cohérence vis-à-vis de la problématique et des hypothèses.
Il est à noter que la méthode n’est pas chronologique. Les 14 étapes ne doivent pas être
parcourus l’une après l’autre. Les groupes parcourent généralement plusieurs en même temps.
L’éducation à la qualité par exemple est un processus continu. Les six premières étapes sont
parcourues par les seuls cadres dirigeants et doivent être abordées en premier lieu.
Etapes 1 à 6 : c’est la voie montrée par l’encadrement
Etapes 7 à 9 : c’est l’engagement de tout le personnel
Etapes 10 à 13 : l’interaction entre les deux flux précédents
80
B - Méthode pour réaliser un projet annuel d’amélioration [Juran, 83]
Etape 1 : Formuler la politique qualité
Etape 2 : Estimer les dimensions les plus importantes de la qualité
Etape 3 : Etablir un système projet
Etape 4 : Etablir les responsabilités pour mener à bien les projets,
Etape 5 : Identifier les besoins de formation
Etape 6 : Identifier ceux qui doivent être formés
Etape 7 : Programmer la formation
Etape 8 : Déterminer les appuis pour les équipes
Etape 9 : Assurer la coordination,
Etape 10 : Etablir de nouvelles mesures
Etape 11 : Revoir les critères de performance
Etape 12 : Concevoir un plan de communication
Etape 13 : Actions recommandées à la direction générale
Etape 2 – Analyser,
81
E - Démarche d’amélioration de processus [Noye, 2002]
• La charte : définir les premières orientations et jeter les bases d’un projet d’entreprise
mesure du COQ,
• Mesurer les enjeux. Déterminer les priorités avec des paretos par établissement, par
82
• Déterminer les actions correctives. Il n’est pas possible de gagner tout, tout de suite.
moyens nécessaires,
• Organiser et mettre au point les formations à la qualité pour tous les niveaux et
de la qualité,
Les coûts de non qualité sont issus des conséquences d’un dysfonctionnement de qualité. Ces
conséquences peuvent être multiples et se rapportent généralement aux : rebuts, retouches,
déclassements, préjudice commercial, etc.
La phase de repérage et d’identification des conséquences des défauts de qualité est donc
essentielle pour réaliser une évaluation fine des coûts de non qualité. Elle est nécessaire aux
quatre autres étapes présentées ci-dessous.
Etape 1 : Repérage des conséquences des défauts par des entretiens, observations, etc.
Etape 2 : Recueil des données d’activité (fiches d’activité internes, lettres de réclamation, etc.)
Etape 3 : Recueil des données financières, notamment : coûts de revient de production, taux
horaires salariaux, autres charges, etc.
Etape 4 : Interprétation et évaluation financière
Etape 5 : Analyse des possibilités de réduction des coûts
83
Méthodes développées par des groupes industriels
H - Démarche en 10 étapes (Entreprise A)
Etape 1 – Sensibilisation à la notion COQ et à ses enjeux,
Etape 2 – Constitution et formation du groupe de pilotage COQ,
Etape 3 – Définition de la structure COQ et détermination des indicateurs,
Etape 4 – Validation des indicateurs par une recherche d’informations,
Etape 5 – Rédaction des feuilles d’indicateurs,
Etape 6 – Construction des tableaux de bord de synthèse,
Etape 7 – Analyse des résultats,
Etape 8 – Plan d’actions,
Etape 9 – Mise en place des groupes d’action
Etape 10 – Suivi régulier des tableaux de bord
I - Les 9 étapes de la qualité (Entreprise B)
Ces 9 étapes ont été déduites du programme de P. Crosby
Etape 1 – Engagement du management
• Enoncé de la politique
• Formation des managers
• Changement d’attitude
• Système de mesure
• Date de démarrage
84
Etape 8 – Reconnaissance des mérites
Etape 9 – Recommencer
Le modèle proposé que nous décrivons ci-après se focalise sur des processus prioritaires au
lieu de tous les processus de la cartographie :
85
Etape 1 : Cartographie des processus
86
2.2 Périmètre de l’expérimentation
Dans une organisation, on trouve essentiellement les principaux macro processus suivants :
- Marketing,
- Administration,
- Achats,
- Recherche et développement,
- Production,
- Distribution.
87
2.4 Expérimentations
2.4.1 Expérimentation 1 : Choix du processus
2.4.1.1 : Contexte :
- Macro processus de production : atelier de production d’acide phosphorique
- Description de l’atelier :
L’atelier de production se compose essentiellement de 4 processus : Broyage, réaction et
filtration, concentration, stockage et expédition.
A – Processus de broyage :
L’installation, composée de trois lignes de broyage, est équipée principalement de :
Broyeur cylindrique à boulets
Trémie de stockage
Sas alvéolaire
Bascule intégratrice
Ventilateur exhausteur
Séparateur dynamique.
Filtres à manches
Batterie de 06 Cyclones
Silo de stockage
L’installation, dimensionnée pour une capacité de 100 t/h par ligne, traite 4893 tonnes
de phosphate brut pour une marche de 16 heures par broyeur. Le reste du temps est
disponible pour des travaux de maintenance.
Le phosphate provenant de Youssoufia est stocké dans le hall de stockage. Il est ensuite
acheminé vers les trémies d’alimentation des broyeurs par un système de convoyeurs.
Le phosphate brut est évacué des trémies au moyen du sas
alvéolaire qui assure une alimentation régulière du broyeur à l’appui de la bascule
intégratrice et est chargé dans le tube broyeur.
Le phosphate brut est repris du tube broyeur à l’aide de l’air de circulation produit par le
ventilateur exhausteur et séparé en fonction de la granulométrie dans les séparateurs
dynamiques.
88
Les refus sont retournés vers le tube broyeur et les passants sont séparés par une
batterie de cyclones.
Le phosphate broyé est stocké dans un silo.
