Denape 15592
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CÉRAMIQUES THERMOMÉCANIQUES
Jean Denape1 et Anne Leriche2
CÉRAMIQUES THERMOMÉCANIQUES
I. Définition et domaines d’application des céramiques thermomécaniques
II. Généralités sur le comportement mécanique
III. Depuis l’application au matériau et à son élaboration
Céramiques thermomécaniques 3
I.2 DOMAINES D’APPLICATION des céramiques thermomécaniques
Si3N4 100Cr6
Épaisseurs 0,5 à 3 mm
Assemblage de 12 secteurs
brasés au silicium à
1500°C
Plaquettes d’usinage
Tunnelier ( 11 m, A68, 2005) Outil de forage PDC Echangeurs thermiques tubulaires (SiC, longueur 2 m,
Céramiques thermomécaniques (Varel Europe) Boostec) ou à bloc (SiC, diamètre 0,5 m)6
Amélioration du rendement des machines thermiques (années 1970-80)
Céramiques thermomécaniques 7
Résistance à l’usure
Grande précision du jeu fonctionnel
Accroissement de la fiabilité
Injecteur HP (240 MPa) en zircone pour
moteur Diesel (Cummins Engines)
Éléments de turbines
automobiles (NGK Japon)
Patins de culbuteurs en
nitrure de silicium
(Detroit Diesel Corporation)
3 patins par cylindre...
Soupapes
en nitrure de silicium (NGK)
Réduction de masse (inertie)
Meilleure résistance à la
corrosion (à haute température) Filtre à particules
Réduction des émissions de NOx
Joints de pompe à eau automobile
Céramiques thermomécaniques 8
II. Généralités sur le comportement mécanique des céramiques
Céramiques thermomécaniques 9
II.1 COMPORTEMENT MÉCANIQUE : élastique linéaire fragile Pas de déformation résiduelle
céramique
400 rupture Faible allongement
Contrainte à rupture (MPa)
avant rupture
300
acier déformation
plastique Propagation d’une fissure dans une alumine
irréversible Contraintes à rupture
200
élevées MAIS faible
déformation énergie de rupture
élastique
100
réversible
Vulnérabilité des
∆L céramiques en
0
0 0,5 1 1,5 2 L0 déformations
Allongement relatif (%) imposées et non en
Rupture mixte dans une alumine
efforts imposés (ruptures transgranulaire et intergranulaire)
Céramiques thermomécaniques 10
II.2 LA FRAGILITÉ = absence de ductilité (pas de caractère plastique)
Mouvement de défauts
d’empilement atomiques
linéaires : les dislocations
Dislocation « coin »
dans un cristal métallique
à réseau cubique
1 2 3 4
Reconstitution des liaisons rompues sous l’effet d’une scission : déformation irréversible (ductilité) 11
LA FRAGILITÉ = absence de ductilité (pas de caractère plastique)
Rupture brutale
par clivage à
partir du défaut
le plus sévère
(« défaut
critique »)
Porosité, amas de gros grains... Vitesse de propagation des fissures limitée par la vitesse du son
dans le matériau (propagation d’une onde dans un milieu élastique)
Céramiques thermomécaniques 13
Conséquences : La RÉSISTANCE À LA RUPTURE R d’une céramique n’est pas une propriété intrinsèque
1. Dispersion
importante autour
d’une valeur moyenne
Nécessité d’établir avec précision des critères
de rupture fiables avant toute application
Taille des défauts (µm)
mécanique des pièces céramiques
Propagation brutale et instable d’une fissure à partir d’un défaut de taille 2a Défaut interne :
lorsque KI atteint une valeur critique KIc (ou « ténacité » en MPa·m1/2) KIc = s R p a » 1,77 s R a
KIc
KIc = s R pa soit sR = La ténacité est
pa une propriété
intrinsèque du a 2a
La ténacité permet de relier la contrainte
à rupture à la taille du défaut critique matériau Fissure débouchante :
KIc = 1,22 s R p a » 2 sR a
Céramiques thermomécaniques 15
