Mémoire Safae Finale111

Télécharger au format doc, pdf ou txt
Télécharger au format doc, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 81

Royaume du Maroc

Ministère de la Santé
IFCS de Fès 2ème cycle EPM
1ere cohorte 2008 /2010

Les
Lesfacteurs
facteursfavorisant
favorisantlalasurvenue
survenuedes
desaccidents
accidentsd’exposition
d’expositionau
ausang
sang
chez
chezles
lessages
sagesfemmes
femmesau
auniveau
niveaudu
duservice
service des
desurgences
urgences

gynécologiques
gynécologiquesetetobstétricales duCHU
obstétricalesdu CHUHassan
HassanIIIIde
deFès
Fès

Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme des E.P.M de 2ème cycle


Section : Enseignement Paramédical

1ème COHORTE 2008/2010

Elaboré par : Encadré par:


Mlle.Zemmou Safae Mr. kouhil Ahmed
Administrateur divisionnaire
Délégation moulay Yaacoub

Membres de jury:
i

Dédicaces

A mon père et ma mère qui avez fait


preuve d’abnégation, Tous les mots que je
puisse dire ne peuvent exprimer ma
gratitude et mon amour à votre égard. …
Puisse Dieu vous procurez longue vie et
prospérité.
A mes sœurs et beaux frères,
A mes neveux,
A tous mes collègues Section EPM,
A tous mes amis (es) qui se reconnaîtront
particulièrement Ilham, Adiba, Khatima et
Fadoua
A toute la1ère Cohorte du 2ème cycle des EPM,
A Toutes les personnes qui ont aidé à la réalisation de ce
travail,
On vous dédie ce travail en réponse à votre
gentillesse et votre sympathie.

Aucune dédicace ne saurait l’exprimer


ii

A
Mr Kouhil ,
Mr Kouachi,
et Mr Bendidi
Que ce travail soit un
témoignage de nos vifs
sentiments et gratitude
Avec Souhaits d’une
longue vie pleine de
bonheur et de succès.
iii

Remerciements

Nous exprimons toute notre gratitude à tous ceux qui ont manifesté leur soutien,
La disponibilité et la collaboration pour réaliser ce travail, Je remercie tout spécialement :
Notre encadrant : Mr Kouhil Ahmed
Nous tenons à vous remercier pour la qualité de votre encadrement, votre disponibilité, vos
conseils et l’aide que vous n’avez cessé de nous apporter tout au long de la réalisation de
ce travail, sans vous ce mémoire n’aurait jamais été mené à terme
Notre coordinateur : Mr Benndidi Abdelfatah
Nous tenons à vous remercier de votre soutien et conseils que vous nous avez toujours
prodigués.
Notre Directeur Mr Kouachi Miloud
Durant la période de notre formation, nous avons apprécié en vous les qualités humaines et
professionnelles. Nous avons toujours trouvé en vous aide et compréhension
Veuillez trouver dans ce travail, l’expression de notre profonde estime.
Nos encadrants et enseignants
Toute notre gratitude pour l’attention particulière que vous avez portée à notre formation et
pour les conseils et le soutien que vous nous avez toujours prodigués, pour votre
encadrement et votre dévouement veuillez trouver le témoignage de notre propre gratitude.
L’ensemble des sages femmes et responsables de la direction du CHU Hassan II
de Fès.
Au médecin chef de service de médecine de travail : délégation Fès
Votre disponibilité, vos conseils et appui nous ont facilité la réalisation de ce travail,
veuillez trouver ici le témoignage de notre estime.
Au corps administratifs et enseignants de l’IFCS de Fès
Votre disponibilité, vos appuis ont facilité la tâche durant notre parcours durant ces deux
années d’études.
Aux membres de jury, pour avoir accepter de participer à l'évaluation de ce travail.
Nos sincères remerciements à tous ceux ou celles qui ont apporté leur soutien pour
l’élaboration de ce travail sans oublier aussi le personnel de la buvette et du cyber de
l’IFCS
Merci à tous les autres que j'ai pu oublier…
iv

Résumé

L'exercice dans la maternité constitue un défi pour les sages femmes (SF), du fait
de la spécificité de leurs tâches. Ces dernières se trouvent confrontées à des multiples
risques si les mesures de précautions ne sont pas instituées.
L'ampleur de ces risques auxquels ces professionnels sont exposés, notamment ceux liés
aux accidents d'exposition au sang (AES), en rapport avec la non application des mesures
préventives, constituaient un véritable aiguillon qui a suscité à mener une étude dans ce
sens visant à décrire les facteurs favorisant la survenue des AES chez les SF.
Il s'agit d'une étude descriptive quantitative menée au niveau de service des urgences
gynécologiques et obstétricales du CHU Hassan II de Fès. La population cible est
constituée de l'ensemble des sages femmes (n= 27) du service.
La méthodologie adoptée pour réaliser ce travail s'appuie sur la triangulation de trois
outils: un questionnaire adressé à l'ensemble des sages femmes, une grille d'observation
visant à observer certains aspects personnels et organisationnels au niveau du service et
des entrevues semi directifs réalisés avec des personnes ressources.
Les principaux résultats de cette étude montrent que 82,7% des SF connaissent exactement
les quatre maladies qui peuvent être transmis lors d'un AES. Malgré cela, 60% d'entre elles
ont été victime d'un AES. La quasi-totalité des SF (95,6%) ont évoqué la méconnaissance
de la conduite à tenir en cas d'un AES et de la procédure de déclaration.
En outre, plus de la moitié des SF observées n'utilisent pas systématiquement les moyens
de prévention et de protection.
Concernant la vaccination contre l'HB, 87% des SF ne sont pas correctement vaccinées et
par conséquent ne sont pas à l'abri d'une éventuelle contamination.
A propos de la déclaration de la survenue des AES, on constate d'une manière aberrante
qu'aucune SF ne déclare l'AES; malgré que 60% d'entre elles ont été victime d'un AES;
ceci est en rapport avec la sous estimation du risque professionnel, et à l'absence des
procédures explicites de déclaration des AES. Ceci nous permet de conclure que les
facteurs favorisant la survenue des AES sont liés, d'une part aux facteurs relatifs à la
méconnaissance des principes fondamentaux de la prévention, des comportements et des
habitudes qui dominent au cours de la réalisation des différentes activités, sans pour autant
oublier l’insuffisance de certains matériels de protection (sur blouses, lunettes de
protection, …).
v

D'autant part, plusieurs facteurs interviennent et font en sorte que les SF ignorent les règles
de sécurité et de prévention des AES en l’occurrence le système de formation de base
puisqu'on a noté l’absence d’un module spécifique axé sur les règles de la sécurité des
sages femmes dans le cursus de formation de base.
Enfin, l'amélioration de la protection des SF impose nécessairement de donner âme et
esprit tant en :
 Mobilisant les différents intervenants pour une formation continue adéquate;
 Sensibilisant les personnels sur les entraves et les modalités de prévention;
 Instaurant un cadre réglementaire garantissant la prévention des sages femmes;
 Introduisant dans le cursus de formation de base des SF un module axé sur les
moyens de protection et de prévention des AES.
vi

Tables des matières

Dédicaces………………………………………………………………………………………………………ii
Remerciements…..…………………………………………………………………………………………...iii
Résumé………………………………………………………………………………………………………...iv
Liste des tableaux et graphiques…………………………………………………...………………………..vi
Liste des abréviations……………………………………………………………………………………… vii
Introduction…………………………………………………………………………………………………...1
Phase conceptuelle………………………………………………………………………………………….....2
I- Problématique………………………………………………………………………………………..3
1. Déscription et analyse du problème…………………………………………………………….3
2. But de l’étude………………………………………………………………………………………10
3. Question de recherche……………………………………………………………………………10
II- Recension des écrits……………………………………………………………………………..11
1. Accidents d’éxposition au sang………………………………………………………………..11
2. Les facteurs favorisant la survenue des AES chez les sages femmes………………….12
3. Les conséquences des AES…………………………………………………………………… .16
Synthèse finale ………………………………………………………………………………………..17
4. Cadre de référence………………………………………………………………………………..18
Phase méthodologique………………………………………………………………………………………20
I- Devis de recherche……………………………………………………………………………… 21
1. Type de l’étude……………………………………………………………………………………21
2. Milieu de l’étude………………………………………………………………………………… 21
3. Population cible et échantillon…………………………………………………………………21
4. les instruments de collecte des données………………………………………………………22
4-1. Questionnaire……………………………………………………………………………………22
4-2. Grille d’observation……………………………………………………………………………22
4-3. Entretiens semi directifs………………………………………………………………………22
5. Méthode d’analyse des données……………………………………………………………….23
6. Considérations éthiques…………………………………………………………………………23
Phase empirique……………………………………………………………………………………………..24
I- Déroulement de la phase de collecte des données………………………………………….25
II- Présentation des résultats de l’étude…………………………………………………………26
A- Présentation des résultats du questionnaire…………………………………………………26
1. Caractéristiques des participantes……………………………………………………………..26
2. Les facteurs des AES liés au personnel………………………………………………………27
3. Les facteurs d’AES liés l’établissment………………………………………………………30
B- Présentation des données recueillies par l’observation directe…………………………33
C-Résultats des entrevues réalisés avec différents gestionnaires …………………………..36
1. L'entretien réalisé avec le médecin du travail ………………………………………………36
2 . Résultats des entrevues avec les responsables du pole mère –enfant………………….37
3. Résultat de l'entretien réalisé avec la coordinatrice de la section sage femme……….38
III- Discussion des résultats………………………………………………………………………..39
IV- Limites et forces de l’étude……………………………………………………………………44
V- Suggestions………………………………………………………………………………………...45
Conclusion……………………………………………………………………………………………………47
Annexes……………………………………………………………………………………………………….48
Références bibliographiques………………………………………………………………………………...66
vii

Liste des graphiques

Graphique n°1: Répartition des sages-femmes selon l’âge

Graphique n°2: Répartition des sages-femmes selon l’ancienneté

Graphique n°3: Répartition des sages-femmes victime d’un AES

Graphique n°4: Connaissances des sages femmes des maladies transmises lors d’AES

Graphique n°5: Avis des SF sur les causes des AES

Graphique n°6: Disponibilité de matériel garantissant la sécurité des sages femmes

Graphique n°7: les principales causes du non usage du matériel de protection

Graphique n°8:Disponibilité des moyens de sensibilisation et d'information sur le risque

professionnel

Graphique n°9: Besoins des sages femmes en formation continue sur les AES

Graphique n°10: Statut vaccinal contre l'hépatite B chez les sages femmes questionnées:

Liste des tableaux

Tableau n°1: Répartition des situations professionnelles à risque élevé de contamination

infectieuse pour les sages femmes

Tableau n°2: connaissances des SF des conduites à tenir en cas d'un AES

Tableau n°3: Résultats des différents aspects observés chez les sages femmes

Tableau n°4: Résultats de l'observation du matériel au sein du service


viii

Liste des abréviations

AES: accident d'exposition au sang

HB: hépatite B

HC: hépatite C

VHC: virus de l'hépatite C

VHB: virus de l'hépatite B

CII: conseil international des infirmiers

RAISIN: réseau alertes investigation surveillances des

infections nosocomiales

HIV: Virus de l'immunodéficience acquise.

SIDA: syndrome de l'immunodéficience acquise

GERES: groupe d’étude sur les risques d’exposition au sang

CHU: centre hospitalier universitaire

IFCS: institut de formation aux carriers de la santé


1

INTRODUCTION

Les risques que constituent les accidents d’exposition au sang (AES) concernent

toutes les professions de santé, notamment les sages femmes. Ces dernières représentent

une catégorie professionnelle particulièrement exposée aux AES, que ce soit lors

d’accouchement ou lors de la prise en charge des nouveaux nés.

