Ciment
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Rapport Final
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Atelier Changement Climatique
Les enjeux du développement durable au sein de l’industrie du Ciment : réduction des émissions de CO2
Rapport Final
Sommaire
Préambule 2
Introduction 3
A. Contexte de l'
étude
B. Les émissions énergétiques
C. Émissions de procédé
Conclusion 31
Bibliographie – Remerciements 32
Annexe : Les nouveaux liants en remplacement du clinker (version
35
détaillée)
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Les enjeux du développement durable au sein de l’industrie du Ciment : réduction des émissions de CO2
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Préambule :
Procédé de fabrication du ciment portland, référence dans l’industrie cimentière :
Les matières premières sont extraites de carrière (proches du site de production, pour
des considérations économiques liées au coût du transport). Celles-ci sont mélangées
précisément pour obtenir une composition régulière du ciment :
- Carbonate de calcium CaCO3 ~ 80%
- Silice SiO2 ~ 15%
- Alumine Al2O3 ~ 3%
- Oxyde ferrique Fe2O3 ~ 3%
Elles sont ensuite séchées et broyées, pour obtenir la « farine ». Celle-ci passe ensuite
lentement dans un four rotatif, légèrement incliné et rotatif (1,5 à 3 tours/minutes). A cette
très haute température (1450°C) interviennent la décarbonatation du carbonate de calcium qui
donne de la chaux vive, ainsi que la scission de l’argile en silice et alumine. Il y a formation
de silicates et d’aluminates de chaux : c’est la clinkérisation.
Ce clinker est ensuite broyé très finement, puis y est ajouté du gypse pour une
régulation de la prise du ciment (3 à 5%). Ainsi est produit le ciment Portland, ciment le plus
courant dans l’industrie du bâtiment.
D’autres ciments peuvent également être produits avec des ajouts tels les laitiers de
hauts fourneaux, les cendres des centrales thermiques, les pouzzolanes naturelles ou
artificielles.
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Introduction :
A. Contexte de l’étude :
Le ciment le plus utilisé dans le monde est le ciment Portland. C’est un produit dont la
technologie est connue et maîtrisée par tous les acteurs de la chaîne de construction du
bâtiment et dont la valeur ramenée au poids est très faible (1 kg de ciment coûte deux fois
moins cher que 1 kg de farine), ce qui a des conséquences pour son transport. La production
d’une cimenterie est presque toujours destinée à la consommation locale. En effet, les coûts
de transport, et avant tout les coûts de transport routier, font que le ciment s’exporte peu
(quelques exceptions pour le transport par voie maritime). Enfin, l’industrie du ciment
nécessite des investissements importants puisque le coût d’une cimenterie neuve est d’environ
trois à quatre années de chiffre d’affaire. La durée de vie d’une cimenterie peut aller jusqu’à
100 ans dans la mesure où les réserves de matières premières sont suffisantes. [RdV D.
Laffaire]
600 2010
500
400 2020
300 2030
200
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0
10
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Figure 1. Evolution de la consommation de ciment dans différentes régions du monde. (Europe : Europe des 25,
Bulgarie, Roumanie et reste de l' ouest, R&U : Russie et Ukraine, RJAN : Reste du Japon, Australie et Nouvelle Zélande (en
Europe de l'
majorité Australie et Nouvelle-Zélande), TRR: Turquie, reste du CIS, reste de l' est, LAM : Amérique latine, RoA:
Europe centrale et de l'
Reste de l'Asie, A&ME: Afrique et Moyen Orient). 4
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Les enjeux du développement durable au sein de l’industrie du Ciment : réduction des émissions de CO2
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Pour ce qui est de la pénétration de nouvelles technologies dans les pays en voie de
développement, les problèmes de capacité d' investissement de ces derniers pourraient être
compensés par le mécanisme de développement propre prévu par le protocole de Kyoto. (Le
MDP permet à un pays développé effectuant des investissements visant à réduire les
émissions de gaz à effet de serre (GES) hors de son territoire de bénéficier des crédits
d'émission générés par les réductions ainsi obtenues).
Selon le World Business Council for Sustainable Development [WBCSD], si les
pratiques actuelles ne changent pas, les émissions de CO2 liées à l’industrie du ciment
devraient être multipliées par 4 d’ici 2050. Le rôle des politiques de réduction des émissions
des GES, comme le Protocole de Kyoto est d’inciter l’industrie cimentière entre autres à
réduire ses émissions de GES.
Pour atteindre leurs objectifs, les gouvernements européens ont décidé d' attribuer des
quotas échangeables aux installations industrielles fortement émettrices de CO2. Chaque
exploitation se voit allouer un volume de quotas (un quota correspond à l’émission de
l’équivalent d’une tonne de CO2) pour une période données. La particularité de ces quotas est
qu’ils sont transférables et négociables. Ainsi une entreprise peu polluante peut vendre ses
droits d’émissions à une entreprise ayant dépassé ses quotas. Depuis le 1er janvier 2005, le
marché européen des permis d’émissions est une réalité. Il permet d’expérimenter le dispositif
avant la période d’engagement 2008-2012 prévue par le protocole de Kyoto. Il vise dans un
premier temps les plus gros émetteurs de CO2 parmi lesquels l’industrie du ciment. Dans ce
contexte, on s’intéressera dans ce rapport aux solutions qui s’offrent à l’industrie cimentière
pour réduire ses émissions de CO2.
D’après une étude menée par le WBCSD, l’industrie cimentière est responsable de 5%
des émissions de gaz à effet de serre liées à l’activité humaine. Pour l’industrie du ciment ces
émissions sont principalement de deux sortes : émissions énergétiques et émissions de
procédé. Les émissions énergétiques sont liées à la production de l’énergie thermique
nécessaire à la fabrication du clinker. Les émissions de procédé sont dues au fait que le CO2
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fait partie des produits de la réaction chimique qui transforme le carbonate de calcium en
clinker (décarbonatation du carbonate de calcium). A ces deux sources principales il faut
ajouter les émissions dues au transport des matières premières et à la consommation
d’électricité. Le diagramme suivant tiré de [WBCSD] donne les proportions des différentes
contributions :
Figure 2. Répartition des émissions de CO2 selon leurs sources dans l’industrie cimentière.
Efficacité énergétique :
En raison des politiques d’économies d’énergie dans les années 70, l’efficacité
énergétique des cimenteries a été améliorée dans certains pays développés. Au Japon par
exemple, l’énergie nécessaire à la production du clinker a diminué de 30% entre les années
1973 et 1990, ces politiques ont eu pour effet secondaire de diminuer les émissions
énergétiques des cimenteries concernées. Les disparités, même entre pays développés restent
fortes comme l’indique le tableau (tiré de [WBCSD]), cependant, dans les pays les plus
avancés l’augmentation de l’efficacité énergétique atteint ses limites. Ainsi au Japon les
émissions énergétiques par tonne de ciment stagnent depuis 1990.