II.4 Critère de fiabilité : APPROCHE STATISTIQUE DE WEIBULL (Weibull 1951)
0,9
Probabilités de rupture :
0,8
P1 (350 MPa) = 7,8 % P1 (280 MPa) = 2,1 %
P2 (350 MPa) = 13 % P2 (280 MPa) = 0,9 % 0,7
Probabilité de rupture P
0,6
m2
Céram 1 > Céram 2 Céram 2 > Céram 1 0,5 m1
Équiprobabilité : 0,4
P1 = P2 = 4,6 % à = 320 MPa Flexion 3 points
0,3
4 mm × 4 mm
< 320 MPa > 320 MPa
0,2
Meilleures Meilleures
performances avec 30 mm
performances avec 0,1
la céramique 2 la céramique 1
0
mais probabilités 300 400 500 600 700
de rupture élevées Contrainte appliquée
Céramiques thermomécaniques 18
II.6 COMPORTEMENT AU CONTACT statique (Zaïdi 2002)
➀ FN ➁ ➂
FN
1 1
Extension au glissement
Tension maximale à
l’arrière du contact
Fissures semi-coniques
à l’arrière du contact
(en tension) 100 µm
➀
(1) FN ➁ ➂ ➃
➄ ➅
corps 2
Piégeage des débris DANS le contact
Réactions avec l’environnement
Formation d’un troisième corps (tribofilm…) 3e corps
Séparation des surfaces (complète ou partielle)
Réduction des interactions entre surfaces
usure
Éjection des débris (provisoire ou définitive)
HORS du contact : intensification des
Épaisseur du film : 0,1 à 1 µm interactions entre les surfaces
Rôle des propriétés La performance tribologique d’un couple Définition actuelle de
mécaniques des matériaux de matériau dépend des propriétés de l'usure = quantité de
(modèles prédictifs) l’interphase produite par les surfaces et ses matière définitivement
capacités à la maintenir dans le contact perdue par le contact
Céramiques thermomécaniques 22
Comportement au frottement : rôle des éléments interfaciaux
20
50 Comportement à V < 0,5 m/sdes débris de
Effet de l'élimination
Alumine Réduction d'usure = gain de portance de débris
1,2
1,2 la zone de contact (balai humide)
Accumulation des débris DANS le contact
Carbure de silicium sec
Coefficient de frottement
16
40
Comportement à V ≈ 0,5 m/s humide
Coefficient de frottement
(10-6 mm3·N-1·m-1)
1,1
-6 mm3.N-1.m-1)
1,0
1,0 9,5
3·N-1·m-1)
Taux d'usure
frottement 1Usure minimalesec
= portance maximale
Coefficient de frottement
10
humide
Grand nombre 0,69
de débris dans le contact humide
humide
frottement 0,8 6
12
30 0,8 Frottement maximum sec
-6 mm
0.5 sec 5
0,3 2,2 2,8
Comportement
0,25 à V > 0,5 m/s
(10
d'usure(10
0,6
0Augmentation d'usure = réduction de portance
0,6
d'usure
208 0
Élimination SSC
Al2O3 des débris HORS du contact Al2O3 SSC
(action de la force centrifuge sur les débris déposés
Taux
0,4
0,4
Taux
Vitesse de propagation d’une fissure Considération des caractéristiques du stade I pour les calculs de
en mode I : diagrammes (KI ,v) durée de vie (vitesses élevées des stades II et III : v > 0,1 mm·s-1)
1 da
III Défaut v = A K In v= et KI = 2 s a
Al2O3 ln v critique dt
Dans l’air ac Rupture n : facteur de sensibilité
Vitesse de fissuration v (m·s-1)
10-2
II (HR 25 %)
25 °C
à la fatigue statique
Stade I
10-4 Pour la plupart des oxydes
III Défaut et les SiAlON : 10 < n < 20
initial Pour les carbures et les nitrures
10-6
I Dans du
a0 de silicium : 50 < n < 100
II toluène
ln KI
La durée de vie t dépend
10-8 KI0 KIc d’une probabilité consentie
I Wiederhorn
1967 Augmentation de la taille de pièces cassées
10-10 de la fissure de a0 jusqu’à ac n -2
2 4 6 8 10 14 à contrainte constante s0n-2 æ1 1 öm
t= ç ln ÷
Facteur d’intensité contrainte KI (MPa·m1/2) n -2 n èV 1- P ø
(fatigue « statique ») 2 A (n - 2) KIc s
Céramiques thermomécaniques 26
II.8 Comportement à haute température : LE FLUAGE
.
