Quid - Afrique
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Afrique
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Table des matières
Les Enjeux...................................................................................................................................................... 3
Problématiques de l’Afrique................................................................................................................... 4
Le Cours.......................................................................................................................................................... 7
L’histoire de l’Afrique entre dépendance et liberté................................................................................................ 7
L’Afrique dans la mondialisation................................................................................................................................. 11
La mondialisation a creusé les inégalités sur le continent................................................................................16
L’Afrique de nouveau au cœur des luttes d’influence.......................................................................................... 19
Les relations intra-africaines :...................................................................................................................................... 22
Une mauvaise gouvernance africaine........................................................................................................................ 24
Le continent du sous-développement........................................................................................................................ 26
L’instabilité en Afrique..................................................................................................................................................... 29
Les défis africains............................................................................................................................................................... 32
Cartographie.............................................................................................................................................. 36
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Les Enjeux
- Apparemment continent aux « sept plaies » par contraste vitalité du continent … Jusqu’où ses
a prioris sont-ils fondés ?
- Responsabilités du retard africain: facteurs externes (colo, neocolo, rivalités entre puissances
et internes (mauvaises voies de développement..)
- La nature des conflits : « artificielle » héritée ou non de l’époque colo, ethnie, enjeux
socioeco relevant ou non de la mondialisation, affront de régimes dictatoriaux..
- Question de l’unité du continent et même de la légitimité d’en faire une zone géopolitique
- Le sous-développement par rapport aux autres zones du sud : simple retard conjoncturel,
cumul durable de handicaps structurels, invention de nv formes de développement
(informelles) ou de micro-développement
- Savoir si l’Afrique est un enjeu géopolitique: si l’Afrique ne semble guère pouvoir vivre sans
le monde, le monde peut-il vivre sans l’Afrique ? on peut en douter : capacité de nuisance des
problèmes internes pour le nord, intéressant laboratoire pour de la coexistence des cultures
(apartheid afs démantelée), éventuel relais de puissance pour l’Europe entre autre.
- Débat autour des effets pervers ou bénéfiques de l’aide venant du nord (apd, ong dettes) :
sauvetage humanitaire ou prime à la dépendance et à l’absence d’effort local ?
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Problématiques de l’Afrique
La désertification, la déforestation et la dégradation du sol, dénoncés par toutes les
organisations internationales n’indiquent-elles pas que les pauvres seraient les principaux
responsables du gaspillage des ressources, ce qui ne peut qu’accroître à terme leur pauvreté et
celle de leurs descendants ?
Faut-il y voir les pesanteurs traditionnelles de l’Afrique entretenues par les pouvoirs publics
africains, ou au contraire la réalité locale interdit-elle une opposition si abrupte entre deux
cultures ?
-gagnant » comme le présente la Chine, qui s’inscrit dans le cadre d’une coopération Sud-
Sud ? Ou bien pratiques néocolonialistes qui marchent sur les traces de la « Françafrique »,
mais dont les conséquences pourraient être pires que celle de la colonisation au vu de la
voracité de la Chine pour les matières premières ?
En quoi le NEPAD entend-t-il proposer une solution nouvelle aux problèmes africains ?
Quelles sont les propositions et les résultats de ce projet ?
Alors même que le golfe de Guinée semble rester une des plus instables du continent le plus
instable, cette région n’est pas un miroir fidèle de l’Afrique dans la mesure où ce continent
semble sortir d’une « décennie du chaos » qui n’est pas encore achevée ici.
Alors même que cette région concentre des pays pouvant être des pôles de dynamisme et de
stabilité potentielle, pourquoi est elle en fait en réalité une des zones forte d’instabilité?
Une France historiquement présente en Afrique avec laquelle elle a noué des relations
d’amitié qui ont perduré avec des « colonisations injustes » (Sarkozy) et/ou des
décolonisations parfois difficiles mais oubliées (guerre de Madagascar en 1947 et Cameroun).
Depuis les années 1990’s, cette présence française semble être remise en cause…
Comment l’expliquer ?
Manque de moyens face à la nouvelle concurrence, manque de volonté car la France a
d’autres horizons, savoir-faire ?
Existe t-il un lien entre les éléments de la double spécificité africaine : continent sous-
développé et le seul à avoir connu la traite et l’esclavage massif pratiqués par arabes et
occidentaux ? Ou bien s’agit-il surtout d’une stratégie de victimisation menée par certains
dirigeants africains cherchant à obtenir des compensations (financières ou autres) en
exploitant la mauvaise conscience européenne, mais voulant aussi cacher la réalité africaine
de la persistance de l’esclavage malgré la décolonisation ?
L’Afrique du Nord n’est-elle que la partie septentrionale de l’Afrique ou bien une autre
Afrique au nord, offrant des perspectives de développement et de coopération avec d’autres
espaces géoéconomiques et géopolitiques qui pourraient constituer un modèle de
développement pour l’Afrique subsaharienne ? A moins que la conclusion récente de l’Union
pour la Méditerranée ne confère au Sahara une fonction de frontière géopolitique et
géoéconomique isolant l’Afrique du Nord du reste de l’Afrique lui ôtant la possibilité de
servir de modèle ?
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L’Afrique est en apparence le continent des crises. Dans la sortie de la « décennie du chaos »,
L’efficacité de l’ONU en Afrique n’est elle pas une efficacité invisible ?
Dans le cas africain, les migrations sont-elles une véritable solution au problème du
surpeuplement et permettent-elles la mise à profit de son potentiel démographique OU ne
font-elles que déplacer ses problèmes vers d’autres destinations ?
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Ta dissertation déjà rédigée <3
Introductions
Conclusions
A la lumière du cas est-asiatique, avec une Corée du Sud moins développée que la Côte
d’Ivoire dans les années 1950 (750$/hab. contre 1040$/hab., Afrique : 850$/hab, Asie sans le Japon :
630$/hab.) il est évident que le sous-développement africain est moins causé par le néocolonialisme
que par une mauvaise gouvernance rendant d’ailleurs les Etats africains moins crédibles dans leurs
exigences d’un nouvel ordre économique mondial. Sylvie Brunel souligne même que la tendance à
l’afro-pessimisme est le principal péril auquel doit faire face l’Afrique, d’autant que certains pays
sont bien entrés dans l’histoire.
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pose la question à l’Afrique des choix technologiques les plus adaptés, des savoirs à mobiliser, peut-
être en s’appuyant sur des traditions ancestrales, des investissements productifs pour créer un cercle
économique vertueux et de mieux répartir les fruits de la croissance. La polarisation sur l’épuisement
des ressources est nécessaire mais non suffisante : il faut d’abord s’appuyer sur les ressources des
humains et des sociétés pour inventer un nouveau cadre social et politique. Il est donc temps pour les
africains de répondre localement à ces questions, sans attendre la réunion d’une nouvelle conférence
internationale sur le climat et la biodiversité, sinon beaucoup de pays africains deviendront
structurellement indéveloppables, si le processus de dilapidation des ressources naturelles atteint son
terme.
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Le Cours
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devoir que l’anglais Kipling appelle dans l’un de ses poèmes le « fardeau de l’homme
blanc ». Les Européens tentent ainsi de diffuser leur culture et leur religion
(christianisme) à travers le continent. Ainsi le christianisme est la religion la plus
pratiquée en Afrique subsaharienne avec 65% de la population. La colonisation a nié
l’histoire africaine, les arts et les religions. Mais les universités, IFAN (institut
francais d’Afrique noire de Théodore Monod). La négritude de Léopold Sédar
Senghor, mais aussi Anta Diop, historien sénégalais de l’Afrique noire. Grands
empires au Xème siècle avec le royaume du Ghana et celui su Mali.
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amenés à se regrouper dans des communautés villageoises (les Ujamaas)). De même
le Ghana ou le Togo adoptent la stratégie ISI (déf.), qui passe donc par une
planification des économies (plan septennal ghanéen de 1963-1970), une priorité à
l’industrie (la part de l’industrie dans l’économie du continent passe de 17 à 34%
entre 1969 et 1979). NUANCE : certains pays fondent leur développement sur les
exportations de matières premières comme la Côte d’Ivoire sous Houphouët-Boigny
(1960-1993). Le pays est le premier exportateur de cacao dans les années 1960 : la
production est entièrement géré par l’Etat notamment grâce à la mise en place de la
Caistab (1960) : Caisse de stabilisation et de soutien des prix des productions
agricoles. Cette organisation a rendu possible le « miracle ivoirien » (taux de
croissance qui a oscillé entre 5 et 7% pendant les 1960s).
Création de l’OPEP en 1960, vers une meilleure gestion de la rente ? : elle reflète la
volonté d’indépendance économique des pays producteurs de pétrole comme
l’Algérie, la Libye, l’Angola ou le Nigéria, qui dépendaient jusqu’alors des majors
pétrolières occidentales (les 7 sisters comme la British Petroleum Company exploitent
en 87% des réserves mondiales de pétrole en 1959). De plus, l’affirmation politiques
des Etats passe par une nationalisation de leur production : en 1971, Boumédienne
nationalise les hydrocarbures (du transport terrestre, du gaz naturel) ; la participation
algérienne dans toutes les sociétés pétrolières est porté à 51%. Le secteur des
hydrocarbures devient pour ses pays un secteur stratégique à la fois pour leur
développement mais aussi pour leur poids géopolitique : « Il faut semer le pétrole
pour récolter de l’industrie », Besaïd Abdelassam, ministre de l’énergie en Algérie,
1977.
L’euphorie des années 1970 : Entre 50 et 80 c’est le grand boom des matières
premières dans le cadre de la guerre froide. Progressivement les pays vont reprendre
le contrôle de leurs ressources et constituer des économies de rentes. Les pays qui ont
fondé leur développement sur l’exportation de matières premières ont bénéficié dans
un premier de la hausse du prix des commodités dans les années 1970. En effet, entre
1973 et 1980, les prix des MP hors pétrole ont augmenté de 180%, et le prix du baril
passé de 2$ en 1973 à 34$ en 1980 dans le cadre des deux chocs pétroliers de 1973 et
1979. Ce mal-développement est aussi poussé par l’extérieur par ex. aides des
Européens avec STABEX.
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dollar de 30% entre 1978 et 1982, la dette africaine s’est alourdie. Ainsi, la dette des
pays africains est passé de 10 à 150MM$ entre 1971 et 1992.
Les conséquences :
Crise Economique : l’ouverture à la concurrence a entrainé la destruction
d’un tissu industriel non compétitif (la croissance du PIB africain a chuté de 4
points de pourcentage entre les périodes 1965-1979 et 1990-1994)
Crise sociale : les difficultés économiques ont eu un impact lourd dans la
structure des sociétés africaines, notamment sur le clientélisme. Si dans les
années 1970, le versement des salaires aux fonctionnaires représentait entre 40
et 70% du budget des Etats, ils ne représentent plus que 15% dans les années
1980, cela étant surtout dû aux licenciements massifs de fonctionnaires
imposés par le FMI dans le cadre des PAS. Par ailleurs, la rigueur budgétaire
imposée par le FMI est passé par une baisse des dépenses sociales (au
Burundi, le PAS de 1986 a provoqué la baisse des dépenses dans l’éducation
de 215 MM de francs burundais en 1986 a 79 de FBu en 1988.
