Armateurs de Pêche
Armateurs de Pêche
Armateurs de Pêche
L’ASSIETTE, DES
VÉRIFICATIONS ET
DES STATISTIQUES
ETUDE MONOGRAPHIQUE
Division des
vérifications
Service des
Monographies
LA PECHE
E.M.
01-05
Janvier 2005
Sommaire
1. GENERALITES………………………………………………………………………….5
2
5. REGIME FISCAL ET CONTROLE DU SECTEUR DE LA PECHE………………….24
ANNEXES
3
Liste des principales sources d’informations consultées
Pour les besoins de la présente étude
4
1. GENERALITES
La flottille ayant permis de réaliser cette production réunit environ 2.954 unités
de pêche dont 2.470 navires de pêche côtière, 447 bateaux hauturiers ; en plus de
quelques 12.000 embarcations de pêche artisanale.
1
Voir « Réforme de la nouvelle politique des pêches : analyse et suggestions », publications de la
Direction de la politique économique générale (Ministère des Finances) ,27 juin 2002, p : 2.
2
Voir La Vie Economique n° 4283 du 8 au 14 octobre 2004.
5
En effet, le secteur de la pêche occupe une place de choix dans le commerce
extérieur de par les apports en devises qu’il réalise en matière d’exportation. Il
représente à lui seul 62% des exportations des produits alimentaires et 13% du total
des exportations marocaines.
S’agissant des emplois (directs et indirects) procurés par le secteur, ils sont
évalués à 400.000 personnes dont 50.000 marins dans la pêche artisanale, 48.000
dans la pêche côtière et 11.000 dans la pêche hauturière.
- la pêche hauturière :
• pêche des céphalopodes ;
3
Voir La Vie Economique n° 4283 du 8 au 14 octobre 2004.
6
• pêche des crevettes ;
• pêche du thon et autres poissons ;
- la pêche côtière :
• pêche de corail ;
• exploitation des madragues et autres activités côtières ;
- la pêche artisanale ;
- la pêche en eau douce.
Cette classe comprend aussi : les services annexes de la pêche mais exclut la
pêche sportive.
Sur le littoral, l’administration des pêches est assurée par les Délégations
régionales des affaires maritimes (D.R.A.M) qui assurent la gestion des gens de mer
et de la flotte de pêche au niveau régional.
Cet office est chargé, sous la tutelle du Ministère des Pêches Maritimes, de
promouvoir la consommation interne des produits de la pêche maritime, de gérer et
d’organiser les marchés de vente en gros du poisson conformément aux normes
4
Cf. Dahir du 21 février 1969 relatif à l’Office national des pêches (B.O 26 février 1969).
7
prescrites garantissant la salubrité et la qualité des produits ainsi que d’agréer le
poisson industriel (sardines).
Toutefois, il y a lieu de signaler que ces chambres ont été probablement créées
également pour servir de forum aux associations de pêcheurs et pour assurer le rôle
de «Conseils régionaux des pêches» chargés en particulier de donner des avis aux
décideurs.
5
Son rôle est de fixer le taux de poisson usinable (payé au prix du poisson destiné aux
conserveries) et de celui non usinable payé au prix du poisson destiné aux unités de farines
de poisson.
6
Au nombre de 4, ces chambres sont regroupées au sein de la Fédération des Chambres des Pêches
Maritimes et sont réparties géographiquement de la façon suivante: Chambres de Tanger
(Méditerranée), Casablanca (Atlantique Nord), Agadir (Atlantique Centre), et Dakhla (Atlantique Sud).
Chaque chambre comporte 4 collèges électoraux: pêche hauturière, côtière, artisanale et activités
littorales. Cette organisation a été créée par le Dahir n° 1-97-88 du 2 avril 1997 portant promulgation
de la loi n° 04-97 formant statut des chambres des pêches maritimes (B.O n° 4470 du 3 avril 1997).
7
Ces comités sont réglementés par le décret n° 2-58-783 du 8 rabia II 1378 (22 octobre 1958) (B.O n°
2403 du 14 novembre 1958, p : 1840).
8
Le comité central 8 des pêches maritimes, dont le siège est fixé par arrêté
ministériel, est chargé de donner à l’Administration des avis sur les questions d’ordre
général concernant l’exercice de la pêche et la vente des produits de la mer dans
l’ensemble du Maroc.
Les comités locaux 9 des pêches maritimes, créés dans chacun des ports du
royaume, chefs lieux des quartiers maritimes, sont consultés sur les questions de
même nature intervenant spécialement dans la circonscription maritime dans laquelle
ils ont leur siège.
8
Le comité central est composé, entre autres, du sous-secrétaire d’Etat au commerce , à l’industrie, à
l’artisanat et à la marine marchande ou son représentant qui est président, des représentants du
Ministère de l’intérieur, des travaux publics, le chef de bureau des pêches maritimes, un membre de
l’union marocaine du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, de quatre représentants des associations
professionnelles de l’armement à la pêche du poisson industriel, de six représentants de la fédération
syndicale des marins pêcheurs( section pêche au chalut et pêche du poisson industriel).Fait
également parti de ce comité le chef du comptoir d’agréage du poisson industriel.
9
Ils sont composés, entre autres, d’un représentant du gouverneur de la province, trois
représentants de l’armement à la pêche, trois représentants des marins pêcheurs. A signaler
que les représentants des catégories professionnelles susvisées sont désignées par les
organisations syndicales ou professionnelles ou à défaut par le chef de la direction de la
marine marchande et des pêches maritimes sur proposition du chef du quartier maritime
intéressé.
10
Parmi ces associations on citera :
a)-Au plan de la représentation patronale :
-l’association des patrons de pêche : Place My El Hassan, Essaouira ;
-l’association nationale des armateurs à la pêche au Maroc : Halle aux poissons de Casa,
Bureau n°7 Casablanca ;
-l’association des armateurs de la pêche côtière d’Agadir ;
-l’association des Cephalopodiers marocains : avenue des FAR, Casablanca ;
-le Groupement professionnel des armateurs de la pêche côtière au Maroc : Halle au
poisson de Casablanca.
b)-Au plan de la représentation des équipages :
-la Fédération nationale des syndicats des armateurs de la pêche côtière au Maroc à
Agadir;
c)-Au plan de la représentation des pêcheurs :
-le syndicat des marins pêcheurs : halle aux poissons, bureau n°21 bis, Casablanca
9
La base légale de la réglementation du secteur de la pêche est le dahir portant
loi n° 1-73-255 du 22 novembre 1973, formant règlement sur la pêche maritime (B.O
n°3187). Ce dahir a abrogé et remplacé le code de commerce maritime de 1919 tout
en maintenant certains textes à portée spécifique. Ce règlement prévoit, entre autres,
que :
• l’exercice du droit de pêche est subordonné à l’obtention d’une licence
de pêche valable pour une année,
• seuls les bateaux battant pavillon marocain ou exploités par des
personnes physiques ou morales marocaines peuvent bénéficier de
licence,
• les instruments et les procédés de pêche font l’objet d’une
réglementation plus contraignante, c’est le cas notamment des filets,
• l’exploitation de certaines espèces peut être sujette à des interdictions
temporaires (repos biologiques) ou à base de la taille des espèces
n’ayant pas atteint des dimensions déterminées tel que prévu par la
législation.
Par ailleurs, le rappel de certains textes réglementaires portant sur une série de
définitions se rapportant à l’exercice de la pêche maritime, peut s’avérer utile pour la
compréhension du secteur.
Aux termes des dispositions du dahir portant loi n°1-73-255, la pêche maritime
est définie comme étant « …toute pêche faite à la mer et sur les côtes ainsi que dans
les lagunes classées par décret hors des eaux courantes et stagnantes du domaine
public terrestre ».
