03-Les Signes D'une Vraie Conversion - ME 1871

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Les signes d'une vraie conversion

Auteur inconnu – Le messager Evangélique 1871

« Mais Jésus ne se fiait pas à eux, parce qu’il connaissait tous les hommes, …
lui-même connaissait ce qui était dans l’homme. » Jean 2 v 24 & 25

« Qu’une certaine « foi » ou croyance puisse être produite sans la puissance de Dieu, n’est
pas seulement une chose admise par l’Ecriture, mais positivement mentionnée et
caractérisée pour ce qu’elle vaut. … même là où il y a apparence de vraie réception de
l’évangile, il n’y a réellement pas la vie, il n’y a pas de racine »

Dans un temps comme le nôtre, où l'esprit inquiet de l'homme s'ouvre, pour ainsi dire, à tout ce qui peut
l'impressionner ou agir sur lui, il est important que le serviteur de Christ pèse et comprenne d'après l'Ecriture
quels sont les signes d'une vraie conversion, — ce par quoi Dieu manifeste que quelqu'un est «né de nouveau»,
«né de Dieu». Qu'une certaine foi ou croyance puisse être produite sans la puissance de Dieu, n'est pas
seulement une chose admise dans l'Ecriture, mais positivement mentionnée et caractérisée pour ce qu'elle
vaut. «Plusieurs crurent en son nom», lisons nous dans l'évangile de Jean, chapitre 2, «contemplant les
re
miracles qu'il faisait. Mais Jésus ne se fiait pas à eux, parce qu'il connaissait tous les hommes…». Dans la 1
épître aux Corinthiens, chapitre 2: 3-5, Paul rappelle qu'il n'est pas allé à Corinthe avec excellence de parole ou
de sagesse, mais en ne voulant savoir au milieu d'eux que Jésus Christ et Jésus Christ crucifié, «afin que leur foi
ne reposât pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu». La parabole du semeur ne nous
apprend-elle pas aussi que dans certains cas, même là où il y a une apparence de vraie réception de l'évangile,
il n'y a réellement pas la vie, il n'y a point de racine.

Tout cela nous avertit d'être sur nos gardes, non seulement de peur que nous acceptions ce qui n'est pas vrai et
réel, mais encore de peur que nous ne devenions en quelque manière des instruments pour provoquer un zèle
faux et charnel, en produisant un foi qui ne serait pas seulement une perte pour son possesseur, mais une
perte aussi pour le serviteur, parce que l'oeuvre de chacun sera éprouvée par le feu. Plus le serviteur est fidèle,
plus il s'appliquera à ce que son oeuvre soit vraie. Ce n'est pas le bruit de son oeuvre qui satisfait l'homme
spirituel, mais l'assurance qu'il a agi pour le Seigneur, et qu'il a fait sa volonté. Il a besoin non seulement de
sentir qu'il a fait aussi bien qu'il a pu, mais bien plus, ayant conscience qu'il a agi pour le Seigneur et qu'il a fait
sa volonté, la volonté révélée de Dieu. Il est à remarquer que quand nous suivons les pensées de l'homme
naturel dans notre service, nous n'avons pas, pour nos actes de mesure plus élevée que la conscience naturelle
mais plus nous agissons vraiment spirituellement, et plus nous mesurons tout à la mesure de la parole de Dieu,
de Christ lui-même (Jean 17: 17; 1: 9; Ephésiens 5: 26). De là vient que le serviteur spirituel n'est satisfait ni de
la renommée de son oeuvre ni même de l'approbation de sa conscience; il lui faut l'approbation du Seigneur
(comparez 1 Corinthiens 4: 1-5); et comme il cherche simplement cela, il y a en lui un désir toujours plus
profond que son oeuvre soit telle qu'elle demeure et fasse partie de ce qui satisfera Christ du «travail de son
âme». Un serviteur qui vit près de son maître peut-il désirer autre chose si ce n'est que l'oeuvre qu'il lui est
permis de faire soit vraie, et qu'il ait dans sa mesure une offrande agréable à présenter au Seigneur (comparez
Romains 15: 16)? Y a-t-il rien de plus affligeant pour un serviteur que de découvrir que son oeuvre n'est pas
réelle et de bon aloi? Or il est bien manifeste que si un serviteur ne se tient pas près du Seigneur lui-même, il
ne peut devenir un instrument pour amener d'autres âmes à Lui. Il pourra peut-être, par la grâce de Dieu,
communiquer une certaine mesure de bénédiction, être employé à délivrer une âme de l'enfer, mais il ne sera
pas serviteur pour délivrer du monde quelqu'un. Il ne connaît pas encore lui-même la parole en puissance, dans
ce sens-là, alors que les eaux vives, les ruisseaux pour bénir, maintenant, doivent découler du ventre de celui
qui est le ministre pour les répandre.

