La Gestion Des Ressources en Eau en Algérie

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LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU EN ALGERIE :

« SITUATION, DEFIS ET APPORT DE L’APPROCHE SYSTEMIQUE »

I. INTRODUCTION

Un système complexe ne peut pas être traité de manière significative de manière d'analyse, de
service, de fragmentation, de discipline et de fragmentation. Ne voir que certains aspects d'un
tout complexe et diversifié ne peut que conduire à des erreurs. L'approche systématique a
déclenché une révolution dans la stratégie commune de développement. Le concept de
planification et de développement intégrés est basé sur des méthodes méthodologiques
dérivées de l'analyse des systèmes.

II. LE DEVELOPPEMENT HUMAIN, DEFIS DU MILLENAIRE

Si vous remplacez le mode de pensée traditionnel (départemental) par une méthode


capable de gérer diverses situations complexes, beaucoup de temps sera perdu en
décennies de développement et les erreurs pourront être évitées.

Tout d'abord, il faut arrêter de gaspiller les ressources humaines. Le concept de


développement fragmenté reflète les niveaux élevés de pauvreté des êtres humains, les
conditions de santé déplorables, la malnutrition, une éducation en retard considérable, un
niveau de vie extrêmement instable et la médiocrité des équipements et des infrastructures
du pays. Ces facteurs ne peuvent pas satisfaire la demande des besoins humains
fondamentaux. Par conséquent, la priorité est donnée aux êtres humains et leurs efforts de
développement doivent y être adaptés. Le principe de dignité est au cœur des objectifs de
développement humain.

Il est également nécessaire d'enrichir le concept de développement à travers les apports


des trois. Le paradigme suivant définit sa portée et sa signification, à savoir : le
développement humain, le développement durable et le développement écologiquement
réalisable.

- Le développement humain, implique l'intégration de la culture au développement, Les


sciences, quelles qu'elles soient, doivent être mises au service de l'humanité, au service de
l'homme.
- Le développement écologiquement viable nécessite le maintien des systèmes entretenant
la vie et des processus écologiques, la protection de la biodiversité, l'intégration de
l'environnement et du développement.

- Le développement durable, insiste sur le respect de la capacité de la biosphère à


supporter la vie ainsi que le respect des capacités de la biosphère à générer des ressources
et à assimiler les déchets résultant de son fonctionnement.

Dans ce contexte, les meilleures décisions sont celles que l'on prend après consultation des
gens. Il faut se préoccuper des gens qui vivent à proximité des ressources, et ne pas
seulement exploiter ces ressources.

La figure 1 illustre, dans un contexte systémique la démarche à adopter pour la


satisfaction des besoins essentiels pour le développement humain.

Figure 1 : Analyse des exigences pour le développement humain

III. RESSOURCES EN EAU, ENJEUX ET DEFIS DU MILLENAIRE

Parmi toutes les exigences de développement humain évoquées plus haut, nous nous
concentrerons sur les exigences liées aux ressources en eau et en assainissement de
manière systématique ci-dessous, qui, selon nous, sont les aspects fondamentaux de ce
développement. Sur les 6,67 milliards d'habitants que compte actuellement la planète
(Programme des Nations Unies pour le développement, 2007), 26% n'ont pas une qualité
d'eau adéquate et 50% n'ont pas de système d'assainissement adéquat (Programme des
Nations Unies pour le développement, 2006). Chaque jour, 20 000 personnes meurent de
maladies liées à l'eau, la plupart des enfants, tous les trois jours équivaut à Nagasaki ou
Hiroshima. F. LASSERRE a écrit en 2003 que si des mesures spéciales ne sont pas prises,
135 millions de personnes mourront de maladies d'origine hydrique entre 2002 et 2020. Il
a ajouté que même si les objectifs du Millénaire recommandés par les Nations Unies sont
atteints, nous regretterons environ 45 personnes. Des millions de personnes sont mortes de
ces maladies.

