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Dimensionnement des écrans de soutènement - Design of Embedded


Retaining Walls

Chapter · December 2018

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Ali BOUAFIA
Saad Dahlab University
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Ali BOUAFIA
Département de Génie Civil
Faculté de Technologie
Université Saâd Dahleb de Blida

CALCUL DES OUVRAGES GÉOTECHNIQUES

PROBLEMES RÉSOLUS

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 1


BOUAFIA
Remerciements
Ce livre a fait l’objet de lectures critiques et vérifications auprès des collègues cités ci-après et dont
l’auteur leur exprime sa profonde reconnaissance et ses sincères remerciements :

 Mme TOUMI Ilhem, Maître-Assistante au département de Génie Civil, Université de Blida1,


Algérie,
 Dr. AMMAR-BOUDJELLAL Amina, Maître de conférences et Chercheure à l’Université de la
Rochelle, France,
 Dr. SAIL Yacine, Maître de Conférences au département de Génie Civil, Université de Blida1,
Algérie,
 Dr. ABED Younes, Maître de Conférences au département de Génie Civil, Université de Blida1,
Algérie,
 Dr. AMMAR-BOUZID Djilali, Professeur au département de Génie Civil, Université de Blida1,
Algérie.

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 2


BOUAFIA
Note importante
Sous cette forme électronique, ce document est disponible gratuitement pour l’usage personnel et
non commercial, et est à accès libre auprès du public intéressé tels que les étudiants, les enseignants,
les ingénieurs, et les techniciens.

Toute reproduction intégrale ou partielle de ce document sur quelque support que ce soit, à usage
commercial sans autorisation explicite de l’auteur, est strictement interdite et constitue une violation
de la propriété intellectuelle protégée par l’ONDA (Office National des Droits d’Auteurs) et une
contrefaçon sanctionnées par le code pénal.

Toute diffusion intégrale ou partielle de ce document, sur quelque support que ce soit, à usage
commercial sans autorisation explicite de l’auteur, est strictement interdite et fera l’objet d’une
poursuite par le code pénal, sous couvert de l’ONDA (Office National des Droits d’Auteurs).

Nous faisons appel aux lecteurs afin de les sensibiliser sur la menace que représente la contrefaçon
pour l’avenir de l’écrit et de la production intellectuelle, particulièrement dans le domaine de l’édition
scientifique et technique. Pour cela, nous les prions de nous signaler toute fraude en nous contactant
par message électronique à l'adresse E-mail suivante : [email protected]

Logiciels de calcul

La résolution de certains problèmes a nécessité l’utilisation des logiciels tels que : SETPIL, SPULL,
DEEPSOIL, OPTUM, STB et SPW. Il s’agit des logiciels du type Freeware ou en version d’essai qui sont
disponibles sur simple demande par message électronique adressé à l’auteur, à l’adresse :
[email protected]

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 3


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Table de matières
Remerciements 2
Note importante 3
Logiciels de calcul 3
Avant-propos 7

Partie 1. Bases de mécanique des sols


Chapitre1. Propriétés physiques du sol
1.1. Rappels du cours 9
1.2. Applications 13
1.3. Solutions 19

Chapitre 2. Reconnaissance et classification des sols


2.1. Rappels du cours 25
2.2. Applications 35
2.3. Solutions 41

Chapitre 3. Ecoulement de l’eau dans le sol


3.1. Rappels du cours 47
3.2. Applications 61
3.3. Solutions 67

Chapitre 4. Calcul des contraintes dans le sol


4.1. Rappels du cours 75
4.2. Applications 86
4.3. Solutions 92

Chapitre 5. Consolidation des sols fins


5.1. Rappels du cours 109
5.2. Applications 119
5.3. Solutions 125

Chapitre 6. Résistance au cisaillement du sol


6.1. Rappels du cours 139
6.2. Applications 149
6.3. Solutions 156

Partie 2. Calcul statique des ouvrages géotechniques


Chapitre 7. Capacité portante des fondations à partir des essais de laboratoire
7.1. Rappels du cours 169
7.2. Applications 180
7.3. Solutions 184

Chapitre 8. Capacité portante des fondations à partir des essais sur place
8.1. Rappels du cours 191
8.2. Applications 195
8.3. Solutions 203

Chapitre 9. Tassement des fondations à partir des essais de laboratoire


9.1. Rappels du cours 215
9.2. Applications 220

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 4


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9.3. Solutions 223

Chapitre 10. Tassement des fondations à partir des essais sur place
10.1. Rappels du cours 229
10.2. Applications 236
10.3. Solutions 239

Chapitre 11. Capacité portante des fondations sur pieux


11.1. Rappels du cours 251
11.2. Applications 280
11.3. Solutions 288

Chapitre 12. Tassement des pieux isolés


12.1. Rappels du cours 303
12.2. Applications 311
12.3. Solutions 315

Chapitre 13. Comportement d’un pieu isolé sous forces latérales


13.1. Rappels du cours 329
13.2. Applications 341
13.3. Solutions 344

Chapitre 14. Stabilité des murs de soutènement


14.1. Rappels du cours 359
14.2. Applications 379
14.3. Solutions 387

Chapitre 15. Dimensionnement des écrans de soutènement


15.1. Rappels du cours 411
15.2. Applications 427
15.3. Solutions 432

Chapitre 16. Stabilité des terrains en pente


16.1. Rappels du cours 449
16.2. Applications 459
16.3. Solutions 464

Chapitre 17. Modélisation du comportement statique du sol


17.1. Rappels du cours 479
17.2. Applications 491
17.3. Solutions 503

Partie 3. Calcul dynamique des ouvrages géotechniques


Chapitre 18. Propagation des Ondes et essais dynamiques dans le sol
18.1. Rappels du cours 521
18.2. Applications 547
18.3. Solutions 554

Chapitre 19. Réponse sismique et liquéfaction du sol


19.1. Rappels du cours 565
19.2. Applications 579
19.3. Solutions 587

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 5


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Chapitre 20. Comportement sismique des fondations, soutènements et talus
20.1. Rappels du cours 621
20.2. Applications 639
20.3. Solutions 648

Chapitre 21. Vibration et battage des fondations


21.1. Rappels du cours 675
21.2. Applications 693
21.3. Solutions 698

Ouvrages du même auteur 709

Références bibliographiques recommandées 710

Annexes
Annexe 1 : Liste des symboles et notations 712
Annexe 2 : Liste des abbréviations 728
Photos de couverture 729

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 6


BOUAFIA
AVANT-PROPOS
Nombreux sont les livres traitant de l’aspect théorique du calcul des ouvrages géotechniques, mais
peu sont ceux présentant des applications pratiques de cet aspect sous forme de problèmes résolus.
Or, la nécessité pédagogique de telles applications pour l’étudiant au cours de sa formation
académique n’est pas à démontrer. En outre, si ces applications sont issues des projets géotechniques,
elles pourraient aussi intéresser les ingénieurs impliqués dans le dimensionnement des ouvrages
géotechniques.

Dans cet état des choses, ce livre a pour mission de présenter l’application des méthodes de calcul
en se référant dans bon nombre de cas à des exemples issus des projets géotechniques. Il va sans dire
que la résolution de tels problèmes est très avantageuse car elle permet d’analyser des "cas d’étude" et
d’apprécier la démarche entreprise pour appliquer telle ou telle méthode de calcul. Cependant, en fin
de chaque chapitre, quelques problèmes ont été conçus en vue du développement de certains aspects
théoriques, afin d’interpréter certains phénomènes ou d’expliquer la signification physique de certains
paramètres de calcul.

Ce livre a été conçu sous sa forme électronique pour être largement diffusé au sein d’un public
intéressé par le calcul des ouvrages géotechniques. Il est structuré en trois grandes parties, à savoir :
Bases de mécanique des sols, Calcul statique des ouvrages géotechniques, et Calcul dynamique des
ouvrages géotechniques. Bien que chaque chapitre commence par un bref rappel des notions requises
pour la résolution des problèmes proposés, il est à préciser que ce rappel ne dispense pas du bagage
théorique nécessaire, fourni par une formation didactique en géotechnique. Il est à noter que ce rappel
est essentiellement extrait des livres de l’auteur, regroupés dans une liste à la fin du livre, et indiqués
en tant que référence par leur numéro d’ordre entre crochets. Il est aussi important de noter dans ce
contexte que le livre ne rappelle pas les définitions et la terminologie courante en géotechnique. Ainsi,
sur le plan formel, les symboles des grandeurs ainsi que les notations ont été définis en quasi-totalité
conformémement au recommandations de la SIMSG (Société Internationale de Mécanique des Sols et
de Géotechnique) et regroupées dans une liste en annexe du livre. Ainsi, les grandeurs utilisées dans
les formules sont directement définies dans cette liste et ne sont que citées dans le texte du rappel du
cours. On trouve aussi en annexe une liste des abbréviations utilisées dans le livre.

Le contenu de ce livre, bien qu’il traite d’une vingtaine de chapitres relatifs au calcul géotechnique,
basés sur les méthodes les plus courantes de calcul des ouvrages géotechniques, ne prétend pas être
exhaustif. Chaque chapitre commence par un bref rappel des méthodes de calcul, énonce les
problèmes à résoudre, ensuite regroupe les solutions en fin de chapitre.

Malgré l’effort fourni, tant de fond que de forme pour mettre au point ce livre, la première édition ne
prétend pas être parfaite et bon nombre d’erreurs aurait probablement échappé à la vigilence des
relecteurs. Les lectures critiques seront les bienvenues pour des futures améliorations de ce livre, en
les transmettant par message à l’adresse électronique ci-dessous.

Boumerdès, le 5 octobre 2018

Ali BOUAFIA
Université Saâd Dahleb de Blida
Faculté de Technologie
Département de Génie Civil
E-mail : [email protected]

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 7


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15 D
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15.1. RAPPELS DU COURS [3], [4], [7], [11], [12]

15.1.1. Introduction
Contrairement aux murs de soutènement, les écrans de soutènement sont des ouvrages
relativement souples et minces travaillant en flexion, leur poids ayant un rôle négligeable dans la
stabilité du système soutènement/sol. De tels ouvrages peuvent être auto-stables ou ancrés dans le
massif et leur fonctionnement peut être gouverné par leur fiche encastrée mobilisant une certaine
butée et/ou par d’éventuels tirants d’ancrage. Appartiennent à cette catégorie d’ouvrages de
soutènement les rideaux de palplanches, les parois moulées, les murs en batardeaux et les fouilles
blindées.
Les rideaux de palplanches sont des soutènements plans relativement souples installés par
adjonction des profilés métalliques dans le sol, par battage ou vibro-fonçage (voir figure 15.1). La
souplesse de ces écrans leur confère une grande capacité d’adaptation aux grands déplacements dus à
une éventuelle sollicitation sismique. Ils sont largement utilisés dans les travaux de génie civil et génie
maritime, tels que dans les quais portuaires, les bajoyers d’écluse, ainsi que dans le soutènement des
fouilles et des remblais, et peuvent être utilisés en tant qu’ouvrages de soutènement permanents ou
temporaires.
La paroi moulée est un écran de soutènement souple formé de la juxtaposition des panneaux
verticaux, plans ou courbés, généralement en béton armé. A l’encontre des murs de soutènement
fonctionnant par leur poids pour assurer la stabilité, les parois moulées fonctionnent par
encastrement dans le sol ou par ancrage.
La particularité d’un mur en paroi moulée est qu’il se réalise au sein du sol, qui lui sert de moule,
sans aucun besoin de coffrage ou blindage. A l’aide de machines conçues pour une telle technique, on
réalise une tranchée ou un forage, on la remplit par le béton, ensuite on procède au terrassement de la
fouille après prise du béton (voir figure 15.2). Dans des terrains présentant un risque d’éboulement,
tels que les sols pulvérulents et les sols fins mous, le forage s’effectue en présence d’une boue de
bentonite. La paroi est des fois scellée par des nappes de tirants d’ancrage sur sa hauteur afin de
renforcer le soutènement.
La paroi moulée peut être avantageusement utilisée en tant que soutènement définitif faisant partie
de la structure en tant que mur porteur.
En cas de fouilles profondes ou de grandes dimensions, ou dans les terrains raides impénétrables
par des rideaux de palplanches, l’écran en paroi moulée est bien adapté à de telles conditions, et est
souvent utilisé dans les parkings souterrains, les silos enterrés, les cuvelages de caves d’immeubles et
les piédroits de métro ou de tunnel.
Outre la fonction soutènement, un mur en paroi peut être conçu en tant qu’écran d’étanchéité, ce qui
est le cas par exemple des voiles d’étanchéité sous un barrage, ou les écrans d’anti-contamination des
nappes phréatiques par les déchets liquides.

