Hydro Logie
Hydro Logie
Hydro Logie
,
ANDRE MUSY
CHRISTOPHE HIGY
•
ro 0
Les auteurs et l'édite ur reme rcient l' Eco le po lytec hnique fédérale
de Lausan ne pour le so utien apporté à la pub licati on de cet o uvrage.
Ulustrations de couverture:
Glacier du Rhône , Va lais, photo de André Mu sy, ao ût 2003.
Th e Yanayacll River, bassin de l'Amazo ne, Péro u, photo de Séverine
Vu i Ileum ier, colla boratrice HYDRAM , févrie r 2003.
www.ppur.org
PRÉFACE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V
A V ANI-PROPOS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XI
CHAPITRE 3 I.E BASSIN VERSANl' E l' SON COMPI EXE ' 0 " " " •• 69
1 C
o,- " n '~ ..
UIlIIJ OIl . . . , . . , . . . . . . , . . , . . . . . . , . . . . . . . . . . , . . . , 69
3.2 Comporteme nt hydrologique . ...................... . 72
3.3 Caractéri stiques physiographiqucs . . ............ . ... . 77
3 .-1- Caractéristigues agro-pédo-géologiques . .. ...... .. ... . 100
3 .5 11lfonnation digitale c t modèles numériques . ..... .. ... . 105
3.6 Conclusion ..................................... . 110
, ,
INTRODUCTION GENERALE
PRËS avoir donné une brève in troduction aux sciences hydro logi ques, ce cha-
A pitre rappelle J'évolution de cette sc ience depuis le refu s de j'explication des
phén omènes par les mythes dans la Grèce antique jusq u'à l 'avènement de
l' hydro log ie en tant que disc ip line sc ien ti fique à part entière. Ce chapitre nOlis permet
auss i de prése nter les d ifférentes facettes de cette di scipl ine ainsi que, fina lement,
j'ensemb le de la problématique à laquelle se doit de répo ndre l' hydrol og ie
aujourd'hui. Celte première partie, en tant que pro légomènes à ce qui suit, présen te
auss i les principaux organismes ac tifs da ns le domaine de l'hydro logie, que ce so it à
J'éc helle m o nd iale, européenn e ou plus localement d ans le contexte helvétique où le
fédéra lisme influence forteme nt l'organisation de ses institutions. Pour terminer, un
plan de l'ouv rage est présenté.
Les sc iences hydro logiques, si tuées a u carrefour de plu sieurs di sci plines, on t pou r
miss io n de comprendre les mécanismes régi ssa nt la d istri bu tion de l'eau à la surface
de la terre ain si que les propriétés bio-géo-chimiques de l'eau. L' hydrologie étudie
donc d'une part les flux d'eau et, d ' autre part, les réserves hydriques, qu'elles soient
de s urface , soute rraines o u atmosphé ri que. A cec i s'ajoute encore l'ensemble des pro-
cessus permetta nt les échanges entre les réservo irs. Ainsi, de manière si milaire à la
défi nit ion de l' Organ isatio n des Nat io ns Unies, l'hydrol ogie est la sc ience de l'eau et
de so n cycle su r la terre.
Durant long temps, l'histoire de l' hydrologie a été assimi lée à celle de l'hydrauli-
que et plu s spécifiquemen t des ouvrages hydrauliques. L'objecti f de cet ouvrage é tant
essen tiellemen t d e décrire et d'expl ique r les processus intervenant dans le cycle de
l'eau, il nou s apparait pert inen t de p réc iser quelque peu l'origine des premières exp li -
cations ra tion nelles du cycle hydrol og ique. Pour le reste, la littérature est abo ndan te
(Bonn in, 1984; Mali ssard, 2002; No rdo n, 199 1a; Nordon, 199 1b; Vio ll el, 2000). En
tou te généralité, o n se do it de souligner qu'il est difficile de fixer une date de début à
cette sc ience qu'est l'hydrologie. On peu t do nc p lu s si mplement partir du co nstat que
depuis l'A ntiquité, les popula tions se so nt installées le long des rives des fl e uves
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INTRODucrION GËNËRALE 5
«Ainsi tou t en Egypte se règle sur le Nil, le sol, ses productions, l'espèce des ani-
maux qui l'habitent et des oiseaux qu 'il nourrit. Les Egyptiens le sentaient mieux
que personne et ils s'en montraient reconnaissants: ils tellaient leur fleuve pour
lm Dieu qu'ils appelaient Hapi et ils ne se lassaient pas de célébrer la
bienfaisance. »
(G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l'Orient)
F ig. 1.1 Détail de la massue du Roi Scorpion mon trant le roi en train d'ouvrir une brèche dans une digue
(Ashmolcan M useum. Oxford).
pluviomètres é la boré s en rosea u. Ceux-c i éta ient placés le long des versants des
montages e t ont a ussi certainement été utili sés pour procéder à des mesures de pré-
c ipi tat ions neigeuses.
Afin de co nclu re cette première partie introductive, nou s présentons c i-après les
pri ncipaux orga nismes li és aux act ivités hydro log iques d'une part à l'éche ll e mo n-
dia le d'autre part en Europe et plus part ic ul ièrement en Su isse. S'i l ex iste une mul ti-
tude d'organ ismes ayant des activités à l'éche lon mondial, nous avons choisi de pré-
senter dans un premier temps celles qui sont rattac hées au système des Nat io ns Unies
(ONU). Nous menti o nn ons ensuite quelques o rgani smes de recherches. Enfin, nous
no us in téresserons aussi bri èvement a u rô le des organisatio ns non gouvernementales
(ONG).
Les princi paux prog rammes de l'OMM sont respectivement la ve ille mé téoro logi-
que mondiale, le programme climato log ique mondia l, le programme consacré à la
recherche atmosphé ri que et à l'env ironnement, le programme des applications météo-
ro logiques, le prog ramme d' hydro logie et de mi se en va leur des ressou rces en eau
(P H RE), le programme d'enseignement et de format ion professionnell e ai nsi que le
programme de coopé ra ti on techniq ue.
Le site Internet de l'organ isation se trouve à l' adresse sui vante: http://www.wmo.ch.
, Les régions sont respectivement l'Afrique, l' Asie, l' Amérique du Sud, l'Amérique du Nord, l' Améri-
que central e, le Pacifique Sud-Ouest et l' Europe.
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INTRODucrION GËNËRALE 17
• Analyse el prév;s;oll. L'uni té d' ana lyse et de pré visio n réalise des études s ur
les c hangemen ts des rég imes des co urs d'eau, tra ite les do nn ées rel atives à la
qu a lité de l'eau e t dé ve loppe de no uveaux o utils in fo rm atiques (s ystème
d' info rmati o n géog raphique). Ell e gè re les résea ux natio naux de mes ure et
d'o bservat ion des propri étés physico-chim iques des eaux ainsi que les bass ins
de rec herc he hydrologiq ue de Su isse .
Le service météo rologique natio nal MétéoSuisse effec tu e des o bservatio ns météo-
ro log iqu es ain si qu e des pré visio ns. MétéoSuisse es t rattac hé a u Départemen t fédéra l
de l' inté ri eu r.
Ce service en tretien t et publie des do nnées iss ues de deu x réseaux de mesures
pr incipaux. D ' une part, le résea u AN ETZ qui est fo rm é par une septa ntaine de sta -
tio ns auto matiques faisant l'acqu isi tio n de do nnées hyd ro mé téorologiques toutes les
dix minutes . D 'autre part, le réseau KLLMA qui e st un réseau convention nel de
25 statio ns en vi ron qu i effectue de s relevés tro is fois pa r jo ur. En plus de ces ré seaux,
MétéoSuisse gè re environ 400 statio ns de me sures pluvio métri ques avec un relevé
qu o tidien et pub li e a ussi so us la fo rme de cartes divers paramètres hydrom étéo ro log i-
q ues a in si q ue des images radar de la pluviométr ie en Sui sse (c hap . 8).
Tableau 1.2 Typologie des o rgan ismes actifs dans le do mai ne de la gestion des eaux.
Autres 65 1 1,8
CYCLE DE L'EAU
ET BILAN HYDROLOGIQUE
a question de la di sponibilité et de l'accès à l'ea u est sans auc un doute l' un des
L problèmes majeurs auquel devra fa ire face J' humanité durant les années à ve nir
co mme nou s l'avons précédemment so uli g né. L' étude du cycle de l'eau permet
de comprendre et d' analyser les échanges d'cau (les flux d'eau ) entre ses différents
réservo irs océanique s, atmo sp hérique s et co ntinentaux. Ce chapitre présente donc
après avo ir rappelé les prop riétés essentie ll es de J'ca u une descriptio n qualitati ve et
quantitative du cycle de l'eau et de ses principa les composantes. On présente ensuite
quelque s fo rmulati o ns emp iriques du bilan hydrique ains i que J'analy se de la réparti-
ti o n des eaux à différente s échelles spatiales. Enfin , une brève introductio n aux cycles
associés (carbone , azote, phosp hore) est proposée.
2. 1 INTROD UCTIO N
,,
,,
,
Fig. 2.4 Structure moléculaire de l' eau et illustration de la liaison hydrogène (en pointi llé) (d ' après CNRS,
2000).
Dans ce cas, les f orces attractives opèrent un rapprochement des m olécules d' eau
et l 'on en déduit ains i que plu s l'eau comporte de liaisons hydrogène et plus sa den si té
doit être fai ble. Lorsque l 'eau ne comporte plu s que des liaisons hydrogène,
c'est-à-dire lorsque l 'on se trouve en présence de g lace, il est fac ile de comprendre
que sa densité soit m o indre que ce lle de l 'cau liquide, La figure 2.4 présente une
vision m oléculaire de l' eau comprenan t des m olécu les liées par une liai son hydrogène
(r eprésentée par une ligne en pointillé) ains i que des mo lécules libres d'eau, Les
lignes p leines représen tent les liaisons cova lentes.
On notera donc la complexité des comportements de l 'eau et la situation para -
doxale qu'elle occupe dans le m onde physique, de par sa structure particulière et les
propriétés qui en découlent. En effet, outre l 'état liquide et solide que nou s venons
d'évoquer, l 'eau peut aussi se tro uver dans un éta t gazeux. On sou l ignera alors que
l ' eau est le seul et unique élémen t qui existe so us les troi s états so lide, liquide et
gazeux dans les co nditions que l 'on rencontre à la surface de la Terre.
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CYCLE DE L'EAU ET BILAN HYDROLOGIQUE 29
pression [kPal
courbe de fu~i o n
22091,4 point critique
LIQUIDE
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101.32472 t- - - - -
SOLIDE 1
1
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1
0,4 c
- :f\jc ô. .. .... .. ~ 1
coUf.... 1 1 température rC ]
..... 1 1
- 50
, o 0,01 100
Fig. 2.6 Diagramme de phase de l'cau (tiré de Musy el Soutter. 199 1).
nous permet pas, par défi ni tjon, de déterminer son commencement ni sa fin, Ain si,
l 'étude et la compréhension du cycle de l 'eau permettent d'expliquer les modalités
des échanges d 'eau et conduisent donc à une description qual itative des différents
processus intervenan t dans le cycle de J' eau. A cette description s'ajoute naturelle-
ment la recherche des causes de ce cycle d'échanges, à savoir les ca uses des mouve -
ments induits pour l 'essen tiel par un gradient d'énergie ou mieux, par une différence
de potentiel .
