Le Dispositif Modulaire
Le Dispositif Modulaire
Le Dispositif Modulaire
Préambule …………………………………………………………………………………............06
Annexe 6 Glossaire………………………………………………………………………........... 39
Bibliographie ………………………………………...……………………………………............45
C'est dans ce cadre que le Ministère a entrepris la révision des dispositifs de formation
initiale des enseignants de français tant au niveau du primaire qu'au niveau du
secondaire collégial. Cette révision s'inscrit dans un processus global qui, à terme, devrait
aboutir à la révision de l'ensemble des curricula de la formation initiale des professeurs de
l'enseignement primaire.
Ce travail n'aurait pas été possible sans l'engagement et la persévérance des formateurs
engagés dans ce processus. Qu'ils en soient remerciés.
Mohamed DALI
Responsable de l’Unité Centrale
de la Formation des Cadres
L'approche par compétences apparaît ainsi comme une tentative de moderniser les
curricula, de les infléchir, de prendre en compte, outre les savoirs, la capacité de les
transférer et de les mobiliser.
Pour opérationnaliser cette approche par compétences, le Ministère a opté, dans les
Centres de formation initiale des enseignants, pour un dispositif modulaire, qui paraît
le dispositif le plus efficace compte tenu de la réduction du temps alloué à la
formation des professeurs du primaire.
Cette formation des enseignants est une formation fondée sur l'alternance, dans
laquelle les activités conduites au CFI trouvent tout leur sens grâce à la formation
dans les écoles d'application, qui permet aux futurs professeurs de rencontrer, par
l'observation et les débuts d'une pratique, les conditions réelles de la vie
professionnelle.
La formation dans les CFI devra permettre aux futurs professeurs de cerner leurs
propres besoins linguistiques et didactiques et de mettre en place des stratégies
permanentes d'autoformation. Les formateurs de français, comme les formateurs de
6 Le dispositif modulaire
l'ensemble des disciplines, devront aider les professeurs stagiaires à chercher par eux-
mêmes un complément de formation durant l'année de formation initiale et au-delà,
le métier d'enseignant nécessitant une remise à niveau constante tant sur le plan
théorique que sur le plan pratique.
Pour concevoir les nouveaux curricula, plusieurs séminaires réunissant des formateurs
de différents CFI ont été organisés, au Maroc, ainsi qu'une session de formation pour
ces mêmes formateurs en France, à l'IUFM de Versailles.
À l'issue de ce séminaire, le projet de référentiel a été adressé à tous les CFI afin que
chaque formateur de français puisse faire part de ses observations et,
éventuellement, de ses propositions d'amendements.
Lors de ce séminaire, toutes les remarques et suggestions adressées à l'U.G.P. ont été
examinées, ce qui a conduit l'équipe des concepteurs nationaux, avec l'appui du
suivi-conseil de l'expertise, à reprendre et poursuivre la réflexion de la session
précédente afin d'apporter au référentiel élaboré tous les amendements et
ajustements nécessaires.
(1) Séminaire coanimé par M. Jean-Marie Branca, inspecteur d'académie-inspecteur pédagogique régional, du Rectorat de
Paris, et M. Ali Elidrissi, inspecteur coordonnateur des C.F.I.
(2) Séminaire coanimé par Mme Arlette Toussaint, professeur-formateur de Lettres et directrice-adjointe de l’IUFM de Versailles
(école interne de l’Université de Cergy-Pontoise), responsable de la formation initiale 1er degré de l'IUFM de Versailles pour le suivi
et l'élaboration des plans de formation des professeurs des écoles stagiaires, et M. Ali Elidrissi, inspecteur coordonnateur des C.F.I.
En raison de la diversité des profils d'entrée des élèves-professeurs des CFI, il a paru
nécessaire de construire un référentiel détaillé qui prenne en compte, d'une part, les
compétences de maîtrise de la langue française, d'autre part, les compétences
relatives aux situations d'apprentissage.
Les indicateurs liés aux compétences linguistiques faciliteront une meilleure prise en
compte de la formation en fonction du niveau d'arrivée des élèves-professeurs, en
déterminant le minimum exigible pour un professeur débutant et en indiquant les
objectifs prioritaires à atteindre durant la formation. Quant aux compétences
relatives aux situations d'apprentissage (compétences professionnelles), elles sont
l'outillage incontournable de chaque professeur.
8 Le dispositif modulaire
Référentiel des compétences pour le français
des professeurs stagiaires du primaire
Sous- 1. Dire de manière expressive 1. Analyser et utiliser de 1. Lire et analyser les différents
com- divers types et genres de manière fonctionnelle les types et genres de textes en
E
groupe, écouter l'autre et genres discursifs selon une (écrit fictionnel, fonctionnel,
animer une discussion. approche textuelle (temps compte rendu, synthèse de
verbaux, connecteurs documents…) en
4. S'exprimer dans des logiques et chronologiques, s'appuyant sur les
E
tierce personne.
d'évaluation, de soutien, de
consolidation et
d'enrichissement des acquis.
10 Le dispositif modulaire
Autoformation et initiation à la réflexion didactique
- utiliser toutes les ressources d'information (dont les TICE) pour améliorer et approfondir
ses connaissances et sa pratique professionnelle ;
Des fiches techniques ont été réalisées pour chacun de ces modules, avec le souci de
couvrir les différents secteurs de la formation en français, à la fois sur le plan des apports
disciplinaires et sur le plan des approches didactiques.
À cette étape du travail, il avait été prévu que chaque module commencerait par une
plage horaire de « mise à niveau linguistique », dont les compétences relèveraient du
domaine travaillé dans le module et que, à l'issue de cette phase, le module viserait à
faire acquérir au professeur stagiaire les connaissances et le savoir-faire professionnel qui
lui permettraient de développer chez les élèves les compétences du primaire pour le
français.
La réflexion menée lors du séminaire suivant(3), qui s'est tenu à Meknès du 22 au 31 mai
2008, séminaire ayant réuni les treize formateurs des deux premières sessions et sept
nouveaux formateurs, a conduit à une modification de cette première proposition
d'organisation modulaire.
En effet, lors de ce séminaire, dont la mission était de définir une architecture pour les trois
modules et de confectionner dans sa totalité le module « Aspects formels de la langue »,
il est apparu aux concepteurs que l'organisation modulaire définie dans les fiches
techniques risquait de conduire à une mise en œuvre compartimentée de la formation
en français.
(3) Séminaire coanimé par Mme Arlette Toussaint, professeur-formateur de Lettres et directrice-adjointe de l’IUFM de Versailles
(école interne de l’Université de Cergy-Pontoise), responsable de la formation initiale 1er degré de l'IUFM de Versailles pour le suivi
et l'élaboration des plans de formation des professeurs des écoles stagiaires, et M. Ali Elidrissi, inspecteur coordonnateur des C.F.I.