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 411


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Figure 15.1. Différentes configurations de rideaux de palplanches

Figure 15.2. Schéma de réalisation d’une paroi moulée en panneaux coulés sur place

Enfin, la paroi moulée peut être conçue en tant qu’élément de fondation profonde, appelée barrette,
pouvant recevoir des efforts périphériques importants de la structure (voir figure 15.3).
Les murs en batardeaux sont des enceintes étanches réalisées le plus souvent en rideaux de
palplanches dont la fonction principale est d’interdire l’intrusion de l’eau dans une fouille. Ces murs
sont réalisés soit à titre provisoire pour assurer des travaux de fondations en site aquatique, soit en
tant qu’ouvrage durable assurant la protection contre le risque d’affouillement (voir figure 15.4).
Une fouille blindée est une excavation comportant sur ses parois des soutènements opposés butés

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 412


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l’un contre l’autre par des butons ou des étais pratiquement indéformables (voir figure 15.5). Le mur
de soutènement est souvent en rideaux de palplanches ou en paroi (moulée, préfabriqué, en pieux
sécants, etc). La technique de blindage des fouilles a trouvé un très large champ d’applications dans les
projets de génie civil en site urbain, où la nécessité d’exploitation maximale de l’espace constructible a
poussé les ingénieurs à concevoir des structures comportant une partie enterrée dans le sol, telles que
les parkings souterrains, les tours comportant des sous-sols, les centrales nucléaires, les réseaux
enterrés, et les tunnels.

Figure 15.3. Schéma des différentes formes courantes d’une barrette

Figure 15.4. Exemple de battardeau en plein site aquatique

Figure 15.5. Exemples de fouille blindée par des butons

15.1.2. Conception des écrans de soutènement


On distingue les écrans auto-stables (sans ancrages) de ceux ancrés au sol par une ou plusieurs
nappes de tirants d’ancrage (voir figure 15.6). Ces derniers reprennent une part des forces de poussée
exercées par le terrain en amont (coté terre).
Les tirants d’ancrage comportent en général une armature de tirant enfouie dans une gaine remplie
de coulis, et une bulbe d’ancrage. Le tirant est scellé dans l’écran à l’aide d’une plaque (voir figure
15.7).

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Figure 15.6. Exemple de parois auto-stables et ancrées par des tirants d’ancrage

Figure 15.7. Exemple et schéma d’un tirant d’ancrage dans un rideau

Comparativement à un écran en rideaux, le comportement d’une paroi moulée diffère en plusieurs


points, notamment le fait qu’une paroi moulée est installée sans refoulement du sol alors que battage
ou le vibro-fonçage d’un rideau sollicite le sol par refoulement. En outre, un mur en paroi peut
atteindre des profondeurs importantes qui ne sont limitées que par les performances du matériel
d’exécution, alors que la hauteur d’un rideau est limitée par sa déflection, ce qui nécessite le recours à
l’ancrage de plusieurs nappes de tirants à différentes profondeurs. Notons néanmoins que de telles
différences n’empêchent pas de classer les deux types de murs dans la catégorie des ouvrages souples,
travaillant par encastrement ou par ancrage, et d’utiliser souvent en pratique les mêmes méthodes de
calcul.
La conception d’une paroi doit se faire dans le cadre des trois fonctions principales : le soutènement,
l’étanchéité et la fondation profonde.
Outre la réalisation de la paroi en panneaux coulés sur place (voir figure 15.2), elle peut se
constituer de panneaux préfabriqués ou en pieux sécants ou contigus (voir figures 15.6 et 15.8).
Une autre variantes d’écran de soutènement est la paroi berlinoise dont le principe de réalisation,
comme le schématise la figure 15.9, consiste à installer par forage ou battage des profilés métalliques
verticaux, généralement en forme de H, fichés à la profondeur requise, et espacés de 4 à 6 m, et faire

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 414


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Figure 15.8. Exemple et schéma d’une paroi moulée en pieux forés

Figure 15.9. Exemple et schéma d’une paroi berlinoise

Figure 15.10. Schéma d’une paroi parisienne (AFNOR, 2009)

glisser entre eux des panneaux en bois, en acier ou en béton préfabriqué, au fur et à mesure qu’on
descend dans l’excavation.
La paroi parisienne est une variante de la paroi berlinoise consistant à installer des poteaux
préfabriqués en béton armé entre lesquels on insère des dalles en béton préfabriqué (voir figure
15.10).

15.1.3. Dimensionnement des écrans de soutènement


15.1.3.1. Etats limites pour les écrans de soutènement

Les états limites ultimes suivants, intégralement extraits de l’Eurocode 7, doivent être pris en
compte lors du dimensionnement aussi bien d’un écran que d’un mur de soutènement [29] :
"1. Instabilité d'ensemble (voir figure 15.11),
2. Rupture d'un élément de la structure tel qu'un mur ou un écran, un ancrage, un étai ou un buton, ou
rupture de la liaison entre de tels éléments (voir figure 15.12),
3. Rupture par rotation ou translation de l'écran ou de certaines de ses parties (voir figure 15.13),

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4. rupture par défaut d'équilibre vertical (voir figure 15.14),
5. Rupture combinée dans le terrain et dans les éléments de structure,
6. Rupture par soulèvement hydraulique et érosion régressive,
7. Mouvements de l'ouvrage de soutènement susceptibles de provoquer la ruine ou d'affecter l'aspect ou
l'efficacité de l'utilisation de l'ouvrage, des ouvrages voisins ou des services qui en dépendent,
8. Fuites inacceptables à travers ou par-dessous le mur ou l'écran,
9. Transport inacceptable de particules de sol à travers ou par- dessous le mur ou l’écran,
10. Modifications inacceptables de l'écoulement de l'eau souterraine".

Figure 15.11. Schémas de quelques modes Figure 15.12. Schémas de quelques modes de rupture
d’instabilité d’ensemble [29] des éléments de structure [29]

Figure 15.13. Schémas de modes de rupture par rotation d’un écran [29]

Figure 15.14. Exemple de mode de rupture verticale d’un écran [29]

Un état limite de service commun à plusieurs règlements est la manifestation des déplacements
excessifs, pouvant perturber le fonctionnement normal de l’ouvrage.

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15.1.3.2. Calcul de la pression des terres sur un écran de soutènement

15.1.3.2.1. Considérations générales

Le fonctionnement d’un écran dépend principalement de la rigidité relative écran/sol, des


conditions de son ancrage dans le sol, ainsi que de la nature du sol et des conditions hydrauliques.
Considérons un écran rigide, illustré à la figure 15.15, en supposant qu’il est soumis à une force F
horizontale croissante. Si l’écran est sans ancrage, il effectue une rotation dont le centre se trouve sous
le fond de la fouille. Le sol coté aval (coté fouille) et amont (coté terre) mobilise respectivement une
butée au-dessus du centre de rotation, et une contre-butée en dessous, afin d’équilibrer le moment
produit par la force F.
Si l’écran est ancré en tête, la rotation se manifeste par rapport à la tête du rideau, et seule la butée
est mobilisée coté aval (Balay (1983), Josseaume (1974)).
En cas d’un écran flexible ancré en tête soumis à une force F croissante, comme le montre la figure
15.16, pour des faibles valeurs de F, le sol a un comportement pseudo-élastique (cas a) et le pied de
l’écran est au repos. Lorsque F atteint une valeur F 2, le pied de l’écran ne se déplace pas, mais le
diagramme de pressions se réduit en une butée et une contre-butée (cas b). En atteignant une valeur
F3, le pied se déplace vers l’amont et la contre-butée atteint une valeur limite et le moment
d’encastrement en pied devient maximum (cas c). L’encastrement dans le sol est dit complet
(Josseaume, 1974).
Lorsque la force augmente encore, la butée côté fouille augmente et la contre-butée côté terre
diminue. En atteignant une valeur F 4, la contre-butée s’annule et la butée atteint une valeur limite. Le
sol le long de l’écran est en état d’équilibre limite et l’écran est dit simplement buté en pied (cas d). Le
diagramme de pressions est le même que celui de l’écran rigide ancré (voir figure 15.15-b).
En pratique, la fiche D de l’écran dans le sol est souvent bornée par celle de l’encastrement complet
(cas c) et celle de la butée simple (cas d) (Josseaume (1974), Moulin (1987)).
Les considérations générales relatives au calcul des pressions sur les murs, vues au chapitre 14
(paragraphes 14.1.2 à 14.1.5), sont aussi valables pour les écrans.

Figure 15.15. Fonctionnement d’un rideau rigide (Balay, 1983)

Figure 15.16. Fonctionnement d’un rideau flexible (Balay, 1983)

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 417


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15.1.3.2.2. Détermination de la pression des terres

a) Pression des terres en état K0 (état de repos) :

Selon l’Eurocode 7 et la norme française NF P94-282, la pression à l’état de repos à une profondeur
z est donnée par :

p0(z)= K0v(z) =(1-sinφ’)(1+sinβ).OCRn. v(z) (15.1)

L’angle β est l’inclinaison du sol à l’amont de l’écran, orientée vers le haut à partir du mur (avec β≤ φ).
Le coefficient n est en général pris égal à 0.50, et OCR est le degré de surconsolidation (voir équation
5.19).
Enfin, il est recommandé de considérer la direction de la force parallèle à la surface du terrain (δ=β)
conformément à la théorie de Rankine.

b) Pression des terres en état d’équilibre limite

Le calcul de la pression des terres sur un écran est identique à celui sur un mur, sur la base de la
méthode de superposition des effets, comme suit :

(15.2)

Les équations (14.7) à (14.31), vues aux paragraphes 14.1.2.1 à 14.1.5 du chapitre 14, concernant le
calcul de chaque composante de pression, le cas d’un sol multicouche, et la prise en compte de la
pression de l’eau interstitielle, s’appliquent intégralement en cas d’un écran de soutènement, en
prenant le plus souvent le cas d’un écran vertical (λ=0).
Ainsi, à titre illustratif, conformément à la figure 15.17, les composantes normales (σ) et
tangentielle (τ) de la pression de poussée effective se déterminent à l’interface côté amont comme
suit :
C1 '
 ' ( z )   v ' ( z ) K a cos   q1 K aq cos   (1  K aq ( 0) cos  ) (15.3)
tg1
 ( z)   ' ( z)tg ( ) (15.4)

A l’interface côté aval, en cas de butée, on aura :

C2 '
 ' ( z )   v ' ( z ) K p cos   q2 K pq cos   ( K pq ( 0) cos   1) (15.5)
tg 2
 ( z)   ' ( z)tg ( ) (15.6)

Figure 15.17. Schéma de calcul d’un écran de soutènement

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 418


BOUAFIA
Kaq(α=0) et Kpq(α=0) correspondent respectivement aux coefficients de poussée et de butée en cas d’une
surcharge normale à l’interface, ce qui est le cas de la pression C/tgφ, appliquée aux interfaces
écran/sol, selon le théorème des états correspondants (voir paragraphe 6.1.4 du chapitre 6). Ces
coefficients peuvent différer de Kaq et Kpq.
Selon la norme NF P94-282, l’angle δ de frottement écran/sol peut être pris égal à 2φ/3 pour la
plupart des parements. On peut toutefois prendre δ=φ en cas d’un écran à parement rugueux (béton
coulé sur place).
Selon l’Eurocode 7, pour les sols fins, on doit tenir compte séparément des comportements à court
terme et du comportement à long terme. En outre, en absence de drainage, ce qui est la cas des rideaux
et des parois moulées, on considère que l’eau exerce une pression sur l’écran ou le mur à travers une
nappe dont le toit est à la surface du massif soutenu [29].
En supposant que l’écran se déforme autour du point O, appelé centre de rotation (point de
déplacement nul) en dessous du fond de fouille (voir figure 15.17), des efforts de poussée, de butée et
de contre-butée se mobilisent et part et d’autre de l’écran. Le point O’, appelé centre de pressions,
résulte de l'équilibre des pressions de poussée et de butée. Ainsi, comme le montre la figure 15.18, la
butée et la contre-butée sont mobilisées sur des hauteurs f0 et x à priori inconnues.