11
Cette zone s’étend sur une distance de 200 miles marins calculée à partir des lignes de base droites
ou des lignes de base normales servant à mesurer la largeur de la mer territoriale. (Article 1er de la loi
n° 1-81 instituant une zone économique exclusive de deux cent miles au large des côtes marocaines,
promulguée par le dahir n°1-81-179 du 3 joumada II 1401 (8 avril 1981) (B.O n° 3575 du 6 mai
1981).
12
Ce Dahir fixe la limite des eaux territoriales et la zone économique exclusive marocaine.
10
conformément aux modalités et sous les sanctions prévues par le dahir portant loi
n°1-73-255 du 27 chaoual 1393( 23 novembre 1973).
Il est donc interdit à tout navire étranger de se livrer, dans cette zone, à une
activité de pêche.
A noter enfin que ce droit peut être exercé également par des bateaux
appartenant aux armateurs (sociétés ou personnes physiques) ou affrétés 13 par ces
derniers pour les besoins de pêche.
La licence est délivrée pour une durée maximale d’une année grégorienne et
n’est valable que pour le navire pour lequel elle a été délivrée, pour la zone de pêche
et la capture des espèces qui y sont indiquées. Sur cette licence, le Ministre des
pêches maritimes et de la marine marchande ou les personnes habilitées à la délivrer
peuvent fixer le pourcentage des captures accessoires qui sera autorisé.
De même, cette licence est renouvelée, sur demande de son bénéficiaire, dans
le mois qui précède la date de son expiration
13
L’exercice du droit de la pêche peut être effectué par des bateaux affrétés. Toutefois, l’article 3 du
dahir portant loi n°1-73-255 du 23 novembre 1973 susmentionné subordonne l’affrètement de
bateaux de pêche étrangers par des personnes physiques ou morales marocaines à l’autorisation
préalable du Ministère chargé des pêches maritimes qui fixe les conditions de celle-ci.
14
Les conditions et les modalités de délivrance et de renouvellement de la licence de pêche sont
fixées par le décret n°2-92-1026 du 4 29 décembre 1992 fixant les conditions et les modalités de
délivrance et de renouvellement de la licence de pêche dans la Z.E.E (B.O du 30 Décembre 1992)
11
Par ailleurs, il y a lieu de signaler que le non respect des obligations citées ci-
dessus, entraîne la suspension ou le non renouvellement de la licence de pêche
jusqu’au respect des conditions par le bénéficiaire.
Enfin, l’attribution d’une licence est soumise au paiement d’une taxe 15 dont les
montants sont fixés d’après la jauge brute du navire pour lequel la licence a été
délivrée et le type de pêche pratiqué , suivant les indications ci-après.( voir en détail
taxes plus bas).
15
Cette taxe est recouvrée par la recette des douanes sur présentation d’un titre de perception établi
par l’autorité auprès de laquelle a été déposée la demande de licence de pêche.
a-1-75 Dirhams pour un navire dont la jauge brute n’excède pas deux unités de jauge,
a-2-150 Dirhams pour un navire dont la jauge brute est supérieure à deux unités de jauge et
n’excède pas cinq unités de jauge,
a-3-200 Dirhams pour un navire dont la jauge brute est supérieure à cinq unités de jauge et
n’excède pas dix unités de jauge,
a-4-500 Dirhams pour un navire dont la jauge brute est supérieure à dix unités de jauge et
n’excède pas vingt cinq unités de jauge,
a-5-1500 Dirhams pour un navire dont la jauge brute est supérieure à 25 unités de jauge et
n’excède pas cinquante unités de jauge,
a-6-2.500 Dirhams pour un navire dont la jauge brute est supérieure à cinquante unités de
jauge et n’excède pas cent unités de jauge,
a-7-4000 Dirhams pour un navire dont la jauge brute est supérieure à 100 unités de jauge et
n’excède pas 150 unités de jauge,
15
a-8-15.000 Dirhams pour un navire dont la jauge brute est supérieure à 150 unités de
jauge et n’excède par 250 unités de jauge,
a-9-25.000 Dirhams pour un navire dont la jauge brute est supérieure à 250 unités de jauge
et n’excède pas 500 unités de jauge,
a-10- 30.000 Dirhams pour un navire dont la jauge brute est supérieure à 500 unités de
jauge et n’excède pas 1000 unités de jauge,
a-11- 40.000 Dirhams pour un navire dont la jauge brute est supérieure à 1000 unités de
jauge.
b- Pour les navire d’une jauge brute supérieure à 100 unités de jauge et pratiquant la pêche
des céphalopodes, les montants suivants viennent s’ajouter aux montants prévus au a) ci-dessus :
b-1-20.000 Dirhams pour un navire dont la jauge brute est supérieure à 100 unités de jauge
et n’excède pas 150 unités de jauge,
b-2-25.000 Dirhams pour un navire dont la jauge brute est supérieure à 150 unités de jauge
et n’excède pas 250 unités de jauge,
b-3-35.000 Dirhams pour un navire dont la jauge brute est supérieure à 250 unités de jauge ;
c- Pour les navires d’une jauge brute supérieure à 100 unités de jauge et pratiquant la pêche
des crevettes, les montants suivants viennent s’ajouter aux montants prévus au a) ci-dessus :
c-1- 20.000 Dirhams pour un navire dont la jauge brute est supérieure à 100 unités de jauge
et n’excède pas 150 unités de jauge,
c-2-25.000 Dirhams pour un navire dont la jauge brute est supérieure à 150 unités de jauge.
12
armateurs et clients en ce qui concerne la pêche côtière. Toutefois, le poisson
industriel notamment le pélagique fait exception à cette règle dans la mesure où les
prix de vente sont réglementés par les autorités concernées.
Par ailleurs, les prix du poisson destiné aux industries de la conserve et sous
produits, à la salaison, à la congélation et à l’exportation peuvent être fixés par
arrêté du Ministre chargé du commerce et de l’industrie, pris après avis du comité
économique inter ministériel, et ce en vertu de l’article 1er du dahir n° 1-58-321 du
13 novembre 1958 relatif au prix du poisson industriel (B.O. du 5 décembre 1958),tel
qu’il a été modifié par le dahir n°1-69-273 du 30juiellet 1976.
Les petits pélagiques, tels que la sardine, l’anchois, le saurel ou maquereau sont
commercialisés au niveau des comptoirs du poisson industriel (C.A.P.I). Les niveaux
de prix sont arrêtés au niveau de chaque compagne d’un commun accord entre les
armateurs et les industriels.
13
4. 1. Structure de la flottille
La flotte hauturière
La flotte côtière 17
La Flotte artisanale
Pêche hauturière
C’est une flottille relativement sophistiquée utilisant un équipement et matériel
de point ; elle bénéficie d’une grande capacité de pêche et de chargement (170.000
16
TJB : Tonnage de jauge brute
Le jaugeage des navires est la constatation officielle de la capacité utilisable du bateau ; ce
jaugeage est effectué par le service de navigation qui en dresse certificat aux frais du propriétaire.
17
Elle est passée de 1.829 navires en 1985 avec un TJB de 50.211 à 2.477 unités en 2003, pour un
tonnage global de 89.425 TJB. Voir« programme de mise à niveau de la pêche côtière et artisanale :
analyse et suggestions », publication de la Direction de la politique économique générale-2003.
18
Ibid.
14
TJB), ainsi que de préservation sous froids généralement importante qui leur permet
d’embarquer des captures de plusieurs centaines de tonnes.
Pêche côtière 19
On entend par flotte de pêche côtière 20 les navires de moins de 150 tonneaux
d’unités de jauge brute, pratiquant la pêche fraîche ou réfrigérée. Ce sont
généralement des senneurs, chalutiers côtiers ou palangriers qui pêchent en vue de
la vente du poisson à l’état frais.
