Cours de Base N 10
Cours de Base N 10
Cours de Base N 10
Dr Youcef CHENNAOUI.
Cours de Base :
«Patrimoine culturel et naturel : Histoire et théories ».
Chargé de Programme :
Dr Youcef CHENNAOUI
Maître de conférences, classe A-
Chercheur à l’ENSA (ex EPAU)
d’Alger.
Séance N° 10
Contenu du Cours :
o Introduction : L'enjeu touristique du patrimoine et ses retombées économiques
o le contenu du concept de « pôle » touristique relatif au potentiel patrimonial.
o Les stratégies de développement du tourisme culturel adoptées pour les pôles
d’excellences nationaux.
Le tourisme est donc le résultat de la vulgarisation du concept du patrimoine. Mais ce n'est pas
encore une vulgarisation totale puisque tout d'abord c'est le public instruit qui commence à
s'intéresser à un patrimoine protégé pour l'intérêt général. On assiste dès lors à la création des «
sociétés savantes » s'intéressant à l'étude et à la préservation du patrimoine. Ce phénomène va
continuer à prendre de l'ampleur jusqu'à l'apparition de la notion de vacances, période pendant
laquelle les gens en profitent pour visiter les monuments historiques.
C'est ainsi que l'idée du tourisme, qu'on qualifiera plus tard par « culturel », commence à
prendre forme, elle constitue aussi en quelque sorte une « consommation » patrimoniale.
Existe-t-il alors une certaine contradiction entre le tourisme et le patrimoine ? Le problème
serait donc d'examiner combien la « mise en tourisme du patrimoine » est conciliable avec la
notion de valorisation de ce dernier.
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AUDRERIE, (D), Questions sur le patrimoine, Confluences, Mayennes, 2003.
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que la première se réalise souvent avec l'aide des spécialistes du tourisme tels l'Agence
Française d'Ingénierie Touristique (AFIT) et la Délégation Régionale du Tourisme (DRT), la
seconde s'effectue avec l'appui des spécialistes de la culture comme la Direction Régionale des
Affaires Culturelles (DRAC) et la Délégation Interministérielle à l'Aménagement et à la
Compétitivité des Territoires (DIACT)2. Mais ces démarches sont-elles réellement distinctes
l'une de l'autre ?
Il est aussi évident que même en France, quand il s'agit d'une démarche favorisant l'aspect
touristique du lieu, le côté culturel y est toujours présent puisqu'il constitue l'une des
caractéristiques du patrimoine. Cela renvoie à des questions sur ce qu'on attend de la
découverte du patrimoine. Est-ce un agrément, une curiosité ou une recherche de racines ?
La réponse est certes difficile. Il y a évidemment de tout cela ajouté à des raisons
inexplicables touchant aux rêves et à l'imaginaire, sans toutefois oublier le rôle important que
joue le patrimoine en présentant un outil matériel aux sciences humaines et sociales
notamment à l'histoire. L'exploration des biens patrimoniaux fournit donc tant à ceux-ci une
légitimité qu'aux gens un certain équilibre dont ils ont besoin dans cette période de
mondialisation sauvage. Mais aurait-on besoin d'un point de rattachement pour la réflexion
historique ?
L'homme a en effet besoin d'un point de repère matériel. Il est d'une part poussé par le gain
économique, et d'autre part, attiré par un besoin profond de comprendre l'histoire et les théories
abstraites en exerçant un empirisme qui faciliterait l'impulsion de la pensée.
La valeur de non-usage direct quant à elle, c'est la somme des profits obtenue par la mise en
valeur du patrimoine, elle peut se manifester par exemple, par des profits résultants de la
contribution d'un étranger à la sauvegarde d'un patrimoine qui n'est pas le sien.
Enfin, la valeur d'option représente la valeur obtenue par le report de la « consommation » qui
peut consister à détruire volontairement le bien pour être remplacé, ou involontairement par la
surexploitation touristique.
Cet intérêt des touristes pour le patrimoine peut en outre s'affaiblir quand les biens
patrimoniaux sont livrés à la destruction ou même à la dégradation. La réutilisation de ces
biens présente alors un double avantage. Le fait d'utiliser le monument ou le bâtiment pour
d'autres fonctions que la simple visite des touristes, aide aussi bien à l'optimisation de
l'utilisation d'investissements du passé, qu'à la préservation de l'histoire du pays.
Pour que la protection soit efficace, tout un dispositif est à établir, allant d'une législation
adaptée aux conditions locales, à une analyse économique des conséquences du classement, en
passant par toutes les études concernant l'histoire et la typologie du bien. Même dans le cas du
réemploi, des études doivent être prévues pour que le travail soit élaboré de manière à
empêcher l'altération de la structure et de l'aspect originel de l'édifice, sous risque de perdre à
jamais des valeurs touchant à son authenticité.