Crise politique: les dirigeants politiques perdent la clientèle autrefois
entretenue grâce à des versements des salaires en tant que fonctionnaires, alors
que cette clientèle était garante d’une stabilité urbaine et politique. Ainsi,
éclatent de nombreux conflits dans la décennie 1990 (souvent ethnique) : 10
conflits par an entre 1995 et 2000.
L’Afrique perd de son intérêt stratégique à la fin de guerre froide : L’aide publique
au développement perd son influence stratégique dans ce contexte. Ainsi, la France
(premier bailleur de fond du continent) conditionne en 1992 son aide à la mise en
place de la démocratie (processus de la Baule). L’APD perd son unité géopolitique en
se redéployant vers l’Europe de l’Est notamment et baisse de 30% entre 1992 et 2002.
cela se manifeste par une crise de l’aide internationale qui passe de 40MM$ en 1990 à
24MM$ en 2000.
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L’Afrique dans la mondialisation
L’Afrique a vu s’accroître son retard sur le reste du monde depuis 40 ans : le revenu
moyen représentait 14% de celui des pays développés, contre 7% aujourd’hui. 34 pays
africains sur 53 sont des PMA.
Un continent sous perfusion : Un continent répulsif pour les IDE : moins de 2% des
IDE mondiaux, concentrés sur l’Afrique du Sud+ Golfe de Guinée malgré de
nombreuses dispositions commerciales (accords de Cotonou, etc.). Elle bénéficie
souvent de mesures d’allégement de dette mais encore 60% des PNB. Elle a triplé
depuis les années 1980. Ainsi, l’Afrique est sous perfusion : l’aide assure 8,5% du
PNB des PMA (maintien des services publics, paiement de la dette) mais les 2/3 au
Mozambique et 40% en Tanzanie. Ces dispositions favorables sont contrebalancées
par 2 données. Le protectionnisme des pays du Nord prend la forme de subventions
agricoles et fait baisser les prix mondiaux, ce qui pénalise les exportations des pays
africains et les ventes intérieures. Le processus de libéralisation expose ses industries
fragiles et ses agriculteurs à des exportations plus compétitives.
Une dépendance technologique, financière et culturelle. Outils et matos nécessaires
proviennent des pays du nord (et aussi d’Asie). En revanche la majorité des opérateurs
sont des locaux. Mais depuis l’essor de la technologie, de plus en plus de rachat par
des grands groupes. Dépendance culturelle avec l’afflux d’information, de films, de
séries dans toutes les langues
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Elle est passée de 5% des échanges mondiaux en 70 à 2,4% et 2,6% du PIB mondial,
alors qu’elle regroupe 15,5% de la pop. mondiale.
Une région encore à l’écart des nouvelles technologies : Plus faible télédensité du
monde (lignes téléphone, TV, ordi). Les réseaux (sauf AS/Sénégal) sont vétustes et
partiels. Forte hétérogénéité spatiale qui a deux conséquence : abandon de la pose de
fils trop couteuse et lente, du téléphone portable. Réseau cellulaire qui consomme
moins, plus fiable et plus rapide. Explosion du nombre de téléphone avec 500M,
fonctionnent avec des cartes prépayées, et servent aujourd’hui aussi à payer dans les
magasins. Utilisation d’internet progresse rapidement avec plus de 100M
d’internautes, multiplication des cybercafés qui crées de nouvelles formes de
sociabilité notamment en rapprochant les migrants et les personnes restées au bled.
Nouveaux câbles de fibre optique SAT 3 entre Le Cap et le Portugal, ou réseaux
satellites.
Le risque d’une fuite des élites et des cerveaux dramatique pour l’Afrique : Le
départ des plus dynamiques a un coût économique et social pour l’Afrique (obstacle
au développement) qui perdrait 20 000 cadres par an. Ils sont attirés par les meilleures
conditions de vie et de rémunération : ingénieurs, médecins, sportifs, … La tendance
devrait s’accentuer avec le vieillissement de l’Europe : le CES préconise le recours à
l’immigration pour compenser la baisse du nombre de diplômés et la pénurie de main
d’œuvre.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute La multiplication des Etats faillis africains et sa conséquence sur les
flux migratoires
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Des taux de croissance importants : l’Afrique est la deuxième aire de croissance
mondiale derrière l’Asie du Sud-Est (depuis les années 2000, le taux de croissance du
continent est supérieur à 5,4%). Le cabinet McKinsey prévoit que d’ici 2015, sur les
10 pays à plus forte croissance, 7 seront africains. L’Afrique s’est engagée dans la
deuxième phase de la transition démographique malgré la pauvreté et la natalité. Ce
qui signifie une croissance des classes moyennes et du marché de consommation
intérieur.
Des progrès réels intensifiés par l’ampleur de l’économie informelle : Les
indicateurs socio-économiques sont meilleurs qu’il y a 40 ans, malgré des défis
considérables : explosion démographique, urbanisation exponentielle, construction
d’Etat-nations nouveaux. En réalité, 70% de l’économie est informelle. Ce
développement spontané regroupe des activités caractérisées par la « taille réduite de
l’unité de production, capital réduit, emploi souple, productivité faible ». Aussi, les
statistiques n’appréhendent que 30% de la réalité africaine : produits revendus en
contrebande à l’étranger, branchements illicites en eau potable et électricité, écoles
privées, caisses d’épargnes parallèles, …
Nouvelle terre des délocalisations : l’Afrique semble être le nouvel atelier du monde
avec une main d’œuvre bon marché. Ainsi au Maroc, hausse des délocalisations de
15% en 2010 (ex : Renault implante une usine Dacia à Meloussa en 2010 car les coûts
salariaux y sont 4 fois inférieurs au SMIC français). Le Maghreb bénéficie également
d’une proximité géographique avec l’Europe, ce qui permet une réduction des coûts
de fret). Les Etats sont acteurs dans l’ouverture aux IDE étrangers, notamment par la
création de technopoles comme celui le parc des télécommunications tunisien El
Ghazala qui accueille 90 entreprises et 12 filiales des plus grands groupes mondiaux
(Microsoft, Ericsson, etc.).
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ainsi des marchés développés en 2008 et 2009 pour se redéployer en Afrique. mais les
banques nigerianes sont en difficulté, elles aussi. Car emportées dans leur désir de
croissance externe, elles ont surinvesti (Intercontinental Bank et Oceanic Bank par
exemple) et sont fragilisées par les désordres mondiaux. Seules les plus grandes
(Zenith Bank Group dont les publicités squattent les écrans de CNN et First Bank)
échappent à la tourmente.
L’émergence d’une voix et d’une voie africaine : De part sa taille et son potentiel de
croissance l’Afrique a l’opportunité de faire entendre sa voix dans les institutions
internationales (56 pays tout de même). Elle revendique un siège permanent au
Conseil de Sécurité et pratique une « diplomatie de l’extorsion », fondée sur sa
capacité de nuisance (immigration, terrorisme, …) En 2001, l’Algérie, l’Egypte, le
Nigéria, l’Afrique du Sud et le Sénégal lancent de NEPAD dont le but est de proposer
à la communauté internationale un plan de développement du continent, supportés par
des fonds publics et privés. Neuf domaines prioritaires sont définis : Etat de droit,
sécurité des investissements, services publics, … Il veut mettre en avant l’unité d’un
continent doté depuis 2002 d’une « union africaine » sur le modèle de l’UE.
Mais les limites sont nombreuses :
Ce plan fait suite à une quarantaine d’autres depuis le début des années 1960
(du plan d’action du Lagos en 1980 à la Communauté économique africaine en
1995), objectifs du millénaire de l’ONU irréalisables.
Politique peu crédible : soutien de l’Afrique du Sud au Zimbabwe, stratégie
des membres à conclure des traités bilatéraux avec leurs partenaires
économique au lieu de promouvoir la solidarité africaine
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du NERICA. On trouve à ces échelles fines une image de l'Afrique qui s'assume elle-
même et tourne le dos à la malédiction d'une Afrique paralysée par la célébration
mémorielle de ses blessures pour imaginer sa voie. Seules face aux marchés, ces
forces vives ne seraient rien. Il leur faut encore des relais pour assurer un semblant de
protection. La situation, au niveau supérieur est alors toute aussi variée.
L'Union, seule voie vers l'émergence ? Des Unions peu efficaces (tour d'horizon). Du
NEPAD vers l'APCN (Agence de Planification et de Coordination du NEPAD) :
renforcement des liens. Vers plus d'intégration au sein de l'UA. Poids de l'Afrique du
Sud, leader contradictoire (cf attitude sur le Zimbabwe ...). De même pour le Nigéria :
J. Igué, Le territoire et l’Etat en Afrique, les dimensions spatiales du développement
(1995) : THESE : Il parle de Afrique du Sud et le Nigéria « pôles structurants » de
l’Afrique; ce sont 2 puissances économiques, à l’influence régionale. Mais
(paradoxe…) le Nigeria et aussi un « pôle déstructurant » : pôle de pauvreté (70% de
la population sous le seuil de pauvreté), pôle déstabilisant pour la région (corruption,
contrebande avec les pays voisins, Etats entrepôts dont les finances varient au gré des
fluctuations monétaires et économiques).
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film Afrique : les zones de croissance/ Le développement en Afrique
Pour développer des économies compétitives, les Etats africains ont été contraints
d’importer des technologies et des savoir-faire des pays développés : par exemple, les
agriculteurs africains dépendent des firmes agro-agroalimentaires du Nord. Ainsi,
l’américain Monsanto fournit 75% des semences de blé plantées en Afrique
subsaharienne.
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saisies de cocaïne sont effectuées en Afrique contre 35% en 2010. Le Maroc est le
premier producteur de cannabis mondial. Elle est à l’écart de la mondialisation légale,
mais intégrée à l’économie mondiale par de nombreux réseaux : réseaux commerçants
des diasporas anciennes (Libanais et Syriens en Afrique de l’Ouest, Indiens à l’est) ;
réseaux illicites profitant du manque d’emprise territoriale des Etats ; déchets
toxiques, narcotrafics, médicaments, cigarettes, armes
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La mondialisation a creusé les inégalités sur le
continent
Des inégalités villes-campagnes : Les disparités entre les villes et les campagnes sont
visibles de par leurs niveaux de modernité distincts : 90% des espaces urbains
couverts par des réseaux de téléphonie mobile contre 40% dans campagnes.
Néanmoins, les croissances des villes tirent celles des campagnes en tentant de les
intégrer au réseau urbain. Ainsi Roland Pourtier évoque l’essor d’un vivrier marchand
qui se développe grâce à l’exploitation agricole des espaces périurbains dont la
production est vendue en ville. Ainsi se met en place une synergie entre les villes et
les campagnes, visibles au niveau des migrations pendulaires importantes entre ces
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deux espaces ainsi qu’au niveau des transferts monétaires des villes vers les
campagnes (45% des entrepreneurs d’Abidjan envoient des fonds vers les campagnes)
Des flux qui ne sont plus unidirectionnels : Flux de population qui se rééquilibrent.