« Tel est le rôle de l'eau. Mais avant d'étudier celle dernière au repos, voyons-la
d'abord en mouvement; examinons le cycle qu'elle parcourt soit sur notre pla-
nète, soit dans l'atmosphère. Tour à tour nous allons la retrouver cl l 'état liquide,
gazeux Oll solide, nOliS la verrons toujours en mouvement et ne quiller une de ces
formes que pour ell reprendre lin des autres. »
(Emile Fleury, Malluel d'hydrologie, 1896)
Cependant, l'exp lication et la compréhens ion du cyc le de l' eau ne peuvent s' arrê-
ter là. Il res te en effet à co nsidérer les aspects quantitatifs, à savoir quel s sont les volu-
mes échangés et à quelle vitesse, quelles sont les capaci tés des réservo irs et leur taux
de renouvellement, etc. Autant de question s qui rendent l'étude du cyc le hydrologique
non seulement comp liquée m ais aussi complexe. C 'est ceUe étude du cycle de l 'eau
qui va donc so us-tendre l'ensemble des chapitres qui von t suivre, en étant au cœur de
la délica te prob lématique de la gestion des eaux et surtout de la sauvegarde d'une
quantité suffi sante néce ssaire au maintien de la v ie sur Terre pour les générations
futures.
Aprè s examen du f onc tionnement général du cycle de l'eau, de l' importance et de
l'intensité des échanges ainsi que du volume des d ifférents réservoirs, il s'agira
encore de se demander quels sont les méthodes et ins trum en ts à disposi tion afin de
quantifier les élémen ts du cycle hydrologique.
puis une surface d'ea u tel s les lacs, les mers ou les océans avan t de participer à nou -
veau au process us d 'évap orati on. L' eau du so l va pour sa part con tribuer di rectement
à l'évaporation par remontées capillaires ou être explo itée par la végétation puis
transpirée dans l'air ambiant.
La figure 2.10 représe nte schémat iquement le cycle global de l'eau . On remar-
quera immédi atement que le cycle hydrologique peut être décomposé en deux parties
essentielles, à savo ir sous la fo rm e d ' un cycle « terrestre» et d'un cyc le «océanique ».
En effet, ce dernier n' inclut l'écou lement qu 'en terme de grandeur d'entrée dans le
cyc le et non comme véritab le process us au niveau des océans. De même, la surface
des océans n'est sujette qu 'à l'évaporation et ne subit pas de transpiration2 ni d 'inter-
cepti on d'ailleurs. Avant d'introduire, en préambu le a ux chapitres 4, 5, 6 et 10, les
divers éléments du cyc le hydrologique, le paragraphe 2.3.4 définit plu s ri go ureu se-
ment les principes d ' une description quan titative avant de détailler les flux et réser-
vo irs du cycle de l'eau.
Comme nous venons de le cons tater, le cyc le de l'eau peut être di visé en troi s
phases essentielles qui so nt respecti vement la phase évaporatoire, celle des précipita-
tions et enfin la phase des éco ulements de surrace el so uterrain. Ces troi s phases
co mprennent des phénomènes de transport, de stockage temporaire et parfo is de
changement de phase. Ceci implique que le cycle de l' ea u peut être modélisé par des
équations différentielles représentant la conservation de la masse, de l' énergie ou
encore de la quantité de mouveme nt. Après avoi r donné une forme gé nérale des
équations différentielles à la relation (2.1 ), une formula tion plus pratique et opéra-
ti onnelle peut être introduite en vue de la quant ification des éléments intervenant
dans le cycle hydro log ique.
Rappelons cependant que la représentation d ' un cyc le par le biais d'un jeu d'équ a-
tions mathématiques simples ne doit pas nous faire oublier que ce type de représenta-
ti on reste superficielle et n'in cl ut pas l'ensemb le des process us mis en jeu, Il s'ag it
donc d'une représentation moyenne d' où il pe ut se dégage r une fa usse impress ion de
certitude. Enfin, beaucoup de prob lèmes ne peuvent pas être réso lu s par une approche
auss i globale car il s requièrent parfoi s une connaissance détaillée de certains faits ou
de certaines données. Par exemple, l'étude de l'évaporation de l'eau à la surface d' un
végé tal nécessite une connaissance précise des grandeurs météorologiques qu i
l'influencent telles que les champs hori zo ntal et vertica l des vi tesses du vent, la pres-
sio n atmosphér ique et la géométrie du milieu. Une description de ce process us, forte-
ment non linéaire, ne saurait donc se contenter d'un système d 'équati ons de conserva-
tion. La question de l'évaporation fait de plu s apparaître un cycle in terne co mp ortant
une boucle de rétroaction. Tou tefo is, à une échel le régi onale, co ntinenta le ou mon-
diale, une descr iption du cycle de l' eau par le biais d'une équation de co nse rvat ion
reste un moyen assez pertinent pour procéder à des comparaisons et évaluer l'évolu -
ti on des rése rves en eau.
Formule de Tu rc
Sur la base d ' une étude portant sur 254 bassi ns versants réparti s sur l'e nsemble de
la Terre, Turc a proposé une rel at ion entre le déficit hydri que, la pluie ann ue lle
moyenne et la tem pé rature an nuelle moyenne:
P
D= (2. 11 )
p'
0,9 + _ _
300+ 25· T +0,05· T '
où P (mm] représente la précip itatio n moyenne annu e lle, D [mm] le déficit hydri que et
T [OC] la température moyenne annuelle. La figure 2. 11 rep résente des domai nes d'i so-
valeurs du déficit d'éco ulement calcu lé po ur différents co uples de grandeurs P et T.
, 1
D = P - }. . P- avec }. = - - - = (2. 12)
0,8+0, 14 · T
où D [ml est le défic it d'éco ul ement, P [ml la pluie moyenne ann uelle et T [oC] la
température moye nne a nnu e lle, Noto ns que cette re latio n s'appl ique uniq uement si la
rel atio n sui van te est sati sfa ite :
1 1
PE , (2. 13)
8 · }. 2 }.
Dans le cas où P < 1/(8· À), le déficit d'écoulement est égal a ux précipitations
moyennes annuelles est le te nne d 'écou lement Q est nu l.
- 400
Fig.2.11 Isova leurs du déficit d'écoulement en fon ctio n de la plui e moyenne annuelle et de la température
moyenne an nue lle calculé avec la rormule de Turc.
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CYCLE DE L'EAU ET BILAN HYDROLOGIQUE 45
-
2.4 REPARTITION DES EAUX
A cause notamment des variat ions climatiques, les resso urces en eau so nt inégale-
ment réparties à la surface de la Terre. L'é tabl issement d ' un bilan hydrique est donc
un exercice déli cat da ns la mesure où il est théoriquement impossible de réellement
mesurer les apports, les pertes ct l'évo lutio n des stocks du système, no tamme nt à
l' échelle de la Terre dan s sa g lobalité. Même lo rsq ue le système est supposé connu , le
calc ul d'un tel bilan reste un exercice d iffi cile voire parfois purement académi que
(Margat et Tiercelin, 1998).
A l'échelle mo ndiale, plusieurs essais ont été tentés. Un tel travail doi t être mis en
rega rd des beso ins hum a ins et de la di sponibilité des re sso urces hydrologi ques.
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CYCLE DE L'EAU ET BILAN HYDROLOGIQUE 49
Tableau 2.7 Temps de renouvellement de l'eau dans les principaux réservoirs (tiré de Gleick, 1993;
Jacques, 1996) .
Les tableaux précédents permettent au lecteu r de relativise r l' importa nce des res-
sou rces en eau au vu d'une part, de la fracti on d'eau salée, et d'autre part, de la faible
quantité d ' eau douce sous form e liquide. A ceci s'aj ou te enco re la différence esse n-
tiell e énoncée au chapitre précédent, à savo ir que les stocks d'eau ne définis sent pas
une réserve en eau exploitable mais une rése rve potentielle, La ressou rce en eau
exploitable pour les activités humaines doit donc être définie non pas en fonc tion des
stocks qu i co nstituent bien souvent des réserves souterra ines fossiles mais selon les
caux du sol ct
souterrai nes: 1,69 %
glaciers et couverture
neigeuse permanente: 1.74 %
• Le temps de renouvellement varie évidemment selon que J'on se trouve en présence d'une nappe peu
proronde ou proronde. Dans ce dernier cas, les estimati ons de temps de renouvell ement peuvent se
sit uer au voisi nage de 8000 ans.
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CYCLE DE L'EAU ET B[LAN HYDROLOG[QUE 53
Le pourcentage des précipitations qui rui sse lle est plus important dans l'h émi s-
phère S ud (-40%) que dans l'hémisphère Nord. Notons qu'à lui seu l, le co nt inent
sud-américai n totalise 31 % du ruissellement mondial.
Tableau 2.J4 Bi la n hydri que de [a Suisse (données du Service hydrologique nat ional, 1985) et du Maroc
(M utin, 2000).
7
-
~
0
6,5
6
5,5
-"
S
0
0
5
4,5
4
~
"u0 3,5
3
0
2,5
"< 2
0
1,5
'" 1
0,5
0
1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000
année
Fig. 2.21 Evolution du flux de CO, dan s l'atmosphère en tonnes de carbone par hab itant depu is 1850.
360
355
350 '
-
>
E
c.
345 '
340
-
c.
0
N
335
330
U
325
320 '
315
3 10 '
305 '
300
1955 1963 197 1 1979 1987 1995
Fig. 2.22 Evo lution mensuelle de la concentration de COl dans l'atmosphère mesurée depu is 1959 à 1989
à l'observatoire de Mau na- Loa (Hawaii).
produit intéri eu r brut pou r les a nnées 1995, 1996 et 1997 montre que les corrélat ions
entre ces deux grandeurs so nt de l'ord re de 0,86 pou r les tro is a nnées, ce qui , au sens
stati stique, est significatif (fig. 2.23).
Malgré les incert itudes liées aux projections dan s le futur des co nséquences de
l'accroi ssement de la teneur en gaz à effet de serre da ns l'atmosphère, les experts
s' accordent a ujourd'hu i sur un réc hauffemen t global de 1,8 oC avec un e ince rtitude de
0,8 oC d'ici 2030 voire même avant (vers 20 10). Il fa ut cependant bien compre ndre ici
qu 'i l ne s'agi t qu e d'une vale ur moyenne et que l'accroissement peut fortement varie r
en fonction de la position géograph ique ainsi qu 'en fo nction de la saiso n. Par exemple,
les pays du Sud de l'Europe pourraient voir un accroissemen t de leur température
moyenne supérieur à 2 oC durant la saison estivale. Certains scénarii montren t par
con tre un acc ro issement p lu s élevé des tempéra tures hivernales par rapport aux valeurs
estivales. Ceci est notamment le cas pour les pays d'Europe cen tra le et du Nord (Bader
et Kunz, 1998; Dess us, 1999). Au-delà de l'accroissemen t de la températ ure de surface
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CYCLE DE L' EAU ET BILA N HYDROLOGIQUE 65
,
- -
-ITg
8
crOllte terrestre (- 10 Tg)
flux neT = +8 Tg
Fig. 2.24 Principaux réservoi rs et flu x du cycle de l'azote (d ' après Butc her, 1992). L' unité de masse util i-
sée est le Téragramm e (Tg) soit 10 12 gram mes, l' unité de flu x est le Téragramme par an.
n tant que s ubstrat et référen tie l essentiel à to ute étude de la réponse hydrol ogi-
E q ue, le bassin versant mérite que l'on s'y attarde quelque peu. A u-de là des dif-
ficu ltés de délim itation de ses frontiè res a ins i que de ses principales ca ractéris-
ti ques, ce chap itre met en évidence les p ri ncipaux facteurs (form e, phys iographie d u
bass in, caracté ri stiq ues agro-pédologiques) don t dépend la réponse hydrologi que du
bass in. Se si tuant à l'amont de ['étude des fac teurs intervenant dan s le bilan hydrique,
ce chapitre permet auss i d'en délimiter plu s clairement les limites. Enfin, une atten-
lion particulière est d onnée à l'organisation topo log ique du réseau hydrographique
sans tou tefois ou blier de présenter certa ines méth odes modernes d'extraction automa-
tique d'attributs par le biais de l'exp lo itation de données satellitales o u de photog ra-
phies aériennes.