L’excès d’air du circuit de broyeur, dû aux entrées parasitaires dans le circuit en forte
dépression est dirigé vers un filtre à manches pour récupérer les fines particules ayant
échappé au cyclonage.
(02) Prémélangeurs
(02) Digesteurs
(04) Cristalliseurs :
Laveur Korting
1 Ventilateur ( Soufflage air frais)
1 Ventilateur (Soutirage air chaud)
La production d’acide phosphorique est basée sur l’attaque du phosphate broyé par
l’acide sulfurique et l’acide phosphorique de retour.
Le phosphate broyé est amené de l’atelier de broyage à travers une bascule intégratrice
de dosage dans le prémélangeur qui est muni d’un agitateur.
L’acide sulfurique, provenant de l’atelier sulfurique à 98 % s’écoule dans le
prémélangeur directement (Refroidisseur de dilution). La quantité d’acide sulfurique est
réglée par une vanne de réglage en fonction de la quantité de phosphate introduite.
En outre une quantité partielle de l’acide phosphorique produit ( à env. 20 % de P2O5 )
est recyclée dans le prémélangeur. Le réglage de la quantité recyclée, se fait en fonction
de celle du phosphate introduit par une vanne de réglage.
89
Le phosphate est désagrégé par l’attaque des acides formant ainsi de l’acide
phosphorique et du semi-hydrate de sulfate de calcium (CaSO4,1/2H2O). Cette réaction
de décomposition étant exothermique, la température dans le prémélangeur augmente
pour atteindre env. 90°C.
90
Le filtrat du secteur moyen passe du filtre vers le séparateur unique d’où il est soutiré
par la pompe 05 (03 AP/BP/DP 05) pour être refoulé vers le réacteur (prémélangeur)
comme acide de retour titrant environ 20% en P2O5.
Le filtrat du secteur faible passe du filtre au séparateur unique d’où il est soutiré pour
être utilisé au premier lavage du gâteau de gypse et donne ainsi, l’acide de retour.
L’eau de procédé, alimentant le bac 03 AD/BD/DD 18 est refoulée par la pompe 03
AP/BP/DP 08 vers le bac 03 AD/BD/DD 19 dans lequel s’ajoute un appoint d’eau de
procédé par la vanne 03.209. D’ici, la pompe 03AP/BP/DP 11 aspire et refoule l’eau
vers le filtre pour le lavage des toiles filtrantes. Une quantité de l’eau de lavage
d’environ 25% de débit est recyclée vers le bac 19 et 75% de débit passe dans le bac 22
(03 AD/BD/DD 22) dans lequel s’ajoute le débordement du bac 19. Du bac 22, la
pompe 10 (03 AP/BP/DP 10) aspire et refoule l’eau vers le filtre pour le lavage du
gâteau de gypse. Son débit est réglé et mesuré par le FRCAL 03.409. Ce troisième
filtrat, constituant l’acide faible (env. 8% en P2O5), est soutiré du séparateur unique par
la pompe 06 (03 AP/BP/DP 06) qui le refoule vers le secteur moyen
C- Processus de concentration :
Les unités de concentration d’acide phosphorique NISSAN, de Maroc Phosphore I
(CAP-AL), qui se composent de 09 évaporateurs identiques partagés par groupes de 03
sur 03 lignes (LA, LB et LD) marchent actuellement indépendamment l’un de l’autre et
chacun concentre l’ACP 28% à 54% en poids de P2O5
Chaque échelon comprend les équipements suivants :
- Echangeur
- Séparateur de buées
- Pompe de circulation
- Garde hydraulique
- Pompe transporteuse
- Pompe à condensât
91
Par évaporation d’eau sous vide (80mmHg) et à une température 80°C, on obtient une
concentration de l’acide d’environ 53,5% en poids P2O5 .
L’acide phosphorique concentré 53,5% P2O5 est transféré vers le bac d’ACP chaud
(04XT01) à l’aide d’une pompe de transfert (03XP28-29-30).
A partir de 1999, lors des campagnes de production d’acide phosphorique désulfaté et
surconcentré, un échelon est réservé pour la surconcentration de l’acide de 52% à 58%
P2O5.
L’eau évaporée dans chaque échelon est aspirée par les éjecteurs de vapeur BP 4,5 bar
aux unités à vide et condensée dans les laveurs de gaz, par l’eau de mer qui est envoyé
dans la garde hydraulique d’eau de mer de chaque échelon.
L’eau de mer débordante des gardes hydraulique n’est plus utilisée pour l’entraînement
du gypse.
Le besoin en vapeur 0.75 bars des échelons est assuré par deux transformateurs de
vapeur :
Le transformateur de vapeur 03PH01 pour les échelons des lignes A et B.
Le transformateur de vapeur 03DH01 pour les échelons de la ligne D.
D – Stockage et expédition
L’acide produit dans les ateliers Réactions Filtrations chargé en solide, aussi, il est
nécessaire de faire appel à l'opération de décantation pour réduire ce taux de solide.
L’unité de stockage d’acide phosphorique se compose des équipements suivants :
(03) Bacs de 1550 m3 pour le stockage d’ACP 30 %
(03) Bacs de 1550 m3 pour le stockage d’ACP 54 % chaud
(03) Bacs de 1550 m3 pour le stockage d’ACP 54 % froid
(03) Bacs de 1550 m3 pour le stockage d’ACP 54 % pour MAP
(03) Bacs de 5000 m3 pour le stockage d’ACP 54 % clarifié.
(06) Bacs de 10000 m3 pour le stockage d’ACP 54 % clarifié final.
(02) Bacs à boue 04 PD 01 et 04 PD 02
(21) Pompes ODS
(10) Refroidisseurs
Lot de motopompes d’ACP 30% et 54%
La décantation se fait dans des bacs de stockage d’acide : ce sont des récipients formés
de deux parties, une vérole cylindrique en acier ordinaire revêtu de l’intérieur par un
caoutchouc anti-acide et une partie conique briquetée de l’intérieur (brique anti-acide).
