Trémie Doseuse PDF
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études et recherches
des laboratoires des ponts et chaussées
P
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Octobre 1991
LCPC
-A
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
58, bd Lefebvre, F 75732 Paris Cedex 15
Collection "Études et recherches des Laboratoires des Ponts et Chaussées .. ,
série géotechnique. ISSN 1157-3910.
Fait suite a la collection "Rapports des laboratoires".
série géotechnique - mécanique des sols - sciences de la terre. ISSN 0761-2389.
Diffusion:
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
IST · Section des publications
58, bd Lefebvre. F 75732 Paris Cedex 15
g 33 (1) 40435226 ·Télécopie: 33 (1) 40435498
NOTATIONS
INTRODUCTION 5
1.1.1.1 - STRUCTURE 9
1. 1. 1.2 - FONCTIONNEMENT 9
1. 1.2. 1 - STRUCTURE 11
1. 1.2.2 - FONCTIONNEMENT 11
1.4.2. 1 - GENERALITE 43
1.4.2.2 - MODELE DE SAVAGE - MODELE DE DAVIDSON et NEDDERMAN 44
1.4.2.3 - MODELE DE J.C. WILLIAMS 45
1.4.2.4 - MODELE DE BROWN ET RICHARD (MI~MUM ENERGY THEOREM) 46
1.4.2.5 - MODELE DE J.R JOHANSON ' 47
1.4.2.6 - DISCUSSION SUR DIFFERENTS MODELES DE DEBIT 48
1.5 - BILAN 50
2. 1 - INTRODUCTION 53
2.2 - L'ECOULEMENT RADIAL EN MASSE 53
2.2. 1. 1 - HYPOTHESES 53
2. 2. 1. 2 - FORMULATION DU PROBLEME 54
2.2. 1.3 - EQUATIONS DU MOUVEMENT 56
3. 1 - MATERIAUX 97
3. 3. 3 - SYNTHESE 131
4. 5. 3 - SYNTHESE 162
VII
OiAPITRE 5 - EXPERUENTATICHi SUR l«ll>ELE REDUIT A GECJETRIE VARIABLE 163
5. 1 - OBJECTIFS 165
5.2 - DISPOSITIFS EXPERIMENTAUX 165
5. 4. 7 - MATERIAUX 169
5. 4. 2 - VERIFICATION DE LA BIDIMENSIONNALITE DE L'ECOULEMENT. 170
5.4.3 - ETALONNAGE DES PESONS 170
5.4.4 - ETALONNAGE DU CAPTEUR DE VITESSE DU TAPIS 170
5.4.5 - DEROULEMENT DES ESSAIS 172
5. 5. 7 - MATERIELS. 173
5.5.2 - LOGICIEL D'ANALYSE 173
5.5.3 - FREQUENCE D'ANALYSE 175
5.5.4 - SUIVI D'UN POINT COLORE 176
6.2 - PROPOSITION DE REGLES DE CHOIX DE LA GEOMETRIE D'UNE TREMIE DE DOSAGE DES GRANULATS 209
BIBLIOGRAPHIE 227
ANNEXES
A. 1 - NOTATIONS ET DEFINITIONS 3
ANNEXE C 19
ANNEXE D 29
ANNEXE E 39
E. 1 - LA CENTRIFUGEUSE 41
La possibilité de doser correctement les granulats dépend de la maîtrise de leur écoulement dans la
trémie doseuse. Or certains matériaux d'usage courant posent des problèmes dûs notamment à leur
tendance au colmatage et souvent à la non prise en compte de leurs propriétés d'écoulement lors de
la conception du matériel de dosage.
Une approche théorique de l'écoulement en vue du dosage a été élaborée. Elle permet de décrire,
formuler et prévoir les phénomènes d'écoulement en masse, de voûte stable et de formation de
cheminée en fonction des caractéristiques du matériau et de la trémie.
Des expérimentations ont été réalisées avec des trémies réelles en utilisant le marquage par traceur
radioactif et avec un modèle réduit à géométrie variable en centrifugeuse. Une caractérisation des
matériaux granulaires utilisés vis à vis de leur aptitude à l'écoulement a été recherchée.
A l'issue des confrontations des études bibliographique, théorique et expérimentales, une règle de
choix de la géométrie d'une trémie de dosage des granulats, en fonction de leurs propriétés
d'écoulement, est proposée.
NOTATIONS
La liste dressée ci-dessous concerne essentiellement les notations qui sont souvent employées dans
le texte sans avoir à rappeler à chaque fois leurs définitions. Ainsi certains symboles définis
localement n'y figurent pas.
1 - SYMBOLES
c cohésion
g accélération de la pesanteur
temps
vitesse du tapis
w teneur en eau
X, y, Z coordonnées spatiales
A ouverture de trappe
énergie spécifique
r 9p
J = 1 cos t 9 d9 (Cf formule (2.40) du chapitre 2)
J 0
V volume de matériau
X, X1, X2, xa définis par les formules (2.22) (2.21) et (2.25) du chapitre 2
C - ALPHABET GREC
µ = rt/4 - <p/2
contrainte horizontale
4
contrainte verticale
contrainte tangentielle
2 - ABREVIATIONS
Pour le chapitre 3 les abréviations sont définies au début de la partie "analyse des résultats"
INTRODUCTION
Les matériaux en vrac, c'est-à-dire les matériaux granulaires et les particules solides sont produits
ou utilisés dans plusieurs domaines tels que les industries chimiques, pharmaceutiques et métallur-
giques, l'agro-alimentaire et le génie civil. Le fonctionnement du centre de production dépend gé-
néralement de la possibilité de stocker, doser et transporter ces matériaux et par conséquent de la
qualité des matériels utilisés pour effectuer ces opérations. La recherche incessante d'une qualité de
production meilleure associée à une bonne rentabilité ainsi que l'avance vers l'automatisation inci-
tent la plupart des industriels à concevoir ces matériels de façon à ce qu'ils se conjuguent harmo-
nieusement avec le reste de l'installation. Mais cette démarche est parsemée de problèmes liés tant à
la diversité des produits en vrac qu'à la complexité de leurs comportements rhéologiques. Ces der-
niers demeurent mal connus en dépit de nombreuses recherches entreprises pour les définir.
En ce qui concerne les matériels de stockage (silos) et de dosage (trémies) les problèmes qui se po-
sent sont essentiellement liés aux comportements et aux propriétés à l'écoulement des matériaux à
manipuler. En effet un bon matériel doit :
- avoir une bonne résistance vis-à-vis non seulement des pressions statiques mais aussi des pres-
sions dynamiques ainsi que des chocs d'impacts et dépressions causés par l'effondrement de voûtes
et cheminées stables.
avoir une configuration adéquate qui permet d'éviter les phénomènes préjudiciables à
l'écoulement du produit en particulier les formations de voûte et cheminée stables, de maîtriser
ainsi le débit de matière et d'assurer un dosage exact.
Ces deux conditions signifient qu'une bonne connaissance du comportement et des propriétés à
l'écoulement du matériau est indispensable.
Notre étude s'intéresse principalement au dosage des granulats. Elle entre dans le cadre du contrôle
et de l'amélioration des conditions de fonctionnement des centrales de fabrication de matériaux de
chaussées afin d'obtenir un produit de composition régulière et conforme à la formulation recher-
chée. La trémie de dosage des granulats installée dans la chaîne de production doit notamment sa-
tisfaire la deuxième condition formulée ci-dessus. Or il s'avère que certains matériaux d'usage
courant tels que sable humide à forte teneur en fines et cendres volantes humides posent des pro-
blèmes en raison de leur tendance au colmatage. Nous voilà donc confrontés avant tout à des pro-
blèmes d'écoulement de ces matériaux dans l'organe de dosage avec comme objectif l'élaboration de
critères de dimensionnement géométrique d'une trémie doseuse en fonction de leurs caractéris-
tiques.
Notre démarche s'appuie sur le raisonnement ci-après. Les phénomènes d'écoulement ainsi que les
problèmes qui y concourent dépendent non seulement des caractéristiques du matériau mais égale-
ment des paramètres liés à la géométrie de la trémie et parfois à l'environnement. Il est donc pos-
sible pour un matériau donné de choisir une configuration optimale de la trémie c'est-à-dire celle
qui utilise au mieux l'énergie de gravité et permet ainsi d'éviter ou minimiser les problèmes.
D'ailleurs bon nombre de ces derniers, rencontrés dans la pratique, résultent d'une géométrie de
6
trémie non adaptée aux conditions d'écoulement du produit. Dans ce cas les dispositifs d'aide
(vibreur, moyens mécaniques, moyens pneumatiques, etc ... ) mis au point pour faciliter l'écoulement
d'un produit difficile seraient plutôt utilisés pour résoudre une mauvaise conception si bien que
leurs efficacités sont limitées pour un coût parfois élevé.
L'étude commence dans le chapitre 1 par une analyse bibliographique afin d'en dégager des direc-
tives. En effet de nombreux travaux ont été effectués dans le cadre de l'étude de l'écoulement des
matériaux granulaires avec plus ou moins de succès quoique jusqu'à présent il n'existe pas de théo-
rie qui donne entière satisfaction quant à son efficacité à régir le phénomène et à résoudre les pro-
blèmes inhérents à celui -ci.
En grande partie les études antérieures portent sur la détermination des efforts exercés par le ma-
tériau sur les parois du matériel de stockage pour le dimensionner en conséquence. L'approche
théorique de l'écoulement, mise au point au chapitre 2, étudie les phénomènes d'écoulement en
masse, de formation de voûte stable et de formation de cheminée en vue d'une application au di -
mensionnement géométrique d'une trémie de dosage des granulats.
L'étude de l'écoulement et par conséquent la conception d'un matériel de dosage nécessite une
bonne connaissance des produits à manipuler. Ainsi le chapitre 3 est consacré à l'analyse des ca-
ractéristiques des matériaux que nous avons utilisés pendant les essais d'écoulement, afin d'en dé-
gager les paramètres importants.
Pour comprendre le mécanisme de l'écoulement dans les conditions réelles de chantier des expéri-
mentations ont été réalisées avec deux types de trémies réelles en utilisant une méthode de mar-
quage par traceur radioactif sur différents niveaux dans la trémie. On effectue aussi une mesure
par gammadensimétrie de la densité de matériau à la base de celle-ci. Les techniques d'exploitation
des mesures explicitées au chapitre 4 permettent de visualiser le mode d'écoulement et de comparer
les matériaux ainsi que les trémies utilisées.
La lourdeur des essais en trémies réelles ne permettent pas d'étudier plusieurs configurations, étude
nécessaire pour mettre en évidence les différents modes d'écoulement et aussi pour tester la perti -
nence de l'approche théorique établie au chapitre 2. Ainsi les expérimentations ont été poursuivies
en centrifugeuse avec une trémie à géométrie variable. La centrifugeuse permet de recréer dans le
modèle réduit les mêmes contraintes et déformations que dans l'ouvrage réel en agissant sur
l'accélération artificielle. Une méthode de marquage par points colorés sur différents niveaux asso-
ciée à une technique de traitement numérique d'image a été adoptée. L'étude en centrifugeuse fait
l'objet du chapitre 5.
A la suite des confrontations des études bibliographique, théorique et expérimentales, une règle de
choix de la géométrie d'une trémie de dosage des granulats en fonction de leurs propriétés
d'écoulement est proposée au chapitre 6.
En conclusion, nous dégageons les principaux apports de ce travail ainsi que les perspectives
d'avenir intéressantes.
7
CHAPITRE 1
L'étude du dosage des matériaux granulaires entre dans le cadre du contrôle et de l'amélioration
des conditions de fonctionnement des centrales de fabrication des matériaux de chaussées afin
d'obtenir un produit de composition régulière et conforme à la formulation recherchée.
1.1.1.1 - STRUCTURE
Une centrale de fabrication se compose de plusieurs matériels qui permettent de doser les diffé-
rents matériaux constituant le produit fini. Elle comporte généralement :
- des doseurs (et parfois prédoseurs) à granulats, qui intéressent particulièrement notre étude, pour
le dosage des matériaux granulaires tels que gravillons, sables, laitiers etc ... et des matériaux fins
humides tels que les cendres volantes.
- Un doseur à pulvérulent pour le dosage des matériaux fins et secs tels que fines calcaires,
ciment, chaux, cendres volantes sèches etc ...
- Pour les centrales de fabrication de matériaux traités, aux liants hydrauliques (fig 1.1.a), un
malaxeur situé à l'aval des doseurs.
- Pour les centrales de fabrication de matériaux traités aux liants hydrocarbonés (fig. 1.1.b)
Il existe d'autres éléments annexes tels que la trémie de stockage des enrobés à chaud, le dépous-
siéreur des gaz de séchage afin de récupérer les fines entraînées et limiter ainsi la pollution de
l'environnement.
1.1.1.2 - FONCTIONNEMENT
- Les centrales discontinues dont le malaxage se réalise par gâchées successives permettant ainsi la
fabrication de nombreuses formules de produits. L'exploitation se fait souvent en poste fixe à cause
de leur structure parfois corn plexe et lourde.
- Les centrales continues où un flot ininterrompu de matériau traverse le malaxeur. Souvent elles
fabriquent une seule formule de produit à fort débit et leurs conceptions permettent de les
déplacer facilement.
10
Silos à pulvérulents
Doseur à pulvérulents
Trémie de stockage mobile
8
fblil
Asservissement
liant-granulat
il
LJ~~~r·-~
~:~se=ui-";::!~~~~:=.~=u~te~re:llel~r•se•u•se~~~~~~~~~~~~~~ l .....
Pendant la fabrication, dans une centrale continue, les différents éléments qui la composent doivent
fonctionner harmonieusement afin d'obtenir un produit de composition constante ou du moins
variant à l'intérieur d'une certaine tolérance. Cela nécessite un poste de conduite et, un système qui
permet de conjuguer les débits des différents constituants. Les centrales bénéficient actuellement
du développement de l'électronique et évoluent vers l'automatisme grâce à un système
d'asservissement des différentes fonctions entre elles. Néanmoins des problèmes se posent encore
notamment:
Cela peut arriver lorsque les granulats ou les fines s'écoulent mal d'où notre objectif de concevoir
avant tout de bons matériels de dosage à granulats.
11
1.1.2.1 - STRUCTURE
Les matériels de dosage en continu des produits en vrac se composent généralement d'une trémie,
de forme couramment tronconique ou pyramidale, équipée à sa base d'un dispositif de dosage qui
permet de recueillir et évacuer le matériau à un débit donné. Pour le dosage des matériaux granu-
laires en centrale de fabrication on utilise généralement des distributeurs à courroie (ou tapis).
Suivant le mode de réception du matériau à la base deux types de trémies doseuses se distinguent :
- La trémie à écoulement (fig. 4.6 - Chap 4) pour laquelle le matériau s'écoule naturellement à tra-
vers la base en forme de bec. Le contenu de la trémie ne charge pas le tapis. La vitesse de ce der-
nier régularise le débit en ralentissant l'écoulement naturel.
- La trémie à extraction (fig. 4.5 - Chap 4) pour laquelle le matériau stocké charge l'arrière du
tapis. Par avancement de celui-ci il y a cisaillement et extraction du matériau.
Il convient de signaler qu'il existe plusieurs types de dispositifs de dosage (Cf. [11]) selon la nature
du matériau : nature pétrographique, granularité et plus grande dimension, pourcentage d'humidité
et caractéristiques particulières (chaude, collante etc ... ). En particulier pour le dosage des pulvéru -
lents secs dans les centrales de fabrication on utilise plutôt les extracteurs à vis ou à alvéolaires.
1.1.2.2 - FONCTIONNEMENT
a. Fonctionnement en volumétrique
Le tapis tourne à vitesse Vt pour un débit fixé • L'expérience des utilisateurs montre que ce der-
nier est proportionnel à la section utile S entre les joues de guidage et à la vitesse du tapis V t dans
une plage où celle-ci ne doit pas être ni trop faible ( > 0.05 mis sinon le matériau tend à se distri-
buer par paquet) ni trop forte ( < 0.36 mis sinon le débit ne peut pas être proportionnel à la
vitesse). L'utilisation d'un linéarisateur électronique permet d'atteindre 0.66 mis sous certaines
conditions.
Le dosage en volumétrique délivre un débit volumique relativement constant mais ne tient pas en
compte les variations de l'épaisseur de veine, de la teneur en eau, de la densité apparente et par
conséquent ne peut fournir un débit massique constant sauf avec des matériaux sans fines.
Le doseur fonctionne en volumétrique mais comporte en plus des appareils qui permettent de
contrôler le poids en continu et mesurer la vitesse du tapis et de savoir par conséquent les circons-
tances qui nécessitent des interventions.
12
Le dosage en pondéral consiste à conserver le débit masse PVt constant. Le doseur comporte un
appareil, constitué généralement de pesons à jauge, qui mesure la charge P au tapis et un appareil
qui mesure la vitesse Vt de celui-ci (dynamo tachymétrique, alternateur ou roue codeuse ... ).
Possédant ces deux informations la régulation pondérale PVt = cte s'effectue soit en alimentant
les pesons par une tension proportionnelle à la vitesse, soit en utilisant un multiplicateur électro-
nique. Il existe aussi des systèmes qui permettent de réguler avec l'ouverture de la trappe. Pour le
cas des pulvérulents secs, le débit massique d'un doseur à vis ou à alvéolaire vaut le produit du
poids, qu'il délivre par tour, par la vitesse en tour/min.
De la façon dont les matériaux s'écoulent dans une trémie on distingue généralement deux types
d'écoulement :
L'écoulement en cheminée se produit généralement dans les trémies de parois rugueuses et de pente
faible. La vidange commence par la formation d'une cheminée à travers laquelle vont ensuite
s'écouler les produits venant des côtés (fig. 1.2.b et photo 1.1). Le fait que la trémie possède
suffisamment de capacité volumique constitue un avantage considérable mais vu les problèmes
évoqués au 1.1.4. ce type d'écoulement convient seulement aux matériaux à écoulement facile.
L'écoulement s'interrompt par suite de la formation d'un bloc rigide et stable, souvent en forme de
voûte, au dessus de l'orifice de sortie ou de l'extracteur. La résistance de la voûte résulte des forces
de cohésion développées entre les grains. Pour les matériaux grossiers la voûte dite "géométrique"
résulte de l'enchevêtrement des grains.
13
Au début de l'écoulement un.e cheminée se forme, ensuite les grains de dessus passent à travers
celle-ci. On assiste parfois à une stabilisation et plus rien ne s'écoule. Ainsi lors d'un fonctionne-
ment en continu, une zone morte se crée autour de la cheminée. Dans les silos l'extraction des
matériaux situés dans les zones stagnantes posent d'énormes problèmes si, pendant une longue
période de stockage, ils se consolident ou se dégradent.
14
1.1.4.3 - LE FUSAGE
Le fusage concerne les matériaux fins et secs tels que les cendres volantes. Lors de la rupture d'une
voûte ou d'une cheminée stable, il arrive que les particules fines déplacent tant d'air qu'elles se
comportent comme un fluide. Le produit, fluidisé, déferle alors d'un coup et déborde de façon
incontrôlable sur le dispositif de dosage ..
L'irrégularité provient parfois d'une alternance entre formation de voûte ou de cheminée et chute
de matières, autrement dit : les grains observent un temps de rétention avant de s'écouler.
L'irrégularité peut aussi résulter d'une mauvaise conception du doseur où l'écoulement ne s'effectue
que très partiellement (Cf. 1.1.5.1). Dans ces conditions un dosage en continu devient impossible.
Il existe d'autres problèmes de dosage liés aux conditions de stockage du matériau avant le dosage
tels que les variations de la teneur en eau, de la densité apparente, de la granulométrie et des pro-
blèmes liés aux appareils de contrôle du débit. Comme ils ne dépendent pas de la conception du
doseur (volumétrique) nous les mettons au second plan.