Malgré la fréquence des situations à risque dans la pratique des sages femmes,

l’application des mesures de protection par cette catégorie professionnelle demeure

insuffisante.

Ce constat a motivé notre recherche afin de décrire les facteurs favorisant la survenue des

AES chez les sages femmes et de nous inciter à réaliser la présente étude au niveau du

service des urgences gynécologique obstétricale du CHU Hasan II de Fès.

Ce travail est présenté en trois phases principales:

 Une phase conceptuelle qui met en exergue, à travers une revue de littérature

l’ensemble des facteurs favorisant la survenue des AES chez les sages femmes;

 Une phase méthodologique qui décrit les instruments et la méthodologie utilisés

pour le recueil et l’interprétation des données

 Une phase empirique qui présente les résultats de l’étude et les suggestions

susceptibles d’améliorer les dysfonctionnements identifiés

Loin de vouloir culpabiliser ou dénoncer ces sages femmes dans leurs «mauvaises»

pratiques, l’étude cherche plutôt à comprendre ce qui favorise la survenue des AES et

envisage des suggestions et des recommandations.


2

Première partie
3

I-Problématique

1-Description et analyse du problème

La rapidité des changements technologiques, la mondialisation et l’accélération de

l’économie créent de nouveaux défis et de nouvelles contraintes dans tous les domaines du

monde du travail, en particulier pour la santé et la sécurité au travail (Organisation

internationale de travail, 2009). La santé des professionnels de santé peut, de ce fait à

l’occasion de leur travail, se trouver altéré (Organisation internationale de travail, 2009).

Les accidents d’exposition au sang représentent un important problème d’accident

du travail en milieu hospitalier (Conseil international des infirmiers, 2000). En effet, au

cours de ses interventions; le personnel soignant risque de s’exposer accidentellement au

sang et de se contaminer par des germes à transmission sanguine (Colin et Kennedy, 1987).

De même, l’accident d’exposition au sang (AES) peut sembler anodin et banal (simple

piqûre), mais c’est la gravité des pathologies, allant jusqu’au décès, générées par le contact

du sang contaminé qui en fait l’importance de ces accidents (Gicquiaud, Hauvette et

Lavogez, 1998). Donc, les actes et les pratiques médicales et paramédicales peuvent

exposer les professionnels à des risques variés, tout particulièrement le contact accidentel

au sang contaminé par les virus des hépatites B et C (HB/HC), ainsi que le virus de

l’immunodéficience humaine (VIH) (Tequi, 2006). Le risque moyen de séroconversion est

de 0,3% pour le VIH, 3% pour le virus de l’hépatite C et 30% pour le virus de l’hépatite B

(Tequi, 2006). Cette contamination engendre des traitements coûteux et long, ce qui

entraîne des dépenses économiques non négligeables ainsi que des conséquences sur le

plan individuel (Demars, 2000). Le coût pour l’établissement sanitaire, tant du point de vue

absentéisme, que du point de vue financier est très important (Chloé, Odile, Cécile, 2005).
4

Actuellement, dans le monde, 40 millions de personnes vivent avec le VIH /Sida

(Sidaction, 2007). Le nombre de personnes infectées par le virus de l’hépatite B ou le virus

de l’hépatite C ou les deux à la fois, se chiffrait à 2 millions, et plus de 500 millions ont

une infection chronique avec ces virus (Sidaction, 2007). La grande portion de ces porteurs

de virus est hospitalisée ou fréquente les services de soins, ce qui prédispose les

professionnels de santé à contracter ces infections (SR.Koff & Wu.YG, 2002).

Selon l’enquête menée aux centres hospitaliers de Lens à Canada de 1990 à 1995 ;

1189 AES ont été déclaré dont 67% de ces accidents sont déclarés par les infirmières et les

élèves infirmières. L’augmentation du nombre de déclaration correspond à la prise de

conscience du personnel soignant confronté au SIDA et au sang contaminé. Malgré cela,

un nombre non négligeable de soignants ne déclare pas ces accidents et les chiffres de

déclaration collectés sont inférieurs à la réalité (Gicquiaud et col, 1998).

En France, 14 cas d’infection à VIH professionnelle et 33 cas pour le VHC ont été

recensés depuis la disponibilité des tests de dépistage jusqu’à 31 décembre 2005 (Tequi,

2006)

Entre 1995 et 1997, la surveillance du réseau AES de l’intégration Paris Nord,

auprès des médecins de travail, a permis de détecter que les taux annuels des accidents

d’exposition au sang chez les professionnels de santé étaient 58% pour les infirmières ou

élèves infirmières et 1,7% pour les sages femmes (Tarantola, Fleury, Astagnau, Smail,

Hubsher, Taleb, Bouvet et Brucker ; 1999).

Les études épidémiologiques qui se sont intéressées aux sages-femmes en tant que

professionnelles de santé concernés par les risques d’AES sont moins nombreuses.

(Vincent et all ; 2003). Depuis 1991, le groupe d’étude sur les risques d’exposition au sang

(GERES) ne cite pas les sages-femmes parmi les catégories professionnelles concernées. Il

a fallu attendre l’étude accomplie en 2003 par le réseau alertes investigation surveillances
5

des infections nosocomiales (RAISIN) publiée en 2005, afin de connaitre l’exposition de

cette catégorie professionnelle (Vincent et col ; 2003). Cette étude a montré que ces sages

femmes déclarent 2.4% d’AES, ce qui représente 20.3%, soit (169/833 cas) des AES

déclarés par le personnel médical (médecins, chirurgiens, anesthésistes internes, stagiaires,

dentistes, biologistes, pharmaciens, sages-femmes). Les accidents les plus fréquemment

signalés étaient les projections oculaires 26% lors d’accouchement, les piqûres lors de la

réfection d’épisiotomie 23%, les piqûres ou coupures lors de la manipulation

d’instruments souillés 12,5%. La majorité des AES, soit 54% a eu lieu en salle de travail,

21% dans la chambre de la patiente et 11% en salle d’intervention et les réfections

d’épisiotomie sont souvent à l’origine des accidents percutanés (Vincent, Cohen, Bernet,

Parnex, L’Heriteau, Branger, Talon, Hommel, Britboul et Coignerd ; 2006). En plus,

parmi les accidentées, 35% ne portaient pas de gants (44 piqûres dont 19 profondes ont eu

lieu sans gants) ; ainsi lors de 46% des AES déclarés, le conteneur n’était pas au porté de

main et aucune sage femme ayant déclarée une projection oculaire (24 AES) ne portait de

lunettes de protections ou de masques à visière, alors que toutes ces tâches nécessitaient

l’usage des moyens de protections (Vincent et col, 2003). Donc, les AES par projections

représentent une particularité de la profession sage femme et plusieurs modifications de

comportements peuvent aider à en diminuer l’incidence (Vincent et col, 2003).

Les résultats de l’étude ; Vers une maîtrise du risque d’AES en salle de naissance,

2006 ; confirment que les sages femmes constituent une profession à haut risque puisque

64.3% des professionnelles interrogées ont déjà eu au moins un AES, survenus le plus

souvent par piqûre 70%, puis par projection 26% ou par coupure 4%. La protection des

sages femmes reste insuffisante malgré l’application des « précautions standards » pour la

prévention des AES en salle de naissance, ces précautions se font dans la plupart du temps

d’une manière incorrecte (Mussault, 2006).


6

En outre, les AES qui touchent les sages femmes sont globalement évitables par le

respect des « précautions standards ». Les difficultés à appliquer les mesures de prévention

sont de deux types : Certains obstacles sont objectifs, dépendent moins de la volonté des

sages femmes que de difficultés concrètes liées à des moyens perfectibles mis à leur

disposition (Mussault, 2006)

Les défauts du matériel de protection mis à la disposition des sages femmes,

l’absence de directives explicites, la contrainte du manque de temps, la méconnaissance du

risque et l’ignorance des principes fondamentaux de la prévention ainsi que leurs

responsabilités juridiques représentent un obstacle à la non utilisation du matériel de

protection (Mussault , 2006).

Cependant, ces facteurs sont peu pertinents car si les conditions de travail en salle

de naissance peuvent favoriser la survenue d’AES, la prévention de ces risques est peu

dépendante du temps ou de la quantité du travail et relève davantage de l’habitude et de

réflexe (Maussault, 2006).

En Algérie, selon l’enquête réalisée auprès du personnel du Centre Hospitalier

Universitaire Sidi Belabbes, 108 AES ont été enregistrés .Ces accidents sont directement

liés à la mauvaise gestion des déchets du fait de l’absence de collecteur rigide adapté et au

manque de sensibilisation ainsi que de formation et d’information du personnel soignant

(Bagdadi , Ghomari, Taleb, Belhaji, Belabid et Kandoussi , 2009).

Au Maroc, on ne dispose pas de nombre de séroconversion professionnelle, mais le

nombre élevé des cas de Sida maladies, des atteintes hépatiques indiquent que le risque est

toujours présent d’où l’importance de la prévention et de la prophylaxie (Association de

lutte contre le Sida, 2005).

Par ailleurs, une étude faite au niveau des 7 laboratoires privés médicales en 1998 à

Kénitra a montré que 45% du personnel a été victime d’un accident d’exposition au sang ;
7

l’évaluation stricte de la fréquence d’exposition au sang des professionnels est rendue

difficile par la sous déclaration (Chenkri, 2004).

D’autres part, l’étude de la prévalence des marqueurs sériques de VHB et de VHC

chez 203 sujets (médicales et paramédicales), sur une durée de deux ans (2000, 2001)

effectuée au niveau de Centre Hospitalier Universitaire Ibn Sina de la ville de Rabat,

reflète clairement une mauvaise compréhension du personnel hospitalier de l’ampleur du

risque et des différentes mesures préventives et de prise en charge en cas d’un accident

d’exposition au sang. De même, la politique vaccinale contre l’hépatite B semble

défaillante en l’absence de textes de loi clairs qui la régissent, sans oublier la part de

responsabilité du personnel médical et paramédical dans la déclaration et la prise au

sérieux de ces accidents d’exposition au sang (Bahji ,Alaoui, Sbihi, Achergui,Bourjouane,

Alaoui, Jroundi, Oualine et Fikri Benbrahim , 2006).

L’étude effectuée au niveau des deux hôpitaux marocain (Ibn Sina et Ibn Rochd) ;

qui avait pour objectif d’évaluer le niveau de connaissances, les attitudes et les pratiques

du personnel de santé vis-à-vis au sida ; a montré que les mesures de protection chez le

personnel ne sont respectées que par 21% en ce qui concerne le port de gants, 2,6% pour

le port des lunettes de protection, 18% pour l’utilisation des containers et 46,6% pour

l’usage des détergents. Ceci est probablement dû au non disponibilité de ces produits à

l'hôpital et/ou à l'insuffisance de sensibilisation du personnel. En effet, l'incinération des

produits contaminés n'est pas faite dans 86,8% des cas concernés (Laraqui, Tripdi, Rahali,

Bichara, Betito, Curtes et Verger,2000).

Au niveau de la préfecture de Fès, le rapport annuel des activités de service de médecine

de travail montre que : 19 AES sur 26 cas d’accident de travail ont été recensés dont 1 a eu

lieu en maternité .En effet, depuis la création de ce service en 1991, 8 cas ont attrapé l’HC

et 6 cas L’HB (source:service de médecine de travail) ; et d’après un entretien préliminaire


8

effectué avec le médecin chef de service de médecine de travail, on note une sous

déclaration des AES par le personnel malgré les séances de sensibilisation qui ont été

effectuées par l’équipe du service..

Quant à la vaccination de l’HB et d’après l’exploitation du registre de vaccination

du personnel, seulement 65% des professionnels ont été complètement vaccinés contre

l’HB.