Du fait de l'articulation nécessaire entre les trois domaines disciplinaires retenus dans le
RDC, il serait vain de chercher une chronologie dans les trois modules de français. Le
formateur pourra choisir de mettre en œuvre le dispositif de formation en commençant
par un module ou un autre et passer, par exemple, d'une séquence relevant du domaine
des Aspects formels de la langue à une séquence relevant du domaine de la
Communication orale ou de la Communication écrite(4).
Par ailleurs, les compétences et contenus retenus pour la formation des enseignants du
primaire doivent nécessairement s'articuler avec les compétences et contenus définis
dans les programmes du primaire (Livre blanc). Aussi les concepteurs se sont-ils attachés
à proposer un dispositif de formation qui vise à développer chez les futurs enseignants
l'ensemble des compétences inscrites dans le référentiel, en s'appuyant sur les contenus
planifiés de la quatrième année du cycle de base à la quatrième année du cycle
intermédiaire et sur un approfondissement des connaissances nécessaires à leur mise en
œuvre.
Aussi, on pourra constater que les tâches proposées aux professeurs stagiaires au cours
des séquences de formation présentées dans les trois modules, visent, dans une même
séance, l'acquisition de plusieurs sous compétences, tant dans le domaine disciplinaire
que dans le domaine professionnel, en appui sur les compétences du primaire, et ce afin
de favoriser la lisibilité du principe de la triple articulation.
(4) Modules élaborés lors d'un quatrième séminaire, co-animé par Mme Anne-Marie Chartier, Maître de conférence à
l'IUFM de Versailles-Université de Cergy-Pontoise, Mme Sylviane Ahr, maître de conférence à l'IUFM de Versailles-Université
de Cergy-Pontoise et M. Ali Elidrissi, inspecteur coordonnateur des C.F.I. (Rabat, octobre 2008).
12 Le dispositif modulaire
Il est essentiel que, à l'issue de la formation initiale, les professeurs stagiaires aient une idée
précise et pratique sur la façon dont ils vont organiser leur enseignement dans la classe.
Pour cela, ils doivent avoir réfléchi et mis en place des séquences qui intègrent toutes les
phases d'apprentissage : lancement de la séquence, activités pour travailler certaines
compétences, évaluation des acquis, remédiations. Ainsi, les modules de français ont été
conçus pour doter les futurs enseignants d'outils de référence, construits pour un certain
nombre par les professeurs stagiaires au cours de leur année de formation, afin de leur
permettre de faire face à la préparation concrète de la classe et à sa conduite.
Conçus dans cet esprit, le référentiel des compétences et les modules proposés
devraient permettre :
- d'unifier et d'harmoniser les pratiques de formation dans les CFI et d'aider à construire
une meilleure cohérence dans l'ensemble des centres ;
Cependant, les modules proposés dans le dispositif de formation en français n'ont pas la
fonction ni l'ambition de traiter de façon exhaustive les contenus recensés.
D'autre part, les modules ont été conçus non comme un « programme de formation » qui
devrait être appliqué à la lettre, mais comme un exemple de mise en œuvre possible de
la formation en français, dans le respect des principes précédemment évoqués
(articulation entre le disciplinaire et le professionnel, articulation entre les différents
domaines que sont l'oral, l'écrit et les aspects formels de la langue, articulation entre les
compétences visées en formation pour le professeur stagiaire et les compétences visées
en classe pour l'élève du primaire).
Présenter les séquences proposées dans le dispositif comme des « exemples » de mise en
œuvre implique que le formateur peut (et doit) adapter la formation aux compétences
et besoins de ses stagiaires, besoins linguistiques et didactiques. Le formateur pourra ainsi,
à partir d'une évaluation diagnostique des professeurs stagiaires de son(ses) groupe(s)
recueillir les données lui permettant de mettre en œuvre une formation pertinente,
efficace, réellement ciblée sur les professeurs stagiaires qui lui auront été confiés.
Bien que conçues comme des exemples, les séquences élaborées, comme les
formateurs pourront le constater, suivent le même schéma. Il s'agit ici d'un choix
révélateur de l'esprit dans lequel la formation en français a été pensée. Retenir
l'approche par compétences place l'apprenant au centre des apprentissages et
implique que toute séquence de formation s'ouvre sur une situation qui pose à
l'apprenant un problème à résoudre (situation problème didactique) et présente le but
à atteindre qui donne un sens à la mobilisation et à l'organisation des connaissances.
Le formateur procédera au CFI comme le professeur stagiaire devra le faire lorsqu'il sera
face à ses propres élèves. Quels que soient l'âge et le niveau des apprenants, il s'agit en
effet pour l'enseignant de mettre l'accent sur ce que doit maîtriser l'apprenant (non sur
ce que doit enseigner le formateur au CFI ou le professeur dans sa classe du primaire),
de donner du sens aux apprentissages en montrant à l'apprenant à quoi peut lui servir ce
qu'il apprend (en formation pour le professeur stagiaire et à l'école pour l'élève), enfin
d'apprécier les compétences de l'apprenant en termes de capacité à mobiliser ses
acquis de façon concrète pour résoudre une situation problème donnée.
Aussi les séquences proposées feront-elles apparaître clairement, pour chaque séance,
la situation problème didactique soumise au professeur stagiaire. Ces différentes
situations ont pour fonction de développer chez l'apprenant de nouveaux savoirs et
savoir-faire, afin de le conduire à la maîtrise de la (des) compétence(s) visée(s). Le
formateur pourra apprécier le degré de compétence atteint en évaluant la capacité de
l'apprenant à réinvestir connaissances et savoir-faire pour résoudre des tâches plus
complexes, par exemple la conception d'une séance, voire d'une séquence
d'apprentissage, pour une classe du primaire. De telles situations d'intégration ont donc
pour objectif de permettre au professeur stagiaire de mettre en œuvre la(les)
compétence(s) à maîtriser, tout en procurant au formateur la possibilité d'évaluer chez
l'apprenant cette (ces) même(s) compétence(s).
14 Le dispositif modulaire
Les séquences pédagogiques du présent document proposent, à titre d'exemples, des
situations didactiques comme des situations d'intégration, dans le but d'éclairer les
formateurs. Cependant, d'autres situations peuvent, bien entendu, être construites par
les formateurs, selon la même approche.
Le formateur dispose donc d'une certaine latitude pour mettre en œuvre le dispositif de
formation en français et faire preuve d'inventivité pédagogique. L'essentiel est que le
cadre défini dans le dispositif et l'esprit de la formation soient respectés.