Ces navires, qui ciblent les espèces demersales et pélagiques de hautes valeurs
commerciales, peuvent s’éloigner de leur port d’attache pour une période variant
entre 24 heures et une semaine.
Leur cible est l’espèce pélagique qui constitue la matière première principale des
conserveries, des usines de farines de poisson ainsi que celle des unités de
congélation à terre. L’âge moyen de cette flottille est d’environ 20 ans.
Pêche artisanale
19
On entend par flotte de pêche côtière et artisanale au sens de la loi n°49-95 du 12 rebia I 1417( 29
juillet 1996- article 1er) les navires de moins de 150 tonneaux de jauge brute, qui pêchent en vue de
la vente du poisson à l’état frais).
20
Au sens du dahir portant loi n° 1-73-255 du 27 chaoual 1393 (22 novembre 1973), formant
règlement sur la pêche maritime, on entend par flotte de pêche côtière20 les navires de moins de 150
tonneaux de jauge brute.
15
d’un moteur hors-bord de puissance variant entre 8 et 25 CV,et effectue une sortie
en mer inférieure ou égale à 24 heures.
La cible de cette pêche est constituée des petits pélagiques mais aussi des
céphalopodes surtout le poulpe à Dhakla. A souligner enfin que l’âge moyen de cette
flottille est situé entre 10 et 15 ans.
La pêche artisanale
La pêche côtière
L’équipage embarqué est composé d’un patron appelé «Raiss » qui est, soit
l’armateur lui-même, soit un Raiss engagé par ce dernier. Il est assisté dans ses
fonctions par des marins dont le nombre varie entre 5 et 8. Les membres de
l’équipage engagés sont liés par un contrat verbal et moral avec l’armateur et sont
payés à la part.
La pêche hauturière
21
Aucune définition précise de la fonction d’armateur n’est donnée par la législation des pêches
maritimes (voir recueil des textes élaboré par le ministère des pêches, mis à jour en janvier 2002). Par
ailleurs, il ressort d’un rapport établi par le F.A.O, que le Maroc, à l’instar des pays de la méditerranée
occidentale, est caractérisé par la complexité des systèmes de constitution de capital qui ne permet pas
de définir une profession d’armateur qui se distinguerait clairement des autres acteurs (pêcheur par
exemple). En effet, la constitution du capital industriel (pêche hauturière) a multiplié les intervenants
qui participent à l’armement des navires sans que les régimes juridiques en rendent compte
expressément. C’est le cas également dans la pêche côtière et artisanale où les mareyeurs pratiquent
également d’une manière souterraine l’armement des navires en contrepartie de contrats d’exclusivité
sur les captures.
Un autre problème se pose également et a trait à la distinction juridique entre pêche artisanale et
pêche industrielle; en effet, en matière de législation maritime, cette distinction pose toujours problème
dans l’organisation des catégories professionnelles ou subsiste la difficulté de donner une définition
juridique satisfaisante des deux types de pêche précités. On observe également un refus de reconnaître
l’existence d’une pêche« industrielle »pour des raisons liées au statut fiscal et social maritime de la
pêche industrielle.
Ainsi, par exemple, pour différencier les deux catégories, la réglementation marocaine
distingue au sein de la pêche artisanale la «pêche côtière ». En effet, selon les dispositions
du Dahir n° 1-69-99, portant promulgation de la loi n°49-95 du 12 rabia I 1417(29 juillet
1996), on entend par flotte de pêche côtière, les navires de moins de 150 tonneaux de jauge
brute, qui pêchent en vue de la vente du poisson à l’état frais.
16
est souvent étranger (Composé généralement de 2 capitaines, 2 mécaniciens, un
classificateur, et un maître d’équipage).
Les techniques de pêche utilisées par les marins pêcheurs sont multiples. Elles
dépendent à la fois de la zone de pêche et de l'espèce de poisson recherchée. A cet
égard, il y a lieu de signaler que lesdites techniques ainsi que les engins et
équipements utilisés obéissent à certaines règles prévues par les dispositions
réglementaires en vigueur (cf. détail dans la partie réglementation du secteur de la
pêche).
Les engins et techniques de pêche sont multiples. Toutefois, on peut citer à titre
d’exemple cinq (5) principales techniques généralement utilisées:
a) Le chalut : le chalut est une énorme poche maillée filée à l’arrière d’un
chalutier ; c’est un filet en forme d’entonnoir terminé par une poche. L’ouverture (ou
bouche) du chalut est maintenue grande ouverte grâce à deux lourds panneaux de
chaque coté des bras de la poche, de nombreux flotteurs et des diabolos. Les mailles
sont de plus en plus petites pour optimiser la capture dont la taille est réglementée.
Il existe deux types de chalut :
-Filet maillant mono –maille: ce sont des filets tournants qui capturent le
poisson en l’encerclant à la fois sur les côtés et par-dessous. Ils sont maintenus
en surface par de nombreux flotteurs fixés à leur ralingue supérieure ; ils
comportent une coulisse qui assure la fermeture de la partie inférieure du filet
et de la rétention de la totalité du poisson capturé.
17
à seiche, casier à crevette…). Les casiers sont utilisés essentiellement pour la
capture des crustacés ou céphalopodes et sont de forme très variée et
constituée d'un treillis végétal, métallique ou plastique ; ils sont munis d'entrées
coniques par lesquelles le crustacé pénètre dans la nasse. Le principe est le
suivant : un appât (souvent les restes de poissons) est placé au fond du casier ;
le crustacé ou le céphalopode descend dans le casier et reste ainsi capturé.
d) La drague : c'est un engin métallique traîné sur le fond pour capturer les
coquillages (Coquilles Saint-Jacques, pétoncles). C’est une sorte de râteau
complété par une poche. Les poches sont montées sur des bâtons et tirées à
l’arrière du coquillard sur des fonds de graviers et de sable.
Enfin, d’autres engins de pêche pélagique existent,tels que les pompes qui
permettent la capture directe de poissons concentrés généralement par la lumière.
*Le contrôle des engins : le contrôle des engins de pêche porte généralement sur
certains paramètres dont on peut citer dans le cas du chalut pélagique par exemple :
vitesse de traîne, longueur des câbles de remorque (funes) et traction exercée,
profondeur d’immersion du chalut ou distance par rapport au fond, hauteur
d’ouverture, repérage des bancs entrant dans le chalut et le degré de remplissage de
la poche. A souligner que pour la pêche à la senne, plusieurs instruments de mesure
à transmission acoustique installés sur la ralingue inférieure du filet permettent de
connaître sa profondeur d’immersion et sa position par rapport au bateau.
22
D’après l’article 45 bis de la loi n°24-99, certains navires de pêche doivent être équipés d’un
système de positionnement et de localisation continue utilisant les communications par satellite pour
la transmission des données.(l’article 45 bis a modifié et complété le dahir portant loi n°1-73-255 du
23 novembre1973 formant règlement sur la pêche maritime).
18
Les espèces capturées sont extrêmement variées. Elles peuvent être réparties
en deux grands sous-ensembles : les espèces benthiques et les espèces pélagiques.
23
Revue d’information BMCE- juillet 1996.
19
Sur la côte atlantique, la part du lion dans la répartition des embarcations revient à
Laayoune avec 51,5%, suivi de Tan Tan 14% puis d’Agadir 12%. Dakhla et Casablanca
viennent en dernier avec respectivement 6% et 4%.
Les captures destinées aux conserveries sont les petits pélagiques tels que la
sardine, l’anchois, le saurel ou maquereau. En raison de l’abondance des petits
pélagiques et de la différence des prix entre le poisson usinable et celui non usinable,
presque 42% de la production de la pêche pélagique est destinée aux sous-produits.