Devant l’ampleur de ce problème, le ministère de la santé a élaboré deux

circulaires(1) dont la première traite la révision de la stratégie nationale de diagnostic et de

prise en charge de l’infection par le VIH/SIDA qui prend en considération l’exposition

accidentelle au VIH par le personnel soignant et la deuxième circulaire 2définie les

grandes lignes de la stratégie nationale de lutte contre l’HB/HC dont l’objectif principal est

de réduire les risques de nouvelles contaminations et de formaliser les procédures de

dépistage, de traitement et de suivi des malades.

Les sages femmes, comme la plupart du personnel, sont exposées au cours de leurs

interventions professionnelles à des risques variés, car leur profession est l’une des métiers

les plus à risque d’exposition au sang. Elles prennent en charge une population en âge de

procréer ou l’incidence des femmes séropositives pour le HIV peut être plus importante

(Vincent et col, 2006).

Néanmoins, il n’existe que peu de données épidémiologiques portant sur les

accidents d’exposition au sang en obstétrique, d’où la difficulté d’étudier les risques

auxquels les sages femmes sont exposés. En effet, de part leur activité mixte, chirurgicale

(épisiotomie, accouchement) et médicale (prélèvement, perfusion, injection), on ne peut

comparer leur exposition ni à celle des chirurgiens, ni à celle des infirmiers (Vincent et col,

2006).

1
- Circulaire n°123/DELM/35 du 27 Juillet 2001

2
- Circulaire n°27/DELM/35 du 22mai 2002.
9

Vu l’ampleur de cette situation et pendant l’exercice professionnel, plusieurs

facteurs à risques ont été observées chez les sages femmes notamment le non respect des

règles d’hygiène élémentaire, la non utilisation du matériel de protection (gants et

doigtiers) au cours de certains actes et interventions, le mauvais usage du matériel

d’élimination (boites à aiguille.), le non port de lunettes de protection/masque à visière et

l’utilisation d’un matériel non adapté sans matériel de protection. En plus, un nombre non

négligeable de personnel (35%) y compris les sages femmes n’a pas bénéficié de la

vaccination contre l’hépatite B (Registre de vaccination de L’HB de service de médecine

de travail de la préfecture de Fès). Cependant, l’entretien préliminaire réalisé avec

certaines sages femmes portant sur la notion de risque de contamination a permis de

constater qu’il y a une méconnaissance des précautions standards, des mesures

administratives type déclaration en cas d’accident et une sous estimation du risque de

contamination, ainsi les précautions sont vues par certaines sages femmes comme

astreignantes, difficilement compatibles avec la charge du travail ou, même considérées

comme gênant le déroulement des soins, en particulier lors de la prise en charge d’urgence

vitale. Par ailleurs, l’analyse des programmes de formation des sages femmes révèle qu’il y

a une absence des cours concernant les risques d’AES et leurs conséquences.

C’est dans ce contexte que nait l’idée de mener ce travail sur les risques de

contamination des sages femmes par les agents pathogènes (VIH, HC et HB) en visant la

description des facteurs favorisant la survenue des AES chez cette catégorie de

professionnels de santé au niveau de service des urgences gynécologiques et obstétricales

du CHU Hassan II de Fès.


10

2-But de l’étude

Cette étude a pour but de décrire les facteurs favorisant la survenue des accidents

d’exposition au sang chez les sages femmes au niveau de service des urgences

gynécologiques et obstétricales de CHU Hassan II de Fès.

3-Question de recherche

Quels sont les facteurs favorisant la survenue des accidents d’exposition au sang chez les

sages femmes au niveau de service des urgences gynécologiques et obstétricales de CHU

Hassan II de Fès?
11

II- Recension des écrits

Plusieurs écrits empiriques et théoriques ont été retenus pour leur pertinence et convenance

avec le thème, ainsi que leurs forces théoriques et méthodologiques.

1-Accident d’Exposition au Sang 

L’accident professionnel d’exposition au sang est une piqûre accidentelle avec une

aiguille souillée ; une projection de sang ou de liquide biologique sur une plaie ; une

projection oculaire de sang ou de liquide biologique et une coupure avec bistouris souillés

(Bernard, 2004) ;

Aussi, l’accident d’exposition au sang est tout accident survenu en contact avec le sang,

tissu ou un liquide biologique souillé ou non avec du sang et comportant une effraction

cutanée (piqûre, coupure) par une aiguille ou un autre instrument tranchant ou une

projection sur une muqueuse (éclaboussures) ou sur une peau lésée (éraflure, eczéma,…)

(Institut scientifique de santé publique en France, 2003).

Par conséquent, les AES constituent l’un des risques professionnels dans les plus

importants établissements de soins et englobent tous les incidents pouvant conduire à une

infection accidentelle liée à un contact avec le sang d’un autre individu (Demars, 2004).

Les risque d’AES sont généralement peu pris en compte par les soignants et ne font pas

l’objet d’une prévention systématique (Gicquiaud et col, 1998).Dans ce cadre, plusieurs

écrits ont traité ce sujet ou ils ont clarifié les facteurs favorisant la survenue des AES chez

les professionnels de santé dont les sages femmes.


12

2- les facteurs favorisant la survenue des AES chez les sages femmes

En matière de soins, les sages femmes ont un rôle de première ligne à jouer.

(Conseil international des infirmières CII, 2006). Aussi, elles se trouvent fréquemment en

contact étroit avec le sang et les autres fluides corporels des patientes, ce qui les exposent

au risque de contracter le VIH, l’hépatite B et l’hépatite C si ces dernières n’ont pas évité

certaines comportements et habitudes. (Conseil international des infirmières CII, 2006).

Dans la même perspective, la difficulté à changer les habitudes est sans doute le

principal obstacle, évoqué par plus de la moitié des sages femmes car le fait de changer un

comportement demande beaucoup du temps et beaucoup d’effort de la part de la personne

et de l’établissement (Gicquiaud et col, 1998 et Mussault, 2006).

Selon les GERES (2003), les AES survenus lors de la manipulation d’instruments

souillés peuvent être évités grâce à la volonté et le changement des comportements.

Plusieurs modifications de comportement peuvent aider à en diminuer l’incidence des

AES. Tout d’abord, on peut recommander l’utilisation de porte aiguille pour réaliser les

réfections d’épisiotomie. Ensuite, devant la fréquence rapportée des perforations de gants,

l’utilisation d’une double paire de gants pour ce geste serait à privilégier. Enfin, des

aiguilles à bout émoussées pourraient être employées pour la fermeture de certains plans

(Vincent et col, 2006).

Les AES survenus lors de la manipulation d’instruments souillés peuvent être évité aussi

par la dépose immédiate -dés la fin du geste- de l’aiguille dans un collecteur à objet

piquant/tranchant. C’est en effet souvent la dépose transitoire, dans un plateau par

exemple, d’une aiguille souillée qui est à l’origine des AES. Donc, ces accidents peuvent

être évitables ou réduit dans leurs conséquences potentielles par un comportement prenant

en compte le risque et l’application de mesures simples (port de gant, conteneur à


13

proximité, port de lunettes de protection et masque à visières, usage de la pince à disséquer

lors de la réfection d’épisiotomie) (Vincent et col, 2006).

En parallèle, plusieurs études ont essayé d’évaluer l’existence et les causes de non

déclaration des AES dans la population du personnel soignant (Druet, Szopink, Tibarbach,

Dumont, 2003 et CII, 2006). Les raisons du non déclaration étaient le manque du temps,

les procédures trop compliquées et les accidents trop fréquents (Mussault, 2006). Les AES

étaient vécus en majorité comme une fatalité et un risque du métier et la vérification du

statut du patient n’était réalisée que par la moitié des sages femmes (Mussault, 2006).En

plus de ces facteurs, on y trouve la crainte de sanctions disciplinaires, le manque de prise

de conscience de problème, une information inappropriée, une formation insuffisante ou

l’erreur humaine (CII, 2006).

En outre, les AES qui touchent les sages femmes sont globalement évitables par le respect

des « précautions standards ». Les difficultés à appliquer les mesures de prévention sont de

deux types : Certains obstacles sont objectifs, dépendent moins de la volonté des sages

femmes que de difficultés concrètes liées à des moyens perfectibles mis à leur disposition.

(Mussault, 2006).

Les défauts du matériel de protection mis à la disposition des sages femmes sont évoqués,

l’absence de directive explicite représente également un obstacle, puisque environ 20%

des sages femmes interrogées évoquent l’absence de protocoles comme raison à la non

utilisation du matériel de protection (Mussault ; 2006). Enfin, un certain nombre de sages

femmes a évoqué la contrainte du manque de temps. De plus, une méconnaissance du

risque et des responsabilités est mise en évidence et la majorité des sages femmes ignore

les principes fondamentaux de la prévention ainsi que leurs responsabilités juridiques

(Mussault ; 2006).
14

Il existe des contraintes qui agissent sur le travail. Ces contraintes représentent l’ensemble

des facteurs extérieurs jouant sur l’homme dans le cadre du processus de travail; l’homme

va adopter un comportement contournant les difficultés engendrées par les contraintes :

espace, temps, environnement, entreprise, tâches et manque du matériel. (Gicquiaud et col,

1998). Dans cette optique, on voit le rôle essentiel des surveillants et des responsables en

accord avec les équipes soignantes pour proposer des solutions, des protocoles visant à

l’amélioration du travail (Gicquiaud et col, 1998).

Dans la même optique, la prévention consiste à essayer de prévoir les facteurs pouvant

conduire à l’accident, elle est née suite à l’apparition des dégâts et des maladies. Dans cette

perspective que Guiquiaud et col (1998) et Mussault (2006) ont essayé d’éviter la survenue

d’AES par l’appel à une éducation pour la santé (prévention primaire) ou l’enseignement

correspondra à une information sur le matériel, l’importance des conséquences des AES, le

risque de survenue des ces AES et sur l’apprentissage et l’acquisition d’un nouveau

comportement. (Gicquiaud et col, 1998 et Demars, 2000).

Donc, pour lutter contre le risque de survenue des AES, les actions sont la mise à

disposition d’un nouveau matériel ; l’établissement de protocoles, la vaccination

obligatoire, le respect des « précautions standards » par tout le personnel soignant et

concernent toute la préparation des gestes techniques impliquant les objets coupants et

piquants, ainsi que l’acte lui-même et l’élimination des objets souillées. (la circulaire

interministérielle n° DGS/R12/DHOS/DGT/DSS/2008/91 du 13 mars 2008, relative aux

recommandations de prise en charge des personnes exposées à un risque de transmission

du virus de l'immunodéficience humaine; Gicquiaud et col, 1998; Vincent et col, 2003 et

Mussault, 2006).

Ces précautions doivent même être prises pour tous actes au niveau de service des

maternités et des urgences gynécologiques et obstétricales


15

Ainsi, le Geres (2000) a illustré, dans un manuel pratique nommé «  prévention et prise en

charge d’AES », la prévention et la prise en charge des AES en six pistes dont la première

détermine les précautions standards pour l’hygiène des établissements de santé, la seconde

porte sur le choix des collecteurs appropriés pour le matériel piquants et tranchants et sur la

gestion des déchets hospitaliers, la troisième traite l’importance et la gratuité de la

vaccination des personnels contre l’HB, la quatrième est d’assurer une prise en charge

d’AES, la cinquième piste porte sur la formation des personnels à la prévention car si ces

derniers ne sont pas formés, soit initialement par leurs instituts, soit par l’établissement de

façon régulières, les mauvaises pratiques ont alors tendances à s’installer, ce qui ne peut

qu’augmenter le risque (Guicquiaud et all, 1998 et Mussault , 2006). … (Gicquiaud et col,

1998 ; Vincent, 2003 et Maussault, 2006). Et la sixième piste est d’évaluer régulièrement

la politique de prévention et de surveillance des AES dans les établissements. (Geres,

2000).