L'objectif limité dans le temps fixé par la communauté internationale est de réduire
l’extrême pauvreté et faim dans le monde pour réduire la mortalité infantile et garantir
Éduquer les enfants et surmonter les inégalités entre les sexes. C'est pourquoi la
population a été réduite de moitié un monde sans accès durable à l'eau potable et aux
infrastructures L'hygiène de base est un objectif fondamental. La consommation d'eau par
habitant n'est qu'un indicateur, loin d'atteindre. Nous ne pouvons ignorer les faits suivants
:

Dans certains pays aux ressources en eau abondantes, toute la population n'a pas accès à
l'eau. Mais nous avons encore beaucoup de monde Boire plus d'eau. De plus, la pollution
et le réchauffement climatique Réduisez considérablement les réserves d'eau disponibles.

Boire une eau hygiène sauvera la vie d'innombrables enfants et apportera un soutien
d’éducation et libération des populations de tomber dans la pauvreté. La priorité est de ne
pas sous-estimer l'urgence de parvenir à un accord Objectifs du millénaire pour le
développement pour l’eau et l’assainissement. Même si pour atteindre ces objectifs, la
population totale dépassera 800 millions d'ici 2015 privés d'eau, 1,8 milliard de personnes
ont été privées d'installations d'assainissement "(Programme des Nations Unies pour le
développement, 2006).

IV. LES RESSOURCES EN EAU EN ALGERIE : VUE SYNTHETIQUE

Jusqu'en 2000, l'Algérie comptait 44 barrages en service. Cette capacité théorique de


mobilisation des eaux de surface est d'environ 4,5 milliards de mètres cubes. La capacité
de mobilisation réelle ne dépasse guère 2,5 milliards de mètres cubes, et la raison est
principalement liée à l'augmentation de la sécheresse et des irrégularités dans le temps et
l'espace des précipitations. On estime que la perte annuelle de volume y est de 20 106 m3.
C'est un pays semi-aride, voire aride (200 à 400 mm), aux ressources en eau faibles,
irrégulières, situé dans la zone côtière. Si l’on considère la capacité de mobilisation de 3,4
milliards de mètres cubes d’eau souterraine, le potentiel de mobilisation total du pays
atteint 5,9 milliards de mètres cubes, alors que la demande réelle est de 6,85 milliards de
m3. En Algérie, la population était de 23 millions en 1987, et sera de 46 millions en 2020,
soit une consommation en eau potable et industrielle de l’ordre de 6 milliards de m3/an,
alors que la mobilisation réelle, à l’époque, était à peine de 3 milliards de m3.

Cela signifie que ces deux secteurs doivent à eux seuls mobiliser 3 milliards de m 3
supplémentaires, ce qui n'inclut pas les fuites d'eau d'irrigation ou de canalisation ou un
total de 10 milliards de m3 d'eau, ce qui est un véritable défi. Toutes les stratégies et
politiques à définir. En termes d'assainissement et de purification de l'eau, l'Algérie
disposait de 48 stations d'épuration en 2000, d'une capacité d'épuration de 200 millions de
m3. Le volume de rejet à cette époque était de 600 millions de m 3. Il passera à 1,15
milliard de m3 d'ici 2020.

Type d’agglomération Volume d’eaux usées rejeté (Hm3)


1995 Taux (%) 2020 Taux (%)
Côtières 169 31 282 25
Amont barrages 48 09 122 11
Proximité des Périmètres 62 11 143 12
Autres 149 27 352 30
> 20 000< 50 000 hab 122 22 251 22
Total 550 100 1 150  100

Dans le domaine de la protection des villes contre les inondations, de nombreux cas ont
été enregistrés. Il s'agit par exemple de la vallée du M'zab, des villes de Sidi Bél Abbès et
d'Alger, l'assainissement urbain de nombreuses villes du pays, la haute bourgeoisie de
Ouargla, etc.

