Cours de Combustion 2eme Partie
Cours de Combustion 2eme Partie
Cours de Combustion 2eme Partie
Les combustibles peuvent être de provenance et de nature très variées, ils contiennent
en quantités variables des éléments utiles : du carbone et de l’hydrogène et des éléments
neutres ou mêmes néfastes : de l’oxygène, de l’azote, du soufre, des minéraux (qui se
transforment en cendres)… Pour calculer la composition de leurs fumées, il est nécessaire de
connaitre leur composition chimique. On les classe ci-après selon leur nature :
Charbons
La nature des charbons est très variable, elle varie selon l’âge de leur formation. Elle
va des tourbes (les plus récentes 65 millions d’années) aux houilles (360 millions d’années)
en passant par les lignites. Leur valeur énergétique est croissante avec leur âge. Les teneurs
pondérales varient de la tourbe à la houille, pour des charbons purs secs et sans cendre, dans
les fourchettes suivantes :
C H O2 Pp
De 60 à 94% De 6 à 3,5% De 35 à 1,5% 20 à 36 MJ/kg
C H2 O2 N2 Ip Va VF CO2
50% 5,8% 43,2% 1% 18MJ /kg 4 ,5 5,2 19
Le pouvoir comburivore et le pouvoir fumigène sont bien sûr en Nm3/kg. (voir §I-2
2ième partie).
Les caractéristiques des déchets végétaux sur sec et sans cendre sont très semblables.
Par contre leurs teneurs en eau et en cendre peuvent être plus importantes. On trouvera des
données plus précises dans les aides mémoires en bibliothèque en particulier « l’aide mémoire
du thermicien 1997» p255
Autres déchets :
Leur recyclage constitue, s’il est possible est bien-sûr la meilleure solution, mais si
leur incinération est obligatoire, elle peut constituer une solution économiquement
avantageuse. Hormis ces derniers, on distingue :
Déchets ménagers
De constitution très variable, leur PCI est en général très faible et leur humidité est très
forte (30 à 40%). Ils nécessitent souvent l’utilisation d’un combustible d’appoint.
Déchets industriels
Leurs caractéristiques sont encore plus variable Ip=15 à 40 MJ/kg Ils sont constitués
pour l’essentiel de papiers et de cartons qui sont proches du bois et de plastiques, d’huiles et
de solvants qui se rapprochent des caractéristiques des hydrocarbures. On se reportera à
« l’aide mémoire du thermicien 1997» p287et 288 pour une étude au cas par cas.
Hydrocarbures pétroliers
Le pétrole est d’origine mal connue. Beaucoup plus ancien que les charbons, il est
certainement le résultat de la décomposition des microorganismes des mers primitives. La
teneur en soufre naturelle (gaz ou liquide) est importante. Ils doivent être désoufrés.
a) Produits de distillation :
N% 0 0 0 0,2 0,25
O% 0 0 0 0,2 0,4
Ma 15,4 15 15 14,3 14
d 0,55 0,75 0,8 0,844 0,99
Ip 46MJ/kg 44MJ/kg 43,5MJ/kg 42MJ/kg 42MJ/kg
b) Gaz naturels
Les gaz pauvres de cokerie, de haut fourneau, ou l’air butané ou propané ne sont
quasiment plus utilisés en France.
Alcools
Ils constituent de très bons des carburants de substitution pour moteurs à allumage
commandé grâce à leur indice d’octane élevé (voir §II-3). Ils ont de faibles pouvoirs
comburivores et demandent dont une adaptation du système d’alimentation. Pour cette raison,
on préfère utiliser aujourd’hui des produits de synthèse dérivés comme l’éther méthylique
(MTBE ou TAME) donné à titre d’exemple ou des déchets de l’industrie pétrochimique…
(Carburants et moteurs p745)
C% H% O% Ip MJ /kg Ma kg/kg d
Méthanol 37,5 12,5 50 20 6,45 0,796
Ethanol 52 13 35 26 8,93 0,794
MTBE 35,2 11,7 0,746
Ce sont les carburants de substitution pour moteurs diesels. Les huiles végétales, ayant
de mauvaises caractéristiques (viscosité et température d’écoulement élevée, température de
craquage et indice de cétane faible) on préfère utiliser ces huiles sous forme diester dont les
caractéristiques sont voisines de celles du gazoil. Le diester est une huile végétale estérifiée ie
transformée par réaction d’un acide ou d’une base en présence d’un catalyseur. (Carburants et
moteurs p819…)
En général, on utilise les teneurs par rapport aux fumées sèches γi car les analyseurs
fonctionnent à basse température, comme nous l’avons déjà dit sans la première partie du
cours, ainsi la plupart de l'eau est condensée.
