Chap 2 - L'analyse Des Défaillances
Chap 2 - L'analyse Des Défaillances
Chap 2 - L'analyse Des Défaillances
L’historique d’un équipement enregistre les défaillances, pannes et informations relatives à la main-
tenance de celui-ci. L’historique d’un équipement est donc l’équivalent du « carnet de santé » des individus.
Il retrace la vie du matériel en indiquant chronologiquement tous les faits marquants de maintenance ainsi
que les améliorations qui auront été apportées à l’équipement depuis sa mise en service. Le technicien de
maintenance se doit de connaître les évolutions d’un matériel pour les raisons suivantes :
• certains faits passés peuvent très bien expliquer une défaillance quelques mois, voire quelques
années plus tard ; l’historique est donc la mémoire technique de l’équipement ;
• l’historique va permettre de conduire et de réaliser des études de fiabilisation et d’amélioration
de l’équipement, au regard de toutes les interventions sur celui-ci.
B.D.DIAGNE 1
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC M1M3E
Le fichier historique a donc une importance vitale pour la maintenance de l’équipement ; il doit être
« vivant », c’est à dire mis à jour régulièrement ; pour être un outil de travail efficace, il doit être aussi précis
et concis :
• il doit être commencé dès l’installation de l’équipement car les défaillances de jeunesse peuvent
contribuer à la recherche des causes des défaillances plus tardives ;
• tous les événements sont systématiquement consignés, même les plus anodins ; il est toujours
plus simple de se rappeler d’une grosse panne que d’une microdéfaillance répétitive qui engen-
drera à terme une défaillance grave ; en effet, la microdéfaillance, le dérèglement passager d’un
paramètre deviennent rapidement des habitudes ; or, il est prouvé qu’elles sont génératrices de
perte de disponibilité, donc de productivité moindre et bien sûr de non-qualité ;
• lorsqu’une défaillance survient, il faut noter tout ce qui s’est passé (date, relevé du compteur
machine en heures ou unités d’usage, effets, causes analysées, remèdes apportés, temps
d’arrêt de l’équipement, temps consacré à l’intervention, pièces remplacées) ; la date est impor-
tante car une défaillance peut toujours arriver au même moment d’une journée, d’une période ou
d’une saison ;
• il faut également consigner les conditions de fonctionnement du processus (type de matière
d’entrée, conducteur de la machine, valeurs des paramètres de fonctionnement : température,
vitesse, débit, pression, vibrations, etc..).
Toutes ces informations sont consignées dans les bons de travail (BT) et les rapports
d’intervention par le préparateur maintenance pour le premier et les intervenants pour le second.
L’historique d’une machine est donc un document important en termes d’efficacité de la maintenance, mais
aussi en termes de volume. Il est évident que l’informatique va avoir un rôle important dans la gestion des
historiques. Les GMAO actuelles possèdent toutes une fonction « gestion des bons de travail ».
B.D.DIAGNE 2
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC M1M3E
épreuves obligatoires doivent être bien mises en évidence pour pouvoir vérifier facilement le respect de la
périodicité.
Le temps s’exprime en secondes (temps absolu), mais il peut aussi s’exprimer en « unités
d’usage » (heures, distances, cycles ou toutes grandeurs appropriées : 1 heure, 3 mois, 1000 km, etc.). Les
temps intéressants en maintenance sont fournis par la figure 4.2.
TBF
Fonctionnement
UT
Arrêt t
TTR TTR
DT DT
Le bon de travail (BT) fait suite à une demande d’intervention. On y trouve systématiquement :
• un numéro, c'est-à-dire le code qui lui est attribué (chaque BT a son propre code),
• le nom du demandeur (personne autorisée demandant le service de maintenance),
• la date d’enregistrement (date à laquelle le BT est émis),
• la date d’ouverture (date à laquelle le BT est activé),
• la date de clôture (date à laquelle le BT est exécuté, c'est-à-dire lorsque le travail est terminé),
• la nature du travail,
• fréquence,
• dernière fois,
• type de maintenance,
• priorité (code informant que son action est prioritaire sur les BT ; il a priorité est souvent liée à la
criticité),
• liste de contrôle (liste des points à inspecter lors d’une opération de maintenance cyclique),
• estimation des ressources, etc.
Un exemple de bon de travail est donné figure 4.3.