A titre d’exemple, les conserveries (39 unités) ont traité en 1998 près de 147.000
tonnes de matières premières.
24
Rapport de BANK ALMAGHREB- Exercice 2003.
20
les industriels à la congélation de la Sardine, congelée en bloc et destinée au marché
extérieur.
Le poisson capturé est mis dans des cales; il est soit congelé en attendant son
exportation, soit subit un traitement et mis en emballage.
25
Le matériel embarqué sur un navire comporte entre autres:
Le radar : il permet de mesurer la distance et la direction d’objets,
Le GPS : (global position satellite) : il permet de repérer très précisément la position du navire,
Le VH F (very high frequences) : ce sont des moyens de communication en mer qui servent pour les
secours en mer,
Le sondeur : il sert à repérer le poisson en mer ; cet équipement est indispensable aux pêcheurs qui,
par ce biais peuvent repérer le poisson jusqu’à 100 mètres de profondeur. Les opérations de pêche
sont suivies par un capitaine (il existe souvent 2 capitaines, un pour conduire le bateau et l’autre pour
le suivi des opérations de pêche).
21
Sur le navire, les opérations de pêche sont suivies par un capitaine qui répartit
les tâches entre les membres de l’équipage.
La capture est classée par taille (de 2 à 9 pour le poulpe par exemple) en raison
de la différence entre les prix propres à chaque taille et notamment entre les minima
et les maxima.
Lorsque le bateau est en haute mer, il reste en rapport permanent avec le siège
de la direction. En fonction de l’importance des prises et des prix arrêtés avec les
clients (entente entre armateur et clients), le dirigeant décide l’arrêt ou la
continuation de la marée.
Après chaque marée, les bateaux regagnent leur port d’attache. C’est dans ce
port que les différents contrôles sont réalisés notamment ceux de la douane et de la
Direction Régionales des Affaires Maritimes (D.R.A.M)ainsi que celui de la société de
pêche.
26
Les factures comportent le non du bateau, la date de la marée, l’espèce du poisson, son calibre, le
poids en Kg et la valeur correspondante.
22
Au retour au port, le débarquement de chaque bateau (fait par les marins eux-
mêmes) est réparti en lots homogènes selon les espèces, la taille, la qualité, le poids
total du lot. Les captures destinées aux conserveries seront ensuite déchargées par
panier et celles pour les sous-produits par des pompes à poisson.
Après avoir été reconnus par les futurs acheteurs, les lots de poisson sont mis
en vente aux enchères publiques.
A signaler toutefois que avant toute mise en vente, une caution est déposée par
les éventuels acheteurs (le plus souvent des mareyeurs) auprès de la caisse de la
halle ; une fois la vente réalisée et après déduction de tous les frais et taxes, le
reliquat est versé par l’O.N.P au compte de l’armateur (ou payé en espèces).
Des factures de vente sont alors établies par l’Office et comportent le nom du
bateau, l’espèce vendue, le calibre, le prix et la valeur de la capture.
Toutefois, on assiste depuis quelques années aux efforts déployés par l’O.N.P
pour organiser lesdits circuits à travers notamment la construction de plusieurs
marchés de gros.
27
Les halles aux poissons ou criées existent pratiquement dans tous les ports importants. Leur gestion
est confiée à l’O.N.P, seul habilité à commercialiser dans une première étape le poisson frais
débarqué provenant des captures de la pêche côtière ou de la pêche artisanale. Le personnel de la
halle assure le bon fonctionnement de la vente et le directeur arbitre éventuellement les litiges. La
criée sert également d’intermédiaire entre le vendeur et l’acheteur puisqu’elle facture le produit
vendu, reçoit l’argent de l’acheteur et le donne au vendeur en percevant des taxes.
23
Les agents économiques impliqués, généralement, dans la distribution du
poisson sont nombreux vu la variabilité de la distance entre producteurs et
consommateurs, d’une part, et les différentes opérations de traitement que subit le
poisson d’autre part. On peut citer à ce titre :
A signaler que cette structure concerne plutôt les produits de la pêche côtière et
artisanale, sachant par ailleurs que les produis de la pêche hauturière transitent
rarement par les criées et sont destinés en priorité à l’export.
Circuit court : c’est un micro mareyage réalisé par des petits mareyeurs qui ne
disposent que de moyens de transport et de conservation très réduits, avec
généralement un seul intermédiaire.
Circuit moyen : c’est le cas du mareyage vers les centres urbains proches du
port de débarquement ou lieu de débarquement (132 sites de pêche au Maroc)
moyennant des camions frigorifiques. Le circuit se compose généralement de 2 à 3
intermédiaires.
Circuit long : le poisson est expédié vers des marchés éloignés sous des
conditions de conservation adéquates. Le nombre d’intermédiaire est supérieur à 4.
24
Dans cette partie seront énumérées particulièrement les taxes assises sur la
valeur brute de la capture. Il s’agit de :
Cette taxe 28 est calculée sur le montant de la taxe due au titre de la délivrance et
du renouvellement de la licence de pêche. Son taux est variable selon la jauge brute
des bateaux. 29 Elle est liquidée et recouvrée dans les mêmes conditions et en même
temps par l’administration chargée du recouvrement de la redevance pour licence de
pêche en mer.
Cette redevance est calculée sur le montant brut des ventes en gros de poisson,
effectuées dans les halles. Elle est due par le vendeur et versée par l’O.N.P qui verse
le montant de ladite redevance à l’agent communal relevant de la commune dans le
ressort territorial de laquelle est implantée la halle.
Le taux de cette taxe est fixé à 7% du prix brut de la vente en gros. Toutefois,
ce taux est réduit à 3% pour les ventes de poisson effectuées dans les halles situées
sur domaine maritime ainsi que pour le poisson «dit industriel », agréé au niveau des
Comptoirs d’agréage. Dans ce cas la taxe n’est pas due par le vendeur mais payée par
l’acheteur (pour plus de détail cf. la loi n°30-89 relative à la fiscalité des collectivités
locales et de leurs groupements).
5.1.2. Parafiscalité
Cette taxe 30 est perçue sur le poisson débarqué dans les ports du Maroc, quels
que soient le port d’attache et la nationalité du navire débarquant ce poisson, au profit
28
Instituée par la loi n°30-89 relative à la fiscalité des collectivités locales et de leurs groupements,
promulguée par le dahir n°1-89-187 du 21 novembre 1989 (B.O du 6 décembre 1980).
29
-Jusqu’à 50 tonneaux inclus……………………………………………………….5%
-au dessus de 50 tonneaux et jusqu’à 150 tonneaux inclus…………10%
-au dessus de 150 tonneaux et jusqu’à 250 tonneaux inclus……….15%
-au dessus de 250 tonneaux et jusqu’à 500 tonneaux inclus……….20%
-au dessus de 500 tonneaux et jusqu’à 1.000 tonneaux inclus… ..25%
-au-delà de 1.000 tonneaux……………………………… ………………… 30%.
30
Elle est instituée par le dahir n°1-72-260 du 18 septembre 1972 portant loi organique des finances
et notamment son article 17 et par le décret n° 2-76-39 du 19 septembre 1977.
25
des ports afin de financer les installations, équipements et infrastructures mis à la
disposition des usagers.
Par ailleurs, lorsque le poisson, vendu dans une criée d’une halle, a été introduit
par voie de terre, aucune taxe de péage n’est exigée si cette taxe a été déjà acquittée
dans le port de débarquement.
La taxe est calculée en pourcentage sur la valeur des produits débarqués. Le taux
de la taxe est fixé à 1% de la valeur 31 des produits débarqués.
Cette taxe est instituée au profit de l’O.N.P et dont le produit est destiné
exclusivement au financement des actions menées par les associations légalement
constituées regroupant les personnes physiques ou morales exploitant un
établissement de congélation ou de fabrication de conserves de semi-conserves, de
promotion des activités et programmes de développement desdites association et de
leur fédération.