15.1.3.3. Vérification des états limites ultimes

15.1.3.3.1. Stabilité vis-à-vis de la rupture par rotation (ou par défaut de butée)

Selon l’Eurocode 7, il faut vérifier que le système écran/sol résiste à une rupture rotationnelle (par
défaut de butée) en adoptant une fiche D suffisante et/ou en réalisant un écran ancré par une ou
plusieurs nappe de tirant d’ancrage.
En cas d’un écran auto-stable, on peut utiliser le diagramme simplifié de pressions de la figure
15.19, et adopter les hypothèses de la "méthode du rideau encastré", comme suit :
 En deçà du centre de rotation O, la poussée côté amont et la butée côté aval atteignent les valeurs
limites données par la théorie d’équilibre limite.
 La contre-butée est mobilisée sur une hauteur égale à 20% de la hauteur f 0 sur laquelle est mobilisée
la butée (c'est-à-dire x=0.2f0).

Figure 15.18. Diagramme de pressions le long d’un écran


autostable soutenant un sol pulvérulent

 La contre-butée est remplacée par une force concentrée C au point du centre de rotation O.
Selon la figure 15.19, le diagramme de calcul résulte de la différence des pressions nettes de poussée
et de butée, et peut être remplacé par trois forces : poussée P’, butée B’ et contre-butée C. La distance t
correspond à l’égalité des pressions active et passive, et est donc connue. Les inconnues du problème
sont donc f0 et C et la démarche de calculs est comme suit :

Etape 1. Ecrire les forces de poussée P’ et de butée B’ en fonction de la fiche D (ou de f 0),
Etape 2. Ecrire que la somme des moments de flexion par rapport au centre de rotation O est nulle, ce
qui aboutit à une équation en f0,

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 419


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Figure 15.19. Diagramme de calcul des pressions

Etape 3. Calculer f0 et en déduire les forces P’ et B’, en considérant un coefficient de sécurité Fs égal à 2
sur la force de butée,
Etape 4. Déduire la contre-butée C de l’équilibre des forces horizontales :

C = B’/Fs-P’ (15.7)

Etape 5. Calculer la fiche du rideau :

D = t +1.2f 0 (15.8)

Etape 6. Déterminer les diagrammes du moment de flexion et de l’effort tranchant et en déduire les
efforts maximums Tmax et Mmax.

Il est à noter que cette méthode de calcul est recommandée par la norme NF P94-282. En cas d’un
écran avec tirants d’ancrage, cette norme exige tout simplement de vérifier que la somme des
moments déstabilisants par rapport au point A (point d’ancrage du tirant dans l’écran) est inférieure à
la somme des moments stabilisants par rapport au même point.
Pour étudier un écran ancré, on peut avoir recours à la "méthode de butée simple" ou à celle des
"poutres équivalentes".
La méthode des poutres équivalentes repose sur les mêmes hypothèses que la "méthode du rideau
encastré". Or, comme le montre la figure 15.20, le problème comporte trois inconnues, à savoir la fiche
D (ou f0), la contre-butée C et la force T dans le tirant d’ancrage. Les équations d’équilibre statique sont
insuffisantes et il y’a lieu d’y ajouter une troisième équation sous forme d’une hypothèse
supplémentaire. On admet en fait que le centre de pression O’, soit à une profondeur t du fond de
fouille, est confondu avec le point de moment nul, ce qui permet de décomposer le rideau en deux
poutres sur appuis simples, comme schématisé à la figure 15.21. Les étapes de calcul sont comme suit :

Figure 15.20. Diagramme de pressions d’un écran encastré avec ancrage

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 420


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Etape 1. Déterminer la profondeur t du point U en égalisant les pressions de poussée et de butée,
Etape 2. Ecrire l’expression de la force de poussée P’ dans la poutre supérieure,
Etape 3. Ecrire que la somme des moments de flexion par rapport au centre de pression U est nulle, ce
qui permet de déduire l’effort T dans le tirant,
Etape 4. De l’équilibre des forces horizontales de la poutre supérieure déduire la réaction R au point
U,
Etape 5. Ecrire que la somme des moments par rapport au point O dans la poutre inférieure est nulle,
ce qui permet de déduire f0 et la fiche D. Il est à noter que dans cette méthode la butée nette
B’ n’est pas réduite par un coefficiuent de sécurité (F s=1),
Etape 6. De l’équilibre des forces horizontales de la poutre inférieure déduire la contre-butée C.
Etape 7. Vérifier que la somme des moments déstabilisants par rapport au point A est inférieure à la
somme des moments stabilisants par rapport au même point.

Figure 15.21. Décomposition de l’écran ancré en deux poutres équivalentes

Il est à noter que la méthode des poutres équivalentes est limitée aux sols pulvérulents, et que celle
du rideau encastré est recommandée à un écran relativement souple par rapport au sol, ce qui
correspond à un écran dans un sol dense ou raide, ou à un écran de grande hauteur et de faible inertie.
La méthode de butée simple (basée sur le cas d de la figure 15.16) est recommandée aux écrans
ancrés relativement rigides par rapport aux sols, ce qui correspond à un écran dans un sol lâche ou
mou, ou à un écran court de grande inertie, c'est-à-dire que sa fiche D est tellement petite que la
contre-butée ne se mobilise pas.
Comme le montre la figure 15.22, considérons un rideau ancré en un point A, et ayant une fiche
mobilisant la butée limite sur la fiche du rideau. Les forces agissant sur l’écran sont la force P
résultante des poussées à l’amont, la force B résultante de la butée limite agissant sur la fiche D et
l’effort T dans le tirant d’ancrage. Les inconnues du problème sont donc D et T et la méthodologie des
calculs est comme suit :
Etape 1. Ecrire les forces de poussée P et de butée B en fonction de la fiche D,
Etape 2. Ecrire que la somme des moments de flexion par rapport au point A est nulle, ce qui aboutit à
une équation en D à résoudre,
Etape 3. Calculer les forces P et B,
Etape 4. Considérer un coefficient de sécurité Fs égal à 2 sur la force de butée et déduire T de
l’équilibre des forces horizontales, soit :

T = P-B/Fs (15.9)

Etape 5. Déterminer les diagrammes du moment de flexion et de l’effort tranchant et en déduire les
efforts maximums Tmax et Mmax.

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 421


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Figure 15.22. Schéma d’un écran ancré travaillant en butée
simple dans un sol pulvérulent

15.1.3.3.2. Stabilité du fond de fouille

Selon la norme NF P94-282, la vérification de la stabilité du fond de fouille, conformément au


schéma de calcul de la figure 15.23, se formule comme suit :

qstb
qdst  (15.10)
Fs

qdst et qstb sont respectivement les contraintes verticales déstabilisatrice et stabilisatrice agissant à la
base de l’écran, et Fs un coefficient de sécurité pris égal à 2.
Selon l’Eurocode 7, pour des excavations de grande largeur et de faible profondeur, il est
recommandé d’utiliser le mécanisme de plasticité de Prandtl décrivant un équilibre limite des
contraintes de part et d’autre de la base de l’écran. En cas d’un sol frottant (φǂ0) à la base de l’écran, on
peut écrire que :

N q 1
q stb  N q v 2 ' C 'k (15.11)
tg '

σv2’ est la contrainte effective verticale à la base de l’écran côté aval (fouille), qu’on peut calculer
comme suit :

σv2’=γZw2+[γsat-(1+i2)γw][D-Zw2] (15.12)

Nq est le facteur de portance des fondations, donné par :

1  sin  '
Nq  exp(tg ' ) (15.13)
1  sin  '

En cas d’un sol purement cohérent (φ=0) à la base de l’écran, la contrainte verticale stabilisatrice
totale s’écrit :

qstb= (π+2)Cu (15.14)

La contrainte effective verticale σv1’ à la base de l’écran côté amont (derrière l’écran) est elle-même
la contrainte déstabilisatrice qdst :

qdst=σv1’=γzw1+[γsat-(1-i1)γw][H+D-zw1] (15.15)

i1 et i2 désignent respectivement le gradient hydraulique moyen côté amont du mur et côté aval
(fouille), le premier correspondant à un écoulement descendant et le second à un écoulement
ascendant vers la base de la fouille.

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 422


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En cas d’excavations de faible largeur ou profondes, l’approche précédente est trop pessimiste. Il est
alors recommandé d’avoir recours aux méthodes numériques ou à des méthodes empiriques, en vue
d’analyser la stabilité du fond de fouille.

15.1.3.3.3. Vérification de la capacité portante

Un écran de soutènement peut subir une rupture verticale suite à une perte de capacité portante,
comme le schématise la figure 15.14. La vérification de la capacité portante n’est nécessaire que si
l’écran supporte des charges verticales descendantes provenant d’une structure portée par l’écran,
comme c’est le cas d’une tranchée couverte (voir figure 15.24), d’un plancher, d’un radier et/ou des
tirants d’ancrages ou des butons très inclinés.

Figure 15.23. Schéma de calcul de la stabilité du fond de fouille

Pour la vérification de la capacité portante du sol sous l’écran, on a recours aux méthodes du calcul
des fondations superficielles et profondes (voir respectivement les chapitres 7, 8 et 11).