Tableau 2. Dépenses énergétiques par kg de clinker produit en 1990 et 2000 dans différents pays.
Énergies de substitution :
Pour des raisons économiques évidentes (prix du pétrole ...) la réduction des quantités
de combustibles fossiles nécessaires à la production d’une tonne de ciment fait partie des
priorités de nombreuses cimenteries. Malgré de grandes disparités entre les pays, les progrès
dans ce domaine ont été importants et atteignent maintenant leur limite dans plusieurs pays.
Pour ces raisons, on ne traitera pas plus en détail les émissions de CO2 énergétiques dans ce
rapport. On se concentrera sur les émissions de procédé pour lesquelles des progrès énormes
et des avancées technologiques majeures sont encore réalisables. Le tableau ci dessous tiré de
[WBCSD] résume la situation actuelle en terme d’émissions énergétiques :
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Tableau 3. Potentiels de réduction des émissions énergétiques
C. Émissions de procédé
Présentation :
Ces émissions sont donc directement liées à la nature du ciment Portland et constituent
50 % des émissions de l’industrie cimentière.
Ciments mélangés :
Pour réduire les émissions de procédé, il faut diminuer la part de clinker dans le
ciment, ce qui conduit à remplacer une partie du CaCO3 par d’autres matériaux et donne ce
que l’on appelle des ciments mélangés (blended ciment en anglais, littéralement ciments
mélangés). On peut ainsi aller jusqu’à des taux de substitution de 30% par tonne de ciment,
diminuant d’autant les émissions de procédé. Ces ciments mélangés sont déjà fabriqués et
utilisés, (pour des exemples voir http://www.cemaust.com.au/ liens products puis project case
studies). On traitera des ciments mélangés dans la première partie du rapport.
Nouveaux liants :
D’après [WBCSD], les ciments blancs permettraient une réduction des émissions de
procédé de 1 à 35 % selon les régions, pour une moyenne mondiale de 7%. Une autre manière
de réduire les émissions de procédé serait de remplacer le ciment (dans le béton par exemple)
par des liants qui ne contiennent pas du tout de calcaire et dont les émissions de procédé sont
quasi nulles. De tels produits ne sont pas encore utilisés à grande échelle et la recherche sur
ces nouveaux liants est beaucoup moins développée que celle concernant les ciments blancs.
Ils sont pour l’instant réservés à une utilisation de haute technologie. On s’intéressera aux
nouveaux liants dans la seconde partie du rapport et on étudiera s’ils peuvent constituer une
alternative réelle aux ciments Portland.
Les éco-ciments :
Dans la dernière partie du rapport on étudiera une autre piste de réduction des
émissions de CO2 de l’industrie cimentière : l’utilisation des éco-ciments. Le principe de ces
ciments est d’augmenter la capture du CO2 par le béton pour faire de nos bâtiments des puits
à CO2. Les éco-ciments sont formés à partir d’oxyde de magnésium et non de calcaire,
encore au stade expérimental ils ne sont pas produits à grande échelle pour l’instant.
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Partie I : Les ciments mélangés
A. Introduction
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Tableau 4. Tableau récapitulatif des caractéristiques mécaniques des ciments ajouts (ciment 1 :Ciment
Portland à partir duquel on a obtenu les différents ciments ajouts ; ciment 4 :Ciment Portland dont le
processus de fabrication a été optimisé pour diminuer les émissions) [1] [R. Roskovic & al, 2005]
Ces caractéristiques montrent que les ciments aux laitiers ont des caractéristiques
mécaniques détériorées par rapport au ciment 1 qui est le ciment à partir duquel il a été obtenu
par mélange. Cette détérioration montre que lors des premiers jours de prise les qualités
mécaniques des ciments mélangés sont détériorées par la présence d’additifs par rapport au
ciment de portland. Ils ont cependant des caractéristiques proches du ciment 4 élaboré
uniquement à partir de clinker et minimisant l’impact environnemental de sa fabrication
(utilisation d’énergie minimale et rejet minimal de CO2).
Les ciments avec ajout de laitier sont également plus faciles à utiliser. La densité plus
faible des laitiers par rapport aux clinkers permet d’obtenir, pour un poids équivalent de
ciment et pour une quantité identique d’eau, un volume de pâte plus élevé qui permet ainsi
une meilleure maniabilité du ciment. Une augmentation de la quantité de laitier incluse dans
le ciment augmente aussi le temps de prise du ciment. Un passage de 35% à 60% augmente de
60 minutes le temps de prise initial et limite ainsi par exemple la vitesse de décoffrage du
béton. Un autre paramètre affecté est le ressuage du ciment, c’est-à-dire la quantité d’eau qui
décante du ciment lors de la prise. Si le grain des laitiers est fin alors le ressuage sera plus
faible.
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Figure 3. Résistance à la compression des ciments ajouts en fonction de la quantité de laitier utilisée [N. P.
Rajamane et al., 2003 ]
Les ciments avec ajout de laitier peuvent ainsi remplacer de manière avantageuse les
ciments de portland si on peut négliger leur faiblesse en début de prise.
Il est donc possible d’utiliser un ciment à base d’un mélange laitier/clinkers. Le taux
maximal peut atteindre de nos jours 95%. Les concepteurs doivent cependant prendre en
compte leurs faibles résistances au jeune âge.
Les cendres volantes sont aussi utilisées comme substitut du clinker comme source de
CaO. Elles sont des produits dérivés de la combustion du charbon.
Le tableau [1] reprend les caractéristiques mécaniques en compression d’un ciment
ajout avec 25% de cendres volantes. Les caractéristiques mécaniques à 28 jours se sont
dégradées de façon analogue au ciment avec ajout de laitier.
Pour obtenir des caractéristiques mécaniques exploitables, elles peuvent remplacer les
clinkers à hauteur de 30% en masse dans la construction de structure et jusqu’à 70% pour les
utilisations nécessitant une moindre performance mécanique.
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Ciments avec ajout de cendres volantes et de laitier :
Certains types de ciments mêlent à la fois les cendres volantes, le laitier et le ciment
portland. Ces ciments ont une meilleure maniabilité, leur temps de prise est allongé par
rapport au ciment portland de la même manière que les ciments avec laitier. Leurs qualités
mécaniques au jeune âge sont également dégradées comme le montre le graphique suivant.
Utilisation actuelle :
L’étude des caractéristiques mécaniques a montré que les ciments mélangés sont
capables de remplacer certains ciments portland.
Les cimentiers récupèrent l’ensemble des cendres volantes de fraîche combustion
produites par EDF. Cependant les cendres volantes stockées sur parc par EDF ne peuvent être
récupérées car leur qualité est moindre.
Il existe également de nombreux centres de broyage du laitier (Fos-sur-mer, Rouen,
Bordeaux). Son utilisation est toutefois difficile car son prix est plus élevé que celui du
clinker et il est aussi exploité pour les sous couches routières.
