2015 12 01 Recueil Textes Juridiques MDCEau VF 1

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Avec l’appui de: ROYAUME DU MAROC

Ambassade de Suisse au Maroc


Bureau de programme de la coopération suisse
Ministère délégué auprès du Ministre de l’Energie,
des Mines, de l’Eau et de l’Environnement,
chargé de l’Eau

Recueil des textes juridiques relatifs


aux ressources en eau au Maroc
Recueil des textes
juridiques
relatifs aux ressources
en eau au Maroc

Dépôt légal: 2015MO3988


ISBN: 978-9954-662-00-7
Exemplaire gratuit. Ne peut être vendu.
Recueil des textes
juridiques
relatifs aux ressources
en eau au Maroc
Ministère délégué auprès du Ministre de l’Energie,
des Mines, de l’Eau et de l’Environnement,
chargé de l’Eau (MDCEau)
Direction de la Recherche et de la Planification
de l’Eau (DRPE)
Programme d’Appui à la Gestion Intégrée des
Ressources en Eau (AGIRE)

Edition 2015

2 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Publié par:
Ministère délégué auprès du Ministre de l’Energie, des Mines,
de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Eau (MDCEau)
Direction de la Recherche et de la Planification de l’Eau (DRPE),
avec l’appui de la Coopération allemande et de la Coopération suisse,
réalisé par la GIZ
Rue Hassan Benchekroun
10001 Rabat-Agdal / Maroc
Tél.: +212 (0) 5 37 77 87 27
+212 (0) 5 37 77 87 15
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Programme d’Appui à la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (AGIRE)
Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH
c/o Ministère délégué auprès du Ministre de l’Energie, des Mines,
de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Eau.
B.P. 433, 10001 Rabat / Maroc
Tél.: +212 (0) 5 37 77 54 50
Fax: +212 (0) 5 37 77 26 10
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www.giz.de/marokko

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Imprimé par:
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Dépôt légal: 2015MO3988


ISBN: 978-9954-662-00-7

© 2015, MDCEau

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 3


4 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Sommaire

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 5


PrEambule…………………………………………………15
Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc…………………… 17

PremiEre partie: La loi N° 10-95 sur l’Eau…………… 19


-D
 ahir n°1-95-154 du 18 Rabii I 1416 (16 août 1995) portant promulgation de la loi n°10-95
sur l’eau…………………………………………………………………………………… 20

DeuxiEme partie: Les textes d’application de la loi


N° 10-95 sur l’Eau…………………………………………… 49
Section 1.1: Les decrets………………………………………… 51
1.1.1 Cadre institutionnel des ressources en eau………………………………… 53
- Décret n°2-96-158 du 8 Rejeb 1417 (20 Novembre 1996) relatif à la composition et au
fonctionnement du Conseil supérieur de l’eau et du climat…………………………… 54
-D
 écret n°2-96-536 du 8 Rejeb 1417 (20 Novembre 1996) relatif à l’Agence du bassin
hydraulique de l’Oum Er-Rbia…………………………………………………………… 57
- D écret n°2-97-488 du 6 Chaoual 1418 (04 Février 1998) relatif à la composition et au
fonctionnement des commissions préfectorales et provinciales de l’eau………………… 60
- Décret n°2-00-475 du 17 Chabaane 1421 (14 Novembre 2000) relatif à l’agence du bassin
hydraulique de la Moulouya……………………………………………………………… 61
- Décret n°2-00-476 du 17 Chaabane 1421 (14 Novembre 2000) relatif à l’Agence du bassin
hydraulique du Loukkos…………………………………………………………………… 64
- Décret n°2-00-477 du 17 Chaabane 1421 (14 Novembre 2000) relatif à l’Agence du bassin
hydraulique du Sebou……………………………………………………………………… 67
- Décret n°2-00-478 du 17 Chaabane 1421 (14 Novembre 2000) relatif à l’Agence du bassin
hydraulique du Bou Regreg et de la Chaouia……………………………………………… 70
- Décret n°2-00-479 du 17 Chaabane 1421 (14 Novembre 2000) relatif à l’Agence du bassin
hydraulique du Tensift……………………………………………………………………… 73
- Décret n°2-00-480 du 17 Chaabane 1421 (14 Novembre 2000) relatif à l’Agence du bassin
hydraulique de Souss-Massa……………………………………………………………… 76
- Décret n°2-03-478 du 13 Hija 1425 (24 Janvier 2005) relatif à la tutelle et à la composition
des conseils d’administration des agences des bassins hydrauliques de l’Oum Er-Rbia,
de la Moulouya, du Loukkos, du Sebou, du Bou-Regreg et de la Chaouia, de Tensift et du
Souss Massa……………………………………………………………………………… 79
- Décret n°2-08-508 du 19 Moharrem 1430 (16 Janvier 2009) relatif à l’Agence du bassin
hydraulique de la Sakia El Hamra et Oued Eddahab……………………………………… 81
- Décret n°2-08-509 du 19 Moharrem 1430 (16 Janvier 2009) relatif à l’Agence du bassin
hydraulique de Guir-Ziz-Rhéris…………………………………………………………… 84
1.1.2 Suivi des ressources en eau………………………………………………… 89
- Décret n°2-97-178 du 21 Joumada II 1418 (24 Octobre 1997) fixant la procédure de déclaration
pour la tenue à jour de l’inventaire des ressources en eau……………………………… 90
- Décret n°2-97-787 du 6 Chaoual 1418 (04 Février 1998) relatif aux normes de qualité des
eaux et à l’inventaire du degré de pollution des eaux………………………………………… 91

6 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


1.1.3 Planification des ressources en eau ………………………………………… 95
- Décret n°2-01-2813 du 6 Joumada I 1423 (17 Juillet 2002) portant approbation du plan directeur
d’aménagement intégré des ressources en eau du bassin hydraulique du Tensift……….. 96
- Décret n°2-01-2814 du 6 Joumada I 1423 (17 Juillet 2002) portant approbation du plan directeur
d’aménagement intégré des ressources en eau du bassin hydraulique du Souss-Massa……. 97
- Décret n°2-05-1534 du 21 Chaoual 1426 (24 Novembre 2005) relatif aux conditions et modalités
d’élaboration et de révision des plans directeurs d’aménagement intégré des ressources
en eau et du plan national de l’eau………………………………………………………… 98
1.1.4 Protection des ressources en eau…………………………………………… 103
- Décret n°2-97-657 du 6 Chaoual 1418 (04 Février 1998) relatif à la délimitation des zones de
protection et des périmètres de sauvegarde et d’interdiction………………………………… 104
- Décret n°2-97-489 du 6 Chaoual 1418 (04 Février 1998) relatif à la délimitation du domaine
public hydraulique, à la correction des cours d’eau et à l’extraction des matériaux............ 109
- D écret n°2-00-474 du 17 Chaabane 1421 (14 Novembre 2000) fixant la procédure de
reconnaissance de droits acquis sur le domaine public hydraulique…………………… 115
- Décret n°2-04-553 du 13 Hija 1425 (24 Janvier 2005) relatif aux déversements, écoulements,
rejets, dépôts directs ou indirects dans les eaux superficielles ou souterraines…………. 117
- Décret n°2-05-1533 du 14 Moharrem 1427 (13 Février 2006) relatif à l’assainissement
autonome………………………………………………………………………………….123
1.1.5 Utilisation des ressources en eau…………………………………………… 127
- Décret n°2-97-224 du 21 Joumada II 1418 (24 Octobre 1997) fixant les conditions d’accumulation
artificielle des eaux………………………………………………………………………… 128
-D
 écret n°2-97-414 du 6 Chaoual 1418 (04 Février 1998) relatif aux modalités de fixation et
de recouvrement de la redevance pour utilisation de l’eau du domaine public hydraulique....... 132
- Décret n°2-97-875 du 6 Chaoual 1418 (04 Février 1998) relatif à l’utilisation des eaux usées…… 135
- Décret n°2-05-1326 du 29 Joumada II (25 Juillet 2006) relatif aux eaux à usage alimentaire…… 139
- Décret n°2-07-96 du 19 Moharrem 1430 (16 Janvier 2009) fixant la procédure d’octroi des
autorisations et des concessions relatives au domaine public hydraulique……………… 143
-D
 écret n°2-13-665 du 30 Ramadan 1434 (08 Août 2013) prorogeant le délai de déclaration
relative aux travaux de prélèvement d’eau existants, prévu à l’article 20 du décret n°2-07-96
du 19 Moharrem 1430 (16 Janvier 2009) fixant la procédure d’octroi des autorisations et
des concessions relatives au domaine public hydraulique……………………………….. 150

Section 1.2 : Les arretes…………………………………………. 153


1.2.1 Mise à la disposition des Agences de Bassin Hydrauliques des biens du
domaine public hydraulique (DPH) et du domaine privé de l’Etat………… 155
- Arrêté conjoint n°1403 du 10 Avril 2000 du Ministre de l’Economie et des Finances et du
Ministre de l’Equipement portant approbation de l’inventaire des biens du domaine privé
de l’Etat transférés à l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia…………………... 156
-A
 rrêté conjoint n°1404-00 du 10 Avril 2000 du Ministre de l’Equipement et du Ministre de
l’Economie et des Finances portant mise à la disposition de l’agence du bassin hydraulique
de l’Oum Er Rbia des biens du domaine public hydraulique………………………………. 157

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 7


- Arrêté conjoint n°1641 du 20 Mars 2002 du Ministre de l’Equipement et du Ministre de l’Economie,
de Finances, de la Privatisation et du Tourisme portant mise à la disposition de l’agence du bassin
hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia des biens du domaine public hydraulique……….. 158
- Arrêté conjoint n°1642 du 20 Mars 2002 du Ministre de l’Equipement et du Ministre de
l’Economie, des Finances, de la Privatisation et du Tourisme portant mise à la disposition de
l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya des biens du domaine public hydraulique….. 159
- Arrêté conjoint n°849 du 11 Septembre 2003 du Ministre chargé de l’Aménagement du Territoire,
de l’Eau et de l’Environnement et du Ministre des Finances et de la Privatisation portant
approbation de l’inventaire des biens du domaine privé de l’Etat transférés à l’agence du
bassin hydraulique de la Moulouya……………………………………………………….. 160
- Arrêté conjoint n°850 du 11 Septembre 2003 du Ministre chargé de l’Aménagement du Territoire,
de l’Eau et de l’Environnement et du Ministre des Finances et de la Privatisation portant
approbation de l’inventaire des biens du domaine privé de l’Etat transférés à l’agence du bassin
hydraulique du Sebou……………………………………………………………………... 161
- Arrêté conjoint n°851 du 11 Septembre 2003 du Ministre chargé de l’Aménagement du
Territoire, de l’Eau et de l’Environnement et du Ministre des Finances et de la Privatisation
portant mise à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Sebou des biens du
domaine public hydraulique……………………………………………………………. 162
- Arrêté conjoint n°852 du 11 Septembre 2003 du Ministre chargé de l’Aménagement du Territoire,
de l’Eau et de l’Environnement et du Ministre des Finances et de la Privatisation portant mise à
la disposition de l’agence du bassin hydraulique de Souss-Massa des biens du domaine
public hydraulique………………………………………………………………………… 163
- Arrêté conjoint n°853 du 11 Septembre 2003 du Ministre chargé de l’Aménagement du Territoire,
de l’Eau et de l’Environnement et du Ministre des Finances et de la Privatisation portant
approbation de l’inventaire des biens du domaine privé de l’Etat transférés à l’agence du
bassin hydraulique de Souss-Massa……………………………………………………… 164
- Arrêté conjoint n°012 du 02 Janvier 2004 du Ministre chargé de l’Aménagement du Territoire,
de l’Eau et de l’Environnement et du Ministre des Finances et de la Privatisation portant
approbation de l’inventaire des biens du domaine privé de l’Etat transférés à l’agence du
bassin hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia……………………………………….. 165
- Arrêté conjoint n°013 du 02 Janvier 2004 du Ministre chargé de l’Aménagement du Territoire,
de l’Eau et de l’Environnement et du Ministre des Finances et de la Privatisation portant
mise à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Tensift des biens du domaine
public hydraulique………………………………………………………………………… 166
- Arrêté conjoint n°014 du 02 Janvier 2004 du Ministre chargé de l’Aménagement du Territoire,
de l’Eau et de l’Environnement et du Ministre des Finances et de la Privatisation portant
approbation de l’inventaire des biens du domaine privé de l’Etat transférés à l’agence du
bassin hydraulique du Tensift……………………………………………………………... 167
- Arrêté conjoint n°015 du 02 Janvier 2004 du Ministre chargé de l’Aménagement du Territoire,
de l’Eau et de l’Environnement et du Ministre des Finances et de la Privatisation portant mise
à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Loukkos des biens du domaine public
hydraulique………………………………………………………………………………...168
- Arrêté conjoint n°016 du 02 Janvier 2004 du Ministre chargé de l’Aménagement du Territoire,
de l’Eau et de l’Environnement et du Ministre des Finances et de la Privatisation portant
approbation de l’inventaire des biens du domaine privé de l’Etat transférés à l’agence du
bassin hydraulique du Loukkos…………………………………………………………… 169

8 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


- Arrêté conjoint n°02/2009 du 21 Décembre 2009 du Ministre de l’Economie et des Finances et du
Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement,
chargé de l’Eau et de l’Environnement portant approbation de l’inventaire des biens du
domaine public hydraulique mis à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du
Guir-Ziz-Rhéris……………………………………………………………………………..170
- Arrêté conjoint n°03/2009 du 21 Décembre 2009 du Ministre de l’Economie et des Finances
et du Secrétariat d’Etat auprès de la Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau, et de
l’Environnement, chargé de l’Eau et de l’Environnement portant approbation de l’inventaire
des biens du domaine privé de l’Etat relevant des barrages Ahmed El Hansali et Ait Massaoud
transférés à l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia…………………………… 171
- Arrêté conjoint n°04/2009 du 21 Décembre 2009 du Ministre de l’Economie et des Finances
et du Secrétariat d’Etat auprès de la Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement,
chargé de l’Eau et de l’Environnement portant mise à la disposition de l’agence du bassin
hydraulique de l’Oum Er-Rbia des biens du domaine public hydraulique relevant des barrages
Ahmed El Hansali et Ait Messaoud………………………………………………………... 172
- Arrêté conjoint n°2010/02 du 31 Août 2010 du Ministre de l’Economie et des Finances et du
Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement,
chargé de l’Eau et de l’Environnement portant approbation de l’inventaire des biens du
domaine privé de l’Etat transférés à l’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris……… 173
- Arrêté conjoint n°01/2011 du 20 Janvier 2011 du Ministre de l’Economie et des Finances et du
Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement
portant approbation de l’inventaire des biens du domaine public hydraulique relevant du bassin
du Drâa mis à la disposition de l’agence du bassin hydraulique de Souss-Massa et Drâa……. 174
1.2.2 Conditions de mise à disposition des Agences de Bassin Hydrauliques des
biens du domaine public hydraulique (DPH)………………………………… 176
- Arrêté du Ministre de l’Equipement n°379 du 14 Décembre 2001 fixant les conditions de mise à
la disposition de l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia des biens du domaine
public hydraulique………………………………………………………………………… 177
- Arrêté conjoint du Ministre de l’Equipement et du Ministre de l’Aménagement du Territoire,
de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Environnement n°1443-02 du 3 Chaabane 1423 (10 Octobre 2002)
portant fixation des termes de références de l’étude des répercussions sur le domaine
public hydraulique………………………………………………………………………… 189
- Arrêté du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie et des Mines, de l’Eau et de
l’Environnement, chargé de l’Eau et de l’Environnement n°02/2008 du 11 Mars 2008 fixant les
conditions de mise à la disposition de l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya des
biens du domaine public hydraulique……………………………………………………... 193
-A
 rrêté du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie et des Mines, de l’Eau et de
l’Environnement, chargé de l’Eau et de l’Environnement n°03/2008 du 11 Mars 2008 fixant
les conditions de mise à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg
et la Chaouia des biens du domaine public hydraulique…………………………………... 204
-A
 rrêté du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie et des Mines, de l’Eau et de
l’Environnement, chargé de l’Eau et de l’Environnement n°04/2008 du 11 Mars 2008 fixant
les conditions de mise à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Sebou des
biens du domaine public hydraulique……………………………………………………... 215
- Arrêté du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie et des Mines, de l’Eau et de
l’Environnement, chargé de l’Eau et de l’Environnement n°05/2008 du 11 Mars 2008 fixant
les conditions de mise à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Souss-Massa
des biens du domaine public hydraulique………………………………………………… 226

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 9


- Arrêté du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie et des Mines, de l’Eau et de
l’Environnement, chargé de l’Eau et de l’Environnement n°06/2008 du 11 mars 2008 fixant les
conditions de mise à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Tensift des biens
du domaine public hydraulique…………………………………………………………… 237
- Arrêté du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie et des Mines, de l’Eau et de
l’Environnement, chargé de l’Eau et de l’Environnement n°07/2008 du 11 Mars 2008 fixant
les conditions de mise à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Loukkos des
biens du domaine public hydraulique……………………………………………………... 248
- Arrêté du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie et des Mines, de l’Eau et de
l’Environnement, chargé de l’Eau et de l’Environnement n°03/2010 du 13 Octobre 2010 fixant
les conditions de mise à la disposition de l’agence du bassin hydraulique de Guir-Ziz-Rhris
des biens du domaine public hydraulique………………………………………………… 259
1.2.3 Seuils de creusement de puits, de réalisation des forages et de prélèvement
d’eau………………………………………………………………………….271
- Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1647-00 du 20 Chaabane 1421 (17 Novembre 2000)
relatif à la fixation du seuil de prélèvement d’eau dans la nappe souterraine à l’intérieur
de la zone d’action de l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia…………………. 272
- Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1648-00 du 20 Chaabane 1421 (17 Novembre 2000)
relatif à la fixation du seuil de prélèvement d’eau dans la nappe souterraine à l’extérieur
des zones d’action des agences de bassins hydrauliques………………………………... 273
- Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1649-00 du 20 Chaabane 1421 (17 Novembre 2000)
relatif à la fixation du seuil de creusement de puits et de réalisation des forages à l’intérieur
de la zone d’action de l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia…………………. 274
- Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1650-00 du 20 Chaabane 1421 (17 Novembre 2000)
relatif à la fixation du seuil de creusement de puits et de réalisation des forages à l’extérieur
des zones d’action des agences de bassins hydrauliques………………………………... 275
-A
 rrêté du Ministre de l’Equipement n°1551-02 du 10 Chaabane 1423 (17 Octobre 2002) relatif
à la fixation des seuils de creusement de puits, de réalisation des forages et de prélèvement
d’eau souterraine à l’intérieur de la zone d’action de l’agence du bassin hydraulique du
Loukkos………………………………………………………………………………………276
- Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1552-02 du 10 Chaabane 1423 (17 Octobre 2002) relatif
à la fixation des seuils de creusement de puits, de réalisation des forages et de prélèvement
d’eau souterraine à l’intérieur de la zone d’action de l’agence du bassin hydraulique du
Souss-Massa………………………………………………………………………………277
- Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1553-02 du 10 Chaabane 1423 (17 Octobre 2002) relatif
à la fixation des seuils de creusement de puits, de réalisation des forages et de prélèvement
d’eau souterraine à l’intérieur de la zone d’action de l’agence du bassin hydraulique de la
Moulouya…………………………………………………………………………………..278
- Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1554-02 du 10 Chaabane 1423 (17 Octobre 2002) relatif
à la fixation des seuils de creusement de puits, de réalisation des forages et de prélèvement
d’eau souterraine à l’intérieur de la zone d’action de l’agence du bassin hydraulique du
Bou Regreg et de la Chaouia………………………………………………………………. 279
- Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1555-02 du 10 Chaabane 1423 (17 Octobre 2002)
relatif à la fixation des seuils de creusement de puits, de réalisation des forages et de
prélèvement d’eau souterraine à l’intérieur de la zone d’action de l’Agence du bassin
hydraulique du Sebou………………………………………………………………………... 280

10 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


- Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1556-02 du 10 Chaabane 1423 (17 Octobre 2002)
relatif à la fixation du seuil de creusement de puits, de réalisation des forages et de prélèvement
d’eau souterraine à l’intérieur de la zone d’action de l’Agence du bassin hydraulique du
Tensift……………………………………………………………………………………..282
1.2.4 Normes de qualité des eaux………………………………………………… 285
- Arrêté conjoint du Ministre de l’Equipement et du Ministre chargé de l’Aménagement du
Territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Environnement n°1275-01 du 10 Chaabane 1423
(17 Octobre 2002) définissant la grille de qualité des eaux de surface……………………. 286
- Arrêté conjoint du Ministre de l’Equipement et du Ministre chargé de l’Aménagement du
Territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Environnement n°1276-01 du 10 Chaabane 1423
(17 Octobre 2002) portant fixation des normes de qualité des eaux destinées à l’irrigation…… 289
- Arrêté conjoint du Ministre de l’Equipement et du Ministre chargé de l’Aménagement du
Territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Environnement n°1277-01 du 10 Chaabane 1423
(17 Octobre 2002)portant fixation des normes de qualité des eaux superficielles utilisées
pour la production de l’eau potable……………………………………………………….. 293
-A
 rrêté conjoint du Ministre chargé l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement
n°2028-03 du 10 Ramadan 1424 (5 Novembre 2003) fixant les normes de qualité des eaux
piscicoles…………………………………………………………………………………..297
1.2.5 Organisation financière et redevances d’utilisation de l’eau………………. 301
- Arrêté conjoint du Ministre des Finances, du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat,
du Ministre de l’Agriculture, de l’Equipement et de l’Environnement et du Ministre du Transport
et de la Marine Marchande, du Tourisme et de l’Energie et des Mines n°520-98 du 13 Kaada 1418
(12 Mars 1998) relatif aux redevances d’utilisation de l’eau du domaine public hydraulique
pour la production de l’énergie hydroélectrique………………………………………….. 302
- Arrêté conjoint du Ministre de l’Economie et des Finances, du Ministre de l’Equipement et
du Ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des pêches maritimes n°548-98 du
21 Août 1998 relatif aux redevances d’utilisation de l’eau du domaine public hydraulique
pour l’irrigation……………………………………………………………………………. 304
- Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre des Finances et de la privatisation et
du Ministre chargé de l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement n°2283-03
du 29 Chaoual 1424 (24 Décembre 2003) relatif aux redevances d’utilisation de l’eau du domaine
public hydraulique pour l’approvisionnement en eau des populations…………………… 306
- Arrêté du Ministre des Finances n°2-1104-DE/SP du 08 Mars 2005 portant organisation
financière et comptable des agences des bassins hydrauliques…………………………. 308
- Arrêté conjoint du Ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement,
du Ministre des Finances et de la Privatisation et du Ministre de l’Industrie, du Commerce
et de la mise à niveau de l’Economie n°2565-05 du 11 Chaoual 1426 (14 Novembre 2005) relatif
aux redevances d’utilisation de l’eau du domaine public hydraulique pour l’approvisionnement
en eau industrielle………………………………………………………………………… 313
- Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Eau
et de l’Environnement, du Ministre des Finances et de la Privatisation, du Ministre de l’Industrie,
du Commerce et de la Mise à Niveau de l’Economie, du Ministre de l’Energie et des Mines
et du Ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale n°1180-06 du 15 Joumada I
1427 (12 Juin 2006) fixant les taux de redevances applicables aux déversements des eaux
usées et définissant l’unité de pollution…………………………………………………… 315

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 11


1.2.6 Les valeurs limites de rejet………………………………………………….. 319
- Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Aménagement du Territoire, de
l’Eau et de l’Environnement et du Ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Mise à
Niveau de l’Economie n°1606-06 du 25 Joumada II 1427 (25 Juillet 2006) portant fixation des
valeurs limites spécifiques de rejet des industries de la pâte à papier, du papier et du
carton………………………………………………………………………………………320
- Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Aménagement du Territoire, de
l’Eau et de l’Environnement et du Ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Mise à
Niveau de l’Economie n°1607-06 du 29 Joumada II 1427 (25 Juillet 2006) portant fixation des
valeurs limites spécifiques de rejet domestiques…………………………………………. 322
- Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Aménagement du Territoire, de
l’Eau et de l’Environnement et du Ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Mise à
Niveau de l’Economie n°1608-06 du 29 Joumada II 1427 (25 Juillet 2006) portant fixation des
valeurs limites spécifiques de rejet des industries du sucre……………………………… 324
- Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Industrie, du Commerce et des
Nouvelles Technologies et du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie, des Mines,
de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Eau et de l’Environnement n°1447-08 du 30
Moharrem 1430 (27 Janvier 2009) fixant les valeurs limites spécifiques de rejet des industries
de ciment………………………………………………………………………………….. 326
- Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Industrie, du Commerce et des
Nouvelles Technologies et du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie, des Mines,
de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Eau et de l’Environnement n°862-10 du 27
Rabii II 1431 (13 Avril 2010) fixant les valeurs limites spécifiques de rejet de la branche de
galvanisation à chaud relevant de l’activité du traitements de surface…………………... 328
- Arrêté conjoint du Ministre chargé de l’Intérieur, du Ministre de l’Energie, des Mines, de
l’Eau et de l’Environnement, du Ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles
Technologies et du Ministre de l’Artisanat n°2942-13 du 1er Hija 1434 (07 Octobre 2013) fixant
les valeurs limites générales de rejet dans les eaux superficielles ou souterraines……… 330
- Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et
de l’Environnement, du Ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies
et du Ministre de l’Artisanat n°2943-13 du 1er Hija 1434 (07 Octobre 2013) fixant les rendements
des dispositifs d’épuration des eaux usées……………………………………………….. 331
- Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et
de l’Environnement, du Ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies et
du Ministre de l’Artisanat n°2944-13 du 1er Hija 1434 (07 Octobre 2013) fixant les grandeurs
caractéristiques et les coefficients spécifiques de pollution des activités industrielles….. 332

troisieme partie: Les lois connexes a la loi n°10-95


sur l’eau…………………..……………………………….. 335
- Dahir du 7 Chaabane 1332 (1er Juillet 1914) sur le Domaine public dans la zone du Protectorat
Français de l’Empire Chérifien…………………………………………………………….. 336
- Dahir du 9 Djoumada II 1332 (05 Mai 1914) portant réglementation de l’exploitation des carrières…. 339
- E xtrait du Dahir du 3 Chaoual 1332 (25 Août 1914) portant réglementation des établissements
insalubres, incommodes ou dangereux…………………………………………………… 341

12 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


- Dahir du 24 Safar 1337 (30 Novembre 1918) relatif aux occupations temporaires du Domaine
Public……………………………………………………………………………………….344
- Extrait du Dahir du 12 Chaabane 1340 (11 Avril 1922) sur la pêche fluviale………………... 347
- Extrait du Dahir du 8 Safar 1357 (29 Avril 1938) portant création d’une zone d’isolement autour
des cimetières dans les villes nouvelles…………………………………………………... 353
- Extrait du Dahir du 10 Joumada I 1357 (08 Juillet 1938) relatif à l’assainissement des villes
et des centres urbains…………………………………………………………………….. 354
- Extrait du Décret royal n°826-66 du 7 Rejeb 1386 (22 Octobre 1966) relatif à la dissolution de
l’Office de mise en valeur agricole………………………………………………………… 355
-D
 écret royal n°810-67 du 27 Ramadan 1387 (29 Décembre 1967) affectant aux offices régionaux
de mise en valeur agricole certaines ressources en eau à usage agricole………………. 356
-D
 ahir n°1-69-25 du 10 Joumada I 1389 (25 Juillet 1969) formant code des investissements
agricoles…………………………………………………………………………………...357
- Dahir n°1-72-103 du 18 Safar 1392 (03 Avril 1972) relatif à l’Office national de l’eau potable…… 368
-D
 ahir portant loi n°1-74-238 du 11 Rebia II 1395 (23 Avril 1975) créant l’Office régional de
mise en valeur agricole du Loukkos………………………………………………………. 372
- Extrait du Dahir n°1-81-254 du 11 Rejeb 1402 (06 Mai 1982) portant promulgation de la loi n°7-81
relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique et à l’occupation temporaire……... 376
- Dahir n°1-87-12 du 3 Joumada II 1411 (21 Décembre 1990) portant promulgation de la loi n°02-84
relative aux associations d’usagers des eaux agricoles……………………………………… 389
- Extrait du Dahir n°1-92-31 du 15 Hija 1412 (17 Juin 1992) portant promulgation de la loi n°12-90
relative à l’urbanisme……………………………………………………………………… 392
- Extrait du Dahir n°1-92-7 du 15 Hija 1412 (17 Juin 1992) portant promulgation de la loi n°25-90
relative aux lotissements, groupes d’habitations et morcellements………………………. 393
- Extrait du Dahir n°1-97-84 du 23 Kaada 1417 (02 Avril 1997) portant promulgationde la loi
n°47-96 relative à l’organisation de la région……………………………………………… 394
- Extrait du Dahir n°1-02-297 du 25 Rejeb 1423 (03 Octobre 2002) portant promulgation de la
loi n°78-00 portant charte communale……………………………………………………. 395
- Dahir n°1-03-59 du 10 Rabii I 1424 (12 Mai 2003) portant promulgation de la loi n°11-03 relative
à la protection et à la mise en valeur de l’environnement………………………………………. 397
- E xtrait du Dahir n°1-10-123 du 3 Chaabane 1431 (16 Juillet 2010) portant promulgation de
la loi n°22-07 relative aux aires protégées………………………………………………… 411
-D
 ahir n°1-14-09 du 4 Joumada I 1435 (06 Mars 2014) portant promulgation de la loi cadre
n°99-12 portant charte nationale de l’environnement et du développement durable……... 412

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 13


14 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
PrEambule

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 15


16 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Recueil des textes juridiques relatifs aux
ressources en eau au Maroc
- Préface -

Dans le cadre du Programme d’Appui à la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (AGIRE), le Ministère
Délégué auprès du Ministre de l’Energie, des Mines de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Eau et la
Coopération Technique Allemande (GIZ) ont le plaisir de mettre à la disposition de tous les intervenants
et opérateurs dans le secteur de l’eau, le recueil des textes législatifs et réglementaires en vigueur
régissant les ressources en eau au Maroc.

Ce recueil est une contribution de ce Ministère à l’effort d’information sur les outils de gestion, de
protection et de développement des ressources en eau, il est aussi un document qui accompagne
le gestionnaire et l’utilisateur de ces ressources dans leurs missions et démarches, ainsi que toutes
personnes intéressées par cette réglementation: chercheurs, étudiants,… etc

Le présent document répertorie les principaux textes législatifs et réglementaires régissant les
ressources en eau. Il s’agit des textes suivants:

> La loi n° 10-95 sur l’eau;


> Les décrets et arrêtés d’application de la loi sur l’eau;
> Les lois connexes se rapportant directement à la gestion des ressources en eau (environnement,
urbanisme, assainissement,…).

Le cadre législatif et réglementaire a toujours constitué un des piliers de la gestion et de la planification


des ressources en eau au Maroc. Ce travail vise à consolider les acquis dans ce domaine.

Notre objectif, à travers ce manuel, est de faciliter l’accès à ces textes, de les vulgariser pour une
gestion efficace et efficiente de nos ressources hydriques et aussi de les rassembler pour une bonne
conservation.

Notre espoir est que ce recueil puisse contribuer à une meilleure application du cadre législatif et
réglementaire des ressources en eau au Maroc.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 17


18 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
PremiEre partie

La loi N° 10-95 sur l’Eau

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 19


Dahir n°1-95-154 du 18 Rabii I 1416 (16 août 1995)
portant promulgation de la loi n°10-95 sur l’eau
Bulletin officiel n° 4325 du 20/09/1995

LOUANGE A DIEU SEUL!


(Grand Sceau de Sa Majesté Hassan II)
Que l’on sache par les présentes - puisse Dieu en élever et en fortifier la teneur!
Que Notre Majesté Chérifienne,
Vu la Constitution, notamment son article 26,

A DECIDE CE QUI SUIT:


Est promulguée et sera publiée au Bulletin Officiel, à la suite du présent dahir, la loi n° 10-95 sur l’eau,
adoptée par la Chambre des représentants le 16 safar 1416 (15 juillet 1995).

Fait à Rabat, le 18 rabii I 1416 (16 août 1995)


Pour contreseing:
Le Premier Ministre,
Abdellatif Filali.

Loi n°10-95 sur l’Eau

Exposé des motifs:

L’eau est une ressource naturelle à la base de la vie et une denrée essentielle à la majeure partie des
activités économiques de l’homme.
Elle est également rare et constitue en fait une ressource dont la disponibilité est marquée par une
irrégularité prononcée dans le temps et dans l’espace. Elle est enfin fortement vulnérable aux effets
négatifs des activités humaines.
Les nécessités du développement social et économique imposent de recourir à l’aménagement de l’eau
pour satisfaire les besoins des populations. Ces besoins sont eux-mêmes en continuelle croissance,
souvent concurrentiels, voire contradictoires, ce qui rend le processus de gestion de l’eau fort complexe
et de mise en œuvre difficile.
Pour faire face à cette situation, il est indispensable de disposer notamment d’instruments juridiques
efficaces, en vue d’organiser la répartition et le contrôle de l’utilisation des ressources en eau et d’en
assurer également la protection et la conservation.

La législation actuelle des eaux au Maroc:

Les règles qui régissent le domaine public hydraulique sont de diverses origines. Toutefois, au
Maroc, le premier texte se rapportant à l’eau date de 1914. Il s’agit du dahir du 7 chaabane 1332
(1er juillet 1914) sur le domaine public qui, complété par les dahirs de 1919 et 1925, intègre toutes les
eaux, quelle que soit leur forme, au domaine public hydraulique. Depuis cette date, les ressources en

20 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


eau ne peuvent faire l’objet d’une appropriation privative, à l’exception des eaux sur lesquelles des
droits ont été légalement acquis. D’autres textes ont été élaborés par la suite, afin de faire face aux
nouveaux besoins qui se sont fait sentir.
Dans leur ensemble, les textes essentiels relatifs à l’eau remontent donc aux premières décennies de ce
siècle. Ils ont été élaborés en fonction des besoins et des circonstances, de telle façon que la législation
marocaine actuelle relative à l’eau se présente sous forme d’un ensemble de textes épars, mis à jour
par étapes à des dates différentes. Cette législation n’est plus aujourd’hui adaptée à l’organisation
moderne du pays et ne répond plus aux besoins de son développement socio-économique.
En effet, les conditions actuelles de l’utilisation de l’eau ne sont plus celles qui prévalaient au début du
siècle où les ressources en eau étaient beaucoup moins sollicitées que de nos jours, en raison de la
faiblesse de la demande en eau et des techniques de mobilisation peu performantes.
C’est pour toutes ces raisons que la refonte de la législation actuelle des eaux et son unification en
une seule loi, s’avère nécessaire. Dans le cadre de cette refonte, cette loi ne se limite pas à la refonte
de la législation en vigueur, mais s’attache également et surtout, d’une part, à la compléter par des
dispositions relatives à des domaines qu’elle ne couvrait pas auparavant et, d’autre part, à apurer le
régime juridique des ressources en eau.

Les apports de la loi sur l’eau:

Le développement des ressources en eau doit permettre d’assurer une disponibilité en eau suffisante
en quantité et en qualité au profit de l’ensemble des usagers conformément aux aspirations d’un
développement économique et social harmonieux, aux orientations des plans d’aménagement du
territoire national et aux possibilités offertes par les potentialités en eau pour leur aménagement et ce,
au moindre coût.
La loi sur l’eau vise à mettre en place une politique nationale de l’eau basée sur une vision prospective
qui tient compte d’une part de l’évolution des ressources et d’autre part des besoins nationaux en eau.
Elle prévoit des dispositions légales visant la rationalisation de l’utilisation de l’eau, la généralisation
de l’accès à l’eau, la solidarité inter-régionale, la réduction des disparités entre la ville et la campagne
dans le cadre de programmes dont l’objectif est d’assurer la sécurité hydraulique sur l’ensemble du
territoire Royaume.
Elle contribuera également de manière efficace à créer le cadre adéquat au partenariat entre
l’administration et les communes rurales en vue de réduire rapidement les écarts dans l’accès à l’eau
potable entre les villes et la campagne.
A cet égard, la loi sur l’eau constitue la base légale de la politique de l’eau du pays et se fixe, en
conséquence, les objectifs suivants:
• une planification cohérente et souple de l’utilisation des ressources en eau, tant à l’échelon du
bassin hydraulique qu’à l’échelon national;
• une mobilisation optimale et une gestion rationnelle de toutes les ressources en eau, en tenant
compte des ordres de priorité fixés par le plan national de l’eau;
• une gestion des ressources en eau dans le cadre d’une unité géographique, le bassin hydraulique,
qui constitue une innovation importante permettant de concevoir et de mettre en œuvre une
gestion décentralisée de l’eau. En effet, le bassin hydraulique constitue l’espace géographique
naturel le mieux adapté pour appréhender et résoudre les problèmes de gestion des ressources
en eau, ainsi que pour réaliser une solidarité régionale effective entre les usagers concernés par
une ressource en eau commune;
• une protection et une conservation quantitative et qualitative du domaine public hydraulique dans
son ensemble;
• une administration adéquate de l’eau permettant d’aider à la conception de l’utilisation et au
contrôle des opérations citées ci-dessus, en associant les pouvoirs publics et les usagers à toute
prise de décision relative à l’eau.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 21


Elle vise en outre la valorisation des ressources en eau et la rentabilisation des investissements y
afférents tout en prenant en considération les intérêts économiques et sociaux des populations par la
sauvegarde des droits d’eau acquis.
Pour atteindre ces objectifs et renforcer le cadre institutionnel existant en matière de gestion de l’eau,
la loi sur l’eau crée des agences de bassins, établissements publics, dotées de la personnalité morale
et de l’autonomie financière. Elles ont pour mission d’évaluer, de planifier et de gérer les ressources
en eau au niveau des bassins hydrauliques. Ces agences peuvent accorder des prêts, aides et
subventions à toute personne engageant des investissements d’aménagement ou de préservation des
ressources en eau. Leurs ressources sont constituées des redevances recouvrées auprès des usagers
et utilisateurs de l’eau, des emprunts, des subventions, des dons... Ainsi, grâce à la souplesse dans la
gestion et la prise de décision dont peuvent disposer les agences de bassins, tous les usagers de l’eau
d’un même bassin peuvent bénéficier du soutien financier et de l’assistance technique nécessaire à
leurs opérations relatives à l’utilisation du domaine public hydraulique.

La loi sur l’eau repose sur un certain nombre de principes de base qui découlent des objectifs cités
ci-dessus:
• la domanialité publique des eaux: d’après ce principe, posé par les dahirs de 1914 et 1919, toutes
les eaux font partie du domaine public à l’exception des droits acquis et reconnus. Cependant, la
nécessité d’une valorisation maximale des ressources en eau imposée par leur rareté a fait que
la loi a apporté une limite à ces droits de telle sorte que les propriétaires de droits sur les eaux
seulement ou sur des eaux qu’ils n’utilisent qu’en partie seulement pour leurs fonds ne peuvent
les céder qu’aux propriétaires de fonds agricoles,
• la mise au point d’une planification de l’aménagement et de la répartition des ressources en eau
basée sur une large concertation entre les usagers et les pouvoirs publics,
• la protection de la santé de l’homme par la réglementation de l’exploitation, de la distribution et de
la vente des eaux à usage alimentaire,
• la réglementation des activités susceptibles de polluer les ressources en eau,
• la répartition rationnelle des ressources en eau en période de sécheresse pour atténuer les effets
de la pénurie,
• une plus grande revalorisation agricole grâce à l’amélioration des conditions d’aménagement et
d’utilisation des eaux à usage agricole,
• la prévision de sanctions et la création d’une police des eaux pour réprimer toute exploitation
illicite de l’eau ou tout acte susceptible d’altérer sa qualité.

Parmi les apports de cette loi, figure également la contribution à l’amélioration de la situation
environnementale des ressources en eau nationales. Cette loi constituera en effet un moyen efficace de
lutte contre la pollution des eaux étant entendu que la réalisation de cet objectif nécessite, par ailleurs,
un travail législatif supplémentaire en matière de gestion du littoral et de réglementation des produits
chimiques utilisés dans les activités économiques productrices.

La loi sur l’eau permettra d’établir de nouvelles règles d’utilisation de l’eau plus appropriée aux
conditions économiques et sociales du Maroc moderne et jettera les bases d’une gestion efficace de
l’eau dans le futur pour relever les défis attendus pour la sécurité de l’approvisionnement du pays. Cette
nouvelle loi permettra par ailleurs de valoriser encore plus les efforts considérables consentis pour la
mobilisation et l’utilisation de l’eau et de les rendre compatibles avec les aspirations au développement
économique et social du Maroc du XXIe siècle.

22 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Chapitre premier: domaine public hydraulique

Article 1:
L’eau est un bien public et ne peut faire l’objet d’appropriation privée sous réserve des dispositions du
chapitre II ci-après.
Le droit à l’usage de l’eau est accordé dans les conditions fixées par la présente loi.
Article 2:
Font partie du domaine public hydraulique au sens de la présente loi:
a. toutes les nappes d’eau, qu’elles soient superficielles ou souterraines; les cours d’eau de toutes
sortes et les sources de toutes natures;
b. les lacs, étangs et sebkhas ainsi que les lagunes, marais salants et marais de toute espèce ne
communiquant pas directement avec lamer. Sont considérées comme faisant partie de cette
catégorie les parcelles qui, sans être recouvertes d’une façon permanente par les eaux, ne sont
pas susceptibles en année ordinaire d’utilisation agricole, en raison de leur potentiel en eau;
c. les puits artésiens, les puits et abreuvoirs à usage public réalisés par l’Etat ou pour son compte
ainsi que leurs zones de protection délimitées par voie réglementaire. Ces zones sont constituées
d’une zone immédiate, intégrée au domaine public hydraulique et, éventuellement, d’une zone
rapprochée et d’une zone éloignée qui ne sont soumises qu’à des servitudes;
d. les canaux de navigation, d’irrigation ou d’assainissement affectés à un usage public ainsi que les
terrains qui sont compris dans leurs francs-bords et dont la largeur ne doit pas excéder 25 mètres
pour chaque franc-bord;
e. les digues, barrages, aqueducs, canalisations, conduites d’eau et séguias affectés à un usage
public en vue de la défense des terres contre les eaux, de l’irrigation, de l’alimentation en eau des
centres urbains et agglomérations rurales ou de l’utilisation des forces hydrauliques;
f. le lit des cours d’eau permanents et non permanents ainsi que leurs sources; celui des torrents
dans lesquels l’écoulement des eaux laisse des traces apparentes;
g. les berges jusqu’au niveau atteint par les eaux de crues dont la fréquence est fixée par voie
réglementaire pour chaque cours d’eau ou section de cours d’eau et, en outre, dans les parties
des cours d’eau soumises à l’influence des marées, toutes les surfaces couvertes par les marées
de coefficient 120;
h. les francs-bords à partir des limites des berges:
1. avec une largeur de six mètres, sur les cours d’eau ou sections de cours d’eau définies: la
Moulouya de son embouchure jusqu’à ses sources, le Sebou de son embouchure jusqu’à ses
sources, le Loukkos de son embouchure jusqu’à ses sources, l’Oum ErRbia de son embouchure
jusqu’à ses sources et le Bou Regreg de son embouchure jusqu’au barrage Sidi Mohamed Ben
Abdellah;
2. a vec une largeur de deux mètres, sur les autres cours d’eau ou sections de cours d’eau.
Article 3:
Si, pour des causes naturelles, le lit d’un cours d’eau vient à se modifier, les limites des francs-bords
se déplacent suivant la largeur fixée au paragraphe h de l’article 2 ci-dessus, parallèlement au
nouveau lit.
La zone comprise entre l’ancienne et la nouvelle limite des francs-bords est, en cas de recul, incorporée
au domaine public hydraulique sans indemnité au riverain, qui aura seulement la faculté d’enlever les
ouvrages et installations établis par lui ainsi que les récoltes sur pied; ladite zone est, au contraire, en
cas d’avance, remise gratuitement au riverain s’il justifie en avoir été propriétaire avant qu’elle ne fût
couverte par les eaux, le tout à charge de respecter les servitudes résultant ou pouvant résulter soit de
la coutume, soit des lois et règlements.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 23


Article 4:
Est incorporé au domaine public hydraulique avec les francs-bords qu’il comporte, le lit nouveau qu’un
cours d’eau viendrait à s’ouvrir naturellement ou sans intervention de l’homme.
Si l’ancien lit n’est pas entièrement abandonné par les eaux, les propriétaires des fonds traversés par
le nouveau lit n’ont droit à aucune indemnité.
Si l’ancien lit est, au contraire, entièrement délaissé par les eaux, les propriétaires ont droit aux
compensations suivantes:
• lorsque le lit abandonné et le lit nouveau s’ouvrent sur toute leur largeur à travers un seul et
même fonds, le premier de ces lits et ses francs-bords sont déclassés et gratuitement attribués
au propriétaire de ce fonds,
• lorsque les deux lits, ancien et nouveau, traversent des fonds appartenant à des propriétaires
différents, le lit et ses francs-bords sont déclassés et les propriétaires riverains peuvent en
acquérir la propriété par droit de préemption, chacun en droit soit jusqu’à l’axe de l’ancien lit. Le
prix de l’ancien lit est fixé par des experts nommés par le président du tribunal compétent, à la
requête de l’administration.
A défaut par les propriétaires riverains de déclarer, dans les trois mois de la notification qui leur est
faite par l’administration, l’intention de faire l’acquisition aux prix fixés par les experts, il est procédé à
l’aliénation de l’ancien lit selon les règles qui président aux aliénations du domaine privé de l’Etat.
Le prix provenant de la vente est distribué aux propriétaires des fonds occupés par le nouveau cours, à
titre d’indemnité, dans la proportion de la valeur du terrain enlevé à chacun d’eux.
Article 5:
Les limites du domaine public hydraulique sont fixées conformément aux dispositions prévues à l’article
7 du dahir du 7 chaabane 1332 (1er juillet 1914) sur le domaine public.

Chapitre II: droits acquis sur le domaine public hydraulique

Article 6:
Sont maintenus les droits de propriété, d’usufruit ou d’usage régulièrement acquis sur le domaine
public hydraulique antérieurement à la publication du dahir du 7 chaabane 1332 (1er juillet 1914) sur le
domaine public, à celle du dahir du 11 moharrem 1344 (1er août 1925) sur le régime des eaux, tels qu’ils
ont été modifiés et complétés ou, pour les zones où ces textes ne sont pas applicables, à la date de
récupération de ces dernières par le Royaume.
Les propriétaires ou possesseurs qui, à la date de publication de la présente loi, n’ont pas encore
déposé devant l’administration des revendications fondées sur l’existence de ces droits disposent d’un
délai de cinq (5) ans pour faire valoir ces derniers.
Passé ce délai, nul ne peut se prévaloir d’un droit quelconque sur le domaine public hydraulique.
Article 7:
La reconnaissance des droits acquis sur le domaine public hydraulique est faite à la diligence et par les
soins de l’administration ou à la demande des intéressés après enquête publique dans les conditions
qui sont déterminées par voie réglementaire.
Article 8:
Les droits d’eau reconnus sont soumis aux dispositions relative à l’utilisation de l’eau édictées par le
plan national de l’eau et les plans directeurs d’aménagement intégré des ressources en eau tels que
prévus au chapitre IV de la présente loi.
Les propriétaires dont les droits ont été régulièrement reconnus ne peuvent en être dépossédés que
par voie d’expropriation.
Cette expropriation n’intervient que dans les conditions prévues par la loi n° 7-81 relative à l’expropriation
pour cause d’utilité publique et à l’occupation temporaire, promulguée par le dahir n° 1-81-254 du
11 rajeb 1402 (6 mai 1982).

24 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Article 9:
Les eaux utilisées pour l’irrigation d’un fonds déterminé et appartenant au propriétaire dudit fonds sont
cédées soit en même temps que ce dernier, et toujours au profit de celui-ci, soit séparément de ce
fonds, à condition que l’acquéreur soit propriétaire d’un fonds agricole auquel seront rattachés ces
droits d’eau.
En cas de morcellement du fonds, il est fait application des dispositions de l’article 11 ci-dessous.
Article 10:
Les titulaires de droits acquis sur les eaux seulement ou sur des eaux qu’ils n’utilisent qu’en partie
pour leurs fonds doivent, dans un délai de cinq (5) ans, courant à compter de la date de publication de
la présente loi ou de l’acte de reconnaissance pour ce qui est des propriétaires et possesseurs visés
à l’article 6 ci-dessus, céder en totalité ou en partie les droits qu’ils n’utilisent pas, à des personnes
physiques ou morales propriétaires de fonds agricoles et au profit de ces fonds ou à l’Etat.
Passé ce délai, les droits d’eau dont les propriétaires n’ont engagé aucune procédure de cession
conformément aux dispositions de l’alinéa précédent, font l’objet d’expropriation au profit de l’Etat dans
les conditions définies par la loi n° 7-81 précitée.
Article 11:
Toute cession ou location de fonds agricoles disposant pour leur irrigation d’eaux sur lesquelles des
droits sont reconnus à des tiers, ne peut s’effectuer que si le propriétaire du fonds soumet à l’acquéreur
ou au locataire un contrat de location des eaux, établi au nom de ces derniers et leur garantissant pour
une durée et un prix déterminés les eaux dont ils ont besoin pour l’irrigation desdits fonds.

Chapitre III: conservation et protection du domaine public hydraulique

Article 12:
a. Il est interdit:
1. d’anticiper de quelque manière que ce soit, notamment par des constructions, sur les limites des
francs-bords des cours d’eau temporaires ou permanents, des séguias, des lacs, des sources
ainsi que sur les limites d’emprises des aqueducs, des conduites d’eau, des canaux de navigation,
d’irrigation ou d’assainissement faisant partie du domaine public hydraulique;
2. de placer à l’intérieur des limites du domaine public hydraulique tous obstacles entravant la
navigation, le libre écoulement des eaux et la libre circulation sur les francs-bords;
3. de jeter dans le lit des cours d’eau des objets susceptibles d’embarrasser ce lit ou y provoquer
des atterrissements;
4. de traverser les séguias, conduites, aqueducs ou canalisations à ciel ouvert inclus dans le domaine
public hydraulique, avec des véhicules ou animaux, en dehors des passages spécialement
réservés à cet effet, et de laisser pénétrer les bestiaux dans les emprises des canaux d’irrigation
ou d’assainissement. Les points où les troupeaux pourront exceptionnellement accéder à ces
canaux pour s’y abreuver sont fixés par l’agence de bassin.
b. Il est interdit, sauf autorisation préalable délivrée suivant des modalités fixées par voie réglementaire:
1. d’effectuer ou enlever tout dépôt, toute plantation ou culture dans le domaine public hydraulique,
2. de curer, approfondir, élargir, redresser ou régulariser les cours d’eau temporaires ou permanents,
3. de pratiquer sur les ouvrages publics, les cours d’eau et toute autre partie du domaine public
hydraulique des saignées ou prises d’eau,
4. d’effectuer des excavations de quelque nature que ce soit, notamment des extractions de
matériaux de construction, dans les lits des cours d’eau, à une distance inférieure à 10 mètres de
la limite des francs-bords des cours d’eau, ou de l’emprise des conduites, aqueducs et canaux.
L’autorisation n’est pas accordée lorsque ces excavations sont de nature à porter préjudice aux
ouvrages publics, à la stabilité des berges des cours d’eau ou à la faune aquatique.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 25


Chapitre IV: planification de l’aménagement des bassins hydrauliques
et de l’utilisation des ressources en eau

Section I: le Conseil Supérieur de l’Eau et du Climat

Article 13:
Il est créé un conseil dénommé «Conseil Supérieur de l’Eau et du Climat», chargé de formuler les
orientations générales de la politique nationale en matière d’eau et de climat.
Outre les attributions qui pourraient lui être dévolues par l’autorité gouvernementale, le Conseil
Supérieur de l’Eau et du Climat examine et formule son avis sur:
• la stratégie nationale d’amélioration de la connaissance du climat et la maîtrise de ses impacts
sur le développement des ressources en eau;
• le plan national de l’eau;
• les plans de développement intégré des ressources en eau des bassins hydrauliques et en
particulier la répartition de l’eau entre les différents secteurs usagers et les différentes régions
du pays ou d’un même bassin, ainsi que les dispositions de valorisation, de protection et de
conservation des ressources en eau.
Article 14:
Le Conseil Supérieur de l’Eau et du Climat est composé:
1. pour moitié, des représentants:
• de l’Etat,
• des agences de bassins,
• de l’Office National de l’Eau Potable,
• de l’Office National de l’Electricité,
• des Offices Régionaux de Mise en Valeur Agricole.
2. pour moitié, des représentants:
• des usagers de l’eau élus par leurs pairs,
• des assemblées préfectorales ou provinciales, élus par leurs pairs,
• des établissements d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique exerçant dans
les domaines de l’ingénierie de l’utilisation des ressources en eau, de sa rationalisation, de la
protection des ressources en eau, …
• des associations professionnelles et scientifiques, experts dans les domaines de l’ingénierie de
l’utilisation des ressources en eau, de sa rationalisation, de la protection des ressources en eau,…
Le Conseil peut inviter à participer à ses réunions toute personne compétente ou spécialisée dans le
domaine de l’eau.

Section II: le plan national de l’eau et le plan directeur d’aménagement


intégré des ressources en eau

Article 15:
L’Etat planifie l’utilisation des ressources nationales en eau dans le cadre des bassins hydrauliques.
On entend par «bassin hydraulique» au sens de la présente loi:
a. la totalité de la surface topographique drainée par un cours d’eau et ses affluents de la source à la
mer ou aussi loin qu’un écoulement significatif dans le cours d’eau est décelable à l’intérieur des
limites territoriales,
b.  ou tout ensemble régional formé de bassins ou sections de bassins hydrauliques tels que définis
à l’alinéa précédent et constituant une unité hydraulique en raison de sa dépendance, pour son
approvisionnement en eau, d’une unité de ressource.
Les limites de chaque bassin hydraulique sont fixées par voie réglementaire.

26 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Article 16:
Un plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau est établi par l’administration pour
chaque bassin ou ensemble de bassins hydrauliques. Il a pour objectif principal la gestion des ressources
en eau du bassin, eaux d’estuaires comprises, en vue d’assurer quantitativement et qualitativement, les
besoins en eau, présents et futurs, des divers usagers des eaux du bassin.
Le plan directeur d’aménagement intégré doit notamment définir:
1. les limites territoriales du ou des bassins auxquels il est applicable;
2. l’évaluation et l’évolution quantitatives et qualitatives des ressources hydrauliques et des besoins
dans le bassin;
3. le plan de partage des eaux entre les différents secteurs du bassin et les principaux usages de
l’eau dans le bassin; ce plan précisera éventuellement les quantités d’eau excédentaires pouvant
faire l’objet d’un transfert vers d’autres bassins;
4. les opérations nécessaires à la mobilisation, à la répartition, à la protection, à la restauration des
ressources en eau et du domaine public hydraulique, notamment des ouvrages hydrauliques;
5. les objectifs de qualité ainsi que les délais et les mesures appropriées pour les atteindre;
6. l’ordre de priorité à prendre en considération pour le partage des eaux prévu au paragraphe 3 ci-dessus,
ainsi que les mesures nécessaires pour faire face aux conditions climatiques exceptionnelles;
7. l’établissement du schéma général d’aménagement hydraulique du bassin susceptible d’assurer
la conservation des ressources et leur adéquation aux besoins;
8. les périmètres de sauvegarde et d’interdiction prévus respectivement par les articles 49 et 50 de
la présente loi;
9. les conditions particulières d’utilisation de l’eau, notamment celles relatives à sa valorisation, à la
préservation de sa qualité et à la lutte contre son gaspillage.
Article 17:
Le plan directeur d’aménagement intégré du bassin hydraulique est établi par l’administration pour
une durée d’au moins 20 ans. Il peut faire l’objet de révisions tous les cinq ans, sauf circonstances
exceptionnelles exigeant une modification de son contenu avant cette période. Les conditions et la
procédure de son élaboration et de sa révision sont fixées par voie réglementaire.
Le plan directeur d’aménagement intégré du bassin hydraulique est approuvé par décret après avis du
Conseil Supérieur de l’Eau et du Climat.
Article 18:
Lorsqu’il existe un plan directeur d’aménagement intégré du bassin hydraulique approuvé, toute
autorisation ou concession prévue dans la présente loi, ayant pour objet l’utilisation ou l’exploitation du
domaine public hydraulique, ne peut être accordé que si elle est compatible avec les objectifs définis
dans ledit plan.
Article 19:
Un plan national de l’eau est établi par l’administration sur la base des résultats et conclusions des
plans directeurs d’aménagement des bassins hydrauliques visés à l’article 16 ci-dessus. Il est approuvé
par décret, après avis du Conseil Supérieur de l’Eau et du Climat. Il doit notamment définir:
• les priorités nationales en matière de mobilisation et d’utilisation des ressources en eau,
• le programme et l’échéance de réalisation des aménagements hydrauliques à l’échelle nationale,
• les articulations qui doivent exister entre lui et les plans d’aménagement intégré des ressources
en eau, les plans d’aménagement du territoire…
• les mesures d’accompagnement d’ordre notamment économique, financier, réglementaire,
organisationnel, de sensibilisation et d’éducation des populations, nécessaires à sa mise en œuvre,
• les conditions de transfert des eaux des bassins hydrauliques excédentaires vers les bassins
hydrauliques déficitaires.
Le plan national de l’eau est établi pour une période d’au moins vingt (20) ans. Il peut faire l’objet de
révisions périodiques tous les 5 ans, sauf circonstances exceptionnelles exigeant une modification de
son contenu avant cette période.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 27


Section III: les agences de bassins

Article 20:
Il est créé, au niveau de chaque bassin hydraulique ou ensemble de bassins hydrauliques, sous la
dénomination de «agence de bassin», un établissement public, doté de la personnalité morale et de
l’autonomie financière.
L’agence de bassin est chargée:
1. d’élaborer le plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau relevant de sa zone
d’action;
2. de veiller à l’application du plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau à
l’intérieur de sa zone d’action;
3. de délivrer les autorisations et concessions d’utilisation du domaine public hydraulique prévues
dans le plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau de sa zone d’action;
4. de fournir toute aide financière et toute prestation de service, notamment d’assistance technique,
aux personnes publiques ou privées qui en feraient la demande, soit pour prévenir la pollution
des ressources en eau, soit en vue d’un aménagement ou d’une utilisation du domaine public
hydraulique;
5. de réaliser toutes les mesures piézométriques et de jaugeages ainsi que les études hydrologiques,
hydrogéologiques, de planification et de gestion de l’eau tant au plan quantitatif que qualitatif;
6. de réaliser toutes les mesures de qualité et d’appliquer les dispositions de la présente loi et des
lois en vigueur relatives à la protection des ressources en eau et à la restauration de leur qualité,
en collaboration avec l’autorité gouvernementale chargée de l’environnement;
7. de proposer et d’exécuter les mesures adéquates, d’ordre réglementaire notamment, pour assurer
l’approvisionnement en eau en cas de pénurie d’eau déclarée conformément au chapitre X de la
présente loi ou pour prévenir les risques d’inondation;
8. de gérer et contrôler l’utilisation des ressources en eau mobilisées;
9. de réaliser les infrastructures nécessaires à la prévention et à la lutte contre les inondations;
10. de tenir un registre des droits d’eau reconnus et des concessions et autorisations de prélèvement
d’eau accordées.
La zone d’action de chaque agence de bassin et la date de l’entrée en vigueur des dispositions du
présent article sont fixées par décret.
Article 21:
L’agence de bassin est administrée par un conseil d’administration présidé par l’autorité gouvernementale
chargée des ressources en eau dont le nombre des membres ne peut être inférieur à 24 ou supérieur à 48.
Dans tous les cas, il est composé:
1. pour un tiers, des représentants de l’Etat,
2. pour un quart, des représentants des établissements publics placés sous la tutelle de l’Etat, et
chargés de la production de l’eau potable, de l’énergie hydroélectrique, et de l’irrigation.
3. pour le reste, des représentants:
• des chambres d’agriculture concernées,
• des chambres de commerce, d’industrie et de services concernées,
• des assemblées préfectorales et provinciales concernées,
• des collectivités ethniques concernées,
• des associations des usagers des eaux agricoles concernées, élus par leurs pairs.

28 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Le conseil d’administration:
• examine le plan directeur d’aménagement intégré du bassin hydraulique avant son approbation,
• étudie les programmes de développement et de gestion des ressources en eau ainsi que les
programmes généraux d’activité annuels et pluriannuels de l’agence, avant leur approbation
par l’autorité gouvernementale chargée des ressources en eau,
• arrête le budget et les comptes de l’agence,
• affecte les redevances provenant de la pollution aux actions spécifiques de dépollution des
eaux,
• propose à l’autorité gouvernementale chargée des ressources en eau l’assiette et les taux de
redevances constituant la rémunération par les usagers des prestations de l’agence
• approuve les conventions et contrats de concessions passés par l’agence de bassin.
Le conseil d’administration peut créer tout comité auquel il peut juger utile de déléguer certains de ses
pouvoirs.
Article 22:
L’agence de bassin est gérée par un directeur nommé conformément à la législation en vigueur.
Le directeur de l’agence détient tous les pouvoirs et toutes les attributions nécessaires à la gestion de
l’agence de bassin. Il exécute les décisions du conseil d’administration et, le cas échéant, des comités.
Il délivre les autorisations et concessions d’utilisation du domaine public hydraulique prévues dans la
présente loi.
Article 23:
Le budget de l’agence comprend:
1. E n ressource:
• les produits et bénéfices d’exploitation, ainsi que ceux provenant de ses opérations et de son
patrimoine;
• le produit des redevances constituant la rémunération par les usagers de ses prestations;
• les produits des redevances d’utilisation du domaine public hydraulique;
• les subventions de l’Etat;
• les dons, legs et produits divers;
• les avances et prêts remboursables provenant de l’Etat, d’organismes publics ou privés ainsi
que les emprunts autorisés conformément à la réglementation en vigueur;
• les taxes parafiscales instituées à son profit;
• toutes autres recettes en rapport avec son activité.
2. E n charge:
• les charges d’exploitation et d’investissement de l’agence;
• le remboursement des avances, prêts et emprunts;
• toutes autres dépenses en rapport avec son activité.
Article 23bis:
(loi n° 42-09 promulguée par le dahir n° 1-10-104 du 3 Chaabane 1431 (16 Juillet 2010)
Le recouvrement des créances des agences des bassins hydrauliques, autres que celles ayant un caractère
commercial, est effectué conformément aux dispositions de la loi n° 15-97 portant code de recouvrement
des créances publiques promulguée par le dahir n° 1-00-175 du 28 moharrem 1421 (3 mai 2000).
Article 24:
Les biens du domaine public hydraulique, nécessaires aux agences de bassins pour exercer les
missions qui leur sont imparties par la présente loi, sont mis à leur disposition dans les conditions fixées
par voie réglementaire.
Pour la constitution du patrimoine initial de l’agence de bassin, les biens, meubles et immeubles relevant
du domaine privé de l’Etat nécessaires à la bonne marche de ladite agence, sont transférées, en pleine
jouissance, à cette dernière selon les modalités fixées par voie réglementaire.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 29


Chapitre V: conditions générales d’utilisation de l’eau

Section I: droits et obligations des propriétaires

Article 25:
Les propriétaires ont le droit d’user des eaux pluviales tombées sur leurs fonds.
Les conditions d’accumulation artificielle des eaux sur les propriétés privées sont fixées par voie réglementaire.
Article 26:
Sous réserve des dispositions des articles 36 et suivants de la présente loi, tout propriétaire peut, sans
autorisation, creuser sur son fonds des puits ou y réaliser des forages d’une profondeur ne dépassant
pas le seuil fixé par voie réglementaire. Il a droit à l’usage des eaux, sous réserve des droits des tiers et
des conditions de la présente loi.
Article 27:
Tout prélèvement d’eau existant à la date de publication de la présente loi doit, dans un délai fixé par
voie réglementaire, faire l’objet d’une déclaration.
Pour les prélèvements d’eau non encore autorisés, cette déclaration vaut demande d’autorisation et est
instruite comme telle, sous réserve des dispositions des articles 6 et 8 de la présente loi.
Article 28:
Tout propriétaire qui veut utiliser des eaux dont il a le droit de disposer, peut obtenir le passage de ces
eaux sur les fonds intermédiaires, à charge d’une juste et préalable indemnité.
Les propriétaires doivent recevoir les eaux qui peuvent s’écouler des terrains ainsi arrosés, sauf
indemnité s’il y a lieu.
Sont exemptés de cette servitude les maisons, cours, jardins, parcs et enclos attenant aux habitations.
Article 29:
Tout propriétaire qui veut procéder à l’évacuation des eaux nuisibles à son fonds peut obtenir le
passage de ces eaux sur des fonds intermédiaires dans les mêmes conditions que celles fixées à
l’article précédent.
Toutefois, les propriétaires de fonds traversés ont la faculté de se servir des travaux réalisés à cet effet
pour l’écoulement des eaux de leurs propres fonds, sous réserve d’une contribution financière aux
travaux réalisés ou restant à réaliser ainsi qu’à l’entretien des installations devenues communes.
Article 30:
Les dispositions des articles 28 et 29 ci-dessus ne font pas obstacle à l’exercice de droits spéciaux de
passage nés d’une coutume incontestée, qui peuvent exister dans certaines régions.
Article 31:
Les propriétés riveraines des cours d’eau, lacs, aqueducs, conduites d’eau, canaux d’irrigation ou
d’assainissement affectés à un usage public, sont soumises à une servitude dans la limite d’une largeur
de quatre mètres à partir des francs-bords, destinée à permettre le libre passage du personnel et
des engins de l’administration ou de l’agence de bassin, ainsi que le dépôt de produits de curage ou
l’exécution d’installations et de travaux d’intérêt public.
Cette servitude fait obligation aux riverains de s’abstenir de tout acte de nature à nuire au
fonctionnement, à l’entretien et à la conservation des cours d’eau, lacs et ouvrages.
Dans le cas où cette servitude entraînerait en fait l’inutilisation de parcelles effectivement mises en
valeur, le propriétaire aura le droit d’exiger l’expropriation.
Lorsque la zone de servitude se révèle insuffisante pour l’établissement d’un chemin, l’administration
ou l’agence de bassin peut, à défaut de consentement exprès des riverains, acquérir les terrains
nécessaires par voie d’expropriation.

30 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Article 32:
L’exécution des installations ou travaux visés à l’article précédent sur les terrains grevés de servitude
doit être notifiée par écrit aux propriétaires ou exploitants desdits terrains.
Les dommages résultant de cette exécution sont fixés à défaut d’accord amiable, par le tribunal
compétent.
Article 33:
Tout propriétaire d’un terrain grevé d’une servitude de dépôt d’une durée dépassant un an peut, à toute
époque pendant toute la durée de la servitude, exiger du bénéficiaire de cette servitude l’acquisition
de ce terrain.
S’il n’est pas déféré à cette demande dans le délai d’un an, le propriétaire peut saisir les tribunaux
compétents en vue de l’intervention d’un jugement prononçant le transfert de la propriété et déterminant
le montant de l’indemnité.
Cette indemnité est fixée comme en matière d’expropriation pour cause d’utilité publique.
Article 34:
A défaut d’une autorisation préalable, l’administration peut procéder d’office, aux frais des
contrevenants, à la démolition de toute nouvelle construction ou de toute élévation de clôture fixe,
ainsi qu’à l’abattage de toute plantation à l’intérieur des zones soumises à servitude si aucune suite
n’est donnée par les intéressés à la mise en demeure qui leur est adressée par l’administration afin de
procéder à ces opérations dans un délai qui ne peut être inférieur à 15 jours.
En cas de besoin, l’administration peut demander, moyennant indemnité, l’abattage des arbres et la
démolition des constructions existant dans les limites de ces zones et peut y procéder d’office si, dans
un délai de trois mois, aucune suite n’a été donnée à sa demande.
Article 35:
L’Etat, les collectivités locales et les concessionnaires dûment autorisés ont le droit de faire procéder
dans les propriétés privées aux travaux de recherches d’eau, en procédant, conformément aux
dispositions de la loi sur l’expropriation pour cause d’utilité publique et l’occupation temporaire.

Section II: autorisations et concessions relatives au domaine public hydraulique

Article 36:
Les autorisations et les concessions relatives au domaine public hydraulique, visées par la présente
section et dont les formes d’approbation sont fixées par voie réglementaire, sont accordées après
enquête publique. Elles donnent lieu à perception de frais de dossier.
L’enquête publique est effectuée par une commission spéciale chargée de recueillir les réclamations
des tiers intéressés. A cet effet, le projet d’autorisation ou de concession doit être porté à la
connaissance du public, par voie de presse ou de tout autre moyen de publicité approprié, quinze jours
avant le commencement de l’enquête publique dont la durée ne peut excéder trente jours. L’agence de
bassin est tenue de statuer sur la demande ou toute opposition d’un tiers, après avis de la commission
d’enquête, dans un délai de quinze jours après la date de clôture de l’enquête.
Les modalités de déroulement de l’enquête publique et la composition de la commission sont fixées par
voie réglementaire.
Article 37:
Toute personne physique ou morale utilisant les eaux du domaine public hydraulique est soumise au
paiement d’une redevance pour utilisation de l’eau, dans les conditions fixées dans la présente loi.
Les modalités de fixation et de recouvrement de cette redevance sont fixées par voie réglementaire.
Le recouvrement des redevances peut être poursuivi tant auprès du propriétaire que de l’exploitant des
installations de prélèvement d’eau, qui sont conjointement et solidairement responsables du paiement
de celles-ci.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 31


Article 38:
Sont soumis au régime de l’autorisation:
1. les travaux de recherche, sous réserve des dispositions de l’article 26 ci-dessus, de captage
d’eaux souterraines ou jaillissantes;
2. le creusement de puits et la réalisation de forages d’une profondeur dépassant le seuil visé à
l’article 26 ci-dessus;
3. les travaux de captage et l’utilisation des eaux de sources naturelles situées sur les propriétés
privées;
4. l’établissement, pour une période n’excédant pas une durée de cinq ans renouvelable, d’ouvrages
ayant pour but l’utilisation des eaux du domaine public hydraulique, tels que moulins à eau, digues,
barrages ou canaux, sous réserve que ces ouvrages n’entravent pas le libre écoulement des eaux
et la libre circulation sur les francs-bords et qu’ils n’entraînent pas la pollution des eaux;
5. les prélèvements de débits d’eau dans la nappe souterraine, quelle qu’en soit la nature, supérieurs
à un seuil fixé par voie réglementaire;
6. les prises d’eau établies sur les cours d’eau ou canaux dérivés des oueds;
7. le prélèvement d’eau de toute nature en vue de sa vente ou de son usage thérapeutique.
8. l’exploitation des bacs ou passages sur les cours d’eau.
Article 39:
L’autorisation est accordée sous réserve des droits des tiers. Elle peut conférer au bénéficiaire le droit
d’occuper les parties du domaine public hydraulique nécessaires aux installations ou aux opérations
autorisées.
L’agence de bassin fixe la durée de l’autorisation qui ne peut dépasser vingt ans renouvelable, les
mesures à prendre par l’attributaire de l’autorisation pour éviter la dégradation des eaux qu’il utilise soit
pour le prélèvement soit pour le déversement, le montant et les modalités de paiement de la redevance,
les conditions d’exploitation, de prolongation ou de renouvellement éventuel de l’autorisation ainsi
que les mesures à prendre par le titulaire de l’autorisation en application des dispositions prévues au
chapitre VI de la présente loi.
L’autorisation est révoquée par l’agence de bassin à toute époque, sans indemnité, après une mise en
demeure adressée à l’intéressé par écrit:
• si les conditions qu’elle comporte ne sont pas observées;
• si elle n’a pas reçu un commencement d’utilisation dans un délai de deux ans;
• si elle est cédée ou transférée sans l’agrément de l’agence de bassin, sauf l’exception prévue à
l’article 40 ci-après;
• si les redevances à verser ne sont pas acquittées aux termes fixés;
• si les eaux reçoivent une utilisation autre que celle autorisée.
L’agence de bassin peut à tout moment modifier, réduire ou révoquer l’autorisation pour cause d’intérêt
public, sous réserve d’un préavis dont le délai ne peut être inférieur à trente jours. Cette modification,
réduction ou révocation ouvre droit à indemnité au profit du titulaire de l’autorisation, si celui-ci en
éprouve un préjudice direct.
Article 40:
L’autorisation de prise d’eau à usage d’irrigation est accordée au profit d’un fonds déterminé. Le
bénéficiaire de l’autorisation ne peut, sans autorisation nouvelle, utiliser les eaux au profit d’autres
fonds.
En cas de cession du fonds, l’autorisation est transférée de plein droit au nouveau propriétaire; celui-ci doit
déclarer cette cession à l’agence de bassin dans un délai de trois mois à dater de la mutation.
Tout transfert de l’autorisation, effectué indépendamment du fonds au profit duquel elle est accordée,
est nul et entraîne la révocation de l’autorisation.
En cas de morcellement du fonds bénéficiaire, la répartition des eaux entre les parcelles doit faire
l’objet d’autorisations nouvelles, qui se substitueront à l’autorisation primitive.

32 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Article 41:
Sont soumis au régime de la concession:
1. l’aménagement des sources minérales et thermales, ainsi que l’exploitation des eaux desdites
sources;
2. l’établissement sur le domaine public hydraulique, pour une durée supérieure à cinq ans,
d’ouvrages destinés à la protection contre les inondations ou à l’accumulation et à la dérivation
des eaux, ainsi que l’utilisation de ces eaux;
3. l’aménagement des lacs, étangs et marais;
4. les prélèvements d’eau effectués sur la nappe ou les prises d’eau établies sur les cours d’eau,
canaux dérivés des oueds ou sources naturelles, lorsque les débits prélevés dépassent le seuil
fixé par l’agence de bassin ou lorsqu’ils sont destinés à un usage public;
5. les prises d’eau sur les cours d’eau ou canaux en vue de la production de l’énergie hydro-électrique.
La concession constitue des droits réels de durée limitée qui ne confèrent à son titulaire aucun droit de
propriété sur le domaine public hydraulique.
Les dispositions du présent article ne s’appliquent pas aux ressources en eau et ouvrages affectés aux
périmètres aménagés en partie ou en totalité par l’Etat, notamment les périmètres délimités au sens de
l’article 6 du dahir n° 1-69-25 du 10 joumada I 1389 (25 juillet 1969) formant code des investissements
agricoles.
Article 42:
Le contrat de concession détermine notamment:
• le débit concédé,
• le mode d’utilisation des eaux,
• les charges et obligations particulières du concessionnaire,
• la redevance à verser par le bénéficiaire de la concession,
• la durée de la concession qui ne peut excéder 50 ans,
• la nature des ouvrages et le délai d’exécution des diverses tranches des installations et
aménagements prévus,
• les mesures à prendre par le concessionnaire pour éviter la dégradation de la qualité des
ressources en eau,
• s’il y a lieu, les conditions dans lesquelles le débit concédé peut être modifié ou réduit ainsi que
l’indemnisation à laquelle la modification ou la réduction du débit peut donner lieu,
• s’il y a lieu, les conditions de rachat, de retrait et de déchéance de la concession, ainsi que celles
du retour des ouvrages à l’Etat en fin de concession.
Article 43:
La concession de prise d’eau à usage d’irrigation est accordée à toute personne physique ou morale au
profit des terrains situés dans un périmètre déterminé.
La concession peut être mise en déchéance ou révisée d’office, sans indemnité, si les eaux sont
utilisées hors du périmètre fixé ou pour des usages autres que l’irrigation.
En cas de changement du propriétaire, les bénéfices et les charges de la concession sont transférés
de plein droit aux nouveaux propriétaires, qui doivent déclarer le transfert à l’agence de bassin dans un
délai de trois mois à dater de la mutation.
La répartition des eaux concédées entre des terrains appartenant à des propriétaires différents, est
fixée par l’acte de concession; elle ne peut être modifiée que dans les conditions prévues pour la
modification de cet acte.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 33


Article 44:
Le contrat de concession peut conférer au bénéficiaire le droit:
1. d’établir, après approbation des projets par l’agence de bassin, tous ouvrages destinés à utiliser
le débit autorisé;
2. d’occuper les parties du domaine public nécessaires à ses installations;
3. de se substituer à l’agence de bassin pour l’expropriation ou l’occupation temporaire des
terrains nécessaires aux installations du concessionnaire conformément à la loi 7-81 relative à
l’expropriation pour cause d’utilité publique et à l’occupation temporaire.
Article 45:
Sans préjudice des clauses particulières figurant dans le contrat de concession, la déchéance de la
concession peut être prononcée pour:
• utilisation des eaux différente de celle autorisée ou hors de la zone d’utilisation fixée,
• non-paiement des redevances aux termes fixés,
• non-utilisation des eaux concédées dans les délais fixés dans le contrat de concession,
• non-respect des obligations à caractère sanitaire, notamment dans le cas des sources thermales.
En cas de déchéance de la concession, l’agence de bassin peut ordonner la remise des lieux dans l’état
initial et, le cas échéant, la faire effectuer d’office aux frais du concessionnaire déchu.
Article 46:
Si l’intérêt public rend nécessaire la suppression ou la modification des installations régulièrement
faites, en vertu d’une autorisation ou d’une concession, le permissionnaire ou le concessionnaire a droit,
sauf stipulation contraire de l’acte d’autorisation ou de concession, à une indemnité correspondant à
la valeur du préjudice subi.
Article 47:
L’agence de bassin peut ordonner que les travaux effectués sans autorisation ou sans concession ou
contrairement à la réglementation sur les eaux, soient démolis et que, éventuellement, tout soit rétabli
dans l’état initial par les contrevenants dans un délai qui ne peut être inférieur à quinze (15) jours. Passé
ce délai, l’agence de bassin peut y procéder d’office aux frais des contrevenants.
Article 48:
Par complément aux dispositions du dahir du 9 Ramadan 1331 (12 août 1913) sur l’immatriculation des
immeubles et des autres textes réglementant le régime foncier de l’immatriculation, peuvent faire l’objet
d’une inscription au livre foncier les autorisations et les concessions de prélèvement d’eau, ainsi que
les actes portant reconnaissance des droits acquis sur les eaux.

Section III: périmètres de sauvegarde et périmètres d’interdiction

Article 49:
Des périmètres dits de sauvegarde peuvent être délimités dans les zones où le degré d’exploitation des
eaux souterraines risque de mettre en danger les ressources en eau existantes. A l’intérieur de ces
périmètres, sont soumis à autorisation préalable:
• toute exécution de puits ou forages,
• tous travaux de remplacement ou de réaménagement de puits ou forages,
• et toute exploitation d’eaux souterraines, quel que soit le débit à prélever.
Les conditions de délimitation de ces périmètres et d’octroi d’autorisation sont fixées par voie
réglementaire.

34 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Article 50:
En cas de nécessité, des périmètres d’interdiction peuvent être délimités, par décret, dans les zones
où le niveau des nappes ou la qualité des eaux sont déclarés en danger de surexploitation ou de
dégradation.
Dans chacun de ces périmètres, les autorisations et les concessions de prélèvement d’eau ne sont
délivrées que lorsque l’eau prélevée est destinée à l’alimentation humaine ou à l’abreuvement du
cheptel.

Chapitre VI: de la lutte contre la pollution des eaux

Article 51:
Au sens de la présente loi, est considérée:
• comme usée, une eau qui a subi une modification de sa composition ou de son état du fait de son
utilisation;
• comme polluée, une eau qui a subi, du fait de l’activité humaine, directement ou indirectement
ou sous l’action d’un effet biologique ou géologique, une modification de sa composition ou de
son état qui a pour conséquence de la rendre impropre à l’utilisation à laquelle elle est destinée.
L’administration fixe les normes de qualité auxquelles une eau doit satisfaire selon l’utilisation qui en
sera faite.
Article 52:
Aucun déversement, écoulement, rejet, dépôt direct ou indirect dans une eau superficielle ou une
nappe souterraine susceptible d’en modifier les caractéristiques physiques, y compris thermiques et
radioactives, chimiques, biologiques ou bactériologiques, ne peut être fait sans autorisation préalable
accordée, après enquête, par l’agence de bassin.
Au cas où l’autorisation mentionnée à l’alinéa ci-dessus doit être délivrée en même temps que
l’autorisation prévue à l’article 38 ou la concession prévue à l’article 41 de la présente loi, cette
autorisation ou concession définit les conditions de prélèvements et de déversements. L’enquête
publique est menée simultanément et ne peut excéder 30 jours.
Cette autorisation donne lieu au paiement de redevances dans les conditions fixées par voie
réglementaire.
Le recouvrement des redevances peut être poursuivi, dans les conditions fixées par voie réglementaire,
tant auprès du propriétaire des installations de déversement, écoulement, rejet, dépôt direct ou indirect,
qu’auprès de l’exploitant desdites installations, qui sont conjointement et solidairement responsables
du paiement de celles-ci.
Article 53:
Tout déversement, écoulement, rejet, dépôt direct ou indirect dans une eau superficielle ou une nappe
souterraine visé à l’article 52 ci-dessus existant à la date de publication de la présente loi, doit, dans un
délai fixé par l’agence de bassin, faire l’objet d’une déclaration.
Cette déclaration vaut une demande d’autorisation et est instruite comme telle, sur la base des
dispositions prévues dans la présente loi.
Article 54:
Il est interdit:
1. de rejeter des eaux usées ou des déchets solides dans les oueds à sec, dans les puits, abreuvoirs
et lavoirs publics, forages, canaux ou galeries de captage des eaux. Seule est admise l’évacuation
des eaux résiduaires ou usées domestiques dans des puits filtrants précédés d’une fosse septique;
2. d’effectuer tout épandage ou enfouissement d’effluents et tout dépôt de déchets susceptibles de
polluer par infiltration les eaux souterraines ou par ruissellement les eaux de surface;

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 35


3. d e laver du linge et autres objets, notamment des viandes, peaux ou produits animaux dans les
eaux de séguias, conduites, aqueducs, canalisations, réservoirs, puits qui alimentent les villes,
agglomérations, lieux publics et à l’intérieur des zones de protection de ces mêmes séguias,
conduites, aqueducs, canalisations, réservoirs, puits;
4. de se baigner et de se laver dans lesdits ouvrages, ou d’y abreuver les animaux, les y laver ou baigner;
5. de déposer des matières insalubres, d’installer des fosses d’aisance ou des puisards à l’intérieur
des zones de protection desdits séguias, conduites, aqueducs, canalisations, réservoirs et puits;
6. de jeter des bêtes mortes dans les cours d’eau, lacs, étangs, marais et de les enterrer à proximité
des puits, fontaines et abreuvoirs publics;
7. de jeter, à l’intérieur des périmètres urbains, des centres délimités et des agglomérations rurales
dotées d’un plan de développement, toute eau usée ou toute matière nuisible à la santé publique
en dehors des lieux indiqués à cet effet ou dans des formes contraires à celles fixées par la
présente loi et la réglementation en vigueur.
Article 55:
Lorsqu’il résulte des nuisances constatées un péril pour la santé, la sécurité ou la salubrité publique,
l’administration peut prendre toute mesure immédiatement exécutoire en vue de faire cesser ces
nuisances. Dans tous les cas, les droits des tiers à l’égard des auteurs de ces nuisances sont et
demeurent réservés.
Article 56:
Selon une périodicité fixée par voie réglementaire dans chaque cas, l’agence de bassin effectue un
inventaire du degré de pollution des eaux superficielles (cours d’eau, canaux, lacs, étangs, ...) ainsi que
des eaux des nappes souterraines.
Des fiches seront établies pour chacune de ces eaux d’après des critères physiques, chimiques,
biologiques et bactériologiques pour déterminer l’état de chacune d’elles. Des cartes de vulnérabilité
à la pollution des nappes souterraines en fonction de la nature des terrains seront établies pour les
principales nappes.
Ces documents feront l’objet d’une révision périodique générale et d’une révision immédiate chaque
fois qu’un changement exceptionnel ou imprévu affectera l’état des eaux ou des milieux récepteurs.
L’administration définira la procédure d’établissement de ces documents et de l’inventaire général.
Elle définira, d’une part, les spécifications techniques et les critères physiques, chimiques, biologiques
et bactériologiques auxquels les cours d’eau, sections de cours d’eau, canaux, lacs ou étangs devront
répondre, notamment pour les prises d’eau assurant l’alimentation des populations et, d’autre part, le
délai dans lequel la qualité de chaque milieu récepteur devra être améliorée.
Article 57:
L’administration définit les conditions d’utilisation des eaux usées. Toute utilisation des eaux usées est
soumise à autorisation de l’agence de bassin.
Tout utilisateur des eaux usées peut bénéficier du concours financier de l’Etat et de l’assistance
technique de l’agence de bassin si l’utilisation qu’il fait des eaux usées est conforme aux conditions
fixées par l’administration et a pour effet de réaliser des économies d’eau et de préserver les ressources
en eau contre la pollution.

Chapitre VII: eaux à usage alimentaire

Article 58:
Les eaux à usage alimentaire comprennent:
a. les eaux destinées directement à la boisson,
b. les eaux destinées à la préparation, au conditionnement ou à la conservation des denrées
alimentaires destinées au public.

36 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Article 59:
Les eaux à usage alimentaire, direct ou indirect, doivent être potables. L’eau est considérée comme
potable au sens de la présente loi lorsqu’elle satisfait aux normes de qualité fixées par voie réglementaire,
selon que cette eau est destinée directement à la boisson ou à la préparation, le conditionnement ou la
conservation des denrées alimentaires.
Article 60:
Il est interdit de proposer, de vendre ou de distribuer, sous quelque forme que ce soit, en vue de
l’alimentation humaine, une eau non potable.
Il est également interdit d’utiliser pour la préparation, le conditionnement et la conservation des denrées
alimentaires, des eaux qui ne répondent pas aux normes visées à l’article 59 ci-dessus.
Toutefois, en cas de nécessité liée à la composition naturelle de l’eau, l’administration peut, sous
certaines conditions, autoriser l’utilisation localement et temporairement d’une eau ne répondant pas à
toutes les normes visées à l’article 59 ci-dessus.
Article 61:
Toute réalisation ou modification d’une adduction d’eau pour les besoins d’une collectivité est soumise
à autorisation préalable de l’administration aux fins de procéder au contrôle de la qualité de l’eau.
Les exploitants d’adductions privées existantes à la date de publication de la présente loi sont tenus,
dans le délai de deux ans qui suit cette publication, de solliciter l’autorisation administrative dans les
conditions fixées pour les adductions nouvelles.
Article 62:
Le ravitaillement en eau potable par tonneaux ou citernes mobiles ne peut être effectué que dans les
conditions fixées par la réglementation. Dans tous les cas, l’eau doit provenir d’une adduction publique
contrôlée ou, à défaut, d’un point d’eau autorisé.
Article 63:
Des zones de protection doivent être établies autour des captages d’alimentation publique tels que
sources, puits, forages, impluviums.
Ces zones comprennent:
a. un périmètre de protection immédiate des ouvrages vis-à-vis de la pollution bactérienne, dont les
terrains doivent être acquis et protégés par l’organisme chargé de l’exploitation des ouvrages;
ces terrains font partie intégrante de l’ouvrage au profit duquel ils ont été acquis,
b. le cas échéant, un périmètre de protection rapprochée des points de prélèvement vis-à-vis de
la pollution chimique, à l’intérieur duquel est interdite toute activité ou installation susceptible
de constituer une source de pollution permanente et réglementé tout dépôt ou toute installation
constituant un risque de pollution accidentelle des eaux.
La procédure de délimitation des périmètres de protection rapprochée est fixée par voie réglementaire.
Des périmètres de protection semblables peuvent être délimités, dans les mêmes conditions autour des
retenues de barrages, des réservoirs enterrés ainsi qu’autour des ouvrages de retenue, d’adduction et
de distribution.
Article 64:
Tout système de distribution d’eau à ciel ouvert destinée à l’alimentation humaine est interdit.
Article 65:
Toute méthode de correction des eaux ou tout recours à un mode de traitement de ces eaux à l’aide
d’additifs chimiques, doit être au préalable autorisé dans les conditions fixées par voie réglementaire.
Les additifs éventuels ne doivent en aucun cas nuire à la potabilité de l’eau et en altérer les propriétés
organoleptiques.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 37


Article 66:
La surveillance de la qualité de l’eau doit être assurée de manière permanente par le producteur et le
distributeur.
A cette fin, l’eau doit être analysée périodiquement par des laboratoires spécialement agréés par voie
réglementaire.
Le contrôle de la qualité de l’eau et des conditions de sa production et de sa distribution est assuré par
l’administration selon les modalités fixées par voie réglementaire.

Chapitre VIII: dispositions relatives à l’exploitation et à la vente des eaux naturelles


d’intérêt médical, eaux dites «de source» et eaux dites «de table»

Article 67:
Au sens de la présente loi, les eaux naturelles d’intérêt médical sont les eaux qui, indemnes de
nocivité, peuvent être utilisées comme agents thérapeutiques en raison de leur degré de chaleur et des
caractéristiques de leur teneur en calcium, en gaz et en matières radioactives.
Des produits dérivés tels que les gaz thermaux, les eaux mères, les péloïdes et des préparations
pharmaceutiques et cosmétiques, peuvent être obtenus à partir des eaux naturelles d’intérêt médical.
Pour les eaux naturelles d’intérêt médical gazeuses, la teneur en gaz peut être augmentée par addition
de gaz pur prélevé exclusivement au griffon de la source. Si cette addition a eu lieu, mention doit
en être portée avec l’indication de la nature et de l’origine du gaz employé sur toutes les formes de
conditionnement ou dans les lieux d’utilisation mis à la disposition du public.
Article 68:
Aucune eau naturelle d’intérêt médical ne peut être captée et exploitée en dehors des conditions
générales fixées par la présente loi et ses textes d’application.
Article 69:
L’utilisation comme agents thérapeutiques des eaux naturelles d’intérêt médical ou de leurs dérivés
ne peut avoir lieu que si leur exploitation a été officiellement autorisée et soumise au contrôle de
l’administration, et que si leur mode de captage a été approuvé.
Si cette utilisation a lieu sur place, elle ne peut être admise que dans un établissement dont l’implantation,
les plans, la construction, les aménagements et l’équipement ont été approuvés par l’administration.
Si cette utilisation a lieu en dehors du point d’émergence de la source, elle ne peut intervenir que si
l’eau est transportée dans des conditions particulières déterminées ou approuvées par l’administration.
Article 70:
L’utilisation des eaux naturelles d’intérêt médical en crénothérapie est soumise à autorisation dans les
conditions fixées par voie réglementaire.
Article 71:
Toutes les eaux naturelles d’intérêt médical doivent être utilisées telles qu’elles se présentent à l’émergence.
Néanmoins, elles peuvent subir des opérations et manipulations inéluctables à leur exploitation tels
que transport, mélange, stockage, traitement spécifique à condition que celles-ci ne modifient pas les
caractéristiques de ces eaux et qu’elles soient dûment autorisées.
Le mélange des eaux naturelles d’intérêt médical ne peut être effectué que pour les eaux originaires du
même gîte hydrothermal, de même composition et de même action thérapeutique.
Article 72:
Ne peuvent porter le nom d’eau naturelle d’intérêt médical, les eaux, quelle que soit leur origine,
auxquelles sont ajoutées extemporanément des principes médicamenteux.
Ne peuvent porter le nom eau naturelle d’intérêt médical les eaux dites «de source» ou «de table»
auxquelles leur composition naturelle ne permet d’attribuer aucune propriété thérapeutique.

38 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Article 73:
Au sens de la présente loi:
• les eaux dites «de source» sont des eaux naturelles potables provenant de résurgences;
• l es eaux dites «de table» sont des eaux potables provenant des réseaux publics
d’approvisionnement d’eau de boisson. Ces eaux peuvent subir des traitements supplémentaires
agréés par l’administration.
Les eaux dites «de source» et «de table» ne peuvent être mises en vente et vendues que si elles sont
officiellement autorisées et soumises au contrôle de l’administration et que si leur mode de captage et
de conditionnement a été approuvé.
Article 74:
Tout produit extrait des eaux naturelles d’intérêt médical susceptible d’être conditionné comme
médicament est soumis à la législation et à la réglementation sur les médicaments.
Article 75:
Seules les eaux naturelles d’intérêt médical et les eaux dites de «source» peuvent être importées, sous
réserve de l’autorisation de l’administration dans les conditions prévues par voie réglementaire.
Article 76:
Constitue un délit au sens de la loi n° 13 - 83 relative à la répression des fraudes sur les marchandises,
promulguée par le dahir n° 1- 83 -108 du 9 moharrem 1405 (5 octobre 1984) et est puni des peines
prévues par cette loi:
1. le fait de détenir en vue de la vente, de mettre en vente ou de vendre sous le nom «d’eau naturelle
d’intérêt médical», d’eau «de table» ou d’eau «de source» une eau dont l’exploitation, la mise en
vente et la vente ne sont pas officiellement autorisées;
2. le fait de détenir en vue de la vente, de mettre en vente ou de vendre sous une dénomination
applicable aux eaux naturellement gazeuses une eau gazéifiée artificiellement ou dont la teneur
en gaz a été renforcée, si cette addition ou ce renforcement n’est pas autorisé et mentionné
expressément sur toutes les formes de conditionnement mises à la disposition du public;
3. le fait de détenir en vue de la vente, de mettre en vente ou de vendre sciemment sous plusieurs
dénominations une seule et même eau;
4. le fait de détenir en vue de la vente, de mettre en vente ou de vendre sciemment sous un nom
déterminé une eau n’ayant pas l’origine indiquée;
5. le fait d’indiquer sur les récipients une composition différente de celle que présente l’eau qu’ils
contiennent;
6. le fait de mettre en vente ou de vendre une eau non exempte de germes pathogènes ou impropre
à la consommation;
7. le fait d’indiquer sur les récipients que l’eau qu’ils contiennent est stérilisée alors qu’elle contient
des germes vivants;
8. le fait d’user, sur les papiers de commerce, factures, catalogues, prospectus, affiches, annonces
et tout autre moyen de publicité, de toute indication ou signe susceptible de créer dans l’esprit du
consommateur une confusion sur la nature, le volume, les qualités ou l’origine des eaux;
9. le fait de détenir en vue de la vente, de mettre en vente ou de vendre de l’eau naturelle d’intérêt
médical dans des récipients pouvant altérer la qualité de ces eaux;
10. le fait de ne pas indiquer sur le produit la date de mise en vente et de péremption.
Article 77:
Les conditions d’autorisation, d’exploitation et de contrôle des eaux naturelles d’intérêt médical, des
eaux dites de «source» ou de «table» ainsi que les règles de conditionnement et d’étiquetage sont
fixées par voie réglementaire.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 39


Article 78:
En cas d’infraction aux dispositions des articles 73 et 76 ci-dessus et sans préjudice des sanctions
prévues à l’article 116 ci-après, l’administration peut, après mise en demeure restée sans effet, retirer
l’autorisation d’exploiter et de vendre les eaux concernées.

Chapitre IX: dispositions relatives à l’aménagement et à l’utilisation


des eaux à usage agricole

Article 79:
Lorsqu’il existe des plans directeurs d’aménagement intégré des bassins hydrauliques approuvés
conformément aux dispositions de la présente loi, l’autorisation prévue à l’article 38 n’est délivrée que
lorsqu’elle est compatible avec les prescriptions desdits plans.
Article 80:
Toute personne physique ou morale qui veut obtenir une autorisation pour l’utilisation des eaux en vue de
l’irrigation de propriétés agricoles est tenue de déposer, contre récépissé, son projet auprès de l’agence
de bassin. En cas de silence de l’agence de bassin pendant un délai de soixante jours courant à compter
de la date de ce récépissé, le projet est considéré comme approuvé et l’autorisation est réputée accordée.
Aucun projet agricole ne peut être approuvé lorsque les conditions de réalisation qu’il prévoit peuvent
entraîner la dégradation des ressources en eau ou des sols cultivables.
Lorsque l’avis de l’agence est défavorable, il doit être motivé.
Article 81:
Les agents spécialement commissionnés à cet effet par l’administration sont chargés de constater la
conformité des travaux d’équipement et des programmes de mise en valeur réalisés avec l’autorisation
accordée.
En cas d’infraction, l’administration met en demeure le propriétaire ou l’exploitant du fonds de se
conformer aux dispositions édictées par l’acte d’autorisation dans un délai qui ne peut être inférieur à 30
jours. Durant ce délai, l’intéressé peut fournir à l’administration toute explication relative à l’infraction.
Si l’infraction persiste, le propriétaire ou l’exploitant du fonds peut être astreint par l’administration au
paiement, à titre réparatoire, d’une somme de 500 à 2.500 dirhams.
Si, malgré l’amende infligée, l’infraction persiste, l’autorisation visée à l’article 38 est révoquée sans
indemnité.
Article 82:
Dans les périmètres équipés en totalité ou en partie par l’Etat, l’administration peut prescrire la
modification des systèmes d’irrigation mis en place ou tout mode d’arrosage déjà pratiqué aux fins de
réaliser des économies d’eau ou de mieux valoriser les ressources en eau compte tenu des culture
annuelles existantes. Les utilisateurs sont tenus de se conformer à ces modifications.
En outre, elle peut prescrire toute mesure destinée à lutter contre toute pollution de la nappe par suite
d’épandage excessif de produits chimiques ou organiques et toute mesure de nature à empêcher tout
excès dans l’utilisation de l’eau.
En cas d’infraction dûment constatée, l’administration met en demeure les usagers de satisfaire dans
les délais impartis aux mesures prescrites, sous peine de paiement, à titre réparatoire, d’une somme
de 500 à 2.000 dirhams.
Article 83:
Lorsque dans les périmètres desservis par un réseau public construit et aménagé aux frais de l’Etat,
l’administration constate une remontée dangereuse de la nappe, obligation peut être faite aux usagers
de procéder momentanément à l’irrigation de leurs fonds par le recours aux eaux de la nappe. L’acte
qui constate la remontée de la nappe définit les modalités de prélèvement d’eau et, éventuellement,
d’octroi de l’aide financière.

40 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Article 84:
L’utilisation d’eaux usées à des fins agricoles est interdite lorsque ces eaux ne correspondent pas aux
normes fixées par voie réglementaire.
Article 85:
Dans les zones agricoles susceptibles de subir des dommages du fait des crues, l’Etat peut exécuter, soit
à son initiative lorsque l’intérêt public l’exige, soit à la demande des propriétaires et à leurs frais, tous
travaux nécessaires à la protection de leurs biens et à l’utilisation des eaux sur leurs propriétés.

Chapitre X: dispositions relatives à l’usage de l’eau en cas de pénurie

Article 86:
En cas de pénurie d’eau due à la surexploitation ou à des événements exceptionnels tels que
sécheresses, calamités naturelles ou force majeure, l’administration déclare l’état de pénurie, définit
la zone sinistrée et édicte les réglementations locales et temporaires ayant pour objet d’assurer en
priorité l’alimentation en eau des populations et l’abreuvage des animaux.
L’état de pénurie d’eau et sa fin sont déclarés par décret.
Les réglementations locales et temporaires visées ci-dessus peuvent prévoir des mesures restrictives
portant notamment sur:
• l’usage de l’eau à des fins domestiques, urbaines et industrielles,
• le creusement de puits nouveaux pour des usages autres que pour l’alimentation en eau des
populations,
• les prélèvements d’eau autorisés,
• l’exploitation des points d’eau publics et le ravitaillement en eau des agglomérations et des lieux
publics.
En outre, il peut être délimité dans certaines régions des périmètres déclarés «zones d’alimentation
domestique en eau» où tout prélèvement d’eau dans la nappe est destiné exclusivement à
l’approvisionnement des populations et l’abreuvage des animaux.
Article 87:
Outre les dispositions prévues à l’article 86 ci-dessus, et à défaut d’accord amiable avec les intéressés,
l’administration peut procéder, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur, à des
réquisitions, en vue de mobiliser les ressources en eau nécessaires pour assurer l’alimentation en eau
des populations.
Article 88:
Dans les zones soumises à irrigation, l’administration peut, en cas de pénurie d’eau résultant de la
surexploitation ou de la sécheresse déclarée dans les formes prévues à l’article 86 ci-dessus prescrire
des réglementations locales et temporaires en vue de pallier l’épuisement des réserves hydrauliques.
Ces réglementations peuvent édicter des mesures portant notamment sur:
• l’obligation pour les particuliers d’exploiter les nappes dans les périmètres habituellement
desservis par un réseau public utilisant les eaux superficielles;
• l’interdiction de mettre en eau des exploitations nouvellement aménagées en vue de l’irrigation;
• la réduction des superficies à mettre en culture sous irrigation ou l’interdiction de certaines
cultures d’été et de plantations d’arbres nouvelles;
• la fixation, pour l’exploitation des points d’eau sans autorisation, de conditions différentes de
celles prévues au chapitre V de la présente loi.
Les frais résultant, le cas échéant, de l’obligation faite aux particuliers d’exploiter les nappes ainsi que
prévu ci-dessus, peuvent être supportés, en partie, par l’Etat dans les conditions qui sont déterminées
par voie réglementaire.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 41


Chapitre XI: dispositions transitoires et diverses

Section I: recherches d’eau. Inventaire des ressources hydrauliques

Article 89:
Quiconque entreprend la réalisation d’un forage pour recherche d’eau est tenu:
• de déclarer auprès de l’agence de bassin, avant de commencer un forage, l’objet, la position et les
coordonnées de ce forage, ainsi que toute autre indication y relative,
• et, à l’issue des travaux, de faire connaître à l’agence de bassin, toutes précisions sur les résultats
obtenus.
Article 90:
L’administration fournit à quiconque veut entreprendre la réalisation d’un forage et à sa demande, dans
la limite d’appréciation des éléments dont elle peut disposer, tous renseignements d’ordre notamment,
technique, hydrologique et hydrogéologique qui lui sont demandés.
Article 91:
Les titulaires des autorisations de reconnaissances, de permis de recherches ou de concessions
d’exploitation de mines ou d’hydrocarbures tels que définis respectivement par le dahir du 9 Rajeb 1370
(16 avril 1951) portant réglement minier et par la loi n° 21-90 relative à la recherche et à l’exploitation
des gisements d’hydrocarbures promulguée par le dahir n° 1-91-118 du 27 Ramadan 1412 (1er avril 1992),
sont tenus de déclarer à l’agence de bassin concernée, les découvertes d’eau qu’ils peuvent faire dans
le cadre de leurs activités de reconnaissances, de recherches ou d’exploitation.
Article 92:
En vue de lui permettre de tenir à jour l’inventaire des ressources en eau, l’exploitant ou, le cas échéant,
le propriétaire d’un cours d’eau, source, puits ou forage est tenu de déclarer auprès de l’agence de
bassin les installations de dérivation, captage, puisage et d’en permettre l’accès à ses agents à l’effet
d’obtenir tous renseignements sur les débits prélevés et les conditions de ce prélèvement.
Article 93:
Les particuliers, services et organismes utilisateurs de l’eau, sont tenus de fournir à l’agence de bassin,
et à sa demande, tous les éléments dont ils disposent et susceptibles de l’aider à la détermination des
bilans relatifs aux ressources en eau.

Section II: lutte contre les inondations

Article 94:
Il est interdit de faire, sans autorisation, dans les terrains submersibles, des digues, levées et autres
aménagements susceptibles de gêner l’écoulement des eaux d’inondation, sauf pour la protection des
habitations et propriétés privées attenantes.
Article 95:
Les digues, remblais, constructions ou autres ouvrages quel qu’en soit le statut juridique et qui sont
reconnus faire obstacle à l’écoulement des eaux ou étendre d’une manière nuisible le champ des
inondations peuvent, sur décision de l’agence de bassin, faire l’objet de modification ou suppression,
moyennant le paiement d’indemnités à titre de dédommagement.
Article 96:
Si l’intérêt public l’exige, l’agence de bassin peut exiger des propriétaires riverains des cours d’eau de
procéder à la construction de digues destinées à la protection de leurs biens contre les débordements
des cours d’eau.

42 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Article 97:
Il est interdit d’effectuer des plantations, constructions ou dépôts sur les terrains compris entre le cours
d’eau et les digues de protection construites en bordure immédiate de ce cours d’eau.

Section III: dispositions transitoires

Article 98:
Dans l’attente de la publication des textes d’application de la présente loi, relatifs à la création de
zones de protection, à la reconnaissance de droits d’eau, à l’octroi d’autorisations et de concessions
de prélèvement d’eau, à la délimitation du domaine public hydraulique, l’arrêté 11 moharrem 1344
(1er août 1925) relatif à l’application du dahir du 11 moharrem 1344 (1er août 1925) sur le régime des eaux
demeure en vigueur.
Article 99:
Dans l’attente de la création des agences de bassins, l’administration est chargée d’exercer les
attributions qui leur sont reconnues par la présente loi.
Article 100:
La référence au dahir du 11 moharrem 1344 (1er août 1925) sur le régime des eaux, dans les textes
législatifs et réglementaires en vigueur, est remplacée par la référence à la présente loi.

Chapitre XII: les collectivités locales et l’eau

Article 101:
Il est créé au niveau de chaque préfecture ou province une commission préfectorale ou provinciale de
l’eau composée:
1. Pour moitié des représentants de l’Etat et des établissements publics placés sous sa tutelle et
chargés de la production de l’eau potable, de l’énergie hydroélectrique et de l’irrigation,
2. Pour moitié:
• du président de l’assemblée préfectorale ou provinciale,
• du président de la chambre d’agriculture,
• du président de la chambre de commerce, d’industrie et de services,
• de trois représentants des conseils communaux désignés par l’assemblée provinciale,
• d’un représentant des collectivités ethniques.
La commission préfectorale ou provinciale de l’eau:
• apporte son concours à l’établissement des plans directeurs d’aménagement intégré des eaux
du bassin hydraulique,
• encourage l’action des communes en matière d’économie d’eau et de protection des
ressources en eau contre la pollution,
• entreprend toute action susceptible de favoriser la sensibilisation du public à la protection et
à la préservation des ressources en eau.
Les modalités de tenue des réunions de la commission, le nombre de ses sessions tenues dans l’année,
les instances qui sont en droit de la convoquer et l’administration chargée de la préparation de ses
réunions et du suivi de l’exécution de ses recommandations sont fixées par voie réglementaire.
Article 102:
Les collectivités locales bénéficient du concours de l’agence de bassin lorsqu’elles entreprennent,
conformément aux dispositions de la présente loi, des projets en partenariat:
• d’entretien et de curage de cours d’eau;
• de protection et de conservation quantitative et qualitative des ressources en eau;
• de réalisation des infrastructures nécessaires à la protection contre les inondations.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 43


Article 103:
A l’intérieur des périmètres urbains, les autorisations prévues aux paragraphes 2, 3, 5 et 8 de l’article
38 de la présente loi, sont délivrées par l’agence de bassin après avis de la collectivité locale concernée.

Chapitre XIII: police des eaux- infractions et sanctions

Section I: constatation des infractions

Article 104:
Sont chargés de constater les infractions aux dispositions de la présente loi et des textes pris pour
son application, outre les officiers de police judiciaire, les agents commissionnés à cet effet par
l’administration et l’agence de bassin, et assermentés conformément à la législation relative au serment
des agents verbalisateurs.
Article 105:
Les agents et fonctionnaires visés à l’article 104 ci-dessus ont accès aux puits, aux forages et à tout
autre ouvrage ou installation de captage, de prélèvement ou de déversement, dans les conditions fixées
aux articles 64 et 65 du code de procédure pénale.
Ils peuvent requérir du propriétaire ou de l’exploitant d’une installation de captage, de prélèvement ou
de déversement, la mise en marche des installations aux fins d’en vérifier les caractéristiques.
Article 106:
Les infractions aux dispositions de la présente loi et des textes pris pour son application peuvent être
constatées par tout procédé utile et notamment par des prélèvements d’échantillons. Les prélèvements
d’échantillons donnent lieu, séance tenante, à la rédaction de procès-verbaux.
Article 107:
Tout échantillon prélevé est mis sous scellés. Aussitôt après avoir scellé les échantillons, l’agent
verbalisateur, s’il est en présence du propriétaire ou de l’exploitant de l’installation de rejet, doit
l’informer de l’objet du prélèvement et lui remettre un échantillon sous scellé. Le procès-verbal
mentionne cette information.
Article 108:
Le procès-verbal de constatation doit comporter notamment les circonstances de l’infraction, les
explications de l’auteur et les éléments faisant ressortir la matérialité des infractions.
Les procès-verbaux sont transmis dans un délai de dix (10) jours de leur date aux juridictions
compétentes. Les constatations mentionnées dans le procès-verbal font foi jusqu’à preuve contraire.
Article 109:
En cas de flagrant délit et dans les conditions prévues par la loi, les agents et fonctionnaires désignés
à l’article 104 ci-dessus auront le droit d’arrêter les travaux et de confisquer les objets et choses dont
l’usage constitue une infraction, conformément aux articles 89 et 106 du code pénal tel qu’il a été
approuvé par le dahir n° 1-59-413 du 28 joumada II 1382 (26 novembre 1962). En cas de nécessité, ces
agents et fonctionnaires peuvent requérir la force publique.