Une mole de gaz carbonique consomme une mole d’oxygène pour se former, de même
pour SO2. Pour l’eau, il faut par contre une demi-mole d’oxygène. La quantité d’oxygène
nécessaire est donc la somme de ces trois quantités. Il faut retrancher la quantité d’oxygène
contenue dans le carburant pour avoir la quantité d’oxygène contenue dans le comburant. Et
pour avoir la quantité de comburant complète diviser par Ψ la teneur en oxygène du
comburant.
1 V
Va = (VCO 2 + V SO 2 + H 2O − VO 2 )
ψ 2
Ψ=0,21 pour l’air, entre 0,21 et 1 pour certaines applications industrielles à air
suroxygéné et 1 pour l’oxygène.
On ajoute le volume des différents gaz contenus dans les fumées sauf la vapeur d’eau.
V FS = VC O 2 + VSO 2 + V N 2 + (1 − ψ )Va
V FH = V FS + V H 2O + V H
Chaque atome de carbone du combustible pesant 12g forme dans les fumées une mole
de gaz carbonique occupant 22,4l sous les conditions normales, chaque atome d’hydrogène du
combustible pesant 1g forme dans les fumées une demi-mole d’eau occupant 22,4l sous les
conditions normales … Les caractéristiques de la combustion neutre dans l’air seront donc
égales à:
22,4 22,4
VCO 2 = 0,78. = 1,456 Nm 3 / kg V H 2O = 0,05. = 0,56 Nm 3 / kg
12 2
22,4 22,4
VO 2 = 0,064. = 0,045 Nm 3 / kg V N 2 = 0,014. = 0,011Nm 3 / kg
32 28
1 0,56
Donc : Va = (1,456 + − 0,45) = 8,052 Nm 3 / kg
0,21 2
V FS = 1,456 + 0,011 + 0,79.8,052 = 7,83 Nm 3 / kg
0,012.22,4
V FH = 7,83 + 0,56 + = 8,4 Nm 3 / kg
18
Le calcul est identique pour un combustible liquide sauf que celui-ci peut contenir du
soufre. Ce qui diffère, c’est uniquement que la masse atomique de S=32 au lieu de C=12.
On connait ici la composition du mélange en gaz purs (CO, CH4…) en volume cette
fois. Exemple :
Si la teneur en CO est inférieure à 1%, les teneurs sont très proches de celles de la
combustion complète. D’après les définitions vues à la première partie de ce cours, le volume
d’air réel est égal à:
V ' a = λVa = (1 + e)Va
Où λ est le facteur d’air et e l’excès d’air
V ' FS = V FS + eVa
La teneur en air des fumées sèches est donc :
eVa eVa
γa = =
V ' FS V FS + eVa
En sachant que la teneur en oxygène des fumées sèches est γO2=Ψ.γa, alors :
eVa
γ O 2 = Ψ γa = Ψ (1)
V FS + eVa
VCO 2+ SO 2
γ CO 2+ SO 2 = (2)
VFS + eVa
Pour le calcul des pertes par chaleur latente ou des pertes par imbrûlé, on peut avoir
besoin du titre en eau :
V H 2O
X H 2O =
V FH + eVa
On verra néanmoins au § I-3 2°) que le calcul direct par VH2O ou VFS est plus simple.
γ O 2 .VFS
e= (3)
(ψ − γ O 2 )Va
V CO 2 + SO 2 V
e= − FS
γ CO 2 + SO 2Va Va (4)
pur (§II-3 1ière partie), se complique sensiblement pour un combustible complexe, et pour
nous simplifier la tâche, nous utiliserons les diagrammes.