Parfois le dispositif de dosage joue aussi le rôle d'extracteur donc il contribue à l'évacuation du
matériau et par conséquent il influe sur le mode d'écoulement dans la trémie. Un système
d'extraction mal conçu peut alors causer des problèmes bien que la trémie soit correctement
dimensionnée. Les figures ( 1.3) établies selon les observations de certains auteurs [5, 46] montrent
comment l'extracteur agit sur le mode d'écoulement. Un distributeur à vis à pas constant (fig.
1.3.a) extrait généralement vers l'arrière de la trémie tandis qu'un distributeur à courroie serré
entre deux joues de guidage parallèles (fig. 1.3.b) extrait généralement vers l'avant. Ces
écoulements partiels peuvent se traduire par une irrégularité voire s'interrompre à cause de la sta-
bilisation de la zone stagnante. Pour les ouvertures rectangulaires, il convient alors d'accroître la
zone d'extraction vers la sortie (fig. 1.3.c,d) pour augmenter la zone d'écoulement dans la trémie.
Pour les ouvertures carrées et circulaires un tube long d'environ un diamètre connecte générale-
ment la trémie et le dispositif de dosage. Par ailleurs ce dernier doit être doté d'une puissance
suffisante pour vaincre la charge exercée par le matériau et pouvoir l'extraire. Signalons que la
présence de coins morts au niveau de la sortie diminue l'efficacité de l'extracteur [71].
Parfois la configuration de la trémie, déterminée en vue d'une vidange gravitaire, ne s'accorde pas
aux conditions de transport et d'exploitation (dépassement de l'encombrement maximal, ouverture
trop large pour le dispositif de dosage, dimension trop petite par rapport à celle de la pelle du
chargeur, ... ). Parfois aussi la même trémie sert pour le dosage de matériaux de granulométries et de
propriétés d'écoulement différentes. Dans ces cas il y a lieu de modifier la configuration idéale de
la trémie et la munir d'un équipement pour se parer des éventuelles difficultés d'écoulement (et
non pour résoudre des problèmes dûs à une mauvais conception!). Plusieurs techniques existent
dont les plus sophistiquées ont été réalisées pour la vidange des grands silos mais aucune ne fait
l'unanimité quant à l'efficacité, tellement les produits en vrac sont variés.
a) vis à pas constant b) tapis entre deux joues c) vis à pas croissant
de guidage parallèles vers l'avant
. ·----f---·-
.
1•
.1
+ +
d) Zone d'extraction
croissant• ven l'avant
16
a. Moyens mécaniques
. le démotteur, une grille métallique installée en haut de la trémie, qui casse les mottes lors du
rem plissage ;
. les extracteurs mécaniques, en particulier l'extracteur à vis; installés à la base des trémies. Ils ne
garantissent pas toujours contre la formation de voûte au-dessus de la zone d'extraction ;
- Des équipements qui servent à enrayer les voûtes et les cheminées stables tels que le dévoûteur
(fig. 1.4.a) dont la technique consiste à faire tourner dans le matériau un axe porteur de bras,
disposés en étoiles sur son pourtour, à l'endroit où se maintient la voûte ou la cheminée. Bien que
ce système fonctionne avec presque tous les produits, ses inconvénients sont la forte consommation
d'énergie, l'usure et l'inaccessibilité en cas de panne en trémie pleine.
b. Les vibrations
Les vibrations constituent les moyens les plus utilisés pour résoudre les problèmes d'écoulement en
trémie sans doute à cause de leurs coûts relativement faibles et de leur facilité d'installation, et
aussi en raison de la sensibilité des matériaux à la vibration. En effet trois paramètres, la
distribution granuloniétrique, la densité et l'humidité jouent des rôles prépondérants dans l'aptitude
du matériau à se compacter. Et suivant les valeurs de ces paramètres, la vibration peut provoquer
aussi bien la dilatation volumique que le compactage du produit (néfaste à l'écoulement) Des
expériences réalisées dans certains travaux (5, 38] montrent que la vibration, correctement
appliquée, diminue le frottement matériau-paroi et favorise la valeur de la fonction d'écoulement
du matériau (Cf. 1.2.2.3). Dans la pratique il existe deux manières d'appliquer la vibration :
- vibration par la paroi de la trémie : dans ce cas, il faut certes une bonne connaissance du produit
mais également de l'enceinte qui transmet la vibration. Le système "trémie + matière" doit entrer en
résonance moyennant quoi il faut connaître sa fréquence propre suivant le niveau du matériau. Sur
ce dernier point, beaucoup d'études restent encore à développer mais l'expérience des utilisateurs a
permis de dégager les principes suivants (22] :
. basse fréquence, grande amplitude : pour la destruction des voûtes se formant dans des produits
secs et non collants mais à forte cohésion ;
. moyenne fréquence, faible amplitude pour créer de bonnes conditions d'écoulement le long des
parois d'une trémie, dans des matériaux compacts et fins avec une tendance hygroscopique ;
. haute fréquence, faible amplitude pour maintenir la propreté des parois de trémies ;
17
. le vibrateur est placé à l'endroit où les voûtes ont tendance à se former, en règle générale au
quart de la longueur de la pente partant du bas.
- vibration de l'unique matériau : à cause de la difficulté de transmettre par la paroi une vibration
uniforme dans le matériau, la mise au point de dispositifs qui ne vibrent que celui-ci, s'est
développée ces dernières années. Parmi ces dispositifs figure le HOG AN [76] (fig. 1.4.b) une sous-
structure à connecter à la base d'une trémie par des suspensions flexibles et une manche en
caoutchouc. Il se compose d'un corps vibrant, qui lui-même comporte des lames métalliques à
inclinaison variable, et d'une petite trémie de réception. Le réglage du débit se fait en variant
l'inclinaison des lames par un système de commande. Le HOG AN permet alors d'effectuer un
dosage pondéral. Comme il s'agit d'un matériel relativement nouveau, on en connaît peu sur les
types de produits qui lui conviennent.
c. Moyens pneumatiques
La technique consiste à plaquer sur les parois de la trémie des membranes élastiques que l'on
gonfle lorsqu'une voûte ou une cheminée se stabilise. La méthode s'avère assez simple et efficace
sur un grand nombre de produits. Le principal inconvénient est la fragilité de la membrane et
quelquefois lorsque la voûte résiste, le matériau se compacte davantage donc la situation s'aggrave.
La technique consiste à libérer soudainement dans le matériau une certaine quantité d'air
préalablement comprimée (pression : : : 7 bars) dans un réservoir. L'onde mécano-acoustique résultant
du choc brise la voûte ou la cheminée stable. L'importance de la zone d'action dépend de la taille
du réservoir mais aussi de la densité et la cohésion de la matière. La méthode, d'installation facile,
s'avère efficace sur pratiquement tous les produits (allant du pulvérulent au brut de concassage) et
sert de dernier recours à des problèmes inextricables. Mais il faut libérer la quantité d'énergie juste
suffisante car l'excès peut endommager le matériel ou causer un déferlement incontrôlable de
produit.
- Fluidisation
Il s'agit d'insuffler une certaine quantité d'air à basse pression dans le matériau afin de réduire les
efforts de cohésion et de frottement entre les particules de sorte que le matériau acquiert un
comportement proche de celui d'un fluide. La méthode ne marche qu'avec les produits pulvérulents
secs de taille inférieure à 300 µm. L'excès d'air peut causer un déferlement de produit.
18
Bras
Arrlt
a) dévoûteur
Ecoulement
D'bit
maxiMaf
b) HOGAN
c) Casse-voûte
d) Canon à air
19
Le terme "écoulement" conféré aux fluides en mouvement indique intuitivement que dans cet état
ceux-ci s'apparentent aux fluides. En réalité ils se distinguent aussi bien par leurs aspects
macroscopiques (continu pour les fluides et discrète pour les matériaux granulaires) que par leurs
comportements intrinsèques : le phénomène de cisaillement qui prédomine généralement dans
l'écoulement des grains est pratiquement négligeable dans celui des fluides. Malgré les différents
points qui séparent les deux milieux des tentatives de rapprochement ont été entreprises pour
établir une théorie sur l'écoulement des matériaux granulaires. Ainsi BROWN et RICHARD (13,
14] modélisaient le débit d'écoulement des matériaux granulaires lors d'une vidange simple en
utilisant une équation de type BERNOULLI (Cf. 1.4.2.4). En outre, pour établir son modèle
turbulent pour l'écoulement rapide des matériaux granulaires, SHAHINPOOR et AHMADI (Cf. [2])
ont introduit une similarité entre un écoulement turbulent d'un fluide et les mouvements irréguliers
et stochastiques des grains créés par les collisions interparticulaires. Par ailleurs il existe différents
modèles de type hydraulique établis pour l'étude du mouvement des avalanches (58] de neige qui,
en réalité, peut être considérée comme un continuum de grains.
Ces dernières années on assiste au développement d'une théorie généralisée pour le continuum des
matériaux granulaires et équivalente de celle des milieux continus. Son application à l'étude du
phénomène d'écoulement se limite pour l'instant à des cas simples d'écoulement rapide. Pour le cas
de l'écoulement lent elle ne peut qu'aboutir à une forme plus générale du critère de COULOMB
qui fait l'objet de la troisième approche ci-dessous.
Pour la suite il semble utile de définir ces deux phénomènes. Afin de les illustrer, les auteurs se
réfèrent souvent aux expériences effectuées par BAGNOLD [6] au cours desquelles il cisaillait dans
un anneau cylindrique un mélange constitué d'un liquide newtonien et de grains suspendus. Ces
travaux de BAGNOLD, à l'origine du développement de plusieurs théories sur les mélanges,
mettent en évidence deux régimes d'écoulement des matériaux granulaires considérés ainsi comme
un biphase :
20
- Ecoulement lent, gouverné essentiellement par les frottements interparticulaires, pour lequel les
effets de l'inertie des grains sont faibles voire négligeables. Ce mode d'écoulement concerne
particulièrement notre étude.
- Ecoulement rapide pour lequel les effets d'inertie des grains prédominent et le transfert de
moment dû aux collisions des grains crée une composante non linéaire qui s'ajoute au phénomène
de base.
En 1971 GOODMAN et COWIN (30; 31] élaboraient une théorie généralisée pour les matériaux
granulaires et basée sur des arguments formels de la mécanique des milieux continus. Cette théorie
admet la nature polyphasique du milieu granulaire. Ainsi elle formule les effets de transfert de
moment et d'énergie en vue de l'étude des mouvements rapides et comporte un processus
thermodynamique pour régir les échanges avec la phase interstitielle. Le principal apport de ce
travail est l'introduction d'une fonction de distribution de volume
p=p V : p ( 1 -E )
s s
Ps étant la masse volumique d'un grain et E = E (x 1,x 2,x 3,t) l'indice de vide ; les grains peuvent être
compressibles ou non.
Cette étude, comportant quelques imperfections, a été rectifiée (18, 19, 44] et étendue plus tard par
de nombreux auteurs. E~ particulier :
- pour l'étude des écoulements rapides des matériaux granulaires SAY AGE S.B (81] introduit le
modèle de BAGNOLD (6, 7] et considère une similarité avec le comportement des fluides purement
visco-anélastiques isotropes puis, par conséquent, détermine les équations constitutives du
mouvement.
- AHMAD! [2] introduit l'effet des rotations des grains en mouvement rapide.
En matière d'écoulement cette théorie généralisée concerne surtout les mouvements rapides et les
applications se limitent pour l'instant à des problèmes bidimensionnels simples : écoulement sur un
plan incliné et dans les canaux ouverts, écoulement plan de COUETTE (2, 81, 84]. Lorsqu'il s'agit
de considérer un écoulement lent elle conduit à une forme plus générale du critère de COULOMB
(30] et par conséquent rejoint les approches par la mécanique des sols.
21
a. Comportement du matériau
En 1776 COULOMB [17] présentait la première loi de comportement des sols incluant les
matériaux granulaires. Ensuite KÔTTER [49] a formulé les conditions de l'équilibre limite de
MOHR-COULOMB ; son travail a été étendu ~t généralisé plus tard par SOKOLOVSKI (85]. La
plupart des études portant sur le stockage et la vidange dans les silos et trémies des matériaux en
vrac considèrent ceux-ci comme un matériau de COULOMB. Ils ont un comportement :
- plastique en dynamique (plastique pour qu'il y ait déformation continuelle) et obéit au critère de
l'équilibre limite de MOHR-COULOMB. L'état d'équilibre limite actif correspond au remplissage
durant laquelle se produit une contraction verticale et l'état d'équilibre limite passif correspond à la
vidange au cours de laquelle régne une contraction latérale.
Ces conditions permettent de déterminer l'état de contrainte dans le matériau. Il s'agit de calcul
quasi-statique car on néglige généralement les effets d'inertie des grains. Usuellement les
contraintes développées durant le remplissage sont définies comme contraintes statiques et celles
qui s'exercent pendant l'écoulement comme contraintes dynamiques.
8
i 1J=- v F (v constante positive)
aotJ
1 av
V dt = - ( Ênn + Ê ss) = yns tanip (1.1)
Si le matériau demeure complètement stable selon DRUCKER, le taux de cisaillement plastique Yns
serait constant, de même pour le taux d'expansion de volume ( = Q). Dans ce cas il y a
accroissement exponentiel du volume avec le temps V = V 0 exp(Qt).
Cette situation est inacceptable car le matériau ne peut accroître indéfiniment son pourcentage de
vide, ainsi elle met en doute la règle d'écoulement associée. Néanmoins celle-ci a été adoptée dans
de nombreux travaux qui prennent pour le champ de vitesse les équations des caractéristiques de
contrainte. La comparaison des équations des caractéristiques de contrainte établies au 1.3.l.4 et de
celles de la vitesse établies au 1.4.1.1 montre pour la règle d'écoulement associée qu'il existe un
angle n = ± ip/2 entre les directions principales de contrainte et les directions principales de
vitesse de déformation. Cette non-coaxialité a été prouvée par les travaux de DRESHER et De
JOSSELIN de JONG (24].
Pour remédier aux problèmes de dilatation inadmissible rencontrée par la règle de DR UCKER,
JENIKE (37] proposait la loi d'écoulement non-associée de !'incompressibilité. Il a montré qu'au
début de l'écoulement le matériau se dilate jusqu'à un certain état critique de vide où la densité ne
varie plus. Autrement dit le matériau devient incompressible pendant la phase d'écoulement stable.
Sur le plan de MOHR (Cf 1.2.2.1 fig 1.5) la courbe intrinsèque ou lieu d'écoulement représente la
phase initiale de dilatation qui vérifie la règle de normalité. Cette courbe se termine au point
d'écoulement établi. JENIKE explique qu'en ce point la régie de normalité ne peut être appliquée
car la direction de la vitesse de déformation E n'est pas définie. Et E possède suffisamment de
degrés de liberté qu'aucune dilatation n'est finalement possible en écoulement établi. JENIKE
admet de plus qu'il y a coaxialité entre les directions principales de contrainte et celle de
déformation. Pour un matériau de COULOMB frottant (ip =f o) le réseau des caractéristiques de
vitesse (Cf 1.4.1.1) ne peut pas coïncider avec le réseau des lignes de glissement (Cf 1.3.1.4)
compte-tenu des hypothèses d'incompressibilité (LlV=o) et de coaxialité ou isotropie <n=o). Ils ne
peuvent coïncider que si ces deux hypothèses sont prises l'une sans l'autre mais dans ces cas on est
presque ramené à la règle d'écoulement associée. Cette controverse expose la règle de JENIKE à
une incertitude. Mais W.G PARISEAU (68] qui a effectué une étude comparative des deux
théories, a montré que la plasticité munie de la règle d'écoulement non -associée concorde mieux
avec les résultats expérimentaux.
Le comportement du milieu granulaire est régi par un certain nombre de paramètres à aspect plus
ou moins aléatoire suivant la complexité plus ou moins grande de la nature discrète des particules
et la situation d'écoulement. Cela engendre une composante fluctuante à déterminer dans le
mouvement. L'analyse commence alors par un traitement statistique probabiliste de ces paramètres,
le matériau granulaire étant généralement considéré comme un arrangement de sphères identiques.
Parmi les paramètres aléatoires figurent la porosité, les coordonnées spatiales de chaque sphère et
les forces de contact entre elles. La meilleure estimation de certains paramètres s'obtient en faisant
appel à des techniques telles que l'étude de la variance et la maximisation d'entropie [83) connue
dans l'étude des arrangements des grains. Quant à l'évaluation de la force de contact plusieurs
études [81) s'intéressent à la théorie cinétique, très connue pour l'étude des gaz, qui permet de
modéliser les mouvements chaotiques individuels des particules par des fonctions qui décrivent les
probabilités des événements (spatiaux et cinématiques). Ces études supposent généralement que
l'écoulement peut être décrit par un événement qui implique une paire de particules : force de
collision binaire (élastique ou inélastique). Force de collision sous-entend qu'il s'agit d'écoulement
rapide dont le mécanisme dissipatif explique l'introduction d'équations impliquant l'énergie [2, 81).
Finalement la méthode convient pour le cas d'écoulement libre et rapide.
L'approche purement cinématique considère que le champ de vitesse dans le matériau ne dépend
pas de l'état de contrainte mais résulte d'effets cinématiques déclenchés par le processus suivant :
sous l'effet de son poids propre un grain appartenant à une couche dans l'empilement glisse vers le
bas lorsqu'il se crée une place vacante sur la couche sous-jacente : ce grain libère à son tour une
place qui accueillera un autre grain de la couche adjacente supérieure. Ce processus peut être
interprété d'une manière probabiliste ou déterministe. Du côté probabiliste figurent les travaux de
LITWINISZYN [56), MULLINS [66), MARSAL [59), KITAMURA [48) et CHIKWENDU [16) qui
utilisent la théorie stochastique. Les travaux de TÜZÜN [90), NEDDERMAN et TÜZÜN [67) se
situent plutôt du côté déterministe bien qu'ils découlent des idées de LITWINISZYN (Cf. 1.4.1.3)
Il existe des modèles empiriques, tels que la fameuse formule de BEVERLOO [9] (Cf 1.4.2.6) pour
le débit d'écoulement, établis à partir d'études paramétriques à base d'expérimentation. Des
relations empiriques qui groupent des paramètres connus peuvent être obtenues par la technique de
l'analyse dimensionnelle [47, 50).
Ces différentes méthodes peuvent fournir des idées dans l'interprétation des phénomènes et la
détermination de nouvelles lois de comportement et permettent de se passer de certaines limitations
dans les formulations théoriques.
24
L'écoulement dans les trémies de dosage étant généralement lent, nous nous sommes intéressés aux
théories issues de la mécanique des sols et en particulier aux études effectuées par JENIKE [37,
38). Pour un matériau de COULOMB, l'écoulement peut être défini comme un processus de
déformations plastiques où le phénomène de cisaillement joue un rôle prépondérant.
Les propriétés d'écoulement définies ci -après ont été déterminées à partir d'essais de cisaillement
réalisés dans les conditions de sollicitation dans l'enceinte (silo, trémie) pendant l'écoulement.
De ce paramètre dépend l'état de contrainte dans le matériau donc son aptitude à se compacter ou
à s'écouler. Pour déterminer les paramètres qui suivent on prépare des échantillons portés à la
même masse volumique p en appliquant une charge de précompression Ne.
Il existe une phase initiale de l'écoulement au cours de laquelle le matériau se dilate donc sa masse
volumique diminue. Pour représenter cette phase sur le plan de MOHR (fig 1.5) on procède au
cisaillement à la boîte des échantillons sous une charge normale N dont on augmente la valeur
d'une éprouvette à l'autre sans dépasser Ne (N < Ne) afin que l'échantillon augmente de volume
pendant le cisaillement. Les valeurs (a i• Ti) obtenues dessinent une courbe appelée "lieu
d'écoulement" du matériau. L'angle 'Pi tel que tan 'Pi = dT /da s'appelle angle de frottement interne
initial.
A la suite de la phase initiale vient la phase d'écoulement établi pendant laquelle la masse
volumique vrac du matériau ne varie pratiquement pas. L'échantillon cisaillé avec un effort normal
N = Ne correspond à cette situation. Le point correspondant (a , Te) (fig 1.5) sur le plan de MOHR
se situe à l'extrémité du lieu d'écoulement et s'appelle "point ~écoulement établi ou stationnaire".