44 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Section II: les sanctions

Article 110:
Quiconque aura détruit, par quelque moyen que ce soit, en tout ou en partie, les ouvrages et installations
mentionnés aux paragraphes c, d et e de l’article 2 de la présente loi, sera puni d’un emprisonnement de
1 à 12 mois et d’une amende de 600 à 2.500 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement, à moins
que les moyens employés ne justifient une qualification pénale plus grave.
Article 111:
Quiconque, par quelque moyen que ce soit, met les agents désignés à l’article 104 ci-dessus, dans
l’impossibilité d’exercer leurs fonctions, est puni des peines prévues par l’article 609 du code pénal
précité.
Ces pénalités peuvent être portées au double en cas de récidive ou si la résistance aux agents est
opérée en réunion de plusieurs personnes ou avec violences.
Article 112:
Quiconque aura contrevenu aux dispositions de l’article 12-a, paragraphes 1, 2 et 3 et des articles 57 et
84, est puni d’un emprisonnement de 1 à 12 mois et d’une amende de 1.200 à 2.500 dirhams ou de l’une
de ces deux peines seulement.
Quiconque aura contrevenu aux dispositions de l’article 12-a, paragraphe 4, est puni d’une amende de
1.200 à 2.500 dirhams.
Article 112bis:
(loi n° 19-98 promulguée par le dahir n° 1-99-174 du 16 Rabii I 1420 (30 Juin 1999))
L’extraction des matériaux de construction visés à l’article 12-b paragraphe 4 effectuée sans
autorisation donne lieu au paiement par le contrevenant d’une indemnité de 500 Dh par mètre cube
de matériaux extraits.
Cette indemnité est prononcée par l’administration chargée de la gestion du domaine public hydraulique,
au moyen d’ordres de recettes émis au vu des procès-verbaux dressés par les agents verbalisateurs
commissionnés à cet effet et assermentés conformément à la législation en vigueur.
Article 113:
Toute personne qui aura procédé à des prélèvements d’eau superficielle ou souterraine en violation
des dispositions de la présente loi sur les conditions d’utilisation de l’eau sera passible des sanctions
prévues par l’article 606, 2ème alinéa, du code pénal précité.
Les coauteurs et complices seront punis de la même peine que l’auteur principal.
Article 114:
L’agence de bassin aura le droit de faire fermer d’office les prises d’eau qui seront reconnues sans droit
ou auraient été faites sans autorisation.
Si, après mise en demeure dont les délais peuvent être réduits à vingt-quatre heures en cas d’urgence,
il n’est pas satisfait aux injonctions de l’agence de bassin, celle-ci prendra d’office et aux frais du
contrevenant les mesures nécessaires, sans préjudice des peines prévues par la législation en vigueur.
En cas de constatation, dans les périmètres d’irrigation aménagés et équipés par l’Etat, d’un prélèvement
non autorisé tel que débit supérieur au débit autorisé, irrigation non autorisée ou, en dehors des heures
fixées, vol d’eau… et sans préjudice des pénalités encourues pour infraction à la police des eaux prévues
par la présente loi, le contrevenant pourra être astreint à payer à titre de redevance supplémentaire,
une somme égale au double de celle correspondant à la tarification normale des mètres cubes d’eau
indûment prélevés, le nombre de ceux-ci étant forfaitairement calculé en supposant que le débit prélevé
en contravention l’a été continûment durant les dix jours qui ont précédé la constatation de l’infraction.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 45


En cas de récidive, le contrevenant encourra une pénalité de même nature, le tarif appliqué étant porté
du double au triple du tarif normal.
En cas de récidive nouvelle, le contrevenant pourra être privé d’eau jusqu’à la fin de la campagne
d’irrigation en cours. Dans ce cas, il restera, néanmoins, assujetti au paiement du minimum de
redevance prévu par les textes en vigueur.
Article 115:
(modifié par la loi n° 19-98 promulguée par le dahir n° 1-99-174 du 16 Rabii I 1420 (30 Juin 1999))
L’exécution sans autorisation des travaux visés à l’article 12-b, à l’exception des extractions de
matériaux de construction et aux articles 31 et 94 est punie d’une amende égale au 10ème du montant des
travaux estimé par l’autorité chargée de la gestion et de l’administration du domaine public hydraulique.
Les travaux ainsi entrepris peuvent être suspendus ou définitivement arrêtés par l’agence de bassin,
sans préjudice des mesures de protection des eaux qu’elle peut ordonner.
Article 116:
Les infractions aux dispositions des chapitres VII et VIII sont punies des peines prévues par la loi
13-83 relative à la répression des fraudes sur les marchandises, promulguée par le dahir n° 1-83-108 du
9 moharrem 1405 (5 octobre 1984).
Article 117:
Indépendamment des sanctions prévues ci-dessus, l’agence de bassin aura le droit de faire procéder,
aux frais du contrevenant et après mise en demeure restée sans effet, à l’enlèvement des dépôts et
épaves et à la destruction de tous ouvrages gênant la circulation, la navigation ou le libre écoulement
des eaux.
Article 118:
Les infractions à l’article 52 sont punies d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de
1.200 à 5.000 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement.
Les propriétaires, exploitants et gérants des établissements dont proviennent les déversements,
écoulements, jets, dépôts directs ou indirects de matières constituant l’infraction, peuvent être déclarés
solidairement responsables du paiement des amendes et frais de justice dus par les auteurs de ces
infractions.
Article 119:
Quiconque aura contrevenu aux dispositions de l’article 54, paragraphes 1, 2, 5, 6 et 7 sera puni d’une
amende de 1.200 à 3.000 dirhams.
Quiconque aura contrevenu aux dispositions des paragraphes 3 et 4 de l’article 54, sera puni d’une
amende de 240 à 500 dirhams.
Article 120:
En cas de condamnation à une peine prononcée en vertu des articles 118 et 119, le tribunal fixe le
délai dans lequel les travaux et aménagements rendus nécessaires par la réglementation doivent être
exécutés. Si les circonstances l’exigent, il peut, dans les cas où il n’y aurait pas lieu de procéder à des
travaux ou aménagements, fixer un délai au condamné pour se soumettre aux obligations résultant de
ladite réglementation.
En cas de non-exécution des travaux, aménagements ou obligations dans le délai prescrit, le
contrevenant est passible d’une amende de 1.200 à 5.000 dirhams, sans préjudice, le cas échéant, de
l’application de toutes autres dispositions législatives ou réglementaires en vigueur.
En outre, le tribunal peut, après audition du représentant de l’administration ou de l’agence de bassin,
prononcer, jusqu’à l’achèvement des travaux, des aménagements ou de l’exécution des obligations
prescrites, soit une astreinte dont le taux par jour de retard ne peut dépasser un quatre millième du coût
estimé des travaux ou aménagements à exécuter, soit l’interdiction d’utiliser les installations qui sont à
l’origine de la pollution.

46 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Article 121:
Sera puni d’une peine d’emprisonnement de 3 à 12 mois et d’une amende de 1.200 à 5.000 dirhams ou de
l’une de ces deux peines seulement, quiconque aura fait fonctionner une installation en infraction à une
interdiction prononcée en application de l’alinéa 3 de l’article 120 ci-dessus.
En outre, le tribunal peut également autoriser l’administration, sur sa demande, à exécuter d’office et
aux frais du contrevenant les travaux ou aménagements nécessaires pour faire cesser l’infraction.
Article 122:
Lorsque le contrevenant à une quelconque des dispositions de la présente loi ou des textes pris pour
son application est en état de récidive, la peine est portée au double de celle initialement prononcée à
son encontre.
Article 123:
Sont abrogées toutes dispositions contraires à la présente loi et notamment:
• les paragraphes d, e, f, g et h de l’article I du dahir du 7 chaabane 1332 (1er juillet 1914) sur le
domaine public,
• le dahir du 9 joumada II 1334 (13 avril 1916) réglementant l’exploitation des bacs ou passages sur
les cours d’eau,
• le dahir du 11 joumada II 1345 (17 décembre 1926) relatif à la répression des vols d’eau,
• le dahir du 27 joumada I 1352 (18 deptembre 1933) relatif aux autorisations de prises d’eau sur
l’oued Beht et l’oued Sebou,
• le dahir du 11 Rabia II 1354 (13 juillet 1935) relatif aux autorisations de prises d’eau dans la retenue
du barrage de l’oued El Maleh et sur l’oued Oum Er Rbia,
• le dahir du 8 joumada II 1358 (26 juillet 1939) réglementant l’exécution de forages pour recherches
d’eau,
• le dahir du 12 joumada II 1370 (20 mars 1951) portant réglementation de l’exploitation et de la vente
des eaux minérales naturelles et des eaux dites «de source» ou «de table» et de la vente des eaux
minérales importées,
• le dahir du 29 choual 1374 (20 juin 1955) relatif aux autorisations de prises d’eau sur l’oued
Oum Er Rbia et l’oued El Abid,
• le décret royal n° 594-67 du 27 Ramadan 1387 (29 décembre 1967) portant création de la commission
interministérielle de coordination des problèmes concernant les eaux alimentaires.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 47


48 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
DeuxiEme partie

Les textes d’application de la


loi N° 10-95 sur l’Eau

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 49


50 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Section 1.1:
Les decrets

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 51


52 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
1.1.1 Cadre institutionnel des ressources en eau

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 53


Décret n°2-96-158 du 8 Rejeb 1417 (20 Novembre 1996) relatif à la
composition et au fonctionnement du Conseil supérieur de l’eau et du climat
Bulletin Officiel n° 4436 du 05/12/1996

Article 1:
Le Conseil supérieur de l’eau et du climat, créé par l’article 13 de la loi susvisée n° 10-95, comprend,
sous la présidence du Premier ministre, les membres suivants:
• le ministre chargé de l’intérieur;
• le ministre chargé des finances;
• le ministre de l’agriculture et de la mise en valeur agricole;
• le ministre des pêches maritimes et de la marine marchande;
• le ministre des travaux publics;
• le ministre du commerce, de l’industrie et de l’artisanat;
• le ministre de l’énergie et des mines;
• le ministre de la santé publique;
• le ministre de l’habitat;
• le ministre de l’environnement;
• le ministre chargé de l’incitation de l’économie;
• le ministre chargé de la population;
• le secrétaire général du ministère de l’intérieur;
• le secrétaire général du ministère de l’agriculture et de la mise en valeur agricole;
• le secrétaire général du ministère des travaux publics;
• le secrétaire général du ministère de l’environnement;
• les secrétaires généraux des assemblées régionales instituées par le dahir n° 1-71-77 du 22
rabii II 1391 (16 juin 1971) portant création des régions;
• le directeur général de l’hydraulique au ministère des travaux publics;
• le directeur de la recherche et de la planification de l’eau au ministère des travaux publics;
• le directeur des aménagements hydrauliques au ministère des travaux publics;
• le directeur des programmes et des études au ministère des travaux publics;
• le directeur de la météorologie nationale au ministère des travaux publics;
• le directeur de l’administration du génie rural au ministère de l’agriculture et de la mise en valeur
agricole;
• le directeur du développement et de la gestion de l’irrigation au ministère de l’agriculture et de la
mise en valeur agricole;
• le directeur des aménagements fonciers au ministère de l’agriculture et de la mise en valeur
agricole;
• le directeur des aménagements hydro-agricoles au ministère de l’agriculture et de la mise en
valeur agricole;
• le directeur de la production végétale au ministère de l’agriculture et de la mise en valeur agricole;
• le directeur de l’administration des eaux et forêts et de la conservation des sols au ministère de
l’agriculture et de la mise en valeur agricole;
• le directeur général des collectivités locales au ministère de l’intérieur;
• le directeur des régies et des services concédés au ministère de l’intérieur;
• le directeur des affaires rurales au ministère de l’intérieur;
• le directeur de l’eau et de l’assainissement au ministère de l’intérieur,
• le directeur de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire au ministère de l’intérieur;
• le directeur du budget au ministère des finances et des investissements extérieurs;

54 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


• le directeur de la pêche maritime et de l’aquaculture au ministère des pêches maritimes et de la
marine marchande;
• le directeur de la surveillance, des études et de la coordination au ministère de l’environnement;
• le directeur de la sensibilisation et de la communication au ministère de l’environnement;
• le directeur de l’industrie au ministère du commerce, de l’industrie et de l’artisanat;
• le directeur de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la santé
publique;
• le directeur de l’énergie au ministère de l’énergie et des mines;
• le directeur de la géologie au ministère de l’énergie et des mines;
• le directeur de la programmation au ministère chargé de la population;
• les directeurs des agences de bassins;
• le directeur de l’Office national de l’eau potable;
• le directeur de l’Office national de l’électricité;
• les directeurs des offices régionaux de mise en valeur agricole;
• deux représentants, par région créée par le dahir n° 1-71-77 précité, des associations d’usagers
des eaux agricoles régies par la loi n° 2-84 relative aux associations d’usagers des eaux agricoles
promulguée par le dahir n° 1-87-12 du 3 joumada II 1411 (21 décembre 1990), élus pour une durée
de quatre ans, par et parmi les présidents de ces associations;
• trois représentants pour les assemblées préfectorales et provinciales, élus pour une durée de
quatre ans, par et parmi les présidents de ces assemblées préfectorales et provinciales comprises
dans le ressort de chacune des régions créées par le dahir n° 1-71-77 précité;
• le directeur de l’Ecole Hassania des travaux publics;
• le directeur de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II;
• le directeur de l’Ecole Mohammadia d’ingénieurs;
• le directeur de l’Ecole nationale de l’industrie minérale;
• le directeur de l’Institut national de la recherche agronomique;
• cinq professeurs d’enseignement supérieur représentant les universités dont les travaux de
recherche intéressent les ressources en eau, leur mobilisation, leur gestion ou leur protection,
désignés par le ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique;
• neuf représentants pour les associations scientifiques qui portent un intérêt au climat et aux
ressources en eau, notamment à leur mobilisation, à leur utilisation, et à leur protection, dont six
sont désignés par le ministre des travaux publics et trois par le ministre de l’agriculture et de la
mise en valeur agricole;
• le président de l’association marocaine pour le conseil et l’ingénierie;
• le président de la fédération nationale du bâtiment et des travaux publics;
• cinq présidents des associations professionnelles agricoles désignées par le ministre de
l’agriculture et de la mise en valeur agricole;
• le président de la confédération générale des entreprises du Maroc,
• le président de la fédération des chambres d’agriculture;
• le président de la fédération des chambres de commerce, d’industrie et des services;
• le président de la fédération des chambres d’artisanat;
• le directeur du laboratoire public des essais et des études;
• quatre personnalités connues pour leurs compétences dans le domaine du climat, des ressources
en eau, de leur gestion ou de leur protection, désignées par le président du conseil national de
l’environnement.
Le Conseil supérieur de l’eau et du climat peut s’adjoindre à titre consultatif, toute personne compétente
dans le domaine des ressources en eau et du climat.
Le président du Conseil supérieur de l’eau et du climat peut, en outre, inviter des walis ou gouverneurs
ainsi que les présidents des assemblées préfectorales ou provinciales à participer, à titre consultatif,
aux travaux du conseil lorsque leurs zones d’action sont concernées par les travaux inscrits à l’ordre
du jour du conseil.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 55


Article 2:
Le Conseil supérieur de l’eau et du climat se réunit au moins une fois par an sur convocation de son
président.
Article 3:
Il est créé, sous la présidence du ministre des travaux publics, un comité permanent du conseil
supérieur de l’eau et du climat chargé:
• de préparer l’ordre du jour, les réunions et les travaux des sessions du Conseil;
• de suivre et veiller à l’application des recommandations du Conseil;
• de l’étude des affaires soumises à l’avis du Conseil supérieur de l’eau et du climat;
• de faire, sur la base de l’étude mentionnée ci-dessus, toute proposition susceptible d’aider le
Conseil supérieur de l’eau et du climat à la formulation de son avis;
• d’assurer les liaisons utiles à l’exécution de la mission du Conseil supérieur de l’eau et du climat;
• d’examiner toute affaire en rapport avec la politique de l’eau et du climat qui lui est soumise par
le secrétaire du comité permanent.
Le comité permanent se compose des membres suivants:
• les représentants des autorités gouvernementales membres du Conseil supérieur de l’eau et du
climat;
• un représentant des agences de bassins, désigné par le ministre des travaux publiques;
• un représentant de l’Office national de l’eau potable, désigné par le ministre des travaux publics;
• un représentant de l’Office national d’électricité, désigné par le ministre de l’énergie et des mines;
• un représentant des offices régionaux de mise en valeur agricole, désigné par le ministre de
l’agriculture et de la mise en valeur agricole.
Le comité peut s’adjoindre à titre consultatif, toute personne compétente dans le domaine des
ressources en eau et du climat.
En cas d’absence ou d’empêchement du ministre des travaux publics, la présidence du comité est
assurée par le secrétaire général du ministère des travaux publics.
Article 4:
Le comité permanent se réunit, sur convocation de son président, aussi souvent qu’il est nécessaire et
au moins deux fois par an.
Article 5:
Toute étude à soumettre à l’examen du Conseil supérieur de l’eau et du climat, par toute autorité
gouvernementale membre du conseil, doit être adressée au secrétariat dudit conseil six mois au moins
avant la réunion au cours de laquelle elle doit être examinée.
Article 6:
Le secrétariat du Conseil supérieur de l’eau et du climat et du comité permanent est assuré par le
ministère des travaux publics.
Article 7:
Le ministre des travaux publics est chargé de l’exécution du présent décret qui sera publié au bulletin
officiel.

56 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Décret n°2-96-536 du 8 Rejeb 1417 (20 Novembre 1996) relatif à l’Agence
du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia
Bulletin Officiel n° 4436 du 05/12/1996

Chapitre I: zone d’action-tutelle

Article 1:
En application du dernier alinéa de l’article 20 de la loi susvisée n°10-95 la zone d’action de l’agence du
bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia est constituée par le bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia tel que
délimité par un liséré rouge sur la carte annexée à l’original du présent décret.
Le siège de l’agence est fixé à Béni-Mellal.
Article 1bis:
[Décret n° 2-08-512 du 16 janvier 2009, BO 5706] Il est créé à El-Jadida une délégation de l’Agence
du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia. Cette délégation exerce, à l’intérieur d’une circonscription
territorial, les attributions qui lui sont déléguées par arrêté pris par le directeur de l’agence conformément
aux dispositions du dernier paragraphe de l’article 6 de ce décret.
Article 2:
[Décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005, BO 5292] La tutelle de l’Etat sur l’Agence du bassin hydraulique
de l’Oum Er-Rbia est assurée par le ministre chargé de l’eau sous réserve des pouvoirs et attributions
dévolus au ministre chargé des finances par les lois et règlements applicables aux établissements
publics.
Article 2bis:
[Article 2 du décret n° 2-08-512 du 16 janvier 2009] la ministre de l’énergie et de mines, de l’eau et
de l’environnement et le ministre de l’économie et des finances sont chargés, chacun en ce qui le
concerne, de l’exécution de présent décret qui et publié au Bulletin officiel.

Chapitre II: organes d’administration et de gestion

Article 3:
[Modifié par le décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005] Le conseil d’administration de l’Agence du bassin
hydraulique de l’Oum Er-Rbia est présidé par le ministre chargé de l’eau et comprend, en outre, les
membres suivants:
• un (1) représentant du département chargé de l’intérieur;
• un (1) représentant du département chargé des finances;
• un (1) représentant du département chargé de l’agriculture;
• un (1) représentant du département chargé de l’équipement;
• un (1) représentant du département chargé de l’industrie;
• un (1) représentant du département chargé de l’eau;
• un (1) représentant du département chargé de l’énergie et des mines;
• un (1) représentant du département chargé de la santé;
• un (1) représentant du département chargé de l’environnement;
• un (1) représentant du département chargé de la prévision économique et du plan;
• un (1) représentant du département chargé de l’urbanisme;

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 57


• u n (1) représentant du département chargé de l’aménagement du territoire;
• un (1) représentant du département chargé de l’enseignement supérieur;
• un (1) représentant du département chargé de la défense nationale;
• un (1) représentant du haut commissariat chargé des eaux et forêts;
• un (1) représentant de l’Office national de l’eau potable;
• un (1) représentant de l’Office national de l’électricité;
• un (1) représentant pour chacun des Offices régionaux de mise en valeur agricole des Doukkala,
du Tadla et du Haouz;
• un (1) représentant pour chacune des Régies autonomes de distribution d’eau et d’électricité
d’El-Jadida, de Safi et du Tadla;
• un (1) représentant pour chacune des Agences du bassin hydraulique de la Moulouya, du Sebou,
du Bou Regreg et la Chaouia et du Tensift;
• trois (3) représentants des chambres d’agriculture d’Azilal, de Béni Mellal, d’El-Jadida, d’El Kelâa-
des-Sraghna, de Khénifra et de Safi, désignés par le bureau de la Fédération des chambres
d’agriculture;
• trois (3) représentants pour les chambres de commerce, d’industrie et des services de Béni
Mellal, d’El-Jadida, d’El Kelâa-des-Sraghna, de Khénifra, de Khouribga et de Safi, désignés par le
bureau de la Fédération des chambres de commerce, d’industrie et des services;
•  trois (3) représentants pour les conseils régionaux de Tadla-Azilal, Doukkala-Abda et de
Marrakech-Tensift-El Haouz;
• cinq (5) représentants pour les assemblées préfectorales et provinciales d’Azilal, de Béni Mellal,
d’El-Jadida, d’El Kelâa-des-Sraghna, de Khénifra, de Khouribga et de Safi, désignés par le ministre
chargé de l’intérieur;
• quatre (4) représentants des associations des usagers des eaux agricoles régies par la loi n° 2-84
relative aux associations d’usagers des eaux agricoles promulguée par le dahir n° 1-87-12 du 3
joumada II 1411 (21 décembre 1990), élus par et parmi les présidents des associations relevant de
la zone d’action de l’agence;
• deux (2) représentants des collectivités ethniques relevant de la zone d’action de l’agence,
désignés par le ministre chargé de l’intérieur.
Les représentants des départements ministériels doivent avoir au moins le rang de directeur
d’administration centrale.
Le directeur de l’agence assiste aux réunions du conseil d’administration avec voix consultative.
Le président peut appeler toute personne qualifiée à siéger au conseil, avec voix consultative.
Article 4:
Le conseil d’administration se réunit, sur convocation de son président, aussi souvent que les besoins
de l’agence l’exigent et au moins deux fois par exercice comptable:
• pour arrêter les états de synthèse de l’exercice clos au plus tard le 31 décembre suivant la date
de sa clôture;
• et pour arrêter le budget pour l’exercice suivant, avant le 15 avril précédant la date du début dudit
exercice.
Article 5:
Le conseil d’administration exerce les attributions qui lui sont dévolues par l’article 21 de la loi précitée
n° 10-95 et délibère valablement lorsque la moitié au moins de ses membres sont présents et prend ses
décisions à la majorité des voix; en cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.

58 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Article 6:
Le directeur de l’agence est nommé conformément aux règles en vigueur.
Il exécute les décisions du conseil d’administration et, le cas échéant, du ou des comités créés par ce
dernier.
Il gère l’agence et agit en son nom.
Il accomplit ou autorise tous actes et opérations relatifs à l’objet de l’agence.
Il délivre les autorisations d’utilisation du domaine public hydraulique, conclut les conventions et
contrats et les notifie aux concessionnaires après approbation du conseil d’administration.
Il représente l’agence en justice et a qualité pour agir et défendre en son nom; il doit toutefois en aviser
immédiatement le conseil d’administration.
Il assure la préparation technique et le secrétariat des réunions du conseil de l’administration.
Il est ordonnateur des recettes et des dépenses et en tant que tel, il engage les dépenses par acte,
contrat ou marché, fait tenir la comptabilité des dépenses engagées, liquide et constate les dépenses
et les recettes de l’agence et délivre à l’agent comptable les ordres de paiement et les titres de recettes
correspondants.
Le directeur peut déléguer sous sa responsabilité, une partie de ses pouvoirs et attributions au
personnel de direction de l’agence.

Chapitre III: dispositions diverses

Article 7:
[Article premier du décret n° 2-03-487 du 24 janvier 2005] En application du 1er alinéa de l’article 24 de la
loi précitée n° 10-95, les biens du domaine public hydraulique nécessaires à l’agence pour exercer les
missions qui lui sont imparties, sont mis à sa disposition par arrêté conjoint du ministre chargé de l’eau
et du ministre chargé des finances.
Les conditions de mise à disposition de ces biens, notamment celles relatives à leur gestion, leur
entretien, leur réparation, leur suivi et leur préservation, sont fixées par arrêté du ministre chargé de
l’eau.
Article 8:
[Article premier du décret n° 2-03-487 du 24 janvier 2005] En application du 2e alinéa de l’article 24 de la
loi précitée n° 10-95, les biens meubles et immeubles relevant du domaine privé de l’Etat, nécessaires
à l’agence pour l’accomplissement de ses missions, transférés à ladite agences, font l’objet d’un
inventaire approuvé par arrêté conjoint du ministre chargé de l’eau et du ministre chargé des finances.
Article 9:
Le ministre des finances et des investissements extérieurs et le ministre des travaux publics sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Bulletin
officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 59


Décret n°2-97-488 du 6 Chaoual 1418 (04 Février 1998) relatif à la
composition et au fonctionnement des commissions préfectorales et
provinciales de l’eau
Bulletin Officiel n° 4558 du 05/02/1998

Article 1:
La commission préfectorale ou provinciale de l’eau créée par l’article 101 de la loi susvisée n° 10-95
comprend, sous la présidence du gouverneur ou de son représentant, les membres suivants:
• un représentant de l’autorité gouvernementale chargée de l’équipement;
• un représentant de l’autorité gouvernementale chargée de l’agriculture;
• un représentant de l’office national de l’eau potable, désigné par l’autorité gouvernementale
chargée de l’équipement;
• un représentant de l’office national de l’électricité, désigné par l’autorité gouvernementale
chargée de l’énergie;
• un ou de ou des agences hydrauliques concernées, désignées par l’autorité gouvernementale de
l’équipement;
• un représentant des Offices régionaux de mise en valeur agricole désigné par l’autorité
gouvernementale chargée de l’agriculture;
• le président de l’assemblée préfectorale ou provinciale;
• le président de la chambre d’agriculture;
• le président de la chambre de commerce, d’industrie et de services;
• trois représentants des conseils communaux désignés par l’assemblée préfectorale ou
provinciale;
• un représentant des collectivités ethniques, désigné par le Ministre de l’Intérieur.
Le président de la commission peut inviter toute personne compétente à assister, à titre consultatif, aux
réunions de la commission.
Article 2:
Le secrétariat de la commission, assuré par le ministère chargé de l’équipement, est chargé de la
préparation des réunions de la commission et du suivi de l’exécution de ses recommandations.
La commission préfectorale ou provinciale de l’eau a pour siège le chef-lieu de la préfecture ou de la
province.
Article 3:
La commission préfectorale ou provinciale de l’eau se réunit sur convocation de son président, une fois
par trimestre ou chaque fois que les circonstances l’exigent.
Article 4:
Le ministre d’Etat à l’intérieur et le ministre de l’agriculture, de l’équipement et de l’environnement sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Bulletin
officiel.

60 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Décret n°2-00-475 du 17 Chabaane 1421 (14 Novembre 2000) relatif à
l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya
Bulletin Officiel n° 4854 du 07/12/2000

Chapitre I: zone d’action-tutelle

Article 1:
En application du dernier alinéa de l’article 20 de la loi susvisée n° 10-95, la zone d’action de l’agence
du bassin hydraulique de la Moulouya est constituée par le bassin hydraulique de la Moulouya tel que
délimité par un liséré rouge sur la carte annexée à l’original du présent décret.
Le siège de l’agence est fixé à Oujda.
Article 1bis:
[Décret n° 2-08-511 du 16 janvier 2009, BO n°5706] Il est créé à Midelt une délégation de l’Agence du
bassin hydraulique de la Moulouya. Cette délégation exerce, à l’intérieur d’une circonscription territorial,
les attributions qui lui sont déléguées par arrêté pris par le directeur de l’agence conformément aux
dispositions du dernier paragraphe de l’article 6 de ce décret.
Article 2:
[Article premier du décret n°2-03-478 du 24 janvier 2005, BO n° 5292] La tutelle de l’Etat sur l’Agence
du bassin hydraulique de la Moulouya est assurée par le ministre chargé de l’eau sous réserve des
pouvoirs et attributions dévolus au ministre chargé des finances par les lois et règlements applicables
aux établissements publics.

Chapitre II: organes d’administration et de gestion

Article 3:
[Décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005] Le conseil d’administration de l’Agence du bassin hydraulique de
la Moulouya est présidé par le ministre chargé de l’eau et comprend, en outre, les membres suivants:
• un (1) représentant du département chargé de l’intérieur;
• un (1) représentant du département chargé des finances;
• un (1) représentant du département chargé de l’agriculture;
• un (1) représentant du département chargé de l’équipement;
• un (1) représentant du département chargé de l’industrie;
• un (1) représentant du département chargé de l’eau;
• un (1) représentant du département chargé de d’énergie et des mines;
• un (1) représentant du département chargé de la santé;
• un (1) représentant du département chargé de l’environnement;
• un (1) représentant du département chargé de la prévision économique et du plan;
• un (1) représentant du département chargé de l’urbanisme;
• un (1) représentant du département chargé de l’aménagement du territoire;
• un (1) représentant du département chargé de l’enseignement supérieur;
• un (1) représentant du département chargé de la défense nationale;
• un (1) représentant du haut commissariat chargé des eaux et forêts;
• deux (2) représentants de l’Office national de l’eau potable;

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 61


• d eux (2) représentants de l’Office national de l’électricité;
• un (1) représentant de l’Office régional de mise en valeur agricole de la Moulouya;
• un (1) représentant de l’Office régional de mise en valeur agricole du Tafilalet;
• un (1) représentant pour chacune des Régies autonomes de distribution d’eau et d’électricité de
Nador, d’Oujda et de Taza;
• un (1) représentant pour chacune des Agences de bassins hydrauliques du Loukkos, du Sebou et
de l’Oum Er-Rbia;
• un (1) représentant de l’Agence du développement économique et social des préfectures et
provinces du nord;
• quatre (4) représentants des chambres d’agriculture de Bouârfa, de Boulmane, de Khénifra, de
Nador, d’Oujda et de Taza, désignés par le bureau de la fédération des chambres d’agriculture;
• trois (3) représentants des chambres de commerce d’industrie et des services de Khénifra, de
Nador, d’Oujda et de Taza, désignés par le bureau de la fédération des chambres de commerce,
d’industrie et des services;
• un (1) représentant pour le conseil régional de l’oriental;
• sept (7) représentants pour les assemblées préfectorales et provinciales de Berkane, de Figuig,
de Jerada, de Khénifra, de Nador, d’Oujda-Angad et de Taourirt;
• trois (3) représentants pour les associations des usagers des eaux agricoles régies par la loi
n° 2-84 relative aux associations d’usagers des eaux agricoles promulguée par le dahir n° 1-87-12 du
3 joumada II 1411 (21 décembre 1990), élus par et parmi les présidents des associations relevant
de la zone d’action de l’agence;
• deux (2) représentants des collectivités ethniques relevant de la zone d’action de l’agence
désignés par le ministre chargé de l’intérieur.
Les représentants des ministres doivent avoir au moins le rang de directeur d’administration centrale.
Le directeur de l’agence assiste aux réunions du conseil d’administration avec voix consultative.
Le président peut appeler toute personne qualifiée à siéger au conseil, avec voix consultative.
Article 4:
Le conseil d’administration se réunit, sur convocation de son président, aussi souvent que les besoins
de l’agence l’exigent et au moins deux fois par exercice comptable:
• pour arrêter les états de synthèse de l’exercice clos au plus tard le 30 juin suivant la date de sa
clôture;
• et pour arrêter le budget pour l’exercice suivant, avant le 15 octobre précédant la date du début
dudit exercice.
Article 5:
Le conseil d’administration exerce les attributions qui lui sont dévolues par l’article 21 de la loi précitée
n° 10-95 et délibère valablement lorsque la moitié au moins de ses membres sont présents. Il prend ses
décisions à la majorité des voix et en cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.
Article 6:
Le directeur de l’agence est nommé conformément aux règles en vigueur.
Il exécute les décisions du conseil d’administration et, le cas échéant, du ou des comités créés par ce
dernier.
Il gère l’agence et agit en son nom.
Il accomplit ou autorise tout acte et opération relative à l’objet de l’agence.
Il délivre les autorisations d’utilisation du domaine public hydraulique, conclut les conventions et
contrats et les notifie aux concessionnaires après approbation du conseil d’administration.
Il représente l’agence en justice et a qualité pour agir et défendre en son nom; il doit toutefois en aviser
immédiatement le conseil d’administration.
Il assure la préparation technique et le secrétariat des réunions du conseil d’administration.

62 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Il est ordonnateur des recettes et des dépenses et en tant que tel, il engage les dépenses par acte,
contrat ou marché, fait tenir la comptabilité des dépenses engagées, liquide et constate les dépenses
et les recettes de l’agence et délivre à l’agent comptable les ordres de paiement et les titres de recettes
correspondants.
Le directeur peut déléguer sous sa responsabilité, une partie de ses pouvoirs et attributions au
personnel de direction de l’agence.

Chapitre III: dispositions diverses

Article 7:
[Article premier du décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005] En application du 1er alinéa de l’article 24 de
la loi précitée n° 10-95, les biens du domaine public hydraulique nécessaires à l’agence pour exercer
les missions qui lui sont imparties, sont mis à sa disposition par arrêtés conjoints du ministre chargé de
l’eau et du ministre chargé des finances.
Les conditions de mise à disposition de ces biens, notamment celles relatives à leur gestion, leur
entretien, leur réparation, leur suivi et leur préservation, sont fixées par arrêté du ministre chargé de
l’eau.
Article 8:
[Article premier du décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005] En application du 2e alinéa de l’article 24 de la
loi précitée n° 10-95, les biens meubles et immeubles relevant du domaine privé de l’Etat, nécessaires à
l’agence pour l’accomplissement de ses missions, transférés à ladite agence, font l’objet d’un inventaire
approuvé par arrêté conjoint du ministre chargé de l’eau et du ministre chargé des finances.
Article 9:
Le ministre de l’économie, des finances, de la privatisation et du tourisme et le ministre de l’équipement
sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Bulletin
officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 63


Décret n°2-00-476 du 17 Chaabane 1421 (14 Novembre 2000) relatif à
l’Agence du bassin hydraulique du Loukkos
Bulletin Officiel n° 4854 du 07/12/2000

Chapitre I: zone d’action-tutelle

Article 1:
En application du dernier alinéa de l’article 20 de la loi susvisée n° 10-95, la zone d’action de l’agence du
bassin hydraulique du Loukkos est constituée par le bassin hydraulique du Loukkos tel que délimité par
un liséré rouge sur la carte annexée à l’original du présent décret.
Le siège de l’agence est fixé à Tétouan.
Article 1bis:
[Décret n° 2-08-513 du 16 janvier 2009, BO n°5706] Il est créé à Al Hoceima une délégation de l’Agence
du bassin hydraulique du Loukkos. Cette délégation exerce, à l’intérieur d’une circonscription territorial,
les attributions qui lui sont déléguées par arrêté pris par le directeur de l’agence conformément aux
dispositions du dernier paragraphe de l’article 6 de ce décret.
Article 2:
[Article premier du décret n°2-03-478 du 24 janvier 2005, BO n° 5292] La tutelle de l’Etat sur l’Agence du
bassin hydraulique du Loukkos est assurée par le ministre chargé de l’eau sous réserve des pouvoirs
et attributions dévolus au ministre chargé des finances par les lois et règlements applicables aux
établissements publics.

Chapitre II: organes d’administration et de gestion

Article 3:
[Décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005] Le conseil d’administration de l’agence du bassin Hydraulique
du Loukkos est présidé par le ministre chargé de l’eau et comprend, en outre, les membres suivants:
• un (1) représentant du département chargé de l’intérieur;
• un (1) représentant du département chargé des finances;
• un (1) représentant du département chargé de l’agriculture;
• un (1) représentant du département chargé de l’équipement;
• un (1) représentant du département chargé de l’industrie;
• un (1) représentant du département chargé de l’eau;
• un (1) représentant du département chargé de l’énergie et des mines;
• un (1) représentant du département chargé de la santé;
• un (1) représentant du département chargé de l’environnement;
• un (1) représentant du département chargé de la prévision économique et du plan;
• un (1) représentant du département chargé de l’urbanisme;
• un (1) représentant du département chargé de l’aménagement du territoire;
• un (1) représentant du département chargé de la défense nationale;
• un (1) représentant du haut commissariat chargé des eaux et forêts;
• deux (2) représentants de l’Office national de l’eau potable;
• deux (2) représentants de l’Office national de l’électricité;

64 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


• deux (2) représentants de l’Office régional de mise en valeur agricole du Loukkos;
• un (1) représentant de l’Office régional de mise en valeur agricole du Gharb;
• un (1) représentant pour la Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de Larache;
• un (1) représentant pour chacune des agences de bassins hydrauliques de la Moulouya et du
Sebou;
• deux (2) représentants de l’Agence du développement économique et social des préfectures et
provinces du nord;
• trois (3) représentants des chambres d’agriculture d’Al Hoceima, de Chefchaouen, de Larache, de
Tanger et de Tétouan, désignés par le bureau de la fédération des chambres d’agriculture;
• trois (3) représentants des chambres de commerce, d’industrie et des services d’Al Hoceima,
de Tanger et de Tétouan, désignés par le bureau de la fédération des chambres de commerce,
d’industrie et des services;
• deux (2) représentants pour les conseils régionaux de Tanger-Tétouan et de Taza-El Hoceima-
Taounate;
• cinq (5) représentants pour les assemblées préfectorales et provinciales d’Al Hoceima, de
Chefchaouen, de Larache, de Tanger-Asila, de Tétouan et de Fahs-Bni Makada, désignés par le
ministre chargé de l’intérieur;
• cinq (5) représentants pour les associations des usagers des eaux agricoles régies par la
loi n° 2- 84 relative aux associations d’usagers des eaux agricoles, promulguée par le dahir
n° 1-87-12 du 3 joumada Il 1411 (21 décembre 1990), élus par et parmi les présidents des
associations relevant de la zone d’action de l’agence;
• deux (2) représentants des collectivités ethniques relevant de la zone d’action de l’agence désigné
par le ministre chargé de l’intérieur.
Les représentants des ministres doivent avoir au moins le rang de directeur d’administration centrale.
Le directeur de l’agence assiste aux réunions du conseil d’administration avec voix consultative.
Le président peut appeler toute personne qualifiée à siéger au conseil, avec voix consultative.
Article 4:
Le conseil d’administration se réunit, sur convocation de son président, aussi souvent que les besoins
de l’agence l’exigent et au moins deux fois par exercice comptable:
• pour arrêter les états de synthèse de l’exercice clos au plus tard le 30 juin suivant la date de sa
clôture;
• et pour arrêter le budget pour l’exercice suivant, avant le 15 octobre précédant la date du début
dudit exercice.
Article 5:
Le conseil d’administration exerce les attributions qui lui sont dévolues par l’article 21 de la loi précitée
n° 10-95 et délibère valablement lorsque la moitié au moins de ses membres sont présents. Il prend ses
décisions à la majorité des voix et en cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 65


Article 6:
Le directeur de l’agence est nommé conformément aux règles en vigueur.
Il exécute les décisions du conseil d’administration et, le cas échéant, du ou des comités créés par ce
dernier.
Il gère l’agence et agit en son nom.
Il accomplit ou autorise tous actes et opérations relatifs à l’objet de l’agence.
Il délivre les autorisations d’utilisation du domaine public hydraulique, conclut les conventions et
contrats et les notifie aux concessionnaires après approbation du conseil d’administration.
Il représente l’agence en justice et a qualité pour agir et défendre en son nom; il doit toutefois en aviser
immédiatement le conseil d’administration.
Il assure la préparation technique et le secrétariat des réunions du conseil d’administration.
Il est ordonnateur des recettes et des dépenses et en tant que tel, il engage les dépenses par acte,
contrat ou marché, fait tenir la comptabilité des dépenses engagées, liquide et constate les dépenses
et les recettes de l’agence et délivre à l’agent comptable les ordres de paiement et les titres de recettes
correspondants.
Le directeur peut déléguer sous sa responsabilité, une partie de ses pouvoirs et attributions au
personnel de direction de l’agence.

Chapitre III: dispositions diverses

Article 7:
[Article premier du décret n° 2-03-478 du 24 Janvier 2005] En application du 1er alinéa de l’article 24 de
la loi précitée n° 10-95, les biens du domaine public hydraulique nécessaires à l’agence pour exercer
les missions qui lui sont imparties, sont mis à sa disposition par arrêtés conjoints du ministre chargé de
l’eau et du ministre chargé des finances.
Les conditions de mise à disposition de ces biens, notamment celles relatives à leur gestion, leur
entretien, leur réparation, leur suivi et leur préservation, sont fixées par arrêté du ministre chargé de
l’eau.
Article 8:
[Article premier du décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005] En application du 2e alinéa de l’article 24 de la
loi précitée n° 10-95, les biens meubles et immeubles relevant du domaine privé de l’Etat, nécessaires à
l’agence pour l’accomplissement de ses missions, transférés à ladite agence, font l’objet d’un inventaire
approuvé par arrêtés conjoints du ministre chargé de l’eau et du ministre chargé des finances.
Article 9:
Le ministre de l’économie, des finances, de la privatisation et du tourisme et le ministre de l’équipement
sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Bulletin
officiel.

66 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Décret n°2-00-477 du 17 Chaabane 1421 (14 Novembre 2000)
relatif à l’Agence du bassin hydraulique du Sebou
Bulletin Officiel n° 4854 du 07/12/2000

Chapitre I: zone d’action- tutelle

Article 1:
En application du dernier alinéa de l’article 20 de la loi susvisée n° 10-95, la zone d’action de l’Agence
du bassin hydraulique du Sebou est constituée par le bassin hydraulique du Sebou tel que délimité par
un liséré rouge, sur la carte annexée à l’original du présent décret.
Le siège de l’agence est fixé à Fès.
Article 2:
[Article premier du décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005, BO n° 5292] La tutelle de l’Etat sur l’Agence
du bassin hydraulique du Sebou est assurée par le ministre chargé de l’eau sous réserve des pouvoirs
et attributions dévolus au ministre chargé des finances par les lois et règlements applicables aux
établissements publics.

Chapitre II: organes d’administration et de gestion

Article 3:
[Décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005, BO n° 5292] Le conseil d’administration de l’Agence du bassin
hydraulique du Sebou est présidé par le ministre chargé l’eau et comprend, en outre, les membres
suivants:
• un (1) représentant du département chargé de l’intérieur;
• un (1) représentant du département chargé des finances;
• un (1) représentant du département chargé de l’agriculture;
• un (1) représentant du département chargé de l’équipement;
• un (1) représentant du département chargé de l’industrie;
• un (1) représentant du département chargé de l’eau;
• un (1) représentant du département chargé de la santé;
• un (1) représentant du département chargé de l’environnement;
• un (1) représentant du département chargé de la prévision économique et du plan;
• un (1) représentant du département chargé de l’urbanisme;
• un (1) représentant du département chargé de l’aménagement du territoire;
• un (1) représentant du département chargé de la défense nationale;
• un (1) représentant du haut commissariat chargé des eaux et forêts;
• un (1) représentant de l’Office national de l’eau potable;
• un (1) représentant de l’Office national de l’électricité;
• un (1) représentant pour chacun des offices régionaux de mise en valeur agricole du Gharb et du
Loukkos;
• quatre (4) représentants pour les régies autonomes de distribution d’eau et d’électricité de Fès,
de Kénitra, de Meknès et de Taza;
• un (1) représentant pour chacune des agences de bassins hydrauliques du Loukkos, de la
Moulouya et de Bou Regreg et de la Chaouia;
• un (1) représentant de l’Agence du développement économique et social des préfectures et
provinces du nord;

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 67


• t rois (3) représentants des chambres d’agriculture d’Al Hoceima, de Boulemane, de Chefchaouen,
de Fès, de Kénitra, de Khémisset, de Meknès, de Sidi-Kacem, de Taounate et de Taza, désignés
par le bureau de la fédération des chambres d’agriculture;
• trois (3) représentants des chambres de commerce, d’industrie et des services d’Al Hoceima, de
Fès, de Kénitra, de Khémisset, de Meknès et de Taza, désignés par le bureau de la fédération des
chambres de commerce, d’industrie et des services;
• quatre (4) représentants pour les conseils régionaux Gharb-Cherarda-Béni Hssen, de Meknès-
Tafilalet, Fès-Boulmane et de Taza-El Hoceima-Taounate;
• quatre (4) représentants pour les assemblées préfectorales et provinciales d’AI Ismaïlia, de
Boulemane, d’El Hajeb, de Fès Jdid-Dar-Dbibagh, de Fès-Médina, d’Ifrane, de Kénitra, de
Khémisset, de Khénifra, de Meknès El Menzeh, de Sefrou, de Sidi-Kacem, de Taounate, de Taza et
de Zouagha-Moulay Yacoub, désignés par le ministre chargé de l’intérieur;
• quatre (4) représentants pour les associations des usagers des eaux agricoles, régies par la loi n°
2-84 relative aux associations d’usagers des eaux agricoles, promulguée par le dahir n° 1-87-12 du
3 joumada Il 1411 (21 décembre 1990), élus par et parmi les présidents des associations relevant
de la zone d’action de l’agence;
• deux (2) représentants des collectivités ethniques relevant de la zone d’action de l’agence
désignés par le ministre chargé de l’intérieur.
Les représentants des ministres doivent avoir au moins le rang de directeur d’administration centrale.
Le directeur de l’agence assiste aux réunions du conseil d’administration avec voix consultative.
Le président peut appeler toute personne qualifiée à siéger au conseil, avec voix consultative.
Article 4:
Le conseil d’administration se réunit, sur convocation de son président, aussi souvent que les besoins
de l’agence l’exigent et au moins deux fois par exercice comptable:
• pour arrêter les états de synthèse de l’exercice clos au plus tard le 30 juin suivant la date de sa
clôture;
• et pour arrêter le budget pour l’exercice suivant, avant le 15 octobre précédant la date du début
dudit exercice.
Article 5:
Le conseil d’administration exerce les attributions qui lui sont dévolues par l’article 21 de la loi précitée
n° 10-95 et délibère valablement lorsque la moitié au moins de ses membres sont présents. Il prend ses
décisions à la majorité des voix et en cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.
Article 6:
Le directeur de l’agence est nommé conformément aux règles en vigueur.
Il exécute les décisions du conseil d’administration et, le cas échéant, du ou des comités créés par ce
dernier.
Il gère l’agence et agit en son nom.
Il accomplit ou autorise tous actes et opérations relatifs à l’objet de l’agence.
Il délivre les autorisations d’utilisation du domaine public hydraulique, conclut les conventions et
contrats et les notifie aux concessionnaires après approbation du conseil d’administration.
Il représente l’agence en justice et a qualité pour agir et défendre en son nom; il doit toutefois en aviser
immédiatement le conseil d’administration.
Il assure la préparation technique et le secrétariat des réunions du conseil d’administration.
Il est ordonnateur des recettes et des dépenses et en tant que tel, il engage les dépenses par acte,
contrat ou marché, fait tenir la comptabilité des dépenses engagées, liquide et constate les dépenses
et les recettes de l’agence et délivre à l’agent comptable les ordres de paiement et les titres de recettes
correspondants.
Le directeur peut déléguer sous sa responsabilité, une partie de ses pouvoirs et attributions au
personnel de direction de l’agence.

68 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Chapitre III: dispositions diverses

Article 7:
[Article premier du décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005] En application du 1er alinéa de l’article 24 de la
loi précitée n° 10-95, les biens du domaine public hydraulique nécessaires à l’agence pour exercer les
missions qui lui sont imparties, sont mis à sa disposition par arrêté conjoint du ministre chargé de l’eau
et du ministre chargé des finances.
Les conditions de mise à disposition de ces biens, notamment celles relatives à leur gestion, leur
entretien, leur réparation, leur suivi et leur préservation, sont fixées par arrêté du ministre chargé de
l’eau.
Article 8:
[Article premier du décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005] En application du 2e alinéa de l’article 24 de la
loi précitée n° 10-95, les biens meubles et immeubles relevant du domaine privé de l’Etat, nécessaires à
l’agence pour l’accomplissement de ses missions, transférés à ladite agence, font l’objet d’un inventaire
approuvé par arrêté conjoint du ministre chargé de l’eau et du ministre chargé des finances.
Article 9:
Le ministre de l’économie, des finances, de la privatisation et du tourisme et le ministre de l’équipement
sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Bulletin
officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 69


Décret n°2-00-478 du 17 Chaabane 1421 (14 Novembre 2000) relatif à
l’Agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et de la Chaouia
Bulletin Officiel n°4854 du 07/12/2000

Chapitre I: zone d’action-tutelle

Article 1:
En application du dernier alinéa de l’article 20 de la loi susvisée n° 10-95, la zone d’action de l’agence
du bassin hydraulique du Bou Regreg et de la Chaouia est constituée par le bassin hydraulique du Bou
Regreg et de la Chaouia tel que délimité par un liséré rouge sur la carte annexée à l’original du présent décret.
Le siège de l’agence est fixé à Benslimane.
Article 2:
[Article premier du décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005, BO n° 5292] La tutelle de l’Etat sur l’Agence
du bassin hydraulique du Bou Regreg et de la Chaouia est assurée par le ministre chargé de l’eau sous
réserve des pouvoirs et attributions dévolus au ministre chargé des finances par les lois et règlements
applicables aux établissements publics.

Chapitre 2: organes d’administration et de gestion

Article 3:
[Modifié par le décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005, BO n° 5292] Le conseil d’administration de l’Agence
du bassin hydraulique du Bou Regreg et de la Chaouia est présidé par le ministre chargé de l’eau et
comprend, en outre, les membres suivants:
• un (1) représentant du département chargé de l’intérieur;
• un (1) représentant du département chargé des finances;
• un (1) représentant du département chargé de l’agriculture;
• un (1) représentant du département chargé de l’équipement;
• un (1) représentant du département chargé de l’industrie;
• un (1) représentant du département chargé de l’eau;
• un (1) représentant du département chargé de l’énergie et des mines;
• un (1) représentant du département chargé de la santé;
• un (1) représentant du département chargé de l’environnement;
• un (1) représentant du département chargé de la prévision économique et du plan;
• un (1) représentant du département chargé de l’urbanisme;
• un (1) représentant du département chargé de l’aménagement du territoire;
• un (1) représentant du département chargé de l’enseignement supérieur;
• un (1) représentant du département chargé de la défense nationale;
• un (1) représentant du haut-commissariat chargé des eaux et forêts;
• trois (3) représentants de l’Office national de l’eau potable;
• deux (2) représentants de l’Office national de l’électricité;
• un (1) représentant pour la Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de Settat;
• un (1) représentant pour chacun des Offices régionaux de mise en valeur agricole du Gharb et du Tadla;
• un (1) représentant pour chacune des agences de bassins hydrauliques de l’Oum Er-Rbia et du Sebou;
• trois (3) représentants pour les chambres d’agriculture de Benslimane, de Casablanca, de
Khémisset, de Khénifra, de Khouribga et de Settat, désignés par le bureau de la fédération des
chambres d’agriculture;

70 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


• q uatre (4) représentants des chambres de commerce, d’industrie et des services de Casablanca,
de Khémisset, de Khénifra, de Khouribga, de Mohammedia, de Rabat et de Settat, désignés par le
bureau de la fédération des chambres de commerce, d’industrie et des services;
• trois (3) représentants pour les conseils régionaux de Rabat-Salé-Zemmour-Zair, du Grand
Casablanca et de Chaouia-Ouardigha;
• six (6) représentants pour les assemblées préfectorales et provinciales de Aïn Chock-Hay-
Hassani, de Aïn Sbaâ-Hay Mohammadi, de Al Fida-Derb Sultan, de Ben-M’Sik-Sidi Othmane, de
Benslimane, de Casablanca-Anfa, de Khémisset, de Khénifra, de Khouribga, de Méchouar de
Casablanca, de Mohammedia, de Rabat, de Salé, de Sidi Bernoussi-Zenata, de Skhirat-Témara et
Settat, désignés par le ministre chargé de l’intérieur;
• deux (2) représentants pour les associations des usagers des eaux agricoles, régies par la
loi n° 2-84 relative aux associations d’usagers des eaux agricoles, promulguée par le dahir n°
1-87-12 du 3 joumada Il 1411 (21 décembre 1990), élus par et parmi les présidents des associations
relevant de la zone d’action de l’agence;
• deux (2) représentants des collectivités ethniques relevant de la zone d’action de l’agence
désignés par le ministre chargé de l’intérieur.
Les représentants des ministres doivent avoir au moins le rang de directeur d’administration centrale.
Le directeur de l’agence assiste aux réunions du conseil d’administration avec voix consultative.
Le président peut appeler toute personne qualifiée à siéger au conseil, avec voix consultative.
Article 4:
Le conseil d’administration se réunit, sur convocation de son président, aussi souvent que les besoins
de l’agence l’exigent et au moins deux fois par exercice comptable:
• pour arrêter les états de synthèse de l’exercice clos au plus tard le 30 juin suivant la date de sa
clôture;
• et pour arrêter le budget pour l’exercice suivant, avant le 15 octobre précédant la date du début
dudit exercice.
Article 5:
Le conseil d’administration exerce les attributions qui lui sont dévolues par l’article 21 de la loi précitée
n° 10-95 et délibère valablement lorsque la moitié au moins de ses membres sont présents. Il prend ses
décisions à la majorité des voix et en cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.
Article 6:
Le directeur de l’agence est nommé conformément aux règles en vigueur.
Il exécute les décisions du conseil d’administration et, le cas échéant, du ou des comités créés par ce
dernier.
Il gère l’agence et agit en son nom.
Il accomplit ou autorise tous actes et opérations relatifs à l’objet de l’agence.
Il délivre les autorisations d’utilisation du domaine public hydraulique, conclut les conventions et
contrats et les notifie aux concessionnaires après approbation du conseil d’administration.
Il représente l’agence en justice et a qualité pour agir et défendre en son nom; il doit toutefois en aviser
immédiatement le conseil d’administration.
Il assure la préparation technique et le secrétariat des réunions du conseil d’administration.
Il est ordonnateur des recettes et des dépenses et en tant que tel, il engage les dépenses par acte,
contrat ou marché, fait tenir la comptabilité des dépenses engagées, liquide et constate les dépenses
et les recettes de l’agence et délivre à l’agent comptable les ordres de paiement et les titres de recettes
correspondants.
Le directeur peut déléguer sous sa responsabilité, une partie de ses pouvoirs et attributions au
personnel de direction de l’agence.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 71


Chapitre III: dispositions diverses

Article:7
En application du 1er alinéa de l’article 24 de la loi précitée n° 10-95, les biens du domaine public
hydraulique nécessaires à l’agence pour exercer les misisons qui lui sont imparties, sont mis à sa
disposisiotn par arrêté conjoint du ministre de l’équipement et du ministre chargé des finances.
Les conditions de mise à dispositions de ces biens, notamment celles relatives à leur gestion, leur
entretien, leur réparation, leur suivi et leur préservation, sont fixées par arrêté du ministre de
l’équipement.

Article:8
En application du 2e alinéa de l’article 24 de la loi précitée n° 10-95, les biens meubles et immeubles
relevant du domaine privé de l’Etat, nécessaires à l’agence pour l’accomplissement de ses missions,
transférés à ladite agence, font l’objet d’un inventaire approuvé par arrêté conjoint du ministre de
l’équipement et du ministre chargé des finances.

Article:9
Le ministre de l’économie, des finances, de la privatisation et du tourisme et le ministre de
l’équipementsont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera
publié au Bulletin officiel.

72 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Décret n°2-00-479 du 17 Chaabane 1421 (14 Novembre 2000)
relatif à l’Agence du bassin hydraulique du Tensift
Bulletin Officiel n° 4854 du 07/12/2000

Chapitre I: zone d’action-tutelle

Article 1:
En application du dernier alinéa de l’article 20 de la loi susvisée n° 10-95, la zone d’action de l’Agence
du bassin hydraulique du Tensift est constituée par le bassin hydraulique du Tensift tel que délimité par
un liséré rouge sur la carte annexée à l’original du présent décret.
Le siège de l’agence est fixé à Marrakech.
Article 2:
[Article premier du décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005, BO n° 5292] La tutelle de l’Etat sur l’agence
du bassin hydraulique du Tensift est assurée par le ministre chargé de l’eau sous réserve des pouvoirs
et attributions dévolus au ministre chargé des finances par les lois et règlements applicables aux
établissements publics.

Chapitre II: organes d’administration et de gestion

Article 3:
[Décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005, BO n° 5292] Le conseil d’administration de l’Agence du bassin
hydraulique du Tensift est présidé par le ministre chargé de l’eau et comprend, en outre, les membres
suivants:
• un (1) représentant du département chargé de l’intérieur;
• un (1) représentant du département chargé des finances;
• un (1) représentant du département chargé de l’agriculture;
• un (1) représentant du département chargé de l’équipement;
• un (1) représentant du département chargé de l’industrie;
• un (1) représentant du département chargé de l’eau;
• un (1) représentant du département chargé de l’énergie et des mines;
• un (1) représentant du département chargé de la santé;
• un (1) représentant du département chargé de l’environnement;
• un (1) représentant du département chargé de la prévision économique et du plan;
• un (1) représentant du département chargé de l’urbanisme;
• un (1) représentant du département chargé de l’aménagement du territoire;
• un (1) représentant du département chargé de l’enseignement supérieur;
• un (1) représentant du département chargé de la défense nationale;
• un (1) représentant du haut commissariat chargé des eaux et forêts;
• deux (2) représentants de l’Office national de l’eau potable;
• deux (2) représentants de l’Office national de l’électricité;
• deux (2) représentants de l’Office régional de mise en valeur agricole du Haouz;
• deux (2) représentants de l’Office régional de mise en valeur agricole du Tadla;
• deux (2) représentants de la Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de Marrakech;

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 73


• u n (1) représentant pour chacune des agences de bassins hydrauliques de l’Oum-Er-Rbia et de
Souss-Massa;
• quatre (4) représentants des chambres d’agriculture d’Al Hoceima, d’Essaouira, de Marrakech et
de Safi, désignés par le bureau de la fédération des chambres d’agriculture;
• quatre (4) représentants des chambres de commerce, d’industrie et des services d’Essaouira,
de Marrakech, et de Safi, désignés par le bureau de la fédération des chambres de commerce,
d’industrie et des services;
• un (1) représentant pour le conseil régional de Marrakech-Tensift-El Haouz;
• cinq (5) représentants pour les assemblées préfectorales et provinciales d’Al Haouz, de
Chichaoua, d’Essaouira, de Marrakech-Ménara et de Sidi Youssef Ben Ali;
• quatre (4) représentants pour les associations des usagers des eaux agricoles, régies par la loi n°
2-84 relative aux associations d’usagers des eaux agricoles, promulguée par le dahir n° 1-87-12 du
3 joumada Il 1411 (21 décembre 1990), élus par et parmi les présidents des associations relevant
de la zone d’action de l’agence;
• deux (2) représentants des collectivités ethniques relevant de la zone d’action de l’agence,
désignés par le ministre chargé de l’intérieur.
Les représentants des ministres doivent avoir au moins le rang de directeur d’administration centrale.
Le directeur de l’agence assiste aux réunions du conseil d’administration avec voix consultative.
Le président peut appeler toute personne qualifiée à siéger au conseil, avec voix consultative.
Article 4:
Le conseil d’administration se réunit, sur convocation de son président, aussi souvent que les besoins
de l’agence l’exigent et au moins deux fois par exercice comptable:
• pour arrêter les états de synthèse de l’exercice clos au plus tard le 30 juin suivant la date de sa
clôture;
• et pour arrêter le budget pour l’exercice suivant, avant le 15 octobre précédant la date du début
dudit exercice.
Article 5:
Le conseil d’administration exerce les attributions qui lui sont dévolues par l’article 21 de la loi précitée
n° 10-95 et délibère valablement lorsque la moitié au moins de ses membres sont présents. Il prend ses
décisions à la majorité des voix et en cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.
Article 6:
Le directeur de l’agence est nommé conformément aux règles en vigueur.
Il exécute les décisions du conseil d’administration et, le cas échéant, du ou des comités créés par ce
dernier.
Il gère l’agence et agit en son nom.
Il accomplit ou autorise tous actes et opérations relatifs l’objet de l’agence.
Il délivre les autorisations d’utilisation du domaine public hydraulique, conclut les conventions et
contrats et les notifie aux concessionnaires après approbation du conseil d’administration.
Il représente l’agence en justice et a qualité pour agir et défendre en son nom; il doit toutefois en aviser
immédiatement le conseil d’administration.
Il assure la préparation technique et le secrétariat de réunions du conseil d’administration.
Il est ordonnateur des recettes et des dépenses et en tant que tel, il engage les dépenses par acte,
contrat ou marché, fait tenir la comptabilité des dépenses engagées, liquide et constate les dépenses
et les recettes de l’agence et délivre à l’agent comptable les ordres de paiement et les titres de recettes
correspondants.
Le directeur peut déléguer sous sa responsabilité, une partie de ses pouvoirs et attributions au
personnel de direction de l’agence.

74 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Chapitre III: dispositions diverses

Article 7:
[Article premier du décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005] En application du 1er alinéa de l’article 24 de la
loi précitée n° 10-95, les biens du domaine public hydraulique nécessaires à l’agence pour exercer les
missions qui lui sont imparties, sont mis à sa disposition par arrêté conjoint du ministre chargé de l’eau
et du ministre chargé des finances.
Les conditions de mise à disposition de ces biens, notamment celles relatives à leur gestion, leur
entretien, leur réparation, leur suivi et leur préservation, sont fixées par arrêté du ministre chargé de
l’eau.
Article 8:
[Article premier du décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005] En application du 2e alinéa de l’article 24 de la
loi précitée n° 10-95, les biens meubles et immeubles relevant du domaine privé de l’Etat, nécessaires à
l’agence pour l’accomplissement de ses missions, transférés à ladite agence, font l’objet d’un inventaire
approuvé par arrêté conjoint du ministre chargé de l’eau et du ministre chargé des finances.
Article 9:
Le ministre de l’économie, des finances, de la privatisation et du tourisme et le ministre de l’équipement
sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Bulletin
officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 75


Décret n°2-00-480 du 17 Chaabane 1421 (14 Novembre 2000) relatif à
l’Agence du bassin hydraulique de Souss-Massa
Bulletin Officiel n° 4854 07/12/2000

Chapitre I: zone d’action-tutelle

Article 1:
[Modifié par le décret n° 2-08-510 du 16 janvier 2009] En application du dernier alinéa de l’article 20 de
la loi susvisée n° 10-95, la zone d’action de l’agence du bassin hydraulique de Souss-Massa et Drâa
est constituée par les bassins hydrauliques de Souss-Massa et de Draa tels que délimités par un liséré
rouge sur la carte annexée à l’original du présent décret.
Le siège de l’agence de Souss-Massa et Drâa est fixé à Agadir.
Article 1bis:
[Décret n° 2-08-513 du 16 janvier 2009, BO n°5706] Il est créé à Ouarzazate et à Guelmim une délégation
de l’Agence du bassin hydraulique de Souss-Massa et Drâa. Cette délégation exerce, à l’intérieur
d’une circonscription territorial fixée par arrêté pris par le directeur de l’agence conformément aux
dispositions de l’article 6 de ce décret, les attributions relatives à la planification, à la gestion des
ressources en eau, à l’octroi des autorisations d’utilisation du domaine public hydraulique et à son
contrôle.
Article 2:
[Article premier du décret n°2-03-478 du 24 janvier 2005, BO n° 5292] La tutelle de l’Etat sur l’Agence
du bassin hydraulique de Souss-Massa et Drâa est assurée par le ministre chargé de l’eau sous
réserve des pouvoirs et attributions dévolus au ministre chargé des finances par les lois et règlements
applicables aux établissements publics.

Chapitre II: organes d’administration et de gestion

Article 3:
[Décret n° 2-08-510 du 16 janvier 2009] Le conseil d’administration de l’Agence du bassin hydraulique de
Souss-Massa et Drâa est présidé par le ministre chargé de l’eau et comprend, en outre, les membres
suivants :
• un (1) représentant du département chargé de l’intérieur;
• un (1) représentant du département chargé des finances;
• un (1) représentant du département chargé de l’équipement;
• un (1) représentant du département chargé de l’urbanisme et du développement territorial;
• un (1) représentant du département chargé du tourisme et de l’artisanat;
• un (1) représentant du département chargé de l’énergie et des mines;
• un (1) représentant du département chargé de la santé;
• un (1) représentant du département chargé de l’agriculture;
• un (1) représentant du département chargé de l’industrie et du commerce;
• un (1) représentant du département chargé de la défense nationale;
• un (1) représentant du département chargé des affaires économiques et générales;
• un (1) représentant du département chargé de l’eau;
• un (1) représentant du département chargé de l’environnement;
• un (1) représentant du haut commissaire chargé du plan;

76 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


• u n (1) représentant du haut commissaire chargé des eaux et forêts;
• deux (2) représentants de l’Office national de l’eau potable;
• deux (2) représentants de l’Office national de l’électricité;
• un (1) représentant de l’Office régional de mise en valeur agricole de Souss-Massa;
• un (1) représentant de l’Office régional de mise en valeur agricole de Ouarzazate;
• un (1) représentant de la Régie autonome de distribution de l’eau et de l’électricité d’Agadir;
• un (1) représentant pour l’Agence de bassin hydraulique du Tensift;
• un (1) représentant pour l’Agence de bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris;
• un (1) représentant pour l’Agence de bassin hydraulique de Sakia El Hamra et Oued Eddahab;
• un (1) représentant pour l’Agence de bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia;
• un (1) représentant pour l’Agence de développement économique et sociale des provinces du sud
du Royaume;
• trois (3) représentants pour les chambres d’agriculture d’Agadir, de Taroudant, de Tiznit, de
Ouarzazate et de Tan Tan désignés par le bureau de la Fédération des chambres d’agriculture;
• trois (3) représentants pour les chambres de commerce, d’industrie et des services d’Agadir et
de Ouarzazate désignés par le bureau de la Fédération des chambres de commerce, d’industrie
et des services;
• un (1) représentant pour le conseil régional de Souss-Massa et Drâa;
• un (1) représentant pour le conseil régional de Guelmim-Essemara;
• six (6) représentants pour les assemblées préfectorales et provinciales d’Agadir Ida Outanane, de
Chtouka Aït Baha, d’Inezgane Aït Melloul, de Taroudant, de Tiznit, de Ouarzazate, de Zagoura, de
Tata, de Guelmim et d’Assa Zag;
• quatre (4) représentants des associations des usagers des eaux agricoles régies par la loi n° 2-84
relative aux associations d’usagers des eaux agricoles, promulguée par le dahir n° 1-87-12 du 3
Joumada Il 1411 (21 Décembre 1990), élus par et parmi les présidents des associations relevant
de la zone d’action de l’agence;
• deux (2) représentants des collectivités ethniques relevant de la zone d’action de l’agence,
désignés par le ministre chargé de l’intérieur.
Les représentants des ministres doivent avoir au moins le rang de directeur d’administration centrale.
Le directeur de l’agence assiste aux réunions du conseil d’administration avec voix consultative.
Le président peut appeler toute personne qualifiée à siéger au conseil, avec voix consultative.
Article 4:
Le conseil d’administration se réunit, sur convocation de son président, aussi souvent que les besoins
de l’agence l’exigent et au moins deux fois par exercice comptable :
• pour arrêter les états de synthèse de l’exercice clos au plus tard le 30 juin suivant la date de sa
clôture;
• et pour arrêter le budget pour l’exercice suivant, avant le 15 octobre précédant la date du début
dudit exercice.
Article 5:
Le conseil d’administration exerce les attributions qui lui sont dévolues par l’article 21 de la loi précitée
n° 10-95 et délibère valablement lorsque la moitié au moins de ses membres sont présents. Il prend ses
décisions à la majorité des voix et en cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.
Article 6:
Le directeur de l’agence est nommé conformément aux règles en vigueur.
Il exécute les décisions du conseil d’administration et, le cas échéant, du ou des comités créés par ce
dernier.
Il gère l’agence et agit en son nom.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 77


Il accomplit ou autorise tous actes et opérations relatifs à l’objet de l’agence.
Il délivre les autorisations d’utilisation du domaine public hydraulique, conclut les conventions et
contrats et les notifie aux concessionnaires après approbation du conseil d’administration.
Il représente l’agence en justice et a qualité pour agir et défendre en son nom; il doit toutefois en aviser
immédiatement le conseil d’administration.
Il assure la préparation technique et le secrétariat des réunions du conseil d’administration.
Il est ordonnateur des recettes et des dépenses et en tant que tel, il engage les dépenses par acte,
contrat ou marché, fait tenir la comptabilité des dépenses engagées, liquide et constate les dépenses
et les recettes de l’agence et délivre à l’agent comptable les ordres de paiement et les titres de recettes
correspondants.
Le directeur peut déléguer sous sa responsabilité, une partie de ses pouvoirs et attributions au
personnel de direction de l’agence.

Chapitre III: dispositions diverses

Article 7:
[Article premier du décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005] En application du 1er alinéa de l’article 24 de la
loi précitée n° 10-95, les biens du domaine public hydraulique nécessaires à l’agence pour exercer les
missions qui lui sont imparties, sont mis à sa disposition par arrêté conjoint du ministre chargé de l’eau
et du ministre chargé des finances.
Les conditions de mise à disposition de ces biens, notamment celles relatives à leur gestion, leur
entretien, leur réparation, leur suivi et leur préservation, sont fixées par arrêté du ministre chargé de
l’eau.
Article 8:
[Article premier du décret n° 2-03-478 du 24 janvier 2005] En application du 2e alinéa de l’article 24 de la
loi précitée n° 10-95, les biens meubles et immeubles relevant du domaine privé de l’Etat, nécessaires à
l’agence pour l’accomplissement de ses missions, transférés à ladite agence, font l’objet d’un inventaire
approuvé par arrêté conjoint du ministre chargé de l’eau et du ministre chargé des finances.
Article 9:
Le ministre de l’économie, des finances, de la privatisation et du tourisme et le ministre de l’équipement
sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Bulletin
officiel.

78 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Décret n°2-03-478 du 13 Hija 1425 (24 Janvier 2005) relatif à la tutelle et
à la composition des conseils d’administration des agences des bassins
hydrauliques de l’Oum Er-Rbia, de la Moulouya, du Loukkos, du Sebou,
du Bou-Regreg et de la Chaouia, de Tensift et du Souss Massa
Bulletin Officiel n° 5292 du 17/02/2005

Article 1:
La tutelle de l’Etat sur les Agences des Bassins Hydrauliques est assurée par le ministre chargé de
l’eau, sous réserve des pouvoirs et attributions dévolus au ministre chargé des finances par les lois et
règlements applicables aux établissements publics.
En application du 1er alinéa de l’article 24 de la loi susvisée n°10-95, les biens du domaine public
hydraulique nécessaire aux agences pour exercer les missions qui leur sont imparties, sont mis à leurs
dispositions par arrêtés conjoint du ministre chargé de l’eau et du ministre chargé des finances.
Les conditions de mise à disposition de ces biens notamment celles relatives à leur gestion, leur
entretien, leur réparation, leur suivi et leur préservation, sont fixées par arrêté du ministre chargé de
l’eau.
En application du 2e alinéa de l’article 24 de la loi précitée n°10-95, les biens meubles et immeubles
relevant du domaine privé de l’Etat, nécessaire aux agences pour l’accomplissement de leur missions,
transférés aux dites agences, font l’objet d’inventaires approuvés par arrêtés conjoints du ministre
chargé de l’eau et du ministre chargé des finances.

Article 2:
L’article 3 du décret n° 2-96-536 du 8 rejeb 1417 (20 novembre 1996) susvisé est modifié comme suit :
(Cet article 3 est reporté dans le décret n° 2-96-536 du 8 rejeb 1417 (20 novembre 1996) relatif à l’agence
du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia).
Article 3:
L’article 3 du décret n° 3 du n° 2-00-475 du 17 chaabane 1421 (14 novembre 2000) susvisé est modifié
comme suit :
(Cet article 3 est reporté dans le décret n°2-00-475 du 17 chaabane 1421 (14 novembre 2000) relatif à
l’agence de bassin hydraulique de la Moulouya).
Article 4:
L’article 3 du décret n° 2-00-476 du 17 chaabane 1421 (14 novembre 2000) susvisé est modifié
comme suit :
(Cet article 3 est reporté dans le décret n°2-00-476 du 17 chaabane 1421 (14 novembre 2000) relatif à
l’agence de bassin hydraulique du Loukkos).
Article 5:
L’article 3 du décret n° 2-00-477 du 17 chaabane 1421 (14 novembre 2000) susvisé est modifié
comme suit :
(Cet article 3 est reporté dans le décret n°2-00-477 du 17 chaabane 1421 (14 novembre 2000) relatif à
l’agence de bassin hydraulique du Sebou).

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 79


Article 6:
L’article 3 du décret n° 2-00-478 du 17 chaabane 1421 (14 novembre 2000) susvisé est modifié
comme suit :
(Cet article 3 est reporté dans le décret n°2-00-478 du 17 chaabane 1421 (14 novembre 2000) relatif à
l’agence de bassin hydraulique du Bou Regreg et de la Chaouia).
Article 7:
L’article 3 du décret n° 2-00-479 du 17 chaabane 1421 (14 novembre 2000) susvisé est modifié
comme suit :
(Cet article 3 est reporté dans le décret n°2-00-479 du 17 chaabane 1421 (14 novembre 2000) relatif à
l’agence de bassin hydraulique de Tensift).
Article 8:
L’article 3 du décret n° 2-00-480 du 17 chaabane 1421 (14 novembre 2000) susvisé est modifié
comme suit :
(Cet article 3 est reporté dans le décret n°2-00-480 du 17 chaabane 1421 (14 novembre 2000) relatif à
l’agence de bassin hydraulique du Souss-Massa).
Article 9:
Le ministre chargé de l’aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement est chargé de
l’exécution du présent décret qui sera publié au Bulletin officiel.

80 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Décret n°2-08-508 du 19 Moharrem 1430 (16 Janvier 2009) relatif à
l’Agence du bassin hydraulique de la Sakia El Hamra et Oued Eddahab
Bulletin Officiel n° 5706 du 05/02/2009

Chapitre I: zone d’action tutelle

Article 1:
En application du dernier alinéa de l’article 20 de la loi susvisée n° 10-95, la zone d’action de l’agence
du bassin hydraulique de Sakia El Hamra et Oued Eddahab est constituée par le bassin hydraulique de
Sakia El Hamra et Oued Eddahab tel que délimité par un liséré rouge sur la carte annexée à l’original
du présent décret.
Le siège de l’agence est fixé à Laâyoune.
Article 2:
Est créé à Dakhla une délégation de l’Agence du bassin hydraulique de Sakia El Hamra et Oued
Eddahab. Cette délégation exerce, à l’intérieur d’une circonscription territorial, les attributions qui lui
sont déléguées par arrêté pris par le directeur de l’agence conformément aux dispositions de l’article
7 de ce décret.
Article 3:
La tutelle de l’Etat sur l’Agence du bassin hydraulique de Sakia El Hamra et Oued Eddahab est assurée
par le ministre chargé de l’eau, sous réserve des pouvoirs et attributions dévolus au ministre chargé des
finances par les lois et règlements applicables aux établissements publics.

Chapitre II: organes d’administration et de gestion

Article 4:
Le conseil d’administration de l’Agence du bassin hydraulique de Sakia El Hamra et Oued Eddahab est
présidé par le ministre chargé de l’eau et comprend, en outre, les membres suivants:
• un (1) représentant du département chargé de l’intérieur;
• un (1) représentant du département chargé des finances;
• un (1) représentant du département chargé de l’équipement;
• un (1) représentant du département chargé de l’urbanisme et du développement territorial;
• un (1) représentant du département chargé du tourisme et de l’artisanat;
• un (1) représentant du département chargé de l’énergie et des mines;
• un (1) représentant du département chargé de la santé;
• un (1) représentant du département chargé de l’agriculture;
• un (1) représentant du département chargé de l’industrie et du commerce;
• un (1) représentant du département chargé de la défense nationale;
• un (1) représentant du département chargé des affaires économiques et générales;
• un (1) représentant du département chargé de l’eau;
• un (1) représentant du département chargé de l’environnement;
• un (1) représentant du Haut commissaire chargé du plan;
• un (1) représentant du Haut commissaire chargé des eaux et forêts;
• trois (3) représentants de l’Office national de l’eau potable;
• trois (3) représentants de l’Office national de l’électricité;

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 81


• t rois (3) représentants pour l’Agence de bassin hydraulique de Souss-Massa et Drâa;
• trois (3) représentants pour l’Agence de développement économique et sociale des provinces du
sud du Royaume;
• un (1) représentant pour chacune des chambres d’agriculture de Lâayoune, de Tan Tan et de
Dakhla, désignés par le bureau de la Fédération des chambres d’agriculture;
• un (1) représentant pour chacune des chambres de commerce, d’industrie et des services
d’Agadir, et de Lâayoune désignés par le bureau de la Fédération des chambres de commerce,
d’industrie et des services;
• un (1) représentant pour le conseil régional de Guelmim-Essemara;
• un (1) représentant pour le conseil régional de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra;
• un (1) représentant pour le conseil régional de Oued Eddahab-Lagwira;
• un (1) représentant pour chacune des assemblées préfectorales et provinciales d’Awserd, Assa
Zag, Boujdour, Laâyoune, Oued Eddahab, Essemara et Tan Tan;
• trois (3) représentants des associations des usagers des eaux agricoles régies par la loi n° 2-84
relative aux associations d’usagers des eaux agricoles promulguée par le dahir n° 1-87-12 du
3 joumada II 1411 (21 décembre 1990), élus par et parmi les présidents des associations relevant
de la zone d’action de l’agence;
• deux (2) représentants des collectivités ethniques relevant de la zone d’action de l’agence,
désignés par le ministre chargé de l’intérieur.
Les représentants des ministres doivent avoir au moins le grade de directeur d’administration centrale.
Le directeur de l’agence assiste aux réunions du conseil d’administration avec voix consultative.
Le président peut appeler toute personne qualifiée à siéger au conseil, avec voix consultative.
Article 5:
Le conseil d’administration se réunit, sur convocation de son président, aussi souvent que les besoins
de l’agence l’exigent et au moins deux fois par exercice comptable:
• pour arrêter les états de synthèse de l’exercice clos au plus tard le 30 juin suivant la date de sa
clôture;
• et pour arrêter le budget pour l’exercice suivant, avant le 15 octobre précédant la date du début
dudit exercice.
Article 6:
Le conseil d’administration exerce les attributions qui lui sont dévolues par l’article 21 de la loi précitée
n° 10-95 et délibère valablement lorsque la moitié au moins de ses membres sont présents. Il prend ses
décisions à la majorité des voix et en cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.
Article 7:
Le directeur de l’agence:
• exécute les décisions du conseil d’administration et, le cas échéant, du ou des comités créés par
ce dernier;
• gère l’agence et agit en son nom;
• accomplit ou autorise tous actes et opérations relatifs à l’objet de l’agence;
• délivre les autorisations d’utilisation du domaine public hydraulique, conclut les conventions et
contrats et les notifie aux concessionnaires après approbation du conseil d’administration;
• représente l’Agence en justice et a qualité pour agir et défendre en son nom; il doit toutefois en
aviser immédiatement le conseil d’administration;
• assure la préparation technique et le secrétariat des réunions du conseil d’administration.
Il est ordonnateur des recettes et des dépenses et en tant que tel, il engage les dépenses par acte,
contrat ou marché, fait tenir la comptabilité des dépenses engagées, liquide et constate les dépenses
et les recettes de l’agence et délivre à l’agent comptable les ordres de paiement et les titres de recettes
correspondants.
Le directeur peut déléguer sous sa responsabilité, une partie de ses pouvoirs et attributions au
personnel de direction de l’agence.

82 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Chapitre III: dispositions diverses

Article 8:
En application du 1er alinéa de l’article 24 de la loi précitée n° 10-95, les biens du domaine public
hydraulique nécessaires à l’agence pour exercer les missions qui lui sont imparties, sont mis à sa
disposition par arrêté conjoint du ministre chargé de l’eau et du ministre chargé des finances.
Les conditions de mise à disposition de ces biens, notamment celles relatives à leur gestion, leur
entretien, leur réparation, leur suivi et leur préservation, sont fixées par arrêté du ministre chargé de
l’eau.
Article 9:
En application du 2 alinéa de l’article 24 de la loi précitée n° 10-95, les biens meubles et immeubles
ème

relevant du domaine privé de l’Etat, nécessaires à l’agence pour l’accomplissement de ses missions,
transférés à ladite agence, font l’objet d’un inventaire approuvé par arrêté conjoint du ministre chargé
de l’eau et du ministre chargé des finances.
Article 10:
La ministre de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement et le ministre de l’économie et des
finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui est publié
au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 83


Décret n°2-08-509 du 19 Moharrem 1430 (16 Janvier 2009) relatif à
l’Agence du bassin hydraulique de Guir-Ziz-Rhéris
Bulletin Officiel n° 5706 du 05/02/2009

Chapitre I: zone d’action-tutelle

Article 1:
En application du dernier alinéa de l’article 20 de la loi susvisée n° 10-95, la zone d’action de l’Agence
du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris est constituée par le bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris, tel
que délimité par un liséré rouge sur la carte annexée à l’original du présent décret.
Le siège de l’agence est fixé à Errachidia.
Article 2:
La tutelle de l’Etat sur l’Agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris est assurée par le ministre
chargé de l’eau, sous réserve des pouvoirs et attributions dévolus au ministre chargé des finances par
les lois et règlements applicables aux établissements publics.

Chapitre II: organes d’administration et de gestion

Article 3:
Le conseil d’administration de l’Agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris est présidé par le
ministre chargé de l’eau et comprend, en outre, les membres suivants:
• un (1) représentant du département chargé de l’intérieur;
• un (1) représentant du département chargé des finances;
• un (1) représentant du département chargé de l’équipement;
• un (1) représentant du département chargé de l’urbanisme et du développement territorial;
• un (1) représentant du département chargé du tourisme et de l’artisanat;
• un (1) représentant du département chargé de l’énergie et des mines;
• un (1) représentant du département chargé de la santé;
• un (1) représentant du département chargé de l’agriculture;
• un (1) représentant du département chargé de l’industrie et du commerce;
• un (1) représentant du département chargé de la défense nationale;
• un (1) représentant du département chargé des affaires économiques et générales;
• un (1) représentant du département chargé de l’eau;
• un (1) représentant du département chargé de l’environnement;
• un (1) représentant du Haut commissaire chargé du plan;
• un (1) représentant du Haut commissaire chargé des eaux et forêts;
• deux (2) représentants de l’Office national de l’eau potable;
• deux (2) représentants de l’Office national de l’électricité;
• deux (2) représentants pour l’Office régional de mise en valeur agricole du Tafilalet;
• un (1) représentant pour l’Office régional de mise en valeur agricole d’Ouarzazate;
• un (1) représentant pour l’Agence de bassin hydraulique de la Moulouya;
• un (1) représentant pour l’Agence de bassin hydraulique de Souss-Massa-Drâa;
• un (1) représentant pour l’Agence de bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia;
• un (1) représentant pour l’Agence de développement économique et sociale des provinces du
Sud du Royaume;

84 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


• u n (1) représentant pour l’Agence de développement économique et sociale des provinces de
l’Est du Royaume;
• trois (3) représentants pour les chambres d’agriculture d’Errachidia, de Bou Arfa et de Ouarzazate,
désignés par le bureau de la Fédération des chambres d’agriculture;
• trois (3) représentants pour les chambres de commerce, d’industrie et des services d’Errachidia,
d’Oujda et de Ouarzazate désignés par le bureau de la Fédération des chambres de commerce,
d’industrie et des services;
• un (1) représentant pour le conseil régional de Souss-Massa-Drâa;
• un (1) représentant pour le conseil régional de l’Oriental;
• un (1) représentant pour le conseil régional de Meknès-Tafilalet;
• quatre (4) représentants pour les assemblées préfectorales et provinciales d’Errachidia, de Figuig,
de Ouarzazate et de Zagora;
• quatre (4) représentants des associations des usagers des eaux agricoles régies par la loi n° 2-84
relative aux associations d’usagers des eaux agricoles promulguée par le dahir n° 1-87-12 du 3
joumada II 1411 (21 décembre 1990), élus par et parmi les présidents des associations relevant de
la zone d’action de l’agence;
• trois (4) représentants des collectivités ethniques relevant de la zone d’action de l’agence,
désignés par le ministre chargé de l’intérieur.
Les représentants des ministres doivent avoir au moins le grade de directeur d’administration centrale.
Le directeur de l’agence assiste aux réunions du conseil d’administration avec voix consultative.
Le président peut appeler toute personne qualifiée à siéger au conseil, avec voix consultative.
Article 4:
Le conseil d’administration se réunit, sur convocation de son président, aussi souvent que les besoins
de l’agence l’exigent et au moins deux fois par exercice comptable:
• pour arrêter les états de synthèse de l’exercice clos au plus tard le 30 juin suivant la date de sa
clôture;
• et pour arrêter le budget pour l’exercice suivant, avant le 15 octobre précédent la date du début
dudit exercice.
Article 5:
Le conseil d’administration exerce les attributions qui lui sont dévolues par l’article 21 de la loi précitée
n° 10-95 et délibère valablement lorsque la moitié au moins de ses membres sont présents. Il prend ses
décisions à la majorité des voix et en cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.
Article 6:
Le directeur de l’agence:
• exécute les décisions du conseil d’administration et, le cas échéant, du ou des comités créés par
ce dernier;
• gère l’agence et agit en son nom;
• accomplit ou autorise tous actes et opérations relatifs à l’objet de l’agence;
• délivre les autorisations d’utilisation du domaine public hydraulique, conclut les conventions et
contrats et les notifie aux concessionnaires après approbation du conseil d’administration;
• représente l’agence en justice et a qualité pour agir et défendre en son nom; il doit toutefois en
aviser immédiatement le conseil d’administration;
• assure la préparation technique et le secrétariat des réunions du conseil d’administration.
Il est ordonnateur des recettes et des dépenses et en tant que tel, il engage les dépenses par acte,
contrat ou marché, fait tenir la comptabilité des dépenses engagées, liquide et constate les dépenses
et les recettes de l’agence et délivre à l’agent comptable les ordres de paiement et les titres de recettes
correspondants.
Le directeur peut déléguer sous sa responsabilité, une partie de ses pouvoirs et attributions au
personnel de direction de l’agence.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 85


Chapitre III: dispositions diverses

Article 7:
En application du 1er alinéa de l’article 24 de la loi précitée n° 10-95, les biens du domaine public
hydraulique nécessaires à l’agence pour exercer les missions qui lui sont imparties, sont mis à sa
disposition par arrêté conjoint du ministre chargé de l’eau et du ministre chargé des finances.
Les conditions de mise à disposition de ces biens, notamment celles relatives à leur gestion, leur
entretien, leur réparation, leur suivi et leur préservation, sont fixées par arrêté du ministre chargé de
l’eau.
Article 8:
En application du 2 alinéa de l’article 24 de la loi précitée n° 10-95, les biens meubles et immeubles
e

relevant du domaine privé de l’Etat, nécessaires à l’agence pour l’accomplissement de ses missions,
transférés à ladite agence, font l’objet d’un inventaire approuvé par arrêté conjoint du ministre chargé
de l’eau et du ministre chargé des finances.
Article 9:
La ministre de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement et le ministre de l’économie et des
finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui est publié
au Bulletin officiel.

86 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 87
88 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
1.1.2 Suivi des ressources en eau

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 89


Décret n°2-97-178 du 21 Joumada II 1418 (24 Octobre 1997) fixant
la procédure de déclaration pour la tenue à jour de l’inventaire des
ressources en eau
Bulletin Officiel n° 4532 du 06/11/1997

Article 1:
La déclaration prévue par l’article 92 de la loi n° 10-95 susvisée est adressée par lettre recommandée
avec accusé de réception ou déposée contre récépissé, à l’agence du bassin hydraulique concernée.
La déclaration doit indiquer:
1. l’identité et la qualité du déclarant;
2. l’adresse ou le siège social;
3. les caractéristiques techniques de l’ouvrage et des installations de captage;
4. le débit moyen et de pointe de prélèvement;
5. l’usage de l’eau prélevée.
A la déclaration doivent être annexées les pièces suivantes:
a. un plan de situation approprié comportant les points d’eau et ouvrages existants situés dans un
rayon fixé par l’agence du bassin hydraulique;
b. la localisation sur carte à une échelle appropriée de l’ouvrage ou de l’installation de captage et
leurs coordonnées;
c. le cas échéant, un schéma des installations.
L’agence du bassin hydraulique peut établir les pièces ci-dessus indiquées aux frais du déclarant et à
sa demande.
Article 2:
La déclaration visée à l’article premier ci-dessus doit intervenir dans un délai de douze (12) mois courant
à compter de la date de publication du présent décret au Bulletin officiel. Passé ce délai, l’agence de
bassin peut, si elle le juge utile, procéder à l’établissement des pièces indiquées aux paragraphes a, b
et c de l’article premier ci-dessus, aux frais du propriétaire ou de l’exploitant qui n’aurait pas fait cette
déclaration.
Article 3:
Le déclarant doit informer l’agence du bassin hydraulique de toute modification de l’un des éléments de
sa première déclaration dans un délai d’un mois à dater de la survenance du changement.
Article 4:
En application de l’article 99 de la loi n° 10-95 précitée et dans l’attente de la création des agences
de bassins, les attributions reconnues par le présent chapitre auxdites agences sont exercées par le
ministère de l’équipement.
Article 5:
Le ministre de l’agriculture, de l’équipement et de l’environnement est chargé de l’exécution du présent
décret qui sera publié au Bulletin officiel.

90 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Décret n°2-97-787 du 6 Chaoual 1418 (04 Février 1998) relatif aux normes
de qualité des eaux et à l’inventaire du degré de pollution des eaux
Bulletin Officiel n° 4558 du 05/02/1998

Chapitre I: de la fixation des normes de qualité de l’eau

Article 1:
Conformément à l’article 51 de la loi n° 10-95 susvisée les normes de qualité auxquelles une eau doit
satisfaire selon l’utilisation qui en sera faite, ont pour objet de définir:
1. les procédures et les modes opératoires d’essai, d’échantillonnage et d’analyse;
2. la grille de qualité des eaux définissant des classes de qualité permettant de normaliser et
d’uniformiser l’appréciation de la qualité des eaux;
3. les caractéristiques physico-chimiques, biologiques et bactériologiques notamment:
• des eaux alimentaires destinées directement à la boisson ou à la préparation, au
conditionnement ou à la conservation des denrées alimentaires destinées au public;
• de l’eau destinée à la production de l’eau potable;
• de l’eau destinée à l’irrigation;
• de l’eau usée destinée à l’irrigation;
• des eaux piscicoles.
Article 2:
Les normes de qualité sont fixées par arrêtés conjoints des autorités gouvernementales chargées
de l’équipement et de l’environnement après avis de l’autorité gouvernementale chargée de la santé
publique et du ministre dont relève le secteur concerné par lesdites normes. Elles font l’objet de
révisions tous les dix (10) ans ou chaque fois que le besoin s’en fait sentir.

Chapitre II: de l’inventaire du degré de pollution des eaux

Article 3:
L’inventaire du degré de pollution des eaux superficielles et souterraines visé à l’article 56 de la loi
n°10-95 précitée, est effectué par l’agence du bassin hydraulique au moins une fois tous les cinq (5) ans.
A cet effet, le directeur de l’agence adresse aux services concernés des autorités gouvernementales
chargées de l’intérieur, de l’agriculture, de l’équipement, de la santé publique, de l’industrie, de
l’énergie et des mines et de l’environnement un rapport dans lequel il indique la période durant laquelle
l’inventaire du degré de pollution des eaux aura lieu et précise notamment la liste des points d’eau et/ou
de déversement où seront effectués les prélèvements en vue de la détermination des caractéristiques
physiques, chimiques, biologiques et bactériologiques.
Ces services disposent d’un délai de trente (30) jours pour se prononcer. Passé ce délai, leur avis est
réputé favorable.
Article 4:
Sur le vu des avis des services précités, le directeur de l’agence de bassin procède, en collaboration avec
les services relevant des autorités gouvernementales chargées de l’équipement et de l’environnement,
à l’inventaire du degré de pollution des eaux superficielles et souterraines, au cours d’une campagne
dont il précise, par décision, la durée et les dates d’ouverture et de clôture.
Le directeur de l’agence de bassin pourra, en tant que de besoin, faire appel aux services compétents
des autres départements ministériels.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 91


Article 5:
Les données et résultats de cet inventaire sont consignés dans des fiches d’inventaire qui sont
centralisées et exploitées au niveau de chaque agence de bassin et mis à la disposition des services de
l’Etat, des collectivités locales et des établissements publics.
Article 6:
Des cartes de vulnérabilité à la pollution des nappes souterraines sont établies par l’agence de bassin.
Article 7:
Un rapport de synthèse des données et résultats mentionnés à l’article 5 ci-dessus, comprenant des
cartes de vulnérabilité à la pollution des nappes souterraines, est élaboré par l’agence de bassin et mis
à la disposition du public.
Article 8:
L’agence de bassin procède à la mise à jour des fiches d’inventaire et des cartes de vulnérabilité à la
pollution des nappes souterraines tous les cinq (5) ans et chaque fois que le besoin s’en fait sentir.
Cette mise à jour se fait dans les mêmes conditions que celles prévues aux articles 3 et 4 ci-dessus.
Article 9:
Les spécifications techniques et les caractéristiques physiques, chimiques, biologiques et
bactériologiques visées au dernier alinéa de l’article 56 de la loi n° 10-95 précitée et auxquelles les cours
d’eau, sections de cours d’eau, canaux, lacs ou étangs doivent répondre en fonction de l’utilisation de
l’eau, sont fixées par arrêté conjoint des autorités gouvernementales chargées de l’équipement et de
l’environnement, après avis des autorités gouvernementales chargées de l’intérieur, de l’agriculture, de
la santé publique, de l’industrie et de l’énergie et des mines. Ces spécifications et ces caractéristiques
constituent les objectifs de qualité.
Le délai dans lequel la qualité de chaque milieu récepteur devra être améliorée, visé au même alinéa de
l’article 56 précité est fixé par arrêté conjoint des autorités gouvernementales chargées de l’équipement
et l’environnement.
Article 10:
En application des dispositions de l’article 99 de la loi précitée n° 10-95 et dans l’attente de la création
de chaque agence, les attributions reconnues par le présent décret auxdites agences sont exercées
par l’autorité gouvernementale chargée de l’équipement.
Article 11:
Le ministre de l’agriculture, de l’équipement et de l’environnement est chargé de l’exécution du présent
décret qui sera publié au Bulletin officiel.

92 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 93
94 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
1.1.3 Planification des ressources en eau

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 95


Décret n°2-01-2813 du 6 Joumada I 1423 (17 Juillet 2002) portant
approbation du plan directeur d’aménagement intégré des ressources
en eau du bassin hydraulique du Tensift
Bulletin officiel n° 5030 du 15/08/2002

Article 1:
Est approuvé, tel qu’il est annexé à l’original du présent décret, le plan directeur d’aménagement intégré
des ressources en eau du bassin hydraulique du Tensift.
Article 2:
Le présent décret est publié au Bulletin officiel.

96 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Décret n°2-01-2814 du 6 Joumada I 1423 (17 Juillet 2002) portant
approbation du plan directeur d’aménagement intégré des ressources
en eau du bassin hydraulique du Souss-Massa
Bulletin Officiel n° 5030 du 15/08/2002

Article 1:
Est approuvé, tel qu’il est annexé à l’original du présent décret, le plan directeur d’aménagement intégré
des ressources en eau du bassin hydraulique du Sous-Massa.
Article 2:
Le présent décret est publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 97


Décret n°2-05-1534 du 21 Chaoual 1426 (24 Novembre 2005) relatif aux
conditions et modalités d’élaboration et de révision des plans directeurs
d’aménagement intégré des ressources en eau et du plan national
de l’eau
Bulletin Officiel n° 5562 du 20/09/2007

Chapitre I: du plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau

Article 1:
Le projet du plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau est élaboré par l’Agence
de bassin hydraulique pour chaque bassin ou ensemble de bassins hydrauliques relevant de sa zone
d’action.
Article 2:
Les études nécessaires à l’établissement du plan directeur d’aménagement intégré des ressources en
eau comportent notamment:
1. l’évaluation et l’évolution quantitative et qualitative des ressources en eau et des écosystèmes
aquatiques, consistant notamment en:
• la détermination des caractéristiques des ressources en eau sur les plans quantitatif et
qualitatif, et de leurs variabilités dans le temps et dans l’espace;
• l’inventaire des écosystèmes aquatiques, ainsi que leur caractérisation et l’établissement de
leur mode de fonctionnement et de gestion.
2. l’analyse des acquis, atouts et contraintes dans le domaine de l’eau;
3. l’évaluation et l’évolution des besoins en eau et des utilisations potentielles des ressources en
eau et des écosystèmes aquatiques, consistant en:
• l’évaluation des demandes en eau actuelles et futures des différents secteurs usagers dans un
contexte de rareté et de gestion de la demande en eau;
• l’identification et l’évaluation des besoins en eau des écosystèmes aquatiques;
• l’identification de nouveaux besoins en eau et d’autres utilisations potentielles.
4. l’étude de préservation de la qualité des ressources en eau, des écosystèmes aquatiques et des
infrastructures hydrauliques;
5. l’analyse des risques d’inondation, l’identification et l’évaluation des besoins en protection contre
les inondations;
6. les orientations en matière de développement des ressources en eau et du secteur de l’eau, et
des objectifs à atteindre;
7. l’identification et l’évaluation technique, économique et environnementale des possibilités de
développement et de mise en valeur des ressources en eau, ainsi que des actions de préservation
de ces ressources et des écosystèmes aquatiques, des possibilités d’économie d’eau et de
valorisation des eaux non conventionnelles, et des mesures de protection contre les inondations.
Article 3:
Outre les composantes visées aux paragraphes 1 à 9 de l’article 16 de la loi précitée n° 10-95, le plan
directeur d’aménagement intégré des ressources en eau comporte:
• le plan de son financement;
• un plan d’action pour le suivi de sa mise en œuvre.
Le contenu du plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau peut cependant être
adapté au contexte et aux spécificités de la zone d’action de l’agence.

98 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc


Article 4:
Le plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau est préparé par l’agence de bassin
en concertation avec les différents acteurs dans le domaine de l’eau. A cet effet, des réunions de
concertation sont tenues, à l’initiative de l’agence de bassin, durant toute la phase préparatoire du plan
directeur d’aménagement intégré des ressources en eau en vue:
• d’examiner les termes de référence ou la méthodologie de réalisation des études nécessaires à la
préparation du plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau;
• de suivre la réalisation des études d’élaboration du plan directeur d’aménagement intégré des
ressources en eau;
• d’examiner les résultats des différentes phases d’élaboration du plan directeur d’aménagement
intégré des ressources en eau;
• de prendre en compte les objectifs et les orientations des différents plans sectoriels.
Article 5:
Outre les walis des régions, les walis et les gouverneurs des provinces et préfectures, dont les territoires
sont inclus totalement ou partiellement dans la zone à laquelle le plan directeur d’aménagement intégré
des ressources en eau est applicable, prennent part aux réunions de concertation sus-indiquées, tous
les acteurs concernés et notamment:
• les représentants des conseils régionaux, provinciaux et préfectoraux des régions, provinces et
préfectures, dont les territoires sont inclus totalement ou partiellement dans la zone d’action de
l’agence;
• les représentants des associations d’usagers d’eau opérant dans la zone d’action de l’agence;
• les représentants des associations professionnelles opérant dans la zone d’action de l’agence;
• les représentants régionaux ou provinciaux de l’administration et des établissements publics
intervenant dans le domaine de l’eau.
Le directeur de l’agence de bassin peut inviter à ces réunions, à titre consultatif, toute personne
compétente dans le domaine de l’eau et susceptible d’aider au suivi des études et à l’élaboration du
plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau.
Article 6:
Le dossier du plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau comprend les documents
suivants:
• un résumé du plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau;
• un rapport de synthèse;
• un rapport présentant le plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau,
conformément aux dispositions de l’article 3.
Article 7:
Le directeur de l’agence de bassin hydraulique soumet le projet du plan directeur d’aménagement
intégré des ressources en eau à l’avis des autorités gouvernementales chargées de l’intérieur, des
finances, de l’agriculture, de la santé, de l’énergie et des mines, du commerce, de l’industrie, de
l’artisanat, de l’environnement et de l’aménagement du territoire. Ces autorités disposent d’un délai de
trois (3) mois pour ce faire. Passé ce délai, leur avis est réputé favorable.
Au vu des avis desdites autorités, le directeur de l’agence de bassin hydraulique procède aux
modifications éventuellement nécessaires selon les dispositions des articles 4 et 5 ci-dessus et
soumet le projet du plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau à l’avis du conseil
d’administration de l’agence.
Ces formalités étant accomplies, le directeur de l’agence de bassin hydraulique transmet le projet du
plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau à l’autorité gouvernementale chargée de
l’eau qui le soumet à l’avis du conseil supérieur de l’eau et du climat.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 99


Article 8:
En application de l’article 99 de la loi n° 10-95 sur l’eau, dans les zones non couvertes par les agences de
bassins hydrauliques, les attributions reconnues par le présent chapitre audites agences sont exercées
par la représentation régionale du ministère chargée de l’eau.

Chapitre II: du plan national de l’eau

Article 9:
Le projet du plan national de l’eau est établi par le ministre chargé de l’eau en concertation avec les
départements ministériels et institutions membres du conseil supérieur de l’eau et du climat dans les
conditions et suivant les modalités précisées dans le présent chapitre.
Article 10:
Outre la synthèse des résultats et conclusions des plans directeurs d’aménagement intégré des
ressources en eau des bassins hydrauliques; les études du plan national de l’eau comportent notamment:
1. l’établissement de l’état des lieux du secteur de l’eau, consistant notamment en:
• l’analyse et l’évaluation de la politique poursuivie en matière de développement et de gestion
du secteur de l’eau;
• l’analyse du contexte institutionnel et réglementaire;
• la synthèse des acquis et des contraintes au développement des ressources en eau et du
secteur de l’eau;
2. la synthèse des connaissances quantitatives et qualitatives des ressources en eau et des
écosystèmes aquatiques, après leurs mises à jour;
3. l’analyse prospective globale de l’évolution quantitative et qualitative des ressources en eau et
des écosystèmes aquatiques et de leur utilisation. Cette analyse doit comporter:
• une évaluation globale de la demande en eau et des utilisations potentielles des ressources en
eau et des écosystèmes aquatiques;
• une comparaison des potentialités et des utilisations prévues et potentielles des ressources
en eau et des écosystèmes aquatiques;
4. 
la définition de la stratégie, des orientations et des priorités nationales en matière de
développement et de gestion du secteur de l’eau. Il s’agit de:
• la formulation et la proposition des stratégies envisageables pour promouvoir la gestion
intégrée des ressources en eau;
• la formulation des grandes orientations en matière de gestion intégrée des ressources en eau.
Article 11:
Outre les composantes visées à l’article 19 de la loi précitée n° 10-95, le plan national de l’eau
comporte:
• le plan de son financement;
• un plan d’action pour le suivi de sa mise en œuvre.

100 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 12:
Les concertations entre les différents acteurs dans le domaine de l’eau, nécessaires à la préparation du
plan national de l’eau doivent se faire dans le cadre du comité permanent du conseil supérieur de l’eau
et du climat. A cet effet outre les attributions qui lui sont reconnues par l’article 3 du décret n° 2-96-158
du 20 novembre 1996, le comité permanent du conseil supérieur de l’eau et du climat est chargé:
• d’examiner et de valider les termes de référence de l’étude du plan national de l’eau;
• d’organiser, au terme de chacune des principales phases des études mentionnées à l’article 10
ci-dessus, des réunions de concertation;
• d’apporter son soutien pour la collecte des données nécessaires à l’établissement du plan
national de l’eau;
• de suivre l’élaboration des différentes études de préparation du plan national de l’eau et de
donner les orientations à suivre pour la conduite de ces études;
• de veiller au respect des articulations entre les actions du plan national de l’eau et des différents
plans et stratégies de développement économique et social;
• d’examiner le rapport du plan national de l’eau à présenter au conseil supérieur de l’eau et du
climat;
• de proposer, le cas échéant, à l’autorité gouvernementale chargée de l’eau, la révision du plan
national de l’eau.
Article 13:
Le dossier du plan national de l’eau comprend les documents suivants:
• un résumé du plan national de l’eau;
• un rapport de synthèse;
• un rapport présentant le plan national de l’eau, conformément aux dispositions de l’article 11.
Article 14:
Le dossier du plan national de l’eau est soumis par le ministre chargé de l’eau à l’avis du conseil
supérieur de l’eau et du climat.

Chapitre III: dispositions diverses

Article 15:
Le plan national de l’eau et les plans directeurs d’aménagement intégré des ressources en eau sont
approuvés par décrets pris sur proposition du ministre chargé de l’eau. Ces décrets sont publiés
au «Bulletin Officiel». Ils sont révisés dans les mêmes formes prévues pour leur établissement et
approbation.
La révision du plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau peut être faite sur
recommandation du conseil d’administration de l’agence.
La révision du plan national de l’eau peut être faite sur recommandation du conseil supérieur de l’eau,
ou de son comité permanent ou d’un département ministériel concerné. Dans tous les cas, la proposition
de révision est adressée au ministre chargé de l’eau.
Article 16:
Le décret n° 2-97-223 du 21 joumada II 1418 (24 octobre 1997) relatif à la procédure d’élaboration et de
révision des plans directeurs d’aménagement intégré des ressources en eau et du plan national de l’eau
est abrogé.
Article 17:
Le ministre de l’aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement et le ministre de l’intérieur
sont chargés de l’exécution du présent décret qui sera publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 101
102 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
1.1.4 Protection des ressources en eau

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 103
Décret n°2-97-657 du 6 Chaoual 1418 (04 Février 1998) relatif à la délimitation
des zones de protection et des périmètres de sauvegarde et d’interdiction
Bulletin Officiel n° 4558 du 05/02/1998

Chapitre I: dispositions relatives aux zones de protection

Article 1:
Les zones de protection immédiate visées à l’article 2, paragraphe c de la loi susvisée n° 10-95
sont délimitées conformément aux dispositions du décret relatif à la délimitation du domaine public
hydraulique, à la correction des cours d’eau et à l’extraction des matériaux.
Article 2:
L’établissement des zones rapprochées ou éloignées visées à l’article 2 paragraphes c) de la loi
précitée n° 10-95 est fait sur le vu d’une étude qui doit comprendre notamment un rapport hydrologique
et hydrogéologique et un rapport d’évaluation de l’état quantitatif et qualitatif de la ressource, de sa
vulnérabilité vis-à-vis des dangers de pollution ou de dégradation et, éventuellement, des risques
encourus par les ouvrages.
Article 3:
L’établissement des périmètres de protection rapprochée visés à l’article 63 paragraphe b) de la loi
précitée n° 10-95 est fait soit à l’initiative de l’autorité gouvernementale chargée de l’équipement soit
à la demande de l’organisme exploitant le point de captage d’eau au vu d’une étude comprenant les
éléments mentionnés à l’article 2 ci-dessus.
Article 4:
Le rapport et les études mentionnées à l’article 2 ci-dessus sont élaborés par l’autorité gouvernementale
chargée de l’équipement ou par l’organisme exploitant le point de captage d’eau lorsque le périmètre
est établi à son initiative.
Le cas échéant, l’autorité gouvernementale chargée de l’équipement peut réaliser ou, lorsque l’établissement
des zones de protection rapprochée est fait à la demande de l’organisme exploitant, demander la
réalisation d’études supplémentaires qu’il juge nécessaires et dont il précise les éléments constitutifs.
Le rapport et les études précités sont soumis à l’avis du ministre chargé de l’environnement, ainsi
qu’au ministre chargé des pêches maritimes lorsque les zones d’estuaires sont concernées.
Article 5:
Les périmètres de protection rapprochée et éloignée sont délimités après enquête publique ne pouvant
excéder trente (30) jours, prescrite par arrêté de l’autorité gouvernementale chargée de l’équipement,
et confiée à une commission composée:
• du représentant de l’autorité administrative locale compétente à raison du lieu de situation de la
zone à établir, président;
• du représentant des services préfectoraux ou provinciaux concernés du ministère chargé de
l’équipement, secrétaire;
• du représentant des services préfectoraux ou provinciaux concernés du ministère chargé de
l’agriculture;
• du représentant des services du ministère chargé de l’environnement;
• du représentant de la ou des communes concernées;
• et, le cas échéant, du représentant de l’organisme concerné.
Le président de la commission peut, après avis de celle-ci, inviter à titre consultatif toute personne
susceptible d’aider la commission d’enquête dans ses investigations.

104 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 6:
L’ouverture de l’enquête publique est prescrite par arrêté de l’autorité gouvernementale chargée de
l’équipement. Cet arrêté doit obligatoirement mentionner:
• la date d’ouverture et de clôture des opérations de l’enquête;
• le lieu de l’enquête;
• le lieu de situation de la zone à établir;
• le lieu de dépôt du dossier d’enquête ainsi que du registre destiné à recueillir les observations
des intéressés.
Ce registre reste à la disposition du public pendant toute la durée de l’enquête.
Article 7:
L’arrêté d’ouverture d’enquête mentionné ci-dessus est publié par les soins de l’autorité
gouvernementale chargée de l’équipement au «Bulletin officiel» (édition d’annonces légales,
judiciaires et administratives) et/ou inséré dans au moins deux journaux d’annonces légales et porté à
la connaissance du public par les soins de l’autorité administrative locale par tout moyen qu’elle juge
approprié.
Il est également affiché dans les locaux de l’autorité administrative locale et de la commune. Cet
affichage est constaté, au terme de l’enquête, par des attestations versées au dossier de l’enquête par
l’autorité administrative locale et le président du conseil communal.
Les opérations de publicité prévue ci-dessus ont lieu quinze jours au moins avant la date de l’ouverture
de l’enquête.
Article 8:
Pendant la durée de l’enquête, l’autorité administrative locale met à la disposition du public, au siège de
la ou des communes concernées, le dossier de l’enquête qui doit comprendre la demande de l’intéressé,
les pièces qui l’accompagnent et un registre d’observations, coté et paraphé par ses soins, destiné à
recevoir les observations et réclamations éventuelles des tiers.
Article 9:
Au terme de l’enquête publique, la commission, réunie par les soins de son président, prend
connaissance des observations et réclamations consignées au registre d’observations et, si elle le juge
utile, se transporte sur les lieux, pour examiner les observations produites. Elle dresse un procès-verbal
dans un délai maximum de dix (10) jours à dater du jour de sa réunion.
Le procès-verbal doit être signé par tous les membres de la commission et contenir l’avis motivé de
cette dernière.
Article 10:
Les opérations de la commission d’enquête sont homologuées par décret auquel est annexé un
exemplaire du plan de délimitation sur proposition de l’autorité gouvernementale chargée de l’équipement.
Article 11:
Le décret qui institue les zones de servitudes en fixe l’étendue et peut interdire ou réglementer les
activités suivantes en totalité ou en partie:
• le forage, le creusement de puits, l’exploitation de carrières;
• l’installation des dépôts de déchets solides d’origine urbaine ou industrielle susceptibles de nuire
à la bonne conservation des eaux;
• l’installation des dépôts ou réservoirs de liquides chimiques, d’hydrocarbures ou d’eaux usées;
• le transport de produits ou matières nuisibles pour l’eau;
• l’épandage de fumier, engrais chimiques ainsi que le pacage des animaux;
• la construction ou la réfection d’immeubles superficiels ou souterrains;
• les activités sportives et nautiques, en particulier sur les eaux et les abords des lacs et retenues
de barrages dont les eaux sont utilisées pour l’alimentation des populations;
• l’établissement d’étables;

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 105
• la création de cimetières;
• l’utilisation des produits chimiques en agriculture;
• l’exercice des activités de loisirs;
• la création de nouvelles voies de communication ou de nouvelles unités industrielles;
• les activités forestières polluantes;
• l’utilisation ou le dépôt de produits radioactifs.
Article 12:
A l’intérieur des périmètres de protection éloignée le décret visé à l’article 11 ci-dessus peut réglementer
les activités, installations ou dépôts qui, compte tenu de la nature des terrains, présentent un danger
de pollution pour les eaux, du fait de la nature et de la quantité de produits polluants liés à ces activités,
installations et dépôts.
Article 13:
Lorsqu’il y a lieu à délimitation d’une zone de protection rapprochée et d’une zone de protection
éloignée, une seule enquête peut être prescrite pour les deux zones et leur délimitation prononcée par
un même décret.
Article 14:
L’autorité gouvernementale chargée de l’équipement ou l’organisme exploitant le point de captage
d’eau, lorsque les zones de protection sont établies à sa demande, est chargé de matérialiser sur le
terrain les limites de ces zones.
Article 15:
Les administrations compétentes doivent veiller chacune dans son domaine respectif, à la mise en
application des réglementations connexes relatives notamment aux établissements classés, aux
carrières et à l’urbanisme.