En France, la vaccination contre l’HB a été rendue obligatoire pour tous les personnels de

santé par la loi 91-33 du 18 janvier 1991. Cette vaccination a permis de stopper les

séroconversions à l’HB chez le personnel de santé.

Par ailleurs, au Maroc, la politique vaccinale contre l’HB semble défaillante en l’absence

de texte de loi claire qui la régit (Baahjet et col, 2006). Cette vaccination, bien que

controversée, est le seul moyen de prévention existant à ce jour (Demars, 2000).

Dans le même sens, le ministère de la Santé marocain a élaboré deux circulaires dont la

première n°123/DELM/35 du 27 juillet 2001 traite la révision de la stratégie nationale de

diagnostic et de prise en charge de l’infection par le VIH/SIDA et qui prend en

considération l’exposition accidentelle au VIH par le personnel soignant. Et la deuxième

circulaire n°27/DELM/35 du 22 mai 2002 définit les grandes lignes de la stratégie


16

nationale de lutte contre l’HB et l’HC dont l’objectif principale est de réduire les risques

de nouvelles contamination et de formaliser les procédures de dépistage, de traitement et

de suivi demandé.

En plus, la législation relative à la réparation des accidents du travail (Dahir du 25

juin 1927) garantit le fonctionnaire contre tous risque pourront survenue dans les services

ou à l’occasion de l’exercice des différentes fonctions. De ce constat, le fonctionnaire a

droit au remboursement des honoraires médicaux et des frais directement consécutifs.

3-Les conséquences des AES

La prise en charge des AES a un impact économique non négligeable ainsi que des

conséquences personnelles (Choloé, Odile et Marie-cécile, 2005). Le coût pour

l’établissement sanitaire, tant du point de vue l’absentéisme, que du point de vue financier

est très important. (Choloé, et Marie-cécile, 2005).

Ce coût a été évalué en 2000 en France, à 500 euros par AES, comprenant les bilans

sérologiques, les consultations, la chimioprophilaxie, les traitements et les arrêts du travail

(chiffres communiqués par le Snitem).

Aux Etats Unies, le coût d’un AES sans séroconversion serait compris entre 51 et 3766

Dollars et la prise en charge d’un cas d’infection par le virus de l’HC à la suite d’un AES

coûterait plusieurs centaines de milliers de Dollars. De plus, ces chiffres ne prennent pas en

compte les conséquences personnelles inestimables d’une telle contamination qui sont:

(Choloé, Odile, Marie-Cécile, 2005).

- Sida : l’agent responsable est le virus d’immunologie déficience humaine (VIH). La

transmission se fait par voit sanguine et sexuelle .Le risque de contamination chez un

soignant après contact avec du sang infecté est de 0 ,32%. Il n’existe ni guérison ni vaccin,

ce qui conserve la gravité de la maladie (Gicquiaud et col, 1998).


17

-Hépatite B : l’agent responsable est le virus de l’hépatite B (VHB). Avant la vaccination,

le risque de contamination chez un soignant après contact avec du sang infecté est de 5% à

40%, ce qui explique l’importance de la vaccination voir même l’obligation (Gicquiaud et

col, 1998).

- Hépatite C : l’agent responsable est le virus de l’hépatite C (VHC).La transmission est

essentiellement par voie sanguine. Le risque de séroconversion est de 3% à 4%. Il n’existe

ni guérison ni vaccin, ce qui conserve la gravité de la maladie. Ainsi, le succès de la

thérapeutique est lié à la précocité de la prise en charge et de l’application du traitement

(Gicquiaud et col 1998).

En plus, l’organisation du travail est le moyen qui permet aux sages femmes et aux

professionnels de prévenir le risque d’AES. Les règlements permettent d’améliorer la

qualité des soins aux patients et les conditions de travail du personnel. Ils précisent

également les grands axes de la prévention, les protocoles et la conduite à tenir en cas

d’AES et diminuent les conséquences de ces AES. De même, la réduction des risques liés

aux déchets est la responsabilité de la direction de l’établissement qui doit veiller, en plus

des mesures précédentes, à la mise en place d’un programme de gestion des déchets

hospitaliers. (Giquiaud et col, 1998).

Synthèse finale 

A la lumière de la recension des écrits, on peut déduire que les AES représentent un

problème qui expose les sages femmes à des incidents liés à un contact avec des germes à

transmission sanguine. Les facteurs favorisant la survenue de ces accidents sont en rapport

avec les facteurs liés au personnel et d'autres liés à l'établissement.

Donc, il est clair que les facteurs favorisant les AES sont liés aux comportements et

aux habitudes des sages femmes, au manque de la vigilance en cas d'un geste à risque, à la
18

méconnaissance des risques et des conséquences, au manque du temps et à l'ignorance des

principes fondamentaux de la prévention et des responsabilités juridiques.

De même, l'absence d'une gouverne hospitalière qui intègre des exigences de sécurité

sanitaire des sages femmes, le manque de règlements permettant d’améliorer la qualité des

soins aux patients et les conditions de travail du personnel, le manque d'un matériel et de

moyen de sécurité, la défaillance de la politique vaccinale et la formation et l'information

insuffisante sur la manipulation du matériel et sur l'importance des conséquences sont des

obstacles qui peuvent favoriser la survenue des AES.

Autant de facteurs favorisent ces accidents et créé un risque professionnel qui peut nuire

sur l'état de santé des sages femmes et entraîner des coûts pour l'établissement de santé.

4- Cadre de référence 

Le cadre de référence proposé pour mieux décrire les facteurs favorisant la survenue des

AES chez les sages femmes est un modèle conceptuel ; inspiré de la recension des écrits.

Ce cadre met en évidence un lien entre les différents facteurs favorisant la survenue des

AES et qui sont des facteurs liés au personnel et à l'établissement.


19

Les facteurs favorisant la


survenue des accidents
d’exposition au sang chez
les sages femmes

Facteurs liés au personnel Facteurs liés à


(sages femmes) l'établissement 
 Comportement et habitudes;  Formation insuffisante sur la
 Accident trop fréquent; prévention;
 Procédures compliquées;  Information insuffisante sur le
 Manque de prise de conscience matériel et les conséquences;
de problèmes et de  Manque du matériel de
connaissance; protection;
 Ignorance des principes  Absence de directives explicites
fondamentaux de la  Absence de protocole standard;
prévention;  Politique vaccinale contre l'HB
 Ignorance des responsabilités défaillante;
juridiques.  Organisation de service et

environnement.

Figure n°1: cadre conceptuel de l'étude


20

Deuxième partie
21

I- Devis de recherche

Afin de contrôler les biais qui peuvent influencer l’étude, un devis de recherche

comportant les éléments suivants a été établi.

1-Type de l’étude 

Il s’agit d’une recherche quantitative de type descriptive qui vise à décrire les facteurs

favorisant la survenue des AES chez les sages femmes au niveau de service des urgences

gynécologiques et obstétricales de CHU Hassan II de Fès.

2- Milieu de l’étude 

Cette étude s’est déroulée au niveau du service des urgences gynécologiques et

obstétricales de CHU Hassan II de Fès. (Voir annexe n°1).

Les raisons qui justifient ce choix résident dans le fait qu’il s’agit d’une maternité de

référence par excellence pour la région Fès Boulmane et de sa proximité géographique.

Elle est destinée à assurer la prise en charge des parturientes en état d’urgence que ce soit

pour accouchement, complications prénatales ou postnatales. Il concourt également à la

formation pratique des cadres médicaux et infirmiers et contribue à la réalisation des

activités de recherche en matière de santé.

3- Population cible et échantillon 

Du fait que notre étude est de type quantitative, la population cible est constituée de

l’ensemble des sages femmes qui prennent en charge les femmes au niveau du service des

urgences gynécologiques obstétricales du pôle mère - enfant du CHU Hassan II soit un

effectif de 27 sages femmes, quelque soit leur plage horaire (jour et nuit).
22

4- Les instruments de collecte de données 

Etant donné la vocation quantitative de cette étude et afin de répondre à la question

de recherche, la triangulation de trois instruments a été retenu en l’occurrence le

questionnaire, l'entretien semi structuré et la grille d’observation.

4-1- Questionnaire:

Le questionnaire dont le model est joint en annexe n°2 vise à recueillir des informations

auprès des sages sur les facteurs favorisant les AES. Il est composé de 3 items. Avant

d’être administré, le questionnaire a fait l’objet d’un pré test auprès d’un groupe de 5 sages

femmes, dont les conditions sont similaires à ceux de la population qui a fait partie de

l’étude et ainsi les rectifications jugées nécessaires ont été introduites.

4-2- Grille d’observation (annexe n°3):

L’utilisation de cet outil vise à appuyer, compléter ou aussi à infirmer les données du

questionnaire en ce qui a trait à certains aspects personnels et organisationnels et des

éléments observables en rapport avec le comportement des sages femmes.

4-3-Entretiens semi directifs (annexe n°4):

4-3-1-Entretien avec le médecin de travail: Cet entretien avait pour but de rechercher

l’importance des déclarations d’AES, les mesures de prévention particulières adoptées par

la médecine du travail auprès du personnel, ainsi que son avis sur les facteurs qui peuvent

favoriser les AES chez les sages femmes.

4-3-2- Entretien avec les responsables de pôle mère enfant : Ces entretiens avaient pour but

de connaître si les moyens de protection mis à la disposition des sages femmes afin

d’éviter la survenue des AES sont suffisantes et de connaître la priorité accordée à la lutte

contre ces AES au niveau du CHU Hassan II et les perspectives d’avenir.


23

4-3-3-Entretien avec la coordinatrice de la section sage femme : cet entretien avait pour

objectif d’examiner le cursus de formation afin de déterminer dans quelle mesure le

programme prévoit des modules en rapport avec les AES.

5- Méthode d’analyse des données 

Les données sont regroupées d’abord sous forme de tableaux et présentées sous forme de

graphiques, histogramme et camembert, au préalable saisies et analysées par le logiciel EPI

INFO.

6- Considérations éthiques 

Plusieurs règles ont été prises en considération dans l'élaboration de ce travail afin de

respecter la dimension éthique.

L’autorisation a été accordée auprès du médecin chef de service des urgences

gynécologiques et obstétricales du pôle mère-enfant. Les principes éthiques qui ont été

dûment respectés par la présente étude se rapportent : (a) au droit à l’autodétermination ,

puisque le volontariat a été de mise et personne n’a été forcé à participer à l’étude; ( b) au

droit à l’intimité puisque je n’ai usé de l’observation directe comme méthode qu’après

consentement des sages femmes ; (c) au droit à l’anonymat du moment où les identités des

participants ainsi que les moyens d’enregistrement et de transcription utilisés ont été

conservés à l’abri de toute indiscrétion possible; (d) au droit à un traitement juste et

équitable dans la mesure où tous les participants ont été informés quant à la nature, le but

et la durée de leur participation.


24

TROISIEME PARTIE
25

I -Déroulement de la phase de collecte des données

La collecte des données s’est étalée sur 3 phases, la première concerne les

observations directes des sages femmes au niveau du service des urgences gynécologiques

et obstétricales du pôle mère-enfant qui a débuté le 10 /05/ 2010 jusqu’à le 04/05/2010, soit

5 séances d’observation pour l’ensemble des équipes de garde des sages femmes. Les sages

femmes observées étaient sollicitées au préalable oralement, en veillant à leur expliquer les

règles éthiques et le but de ces observations. La quasi-totalité des sages femmes ont fait

preuve de collaboration et de compréhension. Néanmoins, on note la complexité de cet

outil qui requiert beaucoup de temps et d’expérience pour palier à la subjectivité des

observations et l’influence de l’observateur sur les comportements de sages femmes.