Le plus connu est le diagramme d’Ostwald que nous présentons ci-dessous. Il utilise
en général l’hypothèse que l’hydrogène est entièrement brûlé et qu’il ne reste que CO comme
imbrûlé.
Lorsque les deux mesures sont faites, on utilise la mesure d’O2 pour calculer l’excès
d’air e (formule (3) §II-1 2°)et on vérifie que la mesure est correcte par la comparaison de
CO2 (formule(2) même §) au deuxième calcul (SO2 est faible aujourd’hui même pour le fuel
car les spécifications actuelles des carburants sont sévères pour le soufre).
Si l’on a qu’un analyseur de CO2 on utilise la formule (4).
La mesure de CO permet d’estimer les pertes par imbrulés en général très faibles
sauf si le bruleur fonctionne mal ou λ<1. Les NOx sont à comparer aux limitations légales
(voir §I-4).
TF TR
Pth = q m ( ∫ Cp F dT − ∫ Cp R dT )
273 273
Pour calculer le 1er membre, il nous faut connaitre la composition des fumées par le
calcul du §I-2 2°) et l’évolution de la chaleur spécifique des différents composés. On donne
en général les chaleurs spécifiques molaires Cp’ des différents composés sous forme
polynomiale. Selon les auteurs les expressions changent. J’en propose une des plus simples ci-
dessous.
Pour les gaz diatomiques (O2,N2,CO…) :
Cp ' = 27,8 + 0,004T
Pour la vapeur d’eau :
Cp ' = 27,8 + 5,3.10 −3 T + 4,9.10 −6 T 2
Pour le gaz carbonique :
Cp ' = 27,8 + 33,4.10 −3 T − 9,7.10 −6 T 2
Les Cp sont en J/mole°K et T en °K.
Pour un hydrocarbure moyen (du propane au fuel domestique) les valeurs des courbes
ci-dessous donnent facilement de bons résultats. On prendra une valeur de Cp moyenne entre
273K et la température des fumées pour le rapport massique combustible/air calculé.
- Formules semi-empiriques
Une formule très utilisée est celle de Siegert. Elle donne une précision de l’ordre de
5% dans les plages correctes de CO2 et de T. Elle calcule le pourcentage des pertes
thermiques rapportées au PCI sous la forme suivante:
qth Ks
100. = (TF − TR )
PCI 100.γ CO 2
Dans la plupart des cas, l’eau reste sous forme vapeur dans les fumées et l’on n’a pas à
tenir compte de sa chaleur latente. Le seul cas où l’on doit en tenir compte pour le bilan, c’est
dans le cas des chaudières au gaz naturel à condensation. On calcule le débit d’eau
condensable au maximum qmH2O à partir du calcul de l’hydrogène total VH2O
qm H 2O = qmc.V H 2O .ρ ( H 2O ) 0
Où qmc est le débit du carburant en Nm3 si c’est un gaz ou en kg s’il s’agit d’un solide
ou d’un liquide. ρ(H2O)0 est la masse volumique de la vapeur d’eau dans les conditions
normales :
18
ρ ( H 2O ) 0 = = 0,8036kg / Nm 3
22,4
Les pertes par chaleur latentes peuvent donc s’écrire :
Calculée comme ci-dessus ces pertes ne rentrent que dans le bilan sur PCS. Pour un
bilan sur PCI et en cas de condensation des fumées, la grandeur qmcond LvH2O doit être
considérée comme un gain sur PCM.
Sur la figure suivante, on a tracé QLV=qmH2O LvH2O c’est à dire les pertes maxi par
chaleur latente (sans condensation) en fonction du rapport molaire H/C du combustible
Les pertes par imbrulés sont beaucoup plus simples à calculer avec la notion de
volume des fumées sèches V’FS :
PI = V ' FS qmc∑ γ I Ip I
Avec les mêmes valeurs les mêmes notations et les mêmes hypothèses qu’au §III-2 de
la première partie sauf qmc qui est ici le débit du carburant en Nm3/s si le combustible est un
gaz ou en kg/s s’il s’agit d’un solide ou d’un liquide.
Les causes de pollution par les installations motrices ou thermique sont multiples.