Chaque bac est menu d’un système de raclage pour entraîner la boue vers le cône de
décharge.
Il y a deux sortes de bacs :
Les bacs sans toitures pour stockage d’acide phosphorique titrant 30% P2O5
Les bacs avec toitures pour stockage d’acides phosphoriques titrant 54%
P2O5.et 58%. P2O5
Extraction des boues :
Les boues qui résultent de la décantation, sont extraites moyennant des pompes types
ODS ou à l’aide de pompes centrifuges vers le bac à boue 04 PD 02 d’où elles vont être
recyclées vers la réaction pour récupération du P2O5.
93
L’expédition d’ACP vers le port est composée de 2 voies ferrées de chargement : la voie
n°1 et la voie n°2
Chaque voie est munie de 3 lignes (LA, LB et LD), chaque ligne est constituée de :
1 jupe de raccordement avec la sous rame
1 palan électrique pour la manutention de la jupe en haut ou en bas
1 chariot électrique sur des raille pour le déplacement transversal de la jupe
1 vanne DN 200 manuelle pour l’isolement
1 vanne DN 200 automatique pour réglage du débit de chargement
1 débitmètre indiquant le débit de chargement
94
- Cartographie du macro processus :
COMMENT?
Voir:
Capacité : 95 à 115 T /h/ligne
OK
Phosphate Brut
PCS/PP/PP-Stock BROYAGE 70 T/h/ligne
Electricité Spécification du
PCS/PP/PC-E NISSAN Phosphate broyé Granulomètrie Réaction NISSAN
Vapeur produit
Phosphate broyé
Air comprimé
QUI?
Schéma de l'installation
Procédure Compétence, sensibilisation et Formation
Procédure de maintenance des infrastructures
95
MODELE DE PROCESSUS : REACTION ET FILTRATION
COMMENT?
Capacité : 400 T P2O5 /jour/ligne Voir:
OK
Phosphate broyé
H2SO4
Broyage NISSAN Electricité Voir:
PCS/PP/PP-Stock Vapeur R&F Objectif qualité
Spécification du
ACP 30% P2O5 PCS/PP/PP-Stock
PCS/PP/PS Air comprimé
produit NISSAN Spécification du
PCS/PP/PC-E Floculant produit
PCS/PP/PC-F Eau filtrée
Eau de mer
Boues
Schéma de l'installation
Procédure Compétence, sensibilisation et Formation
QUI?
96
MODELE DE PROCESSUS: CONCENTRATION
COMMENT?
Capacité : 7 T P2O5 / h / échelon Voir:
OK
ACP 30% ou
52% P2O5
Electricité
Vapeur Voir:
PCS/PP/PP-Stock CAP ACP 54% P2O5
Objectif qualité PCS/PP/PP-Stock
Phosphate trisodique Spécification du
PCS/PP/PC-E NISSAN ACP 58% P2O5
Hydrazine produit Spécification du PCS/PP/PC-E
PCS/PP/PC-F Condensat vapeur BP produit
Air comprimé
Eau désilicée
Eau filtrée
Eau de mer
97
MODELE DE PROCESSUS : STOCKAGE ET EXPEDITION
COMMENT?
3
Capacité : 90.000 m Voir:
3
OK
PCS/PM/TP
PCS/PP/PC-E et F PCS/PP/PP-RF
PCS/PP/PP ACP 30% P2O5
PCS/PP/PP-CAP
(RF et CAP) 54% P2O5 ACP 30% P2O5
Stockage 54% P2O5
Voir: PCS/PC/PP
58% P2O5 Spécification du
ACP Spécification du PCS/PP/PE
PCS/PC/PP Electricité produit 58% P2O5
produit PCS/CP/T
PCS/CP/T et L Eau de mer Boues ACP
PCS/CP/L
PCS/PM/PP Air comprimé
PCS/PI
PCS/LM
PCS/CP
Schéma de l'installation
QUI?
Procédure Compétence, sensibilisation et Formation
Procédure de maintenance des infrastructures
2.4.1.2 - Déroulement :
Nous avons mené une étude statistique des indisponibilités des sous processus, pour mettre en
évidence celui qui pénalise l’objectif de production du processus global.
Sous processus Temps % du temps total % cumulé du temps
d’indisponibilité d’indisponibilité total d’indisponibilité
(Heures)
Broyage 0 0 0
Stockage 80 3 3
Réaction et filtration 718 25 28
Concentration 2014 72 100
Total 2812 100
2.4.1.3 - Conclusion :
A l’issue de cette expérimentation, il a été prouvé, qu’il est possible de choisir dans la
cartographie générale un processus prioritaire qui fera l’objet de l’expérimentation 2.
99
2.4.2 Expérimentation 2 – Evolution du premier modèle
L’orientation que nous avons donnée à notre analyse nous a amené à mettre en valeur l’orientation du coût de
non qualité pour le pilotage des processus. Nous allons maintenant dans cette partie aborder la validation de nos
hypothèses et notre analyse en présentant l’expérimentation que nous avons mené dans un milieu industriel.
2.4.2.1 Contexte :
Le support de validation de notre démarche est une unité industrielle de concentration d’acide
phosphorique. Cette unité qui a été retenue à l’issue de l’expérimentation 1 représente un processus
élémentaire (niveau 2) du macro processus de réalisation (niveau 1) relatif à la fabrication d’acide
phosphorique.
- Bouilleur,
- Échangeur thermique (tubulaires en graphite),
- Pompe de circulation,
- Condenseur des gaz,
- Unité à vide,
- Garde hydraulique,
- Pompe de transfert,
- Pompe à condensat,
Un échelon sert à concentrer l’acide 30 % pour le ramener à 54 %, par le biais d’une évaporation
d’eau sous un vide de 60 à 80 tors et une température de 75 à 84°C. La séparation des gouttelettes
d’acide des gaz est obtenue dans le bouilleur après circulation de l’acide à travers les 409 tubes de
100
l’échangeur qui assure l’échange thermique indirect en utilisant la vapeur dite secondaire (0,75
bars) produite au niveau de transformateur de vapeur.
