III Electrocinétique
III Electrocinétique
III Electrocinétique
III.1- INTRODUCTION
III.1.1- LE COURANT ELECTRIQUE
III.1.2- LE COURANT ELECTRIQUE TRANSITOIRE
III.2- LE COURANT ELECTRIQUE CONTINU (ou STATIONNAIRE)
III.2 .1- NOTION DE GENERATEUR
III.2 .2- CONVENTION SUR LE SENS DU COURANT
III.3- VECTEUR DENSITE DE COURANT ET INTENSITE ELECTRIQUE
III.3.1- VECTEUR DENSITE DE COURANT
III.3.2- INTENSITE DU COURANT ELECTRIQUE
III.3.3- PROPRIETES DU VECTEUR DENSITE DE COURANT EN REGIME STATIONNAIRE
III.4- LOI D’OHM
III.4.1- IDENTIFICATION DE CERTAINES GRANDEURS
III.4.2- LOI D’OHM
III.4.3- EFFET JOULE
III.4.4- PUISSANCE ELECTRIQUE
III.5- ASSOCIATIONS DE RESISTANCES
III.5.1- REPRESENTATION DES RESISTANCES
III.5.2- ASSOCIATION DE RESISTANCES EN SERIE
III.5.3- ASSOCIATION DE RESISTANCES EN PARALLELE
III.6- GENERATEUR ET RECEPTEUR
III.6.1- GENERATEUR ELECTRIQUE
III.6.2- RECEPTEUR ELECTRIQUE
III.6.3- ASSOCIATION DE GENERATEURS
III.7- LOI D’OHM GENERALISEE
III.8- RESEAUX ELECTRIQUES. LOIS DE KIRCHHOFF
III.8.1- DEFINITIONS
III.8.2- LOI DES NOEUDS
III.8.3- LOI DES MAILLES
III.9- THEOREME DE THEVENIN
III.10- METHODE DES COURANTS VIRTUELS OU DES MAILLES INDEPENDANTES
CH. III- Electrocinétique
III- Electrocinétique
III.1- INTRODUCTION
III.1.1- LE COURANT ELECTRIQUE
Les deux premiers chapitres ont porté sur l’électrostatique et les conducteurs en équilibre où l’on a
considéré les charges électriques comme étant à l’état statique. A l’inverse, dans ce chapitre, nous
étudierons les phénomènes apparaissant dans un conducteur soumis à une différence de potentiel. Le
conducteur est hors d’équilibre et les charges électriques sont capables de se mouvoir sous l’effet d’un
champ électrique non nul. Ces charges en mouvement constituent « le courant électrique ».
Nous allons étudier dans ce chapitre le dipôle électrique c’est-à-dire un composant électrique possédant
deux bornes, à savoir la résistance, le générateur et le récepteur (exemple : les lampes, les piles, les
moteurs). Ces composants constitueront les réseaux électriques.
Exemple 2 :
Soit deux conducteurs en équilibre A et B, éloignés l’un de l’autre, portant respectivement des charges
Q A et Q B et mis aux potentiels VA et VB tels que VB VA . Relions-les par un fil conducteur. On
obtient un conducteur unique qui ne peut être en équilibre électrostatique que si l’ensemble se trouve au
même potentiel. Donc, les charges électriques vont circuler dans le fil jusqu’à obtention d’un potentiel
unique Vo . On aura donc, au terme du déplacement de charges :
d 2 q e o d o dS' vdt o (vdt).dS' (o v)dtdS'
I représente donc la quantité d’électricité positive (de charges) qui traverse la section (S) du conducteur
métallique par unité de temps. C’est aussi le flux du vecteur densité de courant j à travers la surface (S).
UNITE : Ampère (A) : 1A = 1C/s.
Remarque:
Pour un conducteur métallique cylindrique homogène, le champ j est uniforme et on a :
I j.dS j.dS j dS jS I = jS
(S) (S) (S)
() j.d 0 (S1 ) (S1 ) 1 (S2 ) (S2 ) 2 (SL ) (SL ) L (S1 ) (S2 ) 0 0 (S2 ) (S1 )
j .dS j .dS j .dS
(Sachant que j(SL ) .dSL 0 car j(SL ) dSL )
(SL )
Conclusion : Le flux de charges entrant est égal au flux sortant. Donc, pour un courant en régime
continu, le champ de vecteurs j est à flux conservatif, c’est-à-dire Divj = 0 .
