Chapter 15 To Researchgate
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Ali BOUAFIA
Saad Dahlab University
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PROBLEMES RÉSOLUS
Toute reproduction intégrale ou partielle de ce document sur quelque support que ce soit, à usage
commercial sans autorisation explicite de l’auteur, est strictement interdite et constitue une violation
de la propriété intellectuelle protégée par l’ONDA (Office National des Droits d’Auteurs) et une
contrefaçon sanctionnées par le code pénal.
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Nous faisons appel aux lecteurs afin de les sensibiliser sur la menace que représente la contrefaçon
pour l’avenir de l’écrit et de la production intellectuelle, particulièrement dans le domaine de l’édition
scientifique et technique. Pour cela, nous les prions de nous signaler toute fraude en nous contactant
par message électronique à l'adresse E-mail suivante : [email protected]
Logiciels de calcul
La résolution de certains problèmes a nécessité l’utilisation des logiciels tels que : SETPIL, SPULL,
DEEPSOIL, OPTUM, STB et SPW. Il s’agit des logiciels du type Freeware ou en version d’essai qui sont
disponibles sur simple demande par message électronique adressé à l’auteur, à l’adresse :
[email protected]
Chapitre 8. Capacité portante des fondations à partir des essais sur place
8.1. Rappels du cours 191
8.2. Applications 195
8.3. Solutions 203
Chapitre 10. Tassement des fondations à partir des essais sur place
10.1. Rappels du cours 229
10.2. Applications 236
10.3. Solutions 239
Annexes
Annexe 1 : Liste des symboles et notations 712
Annexe 2 : Liste des abbréviations 728
Photos de couverture 729
Dans cet état des choses, ce livre a pour mission de présenter l’application des méthodes de calcul
en se référant dans bon nombre de cas à des exemples issus des projets géotechniques. Il va sans dire
que la résolution de tels problèmes est très avantageuse car elle permet d’analyser des "cas d’étude" et
d’apprécier la démarche entreprise pour appliquer telle ou telle méthode de calcul. Cependant, en fin
de chaque chapitre, quelques problèmes ont été conçus en vue du développement de certains aspects
théoriques, afin d’interpréter certains phénomènes ou d’expliquer la signification physique de certains
paramètres de calcul.
Ce livre a été conçu sous sa forme électronique pour être largement diffusé au sein d’un public
intéressé par le calcul des ouvrages géotechniques. Il est structuré en trois grandes parties, à savoir :
Bases de mécanique des sols, Calcul statique des ouvrages géotechniques, et Calcul dynamique des
ouvrages géotechniques. Bien que chaque chapitre commence par un bref rappel des notions requises
pour la résolution des problèmes proposés, il est à préciser que ce rappel ne dispense pas du bagage
théorique nécessaire, fourni par une formation didactique en géotechnique. Il est à noter que ce rappel
est essentiellement extrait des livres de l’auteur, regroupés dans une liste à la fin du livre, et indiqués
en tant que référence par leur numéro d’ordre entre crochets. Il est aussi important de noter dans ce
contexte que le livre ne rappelle pas les définitions et la terminologie courante en géotechnique. Ainsi,
sur le plan formel, les symboles des grandeurs ainsi que les notations ont été définis en quasi-totalité
conformémement au recommandations de la SIMSG (Société Internationale de Mécanique des Sols et
de Géotechnique) et regroupées dans une liste en annexe du livre. Ainsi, les grandeurs utilisées dans
les formules sont directement définies dans cette liste et ne sont que citées dans le texte du rappel du
cours. On trouve aussi en annexe une liste des abbréviations utilisées dans le livre.
Le contenu de ce livre, bien qu’il traite d’une vingtaine de chapitres relatifs au calcul géotechnique,
basés sur les méthodes les plus courantes de calcul des ouvrages géotechniques, ne prétend pas être
exhaustif. Chaque chapitre commence par un bref rappel des méthodes de calcul, énonce les
problèmes à résoudre, ensuite regroupe les solutions en fin de chapitre.
Malgré l’effort fourni, tant de fond que de forme pour mettre au point ce livre, la première édition ne
prétend pas être parfaite et bon nombre d’erreurs aurait probablement échappé à la vigilence des
relecteurs. Les lectures critiques seront les bienvenues pour des futures améliorations de ce livre, en
les transmettant par message à l’adresse électronique ci-dessous.
Ali BOUAFIA
Université Saâd Dahleb de Blida
Faculté de Technologie
Département de Génie Civil
E-mail : [email protected]
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15.1.1. Introduction
Contrairement aux murs de soutènement, les écrans de soutènement sont des ouvrages
relativement souples et minces travaillant en flexion, leur poids ayant un rôle négligeable dans la
stabilité du système soutènement/sol. De tels ouvrages peuvent être auto-stables ou ancrés dans le
massif et leur fonctionnement peut être gouverné par leur fiche encastrée mobilisant une certaine
butée et/ou par d’éventuels tirants d’ancrage. Appartiennent à cette catégorie d’ouvrages de
soutènement les rideaux de palplanches, les parois moulées, les murs en batardeaux et les fouilles
blindées.
Les rideaux de palplanches sont des soutènements plans relativement souples installés par
adjonction des profilés métalliques dans le sol, par battage ou vibro-fonçage (voir figure 15.1). La
souplesse de ces écrans leur confère une grande capacité d’adaptation aux grands déplacements dus à
une éventuelle sollicitation sismique. Ils sont largement utilisés dans les travaux de génie civil et génie
maritime, tels que dans les quais portuaires, les bajoyers d’écluse, ainsi que dans le soutènement des
fouilles et des remblais, et peuvent être utilisés en tant qu’ouvrages de soutènement permanents ou
temporaires.
La paroi moulée est un écran de soutènement souple formé de la juxtaposition des panneaux
verticaux, plans ou courbés, généralement en béton armé. A l’encontre des murs de soutènement
fonctionnant par leur poids pour assurer la stabilité, les parois moulées fonctionnent par
encastrement dans le sol ou par ancrage.
La particularité d’un mur en paroi moulée est qu’il se réalise au sein du sol, qui lui sert de moule,
sans aucun besoin de coffrage ou blindage. A l’aide de machines conçues pour une telle technique, on
réalise une tranchée ou un forage, on la remplit par le béton, ensuite on procède au terrassement de la
fouille après prise du béton (voir figure 15.2). Dans des terrains présentant un risque d’éboulement,
tels que les sols pulvérulents et les sols fins mous, le forage s’effectue en présence d’une boue de
bentonite. La paroi est des fois scellée par des nappes de tirants d’ancrage sur sa hauteur afin de
renforcer le soutènement.
La paroi moulée peut être avantageusement utilisée en tant que soutènement définitif faisant partie
de la structure en tant que mur porteur.