Elles présentent un caractère « inéluctable » lorsque le polluant émis est dû à la composition
du combustible comme :
- le soufre pour les fuels donnant SO2
- les composés organométalliques des charbons donnant des cendres volatiles
- ou encore le chlore pour l’incinération de déchets…
Il est vain de vouloir les éliminer en agissant sur la combustion. Les autres polluants
tel que CO, NO, les suies …dépendent largement de la conception de machine ou de son
réglage.
- les cendres
Comme nous l’avons dit, elles sont inhérentes au combustible. On ne peut réduire leur
émission que par filtration. Les filtres électrostatiques modernes ont des rendements
supérieurs à 99%. La règlementation impose un seuil maximal de 129mg/kWh PCI.
Sous forme de fumées noires donnant des suies, la présence d’imbrulés solides révèle
un problème de mélange. Ils proviennent du craquage du combustible en phase gazeuse
(FOD) ou liquide (FO). Elles sont très difficiles à éliminer lors de la combustion des fuels
lourds. Le seuil légal est de 215mg/kWh
-Oxydes de soufre
Le SO2 est irritant au-delà de 1ppm, les normes de qualité de l’air imposent en France
une teneur inférieure à 0,1ppm au niveau du sol. La teneur en sortie de cheminée est de
l’ordre de 2000ppm pour le fuel et de 500ppm pour le charbon. Le seul moyen de respecter
les limitations au niveau du sol est d’évacuer les fumées à une hauteur suffisante avec une
vitesse suffisante.
Le SO3 résulte de l’oxydation du SO2 à haute température. En présence d’eau, il
forme de l’acide sulfurique H2SO4 qui, s’il condense (point de rosée acide), corrode les corps
de chauffe et les conduits d’évacuation, fait s’agglomérer les particules solide et cause des
retombées sous forme de fumerons acides.
La tendance est à limiter la teneur des combustibles en soufre (les dispositions légales
sont de FO BTS<2% et TBTS<1% les FOD ou gaz oil sont limités à 0,3%)
- Oxydes d’azote
Le composé le plus dangereux est le NO2 qui est soit directement produit par la
machine mais surtout convertit dans l’atmosphère à partir du NO puis reconvertit en N2O4.
Reconnaissable à sa couleur (gaz roux), irritant les muqueuses à partir de 13ppm, il provoque
un œdème au poumon à partir de 40ppm. Responsable d’asthme, de pluies acides
déforestation et de smog (réduction de la visibilité dans les agglomérations).
Sa formation est due aux hautes températures, en particulier dans les moteurs, et à
l’excès d’air. Il est donc en lien direct avec la recherche de rendement. Bien qu’il n’y ait
pas de limitation légale l’OMS recommande une limite de 0,1ppm pour une exposition de 1h.
- Oxydes de carbone
-Particules
- Emissions gazeuses
- Les appareils électrochimiques portatifs qui ont une durée de vie très limitée 2 à
3ans. La cellule se pollue rapidement et l’on ne peut pas effectuer de mesure en continu sous
peine de réduire encore la durée de vie.
- Les appareils fixes de mesures en continu. Ils utilisent différentes propriétés des gaz.
La chimiluminescence des gaz est mise à profit pour les analyseurs de NO. Lorsque
l’on fait réagir NO avec l’ozone O3, la réaction produit de la lumière dont l’intensité est
proportionnelle à la concentration en NO.
La mesure par électrolyte solide. La plus connue est la sonde λ pour l’oxygène qui
fonctionne comme une pile à combustible. Un électrolyte solide constitué de zirconium fritté
est en contact d’un côté avec les fumées à mesurer et de l’autre avec l’air ambiant. La
différence de pression partielle de par et d’autre cause une ddp de 1v. La réponse de ce
capteur est très abrupte au passage de la stœchiométrie (absence d’O2 :1V ; présence : 0V).
Cette sonde est utilisée aujourd’hui pour commander les circuits d’injection des moteurs à
essence. Nous en reparlerons plus loin.