Les buées crées sont aspirées à l’aide des éjecteurs à vapeur et condensées par l’eau de mer.
Le débit d’acide produit, sortant au niveau de la colonne DN 800 située au-dessous du bouilleur,
est réglé en fonction de la densité demandée en maintenant la température et le niveau d’acide
constants dans le bouilleur.
Il s’ensuit, cependant, un encrassement des échelons ayant pour conséquence une réduction de
transfert de chaleur et la réduction de la cadence de production de l’échelon.
Aussi, il est nécessaire de faire un lavage périodique à l’aide de l’eau chaude mélangée avec
l’acide sulfurique (3% à 5%) pendant une durée de 8h à 10h après 168 heures de marche.
101
Schéma d’un échelon de concentration
102
2.4.2.2 Déroulement :
- Lavage
- Remplissage
- Chauffage et démarrage
- Mise en production
- Arrêt et vidange
28
103
Les entrées et sorties de chaque sous processus sont résumés dans le tableau suivant :
104
b – Indicateurs caractérisant chaque sous processus :
Dans cette étape nous avons identifié d’une manière exhaustive, sans classement, les indicateurs
pouvant jouer un rôle dans la performance de chaque sous processus et en conséquence dans le
processus global. Ces indicateurs portent sur le fonctionnement de chaque sous processus et son
résultat.
Processus de production
Indicateur Enjeu
- Le vide
- La température
105
Processus de lavage
Indicateur Enjeu
- La température
106
Processus de remplissage
Indicateur Enjeu
Indicateur Enjeu
Indicateur Enjeu
107
c – Choix des indicateurs de performance pertinents de chaque sous processus :
L’analyse du fonctionnement de chaque processus nous a permis de choisir les indicateurs qui ont un
impact significatif sur le résultat du processus global.
- Processus de lavage
Indicateur Pertinent Critères motivant le choix
Efficacité du lavage
Productivité
- Processus remplissage
- Processus de production
108
- Processus arrêt et vidange
Il s’agit dans cette phase d’évaluer la performance de chaque sous processus en terme de coût. Pour ce
faire, nous avons adopté l’approche suivante :
- Déterminer la performance attendue de chaque sous processus sur la base des
indicateurs retenus,
- Mesurer les performances réalisées de chaque sous processus,
- Comparaison des performances réalisées à celles attendues,
- Chiffrage des coûts de non qualité par sous processus.
Productivité 6,5 T / h
109
- Mesure des performances réalisées de chaque processus (Mois de référence – Janvier 2002)
Remplissage Durée 1h
Productivité 4,56 T / h
Production
Taux de disponibilité 76,4 %
110
- Comparaison des performances attendues / réalisées
On constate :
111
Pour déterminer quels sont les écarts qui ont le plus d’impact sur les coûts de production, il est
nécessaire de chiffrer les coûts de non qualité engendrés par ces non conformités.
Afin de déterminer les processus prioritaires sur lesquels les efforts seront focalisés; le critère de
classement retenu est l’impact de chaque sous processus sur le coût de non qualité.
L’analyse des coûts de non qualité et leur classement dégage deux processus critiques : production et
lavage.
- Processus production :
Les efforts ont été concentrés sur la recherche des causes de chute de la disponibilité et l’augmentation
des arrêts maintenance. A cet effet il a été procédé comme suit :
113
Dans le tableau suivant ; nous synthétisons les résultats de ce travail :
Famille équipement à
Echelon de
l’origine de Causes principales
concentration
l’indisponibilité majeure
A1 Equipements caoutchoutés Fuites sur bouilleurs
114
L’analyse des indisponibilités majeures enregistrées a permis de ressortir les causes principales classées
comme suit :
- fuites fréquentes sur ceintures de l’échangeur
- défaillances des pompes de circulation
- fuites sur compensateurs
- fuites sur bouilleurs
- défaillances des pompes de transfert.
- Processus lavage :
Après identification des causes à l’origine de chute de performances des deux sous processus critiques ;
des actions ont été définies et mises en œuvre sur site. Le pilotage et la coordination de ces actions ont
été réalisés par l’équipe multidisciplinaire précitée.
Nous résumons, ci – après, les principales actions réalisées :
Processus lavage :
115
Processus production :
Afin de mesurer l’impact de ces actions sur les performances des processus, un tableau de bord
mensuel a été instauré, relatant l’évolution des indicateurs de performance retenus pour les différents
processus.
- évolution des indicateurs de performance.
Les actions réalisées, citées ci avant ont contribué à l’évolution dans le sens positif des indicateurs de
performance et par conséquent à la réduction des coûts de non qualité. Cette évolution se présente
comme suit :
Valeur réalisée
Mois Performance
janvier février mars avril mai juin juillet
attendue
Productivité
(TP2O5/h/échelon) 6.5 4.56 4.52 4.83 4.62 5.18 5.21 5.52
Taux de
disponibilité 92 76.90 88.92 89.61 81.99 83.51 86.92 91.37
mécanique (%)
CS vapeur 2,35
3.28 3.24 2.96 2.95 2.71 2.76 2.64
Nombre arrêt 0
maintenance 130 67 97 78 83 68 53
Tubes bouchés 0
711 705 410 443 451 375 237
116
Évolution des indicateurs
117
118
Évolution du manque à produire (JANVIER A FIN JUILLET 2002)
(*) Manque à gagner : calculé sur la base d’une marge bénéficiaire de 23$
par tonne P2O5
(**) Arrêt programmé de la ligne D pour révision
(***) Coût vapeur : 25 DH/Tonne
119
Evolution des coûts de non qualité
120
2.4.2.3 Conclusion :
Dans le tableau, ci-dessous, nous montrons la corrélation de ces actions avec les indicateurs de
performance des deus sous processus lavage et production :
121
Troisième Partie
122
Partie 3/ Proposition d’un outil de mesure et de réduction des coûts de non qualité
pour le pilotage des processus industriels
A la lumière des expérimentations menées sur le terrain industriel, la démarche proposée s’inscrit dans
la ligne de la deuxième conception (projet par projet) mais orientée vers les processus prioritaires. Un
projet d’amélioration est entrepris en prenant processus par processus selon des critères bien définis.