3.1 DÉFINITION
Le bassin versant rep résente l'unité spatiale de référence pour l'hydrologie. IJ est
défin i co mme l'étend ue dra inée par un co urs d' eau et ses affluents et limi tée par une
ligne de partage des eaux.
La not ion de bass in versant est nettement plu s complexe qu'i l n'y paraît a u pre-
mier abord. Comp lexe, car le bassin versan t en tant qu ' unité géog raphique de réfé-
rence pour l'a nalyse du cyc le hydrologique, requiert une définition sans équivoque.
Complexe encore, car le bass in versant, au -delà de sa défin ition sel/su stdcto,
peut-être comp ri s de diverses manières.
du bassin versant, el notamment celles issues de l'observation des hyétog rammes et des
hydrogrammes résultants (sect. 10.8). Une donnée particulière qui sera étudi ée par la
suite est le temps de co ncentration.
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. •
temps rh)
Fig. 3.5 Hydrogra mme de c rue résultant d ' une plui e do nnée.
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76 L'HYDROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
Notons enco re que la valeur de ce coeffic ient est bornée, en th éorie du moin s, par
les valeurs nulle et un. Cependant, il n'est pas impossible, lors d'une détermÎnation
pratique du coefficient de rui ssellement, d'ob tenir une va leur supérieure à un. Cec i
peut-être dû d'une part à une erreu r su r les mesures effectuées et, d 'autres part, à une
mauvaise dé limitation du bass in versant c'est-à-di re lorsq ue les lim ites du bassin ver-
sant réel ne coïnc iden t pas avec les limites du bassin ve rsant topographique.
"
Q(t ) = :L C, I, [' -(i-I ) .M] A, (3.3)
1=1
où 1; [t-(i-I ) ·6.f] désigne l'in tens ité de la précipitatio n sur le sec teur A, au temps
[/ - (i - 1)· !J.t ] . Si l'on adme t que la préc ipitat ion es t spatia lement homogène et que le
coefficient de ruissellemen t est le même pour tous les sec teurs, cette dernière équat ion
s'éc rit :
"
Q(T ) = C, ·:L l , [' -(i-I)"" ] A, (3.4)
1=1
A titre d'illustrat ion, la figure 3.8 do nne un cas de bassin versan t subdivisé en
7 secteurs, un hyétogramme et la réponse hydrologique o btenue après applicati o n de
la méthode des isoc hrones.
LE BASSIN VERSANT ET SON COMPLEXE 77
A, 1[4 J
II~
A. 1[3J
1[2] 116]
I[ Il 1[7J
.,-----:6.
3· .:-,-4-'.-,--5J.
. l!.t ,
(a)
(b)
--"" DA 2
,
, 1-- , 3 3 , , , , 10 11 12 13
Fig. 3.8 Isochro nes (a), hyétogramme (b) ct hydrogramme (c) obtenu après ['application de la méthode des
isochro nes dan s le cas d ' un bassin versant divisé en sept secteu rs.
Les caracté ri stiq ues physiographiques d'un bass in versant influencent fortement
sa réponse hydro log ique, et notamment le régime des écoulements en période de crue
ou d'étiage. Ces facteurs, d'ordre purement géométrique ou ph ys ique, s'es timen t
aisément à partir de cartes adéquates ou en recou rant à des tec hniques di gitales et à
des modèles numériques.
Les pri ncipaux facteurs qui influencent la réponse hydrologique des bassins ve r-
sants so nt d ' un e part les caractérist iqu es morphomé triqu es telles que la taille du bas-
si n (sa surface), sa forme, son élévation, sa pente et son orientation et, d'autre part, les
caractéristiques liées au réseau hydrographique. Enfin, à ces facteurs s'ajou tent
encore le type de sol du bassi n et la nature de la couverture du so l.
La tentati ve d'expliquer le comportement hydro logique d'un bassin versant par le
biais de mesures quantitatives de sa morphométrie co nst itue un aspect essentiel des
progrès de la géomo rphologie. Les bases de la morphométrie reposent sur les travaux
anciens de Gravelius (vers 19 14). Bien qu'ils datent des a nnées 1920, les premiers
travaux de Horton on t permis des progrès significatifs par le biais d'analyses stati st i-
ques visant à déterminer quels étaient les facteurs physiograp hiques les p lu s corrélés
avec la réponse hydrologi que. Enfin, ce sont touj ou rs les travaux de Horton qui mar-
queront, en 1945, la naissance véritable d'une théorie de la morphologie par le biai s
de l'étude du réseau hydrographique.
78 L'HYDROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
Surface
Le bassin versant étant J'aire de réception des précipitations et d'alimentation des
cours d'eau, les débits vont être en partie reli és à sa surface.
La su rface du bassin versant peut être mesurée par superposition d'une grille des-
sinée su r papier transparent, par l'utilisation d'un planimètre ou, mieux, par des tech-
niques de digitalisation.
Forme
Elément essentiel d ' un bassin versant, la forme influence l'allure de l'hydro-
gramme à l'ex utoire de cel ui-ci. Par exemple, une forme allongée favo ri se, pour une
même pluie, les faibles débits de pointe en raison des temps d'acheminement de l'eau
à J'exutoire plus importants. A l'in verse, les bassins en forme d'éventail présentant un
temps de concentration plus court, auront des débits de pointe plu s importa nt s, toute
chose étant égale par ailleurs (fig. 3.9).
QIA
~_ _~,
Fig.3.9 InHuence de ta forme du bassin versant sur t'hydrogramme de crue.
p
K - P FA (3.5)
G - 2,j". A ::. 0.282
où Keest l'indice de com pac ité de Gravelius,A la surface du bassin versant (km 2 ] et P
le périmètre du bassin [km].
Cet indice se détermine à partir d' une carte topographique en mesurant le périmè-
tre du bass in versant et sa surface. Il es t proche de 1 pour un bassin versant de forme
quasiment circ ulaire et supérie ur à 1 lo rsq ue le bassin est de forme allongée (fig. 3.1 0) .
Fig. 3.10 Différentes formes de bassin versant et indices de compacité de Gravelius correspondants.
Relief
L'influence du re lief sur l'écoulement se conçoi t aisément car de nombreux para-
mètres hydromé téoro log iques varient avec l'a ltitude (p réc ipitations, températures,
etc.) et la morp ho logie du bassi n. En o utre, la pente influe sur la vitesse d'écoulement.
Le relief se détermine lui aussi au moyen d'indices ou de co urbes caractéri stiques
tell e que la co urbe hypsométrique.
Courbe hypsométrique
La courbe hypsométrique fournit une vue syn th étique de la pente du bassin, donc
du relief. Cette co urbe représente la répartition de la surface du bassin ve rsant en
fonc ti on de so n altitude. Elle porte en abscisse la su rface (o u le pourcentage de sur-
face) du bassin qui se trou ve au-dessus (ou en-dessous) de l'altitude représentée en
ordon née. La co urbe hyp sométriq ue du bassin donne ainsi le pourcen tage de la super-
ficie S du bassin versant sit ué au-dessus d'une a ltitude donnée H.
80 L' H YDROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
1000
950
~
900 ,
850
_ 800 "'
• • • •
• • .. . , •
•
~ 750 •
•,
"
]
-:; 650
.-
700
600 Mentue
550 • • • _ Haute-Menlue
500
il Carbassière ~
450
0% 20% 40% 60% 80% 100%
surface cumulée L% J
F ig. 3. 11 Courbes hypsométriques du bassi n versant de la Haute-Mentue et de ses deux sous- bassins
(Haule-Mcnille et Corbassière).
100%
90% h l + 1 1 1 1 1 1
"'" 70%
80%
1'"-"" r:
•
"-
-
.> 60% • .-r." - ::::'- 1
-" • ...
""
50%
40% 1 1 t î ·· , .. 1 1
""
.-- -f
•
-"
11
30% 1 Mentue
0
20% • •• - Haute-Mentue
10%
0%
Corbassière
~
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100 %
fractio n de la surface au-dessus de l'altitude relati ve l%J
F ig. 3. 12 Courbes hypso métriques relatives du bassi n versan t de la Haute- Mentue et de ses deux sous-bas-
si ns (Haute- Menlue el Corbassière).
Ajouton s que lorsqu e l' on désire carac téri ser des bass ins versants de haute monta-
gne, on a l' ha bi tude de tracer des co urbes hypsométriques glac iaires, en pl animétrant
les surfaces recouvertes de glace.
Les co ur bes hypso métri ques demeurent un outil pratique pour co mp arer plu sie urs
bass ins entre eux ou les di verses sec tions d ' un se ul bass in. Elles peuve nt en outre
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LE BASSI N VERSANT ET SON COMPLEXE 83
DL
(3. 12)
A
o ù i lll est la pente moyen ne [m/km o u %], L la lo ng ueur totale des co urbes de nivea u
[km] à ne pas co nfo ndre avec la lo ngueur d u rectangle équ ivale nt, D leur équidista nce
lm] et A la surface du bass in versant [km 2].
Une autre façon de procéder à la déte m1ina tion de la pente moyen ne est de recou -
rir a u rectangle équ ivale nt Da ns ce cas:
(3. 13)
où t1H est la différence d'altitude maxi ma le sur le bassin [ml et L la longue ur du rec-
tangle éq ui va lent [ml
Comme le note Roc he (1963), le calcul de la pente moyenn e à partir de l' hypso-
métrie du bass in o u du rectangle éq ui vale nt ne son t que deu x moyens po ur déte n11iner
une longueur de ré fé re nce s ur laq uel le on appl iq ue la différence d'altitude afin de cal-
culer un e pente moyenne. Cependant, les calc ul s ne pren nent pas en compte la forme
de la cou rbe hypsométrique. C'est pourquoi l'auteur (Roche, 1963) a proposé le dé ve-
lop peme nt d'un indice de pente iF"
Enfin , noto ns encore que le calcu l de la pen te moyenne tout comme celui de leur
exposition (ori entation des pentes) peuvent être assez faci lement au tomat isés en se basant
sur des don nées numériq ues représentant la topog raphie des bassins versants (MNA et
MNT) (§ 3.5.1 ). Le recours à ces données et ces méthodes est vivement encouragé.
Indice de pente
Les méthodes de calcul précédentes do nnen t de bo ns rés ultats dans le cas d' un
rel ief modéré et po ur des cou rbes de niveau simples et un ifo nnément espacées. Il est
toutefois diffic ile, a u vu du caractère gén éralement sinueux des co urbes de niveau , de
déterminer la va leur de la lo ngueur totale L. Afin de palier cet in co nvénient ainsi que
les incertitu des qui ré sultent du li ssage des co urbes de niveau, Roche ( 1963) propose
de déterminer un indice de pent e à parti r du recta ng le équivalent e t de la courbe hyp -
sométriqu e d u bassin.
