Chapitre 0 Introduction À La Cinématique: - Vitesse, Accélération - Coordonnées Polaires - Exercices Corrigés
Chapitre 0 Introduction À La Cinématique: - Vitesse, Accélération - Coordonnées Polaires - Exercices Corrigés
Chapitre 0 Introduction À La Cinématique: - Vitesse, Accélération - Coordonnées Polaires - Exercices Corrigés
Introduction à la cinématique
Plan
• Vitesse, accélération
• Coordonnées polaires
• Exercices corrigés
Vitesse, Accélération
M
z
y
x
O
dV d 2OM
c’est l’accélération a = = du mobile.
dt dt 2
Donc l’accélération mesure la variation de la vitesse du mobile au cours du temps.
Il se trouve que l’observation montre que l’accélération est sensible à l’action des
différentes parties, causes, qui déterminent le mouvement. Aussi on se limite
pratiquement à l’étude des deux premières dérivées de la position, la vitesse et
l’accélération, parce que ces propriétés donnent l’essentiel du mouvement.
Bien sûr le raisonnement précédent qui permet de passer de la trajectoire à
l’hodographe s’étend à tous les niveaux de dérivation et permet de définir ainsi les
dérivées troisièmes, quatrièmes, énièmes de la position par rapport au temps, avec
une propriété géométrique simple. Une application potentielle de ces dérivées est la
formule de Taylor qui permet à partir des données locales, position, vitesse, dérivée
énième de déduire la donnée globale des positions à tout moment. C’est la notion
de développement limité.
Le mouvement est perçu comme une différence entre le mobile et l’observateur.
Or l’observateur de référence peut lui-même se déplacer par rapport à un autre
Cinématique 11
observateur qu’on peut estimer moins mobile. Par exemple, on peut observer un
mobile dans son déplacement par rapport à la terre ou par rapport au soleil. Comme
le soleil est considérablement plus lourd, plus massif que la terre, le repère lié au
soleil est sûrement plus fixe que celui lié à la terre. C’est un vieux problème. On
peut aussi trouver des changements de repère plus prosaïques. Ainsi un observateur
situé sur un bateau, c’est le cas historique, n’a pas la même perception qu’un
observateur à terre ou sur un autre bateau. C’est aussi vrai d’un observateur dans
un train, un avion ou une fusée, voire d’un observateur fixé sur un rayon d’une
roue de vélo et observant l’extérieur ! Ces changements de repère peuvent
correspondre à de simples translations quand on garde des orientations fixes, par
exemple par rapport aux étoiles, mais ils correspondent souvent à des produits de
translations et rotations. Ainsi la terre a un mouvement de rotation diurne sur elle-
même autour de l’axe des pôles et un mouvement de révolution annuel qui
correspond à son déplacement sur son orbite autour du soleil. Ainsi un repère lié à
la terre aura pour axe z un axe vertical, c'est-à-dire passant par le centre de la terre
et donc en rotation par rapport à un axe dirigé vers l’étoile polaire. D’où la
nécessité d’étudier ces changements de repère pour une étude générale, à l’échelle
céleste. Nous traitons ici seulement du problème des coordonnées polaires qui nous
permet aussi de donner des exercices tests pour le lecteur où les notions pratiques
de résolution d’équation différentielle sont abordées à un niveau proche de celui du
concours.
eθ
er
r M
O θ
x
12 Physique au PCEM
Sur cette figure, on a indiqué le repère local des coordonnées polaires au point M
avec les vecteurs unitaires et orthogonaux er et eθ . Ce repère local est naturel car
si la distance r au centre augmente sans que l’angle θ ne varie, le mobile se
déplace selon l’axe radial défini par le vecteur unitaire er , et de même si l’angle θ
varie sans que la distance r au centre ne varie, le mobile se déplace de façon
infinitésimale selon l’axe ortho-radial défini par le vecteur unitaire eθ que nous
venons de définir.
Bien entendu ce repère local tourne quand le point M se déplace, c’est pourquoi
nous avons là l’exemple type d’un problème de changement de repère en rotation.
En utilisant les propriétés élémentaires de la dérivation d’un produit de fonctions,
on en déduit aisément l’expression de la vitesse dans le repère local.
En effet le vecteur position s’écrit : OM =rer .
Le calcul des vecteurs unitaires et orthogonaux er et eθ ainsi que de leurs dérivées
par rapport au temps peut s’effectuer en coordonnées cartésiennes, avant de revenir
à leur expression géométrique plus générale :
er =(cosθ, sinθ ) ,
D’où la dérivée :
der = dθ (−sinθ, cosθ )= dθ e , soit en utilisant un point au dessus d’une fonction
dt dt dt θ
pour indiquer sa dérivée par rapport au temps, une notation usuelle en cinématique,
où le temps a un rôle particulier, l’expression géométrique :
er =θe .
