Guide AST - by Amaryk
Guide AST - by Amaryk
Guide AST - by Amaryk
MINISTÈRE DE LA FORMATION ET DE
L’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNELS
Version expérimentale
ÉQUIPE DE DIRECTION
ÉQUIPE DE PRODUCTION
ADAPTATION
Abdelmalek HASSANI I.F.P d’Annaba
P.S.E.P Chargé d’études
SOUTIEN À L’ADAPTATION
Lucie MARCHESSAULT Commission scolaire des Grandes-
Seigneuries
Conseillère technique
AVANT PROPOS
La situation économique et sociale de l’Algérie exige plus que jamais, la redynamisation du système
de formation professionnelle, par la mise en place de nouvelles stratégies permettant à notre secteur
de jouer un rôle prépondérant dans la relance économique du pays.
Dans le contexte d’une économie de marché, il ne s’agit pas uniquement de vouloir former de la
main-d’œuvre, mais encore faut-il connaître les exigences et les besoins du marché du travail. On
doit donc savoir quels genres de compétences développer chez les personnes à former et le nombre
de personnes ciblées dans chaque domaine d’activités économiques, pour que l’offre du système de
formation soit en adéquation avec les besoins des entreprises.
Dans cette perspective, les autorités algériennes ont sollicité la contribution du Canada pour une
expérimentation de l’approche par compétences. Intitulé :« Appui à l’expérimentation de l’approche
par compétences dans le secteur de la formation professionnelle en Algérie », ce projet a pour
finalité, l’appui aux efforts de la réalisation d’une réforme du système de formation professionnelle,
orientée vers l’acquisition des compétences en vue d’exercer un métier ou une profession.
D’une durée de deux ans (2004-2006), le projet de coopération vise d’une part, l’expérimentation
d’une ingénierie de formation professionnelle dans quatre filières : Froid et Climatisation, Arts et
Industries Graphiques, Mécanique Automobile et Gestion des Ressources en Eau et, d’autre part, la
sensibilisation et l’accompagnement des autorités algériennes pour déterminer les tenants et les
aboutissants de cette expérimentation.
Le volet A qui, par des séminaires de sensibilisation, vise à informer et à sensibiliser les intervenants
du système de formation et de l’enseignement professionnels à l’ingénierie de formation liée à
l’approche par compétences.
Le volet B qui offre un support, au regard des quatre secteurs retenus, dans la réalisation d’études
de planification et dans la réalisation d’une nomenclature des emplois et métiers ; un appui est
également fourni dans la réalisation d’études sur l’égalité entre les sexes en formation
professionnelle.
3.1 Atelier........................................................................................................................... 13
3.1.1 Définition.......................................................................................................... 13
3.1.2 Ressources nécessaires .................................................................................. 13
3.1.3 Préparation de l'atelier...................................................................................... 14
3.1.4 Conduite de l’atelier.......................................................................................... 15
3.1.5 Avantages et inconvénients.............................................................................. 15
3.1.6 Synthèse de la méthode de l’atelier .................................................................. 16
3.2 Entrevue individuelle..................................................................................................... 16
3.2.1 Définition.......................................................................................................... 16
3.2.2 Préparation de l’entrevue ................................................................................. 17
3.2.3 Conduite de l’entrevue...................................................................................... 17
3.2.4 Avantages et inconvénients.............................................................................. 17
3.2.5 Synthèse de la méthode de l’entrevue individuelle............................................ 18
3.3 Questionnaire ............................................................................................................... 18
3.3.1 Définition.......................................................................................................... 18
3.3.2 Préparation du questionnaire............................................................................ 19
3.3.3 Administration du questionnaire........................................................................ 20
3.3.4 Avantages et inconvénients.............................................................................. 20
3.3.5 Synthèse de la méthode du questionnaire ........................................................ 21
3.4 Observation .................................................................................................................. 21
3.4.1 Définition.......................................................................................................... 21
3.4.2 Préparation de l’observation ............................................................................. 21
3.4.3 Réalisation de l’observation .............................................................................. 22
3.4.4 Avantages et inconvénients.............................................................................. 23
3.4.5 Synthèse de la méthode de l’observation.......................................................... 24
ANNEXES
L’élaboration du référentiel du métier est confiée à une équipe de production dirigée par un
1
spécialiste en élaboration de programmes (SEP) , lequel doit s’adjoindre la collaboration de plusieurs
2
personnes (spécialistes du métier, formateurs , etc.).
Le SEP doit avoir participé à des travaux préparatoires et percevoir de façon assez juste le contexte
de travail du métier considéré. Ainsi, il sera plus apte, en temps opportun, à orienter les questions
vers les aspects essentiels, à saisir facilement l’essence des propos qui seront tenus et à illustrer, par
des exemples concrets, le type de réponses attendu des personnes consultées. L’utilisation des
résultats d’études, une étude sommaire des descriptions des tâches existantes et quelques visites
d’entreprises suffisent généralement, car le SEP ne doit pas influencer les décisions des personnes
consultées.
Enfin, le SEP doit avoir une bonne connaissance de la méthode d’élaboration des programmes
d’études de manière à mieux juger de la pertinence des données recueillies et de la nécessité
d’approfondir certaines questions.
Élaborer un programme d’études et rédiger les documents qui l’accompagnent requièrent une
connaissance détaillée du métier pour lequel on conçoit un projet de formation. Pour acquérir cette
connaissance, il est convenu de mener, auprès de divers représentants du métier, une consultation
destinée à recueillir divers renseignements : il s’agit de l’analyse d’un métier. Les résultats de cette
analyse sont consignés dans le référentiel du métier.
3
Le référentiel a pour objet de faire le portrait le plus complet possible de l’exercice d’un métier : on y
décrit les éléments de la situation de travail qui seront les plus utiles à la détermination et à la
précision des compétences nécessaires à l’exercice de ce métier (responsabilités, rôles, tâches et
opérations, habiletés et activités, exigences particulières, etc.); on y trouve également des
suggestions ayant trait à la formation.
L'expérience confirme que les personnes les plus aptes à fournir une information complète et de
qualité sont celles qui, au moment de l'analyse, exercent le métier ou en supervisent de très près
4
l'exercice .
1
Le spécialiste en élaboration de programmes est un professionnel spécialiste du processus d’élaboration de
programmes de formation professionnelle selon l’approche par compétences. Il est responsable de la
conception et de la production non seulement du programme d’études mais aussi des documents technico-
pédagogiques qui l’accompagnent. Il agit en collaboration avec des formateurs spécialistes du métier et des
spécialistes du métier provenant du milieu du travail.
2
Professeur en enseignement professionnel (P.E.P.) ou Professeur spécialisé en enseignement professionnel
(P.S.E.P.).