L'idée est d'appliquer la notion de rectangle équiva lent à chaq ue co urbe de niveau
d u bassin, ceci afin de trans form er géométriq uement les cou rbes de nivea u e n droites
parallèles sur le rectan gle éq ui vale nt. L'indice de pen te ip s'e xprime al o rs en pource n-
tage comme su il :
S4 L' HY DROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
(3. 14)
L
OÙ ii; est la fraction de la s urface to tal e A compri se entre les deux cou rbes de ni vea u
s uccess ives d ' altitude a H e t al ' L représente ici la longueur du rectan gl e équiva lent.
force motrice de l'éco ulement - essentiellement gravi taire - sera faible. De suite, le
sol a ura une plu s forte tendance à se saturer si sa pente locale est fa ible. Ce constat de
l'influence de la topographie par le biais de la s urface drainée et la pente locale peut
être pri s en compte au trave rs d ' un indice nommé indice topographique et défini
comme le logarithm e du rappo rt en tre la surface drainée par unité de lo ngueur de
courbe de nivea u en un point a; par la tangente de la pente loca le en ce point (Beven et
Kirkby, 1979):
Q,
(3. 16)
tan (Il,)
;,
il"
--
P(il, < ;12)= f f;,(x)·dx = F/T (iI2 )- F1T (iI, ) (3. 18)
il ]
Ainsi, au temps 1, il est possible de déterminer une valeur de l'indice to pog raphi-
que lim ite de te ll e sorte que tou s les points do nt l'indice topographique est supé ri eur
à cette va leur son t saturés. Si l'on note cette valeur limite de l' in d ice topographique,
• •
o n a amsl:
(3. 19)
roches sédimen ta ires, par comparaison à des roches ignées (i.e, des «roches de
feu », dénommées ainsi car e ll es proviennen t du refroidissement du magm a) .
La stru c ture de la roc he, sa forme, les failles, les plissements, force nl le cou -
rant à changer de directi on.
• Le climat: le réseau hydrographique est dense dans les rég ions montagneuses
très humides et tend à disparaître da ns les rég io ns dése rtiq ues.
• La pente du terrain qui détermine si les cours d'eau sont e n phase érosive o u
séd imen ta ire. Dans les zo nes plu s é levées, les cours d 'eau participent souvent
à l'érosion de la roche sur laq uelle il s s'éco ulent. Au cont rai re, en plaine, les
cours d'eau s'éco ul en t su r un lit où la sédime ntat ion prédomi ne.
• la présence humaine: le dra inage des terre s ag ri co les, la construction de barra-
ges, l'endiguemen t, la protection des berges et la correction des cours d'eau
modifient con tinue ll ement le tracé originel du réseau hyd rograp hique.
Afin de carac tériser le réseau hydrog raphique, il est souve nt utile de reporter so n
tracé en plan sur une carte à une échelle adéq uate. L' ut ilisati on de photographies ana-
logiques ou numériques est uti le pour cette identification . Enfin, aux fac teurs princi-
paux énumé rés ci-dessus s'ajo uten t les distinct ions selon :
• le type d'écoulement~
• le type de drain age ;
• la topologie du résea u.
trouve dan s les régio ns de montagne. Le torrent se carac térise essenti ellement
selon un profil en long. Au bassin de réception succède un canal d'écoulement
bien marqué puis un cô ne de déjection.
• Les écoulements diffus. Ce dernier type d'éco ulement se di stingue des deux
autres par le fait qu ' il n'y plu s de phénomè ne de co ncentration dan s un lit mai s
que l'écoulement peut se produire, en surface, en de multiples rui sselets (riLi
wash) o u en nappes d ' eau de faible profondeur (sheet wash ). On peut encore
distinguer un type d'écoulement diffu s fai sant suite à de très importantes crues
co nstituées d'eau bo ueu se en régime turbulent (sheetfiood).
Typologie du drainage
Une caracté ri stique importante du réseau hydrographique est le type de drainage
qui s'y produit. On di stin gue dan s le monde tro is pri nc ipaux types de drainage, à
.
savOir :
• Le drainage exoréique. Ce type de drainage co rrespo nd a u fait que to ut écou -
lement abo utit à l'océan.
• L'aréisme. Dans des situations extrêmes o ù l'éco ulement es t occasionnel et
dan s des régions ar ides et hyperarides, l'a bsence de drai nage a u-delà d'une
dizaine de mètres carac té ri se le phénomène d'aréi sme. L' aréi sme est syno-
nyme d'a bsence de drainage, c'est-à-di re d 'absence d 'éco ul ement organi sé.
• Le drainage endoréique. Dans les régi ons semi-arides et arides, le drai nage
peut s'effec tuer à J' intérieur de bassi ns fermés, ce qui signifie que les ea ux
d'écoulement n'atteig nent jamais la mer. C'est le cas du Chari qui disparaît
dan s le lac Tchad. Ce phénomène d'endoréisme est notamment à l'o rigine de
la form ation des grands lacs sal és . Ces lacs se forment en présence d'un équi-
libre entre les appo rt s so us form e d'eau des rivières e t des précipitations e t les
pertes, essen tiellement dues à l'évaporation . Il subs iste cependant parfois
quelques co urs d'eau à l'exutoire de tels lacs. Les cas class iques d'endoréisme
sont la mer Morte, la mer Caspienne ou ce lle d'Ara l en Asie. L' endoréisme
peut toutefo is exi ster da ns des zo nes hum ides et l' on peut montrer que ce pro-
cess us est indépenda nt des co nditi ons géo logiques (Coq ue, 1997). Ce phéno-
mène co ncerne aussi bien le Sahara a lgérien et égyptien, les déserts d'Au stra -
lie, d'Amérique et d'Asie que les steppes de l'Afrique du Nord ou les déserts
andins. L'endoréi sme prend de plu s des formes variées du fait de so n extens ion
a llant de q uelqu es kil omè tres carrés à plusieurs mil liers ainsi que de l'al titude
des dépressions qui so nt parfoi s au-desso us du niveau de la mer.
Mis à part les lypes d 'écou lement que nous venons d'étudier et qui co nce rn ent les
é léments du réseau hydrograp hiqu e, il est important de di stin guer les caractéristiques
glo ba les du réseau hydro logiq ue.
,""-
"-
!J'
,
~( <::0,'
,, "
/"-1855 m
v 0,
"ti'O,
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, 1:;"""<:: ,"
1/
~,
,;f, : ,
, l ' 0f O)
-.. ;, 1 \J-\
1
59.7 km _ _ _ _ _ --+.' 440 m
Fig, 3,15 Profil en long de la Broye avec représentation de ses affluents (d'après Parriaux, 1981 ).
où Pmu)' est la pente moyenne du cours d'eau [m/km] , tlH,1U1X [m] la dénivellation
maximale de la ri vière (différence d'altitude entre le point le plus éloigné et l 'émi s-
saire) et L la longueu r du cours d'eau principal [km].
LE BASSIN VERSANT ET SON COMPLEXE 91
On préfèrera parfo is ut ili ser d 'a utres méthodes plu s représenta tives: par exem ple
celle qui consiste à ass imiler la pente moyenne à la pente de la droite tracée en tre les
po ints situ és à 15 % et 90% de di sta nce à part ir de l'ex uto ire, suiva nl le cou rs d'eau
principa l (Benson, 1959); o u e nc o re, comme le préco ni se Linsley ( 1982), on prend ra
la pente de la li g ne, tracée dep ui s l'exutoi re, d ont la surface dé li mi tée est iden tique à
la surface so us le profil e n lo ng (fig. 3. 16).
S2'~
di stance à l'embouchu re
Densité de drainage
La de nsil é de dra inage, in troduite par Horto n, est la longueur totale du réseau
hydrographique par unité de s urface du bass in versant:
D, (3 .23)
OÙ Dd e st la den sité de dra inage [km/km:!], Li la lo ngu eur de co urs d ' eau [km] et A la
s urface d u bassin versant [km 2 ].
La den sité de drainage dépend de la géo log ie (stru cture e t géo log ie), des caracté-
ri stiques topographiques d u bass in versant et, dans un e certaine mesure , des co ndi-
tio ns c limato log iqu es e t anthropiques. En pratiq ue, les va leu rs de den si té de drai nage
varient de 3 à 4 po ur de s rég ions o ù l'écoulement n' a atteint q u'u n développement
très limité et se tro uve ce nt ral i sé~ e ll es dépassent 1000 pou r certa ines zones où
l'écou lement est très ram ifié avec peu d ' infilt ratio n. Selon Schumm , la va leu r inverse
de la den sité de drainage, C = II Dd' s'appell e constante de stabilité du cours d 'eau .
Phys iquement, e ll e rep résente la surfac e du bassi n nécessai re pour ma inteni r des
conditi ons hydro log iq ue s stab les dans un secteur du réseau.
92 L' HYDROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
Densité hydrographique
La densité hydrographique rep résente le nombre de cana ux d ' écoulemen t pa r
uni té de su rface:
F ~
L. N, (3.24)
A
où F est la dens ité hyd rographique [km- 2 ], Ni le nombre de cours d'eau [-] et A la
superficie du bassin [ km 2] .
Il ex i ste une re lation assez stable en tre la den s ité de dra inage Dd et la densi té
hydrographique F, de la forme:
,
F ~ a·D: (3.2 5)
RB se nomme com munément le rappo rt de confluence. La figure 3.17 donne une illu s-
trat ion de ce rapport a ins i que de son influence sur le débit mes uré à l'exu toi re du bas-
sin versant.
So it Q ['ord re du bass in versant, défini comme étan t l'o rdre de so n cours d'eau
p ri ncipa l, on peu t alors remarquer q ue c hac une des lo is de Horton est une sui te géo-
métr ique respec tivement de ra iso n 1/ R8 pour la loi des nombres, RL po ur la lo i des
longueurs et RA pour la lo i des a ires. A parti r des p ropriétés des su ites géométr iq ues et
LE BASSIN VERSANT ET SON COMPLEXE 93
bass in A
•·
--- .... ,•
•• •
•
••• •• bass in B
•
•
••
•
••
•
•• •• -------.-. .... • ••
•
•• ,
•, ·
,,
••
~,
••
•
•,
1\
•
••
,
•,
,, ,,,
,•
••• ,,, , ,•
•
•
• ,•
•
•• ,,
•• • •
,• ,•
•• ,,
•' .. • • ,,•
•
•
••
• ,,
,
~. --
-2.25
,,,
• RB =
••
• ,
• ,, Q /A
•• • B
• •
••• •
••
• •
•• ••
• •
•• ••
• ,•
,
• A
•
•• ,•
•
• •
• • ••
,
R ~ /7
Fig. 3.17 Bassi ns versant s hypothétiques de dirrérents rapports de con fl uence RB et schémati satio n des
hydrogrammes corresponda nts (d ' après Chow, 1988).
dans le cas de la lo i des longueurs, la longueur du co urs d 'eau princ ipal peut être en
exp ri mée en fonction de la longueur moyenne des co urs d ' eau d ' ord re (J), pou r a utant
que ru < Q , par la relat ion suivante:
(3 .29)
Cm - (3.30)
En app li qu a nt la lo i des nombre s, o n sait que l'o n a fi w cou rs d 'ea u d 'o rdre OJ
exprimés par la re latio n:
(3.3 1)
94 L'HYDROLOGIE, UNE SCIENCE DE LA NATURE
Par définit ion, I1n = l , A insi la long ueur tOlale des cou rs d'eau d'ordre üJ
s'exprime par :
0 -.
(3 .32)
0-. 0-.