La deuxième phase concerne la collecte des données par le questionnaire adressé aux

sages femmes, ceci dans le but de compléter les données recueillies par l’observation

directe et d’assurer certaine validité à l’étude.

Quant à la dernière phase de la collecte des données, elle concerne les entretiens réalisés

avec les responsables du service des urgences gynéco-obstétricales, le médecin chef du

service de médecine de travail et la coordinatrice de la section sage femme.


26

II - Présentation des résultats de l’étude

A-Présentation des résultats du questionnaire

1- Caractéristiques des participantes

Graphique n°1: Répartition des sages femmes selon l’âge.

56.6 %
60
39.1 %
50

40

30

20
4.3 %
10

0
Moins 25 ans Entre 25 et 35 ans Plus de 35 ans

Ce graphique montre que la population étudiée est jeune: 56.6% de ces sages femmes ont

un âge inférieur à 25 ans.

Graphique n°2: Répartition des sages-femmes selon l’ancienneté


27

sssss

Plus de 5 ans
26.09%

Entre 2 et 5
ans Moins de 2
8.70% ans
65.22%

L’analyse de ce camembert laisse apparaître que 65.2% des sages femmes ont une

expérience moins de 2 ans et sont nouvellement recrutées.

 L’expérience moyenne est de 3 ans.

2- Les facteurs des AES liés au personnel

Graphique n°3: Répartition des sages-femmes victime d’un AES


28

Non
victime
d’un AES
39.13%
Victime
d’un AES
60.87%

On constate d’après cette figure que 60,9% des sages femmes interrogées affirment avoir

été victime d’un AES.

Graphique n°4: Connaissances des SF de maladies transmises lors d’AES

m é connaiss anc
es e n ter m e
de s m aladie s
transm is sibles
lors d’un AES
17.39%

Connais sance s
e n ter m e de s
m aladie s
tr ans m iss ible s
lors d’un AES
82.61%

D’après ce graphique, on déduit que 17.3% des sages femmes ne connaissent pas

exactement les 4 maladies ou infections qui peuvent être transmises lors d’un AES et qui

sont la syphilis, le VIH, l'hépatite B et C.


29

Tableau n°1: Répartition des situations professionnelles à risque élevé de contamination

infectieuse pour les sages femmes

Nombre des Nombre des


Situations professionnelles réponses réponses non
cochées cochées
1-Recapuchonner une aiguille 20 3

2-Introduire un objet tranchant dans un 11 12


conteneur trop rempli
3-Déposer une aiguille souillée sur un plateau 18 5
ou une autre surface avant de la mettre dans
un conteneur
4-Retirer ou poser une perfusion 5 18

5- Réfection d’épisiotomie 23 0

6-Délivrance artificielle ou révision utérine 20 3

7-Le fait de couper le cordon ombilical 8 15

8-Rupture artificielle des membranes 8 15

On constate d’après l’analyse du tableau que les réponses des sages femmes concernant

leurs connaissances des situations professionnelles exposant à un risque élevé de

contamination infectieuse sont très variées. 100% des sages femmes questionnées ont

relevé le risque d’être piqué lors de la réfection d’épisiotomie alors que 65% des sages

femmes n’ont pas signalé la contamination par projection oculaire. Rappelons dans ce sens

que les situations professionnelles à risque élevées de contamination infectieuse relevées

dans la littérature pour les sages femmes sont :

 Déposer une aiguille souillée sur un plateau ou une autre surface avant de la mettre

dans un conteneur ;

 Réfection d’épisiotomie ;
30

 le fait de couper le cordon ombilical (projection oculaire).

Graphique n°5: Avis des sages femmes sur les causes des AES

100.00% 91.30%

90.00%
78.26% 73.90%
80.00%

70.00% 60.86% 60.86%

60.00%

50.00%

40.00%

30.00%
8.70%
20.00%

10.00%

0.00%
Charge de travail Stress et fatigue Non usage du Usage d’un Non usage de Urgence
matériel de matériel non lunettes et extrêmes
protection adapté sans masque à visière
matériel de
protection

D'après ce graphique, on déduit que parmi les causes des AES sont: le non usage du

matériel de protection avec un taux de 91,30%, le non usage des lunettes et des masques à

visière 73,9%, le stress et fatigue 78,26% et l’urgence extrême 8,7%.

Tableaux n°2: Connaissance des sages femmes des conduites à tenir d’AES

Oui Non

Connaissance de la
conduite à tenir en cas 4.34% 95.65%
d’AES
Déclaration systématique
des AES 4.34% 95.65%
31

Il ressort de ce tableau que 4,34% des sages femmes ont précisé correctement la procédure

de déclaration et la conduite à tenir en cas d’AES et déclarent à l’infirmier chef ou à

l’administration leur AES dans les 24 heures suivant l’accident.

3- Les facteurs d’AES liés à l’établissement:

Graphique n°6: Disponibilité de matériel nécessaire à la sécurité des SF

Non, Jamais
Oui, de temps à disponible
autre disponible 0.00%
26.10%

Oui, toujours
disponible
73.90%

Il ressort de cette figure que 73.9% des sages femmes déclarent qu'elles disposent de

manière pérenne du matériel nécessaire à l’exécution des différentes prestations d’une

manière sécurisée, cependant aucune SF n’a acquit de formation ou information sur l’usage

du matériel de sécurité.

Graphique n°7:les principales causes du non usage du matériel de protection


32

Sous
estimation de
risque et
l'oubli; 17.49%
Méconnaissan
ce de la
procédure;
34.78%

Charge de
travail; 21.73%

Procédure
compliquée;
26%

Il ressort de ce camembert que 17,5% des sages femmes n'utilisent pas le matériel de

protection sous prétexte de la sous estimation du risque et de l'oubli, 26% ne déclarent pas

ces accidents à cause de la procédure compliquée et 34,78% de ces professionnels ne

connaissent pas la procédure de déclaration alors que 21,73% de ces sages femmes

soufrent d'une charge de travail.

Graphique n°8: Disponibilité de moyens de sensibilisation et d’information sur le risque

professionnel

69.57%
70%

60%

50%

40%
21.74%
30%

20% 8.70%

10% 0% 0% 0%
0%
Circulaires et Affiches Stage Sites w eb Revues Cours de
notes de protocoles formation de
service base
33

La totalité des sages femmes affirment l’absence des affiches et des protocoles ainsi que

des circulaires garantissant la sensibilisation et l’information sur le risque professionnel de

transmissions des infections par l' HB, HC et SIDA en cas d’un AES.

Graphique n°9: Besoins des sages femmes en formation continue sur les AES

Absebce de
besoins en
formation
continue sur
les AES
4.35%

Besoins en
formation
continue sur
les AES
95.65%

Le graphique laisse apparaitre que 95.65% des sages femmes interrogées ont exprimé le

besoin accru en formation continue sur les AES

Graphique n°10: Statut vaccinal contre l'hépatite B chez les SF.

61%
70%
60%
50%
26%
40%
13%
30%
20%
0%
10%
0%
Oui, car j'ai Oui, car j'étais Non, car j'étais Non, car je ne
contracté une com plètem ent vacciné de façon suis pas
hépatite vacciné et m es incom plète vaccinée
rappels sont à
jour
34

On déduit d’après l’histogramme que 87% des sages femmes ne sont pas vaccinées

contre l'HB.

B-Présentation des données recueillies par l’observation directe

L’observation directe a porté sur 12 sages femmes choisie d’une manière aléatoire.

L’analyse des observations est faite selon les principaux éléments répertoriés dans la grille

d’observation jointe en annexe dont Voici les principaux résultats :

Tableau n°3: Résultats des différents aspects observés chez les SF

Aspect à observer Respectés

Oui Pourcentage Non Pourcentage

L’usage de porte aiguille pour 10 83.3% 2 16.6%


la réalisation de l’épisiotomie

L’usage systématique des gants 6 50% 6 50%

L’usage des sur blouses lors de 0 0 12 100%


l’accouchement

L’usage des lunettes de 0 0% 12 100%


protection et de masque à
visière

Le dépôt du matériel souillé 8 66.6% 4 33.4%


dans un collecteur

Vérification du statut de la 0 0% 12 100%


parturiente à travers l’entretien
35

Tableau n°4: Résultats de l'observation du matériel au sein du service

Observation du matériel Disponible Non disponible


Existence d’équipent produit adoptés pour 75% 25%
l’hygiène des mains

2quipement en gants et doigtier suffisant 100% 0%

Equipement en lunettes et en sur blouses 0% 100%

Equipement en masque à visière 100% 0%

Existence de la pharmacie murale a proximité 0% 10%


pour le personnel

Produit de pré désinfection et nettoyage 75% 25%


disponible

Protocoles et conduite à tenir affichés 0% 100%

Disponibilité en terme de système documentaire, 0% 100%


de guides en cas d’AES, protocole/ précaution
standard/ CAT en cas d’AES

Il ressort des deux tableaux précédents que :

 83.3% utilisent le porte aiguille pour la réalisation de l’épisiotomie ;

 50% n’utilisent pas systématiquement les gants lors de certains gestes à risques ;

 Aucune sage femme n’utilise les sur blouses, les lunettes de protection et le masque à

visière lors de l’accouchement. De même, aucune d’entre elles ne vérifient le statut de

la parturiente.

Concernant l’équipement et la disponibilité du matériel, le service est doté, suffisamment,

en gants, doigtier et masque à visière. Nonobstant, on note l’absence des lunettes, des sur

blouses ainsi que l’affichage des protocoles et les conduites à tenir.

C-Résultats des entretiens réalisés avec différents gestionnaires


36

1-l’entretien réalisé avec le médecin du travail

L’entretien avec le médecin de travail a relevé que la lutte contre les AES est d’une grande

importance et des efforts considérables ont été déployés pour mettre en place des

mécanismes pour prévenir les AES en l’occurrence la vaccination et la sensibilisation des

professionnels concernant les déclarations, le médecin de travail a souligné une sous

déclaration des AES par les professionnels car les procédures de déclaration ne sont pas

claires et explicites, sans pour autant omettre le refus des accidentés eux-mêmes et la

perception des personnels qui pensent que les AES sont toujours bénins.

Pour la prévention le responsable de la médecine de travail a mis l’accent sur les

nombreuses actions qui ont été réalisées au sein du service durant les années précédentes.

Les actions de prévention ont consisté en la convocation du personnel pour la vaccination

contre l’HB. La rédaction des protocoles qui ont été distribués à tous les services, les

visites annuelles au niveau des services afin de voir les conditions du travail mises à la

disposition des professionnels dans le cadre de la prévention des AES.

L’avis du médecin de travail concernant les facteurs favorisant la survenue des AES chez

les sages femmes est assez divergent. Selon lui, la nature de la profession sage-femme

expose aux AES vu l’urgence des différents actes et d'activités. D'autres éléments

expliquant ces AES tel que l’énervement, l’urgence de certains soins, insuffisance des

ressources humaines…. aussi il a soulevé l’état des parturientes (agitation, nervosité, non

coopération…) qui peut être la cause de l’accident ou encore des défauts de manipulation

du matériel par les sages femmes.

2-Résultats des entrevues avec les responsables du pôle mère-enfant


37

Les responsables qui ont répondu aux entretiens (médecin chef et Directeur du pôle mère-

enfant) déclarent que leur établissement est bien équipé, et qu'il est doté suffisamment en

matériel de protection. Ils ont affirmé que ce service assure la formation pratique des

étudiantes en médecine et des IFCS, contribue à la réalisation des activités de recherche en

matière de santé et il est doté d’un matériel sophistiqué, suivant les normes permettant de

garantir la sécurité des sages femmes et tous les professionnels

Quant à la formation continue, il n’existe pas de plan de formation axé sur la prévention

des AES .En effet le médecin chef a indiqué que les rappels des techniques de prévention

ont été pratiqués en interne.