Chapitre II: dispositions relatives aux périmètres de sauvegarde et d’interdiction

Section I: des périmètres de sauvegarde

Article 16:
Les périmètres de sauvegarde prévus par l’article 49 de la loi précitée n° 10-95, sont délimités par
décret sur proposition de l’autorité gouvernementale chargée de l’équipement après avis des autorités
gouvernementales chargées de l’agriculture et de l’intérieur.
Le décret précité est soumis à l’avis du ministre chargé de l’environnement, et du ministre chargé des
pêches maritimes lorsque les zones d’estuaires sont concernées.
Article 17:
Le décret de délimitation des périmètres de sauvegarde est établi sur la base d’un dossier technique,
élaboré par l’autorité gouvernementale chargée de l’équipement, qui comporte tous les éléments
nécessaires à la détermination de l’étendue de ces périmètres ainsi que les restrictions y applicables.
Les documents constituant ce dossier technique comprennent obligatoirement:
• une étude hydrologique et hydrogéologique;
• une étude relative à la qualité des eaux lorsqu’il s’agit d’un périmètre d’interdiction;
• une étude relative aux prélèvements d’eau existants et projetés;
• une carte à l’échelle appropriée figurant les limites du périmètre de sauvegarde ou d’interdiction proposée;
• une étude relative au déversement d’eaux usées existants ou projetées et à l’utilisation des
produits chimiques;
• la liste exhaustive des usages faits des eaux prélevées;
• les consignes de gestion de la nappe, lorsqu’il s’agit d’un périmètre d’interdiction.

106 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 18:
A compter de la date de publication du décret de délimitation du périmètre de sauvegarde au Bulletin
officiel, les opérations et travaux visés à l’article 49 de la loi 10-95 sont soumis à l’autorisation préalable
de l’agence du bassin hydraulique concernée ou de l’Office régional de mise en valeur agricole lorsque
l’eau à prélever est destinée à un usage agricole à l’intérieur de sa zone d’action.
Ces autorisations sont délivrées et, le cas échéant, modifiées ou retirées conformément aux dispositions
de la loi n° 10-95 sur l’eau et du décret n° 2-97-487 du 6 chaoual 1418 (4 février 1998) fixant les procédures
d’octroi des autorisations et des concessions relatives au domaine public hydraulique.
Article 19:
A l’intérieur des périmètres de sauvegarde, une autorisation de prélèvement d’eau souterraine, de
creusement ou de réalisation de forage ne peut, en aucun cas, se rapporter à plusieurs puits, forages
ou autres points de prélèvement, même si ceux-ci sont situés sur un même fonds.
Les autorisations de creusement, de remplacement ou de réaménagement de puits, de forage ou de tout
autre ouvrage de captage sont délivrées pour une année renouvelable.

Section II: des périmètres d’interdiction

Article 20:
Les périmètres d’interdiction visés à l’article 50 de la loi n° 10-95 précitée sont établis conformément
aux dispositions des articles 16 et 17 du présent décret.
Article 21:
A l’intérieur des périmètres d’interdiction, à compter de la publication du décret de délimitation du
périmètre d’interdiction au Bulletin officiel, aucune autorisation ou concession de prélèvement d’eau
ne peut être délivrée si les eaux prélevées ne sont pas utilisées en totalité pour l’alimentation humaine
ou l’abreuvement du cheptel. Ces autorisations et concessions sont accordées conformément aux
dispositions de la loi n° 10-95 sur l’eau et du décret n° 2-97-487 du 6 chaoual 1418 (4 février 1998) fixant
les procédures d’octroi des autorisations et des concessions relatives au domaine public hydraulique.

Section III: dispositions communes

Article 22:
Les autorisations de prélèvement d’eau souterraine délivrées en application du présent décret feront
l’objet de récolements périodiques par les agents commissionnés à cet effet.
S’il ressort de ces récolements que les débits utilisés par un permissionnaire pendant la durée de
l’autorisation de prélèvement d’eau dont il a bénéficié, sont inférieurs à ceux qu’il était autorisé à
prélever, l’autorisation correspondante pourra être rajustée en conséquence sans qu’il en résulte pour
le titulaire aucun droit à indemnité.
Article 23:
Les agents dûment commissionnés et assermentés, peuvent requérir du propriétaire d’une installation
de prélèvement la mise en marche des installations aux fins d’en vérifier les caractéristiques.
Ils procèdent, le cas échéant, aux constatations des infractions.
Article 24:
Lorsque les conditions qui ont prévalu à la délimitation du périmètre de sauvegarde ou d’interdiction
ont disparu, le décret portant cette délimitation est abrogé dans les mêmes formes dans lesquelles il a
été pris.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 107
Article 25:
Les dispositions de l’arrêté du 11 moharrem 1344 (1er août 1925) relatif à l’application du dahir du
11 moharrem 1344 (1er août 1925) sur le régime des eaux, sont abrogées en ce qui concerne
l’établissement des zones de protection.
Toutefois, en application de l’article 99 de la loi précitée n° 10-95 et dans l’attente de la création des
agences de bassins, les attributions reconnues par le présent décret auxdites agences sont exercées
par l’autorité gouvernementale chargée de l’équipement.
Article 26:
Le ministre d’Etat à l’intérieur, le ministre de l’agriculture, de l’équipement et de l’environnement, sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Bulletin
officiel.

108 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Décret n°2-97-489 du 6 Chaoual 1418 (04 Février 1998) relatif à la
délimitation du domaine public hydraulique, à la correction des cours
d’eau et à l’extraction des matériaux
Bulletin Officiel n° 4558 du 05/02/1998

Chapitre I: de la détermination des berges des cours d’eau

Article 1:
La fréquence des crues servant à la détermination des limites des berges prévue par l’article 2,
paragraphe g, de la loi susvisée n° 10-95, est fixée par arrêté du ministre chargé de l’équipement sur
proposition du directeur de l’agence du bassin hydraulique concernée, après avis des gouverneurs
concernés, des services préfectoraux ou provinciaux du ministère chargé de l’agriculture et du
ministère chargé de l’équipement, et des conseils communaux concernés.
A cet effet, le directeur de l’agence du bassin hydraulique adresse au ministre chargé de l’équipement
un rapport technique relatif au régime hydrologique du cours d’eau ou de la section de cours d’eau
concernée et contenant les profils en long et en travers desdits cours d’eau ou section de cours d’eau
ainsi que le projet d’arrêté du ministre chargé de l’équipement fixant la fréquence des crues.
Les services et les conseils communaux visés à l’article premier disposent d’un délai de trente (30) jours
à partir de leur saisine pour donner leur avis. Passé ce délai, leur avis est réputé favorable.
Article 2:
L’arrêté de fixation des fréquences des crues qui est publié au «Bulletin officiel» désigne également le
cours d’eau, la section de cours d’eau et la rive pour lesquels la fréquence est fixée ainsi que la cote
NGM (Niveau Général du Maroc) constituant les limites des berges. Ces limites sont matérialisées sur
le terrain par des bornes fixes.
Article 3:
En cas de modification du lit du cours d’eau, il est procédé, dans les mêmes formes, à une nouvelle
détermination des limites des berges pour la section du cours d’eau intéressée.

Chapitre II: de la délimitation du domaine public hydraulique

Article 4:
Lorsque, par application de l’article 5 de la loi précitée n° 10-95, il y a lieu à délimitation du domaine
public hydraulique, il est procédé, conformément à l’article 7 du dahir du 7 chaabane 1332 (1er juillet
1914) sur le domaine public, à une enquête publique préalable d’un mois prescrite par arrêté du ministre
chargé de l’équipement. Cette enquête est effectuée par une commission composée:
• du représentant de l’autorité administrative locale compétente à raison du lieu de situation de la
portion du domaine public hydraulique objet de la délimitation, président;
• du représentant des services préfectoraux ou provinciaux du ministère chargé de l’équipement,
secrétaire;
• du représentant du président du conseil communal concerné;
• du représentant de l’agence du bassin hydraulique concernée.
Le président de la commission peut, après avis de celle-ci, inviter à titre consultatif, toute personne
susceptible d’aider la commission d’enquête dans ses investigations.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 109
Article 5:
L’enquête publique prévue à l’article 4 ci-dessus, dont la durée ne doit pas dépasser trente (30) jours est
prescrite par arrêté du ministre chargé de l’équipement qui fixe:
• les dates d’ouverture et de clôture des opérations de l’enquête;
• la liste des membres de la commission d’enquête;
• le lieu de l’enquête;
• le lieu de situation du cours d’eau ou de la section de cours d’eau;
• le lieu de dépôt du dossier d’enquête ainsi que du registre destiné à recueillir les observations des
intéressés. Ce registre reste mis à la disposition du public pendant toute la durée de l’enquête.
Article 6:
L’arrêté d’ouverture d’enquête est publié par les soins du ministre chargé de l’équipement au
«Bulletin officiel» (édition d’annonces légales, judiciaires et administratives) et/ou inséré dans au
moins deux journaux d’annonces légales et porté à la connaissance du public par les soins de l’autorité
administrative locale par tout moyen qu’elle juge approprié.
Il est également affiché dans les locaux de l’autorité administrative locale et de la commune. Cet
affichage est constaté au terme de l’enquête par des attestations versées au dossier de l’enquête par
l’autorité administrative locale et le président du conseil communal.
Ces opérations de publicité doivent avoir lieu au moins quinze (15) jours avant la date d’ouverture de
l’enquête.
Article 7:
Pendant la durée de l’enquête, l’autorité administrative locale met à la disposition du public, au siège
de la ou des communes concernées un registre d’observation, coté et paraphé par ses soins, destiné à
recevoir les observations et réclamations éventuelles des tiers.
Article 8:
Au terme de l’enquête publique, la commission réunie par les soins de son président, prend
connaissance des observations et réclamations consignées au registre d’observations et, si elle le juge
utile, se transporte sur les lieux, pour examiner les observations produites. Elle dresse un procès-verbal
dans un délai maximum de dix (10) jours à dater du jour de sa réunion.
Le procès-verbal doit être signé par tous les membres de la commission et contenir l’avis motivé de
cette dernière.
Le dossier d’enquête accompagné du procès-verbal est transmis par l’autorité administrative locale
au ministre chargé de l’équipement dans un délai de quinze (15) jours à dater de l’établissement dudit
procès-verbal.
Article 9:
Conformément aux dispositions de l’article 7 du dahir précité du 7 chaabane 1332 (1er juillet 1914), les
limites du domaine public hydraulique seront fixées par décret pris sur proposition du ministre chargé
de l’équipement et publié au «Bulletin officiel».
Article 10:
Le sommier du domaine public visé au 2 alinéa de l’article 7 du dahir précité du 7 chaabane 1332
e

(1er juillet 1914), est tenu par les soins du ministre chargé de l’équipement.

110 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Chapitre III: des opérations de curage, d’approfondissement, d’élargissement, de
redressement ou de régularisation des cours d’eau

Article 11:
Les opérations de curage, d’approfondissement, d’élargissement, de redressement ou de régularisation
des cours d’eau temporaires ou permanents sont soumises à autorisation accordée par le directeur de
l’agence du bassin hydraulique concernée dans les conditions fixées ci-après.
Article 12:
La demande d’autorisation est adressée au directeur de l’agence. Elle doit comporter:
1. l’identité du demandeur et, le cas échéant, celle de toute autre personne dûment habilitée à le
représenter;
2. le nom et la localisation du cours d’eau concerné;
3. la longueur de la section du cours d’eau intéressée;
4. la nature et la durée prévisible des travaux à effectuer.
5. la demande doit être accompagnée des pièces suivantes:
• un plan de situation du cours d’eau ou de la section du cours d’eau concernée;
• une configuration du cours d’eau ou de la section du cours d’eau avant et après l’opération
envisagée;
• des profils en long et en travers du cours d’eau ou de la section du cours d’eau concernée;
• une étude évaluant l’impact des opérations projetées sur le domaine public hydraulique et les
écosystèmes aquatiques ainsi que les mesures nécessaires pour y remédier.
Article 13:
La demande fait l’objet d’un rapport établi par les soins du directeur de l’agence du bassin hydraulique
après une enquête sur les lieux en présence du représentant des services préfectoraux ou provinciaux
du ministère chargé de l’équipement. Les termes de la demande sont vérifiés et l’intéressé ainsi que
toute personne dont l’audition est jugée utile sont entendus.
Le directeur de l’agence doit faire connaître la suite réservée à la demande dans un délai de soixante
(60) jours à dater de la réception de la demande et des pièces visées à l’article 12 ci-dessus.
Article 14:
Le directeur de l’agence du bassin hydraulique délivre, le cas échéant, l’autorisation qui doit
obligatoirement contenir:
• l’identité de l’attributaire;
• la nature des opérations autorisées;
• la durée de l’autorisation qui ne peut dépasser 10 ans renouvelable;
• les travaux à entreprendre, le délai et la période de l’année pendant lesquels ils doivent être
exécutés;
• les caractéristiques des aménagements à établir éventuellement sur le domaine public
hydraulique;
• les mesures à prendre pour éviter toute modification du régime du cours d’eau;
• les conditions de renouvellement ou de modification.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 111
Chapitre IV: dispositions relatives aux excavations

Article 15:
L’autorisation d’effectuer des excavations notamment des extractions de matériaux de construction
prévue au paragraphe b4 de l’article 12 de la loi précitée n° 10-95 est délivrée par le directeur de
l’agence de bassin hydraulique concernée.
Article 16:
La demande d’autorisation est adressée au directeur de l’agence du bassin hydraulique. Elle doit
indiquer:
• l’identité du demandeur et, le cas échéant, celle de toute autre personne dûment habilitée à le
représenter,
• le lieu et le mode d’excavation;
• le volume de matériaux à extraire;
• la profondeur des excavations;
• le cas échéant, les parcelles du domaine public hydraulique sur lesquelles seront stockés les
matériaux extraits ou déposées les installations;
• la durée des travaux d’excavation;
• l’utilisation envisagée des matériaux extraits.
La demande doit être accompagnée:
• d’une carte à l’échelle appropriée indiquant le lieu d’excavation;
• d’un dossier technique indiquant notamment:
• les moyens d’extraction ou de réalisation de l’excavation;
• la nature des matériaux à extraire;
• les zones d’extraction et de stockage;
• le cas échéant, la puissance et le mode d’utilisation des explosifs;
• d’un permis minier délivré par le ministre chargé de l’énergie et des mines, lorsqu’il s’agit de
l’extraction de substances minérales classées comme mines en vertu du dahir du 9 rejeb 1370
(16 avril 1951) portant règlement minier.
• lorsqu’il s’agit d’une carrière, d’un récépissé de déclaration ou d’une copie de l’autorisation
d’exploitation de ladite carrière;
• d’un rapport relatif aux mesures que l’intéressé compte entreprendre pour la remise en état des
lieux à la fin des travaux d’extraction ou d’excavation;
• d’une copie du titre attestant le droit d’exploiter le fonds, en cas d’excavation;
• d’une étude des répercussions de l’extraction ou de l’excavation sur le domaine public hydraulique.
Article 17:
Le directeur de l’agence du bassin hydraulique délivre, le cas échéant, l’autorisation qui doit
obligatoirement contenir:
• l’identité de l’attributaire;
• la durée de l’autorisation qui ne doit pas dépasser un (1) an, renouvelable;
• la nature et le volume des matériaux à extraire;
• la redevance d’extraction des matériaux dont le montant est fixé conformément à la législation et
à la réglementation en vigueur;
• le lieu d’extraction ou de réalisation de l’excavation;
• le mode de contrôle;
• les conditions de renouvellement et de modification;
• les mesures à prendre par l’attributaire pendant et à la fin des travaux d’extraction ou d’excavation
pour prévenir toute dégradation du domaine public hydraulique;
• les conditions d’extraction ou de réalisation de l’excavation et de remise en état des lieux;
• les conditions d’exploitation de l’excavation;
• les heures pendant lesquelles l’extraction peut se faire.

112 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 18:
A la fin des travaux d’extraction ou de l’exploitation de l’excavation, le permissionnaire doit:
• débarrasser la zone d’extraction de toute construction provisoire et de tout engin inutilisable;
• traiter les zones de décharge, régaler les surfaces fouillées et remblayer les lieux d’extraction ou
d’excavation.
Article 19:
Lorsque des parcelles du domaine public hydraulique doivent être utilisées pour le stockage de
matériaux ou le dépôt d’installations, le permissionnaire est soumis à l’obtention d’une autorisation
d’occupation temporaire du domaine public hydraulique conformément à la législation en vigueur.
Dans tous les cas, aucun stockage de matériaux, aucun dépôt d’installation ne peut être autorisé dans
les lits mineurs des cours d’eau.

Chapitre V: des autorisations d’effectuer ou d’enlever tout dépôt, toute plantation ou


culture sur le domaine public hydraulique

Article 20:
L’autorisation d’effectuer ou d’enlever tout dépôt, toute plantation ou culture sur le domaine public
hydraulique prévue au paragraphe b1 de l’article 12 de la loi précitée n° 10-95 est délivrée par le
directeur de l’agence de bassin hydraulique concernée.
Article 21:
La demande d’autorisation est adressée au directeur de l’agence du bassin hydraulique. Elle doit
indiquer:
• l’identité du demandeur et, le cas échéant, celle de toute autre personne dûment habilitée à le
représenter;
• les parcelles du domaine public hydraulique objet de dépôt, de plantation ou de culture;
• la durée du dépôt, de la plantation ou de la culture;
• la nature du dépôt, ou la variété de la plantation ou de la culture.
La demande doit être accompagnée:
• d’un dossier technique indiquant notamment les impacts positifs du projet dans la lutte contre les
inondations, la stabilité des berges des cours d’eau ou la réduction des dégâts des crues;
• d’un rapport relatif aux mesures que l’intéressé compte entreprendre pour la remise en état des
lieux à la fin de l’autorisation.
Article 22:
Le directeur de l’agence du bassin hydraulique délivre, le cas échéant, l’autorisation qui doit
obligatoirement contenir:
• l’identité de l’attributaire;
• la durée de l’autorisation qui ne doit pas dépasser dix (10) ans, renouvelable;
• le lieu de dépôt, de plantation ou de culture;
• le mode de contrôle;
• les conditions de renouvellement et de modification;
• les mesures à prendre par l’attributaire pendant les travaux de dépôt, de plantation ou de culture
pour prévenir toute dégradation du domaine public hydraulique.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 113
Chapitre VI: dispositions générales

Article 23:
Le permissionnaire est tenu d’effectuer ou d’enlever tout dépôt, toute plantation, culture ou excavation
de manière à ne pas gêner la circulation ou le libre écoulement des eaux.
Le permissionnaire, ou son représentant sur le lieu d’excavation, de dépôt, de plantation ou de culture,
devra présenter l’autorisation à toute réquisition des agents du ministère chargé de l’équipement ou de
l’agence de bassin qui a délivré l’autorisation.
Article 24:
L’autorisation peut être retirée après un préavis qui ne peut être inférieur à trente (30) jours lorsqu’elle
porte préjudice aux ouvrages publics, à la stabilité des berges des cours d’eau ou à la faune aquatique.
Le retrait de l’autorisation doit être motivé.
Toutefois, lorsque les circonstances l’exigent, le ministre chargé de l’équipement ou le directeur de
l’agence de bassin peut procéder à l’enlèvement de tous les ouvrages établis sur le domaine public
hydraulique.
L’autorisation peut également être retirée sans indemnité si les causes qu’elle comporte non pas été
respectées.
Les redevances dues restent acquises à l’agence de bassin.
Article 25:
L’autorisation est personnelle et ne peut être cédée sans l’agrément préalable de l’agence du bassin
hydraulique.
Article 26:
L’autorisation délivrée en vertu de ce décret ne dispense pas des autres déclarations ou autorisations
prévues par la législation et la réglementation en vigueur.
Article 27:
Sont abrogées les dispositions de l’arrêté du 11 moharrem 1344 (1er août 1925) pris pour l’application
du dahir du 11 moharrem 1344 (1er août 1925) sur le régime des eaux en ce qui concerne la délimitation
du domaine public hydraulique et l’arrêté du directeur général des travaux publics du 6 décembre 1924
réglementant les extractions de sables et graviers dans le lit des cours d’eau.
Toutefois, en application des dispositions de l’article 99 de la loi précitée n° 10-95, et dans l’attente de
la création de chaque agence de bassin hydraulique, les attributions reconnues par le présent décret
auxdites agences sont exercées par le ministère chargé de l’équipement.
Article 28:
Le ministre d’Etat à l’Intérieur et le ministre de l’agriculture, de l’équipement et de l’environnement sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Bulletin
officiel.

114 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Décret n°2-00-474 du 17 Chaabane 1421 (14 Novembre 2000) fixant la
procédure de reconnaissance de droits acquis sur le domaine public
hydraulique
Bulletin Officiel n° 4854 du 07/12/2000

Article 1:
La reconnaissance des droits acquis sur le domaine public hydraulique est faite, après enquête publique
par les soins du ministre de l’équipement soit à sa diligence soit à la demande des intéressés, après avis
du ministre de l’intérieur.
Article 2:
L’enquête publique est confiée à une commission composée:
• du gouverneur ou son représentant compétent à raison du lieu de situation de la portion du
domaine public hydraulique objet de la reconnaissance, président;
• du représentant des services préfectoraux ou provinciaux du ministère de l’équipement,
secrétaire;
• du représentant des services préfectoraux ou provinciaux du ministère chargé de l’agriculture;
• du représentant de la chambre d’agriculture;
• du représentant du président du conseil communal concerné;
• du représentant de l’agence du bassin hydraulique concernée.
Le président de la commission peut après avis de celle-ci inviter, à titre consultatif, toute personne,
physique ou morale, susceptible d’aider la commission d’enquête dans ses investigations.
Article 3:
L’enquête publique prévue à l’article premier ci-dessus, dont la durée ne doit pas dépasser soixante (60)
jours est prescrite, après avis du ministre de l’intérieur, par arrêté du ministre de l’équipement fixant:
• les dates d’ouverture et de clôture des opérations de l’enquête;
• la liste des membres de la commission d’enquête;
• le lieu de l’enquête;
• le lieu de situation de la portion du domaine public hydraulique concernée par la reconnaissance;
• la nature du droit objet de la reconnaissance;
• le lieu de dépôt du dossier d’enquête ainsi que du registre destiné à recueillir les observations des
intéressés. Ce registre reste mis à la disposition du public pendant toute la durée de l’enquête.
Article 4:
L’arrêté d’ouverture d’enquête est publié par les soins du ministre de l’équipement au «Bulletin officiel»
(édition d’annonces légales, judiciaires et administratives) et/ou inséré dans au moins deux journaux
d’annonces légales et porté à la connaissance du public par les soins de l’autorité administrative locale,
le gouverneur ou son représentant, par tout moyen qu’elle juge approprié.
Il est également affiché dans les locaux de la province ou de la préfecture et de la commune concernée.
Cet affichage est constaté au terme de l’enquête par des attestations versées au dossier de l’enquête
par le gouverneur et le président du conseil communal concernés.
Ces opérations de publicité doivent avoir lieu au moins soixante (60) jours avant la date d’ouverture de
l’enquête.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 115
Article 5:
Pendant la durée de l’enquête, le président du conseil communal met à la disposition du public, au siège
de la commune concernée un registre d’observation, coté et paraphé par ses soins, destiné à recevoir
les observations et réclamations éventuelles des tiers.
Ce registre est accompagné du dossier de l’enquête comprenant la demande du ou des pétitionnaires,
lorsque la reconnaissance est faite à la demande de ces derniers, et un rapport technique, établi par le
ministre de l’équipement, relatif à la parcelle ou au régime hydrologique du cours d’eau ou de la source
objet de la reconnaissance.
Article 6:
Au terme de l’enquête publique, la commission, réunie par les soins de son président, prend
connaissance des observations et réclamations consignées au registre d’observations et, si elle le juge
utile, se transporte sur les lieux, pour examiner les observations produites. Elle dresse un procès-verbal
dans un délai maximum de dix (10) jours à dater du jour de sa réunion.
Le procès-verbal doit être signé par tous les membres de la commission et contenir l’avis motivé de
cette dernière.
Le dossier d’enquête accompagné du procès-verbal est transmis par le gouverneur ou son représentant,
au ministre de l’équipement, avec copie au ministre de l’intérieur, et ce dans un délai de quinze (15) jours
à dater de l’établissement dudit procès-verbal.
Article 7:
Toute demande de reconnaissance de droits acquis sur le domaine public hydraulique doit être
accompagnée de tout acte ou pièce justificatifs de ces droits.
Article 8:
La reconnaissance des droits acquis sur le domaine public hydraulique est faite par décret sur
proposition du ministre de l’équipement, après visa du ministre de l’intérieur. ce décret est publié au
«Bulletin officiel».
Article 9:
Les dispositions de l’arrêté du 11 moharrem 1344 (1er août 1925) relatif à l’application du dahir du
11 moharrem 1344 (1er août 1925) sur le régime des eaux, sont abrogées en ce qui concerne la
reconnaissance des droits de propriété, d’usage ou d’usufruit sur le domaine public hydraulique.
Toutefois, les reconnaissances de droits précités dont la publication de l’arrêté d’ouverture d’enquête
est antérieure à celle du présent décret, demeurent régies par les dispositions de l’arrêté précité du 11
moharrem 1344 (1er août 1925).
Article 10:
Le ministre de l’intérieur et le ministre de l’équipement sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l’exécution du présent décret qui sera publié au Bulletin officiel.

116 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Décret n°2-04-553 du 13 Hija 1425 (24 Janvier 2005) relatif aux
déversements, écoulements, rejets, dépôts directs ou indirects dans les
eaux superficielles ou souterraines
Bulletin Officiel n° 5292 du 17/02/2005

Chapitre I: des autorisations de déversements

Article 1:
Au sens du présent décret on entend par déversement tout déversement, écoulement, rejet, dépôt
direct ou indirect dans une eau superficielle ou une nappe souterraine susceptible d’en modifier
les caractéristiques physiques, y compris thermiques et radioactives, chimiques, biologiques ou
bactériologiques.
Article 2:
La demande de l’autorisation visée à l’article 52 de la loi susvisée n° 10-95 est adressée au directeur de
l’agence du bassin hydraulique concernée. Elle comporte notamment les éléments suivants:
1. l’identité du demandeur et, le cas échéant, celle de toute autre personne dûment habilitée à le
représenter;
2. les coordonnées et la description exacte de l’emplacement sur lequel seront effectués les
déversements;
3. la justification par l’intéressé, de la libre disposition du fonds sur lequel les ouvrages ou
installations de déversement doivent être exécutés;
4. la nature des déversements, leur volume, leur mode d’évacuation et de traitement projeté;
5. la durée de l’autorisation demandée.
Cette demande doit être accompagnée:
a. d’un plan des ouvrages de déversement prévus;
b. d’une note technique indiquant les dispositions prises ou prévues pour respecter les valeurs limites
de rejet en vigueur et comportant notamment le type de traitement à faire subir au déversement,
la description des installations de traitement et les caractéristiques du déversement, lorsque un
dispositif d’épuration des eaux usées est prévu.
Les demandes d’autorisations sont établies sur ou d’après des imprimés fournis par l’agence du bassin
hydraulique et doivent être adressées par lettre recommandée avec accusé de réception ou déposées
contre récépissé, à l’agence.
Toutefois, ces imprimés peuvent être fournis par les services préfectoraux ou provinciaux concernés
relevant de l’autorité gouvernementale chargée de l’eau et les demandes susvisées peuvent être
déposées ou adressées dans les mêmes conditions ci-dessus citées à ces derniers, qui se chargent de
les transmettre à l’agence du bassin hydraulique concernée.
Lorsqu’en vertu du 2e alinéa de l’article 52 de la loi sur l’eau précitée, l’autorisation ou la concession
prévues respectivement aux articles 38 et 41 de ladite loi doit fixer les conditions de déversement et
de prélèvement, une seule demande est adressée ou déposée auprès de l’agence dans les conditions
ci-dessus fixées.
Cette demande doit comporter tous les éléments et être accompagnée de toutes les pièces et documents
prévus par la réglementation spécifique à chaque demande.
Les dispositions de l’alinéa précédent s’appliquent également lorsqu’une autorisation de déversement
doit être délivrée en même temps qu’une autorisation d’utilisation des eaux usées.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 117
Article 3:
L’enquête mentionnée à l’article 52 de la loi n° 10-95 précitée, dont la durée ne peut être supérieure à
trente (30) jours, est confiée à une commission composée:
• du représentant de l’autorité administrative locale concernée, président;
• du représentant de l’agence du bassin hydraulique, secrétaire;
• du représentant de la ou des communes concernées;
• du représentant des services préfectoraux ou provinciaux relevant de l’autorité gouvernementale
chargée de l’eau;
• du représentant des services préfectoraux ou provinciaux relevant de l’autorité gouvernementale
chargée de la santé;
• du représentant de l’autorité gouvernementale chargée de l’environnement;
• du représentant de l’autorité gouvernementale chargée de l’agriculture;
• du représentant de l’Institut national de la recherche halieutique lorsque le déversement, le dépôt,
l’écoulement ou le rejet doit avoir lieu dans les eaux superficielles ou souterraines communiquant
directement ou indirectement avec la mer;
• du représentant des services préfectoraux ou provinciaux du ministère dont relève le secteur
concerné.
Le président de la commission peut inviter à titre consultatif, toute personne ou entité susceptible
d’aider la commission d’enquête dans ses investigations.
Article 4:
L’ouverture de l’enquête est ordonnée par décision du directeur de l’agence de bassin dans un délai
qui ne doit pas excéder 20 jours, à compter de la date de réception de la demande d’autorisation
mentionnée à l’article 2. Cette décision doit mentionner notamment:
• l’objet de l’enquête;
• les dates d’ouverture et de clôture des opérations de l’enquête;
• le lieu de l’enquête;
• le lieu de déversement;
• les membres de la commission d’enquête;
• le lieu de dépôt du dossier d’enquête ainsi que du registre destiné à recueillir les observations des
intéressés. Ce registre, dont les pages sont fixes, cotées, cachetées et paraphées par le président
de la commission, reste mis à la disposition du public pendant toute la durée de l’enquête.
Article 5:
La décision d’ouverture d’enquête mentionnée ci-dessus est publiée par le directeur de l’agence du
bassin hydraulique dans au moins deux journaux d’annonces légales, dont un au moins de langue
arabe, et portée à la connaissance du public par les soins de l’autorité administrative locale par tout
moyen qu’elle juge approprié.
Elle est également affichée dans les locaux de l’agence du bassin hydraulique, de l’autorité administrative
locale et de la commune ou des communes concernées. Cet affichage est constaté, au terme de
l’enquête publique, par des attestations versées au dossier d’enquête par l’autorité administrative
locale et le président du conseil communal.
Les opérations de publicité et d’affichage ci-dessus mentionnées ont lieu quinze (15) jours au moins
avant la date d’ouverture des opérations d’enquête.
Article 6:
Pendant la durée de l’enquête, l’autorité administrative locale met à la disposition du public, au siège de
la ou des communes concernées, le dossier d’enquête qui doit comprendre la demande de l’intéressé,
les pièces qui l’accompagnent et le registre d’observations mentionné à l’article 4 ci-dessus.

118 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 7:
Au terme de l’enquête publique, la commission, réunie par les soins de son président, prend
connaissance des observations et réclamations consignées au registre d’observations et, si elle le juge
utile, se rend sur les lieux, pour examiner les observations produites. Elle convoque le demandeur de
l’autorisation pour présenter ses arguments contre les allégations éventuellement contenues dans le
registre d’observation.
L’avis de la commission d’enquête est pris à la majorité des voix des représentants présents. En cas
d’égalité des voix, celle du président est prépondérante.
Le procès-verbal doit être signé par tous les membres présents de la commission et contenir l’avis
motivé de cette dernière.
Le dossier d’enquête, auquel sont joints les attestations d’affichage et le procès-verbal, est transmis,
au plus tard quinze (15) jours à dater du jour de la réunion de la commission, par le président de la
commission au directeur de l’agence de bassin.
Article 8:
Au vu du dossier de l’enquête publique, du procès-verbal, du registre d’observations et de l’avis de la
commission, le directeur de l’agence de bassin décide de la suite à réserver à la demande d’autorisation,
dans un délai de quinze (15) jours au plus tard, à dater de la réception dudit dossier.
Article 9:
La décision d’autorisation fixe notamment:
1. l’identité de l’attributaire de l’autorisation de déversement et, le cas échéant, celle du propriétaire
des installations de déversement;
2. le lieu de déversement;
3. la durée de l’autorisation qui ne doit pas dépasser vingt (20) ans, renouvelable par tacite
reconduction;
4. les modalités de prélèvement des échantillons et le nombre des analyses des déversements
que l’attributaire doit faire par un laboratoire agréé par décision conjointe des autorités
gouvernementales chargées de l’eau, de l’environnement et de l’intérieur;
5. les quantités des grandeurs caractéristiques de l’activité à déclarer annuellement à l’agence de
bassin par les entités génératrices des eaux usées industrielles;
6. les valeurs limites des rejets;
7. les modalités de recouvrement de la redevance, conformément aux articles 14 à 21 du présent
décret.
8. les échéanciers dans lesquels les déversements doivent se conformer aux valeurs limites visées
aux articles 11 et 12 ci-dessous.
Elle doit contenir en outre les modalités de renouvellement ou de modification de l’autorisation, les
conditions dans lesquelles l’attributaire doit se conformer aux valeurs limites de rejets, dans le cas où
ces dernières sont publiées après la date d’octroi de l’autorisation de déversement.
Article 10:
L’autorisation de déversement ne peut être cédée sans l’agrément préalable du directeur de l’agence
de bassin qui doit se prononcer dans un délai de soixante (60) jours, à partir de la date de réception de
la demande par l’agence.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 119
Chapitre II: des valeurs limites de rejets

Article 11:
On entend, au sens du présent décret, par valeur limite de rejet, la valeur limite d’un paramètre indicateur
de la pollution, qui ne doit pas être dépassée dans le sens de la détérioration de la qualité de l’eau, pour
un déversement tel que défini par l’article premier ci-dessus.
Article 12:
Les caractéristiques physiques, chimiques, biologiques et bactériologiques de tout déversement
doivent être conformes aux valeurs limites de rejet fixées par arrêtés conjoints des autorités
gouvernementales chargées de l’intérieur, de l’eau, de l’environnement, de l’industrie et de toute autre
autorité gouvernementale concernée. Ces arrêtés fixent également les échéanciers dans lesquels les
déversements doivent se conformer auxdites valeurs qui peuvent être générales ou spécifiques pour
certaines activités.
Article 13:
Les valeurs limites de rejet visées à l’article 11 ci-dessus sont révisées dans les formes et conditions de
leur fixation, tous les dix (10) ans ou chaque fois que la protection de la qualité de l’eau ou l’évolution
des technologies l’exigent.

Chapitre III: des redevances de déversements

Article 14:
Les taux des redevances visées à l’alinéa 3 de l’article 52 de la loi n° 10-95 précitée applicables aux
déversements des eaux usées domestiques et aux déversements des eaux usées industrielles sont
fixés par arrêté conjoint des autorités gouvernementales chargées de l’intérieur, des finances, de l’eau,
de l’industrie, de l’artisanat et des mines.
Article 15:
Pour les déversements d’eaux usées domestiques, la redevance mentionnée à l’article 14 ci-dessus
est déterminée en multipliant le volume d’eau consommé par le taux de redevance applicable aux
déversements domestiques, après avoir pris en considération le rendement des dispositifs d’épuration
existants en matière de réduction de la pollution.
Au sens du présent décret, on entend par les «eaux usées domestiques»:
• les eaux usées des ménages, des établissements hôteliers, des établissements administratifs, des
établissements hospitaliers et sociaux;
• les eaux usées provenant d’usines, d’ateliers, de dépôts, et de laboratoires, dont la consommation
en eau est inférieure à 10 (dix) m3 par jour, sauf si le gestionnaire du service de l’assainissement
estime que les eaux usées sont trop nuisibles pour le réseau d’assainissement ou pour les stations
d’épuration ou pour le milieu.
Le volume d’eau consommé, est le volume d’eau potable facturé par le gestionnaire du réseau d’eau
potable et, éventuellement, le volume d’eau prélevé directement dans le milieu naturel ou à partir d’un
ouvrage public.

120 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 16:
Pour les déversements d’eaux usées industrielles, la redevance visée à l’alinéa 3 de l’article 52 de
la loi n° 10-95 précitée est déterminée en multipliant la quantité de pollution déversée exprimée en
nombre d’unités de pollution, par le taux de redevance applicable aux déversements des eaux usées
industrielles, après avoir pris en considération le rendement des dispositifs d’épuration existants en
matière de réduction de la pollution.
Au sens du présent décret, on entend par les «eaux usées industrielles» les eaux usées provenant
d’unités d’extraction ou de traitement de minerais ou de matériaux divers, d’usines, d’ateliers, de dépôts,
de laboratoires, autres que les eaux usées domestiques telles que définies à l’article 15 ci-dessus.
L’unité de pollution est définie par une formule fixée par arrêté conjoint des autorités gouvernementales
chargées de l’intérieur, de l’eau, de l’environnement, de l’industrie, de l’artisanat et des mines
Article 17:
Les déversements domestiques des agglomérations rurales sont soumis à une redevance forfaitaire
dont le montant est fixé par l’arrêté conjoint mentionné à l’article 14 ci-dessus.
Article 18:
En l’absence de mesures, le nombre d’unités de pollution contenues dans les déversements d’eaux
usées industrielles, est déterminé par estimation.
Le nombre d’unités de pollution déversée est estimé en multipliant les grandeurs caractéristiques de
l’activité de l’entité génératrice de l’eau usée industrielle, par les coefficients spécifiques de pollution
de cette activité. Ces grandeurs et ces coefficients sont fixés par arrêté conjoint des autorités
gouvernementales chargées de l’intérieur, de l’eau, de l’environnement, de l’industrie, de l’artisanat et
des mines.
Article 19:
L’agence de bassin, ou le gestionnaire du service de l’assainissement ou l’entité génératrice de l’eau
usée industrielle peut demander d’évaluer la pollution déversée par l’unité industrielle, par des mesures.
Les mesures seront réalisées par l’agence de bassin ou le gestionnaire des services d’assainissement
aux frais du demandeur. Pour contester les mesures, la partie concernée a recours à une expertise
qu’elle confie, à ses frais, à un laboratoire agréé dans les conditions prévues au paragraphe 4 de
l’article 9 ci-dessus.
La mesure de pollution réelle est applicable à partir de la facturation suivante.
Article 20:
Les rendements des dispositifs d’épuration visés à l’article 15 et à l’article 16 ci-dessus, sont définis
comme étant les pourcentages d’abattement de la quantité de pollution véhiculée par les eaux usées,
après traitement par lesdits dispositifs.
En l’absence de mesures, les rendements des dispositifs d’épuration à appliquer conformément à
l’article 15 et à l’article 16, sont ceux fixés par arrêté conjoint des autorités gouvernementales chargées
de l’intérieur, de l’eau, de l’environnement , de l’industrie, de l’artisanat et des mines.
Article 21:
Les taux de redevance peuvent être réévalués:
• soit sur la base de formules de révision fixées par arrêté conjoint des autorités gouvernementales
chargées de l’intérieur, des finances, de l’eau, de l’environnement, de l’industrie, de l’artisanat et
des mines;
• soit sur proposition d’une agence de bassin compte tenu de son plan d’action en matière de lutte
contre la pollution; dans ce cas, les nouveaux taux de redevance ne s’appliquent que dans la zone
d’action de l’agence qui a proposé la réévaluation.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 121
Article 22:
La redevance de déversement est recouvrée par l’agence de bassin auprès:
• du gestionnaire du service de l’assainissement;
• de l’entité génératrice de l’eau usée industrielle, lorsqu’elle n’est pas raccordée au réseau
d’assainissement public.
L’agence de bassin établira les ordres de recette:
• au gestionnaire du service de l’assainissement sur la base des informations fournies par ce
dernier;
• aux entités génératrices de l’eau usée industrielle non raccordées au réseau d’assainissement
public, sur la base des informations fournies par ces entités sur leurs activités et permettant de
calculer ou d’estimer la quantité de pollution déversée.
Le produit des redevances de déversement est destiné par l’agence de bassin à l’octroi des aides
financières pour la dépollution et pour l’assistance technique à toute personne physique ou morale qui
entreprend des actions spécifiques de dépollution des eaux.

Chapitre IV: dispositions transitoires

Article 23:
En application de l’article 53 de la loi précitée n° 10-95, le directeur de l’agence du bassin hydraulique
fixe, en concertation avec les autorités locales, le délai dans lequel les déversements existants à la date
de publication du présent décret et non autorisés doivent être déclarés.
Article 24:
En application des dispositions de l’article 99 de la loi précitée n° 10-95, les attributions reconnues par
le présent décret aux agences de bassins hydrauliques sont exercées, dans les zones non couvertes
par lesdites agences, par l’autorité gouvernementale chargée de l’eau.
Article 25:
Le ministre de l’aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement, le ministre des finances et de
la privatisation et le ministre de l’intérieur sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution de
ce décret qui sera publié au Bulletin officiel.

122 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Décret n°2-05-1533 du 14 Moharrem 1427 (13 Février 2006)
relatif à l’assainissement autonome
Bulletin Officiel n° 5404 du 16/03/2006

Article 1:
Par dérogation au décret n° 2-04-553 susvisé, les dispositions du présent décret s’appliquent aux
déversements, écoulements, rejets, dépôts directs ou indirects dans les eaux superficielles ou
souterraines suivants:
• déversements provenant des habitations rurales dispersées;
• déversements provenant des agglomérations rurales dont la population est inférieure à un seuil
fixé par l’arrêté visé l’article 2 ci-dessous;
• déversements provenant des agglomérations rurales dont la population est supérieure ou égale
au seuil précité, et où les eaux usées déversées ont subi une épuration à travers des dispositifs
d’assainissement autonome agréés.
Article 2:
Au sens du présent décret, on entend par «assainissement autonome» l’ensemble des dispositifs
installés pour la collecte, l’épuration et éventuellement l’évacuation des eaux usées, en l’absence d’un
réseau d’assainissement collectif.
Les dispositifs d’assainissement autonome sont de deux types:
1. les dispositifs assurant la collecte et l’épuration des eaux usées tel que la fosse septique;
2. les dispositifs assurant à la fois la collecte, l’épuration et l’évacuation des eaux usées par
utilisation des sols, tels que l’épandage souterrain dans le sol naturel, l’épandage dans un sol
reconstitué ou la fosse chimique.
Un arrêté conjoint des autorités gouvernementales chargées de l’intérieur et de l’eau fixe les dispositifs
d’assainissement autonome ainsi que les prescriptions techniques et les modalités de réalisation,
d’exploitation, d’entretien et de maintenance en bon état de fonctionnement desdits dispositifs.
Article 3:
La délivrance de l’avis conforme prévu à l’article 21 de la loi n° 25-90 est subordonné à la dotation du
lotissement concerné d’un dispositif d’assainissement autonome dans les conditions fixées par l’arrêté
conjoint visé à l’article 2 ci-dessus.
Article 4:
Toute réalisation de dispositif d’assainissement autonome en milieu rural est soumise à déclaration
auprès des services techniques de la commune. Le contenu de la déclaration est fixé par l’arrêté
conjoint visé à l’article 2 ci-dessus.
Les services techniques de la commune délivrent récépissé de la déclaration à l’intéressé dans un
délai d’un mois à dater de la réception de celle-ci. Ce récépissé est accompagné des prescriptions
techniques édictées par l’arrêté visé à l’article 2 ci-dessus.
Les dispositions des alinéas précédents s’appliquent également aux dispositifs d’assainissement
autonome existant à la date de publication de l’arrêté visé à l’article 2 ci-dessus. Toutefois, cette
déclaration doit intervenir au plus tard dans un délai de deux (2) ans après ladite date.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 123
Article 5:
Les communes sont chargées de contrôler la conformité des dispositifs d’assainissement autonome
aux prescriptions techniques visées à l’article 2 ci-dessus, le respect des règles d’exploitation et le bon
état de fonctionnement.
Lorsqu’un dispositif d’assainissement autonome n’est pas conforme aux prescriptions techniques
visées à l’alinéa ci-dessus, la commune met l’exploitant en demeure de s’y conformer dans un délai de
dix-huit (18) mois. Passé ce délai, la commune peut y procéder d’office aux frais de l’intéressé.
Article 6:
Le ministre de l’intérieur et le ministre de l’aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement
sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Bulletin
officiel.

124 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 125
126 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
1.1.5 Utilisation des ressources en eau

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 127
Décret n°2-97-224 du 21 Joumada II 1418 (24 Octobre 1997) fixant les
conditions d’accumulation artificielle des eaux
Bulletin Officiel n° 4532 du 06/11/1997

Article 1:
L’accumulation artificielle des eaux prévue au 2e alinéa de l’article 25 de la loi n° 10-95 susvisée, est
soumise à autorisation délivrée par le directeur de l’agence du bassin hydraulique concernée dans les
conditions fixées par le présent décret.
Toutefois, les ouvrages d’accumulation artificielle des eaux d’un volume inférieur à deux mille (2000)
mètres cubes d’eaux sont soumis à une simple déclaration faite dans les formes prévues à l’article 14
ci-après.
Pour l’application des dispositions ci-dessus, il est tenu compte du volume global accumulé sur une
même propriété.
Article 2:
L’accumulation artificielle des eaux usées brutes n’est autorisée que si elle fait partie intégrante d’un
système d’épuration de ces eaux, agréé par l’agence du bassin hydraulique concerné.
Article 3:
La demande d’autorisation est adressée au directeur de l’agence du bassin hydraulique. Elle doit
comporter:
1. l’identité du demandeur et, le cas échéant, celle de toute autre personne dûment habilitée à le
représenter;
2. le régime juridique des eaux à accumuler;
3. le type d’ouvrage d’accumulation;
4. la localisation de l’ouvrage d’accumulation;
5. le volume d’eau à accumuler, les besoins en eau et l’usage prévu de l’eau;
6. l’étendue et la profondeur maximale d’eau dans l’aire d’accumulation;
7. la durée de l’accumulation artificielle.
La demande doit être accompagnée des pièces suivantes:
a. une étude technique lorsque la capacité de stockage de l’ouvrage dépasse 50.000 mètres cubes,
réalisée par un organisme spécialisé;
b. une étude d’impact lorsque la capacité de stockage de l’ouvrage dépasse 50.000 mètres cubes;
c. un plan de situation approprié;
d. un plan des aménagements nécessaires à l’accumulation;
e. un schéma des installations projetées;
f. un acte par lequel le demandeur justifie être le propriétaire du terrain sur lequel l’accumulation
sera faite, ou tenir du propriétaire le droit de l’exploiter.
Les demandes d’autorisation d’accumulation artificielle de l’eau doivent être adressées par lettre
recommandée avec accusé de réception ou déposées contre récépissé auprès de l’Agence du bassin
hydraulique concernée. Toutefois, elles peuvent être adressées ou déposées dans les mêmes conditions
auprès des services de l’eau compétents à raison du lieu de situation de l’accumulation, qui se chargent
de les transmettre à l’Agence du bassin hydraulique concernée.

128 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 4:
L’étude technique visée à l’article 3 ci-dessus doit porter, notamment, sur:
a. Lorsqu’il s’agit d’une accumulation artificielle des eaux au moyen d’un barrage:
1. les coordonnées du lieu d’implantation du barrage;
2. les caractéristiques de l’ouvrage:
• le type de barrage (poids, poids évidé, voûte, terre, ou autre) et les caractéristiques des
agrégats et des adjuvants qui seront utilisés;
• lorsque l’ouvrage est en terre, les lieux d’emprunt, les caractéristiques des matériaux et
les moyens de compactage;
• les caractéristiques de la digue notamment son volume, sa hauteur et sa longueur en crête.
3. le régime du cours d’eau: superficie du bassin versant, pluviométrie moyenne annuelle, débit
moyen annuel, débits minimum et maximum observés notamment;
4. la géologie du site;
5. la retenue:
• le régime juridique et la superficie totale des terres inondées;
• la surface du plan d’eau;
• les cotes des plus hautes eaux, de la retenue normale et des différentes prises d’eau.
6. les ouvrages et installations annexes de l’ouvrage: vidanges de fond, prises d’eau et
évacuateurs de crues notamment.
b. Lorsqu’il s’agit d’une accumulation artificielle des eaux au moyen d’ouvrages autres que les
barrages:
• les coordonnées du lieu d’implantation de l’ouvrage d’accumulation;
• le régime juridique et la superficie totale des terres à occuper;
• la forme et les dimensions de l’ouvrage;
• la géologie du site.
Article 5:
L’étude d’impact visée au paragraphe b) de l’article 3 ci-dessus doit faire apparaître les conséquences
de l’ouvrage d’accumulation notamment sur:
1. le régime du cours d’eau et la gestion et l’utilisation des eaux dudit cours;
2. lorsque l’ouvrage ne sera pas construit sur des terres appartenant au demandeur ou incluses
dans le domaine public hydraulique, les populations concernées:
• le nombre de foyers;
• le nombre des exploitations inondées;
• les modalités d’indemnisation.
3. les populations de l’aval:
• un plan des surfaces inondables à l’aval en cas de rupture du barrage;
• les mesures à prendre pour réduire les dégâts de ces inondations.
Article 6:
L’agence de bassin dispose d’un délai de deux (2) mois à compter de la date de réception dudit dossier
pour accorder ou refuser l’autorisation.
Le refus de l’autorisation doit être motivé.
Article 7:
L’autorisation accordée fixe notamment:
• la durée et, éventuellement, les périodes des travaux de construction;
• le volume d’eau à accumuler;
• l’usage de l’eau;
• les règles d’exploitation, de maintien et maintenance de l’ouvrage;
• les mesures à prendre pour éviter tout impact négatif de l’ouvrage sur l’environnement;
• la durée de l’autorisation qui ne peut dépasser 50 ans;
• les conditions de modifications, de renouvellement et de transfert.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 129
Article 8:
Les travaux de construction ne peuvent débuter avant l’obtention de l’autorisation et la mise en eau
ne peut se faire sans l’attestation de conformité de l’ouvrage aux prescriptions de l’autorisation. Cette
attestation doit être délivrée par un laboratoire public désigné par le ministère de l’équipement.
Lorsqu’au cours des travaux de construction un élément quelconque contenu dans l’étude visée à
l’article 4 ci-dessus est modifié, il est immédiatement porté à la connaissance de l’agence.
Article 9:
L’agence de bassin peut procéder à des contrôles pour vérifier l’état de l’ouvrage et prescrire
éventuellement les mesures à prendre par l’exploitant ainsi que le délai pendant lequel elles doivent
être prises et qui peut être ramené à 24 heures lorsque les circonstances l’exigent. Passé ce délai, si
les mesures prescrites n’ont pas été prises par l’intéressé, l’agence de bassin procède aux réparations
nécessaires aux frais et risques de l’intéressé.
Article 10:
Le renouvellement de l’autorisation d’accumulation artificielle des eaux se fait sur demande de
l’attributaire six (6) mois au moins avant l’expiration de celle en cours, et après expertise de l’ouvrage
d’accumulation et de ses annexes faite, aux frais de l’intéressé, par les soins de l’agence de bassin.
Article 11:
L’autorisation peut être révoquée sans indemnité lorsque les conditions qu’elle comporte ne sont pas
respectées.
Article 12:
L’autorisation délivrée en vertu de ce décret ne dispense pas des autres déclarations ou autorisations
prévues par la législation et la réglementation en vigueur.
Article 13:
Tout changement d’un ou de plusieurs éléments qui ont servi à l’octroi de l’autorisation d’accumulation
artificielle de l’eau doit être porté à la connaissance de l’Agence du bassin hydraulique concernée,
dans un délai d’un mois à compter de l’intervention du changement.
Article 14:
La déclaration d’accumulation artificielle d’eau visée au 2e alinéa de l’article premier ci-dessus est
déposée contre récépissé auprès de l’Agence du bassin hydraulique concerné.
Outre les renseignements visés aux paragraphes 1 à 6 de l’article 3 ci-dessus, la déclaration doit
indiquer:
• le type d’ouvrage d’accumulation;
• lorsqu’il s’agit d’accumulation souterraine, la profondeur à laquelle l’eau est stockée;
• les caractéristiques de l’ouvrage.
La déclaration doit être accompagnée des pièces visées aux c), d), e) et f) de l’article 3 ci-dessus.
Le déclarant ne peut commencer les travaux qu’après un délai de trente (30) jours à compter de la date
de dépôt attestée par le récépissé.
Pendant ce délai, l’Agence du bassin hydraulique peut formuler toute observation. Toute opposition de
l’agence doit être motivée.

130 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 15:
Les ouvrages d’accumulation artificielle des eaux existants à la date de publication du présent décret
doivent faire l’objet d’une déclaration dans un délai de 3 ans à compter de ladite date.
Cette déclaration doit comporter les indications prévues aux paragraphes 1 à 7 de l’article 3 ci-dessus
et être accompagnée:
• d’un plan de situation;
• d’un plan des aménagements réalisés;
• d’un schéma des installations existantes.
Elle vaut demande d’autorisation pour les accumulations artificielles d’eau soumises à autorisation.
Article 16:
Des ampliations des copies des déclarations reçues et des autorisations accordées ainsi que de leur
modification, de leur révocation, de leur retrait ou de leur transfert sont adressées par le directeur de
l’agence du bassin hydraulique au ministre de l’équipement.
Article 17:
En application des dispositions de l’article 99 de la loi précitée n° 10-95, et dans l’attente de la création
de chaque agence du bassin hydraulique, les attributions reconnues par le présent décret auxdites
agences sont exercées par le ministère de l’équipement.
Article 18:
Le ministre de l’agriculture, de l’équipement et de l’environnement est chargé de l’exécution du présent
décret qui sera publié du Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 131
Décret n°2-97-414 du 6 Chaoual 1418 (04 Février 1998) relatif aux
modalités de fixation et de recouvrement de la redevance pour
utilisation de l’eau du domaine public hydraulique
Bulletin Officiel n° 4558 du 05/02/1998

Article 1:
La redevance pour utilisation de l’eau prélevée du domaine public hydraulique prévue par l’article 37 de
la loi susvisée n° 10-95 est calculée en fonction du volume d’eau prélevé, exprimé en mètres cubes, ou
en fonction de l’énergie hydroélectrique effective produite, exprimée en kilowattheures, conformément
aux dispositions du présent décret.
Article 2:
Le taux de la redevance visée à l’article premier ci-dessus est fixé par arrêté des autorités
gouvernementales chargées des finances et de l’équipement et du ministre dont relève le secteur
usager.
Ce taux est affecté d’un coefficient de régulation fixé par l’arrêté visé à l’alinéa ci-dessus en tenant
compte de l’usage et de l’origine de l’eau superficielle ou souterraine.
On entend par eau superficielle toute eau prélevée notamment d’une rivière, d’un barrage, d’un canal,
d’un lac ou d’un étang et par eau souterraine tout eau prélevée par puits, forage ou galerie; le captage
d’une source est un cas particulier de prélèvement d’eau souterraine.
Article 3:
Lorsque l’eau utilisée est une eau souterraine ou une eau superficielle nécessitant un refoulement, la
redevance est calculée par une formule fixée par l’arrêté visé à l’article 2 ci-dessus.
Article 4:
La redevance est forfaitaire:
• lorsque le volume d’eau est directement prélevé dans le milieu naturel, dessert un usage
domestique et est inférieur à 10 mètres cubes par jour;
• lorsque le volume d’eau est directement prélevé dans le milieu naturel, dessert des populations
rurales groupées pour leur approvisionnement en eau potable et est inférieur à 200 mètres cubes
par jour;
• lorsque la puissance installée des ouvrages hydroélectriques est inférieure à 300 KW;
• lorsqu’il s’agit d’une eau d’exhaure dans les mines.
La redevance concernant les usages précités ne peut excéder 250 dirhams par an et par point de
prélèvement; le taux de cette redevance ne peut excéder un dixième (1/10) du taux ordinaire.
Article 5:
Dans un délai de deux (2) ans à partir de leur date de création, les agences de bassins hydrauliques
peuvent proposer à l’autorité gouvernementale chargée de l’équipement de réviser à la hausse, pour
leur zone d’action, le coefficient de régulation visé à l’article 2 ci-dessus, compte tenu notamment de
leurs programmes d’action, de la nature et de l’usage de l’eau utilisée.
Le nouveau coefficient est fixé dans les mêmes formes et conditions prévues à l’article 2 ci-dessus.

132 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 6:
Le taux de la redevance est réévalué en fonction d’une formule de révision qui sera précisée par arrêté
conjoint des autorités gouvernementales chargées des finances et de l’équipement et du ministre dont
relève le secteur usager.
Toutefois, cette révision ne pourra intervenir que lorsque l’application de la formule d’indexation
entraîne, par rapport à la redevance précédemment appliquée, une augmentation supérieure à 5%.
Le nouveau taux de la redevance est fixé dans les mêmes formes et conditions prévues à l’alinéa premier
du présent article. Il n’est applicable que trois mois à partir de la date de publication de l’arrêté y relatif.
Article 7:
Le volume d’eau prélevé visé à l’article premier ci-dessus est déterminé au moyen d’un compteur
volumétrique. L’utilisateur est tenu de déclarer à l’agence le volume d’eau prélevé enregistré au
compteur selon une périodicité fixée dans l’arrêté d’autorisation ou le contrat de concession de
prélèvement d’eau.
Toutefois, lorsque le compteur ne peut pas être installé en raison du mode de prélèvement, le volume
d’eau prélevé est déterminé sur la base du débit autorisé.
Article 8:
L’équipement des installations de prélèvement d’eau de compteurs volumétriques est à la charge des
utilisateurs de l’eau. Ces compteurs doivent être agréés et plombés par l’agence du bassin hydraulique.
En cas de fonctionnement défectueux d’un compteur, l’agence du bassin doit en être informée aussitôt.
Le compteur devra être réparé ou remplacé dans un délai maximum de trente (30) jours par le bénéficiaire
de l’autorisation. Si celui-ci ne procède pas à cette réparation ou remplacement dans le délai précité,
l’agence du bassin fait fermer la prise d’eau, jusqu’à la remise en état ou au remplacement du compteur.
Si le fonctionnement défectueux d’un compteur a été constaté par l’agence du bassin, le bénéficiaire de
l’autorisation est aussitôt mis en demeure par lettre recommandée de procéder dans un délai de quinze
(15) jours à sa réparation ou à son remplacement. Passé ce délai et s’il n’est pas satisfait à cette mise
en demeure, l’agence du bassin fait fermer la prise d’eau jusqu’à la remise en état ou au remplacement
du compteur.
Article 9:
En cas de fonctionnement défectueux du compteur, le volume d’eau servant de base pour le calcul de
la redevance est déterminé comme suit:
a. Si le fonctionnement défectueux du compteur est signalé par l’intéressé, la situation est apurée à
la date de la déclaration sur la base de l’indication du compteur. Au cours de la période de trente
(30) jours qui suit, la redevance est calculée sur la base du volume autorisé. Passé ce délai, la
redevance est calculée sur la base d’un volume égal à 1,5 fois le volume autorisé, sauf en ce qui
concerne les prélèvements à usage agricole effectués pendant la période des faibles irrigations
(du 1er décembre au 1er mars inclus) pour lesquels un volume égal au volume autorisé est pris en
compte.
b. Si le fonctionnement défectueux du compteur est constaté par les agents de contrôle et si ce
fonctionnement défectueux est difficile à déceler, les mêmes dispositions qu’en (a) sont appliquées,
la situation étant d’abord apurée à la date où le fonctionnement défectueux est constaté.
c. Si le fonctionnement défectueux est manifeste, la redevance est calculée sur la base d’un volume
égal à 1,5 fois le volume autorisé, depuis la date du dernier relevé jusqu’à celle où le compteur en
état de marche est réinstallé. Cependant, pour les prélèvements à usage agricole, un volume égal
au volume autorisé est pris en compte dans la période des faibles irrigations (du 1er décembre au
1er mars inclus).

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 133
Article 10:
Les redevances de prélèvements d’eau sont recouvrées par l’agence du bassin hydraulique au moyen
d’ordres de recettes établis par le directeur de l’agence.
Les modalités de paiement de la redevance, visées au 2e alinéa de l’article 39 de la loi n° 10-95 précitée
sont approuvées par les autorités gouvernementales chargées des finances et de l’équipement.
Article 11:
L’arrêté du 15 rejeb 1344 (30 janvier 1926) relatif aux redevances à verser au Trésor par les attributaires
de prises d’eau est abrogé.
Toutefois, en application de l’article 99 de la loi précitée n° 10-95 et dans l’attente de la création des
agences de bassins, les attributions reconnues par le présent décret auxdites agences sont exercées
par l’autorité gouvernementale chargée de l’équipement.
Article 12:
Le ministre des finances, du commerce, de l’industrie et de l’artisanat et le ministre de l’agriculture,
de l’équipement et de l’environnement sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du
présent décret qui sera publié au Bulletin officiel.

134 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Décret n°2-97-875 du 6 Chaoual 1418 (04 Février 1998)
relatif à l’utilisation des eaux usées
Bulletin Officiel n° 4558 du 05/02/1998

Chapitre I: des autorisations d’utilisation des eaux usées

Article 1:
Conformément aux dispositions de l’article 57 de la loi n° 10-95 susvisée, l’autorisation de l’utilisation
des eaux usées est délivrée par le directeur de l’agence du bassin hydraulique concernée, à l’exception
des recyclages internes non interdits par l’article 3 ci-dessous.
Article 2:
Aucune eau usée ne peut être utilisée si elle n’a pas été préalablement reconnue épurée sous réserve
des dispositions de l’article 15 ci-dessous
Article 3:
En aucun cas les eaux usées mêmes épurées ne peuvent être utilisées à la boisson, à la préparation, au
conditionnement ou à la conservation de produits ou denrées alimentaires.
L’utilisation des eaux usées épurées ne peut être autorisée pour le lavage et le refroidissement des
récipients et autres objets destinés à contenir des produits ou denrées alimentaires, ou à servir à leur
préparation, leur conditionnement ou leur conservation.
Article 4:
La demande d’autorisation prévue à l’article premier ci-dessus est adressée au directeur de l’agence
du bassin hydraulique. Elle doit comporter notamment:
1. l’identité du demandeur et, le cas échéant, celle de toute personne dûment habilitée à le
représenter,
2. l’origine des eaux usées épurées dont l’utilisation est envisagée ainsi que leur volume annuel et
sa modulation,
3. l’usage prévu des eaux usées épurées,
4. la durée de l’autorisation.
La demande d’autorisation doit être accompagnée d’un dossier constitué:
a. d’un acte justifiant la libre disposition par l’intéressé du (ou des) fonds à irriguer avec les eaux
usées épurées ou des installations pour lesquelles ces eaux usées seront utilisées;
b. d’une étude technique indiquant la qualité des eaux usées épurées à utiliser et justifiant le projet;
c. des plans parcellaires du (ou des) fonds à irriguer;
d. d’un plan du système de collecte des eaux usées épurées;
e. d’un plan du système d’épuration des eaux usées, lorsque l’utilisateur des eaux usées se charge
de leur épuration;
f. des plans du système de drainage en cas d’irrigation;
g. des réseaux de distribution des eaux usées à utiliser en cas d’utilisation urbaine;
h. d’un plan du circuit des eaux usées épurées en cas d’utilisation industrielle.
Les demandes d’utilisation des eaux usées doivent être adressées par lettres recommandées avec
accusés de réception ou déposées contre récépissés auprès de l’agence du bassin hydraulique
concernée. Toutefois, elles peuvent être adressées ou déposées dans les mêmes conditions auprès
des services de l’eau compétents à raison du lieu de situation de l’utilisation, qui se chargent de les
transmettre à l’agence du bassin hydraulique concernée.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 135
Article 5:
La demande d’autorisation et les pièces qui l’accompagnent sont soumises à l’avis d’une commission
composée, sous la présidence du directeur de l’agence du bassin hydraulique, des représentants des
services du ministère chargé de l’environnement et des services préfectoraux ou provinciaux
concernés du ministère chargé de l’équipement, du ministère chargé de la santé publique et du
ministère dont dépend le secteur usager des eaux usées épurées.
Au vu de l’avis de la commission, le directeur de l’agence du bassin hydraulique décide de la suite à
réserver à la demande. Tout refus de l’autorisation doit être motivé.
Article 6:
Le directeur de l’agence du bassin hydraulique délivre, le cas échéant, l’autorisation qui doit notamment
contenir:
• l’identité du permissionnaire;
• la durée de l’autorisation qui ne peut dépasser dix (10) ans, renouvelable;
• l’usage qui sera fait des eaux usées épurées;
• le volume des eaux usées épurées à utiliser;
• les mesures à prendre pour protéger le milieu naturel;
• les conditions d’utilisation des eaux usées épurées;
• les conditions de renouvellement de l’autorisation;
• les conditions de suivi, de contrôle et d’assistance technique par l’agence de bassin;
• les catégories de culture à irriguer et les usages autorisés;
• les conditions d’épuration des eaux usées.
Article 7:
L’autorisation d’utilisation des eaux usées épurées est révoquée sans indemnité:
• si les conditions qu’elle comporte ne sont pas observées;
• si elle est cédée ou transférée sans l’agrément de l’agence de bassin;
• si les eaux reçoivent une utilisation autre que celle autorisée.
Article 8:
Lorsque l’utilisateur des eaux usées épurées est le premier usager de l’eau, il n’est délivré qu’une seule
autorisation qui définit en même temps les conditions de prélèvement et les conditions d’utilisation des
eaux usées épurées.
Article 9:
Des ampliations des copies des déclarations reçues et des autorisations accordées ainsi que de leur
modification, de leur révocation, de leur retrait ou de leur transfert sont adressées par le directeur
de l’agence du bassin hydraulique aux services préfectoraux ou provinciaux concernés du ministère
chargé de l’équipement.

136 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Chapitre II: du concours financier

Article 10:
Le concours financier prévu au deuxième alinéa de l’article 57 de la loi n° 10-95 précitée est accordé
par l’agence de bassin dans les conditions ci-après et après consultation de la commission mentionnée
à l’article 13 ci-dessous:
a. l’agence de bassin peut, dans la limite des crédits disponibles à cet effet dans son budget et d’un
plafond fixé par arrêté du ministre chargé de l’équipement et du ministre chargé des finances,
accorder son concours financier pour la réalisation des investissements de l’épuration des eaux
usées et, le cas échéant, de leur pompage et/ou de leur adduction, jusqu’au lieu d’utilisation, à
condition que ces eaux ne proviennent pas directement du milieu naturel;
b. l’utilisation des eaux usées épurées doit permettre:
• d’une part, de réaliser des économies d’eau;
• et, d’autre part, d’éviter que le déversement, dans le domaine public hydraulique, des eaux
usées à utiliser ne modifie les caractéristiques des eaux de ce domaine.
Les conditions d’application du présent article et les critères de mise en œuvre de l’alinéa b ci-dessus,
seront fixés par arrêté conjoint des autorités gouvernementales chargées des finances, de
l’équipement et de l’environnement.
Article 11:
Le concours financier peut, le cas échéant, être accordé dans les conditions fixées par le présent
décret, aux utilisations des eaux usées épurées par le premier usager de ces eaux.
Article 12:
La demande du concours financier peut être adressée par lettre recommandée avec accusé de
réception ou déposée contre récépissé auprès de l’agence de bassin.
Elle doit indiquer les montants et les types d’investissements à réaliser et comporter les éléments
constituant et accompagnant la demande d’autorisation tels que mentionnés à l’article 4 ci-dessus.
Article 13:
La commission visée à l’article 10 ci-dessus est composée:
• du représentant de l’agence de bassin, secrétaire;
• du représentant de l’autorité gouvernementale chargée des finances;
• du représentant de l’autorité gouvernementale chargée de l’équipement;
• du représentant de l’autorité gouvernementale chargée l’environnement;
• du représentant de l’autorité gouvernementale dont dépend le secteur usager des eaux usées
épurées.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 137
Chapitre III: dispositions diverses et transitoires

Article 14:
Toute personne commissionnée par le ministre chargé de l’équipement ou l’agence du bassin
hydraulique peut accéder aux installations d’épuration et/ou de pompage, aux ouvrages d’adduction et
aux lieux d’utilisation en vue de procéder aux contrôles nécessaires à la préservation de l’hygiène et
de la salubrité publique.
Article 15:
Les utilisateurs des eaux usées à la date de publication du présent décret disposent d’un délai de cinq
(5) ans pour se conformer aux dispositions du présent décret.
Article 16:
En application des dispositions de l’article 99 de la loi précitée n° 10-95, et dans l’attente de la création
de chaque agence de bassin hydraulique, les attributions reconnues par le présent décret auxdites
agences sont exercées par le ministère chargé de l’équipement.
Article 17:
Le ministre des finances, du commerce, de l’industrie et de l’artisanat et le ministre de l’agriculture,
de l’équipement et de l’environnement sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du
présent décret qui sera publié au Bulletin officiel.

138 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Décret n°2-05-1326 du 29 Joumada II (25 Juillet 2006)
relatif aux eaux à usage alimentaire
Bulletin Officiel n° 5448 du 17/08/2006

Chapitre I: des normes de qualité de l’eau potable

Article 1:
Les normes de qualité de l’eau potable visées à l’article 59 de la loi n° 10-95 susvisée sont fixées par
arrêté conjoint des autorités gouvernementales chargées de l’eau, de l’environnement, de la santé et
après avis de l’autorité gouvernementale chargée de l’intérieur.
Les gestionnaires, exploitants et ou propriétaires des installations de production ou de distribution de
l’eau potable ou des installations de ravitaillement en eau potable sont tenus de prendre toutes les
mesures nécessaires pour se conformer à tout moment aux normes visées à l’alinéa précédent.
Article 2:
Si, par suite d’un dysfonctionnement ou d’un incident particulier, les normes de qualité de l’eau
potable ne peuvent pas être respectées, le gestionnaire, exploitant ou propriétaire des installations de
production ou de distribution de l’eau potable ou des installations de ravitaillement en eau potable, est
tenu:
• d’informer l’autorité gouvernementale chargée de la santé et les collectivités locales concernée,
ainsi que l’agence du bassin hydraulique concernée lorsque le problème a pour origine l’état de
la ressource en eau;
• d’effectuer immédiatement les enquêtes et les investigations nécessaires pour déterminer les
causes du dysfonctionnement ou de l’incident ayant entraîné le non-respect des normes de
qualité de l’eau potable;
• de prendre, en concertation avec les autorités gouvernementales chargées de l’intérieur et
de l’environnement, les collectivités locales concernées et l’agence du bassin hydraulique
éventuellement, toutes les mesures nécessaires pour rétablir la situation et se conformer aux
normes de qualité de l’eau potable et préserver la santé des populations.
Article 3:
En vertu du 3 alinéa de l’article 60 de la loi précitée n° 10-95, l’usage direct ou indirect, à des fins
e

alimentaires, des eaux ne répondant pas aux normes de qualité visées à l’article premier, peut, en
cas de nécessité liée à la composition naturelle de l’eau, être autorisé par l’autorité gouvernementale
chargée de la santé, après avis du directeur de l’agence du bassin hydraulique concernée, si l’eau
objet de l’autorisation, ne présente aucun risque sanitaire, s’il n’y a pas d’autres alternatives et si la
satisfaction de toutes les exigences des normes de qualité de l’eau potable n’est pas faisable dans des
conditions économiques raisonnables.
Article 4:
La demande d’autorisation des eaux visées à l’article 3 ci-dessus est adressée à l’autorité
gouvernementale chargée de la santé accompagnée d’une étude justifiant l’absence d’autres
alternatives, l’impossibilité de rendre l’eau objet de la demande potable dans des conditions
économiques raisonnables, et démontrant l’absence de risques pour la santé.
La demande d’autorisation doit être accompagnée d’un document faisant état du suivi de la qualité de
l’eau sur une durée convenue avec l’autorité gouvernementale chargée de la santé. Celle-ci décide de
la suite à réserver à la demande d’autorisation dans un délai de six (6) mois au plus tard, à compter de
la réception de ladite demande. Passé ce délai, l’autorisation est réputée accordée.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 139
Article 5:
L’autorisation des eaux visées à l’article 3 ci-dessus dont la durée ne doit pas dépasser 3 ans, doit
indiquer les dispositions à prendre par le titulaire de l’autorisation pour se conformer aux normes de
qualité de l’eau potable.
Article 6:
Les usages directs ou indirects, à des fins alimentaires, des eaux ne répondant pas aux normes de
qualité visées à l’article premier ci-dessus, existant à la date de publication du présent décret, disposent
d’un délai d’un an pour être déclarés. Cette déclaration vaut demande d’autorisation et est instruite
comme telle.

Chapitre II: du traitement des eaux à usage alimentaire

Article 7:
Le traitement des eaux à usage alimentaire est soumis à autorisation délivrée par l’autorité
gouvernementale chargée de la santé.
Article 8:
La demande d’autorisation est adressée à l’autorité gouvernementale chargée de la santé. Elle doit
indiquer l’origine de l’eau et les produits à utiliser. Elle doit être accompagnée:
• d’une copie de l’autorisation ou de la concession de prélèvement d’eau;
• d’une étude technique relative notamment à la qualité de l’eau à traiter, aux produits à utiliser,
à l’impact éventuel de ce traitement sur la santé des populations, aux procédés de traitement à
utiliser et aux différentes phases de traitement.
L’étude ci-dessus mentionnée, doit être effectuée, pour le compte de l’intéressé et à ses frais, par un
établissement agréé par décision de l’autorité gouvernementale chargée de la santé.
L’autorité gouvernementale chargée de la santé décide de la suite à réserver à la demande d’autorisation
dans un délai de quatre-vingt-dix (90) jours au plus tard, à compter de la réception de ladite demande.
Passé ce délai, l’autorisation est réputée accordée.
Article 9:
L’autorisation de traitement des eaux à usage alimentaire, dont la durée ne doit pas dépasser 20 ans,
doit indiquer notamment:
• les spécifications des produits utilisables pour le traitement ainsi que celles des produits de
substitution en cas de pénurie des premiers;
• le dosage maximum des produits à utiliser pour le traitement de l’eau;
• les modalités de surveillance de la qualité de l’eau;
• la durée ainsi que les conditions de renouvellement, de modification et de retrait de l’autorisation.
Article 10:
Les traitements des eaux à usage alimentaire existant à la date de publication du présent décret,
disposent d’un délai d’un an pour être déclarés. Cette déclaration vaut demande d’autorisation et est
instruite comme telle.

140 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Chapitre III: du ravitaillement des populations par tonneaux ou citernes mobiles

Article 11:
Le ravitaillement des populations en eau par tonneaux ou citernes mobiles est soumis à autorisation
délivrée par l’autorité gouvernementale chargée de la santé. Les tonneaux et/ou les citernes, objet de
l’autorisation, doivent être propres, désinfectés et ne doivent en aucun cas avoir servi au stockage ou
au transport des produits pouvant avoir un impact négatif sur la qualité de l’eau ou engendrant un risque
sanitaire.
Article 12:
La demande d’autorisation comportera les indications sur:
• le matériau de construction des tonneaux et/ou des citernes, leurs capacités, leurs formes;
• le nombre de personnes à alimenter;
• une copie de l’autorisation de prélèvement d’eau délivrée par l’agence de bassin hydraulique, ou
par le gestionnaire du réseau public sur lequel se fait éventuellement le prélèvement;
• la qualité de l’eau à transporter;
• la distance entre le point de prélèvement d’eau et les populations à alimenter;
• le lieu de prélèvement d’eau, sa situation et ses coordonnées Lambert s’il s’agit d’une source, d’un
puits ou d’un forage;
• une attestation du demandeur attestant que les tonneaux et/ou les citernes n’ont jamais servi au
stockage ou au transport de produits pouvant avoir un impact négatif sur la qualité de l’eau ou
engendrant un risque sanitaire;
• les dispositions envisagées pour maintenir l’eau potable;
• les conditions de surveillance de la qualité de l’eau à mettre en œuvre par le pétitionnaire.
Article 13:
L’autorisation de ravitaillement des populations en eau par tonneaux ou citernes mobiles, fixe
notamment :
• l’identité de l’attributaire;
• la durée de l’autorisation qui ne doit pas dépasser douze (12) mois renouvelable;
• le volume journalier autorisé;
• le matériau de construction des tonneaux ou des citernes;
• le lieu de prélèvement et ses coordonnées Lambert;
• les conditions de prolongation, de renouvellement ou de retrait de l’autorisation;
• les conditions de prélèvement d’eau lorsque celui-ci est effectué dans un ouvrage public;
• les conditions de surveillance de la qualité de l’eau;
• la qualité de l’eau à transporter.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 141
Chapitre IV: de la surveillance de la qualité des eaux à usage alimentaire

Article 14:
La surveillance, par les gestionnaires, exploitants ou propriétaires des installations de production ou de
distribution, de la qualité de l’eau potable produite ou distribuée doit être permanente et se faire selon
les normes en vigueur. Les résultats de cette surveillance sont adressés au moins une fois par an, aux
services extérieurs relevant de l’autorité gouvernementale chargée de la santé.
Les laboratoires spécialement agréés mentionnés au deuxième alinéa de l’article 66 de la loi précitée
n° 10-95, sont désignés par décision conjointe des autorités gouvernementales chargées de la santé,
de l’eau et de l’environnement.
Article 15:
Pour procéder aux vérifications nécessaires aux contrôles du respect des conditions visées aux articles
premier et 14 ci-dessus, les agents commissionnés par l’autorité gouvernementale chargée de la santé
ont libre accès aux installations et aux résultats de la surveillance assurée par les personnes publiques
ou privées gestionnaires des installations de production ou de distribution de l’eau potable.

Chapitre V: dispositions transitoires et finales

Article 16:
Des ampliations des décisions d’autorisations ainsi que de leur modification, de leur révocation, de leur
renouvellement, de leur retrait ou de leur transfert, délivrées en vertu du présent décret, sont adressées
par l’autorité gouvernementale chargée de la santé au directeur de l’agence du bassin hydraulique
concernée.
Article 17:
En application des dispositions de l’article 99 de la loi précitée n° 10-95, les attributions reconnues par
le présent décret aux agences de bassins hydrauliques sont exercées, dans les zones non couvertes
par lesdites agences, par l’autorité gouvernementale chargée de l’eau.
Article 18:
Est abrogé l’arrêté viziriel du 23 rejeb 1334 (26 mai 1916) sur la protection des eaux destinées à
l’alimentation des villes ou agglomérations.
Article 19:
Le ministre de l’aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement et le ministre de la santé sont
chargés de l’application du présent décret qui sera publié au Bulletin officiel.

142 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Décret n°2-07-96 du 19 Moharrem 1430 (16 Janvier 2009) fixant
la procédure d’octroi des autorisations et des concessions relatives
au domaine public hydraulique
Bulletin Officiel n° 5706 du 05/02/2009

Chapitre I: de la demande d’autorisation ou de concession

Article 1:
Sous réserve des dispositions de l’article 83 de la loi susvisée n° 10-95 et des articles 20 et 22 du présent
décret, les demandes d’autorisations ou de concessions relatives au domaine public hydraulique
prévues respectivement aux articles 38 et 41 de la loi n°10-95 précitée, sont adressées au directeur de
l’Agence de bassin concernée. Elles doivent préciser:
1. l’identité et l’adresse du demandeur et, le cas échéant, celle de toute autre personne dûment
habilitée à le représenter;
2. le volume d’eau moyen annuel, le débit horaire maximal projetés et l’usage prévu de l’eau ou, le
cas échéant, de la portion du domaine public hydraulique concernée;
3. la localisation de l’ouvrage ou de l’installation de captage, de la prise d’eau pour la production
de l’énergie hydroélectrique, de la portion du domaine public hydraulique objet de la demande,
ainsi que les profondeurs probables des puits et/ou forages projetés fixées, le cas échéant, en
concertation avec l’agence de bassin concernée, et les dates prévisibles de commencement et
d’achèvement des travaux de creusement ou d’approfondissement de puits ou de réalisation de
forages;
4. le lieu de l’utilisation de l’eau ainsi que la superficie à irriguer lorsqu’il s’agit d’irrigation, ou à
aménager lorsqu’il s’agit de l’aménagement de lacs, étangs ou marais;
5. le lieu de rejet des eaux polluées telles que définies par l’article 51 de la loi précitée n° 10-95,
leur volume, leur qualité, leurs caractéristiques générales et leur mode de traitement lorsque le
demandeur devra rejeter des eaux polluées.
La demande doit être signée, légalisée et accompagnée des pièces suivantes:
a. un acte par lequel le demandeur justifie de la libre disposition des parcelles de terrain sur
lesquelles les ouvrages ou installations de prélèvement d’eau doivent être réalisés et le cas
échéant des fonds sur lesquels les eaux d’irrigation seront utilisées.
b. une fiche du projet agricole, lorsqu’il s’agit d’un prélèvement d’eau destiné à l’irrigation, indiquant
la superficie à irriguer, les modes d’irrigation à adopter, les cultures et assolements prévus d’être
pratiqués et l’occupation des sols correspondante.
c. le cas échéant, lorsqu’il s’agit de l’aménagement de lacs, étangs, marais ou sources minérales
et thermales, de l’établissement sur le domaine public hydraulique d’une usine hydroélectrique
ou d’ouvrages visés à l’alinéa 2 de l’article 41 de la loi précitée n° 10-95, une étude relative aux
répercussions de cet aménagement, accumulation ou établissement sur le domaine public
hydraulique et ses usagers ainsi que sur l’hygiène et la salubrité publiques. Les termes de référence
de cette étude seront fixés par arrêté conjoint des autorités gouvernementales chargées de l’eau
et de l’environnement.
Les demandes d’autorisations ou de concessions sont établies sur ou d’après des imprimés fournis
par les agences de bassin ou les services de l’eau relevant de l’autorité gouvernementale chargée de
l’eau à raison du lieu de situation de l’ouvrage, de l’installation ou du point de prélèvement, objet de la
demande d’autorisation, ou de concession. Ces demandes et les pièces qui les accompagnent sont
transmises par lettre recommandée ou déposées contre récépissés auprès de l’agence de bassin ou
desdits services de l’eau. Ces derniers se chargent de les transmettre à l’agence de bassin concernée
dans un délai n’excédant pas sept (07) jours ouvrables.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 143
Lorsqu’il s’agit de demande de creusement de puits ou de réalisation de forages ou de prélèvement
d’eau destinée à l’irrigation à l’intérieur de la zone d’action d’un Office régional de mise en valeur
agricole, les imprimés de demandes d’autorisation peuvent être retirés auprès de l’Office régional de
mise en valeur agricole du ressort duquel relèvent les fonds objet de la demande de prélèvement d’eau.
Le dépôt de la demande d’autorisation ainsi que les pièces qui l’accompagnent peut être également
effectué auprès dudit office. Ce dernier doit transmettre, dans un délai n’excédant pas sept (07) jours
ouvrables à l’agence de bassin une copie de cette demande aux fins de la délivrance de l’autorisation
de creusement de puits ou de réalisation de forage.
Article 2:
Lorsque le prélèvement d’eau dans une nappe souterraine requiert le creusement de puits ou la
réalisation de forages, une demande unique d’autorisation ou de concession pour le creusement de
puits ou réalisation de forages et le prélèvement d’eau peut être présentée par le postulant à l’agence
de bassin concernée.
Lorsque cette demande unique d’autorisation porte sur le prélèvement d’eau destiné à l’irrigation à
l’intérieur de la zone d’action d’un Office régional de mise en valeur agricole, une ampliation de la
demande sus-mentionnée est transmise par l’agence de bassin audit office.
Article 3:
Au vu de la demande et des pièces qui l’accompagnent l’agence de bassin décide de la suite à réserver
à cette demande.
Lorsque le dossier comportant la demande et les pièces qui l’accompagnent est régulièrement constitué
et son objet est compatible avec les objectifs du plan directeur d’aménagement intégré des ressources
en eau approuvé ainsi qu’avec les dispositions légales et réglementaires en vigueur, le directeur de
l’agence de bassin procède à la publication de la décision d’ouverture de l’enquête publique dans un
délai n’excédant pas dix (10) jours ouvrables à compter de la date de réception de la demande par
l’agence de bassin. Dans le cas contraire, le dossier est renvoyé à l’intéressé accompagné des motifs
du rejet de la demande, dans un délai ne dépassant pas dix (10) jours ouvrables à compter de la date de
réception de la demande par l’agence de bassin.

Chapitre II: de l’enquête publique

Article 4:
La commission spéciale prévue au deuxième alinéa de l’article 36 de la loi précitée n° 10-95 est
composée:
• du représentant de l’autorité administrative locale compétente à raison du lieu de situation du point
de prélèvement de l’eau ou de la portion du domaine public hydraulique concernée, président;
• du représentant de l’agence de bassin concernée;
• du représentant des services préfectoraux ou provinciaux de l’autorité gouvernementale chargée
de l’eau,
• du ou des représentants des services préfectoraux ou provinciaux du ou des ministères dont
relève le secteur usager;
• du représentant de l’Office régional de mise en valeur agricole concerné lorsque le prélèvement
d’eau se fait à l’intérieur de sa zone d’action;
• du représentant de la ou des communes concernées.
Le secrétariat de la commission est assuré par le représentant de l’Agence de bassin ou de l’Office
régional de mise en valeur agricole lorsqu’il s’agit d’un prélèvement d’eau destiné à l’irrigation situé à
l’intérieur de la zone d’action dudit office.
Le président de la commission peut, après avis de celle-ci, inviter à titre consultatif, toute personne
susceptible d’aider la commission spéciale dans ses investigations.

144 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 5:
L’ouverture de l’enquête publique prévue à l’article 36 de la loi précitée n° 10-95, dont la durée ne peut
excéder trente (30) jours, est ordonnée, par décision du directeur de l’agence de bassin. Cette décision
doit obligatoirement mentionner:
• l’objet de l’enquête;
• la date d’ouverture et de clôture des opérations de l’enquête;
• la localisation des ouvrages, installations ou portion du domaine public hydraulique objet de l’enquête;
• le lieu de dépôt du dossier d’enquête ainsi que du registre destiné à recueillir les observations et
réclamations des tiers intéressés.
Article 6:
La décision d’ouverture de l’enquête mentionnée à l’article 5 ci-dessus est publiée par les soins du
directeur de l’agence de bassin, dans au moins deux journaux d’annonces légales, dont un au moins en
langue arabe et portée à la connaissance du public par les soins de l’autorité administrative locale par
tout moyen qu’elle juge approprié. Elle est également affichée:
• dans les locaux de l’agence de bassin par les soins de son directeur;
• dans les locaux de l’Office régional de mise en valeur agricole par les soins de son directeur
lorsque le prélèvement d’eau se fait à l’intérieur de sa zone d’action;
• dans les locaux de la commune concernée et de l’autorité administrative locale par les soins de
cette dernière. Cet affichage est constaté, au terme de l’enquête, par une attestation versée au
dossier de l’enquête par l’autorité administrative locale.
Ces opérations de publicité sont effectuées dans les délais fixés par les dispositions de l’article 36 de
la loi précité n° 10-95.
Article 7:
Lorsque le postulant formule une demande d’autorisation unique pour le creusement de puits ou de
réalisation de forages et le prélèvement d’eau dans la nappe souterraine, conformément aux dispositions
de l’article 2 ci-dessus, une enquête publique unique est effectuée.
Article 8:
Pendant la durée de l’enquête, l’autorité administrative locale met à la disposition du public, au siège de
la ou des communes concernées, le dossier de l’enquête qui doit comprendre la demande de l’intéressé,
les pièces qui l’accompagnent et un registre d’observations, coté et paraphé par ses soins, destiné à
recevoir les observations et réclamations éventuelles des tiers intéressés.
Article 9:
Au terme de l’enquête publique, la commission spéciale citée à l’article 4 ci-dessus, réunie par les
soins de son président prend connaissance des observations et réclamations consignées au registre
d’observations, vérifie que la décision d’ouverture de l’enquête a été portée à la connaissance du public,
dans les délais réglementaires, par les moyens prévus à l’article 6 ci-dessus et, si elle le juge utile, se
transporte sur les lieux, pour examiner les observations formulées par les tiers intéressés et convoquer
le demandeur de l’autorisation pour présenter ses arguments contre les allégations éventuellement
contenues dans le registre d’observations.
La commission spéciale peut valablement siéger si au moins trois de ses membres sont présents. Dans
tous les cas la présence du représentant de l’autorité administrative locale, de l’agence de bassin et de
l’Office régional de mise en valeur agricole lorsqu’il s’agit d’un prélèvement d’eau destiné à l’irrigation
situé à l’intérieur de la zone d’action dudit office, est obligatoire.
Elle dresse un procès-verbal, dans un délai n’excédant pas cinq (5) jours à compter du jour de clôture
de l’enquête, en autant d’exemplaires que de membres de la commission. Le procès-verbal doit être
signés par tous les membres présents de la commission et contenir l’avis motivé de cette dernière en
cas d’avis défavorable.
Une copie du procès-verbal est remise, séance tenante, à chacun des membres présents de la
commission.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 145
Chapitre III: de l’autorisation

Article 10:
Conformément aux dispositions de l’article 103 de la loi n°10-95, à l’intérieur des périmètres urbains,
les autorisations concernant les opérations prévues aux paragraphes 2, 3, 5 et 8 de l’article 38 de ladite
loi, sont soumises par le directeur de l’agence à l’avis du président du conseil communal concerné. Ce
dernier dispose d’un délai n’excédant pas dix (10) jours ouvrables pour se prononcer. Passé ce délai,
son avis est réputé favorable.
Article 11:
Au vu du dossier de l’enquête publique, du procès-verbal de la commission spéciale, du registre
d’observations, et le cas échéant de l’avis du président du conseil communal, le directeur de l’agence
de bassin décide de la suite à réserver à la demande d’autorisation dans un délai de quinze (15) jours à
compter de la date de clôture de l’enquête.
Tout refus d’autorisation doit être motivé et notifié à l’intéressé par le directeur de l’agence de bassin
dans le délai prévu à l’article 36 de la loi précitée n° 10-95.
Article 12:
La décision d’autorisation fixe notamment:
1. l’objet de l’autorisation;
2. l’identité et l’adresse de l’attributaire;
3. la durée de l’autorisation;
4. le cas échéant, le volume moyen annuel et le débit maximum autorisés;
5. le lieu de situation de l’ouvrage ou des installations d’utilisation du domaine public hydraulique et
ses coordonnées Lambert;
6. en cas de prélèvement d’eau souterraine, le nombre de puits ou de forages à utiliser ainsi que
leurs numéros respectifs d’inventaire des ressources en eau (n° I.R.E.);
7. l’usage de l’eau ou de la portion du domaine public hydraulique concernée;
8. l’identification et la superficie totale de la parcelle sur laquelle l’eau sera utilisée, en cas
d’irrigation;
9. la superficie à irriguer;
10. la superficie de la parcelle du domaine public hydraulique à occuper par les ouvrages ou
installations de prélèvement ou de toute autre utilisation, ainsi que les conditions de cette
occupation;
11. les caractéristiques des puits ou forages autorisés et de tout autre ouvrage de prélèvement ou
d’utilisation du domaine public hydraulique;
12. les mesures à prendre par l’attributaire pour éviter la dégradation des eaux ou, éventuellement
l’intercommunication des nappes, en cas de prélèvement d’eau souterraine;
13. les conditions de transfert, de prolongation, de renouvellement ou de révocation de la décision;
14. les conditions de prélèvement de l’eau lorsque celui-ci est effectué dans un ouvrage public;
15. les conditions de remise en état des lieux, à la fin des travaux de réalisation ou d’exploitation des
ouvrages ou installations sur le domaine public hydraulique;
16. le montant et les modalités de paiement par l’attributaire des frais de dossiers prévus par l’article
36 de la loi précitée n° 10-95;
17. les modalités de paiement de la redevance d’utilisation du domaine public hydraulique.
Lorsqu’il s’agit de réalisation de forages, outre les éléments indiqués aux paragraphes 1, 2, 3, 5, 12,
13, 14 et 15 de cet article, la décision d’autorisation fixe notamment la méthode de foration et les
caractéristiques du tubage à utiliser.

146 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 13:
A la fin des travaux de creusement de puits ou de réalisation de forages, l’attributaire de l’autorisation
adresse une déclaration écrite et légalisée à l’agence de bassin par laquelle il atteste que les
prescriptions de l’autorisation ont été respectées. Cette déclaration doit préciser:
1. Pour le puits: la profondeur du puits et son diamètre ainsi que le niveau statique de l’eau par
rapport au terrain naturel;
2. Pour le forage:
• la localisation de l’ouvrage;
• la nature du forage (forage de reconnaissance ou d’exploitation de l’eau);
• les dates de commencement et d’achèvement des travaux de réalisation de l’ouvrage;
• l’identité de l’entreprise ayant réalisé les travaux;
• la profondeur totale de l’ouvrage;
• les cotes des venues d’eau;
• le profil lithologique du forage;
• l’équipement du forage, notamment la nature du tubage, son diamètre et l’emplacement de la
crépine.
Cette déclaration peut, le cas échéant, indiquer les résultats des opérations de développement de
l’ouvrage notamment le nombre d’acidification, le débit initial et final avec rabattement ainsi que les
résultats d’essai de débit, le type de pompe installée, la cote de son installation et le débit d’exploitation.
La déclaration est établie sur ou d’après des imprimés fournis par les agences de bassins, les services
de l’eau relevant de l’autorité gouvernementale chargée de l’eau à raison du lieu de situation de
l’ouvrage ou de l’Office régional de mise en valeur agricole.
Dans un délai n’excédant pas sept (7) jours ouvrables à compter de la date de remise de cette déclaration,
l’agence de bassin délivre l’autorisation de prélèvement d’eau ou avise l’office régional de mise en
valeur agricole concerné lorsqu’il s’agit de l’octroi de l’autorisation de prélèvement d’eau d’irrigation à
l’intérieur de la zone d’action dudit office en lui transmettant une copie de la déclaration susmentionnée
et en lui précisant le débit pouvant être autorisé. Ce dernier dispose d’un délai n’excédant pas sept (7)
jours ouvrables à compter de la date de réception de cette déclaration pour délivrer l’autorisation de
prélèvement d’eau.
Article 14:
Toute demande de cession ou de transfert de l’autorisation dans le cadre des dispositions de l’article
39 de la loi précitée n° 10-95, doit être adressée par l’attributaire au directeur de l’agence de bassin ou
le cas échéant de l’Office régional de mise en valeur agricole concerné qui dispose d’un délai de trente
(30) jours à compter de la date de dépôt de la demande pour accorder ou refuser l’agrément. Tout refus
de l’agrément doit être motivé.

Chapitre IV: de la concession

Article 15:
Au vu du dossier de l’enquête publique, du procès-verbal, du registre d’observations et de l’avis de
la commission, le directeur de l’agence de bassin décide de la suite à réserver à la demande de
concession.
En cas d’avis favorable, cette concession doit recevoir au préalable l’approbation du conseil
d’administration de l’agence.
Tout refus de la concession doit être motivé et notifié à l’intéressé dans le délai prévu à l’article 36 de
la loi précitée n° 10-95.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 147
Chapitre V: dispositions générales

Article 16:
Le seuil de profondeur de creusement de puits ou de réalisation de forages et le seuil de prélèvement
d’eau dans la nappe souterraine prévus respectivement aux articles 26 et 38 (paragraphe 5) de la loi
précitée n° 10-95 sont fixés, par arrêté de l’autorité gouvernementale chargée de l’eau sur proposition
du directeur de l’agence de bassin concernée.
Article 17:
La décision d’autorisation ou le contrat de concession doit être présenté, par l’attributaire de
l’autorisation, le concessionnaire ou leur représentant, à tout contrôle effectué par les agents visés à
l’article 104 de la loi précitée n° 10-95, sur les lieux d’utilisation du domaine public hydraulique, objets
de l’autorisation ou de la concession.
Les numéros et les dates des autorisations de creusement de puits ou de réalisation de forage doivent
être clairement affichés sur les lieux de creusement ou de foration durant toute la période des travaux.
Article 18:
Des ampliations des décisions d’autorisations et de concessions ainsi que de leur modification, de leur
révocation, de leur renouvellement, de leur retrait, de leur cession ou de leur transfert, sont adressées
par le directeur de l’agence de bassin à l’autorité gouvernementale chargée de l’eau.
Article 19:
A l’intérieur des zones d’action des offices régionaux de mise en valeur agricole, les attributions
reconnues par le présent décret aux agences de bassin en matière d’octroi d’autorisations de
prélèvements d’eau destinée à l’irrigation, sont exercées par lesdits offices.
Des ampliations des décisions d’autorisations de prélèvement d’eau destinées à l’irrigation ainsi que
de leur modification, de leur révocation, de leur renouvellement, de leur retrait, de leur cession ou de
leur transfert, délivrées à l’intérieur des zones d’action des Offices régionaux de mise en valeur agricole
sont adressées par les directeurs de ces offices au directeur de l’agence de bassin concernée et au
ministre chargé de l’eau.

Chapitre VI: dispositions transitoires et finales

Article 20:
Sous réserve des dispositions de l’article 21 ci-dessous et en application des dispositions de l’article 27
de la loi précitée n° 10-95 tout prélèvement d’eau existant au 24 rabii II 1416 (20 septembre 1995) doit,
dans un délai de trois (3) ans à partir de la date de publication du présent décret au «Bulletin officiel»,
faire l’objet d’une déclaration adressée au directeur de l’agence de bassin concernée, par l’exploitant
des installations de prélèvements d’eau ou par le propriétaire du fonds sur lequel l’eau d’irrigation est
utilisée.
Les dispositions de l’alinéa précédent s’appliquent également aux prises d’eau réalisées entre la date
du 24 rabii II 1416 (20 septembre 1995) et la date de la publication du présent décret au «Bulletin officiel»
et ce en application des dispositions de l’article 98 de la loi précitée n° 10-95.
Article 21:
En application de l’article 99 de la loi n° 10-95 précitée, les attributions reconnues par le présent
chapitre auxdites agences sont exercées, dans les zones non couvertes par les agences de bassins,
par l’autorité gouvernementale chargée de l’eau.

148 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 22:
Les dispositions du décret n° 2-97-487 du 6 chaoual 1418 (4 février 1998) fixant la procédure d’octroi des
autorisations et des concessions relatives au domaine public hydraulique sont abrogées à compter de
la publication du présent décret au «Bulletin officiel».
Toutefois, resteront soumises aux dispositions du décret précité n° 2-97-487, les demandes d’autorisation
ou de concession déposées auprès des services compétents de l’autorité gouvernementale chargée
de l’eau, des agences de bassin ou des Offices régionaux de mise en valeur agricoles, avant la date de
publication du présent décret au «Bulletin officiel».
Article 23:
La référence au décret n° 2-97-487 du 6 chaoual 1418 (4 février 1998) fixant la procédure d’octroi des
autorisations et des concessions relatives au domaine public hydraulique, dans les textes réglementaires
en vigueur, est remplacée par la référence au présent décret.
Article 24:
La ministre de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement, le ministre de l’intérieur et le ministre
de l’agriculture et de la pêche maritime sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du
présent décret qui sera publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 149
Décret n°2-13-665 du 30 Ramadan 1434 (08 Août 2013) prorogeant
le délai de déclaration relative aux travaux de prélèvement d’eau
existants, prévu à l’article 20 du décret n°2-07-96 du 19 Moharrem 1430
(16 Janvier 2009) fixant la procédure d’octroi des autorisations et des
concessions relatives au domaine public hydraulique
Bulletin Officiel n° 6192 du 03/10/2013

Article 1:
Est prorogé le délai de déclaration relative aux travaux de prélèvement d’eau existants, prévu à l’article
20 du décret n°2-07-96 susvisé, en y ajoutant deux (2) ans à compter de la publication du présent décret
au Bulletin officiel.
Article 2:
Le ministre de l’intérieur, le ministre de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement et le ministre
de l’agriculture et de la pêche maritime sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du
présent décret.

150 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 151
152 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Section 1.2:
Les arretes

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 153
154 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
1.2.1 Mise à la disposition des Agences de Bassin
Hydrauliques des biens du domaine public
hydraulique (DPH) et du domaine privé de l’Etat

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 155
Arrêté conjoint n°1403 du 10 Avril 2000 du Ministre de l’Economie et
des Finances et du Ministre de l’Equipement portant approbation de
l’inventaire des biens du domaine privé de l’Etat transférés à l’agence
du bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia

Article 1:
Est approuvé, tel qu’il est annexé au présent arrêté conjoint, l’inventaire des biens du domaine privé de
l’Etat transférés à l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia et nécessaires à la constitution de
son patrimoine initial et à l’accomplissement de ses missions.
Article 2:
Le Directeur des domaines, le Directeur Général de l’hydraulique et le Directeur de l’agence du bassin
hydraulique de l’Oum Er Rbia sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent
arrêté conjoint.

156 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint n°1404-00 du 10 Avril 2000 du Ministre de l’Equipement
et du Ministre de l’Economie et des Finances portant mise à la
disposition de l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia
des biens du domaine public hydraulique

Article 1:
Les biens du domaine public au sens de la loi susvisée n° 10-95 sur l’eau sis dans la zone d’action de
l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia sont mis à la disposition de cette agence pour exercer
les missions qui lui sont imparties par les textes législatifs et réglementaires en vigueur.
Toutefois, sont exclus de cette mise à disposition, les canaux d’irrigation ou d’assainissement, les
aqueducs, les canalisations et les conduites d’eau affectées aux offices régionaux de mise en valeur
agricole et à l’office national de l’eau potable, ainsi que les installations, ouvrages, canaux, aqueducs,
canalisations et conduites d’assainissement réalisés par les collectivités locales ou pour leur compte.
Article 2:
La liste des digues, des barrages, des stations hydrologiques, des dépendances de ces ouvrages mis
à la disposition de l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia est fixée dans l’annexe jointe au
présent arrêté conjoint.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 157
Arrêté conjoint n°1641 du 20 Mars 2002 du Ministre de l’Equipement
et du Ministre de l’Economie, de Finances, de la Privatisation et
du Tourisme portant mise à la disposition de l’agence du bassin
hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia des biens du domaine public
hydraulique

Article 1:
Les biens du domaine public au sens de la loi susvisée n° 10-95 sur l’eau sis dans la zone d’action de
l’agence du bassin hydraulique de Bouregreg et de la Chaouia sont mis à la disposition de cette agence
pour exercer les missions qui lui sont imparties par les textes législatifs et réglementaires en vigueur.
Toutefois, sont exclus de cette mise à disposition, les canaux d’irrigation ou d’assainissement, les
aqueducs, les canalisations et les conduites d’eau affectées aux offices régionaux de mise en valeur
agricole et à l’office national de l’eau potable, ainsi que les installations, ouvrages, canaux, aqueducs,
canalisations et conduites d’assainissement réalisés par les collectivités locales ou pour leur compte.
Article 2:
La liste des digues, des barrages, des stations hydrologiques, des dépendances de ces ouvrages mis à
la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia est fixée dans l’annexe
jointe au présent arrêté conjoint.

158 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint n°1642 du 20 Mars 2002 du Ministre de
l’Equipement et du Ministre de l’Economie, des Finances, de la
Privatisation et du Tourisme portant mise à la disposition de l’agence
du bassin hydraulique de la Moulouya des biens
du domaine public hydraulique

Article 1:
Les biens du domaine public au sens de la loi susvisée n° 10-95 sur l’eau sis dans la zone d’action de
l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya sont mis à la disposition de cette agence pour exercer
les missions qui lui sont imparties par les textes législatifs et réglementaires en vigueur.
Toutefois, sont exclus de cette mise à disposition, les canaux d’irrigation ou d’assainissement, les
aqueducs, les canalisations et les conduites d’eau affectées aux offices régionaux de mise en valeur
agricole et à l’office national de l’eau potable, ainsi que les installations, ouvrages, canaux, aqueducs,
canalisations et conduites d’assainissement réalisés par les collectivités locales ou pour leur compte.
Article 2:
La liste des barrages, des stations hydrologiques, des dépendances de ces ouvrages et des piézomètres
mis à la disposition de l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya est fixée dans l’annexe jointe au
présent arrêté conjoint.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 159
Arrêté conjoint n°849 du 11 Septembre 2003 du Ministre chargé de
l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement et du
Ministre des Finances et de la Privatisation portant approbation de
l’inventaire des biens du domaine privé de l’Etat transférés à l’agence
du bassin hydraulique de la Moulouya

Article 1:
Est approuvé, tel qu’il est annexé au présent arrêté conjoint, l’inventaire des biens du domaine privé de
l’Etat transférés à l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya et nécessaires à la constitution de
son patrimoine initial et à l’accomplissement de ses missions.
Article 2:
Le Directeur des domaines, le Directeur de la Recherche et de la Planification de l’Eau et le Directeur
de l’Agence du bassin hydraulique de la Moulouya sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l’exécution du présent arrêté conjoint.

160 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint n°850 du 11 Septembre 2003 du Ministre chargé de
l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement et du
Ministre des Finances et de la Privatisation portant approbation de
l’inventaire des biens du domaine privé de l’Etat transférés à l’agence
du bassin hydraulique du Sebou

Article 1:
Est approuvé, tel qu’il est annexé au présent arrêté conjoint, l’inventaire des biens du domaine privé
de l’Etat transférés à l’agence du bassin hydraulique du Sebou et nécessaires à la constitution de son
patrimoine initial et à l’accomplissement de ses missions.
Article 2:
Le Directeur des domaines, le Directeur de la Recherche et de la Planification de l’Eau et le Directeur
de l’agence du bassin hydraulique du Sebou sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution
du présent arrêté conjoint.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 161
Arrêté conjoint n°851 du 11 Septembre 2003 du Ministre chargé de
l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement et du
Ministre des Finances et de la Privatisation portant mise à la disposition
de l’agence du bassin hydraulique du Sebou des biens du domaine
public hydraulique

Article 1:
Les biens du domaine public au sens de la loi susvisée n° 10-95 sur l’eau sis dans la zone d’action de
l’agence du bassin hydraulique du Sebou sont mis à la disposition de cette agence pour exercer les
missions qui lui sont imparties par les textes législatifs et réglementaires en vigueur.
Toutefois, sont exclus de cette mise à disposition, les canaux d’irrigation ou d’assainissement, les
aqueducs, les canalisations et les conduites d’eau affectées aux offices régionaux de mise en valeur
agricole et à l’office national de l’eau potable, ainsi que les installations, ouvrages, canaux, aqueducs,
canalisations et conduites d’assainissement réalisés par les collectivités locales ou pour leur compte.
Article 2:
La liste des barrages, des stations hydrologiques, des dépendances de ces ouvrages et des piézomètres
mis à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Sebou est fixée dans l’annexe jointe au présent
arrêté conjoint.

162 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint n°852 du 11 Septembre 2003 du Ministre chargé de
l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement et du
Ministre des Finances et de la Privatisation portant mise à la disposition
de l’agence du bassin hydraulique de Souss-Massa des biens du
domaine public hydraulique

Article 1:
Les biens du domaine public au sens de la loi susvisée n° 10-95 sur l’eau sis dans la zone d’action de
l’agence du bassin hydraulique de Souss-Massa sont mis à la disposition de cette agence pour exercer
les missions qui lui sont imparties par les textes législatifs et réglementaires en vigueur.
Toutefois, sont exclus de cette mise à disposition, les canaux d’irrigation ou d’assainissement, les
aqueducs, les canalisations et les conduites d’eau affectées aux offices régionaux de mise en valeur
agricole et à l’office national de l’eau potable, ainsi que les installations, ouvrages, canaux, aqueducs,
canalisations et conduites d’assainissement réalisés par les collectivités locales ou pour leur compte.
Article 2:
La liste des barrages, des stations hydrologiques, des dépendances de ces ouvrages et des piézomètres
mis à la disposition de l’agence du bassin hydraulique de Souss-Massa est fixée dans l’annexe jointe au
présent arrêté conjoint.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 163
Arrêté conjoint n°853 du 11 Septembre 2003 du Ministre chargé de
l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement et du
Ministre des Finances et de la Privatisation portant approbation de
l’inventaire des biens du domaine privé de l’Etat transférés à l’agence
du bassin hydraulique de Souss-Massa

Article 1:
Est approuvé, tel qu’il est annexé au présent arrêté conjoint, l’inventaire des biens du domaine privé de
l’Etat transférés à l’agence du bassin hydraulique de Souss-Massa et nécessaires à la constitution de
son patrimoine initial et à l’accomplissement de ses missions.
Article 2:
Le Directeur des domaines, le Directeur de la Recherche et de la Planification de l’Eau et le Directeur
de l’Agence du bassin hydraulique de Souss-Massa sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l’exécution du présent arrêté conjoint.

164 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint n°012 du 02 Janvier 2004 du Ministre chargé de
l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement et du
Ministre des Finances et de la Privatisation portant approbation de
l’inventaire des biens du domaine privé de l’Etat transférés à l’agence
du bassin hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia

Article 1:
Est approuvé, tel qu’il est annexé au présent arrêté conjoint, l’inventaire des biens du domaine privé de
l’Etat transférés à l’agence du bassin hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia et nécessaires à la
constitution de son patrimoine initial et à l’accomplissement de ses missions.
Article 2:
Le Directeur des domaines, le Directeur de la Recherche et de la Planification de l’Eau et le Directeur
de l’Agence du bassin hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia sont chargés, chacun en ce qui le
concerne, de l’exécution du présent arrêté conjoint.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 165
Arrêté conjoint n°013 du 02 Janvier 2004 du Ministre chargé de
l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement et du
Ministre des Finances et de la Privatisation portant mise à la disposition
de l’agence du bassin hydraulique du Tensift des biens du domaine
public hydraulique

Article 1:
Les biens du domaine public au sens de la loi susvisée n° 10-95 sur l’eau sis dans la zone d’action de
l’agence du bassin hydraulique du Tensift sont mis à la disposition de cette agence pour exercer les
missions qui lui sont imparties par les textes législatifs et réglementaires en vigueur.
Toutefois, sont exclus de cette mise à disposition, les canaux d’irrigation ou d’assainissement, les
aqueducs, les canalisations et les conduites d’eau affectées aux offices régionaux de mise en valeur
agricole et à l’office national de l’eau potable, ainsi que les installations, ouvrages, canaux, aqueducs,
canalisations et conduites d’assainissement réalisés par les collectivités locales ou pour leur compte.
Article 2:
La liste des barrages, des stations hydrologiques, des dépendances de ces ouvrages et des piézomètres
mis à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Tensift est fixée dans l’annexe jointe au
présent arrêté conjoint.