3
On doit tenir compte de l’état actuel de l’exercice du métier ou de la profession et de son évolution prévisible
au cours des cinq prochaines années.
4
On peut, exceptionnellement, consulter des personnes qui ont exercé le métier ou la profession dans un passé
récent.
Le choix des entreprises consultées devrait se faire à partir de données fournies par des études
(sectorielles, préliminaires, etc.). Par exemple, les personnes choisies :
Il est primordial de s'assurer de la disponibilité des personnes pour toute la durée de l’analyse, que
celle-ci se déroule sur les lieux de travail ou à l’extérieur. Il arrive, en effet, que certaines personnes
doivent justifier une absence ou un arrêt de production auprès de leurs supérieurs. L'envoi d'une
invitation ou d’une demande formelle (endroit, date, objectifs, étapes, importance et horaire) à
chacune des personnes dont on sollicite la participation devrait aplanir cette difficulté.
Il est aussi important de bien préparer les personnes que l’on désire consulter; cela constitue un
important facteur de motivation. Pour ce faire, il faut leur transmettre l’information nécessaire à une
bonne compréhension de leur rôle et du déroulement de l’analyse.
2. DONNÉES À RECUEILLIR
Bien que les données à recueillir puissent l’être au moyen de différentes méthodes de collecte (que
nous verrons au chapitre suivant) la nature des données sera la même peu importe le moyen utilisé.
Le présent chapitre renferme des précisions sur tous les thèmes devant être abordés durant
l’analyse.
Lorsqu’il est possible de discuter avec les personnes consultées avant de procéder à la collecte de
données proprement dite, il est nécessaire de leur expliquer le contexte dans lequel s’inscrit l’analyse
à laquelle elles vont participer. Le but de cette étape est donc de donner une vue d'ensemble du
processus d'élaboration des programmes et du déroulement de l’analyse.
Il est donc essentiel de préciser les objectifs de l’analyse et de revenir sur le fait qu’elle n'a pas pour
objet de déterminer des compétences, mais bien de recueillir le maximum de renseignements
susceptibles de décrire le plus complètement possible leur métier.
Cependant, il n'est pas utile, à cette étape-ci, d'initier formellement les personnes aux rouages de la
formation professionnelle ainsi qu'à la mécanique interne qui la régit. En premier lieu, donc, expliquer
les raisons qui ont motivé l'élaboration d'un nouveau programme d'études ou la révision d'un
programme d’études existant et, en deuxième lieu, que l’analyse est la pierre d'assise de l'élaboration
d’un programme d'études, puisqu’elle en assure la validité.
Il est essentiel que les personnes consultées comprennent que la majeure partie des éléments de
formation dériveront de cette analyse et qu'elles sont les mieux placées pour décrire l'exercice de leur
métier, tâche dont dépend la suite des travaux. Il s'agit de donner une information suffisante sur le
processus sans aller trop loin et sans se perdre dans des considérations d'ordre technique.
Le but de cette étape est de délimiter le métier à analyser et d’en dégager un aperçu général.
Après s'être préparé à l’analyse, le SEP devrait saisir les différentes réalités qu’englobe l’intitulé d'un
métier. Il doit donc être en mesure de proposer une définition claire du métier analysé, de façon à ce
que les personnes consultées puissent la valider et, le cas échéant, s’y référer au cours de l’analyse.
Note : L'analyse d'un métier doit englober tous les aspects du métier tel qu’il est exercé par des
personnes expérimentées. De cette façon, il sera possible de concevoir un programme de
formation qui permette au stagiaire d'acquérir toutes les compétences nécessaires pour ce
métier. Par ailleurs, il importe de faire une distinction entre les degrés d'autonomie et d'efficacité
exigés de la personne qui débute dans un métier et ceux qui sont exigés de la personne qui
l'exerce depuis quelques années. À cette fin, il est important d'établir un seuil d’entrée dans le
métier qui correspond à ce que l'on peut attendre normalement, du point de vue de l’autonomie
et de l'efficacité, de la personne qui commence à effectuer les tâches du métier.
Dans l'analyse d'un métier, on devra donc faire le portrait complet de ce métier et préciser le
rendement exigé d'un débutant. C'est au moment de la collecte d'information complémentaire
sur les tâches et opérations (en particulier les conditions d’exécution et les critères de
performance) que l'on devra se préoccuper des exigences à l'entrée dans le métier et non
lors de l'analyse des tâches et opérations.
Les premières données à recueillir sont les données générales sur le métier. Ces dernières
permettront de :
donner un aperçu général du métier, qui servira à informer les formateurs, les stagiaires ou toute
autre personne;
faciliter la détermination du contexte de réalisation des objectifs;
préciser les exigences d'entrée sur le marché du travail;
déterminer certaines balises pour la sélection des candidats à la formation.
Les données générales sur le métier portent sur les thèmes suivants :
1. Présentation du métier :
5
branche professionnelle ;
6
dénomination du métier ;
7
description du métier .
4. Conditions de travail :
lieu de travail (caractéristiques physiques);
risques et maladies professionnelles;
contacts sociaux;
travail seul ou en équipe.
5. Exigences du métier :
physiques ;
intellectuelles ;
contre-indications (allergie, handicap).
6. Responsabilités de la personne :
matérielle (équipement, outillage);
décisionnelle (prise de décision);
sécurité (sur soi, sur les autres et sur le matériel).
5
Cette information peut être obtenue dans la Nomenclature des spécialités de la formation et de l’enseignement
professionnels
6
Cette information peut être obtenue dans la Nomenclature des spécialités de la formation et de l’enseignement
professionnels
7
Une version préliminaire de cette information peut être obtenue dans la Nomenclature des spécialités de la
formation et de l’enseignement professionnels. Elle doit ensuite être complétée avec les personnes consultées.
8
Cette information peut aussi être obtenue auprès d’un supérieur ou du service du personnel.
7. Possibilité de promotion :
cadre réglementaire;
accès aux postes supérieurs :
- par expérience professionnelle;
- par formation spécifique.
9
8. Formation :
conditions d’admission;
durée de la formation;
niveau de qualification;
diplôme.
L’étape de l’analyse des tâches et opérations exige une solide maîtrise des concepts clés de la part
du SEP. En effet, ce dernier devra amener les personnes consultées à livrer les données qui
permettront de dresser le tableau des tâches et des opérations. On trouve dans les deux sections
suivantes des précisions sur ces concepts et sur le mode d’élaboration du tableau.
2.4.1 Concepts
Tâches : actions qui correspondent aux principales activités à accomplir dans un métier; elles
permettent généralement d'illustrer des produits ou des résultats du travail. Par exemple « réparer
des freins », « conduire un camion » et « installer un système de drainage ».
