Exercice d’électromagnétisme

Quelques généralités sur les plasmas

D’après Centrale PSI 2004 Physique I

ENONCE _
Les plasmas sont des milieux macroscopiquement neutres, partiellement ou totalement ionisés. Naturels
ou artificiels, on les rencontre sous de nombreuses formes : arcs et décharges électriques, foudres, vent
solaire, ionosphère, étoiles, lasers à gaz… On se propose d’étudier dans cet exercice certaines propriétés
générales des plasmas.

On donne le laplacien en coordonnées sphériques d’une fonction
 :

1 


Δ
 
 

Données numériques :

10
  F. m
36
Permittivité diélectrique du vide

  1,38  10  J. K 
!  1,60  10 C
Constante de BOLTZMANN

#$  9,11  10 kg
Charge élémentaire

(  6,62  10* J. s
Masse de l’électron

,-  6,02.10  mol
Constante de PLANCK

0123  15,7 eV
Nombre d’AVOGADRO

8  39,9 g. mol
Energie d’ionisation de l’atome d’Argon

9  8,31 J. K  . mol
Masse molaire de l’argon

:  3,00  10; m. s 
Constante des gaz parfaits
Vitesse de la lumière dans le vide

On considère un plasma d’argon contenant, en moyenne et par unité de volume, <$

électrons libres de masse #$ et de charge – !, <1  <$ ions Ar @ de masse #1 et < atomes Ar
de masse # . On définit le degré d’ionisation de ce plasma par le rapport
<$
A
<$ B <

permet de définir la température thermodynamique C de ce plasma.

On considère d’autre part que le plasma est en équilibre thermodynamique local, ce qui
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1 Etude de l’écart local à la neutralité : longueur de DEBYE

Considérons un ion argon Ar @ particulier, placé en D, et pris comme origine. Du fait de

négative, responsable d’un écart local à la neutralité globale du plasma. Soit E le
l’attraction Coulombienne, au voisinage de cet ion, on observe un surplus de charge

potentiel qui règne en un point 8 situé à la distance  de l’ion Ar @ situé en D (l’origine des
potentiels est prise à l’infini). Les densités volumiques d’ions et d’électrons en 8 s’écrivent
respectivement :

!E !E
<@  <$ exp HI J et <  <$ exp H J
 C  C

avec  la constante de BOLTZMANN.

QUESTION 1. 1 Quelle(s) remarque(s) vous suggère(nt) les expressions de <@ et < ? Quel
nom donne-t-on usuellement à ces lois de répartition ?

QUESTION 1. 2

a) Donner l’expression de la densité volumique totale de charges au point 8, LM ,

pour  N 0.
b) Quelle est l’équation locale satisfaite en 8 par le potentiel E ?
c) On se place dorénavant dans l’hypothèse !E O  C. Simplifier l’équation obtenue
à la QUESTION 1. 2 b), et la résoudre en introduisant la fonction P  E. On
introduira pour cela deux constantes d’intégration Q et Q .
d) On admet que E∞  0 et qu’au voisinage immédiat de l’ion Ar @ , l’influence de sa

en volume. Déterminer les constantes Q et Q . Donner ensuite l’expression du

charge, supposée ponctuelle, l’emporte sur celle des charges électroniques distribuées

potentiel E en fonction de !,  permittivité diélectrique du vide, , et d’une

distance caractéristique ST (appelée longueur de DEBYE) que l’on explicitera en
fonction de  ,  , C, <$ et !. Commenter le résultat obtenu.

QUESTION 1. 3 En déduire la densité volumique totale de charge LM  en  N 0, puis la

charge totale U (y compris la charge ponctuelle centrale) contenue dans une sphère de
centre D et de rayon  en fonction de !, ST et . Discuter les cas  V 0 et  V ∞. Conclure.

On donne pour ce plasma d’argon d’Argon <$  3,0  10  m. Calculer la valeur
QUESTION 1. 4 Application numérique

numérique de ST à la température de 1000 K, puis de 10000 K. Discuter la validité de

l’approximation faite à la QUESTION 1. 2 c).

2 Comportement collectif d’un plasma : pulsation plasma

ST est dominé par les effets collectifs induits par la charge d’espace, effets qui viennent
Tout gaz ionisé dont la dimension caractéristique est grande devant la longueur de DEBYE

masquer les comportements individuels étudiés dans la partie 1. Pour illustrer le

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autour de l’équilibre, on s’intéresse à une boule de plasma de centre D et de rayon 9, qu’on

comportement collectif, qui se manifeste notamment lorsqu’on observe ses fluctuations

considèrera comme la superposition de deux fluides incompressibles : un fluide d’électrons,

susceptible de se mouvoir, et un fluide d’ions qu’on suppose au repos (les densités ioniques et

l’instant W, le gaz d’électrons s’est déplacé radialement et qu’il occupe une région de l’espace
électroniques des deux fluides précédents sont considérés comme uniformes). On admet qu’à

comprise entre deux sphères, une sphère de rayon  W, et une sphère de rayon 9 B  W,
avec  W très petit devant 9 (voir FIGURE 1).