Le lieu d'écoulement effectif est matérialisé par la droite passant par l'origine et enveloppe du plus
grand cercle de MOHR. Ce dernier est tangent au lieu d'écoulement au point d'écoulement
stationnaire. Le lieu d'écoulement effectif forme avec l'axe des a l'angle de frottement interne
effectif 'l'e qui caractérise le frottement mobilisé dans le matériau pendant le régime établi.
a
1 s'obtient par le plus grand cercle de Mohr
25
e - Stabilité ac du matériau
Le cercle de Mohr passant par l'origine et tangent au lieu d'écoulement initial donne la contrainte
ac (Fig. 1.5) qui, par conséquent, agit sur un plan principal tel qu'une surface libre (car a2 = o) :
surface d'une voûte ou d'une cheminée stable selon le cas concerné par les mesures. oç correspond à
la résistance à la compression de cette surface libre c'est à dire la limite de stabilite de l'obstacle
(voûte ou cheminée stable) sous la contrainte principale o 1.
Les matériaux à écoulement libre, tels que les graviers et les sables secs, ne gagnent pratiquement
pas de résistance pendant le stockage. Leurs lieux d'écoulement initiaux ne dépendent pratiquement
pas de la contrainte de consolidation et par conséquent se confondent avec des lieux d'écoulement
effectifs : cpi = cpe = cp (rp est l'angle de frottement interne).
En revanche le comportement des matériaux cohésifs dépend de leurs états de consolidation. Pour
différents degrés de consolidation Nci correspondant à différentes masses volumiques pi, un même
matériau peut avoir une famille de lieux d'écoulement initiaux (Fig. 1.6) c'est-à-dire plusieurs
degrés de cohésion. Mais l'expérience montre que ta courbe enveloppe des plus grands cercles de
Mohr est une droite qui passe par l'origine [38] : c'est le lieu d'écoulement effectif qui fait avec
l'axe des l'angle de frottement interne effectif cpe. Ce dernier peut être différent de l'angle de
frottement interne cp donné par tes essais classiques de mécanique des sols. Sa valeur varie
généralement entre 30° et 70° [38] suivant la nature du matériau et augmente avec ta teneur en
eau.
Dans ces conditions il convient de prendre la plus grande valeur de cpp pour te dimensionnement
des silos et trémies.
h - Fonction d'écoulement
La plus grande contrainte principale a 1 informe sur l'état de consolidation du matériau dont
dépendent ses propriétés d'écoulement, tandis que la stabilité oc renseigne, sur son aptitude à
former un obstacle à l'écoulement . Ainsi la courbe oc ,. f <a 1), nommée fonction d'écoulement et
notée FF, caractérise ta qualité de l'écoulement du produit (fig 1.8). Parfois on définit aussi FF par
le rapport o 1/oc et JENIKE [38] a proposé ta classification suivante :
28
Les propriétés d'écoulement dépendent non seulement du degré de consolidation (si le matériau
peut développer une cohésion) mais aussi des conditions de frottement dans le matériau. Ces deux
facteurs peuvent être influencés par certaines caractéristiques physico-géométriques des grains et
par les conditions d'exploitation et l'environnement.
Dans le cadre du dosage des matériaux granulaires en centrale de fabrication les trois paramètres :
teneur en eau, distribution granulométrique (granularité, teneur en fines), densité apparente jouent
des rôles prépondérants sur l'aptitude du matériau à se compacter donc à accroître la cohésion. Il
faut ajouter à ceux-là la vibration (5, 38], la hauteur de chute au remplissage et à la limite la
température pour le cas des enrobés recyclés. Par ailleurs les paramètres tels que granularité, état
de surface, angularité et teneur en eau conditionnent le frottement dans le matériau.
La conception des matériels de stockage et de dosage dépend de la connaissance des contraintes qui
s'y exercent. En effet un bon matériel doit avoir :
- une bonne résistance vis à vis des pressions statiques et dynamiques ainsi qu'aux chocs d'impact
et aux dépressions causés par les ruptures des voûtes et des cheminées. A ce sujet, plusieurs
méthodes de détermination des contraintes existent mais aucune d'elles ne fait l'unanimité jusqu'à
présent. Dans la quasi-totalité des cas ce sont des approches théoriques issues de la mécanique des
sols. Il s'agit donc de calculs quasi-statiques et le comportement du matériau a déjà été décrit au
1.2.1.1.3 . On se contentera de donner une classification des différentes méthodes car ce travail
s'intéresse plus à la seconde condition qui suit.
- une forme géométrique optimale pour l'écoulement gravitaire et qui assure un débit régulier.
Cette configuration doit alors causer systématiquement la rupture des voûtes et des cheminées
lorsqu'elles se forment en entretenant des contraintes supérieures à leurs limites de stabilité.
Cette méthode consiste à étudier l'équilibre d'une tranche (horizontale ou circulaire [27]) et
infinitésimale de matériau. La première formulation date de JANSSEN (36) qui étudiait les
contraintes dans un silo cylindrique. Celle-ci reste d'ailleurs à la base des règles de
dimensionnement des silos (1, 3] à cause de sa simplicité. Par suite de nombreux auteurs, (51, 57,
63, 77] pour ne citer que ceux-là, dérivaient des formules corollaires en modifiant les hypothèses
sur la répartition des contraintes et notamment sur le rapport entre la contrainte verticale oy et la
contrainte horizontale "H ainsi que sur les conditions à la paroi. La méthode conduit généralement
à intégrer une équation différentielle de type :
29
d<Jv
dz + f ( cp, eP , s ( z ) ) ov =± pg ( 1 • 2)
dans laquelle cp désigne l'angle de frottement interne du matériau, cp l'angle de frottement à la paroi
et S(z) la section à la hauteur z (du silo ou de la trémie). Le sigJ'e t dépend de l'orientation de
l'axe (Oz).
katan cpp
f <cp, 'PP, s ( z) > = rh ( 1 • 3)
En ce qui concerne les trémies S(z) dépend de la hauteur z et de l'angle d'inclinaison de la paroi
9g. Les théories approximatives de WALKER [91] et WALTERS [92] figurent parmi les plus
c nnues.
Comme il s'agit de la méthode adoptée dans notre propre travail des renvois au chapitre 2 seront
faits pour obtenir plus de détails. Cette méthode consiste à isoler un élément infinitésimal de
matériau puis à étudier son équilibre (Cf. fig. 2.1). Elle conduit aux équations connues de
l'équilibre des milieux continus. A celles-ci on substitue les équations de MOHR-COULOMB (Cf.
formule (2.5)) traduisant l'état d'équilibre limite plastique. Il en résulte un système d'équations
différentielles qui ne peut s'intégrer analytiquement. La résolution de ce système nécessite
l'introduction d'équations ou d'hypothèses complémentaires même pour les méthodes numériques
telles que celles illustrées ci-après.
Afin de résoudre le problème présenté ci-dessus JENIKE a proposé que les contraintes se
répartissent radialement dans une trémie. Ainsi la contrainte moyenne s'écrit o = pgrf(9) dans un
système de coordonnées polaires (r,9) pour un écoulement plan ou sphériques (r,9 cp ), pour un
écoulement axisymétrique. L'écoulement étant convergent, JENIKE a admis l'hypothèse de HAAR
et VON KARMAN [32] pour une symétrie axiale : la contrainte circonférentielle ocp vaut la
contrainte principale majeure dans le plan (r,9). De plus il supposait que l'angle <1> entre la
direction radiale et la direction de la contrainte principale majeure (Cf. Fig. 2.1) ne dépend que de
9 Ainsi il a pu intégrer numériquement le système d'équations différentielles en négligeant les
termes qui expriment les inerties des grains car il s'agit d'un écoulement lent. Mais la solution
trouvée, le champ de contrainte radiale, ne vérifie pas toutes les conditions aux limites en
particulier à la surface libre du matériau où elle prévoit des contraintes à priori non nulles.
JENIKE n'a donc trouvé qu'une solution particulière mais il a montré [37] que la solution complète
tend vers celle-ci quand r tend vers zéro. Autrement dit l'hypothèse de champ de contrainte radiale
n'est valable qu'en base de trémie.
30
Ce système parabolique admet une double famille de courbes, appelées caractéristiques, le long
desquelles existent des solutions. On montre que ce réseau de caractéristiques coïncide avec les
lignes de glissement et a pour équation :
dy
ax=tan( <!> ± µ) ( 1 • 4)
dans laquelle
Une résolution par différences finies des relations (1.4) et (1.5) permet de déterminer les
contraintes aux intersections des lignes caractéristiques et de représenter graphiquement celles-ci.
La méthode a été principalement appliquée aux silos et trémies bidimensionnels (34, 35] et
constitue une sérieuse alternative des différentes approches analytiques. R.M HORNES (34] tentait
de l'appliquer au cas d'une symétrie de révolution en utilisant l'hypothèse de HAAR et VON
KARMAN mais il se heurtait à des calculs laborieux et obtenait des résultats physiquement non
interprétables.
31
Les expenences montrent qu'il existe au début d'une vidange [53) une phase transitoire
généralement brève au cours de laquelle le matériau se dilate pour acquérir une masse volumique
optimale à l'écoulement. Au cours de cette dilatation une forte poussée. nettement supérieure aux
contraintes développées en statique et en phase d'écoulement établi, s'exerce sur les parois et peut
endommager le matériel. Des chercheurs (JENIKE et JOHANSON [39, 40), WAL TERS [92),
BRANSBY et BLAIR - FISH [ 12), ENST AD [27]/ ac tri huent ce phénomène au passage du matériau
de l'état actif (remplissage) à l'état passif (vidange). La zone de concentration de contrainte se situe
à la surface de séparation entre le matériau en mouvement et le matériau en statique. Cette zone de
commutation se propage donc du bas vers le haut dès le démarrage de l'écoulement. Elle s'arrête et
se maintient au niveau de la jonction trémie-superstructure pour les silos à trémie. En effet un
écoulement rigide règne généralement dans la superstructure donc le matériau ne se déforme pas.
La contrainte de commutation est déterminée en calculant les contraintes dans la zone passive et en
prenant comme surcharge le matériau dans la zone active. Ce calcul conduit généralement à une
surestimation par rapport aux valeurs obtenues expérimentalement. Ainsi la phase initiale de
l'écoulement reste encore mal connue.
Il existe peu de méthodes pour la détermination des contraintes développées lors de l'écoulement en
cheminée. Parmi ceux qui se penchaient à ce problème figurent JENIKE et ses collaborateurs.
Leurs études couvrent les deux aspects du problème de dimensionnement :
- JENIKE, JOHANSON et CARSON [41, 42, 43) établissaient une théorie pour évaluer les efforts
qui s'e~ercent sur les parois des silos à trémie durant l'écoulement en entonnoir. Ils proposaient à
l'occasion des critères de dimensionnement vis-à-vis de ces efforts.
( 1 • 6)
G(<pt) est une fonction de l'angle de frottement interne statique 'Pt déterminée par JENIKE [ ] et
donnée sous forme d'abaque [38]. <f't s'obtient par la tangente au cercle de MOHR qui passe par
l'origine (Cf 1.2.2.1.).
Généralement les critères de JENIKE sont assez sévères donc conduisent à un surdimensionnement:
Pour un matériau et une trémie donnés il existe une valeur maximale am de l'inclinaison des parois
au delà de laquelle l'écoulement de masse ne peut avoir lieu et cède la place à un écoulement en
cheminée voire à une formation de voûte.
D'abord, pour qu'il y ait glissement du matériau sur les parois am doit vérifier la relation :
( 1. 7)
dans laquelle <pQ désigne l'angle de frottement à la paroi. Dans la pratique cette condition ne suffit
pas pour obtertir un écoulement en masse. Ainsi JENIKE proposait en 1961 [ ] une relation
empirique :
( 1 • 8)
Ensuite dans une publication ultérieure il proposait une autre condition empirique dans laquelle am
dépend de 'Pp et de 'l'e (angle de frottement interne effectif). Cette condition semble assez sévère.
Plus tard ST AINFORTH et ASHLEY (1973) [86] reprenaient les études de JENIKE avec des
poudres cohésives dont les lieux d'écoulement vérifient l'équation de WARREN SPRING (Cf Fig
1.10).
( 1 . 9)
angle ac avec la verticale représente l'inclinaison critique permettant d'avoir des glissements sur la
paroi et dans le matériau. Soit ap l'angle d'inclinaison par rapport à la verticale choisi pour la
paroi:
- si aR > ac le cisaillement devient faible au niveau de la paroi ( < T r0 donc le glissement ne peut y
avoir lieu.
Il y a mobilisation totale du cisaillement dans le matériau qui se déforme suivant le plan principal
tmax· Il se forme alors une cheminée inclinée de a 1 par rapport à la verticale. La figure 1.10
permet de déterminer l'expression de la limite ac de l'écoulement en masse connaissant l'angle de
frottement cinématique 'Pc du matériau, son angle de frottement interne effectif 'Pe et l'angle de
frottement à la paroi 'Pp :
Cette expression de ~~ est valable pour un écoulement axisymétrique. Pour un écoulement plan
ST AINFORTH et ASHLEY proposent de prendre 20c car cette valeur correspond aux prévisions
faites par JENIKE (37].
Figure 1.10 - Représentation du début d'écoulement sur le cercle de MOHR (Stainforth et Ashley)
/
/
Lorsqu'il se produit un écoulement en cheminée, il arrive que tout le matériau ne passe pas à
travers celle-ci. Une zone morte se forme à son pourtour. Ce problème typique des silos à fond
plat peut arriver aux trémies lorsque leurs parois présentent des pentes trop faibles. La
connaissance de la frontière de la zone stagnante permet de dimensionner le matériel en
conséquence mais il existe très peu d'études orientées dans ce sens.
En 1966 GARDNER [29] élaborait une théorie qui prévoit la limite de la zone morte dans un silo à
trémie de parois rugueuses (Fig. 1.11). En admettant avec JAN&5EN (1895) qu'à une grande
profondeur la contrainte ne varie plus avec la hauteur il a pu déterminer la contrainte sur la
transition OB entre la superstructure et la trémie. A la base de la trémie il adoptait le champ de
contrainte radiale de JENIKE et en déduisait la contrainte sur la ligne OC. Il appliquait ensuite la
méthode des caractéristiques dans la zone intermédiaire OBC et proposait de prendre comme
frontière de la zone stagnante la courbe enveloppe BC des caractéristiques m-. GARDNER trouvait
une bonne concordance entre sa théorie et les expérimentations qu'il avait réalisées mais la façon
dont il définissait la répartition des contraintes dans le silo suscite des discussions.
Lignes
8
Quelques années plus tard (1974) YANAHI et TAKAHASHI [37] proposaient une méthode
analytique pour déterminer la limite de la zone stagnante en partant d'un silo à fond plat de parois
lisses et rugueuses. Ils se servaient aussi de la méthode des caractéristiques en supposant que :
Ces deux importantes hypothèses leur permettaient d'intégrer les équations des caractéristiques (Cf.
formules (1.4) et ( 1.5)). Ils en déduisaient l'équation analytique de la ligne frontière. Ils réalisaient
ensuite des expérimentations avec un matériel similaire à celui de GARDNER. Après confrontation
ils concluaient que la théorie s'accordait avec les résultats expérimentaux et les travaux de
GARDNER. La méthode de TAKAHASHI et YANAHI reste tout de même discutable à cause de
la seconde hypothèse. En effet il n'y a aucune raison pour que la contrainte moyenne demeure
constante le long de la ligne frontière.
A notre connaissance il n'existe pas de théorie élaborée pour l'étude des voûtes de type
"géométrique" qui résultent de l'enchevêtrement des grains. Dans la pratique on se contente de fixer
(empiriquement) une dimension minimale Dg de l'orifice de sortie en fonction de la taille
maximale dmax des grains.
Pour certains cas :
(1.11)
Les études présentées ci -dessous concernent les voûtes de type "cohésif" dues au colmatage par
l'effet des forces de cohésion qui se développent dans les grains.
JENIKE [37) proposait la méthode la plus simple. Il étudiait l'équilibre d'une voûte d'envergure
Dm et prenait comme hypothèses:
- le matériau contenu dans la voûte tend à la déstabiliser tandis que le matériau situé au dessus ne
pèse pas sur celle-~i.
JENIKE obtenait alors une expression de la dimension critique Dm de l'orifice de vidange pour
avoir l'écoulement :
(1.12)
Plus tard WALKER [91) reprenait les mêmes hypothèses que JENIKE mais il introduisait la nature
des trémies (profonde ou non) et l'aspect des parois (lisses ou rugueuses) :
36
(fig. 1.12.a,b) le frottement se mobilise totalement sur la paroi et par conséquent le cisaillement
vaut tmax· Dans ce cas WALKER aboutit à la même formule (l.12) que JENIKE.
- Pour une trémie profonde ou une trémie à paroi lisse (fig. 1.12.a,c) le cisaillement à la paroi vaut
tp, Cela permet de déterminer le cisaillement vertical t connaissant l'angle de frottement à la paroi
cpp et l'inclinaison ep de cette dernière : L'écriture de l'équilibre de la voûte donne :
(1.13)
Le terme sin2 ( ep + cpp) introduit les caractéristiques de la paroi. WALKER proposait de prendre
ce terme égal à l $i (0p + cpp) i!: 45° (paroi de pente faible)
\ w /
\ /
\ 1 0.0 / a) Equilibre d'un élément de voûte
\ ')/
\
',t,' I
T T
- en 1962 GARDNER et RICHMOND (78] étudiaient le cas des parois verticales en essayant
d'encadrer la dimension critique Dm par une limite inférieure et une limite supérieure. Après avoir
réalisé des expérimentations ils concluaient que la borne supérieure donnait des résultats plus
réalistes :
c coscp
0 m= ( 1 +m ) P9 (1-sincp) (1.14)
- En 1963 GARDNER (28] proposait une formule valable pour une paroi d'inclinaison quelconque
et un écoulement plan :
_2c(~ +
0 m-pg ) coscp (1.15)
"Z cp 1-sincp
- en 1963 RICHMOND (79] établissait une méthode plus générale que celle de GARDNER :
c 1 +sincp (1.16)
Dm=2(1+m)pg 1-sincp
-~(sin9p)l-m
Dm-pg ép ( 1 +cos9P) m( 2tancpsin ep+cos9P ) (1.17)
La figure 1.12.c a permis à LENCZNER d'établir une relation entre la cohésion c d'un matériau de
COULOMB ( T = c + otancp ) et sa stabilité oc
ac ( 1-sincp)
c=-z coscp (1.18)
38
b)
Les différentes formules présentées ci-dessus se composent de celle de JENIKE (la plus simple) et
d'un facteur qui introduit :
Le tableau 1.1 résume les valeurs de la dimension critique Dm prédites par ces différents auteurs
pour le même matériau et deux configurations de la trémie.
Comme la méthode JENIKE, la plus simple et la plus connue, a été constatée sévère dans la
pratique il va de soi que LENCZNER, RICHMOND et GARDNER surdimensionnent Dm. La
méthode de WALKER ne diffère de celle de JENIKE que pour les trémies peu profondes ou de
parois rugueuses telles que (<pp + 9p) < 45°. Dans cette dernière condition WALKER prévoit des
valeurs plus faibles de Dm.
39
Dm ( mètre )
g
p = 0 gp = 30° g
p = 0 gp = 30°
JENIKE ( 1. 12) 0. 56 0. 56 1. 12 1. 12
GARDNER ( 1. 15) 1. 16 1. 16 - -
RICHMOND ( 1. 16) 0. 96 0. 96 1. 92 1. 92
LENCZNER ( 1. 17) 0. 56 o. 77 1. 12 1. 50
Le fait d'étudier l'équilibre d'une voûte qui ne supporte que son poids propre majore la valeur de
Dm. En effet le matériau situé au dessus de la voûte pèse sur celle-ci et contribue à la détruire. Il
faut donc en tenir compte. Après avoir fait ces remarques, ENSTAD (1975) (27] mettait au point
une théorie sur les voûtes valable pour les trémies et les silos à trémies. Dans la superstructure du
silo il considérait une répartition des contraintes selon JANSSEN. Dans la trémie il étudiait
l'équilibre d'une tranche circulaire (Fig. 1.14). Ensuite il écrivait que la contrainte radiale crr
s'annule à la surface de la voûte et supposait une fonction d'écoulement linéaire pour le matériau.
