TD26
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EXERCICE 26.1 On tire trois cartes dans un jeu de 32 cartes. Dans chacun des cas suivants, préciser l’univers modélisant F
l’expérience, et calculer la probabilité d’obtenir 3 cartes de même couleur.
1. Si les cartes sont tirées simultanément.
2. Si les cartes sont tirées successivement et sans remise.
3. Si les cartes sont tirées successivement et avec remise.
EXERCICE 26.2 On lance 6 fois un dé équilibré. Quelle est la probabilité d’avoir obtenu une fois chaque face ? PD
EXERCICE 26.3 Soient A et B deux événements d’un espace probabilisé fini. On note alors C l’événement «un et un PD
seul des événements A ou B est réalisé».
1. Exprimer C en fonction de A et B.
2. Prouver que P(C) = P(A) + P(B) − 2P(A ∩ B).
EXERCICE 26.4 On lance 2n fois une pièce qui tombe sur pile avec probabilité p ∈]0, 1[. Déterminer la probabilité que PD
chaque lancer donne un résultat contraire du lancer précédent.
EXERCICE 26.5 Montrer que si A et B sont indépendants, alors les couples A et B sont indépendants, de même que A PD
et B, et A et B.
EXERCICE 26.6 Une loterie a lieu une fois par semaine. Chaque semaine, sur 100 billets mis en jeu, n sont gagnants, PD
avec n 6 90. Chaque billet coûte un euro, et on dispose de 10 euros.
Parmi les deux stratégies suivantes :
1. acheter 10 billets la même semaine
2. acheter un billet par semaine durant 10 semaines
Laquelle permet de maximiser les chances de gagner au moins une fois ?
EXERCICE 26.7 Paradoxe des anniversaires PD
Dans un groupe de n personnes, on considère que chaque personne a autant de chance d’être née chacun des 365 jours de
l’année.
Quelle est la probabilité que deux personnes aient leur anniversaire le même jour ?
Un calcul numérique prouve que pour n > 23, cette probabilité est supérieure à 1/2, et c’est ce que l’on nomme paradoxe des
anniversaires. Ce n’est pas un vrai paradoxe, mais cela contredit l’intuition, car on pourrait s’attendre à ce qu’il faille bien davantage de
personnes.
Pour n = 48, cette probabilité vaut environ 0.96, et votre classe ne déroge pas à la règle : vous êtes bien deux à être nés le même jour !
EXERCICE 26.8 On place deux amis dans une file d’attente de n personnes (n > 3). Quelle est la probabilité qu’il y ait AD
r personnes (0 6 r 6 n − 2) entre les deux amis ?
Quelle est le nombre de personnes le plus probable entre les deux ?
Mêmes questions si cette fois les deux amis sont placés sur une table ronde, et que l’on compte le nombre de personnes
entre les deux dans le sens le plus direct.
EXERCICE 26.9 On lance n fois une pièce de monnaie, qui tombe sur pile avec probabilité p ∈]0, 1[. PD
1. Quelle est la probabilité que le premier pile arrive au nème lancer ?
2. Pour k ∈ n1, no, quelle est la probabilité d’obtenir le k ème pile au n ème lancer ?
EXERCICE 26.10 Formule du crible et application D
1. Soient A1 , . . . , An des événements d’un espace probabilisé fini (Ω, P). On souhaite prouver que
n n
*.(−1)k +1
[ X X
P * Ai + = P(Ai 1 ∩ · · · ∩ Ai k )+/ . (?)
, i=1 - k =1 , 16i 1 <i 2 < ···<i k 6n -
X
On rappelle à cet effet que pour toute partie A ∈ P(Ω), P(A) = P({ω}).
ω ∈A
Si l’on applique ceci à tous les termes du membre de droite de (?), on obtient une combinaison linéaire des P({ω}),
ω ∈ Ω.
EXERCICE 26.16 On dispose de deux dés équilibrés : le dé A possède quatre faces rouges et deux faces noires, le dé B PD
possède quatre faces noires et deux faces rouges.
On lance une pièce de monnaie truquée, qui tombe sur pile avec probabilité 13 . Si la pièce tombe sur pile, alors on ne joue
qu’avec le dé A, si la pièce de monnaie tombe sur face, on ne joue qu’avec le dé B.
On note Ri l’événement «le i ème lancer de dé donne une face rouge».
1. Calculer P(R 1 ), P(R 2 ), puis P(R 1 ∩ R 2 ). Les événements R 1 et R 2 sont-ils indépendants ?
2. On a obtenu «rouge» aux deux premiers lancers. Calculer la probabilité d’obtenir «rouge» au troisième.
3. On a obtenu «rouge» aux n premiers lancers. Calculer la probabilité qu’on joue avec le dé A.
Card(A) 4×8×7 7
P(A) = = = .