166 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint n°014 du 02 Janvier 2004 du Ministre chargé de
l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement et du
Ministre des Finances et de la Privatisation portant approbation de
l’inventaire des biens du domaine privé de l’Etat transférés à l’agence
du bassin hydraulique du Tensift

Article 1:
Est approuvé, tel qu’il est annexé au présent arrêté conjoint, l’inventaire des biens du domaine privé
de l’Etat transférés à l’agence du bassin hydraulique du Tensift et nécessaires à la constitution de son
patrimoine initial et à l’accomplissement de ses missions.
Article 2:
Le Directeur des domaines, le Directeur de la Recherche et de la Planification de l’Eau et le Directeur
de l’agence du bassin hydraulique du Tensift sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution
du présent arrêté conjoint.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 167
Arrêté conjoint n°015 du 02 Janvier 2004 du Ministre chargé de
l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement et du
Ministre des Finances et de la Privatisation portant mise à la disposition
de l’agence du bassin hydraulique du Loukkos des biens du domaine
public hydraulique

Article 1:
Les biens du domaine public au sens de la loi susvisée n° 10-95 sur l’eau sis dans la zone d’action de
l’agence du bassin hydraulique du Loukkos sont mis à la disposition de cette agence pour exercer les
missions qui lui sont imparties par les textes législatifs et réglementaires en vigueur.
Toutefois, sont exclus de cette mise à disposition, les canaux d’irrigation ou d’assainissement, les
aqueducs, les canalisations et les conduites d’eau affectées aux offices régionaux de mise en valeur
agricole et à l’office national de l’eau potable, ainsi que les installations, ouvrages, canaux, aqueducs,
canalisations et conduites d’assainissement réalisés par les collectivités locales ou pour leur compte.
Article 2:
La liste des barrages, des stations hydrologiques, des dépendances de ces ouvrages et des piézomètres
mis à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Loukkos est fixée dans l’annexe jointe au
présent arrêté conjoint.

168 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint n°016 du 02 Janvier 2004 du Ministre chargé de
l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement et du
Ministre des Finances et de la Privatisation portant approbation de
l’inventaire des biens du domaine privé de l’Etat transférés à l’agence
du bassin hydraulique du Loukkos

Article 1:
Est approuvé, tel qu’il est annexé au présent arrêté conjoint, l’inventaire des biens du domaine privé de
l’Etat transférés à l’agence du bassin hydraulique du Loukkos et nécessaires à la constitution de son
patrimoine initial et à l’accomplissement de ses missions.
Article 2:
Le Directeur des domaines, le Directeur de la Recherche et de la Planification de l’Eau et le Directeur de
l’agence du bassin hydraulique du Loukkos sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution
du présent arrêté conjoint.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 169
Arrêté conjoint n°02/2009 du 21 Décembre 2009 du Ministre de
l’Economie et des Finances et du Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre
de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Eau
et de l’Environnement portant approbation de l’inventaire des biens du
domaine public hydraulique mis à la disposition de l’agence du bassin
hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris

Article 1:
Les biens du domaine public hydraulique au sens de la loi susvisée n° 10-95 sur l’eau sis dans la zone
d’action de l’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris sont mis à la disposition de cette agence
pour exercer les missions qui lui sont imparties par les textes législatifs et réglementaires en vigueur.
Toutefois, sont exclus de cette mise à disposition, les canaux d’irrigation ou d’assainissement, les
aqueducs, les canalisations et les conduites d’eau affectés aux offices régionaux de mise en valeur
agricole et à l’office national de l’eau potable, ainsi que les installations, ouvrages, canaux, aqueducs,
canalisations et conduites d’assainissement réalisés par les collectivités locales ou pour leur compte.
Article 2:
La liste des barrages, des stations hydrologiques, des dépendances de ces ouvrages et des piézomètres
mis à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris est fixée dans l’annexe jointe
au présent arrêté conjoint.

170 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint n°03/2009 du 21 Décembre 2009 du Ministre de
l’Economie et des Finances et du Secrétariat d’Etat auprès de la
Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau, et de l’Environnement,
chargé de l’Eau et de l’Environnement portant approbation de
l’inventaire des biens du domaine privé de l’Etat relevant des barrages
Ahmed El Hansali et Ait Massaoud transférés à l’agence du bassin
hydraulique de l’Oum Er-Rbia

Article 1:
Est approuvé, tel qu’il est annexé au présent arrêté conjoint, l’inventaire des biens du domaine privé
de l’Etat relevant des barrages Ahmed El Hansali et Ait Messaoud transférés à l’agence du bassin
hydraulique de l’Oum Er-Rbia.
Article 2:
Le Directeur des domaines, le Directeur de la Recherche et de la Planification de l’Eau et le Directeur
de l’Agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l’exécution du présent arrêté conjoint.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 171
Arrêté conjoint n°04/2009 du 21 Décembre 2009 du Ministre de
l’Economie et des Finances et du Secrétariat d’Etat auprès de la
Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé
de l’Eau et de l’Environnement portant mise à la disposition de l’agence
du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia des biens du domaine public
hydraulique relevant des barrages Ahmed El Hansali et Ait Messaoud

Article 1:
Les biens du domaine public hydraulique relevant des barrages Ahmed el Hansali et Ait Messaoud
sont mis à la disposition de l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia.
Article 2:
La liste des biens du domaine public hydraulique relevant des barrages Ahmed el Hansali et Ait
Messaoud mis à la disposition de l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia est fixée dans
l’annexe jointe au présent arrêté conjoint.

172 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint n°2010/02 du 31 Août 2010 du Ministre de l’Economie
et des Finances et du Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre de
l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Eau
et de l’Environnement portant approbation de l’inventaire des biens du
domaine privé de l’Etat transférés à l’agence du bassin hydraulique
du Guir-Ziz-Rhéris

Article 1:
Est approuvé, tel qu’il est annexé au présent arrêté conjoint, l’inventaire des biens du domaine privé de
l’Etat transférés à l’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris et nécessaires à la constitution de
son patrimoine initial et à l’accomplissement de ses missions.
Article 2:
Le Directeur des domaines, le Directeur de la Recherche et de la Planification de l’Eau et le Directeur
de l’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l’exécution du présent arrêté conjoint.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 173
Arrêté conjoint n°01/2011 du 20 Janvier 2011 du Ministre de l’Economie
et des Finances et du Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre de
l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement portant approbation
de l’inventaire des biens du domaine public hydraulique relevant du
bassin du Drâa mis à la disposition de l’agence du bassin hydraulique
de Souss-Massa et Drâa

Article 1:
Les biens du domaine public hydraulique au sens de la loi susvisée n° 10-95 sur l’eau sis dans le bassin
du Draa sont mis à la disposition de l’agence du bassin hydraulique de Souss-Massa et Drâa pour
exercer les missions qui lui sont imparties par les textes législatifs et réglementaires en vigueur.
Toutefois, sont exclus de cette mise à disposition, les canaux d’irrigation ou d’assainissement, les
aqueducs, les canalisations et les conduites d’eau affectés aux offices régionaux de mise en valeur
agricole et à l’office national de l’eau potable, ainsi que les installations, ouvrages, canaux, aqueducs,
canalisations et conduites d’assainissement réalisés par les collectivités locales ou pour leur compte.
Article 2:
La liste des barrages, des stations hydrologiques, des dépendances de ces ouvrages et des piézomètres
mis à la disposition de l’agence du bassin hydraulique de Souss-Massa et Drâa est fixée dans l’annexe
jointe au présent arrêté conjoint.

174 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 175
176 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
1.2.2 Conditions de mise à disposition des
Agences de Bassin Hydrauliques des biens du
domaine public hydraulique (DPH)

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 177
Arrêté du Ministre de l’Equipement n°379 du 14 Décembre 2001
fixant les conditions de mise à la disposition de l’agence du bassin
hydraulique de l’Oum Er-Rbia des biens du domaine public hydraulique

Titre I: dispositions de gestion et de maintenance des barrages

Chapitre I: phase transitoire

Article 1:
Définition
La phase transitoire a pour objet de faire assister l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia
par les services de la Direction Générale de l’Hydraulique pour qu’elle puisse mener à bien toutes les
tâches définies ci-dessous dans de très bonnes conditions. Ce soutien concerne notamment:
• la validation des termes de référence liés aux opérations des différentes unités et sous-unités
(génie civil, électromécanique, auscultation…);
• l’organisation des visites périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• l’assistance dans la réalisation des travaux de maintenance;
• l’interprétation des mesures d’auscultation;
• la formation continue du personnel de l’agence concerné par la maintenance des ouvrages
hydrauliques.
Article 2:
Durée
La durée de la phase transitoire est de trois (3) ans, à compter de la date du présent arrêté.
Article 2bis:
Prise en charge du personnel d’exploitation
L’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia doit assurer la prise en charge du personnel
d’exploitation de chaque ouvrage. Ce personnel fera partie intégrante de la structure de l’agence.
Article 3:
Suivi et contrôle des opérations de l’entretien et de la maintenance
Au cours de cette phase, l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia doit assurer le suivi et le
contrôle de toutes les taches d’entretien, de maintenance, en particulier celles définies par la Méthode
de Conduite de l’Entretien Préventif dite «MECEP». Elle devra également assurer le suivi de l’état
de l’envasement des ouvrages par l’établissement des levés bathymétriques tous les deux ans et
transmettre les documents correspondants à la Direction Générale de l’Hydraulique.
Article 4:
Exécution des opérations de maintenance
Au niveau de chaque barrage, toutes les tâches d’entretien, de contrôle et d’essai dont la plupart sont
définies dans les fiches d’entretien périodique du guide MECEP établi pour chaque type d’ouvrage et
pour chaque unité d’entretien à périodicité déterminée. Ces tâches doivent concerner également les
accès aux ouvrages, les installations annexes, les berges des retenues ainsi que tous les environs de
l’ouvrage.

178 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
La réalisation de ces tâches a pour objectif:
• de conserver en bon état de fonctionnement l’ouvrage et toutes les installations y associées
(unité et sous unité);
• d’éviter tout incident qui peut avoir des conséquences sur l’ouvrage et installations annexes, le
personnel d’exploitation ou les tiers;
• de maintenir les performances des unités d’entretien (génie civil, électromécanique, dispositifs
d’auscultation);
• d’optimiser les coûts de maintenance et d’entretien;
• d’alléger les tâches d’entretien;
• de réduire le risque de défaillance et le temps de l’indisponibilité;
• d’éviter le fonctionnement du matériel dans les phases à haut risque.
Article 5:
Etablissement des rapports d’entretien
Les rapports à établir par l’agence sont de deux sortes:
1. Un rapport devant dégager le maximum d’informations relatives à l’opération d’entretien (unité
entretenue, cause de la panne ou de l’anomalie constatée, moyens utilisés, coût, conclusion des
résultats);
2. Des rapports basés essentiellement sur les supports suivants qui existent au niveau de chaque
barrage:
• «unités de contrôle» qui permet de guider l’exploitant dans son travail;
• «fiche anomalie» qui identifie les anomalies et prévoit en conséquence l’intervention;
• «fiches entretiens périodiques» qui détermine les différents travaux d’entretien, essais et
opérations éventuelles à faire pour des périodicités définies;
• «fiche intervention» qui permet l’organisation du travail, la localisation de la panne et
l’approvisionnement en pièces de rechange;
• «fiche essai» qui permet de s’assurer des conditions de fonctionnement du matériel après
intervention et suit l’évolution de l’usure du matériel;
• «fiche compte-rendu» qui permet de reporter les principaux problèmes posés et les solutions
proposées après intervention;
• «fiche historique» qui permet de consigner tous les faits importants.
Article 6:
Exécution des mesures d’auscultation
La sécurité d’un barrage étant étroitement liée au bon fonctionnement de son système d’auscultation
et à la qualité des mesures qui portent sur le suivi et le contrôle des phénomènes hydrauliques et
mécaniques. L’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia doit notamment:
• contrôler le réseau de drainage et mesure des drains;
• contrôler le réseau de fuite et mesure des fuites;
• mesurer toute sorte de mouvement et de déformation d’ensemble (topographie, clinométrie,
pendule,...) ou élémentaire (témoin sonore, extensomètre,...).
Pour le contrôle des phénomènes hydrauliques, l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia doit
accorder une attention particulière à l’entretien des dispositifs d’auscultation afin qu’ils assurent en
permanence le rôle qui leur est dévolu.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 179
Article 7:
Dépouillement des mesures d’auscultation
L’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia doit veiller au dépouillement des mesures
d’auscultation. Cette opération consiste en la vérification des mesures effectuées et leur comparaison
avec les anciennes mesures dans le but de détecter toute anomalie ou discordance. Elle permet
également le suivi et le contrôle de la qualité du travail réalisé par l’agent d’exploitation chargé des
prises de mesures.
Ce dépouillement doit se faire par le chef du barrage juste après la mesure puis être vérifié et
validé par le responsable d’auscultation au niveau de l’agence.
Article 8:
Etablissement de rapports d’auscultation
L’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia établit mensuellement pour chaque barrage un rapport
d’auscultation qui traduit l’évolution de chaque phénomène hydraulique ou mécanique et permet de
suivre l’état de santé et le comportement du barrage.
Article 9:
Rapports MECEP et d’interprétation de mesures
L’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia doit procéder à:
• l’analyse et l’interprétation des rapports MECEP et leur transmission à la Direction Générale de
l’Hydraulique;
• l’analyse des mesures d’auscultation et leur transmission à la Direction Générale de l’Hydraulique.
• La Direction Générale de l’Hydraulique assure l’interprétation des mesures d’auscultation ainsi
que la validation des rapports d’analyse et d’interprétation des fiches MECEP
Article 10:
Programmation des opérations d’entretien et de maintenance
L’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia:
• établit les programmes annuels et pluriannuels des opérations de maintenance (entretien courant
et grosses réparations) appuyés par des fiches projet détaillées et des estimations de leurs
coûts;
• informe la Direction Générale de l’Hydraulique de tous les incidents exceptionnels;
• transmet les rapports d’exécution des opérations de maintenance à la Direction Générale de
l’Hydraulique pour information.
Article 11:
Approbation et Budgétisation des programmes d’entretien et de maintenance
La Direction Générale de l’Hydraulique procède à l’approbation des programmes d’entretien et de
maintenance et à la budgétisation des études et des travaux des opérations de grosses réparations
dont le montant estimé par l’étude est supérieur à deux millions de Dirhams. Par «grosses réparations»
on entend aussi:
• travaux de réhabilitation ou de confortement (Génie Civil et équipements) nécessitant une étude
et/ou une intervention en usine pour les équipements;
• renouvellement de certains organes des vidanges de fond ou d’évacuateurs de crues tels que
pièces fixes, blindage, conduites, vérins, vannes, centrales, armoires de commandes.

180 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 12:
Exécution des consignes de gestion de la retenue
L’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia établit pour chaque retenue de barrage un ensemble de
règles permettant de prendre une décision relative à l’utilisation de l’eau et portant sur la connaissance
des éléments suivants:
• les volumes stockés dans la retenue en fin de chaque mois;
• le calendrier des programmes de fourniture;
• la fourniture d’irrigation, d’alimentation en eau potable ou industrielle;
• la production énergétique.
L’exécution des consignes de gestion d’une retenue dépend du bon fonctionnement du matériel
électromécanique (bon fonctionnement des vannes des différentes prises, bon tarage de ces vannes
pour bien contrôler et évaluer toute restitution).
L’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia doit prendre toutes les dispositions qui s’imposent
pour assurer la sécurité des biens à l’aval des ouvrages.
Article 13:
Gardiennage et sécurité des ouvrages
L’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia doit assurer le gardiennage et la sécurité des ouvrages
d’une manière permanente et en coordination avec les forces de l’ordre qui assurent le gardiennage
de certains ouvrages.
Article 14:
Formation des équipes d’exploitation
L’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia assure la formation nécessaire aux équipes
d’exploitation pour leur permettre d’entretenir les ouvrages et leurs installations annexes, d’améliorer
leurs connaissances pratiques et théoriques dans le domaine de la maintenance et de bénéficier d’un
retour d’expérience.
Article 15:
Soutien en formation continue
La Direction Générale de l’Hydraulique apporte son soutien pour la formation continue du personnel
de l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia concerné par la maintenance, conformément à
un programme préétabli. Cette formation doit viser à réduire la probabilité de défaillance du système
de manœuvre et de commande par une surveillance, une maintenance et un entretien judicieusement
conduits et à permettre au personnel de maîtriser le matériel dans n’importe quelle situation.

Chapitre II: phase normale

Article 16:
Définition
Pendant cette phase les missions dévolues à l’agence et à la Direction Générale de l’Hydraulique sont
définies comme suit:

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 181
Article 17:
Rôle de l’agence dans la maintenance des barrages
L’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia prend en charge l’ensemble des opérations d’entretien
et de maintenance des ouvrages mis à sa disposition et des équipements qui leurs sont associés
excepté les grosses réparations définies par l’article 11 ci-dessus. Outre les missions qu’elle remplit
durant la phase transitoire, l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia doit:
• assurer la formation continue de son personnel et des équipes d’exploitation, en collaboration
avec la Direction Générale de l’Hydraulique en cas de besoins;
• interpréter les mesures d’auscultation en concertation avec un Ingénieur Conseil confirmé dans
ce domaine et transmettre les rapports correspondants à la Direction Générale de l’Hydraulique
pour approbation;
• organiser des visites périodiques et annuelles aux différents ouvrages;
• informer la Direction Générale de l’Hydraulique de toutes les opérations d’entretien, de réparation
ainsi que des programmes pluriannuels d’entretien.
Article 18:
Rôle de la Direction Générale de l’Hydraulique
Au cours de la phase normale, la Direction Générale de l’Hydraulique est chargée:
• d’effectuer des visites d’expertise périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• d’examiner et de valider les rapports d’interprétation des mesures d’auscultation et ceux relatifs
à la MECEP;
• d’effectuer les études nécessaires pour les grosses réparations;
• de budgétiser les études et les travaux relatifs aux opérations de grosses réparations et assister
l’agence dans leur réalisation;
• de prêter toute assistance technique nécessaire pour la maintenance des ouvrages notamment
la participation à la formation continue du personnel de l’agence en matière de maintenance des
ouvrages.

Titre II: consignes de manœuvre des vannes des équipements


hydromécanique des barrages

Chapitre II: vannes des évacuateurs de crues

Article 19:
Manœuvre des vannes des évacuateurs de crues
Les vannes d’évacuation des crues constituent des organes de sécurité des barrages. L’agence
du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia doit appliquer les consignes de manœuvre relatives à ces
équipements tout en maîtrisant leur mode opératoire de conduite qui permet de définir les conditions et
la consistance des manœuvres à accomplir pour assurer le respect des principes de fonctionnement et
garantir la sécurité de l’ouvrage.
L’application de ces consignes permet, d’une part, de s’assurer du bon fonctionnement des différents
organes du matériel au moyen d’essais périodiques, à vide et en charge, selon les dispositions précisées
dans le guide de la MECEP et, d’autre part, de procéder à la gestion de la retenue en période de crues.

182 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 20:
Essais à vide des vannes des évacuateurs de crues
Un essai à vide permet de s’assurer de l’état de fonctionnement du matériel.
Avant chaque essai, l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia doit vérifier l’état de fonctionnement
des organes de commande, de manœuvre et de levage.
Toutes les opérations à réaliser au cours des essais doivent être opérées par l’équipe électromécanique
de l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia avec la présence du chef du barrage concerné et
en suivant les instructions consignées dans le guide MECEP.
Les essais doivent être réalisés en concertation avec la Direction Générale de l’Hydraulique et leurs
dates doivent être arrêtées en commun accord.
Article 21:
Essais en charge des vannes des évacuateurs de crues
Les essais en charge doivent être effectués par l’Agence de bassin au moins une fois par an pour
chaque vanne. Le pourcentage d’ouverture des vannes, la date et la durée de ces essais doivent être
arrêtés avec la Direction Générale de l’Hydraulique et communiqués par écrit, deux semaines au moins
avant l’essai aux services extérieurs concernés de l’Equipement, de l’Agriculture, de l’Office National
de l’Eau Potable et de l’Office National de l’Electricité ainsi qu’aux Autorités Locales et à la Gendarmerie
Royale pour assurer la sécurité des populations et de leurs biens à l’aval.
Article 22:
Fonctionnement des vannes des évacuateurs de crues en période de crues
Les barrages équipés des évacuateurs de crues vannés nécessitent une surveillance humaine
beaucoup plus intense en période de crues en raison de la relative vulnérabilité des organes mobiles.
L’agence du bassin hydraulique doit prendre les mesures nécessaires pour exécuter les consignes
d’exploitation et effectuer la manœuvre des vannes en temps opportun.

Chapitre II: vannes de vidanges de fond

Article 22bis:
Rôle des vidanges de fond
Les vidanges de fond sont conçues pour assurer la sécurité des barrages en permettant de vider leur
retenue à tout moment en cas de nécessité ou d’inspecter les galeries y associées. Leurs équipements
électromécaniques doivent être opérationnels de manière permanente.
Pour s’assurer du bon fonctionnement du matériel hydromécanique, l’agence du bassin hydraulique de
l’Oum Er-Rbia doit effectuer périodiquement des essais à vide et en charge des vannes de garde et de
réglage en appliquant strictement les dispositions et les consignes précisées dans les articles 23 à 31
ci-après.
Article 23:
Essais à vide des vannes amont (de garde)
Toute vanne de garde devra être essayée (fermeture puis ouverture) une fois tous les trois mois avec la
vanne aval (de réglage) fermée (manœuvre en milieu équilibré). Les temps de fermeture et d’ouverture
ainsi que les pressions d’huile au cours des manœuvres, à la même position de la vanne, seront notés
sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec les valeurs correspondants indiqués sur la notice
de fonctionnement du matériel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 183
Article 24:
Vérifications de position des vannes amont (de garde)
Les vannes de garde étant en position «ouverture totale» en fonctionnement normal, des vérifications
de position doivent se faire systématiquement chaque semaine en période normale et tous les jours
en période de crues. Pour les vannes dont les armoires de commande sont équipées de compteurs de
reprise de fuite, il faut noter à chaque visite le nombre affiché.
Article 25:
Cas de la fermeture en charge des vannes amont (de garde)
Le recours à la fermeture en charge des vannes de garde ne doit avoir lieu qu’exceptionnellement en
cas de coincement de la vanne de réglage en position ouverte ou intermédiaire.
Article 26:
Essais à vide des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai à vide des vannes de réglage doit se faire après fermeture de la vanne de garde (en milieu
équilibré). Les temps d’ouverture et de fermeture ainsi que les pressions d’huile en cours de manœuvre,
à la même position de la vanne, seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec
les valeurs correspondants indiqués sur la notice de fonctionnement du matériel. Cet essai doit être
effectué une fois tous les trois mois. La date des essais des vannes de garde et des vannes de réglage
doit être la même.
Les valeurs des temps d’ouverture et de fermeture des vannes ainsi que celles des pressions enregistrées
au cours des essais doivent être confrontées avec les valeurs d’origines de ces paramètres (valeurs
enregistrées au cours de la première mise en service).
Article 27:
Essais en charge des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai en charge des vannes de réglage doit être effectué par l’agence de bassin au moins une fois par
an. La date et la durée de cet essai doivent être arrêtées avec la Direction Générale de l’Hydraulique et
communiquées par écrit, deux semaine au moins avant l’essai, aux services extérieurs concernés de
l’Equipement, de l’Agriculture, de l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office National de l’Electricité
ainsi qu’aux Autorités Locales et à la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des populations et
de leurs biens à l’aval.
Article 28:
Consistance de la manœuvre d’essai en charge des vannes aval en période normale
La manœuvre d’essai en charge devra comprendre nécessairement une ouverture totale suivie d’une
fermeture totale. Les temps d’ouverture, de fermeture et les pressions d’huile en cours de manœuvre
avec la vanne toujours à la même position seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés
avec les valeurs correspondantes indiquées sur la notice de fonctionnement du matériel. Le temps du
maintien de la vanne en position d’ouverture maximale sera déterminé en fonction de la turbidité de
l’eau lâchée par la vidange de fond. Les lâchés doivent être arrêtés, une fois que l’eau redevient claire
ou lorsque le temps de 10 minutes sera écoulé.
Article 29:
Suivi de l’évaluation des dépôts solides
Des relevés du niveau de vase doivent se faire après chaque lâcher au voisinage des têtes de prise pour
suivre l’évolution des dépôts solides et pour s’assurer que le cône d’entonnement de la vidange de fond
est bien dégagé. Le cône à surveiller commence du parement et s’étend sur un rayon de 100 mètres de
la tête de prise concernée.

184 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 30:
Transmission du compte rendu à la Direction Générale de l’Hydraulique
Un compte rendu des lâchers effectués est transmis par l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-
Rbia à la Direction Générale de l’Hydraulique dans la semaine qui suit la date de leur exécution. Il doit
contenir notamment la date, les pourcentages d’ouverture des vannes avec les durées correspondantes,
les débits, les volumes, la turbidité ainsi que les problèmes rencontrés.
Article 31:
Ouverture de la vanne aval (de réglage) en période de crues
A l’avènement d’une crue importante, et afin de chasser les apports solides accumulés devant
l’ouverture de la vidange de fond, la vanne de réglage devra être ouverte de 20% à 50% selon ses
dimensions une fois par jour pendant 15 minutes.
Cette vanne sera ouverte dès le début de déversement des eaux par l’évacuateur de crues ou dès que
ce déversement devient prévisible; le débit évacué par la vidange de fond doit être ajusté sur le débit
entrant. La vanne sera refermée progressivement en fin de crue jusqu’à ce que le niveau redescende à
celui de la cote de la retenue normale.

Chapitre III: vannes de prises

Article 32:
Essais des vannes des prises
Des essais à vide et en charge de toutes les vannes de prises qui ne sont pas en service doivent être
effectués conformément aux notices du constructeur disponibles au niveau de chaque barrage et
aux procédures définies dans le guide MECEP, au moins une fois par an afin de s’assurer de leur bon
fonctionnement. Les résultats de ces essais doivent être consignés dans les fiches essais et transmis à
la Direction Générale de l’Hydraulique pour information.

Chapitre IV: consignes de sécurité à respecter lors des manœuvres de vannes

Article 33:
Mesures de sécurité à respecter
Toute manœuvre de vanne doit être effectuée selon les prescriptions des notices de fonctionnement
du constructeur et d’entretien existant au niveau de chaque barrage. Les vérifications des organes
de commande et de manœuvres électriques et hydrauliques (armoire de commande électrique, les
auxiliaires de secours, niveau d’huile dans les centrales hydrauliques et des signalisations défaut,
position vanne, déroute, etc.) doivent précéder toute opération de manœuvre. Les opérateurs doivent
s’assurer qu’il n’y a personne sur les tabliers des vannes ou dans le lit de l’oued pour la partie visible à
partir du couronnement du barrage lors des manœuvres en charge.
Les chambres des vannes des vidanges de fond, des évacuateurs de crues, et des prises d’eau etc.
doivent être munies de portes avec cadenas et personne ne doit y accéder à l’exception des agents
autorisés par le chef du barrage ou son adjoint, les clés doivent être détenues par le chef du barrage
durant les horaires normaux de travail et par l’agent d’astreinte ou de permanence pendant les autres
horaires.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 185
Article 34:
Conditions de manœuvres des vannes
Les manœuvres des vannes pour la gestion de la retenue, soit en période de crues soit en période
normale, doivent être effectuées en présence de deux agents, le chef du barrage ou son adjoint et un
agent de la section d’entretien des équipements électromécaniques; ces agents, avant de quitter la
chambre des vannes, doivent vérifier que les moteurs des centrales hydrauliques sont bien arrêtés et
que les signalisations et les indicateurs de position correspondent bien à la position de la vanne à la fin
de la commande. En cas de fermeture ou d’ouverture totale, ils doivent vérifier que les fins de course ont
bien fonctionné et que les lampes de signalisation correspondantes sont bien allumées.
Article 35:
Etablissement des fiches
Tout essai ou intervention sur les vannes ou autres équipements électromécaniques doit être
effectué par deux agents au moins, le chef du barrage ou son adjoint et le responsable de la section
électromécanique et doit être sanctionné par l’établissement des fiches correspondantes (essai, anomalie,
intervention, compte rendu, historique, etc. ) conformément aux prescriptions du guide MECEP.
Pour les barrages disposant d’automatisme de manœuvre de vannes, en cas de déréglage ou de panne
de celui-ci, les commutateurs de sélection du mode de commande ne doivent pas rester sur position
auto. Ces commutateurs doivent être, ou bien sur position manuelle en cas de commande des vannes,
ou en position arrêt en cas de vannes à l’arrêt.
Article 36:
Consignes à donner aux agents d’astreinte ou de permanence
Les agents chargés d’astreinte ou de permanence doivent recevoir du chef du barrage des consignes relatives:
• aux dispositions à prendre en cas de manœuvre des vannes;
• aux personnes à contacter en cas de problème, les moyens et les lieux où les contacter pendant
la période d’astreinte, dûment précisés;
• au nombre des visites à effectuer au barrage.
Article 37:
Consignes à donner aux gardiens
Les gardiens doivent recevoir du chef du barrage des consignes relatives:
• aux endroits à surveiller avec exactitude;
• aux personnes à contacter en cas de problème (pollution de la retenue, sonnette d’alarme
signalant un défaut, etc…);
• aux accès des personnes étrangères au barrage ou dans la retenue.
Article 38:
Les «cahiers journal»
Deux «cahier journal», doivent être tenus au niveau de chaque barrage, comme suit:
1. un cahier pour enregistrer tous les événements concernant les ouvrages, tels que les visites,
les incidents, les anomalies, les interventions, ou les noyades. Les informations à consigner sont
notamment: la date, l’heure, la durée, la désignation de l’événement, le visa du responsable qui a
consigné les informations concernant l’événement en question;
2. un cahier pour enregistrer tous les lâchers d’eau à partir du barrage effectués notamment pour
les essais en charge, les passages de crue, ou la fourniture d’eau. Les informations à consigner
sont notamment: la date, l’heure, le débit, le volume, la turbidité.
Pour les lâchers effectués à partir des vannes, l’ouverture de ces vannes et la durée de cette ouverture
doivent être indiquées.

186 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 39:
Analyse de la turbidité
L’analyse de la turbidité permet de déterminer les concentrations moyennes des dépôts solides
en suspension pendant les lâchers en période normale ou en période de crues. Des prélèvements
d’échantillons d’eau chargée dans des bouteilles au cours des lâchers pour analyses doivent être
effectués. Les résultats de ces analyses sont portés sur un tableau indiquant:
• la date de prise de l’échantillon;
• le numéro de l’échantillon;
• le niveau de la retenue à la prise de l’échantillon;
• la concentration des dépôts solides en grammes par litre (g/l).
Les résultats de ces analyses devront être communiqués à la Direction Générale de l’Hydraulique pour
information.

Titre III: les stations hydrologiques

Article 40:
Entretien des appareils de mesures limnimétriques
Les appareils de mesures limnimétriques constituent des dispositifs importants pour la connaissance
des débits transités à travers une section de jaugeage. L’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-
Rbia doit effectuer un entretien permanent de ces appareils pour assurer son bon fonctionnement.
L’entretien concerne notamment:
• les éléments d’échelles limnimétriques;
• les limnigraphes;
• les sections de jaugeage.
Article 41:
Entretien des appareils de mesures d’annonce de crues
La surveillance du régime d’écoulement des cours d’eau et surtout en période de crues nécessite un
bon fonctionnement du matériel d’annonce de crues. L’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia
doit assurer le bon état de fonctionnement de ce matériel par un entretien et une maintenance continus:
les installations de production d’énergie telles que batterie, chargeur, groupe électrogène, panneau
solaire, doivent être fonctionnelles à tout moment avec une intensification de l’entretien en période de
crues et le système de transmission (radio, micro, antenne, câblage, fils…) doit permettre une bonne
émission et une réception nette en tout temps.
Article 42:
Entretien du matériel de jaugeage
Le jaugeage des cours d’eau constitue des données essentielles pour l’évaluation des débits à travers
une section. L’entretien du matériel de jaugeage que l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia
doit assurer, revêt un caractère important pour la connaissance des volumes d’eau acheminés par un
cours d’eau. Cet entretien concerne notamment:
• les moulinets et micro moulinets,
• les corps des moulinets,
• les chronomètres,
• les téléphériques, cyclopotences et câbles électriques.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 187
Article 43:
Entretien des appareils météo
L’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia est chargée de l’entretien:
• des abris;
• de tous les types de thermomètres;
• des pluviographes;
• des barographes.
Article 44:
Entretien des appareils topographiques
La topographie est le moyen qui permet la réalisation de profils pour recalibrer ou tarer une section de
jaugeage et par conséquent d’avoir une fiabilité de mesures. Le matériel suivant doit être maintenu en
bon état de fonctionnement:
• niveau;
• mire;
• jalon;
• trépied;
• roulette.

Titre IV: les piézomètres

Article 45:
Réhabilitation
Lorsqu’un piézomètre est remblayé ou bouché l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia doit
procéder aux opérations suivantes selon les cas:
• le curage et le reforge du piézomètre;
• le nettoyage par soufflage;
• la confection d’une tête de piézomètre.
Article 46:
Entretien courant
Pour maintenir en bon état de fonctionnement un piézomètre l’agence du bassin hydraulique de l’Oum
Er-Rbia doit assurer sa protection et procéder à son graissage au niveau de sa tête.

188 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint du Ministre de l’Equipement et du Ministre de
l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de
l’Environnement n°1443-02 du 3 Chaabane 1423 (10 Octobre 2002)
portant fixation des termes de références de l’étude des répercussions
sur le domaine public hydraulique
Bulletin Officiel n° 5062 du 05/12/2002

Article 1:
Conformément au paragraphe f de l’article premier du décret n° 2-97-487 du 6 chaoual 1418 (4 février
1998) précité; les termes de référence de l’étude relative aux répercussions de l’aménagement de lacs,
étangs ou marais, l’accumulation artificielle d’eau ou l’établissement d’une usine hydroélectrique sur
le domaine public hydraulique et ses usagers, ainsi que sur l’hygiène et la salubrité publique sont fixés
conformément aux dispositions ci-après.
Article 2:
Au sens du présent arrêté, on entend par:
• «termes de références», les stipulations et les dispositions selon lesquelles une étude doit être
menée et réalisée;
• «répercussions», les incidences et les retombés susceptibles d’entraîner la dégradation ou
l’amélioration quantitative et qualitative du milieu du projet;
• «variantes», les différentes alternatives étudiées du projet;
• «aménagement», tous travaux permettant la mise en valeur d’un lac, étang ou marais;
• «accumulation artificielle», le stockage des eaux sur le domaine public hydraulique au moyen,
notamment, d’un barrage ou d’une digue;
• «usine hydroélectrique», centrale produisant de l’énergie électrique à partir des chutes d’eau.
Article 3:
L’étude prévue dans l’article 1 ci-dessus doit être effectuée en deux parties. La première doit être
consacrée:
• à la description des principales composantes du projet et de ses raisons d’être;
• à la présentation des variantes étudiées et à la justification de celle retenue;
• au diagnostic et à l’analyse de l’état initial du site du projet et de son environnement, à l’intérieur
d’un périmètre d’étude dûment justifié;
• à l’analyse et à l’évaluation des répercussions directes et indirectes du projet sur le domaine
public hydraulique et ses usagers, l’hygiène et la salubrité publique, et ce durant les phases de
construction et d’exploitation des ouvrages prévus par le projet.
La deuxième partie doit être réservée:
• à la description des mesures de suppression, d’atténuation ou de compensation des incidences
éventuelles, liées à la réalisation;
• à l’exploitation du projet, sur le domaine public hydraulique, ses usagers, l’hygiène et la salubrité
publique, ainsi qu’au programme de surveillance et de suivi desdites mesures.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 189
Article 4:
Afin de déterminer les répercussions que peut engendrer le projet, l’étude doit présenter une description
de toutes les variantes étudiées du projet. Le choix de la variante retenue doit être basé sur une analyse
multicritères tenant compte des aspects de la dimension environnementale, économique, technique et
sociale du projet.
L’étude doit présenter aussi une description complète et détaillée de l’ensemble des composantes du
projet (type et nature des ouvrages, caractéristiques,…)
Article 5:
Dans le périmètre d’étude visé à l’article 3 ci-dessus, l’étude des répercussions doit décrire l’état des
composantes des milieux naturel et humain susceptibles d’être affectées par le projet durant et après
sa réalisation. La description du milieu naturel porte notamment sur:
• la localisation du projet: critères de choix du site, coordonnées,…;
• le réseau hydrographique du bassin versant du point d’eau concerné et ses caractéristiques;
• les conditions météorologiques locales: les températures, les précipitations;
• le régime hydrologique : le débits d’étiage et de crue,…;
• le contexte hydrogéologique de la zone d’étude : la nature ou le type des nappes existants,…;
• le régime sédimentologique : les zones d’érosion, le transport des sédiments, la zone
d’accumulation,…;
• la qualité de l’eau au niveau de l’aire de l’étude avant la réalisation du projet;
• la nature du sol;
• la végétation des milieux aquatiques et terrestres;
• les espèces fauniques, florales et leurs habitats: l’identification des faunes et des flores;
• l’utilisation actuelle et prévue du périmètre d’étude;
• les droits de passage et servitudes dans la zone de réalisation du projet.
Lorsqu’il s’agit d’accumulation artificielle des eaux sur le domaine public hydraulique, la description
doit également porter sur:
• les zones inondables actuelles et futures;
• les caractéristiques des sols concernés par le projet;
• les utilisations faites de l’eau à l’aval du projet;
• les zones submersibles en cas de rupture de l’ouvrage;
• le statut juridique des terrains inondables.
L’étude du milieu humain susceptible d’être touché par le projet doit porter notamment sur les éléments
suivants:
1. La population:
• le nombre de foyers et d’habitants;
• le type d’habitat, les caractéristiques démographiques, les structures socioprofessionnelles
et le niveau des revenus;
• les zones irriguées;
• le patrimoine culturel: monuments historiques, archéologiques, architecturaux ou touristiques;
• la chasse et la pêche;
• les préoccupations des communautés (identification du type d’emploi demandé,...);
• la nature de l’occupation des sols.
2. Les équipements socio-économiques:
• le réseau routier, autoroutier, ferroviaire et les pistes;
• les réseaux électriques et téléphoniques;
• les infrastructures sanitaires, scolaires et socio-économiques (souks, dispensaires, écoles,
mosquées, cimetières,...);
• les ouvrages d’art (barrages, ponts,…).

190 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 6:
L’étude doit présenter une analyse détaillée des répercussions négatives et positives du projet pour
mieux comprendre comment la réalisation et l’exploitation du projet peuvent affecter le domaine public
hydraulique, les usagers, l’hygiène et la salubrité publique.
Pour maîtriser les différentes répercussions sur le domaine public hydraulique, ses usagers, l’hygiène
et la salubrité publique lors de la réalisation et de l’exploitation du projet, une analyse détaillée des
répercussions doit:
• identifier et préciser la nature des risques qu’engendrera le projet sur les ressources en eau et le
milieu naturel en général;
• évaluer l’importance des répercussions en utilisant une méthodologie et des critères reconnus
selon les différentes phases suivantes:
1. Phase de construction
Pour les activités d’aménagement et de construction:
• le déboisement, le défrichage, le forage, l’excavation, le creusement, le remblayage, l’utilisation
de machinerie lourde,…;
• les déblais et remblais (volume, lieux d’extraction et de dépôt, transport,…);
• les démolitions ou déplacements de bâtiments ou d’infrastructures.
Pour les aménagements et infrastructures temporaires:
• les ouvrages de dérivation des eaux;
• les aires de réception, de manipulation et d’entreposage des matériaux;
• les ressources énergétiques utilisées;
• les parcs pour la machinerie et pour le carburant;
• les sites de dépôt de déchets domestiques, de rejet des eaux usées et de construction;
• les ouvrages de traitement et de distributions d’eau potable;
• l’hebergement du personnel;
• le calendrier des travaux;
• la durée de vie du projet;
• le coût estimatif du projet.
Pour les aménagements permanents:
• les ouvrages de contrôle de débit;
• le cours d’eau détourné, les zones d’écoulement libre et les canaux de déviation;
• les réservoirs (superficie, volume, …);
• les prises d’eau, les conduites d’amenée et les canaux de fuite;
• les lignes de transport d’énergie;
• les routes d’accès aux différents ouvrages;
• les matériaux de construction;
• les installations de détection et de contrôle des fuites.
2. Phase de mise en eau et d’exploitation
a. la mise en eau des réservoirs (durée, période, vidange, …);
b. les activités et les modes d’exploitation. Ce volet doit comporter:
• la gestion hydraulique: l’étude doit établir un mode de gestion du cours d’eau concerné de
manière à assurer la durabilité de son exploitation et préserver la stabilité de ses berges
et son lit;
• l’entretien des ouvrages et des aménagements, notamment:
• l’élimination des sédiments;
• le contrôle de l’érosion;
• le traitement des débits et des rejets (qualité, caractéristiques physiques et chimiques,
localisation précise de leur point de rejet, les installations de traitement,…).

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 191
Article 7:
Sur la base des résultats de l’analyse des répercussions, un plan d’action doit être établi. Les actions
concernent principalement les mesures de suppression, d’atténuation et de compensation des
incidences négatives du projet et à l’inverse valoriser les incidences positives, notamment:
• la réinstallation éventuelle des populations qui seront touchées;
• la préservation de la qualité de l’eau;
• le rétablissement des infrastructures qui seront touchées éventuellement par la réalisation des
projets;
• la sauvegarde du patrimoine culturel;
• le sol, la faune et la flore, …
Le plan d’action doit définir les activités de surveillance et de suivi pour tout le périmètre d’étude. Le
programme de surveillance doit décrire tous les moyens et mécanismes proposés par le plan d’action
pour assurer le respect des exigences de préservation du domaine public hydraulique ainsi que
l’hygiène et la salubrité publique.
Article 8:
Une analyse des risques d’accidents que le projet peut engendrer doit être élaborée. Cette analyse
doit:
• préciser les mesures de sécurité prévues pour les lieux mêmes du projet, le personnel ainsi que
pour les aménagements et installations localisées à l’extérieur de l’emplacement principal;
• simuler les dysfonctionnements possibles des projets pouvant être à l’origine d’atteintes pour le
milieu, les populations et les ressources en eau.
Un plan de mesures d’urgences propre en cas de survenance d’accident doit être établi et soumis à
l’Agence du bassin hydraulique avant la mise en exploitation de l’ouvrage.
Article 9:
L’étude des répercussions doit être insérée dans le dossier soumis à l’enquête publique à l’exception
des renseignements jugés confidentiels.
Dans ce cas, lesdits renseignements sont placés dans un document séparé de ladite étude qui peut
être rendu publique conformément aux conditions fixées d’un commun accord entre l’Agence du
bassin hydraulique concernée et le pétitionnaire.
Article 10:
La durée de réalisation de l’étude doit être fixée par l’Agence du bassin hydraulique. Ce délai
commence à courir à compter du lendemain du jour du retrait de l’imprimé de demande d’autorisation
ou de concession. En cas de nécessité, ce délai peut être prorogé à la demande de l’intéressé dûment
justifiée.
Article 11:
Les études de répercussions prévues au présent arrêté sont réalisées par des personnes physiques
ou morales agréées par arrêtés conjoints du ministre de l’équipement et du ministre chargé de
l’environnement.
Article 12:
Le présent arrêté conjoint est publié au Bulletin officiel.

192 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie et
des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Eau et de
l’Environnement n°02/2008 du 11 Mars 2008 fixant les conditions de mise
à la disposition de l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya des
biens du domaine public hydraulique

Titre I: disposition de gestion et de maintenance des barrages

Chapitre I: phase transitoire

Article 1:
Définition
La phase transitoire a pour objet de faire assister l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya par les
services du département chargé de l’Eau pour qu’elle puisse exécuter les tâches définies ci-dessous.
Cette assistance concerne notamment:
• la validation des termes de référence liés aux opérations des différentes unités et sous-unités
(génie civil, électromécanique, auscultation…);
• l’organisation des visites périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• l’assistance dans la réalisation des travaux de maintenance;
• l’interprétation des mesures d’auscultation;
• la formation continue du personnel de l’agence concerné par la maintenance des ouvrages
hydrauliques.
Article 2:
Durée
La durée de la phase transitoire est de trois (3) ans, à compter de la date du présent arrêté.
Article 2bis:
Prise en charge du personnel d’exploitation
L’agence du bassin hydraulique de la Moulouya doit prendre en charge le personnel nécessaire à
l’exploitation de chaque ouvrage. Ce personnel fera partie intégrante de la structure de l’agence.
Article 3:
Suivi et contrôle des opérations d’entretien et de maintenance
Au cours de cette phase, l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya doit assurer:
1. le suivi et le contrôle de toutes les tâches d’entretien, de maintenance, en particulier celles
définies par la Méthode de Conduite de l’Entretien Préventif dite «MECEP»;
2. le suivi de l’état de l’envasement des ouvrages par l’établissement des levés bathymétriques
tous les deux (2) à cinq (5) ans selon les barrages et les besoins et transmettre les documents
correspondants au département chargé de l’Eau.
Article 4:
Exécution des opérations de maintenance
Au niveau de chaque barrage, toutes les tâches d’entretien, de contrôle et d’essai dont la plupart sont
définies dans les fiches d’entretien périodique du guide MECEP établi pour chaque type d’ouvrage et
pour chaque unité d’entretien à périodicité déterminée. Ces tâches doivent concerner également les
accès aux ouvrages, les installations annexes, les berges des retenues ainsi que tous les environs de
l’ouvrage.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 193
La réalisation de ces tâches a pour objectif:
• de conserver en bon état de fonctionnement l’ouvrage et toutes les installations y associées
(unité et sous unité);
• d’éviter tout incident qui peut avoir des conséquences sur l’ouvrage et les installations annexes,
le personnel d’exploitation ou les tiers;
• de maintenir les performances des unités d’entretien (génie civil, électromécanique, dispositifs
d’auscultation);
• d’optimiser les coûts de maintenance et d’entretien;
• d’alléger les tâches d’entretien;
• de réduire le risque de défaillance et le temps de l’indisponibilité;
• d’éviter le fonctionnement du matériel dans les phases à haut risque.
Article 4bis:
Entretien des cités et locaux d’exploitation des barrages
L’agence est tenue d’entretenir régulièrement les cités où le personnel chargé de l’exploitation des
barrages est logé, les locaux administratifs qui abritent les bureaux d’exploitation desdits barrages,
leurs réseaux d’alimentation en eau potable et en électricité ainsi que leurs voies d’accès.
Article 5:
Etablissement des rapports d’entretien
Les rapports à établir par l’Agence sont de deux sortes:
1. un rapport devant dégager le maximum d’informations relatives à l’opération d’entretien (unité
entretenue, cause de la panne ou de l’anomalie constatée, moyens utilisés, coût, conclusion des
résultats);
2. des rapports basés essentiellement sur les supports suivants qui existent au niveau de chaque
barrage:
• «unités de contrôle» qui permet de guider l’exploitant dans son travail;
• «fiche anomalie» qui identifie les anomalies et prévoit en conséquence l’intervention;
• «fiches entretiens périodiques» qui détermine les différents travaux d’entretien, essais et
opérations éventuelles à faire pour des périodicités définies;
• «fiche intervention» qui permet l’organisation du travail, la localisation de la panne et
l’approvisionnement en pièces de rechange;
• «fiche essai» qui permet de s’assurer des conditions de fonctionnement du matériel après
intervention et suit l’évolution de l’usure du matériel;
• «fiche compte-rendu» qui permet de reporter les principaux problèmes posés et les solutions
proposées après intervention;
• «fiche historique» qui permet de consigner tous les faits importants.
Article 6:
Exécution des mesures d’auscultation
La sécurité d’un barrage étant étroitement liée au bon fonctionnement de son système d’auscultation
et à la qualité des mesures qui portent sur le suivi et le contrôle des phénomènes hydrauliques et
mécaniques, l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya doit notamment:
• contrôler le réseau de drainage et mesure des drains;
• contrôler le réseau de fuite et mesure des fuites;
• contrôler le réseau piézométrique et mesure des sous pressions;
• mesurer toute sorte de mouvement et de déformation d’ensemble (topographie, clinométrie,
pendule,...) ou élémentaire (témoin sonore, extensomètre,...).
Pour le contrôle des phénomènes hydrauliques, l’Agence du Bassin Hydraulique de la Moulouya doit
assurer l’entretien des dispositifs d’auscultation afin qu’ils assurent en permanence le rôle qui leur est
dévolu.

194 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 7:
Dépouillement des mesures d’auscultation
L’agence du bassin hydraulique de la Moulouya doit veiller au dépouillement des mesures d’auscultation.
Cette opération consiste en la vérification des mesures effectuées et leur comparaison avec les
anciennes mesures dans le but de détecter toute anomalie ou discordance. Elle permet également
le suivi et le contrôle de la qualité du travail réalisé par l’agent d’exploitation chargé des prises de
mesures.
Ce dépouillement doit se faire par le chef du barrage juste après la mesure puis être vérifié et validé par
le responsable d’auscultation au niveau de l’agence.
Article 8:
Etablissement de rapports d’auscultation
L’agence du bassin hydraulique de la Moulouya établit mensuellement pour chaque barrage un rapport
d’auscultation qui traduit l’évolution de chaque phénomène hydraulique ou mécanique et permet de
suivre l’état et le comportement du barrage.
Article 9:
Rapports MECEP et d’interprétation de mesures
L’agence du bassin hydraulique de la Moulouya doit procéder à:
• l’analyse et l’interprétation des rapports MECEP et leur transmission aux services centraux du
département chargé de l’Eau;
• l’analyse des mesures d’auscultation et leur transmission aux services centraux du département
chargé de l’Eau.
Le département chargé de l’Eau assure l’interprétation des mesures d’auscultation ainsi que la
validation des rapports d’analyse et d’interprétation des fiches MECEP.
Article 10:
Programmation des opérations d’entretien et de maintenance
L’agence du bassin hydraulique de la Moulouya:
• établit les programmes annuels et pluriannuels des opérations de maintenance;
• (entretien courant et grosses réparations) appuyés par des fiches projet détaillées et des
estimations de leurs coûts;
• exécute les programmes de maintenance approuvés par le département chargé de l’Eau;
• informe les services centraux du département chargé de l’Eau de tous les incidents exceptionnels;
• transmet les rapports d’exécution des opérations de maintenance aux services centraux du
département chargé de l’Eau pour information.
Article 11:
Approbation et budgétisation des programmes d’entretien et de maintenance
Le département chargé de l’Eau procède à l’approbation des programmes d’entretien et de maintenance
et à la budgétisation des études et des travaux des opérations de grosses réparations et de toute
opération dont le montant estimé par l’étude est supérieur à deux millions cinq cents mille Dirhams. Par
«grosses réparations» on entend:
• les travaux de réhabilitation ou de confortement (Génie Civil et équipements) nécessitant une
étude et/ou une intervention en usine pour les équipements;
• le renouvellement de certains organes des vidanges de fond ou d’évacuateurs de crues tels que
pièces fixes, blindage, conduites, verrins, vannes, centrales, armoires de commandes;
• le désenvasement des retenues des barrages.
Toutefois, des conventions établies entre l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya et les services
du département chargé de l’Eau peuvent définir des modalités et des conditions des programmes
d’entretien et de maintenance différentes de celles prévues ci-dessus.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 195
Article 12:
Exécution des consignes de gestion de la retenue
L’agence du bassin hydraulique de la Moulouya établit pour chaque retenue de barrage un ensemble de
règles permettant de prendre une décision relative à l’utilisation de l’eau et portant sur la connaissance
des éléments suivants:
• les volumes stockés dans la retenue en fin de chaque mois;
• le calendrier des programmes de fourniture;
• la fourniture d’irrigation, d’alimentation en eau potable ou industrielle;
• le volume des déversés (en cas de crues);
• les volumes évaporés;
• la production énergétique.
En vue d’exécuter les consignes de gestion d’une retenue l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya
doit veiller au bon fonctionnement du matériel électromécanique (bon fonctionnement des vannes des
différentes prises, bon tarage de ces vannes pour bien contrôler et évaluer toute restitution).
En cas de lâchers d’eau l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya doit saisir les services des
départements chargés de l’Eau et de l’Agriculture, l’Office National de l’Eau Potable, l’Office National
de l’Electricité, ainsi que les autorités locales et la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des
biens à l’aval des ouvrages en cas de déversement ou de restitution d’eau à l’aval en période de crues.
Article 13:
Gardiennage et sécurité des ouvrages
L’agence du bassin hydraulique de la Moulouya doit assurer en coordination avec les forces de l’ordre
le gardiennage et la surveillance au niveau des ouvrages d’une manière permanente.
Article 14:
Formation des équipes d’exploitation
L’agence du bassin hydraulique de la Moulouya assure la formation nécessaire aux équipes
d’exploitation pour leur permettre d’entretenir les ouvrages et leurs installations annexes, d’améliorer
leurs connaissances pratiques et théoriques dans le domaine de la maintenance et de bénéficier d’un
retour d’expérience.
Article 15:
Soutien en formation continue
Le département chargé de l’Eau apporte son soutien pour la formation continue du personnel de
l’Agence du Bassin Hydraulique de la Moulouya concerné par la maintenance, conformément à un
programme préétabli. Cette formation doit viser à réduire la probabilité de défaillance du système de
manœuvre et de commande par une surveillance, une maintenance et un entretien judicieusement
conduits et à permettre au personnel de maîtriser le fonctionnement dans n’importe quelle situation.

Chapitre II: phase normale

Article 16:
Définition
C’est la phase qui succède à la phase transitoire définie à l’article 1 ci-dessus. Pendant cette phase les
missions dévolues à l’agence et au département chargé de l’Eau sont définies comme suit:
Article 17:
Missions de l’agence dans la maintenance des barrages
L’agence du bassin hydraulique de la Moulouya prend en charge l’ensemble des opérations d’entretien et
de maintenance des ouvrages mis à sa disposition et des équipements qui leurs sont associés excepté les
grosses réparations dont les montants sont supérieurs au seuil fixé dans l’article 11 ci-dessus. Outre les
missions qu’elle remplit durant la phase transitoire, l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya doit:

196 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
• a ssurer la formation continue de son personnel et des équipes d’exploitation, en collaboration
avec le département chargé de l’Eau, en cas de besoins;
• exécuter et superviser les opérations d’entretien et de maintenance y compris les grosses
réparations des ouvrages et des équipements y associés;
• Interpréter les mesures d’auscultation en concertation avec un Ingénieur Conseil confirmé dans
ce domaine et transmettre les rapports correspondants aux services centraux du département
chargé de l’Eau pour approbation;
• organiser des visites périodiques et annuelles aux différents ouvrages;
• informer les services centraux du département chargé de l’Eau de toutes les opérations
d’entretien, de réparation ainsi que des programmes pluriannuels d’entretien.
Article 18:
Missions du département chargé de l’Eau
Au cours de la phase normale, le département chargé de l’Eau est chargé:
• d’effectuer des visites d’expertise périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• d’examiner et de valider les rapports d’interprétation des mesures d’auscultation et ceux relatifs
à la MECEP;
• d’effectuer les études nécessaires pour les grosses réparations;
• de budgétiser les études et les travaux relatifs aux opérations de grosses réparations et assister
l’Agence dans leur réalisation;
• de participer, si nécessaire, aux visites d’inspection organisées par l’agence;
• de prêter toute assistance technique nécessaire pour la maintenance des ouvrages notamment
la participation à la formation continue du personnel de l’agence en matière de maintenance des
ouvrages.

Titre II: consignes de manœuvre de vannes des équipements


hydromécaniques des barrages

Chapitre I: vannes des évacuateurs de crues

Article 19:
Manœuvre des vannes des évacuateurs de crues
Les vannes d’évacuation des crues constituent des organes de sécurité des barrages. L’agence
du bassin hydraulique de la Moulouya doit appliquer les consignes de manœuvre relatives à ces
équipements tout en maîtrisant leur mode opératoire de conduite qui permet de définir les conditions et
la consistance des manœuvres à accomplir pour assurer le respect des principes de fonctionnement et
garantir la sécurité de l’ouvrage.
L’application de ces consignes permet, d’une part, de s’assurer du bon fonctionnement des différents
organes du matériel au moyen d’essais périodiques, à vide et en charge, selon les dispositions précisées
dans le guide de la MECEP et, d’autre part, de procéder à la gestion de la retenue en période de crues.
Article 20:
Essais à vide des vannes des évacuateurs de crues
Un essai à vide permet de s’assurer de l’état de fonctionnement du matériel.
Avant chaque essai, l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya doit vérifier l’état de fonctionnement
des organes de commande, de manœuvre et de levage.
Toutes les opérations à réaliser au cours des essais doivent être opérées par l’équipe électromécanique
de l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya en présence du chef du barrage concerné et en
suivant les instructions consignées dans le guide MECEP.
Les essais doivent être réalisés en concertation avec le département chargé de l’Eau et leurs dates
doivent être arrêtées en commun accord.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 197
Article 21:
Essais en charge des vannes des évacuateurs de crues
Les essais en charge doivent être effectués par l’Agence de Bassin au moins une fois par an pour
chaque vanne si le niveau d’eau le permet. Le pourcentage d’ouverture des vannes, la date et la durée
de ces essais doivent être arrêtés avec le département chargé de l’Eau et communiqués par écrit, deux
semaines au moins avant l’essai aux services extérieurs concernés des Ministères chargés de l’Eau et
de l’Agriculture, de l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office National de l’Electricité ainsi qu’aux
Autorités Locales et à la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des populations et de leurs biens
à l’aval.
Les temps d’ouverture et de fermeture et les pressions d’huile en cours d’essais devront être notés sur
les fiches essais de la MECEP et comparés avec les valeurs correspondantes indiquées sur la notice
de fonctionnement du matériel.
Article 22:
Fonctionnement des vannes des évacuateurs de crues en période de crues
Les barrages équipés des évacuateurs de crues vannés nécessitent une surveillance humaine
beaucoup plus intense en période de crues en raison de la relative vulnérabilité des organes mobiles.
L’agence du bassin hydraulique doit prendre les mesures nécessaires pour exécuter les consignes
d’exploitation et effectuer la manœuvre des vannes en temps opportun.

Chapitre II: vannes de vidanges de fond

Article 22bis:
Rôle des vidanges de fond
Les vidanges de fond sont conçues pour assurer la sécurité des barrages en permettant de vider leur
retenues à tout moment en cas de nécessité ou d’inspecter les galeries y associées. Leurs équipements
électromécaniques doivent être opérationnels de manière permanente.
Pour s’assurer du bon fonctionnement du matériel hydromécanique, l’agence du bassin hydraulique de
la Moulouya doit effectuer périodiquement des essais à vide et en charge des vannes de garde et de
réglage en appliquant strictement les dispositions et les consignes précisées dans les articles 23 à 31
ci-après.
Article 23:
Essais à vide des vannes amont (de garde)
Toute vanne de garde devra être essayée (fermeture puis ouverture) une fois tous les trois mois avec la
vanne aval (de réglage) fermée (manœuvre en milieu équilibré). Les temps de fermeture et d’ouverture
ainsi que les pressions d’huile au cours des manœuvres, à la même position de la vanne, seront notés
sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec les valeurs correspondantes indiquées sur la
notice de fonctionnement du matériel.
Article 24:
Vérifications de position des vannes amont (de garde)
Les vannes de garde étant en position «ouverture totale» en fonctionnement normal, des vérifications
de position doivent se faire systématiquement chaque semaine en période normale et tous les jours
en période de crues. Pour les vannes dont les armoires de commande sont équipées de compteurs de
reprise de fuite, il faut noter à chaque visite le nombre affiché.
Article 25:
Cas de la fermeture en charge des vannes amont (de garde)
Le recours à la fermeture en charge des vannes de garde ne doit avoir lieu qu’exceptionnellement en
cas de coincement de la vanne de réglage en position ouverte ou intermédiaire.

198 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 26:
Essais à vide des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai à vide des vannes de réglage doit se faire après fermeture de la vanne de garde (en milieu
équilibré). Les temps d’ouverture et de fermeture ainsi que les pressions d’huile en cours de manœuvre,
à la même position de la vanne, seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec les
valeurs correspondantes indiquées sur la notice de fonctionnement du matériel. Cet essai doit être
effectué une fois tous les trois mois. La date des essais des vannes de garde et des vannes de réglage
doit être la même.
Les valeurs des temps d’ouverture et de fermeture des vannes ainsi que celles des pressions enregistrées
au cours des essais doivent être confrontées avec les valeurs d’origines de ces paramètres (valeurs
enregistrées au cours de la première mise en service).
Article 27:
Essais en charge des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai en charge des vannes de réglage doit être effectué par l’Agence de Bassin au moins une fois
par an. La date et la durée de cet essai doivent être arrêtées avec le département chargé de l’Eau et
communiquées par écrit, deux semaines au moins avant l’essai, aux services extérieurs concernés
des Ministères chargés de l’Agriculture, de l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office National
de l’Electricité ainsi qu’aux Autorités Locales et à la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des
populations et de leurs biens à l’aval.
Article 28:
Consistance de la manœuvre d’essai en charge des vannes aval de réglage en période normale
La manœuvre d’essai en charge devra comprendre nécessairement une ouverture totale suivie d’une
fermeture totale. Les temps d’ouverture, de fermeture et les pressions d’huile en cours de manœuvre
avec la vanne toujours à la même position seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés
avec les valeurs correspondantes indiquées sur la notice de fonctionnement du matériel. Le temps du
maintien de la vanne en position d’ouverture maximale sera déterminé en fonction de la turbidité de
l’eau lâchée par la vidange de fond. Les lâchés doivent être arrêtés, une fois que l’eau redevient claire
ou lorsque le temps de 10 minutes sera écoulé.
Les faibles ouvertures prolongées doivent être évitées pour ne pas abîmer les joints d’étanchéité de la
vanne.
Article 29:
Suivi de l’évaluation des dépôts solides
Des relevés du niveau de vase doivent se faire après chaque lâcher au voisinage des têtes de prise pour
suivre l’évolution des dépôts solides et pour s’assurer que le cône d’entonnement de la vidange de fond
est bien dégagé. Le cône à surveiller commence du parement et s’étend sur un rayon de 100 mètres de
la tête de prise concernée.
Article 30:
Transmission du compte rendu au département chargé de l’Eau
Un compte rendu des lâchers effectués est transmis par l’Agence du Bassin Hydraulique de la Moulouya
au département chargé de l’Eau dans la semaine qui suit la date de leur exécution. Il doit contenir
notamment la date, les pourcentages d’ouverture des vannes avec les durées correspondantes, les
débits, les volumes, la turbidité ainsi que les problèmes rencontrés.
Article 31:
Ouverture de la vanne aval (de réglage) en période de crues
A l’avènement d’une crue importante, et afin de chasser les apports solides accumulés devant
l’entonnement de la vidange de fond, la vanne de réglage devra être ouverte de 20% à 50% selon ses
dimensions une fois par jour pendant 15 minutes.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 199
Cette vanne sera ouverte dès le début de déversement des eaux par l’évacuateur de crues ou dès que
ce déversement devient prévisible; le débit évacué par la vidange de fond doit être ajusté sur le débit
entrant. La vanne sera refermée progressivement en fin de crue jusqu’à ce que le niveau redescende à
celui de la cote de la retenue normale.
Pour les barrages équipés de plusieurs vannes de vidange de fond, l’ouverture des vannes doit se faire
conformément aux consignes formulées dans les notices d’exploitation technique de manœuvre des
vannes du constructeur, disponibles au niveau de chaque barrage.

Chapitre III: vannes de prise

Article 32:
Essais des vannes des prises
Des essais à vide et en charge de toutes les vannes de prises qui ne sont pas en service doivent être
effectués conformément aux notices du constructeur disponibles au niveau de chaque barrage et
aux procédures définies dans le guide MECEP, au moins une fois par an afin de s’assurer de leur bon
fonctionnement. Les résultats de ces essais doivent être consignés dans les fiches essais et transmis
aux services centraux du département chargé de l’Eau pour information.

Chapitre IV: consigne de sécurité à respecter lors des manœuvres de vannes

Article 33:
Mesures de sécurité à respecter
Toute manœuvre de vanne doit être effectuée selon les prescriptions des notices de fonctionnement
du constructeur et d’entretien existant au niveau de chaque barrage. Les vérifications des organes de
commande et de manœuvres électriques et hydrauliques (armoire de commande électrique, auxiliaires
de secours, niveau d’huile dans les centrales hydrauliques et des signalisations défaut, position vanne,
déroute, etc.) doivent précéder toute opération de manœuvre. Les opérateurs doivent s’assurer qu’il
n’y a personne sur les tabliers des vannes ou dans le lit de l’oued pour la partie visible à partir du
couronnement du barrage lors des manœuvres en charge.
Les chambres des vannes des vidanges de fond, des évacuateurs de crues, et des prises d’eau etc.
doivent être munies de portes avec cadenas et personne ne doit y accéder à l’exception des agents
autorisés par le chef du barrage ou son adjoint, les clés doivent être détenues par le chef du barrage
durant les horaires normaux de travail et par l’agent d’astreinte ou de permanence pendant les autres
horaires.
Article 34:
Conditions de manœuvres des vannes
Les manœuvres des vannes pour la gestion de la retenue, soit en période de crues soit en période
normale, doivent être effectuées en présence de deux agents, le chef du barrage ou son adjoint et un
agent de la section d’entretien des équipements électromécaniques; ces agents, avant de quitter la
chambre des vannes, doivent vérifier que les moteurs des centrales hydrauliques sont bien arrêtés et
que les signalisations et les indicateurs de position correspondent bien à la position de la vanne à la fin
de la commande. En cas de fermeture ou d’ouverture totale, ils doivent vérifier que les fins de course ont
bien fonctionné et que les lampes de signalisation correspondantes sont bien allumées.

200 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 35:
Etablissement des fiches
Tout essai ou intervention sur les vannes ou autres équipements électromécaniques doit être
effectué par deux agents au moins, le chef du barrage ou son adjoint et le responsable de la section
électromécanique et doit être sanctionné par l’établissement des fiches correspondantes (essai,
anomalie, intervention, compte rendu, historique, etc...) conformément aux prescriptions du guide
MECEP.
Ces documents doivent être transmis aux services centraux du département chargé de l’Eau avec les
comptes rendus des contrôles périodiques et d’inventaire des pièces de rechange à la fin de chaque
trimestre avec les commentaires de l’Agence du Bassin les concernant ainsi que les dispositions prises.
Pour les barrages disposant d’automatisme de manœuvre de vannes, en cas de déréglage ou de panne
de celui-ci, les commutateurs de sélection du mode de commande ne doivent pas rester sur position
auto. Ces commutateurs doivent être, ou bien sur position manuelle en cas de commande des vannes,
ou en position arrêt en cas de vannes à l’arrêt.
Article 36:
Consignes à donner aux agents d’astreinte ou de permanence
Les agents chargés d’astreinte ou de permanence doivent recevoir du chef du barrage des consignes
relatives:
• aux dispositions à prendre en cas de manœuvre des vannes;
• aux personnes à contacter en cas de problème, les moyens et les lieux où contacter ces personnes
pendant la période d’astreinte, doivent être précisés;
• au nombre des visites à effectuer au barrage.
Article 37:
Consignes à donner aux gardiens
Les gardiens doivent recevoir du chef du barrage des consignes relatives:
• aux endroits à surveiller avec exactitude;
• aux personnes à contacter en cas de problème (pollution de la retenue, sonnette d’alarme
signalant un défaut, etc…);
• aux accès des personnes étrangères au barrage ou dans la retenue.
Article 38:
Les «cahiers journal»
Deux «cahier journal», doivent être tenus au niveau de chaque barrage, comme suit:
1. un cahier pour enregistrer tous les événements concernant les ouvrages, tels que les visites,
les incidents, les anomalies, les interventions, ou les noyades. Les informations à consigner sont
notamment: la date, l’heure, la durée et la désignation de l’événement, le visa du responsable qui
a consigné les informations concernant l’événement en question;
2. un cahier pour enregistrer tous les lâchers d’eau à partir du barrage effectués notamment pour
les essais en charge, les passages de crue, ou la fourniture d’eau. Les informations à consigner
sont notamment: la date, l’heure, le débit, le volume et la turbidité.
Pour les lâchers effectués à partir des vannes, l’ouverture de ces vannes et la durée de cette ouverture
doivent être indiquées.
Pour les déversements par des évacuateurs à seuil libre, l’épaisseur de la lame déversante et la durée
de déversement doivent être également indiquées.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 201
Article 39:
Analyse de la turbidité
L’analyse de la turbidité permet de déterminer les concentrations moyennes des dépôts solides
en suspension pendant les lâchers en période normale ou en période de crues. Des prélèvements
d’échantillons d’eau chargée dans des bouteilles au cours des lâchers pour analyses doivent être
effectués. Les résultats de ces analyses sont portés sur un tableau indiquant:
• la date de prise de l’échantillon;
• le numéro de l’échantillon;
• le niveau de la retenue à la prise de l’échantillon;
• le pourcentage d’ouverture de la vanne;
• la concentration des dépôts solides en grammes par litre (g/l).
Les résultats de ces analyses devront être communiqués au département chargé de l’Eau pour
information.

Titre III: les stations hydrologiques

Article 40:
Entretien des appareils de mesures limnimétriques
Les appareils de mesures limnimétriques constituent des dispositifs importants pour la connaissance
des débits transités à travers une section de jaugeage. L’agence du bassin hydraulique de la Moulouya
doit effectuer un entretien permanent de ces appareils pour assurer son bon fonctionnement. L’entretien
concerne notamment:
• les éléments d’échelles limnimétriques;
• les limnigraphes;
• les sections de jaugeage.
Article 41:
Entretien des appareils de mesures d’annonce de crues
La surveillance du régime d’écoulement des cours d’eau et surtout en période de crues nécessite un
bon fonctionnement du matériel d’annonce de crues. L’Agence du Bassin Hydraulique de la Moulouya
doit assurer le bon état de fonctionnement de ce matériel par un entretien et une maintenance continus:
les installations de production d’énergie telles que batterie, chargeur, groupe électrogène ou panneau
solaire, doivent être fonctionnelles à tout moment avec une intensification de l’entretien en période de
crues et le système de transmission (radio, micro, antenne, câblage, fils…) doit permettre une bonne
émission et une réception nette en tout temps.
Article 42:
Entretien du matériel de jaugeage
Le jaugeage des cours d’eau constitue des données essentielles pour l’évaluation des débits à travers
une section. L’entretien du matériel de jaugeage que l’Agence du Bassin Hydraulique de la Moulouya
doit assurer, revêt un caractère important pour la connaissance des volumes d’eau acheminés par un
cours d’eau. Cet entretien concerne notamment:
• les moulinets et micro moulinets;
• les corps des moulinets;
• les hélices;
• les compteurs;
• les chronomètres;
• les téléphériques, cyclopotences et câbles électriques.

202 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 43:
Entretien des appareils météo
L’agence du bassin hydraulique de la Moulouya est chargée de l’entretien:
• des abris;
• de tous les types de thermomètres;
• des pluviographes;
• des barographes.
Article 44:
Entretien des appareils topographiques
La topographie est le moyen qui permet la réalisation de profils pour recalibrer ou tarer une section de
jaugeage et par conséquent d’avoir une fiabilité de mesures. Le matériel suivant doit être maintenu en
bon état de fonctionnement:
• niveau;
• mire;
• jalon
• trépied;
• roulette.

Titre IV: les piézomètres

Article 45:
Réhabilitation
Lorsqu’un piézomètre est remblayé ou bouché l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya doit
procéder aux opérations suivantes selon les cas:
• le curage et le reforage du piézomètre;
• le nettoyage par soufflage;
• la confection d’une tête de piézomètre.
Article 46:
Entretien courant
Pour maintenir en bon état de fonctionnement un piézomètre l’agence du bassin hydraulique de la
Moulouya doit assurer sa protection et procéder à son graissage au niveau de sa tête.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 203
Arrêté du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie et
des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Eau et de
l’Environnement n°03/2008 du 11 Mars 2008 fixant les conditions de mise
à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et la
Chaouia des biens du domaine public hydraulique

Titre I: disposition de gestion et de maintenance des barrages

Chapitre I: phase transitoire

Article 1:
Définition
La phase transitoire a pour objet de faire assister l’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et
la Chaouia par les services du département chargé de l’Eau pour qu’elle puisse exécuter les tâches
définies ci-dessous. Cette assistance concerne notamment:
• la validation des termes de référence liés aux opérations des différentes unités et sous-unités
(génie civil, électromécanique, auscultation…);
• l’organisation des visites périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• l’assistance dans la réalisation des travaux de maintenance;
• l’interprétation des mesures d’auscultation;
• la formation continue du personnel de l’agence concerné par la maintenance des ouvrages
hydrauliques.
Article 2:
Durée
La durée de la phase transitoire est de trois (3) ans, à compter de la date du présent arrêté.
Article 2bis:
Prise en charge du personnel d’exploitation
L’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia doit prendre en charge le personnel
nécessaire à l’exploitation de chaque ouvrage. Ce personnel fera partie intégrante de la structure de
l’agence.
Article 3:
Suivi et contrôle des opérations d’entretien et de maintenance
Au cours de cette phase, l’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia doit assurer:
1. le suivi et le contrôle de toutes les tâches d’entretien, de maintenance, en particulier celles
définies par la Méthode de Conduite de l’Entretien Préventif dite «MECEP»;
2. le suivi de l’état de l’envasement des ouvrages par l’établissement des levés bathymétriques
tous les deux (2) à cinq (5) ans selon les barrages et les besoins et transmettre les documents
correspondants au département chargé de l’Eau.
Article 4:
Exécution des opérations de maintenance
Au niveau de chaque barrage, toutes les tâches d’entretien, de contrôle et d’essai dont la plupart sont
définies dans les fiches d’entretien périodique du guide MECEP établi pour chaque type d’ouvrage et
pour chaque unité d’entretien à périodicité déterminée. Ces tâches doivent concerner, également, les accès
aux ouvrages, les installations annexes, les berges des retenues ainsi que tous les environs de l’ouvrage.

204 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
La réalisation de ces tâches a pour objectif:
• de conserver en bon état de fonctionnement l’ouvrage et toutes les installations y associées
(unité et sous unité);
• d’éviter tout incident qui peut avoir des conséquences sur l’ouvrage et les installations annexes,
le personnel d’exploitation ou les tiers;
• de maintenir les performances des unités d’entretien (génie civil, électromécanique, dispositifs
d’auscultation);
• d’optimiser les coûts de maintenance et d’entretien;
• d’alléger les tâches d’entretien;
• de réduire le risque de défaillance et le temps de l’indisponibilité;
• d’éviter le fonctionnement du matériel dans les phases à haut risque.
Article 4bis:
Entretien des cités et locaux d’exploitation des barrages
L’agence est tenue d’entretenir régulièrement les cités où le personnel chargé de l’exploitation des
barrages est logé, les locaux administratifs qui abritent les bureaux d’exploitation desdits barrages,
leurs réseaux d’alimentation en eau potable et en électricité ainsi que leurs voies d’accès.
Article 5:
Etablissement des rapports d’entretien
Les rapports à établir par l’agence sont de deux sortes:
1. un rapport devant dégager le maximum d’informations relatives à l’opération d’entretien (unité
entretenue, cause de la panne ou de l’anomalie constatée, moyens utilisés, coût, conclusion des
résultats);
2. des rapports basés essentiellement sur les supports suivants qui existent au niveau de chaque
barrage:
• «unités de contrôle» qui permet de guider l’exploitant dans son travail;
• «fiche anomalie» qui identifie les anomalies et prévoit en conséquence l’intervention;
• «fiches entretiens périodiques» qui détermine les différents travaux d’entretien, essais et
opérations éventuelles à faire pour des périodicités définies;
• «fiche intervention» qui permet l’organisation du travail, la localisation de la panne et
l’approvisionnement en pièces de rechange;
• «fiche essai» qui permet de s’assurer des conditions de fonctionnement du matériel après
intervention et suit l’évolution de l’usure du matériel;
• «fiche compte-rendu» qui permet de reporter les principaux problèmes posés et les solutions
proposées après intervention;
• «fiche historique» qui permet de consigner tous les faits importants.
Article 6:
Exécution des mesures d’auscultation
La sécurité d’un barrage étant étroitement liée au bon fonctionnement de son système d’auscultation
et à la qualité des mesures qui portent sur le suivi et le contrôle des phénomènes hydrauliques et
mécaniques, l’Agence du Bassin Hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia doit notamment:
• contrôler le réseau de drainage et mesure des drains;
• contrôler le réseau de fuite et mesure des fuites;
• contrôler le réseau piézométrique et mesure des sous pressions;
• mesurer toute sorte de mouvement et de déformation d’ensemble (topographie, clinométrie,
pendule,...) ou élémentaire (témoin sonore, extensomètre,...).
Pour le contrôle des phénomènes hydrauliques, l’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et la
Chaouia doit assurer l’entretien des dispositifs d’auscultation afin qu’ils assurent en permanence le rôle
qui leur est dévolu.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 205
Article 7:
Dépouillement des mesures d’auscultation
L’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia doit veiller au dépouillement des mesures
d’auscultation. Cette opération consiste en la vérification des mesures effectuées et leur comparaison
avec les anciennes mesures dans le but de détecter toute anomalie ou discordance. Elle permet,
également, le suivi et le contrôle de la qualité du travail réalisé par l’agent d’exploitation chargé des
prises de mesures.
Ce dépouillement doit se faire par le chef du barrage juste après la mesure puis être vérifié et validé par
le responsable d’auscultation au niveau de l’agence.
Article 8:
Etablissement de rapports d’auscultation
L’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia établit mensuellement pour chaque barrage
un rapport d’auscultation qui traduit l’évolution de chaque phénomène hydraulique ou mécanique, et
permet de suivre l’état et le comportement du barrage.
Article 9:
Rapports MECEP et d’interprétation de mesures
L’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia doit procéder à:
• l’analyse et l’interprétation des rapports MECEP et leur transmission aux services centraux du
département chargé de l’Eau;
• l’analyse des mesures d’auscultation et leur transmission aux services centraux du département
chargé de l’Eau.
Le département chargé de l’Eau assure l’interprétation des mesures d’auscultation ainsi que la
validation des rapports d’analyse et d’interprétation des fiches MECEP.
Article 10:
Programmation des opérations d’entretien et de maintenance
L’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia:
• établit les programmes annuels et pluriannuels des opérations de maintenance (entretien
courant et grosses réparations) appuyés par des fiches projet détaillées et des estimations
de leurs coûts;
• exécute les programmes de maintenance approuvés par le département chargé de l’Eau;
• informe les services centraux du département chargé de l’Eau de tous les incidents
exceptionnels;
• transmet les rapports d’exécution des opérations de maintenance aux services centraux du
département chargé de l’Eau pour information.
Article 11:
Approbation et budgétisation des programmes d’entretien et de maintenance
Le département chargé de l’Eau procède à l’approbation des programmes d’entretien et de maintenance
et à la budgétisation des études et des travaux des opérations de grosses réparations et de toute
opération dont le montant estimé par l’étude est supérieur à deux millions cinq cents mille Dirhams. Par
«grosses réparations» on entend:
• les travaux de réhabilitation ou de confortement (Génie Civil et équipements) nécessitant une
étude et/ou une intervention en usine pour les équipements;
• le renouvellement de certains organes des vidanges de fond ou d’évacuateurs de crues tels que
pièces fixes, blindage, conduites, verrins, vannes, centrales, armoires de commandes;
• le désenvasement des retenues des barrages.
Toutefois, des conventions établies entre l’Agence du Bassin Hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia
et les services du département chargé de l’Eau peuvent définir des modalités et des conditions des
programmes d’entretien et de maintenance différentes de celles prévues ci-dessus.

206 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 12:
Exécution des consignes de gestion de la retenue
L’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia établit pour chaque retenue de barrage un
ensemble de règles permettant de prendre une décision relative à l’utilisation de l’eau, et portant sur la
connaissance des éléments suivants:
• les volumes stockés dans la retenue en fin de chaque mois;
• le calendrier des programmes de fourniture;
• la fourniture d’irrigation, d’alimentation en eau potable ou industrielle;
• le volume des déversés (en cas de crues);
• les volumes évaporés;
• la production énergétique.
En vue d’exécuter les consignes de gestion d’une retenue l’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg
et la Chaouia doit veiller au bon fonctionnement du matériel électromécanique (bon fonctionnement des
vannes des différentes prises, bon tarage de ces vannes pour bien contrôler et évaluer toute restitution).
En cas de lâchers d’eau l’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia doit saisir les
services des départements chargés de l’Eau et de l’Agriculture, l’Office National de l’Eau Potable,
l’Office National de l’Electricité, ainsi que les autorités locales et la Gendarmerie Royale pour assurer
la sécurité des biens à l’aval des ouvrages en cas de déversement ou de restitution d’eau à l’aval en
période de crues.
Article 13:
Gardiennage et surveillance des ouvrages
L’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia doit assurer, en coordination avec les
forces de l’ordre, le gardiennage et la surveillance au niveau des ouvrages d’une manière permanente.
Article 14:
Formation des équipes d’exploitation
L’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia assure la formation nécessaire aux équipes
d’exploitation pour leur permettre d’entretenir les ouvrages et leurs installations annexes, d’améliorer
leurs connaissances pratiques et théoriques dans le domaine de la maintenance et de bénéficier d’un
retour d’expérience.
Article 15:
Soutien en formation continue
Le département chargé de l’Eau apporte son soutien pour la formation continue du personnel de l’Agence
du Bassin Hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia concerné par la maintenance, conformément à
un programme préétabli. Cette formation doit viser à réduire la probabilité de défaillance du système
de manœuvre et de commande par une surveillance, une maintenance et un entretien judicieusement
conduits et à permettre au personnel de maîtriser le fonctionnement dans n’importe quelle situation.

Chapitre II: phase normale

Article 16:
Définition
C’est la phase qui succède à la phase transitoire définie à l’article 1 ci-dessus. Pendant cette phase les
missions dévolues à l’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia et au département
chargé de l’Eau sont définies comme suit:

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 207
Article 17:
Missions de l’Agence dans la maintenance des barrages
L’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia prend en charge l’ensemble des
opérations d’entretien et de maintenance des ouvrages mis à sa disposition et des équipements qui
leurs sont associés, excepté les grosses réparations dont les montants sont supérieurs au seuil fixé
dans l’article 11 ci-dessus. Outre les missions qu’elle remplit durant la phase transitoire, l’agence du
bassin hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia doit:
• assurer la formation continue de son personnel et des équipes d’exploitation, en collaboration
avec le département chargé de l’Eau, en cas de besoins;
• exécuter et superviser les opérations d’entretien et de maintenance y compris les grosses
réparations des ouvrages et des équipements y associés;
• interpréter les mesures d’auscultation en concertation avec un Ingénieur Conseil confirmé dans
ce domaine et transmettre les rapports correspondants aux services centraux du département
chargé de l’Eau pour approbation;
• organiser des visites périodiques et annuelles aux différents ouvrages;
• informer les services centraux du département chargé de l’Eau de toutes les opérations
d’entretien, de réparation ainsi que des programmes pluriannuels d’entretien.
Article 18:
Missions du département chargé de l’Eau
Au cours de la phase normale, le département chargé de l’Eau est chargé:
• d’effectuer des visites d’expertise périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• d’examiner et de valider les rapports d’interprétation des mesures d’auscultation et ceux relatifs
à la MECEP;
• d’effectuer les études nécessaires pour les grosses réparations;
• de budgétiser les études et les travaux relatifs aux opérations de grosses réparations et assister
l’Agence dans leur réalisation;
• de participer, si nécessaire, aux visites d’inspection organisées par l’agence;
• de prêter toute assistance technique nécessaire pour la maintenance des ouvrages, notamment,
la participation à la formation continue du personnel de l’agence en matière de maintenance des
ouvrages.

Titre II: consignes de manœuvre des vannes des équipements


hydromécaniques des barrages

Chapitre I: vannes des évacuateurs de crues

Article 19:
Manœuvre des vannes des évacuateurs de crues
Les vannes d’évacuation des crues constituent des organes de sécurité des barrages. L’Agence du
Bassin Hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia doit appliquer les consignes de manœuvre relatives à
ces équipements tout en maîtrisant leur mode opératoire de conduite qui permet de définir les conditions
et la consistance des manœuvres à accomplir pour assurer le respect des principes de fonctionnement
et garantir la sécurité de l’ouvrage.
L’application de ces consignes permet, d’une part, de s’assurer du bon fonctionnement des différents
organes du matériel au moyen d’essais périodiques, à vide et en charge, selon les dispositions précisées
dans le guide de la MECEP et, d’autre part, de procéder à la gestion de la retenue en période de crues.

208 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 20:
Essais à vide des vannes des évacuateurs de crues
Un essai à vide permet de s’assurer de l’état de fonctionnement du matériel.
Avant chaque essai, l’Agence du Bassin Hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia doit vérifier l’état de
fonctionnement des organes de commande, de manœuvre et de levage.
Toutes les opérations à réaliser au cours des essais doivent être opérées par l’équipe électromécanique
de l’Agence du Bassin Hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia en présence du chef du barrage
concerné et en suivant les instructions consignées dans le guide MECEP.
Les essais doivent être réalisés en concertation avec le département chargé de l’Eau et leurs dates
doivent être arrêtées en commun accord.
Article 21:
Essais en charge des vannes des évacuateurs de crues
Les essais en charge doivent être effectués par l’Agence au moins une fois par an pour chaque vanne
si le niveau d’eau le permet. Le pourcentage d’ouverture des vannes, la date et la durée de ces essais
doivent être arrêtés avec le département chargé de l’Eau et communiqués par écrit, deux semaines
au moins avant l’essai aux services extérieurs concernés des Ministères chargés de l’Agriculture, de
l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office National de l’Electricité ainsi qu’aux Autorités Locales et
à la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des populations et de leurs biens à l’aval.
Les temps d’ouverture et de fermeture et les pressions d’huile en cours d’essais devront être notés sur
les fiches essais de la MECEP et comparés avec les valeurs correspondantes indiquées sur la notice
de fonctionnement du matériel.
Article 22:
Fonctionnement des vannes des évacuateurs de crues en période de crues
Les barrages équipés des évacuateurs de crues vannés nécessitent une surveillance humaine
beaucoup plus intense en période de crues en raison de la relative vulnérabilité des organes mobiles.
L’agence du bassin hydraulique doit prendre les mesures nécessaires pour exécuter les consignes
d’exploitation et effectuer la manœuvre des vannes en temps opportun.

Chapitre II: vannes de vidanges de fond

Article 22bis:
Rôle des vidanges de fond
Les vidanges de fond sont conçues pour assurer la sécurité des barrages en permettant de vider leur
retenue à tout moment en cas de nécessité ou d’inspecter les galeries y associées. Leurs équipements
électromécaniques doivent être opérationnels de manière permanente.
Pour s’assurer du bon fonctionnement du matériel hydromécanique, l’agence du bassin hydraulique
du Bou Regreg et la Chaouia doit effectuer périodiquement des essais à vide et en charge des vannes
de garde et de réglage en appliquant strictement les dispositions et les consignes précisées dans les
articles 23 à 31 ci-après.
Article 23:
Essais à vide des vannes amont (de garde)
Toute vanne de garde devra être essayée (fermeture puis ouverture) une fois tous les trois mois avec la
vanne aval (de réglage) fermée (manœuvre en milieu équilibré). Les temps de fermeture et d’ouverture
ainsi que les pressions d’huile au cours des manœuvres, à la même position de la vanne, seront notés
sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec les valeurs correspondantes indiquées sur la
notice de fonctionnement du matériel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 209
Article 24:
Vérifications de position des vannes amont (de garde)
Les vannes de garde étant en position «ouverture totale» en fonctionnement normal, des vérifications
de position doivent se faire systématiquement chaque semaine en période normale et tous les jours
en période de crues. Pour les vannes dont les armoires de commande sont équipées de compteurs de
reprise de fuite, il faut noter à chaque visite le nombre affiché.
Article 25:
Cas de la fermeture en charge des vannes amont (de garde)
Le recours à la fermeture en charge des vannes de garde ne doit avoir lieu qu’exceptionnellement en
cas de coincement de la vanne de réglage en position ouverte ou intermédiaire.
Article 26:
Essais à vide des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai à vide des vannes de réglage doit se faire après fermeture de la vanne de garde (en milieu
équilibré). Les temps d’ouverture et de fermeture ainsi que les pressions d’huile en cours de manœuvre,
à la même position de la vanne, seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec les
valeurs correspondantes indiquées sur la notice de fonctionnement du matériel. Cet essai doit être
effectué une fois tous les trois mois. La date des essais des vannes de garde et des vannes de réglage
doit être la même.
Les valeurs des temps d’ouverture et de fermeture des vannes ainsi que celles des pressions enregistrées
au cours des essais doivent être confrontées avec les valeurs d’origines de ces paramètres (valeurs
enregistrées au cours de la première mise en service).
Article 27:
Essais en charge des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai en charge des vannes de réglage doit être effectué par l’Agence au moins une fois par an. La date
et la durée de cet essai doivent être arrêtées avec le département chargé de l’Eau et communiquées
par écrit, deux semaines au moins avant l’essai, aux services extérieurs concernés des Ministères
chargés de l’Agriculture, de l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office National de l’Electricité
ainsi qu’aux Autorités Locales et à la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des populations et
de leurs biens à l’aval.
Article 28:
Consistance de la manœuvre d’essai en charge des vannes aval de réglage en période normale
La manœuvre d’essai en charge devra comprendre nécessairement une ouverture totale suivie d’une
fermeture totale. Les temps d’ouverture, de fermeture et les pressions d’huile en cours de manœuvre
avec la vanne toujours à la même position seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés
avec les valeurs correspondantes indiquées sur la notice de fonctionnement du matériel. Le temps du
maintien de la vanne en position d’ouverture maximale sera déterminé en fonction de la turbidité de
l’eau lâchée par la vidange de fond. Les lâchés doivent être arrêtés, une fois que l’eau redevient claire
ou lorsque le temps de 10 minutes sera écoulé.
Les faibles ouvertures prolongées doivent être évitées pour ne pas abîmer les joints d’étanchéité de la
vanne.
Article 29:
Suivi de l’évaluation des dépôts solides
Des relevés du niveau de vase doivent se faire après chaque lâcher au voisinage des têtes de prise pour
suivre l’évolution des dépôts solides et pour s’assurer que le cône d’entonnement de la vidange de fond
est bien dégagé. Le cône à surveiller commence du parement et s’étend sur un rayon de 100 mètres de
la tête de prise concernée.

210 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 30:
Transmission du compte rendu au département chargé de l’Eau
Un compte-rendu des lâchers effectués est transmis par l’Agence du Bassin Hydraulique du Bou Regreg
et la Chaouia au département chargé de l’Eau dans la semaine qui suit la date de leur exécution. Il doit
contenir notamment la date, les pourcentages d’ouverture des vannes avec les durées correspondantes,
les débits, les volumes, la turbidité ainsi que les problèmes rencontrés.
Article 31:
Ouverture de la vanne aval (de réglage) en période de crues
A l’avènement d’une crue importante, et afin de chasser les apports solides accumulés devant
l’entonnement de la vidange de fond, la vanne de réglage devra être ouverte de 20% à 50% selon ses
dimensions une fois par jour pendant 15 minutes.
Cette vanne sera ouverte dès le début de déversement des eaux par l’évacuateur de crues ou dès que
ce déversement devient prévisible; le débit évacué par la vidange de fond doit être ajusté sur le débit
entrant. La vanne sera refermée progressivement en fin de crue jusqu’à ce que le niveau redescende à
celui de la cote de la retenue normale.
Pour les barrages équipés de plusieurs vannes de vidange de fond, l’ouverture des vannes doit se faire
conformément aux consignes formulées dans les notices d’exploitation technique de manœuvre des
vannes du constructeur, disponibles au niveau de chaque barrage.

Chapitre III: vannes de prises

Article 32:
Essais des vannes des prises
Des essais à vide et en charge de toutes les vannes de prises qui ne sont pas en service doivent être
effectués conformément aux notices du constructeur disponibles au niveau de chaque barrage et
aux procédures définies dans le guide MECEP, au moins une fois par an afin de s’assurer de leur bon
fonctionnement. Les résultats de ces essais doivent être consignés dans les fiches essais et transmis
aux services centraux du département chargé de l’Eau pour information.

Chapitre IV: consignes de sécurité à respecter lors des manœuvres de vannes

Article 33:
Mesures de sécurité à respecter
Toute manœuvre de vanne doit être effectuée selon les prescriptions des notices de fonctionnement
du constructeur et d’entretien existant au niveau de chaque barrage. Les vérifications des organes de
commande et de manœuvres électriques et hydrauliques (armoire de commande électrique, auxiliaires
de secours, niveau d’huile dans les centrales hydrauliques et des signalisations défaut, position vanne,
déroute, etc.) doivent précéder toute opération de manœuvre. Les opérateurs doivent s’assurer qu’il
n’y a personne sur les tabliers des vannes ou dans le lit de l’oued pour la partie visible à partir du
couronnement du barrage lors des manœuvres en charge.
Les chambres des vannes des vidanges de fond, des évacuateurs de crues, et des prises d’eau etc. doivent
être munies de portes avec cadenas et personne ne doit y accéder à l’exception des agents autorisés
par le chef du barrage ou son adjoint, les clés doivent être détenues par le chef du barrage durant les
horaires normaux de travail et par l’agent d’astreinte ou de permanence pendant les autres horaires.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 211
Article 34:
Conditions de manœuvres des vannes
Les manœuvres des vannes pour la gestion de la retenue, soit en période de crues soit en période
normale, doivent être effectuées en présence de deux agents, le chef du barrage ou son adjoint et un
agent de la section d’entretien des équipements électromécaniques; ces agents, avant de quitter la
chambre des vannes, doivent vérifier que les moteurs des centrales hydrauliques sont bien arrêtés et
que les signalisations et les indicateurs de position correspondent bien à la position de la vanne à la fin
de la commande. En cas de fermeture ou d’ouverture totale, ils doivent vérifier que les fins de course ont
bien fonctionné et que les lampes de signalisation correspondantes sont bien allumées.
Article 35:
Etablissement des fiches
Tout essai ou intervention sur les vannes ou autres équipements électromécaniques doit être
effectué par deux agents au moins, le chef du barrage ou son adjoint et le responsable de la section
électromécanique et doit être sanctionné par l’établissement des fiches correspondantes (essai, anomalie,
intervention, compte rendu, historique, etc...) conformément aux prescriptions du guide MECEP.
Ces documents doivent être transmis aux services centraux du département chargé de l’Eau avec les
comptes rendus des contrôles périodiques et d’inventaire des pièces de rechange à la fin de chaque
trimestre avec les commentaires de l’Agence les concernant ainsi que les dispositions prises.
Pour les barrages disposant d’automatisme de manœuvre de vannes, en cas de déréglage ou de panne
de celui-ci, les commutateurs de sélection du mode de commande ne doivent pas rester sur position
auto. Ces commutateurs doivent être, ou bien sur position manuelle en cas de commande des vannes,
ou en position arrêt en cas de vannes à l’arrêt.
Article 36:
Consignes à donner aux agents d’astreinte ou de permanence
Les agents chargés d’astreinte ou de permanence doivent recevoir du chef du barrage des consignes relatives:
• aux dispositions à prendre en cas de manœuvre des vannes;
• aux personnes à contacter en cas de problème; les moyens et les lieux où contacter ces personnes
pendant la période d’astreinte, doivent être précisés;
• au nombre des visites à effectuer au barrage.
Article 37:
Consignes à donner aux gardiens
Les gardiens doivent recevoir du chef du barrage des consignes relatives:
• aux endroits à surveiller avec exactitude;
• aux personnes à contacter en cas de problème (pollution de la retenue, sonnette d’alarme
signalant un défaut, etc…);
• aux accès des personnes étrangères au barrage ou dans la retenue.
Article 38:
Les «cahiers journal»
Deux «cahiers journal», doivent être tenus au niveau de chaque barrage, comme suit:
1. un cahier pour enregistrer tous les événements concernant les ouvrages, tels que les visites,
les incidents, les anomalies, les interventions, ou les noyades. Les informations à consigner sont
notamment: la date, l’heure, la durée et la désignation de l’événement, le visa du responsable qui
a consigné les informations concernant l’événement en question;
2. un cahier pour enregistrer tous les lâchers d’eau à partir du barrage effectués notamment pour
les essais en charge, les passages de crue, ou la fourniture d’eau. Les informations à consigner
sont notamment: la date, l’heure, le débit, le volume et la turbidité.

212 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Pour les lâchers effectués à partir des vannes, l’ouverture de ces vannes et la durée de cette ouverture
doivent être indiquées.
Pour les déversements par des évacuateurs à seuil libre, l’épaisseur de la lame déversante et la durée
de déversement doivent être également indiquées.
Article 39:
Analyse de la turbidité
L’analyse de la turbidité permet de déterminer les concentrations moyennes des dépôts solides
en suspension pendant les lâchers en période normale ou en période de crues. Des prélèvements
d’échantillons d’eau chargée dans des bouteilles au cours des lâchers pour analyses doivent être
effectués. Les résultats de ces analyses sont portés sur un tableau indiquant:
• la date de prise de l’échantillon;
• le numéro de l’échantillon;
• le niveau de la retenue à la prise de l’échantillon;
• le pourcentage d’ouverture de la vanne;
• la concentration des dépôts solides en grammes par litre (g/l).
Les résultats de ces analyses devront être communiqués au département chargé de l’Eau pour
information.

Titre III: les stations hydrologiques

Article 40:
Entretien des appareils de mesures limnimétriques
Les appareils de mesures limnimétriques constituent des dispositifs importants pour la connaissance
des débits transités à travers une section de jaugeage. L’agence du bassin hydraulique du Bou
Regreg et la Chaouia doit effectuer un entretien permanent de ces appareils pour assurer leur bon
fonctionnement. L’entretien concerne notamment:
• les éléments d’échelles limnimétriques;
• les limnigraphes;
• les sections de jaugeage.
Article 41:
Entretien des appareils de mesures d’annonce de crues
La surveillance du régime d’écoulement des cours d’eau et surtout en période de crues nécessite un bon
fonctionnement du matériel d’annonce de crues. L’Agence du Bassin Hydraulique du Bou Regreg et la
Chaouia doit assurer le bon état de fonctionnement de ce matériel par un entretien et une maintenance
continus: les installations de production d’énergie telles que batterie, chargeur, groupe électrogène ou
panneau solaire, doivent être fonctionnelles à tout moment avec une intensification de l’entretien en
période de crues et le système de transmission (radio, micro, antenne, câblage, fils…) doit permettre
une bonne émission et une réception nette en tout temps.
Article 42:
Entretien du matériel de jaugeage
Le jaugeage des cours d’eau constitue des données essentielles pour l’évaluation des débits à travers
une section. L’entretien du matériel de jaugeage que l’Agence du Bassin Hydraulique du Bou Regreg
et la Chaouia doit assurer, revêt un caractère important pour la connaissance des volumes d’eau
acheminés par un cours d’eau. Cet entretien concerne notamment:
• les moulinets et micro moulinets;
• les corps des moulinets;
• les hélices;
• les compteurs;
• les chronomètres;
• les téléphériques, cyclopotences et câbles électriques.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 213
Article 43:
Entretien des appareils météo
L’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et la Chaouia est chargée de l’entretien:
• des abris;
• de tous les types de thermomètres;
• des pluviographes;
• des barographes.
Article 44:
Entretien des appareils topographiques
La topographie est le moyen qui permet la réalisation de profils pour recalibrer ou tarer une section de
jaugeage et par conséquent d’avoir une fiabilité de mesures. Le matériel suivant doit être maintenu en
bon état de fonctionnement:
• niveau;
• mire;
• jalon;
• trépied;
• roulette.

Titre IV: les piézomètres

Article 45:
Réhabilitation
Lorsqu’un piézomètre est remblayé ou bouché l’Agence du Bassin hydraulique du Bou Regreg et la
Chaouia doit procéder aux opérations suivantes selon les cas:
• le curage et le reforage du piézomètre;
• le nettoyage par soufflage;
• la confection d’une tête de piézomètre.
Article 46:
Entretien courant
Pour maintenir en bon état de fonctionnement un piézomètre l’agence du bassin hydraulique du Bou
Regreg et la Chaouia doit assurer sa protection et procéder à son graissage au niveau de sa tête.

214 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie et
des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Eau et de
l’Environnement n°04/2008 du 11 Mars 2008 fixant les conditions de mise
à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Sebou des biens
du domaine public hydraulique

Titre I: disposition de gestion et de maintenance des barrages

Chapitre I: phase transitoire

Article 1:
Définition
La phase transitoire a pour objet de faire assister l’agence du bassin hydraulique du Sebou par les
services du département chargé de l’Eau pour qu’elle puisse exécuter les tâches définies ci-dessous.
Cette assistance concerne notamment:
• la validation des termes de référence liés aux opérations des différentes unités et sous-unités
(génie civil, électromécanique, auscultation…);
• l’organisation des visites périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• l’assistance dans la réalisation des travaux de maintenance;
• l’interprétation des mesures d’auscultation;
• la formation continue du personnel de l’agence concerné par la maintenance des ouvrages
hydrauliques.
Article 2:
Durée
La durée de la phase transitoire est de trois (3) ans, à compter de la date du présent arrêté.
Article 2bis:
Prise en charge du personnel d’exploitation
L’agence du bassin hydraulique du Sebou doit prendre en charge le personnel nécessaire à l’exploitation
de chaque ouvrage. Ce personnel fera partie intégrante de la structure de l’agence.
Article 3:
Suivi et contrôle des opérations d’entretien et de maintenance
Au cours de cette phase, l’agence du bassin hydraulique du Sebou doit assurer:
1. le suivi et le contrôle de toutes les tâches d’entretien, de maintenance, en particulier celles
définies par la Méthode de Conduite de l’Entretien Préventif dite «MECEP»;
2. le suivi de l’état de l’envasement des ouvrages par l’établissement des levés bathymétriques
tous les deux (2) à cinq (5) ans selon les barrages et les besoins et transmettre les documents
correspondants au département chargé de l’Eau.
Article 4:
Exécution des opérations de maintenance
Au niveau de chaque barrage, toutes les tâches d’entretien, de contrôle et d’essai dont la plupart sont
définies dans les fiches d’entretien périodique du guide MECEP établi pour chaque type d’ouvrage et
pour chaque unité d’entretien à périodicité déterminée. Ces tâches doivent concerner, également, les
accès aux ouvrages, les installations annexes, les berges des retenues ainsi que tous les environs de
l’ouvrage.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 215
La réalisation de ces tâches a pour objectif:
• de conserver en bon état de fonctionnement l’ouvrage et toutes les installations y associées
(unité et sous unité);
• d’éviter tout incident qui peut avoir des conséquences sur l’ouvrage et les installations annexes,
le personnel d’exploitation ou les tiers;
• de maintenir les performances des unités d’entretien (génie civil, électromécanique, dispositifs
d’auscultation);
• d’optimiser les coûts de maintenance et d’entretien;
• d’alléger les tâches d’entretien;
• de réduire le risque de défaillance et le temps de l’indisponibilité;
• d’éviter le fonctionnement du matériel dans les phases à haut risque.
Article 4bis:
Entretien des cités et locaux d’exploitation des barrages
L’agence est tenue d’entretenir régulièrement les cités où le personnel chargé de l’exploitation des
barrages est logé, les locaux administratifs qui abritent les bureaux d’exploitation desdits barrages,
leurs réseaux d’alimentation en eau potable et en électricité ainsi que leurs voies d’accès.
Article 5:
Etablissement des rapports d’entretien
Les rapports à établir par l’agence sont de deux sortes:
1. un rapport devant dégager le maximum d’informations relatives à l’opération d’entretien (unité
entretenue, cause de la panne ou de l’anomalie constatée, moyens utilisés, coût, conclusion des
résultats);
2. des rapports basés essentiellement sur les supports suivants qui existent au niveau de chaque
barrage:
• «unités de contrôle» qui permet de guider l’exploitant dans son travail;
• «fiche anomalie» qui identifie les anomalies et prévoit en conséquence l’intervention;
• «fiches entretiens périodiques» qui détermine les différents travaux d’entretien, essais et
opérations éventuelles à faire pour des périodicités définies;
•  «fiche intervention» qui permet l’organisation du travail, la localisation de la panne et
l’approvisionnement en pièces de rechange;
• «fiche essai» qui permet de s’assurer des conditions de fonctionnement du matériel après
intervention et suit l’évolution de l’usure du matériel;
• «fiche compte-rendu» qui permet de reporter les principaux problèmes posés et les solutions
proposées après intervention;
• «fiche historique» qui permet de consigner tous les faits importants.
Article 6:
Exécution des mesures d’auscultation
La sécurité d’un barrage étant étroitement liée au bon fonctionnement de son système d’auscultation
et à la qualité des mesures qui portent sur le suivi et le contrôle des phénomènes hydrauliques et
mécaniques, l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou doit notamment:
• contrôler le réseau de drainage et mesure des drains;
• contrôler le réseau de fuite et mesure des fuites;
• contrôler le réseau piézométrique et mesure des sous pressions;
• mesurer toute sorte de mouvement et de déformation d’ensemble (topographie, clinométrie,
pendule,...) ou élémentaire (témoin sonore, extensomètre,...).
Pour le contrôle des phénomènes hydrauliques, l’agence du bassin hydraulique du Sebou doit
assurer l’entretien des dispositifs d’auscultation afin qu’ils assurent en permanence le rôle qui leur
est dévolu.

216 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 7:
Dépouillement des mesures d’auscultation
L’agence du bassin hydraulique du Sebou doit veiller au dépouillement des mesures d’auscultation. Cette
opération consiste en la vérification des mesures effectuées et leur comparaison avec les anciennes
mesures dans le but de détecter toute anomalie ou discordance. Elle permet, également, le suivi et le
contrôle de la qualité du travail réalisé par l’agent d’exploitation chargé des prises de mesures.
Ce dépouillement doit se faire par le chef du barrage juste après la mesure puis être vérifié et validé par
le responsable d’auscultation au niveau de l’agence.
Article 8:
Etablissement de rapports d’auscultation
L’agence du bassin hydraulique du Sebou établit mensuellement pour chaque barrage un rapport
d’auscultation qui traduit l’évolution de chaque phénomène hydraulique ou mécanique, et permet de
suivre l’état et le comportement du barrage.
Article 9:
Rapports MECEP et d’interprétation de mesures
L’agence du bassin hydraulique du Sebou doit procéder à:
• l’analyse et l’interprétation des rapports MECEP et leur transmission aux services centraux du
département chargé de l’Eau;
• l’analyse des mesures d’auscultation et leur transmission aux services centraux du département
chargé de l’Eau.
Le département chargé de l’Eau assure l’interprétation des mesures d’auscultation ainsi que la
validation des rapports d’analyse et d’interprétation des fiches MECEP.
Article 10:
Programmation des opérations d’entretien et de maintenance
L’agence du bassin hydraulique du Sebou:
• établit les programmes annuels et pluriannuels des opérations de maintenance (entretien
courant et grosses réparations) appuyés par des fiches projet détaillées et des estimations
de leurs coûts;
• exécute les programmes de maintenance approuvés par le département chargé de l’Eau;
• informe les services centraux du département chargé de l’Eau de tous les incidents
exceptionnels;
• transmet les rapports d’exécution des opérations de maintenance aux services centraux du
département chargé de l’Eau pour information.
Article 11:
Approbation et budgétisation des programmes d’entretien et de maintenance
Le département chargé de l’Eau procède à l’approbation des programmes d’entretien et de maintenance
et à la budgétisation des études et des travaux des opérations de grosses réparations et de toute
opération dont le montant estimé par l’étude est supérieur à deux millions cinq cents mille Dirhams. Par
«grosses réparations» on entend:
• les travaux de réhabilitation ou de confortement (Génie Civil et équipements) nécessitant une
étude et/ou une intervention en usine pour les équipements;
• le renouvellement de certains organes des vidanges de fond ou d’évacuateurs de crues tels que
pièces fixes, blindage, conduites, verrins, vannes, centrales, armoires de commandes;
• le désenvasement des retenues des barrages.
Toutefois, des conventions établies entre l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou et les services
du département chargé de l’Eau peuvent définir des modalités et des conditions des programmes
d’entretien et de maintenance différentes de celles prévues ci-dessus.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 217
Article 12:
Exécution des consignes de gestion de la retenue
L’agence du bassin hydraulique du Sebou établit pour chaque retenue de barrage un ensemble de
règles permettant de prendre une décision relative à l’utilisation de l’eau, et portant sur la connaissance
des éléments suivants:
• les volumes stockés dans la retenue en fin de chaque mois;
• le calendrier des programmes de fourniture;
• la fourniture d’irrigation, d’alimentation en eau potable ou industrielle;
• le volume des déversés (en cas de crues);
• les volumes évaporés;
• la production énergétique.
En vue d’exécuter les consignes de gestion d’une retenue l’agence du bassin hydraulique du Sebou
doit veiller au bon fonctionnement du matériel électromécanique (bon fonctionnement des vannes des
différentes prises, bon tarage de ces vannes pour bien contrôler et évaluer toute restitution).
En cas de lâchers d’eau l’agence du bassin hydraulique du Sebou doit saisir les services des
départements chargés de l’Eau et de l’Agriculture, l’Office National de l’Eau Potable, l’Office National
de l’Electricité, ainsi que les autorités locales et la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des
biens à l’aval des ouvrages en cas de déversement ou de restitution d’eau à l’aval en période de crues.
Article 13:
Gardiennage et surveillance des ouvrages
L’agence du bassin hydraulique du Sebou doit assurer, en coordination avec les forces de l’ordre, le
gardiennage et la surveillance au niveau des ouvrages d’une manière permanente.
Article 14:
Formation des équipes d’exploitation
L’agence du bassin hydraulique du Sebou assure la formation nécessaire aux équipes d’exploitation pour
leur permettre d’entretenir les ouvrages et leurs installations annexes, d’améliorer leurs connaissances
pratiques et théoriques dans le domaine de la maintenance et de bénéficier d’un retour d’expérience.
Article 15:
Soutien en formation continue
Le département chargé de l’Eau apporte son soutien pour la formation continue du personnel de
l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou concerné par la maintenance, conformément à un programme
préétabli. Cette formation doit viser à réduire la probabilité de défaillance du système de manœuvre et
de commande par une surveillance, une maintenance et un entretien judicieusement conduits et à
permettre au personnel de maîtriser le fonctionnement dans n’importe quelle situation.