θ
De même pour le vecteur unitaire ortho-radial,
deθ dθ
eθ =(−sinθ, cosθ ) , d’où = (−cosθ, -sinθ )=− dθ er soit en utilisant encore un
dt dt dt
point au dessus d’une fonction pour indiquer sa dérivée par rapport au temps,
l’expression géométrique :
e = −θe .
θ r
On remarque que la dérivée par rapport au temps d’un vecteur unitaire est
directement orthogonale à ce vecteur dans le sens direct et que sa mesure est la
vitesse angulaire de son orientation.
D’où le calcul du vecteur vitesse en coordonnées polaires :
V = dOM =rer + rθeθ
dt
Bien entendu, le calcul de l’accélération en coordonnées polaires s’en déduit
aisément par une deuxième dérivation. Ici nous nous contentons de cette formule
de la vitesse en coordonnées polaires. Elle met en évidence l’existence d’une
composante radiale de la vitesse : r et aussi l’existence d’une composante
orthoradiale de la vitesse : rθ . Cette dernière est proportionnelle à la fois au rayon
r et à la vitesse angulaire instantanée θ .
Dans le cas d’une rotation autour de l’origine, la distance r au centre ne varie pas
et la vitesse de rotation s’écrit :
Cinématique 13
Les trois courbes en question sont des spirales. En effet une spirale est donnée par
une équation : r = f(θ) , et donc il existe une infinité de spirales, comme de sortes de
coquilles d’escargot. Le premier exercice donne une construction géométrique de
cette spirale, de proche en proche, comme un escargot pourrait le faire en
construisant sa coque au fur et à mesure de sa croissance. Le second exercice se
rapporte au mouvement sur une spirale dont on donne le principe de la
progression. Comment faut-il faire tourner un disque sur lequel une spirale serrée
est gravée pour que les conditions de lecture du signal gravé soient optimales, c’est
à dire que la vitesse de défilement de la piste gravée soit constante pour le lecteur
orienté perpendiculairement à la rotation ? C’est un problème de lecture de disque
compact par exemple : comment faire tourner ce disque pour avoir une lecture
optimale. Le troisième exercice reprend ce problème du mouvement pour une autre
spirale.
Exercices corrigés
Exercice 1. Une spirale logarithmique.
1) C’est la formule du cours, à savoir : V = rer + rθ' eθ
2). Le déplacement sur la courbe est régi par une vitesse angulaire constante
θ = ω d’où θ =ωt donc : V = rer + rω eθ .
Les intersections successives du demi-axe Ox par la courbe correspondent aux
valeurs successives de l’angle : θ =2nπ et θ =2(n+1)π . Elles sont séparées par
l’intervalle de temps constant T =2π ω qui est la période de rotation du demi-axe
Ox autour de l’origine.
Cinématique 15
3). Dans le repère local on en déduit le rapport trigonométrique de l’angle
α : tan α = (ωr ) r
4). Pratiquement, il est plus simple de considérer le rapport trigonométrique
inverse :
r (ωr ) = 1 tan α où les variables r et t sont séparées, ce qui permet d’écrire
l’équation différentielle linéaire r tanα −ωr =0
donc par intégration de l’expression dr r =(ω tanα )dt , on obtient pour l’intégrale
( )
définie entre l’instant 0 et l’instant t : ln r r0 = (ωt ) tan α soit encore
r =r0 exp(ωt tanα )= r0 aωt =r0 aθ
On reconnaît ici la solution générale de l’équation différentielle linéaire du premier
ordre citée plus haut qu’on aurait pu intégrer directement. Cette exponentielle est
responsable du nom historique donné à cette spirale : « spirale logarithmique ». En
effet si le rayon est une fonction exponentielle de l’angle au centre, l’angle est une
fonction logarithmique du rayon.
5) Quand le temps a augmenté de la période T, on a fait un tour autour de l’origine,
on retrouve le même angle géométrique entre le rayon vecteur et le demi-axe Ox ,
le nouveau rayon r a été multiplié par a2π par rapport au rayon noté au tour
précédent. Après n tours, on retrouve un rayon multiplié par a 2 nπ . La courbe est
donc globalement invariante par rapport à une homothétie de centre O et de rapport
de dilatation : a2π . Cette invariance à toute échelle relierait les formes de coquilles
d’escargots à celles des galaxies spirales dans un même mouvement de rotation
autour de l’origine. Evidemment on peut tourner soit dans le sens trigonométrique
direct, soit dans le sens des aiguilles d’une montre et donc enrouler ou débobiner la
spirale. Cette spirale logarithmique est souvent représentée graphiquement.
5) Comme la relation entre le rayon vecteur et l’angle est linéaire, le temps t est
aussi une fonction parabolique du rayon vecteur. Cette fois le rayon vaut
initialement r0 et n’est donc pas nul. D’où l’allure parabolique de la fonction r (t ) .