Corticoides Par Voie Generale
Corticoides Par Voie Generale
Corticoides Par Voie Generale
Objectifs pédagogiques :
1°) Connaître les principales indications de la corticothérapie au long cours
2°) Connaître les principales indications de la corticothérapie en cure courte
3°) Connaître les principales contre indications de la corticothérapie par voie générale
4°) Connaître les principales complications de la corticothérapie par voie générale
5°) Connaître les principes de prescription des corticoïdes en pratique
6°) Connaître les modalités pratiques d’arrêt d’une corticothérapie
Autres indications :
• asthme
• réactions allergiques
• urticaires géantes
• recto-colite hémorragique
b) Les corticoïdes sont aussi utilisés en cure courte essentiellement pour leur effet
antalgique comme par exemple lors de certaines radiculalgies hyperalgiques, certaines
périarthrites scapulo-humérales hyperalgiques, bien que ces indications ne soient consacrées que
par l’usage et non par les preuves scientifiques.
Autres indications :
Ils sont aussi très utilisés en aigu dans les situations suivantes :
• état de choc anaphylactique
• état de mal asthmatique
• oedèmes cérébraux
• réaction inflammatoire sévère en O.R.L. (œdème laryngé)
• laryngite suffocante
• épiglotite aiguë
ª Syndrome de sevrage :
L’insuffisance surrénalienne post corticothérapie survient lorsque celle-ci a été prolongée et
interrompue trop brutalement. Elle se manifeste par une asthénie intense, une hypotension mais
peut aussi être asymptomatique.
La Corticothérapie doit donc toujours être arrêtée de façon très progressive et c’est à partir
de 7 mg par jour d’équivalent prednisone que le risque d’insuffisance surrénalienne existe. Celui-
ci peut être dépisté par un test au Synacthène ou motiver la prescription d’hydrocortisone dans
les trois mois qui suivent l’arrêt de la corticothérapie (ensuite l’hydrocortisone sera arrêtée
progressivement).
ª Complications métaboliques :
- Diabète cortico-induit ou aggravation d’un diabète préexistant.
- Hypertension artérielle.
- Décompensation d’une insuffisance cardiaque.
- Hypokaliémie.
- Hyperlipidémie (hypercholestérolémie, hypertriglycéridémie).
ª Ostéoporose cortisonique :
L’ostéoporose cortisonique survient surtout dans les six premiers mois de traitement et pour
une posologie supérieure à 7 mg par jour d’équivalent prednisone. Il est possible de prévenir
cette ostéoporose cortisonique par la co-prescription d’un bisphosphonate, lorsque la
corticothérapie a une durée prévisible de plus de trois mois et lorsqu’elle est supérieure à 7 mg
par jour d’équivalent prednisone.
ª Myopathie cortisonique :
Il s’agit d’une myopathie essentiellement proximale amyotrophiante et indolore survenant
pour des durées de traitement de plus de un an. Le diagnostic est suspecté cliniquement et peut
être confirmé par un électromyogramme.
ª Complications ophtalmologiques :
Les corticoïdes favorisent la survenue d’une cataracte et peuvent induire un glaucome aigu
ou chronique à angle ouvert.
ª Complications infectieuses :
Les corticoïdes peuvent réactiver un foyer infectieux latent tel qu’une tuberculose ou une
ostéomyélite et favoriser certaines viroses comme le zona ou l’herpès.
ª Troubles neuro-psychiques :
Les corticoïdes peuvent décompenser des syndromes dépressifs, des névroses ou des
psychoses sous jacentes. Ils sont volontiers responsables d’agitation ou à l’inverse d’insomnie.
ª Troubles digestifs :
Les dyspepties sous corticoïdes sont rares et le risque d’ulcère gastro-duodénal est
extrêmement faible. Des cas de pancréatite aiguë ou de perforation sur diverticulose colique
peuvent survenir sous traitement corticoïde.
- jusqu’à la dose de 30 mg par jour il est possible de réduire de 10 mg toutes les deux
semaines.
- jusqu’à la dose de 15 mg par jour il est possible de réduire de 5 mg toutes les deux
semaines.
- jusqu’à la dose de 7,5 mg par jour, diminution de 2,5 mg toutes les deux semaines.
- à partir de 7,5 mg par jour la décroissance est encore plus lente, de l’ordre de 1 mg
toutes les 2 à 3 semaines.
Plus que le schéma strict de décroissance posologique, c’est la surveillance clinique qui est
importante dans le but de dépister un rebond de la maladie ou la survenue d’une insuffisance
surrénalienne.
CONCLUSION :
Les corticoïdes sont des médicaments très puissamment anti-inflammatoires et ont une
action immuno-suppressive.