Chapitre II: phase normale

Article 16:
Définition
C’est la phase qui succède à la phase transitoire définie à l’article 1 ci-dessus. Pendant cette phase les
missions dévolues à l’agence du bassin hydraulique du Sebou et au département chargé de l’Eau sont
définies comme suit:

218 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 17:
Missions de l’Agence dans la maintenance des barrages
L’agence du bassin hydraulique Sebou prend en charge l’ensemble des opérations d’entretien et de
maintenance des ouvrages mis à sa disposition et des équipements qui leurs sont associés, excepté les
grosses réparations dont les montants sont supérieurs au seuil fixé dans l’article 11 ci-dessus. Outre
les missions qu’elle remplit durant la phase transitoire, l’agence du bassin hydraulique du Sebou doit:
• assurer la formation continue de son personnel et des équipes d’exploitation, en collaboration
avec le département chargé de l’Eau, en cas de besoins;
• exécuter et superviser les opérations d’entretien et de maintenance y compris les grosses
réparations des ouvrages et des équipements y associés;
• interpréter les mesures d’auscultation en concertation avec un Ingénieur Conseil confirmé dans
ce domaine et transmettre les rapports correspondants aux services centraux du département
chargé de l’Eau pour approbation;
• organiser des visites périodiques et annuelles aux différents ouvrages;
• informer les services centraux du département chargé de l’Eau de toutes les opérations
d’entretien, de réparation ainsi que des programmes pluriannuels d’entretien.
Article 18:
Missions du département chargé de l’Eau
Au cours de la phase normale, le département chargé de l’Eau est chargé:
• d’effectuer des visites d’expertise périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• d’examiner et de valider les rapports d’interprétation des mesures d’auscultation et ceux relatifs
à la MECEP;
• d’effectuer les études nécessaires pour les grosses réparations;
• de budgétiser les études et les travaux relatifs aux opérations de grosses réparations et assister
l’Agence dans leur réalisation;
• de participer, si nécessaire, aux visites d’inspection organisées par l’agence;
• de prêter toute assistance technique nécessaire pour la maintenance des ouvrages, notamment,
la participation à la formation continue du personnel de l’agence en matière de maintenance des
ouvrages.

Titre II: consignes de manœuvre des vannes des équipements


hydromécaniques des barrages

Chapitre I: vannes des évacuateurs de crues

Article 19:
Manœuvre des vannes des évacuateurs de crues
Les vannes d’évacuation des crues constituent des organes de sécurité des barrages. L’Agence du
Bassin Hydraulique du Sebou doit appliquer les consignes de manœuvre relatives à ces équipements
tout en maîtrisant leur mode opératoire de conduite qui permet de définir les conditions et la consistance
des manœuvres à accomplir pour assurer le respect des principes de fonctionnement et garantir la
sécurité de l’ouvrage.
L’application de ces consignes permet, d’une part, de s’assurer du bon fonctionnement des différents
organes du matériel au moyen d’essais périodiques, à vide et en charge, selon les dispositions précisées
dans le guide de la MECEP et, d’autre part, de procéder à la gestion de la retenue en période de crues.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 219
Article 20:
Essais à vide des vannes des évacuateurs de crues
Un essai à vide permet de s’assurer de l’état de fonctionnement du matériel.
Avant chaque essai, l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou doit vérifier l’état de fonctionnement des
organes de commande, de manœuvre et de levage.
Toutes les opérations à réaliser au cours des essais doivent être opérées par l’équipe électromécanique
de l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou en présence du chef du barrage concerné et en suivant
les instructions consignées dans le guide MECEP.
Les essais doivent être réalisés en concertation avec le département chargé de l’Eau et leurs dates
doivent être arrêtées en commun accord.
Article 21:
Essais en charge des vannes des évacuateurs de crues
Les essais en charge doivent être effectués par l’Agence au moins une fois par an pour chaque vanne
si le niveau d’eau le permet. Le pourcentage d’ouverture des vannes, la date et la durée de ces essais
doivent être arrêtés avec le département chargé de l’Eau et communiqués par écrit, deux semaines
au moins avant l’essai aux services extérieurs concernés des Ministères chargés de l’Agriculture, de
l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office National de l’Electricité ainsi qu’aux Autorités Locales et
à la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des populations et de leurs biens à l’aval.
Les temps d’ouverture et de fermeture et les pressions d’huile en cours d’essais devront être notés sur
les fiches essais de la MECEP et comparés avec les valeurs correspondantes indiquées sur la notice
de fonctionnement du matériel.
Article 22:
Fonctionnement des vannes des évacuateurs de crues en période de crues
Les barrages équipés des évacuateurs de crues vannés nécessitent une surveillance humaine
beaucoup plus intense en période de crues en raison de la relative vulnérabilité des organes mobiles.
L’agence du bassin hydraulique doit prendre les mesures nécessaires pour exécuter les consignes
d’exploitation et effectuer la manœuvre des vannes en temps opportun.

Chapitre II: vannes de vidanges de fond

Article 22bis:
Rôle des vidanges de fond
Les vidanges de fond sont conçues pour assurer la sécurité des barrages en permettant de vider leur
retenue à tout moment en cas de nécessité ou d’inspecter les galeries y associées. Leurs équipements
électromécaniques doivent être opérationnels de manière permanente.
Pour s’assurer du bon fonctionnement du matériel hydromécanique, l’agence du bassin hydraulique du
Sebou doit effectuer périodiquement des essais à vide et en charge des vannes de garde et de réglage
en appliquant strictement les dispositions et les consignes précisées dans les articles 23 à 31 ci-après.
Article 23:
Essais à vide des vannes amont (de garde)
Toute vanne de garde devra être essayée (fermeture puis ouverture) une fois tous les trois mois avec la
vanne aval (de réglage) fermée (manœuvre en milieu équilibré). Les temps de fermeture et d’ouverture
ainsi que les pressions d’huile au cours des manœuvres, à la même position de la vanne, seront notés
sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec les valeurs correspondantes indiquées sur la
notice de fonctionnement du matériel.

220 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 24:
Vérifications de position des vannes amont (de garde)
Les vannes de garde étant en position «ouverture totale» en fonctionnement normal, des vérifications
de position doivent se faire systématiquement chaque semaine en période normale et tous les jours
en période de crues. Pour les vannes dont les armoires de commande sont équipées de compteurs de
reprise de fuite, il faut noter à chaque visite le nombre affiché.
Article 25:
Cas de la fermeture en charge des vannes amont (de garde)
Le recours à la fermeture en charge des vannes de garde ne doit avoir lieu qu’exceptionnellement en
cas de coincement de la vanne de réglage en position ouverte ou intermédiaire.
Article 26:
Essais à vide des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai à vide des vannes de réglage doit se faire après fermeture de la vanne de garde (en milieu
équilibré). Les temps d’ouverture et de fermeture ainsi que les pressions d’huile en cours de manœuvre,
à la même position de la vanne, seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec les
valeurs correspondantes indiquées sur la notice de fonctionnement du matériel. Cet essai doit être
effectué une fois tous les trois mois. La date des essais des vannes de garde et des vannes de réglage
doit être la même.
Les valeurs des temps d’ouverture et de fermeture des vannes ainsi que celles des pressions enregistrées
au cours des essais doivent être confrontées avec les valeurs d’origines de ces paramètres (valeurs
enregistrées au cours de la première mise en service).
Article 27:
Essais en charge des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai en charge des vannes de réglage doit être effectué par l’Agence au moins une fois par an. La date
et la durée de cet essai doivent être arrêtées avec le département chargé de l’Eau et communiquées
par écrit, deux semaines au moins avant l’essai, aux services extérieurs concernés des Ministères
chargés de l’Agriculture, de l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office National de l’Electricité
ainsi qu’aux Autorités Locales et à la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des populations et
de leurs biens à l’aval.
Article 28:
Consistance de la manœuvre d’essai en charge des vannes aval de réglage en période normale
La manœuvre d’essai en charge devra comprendre nécessairement une ouverture totale suivie d’une
fermeture totale. Les temps d’ouverture, de fermeture et les pressions d’huile en cours de manœuvre
avec la vanne toujours à la même position seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés
avec les valeurs correspondantes indiquées sur la notice de fonctionnement du matériel. Le temps du
maintien de la vanne en position d’ouverture maximale sera déterminé en fonction de la turbidité de
l’eau lâchée par la vidange de fond. Les lâchés doivent être arrêtés, une fois que l’eau redevient claire
ou lorsque le temps de 10 minutes sera écoulé.
Les faibles ouvertures prolongées doivent être évitées pour ne pas abîmer les joints d’étanchéité de la
vanne.
Article 29:
Suivi de l’évaluation des dépôts solides
Des relevés du niveau de vase doivent se faire après chaque lâcher au voisinage des têtes de prise pour
suivre l’évolution des dépôts solides et pour s’assurer que le cône d’entonnement de la vidange de fond
est bien dégagé. Le cône à surveiller commence du parement et s’étend sur un rayon de 100 mètres de
la tête de prise concernée.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 221
Article 30:
Transmission du compte rendu au département chargé de l’Eau
Un compte-rendu des lâchers effectués est transmis par l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou
au département chargé de l’Eau dans la semaine qui suit la date de leur exécution. Il doit contenir
notamment la date, les pourcentages d’ouverture des vannes avec les durées correspondantes, les
débits, les volumes, la turbidité ainsi que les problèmes rencontrés.
Article 31:
Ouverture de la vanne aval (de réglage) en période de crues
A l’avènement d’une crue importante, et afin de chasser les apports solides accumulés devant
l’entonnement de la vidange de fond, la vanne de réglage devra être ouverte de 20% à 50% selon ses
dimensions une fois par jour pendant 15 minutes.
Cette vanne sera ouverte dès le début de déversement des eaux par l’évacuateur de crues ou dès que
ce déversement devient prévisible; le débit évacué par la vidange de fond doit être ajusté sur le débit
entrant. La vanne sera refermée progressivement en fin de crue jusqu’à ce que le niveau redescende à
celui de la cote de la retenue normale.
Pour les barrages équipés de plusieurs vannes de vidange de fond, l’ouverture des vannes doit se faire
conformément aux consignes formulées dans les notices d’exploitation technique de manœuvre des
vannes du constructeur, disponibles au niveau de chaque barrage.

Chapitre III: vannes de prises

Article 32:
Essais des vannes des prises
Des essais à vide et en charge de toutes les vannes de prises qui ne sont pas en service doivent être
effectués conformément aux notices du constructeur disponibles au niveau de chaque barrage et
aux procédures définies dans le guide MECEP, au moins une fois par an afin de s’assurer de leur bon
fonctionnement. Les résultats de ces essais doivent être consignés dans les fiches essais et transmis
aux services centraux du département chargé de l’Eau pour information.

Chapitre IV: consignes de sécurité à respecter lors des manœuvres de vannes

Article 33:
Mesures de sécurité à respecter
Toute manœuvre de vanne doit être effectuée selon les prescriptions des notices de fonctionnement
du constructeur et d’entretien existant au niveau de chaque barrage. Les vérifications des organes de
commande et de manœuvres électriques et hydrauliques (armoire de commande électrique, auxiliaires
de secours, niveau d’huile dans les centrales hydrauliques et des signalisations défaut, position vanne,
déroute, etc.) doivent précéder toute opération de manœuvre. Les opérateurs doivent s’assurer qu’il
n’y a personne sur les tabliers des vannes ou dans le lit de l’oued pour la partie visible à partir du
couronnement du barrage lors des manœuvres en charge.
Les chambres des vannes des vidanges de fond, des évacuateurs de crues, et des prises d’eau etc.
doivent être munies de portes avec cadenas et personne ne doit y accéder à l’exception des agents
autorisés par le chef du barrage ou son adjoint, les clés doivent être détenues par le chef du barrage
durant les horaires normaux de travail et par l’agent d’astreinte ou de permanence pendant les autres
horaires.

222 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 34:
Conditions de manœuvres des vannes
Les manœuvres des vannes pour la gestion de la retenue, soit en période de crues soit en période
normale, doivent être effectuées en présence de deux agents, le chef du barrage ou son adjoint et un
agent de la section d’entretien des équipements électromécaniques; ces agents, avant de quitter la
chambre des vannes, doivent vérifier que les moteurs des centrales hydrauliques sont bien arrêtés et
que les signalisations et les indicateurs de position correspondent bien à la position de la vanne à la fin
de la commande. En cas de fermeture ou d’ouverture totale, ils doivent vérifier que les fins de course ont
bien fonctionné et que les lampes de signalisation correspondantes sont bien allumées.
Article 35:
Etablissement des fiches
Tout essai ou intervention sur les vannes ou autres équipements électromécaniques doit être
effectué par deux agents au moins, le chef du barrage ou son adjoint et le responsable de la section
électromécanique et doit être sanctionné par l’établissement des fiches correspondantes (essai,
anomalie, intervention, compte rendu, historique, etc...) conformément aux prescriptions du guide
MECEP.
Ces documents doivent être transmis à aux services centraux du département chargé de l’Eau avec les
comptes rendus des contrôles périodiques et d’inventaire des pièces de rechange à la fin de chaque
trimestre avec les commentaires de l’Agence les concernant ainsi que les dispositions prises.
Pour les barrages disposant d’automatisme de manœuvre de vannes, en cas de déréglage ou de panne
de celui-ci, les commutateurs de sélection du mode de commande ne doivent pas rester sur position
auto. Ces commutateurs doivent être, ou bien sur position manuelle en cas de commande des vannes,
ou en position arrêt en cas de vannes à l’arrêt.
Article 36:
Consignes à donner aux agents d’astreinte ou de permanence
Les agents chargés d’astreinte ou de permanence doivent recevoir du chef du barrage des consignes
relatives:
• aux dispositions à prendre en cas de manœuvre des vannes;
• aux personnes à contacter en cas de problème; les moyens et les lieux où contacter ces personnes
pendant la période d’astreinte, doivent être précisés;
• au nombre des visites à effectuer au barrage.
Article 37:
Consignes à donner aux gardiens
Les gardiens doivent recevoir du chef du barrage des consignes relatives:
• aux endroits à surveiller avec exactitude;
• aux personnes à contacter en cas de problème (pollution de la retenue, sonnette d’alarme
signalant un défaut, etc…);
• aux accès des personnes étrangères au barrage ou dans la retenue.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 223
Article 38:
Les «cahiers journal»
Deux «cahiers journal», doivent être tenus au niveau de chaque barrage, comme suit:
3. un cahier pour enregistrer tous les événements concernant les ouvrages, tels que les visites,
les incidents, les anomalies, les interventions, ou les noyades. Les informations à consigner sont
notamment: la date, l’heure, la durée et la désignation de l’événement, le visa du responsable qui
a consigné les informations concernant l’événement en question;
4. un cahier pour enregistrer tous les lâchers d’eau à partir du barrage effectués notamment pour
les essais en charge, les passages de crue, ou la fourniture d’eau. Les informations à consigner
sont notamment: la date, l’heure, le débit, le volume et la turbidité.
Pour les lâchers effectués à partir des vannes, l’ouverture de ces vannes et la durée de cette ouverture
doivent être indiquées.
Pour les déversements par des évacuateurs à seuil libre, l’épaisseur de la lame déversante et la durée
de déversement doivent être également indiquées.
Article 39:
Analyse de la turbidité
L’analyse de la turbidité permet de déterminer les concentrations moyennes des dépôts solides
en suspension pendant les lâchers en période normale ou en période de crues. Des prélèvements
d’échantillons d’eau chargée dans des bouteilles au cours des lâchers pour analyses doivent être
effectués. Les résultats de ces analyses sont portés sur un tableau indiquant:
• la date de prise de l’échantillon;
• le numéro de l’échantillon;
• le niveau de la retenue à la prise de l’échantillon;
• le pourcentage d’ouverture de la vanne;
• la concentration des dépôts solides en grammes par litre (g/l).
Les résultats de ces analyses devront être communiqués au département chargé de l’Eau pour information.

Titre III: les stations hydrologiques

Article 40:
Entretien des appareils de mesures limnimétriques
Les appareils de mesures limnimétriques constituent des dispositifs importants pour la connaissance
des débits transités à travers une section de jaugeage. L’agence du bassin hydraulique du Sebou doit
effectuer un entretien permanent de ces appareils pour assurer leur bon fonctionnement. L’entretien
concerne notamment:
• les éléments d’échelles limnimétriques;
• les limnigraphes;
• les sections de jaugeage.
Article 41:
Entretien des appareils de mesures d’annonce de crues
La surveillance du régime d’écoulement des cours d’eau et surtout en période de crues nécessite un
bon fonctionnement du matériel d’annonce de crues. L’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou doit
assurer le bon état de fonctionnement de ce matériel par un entretien et une maintenance continus:
les installations de production d’énergie telles que batterie, chargeur, groupe électrogène ou panneau
solaire, doivent être fonctionnelles à tout moment avec une intensification de l’entretien en période de
crues et le système de transmission (radio, micro, antenne, câblage, fils…) doit permettre une bonne
émission et une réception nette en tout temps.

224 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 42:
Entretien du matériel de jaugeage
Le jaugeage des cours d’eau constitue des données essentielles pour l’évaluation des débits à travers
une section. L’entretien du matériel de jaugeage que l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou doit
assurer, revêt un caractère important pour la connaissance des volumes d’eau acheminés par un cours
d’eau. Cet entretien concerne notamment:
• les moulinets et micro moulinets;
• les corps des moulinets;
• les hélices;
• les compteurs;
• les chronomètres;
• les téléphériques, cyclopotences et câbles électriques.
Article 43:
Entretien des appareils météo
L’agence du bassin hydraulique du Sebou est chargée de l’entretien:
• des abris;
• de tous les types de thermomètres;
• des pluviographes;
• des barographes.
Article 44:
Entretien des appareils topographiques
La topographie est le moyen qui permet la réalisation de profils pour recalibrer ou tarer une section de
jaugeage et par conséquent d’avoir une fiabilité de mesures. Le matériel suivant doit être maintenu en
bon état de fonctionnement:
• niveau;
• mire;
• jalon;
• trépied;
• roulette.

Titre IV: les piézomètres

Article 45:
Réhabilitation
Lorsqu’un piézomètre est remblayé ou bouché l’Agence du Bassin hydraulique du Sebou doit procéder
aux opérations suivantes selon les cas:
• le curage et le reforage du piézomètre;
• le nettoyage par soufflage;
• la confection d’une tête de piézomètre.
Article 46:
Entretien courant
Pour maintenir en bon état de fonctionnement un piézomètre l’agence du bassin hydraulique du Sebou
doit assurer sa protection et procéder à son graissage au niveau de sa tête.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 225
Arrêté du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie et
des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Eau et de
l’Environnement n°05/2008 du 11 Mars 2008 fixant les conditions de mise
à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du
Souss-Massa des biens du domaine public hydraulique

Titre I: disposition de gestion et de maintenance des barrages

Chapitre I: phase transitoire

Article 1:
Définition
La phase transitoire a pour objet de faire assister l’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa
par les services du département chargé de l’Eau pour qu’elle puisse exécuter les tâches définies
ci-dessous. Cette assistance concerne notamment:
• la validation des termes de référence liés aux opérations des différentes unités et sous-unités
(génie civil, électromécanique, auscultation…);
• l’organisation des visites périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• l’assistance dans la réalisation des travaux de maintenance;
• l’interprétation des mesures d’auscultation;
• la formation continue du personnel de l’Agence concerné par la maintenance des ouvrages
hydrauliques.
Article 2:
Durée
La durée de la phase transitoire est de trois (3) ans, à compter de la date du présent arrêté.
Article 2bis:
Prise en charge du personnel d’exploitation
L’agence du bassin hydraulique du Souss-Massa doit prendre en charge le personnel nécessaire à
l’exploitation de chaque ouvrage. Ce personnel fera partie intégrante de la structure de l’agence.
Article 3:
Suivi et contrôle des opérations de l’entretien et de la maintenance
Au cours de cette phase, l’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa doit assurer:
1. le suivi et le contrôle de toutes les tâches d’entretien, de maintenance, en particulier celles
définies par la Méthode de Conduite de l’Entretien Préventif dite «MECEP»;
2. le suivi de l’état de l’envasement des ouvrages par l’établissement des levés bathymétriques
tous les deux (2) à cinq (5) ans selon les barrages et les besoins et transmettre les documents
correspondants au département chargé de l’Eau.
Article 4:
Exécution des opérations de maintenance
Au niveau de chaque barrage, toutes les tâches d’entretien, de contrôle et d’essai dont la plupart sont
définies dans les fiches d’entretien périodique du guide MECEP établi pour chaque type d’ouvrage et
pour chaque unité d’entretien à périodicité déterminée. Ces tâches doivent concerner, également, les
accès aux ouvrages, les installations annexes, les berges des retenues ainsi que tous les environs de
l’ouvrage.

226 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
La réalisation de ces tâches a pour objectif:
• de conserver en bon état de fonctionnement l’ouvrage et toutes les installations y associées
(unité et sous unité);
• d’éviter tout incident qui peut avoir des conséquences sur l’ouvrage et les installations annexes,
le personnel d’exploitation ou les tiers;
• de maintenir les performances des unités d’entretien (génie civil, électromécanique, dispositifs
d’auscultation);
• d’optimiser les coûts de maintenance et d’entretien;
• d’alléger les tâches d’entretien;
• de réduire le risque de défaillance et le temps de l’indisponibilité;
• d’éviter le fonctionnement du matériel dans les phases à haut risque.
Article 4bis:
Entretien des cités et locaux d’exploitation des barrages
L’agence est tenue d’entretenir régulièrement les cités où le personnel chargé de l’exploitation des
barrages est logé, les locaux administratifs qui abritent les bureaux d’exploitation desdits barrages,
leurs réseaux d’alimentation en eau potable et en électricité ainsi que leurs voies d’accès.
Article 5:
Etablissement des rapports d’entretien
Les rapports à établir par l’agence sont de deux sortes:
1. un rapport devant dégager le maximum d’informations relatives à l’opération d’entretien (unité
entretenue, cause de la panne ou de l’anomalie constatée, moyens utilisés, coût, conclusion des
résultats);
2. des rapports basés essentiellement sur les supports suivants qui existent au niveau de chaque
barrage:
• «unités de contrôle» qui permet de guider l’exploitant dans son travail;
• «fiche anomalie» qui identifie les anomalies et prévoit en conséquence l’intervention;
• «fiches entretiens périodiques» qui détermine les différents travaux d’entretien, essais et
opérations éventuelles à faire pour des périodicités définies;
• «fiche intervention» qui permet l’organisation du travail, la localisation de la panne et
l’approvisionnement en pièces de rechange;
• «fiche essai» qui permet de s’assurer des conditions de fonctionnement du matériel après
intervention et suit l’évolution de l’usure du matériel;
• «fiche compte-rendu» qui permet de reporter les principaux problèmes posés et les solutions
proposées après intervention;
• «fiche historique» qui permet de consigner tous les faits importants.
Article 6:
Exécution des mesures d’auscultation
La sécurité d’un barrage étant étroitement liée au bon fonctionnement de son système d’auscultation
et à la qualité des mesures qui portent sur le suivi et le contrôle des phénomènes hydrauliques et
mécaniques, l’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa doit notamment:
• contrôler le réseau de drainage et mesure des drains;
• contrôler le réseau de fuite et mesure des fuites;
• contrôler le réseau piézomètrique et mesure des sous pressions;
• mesurer toute sorte de mouvement et de déformation d’ensemble (topographie, clinomètrie,
pendule,...) ou élémentaire (témoin sonore, extensomètre,...);
• Pour le contrôle des phénomènes hydrauliques, l’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa
doit assurer l’entretien des dispositifs d’auscultation afin qu’ils assurent en permanence le rôle
qui leur est dévolu.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 227
Article 7:
Dépouillement des mesures d’auscultation
L’agence du bassin hydraulique du Souss-Massa doit veiller au dépouillement des mesures
d’auscultation. Cette opération consiste en la vérification des mesures effectuées et leur comparaison
avec les anciennes mesures dans le but de détecter toute anomalie ou discordance. Elle permet,
également, le suivi et le contrôle de la qualité du travail réalisé par l’agent d’exploitation chargé des
prises de mesures.
Ce dépouillement doit se faire par le chef du barrage juste après la mesure puis être vérifié et validé par
le responsable d’auscultation au niveau de l’agence.
Article 8:
Etablissement de rapports d’auscultation
L’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa établit mensuellement pour chaque barrage un
rapport d’auscultation qui traduit l’évolution de chaque phénomène hydraulique ou mécanique, et
permet de suivre l’état et le comportement du barrage.
Article 9:
Rapports MECEP et d’interprétation de mesures:
L’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa doit procéder à:
• l’analyse et l’interprétation des rapports MECEP et leur transmission aux services centraux du
département chargé de l’Eau;
• l’analyse des mesures d’auscultation et leur transmission aux services centraux du département
chargé de l’Eau.
Le département chargé de l’Eau assure l’interprétation des mesures d’auscultation ainsi que la
validation des rapports d’analyse et d’interprétation des fiches MECEP.
Article 10:
Programmation des opérations d’entretien et de maintenance
L’agence du bassin hydraulique du Souss-Massa:
• établit les programmes annuels et pluriannuels des opérations de maintenance (entretien
courant et grosses réparations) appuyés par des fiches projet détaillées et des estimations
de leurs coûts;
• exécute les programmes de maintenance approuvés par le département chargé de l’Eau;
• informe les services centraux du département chargé de l’Eau de tous les incidents
exceptionnels;
• transmet les rapports d’exécution des opérations de maintenance aux services centraux du
département chargé de l’Eau pour information.
Article 11:
Approbation et budgétisation des programmes d’entretien et de maintenance
Le département chargé de l’Eau procède à l’approbation des programmes d’entretien et de maintenance
et à la budgétisation des études et des travaux des opérations de grosses réparations et de toute
opération dont le montant estimé par l’étude est supérieur à deux millions cinq cents mille Dirhams. Par
«grosses réparations» on entend:
• les travaux de réhabilitation ou de confortement (Génie Civil et équipements) nécessitant une
étude et/ou une intervention en usine pour les équipements;
• le renouvellement de certains organes des vidanges de fond ou d’évacuateurs de crues tels que
pièces fixes, blindage, conduites, verrins, vannes, centrales, armoires de commandes;
• le désenvasement des retenues des barrages.
Toutefois, des conventions établies entre l’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa et
les services du département chargé de l’Eau peuvent définir des modalités et des conditions des
programmes d’entretien et de maintenance différentes de celles prévues ci-dessus.

228 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 12:
Exécution des consignes de gestion de la retenue
L’agence du bassin hydraulique du Souss-Massa établit pour chaque retenue de barrage un ensemble de
règles permettant de prendre une décision relative à l’utilisation de l’eau, et portant sur la connaissance
des éléments suivants:
• les volumes stockés dans la retenue en fin de chaque mois;
• le calendrier des programmes de fourniture;
• la fourniture d’irrigation, d’alimentation en eau potable ou industrielle;
• le volume des déversés (en cas de crues);
• les volumes évaporés;
• la production énergétique.
En vue d’exécuter les consignes de gestion d’une retenue l’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-
Massa doit veiller au bon fonctionnement du matériel électromécanique (bon fonctionnement des
vannes des différentes prises, bon tarage de ces vannes pour bien contrôler et évaluer toute restitution).
En cas de lâchers d’eau l’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa doit saisir les services des
départements chargés de l’Eau et de l’Agriculture, l’ONEP, l’ONE, ainsi que les autorités locales et la
Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des biens à l’aval des ouvrages en cas de déversement ou
de restitution d’eau à l’aval en période de crues.
Article 13:
Gardiennage et sécurité des ouvrages
L’agence du bassin hydraulique du Souss-Massa doit assurer, en coordination avec les forces de
l’ordre, le gardiennage et la surveillance au niveau des ouvrages d’une manière permanente.
Article 14:
Formation des équipes d’exploitation
L’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa assure la formation nécessaire aux équipes
d’exploitation pour leur permettre d’entretenir les ouvrages et leurs installations annexes, d’améliorer
leurs connaissances pratiques et théoriques dans le domaine de la maintenance et de bénéficier d’un
retour d’expérience.
Article 15:
Soutien en formation continue
Le département chargé de l’Eau apporte son soutien pour la formation continue du personnel de
l’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa concerné par la maintenance, conformément à un
programme préétabli. Cette formation doit viser à réduire la probabilité de défaillance du système de
manœuvre et de commande par une surveillance, une maintenance et un entretien judicieusement
conduits et à permettre au personnel de maîtriser le fonctionnement dans n’importe quelle situation.

Chapitre II: phase normale

Article 16:
Définition
C’est la phase qui succède à la phase transitoire définie à l’article 1 ci-dessus. Pendant cette phase les
missions dévolues à l’Agence au département chargé de l’Eau sont définies comme suit:

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 229
Article 17:
Missions de l’Agence dans la maintenance des barrages
L’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa prend en charge l’ensemble des opérations d’entretien
et de maintenance des ouvrages mis à sa disposition et des équipements qui leurs sont associés,
excepté les grosses réparations dont les montants sont supérieurs au seuil fixé dans l’article 11 ci-
dessus. Outre les missions qu’elle remplit durant la phase transitoire, l’Agence du Bassin Hydraulique
du Souss-Massa doit:
• assurer la formation continue de son personnel et des équipes d’exploitation, en collaboration
avec le département chargé de l’Eau, en cas de besoins;
• exécuter et superviser les opérations d’entretien et de maintenance y compris les grosses
réparations des ouvrages et des équipements y associés;
• interpréter les mesures d’auscultation en concertation avec un Ingénieur Conseil confirmé dans
ce domaine et transmettre les rapports correspondants aux services centraux du département
chargé de l’Eau pour approbation;
• organiser des visites périodiques et annuelles aux différents ouvrages;
• informer les services centraux du département chargé de l’Eau de toutes les opérations
d’entretien, de réparation ainsi que des programmes pluriannuels d’entretien.
Article 18:
Missions du département chargé de l’eau
Au cours de la phase normale, le département chargé de l’Eau est chargé:
• d’effectuer des visites d’expertise périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• d’examiner et de valider les rapports d’interprétation des mesures d’auscultation et ceux relatifs
à la MECEP;
• d’effectuer les études nécessaires pour les grosses réparations;
• de budgétiser les études et les travaux relatifs aux opérations de grosses réparations et assister
l’Agence dans leur réalisation;
• de participer, si nécessaire, aux visites d’inspection organisées par l’agence;
• de prêter toute assistance technique nécessaire pour la maintenance des ouvrages, notamment,
la participation à la formation continue du personnel de l’Agence en matière de maintenance des
ouvrages.

Titre II: consignes de manœuvre des vannes des équipements


hydromécaniques des barrages

Chapitre I: vannes des évacuateurs de crues

Article 19:
Manœuvre des vannes des évacuateurs de crues
Les vannes d’évacuation des crues constituent des organes de sécurité des barrages. L’Agence du
Bassin Hydraulique du Souss-Massa doit appliquer les consignes de manœuvre relatives à ces
équipements tout en maîtrisant leur mode opératoire de conduite qui permet de définir les conditions et
la consistance des manœuvres à accomplir pour assurer le respect des principes de fonctionnement et
garantir la sécurité de l’ouvrage.
L’application de ces consignes permet, d’une part, de s’assurer du bon fonctionnement des différents
organes du matériel au moyen d’essais périodiques, à vide et en charge, selon les dispositions précisées
dans le guide de la MECEP et, d’autre part, de procéder à la gestion de la retenue en période de crues.

230 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 20:
Essais à vide des vannes des évacuateurs de crues
Un essai à vide permet de s’assurer de l’état de fonctionnement du matériel.
Avant chaque essai, l’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa doit vérifier l’état de
fonctionnement des organes de commande, de manœuvre et de levage.
Toutes les opérations à réaliser au cours des essais doivent être opérées par l’équipe électromécanique
de l’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa en présence du chef du barrage concerné et en
suivant les instructions consignées dans le guide MECEP.
Les essais doivent être réalisés en concertation avec le département chargé de l’Eau et leurs dates
doivent être arrêtées en commun accord.
Article 21:
Essais en charge des vannes des évacuateurs de crues
Les essais en charge doivent être effectués par l’Agence au moins une fois par an pour chaque vanne
si le niveau d’eau le permet. Le pourcentage d’ouverture des vannes, la date et la durée de ces essais
doivent être arrêtés avec le département chargé de l’Eau et communiqués par écrit, deux semaines
au moins avant l’essai aux services extérieurs concernés des Ministères chargés de l’Agriculture, de
l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office National de l’Electricité ainsi qu’aux Autorités Locales et
à la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des populations et de leurs biens à l’aval.
Les temps d’ouverture et de fermeture et les pressions d’huile en cours d’essais devront être notés sur
les fiches essais de la MECEP et comparés avec les valeurs correspondantes indiquées sur la notice
de fonctionnement du matériel.
Article 22:
Fonctionnement des vannes des évacuateurs de crues en période de crues
Les barrages équipés des évacuateurs de crues vannés nécessitent une surveillance humaine
beaucoup plus intense en période de crues en raison de la relative vulnérabilité des organes mobiles.
L’Agence du Bassin Hydraulique doit prendre les mesures nécessaires pour exécuter les consignes
d’exploitation et effectuer la manœuvre des vannes en temps opportun.

Chapitre II: vannes de vidanges de fond

Article 22bis:
Rôle des vidanges de fond
Les vidanges de fond sont conçues pour assurer la sécurité des barrages en permettant de vider leur
retenue à tout moment en cas de nécessité ou d’inspecter les galeries y associées. Leurs équipements
électromécaniques doivent être opérationnels de manière permanente.
Pour s’assurer du bon fonctionnement du matériel hydromécanique, l’Agence du Bassin Hydraulique
du Souss-Massa doit effectuer périodiquement des essais à vide et en charge des vannes de garde et
de réglage en appliquant strictement les dispositions et les consignes précisées dans les articles 23 à
31 ci-après.
Article 23:
Essais à vide des vannes amont (de garde)
Toute vanne de garde devra être essayée (fermeture puis ouverture) une fois tous les trois mois avec la
vanne aval (de réglage) fermée (manœuvre en milieu équilibré). Les temps de fermeture et d’ouverture
ainsi que les pressions d’huile au cours des manœuvres, à la même position de la vanne, seront notés
sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec les valeurs correspondantes indiquées sur la
notice de fonctionnement du matériel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 231
Article 24:
Vérifications de position des vannes amont (de garde)
Les vannes de garde étant en position «ouverture totale» en fonctionnement normal, des vérifications
de position doivent se faire systématiquement chaque semaine en période normale et tous les jours
en période de crues. Pour les vannes dont les armoires de commande sont équipées de compteurs de
reprise de fuite, il faut noter à chaque visite le nombre affiché.
Article 25:
Cas de la fermeture en charge des vannes amont (de garde)
Le recours à la fermeture en charge des vannes de garde ne doit avoir lieu qu’exceptionnellement en
cas de coincement de la vanne de réglage en position ouverte ou intermédiaire.
Article 26:
Essais à vide des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai à vide des vannes de réglage doit se faire après fermeture de la vanne de garde (en milieu
équilibré). Les temps d’ouverture et de fermeture ainsi que les pressions d’huile en cours de manœuvre,
à la même position de la vanne, seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec les
valeurs correspondantes indiquées sur la notice de fonctionnement du matériel. Cet essai doit être
effectué une fois tous les trois mois. La date des essais des vannes de garde et des vannes de réglage
doit être la même.
Les valeurs des temps d’ouverture et de fermeture des vannes ainsi que celles des pressions enregistrées
au cours des essais doivent être confrontées avec les valeurs d’origines de ces paramètres (valeurs
enregistrées au cours de la première mise en service).
Article 27:
Essais en charge des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai en charge des vannes de réglage doit être effectué par l’Agence au moins une fois par an. La date
et la durée de cet essai doivent être arrêtées avec le département chargé de l’Eau et communiquées
par écrit, deux semaines au moins avant l’essai, aux services extérieurs concernés des Ministères
chargés de l’Agriculture, de l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office National de l’Electricité
ainsi qu’aux Autorités Locales et à la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des populations et
de leurs biens à l’aval.
Article 28:
Consistance de la manœuvre d’essai en charge des vannes aval de réglage en période normale
La manœuvre d’essai en charge devra comprendre nécessairement une ouverture totale suivie d’une
fermeture totale. Les temps d’ouverture, de fermeture et les pressions d’huile en cours de manœuvre
avec la vanne toujours à la même position seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés
avec les valeurs correspondantes indiquées sur la notice de fonctionnement du matériel. Le temps du
maintien de la vanne en position d’ouverture maximale sera déterminé en fonction de la turbidité de
l’eau lâchée par la vidange de fond. Les lâchés doivent être arrêtés, une fois que l’eau redevient claire
ou lorsque le temps de 10 minutes sera écoulé.
Les faibles ouvertures prolongées doivent être évitées pour ne pas abîmer les joints d’étanchéité de la
vanne.
Article 29:
Suivi de l’évaluation des dépôts solides
Des relevés du niveau de vase doivent se faire après chaque lâcher au voisinage des têtes de prise pour
suivre l’évolution des dépôts solides et pour s’assurer que le cône d’entonnement de la vidange de fond
est bien dégagé. Le cône à surveiller commence du parement et s’étend sur un rayon de 100 mètres de
la tête de prise concernée.

232 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 30:
Transmission du compte rendu au département chargé de l’Eau
Un compte-rendu des lâchers effectués est transmis par l’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-
Massa au département chargé de l’Eau dans la semaine qui suit la date de leur exécution. Il doit contenir
notamment la date, les pourcentages d’ouverture des vannes avec les durées correspondantes, les
débits, les volumes, la turbidité ainsi que les problèmes rencontrés.
Article 31:
Ouverture de la vanne aval (de réglage) en période de crues
A l’avènement d’une crue importante, et afin de chasser les apports solides accumulés devant
l’entonnement de la vidange de fond, la vanne de réglage devra être ouverte de 20% à 50% selon ses
dimensions une fois par jour pendant 15 minutes.
Cette vanne sera ouverte dès le début de déversement des eaux par l’évacuateur de crues ou dès que
ce déversement devient prévisible; le débit évacué par la vidange de fond doit être ajusté sur le débit
entrant. La vanne sera refermée progressivement en fin de crue jusqu’à ce que le niveau redescende à
celui de la cote de la retenue normale.
Pour les barrages équipés de plusieurs vannes de vidange de fond, l’ouverture des vannes doit se faire
conformément aux consignes formulées dans les notices d’exploitation technique de manœuvre des
vannes du constructeur, disponibles au niveau de chaque barrage.

Chapitre III: vannes de prises

Article 32:
Essais des vannes des prises
Des essais à vide et en charge de toutes les vannes de prises qui ne sont pas en service doivent être
effectués conformément aux notices du constructeur disponibles au niveau de chaque barrage et
aux procédures définies dans le guide MECEP, au moins une fois par an afin de s’assurer de leur bon
fonctionnement. Les résultats de ces essais doivent être consignés dans les fiches essais et transmis
aux services centraux du département chargé de l’Eau pour information.

Chapitre IV: consignes de sécurité à respecter lors des manœuvres de vannes

Article 33:
Mesures de sécurité à respecter
Toute manœuvre de vanne doit être effectuée selon les prescriptions des notices de fonctionnement
du constructeur et d’entretien existant au niveau de chaque barrage. Les vérifications des organes de
commande et de manœuvres électriques et hydrauliques (armoire de commande électrique, auxiliaires
de secours, niveau d’huile dans les centrales hydrauliques et des signalisations défaut, position vanne,
déroute, etc.) doivent précéder toute opération de manœuvre. Les opérateurs doivent s’assurer qu’il
n’y a personne sur les tabliers des vannes ou dans le lit de l’oued pour la partie visible à partir du
couronnement du barrage lors des manœuvres en charge.
Les chambres des vannes des vidanges de fond, des évacuateurs de crues, et des prises d’eau etc.
doivent être munies de portes avec cadenas et personne ne doit y accéder à l’exception des agents
autorisés par le chef du barrage ou son adjoint, les clés doivent être détenues par le chef du barrage
durant les horaires normaux de travail et par l’agent d’astreinte ou de permanence pendant les autres
horaires.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 233
Article 34:
Conditions de manœuvres des vannes
Les manœuvres des vannes pour la gestion de la retenue, soit en période de crues soit en période
normale, doivent être effectuées en présence de deux agents, le chef du barrage ou son adjoint et un
agent de la section d’entretien des équipements électromécaniques; ces agents, avant de quitter la
chambre des vannes, doivent vérifier que les moteurs des centrales hydrauliques sont bien arrêtés et
que les signalisations et les indicateurs de position correspondent bien à la position de la vanne à la fin
de la commande. En cas de fermeture ou d’ouverture totale, ils doivent vérifier que les fins de course ont
bien fonctionné et que les lampes de signalisation correspondantes sont bien allumées.
Article 35:
Etablissement des fiches
Tout essai ou intervention sur les vannes ou autres équipements électromécaniques doit être
effectué par deux agents au moins, le chef du barrage ou son adjoint et le responsable de la
section électromécanique et doit être sanctionné par l’établissement des fiches correspondantes
(essai, anomalie, intervention, compte rendu, historique, etc.) conformément aux prescriptions du
guide MECEP.
Ces documents doivent être transmis aux services centraux du département chargé de l’Eau avec les
comptes rendus des contrôles périodiques et d’inventaire des pièces de rechange à la fin de chaque
trimestre avec les commentaires de l’Agence les concernant ainsi que les dispositions prises.
Pour les barrages disposant d’automatisme de manœuvre de vannes, en cas de déréglage ou de panne
de celui-ci, les commutateurs de sélection du mode de commande ne doivent pas rester sur position
auto. Ces commutateurs doivent être, ou bien sur position manuelle en cas de commande des vannes,
ou en position arrêt en cas de vannes à l’arrêt.
Article 36:
Consignes à donner aux agents d’astreinte ou de permanence
Les agents chargés d’astreinte ou de permanence doivent recevoir du chef du barrage des consignes
relatives:
• aux dispositions à prendre en cas de manœuvre des vannes;
• aux personnes à contacter en cas de problème; les moyens et les lieux où contacter ces personnes
pendant la période d’astreinte, doivent être précisés;
• au nombre des visites à effectuer au barrage.
Article 37:
Consignes à donner aux gardiens
Les gardiens doivent recevoir du chef du barrage des consignes relatives:
• aux endroits à surveiller avec exactitude;
• aux personnes à contacter en cas de problème (pollution de la retenue, sonnette d’alarme
signalant un défaut, etc…);
• aux accès des personnes étrangères au barrage ou dans la retenue.
Article 38:
Les «cahiers journal»
Deux «cahier journal», doivent être tenus au niveau de chaque barrage, comme suit:
1. un cahier pour enregistrer tous les événements concernant les ouvrages, tels que les visites,
les incidents, les anomalies, les interventions, ou les noyades. Les informations à consigner sont
notamment: la date, l’heure, la durée et la désignation de l’événement, le visa du responsable qui
a consigné les informations concernant l’événement en question;
2. un cahier pour enregistrer tous les lâchers d’eau à partir du barrage effectués notamment pour
les essais en charge, les passages de crue, ou la fourniture d’eau. Les informations à consigner
sont notamment: la date, l’heure, le débit, le volume et la turbidité.

234 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Pour les lâchers effectués à partir des vannes, l’ouverture de ces vannes et la durée de cette ouverture
doivent être indiquées.
Pour les déversements par des évacuateurs à seuil libre, l’épaisseur de la lame déversante et la durée
de déversement doivent être également indiquées.
Article 39:
Analyse de la turbidité
L’analyse de la turbidité permet de déterminer les concentrations moyennes des dépôts solides
en suspension pendant les lâchers en période normale ou en période de crues. Des prélèvements
d’échantillons d’eau chargée dans des bouteilles au cours des lâchers pour analyses doivent être
effectués. Les résultats de ces analyses sont portés sur un tableau indiquant:
• la date de prise de l’échantillon;
• le numéro de l’échantillon;
• le niveau de la retenue à la prise de l’échantillon;
• le pourcentage d’ouverture de la vanne;
• la concentration des dépôts solides en grammes par litre (g/l).
Les résultats de ces analyses devront être communiqués au département chargé de l’Eau pour information.

Titre III: les stations hydrologiques

Article 40:
Entretien des appareils de mesures limnimétriques
Les appareils de mesures limnimétriques constituent des dispositifs importants pour la connaissance
des débits transités à travers une section de jaugeage. L’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-
Massa doit effectuer un entretien permanent de ces appareils pour assurer son bon fonctionnement.
L’entretien concerne notamment:
• les éléments d’échelles limnimétriques;
• les limnigraphes;
• les sections de jaugeage.
Article 41:
Entretien des appareils de mesures d’annonce de crues
La surveillance du régime d’écoulement des cours d’eau et surtout en période de crues nécessite un bon
fonctionnement du matériel d’annonce de crues. L’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa
doit assurer le bon état de fonctionnement de ce matériel par un entretien et une maintenance
continus: les installations de production d’énergie telles que batterie, chargeur, groupe électrogène
ou panneau solaire, doivent être fonctionnelles à tout moment avec une intensification de l’entretien en
période de crues et le système de transmission (radio, micro, antenne, câblage, fils…) doit permettre
une bonne émission et une réception nette en tout temps.
Article 42:
Entretien du matériel de jaugeage
Le jaugeage des cours d’eau constitue des données essentielles pour l’évaluation des débits à travers
une section. L’entretien du matériel de jaugeage que l’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa
doit assurer, revêt un caractère important pour la connaissance des volumes d’eau acheminés par un
cours d’eau. Cet entretien concerne notamment:
• les moulinets et micro moulinets;
• les corps des moulinets;
• les hélices;
• les compteurs;
• les chronomètres;
• les téléphériques, cyclopotences et câbles électriques.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 235
Article 43:
Entretien des appareils météo
L’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa est chargée de l’entretien:
• des abris;
• de tous les types de thermomètres;
• des pluviographes;
• des barographes.
Article 44:
Entretien des appareils topographiques
La topographie est le moyen qui permet la réalisation de profils pour recalibrer ou tarer une section de
jaugeage et par conséquent d’avoir une fiabilité de mesures. Le matériel suivant doit être maintenu en
bon état de fonctionnement:
• niveau;
• mire;
• jalon;
• trépied;
• roulette.

Titre IV: les piézomètres

Article 45:
Réhabilitation
Lorsqu’un piézomètre est remblayé ou bouché l’Agence du Bassin hydraulique du Souss-Massa doit
procéder aux opérations suivantes selon les cas:
• le curage et le reforage du piézomètre;
• le nettoyage par soufflage;
• la confection d’une tête de piézomètre.
Article 46:
Entretien courant
Pour maintenir en bon état de fonctionnement un piézomètre l’Agence du Bassin Hydraulique du Souss-
Massa doit assurer sa protection et procéder à son graissage au niveau de sa tête.

236 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie et
des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Eau et de
l’Environnement n°06/2008 du 11 mars 2008 fixant les conditions de mise
à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Tensift des biens
du domaine public hydraulique

Titre I: disposition de gestion et de maintenance des barrages

Chapitre I: phase transitoire

Article 1:
Définition
La phase transitoire a pour objet de faire assister l’agence du bassin hydraulique Tensift par les
services du département chargé de l’Eau pour qu’elle puisse exécuter les tâches définies ci-dessous.
Cette assistance concerne notamment:
• la validation des termes de référence liés aux opérations des différentes unités et sous-unités
(génie civil, électromécanique, auscultation…);
• l’organisation des visites périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• l’assistance dans la réalisation des travaux de maintenance;
• l’interprétation des mesures d’auscultation;
• la formation continue du personnel de l’agence concerné par la maintenance des ouvrages
hydrauliques.
Article 2:
Durée
La durée de la phase transitoire est de trois (3) ans, à compter de la date du présent arrêté.
Article 2bis:
Prise en charge du personnel d’exploitation
L’agence du bassin hydraulique du Tensift doit prendre en charge le personnel nécessaire à l’exploitation
de chaque ouvrage. Ce personnel fera partie intégrante de la structure de l’agence.
Article 3:
Suivi et contrôle des opérations de l’entretien et de la maintenance
Au cours de cette phase, l’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift doit assurer:
1. le suivi et le contrôle de toutes les tâches d’entretien, de maintenance, en particulier celles
définies par la Méthode de Conduite de l’Entretien Préventif dite «MECEP»;
2. le suivi de l’état de l’envasement des ouvrages par l’établissement des levés bathymétriques
tous les deux (2) à cinq (5) ans selon les barrages et les besoins et transmettre les documents
correspondants au département chargé de l’Eau.
Article 4:
Exécution des opérations de maintenance
Au niveau de chaque barrage, toutes les tâches d’entretien, de contrôle et d’essai dont la plupart sont
définies dans les fiches d’entretien périodique du guide MECEP établi pour chaque type d’ouvrage et
pour chaque unité d’entretien à périodicité déterminée. Ces tâches doivent concerner, également, les
accès aux ouvrages, les installations annexes, les berges des retenues ainsi que tous les environs de
l’ouvrage.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 237
La réalisation de ces tâches a pour objectif:
• de conserver en bon état de fonctionnement l’ouvrage et toutes les installations y associées
(unité et sous unité);
• d’éviter tout incident qui peut avoir des conséquences sur l’ouvrage et les installations annexes,
le personnel d’exploitation ou les tiers;
• de maintenir les performances des unités d’entretien (génie civil, électromécanique, dispositifs
d’auscultation);
• d’optimiser les coûts de maintenance et d’entretien;
• d’alléger les tâches d’entretien;
• de réduire le risque de défaillance et le temps de l’indisponibilité;
• d’éviter le fonctionnement du matériel dans les phases à haut risque.
Article 4bis:
Entretien des cités et locaux d’exploitation des barrages
L’agence est tenue d’entretenir régulièrement les cités où le personnel chargé de l’exploitation des
barrages est logé, les locaux administratifs qui abritent les bureaux d’exploitation desdits barrages,
leurs réseaux d’alimentation en eau potable et en électricité ainsi que leurs voies d’accès.
Article 5:
Etablissement des rapports d’entretien
Les rapports à établir par l’Agence sont de deux sortes:
1. un rapport devant dégager le maximum d’informations relatives à l’opération d’entretien (unité
entretenue, cause de la panne ou de l’anomalie constatée, moyens utilisés, coût, conclusion des
résultats);
2. des rapports basés essentiellement sur les supports suivants qui existent au niveau de chaque
barrage:
• «unités de contrôle» qui permet de guider l’exploitant dans son travail;
• «fiche anomalie» qui identifie les anomalies et prévoit en conséquence l’intervention;
• «fiches entretiens périodiques» qui détermine les différents travaux d’entretien, essais et
opérations éventuelles à faire pour des périodicités définies;
• «fiche intervention» qui permet l’organisation du travail, la localisation de la panne et
l’approvisionnement en pièces de rechange;
• «fiche essai» qui permet de s’assurer des conditions de fonctionnement du matériel après
intervention et suit l’évolution de l’usure du matériel;
• «fiche compte-rendu» qui permet de reporter les principaux problèmes posés et les solutions
proposées après intervention;
• «fiche historique» qui permet de consigner tous les faits importants.
Article 6:
Exécution des mesures d’auscultation
La sécurité d’un barrage étant étroitement liée au bon fonctionnement de son système d’auscultation
et à la qualité des mesures qui portent sur le suivi et le contrôle des phénomènes hydrauliques et
mécaniques, l’agence du bassin hydraulique du Tensift doit notamment:
• contrôler le réseau de drainage et mesure des drains;
• contrôler le réseau de fuite et mesure des fuites;
• contrôler le réseau piézomètrique et mesure des sous pressions;
• mesurer toute sorte de mouvement et de déformation d’ensemble (topographie, clinomètrie,
pendule,...) ou élémentaire (témoin sonore, extensomètre,...).
Pour le contrôle des phénomènes hydrauliques, l’agence du bassin hydraulique du Tensift doit assurer
l’entretien des dispositifs d’auscultation afin qu’ils assurent en permanence le rôle qui leur est dévolu.

238 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 7:
Dépouillement des mesures d’auscultation
L’agence du bassin hydraulique du Tensift doit veiller au dépouillement des mesures d’auscultation. Cette
opération consiste en la vérification des mesures effectuées et leur comparaison avec les anciennes
mesures dans le but de détecter toute anomalie ou discordance. Elle permet, également, le suivi et le
contrôle de la qualité du travail réalisé par l’agent d’exploitation chargé des prises de mesures.
Ce dépouillement doit se faire par le chef du barrage juste après la mesure puis être vérifié et validé par
le responsable d’auscultation au niveau de l’agence.
Article 8:
Etablissement de rapports d’auscultation
L’agence du bassin hydraulique du Tensift établit mensuellement pour chaque barrage un rapport
d’auscultation qui traduit l’évolution de chaque phénomène hydraulique ou mécanique, et permet de
suivre l’état et le comportement du barrage.
Article 9:
Rapports MECEP et d’interprétation de mesures
L’agence du bassin hydraulique du Tensift doit procéder à:
• l’analyse et l’interprétation des rapports MECEP et leur transmission aux services centraux du
département chargé de l’Eau;
• l’analyse des mesures d’auscultation et leur transmission aux services centraux du département
chargé de l’Eau.
Le département chargé de l’Eau assure l’interprétation des mesures d’auscultation ainsi que la
validation des rapports d’analyse et d’interprétation des fiches MECEP.
Article 10:
Programmation des opérations d’entretien et de maintenance
L’agence du bassin hydraulique du Tensift:
• établit les programmes annuels et pluriannuels des opérations de maintenance (entretien
courant et grosses réparations) appuyés par des fiches projet détaillées et des estimations
de leurs coûts;
• exécute les programmes de maintenance approuvés par le département chargé de l’Eau;
• informe les services centraux du département chargé de l’Eau de tous les incidents exceptionnels;
• transmet les rapports d’exécution des opérations de maintenance aux services centraux du
département chargé de l’Eau pour information.
Article 11:
Approbation et budgétisation des programmes d’entretien et de maintenance
Le département chargé de l’Eau procède à l’approbation des programmes d’entretien et de maintenance
et à la budgétisation des études et des travaux des opérations de grosses réparations et de toute
opération dont le montant estimé par l’étude est supérieur à deux millions cinq cents mille Dirhams. Par
« grosses réparations» on entend:
• les travaux de réhabilitation ou de confortement (Génie Civil et équipements) nécessitant une
étude et/ou une intervention en usine pour les équipements;
• le renouvellement de certains organes des vidanges de fond ou d’évacuateurs de crues tels que
pièces fixes, blindage, conduites, verrins, vannes, centrales, armoires de commandes;
• le désenvasement des retenues des barrages.
Toutefois, des conventions établies entre l’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift et les services
du département chargé de l’Eau peuvent définir des modalités et des conditions des programmes
d’entretien et de maintenance différentes de celles prévues ci-dessus.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 239
Article 12:
Exécution des consignes de gestion de la retenue
L’agence du bassin hydraulique du Tensift établit pour chaque retenue de barrage un ensemble de
règles permettant de prendre une décision relative à l’utilisation de l’eau, et portant sur la connaissance
des éléments suivants:
• les volumes stockés dans la retenue en fin de chaque mois;
• le calendrier des programmes de fourniture;
• la fourniture d’irrigation, d’alimentation en eau potable ou industrielle;
• le volume des déversés (en cas de crues);
• les volumes évaporés;
• la production énergétique.
En vue d’exécuter les consignes de gestion d’une retenue l’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift
doit veiller au bon fonctionnement du matériel électromécanique (bon fonctionnement des vannes des
différentes prises, bon tarage de ces vannes pour bien contrôler et évaluer toute restitution).
En cas de lâchers d’eau l’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift doit saisir les services des
départements chargés de l’Eau et de l’Agriculture, de l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office
National de l’Electricité, ainsi que les autorités locales et la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité
des biens à l’aval des ouvrages en cas de déversement ou de restitution d’eau à l’aval en période de
crues.
Article 13:
Gardiennage et sécurité des ouvrages
L’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift doit assurer, en coordination avec les forces de l’ordre, le
gardiennage et la surveillance au niveau des ouvrages d’une manière permanente.
Article 14:
Formation des équipes d’exploitation
L’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift assure la formation nécessaire aux équipes d’exploitation
pour leur permettre d’entretenir les ouvrages et leurs installations annexes, d’améliorer leurs
connaissances pratiques et théoriques dans le domaine de la maintenance et de bénéficier d’un retour
d’expérience.
Article 15:
Soutien en formation continue
Le département chargé de l’Eau apporte son soutien pour la formation continue du personnel de
l’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift concerné par la maintenance, conformément à un programme
préétabli. Cette formation doit viser à réduire la probabilité de défaillance du système de manœuvre et
de commande par une surveillance, une maintenance et un entretien judicieusement conduits et à
permettre au personnel de maîtriser le fonctionnement dans n’importe quelle situation.

Chapitre II: phase normale

Article 16:
Définition
C’est la phase qui succède à la phase transitoire définie à l’article 1 ci-dessus. Pendant cette phase les
missions dévolues à l’Agence et au département chargé de l’Eau sont définies comme suit:

240 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 17:
Missions de l’Agence dans la maintenance des barrages
L’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift prend en charge l’ensemble des opérations d’entretien et
de maintenance des ouvrages mis à sa disposition et des équipements qui leurs sont associés, excepté
les grosses réparations dont les montants sont supérieurs au seuil fixé dans l’article 11 ci-dessus. Outre
les missions qu’elle remplit durant la phase transitoire, l’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift doit:
• assurer la formation continue de son personnel et des équipes d’exploitation, en collaboration
avec le département chargé de l’Eau, en cas de besoins;
• exécuter et superviser les opérations d’entretien et de maintenance y compris les grosses
réparations des ouvrages et des équipements y associés;
• interpréter les mesures d’auscultation en concertation avec un Ingénieur Conseil confirmé dans
ce domaine et transmettre les rapports correspondants aux services centraux du département
chargé de l’Eau pour approbation;
• organiser des visites périodiques et annuelles aux différents ouvrages;
• informer les services centraux du département chargé de l’Eau de toutes les opérations
d’entretien, de réparation ainsi que des programmes pluriannuels d’entretien.
Article 18:
Missions du département chargé de l’Eau
Au cours de la phase normale, le département chargé de l’Eau est chargé:
• d’effectuer des visites d’expertise périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• d’examiner et de valider les rapports d’interprétation des mesures d’auscultation et ceux relatifs
à la MECEP;
• d’effectuer les études nécessaires pour les grosses réparations;
• de budgétiser les études et les travaux relatifs aux opérations de grosses réparations et assister
l’Agence dans leur réalisation;
• de participer, si nécessaire, aux visites d’inspection organisées par l’Agence;
• de prêter toute assistance technique nécessaire pour la maintenance des ouvrages, notamment,
la participation à la formation continue du personnel de l’Agence en matière de maintenance des
ouvrages.

Titre II: consignes des manœuvres des vannes des équipements


hydromécaniques des barrages

Chapitre I: vannes des évacuateurs de crues

Article 19:
Manœuvre des vannes des évacuateurs de crues
Les vannes d’évacuation des crues constituent des organes de sécurité des barrages. L’Agence du
Bassin Hydraulique du Tensift doit appliquer les consignes de manœuvre relatives à ces équipements
tout en maîtrisant leur mode opératoire de conduite qui permet de définir les conditions et la consistance
des manœuvres à accomplir pour assurer le respect des principes de fonctionnement et garantir la
sécurité de l’ouvrage.
L’application de ces consignes permet, d’une part, de s’assurer du bon fonctionnement des différents
organes du matériel au moyen d’essais périodiques, à vide et en charge, selon les dispositions précisées
dans le guide de la MECEP et, d’autre part, de procéder à la gestion de la retenue en période de crues.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 241
Article 20:
Essais à vide des vannes des évacuateurs de crues
Un essai à vide permet de s’assurer de l’état de fonctionnement du matériel.
Avant chaque essai, l’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift doit vérifier l’état de fonctionnement des
organes de commande, de manœuvre et de levage.
Toutes les opérations à réaliser au cours des essais doivent être opérées par l’équipe électromécanique
de l’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift en présence du chef du barrage concerné et en suivant
les instructions consignées dans le guide MECEP.
Les essais doivent être réalisés en concertation avec le département chargé de l’Eau et leurs dates
doivent être arrêtées en commun accord.
Article 21:
Essais en charge des vannes des évacuateurs de crues
Les essais en charge doivent être effectués par l’Agence au moins une fois par an pour chaque vanne
si le niveau d’eau le permet. Le pourcentage d’ouverture des vannes, la date et la durée de ces essais
doivent être arrêtés avec le département chargé de l’Eau et communiqués par écrit, deux semaines
au moins avant l’essai aux services extérieurs concernés des Ministères chargés de l’Agriculture, de
l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office National de l’Electricité ainsi qu’aux Autorités Locales et
à la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des populations et de leurs biens à l’aval.
Les temps d’ouverture et de fermeture et les pressions d’huile en cours d’essais devront être notés sur
les fiches essais de la MECEP et comparés avec les valeurs correspondantes indiquées sur la notice
de fonctionnement du matériel.
Article 22:
Fonctionnement des vannes des évacuateurs de crues en période de crues
Les barrages équipés des évacuateurs de crues vannés nécessitent une surveillance humaine
beaucoup plus intense en période de crues en raison de la relative vulnérabilité des organes mobiles.
L’Agence du Bassin Hydraulique doit prendre les mesures nécessaires pour exécuter les consignes
d’exploitation et effectuer la manœuvre des vannes en temps opportun.

Chapitre II: vannes de vidanges de fond

Article 22bis:
Rôle des vidanges de fond
Les vidanges de fond sont conçues pour assurer la sécurité des barrages en permettant de vider leur
retenue à tout moment en cas de nécessité ou d’inspecter les galeries y associées. Leurs équipements
électromécaniques doivent être opérationnels de manière permanente.
Pour s’assurer du bon fonctionnement du matériel hydromécanique, l’Agence du Bassin Hydraulique du
Tensift doit effectuer périodiquement des essais à vide et en charge des vannes de garde et de réglage
en appliquant strictement les dispositions et les consignes précisées dans les articles 23 à 31 ci-après.
Article 23:
Essais à vide des vannes amont (de garde)
Toute vanne de garde devra être essayée (fermeture puis ouverture) une fois tous les trois mois avec la
vanne aval (de réglage) fermée (manœuvre en milieu équilibré). Les temps de fermeture et d’ouverture
ainsi que les pressions d’huile au cours des manœuvres, à la même position de la vanne, seront notés
sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec les valeurs correspondantes indiquées sur la
notice de fonctionnement du matériel.

242 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 24:
Vérifications de position des vannes amont (de garde)
Les vannes de garde étant en position «ouverture totale» en fonctionnement normal, des vérifications
de position doivent se faire systématiquement chaque semaine en période normale et tous les jours
en période de crues. Pour les vannes dont les armoires de commande sont équipées de compteurs de
reprise de fuite, il faut noter à chaque visite le nombre affiché.
Article 25:
Cas de la fermeture en charge des vannes amont (de garde)
Le recours à la fermeture en charge des vannes de garde ne doit avoir lieu qu’exceptionnellement en
cas de coincement de la vanne de réglage en position ouverte ou intermédiaire.
Article 26:
Essais à vide des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai à vide des vannes de réglage doit se faire après fermeture de la vanne de garde (en milieu
équilibré). Les temps d’ouverture et de fermeture ainsi que les pressions d’huile en cours de manœuvre,
à la même position de la vanne, seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec les
valeurs correspondantes indiquées sur la notice de fonctionnement du matériel. Cet essai doit être
effectué une fois tous les trois mois. La date des essais des vannes de garde et des vannes de réglage
doit être la même.
Les valeurs des temps d’ouverture et de fermeture des vannes ainsi que celles des pressions enregistrées
au cours des essais doivent être confrontées avec les valeurs d’origines de ces paramètres (valeurs
enregistrées au cours de la première mise en service).
Article 27:
Essais en charge des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai en charge des vannes de réglage doit être effectué par l’Agence au moins une fois par an. La date
et la durée de cet essai doivent être arrêtées avec le département chargé de l’Eau et communiquées
par écrit, deux semaines au moins avant l’essai, aux services extérieurs concernés des Ministères
chargés de l’Agriculture, de l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office National de l’Electricité
ainsi qu’aux Autorités Locales et à la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des populations et
de leurs biens à l’aval.
Article 28:
Consistance de la manœuvre d’essai en charge des vannes aval de réglage en période normale
La manœuvre d’essai en charge devra comprendre nécessairement une ouverture totale suivie d’une
fermeture totale. Les temps d’ouverture, de fermeture et les pressions d’huile en cours de manœuvre
avec la vanne toujours à la même position seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés
avec les valeurs correspondantes indiquées sur la notice de fonctionnement du matériel. Le temps du
maintien de la vanne en position d’ouverture maximale sera déterminé en fonction de la turbidité de
l’eau lâchée par la vidange de fond. Les lâchés doivent être arrêtés, une fois que l’eau redevient claire
ou lorsque le temps de 10 minutes sera écoulé.
Les faibles ouvertures prolongées doivent être évitées pour ne pas abîmer les joints d’étanchéité de la
vanne.
Article 29:
Suivi de l’évaluation des dépôts solides
Des relevés du niveau de vase doivent se faire après chaque lâcher au voisinage des têtes de prise pour
suivre l’évolution des dépôts solides et pour s’assurer que le cône d’entonnement de la vidange de fond
est bien dégagé. Le cône à surveiller commence du parement et s’étend sur un rayon de 100 mètres de
la tête de prise concernée.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 243
Article 30:
Transmission du compte rendu au département chargé de l’Eau
Un compte-rendu des lâchers effectués est transmis par l’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift
au département chargé de l’Eau dans la semaine qui suit la date de leur exécution. Il doit contenir
notamment la date, les pourcentages d’ouverture des vannes avec les durées correspondantes, les
débits, les volumes, la turbidité ainsi que les problèmes rencontrés.
Article 31:
Ouverture de la vanne aval (de réglage) en période de crues
A l’avènement d’une crue importante, et afin de chasser les apports solides accumulés devant
l’entonnement de la vidange de fond, la vanne de réglage devra être ouverte de 20% à 50% selon ses
dimensions une fois par jour pendant 15 minutes.
Cette vanne sera ouverte dès le début de déversement des eaux par l’évacuateur de crues ou dès que
ce déversement devient prévisible; le débit évacué par la vidange de fond doit être ajusté sur le débit
entrant. La vanne sera refermée progressivement en fin de crue jusqu’à ce que le niveau redescende à
celui de la cote de la retenue normale.
Pour les barrages équipés de plusieurs vannes de vidange de fond, l’ouverture des vannes doit se faire
conformément aux consignes formulées dans les notices d’exploitation technique de manœuvre des
vannes du constructeur, disponibles au niveau de chaque barrage.

Chapitre III: vannes de prises

Article 32:
Essais des vannes des prises
Des essais à vide et en charge de toutes les vannes de prises qui ne sont pas en service doivent être
effectués conformément aux notices du constructeur disponibles au niveau de chaque barrage et
aux procédures définies dans le guide MECEP, au moins une fois par an afin de s’assurer de leur bon
fonctionnement. Les résultats de ces essais doivent être consignés dans les fiches essais et transmis
aux services centraux du département chargé de l’Eau pour information.

Chapitre IV: consignes de sécurité à respecter lors des manœuvres de vannes

Article 33:
Mesures de sécurité à respecter
Toute manœuvre de vanne doit être effectuée selon les prescriptions des notices de fonctionnement
du constructeur et d’entretien existant au niveau de chaque barrage. Les vérifications des organes de
commande et de manœuvres électriques et hydrauliques (armoire de commande électrique, auxiliaires
de secours, niveau d’huile dans les centrales hydrauliques et des signalisations défaut, position vanne,
déroute, etc.) doivent précéder toute opération de manœuvre. Les opérateurs doivent s’assurer qu’il
n’y a personne sur les tabliers des vannes ou dans le lit de l’oued pour la partie visible à partir du
couronnement du barrage lors des manœuvres en charge.
Les chambres des vannes des vidanges de fond, des évacuateurs de crues, et des prises d’eau etc.
doivent être munies de portes avec cadenas et personne ne doit y accéder à l’exception des agents
autorisés par le chef du barrage ou son adjoint, les clés doivent être détenues par le chef du barrage
durant les horaires normaux de travail et par l’agent d’astreinte ou de permanence pendant les autres
horaires.

244 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 34:
Conditions de manœuvres des vannes
Les manœuvres des vannes pour la gestion de la retenue, soit en période de crues soit en période
normale, doivent être effectuées en présence de deux agents, le chef du barrage ou son adjoint et un
agent de la section d’entretien des équipements électromécaniques; ces agents, avant de quitter la
chambre des vannes, doivent vérifier que les moteurs des centrales hydrauliques sont bien arrêtés et
que les signalisations et les indicateurs de position correspondent bien à la position de la vanne à la fin
de la commande. En cas de fermeture ou d’ouverture totale, ils doivent vérifier que les fins de course ont
bien fonctionné et que les lampes de signalisation correspondantes sont bien allumées.
Article 35:
Etablissement des fiches
Tout essai ou intervention sur les vannes ou autres équipements électromécaniques doit être
effectué par deux agents au moins, le chef du barrage ou son adjoint et le responsable de la
section électromécanique et doit être sanctionné par l’établissement des fiches correspondantes
(essai, anomalie, intervention, compte rendu, historique, etc.) conformément aux prescriptions du
guide MECEP.
Ces documents doivent être transmis aux services centraux du département chargé de l’Eau avec les
comptes rendus des contrôles périodiques et d’inventaire des pièces de rechange à la fin de chaque
trimestre avec les commentaires de l’Agence les concernant ainsi que les dispositions prises.
Pour les barrages disposant d’automatisme de manœuvre de vannes, en cas de déréglage ou de panne
de celui-ci, les commutateurs de sélection du mode de commande ne doivent pas rester sur position
auto. Ces commutateurs doivent être, ou bien sur position manuelle en cas de commande des vannes,
ou en position arrêt en cas de vannes à l’arrêt.
Article 36:
Consignes à donner aux agents d’astreinte ou de permanence
Les agents chargés d’astreinte ou de permanence doivent recevoir du chef du barrage des consignes
relatives:
• aux dispositions à prendre en cas de manœuvre des vannes;
• aux personnes à contacter en cas de problème; les moyens et les lieux où contacter ces personnes
pendant la période d’astreinte, doivent être précisés;
• au nombre des visites à effectuer au barrage.
Article 37:
Consignes à donner aux gardiens
Les gardiens doivent recevoir du chef du barrage des consignes relatives:
• aux endroits à surveiller avec exactitude;
• aux personnes à contacter en cas de problème (pollution de la retenue, sonnette d’alarme
signalant un défaut, etc…);
• aux accès des personnes étrangères au barrage ou dans la retenue.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 245
Article 38:
Les «cahiers journal»
Deux «cahier journal», doivent être tenus au niveau de chaque barrage, comme suit:
1. un cahier pour enregistrer tous les événements concernant les ouvrages, tels que les visites,
les incidents, les anomalies, les interventions, ou les noyades. Les informations à consigner sont
notamment: la date, l’heure, la durée et la désignation de l’événement, le visa du responsable qui
a consigné les informations concernant l’événement en question;
2. un cahier pour enregistrer tous les lâchers d’eau à partir du barrage effectués notamment pour
les essais en charge, les passages de crue, ou la fourniture d’eau. Les informations à consigner
sont notamment: la date, l’heure, le débit, le volume et la turbidité.
Pour les lâchers effectués à partir des vannes, l’ouverture de ces vannes et la durée de cette ouverture
doivent être indiquées.
Pour les déversements par des évacuateurs à seuil libre, l’épaisseur de la lame déversante et la durée
de déversement doivent être également indiquées.
Article 39:
Analyse de la turbidité
L’analyse de la turbidité permet de déterminer les concentrations moyennes des dépôts solides
en suspension pendant les lâchers en période normale ou en période de crues. Des prélèvements
d’échantillons d’eau chargée dans des bouteilles au cours des lâchers pour analyses doivent être
effectués. Les résultats de ces analyses sont portés sur un tableau indiquant:
• la date de prise de l’échantillon;
• le numéro de l’échantillon;
• le niveau de la retenue à la prise de l’échantillon;
• le pourcentage d’ouverture de la vanne;
• la concentration des dépôts solides en grammes par litre (g/l).
Les résultats de ces analyses devront être communiqués au département chargé de l’Eau pour
information.

Titre III: les stations hydrologiques

Article 40:
Entretien des appareils de mesures limnimétriques
Les appareils de mesures limnimétriques constituent des dispositifs importants pour la connaissance
des débits transités à travers une section de jaugeage. L’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift doit
effectuer un entretien permanent de ces appareils pour assurer son bon fonctionnement. L’entretien
concerne notamment:
• les éléments d’échelles limnimétriques;
• les limnigraphes;
• les sections de jaugeage.
Article 41:
Entretien des appareils de mesures d’annonce de crues
La surveillance du régime d’écoulement des cours d’eau et surtout en période de crues nécessite un
bon fonctionnement du matériel d’annonce de crues. L’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift doit
assurer le bon état de fonctionnement de ce matériel par un entretien et une maintenance continus:
les installations de production d’énergie telles que batterie, chargeur, groupe électrogène ou panneau
solaire, doivent être fonctionnelles à tout moment avec une intensification de l’entretien en période de
crues et le système de transmission (radio, micro, antenne, câblage, fils…) doit permettre une bonne
émission et une réception nette en tout temps.

246 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 42:
Entretien du matériel de jaugeage
Le jaugeage des cours d’eau constitue des données essentielles pour l’évaluation des débits à travers
une section. L’entretien du matériel de jaugeage que l’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift doit
assurer, revêt un caractère important pour la connaissance des volumes d’eau acheminés par un cours
d’eau. Cet entretien concerne notamment:
• les moulinets et micro moulinets;
• les corps des moulinets;
• les hélices;
• les compteurs;
• les chronomètres;
• les téléphériques, cyclopotences et câbles électriques.
Article 43:
Entretien des appareils météo
L’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift est chargée de l’entretien:
• des abris;
• de tous les types de thermomètres;
• des pluviographes;
• des barographes.
Article 44:
Entretien des appareils topographiques
La topographie est le moyen qui permet la réalisation de profils pour recalibrer ou tarer une section de
jaugeage et par conséquent d’avoir une fiabilité de mesures. Le matériel suivant doit être maintenu en
bon état de fonctionnement:
• niveau;
• mire;
• jalon;
• trépied;
• roulette.

Titre IV: les piézomètres

Article 45:
Réhabilitation
Lorsqu’un piézomètre est remblayé ou bouché l’Agence du Bassin hydraulique du Tensift doit procéder
aux opérations suivantes selon les cas:
• le curage et le reforage du piézomètre;
• le nettoyage par soufflage;
• la confection d’une tête de piézomètre.
Article 46:
Entretien courant
Pour maintenir en bon état de fonctionnement un piézomètre l’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift
doit assurer sa protection et procéder à son graissage au niveau de sa tête.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 247
Arrêté du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie et
des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Eau et de
l’Environnement n°07/2008 du 11 Mars 2008 fixant les conditions de mise
à la disposition de l’agence du bassin hydraulique du Loukkos des biens
du domaine public hydraulique

Titre I: disposition de gestion et de maintenance des barrages

Chapitre I: phase transitoire

Article 1:
Définition
La phase transitoire a pour objet de faire assister l’agence du bassin hydraulique du Loukkos par les
services du département chargé de l’Eau pour qu’elle puisse exécuter les tâches définies ci-dessous.
Cette assistance concerne notamment:
• la validation des termes de référence liés aux opérations des différentes unités et sous-unités
(génie civil, électromécanique, auscultation…);
• l’organisation des visites périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• l’assistance dans la réalisation des travaux de maintenance;
• l’interprétation des mesures d’auscultation;
• la formation continue du personnel de l’agence concerné par la maintenance des ouvrages
hydrauliques.
Article 2:
Durée
La durée de la phase transitoire est de trois (3) ans, à compter de la date du présent arrêté.
Article 2bis:
Prise en charge du personnel d’exploitation
L’agence du bassin hydraulique du Loukkos doit prendre en charge le personnel nécessaire à
l’exploitation de chaque ouvrage. Ce personnel fera partie intégrante de la structure de l’agence.
Article 3:
Suivi et contrôle des opérations d’entretien et de maintenance
Au cours de cette phase, l’agence du bassin hydraulique du Loukkos doit assurer:
1. le suivi et le contrôle de toutes les tâches d’entretien, de maintenance, en particulier celles
définies par la Méthode de Conduite de l’Entretien Préventif dite «MECEP»;
2. le suivi de l’état de l’envasement des ouvrages par l’établissement des levés bathymétriques
tous les deux (2) à cinq (5) ans selon les barrages et les besoins et transmettre les documents
correspondants au département chargé de l’Eau.
Article 4:
Exécution des opérations de maintenance
Au niveau de chaque barrage, toutes les tâches d’entretien, de contrôle et d’essai dont la plupart sont
définies dans les fiches d’entretien périodique du guide MECEP établi pour chaque type d’ouvrage et
pour chaque unité d’entretien à périodicité déterminée. Ces tâches doivent concerner, également, les
accès aux ouvrages, les installations annexes, les berges des retenues ainsi que tous les environs de
l’ouvrage.

248 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
La réalisation de ces tâches a pour objectif:
• de conserver en bon état de fonctionnement l’ouvrage et toutes les installations y associées
(unité et sous unité);
• d’éviter tout incident qui peut avoir des conséquences sur l’ouvrage et les installations annexes,
le personnel d’exploitation ou les tiers;
• de maintenir les performances des unités d’entretien (génie civil, électromécanique, dispositifs
d’auscultation);
• d’optimiser les coûts de maintenance et d’entretien;
• d’alléger les tâches d’entretien;
• de réduire le risque de défaillance et le temps de l’indisponibilité;
• d’éviter le fonctionnement du matériel dans les phases à haut risque.
Article 4bis:
Entretien des cités et locaux d’exploitation des barrages
L’agence est tenue d’entretenir régulièrement les cités où le personnel chargé de l’exploitation des
barrages est logé, les locaux administratifs qui abritent les bureaux d’exploitation desdits barrages,
leurs réseaux d’alimentation en eau potable et en électricité ainsi que leurs voies d’accès.
Article 5:
Etablissement des rapports d’entretien
Les rapports à établir par l’agence sont de deux sortes:
1. un rapport devant dégager le maximum d’informations relatives à l’opération d’entretien (unité
entretenue, cause de la panne ou de l’anomalie constatée, moyens utilisés, coût, conclusion des
résultats);
2. des rapports basés essentiellement sur les supports suivants qui existent au niveau de chaque
barrage:
• « unités de contrôle» qui permet de guider l’exploitant dans son travail;
• «fiche anomalie» qui identifie les anomalies et prévoit en conséquence l’intervention;
• «fiches entretiens périodiques» qui détermine les différents travaux d’entretien, essais et
opérations éventuelles à faire pour des périodicités définies;
• «fiche intervention» qui permet l’organisation du travail, la localisation de la panne et
l’approvisionnement en pièces de rechange;
• «fiche essai» qui permet de s’assurer des conditions de fonctionnement du matériel après
intervention et suit l’évolution de l’usure du matériel;
• «fiche compte-rendu» qui permet de reporter les principaux problèmes posés et les solutions
proposées après intervention;
• «fiche historique» qui permet de consigner tous les faits importants.
Article 6:
Exécution des mesures d’auscultation
La sécurité d’un barrage étant étroitement liée au bon fonctionnement de son système d’auscultation
et à la qualité des mesures qui portent sur le suivi et le contrôle des phénomènes hydrauliques et
mécaniques, l’Agence du Bassin Hydraulique du Loukkos doit notamment:
• contrôler le réseau de drainage et mesure des drains;
• contrôler le réseau de fuite et mesure des fuites;
• contrôler le réseau piézométrique et mesure des sous pressions;
• mesurer toute sorte de mouvement et de déformation d’ensemble (topographie, clinométrie,
pendule,...) ou élémentaire (témoin sonore, extensomètre,...).
Pour le contrôle des phénomènes hydrauliques, l’agence du bassin hydraulique du Loukkos doit assurer
l’entretien des dispositifs d’auscultation afin qu’ils assurent en permanence le rôle qui leur est dévolu.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 249
Article 7
Dépouillement des mesures d’auscultation
L’agence du bassin hydraulique du Loukkos doit veiller au dépouillement des mesures d’auscultation.
Cette opération consiste en la vérification des mesures effectuées et leur comparaison avec les
anciennes mesures dans le but de détecter toute anomalie ou discordance. Elle permet, également,
le suivi et le contrôle de la qualité du travail réalisé par l’agent d’exploitation chargé des prises de
mesures.
Ce dépouillement doit se faire par le chef du barrage juste après la mesure puis être vérifié et validé par
le responsable d’auscultation au niveau de l’agence.
Article 8:
Etablissement de rapports d’auscultation
L’agence du bassin hydraulique du Loukkos établit mensuellement pour chaque barrage un rapport
d’auscultation qui traduit l’évolution de chaque phénomène hydraulique ou mécanique, et permet de
suivre l’état et le comportement du barrage.
Article 9:
Rapports MECEP et d’interprétation de mesures
L’agence du bassin hydraulique du Loukkos doit procéder à:
• l’analyse et l’interprétation des rapports MECEP et leur transmission aux services centraux du
département chargé de l’Eau;
• l’analyse des mesures d’auscultation et leur transmission aux services centraux du département
chargé de l’Eau.
Le département chargé de l’Eau assure l’interprétation des mesures d’auscultation ainsi que la
validation des rapports d’analyse et d’interprétation des fiches MECEP.
Article 10:
Programmation des opérations d’entretien et de maintenance
L’agence du bassin hydraulique du Loukkos:
• établit les programmes annuels et pluriannuels des opérations de maintenance (entretien courant
et grosses réparations) appuyés par des fiches projet détaillées et des estimations de leurs
coûts;
• exécute les programmes de maintenance approuvés par le département chargé de l’Eau;
• informe les services centraux du département chargé de l’Eau de tous les incidents
exceptionnels;
• transmet les rapports d’exécution des opérations de maintenance aux services centraux du
département chargé de l’Eau pour information.
Article 11:
Approbation et budgétisation des programmes d’entretien et de maintenance
Le département chargé de l’Eau procède à l’approbation des programmes d’entretien et de maintenance
et à la budgétisation des études et des travaux des opérations de grosses réparations et de toute
opération dont le montant estimé par l’étude est supérieur à deux millions cinq cents mille Dirhams. Par
«grosses réparations» on entend:
• les travaux de réhabilitation ou de confortement (Génie Civil et équipements) nécessitant une
étude et/ou une intervention en usine pour les équipements;
• le renouvellement de certains organes des vidanges de fond ou d’évacuateurs de crues tels que
pièces fixes, blindage, conduites, verrins, vannes, centrales, armoires de commandes;
• le désenvasement des retenues des barrages.
Toutefois, des conventions établies entre l’Agence du Bassin Hydraulique du Loukkos et les services
du département chargé de l’Eau peuvent définir des modalités et des conditions des programmes
d’entretien et de maintenance différentes de celles prévues ci-dessus.

250 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 12:
Exécution des consignes de gestion de la retenue
L’agence du bassin hydraulique du Loukkos établit pour chaque retenue de barrage un ensemble de
règles permettant de prendre une décision relative à l’utilisation de l’eau, et portant sur la connaissance
des éléments suivants:
• les volumes stockés dans la retenue en fin de chaque mois;
• le calendrier des programmes de fourniture;
• la fourniture d’irrigation, d’alimentation en eau potable ou industrielle;
• le volume des déversés (en cas de crues);
• les volumes évaporés;
• la production énergétique.
En vue d’exécuter les consignes de gestion d’une retenue l’agence du bassin hydraulique du Loukkos
doit veiller au bon fonctionnement du matériel électromécanique (bon fonctionnement des vannes des
différentes prises, bon tarage de ces vannes pour bien contrôler et évaluer toute restitution).
En cas de lâchers d’eau l’agence du bassin hydraulique du Loukkos doit saisir les services des
départements chargés de l’Eau et de l’Agriculture, l’Office National de l’Eau Potable, l’Office National
de l’Electricité, ainsi que les autorités locales et la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des
biens à l’aval des ouvrages en cas de déversement ou de restitution d’eau à l’aval en période de crues.
Article 13:
Gardiennage et surveillance des ouvrages
L’agence du bassin hydraulique du Loukkos doit assurer, en coordination avec les forces de l’ordre, le
gardiennage et la surveillance au niveau des ouvrages d’une manière permanente.
Article 14:
Formation des équipes d’exploitation
L’agence du bassin hydraulique du Loukkos assure la formation nécessaire aux équipes d’exploitation
pour leur permettre d’entretenir les ouvrages et leurs installations annexes, d’améliorer leurs
connaissances pratiques et théoriques dans le domaine de la maintenance et de bénéficier d’un retour
d’expérience.
Article 15:
Soutien en formation continue
Le département chargé de l’Eau apporte son soutien pour la formation continue du personnel de l’Agence
du Bassin Hydraulique du Loukkos concerné par la maintenance, conformément à un programme
préétabli. Cette formation doit viser à réduire la probabilité de défaillance du système de manœuvre
et de commande par une surveillance, une maintenance et un entretien judicieusement conduits et à
permettre au personnel de maîtriser le fonctionnement dans n’importe quelle situation.

Chapitre II: phase normale

Article 16:
Définition
C’est la phase qui succède à la phase transitoire définie à l’article 1 ci-dessus. Pendant cette phase les
missions dévolues à l’agence du bassin hydraulique du Loukkos et au département chargé de l’Eau sont
définies comme suit:

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 251
Article 17:
Missions de l’Agence dans la maintenance des barrages
L’agence du bassin hydraulique du Loukkos prend en charge l’ensemble des opérations d’entretien et
de maintenance des ouvrages mis à sa disposition et des équipements qui leurs sont associés, excepté
les grosses réparations dont les montants sont supérieurs au seuil fixé dans l’article 11 ci-dessus. Outre
les missions qu’elle remplit durant la phase transitoire, l’agence du bassin hydraulique du Loukkos doit:
• assurer la formation continue de son personnel et des équipes d’exploitation, en collaboration
avec le département chargé de l’Eau, en cas de besoins;
• exécuter et superviser les opérations d’entretien et de maintenance y compris les grosses
réparations des ouvrages et des équipements y associés;
• interpréter les mesures d’auscultation en concertation avec un Ingénieur Conseil confirmé dans
ce domaine et transmettre les rapports correspondants aux services centraux du département
chargé de l’Eau pour approbation;
• organiser des visites périodiques et annuelles aux différents ouvrages;
• informer les services centraux du département chargé de l’Eau de toutes les opérations
d’entretien, de réparation ainsi que des programmes pluriannuels d’entretien.
Article 18:
Missions du département chargé de l’Eau
Au cours de la phase normale, le département chargé de l’Eau est chargé:
• d’effectuer des visites d’expertise périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• d’examiner et de valider les rapports d’interprétation des mesures d’auscultation et ceux relatifs
à la MECEP;
• d’effectuer les études nécessaires pour les grosses réparations;
• de budgétiser les études et les travaux relatifs aux opérations de grosses réparations et assister
l’Agence dans leur réalisation;
• de participer, si nécessaire, aux visites d’inspection organisées par l’agence;
• de prêter toute assistance technique nécessaire pour la maintenance des ouvrages, notamment,
la participation à la formation continue du personnel de l’agence en matière de maintenance des
ouvrages.

Titre II: consignes de manœuvre des vannes des équipements hydromécaniques des barrages

Chapitre I: vannes des évacuateurs de crues

Article 19:
Manœuvre des vannes des évacuateurs de crues
Les vannes d’évacuation des crues constituent des organes de sécurité des barrages. L’Agence du
Bassin Hydraulique du Loukkos doit appliquer les consignes de manœuvre relatives à ces équipements
tout en maîtrisant leur mode opératoire de conduite qui permet de définir les conditions et la consistance
des manœuvres à accomplir pour assurer le respect des principes de fonctionnement et garantir la
sécurité de l’ouvrage.
L’application de ces consignes permet, d’une part, de s’assurer du bon fonctionnement des différents
organes du matériel au moyen d’essais périodiques, à vide et en charge, selon les dispositions précisées
dans le guide de la MECEP et, d’autre part, de procéder à la gestion de la retenue en période de crues.

252 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 20:
Essais à vide des vannes des évacuateurs de crues
Un essai à vide permet de s’assurer de l’état de fonctionnement du matériel.
Avant chaque essai, l’Agence du Bassin Hydraulique du Loukkos doit vérifier l’état de fonctionnement
des organes de commande, de manœuvre et de levage.
Toutes les opérations à réaliser au cours des essais doivent être opérées par l’équipe électromécanique
de l’Agence du Bassin Hydraulique du Loukkos en présence du chef du barrage concerné et en suivant
les instructions consignées dans le guide MECEP.
Les essais doivent être réalisés en concertation avec le département chargé de l’Eau et leurs dates
doivent être arrêtées en commun accord.
Article 21:
Essais en charge des vannes des évacuateurs de crues
Les essais en charge doivent être effectués par l’Agence au moins une fois par an pour chaque vanne
si le niveau d’eau le permet. Le pourcentage d’ouverture des vannes, la date et la durée de ces essais
doivent être arrêtés avec le département chargé de l’Eau et communiqués par écrit, deux semaines
au moins avant l’essai aux services extérieurs concernés des Ministères chargés de l’Agriculture, de
l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office National de l’Electricité ainsi qu’aux Autorités Locales et
à la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des populations et de leurs biens à l’aval.
Les temps d’ouverture et de fermeture et les pressions d’huile en cours d’essais devront être notés sur
les fiches essais de la MECEP et comparés avec les valeurs correspondantes indiquées sur la notice
de fonctionnement du matériel.
Article 22:
Fonctionnement des vannes des évacuateurs de crues en période de crues
Les barrages équipés des évacuateurs de crues vannés nécessitent une surveillance humaine
beaucoup plus intense en période de crues en raison de la relative vulnérabilité des organes mobiles.
L’agence du bassin hydraulique doit prendre les mesures nécessaires pour exécuter les consignes
d’exploitation et effectuer la manœuvre des vannes en temps opportun.

Chapitre II: vannes de vidanges de fond

Article 22bis:
Rôle des vidanges de fond
Les vidanges de fond sont conçues pour assurer la sécurité des barrages en permettant de vider leur
retenue à tout moment en cas de nécessité ou d’inspecter les galeries y associées. Leurs équipements
électromécaniques doivent être opérationnels de manière permanente.
Pour s’assurer du bon fonctionnement du matériel hydromécanique, l’agence du bassin hydraulique
du Loukkos doit effectuer périodiquement des essais à vide et en charge des vannes de garde et de
réglage en appliquant strictement les dispositions et les consignes précisées dans les articles 23 à 31
ci-après.
Article 23:
Essais à vide des vannes amont (de garde)
Toute vanne de garde devra être essayée (fermeture puis ouverture) une fois tous les trois mois avec la
vanne aval (de réglage) fermée (manœuvre en milieu équilibré). Les temps de fermeture et d’ouverture
ainsi que les pressions d’huile au cours des manœuvres, à la même position de la vanne, seront notés
sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec les valeurs correspondantes indiquées sur la
notice de fonctionnement du matériel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 253
Article 24:
Vérifications de position des vannes amont (de garde)
Les vannes de garde étant en position «ouverture totale» en fonctionnement normal, des vérifications
de position doivent se faire systématiquement chaque semaine en période normale et tous les jours
en période de crues. Pour les vannes dont les armoires de commande sont équipées de compteurs de
reprise de fuite, il faut noter à chaque visite le nombre affiché.
Article 25:
Cas de la fermeture en charge des vannes amont (de garde)
Le recours à la fermeture en charge des vannes de garde ne doit avoir lieu qu’exceptionnellement en
cas de coincement de la vanne de réglage en position ouverte ou intermédiaire.
Article 26:
Essais à vide des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai à vide des vannes de réglage doit se faire après fermeture de la vanne de garde (en milieu
équilibré). Les temps d’ouverture et de fermeture ainsi que les pressions d’huile en cours de manœuvre,
à la même position de la vanne, seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec les
valeurs correspondantes indiquées sur la notice de fonctionnement du matériel. Cet essai doit être
effectué une fois tous les trois mois. La date des essais des vannes de garde et des vannes de réglage
doit être la même.
Les valeurs des temps d’ouverture et de fermeture des vannes ainsi que celles des pressions enregistrées
au cours des essais doivent être confrontées avec les valeurs d’origines de ces paramètres (valeurs
enregistrées au cours de la première mise en service).
Article 27:
Essais en charge des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai en charge des vannes de réglage doit être effectué par l’Agence au moins une fois par an. La date
et la durée de cet essai doivent être arrêtées avec le département chargé de l’Eau et communiquées
par écrit, deux semaines au moins avant l’essai, aux services extérieurs concernés des Ministères
chargés de l’Agriculture, de l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office National de l’Electricité
ainsi qu’aux Autorités Locales et à la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des populations et
de leurs biens à l’aval.
Article 28:
Consistance de la manœuvre d’essai en charge des vannes aval de réglage en période normale
La manœuvre d’essai en charge devra comprendre nécessairement une ouverture totale suivie d’une
fermeture totale. Les temps d’ouverture, de fermeture et les pressions d’huile en cours de manœuvre
avec la vanne toujours à la même position seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés
avec les valeurs correspondantes indiquées sur la notice de fonctionnement du matériel. Le temps du
maintien de la vanne en position d’ouverture maximale sera déterminé en fonction de la turbidité de
l’eau lâchée par la vidange de fond. Les lâchés doivent être arrêtés, une fois que l’eau redevient claire
ou lorsque le temps de 10 minutes sera écoulé.
Les faibles ouvertures prolongées doivent être évitées pour ne pas abîmer les joints d’étanchéité de la
vanne.
Article 29:
Suivi de l’évaluation des dépôts solides
Des relevés du niveau de vase doivent se faire après chaque lâcher au voisinage des têtes de prise pour
suivre l’évolution des dépôts solides et pour s’assurer que le cône d’entonnement de la vidange de fond
est bien dégagé. Le cône à surveiller commence du parement et s’étend sur un rayon de 100 mètres de
la tête de prise concernée.

254 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 30:
Transmission du compte rendu au département chargé de l’Eau
Un compte-rendu des lâchers effectués est transmis par l’Agence du Bassin Hydraulique du Loukkos
au département chargé de l’Eau dans la semaine qui suit la date de leur exécution. Il doit contenir
notamment la date, les pourcentages d’ouverture des vannes avec les durées correspondantes, les
débits, les volumes, la turbidité ainsi que les problèmes rencontrés.
Article 31:
Ouverture de la vanne aval (de réglage) en période de crues
A l’avènement d’une crue importante, et afin de chasser les apports solides accumulés devant
l’entonnement de la vidange de fond, la vanne de réglage devra être ouverte de 20% à 50% selon ses
dimensions une fois par jour pendant 15 minutes.
Cette vanne sera ouverte dès le début de déversement des eaux par l’évacuateur de crues ou dès que
ce déversement devient prévisible; le débit évacué par la vidange de fond doit être ajusté sur le débit
entrant. La vanne sera refermée progressivement en fin de crue jusqu’à ce que le niveau redescende à
celui de la cote de la retenue normale.
Pour les barrages équipés de plusieurs vannes de vidange de fond, l’ouverture des vannes doit se faire
conformément aux consignes formulées dans les notices d’exploitation technique de manœuvre des
vannes du constructeur, disponibles au niveau de chaque barrage.

Chapitre III: vannes de prises

Article 32:
Essais des vannes des prises
Des essais à vide et en charge de toutes les vannes de prises qui ne sont pas en service doivent être
effectués conformément aux notices du constructeur disponibles au niveau de chaque barrage et
aux procédures définies dans le guide MECEP, au moins une fois par an afin de s’assurer de leur bon
fonctionnement. Les résultats de ces essais doivent être consignés dans les fiches essais et transmis
aux services centraux du département chargé de l’Eau pour information.

Chapitre IV: consignes de sécurité à respecter lors des manœuvres de vannes

Article 33:
Mesures de sécurité à respecter
Toute manœuvre de vanne doit être effectuée selon les prescriptions des notices de fonctionnement
du constructeur et d’entretien existant au niveau de chaque barrage. Les vérifications des organes de
commande et de manœuvres électriques et hydrauliques (armoire de commande électrique, auxiliaires
de secours, niveau d’huile dans les centrales hydrauliques et des signalisations défaut, position vanne,
déroute, etc.) doivent précéder toute opération de manœuvre. Les opérateurs doivent s’assurer qu’il
n’y a personne sur les tabliers des vannes ou dans le lit de l’oued pour la partie visible à partir du
couronnement du barrage lors des manœuvres en charge.
Les chambres des vannes des vidanges de fond, des évacuateurs de crues, et des prises d’eau etc.
doivent être munies de portes avec cadenas et personne ne doit y accéder à l’exception des agents
autorisés par le chef du barrage ou son adjoint, les clés doivent être détenues par le chef du barrage
durant les horaires normaux de travail et par l’agent d’astreinte ou de permanence pendant les autres
horaires.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 255
Article 34:
Conditions de manœuvres des vannes
Les manœuvres des vannes pour la gestion de la retenue, soit en période de crues soit en période
normale, doivent être effectuées en présence de deux agents, le chef du barrage ou son adjoint et un
agent de la section d’entretien des équipements électromécaniques; ces agents, avant de quitter la
chambre des vannes, doivent vérifier que les moteurs des centrales hydrauliques sont bien arrêtés et
que les signalisations et les indicateurs de position correspondent bien à la position de la vanne à la fin
de la commande. En cas de fermeture ou d’ouverture totale, ils doivent vérifier que les fins de course ont
bien fonctionné et que les lampes de signalisation correspondantes sont bien allumées.
Article 35:
Etablissement des fiches
Tout essai ou intervention sur les vannes ou autres équipements électromécaniques doit être
effectué par deux agents au moins, le chef du barrage ou son adjoint et le responsable de la section
électromécanique et doit être sanctionné par l’établissement des fiches correspondantes (essai,
anomalie, intervention, compte rendu, historique, etc...) conformément aux prescriptions du guide MECEP.
Ces documents doivent être transmis aux services centraux du département chargé de l’Eau avec les
comptes rendus des contrôles périodiques et d’inventaire des pièces de rechange à la fin de chaque
trimestre avec les commentaires de l’Agence les concernant ainsi que les dispositions prises.
Pour les barrages disposant d’automatisme de manœuvre de vannes, en cas de déréglage ou de panne
de celui-ci, les commutateurs de sélection du mode de commande ne doivent pas rester sur position
auto. Ces commutateurs doivent être, ou bien sur position manuelle en cas de commande des vannes,
ou en position arrêt en cas de vannes à l’arrêt.
Article 36:
Consignes à donner aux agents d’astreinte ou de permanence
Les agents chargés d’astreinte ou de permanence doivent recevoir du chef du barrage des consignes
relatives:
• aux dispositions à prendre en cas de manœuvre des vannes;
• aux personnes à contacter en cas de problème; les moyens et les lieux où contacter ces personnes
pendant la période d’astreinte, doivent être précisés;
• au nombre des visites à effectuer au barrage.
Article 37:
Consignes à donner aux gardiens
Les gardiens doivent recevoir du chef du barrage des consignes relatives:
• aux endroits à surveiller avec exactitude;
• aux personnes à contacter en cas de problème (pollution de la retenue, sonnette d’alarme
signalant un défaut, etc…);
• aux accès des personnes étrangères au barrage ou dans la retenue.

256 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 38:
Les «cahiers journal»
Deux «cahiers journal», doivent être tenus au niveau de chaque barrage, comme suit:
1. un cahier pour enregistrer tous les événements concernant les ouvrages, tels que les visites,
les incidents, les anomalies, les interventions, ou les noyades. Les informations à consigner sont
notamment: la date, l’heure, la durée et la désignation de l’événement, le visa du responsable qui
a consigné les informations concernant l’événement en question;
2. un cahier pour enregistrer tous les lâchers d’eau à partir du barrage effectués notamment pour
les essais en charge, les passages de crue, ou la fourniture d’eau. Les informations à consigner
sont notamment: la date, l’heure, le débit, le volume et la turbidité.
Pour les lâchers effectués à partir des vannes, l’ouverture de ces vannes et la durée de cette ouverture
doivent être indiquées.
Pour les déversements par des évacuateurs à seuil libre, l’épaisseur de la lame déversante et la durée
de déversement doivent être également indiquées.
Article 39:
Analyse de la turbidité
L’analyse de la turbidité permet de déterminer les concentrations moyennes des dépôts solides
en suspension pendant les lâchers en période normale ou en période de crues. Des prélèvements
d’échantillons d’eau chargée dans des bouteilles au cours des lâchers pour analyses doivent être
effectués. Les résultats de ces analyses sont portés sur un tableau indiquant:
• la date de prise de l’échantillon;
• le numéro de l’échantillon;
• le niveau de la retenue à la prise de l’échantillon;
• le pourcentage d’ouverture de la vanne;
• la concentration des dépôts solides en grammes par litre (g/l).
Les résultats de ces analyses devront être communiqués au département chargé de l’Eau pour
information.

Titre III: les stations hydrologiques

Article 40:
Entretien des appareils de mesures limnimétriques
Les appareils de mesures limnimétriques constituent des dispositifs importants pour la connaissance
des débits transités à travers une section de jaugeage. L’agence du bassin hydraulique du Loukkos doit
effectuer un entretien permanent de ces appareils pour assurer leur bon fonctionnement. L’entretien
concerne notamment:
• les éléments d’échelles limnimétriques;
• les limnigraphes;
• les sections de jaugeage.
Article 41:
Entretien des appareils de mesures d’annonce de crues
La surveillance du régime d’écoulement des cours d’eau et surtout en période de crues nécessite un bon
fonctionnement du matériel d’annonce de crues. L’Agence du Bassin Hydraulique du Loukkos doit assurer
le bon état de fonctionnement de ce matériel par un entretien et une maintenance continus: les installations
de production d’énergie telles que batterie, chargeur, groupe électrogène ou panneau solaire, doivent être
fonctionnelles à tout moment avec une intensification de l’entretien en période de crues et le système de
transmission (radio, micro, antenne, câblage, fils…) doit permettre une bonne émission et une réception
nette en tout temps.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 257
Article 42:
Entretien du matériel de jaugeage
Le jaugeage des cours d’eau constitue des données essentielles pour l’évaluation des débits à travers
une section. L’entretien du matériel de jaugeage que l’Agence du Bassin Hydraulique du Loukkos doit
assurer, revêt un caractère important pour la connaissance des volumes d’eau acheminés par un cours
d’eau. Cet entretien concerne notamment:
• les moulinets et micro moulinets;
• les corps des moulinets;
• les hélices;
• les compteurs;
• les chronomètres;
• les téléphériques, cyclopotences et câbles électriques.
Article 43:
Entretien des appareils météo
L’agence du bassin hydraulique du Loukkos est chargée de l’entretien:
• des abris;
• de tous les types de thermomètres;
• des pluviographes;
• des barographes.
Article 44:
Entretien des appareils topographiques
La topographie est le moyen qui permet la réalisation de profils pour recalibrer ou tarer une section de
jaugeage et par conséquent d’avoir une fiabilité de mesures. Le matériel suivant doit être maintenu en
bon état de fonctionnement:
• niveau;
• mire;
• jalon;
• trépied;
• roulette.

Titre IV: les piézomètres

Article 45:
Réhabilitation
Lorsqu’un piézomètre est remblayé ou bouché l’Agence du Bassin hydraulique du Loukkos doit procéder
aux opérations suivantes selon les cas:
• le curage et le reforage du piézomètre;
• le nettoyage par soufflage;
• la confection d’une tête de piézomètre.
Article 46:
Entretien courant
Pour maintenir en bon état de fonctionnement un piézomètre l’agence du bassin hydraulique du Loukkos
doit assurer sa protection et procéder à son graissage au niveau de sa tête.

258 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie et
des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Eau et de
l’Environnement n°03/2010 du 13 Octobre 2010 fixant les conditions de
mise à la disposition de l’agence du bassin hydraulique
de Guir-Ziz-Rhris des biens du domaine public hydraulique

Titre I: disposition de gestion et de maintenance des barrages

Chapitre I: phase transitoire

Article 1:
Définition
La phase transitoire a pour objet de faire assister l’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris
par les services du département chargé de l’Eau pour qu’elle puisse exécuter les tâches définies ci-
dessous. Cette assistance concerne notamment:
• la validation des termes de référence liés aux opérations des différentes unités et sous-unités
(génie civil, électromécanique, auscultation…);
• l’organisation des visites périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• l’assistance dans la réalisation des travaux de maintenance;
• l’interprétation des mesures d’auscultation;
• la formation continue du personnel de l’agence concerné par la maintenance des ouvrages
hydrauliques.
Article 2:
Durée
La durée de la phase transitoire est de trois (3) ans, à compter de la date du présent arrêté.
Article 2bis:
Prise en charge du personnel d’exploitation
L’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris doit prendre en charge le personnel nécessaire à
l’exploitation de chaque ouvrage. Ce personnel fera partie intégrante de la structure de l’agence.
Article 3:
Suivi et contrôle des opérations d’entretien et de maintenance
Au cours de cette phase, l’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris doit assurer:
1. le suivi et le contrôle de toutes les tâches d’entretien, de maintenance, en particulier celles
définies par la Méthode de Conduite de l’Entretien Préventif dite «MECEP»;
2. le suivi de l’état de l’envasement des ouvrages par l’établissement des levés bathymétriques
tous les deux (2) à cinq (5) ans selon les barrages et les besoins et transmettre les documents
correspondants au département chargé de l’Eau.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 259
Article 4:
Exécution des opérations de maintenance
Au niveau de chaque barrage, toutes les tâches d’entretien, de contrôle et d’essai dont la plupart sont
définies dans les fiches d’entretien périodique du guide MECEP établi pour chaque type d’ouvrage et
pour chaque unité d’entretien à périodicité déterminée. Ces tâches doivent concerner, également, les
accès aux ouvrages, les installations annexes, les berges des retenues ainsi que tous les environs de
l’ouvrage.
La réalisation de ces tâches a pour objectif:
• de conserver en bon état de fonctionnement l’ouvrage et toutes les installations y associées
(unité et sous unité);
• d’éviter tout incident qui peut avoir des conséquences sur l’ouvrage et les installations annexes,
le personnel d’exploitation ou les tiers;
• de maintenir les performances des unités d’entretien (génie civil, électromécanique, dispositifs
d’auscultation);
• d’optimiser les coûts de maintenance et d’entretien;
• d’alléger les tâches d’entretien;
• de réduire le risque de défaillance et le temps de l’indisponibilité;
• d’éviter le fonctionnement du matériel dans les phases à haut risque.
Article 4bis:
Entretien des cités et locaux d’exploitation des barrages
L’agence est tenue d’entretenir régulièrement les cités où le personnel chargé de l’exploitation des
barrages est logé, les locaux administratifs qui abritent les bureaux d’exploitation desdits barrages,
leurs réseaux d’alimentation en eau potable et en électricité ainsi que leurs voies d’accès.
Article 5:
Etablissement des rapports d’entretien
Les rapports à établir par l’agence sont de deux sortes:
1. un rapport devant dégager le maximum d’informations relatives à l’opération d’entretien (unité
entretenue, cause de la panne ou de l’anomalie constatée, moyens utilisés, coût, conclusion des
résultats);
2. des rapports basés essentiellement sur les supports suivants qui existent au niveau de chaque
barrage:
• «unités de contrôle» qui permet de guider l’exploitant dans son travail;
• «fiche anomalie» qui identifie les anomalies et prévoit en conséquence l’intervention;
• «fiches entretiens périodiques» qui détermine les différents travaux d’entretien, essais et
opérations éventuelles à faire pour des périodicités définies;
• «fiche intervention» qui permet l’organisation du travail, la localisation de la panne et
l’approvisionnement en pièces de rechange;
• «fiche essai» qui permet de s’assurer des conditions de fonctionnement du matériel après
intervention et suit l’évolution de l’usure du matériel;
• «fiche compte-rendu» qui permet de reporter les principaux problèmes posés et les solutions
proposées après intervention;
• «fiche historique» qui permet de consigner tous les faits importants.