Par ailleurs, la surface latérale du conducteur constitue le tube de courant.
l’intérieur d’un conducteur de sections (S1 ) et (S2 ) . La surface totale du tube considéré est notée () . Le
vecteur j étant à flux conservatif, on peut écrire :
(S1 )
j1 .dS1
(S2 )
j2 .dS2 0
(S1 )
j1 .dS1
(S2 )
j2 .dS2 0
(S1 )
j1 .dS1
(S2 )
j2 .dS2 I1 I2
Le courant I1 qui rentre par la section (S1 ) et le même que celui qui sort par la section (S2 ) : c’est le
même courant continu qui circule à travers le conducteur aux extrémités duquel est appliquée une
différence de potentiel (VS1 VS2 ) .
Figure récapitulative :
dv
Le Principe Fondamental de la Dynamique donne : eE av m e
dt
La résolution de l’équation différentielle donne l’expression de v :
e me t
a
v E vo e
a
me t
a
e
Au bout d’un temps suffisamment long, la quantité vo e 0 et l’on a : v E .
a
La vitesse des électrons est constante (c’est le régime continu ou stationnaire) et l’on écrit :
e
v = μE avec « mobilité des électrons » dans le conducteur ( est négatif). Unité : cm2/V.s.
a
D’autre part :
e ne
2
j o v o E ( ne) E E E
a a
o ne : la densité d’électrons dans le métal avec n le nombre d’électrons par unité de volume (m3).
Remarque :
Supraconducteur : c’est un matériau dont la résistivité devient nulle lorsqu’il atteint une certaine
température appelée température critique Tc .
Cette température est égale à -269°C pour le mercure et -266°C pour le plomb.
V1 1 1
D’autre part, le courant à travers la section (S) est : I
(S)
j.dS E.dS
(S)
-*- Si nous multiplions V1 V2 V12 par une constante , les lignes du champ E ne sont pas
modifiées mais son intensité est multipliée par car :
2
V12' V12 E.d .
1
V1 V2 V1 V2
-*- Le rapport est indépendant de cette constante et l’on a : cste .
I I
-*- Ce rapport constant, noté R, est appelé « résistance électrique» de la portion (1-2) du conducteur :
V1 V2
R.
I
2 2
L’expression générale de R est alors :
E.dl
R= 1 =
1
E.dl
j.dS
(S) (S)
γE.dS
Dans ce cas, on a : E // d // j // dS et le champ E est uniforme (tube de champ cylindrique) :
Ed E d
2 L L
R
1
E.d
0
0
L
R=
ρL
(S)
E.dS
(S)
EdS E dS
(S)
S S
Remarque :
Unités complémentaires : Résistivité : .m
Conductivité : 1 .m 1 S / m
A ce travail des forces électriques, s’oppose le travail des forces de freinage : Wf We . L’expérience
montre que le travail des forces de frottement apparaît sous forme de chaleur cédée à la matière
conductrice. Ce dégagement de chaleur dans la résistance constitue l’effet Joule et l’on
écrit simplement :
2
W = RI t
La résistance R est un dipôle passif. Il peut être représenté des deux manières suivantes :
Le courant positif I est représenté par une flèche de A vers B, et la chute de potentiel VAB VA VB 0 aux
bornes de la résistance est représentée par une flèche opposée à celle du courant.
Avec cette configuration, la loi d’Ohm s’écrit :
VA – VB = RI.
VMN VM VN R 2 I
VNB VN VB R 3 I
VAB I(R 1 R 2 R 3 ) IR éq
Les trois résistances sont montées en parallèle : elles ont le même potentiel VAB à leurs bornes. Le
courant I se divise au point A en trois parties telles que : I I1 I 2 I3 (non accumulation de charges
au point A). On a donc :
VAB R1 I1 R 2 I 2 R 3 I3
Les bornes du générateur A (pôle positif) et B (pôle négatif) sont respectivement aux potentiels VA et
VB, avec VA > VB.
a/ Dans le circuit extérieur au générateur, dans le conducteur, on a un champ électrostatique E s (dans le
même sens que le courant I) qui entraîne les charges positives (constituant le courant électrique
conventionnel) de A vers B ( Fs qE s ), les électrons se déplaçant en sens inverse.