~ RB
L[aI = L.,; en' R (3.33)
41=1 L
Ce tte pernière somme représente à nouveau une séri e géométrique de rai son
1 t 1
( RH RL ,de premier terme ( RB RL )0-1 et de n-ième terme égal à un, L a somme de
cette série vaut donc:
(3.34)
Notons que si RBI RL < 1 et que Q tend vers l 'infini, la série co nverge et la lon-
gueur tola le du ré seau tend vers:
01
-
RB '
R,
(3.35)
1-
RB - 1
R,
Cependant, dans la plupart des cas, cette série diverge et ai nsi, la somme cherchée
tend vers l' infini lorsque Q tend vers l ' infini , On a simplement :
n-I
L[ot ~ (3 .36)
On sai t encore que la longueur moyenne des co urs d'eau d'ordre 1 va ut:
(3.37)
A partir de ces deux dernières rel ati ons et aprè s quelques man ipu lations, on
obtient final ement la relation suivante:
,-:::
'"'",R,!.!,
L _ f! ln( Rt l
(3.38)
tot 1
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LE BASSIN VERSANT ET SON COMPLEXE 97
1
In - ·D = lnN (3.42)
r
d' où :
-D (3.43)
N=r
Cette dern ière rel ati o n définit une loi d 'échelle uniforme a u sens o u no us l'avons
précédemme nt définie. En cons idérant ma in tenant la lo ng ueu r tota le L de la co ur be
étudiée (i l peut s'ag ir du cours d ' ea u principa l par exemple), le rapport r d ' hom ot hé-
e
tie s'écri t, s i est un étal o n de long ueur:
- -
r -
e (3 .44)
L
Ce qu i do nn e, a u vu de (3.35):
· ln N (r )
D = 1lm (3.47)
,>->0 In (11 r )
En com parant l'équation (3.38) avec la re lation (3 .30), il s' ensuit que la dimen s io n
fracta le du résea u hydrographi q ue peut ê tre évaluée à l'aide des grandeurs RBe t RL et
vaut :
(3 .48)
Sans entrer da ns plus de détail , on re ndra attentif le lecteur quant au fa it que les
co urs d 'ea u d 'o rdre un dont on uti li se cependant la lo ngue ur m oyenne présen tent
auss i un aspect frac ta l. Certains aute urs on t ain s i proposé de corri ger cette dernière
éq ua tio n a fin de teni r co mpte de ce phé nomène. En posant DI la dimen sio n fracta le
des co urs d 'eau d 'o rdre l , o n obtient (Spos ito, 1998) :
D = D, . In RB (3.49)
ln RL
98 L' H YDROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
A titre d' exempl e, le ta blea u 3.2 et la figure 3.20 prése ntent les rés ultats d' un e
ana lyse topo log ique d' un bassi n versan t. On rem arquera que les va leu rs des rapport s
RB et RL ne so nt pas co nstantes, sans do ute du fa it des incertitudes qui ento urent la
détermination des va leurs du nombre de cours d ' eau, leur longueur et leur surface tri-
buta ire. Au vu d e cette variab ilité, les lo is RBet RL so nt d ans ce cas déte rminées g râce
à la pente de la régress ion linéai re entre le logarithme (base JO) de Il w et (t) et J'ord re
des co urs d'ea u (fig . 3. 17). Po ur le bass in étudié, o n o btient a lo rs les va leurs sui vantes
pour les lois de Horton : RB = 2, 53, Re = 2, 48 et RA = 3.
Tableau 3.2 Exe mples de para mè tres topologiq ues pour un bassi n versa nt.
-
Ordre n. e. ". R, Re R,
1 50 1,5 4 3,85 2,67 3,00
2 13 4 12 1,63 2,25 3,00
3 8 9 36 2,67 2,56 3,00
4 3 23 108 3,00 2,57 3,00
5 1 59 324
7
s o nombre
-" 5
0
6 Il lo ngueur moyenne
t. surface moyenne
.4
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1
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-- 0
-------
1 2 3 4 5
ordre des cours d'eau
Fig. 3.20 Loi des nombres, des longueurs et des surfaces pour les données du tabl eau 3.1.
L e ta bleau 3.3 donne encore quelques va leurs du rapport de H orto n ainsi que la
dimension frac tale D déterm i née par le bi ais de la rel ati on ( 3.40). L es données son t
issues de Tarboto n el al. ( 1988) et Rosso el al. ( 199 1).
Tableau 3.3 Exemples de paramè tres topo log iques pour un bassi n versa nt.
Ce dern ier tab leau m o ntre a ins i que les réseaux hyd rograph iq ues étud iés présen-
tent un ta u x d e co uverture d u bass in versant im po rtant. Un réseau hyd rograp hique
occ upan t la lOta li té du bass in devra it prése nt er une dimens ion fractale de 2.
Loi de Hack
Parm i les lo is d'éche ll e, celle de Hack occ upe un e posit ion bien particu lière au vu
de l'i ntérêt qu'elle a susc ité depui s sa fonn ulatio n (Hack, 1957). A partir de do nn ées
s ur de nombre ux bass ins ve rsan ts au U.S.A., Hac k a étab li un e re lation en tre la sur-
face d'u n bassi n versant A [km 2] et la long ueu r de so n co urs d'eau prin c ipa l L [km] ;
(3.50)
(3.5 1)
La loi de Hac k a fait l'objet d'un grand nombre d 'étu des car e ll e imp li q ue p lu -
sieurs rés ultats pertinent s relatifs à la m o rp ho logie des bass ins: d ' un e part, p lu s ie urs
travaux con d uisent à so uli g ne r la relat io n entre les valeurs de l'exposant Il de la loi de
Hac k et le caractère fractal des cou rs d' ea u d ' un bass in versa nt ; d'a utre part, la lo i de
Hac k pemle t d'é tabl ir une lia iso n entre la sinuos ité d' un bass in versant et les g ra n-
deu rs LI! et LJ. respectivem ent défi n ies comme étant le d iamètre et la la rgeur d u bas-
si n versant.
La fi gure 3.2 1 ill ustre la lo i de Hack à parti r de do n nées fo urni es par le G loba l
R uno ff Data Center d u Federal In stitu te of Hydro logy de Ko ble nz en A ll em agne.
Ces do nnées co nce rn en t 397 bass ins ve rsants po ur lesq ue ls o n d ispose d' une m es ure
de la surface en km 2 ajnsi q ue d'u ne mes ure de la longueur d u co urs d'ea u prin c ipa l
en kil omètre. Un aj ustem e nt de la re la ti on (3 .43) perm et d'obteni r l'éq uatio n
s u ivante :
10000,--------------------------------,
- 1000
E
-'""
"
.,""c
100
-0
•
10 +-------,------,,------,--------j
1000 10000 100000 1000000 10000000
surface [k m2]
Fig. 3.21 Représentat ion de la relation entre la surface d ' un bassi n versant et la longueur de so n cours
d ' eau princ ipal pour 397 bass ins (don nées du Federall nst itute of Hydrology de Koblenz Alle magne).
100 L' HY DROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
Enfin, notons que j' on peut aussi définir la co urbe aire-di stan ce, qui met en rela-
ti on la longueur moyenne des co urs d'eau d'ordre ro donné et J'aire trib utai re
m oyenne des co urs d 'eau du même ordre ro, et cec i ordre par ordre . Cette cou rbe per-
met de visuali ser la répartiti on des superficies du bass in par rapport à J' exuto ire ou par
rapport au point de mesure du débit. Cette répartition affec te en effet la concentration
du rui ssellement et donc influence la réponse hydrolog ique du bass in versant.
Surfaces urbanisées
Les surfaces imperméables jouen t un très gra nd rôle e n hydrol og ie urbain e. E ll es
augmen tent le vo lume éco ulé el dim inu en t le temp s de co nce ntration. On calcule sou -
ve nt un taux d'imperméabilité qui est le rapport entre les surfaces imperméa bles et la
s urface to ta le.
On so uli g nera e nc ore que la surface du cou rs d 'eau co nstitue aussi un p lan d'eau
et que le cana l d ' une rivière permet au ssi de laminer une cru e. La fi g ure 3.23 illustre
l'effet de laminage po ur le Rhône à l'amont du lac Léman (entre Brig ue et la Porte du
Scex).
2.5
-- Rhô ne, Genève
.•• - 2,0
~
~
Rhône, Porte du Seex
"" r
"- 0
0
"• 1.5 .
~
/
" , ,,
"E ,,
-
0
1/ /
/
/
••
"<=" 1.0
~
"0
.
F ig. 3.22 Il lustration de l' effet d e la minage par un plan d ' cau. Coefficients mensuels de débits à l' amont ct
à l'aval d u lac Léman .
3,0 T-==RhÔn~;g;;;--T---=------1
Rhô ne , Brig ue
.~
~
2,5 -- Rhô ne, S io n
::g - - Rhô ne, Po rte d u Scex
.g 2,0
-
"~ 1,5
"E
<:: l ,0
""
••
~ 0.5 +- - -- :-,...--_....,
8 0,0 l=-=-
~-=-::-:-+-- _-+_-+--+_-+--+_--!
Ja nv. fév r. mars avr. ma i j uin juil. août sept. oct. nov. déc.
Fig. 3.23 Illustratio n de feffe t de laminage par un cours d·eau. Coefficients mensuels d e d ébits pour le
Rhô ne à Brigue, S ion et à la Porte du Scex.
La fonn e la pl us classi que de cet indice rep ose sur le principe de décroissa nce
logarithm ique avec le temps du taux d' humidité du so l, au cours des périodes sans
préc ipitat io ns:
où l' [PA o est va leu r ini tiale de J' ind ice des précip itatio ns antécédentes [mm], l' IPA / la
va leur de cet indice t j ou rs plus tard [mm] , K un facteur de récess ion, K < 1 (vari able
d ' un bassi n à l'a utre, a in si q ue d'une saiso n à l'autre po ur un même bass in ) et 1 le
temps Uou r].
L' Institut d'Aménagement des Terres et des Eaux de l'EPFL (IAT E/ HYDRAM ),
après d iffé rents travaux de recherc he sur des parcelles expéri mentales, a adop té un
ind ice de la forme sui vante:
(3 .56)
o ù l' [PA ; es t J' indice de précipi tatio ns antérieures au jour i (mm ], l' IPA i _ 1 l'indice de
pl uies an técédentes a u jour i - 1 [m m], P ;-l les p réc ipitat ions tombées a u jour i - 1
[mm ] e t K un coeffic ient inférieur à l , en gé néral compri s e ntre 0,8 et 0,9.
La fig ure 3.24 sui vante illu stre le calcul de l' IPA au co urs d'une année à la station
C ha let du Villars (bass in de la Haute-Mentu e) (VD ). La re lation employée po ur déter-
miner l'{PA est celle de l' IATEI HYDRAM avec K = 0,9.
1 00~----------------------------------------------,
80
~
E 60
-~
E
40
20
O+-~~--~--~--~--~~--~--~~
3 1 déc. 19 févr. 10 avr. 30 mai 19 juil. 7 sep L 270CL 16 déc.
Fig. 3.24 Varial ion de l'i ndice IPA en fo nclion du lemps à la slal ion Cha lel du Villars ( VD) en 1991
(K = 0,9) .
Ainsi, lo rs d ' une p lui e provoq uant un rui ssellement, celui-ci sera ét ro itement cor-
rélé avec l'état d'humidité du so l, en to ut cas au début de la préc ipitation.
quaternaire
tassement ou glissement avec niche
d'arrachement
tertiaire
.-
- a
~ D grès massif. lité ou entrecroisé
"'"
grès el marnes
Fig. 3.25 Carte géologique du bassin versanl de la I-Iaute-Mentue (d'après Joeri n, 2000).
La demande de données spatiaJcs s'est accrue ces derni ères années car l'on saü
déso nn ais qu'il es t essentiel de connaître la distribution spatiale de la réponse hydrologi-
que pour bien comprendre les processus so us-jacents de la génération de l'éco ulement.
106 L' HY DROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
A part ir de ces troi s approches, il est possible de détenlline r plu sieurs att ribut s du
modè le numérique d ' altitude tel s que des attributs topog raphiques (éléva tion , orienta-
tion, pente, su rface, co urbure) qu i influencent dive rses grandeurs intervenant d irecte-
ment dans les process us d 'éco ulement. Mi s à part les attrib ut s «directs» déterminés à
partir du MNA, on peut e ncore évaluer de s attri buts dits «dérivés» dont le plus co nnu
est sans co nteste l' indice topog raphique. L' ind ice topog raphique est un indice
d'humid ité qui permet d ' es ti mer la tendance d'u n élément ou d'u ne maille du bass in
versant à se saturer.