Opérations : actions qui décrivent les phases de réalisation d'une tâche; elles correspondent aux
étapes des tâches; elles sont reliées surtout aux méthodes et aux techniques utilisées ou aux
habitudes de travail existantes; elles permettent d'illustrer surtout des processus de travail. Par
exemple :
Signification dans le métier : une tâche correspond à une activité facile à décrire par la personne
qui connaît le métier. Elle peut servir à donner l'ordre d'exécuter un travail. C'est l'une des principales
responsabilités de la personne; elle l'occupe une grande partie du temps. À titre d’exemple, « réparer
un système de freinage », « fabriquer un appareil » et « donner un shampooing ».
Correspondance avec une situation de travail réelle : on doit éviter les regroupements artificiels
pour former des tâches. On pourrait être tenté de regrouper différentes activités du métier qui, en fait,
ne se retrouvent jamais ensemble. Par exemple, « démonter des freins » et « démonter une
transmission » ne sont pas des tâches regroupées habituellement.
Valeur et signification en soi : la tâche est complète, par exemple, « appliquer un produit » ou
« purger un système hydraulique » n'a pas tellement de valeur ou de signification en soi, et ne
pourrait donc pas être considéré comme une tâche.
9
Cette information peut être obtenue dans la Nomenclature des spécialités de la formation et de l’enseignement
professionnels
Indépendance : une tâche doit avoir un début et une fin clairement établis. L'activité entreprise doit
se dérouler en entier à l'intérieur de la tâche, par exemple, « actionner la cisaille de façon à s'assurer
que l'arbre est complètement sectionné » implique la tâche précédente, soit « la prise de l'arbre par
l'appareil »; ces deux tâches ne sont donc pas indépendantes.
Normes de performance : il existe des exigences quant à la tâche analysée. Il s'agit de standards de
précision, de quantité, de qualité, de temps, etc., généralement définis par un superviseur sous forme
orale, écrite, graphique ou autre. Par exemple, « respecter le temps indiqué dans le manuel du
fabricant ».
TÂCHES OPÉRATIONS
Les tâches se rapportent habituellement à des Les opérations se rapportent à des phases de
objets de travail, c'est-à-dire à la finalité du réalisation, c'est-à-dire au déroulement du
travail (produits ou services). travail.
Les tâches sont les actions importantes d’un Les opérations sont des étapes de subdivision
métier; il s'agit des principales activités du des tâches; le découpage est relié aux
travailleur. méthodes, techniques ou habitudes courantes.
Les tâches servent surtout à illustrer des Les opérations servent surtout à illustrer des
produits de travail; elles décrivent généralement, façons d'accomplir des travaux; elles décrivent
en tout ou en partie, le résultat attendu. les étapes de réalisation.
Les tâches devraient désigner une action Les opérations devraient désigner une action
générale, c'est-à-dire inclure un ensemble particulière, c'est-à-dire inclure un ensemble de
d'actions particulières. gestes considérés comme encore plus précis.
Les tâches et les opérations sont énoncées dans une phrase comprenant un verbe d'action à l’infinitif
et un complément d’objet direct. Il peut être possible d'utiliser, exceptionnellement, plus d’un verbe
d'action mais il est préférable de limiter cette pratique.
À titre indicatif, l’analyse d’un métier permet généralement de déterminer entre 8 et 12 tâches. Un
nombre de tâches plus restreint ne permettrait pas d’obtenir des données dont le degré de précision
serait suffisant. À l’inverse, un nombre de tâches trop élevé risquerait d’entraîner une surenchère de
détails peu utiles à cette étape des travaux.
Tâches Opérations
2. 2.1 2.2
Établir un Établir les fiches Élaborer un
descriptif techniques bordereau de
technique. descriptives du prix
système choisi. quantitatifs et
estimatifs.
4. 4.1 4.2
Élaborer un Estimer le délai Déterminer les
planning de de réalisation. moyens
réalisation. humains et
matériels.
Le processus de travail est déterminé à la suite de l’examen des tâches. Il se définit comme une suite
d’étapes ordonnées dans le temps qui permettent d’obtenir un résultat du travail (produit ou service).
Ces étapes s’appliquent à plusieurs tâches. Il doit donc y avoir une correspondance directe entre les
étapes du processus de travail et l’ensemble des tâches. Le processus de travail comprend
généralement de quatre à six étapes et il est formulé à l’aide d’un verbe d’action et d’un complément
d’objet direct, comme c’est le cas pour les tâches et les opérations.
préparer le travail;
exécuter le travail;
vérifier le travail;
finaliser le travail.
Soulignons que dans certains cas, en raison de la structure ou de la nature des tâches, il est
impossible de déterminer un processus de travail au moment de l’analyse. Celui-ci pourra alors être
rédigé lors de l’élaboration du projet de formation.
Le SEP peut utiliser les grilles apparaissant aux annexes 2 et 3 pour s’inspirer au moment de la
collecte d’information portant sur les conditions de réalisation et les critères de performance; il pourra
juger de la pertinence de les distribuer aux personnes consultées. Il est généralement préférable de
ne s’y référer que comme aide-mémoire.
Conditions de réalisation
Des conditions de réalisation doivent être déterminées pour chacune des tâches. Elles renseignent
sur la situation de mise en oeuvre de la tâche, en milieu de travail. Elles doivent être représentatives
des différents milieux de travail dans lesquels la tâche est effectuée et livrer une information qui a une
certaine pérennité. Les conditions de réalisation contiennent de l’information sur des thèmes tels
que :
le degré d'autonomie;
les références;
le matériel utilisé;
les consignes particulières;
les conditions environnementales;
etc.
Critères de performance
Pour chacune des tâches il est nécessaire de déterminer des critères de performance. Ces derniers
définissent les exigences qui permettent de juger, en milieu de travail, si une tâche a été effectuée de
façon satisfaisante ou non. Les critères de performance contiennent de l’information sur des thèmes
tels que :
la santé et la sécurité;
la rapidité;
la quantité et la qualité;
les attitudes;
les habitudes particulières à la tâche;
certaines particularités;
etc.
Fréquence d'exécution
On trouve à l’annexe 4 une grille sur laquelle les personnes consultées peuvent indiquer la fréquence
d’exécution de chacune des tâches.
Importance relative
On demande ici aux personnes consultées d’estimer l’importance des tâches les unes par rapport aux
autres. Elles doivent donc classifier les tâches en commençant par celle qu’elles jugent la plus
importante et en terminant par celle qu’elles jugent la moins importante.
On estime l’importance d’une tâche aux conséquences plus ou moins fâcheuses que peut avoir le fait
de mal l’exécuter ou de ne pas l’exécuter du tout.