Figure 15.24. Exemple de mobilisation de la capacité portante sous un


écran portant une structure (NF P94-282)

15.1.3.4. Vérification des états limites de service (Analyse en déplacements)

15.1.3.4.1. Considérations générales

L’analyse en déplacements d’un écran se fait couramment sur la base de la théorie du module de
réaction ou à partir d’une modélisation par la méthode des éléments finis. Ces deux catégories de

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méthodes considèrent le sol comme un matériau élasto-plastique, tiennent ainsi compte de la rigidité
relative écran/sol, et supposent que les pressions mobilisées dans le sol dépendent des déplacements
de l’écran. Elles nécessitent cependant un calcul numérique sur ordinateur.
La méthode du module de réaction est assez récente et connaît actuellement un grand succès, suite
au développement accéléré du calcul numérique sur ordinateur. Elle offre une grande souplesse de
calcul et permet une modélisation plus réaliste du comportement d’un écran. Cette méthode est basée
sur l’hypothèse fondamentale de Winkler (1867) dans le domaine des petits déplacements, selon
laquelle les contraintes à l’interface sol/structure sont proportionnelles aux déplacements de celle-ci.
Ainsi, si l’écran, à une profondeur z, s’est déplacé de Y(z), la pression horizontale P(z) du sol est :

P(z)=khY(z) (15.16)

kh, appelé Coefficient de réaction (kN/m3), n’est pas une grandeur géotechnique intrinsèque, puisqu’il
dépend aussi bien des dimensions de l’écran, de sa rigidité et de la nature du sol.
La méthode du module de réaction consiste tout simplement à discrétiser l’interface écran/sol en
une infinité de ressorts horizontaux, la réponse de chacun étant décrite par une loi de transfert de
charges (ou loi de comportement de l’interface écran/sol), notée universellement par courbe P-Y.
L’écran est assimilé à une poutre élastique de largeur unité, dont la déformée est décrite par
l’équation classique de déformée d’une poutre :

d 4Y (Z )
EI  P1 (Y , z )  P2 (Y , z )  Pw ( z )  0 (15.17)
dz 4

EI est la rigidité à la flexion de l’écran, pour une largeur unité. P 1, P2 et ΔPw sont respectivement la
pression horizontale à l’amont du rideau, à l’aval, et la différence de pression interstitielle à la
profondeur z, comme le schématise la figure 15.25. La pression P varie linéairement par segments avec
le déplacement Y, d’après les courbes P-Y de cette figure (Balay, 1984).
L’intégration analytique de l’équation différentielle est difficile, voire impossible en cas d’un sol
hétérogène, comme il a été déjà mentionné. En outre, les relations P-Y étant non linéaires, la pression
dépend du déplacement, ce qui nécessite un processus itératif sur l’équilibre du rideau pour aboutir à
la pression correspondante. Le recours à l’ordinateur est donc inévitable, et on assiste actuellement à
la naissance de plusieurs logiciels puissants de calcul des écrans par cette méthode, tels que Denebola
mis au point par l’IFSTTAR (ex : LCPC), SPW (Sheet Pile Wall) de l’université de Delft, et Reward
développé par GCG (Geotechnical Consulting Group). De tels logiciels offrent la possibilité d’analyser le
comportement du système écran/sol au cours des différentes phases des travaux de soutènement,
dont un exemple est schématisé à la figure 15.26.
Le calcul automatique en génie géotechnique a vu ces dernières années, un développement
important avec introduction de la méthode des éléments finis au calcul des ouvrages. Cette méthode
permet de discrétiser le système sol/écran/ancrage en un maillage d’éléments dont les propriétés sont
variables dans l’espace et en fonction du chargement.
Tout programme général d’éléments finis permet de faire un calcul d’écrans à l’aide des éléments en
déformation plane. Certains logiciels disposent de la possibilité d’inclure d’éléments d’interface entre
l’écran et le sol, permettant ainsi un décollement possible de l’écran, ce qui permet une modélisation
plus réaliste de l’interaction sol/écran. Il existe aussi des logiciels d’éléments finis spécialisés en
géotechnique, tels que Plaxis, Crisp, Abaqus et Oasys, permettant de par leur convivialité et leur
interactivité une modélisation aisée de ce type de problème.

15.1.3.4.2. Calcul réglementaire

La norme française NF P94-282 recommande d’utiliser, dans le cadre d’une analyse du type MISS
(Modélisation de l’Interaction Sol-Structure), la méthode du module de réaction en définissant la
courbe de réaction P-Y à une profondeur z par une courbe trilinéaire, schématisée par la figure 15.27.
Les droites horizontale (1) et (2) simulent respectivement le comportement en poussée et en butée, et
la droite intermédiaire est caractérisé par une pente égale au coefficient de réaction latérale K h, évalué
à partir de l’essai pressiométrique PMT, en fonction du module pressiométrique EM, comme suit :

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 424


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Figure 15.25. Schéma des courbes P-Y d’un rideau

Figure 15.26. Exemples de phases de travaux à simuler lors du calcul


de l’écran (Balay, 1984)

4/3
 EM ( z ) 
 
  ( z )  (15.18)
K h ( z)  2 1/ 3
 EI 
 
 B0 

EI est la rigidité à la flexion d’un élément de l’écran ayant une longueur B 0 prise conventionnellement
égale à 1 m.
Les contraintes σa, σp sont déterminées à partir des équations 15.1 à 15.6. Le coefficient α de
structure du sol, déjà vu dans le calcul du tassement des fondations (chapitre 10), est donné par le
tableau 10.1.
La norme précise que l’équation précédente pour le calcul de Kh n’est pas adaptée aux deux cas
suivants : lorsque la fiche D de l’écran est inférieure à 1.5L0 ou la largeur Bf de la fouile est inférieure à
3L0, L0 étant la longueur élastique de l’écran donnée par :

EI
L0  4 4 (15.19)
K h B0
En cas où la fiche D de l’écran est inférieure à 1.5L0, le coefficient de réaction est à calculer comme
suit :

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 425


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Figure 15.27. Schéma de réaction frontale mobilisée (NF P94-282)

 E ( z) 4 / 3 
  M  
    EM ( z )  (15.20)
K h ( z )  max2 , 5.4 
  EI 
1/ 3
 ( z) f 
  B  
  0 

Enfin, en cas où la largeur Bf de la fouille devant l’écran est inférieure à 3L 0, le coefficient de


réaction se calcule comme suit :

 4/3 
  EM ( z )  
    (15.21)
K h ( z )  max2 
E ( z)
, 7.2 M 
  EI 
1/ 3
 ( z)B f 
  B  
  0 

La distribution du module de réaction en fonction de la profondeur est couramment non uniforme


suite à l’hétérogénéité du sol vis-à-vis des modules pressiométriques. Il est ainsi recommandé dans ce
cas de découper le sol en contact avec le rideau en tranches telles que le module pressiométrique varie
linéairement dans chaque tranche, et peut ainsi être caractérisé par une valeur moyenne E M. Le calcul
du coefficient de réaction se fait à partir des équations précédentes, et les courbes P-Y peuvent ainsi
être construites au milieu de chaque tranche. Enfin, ces courbes sont introduites dans un logiciel de
calcul à la base des courbes P-Y, qui donnera en fonction de la profondeur les profils de déplacements,
rotations et des efforts internes dans l’écran.

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15.2. APPLICATIONS

Problème 15.1. Stabilité d’une fouille soutenue par un rideau en palplanches

Une fouille verticale profonde de 6 m est ouverte dans un site urbain composé d’une argile plastique
brune saturée et pratiquement homogène. Comme le schématise la figure 15.28, l’écran de
soutènement provisoire est un système de rideaux de palplanches, de surface lisse, installés par
battage, et ancré par une nappe de tirants d’ancrage horizontaux à 1.5 m de la tête du rideau, .
On considère que le rideau est suffisamment rigide pour que le sol se comporte en état d'équilibre
limite en butée simple, sans mobiliser de contre-butée à l’amont du rideau.
Les caractéristiques physiques et mécaniques de l’argile à court et à long terme sont : γsat=20
kN/m3, Cu=40 kPa, φu=0, γ’=10 kN/m3, C’=30 kPa et φ’=30°.

1) Tracer le diagramme de pressions nettes agissant sur le rideau et déterminer les forces agissant sur
le rideau,

2) Déterminer la fiche minimale du rideau mobilisant une butée assurant la stabilité du rideau à court
terme,

3) La présence d’un ouvrage provisoire à l’amont du rideau a été prise en compte par l’effet d’une
pression verticale uniforme q=30 kPa. Déterminer la fiche minimale dans ce cas,

4) Retraiter la question précédente en étudiant la stabilité de l’ écran à long terme,

5) Interpréter les résultats obtenus.

Figure 15.28. Schéma de calcul du rideau de palplanches

ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Problème 15.2. Dimensionnement d’un rideau en palplanches soutenant


une fouille sableuse

Dans un site sur lequel sera réalisé un ouvrage comportant un sous-sol profond de 9 m, une fouille
verticale est soutenue provisoirement par un rideau en palplanches de surface lisse, ancré par une
nappe de tirants d’ancrage horizontaux à 2 m de la tête du rideau, et installé par vibrofonçage. Il est
supposé que le rideau est suffisamment rigide pour que le sol sableux se comporte, en état d'équilibre
limite, en butée simple, c'est-à-dire que le rideau peut manifester une rotation seulement par rapport
au point d'ancrage, ainsi qu’un déplacement en pointe mobilisant toute la butée en aval et sans
mobiliser de contre-butée à l’amont du rideau.

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 427


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Le sol étudié est une épaisse couche sableuse sèche et moyennement dense dont les caractéristiques
physiques et mécaniques sont : γd=14 kN/m3, φ=30°.

1) Déterminer la fiche minimale du rideau mobilisant une butée assurant la stabilité du rideau,

2) Un ouvrage provisoire à l’amont du rideau exerce une pression verticale uniforme q=25 kPa.
Déterminer la fiche minimale dans ce cas.

Figure 15.29. Schéma de calcul du rideau de palplanches

Oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Problème 15.3.Dimensionnement d’une paroi moulée à pieux sécants

Dans le cadre du projet d’une tour commerciale comportant 2 sous-sols, il a été envisagé d’étudier la
solution de soutènement par une paroi moulée autostable à pieux sécants de 0.8 m de diamètre (voir
figure 15.30). Les pieux étant installés par forage à la boue, on considère la surface de l’interface
écran/sable comme étant de rugosité intermédiaire. En outre, l’écran est considéré comme étant
souple et peut ainsi mobiliser une contre-butée en dessous d’un centre de rotation. On peut ainsi
appliquer la méthode du rideau encastré.
Le site du projet est composé d’une épaisse couche de sable graveleux avec des traces d’argile. Sur
une profondeur de 20 m, aucune nappe phréatique n’a été détectée, et le sol étudié est pratiquement
considéré comme sec dont les caractéristiques physiques et mécaniques sont : γ d=15.5 kN/m3, φ=35°
et C≃0 kPa.

1) Déterminer la fiche minimale de la paroi mobilisant une butée assurant la stabilité de l’écran,

2) Un ouvrage provisoire à l’amont de la paroi exerce une pression verticale uniforme q=35 kPa. On
demande de déterminer la fiche minimale dans ce cas, ainsi que la force de contre-butée.

Figure 15.30. Schéma de calcul d’une paroi moulée autosable


à pieux sécants

ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 428


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Problème 15.4. Stabilité d’une paroi moulée en panneaux préfabriqués

Une station d’épuration comporte un bloc en sous-sol épais de 7 m, à réaliser au sein d’une fouille à
soutenir par une paroi moulée autostable en panneaux préfabriqués épais de 0.7 m.
Le site du projet est composé d’un dépôt profond d’argile plastique, saturée, et pratiquement
homogène. La nappe d’eau phréatique a été détectée à 2 m par rapport à la surface, mais, dans les
calculs, son niveau est supposé en surface. Les caractéristiques physiques et mécaniques de l’argile
sont : γsat=20 kN/m3, Cu=50 kPa, φu=0, γ’=10 kN/m3, C’=40 kPa et φ’=30°.
On considère la surface de l’interface écran/sable comme étant lisse. En outre, l’écran est considéré
comme étant souple et peut ainsi mobiliser une contre-butée en dessous d’un centre de rotation.
Un ouvrage provisoire à l’amont du rideau exerce une pression verticale uniforme de 30 kPa.

1) Tracer le diagramme de pressions nettes et déterminer les forces agissant sur la paroi,

2) A la base de la méthode du rideau encastré, déterminer la fiche minimale de l’écran mobilisant une
butée assurant la stabilité du rideau à court terme,

3) Quelles sont vos conclusions ?

ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Problème 15.5. Stabilité d’une paroi moulée en pieux sécants ancrés

On reprend les données du problème 15.3 en vue d’étudier la possibilité de réduire la fiche de la
paroi en réalisant une nappe de tirants d’ancrage à 2 m de la tête de la paroi. Du fait de la souplesse
supposée de la paroi, il est recommandé d’utiliser la méthode des poutres équivalentes.

1) Déterminer la fiche minimale du rideau mobilisant une butée assurant la stabilité de l’écran, ainsi
que la force axiale dans la nappe des tirants,

2) Même question en présence de l’ouvrage exerçant à l’amont de l’écran une pression verticale
uniforme q=35 kPa. Quelles sont vos conclusions ?

3) Vérifier la stabilité du fond de fouille.

ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Problème 15.6. Dimensionnement d’un écran en rideau de palplanches


dans l’argile - Calcul par la méthode du module de
réaction (Méthode des courbes P-Y)

On reprend les données de l’écran en rideaux étudié au problème 15.1 en vue de déterminer les
efforts et les déplacements le long de l’écran en adoptant une fiche de 1.5 m sous la fouille. On utilisera
pour cela le logiciel SPW (Sheet Pile Wall) dont une description détaillée est incluse en annexe 1 de ce
chapitre. On analysera le comportement à court en absence d’une surcharge à l’amont, ensuite le
comportement à long terme en présence d’une surcharge sous forme d’une pression verticale de 30
kPa transmise par un radier général en surface à l’amont du rideau.
Le procédé de construction du rideau comporte les séquences suivantes :
- battage du rideau (step 0),
- excavation de 1.5 m et réalisation d’une nappe de tirants d’ancrage horizontaux (step 1),
- excavation de 1.5 m (step 2),
- excavation de 3 m (step 3),
- réalisation du radier à l’amont de l’écran et application d’une surcharge q à long terme (step 4).
Le profilé de palplanches en acier est du type Hoesch-215 caractérisé par :

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 429


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E(module d’Young)=2.1x105 MPa, h (hauteur de la section)=0.34 m, A (aire de la section)=0.0274
m2/m, EI (rigidité à la flexion)=112778.4 kNm2/m de largeur, contrainte de limite élastique σe=320
MPa.
La nappe de tirants d’ancrage utilisés comporte 2 tirants par mètre de largeur du rideau, chacun
étant caractérisé par une résistance à l’arrachement Ta=125 kN.

1) Déterminer le profil des pressions nettes agissant sur le rideau, ainsi que les efforts internes
agissant sur le rideau,

2) Tracer le diagramme de déplacement horizontal du rideau,

3) Déterminer l’effort axial dans la nappe de tirants d’ancrage,

4) La présence d’un ouvrage à l’amont du rideau a été prise en compte par l’effet d’une pression
verticale uniforme q=30 kPa. Retraiter les questions précédentes en étudiant le comportement de
l’écran à long terme,

5) Vérifier la résistance à la flexion simple du matériau du rideau.

oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Problème 15.7. Dimensionnement d’un rideau de palplanches


dans le sable - Calcul par la méthode des courbes P-Y

L’étude du rideau en palplanches du problème 15.2 est reprise ici en vue d’un calcul à partir de la
méthode des courbes P-Y, pour déterminer aussi bien les efforts internes que les déplacements du
rideau en adoptant une fiche de 7 m sous la fouille, conformément au calcul préliminaire entamée avec
la méthode de la butée simple au problème 15.2. On utilisera pour cela le logiciel SPW (Sheet Pile
Wall), décrit en annexe 1 de ce chapitre. On analysera le comportement du rideau sous une pression
verticale de 25 kPa transmise par un radier général à la surface de l’amont du rideau.
Le procédé de construction du rideau comporte les séquences suivantes :
- vibrofonçage du rideau (step 0),
- excavation de 2 m et réalisation d’une nappe de tirants d’ancrage horizontaux (step 1),
- excavation de 3.5 m (step 2),
- excavation de 3.5 m (step 3),
- réalisation du radier et application d’une surcharge (step 4).
Le profilé de palplanches en acier est du type Hoesch-215 caractérisé par :
E(module d’Young)=2.1x105 MPa, h (hauteur de la section)=0.34 m, A (aire de la section)=0.0274
m2/m, EI (rigidité à la flexion)=112778.4 kNm2/m de largeur, contrainte de limite élastique σe=240
MPa.
La nappe de tirants d’ancrage utilisés comporte 3 tirants par mètre de largeur du rideau, chacun
étant caractérisé par une résistance à l’arrachement Ta=116.6 kN.

1) Déterminer le profil des pressions nettes ainsi que les efforts internes agissant sur le rideau,

2) Tracer le diagramme de déplacement horizontal du rideau et le commenter,

3) Déterminer l’effort axial dans la nappe de tirants d’ancrage et calculer le coefficient de sécurité vis-
à-vis de la stabilité à l’arrachement. Conclusions ?

4) Vérifier la résistance du matériau du rideau à la flexion simple.

oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

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Problème 15.8. Amélioration de la conception d’un rideau de palplanches
dans le sable par des tirants d’ancrage

En vue d’améliorer le dimensionnement du rideau étudié au problème 15.7, il a été envisagé de


renforcer le soutènement en ajoutant une ou deux nappes de tirants d’ancrages en vue de limiter les
déplacements, de réduire les efforts dans les tirants, et éventuellement d’économiser en réduisant la
fiche D.
On reprend les données de ce projet et on étudie les trois variantes possibles :
- Variante A : optimisation de la fiche en présence d’une seule nappe de tirants.
- variante B : ajout d’une 2e nappe de tirants d’ancrage à une profondeur de 5.50 m et optimisation de
la fiche.
- Variante C : ajout de 2 autres nappes de tirants d’ancrage aux profondeurs de 5.5 et 8.0 m et
optimisation de la fiche.
En comparant les résultats de calcul par le logiciel SPW, en termes d’efforts et de déplacements, que
concluez –vous ?

oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 431


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15.3. SOLUTIONS

Problème 15.1

1) La pression des terres à court terme, s’exerçant à l’amont et à l’aval d’un écran, se calcule comme
suit :
  
2 
 
Pa , p   v 0 ( z )  q  2 cos   2 
C
2
 
  sin  cos   1 cos 
2 2


   v0 ( z)  q  

Le signe + et l’indice p correspondent à la butée, et le signe - et l’indice a à la poussée. Du fait que le sol
soutenu est à surface horizontale (β=0), la pression de poussée à l’amont est :
Pa(z)=σv0(z)-2Cu=γsatz-2Cu. On remarque qu’en deçà d’une profondeur z 0 égale à 2Cu/γsat, la pression de
poussée est négative, correspondant à la traction. Cette zone de traction est à éliminer du diagramme
de pressions (voir figure 15.31).
La pression de butée à l’aval de l’écran est donnée par : Pp(z)=σv0(z)+2Cu=γsatz+2Cu. La
superposition des diagrammes de pressions de poussée et de butée permet d’obtenir celui des
pressions nettes illustré à la figure 15.31.
La force résultante de poussée est donnée par :
2
 C    C 
Fa   sat H  2Cu  H  2 u   sat  H  2 u   40 kN / m.
1
2   sat  2   sat 
La force résultante de butée Fp=(4Cu-γsatH).D=40.D kN/m, D étant exprimé en m.

Figure 15.31. Diagramme de pressions des terres à court terme

2) Selon la figure 15.31, l’équilibre des moments par rapport au point d'ancrage (point A) exige que
M/A=0, ce qui donne : -40(6-1.5-0.67)+(D/2+6-1.5)40D/Fs=0.
A l’état d’équilibre limite(Fs=1), cette équation a pour solution D=0.78 m, et en considérant Fs=2 sur la
butée le calcul donne plutôt D=1.464 m. On propose de retenir D=1.5 m.
L’effort dans la nappe de tirants d’ancrage s’obtient de l’équation d’équilibre des forces
horizontales, soit: T=40-40x1.5/2=10 kN/m.

3) En présence d’un surcharge, la pression brute de poussée est : Pa(z)=σv0(z)+q-2Cu=γsatz+q-2Cu.


La zone de traction, à éliminer du diagramme de pressions, s’étend sur une épaisseur z 0 telle que :
z0=2Cu/γsat-q/γ=2.5 m.
La pression de butée à l’aval de l’écran est donnée par : Pp(z)=σv0(z)+2Cu=γsatz+2Cu. La
superposition des diagrammes de pressions de poussée et de butée permet d’obtenir celui des
pressions nettes illustré à la figure 15.32. La force résultante de poussée est donnée par :

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 432


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2
 q   C 
Fa   sat H  q  2Cu  H  2 u    sat  H   2 u   122.5 kN / m.
1 C q
2   sat   2    sat 
La force résultante de butée Fp=(4Cu-q-γsatH)xD=10xD kN/m, D étant exprimé en m.

Figure 15.32. Diagramme de pressions nettes en cas de surcharge

Selon la figure 15.32, l’équilibre des moments par rapport au point d'ancrage (A) donne :
-122.5(6-1.5-1.167)+(D/2+6-1.5)10D/Fs=0, soit D=9.04 m, en considérant Fs=2 sur la butée. On retient
D=9.10 m.
En exigeant l’équilibre des forces horizontales, l’effort dans le tirant d’ancrage s’obtient comme suit:
T=122.5-10x9.1/2=77 kN/m.

4) La nappe d’eau exerce une pression hydrostatique sur le parement du rideau dont il faut tenir
compte dans le bilan des efforts exercés sur le rideau. Dans le cas général, la composante normale (σ)
de la pression totale de la poussée se détermine à l’interface côté amont comme suit :
C1 '
 a ( z )   a ' ( z )  u ( z )   v ' ( z ) K a cos   q1 K aq cos   (1  K aq ( 0) cos  )  u ( z ).
tg1
A l’interface côté aval, en cas de butée, on aura :
C2 '
 p ( z )   p ' ( z )  u ( z )   v ' ( z ) K p cos   q2 K pq cos   ( K pq ( 0) cos   1)  u ( z ).
tg 2
Le problème étudié est caractérisé par β=0, λ=0, δ=0 et φ’=30°, ce qui aboutit aux coefficients
suivants de poussée et de butée, obtenus soit à partir du tableau 14A de l’annexe A du chapitre 14, ou
de la méthode de Coulomb (équations 14.45 et 14.46) : Kaγ=Kaq=0.333 et Kpγ=Kpq=3.0.
30
 a ( z )   ' ( z )  u ( z )  0.333x10 xz  0.333x30  (1  0.333)  10 xz  13.33xz  24.67.
tg 30
On remarque que la zone de traction (σa(z)<0) correspond à une profondeur z0=24.67/13.33=1.85 m.
30
 p ( z )   p ' ( z )  u ( z )  3x10 xz' (3  1)  10 xz'  40 xz'103.92.
tg 30
z’ est la profondeur comptée de la base de la fouille (z’=z-H). On voit d’ailleurs qu’il n’existe pas de
zone de traction causée par la butée.
Selon la figure 15.33 illustrant le profil de pressions totales nettes correspondant à l’équilibre limite
à long terme, la force résultante de poussée est donnée par :
Fa  13.33x6  24.676  1.85  114.77 kN / m.
1
2
La force résultante de butée Fp=48.61xD+13.33xD2, D étant exprimé en m, et l’équilibre des
moments par rapport au point d'ancrage (A) donne :

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 433


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-114.77(2x4.15/3+1.85-1.5)+(D/2+6-1.5)x48.61/Fs)+(2D/3+6-1.5)x13.33D2/Fs=0, soit D=1.79 m, en
considérant Fs=2 sur la butée. On retient alors D=1.80 m.
L’effort dans le tirant d’ancrage s’obtient en imposant l’équilibre des forces horizontales agissant
sur le rideau, soit: T=114.77-(48.61x1.8+13.33x1.82)/2=49.4 kN/m.

Figure 15.33. Diagramme de pressions nettes en état


limite à long terme

5) Comme le montre le tableau 15.1, regroupant les valeurs des fiches calculées du rideau et les efforts
dans le tirant d’ancrage, on constate que lors d’un comportement à court terme, la fiche du rideau et
l’effort axial dans la nappe de tirants augmentent sensiblement avec la surcharge de 1.5 à 9.1 m, soit de
6 fois. Une solution économique consiste à réaliser 2 ou 3 nappes de tirants, ce conduit à la réduction
de la fiche.
On constate de ce tableau que c’est le comportement à courte terme qui est le plus défavorable
puisqu’il exige une fiche beaucoup plus grande et conduit à un effort plus grand de 50% dans la nappe
de tirants.
La fiche retenue, soit de 9.1 m dans le cadre d’une seule nappe de tirants, doit vérifier les autres
états limites ultimes, notamment la stabilité du fond de fouille, la stabilité au glissement général (ou
stabilité d’ensemble), et la rupture par soulèvement hydraulique. Enfin, un calcul en déplacements est
à mener en vue de vérifier que sous les charges de service, le système sol/rideau/ouvrage ne
dépassent l’état limite de service au court de cette phase du projet.