Les effets néfastes du départ de mains d’œuvre pour les campagnes sont compensés
par les flux de remise et les investissements dans les campagnes : 70% du cheptel
nigérien possédé par des urbains. Flux de biens qui vont dans les deux sens : En Côte
d’ivoire nord qui produit de l’igname pour fournir les villes et le sud du pays qui
s’occupe des cultures d’exportations. Les flux culturels sont cependant toujours dans
un seul sens (film, musique) Même chose pour les médocs, les ONG, les vêtements…
la grande ville diffuse des modèles et des modes de consommation (ex. médicaments :
antalgiques, amphétamines, biens culturels : reggae, Nollywood, vêtement : du pagne
à la tunique, pantalon, tee-shirt). Différence importante persiste au niveau de la
fécondité et de la santé : ISF diminue lorsqu'une africaine passe de la campagne à la
ville.
La revanche des villes petites et moyennes : Les villes petites et moyennes croissent
plus rapidement à partir des années 1990 se qui atténue la macrocéphalie. Il en résulte
une exurbanisation : « rétro-migrations » vers les villes moyennes voire la campagne.
Ceci permet un renforcement des liens entre espaces ruraux et urbains : création
d’entreprise rurales, allers-retours entre les
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Des inégalités entre les villes et au sein des villes :
Les mégalopoles africaines sont les moteurs de son émergence et concentrent les
pouvoirs : Elles réunissent les sièges des FTN africaines (cf. siège de la compagnie
aérienne Kenya Airways à Nairobi, ancienne capitale du Kenya), ainsi que des
organisations régionales (cf. siège de l’Union africaine à Addis Abeba, capitale
l’Ethiopie). Ces villes concentrent ainsi les richesses produites (Pretoria et son
agglomération représentent 40% du PIB de l’Afrique du Sud) et dès lors, leur
développement contraste avec les villes mineures et les campagnes. Elles sont les
vitrines de la modernité africaine notamment par leur CBD à l’architecture moderne
verticale (gratte-ciels comme Hillbrow Tower, 270 mètres). Les opérateurs
internationaux privilégient les grandes villes, et mêmes les quartiers aisés, qui
atteignent le seuil de rentabilité de 300 000 habitants. Ainsi, on constate de grandes
disparités d’infrastructures entre les villes moyennes et les grandes villes, avec des
services résultant de l’économie informelle pour les villes moyennes, et des services
élaborés pour les grandes. Par exemple, Suez gère le réseau d’eau potable de
Casablanca depuis 1998 tandis que les bidonvilles de Nouakchott, 80% des ménages
sont alimentés en eau par des revendeurs informels.
Au sein des villes, l’Afrique montre le paradigme traditionnel des Sud d’une
ségrégation socio-spatiale urbaine : La ségrégation est l’objectif des concepteurs
urbains. Entre les deux, des zones tampons (voies ferrées, entrepôts, marécages,
fleuve). Au Maghreb, cette ségrégation doit faire avec la ville ancienne habitat très
concentrée, peu adaptée à la circulation et abritant un tissu artisanal/commercial
dense. Les Européens la réhabilitent (Fès, Marrakech) ou l’encerclent et la laissent se
dégrader (quartier pop. L’indépendance accentue la ségrégation selon le critère de
richesse et de proximité du pouvoir, au point qu’on parle de dualisme urbain opposant
quartier riches et populaires.
En Afrique du Sud, l’apartheid a mis en place une morphologie ségrégative
spécifique : les communautés sont rejetées dans des townships excentrés. Les squatter
camps (bidonvilles) viennent combler les interstices (urbanisation illégale) Par
exemple, à Abidjan, la patinoire de l’hôtel Ivoire contraste avec le bidonville de
Gobelet.
Ainsi Alain Dubresson affirme : « après avoir été un lieu d’intégration, la mégapole
est en train de devenir un lieu d’exclusion ».
Ces inégalités causent la hausse de la criminalité : en Afrique du Sud, le taux
d’homicide par an est de 62 pour 100 000 habitants contre 0,7 en France. Cape Town
est la ville la plus dangereuse mondiale, elle rassemble plus de la moitié des
homicides annuels d’Afrique du Sud. Parmi les classes aisées psychose
sécuritaire, gated communities. Fin de la ségrégation en Afrique du Sud mais les
blancs ne s’aventurent pas dans les townships, moins un problème d’image que de
biens matériels.
Focus : Abidjan : capitale économique de la Côte d’Ivoire, deuxième ville francophone du monde après
Kinshasa (hors France). 4 millions d’habitants.
Ville coloniale, interface Afrique subsaharienne/reste du monde. Elle fut le modèle de la réussite des
politiques de développement (bonnes infrastructures etc.)
Capitale politique et administrative de facto du pays (même si officiellement Yamoussoukro). Elle
concentre gouvernements, institutions, Banque Africaine de développement, organismes financiers.
Abidjan a bénéficié de nombreuses exportations, services et activités de transformation se sont
développés après la décolonisation.
Mais paraît en relatif déclin: désorganisation des infrastructures à cause de la population croissante,
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économie illégale, tensions sociales car radicalisation nationaliste. Baisse de l’activité d’exportation.
Renforcement de la présence chinoise car vide laissé par la France.
Focus : Ceuta et Melilla, les deux Européennes de l’Afrique
Enclaves esp au Nord du Maroc. Ports sous souveraineté esp depuis resp. 1415 et 1496. 70 000 hab
chacune, 85% esp. Avant-postes de l'espace Schengen.
Tentatives de passage collectif des frontières par migrants (surtout subsahariens) renforcement
dispositif de surveillance
Pour Rabat, symbole d'une décolonisation inachevée et atteinte à l'intégrité territoriale du Maroc.
Madrid refuse toute discussion au sujet de leur statut. Visite historique de Juan Carlos en 2007 dans
les deux villes a ravivé le contentieux, cœur des tensions Maroc/Esp.
L’Afrique de nouveau au cœur des luttes d’influence
En guise de préambule voici un lien de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon film
Afrique nouvel enjeu de l'économie mondiale
Huit pays : Nigeria, Cameroun, Guinée Equatoriale, Sao Tomé, Gabon, Congo, RDC et Angola
tiers de la pop. d’Afrique subsaharienne et 5% de la prod. mondiale de pétrole. Mais instabilité,
manque d’homogénéité et domination du Nigéria (production plus importante que les sept autres
pays réunis).
Développement de l’off-shore pour contrer l’insécurité du transport.
Stratégies d’influences des puissances étrangères. Représente aujourd’hui 15% (25% d’ici à 2020)
des importations américaines => besoin de coopération avec les puissances pour la sécurité.
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La course aux terres africaines : depuis les années 2000, suite à la hausse des prix
alimentaires mondiaux et des inquiétudes sur la sécurités alimentaires (et notamment
depuis la crise alimentaire mondiale de 2007-2008), l’Afrique a connu la
recrudescence de l’accaparement de terres agricoles, dit land grabbing. Les pays
acquéreurs créent sur ces terres des exploitations agricoles destinées à l’alimentation
de leur propre population. Ainsi, l’entreprise sud-coréenne Daewoo, entreprise
coréenne, avait obtenu un bail pour l’exploitation de plus de 1,3 millions d’hectares de
surfaces agricoles en 2009 à Madagascar
Livre sur les acquisitions massives de terres arables dans les pays du Sud par des investisseurs
internationaux, dénoncée par les organisations internationales comme l’ «accaparement des terres».
Raconte à quel point les terres sont devenues un véritable marché. Il évoque aussi la complicité des
élites locales qui viennent convaincre les petits agriculteurs de céder leurs terres ! Pour lui, «les
principaux responsables de ce bradage tous azimuts des terres sont les gouvernements nationaux».
Les investisseurs eux-mêmes sont parfois persuadés d’agir pour le bien de l’humanité!
Un continent servant de relais de croissance pour les FTN des pays développés et
émergents, notamment grâce à l’essor de sa classe moyenne aujourd’hui estimé à
300M par Rolan Berger et qui devrait atteindre 1MM en 2060: le groupe français
L’Oréal entend accélérer sa croissance se tournant vers le marché prometteur africain.
Le marché des cosmétiques africain évalué à 2,7MM€ croit en effet à un rythme deux
fois plus rapide que celui du marché mondial. Ce marché devrait ainsi atteindre
10MM€ en 2017, une aubaine pour le numéro 1 mondial des cosmétiques.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film Que fait la Chine en Afrique ? / Les terres arables, un marché pas comme les autres
22
Le rôle croissant des EU : les Etats-Unis prennent conscience de l’enjeu stratégique
que représente l’Afrique dans la lutte contre le terrorisme, notamment depuis les
attentats contre l’ambassade américaine à Nairobi en 1998, et ceux du World Trade
Center le 11 septembre 2001. Leur influence est de ce fait d’abord sur le plan
militaire, avec la présence de la 5ème flotte dans le Golfe d’Aden, de bases
américaines comme celle du Djibouti (créée en 2002, regroupant 1000 soldats).
Cependant, selon les Américains, la lutte contre le terrorisme passe par le
développement économique des Etats. Ceci explique la croissance des APD en
provenance des EU (elle s’est multipliée par 4 entre 2001 et 2011) ainsi que la
signature de nouveaux partenariats économique, notamment dans le cadre de
l’AGOA : American Growth and Opportunity Act sous Bill Clinton en 2000. Il s’agit
d’une loi commerciale avec une quarantaine de pays d’Afrique Subsaharienne dans
l’objectif de créer une vaste zone de libre-échange bilatérale (facilitant ainsi la
diffusion des produits africains sur le marché américain).
Déclin des influences historiques le cas francais : 40% des exportations françaises
sont dirigées vers l’Afrique en 1960 contre 1% en 2009. On parle d’un déclin de la
Françafrique, mais en réalité, il s’agit seulement d’une perte de liens économiques due
à une diversification des partenaires commerciaux de l’Afrique. D’ailleurs les intérêts
éco de la France restent portés par les grands groupes (Total, Areva, Orange).
Car malgré cet éloignement économique, la France garde une influence dans de
nombreux domaines :
D’abord géopolitique en tant que garante de la stabilité sur le continent :
opération Serval (intervention de 2500 hommes) au Mali en 2013 pour lutter
contre la guérilla dans le Nord du pays fomentée par les rebelles Touareg et le
mouvement sadafiste Ansar Dine). Aucun pays africain ne fabrique d’armes
(sauf l’AS) besoin des grandes puissances pour assurer la sécurité du territoire.