Ainsi ENST AD aboutissait à une expression analytique assez complexe de Dm pour obtenir des
valeurs légèrement inférieures aux prédictions de JENIKE.
Pour la mesure des contraintes s'exerçant sur les parois les expérimentateurs utilisent généralement
des capteurs à base de jauge d'extensométrie collés sur ces parois (Cf. (53, 54]). Les
enregistrements, fournis par ces capteurs lors de l'écoulement, présentent cependant des
fluctuations qui rendent parfois difficile leur utilisation pour tester des approches théoriques.
La détermination des contraintes au sein du matériau pose davantage des problèmes. Certains
auteurs (88] utilisaient des lames d'acier munies de jauges de contrainte mais ce procédé perturbe
énormément l'écoulement. D'autres se servaient de radio-pill (69]. Ces derniers émettent par
variation d'inductance d'un circuit incorporé des signaux vers un capteur installé à l'extérieur des
parois. Ces signaux donnent des indications sur les variations locales de vitesse et de contrainte
pendant l'écoulement. Cependant il subsiste des doutes sur la position et l'orientation réelles du
radio-pill et par conséquent sur la direction des contraintes à mesurer.
40
Figure 1.14 - Tranche infinitésimale d'ENSTAD pour déterminer les contraintes dans une trémie
'-
/
,... \
/'1 \
\
\
\
\
\ /
\'
r'
1.4 - ANALYSE DU CHAMP DE VITESSE DANS UNE TREMIE
Parmi les différentes méthodes établies pour le calcul des vitesses dans une trémie il existe celles
qui considèrent que le champ de vitesse dépend de l'état de contrainte et celles qui prétendent le
contraire. Quoiqu'il en soit la connaissance de la distribution de vitesse permet d'évaluer la gamme
de débit que peut fournir le matériel suivant la nature du matériau. D'ailleurs il existe dans la
quasi-totalité des cas un point commun à ces différentes méthodes : l'utilisation de l'équation de
continuité ou de conservation de masse du matériau.
Pour établir les équations des caractéristiques de vitesse on considère la figure 1.15 qui représente
sur le plan de MOHR la relation entre les vitesses de déformations E et les taux de cisaillement y •
Désignons par q> l'angle entre la facette considérée sur l'élément et la direction de la contrainte
principale majeure, n l'angle entre les directions principales des contraintes et les directions
principales de déformation, u et v les déplacements suivant x et y, et 6.V la variation de volume.
L'équation de continuité d'un matériau compressible en écoulement établi s'écrit :
41
ôu + âv + 6.V
ôx ôy
= 0 (1.19)
= tan2(q> + O) ( 1 • 20)
Ei (
Aux équations (l .19) et (l.20) on joint deux autres équations qui expriment les dérivés totales du et
dv le long d'une ligne caractéristique (s = coordonnée curviligne). Il en résulte l'équation du
mouvement le long des caractéristiques de vitesse :
cos (a + n ± ~)
du = dvtan ( q> + n + ~) = cos 2 ( 9 + h) 6.V. ds (1.21)
42
dy t an (
ax= <I> + n ± ~)
~ ( 1 • 22)
Le choix de la valeur de n , l'inconnu du problème, a fait l'objet d'une discussion dans la partie
1.2.1.1.3.
Dans un système de coordonnées polaires (r,0) ou sphériques (r,0, cp) la vitesse radiale V r s'écrit :
f ( e)
r(l+m)
( 1 • 23)
Les deux exemples de distribution de vitesse définie ci-dessus dépendent de l'état de contrainte
dans la trémie. Il a été signalé à la partie 1.2.1.2.2 l'existence de modèles qui considèrent que le
champ de vitesse résulte d'effets purement cinématiques. Parmi ceux-ci figurent le modèle
stochastique de LITWINISZYN [56], repris et simplifié plus tard par MULLINS [66]. De ces deux
modèles stochastiques découle une relation de type "équation de la diffusion" qui régit la
distribution de vitesse. A partir des idées de LITWINISZYN , TÜZÜN [90] , et, NEDDERMAN et
TÜZÜN [67] proposaient un modèle cinématique non stochastique. Ce modèle était bâti à partir
d'un système formé de trois particules A, B et C (fig. 1.16) : la particule A appartenant à une
couche supérieure se déplace, sous l'effet de son poids propre, vers celle de plus grande vitesse
parmi B et C. TÜZÜN et NEDDERMAN traduisent ce phénomène physique par l'équation :
V=
X
- b (ôVY)ÔX
(1.24)
dans laquelle v~ et vy désignent les composantes suivant x et y de la. vitesse et b une constante qui
dépend de la taille moyenne des grains.
(1.25)
0
L. y
av
-CVy+-!()
dX
..._-----------------------------------.x
Le champ de vitesse dans la trémie s'obtient à partir des relations (1.24) et (1.25) et des conditions
aux limites.
Les modèles cinématiques qui viennent d'être signalés excluent l'existence de forces intergranulaires
pouvant influencer l'écoulement. Ainsi ils ne donnent des résultats satisfaisants que pour les
matériaux à écoulement libre et assez rapide. Leur particularité, intéressante, repose sur
l'introduction d'un coefficient qui prend en compte la taille des grains. Une combinaison d'un
modèle issu de la plasticité et d'un modèle cinématique permettrait de prendre en compte à la fois
d'une part les effets de chargement et les effets cinématiques, et d'autre part les conditions à la
surface libre et celles à l'orifice de sortie. Cette combinaison pourrait ainsi donner des bons
résultats.
1.4.2.1 - GENERALITE
Le débit maximal Q d'écoulement correspond à une sortie libre du matériau à l'orifice de vidange
c'est-à-dire sans la présence d'un dispositif mécanique (d'extraction, d'évacuation, de dosage etc ... )
qui ralentit l'écoulement. Il s'agit donc du débit en vidange simple. Dans ce cas oil suppose
généralement que la contrainte s'annule à la sortie.
44
dans laquelle V représente la vitesse qui agit sur l'élément de surface dS appartenant à une section
I: de la trémie.
Pour le cas d'une distribution radiale Vr de la vitesse dans une trémie dont la paroi fait un angle
91) avec la verticale et dont l'orifice de vidange se situe à une distance r 0 du sommet virtuel, le
d'èbit Q s'écrit :
(1.27)
SAVAGE (80] adoptait un champ de vitesse radiale (C.f 1.4.1.2.). Afin de déterminer la fonction
de distribution de vitesse f(9) il écrivait les équations de la dynamique d'un élément de matériau et
considérait :
Q = (1.28)
45
1 + sin<p
k =
1 - sin<p
Généralement dans la pratique k ~ 3 et le rapport r 1/r 0 est faible. Dans ce cas le terme entre
crochets tend vers 1 et par conséquent le débit ne dépend pas de la hauteur de matériau.
J.C. WILLIAMS [93] travaillait aussi avec un champ de vitesse radiale (Cf 1.4.4.1.2) mais à la
différence avec SAV AGE, NEDDERMAN et DA VIDSON il considérait une trémie de parois lisses
ou rugueuses et ayant une inclinaison 9 quelconque. Pour établir l'expression de la vitesse il
déterminait d'abord la valeur de la fonctign f(9) (formule (1.23)) sur l'axe central et sur la paroi
moyennant une hypothèse sur la valeur à la paroi de
étant l'angle que fait la direction radiale considérée avec la direction de la contrainte principale
( <j>
majeure). Pour les parois lisses il constatait que :
1
f (~) = f(O)cos2~
Il généralisait , par hypothèse, cette relation pour les parois lisses (<pp = 0):
1
f ( 9) = f ( o )cos 2e ( 1 • 29)
1
f(O) = f(~) cos-2~
1 1
f(9) = f(9P)cos-2eP cos2e (1.30)
La connaissance de f(9) engendre celle de la vitesse radiale V r et par conséquent celle du débit
massique d'écoulement :
1
1 + k ]2 (1.31)
[ 2(2k-3)
3
4 1 - cos2eP
= 3 11 pf ( eP > 1 (1.32)
cos 2eP
Les hypothèses prises par WILLIAMS pour les parois rugueuses entraînent une minoration du débit
par rapport à sa valeur exacte mais inconnue d'où la notation Qmin·
BROWN et RICHARD (13, 14] considéraient également un champ de vitesse radiale (Cf. 1.4.. 1.2.)
et supposaient que l'énergie T développée dans le matériau pendant l'écoulement suit une loi de
type BERNOULLI :
T = p +
Q v2r + grcose
Comme le frottement dans le matériau diminue vers la sortie, l'énergie T y devient m101mum.
Ainsi BROWN et RICHARD écrivaient dT / dr = 0 à la sortie en supposant de plus que la
contrainte moyenne a y est constante. Compte tenu de ces différentes hypothèses ils obtenaient
sans difficulté l'expression de la vitesse d'écoulement ainsi que le débit massique :
47
3
- cos 2eP
Q 5
(1.33)
sin2eP
Le modèle de JOHANSON [45] prend en compte l'existence d'une cohésion dans certains matériaux
contrairement aux précédents établis pour les matériaux à écoulement libre. Au départ JOHANSON
étudiait l'équilibre d'une voûte dynamique située au voisinage de l'orifice de sortie, ayant une
accélération verticale moyenne av, et soumise à son poids propre ainsi qu'à une pression P de la
part des parois de la trémie. Ensuite il considérait le cas critique où la pression P égale la stabilité
crc du matériau. De l'équation d'équilibre il déduisait l'expression de av dans laquelle il faisait
apparaître la fonction d'écoulement FF du matériau et le facteur d'écoulement ff de la trémie (Cf.
1.2.2.1. h,i). Sachant que av = V dV / dz (V est la vitesse verticale moyenne) en écoulement établi,
JOHANSON déterminait V à l'orifice de sortie et par la suite le débit massique :
Q = (1.34)
1 = épaisseur de la trémie
Q (1.35)
Lorsque le matériau ne possède pas de cohésion le terme ff /FF tend vers 0 donc le terme entre
crochets tend vers 1. Pour les matériaux très cohésifs ff tend vers FF (en général ff < FF) et le
terme entre crochets tend vers zéro de même que le débit d'écoulement.
48
Les différents auteurs cités ci-dessus confrontaient Jeurs modèles théoriques de débit avec des
résultats expérimentaux. Généralement leurs prédictions théoriques surestiment le débit. En
particulier celles de NEDDERMAN et SAVAGE peuvent parfois conduire à un écart de 60 % (ou
plus). Ce résultat peut être prévisible dans la mesure où leurs hypothèses impliquent avant tout des
trémies à parois lisses (<p = 0) et escarpées (cose ~ 1). Les valeurs de Qmax et Qmin de J.C
WILLIAMS encadrent bifn les valeurs expérimentftes pour les matériaux grossiers. En revanche
pour les matériaux fins Qmax et Qmin se trouvent nettement au-dessus. L'auteur explique ce fait
par l'effet de ralentissement causé par les fluides interstitiels mais qui n'a pas été pris en compte
dans sa théorie. Sur ce propos MC LEAN [62] introduisait l'effet des gaz interstitiels dans sa
théorie pour déterminer le débit d'écoulement . Néanmoins ses prédictions dépassent généralement
(parfois largement) les valeurs expérimentales. Les comparaisons faites par J.R. JOHANSON
montrent certaines bonnes concordances de sa théorie avec les données expérimentales aussi bien
pour les matériaux grossiers que les matériaux fins et cohésifs. La figure 1.17 illustre les
différentes approches théoriques qui viennent d'être discutées. Ces dernières ont été bâties en
supposant un matériau continu. Or manifestement la taille des grains joue un rôle important dans le
débit d'écoulement. Ce paramètre figure d'ailleurs dans plusieurs modèles empiriques de débit que
nous n'avons pu présenter ici, notamment BEVERLOO [9] avec la formule suivante :
1 5
Q = Ca P92 (D-kad)2 (1.36)
La taille des grains est également prise en compte dans des modèles cinématiques (Cf [90]) qui eux
non plus ne présentent pas un caractère complet car ils conviennent plutôt aux matériaux à
écoulement libre et rapide.
L'étude du phénomène d'écoulement nécessite des travaux aussi bien sur le plan théorique que
expérimental. Ainsi il existe une grande variété de techniques expérimentales pour visualiser le
mode d'écoulement et déterminer Je champ de vitesse. Nous allons en donner une liste succincte et
non exhaustive.
- Technique photographique : cette technique est généralement réalisée sur des modèles
bidimensionnels de silo ou trémie dont les parois verticales transparentes permettent de
photographier ou filmer l'écoulement. Les marqueurs colorés peuvent être disposés en bandes,
quadrillage, rangées de points etc ... (Cf [ 47, 55, 66])
bloc obtenu peut être cassé en deux ou plusieurs parties sans s'effriter permettant ainsi de voir
comment se déforme l'intérieur du modèle.
- Technique des boules marquées : on installe des boules numérotées dans le matériau au moment
du remplissage. L'ordre d'apparition de celles-ci à la sortie pendant la vidange donne une
information qualitative sur le mode d'écoulement (Cf (61]).
2.0
WILLIAMS
~ NEDDERMAN ET AL.
1.6
<r-E) BROWN ET AL.
JOHAN SON
~ 1.2
1
--
~ 0.8
~
t::
~ 0.4 X.'\ ,Î\
~
0
0.0
0 10 20 30 40 50 cl 1)
Un stéréocomparateur analyse ''les faux reliefs" sur les images obtenues pendant l'écoulement. Le
déplacement d'un point est proportionnel à sa profondeur fictive par rapport au plan frontal de
l'image (Cf [IO]).
50
- détection des rayonnements y : utilisation des traceurs radioactifs et mesure des densités locales
(Cf (74, 75))
- radiographie X : pour observer les déplacements des marqueurs en plomb installés dans le
matériau quand celui-ci s'écoule (Cf (12, 21)).
1.5 - BILAN
Les différentes études réalisées dans le cadre du stockage et de la vidange des matériaux
granulaires dans les silos et trémies se présentent sous trois aspects fondamentaux :
- l'analyse des contraintes développées en statique, pendant l'écoulement et lors des formations de
voûte et cheminée stables. Il en résulte des critères de dimensionnement du matériel du point de
vue résistance vis à vis des efforts et du point de vue géométrique.
- l'analyse du champ de vitesse qui pour certains modèles dépend de l'état de contrainte. Dans ce
dernier cas la connaissance de la distribution de vitesse permet d'évaluer le débit d'une vidange
simple en supposant une contrainte nulle à la sortie.
L'étude entreprise dans la suite comporte les trois points évoqués mais cette fois il ne s'agit plus
d'une vidange simple car il existe à la base de la trémie un dispositif de dosage.
Parmi les différentes approches possibles, celle qui découle de la mécanique des sols semble mieux
s'adapter au problème. En effet, il s'agit d'étudier l'écoulement en trémie de dosage de matériaux
qui peuvent former une cohésion à cause de la teneur en eau et de la teneur en fines et par
conséquent colmater. De plus l'écoulement se produit généralement lentement pendant le dosage.
On adopte la loi d'écoulement non associé sans toutefois recourir au principe de coaxialité (qui crée
une controverse avec l'hypothèse d'incompressibilité) en attribuant une distribution de vitesse
radiale ou champ de contrainte. Les définitions proposées par JENIKE conviennent donc
concernant les angles de frottement interne initial 'Pi et effectif 'Pe ainsi que la stabilité (ou
résistance) ac d'un obstacle (voûte et cheminée stables). ac introduit l'effet de la cohésion
développée dans le matériau. L'analyse des contraintes s'oriente surtout sur l'étude des formations
de voûte et cheminée en vue du dimensionnement géométrique d'un matériel de dosage des
granulats.
En ce qui concerne les expérimentations la technique du marquage par traceur radioactif sera
utilisée pour l'étude en modèles de trémie réelle et celle du marquage par points colorés pour
l'étude en modèle réduit.
51
CHAPITRE 2
2.1 - INTRODUCTION
L'approche théorique commence par l'étude de l'écoulement radial en masse afin de simplifier et
mettre en équation les problèmes. La prise en compte de l'inertie suppose au départ un matériau à
écoulement facile et introduit une dépendance entre champ de vitesse et état de contrainte. Il en
résulte une expression générale de la fonction de distribution de vitesse qui dépend des caractéris-
tiques du matériau et de la trémie ainsi que d'une surcharge éventuelle à la surface libre et de la
contrainte agissant à la sortie. Cette contrainte est généralement supposée nulle pour le cas d'une
vidange simple (sortie libre du matériau). Elle ne peut en revanche s'annuler pour le cas d'une tré-
mie doseuse car la présence du dispositif de dosage à la base de celle-ci freine l'écoulement. La
prise en compte de cette contrainte, déterminée en mettant à profit la connaissance du débit (fixé
pendant la fabrication), introduit l'originalité de ce travail.
Ensuite l'étude se poursuit en considérant cette fois un matériau difficile, susceptible de former
une voûte stable ou s'écouler en cheminée. L'écriture des conditions de blocage total ou partiel du
matériau donne des fonctions qui décrivent les situations de voûte stable, de formation de chemi-
née ou d'écoulement en masse critique. Ainsi il devient possible de dimensionner géométriquement
une trémie vis à vis de ces trois phénomènes en fonction des caractéristiques du matériau. On peut
aussi faire une prévision sur l'aptitude d'une trémie à développer ou non un bon écoulement.
Le dispositif de dosage forme un tout avec la trémie et son contenu et doit être conçu en consé-
quence. L'approche de l'écoulement en masse permet de déterminer la charge qui s'exerce sur le
tapis doseur en fonction des caractéristiques du matériau et de la trémie. L'écriture de l'équilibre
du matériau isolé entre le tapis et la surface d'extraction permet d'introduire les caractéristiques du
tapis et de l'ouverture d'évacuation. Il en résulte une méthode de dimensionnement du dispositif de
dosage qui prend en compte les caractéristiques de la trémie et de son contenu.
2.2.1.1 - HYPOTHESES
On travaille dans un système de coordonnées polaires (r,9) ou sphériques (r,e <p) suivant le type
d'écoulement à considérer. La valeur de m = o correspond au cas plan et celle de m = 1 correspond
au cas axisymétrique. L'équilibre dynamique d'un élément infinitésimal (M,rM, rsinOL\<p) isolé dans
la partie gauche de la trémie donne (fig.2.1) :
(2 .1)
= ( 2. 2)
Le régime d'écoulement établi implique les différents paramètres entrant dans le phénomène ne
dépendent pas du temps.
L'hypothèse de vitesse radiale fait que les composantes v 9 et v<p de la vitesse suivant e et <p
s'annulent. Il en résulte que a 9 = o et l'équation de continuité du matériau s'écrit :
1 ( 2. 3)
rl+m
f (9)
= rl+m
1
- ( m+ 1 ) f 2 ( e) r3+2m
( 2. 4)
55
-- - .......
......
O"r
\
\
,,.,.
\ ., __...,-- ........
.....
''~/{
' ~ /.
't/
', \ 1
( Ecoulement Ecoulement
Dl = 1 ( m = 0
( axisymétrique plan
Figure 2.2 - Représentation d'une facette de l'élément isolé sur le cercle de Mohr
Lieu d'écoulement
effectif
matériau
-T --------
Lieu
à la paroi
~écoulement
56
Les conditions de MOHR-COULOMB appliquées à l'élément isolé dans la figure 2.1 s'écrivent (fig.