En cas de fouilles profondes ou de grandes dimensions, ou dans les terrains raides impénétrables
par des rideaux de palplanches, l’écran en paroi moulée est bien adapté à de telles conditions, et est
souvent utilisé dans les parkings souterrains, les silos enterrés, les cuvelages de caves d’immeubles et
les piédroits de métro ou de tunnel.
Outre la fonction soutènement, un mur en paroi peut être conçu en tant qu’écran d’étanchéité, ce qui
est le cas par exemple des voiles d’étanchéité sous un barrage, ou les écrans d’anti-contamination des
nappes phréatiques par les déchets liquides.
Figure 15.2. Schéma de réalisation d’une paroi moulée en panneaux coulés sur place
Enfin, la paroi moulée peut être conçue en tant qu’élément de fondation profonde, appelée barrette,
pouvant recevoir des efforts périphériques importants de la structure (voir figure 15.3).
Les murs en batardeaux sont des enceintes étanches réalisées le plus souvent en rideaux de
palplanches dont la fonction principale est d’interdire l’intrusion de l’eau dans une fouille. Ces murs
sont réalisés soit à titre provisoire pour assurer des travaux de fondations en site aquatique, soit en
tant qu’ouvrage durable assurant la protection contre le risque d’affouillement (voir figure 15.4).
Une fouille blindée est une excavation comportant sur ses parois des soutènements opposés butés
glisser entre eux des panneaux en bois, en acier ou en béton préfabriqué, au fur et à mesure qu’on
descend dans l’excavation.
La paroi parisienne est une variante de la paroi berlinoise consistant à installer des poteaux
préfabriqués en béton armé entre lesquels on insère des dalles en béton préfabriqué (voir figure
15.10).
Les états limites ultimes suivants, intégralement extraits de l’Eurocode 7, doivent être pris en
compte lors du dimensionnement aussi bien d’un écran que d’un mur de soutènement [29] :
"1. Instabilité d'ensemble (voir figure 15.11),
2. Rupture d'un élément de la structure tel qu'un mur ou un écran, un ancrage, un étai ou un buton, ou
rupture de la liaison entre de tels éléments (voir figure 15.12),
3. Rupture par rotation ou translation de l'écran ou de certaines de ses parties (voir figure 15.13),
Figure 15.11. Schémas de quelques modes Figure 15.12. Schémas de quelques modes de rupture
d’instabilité d’ensemble [29] des éléments de structure [29]
Figure 15.13. Schémas de modes de rupture par rotation d’un écran [29]
Un état limite de service commun à plusieurs règlements est la manifestation des déplacements
excessifs, pouvant perturber le fonctionnement normal de l’ouvrage.
Selon l’Eurocode 7 et la norme française NF P94-282, la pression à l’état de repos à une profondeur
z est donnée par :
L’angle β est l’inclinaison du sol à l’amont de l’écran, orientée vers le haut à partir du mur (avec β≤ φ).
Le coefficient n est en général pris égal à 0.50, et OCR est le degré de surconsolidation (voir équation
5.19).
Enfin, il est recommandé de considérer la direction de la force parallèle à la surface du terrain (δ=β)
conformément à la théorie de Rankine.
Le calcul de la pression des terres sur un écran est identique à celui sur un mur, sur la base de la
méthode de superposition des effets, comme suit :
(15.2)
Les équations (14.7) à (14.31), vues aux paragraphes 14.1.2.1 à 14.1.5 du chapitre 14, concernant le
calcul de chaque composante de pression, le cas d’un sol multicouche, et la prise en compte de la
pression de l’eau interstitielle, s’appliquent intégralement en cas d’un écran de soutènement, en
prenant le plus souvent le cas d’un écran vertical (λ=0).
Ainsi, à titre illustratif, conformément à la figure 15.17, les composantes normales (σ) et
tangentielle (τ) de la pression de poussée effective se déterminent à l’interface côté amont comme
suit :
C1 '
' ( z ) v ' ( z ) K a cos q1 K aq cos (1 K aq ( 0) cos ) (15.3)
tg1
( z) ' ( z)tg ( ) (15.4)
C2 '
' ( z ) v ' ( z ) K p cos q2 K pq cos ( K pq ( 0) cos 1) (15.5)
tg 2
( z) ' ( z)tg ( ) (15.6)
15.1.3.3.1. Stabilité vis-à-vis de la rupture par rotation (ou par défaut de butée)
Selon l’Eurocode 7, il faut vérifier que le système écran/sol résiste à une rupture rotationnelle (par
défaut de butée) en adoptant une fiche D suffisante et/ou en réalisant un écran ancré par une ou
plusieurs nappe de tirant d’ancrage.
En cas d’un écran auto-stable, on peut utiliser le diagramme simplifié de pressions de la figure
15.19, et adopter les hypothèses de la "méthode du rideau encastré", comme suit :
En deçà du centre de rotation O, la poussée côté amont et la butée côté aval atteignent les valeurs
limites données par la théorie d’équilibre limite.
La contre-butée est mobilisée sur une hauteur égale à 20% de la hauteur f 0 sur laquelle est mobilisée
la butée (c'est-à-dire x=0.2f0).
La contre-butée est remplacée par une force concentrée C au point du centre de rotation O.
Selon la figure 15.19, le diagramme de calcul résulte de la différence des pressions nettes de poussée
et de butée, et peut être remplacé par trois forces : poussée P’, butée B’ et contre-butée C. La distance t
correspond à l’égalité des pressions active et passive, et est donc connue. Les inconnues du problème
sont donc f0 et C et la démarche de calculs est comme suit :
Etape 1. Ecrire les forces de poussée P’ et de butée B’ en fonction de la fiche D (ou de f 0),
Etape 2. Ecrire que la somme des moments de flexion par rapport au centre de rotation O est nulle, ce
qui aboutit à une équation en f0,
Etape 3. Calculer f0 et en déduire les forces P’ et B’, en considérant un coefficient de sécurité Fs égal à 2
sur la force de butée,
Etape 4. Déduire la contre-butée C de l’équilibre des forces horizontales :
C = B’/Fs-P’ (15.7)
D = t +1.2f 0 (15.8)
Etape 6. Déterminer les diagrammes du moment de flexion et de l’effort tranchant et en déduire les
efforts maximums Tmax et Mmax.
Il est à noter que cette méthode de calcul est recommandée par la norme NF P94-282. En cas d’un
écran avec tirants d’ancrage, cette norme exige tout simplement de vérifier que la somme des
moments déstabilisants par rapport au point A (point d’ancrage du tirant dans l’écran) est inférieure à
la somme des moments stabilisants par rapport au même point.
Pour étudier un écran ancré, on peut avoir recours à la "méthode de butée simple" ou à celle des
"poutres équivalentes".