Cette première étape a pour but de préciser le cadre de référence de l’étude. Elle est menée afin de
répondre à la question :
Quel est le processus prioritaire par lequel il faut commencer et suivant quel critère il doit être choisi ?
Pour repérer les processus, il est commode de dresser une carte des processus de l’organisme. Cette
cartographie n’est pas facile à établir car il n’y a pas une réponse unique. Certaines entreprises font un
recensement des processus, aboutissant à une liste de 100 à 150 processus, puis font des groupements
pour aboutir à une dizaine de processus principaux.
Inutile d’aller trop loin dans le détail pour une cartographie d’ensemble. Sinon il sera difficile de
déterminer lesquels ont une importance majeure. A l’inverse, si l’approche est trop globale il sera
difficile d’envisager l’amélioration d’un macro processus.
Les processus de réalisation : ce sont les processus de réalisation des produits et des service ; ils
constituent le cœur de métier de l’organisme ;.ils correspondent aux activités qui contribuent
directement à fournir ce que les clients attendent (on part d’une commande pour livrer un produit).
123
Les processus supports : Le résultat de ces processus ne touche pas directement le client, mais il
contribue à la bonne marche des autres processus par exemple la gestion des ressources humaines.
Dans l’étude expérimentale que nous avons mené, le périmètre retenu correspond à la première
catégorie (processus de réalisation).
Dans cette première étape, il s’agit de choisir un processus élémentaire sur lequel les efforts seront
focalisés (processus prioritaire).
Améliorer les processus se fera ainsi par prototypes successifs, commençant par une expérience pilote
qui se généralisera progressivement.
Pour identifier les processus élémentaires (niveau2), il convient de lister les activités qui se déroulent
logiquement pour la réalisation du produit
Le choix du processus élémentaires à améliorer est fait en tenant compte de critères par exemple :
- Importance de l’enjeu pour l’entreprise et ses clients (coûts, délai,..)
124
- Convergence avec les priorités stratégiques de l’entreprise
- Le goulet d’étranglement au niveau de la production
Le choix du processus à améliorer étant fait à l’étape1, il s’agit dans cette étape de décrire le
fonctionnement de ce processus en le décomposant en activités
- Quelles sont les sous processus qui concourent à la réalisation du résultat du processus prioritaire
retenu ?.
125
Les activités sont représentées par les sous processus (niveau 2). Cette cartographie de niveau2 a pour
but d’affiner le processus retenu à l’étape1.
Cet affinement permettra d’analyser le fonctionnement du processus prioritaire retenu qui est
primordiale pour aborder l’amélioration du processus.
Un indicateur de performance mesure un écart par rapport à une situation jugée satisfaisante.
Il s’agit dans cette étape de lister d’une manière exhaustive les indicateurs de chaque sous processus.
126
4 - Choix des indicateurs de performances de chaque sous processus
En se basant sur l’analyse du fonctionnement de chaque sous processus abordé dans l’étape 2, il s’agit
de choisir parmi les indicateurs recensés dans l’étape3, ceux qui ont un impact significatif sur le
résultat global.
127
Performance réalisée de chaque sous processus
Pour chaque sous processus il s’agit de mesurer la performance réalisée.
Activités (sous processus) Indicateur de performance Performance réalisée
Sous processus 1 I11 R11
Sous processus 2 I21 R21
Sous processus 3 I31 R31
I32 R32
Sous processus 4 I41 R41
I42 R42
Il s’agit de quantifier les non qualités dégagées au niveau de chaque activité ou sous processus par les
coûts.
128
Sous Processus Indicateur de Performance Performa Niveau de non Coût de non
performance attendue (P) nce qualité (R-P ) qualité
réalisée(R
)
Sous processus 1 I11 P11 R11 NQ11 CNQ 11
Sous processus 2 I21 P21 R21 NQ21 CNQ21
Sous processus 3 I31 P31 R31 NQ31 CNQ31
I32 P32 R32 NQ32 CNQ32
Sous processus 4 I41 P41 R41 NQ41 CNQ41
I42 P42 R42 NQ42 CNQ42
6- Hiérarchisation par les coûts de non qualité et identification des sous processus critiques
L’analyse des coûts de non qualité et leur classement par les méthodes ABCA ou Pareto permettre de
dégager le ou les processus critiques sur lesquels l’effort d’amélioration doit être concentré.
Coûts de
Non qualité
SP1+SP2+SP3+SP4+SP5
SP1+SP2+SP3+SP4
SP1+SP2+SP3
SP1+SP2
SP1
Les sous processus (SP1e SP2) représentent 80% des coûts de non qualité. Donc sur les 5 sous
processus, les efforts d’amélioration seront concentrés sur deux processus.
Les sous processus critiques ont été retenus sur la base d’une analyse de l’existant, fondée sur la
quantification de la non qualité par les coûts et leur hiérarchisation
Cette étape vise à pousser l’analyse au niveau de ces processus critiques pour faire apparaître les
dysfonctionnements qui sont à l’origine des non qualités mesurées
Cette analyse doit être menée par une équipe multidisciplinaire en se basant sur l’historique et le retour
d’expérience.
L’étude ainsi menée permettra d’identifier pour chaque sous processus les principales causes qui sont à
l’origine des dysfonctionnements
130
Sous processus Dysfonctionnements Causes Principales
Sous processus 1 D11 C11
D12 C12
D13 C13
Sous processus 2 D21 C21
D22 C22
D23 C23
Pour déterminer les principales causes, des outils tel que le diagramme d’Ichikawa (5M) ou le
diagramme des causes sont fortement recommandés.