V. STRATEGIES ET OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT

V.1. Mobilisation et distribution de l’eau potable

Dans le domaine de la mobilisation et de la distribution d'eau potable, les efforts


consentis au cours de cinq dernières années, ont permis des améliorations notables
enregistrées. Par conséquent, bien que le pays ne comptait que 44 barrages avant 2000, au
cours des cinq dernières années, 15 nouveaux barrages ont été mis en service, dont Beni
Haroun et Takasebt en 2007. Ces barrages atteindront 13 lorsqu'ils seront finalement
achevés. Il passera à 72 barrages d'ici la fin de 2009. En outre, les avantages escomptés
porteront la capacité en eau du barrage de 2,5 milliards de mètres cubes à la fin de 2000 à
7,8 milliards de m3 par an à la fin de 2009. Il est à noter que 28 sites de barrages ont été
lancés dans l'étude et ont montré des progrès considérables.

Le développement de Beni Haroun est le principal système de la zone. D'ici 2009, il


assurera une production annuelle de 504 millions de m3:

- 242 millions de m3 pour l'A.E.P de 4 620 000 habitants de Jijel, Mila, Oum El Bouaghi,

Batna, Constantine, Ain M'lila et Khenchela.

- 262 millions de m3 pour l'irrigation de 30 000 Ha

Pour le transfert de Setif - Hodna - El Eulma, l'aménagement est constitué de deux


systèmes

- Systèmes Ouest :

Le système assurera un volume d'eau annuel de 122 millions de m 3, dont 31 millions de


m3 seront utilisés pour l'AEP pour 566000 habitants de la ville de Sétif et des zones
d'agglomération adjacentes, et 91 millions de m3 seront utilisés pour 13000 hectares de
zone d'irrigation sur la plaine du plateau de Sétif.

- Systèmes Est :

Le système mobilisera 190,5 millions de m3 d'eau par an, dont 38 millions de m3 seront
utilisés pour l'AEP pour 694 000 habitants d'El Eulma City et des communautés voisines,
et 152 millions de m3 seront utilisés pour irriguer 30 000 hectares.

En ce qui concerne la mobilisation dans l'ouest de l'Algérie, le développement du système


de production d'eau Chéliff-Kerrada appelé M.A.O fournira à P.E.P dans le corridor
Mostaganem-Arzew-Oran 155 millions de mètres cubes d'eau par an.

Un autre plan a été lancé pour transférer l'eau des zones au nord du Sahara vers la partie
nord de l'Algérie. L'objectif principal de cette opération est d'identifier les zones à fort
potentiel hydrique et dont les surplus peuvent être transférés vers le nord.

V.2. Réhabilitation et gestion efficace des réseaux

La mobilisation des ressources en eau pour l'eau potable s'accompagne également de la


restauration et de l'extension du réseau d'adduction d'eau. Parmi les principales actions
réalisées dans la zone, nous avons répertorié les réalisations, réparations et rénovations du
réseau d'adduction d'eau potable, bénéficiant de 11 Willayas: Tarf, Annaba, Bejaia
(Beajaia, Bouira, Jijel, Tissemssilt, Tlemcen, Oran, Constantine, Sidi Bell A Sidi Bel
Abbés et la partie ouest d'Alger. Aujourd'hui, le réseau national d'approvisionnement en
eau potable s'étend sur 60 000 kilomètres. Par ailleurs, la volonté d'une meilleure gestion
de la ressource en eau potable a conduit les pouvoirs publics à signer des contrats de
gestion de réseau de distribution avec des entreprises professionnelles dans les grandes
villes comme Alger, Oran, Constantine et Annaba.