COÛT D’INTERVENTION
Total Main d’œuvre
Total Fournitures
Rapport d’intervention :
Accepté le :
B.D.DIAGNE 4
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC M1M3E
L’historique est tenu par le service maintenance uniquement. Il peut présenter différentes formes,
mais il est essentiel qu’il comprenne un tableau synthétique et global donnant des renseignements simples
et concis. Un historique est de plus en plus tenu par informatique (GMAO ou tableur)
C’est une façon de simplifier l’exploitation ultérieure de l’historique par l’agent des méthodes. La
cause, la nature ou la localisation sont codées par une lettre ou un chiffre. Les tableaux 4.4, 5 et 6 donnent
des exemples possibles.
B.D.DIAGNE 5
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC M1M3E
L’analyse quantitative d’un historique va permettre d’identifier les défaillances à approfondir afin de
les corriger et les prévenir, donc de dégager des actions d’amélioration. Analyser quantitativement les résul-
tats des diagnostics constitue ainsi un axe de progrès.
PARETO (1848-1923) était un socio-économiste italien qui étudia la répartition des impôts fonciers
aux Etats-Unis. Il constata que 15% des contribuables payaient 85% des impôts fonciers. Il en tira une règle,
celle des 85-15, et plutôt celle des 80-20 qui peut s’appliquer partout :
• 20% des routes ou des voies ferrées assurent 80% du trafic,
• 20% des conducteurs provoquent 80% des accidents,
• 20% des articles vendus représentent 80% du chiffre d’affaires.
En d’autres termes : « une minorité des causes est responsable de la majorité des effets ». On
appelle loi de PARETO ou « loi des 80-20 » la règle de concordance que l’on trouve souvent entre :
• le faible pourcentage d’éléments d’une population ou d’un échantillon donné,
• le fort pourcentage que ces éléments représentent si l’on considère un de leurs caractères parti-
culiers ou un critère donné.
Parmi la multitude de préoccupations qui se posent à un responsable maintenance, il lui faut décider
quelles défaillances doivent être étudiées et/ou améliorées en premier. Pour cela, il faut déceler celles qui
B.D.DIAGNE 6
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC M1M3E
sont les plus importantes et dont la résolution ou l’amélioration serait le plus rentable, en particulier en terme
de coûts d’indisponibilité. La difficulté réside dans le fait que ce qui « est important » et que ce qu’il « l’est
moins » ne se distinguent pas toujours de façon claire.
B.D.DIAGNE 7
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
B.D.DIAGNE 8
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
La méthode ABC apporte une réponse. Elle permet l’investigation qui met en évidence les éléments
les plus importants d’un problème afin de faciliter les choix et les priorités. On classe les événements
(pannes par exemple) par ordre décroissant de coûts (temps d’arrêts, coût financier, nombre, etc..), chaque
événement se rapportant à une entité. On établit ensuite un graphique faisant correspondre les pourcen-
tages de coûts cumulés aux pourcentages de types de pannes ou de défaillances cumulés. Sur le schéma
figure 4.2, on observe trois zones.
1. Zone A : 20% des pannes occasionnent 80% des coûts ;
2. Zone B : les 30% de pannes supplémentaires ne coûtent que 15% supplémentaires ;
3. Zone C : les 50% de pannes restantes ne concernent que 5% du coût global.
Conclusion : il est évident que la préparation des travaux de maintenance doit porter sur les pannes de la
zone A.
Coûts
cumulés
100% C
95%
80% B
60
40
20
A
Nombre de
0 défaillances
20 40 60 80 100%
En maintenance cette méthode est très utile pour déterminer les urgences ou les tâches les plus
rentables, par exemple :
• s’attacher particulièrement à la préparation des interventions sur les défaillances les plus fré-
quentes et/ou les plus coûteuses (documentation, gammes opératoires, contrats, ordonnance-
ment, etc..),
• rechercher les causes et les améliorations possibles pour ces mêmes défaillances,
• organiser un magasin en fonction des fréquences de sortie des pièces (nombre de pièces et
emplacement),
• décider de la politique de maintenance à appliquer sur certains équipements en fonction des
heures et des coûts de maintenance.
Attention toutefois : cette méthode ne résout pas les problèmes, mais elle attire l’attention du technicien
sur les groupes d’éléments à étudier en priorité.