L’analyse des points de dysfonctionnement et les causes principales permet de définir un nombre
d’axes d’amélioration au niveau de chaque sous processus.
Sous processus2
131
9-Mise en œuvre du plan d’action
Cette étape vise à mobiliser les moyens nécessaires pour la mise en œuvre des actions retenues selon
l’échéancier adopté. Chaque acteur désigné est tenu du suivre la réalisation des actions qui le concerne.
10 - Suivi et évaluation :
Pour le suivi de la réalisation des actions retenues en vue de s’assurer de leur avancement
conformément à l’échéancier ou éventuellement identifier les difficultés qui entravent cet avancement,
des réunions systématiques doivent être tenues et présidés par le comité de pilotage avec la
participation des acteurs de l’équipe multidisciplinaire .
Afin d’évaluer l’efficacité des actions entreprises, un tableau de bord de suivi doit être défini.
Dans ce tableau de bord on doit trouver entre autres ,l’évolution des indicateurs spécifiés dans l’étape 4
132
Sur la base de ces réalisations, il convient de mesurer chaque mois la non qualité générée par
comparaison à la performance attendue et chiffrer le coût de non qualité correspondant.
Ainsi l’efficacité du plan d’action sera appréciée par une baisse progressive des coûts de non qualité
La manière dont est pilotée l’action a un impact important sur son efficacité. Elle doit être abordée dans
un esprit d’organisation.
133
Groupe de travail Comité
Comité de pilotage Documents
Historique
Analyse des dé
défaillances
Fiches de NC
134
3.2 Conclusion sur la méthode proposée :
La méthode d’évaluation et de réduction des coûts de non qualité est une réponse au problème posé en
terme d’apport de la démarche qualité et adaptation de la méthode COQ à l’approche processus. Elle
met en œuvre des aspects d’exploitation et d’analyse volontairement simples. En effet une méthode
trop lourde d’utilisation est rapidement vouée à l’abandon par les pilotes des processus.
Cette méthode n’a pas pour objectif d’évaluer et réduire de manière exhaustive tous les coûts de non
qualité d’un processus, mais elle permet d’inscrire le pilote et le groupe de travail du processus dans
une dynamique d’amélioration continue.
135
Conclusion Générale :
Notre recherche s’inscrit dans le cadre de la démarche qualité et en particulier l’aspect mesure des
coûts relatifs à la qualité et leur réduction.
Pour mener à bien ce travail et répondre à notre problématique industrielle, un état de l’art retraçant
l’historique de l’évolution du concept COQ (coût d’obtention de la qualité) a été élaboré.
Nous avons montré dans notre travail que s’il n y a pas de divergence sur les enjeux des coûts de la
qualité, il y a par contre deux courants qui s’affrontent ; L’un préconise une estimation exhaustive du
COQ au sein de toute l’entreprise, et l’autre propose de s’attaquer à des problèmes prioritaires.
A travers les expériences de plusieurs entreprises et des contacts avec plusieurs experts, nous avons
montré les causes d’échec de la première méthode.
Par conséquent, nous nous sommes inscrit dans le deuxième courant mais avec une orientation vers les
processus pour avoir une vision intégrée.
Nous avons présenté un premier modèle générique qui consiste à se pencher sur des processus
prioritaires au lieu de problèmes prioritaires.
Plus concrètement, nous avons appliqué ce premier modèle au sein d’un site industriel de fabrication
d’acide phosphorique.
Les expériences menées au sein de ce site nous ont renseigné sur l’efficacité de ce modèle, que nous
avons pu démontré à travers une corrélation entre les actions entreprises et les résultats obtenus de
réduction des coûts de non qualité du processus.
Sur la base de ces expériences, ce premier modèle a évolué pour donner lieu à la méthode proposée.
Cette méthode vise à aider le pilote d’un processus industriel, dans les travaux d’optimisation de son
processus , qui visent à atteindre les objectifs fixés au moindre coût en se basant sur la mesure des
coûts de non qualité, pour définir un plan d’action approprié.
136
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d'organisations, 1986
94 SUPIZET.J
141
ANNEXES
142
Division Maroc Phosphore 1
Rapports annuels de production
Exercices 2000 – 2001 – 2002
Sommaire
- Commentaires généraux
- Productions et performances
o Energie et fluides
o Sulfurique
o Phosphorique
o Engrais
- Synthèse
- Echanges
- Bilan matières auxiliaires
- Atelier énergie et fluides
- Atelier central de gestion de soufre
- Production d’acide sulfurique
- Atelier phosphorique
o Réaction et filtration
o Concentration
o Stockage et clarification
- Production engrais
143
- DESCRIPTION DU PROCESSUS D’UN ECHELON CAP NISSAN
-
Les unités de concentration d’acide phosphorique NISSAN, de Maroc Phosphore I (CAP AL),
qui se composent de 09 évaporateurs (échelons) identiques partagés par groupes de 03 sur 03
lignes (LA, LB et LD) marchent actuellement indépendamment l’un de l’autre et chacun
concentre l’ACP 28% à 54% en poids de P2O5.