Ici encore, l’information sera utilisée lors de la détermination des compétences. On considère
habituellement qu’une tâche qui serait jugée très importante par les personnes consultées ne pourrait
pas être mise de côté et ne pas être considérée; elle devra presque obligatoirement donner lieu à une
ou plusieurs compétences. À l’inverse, une tâche qui aurait été jugée très peu importante ne fera
probablement pas l’objet d’une compétence mais sera sans doute jumelée à une autre.
On trouve à l’annexe 5 une grille permettant aux personnes consultées de classifier les tâches selon
leur importance relative.
Complexité
On demande ici aux personnes consultées d’estimer le degré de complexité de chacune des tâches.
Les questions suivantes peuvent faciliter cette estimation.
Cette tâche exige-t-elle des activités plus ou moins répétitives ou plutôt diversifiées?
Implique-t-elle des problèmes à résoudre, l’exercice du raisonnement et du jugement?
Suppose-t-elle qu’on doive souvent faire appel à des connaissances étendues?
Suppose-t-elle qu’on doive souvent faire appel à des habiletés de communication
interpersonnelle?
Doit-on l’accomplir de façon autonome, en faisant appel à son sens des responsabilités?
L’information relative à la complexité pourra être utile au moment de déterminer les durées
d’apprentissage liées à chacune des compétences. En effet, on peut prévoir que d’une tâche jugée
très complexe sera dérivée une compétence aussi complexe dont la durée d’apprentissage devra être
élevée et inversement pour les tâches jugées de faible complexité.
On trouve à l’annexe 6 une grille sur laquelle les personnes consultées peuvent indiquer le niveau de
complexité de chacune des tâches.
10
2.6 Connaissances, habiletés et attitudes
Cette étape vise à recueillir de l’information sur les connaissances, habiletés et attitudes nécessaires
à l’exercice du métier. Elle est importante puisque les données recueillies seront utilisées, avec
d’autres informations, entre autres au moment de la détermination des compétences générales.
Il faut convenir que la liste des connaissances, habiletés et attitudes ne s‘établit pas toujours
facilement; on devrait donc y accorder une attention particulière. Il est essentiel de cerner le plus
clairement possible l'utilité de ces connaissances, habiletés ou attitudes et d’insister pour que les
propos tenus par les personnes consultées montrent sans équivoque à quoi chacune d’entre elles
sert dans l'exercice du métier.
À titre d’exemple, on ne devrait pas se contenter qu’une personne affirme qu’il faut, pour exercer le
métier, être en mesure d'appliquer des notions de métallurgie telles les propriétés des métaux, leur
10
Les termes Connaissances, habiletés et attitudes sont utilisés ici comme synonymes des termes suivants :
savoirs, savoir-faire et savoir-être.
transformation, les traitements thermiques, etc. On devrait insister et demander à cette personne de
démontrer l'utilité de pouvoir appliquer des notions de métallurgie dans le métier.
On peut utiliser des déclencheurs tels que : Dans l’exercice de votre métier, est-ce que vous avez
besoin d’appliquer telle connaissance, d’exercer telle habileté ou de faire preuve de telle attitude?
Pour quelle tâche? Etc.
Par ailleurs, il faut s’assurer que les connaissances, habiletés et attitudes mentionnées possèdent un
certain degré de «transférabilité», c’est-à-dire qu’elles sont nécessaires dans l’exercice d’une part
significative du métier (plusieurs opérations, une ou plusieurs tâches, etc.).
Connaissances
Le SEP peut s’inspirer des regroupements suivants pour entamer la collecte de données.
Évidemment, d’autres éléments peuvent s’ajouter selon le métier à l’étude.
Sciences appliquées :
- mathématiques appliquées;
- chimie appliquée;
- physique appliquée;
- biologie appliquée;
- thermodynamique;
- etc.
Technologie :
- lecture de plans;
- électronique;
- mécanique hydraulique – pneumatique;
- informatique;
- instrumentation;
- terminologie spécialisée;
- symboles et signaux;
- etc.
Sciences humaines :
- histoire – géographie;
- psychologie;
- sociologie;
- travail social;
- etc.
Habiletés
Le SEP peut s’inspirer des regroupements suivants pour entamer la collecte de données.
Habiletés cognitives :
- résolution de problèmes;
- capacité d’analyse;
- capacité de synthèse;
- explication de modes et de principes de fonctionnement;
- conception de stratégies et de plans;
- planification d'activités;
- prise de décision;
- etc.
Habiletés psychomotrices :
- manipulation d'outils, d'appareils et d'instruments;
- assemblage d'objets;
- manoeuvres spécialisées;
- degré de dextérité;
- degré de coordination;
- qualité des réflexes;
- etc.
Habiletés perceptives :
- perception de couleurs, de formes, de signes, de signaux, de codes, etc.;
- perception d'odeurs afin de reconnaître un produit, de diagnostiquer l’état d’un produit, de
percevoir un danger, etc.;
- perception, distinction de variations d’un fini, d’aspérités, d’uniformité, etc.;
- reconnaissance des sons afin de diagnostiquer un problème, de décider ce qu’il faut faire,
etc.;
- reconnaissance et distinction de goûts, de saveurs, etc.;
- etc.
Attitudes
Certaines de ces attitudes auront peut-être déjà été mentionnées dans les critères de performance.
On peut les répéter et tenter ici d’en approfondir le sens. Il n’est pas très utile de dresser une liste
interminable des attitudes à privilégier; il est préférable de se limiter à l’essentiel tout en demandant
aux personnes consultées de préciser en quoi chaque attitude est nécessaire à l’exercice du métier.
Le SEP peut s’inspirer des regroupements suivants pour entamer la collecte de données.
Cette dernière rubrique vise à recueillir des suggestions ayant trait à la formation. Il s'agit plus
particulièrement de recueillir des éléments de réflexion et surtout, de dégager des avenues possibles
de collaboration entre l'entreprise et les établissements de formation.
Les renseignements recueillis permettront d'obtenir des indications concernant les données
pédagogiques, organisationnelles et matérielles et de décrire certains éléments concernant le type de
relations pouvant être établies entre l’établissement de formation et l'entreprise : alternance école-
industrie ou école-entreprise, stages, utilisation d'équipement, collaboration de l'industrie, etc.
Le SEP peut s’inspirer des regroupements suivants pour entamer la collecte de données; il pourra
juger de leur pertinence selon la situation :
Le présent chapitre renferme la description de quatre méthodes de collecte de données. Les deux
premières, soit l’atelier et l’entrevue, peuvent être utilisées comme méthodes de collecte uniques ou
principales alors que les deux autres, soit le questionnaire et l’observation, ne peuvent être utilisées
qu’à titre de techniques complémentaires. Ainsi, selon la nature du métier à l’étude, les ressources
disponibles et les habiletés de communication des personnes consultées, le SEP s’assurera de
choisir la ou les méthodes les plus appropriées.