Anciennes métropoles ont gardé des droits d’ingérences et un devoir d’aide en
cas de menace pour la sécurité nationale (Mali). France 1ère force militaire
étrangère en Afrique avec 10 bases en 10 000 soldats. Risque de
néocolonialisme. EU qui renforcent leur présence avec l’ouverture de la base
de Djibouti en 2010, et renforcement de Abricot (commandement à Stuttgart)
Culturelle dans le cadre de la francophonie (220 000 millions de
francophones en Afrique, et sommet de l’Organisation internationale de la
francophonie qui se tient tous les 2 ans et qui rassemble tous les chefs d’Etat
des pays membres comme le Sénégal, Tunisie, Maroc, etc.).
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute L'avenir de l'Algérie et de ses relations avec la France
23
161km, Ferdinand de Lesseps 1869 ; relie Méditerranée, mer Rouge et Océan Indien.
Crises : 1956 (alors régi par la Compagnie universelle du Canal Maritime de Suez, avec capitaux
français et britanniques, 7% des bénéfices allant à l’Egypte ; 26 juillet 1956 : Nasser
nationalisation) ; Guerre des Six Jours (fermeture du canal entre 1967 et 1975). Convention de 1957
et traité de Washington 1979 : voie internationale neutralisée et contrôlée par l’Egypte. 7% du
commerce mondial. Poumon économique de l’Egypte (troisième source de devises étrangères,
10millions$ par jour).
24
Les relations intra-africaines :
Faible intégration commerciale du continent : c’est le continent où l’intégration
régionale est la plus faible. Le commerce intra-africain ne représentent que 11% du
commerce totale du continent contre 54% pour le commerce intra-asiatique et 71%
pour le commerce intra-européen. L’Afrique est le seul continent du monde où la
mondialisation ne s’est pas manifestée par une régionalisation accrue. En réalité,
l’Afrique est plus insérée dans des échanges internationaux que régionaux :
Croissance de 8% du commerce intra-africain depuis 1996 tandis que commerce
africain avec le reste du monde enregistre une croissance de 12%. Nuance nécessaire :
importance d’une économie informelle qui joue un rôle dans l’intégration du
continent : on estime a 17MM$/an la valeur des échanges informels au sein de la
SADC.
Cette faible intégration est expliquée par les nombreuses tensions qui fracturent le
contient. Par exemple, conflit autour du partage des ressources hydriques entre les
pays riverains du Nil : Morsi en 2013 déclare « si une seule goutte du Nil est perdue,
notre sang sera la seule alternative » à propos de la construction du méga-barrage
éthiopien « Grande Renaissance » remettant en cause le partage des eaux de 1959 qui
était au profit de l’Egypte. Mais le règlement des conflits est inversement l’un des
vecteurs de l’intégration africaine : par exemple, la Nile Basin Initiative fut créée dans
l’objectif d’apaiser les tensions autour du Nil. L’organisation organise des rencontres
entre les 13 ministres des pays traversés par le Nil.
Tensions qui commencent dans les 60 avec la découverte de gisements de phosphate et d’eaux
poissonneuses dans le sud. Mouvement pour l’indépendance soutenu par le Polisario (Algé), mais
annexion par le Maroc le 6 novembre 1975 avec la marche verte. Révolte de la Mauritanie et de
l’Algérie (veut un accès à l’océan et le respect de ses frontières sahariennes). Montre bien la volonté
de leadership du Maroc et d’hégémonie de l’Algérie.
En 1975 le Polisario instaure la RASD reconnue par 74 pays, avec des attaques surprise au Mar et
en Mau. Construction d’un mur en 1988 qui isole le Sahara utile du reste de la région. Guerre
d’usure très couteuse pour la Maroc qui maintien en permanence 150 000 soldats.
Conflit qui enveniment toute la région avec l’aide de l’Algérie au Polisario depuis 1975, accord de
coopération entre Hassan II et Kadhafi en 1984. Algérie isolée au Maghreb.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film Le Sahara occidental
25
Le partenariat intra-africain est largement renouvelé autour de la lutte commune
contre le sous-développement impulsée par l’extérieur : Ce renouveau a été
encouragé par les Programmes stratégiques pour la réduction de la pauvreté (PSRP,
2000) qui s’inscrivent dans les objectifs du millénaires pour le développement (ONU :
baisse de la moitié de la pauvreté entre 2000 et 2015). Ces programmes ont pour
objectifs de faite des Etats africains les principaux acteurs dans leurs stratégies de
développement, et s’opposent donc directement aux PAS des années 1980.
Conséquence : création du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de
l’Afrique) au sommet de l’Union Africaine de Lusaka en 2001, réunissant l’Algérie, le
Sénégal, le Nigéria, l’Afrique du Sud et l’Egypte. Le NEPAD a notamment lancé
l’initiative E-écoles pour développer l’enseignement des TIC au sein des lycées
africains (80 établissements ont été dotés d’un laboratoire comptant au moins 20
ordinateurs).
Organisation fondée en 1963 sous le nom Organisation de l’unité africaine pour renforcer la
coopération régionale et lutter contre le colonialisme. Objectif : solidariser les pays africains
confrontés à des problèmes similaires Aboutissement du panafricanisme de Senghor
Mais fonctionnement difficile pendant la guerre froide car idéologies concurrentes. Nouveau départ
en 2002 avec sommet de Durban et changement de nom (passage à l’UA). Création d’un fond
monétaire africain pour limiter la dépendance aux capitaux du nord. Tentative de mettre ne place le
même système que l’UE, mais pas mal de divergences.
L’UA garde un droit d’ingérence dans les Etats intervention au Darfour en 2007, et médiation
lors des élections de Ouattara (contre Gbagbo) en CV en 2011. Toutefois l’UA manque de moyens
pour atteindre tous ses objectifs.
26
Une mauvaise gouvernance africaine
L’environnement économique et politique n’est pas favorable pour attirer les investisseurs. Selon le
classement Doing Business de la Banque Mondiale, le continent ne compte que 8 pays parmi les 100 premiers
pays à l’environnement économique le plus favorable.
Focus : La difficulté des réformes : La panne des économies du «printemps arabe» : Les
islamistes n’ont su régler aucun problème structurel !
Renversement de Morsi alors que près de la moitié de la population vivait avec moins de 2 $/j. Mais
le nouveau pouvoir en place n’a pas de plan cohérent de relance de l’économie, le prêt du FMI ne
suffira pas. En Tunisie, les déséquilibres qui ont été au coeur du malaise de 2011 (diplômés-
chômeurs, déséquilibre de la croissance entre les régions côtières et les autres) sont toujours
présents, même si le pays renoue avec une croissance modérée en 2012. Situation aggravée par les
difficultés que rencontre l’UE, leur premier partenaire commercial.
Problème : Les partis islamistes au pouvoir n’ont aucune expérience politique et les coalitions qu’ils
ont créées pour accéder au pouvoir sont très hétéroclites. Les déceptions et frustrations suscitées par
ces gouvernements issus de la volonté populaire sont à la hauteur des espoirs qui ont été placés en
eux. Les pays de la région restent caractérisés par une captation des ressources économiques et
financières au profit d’une oligarchie rentière. Les banques distribuent toujours aussi peu de crédits
aux PME industrielles. La formation professionnelle n’est pas assez développée. Faible productivité
de l’agriculture en raison d’un sous-investissement chronique et d’un sous-emploi. Le maintien de
taux de change et la suppression des barrières tarifaires dans le cadre des PAS en 1980’s -1990’s ont
empêché toute spécialisation industrielle et ont encouragé l’importation au détriment de la
production locale.
Plusieurs stratégies pourraient être une solution pour le développement de ces pays sans compter
que le développement des échanges Sud-Sud permettrait aussi des gains de productivité
considérables. Surtout dans le secteur agricole (expertise du Brésil et de l’Inde) Ont beaucoup à
apprendre de l’Asie. Enfin, les pays arabes doivent développer une vision plus ambitieuse de
27
l’intégration régionale (s’inspirant de l’ASEAN par exemple)
28
Le continent du sous-développement
Les causes :
Les choix économiques désastreux (cf. économie de rente et échec des stratégies ISI)
Instabilité sur le continent (cf.) : elles sont responsables de famines (famine de l’Ogaden en
2000 organisée par l’Ethiopie afin de recevoir de l’aide financière internationale et de pouvoir
financer sa guerre contre l’Erythrée
Mauvaise gouvernance (cf.) : la croissance économique n’a pas entrainé le développement.
Les revenus des économies rentières n’ont pas été mis au profit des populations (cf.)
L’explosion démographique et le budget restreint des Etats : Pop d’Af a doublé en 30 ans
et devrait atteindre 2MM en 2050 (230M pour le Maghreb). Mais données peu fiables
et recensements de population quasi impossibles dans les zones reculées. Exemple du
Nigéria : recensement de 63 après l’indépendance chiffres gonflés par les chefs
locaux pour obtenir plus de postes administratifs. Nouveau recensement en 1995
pop qui perd 30M d’hab comparé aux estimations. Aujourd’hui 160M mais peut être
moins quien sabe ? Cela pose un vraiment problème de développement … Au Bénin,
où la population a été multipliée par 3 entre 1960 et 2000, 40% du budget de l’Etat est alloué
à l’éducation mais seulement ¼ des enfants sont scolarisés.
29
Paludisme (ou malaria) : 1ère cause de mortalité en Afrique qui provoque la mort de
900 000 personnes par an en Afrique subsaharienne selon l’OMS. La maladie est
responsable de 12MM$ de perte annuelle du PIB. La défaillance des services publics
et d’infrastructures d’assainissement des eaux (seulement 2% des eaux sont traités en
Afrique) favorisent la diffusion des épidémies. 60% de la pop d’Afrique
subsaharienne n’a pas accès à l’eau potable. Ainsi, selon Roland Pourtier (géographe
et historien français), Yaoundé (capitale du Cameroun) devient une « ville poubelle »
où « le péril fécal » propage le choléra.
Fléau du Sida : Premiers foyers dans les années 1980 en Afrique orientale qui suit 2
grands axe N/S et E/O avec comme centre les grands lacs. 1990 : basculement avec
recul des taux de contaminations Ouganda de 30% de la pop à 10% entre 92-02. En
revanche explosion du nombre de cas en Afrique australe 9 pays, 2% de la pop
mondiale pour 30% des cas de SIDA. Première cause de mortalité infantile, AS plus
grosse population avec 5M de séropositifs. En tout l’Afrique rassemble 2/3 des cas, et
70% des décès, pour seulement 14% de la pop mondiale. Mais gros progrès sur
l’accès aux trithérapies tous les pays africains <10% en 2002, aujourd’hui seulement
7/40 et 20>50%
La croissance démographique a été freinée par le SIDA, espérance de vie qui stagne
autour de 50-55 ans (70 monde) avec des reculs spectaculaires : Botswana 65 ans en
90 55 ans en 2010. Mortalité infantile qui est revenue au niveau de 90 (60‰ en AS)
Met à mal la solidarité des populations d’Afrique noires, avec le rejet des malades. Or
ces malades se regroupent en groupes parfois violents (orphelins) ou dans des sectes
ce qui renforce encore un peu plus leur isolement. (mais au moins il peuvent copuler
tranquilles).