Pour faciliter leur utilisation, Lafarge a mis en place une gamme de ciment
« classique ». Celle-ci utilise une nomenclature adaptée pour pouvoir utiliser les ciments
mélangés avec laitier comme des ciments portland. Par exemple le ciment classique 52,5L est
à utiliser comme un ciment portland 32,5 pour prendre en compte la vitesse de durcissement
plus lente du ciment ajout.
L’utilisation des ciments mélangés est encore limitée dans les chantiers publics car
l’administration impose encore pour la plupart de ses chantiers des ciments portland purs
(type CEMI) même si des ciments aussi performants ne sont pas tout le temps justifié.
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Perspectives d’utilisation des ciments mélangés :
D. Conclusion
La substitution de clinkers par du laitier et des cendres volantes dans les ciments
permet de diminuer de manière significative l’émission de CO2. En effet, la substitution des
clinkers dans le ciment permet d’obtenir des ciments de qualités mécaniques exploitables avec
une diminution de rejet de CO2 – le taux de substitution de clinker est du même ordre que la
diminution de rejet de CO2. Cependant, la disponibilité de ces deux produits de substitution
n’est pas assurée et limite leur possible utilisation généralisée.
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Partie II : Les nouveaux liants en remplacement du clinker
A. Introduction :
Le ciment traditionnel portland est produit en très grandes quantités dans le monde et à
des coûts très faibles mais il émet en contrepartie de grandes quantités de CO2. De gros
efforts ont déjà été faits pour les émissions énergétiques.
Dans l’optique de la réduction des émissions de procédé de CO2 liées à la production
de ciment, il est possible d’ajouter des additifs au clinker par l’intermédiaire des ciments
mélangés comme nous venons de le voir précédemment (Partie I). Une autre solution consiste
à produire du ciment sans utiliser de clinker. Pour cela, il faut le remplacer par des matériaux
n’induisant pas ou peu d’émissions de CO2 mais permettant de fabriquer des liants structurels
solides.
L’analyse de la croûte terrestre montre de manière assez évidente que le calcaire est un
des composants les plus abondants et qu’il est largement présent dans toutes les régions du
monde. De plus, le calcaire est aussi une source concentrée et relativement pure de calcium.
Ces éléments font du carbonate de calcium une matière première de choix très bon marché
pour le ciment. Les matériaux envisagés pour le remplacer doivent donc répondre à un cahier
des charges très contraignant. Ils se doivent notamment d’être très abondants et très
répandus (les coûts de transport seraient rédhibitoires dans le cas contraire).
Une analyse de la banque de donnée US Geological Survey a permis d’identifier les
matériaux susceptibles d’être compétitifs dans la production de ciment :
- l’argile, source d’aluminium et de silicium (pouzzolanes naturelles)
- les sulfates de calcium (gypse ou anhydrite) sources de soufre et de calcium
- les oxydes de fer
- la silice (silicates de calcium notamment)
- les cendres volantes de charbon sources de silicium, d’aluminium et de soufre (pouzzolanes
industrielles)
- le carbonate de sodium et le chlorure de sodium
En pratique, d’autres sources d’aluminium (bauxite), de silicium et de soufre existent
mais elles ne sont pertinentes qu’à une échelle locale. C’est le cas également des minerais de
phosphore et de magnésium. Ainsi, les ciments de substitution riches en aluminium, en
magnésium ou en phosphate ne peuvent pas être envisagés à grande échelle mais ils peuvent
être très utiles localement ou pour des applications spécialisées.
Le tableau suivant tiré de [Ellis Gartner, 2004] présente les émissions de procédé de
CO2 associées à la formation des composés actifs du ciment (liant) à partir des matériaux
envisagés précédemment :
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(CaO)3 ( SiO2 ) (alite) silicate de calcium (phase 0.578 1.80
du clinker)
(CaO) 2 ( SiO2 ) (belite) silicate de calcium (phase 0.511 1.70
du clinker)
(CaO) 4 ( Al2O3 )( Fe2O3 ) aluminoferrite de calcium 0.362 1.29
(CaO)( Al2O3 ) aluminate de calcium 0.279 0.83
(CaO) 4 ( Al2O3 )3 ( SO3 ) sulfoaluminate de calcium 0.216 0.56
(CaO)( SiO2 )( H 2O) 2 Sulfate de calcium ~0 ~0
( Al2O3 ) x ( SiO2 ) y pouzzolanes ~0 ~0
Tableau 5. Emissions de CO2 de procédé liées à la formation de nouveaux liants [Gartner 2004]
On notera la grande variabilité des émissions de procédé de CO2 selon les composés
considérés. Les sulfates de calcium, les aluminates et sulfoaluminates de calcium laissent
notamment entrevoir des réductions substantielles d’émission de CO2 par rapport aux
phase traditionnelles du clinker (alite, belite et oxyde de calcium). Enfin, puisque les
émissions de CO2 associées à l’extraction minière de pouzzolanes naturelles sont très faibles,
de grands espoirs entourent les procédés de fabrication de ciment à base de pouzzolanes
naturels. Il en est de même pour les pouzzolanes industrielles (cendres volantes…).
Bilan :
Nous analyserons également par la suite les ciments à base de céramique dans la
mesure où ils ouvrent également des perspectives intéressantes dans la production de ciment à
faible émission de CO2 bien que les matières premières ne soient pas facilement accessibles à
travers le monde (présences locales).
Etude détaillée :
Bilan :
Les ciments à base de pouzzolanes peuvent être activés selon trois procédés
distincts :
Les ciments à base de céramique ont eux aussi de nombreux avantages : réaction
exothermique, durcissement rapide, résistance à la corrosion et aux conditions extrêmes, et
stabilisation de nombreux déchets. Ils émettent également très peu de CO2, ne nécessitent pas
d’investissements particuliers. Leurs coûts de revient dépendent du céramique utilisé mais
sont en moyenne 2 à 3 supérieurs à celui du ciment portland. Néanmoins, leurs très grandes
qualités en font certainement des ciments à très fort potentiel de développement, au moins
pour des niches spécialisées.
Tableau comparatif :
Le tableau qui suit présente de manière comparative les différentes caractéristiques des
nouveaux liants étudiés. Les divers critères retenus permettent d’évaluer le potentiel de ces
nouveaux liants.
Ciments à base
Solution : Pas une
de pouzzolanes – Très Cinétique trop
+++ ++ utilisation bonne
activation par de faibles lente
alite alternative
la chaux
Ciments à base
Faibles
de pouzzolanes –
+++ ++ réduction ~ ~ Prometteur
activation par de ~40%
chaux + alite
Géopolymères :
Ciments à base Très
Peu
de pouzzolanes – faibles
+++ ++ d’investissement Prometteur
activation par réduction
/ durabilité
des silicates de ~80%
alcalins
Ciments à base
de pouzzolanes – Moyenne Carbonatation Polémique :
++ + (MgO) ?/ Partie IV
activation par (MgO) / durabilité doutes !