Cependant, il a déclaré qu'il ignore la méthode détaillée de la conduite à tenir en cas

d’AES et la procédure des déclarations. En outre Il n’y a aucune action de formation ou

d’information systématique qui a été entrepris par le CHU pour les personnes

nouvellement recrutées ni pour les anciennes. Ces personnes sont intégrées directement

dans des services où les protocoles ne sont pas affichés.

De plus, chaque recruté doit normalement passer par le service de médecine du travail où il

y a, selon les personnes interrogées, des rappels particuliers sur la prévention ou la

conduite à tenir en cas d’AES.

Dans tous les cas, il n y a aucune prise en charge particulière à l’arrivée des professionnels

dans l’établissement. Cela n’a jamais été proposé par aucun service ou professionnelles.

Enfin, il a signalé que les accidents du travail et particulièrement la lutte contre les AES

constituent une priorité du CHU. Mais, il n y a pas de différenciation entre les types

d’accident du travail et celle spécifiques aux AES. Les personnes rencontrées ont toutes été

intéressées par l’étude, car elles n’ont ni estimation de l’incidence des AES dans le service

ni connaissance de l’impact que cela peut représenter.


38

Les suggestions, qui ont été proposées, se basent essentiellement sur certaines actions de

prévention et concerne  surtout l’affichage des protocoles de prévention et des conduites à

tenir en cas d’AES , les actions de sensibilisation et d’information du personnel et

l’amélioration des conditions de travail et le plateau technique.

3-Résultats de l’entretien avec la coordinatrice de la section SF au niveau de l’IFCS de Fès

L’entretien nous a permis de constater que l’enseignement des précautions standards, afin

d’éviter les AES et de la conduite à tenir en cas d’AES, ne figure pas dans le cursus de

formation des SF. En revanche, l’équipe pédagogique insiste au cours de l’enseignement

clinique et au niveau des stages sur le risque de contamination et sur les modalités de

prévention.

La coordinatrice a souligné qu’elle n’a jamais été sollicitée pour que des formations

internes s'effectuent pour les étudiantes sur ce thème. De même, il n y a jamais eu des

sollicitations pour effectuer des cours de prévention ou de conduite à tenir face aux AES

par les étudiantes sages femmes. Ainsi, elle a suggéré que les étudiantes doivent bénéficier

d’un module au cours de la 1 ère année axé sur les moyens de prévention des AES, sur les

conséquences des AES et sur la conduite à tenir en cas d’exposition accidentelle avec du

sang.
39

III - Discussion des résultats

Les représentations évoquées par les écrits théoriques et empiriques recensés ainsi

que les concepts ressortis par le cadre de référence constituent la base de cette discussion.

De plus, la complémentarité des informations recueillies par les trois instruments de

collecte nous ont permis d’orienter ces discussions.

En effet l’étude a concerné 27 sages femmes, avec un taux de participation de 85%. Les

caractéristiques des enquêtés sont comme suit : (a) la tranche d’âge moins de 25 ans, est la

prédominante soit 56,6%, (b) 100% des participantes sont des IDE 2ème grade section

sage femme et ont un niveau d’instruction universitaire, (c) 65 % des sages femmes sont

nouvellement recrutées ce qui explique leur expérience bien limitée (-2 ans) et (d) 91.3%

des questionnées effectuent un système de garde au niveau du service.

En terme de réponse spécifique au sujet, 60% des sages femmes enquêtées ont été

victime d’un AES, 82.7% connaissent exactement les 4 maladies ou infections qui peuvent

être transmis lors d’un AES, la totalité des sages femmes ont relevé le risque d’être piqué

lors de la réfection d’épisiotomie alors que 62% des sages femmes n’ont pas évoqué

l’importance de la contamination par projection oculaire.

Quand à la répartition des causes des AES, l'étude a montré que la quasi-totalité (91.3%)

des sages femmes sont conscientes que le non usage du matériel de protection peut

conduire à un AES. Cependant, 95.65% des questionnées ont relevé une méconnaissance

de la conduite complète à tenir en cas d’un AES, de la procédure de déclaration et ont

manifesté un besoin en formation continue. Ceci est justifié puisque ,l’entretien effectué

avec la coordinatrice de la section sage femme a affirmé l’absence d’un module expliquant

la notion des risques liés à la profession , ainsi que par le manque accru quand à la
40

formation continue sur les AES, cela est aggravé par le fait qu’il s’agit de professionnelles

jeunes et nouvellement recrutées nécessitant une sensibilisation et une information . Ceci

les exposent d’avantage au risque de contamination.

Selon l’enquête, l’autoformation à travers les revues reste le seul moyen pour la mise à

niveau des connaissances pour la quasi-totalité des sages femmes, cette situation demeure

insuffisante et le manque de formation ne peut que retentir négativement sur leurs

capacités d’exercer dans un climat exempt de risque.

L’observation directe au niveau du service nous a permis de constater l’absence des

affiches, des circulaires et des protocoles garantissant la conduite à tenir en cas d’accident

d’exposition au sang et la sensibilisation sur les bonnes pratiques.

Dans le même ordre d’idée, l’absence d’affiches, de procédures, de directives explicites et

de protocoles est un facteur favorisant la survenue de ces AES, puisque ceux-ci permet de

se rappeler de façon permanentes des conduites à tenir et des procédures des déclarations

en cas d’AES car la prévention comme démarche élémentaire de protection a pour but de

diminuer voir de supprimer les risques liés à l'exposition accidentelle au sang.

Aussi l’observation nous a permis de connaitre que 77% des sages femmes observées

n’utilisent pas systématiquement le porte aiguille pour la réalisation de l’épisiotomie, 50%

n’utilisent pas des gants au cours de certaines activités à risque, 33% des observées

déposent transitoirement le matériel souillé dans des endroits non convenables (plateaux,

chariots,…) et aucune sage femme n’essaye de vérifier le statut sérologique de la

parturiente que ce soit par entretien ou vérification du carnet de santé de la mère.

Cette constatation nous conduit à nous interroger sur les facteurs favorisant la survenue des

AES chez cette catégorie professionnelle. D’une part, il s'agit des facteurs en rapport avec

l’ignorance des principes fondamentaux de la prévention, des comportements et des

habitudes des sages femmes qui dominent au cours des différentes activités et actions
41

professionnelles, sans pour autant oublier l’insuffisance de certains matériel de protection

(sur blouses, lunettes de protection, …) qui peut aider à prévenir l’exposition accidentelle

au sang.

En outre, d’autre facteurs interviennent et font en sorte que les SF ignorent les règles de

sécurité et de prévention des AES en l’occurrence le système de formation de base puisque

on note l’absence d’un module spécifique axé sur les règles de la sécurité des sages

femmes, il est donc impératif de revoir le cursus de formation de base pour introduire ce

module et encourager la recherche et l’épanouissement du savoir dans le domaine de la

prévention des risques professionnels.

En ce qui concerne la vaccination contre l’HB, le statut vaccinal de 87% des sages

femmes n’est pas à jour voir même absent dont 26%, ceci signifie qu’elles sont pas à

l’abri d’une contamination. Afin de corriger cette situation irresponsable, il est

recommandé aux responsables de rendre la vaccination contre l’HB obligatoire et au

service de médecine de travail de faire des relances en se basant sur le registre de

vaccination, de disposer obligatoirement pour chaque professionnel d’un dossier médicale

où doit être consigné entre autres le statut vaccinale.

L’étude a relevé aussi que l’usage de moyen de protection contre les risques mérite une

attention particulière : la majorité des sages femmes questionnées et observées (50%)

n’utilisent pas systématiquement les moyens de protection personnelle sous prétexte

d’oubli et sous estimation du risque. Pour les gants, 50% des sages femmes observées les

utilisent de façon systématique quelque soit le geste à risque. L'usage des gants et la

dépose du matériel souillé dans un collecteur sont dominés par rapport aux lunettes et aux

sur blouses qui ne sont pas utilisées par défaut du matériel. Un effort donc reste à faire à ce

niveau de la part de l’établissement en ce qui concerne la disponibilité du matériel et de la


42

part des sages femmes en ce qui concerne le changement de leurs comportements et leurs

habitudes.

L’élément frappant est le manque de prise de conscience de problèmes et de connaissances

ainsi que la sous estimation des risques professionnels, puisque 60% des sages femmes ont

affirmé qu’elles ont été victime d’un AES et aucune déclaration n’est faite, ceci est dû en

général à la sous estimation du risque professionnel, à la procédure de déclaration

compliquée et à l’ignorance des responsabilités juridiques.

Les mêmes résultats ont été démontrés par l'étude spécifique aux sages femmes (Geres,

2003) qui ont indiqué que 169/833 cas des AES ont été déclarés par le personnel médical

dont les sages femmes. Les accidents les plus fréquemment signalées étaient les

projections oculaires (26%) lors de l’accouchement, les piqûres lors de réfection

d’épisiotomie (23%), les piqûres ou coupures lors de la manipulation d’instrument souillés

(12.5%).

Dans la même perspective, les résultats de l’étude de Mussault (2006) confirment que

64.3% des professionnels interrogées ont été victime d’au moins d’un AES survenue le

plus souvent par piqûre 70%, puis par projection 26% ou par coupure 4%.

Les informations recueillies par les différentes études sur les circonstances de survenus des

accidents montre que la problématique est liées à l’aspect comportemental des sages

femmes plus qu’à l’aspect lié à la disponibilité du matériel. Ainsi; notre étude prouve une

discordance entre l’entretien effectué avec les responsables sur la disponibilité du matériel

de protection et celui disponible au niveau du service.

Une fois que les sages femmes sont victime d’un AES, elles se sentent dépassées en terme

de connaissances pratiques et en ce qui concerne les conduites à tenir car toutes les

réponses sont incorrectes (une sage femme qui a pu répondre correctement aux soins

d’urgence immédiat). Ces résultats nécessitent l’organisation d’un plan de formation


43

continue en matière de prévention afin de développer les mesures de prévention et les

conduites pratiques à tenir face aux différentes situations à risques.

En effet, l’entretien effectué avec les responsables du pôle mère-enfant a évoqué que ces

derniers mettent l’accent sur les accidents de travail en général et n’ont pas une estimation

de l’importance des AES ni leur impact sur le plan sanitaires et psychologique de leurs

professionnels.

Ce volet de formation continue et celui de prévention sont liées directement aux

responsables (médecin de travail, responsables de service) qui doivent mettre en place des

mécanismes et procédures pour garantir la sécurité du personnel.

Enfin, la présente étude a permet de s’approprier d’une vision nette sur les différents

facteurs favorisant la survenue des AES chez les sages femmes au niveau du service des

urgences gynécologiques et obstétricales du CHU Hassan II de Fès. Elle a démontré même

la nécessité de mener une étude sur les perceptions des sages femmes victime d’un AES.
44

IV - Limites et forces de l’étude

La présente étude présente des limites d’ordre méthodologique en relation avec les

méthodes de collecte de données utilisées. En effet, au fil du travail, on a essayé d’être

neutre au cours des observations, la subjectivité de ces dernières demeure une limite pour

cette étude. Une seconde limite est liée aux entrevues par la déviation des réponses par les

responsables malgré l’explication et la reformulation des questions. Une troisième limite

en relation avec le questionnaire.

En outre, l’étude est de type quantitative descriptive ne prétend pas à la généralisation des

résultats. Il y a aussi d’autre limite en relation avec la pénurie des études spécifiques aux

sages femmes en relation avec les AES.