Chaque échelon comprend les équipements suivants :
Procédure:
Remplissage de l'échelon jusqu'à 60% en eau chaude (40°C)
Démarrage de la pompe de circulation et à condensat
Chauffage de l'échelon jusqu'à 85°C
Alimentation de l'échelon en eau acidulée (5% H2SO4)
Démarrage du circuit ouvert (30% et 54%) vers stockage durant 10h
Processus REMPLISSAGE
Procédure:
Disponibiliser l'échelon
Préparer le circuit de remplissage en ACP 54% à travers la rampe du lavage
Démarrer la pompe de remplissage au niveau du stockage
Remplir l'échelon jusqu'à 80%
Procédure:
Démarrer la pompe de circulation et à condensat
Démarrer l'unité à vide
Ouvrir vers égout la vanne à trois voies
Ouvrir la vanne manuelle de vapeur
Ouvrir la vanne pneumatique de vapeur pour chauffage de l'échelon en fonction de
son vide
A la température 85°C et un vide de 80 mmHg, démarrer la production
145
Processus de production
Procédure:
Le niveau dans la boucle doit être maintenu constant à 80%, par la fonctionnement
automatique de la vanne pneumatique d'appoint d'ACP 30%
Le vide est à maintenir à 80 mmHg avec une pression d'eau de mer 2,3 bars et 4,5
bars pour la vapeur primaire
Contrôler la densité de l'ACP au bout de chaque heure et agir sur le débit de
production en fonction de la densité trouvée afin de maintenir la densité demandée
par le stockage
Maintenir la pression de vapeur secondaire à 0,75 bars
Procédure:
♦ Arrêt de la pompe d'alimentation en ACP 30% et fermeture de la vanne d'appoint
♦ Arrêt de la production de l'échelon
♦ Fermeture de la vapeur
♦ Arrêt de l'unité à vide
♦ Arrêt de la pompe à condensat et de circulation
♦ Vidange de l'échelon en ACP concentré vers le stock par la pompe de vidange
03DP36bis
146
Suivi des performances de la CAP NISSAN
147
RAPPORT MENSUEL
DES UNITES CONCENTRATION NISSAN
MOIS SEPTEMBRE 2002
I) Résultats
Les unités NISSAN de concentration d’acide phosphorique (CAP AL) ont réalisé courant le
mois sept 2002 une production de 22621 T P2O5 avec un taux de disponibilité de 81%, un taux de
fonctionnement de 63% et une productivité de 5,58 T P2O5/h/échelon, (voir tableau N° 1 et tableau ci-
après regroupant les résultats des 09 premiers mois de l’année)
Production 19769 15411 24353 21033 25739 25539 28601 16670 22621
Taux de fonctionnement 64,59 56,35 75,27 70,22 74,18 75,60 77,42 45,79 62,55
Taux de disponibilité 76,47 66,67 84,18 81,23 83,15 83,07 91,07 66,62 80,73
Taux disponibilité
76,90 88,92 89,61 81,99 83.51 86,92 91.37 66,86 80,90
mécanique
Productivité
4,56 4,52 4,83 4,62 5,18 5,21 5,52 5,50 5,58
T P2O5/h/échelon
148
Le taux de disponibilité global de 80,73 réalisée courant le mois septembre 2002 s’explique par
les évènements suivants :
149
Taux de réalisation des travaux de révision de la CAP- LD
Réalisation
Travaux demandés
Oui Non
Ajuster les circuits d’ACP 30% à l’entrée LD et au niveau D1 X
Changer l’emplacement de la vanne automatique DN150 (227). X
Changer l’emplacement du ballon à condensat secondaire LD X
Changer la partie supérieure du GL du D3 X
Changer la vanne DN 250 entrée vapeur du D3 X
Changer le tronçon DN 500 fuyard de l’eau de mer alimentant la CAP-LD X
Changer les 04 vannes DN 25 des purges du 03DE09 X
Changer les manchettes des éjecteurs 3ème et 4ème du D1 X
Changer les vannes des éjecteurs DN 20 par DN 25 comme prévu initialement. X
Changer les vannes DN 50 retour condensats primaires vers la bâche 21DD05 X
Changer les vannes DN 150 retour condensats primaires vers la bâche 21DD05 X
Démonter les PV du réchauffeur 03DE09 et tamponner les tubes fuyards. X
Démonter les PV du transformateur 03DH01 et tamponner les tubes fuyards X
Éliminer fuite de vapeur au niveau bridage du dégazeur LD. X
Remonter la réduction 65/100 de la vanne à trois voies de l’échelon D3 X
Remonter la réduction 65/100 de la vanne à trois voies de l’échelon D1 X
Souder les fuites de vapeur au niveau des éjecteurs X
Souder les fuites sur la conduite retour primaire (tronçons à changer) X
Supporter le circuit d’ACP 30% à l’entrée des échelons LD X
Souder piquage casse pression X
Souder support conduite d’eau de mer X
Changer l’emplacement de la vanne casse pression X
150
Les nombres d’arrêt et les fréquences de vidange et remplissage des échelons enregistrés durant
le mois de septembre 2002, sont présentés comme suit :
Mois sept A1 A2 A3 B1 B2 B3 D1 D2 D3
Fréquence de vidange et
4 1 5 5 6 5 7 6 4
remplissage enregistrée
Les fréquences de vidange et remplissage et les nombres d’arrêt enregistrés durant les 9
premiers mois de l’année 2002 sont regroupés dans les tableaux suivants :
Janvier 4 - 5 5 8 5 4 4 5
Février 2 - - 4 4 3 3 3 4
Mars 4 3 4 8 7 9 3 3 6
Avril 8 5 4 4 4 6 5 6 5
Mai 8 6 4 5 4 5 4 5 5
Juin 1 (*) 6 4 4 3 5 4 3 4
Juillet 5 6 5 4 5 6 6 3 5
Août 6 3 (**) 6 5 4 5 2 (*) 2 (*) 2 (*)
Sept 4 1 5 5 6 5 7 6 4
151
2. Nombre d’arrêts
Échelons
Mois/2002 A1 A2 A3 B1 B2 B3 D1 D2 D3
Janvier 23 - 22 36 37 27 16 19 11
Février 18 - - 19 18 15 13 16 18
Mars 20 13 14 20 18 24 11 14 14
Avril 20 11 9 6 12 28 15 18 16
Mai 15 10 7 18 8 14 14 19 22
Juin 4 17 13 16 16 15 14 13 15
Juillet 16 22 16 9 16 10 16 10 16
Août 13 10 17 17 7 17 5 8 5
Sept 9 3 13 20 24 17 12 16 8
Les arrêts pour interventions mécaniques durant les neuf premiers mois de l’année 2002
ont évolué comme suit :
152
Durée d’arrêt (en heures)
TRAVAUX
Janv. Fév. mars avril mai Juin Juil août sept
153
Évolution du taux de disponibilité mécanique et du taux de disponibilité global
durant les 9 premiers mois de l’année 2002
T a u x D is p o n ib ilit é s
C A P - N IS S A N
92
90
88
86
84
82
80
78
76
74
72
70
68
66
64
JA N V FÉVR M ARS AVR M AI JU IN JU IL AO ÛT SEPT
T a u x d e D is p o n ib ilit é G lo b a l ( % ) T a u x d e D is p o n ib ilit é M é c a n iq u e ( % )
La situation des tubes, bouchés par le gypse, des échangeurs de chaleur est présentée
dans le tableau N°2.