Afin de permettre à chaque formateur de se familiariser avec les théories qui sous-
tendent l’ensemble du dispositif modulaire figurent en annexes :
II. pages 26-27 : un tableau comparatif soulignant les écarts entre une approche
centrée sur l’acquisition de contenus et une approche centrée sur
l’acquisition de compétences
Compte tenu des choix explicités dans le préambule du présent document, d'une part,
de l'horaire alloué au français pour l'année de formation initiale, le dispositif de formation
en français peut être synthétisé dans le tableau suivant :
Transfert pédagogique
Modules Compétences Contenus des contenus linguistiques Intégration, TOTAL
de base linguistiques et et disciplinaires évaluation
(RDC) disciplinaires (planification, gestion, et
évaluation) remédiation
Ce cadre détermine les compétences de base visées, les modules à mettre en œuvre
pour permettre aux professeurs stagiaires d'acquérir ces compétences et fait apparaître
clairement que l'horaire alloué devra être réparti entre le travail sur les contenus
purement linguistiques et disciplinaires et le travail sur le transfert pédagogique de ces
contenus, sans oublier les dimensions d'intégration, d'évaluation et de remédiation.
Toutefois, les concepteurs tiennent à rappeler, ainsi que le stipule le préambule, que le
formateur dispose d'une certaine latitude pour mettre en œuvre le dispositif de formation
en français et faire preuve d'inventivité pédagogique pour peu que le cadre défini et la
philosophie de la formation exposée dans ce préambule soient respectés
16 Le dispositif modulaire
Architecture des modules de français
Pour favoriser la lisibilité du dispositif et rendre plus manifeste la cohérence d'ensemble,
une architecture commune a été adoptée pour les séquences des trois modules
(cf. ci- dessous). Cette architecture a également pour fonction de rendre manifestes les
choix qui ont prévalu à la conception du dispositif de formation en français (approche
par compétences, articulation entre compétences disciplinaires et compétences
professionnelles, articulation entre les différents domaines que sont l'oral, l'écrit et les
aspects formels de la langue, articulation entre les compétences visées en formation
pour le professeur stagiaire et les compétences visées en classe pour l'élève du primaire).
Annexes éventuelles
- Tous les documents soumis aux stagiaires (les supports utilisés lors des tâches
proposées aux formés, les « documents de soutien » : référents théoriques,
outils pédagogiques…)
- Éventuellement, en cas de demande d'élaboration de séquences par les
stagiaires : des exemples de séquences pédagogiques (à fournir après
production des stagiaires, ou en cours de travail de recherche / élaboration
en vue de guider la conception)
- Éventuellement : éléments bibliographiques, sitographie…
Toutes les séances sont présentées suivant le même schéma.
Principe n°1
- suppose que les contenus travaillés dans chacun des modules permettent d'acquérir
les compétences définies dans les trois domaines disciplinaires et les trois domaines
professionnels du RDC ;
Principe n°2
18 Le dispositif modulaire
- justifie donc le choix de viser, dans une même séquence, l'acquisition de compétences
disciplinaires et l'acquisition de compétences professionnelles, d'où l'affichage parallèle
de ces compétences (cf. « 4. Énoncé des compétences travaillées dans la séquence
de formation ») et leur prise en compte conjointe dans le déroulé des séances de
formation et les activités proposées aux professeurs stagiaires (cf. points 1. et 2. du
descriptif des séances) ;
- justifie en outre le choix d'adopter, au CFI, des démarches de formation les plus proches
possibles de celles que les stagiaires pourront suivre dans leurs classes (cf. point 6. de la
séquence de formation et points 2. et 3. du descriptif des séances). En outre, on notera
que l'objectif de la séquence de formation est un objectif que le formateur s'assigne
afin de rendre le professeur stagiaire capable, à son tour, de définir et d'atteindre un
objectif d'apprentissage pour une classe déterminée du primaire. Enfin, on observera
que les activités proposées concernent à la fois la formation au CFI, à la fois la
formation à l'école d'application, l'articulation recherchée prenant tout son sens dans
la formation en alternance (cf. point 5. de la séquence).
Principe n° 3
Nécessité de concevoir les modules de la discipline en interaction les uns avec les autres
afin d'assurer une cohérence d'ensemble.
- justifie donc, par exemple, que des compétences concernant la communication orale
et/ou écrite puissent être travaillées dans le module « Aspects formels de la langue ». En
effet, les trois modules de français ne sont pas indépendants les uns des autres : ils se
répondent et se complètent. On comprendra alors que ce choix puisse conduire à des
redondances d'un module à l'autre.
Par ailleurs, adopter l'approche par compétences implique de placer l'apprenant face
à une tâche complexe, celui-ci ne pouvant être déclaré compétent que s'il parvient à
mobiliser ses acquis de façon concrète pour résoudre une situation - problème donnée.
Aussi les séances de formation proposent-elles aux professeurs stagiaires une situation
problème didactique, qu'ils devront résoudre en mobilisant leurs acquis (savoirs et savoir-
faire) et en construisant de nouvelles compétences.
Intégrer signifie mobiliser des apprentissages acquis et établir des liens de manière harmonieuse
entre ces ressources afin de résoudre des situations problèmes complexes significatives.
- L’intégration est une opération intérieure et personnelle. Personne ne peut intégrer à la
place de l’autre.
- Il n’y a intégration que lorsqu’il y a d’abord différents apprentissages de savoirs, de
savoir-faire et de savoir-être.
- Il n’y a intégration que lorsqu’il y a une situation complexe à résoudre par l’apprenant. Il
doit commencer par trouver lui-même, parmi les savoirs et les savoir-faire et les savoir être
qu’il a développés, ceux qui doivent être mobilisés pour résoudre la situation, les mettre en
réseau pour résoudre le problème en situation C’est donc beaucoup plus qu’un exercice
d'application ou une synthèse. Toujours est-il que l'exercice d'application ou de synthèse
prépare l'élève à l'intégration.
Qui intègre ?
C’est l’apprenant qui intègre, pour et par lui-même. Tout comme l’enseignant propose
des exercices d’application, des résumés, des révisions, il propose aussi des situations à
résoudre, mais ce n’est pas lui qui les résout. Son rôle est d'aider l'apprenant à construire
ses propres stratégies de résolution.
Pourquoi intégrer ?
Si l’apprenant n’apprend pas à intégrer, il se contentera de restituer des connaissances,
de résoudre des exercices scolaires. Il ne sera pas capable d’affronter des situations
nouvelles, dans la vie ou dans la suite de sa scolarité.
20 Le dispositif modulaire
Quels sont les constituants d’une situation d'intégration ?
Deux constituants essentiels : un support et une consigne.
• Le support est l’ensemble des éléments matériels qui sont présentés à l’élève : texte
écrit, illustration, photo, ....