La méthode des poutres équivalentes repose sur les mêmes hypothèses que la "méthode du rideau
encastré". Or, comme le montre la figure 15.20, le problème comporte trois inconnues, à savoir la fiche
D (ou f0), la contre-butée C et la force T dans le tirant d’ancrage. Les équations d’équilibre statique sont
insuffisantes et il y’a lieu d’y ajouter une troisième équation sous forme d’une hypothèse
supplémentaire. On admet en fait que le centre de pression O’, soit à une profondeur t du fond de
fouille, est confondu avec le point de moment nul, ce qui permet de décomposer le rideau en deux
poutres sur appuis simples, comme schématisé à la figure 15.21. Les étapes de calcul sont comme suit :
Il est à noter que la méthode des poutres équivalentes est limitée aux sols pulvérulents, et que celle
du rideau encastré est recommandée à un écran relativement souple par rapport au sol, ce qui
correspond à un écran dans un sol dense ou raide, ou à un écran de grande hauteur et de faible inertie.
La méthode de butée simple (basée sur le cas d de la figure 15.16) est recommandée aux écrans
ancrés relativement rigides par rapport aux sols, ce qui correspond à un écran dans un sol lâche ou
mou, ou à un écran court de grande inertie, c'est-à-dire que sa fiche D est tellement petite que la
contre-butée ne se mobilise pas.
Comme le montre la figure 15.22, considérons un rideau ancré en un point A, et ayant une fiche
mobilisant la butée limite sur la fiche du rideau. Les forces agissant sur l’écran sont la force P
résultante des poussées à l’amont, la force B résultante de la butée limite agissant sur la fiche D et
l’effort T dans le tirant d’ancrage. Les inconnues du problème sont donc D et T et la méthodologie des
calculs est comme suit :
Etape 1. Ecrire les forces de poussée P et de butée B en fonction de la fiche D,
Etape 2. Ecrire que la somme des moments de flexion par rapport au point A est nulle, ce qui aboutit à
une équation en D à résoudre,
Etape 3. Calculer les forces P et B,
Etape 4. Considérer un coefficient de sécurité Fs égal à 2 sur la force de butée et déduire T de
l’équilibre des forces horizontales, soit :
T = P-B/Fs (15.9)
Etape 5. Déterminer les diagrammes du moment de flexion et de l’effort tranchant et en déduire les
efforts maximums Tmax et Mmax.
qstb
qdst (15.10)
Fs
qdst et qstb sont respectivement les contraintes verticales déstabilisatrice et stabilisatrice agissant à la
base de l’écran, et Fs un coefficient de sécurité pris égal à 2.
Selon l’Eurocode 7, pour des excavations de grande largeur et de faible profondeur, il est
recommandé d’utiliser le mécanisme de plasticité de Prandtl décrivant un équilibre limite des
contraintes de part et d’autre de la base de l’écran. En cas d’un sol frottant (φǂ0) à la base de l’écran, on
peut écrire que :
N q 1
q stb N q v 2 ' C 'k (15.11)
tg '
σv2’ est la contrainte effective verticale à la base de l’écran côté aval (fouille), qu’on peut calculer
comme suit :
σv2’=γZw2+[γsat-(1+i2)γw][D-Zw2] (15.12)
1 sin '
Nq exp(tg ' ) (15.13)
1 sin '
En cas d’un sol purement cohérent (φ=0) à la base de l’écran, la contrainte verticale stabilisatrice
totale s’écrit :
La contrainte effective verticale σv1’ à la base de l’écran côté amont (derrière l’écran) est elle-même
la contrainte déstabilisatrice qdst :
qdst=σv1’=γzw1+[γsat-(1-i1)γw][H+D-zw1] (15.15)
i1 et i2 désignent respectivement le gradient hydraulique moyen côté amont du mur et côté aval
(fouille), le premier correspondant à un écoulement descendant et le second à un écoulement
ascendant vers la base de la fouille.
Un écran de soutènement peut subir une rupture verticale suite à une perte de capacité portante,
comme le schématise la figure 15.14. La vérification de la capacité portante n’est nécessaire que si
l’écran supporte des charges verticales descendantes provenant d’une structure portée par l’écran,
comme c’est le cas d’une tranchée couverte (voir figure 15.24), d’un plancher, d’un radier et/ou des
tirants d’ancrages ou des butons très inclinés.
Pour la vérification de la capacité portante du sol sous l’écran, on a recours aux méthodes du calcul
des fondations superficielles et profondes (voir respectivement les chapitres 7, 8 et 11).
L’analyse en déplacements d’un écran se fait couramment sur la base de la théorie du module de
réaction ou à partir d’une modélisation par la méthode des éléments finis. Ces deux catégories de
P(z)=khY(z) (15.16)
kh, appelé Coefficient de réaction (kN/m3), n’est pas une grandeur géotechnique intrinsèque, puisqu’il
dépend aussi bien des dimensions de l’écran, de sa rigidité et de la nature du sol.
La méthode du module de réaction consiste tout simplement à discrétiser l’interface écran/sol en
une infinité de ressorts horizontaux, la réponse de chacun étant décrite par une loi de transfert de
charges (ou loi de comportement de l’interface écran/sol), notée universellement par courbe P-Y.
L’écran est assimilé à une poutre élastique de largeur unité, dont la déformée est décrite par
l’équation classique de déformée d’une poutre :
d 4Y (Z )
EI P1 (Y , z ) P2 (Y , z ) Pw ( z ) 0 (15.17)
dz 4
EI est la rigidité à la flexion de l’écran, pour une largeur unité. P 1, P2 et ΔPw sont respectivement la
pression horizontale à l’amont du rideau, à l’aval, et la différence de pression interstitielle à la
profondeur z, comme le schématise la figure 15.25. La pression P varie linéairement par segments avec
le déplacement Y, d’après les courbes P-Y de cette figure (Balay, 1984).
L’intégration analytique de l’équation différentielle est difficile, voire impossible en cas d’un sol
hétérogène, comme il a été déjà mentionné. En outre, les relations P-Y étant non linéaires, la pression
dépend du déplacement, ce qui nécessite un processus itératif sur l’équilibre du rideau pour aboutir à
la pression correspondante. Le recours à l’ordinateur est donc inévitable, et on assiste actuellement à
la naissance de plusieurs logiciels puissants de calcul des écrans par cette méthode, tels que Denebola
mis au point par l’IFSTTAR (ex : LCPC), SPW (Sheet Pile Wall) de l’université de Delft, et Reward
développé par GCG (Geotechnical Consulting Group). De tels logiciels offrent la possibilité d’analyser le
comportement du système écran/sol au cours des différentes phases des travaux de soutènement,
dont un exemple est schématisé à la figure 15.26.
Le calcul automatique en génie géotechnique a vu ces dernières années, un développement
important avec introduction de la méthode des éléments finis au calcul des ouvrages. Cette méthode
permet de discrétiser le système sol/écran/ancrage en un maillage d’éléments dont les propriétés sont
variables dans l’espace et en fonction du chargement.