Toutefois, la présente étude constitue pour le chercheur une activité d’apprentissage très

signifiante à travers laquelle ce dernier développe une capacité d’écoute, d'observation et

de synthèse.
45

V - Suggestions

A la lumière des résultats de cette étude, certains dysfonctionnements ont été identifiés

comme ayant un rapport direct avec la survenue des AES chez les sages femmes. Pour

palier à ces insuffisances, nous proposons quatre axes d’intervention et qui sont comme

suit:

 La mobilisation des différents acteurs ;

 La formation;

 La sensibilisation

 La législation.

1 – La mobilisation des différents intervenants impliqués dans la lutte contre les AES

C’est un acte préalable pour mieux réussir les autres actions. Actuellement, un intérêt

particulier est accordé à la lutte contre les AES chez les responsables. Mais, cet intérêt doit

nécessairement impliquer les sages femmes afin de créer une dynamique globale au

niveau du service.

Premièrement, au niveau du service de médecine de travail, un suivi régulier, avec

instauration et mise en place des dossiers médical du personnel avec un volet réservé aux

accidents de travail, des rapports d’évaluation et des supports informationnels relatifs à la

déclaration et au suivi des cas d’AES.

Une mobilisation des responsables de la direction du CHU peut ensuite apporter une aide

sur ce sujet en dotant le service des urgences gynécologiques obstétricales par le matériel

de protection nécessaire et en sensibilisant les sages femmes au problème.


46

2- La formation:

a- la formation de base : intégrer dans le cursus de formation des sages femmes des

modules en rapport avec les accidents de sang et les modalités de prévention et de

l’appliquer au niveau de l’enseignement/apprentissage clinique.

b- formation continue:

 Organiser des sessions de formation continue pour tous le personnel du service pour

mettre à niveau et améliorer les compétences des professionnels

3-Sensibilisation et communication:

 Organiser des tables rondes et des journées de sensibilisation du personnel sur les

dangers des AES et les modalités de prévention.

 Diffuser et afficher les différents protocoles relatifs aux AES et leur adaptation en

fonction des particularités de chaque service.

 Organiser des réunions pour traiter les différentes entraves et dysfonctionnements

ayant trait aux AES

4- La législation:

 Instaurer un dispositif législatif obligeant les professionnels de santé à se vacciner

contre l’HB et incitant à une utilisation obligatoire et légale des matériels de sécurité.

 Mettre en place des mécanismes et procédures explicites et claires pour la déclaration

des AES.
47

CONCLUSION

A travers cette étude, nous avons déduit que les facteurs favorisant la survenue des

AES chez les sages femmes sont pratiquement omniprésents à tous les niveaux d'exercice

des SF. Ces facteurs d’exposition sont liés d'une part à l’établissement, par l'insuffisance

de l'encadrement et la non disponibilité de matériel et des moyens de prévention et de

protection , et d'autres part aux sages femmes par leurs habitudes et leurs comportements.

L'élimination de ces facteurs de risques pourrait s'opérer par :

L’application des précautions standards, l’usage du matériel de sécurité, le changement

radical dans les pratiques professionnelles, les formations, l’obligation de la vaccination

contre l’hépatite B.

Toutes ces actions ne seront efficaces qu'avec l’adhésion effective des différents

intervenants en l'occurrence les gestionnaires et les soignants.

Enfin
48
49

Annexe n°1
50

Présentation générale du CHU Hassan II de Fès

Date d’inauguration 21 janvier 2009

Superficie 78102m2

Personnels de santé 1242(317 médecins et plus de 760


infirmiers)

Capacité d’hospitalisation. 880 lits

Service - hôpital Mère-enfant.


- services d’exploration fonctionnelle et des
urgences SAMU
- service de réanimation polyvalente
-réanimation maternité, pédiatrique et
néonatal
-service de stérilisation et de radiologie
- pharmacie centrale avec une gestion
informatisée et automatisée des
médicaments. ...

Population cible 3millions d’habitants issus des régions de


Fès Boulemane, Meknès-Tafilalet et Taza-
Taounat-Al Hoceima

Description du bâtiment mère-enfant

L’hôpital mère-enfant est construit sur une superficie de 45.060 m² avec une

capacité litière de 235 lits, il comporte des services de gynécologie-obstétrique, de

chirurgie pédiatrique, d’une réanimation maternelle, pédiatrique et néonatale, d’un service

de pédiatrie, des urgences pédiatriques, gynécologiques et obstétriques, ainsi que des

locaux d’administration et des locaux techniques et une galerie.

Il comprend également un bloc opératoire avec des salles opératoires multimédias et des

salles opératoires pour urgence et pour les différentes spécialités.

Description du service des urgences gynécologiques et obstétricales, site de l’étude  :


51

Le service des urgences gynécologiques et obstétricales est situé au rez-de-chaussée dans

l’axe latéral gauche du bâtiment mère enfant, il comprend :

-Une salle d’accueil pour les familles ;

-Une salle d’admission ;

-Une salle d’observation ;

-Une salle de curetage ;

-Une salle d’examen ;

-Deux salles d’accouchement dont huit boxes d’accouchement individuel ;

-Un bureau de l’infirmier chef ;

-Un espace réservé à l’application informatique ;

-Une pharmacie ;

-Deux salles de garde ;

-Une salle pour soins néonataux ;

-Un bloc opératoire avec deux salles.


52

Annexe n°2
53

Royaume du Maroc
Ministère de la santé
IFCS de FES
2ème cycle des EPM
Section : Enseignement paramédical
Cohorte 2008/2010
Questionnaire adressé aux sages femmes

- Service des urgences gynécologiques et obstétricales CHU Hassan II-

Thème : Les facteurs favorisant la survenue des accidents d’exposition au sang chez
les sages femmes

A l’intention des sages femmes de services des urgences gynécologiques et


obstétricales du CHU Hassan II de FES

Réalisé par :Mlle Safae Zemmou


Encadré par: MrKouhil Ahmed

Le présent questionnaire s’inscrit dans le cadre de mon de travail de recherche de fin de

formation au niveau du 2ème cycle des études paramédicales. Il s’agit en fait d’une étude

quantitative à visée descriptive. Son thème porte sur la description des facteurs favorisant

la survenue des accidents d’exposition au sang chez les sages femmes. En ayant l’amabilité

de participer à cette étude, vous l’enrichirez certainement par vos apports, et contribuerez à

fortiori à la mise en valeur de ses données et résultats, sachant qu’il vous est garanti en

contre partie, le respect de vos droits quant au respect de l’anonymat.

Abréviation :

AES : Accident d’Exposition au Sang ;

VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaines SIDA ;

VHB : Virus de l’Hépatite B ;

VHC : Virus de l’Hépatite C ;


54
55

I-Caractéristiques des participantes :

Age : q- 25ans qentre 25ans et 35ans q+ de 35 ans

Ancienneté : q <2 ans q entre2 ans et 5ans q + 5 ans

Grade : q IDE q Infirmière auxiliaire q Autres à préciser:

……………………………………………………………………………….

Niveau d’étude : q Secondaire

q Niveau bac

q Universitaire

Horaire de travail : q Normal

q Système de garde (12/36)

Les facteurs d'exposition liés au personnel:

1 - Avez-vous été victime au moins d’un AES ?

q Oui q Non

2- A votre avis, parmi les infections suivantes, quelles sont celles qui peuvent être

transmis lors d’un AES ?

q VIH , VHB q VHC

q Paludisme q Tuberculose, VHB

q VHB, VHC, VIH, syhilis q Syphilis

q Grippe q VIH
56

3- A votre avis, parmi les situations professionnelles suivantes, quelles sont celles qui

sont particulièrement à risque d’AES?

q Recapuchoner une aiguille,

q Introduire un objet tranchant dans un conteneur trop rempli,

q Déposer une aiguille souillée sur un plateau ou une autre surface avant de la mettre dans

un conteneur,

q Retirer ou poser une perfusion,

q Réfection d’épisiotomie,

q Délivrance artificielle/ Révision utérine,

q Le fait de couper le cordon ombilical,

q Rupture artificielle des membranes.

4- Dans votre pratique, quelles sont les causes des AES ?

q Charge de travail ;

q Stress et fatigue ;

q Non usage du matériel de protection ;

q Usage d’un matériel non adapté sans matériel de protection ;

q Non usage de lunettes et masque à visière.

qUrgence extrême

5- Utilisez-vous des lunettes de protection (en dehors des lunettes de vue), lors de la

réalisation de geste comportant un risque de projection de sang ou de liquide

biologique ?

q Oui, systématiquement q Oui, le plus souvent q Non, jamais


57

6- Connaissez-vous la CAT devant un AES ?

q Oui q Non

- Si oui, précisez cette CAT : ……………………………………………………

………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………….

7- Déclarez-vous systématiquement les AES ?

q Oui q Non

-Si oui, à qui vous devez se présenter et déclarez cet AES ?

q Médecin chef de service q Médecin de travail

q Administration q Infirmier chef

q Autres à Préciser : ……………………………………………………………………

- Combien de temps après l’accident, faites vous la déclaration ?

q Immédiatement le jour même

q Dans les 24 heures

q Dans les 48 heures suivant l’accident

q Plus tard

8- Selon vous, quelles sont les principales causes du non usage de matériel de

protection pour vous?

q Méconnaissance de la procédure

q Procédure lente

q Charge de travail

q Sous estimation de risque et ignaurence


58

q Autres à préciser : …………………………………………………………………..

……………………………………………………………………………

Les facteurs d'exposition liés à l'établissement :

9- Disposez-vous d’un conteneur pour les objets tranchants ou piquants sur les lieux

d’utilisation ?

q Oui, toujours q Oui, de temps en temps q Non, Jamais

10- Etes-vous protégé contre le VHB ?

q Oui, car j’ai contracté une HB,

q Oui, car j’ai été complètement vacciné et mes rappels sont à jour,

q Non, car j’ai été vacciné de façon incomplète,

q Non, car je ne suis pas vacciné.

11- Prenez-vous les précautions standards lors de la réalisation d’un geste à risque ?

q Oui, systémiquement

q Parfois, selon les cas (urgent ou non)

q Non, jamais.

12-Avez-vous déjà reçu une formation ou information sur les AES ?

q Oui, la date

q Non

Si non,

pourquoi ?.................................................................................................................................
59

..................................................................................................................................................

.........

13-Disposez-vous des moyens de sensibilisation et information sur le risque

professionnel de transmission des infections par de HB, HC et SIDA ?

q Affiches q Cours de formation de base

q Stage q Revues q Autres à

préciser : ………………………………….

14- disposez-vous d' un matériel de sécurité contre les AES ?

q Oui q Non

-Si oui, avez-vous reçue une formation ou information sur son utilisation ?

q Oui q Non

Les besoins des sages femmes:

16- Avez-vous besoin d’une formation sur les AES ?

q Oui q Non

17-D'après vous, quels sont les moyens à utiliser pour pouvoir éviter les AES?

………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………… Merci pour votre précieuse collaboration
Safae Zemmou [email protected]

GSM:
60

Annexe n° 3

Grille d’observation
61

Aspects à observer Respectés Remarques


Oui Non

-L’usage de porte aiguille pour la réalisation


de l’épisiotomie

-L’usage systématique des gants

-l’usage des surblouses lors de


l’accouchement

-L’usage des lunettes de protection

-L’usage de masques à visière

-Le dépôt du matériel souillé dans un


collecteur

-vérification du statut de la parturiente à


travers l’entretien

-Existence d’équipement et produit adaptés


pour l’hygiène des mains

-Equipement en gants et doigtiers suffisants

-Equipement en lunettes et masque à visière

-Existence des surblouses


-Existence de pharmacie murale à proximité
pour le personnel

-Produit de pré désinfection et nettoyage


disponible

-Protocoles et conduite à tenir affichés

-Disponibilité en terme de système


documentaire de :
 Guides en cas d’AES
 Protocoles/Précaution
standard/CAT en cas d’AES
62

Annexe n°4

Grille d’entretien avec les responsables du pôle-enfant du CHU Hassan II

 Directeur du Pôle Mère-enfant


63

 Médecin chef du servie des urgences gynécologiques et obstétricales

Bonjour Monsieur,

Je réalise une étude portant sure les facteurs favorisant la survenue des AES chez les sages

femmes au niveau du service des urgences gynécologiques et obstétricales du CHU Hassan

II de Fès.