Tableau 15.1. Valeurs de D et T

Comportement Court terme Long terme


Surcharge q (kPa) 0 30 30
D (m) 1.50 9.10 1.80
T (kN/m) 10.0 77.0 49.4

ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Problème 15.2

1) Le profil de pressions brutes agissant à l’amont et à l’aval du rideau est schématisé par la figure
15.22. Pour λ=0, β=0, δ=0 et φ=30°, les coefficients de poussée et de butée sont obtenus soit à partir du
tableau 14A de l’annexe A du chapitre 14, ou de la méthode de Coulomb (équations 14.45 et 14.46):
Ka=0.333 et Kp = 3.0.
Si on suppose que le rideau est en butée simple, l’équilibre des moments par rapport au point
d’ancrage donne : 0.5x0.333x14x(9+D)2x(2(D+9)/3-2)-0.5x3x14xD2x(2D/3+9-2)/Fs=0, soit D=3.39 m
en état d’équilibre limite (Fs=1). Pour Fs=2 sur la butée, on obtient D=6.05 m. On retient alors D=6.1 m.

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La force axiale dans la nappe de tirants d’ancrage s’obtient de l'équilibre des forces horizontales,
soit : T=0.5x14x0.333x(9+6.1)2-0.5x14x3x6.12/2=140.80 kN/m.

2) En présence d’une surcharge de 25 kPa à l’amont du rideau, la force de poussée est :


1
Fa  K a  d ( H  D)2  K aq q( H  D)  2.33(9  D)2  8.32(9  D).
2
L’équilibre des moments par rapport au point d’ancrage donne :
2.33x(9+D)2x(2(D+9)/3-2)+8.32x(9+D)x((9+D)/2-2)-0.5x3x14xD2x(2D/3+9-2)/Fs=0.
En considérant Fs=2 sur la butée, le calcul donne D=6.96 m. On retient alors D=7 m.
La force axiale T dans la nappe de tirants d’ancrage est :
T=0.5x14x0.333x(9+7)2+0.333x25x(9+7)-0.5x14x3x72/2=215.4 kN/m.

ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Problème 15.3

1) Selon la figure 15.19, le profil de pressions nettes comporte une poussée, une butée, et une contre-
butée supposée appliquée au centre de rotation O. Si le rideau est supposé encastré, les inconnues du
problème sont f0 et la contre-butée C.
En considérant λ=0, β=0, φ=35°, δ=2xφ/3=23.3°, les coefficients de poussée et de butée sont
obtenus soit à partir des tableaux 14A et 14B de l’annexe A du chapitre 14, ou de la méthode de
Coulomb (équations 14.45 et 14.46): Ka=0.247 et Kp = 8.
La position du centre de pression est telle que la pression de poussée est équilibrée par celle de la
butée, soit Kaγ.γ.(H+t)=Kpγ.γ.t, soit t=H.Kaγ/(Kpγ-Kaγ)=0.191 m.
L’équilibre des moments M/O=0 donne :
0.5x0.247x15.5x62cos(23.3)x(6/3+0.191+f0)+0.5x0.247x15.5x6x0.185xcos(23.3)(2x0.191/3+f0)–
0.5x[8x15.5x(f0+0.191)cos(23.3)-0.247x15.5x(6+0.191+f0)cos(23.3)].f0.(f0/3)/Fs=0.
Dans cette équation, par souci de simplicité des calculs, on a négligé les moments des composantes
verticales, du fait de la faible largeur de l'écran, soit de 0.8 m, ce dernier étant schématisé comme un
segment.
La résolution de cette équation donne pour Fs=2 sur la butée B’ : f0= 3.39 m et une fiche D=4.26 m.

2) En présence d’une surcharge, le tableau 14C de l’annexe A du chapitre 14 donne un coefficient de


poussée Kaq=0.249. Le diagramme de pressions nettes est illustré à la figure 15.34.
La position du centre de pression est telle que Kaγ.γ.(H+t)+Kaq.q=Kpγ.γ.t, soit t= 0.263 m.

Figure 15.34. Profil de pressions nettes en état limite

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 435


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L’équilibre des moments M/O=0 donne :
0.5x0.247x15.5x62xcos(23.3)(6/3+0.263+f0)+0.249x35xcos(23.3)x6x(3+0.263+f0)+
0.5x31.68x0.263xcos(23.3)x(2x0.263/3+f0)–0.5x[8x15.5xcos(23.3)(f0+0.263)-
{0.247x15.5xcos(23.3)(6+0.263+f0)+0.249x35cos(23.3)}].f0.(f0/3)/Fs=0.
On obtient pour Fs=2 sur la butée B’ : f0= 4.45 m et une fiche D=0.263+1.2x4.45=5.60 m.
La force de contre-butée s’obtient de l’équilibre des forces horizontales: C.cosδ=B’.cosδ/Fs-P’.cosδ,
soit :C=B’/Fs-P’.
P’=0.5x0.247x15.5x62+0.249x35x6+0.5x31.68x0.263=129.53 kN/m.
B’=0.5x[8x15.5x(4.45+0.263)-{0.247x15.5x(6+0.263+4.45)+0.249x35}]x4.45=1189.6 kN/m
C=1189.6/2-129.53=465.3 kN/m. On remarque que, suite à la souplesse relative de l’écran, sa
déformation en dessous du centre de rotation O a mobilisé un force de contre–butée de 465 kN/m, soit
d’environ 4 fois celle de la poussée, et le sol à l’aval a ainsi mobilisé une butée de 1190 kN/m en vue
d’assurer la stabilité de l’écran vis-à-vis d’une rupture par rotation (ou renversement).

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Problème 15.4

1) Du fait que le sol soutenu est à surface horizontale (β=0), la pression de poussée à l’amont est :
Pa(z)=σv0(z)+q-2Cu=γsatz+q-2Cu. La zone de traction, à éliminer du diagramme de pressions, s’étend sur
une profondeur z0=2Cu/γsat-q/γ=3.5 m.
La pression de butée à l’aval de l’écran est donnée par : Pp(z)=σv0(z)+2Cu=γsatz+2Cu. La
superposition des diagrammes de pressions de poussée et de butée permet d’obtenir celui des
pressions nettes illustrées à la figure 15.35. Rappelons que selon la méthode du rideau encastré, la
contre-butée est par hypothèse une force concentrée appliquée au centre de rotation O se trouvant à
0.2f0 de la base de la paroi, f0 étant la longueur de mobilisation de la butée nette le long de la paroi.
La force résultante de poussée est donnée par :
2
 q   C 
Fa   sat H  q  2Cu  H  2 u    sat  H   2 u   122.5 kN / m.
1 C q
2   sat   2    sat 
La force résultante de butée Fp=(4Cu+q-γsatH)xf0=30xf0 kN/m, D étant exprimé en mètres. Selon la
figure 15.37.

2) L’équilibre des moments par rapport au centre de rotation O donne :


-122.5(1.167+f0)+f0/2x30xf0/Fs=0, soit f0=17.42 et D=1.2xf0=20.9 m, en considérant Fs=2 sur la butée.

3) Cette fiche est exagérément la triple de la hauteur de la paroi, ce qui n’est pas une solution de
soutènement économique. Il est possible d’inclure une ou plusieurs nappes de tirants d’ancrage
reprenant les efforts de poussée et de contre-butée, ce qui aboutit à une longueur f0 de mobilisation de
la butée beaucoup plus petite et par conséquent une fiche D plus économique.

Figure 15.35. Profil de pressions nettes en état d’équilibre limite à court terme

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 436


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Problème 15.5

1) Selon la figure 15.20, la contre-butée est réduite par hypothèse en une force concentrée C appliquée
au centre de rotation O. La position du point U de contrainte nulle (centre de pression) est t=0.185 m.
Selon la figure 15.21, M/U=0 pour la poutre supérieure donne :
0.5x0.247x15.5x62xcos(23.3)(2+0.191)+0.5x0.247x15.5x6xcos(23.3)x0.185x(2x0.191/3)
-Tx(6-2+0.191)=0, ce qui donne : T=33.15 kN/m.
La réaction R au point U est égale à : 65.3-33.15=32.15 kN/m.
Pour la poutre inférieure M/O=0 donne :
32.15xf0-0.5x[8x15.5x(f0+0.191)cos(23.3)-0.247x15.5x(6+0.191+f0)cos(23.3)].f0.(f0/3)/Fs=0.
En adoptant Fs=2, on trouve f0=1.87 m et soit une fiche D=1.2x1.87+0.191=2.43 m.

2) En présence d’une surcharge exercée par l’ouvrage, selon la figure 15.34, le centre de pressions se
trouve à la profondeur t=0.263 m. L’équilibre des moments M/U=0 pour la poutre supérieure donne :
0.5x0.247x15.5x62xcos(23.3)(2+0.263)+0.5x0.247x15.5x6xcos(23.3)x0.263x(2x0.263/3)+
0.249x35xcos(23.3)(6+0.263)x(6+0.263)/2-Tx(6-2+0.263)=0, ce qui donne : T=70.44 kN/m.
La réaction R au point U est égale à : 116.2-70.44=45.76 kN/m.
Pour la poutre inférieure M/O=0 donne :
45.76xf0-0.5x[8x15.5x(f0+0.263)cos(23.3)-{0.247x15.5x(6+0.263+f0)cos(23.3)+
0.249x35xcos(23.3)}].f0.(f0/3)/Fs=0, donc f0=2.23 m pour Fs=2, soit une fiche D=1.2x2.23+0.263=2.94
m, soit D=2.95 m.
On constate que la présence d’une nappe de tirants fait réduire la fiche de la paroi de 5.6 m à 2.9 m,
soit environ de 50%, ce qui peut avoir une répercussion économique non négligeable sur le projet.

3) Selon la norme NF P94-282, la vérification de la stabilité du fond de fouille, conformément au


schéma de calcul de la figure 15.23, se formule comme suit :
qstb
qdst 
Fs
Nq  1
qstb  N q v 2  Ck (15.11)
tg '
σv2 est la contrainte verticale à la base de l’écran côté aval (fouille)=γd.D=15.5x2.94=45.57 kPa.
Pour un angle de frottement de 35°, on a Nq=33.3.
La contrainte effective verticale σv1 à la base de l’écran côté amont est elle-même la contrainte
déstabilisatrice qdst : qdst=σv1=γd[H+D]=15.5x(6+2.94)=138.6 kPa.

La stabilité de fond de fouille contre tout risque de soulèvement est ainsi largement vérifiée.

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Problème 15.6

1) Selon les séquences de construction step 0 à Step 3, on découpe le sol en 4 tranches dont les
données géotechniques et géométriques sont illustrées en figure 15.36.
En lançant le programme SPW, on constate que la fiche D=1.5 m, déterminée par calcul manuel
selon la méthode de la butée simple (problème 15.1), est insuffisante pour assurer l’équilibre du
rideau (le programme indique un message "Division by Zero Error"), et il fallait augmenter la fiche D
du rideau à 3 m.
Comme le montre la figure 15.37, le profil de pressions p(z) est composé d’une poussée le long de la
fouille sur 6 m, et d’une butée nette en dessous de la fouille. Ce profil est similaire à celui défini dans le

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méthode de la butée simple dans un sol purement cohérent (voir figure 15.33) avec une différence
dans les valeurs de pressions mobilisées, ce qui est tout à fait attendu, car le profil de la méthode de
butée simple correspond à un état d'équilibre limite du sol, donc à des grands déplacements du rideau,
alors que celui de la figure 15.37 correspond à un équilibre en deçà de l’état limite, donc avant la
rupture, et correspond à un certain déplacement du rideau.