• La consigne est l’ensemble des instructions de travail qui sont données à l’élève de
façon explicite, en fonction de la tâche à réaliser.
Une fois ces modules d’intégration installés, les enseignants peuvent proposer
progressivement des situations complexes au cours des six semaines d’apprentissages
ponctuels.
Dans l’étape d’entraînement, au début, on peut former des groupes de 3 ou 4 puis inviter
l’apprenant à résoudre les situations tout seul.
En général, on commence par répartir les modules d’intégration tout au long de l’année.
Ensuite, on organise les apprentissages ponctuels entre deux modules d’intégration. Ce
travail se réalise au niveau de l’école en collaboration avec l’aide de l’inspecteur.
Les manuels scolaires sont importants, mais ils doivent toujours être complétés par du
matériel produit localement : des situations d’intégration, des situations d’apprentissage.
22 Le dispositif modulaire
2) Réserver une période en début d’année (semaine 1) pour vérifier des compétences
terminales ou l’OTI (objectif terminal d’intégration) de l’année précédente
(évaluation diagnostique qui sert à orienter les apprentissages).
3) Réserver une période de deux semaines en fin d’année pour développer des situations
qui reflètent les CB (compétences de base) de l’année, ou l’OTI du cycle quand on
est en fin de cycle (Semaines 32 et 33).
4) Réserver 2 semaines toutes les 8 semaines pour les modules d’intégration (Semaines 8-
9, 16-17, 24-25). C’est surtout pendant ces modules que se développent les
compétences. Pendant ces semaines, l’apprenant résout trois situations pour chaque
compétence terminale :
- une pour s’entraîner; il peut la résoudre en petit groupe (3 élèves) ;
- une en guise d’évaluation formative à résoudre seul ;
- une en guise de remédiation ou de renforcement, à résoudre individuellement aussi.
5) Prévoir une période de 2 jours par module d’intégration intermédiaire, pour les évaluations
formatives intermédiaires et pour les remédiations (Semaines 8-9, 16-17, 24-25).
C 3 : cohérence de la réponse.
NB :
Dans la situation, on pose trois questions complexes et indépendantes pour donner à
l’apprenant trois occasions de montrer sa maîtrise de chaque critère :
- Il est important que chaque consigne ait le niveau de complexité attendu : les trois
consignes ne sont donc pas des étapes de la résolution ;
- Il est important que les consignes soient indépendantes, pour donner à l’apprenant
toutes ses chances d’en réussir une même s’il n’a pas réussi la précédente.
Pour la correction, on se donne une grille de correction, qui comprend des indicateurs,
consigne par consigne, et critère par critère.
CONSIGNE 1
CONSIGNE 2
CONSIGNE 3
À travers la situation « tante Salma », on peut évaluer si l’apprenant est compétent pour
produire un écrit au passé composé et à l’impératif présent, en situation de
communication selon la consigne suivante :
Tu es allé passer quelques jours chez ta tante Salma. Elle t’écrit cette lettre une semaine
plus tard. En 10 lignes, écris à ton tour une lettre à ta tante.
Le 3 septembre 2008
Bonjour, Mohamed,
Si je t’écris aujourd’hui, c’est aussi parce 2. Les allumer tous les deux.
que je ne sais plus comment faire pour lire
une cassette vidéo. J’ai branché la TV et 3. Introduire la K7 vidéo.
le magnétoscope. Que dois-je faire
ensuite ? 4. Appuyer sur le bouton ‘’play’’.
Ta tante Salma
2. En utilisant l’impératif présent, explique-lui ce qu’elle doit faire pour lire une cassette
vidéo. Utilise le mode d’emploi ci-dessus.
24 Le dispositif modulaire
Prenons la copie suivante d’un apprenant. Proposez une note pour cette copie.
Comment va-tu ? Ta jambe est guéri ? j’ai bien rentrer à ma maison à dizeurs. Je suis
été à pied de la gare. J’ai mengé le poulé.
Pour voire une casset, allume le magnétoscope. Introduit la cassette et appuie sur
play. Je vais revenir ché toi binto.
Mohamed
Corrigeons la copie :
C1 : l’apprenant a répondu à une seule question sur trois; on lui donne 0 sur 1 ;
C3 : sur 3 formes au passé composé, une est bien écrite (« j’ai mangé ») ; on donne 0 sur 1 ;
Le recours aux critères permet d’identifier les forces et les faiblesses de chaque
apprenant. Dans le cas d’une évaluation certificative, il faut attribuer une note. Il y a
différentes façons d’attribuer la note finale : on peut faire la somme des points, mais on
peut aussi décider d’attribuer les points du critère de perfectionnement seulement si tous
les critères minimaux sont réussis à 2/3. C’est le cas pour l’apprenant ci dessus, dont on
vient de corriger la copie : il a 2/3 pour chaque critère minimal. Il obtiendrait donc une
note de 7/10.
Plusieurs types de remédiations peuvent être combinés. Par exemple, une remédiation
peut consister en une phase collective (30 min), et en une phase de travail en petits
groupes (45 min).
26 Le dispositif modulaire
Comment organiser une remédiation à partir de la correction de copies d’élèves ?
L’organisation de la remédiation se fait à partir de l’observation du tableau des résultats
de chaque apprenant, pour chacun des critères minimaux.
C1 C2 C3 C1 C2 C3
(SUR3) (SUR3) (SUR3) (SUR3) (SUR3) (SUR3)
Elève 1 3 1 2 ELÈVE 6 1 2 2
Elève 2 1 3 2 ELÈVE 7 1 3 2
Elève 3 2 2 0 ELÈVE 8 2 1 2
Elève 4 3 0 2 ELÈVE 9 3 3 1
Elève 5 2 3 0 ELÈVE 10 3 3 0
• Pour le deuxième groupe, on peut voir si c’est l’impératif ou le passé composé qui pose
le plus de problèmes, et proposer des exercices supplémentaires.
• Pour le troisième groupe, on peut proposer des exercices comme par exemple le fait de
remettre dans l’ordre un paragraphe, à partir de phrases données dans le désordre ; ou
encore, ajouter des mots liens entre des phrases d’un paragraphe.
Dans l’exemple ci-dessus, on voit que le critère C3 est le moins maîtrisé de tous. À défaut
d’une remédiation pendant le module d’intégration par groupe, on peut travailler
collectivement ce critère-là.
On peut dire qu’en termes de changement des pratiques de classe, il existe deux actions
prioritaires et une action qui peut s’étaler dans le temps.
Introduire les semaines d’intégration : apprendre aux élèves à résoudre des situations
complexes (en petits groupes, et seuls), évaluer à partir de situations complexes et
remédier aux difficultés.