MgO
solidification
Applications
Ciments à base performance
industrielles
technique /
de GGBFS Très
+++ +++ ~0 expansion
(sulfo)aluminate corrosion
Ciments prometteur
de calcium TCS
carbonatation
perméabilité
solidification –
Ciments à base Solution :
contrôle /
de sulfate de +++ +++ ~0
tendreté –
ajouts Prometteur
calcium additifs
perméabilité
industrialisation
Prometteur /
Ciments à base Très résistance peu
+ +++ Niches
de céramique faibles d’investissements
spécialisées
/ coût élevé
Tableau 6. Bilan comparatif des différents nouveaux liants identifiés selon plusieurs critères.
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Les techniques envisagées sont donc globalement prometteuses. Les géopolymères,
les ciments à base de (sulfo)aluminate de calcium et les ciments à base de sulfate de
calcium sont les nouveaux liants à plus fort potentiel de développement. Dans une moindre
mesure et à échelle locale (niches), les ciments à base de céramique devraient pouvoir jouer
un rôle efficace dans la réduction des émissions de CO2.
Dans la mesure où les géopolymères sont des nouveaux liants prometteurs ayant déjà
été produit de manière industrielle à ce jour, l’analyse de ce type de nouveau ciment sera
développée dans la partie III.
Enfin, la partie V essaiera d’éclairer le débat actuel concernant les ciments à base de
pouzzolanes activées par de l’oxyde de magnésium, aussi appelés ‘éco-ciments’.
C. Conclusion :
Les solutions présentées précédemment proposent des mécanismes de production de
ciments de grande qualité structurelle qui nécessitent de très faibles émissions de CO2. Dans
certains cas, ces émissions sont réduites jusqu’à un facteur dix (géopolymères). Les procédés
envisagés permettraient donc d’atteindre les objectifs de Kyoto à court terme, mais également
ceux du Facteur 4 à plus long terme.
On notera que certains géopolymères ont déjà été utilisés de manière industrielle (voir
partie III) et qu’il en sera de même bientôt pour les ciments à base de sulfoaluminate de
calcium (Italcementi). Malheureusement, la mise en œuvre industrielle des nouveaux
procédés de fabrication de ciment aux émissions de CO2 réduites se heurte à de nombreux
problèmes techniques, financiers et politiques. Ces différentes problématiques, notamment
celles de l’adéquation théorie-pratique, des normes, des freins économiques, des inerties des
chaînes amont et aval, seront développées au sein de la partie V.
Néanmoins, la technologie cimentière permettant de réduire de manière drastique les
émissions de CO2 existe et il est certainement envisageable de l’exploiter à grande échelle
sous réserve de l’existence d’une volonté politique forte et de contraintes incitatives pour
les cimentiers.
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Partie III : Les ciments à base de géopolymères
Rappel :
Les ciments à base de géopolymères utilisent ces derniers comme liant à la place du
clinker. Ce sont des exemples particuliers de ciment dont le liant est à base de pouzzolanes.
Ces derniers sont activés par des silicates alcalins.
B. Propriétés techniques
Depuis le milieu des années 80, divers tests ont été effectués sur des échantillons de
bétons géopolymériques. Les tests montrent que ces bétons possèdent des propriétés
mécaniques comparable voire meilleures que celles des ciments Portland. En quelques
chiffres : les ciments géopolymériques se solidifient rapidement et à température ambiante, on
observe des résistances à la compression de l’ordre de 20 Mpa après 4h de séchage à 20°C.
Après 28j, on observe une résistance à la compression de l’ordre de 70 Mpa à 100 Mpa (ce
qui est supérieur à la résistance moyenne des ciments portland). Ne contenant pas de calcaire,
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les bétons géopolymériques ne sont pas dissous en milieu acide, ils possèdent des propriétés
de résistance à la corrosion supérieures à celle des ciments portland. Pour de plus amples
détails techniques et mesures on pourra se reporter à [D. Hardjito & al, 2004] et [J.
Davidovits, 1994].
C. Faisabilité économique
En raison de leurs très bonnes propriétés techniques - en particulier leur prise rapide à
température ambiante et leur résistance à la corrosion -, les liants géopolymériques ont
d'abord été étudiés en vue d'
applications de haute technologie.
1988 : Le pyrament ®.
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Les bétons géopolymériques ont également été étudiés en vue de solidifier des boues
contenant des résidus radioactifs ou des métaux toxiques. Le projet GEOCISTEM
(GEOpolymeric Cements for Innocuous Stabilization of Toxic EleMents), lancé en 1994 par
la commission européenne avait pour but de développer des ciments géopolymériques pour la
stabilisation d'
éléments toxiques, à coût effectif. Ce programme de recherche s' est terminé en
1997 avec la mise au point du procédé geopolytech®. Entre 1998 et 2000, une application de
geopolytech® a été réalisée à grande échelle sur le site de Wismut en Allemagne, hautement
contaminé par des déchets miniers d' uranium. L' expérience a montré que les bétons
géopolymériques présentent d' excellentes propriétés de stabilisation structurelle et chimique à
long terme. Pour l'encapsulation de déchets toxiques, les bétons géopolymériques fournissent
donc des performances techniques comparables aux procédés de vitrification mais avec des
technologies aussi simples que celles du ciment standard et des coûts proches. [E. Hermann &
al, 1999]
D. Conclusion
On a vu que les matériaux de base pour la fabrication des ciments géopolymériques
qui sont des pouzzolanes sont très répandus et présents dans toutes les régions du monde.
D'après le site [geopolymer.org], la fabrication de liants géopolymériques ne nécessite
pas plus d' investissement ni d' équipement que celle du ciment portland, on a vu de plus qu’il
était plus économique en énergie. Si on ajoute à cela le fait qu’il est 80% moins coûteux en
émissions de CO2, il semble que la fabrication de liants géopolymériques reviendrait moins
cher que celle du ciment portland, surtout dans le cadre de quotas d' émissions contraignants.
On a vu également que les bétons géopolymériques présentent d' excellentes caractéristiques
techniques et ont déjà été utilisés | bien que de façon marginale | avec succès. Cependant, ils
restent des produits de haute technologie et ne sont pas encore utilisés à grande échelle.
Malgré de nombreuses recherches sur Internet - en particulier sur le site cement australia
puisqu’il semble que de nombreux “nouveaux ciments” sont utilisés en Australie - et une prise
de contact avec J. Davidovits, on n’a pas pu trouver d' application “grande échelle” des bétons
géopolymériques. Cette absence de fabrication de ciments géopolymériques par la “grande
industrie” du ciment pourrait simplement être liée au fait que le ciment portland est bien
implanté, économique et efficace, auquel cas des quotas contraignant d' émission de CO2
devraient forcer l' utilisation de ciments plus ``propres'’’ Il est aussi possible que les normes
utilisées par l'
industrie du ciment soient trop figées pour accepter ces nouveaux produits (s' il
s'agit de normes en terme de composition des liants pas exemple). Dans le cas des liants
géopolymériques, beaucoup de brevets ont été déposés ce qui pourrait aussi être un frein à
leur fabrication par les grands cimentiers.