Tout programme général d’éléments finis permet de faire un calcul d’écrans à l’aide des éléments en
déformation plane. Certains logiciels disposent de la possibilité d’inclure d’éléments d’interface entre
l’écran et le sol, permettant ainsi un décollement possible de l’écran, ce qui permet une modélisation
plus réaliste de l’interaction sol/écran. Il existe aussi des logiciels d’éléments finis spécialisés en
géotechnique, tels que Plaxis, Crisp, Abaqus et Oasys, permettant de par leur convivialité et leur
interactivité une modélisation aisée de ce type de problème.
La norme française NF P94-282 recommande d’utiliser, dans le cadre d’une analyse du type MISS
(Modélisation de l’Interaction Sol-Structure), la méthode du module de réaction en définissant la
courbe de réaction P-Y à une profondeur z par une courbe trilinéaire, schématisée par la figure 15.27.
Les droites horizontale (1) et (2) simulent respectivement le comportement en poussée et en butée, et
la droite intermédiaire est caractérisé par une pente égale au coefficient de réaction latérale K h, évalué
à partir de l’essai pressiométrique PMT, en fonction du module pressiométrique EM, comme suit :
4/3
EM ( z )
( z ) (15.18)
K h ( z) 2 1/ 3
EI
B0
EI est la rigidité à la flexion d’un élément de l’écran ayant une longueur B 0 prise conventionnellement
égale à 1 m.
Les contraintes σa, σp sont déterminées à partir des équations 15.1 à 15.6. Le coefficient α de
structure du sol, déjà vu dans le calcul du tassement des fondations (chapitre 10), est donné par le
tableau 10.1.
La norme précise que l’équation précédente pour le calcul de Kh n’est pas adaptée aux deux cas
suivants : lorsque la fiche D de l’écran est inférieure à 1.5L0 ou la largeur Bf de la fouile est inférieure à
3L0, L0 étant la longueur élastique de l’écran donnée par :
EI
L0 4 4 (15.19)
K h B0
En cas où la fiche D de l’écran est inférieure à 1.5L0, le coefficient de réaction est à calculer comme
suit :
E ( z) 4 / 3
M
EM ( z ) (15.20)
K h ( z ) max2 , 5.4
EI
1/ 3
( z) f
B
0
4/3
EM ( z )
(15.21)
K h ( z ) max2
E ( z)
, 7.2 M
EI
1/ 3
( z)B f
B
0
Une fouille verticale profonde de 6 m est ouverte dans un site urbain composé d’une argile plastique
brune saturée et pratiquement homogène. Comme le schématise la figure 15.28, l’écran de
soutènement provisoire est un système de rideaux de palplanches, de surface lisse, installés par
battage, et ancré par une nappe de tirants d’ancrage horizontaux à 1.5 m de la tête du rideau, .
On considère que le rideau est suffisamment rigide pour que le sol se comporte en état d'équilibre
limite en butée simple, sans mobiliser de contre-butée à l’amont du rideau.
Les caractéristiques physiques et mécaniques de l’argile à court et à long terme sont : γsat=20
kN/m3, Cu=40 kPa, φu=0, γ’=10 kN/m3, C’=30 kPa et φ’=30°.
1) Tracer le diagramme de pressions nettes agissant sur le rideau et déterminer les forces agissant sur
le rideau,
2) Déterminer la fiche minimale du rideau mobilisant une butée assurant la stabilité du rideau à court
terme,
3) La présence d’un ouvrage provisoire à l’amont du rideau a été prise en compte par l’effet d’une
pression verticale uniforme q=30 kPa. Déterminer la fiche minimale dans ce cas,
ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo
Dans un site sur lequel sera réalisé un ouvrage comportant un sous-sol profond de 9 m, une fouille
verticale est soutenue provisoirement par un rideau en palplanches de surface lisse, ancré par une
nappe de tirants d’ancrage horizontaux à 2 m de la tête du rideau, et installé par vibrofonçage. Il est
supposé que le rideau est suffisamment rigide pour que le sol sableux se comporte, en état d'équilibre
limite, en butée simple, c'est-à-dire que le rideau peut manifester une rotation seulement par rapport
au point d'ancrage, ainsi qu’un déplacement en pointe mobilisant toute la butée en aval et sans
mobiliser de contre-butée à l’amont du rideau.
1) Déterminer la fiche minimale du rideau mobilisant une butée assurant la stabilité du rideau,
2) Un ouvrage provisoire à l’amont du rideau exerce une pression verticale uniforme q=25 kPa.
Déterminer la fiche minimale dans ce cas.
Oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo
Dans le cadre du projet d’une tour commerciale comportant 2 sous-sols, il a été envisagé d’étudier la
solution de soutènement par une paroi moulée autostable à pieux sécants de 0.8 m de diamètre (voir
figure 15.30). Les pieux étant installés par forage à la boue, on considère la surface de l’interface
écran/sable comme étant de rugosité intermédiaire. En outre, l’écran est considéré comme étant
souple et peut ainsi mobiliser une contre-butée en dessous d’un centre de rotation. On peut ainsi
appliquer la méthode du rideau encastré.
Le site du projet est composé d’une épaisse couche de sable graveleux avec des traces d’argile. Sur
une profondeur de 20 m, aucune nappe phréatique n’a été détectée, et le sol étudié est pratiquement
considéré comme sec dont les caractéristiques physiques et mécaniques sont : γ d=15.5 kN/m3, φ=35°
et C≃0 kPa.
1) Déterminer la fiche minimale de la paroi mobilisant une butée assurant la stabilité de l’écran,
2) Un ouvrage provisoire à l’amont de la paroi exerce une pression verticale uniforme q=35 kPa. On
demande de déterminer la fiche minimale dans ce cas, ainsi que la force de contre-butée.
ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo
Une station d’épuration comporte un bloc en sous-sol épais de 7 m, à réaliser au sein d’une fouille à
soutenir par une paroi moulée autostable en panneaux préfabriqués épais de 0.7 m.
Le site du projet est composé d’un dépôt profond d’argile plastique, saturée, et pratiquement
homogène. La nappe d’eau phréatique a été détectée à 2 m par rapport à la surface, mais, dans les
calculs, son niveau est supposé en surface. Les caractéristiques physiques et mécaniques de l’argile
sont : γsat=20 kN/m3, Cu=50 kPa, φu=0, γ’=10 kN/m3, C’=40 kPa et φ’=30°.
On considère la surface de l’interface écran/sable comme étant lisse. En outre, l’écran est considéré
comme étant souple et peut ainsi mobiliser une contre-butée en dessous d’un centre de rotation.
Un ouvrage provisoire à l’amont du rideau exerce une pression verticale uniforme de 30 kPa.