Retombées aussi économiques avec une pénurie de main d’œuvre notamment
qualifiée (prostitution), baisse des revenus des exploitants mais aussi des ménages car
nouvelles dépenses (médoc, obsèques,…) et pas de nouveaux revenus.
L’essor de l’habitat informel, fléau des Sud : 72% de la population urbaine d’Afrique
vit dans des bidonvilles, souvent au pourtour des grandes mégalopoles. Habitat
informel : Kibera = le plus grand bidonville africain (entre 700 000 et 1M d’habitants,
250Ha)
Dangerosité des espaces urbains sur lesquels sont installés les bidonvilles : les pluies
torrentielles provoquent régulièrement des glissements de terrain. En 2012, 6
personnes ont été tué par un glissement de terrain dans le bidonville de Mathare
Valley à Nairobi. L’absence de voiries empêche toute intervention des services
publiques.
L’action humanitaire des ONG : Dans les années 1990, l’Afrique se couvre d’ONG
qui vont propager dans les médias l’image d’un continent dévasté (notamment pour
obtenir les dons les occidentaux). Au Kivu, l’ONG Adikivu rachète des terres
agricoles et les revend à crédit à de jeunes agriculteurs qui en sont privés. Cela permet
d’empêcher l’enrôlement dans les milices, et même dans ce cas précis une coopération
30
entre rwandais et burundais, passerelle de paix entre les 2 pays en conflit (garant de
stabilité) 5) L’échec du « containment humanitaire ».
Mais l’action des ONG peut être fortement nuancée (Sylvie Brunel)Trop de
programmes d’aide inadaptés : Le Sahel est une région pauvre mais en mouvement,
dont les pays ont reçu une aide importante (10 à 15% de leur PNB) mais seulement
5% de l’APD. Cependant, M.-C. Gueneau et B. Lecomte accusent les ONG et les
agences d’aide dans la région d’imposer aux paysanneries leur propre système de
valeur (« biens fondamentaux ») pour le développement sans tenir compte des
priorités réelles des bénéficiaires, fondées sur les liens sociaux. Certes, l’aide a connu
des succès (infrastructures, hydraulique, santé publique, formation). Mais les plus
pauvres ne sont pas atteints par les programmes parce qu’ils sont trop peu organisés
collectivement, que leur vulnérabilité n’incite pas à prendre des risques. De plus, les
ONG éclipsent les services publics, ce qui compromet la construction des Etats.
L’aide peut gagner en efficacité si elle cesse d’être délivrée sans conditions et si les
pays la coordonnent eux-mêmes et l’inscrivent dans une planification globale.
L’ingérence humanitaire aide les populations abandonnées par les services publics. Ce
qui dispense les Etats de remplir cette mission (image d’une Afrique
dépendante)absence de politiques de développement.
Combattre la faim, un défi loin d’être gagné : On constate une tendance inquiétante à
l’accroissement de la vulnérabilité et de la dépendance. La production africaine
augmente de 2% par an depuis les années 1960 grâce à l’extension des surfaces. Mais
croissance démographique de 3% baisse de la disponibilité alimentaire. Mais il
existe un écart entre les données officielles et une réalité plus rassurante d’une Afrique
qui peut se nourrir et échanger en temps de paix. Selon P. Coulomb, 17 pays en
majorité africains (340 millions d’hab. en 1995, 1,1 milliards en 2050) forment un
« espace du risque majeur » (insécurité alimentaire), une diagonale de la faim de
l’Ethiopie au Mozambique en passant par les 2 Congos. Ils cumulent les déficits
alimentaires anciens et une transition démographique retardée.
Il s’agit de mettre en œuvre les conditions de la souveraineté et de l’indépendance
alimentaire. Conditions commerciales (revendications au sommet de l’OMC de Doha
et de Cancun) = fin des obstacles tarifaires et non tarifaires à l’exportation vers les
pays développés, fin des subventions massives (1 milliard par jour pour l’OCDE) à
l’exportation de denrées agricoles ; constitution du marché intérieur. Renforcement de
la recherche agronomique capable de promouvoir la petite agriculture familiale par la
formation, le soutien des prix, la mise à disposition de variétés améliorées. « Bonne
gouvernance » : avec la politique de privatisation, les paysans sont livrés à des
entreprises ou des intermédiaires qui les rémunèrent moins que des sociétés d’Etat
(moins de 15% du prix mondial)
31
L’instabilité en Afrique
La multitude de conflits à toutes les échelles freinent l’essor économique de l’Afrique et la maintient
dans le sous-développement Un bilan : En 2005, plus de 50% du total mondial de réfugiés se
trouvent en Afrique. L’ONU considère la corne de l’Afrique comme « le plus vaste camp de réfugiés
du monde ».
D’avril à juin 1994, plus de 800 000 personnes sont massacrées au Rwanda (sur une population de 8
millions)
Origine du génocide : la majorité démographique hutue, longtemps dominée par la minorité tutsie
qui a pris le pouvoir aux indépendances.
Le 6 avril 1994, un attentat détruit l’avion transportant les présidents rwandais et burundais
génocide méthodique organisé par les hutus extrémistes contre tutsis et hutus modérés ; l’ONU
quitte le pays quand 10 casques bleus sont tués ; la France est mandatée par l’ONU au mois de juin
pour diriger une zone de sécurité ; une armée tutsie prend le pouvoir en juillet à Kigali.
Bilan : 110 000 génocidaires présumés sont emprisonnés, 2,5 millions de déplacés (Zaïre et
Tanzanie) dans des camps, où une épidémie de choléra fait 450 000 morts et fait affluer les agences
d’aide du monde entier.
En novembre 1996, le nouveau gouvernement rwandais forme une coalition armée dirigée par
Kabila. L’alliance vide les camps de réfugiés de la frontière. Bilan : 300 000 personnes sont
éliminées comme génocidaires au Kivu ; Rwanda, Burundi, et Ouganda (pauvres en matières
premières) prennent possession des richesses minières et diamantaires.
Une diagonale de la guerre coupe le continent en deux de l’Ethiopie (en guerre contre l’Erythrée)
jusqu’à l’Angola les pays sur sa trajectoire sont déstabilisés (trafics, mafias, influences
internationales) par des convoitises sur les ressources géologiques.
32
président libérien Charles Ghankay Taylor soutenait l’insurrection au Sierra Leone
voisin en fournissant des armes en échange de diamants.
Au sein des villes : à Brazzaville, des milices ethniques s’affrontent entre d’une part
les Poto Poto (les migrants du Nord du pays) et les Bakongo (migrants du Sud). La
ville est donc fragmentée par ces conflits ethniques qui empêchent un environnement
économique stable et la construction d’infrastructures modernes.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute Sahel : l'évolution de la conflictualité./Le Sinaï : nouvelle zone de non
droit
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film Le conflit au Soudan
L’échec des pacifications imposées par l’extérieur : L’ONU prend en charge les
opérations de paix directement (envoi de casques bleus), ou par mandat d’une force
étrangère (France Co) Mais les acteurs internes et externes des conflits ne veulent pas
la paix : la guerre permet l’exploitation des rentes et de s’assurer le contrôle des
richesses et des populations échec des processus de paix. Les instabilités et les
tensions sont responsables d’une grande partie des migrations sur le continent.
Des conséquences dramatiques sur les pays de départ et d’arrivé : La fuite des
populations d’un pays en guerre entraine d’une part des problèmes démographiques
pour ces pays (sous le joug de Macias Nguema (1968-1979), la Guinée Equatorial
perd 1/3 de sa population) mais également des problèmes sociaux pour les pays qui
accueillent ces réfugiés (gestion de quantités importantes de populations pauvres).
Des projets politiques peuvent aussi être la source de déplacements forcés ou
volontaires Mugabe et sa politique de nettoyage des « ordures » a conduit à l’exil
de 4M de personnes
Dans le monde 10M de réfugiés+15M de déplacés25% en Afrique Sub-saharienne,
19% au MO.
33
lui permet de maintenir la répression.
Le pouvoir en place, très critiqué, tente de limiter l’expression des médias notamment étrangers:
arrestations de journalistes, perturbation des émissions d’Al-Jazeera ou TRT...
En plus de la paix, il y a une enjeu de développement : les pays africains ont pris
conscience de la nécessité de la pacification de leur continent pour assurer leur
croissance économique et leur sortie du sous-développement : la création de l’UA en
2002 s’est accompagné de la création des Forces africaines de maintien de la paix (25
000 hommes déployés au Darfour en 2010).
Un bilan positif: Alors que 35 pays sur 53 étaient en guerre en 1995, ce nombre s’est réduit à 4
grandes zones d’instabilités aujourd’hui : Soudan (partition N-S, instabilité au Darfour) – Corne de
l’Afrique (Somalie) – Est du Congo (guerre issue du génocide rwandais de 1994) – Sahara
(sanctuaire d’Al-Qaida Maghreb islamique).
34
Les défis africains
50% des revenus du pays, 30% du PIB et 80% des devises étrangères. OR d’ici 15 ans, les mines
atteindront leur pic de production !! DONC les autorités évoquent depuis déjà 30 ans la nécessité de
diversifier leur économie... Le développement d’un filière de taille et de polissage du diamant va
35
dans cette direction, mais il n’est pas certain qu’elle survive à l’assèchement des mines. Le Pays a
certes d’autres ressources comme le charbon, le cuivre, le nickel ou l’uranium, mais est enclavé et
ne possède pas assez d’infrastructures de transport pour atteindre la côte. D’autre part, grâce à sa
faune, l’industrie touristique pourrait se développer
Des constructeurs automobiles ont essayé de s’y implanter, mais le coût du travail est relativement
élevé et le marché intérieur est faible contrairement à l’Afrique du Sud.
Cher et lent, le réseau Internet local est aussi un frein aux investissements.
En 40 ans, 40 % des revenus tirés de l’exploitation des diamants ont été dépensés dans l’éducation,
dispense même des bourses pour que les étudiants aillent à l’étranger. Mais une partie en profite
pour émigrer définitivement...
Défis internes :
Economiques
Amélioration de l’environnement économique pour attirer les investisseurs : à cause
des infrastructures vétustes, et d’une main d’œuvre peu qualifiée, l’Afrique peine à
s’insérer dans la DIPP ainsi qu’à mettre en place une DAT à l’inverse de l’Asie. Par
exemple, la zone franche de Dakar créé en 1967 n’accueille que 8 entreprises, la
dernière s’étant installé en 1986. Néanmoins pour assainir son milieu des affaires et
mettre en place un environnement économique favorable, les pays africains ont pris
des initiatives comme celle de l’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en
Afrique du Droit des Affaires), créée en 1993 et qui a pour but d’améliorer le cadre
juridique. Les coûts de production se révèlent vite élevés. Causes : manque
d’infrastructures, insuffisante formation de la main d’œuvre, taxes et impôts, rôle des
entreprises publiques (paiement de hauts salaires, aménagement). Le marché intérieur
est trop réduit par la démographie et la faiblesse du pouvoir d’achat. Les élites locales
et bourgeoisies urbaines préfèrent les fabrications et les produits occidentaux importés
ou produits sur place plutôt que les produits locaux.