FIGURE 1

relation qui relie  W à  W et 9 ?

QUESTION 2. 1 Sachant que le fluide d’électrons est supposé incompressible, quelle est la

QUESTION 2. 2 On considère un électron de ce fluide, situé au point 8 à la distance  de D,

avec  X Y , 9Z. Déterminer, en fonction de !, <$ , ,  et  W puis de !, <$ , 9, ,  et
 W, le champ électrique 0[\ 8, W régnant en 8 à l’instant W. En déduire la force électrique
s’exerçant sur l’électron situé en 8.

QUESTION 2. 3 Un électron, évoluant à la distance moyenne 9 du point D, possède à

l’instant W le vecteur ] WP
[\^ . De même, le vecteur vitesse d’un électron oscillant autour du
point 8 précédent est _\, W  _, WP [\^ . En utilisant l’incompressibilité du gaz d’électrons,
écrire la relation existant entre la vitesse _, W de l’électron ] W,  et 9.

 W. Mettre en évidence l’existence d’une pulsation `a caractéristique de ce comportement

QUESTION 2. 4 Déduire des deux questions précédentes l’équation différentielle satisfaite par

collectif, appelée pulsation plasma, dont on donnera l’expression en fonction de <$ , !, #$ et

 .

QUESTION 2. 5 Quel phénomène vient en pratique amortir les oscillations collectives du

plasma ?

QUESTION 2. 6 Calculer, pour un plasma d’argon de densité électronique <$  3,0 

10  m à la température de 10000 K, la valeur de la pulsation plasma `a . En réalité, à un
éventuel mouvement pulsatoire collectif, radial, se superpose le mouvement désordonné du
plasma, dû à l’agitation thermique de ses constituants. L’ordre de grandeur de la section

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efficace moyenne b$cc lors d’une collision élastique ion-électron est de 5  10d m . On
donne d’autre part l’expression de la valeur moyenne du module de la vitesse d’un électron :

8 C
_e  f
#$

Compte tenu de ces valeurs, le mouvement collectif peut-il être mis en évidence ?

ggg

Solution

1 Etude de l’écart local à la neutralité : longueur de DEBYE

QUESTION 1. 1

!E !E
<@  <$ exp HI J et <  <$ exp H J
 C  C
h
Les densités <@ et < sont proportionnelles à ! avec 0  0a  lE l’énergie potentielle

ij k

d’une charge ponctuelle l placée en un point de potentiel E.

Elles obéissent à la loi de BO LT Z M A N N .

QUESTION 1. 2

„~
a)

|} ~  €@ I €  I€ ‚ƒ H J

…† ‡

L
ΔE  I
b)

ˆ ‰ € „~
soit ici

~„~  ‚ƒ H J
~ ‰~ Š‹ …† ‡

!E O  C
c)

!E !E
d’où
sh  Ž#
 C  C
soit

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d 2<$ !
E I E  0
d   C

On cherche des solutions de la forme E  S exp.

Equation caractéristique :

2<$ !
 I 0
  C
D’où

ˆ f €  € 
~ f ~
„  ‘’ˆ  ‹ † B ’  ‹ † “
Š … ‡ Š … ‡
~

lim E  0
d)
^V@”

Q  0
d’où

Q !
lim E  
^V  4 
!
Q 
d’où

4 


€ 
f ~
„~   ‹ †
Š … ‡
–—Š‹ ~

L’exponentielle contenue dans E montre que ˜ 3

š j ™ › œ
$ž 
est homogène à une
longueur.

Š‹ …† ‡  ~
En posant Ÿ  f , on a „~   Ÿ  .

€  –—Š‹ ~

Le coefficient exp ¡I ¢ ¤ traduit l’écrantage des charges ¥ sur la charge ¦ de l’ion

^

central Ar @ . Les charges ¥ sont plus nombreuses que les charges ¦ au voisinage de
£

l’ion Ar @ à cause des expressions de <@ et < (ou tout simplement parce que ¦ attire
¥).

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QUESTION 1. 3

!E 2<$ ! !
LM   I2!<$ I ! ^¢£
 C  C 4 

 ~
|} ~  I 

Ÿ 
–—~Ÿ 

^
! ^  ¨ ¢^ ¨
©

U  § LM  ¨ 4 ¨ d ¨ B !  I § ! dH J  !
4 ST ST
£

~ ~
ª~   ˆ B Ž  Ÿ 

Ÿ 

lim U  0
^V@”

est satisfaisant puisque le plasma est neutre.

lim U  0
^V

est satisfaisant puisque lorsque  V 0, la sphère de rayon  ne contient plus que l’ion Ar @
situé en D.