L’objectif : de cette étude est de décrire les facteurs favorisant la survenue des AES chez

les sages femmes au niveau du service des urgences gynécologiques et obstétricales du

CHU Hassan II de Fès.

Question 1 : Est-ce que vous trouvez que les moyens de protection mis à la disposition des

sages femmes sont suffisants afin d’éviter la survenues des AES ?

Question 2 : Existe-t-il un plan de formation continue en prévetion des AES au sein de

votre établissement ?

 Si non, pourquoi ?

 Si oui, quel est-il ?

Question 3 : Est-ce que la lutte contre ces AES constitue par votre établissment une

priorité ?

Question 4 : Que suggérez afin d’éviter la survenue des AES ?


64

Grille d’entretien avec le médecin de travail

Bonjour Monsieur,

Je réalise une étude portant sure les facteurs favorisant la survenue des AES chez les

sages femmes au niveau du service des urgences gynécologiques et obstétricales du CHU

Hassan II de Fès.

L’objectif : de cette étude est de décrire les facteurs favorisant la survenue des AES chez les

sages femmes au niveau du service des urgences gynécologiques et obstétricales du CHU

Hassan II de Fès.

Question 1 : Avez-vous une idée du nombre de déclaration d’AES dans votre secteur ?

- Y a-t-il un registre ? Une Comptabilité ?

Question 2 : Y a-t-il selon vous une bonne déclaration des ces AES au sein de votre

établissement ?

- Sinon, pourquoi ?

Question 3 : Quelles sont les actions de prévention réalisée dans ce cadre ?

Question 4 : Quelles sont les facteurs qui peuvent favoriser la survenue des AES chez les

sages femmes ?
Grille d’entretien avec la coordinatrice de la section sage femme de l’IFCS de Fès

Bonjour Madame,

Je réalise une étude portant sure les facteurs favorisant la survenue des AES chez les sages

femmes au niveau du service des urgences gynécologiques et obstétricales du CHU Hassan II

de Fès.

L’objectif : de cette étude est de décrire les facteurs favorisant la survenue des AES chez les

sages femmes au niveau du service des urgences gynécologiques et obstétricales du CHU

Hassan II de Fès.

Question 1 : les AES sont ils étudiés par les étudiantes sage femmes ?

 Leur prévention ;

 La conduite à tenir en cas d’exposition aux AES ;

 S’agit il d’un cours particulier ou de conseil dissémines dans tous les modules

enseignés.

Question 2 : Faites-vous des formations internes pour les étudiantes sages femmes ?

Si oui, dans quel cadre ?

Sinon, savez-vous pourquoi ?

Question 3 : que suggérez afin d’éviter la survenue des AES chez les sages femmes ?
66
67

Références bibliographiques :

-Association de lutte contre le Sida Casablanca,2005


www.tanmia.ma/article.php3?id-article:207
Consulté le : 25 juillet 2009

- Bahji, M. Alaoui, AS. Sbihi, M. Achergui, A. Bourgane, M .Alaoui, A. Jrondi, I. Oualine,


M. Fikri Benbrahim, N.
Les accidents d’exposition au sang chez le personnel hospitalier de Rabat
http:/ /www.medramo.ac.ma/fmp/revue marocaine/articles/2004-1/les %20…Rabat.pdf
Consulté le : 1- septembre 2009-10-17

- Beghdadi, Benali. Ghomari, Omar. Taleb, Morad. Belhaji, Zohra. Belabed ,Assia et
Kandouci, Abdelkader-Baderdin.
Le personnel à risque d’accident d’exposition au sang dans un CHU de l’ouest algérien
www.carininf/revue-santé-publique -2009-3-p-253.htm

-Bernard, Marc. 2004.


Guide infirmier des urgences
www .concepts/guide infirmier des urgences.fr
Consulté le : 12novembre2009.

-Build your world, septembre, 2009.


Spiritualité et développement personnel.
C:/documents and setting/administrateur/:bureau/définitiondes concepts/la connaissance/-
Build your world.htm.
Consulté le :12 septembre 2009.

-Conduite à tenir en cas d’AES, mars, 2003


http://cisih-paris-est.ap-hop-parisfr/vie/références/procedureSATaes.pdf
Consulté le : 4novembre 2009.

-Colin,CH and Kennedy,DA.microbiological hazard of occupational need lestichand shamps


injuries . 1appl batériol 1987,62-385-402.

-Comment réduire l’impact du VIH/SIDA sur les infirmières et les sages femmes ?
Conseil intérieur des infirmiers (CII).

- Chenkri, Ahmed.
Les accidents d’exposition au sang. La perception des risques par le personnel infirmier, cas
du centre hospitalier Ibn Sina de Rabat. Mémoire pour l’obtention du diplôme des EPM du
2ème cycle .Rabat .Juillet 2004.

-Chloé, Dupont. Odite, Albert et Marie-Cécile,Douard, 2005.Accidents d’exposition au sang


et chambres à cathéter implantabes
http://www.perousemedical.com/downlood/actualite/1213090178fr29.pdf
Consulté le : 6/11/2009.
68

- Demars, Yamn. 2004.


Les accidents d’exposition au sang des paramédicaux non infirmiers.Etude à partir de la
commission de reforme du département de la haute –Marne. 
Mémoire de l’école nationale de la santé publique -2004

- Druet, M. Pinsk, S. Tibarbache H.et Dumont, D.2003.


Etude des causes de non déclaration des AES au CHU Limges.Revue :archives des maladies
professionnelles et de médecine du travail,ISSN1250-3274,vol64,n°7-8 pp443-459,2003
http://cat.inist.fr/?aModel=affiche=15456307
Consulté le : 4/11/2009.

-Fortin ,Fabienne.1996
Processus de recherche en soins infirmier.

-Geres, 2000
Prévention et prise en charge d’AES 
www.geres.org

-Guide de Gestion des Déchets des Etablissements de Soins, 2004


Ministère de santé Maroc
www.santéma

-Gicquiaud, Fabienne. Hauvette, Adelice et Lavogez ,Alice.


Vers des accidents d’exposition au sang en baisse : utopie ou réalité.Recherche en soins
infirmiers.N°52-Mars 1998.
www.arsi.asso.asso.fr
Consulté le :15 juillet 2009-10-17

-Institut de veille sanitaire –surveillance des AES dans les établissements de santé français en
2006-Résultats
http:/ /www.c clinparismord.org/AES/AES_raison 2006

-Institut scientifique de santé publique. Juin, 2003.


Surveillance des AES dans les hôpitaux
http://www,iph,fgov,be/keywords,asp...surveilancedesaes
Consulté le :12/11/2009.

-Journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail 2009. Le point sur la santé et la


sécurité au travail. Organisation internationale du travail.
www.ilo.org/wcmsp5/groups/.../wcms_105147.pdf
Consulté le,2009-10-17

-Koff.SR and Wu.YG


Chronic viral hepatits :diagnosis and therapeutics
N.Engel.J.Med 2002;346(16):12576-8

- Laraqui, Omar. Laraqui, Siham. Laraqui, Salwa . Tripodi, Dominique. Chahed Ouazzani,
Laaziza. Caubet, Alain. Verger, Cristian et El Hossine.Laraqui, Chakib.
Evaluation des connaissances, attitudes et pratiques sur les hépatites virales B et C en milieu
de soins au Maroc, 2000
69

www.cairn.info/ressumé.php?ID_article=SPUB_093_0271
Consulté le : 26 septembre 2009.

-Le point sur la santé et la sécurité au travail.


Journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail 2009.
www.http://ilo.org/wcms5/groups/public/dgreports/...dcomm/documents/publication/w
cms_105147.pdf
Consulté le : 28octobre 2009.

-Les mesures de précautions standard pour la prévention des accidents d’exposition au sang.
www.atousanté.com
Consulté le : 19 octobre 2009.

- Mussault, M.2006.
Vers une maîtrise du risque d’accident d’exposition au sang en salle de naissance, novembre ,
2006.
http://www.em-consulte.com/article/84941
Consulté le :28 octobre 2009.

- Planton ,M et Lalande, A.1997 ;


Perception :visuelle ;Arti Histoire de la philosophie ;theétete ;184b-1855(1) (112p).

-Sidaction; l’épidémie du sida en 2007.


www.sidaction.org.
Consulté le :10 septembre 2009.

- Smail, A.
Conduite à tenir en cas d’exposition au sang et aux liquides biologiques,
Médecine de travail,CHU Amiens réunion hépato Picardie du 13/10/2005
http://hépato-site.com/page libre0001.087f.html
Consulté le : 4novembre 2009.

- Tarantola, A. Fleury, L. Astagneau. P., Smail, A. Hubsher, A. Taleb, M.D. Bouvet ,Eet
Brucker, G.
Surveillance des accidents d’exposition au sang .Juin 1999
Résultats du réseau AES Intérrégion Nord entre 1995 et 1997
www.invs.santé.fr/beh/1999/9925/beh_25_1999.pdf

-Tequi ,Brigitte.2006
Accidents d’exposition au sang spécificité au bloc opératoire. Formation et information AES-
décembre 2006 Unité d’hygiène . Laboratoire de bactériologie –Hygiène. CHU Nantes
Contamination professionnelles par le VIH et le VHC chez le personnel de santé en France 31
décembre 2005
www.medecine.univ-nantes.fr/.../com.univ.collaboratif.utils.lectureFichiergw?
Consulté le :9 octobre 2009.
70

-Veronique ,Bezombres et Brigitte ,Grouzil, décembre, 1998.


Etude du comportement des infirmiers en matière de responsabilité , son influence sur
l’exercice des soins infirmiers auprès du patient
Recherche en soins infirmier n°55
www.arsi.asso.fr
Consulté le :15 octobre 2009.

- Vincent , A. Cohen , M. Bernet , C. Patrix, S. L’hériteau, F. Branger, B. Talon, D. Homel,


C. Abiteboul, D et Coignard ,B.
Les accidents d’exposition au sang chez les sages femmes dans les maternités françaises
Résultats de la surveillance nationale en 2003
Journal de gynécologie obstétrique et biologie de la reproduction,2006,vol,35n°3 pp247-256
www,http://cat.inist.fr/ ? a Model=affichNsepsridt=17709873
consulté le :15 fevrier2009
71

Liste des principaux textes réglementaires

-Article L.31116-4du code la santé publique(loi91-73 du 18 janvier 1999)France

-Circulaire DHG/DH n°98-249du 20avril1998 relatives à la prévention de la transmission


d’agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins dans les
établissements de santé.
http://www.gerses.org
Consulté le : 12octobre 2009.

-Circulaire DGS/DH/DRT n°99/680 du 8décembre 1999 relative aux recommandations à


mettre devant un risque de transmission du VHB et VHC par le sang et les liquides
biologiques.

-Dahir du 2septembre 1931 déterminant les conditions dans lesquelles pourra être effectué le
paiement des sommes dues à des illettrés victimes ou ayant droit de victimes d’accident du
travail. BO 2octobre1932p :1125.

-Dahir du 25 mars 1927 concernant la faculté d’adhésion à la législation sur les accidents du
travail.Maroc

.
72

Vous aimerez peut-être aussi