1
Les âmes amenées par Paul étaient des plantes saines au commencement, quoiqu'elles se soient bientôt
altérées; mais elles étaient, comme nous le voyons à Thessalonique, et même en Galatie, franches et décidées
à leur naissance, et toutes les épîtres du même apôtre nous montrent l'intérêt profond qu'il leur portait et le
désir qu'il avait de les voir dans un état vrai, sain et prospère: «exhortant» dit-il, «et enseignant tout homme en
toute sagesse, afin que nous présentions tout homme parfait en Christ» (Colossiens 1: 28, 29). Aucun langage
n'est trop fort pour lui pour exprimer la ferveur de son désir à cet égard. «Mes petits enfants, pour
l'enfantement desquels je travaille de nouveau jusqu'à ce que Christ soit formé en vous», et ailleurs: «Je veux
que vous sachiez», dit-il, «combien grand est le combat que j'ai pour vous» (Colossiens 2: 1-3; Galates 4: 19,
20). Personne ne peut être en quelque mesure rempli de l'Esprit de Dieu et ne pas être pénétré de la patiente
et persévérante sollicitude avec laquelle Il travaille dans les âmes: la sollicitude de Paul s'étend à ceux-là même
dont il n'avait pas vu le visage en la chair (Colossiens 2: 1). Pierre pourvoit aux besoins des croyants pour le
temps où il ne sera plus avec eux (2 Pierre 1: 13-15); et Jean voit son salaire dépendant de la conduite des
saints, qu'il exhorte à marcher de telle manière «que nous ne soyons pas», dit-il, «couverts de honte, de par lui,
à sa venue» (1 Jean 2: 28), et « que nous recevions une pleine récompense» (2 Jean 8).

Tout cela, plus nous le méditerons, nous rendra vigilants et nous fera porter une sérieuse attention à l'état des
âmes et à tout ce qui dénote leur prospérité devant Dieu. Des pleurs seulement, ou la plus grande expression
de foi ou d'intelligence, ne tromperont pas celui qui, marchant près du Seigneur, a le sentiment, dans sa propre
âme, que l'oeuvre de Dieu se reconnaît à d'autres et plus profondes marques. Il sait ce que c'est que d'être
dans la présence d'un Dieu saint, et d'avoir trouvé un Sauveur là où l'âme ne peut subsister sans Lui; son
attention se porte donc de ce côté-là, chaque fois qu'un pécheur fait profession de s'être tourné vers Christ.

Le premier signe qu'une âme a eu réellement affaire avec Dieu sera toujours que cette âme a le sentiment
qu'elle avait offensé Dieu, mais que, alors qu'elle avait péché contre Lui, elle a trouvé en Lui un Sauveur. Jésus
est venu chercher et sauver ce qui était perdu: il est un Sauveur; et le Sauveur attire le coupable. Toute vraie
conversion est marquée de la crainte de Dieu, parce que la Parole de Dieu a atteint l'âme, et puis celle-ci a
trouvé du repos par Jésus le Sauveur. Si la crainte est grande, le sentiment de repos est grand, si le Sauveur a
été fidèlement présenté; et en proportion de la profondeur de ce sentiment, le coeur est tourné vers le
Sauveur et attaché à Lui.