2.2)
= a ( 1 +sincp cos2cp)
e
= a ( 1-sincpecos2cp)
( 2 • 5)
a = = (2.6)
On admet généralement (voir [23, 39, 93]) que la fonction cp ne dépend que de 9 afin de simplifier
le problème :
cp = cp(9) ( 2. 8)
La substitution de ôa/ô0 dans (2.9) à partir de sa valeur obtenue avec (2.10) donne une équation
différentielle de la forme :
dans laquelle
1-sin<pecos2<1>
Y=p(m+1)
cos 2<pe
(2.12)
f ( 0) = V / rm+I
r
(2.13)
avec
C = constante
(2.15)
(2.16)
(2.17)
si a 0 (9), as et ip(9) sont connues les contraintes dans la trémie ainsi que la distribution de vitesse
seront complètement déterminées à partir de (2.15) et (2.17). Mais a 0 (9) et notamment qi(9) ne
peuvent être déterminées à partir des hypothèses et formulation établies ci-dessus. Les solutions
exactes en a et f(9) demeurent donc inconnues. La suite consiste à trouver des solutions
approximatives à partir de solutions particulières connues aux limites.
1 + sin<pe
k = 1 - sin<pe
(2.18)
59
cra = a 0 ( 0)
k+1
xa = - ---y-
( 1 +k) ( m+ 1 )
Pa = ( 1-k)(m+1) (2.19)
Sur l'axe central, le calcul donne :
<!> = -î (y = 0)
(~) = 0 (symétrie)
a
p = p
a
(2.20)
lim sin2q>cot9 = 0
e - o
Notations (à la paroi)
crp = ao ( e) p )
<l>p = <!>
eP = e
1-sincpe cos2q> p
x1 = cos 2 cp e
sincpe sin2 <j>p
X2 = cos 2cpe
1 - sincp ecos2q> p
YI = cos 2<i>e
(2.21}
60
<l>p = 21 [
1[ + cpP + Arcsin
( sincp
sincp:
JJ ( 2. 22)
(~J p
n'est pas connue. Prenons par hypothèse la variation moyenne de <1> entre l'axe et la paroi :
(2.23)
On signalera dans 2.3.4 l'avantage de multiplier cette valeur par un coefficient n pour ajuster cer-
taines erreurs d'approximation :
1[
J.C. WILLIAMS [93] montrait que la valeur de n (;d) influe peu sur la valeur du débit
d'écoulement. Il prenait n = 2 et, dans ce cas, le terme qui introduit la hauteur de matériau dans la
formule du débit tend généralement vers 1.
<l>p = -z
1[
(~Jp = 0
X = pgXa cosap
y = pYa
p = Pa (2.25)
61
( 2. 26)
dans laquelle
1 - u-P-1
= 1 _ u2(m+l)-P
1
h2 ( u) = 1 -u2(m+l)-P
La vidange simple signifie qu'il n'existe pas de dispositif mécanique d'extraction ou de dosage. Le
matériau s'écoule donc librement à la base de la trémie. Cette partie constitue un rappel des hypo-
thèses de J.C. WILLIAMS [93] mentionnées au 1.4.2.3 et que nous allons étendre au cas du dosage.
Un écoulement libre à l'orifice correspond à cr 0 = O. Dans le cas où il n'y a pas de surcharge à la
surface libre as = 0 l'expression (2.26) devient :
g ~r
2(m+1 )-Pa
f2 (0) = y Pa+1 o
2m+3 h (u)
1
donc
1
f ( eP > = f ( o >cos 2 eP ( 2. 29)
62
J.C. WILLIAMS généralisait cette dernière expression valable à l'axe et à la paroi, dans toute la
trémie :
1
f <ep ) = f <o) cos 2 a (2.30)
Vr =
f ( O) cos2 a
rl+m
Il n'existe pas de relation explicite entre f(O) et f(0P) donc J.C WILLIAMS suppose que les relations
(2.29) et (2.30) restent valables. Il détermine f(0p) èt prend :
1
f <o ) = f <ep ) cos -2 ep (2.31)
L'hypothèse entraîne une sous-estimation de la valeur de f(O) mais introduit l'effet de l'angle de
frottement à la paroi 'Pp· La vitesse radiale dans la trémie s'écrit :
1
f <aP ) cos
-20
P cos2e
1
rl+m
( 2. 32)
1
f ( O) cos2 a
Vr = rl+m
( 2. 33)
Pa - 2 ( m+ 1 ) 2(m+l)h ( u)
= a r (2.34)
[ p 0 2
Op = Oa COS 0p
et
( 2. 35)
(2.36)
La connaissance de la distribution de vitesse dans la trémie ne dépend plus maintenant que de aa.
La partie 2.2.5 montre comment aa peut être déterminée connaissant le débit auquel le dosage
s'effectue.
Les deux types de distribution de vitesse précédents peuvent être synthétisés dans une même for-
mule:
64
P-2(m+1)
a r 2m+ 2 h ( u) X
y [ a o 2 - ( P+ 1 ) cos0P
1
f (0) va cos 2 e
= (2.37)
rl+m rl+m
avec:
P-2(m+1)
va = { y
Dans l'expression de f(0) il faut prendre pour X, Y et P leurs valeurs données par
- (2.22) lorsque
Connaissant la distribution de vitesse, le débit se calcule suivant la formule (1.27) établie au 1.4.2.1.
Les résultats donnés ci-après en découlent.
Il s'agit d'une vidange simple. Soit Q le débit. Q correspond donc au débit maximal que la trémie
peut fournir avec le même matériau. Les résultats obtenus sont évidemment ceux de WILLIAMS
pour l'écoulement axisymétrique (m=l). Seulement les formules établies ci-dessous prend aussi en
compte l'écoulement plan (m=O).
En outre le terme h 1(u) figure dans cette formule. Il introduit l'influence de la hauteur de matériau
sur le débit. Généralement pour u :S 25, cpe ~ 30° et cp :S 25°, h 1(u) tend vers 1 notamment dans le
cas d'écoulement axisymétrique. Ainsi ce terme dispar~ît de l'expression du débit qui devient indé-
pendant de la hauteur de matériau.
Si cpp = 0
(2.38)
65
Si 'Pp +0
(2.39)
9P '
J =J cos 2 9 d9 ( 2. 40)
0
ZZ~2-CASD~COULEMENTFREINE
L'existence de cohésion dans le matériau, ou la présence d'un dispositif mécanique à la base d'une
trémie ralentit l'écoulement naturel. Dans ce cas la contrainte o0 (9) au niveau de la sortie ne peut
s'annuler mais sa valeur n'est pas connue. Si on connait o (9) le débit s'obtient à partir des expres-
sions (2.38) et (2.39) dans lesquelles f(O) et f(9p) se calcu~ent à partir de (2.32). Soit q ce débit en
écoulement freiné.
Lorsqu'on fait o0 (9) = 0 le débit en écoulement freiné q devient maximal et égal à Q. L'expression
de q constitue donc une formule générale. Il suffit de l'exprimer en fonction de Q pour y voir plus
clair. La démarche consiste à évaluer d'abord le rapport q/Q tout en remarquant que f(O) et f(9P)
sont données par (2.32) pour q et (2.27) pour Q, et que o0 (9) = oa cos(9). Il en résulte la formule
générale du débit :
q = Q [ 1 Xr 0
2 .,...(u-.-)
_ _oa_c_o_s~9~P_(_P_+_1_) ..,..h~
h 1(u)
J2
1
(2.41)
(P+1 )cos9p
alors, q tend vers O.
66
La formule générale (2.37) permet aussi d'obtenir directement l'expression de q (cela revient à
rem placer Q dans (2.41) par son expression)
(2.42)
La formule (2.41) ressemble à celle de JOHANSON [ ] explicitée au 1.4.2.5 pour laquelle si ff tend
vers FF le débit s'annule. Mais la connaissance de q à partir de (2.41) ou (2.42) dépend de celle de
oa normalement inconnue à moins de trouver une autre méthode pour la déterminer. Ces deux for-
mules présentent malgré tout un intérêt particulier pour le dosage. En effet la valeur du débit est
fixé selon la demande dans la chaîne de fabrication. Connaissant q on peut maintenant déterminer
la contrainte oa à partir de (2.41) ou (2.42) puis o 0 (9) à partir de (2.35) et par conséquent la distri -
bution de vitesse à partir de (2.37).
ou
3
q2 y ( 1-cos2 ep) -2m ro -2m- 2
(2.43)
4p2( P-2m-2) ( lJ )( 2-2ml h 2 ( u)
La connaissance de ac entraîne celle de a 0 (9) et celle de la charge qui s'exerce sur le tapis doseur.
En substituant aa dans (2.37) par son expression (2.43), on déduit la fonction de distribution de
vitesse f(0) dans la trémie
3
q( 1-cos2e )-m !
f (0) ----~P--cos 2 0 ( 2. 44)
2p( lJ) 1-m
Cette formule peut s'obtenir directement à partir de (2.42) en remarquant que f(9) s'écrit
L'expression (2.44) montre que, lorsqu'on impose le débit du matériau, seuls les paramètres suivants
interviennent dans le champ de vitesse : la géométrie de la trémie (9 , l, m), la masse volumique
vrac p du matériau et la distance radiale r. En revanche si le matérials'écoule librement à la sortie
(aa=O) les autres paramètres du matériau interviennent (<pe et <pp).
Connaissant a~ il devient aussi possible de connaître la répartition de la contrainte sur J'axe central
ou sur la paroi de la trémie grâce à (2.17) qui peut s'écrire sous la forme suivante :
a= X r+ [ r-2(m+ll_r-Pr P-2(m+ll
P+T o
J[a or o2m+2h 2
( u )- X r 2m+3h ( u)
P+ 1 o 1
J
Pour les valeurs de la contrainte sur l'axe central X, Y et P s'obtiennent à partir de (2.20). Pour ses
valeurs à la paroi X, Y et P se calculent à partir de (2.22) ou (2.25), suivant l'aspect de celle-ci
(lisse ou rugueuse).
Les figures 2.3.a, b,c, et d montrent que le débit d'écoulement décroît lorsque la contrainte
moyenne à la base de la trémie augmente. Il existe une valeur critique de cette contrainte pour
laquelle le débit s'annule donc il y a absence d'écoulement. La présence d'un dispositif de dosage à
la base d'une trémie y induit justement une contrainte moyenne a 0 (9). Celle-ci varie en fonction du
débit de dosage.
68
Il apparaît sur les figures 2.3.a, b,c et d que ce dernier augmente lorsque les valeurs des paramètres
suivant diminuent : l'angle de frottement interne effectif 'Pe• l'angle de frottement à la paroi 'Pp et
l'angle d'inclinaison 0 de la paroi par rapport à la verticale. Lorsque la contrainte moyenne à la
sortie s'annule l'approghe théorique prévoit un débit très fort notamment pour le cas d'une trémie
bidimensionnelle (fig 2.3.b). On peut se poser la question si la contrainte à la sortie s'annule vrai-
ment lors d'une vidange simple car les modèles utilisant cette hypothèse surestiment parfois le
débit. Or il suffit qu'il existe une contrainte de l'ordre du kPa à la sortie pour que la valeur du
débit décroisse énormément. On peut alors penser que la contrainte à la sortie peut être non nulle
même lors d'une vidange simple. Seulement son ampleur dépend des propriétés d'écoulement du
matériau. Ceci rejoint l'idée de JOHANSON (Cf 1.4.2.5) qui introduisait dans son modèle de débit
un terme contenant les propriétés ff et FF du matériau. Ce terme tend vers zéro, de même pour le
débit, lorsque le matériau est très difficile.
Les figures 2.4.a, b, c, d illustrent la formule (2.44) qui approche le champ de vitesse dans une
trémie, en écoulement de masse établi, lorsqu'on fixe le débit. La répartition en amplitude de la
vitesse dépend de la géométrie de la trémie (fig 2.4 a, b et c), de la valeur du débit (fig 2.4.d) et
de la masse volumique vrac du matériau. Une confrontation de ce modèle simple de distribution de
vitesse avec les résultats expérimentaux du chapitre 5 est effectuée au chapitre 6.
On considère toujours un écoulement en masse stationnaire. Les figures 2.5.a,b,c et d montrent les
répartitions de la contrainte normale à la paroi d'une trémie, en fonction de quelques paramètres,
pour un débit de 120 t/h. Elles découlent de la formule (2.45) pour laquelle la contrainte moyenne
a 0 (0) résulte des expressions (2.43) et (2.35). L'allure des courbes exhibe l'existence d'une zone de
contrainte maximale entre la surface libre et le fond de la trémie. Ce maximum se déplace vers le
haut lorsque l'angle de frottement interne effectif 'Pe augmente (fig 2.5.c). Il se déplace vers le bas
et diminue en amplitude lorsque l'angle d'inclinaison 0p de la paroi augmente (fig 2.5.a,b). Il reste
pratiquement au même niveau mais diminue en amplitude lorsque l'angle de frottement à la paroi
croît (fig 2.5.d). Visiblement les niveaux de contrainte élevés s'obtiennent avec des matériaux à
écoulement facile et des trémies à parois escarpées notamment les bidimensionnelles.
69
Figure 2.J - Variation du débit d'écoulement en fonction de la contrainte à la base d'une trémie
~ u .
- 9 • 20
p
l.I ~ 9p. 30
G--0 9p • 40
l.I
. ...
!!
~
t:
-eP - 2 ~
0
0.13 +-+0p • 3rn--'...-+-~+--_,,._---I 0.7
,...._..eP ..
•e . 30 - 'p . 0
' e • 40 0.$2 ~ 'P • 10
•e• 50 ,...._. 'P • 20
o.»
.-•.
;; CU6
!
Q.13
Cl.Ge
0.0 0.6 1~ 1.1 2.4 ).0 0.0 Q.1 .... 11 u u ·
COl'tJWAIHTE MOYE4Ml AXIALB A LA aASa ( aA-) eotn1lADf1W MOtal• AXIAL.a A LA IAsa ·Cat
c) m "'1 d) m •l
Les valeurs des paramètres sont indiquées sur les figuIW lonqu'ils varient sinon ils prennent 1"6
valeurs suivantes:
rp = 40° e = 30°
pe = 1.5 t!m 3 fi= 0.5 m
70
:::1 1.
1.1 1.1
·'!) r> i>'* •" y ~G V •" ... ~· ·' \) r> r> •" .,,_ ., v o!' ., -'
X 1 M) X ( W)
a) b)
IU 1.
~7+-~-.--.,.~~.,....~-r---.--r
d)
.,, r> r> •" ~ •ra v •" •'* o.•
X ( .. ) lC 1 .. )
Variables e m q
Figures ( 0) (t/h)
a 20 1 120
b 20 0 120
c 30 1 120
d 20 1 200
Autres paramètres :
h = 2m p = 1.5 t/m 3 D = 0.5 m
1 = 0.5 m pour la figure 2.4. b
71
Figure 2.5 - Répartition de la contrainte sur la paroi d'une trémie pendant l'écoulement
2.1 2.8
H 2.4
2.0 2.0
Ê16 1.6
E 1.2
~ 1.2 ~
5 ~
:2 0.11 5
<
0.1
e = 20 X _ eP = 20
p
0.4 +-+ e = 30 0.4 ~ eP = 30
p
~ ep = 40 G--E:> e
p
= 40
0.0 0.0
11.0 1.) 2.6 ).9 S.7 6.S 0 2 4 6 a JO
CONTRAll'n"E NORMALE A LA PAROI 1 kPa 1 CONTRAJHTE l'fORMAL8 A LJ. PAROI ( kPa)
a) m =1 b) m = 0; 1 = O. 5 m
2.S 2.1
2.4
2.0 2.0
Ê 1.6 ~J.6
E
~ 1.2 ~ 1.2
5 5
:2 0.1 ~ o.a
-'Pe = 30 'P p = 0
0.4 +-t<p
e = 40 0.4 +---+ 'P p = 15
~ 'P
~e 50 p = 25
0.0 0.0
0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 0.0 2.5 5.0 7.5 10.0 12.5
Les valeurs des paramètres qui varient sont indiquées sur les figures sinon ils prennent les valeurs
suivantes :
·-- X
72
2.2.6.4 - SYNTHESE
Le calcul des valeurs de la fonction de distribution de vitesse f(9) pendant l'écoulement en masse
montre que la vitesse décroît du centre vers la paroi. Alors si la vitesse est nulle sur l'axe centrale
tout le matériau ne doit pas normalement s'écouler. Cette remarque contribuera à établir les condi-
tions de formation de voûte stable et d'écoulement en masse critique. A partir de l'expression
(2.26), l'écriture de f(9) = 0 donne pour une surcharge nulle :
cr 0 (P+1) = O
(2.46)
X(1-u-P-l)
avec
lim P+1 ) = 1
P-+-1 ( 1-u-P-l Logu
D = 2r 0 / sin9p
u_ 1 = 1
+ 2htan9p
D
Lorsqu'une voûte stable se forme le mouvement du matériau se trouve bloqué, autrement dit
f(O)=O. A la surface de la voûte la contrainte crr suivant le rayon r est évidemment nulle et la
contrainte cr9 devient principale et est égale, au minimum, à la résistance à la compression ac de la
voûte (fig 2.6).
73
Lieu d'écoulement
matériau
0 a
L'écriture du système
f(O) = 0
{ 0 0 = 2ao = 0c
DV -
pgXa [ 1- ( 1 +
2htan0p
D
V
)Pa+l J = 0 (2.47)
pgXa Log [ 1 +
2htan0p
D
V
J
Une résolution numérique de l'équation fv = 0 permet de déterminer la dimension minimale Dv de
l'orifice au-dessous de laquelle se produit une voûte stable. On remarque que Dv ne dépend pas de
l'angle de frottement à la paroi <p • Cette même équation fv = 0 peut aussi donner la valeur maxi -
male av de l'inclinaison de la paro~ au delà de laquelle il y a voûte stable, connaissant la dimension
de l'orifice D. Pour un matériau de caractéristiques données, la fonction fv décrit une situation de
voûte stable.
74
L'écoulement en masse critique correspond à la valeur de f(O) nulle juste à la paroi. Comme il peut
s'agir d'une situation limite entre écoulement de masse et formation d'une cheminée de résistance
oc et dont le pourtour se confond avec les parois, on écrit aussi que o0 = oc à la paroi.
En récapitulant :
fm = Dm - x[ 1 - (1 +
2htanem
D )
= 0 (2.48)
m
dans laquelle X et P s'obtiennent par (2.25) ou (2.22) selon que la paroi est lisse ou non.
fm = Dm +
XLog
[
1 +
2htanem
D
J
m
Lorsque la cheminée se forme, une zone centrale se met en mouvement donc f(O) =f 0, tandis que le
voisinage des parois reste immobile donc f(O) = O. La frontière de la zone en mouvement délimite
la cheminée. On va essayer, dans cette partie, de trouver la droite qui ajuste le mieux cette fron-
tière initiale de la cheminée à partir des conditions à la sortie. En effet le matériau en rétention y
matérialise une portion de voûte qui s'oppose à la déformation par sa résistance oc. Pour un maté-
riau de caractéristiques données et une trémie d'ouverture à la base D donnée, l'angle d'inclinaison
approximative de la cheminée initiale s'obtient donc en résolvant le système :
75
- la cheminée correspond à une situation intermédiaire entre une formation de voûte stable et un
écoulement de masse.
- le matériau dans la cheminée s'écoule en masse donc la frontière de celle-ci devient une paroi
fictive. Le frottement sur cette dernière n'est pas égal au frottement interne du matériau mais égal
au frottement maximal 'PM mobilisable sur une paroi (pendant l'écoulement) illustrée dans la figure
2.7. Cette remarque amène à distinguer, ci-dessous, le cas des parois très rugueuses telles que 'Pp ~
'PM· la figure 2.7 donne une équation qui permet de déterminer 'PM :
Figure 2.7 - Frottement maximal mobilisable 'PM sur la paroi d'une trémie pendant l'écoulement
T Lieu d'écoulement Lieu d'écoulement
~ax
effectif
____ - - - - à la paroi
Considérons un matériau de caractéristiques données et une trémie qui n'entretient pas de voûte
stable, alors les cas suivants sont possibles :
- Supposons connue la dimension de l'orifice de sortie D et que l'angle d'inclinaison a_p de la paroi
reste à définir. Il faut d'abord déterminer à partir de (2.48) l'angle critique am de ra paroi pour
avoir un écoulement en masse en faisant :
76
connaissant am :
. si ap :S am il y a écoulement en masse
. si ap > am il y a écoulement en cheminée
Connaissant Dm :
. Si D ~ Dm il y a écoulement en masse
. Si D < Dm il y a écoulement en cheminée
(2.51)
Connaissant em :
. si ep :S em il y a écoulement en masse
. si ep > elll il y a écoulement en cheminée
Cette cheminée s'incline de ech = em par rapport à la verticale.