B.D.DIAGNE 9
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
2.14 – Application
Une machine comporte 10 sous-ensembles dont on a relevé l’historique des pannes. L’entreprise,
qui utilise cette machine, désire augmenter sa productivité en diminuant les pannes sérieuses. Pour cela elle
demande au service de maintenance de définir des priorités sur les améliorations à apporter à cette ma-
chine. L’historique de la machine fournit le tableau suivant.
Sous-ensembles A B C D E F G H I J
Nombre d’heures d’arrêt 26,5 11 1 57 56,5 1 17 1,5 9,5 1
Nombre de pannes 4 15 4 4 3 8 12 2 3 2
Figure 4.8 – Historique d’une machine
Sous- Classement Cumul des % des coûts Nombre de Cumul des % des
ensembles en coût (en h) coûts (en h) cumulés pannes pannes pannes cu-
mulées
D 57 57 31,3 4 4 7
E 56,5 113,5 62,4 3 7 12,3
A 26,5 140 76,9 4 11 19,3
G 17 157 87,2 12 23 40,3
B 11 168 92,3 15 38 66,7
I 9,5 177,5 97,5 3 41 71,9
H 1,5 179 98,3 2 43 75,4
C 1 180 98,9 4 47 82,4
F 1 181 99,4 8 55 96,5
J 1 182 100 2 57 100
B.D.DIAGNE 10
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
A – Diagramme de Pareto
Coûts
A partir du tableau ci-dessus, cumulés
Sous-ensembles N Nt t
A 4 26,5 6,625
B 15 11 0,73
C 4 1 0,25
D 4 57 14,25
E 3 56,5 21.83
F 8 1 0,125
G 12 17 1,42
H 2 1,5 0,75
I 3 9,5 3,17
J 2 1 0,5
Le graphe en N (figure 4.12) oriente vers l’amélioration de la fiabilité : ici on constate que les sous-
ensembles B et G sont ceux sur lesquels il faudra agir prioritairement. Différentes actions sont envisa-
geables : modifications techniques (qualité des composants), consignes de conduite, surveillance accrue
(maintenance de ronde), actions préventives systématiques dans un premier temps, conditionnelle ensuite.
Défaut de fiabilité
120,00
100,00
80,00
Taux
60,00 Taux de
40,00 panne
Cumul
20,00
0,00
B G F A C D E I H J
Sous-ensembles
B.D.DIAGNE 11
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
Le graphe en Nt (figure 4.13) est un indicateur de disponibilité, car Nt estime la perte de disponibilité
de chaque sous-ensemble. Il permet donc de sélectionner l’ordre de prise en charge des types de défail-
lance en fonction de leur criticité (ici les sous-ensembles D et E).
Indisponibilité
120,00
100,00
80,00
Taux
Taux d'indispo
60,00
40,00 Cumul
20,00
0,00
D E A G B I H C F J
Sous-ensembles
Défaut de maintenabilité
120,00
100,00
Taux de non-
80,00
Taux
maint
60,00
40,00 Cumul
20,00
0,00
E D A I G H B J C F
Sous-ensembles
B.D.DIAGNE 77
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
Faire un diagnostic, c’est déterminer la (les) cause(s) d’un trouble fonctionnel, à partir de symptômes
et/ou des observations :
• le symptôme est le phénomène qui révèle une défaillance,
• le diagnostic recherche l’origine des défaillances d’un système.
Un diagnostic est une action réfléchie. La figure 4.20 traduit parfaitement bien cette démarche.
Défaillance
3 : J'agis
1 : Je vois
2 : Je réfléchis
Le diagnostic ne concerne pas que les pannes : dès qu’on perçoit un événement anormal, il doit y
avoir diagnostic ! Quels sont les évènements anormaux autres que les pannes ? Ce sont les arrêts de pro-
duction, les accidents, les défauts sur le produit fini, les dérives, la perte de normalité. On voit bien que la
maintenance n’est pas le seul service concerné : la Production diagnostique la cause d’un arrêt, le service
Qualité diagnostique la cause d’un défaut, le service Sécurité diagnostique la cause d’un accident, le service
Gestion diagnostique la cause d’une dérive, etc..
La manifestation (ou effet) de la défaillance se manifeste par son amplitude (partielle ou complète),
sa vitesse (elle est progressive ou soudaine), son caractère (elle est permanente, fugitive ou intermittente).