Le champ E s est toujours dirigé du potentiel le plus élevé en A vers le potentiel le moins élevé en B. Par
conséquent, comme les charges animées par la force Fs qE s doivent entrer par B et sortir par A, cette
force s’oppose donc au déplacement de ces charges à l’intérieur du générateur. Aussi, pour que le
mouvement des charges ait lieu de manière permanente, il faut nécessairement l’existence d’un champ
opposé à E s et qui lui est supérieur en module permettant le mouvement de B vers A : ce champ noté
E m est appelé « champ électromoteur ». La force résultante F appliquée à la charge positive est alors :
F qE q(E s E m ) dirigée de B vers A.
c/ On est toujours à l’intérieur du générateur. Lorsqu’aucun conducteur n’est branché à ses bornes, on
dit que le générateur est « à vide » et alors, aucun courant ne circule, les charges sont immobiles.
Par conséquent :
F qE q(E s E m ) 0 E s E m .
Cette d.d.p. E est orientée de la borne (-) à la borne (+). Elle est postive.
Remarque :
Une force électromotrice E existe même lorsque le courant I est nul (une pile non branchée à une
résistance a toujours une f.e.m., par exemple, 1,5V). On peut la mesurer directement au moyen d’un
voltmètre.
2/ Considérons maintenant un générateur réel (E, r). On branche à ses bornes une résistance R.
La d.d.p. (ou tension) aux bornes du générateur est alors donnée par la loi d’Ohm :
VA - VB = VAB = E - rI
Remarque : Les « flèches » de I et de (VA - VB) sont dans le même sens : c’est ce qu’on appelle
« convention générateur ».
*Le terme rI2, représente la puissance dissipée par effet Joule, proportionnelle à la résistance interne r
du générateur (qu’on souhaite minimiser).
Exemples :
*Résistances pures (lampes à incandescence, radiateurs électriques,…) : ce sont des dipôles passifs car
ils transforment l’énergie électrique entièrement en énergie thermique.
*Moteurs (perceuses, ventilateurs,…) : sont des dipôles actifs. Ils transforment l’énergie électrique
reçue en énergie mécanique (de rotation) et en énergie thermique (chaleur dissipée).
*Cuve à électrolyse et batteries en charge : ce sont aussi des dipôles actifs car ils transforment une
partie de l’énergie électrique reçue en énergie chimique.
Le récepteur actif noté (e, r’) est caractérisé par sa force contre-électromotrice (f.c.e.m.) e et sa
résistance interne r’. La force contre-électromotrice est orientée de la borne (-) à la borne (+). Le
courant électrique provenant d’un générateur rentre par la borne positive et sort par la borne négative du
récepteur (à l’inverse du générateur).
La composition des tensions montre que la tension aux bornes du récepteur est :
VAB = VA - VB = e + r'I
Remarque : Les « flèches » de I et de (VA - VB) sont dans en sens inverse : c’est ce qu’on appelle
« convention récepteur ».
*Le terme eI est la puissance utile du récepteur (puissance mécanique fournie par le moteur, par exemple).
*Le terme r’I2 est la puissance dissipée par effet Joule (échauffement du moteur, par exemple)
Pour un récepteur idéal (r ' 0) : P = eI .
Application :
Un circuit électrique d’une résidence peut ressembler à celui de la figure ci-dessous, où l’on affiche la
puissance dissipée dans chaque appareil, lorsqu’un courant le traverse.
1/ Calculer le courant circulant dans chaque dispositif et les énergies dissipées par effet Joule au bout
d’un temps t = 30 mn .
2/ Est-il correct de mettre le radiateur dans le même circuit en même temps que les autres appareils ?
Justifiez votre réponse.
Réponses :
1/ Tous les éléments du circuit sont en parallèle, donc la tension appliquée à leurs bornes est U=120V.
La puissance est donnée par la relation : P = UI et l’énergie dissipée par effet Joule par la relation
W RI 2 t Pt (t en secondes). Donc, pour chaque appareil, on a :
Plampe 60
I lampe 0,500A, Wlampe Plampe t 60 1800 108000J 108kJ
U 120
Pradio 10
I radio 0,083A, Wradio Pradio t 10 1800 18000J 18kJ
U 120
Pgrille pain 1000
I grille pain 8,330A Pgrille pain t 1000 1800 1800000J 1800kJ
U 120
Pradiateur 1500
I radiateur 12,5A, Wradiateur Pradiateur t 1500 1800 2700000J 2700kJ
U 120
2/ Dans les câblages domestiques, on utilise couramment du fil de cuivre de 2,1 mm2 (calibre 14 selon la
norme américaine AWG) qui supporte un courant maximal de 15A. Donc, la puissance maximale
délivrée par le réseau extérieur est : P 120 15 1800W . Or, l’ensemble des trois autres appareils ont
une puissance cumulée de 1070W. Il ne reste que 130W disponibles. C’est pourquoi, le radiateur doit
être placé dans un circuit séparé ou le faire fonctionner avec certains appareils tels que la puissance
totale reste inférieure à 1800W .