La femme pécheresse qui se fraie le chemin jusqu'à Jésus dans la maison du pharisien (Luc 7), a peu
d'intelligence à beaucoup d'égards, sans doute, mais elle a entendu parler du Sauveur, et comme elle est
pécheresse, elle est attirée à Lui par la foi. Elle, une pécheresse, qui peut l'attirer comme le Sauveur? Il avait
ressuscité le fils de la veuve, le mort de Naïn. Le bruit s'était répandu: «Dieu a visité son peuple». — Le Sauveur
a de l'attrait pour le pécheur, comme le bateau de sauvetage pour le naufragé que la mer va engloutir. Ils se
conviennent naturellement l'un à l'autre. La femme est attirée vers Jésus; elle a discerné la grâce qu'il apporte;
elle a pris confiance en Lui; son coeur la pousse vers Lui, dans la maison du pharisien. Elle y entre, car son
Sauveur est là. Le trouver, avoir à faire avec Lui, est son premier besoin: c'est le premier instinct de l'âme
nouvellement née.

Verser des larmes, ou parler de son bonheur en pensant à soi-même est très différent de ce qu'on voit chez
cette femme. Elle se tient, il est vrai, derrière Jésus en pleurant; mais ce n'est pas autant à cause d'elle-même
qu'à cause de Lui qu'elle fait ainsi. Elle pleure quand elle est près de Lui; elle est préoccupée de Lui et non de
ses propres sentiments: c'est là un second, plutôt que le premier trait de la conversion.

Le premier trait, nous le voyons chez le brigand sur la croix: le brigand craint Dieu et il se confie; — il se tourne
vers le Sauveur; il a foi en Lui et en sa bonté: «Seigneur, souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton
royaume».

Le second trait vient s'ajouter ensuite à celui-ci, savoir une grande estime pratique du Sauveur. C'est sous cette
influence que les larmes de la femme se répandent, et qu'elles arrosent les pieds de Jésus. Elle essuie ses pieds
de ses cheveux, — sa gloire personnelle; elle répand sur Lui le parfum dont elle aurait pu tirer avantage pour
elle-même. Il en fut de même de Jonathan (1 Samuel 17, 18) quand il vit la tête de Goliath au pouvoir de David.
D'abord il fit «alliance avec David, car il l'aima comme son âme»; et finalement, il se dépouilla de son manteau,
et le donna à David, avec ses habits, même jusqu'à son épée, son arc et son baudrier. Ce sont là les actes ou les
oeuvres qui accompagnent le salut (voyez Hébreux 6: 9, 10).

Deux choses sont très fâcheuses aujourd'hui. L'une, c'est la manière légère dont on parle de la conversion,
comme si elle était l'effet d'un puissant et intelligent appel, comme le serait sur un autre terrain celui d'un

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patriote dévoué, ou d'un Croisé enthousiaste, et on oublie presque la création qui est opérée par Dieu dans
l'âme à la conversion (Jean 1: 12, 13; 3; Ephésiens 2: 1-10; 4: 24; etc.). L'autre, c'est l'indifférence qu'on porte
au progrès des convertis. On se contente de ce qu'ils ont fait une certaine profession; de ce qu'on peut les
estimer nés de nouveau. Mais où est ce «travail» de l'apôtre «jusqu'à ce que Christ soit formé en eux»? Où le
«grand combat» pour ceux même qui n'avaient pas vu sa présence, en la chair, afin qu'ils fussent unis
ensemble dans l'amour et pour toutes les richesses d'une pleine certitude d'intelligence pour la connaissance
du mystère de Dieu dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance? Soyez-en sûrs,
tout cela se tient. S'il y avait un plus profond sentiment de ce qu'est réellement la conversion, il y aurait aussi
un plus profond intérêt pour les convertis. L'indifférence pour l'âme gagnée pour Christ trahit un manque de
sérieux dans le travail pour la gagner. Nous sommes toujours étroitement liés et dévoués à ceux pour qui nous
avons beaucoup souffert.

Que le Seigneur nous donne de participer à son amour pour les siens, de prêter plus d'attention aux signes
d'une vraie conversion, et d'être remplis en même temps d'une sollicitude plus profonde et plus persévérante
pour la croissance et la prospérité spirituelle des âmes converties (voyez 2 Corinthiens 10: 1 et suivants;
Ephésiens 1: 15 et suivants; 3: 14-2l; 4: 17 et suivants; Philippiens 1: 8-11, 27-30; Colossiens 1; 2; 3, etc.).

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