1) Tracer le diagramme de pressions nettes et déterminer les forces agissant sur la paroi,
2) A la base de la méthode du rideau encastré, déterminer la fiche minimale de l’écran mobilisant une
butée assurant la stabilité du rideau à court terme,
ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo
On reprend les données du problème 15.3 en vue d’étudier la possibilité de réduire la fiche de la
paroi en réalisant une nappe de tirants d’ancrage à 2 m de la tête de la paroi. Du fait de la souplesse
supposée de la paroi, il est recommandé d’utiliser la méthode des poutres équivalentes.
1) Déterminer la fiche minimale du rideau mobilisant une butée assurant la stabilité de l’écran, ainsi
que la force axiale dans la nappe des tirants,
2) Même question en présence de l’ouvrage exerçant à l’amont de l’écran une pression verticale
uniforme q=35 kPa. Quelles sont vos conclusions ?
ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo
On reprend les données de l’écran en rideaux étudié au problème 15.1 en vue de déterminer les
efforts et les déplacements le long de l’écran en adoptant une fiche de 1.5 m sous la fouille. On utilisera
pour cela le logiciel SPW (Sheet Pile Wall) dont une description détaillée est incluse en annexe 1 de ce
chapitre. On analysera le comportement à court en absence d’une surcharge à l’amont, ensuite le
comportement à long terme en présence d’une surcharge sous forme d’une pression verticale de 30
kPa transmise par un radier général en surface à l’amont du rideau.
Le procédé de construction du rideau comporte les séquences suivantes :
- battage du rideau (step 0),
- excavation de 1.5 m et réalisation d’une nappe de tirants d’ancrage horizontaux (step 1),
- excavation de 1.5 m (step 2),
- excavation de 3 m (step 3),
- réalisation du radier à l’amont de l’écran et application d’une surcharge q à long terme (step 4).
Le profilé de palplanches en acier est du type Hoesch-215 caractérisé par :
1) Déterminer le profil des pressions nettes agissant sur le rideau, ainsi que les efforts internes
agissant sur le rideau,
4) La présence d’un ouvrage à l’amont du rideau a été prise en compte par l’effet d’une pression
verticale uniforme q=30 kPa. Retraiter les questions précédentes en étudiant le comportement de
l’écran à long terme,
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L’étude du rideau en palplanches du problème 15.2 est reprise ici en vue d’un calcul à partir de la
méthode des courbes P-Y, pour déterminer aussi bien les efforts internes que les déplacements du
rideau en adoptant une fiche de 7 m sous la fouille, conformément au calcul préliminaire entamée avec
la méthode de la butée simple au problème 15.2. On utilisera pour cela le logiciel SPW (Sheet Pile
Wall), décrit en annexe 1 de ce chapitre. On analysera le comportement du rideau sous une pression
verticale de 25 kPa transmise par un radier général à la surface de l’amont du rideau.
Le procédé de construction du rideau comporte les séquences suivantes :
- vibrofonçage du rideau (step 0),
- excavation de 2 m et réalisation d’une nappe de tirants d’ancrage horizontaux (step 1),
- excavation de 3.5 m (step 2),
- excavation de 3.5 m (step 3),
- réalisation du radier et application d’une surcharge (step 4).
Le profilé de palplanches en acier est du type Hoesch-215 caractérisé par :
E(module d’Young)=2.1x105 MPa, h (hauteur de la section)=0.34 m, A (aire de la section)=0.0274
m2/m, EI (rigidité à la flexion)=112778.4 kNm2/m de largeur, contrainte de limite élastique σe=240
MPa.
La nappe de tirants d’ancrage utilisés comporte 3 tirants par mètre de largeur du rideau, chacun
étant caractérisé par une résistance à l’arrachement Ta=116.6 kN.
1) Déterminer le profil des pressions nettes ainsi que les efforts internes agissant sur le rideau,
3) Déterminer l’effort axial dans la nappe de tirants d’ancrage et calculer le coefficient de sécurité vis-
à-vis de la stabilité à l’arrachement. Conclusions ?
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oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo
Problème 15.1
1) La pression des terres à court terme, s’exerçant à l’amont et à l’aval d’un écran, se calcule comme
suit :
2
Pa , p v 0 ( z ) q 2 cos 2
C
2
sin cos 1 cos
2 2
v0 ( z) q
Le signe + et l’indice p correspondent à la butée, et le signe - et l’indice a à la poussée. Du fait que le sol
soutenu est à surface horizontale (β=0), la pression de poussée à l’amont est :
Pa(z)=σv0(z)-2Cu=γsatz-2Cu. On remarque qu’en deçà d’une profondeur z 0 égale à 2Cu/γsat, la pression de
poussée est négative, correspondant à la traction. Cette zone de traction est à éliminer du diagramme
de pressions (voir figure 15.31).
La pression de butée à l’aval de l’écran est donnée par : Pp(z)=σv0(z)+2Cu=γsatz+2Cu. La
superposition des diagrammes de pressions de poussée et de butée permet d’obtenir celui des
pressions nettes illustré à la figure 15.31.
La force résultante de poussée est donnée par :
2
C C
Fa sat H 2Cu H 2 u sat H 2 u 40 kN / m.
1
2 sat 2 sat
La force résultante de butée Fp=(4Cu-γsatH).D=40.D kN/m, D étant exprimé en m.
2) Selon la figure 15.31, l’équilibre des moments par rapport au point d'ancrage (point A) exige que
M/A=0, ce qui donne : -40(6-1.5-0.67)+(D/2+6-1.5)40D/Fs=0.
A l’état d’équilibre limite(Fs=1), cette équation a pour solution D=0.78 m, et en considérant Fs=2 sur la
butée le calcul donne plutôt D=1.464 m. On propose de retenir D=1.5 m.
L’effort dans la nappe de tirants d’ancrage s’obtient de l’équation d’équilibre des forces
horizontales, soit: T=40-40x1.5/2=10 kN/m.
Selon la figure 15.32, l’équilibre des moments par rapport au point d'ancrage (A) donne :
-122.5(6-1.5-1.167)+(D/2+6-1.5)10D/Fs=0, soit D=9.04 m, en considérant Fs=2 sur la butée. On retient
D=9.10 m.
En exigeant l’équilibre des forces horizontales, l’effort dans le tirant d’ancrage s’obtient comme suit:
T=122.5-10x9.1/2=77 kN/m.
4) La nappe d’eau exerce une pression hydrostatique sur le parement du rideau dont il faut tenir
compte dans le bilan des efforts exercés sur le rideau. Dans le cas général, la composante normale (σ)
de la pression totale de la poussée se détermine à l’interface côté amont comme suit :
C1 '
a ( z ) a ' ( z ) u ( z ) v ' ( z ) K a cos q1 K aq cos (1 K aq ( 0) cos ) u ( z ).
tg1
A l’interface côté aval, en cas de butée, on aura :
C2 '
p ( z ) p ' ( z ) u ( z ) v ' ( z ) K p cos q2 K pq cos ( K pq ( 0) cos 1) u ( z ).
tg 2
Le problème étudié est caractérisé par β=0, λ=0, δ=0 et φ’=30°, ce qui aboutit aux coefficients
suivants de poussée et de butée, obtenus soit à partir du tableau 14A de l’annexe A du chapitre 14, ou
de la méthode de Coulomb (équations 14.45 et 14.46) : Kaγ=Kaq=0.333 et Kpγ=Kpq=3.0.