3.5.2 En Suisse
En Sui sse, le nouvea u modè le numé ri que de terrain MNT25, éta bli par l' Office
Fédéral de Topographie, est di sponible pour toute la su perfi c ie du pa ys depui s fin
1996. Ce modèle est établi à partir de la digita li sation des courbes de niveaux des
feuilles topograph iques à l'éc helle 1:25 000. Dans une seconde étape, le modèle
matri c iel du MNT25 est interpolé avec une maille de 25 m (fig. 3.27). Ce jeu de don-
nées est uniqu emen t des tin é à l'emp lo i num érique. II répond aux exigences deman-
dées pour des appl icat ions d ' une très grande précision. La précision alt imétrique du
MNT25 es t d'env iron 1,5 m sur le Plateau, e ntre 5 et 8 m dan s les Alpes,
A partir de l'éc hantillon des po ints de la grill e couv rant le territoire, il est encore
nécessaire de procéder à une seconde interpolati on afin de pouvoir gé nérer la surface
digita le du territoire (MNT) ou d' un bassin versant. Da ns le cadre de l'o btention de la
su rface d'un bassin versant, on peut raison nablement proposer la démarche suivante:
• Importation d' un fi ch ier au format ASC II com prena nt les coo rdonnées des
points a insi que leu rs alt itudes provenant de l'Office Fédéra l de Topograp hi e.
A
altitude
z ~~~----~---,
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,
1
1
1
1 1 1
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ZÎ 1-- ---:
x, x,
intcrpolalio n sel on les lignes
Fig. 3.27 Schéma de la mé thode d ' interpol ation de type cubique utili sé pour la géné ratio n du MNA2S.
108 L' HY DROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
im porlation du
fichie r ASCII de
,' Office Fédéral de
Topograph ie
- im portation du
fond de plan
intersectio n du
--
MNT avec les
limites du bassin
versant
Fig. 3.28 Démarche appliquée pour générer le MNT d 'un bassin versant à partir de son MNA (d'après
Higy, 2000).
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CHAPITRE 4
,
LES PRECIPITATIONS
près avoi r présen té d ' une m anière très générale le cyc le de j' eau ainsi que son
A référen ti el spatia l, ce ch api tre s' intéresse à la prem ière composante d u cyc le, à
savoir les précipita ti o ns. On décri t a insi s uccessivement la fo rm at io n des pré -
c ip itat ions liqu ide et solide pu is " on s 'attache à présen ter les ré sea ux de mesures
ainsi que la rel ation essentielle pour l ' hydrologue entre la durée, [' i ntensité et la f ré-
q uen ce de s préc ip itat ions. Pour term ine r, ce chapitre ab o rde enc ore la pro blématique
très actu e ll e de l'es tim atio n rég io na le des champ s de préc ip itatio ns.
Sont dé nommées précip it at ions to utes les eaux mét éoriques qui to mbent s ur la
s urface de la terre, tant so us fo rme li q ui de (bruine, plu ie, averse) gue so us forme
solide (neige, grés il , grê le) et les précipitations dép osées o u occ ultes (ro sée, ge lée
blanc he, givre ... ). Ell es so nt provoquées pa r un chan gemen t de tem pérature o u de
•
pressIOn.
« Illl'y a poillt de meilleure eau que celle de la pluie, parce qu 'elle est composée
des parties les plus légè res et les plus subtiles qui ont été extraites de toutes les
autres eaux, et que l'air a longtemps purifiées par son ag itation, j usqu 'à ce que
dalls les orages elles se liquéfi ent pour tomber sur la terre. »
( Vitruve, De Architectura, li vre VIIf)
4.1.1 Nuages
Par to ut tem ps, on considère que 60% de la surface terrestre est reco uverte par des
nuages, so us q ue lque fo rme q ue ce so it. D'une manière générale , la co mpréhen sio n
des mécanismes de fo rma tio n des nuages passe par un e ana lyse des aé roso ls co ntenus
dan s l' atm osphère ca r la f0 n11 a tio n spontanée des gou ttele ttes d ' eau ne peut se faire
qu 'e n m ilieu sursaturé à savo ir lo rsqu e l' hum id ité re la tive est su périeure à 100%.
112 L'HYDROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
4.1.2 Aérosols
Les aéroso ls occupen t la partie la plus fine en terme de granul ométrie des compo-
sés non gazeux conten us dans l' a tm osphère terrestre. Leur diamètre peut a tteindre
0,000 1 ~1l1 so it 10- 10 mètre. En gé néral, les noyaux qui pemlcttent la condensation de
la vapeur d'eau en gouttelette d'eau présentent un diamètre de 0, 1 ~m. Il s so nt géné-
ralement classés de la manière su ivante: si leur diamètre est inférieur à 0,2 J..lm, on les
nomme noyaux ct' Aitken, de 0,2 à 2 jJJ11, il s'agi t de grand aéroso l. Enfin, si leur dia-
mèt re dépasse 2 ,"un, on parle d'aéroso l géant.
La concentration ainsi que la taille des aéroso ls peuven t varier fortement en fonc-
lion de l'espace et du temps. Toutefois, plus la concentration en aérosol augmen te,
plus leur ta ille diminue (l'ord re de grandeur pour la concentration des aéroso ls est de
10 12 noyaux par km 3). Il est encore inté ressant de sou li gner que la diversité de la ta ille
des noyaux permet de comprendre la formation des nuages dits «chauds»,
c'est-à-dire des nuages dont la température interne dépasse 0 oC par opposition a ux
nuages «fro ids » dont la température n'excède pas 0 oC. Une grande variab ilité de
taille encou rage la prod uction de précipitations. Sans entre r dans les détails des méca-
nismes phys iques, on peut encore noter qu'il y a toujou rs des mouvements internes
aux nuages, ce qui explique que ceux-ci ne chuten t pas sous l'effet de la gravi tati on.
Concernant maintenant les so urces des aérosols, ceux-c i so nt essentiellement
d'origine naturelle ou anthropique. Les sou rces anthropiques son t majoritairement
celles des ac tivi tés indu strielles tandis que pou r la partie naturell e, le plus gros four-
nisseur d'aérosols est le milieu océanique que l'o n nomme spray océanique. A ceci
s' aj oute cependant une production non négligeable de dimethylsufide par le plancton.
Le tableau 4.1 donne une estimatio n de la productio n d'aérosol selon leu r source.
Tableau 4.1 Production mondiate d'aérosols (d 'après Wallace ct Hobbs, 1971, cité dans Sum mer. 1988).
o ù coex istent des cristaux de g lace et des gouttelettes d'eau su rfondue, la vapeu r
d'eau est saturante par rapport à la g lace, tandi s qu'elle ne l'es t par contre pas par rap-
port à l'eau liquide surfondue. Il y a a lors évapo ration des goutte lettes; la vapeu r ten-
dant à devenir «s ursaturante » par rapport à la glace, il se prod uit un phénomène de
co nden sati on so li de sur les crista ux qui gross issent aux dépen s des gouttelettes. Lors-
que ceux-ci so nt suffisamment gro s, ils tombent et fondent s'ils renco ntrent de s tem-
pératures positi ves. Le nuage donne ainsi de la pluie. On peut auss i observer des chu-
tes de neige si la temp érature es t constamment négati ve ou bien si l' iso therme du zéro
degré est très bas.
convecti ve
chaud et sec
(f oehn) "
"
fro id ....
" /
orographique frontale
Nom Caractéristiques
Régime équatorial hum ide plus de 200 cm de précipitat io ns annuelles moyennes
à J' intérieur des continents et sur les côtes
région typique de cc régime: bassin de l' Amazone
Régime subtropical humide e ntre 100 ct 150 cm de précipi tation annuelle moyenne
en Amérique à l'intérieur des co nt inents el sur les côtes
région typi que de ce régime: poi nte Sud-Est de J'Amérique du
Nord
Régime subtropical sec moins de 25 cm de précipi tation annuelle moyenne
à l' intérieur des co ntinents el sur les côtes ouest
région typique de ce régime: le Sud du Maghreb
Régime intertropical sous l' in fl uence plus de 150 cm de précipi tation annuelle moyen ne
des alizés sur des zones côtières étro ites; humidité
région typique de cc régime: côte Est de l'Amérique centra le
Régime continental te mpéré entre 10 et 50 cm de précipitation annuelle moyenne
à l'intérieur des continents; il en résulte des déscrts ou des steppes
région typique de ce régime: plaines de l' Ouest du cont inent
nord-américai n
Régime océanique tempéré plus de 100 cm de précipitatio n annuelle moyenne
sur les côtes Ouest des continents
région typique de ce régime: la Colombie bri tannique, l' Europe
Régime polaire et arct ique moins de 30 cm de précipi tation annuelle moyenne
se s itue au nord du 60" parallèle ; fo rmati on de grands déserts
froids
région typique de ce régime: le Grand Nord canad ien
Pour un bassin ve rsa nt don né ou une région donnée, les stalions pluviométriques
forment un réseau d'obse rvati on. Elles fournissent des mesures ponctuelles.
Les données re lat ives aux sta ti ons so nt d'une haute importance po ur les stati sti -
ques cl imatiques, la planifica tion, la gestio n et les projets de construc ti on; la nature et
la den sité des réseaux do ivent donc tenir compte du phénomè ne observé, du but des
observations, de la préc ision dés irée, de la topograph ie, de facte urs économiq ues ou
d'au tres enco re.
La représentat ivi té des précipitations par les mesures es t fonc tion du réseau
d'obse rvat ion. Plu s cel ui-ci est dense, me illeure est j'informati on e t plu s l'ensemb le
des mesures est représentat if de la lame d'ea u tombée sur une surface donnée. Cepen-
dant, le réseau est le rés ultat d ' un comp rom is en tre la précis ion dési rée et les possi bi-
lités ou charges d'exp loita ti on. Le réseau devra donc ê tre planifi é. Il existe plus ieu rs
th éories su r la planification optimale d ' un réseau, ma is e lles donnent des rés ultats
approximat ifs, qu i doivent toujo urs êt re adaptés aux contraintes locales et fi nancières.
L'h yd ro logue devra faire appe l à l'expérience pour pla nifier un réseau. Il ti endra
comp te du relief et du type de précipitations (fro ntales, orograp hiques, convectives).
Il s'ass urera également des fac ilités d'accès, de co ntrôle et de transmission des infor-
mat ions (par l' homme ou par télétransmission: téléphone, élect ri ci té, satellite).
, URL : http://wwW.ffictcosuissc.ch/fr 1.
11 8 L'HYDROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
Certa ines de ces valeurs peu vent être régio na li sées et prése ntées so us forme de
ca rtes d'isohyètes (cartes d'i sovaleurs de précipitations). Il existe d' a utres ouvrages de
sy nth èse qui so nl davantage d iri gés ve rs une analyse glo bale des préc ipitat io ns (Atlas
hydrologique de la Suisse, 2002).
1 12 P
Is=p
a
LP'''- I; /- 1
(4. 1)
où ' :; représente l' indice de saisonna lité, Pa la préc ip itati o n annuell e et Pmla précipitation
mensuelle. Si l'on dispose d ' une longue période, il est aussi possible de détenniner un
indice de saison na lité en remp laçant les va leurs to tales annue lles par leur valeurs
moyennes sur ta période considérée. Un rapide calcu l mo ntre que cet indi ce est bo rné
par les va leurs 0 (la précip itat io n est unifo rnl ément répartie sur les 12 mo is de l' ann ée)
et 1,83 (toute la précipitation a nnuelle a lieu en un seul mois) . Pou r des raisons prati-
ques, on nonne so uvent cet indi ce de te ll e so rte qu'il so it com pris entre 0 et 1. Soit alo rs:
1 = 6 ~p _ P" (4.2)
s Il . Pa ~
/ .. 1
II! 12
LES PRÉCIPITATIONS 119
90 25 160 18
--
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C' IlIfIOUji
5
E
0 22 " 0 0 "
(e) J C- M A M J J A S 0 N D (D J F M A M J J A S 0 N D
Fig. 4. 2 Moye nnes mensuelles des précipi tations ct des températures pour (a) Ki ev, cl imat continental de
steppe, (b) Brest, cl imat océani que. (c) Santis, cl imat tem péré de montagne. (d) Casablanca, cl imat médi -
terranéen, (e) Ab idj an, cli mat équatoria l. (f) Cherrapunji, cl imat de mousso n.