3.1 Atelier
3.1.1 Définition
Groupe de discussion d’une durée de deux jours, réunissant de dix à douze personnes provenant du
milieu du travail et visant à dresser, par voie de consensus, un portrait le plus fidèle possible du
métier à l’étude.
Ressources humaines
Il revient à cette personne d’analyser la validité des renseignements et de s'assurer que l'analyse est
complète et que la description du métier et de ses conditions d’exercice est adéquate pour la
11
Advenant le cas où le SEP responsable de la conception du programme d’études ne soit pas en mesure
d’animer l’atelier, on pourra faire appel à un autre spécialiste en élaboration de programmes.
poursuite des travaux. Cette personne ne doit cependant pas valider les commentaires des
participants; elle doit seulement s’assurer que le maximum d’information a été obtenu.
La récupération des renseignements est confiée à un secrétaire, généralement un autre SEP qui
n’est pas responsable de l’analyse et dont le rôle se limitera à la prise de notes. Celui-ci possède :
de spécialistes du métier (10 à 12 personnes), qui informent l’équipe d’animation sur chaque
élément de l'analyse;
12
d’observateurs qui peuvent être en provenance des milieux de l’éducation et du travail. La
présence d’observateurs n’est cependant pas obligatoire.
Ressources matérielles
Tout doit être mis en oeuvre pour garantir le succès de cette importante étape. Ainsi, on doit prévoir :
une salle lumineuse et tranquille présentant un mur lisse d'environ 6 mètres de longueur (on y
affiche et met en ordre les feuilles utilisées lors de l'analyse des tâches et des opérations);
des chaises confortables et des tables disposées de manière à faciliter les échanges entre les
participants et les membres de l'équipe d'animation et à diriger l'attention des participants vers ce
qui se passe sur le mur;
un tableau, du papier, des fiches cartonnées, des stylos feutre, de la gomme adhésive;
des tirages de l’horaire de l’atelier;
des grilles à remplir pour les renseignements complémentaires.
Une fois les participants invités et leur présence confirmée, les membres de l'équipe d'animation
entreprennent la préparation de l'atelier. Cette préparation a pour objet :
12
La présence d’observateurs n’est pas obligatoire.
Horaire type
Les deux jours nécessaires pour analyser un métier se déroulent selon la proposition d'horaire
présentée à l’annexe 1. L'animateur de l'atelier doit faire preuve de souplesse dans l'application de cet
horaire.
Des règles générales énoncées aux participants facilitent la conduite des travaux d’animation :
insister sur le fait qu'il faut, dans un premier temps, décrire le métier (tâches et opérations) ainsi
que ses conditions d’exercice et non décrire des « savoirs »;
l’animateur peut, pour déclencher les discussions, utiliser des phrases telles que : « Une nouvelle
semaine de travail débute. À titre de secrétaire, quelles seront vos principales activités au cours
de ces cinq jours? » et « Ferblantier de construction, vous devez, dans un bâtiment commercial,
monter un réseau de gaines de distribution d'air climatisé. Quelles sont les étapes que vous
devrez franchir du début à la fin des travaux? ». Une préparation adéquate permettra à
l'animateur de l'atelier d'avoir recours à des déclencheurs qui éveilleront des images chez les
représentants du monde du travail;
insister sur le fait que le groupe ne doit pas se préoccuper des questions relatives à la formation,
car la dernière étape de l'atelier portera précisément sur ce sujet;
tendre vers un consensus qui soit le plus large possible;
ne pas bloquer l'atelier par des considérations techniques rattachées à la programmation
pédagogique;
ne permettre à aucun participant de déplacer les feuilles utilisées durant l'analyse des tâches et
opérations;
insister sur le fait que l'animateur gère le droit de parole;
éviter les débats prolongés et hors-propos;
bien expliquer les raisons de la présence des observateurs;
éviter toute prise de position par l’équipe d’animation au sujet du contenu de l’analyse;
prévoir des moments où les membres de l'équipe d'animation se rencontreront, avant et après
chaque journée de l'atelier pour modifier l'horaire et les méthodes, dresser des bilans, préparer
des propositions, etc.
elle permet à l’équipe d’élaboration du programme d’établir un contact avec des personnes du
monde du travail à cette première étape du processus;
elle assure la validité des avis recueillis;
elle permet l’établissement de consensus sur les questions de fond;
elle exige relativement peu de temps de préparation et de consultation;
elle permet un examen satisfaisant de la situation de travail;
elle suscite généralement beaucoup d’intérêt chez les personnes du monde du travail et contribue
à établir la crédibilité du futur programme;
Animer l’atelier
Réalisation
3.2.1 Définition
L’entrevue individuelle consiste à poser verbalement des questions à une personne sur les divers
aspects de son métier.
Avant de procéder à l’entrevue, le SEP s’assure de certaines conditions susceptibles d’en faciliter le
déroulement :
il doit préparer un guide d’entretien dans lequel on trouve l’ensemble des questions qu’il sera
nécessaire de poser à la personne pour obtenir l’information souhaitée. Le guide d’entretien a
pour but d’orienter le débat sur des questions pouvant clarifier rapidement certains aspects
ambigüs du travail analysé. Au moment de formuler les questions, on se limitera à celles qui
concernent directement la personne interrogée (et non un supérieur), on évitera les termes qui
risquent de ne pas être compris, on utilisera des termes familiers et on formulera les questions de
manière claire et simple. Les questions seront regroupées selon la structure présentée au
chapitre précédent du présent Guide (Données à recueillir);
un planning des visites d’entrevues doit être établi en collaboration avec les personnes
concernées et leur être envoyé ou remis en temps opportun. Une invitation à chacune des
entrevues doit aussi être envoyée ou remise. Cette invitation doit contenir toutes les données
nécessaires à la participation de la personne à interroger.
La conduite de l’entrevue repose sur trois principes selon lesquels le SEP doit :
garder l’initiative pour centrer l’entrevue sur l’obtention des données désirées;
éviter de dominer l’entrevue en monopolisant la parole;
établir par ses attitudes et en particulier par l’intérêt manifesté, une bonne relation avec la
personne consultée.