- Connaissant Dm :
Les deux cas discutés ci-dessus montrent que la formation d'une cheminée au début de
l'écoulement dépend l'angle d'inclinaison 0P de la trémie et de l'angle de frottement à la paroi. Par
contre la taille de cette cheminée initiale rte dépend pas de ces deux paramètres.
Les figures 2.8.a, ... f montrent les variations de la dimension minimale de l'orifice en fonction de
quelques paramètres liés à la trémie et au matériau.
matériau augmente, le degré de consolidation du matériau (donc ac) évolue ne serait-ce que jusqu'à
une certaine valeur où il se maintient stable. Autrement dit, on ne peut pas varier h sans varier a ,
par contre la réciproque reste valable. Cette remarque s'applique aussi aux parties 2.3.4.2 et 2.3.4.§
ci -dessous. La formule (2.47) permet aussi de déterminer les valeurs maximales 9 de l'inclinaison
de la paroi au -delà de laquelle il se produit une voûte stable connaissant la dime'rision de l'orifice
D.
0.6
LJ.J
r:~ 0.25 ~:::;: 0.5
- 'e . 30
>jo---ojc .,e • 40 _ _..._+---l."""----+-~""--I
G--8fe • 50
LJ.J
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Vi
i5:::;: 0.05 -l---.;;Gl'4,.L---,,j...oc::__-1f----+---+---i i5 0.1
::e
iS 0
0.0
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 50 60
a) m = 1 b) m =0
Les valeurs des paramètres sont indiquées suries figures lorsqu'ils varient, sinon ils prennent les
valeurs suivantes : ·
g = 30°
p h=2m p 1.5 t!m 3 "c = 4 kPa
~··. ,~
h~y
cl 1)
79
0.5
0.25
UJ - 0 .. 5 UJ
- 0 = 5
"' >!+---- 0~ .. 15 "'
1- 1-
L:.l >!<-----+: 0P .. 15
~ G-€·9 .. z '!i
UJ
0.4
-+--+- eP
~
UJ
0.20
G-8 0~ = 25
u
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u
!!: -+--+-
0P .. 35
02 <~ *"4<0 .. 4
0 p 0 p
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Cl Cl
UJ UJ
...J
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~ 0.2 :0
~ 0.10
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::;; ::;;
z z
0 0
Vi
~ 0.1 1l:i 0.05
;:;: ::;;
ëi Q
0.0 0.00
20 30 40 50 60 70 20 30
ANGLE DE FROlïEMENT INTER.NE EFFECTIF ( DEGRE) "° 50 60
ANGLE DE FROlïEMENT INTERNE EFFECTIF ( DEGRE)
70
c) m = 1 d) m = 0
1.0 1.2
e
_, o.a :+----je
'e . 30
.: 1.0 +-+
' e = 30
fe .. 40
'e = 40
•e . 50
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Ul
(.) u G-€> fe • 50
G:
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G-8 5œ 0.1
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Ul ~ 0.6
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~
0.4 g
:::t: 0.4
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z z
0
g
0
0.2
Vi
~ 0.2
~ Q
0
11.0 0.0
6 K 10 0.5 0.1 1.1 1.4 1.7 2.0
()
"
STAfllLITE OU MATEKIAU ( kPa ) MASSE VOLUMIQUE VllAC ( t / m3 )
e) m = 1 f) m = 1
Les valeurs des paramètres sont indiquées suries figures lorsqu'ils vJ.;.rie t, sinon ils prennent les
valeurs suivantes : 1 • 1.
• • ri
~-
ep = 30° h=2m p 1.5 t!m 3 ac= 4 kPa
80
Les figures 2.9.a, ... ,h montrent l'évolution de la géométrie d'une trémie en fonction des propriétés
d'écoulement du matériau pour une situation d'écoulement en masse critique.
De plus le rapport entre la dimension Dm d'une trémie tronconique et celle d'une trémie bidimen-
sionnelle (fig 2.9.a,b) devient nettement inférieur à 2 comparativement au cas de Dv. La figure
2.9.c montre que l'écoulement en masse des produits de faible masse volumique vrac ne peut avoir
lieu qu'avec des trémies de grandes ouvertures de sortie ou de parois presque verticales.
Il en est de même pour les produits de grande stabilité oc (fig 2.9.d). Par contre lorsque oc tend
vers zéro la méthode semble très optimiste car la dimension de l'ouverture tend vers zéro et
l'inclinaison de la paroi tend vers (rc/2 - cpp) c'est à dire le cas idéal. Ceci semble s'expliquer par le
fait que la granulométrie des grains ne contribue pas dans le modèle. Ainsi ce dernier ne peut pas
prévoir un éventuel blocage de l'écoulement dû à la voûte de type géométrique. Les figures 2.9.e,f
montrent que si l'angle de frottement interne effectif augmente, il faut soit augmenter la taille de
l'orifice de sortie, soit diminuer l'inclinaison de la paroi par rapport à la verticale, pour avoir
l'écoulement en masse.
Les figures 2.9.g,h montrent comment les dimensions critiques Dm et em varient avec l'angle de
frottement à la paroi cpp : lorsque celui-ci augmente :
1.5 0.9
-<pe
~e
G---Ope
-1--+ipe
Ul
!::! 0.9
E!l
cr::
0
:..i
Ul
0 0.6
z
Q
ffi
g0.3
0.0 0.0
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 50
ANGLE D'INCLINAISON DE LA PAROf (DEGRE) ANGLE D'INCLINAISON DE LA PAROI (DEGRE)
a) m =1 b) m =0
40 2.5
- ap a 20
~ 32 2.0 >1<---o+: aP 3o
ô e
cr:: G-€) aP,. 40
~
Ul
~ 24 ~1.5
Ul
0
0
Vl
z °'
0
:..i
Ul
<
<?;
16 0
z
1.0
..J 0
u v:;
<?; ~
0 ::E
~ R ô 0.5
0
z
<
0 0.0
0.5 0.8 1.1 1.4 1.7 2.0 0 2 6 10
c) m = 1 d) m =1
Les valeurs des paramètres sont indiquées sur les figures lorsqu'ils varient sinon ils prennent les
valeurs suivantes :
Figures 2.9 - Géométrie d'une trémie pour l'écoulement en masse critique (suite)
1.5 fi) ----
- a - 15 ~ 'P
p
.. 0
~ l-25
0
~ so +-+ ., .. 10
p
G-8 a~ - 35
~ 1.2
~ ë
,...__.... !fi .. 20
!li p
~ +-+ 9p. 40 "'~ 40
UJ 0.9 j
~ UJ
Q
"':.i0 z
0
30
V)
~ 0.6 <
;?;
ô d 20
~
;?;
0
~ 0.3
Q ~ 10
0
~
0.0 0
20 30 so 60 70 so
"°
ANGLE DE FROTTEMENT INŒRNE EFF1SCTIF (DOORE)
JO 40 60
ANOU! Dl! FltOTTEMEHT ll'<T9.NI! EFFECTlF ( Deel!.E )
70
e) f)
1.l 60
-.,e . 3 :!
-., • 3
~ ~:
1.0 ~
e
,._...,e • 5
- 41.,___,~--+-~-t----1
5
.50 -+.----+--+---+--..-.
~•e
~e·
•45
•
""~ 40
j
~ ...
Q
~G.6 -+-~-ilf- .......""'-+~~-t-~~-t-~-t-r-~-"1
à 30
:.i la
Ill
0
<
z
Q
0.4
~ »
i
0
u 4-----4--+---v---t-----t----1
Q
~ 10
~
0
0 ~ » JO ~
g) h)
Les valeurs des paramètres sont indiquées sur les figures lorsqu'il• varient sinon ils prennent les
valeurs suivantes :
••
8 "'30° ,, .. 20° D • 0.5 m •,,,
/ .. 1.5 t!m 3 ~ • 4 kPa h•2m
m • l
c'a
83
Il est possible de rattraper le décalage en jouant sur la valeur du coefficient n (pris jusqu'ici égal à
1) affecté à la formule (2.24) de (dej>/da). Néanmoins le choix de n nécessite une étude de plusieurs
résultats.
On considère qu'il se forme une cheminée (en choisissant 0 > 0m)et on se propose d'ajuster la
frontière initiale de cette cheminée par une droite inclinée 8each par rapport à la verticale. Les
figures 2.1 O.a, b,c,d montrent les variations de ach en fonction des caractéristiques du matériau et
de la trémie.
2.3.4.4 - SYNTHESE
L'étude qui vient d'être réalisée montre que la formation de voûte stable, la formation de cheminée
et l'écoulement en masse s'appuient sur le même fondement théorique. Seulement leurs conditions
de formation dépendent des caractéristiques du matériau et de la trémie. La formation de cheminée
représente une situation intermédiaire entre les deux autres. La considération des frontières entre
ces trois phénomènes permet de définir deux géométries critiques d'une trémie : celle qui déter-
mine la limite de la voûte stable (dimension minimale) et celle qui détermine la limite de
l'écoulement en masse. Les fonctions qui décrivent ces deux états critiques permettent d'expliquer
la formation de cheminée en fonction des caractéristiques du matériau et de la trémie. Afin
d'approcher la frontière de la cheminée à partir des conditions à la sortie, elle a été considérée
comme la paroi d'une trémie fictive où le matériau se frotte avec l'angle 'PM maximal mobilisable
sur une paroi (pendant l'écoulement) et s'écoule en masse. Cette démarche entraîne que la taille de
la cheminée initiale ne dépend ni de l'angle d'inclinaison de la paroi, ni de l'angle de frottement à
la paroi. La dimension critique pour la voûte stable ne dépend pas de l'angle de frottement à la
paroi tandis que celle pour l'écoulement en masse intègre tous les paramètres. Le calcul des dimen-
sions critique d'une trémie et l'approche de la frontière de la cheminée initiale donnent des
résultats cohérents lorsqu'on fait varier les différents paramètres du matériau Cdes résultats
complémentaires sont fournis sur la figure b.l de l'annexe B). Toutefois des confrontations avec des
résultats expérimentaux et d'autres travaux sont nécessaires et vont être effectuées au chapitre 6.
84
l:J 60 so
,...
hl"'
a - • e "'30 0 - cp 30
e z
~< 40
G--01pe •
~< G--0 'Pe = 60
....J
....J 30
UJ
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2:; i!:i
0 0
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0
0
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< ~
0 0
a) b)
60 UJ 60
1
,..., - "'0 ac = 2
0 'Pe = 30 UJ
a
+-+ a c = 4
..... 50
>f<--+: "e "' 4 0 ~ so ,.._....
~ ~ 'Pe 50
ac = 6
~
a
G-E> a = 8
~40 40
c
j j
UJ UJ
a 30 a
z. z. 30
0 0
~ ~
< <
2:;
§u 20 d 20
i!:i 2:;
0 0
~
0
10 ~ 10
0
~ ~
0 0
2 10
0
'
STABIUTE DU MA'TEUAU ( kPa)
1
ANOLE DE FROTTEMENT INT"EIUŒ EFFECTIF ( DEc:Œ)
c) d)
Les paramètres sont indiqués sur la figure lorsqu'ils varient, sinon ils pr7.nnnt les valeurs suivantes:
3 1 • l.
Les distributeurs à courroie, installés à la base des trémies, servent généralement au dosage des
granulats et des pulvérulents humides. Ce dispositif de dosage (photo 2.1) doit d'abord, supporter la
charge due au contenu de la trémie augmentée du poids du matériau qui repose déjà sur le tapis.
Ensuite il doit évacuer le matériau conformément au débit demandé avec le meilleur rendement
énergétique. Souvent les calculs sont effectués sans prendre en compte les influences de la
géométrie au niveau de la zone d'extraction et de l'installation du dispositif de dosage. L'étude
menée récemment par RADEMACHER [71) montrait ces influences. En étudiant l'équilibre du
matériau situé entre la zone d'extraction et le tapis il déterminait le coefficient de frottement
mobilisé entre le tapis et le matériau, évaluait la performance du dispositif de dosage en
consommation d'énergie et regardait les influences sur ces deux paramètres de la géométrie à la
base de la trémie. L'étude qui va suivre s'appuie sur les idées de RADEMACHER en ce qui
concerne l'étude des influences de la zone d'extraction. Elle introduit de plus l'écoulement
axisymétrique et étudie aussi les influences de la géométrie de la trémie ainsi que des
caractéristiques des matériaux sur la conception du dispositif de dosage. L'approche établie au 2.25
permet en effet de déterminer la charge au tapis en fonction des paramètres du matériau et de la
trémie. Ainsi l'ensemble "matériau + trémie + dispositif de dosage" forme un tout dans la
conception.
Pendant l'extraction, il se forme à la base de la trémie une surface de rupture, siège de cisaillement
"matériau-matériau". On considère par raison de commodité que cette surface notee r 1, est plane.
La figure 2.11 montre les différents efforts mobilisés durant l'extraction en isolant le matériau
compris entre le plan de rupture :r 1 et le tapis extracteur.
L'effort F 1 qui s'exerce sur le plan de rupture fait avec celui ·ci l'angle de frottement interne
effectif 'Pe· Sa composante verticale F s'obtient à partir de la contrainte exercée par le matériau au-
dessus de ce plan. Il s'agit de la contrainte o0 (9) déterminée au 2.2.5 en considérant que la sortie
du matériau se fait à partir de ce dernier. Comme un état d'équilibre limite passif règne pendant
l'écoulement, on suppose que la contrainte verticale ovo agissant sur le plan de rupture est égale à
la contrainte principale mineure.
(2.53)
Dans le sens perpendiculaire à l'écoulement on suppose que ovo reste constante et est égale à sa
valeur donnée par (2.53). oa découle de l'expression (2.44) avec r 0 variable sur le plan de rupture
(noté alors r).
La force F s'écrit :
F = f dF =
~1
Les détails du calcul de F figurent dans l'annexe A.2. Son expression finale s'écrit :
Le calcul, effectué à l'annexe A.4, ne prend pas en compte le poids du matériau transporté par le
tapis après l'orifice de sortie et aboutit au résultat suivant :
D
·1
a
1'
-
Plan de
/ ''
-· ''
11
1
//
c
--
1l•_ - - - \
a)
\
/
/t - -\
'\
\t /
\ II
I /'
.
1
J,
.......
.......
b)
L
CHw
88
En désignant par a l'inclinaison du tapis, la contrainte verticale dans le matériau situé entre le plan
de rupture et le tapis s'écrit (fig 2.11.b) :
pgy
= OVO ( e) + 2COS<X (2.56)
Comme ce matériau se trouve confiné la contrainte avK est principale majeure. La contrainte
horizontale oHK qui engendre le frottement sur les joues latérales est principale mineure et s'écrit :
(2.57)
Si µK désigne le coefficient de frottement du matériau avec les joues, la force K qui s'exerce sur
celles-ci s'écrit :
K = f dK
~2
La réaction R du tapis et son angle d'inclinaison 'Pte par rapport à la perpendiculaire à celui-ci
constituent les principales inconnues. 'Pte représente le frottement réellement mobilisé (ou effectif)
entre le matériau et le tapis.
89
L'équation d'équilibre du matériau isolé entre le plan de rupture et le tapis (fig 2.11.a) projeté sur
les axes x et z s'écrit :
<pte = Arctan [
Zcosa + Htan(cp -
Zsina +V + e H
1) J + a (2.60)
Si 'Pt désigne l'angle de frottement matériau-tapis, <pte doit être inférieur à <pt sinon il se produit un
glissement. Dans ce dernier cas le tapis patine et ne peut extraire du matériau. Il faut donc choisir
les paramètres relatifs à la trémie et au dispositif de dosage de façon que le rapport 'Pte/<pt reste
faible pour l'ensemble des matériaux à doser.
T = Rsin<pte
Pendant une durée .c::lt le moteur développe une énergie Ee telle que
(2.63)
C'est l'énergie nécessaire pour déplacer le matériau de la surface d'extraction jusqu'à l'orifice de
sortie pendant une durée t. En désignant par d la distance moyenne parcourue par le matériau et
q le débit d'écoulement, cette énergie s'écrit :
(2.64)
d 1-
= - wL / fw L-x dxd9
0 0 cosê
{ d = L 1
"2' Tw
Log [ 1 + s ~nw
1-si.nw
J ( 2. 65)
L'efficacité du dispositif de dosage va être jugée à partir du rapport Ee / Ei. Une bonne perfor-
mance correspond à une valeur faible de ce rapport c'est à dire inférieure ou égal à !. Ce rapport
s'appelle énergie spécifique notée Es, et s'écrit :
{
E
s
=[ el+msin
'Pte
Zcoscx+tan(cp
.
te
e
sin ( cp -ex)
-À) J[ ~lm
2
L 1 Log ( 1 +s~nw
22W
·
1 -sinw
) J-t ( 2. 67)
Les figures 2.12.a, ... ,d donnent des indications sur la conception du dispositif de dosage afin
d'éviter le glissement matériau-tapis. Il faut pour cela que l'angle de frottement réellement mobilisé
ou effectif entre le matériau et le tapis 'Pte soit inférieur à l'angle de frottement matériau-tapis 'Pt·
Généralement cpt ne dépasse pas 25°. On constate sur les figures 2.12.a,b l'inconvénient d'une incli-
naison de tapis ( > 0°). En effet son accroissement augmente la valeur de 'Pte surtout pour le cas
d'une trémie bidimensionnelle (fig 2.12.b) ; d'autant plus que 'Pte augmente avec la vitesse du tapis
(fig 2.12.c) qui peut être grande lorsqu'on fonctionne à fort débit. Il faut éviter les ouvertures de
trappe (=A) trop petites conformément à la figure 2.12.d. Les figures 2.12.a,b,c,d montrent qu'il
faut aussi prendre en compte les caractéristiques de la trémie et du matériau lors du dimensionne-
ment du dispositif de dosage. Il apparaît sur les figures b.2.a et b de l'annexe B que l'angle
d'inclinaison de la paroi joue un rôle important. En effet plus la paroi est escarpée plus 'Pte est éle-
vée surtout à forte inclinaison du tapis ( > 0°). L'angle de frottement effectif 'Pte. varie aussi avec
l'angle de frottement à la paroi et l'angle de frottement interne effectif 'Pe (cf. fig b.2.c,d de
l'annexe B) mais l'amplitude des variations est relativement faible si bien qu'on peut attacher moins
d'importance à ces deux paramètres. En tout cas le cas défavorable s'obtient avec une trémie dont
le contenu charge beaucoup le tapis.
Selon la définition donnée au 2.4.3.4 une valeur de l'énergie spécifique E inférieure ou égale à l
correspond à une bonne rentabilité. Contrairement au cas du frottement eÏ1ectif matériau-tapis une
inclinaison de tapis permet de gagner mais légèrement en énergie spécifique (fig 2.13.a, b). Par
contre la figure 2.13.d confirme l'inconvénient des ouvertures de trappe trop faibles, d'autant plus
qu'à vitesse de tapis élevée, on dépense beaucoup d'énergie (fig 2.13.c).