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Partie IV : Les nouvelles technologies cimentières de la
réduction des émissions de CO2
Les ciments ordinaires de type Portland sont exposés à l’eau des nappes percolant, ou
aux eaux de pluie, et sont donc sujets à la corrosion. Le gel hydrate silicate de calcium, qui est
le principal produit de l’hydratation du ciment Portland, est dissous par l’environnement
acide. Ceci réduit de manière conséquente les caractéristiques de solubilité et de durabilité des
produits cimentiers avec le temps.
Par ailleurs, le ciment présent dans le béton s’hydrate pour donner un milieu très
alcalin (pH 13). C’est une protection pour l’acier, car se forme (à un pH supérieur ou égal à
10,5) un film oxyde passif protecteur. La carbonatation supprime ce film, laissant ainsi l’acier
exposé à la corrosion.
Toutefois, la carbonatation peut se révéler positive avec de l’oxyde de magnésium.
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B. Les éco-ciments
Cette invention semble très prometteuse. C’est l’une des rares techniques alternatives
qui est surtout connue car le directeur de TecEco, John Harrison, a été très médiatique, en
reportant par exemple le New Inventors Show sur ABC. Toutefois l’absence de chiffres doit
susciter la réserve, même si le Professeur Glasser [Glasser] (mondialement reconnu,
université d’Aberdeen) l’a approuvée dans une évaluation indépendante.
Formé à partir d' oxyde de magnésium et de déchets (cendres…), l' éco-ciment est un
nouveau type de ciment, qui absorbe le CO2 contenu dans l' air en séchant. Les déchets sont
par ailleurs incorporés sans problème de réactions à long terme. Avec ce nouveau ciment, il
s'
agit donc à la fois de recycler les déchets, et de faire de nos bâtiments de gigantesques puits
à dioxyde de carbone.
De ce procédé résulte l'oxyde de magnésium, qui est ensuite mélangé à une fraction
prédéterminée de ciment Portland et de déchets. Pour les calculs relatifs à l’absorption de
CO2, la proportion est par exemple d’un tiers de ciment Portland pour deux tiers d’oxyde de
magnésium. L' ’co-ciment est ensuite utilisé de manière identique aux ciments plus
conventionnels. Il va tout d' abord s'hydrater au contact de l' eau puis carbonater (d’où
absorption de CO2) donnant plus de résistance au matériau.
Carbonatation
Dans les bétons traditionnels (ciment Portland), l'
eau du mélange absorbe également
(lentement) le CO2 contenu dans l' atmosphère. Cette solution réagit ensuite avec les
composants du béton contenant du calcium pour former des cristaux de carbonate de calcium,
affaiblissant par conséquent la résistance du matériau. Mais ce procédé de carbonatation est
plus rapide et plus efficace dans le cas des éco-ciments. Les cristaux de carbonate de
magnésium sont plus solides que ceux de carbonate de calcium, et ainsi augmentent la
résistance du matériau. Si ces ciments sont utilisés dans des matériaux poreux (comme des
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blocs de maçonnerie), la carbonatation peut se faire entièrement. La quantité de CO2 absorbée
dépend de la porosité ainsi que de la quantité d'oxyde de magnésium. On peut espérer qu' en
moyenne, une brique achève sa carbonatation après un an. Ainsi, une tonne de béton peut
absorber jusqu'
’ 0,4 tonne de CO2.
o Avantages et inconvénients
Coût
Les sources premières de carbonate de magnésium, comme la magnésite ou la
dolomite, sont plus coûteuses à l' exploitation que les mines de carbonate de calcium.
Toutefois, le coût de la magnésie devrait chuter quand la demande augmentera (économie
d'échelle) et car elle pourra être en tant que déchet d'
autres procédés. Les éco-ciments peuvent
également utiliser de la magnésie qui ne saurait être incluse dans d' autres processus de
fabrication.
Émissions énergétiques
Les températures mises en jeu sont beaucoup plus faibles: 650ºC (contre 1400ºC pour
le ciment Portland). Les émissions énergétiques de CO2 seraient ainsi réduites de moitié. Par
ailleurs, les ciments pourraient être produits en utilisant des énergies renouvelables, ce
qu' envisage l'
entreprise TecEco.
Absorption de CO2
La carbonatation est ici plus rapide et plus efficace que dans le cas des ciments
Portland.
Incorporation de déchets
La quantité de déchets ici incorporés est beaucoup moins limitée que dans le cas du
ciment Portland. Le milieu étant beaucoup moins alcalin, la probabilité de réactions retardées,
qui pourraient conduire à un affaiblissement du béton, est réduite.
Limites
Toutefois, quelques questions subsistent. Les informations publiées sur ces techniques
innovantes restent très vagues. Le secteur étant particulièrement compétitif, peu de chiffres
sont disponibles. Malgré le soutien du professeur Glasser, il est difficile de mesurer la portée
d’une telle invention.
o Ce nouveau type de ciments remplit-il les critères habituels TecEco reconnaît que
cela n'est peut-être pas encore tout à fait le cas, mais estime à 80% la part des ciments
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Portland pouvant être remplacée par les éco-ciments. De plus, les seules applications
proposées par Tec-Eco portent sur des produits ne nécessitant pas de forte performance
mécanique comme les blocs de béton et la stabilisation/solidification des sols.
o Quel avenir pour les éco-ciments ? La production a commencé à plus grande échelle,
mais l'
industrie du bâtiment est conservatrice et les coûts liés aux brevets sont un frein pour le
développement d' une entreprise comme TecEco. Mais la mobilisation des moyens pour
réduire les émissions globales de CO2 permettra peut-être aux éco-ciments de percer. De plus,
le développement de telles techniques ne répond pas seulement à une nécessité de réduire
l'
impact des émissions de carbone (taxes, quotas…) et de stockage des déchets: les
considérations environnementales devraient également susciter la demande des
consommateurs.
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Le CO2 émis lors du processus de fabrication est absorbé par le béton, et les déchets
sont incorporés soit lors du broyage, soit en tant qu’agrégats.
C. Conclusion
Les éco-ciments, conçus à partir d’oxyde de magnésium (qui remplace le CaO
communément utilisé), sont une alternative aux techniques plus traditionnelles comme les
ciments blancs. Les réductions d’émission de CO2 annoncées sont prometteuses, ces chiffres
étant plus grands que dans le cas des ciments blancs (voir tableau ci-dessous), sans même
tenir compte de l’incorporation de déchets qui est rendue possible à plus grande échelle.