30
a ( z ) ' ( z ) u ( z ) 0.333x10 xz 0.333x30 (1 0.333) 10 xz 13.33xz 24.67.
tg 30
On remarque que la zone de traction (σa(z)<0) correspond à une profondeur z0=24.67/13.33=1.85 m.
30
p ( z ) p ' ( z ) u ( z ) 3x10 xz' (3 1) 10 xz' 40 xz'103.92.
tg 30
z’ est la profondeur comptée de la base de la fouille (z’=z-H). On voit d’ailleurs qu’il n’existe pas de
zone de traction causée par la butée.
Selon la figure 15.33 illustrant le profil de pressions totales nettes correspondant à l’équilibre limite
à long terme, la force résultante de poussée est donnée par :
Fa 13.33x6 24.676 1.85 114.77 kN / m.
1
2
La force résultante de butée Fp=48.61xD+13.33xD2, D étant exprimé en m, et l’équilibre des
moments par rapport au point d'ancrage (A) donne :
5) Comme le montre le tableau 15.1, regroupant les valeurs des fiches calculées du rideau et les efforts
dans le tirant d’ancrage, on constate que lors d’un comportement à court terme, la fiche du rideau et
l’effort axial dans la nappe de tirants augmentent sensiblement avec la surcharge de 1.5 à 9.1 m, soit de
6 fois. Une solution économique consiste à réaliser 2 ou 3 nappes de tirants, ce conduit à la réduction
de la fiche.
On constate de ce tableau que c’est le comportement à courte terme qui est le plus défavorable
puisqu’il exige une fiche beaucoup plus grande et conduit à un effort plus grand de 50% dans la nappe
de tirants.
La fiche retenue, soit de 9.1 m dans le cadre d’une seule nappe de tirants, doit vérifier les autres
états limites ultimes, notamment la stabilité du fond de fouille, la stabilité au glissement général (ou
stabilité d’ensemble), et la rupture par soulèvement hydraulique. Enfin, un calcul en déplacements est
à mener en vue de vérifier que sous les charges de service, le système sol/rideau/ouvrage ne
dépassent l’état limite de service au court de cette phase du projet.
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Problème 15.2
1) Le profil de pressions brutes agissant à l’amont et à l’aval du rideau est schématisé par la figure
15.22. Pour λ=0, β=0, δ=0 et φ=30°, les coefficients de poussée et de butée sont obtenus soit à partir du
tableau 14A de l’annexe A du chapitre 14, ou de la méthode de Coulomb (équations 14.45 et 14.46):
Ka=0.333 et Kp = 3.0.
Si on suppose que le rideau est en butée simple, l’équilibre des moments par rapport au point
d’ancrage donne : 0.5x0.333x14x(9+D)2x(2(D+9)/3-2)-0.5x3x14xD2x(2D/3+9-2)/Fs=0, soit D=3.39 m
en état d’équilibre limite (Fs=1). Pour Fs=2 sur la butée, on obtient D=6.05 m. On retient alors D=6.1 m.
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Problème 15.3
1) Selon la figure 15.19, le profil de pressions nettes comporte une poussée, une butée, et une contre-
butée supposée appliquée au centre de rotation O. Si le rideau est supposé encastré, les inconnues du
problème sont f0 et la contre-butée C.
En considérant λ=0, β=0, φ=35°, δ=2xφ/3=23.3°, les coefficients de poussée et de butée sont
obtenus soit à partir des tableaux 14A et 14B de l’annexe A du chapitre 14, ou de la méthode de
Coulomb (équations 14.45 et 14.46): Ka=0.247 et Kp = 8.
La position du centre de pression est telle que la pression de poussée est équilibrée par celle de la
butée, soit Kaγ.γ.(H+t)=Kpγ.γ.t, soit t=H.Kaγ/(Kpγ-Kaγ)=0.191 m.
L’équilibre des moments M/O=0 donne :
0.5x0.247x15.5x62cos(23.3)x(6/3+0.191+f0)+0.5x0.247x15.5x6x0.185xcos(23.3)(2x0.191/3+f0)–
0.5x[8x15.5x(f0+0.191)cos(23.3)-0.247x15.5x(6+0.191+f0)cos(23.3)].f0.(f0/3)/Fs=0.
Dans cette équation, par souci de simplicité des calculs, on a négligé les moments des composantes
verticales, du fait de la faible largeur de l'écran, soit de 0.8 m, ce dernier étant schématisé comme un
segment.
La résolution de cette équation donne pour Fs=2 sur la butée B’ : f0= 3.39 m et une fiche D=4.26 m.
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Problème 15.4
1) Du fait que le sol soutenu est à surface horizontale (β=0), la pression de poussée à l’amont est :
Pa(z)=σv0(z)+q-2Cu=γsatz+q-2Cu. La zone de traction, à éliminer du diagramme de pressions, s’étend sur
une profondeur z0=2Cu/γsat-q/γ=3.5 m.
La pression de butée à l’aval de l’écran est donnée par : Pp(z)=σv0(z)+2Cu=γsatz+2Cu. La
superposition des diagrammes de pressions de poussée et de butée permet d’obtenir celui des
pressions nettes illustrées à la figure 15.35. Rappelons que selon la méthode du rideau encastré, la
contre-butée est par hypothèse une force concentrée appliquée au centre de rotation O se trouvant à
0.2f0 de la base de la paroi, f0 étant la longueur de mobilisation de la butée nette le long de la paroi.
La force résultante de poussée est donnée par :
2
q C
Fa sat H q 2Cu H 2 u sat H 2 u 122.5 kN / m.
1 C q
2 sat 2 sat
La force résultante de butée Fp=(4Cu+q-γsatH)xf0=30xf0 kN/m, D étant exprimé en mètres. Selon la
figure 15.37.
3) Cette fiche est exagérément la triple de la hauteur de la paroi, ce qui n’est pas une solution de
soutènement économique. Il est possible d’inclure une ou plusieurs nappes de tirants d’ancrage
reprenant les efforts de poussée et de contre-butée, ce qui aboutit à une longueur f0 de mobilisation de
la butée beaucoup plus petite et par conséquent une fiche D plus économique.
Figure 15.35. Profil de pressions nettes en état d’équilibre limite à court terme
Problème 15.5
1) Selon la figure 15.20, la contre-butée est réduite par hypothèse en une force concentrée C appliquée
au centre de rotation O. La position du point U de contrainte nulle (centre de pression) est t=0.185 m.