260 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 6:
Exécution des mesures d’auscultation
La sécurité d’un barrage étant étroitement liée au bon fonctionnement de son système d’auscultation
et à la qualité des mesures qui portent sur le suivi et le contrôle des phénomènes hydrauliques et
mécaniques, l’Agence du Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-Rhris doit notamment:
• contrôler le réseau de drainage et mesure des drains;
• contrôler le réseau de fuite et mesure des fuites;
• contrôler le réseau piézométrique et mesure des sous pressions;
• mesurer toute sorte de mouvement et de déformation d’ensemble (topographie, clinométrie,
pendule,...) ou élémentaire (témoin sonore, extensomètre,...).
Pour le contrôle des phénomènes hydrauliques, l’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris doit
assurer l’entretien des dispositifs d’auscultation afin qu’ils assurent en permanence le rôle qui leur est
dévolu.
Article 7:
Dépouillement des mesures d’auscultation
L’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris doit veiller au dépouillement des mesures
d’auscultation. Cette opération consiste en la vérification des mesures effectuées et leur comparaison
avec les anciennes mesures dans le but de détecter toute anomalie ou discordance. Elle permet,
également, le suivi et le contrôle de la qualité du travail réalisé par l’agent d’exploitation chargé des
prises de mesures.
Ce dépouillement doit se faire par le chef du barrage juste après la mesure puis être vérifié et validé par
le responsable d’auscultation au niveau de l’agence.
Article 8:
Etablissement de rapports d’auscultation
L’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris établit mensuellement pour chaque barrage un rapport
d’auscultation qui traduit l’évolution de chaque phénomène hydraulique ou mécanique, et permet de
suivre l’état et le comportement du barrage.
Article 9:
Rapports MECEP et d’interprétation de mesures
L’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris doit procéder à:
• l’analyse et l’interprétation des rapports MECEP et leur transmission aux services centraux du
département chargé de l’Eau;
• l’analyse des mesures d’auscultation et leur transmission aux services centraux du département
chargé de l’Eau.
Le département chargé de l’Eau assure l’interprétation des mesures d’auscultation ainsi que la
validation des rapports d’analyse et d’interprétation des fiches MECEP.
Article 10:
Programmation des opérations d’entretien et de maintenance
L’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris:
• établit les programmes annuels et pluriannuels des opérations de maintenance (entretien courant
et grosses réparations) appuyés par des fiches projet détaillées et des estimations de leurs coûts;
• exécute les programmes de maintenance approuvés par le département chargé de l’Eau;
• informe les services centraux du département chargé de l’Eau de tous les incidents exceptionnels;
• transmet les rapports d’exécution des opérations de maintenance aux services centraux du
département chargé de l’Eau pour information.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 261
Article 11:
Approbation et budgétisation des programmes d’entretien et de maintenance
Le département chargé de l’Eau procède à l’approbation des programmes d’entretien et de maintenance
et à la budgétisation des études et des travaux des opérations de grosses réparations et de toute
opération dont le montant estimé par l’étude est supérieur à deux millions cinq cents mille Dirhams. Par
«grosses réparations» on entend:
• les travaux de réhabilitation ou de confortement (Génie Civil et équipements) nécessitant une
étude et/ou une intervention en usine pour les équipements;
• le renouvellement de certains organes des vidanges de fond ou d’évacuateurs de crues tels que
pièces fixes, blindage, conduites, verrins, vannes, centrales, armoires de commandes;
• le désenvasement des retenues des barrages.
Toutefois, des conventions établies entre l’Agence du Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-Rhris et
les services du département chargé de l’Eau peuvent définir des modalités et des conditions des
programmes d’entretien et de maintenance différentes de celles prévues ci-dessus.
Article 12:
Exécution des consignes de gestion de la retenue
L’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris établit pour chaque retenue de barrage un ensemble de
règles permettant de prendre une décision relative à l’utilisation de l’eau, et portant sur la connaissance
des éléments suivants:
• les volumes stockés dans la retenue en fin de chaque mois;
• le calendrier des programmes de fourniture;
• la fourniture d’irrigation, d’alimentation en eau potable ou industrielle;
• le volume des déversés (en cas de crues);
• les volumes évaporés;
• la production énergétique.
En vue d’exécuter les consignes de gestion d’une retenue l’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-
Rhris doit veiller au bon fonctionnement du matériel électromécanique (bon fonctionnement des vannes
des différentes prises, bon tarage de ces vannes pour bien contrôler et évaluer toute restitution).
En cas de lâchers d’eau l’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris doit saisir les services des
départements chargés de l’Eau et de l’Agriculture, l’Office National de l’Eau Potable, l’Office National
de l’Electricité, ainsi que les autorités locales et la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des
biens à l’aval des ouvrages en cas de déversement ou de restitution d’eau à l’aval en période de crues.
Article 13:
Gardiennage et surveillance des ouvrages
L’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris doit assurer, en coordination avec les forces de
l’ordre, le gardiennage et la surveillance au niveau des ouvrages d’une manière permanente.
Article 14:
Formation des équipes d’exploitation
L’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris assure la formation nécessaire aux équipes
d’exploitation pour leur permettre d’entretenir les ouvrages et leurs installations annexes, d’améliorer
leurs connaissances pratiques et théoriques dans le domaine de la maintenance et de bénéficier d’un
retour d’expérience.
Article 15:
Soutien en formation continue
Le département chargé de l’Eau apporte son soutien pour la formation continue du personnel de
l’Agence du Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-Rhris concerné par la maintenance, conformément à un
programme préétabli. Cette formation doit viser à réduire la probabilité de défaillance du système de
manœuvre et de commande par une surveillance, une maintenance et un entretien judicieusement
conduits et à permettre au personnel de maîtriser le fonctionnement dans n’importe quelle situation.

262 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Chapitre II: phase normale

Article 16:
Définition
C’est la phase qui succède à la phase transitoire définie à l’article 1 ci-dessus. Pendant cette phase
les missions dévolues à l’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris et au département chargé de
l’Eau sont définies comme suit:
Article 17:
Missions de l’Agence dans la maintenance des barrages
L’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris prend en charge l’ensemble des opérations d’entretien
et de maintenance des ouvrages mis à sa disposition et des équipements qui leurs sont associés,
excepté les grosses réparations dont les montants sont supérieurs au seuil fixé dans l’article 11 ci-
dessus. Outre les missions qu’elle remplit durant la phase transitoire, l’agence du bassin hydraulique
du Guir-Ziz-Rhris doit:
• assurer la formation continue de son personnel et des équipes d’exploitation, en collaboration
avec le département chargé de l’Eau, en cas de besoins;
• exécuter et superviser les opérations d’entretien et de maintenance y compris les grosses
réparations des ouvrages et des équipements y associés;
• interpréter les mesures d’auscultation en concertation avec un Ingénieur Conseil confirmé dans
ce domaine et transmettre les rapports correspondants aux services centraux du département
chargé de l’Eau pour approbation;
• organiser des visites périodiques et annuelles aux différents ouvrages;
• informer les services centraux du département chargé de l’Eau de toutes les opérations
d’entretien, de réparation ainsi que des programmes pluriannuels d’entretien.
Article 18:
Missions du département chargé de l’Eau
Au cours de la phase normale, le département chargé de l’Eau est chargé:
• d’effectuer des visites d’expertise périodiques des barrages et de leurs ouvrages annexes;
• d’examiner et de valider les rapports d’interprétation des mesures d’auscultation et ceux relatifs
à la MECEP;
• d’effectuer les études nécessaires pour les grosses réparations;
• de budgétiser les études et les travaux relatifs aux opérations de grosses réparations et assister
l’Agence dans leur réalisation;
• de participer, si nécessaire, aux visites d’inspection organisées par l’agence;
• de prêter toute assistance technique nécessaire pour la maintenance des ouvrages, notamment, la
participation à la formation continue du personnel de l’agence en matière de maintenance des ouvrages.

Titre II: consignes de manœuvre des vannes des équipements


hydromécaniques des barrages

Chapitre I: vannes des évacuateurs de crues

Article 19:
Manœuvre des vannes des évacuateurs de crues
Les vannes d’évacuation des crues constituent des organes de sécurité des barrages. L’Agence du
Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-Rhris doit appliquer les consignes de manœuvre relatives à ces
équipements tout en maîtrisant leur mode opératoire de conduite qui permet de définir les conditions et
la consistance des manœuvres à accomplir pour assurer le respect des principes de fonctionnement et
garantir la sécurité de l’ouvrage.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 263
L’application de ces consignes permet, d’une part, de s’assurer du bon fonctionnement des différents
organes du matériel au moyen d’essais périodiques, à vide et en charge, selon les dispositions précisées
dans le guide de la MECEP et, d’autre part, de procéder à la gestion de la retenue en période de crues.
Article 20:
Essais à vide des vannes des évacuateurs de crues
Un essai à vide permet de s’assurer de l’état de fonctionnement du matériel.
Avant chaque essai, l’Agence du Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-Rhris doit vérifier l’état de
fonctionnement des organes de commande, de manœuvre et de levage.
Toutes les opérations à réaliser au cours des essais doivent être opérées par l’équipe électromécanique
de l’Agence du Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-Rhris en présence du chef du barrage concerné et en
suivant les instructions consignées dans le guide MECEP.
Les essais doivent être réalisés en concertation avec le département chargé de l’Eau et leurs dates
doivent être arrêtées en commun accord.
Article 21:
Essais en charge des vannes des évacuateurs de crues
Les essais en charge doivent être effectués par l’Agence au moins une fois par an pour chaque vanne
si le niveau d’eau le permet. Le pourcentage d’ouverture des vannes, la date et la durée de ces essais
doivent être arrêtés avec le département chargé de l’Eau et communiqués par écrit, deux semaines
au moins avant l’essai aux services extérieurs concernés des Ministères chargés de l’Agriculture, de
l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office National de l’Electricité ainsi qu’aux Autorités Locales et
à la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des populations et de leurs biens à l’aval.
Les temps d’ouverture et de fermeture et les pressions d’huile en cours d’essais devront être notés sur
les fiches essais de la MECEP et comparés avec les valeurs correspondantes indiquées sur la notice
de fonctionnement du matériel.
Article 22:
Fonctionnement des vannes des évacuateurs de crues en période de crues
Les barrages équipés des évacuateurs de crues vannés nécessitent une surveillance humaine
beaucoup plus intense en période de crues en raison de la relative vulnérabilité des organes mobiles.
L’agence du bassin hydraulique doit prendre les mesures nécessaires pour exécuter les consignes
d’exploitation et effectuer la manœuvre des vannes en temps opportun.

Chapitre II: vannes de vidanges de fond

Article 22bis:
Rôle des vidanges de fond
Les vidanges de fond sont conçues pour assurer la sécurité des barrages en permettant de vider leur
retenue à tout moment en cas de nécessité ou d’inspecter les galeries y associées. Leurs équipements
électromécaniques doivent être opérationnels de manière permanente.
Pour s’assurer du bon fonctionnement du matériel hydromécanique, l’agence du bassin hydraulique du Guir-
Ziz-Rhris doit effectuer périodiquement des essais à vide et en charge des vannes de garde et de réglage en
appliquant strictement les dispositions et les consignes précisées dans les articles 23 à 31 ci-après.
Article 23:
Essais à vide des vannes amont (de garde)
Toute vanne de garde devra être essayée (fermeture puis ouverture) une fois tous les trois mois avec la
vanne aval (de réglage) fermée (manœuvre en milieu équilibré). Les temps de fermeture et d’ouverture
ainsi que les pressions d’huile au cours des manœuvres, à la même position de la vanne, seront notés
sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec les valeurs correspondantes indiquées sur la
notice de fonctionnement du matériel.

264 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 24:
Vérifications de position des vannes amont (de garde)
Les vannes de garde étant en position «ouverture totale» en fonctionnement normal, des vérifications
de position doivent se faire systématiquement chaque semaine en période normale et tous les jours
en période de crues. Pour les vannes dont les armoires de commande sont équipées de compteurs de
reprise de fuite, il faut noter à chaque visite le nombre affiché.
Article 25:
Cas de la fermeture en charge des vannes amont (de garde)
Le recours à la fermeture en charge des vannes de garde ne doit avoir lieu qu’exceptionnellement en
cas de coincement de la vanne de réglage en position ouverte ou intermédiaire.
Article 26:
Essais à vide des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai à vide des vannes de réglage doit se faire après fermeture de la vanne de garde (en milieu
équilibré). Les temps d’ouverture et de fermeture ainsi que les pressions d’huile en cours de manœuvre,
à la même position de la vanne, seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés avec les
valeurs correspondantes indiquées sur la notice de fonctionnement du matériel. Cet essai doit être
effectué une fois tous les trois mois. La date des essais des vannes de garde et des vannes de réglage
doit être la même.
Les valeurs des temps d’ouverture et de fermeture des vannes ainsi que celles des pressions enregistrées
au cours des essais doivent être confrontées avec les valeurs d’origines de ces paramètres (valeurs
enregistrées au cours de la première mise en service).
Article 27:
Essais en charge des vannes aval (de réglage) en période normale
L’essai en charge des vannes de réglage doit être effectué par l’Agence au moins une fois par an. La date
et la durée de cet essai doivent être arrêtées avec le département chargé de l’Eau et communiquées
par écrit, deux semaines au moins avant l’essai, aux services extérieurs concernés des Ministères
chargés de l’Agriculture, de l’Office National de l’Eau Potable et de l’Office National de l’Electricité
ainsi qu’aux Autorités Locales et à la Gendarmerie Royale pour assurer la sécurité des populations et
de leurs biens à l’aval.
Article 28:
Consistance de la manœuvre d’essai en charge des vannes aval de réglage en période normale
La manœuvre d’essai en charge devra comprendre nécessairement une ouverture totale suivie d’une
fermeture totale. Les temps d’ouverture, de fermeture et les pressions d’huile en cours de manœuvre
avec la vanne toujours à la même position seront notés sur les fiches essais de la MECEP et comparés
avec les valeurs correspondantes indiquées sur la notice de fonctionnement du matériel. Le temps du
maintien de la vanne en position d’ouverture maximale sera déterminé en fonction de la turbidité de
l’eau lâchée par la vidange de fond. Les lâchés doivent être arrêtés, une fois que l’eau redevient claire
ou lorsque le temps de 10 minutes sera écoulé.
Les faibles ouvertures prolongées doivent être évitées pour ne pas abîmer les joints d’étanchéité de la
vanne.
Article 29:
Suivi de l’évaluation des dépôts solides
Des relevés du niveau de vase doivent se faire après chaque lâcher au voisinage des têtes de prise pour
suivre l’évolution des dépôts solides et pour s’assurer que le cône d’entonnement de la vidange de fond
est bien dégagé. Le cône à surveiller commence du parement et s’étend sur un rayon de 100 mètres de
la tête de prise concernée.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 265
Article 30:
Transmission du compte rendu au département chargé de l’Eau
Un compte-rendu des lâchers effectués est transmis par l’Agence du Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-
Rhris au département chargé de l’Eau dans la semaine qui suit la date de leur exécution. Il doit contenir
notamment la date, les pourcentages d’ouverture des vannes avec les durées correspondantes, les
débits, les volumes, la turbidité ainsi que les problèmes rencontrés.
Article 31:
Ouverture de la vanne aval (de réglage) en période de crues
A l’avènement d’une crue importante, et afin de chasser les apports solides accumulés devant
l’entonnement de la vidange de fond, la vanne de réglage devra être ouverte de 20% à 50% selon ses
dimensions une fois par jour pendant 15 minutes.
Cette vanne sera ouverte dès le début de déversement des eaux par l’évacuateur de crues ou dès que
ce déversement devient prévisible; le débit évacué par la vidange de fond doit être ajusté sur le débit
entrant. La vanne sera refermée progressivement en fin de crue jusqu’à ce que le niveau redescende à
celui de la cote de la retenue normale.
Pour les barrages équipés de plusieurs vannes de vidange de fond, l’ouverture des vannes doit se faire
conformément aux consignes formulées dans les notices d’exploitation technique de manœuvre des
vannes du constructeur, disponibles au niveau de chaque barrage.

Chapitre III: vannes de prises

Article 32:
Essais des vannes des prises
Des essais à vide et en charge de toutes les vannes de prises qui ne sont pas en service doivent être
effectués conformément aux notices du constructeur disponibles au niveau de chaque barrage et
aux procédures définies dans le guide MECEP, au moins une fois par an afin de s’assurer de leur bon
fonctionnement. Les résultats de ces essais doivent être consignés dans les fiches essais et transmis
aux services centraux du département chargé de l’Eau pour information.

Chapitre IV: consignes de sécurité à respecter lors des manœuvres de vannes

Article 33:
Mesures de sécurité à respecter
Toute manœuvre de vanne doit être effectuée selon les prescriptions des notices de fonctionnement
du constructeur et d’entretien existant au niveau de chaque barrage. Les vérifications des organes de
commande et de manœuvres électriques et hydrauliques (armoire de commande électrique, auxiliaires
de secours, niveau d’huile dans les centrales hydrauliques et des signalisations défaut, position vanne,
déroute, etc.) doivent précéder toute opération de manœuvre. Les opérateurs doivent s’assurer qu’il
n’y a personne sur les tabliers des vannes ou dans le lit de l’oued pour la partie visible à partir du
couronnement du barrage lors des manœuvres en charge.
Les chambres des vannes des vidanges de fond, des évacuateurs de crues, et des prises d’eau etc.
doivent être munies de portes avec cadenas et personne ne doit y accéder à l’exception des agents
autorisés par le chef du barrage ou son adjoint, les clés doivent être détenues par le chef du barrage
durant les horaires normaux de travail et par l’agent d’astreinte ou de permanence pendant les autres
horaires.

266 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 34:
Conditions de manœuvres des vannes
Les manœuvres des vannes pour la gestion de la retenue, soit en période de crues soit en période
normale, doivent être effectuées en présence de deux agents, le chef du barrage ou son adjoint et un
agent de la section d’entretien des équipements électromécaniques; ces agents, avant de quitter la
chambre des vannes, doivent vérifier que les moteurs des centrales hydrauliques sont bien arrêtés et
que les signalisations et les indicateurs de position correspondent bien à la position de la vanne à la fin
de la commande. En cas de fermeture ou d’ouverture totale, ils doivent vérifier que les fins de course ont
bien fonctionné et que les lampes de signalisation correspondantes sont bien allumées.
Article 35:
Etablissement des fiches
Tout essai ou intervention sur les vannes ou autres équipements électromécaniques doit être
effectué par deux agents au moins, le chef du barrage ou son adjoint et le responsable de la section
électromécanique et doit être sanctionné par l’établissement des fiches correspondantes (essai,
anomalie, intervention, compte rendu, historique, etc...) conformément aux prescriptions du guide
MECEP.
Ces documents doivent être transmis aux services centraux du département chargé de l’Eau avec les
comptes rendus des contrôles périodiques et d’inventaire des pièces de rechange à la fin de chaque
trimestre avec les commentaires de l’Agence les concernant ainsi que les dispositions prises.
Pour les barrages disposant d’automatisme de manœuvre de vannes, en cas de déréglage ou de panne
de celui-ci, les commutateurs de sélection du mode de commande ne doivent pas rester sur position
auto. Ces commutateurs doivent être, ou bien sur position manuelle en cas de commande des vannes,
ou en position arrêt en cas de vannes à l’arrêt.
Article 36:
Consignes à donner aux agents d’astreinte ou de permanence
Les agents chargés d’astreinte ou de permanence doivent recevoir du chef du barrage des consignes
relatives:
• aux dispositions à prendre en cas de manœuvre des vannes;
• aux personnes à contacter en cas de problème; les moyens et les lieux où contacter ces personnes
pendant la période d’astreinte, doivent être précisés;
• au nombre des visites à effectuer au barrage.
Article 37:
Consignes à donner aux gardiens
Les gardiens doivent recevoir du chef du barrage des consignes relatives:
• aux endroits à surveiller avec exactitude;
• aux personnes à contacter en cas de problème (pollution de la retenue, sonnette d’alarme
signalant un défaut, etc…);
• aux accès des personnes étrangères au barrage ou dans la retenue.
Article 38:
Les «cahiers journal»
Deux «cahiers journal», doivent être tenus au niveau de chaque barrage, comme suit:
1. un cahier pour enregistrer tous les événements concernant les ouvrages, tels que les visites,
les incidents, les anomalies, les interventions, ou les noyades. Les informations à consigner sont
notamment: la date, l’heure, la durée et la désignation de l’événement, le visa du responsable qui
a consigné les informations concernant l’événement en question;
2. un cahier pour enregistrer tous les lâchers d’eau à partir du barrage effectués notamment pour
les essais en charge, les passages de crue, ou la fourniture d’eau. Les informations à consigner
sont notamment: la date, l’heure, le débit, le volume et la turbidité.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 267
Pour les lâchers effectués à partir des vannes, l’ouverture de ces vannes et la durée de cette ouverture
doivent être indiquées.
Pour les déversements par des évacuateurs à seuil libre, l’épaisseur de la lame déversante et la durée
de déversement doivent être également indiquées.
Article 39:
Analyse de la turbidité
L’analyse de la turbidité permet de déterminer les concentrations moyennes des dépôts solides
en suspension pendant les lâchers en période normale ou en période de crues. Des prélèvements
d’échantillons d’eau chargée dans des bouteilles au cours des lâchers pour analyses doivent être
effectués. Les résultats de ces analyses sont portés sur un tableau indiquant:
• la date de prise de l’échantillon;
• le numéro de l’échantillon;
• le niveau de la retenue à la prise de l’échantillon;
• le pourcentage d’ouverture de la vanne;
• la concentration des dépôts solides en grammes par litre (g/l).
Les résultats de ces analyses devront être communiqués au département chargé de l’Eau pour
information.

Titre III: les stations hydrologiques

Article 40:
Entretien des appareils de mesures limnimétriques
Les appareils de mesures limnimétriques constituent des dispositifs importants pour la connaissance
des débits transités à travers une section de jaugeage. L’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-
Rhris doit effectuer un entretien permanent de ces appareils pour assurer leur bon fonctionnement.
L’entretien concerne notamment:
• les éléments d’échelles limnimétriques;
• les limnigraphes;
• les sections de jaugeage.
Article 41:
Entretien des appareils de mesures d’annonce de crues
La surveillance du régime d’écoulement des cours d’eau et surtout en période de crues nécessite un
bon fonctionnement du matériel d’annonce de crues. L’Agence du Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-Rhris
doit assurer le bon état de fonctionnement de ce matériel par un entretien et une maintenance
continus: les installations de production d’énergie telles que batterie, chargeur, groupe électrogène ou
panneau solaire, doivent être fonctionnelles à tout moment avec une intensification de l’entretien en
période de crues et le système de transmission (radio, micro, antenne, câblage, fils…) doit permettre
une bonne émission et une réception nette en tout temps.

268 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 42:
Entretien du matériel de jaugeage
Le jaugeage des cours d’eau constitue des données essentielles pour l’évaluation des débits à travers
une section. L’entretien du matériel de jaugeage que l’Agence du Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-Rhris
doit assurer, revêt un caractère important pour la connaissance des volumes d’eau acheminés par un
cours d’eau. Cet entretien concerne notamment:
• les moulinets et micro moulinets;
• les corps des moulinets;
• les hélices;
• les compteurs;
• les chronomètres;
• les téléphériques, cyclopotences et câbles électriques.
Article 43:
Entretien des appareils météo
L’agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris est chargée de l’entretien:
• des abris;
• de tous les types de thermomètres;
• des pluviographes;
• des barographes.
Article 44:
Entretien des appareils topographiques
La topographie est le moyen qui permet la réalisation de profils pour recalibrer ou tarer une section de
jaugeage et par conséquent d’avoir une fiabilité de mesures. Le matériel suivant doit être maintenu en
bon état de fonctionnement:
• niveau;
• mire;
• jalon;
• trépied;
• roulette.

Titre IV: les piézomètres

Article 45:
Réhabilitation
Lorsqu’un piézomètre est remblayé ou bouché l’Agence du Bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhris doit
procéder aux opérations suivantes selon les cas:
• le curage et le reforage du piézomètre;
• le nettoyage par soufflage;
• la confection d’une tête de piézomètre.
Article 46:
Entretien courant
Pour maintenir en bon état de fonctionnement un piézomètre l’agence du bassin hydraulique du
Guir-Ziz-Rhris doit assurer sa protection et procéder à son graissage au niveau de sa tête.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 269
270 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
1.2.3 Seuils de creusement de puits, de réalisation
des forages et de prélèvement d’eau

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 271
Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1647-00 du 20 Chaabane 1421
(17 Novembre 2000) relatif à la fixation du seuil de prélèvement d’eau
dans la nappe souterraine à l’intérieur de la zone d’action de l’agence
du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia
Bulletin Officiel n° 4858 du 21/12/2000

Article 1:
(modifié par l’arrêté n° 2245-08 du 1er décembre 2008) En application de l’article 11 du décret n° 2-97-487
susvisé, le seuil de prélèvement d’eau dans la nappe souterraine, à l’intérieur de la zone d’action de
l’agence du bassin hydraulique d’Oum-Er-Rbia, est fixé comme suit:
• pour l’usage domestique individuel à 2 mètres cubes par jour;
• pour l’approvisionnement en eau des agglomérations à 40 mètres cubes par jour;
• pour l’usage d’irrigation à 10 mètres cubes par jour;
• pour les autres usages à 4 mètres cubes par jour.
Article 2:
Le présent arrêté est publié au Bulletin officiel.

272 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1648-00 du 20 Chaabane 1421
(17 Novembre 2000) relatif à la fixation du seuil de prélèvement d’eau
dans la nappe souterraine à l’extérieur des zones d’action des agences
de bassins hydrauliques
Bulletin Officiel n° 4858 du 21/12/2000

Article 1:
(modifié par l’arrêté n° 2246-08 du 1er décembre 2008) En application de l’article 11 du décret n° 2-97-487
susvisé, le seuil de prélèvement d’eau dans la nappe souterraine, à l’extérieur des zones d’action des
agences de bassins hydrauliques, est fixé comme suit:
• pour l’usage domestique individuel à 2 mètres cubes par jour ;
• pour l’approvisionnement en eau des agglomérations à 40 mètres cubes par jour;
• pour l’usage d’irrigation à 10 mètres cubes par jour;
• pour les autres usages à 4 mètres cubes par jour.
Article 2:
Le présent arrêté est publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 273
Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1649-00 du 20 Chaabane 1421
(17 Novembre 2000) relatif à la fixation du seuil de creusement de puits
et de réalisation des forages à l’intérieur de la zone d’action de l’agence
du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia
Bulletin Officiel n° 4858 du 21/12/2000

Article 1:
(abrogé et remplacé par l’arrêté n° 2247-08 du 1er décembre 2008) En application de l’article 18 du décret
n° 2-97-487 susvisé, le seuil de profondeur de creusement de puits et de réalisation de forages, prévu
à l’article 26 de la loi n° 10-95 sur l’eau, est fixé, à l’intérieur de la zone d’action de l’Agence du bassin
hydraulique de l’Oum Er-Rbia, pour:
• la nappe de Tadla à 50 mètres;
• la nappe de Bahira à 50 mètres;
• les nappes de Tassaout et Sahel de Doukkala à 30 mètres;
• les autres nappes à 40 mètres.
Article 2:
Le présent arrêté est publié au Bulletin officiel.

274 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1650-00 du 20 Chaabane 1421
(17 Novembre 2000) relatif à la fixation du seuil de creusement de
puits et de réalisation des forages à l’extérieur des zones d’action des
agences de bassins hydrauliques
Bulletin Officiel n° 4858 du 21/12/2000

Article 1:
(abrogé et remplacé par l’arrêté n° 2248-08 du 1er décembre 2008) En application de l’article 18 du décret
n° 2-97-487 susvisé, le seuil de profondeur de creusement de puits et de réalisation de forages, prévu à
l’article 26 de la loi n° 10-95 sur l’eau, est fixé, à l’extérieur des zones d’action des agences de bassins
hydrauliques, pour:
• la nappe de Foum El Oued à 10 mètres;
• le bassin crétassé d’Errachidia à 12 mètres;
• le bassin du Tafilalet à 15 mètres;
• la nappe du Tinjdad à 14 mètres;
• la nappe du Maider à 15 mètres;
• la nappe du Boudnib à 10 mètres;
• la nappe de Goulmima à22 mètres;
• la nappe de Rich à 7 mètres;
• la nappe de Gourrama à 15 mètres;
• la nappe d’Erfoud-Rissani à 18 mètres;
• la nappe du Fezna-Jorf à 18 mètres;
• les autres nappes à30 mètres.
Article 2:
Le présent arrêté est publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 275
Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1551-02 du 10 Chaabane 1423
(17 Octobre 2002) relatif à la fixation des seuils de creusement de puits,
de réalisation des forages et de prélèvement d’eau souterraine à l’intérieur
de la zone d’action de l’agence du bassin hydraulique du Loukkos
Bulletin Officiel n° 5062 du 05/12/2002

Article 1:
(abrogé et remplacé par l’arrêté n° 2249-08 du 1er décembre 2008) En application des articles 11 et 18 du
décret n° 2-97-487 susvisé, les seuils de profondeur de creusement de puits et de réalisation de forages
et les seuils de prélèvement d’eau dans les nappes souterraines, sont fixés, à l’intérieur de la zone
d’action de l’Agence du bassin hydraulique du Loukkos dans le tableau ci-après:

Seuils de
creusement
Seuils de prélèvement d’eau
Nom de la nappe de puits et de
(m3/jour)
réalisation des
forages
Rmel 10 m Usage domestique individuel: 2
Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Oulad Ogbane 10 m Usage domestique individuel: 2
Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Charf El Akkab 5m Usage domestique individuel: 2
Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Chaine calcaire rifaine 20 m Usage domestique individuel: 2
Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Côtières 5m Usage domestique individuel: 2
méditerranéennes entre Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Tanger et Amsa et entre Usage d’irrigation: 10
Oued Laou et Jabhat Autres usages: 4
Rhiss-Nechor
A l’extérieur des 30 m Usage domestique individuel: 2
nappes ci-dessus Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
mentionnées Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Article 2:
Le présent arrêté est publié au Bulletin officiel.

276 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1552-02 du 10 Chaabane 1423
(17 Octobre 2002) relatif à la fixation des seuils de creusement de
puits, de réalisation des forages et de prélèvement d’eau souterraine
à l’intérieur de la zone d’action de l’agence du bassin hydraulique du
Souss-Massa
Bulletin Officiel n° 5062 du 05/12/2002

Article 1:
(abrogé et remplacé par l’arrêté n° 2250-08 du 1er décembre 2008) En application des articles 11 et 18 du
décret n° 2-97-487 susvisé, les seuils de profondeur de creusement de puits et de réalisation de forages
et les seuils de prélèvement d’eau dans les nappes souterraines, sont fixés, à l’intérieur de la zone
d’action de l’agence du bassin hydraulique du Souss Massa comme suit:

Seuils de
creusement
Seuils de prélèvement d’eau
Secteurs de puits et de
(m3/jour)
réalisation des
forages
Souss et Chtouka 20 m Usage domestique individuel: 2
Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Tiznit 30 m Usage domestique individuel: 2
Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
A l’extérieur 40 m Usage domestique individuel: 2
des secteurs Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
mentionnés Usage d’irrigation: 10
ci-dessus Autres usages: 4

Article 2:
Le présent arrêté est publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 277
Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1553-02 du 10 Chaabane 1423
(17 Octobre 2002) relatif à la fixation des seuils de creusement de puits,
de réalisation des forages et de prélèvement d’eau souterraine
à l’intérieur de la zone d’action de l’agence du bassin hydraulique
de la Moulouya
Bulletin Officiel n° 5062 du 05/12/2002

Article 1:
(abrogé et remplacé par l’arrêté n° 2251-08 du 1er décembre 2008) En application de l’article 18 du décret
n° 2-97-487 susvisé, le seuil de profondeur de creusement de puits et de réalisation des forages est fixé,
à l’intérieur de la zone d’action de l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya, pour:
• la haute Moulouya à 30 mètres;
• la moyenne Moulouya à 25 mètres;
• la chaine des Horsts à 40 mètres;
• les Béni Snassen à 30 mètres;
• la nappe de Nekkor à 10 mètres;
• la nappe de Kert à 10 mètres;
• la nappe Gareb à 10 mètres;
• la nappe de Bouareg à 5 mètres;
• la nappe de Triffa à 20 mètres;
• la nappe de Jebl Hamra à 40 mètres;
• la nappe d’Angad à 40 mètres;
• la nappe de Aïn Béni Methar à 20 mètres;
• la nappe de Bouhoria Niama à 30 mètres;
• la nappe de Guercif à 20 mètres;
• la nappe de Figuig à 10 mètres;
• les autres nappes à 40 mètres.
Article 2:
(abrogé et remplacé par l’arrêté n° 2251-08 du 1er décembre 2008) Le seuil de prélèvement d’eau dans
les nappes souterraines prévu dans l’article 11 du décret n° 2-97-487 précité est fixé, pour la zone
d’action de l’agence du bassin hydraulique de la Moulouya à:
• 2 mètres cubes par jour pour l’usage domestique individuel;
• 40 mètres cubes par jour pour l’approvisionnement en eau des agglomérations;
• 10 mètres cubes par jour pour l’usage d’irrigation;
• 4 mètres cubes par jour pour les autres usages.
Article 3:
Le présent arrêté est publié au Bulletin officiel.

278 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1554-02 du 10 Chaabane 1423
(17 Octobre 2002) relatif à la fixation des seuils de creusement de puits, de
réalisation des forages et de prélèvement d’eau souterraine à l’intérieur de
la zone d’action de l’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg
et de la Chaouia
Bulletin Officiel n° 5062 du 05/12/2002

Article 1:
(modifié par l’arrêté n° 2252-08 du 1 décembre 2008) En application des articles 11 et 18 du décret
er

n° 2-97-487 susvisé, les seuils de profondeur de creusement de puits et de réalisation des forages et les
seuils de prélèvement d’eau dans les nappes souterraines, sont fixés, à l’intérieur de la zone d’action de
l’agence du bassin hydraulique du Bou Regreg et de la Chaouia dans le tableau ci-après:

Seuils de
creusement
Seuils de prélèvement d’eau
Nom de la nappe de puits et de
(m3/jour)
réalisation de
forages
Nappe de 20 m Usage domestique individuel: 2
Berrechid Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Nappe de la 15 m Usage domestique individuel: 2
Chaouia côtière Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Nappe de Témara 15 m Usage domestique individuel: 2
Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Nappe des Shoul 20 m Usage domestique individuel: 2
Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Nappe de 10 m Usage domestique individuel: 2
Tanoubart Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
A l’extérieur des 40 m Tous usages: 20
nappes ci-dessus
mentionnées

Article 2:
Le présent arrêté est publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 279
Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1555-02 du 10 Chaabane 1423
(17 Octobre 2002) relatif à la fixation des seuils de creusement de
puits, de réalisation des forages et de prélèvement d’eau souterraine à
l’intérieur de la zone d’action de l’Agence du bassin hydraulique du Sebou
Bulletin Officiel n° 5062 du 05/12/2002

Article 1:
(abrogé et remplacé par l’arrêté n° 2253-08 du 1er décembre 2008) En application des articles 11 et 18 du
décret n° 2-97-487 susvisé, les seuils de profondeur de creusement de puits et de réalisation de forages
et les seuils de prélèvement d’eau dans les nappes souterraines, sont fixés, à l’intérieur de la zone
d’action de l’agence du bassin hydraulique du Sebou dans le tableau ci-après:

Seuils de
creusement
Seuils de prélèvement d’eau
Nom de la nappe de puits et de
(m3/jour)
réalisation des
forages
Nappe Fès-Meknès 15 m Usage domestique individuel: 2
Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Nappe de 10 m Usage domestique individuel: 2
Maâmoura Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Nappe de Gharb 20 m Usage domestique individuel: 2
Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Nappe du couloir 10 m Usage domestique individuel: 2
Fès-Taza Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Nappe des 20 m Usage domestique individuel: 2
causses moyens Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Atlassiques Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Nappe moyen Atlas 40 m Usage domestique individuel: 2
Plissé Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4

280 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Seuils de
creusement
Seuils de prélèvement d’eau
Nom de la nappe de puits et de
(m3/jour)
réalisation des
forages
Nappe de Bous 15 m Usage domestique individuel: 2
Agba Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Nappe Prérifaine 30 m Usage domestique individuel: 2
Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Nappe Drader 10 m Usage domestique individuel: 2
Souiere Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4
Zones extérieures 20 m Usage domestique individuel: 2
aux nappes Approvisionnement en eau des agglomérations: 40
Usage d’irrigation: 10
Autres usages: 4

Article 2:
Le présent arrêté est publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 281
Arrêté du Ministre de l’Equipement n°1556-02 du 10 Chaabane 1423
(17 Octobre 2002) relatif à la fixation du seuil de creusement de puits, de
réalisation des forages et de prélèvement d’eau souterraine à l’intérieur
de la zone d’action de l’Agence du bassin hydraulique du Tensift
Bulletin Officiel n° 5062 du 05/12/2002

Article 1:
(abrogé et remplacé par l’arrêté n° 2254-08 du 1er décembre 2008) En application de l’article 18 du décret
n° 2-97-487 susvisé, le seuil de profondeur de creusement de puits et de réalisation des forages est fixé,
à l’intérieur de la zone d’action de l’Agence du bassin hydraulique du Tensift:
• à 20 mètres pour la nappe d’El Haouz-Mejjat;
• à 30 mètres pour la nappe de la Bahira;
• à 15 mètres pour la nappe côtière;
• à 25 mètres pour la nappe Meskala-Kourimat;
• à 20 mètres pour la nappe de Bousbaâ;
• à 40 mètres pour les autres nappes;
• à 5 mètres pour les autres nappes dans un rayon de 500 mètres des sources naturelles.
Article 2:
(abrogé et remplacé par l’arrêté n° 2254-08 du 1er décembre 2008) Le seuil de prélèvement d’eau dans
la nappe souterraine, prévu dans l’article 11 du décret n° 2-97-487 précité est fixé, pour la zone d’action
de l’agence du bassin hydraulique du Tensift, à:
• 2 mètres cubes par jour pour l’usage domestique individuel;
• 40 mètres cubes par jour pour l’approvisionnement en eau des agglomérations;
• 10 mètres cubes par jour pour l’usage d’irrigation;
• 4 mètres cubes par jour pour les autres usages.
Article 3:
Le présent arrêté est publié au Bulletin officiel.

282 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 283
284 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
1.2.4
Normes de qualité des eaux

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 285
Arrêté conjoint du Ministre de l’Equipement et du Ministre chargé
de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de
l’Environnement n°1275-01 du 10 Chaabane 1423 (17 Octobre 2002)
définissant la grille de qualité des eaux de surface
Bulletin Officiel n° 5062 du 05/12/2002

Article 1:
A compter de la date de publication du présent arrêté conjoint, la grille de qualité des eaux de surface
visée à l’article premier du décret n° 2-97-787 susvisé est fixée pour les eaux de surface au tableau n°1
joint au présent arrêté.
Article 2:
Pour les endroits qui ne subissent pas l’influence de sources de pollutions, la grille simplifiée de qualité
des eaux de surface définie dans le tableau n° 2 peut être utilisée.
Article 3:
La grille de qualité des eaux de surface distingue 5 classes de qualité.
L’eau de surface en un endroit donné dans une saison donnée est dite de qualité:
• si des échantillons de cette eau prélevés à intervalle régulier et à un même lieu de prélèvement
présentent des valeurs des paramètres comprises à l’intérieur de l’intervalle définissant les
limites de la classe i pour au moins:
• 95% des mesures de tous les paramètres confondus;
• 90% des mesures pour un paramètre donné;
• si les valeurs des paramètres non comprises à l’intérieur de l’intervalle définissant les limites de
la classe i ne dépassent pas le limite de la classe de 50%, exception faite pour la température, le
PH, l’oxygène dissous et les paramètres bactériologiques.
Article 4:
Le nombre minimal d’échantillons sur la base duquel la qualité de l’eau est appréciée est:
• 12 par an pour les endroits qui subissent l’influence des sources de pollutions, à raison de 1 par
mois;
• 4 par an pour les endroits qui ne subissent pas l’influence de pollutions, à raison de 1 par saison.
Article 5:
Tout échantillon sur la base duquel la qualité de l’eau est appréciée doit être un échantillon composite
de 24 heures.
Au sens du présent arrêté, on entend par échantillon composite tout mélange de façon intermittente ou
continue en proportions adéquates d’au moins six échantillons ou parties d’échantillons et dont peut
être obtenue la valeur moyenne du paramètre désiré.
Article 6:
Les échantillons prélevés lors des inondations, des pollutions accidentelles et des catastrophes
naturelles ne sont pas considérés pour l’appréciation globale de la qualité de l’eau de surface.
Article 7:
Les paramètres indicateurs de la qualité de l’eau de surface sont mesurés selon les méthodes
normalisées.

286 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 8:
Les couleurs utilisées pour illustrer la qualité de l’eau de surface sont:
• le bleu pour une eau d’excellente qualité;
• le vert pour une eau de bonne qualité;
• l’orange pour une eau de qualité moyenne;
• le rouge pour une eau de mauvaise qualité;
• le violet pour une eau de qualité très mauvaise.
Article 9:
L’agence de bassin est chargée de l’application du présent arrêté conjoint qui sera publié au Bulletin officiel.
Tableau I: grille de qualité

Classe 1 Classe 2 Classe 3 Classe 4 Classe 5


Paramètres Unités Très
Excellente Bonne Moyenne Mauvaise
mauvaise
Organoleptiques
1 Couleur (échelle Pt) mg Pt/l <20 20-50 50-100 100-200 >200
2 Odeur (dilué à 25°C) <3 3-10 10-20 >20 -
Physico-chimiques
3 Température °C <20 20-25 25-30 30-35 >35
4 PH 6,5-8,5 6,5-8,5 6,5-9,2 <6,5ou>9,2 <6,5ou>9,2
5 Conductivité à 20° C us/cm <750 750-1300 1300-2700 2700-3000 >3000
6 Chlorures (Cl-) mg/l <200 200-300 300-750 750-1000 >1000
7 Sulfates (SO4-) mg/l <100 100-200 200-250 250-400 >400
8 MES mg/l <50 50-200 200-1000 1000-2000 >2000
9 O2 dissous mg/l >7 7-5 5-3 3-1 <1
10 DBO 5 mg/l <3 3-5 5-10 10-25 >25
11 DCO mg/l <30 30-35 35-40 40-80 >80
12 Oxydabilité KMnO4 mg/l ≤2 2-5 5-10 >10 -
Substances Indésirables
13 Nitrates (NO3-) mg/l ≤10 10-25 25-50 >50 -
14 NTK mgN/l ≤1 1-2 2-3 >3 -
15 Ammonium mgNH4/l ≤0,1 0,1-0,5 0,5-2 2-8 >8
16 Baryum mg/l ≤0,1 0,1-0,7 0,7-1 >1 -
17 Phosphates (PO4- -) mg/l ≤0,2 0,2-0,5 0,5-1 1-5 >5
18 P total (Pt) mg/l ≤0,1 0,1-0,3 0,3-0,5 0,5-3 >3
19 Fe total (Fe) mg/l ≤0,5 0,5-1 1-2 2-5 >5
20 Cuivre (Cu) mg/l ≤0,02 0,02-0,05 0,05-1 >1 -
21 Zinc (Zn) mg/l <0,5 0,5-1 1-5 >5 -
22 Manganèse (Mn) mg/l ≤0,1 0,1-0,5 0,5-1 >1 -
23 Fluorure (F-) mg/l ≤0,7 0,7-1 1-1,7 >1, 7 -
24 Hydrocarbures mg/l ≤0,05 0,05-0,2 0,2-1 >1 -
0,001-
25 Phénols mg/l ≤0,001 0,005-0,01 >0,01 -
0,005
26 Détergents anioniques mg/l ≤0,2 ≤0,2 0,2-0,5 0,5-5 >5

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 287
Classe 1 Classe 2 Classe 3 Classe 4 Classe 5
Paramètres Unités Très
Excellente Bonne Moyenne Mauvaise
mauvaise
Substances Toxiques
27 Arsenic (As) ug/l ≤10 ≤10 10-50 >50 -
28 Cadmium (Cd) ug/l ≤3 ≤3 3-5 >5 -
29 Cyanures (CN-) ug/l ≤10 ≤10 10-50 >50 -
30 Chrome total (Cr) ug/l ≤50 ≤50 ≤50 >50 -
31 Plomb (Pb) ug/l ≤10 ≤10 10-50 >50 -
32 Mercure (Hg) ug/l ≤1 ≤1 <1 >1 -
33 Nickel (Ni) ug/l ≤20 ≤20 20-50 >50 -
34 Selenium (Se) ug/l ≤10 ≤10 ≤10 >10 -
35 Pesticides par subst ug/l ≤0,1 ≤0,1 ≤0,1 >0,1 -
36 Pesticides totaux ug/l ≤0,5 ≤0,5 ≤0,5 >0,5 _
37 H.P.A. totaux ug/l ≤0,2 ≤0,2 ≤0,2 >0,2 -
Bactériologiques
2000-
38 Coliformes fécaux /100ml ≤20 20-2000 >20,000 -
20.000
5000-
39 Coliformes totaux /100ml ≤50 50-5000 >50,000 -
50.000
1000-
40 Streptoco. Fécaux /100ml ≤20 20-1000 >10.000 -
10.000
Biologique
41 Chlorophylle a ug/l <2,5 2,5-10 10-30 30-110 >110

Tableau II: grille simplifiée pour l’évaluation de la qualité globale des eaux de surface
Eau de rivière
O2 dissous DBO5 DCO NH4- Pt CF
Qualité
mg/l mg O2/l mg O2/l mg NH4-/l mg P/l par 100ml
Excellente >7 <3 < 20 < 0,1 < 0,1 < 20
Bonne 7-5 3-5 20-25 0,1-0,5 0,1-0,3 20-2.000
Moyenne 5-3 5-10 25-40 0,5-2 0,3-0,5 2.000-20.000
Mauvaise 3-1 10-25 40-80 2-8 0,5-3 >20.000
Très mauvaise <1 >25 >80 >8 >3 -

Eau de lac
O2 dissous Pt PO43- NO3- Chl a
Qualité
mg/l mg P/l mg PO43-/l mg/l µg/l
Excellente >7 <0,1 <0,2 <10 <2,5
Bonne 7-5 0,1-0,3 0,2-0,5 10-25 2,5-10
Moyenne 5-3 0,3-0,5 0,5-1 25-50 10-30
Mauvaise 3-1 0,5-3 1-5 >50 30-110
Très mauvaise <1 >3 >5 - >110

288 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint du Ministre de l’Equipement et du Ministre chargé
de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de
l’Environnement n°1276-01 du 10 Chaabane 1423 (17 Octobre 2002)
portant fixation des normes de qualité des eaux destinées à l’irrigation
Bulletin Officiel n° 5062 du 05/12/2002

Article 1:
A compter de la date de publication du présent arrêté conjoint, les normes de qualité des eaux destinées
à l’irrigation visées à l’article premier du décret n° 2-97-787 susvisé sont fixées au tableau joint au
présent arrêté.
Article 2:
Toute eau destinée à l’irrigation doit satisfaire aux normes de qualité fixée au tableau joint au présent
arrêté.
Toutefois, l’agence de bassin peut, lorsque les ressources en eau disponibles ne sont pas suffisantes,
permettre l’utilisation pour l’irrigation des eaux dont les valeurs limites relatives à la salinité, aux ions
toxiques et aux effets divers ne répondent pas à celles du tableau mentionné à l’alinéa ci-dessus.
Article 3:
Le nombre minimal d’échantillons sur la base duquel une eau destinée à l’irrigation est dite conforme
aux normes fixées dans le tableau mentionné à l’article 2 ci-dessus, est de six (6) par an à raison d’une
(1) tous les deux (2) mois à partir de février pour les eaux superficielles, et de deux (2) par an pour les
eaux souterraines pendant la période d’irrigation.
Toutefois, pour les eaux usées épurées, le nombre minimal d’échantillons sur la base duquel une eau
destinée à l’irrigation est dite conforme aux normes fixées dans le tableau mentionné à l’article 2
ci-dessus, est de:
• quatre (4) par an à raison d’un (1) par trimestre pour analyser les métaux lourds;
• 24 par an à raison d’un (1) tous les quinze (15) jours pour analyser les paramètres bactériologiques,
parasitologiques et physico-chimiques.
Les prélèvements d’échantillons susmentionnés doivent s’effectuer à la sortie des stations d’épuration.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 289
Article 4:
Pour la délivrance des autorisations d’utilisation des eaux usées conformément au décret susvisé
n° 2-97-875 du 6 chaoual 1418 (4 février 1998), l’agence de bassin se conformer aux critères ci-après:

Procédés de
Némathodes
Coliformes traitement des
intestinaux
fécaux eaux usées
(a) [moyenne
Conditions de [moyenne susceptibles
Catégorie Groupe exposé arithmétique
réalisation géométrique d’assurer
du nombre
du nombre par la qualité
d’œufs par
100ml (b)] microbiologique
litre (b)]
voulue
Irrigation Une série de
de cultures bassins de
destinées stabilisation
à être Ouvriers conçus de
consommées agricoles, manière à
A Absence < 1000 (d)
crues, des Consommateurs obtenir la qualité
terrains Public microbiologique
de sport, voulue ou tout
des jardins autre traitement
publics (c). équivalent.
Irrigation Rétention
de cultures en bassin de
céréalières, stabilisation
industrielles pendant 8-10
et Aucune jours ou tout
B fourragères, Ouvriers agricoles Absence norme n’est autre procédé
des recommandée permettant
pâturages une élimination
et des équivalent des
plantations helminthes et des
d’arbres (d). coliformes fécaux.
Irrigation Traitement
localisée des préalable en
cultures de la fonction de
catégorie B la technique
C Aucun Sans objet Sans objet
si les ouvriers d’irrigation, mais
agricoles et le au moins une
public ne sont décantation
pas exposés. primaire.

(a) Ascaris, trichuris et ankylostomes.


(b) Durant la période d’irrigation.
(c) Une directive stricte (< 200 coliformes fécaux par 100 ml) est justifiée pour les pelouses avec
lesquelles le public peut avoir un contact direct, comme les pelouses d’hôtels.
(d) Dans le cas des arbres fruitiers, l’irrigation doit cesser deux semaines avant la cueillette et aucun
fruit tombé ne doit être ramassé. L’irrigation par aspersion est interdite.

290 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 5:
Tout échantillon sur la base duquel l’eau destinée à l’irrigation est dite conforme aux normes fixées
dans le tableau mentionné à l’article 2 ci-dessus, doit être un échantillon composite de vingt-quatre
(24) heures.
Au sens du présent arrêté, on entend par échantillon composite tout mélange de façon intermittente ou
continue en proportions adéquates d’au moins six échantillons ou parties d’échantillons et dont peut
être obtenue la valeur moyenne du paramètre désiré.
Article 6:
Les échantillons prélevés lors des inondations, des pollutions accidentelles et des catastrophes
naturelles ne sont pas considérés pour juger de la conformité de cette eau aux normes mentionnées à
l’article 2 ci-dessus.
Article 7:
Les paramètres indicateurs de la qualité de l’eau destinée à l’irrigation sont mesurés selon les méthodes
normalisées.
Article 8:
Le présent arrêté conjoint est publié au Bulletin officiel.

Tableaux des normes de qualité des eaux destinées à l’irrigation

Paramètres Valeurs limites


PARAMETRES BACTERIOLOGIQUES
1 Coliformes fécaux 1000/100 ml *
Absence dans
2 Salmonelle
5l
Absence dans
3 Vibrion Cholérique
450 ml
PARAMETRES PARASITOLOGIQUES
4 Parasites pathogènes Absence
5 Œufs, Kystes de parasites Absence
6 Larves d'Ankylostomides Absence
7 Fluococercaires de Schistosoma hoematobium Absence
PARAMETRES TOXIQUES (1)
8 Mercure (Hg) en mg/l 0,001
9 Cadmium (Cd) en mg/l 0,01
10 Arsenic (As) en mg/l 0,1
11 Chrome total (Cr) en mg/l 0,1
12 Plomb (Pb) en mg/b 5
13 Cuivre (Cu) en mg/l 0,2
14 Zinc (Zn) en mg/l 2
15 Sélénium (Se) en mg/l 0,02
16 Fluor (F) en mg/l 1
17 Cyanures (Cn) en mg/l 1
18 Phénols en mg/l 3
19 Aluminium (Al) en mg/l 5

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 291
Paramètres Valeurs limites
20 Béryllium (Be) en mg/l 0,1
21 Cobalt (Co) en mg/l 0,05
22 Fer (Fe) en mg/l 5
23 Lithium (Li) en mg/l 2,5
24 Manganèse (Mn) en mg/l 0,2
25 Molybdène (Mo) en mg/l 0,01
26 Nickel (Ni) en mg/l 0,2
27 Vanadium (V) en mg/l 0,1
* 1.000 CF/100 ml pour les cultures consommées crues.
(1) Contrôlés uniquement lorsque l’eau concernée est susceptible d’être atteinte par une eau usée.
PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES
SALINITE
Salinité totale (STD) mg/l * 7680
28
Conductivité électrique (CE) mS/cm à 25°C 12
Infiltration
le SAR** = 0 - 3 et CE = < 0 ,2
3 - 6 et CE = < 0,3
29 6 - 12 et CE = < 0,5
12 - 20 et CE = < 1,3
20 - 40 et CE = <3

IONS TOXIQUES (affectant les cultures sensibles)


Sodium (Na)
30 • Irrigation en surface (SAR**) 9
• Irrigation par aspersion (mg/l) 69
Chlorure (CI)
31 • Irrigation de surface (mg/l) 350
• Irrigation par aspersion (mg/l) 105
32 Bore (B) (mg/l) 3
EFFETS DIVERS (affectant les cultures sensibles)
33 Température (°C) 35
34 pH 6,5-8,4
Matières en suspension en mg/l
35 Irrigation gravitaire 2.000
Irrigation par aspersion et localisée 100
36 Azote nitrique (N-NO-3) en mg/l 30
37 Bicarbonate (HCO-3) [Irrigation par aspersion en mg/l] 518
38 Sulfates (SO2-4) en mg/l 250

* A partir d’une conductivité électrique de 3mS/cm, une eau nécessite des restrictions sévères pour
l’irrigation, mais des rendements de 50% du rendement potentiel peuvent être réalisés avec des eaux
de 8,7 mS/cm (cas de l’orge).
**SAR= sodium absorption ratio (coefficient d’absorption du sodium).
CE = conductivité électrique

292 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint du Ministre de l’Equipement et du Ministre chargé
de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de
l’Environnement n°1277-01 du 10 Chaabane 1423 (17 Octobre 2002)
portant fixation des normes de qualité des eaux superficielles utilisées
pour la production de l’eau potable
Bulletin Officiel n° 5062 du 05/12/2002

Article 1:
A compter de la date de publication du présent arrêté conjoint, les normes de qualité des eaux
superficielles utilisées pour la production de l’eau potable visées à l’article premier du décret n° 2-97-
787 susvisé sont fixées au tableau joint au présent arrêté.
Article 2:
Au sens du présent arrêté, les eaux superficielles utilisées pour la production de l’eau potable sont
subdivisées en trois catégories A1, A2 et A3 selon les procédés de traitement appropriés:
• la catégorie A1 pour les eaux nécessitant pour être potables un traitement physique simple et
désinfection notamment par filtration et désinfection;
• la catégorie A2 pour les eaux nécessitant pour être potables un traitement normal physique,
chimique et désinfection notamment par préchloration, coagulation, floculation, décantation,
filtration et désinfection (chloration finale);
• la catégorie A3 pour les eaux nécessitant pour être potables un traitement physique, chimique
poussé, un affinage et désinfection notamment par chloration au «break-point», coagulation,
floculation, décantation, filtration, affinage (charbon actif), et désinfection (ozone, chloration
finale).
Article 3:
Les valeurs indiquées dans les colonnes G (valeurs guides) du tableau mentionné à l’article 1 ci-dessus,
correspondent à des exigences que doit satisfaire toute eau superficielle utilisée pour la production de
l’eau potable pour être classée dans l’une des catégories mentionnées à l’article 2 ci-dessus.
Les valeurs indiquées dans les colonnes I (valeurs impératives) du tableau mentionné à l’article premier
ci-dessus, correspondent à des exigences que doit satisfaire impérativement toute eau superficielle
utilisée pour la production de l’eau potable pour être classée dans l’une des catégories mentionnées à
l’article 2 ci-dessus.
Article 4:
Les eaux superficielles utilisées pour la production de l’eau potable sont considérées conformes à la
catégorie Ai lorsque sont respectées les règles suivantes:
1. les échantillons d’eau doivent être prélevés, avant traitement, à intervalles réguliers et au même
endroit;
2. pour chaque paramètre appartenant à la colonne impérative (I), 95% des valeurs mesurées sont
conformes à celles prévues par la norme et pour chaque paramètre appartenant à la colonne
guide (G) 90% des valeurs mesurées sont conformes à celles prévues par la norme;
3. et si pour les 5% et les 10% des échantillons non conformes, la valeur du paramètre ne s’écarte
pas de plus de 50% de celles fixées, exception faite pour la température, le pH, l’oxygène dissous
et les paramètres bactériologiques.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 293
Article 5:
Le nombre minimal d’échantillons sur la base duquel l’eau superficielle utilisée pour la production de
l’eau potable est déterminé en fonction de l’importance de la population desservie par le captage d’eau
superficielle concerné, de sa vulnérabilité et en fonction de chaque paramètre.
Dans tous les cas, ce nombre minimal d’échantillons doit être d’au moins six fois par an pour un débit
de production compris entre 100 et 20.000 mètres cubes par jour, à raison d’au moins une fois tous les
deux mois, et au moins 12 fois par an pour un débit supérieur à 20.000 mètres cubes par jour, à raison
d’au moins une fois par mois.
Article 6:
Tout échantillon sur la base duquel l’eau superficielle utilisée pour la production de l’eau potable est
classée selon les catégories mentionnées à l’article 2 ci-dessus, doit être un échantillon composite de
24 heures.
Au sens du présent arrêté, on entend par échantillon composite tout mélange de façon intermittente ou
continue en proportions adéquates d’au moins six échantillons ou parties d’échantillons et dont peut
être obtenue la valeur moyenne du paramètre désiré.
Article 7:
Les paramètres indicateurs de la qualité de l’eau destinée à la production de l’eau potable sont mesurés
selon les méthodes normalisées fixant pour chaque paramètre les propriétés de chaque méthode (limite
de détection, précision de la mesure, etc).
Article 8:
Le recours aux étapes supplémentaires pour renforcer le traitement en cas de dépassement de
quelques paramètres (goût, odeur, Fe, Mn…) est nécessaire. C’est le cas de l’injection du charbon actif,
du permanganate de potassium etc.
Des filières intermédiaires peuvent également s’avérer nécessaires pour tenir compte de la répartition
des paramètres entre 2 catégories différentes.
Des notes techniques justifiant le recours à de tels procédés de traitement doivent être adressées à
l’autorité de contrôle chargée de l’application du présent arrêté.
Article 9:
Les eaux superficielles ayant une prise au fil de l’eau, et présentant des dépassements de limite du
niveau A3 pour le paramètre matières en suspension (MES) peuvent être utilisées s’il est employé un
prétraitement approprié permettant de ramener les caractéristiques de la qualité de l’eau à un niveau
conforme à A3.
Article 10:
Des dérogations sont prévues:
a. en cas d’inondations, de pollutions accidentelles ou de catastrophes naturelles;
b. en cas de dépassement, pour certains paramètres, des limites fixées pour les catégories A1, A2
et A3, en raison de circonstances météorologiques ou géographiques exceptionnelles pour les
eaux superficielles ayant une prise au fil de l’eau (rivière, canal…) et pour les eaux de retenues
de barrage, ainsi que de lacs dont la profondeur est inférieure à 20 mètres et aux eaux quasi
stagnantes dont le renouvellement prend plus d’un an;
c. lorsque les eaux superficielles subissent un enrichissement naturel de certaines substances qui
provoqueraient un dépassement des limites fixés pour les catégories A1, A2 et A3.
On entend par enrichissement naturel, le processus par lequel une masse d’eau reçoit du sol
certaines substances contenues dans celui-ci, sans intervention de l’homme;
d. dans le cas de l’existence de ressource unique dont les eaux ayant des caractéristiques
supérieures aux valeurs limites impératives correspondant au traitement type A3 (rareté des
ressources en eau, sécheresse…).

294 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
La procédure de dérogation doit être mise en place pour une éventuelle utilisation de ces eaux à titre
exceptionnel en utilisant un traitement approprié y compris le mélange, permettant de ramener toutes
les caractéristiques de la qualité de l’eau à un niveau conforme.
Ces eaux ne doivent être utilisées pour la production de l’eau potable qu’après l’avis favorable de
l’autorité de contrôle chargée de l’application du présent arrêté après examen du dossier. En parallèle
à la décision, un programme d’amélioration de la qualité de ces eaux doit être lancé.
Article 11:
L’agence du bassin hydraulique est chargée de veiller au respect par les organismes de production et
de distribution de l’eau potable, des prescriptions du présent arrêté conjoint qui sera publié au Bulletin
officiel.

Grille de qualité

A1 A2 A3
Catégorie
G I G I G I
PARAMETRES ORGANOLEPTIQUES
mg
1 Couleur <10 20 50 100 50 200
pt/l
2 Odeur à 25° C <3 - 10 - 20 -
PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES
3 Température °C 20 30 20 30 20 30
4 pH pH 6.5-8.5 - 6.5-9.2 - 6.5-9.2 -
5 Conductivité à 20° C µs/cm 1300 2700 1300 2700 1300 2700
6 Chlorures (Cl-) mg/l 300 750 300 750 300 750
7 Sulfates (SO4) mg/l 200 - 200 - 200 -
8 MES mg/l 50 - 1000 - 2000 -
9 O2 dissous mg/l 7(90%) - 5(70%) - 3(50%) -
10 DBO5 mg/l 3 - 7 - 10 -
11 DCO mg/l - - 25 - 40 -
12 Oxydabilité mg/l 2 - 5 - 10 -
SUBSTANCES INDESIRABLES
13 Bore mg/l - 1 - 1 - 1
14 Ammonium mg/l 0,05 0,5 1 1,5 2 4
15 NTK mg/l 1 - 2 - 3 -
16 Nitrates (NO3) mg/l - 50 - 50 - 50
17 Phosphores mg/l 0,4 - 0,7 - 0,7 -
18 Baryum mg/l - 1 - 1 - 1
19 Cuivre (Cu) mg/l - 1 - 2 - 2
20 Zinc (Zn) mg/l - 5 - 5 - 5
21 Manganèse (Mn) mg/l - 0,1 0,1 0,1 1 -
22 Fer dissous (Fe) mg/l - 0,3 1 2 1 3
23 Fluorures (F) mg/l 0,7 1,5 0,7 1,5 0,7 1,5
24 Hydrocarbures dissous mg/l - 0,05 - 0,2 0,5 1
25 Phénols mg/l - 0,001 - 0,005 - 0,01
26 Détergents anioniques mg/l - 0,5 - 0,5 - 0,5

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 295
A1 A2 A3
Catégorie
G I G I G I
SUBSTANCES TOXIQUES
27 Arsenic (As) µg/l - 50 - 50 - 100
28 Cadmium (Cd) µg/l 1 5 1 5 1 5
29 Chrome total (Cr) µg/l - 50 - 50 - 50
30 Plomb (Pb) µg/l - 50 - 50 - 50
31 Mercure (Hg) µg/l - 1 - 1 - 1
32 Sélénium (Se) µg/l - 10 - 10 - 10
33 Nickel (Ni) µg/l - 50 - 50 - 50
34 Cyanures (CN-) µg/l - 50 - 50 - 50
35 Pesticides par subst. µg/l - 0,1 - 0,1 - 0,1
36 Pesticides au total µg/l - 0,5 - 0,5 - 0,5
37 HPA µg/l - 0,2 - 0,2 - 0,2
PARAMETRES BACTERIOLOGIQUES
38 Coliformes fécaux /100ml 20 - 2000 - 20000 -
39 Coliformes totaux /100ml 50 - 5000 - 50000 -
40 Streptocoques fécaux /100ml 20 - 1000 - 10000 -

G: Valeur guide
I: Valeur impérative
A1: traitement physique simple et désinfection
A2: traitement normal physique, chimique et désinfection
A3: traitement physique, chimique poussé, affinage et désinfection

296 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint du Ministre chargé l’Aménagement du Territoire, de
l’Eau et de l’Environnement n°2028-03 du 10 Ramadan 1424
(5 Novembre 2003) fixant les normes de qualité des eaux piscicoles
Bulletin Officiel n° 5196 du 18/03/2004

Article 1:
En application des articles 1 et 2 du décret susvisé n° 2-97-787, les normes de qualité des eaux piscicoles
sont fixées au tableau annexé au présent arrêté.
Article 2:
Au sens du présent arrêté, on entend par:
• Eaux piscicoles: toutes les eaux courantes ou stagnantes dans lesquelles vivent ou pourraient
vivre les poissons et mollusques et classées en eaux froides et en eaux tièdes;
• Eaux froides: les eaux piscicoles dans lesquelles vivent ou pourraient vivre les poissons d’eaux
froides tels que les espèces de la famille des salmonidés: les truites, les saumons, les ombres, les
corégones…;
• Eaux tièdes: les eaux piscicoles dans lesquelles vivent ou pourraient vivre les poissons autres que
les salmonidés: carpes, brochet, perche, sandre, black-bass, anguille, alose…
• Echantillon composite: tout mélange de façon intermittente ou continue en proportions adéquates
d’au moins trois (3) échantillons ou parties d’échantillons par jour et dont peut être obtenue la
valeur moyenne du paramètre désiré.
Article 3:
Une eau est dite de qualité piscicole si des échantillons de cette eau prélevés à un intervalle régulier et
à un même lieu de prélèvement présentent des valeurs de paramètres conformes aux normes de qualité
des eaux piscicoles pour au moins:
• 95% des mesures de tous les paramètres;
• 90% des mesures pour un paramètre donné;
• si les valeurs des paramètres non conformes aux normes de qualité des eaux piscicoles
ne dépassent pas la limite de 50%, exception faite pour la T°, le PH, l’oxygène dissous et les
paramètres bactériologiques.
Article 4:
Le nombre minimal d’échantillons sur la base duquel une eau est dite piscicole est de 12 par an à raison
d’un échantillon par mois.
Article 5:
Tout échantillon sur la base duquel l’eau est dite piscicole doit être un échantillon composite de 24
heures.
Article 6:
Les échantillons prélevés lors des inondations, des pollutions accidentelles ou de catastrophes
naturelles ne sont pas considérés pour l’appréciation globale de la qualité des eaux piscicoles.
Article 7:
En cas de nécessité, l’agence de bassin hydraulique concernée peut proposer la fixation pour les eaux
piscicoles de valeurs plus sévères que celles prévues par le présent arrêté.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 297
Article 8:
Les paramètres indicateurs de la qualité de l’eau piscicole sont mesurés selon les méthodes normalisées.
Article 9:
L’agence de bassin est chargée de l’application du présent arrêté.
Article 10:
Le présent arrêté est publié au Bulletin officiel.

Grille de qualité des eaux piscicoles

Valeurs limites
Paramètre Eaux froides Eaux tièdes
1 Température (°C) 5 < T < 20 8 < T < 30
2 pH 5à9 5à9
3 Oxygène dissous (mgO2/l) >5 >3
4 Matière en suspension < 25 < 50
5 DCO (mgO2/l) < 20 < 30
6 DBO5 (mgO2/l) <3 <6
7 Chlore libre (mg/l) < 0,02 < 0,02
8 Conductivité (μs/cm) < 350 < 3000
9 Ammoniac non ionisé (mg/l NH3) < 0,025 < 0,025
10 Ammonium (mg/l NH ) 4+
< 0,50 <1
11 Nitrite (mg/l NO2-) < 0,5 < 0,5
12 Détergents (mg/l) < 0,5 < 0,5
13 Sulfates (mg/l) < 200 < 200
14 Hydrocarbures dissous ou émulsionnés (μg/l) < 10 <10
15 Hydrocarbures polycycliques aromatiques (μg /l) < 0,2 < 0,2
16 Phénols (μg/l) en absence de chloration <1 <1
17 Cyanures (μg/l CN-) < 50 < 50
18 Argent (μg/l Ag) <3 <3
19 Fluorures (mg/l F) < 0,7 < 0,7
< 0,1 pour < 0,1 pour
substance substance
20 Pesticides (μg/l)
individualisée individualisée
< 0,5 au total < 0,5 au total

298 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Valeurs limites
Paramètre Eaux froides Eaux tièdes
METAUX LOURDS
21 Sélénium (μg/l Se) < 10 < 10
22 Baryum (mg/l) <1 <1
23 Bore (mg/l B) <2 <2
24 Manganèse (mg/l) < 0,1 < 0,1
25 Mercure (μg/l Hg) <1 <1
26 Plomb (μg/l Pb ) < 20 < 20
27 Arsenic (μg/l As) < 50 < 50
28 Chrome total (μg/l Cr) < 50 < 50
29 Cadmium (μg/l Cd) <5 <5
30 Cuivre (a) (μg/l Cu) < 40 < 40
31 Zinc (a) (mg/l Zn) < 1,3 < 1,3
BACTERIOLOGIQUES
32 Coliformes fécaux/100ml < 2000 < 2000

(a): pour une dureté > 100 mg/l Ca CO3

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 299
300 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
1.2.5
Organisation financière et redevances
d’utilisation de l’eau

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 301
Arrêté conjoint du Ministre des Finances, du Commerce, de l’Industrie
et de l’Artisanat, du Ministre de l’Agriculture, de l’Equipement et de
l’Environnement et du Ministre du Transport et de la Marine Marchande,
du Tourisme et de l’Energie et des Mines n°520-98 du 13 Kaada 1418
(12 Mars 1998) relatif aux redevances d’utilisation de l’eau du domaine
public hydraulique pour la production de l’énergie hydroélectrique
Bulletin Officiel n° 4570 du 19/03/1998

Article 1:
Lorsque l’eau du domaine public hydraulique est utilisée pour la production de l’énergie hydroélectrique,
le taux de la redevance prévu à l’article 2 du décret n° 2-97-414 du 6 chaoual 1418 (4 février 1998)
susvisé, est fixé à 0,02 dirham par kilowattheure d’énergie effective produite mesurée aux bornes des
sorties des centrales hydrauliques.
Article 2:
Conformément au 2ème alinéa de l’article 2 du décret n° 2-97-414 du 6 chaoual 1418 (4 février 1998)
précité, le coefficient de régulation est égal à 1.
Article 3:
En application des dispositions de l’article 11 du décret n° 2-97-414 précité et dans l’attente de la
création de chaque agence de bassin, les redevances sont versées à la Trésorerie générale au moyen
d’ordres de recettes établis par le ministre chargé de l’équipement.
La redevance est payée semestriellement par l’utilisateur à la fin du mois de janvier de l’année N+1 pour
le semestre allant du 1er juillet de l’année N au 31 décembre de l’année N, et à la fin du mois de juillet de
l’année N+1 pour le semestre allant du 1er janvier de l’année N+1 au 30 juin de l’année N+1.
Article 4:
Conformément à l’article 6 du décret n° 2-97-414 précité, le taux de la redevance visé à l’article 1er
ci-dessus est révisé annuellement selon la formule suivante:
R n = R 0 x E h /E h0 où:
Rn = taux de redevance à l’année n,
R0 = taux de redevance de la dernière année durant laquelle la révision a été appliquée,
Eh = indice énergie électrique haute tension publié par le ministère chargé de l’équipement,
Eh0 = indice énergie électrique haute tension publié par le ministère chargé de l’équipement, valable
pour le 1er janvier de l’année durant laquelle la révision a été appliquée.
Dans le cas où l’indice Eh, indice de l’énergie électrique haute tension n’est plus publié, les départements
chargés de l’équipement et de l’énergie conviennent d’un nouvel indice, le plus proche de l’indice
précédent.
Toutefois, le taux de la redevance précitée ne peut être inférieure à 0,02 dirham Kilowattheure et la
révision ne s’applique que si elle donne une augmentation supérieure à 5%.

302 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 5:
Conformément à l’article 4 du décret n° 2-97-414 précité, les ouvrages hydroélectriques dont la
puissance installée est inférieure à 300 kW sont soumis au paiement d’une redevance forfaitaire de 250
dirhams par an et par ouvrage.
Article 6:
Les stations de transfert d’énergie par pompage ne sont soumises qu’au paiement d’une redevance sur
l’eau supplémentaire prélevée du domaine public hydraulique et dont le taux est fixé à 0,02 dirham par
mètre cube d’eau supplémentaire prélevé.
Article 7:
Le présent arrêté conjoint est publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 303
Arrêté conjoint du Ministre de l’Economie et des Finances, du Ministre
de l’Equipement et du Ministre de l’Agriculture, du Développement rural
et des pêches maritimes n°548-98 du 21 Août 1998 relatif aux redevances
d’utilisation de l’eau du domaine public hydraulique pour l’irrigation
Bulletin Officiel n° 4622 du 17/09/1998

Article 1:
Lorsque l’eau du domaine public hydraulique est utilisée pour l’irrigation, le taux de la redevance prévu
à l’article 2 du décret n° 2-97-414 du 6 chaoual 1418 (4 février 1998) susvisé, est fixé à 0,02 dirham par
mètre cube d’eau prélevé.
Toutefois, dans les périmètres d’irrigation indiqués au tableau ci-après, ce taux sera appliqué d’une
manière progressive suivant le calendrier et en fonction des pourcentages figurant audit tableau.

Années budgétaires
Zones
concernées 1998/ 1999/ 2000/ 2001/ 2002/ 2003/ 2004/ 2005/ 2006/
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Périmètres
du Tadla, des
Doukkala,
du Haouz
Central (sans 25% 50% 75% 100% 100% 100% 100% 100% 100%
le périmètre
du N'Fis), de
la Tessaout
amont et aval
Périmètre du
10% 25% 50% 75% 100% 100% 100% 100% 100%
Gharb
Périmètres de
la Moulouya
(sans le
périmètre du 10% 10% 25% 50% 75% 100% 100% 100% 100%
Garet), de
l’Issen et du
N'fis
Périmètres
du Loukkos,
du Garet, du 10% 10% 10% 10% 10% 25% 50% 75% 100%
Souss amont
et du Massa

Article 2:
La redevance pour utilisation de l’eau du domaine public hydraulique est calculée au moyen de la
formule suivante:

304 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
R = t x V x c dans laquelle:
R est la redevance exprimée en dirhams, sous réserve de l’application des dispositions de l’article 5 en
cas de refoulement,
t est le taux de redevance exprimé en dirhams par mètres cubes, tel qu’affecté du coefficient de
progression mentionné à l’article premier ci-dessus,
V est le volume d’eau prélevé en tête d’exploitation agricole, ou autorisé en cas d’absence de compteur,
exprimé en mètres cubes,
c est le coefficient de régulation visé à l’article 3 ci-dessous.
Article 3:
Conformément au second alinéa de l’article 2 du décret n° 2-97-414 du 6 chaoual 1418 (4 février 1998)
précité, le coefficient de régulation est fixé comme suit:

Origine de l'eau Coefficient de régulation


Eau non régularisée par les ouvrages hydrauliques publics 0,8
Eau régularisée par un ouvrage hydraulique public 1
Eau de nappe déclarée surexploitée au sens de l’article 86 de la loi sur l’eau 1
Eau des autres nappes 0,8
Article 4:
En application des dispositions de l’article 11 du décret n° 2-97-414 précité et dans l’attente de la
création de chaque agence de bassin, les redevances sont versées à la trésorerie générale au moyen
d’ordres de recettes établis par le ministre chargé de l’équipement.
La redevance est payée semestriellement par l’utilisateur à la fin du mois de janvier de l’année N+1 pour
le semestre allant du 1er juillet de l’année N au 31 décembre de l’année N, et à la fin du mois de juillet de
l’année N+1 pour le semestre allant du 1er janvier de l’année N+1 au 30 juin de l’année N+1.
Article 5:
Conformément à l’article 3 du décret n° 2-97-414 précité, lorsque l’eau utilisée est une eau souterraine
ou une eau superficielle nécessitant un refoulement, la redevance est calculée par la formule suivante:
Rr = k x R dans laquelle:
Rr est la redevance en cas d’eau souterraine ou d’eau superficielle nécessitant un refoulement,
R est la redevance calculée conformément à l’article 2 ci-dessus,
k est le coefficient de rabattement, variant en fonction des hauteurs ainsi qu’il suit:

Hauteurs de refoulement en mètres k


moins de 10 m 0.95
de 10 à 20 m 0.90
de 20 à 50 m 0.85
plus de 50 m 0.80

Toutefois, ce coefficient reste égal à 1 tant que la progression du taux de redevance indiquée à l’article
premier ci-dessus n’a pas atteint 100%.
Article 6:
Le présent arrêté est publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 305
Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre des Finances et de
la privatisation et du Ministre chargé de l’Aménagement du Territoire,
de l’Eau et de l’Environnement n°2283-03 du 29 Chaoual 1424
(24 Décembre 2003) relatif aux redevances d’utilisation
de l’eau du domaine public hydraulique pour l’approvisionnement
en eau des populations
Bulletin Officiel n° 5178 du 15/01/2004

Article 1:
Lorsque l’eau du domaine public hydraulique est utilisée pour l’approvisionnement en eau des
populations, le taux de la redevance prévu à l’article 2 du décret n° 2-97-414 du 6 chaoual 1418 (4 février
1998) susvisé, est fixé à 0,04 dirham par mètre cube d’eau prélevé.
Ce taux sera appliqué d’une manière progressive suivant le calendrier et les pourcentages figurant
dans le tableau ci-après :

Année 2004 2005 2006 et au-delà


Pourcentage du taux 50 50 100
de redevance (%)

Article 2:
La redevance pour utilisation de l’eau du domaine public hydraulique est calculée selon la formule
suivante:
R = t x V x c dans laquelle :
R est la redevance exprimée en dirhams;
t est le taux de redevance exprimé en dirhams par mètre cube;
V est le volume d’eau prélevé mesuré ou déclaré par l’utilisateur, exprimé en mètres cubes;
c est le coefficient de régulation visé à l’article 3 ci-dessous.
Article 3:
Conformément au 2ème alinéa de l’article 2 du décret n° 2-97-414 précité, le coefficient de régulation est
fixé comme suit:

Coefficient de
Origine de l'eau
régulation
Eau de surface régularisée par un ouvrage hydraulique public 1
Eau de surface non régularisée par les ouvrages hydrauliques publics et 0,5
eau souterraine

306 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 4:
Conformément à l’article 3 du décret n° 2-97-414 précité, lorsque l’eau utilisée est une eau souterraine ou
une eau superficielle nécessitant un refoulement, la redevance est calculée selon la formule suivante:
Rr = k x R dans laquelle:
Rr est la redevance en cas d’eau souterraine ou d’eau superficielle nécessitant un refoulement;
R est la redevance calculée conformément à l’article 2 ci-dessus;
k est le coefficient de rabattement, variant en fonction des hauteurs ainsi qu’il suit:

Hauteur de refoulement en mètre K


Moins de 100 m 1
100 m et plus 0,9

Article 5:
Conformément à l’article 4 du décret n° 2-97-414 précité, la redevance forfaitaire est fixée à:
• 10 dirhams par an, lorsque le volume d’eau est directement prélevé dans le milieu naturel, dessert
un usage domestique et est inférieur à 10 mètres cubes par jour;
• 200 dirhams par an, lorsque le service de l’eau potable est assurée directement par la commune,
ou lorsque le volume d’eau est directement prélevé dans le milieu naturel, dessert des populations
rurales groupées pour leur approvisionnement en eau potable et est inférieur à 200 mètres cubes
par jour.
Article 6:
En dehors des zones d’action des agences de bassins hydrauliques et en application des dispositions
de l’article 11 du décret n° 2-97-414 précité, les redevances sont versées à la Trésorerie générale au
moyen d’ordres de recettes établis par le ministre chargé de l’eau.
La redevance est payée semestriellement par l’utilisateur à la fin du mois de mars de l’année N+1 pour
le semestre allant du 1er juillet au 31 décembre de l’année N, et à la fin du mois d’octobre de l’année N+1
pour le semestre allant du 1er janvier au 30 juin de l’année N+1.
Article 7:
Le présent arrêté conjoint sera publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 307
Arrêté du Ministre des Finances n°2-1104-DE/SP du 08 Mars 2005
portant organisation financière et comptable des agences
des bassins hydrauliques

Chapitre I: budgets et états prévisionnels

Article 1:
Chaque année, avant le 15 octobre, le Directeur soumet à l’examen du Conseil d’Administration un
plan pluriannuel établi pour les trois à cinq années suivantes, qui comporte les documents et états
prévisionnels suivants:
• un plan d’action;
• un compte de produits et charges;
• un plan d’investissement;
• un plan de financement;
• un projet de budget de l’année suivante, tenant compte des indications des plans susmentionnés
et des orientations gouvernementales en la matière.
Article 2:
Le budget comprend:
• un budget d’investissement;
• un budget d’exploitation;
• un budget de trésorerie.
Le budget de trésorerie doit tracer mensuellement:
• Les mouvements prévisionnels des entrées et sorties de fonds;
• L’excédent ou le déficit qui résulte;
• Les moyens pour résorber les déficits éventuels.
Article 3:
Le budget doit être accompagné d’une note de présentation et de tous documents justificatifs. Il doit
comporter une situation rappelant les prévisions initiales, les virements opérés et les réalisations de
l’exercice écoulé, dûment signée par le directeur. Il doit être établi conformément à la nomenclature
budgétaire arrêtée par référence au code général de la normalisation comptable.
Article 4:
Le budget arrêté par le Conseil d’Administration, n’est définitif qu’après son approbation par le Ministre
des Finances et de la Privatisation.
En cas de non approbation du budget, les dépenses d’investissement non engagées au cours de
l’exercice précédent ainsi que les recrutements du personnel, ne sont pas autorisés. Les engagements
de dépenses d’exploitation doivent se limiter aux charges courantes, dans la limite des crédits ouverts
au titre de l’exercice précédent, à raison d’un douzième par mois et par ligne budgétaire.

308 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 5:
Des virements de crédits peuvent être effectués, de chapitre à chapitre, à l’intérieur du budget
d’exploitation, par décision du Directeur soumise à l’approbation du Ministère des Finances et de la
privatisation, d’article à article à l’intérieur d’un même chapitre du budget d’exploitation, après visa du
Contrôleur d’Etat. Le Directeur est habilité à effectuer les virements, de paragraphe à paragraphe, à
l’intérieur d’un même article.
Les virements de chapitre à chapitre, à l’intérieur du budget d’investissement, suivent la même
procédure d’approbation que le budget initial. Toutefois, les virements à l’intérieur d’un même chapitre
sont effectués par le Directeur, après accord du Ministère des Finances et de la Privatisation.
Les virements opérés à l’intérieur du budget ne peuvent s’effectuer qu’au cours de l’exercice concerné.
Article 6:
Dans le cadre de l’exécution de son budget, l’Agence établit, dans le mois suivant chaque trimestre, un
état des réalisations dont elle adresse copie aux services concernés du Ministère des Finances et de
la Privatisation. Une note expliquant les écarts constatés par rapport aux prévisions, est jointe à l’état
susvisé.

Chapitre II: comptabilité de l’ordonnateur

Article 7:
La comptabilité de l’agence comprend:
• une comptabilité budgétaire;
• une comptabilité générale;
• une comptabilité analytique.
Article 8:
La comptabilité budgétaire permet de suivre l’exécution du budget aussi bien en dépenses qu’en
recettes. Elle aboutit à l’établissement de situations mensuelles et d’une situation annuelle faisant
ressortir par ligne budgétaire:
En ce qui concerne les dépenses, les montants:
• des crédits ouverts;
• des engagements;
• des crédits disponibles;
• des restes à recouvrer.
En ce qui concerne les recettes, les montants:
• des prévisions de l’exercice,
• des ordres de recettes émis,
• des restes à recouvrer.
Les situations mensuelles de la comptabilité budgétaire, signée par le Directeur de l’Agence, sont
adressées au Contrôleur d’Etat et au Trésorier Payeur dans les quinze jours suivant le mois considéré.
Article 9:
Toute dépense est engagée, liquidée et ordonnancée par le Directeur ou par ses délégataires.
L’engagement de la dépense ne peut s’effectuer en l’absence de crédits disponibles sur la rubrique
budgétaire sur laquelle il s’impute. Les ordres de paiements sont datés et portent un numéro d’ordre
unique et ininterrompu par exercice budgétaire. Ils doivent comporter les indications suivantes:
• la désignation de l’ordonnateur ou de son délégataire,
• l’imputation budgétaire,
• l’exercice budgétaire,
• l’objet de la dépense,
• les références des documents justifiant l’engagement.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 309
Article 10:
Les engagements de dépenses sont comptabilisés au vu des marchés, des bons de commande, des
actes d’acquisition, des contrats ou conventions, des actes de recrutement ou tous autres documents
justifiant l’engagement.
Article 11:
La liquidation des dépenses et des recettes est constatée au vu du «bon à payer» ou du «bon à
recouvrer», apposée par les services liquidateurs sur les factures reçues ou émises ou sur les pièces
en tenant lieu.
Article 12:
Sous réserve des dispositions de l’article 20 ci-après, aucun ordre de recette ou de paiement ne peut
être émis sans engagement et liquidation préalables.
Article 13:
Les rectifications de toute nature portées sur les ordres de paiement ou aux pièces justificatives
établies par les services de l’Agence sont décidées par le Directeur.
En cas de perte de l’ordre de paiement ou de l’ordre de recette, le Directeur en délivre duplicata, appuyé
d’une note explicative, au vu duquel le Trésorier Payeur atteste que l’ordre de paiement ou de recette
original n’a pas été exécuté.
Article 14:
La détention des chéquiers, la réception et la remise des chèques ou tout autre moyen de paiement,
relèvent du Directeur.
Tout chèque ou autre moyen de paiement portant la signature du Trésorier Payeur doit être transmis,
par ce dernier, au Directeur contre décharge inscrite sur un registre daté et numéroté, tenu et conservé
par le Trésorier Payeur.
Article 15:
Il est fait recette du montant intégral des produits sans contraction entre les recettes et les dépenses.
Toute créance liquidée doit faire l’objet d’un ordre de recette établi par le Directeur.
Pour les recettes encaissées par versements au comptant, l’ordre de recette est établi a posteriori.
Article 16:
Aucune opération ne peut être décrite en comptabilité sans qu’il soit, préalablement, établi un
document de base (ordre d’imputation, ordre de paiement ou ordre de recette) signé par le Directeur ou
la personne déléguée par lui à cet effet.
Article 17:
Les règles applicables à la comptabilité générale doivent être conformes au Code Général de la
Normalisation Comptable (CGNC), tel qu’annexé au décret n° 2.89.61 du 10/11/1989.
Article 18:
Chaque trimestre, le Directeur établit la balance générale des comptes et une situation de trésorerie. Un
exemplaire de chaque document est adressé au Contrôleur d’Etat et au Trésorier Payeur.
Article 19:
L’agence doit tenir une comptabilité analytique qui permet:
• le calcul des coûts de revient et leur ventilation par activité ou programme;
• le calcul périodique des résultats, marges et coûts partiels par activité ou programme;
• l’évaluation du coût des immobilisations ou ouvrages réalisés par l’agence;
• l’évaluation précise des stocks.

310 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 20:
Pour l’exécution de certaines dépenses ainsi que pour la réalisation de certaines recettes particulières,
le Directeur peut décider la création des régies de dépenses ou de recettes.
La régie de dépenses permet au moyen de fonds mis à la disposition des régisseurs le règlement
des dépenses qui, en raison de leur nature, de leur faible importance, de leur caractère imprévisible
ou des usages commerciaux locaux, ne peuvent, sans inconvénient, être soumises aux formalités
d’engagement, de liquidation, d’ordonnancement et de paiement.
La décision de création de la régie fixe la nature des dépenses, leur imputation budgétaire ainsi que les
montants du plafond de l’encaisse et de la créance.
Article 21:
Les décisions de création des régies de dépenses et de recettes ainsi que celles de nomination des
régisseurs sont soumises au visa préalable du Contrôleur d’Etat.
Article 22:
La fonction de régisseur ne doit être confiée qu’à des agents titulaires présentant la compétence, la
probité et les garanties nécessaires.
Article 23:
Les régisseurs de dépenses et de recettes sont personnellement et pécuniairement responsables des
fonds qu’ils détiennent ou dont ils ordonnent les mouvements.
Article 24:
Aucune dépense ne peut être opérée sur les régies de recettes.
Article 25:
L’agence doit établir et mettre à jour un système d’information de gestion comportant:
Des règles assurant:
• l’exhaustivité et l’intangibilité des enregistrements comptables;
• la réalité des opérations;
• le rattachement des enregistrements à l’exercice concerné;
• l’imputation et la centralisation correctes des opérations.
Un manuel des procédures comptables, prévoyant, notamment:
• la définition des tâches de chacun des intervenants;
• les procédures de saisie de l’information;
• la description des procédures d’inventaire;
• les règles d’évaluation et les options comptables retenues;
• le classement et l’archivage des pièces;
• les règles de sécurité.
Article 26:
L’agence doit prendre les dispositions nécessaires pour assurer l’archivage et la conservation des
documents conformément à la réglementation en vigueur. Les procédures d’archivage doivent être
définies et respectées.
Article 27:
En cas d’audit externe, l’auditeur devra formuler une opinion sur la qualité du contrôle interne. Il
s’assure, également, que les états de synthèse comptable donnent une image fidèle du patrimoine, de
la situation financière et des résultats.
Les rapports d’audit sont adressés au Ministère des Finances et de la Privatisation et aux membres du
Conseil d’Administration.
Le Ministre des Finances et de la Privatisation recevra, également, copies des audits autres que
comptables et financiers concernant l’agence.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 311
Chapitre III: diligences du contrôleur d’état

Article 28:
Le contrôleur d’Etat exerce ses attributions conformément aux dispositions prévues par la loi n° 69-00
relative au contrôle financier de l’Etat sur les entreprises publiques et autres organismes. Il est tenu
d’accomplir sa mission selon les normes et diligences édictées par le Ministère des Finances et de la
Privatisation.
Article 29:
Le contrôleur d’Etat rend compte de sa mission dans un rapport annuel qu’il adresse au Ministre des
Finances et de la Privatisation et qui est soumis au Conseil d’Administration.

Chapitre IV: registres tenus par le trésorier payeur

Article 30:
Le Trésorier Payeur tient un registre qui retrace d’une manière régulière l’exécution du budget.
Il tient un registre qui retrace, chronologiquement, par compte de trésorerie, les ordres et les moyens
de recouvrement. Il établit, au vu des avis de débit et de crédit émanant des banques et qui lui sont
adressés par le Directeur, une situation mensuelle de trésorerie et les états de rapprochement bancaire
des dépenses et recettes au plus tard quinze jours (15) suivant le mois considéré une copie de cette
situation est adressée au Directeur et au Contrôleur d’Etat.
Article 31:
Le Trésorier Payeur a qualité pour vérifier ou faire vérifier les comptabilités des régisseurs de
l’organisme. Chaque vérification donne lieu à l’établissement d’un procès-verbal qui est communiqué
au Directeur et au Contrôleur d’Etat.
A cet effet, le Trésorier Payeur tient un registre par régisseur sur lequel sont portées les vérifications
effectuées par ses soins ainsi que les anomalies qu’il a relevées au cours de l’exercice de ces contrôles.
Article 32:
Le Trésorier Payeur a qualité pour vérifier ou faire vérifier les comptabilités des Fondés de Pouvoirs.
Chaque vérification donne lieu à l’établissement d’un procès-verbal qui est communiqué au Ministre
des Finances et de la Privatisation.
Article 33:
Le Trésorier Payeur exerce ses attributions conformément à la législation et à la réglementation en
vigueur et aux circulaires et notes relatives à ses attributions.
Article 34:
Le présent arrêté prend effet à compter de la date de sa signature.

312 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint du Ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Eau
et de l’Environnement, du Ministre des Finances et de la Privatisation
et du Ministre de l’Industrie, du Commerce et de la mise à niveau de
l’Economie n°2565-05 du 11 Chaoual 1426 (14 Novembre 2005) relatif aux
redevances d’utilisation de l’eau du domaine public hydraulique pour
l’approvisionnement en eau industrielle
Bulletin Officiel n° 5392 du 02/02/2006

Article 1:
Lorsque l’eau du domaine public hydraulique est utilisée pour l’approvisionnement en eau industrielle,
le taux de la redevance prévu à l’article 2 du décret n° 2-97-414 du 6 chaoual 1418 (4 février 1998)
susvisé, est fixé à 0,02 dirham par mètre cube d’eau prélevée.
Est considérée, au sens du présent arrêté, comme «eau utilisée pour l’approvisionnement en eau
industrielle» toute eau qui n’est pas prélevée à partir d’un réseau de distribution d’eau publique et n’est
pas destinée à l’approvisionnement en eau des populations, à l’irrigation ou à la production de l’énergie
hydroélectrique.
Article 2:
La redevance pour utilisation de l’eau du domaine public hydraulique pour l’approvisionnement en eau
industrielle est calculée au moyen de la formule suivante:
R = t x v x v dans laquelle:
R est la redevance exprimée en dirhams;
t est le taux de redevance exprimé en dirhams par mètre cube;
v est le volume d’eau prélevé ou autorisé en cas d’absence de compteur, exprimé en mètres cubes;
c est le coefficient de régulation visé à l’article 3 ci-dessous
Article 3:
Conformément au 2e alinéa de l’article 2 du décret n° 2-97-414 du 6 chaoual 1418 (4 février 1998) précité,
le coefficient de régulation c est fixé comme suit:

Origine de l'eau Coefficient de régulation


Eau non régularisée par les ouvrages hydrauliques publics 0,8
Eau régularisée par un ouvrage hydraulique public 1
Eau de nappe déclarée surexploitée au sens de l'article 86 1
de la loi n° 10 95 sur l'eau
Eau des autres nappes 0,8

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 313
Article 4:
Conformément à l’article 3 du décret n° 2-97-414 précité, lorsque l’eau utilisée est une eau souterraine ou
une eau superficielle nécessitant un refoulement, la redevance est calculée selon la formule suivante:
Rr = K x R dans laquelle:
Rr est la redevance en cas d’eau souterraine ou d’eau superficielle nécessitant un refoulement;
R est la redevance calculée conformément à l’article 2 ci-dessus;
K est le coefficient de rabattement, variant en fonction des hauteurs de refoulement ainsi qu’il suit:

Hauteur de refoulement en mètre K


Moins de 10 m 0,95
De 10 à 20 m 0,90
De 20 à 50 m 0,85
Plus de 50 m 0,80
Article 5:
En dehors des zones d’action des agences de bassins hydrauliques et en application des dispositions
de l’article 11 du décret n° 2-97-414 précité, les redevances sont versées à la Trésorerie générale au
moyen d’ordres de recettes établis par le ministre chargé de l’eau.
Les redevances sont payées semestriellement par l’utilisateur avant la fin du mois de septembre de
l’année N pour le semestre allant du 1er janvier au 30 juin de l’année N et avant la fin du mois de mars de
l’année N+1 pour le semestre allant du 1er juillet au 31 décembre de l’année N.
Article 6:
Le présent arrêté conjoint est publié au Bulletin officiel

314 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Aménagement
du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement, du Ministre des Finances
et de la Privatisation, du Ministre de l’Industrie, du Commerce et de la
Mise à Niveau de l’Economie, du Ministre de l’Energie et des Mines et
du Ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale
n°1180-06 du 15 Joumada I 1427 (12 Juin 2006) fixant les taux de
redevances applicables aux déversements des eaux usées et
définissant l’unité de pollution
Bulletin Officiel n° 5440 du 20/07/2006

Article 1:
Le nombre (N) d’unités de pollution visé à l’article 16 du décret n° 2-04-553 susvisé est calculé selon la
formule suivante:
N = 0,6 MO + 0,15 MES + 6,5 ML, dans laquelle
N = Nombre d’unités de pollution;
MES = Quantité de matières en suspension, exprimée en kilogrammes par an;
ML = Somme des quantités exprimées en kilogrammes par an des métaux lourds suivants: Zinc, Chrome,
Nickel, Cuivre, Arsenic, Plomb, Cadmium et Mercure;
MO = Quantité de matières oxydables, exprimée en kilogrammes par an calculée par la formule suivante:
MO = (2 DB05 + DC0)/3 dans laquelle:
DBO 5 = Demande biochimique en oxygène durant cinq (5) jours, exprimée en kilogrammes par an;
DCO = Demande chimique en oxygène, exprimée en kilogrammes par an.
Pour les unités industrielles du secteur de la pâte à papier et du papier et carton, les quantités de
matières en suspension (MES), de métaux lourds (ML) et de matières oxydables (MO) à considérer dans
le calcul du nombre d’unités de pollution, sont les différences entre les quantités contenues dans les
eaux usées déversées et les eaux prélevées par lesdites unités.
Article 2:
Le taux de redevance applicable aux déversements des eaux usées domestiques visé au chapitre Ill
du décret n° 2-04-553 du 13 hija 1425 (24 janvier 2005) susvisé, est donné dans le tableau ci-après en
dirham par mètre cube d’eau potable consommé facturé par le gestionnaire du réseau d’eau potable, et
éventuellement prélevé directement dans le milieu naturel ou à partir d’un ouvrage public.

2012
Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011 et au-
delà

Taux de redevance
applicable aux
déversements des eaux 0,07 0,07 0,15 0,15 0,24 0,24 0,30
usées domestiques en
dirham par mètre cube.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 315
Article 3:
Le taux de redevance applicable aux déversements des eaux usées industrielles visé au chapitre III du
décret précité n° 2-04-553 est donné dans le tableau ci-après en dirham par unité de pollution telle que
définie à l’article premier ci-dessus.

2016
et
Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
au-
delà

Taux de
redevance
applicable
aux
déversements
des eaux 0,01 0,01 0,05 0,10 0,15 0,15 0,30 0,30 0,50 0,50 0,70
usées
industrielles
en dirham
par unité de
pollution.

Article 4:
La redevance forfaitaire de déversement domestique des agglomérations rurales visée à l’article 17 du
décret précité n° 2-04-553 est fixée à cinq cents (500) dirhams par an. Elle est recouvrée auprès des
communes concernées.
Au sens du présent arrêté, on entend par une agglomération rurale un groupement d’habitations rurales
de plus de 1000 habitants ne disposant pas d’un dispositif d’assainissement autonome adéquat et
fonctionnel tel que défini par la réglementation en vigueur.
Article 5:
En application de l’article 22 du décret précité n° 2-04-553, et pour permettre à l’agence de bassin
d’établir les ordres de recette, le gestionnaire du services de l’assainissement est tenu fournir les
informations suivantes:
• le volume d’eau potable facturé par le gestionnaire du réseau d’eau potable, déduction faite des
volumes livrés aux entités non soumises à l’application de l’article 15 du décret précité;
• le nombre d’unités de pollution facturé aux entités raccordées au réseau public d’assainissement,
pour lesquelles la redevance est déterminée telle que défini à l’article 16 du décret précité;
• les informations permettant d’évaluer les rendements des dispositifs éventuels d’épuration.
Pour les communes qui gèrent directement le service d’assainissement et qui ont opté pour une gestion
déléguée du service de distribution d’eau potable, le gestionnaire du service de distribution d’eau
potable procédera au versement de la redevance de déversement à l’agence de bassin, au nom de la
commune.

316 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 6:
A l’extérieur des zones d’action des agences de bassins hydrauliques, les redevances de déversement
sont versées à la Trésorerie générale au moyen d’ordres de recettes établis par le ministre de
l’aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement, en application des dispositions de l’article
24 du décret n° 2-04-553 précité.
Les redevances sont payées semestriellement avant la fin du mois de septembre de l’année N pour le
semestre allant du 1er janvier de l’année N au 30 juin de l’année N, et avant la fin du mois de mars de
l’année N+1 pour le semestre allant du 1er juillet de l’année N au 31 décembre de l’année N.
Article 7:
Le présent arrêté conjoint est publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 317
318 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
1.2.6 Les valeurs limites de rejet

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 319
Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Aménagement
du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement et du Ministre de l’Industrie,
du Commerce et de la Mise à Niveau de l’Economie n°1606-06 du
25 Joumada II 1427 (25 Juillet 2006) portant fixation des valeurs limites
spécifiques de rejet des industries de la pâte à papier,
du papier et du carton
Bulletin Officiel n° 5448 du 17/08/2006

Article 1:
Les valeurs limites spécifiques de rejet visées à l’article 12 du décret n°.2-04-553 susvisé, applicables
aux déversements des industries de la pâte à papier, du papier et du carton, sont fixées au tableau
annexé au présent arrêté.
Article 2:
Pour les déversements existants à la date de publication du présent arrêté, les valeurs limites
spécifiques de rejet mentionnées à l’article premier ci-dessus, ne sont applicables qu’à compter de la
sixième (6ème) année qui suit la date précitée.
Article 3:
Les caractéristiques physiques et chimiques des déversements sont conformes aux valeurs limites
spécifiques de rejet lorsque pour chacun des paramètres:
• au moins trois (3) échantillons sur quatre (4) échantillons présentent des valeurs conformes aux
valeurs limites spécifiques de rejet;
• les échantillons restants présentent des valeurs ne dépassant pas les valeurs limites spécifiques
de rejet de plus de 25%, excepté pour le pH et la température.
Article 4:
La conformité des caractéristiques physiques et chimiques du déversement aux valeurs limites
spécifiques de rejet, est appréciée sur la base d’au moins quatre (4) échantillons composites par an,
prélevés durant la période d’activité.
Au sens du présent arrêté, on entend par échantillon composite tout mélange de façon intermittente
ou continue en proportions adéquates d’au moins six échantillons ou parties d’échantillons, prélevés
durant une journée d’activité normale et dont peut être obtenue la valeur moyenne du paramètre désiré.
Article 5:
Les échantillons prélevés lors des inondations, des pollutions accidentelles ou des catastrophes
naturelles ne sont pas pris en considération pour l’appréciation de la conformité des caractéristiques
physiques et chimiques du déversement.
Article 6:
Les caractéristiques physiques et chimiques des déversements sont déterminées conformément aux
normes d’essai, d’analyse et d’échantillonnage en vigueur.
Article 7:
Le présent arrêté conjoint est publié au Bulletin officiel.

320 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Tableau des valeurs limites spécifiques de rejet applicables aux déversements des industries
de la pâte à papier, du papier et du carton

Valeurs limites spécifiques de rejet


Paramètres
Industries de la pâte à papier Industries du papier et carton
Débit 50 m3/tonne de produit fini 40 m3/tonne de produit fini
Température 30°C Ne pas dépasser de 10°C
la température du milieu
récepteur
PH 5,5 - 8,5 5,5 - 8,5
MES mg/l 200 400
DCO mg O2/l 1000 900
DBO5 mg O2/l 200 200
Sulfures libres (S2-) mg/l 2
Arsenic (As) mg/l 0,1 0,1
Zinc total (Zn) mg/l 2 2
Fer (Fe) mg/l 3 3
Aluminium (A1) mg/l 10

MES = Matières en suspension.


DBO5 = Demande biochimique en oxygène durant cinq (5) jours.
DCO = Demande chimique en oxygène.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 321
Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Aménagement
du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement et du Ministre de l’Industrie,
du Commerce et de la Mise à Niveau de l’Economie n°1607-06 du
29 Joumada II 1427 (25 Juillet 2006) portant fixation des valeurs limites
spécifiques de rejet domestiques
Bulletin Officiel n° 5448 du 17/08/2006

Article 1:
Les valeurs limites spécifiques de rejet visées à l’article 12 du décret n° 2-04-553 susvisé, applicables
aux déversements d’eaux usées des agglomérations urbaines, sont fixées au tableau n° 1 annexé au
présent arrêté.
Article 2:
Pour les déversements existants à la date de publication du présent arrêté, les valeurs limites
spécifiques de rejet mentionnées à l’article premier ci-dessus, ne sont applicables qu’à compter de la
onzième (11ème) année qui suit la date précitée.
Toutefois, pour ces déversements les valeurs limites spécifiques de rejet indiquées au tableau n° 2
annexé au présent arrêté sont applicables pendant la septième (7ème), la huitième (8ème), la neuvième
(9ème) et la dixième (10ème) année à partir de la publication du présent arrêté.
Article 3:
Les caractéristiques physiques et chimiques des déversements sont conformes aux valeurs limites
spécifiques de rejet lorsque pour chacun des paramètres:
• au moins dix (10) échantillons sur douze (12) échantillons présentent des valeurs conformes aux
valeurs limites spécifiques de rejet;
• les échantillons restants présentent des valeurs ne dépassant pas les valeurs limites spécifiques
de rejet de plus de 25%.
Article 4:
La conformité des caractéristiques physiques et chimiques du déversement aux valeurs limites
spécifiques de rejet, est appréciée sur la base d’au moins douze (12) échantillons composites de
vingt-quatre (24) heures prélevés à intervalles réguliers pendant la première année, et quatre (4)
échantillons composites de vingt-quatre (24) heures prélevés à intervalles réguliers durant les années
suivantes, si les résultats des analyses des échantillons prélevés la première année montrent que les
caractéristiques du déversement sont conformes aux valeurs limites spécifiques de rejet. Si l’un des
quatre (4) échantillons présente des valeurs ne satisfaisant pas les valeurs limites spécifiques de rejet,
douze (12) échantillons sont prélevés l’année suivante.
Au sens du présent arrêté, on entend par échantillon composite tout mélange de façon intermittente ou
continue en proportions adéquates d’au moins six échantillons ou parties d’échantillons et dont peut
être obtenue la valeur moyenne du paramètre désiré.
Article 5:
Les échantillons prélevés lors des inondations, des pollutions accidentelles ou des catastrophes
naturelles ne sont pas pris en considération pour l’appréciation de la conformité des caractéristiques
physiques et chimiques du déversement.

322 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 6:
Les caractéristiques physiques et chimiques des déversements sont déterminées conformément aux
normes d’essai, d’analyse et d’échantillonnage en vigueur.
Article 7:
Le présent arrêté conjoint est publié au Bulletin officiel.

Tableau 1:
Valeurs limites spécifiques de rejet applicables aux déversements
d’eaux usées des agglomérations urbaines

Paramètres Valeurs limites spécifiques de rejet


domestique

DBO5 mg O2/l 120

DCO mg O2/l 250

MES mg/l 150

MES = Matières en suspension.


DBO5 = Demande biochimique en oxygène durant cinq (5) jours.
DCO = Demande chimique en oxygène.

Tableau 2:
Valeurs limites spécifiques de rejet domestique applicables aux déversements existants d’eaux
usées des agglomérations urbaines pendant la septième (7ème), la huitième (8ème), la neuvième (9ème) et
la dixième (10ème) année à partir de la publication du présent arrêté

Paramètres Valeurs limites spécifiques de rejet


domestique

DBO5 mg O2/l 300

DCO mg O2/l 600

MES mg/l 250

MES = Matières en suspension.


DBO5 = Demande biochimique en oxygène durant cinq (5) jours.
DCO = Demande chimique en oxygène.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 323
Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Aménagement
du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement et du Ministre de l’Industrie,
du Commerce et de la Mise à Niveau de l’Economie n°1608-06 du 29
Joumada II 1427 (25 Juillet 2006) portant fixation des valeurs limites
spécifiques de rejet des industries du sucre
Bulletin Officiel n° 5448 du 17/08/2006

Article 1:
Les valeurs limites spécifiques de rejet visées à l’article 12 du décret n° 2-04-553 susvisé, applicables
aux déversements des industries du sucre, sont fixées dans le tableau ci-dessous:

Paramètres Valeurs limites spécifiques de rejet

Débit 0,9 m3 par tonne de betterave


et 0,7 m3 par tonne de canne

Matières en suspension (MES) mg/l 300

Demande biochimique en oxygène 400


durant cinq (5) jours (DBO5) mg O2/l

Article 2:
Pour les déversements existants à la date de publication du présent arrêté, les valeurs limites
spécifiques de rejet mentionnées à l’article premier ci-dessus, ne sont applicables qu’à compter de la
sixième (6ème) année qui suit la date précitée.
Article 3:
Les caractéristiques physiques et chimiques des déversements sont conformes aux valeurs limites
spécifiques de rejet lorsque pour chacun des paramètres:
• au moins trois (3) échantillons sur quatre (4) échantillons présentent des valeurs conformes aux
valeurs limites spécifiques de rejet;
• les échantillons restants présentent des valeurs ne dépassant pas les valeurs limites spécifiques
de rejet de plus de 25%.
Article 4:
La conformité des caractéristiques physiques et chimiques du déversement aux valeurs limites
spécifiques de rejet, est appréciée sur la base d’au moins quatre (4) échantillons composites par an,
prélevés durant la période d’activité.
Au sens du présent arrêté, on entend par échantillon composite tout mélange de façon intermittente
ou continue en proportions adéquates d’au moins six échantillons ou parties d’échantillons, prélevés
durant une journée d’activité normale et dont peut être obtenue la valeur moyenne du paramètre désiré.

324 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 5:
Les échantillons prélevés lors des inondations, des pollutions accidentelles ou des catastrophes
naturelles ne sont pas pris en considération pour l’appréciation de la conformité des caractéristiques
physiques et chimiques du déversement.
Article 6:
Les caractéristiques physiques et chimiques du déversement sont déterminées conformément aux
normes d’essai, d’analyse et d’échantillonnage en vigueur.
Article 7:
Le présent arrêté conjoint est publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 325
Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Industrie,
du Commerce et des Nouvelles Technologies et du Secrétaire
d’Etat auprès du Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de
l’Environnement, chargé de l’Eau et de l’Environnement n°1447-08 du 30
Moharrem 1430 (27 Janvier 2009) fixant les valeurs limites spécifiques
de rejet des industries de ciment
Bulletin Officiel n° 5726 du 16/04/2009

Article 1:
Les valeurs limites spécifiques de rejet visées à l’article 12 du décret n° 2-04-533 susvisé, applicables
aux déversements des industries de ciment sont fixées dans le tableau ci-dessous :

Paramètres Valeurs limites de rejets

PH 6-9

T° 30 ou accroissement inférieur à 5°C

DBO5 (mg O2/l) 100

DCO (mg/l) 500

Total métaux lourds (Cd, Cr, Ni, Cu, 15


Zn, Pb, Co, Fe, Mn, Hg, As) mg/l

MES mg/l 100

Débit spécifique (m3/t ciment produit) 0.4

Article 2:
Pour les déversements existants à la date de publication du présent arrêté, les valeurs limites spécifiques
de rejet mentionnées à l’article premier ci-dessus, ne sont applicables qu’à compter 17 août 2011.
Article 3:
Les caractéristiques physiques et chimiques des déversements sont conformes aux valeurs limites
spécifiques de rejet lorsque pour chacun des paramètres:
• au moins trois (3) échantillons sur quatre (4) échantillons présentent des valeurs conformes aux
valeurs limites spécifiques de rejet ;
• les échantillons restants présentent des valeurs ne dépassant pas les valeurs limites spécifiques
de rejet de plus de 25 %.

326 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 4:
La conformité des caractéristiques physiques et chimiques du déversement aux valeurs limites
spécifiques de rejet, est appréciée sur la base d’au moins quatre (4) échantillons composites par an,
prélevés durant la période d’activité.
Au sens du présent arrêté, on entend par échantillon composite tout mélange de façon intermittente
ou continue en proportions adéquates d’au moins six échantillons ou parties d’échantillons, prélevées
durant une journée d’activité normale et dont peut être obtenue la valeur moyenne du paramètre désiré.
Article 5:
Les échantillons prélevés lors des inondations, des pollutions accidentelles ou des catastrophes
naturelles ne sont pas pris en considération pour l’appréciation de la conformité des caractéristiques
physiques et chimiques du déversement.
Article 6:
Les caractéristiques physiques et chimiques du déversement sont déterminées conformément aux
normes d’essai, d’analyse et d’échantillonnage en vigueur.
Article 7:
Le présent arrêté conjoint est publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 327
Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Industrie,
du Commerce et des Nouvelles Technologies et du Secrétaire
d’Etat auprès du Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de
l’Environnement, chargé de l’Eau et de l’Environnement n°862-10 du
27 Rabii II 1431 (13 Avril 2010) fixant les valeurs limites spécifiques de
rejet de la branche de galvanisation à chaud relevant de l’activité du
traitements de surface
Bulletin Officiel n° 5836 du 06/05/2010

Article 1:
Les valeurs limites spécifiques de rejet visées à l’article 12 du décret susvisé n° 2-04-533, applicables
aux déversements de la branche galvanisation à chaud relevant de l’activité du traitement de surface
sont fixées comme suit dans le tableau ci-dessous :

Paramètres Valeurs limites spécifiques de rejets

Débit 0,12 m3 d’eau/tonne de produit fini

Cuivre (Cu) 4 mg/l

Plomb (Pb) 1 mg/l

Cadmium (Cd) 1 mg/l

Nikel 5 mg/l

Zinc total 10 mg/l

Fer total 20 mg/l

Cr total 5 mg/l

DBO5 100 mg O2/l

DCO 500 mg O2/l

MES 50 mg/l

PH 6-9

T° 30°C

MES : Matière en suspension;


DBO5 : Demande biochimique en oxygène;
DCO : Demande chimique en oxygène.