V.3. Assainissement et agriculture

En termes d'hygiène, des actions importantes ont été menées dans ce cas, le service est
responsable dans le cadre de la politique de développement :

- La réalisation et la réfection des systèmes de collecteurs d'eaux usées du groupement


urbain d'Oran, du Grand Alger, de Tiaret, de Skikda, de Constantine,

- Les opérations de réhabilitation des systèmes d'assainissement de Oued Righ dans la


wilaya de El Oued et de la vallée du M’zab dans la wilaya de Ghardaia,

- La réhabilitation des systèmes de lutte contre la remontée des eaux dans les régions de
Oued Souf et de Ouargla,

- La réalisation du système de protection du barrage de Béni Haroun contre la pollution,

- La protection de la ville de Sidi Bel Abbés et du quartier de Bab El Oued à Alger contre
les inondations,

- La réalisation de 40 stations d'épuration des eaux usées et la réhabilitation de 20 autres


stations,

- La construction de 50 stations de lagunage pour le traitement des eaux usées.

D'ici 2010, avec l'acceptation des projets en cours de construction, la capacité nationale
de traitement des eaux usées atteindra 600 millions de mètres cubes, soit plus de 86% du
volume actuel de traitement des eaux usées de 750 millions de m3.

En termes de mobilisation des ressources en eau agricoles, un total de 24 zones


d'équipement de grande envergure ont été achevées en 2007, pour une superficie totale de
219 000 hectares. Par ailleurs, 04 autres grands projets ont été livrés en 2007, pour une
superficie totale de près de 11 000 hectares les Wilayas de Tlemcen, Tiaret, Jijel et Oum
el Bouaghi. Une quinzaine d'autres périmètres sont en cours de réalisation avec une
superficie de plus de 120.000 hectares de terres irriguées.

V.4. Petite et moyenne hydraulique

Plus de 160 réservoirs de montagne sont à l'étude ou en construction et viendront s'ajouter


aux 400 autres réservoirs de montagne en exploitation, d'un potentiel de 44 millions de
mètres cubes, irriguant 850 000 hectares dans le cadre de la petite moyenne hydraulique.

V.5. Dessalement de l’eau de mer

En plus de toutes ces actions importantes, un important plan de dessalement a été lancé,
qui couvrira un total de 13 stations fin 2009, avec une production journalière de près de
2,26 millions de m3, soit 825 millions de m3 par an. Ce nombre représentera près du tiers
de la capacité de rétention des barrages qui existaient avant 2000. Ce plan stratégique vise
à libérer le pays de la dépendance à la pluviométrie et ne peut donc pas fournir d'eau
potable aux zones côtières, en particulier à la population de l'ouest du pays, qui souffre de
graves pénuries de précipitations à long terme. Deux des 13 stations sont déjà en
production, Arzew à Oran et Hamma à Alger.Dans le même temps, près de 10 contrats de
construction ont été lancés et le projet a démarré et est en voie de réalisation.

VI. SYNTHESE SUR LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT

La politique promise vise à créer des outils d'aide à la décision à moyen terme qui
peuvent être mis à jour Développement et gestion ultérieurs sans intervention externe
ressources en eau en Algérie. Il est construit autour des concepts suivants :

- Préciser l’étendue et la qualité des ressources hydriques y compris les ressources non
conventionnelles,

-Evaluer les demandes en eau, aujourd’hui et à l’avenir,

-Dresser l’inventaire des infrastructures existantes et projetées, identifier de nouvelles


potentialités et engager les actions pour leur mobilisation et transfert,

- Confronter, d’une manière dynamique, les ressources et les besoins et chiffrer les coûts
et les bénéfices de chaque variante ainsi que son impact sur l’économie nationale,
- Examiner le cadre institutionnel et son adéquation pour la gestion et la protection de la
ressource.