Le problème de l’économie informelle qui est endémique en Afrique (80% des
créations d’emplois à Lomé se font dans le secteur informel) et qui a une triple
conséquence : d’abord, c’est une économie qui n’est pas fiscalisée et donc l’Etat ne
perçoit pas de recettes sur ces activités. De plus, les travailleurs ne sont pas protégés
par la législation du travail. Enfin, l’économie informelle peut entrainer des tensions
urbaines entre travailleurs informels et des entreprises formelles qui se plaignent
d’une concurrence déloyale. On peut retrouver tensions dans les CBD des
mégalopoles où des vendeurs informels sillonnent les rues : par exemple, pour régler
ces tensions entre les entrepreneurs et les Hawkers (vendeurs de rues) de Kampala en
Ouganda, les autorités de la ville ont mis en place un « plan de nettoyage de la ville »
en 2002 qui provoque l’expulsion des Hawkers du CBD. Cela montre aussi la grande
précarité du secteur informel.
L’emploi informel, clé du développement : Un ouvrage de référence sur les marchés du travail dans
les villes d’Afrique : Les Marché urbains du travail en Afrique subsaharienne par les chercheurs du
DIAL (Développement, institutions et mondialisation), mars 2013
Pour réduire la pauvreté en Afrique, il faut comprendre les ressorts de la croissance africaine. Il
rappelle que l’essentiel des créations d’emploi dans les villes africaines est informel : 55 % à
36
Antananarivo (Madagascar) et 80 % à Lomé (Togo)... L’exode rural n’alimente pas l’emploi salarié
non agricole mais le secteur informel !
L’urgence des politiques de l’emploi en Afrique est d’accroître la productivité du travail, plus que
de le réguler. Car le secteur formel n’est pas capable d’absorber la croissance de la population active
urbaine.
Le problème du brain drain et de la fuite des élites africaines : la fuite des élites
africaines coûte au continent d’abord parce qu’elles sont une source de création de
richesses manquante, et aussi parce que l’Afrique est obligé en contrepartie d’importer
des experts étrangers. Exemple de la fuite des médecins : 20 000 professionnels de la
santé émigrent chaque année de l’Afrique vers l’Europe ou l’Amérique Nord. Par
conséquence, ¾ des pays d’Afrique se situent en dessous du seuil minimum fixé par
l’OMC de 20 médecins pour 10 000 habitants. Les déficits de compétences qui
découlent de ces départs obligent l’Afrique à employer des experts médicaux
étrangers pour un montant de 4MM$ par an.
Plus d’informations dans le Quid Migrations
Sociaux
Une redistribution plus équitable : (cf.) le clientélisme lié au pluri-ethnisme des Etats
entraine un accaparement de la rente par l’ethnie au pouvoir, et ce au détriment des
nombreuses autres ethnies qui composent le pays.
Amélioration du niveau de vie : (cf.) 3) L’ampleur des mécanismes de redistribution
Les inégalités de revenu sont extrêmes (les 10% les plus riches disposent de 45% des
revenus) mais les mécanismes de redistribution atténuent ces clivages même si le
clientélisme est roi.
Les transferts financiers concernent aussi l’étranger : 1/3 des revenus de Cap-Vert
proviennent de remises
Gérer l’explosion démographique : la croissance économique est absorbée par le coût
des investissements sociaux. L’explosion démographique devient un défi
incontournable pour certains pays comme le Nigéria. Avec le 38ème PIB mondial, le
pays n’est classé que 142ème au rang des IDH. Malgré ses revenus pétroliers
importants, le Nigéria peine à assurer le développement d’une population qui croît à
vitesse exponentielle : il naît chaque année plus d’enfants au Nigéria qu’en Europe et
à ce rythme, on estime que le pays devrait passer de 175M d’habitants en 2013 (7ème
population) à 433M en 2050 (3ème derrière Chine et Inde)
Gérer l’urbanisation incontrôlée : (cf. bidonvilles). En 1950, l’Afrique ne compte
aucune ville e plus d’1M d’habitants. En 2010, elle en compte 38, dont certaines font
même partie des villes les plus peuplées au monde : Lagos (21M d’habitants), Le
Caire (16M)
La protection de l’environnement : l’extraction du pétrole et des matières premières
ainsi qu’une agriculture exportatrice fortement consommatrice de produits chimiques
a entrainé la dégradation de l’environnement. Ainsi, 10% des sols sont dégradés en
Afrique. Les FTN sont responsables en partie de cette pollution : Total est condamné
à 200M€ d’amende en 2011 suite à la fuite d’un oléoduc à Djibouti. Le défi
environnemental concerne également les populations locales qui se voient menacées
par la pollution : la ville de Kabwe (Gambie) qui fait partie des 10 sites les plus
pollués de la planète et où les habitants ont en moyenne un taux de plomb dans le sang
40 fois supérieur à la limite fixée par l’OMS.
Problème des 3 D : désertification, déforestation, dégradation des sols
37
Désertification : problème local aux niveaux des franges du Sahara, mais pas
généralisé. Souvent cyclique et pas irréversible
Déforestation : intenses défrichements pour l’agriculture, la vente de bois et
l’extension des villes. Massifs attaqués seulement dans les zones de grandes
plantations, mais pas dramatique au niveau local (Europe au MA), problème
seulement dans les zones désertiques. Problème plus mondial avec moins
d’absorption du CO2
Dégradation des sols : agriculture extensive sans intrants peut affaiblir les
sols, ruissèlement,… mais limité quand même car soins apportés par les pop
10% des terres abimées.
L’aide écologique une nouvelle forme d’ingérence : Croissance démo, défrichements
agricoles, guerres dangers susceptibles pour l’environnement. Sommet de la Terre de
Rio en 92, protocole de Kyoto en 97 écologie enjeu mondialisé, multiplication des
ONG, comportements de conso des pays du nord (menace de boycott des bois du
Congo en Allemagne si mauvaise exploitation). Mais arrivée des Chinois fait reculer
les projets car pas de demande des consommateurs pillages des ressources. Risque
de « colonialisme vert » avec les nouvelles normes du marché du carbone qui
poussent les grands groupes européens à acheter des la forêt par exemple en Afrique.
38
Cartographie
39
Plans pour s’entraîner
40
Potentiel touristique important, contre saison.
41
L’Afrique entre les puissances
Problématique : situation de dépendance géopolitique et économique, mais aussi indifférence du
Nord envers l’Afrique. Cela peut-il expliquer le maintien du contient dans le sous-dev ?
I. L’Afrique est le continent qui a le moins la maitrise
de son espace géopolitique et économique
A) Une situation de dépendance dans les termes de l'échange avec une détérioration de ces derniers.
FTN, bourses de mat premières, agri subventionnées au nord, pas de poids dans les négociations inter
B) Dépendance financière envers les bailleurs de fonds occidentaux, privés ou publics avec l’APD ou
les PAS. Combat de coqs par exemple avec la Banque des BRICS
C) Dépendance géostratégique avec la Francafrique, les accords militaires ou les interventions des
pays du nord (ONU, OTAN ,…)
II. Cela s’explique par les appétits des grandes
puissances mais aussi par des facteurs endogènes
A) Ambitions impérialistes des puissances du nord. Appétit pour les matières premières (golfe de
Guinée), volonté de se rassurer pour les puissances en déclin. Lutte contre le terrorisme et les trafics
pousse à l’ingérence. Conscience humanitaire
B) Faiblesse des structures étatiques, erreurs dans les sorties de sous-développement. Par exemple
fuite de cerveaux
C) Incapacité des pays africains à se regrouper et à rentrer ensemble dans le jeu des puissances, échec
du panarabisme. Pas de vrai leader de l’Afrique et guerres d’influence régionales
III. La sortie du sous-dev implique peut-être moins la
quête de l’indépendance que de l’interdépendance
A) La dépendance est la source du non dév avec le maintien de mono-exportation, appauvrissement
des pop, dette.
B) Ingérence du nord permet qq fois la résolution des conflits grâce à la médiatisation
C) Vrai problème est plus la marginalisation (2%du PIB) que la dépendance
42
L’Afrique dans la mondialisation
Problématique : intro sur les deux visites de Barack, celle de juin 2013 qui montre la nouvelle
importance du continent en tant que partenaire. Afrique apparait comme victime mais ne participe
t’elle pas à la mondialisation sous d’autres formes que la dépendance commerciale ?
I. L’insertion de l’Afrique dans la mondialisation est
limitée et inégale
A) L’Afrique marginalisée à l’échelle internationale
Période coloniale qui a certes développé les infrastructures, mais qui a mis en place une structure
des échanges non développante
Il y a même régression dans la part des échanges mondiaux 5% PIB en 70, 2,5% aujourd’hui et
1% de la prod industrielle
Seulement 2% des échanges (PIB<Pays Bas).
Zone d’ombre pour les IDE, 3% du stock
B) La dépendance
Activité de mono-exportation, dépendance aux cours mondiaux.
90% des exportations africaines sont le produit d’exportation de produits bruts
FTN qui ont le pouvoir, Firestone Libéria 20% PIB
plus de marge de manœuvre
APD ≈ 5% du PIB
Plans d’ajustement structurels dans les 70
Néocolonialisme des infrastructures
B) Problèmes politiques
Crises des dettes africaines dans les 80, avec parfois plus de 100% du PIB
Corruption à grande échelle de la part des dirigeants biens mal acquis par le clan Obiang saisis
par la justice française
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Extrémisme religieux qui se renforce et qui trouve de nouveaux canaux Mohammed VI sur YT
par AQMI
Trafics illégaux de plus en plus importants, Golfe de Guinée plaque tournante de la cocaïne,
Cannabis, Diamants de sang, Piraterie
Risques environnementaux car FTN peu regardantes sur les conditions de travail et d’extraction
B) Développement culturel
Sport avec la CAN ou le mondial de 2010 en Afrique du Sud
Cinéma avec Nollywood qui produit plus de films de Hollywood
Musique avec Mawasine à Rabat
Littérature avec la négritude de Léopold Sendar Sengor
Dynamique dans la Francophonie, tous les présidents de l’organisation sont africains : Bourguiba,
Senghor, Abdou Diouf
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L’Afrique, un continent indépendant ?
I. SUITE A LA COLONISATION, L’AFRIQUE CHERCHE A AFFIRMER SON INDEPENDANCE
POLITIQUE ET ECONOMIQUE
A. Jusqu’au 20ème siècle, l’Afrique est sous la domination directe des métropoles européennes (cf.) (éco,
politique, culturelle)
B. Les pays africains accèdent à l’indépendance et affirment leur autonomie géopolitique : (cf.
indépendances) – conférence Bandung et non-alignés
C. De nombreux pays se détournent du modèle de développement hérité de la colonisation (cf.)
II. MAIS LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT LANCEES DANS LES ANNEES 1970 N’ONT
FAIT QUE RENFORCER LA DEPENDANCE DU CONTINENT
A. Les stratégies ISI se soldant par un échec renforcent la dépendance financière et alimentaire du continent
- Dépendance alimentaire envers les grandes puissances : Earl Butz, secrétaire général américain de l’agriculture
en 1975 déclare « l’alimentation est une arme, c’est l’un de nos principaux instruments de négociations », créant
ainsi le principe de l’arme alimentaire
- Dépendance financière : mécanisme du surendettement des pays africains pendant les stratégies ISI qui les
rendent dépendants à la politique monétaire américaine (cf. Paul Vocker). Conséquence : (cf.) dépendance à
l’égard des institutions internationales qui réduisent la dette à des niveaux supportables contre PAS (cf.)