2 – Les symptômes
Les symptômes peuvent être observés in situ, sans démontage, par les utilisateurs de l’équipement
ou par le maintenancier : VTOAG, mesures, défauts de qualité. Le VTOAG est l’utilisation naturelle des cinq
sens de l’individu. Il ne faut jamais les négliger, car ils sont capables de contribuer à l’établissement d’un
diagnostic.
a) La vue (V) : c) L’odorat (O) :
• détection de fissures, fuites, déconnections, • détection de la présence de produits particu-
• détection de dégradations mécaniques. liers,
b) Le toucher (T) : • «odeur de brûlé», embrayage chaud,...
Lorsqu’il aborde un problème de défaillance sur un matériel, le maintenancier ne peut pas se per-
mettre de naviguer à vue. Il connaît déjà les probabilités d’apparition de défaillance sur un matériel. Par
exemple, sur un SAP (Système Automatisé de Production), on sait que c’est la partie opérative qui occa-
sionnera le plus de pannes (figure 4.21). Il est donc inutile de commencer son investigation par l’API !
B.D.DIAGNE 79
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
Zone mémoire
1,5% A2 E2
Chaîne P3 A3 E3
Unité de Sorties d'action
Traitement
3% 5% 60%
Capteur 1 Capteur 2 Capteur 3
0,5%
Entrées Chaîne
d'acquisition
4 – Savoir-faire
Le diagnostic est construit comme une enquête policière : le maintenancier part des informations et
symptômes, et à partir de son expérience, il formule des hypothèses affectées d’un niveau de probabilité
plus ou moins important, teste ces hypothèses afin de se construire une certitude. Il dispose pour cela
d’outils de diagnostic. Les plus utilisés sont :
• le GRAFCET (recherche des discordances),
• le diagramme Causes – Effets,
• l’arbre des causes,
• l’organigramme de diagnostic et/ou la fiche de diagnostic
• les systèmes experts.
Le GRAFCET est un outil bien connu des automaticiens : il permet en particulier la recherche de
dysfonctionnement sur une chaîne fonctionnelle et d’identifier l’équipement défaillant d’un SAP. Mais tous
les systèmes sont loin d’être automatisés : lorsqu’on a un appareil électroménager qui ne démarre pas
quand on en a besoin, il faut d’autres outils ! C’est ce que nous allons essayer de voir maintenant.
3.31 – Rappels
B.D.DIAGNE 85
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
Vu de l’utilisateur, une défaillance se manifeste donc par son effet. Si on veut résoudre le problème,
il faut d’abord localiser l’élément en cause afin de le réparer ou de l’échanger. Puis, si on veut que la défail-
lance ne se reproduise plus, .il faut rechercher les phénomènes ou les circonstances en cause.
Dans ce paragraphe, on appellera recherche des causes la localisation des éléments dont l’état
anormal a entraîné la défaillance. Pour aider l’homme de maintenance dans cette recherche, on dispose du
Tableau Cause – Effets qui débouche ensuite sur l’organigramme de diagnostic. Le Tableau Cause – Effets
permet :
• de faire un bilan des défaillances,
• de rechercher des causes à partir d’un effet.
On recense, de manière exhaustive dans l’historique d’un équipement, tous les évènements relatifs
à un sous-ensemble ou un composant d’un équipement posant problème (déterminé par exemple par une
analyse de Pareto). On détermine :
• le nombre de fois où l’effet est apparu,
• la moyenne des temps d’intervention (MTTR),
• la moyenne des temps de diagnostic (MTD).
L’ensemble de ces données est tout d’abord regroupé sur un tableau comme indiqué figure 4.22. Ne
pas s’étonner si un effet peut être provoqué par plusieurs causes.
Effet constaté Elément en cause Nombre de fois MTTR (min) MTD (min)
E1 C1 12 25 10
E2 C2 4 15 5
E1 C3 23 60 10
E3 C4 2 10 2
E2 C5 6 40 12
Si ce tableau a l’intérêt de regrouper toutes les causes possibles correspondant à chaque effet, il a
aussi un inconvénient majeur : pour chaque défaillance signalée, il faut parcourir toute la liste des effets
constatés pour récupérer tous les éléments en cause. Donc, pour un équipement complexe, cette liste peut
être très longue, d’où une perte de temps et des risques d’oubli.
On va donc « croiser » les effets et les causes sur un tableau à double entrée (figure 4.23). Puis à
l’intersection d’un effet et d’une cause, on indique le nombre de fois où l’effet est apparu.