Figure 15.36. Illustration des données des tranches (étape 3 : fouille finie)

Figure 15.37. Profil des efforts et déplacements le long du rideau (étape 3 : fouille finie)

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A titre comparatif, une fois la fouille finie (setp 3), la pression de poussée à la base de la fouille (z= 6
m) est de 59.56 kPa, alors qu’elle est égale selon la figure 15.31 à γH-2Cu=40 kPa, le coefficient de
sécurité Fs sur la poussée est donc de 59.56/40=1.49.
A l’aval du rideau, la pression de butée nette varie de 10 à 30 kPa le long de la fiche du rideau, alors
que selon la figure 15.31, la pression nette de butée est constante et égale à 4C u-γH=40 kPa,
correspondant à l’état d’équilibre limite du sol. Le coefficient de sécurité F s sur la butée varie ainsi de
40/10 à 40/30, soit de 4.0 à 1.33, alors que dans la méthode de la butée simple on recommande de
considérer Fs=2 sur la pression nette de butée.
On voit qu’il faut plus de déplacement du rideau vers l’aval pour que la pression du sol le long de la
fouille diminue et atteigne la valeur de la poussée limite, soit de 40 kPa, et que la pression du sol sur le
rideau le long de la fiche D augmente pour atteindre la butée limite nette, soit de 40 kPa.
Sur la figure 15.37 on remarque sur la courbe des moments de flexion des valeurs pratiquement
nulles au dessus du point d’ancrage, c'est-à-dire en deçà de 1.5 m. Au-delà, elle augmente pour
atteindre une valeur maximale de 170.43 kN.m/m à 4.67 m de profondeur. Le diagramme d’effort
tranchant manifeste une discontinuité au point d’ancrage, et prend d’ailleurs à cette profondeur une
valeur maximale de 107.3 kN/m, correspondant à l’effort axial repris par la nappe de tirants.
On remarque que les efforts internes (M et Q) sont pratiquement nuls à la base du rideau, ce qui
implique qu’elle est libre. En outre, le profil de pressions nettes ne montre pas de contre-butée, mais
seulement une poussée à l’amont, suivie d’une butée à l’aval, ce qui correspond au comportement d’un
rideau en butée simple.

2) La figure 15.37 montre l’allure déformée du rideau, la fouille étant achevée, le déplacement
horizontal maximal est de 17.8 mm à la profondeur de 5.3 m. Au niveau du point d’ancrage, le
déplacement est de 8.6 mm.
On remarque enfin que la déformée w(z) du rideau est plutôt courbe ce qui est dû à une certaine
flexibilité du rideau. En toute rigueur, on ne peut pas considérer le rideau comme étant infiniment
rigide, autour duquel le sol se comporte en butée simple, puisqu’on doit obtenir une déformée linéaire
et non pas courbe.

3) Le calcul donne un effort axial de 107.3 kN/m dans la nappe de tirants, à qui correspond un
coefficient de sécurité Fs= 250/107.3=2.33 vis-à-vis de la rupture du tirant par arrachement.

4) La construction d’un ouvrage exerçant une surcharge à l’amont se traduit par une séquence
supplémentaire (step 4). On introduit les caractéristiques drainées du sol argileux, correspondant au
comportement à long terme, et on relance le programme. La figure 15.38 illustre les données
introduites et les résultats en termes de déplacements et d’efforts internes dans le rideau.
En comparant le profil f(z) de pressions nettes à celui proposé par la méthode de butée simple à la
figure 15.33, on constate que les pressions de poussée à l’amont sont plus grandes, et à l’aval sont plus
petites. En effet, à la profondeur de 6 m par exemple, la figure 15.33 donne une pression de 55.3 kPa,
correspondant à l’état d’équilibre limite en poussée (F s=1), alors que le calcul par la méthode du
module de réaction via le programme SPW donne 74.7 kPa, calculée d’ailleurs pour un état d’équilibre
loin de la rupture. Le coefficient de sécurité Fs sur la poussée est ainsi égal à 74.7/55.3=1.35.
Quant à la pression de butée à l’aval, on remarque par comparaison des profils que le coefficient F s
varie de 2.6 à 4.1. Il faut ainsi, identiquement au comportement à court terme, un déplacement plus
élevé du rideau vers l’aval pour que la poussée diminue et la butée nette augmente et tendent ainsi
vers les valeurs limites correspondant à l’état d’équilibre limite (F s=1).
Les courbes de moment de flexion et de l’effort tranchant ont des allures similaires à celles en
comportement à court terme, et montrent respectivement les valeurs maximales de 202.0 kN.m/m ( à
une profondeur de 4.67 m) et 127.8 kN/m (au point d'ancrage).
Le profil de déplacement du rideau selon la figure 15.38 est d’une allure courbe et ne correspond
rigoureusement pas à un rideau infiniment rigide comme il a été supposé au problème 15.1 pour
appliquer la méthode de la butée simple. Ce profil dégage une valeur maximale de 19.6 mm à une
profondeur de 5 m, un déplacement de 10.2 mm au point d’ancrage montrant que le tirant a subi un
certain arrachement, et enfin un déplacement de 4.0 mm en tête du rideau.

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 439


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Figure 15.38. Profil des efforts et déplacements le long du rideau (étape 4 : fouille finie, amont surchargé)

M max h
5) La contrainte maximale de flexion est donnée par :   .
I 2
I étant le moment d’inertie =EI/E=112778.4x103/2.1x1011=5.37x10-4 m4.
M max h 202 x103 0.34
On obtient ainsi     63.94  320 MPa , ce qui assure une bonne
I 2 5.37 x10  4 2
résistance à la flexion simple.

ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Problème 15.7

1) On s’intéresse à l’analyse de la dernière séquence (step 4) correspondant à l’exploitation de


l’ouvrage en amont du rideau. Le sol autour du rideau est découpé en 4 tranches, épaisses
successivement de 2, 3.5, 3.5 et 7 m, et dont les données géotechniques et géométriques sont illustrées
en figure 15.39.
Comme le montre la figure 15.40, le profil de pressions nettes p(z) est composé d’une poussée sur
11 m de profondeur (soit de 5 m au-delà du fond de fouille), d’une butée nette mobilisée entre 11 et
15.5 m, suivie d’une contre-butée mobilisée sur 0.5 m de longueur du rideau. La présence d’une
contre-butée et la déformée curviligne w(z) du rideau impliquent que le rideau se comporte en tant
qu’ouvrage flexible ayant un premier centre de rotation à 1 m de la surface et un autre à 15.3 m de
profondeur. On voit ainsi que l'hypothèse faite au problème 15.2 :" Le rideau est suffisamment rigide
pour que le sol sableux se comporte en butée simple, c'est-à-dire que le rideau peut manifester une
rotation seulement par rapport au point d'ancrage, ainsi qu’un déplacement en pointe mobilisant toute la

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 440


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butée en aval et sans mobiliser de contre-butée à l’amont du rideau" est assez grossière et ne décrit pas
le comportement réel de ce rideau souple.

Figure 15.39. Illustration des données des tranches (étape 4 : fouille finie, amont surchargé)

Figure 15.40. Profil des efforts et déplacements le long du rideau (étape 4 : fouille finie, amont surchargé)

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 441


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En outre, on remarque que la zone de mobilisation de la butée nette est épaisse de 15.3-11=4.3 m,
qui est d’ailleurs la longueur f0 notée dans la figure 15.20 de la méthode du rideau encastré, et le
centre de rotation se trouve à 0.7 m par rapport à la base du rideau, soit à (0.7/4.3)xf 0=0.16f0. Cette
valeur est assez proche de celle supposée souvent dans la méthode du rideau encastrée, soit de 0.2f0.
Le profil de pression des terres est similaire à celui défini dans le méthode du rideau encastré dans
un sol pulvérulent (voir figures 15.20 et 15.34), à la différence que la contre-butée C est supposée
concentrée au centre de rotation dans le méthode du rideau encastré.
Sur la figure 15.40, la courbe des moments de flexion atteint une valeur maximale de 611 kN.m/m à
7.40 m de profondeur. Le diagramme d’effort tranchant manifeste une discontinuité au point d’ancrage
à la profondeur de 2 m, et prend à cette profondeur une valeur maximale de 303.4 kN/m.

2) Contrairement au cas d’un rideau rigide caractérisé par une déformée linéaire, la figure 15.40
montre une déformée plutôt curviligne, manifestant un déplacement horizontal maximal est de 90 mm
à la profondeur de 7.7 m. Au niveau du point d’ancrage, le déplacement est de 17.3 mm, suite à une
éventuel arrachement de la nappe de tirants. Enfin, en surface, la flèche du rideau est de 19.6 mm.
Il est nécessaire de vérifier que de tels déplacements ne causent pas un dépassement de l’état limite de
service de l’ouvrage à réaliser à l’amont.

3) L’effort axial est de 303.7 kN/m dans la nappe de tirants, à qui correspond un coefficient de sécurité
Fs=(3x116.6)/303.4=1.15 vis-à-vis de la rupture du tirant par arrachement. Une telle valeur n’est pas
satisfaisante et il y’a lieu de revoir la conception. On peut envisager d’autres configurations en ajoutant
par exemple une ou plusieurs nappes de tirants en vue de limiter les déplacements, de réduire les
efforts dans les tirants, et éventuellement d’économiser en réduisant la fiche D.
4) La contrainte maximale de flexion est donnée par :   M max h .
I 2
I étant le moment d’inertie =EI/E=112778.4x103/2.1x1011=5.37x10-4 m4.
M h 611x103 0.34
On obtient   max   193.43  240 MPa . La résistance à la flexion est ainsi assurée.
I 2 5.37 x10  4 2
ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Problème 15.8

La comparaison des 3 variantes de conception et menée pour la dernière séquence (step 4)


correspondant à l’exploitation de l’ouvrage en amont du rideau. La figure 15.41 regroupe les profils
des efforts et les déplacements du rideau pour les 3 variantes étudiées.
Selon la variante A, il est possible de réduire la fiche du rideau jusqu’à 5 m tout en assurant
l'équilibre du rideau. En decà d’une telle valeur, le programme mentionne "Division by zero error"
indiquant un défaut d’équilibre des efforts dû à l’insuffisance de la fiche.
Selon la variante B, on peut réduire encore la fiche à 4.5 m en ajoutant une 2e nappe de tirants
d'ancrage, alors que l’ajout d’une 3e nappe à 9 m de profondeur dans le variante C permet de réduire
considérablement la fiche jusqu’ à 0.5 m, les efforts de poussée, selon la figure 15.41 (variante C) sont
intégralement repris par les tirants d’ancrage et le sol ne mobilise pas de butée pour assurer
l’équilibre. En réduisant la fiche de 7 m (problème 15.7) à 5 m (variante A), à 4.5 m (variante B), et
finalement à 0.5 m (variante C), le fonctionnement du rideau a évolué par encastrement et ancrage
(problème 15.7, et variantes A et B), à celui par ancrage seulement (variante C).
La figure 15.41 montre pour les variantes A et B un profil de pressions nettes composées de poussée
et de butée, aucune contre-butée n’a été mobilisée, alors que pour la variante C, la butée nette disparaît
et le profil comporte seulement un diagramme de poussée nette équilibrée seulement par les efforts
dans les nappes de tirants d’ancrage.
Selon le tableau 15.2, En augmentant le nombre de nappes de tirants d’ancrage, les efforts dans le
rideau subissent une réduction considérable. De même, l’effort axial repris par la nappe de tirants est
réduit de presque la moitié, et le coefficient de sécurité a augmenté d’une manière satisfaisante de
Fs=(3x116.6)/303.4=1.15 à (3x116.6)/161.2=2.17.
On remarque que les déplacements du rideau diminuent sensiblement en ajoutant des tirants.
On conclut que la variante C propose une solution plus économique en réduisant les efforts sur le
rideau ainsi que sa fiche. En outre, les déplacements du rideau sont au plus de 12.2 mm, et il reste à

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vérifier s’ils ne portent pas préjudice au fonctionnement normal de l’ouvrage, en effectuant une
vérification aux états limites de service de l’ouvrage.