L’entrevue doit se dérouler dans de bonnes conditions afin de mettre à l’aise la personne consultée
(lieux calmes, heures convenables, etc.) Durant l’entrevue, les premières questions doivent susciter
et maintenir l’intérêt de la personne. Il faut éviter de poser d’emblée les questions difficiles parce
qu’elles peuvent provoquer un refus de répondre chez une personne méfiante. Ainsi, bien qu’un
Guide d’entretien ait été préparé, le SEP doit toujours s’adapter à chaque personne, chaque situation,
ce qui peut l’amener à modifier l’ordre de certaines questions. Il faut tout mettre en œuvre, dans la
mesure du possible, pour encourager la personne à répondre aux questions.
elle permet au SEP d’établir un contact avec des personnes du monde du travail à cette première
étape du processus d’élaboration du programme;
elle permet une communication interpersonnelle efficace;
c’est une méthode motivante, propice à la collaboration et à la participation;
elle permet au SEP de s’imprégner de la réalité du métier;
elle permet une clarification du vocabulaire et de la terminologie utilisés.
elle peut mener à une sous-évaluation ou à une surévaluation du travail dans certains cas;
le fait de rencontrer les personnes consultées une à la fois peut exiger beaucoup de temps et de
déplacements; des coûts élevés peuvent donc s’ensuivre;
elle exige que les personnes consultées soient en mesure de s’exprimer facilement;
l’arrêt de travail exigé par l’analyse peut poser problème dans certaines entreprises;
Réalisation
3.3 Questionnaire
3.3.1 Définition
Le questionnaire est un instrument de collecte de données relatives à l’analyse d’un métier auprès de
spécialistes du monde du travail. Il regroupe un ensemble de questions structurées auxquelles la
personne consultée doit répondre par écrit. Le questionnaire ne doit pas être utilisé comme méthode
principale de collecte de données mais plutôt comme méthode complémentaire à l’atelier ou à
l’entrevue individuelle. En particulier, on ne devrait pas tenter d’élaborer le tableau des tâches et
opérations au moyen d’un questionnaire.
Étape 1
L’élaboration d’un questionnaire nécessite la relecture des buts de l’analyse, afin de définir les grands
blocs de questions à poser. Cette démarche permet de déterminer les types de questions à poser :
dichotomiques, à choix multiples ou ouvertes.
Questions dichotomiques : questions offrant un choix entre deux réponses dont une seule est
acceptable. Les réponses peuvent être « oui » ou « non », « vrai » ou « faux », « bien » ou
« mauvais », etc.
Questions à choix multiples : questions offrant une liste de trois réponses ou plus, parmi lesquelle
une seule est acceptable.
Questions ouvertes : ce type de questions diffère des précédentes car on n’y suggère pas de
réponse. Le répondant rédige la réponse en exprimant ses idées sur la question posée.
Étape 2
La deuxième étape de la rédaction d’un questionnaire concerne l’élaboration des questions servant à
collecter l’information recherchée. Le choix des types de questions dépend des situations suivantes :
lorsqu’on veut obliger la personne consultée à prendre une décision face à une situation, on pose
une question dichotomique;
lorsqu’on connaît déjà l’éventail des réponses possibles, il est préférable de poser des questions
à choix multiples;
lorsqu’on est devant l’inconnu, i.e. qu’on n’a pas une bonne idée des réponses possibles, on doit
poser des questions ouvertes.
Le choix des questions est fonction du problème posé et des résultats escomptés. Les questions à
formuler doivent être claires et précises afin d’éviter toute confusion. Pour cela, le SEP doit tenir
compte des consignes suivantes :
Étape 3
Une fois les décisions arrêtées quant au genre de questions et à la formulation, il faut passer à un
autre aspect de l’élaboration du questionnaire, soit la présentation matérielle du questionnaire. Celle-
ci nécessite le respect de certains principes tels que :
éviter les abréviations à moins qu’elles ne soient très courantes et vraisemblablement connues
par tous les répondants;
disposer correctement les espaces réservés aux réponses courtes. Dans un tel cas, présenter les
catégories de réponses sous forme d’une matrice ou d’un tableau;
prévoir un espace suffisant pour les réponses de nature descriptive;
numéroter les questions de façon séquentielle, du début à la fin pour éviter tout risque de
confusion.
Le questionnaire peut être envoyé ou remis à la personne concernée, accompagné d’une lettre des
autorités de l’institution qui présente l’objectif de l’analyse. De plus, le nom du SEP, l’adresse de
l’institution, le numéro de téléphone ou l’adresse de courriel du SEP doivent apparaître dans l’envoi,
de telle sorte que la personne consultée puisse demander de l’information, le cas échéant.
Environ trois semaines après l’envoi du questionnaire, on doit acheminer une lettre de rappel à
l’employeur de la personne consultée pour d’éventuels éclaircissements ou explications nécessaires
à la rédaction des réponses au questionnaire.
Il faut accorder une attention particulière au suivi des entreprises qui n’ont pas pris au sérieux le
questionnaire. On doit insister sur la nécessité du questionnaire pour la poursuite des travaux
engagés pour l’élaboration du référentiel du métier. De même, sur réception des questionnaires
complétés, le SEP doit s’assurer de la présence de toute l’information désirée. Dans le cas où des
données seraient manquantes, il doit retourner dans l’entreprise (ou téléphoner) pour enrichir,
corriger ou compléter les données.
Préparation
Réalisation
3.4 Observation
3.4.1 Définition
Le principe de l’analyse par observation consiste à reconstituer et à décrire aussi exactement que
possible le travail effectué par la personne observée.
La méthode d’observation est applicable lorsque l’activité motrice est prépondérante dans l’exécution
du travail ainsi que dans le cas d’un travail répétitif et routinier dont le cycle d’exécution est court. Elle
peut être utilisée pour compléter les méthodes de l’atelier et de l’entrevue. Cette méthode est utile
dans les cas suivants :
lorsque le travail occupe l’attention ou les mains en permanence et ne peut être interrompu;
lorsque le travail comporte des interactions sociales longues ou difficiles à interrompre;
lorsque la nature du travail ou de l’environnement rend difficile la prise de notes;
lorsque la personne ne s’exprime pas facilement.
Dans cette étape le SEP doit préparer son plan de travail et réunir les moyens nécessaires
permettant de garantir le bon déroulement de l’observation. Cette étape est utile et importante pour
les raisons suivantes.
Raisons organisationnelles :
- savoir comment organiser une analyse, par où commencer l’observation et comment opérer;
- déterminer quels sont les travaux à observer;
- identifier quels sont les incidents et les travaux périodiques peu répétitifs qu’il n’est pas
possible d’observer en permanence.
Raisons matérielles :
- prévoir quels sont les moments propices à l’observation (début ou fin d’une procédure,
opérations périodiques de faible fréquence) et à partir de ceci, établir un plan de travail qui
permettra de faire le maximum d’observations utiles en gênant le moins possible les activités
du secteur dans lequel s’effectuera l’analyse.