II Phénoménologie de la combustion
II-1 Mécanismes
- Réaction en chaine
Comme nous l’avons dit au cours de la première partie (§II-1) l’écriture globale de la
réaction n’explique pas le mécanisme réactionnel. Par exemple pour la combustion du
méthane vue à la première partie :
CH 4 + 2O2 → CO2 + 2 H 2 O
* * *
C H 3 + O2 → CH + 2OH
- Réactions d’équilibre
A haute température les gaz sont le siège de réactions d’équilibre qui se déplaceront
dans un sens ou dans un autre selon la température et selon la réaction. A la température des
combustions de nos machines ces réactions sont les suivantes :
1 1
CO2 ↔ CO + O2 ; H 2 O ↔ H 2 + O2 ; H 2 ↔ 2 H ; O2 ↔ 2O ; O + N 2 ↔ NO + N …
2 2
Le refroidissement brusque dû soit aux échanges avec les parois des chaudières ou
avec la charge du four, soit à la détente brutale dans les moteurs, va « figer » la composition
des produits qui va rester à basse température celle quelle était à haute température. La
réaction ne pourra plus se produire à basse température ou plutôt elle s’opérera à vitesse
infiniment plus lente car les constantes d’équilibre sont fonctions exponentielles de la
température, sauf en présence d’un catalyseur, le platine en général. Par exemple, la
combustion ne sera pas tout à fait complète même en excès d’air : on mesurera une présence
importante de CO, NO... H2 (voir constantes d’équilibre pour le calcul des pertes par imbrûlés
1ère partie §III-2b). Les pots d’échappements catalytiques permettent de recombiner à basse
température NO en N2 et O2, H2 en eau, CO en CO2….
2°) Auto-inflammation
Nous avons décrit dans le paragraphe précédent la réaction en chaine d’un point de
vue chimique c'est-à-dire à l’échelon microscopique, dans les paragraphes suivants nous nous
attacherons à décrire les observations macroscopiques.
L’auto-inflammation est le mécanisme qui régit au moins en partie toutes les formes
de combustions. On nomme ainsi
l’inflammation spontanée (sans
source extérieure) d’un mélange
donné de combustible et de
comburant. Il se produit pour ce
mélange sous des conditions
particulières de pression et de
température.
Il est intéressant de noter que dans le domaine des hautes pressions (celui des
moteurs), seule la température conditionne l’auto inflammation : c’est la température d’auto
inflammation.
Dans le domaine des basses pressions les choses sont moins simples : C’est le domaine
des flammes froides qui ne nous intéresse que peu pour nos installations énergétiques. Ce
phénomène se produit à basse pression et haute température dans certains mélanges et
s’accompagne de lumière et d’une faible élévation de température qui peut se répéter
plusieurs fois (formation de formaldéhydes voir § II-1 réactions en chaine).
L’expérience montre que l’auto inflammation n’est pas immédiate, elle se produit au
bout d’un délai θ. Pour déterminer ce délai, on utilise la machine à compression rapide
schématisée ci-dessous.
3°) Détonation
La détonation est une auto inflammation derrière une onde de choc. La détente résultante de la
combustion entretien l’onde de choc.
4°) Déflagration
On appelle déflagration la propagation lente d’un front de flamme. Les vitesses sont de
l’ordre de quelques centimètres à quelques mètres par secondes. On distingue plusieurs types
de déflagration selon la nature du mélange ou de son écoulement :
- Influence de la turbulence
Sous l’effet de la turbulence, du fait des fortes variations spatiales de vitesse, le front
de flamme se plisse jusqu’à sa rupture en multiples zones. L’accroissement de la surface du
front de flamme accroit la vitesse apparente de propagation. Pour un même volume de
produits de combustion, la surface du front de flamme est inversement proportionnelle au
diamètre des cellules.
- Combustion diphasique
La combustion est dite « diphasique » lorsque les deux réactifs ne sont pas sous la même
phase, en général le comburant est gazeux (air ou oxygène) et le combustible est liquide non
vaporisé ou solide (Fuel, charbon pulvérisé…)
Les échanges de chaleur entre la flamme et la partie à chauffer (charges pour un four,
parois de tubes dans une chaudière) sont de nature radiative ou convective.