Les figures 2.13.a, ... ,d et les figures b.3.a, ... ,d de l'annexe B montrent, comme c'était le cas avec
l'angle de frottement effectif matériau-tapis, qu'une trémie dont le contenue charge beaucoup le
tapis entraîne une forte consommation en énergie. Tel est le cas avec une trémie à paroi escarpée et
lisse (Cf. fig b.3.a,b et d de l'annexe B) ou avec un matériau de faible angle de frottement interne
effectif (Cf. fig b.3.c de l'annexe B)
92
Les paramètres qui ne varient pas prennent les valeurs suivantes (sinon leurs valeurs sont indiquées
sur les figures):
~ 3.S ~ 3.S
0 0
UJ UJ
Q Q
V>
"'
...~ 30 ~
1-
32
::> ::>
< <
;;;: 02
~ 2.S ~ 29
< <
:::ë: :X
!!, ea
t;
lt 20
UJ
fü 26
g 9p = 20 ·- 9p "' 2G
:::ë:
UJ
1:::
0
e:
l.S ~ 9p "'30 ln ~ aP = 30
aP = 40
G--E) 9p ""40 ~ G-E:>
10 20
0 6 12 Ill 2A JO 0 6 12 Il 24 JO
ANGLE D'INCLINAISON DU TAPIS ( DEORE) ~ D'INCLlNAJSON DU TAPIS (DEGRE)
a) m I b) m 0; I 0.5 m
~ 30
0
"'
Q
- '9
p
.. 0
V>
~ 24 >+--+: '9 p = 15
1-
::>
<
G--E) '9p = 25
Cii!
~Il
<
:X
ea
a.
!t.... 12
• e - 30 ~:X
" e - 40 ~ 6
0
• • 50
0
• ~
0
0.0 0.1 0.2 0.) O.• 0.0 0.1 0.2 0.3 O.• o..s
VITESSE DU TAPIS (METRE / SECONDE~f OUVERTURE DE LA TRAPPE ( MlmŒ)
,',
, ' , ,.....
c)m ~~/ 0
d) m 1
A
93
Les paramètres qui varient sont annotés sur les figures sinon ils prennent les valeurs suivantes:
1.6
-- 4.2
3.S
2.8
r---_
~
----
~ 1.2
0
[!;
&1 -
e; 0.1
'
!.!:!
0
- e p • 20
~ 0.4 ,.._.... e ,. 30
- e
p ,. 20
p >jo---of< e p .. 30
G--€ eP. 40
G--O aP,. 40
0.0
0 6 12 li
1
30
0.0
0 6 12 ,. JO
ANGLE D'INOJNA.ISON DU T APtS ( DEGRE) ANOU! D'INCUHAISON DU TAPIS ( OCGRE)
a) m =1 b) m = 0 ; l = 0.5 m
2.1 4.1
l - •p• 0
2.4 " e - 30 4.0 >jo---of< 'Pp ,. 15
:+-+: • e - 40
G--0. p '"25
2.0
G---0 • e - 50 3.2
\
~ 1.6
i;
~
Cl
~ 2.4 ·\
~' \
~ ~
e; 1.2
!.!:! !!!
0 ~1.6
~
~ --.
"'
~ 0.1 ~
O.I .............
0.4
....... -
~
..,..
0.0 0.0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.0 0.1 0.1 Oj o.~ 0.5
f~
..,
VITESSE DU TAPIS (METRE/Sl'.!CONOC) OIJVERTUltE DB LA TRAPPE ( METIŒ)
~.,
c) m
\~_j.:~ o d) m 1
A
94
2.4.4.3 - SYNTHESE
On vient d'élaborer une méthode qui permet de dimensionner correctement un dispositif de dosage
en fonction des caractéristiques du tapis doseur, de l'ouverture de la trappe, du matériau et de la
trémie. L'écriture de la condition de non-glissement du matériau sur le tapis et la considération de
la consommation en énergie donnent des renseignements utiles pour la conception.
D'une part, il faut éviter si possible les ouvertures de trappe trop faibles ainsi que les inclinaisons
de tapis trop fortes.
D'autre part, les trémies à paroi lisse et escarpée doivent être équipées d'un moteur suffisamment
puissant pour doser un matériau pesant et à écoulement facile.
95
CHAPITRE 3
L'étude du dosage nécessite la connaissance des propriétés d'écoulement des matériaux. Les expéri-
mentations décrites aux chapitres 4 et 5 impliquent cinq matériaux différents. Chacun de ces der-
niers possèdent plusieurs caractéristiques physico-géométriques mesurables dont certaines influent
sur ses propriétés d'écoulement. Le but est de déterminer ces différentes caractéristiques et d'en
faire une analyse pour dégager vis-à-vis de l'écoulement d'une part les paramètres les plus
influents et d'autre part une classification des matériaux.
3.1 - MATERIAUX
Les matériaux concernés par nos expérimentations servent généralement aux tests d'aptitude des
doseurs à granulats au banc d'essai de la station d'Essai des Matériels Routiers de Blois (cf. fig.4.1).
Ils font déjà l'objet d'une classification vis-à-vis de leurs comportements au dosage [89) et se corn -
posent de :
- l matériau de type A sans fines : le sable roulé de Loire, de taille maximale 4 mm et de teneur
en fines négligeable (noté sable roulé de Loire 0/ 4).
Cette classification peut être illustrée à partir de la variation ÂP de la charge au tapis pendant le
dosage. Pour les matériaux de type A (sans fines et non pollués) le dosage volumétrique suffit. En
effet la valeur de ÂP reste généralement en deçà de la tolérance fixée par le C.C.T.G. (5 %). La
classe de type B se compose de matériaux plus ou moins difficiles à doser suivant leurs teneurs en
eau et leurs teneurs en fines. Généralement la valeur de ÂP se trouve hors tolérance en dosage
volumétrique pour ces matériaux. Leur dosage nécessite l'utilisation de vibreur et le fonctionne-
ment en pondéral. Les matériaux de type C, très colmatants, posent davantage de problèmes que
ceux de type B. Ils peuvent former une voûte stable malgré la présence de vibreur pour certaines
trémies. Ils développent aussi une variation importante de la teneur en eau qui par conséquent
devrait être prise en compte par le dosage pondéral.
98
La variation de la charge tlP comprend une composante tlPl due à la variation de la teneur en eau
et une composante tlP2 due à la variation de la hauteur de matériau dans la trémie [89). La valeur
de tlPl peut s'évaluer en effectuant une série d'essais à différentes valeurs de la teneur en eau w
du matériau et en calculant le poids au mètre de matériau sec P (sur la bande transporteuse (Cf. fig
4.1)). Généralement lorsque w augmente P décroît jusqu'à un minimum noté wmax puis augmente.
La figure 3.1 établie avec le sable broyé calcaire 0/2 illustre ce phénomène. Pour les matériaux à
écoulement facile P ne varie pratiquement pas donc la recherche de w max peut ne pas être évi -
dente. En tout cas le minimum wmax correspond à l'état du matériau à partir duquel il commence
à y avoir de l'eau libre. La teneur en eau du granulat de chantier dépasse rarement wmax· Ainsi ce
dernier correspond à l'état du matériau qui développe la plus grande valeur de tlPl donc au dosage
le plus difficile. Le tableau 3.1 montre les valeurs approximatives de w max pour les 5 matériaux
utilisés dans nos essais. Le granulat de chantier est rarement sec, il possède au minimum une teneur
en eau wmin· Les essais décrits au chapitre 4 étant réalisés dans les conditions réelles de chantier,
nous choisissons pour chaque matériau les deux teneurs en eau w min (celle du matériau pris dans le
tas) et w max (obtenue après mouillage).
Le tableau 3.1 montre les plages de variation de la teneur en eau (plus grande étendue [wmin'
w max] des cinq matériaux utilisés pour les essais en trémies réelles (Chapitre 4).
110
• •
4 6 7 8 9 10
TENBUR EN E!AU
99
Tableau 3.1. : Valeurs approximatives de la teneur en eau wmax pour les matériaux utilisés.
cendres volantes de 10 à 25 %
Vitry-sur-Seine
Les observations faites à partir des tests d'aptitude des doseurs à granulats effectués au banc d'essai
de Blois permettent de sélectionner les paramètres susceptibles d'intervenir dans l'écoulement. Les
essais ont été effectués en collaboration avec le Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de
Toulouse avec les deux sables de Loire et les deux sables calcaires mentionnés plus haut. Les
cendres volantes ne figurent pas parmi les matériaux à tester en raison des contraintes de temps et
d'approvisionnement. Les essais se déroulent suivant des modes opératoires bien définis dont
certains sont indiqués en référence.
La granulométrie s'intéresse à la grosseur des grains qui intervient dans l'écoulement tant sur le
frottement que sur la cohésion intergranulaire lorsque ceux-ci se mobilisent. Il n'existe pas de
paramètre qui, seul, quantifie les informations contenues dans une courbe granulométrique. Pour
représenter cette dernière nous retenons deux paramètres ; la taille maximale des grains et la teneur
en fines (taille < 80 µ).
La granulométrie d'un matériau friable peut évoluer au cours des transports et manutentions par
fragmentation. Ainsi son comportement vis-à-vis de l'écoulement peut changer . L'essai consiste à
mesurer l'évolution granulométrique du matériau produite dans un cylindre en rotation dans des
conditions bien définies. Le coefficient de friabilité est le rapport exprimé en pourcentage entre la
masse des éléments fins inférieurs à 0.05 mm produits au cours de l'essai et la masse de matériau
soumis à cet essai.
Un sable propre s'écoule mieux qu'un sable pollué. L'essai permet d'évaluer la qualité des éléments
fins par sédimentation dans une éprouvette calibrée. Cette qualité s'exprime par le rapport en
pourcentage entre la hauteur des éléments "sableux" qui sédimentent et la hauteur totale de
l'ensemble "sédiment + floculat".
Le bleu de méthylène étant adsorbé préférentiellement par les argiles, les matières organiques et les
hydroxydes de fer, l'essai rend compte de la propreté superficielle des éléments fins. Il constitue
une alternative de l'essai d'équivalent de sable à 10 % de fines. La valeur de bleu des fines
s'exprime par le rapport entre la quantité de bleu de méthylène adsorbée et la quantité de fines
soumises à l'essai ( = 1OOg).
Les éléments fins jouent des rôles importants dans l'écoulement des matériaux. La surface spéci-
fique mesurée au perméabilimètre de BLAINE rend compte de la finesse de ces éléments. Elle se
calcule en fonction du temps que met un volume d'air constant, sous une pression et une tempéra-
ture données, à traverser untl couche de fines tassées suivant un procédé défini.
Pour un écoulement gravitaire le poids constitue l'élément moteur d'où l'importance du paramètre
masse volumique. Le quotient de la masse sèche d'un échantillon par le volume de sa matière y
compris les vides contenus dans les grains représente la masse volumique réelle. Lorsque le volume
de ces vides est exclu, il s'agit de la masse volumique absolue.
101
Un matériau fortement consolidé ne peut pas s'écouler dans une trémie. Ce problème arrive parfois
dans les silos de grandes dimensions à cause de la charge importante. Il peut aussi se produire
lorsque la hauteur de remplissage est trop grande à cause de l'énergie d'impact. D'où l'intérêt de
l'essai Proctor qui permet, pour une énergie donnée, d'estimer l'évolution en compacité du matériau
en fonction de sa teneur en eau.
- Essai de poinçonnement
L'indice de vide du matériau renseigne indirectement sur son état de consolidation auquel dépend
l'écoulement. L'indice de vide de RIGDEN exprime en pourcentage le quotient du volume des
vides granulaires existant entre les fines sèches compactées par le volume du conteneur occupé par
les fines.
Les résultats des différents essais décrits ci-dessus figurent dans le tableau 3.2. Certains essais
nécessitant des fines manquent pour le sable roulé de Loire qui n'en contient pratiquement pas.
La P.C.G sert généralement aux études de la formulation des mélanges granulaires et de leurs corn -
portements au compactage. Pour le problème d'écoulement il donne une idée sur l'aptitude au corn -
pactage du matériau et donc sur la tendance à développer une cohésion. L'essai consiste à mettre en
rotation à vitesse constante une éprouvette contenant le matériau. L'axe de l'éprouvette décrit un
cône dont le sommet se confond avec l'extrémité inférieure de celle-ci. Le demi-angle au sommet
est fixé pendant l'essai. Le matériau subit des effets simultanés d'une faible compression. Ces effets
simulent le compactage. Des études antérieures ont permis d'établir une relation empirique entre la
compacité C et le nombre de girations N
C = A..ffi+B ( 3. 1 )
...JN+D
La valeur de C exprime en pourcentage le rapport entre la masse volumique vrac du matériau
compacté et sa masse volumique réelle. A, B et D désignent des constantes expérimentales
caractéristiques du matériau.
Le tableau 3.3 résume les résultats d'essai. Le sable roulé de Loire donnait des résultats inexploi-
tables. Il s'apprête mal aux essais à la P.C.G. donc au compactage. Les compacités Co et CINF
correspondent respectivement à la valeur de N voisin de zéro et à N très grand. COPM et NOPM
désignent respectivement la compacité et le nombre de girations correspondant à l'optimum
PROCTOR.
102
'
MATERIAUX
Dimension maximale 4 2 2 6
Coefficient d'écoulement 14 32 46 20
Surface spécifique
Blaine (cm 2 /g) - 2185 3189 2350
MATERIAUX
TENEUR PARA -
Sable broyé de Sable broyé Sable broyé
EN METRES Loire calcaire calcaire
La partie 1.2.2.1. de la bibliographie montre la liaison étroite entre les caractéristiques de cisaille-
ment et les propriétés d'écoulement d'un matériau de COULOMB. En effet ces dernières
s'obtiennent à partir d'essais de cisaillement réalisés dans les conditions de sollicitations réelles dans
une trémie. Les contraintes dans une trémie de dosage étant généralement faible (inférieures à 15
kPa) il faut utiliser des appareils de cisaillement spéciaux tels que le "flow-factor tester" de
JENIKE ou les appareils de cisaillement annulaire suivant des modes opératoires bien définis. Ne
disposant pas de ces matériels nous avons utilisé les appareils classiques de la mécanique de sol. Les
caractéristiques de cisaillement obtenus ne représentent donc pas celles réellement mobilisées pen-
dant l'écoulement. Les essais serviront seulement à comparer un matériau à écoulement facile (sable
roulé de Loire 0/ 4) et un matériau difficile (sable broyé de Loire 0/2) puis à voir l'influence de la
granulométrie, la teneur en eau et la masse volumique apparente. En effet ces trois derniers para-
mètres semblent exercer des rôles prépondérants pendant le dosage. Avec des efforts normaux de
10, 25 et 50 kPa les essais à la boîte de CASAGRANDE ne donnent pas entière satisfaction quant à
la régularité des mesures ainsi les essais triaxiaux CD sont finalement retenus. Les caractéristiques
de quelques essais avec les courbes de déformation figurent dans l'annexe C.1. Le tableau 3.4
contient les principaux résultats.
105
Tableau 3.4. Résultats des essais triaxiaux CD avec le sable roulé de Loire 0/ 4 et le sable broyé
de Loire 0/2
MATERIAUX yd w c 1 4> 1
(kN/m 3 ) ( %) (kPa) ( 0)
0 0 42
3 6 32
14
6 8 32
9 8 33
Sable 0 0 46
roulé 3 0 42
15
de 6 12 35
Loire 9 14 31. 5
0/4 0 0 44
3 0 40
16
6 0 40
9 0 40
0 0 49
14 4 6 30
9 6 28
Sable 0 0 44
broyé 4 0 35
15
de 6.5 0 35
Loire 9 5.7 29
0/2 0 0 43
4 6 32
16 6.5 11 30
9 11 30
106
Le comportement à l'écoulement d'un matériau peut varier en fonction des différentes caractéris-
tiques déterminées ci-dessus. Pour voir plus précisément comment se fait cette variation et observer
les différences entre les matériaux testés, on utilise l'analyse factorielle en composante principale,
une méthode statistique multi -dimensionnelle dont le principe est brièvement rappelé à l'annexe
C.2. Les tableaux 3.5 à 3.8 présentés ci-dessous, feront l'objet de l'analyse. Les tableaux 3.5 et 3.6
sont extraits du même tableau 3.2 mais 3.5 s'intéresse aux 4 matériaux testés tandis que 3.6
s'intéresse uniquement aux sables broyés (donc sans le sable roulé de Loire). Ces deux tableaux
comportent en colonne les caractéristiques physico-géométriques mesurées (variables) et en ligne les
matériaux (individus). Le tableau 3.7 est extrait du tableau 3.3 des essais PCG avec en colonne les
3 matériaux broyés et en ligne les compacités mesurées à différentes valeurs de la giration et de la
teneur en eau. Enfin le tableau 3.8 représente intégralement le tableau 3.4 : les paramètres mesurés
figurent en colonne et les essais effectués en ligne.
ANGU temps d'ecoulement a l'angulometre MVA masse volumique absolue sur toute la granulometrie
BLEU valeur de bleu des fines MVAF masse volumique absolue des fines
COHE cohesion apparente MVR masse volumique reelle toute la granulometrie
COPM Compacite a l'OPM MVRF masse volumique reelle des fines
DENS poids volumique vrac RIGD indice de vide Rigden sur toute la granulometrie
DMAX dimension maximale des grains RIGF indice de vide Rigden des fines
DOPM densite optimale Proctor SSB surface specifique Blaine
EAU teneur en eau WIPI teneur en eau pour l'IPI
ESlO equivalent sable WOPM teneur en eau optimale Proctor
FINE teneur en fines
FRIA friabilite
FROT angle de frottement interne
IPI indice portant immediat
+---------------------------------------------------------------------------------------------------------+
! DMAX ! ANGU ESlO fINE ! DOPM ! WOPM ! IPI ! WIPI ! RIGD ! MVR ! MVA ! fRIA ! COPM
+---------------------------------------------------------------------------------------------------------+
! SR04 4.00 14.00 100.00 o.oo 1. 68 8.00 4.50 8.00 31.30 2. 61 2.62 10.74 64. 4 7
SBR2 2.00 32.00 62.00 20.00 2.00 8.00 89. OO 7.30 25.75 2. 61 2.63 18.76 76. 77 !
SCA2 2.00 46. OO 45.10 15.00 2.03 9.00 74.00 8.80 31.10 2. 55 2.67 36.54 79.60 '
SCA6 6.00 20.00 37.90 10.00 2.04 7.10 84.00 6.50 32.26 2. 54 2.66 53.58 80.47 !
+---------------------------------------------------------------------------------------------------------+
+---------------------------------------------------------------------------------------------------------+
! DMAX ! ANGU ESlO fINE ! BLEU ! SSB ! DOPM ! WOPM ! IPI ! WIPI ! RIGD ! RIGf MVR
+---------------------------------------------------------------------------------------------------------+
SBR2 2.00 32.00 62.00 20.00 0.70 2185 2.00 8.00 89.00 7.30 25.75 38.04 2.605 !
! SCA2 ! 2.00 ! 46.00 ! 45.10 ! 15.00 ! 1.20 ! 3139 ! 2.03 ! 9.00 ! 74.00 ! 8.80 ! 31.10 ! 38.47 ! 2.550 !
! SCA6 ! 6.00 ! 20.00 ! 37.90 ! 10.00 ! 1.50 ! 2350 ! 2.04 ! 7.10 ! 84.00 ! 6.50 ! 32.26 ! 39.26 ! 2.535 !
+---------------------------------------------------------------------------------------------------------+
+--------------------------------------------+
! MVRF ! MVA ! MVAF ! fRIA ! COPM
+--------------------------------------------+
SBR2 2.63 2.63 2.643 18.76 76.77
! SCA2 ! 2.60 ! 2.67 ! 2.640 ! 36.54 ! 79.60 !
! SCA6 ! 2.61 ! 2.66 ! 2.643 ! 53.58 ! 80.47 !
+--------------------------------------------+
+---------------------------+
! SBR2 ! SCA2 ! SCA6 !
----------------------------------+
! DENS ! EAU ! COHE ! fROT !