B.D.DIAGNE 86
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
Cause
Cause
Cause
Cause
Cause C1 C2 C3 C4 C5
Effet E1 12 23
Effet E2 4 6
Effet E3 2
On complète le tableau en intégrant les temps MTTR et MTD. On obtient le tableau définitif de la figure 4.24.
Cause
Cause
Cause
Cause
Cause C1 C2 C3 C4 C5
Moyenne des temps de diagnostic MTD 10 5 10 2 12
Moyenne des temps d’intervention MTTR 25 15 60 10 40
E1 12 23
E2 4 6
E3 2
Figure 4.24 – Tableau Causes – Effets
B.D.DIAGNE 87
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
Conclusion
Le tableau causes – effets est un outil de synthèse d’historique qui met en évidence :
• les relations entre les causes connues et les effets constatés,
• la fréquence d’apparition des causes,
• les temps d’intervention et les temps de diagnostic.
Il va permettre de générer l’organigramme et la fiche de diagnostic.
Remarque : Ce tableau est mieux adapté à la maintenance que le diagramme d’Ishikawa (voir en annexe)
utilisé par les qualiticiens pour identifier toutes les causes donnant naissance à un effet (un diagramme par
effet).
C’est un outil graphique décrivant la marche à suivre pour atteindre la cause d’une défaillance à par-
tir de l’effet constaté. La recherche s’effectue à partir d’une suite d’actions et de tests à réaliser. C’est donc
le « mode opératoire » du diagnostic. La syntaxe utilisée pour tracer l’organigramme de diagnostic est don-
née figure 4.25. Les hypothèses de test sont toujours hiérarchisées de manière à aller du plus probable au
moins probable.
Action
non
Choix
oui
Un organigramme de diagnostic est écrit par un expert de l’équipement. L’utilisateur n’est pas for-
cément un expert de l’équipement, mais il doit être capable d’effectuer correctement et en toute sécurité les
actions et les tests proposés par l’organigramme.
Exemple : un aspirateur tourne mais n’aspire plus. Il est clair qu’il y a des choses à faire avant de mettre en
cause le système d’aspiration.
B.D.DIAGNE 88
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
Pas d'aspiration
Oui
Hypothèse 1 Suceur obstrué?
Déboucher
Non suceur
Mauvais Bon
Essais
Hypothèse 2 Oui
Sac plein? Changer le sac
Non
Mauvais Bon
Essais
Oui Déboucher
Hypothèse 3 Flexible obstrué?
flexible
Non
Mauvais Bon
Essais
Appeler le
technicien agréé
Fin
B.D.DIAGNE 89
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
• transposer ce mode opératoire sous la forme d’une suite logique de tests et d’actions.
Chaque test et chaque action doivent être décrits de manière simple. La réponse à un test sera pu-
rement binaire (oui ou non, bon ou mauvais). Une action peut éventuellement consister à faire appel à un
autre moyen : nouvel organigramme, appel à mode opératoire, appel à un expert, etc..
C’est un diagramme déductif qui va de l’effet vers la cause et qui a pour objet de rechercher toutes
les combinaisons de défaillances élémentaires (primaires) pouvant déboucher vers une panne. L’arbre des
défaillances est aussi appelé arbre des causes par ceux qui gèrent les risques (analyse d’un accident, etc.).
Cette méthode, issue de la méthodologie de l’armée américaine dans les années 1960 – 70, s’est
développée dans les secteurs de l’aéronautique, du nucléaire, de la chimique, etc. : en fait, là où il y avait
risque (Seveso, etc.) et besoin de sécurité, là où la disponibilité de l’outil de production était importante, là il
devenait nécessaire de prendre en compte les combinaisons de pannes.
L’arbre de défaillance permet de mettre en évidence les combinaisons de défaillances.
A – Définitions
Cet outil utilise un symbolisme qu’on utilise également sur les circuits logiques. On parle aussi de lo-
gigramme de dépannage. Ce symbolisme est donné figure 4.28.
&
ou Porte ET
>1
ou Porte OU
B.D.DIAGNE 90
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
• Événements élémentaires
• Organisation en panne simple ou en combinaison de pannes
• Ils touchent des :
o défaillances de commande (rupture d’alimentation, défaillance logicielle, etc.),
o défaillances intrinsèques (conception, utilisation, agression extérieure, erreur humaine,
process, etc.).