Raisons méthodologiques :
- acquérir un minimum de connaissances techniques et de vocabulaire pour faciliter le contact
avec les personnes observées.
Préparation
En plus des personnes dont on observera le travail, il faut entendre ici par spécialistes toute personne
susceptible de fournir de l’information pertinente sur le travail, telle que par exemple, les supérieurs
hiérarchiques, les responsables de sécurité et d’hygiène, etc.
Par ces entrevues, le SEP doit tenter d’obtenir une description résumée et un premier inventaire des
tâches du métier.
Cette entrevue a pour but la détermination des lieux et de l’horaire d’observation, la préparation d’un
ordre de visites pour réaliser des entrevues au moyen desquelles seront recueillies les informations
ayant pour but de faciliter l’observation du SEP et de lui éviter des pertes de temps.
Durant cette période d’observation, le SEP doit seulement s’informer; il ne doit pas se considérer
comme engagé par les indications fournies par les personnes consultées. Si les observations
contredisent les opinions, il est nécessaire d’effectuer une vérification et, en cas de doute, ce sont les
observations qui seront prises en compte.
L’observation directe
Cette méthode consiste à inscrire fidèlement les phénomènes observés de l’activité de la personne
pendant l’exercice de son travail. L’observation se fait en plusieurs étapes, les premières consistant
en une familiarisation avec le métier (organigramme, vocabulaire, conditions de travail, machines et
équipement, etc.)
Après avoir noté les faits dont il a été témoin, le SEP doit examiner ses documents et identifier ce qui
lui paraît anormal ou incomplet puis revenir sur les lieux du travail pour compléter et améliorer les
observations faites. Durant cette étape, le SEP doit avoir une attitude objective, notant avec précision
ce qu’il voit et évitant toute interprétation.
L’observation indirecte
Elle consiste à enregistrer, par des moyens audiovisuels, les activités de la personne à son poste de
travail. Cette technique est utilisée soit pour étendre le registre des phénomènes observables, soit
pour augmenter la précision des données. Les moyens audiovisuels peuvent être utilisés pour les
travaux manuels fins et répétitifs. Ils permettent de déterminer les modes opératoires et de faire
apparaître parfois des aspects difficilement perceptibles à l’œil nu. Cette technique offre la possibilité
du ralenti, de l’arrêt sur image, du stockage de données et permet de revoir autant de fois que
nécessaire les séquences intéressantes.
Quand faut-il observer la personne? La question n’est pas simple. La réponse dépend de la nature du
travail qu’on veut observer. On peut procéder à l’observation de deux manières différentes :
si le travail comporte des activités rares mais importantes, il faudra s’arranger pour que
l’observation se fasse à différents moments de telle manière que ces activités soient aussi l’objet
d’une observation. Il faudra procéder à des observations successives à des moments choisis de
telle manière que le SEP ait l’occasion d’observer toutes les activités de la personne. Les
observations successives à des moments sélectionnés conviennent bien pour l’étude d’activités
de variété moyenne comportant des tâches qui arrivent périodiquement;
par contre, si le travail est strictement répétitif, il suffit en principe d’observer quelques cycles de
manière continue pendant un temps significatif (assez long) pour comprendre un cycle complet
d’activité. L’observation continue convient bien pour des activités répétées selon un cycle
relativement court (une semaine au maximum) ou lorsqu’on veut étudier en profondeur un seul
aspect de l’activité.
Réalisation
La compilation des données constitue une étape cruciale puisque tous les efforts investis dans la
collecte de données peuvent être anéantis par une compilation de données bâclée.
Dans le cas des données recueillies au moyen de la méthode de l’atelier, si la prise de notes a été
faite soigneusement, la compilation des données se fait relativement facilement puisque la plupart
des informations ont fait l’objet de consensus et que le SEP dispose déjà d’un tableau des tâches et
opérations complet et validé.
La situation est cependant différente dans le cas des données recueillies au moyen des méthodes de
l’entrevue individuelle, du questionnaire et de l’observation. En effet, il est alors nécessaire de
procéder à un examen plus approfondi des données; pour ce faire, le SEP devrait mettre l’expertise
d’un ou de plusieurs formateur(s) à contribution. Cette collaboration devrait permettre d’établir le
portrait le plus fidèle possible du métier.
Il s’agit dans un premier temps de dresser la liste de toutes les données mentionnées par chaque
personne consultée et ce, pour chacune des rubriques de l’analyse (une reformulation des données
sera souvent nécessaire de façon à les rendre conformes aux règles de formulation des différentes
rubriques du référentiel du métier). Par exemple, dans le cas de la méthode d’entrevue, on consigne
toutes les tâches énumérées par chaque personne. Ensuite, on repère les tâches qui ont été
mentionnées par toutes ou plusieurs personnes; celles-ci devraient être retenues dans le tableau des
tâches final. Les tâches qui ont été mentionnées par seulement quelques personnes doivent être
examinées attentivement pour s’assurer qu’elles sont représentatives du métier; les formateurs
peuvent aider grandement dans la prise de décision à ce sujet.
Avant de retenir une tâche qui n’aurait été mentionnée que par une seule personne, le SEP
devrait s’assurer que celle-ci n’est pas spécifique à une seule entreprise; il pourrait par exemple
obtenir un complément d’information auprès d’autres sources d’information (autre entreprise,
formateurs, etc.). Cependant, il peut arriver que bien qu’une tâche soit exécutée seulement dans une
entreprise, elle représente une nouvelle tendance en émergence dans le métier; il peut alors être
intéressant de la retenir dans le tableau des tâches. Bref, chaque donnée doit être examinée
attentivement; cet exemple de traitement des tâches s’applique aussi à toutes les données recueillies
auprès des personnes consultées.
Le référentiel du métier est un compte-rendu fidèle des données recueillies. Sa structure sera la
même, peu importe la méthode de collecte de données utilisée; il doit reprendre chaque étape de
l’analyse.
Lors de sa rédaction, il faut avoir le souci d’y colliger toute l’information pertinente pour la poursuite
des travaux. On trouve à l’annexe 7 un canevas pour la rédaction du référentiel du métier.
Le mode de validation du référentiel sera différent selon la méthode de collecte de données utilisée.
Le cas le plus simple est celui où le référentiel contient uniquement des données recueillies au moyen
d’un atelier. Le document est alors tout simplement envoyé (par la poste ou par e-mail) aux
spécialistes du métier qui ont assisté à l’atelier; ceux-ci doivent faire part au SEP de leurs
commentaires, le cas échéant (par la poste, par e-mail ou par téléphone). Leur rôle consiste à
s’assurer que le référentiel rend bien compte des propos tenus durant l’atelier ainsi que des
consensus établis; la validation ne vise pas à ajouter des éléments qui auraient été oubliés ou encore
à modifier des aspects jugés insatisfaisants. Seuls les spécialistes du métier valident le référentiel du
métier, cependant le SEP pourra en faire parvenir une copie aux observateurs qui le désireraient.