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La DIACT a remplacé la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR) depuis le 1er
Janvier 2006.
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La mise en valeur devient alors une locution très ambiguë. Bien que son but soit de faire
reconnaître les valeurs du patrimoine, nul ne peut nier l'existence de l'idée d'intérêt résultant de
l'attractivité que renforce cette mise en valeur. Il existe dès lors une « rivalité » entre deux
tendances, l'une privilégiant le respect de l'authenticité et l'autre préférant la rentabilité et le
prestige.
QUELQUES CHIFFRES
La culture en Provence-Alpes-Côte d’Azur :
CARTE D'IDENTITÉ
SON POSITIONNEMENT…
Le positionnement général du Pôle Partenariale : les démarches déjà initiées
Industries Culturelles et Patrimoines peut par les centres de recherche universitaires
être brièvement décrit au travers de d’Arles, d’Avignon, d’Aix en Provence, de
l’exposé succinct des trois dimensions Nîmes et de Marseille, par les centres de
essentielles constitutives de sa stratégie : Recherche & Développement privés (qui
associent étroitement technologies
Territoriale : la Région PACA, avancées, culture et patrimoine), la
avec notamment les villes diversité des acteurs - entreprises,
d’Arles, d’Avignon, d’Aix en manifestations, fondations dont les
Provence, de Marseille, activités sont basées sur ces domaines,
ainsi que les formations (issues de
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L’intitulé Industries Culturelles et D’autre part, le fait d’avoir volontairement utilisé au pluriel
Patrimoines donne un point de vue le terme « patrimoines » traduit la volonté d’inscrire dans
d’ensemble du secteur culturel tout en le champ du Pôle l’ensemble des patrimoines existants et
insistant sur certains domaines tous les acteurs qui s’y rattachent. Il s’agit donc, pour les
caractéristiques de la région à savoir les citer, des patrimoines bâti et culturel comprenant tous les
différents patrimoines (bâti, culturel et sites et autres monuments protégés, les pièces de
naturel) et les manifestations culturelles de musées, les livres et manuscrits anciens ; du patrimoine
grande renommée. immatériel (en l’occurrence les manifestations culturelles
Le terme « industrie » vient rappeler la et les festivals) ; et du patrimoine naturel dans lequel on
dimension de production et d’innovation retrouve les parcs régionaux et nationaux et tous les
propre à la culture. En effet, ces dernières paysages protégés. La corrélation entre ces patrimoines
années, ce secteur a connu un distincts mais étroitement liés, s’explique par les objectifs
développement considérable avec que notre Pôle s’est fixé en termes de préservation et de
l’apparition de nouveaux supports et valorisation du patrimoine.
procédés innovants. L’arrivée du
numérique, par exemple, s’est traduite par
une redéfinition du contexte dans lequel
évoluent les biens culturels quels qu’ils
soient. Il est intéressant de voir que
l’innovation a déjà contribué à la mise au
point de nouvelles applications destinées à
une diffusion plus appropriée de la culture ;
et ce processus innovant n’en est qu’à ses
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débuts.
La connexion entre ses trois groupes thématiques a permis l’élaboration de plusieurs projets de R&D,
eux-mêmes rattachés à des marchés divers.
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L’ambition générale qui est celle du Pôle de compétitivité Industries Culturelles et Patrimoines se décline
en plusieurs objectifs opérationnels de moyen et long termes :
Pour concrétiser ces ambitions, le Pôle se fixe un certain nombre d’objectifs intermédiaires :
Pérenniser les capacités d’innovation en fondant la chaîne des partenariats engagés sur les
filières de formation culturelles présentes en PACA.
BIBLIOGRAPHIE
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Dr Youcef CHENNAOUI.
Ouvrages généraux
AUDRERIE (D) (2002), « Tourisme, culture, patrimoine », Actes du colloque organisé en octobre 2002
à Périgueux, Périgueux, Pilote 24.
BAROU (J), (1997) « Nouveaux usages de la campagne et patrimoine », Paris : mission du patrimoine
ethnologique.
COLLECTIF, (1984), « Tourisme urbain et patrimoine », Paris, Ed. ICOMOS, 1993. UNESCO, Un
Patrimoine pour tous : les principaux sites naturels, culturels et historiques dans le monde, Paris,
Unesco.
CUVELIER (P), TORRES (Emmanuel) et GADREY (Jean), (dir.), (1994), « Patrimoine, modèles de
tourisme et développement local », Paris, L’Harmattan.
GREFFE (X), (1990), « La valeur économique du patrimoine, la demande et l’offre de monuments »,
Paris, Anthropos.