QUESTION 1. 4

A ‡  ˆ‹‹‹ «, Ÿ   , ¬. ˆ‹¬ ­ et à ‡  ˆ‹‹‹‹ «, Ÿ   ¬, ®. ˆ‹¬ ­.

 O S correspondant à des dimensions atomiques, incompatible avec le point de vue

macroscopique précédent, regardons si en   ST , !E O  C :

– à 1000 K : !E  ST   3,0.10  J et  C  1,38.10 J :

„ O …† ‡ est juste véri²ié

– à 10000 K : !E  ST   9,5.10 J et  C  1,38.10 J :

„ O …† ‡ est véri²ié

Comme E  *³™ ^ exp ¡I ¢ ¤ est une fonction décroissante de , en calculant sa dérivée,

$ ^
š £

„ O …† ‡ est a fortiori véri²iée pour ~ µ Ÿ 

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2 Comportement collectif d’un plasma : pulsation plasma

QUESTION 2. 1

Le gaz d’électrons étant incompressible, il occupe un volume constant d’où :

4 4 4
9 B   I    9 
3 3 3

   9 B   I 9 

 O 9
d’où

  3
9 B    9  ¡1 B ¤  9  1 B Ž
9 9

~¶‹  ¶· ~ˆ

QUESTION 2. 2

Par symétrie sphérique, 0[\ 8, W  0, WP

[\^ . D’après le théorème de GAUSS, valable en
régime variable, on a :

1 4  4 4
4 0, W  ¸  L@ B    I   Ž L ¹
 3 3 3

L@  <$ !, L  I<$ !

14 
4 0, W   < !
 3 $

€  ~‹ »¶ € · ~ˆ »

[º\  [\~ 
¼ [\
¼
¶Š‹ ~ Š‹ ~ ~
force subie par l' électron situé en ¿ À Á[\  Iº
[[\

QUESTION 2. 3

sphères de rayon  et 9. Donc la masse d’électrons qui traverse la sphère de rayon  dans le
Par incompressibilité du gaz d’électrons, il y a toujours la même masse d’électrons entre les

sens de P
[\^ est égale à la masse d’électrons qui traverse la sphère de rayon 9 dans le même
sens.

#$ <$ 4 _, W  #$ <$ 49 ] W

Soit :

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·
Â~, »  ~ ] »
~ ˆ

QUESTION 2. 4

On applique la relation fondamentale de la dynamique pour un électron :

d_\
#$  I!0[\
dW

d_\ ∂_\
 B
_\. [[[[[[[[\
grad_\
dW ∂W

9
Mais
_\   ] WP
[\^
 

 O 9
et

Donc _ est un infiniment petit d’ordre 1.

[[[[[[[[\_\ est d’ordre 2 et #$

Donc _\. grad
[\
ÄÅ
 I!0[\
ÄÆ

9 <$ ! 9 
#$ Ç  I
   

€  
~Ç ˆ B ÈÉ ~ˆ  ‹ avec ÈÉ  f
­ Š ‹

QUESTION 2. 5

En pratique, les oscillations sont amorties par les chocs subis par l’électrons. Ils sont
classiquement modélisés par une force de frottement visqueux en

­
– [\
Â
Ê

QUESTION 2. 6

ÈÉ  ¶, ˆ. ˆ‹ˆ Ë̉. ‚ˆ

Pour que le mouvement oscillatoire précédent soit observable, il ne faut pas qu’il soit trop
amorti par les chocs.

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Il ne faut donc pas que les chocs soient trop nombreux pendant la durée caractéristique des
³
oscillations, soit Í  .
ÎÏ

Déterminons leur nombre pendant cette durée Í.

Soit un électron de vitesse microscopique _\  _!\Ð dans le repère du laboratoire.

Les ions Ar @ peuvent être considérés comme immobiles à cause de leur masse. Entre W et
W B dW, les ions Ar @ que l’électron percute sont ceux situés dans un cylindre de base b$cc , de
longueur _e dW.

FIGURE A

Ils sont au nombre de

d,  <1 b$cc _e dW  <$ b$cc _e ÑW <1  <$ 

¬…† ‡ —
ÒÓ  € ÔÁÁ f Ê  ‹, ˆ® chocs pendant Ê 
—­ ÈÉ

ÒÓ O ˆ À le mouvement
ement oscillatoire
scillatoire est obse
observ
servab
rvable
able

9/9