On peut dire également qu’avec le radiateur dans le circuit, le courant nécessaire pour faire fonctionner
l’ensemble des appareils doit être égal à la somme des coutants dans chaque élément, soit 21,413A, ce
qui dépasse largement les 15A autorisés.
I=
E - e
i j
: C’est la loi de POUILLET.
R k
BRANCHE : Portion du circuit parcourue par NŒUD : point d’intersection de trois branches ou
le même courant I. plus.
On peut aussi considérer les courants de manière algébrique et prendre par exemple les courants entrants
positifs et les courants sortants négatifs et écrire : I1 I 2 I3 I 4 0 et dire que la somme algébrique
on somme : ( R
I ).
*On écrit (+E) si en suivant le parcours choisi on rentre par la borne (+) et (-E) si on rentre par la borne
(-) du générateur ou du récepteur, et on somme (E représente la f.e.m. ou la f.c.e.m.): ( E
)
Et le résultat est : ( R
I ) ( E ) 0
de résistance interne notée R Th aux bornes duquel est placée la branche AB, selon le schéma suivant :
ETh
et le courant dans la branche AB (obtenu par la loi des mailles) est : I AB =
R + R Th
Pour calculer E Th et R Th , on procède de la manière suivante :
1/ On supprime la branche AB du réseau et on calcule la différence de potentiel à vide entre A et B.
Cette ddp représente la f.é.m. du générateur de Thévenin :
ETh = (VA - VB )o .
2/ On supprime les f.e.m. et f.c.e.m. des générateurs et des récepteurs (on laisse les résistances intérieures), la
branche AB étant toujours supprimée, et on calcule la résistance équivalente entre les points A et B. Cette
résistance équivalente représente la résistance interne du générateur de Thévenin, soit :
R Th = R éq .
Remarque : la branche AB peut contenir plusieurs éléments électriques
Exercice d’application :
Déterminer l’intensité du courant I traversant la résistance r et son sens.
On donne : R1 3, R 2 18, r 6, E1 12V E 2 18V .
On a trois branches et deux nœuds A et B qui sont équivalents d’après la loi des noeuds. On a trois
courants qui sont inconnus I, I1 , I 2 . Cependant, de part la loi des nœuds, un des courants peut être
calculé en fonction des deux autres, cela nous ramène à deux inconnues : on n’a donc besoin que de
DEUX mailles pour trouver ces 3 courants (donc deux équations à deux inconnues).
3I1 6I 12 I1 2I 4
, soit :
18I1 24I 18 3I1 4I 3
Ce qui nous donne : I = 1, 5A .
On a trouvé que la valeur de l’intensité du courant I est positive : donc, le courant parcourt la branche
AB de A vers B.
On peut continuer les calculs : on trouvera : I1 1A et I 2 0,5A , tous deux positifs. On a bien des
générateurs.
Notons 1 le courant imaginaire qui parcourt la maille (1) et 2 le courant imaginaire qui parcourt la
maille (2). Supposons le courant réel traversant la branche AB de A vers B : on a donc :
I = 1 - 2
La loi des mailles nous permet d’écrire les deux équations suivantes :
maille (1) : R1 1 r( 1 2 ) E1 0
maille (2) : R 2 2 r( 2 1 ) E 2 0
Soit, après remplacement par les valeurs numériques :
R1R 2 18
R Th R éq
R1 R 2 7
*Calcul de ETh :
On ne supprime du circuit initial que la branche AB : dans ce nouveau circuit, soit i le courant qui
parcourt l’unique maille en lui donnant un sens arbitraire.
E Th (VA VB )o R1i E1
La loi des mailles permet de calculer i :
E 2 E1 2
(R 1 R 2 )i E 2 E1 0 i A
R1 R 2 7
90
D’où, après remplacement : E Th A
7
E Th
Finalement, on trouve après remplacement dans la relation I AB : I = 1, 5A .
r R éq