Les échanges dans les fours sont surtout radiatifs et dépendent énormément de la
nature du combustible ou plutôt de la quantité de carbone-suie contenu dans la flamme. En
effet, si les gaz sont transparents et émettent très peu dans des bandes de fréquences
particulières, le carbone-suie, comme tout solide, rayonne dans tout le spectre. Le
préchauffage permet, par pyrolyse du combustible, d’augmenter la quantité de carbone suie
pour les carburants comme le gaz naturel peu émissifs naturellement.
Les échanges dans les chaudières sont mixtes : radiatifs dans la partie foyer et
convectif dans leur partie échangeur ou économiseur. On se reportera au cours de convection
et d’échangeur.
I=qmVs+(ps-pa)Ss
qm gaz Va
L0 = 6,65 (1 − )
Iρ GB d
Dans un four (atmosphère confinée), les parois causent une recirculation qui écrase le
jet. La théorie de Craya permet de calculer une nouvelle longueur de jet confiné.
Type B flamme boule : la longueur de la flamme est réduite se qui peut présenter un
avantage dans certaines applications.
Type C flamme murale : l’écoulement pariétal favorise le transfert avec les parois
L’ignition dans les MAC est obtenue par une étincelle électrique entre les deux
électrodes de la « bougie ». Aujourd’hui cette étincelle est produite électroniquement par soit
une décharge capacitive (q=1/2 CU2) ou par l’ouverture d’un circuit inductif (Bobine :
q=1/2LI2). La décharge capacitive est plus efficace.
Sur la figure suivante, on peut voir que la propagation de la déflagration dans le MAC
dure une fraction importante du cycle (la combustion n’est d’ailleurs souvent pas terminée à
l’ouverture de la soupape d’échappement). Il faut donc déclencher l’étincelle longtemps avant
le point mort haut (25 à 40° mesurés sur le vilebrequin). Cette avance à l’allumage est soit
fixe sur certains moteurs (groupes électrogènes, moteurs d’avions...), soit variable et calculée
à partir des données de pression, température, vitesse de rotation… par un calculateur
(allumage cartographique automobile).
- Le refroidissement rapide des gaz brulés provoque, comme nous l’avons vu au §II-1
de cette 2ème partie, leur « trempe » d’où la présence de NO et CO même en mélange
pauvre.
- Les hydrocarbures imbrûlés CH proviennent de l’inhibition de la combustion près
des parois.
La richesse est bien-sûr un facteur important du fonctionnement des MAC. Elle influe
aussi fortement sur le couple et la consommation :
La richesse choisie pour les MAC actuels est de 1 exactement pour protéger le pot
d’échappement catalytique qui est placé très près du moteur. Pour des questions d’efficacité
en cycle urbain, il doit être très chaud et très rapidement pour être opérationnel le plus
rapidement possible. Cette richesse est obtenue grâce à l’utilisation de sonde λ (voir §I-4 2°).
Le fonctionnement des moteurs actuels est donc un moyen terme entre puissance et
consommation.
Lors de la combustion, les gaz frais sont portés à des températures très supérieures aux
limites d’auto-inflammation à cause de la dilatation des gaz brulés et aux échanges thermiques
avec ceux-ci et avec les parois. Si le délai d’auto-inflammation est dépassé avant que tous les
gaz frais ne soient brulés, le reste de ces gaz, appelés « end-gaz », s’enflamme en bloc. Cela
provoque un accroissement soudain de leur température donc de leur volume et de leur
pression, générant une onde de choc. En se réfléchissant sur les parois, cette onde engendre
des vibrations (5kHz). Ces vibrations sont à l’origine d’un bruit caractéristique appelé
« cliquetis ». Le phénomène, outre le bruit désagréable qu’il engendre, peut entrainer la
détérioration des pièces mécaniques. Il augmente les transferts thermiques avec les parois
(réduction du rendement et détérioration des pièces) et la production de polluants.
- L’architecture du moteur enfin joue, elle aussi, un rôle important : on doit chercher à
augmenter la turbulence (forme de la chambre de combustion ou des tubulures d’admission)
Pour augmenter l’indice d’octane des essences de distillation, on ajoutait des dopants
tels que le plomb tétraéthyle (Pb(C2H5)4) qui en très faible quantité (1/1000) augmente
l’indice d’octane. Mais le plomb est un inhibiteur tandis que le platine est un catalyseur. Les
dépôts du plomb sur les cellules microporeuses des pots d’échappement catalytiques des
automobiles recouverts de platine annihilent son effet (voir §II-1 1°). De plus le plomb est
responsable du saturnisme. Ce dopant n’est utilisé aujourd’hui que pour les moteurs d’avions.