L'appl ication de cette derni ère relation aux précipi tati ons mensuell es moyennes
des villes de la figu re 4 .3 donne les rés ultats présen tés au tableau 4.4 .
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122 L' HY DROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
par rappo rt au temps, de la cou rbe des précipitat ions c umulées. Les é léments impor-
tants d' un hyétogramme sont Je pas de temps 6t et la f orme . Communément, on choi -
sit le plu s pe ti t pas de temp s possi ble selon la capacité des instrum e nts de mesure
(pluviographe). Quan t à la forme du hyé togramme. e lle est e n gé néral caractéri stique
du type de l 'aver se et varie donc d'un événement à un autre.
Le critère de co ntinuité d' un épi sode plu vi eux varie selon le bassin versan t. Géné-
ralement, deux averses so nt cons idérées comme di stinctes si la précip itat ion tombant
dura nt j'intervalle de temp s qui les sépare e st inférieure à un certain se uil et si cet
interva lle est lu i-même supérieur à une certaine valeur définie co mpte tenu du type de
problème étudié. En représentant les averses sous forme de hyétogrammes, la problé-
matique de la séparation des averses se résume comme suit (fi g . 4.5).
i [mmlh ]
dH
I[h 1
Fig. 4.5 Conditions pour la d istinction de deux averses consécutives : (a) 6.H durant 6.T < seuil (par exem-
ple 1 mm); (b) 6. T > durée choisie en fonction du problème (par exemple 1 heure).
Cetle notio n d'averse est très impo rtante en milieu urbain et de petits bassins ver-
san ts ca r e ll e s'avère détermina nte pour l'es timation des débits de c rue. De plu s,
l'application de la méth ode ra ti o nnelle pour le dimen sion nement des ouv rages
d'assainissement nécess ite leur connaissance en gé néral et cell e des relati ons li ant
l'intensité max imale d ' une pluie à sa durée en particulier.
L'ensemble de ces valeurs ponctuelles, co ndensées sous forme sta ti stique, est uti -
lisé pour déterminer la fréq uen ce et les caractéristiques d'un événement pluvieux
isolé ou e ncore pou r étu d ier la variab il ité de la pluviométri e dans l'espace.
(4.4)
1
T =--- (4.5)
I-Fx( xx)
Ainsi, un déb it de temps de retour Te st un débit qui sera dépassé en moyenne tou -
tes les T années (c'es t-à-dire k . T fo is sur k . T années). En d'autres termes, si l'ana-
lyse fréquenti e lle d' une série de débits max imaux permet de déterminer le temps de
retour d' une valeu r particuli ère il n'est a priori pas poss ible de répond re à d'autres
quest ions pertinentes qui peuvent se poser à l'i ngénieur. Par exemple, la notio n de
temps de retour ne permet pas de répondre a ux questions suivantes:
• Quelle est la proba bilité qu'une précip itat ion (o u autre événement) de temps
de retour T surv ienne a u mo ins deux fois durant les dix prochaines années?
• Quel est le temps de retour d ' une préc ipitation qui a une chance sur trois d'être
dépassée durant les c inquante prochaines années?
Pour répondre à ces ques tions impo rtan tes, il convient de reco urir à l' emploi de
lois de probabilité telles que la loi de Bernoulli et la loi binomiale.
On appelle variable de B ernoulli la variab le X s'i l exis te une va le ur p telle que la
loi de probabilité de la variable X s'ex prime co mme suit:
prO) = 1- P (4.6)
p (l) = P
Cec i sig nifie que la var iable aléatoi re X peut prendre deux va leurs d isti nc tes, à
savoi r 0 si la variable n'est pas dépassée durant un ce rtain laps de temps (l'année) ou 1
si ce tte variable est atteinte ou dépassée durant ce même laps de temp s. En répétan t ce
rai sonnement sur une période couvrant plusieu rs intervalles temporels indépendants
124 L' HY DROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
En gu ise d'illu strati o n, on peut cons idérer la si tu at ion sui vante: la du rée de vic
d'un o uvrage d 'assai nissement (collecteur) est de 60 ans. On cherche al ors à savoir
quelle est la probabi li té de voi r un évé nement pluvieux cri tique surveni r durant la vic
de J'o uv rage al ors que sa probab ilité d'occ urrence est de une c hance sur dix par a nnée
(cene probabilité est le cr itère de dimen sionnement du co llecteur). L'appli cation
imméd iate de la lo i binomiale (4.7) cond uit à:
P{X > I} = I -Px(O)= I - ( 60!) .0, I O (I _0, 1 )"~o = I,2, ... ,n (4.8)
60-0 '0'
et l' on note qu ' il y a 99,8% de chance pour qu'un tel événement survienne au moins
une fo i s durant la vie de l 'o uvrage. D an s le cas où l 'on co nsidère que cette valeur est
trop élevée, il est po ssible de m od ifier le cri tère de dimensionnement du co llecteur en
augmen tant par exemple son diamètre afin que la probabi l ité qu'un tel événemen t sur-
vienne au cou rs de la vie de l'ouvrage so it de 50% au lieu des 99,8%. Dan s une telle
si tu ati on, on peut déterminer le critère de dimensionnement de l'ouvrage co mme su it:
Px(O)= (I - Pl" => p= 1- Px (O) Y., = 1-0,5 '"'' =0,0 11 (4. 10)
Celte probabi lité pennet donc de déterm iner le temps de retour de l 'événement
crit ique à prendre en considérati on po ur le dimensionnement de l 'ouvrage, soi t dans
=
notre situation, T = 1/ P 87 ans (au lieu de 10 ans comme c'était le cas précédem-
ment). En appl iquan t toujours la loi binom iale, on retiendra en core le résultat suivant:
Pour une même fréquence d'apparition - donc un même temps de retour -l'intensité
d'une pluie est d 'autant plus forte que sa durée est courte.
A durée de pluie égale, une précipitation sera d 'a utant plus intense que sa fréquence
d 'apparition sera petite (donc que SOfl temps de retour sera grand).
LES PRÉCI PITATIONS 125
temps de retour
\
, "- "-
" '-
'... '
............ _
........
-1 _ _ T
4
--_ -- --__ T3
--- --- ----- - - - --- T
- - - - - . T1 2
durée
Fig. 4.6 Représentati on schématique des courbes lOF (T4 > TJ > T1 > T. ).
Ces lois pe rmettant d 'é tab lir les re lat io ns en tre le s intensités, la d urée e t la fré-
q uence d' appa ri ti o n des p luies peuvent être représe ntées selon de s co urbes caractéris-
tiques, les co urbes [DF (inte nsi té-durée-fréq uence) (fig . 4 .6).
Représentation analytique
Différentes fo rm ul es so nt proposées po ur représe nter l'in tensité cn llq ue d'une
pluie e n fo nctio n de sa durée, po ur une fréque nce de dépassement do nnée.
126 L' HY DROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
k . T il a
i= o u encore, pour T fixé, i = (formule de M ontana) (4.1 1)
(T+C)' Tb
. a
1 = --.= (4.12)
.Jï
où a est une constante de lieu.
Les courbes iDF, calculées po ur les d iffé rentes régio ns de la Suisse, figurent dan s
les nOnlleS s ui sses pour la co nstructi on rou tière (No rme Sui sse SNV 640-350 p. 5).
Elles se présentent de la manière suivante (fig. 4.7).
600 , - - - - - , - - ==C:I--;:::r:============:::;l
fréque nce - .. -
T = [0 V (Valais)
~ C (Ce ntre)
~ 400 +--~
~ ~ ... --- L (Léve ntina)
-
.S! , ...... ------_. S (Sotto-Sopra Ceneri)
.~ 300
u
.~"~ ,
M (Me ndri siotlo)
~
,Co
~ 200 -j::=-:.t:~.... ----''--t=- -F
•
'i-
---t-----41----
.
-.. ----
~
. 100
•
+--+-- ~'~'+"",,;f.:::::~ .
• JI .' T •.
• • • •
o - i - - - i - - ---+---+---+---+--+--+--+--+--+---1
o 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60
Fig. 4.7 Courbes lOF pour les différentes régions de la Sui sse, déterm inées par l' EAWAG (norm e SNV
640-350).
K
r = (4 . 13)
B+T
où rest l' intensité moyenne d ' une pluie d ' une durée de 1 minute s atteinte ou dépassée
en moyenne une fois toutes les Tann ées [fIs/ ha] , K un coefficient fonction du lieu et
du temps de retour et B une cons tante de lieu [minutes].
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LES PRÉCIPITATIONS 129
100
12
90
1 ft
-
10
-
~
80
70 =tz(
'"
E
E
~
.9-
-l!
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60
50
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.0;; 6 .g•
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-"
0
0 E 30
4
a 20
10
2
o
o 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
o
INO 18,00 0,00 6,00 12,00 cumu l du temps [%]
(a) (b)
Fig.4.9 Exemple de hyétogramme (a) c t de structure correspondan te (b) pour une précipitation e nregistrée
au nord de Lausanne du 13 novembre 199 1 à 12h00 au 14 novembre à 12h00.
100
7
..--
•0
90
80
1
/
V
.-0
-- 70
0
."-
-
'iJ 60
11
~
"
"-
• 50 ---J 2If
'0" 40 JL
-"
~ "
"
E
30
u"
0
20
.-u0
-0
10
'" 0 -
o 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Fig. 4.10 Deux exemples de structures de pluies différentes pour u n même volume c t une même durée.
l'événement. Dans le second cas, la fract ion de la préc ipitation présen tant une inten-
si té élevée arrive après qu'une partie de la pluie es t déjà tombée sur le sol et a pu satu-
rer - du moins en partie - le sol. Le second événement présente donc - potentielle-
ment - un ri sque bien plu s élevé d' impliquer un débit de cru e plus importan t que dans
le cas de la prem ière situation du fait qu'au m oment où l'intensi té est maximale, la
capac ité de réte ntion du sol est déjà d im inuée par les précipitations antérieures.
Une pl uie peut être carac térisée par plu si eurs paramètres qui peu vent avoir, au
sein de la même pluie, des temp s de retour très différen ts. Citons no tammen t:
• la hau teur totale de pluie,
• la durée,
130 L·HYDROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
Il appartj ent do nc à l' in géni e ur de dé termi ner, e n fo ncti o n du type de projet q u'i l
effect ue, les types de paramètres q u' il co nvient de considérer.
L'ana lyse spati a le des préc ipitatio ns co nsiste à tenir compte de leu r vari ab ili té dans
l'espace. Cette étude es t très importante car la pluie est un des process us hydrolog j-
q ues les plu s vari ab les non se ulement da ns le tem ps mais auss i dans l'espace en fonc-
ti on de paramètres régionaux et/ou locaux com me la vitesse d u ve nt ou la topograp hi e.
D 'embl ée, o n sou lig nera qu e la problé matique de la représentativi té d' un e mes ure
po nctuelle des précipitatio ns n'est pas c hose simple et q u'il co nvient d'être extrême-
ment prudent face à l' intégrat io n spati a le de mesures effectuées localement. Quo i
q u' il e n so it, il ex iste d iffé ren tes méth odes permettan t de déte rm iner des va le urs
moyennes de préc ip itat io ns de mani ère satisfaisante si certai nes co nditio ns métrologi-
q ues so nt respectées (c hap. 8).