Figure 2 : Schéma de synthèse de la stratégie de développement

VII. OBJECTIFS ET IMPACT DU DEVELOPPEMENT

VII.1. Alimentation en eau potable

L'ensemble des efforts nationaux pour l'alimentation de la population en eau potable a


permis d'atteindre les résultats suivants :

- Le taux de raccordement des foyers à l'eau potable a atteint 93% en 2008 alors qu'il était
de 78% en 1999 et de 92% en 2007,

- La dotation moyenne par habitant en eau potable atteint actuellement 165 litres, alors
qu'elle n'était que de 123 litres en 1999 et de 160 litres l'année dernière,

- La fréquence de la distribution de l'eau au niveau des 1 541 chefs-lieux de communes, a


enregistré une évolution même si elle reste encore insuffisante, puisque parmi ces
derniers,

70% reçoivent désormais l'eau quotidiennement contre 45% en 1999.

VII.2. Assainissement et épuration des eaux

- Le réseau national d'assainissement des eaux usées totalise à présent 38.000 kilomètres,
contre 21.000 kilomètres en 1999 soit une progression de près de 82%,
-Le taux national de raccordement à l'égout est de 86% alors qu'il n'était encore que de

72% en 1999,

-Les capacités nationales de traitement des eaux usées sont passées de 90 millions de m 3
en 1999 à 350 millions de mètres cubes actuellement. Elles atteindront 600 millions en
2010 avec la réception des projets en cours de réalisation, soit plus de 86% du volume
actuel des eaux usées, qui est de 750 millions de m3.

VIII. LE RETOUR D’EXPERIENCE ET LA NECESSITE D’UNE VISION


INTEGREE ET SYSTEMIQUE

Les projets d’aménagements hydrauliques sont souvent très complexes et dépendant d’un
ensemble de paramètres et critères. La fiabilité, la performance, l’économie, le
fonctionnement ainsi que l’amortissement des aménagements hydrauliques ne sont pas
liés uniquement à la réussite technique des projets eux-mêmes. L’intégration de ces
projets dans un contexte de systèmes crée la dépendance entre sous-systèmes, voire entre
systèmes. Cette dépendance peut revêtir des divers aspects suscités. Cette problématique
est illustrée lucidement par un certain nombre d’exemples d’aménagements hydrauliques
et dont le fonctionnement et la performance sont compromis par leur présence dans des
systèmes complexes.
VIII. LE RETOUR D’EXPERIENCE ET LA NECESSITE D’UNE VISION
INTEGREE ET SYSTEMIQUE

Les projets de développement hydraulique sont souvent très complexes et dépendent d'un
ensemble de paramètres et de normes. La fiabilité, les performances, l'économie, le
fonctionnement et l'amortissement des dispositifs hydrauliques ne sont pas liés seul le
succès technique du projet lui-même. L'intégration de ces éléments dans le contexte du
système crée des dépendances entre les sous-systèmes et même entre les systèmes. Cette
dépendance peut impliquer divers aspects. Quelques exemples de dispositifs hydrauliques
illustrent clairement ce problème, et sa complexité conduit à des dommages au
fonctionnement et aux performances du système.

VIII.1. Les ressources en eau, un secteur stratégique

En Algérie, des ressources en eau limitées, fragiles et inégalement réparties sont affectées
par la sécheresse et la pollution depuis plus de deux décennies. L'augmentation soudaine
de la demande, les retards enregistrés dans le programme de mobilisation et de
mobilisation et le manque d'outils de planification et de gestion ont provoqué des déficits
à long terme et affecté négativement le développement socio-économique.

Face à cette situation, et afin de relever les défis posés par les problèmes d'eau en Algérie,
une nouvelle politique de l'eau doit être mise en place, basée sur de nouveaux principes
de gestion intégrée des ressources, ainsi que sur de profondes réformes institutionnelles,
juridiques et organisationnelles en fonction de la gravité des problèmes à résoudre. Ainsi,
en plus des investissements considérables déjà réalisés, la priorité vient d'être donnée au
secteur des ressources en eau, dans le cadre du plan de relance économique.

VIII.2. Insuffisances de l’approche analytique et apport de l’approche systémique

La théorie de la perspective globale, plutôt que fragmentée, a un double objectif


d'interdisciplinarité et de théorisation. Considérant une vision globale des problèmes
complexes, l'essence de la communication réside dans le processus relationnel.