Pour l’automobile, on utilise dans les MAC des essences sans plomb. Le plomb ayant,
par ailleurs, un effet lubrifiant, l’absence de plomb dans les essences actuelles cause, sur
certains moteurs anciens, une usure prématurée des sièges de soupape (récession).
La nécessité à la fin des années 90 de supprimer le plomb des essences a conduit les
pétroliers à améliorer leurs procédés de fabrication de manière à conserver un bon rendement
de production. L’essence est un mélange de très nombreux hydrocarbures (paraffines ou
alcanes, naphtènes ou cyclanes, oléfines ou alcènes, aromatiques… de C3 à C9).
L’amélioration des procédés consiste à favoriser la production de composés à forts indices
d’octane au détriment des autres en :
Les carburants de substitution pour MAC peuvent être gazeux (hydrogène, gaz de
méthanisation : biogaz) ou liquides (alcools ou dérivés). Les carburants gazeux demandent
une refonte complète du système d’alimentation : réservoirs, injecteurs, capteurs,
électronique…Les liquides engendrent beaucoup moins de modifications. Leurs différences
avec les essences de pétrole sont de quatre ordres :
- Leur PCI est en général plus faible, la conclusion est identique que précédemment
c'est-à-dire que l’on consommera plus de carburant de substitution. Mais ce qui importe
surtout c’est la puissance du moteur à cylindrée constante c'est-à-dire la valeur de qc la
chaleur massique du carburant à la stœchiométrie.
qmcPCI
qc =
qma + qmc
Cette valeur est quasiment identique pour tous les carburants.
- Leur indice d’octane est bien meilleur que celui des produits pétroliers (voir tableau
précédent). Cela permet des taux de compression plus élevés donc un rendement meilleur et
une réduction des émissions de CO2.
On comprend aisément qu’il faut injecter le carburant avant le PMH. C’est ce que l’on
appelle l’avance à l’injection (de l’ordre de 40° vilebrequin). Le carburant n’étant pas pré-
mélangé à l’air, il trouve difficilement, par diffusion, les dernières molécules d’oxygène en fin
de combustion. Ainsi, la combustion diphasique exige pour que le carburant brule
complètement que la richesse soit inférieure à 0,65.
Les machines à flux continu n’ont pas les problèmes de cognement que l’on vient de
voir à propos des machines alternatives. Ils peuvent utiliser quasiment n’importe quel type de
carburant liquide ou gazeux. Par contre le travail indiqué massique de ces machines est
beaucoup plus faible ce qui doit être compensé par des débits beaucoup plus importants. La
turbine dont les aubages sont très sollicités par les forces centrifuges, baigne en permanence
dans le fluide chaud. Ainsi, les contraintes imposées à la chambre de combustion sont les
suivantes :
- la température d’entrée dans la turbine doit être limitée et la plus homogène possible.
- une richesse globale faible (entre 0,1 et 0,5 pour que la température<1000°K) tout en
assurant la stabilité de la flamme.
- stabilité
La zone du foyer 2,3F est alimentée par un mélange quasi stoechiométrique, tandis
que les produits de cette combustion sont dilués avant l’entrée dans la turbine pour limiter la
température.
Empiriquement, on constate que, pour des questions de stabilité, les vitesses moyennes
doivent être limitées à 30m/s dans le foyer et la chambre. Pour des raisons de rendement, on
calcule aussi un temps de séjour moyen dans le foyer et dans la chambre :
VF ρ 3F V ρ
tF = ≥ 3ms ; t C = C 3 ≥ 5ms
qm F qm
Les chambres sont essayées dans des conditions qui ne sont pas forcément identiques
aux conditions d’utilisation. On introduit donc un paramètre semi-empirique à partir de la
théorie cinétique des gaz, la charge aérodynamique de la chambre :
qma
Ω= T2
1,8 300
Vp e