D'u n po in t de vue pratiq ue, la représentation spat ia le des préc ip itatio ns est impo r-
tante pour les projets d'aménagements des terres et des eaux tels qu e le dra in age,
l'est imat io n des ressources hyd ri quc d'un bassin ou encore le d imensio nn emc nt de
co ll ec te urs po ur des projets de dra inage urbai n.
Pour l'évalu at ion régio na le des précipitatio ns, on procèdc d'o rd inaire à une inter-
polat ion des do nnées plu vio métriq ues co ll ectées loca lemen t. Cette interpo lat io n per-
met d'a tte indre plusie urs obj ect ifs, notamment:
• le calcul des lames d'eau moyennes cl [ 'échelle du bassin,
• la cartographie des précipita tions.
• Les méthodes d' in terpo lation, celle du krigeage en parti culier, qui pemlettent
la pondération des mesures d isponibles en minimisan t la vari ance d'esti mation
résu ltante. Le krigeage est basé sur une fonction de corrélatio n spatiale qui
s'apparente au corrélogramm e, ou enc ore à so n in verse, au variog ramm e.
4.8.2 Passage des pluies ponctuelles aux pluies moyennes sur une surface
La hauteur des précipitatio ns tombant sur une surface diminue lorsqu 'o n s'éloigne
du centre de l'averse. Il est possible de tracer les cou rbes do nnan t la hauteur de préci-
pitati on e n fonc tion de la surface co nsi dérée dans l' emprise d' une averse et ajnsi de
préciser le taux de décroi ssance, au trement dit le rapport de la hauteur de la lame
d' eau moyenne à la hauteur de lame d'eau maxi male. On peu t égaleme nt tracer des
co urbes don nant la va leur de ce rappo rt , appelé coefficient d 'abattement, en fonctio n
de la surrace considérée et de la durée ou de la ha uteur de précipitati on (fig. 4 .11).
1
e
1 1 --
160000
1p URE DE
1
t' -,
150000 L L
<
~--••
140000
1
1
1
1 .-,
~
-E
- 130000
--••
~
--
x
•
1 1 1 --•
-•
-
<
<
••
•u•
120000
110000
L
1
L
L L
1
L
L
-
•
,•
-•••
••
100000
.-•
~
•
90000 •
80000
~
--••
E
-•
Coordonnies y IlIll
Fig. 4.11 Sché ma d 'abatteme nt spat ial de l' événement pluviométriq ue d u 21-23 septembre 1993 dan s la
vallée supérieure du Rh ô ne (Schéma B in n-Si mplo n) (Greb ner. 1993).
4.9 CONCLUS IO N
Importance de l'évapolr.llnspiration
... à l'échelle d'une zone climatique: P =49000 km 3, ET= 27800 km 3/an (57 %)
... à J'échelle d ' un bassin versa nt: P = 2,2 mio m3, ET= 1.2 mio m3/an (55%)
Fig. 5. 1 Importance rel ati ve de l'évapotran spirat ion (En par rapport à la précipi tation incidente (P) pour
différentes échelles spatiales.
La figure 5.2 ré sume sc hématiquement les différents éléments intervena nt dans les
processus d' interception (tennes e n ital ique) et d'évaporation et d'évapotranspiration,
qui fon t l'o bjet de ce chapitre, à savo ir: la précipitation incidente à la surface du cou -
ve rt végétal, la transp irat ion du végé tal, l'évaporati on de l'eau interceptée, le dra inage
de l'eau rés iduelle au travers de la canopée, l'écoulement de l' eau le long du végétal
et des troncs et, enfin , l'évaporatio n de l'eau du sol ai nsi que les prélèvements par les
, , . . . . .
vegetau x qUI so nt en partie conve rti s en transpiratIOn.
136 L'HYDROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
Préc ipitations
Transpi ration
Evaporation
de la canopéc
Evaporation
Evaporatio n le long
du sol Drain age de la ca nopée
des branches et tronc
a 0
5.2 ÉVAPORATIO N
exp ri mée en Pasca l (Pa] , en milliba rs (m b] ou m ill imètres de merc ure [mm Hg]) et de
la vitesse du vent u. Cette lo i est formulée selon la relation suivante :
(5.2)
o ù E est le taux d'é vaporation (o u flux d'évaporati on ou vi tesse d'évaporatio n), e{/ la
pressio n effective o u actuelle de vapeur d'eau da ns l'air, e la pression de vapeu r d'ea u
j
de vapeur sa turan te (J 'évaporation cesse dès que es = e). Ainsi, pour qu'il y ail évapo-
ration, il faut que le gradient de pression dû à la vapeu r d'eau so it positif.
On soul igne ra encore que la pression de vapeur sa turante augmente avec la tempé-
rature. Elle peut s'exprimer comme sui t, avec la température en degrés Celsiu s:
17,27·/
[Pa = N/m'] (5.3)
237,3+/
1000
900
800
~
"-
~
" 700
~
600
0
.-,,0 500 /
~ 400
0-
300
200
1
100
0
o 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
température rCJ
ce sens que les g rad ien ts verti ca ux e t les vitesses ho rizontales so nt nettement supé -
rieurs a ux g radients ho ri zon taux et aux vi tesses verti cales. Cette co uc he lim ite co nsti-
tu e la région de l'atm osphère pour laquelle les co nditi o ns de s urface affec tent de
façon notable les phénomènes de tran spo rt à so n vo isinage . C'est auss i dan s cette par-
ti e de l'atmosp hère qu'apparai ssent des phénomènes de tur bu len ce.
En généra l, on défi ni t la vitesse moyenne u [m is] o u le gradient de vitesse
moyenne du I dz dan s un écoulement en fonc ti o n de la co ntra inte de cisaillemen t, de
la masse volumique du fluide et de la di stance à la paro i z. On peut ai nsi écrire la re la -
tion s ui vante:
Il ,
-----;----'--,- = /( (5. 12)
z (dil / dz)
o ù Ir [-] est la co nstante ad imensio nnelle de Von Karma n valant approx imati vement
0,41 . La vitesse li . [m is] peut être co nsidérée comme une vitesse de fri ctio n trad ui-
san t le frotte ment dû aux turbule nces de la circulatio n de l'ai r au-dessus de la surface
du so l.
En intégrant l' équati o n (5. 12) e ntre Zo et Z, o n obtien t respecti vement:
_ li . Z
li = - · ln (5 .1 3)
/( Zo
avec Zo' une cons tante d'intégrati o n dont la dimen sion est celle d ' une lo ngueur.
On peut défi nir cette va leur co mme l'i nte rsection de la d roi te représen tant l'évolu-
tion de la vi tesse du ve nt e n fo ncti o n de l'élévation dan s un système de coo rdo nn ées
semi-Iogarithmiques. Elle dépend en princi pe uniquement de la géomé tri e du mi lieu
et se no mme communément ha uteur de ru gosi té ou hauteur de fro ttemen t. To utefo is,
po ur des surfaces qui présente nt un co uvert végé ta l, il es t difficile de préc iser un e
va leur co rrecte de cette grandeur et l'on est co ntraint d'admett re q ue Zo se si tue que l-
que part en tre le nivea u d u sol et la hauteur de l' o bstacle (par exemple la végétation) .
u. est la vitesse de frottement dé fini e co mme la raci ne carrée du rapport entre la
co ntrainte de cisailleme nt T [Pa] et la masse vol um iqu e du flu ide p [kg/ ml], so it
Il, = ,fT / p .
Les élémen ts précédemme nt exposés ont co nduit les scientifi ques à proposer une
fonll ulati o n légèrement différente de la re latio n (5. 13):
Il,
-,-------,--"-'--::::-c--:- = /( (5. 14)
( Z- d ) (du/dz)
soi t:
_ u. z- d (5.15)
li = - · In
/( Zo
ci-dessus perm ettent de déterminer la v itesse du vent à une altitude quelconque à par-
tir de la con naissance de la vi tesse du vent m esurée à une autre altitude, par exempl e
celle de la slal io n m é1éorolog iq ue (fi g. 5. 7):
Z, - d
ln
Zo
lt
2
= U
I
' (5.16)
Z2 -d
ln
Zo
1
1
1
1
1 profil lhéorique sous
- '-','- , / couvert forestier
/
/
- -. x
Fig. 5.7 Profi l vertica l des vitesses du vent SOLIS couvert forestier.
O n re ndra ic i attenti r le lecteur qua nt au rai t quïl ex iste encore d'autres rormulatio ns des profil s de
vent et que ce lles-ci sont encore largeme nt discutées dans la littérature scientifique actuelle. A titre
ind icatif, o n consulte ra Jetten, Y.G., 1996 . Interception of 1ropical min f orest: performan ce of a
canop)' \Voter balall ce mode/. Hydrological Proccsses. 10: 671 -685. ainsi que FAO, 1998. Crop
evapotran spiration. FAD Irrigation a nd drai nage paper, 56. FAO, 300 p.
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148 L·HYDROLOGIE. UNE SCIENCE DE LA NATURE
Tableau 5.2 Ordre de grandeur de l'évaporal io n moyenne annuel le des grandes nappes d'eau libres sous
différents climats. Tiré de Réméniéras ( 1976).
Capillarité
Dans le cas où le sol est rel ativement peu humide et dans la situation d'un so l nu
en l'absence de nappe, le rég im e d'évaporat ion est fixé par la plu s petite des co ntrai n-
tes en tre les cond it ions météo ro log iques c t la capac ité du so l à tran smettre de l'eau
vers sa surface. Dans ce cas, les remontées capillaires pe rme ttent d 'amener de l'eau
jusq u'au front d'évapo ration. On retiend ra to utefois que l'évaporat ion fajsant su ite à
des remontées capillaires est généra lement peu importa nte.
Origina ire de Dompierre (FR), André Musy obtient cn 1970 son di plôme d" ingénieur EPFL cn génie rural
et géomètre, suivi d"une maîtrise en hydrologie, cn statistique et d' un doctorat de r EPFL dans le domaine
de la physique du soL Il continue sa formation dans diverses universités américaines, à Davis notamment,
ava nt de revenir à ' "EPFL où il est chargé de cours cn hydrologie el chef de travaux à 1"Institut de génie rural.
II est a ussi chargé de cours dans plusieurs universités étrangères. Dc 1978 à 1983 , il dirige des projets cn
hydrologie et aménagements de l' O rganisation météoro logique mondiale et du Programme des Nations
Unies pour le Développement, en A frique subsaharienne pri ncipa lement Dès 1983, il est professeur à
l' EPFL, titulaire de la chaire de génie rural. Actuellement, il dirige 1"1 nstitut des Sciences et Technologies de
l'Environnement et le laboratoire Hydrologi e el Aménagements. Il est expert auprès de nombreuses organi -
sations internationales.
Né à Vevey en 1970, Christophe Higy fa it ses études universitaires à l' Ecole polytechnique fédérale
Lausanne o ù il obtient en 19% son diplôme d'ingénieur du génie rural et géomètre. En 1997, il obtient sa
maîtrise en hydrologie puis en 2000, son doctorat ès sciences techniques dans le domaine de la modélisation
hydrologique. Après un séjou r de deux ans au Service des chemins de fer féd éraux où il dirige un projct de
modern isation des installations de sécurité ferro\'iai re en partenariat avec r industrie, Christophe Higy est
nommé à la direction du Service interco mmunal de gestion du district de Vevey. Ses activ ités portent sur la
gestion durable des ressources en eau et des produits de r acti\,ité humaine. Il est éga lement chargé de cours
à rEPFL pour renseignement püStgrade des bases de la modélisation hydrologique et responsable des rele-
vés topographiques d"un site archéologique en Egyptc.
ISBN 2- 88074-546- 2
9 >