Pendant les apprentissages ponctuels, susciter des recherches pour rendre les élèves
plus actifs, et les amener à construire leurs savoirs de manière autonome.
Ce n’est que progressivement que l’enseignant peut faire évoluer ses pratiques
pédagogiques dans les apprentissages ponctuels. Pour rendre ces apprentissages plus
vivants et plus actifs, il introduit des situations didactiques, des recherches par les
apprenants, des enquêtes, ou encore la pédagogie du projet.
- soit il part de situations complexes pour les apprentissages ponctuels (une recherche,
une enquête…), pour revenir au simple (les ressources, c’est-à-dire les savoirs, les savoir-
faire et les savoirs- être.
d’après :
Guide de la Pédagogie de l’Intégration
dans l’école marocaine
28 Le dispositif modulaire
Annexe II : L’approche par compétences
Qu’est-ce que cela change ?
APPROCHE CENTRÉE SUR L’ACQUISITION DE APPROCHE CENTRÉE SUR L’ACQUISITION DE
COMPÉTENCES CONTENUS
Le choix des cours et des contenus essentiels est fait Le choix des cours contenus et des cours est fait en
en fonction des compétences à acquérir. fonction des disciplines.
Les situations professionnelles servent de base au Les savoirs disciplinaires servent uniquement au
choix des contenus. choix de contenus.
L’accent est placé sur l’acquisition de Accent est placé sur l’acquisition de savoirs
compétences précises chez les étudiants. disciplinaires.
L’enseignant est un facilitateur des apprentissages L’enseignant est un expert de contenus centré
centré sur : sur :
• Évaluation centrée sur l’atteinte des compétences • Évaluation centrée sur l’acquisition de connaissances.
se basant sur des performances et des compor-
tements attendus. • Peu ou pas de recours à l’évaluation formative.
AU NIVEAU DE L’APPRENTISSAGE
• La compétence s’acquiert globalement et non de • L’acquisition des savoirs est morcelée et procède
façon morcelée. On place les étudiants dans des du savoir simple au savoir complexe.
contextes où la compétence sera démontrée,
moins complexes au début et plus complexes en
fin d’acquisition de la compétence.
• Le savoir est intimement associé à la compétence • Les savoirs sont présentés comme s’ils existaient
et au contexte de la mise en œuvre de la en dehors de tout contexte. Ils ont souvent peu
compétence, ce qui lui donne un sens pour de sens pour les élèves.
l’apprentissage.
• La compétence est vue comme un système et • Un étudiant peut parler théoriquement d’un sujet à
n’existe pas en dehors des contextes dans l’examen, mais cela ne garantit pas sa capacité
lesquels elle est mobilisée. d’utiliser ses connaissances pour agir dans une
situation ou un problème à résoudre.
• On place les étudiants dans des situations le • Les savoirs sont décontextualisés et acquis soit
plus authentiques possible pour faire acquérir par mémorisation ou à l’aide d’exercices simples
la compétence. Il a à négocier avec ces de rappel des connaissances telles qu’elles ont
connaissances et les données de la situation pour été enseignées. Il n’y a pas de traitement des
démontrer la compétence. connaissances par l’étudiant.
30 Le dispositif modulaire
Annexe III : La pédagogie différenciée
Qu’est-ce que la pédagogie différenciée ?
Définition
La pédagogie différenciée est une démarche qui consiste à mettre en œuvre un
ensemble diversifié de moyens et de procédures d’enseignement et d’apprentissage
afin de permettre à des élèves d’âges, d’aptitudes, de compétences et de savoir-faire
hétérogènes, d’atteindre par des voies différentes, des objectifs communs et ultérieurement,
la réussite éducative.
Quelques citations
- Louis Legrand
L’expression « pédagogie différenciée » stipule « un effort de diversification méthodologique
susceptible de répondre à la diversité des élèves ».
- Philippe Meirieu
« Différencier, c'est avoir le souci de la personne sans renoncer à celui de la collectivité. »
« Différencier, c'est se laisser interpeller par l'apprenant, par l'élève concret, déroutant
et irritant, mettant parfois en échec nos meilleures intentions, faisant vaciller avec
inconscience nos plus beaux édifices. »
- André De Peretti
« La pédagogie différenciée est une méthodologie d'enseignement et non une pédagogie.
Face à des élèves très hétérogènes, il est indispensable de mettre en oeuvre une pédagogie
à la fois variée, diversifiée, concertée et compréhensive. Il doit y avoir une variété de réponses
au moins égale à la variété des attentes, sinon le système est élitiste.
La diversification est facteur de réussite. Du bon sens, de la bonne entente sont des gages de
réussite. Le travail en équipe devient une obligation de service, l'enseignant ne peut rester isolé. »
La différenciation pédagogique
La pratique de la différenciation pédagogique consiste à organiser la classe de manière à
permettre à chaque élève d'apprendre dans les conditions qui lui conviennent le mieux.
Différencier la pédagogie, c'est donc mettre en place dans une classe ou dans une
école des dispositifs de traitement des difficultés des élèves pour faciliter l'atteinte des
objectifs de l'enseignement.
Pour rassembler ces informations essentielles, pour construire la suite des apprentissages,
le maître doit réussir à placer tous ses élèves en situation maximale de réussite tout au
long de la séquence et, par conséquent, trouver les supports, les situations intermédiaires,
les tâches nouvelles, les principes de regroupement des élèves qui feront fonctionner
efficacement cette différenciation.
La différenciation simultanée
La différenciation simultanée prend appui sur les constats de l’évaluation formative pour
créer les véritables conditions de la différenciation. Elle construit et rend opérationnels les
parcours d’apprentissage.
Elle intervient le plus souvent après une évaluation et pour mettre en œuvre les
remédiations, mais aussi en cours d’apprentissage lorsque des obstacles s’avèrent
insurmontables pour certains enfants et que d’autres chemins doivent être alors
construits. C’est souvent le cas lorsqu’une nouvelle notion ayant été explorée, des savoir-
faire nouveaux sont à construire qui le seront à des vitesses et avec des efficacités
variables selon les enfants.
Séquence d’apprentissage
Objectif d’apprentissage
32 Le dispositif modulaire
Différenciation pédagogique et individualisation de l’apprentissage
Avoir le souci d’un « processus d’apprentissage individualisé » ne signifie pas travailler
avec chaque élève, mais permettre à chaque élève, sur des tâches communes à tous,
d’avoir accès à ses propres processus cognitifs, à ses propres régulations, pour les
amender ou les transformer le cas échéant.
Bibliographie :
• Battut Eric et Bensimhon Daniel, Comment différencier la pédagogie, Retz, 2006.
- qu'ils ne les mettent pas dans des situations d'apprentissage où l'appropriation de savoir
se fasse par l'intermédiaire d'activités de production collective qui les impliquent.