B. Les pays ayant fondé leur développement sur l’exportation de matières premières restent dépendants de
la conjoncture mondiale et de l’aide technologique (cf.)
- les économies rentières dépendent des accords tarifaires préférentiels qui leurs sont accordées (SPG : système de
préférences généralisées mis en place en 1968 par la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le
Développement Economique) : objectif de mieux intégrer les pays africains dans le système économique
mondial via la réduction de droits de douanes et des accords de préférences pour certains produits sans exiger de
contreparties de la part des pays bénéficiaires).
C. Enfin les économies africaines sont largement dépendantes des FTN (cf.) : de leurs achats et de leurs
technologies
- pour les achats : cf. café vert
- pour les technologies : le continent africain a besoin du savoir-faire des pays développés pour construire des
installations portuaires efficaces indispensables à l’exportation de leurs matières premières. Ainsi le Golfe de
Guinée est surnommé le Golfe Bolloré car le groupe français Bolloré Logistics possède et entretient la plupart
des infrastructures portuaires du Golfe (Douala au Cameroun, Lomé au Togo, et Free Town au Sierra Leone)
A. L’ordre mondial a fomenté de nouvelles formes de dépendance depuis les années 2000
- L’attractivité des matières premières africaines a précipité la croissance de l’Afrique mais aussi une
nouvelle forme de colonialisme (cf. land grabbing & matières premières & sécurisation nécessaire qui passe
par l’intervention croissante des grande puissances) (expliquer le jeu de dépendances qui se fait des deux côtés)
- L’insertion dans la mondialisation des populations africaines qui a créé de nouvelles dépendances : les
remises : elles représentent 20% pour des revenus du Rwanda et sont en forte croissance (elles sont passées de
4MM$ en 2004 à 20MM$ en 2008). Création de dépendance qui se créé à l’égard d’une source de devises
variables, et qui est durable car il y a rarement un transfert de compétence des travailleurs émigrés qui envoient
les remises.
- Colonialisme vert et rente écologique : on peut observer le mécanisme d’interdépendance autour de l’enjeu
environnemental. D’une part, des pays européens mettent place des politiques vertes qu’elles imposent à des
pays en développement au risque d’entraver leur développement. Par exemple le projet REDD de Réduction des
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Emissions dû à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts (2009) est un véritable cas d’ingérence qui vise à
réduire l’industrie du bois en échange de compensations financières. Certains pays africains ont tourné cette aide
en rente écologique, se rendant ainsi dépendants d’une nouvelle source de devises. La dépendance est également
au niveau du nord à l’égard de ces pays, car ils veulent réduire la hausse des gaz à effets de serre à l’échelle
planétaire. Sylvie déclare ainsi dans son ouvrage A qui profite le développement durable ? (2008) « le
développement durable est une machine contre le développement ».
B. Malgré la croissance économique, l’Afrique reste un continent sous développé tributaire de l’aide
international
- L’aide internationale économique est même devenu une véritable rente pour certains pays représentant
une source de revenus considérable : l’APD représente 23% du PNB du Burundi
- Ces aides créent une dépendance d’autant plus lourdes que 2/3 d’entres elles sont bilatérales et
conditionnées : depuis le discours de La Baule de François Mitterrand en 1990, l’aide internationale des pays
développés devient conditionnée notamment par la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme par
les pays récepteurs. Perte de souveraineté par l’ingérence des pays pourvoyeurs de l’aide humanitaire.
- La dépendance au niveau de l’aide internationale se fait également à l’égard de nouveaux acteurs,
notamment les ONG. Les ONG ont tendance à maintenir les pays africains dans l’assistanat. Par exemple, 74%
des rétroviraux distribués au Botswana sont fournis par des ONG dont Médecins Sans Frontières. Cette
dépendance est ainsi décrite par Marie-Christine Guéneau dans son ouvrage (Sahel : les paysans dans les
marigots de l’aide, 2000) : « la meilleure aide que l’on puisse apporter est une aide intellectuelle : faire cadeau
d’un savoir. Donner en cadeau des biens matériels, c’est rendre les gens dépendants. Par contre, leur donner le
savoir, c’est les rendre libres. » Elle oppose donc une aide matérielle des ONG qui maintient les Etats africains
dans un état de dépendance, et l’aide intellectuel permettant une formation de la population et la sortie du sous-
développement.
C. Les réactions des pays africains face à cette nouvelle dépendance ont entrainé des degrés de dépendance
en réalité variables
- L’Afrique du Sud est l’exception africaine car elle est à seule à disposer d’une économie diversifiée (cf.). Elle
bénéficie donc d’une indépendance économique plus affirmée, ce qui est d’ailleurs confirmé par son appartenant
au groupe des émergents (BRICS depuis 2010)
- Il y a une réelle fracture continentale entre une Afrique du Nord plus développée (IDH de 0,75) et donc moins
dépendante à l’égard des acteurs mondiaux, et une Afrique subsaharienne encore frappée par le sous-
développement (IDH de 0,39) et dont la dépendance économique et politique restent forte (excepté Afrique du
Sud).
- Enfin, les populations et les Etats africains rejettent ce néocolonialisme :
En 2013, le président du Kenya Kenyatta a expulsé l’USAID (United States Agency for International
Development) car d’après lui, l’organisation agit selon une visée politique et non humanitaire
La Chine peut être perçue comme une puissance néocoloniale : Tension due aux migrations importantes de
travailleurs chinois en Afrique (1M y vivent) et face à l’importation massive de produits manufacturé
chinois qui détruit le tissu industriel et l’artisanat locaux. Les conditions de travail exigées par les
compagnies chinoises ne sont pas acceptées : un gérant chinois d’une mine de charbon a été tué en 2012 en
Zambie lors d’une grève.
46
La place de l’Afrique du Sud en Afrique
Problématique : Depuis l’apartheid, elle cherche à s’ouvrir et devenir une puissance continentale
(investissement diplomatique, ambitions, volonté d’être un modèle de réconciliation) Est-ce suffisant
pour en faire une puissance émergente et « utile » ?
I. L’Afrique du sud apparait comme une puissance
régionale crédible
A) Elle a longtemps été marginalisée, l’empêchant de répondre à ce statut de leadership
1910 : Union Sud-Africaine avec les ex-colonies
1912 : Africain National Congress (messianisme noir)
Reste un dominion du RU jusqu’au traité de Westminster de 1931 avant d’intégrer le Common
Logique coloniale avec structures des échanges
Ségrégation : 90% des Terres aux blancs, victoire du parti national en 1948, début de l’apartheid,
lois racistes
Radicalisation du mouvement après les émeutes de Sharpville 1960 et l’interdiction de l’ANC
1974 exclusion de l’ONU, boycott des JO par les af
B) En abolissant ce statut dans les 1990’s, l’AS peut prétendre incarner un modèle de réconciliation pour une Afrique
déchirée par les conflits
Transition exemplaire :
Légalisation de l’ANC 89, libération de Mandela 90, Apartheid abolit par référendum 92 (70% de
Oui), élection de Mandela en 94.
Nouvelle hymne avec un couplet en chaque langue
C) D’autant que l’Afrique du Sud dispose d’un potentiel évident pour être une puissance régionale
7ème plus grand pays d’Af, 47M d’hab
¼ du PIB af, 350/500 FMN Africaines dans le Gauteng
Atouts : capacités industrielles et ressources minières, structure bancaire, place boursière, maitrise
des transports
Cf sectorisation : 9% 25% 66%
2ème dépenses militaires du continent capacité de projection, discipline, armement
47
Diplomatiquement : s’oppose à l’unilatéralisme US, contre la guerre en Irak, veut un rééquilibrage
dans les institutions, médiation dans les conflits
Militairement : intervention en Angola, Mozam, RDC
III. Mais l’Afrique du Sud apparait encore comme
une puissance et un modele a consolider pour
pouvoir vraiment jouer un role en afrique
A) Elle ne peut prétendre au statut de modèle sans avoir résolu ses problèmes de mal-développement
Sida (6M) EDV 14 ans depuis 90
30% de chômeurs, 1/2 sous le seuil (70% noirs)
Violence endémique 30 000 meurtres/an
Economie encore trop axée sur la rente
C) Elle souhaite devenir une grande puissance, certes, mais il existe des limites quant à ses engagements de
puissance
Interventions militaires pas hyper efficaces
D’autre pays ont une vocation régionale (Nigéria, Maroc), influence des anciennes métropoles
Perception de néocolonialisme (Eskom, Shoprite), tensions avec les voisins car fermeture des
frontières
Intégration plus difficile car asymétrie avec un modèle centre-périphérie (Swazi, Botswa,
Namib//Zimb, Mozam//Angola, Tanzanie)
48
La France et l’Afrique noire : out of Africa ?
Problématique : Une France historiquement présente en Afrique avec laquelle elle a noué des
relations d’amitié qui ont perduré avec des « colonisations injustes » (Sarkozy) et/ou des
décolonisations parfois difficiles mais oubliées (guerre de Madagascar en 1947 et Cameroun).
Depuis les années 1990’s, cette présence française semble être remise en cause… Comment
l’expliquer ?
Manque de moyens face à la nouvelle concurrence, manque de volonté car la France a d’autres
horizons, savoir-faire ?