de sk æ- Qö
T1 Domaine II e= =a exp ç ÷
dt d m è RT ø
= A2 t
Fluage : secondaire : contrainte appliquée (Pa)
ou stationnaire d : taille de grains (m)
T : température absolue (K)
Domaine III k et m : paramètres de fluage
I II III Q : énergie d’activation (kJ·mol-1)
= A3 exp (t)
R : constante thermodynamique
Temps Fluage : tertiaire
Déformation totale à rupture < 2 à 3 % ou accéléré (8,31 J·mol-1·K-1)
Céramiques thermomécaniques 27
Le fluage : mécanismes de déformation
Fluage-cavitation
Fissuration multiple aux joints
des grains (Kossowski 1975)
L:
Formation de cavités aux joints ligament
triples, croissance non rompu
(coalescence des cavités) et
Moussa 1985
propagation des microfissures
(séparation des grains) SiC 1500 °C - 150 puis 220 MPa Alumine 1000 °C, 80 MPa, 78 h, déf. 0,076 %
Céramiques thermomécaniques 30
II.9 Comportement aux CHOCS THERMIQUES
Contrainte (MPa)
t=1s tension (700 MPa)
150 300 supérieures à la
surface
tension
t=5s contrainte moyenne
100 100
0 à la rupture du
t = 10 s 10 20 30 Temps (s)
50 -100 matériau (450 MPa)
compression
t = 30 s centre
-300
0
-8 0 8
Temps (s)
Fissuration
Distance au centre (mm)
superficielle
Évolution des températures Évolution des contraintes associées généralisée
au cours du temps en surface et au centre du matériau
(faïençage)
Céramiques thermomécaniques 31
Analyse énergétique d’un choc thermique : cinétique de propagation des fissures (Hasselman 1963, 1969)
(N = 10) (N = 1)
La fissure continue à s’agrandir
jusqu’à ce que l’énergie
100
10-3 10-2 10-1 1 10 cinétique de propagation soit
Demi longueur de fissure a (cm) convertie en énergie de surface
Céramiques thermomécaniques 32
30
Résistance au choc thermique d’une alumine (Gupta 1972)
20
60
10 taille de grains
Influence de la taille des grains
50
rupture (MPa)
10 µm
40 Passage d’une propagation dynamique (petits grains)
30 34 µm à une propagation quasi statique (gros grains)
à la(MPa)
20
rupture
10
à la(MPa)
Contrainte
40
Intérêt d’une microstructure fine
40
34 µm
µm (évite l’initiation des fissures)
à la rupture
30
dans le domaine des chocs thermiques
Contrainte
20
peu sévères (∆T < 200 °C)
10
Intérêt d’augmenter la densité des défauts
Contrainte
30
40 (limite l’extension des fissures)
40µm
85 µm
20
30 dans le domaine des chocs thermiques
10
20 sévères (mais on diminue
10 la résistance à la rupture R)
0 200 400 600 800 1000
30 thermomécaniques Température
Céramiques
(°C)
Température (°C) 33
III. Depuis l’application au matériau et à son élaboration
III.1. Usure
III.2. Résistance aux chocs thermiques
III.3. Résistance mécanique basse
température
III.4. Résistance mécanique haute température
III.7. Résistance au fluage
III.5. Résistance aux chocs
III.6. Isolation thermique
Conclusion
Céramiques thermomécaniques 34