- qu'ils n'explicitent pas ou peu les objectifs poursuivis, les normes d'évaluation et les
stratégies utilisées.
De ce fait, réussissent le mieux à l'école les enfants qui sont socio-culturellement les moins
éloignés de la culture valorisée à l'intérieur du système scolaire : culture pouvant
s'entendre aussi bien au sens restreint de savoirs accumulés et de produits artistiques
qu'au sens élargi de modes de sentir, parler, agir en société et ceux qui sont dotés de
motivations extrinsèques (incitations familiales) qui leur font accepter la « gratuité » des
travaux scolaires et l'« artificialité » des situations de communication que met en place la
pédagogie qu'elle soit « traditionnelle » ou « rénovée ».
Au contraire, quel que soit le projet retenu (exposition, voyages d'étude, pièce de
théâtre, journal scolaire et autres publications), la pédagogie du contrat transforme
l'espace scolaire en un lieu où les attentes mutuelles des partenaires de l'acte éducatif
sont prises en compte, où les positions de chacun sont fixées avec le maximum de clarté
possible. L'élève ne s'implique en effet dans une situation éducative que s'il trouve un
intérêt personnel dans le projet négocié collectivement.
« La classe est une société régie par un ensemble de règles définissant les rapports entre ses
membres. Le contrat est destiné à fixer les positions de chacun, à faire reconnaître la place
de l'enseignant et à réduire toute marge d'incertitude au sujet des attentes et des conduites
réciproques des deux contractants dans leurs rôles de professeur et d'élève. […]
Donner aux enfants les moyens de gérer leur vie de groupe, les placer en position de
négocier avec leurs enseignants les contrats réglant le processus enseigner-apprendre,
avec l'administration de l'établissement les modalités du fonctionnement de la vie
scolaire, tels sont les principes fondamentaux qui permettent de créer une dynamique
de l'action éducative. Il ne s'agit pas de distribuer du pouvoir ni de concéder une part
de pouvoir au groupe. C'est une dialectique du pouvoir qui est à mettre en place, car
chacun - l'enseignant, les membres du groupe - doit tenir compte des initiatives, des
responsabilités que les uns et les autres exercent respectivement et des règles établies en
coopération. La régulation de l'action éducative provient du jeu social. […]
34 Le dispositif modulaire
Lieu ouvert sur la « vie » (prise en compte de l'expérience des enseignés, de leurs intérêts,
par exemple pour la science-fiction, de leurs croyances et de leurs représentations du
monde, de leurs rêves et de leurs fantasmes individuels et collectifs...), l'école de la
pédagogie du contrat reste un lieu d'apprentissage ( c'est à l'enseignant qu'il revient de
fournir les instruments qui permettent de structurer cette expérience, de construire les
savoirs et de développer les capacités. Apprendre à questionner, par exemple pour
mener à bien une enquête sur l'évolution du quartier, apprendre à raconter pour réaliser
des récits qui plaisent aux lecteurs du journal.) »
Marcel Postic, La relation éducative, PUF, « Pédagogie d'aujourd'hui », 1979, pp. 153-160.
http://www.oasisfle.com/documents/pedagogie_du_projet.htm
Organiser logiquement son Rendre compte oralement d’un Séquence 3 Séquence 2 Séquence 3
propos pour traduire et travail individuel ou collectif. Séquence 3 Séquence 4
commenter ses actions, ses Séquence 4
attitudes et ses productions. Développer un exposé oral de
manière claire et méthodique
en soulignant les points
significatifs et les éléments
pertinents pour expliquer,
argumenter...
Produire un discours en
respectant les exigences de la
cohérence pour :
• restituer un récit ;
• rapporter un événement S’exprimer dans des situations Séquence 2 Séquence 3 Séquence 2
vécu ; diverses de manière intelligible Séquence Séquence 3
• résumer une histoire (informer, décrire, raconter…). 3bis Séquence 4
écoutée, la commenter et
inventer une suite ou des
variantes cohérentes.
• présenter un projet ; Développer un exposé oral de Séquence 2 Séquence 2
manière claire et méthodique en Séquence 3 Séquence 3
soulignant les points significatifs
et les éléments pertinents pour
expliquer, argumenter...
36 Le dispositif modulaire
Modules
Livre blanc(1) RDC(2)
Oral AFL Écrit
Mettre en relation les lettres et Lire en tenant compte des normes Séquence 1 Séquence 4 Séquence 1
les sons. graphiques et orthographiques.
Identifier des mots familiers,
prénoms, mots usuels, jours de
la semaine, mois
d'anniversaire...
Identifier les différents supports Lire et analyser différents types Séquence 2 Séquence 3 Séquence 1
d'écrits (livres, revues, cartes, de textes. Séquence 3 Séquence 3 Séquence 2
journaux, dictionnaires...). bis Séquence 3
Savoir pourquoi on utilise les Séquence 4
différents supports d’écrit.
Utiliser une bibliothèque,
repérer et identifier les
ouvrages de la bibliothèque.
Opérer des classements,
choisir un album, un livre, une
bande dessinée et réunir une
documentation…
Reconnaître l’organisation Lire en tenant compte des normes Séquence 3 Séquence 1 Séquence 2
d’une page et de la suite des graphiques, orthographiques et Séquence 2 Séquence 3
pages d’un livre (fonction d’un syntaxiques. Séquence 3
titre, d’une pagination, d’une Lire et analyser différents types Séquence 3
table de matières). de textes. bis
Reconnaître certains éléments
dans un texte, pour en
découvrir le sens ou la fonction.
Reconnaître le titre, repérer des
graphismes particuliers,
(signature, sigles).
Reconnaître des typologies de Lire et analyser différents types Séquence 1 Séquence 2 Séquence 2
textes (narratif, descriptif, de textes. Séquence 2 Séquence 3 Séquence 3
prescriptif, …). Séquence 3 Séquence 3 Séquence 4
Séquence 4 bis
Lire à haute voix en articulant Lire en tenant compte des normes Séquence 1 Séquence 3 Séquence 2
correctement, en respectant graphiques, orthographiques et Séquence 3 Séquence 4
l’intonation, et en comprenant syntaxiques. bis
le sens de ce qui est lu. Lire et analyser différents types
Lire un texte long, un livre, un de textes.
document.
Répondre par écrit à des Lire et écrire en tenant compte des Séquence 3 Séquence 1 Séquence 3
questions. normes graphiques, orthographiques Séquence 2 Séquence 4
et syntaxiques. Séquence 3
Lire et analyser différents types Séquence 4
de textes.