Tableau 15.2. Comparaison des résultats de calcul des 3 variantes

D Mmax Qmax T w (z=0) w (z=2) w (z=5.5) w (z=8.0) wmax


Solution (m) (kN.m) (kN/m) (kN/m) (mm) (mm) (mm) (mm) (mm)
Problème 15.7 7.0 611.0 303.4 303.4 19.6 17.3 ----- ----- 90.0
Variante A 5.0 660.8 316.9 316.9 21.2 18.1 ----- ----- 95.9
Variante B 4.5 249.6 277.7 277.7 2.1 4.2 16.8 ----- 27.5
Variante C 0.5 79.3 161.2 161.2 1.4 4.7 10.2 12.0 12.2

(Variante A)

(Variante B)

(Variante C)

Figure 15.41. Profil des efforts et déplacements le long du rideau (étape 4)

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ANNEXE 1. DESCRIPTION DU LOGICIEL SPW

1. lntroduction

SPW (Sheet Pile Wall)* est un programme écrit en Turbo-Pascal en vue de l’analyse du
comportement des rideaux en palplanches, développé en 2006 par le Professeur Arnold Verruijt à
l’Université de Delft (pay bas). Ce programme est basé sur la théorie des poutres posées sur des appuis
élasto-plastiques continus représentant le sol, et éventuellement en contact avec des tirants
d’ancrages (voir figure 15.A).

2. L’écran de soutènement

L’écran, constitué d’un rideau en palplanches, est considéré comme une poutre verticale dont sa
déformée est décrite par les équations suivantes, en suivant les notations du logiciel :
1 d2y
M ( z)  (15.A.1)
EI dz 2
d 2M
  P( z ) (15.A.2)
dz 2

M(z) : Moment de flexion du rideau à la profondeur z par rapport à la tête du rideau (N.m),
EI : Rigidité à la flexion du rideau (Nm2), où E est le module d’Young du matériau du rideau (en général
en acier : E=2.1x105 MPa) et I est le moment d’inertie par unité de longueur du rideau par rapport à
l’axe horizontal du rideau (m4),
P(z) est la charge répartie horizontale le long du rideau (kN/m de longueur du rideau),
y(z) est le déplacement horizontal du rideau à la profondeur z (m).

L’équation différentielle (15.A.1) est résolue numériquement par la méthode des différences finies
en divisant le rideau en un nombre de tranches identiques (au maximum 1000 tranches).

Figure 15.A. Schéma général d’un rideau en palplanches

3. Modélisation du sol

Le sol, en contact avec le rideau sur les deux côtés, est constitué d’un multicouche (nombre
maximum de couches=20), chaque couche étant caractérisée par les paramètres suivants, définis selon
la notation du logiciel SPW comme suit :
H : épaisseur de la couche (m),
Wd : Poids volumique sec (γd : kN/m3),

_____________________________________________________________________________________________________________________
* Le logiciel SPW-2006 est un freeware téléchargeable sur le site : http://geo.verruijt.net/

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Ws : Poids volumique saturé (γsat : kN/m3),
Zw : Cote de la surface de la nappe d’eau par rapport à la tête du rideau (m),
Cap : Hauteur capillaire au dessus de la nappe d’eau (prise en général égale à 0),
q : Pression verticale appliquée en surface (ainsi que sur les couches inférieures) (kPa),
C : Cohésion (kPa),
Ka : Coefficient de poussée des terres ( ),
Kp : Coefficient de butée des terres ( ),
KN : Coefficient de pression des terres au repos (ou K0),
DW : Différence des déplacements mobilisant la butée et la poussée (voir figure 2). Il est recommandé
de lui donner une valeur égale à Hm/1000 (déplacement mobilisant la pression ultime de
poussée)+Hm/100 (déplacement mobilisant la pression ultime de butée), H m étant la hauteur de
l’écran.

(a) (b)
Figure 15.B. Courbes de mobilisation des pressions des terres à une profondeur donnée
(a : coté droit du mur, b : coté gauche du mur)

La pression agissant sur le mur à une profondeur donnée dépend des contraintes effectives, des
pressions interstitielles développées et du déplacement w à cette même profondeur. Les contraintes
effectives sont déterminées par différences des contraintes totales et des pressions interstitielles à la
profondeur étudiée. La contrainte verticale totale σv résulte de l’effet du poids des terres au dessus du
point étudié, à laquelle s’ajoute une pression verticale due à une éventuelle surcharge en surface. En
fait, il est supposé par souci de simplicité des calculs, que le coefficient de pression K q dû à une
surcharge est identique à celui du au poids des terres, soit Kγ.
En état de repos, la contrainte horizontale effective est donnée à une profondeur z par :

σh0(z)= KNσv0(z) (15.A.3)

En état limite ultime de poussée, la contrainte horizontale effective S a est donnée à une profondeur z
par la théorie de Rankine basée sur l’hypothèse générale δ=β (hypothèse des facettes conjuguées):

S a ( z )  K a v ( z )  2C K a (15.A.4)

En état limite ultime de butée, la contrainte horizontale effective S p est donnée à une profondeur z
par par la théorie de Rankine :

S p ( z )  K p v ( z )  2C K p (15.A.5)

Ces équations se retrouvent respectivement à partir des équations générales (15.3) et (15.5) en
considérant un mur vertical (λ=0) et un sol horizontal à l’amont (β=0), ce qui implique que δ=0 d’après
l’hypothèse de Rankine. Notons à ce titre que cette méthode a l’inconvénient de négliger l’effet de la
rugosité sur l’inclinaison δ des pressions des terres en imposant que celle-ci est égale simplement à
l’inclinaison β de la surface du sol à l’amont.

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 445


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Les coefficients de poussée (Ka) et butée (Kp) se déduisent respectivement des équations (14.45) et
(14.46) en introduisant λ=0, δ=β=0, ce qui aboutit à :
1  sin( )
Ka 
1  sin( )
1  sin( ) 1
Kp  
1  sin( ) K a

Pour un déplacement w à la profondeur z, la contrainte horizontale S s’obtient par interpolation


linéaire entre les valeurs ultimes Sp et Sa, conformément à la figure 2.
Par définition, on considère que le déplacement w est positif s’il est dirigé vers la droite. Cette figure
montre que pour un déplacement w>0, la contrainte S du coté droit du mur (cas a de la figure 2)
augmente jusqu’à la valeur ultime de butée et les déplacements deviennent ainsi assez grands pour
converger vers la rupture (comportement plastique) sous une contrainte S constante. Selon cette
même figure, si le sol à cette profondeur est déchargé en diminuant les contraintes S, le déplacement w
diminue selon une droite parallèle à la première droite (droite de chargement) et lorsque la pression
atteint la valeur Sa, le sol est alors en état limite ultime de poussée et converge ainsi encore vers la
rupture (comportement plastique).
Selon la figure 2 (cas b), pour un déplacement w>0, la contrainte S du coté gauche du mur diminue
jusqu’à la valeur ultime de poussée Sa et les déplacements deviennent ainsi assez grands pour
converger vers la rupture (comportement plastique) sous une contrainte S constante. Si maintenant le
sol à cette profondeur est rechargé en augmentant les contraintes S, le déplacement w diminue selon
une droite parallèle à la première, et lorsque la pression atteint la valeur S p, le sol atteint un état limite
ultime de butée et se met alors en rupture.
Le sol est considéré ayant un comportement élasto-plastique parfait, modélisé par l’association en
série d’un ressort et un patin, et caractérisé par une raideur Kh du ressort calculée à partir de la figure
2 comme suit :

S p ( z)  S a ( z)
K h ( z)  (15.A.6)
Dw
En d’autres termes, l’interface rideau/sol est modélisé par une série de ressorts non linéaires,
chacun étant caractérisé par un coefficient de réaction initial K h(z), et la courbe de mobilisation des
pressions de la figure 15.B n’est autre que la courbe P-Y schématisée à la figure 15.27.

4. Tirant d’ancrage

Toute couche comportant une nappe de tirants d’ancrage est subdivisée au niveau du tirant
d’ancrage en deux sous-couches identiques ayant les mêmes propriétés géotechniques.
La profondeur du tirant d’ancrage, la force maximale qu’il supporte, soit Ta (kN/m), et le
déplacement Dw sont à définir en cliquant sur le bouton ANCHORS. Il est recommandé d’estimer le
déplacement Dw à -20 mm.
Il est à noter que le programme SPW est limité au cas de nappes horizontales de tirants d’ancrage, et
ne traite ainsi pas des tirants inclinés.

5. Données du programme

Au préalable de tout calcul, l’utilisateur doit introduire les données suivantes :

- Nom d’utilisateur (Licenced user),


- Nom du fichier de données (File name),
- Nom du problème étudié (Problem name),
- Hauteur du rideau (Length), qui est correspond à la somme des épaisseurs des couches du sol,
- Nombre d’éléments du mur (Number of elements), borné entre 10 et 100,
- Nombre de couches (Number of layers), au plus égal à 20,
- Nombre d’étapes de chargement (Number of loading steps), dont le maximum est 20 étapes,

Calcul des ouvrages géotechniques-Ali Bouafia (2018) Page 446


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- Profilé du rideau (Profile), est le numéro du profilé métallique se trouvant dans le catalogue intégré
au programme et correspondant au profilé du rideau retenu dans les calculs. Le catalogue peut être
visualisé en appuyant sur le bouton PROFILES.
L’étape initiale (notée Step 0) correspond à l’état de repos du sol et du rideau (absence de toute
surcharge et excavation de fouille). Les propriétés du sol à gauche et à droite du mur doivent être
identiques et le déplacement du mur w est égal à 0 à toute profondeur.
Aux étapes suivantes (Step 1, Step2, ……., Step N), toute excavation d’une couche est modélisée en
introduisant un poids volumique sec Wd égal à 0 dans cette couche. Dans ce cas, le programme
considère implicitement un poids volumique saturé Ws égal à 10 kN/m3 et des coefficients de pression
égaux à l’unité : KN=Kp=Ka=1. Enfin, le déplacement Dw est pris par le programme égal à la valeur
forfaitaire de à 1 m. Ainsi, la pression horizontale sera nulle au dessus de la nappe et égale à la
pression interstitielle en dessous de la nappe.
Les différentes étapes de réalisation du rideau sont visualisées d’une manière chronologique en
appuyant sur le bouton SECTIONS.
En appuyant sur le bouton LAYERS, on peut visualiser tous les paramètres de chaque couche, aussi
bien à droite du rideau qu’à sa gauche.
La figure 15.C illustre d’une manière schématique la convention de signes pour les efforts et les
déplacements.

Figure 15.C. Convention de signes dans le programme SPW

Les calculs peuvent être lancés en cliquant le bouton COMPUTE et les résultats sont stockés dans un
fichier de résultats sous forme de tableaux numériques contenant les valeurs des efforts et des
déplacements (Moment fléchissant, Effort tranchant, Pression des terres, Déplacement du mur, etc), ou
des graphes illustrant les profils de ces paramètres.
Il est noté qu’il se peut que le programme affiche le message d’erreur "Division by Zero Error"
indiquant l’impossibilité d’équilibre statique du rideau, ce qui peut arriver si la fiche du rideau est
insuffisante ou que la hauteur de la fouille est trop grande.

6. Références bibliographiques

A. Verruijt (1995) "Computational Geomechanics", Kluwer Academics Publishers, Dordrecht.

M. Hetenyi (1946) "Beams on elastic foundations", University of Michigan Press, Ann Arbor.

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