C'est un outil plus global qui réduit le système à ses composants et interactions
élémentaires. Il vous permet d'aborder le problème de manière séquentielle et détaillée,
sans oublier aucun élément du système. Cette approche permet de s'affranchir des
connaissances fragmentées en adoptant le concept d'un système qui permet de connecter
des pièces et de les relier au tout.

La figure 9 illustre les interactions entre les divers modes de mobilisation dans le cadre
d’une vision d’ensemble d’une stratégie dans le secteur des ressources en eau.

Figure 9 : Le développement dans le secteur des ressources en eau dans une approche
systémique
Il s’agit de systèmes interactifs possédant des caractéristiques particulières :

- Un ensemble de composants (ou sous-systèmes hétérogènes),

- En interaction dynamique,

- Evoluant à différentes échelles de temps,

- Répartis géographiquement,

- Incluant des matériels, des humains intégrés,

- Pour répondre à des missions évolutives,

- Dans un environnement incertain

- Changeant sous de fortes contraintes de ressources.

L'analyse du système doit relier le problème à la solution. Cette approche crée un lien
entre le champ dans lequel se placer dans le champ de la solution, intégrant différentes
relations fonctionnelles et institutionnelles.

Figure 10 : Recherche du domaine de la solution à partir du domaine du besoin

Enfin, l’approche systémique permet de répondre aux objectifs principaux en l’occurrence :

- Une amélioration de l’adéquation et de la qualité des produits et des prestations,


- Une meilleure anticipation des problèmes et risques concernant tant le projet que le système
et son environnement tout au long du cycle de vie,

- Un raccourcissement des temps de développement et une amélioration de la tenue des délais,

- Une meilleure maîtrise des coûts, et notamment une anticipation très en amont du coût
global,

- Une meilleure efficacité dans la maîtrise de la coopération de multiples acteurs et de la


transdisciplinarité,

- Un accroissement de la satisfaction de toutes les parties prenantes,

- Et, en guise de synthèse, une meilleure optimisation du compromis global enjeux sur
contraintes.

Au niveau du secteur des ressources en eau, compte tenu des contraintes rencontrées dans le
passé, la cartographie des différents besoins de chaque système peut être prédéfinie et prendre
en compte les problèmes et les risques liés au projet et au projet. Le système et son
environnement interne et externe.

VIII.2.1. Petite et moyenne hydraulique

Les centrales hydroélectriques de petite et moyenne taille, en particulier les petits barrages et
réservoirs dans les collines, qui sont construites en tenant compte de la nature rare des petits
systèmes d'irrigation et dont le fonctionnement et l'efficacité du système dans lequel elles sont
construites ne répondent pas aux objectifs du projet.

Certains aspects sont occultés et ne sont analysés qu’à posteriori, la figure 11 illustre la vision
globale relative à ce type d’aménagement ainsi que l’ensemble des aspects non pris en compte
par une approche analytique, et qui conditionnent leur fiabilité et viabilité.
Figure 11 : Insuffisances de l’approche analytique (petite et moyenne hydraulique)

VIII.2.2. Epuration des eaux

Les stations d’épuration sont réalisées dans l’objectif d’épurer les eaux usées afin de protéger
l’environnement, protéger des lacs de barrages contre la pollution et offrir aux terres agricoles
à l’aval des eaux recyclées. Ces aménagements hydrauliques, intégrés dans leur
environnement enregistrent des disfonctionnements et les objectifs assainis au départ ne sont
pas atteints, voir déviés.

Figure 12 : Insuffisances de l’approche analytique (Epuration des eaux)


VIII.2.3. Dessalement des eaux de mer

En Algérie, les 13 unités en cours, garantiront plus de deux millions de m3 par jour à la
population des régions côtières, et les quantités ainsi économisées sur les eaux des barrages
serviront aux populations des autres Wilayas et même à l'agriculture. Toutefois, ces divers
projets doivent être considérés, non pas d’une manière ponctuelle, mais intégrés dans les
schémas d’affectation actuels et futurs.