Reconstituer des phrases. Lire et écrire en tenant compte des Séquence 1 Séquence 2 Séquence 1
Reconstituer un paragraphe. normes graphiques, orthographiques Séquence 2 Séquence 3 Séquence 2
Intégrer la dimension de la et syntaxiques. Séquence 3 Séquence 3 Séquence 3
présentation dans la Produire un texte cohérent : écrit Séquence 4 bis
structuration d’un texte. fictionnel, écrit fonctionnel.
Écrire un texte de quelques Produire un texte cohérent : écrit Séquence 2 Séquence 2 Séquence 2
lignes : fictionnel, écrit fonctionnel. Séquence 4 Séquence 3 Séquence 3
• un court récit Séquence 3 Séquence 4
• la suite d’une histoire Produire de l’écrit à partir du bis
• la légende d’un dessin non verbal.
• les bulles d’une bande
dessinée
• une lettre
• des textes prescriptifs.
Réinvestir le vocabulaire Toutes les séquences des trois modules (compétence transversale)
acquis dans les diverses
activités de la classe.
(1) Sont notées en caractères gras les compétences qui ressortissent plus spécifiquement à la communication orale, en
italiques celles qui ressortissent plus spécifiquement à la communication écrite.
(2) Seules les sous-compétences disciplinaires du RDC apparaissent dans cette colonne.
38 Le dispositif modulaire
Annexe VI : Glossaire
Acte de langage ou acte de parole
Action qu’accomplit la parole par son insertion dans le discours et son fonctionnement
pragmatique. Dire, c’est faire : cela implique des stratégies énonciatives. Ex. assertion,
promesse, explication, demande…
Cohérence
La cohérence renvoie aux propriétés du texte ou du discours qui permettent son interprétation.
Il n’est pas nécessaire, pour qu’un texte soit cohérent, que toutes les relations logiques entre les
énoncés soient explicitement indiquées. Le lecteur peut les rétablir par inférence.
On comprend bien l’enchaînement des deux phrases suivantes « L’eau est très froide. Je
reste sur la plage » parce qu’on sait qu’il est plus facile de se baigner quand l’eau est à
bonne température.
En revanche, il est plus difficile de comprendre le texte suivant : « Marie avait faim. Elle
ouvrit le guide Michelin » sauf si l’on sait que les guides Michelin proposent des sélections
de restaurants.
Cohésion
Un discours est cohésif s’il existe des relations propositionnelles entre les énoncés qui les
constituent : les procédés de reprise (pronoms personnels, substituts lexicaux…), l’emploi
des temps verbaux constituent des marques de cohésion.
Un discours peut être cohérent sans être cohésif, comme dans l’enchaînement question
/ réponse :
« Quelle heure est-il ?
- Le facteur est déjà passé. »
Tout à fait interprétable si le facteur passe tous les jours à peu près à la même heure.
Connexité
On appelle connexité les relations linguistiquement marquées entre énoncés et
connecteurs. Les connecteurs mais, car, donc, quand même, en fait, d’ailleurs constituent
des marques de connexité.
Certains discours non marqués du point de vue de la connexité peuvent être cohérents.
Des discours riches en marques de connexité peuvent ne pas être cohérents.
Compétence
On dit de quelqu’un qu’il est compétent non seulement lorsqu’il possède certains acquis
(connaissances, savoir-faire, procédures, attitudes, etc.), mais surtout lorsqu’il peut
mobiliser ces acquis de façon concrète pour résoudre une situation-problème donnée.
Selon Xavier Roeggiers (2000), une compétence est « la possibilité, pour un individu, de
mobiliser un ensemble intégré de ressources en vue de résoudre une situation-problème
qui appartient à une famille de situations. »
(1) Définitions et exemples empruntés à Jacques Moeschler et Anne Reboul, Dictionnaire encyclopédique de pragmatique,
Seuil, Paris, 1994.
Dispositif de formation initiale en français pour l’enseignement primaire 39
On parle de macro-compétence pour une compétence qui suppose un regroupement
de compétences supposant la mobilisation de savoirs et de savoir-faire fondamentaux.
Selon Philippe Perrenoud (in Construire des compétences dès l'école), « une approche
par compétences précise la place des savoirs, savants ou non, dans l'action : ils
constituent des ressources, souvent déterminantes, pour identifier et résoudre des
problèmes, préparer et prendre des décisions. Ils ne valent que s'ils sont disponibles au
bon moment et parviennent à "entrer en phase" avec la situation. » Voir annexe «
L’approche par compétences ».
Conduite discursive
Une conduite discursive indique la prise en compte des conditions de production et de
réception ainsi que des formes d’organisation d’un énoncé oral. Raconter, décrire,
expliquer, relater, récapituler…sont des conduites discursives.
Connecteur
Les connecteurs sont tous les termes qui signalent et assurent l’organisation des textes en
fixant les relations entre les phrases (ou les propositions). Les connecteurs constituent une
classe fermée, qui contient néanmoins des termes qui ne sont qu’occasionnellement
connecteurs (l’adverbe finalement par exemple, ou certains groupes nominaux ou
prépositionnels).
Par ailleurs, certains connecteurs peuvent prendre différentes valeurs qui les associent à
l’une et à l’autre des catégories : d’un côté… de l’autre, par exemple, peuvent avoir un
sens spatial ou introduire deux arguments antithétiques.
Conscience phonologique
La conscience phonologique est définie comme la capacité à percevoir, à découper et
à manipuler les unités sonores du langage telles que la syllabe, la rime, le phonème.
La prise de conscience d’unités phonologiques comme la syllabe et le phonème
(le mot maison, par exemple, comporte deux syllabes et quatre phonèmes) ainsi
que leur traitement explicite et l’apprentissage des correspondances entre unités
orthographiques et phonologiques sont essentiels à l’acquisition de la lecture et de
l’écriture.
Consigne
Énoncé indiquant la tâche à accomplir ou le but à atteindre.
Pour vérifier qu'une consigne a bien été comprise, il est nécessaire de la faire reformuler,
éventuellement plusieurs fois : le contrôle du retour sur l’information est indispensable
dans toute bonne communication.
40 Le dispositif modulaire
Contrat didactique
Le concept de contrat didactique renvoie aux modalités selon lesquelles sont fixées de
façon explicite, mais surtout implicite, les places et fonctions de chaque partenaire
(maître et élèves) au regard du savoir traité.
Critère
Un critère est une qualité que doit respecter le produit d’une tâche complexe, c’est une
qualité que l’on attend de la production d’un élève (Roegiers, 2006).
Discours
Toute mise en pratique du langage dans une activité écrite ou orale. (cf. « Formes de
discours »)
Benveniste parle de « discours » au sens d’énoncé en prise avec la situation
d’énonciation, donc dans un sens plus restrictif.