Selon la figure 15.21, M/U=0 pour la poutre supérieure donne :
0.5x0.247x15.5x62xcos(23.3)(2+0.191)+0.5x0.247x15.5x6xcos(23.3)x0.185x(2x0.191/3)
-Tx(6-2+0.191)=0, ce qui donne : T=33.15 kN/m.
La réaction R au point U est égale à : 65.3-33.15=32.15 kN/m.
Pour la poutre inférieure M/O=0 donne :
32.15xf0-0.5x[8x15.5x(f0+0.191)cos(23.3)-0.247x15.5x(6+0.191+f0)cos(23.3)].f0.(f0/3)/Fs=0.
En adoptant Fs=2, on trouve f0=1.87 m et soit une fiche D=1.2x1.87+0.191=2.43 m.
2) En présence d’une surcharge exercée par l’ouvrage, selon la figure 15.34, le centre de pressions se
trouve à la profondeur t=0.263 m. L’équilibre des moments M/U=0 pour la poutre supérieure donne :
0.5x0.247x15.5x62xcos(23.3)(2+0.263)+0.5x0.247x15.5x6xcos(23.3)x0.263x(2x0.263/3)+
0.249x35xcos(23.3)(6+0.263)x(6+0.263)/2-Tx(6-2+0.263)=0, ce qui donne : T=70.44 kN/m.
La réaction R au point U est égale à : 116.2-70.44=45.76 kN/m.
Pour la poutre inférieure M/O=0 donne :
45.76xf0-0.5x[8x15.5x(f0+0.263)cos(23.3)-{0.247x15.5x(6+0.263+f0)cos(23.3)+
0.249x35xcos(23.3)}].f0.(f0/3)/Fs=0, donc f0=2.23 m pour Fs=2, soit une fiche D=1.2x2.23+0.263=2.94
m, soit D=2.95 m.
On constate que la présence d’une nappe de tirants fait réduire la fiche de la paroi de 5.6 m à 2.9 m,
soit environ de 50%, ce qui peut avoir une répercussion économique non négligeable sur le projet.
La stabilité de fond de fouille contre tout risque de soulèvement est ainsi largement vérifiée.
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Problème 15.6
1) Selon les séquences de construction step 0 à Step 3, on découpe le sol en 4 tranches dont les
données géotechniques et géométriques sont illustrées en figure 15.36.
En lançant le programme SPW, on constate que la fiche D=1.5 m, déterminée par calcul manuel
selon la méthode de la butée simple (problème 15.1), est insuffisante pour assurer l’équilibre du
rideau (le programme indique un message "Division by Zero Error"), et il fallait augmenter la fiche D
du rideau à 3 m.
Comme le montre la figure 15.37, le profil de pressions p(z) est composé d’une poussée le long de la
fouille sur 6 m, et d’une butée nette en dessous de la fouille. Ce profil est similaire à celui défini dans le
Figure 15.36. Illustration des données des tranches (étape 3 : fouille finie)
Figure 15.37. Profil des efforts et déplacements le long du rideau (étape 3 : fouille finie)
2) La figure 15.37 montre l’allure déformée du rideau, la fouille étant achevée, le déplacement
horizontal maximal est de 17.8 mm à la profondeur de 5.3 m. Au niveau du point d’ancrage, le
déplacement est de 8.6 mm.
On remarque enfin que la déformée w(z) du rideau est plutôt courbe ce qui est dû à une certaine
flexibilité du rideau. En toute rigueur, on ne peut pas considérer le rideau comme étant infiniment
rigide, autour duquel le sol se comporte en butée simple, puisqu’on doit obtenir une déformée linéaire
et non pas courbe.
3) Le calcul donne un effort axial de 107.3 kN/m dans la nappe de tirants, à qui correspond un
coefficient de sécurité Fs= 250/107.3=2.33 vis-à-vis de la rupture du tirant par arrachement.
4) La construction d’un ouvrage exerçant une surcharge à l’amont se traduit par une séquence
supplémentaire (step 4). On introduit les caractéristiques drainées du sol argileux, correspondant au
comportement à long terme, et on relance le programme. La figure 15.38 illustre les données
introduites et les résultats en termes de déplacements et d’efforts internes dans le rideau.
En comparant le profil f(z) de pressions nettes à celui proposé par la méthode de butée simple à la
figure 15.33, on constate que les pressions de poussée à l’amont sont plus grandes, et à l’aval sont plus
petites. En effet, à la profondeur de 6 m par exemple, la figure 15.33 donne une pression de 55.3 kPa,
correspondant à l’état d’équilibre limite en poussée (F s=1), alors que le calcul par la méthode du
module de réaction via le programme SPW donne 74.7 kPa, calculée d’ailleurs pour un état d’équilibre
loin de la rupture. Le coefficient de sécurité Fs sur la poussée est ainsi égal à 74.7/55.3=1.35.
Quant à la pression de butée à l’aval, on remarque par comparaison des profils que le coefficient F s
varie de 2.6 à 4.1. Il faut ainsi, identiquement au comportement à court terme, un déplacement plus
élevé du rideau vers l’aval pour que la poussée diminue et la butée nette augmente et tendent ainsi
vers les valeurs limites correspondant à l’état d’équilibre limite (F s=1).
Les courbes de moment de flexion et de l’effort tranchant ont des allures similaires à celles en
comportement à court terme, et montrent respectivement les valeurs maximales de 202.0 kN.m/m ( à
une profondeur de 4.67 m) et 127.8 kN/m (au point d'ancrage).
Le profil de déplacement du rideau selon la figure 15.38 est d’une allure courbe et ne correspond
rigoureusement pas à un rideau infiniment rigide comme il a été supposé au problème 15.1 pour
appliquer la méthode de la butée simple. Ce profil dégage une valeur maximale de 19.6 mm à une
profondeur de 5 m, un déplacement de 10.2 mm au point d’ancrage montrant que le tirant a subi un
certain arrachement, et enfin un déplacement de 4.0 mm en tête du rideau.
M max h
5) La contrainte maximale de flexion est donnée par : .
I 2
I étant le moment d’inertie =EI/E=112778.4x103/2.1x1011=5.37x10-4 m4.
M max h 202 x103 0.34
On obtient ainsi 63.94 320 MPa , ce qui assure une bonne
I 2 5.37 x10 4 2
résistance à la flexion simple.
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Problème 15.7
Figure 15.39. Illustration des données des tranches (étape 4 : fouille finie, amont surchargé)
Figure 15.40. Profil des efforts et déplacements le long du rideau (étape 4 : fouille finie, amont surchargé)
2) Contrairement au cas d’un rideau rigide caractérisé par une déformée linéaire, la figure 15.40
montre une déformée plutôt curviligne, manifestant un déplacement horizontal maximal est de 90 mm
à la profondeur de 7.7 m. Au niveau du point d’ancrage, le déplacement est de 17.3 mm, suite à une
éventuel arrachement de la nappe de tirants. Enfin, en surface, la flèche du rideau est de 19.6 mm.