328 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 2:
Pour les déversements existants à la date de publication du présent arrêté, les valeurs limites spécifiques
de rejet mentionnées à l’article premier ci-dessus, ne sont applicables qu’à compter 17 août 2011.
Article 3:
Les caractéristiques physiques et chimiques du déversement sont conformes aux valeurs limites
spécifiques de rejet lorsque pour chacun des paramètres:
• au moins trois (3) échantillons sur quatre (4) échantillons présentent des valeurs conformes aux
valeurs limites spécifiques de rejet;
• les échantillons restants présentent des valeurs ne dépassant pas les valeurs limites spécifiques
de rejet de plus de 25 %.
Article 4:
La conformité des caractéristiques physiques et chimiques du déversement aux valeurs limites
spécifiques de rejet, est appréciée sur la base d’au moins quatre (4) échantillons composites par an,
prélevés durant la période d’activité.
Au sens du présent arrêté, on entend par échantillon composite tout mélange de façon intermittente
ou continue en proportions adéquates d’au moins six échantillons ou parties d’échantillons, prélevées
durant une journée d’activité normale et dont peut être obtenue la valeur moyenne du paramètre désiré.
Article 5:
Les échantillons prélevés lors des inondations, des pollutions accidentelles ou des catastrophes
naturelles ne sont pas pris en considération pour l’appréciation de la conformité des caractéristiques
physiques et chimiques du déversement.
Article 6:
Les caractéristiques physiques et chimiques du déversement sont déterminées conformément aux
normes d’essai, d’analyse et d’échantillonnage en vigueur.
Article 7:
Le présent arrêté conjoint sera publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 329
Arrêté conjoint du Ministre chargé de l’Intérieur, du Ministre de
l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, du Ministre de
l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies et du Ministre
de l’Artisanat n°2942-13 du 1er Hija 1434 (07 Octobre 2013) fixant les
valeurs limites générales de rejet dans les eaux superficielles ou
souterraines
Bulletin Officiel n° 6202 du 07/11/2013

Article 1:
Les valeurs limites générales de rejet visées à l’article 12 du décret n° 2-04-553 susvisé sont fixées au
tableau annexé au présent arrêté.
Elles s’appliquent à tout déversement non soumis à des valeurs limites spécifiques de rejet.
Article 2:
Les caractéristiques physiques, chimiques, biologiques et bactériologiques du déversement sont
conformes aux valeurs limites générales de rejet lorsque :
• 95 % au moins des moyennes des paramètres satisfont auxdites valeurs;
• les moyennes des paramètres restants ne dépassent pas les valeurs limites générales de rejet de
plus de 25 %, excepté pour le PH et la température.
Article 3:
La conformité des caractéristiques physiques, chimiques, biologiques et bactériologiques du
déversement aux valeurs limites générales de rejet est appréciée sur la base d’au moins quatre (4)
échantillons composites par an, prélevés durant la période d’activité.
Au sens du présent arrêté, on entend par échantillon composite tout mélange de façon intermittente ou
continue en proportions adéquates d’au moins six (6) échantillons ou parties d’échantillons, prélevées
durant une journée d’activité normale et dont peut être obtenue la valeur moyenne du paramètre désiré.
Article 4:
Les échantillons prélevés lors des inondations, des pollutions accidentelles ou des catastrophes
naturelles ne sont pas pris en considération pour l’appréciation de la conformité des caractéristiques
physiques, chimiques, biologiques et bactériologiques du déversement.
Article 5:
Les caractéristiques physiques, chimiques, biologiques et bactériologiques des déversements
sont déterminées conformément aux normes d’essai, d’analyse et d’échantillonnage fixées par la
réglementation en vigueur.
Article 6:
Le présent arrêté conjoint est publié au Bulletin officiel. Il entre en vigueur le 1er janvier 2018.

330 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Energie,
des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, du Ministre de l’Industrie,
du Commerce et des Nouvelles Technologies et du Ministre de
l’Artisanat n°2943-13 du 1er Hija 1434 (07 Octobre 2013) fixant les
rendements des dispositifs d’épuration
des eaux usées
Bulletin Officiel n° 6202 du 07/11/2013

Article 1:
Les rendements des dispositifs d’épuration visés à l’article 20 du décret susvisé n° 2-04-553, sont fixés
au tableau annexé au présent arrêté.
Article 2:
Les rendements des dispositifs d’épuration à prendre en considération pour les eaux usées domestiques
sont ceux relatifs aux matières oxydables (MO).
Article 3:
Le propriétaire ou le gestionnaire des dispositifs d’épuration est tenu de fournir annuellement à l’agence
du bassin hydraulique les renseignements nécessaires à l’appréciation de l’état de fonctionnement des
dispositifs d’épuration, notamment leurs caractéristiques géométriques et hydrauliques, ainsi que les
volumes d’eaux usées traités quotidiennement.
Dans le cas où ces renseignements ne sont pas fournis, les rendements considérés sont ceux
correspondant au fonctionnement insuffisant.
Article 4:
Lorsque le propriétaire ou le gestionnaire des dispositifs d’épuration conteste l’appréciation portée par
l’agence du bassin sur l’état de fonctionnement de ses dispositifs d’épuration, il peut procéder à ses
frais à l’évaluation, par un laboratoire agréé, des rendements desdits dispositifs.
Les résultats de cette évaluation sont applicables à partir de la facturation suivante.

Article 5:
Le présent arrêté conjoint est publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 331
Arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de l’Energie, des
Mines, de l’Eau et de l’Environnement, du Ministre de l’Industrie, du
Commerce et des Nouvelles Technologies et du Ministre de l’Artisanat
n°2944-13 du 1er Hija 1434 (07 Octobre 2013) fixant les grandeurs
caractéristiques et les coefficients spécifiques de pollution des
activités industrielles
Bulletin Officiel n° 6202 du 07/11/2013

Article 1:
Pour l’estimation du nombre d’unités de pollution contenues dans les déversements d’eaux usées
industrielles, les grandeurs caractéristiques et les coefficients spécifiques de pollution prévus à l’article
18 du décret n° 2-04-553 susvisé sont fixés dans le tableau annexé au présent arrêté.
Article 2:
Si le déversement est généré par une activité industrielle polluante ne figurant pas dans le tableau
prévu à l’article premier ci-dessus, l’agence de bassin hydraulique procède à l’aide de mesures à la
détermination du nombre d’unités de pollution déversées.
Article 3:
Le présent arrêté conjoint est publié au Bulletin officiel.

332 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 333
334 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
troisieme partie

Les lois connexes a la loi


n°10-95 sur l’eau

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 335
Dahir du 9 Djoumada II 1332 (05 Mai 1914) portant réglementation de
l’exploitation des carrières
Bulletin Officiel n° 86 du 19/06/1914

Titre I: des déclarations

Article 1:
Aucune carrière ne peut être ouverte, aucune carrière abandonnée ne peut être reprise, aucune carrière
à ciel ouvert ne peut être exploitée par galeries souterraines, s’il n’en a été envoyé une déclaration au
Directeur Général des Travaux Publics.
En cas de changement d’exploitation sans interruption de celle-ci, une déclaration identique doit être
adressée au Directeur Général des Travaux Publics par l’exploitant nouveau.
Article 2:
La déclaration doit être faite par l’exploitant; elle est produite en trois exemplaires et fait connaître:
1. les nom, prénoms, domicile, profession et nationalité de l’exploitant,
2. le nom du propriétaire du terrain,
3. l’emplacement précis de la carrière et sa situation par rapport aux bâtiments et voies de
communication les plus voisins,
4. la nature de la masse à extraire, l’épaisseur et la nature des terres de recouvrement, le mode
d’exploitation (à ciel ouvert ou par galeries souterraines).
En cas d’exploitation souterraine, il est joint, en trois expéditions, un plan des lieux à l’échelle de
0 m. 002 par mètre et indiquant: les lieuxdits, le périmètre du terrain sous lequel s’étendront les fouilles,
les constructions, voies de communication, rigoles existant sur ce périmètre et à 50 mètres autour de
lui, l’emplacement des puits ou des galeries projetés et éventuellement des puits et galeries existants.
La déclaration doit contenir élection de domicile de l’exploitant dans le territoire administratif où est
située la carrière. Toutes notifications administratives seront valablement faites à ce domicile.
Article 3:
Le Directeur Général des Travaux Publics donne récépissé de la déclaration. Il envoie un des trois
exemplaires de la déclaration à l’autorité administrative de contrôle du lieu de la carrière, et un autre au
fonctionnaire chargé de la surveillance technique de celle-ci.

Titre II: de l’exploitation

Article 4:
Les bords des fouilles, orifices de puits ou de galeries sont tenus à une distance horizontale de 10
mètres au moins des bâtiments publics ou privés, voies de communication, puits, cours d’eau, conduites
d’eau, abreuvoirs servant à l’usage public, cimetières ou enclos murés attenant aux habitations.
Les excavations souterraines sont arrêtées à une distance horizontale d’au moins (10 + n) mètres
(n étant la hauteur en mètres de l’excavation) des bâtiments, voies de communication, puits, conduites
d’eau, abreuvoirs servant à l’usage public, cimetières ou enclos attenant aux habitations.
Article 5:
Les distances fixées par l’article précédent peuvent être augmentées par des arrêtés pris par le
Directeur Général des Travaux Publics en vertu de la faculté que lui réserve l’article 14 ci-dessous.
Elles peuvent être diminuées dans les mêmes conditions, sauf si les points à protéger sont de propriété
privée; les distances peuvent alors être réduites par le consentement seul du propriétaire intéressé.

336 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 6:
Dans les carrières à ciel ouvert, les terres de recouvrement doivent être taillées sur toute leur hauteur
suivant un talus à 45° (ou suivant des gradins équivalents). La masse exploitable devra être tenue en
pente plus ou moins raide, et en gradins plus ou moins élevés selon la plus ou moins grande consistance
de la roche. Les sous-caves à la base des fronts de taille ne sont permises que dans les roches très
solides, et doivent avoir une faible profondeur et une faible hauteur. Des arrêtés du Directeur Général
des Travaux Publics, pris en vertu de la faculté que lui réserve l’article 14 ci-dessous, détermineront, s’il
y a lieu, les précautions spéciales à observer dans chaque cas.
Dans les carrières souterraines, les puits, galeries et chambres d’exploitations doivent être maintenus
en bon état et consolidés par des étais ou revêtements quand il en est besoin.
Les règles à suivre en ce qui concerne les mesures à prendre pour la consolidation, comme aussi la
position et les dimensions des piliers à maintenir, seront fixées par arrêtés du Directeur Général des
Travaux Publics pris dans la même forme que ceux visés ci-dessus. Un plan des travaux devra être
dressé et tenu constamment à jour et communiqué à première réquisition aux agents de surveillance
et de contrôle.
Article 7:
Les abords de toute excavation à ciel ouvert, de tout puits ou galerie de carrière souterraine, situés
dans un terrain non clos, doivent être garantis par un fossé, un talus ou tout autre moyen de clôture
réunissant des conditions suffisantes de durée et de solidité.
Ces dispositions sont applicables aux carrières abandonnées. Les travaux de clôture sont alors à la
charge du propriétaire.
Article 8:
Avant d’abandonner une carrière souterraine, l’exploitant doit en faire la déclaration au Directeur
Général des Travaux Publics.
Celui-ci en avertit l’autorité administrative de contrôle dont dépend la carrière, en lui indiquant, s’il y a
lieu, les mesures à prendre dans l’intérêt de la sécurité publique.

Titre III: des carrières actuellement en exploitation

Article 9:
Les dispositions du présent Dahir sont applicables aux carrières actuellement en exploitation, sauf les
modifications ci-après:
1. les déclarations prescrites au titre 1 devront être faites dans les trois mois qui suivront la
publication du Dahir;
2. les exploitations qui n’auraient par respecté les distances prescrites à l’article 4 pourront être
laissées en l’état, sauf le cas où des réparations pourront être ordonnées par arrêté du Directeur
Général des Travaux Publics;
3. les
 clôtures prescrites par l’article 7 devront être établies dans un délai de 6 mois.

Titre IV: de la surveillance

Article 10:
La surveillance des carrières à ciel ouvert est exercée par les fonctionnaires des Travaux Publics, ainsi
que par les autorités locales et les Agents relevant d’elles.
Les carrières souterraines sont surveillées par les fonctionnaires du Service des Mines.
Par dérogation aux dispositions qui précèdent, les carrières exploitées en vue de travaux à effectuer
pour le compte des Travaux Publics ou du Génie sont surveillées par les fonctionnaires de ces services.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 337
Article 11:
Dans la conduite des travaux et en ce qui concerne la securité des ouvriers et du public, les exploitants
doivent se conformer aux instructions verbales ou écrites qui leur sont données par les Agents chargés
de la surveillance technique.
Ils doivent fournir à ces agents toutes facilités pour la visite des travaux, leur montrer les plans et
registres d’extraction.
Article 12:
Dans le cas où la sécurité des ouvriers, celle du sol ou des habitations se trouvent compromises,
l’exploitant doit en donner immédiatement avis à l’agent chargé de la surveillance technique ainsi qu’à
l’autorité locale.
(Cette dernière doit également, de quelque façon que le danger soit parvenu à sa connaissance, aviser
l’agent chargé de la surveillance technique).
Celui-ci peut prendre d’office toutes mesures propres à remédier à la situation. Il en est de même de
l’autorité administrative de contrôle.
Article 13:
Tout grave accident de personne survenu dans une carrière doit être immédiatement déclaré par
l’exploitant à l’autorité locale et à l’agent chargé de la surveillance technique.
Article 14:
En outre des dispositions qui précèdent, le Directeur Général des Travaux Publics pourra prescrire
toutes mesures générales ou particulières dans l’intérêt de la sécurité publique, par des arrêtés qui
seront obligatoires au même titre que le présent Dahir, et sanctionnés par les mêmes pénalités.
En cas de refus par l’exploitant ou le propriétaire d’exécuter les mesures prescrites, celles-ci peuvent
être exécutées d’office par l’administration, et le recouvrement des dépenses faites poursuivi contre
qui de droit.
Aricle 15:
Les contraventions aux dispositions du présent Dahir ou aux Arrêtés du Directeur Général des
Travaux Publics rendus en exécution de ce Dahir, sont constatées par les fonctionnaires chargés de la
surveillance technique, par les fonctionnaires désignés par les autorités locales et par tous les officiers
de police judiciaire.
Article 16:
L’article 463 du Code pénal Français est applicable aux infractions prévues par le présent Dahir.

338 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Dahir du 7 Chaabane 1332 (1er Juillet 1914) sur le Domaine public dans la
zone du Protectorat Français de l’Empire Chérifien
Bulletin Officiel n° 89 du 10/07/1914

Article 1:
Font partie du domaine public au Maroc:
a. le rivage de la mer jusqu’à la limite des plus hautes marées, ainsi qu’une zone de 6 mètres mesurée
à partir de cette limite;
b. les rades, ports, havres et leurs dépendances;
c. les phares, fanaux, balises et généralement tous les ouvrages destinés à l’éclairage et au balisage
des côtes et leurs dépendances;
d. les cours d’eau de toute nature et les sources qui leur donnent naissance;
e. les puits artésiens jaillissants, les puits et abreuvoirs publics;
f. les lacs, étangs, lagunes et marais salant;
g. les canaux de navigation, d’irrigation ou de dessèchement exécutés comme travaux publics;
h. les digues, barrages, aqueducs, canalisations et autres ouvrages exécutés comme travaux
publics en vue de la défense des terres contre les eaux, de l’alimentation des centres urbains ou
de l’utilisation des forces hydrauliques;
i. les routes, rues, chemins et pistes, les chemins de fer ou tramways, les ponts et généralement les
voies de communication de toute nature à l’usage du public;
j. les lignes télégraphiques et téléphoniques, les pylônes de la télégraphie sans fil;
k. tous les ouvrages de défense et de fortification des places de guerre ou des postes militaires et
leurs dépendances;
Et, en général, toutes les parties du territoire et tous les ouvrages qui ne peuvent être possédés
privativement comme étant à l’usage de tous.
Article 2:
Sont maintenus les droits de propriété, d’usufruit ou d’usage légalement acquis sur le domaine public
antérieurement à la publication du présent Dahir.
Les propriétaires ou usagers qui, soit à la suite du présent Dahir, soit à la suite d’un Arrêté de délimitation
dans le cas prévu à l’article 7, ont établi, devant l’Administration ou les tribunaux compétents, l’existence
de ces droits, ne peuvent être dépossédés que par la voie de l’expropriation.
Article 3:
Toute propriété privée est soumise aux servitudes de passage, d’implantation d’appui et de
circulation nécessaires pour l’établissement, l’entretien et l’exploitation des lignes télégraphiques
et téléphoniques, des pylônes de la télégraphie sans fil et des conducteurs d’énergie électrique
compris dans le domaine public.
Article 4:
Le domaine public est inaliénable et imprescriptible.
Article 5:
Toutefois, les portions du domaine public qui seraient reconnues sans utilité pour les besoins publics
pourront être déclassées par Arrêté du Grand Vizir rendu sur la proposition du Directeur Général des
Travaux Publics et feront retour au domaine privé de l’Etat.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 339
Article 6:
En vertu d’une délégation permanente, le domaine public est administré par le Directeur Général des
Travaux Publics ou par les agents de l’Etat désignés à cet effet par Dahir.
Tout acte d’administration comportant occupation ou amodiation du domaine public devra être
préalablement revêtu du contreseing du Directeur Général des Services Financiers.
Article 7:
Les limites du domaine public sont déterminées, quand il y a lieu, par Arrêté Viziriel rendu après enquête
publique sur la proposition du Directeur Général des Travaux Publics.
Pendant une durée de six mois à dater de la promulgation de l’Arrêté de délimitation, sont recevables
les revendications des tiers fondées sur l’existence de droits de propriété ou d’usage antérieurs au
présent Dahir et maintenus par l’article 2 ci-dessus. Pour chaque portion du domaine public délimitée,
il est dressé un sommier mentionnant exclusivement les droits de cette nature qui ont été admis par
l’Administration dans le délai ci-dessus mentionné et ceux qui, signalés en temps utile, ont été reconnus
dans la suite par l’autorité judiciaire.
Les réclamations des tiers fondées sur une fixation inexacte des limites du domaine public sont
recevables dans le même délai.
Article 8:
Les contestations relatives au domaine public ressortissent exclusivement de la juridiction des
tribunaux français.

340 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Extrait du Dahir du 3 Chaoual 1332 (25 Août 1914) portant réglementation
des établissements insalubres, incommodes ou dangereux
Bulletin Officiel n° 97 du 07/09/1914

Article 1:
Les établissements qui présentent des causes de danger, d’insalubrité ou d’incommodité ne peuvent
être créés sans une autorisation préalable de l’Administration.
Article 2:
Ces établissements sont divisés en deux classes suivant la nature des opérations qui y sont effectuées
et les inconvénients qu’ils présentent au point de vue de la sécurité, de la salubrité ou de la commodité
publiques.
La nomenclature et le classement desdits établissements sont fixés par arrêté de Notre Grand Vizir, sur
le rapport du Directeur Général des Travaux Publics.
Article 3:
Le Directeur Général des Travaux Publics peut suspendre, par voie d’arrêté, la construction ou
l’exploitation d’un établissement qui, bien que non classé dans la nomenclature précitée, paraîtrait
cependant de nature à tomber sous l’application de l’article premier.
Si, dans le délai de quatre mois, à dater de la notification dudit arrêté, le classement de l’établissement
en cause et l’autorisation du Directeur Général des Travaux Publics ne sont pas intervenus dans les
formes prévues aux articles 2, 4 et suivants, il peut être passé outre par l’intéressé.
Article 4:
L’autorisation exigée par l’article premier est accordée après l’accomplissement des formalités ci-après
par arrêté du Directeur Général des Travaux Publics pour les établissements de la première catégorie
et pour ceux de la deuxième catégorie par arrêté du Pacha ou Caïd, sur avis de l’autorité administrative
de contrôle.
Article 5:
La demande en autorisation est adressée en double exemplaires sous pli recommandé au Directeur
Général des Travaux Publics, ou, s’il s’agit d’un établissement de la seconde catégorie, à l’autorité
administrative de contrôle.
Elle indique d’une manière précise le caractère et la consistance de l’établissement envisagé, la
délimitation de l’emplacement à occuper, le nombre d’ouvriers à employer, et, s’il y a lieu, la nature, la
force et le mode d’emploi des moteurs.
Un plan détaillé de l’établissement est joint à la demande.
Le demandeur est tenu de fournir tous renseignements supplémentaires qui lui seraient demandés pour
l’instruction de sa requête, et de faire élection de domicile dans la circonscription administrative où doit
être situé l’établissement.
Article 6:
Dans les quinze jours de la réception de la demande visant un établissement de la première classe,
un arrêté du Directeur Général des Travaux Publics prescrit une enquête de commodo et incommodo.
L’arrêté indique la nature et l’importance de l’établissement projeté, le nom du demandeur, ainsi que
tous les renseignements qui peuvent intéresser le public. Il détermine, dans un rayon de mille mètres au
moins autour du lieu choisi pour l’établissement, les localités intéressées au projet et où l’enquête doit
avoir lieux; il désigne notamment le lieu où le dossier de l’affaire doit rester déposé à la disposition des
intéressés. Il fixe la durée de l’enquête, laquelle ne peut être inférieure à un mois.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 341
Il est procédé à l’enquête dans les localités ainsi désignées par les soins des Pachas ou Caïds et par
l’intermédiaire de l’autorité administrative de contrôle. L’arrêté est affiché en arabe et en français
au siège des autorités locales et publié dans les marchés. Il est, en outre, inséré dans les journaux
d’annonces légales du lieu de l’établissement.
Pendant la durée fixée pour l’enquête, les observations des intéressés sont reçues par les autorités
chargées de l’enquête et transmises au Directeur Général des Travaux Publics avec leur avis et, dans
le cas de territoire militaire, celui du commandant de la Région.
S’il s’agit d’un établissement de la deuxième catégorie, l’enquête est ordonnée par arrêté du Pacha ou
du Caïd, pris dans les mêmes formes que le précédent, le rayon du périmètre auquel s’étend l’enquête
pouvant être abaissé à 500 mètres, et la durée de cette enquête à huit jours.
Article 7:
L’autorité compétente pour délivrer l’autorisation est tenue de statuer dans un délai de deux mois à
dater de la clôture de l’enquête.
Article 8:
L’autorisation peut être refusée dans l’intérêt de la sécurité, de l’hygiène ou des commodités publiques,
ou subordonnée à une modification de l’emplacement choisi ou des dispositions projetées.
Dans ces deux cas, la décision doit être motivée.
Article 10:
L’arrêté d’autorisation également motivé, fixe la consistance de l’établissement et l’importance des
installations qu’il comporte. Il peut ordonner, dans l’intérêt général, des prescriptions destinées à
prévenir les incendies, les accidents de toute nature, à réduire les causes d’insalubrité, odeurs ou
émanations malsaines, à éviter notamment la pollution des eaux, et, en général, toutes les mesures
d’hygiène et de sécurité qui doivent être observées dans la construction des bâtiments ou l’exploitation
de l’industrie. Il fixe les mesures à prendre en vue d’assurer la sécurité et l’hygiène des ouvriers
employés.
L’arrêté peut, en outre, interdire toute construction dans une zone déterminée autour de l’établissement,
à charge pour l’exploitant de supporter les indemnités qui pourraient être dues aux tiers du fait de cette
servitude.
Ces prescriptions constituent le règlement de l’établissement. Elles peuvent être modifiées ou
complétées ultérieurement par arrêté pris dans les mêmes formes.
Article 11:
L’autorisation prévue à l’article précédent est périmée si, dans le délai d’un an, les travaux n’ont pas
été entrepris.
En cas de changement d’emplacement, de modification importante ou d’interruption de plus d’un
an dans les travaux ou dans l’exploitation, une nouvelle autorisation est nécessaire dans les formes
prévues aux articles 4 et suivants.
Article 12:
L’autorisation est toujours révocable, mais seulement dans un intérêt public et moyennant une juste
indemnité.
Article 13:
Les établissements autorisés en vertu de la présente loi peuvent être visités par des délégués de
l’Administration chargé de vérifier si aucune modification importante, intéressant l’hygiène, la sécurité
ou la commodité publique, n’a été apporté dans l’exploitation de ces établissements et si les mesures
prescrites par les arrêtés prévus à l’article 9 ci-dessus sont exécutés.
Ces visites ne peuvent s’étendre aux locaux réservés à l’habitation ou à l’administration.

342 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 14:
Les dispositions du présent dahir s’appliquent aux établissements existant au jour de sa promulgation.
Les chefs, directeurs ou gérants desdits établissements sont tenus, dans un délai de trois mois à dater
de l’arrêté du Grand Vizir prévu à l’article 2, de se conformer aux prescriptions des articles 4 et suivants.
Toutefois, le refus d’autorisation s’il y a lieu, ou les conditions imposées en vertu de l’article 9, peuvent
donner lieu à l’indemnité.
Article 15:
Seront punis d’une amende de cent francs à mille francs, les infractions aux prescriptions des articles
1 et 13 du présent dahir, et d’une amende de quinze à cinq cents francs les infractions aux prescriptions
des arrêtés prévus à l’article 9, sans préjudice des dispositions de l’article 16 ci-dessus.
Article 16:
Le Tribunal de Première Instance de la situation des lieux peut, sur réquisition de l’Administration,
ordonner la fermeture ou la suppression d’un établissement qui ne s’est pas conformé aux prescriptions
du présent dahir ou de l’arrêté d’autorisation.
Le Directeur Général des Travaux Publics ou, s’il s’agit d’un établissement de seconde catégorie, le
Pacha ou le Caïd peut ordonner la suspension des travaux ou la fermeture de l’établissement jusqu’à ce
que soit intervenue la décision du Tribunal.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 343
Dahir du 24 Safar 1337 (30 Novembre 1918) relatif aux
occupations temporaires du Domaine Public
Bulletin Officiel n° 326 du 20/01/1919

Article 1:
But du présent dahir:
Sauf les autorisations comportant des usages d’eau qui feront l’objet d’un texte spécial ultérieur, les
occupations temporaires des parcelles dépendant du domaine public seront dorénavant régies par les
dispositions législatives ci-après.
Article 2:
Forme des demandes:
Toute demande tendant à l’occupation temporaire d’une parcelle quelconque du domaine public
sera adressée au Directeur Général des Travaux Publics. Elle devra spécifier explicitement le but de
l’occupation, les modifications que le requérant compte apporter au relief de la parcelle à occuper,
et aussi les dimensions et dispositions principales des bâtiments et autres ouvrages qu’il entend y
établir; le demandeur devra, en outre, sur l’invitation qui lui sera faite, avant qu’intervienne l’arrêté
d’autorisation, s’engager par écrit à payer la redevance prévue à l’article 7 ci-dessous.
Article 3:
Instruction des demandes:
Le Directeur Général des Travaux Publics fera procéder à l’instruction des demandes et signera, quand
il y aura lieu, l’arrêté d’autorisation sous réserve de consultation préalable, d’abord dans chaque cas,
des services et autorités que pourra intéresser l’occupation et ensuite, en tout état de cause, du Chef
du Service des Domaines en ce qui concerne la fixation de la redevance.
Article 4:
But de l’occupation et mode d’aménagement de la parcelle occupée:
L’arrêté à intervenir prendra acte du but de l’occupation, il fixera, dans la mesure où l’intérêt public
paraîtra l’exiger, la nature, les dimensions et les dispositions des ouvrages que l’occupant aura la
faculté d’établir, et les conditions à observer dans leur fonctionnement et leur exploitation.
Il fixera également les délais dans lesquels les susdits ouvrages devront être entrepris et celui dans
lequel devra être assuré leur achèvement.
Article 5:
Contrôle et surveillance de l’occupation:
Le Directeur Général des Travaux Publics aura un droit permanent de surveillance et de contrôle sur
la parcelle occupée, l’accès de celle-ci ne pouvant à aucun moment être refusé aux fonctionnaires et
agents qu’il aura désignés pour l’exercer.
L’occupant sera tenu de maintenir constamment en bon état ceux des ouvrages établis par lui,
dont l’entretien et le fonctionnement importeraient à l’intérêt public, notamment ceux qui seraient
susceptibles d’influer d’une façon quelconque sur le régime des eaux; il ne pourra sans autorisation
préalable apporter aucune modification à leurs dispositions originelles.

344 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 6:
Durée des autorisations:
Les autorisations commenceront à courir du jour où seront notifiés aux intéressés les arrêtés y
relatifs; elles prendront fin au 1er janvier postérieur, d’un nombre d’années déterminé, à celui qui suivra
immédiatement le susdit jour, sans que le nombre de ces années puisse excéder 10.
Il est toutefois spécifié:
Qu’elles seront révoquées de plein droit sans indemnité et sans qu’il soit besoin de mise en demeure;
Si n’ont pas été observés, sans qu’il y ait à ce retard d’excuses jugées valables par le Directeur Général
des Travaux Publics, les délais fixés en conformité de l’article 4 pour le commencement et l’achèvement
des ouvrages autorisés;
Si, sans l’agrément préalable du Directeur Général des Travaux Publics, l’occupant a cédé à des tiers
les droits et facultés que lui confère l’arrêté d’autorisation;
Si, sans ce même agrément préalable, l’occupant a utilisé dans un but autre que celui défini au susdit
arrêté, les parcelles occupées ou modifié les ouvrages visés à l’article 5;
S’il n’a pas satisfait aux obligations d’entretien que stipule ce même article;
Si l’un des termes de la redevance fixée par application de l’article 7 ci-dessous n’ayant pas été payé à
l’échéance, il ne s’était pas acquitté dans le délai qui lui aurait été imparti par le Directeur Général des
Travaux Publics;
Enfin, il est expressément spécifié que, quelle que soit la durée fixée par les arrêtés y relatifs, les
autorisations sont toujours données à titre précaire et pourront, sous réserve d’un préavis de trois
mois, être à un moment quelconque, sans indemnité, retirées pour des motifs d’intérêt public dont
l’Administration restera seule juge;
Pour quelque cause qu’il intervienne, le retrait sera prononcé par arrêté du Directeur Général des
Travaux Publics.
Article 7:
Redevances:
Toute occupation comportera le paiement d’une redevance annuelle dont le montant sera fixé par
l’arrêté y relatif. Cette redevance commencera à courir du jour où le susdit arrêté aura été notifié à
l’intéressé.
Elle sera exigible d’avance de 1er janvier de chaque année.
Toutefois, à la demande de l’intéressé le paiement pourra être fait en deux fois, le 1er janvier et le
1er juillet de chaque année si le montant de ladite redevance excède 20 francs et en quatre fois, le
1er janvier, le 1er avril, le 1er juillet et le 1er octobre s’il excède 100 francs.
La redevance, correspondant à la période comprise entre le jour de la notification de l’arrêté et la
première des dates d’échéance ci-dessus, calculée d’après la durée de cette période, sera exigible
dans la quinzaine qui suivra la susdite notification.
Au cas où l’autorisation serait retirée pour l’une des causes énumérées à l’article 6 ci-dessus et tenant
à un manquement de l’occupant à ses obligations, les termes de la redevance échus au jour du retrait
resteront acquis à l’administration.
Au cas, au contraire, où le retrait serait prononcé pour motifs d’intérêt public, la redevance ne sera
due que jusqu’au jour fixé pour la cessation de l’occupation et il serait, le cas échéant, fait restitution à
l’occupant des sommes payées en trop.
Les redevances seront révisables à des époques fixées par l’arrêté d’autorisation mais qui ne pourront,
en aucun cas, être séparées par un intervalle de plus de cinq ans. La redevance originelle sera notifiée
à l’occupant par un arrêté du Directeur Général des Travaux Publics.
Le recouvrement des créances sera poursuivi dans les mêmes formes que celui des créances de l’Etat
telles qu’elles sont définies par le dahir du 6 janvier 1916 (29 safar 1334).

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 345
Article 8:
Réserve des droits des tiers:
Les autorisations sont toujours délivrées sous réserve des droits des tiers, envers lesquels les occupants
restent seuls responsables de toutes les conséquences de l’occupation.
Article 9:
Non-responsabilité de l’administration en cas de dommages résultant de violences, vols, etc...:
L’administration ne sera, en aucun cas, tenue pour responsable des dommages qui pourraient résulter
pour l’occupant, pour les personnes à son service et pour les ouvrages et installations utilisés pour son
exploitation, de violences, vols, rapines, pillages, incendies, etc., que ces faits présentent un caractère
individuel et occasionnel ou un caractère collectif et durable provenant de l’état d’insécurité du pays.
Article 10:
Remise des lieux à l’Etat à la cessation de l’occupation:
L’arrêté d’autorisation déterminera les conditions dans lesquelles la parcelle à occuper sera remise à
l’Etat lors de la cessation de l’occupation. Il pourra prescrire, soit le rétablissement intégral des lieux
dans leur état primitif, soit seulement un rétablissement partiel de la situation antérieure, en distinguant
alors entre les ouvrages que l’occupant sera tenu d’enlever, ceux dont l’enlèvement sera pour lui
facultatif, et ceux qu’il devra abandonner à titre gratuit à l’Etat; il fixera les délais, comptés à partir
du jour de l’expiration de l’occupation, dans lesquels il devra être satisfait aux obligations ci-dessus.
Ces obligations resteront les mêmes pour l’occupant en cas de retrait, pour une cause quelconque, de
l’autorisation, le délai susvisé courant alors à partir du jour fixé pour la cessation de l’occupation.
Au cas où, à l’expiration de ce délai, la remise en état prescrite n’aurait pas été intégralement opérée,
il y serait pourvu d’office par les soins du Directeur Général des Travaux Publics qui dressera alors, des
sommes dépensées de ce chef, un état dont le montant sera recouvré sur l’occupant dans les formes
spécifiées ci-dessus pour les redevances annuelles.
Article 11:
Notification des arrêtés relatifs à l’occupation:
Les arrêtés d’autorisation, ceux relatifs à la révision des redevances et le cas échéant, les arrêtés
de retrait seront notifiés à l’intéressé par les soins du Directeur Général des Travaux Publics, une
expédition en sera transmise par lui au Chef du Service des Domaines.

346 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Extrait du Dahir du 12 Chaabane 1340 (11 Avril 1922)
sur la pêche fluviale
Bulletin Officiel n° 497 du 02/05/1922

Titre 1: dispositions générales

Article 1:
Le régime de la pêche fluviale est applicable au domaine fluvial, c’est-à-dire aux eaux courantes ou
stagnantes du domaine public, contenues à l’intérieur des terres et rentrant dans l’une des catégories
ci-après:
1. Les cours d’eau de toute nature jusqu’à leur embouchure géographique et les sources qui leur
donnent naissance;
2. Les lacs, étangs, lagunes fermées ou communiquant avec la mer (à l’exception de celles qui
seront désignées par arrêté viziriel) et marais-salants, jusqu’à leur débouché dans la mer;
3. Les canaux de navigation, d’irrigation ou de dessèchement exécutés comme travaux publics.
Article 2:
L’administration et la police de la pêche fluviale sont confiées à la direction des eaux et forêts.

Titre 2: règles générales sur l’exercice de la pêche fluviale

Article 3:
La grande pêche est le privilège exclusif des fermiers de l’Etat ou de l’administration des habous et de
leurs ayants-droit.
Elle s’applique aux poissons migrateurs et comprend pour les cours d’eaux la pêche à l’alose, pour les
lagunes reliées à la mer celle de tous les autres poissons, pour les lagunes fermées celle de l’anguille.
Les conditions d’exercice en sont réglées par des cahiers des charges spéciaux.
La petite pêche, qui comprend les espèces non visées à l’alinéa 2 peut être exercée par toute personne
munie d’un permis autorisant l’emploi d’un ou plusieurs engins déterminés et pouvant être manœuvrés
à la main par un seul homme.
Les engins utilisables dans cette pêche, ainsi que leurs modalités d’emploi, seront énumérés dans
l’arrêté viziriel d’application du présent dahir.
Article 4:
Des arrêtés viziriels fixeront les périodes dont la durée ne pourra dépasser cinq ans, mais qui pourront
être renouvelées, pendant lesquelles la pêche est interdite, durant l’année entière, dans un but de
repeuplement et pour tous les poissons, ainsi que les étendues territoriales auxquelles s’appliqueront
ces périodes d’interdiction.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 347
Article 5:
Un arrêté viziriel d’application déterminera:
1. Les temps, saisons et heures pendant lesquels la pêche sera interdite dans les eaux courantes ou
stagnantes désignées à l’article premier;
2. Les procédés et modes de pêche qui, étant de nature à nuire au repeuplement des rivières,
devront être prohibés;
3. Les filets, engins et instruments de pêche dont l’usage est seul autorisé;
4. Les dimensions de ceux dont l’usage sera permis pour la pêche des différentes espèces de
poissons;
5. Les dimensions au-dessous desquelles les poissons de certaines espèces, qui seront désignées,
ne pourront être pêchés et devront être rejetés en rivière;
6. Les espèces de poissons avec lesquelles il sera défendu d’appâter les hameçons, nasses, filets
ou autres engins;
7. Les conditions d’installation des pêcheries.
Article 6:
Il est interdit de jeter ou d’amener d’une manière quelconque dans les eaux, des substances ou appâts
de nature à enivrer le poisson ou le détruire.
La nature seule de ces produits, sans qu’il y ait lieu de tenir compte de leur quantité ou de leur degré de
concentration, suffit à caractériser le délit.
Article 7:
Il ne pourra être accordé d’autorisation d’établissement d’usines à proximité du domaine fluvial visé à
l’article premier du présent dahir, qu’à la condition que les eaux résiduaires de ces usines ou fabriques
ne seront, en aucun cas, déversées dans le domaine fluvial.
Toutefois, l’arrêté d’autorisation fixera les conditions moyennant lesquelles ces eaux, après avoir été
rendues inoffensives ou propres à la vie animale, pourront exceptionnellement être déversées dans le
domaine fluvial.
Le chef d’industrie est responsable pénalement et civilement de toute infraction aux dispositions qui
précèdent, sans préjudice de la fermeture éventuelle de l’établissement industriel.
Article 8:
Il est interdit à toute personne de placer dans les cours d’eau, bras de rivière, canaux et dérivations
aucun barrage, appareil ou établissement quelconque de pêcherie ayant pour objet d’empêcher
entièrement le passage du poisson, de le rassembler dans les eaux closes ou stagnantes dont il ne
pourra plus sortir ou de le contraindre à passer par une issue garnie de pièges.
Article 9:
Il est interdit de pêcher, colporter, exporter, importer, exposer en vente, acheter, expédier, servir dans
les auberges, restaurants, hôtels, des poissons qui n’auraient pas les dimensions prévues par l’arrêté
viziriel d’application du présent dahir.
La même interdiction s’applique au poisson, quelles que soient ses dimensions et sa provenance,
pendant les périodes où la pêche est interdite.
Article 10:
Les constatations aux infractions précédentes pourront être effectuées dans les salles de vente, de
restaurant et au domicile des restaurateurs et vendeurs, par tout officier de police judiciaire ou agent
chargé de la police des pêches.
La confiscation des poissons n’ayant pas les dimensions réglementaires ou pêchés en période
d’interdiction entraîne la confiscation du lot entier, dans lequel ces espèces ont été trouvées.

348 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Titre 3: police et conservation de la pêche

Article 11:
Quiconque pêchera dans le domaine fluvial sans y être régulièrement autorisé par celui à qui le droit de
pêche appartient, sera condamné à une amende de 50 à 300 francs, indépendamment des dommages-
intérêts.
Il y aura lieu, en outre, à la restitution du prix du poisson qui aurait été pêché en délit et la confiscation
des filets et engins de pêche pourra être prononcée.
Néanmoins, il est permis à tout individu de pêcher à la ligne tenue à la main dans toute l’étendue du
domaine fluvial, sauf les restrictions de temps et de lieu indiquées au présent dahir et aux arrêtés
viziriels pris pour son exécution.
Article 12:
Sera puni d’une amende de 50 à 500 francs:
1. Quiconque se livrera à la pêche pendant les temps, saisons et heures prohibées par les règlements;
2. Quiconque se livrera à la pêche aux emplacements ou dans les étendues prohibés par les
règlements;
Dans chacun de ces cas la confiscation des filets et engins de pêche pourra en outre être
prononcée.
Le poisson sera saisi et vendu sans délai dans les formes prescrites par le présent dahir.
3. Quiconque fera usage, en quelque lieu que ce soit, de l’un des procédés ou modes de pêche ou de
l’un des filets ou engins de pêche prohibés par les règlements.
Les filets ou engins seront confisqués et les installations de pêche seront détruites aux frais du
délinquant.
Si le délit a eu lieu en temps de frai, l’amende sera doublée.
4. Quiconque pêchera, colportera, achètera, exportera ou débitera des poissons qui n’auront pas les
dimensions réglementaires; le poisson sera saisi ou vendu;
5. Quiconque colportera, achètera, exposera ou débitera des poissons pêchés en temps de frai ou
pendant les périodes d’interdiction; le poisson sera confisqué.
Article 13:
Toute infraction aux dispositions de l’article 6 sera punie d’une amende de 200 à 1.000 francs et d’un
emprisonnement de 1 mois à 3 mois. Le poisson sera confisqué.
Article 14:
Ceux qui se seront servi de la dynamite ou de toute autre substance explosive seront punis, d’une
amende de 500 à 2.000 francs et, en outre, d’un emprisonnement de 6 mois à 2 ans. Le poisson sera
confisqué.
Article 15:
Les procédés de pêche interdits par l’article 8 du présent dahir et l’article 16 de l’arrêté viziriel
d’application, seront punis d’une amende de 200 à 1.000 francs et un emprisonnement de 3 mois à 1
an pourra être prononcé; en outre, les appareils ou établissements de pêche seront saisis ou détruits.
L’amende sera double en temps de frai.
Article 16:
Les infractions aux dispositions de l’art. 7 du présent dahir et aux dispositions de l’arrêté d’autorisation
seront punies d’une amende de 300 à 1.000 francs.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 349
Article 17:
Ceux qui seront trouvés porteurs ou munis hors de leur domicile de filets ou engins de pêche prohibés
seront condamnés à une amende de 50 à 200 francs et les filets ou engins seront confisqués.
Article 18:
Les contremaîtres, employés de balisage et mariniers des services publics ou des entreprises privées
ne pourront avoir dans leur bateau ou équipage aucun filet ou engin de pêche, même non prohibé, sous
peine d’une amende de 100 francs et de la confiscation des filets.
A cet effet, ils seront tenus de souffrir en toute circonstance la visite sur leur bateau ou équipage des
agents chargés de la police de la pêche.
La même amende sera prononcée contre ceux qui s’opposeraient à cette visite.
Article 19:
Les fermiers de la pêche, les porteurs de licence et tout pêcheur en général seront tenus d’amener
les bateaux et de faire l’ouverture de leurs loges et hangars, réservoirs et boutiques à poisson à toute
réquisition des agents chargés de la police de la pêche, à l’effet de permettre la constatation des
infractions qui pourraient par eux être commises aux dispositions du présent dahir.
La présence non autorisée à bord d’un bateau quelconque de matières explosives donnera lieu à
l’application des peines prévues à l’article 15 ci-dessus.
Ceux qui s’opposeront à la visite où refuserait l’ouverture de leur boutique à poisson seront, pour ce
seul fait, punis d’une amende de 100 francs.

Titre 4: poursuites et réparation des délits

Article 20:
Dans le cas de récidive, la peine sera toujours doublée.
Il y a récidive lorsque dans les douze mois précédents il a été rendu contre le délinquant un premier
jugement pour délit en matière de pêche.
Les peines seront également doublées lorsque les délits auront été commis la nuit.
Article 21:
Dans tous les cas où il y aura lieu d’adjuger des dommages intérêts, ils ne pourront être inférieurs à
l’amende simple prononcée par le jugement.
Les restitutions et dommages intérêts en cas de recouvrement appartiennent aux fermiers si le délit
est commis à leur préjudice; mais lorsque le délit été commis par eux-mêmes au détriment de l’intérêt
général, ces dommages appartiennent à l’Etat.
Article 22:
Les agents chargés de la police de la pêche sont autorisés à saisir les filets et autres instruments de
pêche non autorisés ainsi que le poisson pêché en délit.
Ils saisiront également les filets et engins autorisés dans tous les cas où cette saisie est prévue par le
présent dahir.
Ils pourront effectuer en tout temps des prélèvements sous forme de trois échantillons dans les canaux
de déversement des fabriques ou usines; au cas où l’analyse de ces prélèvements révélerait la présence
dans les canaux de matières nuisibles aux poissons, l’industriel sera poursuivi conformément aux art. 6
et 13 des présents dahirs, et les pénalités de l’article 13 lui seront applicables.

350 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 23:
Les filets ou engins de pêche qui auront été saisis comme prohibés, ne pourront, dans aucun cas, être
mis sous caution. Ils seront déposés au greffe et y demeureront jusqu’après le jugement pour être
ensuite détruits.
Les filets réglementaires dont la confiscation aurait été prononcée seront vendus au profit du Trésor.
En cas de refus de la part des délinquants de remettre immédiatement leurs filets après sommation de
l’agent verbalisateur, ils seront condamnés à une amende de 100 francs.
Article 24:
Le poisson saisi pour cause de délit sera remis à l’autorité civile ou militaire la plus voisine, qui pourra
soit le faire consommer aux hôpitaux, aux indigents ou à la troupe, soit en opérer la vente au profit du
Trésor.
Article 25:
Les délits en matière de pèche seront prouvés soit par procès-verbaux, soit par témoins, à défaut de
procès-verbaux ou en cas d’insuffisance de ces actes.
Article 26:
Les agents des eaux et forêts chargés de la police de la pêche écriront eux-mêmes leurs procès-
verbaux et les signeront; la date de l’acte sera celle de la clôture.
Les procès-verbaux sont dispensés de l’affirmation, du timbre et de l’enregistrement.
Article 28:
Les procès-verbaux dressés et signés par deux agents des eaux et forêts font preuve jusqu’à inscription
de faux des faits matériels relatifs aux délits qu’ils constatent quelles que soient les condamnations
auxquelles ces délits pourraient donner lieu.
Il ne sera, en conséquence, admis aucune preuve contre le contenu de ces procès-verbaux, à moins
qu’il n’existe une cause de récusation contre l’un des signataires.
Article 29:
Les procès-verbaux qui d’après les dispositions qui précèdent ne font point foi et preuve suffisante
jusqu’à inscription de faux, feront foi jusqu’à preuve contraire.
Article 30:
Les délits qui portent préjudice au fermier de la pêche seront constatés par les gardes particuliers,
auxquels les agents verbalisateurs ordinaires devront prêter leur concours dans la mesure du possible.
Article 31:
Les procès-verbaux dressés par ces gardes particuliers feront foi jusqu’à preuve du contraire.
Article 32:
Les agents verbalisateurs des services publics ont le droit de requérir directement la force publique
pour la répression des délits en matière de pêche, ainsi que pour la saisie des filets prohibés et du
poisson pêché en délit.
Article 33:
Les dispositions du dahir du 10 octobre 1917 (20 hija 1335) sur la conservation et l’exploitation des forêts,
relatives à la procédure d’inscription de faux (art. 67, 68, 69), ainsi qu’à la poursuite et à la réparation
des délits (art 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80 et 81) seront applicables aux poursuites engagées
en matière de pêche fluviale.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 351
Article 34:
Les infractions au présent dahir ou aux arrêtés viziriels d’application seront constatées par les agents
supérieurs et préposés des eaux et forêts, ingénieurs et agents assermentés des travaux publics,
officiers de gendarmerie et gendarmes, contrôleurs civils ou leurs adjoints, officiers de renseignements,
préposés des douanes, commissaires et agents de police et généralement tous officiers de police
judiciaire, ainsi que par les caïds.
Les procès-verbaux dressés par les agents n’appartenant pas à l’administration forestière seront
transmis dans les dix jours aux fonctionnaires chargés, aux termes de l’article 57 du dahir du 10 octobre
1917 (20 hija 1335), d’exercer les poursuites.
L’arrêté viziriel d’application déterminera la gratification qui sera accordée aux rédacteurs des procès-
verbaux ayant pour objet de constater les délits.

Titre 5: dispositions transitoires

Article 35:
Des arrêtés viziriels pourront mettre certains territoires en dehors de la zone d’application du présent
dahir ou de certaines de ses dispositions.

352 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Extrait du Dahir du 8 Safar 1357 (29 Avril 1938) portant création d’une
zone d’isolement autour des cimetières dans les villes nouvelles
Bulletin Officiel n° 1332 du 06/05/1938

Article 1:
Trois zones de protection de trente mètres (30 m), soixante-dix mètres (70 m) à partir de la première, et
deux cents mètres (200 m) à compter de la deuxième, sont créées autour des cimetières recevant des
sépultures et des cimetières désaffectés depuis moins de cinq ans.
Dans la première zone de trente mètres, il ne pourra être creusé aucun puits ni élevé aucune
construction.
Dans la deuxième zone de soixante-dix mètres, toute construction et tout forage de puits sont également
interdits. Toutefois dans certains cas particuliers et à titre exceptionnel, des dérogations aux dispositions
qui précèdent pourront être accordées par l’autorité locale, après enquête hydrogéologique faite par le
service des mines et avis de la commission d’hygiène compétente. Les arrêtés pris dans ces conditions
pourront ordonner des mesures spéciales dans l’intérêt de l’hygiène, de la décence et de la tranquillité
des lieux. Les frais exposés par l’administration à l’occasion des enquêtes ouvertes à la demande des
particuliers, seront remboursés par les intéressés dans des conditions qui seront fixées par arrêtés de
Nos pachas ou caïds. Les établissements bruyants (salles de spectacles, débits de boissons, industries
classées, terrains de jeux, etc.) sont prohibés dans cette zone.
Dans la troisième zone, le forage de puits pourra être interdit après enquête hydrogéologique, dans les
conditions fixées à l’alinéa précédent.
Article 2:
Les constructions existant à l’intérieur des deux premières zones ne pourront être restaurées ni
agrandies sans une autorisation de l’autorité locale. Les puits pourront, après visite contradictoire
d’experts, être comblés sur la demande de l’autorité locale.
Article 3:
Le présent dahir ne déroge en rien aux régimes spéciaux institués pour certaines agglomérations
postérieurement au dahir du 31 janvier 1917 (7 rebia II 1335) portant création d’une zone d’isolement
autour des cimetières dans les villes nouvelles.
Article 4:
Les infractions aux dispositions du présent dahir et des arrêtés pris pour son application seront
punies des sanctions prévues au titre cinquième du dahir du 16 avril 1914 (20 joumada I 1332) relatif
aux alignements, plans d’aménagement et d’extension des villes, servitudes et taxes de voirie, sans
préjudice, dans les centres non délimités et lorsqu’il n’y a pas lotissement, de la démolition obligatoire
des ouvrages effectués en violation des dispositions ci-dessus, le tout aux frais de la partie condamnée.
Article 6:
Le dahir précité du 31 janvier 1917 (7 rebia II 1335) relatif au même objet, est abrogé.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 353
Extrait du Dahir du 10 Joumada I 1357 (08 Juillet 1938) relatif à
l’assainissement des villes et des centres urbains
Bulletin Officiel n° 1342 du 15/07/1938

Article 1:
Les habitations, îlots, quartiers et «bidonvilles» existant à la date de la promulgation du présent dahir
et déclarés insalubres par les commissions ou services d’hygiène compétents, peuvent à tout moment
faire l’objet d’un arrêté de Nos pachas et caïds ordonnant, avec ou sans délai, leur démolition ou
leur arasement, au besoin par les services administratifs qualifiés, et dans tous les cas aux frais des
propriétaires. En outre, ceux-ci seront tenus de détruire ou d’enlever les matériaux dans un délai de
quatre jours, à peine de destruction ou enlèvement par les soins de l’autorité compétente, à moins que
celle-ci n’y procède d’office sans délai.
L’arrêté ordonnant la démolition ou l’arasement sera exécutoire nonobstant tout recours en justice.
Toutefois, aucune mesure d’exécution n’interviendra avant qu’un état descriptif et évaluatif n’ait été
dressé à la diligence de l’administration.
Article 2:
La démolition ou l’arasement des habitations, îlots, quartiers ou «bidonvilles» visés à l’article 1er, et
situés hors médinas ne donne droit à aucune indemnité.
Toutefois, pourront être indemnisées si elles établissent leur bonne foi, mais uniquement à raison de
la valeur de la construction, les personnes ayant construit sur le terrain d’autrui en matériaux durs ou,
pour les villes municipales et centres délimités, en matériaux prévus par les règlements de voirie et de
construction.
Il en sera de même pour leurs ayants droit.
A aucun titre et en aucun cas ne seront admises à se prévaloir de leur bonne foi les personnes qui
auront construit en violation d’une interdiction expresse, ou dont la construction n’aura été autorisée
qu’avec une réserve formelle ayant exclu tout droit à indemnité au cas où serait ordonnée la démolition
ou l’évacuation.
Le tout sans préjudice du droit pour l’administration de contester la bonne foi prétendue, dans les
autres cas.
A défaut d’accord amiable, le montant des indemnités sera fixé par le tribunal compétent. Si la
contestation relève des juridictions françaises, il est statué d’urgence par le tribunal de première
instance, la procédure étant dispensée de taxe judiciaire et de droits d’enregistrement.

354 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Extrait du Décret royal n°826-66 du 7 Rejeb 1386 (22 Octobre 1966) relatif
à la dissolution de l’Office de mise en valeur agricole
Bulletin Officiel n° 2819 du 09/11/1966

Article 1:
Le décret n° 2-65-190 du 6 moharrem 1385 (7 mai 1965) portant création de l’Office de mise en valeur
agricole est abrogé.
Article 2:
Les attributions de l’Office de mise en valeur agricole sont dévolues au ministère de l’agriculture et de la
réforme agraire, à l’exception de celles relatives à l’inventaire des ressources en eau, à la réalisation et
à l’exploitation des grands ouvrages hydrauliques qui sont transférées au ministère des travaux publics
et des communications.
Le ministère de l’agriculture et de la réforme agraire exerce les attributions qui lui sont ainsi dévolues
soit directement, soit par l’intermédiaire d’offices régionaux de mise en valeur agricole.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 355
Décret royal n°810-67 du 27 Ramadan 1387 (29 Décembre 1967) affectant
aux offices régionaux de mise en valeur agricole certaines ressources
en eau à usage agricole
Bulletin Officiel n° 2881 du 17/01/1968

Article 1:
Sont affectées globalement à chacun des offices régionaux de mise en valeur agricole créés par
les décrets royaux susvisés du 7 rejeb 1386 (22 octobre 1966) les ressources en eau superficielles et
souterraines à usage agricole dépendant du domaine public de l’Etat et comprises à l’intérieur des
limites territoriales desdits offices.
Article 2:
A l’intérieur des limites territoriales des offices régionaux de mise en valeur agricole le ministre des
travaux publics et des communications conserve à titre exclusif le droit d’accorder les autorisations de
prise d’eau à usage non agricole.
Article 3:
Les droits reconnus aux tiers en vertu des textes en vigueur à la date de la publication des décrets
royaux susvisés du 7 rejeb 1386 (22 octobre 1966) portant création des offices régionaux de mise en
valeur agricole sont et demeurent régis par les dispositions desdits textes.
Article 4:
Le ministre des travaux publics et des communications, le ministre de l’agriculture et de la réforme
agraire, chargé de la Promotion nationale et les directeurs des offices régionaux de mise en valeur
agricole sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret royal qui sera
publié au Bulletin officiel.

356 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Dahir n°1-69-25 du 10 Joumada I 1389 (25 Juillet 1969)
formant code des investissements agricoles
Bulletin Officiel n° 2960-bis du 29/07/1969

Titre I: dispositions communes

Article 1:
Dans le cadre des plans de développement, l’action de l’Etat en faveur du secteur agricole a pour objet
de mettre en valeur les potentialités naturelles en vue de satisfaire les besoins en produits végétaux
et animaux, d’augmenter le revenu de l’agriculture et de contribuer à l’essor général de l’économie du
pays.
L’Etat réalise les travaux d’équipement nécessaires au développement de l’agriculture et encourage la
réalisation de ceux de ces travaux susceptibles d’être entrepris par les agriculteurs eux-mêmes.
Il apporte son aide aux opérations de défense et de développement de la productivité des terres et
encourage les actions visant à l’amélioration et à la protection sanitaire de la production animale.
Il poursuit les travaux de recherche agronomique, assure la formation des cadres et veille à la
conservation de la propriété foncière et à l’organisation rationnelle des circuits de commercialisation.
Article 2:
L’aide de l’Etat en faveur des investissements agricoles réalisés par les agriculteurs peut comporter
l’octroi:
• de primes et de subventions;
• de prêts à long, moyen ou court terme selon la nature des opérations;
• de l’assistance technique et matérielle des services publics et, notamment, de ceux du ministère
de l’agriculture et de la réforme agraire.
Article 3:
La nature de l’aide de l’Etat, des opérations et des spéculations agricoles à encourager est fixée par
décrets.
Les modalités de l’aide accordée par l’Etat sont précisées pour la durée de chaque plan de
développement par arrêtés conjoints du ministre de l’agriculture et de la réforme agraire, du ministre de
l’intérieur et du ministre des finances.
Article 4:
Les agriculteurs concourent au développement agricole en s’acquittant des obligations mises à leur
charge par le présent dahir et les textes pris pour son application. L’exécution de ces obligations
est appréciée compte tenu des moyens propres de l’agriculteur et de l’aide technique et financière
susceptible d’être fournie par l’Etat.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 357
Titre II: mise en valeur dans les périmètres d’irrigation

Chapitre 1: dispositions générales

Article 5:
La mise en valeur des terres agricoles ou à vocation agricole situées à l’intérieur des périmètres
d’irrigation est obligatoire dans les conditions prévues par le présent titre.
Article 6:
Les périmètres d’irrigation visés à l’article précédent sont délimités par décret pris sur proposition du
ministre de l’agriculture et de la réforme agraire après avis des ministres des finances et de l’intérieur.
Ils sont divisés en zone de mise en valeur créés et délimités par arrêté du ministre de l’agriculture et de
la réforme agraire pris après avis du ministre de l’intérieur.
En cas de doute sur la situation d’une propriété agricole, le ministre de l’agriculture et de la réforme
agraire est habilité à délivrer une attestation précisant si cette propriété se trouve à l’intérieur ou à
l’extérieur d’un périmètre d’irrigation.
Article 7:
Il est créé dans chacune des zones prévues à l’article précédent une commission dite «Commission
locale de mise en valeur agricole».
Cette commission est composée ainsi qu’il suit:
• un représentant du gouverneur de la province, président;
• le ou les présidents des conseils communaux intéressés;
• un représentant de la chambre d’agriculture, désigné par elle;
• deux techniciens désignés par le ministre de l’agriculture et de la réforme agraire.
Article 8:
La commission locale de mise en valeur agricole est consultée sur le programme des travaux
d’équipement interne prévu à l’article 13 ainsi que sur les normes d’exploitation visées à l’article 30.
Elle contrôle, en outre, l’exécution par les agriculteurs des obligations mises à leur charge par le présent
dahir et les textes pris pour son application.
Article 9:
La mise en valeur au sens du présent titre comporte l’exécution des travaux d’équipement externe et
interne des propriétés agricoles et l’exploitation rationnelle de la terre.

Chapitre II: équipement

Article 10:
L’équipement externe comprend, outre le remembrement, les ouvrages de retenue et de dérivation,
les canaux principaux, secondaires et tertiaires ainsi que les réseaux de colatures et, d’une manière
générale, tous les aménagements hydro-agricoles réalisés à l’intérieur ou à l’extérieur des périmètres
d’irrigation et permettant d’amener l’eau en tête des propriétés.
Article 11:
L’équipement interne comprend les aménagements tels que défrichement, défoncement, assainissement
et les travaux de construction du réseau interne d’irrigation et de colature, de nivellement et les travaux
similaires destinés à permettre la meilleure utilisation de l’eau et du sol.

358 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 12:
Les équipements externe et interne sont exécutés par l’Etat ou par les offices régionaux de mise en
valeur agricole agissant pour le compte de l’Etat.
Article 13:
Le programme des travaux d’équipement interne est soumis pour avis à la commission locale de mise
en valeur agricole et, le cas échéant, au comité technique de l’office régional de mise en valeur agricole
dans le ressort duquel est située en totalité ou en partie la zone de mise en valeur.
Ce programme est ensuite approuvé par arrêté du ministre de l’agriculture et de la réforme agraire
pris après avis du ministre de l’intérieur. Cet arrêté édicte les interdictions et les modalités restrictives
nécessitées par l’exécution des opérations tant en ce qui concerne les cultures que la distribution de
l’eau.
Article 14:
Les propriétaires et exploitants sont tenus de laisser le libre accès des fonds aux engins des offices
régionaux de mise en valeur agricole et des services provinciaux compétents du ministère de
l’agriculture et de la réforme agraire ou des entreprises choisies par leurs soins pour exécuter les travaux.
Article 15:
Au cas où l’exécution des travaux aurait fait perdre le bénéfice d’une récolte ou entraîné la destruction
d’une culture, l’exploitant reçoit une indemnité en espèces ou en nature proportionnelle à la superficie
concernée, sur la base de deux quintaux de blé tendre à l’hectare.
L’indemnité est accordée par le ministre de l’agriculture et de la réforme agraire après avis de la
commission locale de mise en valeur agricole visée à l’article 7.
Article 16:
Les agriculteurs participent aux frais engagés par l’Etat au titre de l’équipement externe et de
l’équipement interne. Cette participation se compose des deux éléments suivants:
1. une participation directe à la valorisation des terres irriguées;
2. une redevance annuelle et permanente pour usage de l’eau d’irrigation. Cette redevance comprend
l’amortissement et les dépenses d’exploitation et d’entretien du réseau externe d’irrigation.
Article 17:
La participation directe à la valorisation des terres irriguées est à la charge du propriétaire.
Son montant est fixé à mille cinq cents dirhams (1.500 DH) par hectare de terre irriguée.
Article 18:
La participation directe à la valorisation des terres irriguées est exigible dès que les conditions ci-après
sont réunies: mise en eau des propriétés et fin des travaux d’équipement interne.
Les propriétés sont réputées mise en eau lorsque l’eau aura été tenue à la disposition des exploitants
en tête ou aux abords immédiats des propriétés.
Article 19:
La participation directe est recouvrée par les agents du trésor comme en matière d’impôts directs.
Toutefois, le propriétaire peut s’acquitter par versements échelonnés sur demande adressée à l’office
régional de mise en valeur agricole intéressé ou aux services provinciaux compétents du ministère de
l’agriculture et de la réforme agraire.
Dans ce cas, la dette porte intérêt au taux annuel de 4 %; elle est payée en dix-sept (17) annuités égales
à compter de la 4e année qui suit la mise en eau.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 359
Article 20:
Sont exemptés du paiement de la participation directe à la valorisation des terres irriguées:
• les propriétaires d’exploitations agricoles dont la superficie située à l’intérieur du périmètre
d’irrigation est inférieure ou égale à cinq hectares.
• à concurrence de cinq hectares, les propriétaires d’exploitations agricoles dont la superficie
située à l’intérieur du périmètre d’irrigation est supérieure à cinq hectares et inférieure ou égale
à vingt hectares.
Pour l’application des dispositions du présent article, les propriétés dans l’indivision sont considérées
comme appartenant à un seul propriétaire.
Article 21:
Le bénéfice de l’exemption prévue à l’article 20 n’est définitivement acquis que si les propriétés
concernées ne font l’objet d’aucune mutation entre vifs pendant dix ans au moins à compter de la mise
en eau de ces propriétés.
En cas de mutation entre vifs avant l’expiration de ce délai, la participation devient exigible et doit être
acquittée en un seul versement.
Toutefois, le bénéfice de l’exemption est maintenu en cas de cession de droits indivis entre
copropriétaires.
Article 22:
La participation directe à la valorisation des terres irriguées n’est pas exigée dans les périmètres
d’irrigation du Tafilalet et d’Ouarzazate.
Article 23:
Une hypothèque garantissant le paiement de la participation directe, qu’elle soit exigible ou susceptible
de l’être en vertu des dispositions de l’article 21, est inscrite sans frais sur les livres fonciers à la
requête du directeur de l’office régional de mise en valeur agricole intéressé ou du chef des services
provinciaux compétents du ministère de l’agriculture et de la réforme agraire.
Article 24:
L’hypothèque prévue à l’article précédent est constatée par convention conclue entre le propriétaire et
l’Etat représenté par le directeur de l’office régional de mise en valeur agricole intéressé ou le chef des
services provinciaux compétents du ministère de l’agriculture et de la réforme agraire.
Cette convention indique notamment le montant de la créance garantie et désigne l’immeuble
hypothéqué.
A défaut d’accord pour une hypothèque conventionnelle, le directeur de l’office régional de mise en
valeur agricole intéressé ou le chef des services provinciaux compétents du ministère de l’agriculture
et de la réforme agraire saisit le président du tribunal régional statuant en la forme du référé, aux fins
d’ordonner l’inscription d’une hypothèque forcée. Cette requête indique le montant de la somme dont le
paiement doit être garanti et l’immeuble sur lequel l’inscription d’hypothèque est demandée.
Le président du tribunal régional peut, en cas d’urgence, ordonner sur requête toute inscription
conservatoire ou prénotation dans les conditions prévues à l’article 172 du dahir du 19 rejeb 1333
(2 juin 1915) fixant la législation applicable aux immeubles immatriculés.
Article 25:
L’Etat, représenté par le ministre de l’agriculture et de la réforme agraire et le ministre des finances,
pourra renoncer à son antériorité d’hypothèque pour permettre aux agriculteurs de contracter des
emprunts en vue de l’équipement et de la mise en valeur de leurs exploitations.

360 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 26:
La participation directe à la valorisation des terres irriguées n’est due que pour les propriétés qui n’ont
pas encore été mises en eau à la date de publication du présent dahir, sous réserve des dispositions du
2e alinéa de l’article 27.
Toutefois, lorsqu’à ladite date l’équipement interne a été réalisé ou est en cours de réalisation par l’Etat
sur les propriétés visées à l’alinéa premier, en vertu de contrats conclus avec les propriétaires, ceux-ci
ont le choix entre l’application des dispositions du présent dahir ou des stipulations du contrat.
Le propriétaire doit préciser son choix par lettre recommandée avec accusé de réception adressée au
directeur de l’office régional de mise en valeur agricole intéressé ou au chef des services provinciaux
compétents du ministère de l’agriculture et de la réforme agraire.
Faute d’envoyer cette lettre dans un délai de trois mois à compter de la date de publication du présent
dahir le propriétaire est réputé avoir opté pour les stipulations du contrat.
Article 27:
Lorsque les propriétés sont déjà mises en eau à la date de publication du présent dahir, seules sont
applicables les stipulations des contrats conclus entre l’Etat et les propriétaires pour la réalisation de
l’équipement interne.
Si l’équipement interne n’a pas encore été réalisé, des contrats seront conclus selon les modalités
antérieures pour la réalisation de cet équipement. Si le propriétaire refuse de passer le contrat, il sera
fait application des dispositions du présent titre. Toutefois, le montant de la participation directe est
ramené à sept cent cinquante dirhams (750 DH) par hectare.
Article 28:
Les modalités de fixation, d’indexation et de recouvrement de la redevance pour usage de l’eau
d’irrigation, les coefficients de minoration ou de majoration dont cette redevance peut être affectée
ainsi que les servitudes mises à la charge des utilisateurs sont précisés par décret pris sur proposition
du ministre de l’agriculture et de la réforme agraire après avis du ministre des finances et du ministre
des travaux publics et des communications.
Article 29:
La redevance pour usage de l’eau d’irrigation est due par le propriétaire du fonds.
Dans le cas où le propriétaire n’exploite pas lui-même le fonds, le recouvrement de la redevance
peut être poursuivi tant auprès du propriétaire du fonds que de l’exploitant qui sont conjointement et
solidairement responsables du paiement de celle-ci.

Chapitre III: normes et modes d’exploitation

Article 30:
Pour chaque secteur hydraulique compris dans une zone de mise en valeur, un arrêté du ministre
de l’agriculture et de la réforme agraire pris après avis de la commission locale de mise en valeur
agricole visée à l’article 7 fixe les normes selon lesquelles l’exploitation doit être conduite. Ces normes
d’exploitation tiennent compte de la vocation des sols et des impératifs d’ordre économique; elles
comportent notamment :
• le plan d’assolement;
• les techniques culturales;
• la réglementation des modes d’irrigation et de la discipline de l’utilisation de l’eau;
• l’introduction d’une spéculation animale adéquate en vue de valoriser la production végétale et
de préserver la fertilité des sols.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 361
Article 31:
Les propriétés situées à l’intérieur des périmètres d’irrigation ne peuvent être exploitée que selon l’un
des modes suivants :
• directement par le propriétaire lui-même ou avec le concours d’un gérant salarié;
• suivant un contrat de location conclu dans les conditions fixées ci-après.
Article 32:
Par complément à la législation sur les baux ruraux et sans préjudice des dispositions de la législation
sur l’immatriculation des immeubles et l’enregistrement, les contrats de location doivent être établis par
écrit et mentionnés sans frais sur des registres spéciaux cotés et paraphés par l’autorité locale.
Le contrat de location doit mentionner notamment l’étal civil des parties, la situation, la consistance, le
numéro du titre foncier ou de la réquisition d’immatriculation de l’immeuble, la nature et la durée du bail
ainsi que le montant du loyer.
Le contrat doit être conclu pour une durée égale à un ou plusieurs cycles de rotation des cultures
prévues au plan d’assolement.
Article 33:
Les registres visés à l’article 32 sont tenus dans chaque zone de mise en valeur agricole par une
personne assermentée désignée à cet effet par décision conjointe du ministre de l’intérieur et du
ministre de l’agriculture et de la réforme agraire.
Article 34:
Les baux conclus antérieurement à la date de publication du présent dahir ne peuvent être renouvelés
que conformément aux dispositions de l’article 32 nonobstant toute clause de tacite reconduction.

Titre III: mise en valeur dans les zones d’assainissement en sec

Chapitre I: équipement

Article 35:
Dans les régions du Royaume cultivables en sec et où les propriétés agricoles sont menacées par les
eaux de crue, les remontées des nappes phréatiques ou les eaux de surface en excédent, l’Etat peut par
décret délimiter les secteurs dénommés «zones d’assainissement».
Les décrets de délimitation sont pris sur proposition du ministre de l’agriculture et de la réforme agraire
et après avis des ministres de l’intérieur et des finances.
En cas de doute sur la situation d’une propriété agricole, le ministre de l’agriculture et de la réforme
agraire est habilité à délivrer une attestation précisant si cette propriété se trouve à l’intérieur ou à
l’extérieur d’une zone d’assainissement.
Article 36:
La réalisation des travaux d’assainissement externes et internes ainsi que l’exploitation et l’entretien
des réseaux primaire, secondaire et tertiaire seront assurés par l’Etat ou par les offices régionaux de
mise en valeur agricole agissant pour le compte de l’Etat.
Les travaux comportent:
• d’une part, la réalisation d’un réseau général d’assainissement;
• d’autre part, des aménagements internes, tels que mise en ados, drainage profond et tous travaux
similaires nécessaires pour permettre l’assainissement intégral des propriétés agricoles.

362 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 37:
Dans les zones d’assainissement, l’Etat percevra une redevance annuelle dite «Redevance
d’assainissement» destinée à couvrir, outre les frais d’exploitation et d’entretien du réseau général, une
partie des dépenses engagées par l’Etat pour la réalisation du réseau général d’assainissement et des
aménagements internes visés à l’article 36.
La redevance d’assainissement est à la charge des propriétaires des exploitations agricoles.
La redevance d’assainissement se compose de trois taxes:
• une taxe pour l’entretien et l’exploitation du réseau général d’assainissement;
• une taxe pour l’amortissement partiel du réseau général d’assainissement;
• une taxe pour l’amortissement partiel de l’aménagement interne d’assainissement des propriétés.
Les deux premières taxes ne sont dues qu’après réalisation des réseaux primaire, secondaire et tertiaire
d’assainissement.
Sous réserve des dispositions de l’article 41, la taxe pour l’entretien et l’exploitation du réseau général
d’assainissement est permanente; les deux autres taxes sont perçues pendant vingt ans.
Article 38:
Les barèmes de la redevance d’assainissement sont déterminés par arrêté conjoint du ministre de
l’agriculture et de la réforme agraire et du ministre des finances.
Cet arrêté prévoira une réduction desdits barèmes au profit:
1. 
des propriétaires d’exploitations agricoles dont la superficie située dans les zones
d’assainissement est inférieure ou égale à cinq hectares.
2. 
des propriétaires d’exploitations agricoles dont la superficie située dans les zones
d’assainissement est supérieure à cinq hectares et inférieure ou égale à vingt hectares.
Pour cette dernière catégorie, la réduction des barèmes sera limitée à une superficie de cinq hectares.
Pour l’application des dispositions du présent article, les propriétés dans l’indivision sont considérées
comme appartenant à un seul propriétaire.
Article 39:
L’arrêté visé à l’article 38 peut affecter la taxe pour l’amortissement partiel du réseau général
d’assainissement, de coefficients de minoration tenant compte de la situation des propriétés.
Article 40:
Cet arrêté peut, en outre, fixer les modalités d’indexation des barèmes de la redevance d’assainissement
en fonction de l’évolution du niveau des prix et des salaires.
Le taux de la redevance d’assainissement ne sera toutefois modifié que lorsque l’application des
formules d’indexation entraînera par rapport au tarif précédemment appliqué une augmentation du taux
supérieure à 5 %.
Article 41:
Les propriétaires des fonds assainis cesseront, dès la mise en eau de leurs propriétés, d’être assujettis
à la redevance d’assainissement.
Article 42:
Le montant des redevances d’assainissement est recouvré par les agents du Trésor comme en matière
d’impôts directs, en vertu de rôles dressés par le directeur de l’office régional de mise en valeur
agricole intéressé ou, par le chef des services provinciaux compétents du ministère de l’agriculture et
de la réforme agraire.
Ces rôles sont établis le 1er juillet de chaque année au titre de l’année précédente.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 363
Article 43:
Dans les zones d’assainissement, les propriétaires et exploitants sont tenus de laisser le libre accès
des fonds aux engins des offices régionaux de mise en valeur agricole et des services provinciaux
compétents du ministère de l’agriculture et de la réforme agraire ou des entreprises choisies par leurs
soins pour exécuter les travaux.
Article 44:
Les bénéficiaires des travaux d’assainissement sont tenus de se conformer à tous les règlements
existants ou à venir sur la gestion du réseau d’assainissement et doivent exécuter, sans délai, les
instructions qu’ils reçoivent du chef de l’exploitation du réseau.
Article 45:
Lorsque dans les zones d’assainissement, les travaux visés à l’article 36 ont été réalisés en totalité ou
en partie antérieurement à la date de publication au Bulletin officiel du présent dahir, les dispositions
générales de celui-ci s’appliquent sous réserve des dispositions de l’article 46.
Article 46:
Dans les zones où les anciennes associations syndicales agricoles privilégiées ont participé
financièrement aux travaux engagés, les propriétaires intéressés sont dispensés du paiement de la
taxe relative à l’amortissement du réseau général d’assainissement.
Dans le cas où l’équipement interne d’assainissement, la mise en ados notamment, aura été exécuté
par les moyens propres du propriétaire, celui-ci sera exonéré de la taxe pour l’amortissement partiel de
l’aménagement interne.

Chapitre II: normes d’exploitation

Article 47:
La mise en valeur des propriétés agricoles situées à l’intérieur des zones d’assainissement est
obligatoire dans les conditions définies ci-après:
Article 48:
Des commissions locales de mise en valeur agricole sont créées dans les zones d’assainissement. Ces
commissions ont la même composition et les mêmes attributions que celles prévues à l’article 7.
Article 49:
Un arrêté du ministre de l’agriculture et de la réforme agraire pris après avis de la commission locale de
mise en valeur agricole fixe les normes selon lesquelles l’exploitation doit être conduite. Ces normes qui
tiennent compte de la nature des sols et des impératifs d’ordre économique, comportent notamment:
• le plan d’assolement;
• les techniques culturales;
• les conditions d’entretien du réseau interne d’assainissement.

Titre IV: mise en exploitation des terres agricoles situées, à l’extérieur des périmètres
d’irrigation et des zones d’assainissement en sec

Article 50:
La mise en exploitation des terres agricoles ou à vocation agricole situées à l’extérieur des périmètres
d’irrigation et des zones d’assainissement est obligatoire.
Cette obligation consiste à ne pas laisser à l’état d’abandon les propriétés agricoles ou à vocation
agricole.

364 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Titre V: contrôle des obligations mises à la charge des agriculteurs et sanctions

Article 51:
Le contrôle des obligations mises à la charge des agriculteurs en application des dispositions du
présent dahir et des textes pris pour son application est assuré:
• dans les périmètres d’irrigation et les zones d’assainissement, par les commissions locales de
mise en valeur agricole visées aux articles 7 et 48;
• à l’extérieur des périmètres et zones précités, par une commission provinciale de mise en valeur
agricole.
La commission provinciale de mise en valeur agricole est composée ainsi qu’il suit:
• le gouverneur de la province, président;
• le président de l’assemblée préfectorale ou provinciale;
• deux représentants de la chambre d’agriculture, désignés par elle;
• deux techniciens désignés par le ministre de l’agriculture et de la réforme agraire.
Les commissions provinciales et les commissions locales de mise en valeur agricole statuent à la
majorité des voix. En cas de partage, la voix du président est prépondérante.
Article 52:
Les commissions locales de mise en valeur agricole dressent la liste des propriétés qui ne sont pas
exploitées conformément aux normes définies par les arrêtés visés aux articles 30 et 49 ou dont
l’exploitation contrevient aux dispositions de l’article 31.
Les commissions provinciales de mise en valeur agricole dressent la liste des propriétés abandonnées
situées à l’extérieur des périmètres d’irrigation et des zones d’assainissement.
Article 53:
Les commissions précitées entendent sur place ou convoquent, par les soins de l’autorité administrative
locale, les propriétaires et les exploitants des propriétés figurant sur les listes visées à l’article 52.
Après avoir entendu les explications et les justifications des propriétaires et exploitants intéressés,
lesdites commissions établissent un rapport qu’elles transmettent au ministre de l’agriculture et de la
réforme agraire.
Article 54:
Au vue du rapport de la commission intéressée et après avoir provoqué, le cas échéant, toutes
explications et justifications complémentaires qu’il jugera utiles, le ministre de l’agriculture et de la
réforme agraire met en demeure le propriétaire d’exploiter ou de faire exploiter le fonds conformément
aux règles édictées par le présent dahir et lui impartit un délai à cet effet. Ce délai ne peut être inférieur
à un an à compter de la notification de la mise en demeure.
Au cas où le fonds se trouve en indivision, la notification de la mise en demeure à l’un des copropriétaires
produit effet à l’égard de tous.
Si le fonds est donné en location, une mise en demeure est également faite au preneur.
La mise en demeure est notifiée par la voie administrative.
Si l’intéressé ne peut être trouvé, notification lui est faite par lettre recommandée avec accusé de
réception.
Si la lettre recommandée ne peut être délivrée au destinataire, la notification est valablement effectuée
par affichage au siège de l’autorité locale.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 365
Article 55:
Si à l’expiration du délai visé à l’article 54, les services provinciaux compétents du ministère de
l’agriculture et de la réforme agraire ou l’office régional de mise en valeur agricole intéressé constatent
que la mise en demeure n’est pas suivie d’effet, une amende administrative dont le montant maximum
est de cent dirhams (100 DH) par hectare sera infligée au propriétaire par décision conjointe du ministre
de l’agriculture et de la réforme agraire et du ministre de l’intérieur prise après avis, suivant le cas, soit
de la commission provinciale, soit de la commission locale de mise en valeur agricole.
Si le fonds est régulièrement donné en location, l’amende administrative est infligée au preneur.
La décision infligeant l’amende est notifiée dans les mêmes formes que la mise en demeure.
De nouvelles amendes seront infligées dans les mêmes conditions au terme de chaque période annuelle,
s’il est constaté que le propriétaire ou le locataire n’ont pas satisfait à leurs obligations.
Article 56:
Les amendes administratives prévues à l’article 55 sont recouvrées par les agents du Trésor comme en
matière d’impôts directs.
Article 57:
Lorsqu’une amende administrative a été infligée au preneur, le propriétaire peut demander la résolution
du bail au président du tribunal régional du lieu d’exploitation statuant en la forme du référé.
Article 58:
Si, passé un délai d’un an à compter de la date de notification de la décision infligeant une amende,
les services provinciaux compétents du ministère de l’agriculture et de la réforme agraire ou l’office
régional de mise en valeur agricole intéressé constatent qu’un immeuble situé à l’intérieur de l’un des
périmètres d’irrigation visés à l’article 5 n’est pas exploité conformément aux dispositions dictées par
le présent dahir le fonds pourra être exproprié en tout ou en partie après avis de la commission locale
de mise en valeur agricole.
Toutefois, au cas où le fonds est régulièrement donné en location, l’expropriation ne pourra être
prononcée que si, dans le délai de six mois à compter de la notification de la sanction pécuniaire prévue
à l’article 55, le propriétaire n’a pas usé de la faculté que lui réserve l’article 57.
L’expropriation est prononcée par décret, délibéré en conseil des ministres sur rapport du ministre de
l’agriculture et de la réforme agraire, du ministre de l’intérieur et du ministre des finances. Ce décret fixe
la date à laquelle il sera pris possession du fonds exproprié.
Article 59:
L’indemnité d’expropriation est fixée par une commission administrative locale présidée par un magistrat
désigné par le ministre de la justice et comprenant en outre:
• deux représentants du ministre des finances;
• deux représentants du ministre de l’intérieur;
• deux représentants du ministre de l’agriculture et de la réforme agraire.
La commission statue après avoir entendu les propriétaires intéressés ou leurs mandataires, qui seront
convoqués par les soins de l’autorité administrative locale. Elle prend ses décisions à la majorité des
voix.

366 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 60:
Les décisions de la commission sont notifiées dans les formes et conditions prévues à l’article 54.
Elles peuvent, dans un délai de quinze jours à compter de leur notification, faire l’objet de recours
devant une commission administrative supérieure composée ainsi qu’il suit:
• un conseiller ou un conseiller référendaire à la Cour suprême désigné par le ministre de la justice,
président;
• un membre du cabinet royal;
• un représentant du Premier ministre;
• un représentant du ministre des finances;
• un représentant du ministre de l’intérieur;
• un représentant du ministre de l’agriculture et de la réforme agraire, qui assure le secrétariat de
la commission.
Le recours est adressé au secrétariat de la commission (secrétariat général du ministre de l’agriculture
et de la réforme agraire).
La commission administrative supérieure statue et prend ses décisions dans les conditions prévues au
2e alinéa de l’article 59 ci-dessus. En cas de partage, la voix du président est prépondérante.
Ses décisions sont notifiées comme celles de la commission administrative locale. Elles ne sont
susceptibles d’aucun recours.
Article 61:
L’indemnité d’expropriation est offerte par l’Etat en espèces dès la prise de possession. Elle est prélevée
sur les ressources du fonds de la réforme agraire.
Si l’intéressé refuse de la recevoir ou s’il y a opposition, l’Etat est tenu de consigner cette somme à la
caisse du trésorier général.
Si l’intéressé ne produit pas de titre ou si le titre produit ne paraît pas régulier, l’Etat est également tenu
de consigner l’indemnité. Dans ce cas, des avis affichés au siège de l’autorité locale font connaître
l’immeuble exproprié, le montant de l’indemnité et les noms des ayants droit présumés; si, dans le délai
d’un an à dater de cet affichage, aucune opposition ne s’est manifestée, l’indemnité est versée entre
les mains des ayants droit présumés.
Si les sommes dues ne sont pas versées ou consignées dans un délai de six mois à compter du jour
où elles ont été fixées, des intérêts au taux légal en matière civile courent de plein droit au profit des
intéressés dès l’expiration de ce délai.
Les actions en résolution ou en revendication et toutes autres actions réelles ne peuvent arrêter
l’expropriation ou en empêcher les effets. Les droits des réclamants sont transportés sur l’indemnité et
l’immeuble en demeure affranchi.
Article 62:
Les infractions aux interdictions et obligations visées aux articles 13, 14 et 43 du présent dahir sont
punies d’un emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de 130 à 500 dirhams ou de l’une de ces
deux peines seulement.
Elles sont recherchées et constatées par les officiers et agents de police judiciaire ainsi que par les
agents spécialement commis à cet effet par le ministre de l’agriculture et de la réforme agraire.

Titre VI: dispositions diverses

Article 63:
Les ministres de l’agriculture et de la réforme agraire, de l’intérieur, des finances et de la justice sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent dahir qui sera publié au Bulletin
officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 367
Dahir n°1-72-103 du 18 Safar 1392 (03 Avril 1972) relatif
à l’Office national de l’eau potable
Bulletin Officiel n° 3103 du 19/04/1972

Titre I: dénomination et objet

Article 1:
La Régie des exploitations industrielles (R.E.I.) instituée par le dahir du 12 safar 1348 (19 juillet 1929) est
désormais dénommée : Office national de l’eau potable (O.N.E.P.).
L’O.N.E.P qui constitue un établissement public à caractère industriel et commercial, doté de la
personnalité civile et de l’autonomie financière, est placé sous la tutelle administrative du ministre
chargé des travaux publics.
II a son siège à Rabat.
Article 2:
L’Office national de l’eau potable est chargé:
1. de la planification de l’approvisionnement en eau potable du Royaume, à savoir:
• déterminer l’évolution des besoins en eau potable et obtenir la réservation des ressources
correspondantes, dans l’espace et dans le temps;
• coordonner tous les programmes d’investissements relatifs aux adductions d’eau potable,
2. de l’étude, de la réalisation et de la gestion d’adductions d’eau potable que le Gouvernement
déciderait de lui confier,
3. de la gestion des distributions d’eau potable dans les communes où ce service ne peut être assuré
par les communes elles-mêmes, lorsque ladite gestion lui est confiée par délibération du conseil
communal intéressé approuvée par l’autorité compétente,
4. de l’assistance technique, en matière de surveillance de la qualité de l’eau alimentaire lorsqu’un
organisme public la sollicite,
5. du contrôle, en liaison avec les autorités compétentes, de la pollution des eaux susceptibles
d’être utilisées pour l’alimentation humaine,
6. de l’assistance technique aux personnes publiques qui la sollicitent, pour les études, la réalisation
ou la gestion de système d’adduction ou de distribution d’eau potable,
7. de l’examen, en liaison avec le ministère de la santé publique, de tous les dossiers techniques
des ouvrages d’adduction et de distribution d’eau potable, afin de vérifier l’absence de tous vices
d’équipements ou d’installations pouvant porter préjudice à la qualité de l’eau distribuée; toutefois, pour
les équipements relevant du ministère de l’agriculture et de la réforme agraire ou des établissements
publics placés sous sa tutelle, cet examen sera effectué sur lesdits équipements, une fois réalisés,
8. de l’étude, en liaison avec les ministères intéressés, des projets de textes législatifs et
réglementaires nécessaires à l’accomplissement de sa mission.
Article 3:
Les services d’alimentation en eau potable confiés à la R.E.I., antérieurement à la publication du présent
dahir continuent à être gérés par l’O.N.E.P.
Toutefois, en ce qui concerne les services visés ci-dessus qui ont été confiés à la R.E.I., antérieurement
à la publication du présent dahir, pour le compte des communes ou par les communes elles-mêmes, leur
gestion est assurée, sous réserve du droit des collectivités locales concernées de pouvoir les reprendre
à tout moment pour les gérer en régie communale ou intercommunale. A défaut de convention les
modalités de prise de possession des installations seront déterminées par décret pris sur proposition
des ministres de l’intérieur et des travaux publics après avis du ministre chargé des finances.

368 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 4:
L’O.N.E.P. peut être autorisé par le Premier ministre à prendre des participations dans toutes entreprises
d’exploitation de services publics entrant par leur objet dans le cadre de ses activités normales.
Article 5:
L’O.N.E.P. continue à assurer, provisoirement, les services publics à caractère industriel et commercial
qui ont été confiés à la R.E.I. antérieurement à la publication du présent dahir.
En ce qui concerne la gestion du parc automobile de l’Etat, le directeur de l’O.N.E.P. est habilité à
représenter l’Etat en justice dans les cas où la responsabilité de ce dernier est mise en cause par suite
d’un accident causé par un de ses véhicules automobiles.

Titre II: organisation administrative

Article 6:
L’O.N.E.P. est administré par un conseil d’administration et un comité technique permanent et géré par
un directeur.
Article 7:
Le conseil d’administration comprend:
• le ministre des travaux publics et des communications, président,
• le ministre de l’intérieur,
• le ministre de l’agriculture et de la réforme agraire,
• le ministre de la santé publique,
• le ministre chargé des finances,
• le ministre chargé de l’industrie,
• l’autorité gouvernementale chargée du plan,
• un représentant du Premier ministre,
• le secrétaire général du ministère des travaux publics et des communications,
• le directeur de l’hydraulique au ministère des travaux publics et des communications,
• le directeur de la mise en valeur au ministère chargé de l’agriculture,
• les présidents en exercice des assemblées régionales instituées par le dahir n° 1-71-77 du 22
rebia II 1391 (16 juin 1971) portant création des régions,
• deux représentants des régies de distribution d’eau désignés par le ministre de l’intérieur.
Le président peut appeler toute personne qualifiée à participer, à titre consultatif, aux réunions du
conseil.
Les autorités gouvernementales membres du conseil sont, en cas d’empêchement absolu, représentés
aux réunions de cet organisme par les secrétaires généraux de leurs départements.
Article 8:
Le conseil d’administration se réunit sur convocation de son président, aussi souvent que la bonne
marche de l’office l’exige et au moins une fois par semestre. Il délibère valablement lorsque 11 de ses
membres sont présents, les décisions sont prises à la majorité des voix; en cas de partage égal des voix,
celle du président est prépondérante.
Article 9:
Sous réserve de l’application de la législation et de la réglementation conférant des pouvoirs
d’approbation ou de visa à d’autres autorités, le conseil d’administration dispose de tous les pouvoirs
nécessaires à la bonne marche de l’office.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 369
A cet effet, il règle par ses délibérations les questions générales intéressant l’office et notamment:
a. arrête le budget et le programme des opérations techniques et financières ainsi que les modalités
de financement et le régime des amortissements;
b. arrête les comptes et décide de l’affectation des résultats;
c. décide, dans les conditions prévues à l’article 4, la prise de participations à des entreprises
d’exploitation de services publics ainsi que la cession ou l’extension des participations financières;
d. approuve les projets de marchés dont le montant dépasse un million de dirhams;
e. décide de tous achats, ventes, échanges, acquisitions et aliénations de biens meubles ou
immeubles, lorsque le montant de l’opération dépasse cent mille dirhams;
f. élabore le statut du personnel et le fait approuver dans les conditions prévues par la réglementation
en vigueur pour le personnel des établissements publics;
g. propose le taux des tarifs.
Les limites fixées aux paragraphes (d) et (e) ci-dessus pourront être modifiées par décision du conseil
d’administration.
Le conseil d’administration peut, en tout état de cause, déléguer au directeur, des pouvoirs spéciaux
pour le règlement d’une affaire déterminée.
Article 10:
Un comité technique permanent est chargé, dans l’intervalle des réunions du conseil d’administration,
de suivre l’exécution des décisions de ce conseil et, éventuellement, de régler toutes les affaires pour
lesquelles il aura reçu délégation dudit conseil.
Ce comité se réunit au moins une fois par trimestre, sur convocation de son président. Il comprend les
membres suivants :
• un représentant du ministre chargé des travaux publics, président,
• un représentant du ministre chargé de l’intérieur,
• un représentant du ministre chargé des finance,
• un représentant du ministre chargé de l’agriculture.
Chacun des départements ministériels susvisés est représenté par un titulaire et par un suppléant qui
sont désignés par l’autorité gouvernementale dont ils relèvent.
Le comité peut s’adjoindre, à titre consultatif, toutes personnes qualifiées.
Article 11:
Le directeur de l’office est nommé dans les conditions prévues par la réglementation en vigueur.
Il exécute les décisions du conseil d’administration et du comité technique permanent.
Il gère l’office et agit en son nom; il accomplit ou autorise tous actes ou opérations relatifs à son objet
et représente l’office vis-à-vis de l’Etat, de toute administration publique ou privée et de tous tiers, fait
tous actes conservatoires.
II représente l’office en justice et a qualité d’agir et de défendre, en son nom, avec l’autorisation du
conseil d’administration.
Il assure la gestion de l’ensemble des services de l’office. Il nomme le personnel dans les conditions
prévues par la réglementation en vigueur. Il est habilité à engager par acte, contrat ou marché, les
dépenses qui ne relèvent pas de la compétence du conseil d’administration.
Il fait tenir la comptabilité des dépenses engagées, liquide et constate les dépenses et les recettes de
l’office. Il délivre à l’agent comptable les ordres de paiement et les titres de recette correspondants.
Le directeur peut déléguer, sous sa responsabilité, une partie de ses pouvoirs et attributions au
personnel de direction et aux ingénieurs régionaux de l’office.
Il assiste, avec voix consultative, aux réunions du conseil d’administration et du comité technique.
Article 12:
Le personnel de l’office peut comprendre des fonctionnaires détachés de l’administration.

370 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Titre III: ressources et organisation financière

Article 13:
Les ressources de l’O.N.E.P proviennent:
1. du produit des redevances payées par les usagers,
2. des produits et bénéfices provenant de son patrimoine et de ses opérations,
3. des produits et bénéfices provenant de la prestation des services,
4. des subventions de l’Etat,
5. des avances remboursables provenant du Trésor, d’organismes publics ou privés, ainsi que des
emprunts autorisés par le ministre des finances,
6. des subventions autres que celles visées ci-dessus, de dons, legs et produits divers.
Article 14:
L’O.N.E.P. tient ses écritures, effectue ses recettes et ses paiements suivant les lois et usages du
commerce.
Il est soumis aux dispositions du dahir du 17 chaoual 1379 (14 avril 1960) organisant le contrôle financier
de l’Etat sur les offices, établissements publics et sociétés concessionnaires ainsi que sur les sociétés
et organismes bénéficiant du concours financier de l’Etat ou des collectivités publiques.

Titre IV: dispositions diverses

Article 15:
Sont abrogés, tels qu’ils ont été modifiés ou complétés:
• le dahir du 12 safar 1348 (19 juillet 1929) portant création d’une régie des exploitations industrielles,
• le dahir du 14 rebia I 1358 (24 avril 1939) habilitant le directeur de la Régie des exploitations
industrielles à représenter l’Etat en justice, en matière d’accidents automobiles.
Article 16:
Demeurent en vigueur tous les textes concernant la R.E.I. dont le maintien est nécessaire à
l’accomplissement des missions imparties à cet organisme.
Sont également maintenus en vigueur, jusqu’à la mise en application du statut du personnel de l’O.N.E.P.
les textes régissant la situation administrative du personnel de la R.E.I.

Article 17:
Le ministre des travaux publics et des communications, le ministre de l’intérieur, le ministre de
l’agriculture et de la réforme agraire et le ministre des finances sont chargés, chacun en ce qui le
concerne, de l’exécution du présent dahir qui sera publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 371
Dahir portant loi n°1-74-238 du 11 Rebia II 1395 (23 Avril 1975) créant
l’Office régional de mise en valeur agricole du Loukkos
Bulletin Officiel n° 3277 du 20/08/1975

Titre I: dénomination - objet

Article 1:
Il est créé, sous la dénomination d’Office régional de mise en valeur agricole du Loukkos, un
établissement public doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière et placé sous la tutelle
du ministre de l’agriculture et de la réforme agraire.
Cet office a son siège à Ksar-el-Kbir.
Article 2:
Les limites territoriales du ressort de l’office régional seront fixées par décret pris sur proposition du
ministre de l’agriculture et de la réforme agraire, du ministre de l’intérieur, du ministre des travaux
publics et des communications et du secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé du plan et du
développement régional.
Article 3:
Dans le cadre de son programme d’intervention approuvé par le ministre de l’agriculture et de la
réforme agraire, l’office régional est habilité à promouvoir ou poursuivre dans sa zone d’action, les
travaux de remembrement, d’équipement du réseau d’irrigation et de drainage et, d’une façon générale,
les aménagements tendant à améliorer la productivité agricole.
Article 4:
Les ressources en eau destinées à l’usage agricole dans les limites de sa zone d’action sont affectées
globalement à l’office régional par décret pris sur proposition conjointe du ministre des travaux publics
et des communications et du ministre de l’agriculture et de la réforme agraire. Pour la gestion des
parties du domaine public hydraulique qui lui ont été ainsi affectées, l’office régional peut disposer, par
délégation du ministre des travaux publics et des communications, des pouvoirs reconnus à ce dernier
par dahir du 11 moharrem 1344 (1er août 1925) sur le régime des eaux.
L’office régional exploite les ouvrages publics d’irrigation et d’assainissement situés dans sa zone
d’action.
Article 5:
L’office régional est chargé de favoriser la mise en valeur des exploitations agricoles et de participer
à la formation professionnelle des agriculteurs. Il réalise les opérations décidées par le gouvernement
en matière foncière et de mise en valeur, en particulier sur le patrimoine de l’Etat et des collectivités.
Il peut distribuer les subventions accordées par l’Etat.
Il prête son concours aux organismes de crédit agricole pour l’instruction des demandes de crédit,
la distribution des prêts et le contrôle de leur utilisation notamment dans le cadre de son programme
d’intervention.
Article 6:
Pour la réalisation des opérations décidées par le gouvernement, visées aux articles précédents,
l’office régional exerce les droits de la puissance publique par délégation, conformément à l’article 3 du
dahir du 26 joumada II 1370 (3 avril 1951) sur l’expropriation pour cause d’utilité publique et l’occupation
temporaire, tel qu’il a été complété et modifié.

372 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 7:
Avant le 30 octobre de chaque année, le ministre de l’agriculture et de la réforme agraire présente
au conseil des ministres un rapport sur les travaux et opérations effectués par l’office régional et les
programmes de l’année suivante.

Titre II: organisation administrative

Article 8:
L’office régional est administré par un conseil d’administration présidé par le ministre de l’agriculture
et de la réforme agraire.
Le conseil est composé:
• du ministre de l’intérieur ou de son représentant;
• du ministre de finances ou de son représentant;
• du ministre de travaux publics et des communications ou de son représentant;
• du secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé du plan et du développement régional ou
de son représentant;
• du ministre chargé du commerce et de l’industrie ou de son représentant;
• du haut commissaire à la promotion nationale ou de son représentant;
• des gouverneurs des provinces de Tétouan et Kénitra;
• des présidents des chambres d’agriculture de Tétouan et Kénitra;
• des présidents des assemblées provinciales de Tétouan et Kénitra;
• du directeur de la mise en valeur au ministère de l’agriculture et de la réforme agraire;
• du directeur de l’office;
• du directeur de la caisse nationale de crédit agricole ou de son représentant;
• du directeur de l’office de commercialisation et d’exportation ou de son représentant;
• de deux magistrats des tribunaux de première instance désignés par le ministre de la justice;
• des conservateurs de la propriété foncière et des hypothèques de Tanger et Rabat;
• toute personne qualifiée peut être appelée par le président à y siéger à titre consultatif.
Le conseil siège à Rabat.
Il peut se réunir au siège de l’office régional sur convocation de son président.
Il se réunit aussi souvent que les besoins de l’office régional l’exigent, et au moins trois fois par an; avant
le 30 juin et avant le 30 novembre de chaque année pour l’examen des questions d’ordre économique
de sa compétence; avant le 15 août pour l’étude des questions financières et notamment pour arrêter
le budget de l’exercice suivant.
Article 9:
Le conseil d’administration:
• étudie les programmes d’intervention de l’office régional avant approbation par le ministre de
l’agriculture et de la réforme agraire;
• arrête le budget et les comptes de l’office;
• élabore les projets de nouvelles limites territoriales de l’office;
• examine le rapport sur les travaux et opérations de l’office à présenter au conseil des ministres;
• détermine les redevances des usagers et fixe les barèmes des prestations;
• élabore le statut du personnel de l’office, qui est approuvé dans les conditions prévues par la
législation en vigueur pour le personnel des établissements publics.
Les délibérations du conseil d’administration sont constatées par des procès-verbaux signés par le
ministre de l’agriculture et de la réforme agraire et transcrits sur un registre spécial.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 373
Article 10:
Un comité technique est chargé, dans l’intervalle des réunions du conseil d’administration, de suivre
la gestion de l’office régional, de formuler des avis sur tous les problèmes intéressant l’activité
professionnelle des agriculteurs et, éventuellement, de régler les questions pour lesquelles il aura reçu
délégation du conseil.
Ce comité, qui se réunit sur convocation de son président, comprend:
• le gouverneur de la province de Tétouan, président;
• le gouverneur de la province de Kénitra;
• un agent appartenant aux services locaux du ministère des finances, désigné par le ministre;
• les représentants locaux du ministre des travaux publics et des communications à Tétouan et Kénitra;
• le représentant du ministre d’Etat auprès du Premier ministre chargé du plan et du développement
régional;
• le représentant du haut commissaire à la promotion nationale;
• le directeur de l’office;
• un membre de chacune des l’assemblées provinciales de Tétouan et de Kénitra désigné par
l’assemblée intéressée;
• les super-caïds et les caïds concernés;
• les chefs des services provinciaux du ministère de l’agriculture et de la réforme agraire désignés
par le ministre;
• les présidents des conseils communaux et des syndicats des communes comprises dans le
ressort territorial de l’office;
• deux membres de chacune des chambres d’agriculture de Tétouan et de Kénitra désignés par
celle-ci parmi les ressortissants de l’office;
• deux présidents de coopératives agricoles désignés par le ministre de l’agriculture et de la
réforme agraire, sur avis du président du comité technique;
• un représentant de l’Office de commercialisation et d’exportation.
Toute personne qualifiée peut être appelée par le président à y siéger.
Le comité technique se réunit aussi souvent que les besoins de l’office régional l’exigent, et au moins
une fois par mois.
Les délibérations du comité technique sont constatées par des procès-verbaux signés par le président,
contresignés par le directeur de l’office et transcrits sur un registre spécial.
Article 11:
L’office régional est dirigé par un directeur nommé dans les conditions fixées par le dahir n° 1-63-132
du 18 joumada II 1383 (16 novembre 1963) relatif aux emplois supérieur et de direction de diverses
entreprises.
Il exécute les décisions du conseil d’administration et, le cas échéant, du comité technique.
Il gère l’office régional et agit en son nom.
Il accomplit ou autorise tous actes ou opérations relatifs à son objet et représente l’office régional vis-
à-vis de l’Etat, de toute administration publique ou privée et de tous tiers, fait tous actes conservatoires.
Il exerce les actions judiciaires avec l’autorisation du président du conseil d’administration.
Il assure la gestion de l’ensemble des services de l’office régional.
Il nomme le personnel dans le cadre et sous réserve des dispositions prévues par le statut du personnel
et à l’exclusion de certains emplois dont la liste est arrêtée par le conseil d’administration et dont les
titulaires sont nommés par le ministre de l’agriculture et de la réforme agraire.
Il est habilité à engager les dépenses par acte, contrat ou marché, dans les limites et conditions précisées
par arrêté conjoint du ministre des finances et du ministre de l’agriculture et de la réforme agraire. Il fait
tenir la comptabilité des dépenses engagées, liquide et constate les dépenses et les recettes de l’office.
Il délivre à l’agent comptable les ordres de paiement et les titres de recettes correspondants.
Il peut déléguer une partie de ses pouvoirs et de ses attributions au personnel de direction de
l’office régional.

374 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 12:
Le personnel de l’office régional est composé d’agents recrutés par ses soins et de fonctionnaires
détachés de l’administration.
Article 13:
L’organisation des services de l’office régional est fixée par arrêté du ministre de l’agriculture et de la
réforme agraire.

Titre III: ressources et organisation financière

Article 14:
Les ressources de l’office proviennent:
1. des redevances payées par les usagers;
2. des produits et bénéfices provenant de son patrimoine et de ses opérations;
3. des produits et bénéfices provenant de la prestation de ses services;
4. des subventions de l’Etat;
5. des avances remboursables provenant du Trésor, d’organismes publics ou privés, ainsi que des
emprunts autorisés par le ministre des finances, après avis du ministre de l’agriculture et de la
réforme agraire;
6. des subventions autres que celles précisées au paragraphe 4, des dons, legs et produits divers.
Article 15:
Sous réserve des dispositions particulières applicables aux établissements publics, l’office régional
effectue ses opérations de recettes et de paiements suivant les lois et usages du commerce.
L’enregistrement comptable de ces opérations s’effectue dans le cadre d’un plan comptable et
conformément aux instructions arrêtées par le ministre des finances.
Un agent comptable nommé par le ministre des finances exerce ses fonctions dans le cadre des
dispositions du dahir n° 1-59-271 du 17 chaoual 1979 (14 avril 1960) organisant le contrôle financier de
l’Etat sur les offices et établissements publics.
Les comptes sont soumis à l’examen de la commission nationale des comptes.
Article 16:
Un contrôleur financier, nommé par le ministre des finances, est chargé, conformément au dahir précité
n° 1-59-271 du 17 chaoual 1379 (14 avril 1960), de suivre la gestion financière de l’office régional.
Il assiste, à titre consultatif, aux réunions du conseil d’administration et du comité technique.

Titre IV: dispositions diverses

Article 17:
Le présent dahir portant loi sera publié au Bulletin officiel.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 375
Extrait du Dahir n°1-81-254 du 11 Rejeb 1402 (06 Mai 1982) portant
promulgation de la loi n°7-81 relative à l’expropriation pour cause
d’utilité publique et à l’occupation temporaire
Bulletin Officiel n° 3685 du 15/06/1983

Titre I: expropriation pour cause d’utilité publique

Chapitre I: dispositions générales

Article 1:
L’expropriation d’immeubles, en tout ou partie, ou de droits réels immobiliers ne peut être prononcée
que lorsque l’utilité publique en a été déclarée et ne peut être poursuivie que dans les formes prescrites
par la présente loi sous réserve des dérogations y apportées en tout ou partie par des législations spéciales.
Article 2:
L’expropriation pour cause d’utilité publique s’opère par autorité de justice.
Article 3:
Le droit d’expropriation est ouvert à l’Etat et aux collectivités locales ainsi qu’aux autres personnes
morales de droit public et privé ou aux personnes physiques auxquelles la puissance publique délègue
ses droits en vue d’entreprendre des travaux ou opérations déclarés d’utilité publique.
Article 4:
Ne peuvent être expropriés: les édifices à caractère religieux des divers cultes, les cimetières, les
immeubles faisant partie du domaine public et les ouvrages militaires.
Article 5:
L’utilité publique est déclarée, le transfert de propriété au profit de l’expropriant est prononcé et
l’indemnité d’expropriation est fixée dans les conditions prévues par la présente loi.

Chapitre II: déclaration d’utilité publique et cessibilité

Article 6:
L’utilité publique est déclarée par un acte administratif qui précise la zone susceptible d’être frappée
d’expropriation.
Cette zone peut comprendre, outre les immeubles nécessaires à la réalisation des ouvrages ou
opérations déclarés d’utilité publique, la portion restante de ces immeubles ainsi que les immeubles
avoisinants lorsque l’expropriation en est jugée nécessaire pour mieux atteindre le but d’utilité publique
envisagé ou lorsque l’exécution des travaux doit procurer à ces immeubles une notable augmentation
de valeur.
Dans ce cas, nonobstant les dispositions de l’article 40, l’acte administratif visé au 1er alinéa ou un
acte administratif ultérieur, peut fixer le mode d’utilisation des immeubles qui ne sont pas incorporés
effectivement à l’ouvrage ou les conditions de revente de ces immeubles.

376 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 7:
L’acte déclaratif d’utilité publique peut désigner immédiatement les propriétés frappées d’expropriation,
sinon il est procédé à cette désignation par un acte administratif dit «acte de cessibilité».
Cet acte doit intervenir dans le délai de deux ans à compter de la date de publication au Bulletin officiel
de l’acte déclaratif d’utilité publique. Passé ce délai, il y a lieu à nouvelle déclaration d’utilité publique.
Article 8:
L’acte déclaratif d’utilité publique fait l’objet des mesures de publicité suivantes:
1. publication intégrale au Bulletin officiel (1ère partie) et insertion d’un avis dans un ou plusieurs
journaux autorisés à recevoir les annonces légales, avec référence au Bulletin officiel dans lequel
la publication a été faite;
2. affichage intégral dans les bureaux de la commune du lieu de situation de la zone frappée
d’expropriation.
Ces mesures peuvent être complétées par tous autres moyens de publicité appropriés.
Article 9:
Lorsque l’acte déclaratif d’utilité publique désigne en même temps les propriétés frappées
d’expropriation, il a, de ce fait, valeur d’acte de cessibilité et, à ce dernier titre, est soumis et donne lieu
aux formalités prescrites par les articles 10, 11 et 12.
Article 10:
L’acte de cessibilité doit être précédé d’une enquête administrative. A cet effet, le projet dudit acte:
• est publié au Bulletin officiel (2e partie) et dans un ou plusieurs journaux autorisés à recevoir les
annonces légales;
• est déposé, accompagné d’un plan, au bureau de la commune où les intéressés peuvent en
prendre connaissance et présenter leurs observations pendant un délai de deux mois, à dater de
sa publication au Bulletin officiel.
Article 11:
Pendant le délai fixé par l’article 10, les intéressés doivent faire connaître tous les fermiers, locataires
et autres détenteurs de droits sur les immeubles, faute de quoi ils restent seuls chargés envers ces
personnes des indemnités qu’elles pourraient réclamer. Tous autres tiers sont tenus, dans ce même
délai, de se faire connaître sous peine d’être déchus de tout droit.
L’expropriant est tenu de se faire délivrer par le conservateur de la propriété foncière un certificat
donnant l’état des détenteurs de droits réels inscrits aux livres fonciers. Ce certificat peut être collectif.
Article 12:
Le projet d’acte de cessibilité est également déposé à la conservation de la propriété foncière du lieu
de situation des immeubles.
Au vu de ce dépôt, le conservateur de la propriété foncière est tenu de délivrer à l’expropriant un
certificat attestant que la mention dudit projet d’acte a été inscrite:
• soit sur les titres fonciers concernés, en application de l’article 85 du dahir du 9 ramadan 1331
(12 août 1913) sur l’immatriculation des immeubles;
• soit, s’il s’agit d’immeubles en cours d’immatriculation, sur le registre des oppositions, en
application de l’article 84 du dahir précité. Dans ce cas, le certificat doit mentionner, en outre,
le cas échéant, les opposants, la nature exacte des droits invoqués, la capacité et le domicile
déclaré de leurs détenteurs ainsi que toutes les charges grevant l’immeuble ou les droits réels
immobiliers en cause.
Lorsqu’il s’agit d’immeubles qui ne sont ni immatriculés ni en cours d’immatriculation, le projet d’acte
de cessibilité est déposé au greffe du tribunal de première instance de la situation des immeubles
pour être inscrit sur le registre spécial prévu par l’article 455 du Code de procédure civile. Un certificat
attestant cette inscription est remis par le greffier à l’expropriant.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 377
Article 13:
L’acte de cessibilité fait l’objet des mêmes mesures de publicité, prévues à d’article 8, que l’acte
déclaratif d’utilité publique.
Article 14:
Les formalités prévues aux articles 8, 9 et 10 sont facultatives lorsque l’acte déclaratif d’utilité publique
concerne des opérations ou travaux intéressant la défense nationale.
S’il n’est pas recouru auxdites formalités, l’acte doit alors désigner les propriétés frappées
d’expropriation et être notifié aux propriétaires présumés dans les conditions prévues à l’article 46.
Les propriétaires sont tenus de l’obligation prévue à l’article 11 dans le délai de deux mois à compter
de la notification.