Ils sont utilisés dans de très nombreuses situations cliniques contre les processus
inflammatoires et/ou la douleur. Il faut en connaître les modalités de prescription et surtout
savoir dépister les éventuels effets indésirables et même savoir les prévenir par les co-
prescriptions adéquates à l corticothérapie.
REFERENCES :
CAS CLINIQUE :
Une femme de 75 ans souffre de douleurs inflammatoires des ceintures scapulaires et
pelviennes, elle se plaint de céphalées et de claudication de la mâchoire. Les artères temporales
sont indurées et peu battantes. Le diagnostic de maladie de Horton est retenu sur la clinique,
l’existence d’un syndrome inflammatoire biologique et une biopsie d’artère temporale montrant
des signes anatomopathologiques de maladie de Horton.
1ère question :
a) vous décidez de traiter les douleurs inflammatoires de cette patiente par un anti-
inflammatoire non stéroïdien.
b) vous décidez de traiter cette patiente par une corticothérapie en commençant à faible
dose et sur une cure courte d’une dizaine de jours.
c) vous décidez de traiter cette patiente par une corticothérapie à forte dose mais vous
proposez à cette patiente de ne débuter ce traitement que dans un mois.
d) vous décidez de traiter cette patiente par une corticothérapie à forte dose en
commençant immédiatement.
e) vous décidez de traiter cette patiente par une corticothérapie en commençant à la dose
de 0,5 mg/kg par voie orale.
2ème question :
Après un mois et demi de traitement cette patiente est asymptomatique et le syndrome
inflammatoire biologique a totalement régressé :
a) vous décidez d’interrompre brutalement la corticothérapie
b) vous décidez de maintenir la même dose de corticoïde.
c) vous proposez de réduire progressivement la posologie de la corticothérapie.
d) vous décidez d’introduire un traitement immuno-suppresseur pour réduire la posologie
de la corticothérapie.
e) tout en réduisant progressivement la posologie de la corticothérapie vous maintenez les
co-prescriptions diététiques et médicamenteuses.
3ème question :
A six mois d’évolution, la corticothérapie étant à 15 mg par jour d’équivalent Prednisone,
la patiente vous déclare ressentir une réapparition de la symptomatologie douloureuse et par
ailleurs la vitesse de sédimentation qui était revenue à la normale s’accélère à nouveau
discrètement :
a) vous décidez de réaugmenter la corticothérapie à 20 mg par jour.
b) vous décidez de continuer à baisser la corticothérapie.
c) vous introduisez un anti-inflammatoire non stéroïdien.
d) vous décidez d’associer un antalgique à la corticothérapie.
e) vous proposez à la patiente de rester à cette posologie et de la revoir dans un mois
avec un bilan clinique et biologique.
5ème question :
Quelle est la surveillance clinique de votre patiente :
Q. C. M.
1er QCM :
Sont communément admises comme bonnes indications d’une corticothérapie prolongée :
a) toute forme de polyarthrite rhumatoïde
b) une polyarthrite rhumatoïde insuffisamment améliorée par un traitement immuno-
modulateur bien conduit et des AINS
c) la pseudo-polyarthrite rhizomélique
d) la maladie de Horton
e) lupus
2ème QCM :
a) la prednisone a une activité anti-inflammatoire supérieure à l’Hydrocortisone d’un
facteur 4
b) la prednisone a un effet freinateur sur l’axe corticotrope de 12 à 24 heures
c) la prednisolone a la même activité anti-inflammatoire et le même effet freinateur sur
l’axe corticotrope que la prednisone
d) la méthylprednisolone a un effet anti-inflammatoire supérieure à l’hydrocortisone d’un
facteur 5
e) la méthylprednisolone a un effet freinateur sur l’axe corticotrope de 12 à 24 heures
3ème QCM :
a) le triamcinolone a un effet anti-inflammatoire supérieure à l’hydrocortisone d’un facteur
5
b) le triamcinolone a un effet freinateur sur l’axe corticotrope de 12 à 24 heures
c) la béthamétasone a un effet anti-inflammatoire supérieure à l’hydrocortisone d’un
facteur 5
d) la béthamétasone a un effet freinateur de plus de 36 heures
e) la dexamétasone a un effet anti-inflammatoire supérieure à l’hydrocortisone d’un
facteur 30 avec un effet freinateur sur l’axe corticotrope de plus de 36 heures
4ème QCM :
Parmi les pathologies suivantes quelles sont celles qui peuvent relever d’une
corticothérapie en cure courte :
a) une sciatique hyperalgique
b) une périarthrite scapulo-humérale hyperalgique
c) une urticaire géante
d) une réaction allergique
e) une crise de goutte
f) une poussée d’arthrose du genou