Il est nécessaire de vérifier que de tels déplacements ne causent pas un dépassement de l’état limite de
service de l’ouvrage à réaliser à l’amont.
3) L’effort axial est de 303.7 kN/m dans la nappe de tirants, à qui correspond un coefficient de sécurité
Fs=(3x116.6)/303.4=1.15 vis-à-vis de la rupture du tirant par arrachement. Une telle valeur n’est pas
satisfaisante et il y’a lieu de revoir la conception. On peut envisager d’autres configurations en ajoutant
par exemple une ou plusieurs nappes de tirants en vue de limiter les déplacements, de réduire les
efforts dans les tirants, et éventuellement d’économiser en réduisant la fiche D.
4) La contrainte maximale de flexion est donnée par : M max h .
I 2
I étant le moment d’inertie =EI/E=112778.4x103/2.1x1011=5.37x10-4 m4.
M h 611x103 0.34
On obtient max 193.43 240 MPa . La résistance à la flexion est ainsi assurée.
I 2 5.37 x10 4 2
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Problème 15.8
(Variante A)
(Variante B)
(Variante C)
1. lntroduction
SPW (Sheet Pile Wall)* est un programme écrit en Turbo-Pascal en vue de l’analyse du
comportement des rideaux en palplanches, développé en 2006 par le Professeur Arnold Verruijt à
l’Université de Delft (pay bas). Ce programme est basé sur la théorie des poutres posées sur des appuis
élasto-plastiques continus représentant le sol, et éventuellement en contact avec des tirants
d’ancrages (voir figure 15.A).
2. L’écran de soutènement
L’écran, constitué d’un rideau en palplanches, est considéré comme une poutre verticale dont sa
déformée est décrite par les équations suivantes, en suivant les notations du logiciel :
1 d2y
M ( z) (15.A.1)
EI dz 2
d 2M
P( z ) (15.A.2)
dz 2
M(z) : Moment de flexion du rideau à la profondeur z par rapport à la tête du rideau (N.m),
EI : Rigidité à la flexion du rideau (Nm2), où E est le module d’Young du matériau du rideau (en général
en acier : E=2.1x105 MPa) et I est le moment d’inertie par unité de longueur du rideau par rapport à
l’axe horizontal du rideau (m4),
P(z) est la charge répartie horizontale le long du rideau (kN/m de longueur du rideau),
y(z) est le déplacement horizontal du rideau à la profondeur z (m).
L’équation différentielle (15.A.1) est résolue numériquement par la méthode des différences finies
en divisant le rideau en un nombre de tranches identiques (au maximum 1000 tranches).
3. Modélisation du sol
Le sol, en contact avec le rideau sur les deux côtés, est constitué d’un multicouche (nombre
maximum de couches=20), chaque couche étant caractérisée par les paramètres suivants, définis selon
la notation du logiciel SPW comme suit :
H : épaisseur de la couche (m),
Wd : Poids volumique sec (γd : kN/m3),
_____________________________________________________________________________________________________________________
* Le logiciel SPW-2006 est un freeware téléchargeable sur le site : http://geo.verruijt.net/
(a) (b)
Figure 15.B. Courbes de mobilisation des pressions des terres à une profondeur donnée
(a : coté droit du mur, b : coté gauche du mur)
La pression agissant sur le mur à une profondeur donnée dépend des contraintes effectives, des
pressions interstitielles développées et du déplacement w à cette même profondeur. Les contraintes
effectives sont déterminées par différences des contraintes totales et des pressions interstitielles à la
profondeur étudiée. La contrainte verticale totale σv résulte de l’effet du poids des terres au dessus du
point étudié, à laquelle s’ajoute une pression verticale due à une éventuelle surcharge en surface. En
fait, il est supposé par souci de simplicité des calculs, que le coefficient de pression K q dû à une
surcharge est identique à celui du au poids des terres, soit Kγ.
En état de repos, la contrainte horizontale effective est donnée à une profondeur z par :
En état limite ultime de poussée, la contrainte horizontale effective S a est donnée à une profondeur z
par la théorie de Rankine basée sur l’hypothèse générale δ=β (hypothèse des facettes conjuguées):
S a ( z ) K a v ( z ) 2C K a (15.A.4)
En état limite ultime de butée, la contrainte horizontale effective S p est donnée à une profondeur z
par par la théorie de Rankine :
S p ( z ) K p v ( z ) 2C K p (15.A.5)
Ces équations se retrouvent respectivement à partir des équations générales (15.3) et (15.5) en
considérant un mur vertical (λ=0) et un sol horizontal à l’amont (β=0), ce qui implique que δ=0 d’après
l’hypothèse de Rankine. Notons à ce titre que cette méthode a l’inconvénient de négliger l’effet de la
rugosité sur l’inclinaison δ des pressions des terres en imposant que celle-ci est égale simplement à
l’inclinaison β de la surface du sol à l’amont.
S p ( z) S a ( z)
K h ( z) (15.A.6)
Dw
En d’autres termes, l’interface rideau/sol est modélisé par une série de ressorts non linéaires,
chacun étant caractérisé par un coefficient de réaction initial K h(z), et la courbe de mobilisation des
pressions de la figure 15.B n’est autre que la courbe P-Y schématisée à la figure 15.27.
4. Tirant d’ancrage
Toute couche comportant une nappe de tirants d’ancrage est subdivisée au niveau du tirant
d’ancrage en deux sous-couches identiques ayant les mêmes propriétés géotechniques.
La profondeur du tirant d’ancrage, la force maximale qu’il supporte, soit Ta (kN/m), et le
déplacement Dw sont à définir en cliquant sur le bouton ANCHORS. Il est recommandé d’estimer le
déplacement Dw à -20 mm.
Il est à noter que le programme SPW est limité au cas de nappes horizontales de tirants d’ancrage, et
ne traite ainsi pas des tirants inclinés.
5. Données du programme
Les calculs peuvent être lancés en cliquant le bouton COMPUTE et les résultats sont stockés dans un
fichier de résultats sous forme de tableaux numériques contenant les valeurs des efforts et des
déplacements (Moment fléchissant, Effort tranchant, Pression des terres, Déplacement du mur, etc), ou
des graphes illustrant les profils de ces paramètres.
Il est noté qu’il se peut que le programme affiche le message d’erreur "Division by Zero Error"
indiquant l’impossibilité d’équilibre statique du rideau, ce qui peut arriver si la fiche du rideau est
insuffisante ou que la hauteur de la fouille est trop grande.
6. Références bibliographiques
M. Hetenyi (1946) "Beams on elastic foundations", University of Michigan Press, Ann Arbor.