Absorption
de procédé
Émissions
Émissions
Électricité
Transport
Réduction
Total
des émissions
(tCO2/t)
Ciment
0,36 0.42 0,04 0,04 0.87
Portland
Oxyde de
0,25 0,59 0,04 0,04 0,92
magnésium
Mélange
0,32 0,48 0,04 0,04 0,88 0,4
2/3 – 1/3
D’où une émission «globale» par tonne de ciment qui passe de 0,87 tCO2 à 0,88-0,4=0,48
tCO2
Tableau 8. Tableau comparatif des émissions de CO2 entre le ciment portland et l’éco-ciment 2/3-1/3
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Partie V Réflexions économiques et politiques
Investissements
Tout d’abord, l’industrie cimentière est une industrie fortement capitalistique. En effet,
une nouvelle cimenterie nécessite des investissements à hauteur de 3 à 4 fois son chiffre
d’affaire annuel. Il est donc impératif pour les entreprises cimentières de rentabiliser les
investissements déjà consentis au niveau de leurs unités de production, ce qui limite les
capacités d’adaptation des fabricants et donne une grande priorité aux technologies dont le
processus de fabrication est applicable dans les usines existantes. C’est pourquoi il est peu
probable de voir percer les nouvelles technologies dans les régions où l’industrie cimentière a
déjà investi de manière conséquente, telle l’Europe. Les pays émergents échapperaient à cette
considération financière, car la construction de nouvelles usines y est envisageable.
Ainsi dans les pays développés, le renouvellement des usines traditionnelles par des
usines produisant des nouveaux liants n’est envisageable qu’à moyen terme. Toutefois, un tel
horizon est à rapprocher de la demi-vie d’une usine traditionnelle à savoir 50 ans, ce qui n’est
pas satisfaisant dans la recherche actuelle de solutions rapides de réduction des émissions
anthropiques.
Quoi qu’il en soit, il est fort probable que certains investissements marginaux,
notamment de transformation et de modification des unités de production, seront nécessaires.
Le montant de ces investissements influencera fortement la viabilité économique et la mise en
place des nouveaux liants par les cimentiers. L’intervention étatique, qui pourrait modifier
quelque peu les données de cette équation économique, sera discutée par la suite.
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Rapport Final
Un autre frein potentiel au développement des nouveaux liants concerne donc la
disponibilité et la répartition des matières premières. Comme nous l’avons vu précédemment,
tous les nouveaux liants prometteurs retenus font appel à des matières premières représentées
en très grandes quantités dans les sous-sols et très répandues. Néanmoins, cela peut ne pas
être suffisant. Pour les pays où les investissements à court terme seront limités (voir
distinction faite précédemment entre les pays en développement et les pays où le marché
cimentier est déjà mûr), il faut également que les gisements de matières premières soient à
proximité des usines actuelles. En effet, dans le cas contraire, les coûts de transport seraient
exorbitants et la production de nouveaux liants ne serait pas économiquement rentable. Là
encore, certaines règlementations ou incitations gouvernementales pourraient déplacer
l’équilibre en faveur de certains nouveaux liants, comme nous le verrons plus en détails par la
suite
Conclusion
B. Réflexions politiques
Incitations au développement de ciments « propres »
La mise en place du marché européen des quotas d' émissions de CO2 vise à inciter les
industriels à réduire leurs émissions de GES. Dans l' industrie cimentière, ce mécanisme pèse
encore peu dans les prises de décisions.
Pour l' instant, l'
étiquette « ciment vert » ne suffit pas pour rendre la conception et la
commercialisation d' un nouveau ciment attractives pour les fabricants. Les cimentiers
recherchent de nouvelles niches : les nouveaux produits qui arrivent sur le marché se veulent
des ciments très performants. Dans ce cadre là, la résistance au jeune âge (le ciment devient
résistant très rapidement) pourrait constituer un argument de vente pertinent (les cadences de
coulage sur le chantier pourront être augmentées).
Lorsque les cimentiers veulent mettre en avant leur action pour l' environnement, ils
insistent plutôt sur l'utilisation de combustibles alternatifs (déchets ...) pour chauffer les fours
à clinker. Le développement de ciments (autres que ciments à ajout) à émissions de procédés
réduites ne se fait pas encore sans argument de vente complémentaire basé sur les
performances supérieures du produit. (Il faut cependant noter que les cimentiers sont très
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Les enjeux du développement durable au sein de l’industrie du Ciment : réduction des émissions de CO2
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secrets en ce qui concerne leurs recherches, ce n' est pas parce que certains nouveaux liants ne
sont pas encore visibles qu' ils n'
intéressent pas l'industrie cimentière).
Enfin, pour respecter leur allocation de quotas, il est plus facile pour les cimentiers
français d' utiliser les Mécanismes de Développement Propres prévus par le protocole de
Kyoto que d' innover dans les cimenteries déjà existantes. Ainsi l' entreprise Lafarge a inauguré
en 2005 un parc éolien au Maroc. Enregistré comme MDP, il lui permettra de libérer des
crédits d'émissions pour ses cimenteries installées en France.
A l'heure actuelle, le contingentement des émissions de CO2 ne semble donc pas une
contrainte suffisante pour inciter les industriels du ciment à réduire significativement leurs
émissions de procédé. Cependant, le marché n' existe que depuis janvier 2005 et constitue un
test pour la période 2008-2012. Techniquement, des réductions importantes d' émissions de
procédé paraissent possibles. Il est probable que l' instauration de quotas plus restrictifs que
ceux qui existent actuellement constituera un levier pour l' innovation et donc la réduction
significative des émissions de procédé des cimenteries. [RdV A. Feraille]
Beaucoup considèrent que les quotas attribués aux cimentiers lors de la première
période d’essai ne sont pas suffisamment contraignants. Ces derniers s’en défendent dans la
mesure où ils estiment les quotas ont été calculés sans tenir compte d’un premier effort qu’ils
avaient consenti dans les années 90 (i.e. avant l’attribution des quotas) de leur propre
initiative en réduisant leurs émissions de CO2. De plus, ils estiment également que la mise en
place des quotas n’a pas suffisamment pris en compte l’évolution du marché du bâtiment (les
calculs ont été effectués au moment d’un ‘creux’ de la demande, alors que les dispositions
gouvernementales ont récemment relancé la construction dans la demande en ciment). A titre
d’exemple, les cimentiers français ont dû importer plusieurs millions de tonnes de ciment en
2005. Ces différents arguments poussent donc les cimentiers à parler d’une situation
inconfortable, d’autant plus qu’ils ne peuvent pas intégrer les coûts du CO2 dans celui du
ciment du fait de la concurrence (contrairement à EDF, par exemple). [RdV D. Laffaire]
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Conclusion
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Bibliographie
Dossiers ou magazines
Articles
Sites Internet
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Rencontres
21. Entretien avec Didier Laffaire, Directeur Délégué Environnement de l' ATILH
(Association Technique de l'Industrie des Liants Hydrauliques).