Cette taxe est due par les personnes physiques ou morales exploitant un
établissement de congélation ou de fabrication de conserves, de semi-conserves de
produits de la pêche, de farine ou d’huile de poisson et par les mareyeurs affectant
leurs acquisitions en poissons pélagiques aux établissements précités lorsque ces
derniers ne procèdent pas directement à ces acquisitions.
-Vingt dirhams (20 DH) par tonne de poissons pélagiques destinés aux
établissements de congélation ou de fabrication de conserves ou de semi-conserves
des produits de la pêche ;
31
Par valeur des produits débarqués, on entend :
Pour le poisson dit« industriel » au sens de la législation en vigueur en la matière :
9 soit la valeur de vente fixée par la législation en vigueur,
9 soit si le poisson est mis en vente publique, la valeur obtenue au cours de cette vente,
9 soit, si la valeur de vente n’est pas fixée par la législation et si le poison n’est pas mis
en vente publique, la valeur maximum du poisson de la même espèce obtenue en vente publique au
cours de la même journée, ou à défaut, à la dernière vente publique.
Pour les autres poissons :
• soit la valeur obtenue en vente publique,
• soit pour les poissons qui ne sont pas mis en vente publique : la valeur maximum du
poisson de la même espèce obtenue en vente publique au cours de la même journée ou a défaut à la
dernière vente publique.
En ce qui concerne les espèces n’ayant jamais fait l’objet de vente publique, la valeur à prendre
en considération sera celle mentionnée au contrat de vente.
26
-Cinq dirhams (5 DH) par tonne de poissons pélagiques destinés aux
établissements de fabrication de farine ou d’huile de poissons (article 2 du décret).
Elle est due par les personnes physiques ou morales marocaines affrétant des
bateaux étrangers pour la pêche des espèces pélagiques dans la zone sud. Le taux de
la taxe est égal à :
-un million (1.000.000) de dirhams payables en même temps que la taxe due
pour la délivrance de la licence de pêche afférente au bateau objet de l’affrètement ;
-10% du chiffre d’affaires réalisé sur la vente des produits finis obtenus à
partir des captures effectuées au titre de chaque trimestre de l’année civile.
La taxe est recouvrée par la recette des douanes sur présentation d’un titre établi
par le ministre des pêches maritimes et de la marine marchande ou la personne
chargée par lui à cet effet.
La taxe est exigible par tout bénéficiaire d’une licence de pêche délivrée pour un
navire battant pavillon marocain, équipé d’un système de congélation. Son taux est
fixé à 40% du montant de la taxe de licence, pour les bateaux étrangers affrétés par
des personnes physiques ou morales marocaines.
La taxe est recouvrée par la recette des douanes sur présentation d’un titre de
perception établi en même temps que le titre de perception de la taxe de licence de
pêche par l’autorité auprès de laquelle a été déposée la demande de licence de pêche.
Son versement est effectué à la caisse du comptable de l’I.N.R.H, dans le mois suivant
la date de sa perception.
32
Elle est instituée au profit de l’O.N.P et de l’I.N.R.H par le décret n°2-94-931 du 20 janvier1995 (B.O
du 1er fevrier 1995).
33
La taxe est instituée par le décret n°2-96-836 du 14 octobre 1996, au profit de l’Institut de recherche
halieutique.
27
-Les taxes perçues à l’occasion de l’usage des cales de halage du port de
Casablanca.
A l’instar des autres activités, les armateurs de pêche exercent une activité
patentable et sont soumis à la législation fiscale en vigueur. Toutefois, cette activité
bénéficie d’un certain nombre d’allégements fiscaux accordés par les pouvoirs publics
qui ont, depuis les années 70, inscrit le secteur comme priorité au niveau de la
planification sociale et économique du pays 35 .
34
Approuvé par le Dahir portant loi n°1-77-862 du 9 octobre 1977.
35
Un code spécifique aux investissements maritimes a été promulgué en 1973 et révisé en 1984. Les
mesures entreprises en faveur du secteur concernaient essentiellement des exonérations fiscales et
des subventions à l’équipement et au renouvellement de la flotte, ce qui a permis un dédoublement
des unités de pêche pendant les années 80.
28
Les armateurs de pêche sont soumis à l’I.G.R (catégorie des revenus
professionnels) ou à l’impôt sur les sociétés selon la forme juridique de l’entreprise.
Au niveau de l’I.G.R, les armateurs ou les pêcheurs exploitant des licences de pêche
peuvent relever, en fonction des limites du chiffre d’affaires prévues par la loi, de l’un
des trois régimes d’imposition suivants :
Les entreprises soumises à l’I.G.R ou à l’I.S sont passibles desdits impôts dans
les conditions du droit commun. Toutefois, les sociétés passibles de l’I.S et les
entreprises relevant de l’I.G.R et tenant une comptabilité bénéficient de l’exonération
totale desdits impôts pendant les cinq premières années et d’un abattement de 50%
au-delà de cette période (pour le chiffre d’affaires à l’exportation).
29
Le secteur étudié est caractérisé par un aspect particulier à savoir la mobilité du
lieu d’exploitation. Aussi, l’exploitation des informations et recoupements par le
vérificateur est d’un intérêt capital pour les résultats du contrôle.
b) Autres services
30
b) Les délégations régionales du Ministère
En effet, chaque bateau doit être inscrit aux affaires maritimes du quartier dont
dépend son port d’attache. A ce niveau, est tenu un registre ou titre administratif
appelé «rôle» édité pour chaque bateau et l’autorisant à pêcher.
Le registre des équipages ou rôle des équipages (voir copie en annexe), déposé
également au niveau de ces administrations permet aux vérificateurs de connaître le
nombre des marins embarqués ainsi que la période exacte de leur service à bord ; ce
qui permet aux inspecteurs de bien cerner la masse salariale comptabilisée et l’I.G.R
prélevé à la source. A noter à cet égard que L’exploitation de ces informations sera
confrontée ultérieurement à la déclaration 9421 relative à l’I.G.R/source afin de
pouvoir distinguer le personnel navigant pouvant prétendre à l’abattement de 40%
au titre des frais professionnel (au lieu de 17% réservé au personnel non navigant)
de celui bénéficiant indûment de la disposition en question.
A signaler, que les bateaux peuvent débarquer leur marchandise dans plusieurs
ports, mais il est possible de regrouper, par navire, toute la production soumise à
cette redevance.
Par ailleurs, les emprunts servant à l’acquisition des bateaux de pêche (c’est le
cas des emprunts cautionnés par la Caisse centrale de garantie) font l’objet d’une
31
inscription maritime auprès des bureaux de douanes 36 . Cette inscription permet de
connaître le montant de l’emprunt et les modalités de remboursement.
L’O.N.P, à travers la gestion des halles de poisson, recense, navire par navire,
et année par année, les ventes en quantité et en valeur du poisson transitant par
lesdites halles.
Deux types d’informations peuvent être collectés à ce niveau: les premiers sont
d’ordre général et sont contenus dans la banque de données dudit office (état des
mércuriales des halles 37 , statistiques de production, exportation en chiffres, textes
réglementaires et annuaires professionnelles). Quant aux seconds, ils sont
directement liés à la valeur brute de la capture déclarée, ce qui permet au
vérificateur de faire, d’une part, les rapprochements nécessaires avec les déclarations
fiscales des entités vérifiées et, d’autre part, de connaître les prix de vente des
espèces capturées.
L’office des changes peut être considéré comme une source de recoupement
intéressante concernant notamment les armateurs exportateurs, dès lors que cet
office est destinataire à la fin de chaque marée, d’un ensemble de documents (des
factures d’achats et de ventes afférentes à la marée : déclaration de capture visée et
cachetée par la D.R.A.M, formulaires de recettes en devises).