Card(Ω) 32 × 31 × 5 155
2 Par forcément sur la proba-
2. Cette fois l’ordre des tirages a une importance2 , et donc les issues possibles de l’expérience
sont des triplets (donc ordonnés) de cartes, ne comportant pas deux fois la même carte3 . bilité que nous obtiendrons,
mais en tous cas dans la des-
Autrement dit, ce sont des arrangements de 3 cartes parmi les 32 possibles.
cription de l’expérience.
Donc Ω est l’ensemble des tels arrangements, de sorte que Card(Ω) = 32 × 31 × 30.
3 Car les tirages sont sans
Et alors A est de cardinal 4 × 8 × 7 × 6. Encore une fois 4 correspond au nombre de couleurs
remise.
possibles, et 8 × 7 × 6 est le nombre de 3-arrangements de cartes d’une couleur fixée.
Card(A) 4 × 6 × 7 × 8 7
Et donc P(A) = = = .
Card(Ω) 32 × 31 × 30 155
Remarque importante : nous trouvons bien la même probabilité que précédemment. C’est com-
plètement intuitif, et vous serez d’accord pour dire que la probabilité d’obtenir 3 cartes de même
couleur est la même qu’on tire les cartes simultanément ou bien une par une.
C’est un fait qu’il est bon d’avoir à l’esprit : si les événements que l’on considère ne tiennent pas
en compte l’ordre (ici on ne regarde pas la couleur de la première/de la deuxième/de la troisième
carte), modéliser une expérience par des tirages successifs sans remise ou par des tirages simultanés
conduit au même résultat.
3. Cette fois, les tirages étant avec remise, il est possible d’obtenir plusieurs fois la même carte,
et donc une issue de l’expérience est un triplet de cartes.
( ) 3
Donc Ω = 7♠ 7q . . . , A♣ Ar .
Et donc Card(Ω) = 323 .
Pour chaque couleur, il y a 83 triplets de cartes de cette couleur.
4 × 83 1
Et donc P(A) = = .
323 16
6! 5
P(A) = = .
66 324
Donc
100
Y k −n
P(G) = 1 −
k
k =91
Avec la seconde stratégie, notons G i le événement : le joueur gagne la i ème semaine. Alors
100 − n
P(G i ) = .
100
10
\
Par indépendance des événements G 1 , . . . , G 10 , et puisque G = G i , on a
i=1
10 ! 10
Y 100 − n
P(G) = P(G i ) = .
i=1
100
Et donc il vient ! 10
100 − n
P(G) = 1 −
100
k −n 100 − n
On prouve facilement que pour k ∈ n91, 100o, on a 6 .
k 100
On en déduit que
100 ! 10
Y k −n 100 − n
6
k 100
k =91
On en déduit que la probabilité de gagner est plus grande avec la première stratégie.
Mais pour 1 6 r 6 , seules deux positions pour Hardy placeront r personnes entre
2
Laurel et lui : s’il est sur la chaise r + 1 (où la chaise de Laurel porte le numéro 0), ou sur
la chaise n − r − 1. Et il y a (n − 2)! dispositions réalisant chacune de ces possibilités.
2(n − 2)! 2
Donc la probabilité que Laurel et Hardy soient à distance r est = .
(n − 1)! n−1
n
Avec une exception dans le cas où n est pair et r = − 1, auquel cas les positions r + 1 et
2
1
n − 1 − r sont les mêmes, et donc la probabilité cherchée est .
n−1
2. Si le k ème pile se produit au n ème lancer, c’est que ce dernier lancer donne pile, et que k − 1
parmi les n − 1 premiers ont déjà donné un pile.
Or, si l’on choisit k − 1 tirages parmi les n − 1 premiers, la probabilité d’obtenir pile
exactement à ces tirages ainsi qu’au n ème est p k qn−k . Détails
n−1 n − 1 k n−k
! !
Puisqu’il y a manières de choisir ces positions, la probabilité cherchée est p q . La raison pour laquelle il suf-
k −1 k −1 n−1
!
fit de multiplier par
k −1
est que les événements que
l’on compte sont 2 à deux
Alternative : si vraiment on a besoin de nommer les événements alors l’événement que disjoints.
nous cherchons est
[ \ \
*. Pi ∩ F j ∩ Pn +/ .
16i 1 <i 2 < ···<i k −1 6n−1 ,i ∈{i 1, ...,i k −1 } j<{i 1, ...,i k −1 } -
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4 TD 26
n n
*.(−1)k +1
[ X X
P * Ai + = P(Ai 1 ∩ · · · ∩ Ai k )+/ .