22. Entretien avec Angélique Vichot, Directeur Délégué Recherche de l' ATILH
(Association Technique de l'Industrie des Liants Hydrauliques).
23. Entretien avec Claude Haehnel, Italcementi.
24. Entretien avec Adélaide Feraille-Fresnet, chargée de recherche au LAMI ENPC.
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Remerciements
Nous tenons à exprimer notre gratitude à Damien Demailly, en thèse au CIRED, pour
nous avoir conseillé, orienté et aidé dans la réalisation de cette étude. Il a su insuffler une
bonne dynamique et une bonne ambiance au sein du collectif de travail.
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Annexe Les nouveaux liants en remplacement du clinker
(version détaillée)
I. Introduction :
Le ciment traditionnel portland est produit en très grandes quantités dans le monde et à
des coûts très faibles mais il émet en contrepartie de grandes quantités de CO2. De gros
efforts ont déjà été faits pour les émissions énergétiques.
Dans l’optique de la réduction des émissions de procédé de CO2 liées à la production
de ciment, il est possible d’ajouter des additifs au clinker par l’intermédiaire des ciments
blancs comme nous venons de le voir précédemment (Partie I). Une autre solution consiste à
produire du ciment sans utiliser de clinker. Pour cela, il faut le remplacer par des matériaux
n’induisant pas ou peu d’émissions de CO2 mais permettant de fabriquer des liants structurels
solides.
L’analyse de la croûte terrestre montre de manière assez évidente que le calcaire est un
des composants les plus abondants et qu’il est largement présent dans toutes les régions du
monde. De plus, le calcaire est aussi une source concentrée et relativement pure de calcium.
Ces éléments font du carbonate de calcium une matière première de choix très bon marché
pour le ciment. Les matériaux envisagés pour le remplacer doivent donc répondre à un cahier
des charges très contraignant. Ils se doivent notamment d’être très abondants et très
répandus (les coûts de transport seraient rédhibitoires dans le cas contraire).
Une analyse de la banque de donnée US Geological Survey a permis d’identifier les
matériaux susceptibles d’être compétitifs dans la production de ciment :
- l’argile, source d’aluminium et de silicium (pouzzolanes naturelles)
- les sulfates de calcium (gypse ou anhydrite) sources de soufre et de calcium
- les oxydes de fer
- la silice (silicates de calcium notamment)
- les cendres volantes de charbon sources de silicium, d’aluminium et de soufre (pouzzolanes
industrielles)
- le carbonate de sodium et le chlorure de sodium
En pratique, d’autres sources d’aluminium (bauxite), de silicium et de soufre existent
mais elles ne sont pertinentes qu’à une échelle locale. C’est le cas également des minerais de
phosphore et de magnésium. Ainsi, les ciments de substitution riches en aluminium, en
magnésium ou en phosphate ne peuvent pas être envisagés à grande échelle mais ils peuvent
être très utiles localement ou pour des applications spécialisées.
Le tableau suivant tiré de [Ellis Gartner, 2004] présente les émissions de procédé de
CO2 associées à la formation des composés actifs du ciment (liant) à partir des matériaux
envisagés précédemment :
Composé actif du Dénomination Emission de Emission de
ciment (liant) procédé de CO2 procédé de
(g/g) CO2 (g/ml)
MgO oxyde de magnésium 1.092 3.91
CaO oxyde de calcium (phase du 0.785 2.63
clinker)
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(CaO)3 ( SiO2 ) (alite) silicate de calcium (phase 0.578 1.80
du clinker)
(CaO) 2 ( SiO2 ) (belite) silicate de calcium (phase 0.511 1.70
du clinker)
(CaO) 4 ( Al2O3 )( Fe2O3 ) aluminoferrite de calcium 0.362 1.29
(CaO)( Al2O3 ) aluminate de calcium 0.279 0.83
(CaO) 4 ( Al2O3 )3 ( SO3 ) sulfoaluminate de calcium 0.216 0.56
(CaO)( SiO2 )( H 2O) 2 sulfate de calcium ~0 ~0
( Al2O3 ) x ( SiO2 ) y pouzzolanes ~0 ~0
On notera la grande variabilité des émissions de procédé de CO2 selon les composés
considérés. Les sulfates de calcium, les aluminates et sulfoaluminates de calcium laissent
notamment entrevoir des réductions substantielles d’émission de CO2 par rapport aux phase
traditionnelles du clinker (alite, belite et oxyde de calcium). Enfin, puisque les émissions de
CO2 associées à l’extraction minière de pouzzolanes naturelles sont très faibles, de grands
espoirs entourent les procédés de fabrication de ciment à base de pouzzolanes naturelles. Il en
est de même pour les pouzzolanes industrielles (cendres volantes…).
Bilan :
Nous analyserons également par la suite les ciments à base de céramique dans la
mesure où ils ouvrent également des perspectives intéressantes dans la production de ciment à
faible émission de CO2 bien que les matières premières ne soient pas facilement accessibles à
travers le monde (présences locales).
Définition :
Les « pouzzolanes » sont des silicates d’aluminium AxSy, soit vitreux (comme les
verres naturels d’origine volcanique ou les verres d’origine anthropique tels que les cendres
volantes la silice industrielle) soit semicristallins (comme metakaolin).
L’intérêt de ces produits provient du fait qu’ils n’émettent pas de CO2 (directement ou
indirectement comme pour la silice industrielle ou les cendres volantes). Il y a quatre grands
types de ciments à base de pouzzolanes selon le mode d’activation qu’ils utilisent.
Principe réactionnel :
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Les enjeux du développement durable au sein de l’industrie du Ciment : réduction des émissions de CO2
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Les ciments pouzzolaniques les plus connus et les plus maîtrisés sont ceux reposant
sur l’activation par la chaux selon la réaction suivante :
( Al2O3 ) x ( SiO2 ) y + mCa (OH ) 2 + nH 2O → p(CaO)( SiO2 )( H 2O) + q(CaO)( Al2O3 )( H 2O) (1)
pozzolans + chaux hydratée + eau → liant
L’équation bilan (1) qui permet, à partir de chaux, de pouzzolanes et d’eau, la création
de phases hydratées cimentières est traditionnellement appelée la « réaction
pouzzolanique ». Les Romains utilisaient déjà des ciments à base de pouzzolanes fondés sur
une activation par la chaux.
Inconvénient :
La « réaction pouzzolanique » est trop lente à température ambiante par rapport aux
exigences actuelles en matière de ciment. On peut y remédier par l’utilisation d’alite.