38
f) Les organisations professionnelles
36
La conservation des hypothèques maritimes a été créée par arrêté du 5 février 1923 est rattachée
en ce qui concerne les navires de pêche au ministère chargé des pêches maritimes. Les fonctions de
conservateur des hypothèques maritimes sont exercées par le secrétaire général du ministère chargé
de pêche ou par un conservateur adjoint
37
De même, le vérificateur peut relever des états de la mercuriale de chaque port (exemple copie
jointe en annexe) des éléments concernant les prix de vente moyens par espèce et par période de
pêche (généralement trimestre et même semaine).
38
Voir liste des associations, jointe en annexe
32
d’autres cotisations en l’occurrence la cotisation 39 à la caisse d’aide sociale par les
marins pêcheurs. Lesquelles contributions sont assises sur le montant du produit brut
de la vente.
Avant de se pencher sur l’étude des dossiers d’armateurs ayant fait l’objet d’une
vérification fiscale, il est rappelé que cette partie sera consacrée aux dossiers
d’armateurs de pêche hauturière eu égard à l’intérêt qu’ils présentent dans le secteur
étudié du point de vue de l’importance des chiffres d’affaires réalisés. Aussi, toutes
les informations qui seront exposées par la suite se réfèreront à cette filière de pêche.
La forme juridique la plus adoptée semble être la société anonyme. Ceci est dû
au fait que cette forme répond mieux aux exigences de l’organisation de groupe qui
semble caractériser la structure de ces sociétés.
39
Cette cotisation calculée en fonction d’un pourcentage sur le montant des ventes brutes ; elle est
fixée par arrêté du ministre du travail et des questions sociales fixant le taux de la cotisation (B.O du
15 août 1958) à 1,50% du montant du produit brut de la vente du poisson pêché sur les chalutiers, et
à 2,50% du montant du produit brut de la vente du poisson pêché sur les sardiniers et les palangriers.
40
Nombre de dossiers disponibles au service du suivi.
33
d’une gestion bien organisée centrée autour d’un siège de direction, qui constitue le
centre de décision de la direction sachant par ailleurs que les navires de flotte sont
exploités à partir de ce centre.
En outre, il y a lieu de souligner que les sièges sociaux de ces entreprises sont
souvent situés à Casablanca et de ce fait loin de leurs ports d’attache (situés souvent
dans des villes comme : Agadir, Laayoune, Dakhla). A noter à cet effet que les sièges,
situés dans les ports d’attache, sont édifiés sur de grandes surfaces (allant de 240 m
à 910 ou plus), aménagées en bureaux et hangars. Le contrat de bail desdits sièges
est signé avec l’O.D.E.P pour des durées relativement longues (20 ans).
A noter que les principaux fournisseurs des armateurs marocains (en bateaux,
intrants, etc.), sont les Espagnols, les Chinois et les Français. Leurs principaux clients
sont les Japonais, les Espagnols...
34
Il y a lieu de souligner que la pêche hauturière est spécialisée dans la filière du
poisson blanc et notamment la filière des céphalopodes. La commercialisation de ses
produits est caractérisée par une certaine intégration des produits au marché
européen (Espagne, Italie, France et Grèce). De plus, les clients étrangers ont
souvent un contrat d’exclusivité avec une société de pêche marocaine qui leur livre la
totalité de sa capture.
Ces aspects sont analysés à travers l’examen des moyens matériels et humains
mobilisés pour créer les conditions d’exploitation des sociétés de pêche.
Le vérificateur doit donc s’assurer que ces immobilisations sont celles figurant
au tableau des immobilisations annexé au bilan). Il doit examiner par la même
occasion les amortissements corrélatifs dont le contrôle porte sur les règles de calcul
et le taux pratiqué qui doit correspondre à la durée normale d’utilisation du bien.
Par ailleurs, l’attention du vérificateur doit porter également sur les modalités de
financement de ces immobilisations notamment les nouvelles acquisitions. En effet,
le financement de ces dernières constitue un clignotant de la cohérence des résultats
déclarés, qui renseigne le vérificateur sur les moyens dont dispose l’entreprise pour
financer ses acquisitions mais aussi sur ses capacités de remboursement (principal et
intérêts).
35
ces acquisitions sont généralement financées à la fois par des crédits bancaires
à LMT( contractés auprès de banques étrangères et marocaines) mais aussi par des
crédits fournisseurs. A signaler à cet effet que les crédits bancaires sont souvent
cautionnés par des établissements financiers marocains ( BNDE, caisses centrale de
garantie …)
5.2.2.2.2. Les moyens humains
Aussi, pour apprécier les moyens humains employés dans le secteur, le service
s’est-il basé sur trois éléments d’information. 41 :
41
Les rapports de vérification des dossiers liquidés, mis à la disposition du service, ne contiennent pas
une information consistante en la matière.
42
Le personnel étranger embauché le plus souvent dans le cadre de l’assistance technique ne fait pas
partie des salariés déclarés à la 9421.
43
Le dahir du 21 janvier 1922 rend obligatoire pour les marins marocains la possession d’un livret
maritime individuel(article 166). A signaler par ailleurs que pour être marin il faut : soit avoir un
certificat délivré par une école de marine, soit être fils de marin.
36
A signaler par ailleurs que le personnel permanent est souvent étoffé par des
marins occasionnels, embauchés pour les besoins d’une marée et pour de courtes
durées dépassant rarement 26 jours, ce qui pose le problème de l’évaluation exacte
de la masse salariale.
¾ Masse salariale
L’examen des dossiers étudiés a montré que les frais de personnel représentent
en moyenne par rapport aux charges d’exploitation entre 17% et 26% et par rapport
au chiffre d’affaires réalisé entre 6% et 24%.
Pour le personnel étranger, les salaires sont beaucoup plus élevés et versés en
devises, en sus de l’attribution de certaines gratifications et autres avantages en
argent ou en nature (cigarettes, alcool, billet d’avion..).
37
L’examen des dossiers étudiés a permis de constater que les stocks
représentent en moyenne entre 19% et 67% 44 du total de l’actif circulant hors
trésorerie.
Ainsi, il a été relevé dans certains dossiers vérifiés que certaines sociétés de
pêche dérogent à la règle fiscale qui consiste en le rattachement des produits et
charges à l’exercice qui les concerne, et ce en raison des impératifs liés à l’inventaire
des existants physiques notamment le volume des captures à la date de clôture de
l’exercice.
La question revêt un aspect tout à fait particulier dans cette branche d’activité.
Sur le plan quantitatif, le volume des captures et sa répartition par espèces ne
peuvent pas être vérifiés ; de même, il apparaît que l’évaluation de ces stocks se
heurte au problème du prix à appliquer. Faut-il retenir le prix de vente de jour, un
prix de référence ou encore un prix de revient déterminé sur la base des frais
engagés pour la marée en cours ?.
Ces procédés portent tous les trois des limites, c’est pourquoi, dans la pratique,
certaines sociétés ont eu recours au principe de «rattachement des charges aux
produits » selon lequel les charges sont comptabilisées dans l’exercice au cours
duquel les produits correspondants sont également constatés.
44
Cette donnée provient de l’analyse d’un échantillon de 5 dossiers de pêche hauturière
38
Les entreprises réalisent des résultats parce qu’elles mettent en œuvre des
moyens de production et de financement. Les paramètres qui permettent de mesurer
les résultats de l’entreprise sont le bénéfice comptable.
Dans le secteur étudié, trois postes significatifs, ont été retenus parmi les
charges d’exploitation, pour effectuer ledit rapprochement :
S’agissant de l’achat des engins et effets de pêche, on peut noter une certaine
dépendance vis-à-vis du marché extérieur étant donné que la plupart des
fournisseurs sont implantés à l’étranger.