, i=1 - k =1 , 16i 1 <i 2 < ···<i k 6n -
(n − k)!
Pour k fixé, et 1 6 i 1 < · · · < i k 6 n fixés, on a P(Ai 1 ∩ · · · ∩ Ai k ) = .
n!
En effet, il s’agit de choisir, parmi les n! permutations possibles des n chapeaux, une
permutation des chapeaux autres que ceux de i 1 , . . . , i k .
Donc
n n
(n − k)!
−1)k +1
[ X X
P * Ai + = .
, i=1 - 16i < ···<i 6n
n!
k =1 1 k
n
!
Mais, toujours à k fixé, il y a façons de choisir une partie à k éléments {i 1 , . . . , i k } de Remarque
k
Une fois la partie choisie, il
n1, no. n’y a qu’une seule manière de
n
!
l’ordonner.
Donc la somme intérieure comporte termes, et donc
k
n n n
n (n − k)! X 1
!
(−1)k +1 (−1)k +1 .
[ X
P * Ai + = =
, i=1 - k=1 k n! k!
k =1
n
X (−1)k+1
Et donc enfin, P(B) = 1 − .
k!
k =1
Remarques : I la formule de Taylor-Lagrange permet de prouver que cette probabilité tend vers
1 − e −1 .
I Notons au passage que nous avons (quasiment) déterminé le nombre de dérangements (= de
permutations sans point fixe) de n1, no.
FIGURE 26.1 – Un dépouillement favorable : le chemin reste au dessus de l’axe des abscisses
sans jamais le toucher, donc A est toujours strictement en tête.
Si vous souhaitez formaliser davantage, c’est possible, mais ça ne me semble pas nécessaire...
a+b
X
a+b |
On peut identifier un chemin à un élément de , . . . , v 1} v = a b .
(v 1 a+b ) ∈ {−1, i −
i=1
Xk
8 Ou dépouillement.
Un chemin8 favorable est un (v 1 , . . . , va+b ) tel que pour tout k ∈ n1, a + bo, vi > 0.
i=1
a +b a +b − 1
! !
Et donc Card(D f ) = Card(D) − 2Card(D − ) = −2 .
a a
Et donc pour finir, par équiprobabilité des dépouillements, la probabilité cherchée est
a+b−1
Card(D f ) a b a −b
=1−2 =1−2 = .
Card(D) a+b a +b a +b
a
On a alors, par la formule des probabilités totales appliquée au système complet d’événe-
ments {Ak+1 , Ak+1 }, pour tout i ∈ n1, k + 2o,
Alternative : voici une autre solution, avec un autre système complet d’événements. Ni
moins bonne, ni meilleure, elle vise surtout à vous montrer qu’il peut y avoir plusieurs
systèmes complets d’événements intéressants.
On sait que {Bkj , 1 6 j 6 k + 1} est un système complet d’événements.
Donc par la formule des probabilités totales,
k +1
i
P(Bki +1 ∩ Bkj ).
X
P(Bk+1 )=
j=1
Mais puisqu’au tirage numéro k + 1 on a soit ajouté une boule blanche, soit aucune, on a
i
donc Bk+1 ∩ Bkj = ∅ si j < {i, i − 1}.
Et donc P(Bki +1 ) = P(Bki +1 ∩ Bki−1 ) + P(Bki +1 ∩ Bki ).
Mais Bki +1 ∩ Bki−1 signifie qu’on avait i − 1 boules blanches après le k ème tirage et qu’on a eu
une blanche au (k + 1)ème. Et donc Bk+1 i ∩ Bki−1 = Bki−1 ∩ Ak +1 .
i i i
De même, Bk +1 ∩ Bk = Bk ∩ Ak +1 .
Et donc on retrouve bien
Mais si A1 est réalisé, l’urne contient n − 1 boules blanches et n − 1 boules noires, donc
un raisonnement analogue à celui que nous venons de tenir pour n boules prouve que
n−1
PA1 (A2 ) = .
2n − 3
Et plus généralement, pour k ∈ n1, no, si A1 , A2 , . . . , Ak −1 sont réalisés, alors lors du k ème
tirage, l’urne contient n − k boules de chaque couleur.
n −k +1
Et donc pour k 6 n, PA1 ∩···∩Ak −1 (Ak ) = .
2n − 2k + 1
Donc au final,
n n−1 21 n!
P(A) = ··· = .
2n − 1 2n − 3 3 1 1 × 3 × 5 × · · · × (2n − 1)
(2n)! (2n)!