B. Utilisation d’alite
Principe :
Principe réactionnel :
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Le troisième type de ciment à base de pouzzolanes repose sur l’activation par des
silicates alkalins en phase aqueuse. Ces ciments sont généralement appelés
« géopolymères » :
( Al2O3 )( SiO2 ) y + R( SiO2 ) z + nH 2O = R( Al2O3 )( SiO2 ) y + z ( H 2O) n (4)
pozzolans + silicates alkalins + eau → géopolymères
Limitations du procédé :
Pour ce qui est des émissions de CO2, l’activateur silicate d’alcalin a des émissions
d’origine énergétique et de procédé très élevées. En effet, il est généralement produit à
partir de carbonates d’alcalins et de silice dans des fours similaires à ceux utilisés pour la
fabrication de verre traditionnel et donc les émissions d’origine énergétique sont semblables à
celui du verre. Les pouzzolanes naturelles ou à provenance industrielle (déchets comme fly
ash) sont quant à eux associés à de très faibles émissions de CO2 (les métakaolins et ses
dérivés nécessitent des procédés de fabrication très consommateurs d’énergie). Par
conséquent, la réduction des émissions de CO2 liée à la « géopolymérisation » dépendra dans
de nombreux cas (pouzzolanes à faible taux d’émission de CO2) de la quantité d’activateur
utilisée, qui en théorie peut être seulement de 10% en masse [Ellis Gartner, 2004]. On peut
ainsi envisager de réduire jusqu’à un facteur dix les émissions de CO2 grâce aux
« géopolymères ».
Industrialisation du procédé :
L’analyse des géopolymères sera plus amplement développée lors de la partie III (voir
la conclusion).
Les pouzzolanes peuvent enfin être activés par l’oxyde ou l’hydroxyde de magnésium
selon la réaction suivante :
( Al2O3 ) x ( SiO2 ) y + mMg ( H 2O) ou ( MgO) + nH 2O → Mg ( SiO2 )( H 2O) + Mg ( Al2O3 )( H 2O) (5)
Une étude récente affirme qu’un tel mécanisme est viable pour la production
industrielle de ciment [F. Pearce & al., 2002].
Limitations du procédé :
Principe réactionnel :
Limitations du procédé :
Principe réactionnel :
Avantages du procédé :
Ses avantages sont multiples : les processus de solidification sont très rapides et
facilement contrôlables, la disponibilité des matières premières est relativement élevée et elle
est peu consommatrices d’énergie.
Emissions de CO2 :
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Les émissions de CO2 de procédé sont inexistantes et celles d’origine énergétique
très limitées, même en comparaison avec les ciments à base de (sulfo)aluminate de calcium,
déjà très peu consommateur d’énergie.
Limites du procédé :
Pour remédier aux soucis de solubilité et de tendreté et rendre de tels ciments plus
compétitifs vis-à-vis des ciments portland, il est nécessaire de densifier le gypse. Pour cela,
on peut notamment associer au gypse, obtenu à partir d’hydratation de plâtre ou d’anhydrite,
des quantités limitées d’additifs bon marché tels que des aluminates ou des silicates de
calcium. L’ajout de 25% de ciment pouzzolanique permet également de stabiliser le gypse
vis-à-vis des phases aqueuses [Bentur & al., 1994].
En rapport avec la corrosion des renforcements métalliques, les ciments à base de
sulfate de calcium s’associent très bien avec des renforcements en fibre de carbone ce qui
permettrait à de tels ciments de se développer tout de même.
Bilan :
A la vue de ces différents éléments, il apparaît donc que de tels ciments pourraient
dans le long terme contribuer de manière efficace à la réduction drastique des émissions de
CO2 associées à la production de ciment.
Principe réactionnel :
Les ciments à base de céramique repose sur une réaction acide-base entre du
phosphate de potassium, d’ammonium ou d’aluminium (élément acide) et des oxydes
métalliques (magnésium, calcium ou zinc). Prenons par exemple le cas de la réaction entre de
l’oxyde de magnésium (MgO) du dihydrogenophosphate de potassium (KH2PO4) qui forme
du ceramicrete selon la stoechiométrie suivante :
MgO + KH 2 PO4 → ( MgKPO4 , 6 H 2O) (8)
( MgKPO4 , 6 H 2O) = Ceramicrete
Caractéristiques techniques :
Les avantages des ciments à base de céramiques sont nombreux. Leur réaction de
formation est exothermique et peut donc se dérouler à température ambiante, même
négative. Les ciments à base de céramiques durcissent très rapidement et offrent des
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résistances jusqu’à 2 à 3 fois supérieures au ciment portland (de 20 à 90 MPa en
compression selon les additifs). Ils résistent très bien à la corrosion, sont non poreux (non
absorption des phases aqueuses) et résistent très bien aux conditions extrêmes (milieu très
acide ou fortes températures par exemple), y compris au feu.
De telles caractéristiques font des ciments à base de céramiques des liants structurels
compétitifs pour de nombreuses applications, notamment dans les régions froides et pour les
constructions ininflammables.
Valorisation de déchets :
Une autre propriété intéressante des ciments à base de céramiques est leur capacité à
stabiliser de nombreux déchets. Ils peuvent confiner des liquides, des mélanges et des
solides contaminés, encapsuler hermétiquement des métaux dangereux, des déchets
radioactifs, et recycler des déchets industriels en grande quantité. En effet, ils peuvent
incorporer des cendres d’origine anthropique, des déchets minéraux et métalliques, des rebus
de bois ou de verre et même des pneus. L’ajout de ces matériaux (jusqu’à 20% en masse)
contribue même souvent à renforcer la résistance structurelle des ciments à base de
céramiques.
Approche économique :
Les avantages économiques sont également très nombreux. Les ciments à base de
céramiques ont des propriétés à forte valeur ajoutée et très recherchées (ininflammabilité,
résistance structurelle élevée, faible porosité, réactifs à température ambiante). Ils peuvent
être fabriqués avec les outils de production traditionnels. Ils peuvent incorporer de nombreux
déchets très bon marché (baisse du coût de revient) et contribuer au recyclage de matériaux
encombrants (avantages économiques). Enfin, ils sont peu consommateurs d’énergie.
Il est évident, à la lecture de ce qui précède, que les émissions de CO2 associées à la
production de ciment à base de céramique sont très faibles par rapport au ciment portland
dans la mesure où des économies substantielles sont réalisées tant au niveau des émissions
de CO2 d’origine énergétique qu’au niveau des émissions de CO2 de procédé.
Commercialisation :
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VI. Conclusion :
Bilan :
Les ciments à base de pouzzolanes peuvent être activés selon trois procédés
distincts :
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Les ciments à base de céramique ont eux aussi de nombreux avantages : réaction
exothermique, durcissement rapide, résistance à la corrosion et aux conditions extrêmes, et
stabilisation de nombreux déchets. Ils émettent également très peu de CO2, ne nécessitent pas
d’investissements particuliers. Leurs coûts de revient dépendent du céramique utilisé mais
sont en moyenne légèrement supérieurs à celui du ciment portland. Néanmoins, leurs très
grandes qualités en font certainement des ciments à très fort potentiel de développement, au
moins pour des niches spécialisées.
Réflexions :
***
FIN
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