Cette rubrique englobe la quasi-totalité des charges engagées par les sociétés
de pêche et particulièrement les dépenses engagées par les sociétés à l’étranger
telles que l’entretien et les réparations des navires.
45
Sur un échantillon de 14dossiers représentant les mêmes caractéristiques, et sur une période de 4
années, le poste en question par rapport au total des charges varie en moyenne entre 4% et 38%.
Par rapport au chiffre d’affaires ledit poste varie entre 4% et 42%).
39
Les charges comptabilisées à ce titre représentent, dans les charges
d’exploitation, entre 17% et 46% et peuvent atteindre des fois 59% desdites charges
(1 seul cas). Par rapport au C.A, ces mêmes charges représentent un taux variant
entre 20% et 69% (1 seul cas).
Quelques prix sont donnés dans le tableau ci-après, à titre d’exemple ; ils sont
puisés dans les états mercuriales des principales halles au Maroc et
concernent la période du mois de novembre 2004:
40
De manière générale, l’activité d’armateurs de pêche ne dispose pas d’une
réglementation comptable particulière, à l’exception de l’obligation de tenir certains
registres (exemple : Registre d’équipage, …).
Il ressort des informations contenues dans les rapports de vérification que les
comptabilités sont tenues selon le système centralisateur, sur support informatique,
et sont supervisées généralement par des fiduciaires.
Toutefois, les comptabilités des sociétés vérifiées présentent pour la plupart une
absence totale ou partielle ou une mauvaise tenue des livres comptables obligatoires.
Les irrégularités les plus courantes relevées concernent les livres légaux (livre journal
et livre d’inventaire) qui sont soit inexistants, soit non servis, soit non côtés et
paraphés.
41
Par ailleurs, l’évaluation de la rentabilité d’exploitation dans le secteur a été
effectuée à travers l’analyse de deux ratios :
Toutefois, force est de constater que le taux de marge nette, quant à lui, est
situé entre 3 et 12% (pour 3 dossiers )sachant par ailleurs que ce taux est négatif en
ce qui concerne les 6 dossiers restant.
Il ressort de l’analyse des dossiers examinés que sur les 8 dossiers vérifiés,
cinq(5) ont été programmés suite à un ordre de vérification, les 3 restants ont été
vérifiés dans le cadre du programme annuel de vérification.
46
-EBE : excèdent brut d’exploitation
- CA : chiffre d’affaires
47
-RE : résultat d’exploitation
42
¾ Autres irrégularités
Il s’agit en l’occurrence de :
- l’absence ou la non présentation de documents légaux ;
- le défaut de justificatifs de dépenses ;
- la non application d’intérêts aux diverses créances sur les actionnaires ;
- l’absence de pièces justificatives des frais portuaires ;
- l’absence des livres et de journaux de paie ;
- le défaut de constatation de stocks notamment de poisson congelé;
- la comptabilisation de certains biens d’investissement dans les frais généraux ;
- la non imposition des avantages en nature ;
- la comptabilisation de frais relatifs à un exercice prescrit ;
- la comptabilisation de certaines factures de charges non libellées au nom de la
société ;
- la comptabilisation de gratifications et de sommes versées à l’étranger et au Maroc
à des personnes ne faisant pas partie du personnel de la société ;
Ces irrégularités ont été considérées par les vérificateurs, dans le cas de deux
dossiers, comme étant des irrégularités graves de nature à priver la comptabilité
présentée de sa valeur probante et à entraîner en conséquence une reconstitution des
chiffres d’affaires déclarés.
Dans les autres dossiers, lesdites anomalies se sont traduites par des
redressements divers.
Comme indiqué ci- haut, les reconstitutions du C.A dans le secteur ont été
opérées selon la méthode du contrôle quantitatif en partant des utilisations brutes de
caisses en cartons et en appliquant un taux de chute de 6%( apparemment en usage
dans le secteur).
Lesdites reconstitutions ont consisté à rapprocher les quantités utilisées 48 des
caisses en carton avec celles déclarées vendues.
Le rapprochement des utilisations ainsi reconstituées avec les ventes déclarées
a permis de déterminer les manquants en quantité.
dans les deux cas s de reconstitution recensés. La variation des stocks n’a pas été prise en
48
43
A ce niveau, le contrôle quantitatif portant sur les achats de caisses a pour but
de déterminer les utilisations des caisses en carton, soit l’équation suivante à vérifier :
Les utilisations prises en compte sont brutes. Elles sont ainsi minorées d’un taux
de perte pour déterminer les ventes reconstituées. Une fois les ventes reconstituées
déterminées, elles sont comparées aux ventes déclarées par la société afin de
dégager des manquants.
Les manquants en quantité non justifiés ont été valorisés sur la base du prix
moyen d’une caisse de poisson vendue.
Les taux de perte accordé dans le secteur, sur les emballages en carton, ne
sont justifiés par aucune disposition réglementaire ;il s’agit d’une simple appréciation
de bon sens qui tient compte de la spécificité de cette activité (humidité, présence
d’eau sur le bateau, usage personnel des caisses de carton sur le bord du navire).
Redressements classiques : il s’agit des charges non justifiées par des factures
probantes, le non respect de la spécificité des exercices pour la comptabilisation de
certaines charges ou produits.
Redressements spécifiques : ils sont liés à la nature de l’activité elle-même et à
la particularité de son mode d’organisation et de gestion. Les redressements
fréquemment relevés par les vérificateurs sont au nombre de trois et concernent :
¾ Avantages en nature
Lors du contrôle sur place, les vérificateurs ont constaté que les vivres et
nourritures, distribués gratuitement sur les navires au personnel navigant, n’ont pas
été soumis à l’I.G.R source en tant qu’avantages en nature.
Les vérificateurs ont relevé alors les éléments imposables et ont procédé aux
régularisations qui s’imposent (Le détail de cette rectification sera abordé en détail
44
plus bas dans la partie relative à l’analyse des décisions de la commission nationale
du recours fiscal (C.N.R.F).
Le détail de ce chef de rappel sera exposé dans la partie relative à l’analyse des
décisions de la C.N.R.F.
Parmi les six dossiers vérifiés et liquidés, cinq (5) dossiers l’ont été suite à
l’arbitrage de la C.N.R.F, le sixième a été réglé suite à accord à l’amiable.
Les points litigieux soumis à l’arbitrage de ladite commission ont porté entre
autres sur les éléments suivants:
49
La méthode de reconstitution du C A à partir des emballages utilisés a été utilisée de la même
manière dans deux dossiers.
45
Le rejet a été fondé :
- les documents légaux ne sont pas tenus conformément aux prescriptions du code
de commerce ;
- la structure du bilan est erronée et ne reflète pas la situation réelle des comptes
telle qu’elle ressort de la balance ;
- l’absence d’un inventaire complet qui tiendrait compte de l’ensemble des biens
en stock ;
- le non respect des règles comptables et fiscales dans la mesure où l’imputation
des charges et des produits se fait selon la marée ;
- l’absence des livres et de journaux de paie ;
- l’absence de caisse.
La C.N.R.F, après avoir jugé que les irrégularités ayant entaché la comptabilité
présentée revêtent un caractère grave, a admis le rejet de cette dernière. Néanmoins,
elle a écarté la méthode de reconstitution opérée et les redressements qui en
découlent, en avançant les arguments suivants :
46
l’article 35 qui confère à l’Administration, lorsque la comptabilité est entachée d’une
irrégularité grave, de déterminer la base d’imposition d’après les éléments dont elle
dispose (recoupements, informations extracomptables,…).