1 × 3 × · · · × (2n − 1) = = n
2 × 4 × · · · × 2n 2 n!
2n (n!)2
de sorte que P(A) = .
(2n)!
9 8 9 − (k − 2) 1
P(Ak ) = P(B 1 )PB1 (B 2 ) · · · PB1 ∩···∩Bk −2 (Bk−1 )PB1 ∩···∩Bk −1 (Bk ) = ···
10 9 10 − (k − 2) 10 − (k − 1)
1
= .
10
11 À vous de voir...
Le résultat, éventuellement11 surprenant au premier abord se comprend finalement assez
bien en termes de dénombrement.
On peut imaginer que notre concierge décide dès le début dans quel ordre il va essayer les
10 clés.
Et alors la bonne a autant de chances d’être en première position, en seconde, ..., en
dernière.
2. L’énoncé est un peu vague ici, et surtout, nous risquons de sortir du cadre autorisé d’un
univers fini, puisque le nombre d’essais nécessaires n’est pas borné...
Fermons les yeux, même si un moyen de remédier à ce problème serait par exemple de
décréter arbitrairement que si au bout de 100 essais il n’a toujours pas trouvé la clé, le
concierge rebrousse chemin. Méthode
Peu importe, le but ici est de faire des calculs.... L’indépendance est ici ga-
k\
−1 rantie par les remises. Il n’y
On a toujours Ak = * Bi + ∩ Bk , mais cette fois, par indépendance des différents essais a pas moyen de la prouver
, i=1 - mathématiquement, elle se
k −1 ! k −1 comprend de la situation
Y 9 1 9k −1 décrite.
P(Ak ) = P(Bi ) × P(Bk ) = = .
i=1
10 10 10k
11 31 1
P(B) = P(A)PA (B) + P(A)PA (B) = + = .
42 46 4
11
1 24 1
Et puisque PA (B) = , il vient PB (A) = 1
= .
2 4
2
2. Il n’y a pas de grande difficulté ici : une fois le dé choisi, les différents tirages sont
indépendants.
1
Donc pour un dé non pipé, la probabilité d’obtenir n fois le nombre 6 est n , alors que
6
1
pour un dé pipé, elle est de n .
2
Autrement dit, en notant cette fois Bn l’événement «obtenir n fois la face 6 en n lancers»,
alors
1 1
PA (Bn ) = n et PA (Bn ) = n .
2 6
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CORRECTION 9
3. On a lim pn = 1. L’idée étant qu’un dé qui ne fait que des 6 (ou plutôt qui les enchaine)
n→+∞
a de plus en plus de chances d’être pipé au fur et à mesure qu’on le lance et qu’on observe
davantage de 6.
1. Par la formule des probabilités totales appliquée avec le système complet d’événements
{A, B}, on a
21 21 4
P(R 1 ) = PA (R 1 )P(A) + PB (R 1 )P(B) = + = .
33 33 9
4
Le même calcul nous donne également P(R 2 ) = .
9
Enfin, toujours par la formule des probabilités totales,
P(R 1 ∩ R 2 ∩ R 3 )
PR1 ∩R2 (R 3 ) =
P(R 1 ∩ R 2 )
6
Or, nous savons déjà que P(R 1 ∩ R 2 ) = .
27 !3 !3
1 2 2 1 10 14 À l’aide de la formule des
Comme à la question précédente, on prouve14 que P(R 1 ∩R 2 ∩R 3 ) = + = .
3 3 3 3 81 probabilités totales.
5
On en déduit que PR1 ∩R2 (R 3 ) = .
9
3. Par la formule de Bayes, on a
PA (R 1 ∩ · · · ∩ Rn )P(A) PA (R 1 ∩ · · · ∩ Rn )P(A)
PR1 ∩R2 ∩···∩Rn (A) = =
P(R 1 ∩ · · · ∩ Rn ) P(A)PA (R 1 ∩ · · · ∩ Rn ) + P(B)PB (R 1 ∩ · · · ∩ Rn )
1 2 n 2n
2n
3 3 3n+1
= 1 2 n 2 1 n = 2n +2 = n .
+ 2 +2
3 3 3 3 n+1 3
PB2 (R 1 ∩ R 2 )P(B 2 )
PR1 ∩R2 (B 2 ) = .
P(R 1 ∩ R 2 )
1 1 21 3n − 2
!
P(R 1 ∩ R 2 ) = PB1 (R 1 )PB1 ∩R1 (R 2 ) + n − 1 = +n −1 = 1− .
n n 32 3n
Il vient alors
1 3n 3
PR1 ∩R2 (B 2 ) = = .
n 3n − 2 3n − 2