III) Réalisations :
Débouchage de 63 tubes de l’échangeur de l’échelon A2.
Montage d’un nouvel échangeur de chaleur sur l’échelon D3.
Réparation et reébonitage localisés de la paroi interne du bouilleur de l’échelon
B1,
Poursuite de l’exploitation du bac de récupération des condensats secondaires
installé sur les échelons de la ligne D
Poursuite du soutirage de condensats issus des 03 échelons D1, D2 et D3 à l’aide
de deux pompes au lieu de 03 pompes comme prévu initialement,
Changement de la partie inférieure du grand laveur de l’échelon A2.
154
Difficulté de suivre les températures et les conductivités par manque
d’enregistrement,
Manque de lampe de signalisation des équipements tournants,
Fuites fréquentes entre brides des éléments des boucles de concentration et entre
brides des circuits d’alimentation et de production d’ACP, dues à l’insuffisance
de la boulonnerie : (voir situation actuelle présentée sur tableau N°3) : Ces fuites
fréquentes ont pour conséquence la dégradation des équipements en acier
ordinaire : viroles des échangeurs, conduites de vapeur et de condensats,
conduites d’eau filtrée, etc. …
Fuites fréquentes de condensats sur les pompes à condensats notamment des
échelons A1, B2, A2 et D2
Fuites fréquentes de condensats sur conduites en acier ordinaire aux aspirations
et aux refoulements des pompes à condensats des échelons
Difficulté de maîtrise du vide suite aux fuites de vapeur à travers des vannes DN
25 d’isolement des éjecteurs
V) Recommandations
Pour améliorer d’avantage, la marche des CAP-AL, il a lieu de :
155
Assurer l’étanchement de la boucle par :
L’équipement des brides des éléments des boucles par des joints adéquats.
L’action de compléter la boulonnerie des éléments des boucles et des
circuits de mouvement d’ACP (voir situation boulonnerie au tableau N°3)
Améliorer la qualité de l’acide phosphorique alimentant les CAP AL (%P2O5 à
maximiser ; % sel à minimiser) produit par les lignes réaction- filtration.
Remettre en état les voyants des bouilleurs.
Pour assurer un suivi rigoureux de la marche des échelons et anticiper sur les
problèmes, il y a lieu de :
Poursuivre l’installation et/ou la remise en état les équipements de
régulation des échelons de concentration, notamment :
Débitmètres pour entrée d’ACP 30% dans les lignes (03 428)
Les sondes des températures d’acide sortie échangeur et de la vapeur
sorties transformateurs
L’enregistrement en permanence, des paramètres de marche et de
sécurité : températures, conductivités, …
Remettre en état les vannes DN 15 de rinçage des capsules des prises de
niveau dans les bouilleurs.
Remplacement de vanne DN 50 défectueuse installée sur les prises de
niveaux dans les bouilleurs,
Remise en état des lampes de signalisation des équipements tournants,
Remplacement des vannes défectueuses, d’admission de la vapeur dans les
éjecteurs des unités à vide,
Emplacement des vannes à trois voies au 1er étage sur les circuits de
refoulements des pompes à condensats LA/B,
Respect de contrôle by mensuel de fonctionnement et étanchéité des
vannes à trois voies.
Procéder à l’étalonnage systématique des débitmètres 03 418 d’acide
produit par les CAP NISSAN.
156
CONCEPTION D’UN OUTIL DE MESURE ET DE REDUCTION DES COUTS DE NON
QUALITE : APPLICATION AU PILOTAGE DES PROCESSUS INDUSTRIELS.
RESUME :
La compétitivité impose une dure loi aux entreprises : l’obligation d’une gestion rigoureuse en
éliminant toutes les types de gaspillages. Parmi les causes de gaspillages et donc de non compétitivité,
il y a les coûts de non qualité. Des statistiques avancent entre 10 à 20% du chiffre d’affaires. Les coûts
de non qualité sont dus à l’ensemble des anomalies, rebuts, retouches, réparation, etc. La réduction de
ces coûts est un des axes stratégiques de toute entreprise soucieuse de sa pérennité. Afin de résorber
efficacement ces coûts, il est indispensable de commencer d’abord par leur identification et évaluation,
car le système comptable normal ne mesure pas ces coûts. En effet les systèmes traditionnels qui
calculent les coûts par produit ne permettent pas de déterminer l’effet économique des améliorations
introduites par la démarche qualité dans le processus de production. Cette recherche a pour objectif de
proposer une méthodologie pour évaluer et réduire les coûts de non qualité. Pour la validation de
certaines hypothèses, des expérimentations sont conduites en entreprise. En particulier, un processus
industriel continu a été choisi au sein du groupe OCP. Dans une première partie, nous posons la
problématique en faisant l’état de l’art sur les démarches COQ, et nous formulons deux hypothèses
permettant de répondre à cette problématique. La deuxième partie, intitulée expérimentation vise à
valider nos hypothèses sur un cas industriel. A partir des résultats de la démarche expérimentale, nous
concluons, en troisième partie en proposant une méthode d’évaluation et de réduction des coûts de non
qualité orientée vers les processus.
Mots-clés : coût, qualité, processus, mesure, amélioration continue.
ABSTACT:
ENS AM
Ecole Nationale Supérieure d'Arts et Métiers
157