A signaler par ailleurs que l’article précité fait référence à l’article 31 qui se
rapporte aux obligations comptables des sociétés ; lequel renvoie lui-même aux
prescriptions du code de commerce qui, lui, dans son article 19, renvoie à la loi
comptable comme suit « Le commerçant tient une comptabilité conformément aux
dispositions de la loi n°9-88 relative aux obligations comptables des commerçants… ».
NB : La loi comptable n°9-88 dans ses articles est très explicite quant aux obligations
comptables des commerçants, notamment dans ses articles 5 et 6.
50
Voir par exemple la Note circulaire relative à l’Impôt général sur le revenu (dispositions générales et
revenus professionnels et fonciers), p : 152.
47
*elle émane d’une application de bonne foi des règles prévues par la loi et des
principes et procédures comptables en usage ;
*elle reflète l’ensemble des opérations réalisées par l’entreprise ;
*les opérations y enregistrées sont :
-réelles ;
-correctement totalisées ».
Aussi, cette défaillance a–elle- été exploitée par la CNRF comme étant
élément d’incohérence de la méthode opérée, lui permettant ainsi de rejeter la
reconstitution du CA sachant par ailleurs que le stock est une composante dont la
variation a une influence directe sur le résultat ; le fait d’écarter cet élément des
paramètres du calcul des utilisations des caisses en carton s’est traduit par des
quantités de caisses supérieures à celles réellement utilisées ce qui a dégagé des
minorations de chiffre d’affaires relativement importantes.
c) Remarques
48
Compte tenu de ce qui précède, il est préconisé au vérificateur dans un
premier temps, de collecter tous les recoupements auprès des organismes
susmentionnés, pouvant l’aider à cerner la base d’imposition.
Bien que non spécifiques à l’activité, ces anomalies sont très fréquente dans
le secteur de la pêche. Parmi les exemples rencontrés à l’occasion des vérifications
de certaines sociétés, on peut citer notamment les frais de réparation et d’entretien
des navires
Deux arguments ont été avancés par le vérificateur pour étayer sa position :
51
Voir détail de la vérification dans la fiche n°2, jointe en annexe.
49
En réponse à la position de l’inspecteur, la société a apporté les observations
suivantes :
50
Enfin, force est de signaler que la distinction entre les frais généraux et les
immobilisations est essentielle pour déterminer le traitement fiscal d’une dépense
engagée par la société. Cette distinction n’est pas toujours évidente à faire. En effet,
il est fréquent qu’une dépense soit comptabilisée par la société en frais généraux
parce qu’elle a la nature d’une charge alors que ladite dépense correspond à l’entrée
d’une immobilisation à l’actif du bilan.
1. les immobilisations peuvent être définies comme étant des éléments de l’actif
appartenant à l’entreprise et destinés à être conservés durablement par celle-
ci ;
2. les frais généraux sont définis comme toutes charges n’ayant pas pour
contrepartie l’entrée d’un nouvel élément (immobilisation ou stock) dans l’actif
du bilan et qui sont appelés à être consommés dans le cycle d’exploitation.
- elles ont pour conséquence l’entrée d’un nouvel élément dans l’actif immobilisé ;
- elles entraînent normalement une augmentation de la valeur d’une immobilisation
figurant déjà au bilan ;
- elles ont pour effet de prolonger d’une manière notable la durée probable
d’utilisation d’une immobilisation figurant déjà au bilan.
c) Remarques
51
1. les dépenses qui se bornent à maintenir l’immobilisation en bon état de
fonctionnement sont immédiatement déductibles ;
2. les dépenses qui modifient la consistance d’une immobilisation doivent être
immobilisées ;
3. les dépenses d’échange standard doivent selon la cas être traitées comme des
charges ou comme des immobilisations.
Pour illustrer cet exemple on peut citer une décision du conseil d’état
français (CE, 26 juin 1992 : RFJ 1992, p788) ; où il a été jugé que les dépenses de
réfection d’une toiture portant sur un immeuble complètement amorti constituent des
charges immédiatement déductibles car elles n’avaient pas pour effet de prolonger
de manière notable la durée de l’utilisation de l’immeuble.
Cet exemple est assez significatif pour le secteur étudié dont la mesure où il
porte sur le changement du moteur d’un navire de pêche. En effet, la CAA de Nantes,
a conclu dans sa décision du 17 Mars 1993 que l’échange standard du moteur d’un
moteur de véhicule constitue une dépense à immobiliser en raison de l’augmentation
notable de la durée d’utilisation, il s’agissait en l’espèce du remplacement du moteur
d’un navire langoustier. La solution serait sans doute différente si l’échange standard
52
portait sur le système de freinage ou sur l’embrayage, lesquelles réparations ne se
traduisant pas par une augmentation de la durée d’utilisation de l’immobilisation en
question.
Après avoir entendu les arguments des deux parties, la C.N.R.F a conclu au
rejet des rappels I.G.R effectués par l’inspecteur en se basant sur deux considérants
essentiels :
- les documents présentés par la société font apparaître que le personnel en cause
est déclaré à la sécurité sociale par la société étrangère,
- la preuve de l’existence d’un lien de subordination entre le personnel étranger et
la société n’a pas pu être apportée.
53
La problématique soulevée par le vérificateur suite à la vérification de la
société(C) est relative à l’appréciation de la nature de la prestation fournie par
l’équipage étranger employé sur ses navires de pêche et par conséquent du
traitement fiscal à attribuer aux dites rémunérations. La question à poser ici se situe
à deux niveaux :
A noter par ailleurs que dans le présent cas la société a adopté, comme
beaucoup de société dans ce secteur, la formule qui consistait à attribuer aux marins
pêcheurs étrangers le statut de personnes intervenant dans le cadre d’une assistance
technique fournie par une société étrangère.
Dans le même ordre d’idées, la note circulaire relative à l’I.G.R 52 prévoit que
L’Etat, dans lequel l’activité est exercée exonère les revenus salariaux perçus à ce
titre si les trois conditions suivantes sont remplies :
d) Remarques
52
Voir la Note circulaire relative à l’impôt général sur le revenu- Dispositions générales et revenus
professionnels et fonciers,p :10.
54
considérés comme Territoire Marocain, le vérificateur a considéré que le personnel
étranger exerçant sur ces bateaux et y passant plus de 183 jours est assujetti à
l’I.G.R sur salaire et non à la retenue à la source.
les vivres distribués sont à assimiler au panier concédé aux employés sur les
chantiers éloignés de leur domicile, et par conséquent cet avantage n’est pas
imposable à l’I.G.R en vertu des dispositions de la note circulaire formant
instruction générale pour l’application des dispositions légales relatives à la loi
n° 17-89.
55
- la nourriture servie aux marins pêcheurs est imposée par la nature spécifique de
l’activité de la pêche hauturière qui s’exerce loin des domiciles des marins;
- la nourriture distribuée gratuitement ne doit pas être appréhendée comme un
supplément de salaire passible d’impôt, mais comme une nécessité édictée par les
mesures de sécurité qui doivent être préservées dans les chalutiers.
Cette position parait contradictoire avec celles arrêtées par les dispositions
fiscales en la matière.
c) Remarques
56
Annexes
57
CONTRAT D’ ASSISTANCE TECHNIQUE
D’une part,
Et la société étrangère (B) société anonyme dont le siège social est à Gong oing
China, valablement représentée par Monsieur Y son Directeur.
D’une part,
Il a été arrêté et convenu ce qui suit:
58
Soit 7667$ US par mois pour un équipage de 7 marins chinois par bateau
représentant 25% de l’équipage total de chaque navire.
5) Les frais de séjour et de voyage des marins avant et après leur mission sont à la
charge de la société A
7) Le présent contrat est valable pour 1 année à compter du 1er. Janvier 1998 et
arrivera ainsi à échéance le 31 Décembre 1998.
Mr Y Mr. X
Directeur Président.
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