Chapitre III: effets des actes déclaratifs d’utilité publique et de cessibilité

Article 15:
Pendant une période de deux ans à compter de la publication au Bulletin officiel de l’acte déclaratif
d’utilité publique, aucune construction ne peut être élevée, aucune plantation ou amélioration ne peut
être effectuée sans l’accord de l’expropriant sur les immeubles situés dans la zone fixée par ledit acte.
Article 16:
Les propriétés désignées dans un acte de cessibilité restent soumises aux mêmes servitudes que celles
prévues par l’article précédent, pendant une période de deux ans à compter de la publication dudit acte
au Bulletin officiel ou, le cas échéant, de sa notification.
Article 17:
Le délai pendant lequel les propriétés désignées dans un acte de cessibilité peuvent rester sous le coup
de l’expropriation est de deux ans à compter de la publication de cet acte au Bulletin officiel ou, le cas
échéant, de sa notification.
Si au cours de ce délai, l’expropriant n’a pas déposé la requête prévue au 1er alinéa de l’article 18,
l’expropriation ne peut être prononcée qu’en vertu d’une nouvelle déclaration d’utilité publique.

Chapitre IV: prise de possession, prononcé de l’expropriation et fixation des indemnités

Article 18:
Dès que les formalités relatives à l’acte de cessibilité, telles que prévues aux articles 8, 9, 10 et 12, ont
été accomplies ou dès notification dudit acte dans le cas prévu au 2e alinéa de l’article 14 et après
expiration du délai visé au 3e alinéa dudit article, l’expropriant dépose auprès du tribunal de première
instance dans le ressort duquel est situé l’immeuble, une requête tendant à faire prononcer le transfert
de propriété et fixer les indemnités.
L’expropriant dépose, également, auprès dudit tribunal, statuant cette fois dans la forme des référés,
une requête pour que soit ordonnée la prise de possession moyennant consignation ou versement du
montant de l’indemnité proposée.
Par dérogation à l’article 32 du code de procédure civile, ces requêtes sont recevables nonobstant le
défaut de l’une des énonciations prescrites audit article si l’expropriant ne peut la rapporter.
Les requêtes visées ci-dessus, qui doivent préciser le montant des offres de l’expropriant, sont
assorties de toutes les pièces justificatives de l’accomplissement desdites formalités et, notamment, le
cas échéant, des certificats visés aux articles 11 et 12, délivrés par le conservateur.
Dans le cas où l’opération ou les travaux déclarés d’utilité publique doivent entraîner le dépôt soit sur
le fond, soit sur la prise de possession, de deux ou plusieurs requêtes, les pièces justificatives visées
à l’alinéa précédent peuvent être fournies, en un seul jeu valable pour toutes les procédures, lors du
dépôt de la première requête.

378 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 19:
Le juge des référés est seul compétent pour autoriser par ordonnance la prise de possession,
moyennant le versement ou la consignation d’une indemnité provisionnelle égale au montant des offres
de l’expropriant.
Le président du tribunal ou son délégataire, statuant comme greffe du tribunal administratif, est
seul compétent pour prononcer par jugement au profit de l’expropriant le transfert de propriété des
immeubles et/ou des droits réels faisant l’objet de l’expropriation et fixer le montant des indemnités.
Article 20:
L’indemnité d’expropriation est fixée conformément aux règles ci-après:
1. elle ne doit indemniser que du dommage actuel et certain directement causé par l’expropriation;
elle ne peut s’étendre à un dommage incertain, éventuel ou indirect;
2. elle est fixée d’après la valeur de l’immeuble au jour de la décision prononçant l’expropriation sans
qu’il puisse être tenu compte, pour la détermination de cette valeur, des constructions, plantations
et améliorations faites, sans l’accord de l’expropriant, depuis la publication ou la notification de
l’acte déclaratif d’utilité publique désignant les propriétés frappées d’expropriation;
3. l’indemnité ainsi calculée ne peut dépasser la valeur de l’immeuble au jour de la publication
de l’acte de cessibilité ou de la notification de l’acte déclaratif d’utilité publique désignant les
propriétés frappées d’expropriation. Il n’est pas tenu compte dans la détermination de cette
valeur des éléments de hausse spéculative qui se seraient manifestés depuis l’acte déclaratif
d’utilité publique. Toutefois, dans le cas où l’expropriant n’a pas déposé, dans un délai de six
mois à compter de la publication de l’acte de cessibilité ou de la notification de l’acte d’utilité
publique désignant les immeubles frappés d’expropriation, la requête tendant à faire prononcer
l’expropriation et fixer les indemnités ainsi celle demandant que soit ordonnée la prise de
possession, la valeur que ne peut dépasser l’indemnité d’expropriation est celle de l’immeuble
au jour où a lieu le dernier dépôt de l’une de ces requêtes au greffier du tribunal de la première
instance;
4. le cas échéant, l’indemnité est modifiée en considération de la plus-value ou de la moins-value
résultant pour la partie de l’immeuble non expropriée de l’annonce de l’ouvrage ou de l’opération
projetée.
Chacun des éléments visés aux paragraphes 2°, 3° et 4° ci-dessus donne lieu à la fixation d’un chiffre.
Article 21:
Dans le cas où il existe des droits d’usufruit, d’usage, d’habitation ou autres droits analogues ou de
même nature, une seule indemnité est fixée par le juge de l’expropriation eu égard à la valeur totale de
l’immeuble. Les divers intéressés exercent leurs droits sur le montant de l’indemnité.
Article 22:
Si les immeubles expropriés sont occupés par des locataires réguliers dûment déclarés à la suite
de l’enquête administrative prévue à l’article 10 ou régulièrement inscrits sur les livres fonciers, leur
indemnisation ou éventuellement, leur recasement, lorsque la possibilité en est offerte, sera à la charge
de l’expropriant.
Article 23:
Le propriétaire d’un bâtiment frappé en partie d’expropriation peut en exiger l’acquisition totale par
une déclaration expresse adressée à l’expropriant avant l’expiration du délai de deux mois prévu
à l’article 10.
Il en est de même, sous les réserves ci-après, du propriétaire qui, à la suite de l’expropriation partielle
d’un terrain lui appartenant, ne conserverait qu’une parcelle reconnue inutilisable au regard des
règlements d’urbanisme ou d’une exploitation viable.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 379
Toutefois:
• d’une part, le bénéfice de ces dispositions ne peut être accordé s’il a pour effet de faire échec
au principe de non indemnisation des servitudes visé par l’article 8, 4e alinéa du dahir du 7
kaada 1371 (30 juillet 1952) relatif à l’urbanisme et l’article 5, 2e alinéa du dahir n° 1-60-063 du
30 hija 1379 (25 juin 1960) relatif au développement des agglomérations rurales;
• d’autre part, lorsque du fait de la demande, l’expropriation risque d’être retardée, le juge se
prononce par des jugements séparés sur le transfert de propriété et la fixation de l’indemnité
concernant l’immeuble, objet de l’expropriation, et sur le transfert de propriété et la fixation de
l’indemnité due pour la partie de l’immeuble reconnue inutilisable.
Article 24:
Lorsque la prise de possession est demandée par l’expropriant, le juge des référés ne peut refuser
l’autorisation que pour cause de nullité de la procédure.
L’ordonnance autorisant la prise de possession prescrit le versement aux ayants droit ou la consignation
de l’indemnité provisionnelle prévue à l’article 19.
Le jugement qui prononce le transfert de propriété fixe l’indemnité d’expropriation après avoir
obligatoirement rappelé le montant des offres de l’expropriant et en prescrit le paiement ou la
consignation.
Les décisions judiciaires visées aux alinéas précédents sont notifiées ou publiées dans les conditions
prévues à l’article 26. Elles sont également déposées à la conservation de la propriété foncière.
Lorsqu’il s’agit d’un immeuble qui n’est ni immatriculé ni en cours d’immatriculation, ces décisions sont
inscrites par les soins du greffier du tribunal administratif sur le registre prévu à l’article 455 du code
de procédure civile.
Article 25:
Si l’immeuble est immatriculé ou si les droits réels portent sur un immeuble immatriculé, l’expropriant
est fondé à requérir une prénotation sur le titre foncier pour la conservation provisoire de son droit en
appuyant sa requête de l’ordonnance autorisant la prise de possession, prévue à l’article 24.
Par complément aux dispositions de l’article 86 du dahir précité du 9 ramadan 1331 (12 août 1913), l’effet
de la prénotation ne prend fin qu’au moment de l’inscription du transfert de propriété dont le rang et les
effets remontent à la date de ladite prénotation.
Si l’immeuble est en cours d’immatriculation ou si les droits réels portent sur un immeuble en cours
d’immatriculation, le dépôt à la conservation de la propriété foncière de l’ordonnance autorisant la prise
de possession est mentionné au registre des oppositions conformément à l’article 84 du dahir précité
du 9 ramadan 1331 (12 août 1913).
Aucun acte d’aliénation ou de constitution de droit réel intéressant un immeuble non immatriculé en
cours d’expropriation, n’est opposable à l’expropriant s’il n’a acquis date certaine antérieurement à celle de
l’ordonnance l’autorisant à prendre possession ou de l’accord amiable prévu à l’article 42, 2e alinéa.
Article 26:
Les décisions judiciaires prononçant l’expropriation ou autorisant la prise de possession sont notifiées
d’office par le greffier à l’expropriant et aux expropriés qui se sont fait connaître à la suite de la
publicité prévue aux articles 8, 9 et 10 ainsi que, lorsqu’il s’agit d’immeubles immatriculés ou en cours
d’immatriculation aux divers ayants droit tels qu’ils sont désignés dans le certificat prévu à l’article 11
et, le cas échéant, à l’occupant.
Lorsque la situation juridique de l’immeuble ou des droits réels expropriés s’est modifiée après l’enquête
ou en cours d’instance, par suite, notamment, de décès, les décisions visées à l’alinéa précédent sont
opposables à tous les ayants droit qui ne se seraient pas fait connaître régulièrement ou qui se sont
faits inscrire sur le titre foncier ou la réquisition d’immatriculation concernés, mais ne seraient pas
intervenus dans l’instance en qualité d’intervenants volontaires et le conservateur de la propriété
foncière doit, lorsqu’il s’agit du jugement prononçant le transfert de propriété, procéder à l’inscription
de ce transfert au profit de l’expropriant dans les conditions fixées à l’article 37, les droits désintéressés
étant transportés sur l’indemnité.

380 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Si les expropriés ne se sont pas fait connaître et si l’immeuble en cause n’est ni immatriculé, ni en
cours d’immatriculation ou si les droits réels en cause ne portent pas sur un immeuble immatriculé ou
en cours d’immatriculation, les décisions visées à l’alinéa 1er sont publiées en extrait par les soins de
l’expropriant dans un ou plusieurs journaux autorisés à recevoir les annonces légales.
Ces décisions font également l’objet d’un affichage intégral au bureau de la commune du lieu de
situation de l’immeuble.
Article 27:
La prise de possession par l’expropriant de l’immeuble ou des droits réels expropriés ne peut intervenir
qu’après accomplissement des formalités de notification ou de publication prévues à l’article 26 et
paiement ou consignation de l’indemnité provisionnelle.
Article 28:
Les dépens sont taxés par le juge de l’expropriation. Ils sont à la charge de l’expropriant.

Chapitre V: paiement ou consignation des indemnités

Article 29:
L’indemnité provisionnelle et celle fixée par jugement sont versées dès accomplissement des formalités
prévues à l’article 26.
Article 30:
Toutefois, quand les ayants droit ne se sont pas fait connaître, les indemnités leur revenant doivent être
consignées à la Caisse de dépôt et de gestion.
Il en est de même si les titres justificatifs de propriété ne sont pas produits ou sont jugés insuffisants.
Dans ce cas, l’expropriant fait procéder à l’affichage, dans les bureaux de la commune et de la
conservation de la propriété foncière intéressées, d’avis qui font connaître les immeubles et les noms
des ayants droit présumés; si, dans le délai de six mois à dater de cet affichage, aucune opposition
ne s’est manifestée, les indemnités sont versées entre les mains des ayants droit présumés. En cas
d’opposition, l’indemnité demeure consignée jusqu’à ce que soit intervenue une décision judiciaire
déterminant le bénéficiaire définitif de l’indemnité ou jusqu’à production par les ayants droit présumés
d’une mainlevée en bonne et due forme de l’opposition qui s’est révélée.
En ce qui concerne les immeubles en cours d’immatriculation qui ont donné lieu à opposition et les
immeubles non immatriculés qui font l’objet d’un litige devant les tribunaux, l’indemnité demeure
consignée jusqu’à désignation, à l’issue de la procédure d’immatriculation ou de l’instance engagée,
des véritables ayants droit.
Article 31:
Si les sommes dues ne sont pas versées ou consignées dans le délai d’un mois à compter du jour de la
notification ou de la publication du jugement d’envoi en possession ou d’expropriation, des intérêts au
taux légal en matière civile courent de plein droit au profit des intéressés dès l’expiration de ce délai.
Des intérêts courent également de plein droit au profit des intéressés, lorsque les sommes consignées
n’ont pas été déconsignées dans le délai d’un mois à compter du jour de la notification ou de la
publication du jugement d’envoi en possession ou d’expropriation, des intérêts au taux légal en matière
civile courent de plein droit au profit des intéressés dès l’expiration de ce délai.
Des intérêts courent également de plein droit au profit des intéressés, lorsque les sommes consignées
n’ont pas été déconsignées dans le délai d’un mois à partir du jour où les intéressés ont produit soit des
titres valables, soit la mainlevée des oppositions.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 381
Chapitre VI: voies de recours

Article 32:
Les décisions judiciaires prévues à l’article 24 ne sont pas susceptibles d’opposition.
L’ordonnance autorisant la prise de possession n’est pas susceptible d’appel.
Le jugement prononçant le transfert de propriété et fixant l’indemnité est susceptible d’un appel ayant
pour seul objet la fixation de l’indemnité.
Article 33:
L’appel prévu au 3e alinéa de l’article précédent doit être interjeté, dans les trente jours suivant celui de
la notification, au greffe du tribunal de première instance. Il n’est pas suspensif.
Article 34:
L’arrêt est notifié d’office par le greffier de la cour d’appel ou publié par l’expropriant dans les conditions
prévues à l’article 26.
Article 35:
En cas d’appel ou de pourvoi en cassation, le versement de la différence éventuelle soit entre le
montant des offres et l’indemnité d’expropriation, soit entre celle-ci et l’indemnité fixée en appel, est,
sous réserve des dispositions des articles 30 et 31, subordonné à la production par les ayants droit
d’une caution bancaire.
A défaut de caution, la différence est consignée et le demeure jusqu’à aboutissement de la procédure
judiciaire.
Article 36:
Sont applicables aux dépens, en appel et en cassation, les dispositions de l’article 28.

Chapitre VII: effets de l’expropriation

Article 37:
Nonobstant toute disposition contraire de la législation relative au régime de l’immatriculation et du
décret royal portant loi du 9 rejeb 1386 (24 octobre 1966) rendant applicable dans l’ancienne zone
de protectorat espagnol le régime foncier de l’immatriculation, tel qu’il a été modifié, le dépôt à la
conservation de la propriété foncière du jugement prononçant le transfert de propriété emporte, à la
date dudit dépôt, purge de tous droits et charges pouvant grever les immeubles en cause dans les
conditions suivantes:
1. pour les immeubles immatriculés, il emporte de plein droit mutation au nom de l’autorité
expropriante; toutes les inscriptions au profit de tiers, de quelque nature qu’elles soient, sont
radiées d’office et les droits des bénéficiaires sont transportés sur les indemnités;
2. pour les immeubles en cours d’immatriculation et pour ceux soumis à la procédure prévue par
le décret royal portant loi précité du 9 rejeb 1386 (24 octobre 1966), il entraîne l’établissement de
titres nets de charges au profit de l’autorité expropriante, après simple récolement du bornage et
établissement du plan foncier, les droits éventuels des opposants, qui restent à déterminer dans
le cadre de la procédure normale d’immatriculation ou de celle prévue par le décret royal portant
loi précité du 9 rejeb 1386 (24 octobre 1966) étant, d’office, transportés sur l’indemnité;
3. En ce qui concerne les propriétés non immatriculées, ni en cours d’immatriculation, le jugement
précité purge les immeubles ou les droits réels expropriés de tous droits et charges pouvant les
grever.
Au vu de ce jugement, le conservateur de la propriété foncière procède à l’établissement des titres
définitifs au nom de l’autorité expropriante après simple récolement du bornage et établissement du
plan foncier, aucune opposition ne pouvant être admise et tous droits éventuels au profit de tiers, de
quelque nature qu’ils soient, ne pouvant s’exercer que sur l’indemnité.

382 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 38:
Les actions en résolution ou en revendication et toutes autres actions réelles ne peuvent arrêter
l’expropriation ou en empêcher les effets. Les droits des réclamants sont transportés sur l’indemnité et
l’immeuble en demeure affranchi.
Article 39:
Si l’expropriant veut utiliser un immeuble acquis par voie d’expropriation pour des travaux ou opérations
différents de ceux qui ont justifié l’expropriation, il ne pourra le faire que lorsque ce changement
d’affectation aura été autorisé par un acte administratif.
Article 40:
L’expropriant ne peut revendre les immeubles acquis par voie d’expropriation depuis moins de cinq ans
qu’en recourant à la procédure de l’adjudication. Pendant le même délai, les précédents propriétaires
ont la faculté de reprendre leurs immeubles au prix initial à la condition de verser ce dernier dans le
délai de vingt jours.
Les dispositions de l’alinéa précédent ne sont pas applicables lorsque la destination prévue dans
la déclaration d’utilité publique a été remplie ou lorsque l’immeuble est revendu à une autre tierce
personne physique ou morale avec l’obligation de lui donner la destination prévue par l’acte déclaratif
d’utilité publique.
Les dispositions du premier alinéa du présent article ne s’appliquent pas aux droits d’eau expropriés en
application des dispositions de l’article 41, l’administration pouvant disposer de ces droits conformément
à la législation en vigueur sur le régime des eaux.

Chapitre VIII: dispositions diverses

Article 41:
Lorsque l’urgence rend nécessaire le regroupement au profit de l’Etat de certaines ressources
hydrauliques en vue d’un aménagement d’ensemble, l’acte déclaratif d’utilité publique fait mention de
cette urgence et désigne, en même temps, les droits d’eau qu’il frappe de cessibilité.
Cet acte peut autoriser la prise de possession immédiate ou à temps desdits droits d’eau. Dans ce cas,
à défaut d’accord amiable, la commission compétente doit procéder à l’évaluation des indemnités dans
le délai de deux mois à compter de la date de publication de l’acte déclaratif d’utilité publique. Il est
ensuite fait application de la procédure prévue aux articles 18 et suivants.
Le versement de l’indemnité d’expropriation est effectué conformément aux dispositions des articles 29
et suivants, déduction faite du montant perçu par l’exproprié.
Toutefois, par dérogation aux dispositions des articles précités, lorsque les expropriés sont propriétaires
de terrains situés dans un secteur irrigué ou dont l’irrigation est prévue, l’indemnité n’est pas versée.
Il est alors délivré aux intéressés, sans requête, une autorisation de prise d’eau correspondant aux
normes d’irrigation des immeubles concernés. La redevance annuelle pour usage de l’eau n’est pas due
par les expropriés tant que le montant total des redevances n’a pas atteint le montant de l’indemnité
d’expropriation.
Si avant le paiement intégral de l’indemnité, il y a suspension du service de l’eau pendant toute la
durée d’une campagne agricole, il est versé aux propriétaires concernés, dès la fin de la campagne,
une indemnité égale au montant de la redevance pour usage de l’eau au titre de la campagne agricole
précédente. Lorsqu’à la date de la suspension du service de l’eau, aucune redevance pour usage de
l’eau n’a encore été mise à la charge du propriétaire, l’indemnité est égale à dix pour cent (10 %) de
l’indemnité d’expropriation.
Dans tous les cas, le montant de l’indemnité payée pendant la période de suspension du service de
l’eau vient en déduction de l’indemnité d’expropriation.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 383
Article 42:
Si après la publication de l’acte de cessibilité, l’expropriant et l’exproprié s’entendent sur le prix fixé par
la commission et sur les modalités de cession de l’immeuble ou des droits réels frappés d’expropriation,
cet accord, qui doit être conclu en application de l’acte de cessibilité, est passé par procès-verbal
devant l’autorité administrative locale du lieu de situation de l’immeuble lorsque l’exproprié réside dans
ledit lieu. Lorsque l’exproprié ne réside pas dans ce lieu, cet accord est conclu conformément aux
dispositions du droit privé par acte sous seing privé ou par acte notarié et il est notifié à l’autorité
administrative locale.
L’accord emporte à partir de la date de son dépôt à la conservation de la propriété foncière, tous les
effets prévus à l’article 37 et dessaisit, le cas échéant, le greffe du tribunal administratif, la cour d’appel
ou la Cour suprême.
Un accord amiable peut, également, intervenir dans les mêmes conditions entre l’expropriant et
l’exproprié, en ce qui concerne la prise de possession. Dans ce cas le montant de l’indemnité
provisionnelle allouée vient en déduction de l’indemnité d’expropriation. La perception de cette
indemnité provisionnelle ne porte pas atteinte aux droits des intéressés de faire valoir ultérieurement
en justice l’intégralité de leurs prétentions.
Si l’accord sur la prise de possession intervient avant la notification ou la publication du jugement
prononçant le transfert de propriété et s’il s’agit soit d’un immeuble immatriculé ou en cours
d’immatriculation soit de droits réels portant sur un immeuble immatriculé ou en cours d’immatriculation,
l’expropriant est fondé, pour la conservation provisoire de son droit, à recourir aux formalités prévues
par les alinéas 1er à 3 de l’article 25, l’accord tenant lieu, le cas échéant, de l’ordonnance de prise de
possession visée audit article.
Article 43:
Sous réserve des dispositions de l’article 23, si à n’importe quel stade de la procédure administrative
ou judiciaire avant le prononcé du transfert de propriété, l’expropriant, pour quelque raison que ce soit,
renonce à l’expropriation de tout ou partie d’un immeuble compris dans la zone frappée d’expropriation
ou désigné dans l’acte de cessibilité, cette renonciation donne lieu à l’établissement par l’expropriant,
d’un rectificatif de l’acte déclaratif d’utilité publique ou de l’acte de cessibilité.
Cet acte rectificatif fait l’objet des mesures de publicité prévues à l’article 8. Sa publication au Bulletin
officiel emporte de plein droit, suivant le cas, la levée des servitudes prévues par les articles 15, 16 et 17,
le dessaisissement du juge de l’expropriation et la remise en possession des propriétaires intéressés en
ce qui concerne l’immeuble ou la partie d’immeuble distrait de l’expropriation.
Article 44:
Nonobstant toutes dispositions contraires, les tuteurs et représentants de mineurs, interdits ou absents
peuvent, après autorisation, s’il y a lieu, du juge compétent, consentir des accords amiables relatifs
aux immeubles et droits réels expropriés appartenant aux personnes qu’ils représentent, tant en ce qui
concerne l’indemnité définitive que l’indemnité provisionnelle de prise de possession.
Le juge autorise l’accord amiable au vu d’une expertise déterminant la valeur vénale de l’immeuble ou
des droits réels, objet dudit accord.
Article 45:
Les parties sont tenues de faire élection de domicile, au début de la procédure, au siège du tribunal
administratif de la situation de l’immeuble. Tous les actes de procédure de première instance et d’appel
peuvent être notifiés à ce domicile élu.

384 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 46:
Lorsque les intéressés n’ont pu être touchés par les notifications administratives prévues par l’article
14 du présent titre, il suffit de les adresser au procureur du Roi du lieu de la situation de l’immeuble. Les
notifications ainsi effectuées font, notamment, le cas échéant, courir les délais des voies de recours.
En ce qui concerne les décisions judiciaires notifiées à curateur, les délais de recours ne commenceront
à courir qu’après affichage pendant trente jours de la décision rendue, sur un tableau à ce destiné, au
greffe du tribunal et sa publication, aux frais de l’expropriant, dans deux journaux autorisés à recevoir
les annonces légales désignés par le juge. Ces formalités doivent intervenir dès notification à curateur.
L’accomplissement de ces formalités effectué par le greffier et attesté par lui, confère à la décision de
caractère définitif en permettant l’exécution.
Article 47:
Lorsqu’une expertise est ordonnée par le juge, par dérogation à l’article 60, 2° alinéa du code de
procédure civile, le greffier notifie sans délai à l’expropriant et aux expropriés l’intégralité du rapport
d’expertise.
Article 48:
Les délais prévus par la présente loi sont des délais francs.
Article 49:
Sauf les dérogations prévues par la présente loi, toutes les règles de compétence et de procédure
établies par le code de procédure civile s’appliquent à la matière de l’expropriation.

Titre II: de l’occupation temporaire

Article 50:
Le droit d’occupation temporaire autorise la prise de possession provisoire d’un terrain, pour tout
exécutant de travaux publics et permet à ce dernier en vue de faciliter l’exécution des travaux publics
dont il est chargé:
1. soit d’y procéder aux études et aux travaux préparatoires des travaux publics;
2. soit d’y déposer temporairement des outillages, matériaux ou d’y établir des chantiers, des voies
nécessaires à l’exécution des travaux ou autres installations;
3. soit d’en extraire des matériaux.
Le droit d’occupation temporaire s’exerce dans les conditions ci-après.
Article 51:
Pour les opérations visées au paragraphe 1° de l’article 50, les agents de l’administration ou les
personnes auxquelles elle délègue ses droits peuvent pénétrer dans les propriétés privées, à l’exception
des maisons d’habitation, en vertu d’un acte administratif indiquant la nature desdites opérations, la
région où elles doivent être faites ainsi que la date à laquelle elles doivent commencer.
Les bénéficiaires de ce droit reçoivent une copie conforme de l’acte administratif qu’elles doivent
présenter à toute réquisition des propriétaires ou occupants; ceux-ci peuvent, sur leur demande,
obtenir une ampliation dudit acte.
A la fin des opérations et faute d’entente entre les propriétaires ou occupants et l’administration sur
le règlement du dommage qui a pu résulter de l’occupation temporaire, l’indemnité est fixée suivant la
procédure prévue à l’article 56.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 385
Article 52:
L’occupation temporaire en vue des opérations visées aux paragraphes 2 et 3 de l’article 50 est
autorisée par un acte administratif indiquant les opérations à raison desquelles l’occupation est
ordonnée, la surface sur laquelle elle doit porter, la nature et la durée probable de l’occupation.
Une ampliation dudit acte doit être notifiée, par les soins du président du conseil communal, au
propriétaire et, le cas échéant, à l’occupant.
Article 53:
Ne peuvent être occupés temporairement les maisons d’habitation et les cours, vergers, jardins y
attenants et entourés de clôtures ainsi que les édifices à caractère religieux et les cimetières.
Article 54:
A défaut d’accord entre le bénéficiaire de l’occupation temporaire et le propriétaire intéressé, il est
procédé, contradictoirement, à une constatation de l’état des lieux effectuée par deux experts. A cet
effet, ledit bénéficiaire en fait connaître la date à l’intéressé et l’invite en même temps à désigner son
expert.
Article 55:
Au jour fixé, les deux experts dressent un procès-verbal de l’opération qui doit fournir les éléments
nécessaires pour évaluer le dommage.
Si le propriétaire ne s’est pas fait représenter, l’expert de l’administration procède seul à la constatation
de l’état des lieux.
Dans ce dernier cas, ou si les parties sont d’accord, les travaux peuvent être commencés aussitôt.
En cas de désaccord sur l’état des lieux, la partie la plus diligente saisit le juge de l’expropriation.
Article 56:
Dans le mois qui suit la fin de l’occupation ou si les travaux doivent durer plusieurs années, dans le
dernier mois de chaque année d’occupation, et à défaut d’accord amiable sur le montant de l’indemnité,
la partie la plus diligente saisit le juge de l’expropriation qui détermine l’indemnité en tenant compte, le
cas échéant:
1. du dommage fait à la surface;
2. de la valeur des matériaux extraits;
3. de la plus-value pouvant résulter, pour les terrains, de l’exécution des travaux.
Les constructions, plantations et aménagements divers pouvant se trouver sur le terrain occupé ne
donnent lieu à aucune indemnité lorsque, à raison de l’époque de leur exécution ou de toute autre
circonstance, il est établi qu’ils ont été faits en vue d’obtenir une indemnité plus élevée.
Article 57:
L’occupation temporaire prévue par l’article 52 ne peut être autorisée pour une période supérieure à
cinq années.
Si l’occupation se prolonge au-delà de cette période et à défaut d’accord, l’administration doit procéder
à l’expropriation dans les formes prévues par la présente loi.
En tout état de cause, le bénéficiaire de l’occupation doit faire notifier la fin de celle-ci, par les soins du
président du conseil communal, au propriétaire intéressé et, le cas échéant, à l’occupant.
Article 58:
Les dispositions de l’article 46, 1er alinéa, sont applicables aux notifications prévues par les articles 52
et 57.

386 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Titre III: indemnité de plus-value

Article 59:
Lorsque l’annonce ou l’exécution de travaux ou opérations publics confère à des propriétés privées une
augmentation de valeur supérieure à 20 %, les bénéficiaires de cette augmentation ou leurs ayants droit
sont solidairement redevables envers la collectivité intéressée d’une indemnité égale à la moitié de la
totalité de la plus-value ainsi créée.
L’indemnité de plus-value est réduite, s’il y a lieu, de telle sorte qu’en aucun cas l’enrichissement restant
acquis au redevable ne soit inférieur à 20 %.
Article 60:
Dans un délai de deux ans à compter de l’acte qui a désigné les propriétés frappées d’expropriation
ou, à défaut, du commencement des travaux ou opérations publics, les zones englobant les propriétés
soumises aux dispositions de l’article 59 sont délimitées par acte administratif.
Article 61:
Aussitôt après la publication de l’acte administratif prévu à l’article 60 et, au plus tard, avant l’expiration
du délai prévu à l’article 62, les bénéficiaires de la plus-value ou leurs ayants droit sont convoqués
devant l’autorité communale ou son mandataire afin de s’entendre avec l’administration sur le montant
de la plus-value et celui de l’indemnité.
Il est dressé de chaque comparution un procès-verbal. En cas d’accord, le procès-verbal vaut titre
de créance au profit de la collectivité intéressée et éteint le droit de l’administration de recourir à la
procédure prévue à l’article 62.
Article 62:
Les intéressés qui n’auront pas accepté l’accord prévu à l’article précédent seront cités, à la requête
de l’administration, devant le tribunal de première instance statuant en matière civile pour que soit
déterminée la plus-value acquise au jour de la requête et que soit fixée l’indemnité exigible. La requête
de l’administration devra être déposée dans un délai maximum de huit ans à dater de la publication des
actes administratifs prévus à l’article 60.
Les règles de procédure fixées par les articles 45 et 47 du titre 1 de la présente loi sont applicables à
ces instances.
L’appel est toujours possible.
Article 63:
Pour fixer le montant de l’indemnité, le tribunal détermine:
1. la valeur de l’immeuble avant l’annonce ou le commencement des travaux ou opérations publics;
2. la valeur de l’immeuble au jour de la requête;
3. éventuellement, l’augmentation de la valeur résultant de facteurs de plus-value étrangers aux
travaux ou aux opérations publics.
Chacun des éléments visés aux paragraphes 1°, 2° et 3° ci-dessus donne lieu à la fixation d’un chiffre.
Article 64:
L’indemnité fixée par accord ou judiciairement est recouvrée comme en matière d’impôts directs.
Toutefois, le juge ou, dans le cas d’accord, les parties peuvent décider d’échelonner le paiement sur
dix années au maximum. Dans ce cas, le jugement ou l’accord, doit conférer à la collectivité intéressée
une hypothèque sur les biens immatriculés du redevable qui ont bénéficié de l’augmentation de valeur
ayant donné lieu à l’indemnité.
Les sommes non acquittées au comptant ne sont pas productives d’intérêts. Le défaut de paiement
d’une échéance fait perdre de plein droit au redevable le bénéfice du terme.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 387
Article 65:
Tout redevable de l’indemnité peut se libérer en délaissant tout ou partie des immeubles qui ont
bénéficié de la plus-value.
Les immeubles ainsi donnés en paiement ne peuvent être admis pour une valeur supérieure à celle qui
leur a été reconnue soit à la date de l’accord, soit à la date de la requête, pour la fixation de l’indemnité.
Article 66:
Si la plus-value intéresse une propriété qui a fait l’objet d’une expropriation partielle, l’indemnité de plus-
value est éventuellement diminuée du montant de la somme imputée sur l’indemnité d’expropriation en
vertu du paragraphe 4° de l’article 20 ci-dessus.

Titre IV: dispositions transitoires et application

Article 67:
Les dispositions de la présente loi sont applicables aux procédures d’expropriation ayant fait l’objet
d’un acte déclaratif d’utilité publique antérieurement à la publication de la présente loi et qui, à cette
dernière date, n’ont pas donné lieu au dépôt de la requête introductive d’instance prévue par l’article
14 du dahir du 26 joumada II 1370 (3 avril 1951) sur l’expropriation pour cause d’utilité publique et
l’occupation temporaire, tel qu’il a été modifié et complété.
Article 68:
Les dispositions de la présente loi sont applicables à toutes les instances pendantes devant les
tribunaux sans que les actes, formalités ou décisions régulièrement intervenus antérieurement à la
date d’entrée en vigueur de la présente loi aient à être renouvelés.
Article 69:
Les références aux dahirs des 9 chaoual 1332 (21 août 1914) et 26 joumada II 1370 (3 avril 1951) sur
l’expropriation pour cause d’utilité publique et l’occupation temporaire contenues dans les textes
législatifs et réglementaires, s’appliquent de plein droit aux dispositions correspondantes de la
présente loi.
Article 70:
Sont abrogés:
• le dahir du 26 joumada II 1370 (3 avril 1951) sur l’expropriation pour cause d’utilité publique et
l’occupation temporaire, tel qu’il a été modifié et complété;
• le dahir du 25 hija 1345 (25 juin 1927) relatif à l’immatriculation des immeubles ayant fait l’objet
d’une expropriation pour cause d’utilité publique;
• le dahir du 25 joumada II 1357 (22 août 1938) fixant la répartition des dépens en matière
d’expropriation pour cause d’utilité publique;
• l’arrêté viziriel du 21 safar 1374 (20 octobre 1954) fixant la superficie maximum des parcelles dont
les propriétaires sont en droit d’exiger l’acquisition, en vertu de l’article 19 du dahir précité du 26
joumada II 1370 (3 avril 1951).

388 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Dahir n°1-87-12 du 3 Joumada II 1411 (21 Décembre 1990) portant promulgation
de la loi n°02-84 relative aux associations d’usagers des eaux agricoles
Bulletin Officiel n° 4081 du 16/01/1991

Chapitre I: dispositions générales

Article 1:
Dans les périmètres où l’Etat procède ou a procédé à la création ou à l’aménagement d’équipements en
vue de l’utilisation des eaux à usage agricole, des associations d’usagers des eaux agricoles peuvent
se constituer afin de permettre la participation des intéressés à la réalisation des programmes de
travaux, à la gestion et la conservation des ouvrages d’utilisation des eaux.
Article 2:
Les associations d’usagers des eaux agricoles sont régies par le dahir n°1-58-376 du 3 joumada 1 1378
(15 novembre 1958) réglementant le droit d’association dans ses dispositions non contraires à celles de
la présente loi.
Article 3:
Les associations d’usagers des eaux agricoles sont dotées de la personnalité morale et de la capacité
juridique conférées aux associations reconnues d’utilité publique en vertu du dahir précité n° 1-58-376
du 3 joumada 1 1378 (15 novembre 1958).

Chapitre II: de la constitution

Article 4:
Les associations d’usagers des eaux agricoles se constituent soit à l’initiative de l’administration, soit
à la demande des deux tiers des exploitants, propriétaires ou non, des fonds concernés par les travaux
définis à l’article premier ci-dessus.
Article 5:
Lorsque la création de l’association a lieu à l’initiative de l’administration, celle-ci demande au président
de la chambre d’agriculture ou au président ou aux présidents des conseils communaux concernés, de
convoquer l’assemblée générale constitutive de l’association qui se composera de tous les exploitants
de fonds compris dans les périmètres d’intervention de I’Etat.
Article 6:
L’administration propose à l’assemblée générale constitutive le programme de travaux à effectuer
dans le périmètre, définit son apport financier et technique ainsi que les délais éventuels d’exécution
du programme. L’administration précise, également, les charges de l’association, notamment les
redevances financières dues pour l’usage de l’eau, les investissements à effectuer, l’entretien et
l’exploitation des ouvrages d’utilisation des eaux.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 389
Article 7:
L’association est valablement constituée après accord de l’assemblée générale sur le programme
proposé par l’administration.
Ladite assemblée ne peut délibérer qu’en présence des 2/3 au moins des exploitants concernés. Si
ce quorum n’est pas atteint sur première convocation de l’assemblée générale, il est procédé à une
seconde convocation de l’assemblée générale dans les mêmes conditions. Si le quorum exigé n’est
pas atteint la deuxième fois il est procédé à une troisième convocation de l’assemblée générale qui
peut alors délibérer valablement quel que soit le nombre des membres présents, à condition que ses
décisions soient prises à la majorité de la moitié au moins des membres présents devant représenter la
moitié de la superficie du périmètre concerné.
Article 8:
Lorsque l’association se constitue à l’initiative des 2/3 des exploitants de fonds compris dans un
périmètre agricole, l’assemblée générale constitutive propose à l’administration, par l’intermédiaire
du président de la chambre d’agriculture concernée ou du président ou des présidents des conseils
communaux concernés, le programme de travaux qu’elle envisage d’effectuer et les apports qu’elle
souhaite obtenir de l’administration .
Article 9:
L’association n’est définitivement constituée qu’après accord de l’administration sur la délimitation du
périmètre proposé et sur le programme à réaliser.

Chapitre III: objet de l‘association

Article 10:
L’association ne peut avoir pour objet que la réalisation, dans des conditions non lucratives, du
programme de travaux ainsi que l’accomplissement des services approuvés par l’assemblée générale
et l’administration.

Chapitre IV: administration et direction

Article 11:
L’association est administrée par un conseil élu par l’ensemble des membres qui la composent, selon
les règles fixées par un statut type édicté par l’administration.
Article 12:
Le conseil élit en son sein un président investi de tous les pouvoirs nécessaires à l’accomplissement
des missions de l’association selon les décisions de l’assemblée générale et éventuellement du
conseil. Un représentant de l’administration est membre de droit du conseil auquel il participe avec voix
délibérative. Il veille au respect par les organes exécutifs de l’association des lois et règlements qui lui
sont applicables, notamment de la présente loi et des textes pris pour son application.
Il informe l’administration de toute irrégularité dans le fonctionnement de l’association et notamment
dans l’utilisation des aides financière de l’Etat.

390 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Chapitre V: privilèges

Article 13:
Seules les associations dont la constitution, les règles d’organisation et de fonctionnement sont
conformes à la présente loi et aux textes pris pour son application peuvent se prévaloir des dispositions
de la présente loi et notamment de celles du présent chapitre.
Article 14:
Les associations d’usagers des eaux agricoles sont exemptées de tous impôts ou taxes quelle qu’en
soit la nature, présents ou à venir dûs à raison de leur constitution, de leur fonctionnement ou de la
réalisation de leur objet.
Article 15:
Les associations d’usagers des eaux agricoles peuvent recevoir délégation de l’administration aux
fins d’exproprier, pour cause d’utilité publique, les droits nécessaires à l’accomplissement de leurs
missions.
Article 16:
La qualité de membre de l’associations et les droits et obligations qui y sont attachés, ne prennent fin
que par la vente du fonds, le décès du propriétaire ou de l’exploitant du fonds.
En cas de vente du fonds, l’acquéreur est membre de droit de l’association. Il est tenu aux obligations
contractées par le vendeur, éventuellement à celles qu’il n’a pas acquittées. En cas de décès, celui ou
ceux des héritiers du de cujus qui acquièrent la propriété sont membres de droit de l’association.
Article 17:
Le paiement des cotisations est obligatoire. Le sociétaire doit verser, outre sa participation aux dépenses
de l’association, le montant des taxes et redevances que l’association est mandatée pour recouvrer, au
nom de l’Etat, auprès de ses membres.

Dispositions particulières

Article 18:
Les associations syndicales agricoles créées en vertu du dahir du 12 kaada 1342 (15 juin 1924) sur les
associations syndicales agricoles, dont l’objet concerne l’utilisation des eaux à des fins agricoles, sont
transformées en associations d’usagers des eaux agricoles et désormais régies par les dispositions de
la présente loi.
A cet effet, et à l’initiative de l’administration, les membres de l’association syndicale agricole sont
réunis en assemblée générale constitutive aux fins d’approuver les statuts de l’association, le transfert
à son patrimoine des droits et obligations de l’association syndicale antérieure et l’élection du conseil
de ladite association.
Article 19:
Est abrogé le dahir du 12 kaada 1342 (15 juin 1924) sur les associations syndicales agricoles.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 391
Extrait du Dahir n°1-92-31 du 15 Hija 1412 (17 Juin 1992) portant
promulgation de la loi n°12-90 relative à l’urbanisme
Bulletin Officiel n° 4159 du 15/07/1992

Article 4:
Le schéma directeur d’aménagement urbain a pour objet notamment:
1. de déterminer les choix et les options d’aménagement qui doivent régir le développement
harmonieux économique et social du territoire concerné;
2. de déterminer les zones nouvelles d’urbanisation et les dates à compter desquelles elles
pourront être ouvertes à l’urbanisation en préservant notamment les terres agricoles et les zones
forestières dont les limites sont fixées par voie réglementaire;
3. de fixer la destination générale des sols en déterminant la localisation:
• des zones agricoles et forestières;
• des zones d’habitat avec leur densité;
• des zones industrielles;
• des zones commerciales;
• des zones touristiques;
• des zones grevées de servitudes telles que les servitudes non aedificandi, non altius tollendi
et les servitudes de protection des ressources en eau;
• des sites naturels, historiques ou archéologiques à protéger et /ou à mettre en valeur;
• des grands équipements tels que le réseau principal de voirie, les installations aéroportuaires,
portuaires et ferroviaires, les principaux établissements sanitaires, sportifs et d’enseignement;
• des zones dont l’aménagement fait l’objet d’un régime juridique particulier.
4. de déterminer les secteurs à restructurer et /ou à rénover;
5. de définir les principes d’assainissement et les principaux points de rejet des eaux usées et les
endroits devant servir de dépôt aux ordures ménagères;
6. de définir les principes d’organisation des transports;
7. d’arrêter la programmation des différentes phases de sa mise en œuvre et de préciser les actions
prioritaires à mener, en particulier d’ordre technique, juridique et institutionnel.

392 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Extrait du Dahir n°1-92-7 du 15 Hija 1412 (17 Juin 1992) portant
promulgation de la loi n°25-90 relative aux lotissements, groupes
d’habitations et morcellements
Bulletin Officiel n° 4159 du 15/07/1992

Article 18:
Ne peuvent être autorisés que les projets de lotissement prévoyant:
1. Les travaux d’équipement suivants:
• la construction des voies de desserte intérieure et des parkings;
• la distribution d’eau et d’électricité, l’évacuation des eaux et matières usées;
• l’aménagement des espaces libres tels que places, espaces verts, terrains de jeux;
• le raccordement de chaque lot aux divers réseaux internes au lotissement;
• le raccordement des voies et réseaux divers internes aux réseaux principaux correspondants;
• la construction des voies et raccordements permettant le libre accès au rivage de la mer
lorsque le lotissement est riverain du domaine public maritime.
Article 20:
Le lotisseur qui se substitue à la commune pour réaliser les réseaux principaux de voirie
et d’assainissement peut, sur la base d’un accord conclu avec la commune, percevoir des
propriétaires des terrains bénéficiant de ces nouveaux réseaux, une indemnité calculée comme en
matière de taxe de premier établissement. Cette indemnité sera recouvrée par la commune selon
les modalités prévues pour ladite taxe, auprès desdits propriétaires et reversée au lotisseur à
concurrence du montant des travaux qu’il a effectués aux lieux et place de la commune.
Article 29:
La réception définitive donne lieu à la délivrance par le président du conseil communal d’un certificat
établi suivant l’avis conforme de la commission désignée à l’article 24 ci-dessus, attestant que la voirie
et les réseaux divers sont en état.
La remise au domaine public communal de la voirie du lotissement, du groupe d’habitations, des réseaux
d’eau, d’égoût et d’électricité et des espaces libres plantés demeure subordonnée à la délivrance du
certificat prévu à l’alinéa ci-dessus.
Ladite remise est constatée par un procès-verbal à inscrire sur le titre foncier originel du lotissement,
au nom de la commune. Cette inscription est effectuée gratuitement à la diligence de la commune
intéressée.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 393
Extrait du Dahir n°1-97-84 du 23 Kaada 1417 (02 Avril 1997) portant
promulgationde la loi n°47-96 relative à l’organisation de la région
Bulletin Officiel n° 4470 du 03/04/1997

Article 7:
Dans les limites du ressort territorial de la région, le conseil régional exerce, à titre de compétences
propres et conformément aux lois et règlements en vigueur, les attributions suivantes:
(…)
10. II adopte toutes mesures tendant à la protection de l’environnement;
11. Il adopte les mesures visant à rationaliser la gestion des ressources hydrauliques au niveau de
la région. A cet effet, il concourt à l’établissement du plan directeur d’aménagement intégré des
eaux du bassin hydraulique lorsque le territoire de la région se trouve en totalité ou en partie
dans ledit bassin et contribue à l’élaboration de la politique de l’eau au niveau national, lorsque
son avis est demandé par les instances et organismes compétents;

394 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Extrait du Dahir n°1-02-297 du 25 Rejeb 1423 (03 Octobre 2002) portant
promulgation de la loi n°78-00 portant charte communale
Bulletin Officiel n° 5058 du 21/11/2002

Article 39:
Services publics locaux et équipements collectifs
1. Le conseil communal décide de la création et de la gestion des services publics communaux,
notamment dans les secteurs suivants:
• approvisionnement et distribution d’eau potable;
• distribution d’énergie électrique;
• assainissement liquide;
• collecte, transport, mise en décharge publique et traitement des ordures ménagères et des
déchets assimilés;
• éclairage public;
• transport public urbain;
• circulation, roulage et signalisation des voies publiques;
• transport des malades et des blessés;
• abattage et transport de viandes et poissons;
• cimetières et services funéraires.
Il décide des modes de gestion des services publics communaux, par voie de régie directe, de
régie autonome, de concession ou de toute autre forme de gestion déléguée des services publics,
conformément à la législation et la réglementation en vigueur.
2. Il décide de la réalisation et des modes de gestion des équipements à caractère industriel et
commercial, notamment les marchés de gros, les marchés communaux, les abattoirs, les halles aux
grains, les halles aux poissons, les gares et haltes routières, les campings et les centres d’estivage.
3. Il décide de l’établissement, la suppression ou le changement d’emplacement ou de dates de foires
ou marchés.
4. Il décide, conformément à la législation et la réglementation en vigueur, de la réalisation ou de la
participation à l’exécution:
• des aménagements et des ouvrages hydrauliques destinés à la maîtrisé des eaux pluviales et à la
protection contre les inondations;
• de l’aménagement des plages, des corniches, des lacs et des rives des fleuves situés dans le
périmètre communal.
Article 40:
Hygiène, salubrité et environnement
Le conseil communal veille, sous réserve des pouvoirs dévolus à son président par l’article 50 ci-
dessous, à la préservation de l’hygiène, de la salubrité et de la protection de l’environnement. A cet
effet, il délibère notamment sur la politique communale en matière de:
• protection du littoral, des plages, des rives des fleuves, des forêts et des sites naturels;
• préservation de la qualité de l’eau, notamment de l’eau potable et des eaux de baignade;
• évacuation et traitement des eaux usées et pluviales;
• lutte contre les vecteurs des maladies transmissibles;
• lutte contre toutes les formes de pollution et de dégradation de l’environnement et de l’équilibre naturel.
A ce titre, le conseil communal décide notamment de:
• la création et l’organisation des bureaux communaux d’hygiène;
• l’adoption des règlements généraux communaux d’hygiène et de salubrité publique, conformément
aux lois et règlements en vigueur.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 395
Article 43:
Dans les limites du ressort territorial de la commune, le conseil communal exerce les compétences qui
pourront lui être transférées par l’Etat, notamment dans les domaines suivants:
1. réalisation et entretien des écoles et des établissements de l’enseignement fondamental, des
dispensaires et des centres de santé et de soins;
2. réalisation des programmes de reboisement, valorisation et entretien des parcs naturels situés
dans le ressort territorial de la commune;
3. réalisation et entretien des ouvrages et des équipements de petite et moyenne hydraulique;
4. protection et réhabilitation des monuments historiques, du patrimoine culturel et préservation des
sites naturels;
5. réalisation et entretien des centres d’apprentissage et de formation professionnelle;
6. formation des personnels et des élus communaux;
7. infrastructures et équipements d’intérêt communal.
Tout transfert de compétences est accompagné obligatoirement par un transfert des ressources
nécessaires à leur exercice. Il est effectué, selon le cas, par l’acte législatif ou réglementaire approprié.
Article 50:
Le président du conseil communal exerce les pouvoirs de police administrative, par voie d’arrêtés
réglementaires et de mesures individuelles, portant autorisation, injonction ou interdiction, dans les
domaines de l’hygiène, la salubrité et la tranquillité publiques et la sûreté des passages. Il exerce
notamment les attributions suivantes:
• (…)
• il veille à la salubrité des cours d’eau et de l’eau potable et assure la protection et le contrôle des
points d’eau destinés à la consommation publique et des eaux de baignade;
• il prend les mesures nécessaires à la prévention des incendies, des sinistres, des inondations et
autres calamités publiques.

396 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Dahir n°1-03-59 du 10 Rabii I 1424 (12 Mai 2003) portant promulgation de
la loi n°11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de l’environnement
Bulletin Officiel n° 5118 du 19/06/2003

Chapitre I: dispositions générales

Section I: dispositions communes

Article 1:
La présente loi a pour objet d’édicter les règles de base et les principes généraux de la politique
nationale dans le domaine de la protection et de la mise en valeur de l’environnement. Ces règles et
principes visent à:
• protéger l’environnement contre toutes formes de pollution et de dégradation quelle qu’en soit
l’origine;
• améliorer le cadre et les conditions de vie de l’homme;
• définir les orientations de base du cadre législatif, technique et financier concernant la protection
et la gestion de l’environnement;
• mettre en place un régime spécifique de responsabilité garantissant la réparation des dommages
causés à l’environnement et l’indemnisation des victimes.
Article 2:
L’application des dispositions de la présente loi se base sur les principes généraux suivants:
• la protection, la mise en valeur et la bonne gestion de l’environnement font partie de la politique
intégrée du développement économique, social et culturel;
• la protection et la mise en valeur de l’environnement constituent une utilité publique et une
responsabilité collective nécessitant la participation, l’information et la détermination des
responsabilités;
• l’instauration d’un équilibre nécessaire entre les exigences du développement national et celles
de la protection de l’environnement lors de l’élaboration des plans sectoriels de développement
et l’intégration du concept du développement durable lors de l’élaboration et de l’exécution de
ces plans;
• la prise en considération de la protection de l’environnement et de l’équilibre écologique lors de
l’élaboration et de l’exécution des plans d’aménagement du territoire;
• la mise en application effective des principes de «l’usager payeur» et «du pollueur payeur» en ce
qui concerne la réalisation et la gestion des projets économiques et sociaux et la prestation de
services;
• le respect des pactes internationaux en matière d’environnement lors de l’élaboration aussi bien
des plans et programmes de développement que de la législation environnementale.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 397
Section II: définitions

Article 3:
Au sens de la présente loi on entend par:
1. environnement: l’ensemble des éléments naturels et des établissements humains ainsi que
les facteurs économiques, sociaux et culturels favorisant l’existence et le développement des
organismes vivants et des activités humaines.
2. protection de l’environnement: la préservation et l’amélioration des constituants de l’environnement, la
prévention de leur dégradation, de leur pollution ou la réduction de cette pollution.
3. développement durable: un processus de développement qui s’efforce de satisfaire les besoins
des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à
leurs besoins.
4. équilibre écologique: les rapports d’interdépendance entre les éléments constituant
l’environnement permettant l’existence, l’évolution et le développement de l’homme et des autres
êtres vivants.
5. établissements humains: l’ensemble des agglomérations urbaines et rurales, quelles que soient
leur type et leur taille, ainsi que l’ensemble des infrastructures dont elles disposent pour assurer
à leurs habitants une existence saine et décente.
6. patrimoine historique et culturel: l’ensemble des biens meubles ou immeubles qui présentent un
caractère particulier sur le plan de l’archéologie, de l’histoire, de l’architecture, de la littérature,
du folklore, de l’art, des religions et de la sociologie.
7. aires spécialement protégées: espaces terrestres ou maritimes ayant une valeur naturelle ou
culturelle particulière à l’intérieur desquels des mesures impératives de protection et de gestion
de l’environnement doivent être prises.
8. biodiversité: toutes espèces vivantes animales et végétales vivant dans les différents écosystèmes
terrestres, marins et aquatiques.
9. eaux continentales: toutes les eaux, qu’elles soient superficielles ou souterraines, à l’exclusion
des eaux de mer et des eaux salées souterraines.
Les eaux de surface sont composées des rivières et fleuves, des lacs naturels et des retenues de
barrages, des étangs, des marécages, des canaux, des ruisseaux, des canaux d’eau potable et de
toute autre forme de rassemblement des eaux dans les cuvettes terrestres.
Les eaux souterraines sont composées des nappes phréatiques, des sources, des khattaras et
écoulements souterrains.
10. air: l’enveloppe gazeuse qui entoure la terre et dont la modification des caractéristiques physiques
ou chimiques peut porter atteinte aux êtres vivants, aux écosystèmes et à l’environnement en
général. Cette définition comprend également l’air des lieux de travail et des lieux publics clos ou
semi-clos.
11. lieu public: espace destiné au public ou à une catégorie de personnes pour un objectif déterminé.
12. lieu public clos: espace public ayant la forme d’une construction intégrale et dont l’air n’accède
qu’à travers des issues destinées à cet effet. Les moyens de transport public sont considérés en
tant qu’espace public clos.
13. parcs et réserves naturelles: tout espace du territoire national classé, y compris le domaine public
maritime, lorsque l’équilibre écologique exige la préservation de ses animaux, végétaux, sols, sous-
sols, air, eaux, fossiles, ressources minérales et, d’une façon générale, son milieu naturel. Ces parcs et
réserves naturelles revêtent un intérêt particulier qui nécessite la protection de ce milieu contre toute
activité humaine susceptible de menacer sa forme, sa constitution ou son développement.
14. ressources marines: les eaux marines et les eaux douces souterraines se trouvant dans le littoral
et toutes les ressources biologiques et non biologiques contenues dans les espaces marins sous
souveraineté ou juridiction nationale telle que définie par la loi.
15. standards: références permettant d’uniformiser les méthodes et les modalités des analyses et
d’évaluer les différentes constantes scientifiques et techniques.

398 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
16. norme: valeur limite obligatoire à ne pas dépasser.
17. pollution de l’environnement: tout impact ou modification direct ou indirect de l’environnement
provoqué par un acte ou une activité humaine ou par un facteur naturel susceptible de porter
atteinte à la santé, à la salubrité publique, à la sécurité ou au bien-être des personnes ou de
constituer un danger pour le milieu naturel, les biens, les valeurs et les usages licites de
l’environnement.
18. pollution marine: tout déversement ou introduction en mer, directement ou indirectement, d’un
produit susceptible d’endommager les êtres vivants et les végétaux marins, de constituer un
danger pour la santé humaine, d’entraver les activités marines comme la pêche et les autres
usages licites de la mer ou de porter atteinte à la nature et à la qualité de l’eau de mer.
19. intérêts connexes: tout intérêt doté d’une valeur patrimoniale susceptible d’être affecté
directement ou indirectement, temporairement ou définitivement, par une pollution.
20. effluents: rejets liquides usés ou tout autre liquide d’origine notamment domestique, agricole,
hospitalière, commerciale et industrielle, traités ou non traités et rejetés directement ou
indirectement dans le milieu aquatique.
21. eaux usées: eaux utilisées à des fins ménagères, agricoles, commerciales, industrielles ou
artisanales dont la nature et les composantes sont modifiées qui sont susceptibles de créer une
pollution due à leur usage sans traitement.
22. installations classées: toute installation dont la dénomination est mentionnée dans les textes
réglementant les établissements insalubres, incommodes ou dangereux, exploitée ou appartenant
à une personne morale ou physique, publique ou privée, susceptible de constituer un danger ou
une nuisance pour le voisinage, la santé, la sûreté, la salubrité publique, l’agriculture, la pêche
maritime, les sites, les monuments ou tout élément de l’environnement.
23. déchets: tous résidus résultant d’un processus d’extraction, exploitation, transformation,
production, consommation, utilisation, contrôle ou filtration, et d’une manière générale, tous objet
et matière abandonnés ou que le détenteur doit éliminer pour ne pas porter atteinte à la santé, à
la salubrité publique et à l’environnement.
24. déchets dangereux: toutes formes de déchets qui, par leur nature dangereuse, toxique, réactive,
explosive, inflammable, biologique ou bactérienne, sont susceptibles de constituer un danger pour
l’équilibre écologique tel que fixé par les normes internationales dans ce domaine ou contenu
dans des annexes complémentaires qui seront fixées par voie réglementaire.
25. produits et facteurs polluants: tout produit solide, liquide ou gazeux, bruit, radiations, chaleur ou
vibrations sonores résultant des activités humaines et susceptibles, directement ou indirectement,
de polluer l’environnement ou de favoriser sa dégradation.
26. pollueur: toute personne physique ou morale causant ou participant à un état de pollution.
27. espaces maritimes: ressources naturelles maritimes biologiques et minérales du fond de la mer,
des eaux avoisinantes ou en dessous du sol marin.

Chapitre II: de la protection de l’environnement et des établissements humains

Section I: les établissements humains

Article 4:
La planification et l’aménagement des établissements humains entrent dans le cadre des plans et
documents d’aménagement du territoire et d’urbanisme assurant une organisation harmonieuse des
terrains dans le respect des conditions d’existence et de bien-être de leurs habitants.
Article 5:
Les documents d’urbanisme tiennent compte des exigences de protection de l’environnement,
notamment le respect des sites naturels et des spécificités culturelles et architecturales lors de la
détermination des zones d’activités économiques, d’habitation et de divertissement.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 399
Article 6:
Le permis de construire et l’autorisation de lotir sont délivrés conformément à la législation en vigueur au
regard de l’impact éventuel sur l’environnement. Ils peuvent être refusés ou soumis à des prescriptions
spéciales si les constructions ou les lotissements sont de nature à:
• engendrer des conséquences dommageables pour l’environnement, la sécurité, le bien-être et la
santé des habitants;
• constituer un risque pour le voisinage et les monuments.
Article 7:
Les administrations concernées prennent toutes les mesures nécessaires pour la protection des
établissements humains des effets préjudiciables résultant de toute forme de pollution et de nuisance,
notamment les déchets solides, les rejets liquides ou gazeux ainsi que les bruits et vibrations non
conformes aux normes et standards de qualité de l’environnement qui sont fixés par voie législative
ou réglementaire. Elles prennent également toutes les mesures nécessaires pour la protection des
établissements humains des catastrophes naturelles et technologiques.

Section II: le patrimoine historique et culturel

Article 8:
La protection, la conservation et la valorisation du patrimoine historique et culturel présentent un
intérêt national. Elles font partie de la politique nationale de la protection et de la mise en valeur de
l’environnement.
Les dispositions législatives et réglementaires fixent les différentes mesures à prendre pour la protection
et la préservation des éléments du patrimoine historique et culturel contre toute forme de dégradation.

Section III: les installations classées

Article 9:
Les installations classées sont soumises à une autorisation ou à une déclaration selon la nomenclature
et la procédure fixées par des textes d’application.
Article 10:
La demande du permis de construire afférente à une installation classée n’est recevable par
l’administration que lorsqu’elle est accompagnée par l’autorisation, le récépissé de déclaration ou
d’une étude d’impact sur l’environnement, tel que prévu par les articles 49 et 50 de la présente loi.
Article 11:
Toute personne qui détient ou exploite une installation classée est tenu de prendre les mesures
nécessaires pour prévenir et lutter contre la pollution de l’environnement et la dégradation du milieu
naturel, conformément à la législation, à la réglementation et aux normes et standards environnementaux
en vigueur. En outre, elle est tenue de se soumettre à toute inspection ou contrôle éventuel effectué par
les autorités compétentes.
Article 12:
Toute installation classée ou non classée doit respecter les normes et standards de qualité de
l’environnement visés à l’article 54 de la présente loi. Quant aux installations nouvelles, elles doivent
intégrer dans les cahiers des charges les normes et standards en vigueur lors de la demande du permis
de construire.
Pour les installations existantes, les dates d’application et de respect de ces normes et standards sont
fixées par voie réglementaire.

400 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 13:
En cas de risque majeur et certain pour la santé de l’homme ou pour l’environnement en général dûment
constaté, l’administration compétente peut, après mise en demeure de l’exploitant, conformément
aux lois en vigueur, décider de suspendre totalement ou partiellement les activités de l’installation
classée responsable du risque et ce, jusqu’au prononcé d’une décision par le juge des référés du
tribunal compétent. Toutefois, lorsqu’il s’agit d’une situation de risque imminent imposant des mesures
d’urgence, ladite suspension partielle ou totale peut être prononcée par l’administration sans la mise
en demeure de l’exploitant.
Le tribunal compétent saisi peut prononcer l’interdiction d’utilisation de l’installation classée en
état d’infraction et ce, jusqu’à l’achèvement des travaux et aménagements nécessaires. Il peut, en
outre, ordonner que ces derniers soient exécutés en collaboration avec l’administration aux frais du
propriétaire ou de l’exploitant de l’installation.
Article 14:
L’administration peut imposer à l’exploitant d’une installation classée, dans les conditions fixées
par voie réglementaire, d’installer des équipements de mesure de la pollution et de lui transmettre
périodiquement les relevés effectués sur la nature et la quantité des rejets liquides, solides et gazeux.
Article 15:
Des aires pour la protection de la santé de l’homme, des sites naturels et des monuments peuvent être
institués autour des zones d’activités économiques; elles sont fixées selon la nature des activités des
installations classées et les risques et menaces pouvant résulter de ces installations pour la santé de
l’homme et l’environnement en général.
Article 16:
Les dispositions législatives et réglementaires en vigueur portant réglementation et dénomination des
établissements insalubres, incommodes ou dangereux sont révisées conformément aux dispositions de
la présente loi.

Chapitre III: de la protection de la nature et des ressources naturelles

Section I: le sol et le sous-sol

Article 17:
Le sol, le sous-sol et les richesses qu’ils contiennent en ressources limitées ou non renouvelables sont
protégés contre toute forme de dégradation et doivent être exploités de manière rationnelle.
Article 18:
Des mesures particulières de protection sont édictées afin de lutter contre la désertification, les
inondations, la disparition des forêts, l’érosion, les pertes de terres arables et la pollution du sol et de
ses ressources, dus notamment à l’utilisation des produits et pesticides chimiques. Lesdites mesures
peuvent être déclarées d’utilité publique et s’imposer à tout exploitant ou bénéficiaire.
Article 19:
L’affectation et l’aménagement du sol à des fins agricoles, industrielles, minières, touristiques,
commerciales, urbaines, ainsi que les travaux de recherche archéologique ou d’exploitation des ressources
du sous-sol susceptibles de porter atteinte à l’environnement, sont soumis à autorisation préalable
suivant les cas et conformément aux conditions fixées par les textes législatifs et réglementaires. Ces
textes fixent les autorités habilitées à octroyer ces autorisations et les conditions de cet octroi ainsi que
la nomenclature des activités ou usages qui sont interdits en raison des dangers qu’ils présentent pour
le sol, le sous-sol ou pour leurs ressources.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 401
Section II: la faune, la flore et la biodiversité

Article 20:
La faune, la flore et la biodiversité doivent être protégées au moyen d’une gestion rationnelle en vue de
préserver toutes les espèces et de garantir l’équilibre écologique.
Article 21:
Est interdite ou soumise à autorisation préalable de l’administration, conformément aux dispositions
législatives et réglementaires, toute activité susceptible de porter atteinte aux espèces animales et
végétales ou à leurs milieux naturels.
Article 22:
Les dispositions législatives et réglementaires fixent notamment:
• la liste des espèces animales et végétales qui doivent bénéficier d’une protection particulière;
• les interdictions permanentes ou temporaires de toute activité susceptible d’empêcher la
protection des espèces rares, menacées ou en voie d’extinction ainsi que leur milieu naturel;
• les conditions d’exploitation, de commercialisation, d’utilisation, de transport et d’exportation des
espèces visées au paragraphe précédent;
• les conditions d’introduction, quelle qu’en soit l’origine, de toute espèce animale et végétale
pouvant porter atteinte aux espèces protégées ou à leurs milieux naturels.
Article 23:
Les forêts, qu’elles soient publiques ou privées, sont un bien d’utilité collective. Il est du devoir de
l’administration et des particuliers de les conserver et de les exploiter d’une manière qui garantit leur
équilibre et le respect des écosystèmes.
Article 24:
Les forêts doivent être exploitées de façon rationnelle et équilibrée. Les plans de gestion et les travaux
d’aménagement et d’exploitation intègrent les préoccupations d’environnement pour que leurs
utilisations économiques, sociales, culturelles ou récréatives ne portent pas atteinte à l’environnement.
Article 25:
Les forêts doivent être protégées contre toute forme de dégradation, de pollution ou de destruction causées
par la surexploitation, le surpâturage, les incendies, les maladies ou l’introduction d’espèces inadaptées.
Article 26:
Il est interdit de procéder à des déboisements, sauf autorisation préalable accordée par l’administration,
dans les conditions prévues par les dispositions législatives et réglementaires relatives au domaine forestier.

Section III: les eaux continentales

Article 27:
L’administration prend les mesures nécessaires afin d’assurer l’inventaire régulier et périodique et la
gestion rationnelle des eaux continentales, ainsi que la prévention et la lutte contre toute forme de
pollution conformément à la législation et à la réglementation en vigueur.
Article 28:
Sous réserve des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, l’administration prend les
dispositions nécessaires pour soumettre toute exploitation des eaux continentales à une autorisation
préalable. Des mesures plus contraignantes peuvent être prises en cas de pénurie d’eau ou de lutte
contre les effets de la sécheresse.

402 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 29:
Sous réserve des dispositions législatives et réglementaires relatives à l’eau, est fixée par voie
réglementaire une liste des substances dangereuses dont le rejet, le déversement, l’immersion ou
l’introduction de manière directe ou indirecte dans les eaux continentales sont soit interdits soit soumis
à autorisation préalable délivrée par l’administration.
L’administration peut également créer des périmètres de protection à l’intérieur desquels sont interdites
toutes les activités susceptibles d’altérer la qualité des eaux destinées à l’usage public.

Section IV: l’air

Article 30:
L’air doit être protégé des diverses formes de pollution qui contribuent à la dégradation de sa qualité, au
réchauffement climatique et à l’appauvrissement de la couche d’ozone.
Article 31:
L’émission dans l’air de toute substance polluante en particulier les fumées, poussières ou gaz toxiques,
corrosifs ou radioactifs est interdite au-delà des limites prévues par les dispositions législatives et
réglementaires.
Article 32:
Les dispositions législatives et réglementaires déterminent les mesures à entreprendre en vue de
préserver la qualité de l’air ainsi que les normes de contrôle et de suivi nécessaires.

Section V: les espaces et les ressources marins, y compris le littoral

Article 33:
En vue de la protection des espaces et des ressources marins sous souveraineté ou juridiction
nationale, des dispositions législatives et réglementaires sont prises pour prévenir et mettre fin aux
activités susceptibles d’altérer la qualité des eaux et des ressources marines, de porter atteinte à la
santé de l’homme ou de nuire à la faune, à la flore, aux intérêts connexes et à l’environnement marin et
côtier en général.
Article 34:
Les dispositions législatives et réglementaires fixent:
• les conditions d’exploration, d’exploitation et de mise en valeur des ressources marines;
• les mesures nécessaires pour la prévention et la lutte contre la pollution marine, y compris celle
résultant des accidents maritimes imprévisibles;
• les critères nécessaires au classement des aires spécialement protégées.
Article 35:
Pour la protection, la mise en valeur et la conservation du littoral, des dispositions législatives et
réglementaires sont prises pour assurer la gestion intégrée et durable de l’écosystème du littoral et la
prévention de toute dégradation de ses ressources.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 403
Article 36:
Les dispositions législatives et réglementaires fixent les mécanismes et les moyens de protection des
espaces et ressources marins, notamment:
• les modalités d’élaboration des schémas et des plans d’aménagement et d’exploitation du littoral;
• les critères nécessaires au classement d’une partie du littoral en aires;
• spécialement protégées telles que définies par l’article 38 de la présente loi;
• les conditions d’exploitation, de mise en valeur et de développement des ressources du littoral.

Section VI: les campagnes et les zones montagneuses

Article 37:
En vue de la protection du monde rural, la conservation et la mise en valeur des écosystèmes dans
les campagnes et les zones montagneuses, des dispositions législatives et réglementaires sont prises
aux fins d’assurer une gestion intégrée et durable des écosystèmes et de les protéger contre toute
dégradation de leurs ressources et de la qualité de l’environnement en général.
Les dispositions législatives et réglementaires fixent notamment:
• les modalités d’élaboration des schémas et plans d’aménagement et de gestion intégrée des
campagnes et des zones montagneuses;
• les critères nécessaires au classement des campagnes et des zones montagneuses en aires
spécialement protégées telles que définies par l’article 38 de la présente loi;
• les conditions d’exploitation, de protection et de mise en valeur des ressources des campagnes
et des zones montagneuses.

Section VII: les aires spécialement protégées, les parcs, les réserves naturelles
et les forêts protégées

Article 38:
Peuvent être érigées en aires spécialement protégées, par voie réglementaire, après consultation
des collectivités locales et organismes concernés et après enquête publique, des zones terrestres et
marines du territoire national dont l’environnement humain ou naturel présente un intérêt particulier
qu’il y a lieu de conserver. Ces aires sont protégées et préservées de toute intervention ou activité
susceptible de les modifier ou de les dégrader.
Lorsque l’importance de la zone protégée l’exige, l’autorité compétente peut la transformer en parc ou
réserve naturelle conformément à la procédure prévue par les textes législatifs et réglementaires en
vigueur.
Article 39:
Lorsque la décision de classer une aire spécialement protégée, un parc ou une réserve naturelle
entraîne un préjudice matériel direct et certain, par la limitation des activités antérieures dans la zone
concernée, la décision ouvre droit à indemnité au profit du ou des propriétaires ou à leurs ayants droit
dans les conditions fixées par les lois et règlements en vigueur.
Article 40:
Lorsque la conservation de l’équilibre écologique l’exige, toute zone forestière, de quelque propriétaire
que ce soit, peut être érigée en forêt protégée où sera interdite toute activité ou exploitation du sol
susceptible d’altérer la qualité des arbres. La décision d’ériger en forêt protégée ouvre droit à indemnité
dans les mêmes conditions que celles prévues à l’article 39 ci-dessus.

404 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Chapitre IV: des pollutions et nuisances

Section I: les déchets

Article 41:
L’administration et les collectivités locales et leurs groupements prennent toutes mesures nécessaires
afin de réduire le danger des déchets, de les gérer, de les traiter et de les éliminer de manière adéquate
susceptible d’éviter ou de réduire leurs effets nocifs pour la santé de l’homme, les ressources naturelles,
la faune, la flore et la qualité de l’environnement en général.
Article 42:
En application de l’article 41 ci-dessus, des dispositions législatives et réglementaires fixent les
conditions et les opérations de gestion et d’élimination des déchets, notamment celles de collecte, de tri,
de stockage, de transport, d’importation, d’exportation, de mise en décharge contrôlée, d’exploitation,
de réutilisation, de recyclage ou de tout autre moyen de traitement, de gestion ou d’élimination définitive
des déchets.

Section II: rejets liquides et gazeux

Article 43:
Est interdit tout rejet liquide ou gazeux d’origine quelconque dans le milieu naturel, susceptible de nuire
à la santé de l’homme ou à la qualité de l’environnement en général et qui dépasse les normes et
standards en vigueur.
Article 44:
Les dispositions législatives et réglementaires fixent notamment:
• la liste des substances liquides et gazeuses dont le rejet est interdit, leur composition et le degré
de leur concentration ainsi que les substances en circulation donnant lieu à autorisation ou à
déclaration préalable;
• les conditions dans lesquelles doivent s’effectuer les opérations de collecte, de stockage, de
traitement, de recyclage, de réutilisation et d’élimination définitive des rejets;
• les caractéristiques chimiques et microbiologiques des rejets liquides et gazeux.

Section III: les substances nocives et dangereuses

Article 45:
Est interdite la circulation sans autorisation de l’administration de toutes les substances nocives et
dangereuses. Leur utilisation est soumise au contrôle et au suivi de l’administration du fait de leur
toxicité, de leur radioactivité ou de leur concentration présentant une menace pour les écosystèmes
biologiques lorsqu’elles sont rejetées dans le milieu naturel.
Article 46:
Des dispositions législatives et réglementaires fixent notamment:
• la liste des substances nocives et dangereuses dont le rejet dans le milieu naturel est interdit ou
soumis à autorisation préalable ou à déclaration de l’administration;
• la liste des substances nocives et dangereuses dont le transport sur le territoire national ou à travers
ses frontières est interdit ou soumis à autorisation préalable ou à déclaration de l’administration;
• les conditions, les modes de conditionnement et de stockage, l’itinéraire et les dates de transport
de ces substances.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 405
Section IV: les nuisances sonores et olfactives

Article 47:
Les bruits et les vibrations sonores, quelles qu’en soient l’origine et la nature, susceptibles de causer
une gêne pour le voisinage, de nuire à la santé de l’homme ou de porter atteinte à l’environnement en
général, notamment lors de l’exercice des activités de production, de services, de mise en marche
de machines et de matériels et d’utilisation d’alarmes et des haut-parleurs, doivent être supprimés
ou réduits conformément aux dispositions législatives et réglementaires prises en application de la
présente loi. Ces dispositions fixent les valeurs limites sonores admises, les cas et les conditions où
toute vibration ou bruit est interdit ainsi que les systèmes de mesure et les moyens de contrôle.
Article 48:
Est interdite l’émission d’odeurs qui, par leur concentration ou leur nature, sont incommodes et
dépassent les normes fixées par voie réglementaire.

Chapitre V: des instruments de gestion et de protection de l’environnement

Section I: les études d’impact sur l’environnement

Article 49:
Lorsque la réalisation d’aménagements, d’ouvrages ou de projets risquent, en raison de leur dimension
ou de leur incidence sur le milieu naturel, de porter atteinte à l’environnement, le maître d’ouvrage
ou le demandeur de l’autorisation est tenu d’effectuer une étude permettant d’évaluer l’impact sur
l’environnement du projet et sa compatibilité avec les exigences de protection de l’environnement.
Article 50:
Sont fixées par voie législative et réglementaire les ouvrages, activités, projets et opérations
d’aménagements soumis aux études d’impact sur l’environnement, ainsi que les objectifs et le contenu
de l’étude et les méthodes de surveillance du respect des normes et des mesures préventives.

Section II: les plans d’urgence

Article 51:
Pour faire face à des situations critiques génératrices de pollution grave de l’environnement du fait des
accidents imprévisibles ou des catastrophes naturelles ou technologiques, des plans d’urgence sont
élaborés par l’administration en collaboration avec les collectivités locales et les instances concernées
conformément aux conditions fixées par voie réglementaire.
Article 52:
Les textes d’application de la présente loi fixent les domaines, les conditions d’élaboration, le contenu
et la mise en œuvre des plans d’urgence, ainsi que les conditions et les cas qui nécessitent la réquisition
des personnes et des biens, l’occupation temporaire et la traversée des propriétés privées.
Article 53:
L’exploitant de toute installation classée soumise à autorisation est tenu d’établir un plan d’urgence
pour son installation prévoyant l’alerte des autorités compétentes et des populations avoisinantes,
l’évacuation du personnel et les moyens permettant de circonscrire les causes des sinistres pouvant
résulter de l’installation.
Les installations existantes avant la publication de la présente loi bénéficient de délais transitoires fixés par
voie réglementaire afin d’élaborer un plan d’urgence conformément aux dispositions de l’alinéa précédent.

406 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Section III: les normes et standards de qualité de l’environnement

Article 54:
Des dispositions législatives et réglementaires fixent les normes et standards indispensables au
maintien de la qualité de l’environnement.
Article 55:
Les normes et standards de la qualité de l’environnement visés à l’article 54 sont fixés en tenant compte:
• des données scientifiques les plus récentes en la matière;
• de l’état du milieu récepteur des déchets et des rejets;
• de la capacité d’auto épuration de l’eau, de l’air et du sol;
• des impératifs du développement durable économique et social national;
• de la rentabilité financière de chaque secteur concerné;
• des exigences sanitaires.
Article 56:
En plus des normes et standards à portée nationale, l’administration fixe, conjointement avec les
instances concernées, des normes et standards plus rigoureux pour certains secteurs pollueurs ou
zones particulièrement touchées ou susceptibles de l’être par la pollution ou se caractérisant par une
fragilité particulière dans leur équilibre écologique.
Article 57:
L’administration met en place, conformément aux conditions fixées par les textes pris en application de
la présente loi, un observatoire national de l’environnement et des réseaux régionaux d’observation, de
contrôle et de suivi continu de la qualité de l’environnement. Ces réseaux surveillent périodiquement,
chacun dans son domaine, les composants et les polluants de l’environnement, fournissent les données
aux autorités compétentes et peuvent requérir l’assistance des centres de recherche, des instituts
scientifiques et universitaires et des autorités compétentes.

Section IV: les incitations financières et fiscales

Article 58:
Un système d’incitations financières et fiscales visant l’encouragement des investissements et le
financement des projets portant sur la protection et la mise en valeur de l’environnement est institué
conformément aux textes pris pour l’application de la présente loi et à la loi-cadre n° 18-95 formant
charte de l’investissement.
Article 59:
Les textes pris pour l’application de la présente loi, visés à l’article 58 ci-dessus, fixent les subventions
de I’Etat, les exonérations partielles ou totales des droits de douanes, de taxes ou d’impôts, les prêts à
long terme, les crédits à intérêt réduit et toutes autres mesures d’incitation appropriées.

Section V: fonds national pour la protection et la mise en valeur de l’environnement

Article 60:
Est institué un Fonds national pour la protection et la mise en valeur de l’environnement. Le cadre
juridique, les missions, les ressources et les dépenses de ce fonds sont fixées par un texte d’application.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 407
Article 61:
Le suivi des activités et des missions dudit fonds est assuré par l’autorité gouvernementale chargée de
l’environnement.
Article 62:
Les ressources du fonds national sont destinées au financement des mesures incitatives prévues
par la présente loi et exceptionnellement au financement des projets pilotes d’environnement et
d’expérimentation.

Chapitre VI: des règles de procédure

Section I: le régime spécial de responsabilité civile

Article 63:
Est responsable, même en cas d’absence de preuve de faute, toute personne physique ou morale
stockant, transportant ou utilisant des hydrocarbures ou des substances nocives et dangereuses, ou
tout exploitant d’une installation classée, telle que définie par les textes pris en application de la présente
loi, ayant causé un dommage corporel ou matériel directement ou indirectement lié à l’exercice des
activités susmentionnées.
Article 64:
La personne à qui incombe la réparation dudit préjudice, aux termes de l’article 63, peut demander de
limiter sa responsabilité à un montant global par incident. Ce montant est fixé par voie réglementaire.
Article 65:
Si l’incident est causé par la faute de la personne mentionnée à l’article 63, elle n’est pas fondée à se
prévaloir de la limitation de responsabilité prévue à l’article 64 ci-dessus.
Article 66:
Pour bénéficier de la limitation de responsabilité prévue à l’article 64, la personne à qui incombe la
réparation du préjudice doit déposer, auprès du tribunal où l’action est engagée, une caution dont
le montant égale la limite de sa responsabilité. Cette caution peut être constituée soit par le dépôt
d’une somme, soit par la présentation d’une garantie bancaire ou de toute autre garantie admise par la
législation en vigueur.
Article 67:
La répartition entre les créanciers de la valeur de la caution prévue à l’article 66 s’effectue
proportionnellement au montant des créances admises.
Article 68:
Si la personne à qui incombe la réparation du préjudice a versé, antérieurement à la répartition de la
valeur de la caution susvisée, une indemnité en raison du dommage par pollution, elle est exemptée, à
concurrence du montant qu’elle a payé, des droits que la personne indemnisée aurait reçus aux termes
de la présente loi.

408 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Section II: la remise en état de l’environnement

Article 69:
Sous réserve des textes en vigueur et sans préjudice de l’application des sanctions pénales prévues par
la législation en matière de réparation civile, l’administration peut imposer à tout auteur d’une infraction,
ayant eu pour conséquence une dégradation de l’environnement, de remettre en l’état l’environnement
lorsque cette remise en l’état est possible.
Article 70:
L’administration peut imposer à tout exploitant exerçant une activité, ayant eu pour conséquence la
dégradation de l’environnement, de remettre en l’état ce dernier même si la dégradation ne résulte pas
d’une infraction aux dispositions de la présente loi et des textes pris pour son application.
Article 71:
Dans les cas prévus aux articles 69 et 70 ci-dessus, l’administration fixe dans chaque cas les objectifs
de remise en l’état de l’environnement à atteindre et les dates d’exécution des opérations de mise
en valeur de l’environnement. A l’issue des travaux, elle procède à un examen des lieux et prend une
décision donnant quitus lorsque les travaux accomplis sont conformes à ses prescriptions.
Article 72:
Lorsqu’il n’est pas procédé à la remise en l’état de l’environnement dans les conditions fixées par l’article
71 ci-dessus et en cas d’absence de procédures spécifiques fixées par des dispositions législatives
ou réglementaires, l’administration peut, après avoir mis en demeure la personne concernée par les
mesures prises, exécuter lesdits travaux aux frais de la personne concernée.

Section III: la procédure de transaction

Article 73:
L’autorité compétente, en relation, s’il y a lieu, avec l’autorité chargée de l’environnement, est autorisée
à transiger sur les contraventions prévues et sanctionnées par les dispositions de la présente loi et les
textes pris pour son application. A cette fin, un procès-verbal est dressé par ladite autorité, fixant les
modalités de la transaction, son montant et les dates de son exécution. La transaction ne peut avoir
lieu qu’après le prononcé du jugement définitif. Le montant de la transaction ne peut être inférieur à
l’amende prévue par la loi.
Article 74:
La transaction visée à l’article 73 ci-dessus est exécutée, sans préjudice des éventuelles réparations
civiles dues aux victimes d’un dommage et poursuivies devant les tribunaux civils.
Article 75:
Les poursuites judiciaires ne sont éteintes qu’après paiement total des sommes dues au titre de la
transaction, telles que fixées par l’autorité compétente et agréées en accord avec le contrevenant. Le
non-respect des dispositions arrêtées dans le procès-verbal visé à l’article 73 entraîne la reprise de
l’application de la procédure pénale.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 409
Section IV: la procédure et la poursuite des infractions

Article 76:
Toute personne physique ou morale, ayant subi un préjudice dû à l’émission ou au rejet d’une matière,
d’un son, d’une vibration, d’un rayonnement, d’une chaleur ou d’une odeur, ayant porté atteinte à sa
santé ou des dommages à ses biens, a droit, dans les quatre-vingt-dix jours après la constatation des
dommages, de demander à l’administration d’entreprendre une enquête. Les résultats de cette enquête
sont communiqués au plaignant.
En cas d’une demande urgente du plaignant, l’autorité doit l’informer dans un délai maximum de 60
jours. Tout refus ou classement de la demande doit être motivé par l’administration.
Article 77:
Sont chargés de la constatation des infractions aux dispositions de la présente loi, sous réserve de la
législation et de la réglementation en vigueur et des textes pris pour son application, les officiers de la
police judiciaire, les fonctionnaires et agents délégués à cet effet par l’administration compétente, les
fonctionnaires des collectivités locales délégués par les présidents des conseils communaux ainsi que
les personnes assermentées conformément à la législation relative à la prestation du serment auquel
sont soumis les agents verbalisateurs et tout expert ou personne morale chargée, à titre exceptionnel,
de cette mission par l’administration.
Article 78:
Les personnes susvisées, chacune dans son domaine de compétence et dans les limites de ses
responsabilités et des attributions conférées à l’autorité dont elle dépend, peuvent pénétrer,
conformément aux dispositions du code de procédure pénale, dans un terrain, dans une installation ou
édifice autre qu’une maison d’habitation ou dans un véhicule afin de prélever des échantillons, installer
des appareils de mesure, ou procéder à des analyses, lorsqu’il y a des raisons de croire que l’on s’y
livre ou que l’on s’y est livré à une activité susceptible de constituer une infraction aux dispositions de
la présente loi ou des textes pris pour son application.
Article 79:
Les personnes chargées de constater les infractions dressent des procès-verbaux qui déterminent,
notamment, les circonstances et la nature de l’infraction ainsi que les explications du contrevenant. Ces
procès-verbaux sont adressés, dans le plus proche délai, au tribunal compétent et au gouverneur de la
préfecture ou de la province concerné, sous réserve d’autres dispositions législatives et réglementaires
prévoyant des délais déterminés pour la prise des mesures administratives préalables à l’engagement
d’une action afin de mettre en demeure le contrevenant et le contraindre à effectuer les réparations
nécessaires et à éliminer les effets portant atteinte à l’environnement.

Chapitre VII: dispositions finales

Article 80:
Sont abrogées toutes les dispositions législatives et réglementaires antérieures et contraires aux
dispositions et aux principes généraux de la présente loi. La présente loi entre en vigueur à compter de
la date de sa publication au Bulletin officiel.

410 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Extrait du Dahir n°1-10-123 du 3 Chaabane 1431 (16 Juillet 2010)
portant promulgation de la loi n°22-07 relative aux aires protégées
Bulletin Officiel n° 5866 du 19/08/2010

Article 7:
La réserve naturelle est un espace naturel, terrestre et/ou marin, constitué à des fins de conservation et
de maintien du bon état de la faune sédentaire ou migratrice, de la flore, du sol, des eaux, des fossiles
et des formations géologiques et géomorphologiques présentant un intérêt particulier qu’il convient
de préserver ou de réhabiliter. Elle est utilisée à des fins de recherche scientifique et d’éducation
environnementale uniquement.
Article 17:
Sous réserve des droits d’usage reconnus expressément par la législation en vigueur aux populations
concernées, les activités menées dans une aire protégée, notamment agricoles, pastorales et forestières,
sont réglementées compte tenu des impératifs de conservation du patrimoine naturel et culturel de
l’aire protégée et conformément aux mesures de protection édictées par le plan d’aménagement et de
gestion prévu à l’article 19 ci-dessous.
Les droits d’usage sont entendus dans la présente loi comme étant tous prélèvements à but non
commercial pour les besoins domestiques, vitaux et/ou coutumiers, réservés à la population locale.
Ils sont incessibles et s’exercent dans le cadre d’une convention conclue entre l’administration et
les populations locales concernées ou leurs représentants et qui prévoit, notamment, l’objet et la
consistance desdits droits, les populations qui en bénéficieront, les zones dans lesquelles ces droits
s’exerceront et les conditions et les modalités de leur exercice.
Article 18:
Sous réserve des dispositions de l’article 17 ci-dessus, sont interdites ou font l’objet de restrictions,
dans toute l’étendue de l’aire protégée, sauf autorisation préalable de l’administration compétente,
toutes actions susceptibles de nuire au milieu naturel, à la conservation de la faune et de la flore, ou
d’altérer le caractère et les éléments de l’écosystème de l’aire protégée, dont notamment:
• la chasse et la pêche, l’abattage ou la capture de la faune, la destruction ou la collection de la flore;
• l’introduction d’espèces animales ou végétales, exotiques ou locales, sauvages ou domestiquées;
• l’exécution de travaux publics et privés de toute nature, y compris l’installation de réseaux
d’électrification ou de télécommunication;
• l’extraction des matériaux concessibles ou non;
• toute fouille ou prospection, tout sondage, terrassement ou construction;
• l’utilisation des eaux;
• les travaux susceptibles de modifier l’aspect de l’espace, du paysage, de la faune ou de la flore.
Sous réserve du respect des prescriptions exigées pour des raisons de défense nationale et de sûreté
publique, la circulation, le camping et le survol à une altitude inférieure à 1000 mètres ne peuvent
se faire dans ou au-dessus de l’aire protégée qu’avec la permission de l’administration compétente
scientifique ou de formation autorisées.
Article 19:
L’aire protégée est dotée d’un plan d’aménagement et de gestion, dont le projet est établi à l’initiative
de l’administration compétente, en concertation avec les collectivités locales et les populations
concernées.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 411
Dahir n°1-14-09 du 4 Joumada I 1435 (06 Mars 2014) portant
promulgation de la loi cadre n°99-12 portant charte nationale de
l’environnement et du développement durable
Bulletin Officiel n° 6240 du 20/03/2014

Titre I: objectifs, principes, droits et devoirs

Article 1:
La présente loi-cadre fixe les objectifs fondamentaux de l’action de l’Etat en matière de protection de
l’environnement et de développement durable.
Elle a pour but de:
• renforcer la protection et la préservation des ressources et des milieux naturels, de la biodiversité
et du patrimoine culturel, de prévenir et de lutter contre les pollutions et les nuisances;
• intégrer le développement durable dans les politiques publiques sectorielles et adopter une
stratégie nationale de développement durable;
• harmoniser le cadre juridique national avec les conventions et les normes internationales ayant
trait à la protection de l’environnement et au développement durable;
• renforcer les mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques et de lutte
contre la désertification;
• décider les réformes d’ordre institutionnel, économique, financier et culturel en matière de
gouvernance environnementale;
• définir les engagements de l’Etat, des collectivités territoriales, des établissements publics et
sociétés d’Etat, de l’entreprise privée, des associations de la société civile et des citoyens en
matière de protection de l’environnement et de développement durable;
• établir un régime de responsabilité environnementale et un système de contrôle environnemental.
Article 2:
Les principes énoncés ci-après constituent des éléments de cadrage à respecter lors de l’élaboration
et de mise en œuvre des politiques, des stratégies, des programmes et des plans d’action par l’Etat,
les collectivités territoriales, les établissements publics et sociétés d’Etat et par les autres parties
intervenant dans les domaines de l’environnement et du développement durable.
a. Principe d’intégration: consiste à adopter une approche globale, intersectorielle et transversale
lors de l’élaboration et la mise en œuvre des politiques, des stratégies, des programmes et des
plans de développement dans le moyen et long termes.
b. Principe de territorialité: exige la prise en considération de la dimension territoriale, notamment
régionale, en vue d’assurer une meilleure articulation des mesures initiées par les différents
niveaux de décision territoriaux et de favoriser la mobilisation des acteurs territoriaux au profit
d’un développement humain, durable et équilibré des territoires.
c. Principe de solidarité: la solidarité en tant que valeur ancestrale et ancrée au sein de la société,
participe à la cohésion nationale. Elle permet, dans sa triple dimension: sociale, territoriale et
intergénérationnelle d’augmenter la capacité du pays à réduire les vulnérabilités et à favoriser
une utilisation rationnelle, économe et équilibrée des ressources naturelles et des espaces.
d. Principe de précaution: consiste à prendre des mesures adéquates, économiquement et
socialement viables et acceptables, destinées à faire face à des dommages environnementaux
hypothétiques graves ou irréversibles, ou à des risques potentiels, même en l’absence de certitude
scientifique absolue au sujet des impacts réels de ceux-ci.

412 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
e. P rincipe de prévention: consiste à la mise en place des outils d’évaluation et d’appréciation
régulière des impacts des activités susceptibles de porter atteinte à l’environnement, de
recommander et de mettre en œuvre des mesures concrètes pour supprimer ces impacts, ou du
moins réduire leurs effets négatifs.
f. Principe de responsabilité: signifie que toute personne, physique ou morale, publique ou privée, a
l’obligation de procéder, à la réparation des dommages causés à l’environnement.
g. Principe de participation: consiste à favoriser la participation active des entreprises, des
associations de la société civile et de la population dans le processus d’élaboration et de mise
en œuvre des politiques, des stratégies, des programmes et des plans relatifs à la protection de
l’environnement et au développement durable.
Article 3:
Toute personne a le droit:
• de vivre et d’évoluer dans un environnement sain et de qualité qui favorise la préservation de la
santé, l’épanouissement culturel et l’utilisation durable du patrimoine et des ressources qui y sont
disponibles;
• d’accéder à l’information environnementale fiable et pertinente;
• de participer au processus de prise des décisions susceptibles d’avoir un impact sur
l’environnement.
Article 4:
Toute personne physique ou morale, publique ou privée doit s’abstenir de porter atteinte à
l’environnement.
Article 5:
Toute personne physique ou morale, publique ou privée doit contribuer aux efforts individuels et
collectifs menés en vue de la protection de l’environnement, de la promotion et de la diffusion de la
culture du développement durable.

Titre II: de la protection de l’environnement

Article 6:
Les ressources naturelles, les écosystèmes et le patrimoine historique et culturel sont un bien commun
de la nation. Ils font l’objet d’une protection et d’une mise en valeur, fondées sur une gestion intégrée
et durable, à travers l’adoption de mesures législatives, institutionnelles, économiques, financières ou
autres et ce, conformément aux objectifs et principes de la présente loi-cadre.
Article 7:
Les mesures mentionnées à l’article 6 ci-dessus visent à:
• promouvoir le recours aux modes d’utilisation durable et économe des ressources en eau, à
la lutte contre la pollution de ces ressources ainsi que l’actualisation de la législation sur l’eau
dans le but de l’adapter aux exigences du développement durable et aux effets conjugués de la
désertification et des changements climatiques;
• assurer l’équilibre écologique de la forêt et des écosystèmes forestiers et de la biodiversité ainsi
que la conservation des espèces animales et végétales y compris celles endémiques, rares,
menacées ou en voie d’extinction, en procédant notamment à l’actualisation de la législation en
vigueur;
• promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables et des technologies de l’efficacité énergétique
pour lutter contre toute forme de gaspillage des énergies;
• adopter un régime juridique particulier visant la protection du sol contre toutes les formes de
dégradation et de pollution et consacrant l’affectation du sol en fonction de sa vocation;

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 413
• renforcer les moyens alloués à la lutte contre la désertification, notamment dans les zones
oasiennes et steppiques;
• renforcer les moyens de lutte contre la pollution de l’air et d’adaptation aux changements
climatiques;
• promouvoir la protection des écosystèmes marins et littoraux et des zones humides contre les
impacts des activités susceptibles d’en altérer ou d’épuiser les eaux et les ressources;
• préserver et mettre en valeur les écosystèmes des zones de montagne contre toutes formes de
dégradation de leurs ressources et de leur qualité environnementale;
• préserver et mettre en valeur des sites d’intérêt biologique et écologique terrestres, littoraux et
marins, et y encourager la création d’aires protégées;
• préserver, mettre en valeur et restaurer les éléments, matériels et immatériels, du patrimoine
historique et culturel;
• sauvegarder l’esthétique et le patrimoine architectural, culturel et social des villes et des espaces
urbains et ruraux et la préservation des espaces verts.
Article 8:
Dans le but de prévenir et de lutter contre toutes les formes de pollution et de nuisance, des mesures
législatives et réglementaires sont prises. Elles visent:
• la réforme du régime juridique des établissements où s’exercent des activités insalubres,
incommodes ou dangereuses;
• l’établissement du cadre législatif et réglementaire régissant les produits dangereux et les
organismes génétiquement modifiés;
• l’établissement d’un régime juridique relatif aux nuisances sonores, lumineuses et olfactives en
vue de prévenir et mettre un terme à ces nuisances;
• l’actualisation du cadre législatif relatif aux déchets dans le but du renforcement des aspects liés
à la réduction des déchets à la source, à l’instauration d’un système de collecte sélective des
déchets, à la promotion des techniques de valorisation des déchets et l’intégration du principe de
responsabilité élargie et à la gestion écologique des déchets dangereux;
• la révision du cadre législatif relatif aux études d’impact sur l’environnement, dans le but
notamment d’y intégrer l’évaluation stratégique environnementale
• l’instauration des règles de prévention et de gestion des risques naturels et technologiques.

Titre III: du développement durable

Article 9:
On entend par développement durable, dans la présente loi-cadre, une démarche de développement
qui s’appuie dans sa mise en œuvre sur le caractère indissociable des dimensions économique, sociale,
culturelle et environnementale des activités de développement et qui vise à répondre aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des générations futures dans ce domaine.
Article 10:
Le développement durable représente une valeur fondamentale que toutes les composantes de la
société sont appelées à intégrer dans leurs activités. Il constitue une ligne de conduite exigée de tous
les intervenants dans le processus de développement économique, social, culturel et environnemental
du pays.
Article 11:
La croissance de tous les secteurs et activités s’inscrit dans le cadre du développement durable. A cet
effet, des efforts continus sont déployés dans le but, notamment, de réduire la pression sur les ressources
naturelles utilisées, de recourir aux technologies de production propre favorable à l’environnement et
de veiller à l’amélioration continue des conditions d’accessibilité de toutes les couches sociales aux
produits et services de ces secteurs et activités.

414 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 12:
Les secteurs et activités relatifs à l’énergie, à l’eau, aux forêts, aux pêches maritimes, à l’agriculture,
aux transports, au tourisme, à l’urbanisme, à la construction et au bâtiment, à la gestion des déchets et
à l’industrie en général, sont considérés comme secteurs et activités disposant d’une haute potentialité
de durabilité et présentant un caractère prioritaire en termes d’exigence de respect du développement
durable.
A cet effet, les autorités gouvernementales en charge de ces secteurs et activités ainsi que les
établissements compétents sont tenus de veiller à l’adoption de mesures de durabilité concrètes dans
leurs modes de gestion et leurs cycles de production et à la diffusion à grande échelle de ces mesures.
Article 13:
L’Etat, les collectivités territoriales, les établissements publics et les sociétés d’Etat veillent à intégrer
les mesures inspirées du développement durable dans les politiques publiques globales et sectorielles
qu’ils élaborent, en tenant compte des spécificités de chaque secteur.
Article 14:
Dans un délai d’un an, à compter de la date de publication de la présente loi-cadre, le gouvernement
adopte la stratégie nationale du développement durable.
L’élaboration de cette stratégie, son évaluation et sa révision font l’objet de coordination et de
concertation.
Article 15:
La stratégie nationale du développement durable prend appui sur les principes et dispositions énoncés
dans la présente loi-cadre. Elle définit, notamment:
• les orientations fondamentales pour l’établissement du cadre général d’élaboration d’une
politique globale de développement durable pour le pays;
• les principes généraux de mise en œuvre devant être respectés en vue de l’atteinte des objectifs
généraux et spécifiques qu’elle énonce;
• le dispositif d’évaluation et de suivi ainsi que les mesures d’accompagnement prévues pour sa
mise en œuvre.
Article 16:
Dans un délai maximum de deux ans, à compter de la date d’adoption de la stratégie nationale du
développement durable, les politiques publiques globales, sectorielles et régionales en vigueur doivent
être mises en cohérence avec les objectifs et orientations définis par celle-ci.
Article 17:
Les systèmes d’éducation et d’enseignement, les programmes de formation et de formation
professionnelle sont adaptés dans le but d’y introduire les principes et les orientations énoncés dans la
présente loi-cadre et notamment d’y créer des disciplines spécialisées en matière d’environnement et
de développement durable.
La culture de la protection de l’environnement et du développement durable doit être une partie
intégrante des cursus de savoir, de savoir-faire et de savoir-être dispensés dans le cadre desdits
systèmes et programmes.
Article 18:
L’Etat, les collectivités territoriales, les établissements publics, les sociétés d’Etat et les entreprises
privées encouragent et financent la mise en place de programmes de recherche-développement au
service de la stratégie nationale pour le développement durable.
Ces programmes sont orientés, notamment vers l’innovation scientifique dans les domaines des
technologies de production propre, de découverte d’instruments ou de procédés pratiques et efficaces
favorables à la préservation de l’environnement et à l’économie des ressources et de création d’emplois
nouveaux répondant aux besoins des métiers de l’environnement et du développement durable.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 415
Titre IV: des engagements de l’Etat, des collectivités territoriales, des établissements
publics, des sociétés d’Etat, des entreprises privées, des associations
de la société civile et des citoyens

Article 19:
Le gouvernement s’engage dans les plus brefs délai, à:
• prendre les mesures nécessaires en vue de la mise en œuvre de la présente loi-cadre;
• mettre en conformité toutes les dispositions législatives et réglementaires en vigueur relatives
à la protection de l’environnement et du développement durable avec les principes, objectifs et
règles prévus par la présente loi-cadre, les abroger ou les actualiser, selon le cas;
• garantir à la population la participation à la prise de décision relative à l’environnement et au
développement durable et l’accès à l’information environnementale.
Article 20:
Les régions et les autres collectivités territoriales veillent à l’intégration des principes et des objectifs
énoncés dans la présente loi-cadre dans les outils de planification et les programmes de développement
relatifs à leurs territoires respectifs.
Elles s’engagent à garantir à leur population la participation à la prise de décision inhérente à la
protection de l’environnement local et au développement durable de leurs territoires et l’accès à
l’information environnementale locale relative à ces domaines.
Les régions limitrophes et les autres collectivités territoriales limitrophes s’engagent, autant que
possible, à poursuivre des politiques publiques locales intégrées et coordonnées en matière de
localisation des équipements et des infrastructures relatifs à la protection de l’environnement et au
développement durable.
Article 21:
Les établissements publics et sociétés d’Etat, notamment ceux exerçant une activité industrielle et
commerciale et les entreprises privées s’engagent à respecter les principes et les objectifs prévus par
la présente loi-cadre. A cet effet, ils veillent à:
• adopter les modes et méthodes d’approvisionnement, d’exploitation, de production et de gestion
responsables, répondant aux exigences du développement durable;
• évaluer périodiquement l’impact de leurs activités sur l’environnement;
• réduire au strict minimum les effets négatifs de leurs activités sur les milieux et les écosystèmes
dans lesquels ils sont implantés;
• contribuer à la diffusion des valeurs du développement durable en exigeant de leurs partenaires,
notamment de leurs fournisseurs, le respect de l’environnement et desdites valeurs;
• adopter une communication transparente sur leur gestion environnementale.
Article 22:
Les associations de la société civile, œuvrant de manière principale dans les domaines de
l’environnement et du développement durable, contribuent à la réalisation des objectifs prévus par
la présente loi-cadre. A cet effet, elles s’engagent à mener, soit sur leur propre initiative, soit en
partenariat avec l’Etat, les collectivités territoriales, les établissements publics, les sociétés d’Etat et
les entreprises privées, toute action d’information, de sensibilisation ou de proposition susceptible de:
• encourager, à travers des actions de sensibilisation et d’éducation, l’attachement de la population
au respect de l’environnement, des ressources naturelles, du patrimoine culturel et des valeurs
du développement durable;
• assurer le développement et la valorisation des modes et pratiques éprouvés en matière de
gestion durable des ressources naturelles au niveau des communautés locales;
• contribuer à l’amélioration continue du dispositif existant en matière de participation de la
population à la prise de décision environnementale et d’accès à l’information environnementale.

416 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Article 23:
Les citoyennes et les citoyens s’engagent à:
• observer les devoirs mentionnés aux articles 4 et 5 précités;
• suivre le mode de comportement et de consommation responsable à l’égard de l’environnement
et des ressources naturelles;
• s’impliquer de manière positive dans les processus de gestion des activités inhérentes à leur
environnement de proximité;
• prévenir les autorités compétentes des atteintes ou dangers affectant l’environnement et de tout
acte ou comportement susceptible de porter atteinte à l‘environnement.

Titre V: de la gouvernance environnementale

Article 24:
Le gouvernement veille à la mise en place des structures des institutions, des mécanismes et des
procédures nécessaires à la bonne gouvernance environnementale, notamment dans les domaines
relatifs:
• à la mise en conformité des politiques publiques avec les exigences de protection de
l’environnement et du développement durable;
• au suivi continu de la qualité de l’environnement et à la collecte des données et informations
relatives à l’état de l’environnement et à l’exploitation de ces données et informations et à leur
diffusion;
• au débat sur les questions majeures se rapportant au devenir des politiques publiques en matière
de protection de l’environnement et de développement durable.
Article 25:
L’Etat, les régions, les collectivités territoriales, les établissements publics et sociétés d’Etat peuvent
organiser des débats publics sur l’environnement et le développement durable.
Ces débats, avec la population et les intervenants économiques et sociaux concernés, se déroulent
tant au niveau central que territorial.
Article 26:
L’organisation et les missions des organismes chargés de la protection et de l’amélioration de
l’environnement existants sont redéfinies en tenant compte des principes et des objectifs prévus par la
présente loi-cadre.
Article 27:
Un système d’évaluation environnementale stratégique est mis en place.
Ce système a pour objet d’apprécier la conformité des politiques, des stratégies, des programmes et
des plans de développement aux exigences de la protection de l’environnement et du développement
durable prévues dans la présente loi-cadre.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 417
Article 28:
Des dispositions législatives et réglementaires fixent les mesures d’incitations financières et fiscales
destinées à encourager le financement des projets portant sur la protection de l’environnement et
le développement durable ainsi que le financement des programmes de recherche-développement
mentionnés à l’article 18 ci-dessus.
Ces dispositions précisent, notamment les subventions, les exonérations partielles ou totales des droits
de douanes, de taxes ou d’impôts, les prêts à long terme, les crédits à intérêt réduit et toutes autres
mesures d’incitation que l’Etat peut accorder aux secteurs d’activités répondant aux objectifs de la
présente loi-cadre, en soumettant, toutefois, les incitations accordées par l’Etat au suivi, au contrôle et
à la reddition des comptes.
Article 29:
Le Fonds national pour la protection et la mise en valeur de l’environnement est transformé en Fonds
national de l’environnement et du développement durable.
Les ressources de ce fonds sont destinées au financement des mesures d’incitations financières
prévues à l’article 28 ci-dessus ainsi qu’à l’appui des actions et initiatives innovantes favorisant le
développement durable et l’accompagnement des entreprises.
Le cadre institutionnel, les missions, les ressources et les dépenses de ce fonds sont redéfinis à la
lumière des objectifs énoncés par la présente loi-cadre.
Article 30:
Est institué un système de fiscalité environnementale composé de taxes écologiques et de redevances
imposées aux activités caractérisées par un niveau élevé de pollution et de consommation des
ressources naturelles.
Ces taxes et redevances peuvent être appliquées à tout comportement caractérisé, individuel ou
collectif, portant préjudice à l’environnement et enfreignant les principes et règles du développement
durable.
Des dispositions législatives préciseront les règles d’organisation et de fonctionnement ainsi que le
mode de répartition du produit dudit système entre l’Etat et les collectivités territoriales concernées.
Article 31:
Un système d’écolabel est institué. Il vise à promouvoir les produits ou services ayant un impact réduit
sur l’environnement et ceux qui se conforment aux exigences du développement durable et à fournir
aux consommateurs des informations scientifiquement contrôlées au sujet de ces produits ou services.
Article 32:
L’Etat, les collectivités territoriales, les établissements publics et les sociétés d’Etat mobilisent les
ressources et moyens nécessaires à la mise en place d’un programme d’action de sensibilisation,
de communication et d’éducation environnementale ayant pour but la promotion de comportements
individuels et collectifs conformes aux exigences de la protection de l’environnement et du
développement durable.
La déclinaison de ce programme s’opère dans le cadre de partenariat, notamment avec les associations
de la société civile et l’entreprise privée. Elle tient compte autant que possible des conditions et des
spécificités locales et fait appel aux mécanismes de solidarité et d’implication de la population.
Article 33:
Les initiatives et actions de volontariat en faveur de l’environnement et du développement durable font
l’objet de soutien et d’appui de l’Etat, des collectivités territoriales, des établissements publics et des
sociétés d’Etat.
Ils assurent la diffusion des bonnes pratiques dans le domaine du volontariat et apportent leur soutien
à la mise en œuvre desdites pratiques.

418 Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc
Titre VI: des règles de responsabilité et de contrôle environnementaux

Article 34:
Un régime juridique de responsabilité environnementale offrant un niveau élevé de protection de
l’environnement est mis en place. Ce régime est assorti de mécanismes de réparation des dommages,
de remise en état et d’indemnisation des dégâts causés à l’environnement, aux individus et aux biens et
notamment, de garantie financière, le cas échéant.
Article 35:
Il est créé une police de l’environnement ayant pour mission de renforcer le pouvoir des administrations
concernées en matière de prévention, de contrôle, d’inspection et de répression administrative.

Recueil des textes juridiques relatifs aux ressources en eau au Maroc 419
Avec l’appui de: ROYAUME DU MAROC

Ambassade de Suisse au Maroc


Bureau de programme de la coopération suisse
Ministère délégué auprès du Ministre de l’Energie,
des Mines, de l’Eau et de l’Environnement,
chargé de l’Eau

Recueil des textes juridiques relatifs


aux ressources en eau au Maroc
Recueil des textes
juridiques
relatifs aux ressources
en eau au Maroc

Dépôt légal: 2015MO3988


ISBN: 978-9954-662-00-7
Exemplaire gratuit. Ne peut être vendu.

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