• Les défaillances prises en compte sont fonction des limites de l’étude :
o agressions extérieures,
o problèmes de fabrication (process),
o erreur humaine.
2. Pour rappel : Défaillances intrinsèque (cf chapitre 3)
• Conception (produit) (Ex : matériel inadapté, etc.).
• Fabrication (process) :
o Machine (Ex : Précision insuffisante, etc.),
o Homme (Ex : Soudure non conforme, etc.).
• Utilisation :
o Usure, prise de jeu, etc.
o Agressions extérieures (Ex : thermique, corrosion, électromagnétisme, vibration, élec-
trostatisme, hygrométrie, etc.) combinées à la sensibilité du système à l’agression con-
sidérée.
o Erreur humaine (Ex : mauvaise opération, etc.).
D – Construction de l’arbre de défaillances
1) Décomposition par scénario
Défaillance
Exemple : incendie
• S1 : court-circuit
1
• S2 : explosion
• S3 : arc électrique
• Etc.
Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3
B.D.DIAGNE 91
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
Défaillance
1
Défaillance
1
4) Décomposition binaire
Dans ce quatrième type de décomposition :
• Les défaillances sont intrinsèques
• Les événements intermédiaires sont binaires (Commandé ou Non commandé)
B.D.DIAGNE 91
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
Chauffage Brassage
défectueux défectueux
Hélice
Réglage Chauffage Moteur
désaccouplée
défectueux défectueux défectueux
Thermostat 1
déréglé
Moteur
Résistance Alimentation bloqué Défaut
HS HS interne
Alimentation
HS
E – Recommandations
Remarque : à partir de l’arbre de défaillance, on peut évaluer la probabilité d’apparition de l’événement non
désiré. Le calcul repose sur les règles classiques de calcul des probabilités composées à événements indé-
pendants (voir chapitre 5). On utilisera le taux de défaillance estimé de chaque composant, que l’on sup-
posera évidemment constant. Si i est le taux de défaillance de l’élément i, alors :
n
• pour une porte ET = i ,
i=n1
• pour une porte OU =
i=1
i .
B.D.DIAGNE 93
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
Cet outil a été créé par Ishikawa, professeur à l’Université de la TOKYO dans les années 60 et con-
cepteur d’une méthode de management de la qualité totale. Le diagramme causes-effet est une représenta-
tion graphique du classement par familles de toutes les causes possibles pouvant influencer un processus.
Ces familles de causes au nombre de 5 engendrent la non qualité dans un processus de fabrication. Leur
nom commence par la lettre M d’où l’appellation 5M. Ishikawa a proposé une représentation graphique en
« arête de poisson » (figure A.1).
Le diagramme Causes-Effet est donc l'image des causes identifiées d'un dysfonctionnement poten-
tiel pouvant survenir sur un système. Il se veut le plus exhaustif possible en représentant toutes les causes
qui peuvent avoir une influence sur la sûreté de fonctionnement. Les 5 grandes familles ou 5 facteurs pri-
maires sont renseignés par des facteurs secondaires et parfois tertiaires ; Les différents facteurs doivent être
hiérarchisés.
L'intérêt de ce diagramme est son caractère exhaustif. Il peut aussi bien s'appliquer à des systèmes
existants (évaluation) qu'à des systèmes en cours d'élaboration (validation). On pourra adjoindre au dia-
gramme précédent des facteurs secondaires et tertiaires qui complèteront les facteurs primaires :
On peut adapter cet outil à l’aide au diagnostic de la manière suivante :
• définition de l’effet étudié en regroupant le maximum de données ;
• recensement de toutes les causes possibles ; le brainstorming5 est un outil efficace pour cette
phase de recherche ;
• classement typologique des causes ;
• hiérarchisation des causes dans chaque famille par ordre d’importance.
5
Appelé souvent « remue-méninges », technique de créativité utilisable dans toutes les circonstances, dés lors :qu’on
veut faire ressortir toutes les caractéristiques d’un problème,qu’on cherche des solutions innovantes à ce pro-
blème.
B.D.DIAGNE 94
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ESP
ET AIDE AU DIAGNOSTIC L2-GBM
Notons qu’aujourd’hui, on rajoute deux autres facteurs : le Management et les Moyens Financiers
qui constituent des facteurs intéressants, notamment dans les domaines immatériels, les services, gestion
de projets, logiciels par exemple. On parle donc de 6M voire de 7M.
B.D.DIAGNE 95