Formes de discours
Suivant les finalités de l’énonciation, les discours adoptent des dominantes différentes :
c’est en ce sens qu’on parle ici de discours narratif, descriptif, explicatif, argumentatif,
pour les formes les plus évidentes.
- Le discours narratif rapporte un ou des événements et les situe dans le temps.
- Le discours descriptif vise à nommer, caractériser, qualifier.
- Le discours explicatif cherche à faire comprendre.
- Le discours argumentatif valorise un ou plusieurs points de vue, une ou plusieurs thèses.
Il vise à convaincre.
Énoncé
Par opposition à l’énonciation, comprise comme acte de mise en œuvre du langage,
l’énoncé en est le résultat, indépendamment de sa dimension (phrase ou texte).
Évaluation
Pour De Ketele (1989), l’évaluation est l’action qui consiste à « recueillir un ensemble
d’informations suffisamment pertinentes, valides et fiables » et à « examiner le degré
d’adéquation entre cet ensemble d’informations et un ensemble de critères adéquats
aux objectifs fixés au départ ou ajustés en cours de route, en vue de prendre une
décision ».
Indicateur
Les indicateurs sont les signes qui témoignent de l’existence d’un phénomène, d’un effet.
Ils sont observables, concrets et constituent les données que l‘on va recueillir. Il est
nécessaire de faire un choix parmi l’ensemble des indicateurs qu’il serait possible de
prendre en compte.
Pour un même critère, il est possible de retenir un ou plusieurs indicateurs (cf. « critère »).
Intégration
Selon Roegiers (2000), l’intégration consiste à faire résoudre des situations-problèmes par
chaque élève en l’invitant à mobiliser ses acquis. Voir annexe « La pédagogie de
l’intégration ».
Phonétique
Le terme « phonétique » désigne généralement tout ce qui est relatif aux sons du langage.
La phonétique est également la branche de la linguistique (étude scientifique du
langage humain selon Martinet) ayant pour objet de décrire les sons de la parole, sans
tenir compte de leur valeur dans le système de la langue (phonologie).
La phonétique articulatoire étudie l’émission des sons par les organes de la parole. La
phonétique acoustique étudie la structure physique des sons. La phonétique historique
étudie les changements des sons qui interviennent au cours de l’histoire d’une langue.
Phonologie
Étude des phonèmes d’une langue du point de vue de leurs fonctions et de leurs
relations dans le système des sons de cette langue.
La phonologie est une branche de la linguistique. Elle s’intéresse aux sons d’une langue,
non du point de vue de la phonétique (production, analyse physique, etc.) mais du point
de vue de leur fonction.
Programmation
La programmation relève du choix de l’enseignant. Elle sélectionne des contenus
pouvant faire l’objet d’apprentissages successifs, des compétences à faire acquérir et
des activités pour permettre cette acquisition.
Progression.
La progression, élaborée par l’enseignant en fonction de son projet, établit un ordre dans
les apprentissages avec des points de passage obligés. Elle peut aller du simple au
complexe, du général au particulier…
Projet pédagogique
Mise en œuvre du programme sur une année, dans et pour une classe déterminée.
42 Le dispositif modulaire
Prosodie
La prosodie étudie des faits dits « suprasegmentaux », c’est-à-dire des faits qui ne
concernent pas les unités successives de la chaine parlée (les phonèmes) mais des
phénomènes tels qu’accents, pauses, intonation.
Récit
Énoncé dans lequel les différentes formes de discours sont mises en œuvre pour rapporter
une histoire.
Benveniste parle de « récit » au sens d’« énoncé indépendant de la situation
d’énonciation », donc dans un sens plus restrictif et par opposition au terme « discours ».
Ressources
Les ressources sont les savoirs, savoir-faire et savoir-être que l’élève va devoir mobiliser en
vue de résoudre une situation-problème qui appartient à une famille de situations.
Séquence
Ensemble de séances successives visant un objectif commun.
Situation « cible » 2 : tâche qui est visée au terme d’un ensemble d’apprentissages
ponctuels parce que représentative d’une compétence à acquérir.
Situation de communication
Situation dans laquelle des messages sont échangés.
Situation d’énonciation
Ensemble des facteurs (moment, nombre et personnalité des locuteurs, buts poursuivis)
qui déterminent la production d’un énoncé (oral, écrit…).
Situation d’intégration
Ensemble d’informations contextualisées comportant un défi pour l’apprenant sous
forme de problème de la vie courante ou professionnelle, et qui a pour objectif
d’amener l’apprenant à mobiliser ses acquis de manière intégrée afin de résoudre le
problème posé par la situation.
Une situation d’intégration comporte un contexte, des supports et des consignes.
Structure narrative
La structure narrative élémentaire est la transformation d’une situation initiale, indiquée
par un énoncé d’état, par une action, indiquée par un énoncé de « faire », qui aboutit
à une situation finale, indiquée par un nouvel énoncé d’état.
Support
Le support est l’ensemble des éléments matériels qui sont présentés à l’élève : texte écrit,
enregistrement audio, illustration, photo ... Selon Roegiers, ce support est lui-même formé
de trois éléments :
- un contexte, qui décrit l’environnement dans lequel on se situe ;
- de l’information sur la base de laquelle l’élève va agir ; selon les cas, l’information peut
être complète ou lacunaire, pertinente ou parasite ;
- une fonction, qui précise dans quel but la production est réalisée.
Tâche
Ensemble des opérations à effectuer par un ou plusieurs apprenants pour exécuter au
moins une consigne à partir d’un support.
Texte
Forme concrète sous laquelle se présente un discours ou un segment de discours.
Tout texte, littéraire ou non, a un auteur et une structure. On le distinguera d’œuvre, qui
s’emploie pour les textes perçus comme littéraires, et qui donc implique un jugement de
valeur. On le distinguera aussi de genre, qui désigne des grandes catégories de textes,
même si le mot s’emploie parfois en ce sens.
Un texte mêle diverses formes de discours ; il peut arriver qu’aucune n’y apparaisse
comme dominante.
(2) Pour plus de précisions sur la différence entre situation « cible » et situation « didactique », voir Roegiers (2003) et annexe
« La pédagogie de l’intégration ».
44 Le dispositif modulaire
Bibliographie
• COURTILLON Janine, Élaborer un cours de FLE, Paris, Hachette, 2003.
• PERRENOUD Philippe, Construire des compétences dès l’école, ESF Éditeur, 5ème éd. 2008.
• ROEGIERS Xavier, Des situations pour intégrer les acquis scolaires, Bruxelles, De Boeck,
2003.
• ROEGIERS Xavier, L’école et l’évaluation – Des situations pour évaluer les compétences
des élèves, Bruxelles, De Boeck, 2004.
46 Le dispositif modulaire