Confère les arguments classiques de la colonisation du débat Ferry-Clemenceau (le dernier contre)
- Economiques : Matières premières, marché captif, profits espérés des IDE des colonies et/ou Etats indépendants
- Puissance : Renforcée Même si l’impérialisme peu à peu se révèle plus efficace (Cf : thèse de J. Marseille)
- Stratégique : apports pendant les guerres (tirailleurs), relais de puissance
- Civilisationnel et humanitaire : « le devoir de civiliser les peuples inférieurs » Volonté d’apporter l’avancée
technologique au peuple : messianisme
C/ Cette présence a pu apparaitre comme profitable autant pour la France que l’AN
Pour la France :
- Un pré carré qui lui offre une carte dans le contexte de la guerre Froide
- Zone Franc CFA (1% Franc) avantageuse pour le commerce
- Rayonnement culturel : Lingua Franca + Sert son image de terre des DDH, d’aide au Tiers monde (Cf Bokassa
83)
Pour l’Afrique :
- Un soutien qui empêche de basculer dans la GF (comme Angola et Mozambique) NOEI en 1975 (VGE)
- Aide profitable : APD, Lomé et Cotonou, accueil d’immigrés, Club de Paris pour alléger la dette
II/ MAIS DEPUIS LES 1990’S, LA REMISE EN CAUSE DE LA PRESENCE FRANÇAISE SEMBLE
INDENIABLE
49
A/ Les manifestations du repli français sont assez spectaculaires
Deux raisons : La mort d’Houphouët Boigny en 1994 et les dévaluations du Franc CFA
- Présence amoindrie : 100 000 expatriés (CI : 20 000 en 1990 et 8 000 en 2005)
- Retrait des coopérants civils et militaires : Budget / 2 + plus que 5 bases + coopérants civiles de 8 000 à 1 500
- Diminution de l’APD de 50% entre 1994 et 2003 (malgré les progrès démocratiques)
B/ Une France qui a une moindre capacité à imposer ses vues avec une succession
d’échecs
Echecs au Rwanda + incapable de résoudre la crise Ivoirienne + échec au Zaïre
Perd son rôle de gendarme
III/ CE REPLI S’EXPLIQUE PAR LE FAIT QUE LA FRANCE AIT DE PLUS EN PLUS DE MAL A MAITRISER
LES LEVIERS DE LA PUISSANCE EN AFRIQUE NOIRE
B/ Parce-que la France est de plus en plus contestée par une Afrique changeante
- Ouverture à la mondialisation, urbanisation, démocratisation « Renaissance Africaine » de
Mandela
- Déception des Africains : la Pauvreté ne diminue pas, délinquance, chômage, Sida, une
jeunesse frustrée + « des PAS qui conduisent à l’impasse »
Incriminent les pays du Nord : soutien des dictateurs de la Françafrique (N’Guesso au
Congo, Biya Cameroun…)
Reproches de ne pas aider dans l’ouverture : fermeture des frontières, protectionnisme
agricole…
C/ Parce-que la donne géopolitique de l’Afrique a changé, ce qui affaiblit les moyens Français
La fin de la GF a eu un impact considérable :
- Accélère l’ouverture à la mondialisation et aux autres puissances Chine (« péril jaune » +
EU tournée des Grands Lacs de Clinton en 1998 pour le pétrole :réserves importantes et
offshore facile à contrôler + lutte vs islamisme
- Remet en cause la légitimité de gendarme de la France (plus d’URSS)
- Possibilité pour de nouvelles puissances de s’affirmer contre la France (Mugabe spolie les
Blancs)
50
Cf Desmond Tutu : « Quand les blancs sont arrivés, nous avions la terre et ils avaient la
Bible, nous avons fermé les yeux quelques secondes, puis quand nous les avons rouvert, ils
avaient la terre et nous avions la Bible »
Conclusion : Précoce de considérer que la France a perdu l’Afrique même si certains faits
l’attestent. Finalement, elle finit par payer les turpitudes d’un système colonial qui a su prospérer
dans un contexte postcolonial de GF.
Une inversion est possible si l’on arrive à convaincre les Africains de pouvoir conduire une autre
politique
Mais … en a-t-on la volonté et les moyens ??
51
Afrique et Migrations
Intro :
Attention à ne pas oublier les migrations internes
Possibilité de parallèle avec l’Europe ou l’Asie (diasporas qui participent au développement)
Problématique : Dans le cas africain, les migrations sont-elles une véritable solution au problème du
surpeuplement et permettent-elles la mise à profit de son potentiel démographique OU ne font-elles
que déplacer ses problèmes vers d’autres destinations ?
I – Les migrations sont une solution valable au problème du sous-développement
A – Une réponse à l’accroissement démographique et à l’agriculture extensive
1) L’accroissement démographique
L’Afrique représente 13% de l’humanité avec un taux d’accroissement record de 2.4%
→ Entraîne des migrations internes et internationales, notamment dans une Europe qui manque de
main-d’œuvre.
3) De plus, les pays récepteurs sont attractifs du fait des progrès techniques
Ex : réseau de transport efficace en Espagne (sorte de « porte d’entrée » de l’Europe, ou encore
l’accès à l’information en grâce à Internet et aux téléphones portables qui permettent aux
migrants potentiels de s’informer sur les politiques migratoires des différents états et d’organiser
des réseaux de passeurs
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2) Atouts des migrations entre Etats d’Afrique
Ex : En Libye : peu d’habitants et beaucoup de pétrole → Manque de main-d’œuvre
3 pays d’immigration nette : l’Afrique du Sud (du fait de son industrialisation), le Gabon et la
Libye (pétrole, économie de rente)
Tous ces facteurs économiques créent des éléments d’intégration plus forts que les
institutions
Ex : Golfe de Guinée : de grands ports exportateurs créent un marché intégré, et ainsi apparaît
une communauté économique entre l’Hinterland et les ports, sans structures institutionnelles.
2) Les revers de l’urbanisation (thèse de Paul Bairoch, opposée à celle de Hugon exposée plus
haut)
Il y a un manque d’infrastructures dans les villes africaines, ce qui entraîne des risques de
pandémie (SIDA) et des problèmes de logement (bidonvilles). Aujourd’hui ¾ des migrants
campagnes/villes vivent dans des bidonvilles
B – Les migrations politiques (souvent entre Etats africains) sont source de tensions et
n’améliorent ni la gouvernance économique ni la gouvernance politique
1) La majorité des flux sont des flux de réfugiés (7 millions) : ils vivent dans des conditions
lamentables (des camps mal gérés par les ONG où règnent les mafias, la prostitution, la
criminalité… Le plus grand de ces camps se trouve en Guinée Bissau)
2) L’afflux de populations dans d’autres provinces aggrave les tensions sur le marché de
l’emploi et provoque des rejets xénophobes (parfois même à l’encontre de personnes
appartenant à la même ethnie)
Ex : concept d’Ivoirité en Côte-d’Ivoire
3) Et tout ceci peut créer des tensions entre les Etats africains
Ex : Au Darfour, le conflit oppose le Tchad et le Soudan, et chacun cherche à utiliser les
réfugiés pour soutenir son pouvoir.
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2) Effet pervers des transferts financiers
Ex : localité de Kayes au Mali : les transferts financiers de maliens immigrés en France sont
importants mais ils donnent lieu à des dépenses improductives (conso de produits européens,
et dépenses somptuaires qui de plus favorisent les tensions entre les familles qui ont un des
leurs en Europe (et qui veulent montrer leur richesse) et les autres
3) Le Brain Drain est une véritable fuite des cerveaux, d’autant que le Reverse Brain Drain est
très limité
III – Pire encore, les migrations ne font en fait qu’aggraver les problèmes de l’Afrique, et ce à
toutes les échelles
A – Villes/campagnes : le problème du surpeuplement des villes
La création de ces ilots rend le territoire hétérogène, d’autant que les réseaux de transports sont
assez limités et que même si des capitaux reviennent vers les campagnes, ils ne favorisent pas
leur développement.
Mais les migrations campagnes/villes n’ont pas de caractère définitif : alternance ville/campagne
selon les périodes de l’année qui s’explique par la désillusion temporaire des bidonvilles
3) Tout ceci handicape fortement la solidarité panafricaine : appel à l’APD, aucune politique
migratoire commune au sein des organisations sous-régionales (les décisions se prennent
donc de manière unilatérale)
2) Le potentiel démographique fuit vers le Nord, d’où des tensions car cela détermine des
formes de relations qui ressemblent à du néo-colonialisme : envoi de douaniers et de policiers
pour surveiller les frontières en Afrique du Nord.
3) Ces migrations vers l’Europe entretiennent l’afro-pessimisme dans les pays occidentaux :
image de misère et de cercle infernal de misère, d’où fatalisme, d’où désintérêt → Afrique
seulement vue comme pourvoyeur de pauvreté pour les pays du Nord, idée que l’APD ne sert
plus.
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L’Afrique, le continent de la faim
Problématique : Un potentiel agricole conséquent, et parfois exportateur, par le passé elle parvenait
à subvenir à ses besoins, comment expliquer cela ? Responsabilité internes ou externes, ou
addition des 2 ?
I. Plus que tout autre continent, l’Afrique est
concernée par la faim
A) La situation alimentaire ne s’améliore pas
Une spécificité qui perdure : 30M d’enfants, 25% de la pop
Mal-nourris deux fois plus nombreux que dans les PED
Aggravation depuis 10 ans 27/42 pays en état d’urgence, disponibilités alimentaires stagnent ou
régressent alors que la pop augmente
Coût élevé : absentéisme, santé, moins de productivité
B) Cette malnutrition aboutit à des situations de dépendance réelle, mais différente selon les espaces
Dépendance avec des importations, situation aggravée par la mauvaise qualité des
infrastructures
Afrique 30% des aides humanitaires
C) La carte du risque alimentaire montre que la situation n’est pas homogène
Phénomène surtout rural (75%), <2500 kcal. Au Sahel, Madagascar
Insuffisance du marché, des transports, frigos.
II. Les facteurs sont à differencier selon l’importance
de l’insecurité alimentaire
A) Plus que les conditions naturelles, les conditions sociales ou culturelles sont décisives
Certes la nature joue un rôle important, sécheresse voire anthropisation
Pression démographique croissante
¾ des pauvres sont ruraux, malnutrition, maladies et faible initiative de développement
B) Des conditions économico-juridiques
Agriculture extensive insuffisamment productive, agriculture pluviale et exposée aux aléas
Culture sur brûlis, pas d’intrants, rendements qui stagnent alors que X3 dans le monde depuis 60
Minimisation des risques et diversification des plants
Concurrence des importations (poulet UE Séné)
Conditions juridiques peu favorables, dualisme entre grands domaines très productifs pour
l’exportation VS petites exploitations peu productives
Agri peu présente dans les stratégies de développement, même les PAS
C) Des conditions politiques et géopolitiques
Conflits et logiques de prédation
Des interventions politiques peu concluantes : Mugabe, Tanzanie
Instrumentalisation des aides, captation des aides, clientélisme
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A) Pas de fatalité à ce que l’Afrique possède des problèmes liés à la faim
La famine a quitté les zones à risque (Sahel)
Possibilité d’avoir une agriculture performante, on peut concilier vivrière et commerciale. Le
climat n’est pas un problème Brésil
Climat med favorable à tout type de culture, mais aussi hauts plateaux (fleurs coupées et haricots
Kenya)
Terres en réserve d’intensification (4% des terres cultivées pour 15% des terres arables)
B) Mais il est nécessaire de réfléchir à une meilleure utilisation de l’aide
Elle est parfois indispensable en cas de crise grave (depuis le Biafra) Intérêt des pays du Nord
(sympathie, géopolitique…)
Mais elle a des effets pervers, longue et coûteuse, tue le marché, modifie les habitudes
alimentaires
Il faut peut être la repenser : financière plus qu’alimentaire, acheter des produits en Afrique pour
participer à la croissance
C) Cela suppose de revenir à des solutions plus globales
Libéralisation des échanges dans le cadre de l’OMC, avec ouverture des pays occi (normes
sanitaires) et la fin des subventions des pays développés.
Remettre l’agri au cœur des politiques de développement (rév verte pour productivité) nécessite
une meilleure gouvernance
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