Figure 13 : Insuffisances de l’approche analytique (Dessalement des eaux de mer)

VIII.2.4. Assainissement urbain en relation avec l’épuration des eaux

Les directives de l’évolution, tant en matière d’extension de la population qu’en


développement du tissu urbain constituent un axe fondamental, quant aux schémas directeurs
d’AEP ou d’assainissement, elles permettent de définir l’ossature globale des réseaux
primaires et de l’implantation des systèmes d’épuration.

La projection des artères d’assainissements futures en fonction des axes d’extension doit
impérativement débutée par une analyse de l’ossature globale du réseau d’assainissement, de
son évolution dans le temps ainsi que des divers impacts de cette extension.

Figure 14 : Insuffisances de l’approche analytique (Assainissement urbain et sites


d’épuration)
VIII.2.5. Mobilisation superficielle par les grands barrages

Les aménagements de barrages ont été, dans la plupart des cas, considérés comme
infrastructure intrinsèque considérant uniquement les aspects liés localement à leurs projets.

Ces aménagements, érigés dans un système complexe, doivent intégrés obligatoirement


l’environnement proche et lointain lié à leur réalisation à l’amont et à l’aval. Beaucoup de
paramètres peuvent compromettre, d’une manière totale ou partielle leur fonctionnement,
rentabilité et viabilité.

Figure 15 : Insuffisances de l’approche analytique (Aménagements de grands barrages)

VIII.2.6. Réseau de distribution de l’eau potable

Dans l’absence de schémas directeurs maîtrisés et cohérents relatifs à l’extension du tissu


urbain et du développement des agglomérations, les infrastructures hydrauliques se trouvent
souvent confrontées à des contraintes quantitatives de distribution. Les extensions des
réseaux, les piquages, non initialement prévus, les ouvrages de stockage connectés à posteriori
constituent dans la plupart des cas des entraves au bon fonctionnement des réseaux de
distribution et de leur rentabilité économique.

Figure 16 : Insuffisances de l’approche analytique (Réseaux de distribution)


IX. CONCLUSION

L’eau est très inégalement répartie dans le monde. Au vu du développement et de la demande


de plus en plus croissante, tous les pays auront, à plus ou moins brève échéance, à faire face
au problème de son manque. La mobilisation des eaux a été de tous temps une préoccupation
pour l’homme. L’eau est un élément de la vie quotidienne, et elle est si familière, qu’on oublie
souvent son rôle, son importance et sa nécessité absolue. Il est clair et indéniable qu’il ne peut
y avoir de développement durable sans la maîtrise de la ressource en eau particulièrement
pour les pays arides et semi arides.

L’importance de l’eau tant du point de vue économique, sociale, culturelle, stratégique n’est
plus à démontrer afin d’aller vers un développement, objectif du millénaire. Ce
développement doit refléter réellement l’effort à accomplir dans l’investissement, les moyens
humains et matériels. Consciente de cette situation et possédant une volonté pour le
développement de la ressource hydrique, l’Algérie a entrepris des actions audacieuses et de
grande envergure, tant sur le plan des investissements engagés que sur le plan de réforme et
de gestion intégrée. Ces actions visent une stratégie des eaux efficace, pour que l’eau soit un
moteur de développement, et pour atteindre une croissance appréciable.

Toutefois, les actions engagées, et celles à engager ultérieurement, doivent s’intégrer dans une
approche systémique, une vision du tout et non des éléments fragmentés afin que les résultats
soient significatifs à l’échelle de l’ensemble parce que le "tout" est plus que la somme de ses
parties.

X. REFERNECES BIBLIOGRAPHIQUES

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Benjamin S. Blanchard and Wolter J. Fabrycky, 1998, Systems Engineering and Analysis, 3
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