Le mode de validation sera différent en ce qui concerne les données recueillies au moyen d’une
entrevue, d’un questionnaire ou de l’observation. Comme les personnes consultées l’ont été
séparément et n’ont pas entendu les points de vue des autres spécialistes, il serait difficile de leur
demander de valider un référentiel dans lequel apparaîtraient, par exemple, des tâches ou des
opérations qu’elles-mêmes n’exécutent pas. Il est donc proposé de procéder de la façon suivante.
Il s’agit, une fois que le référentiel est rédigé, d’organiser une rencontre de validation d’une demi-
journée avec les spécialistes du métier consultés; on leur aura fait parvenir le référentiel au préalable
pour qu’ils puissent le consulter. Le but de la validation est toujours le même : s’assurer que le portrait
du métier apparaissant dans le référentiel est conforme aux informations recueillies durant l’analyse.
ANNEXES
ANNEXE 1 – HORAIRE-TYPE
ATELIER
PREMIÈRE JOURNÉE
10h30 Pause
12h00 DÉJEUNER
15h00 Pause
DEUXIÈME JOURNÉE
10h15 Pause
12h00 DÉJEUNER
13h15 Connaissances
15h00 Pause
CONDITIONS DE RÉALISATION
TÂCHE :
Degré d'autonomie :
travail individuel ou en équipe;
travail supervisé ou autonome;
Références utilisées :
manuels des fabricants;
documents techniques;
formulaires;
etc.
Matériel utilisé :
matières premières;
outils et appareils;
instruments;
équipement;
etc.
Consignes particulières :
précisions techniques;
bons de commande;
demandes de clientes ou clients;
données ou information particulières;
etc.
Conditions environnementales :
dangers : risques d'accidents, produits
toxiques, etc.;
travail à l'intérieur ou à l'extérieur;
etc.
CRITÈRES DE PERFORMANCE
TÂCHE :
Santé et sécurité :
respect des normes;
port de vêtements protecteurs;
précautions;
etc.
Autonomie :
degré de responsabilité;
degré d'initiative;
réaction devant les situations imprévues;
etc.
Rapidité
vitesse de réaction;
durée d'exécution;
etc.
Quantité et qualité :
nombre de pièces, de services, etc.;
précision du travail;
seuils de tolérance;
finition;
etc.
Particularités :
selon la région;
selon la taille de l'entreprise;
etc.
FRÉQUENCE D’EXÉCUTION
Tâches
1 %
2 %
3 %
4 %
5 %
6 %
7 %
8 %
9 %
10 %
11 %
12 %
100 %
IMPORTANCE RELATIVE
Tâches
10
11
12
COMPLEXITÉ
Tâches
10
11
12
(INTITULÉ DU MÉTIER)
_____________________________________
RÉFÉRENTIEL DU MÉTIER
(DATE)
ÉQUIPE DE PRODUCTION
(Nom et prénom)
(Titre ou fonction)
(Établissement d’appartenance)
(Nom et prénom)
(Titre ou fonction)
(Établissement d’appartenance)
(Nom et prénom)
(Titre ou fonction)
(Établissement d’appartenance)
REMERCIEMENTS
Les personnes suivantes ont participé à l'analyse à titre de spécialistes du métier de ____________.
Les personnes suivantes ont assisté à l’analyse en tout ou en partie, à titre d’observateurs.
INTRODUCTION ...............................................................................................................................
INTRODUCTION
Selon l’approche par compétences, la formation professionnelle vise notamment à répondre aux
exigences de la société. Or, elle tient compte de la structure économique, des besoins sur le marché
du travail, ainsi que des caractéristiques du métier visé. L’approche par compétences prévoit, dans ce
contexte, que l’un des déterminants essentiels à l’élaboration d’un programme d’études est le
référentiel du métier, lequel renferme un portrait relativement complet et actuel dudit métier, élaboré
par des spécialistes de celui-ci.
Pendant l’analyse qui a permis la rédaction du référentiel, les spécialistes ont décrit le métier et son
contexte général d’exercice. Ils ont mentionné les tâches et opérations, de même que les conditions
de réalisation et les critères de performance. Ils ont énuméré les principales connaissances, habiletés
et attitudes nécessaires à l’exercice du travail et, enfin, ont formulé quelques suggestions au regard
de la formation à offrir.
1.8 Formation
Le tableau des tâches et opérations est présenté aux pages suivantes. Les tâches sont des actions
qui permettent d’illustrer des produits ou des résultats du travail. Les opérations renseignent, pour leur
part, sur les étapes de réalisation des tâches et sont reliées aux méthodes, techniques ou habitudes
de travail.
Dans le tableau, les tâches figurent sur l'axe vertical à la gauche et sont numérotées de 1 à (x). Les
opérations associées à chacune se trouvent à l’horizontale.
TÂCHES OPÉRATIONS
Les spécialistes ont été amenés à se prononcer sur la fréquence d’exécution, la complexité et
l’importance relative de chacune des tâches. Le tableau suivant présente l’information recueillie à cet
égard. Les spécialistes se sont prononcés sur ces questions et les chiffres indiqués constituent des
moyennes de leurs estimations.
1. %
2. %
3. %
4. %
5. %
6. %
7. %
8. %
100% - -
Le processus de travail, soit les principales étapes d'exécution des tâches, dégagé dans le cadre de
l'élaboration du référentiel du métier de (intitulé du métier) est le suivant.
Les spécialistes ont décrit, pour chacune des tâches, les conditions de réalisation et les critères de
performance les plus significatifs. L’information recueillie à cet égard est présentée dans les tableaux
de cette section.
Les conditions de réalisation des tâches réfèrent à des aspects tels les caractéristiques de
l’environnement de travail, le lieu de travail, le degré d’autonomie entourant l’exécution de la tâche,
l’équipement et les ouvrages de référence. Quant aux critères de performance, ils sont en fait des
points de repère permettant de constater si la tâche est exécutée de façon satisfaisante.
Tâche 1
(LIBELLÉ DE LA TÂCHE)
4.1 Connaissances
4.2 Habiletés
4.3 Attitudes
Les spécialistes du métier ont fait des suggestions sur la formation des (intitulé du métier). De telles
suggestions visent à préciser notamment les contenus de formation à privilégier, les approches
pédagogiques et la facture générale du programme d'études. En voici un résumé.