+---------------------------+
CNf 0 80.1 76.7 74.2
----------------------------------+
ESRl 14 0 0 42
CZRO 63. 4 65.4 63.6 ESR2 14 3 6 32
CNF4 78.8 73.7 76.1 ESR3 14 6 8 32
CZR4 62.0 58 .3 67.0 ESR4 14 9 8 33
COPM 76.8 79.6 80.5 ESRS 15 0 0 46
CNF9 83.6 86.1 84.3 ESR6 15 3 0 ! 42
CZR9 57.7 63. 9 57.9 ESR7 15 6 12 35
+---------------------------+ ESRB 15 9 14 ! 31. 5 !
ESR9 16 0 0 ! 44
SRlO 16 3 0 ! 40
SRll 16 6 0 40
SR12 16 9 0 ' 40
ESBl 14 0 0 ! 49
ESB2 14 30
ESB3 14 9 6 ! 28
ESB4 15 0 0 ! 44
ESB5 15 4 0 ! 35
ESB6 15 6.5 0 ' 35
ESB7 15 9 5.7 ! 29
ESB8 16 0 0 ! 43
ESB9 16 4 ' 32
SBlO 16 6.5 11 ! 30
SBll 16 9 11 ! 30
----------------------------------+
108
+-------------------------------------------------------+----------------------+----------------------
~ NUM IDEN - LIBELLE EFFECTIF POIDS ! MOYENNE ECART-TYPE ! MINIMUM MAXIMUM
+ - - - - - - - - - - - - - - - - --- - - - - - - - - -- - -- - - - - - - - - - - - - ---- - - - - - - - +-- - - - - -- - - - -- - -- - - - - - - + - - -- - - - - -- - - - - - - - - - - - -
OMAX - dimension maximale 4. OO 3. 50 1. 66 2. OO 6. OO
A.'IGU - ecoulement anqulomet 4, OO 28. OO 12. 2S 14. OO 46.00
ESlO - equivalent sable 4. OO 61. 25 24. 02 ! 37.90 100. OO
f':i'."!"E - teneur en fine 4.00 11. 25 7. 40 0.00 20.00
DOPH - densite OPM 4.00 l. 94 0. !S ! l. 68 2. 04
>IOPl-1 - teneur en eau OPM 4. OO 8. 02 0. 67 7 .10 9. OO
I?I - indice portant immed 4. OO 62. 88 34 .13 4.50 89. OO
>IIP I - indice
teneur en eau a l' IP 4. OO 7. 65 0. 85 6. 50 8. 80
10
RIGO
MVR
-- :nasse volUJT1ique
de vide Riqde
reel
4.00
4. OO
30 .10
2. 58
2. SS
0. 03
25. 75
2. 54
32.26
2.61
11 MVA - masse volumique abso 4.00 2. 64 0. 02 2. 62 2. 61
12 FRIA - compacite OPM
friabilite 4.00 29. 91 16. SS 10.74 53. 58
13 COPM - 4.00 75. 33 6. 42 64.47 80.47
+ - - - - --- - - - - - -- - -- - - - - --- -- - - -- -- - - -- - -- - - ------ - -- - ---- +- --- -- - -- ----- -- - - - - --+-- - - - - - - -- -- - - - - - - - ---
DMAX ANGU ESlO FINE DOPM WOPM !PI WIPI RIGD MVR MVA FRIA COPM
DMAX l. OO
ANGU ! -0. 74 1. OO
ES!O -0. 10 -0. 55 1. OO
::r!i'E -0.56 0.75 -0.65 1. OO
DOPM -0. l l 0. 64 -o. 96 0. 83 l. OO
WOPM -0. 84 0. 77 0. 08 0. 25 0. OO l. OO
IP I -o. 14 O.S7 -0. 89 0.89 0. 97 -0.09 1. OO
WIPI -0.69 0. 57 0. 26 -o.os -o. 24 0.96 -0. 35 1. OO
RIGD 0.6S -0.27 -0. 10 -0.67 -0.18 -0. 14 -0. 36 0. 07 1. OO
!-l.VR -o. 39 -0. 32 0. 83 -o. 14 -0. 6S 0.07 -o. 48 0 .10 -0. 63 l. OO
MVA 0. 0 7 0.61 -o. 88 0 .37 0. 76 0. 21 0. 59 0 .11 0. 44 -0.95 l. OO
fRIA ! 0.51 0. 19 -0.89 0. 23 0. 74 -0. 33 0.62 -0. 40 0. 49 -0. 95 0. 86 l. OO
COPM -0.03 0.62 -0.99 0. 76 0.99 -0. 02 0. 94 -0. 24 -0. 06 -o. 7 3 0.82 0. 81 l . OO
DMAX ANGU ESlO FINE DOPM l<IOPM !PI l<IIPI RIGD MVR MVA FRIA COPM
- le premier groupe comporte DOPM, COPM et IPI, trois paramètres qui caractérisent l'aptitude au
compactage du matériau et qui entretiennent d'assez bonnes corrélations avec MVA. En effet la
compacité dépend de la masse volumique des grains. Les paramètres ESlO et MVR appartiennent
aussi à ce groupe mais ils varient dans le sens opposé. En effet un matériau propre contient géné-
ralement très peu de fines donc se prête moins bien au compactage.
- Le second groupe comporte les teneurs en eau WOPM et WIPI qui entretiennent d'assez bonnes
corrélations avec la taille maximale des grains DMAX. Ce dernier varie dans le sens opposé et a
une liaison avec l'indice de vide RIGD. Cela signifie que plus le matériau est grossier plus il
contient de vides et moins il peut retenir de l'eau.
Il existe une assez bonne corrélation entre ANGU et FINE qui, eux-mêmes, sont assez bien corré-
lés avec les deux groupes signalés ci-dessus. La teneur en fines influe donc sur le temps
d'écoulement à l'angulomètre, sur l'aptitude au compactage et sur l'indice de vide du squelette gra-
nulaire.
109
- ---- --- - - - --- -- ------ - -- -- - -- -- ---- - ------ ------------ ---- ---- ------ - --- --- - -- - ---- ----------- ------ ----- - - -- - - - - -
- - - - - - - - - -- -
EDITION DES VALEURS PROPRES
- --- - - --- - -- --- ----- - - -- ------ - ---------- ------ - - - --- - - ------ -- --- ------- - ----------- - ------ ---------------------- ---------- - -----
APERCU DE LA PRECISION DES CALCULS TRACE AVMIT DIAGONALISATION . . . . 13. 0000
SOMME DES VALEURS PROPRES . , . , . . 13. 0000
+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+
! NUMERO! VALEUR ! POURCENT.! POURCENT.!
PROPRE CUMULE
+- - - - ---- +- - - - -- -- - - - - +- - - - - ---- -+-- - - -- - - - - +-- - -- - --- ------- ---- --- - -- --- - - --- ---- - --- ---- ------ - - - ----- --- - -- -- --- -- - - - - - - - - - +
1 6.7889 52.22 52.22 ••••••••••••••••••••.•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 1
10 0.0000 0. OO 100. OO
11 0.0000 0.00 100. OO 1 *
12 0.0000 0.00 100.00
13 0.0000 0. OO 100.00
+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+
TABLEAU 3 .12 - INTERVALLES LAPLACIENS D' ANDERSON AU SEUIL 0. 95
+--------+--------------------------------------------------------+
! NUMERO ! BORNE INFERIEURE VALEUR PROPRE BORNE SUPERIEURE !
+--------+--------------------------------------------------------+
1 1.3702 6,7889 33.6367
2 0.7939 3.9334 19.4886
3 0.4597 2.2778 11.2856
0.0000 0.0000 0.0000
0. 0000 0. 0000 0. 0000
+--------+--------------------------------------------------------+
ETENDUE ET POSITION RELATIVE DES INTERVALLES
.•-------------------+------------------------------------------------------------------------------------------------------·
. ·----------+-----------------------------------------------------------·
.. ------+--------------------------------- *
4 +
+ . . . . . . . . . • • • . . . . . . . • .
Les 3 premiers axes factoriels expliquent la totalité de l'inertie du nuage. Les intervalles Laplaciens
d' Anderson signifient' que plus ces intervalles se recouvrent, moins bien la hiérarchie entre deux
individus est contrôlée.
----------------------------+------------------------------------+-------------------------------+-------------------------------+
VARIABLES COORDONNEES ! CORRELATIONS VARIABLE-FACTEUR ! MICIENS AXES UNITAIRES
----------------------------+------------------------------------+-------------------------------+-------------------------------+
IDEN - LIBELLE COURT
----------------------------+------------------------------------+-------------------------------+-------------------------------+
VARIABLES ACTIVES
DMAX - dimension maximale 0.02 1.00 0.00 0.00 0.00 0.02 1.00 o.oo 0.00 0.00 0.01 0.50 0.00 -0.03 0.00
ANGU - ecoulement anqulomet -0.64 -0.73 -0.25 0.00 0.00 -0.64 -0.73 -0.25 0.00 o.oo -0.25 -0.37 -0.16 0.06 o.oo
ES 10 - equivalent sable 0.99 -0.12 -0.01 0.00 0.00 0.99 -0.12 -0.01 0.00 0.00 0.38 -0.06 -0.01 -0.21 0.00
FINE - teneur en fine -0.71 -0.54 0.44 0.00 0.00 -0.71 -0.54 0.44 0.00 0.00 -0.21 -0.21 0.29 0.08 o.oo
DOPM - densite OPM -0.98 -0.08 0.19 0.00 0.00 -0.98 -0.08 0.19 0.00 0.00 -0.38 -0.04 0.13 0.22 0.00
WOPM - teneur en eau OPM -o. 03 -o. 84 -o. 54 0. OO 0.00 -0.03 -0.84 -0.54 0.00 0.00 -0.01 -0.42 -0.36 0.01 0.00
IP I - indice portant immed -0.91 -0.12 0.41 0.00 0.00 -0.91 -0.12 0.41 o.oo 0.00 -0.35 -0.06 0.27 0.15 0.00
WIPI - teneur en eau a l' IP 0.17 -0.70 -0.70 0.00 0.00 0.17 -0.70 -0.70 0.00 0.00 0.07 -0.35 -0.46 -0.02 0.00
RIGD - indice de vide Riqde -0.03 0.65 -o. 76 0.00 o.oo -0.03 0.65 -o. 76 0.00 0.00 -0.01 0.33 -0.50 -0.05 0.00
MVR - masse volumique reel 0.79 -0.41 0.46 0.00 0.00 0.79 -0.41 0.46 0.00 0.00 0.30 -0.21 0.30 -0.07 0.00
MVA - masse volW'llique abso -0.88 0.09 -0.47 0.00 0.00 -0.88 0.09 -0.47 0.00 o.oo -0.34 0.05 -0.31 0.02 o.oo
FRIA - friabilite -0.83 0.53 -0.17 0.00 0.00 -0.83 0.53 -0.17 0.00 o.oo -0.32 0.27 -0.11 0.21 0.00
COPH - compacite OPM -0.99 0.00 0.11 0.00 0.00 -0.99 0.00 0.11 0.00 0.00 -0.38 0.00 0.07 -0.91 0.00
- - - --- - --- -- - - --- - -- - - --- -- - +- ------ ---------- - --- - - -- ------ - --- - +-------------------------------+------------------------------- +
110
Le tableau 3.13 permet de nommer les 3 axes factoriels. Le premier axe bénéficie le plus des
contributions des variables suivantes :
Cet axe est lié à la propreté et au comportement vis-à-vis du compactage. Il représente le premier
groupe signalé dans l'analyse de la matrice des corrélations.
Cet axe est lié au squelette granulaire et à la phase interstitielle (eau+air+fines). Il représente le
groupe 2 signalé dans l'analyse de la matrice des corrélations.
Les paramètres ANGU et FINES ont d'assez bonnes contributions sur les deux axes. En effet, la
présence de fines diminue l'indice de vide tout en augmentant la capacité du matériau à retenir
l'eau et accroît son pouvoir de compactage.
Le troisième axe bénéficie le plus des contributions de RIGD, WIPI et WOPM. Cet axe représente
la phase interstitielle (eau+air).
TABLE.AU 3. l4 - COORDOONNEES, CONTRIBUTIONS ET COSINUS CARRES DES INDIVIDUS SUR LES AXES l A 4
+- - -- --- - -- ----- - - - - -- -- --- - --- -- --- -- -- +-- --- - - - - -- -- ----- ---- - - ------ - +- - -- ----- - ----- -- --- --- - -- +-- - --- - - --- -- - -- -- - - - - - - - - +
INDIVIDUS COORDONNEES 1 CONTRIBUTIONS COSINUS CARRES
! -- - -- --- -- - -- - -- - --- --- - - - - - ----- -- ---- +- - - --- --- -- --- - ---- - ---- - --- --- +- - ----------- ------- - ---- -+-------------------------- !
! IDENTIFICATEUR P. REL DISTO ! l 2 3 0 l 2 3 4 0 ! 1 2 3 4 0 !
+ -- - -- ---- - - --- - -- -- -- - - - - - - - - -- ---- - --- +--- -- -- ----- ---- ---- - -- - ----- -- +- - --- - -- --- -- ---- -------- - + - ----- - - --- - - -- - - - - - - - - - - - +
! SR04 25.00 19.26 ! 4.3! 0.52 -0.68 0.00 o.oo ! 68.3 1.7 5.0 o.o o.o ! 0.96 0.01 0.02 0.00 0.00 !
~ SBR2 25.00 8.19 ! -0.16 -1.78 2.23 0.00 o.oo ! 0.1 20.2 54.7 0.0 0.0 ! 0.00 0.39 0.61 0.00 0.00 !
! SCA2 25.00 11.05 ! -2.09 -1.77 -1.89 0.00 o.oo ! 16.1 19.8 39.1 0.0 0.0 ! 0.40 0.28 0.32 0.00 0.00 !
! SCA6 25.00 13.50 ! -2.06 3.03 0.33 0.00 o.oo ! 15.6 58.2 1.2 o.o o.o ! 0.31 0.68 0.01 o.oo 0.00 !
+-- - -- - -- - - - - -- - -- - - ----- - - -- - - -- - - - -- -- +---- - --- - - - -- ---- - -------- - ---- ~-- -- ----- - -------- - - - -----+----- ---- --- - - - - - -- - - - - - -- +
On va maintenant attribuer chaque matériau aux axes factoriels à partir du tableau 3.14. Le sable
roulé de Loire, un sable propre et qui réagit moins bien au compactage contribue le plus sur le
premier axe. Dans la partie négative de cet axe se trouvent les matériaux les plus pollués et qui se
compactent le mieux SCA2 et SCA6. La grande contribution de SCA6, matériau de plus grande
taille maximale (6 mm) et qui comporte le plus de vides, explique le plus le second axe. A l'opposé
sur cet axe, se situent les deux matériaux les plus fins SBR2 et SCA2. Le sable broyé de Loire
contribue le plus à l'inertie expliquée par le 3ème axe. Ce matériau contient le plus de fines et le
moins de vide. SCA2 contribue aussi beaucoup sur cet axe, sa teneur en eau OPM est la plus éle-
vée.
111
0. 9 +
RIGD
0. 6 +
fRIA
0. 3 +
MVA
! '
0 . 0 COP H- - - --- -- ----- ---- - -- - - - - - - - - -- --- - - - -- -- - - -- - -- ---- - --- -- +- - ----- --- - --- ---- -- --- ________________________________ ;
' .
DOPM
!PI ESlO
-0. 3 +
f!NE
-0. 6 +
KIPI
AllGU
+--- -- - - - -- -+ - --- ---- --- +----------- +- -- --- - - - --+----------WOPM--------- +-- --- ---- - -+- --- - - -- --- +- - - - - - - - - - - + - - - - - - -
-1.0 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8
AXE l
La figure 3.2 représente le nuage des variables projetées sur le plan factoriel engendré par les axes
l et 2. Elle illustre les interprétations, faites auparavant, sur les corrélations entre les variables et
leurs contributions sur les axes factoriels. Ces variables se répartissent sur le plan par sous-groupe.
Sur le premier axe, le sous-groupe "COPM-DOPM-IPl-MVA" caractérisant l'aptitude au compac-
tage s'oppose au sous-groupe "ESIO-MVR", ESIO caractérisant la propreté. Sur l'axe factoriel 2 le
couple "DMAX-RIGD" caractérisant l'arrangement des grains (squelette+vides) s'oppose au couple
''WIPM-WIPI" qui définit le pouvoir du matériau à retenir de l'eau. En outre, il y a le sous-groupe
"FINE-ANGU" qui contribue à la fois sur les deux axes 1 et 2. Il reste le paramètre FRIA qui,
selon sa position sur le plan agit sur le comportement au compactage du matériau.
112
2.4 +
1. 6 +
DMAX
0. 8 +
'
RIGD
SR04
MVA ! ~
0. 0 +--------------COPMIP I -------------+--------------------------------------------------------------------------- ~
DOPM ESlO
MVR
FINE
ANGU WIP I
-o. 8 +
WOPM
-1. 6 +
SCA2 SBR2 !
- ---- - -- - - - - -- - +-- ------ - - -------- -+------------------ - +------------------- +- -- - - -- - -- - -- -- - - -- +- -- ---- --- - - - - -
-1. 2 0 .0 1. 2 2. 4 3.6
AXE 1
La figure 3.3 constitue une représentation simultanée des variables et individus sur le plan factoriel
lx2. Au niveau du nuage des individus, ce plan montre le rapprochement entre le sable broyé de
Loire 0/2 (SBR2) et le sable broyé calcaire 0/2 (SCA2), deux matériaux à écoulement difficile, par
rapport aux deux autres sables SCA6 et SR04 qui s'écoulent plus facilement mais qui sont bien
distincts. Cela reflête un peu les différences de comportement observées pendant les essais
d'écoulement. On va alors dégager à partir de cette représentation simultanée les paramètres sus-
ceptibles de caractériser et différencier le plus ces 4 matériaux vis-à-vis de leurs propriétés
d'écoulement. Le sable roulé de Loire (SR04), à écoulement facile, se distingue des trois autres
matériaux par sa propreté et son faible pouvoir de compactage. Ces deux paramètres ne permettent
pas, par contre, de bien dissocier les trois sables broyés (SBR2, SCA2 et SCA6) pourtant SCA6
s'écoule mieux que SCA2 et SBR2. Il apparaît que le sable broyé calcaire 0/6 (SCA6) se distingue
surtout par sa taille maximale DMAX (6 mm) et son indice de vide RIGD (le plus élevé). SCA2 et
SBR2 se distinguent par leurs teneurs en fines élevées qui accroissent le temps d'écoulement à
l'angulomètre (ANG U) et favorise l'affinité avec l'eau (WOPM et WIPI). Il reste maintenant à voir
les différences entre le sable broyé calcaire 0/2 (SCA2) et le sable broyé de Loire 0/2 (SBR2). Le
plan factoriel lx3 ci-dessous en donne plus de détails.
113
1. 8 +
1. 2 t
0. 6 +
FINE
IPI
SCA6
DOPM
COPM
0. 0 +----------------------------------DMA.X------------ES 10--------------------------------------------------------- !
'
1 FRIA
1 A.NGU
'
'
MVA
WOPM
-o. 6 + '
! WIPI SR04
RIGD
-1. 2 +
-1.8 t ~
La figure 3.4 représente simultanément les variables et les individus dans le plan factoriel lx3. En
ce qui concerne les variables ce plan met bien en évidence la différence entre le sable broyé de
Loire (SBR2) et le sable broyé calcaire 0/2 (SCA2). Concernant les individus, certains groupements
rencontrés dans lx2 subsistent mais certains éléments se sont dissociés : le sous-groupe "DOPM,
COPM, IPP" quitté par MVA et rejoint par FINE, le sous-groupe 'WOPM, WIPI" rejoint par RIGD
et le sous-groupe "MVR, ESlO". DMAX se trouve mal représenté sur le plan lx3 (cf tableau 3.13),
le sables broyé de Loire (SBR2) se distingue par sa teneur en fines la plus élevée et son faible
indice de vide comparativement au sable calcaire 0/2 qui contient plus d'eau à l'optimum Proctor.
C'est donc par les trois paramètres teneur en fines, teneur en eau et indice de vide (RIGD) que les
deux matériaux à écoulement difficile SCA2 et SBR2 diffèrent le plus l'un de l'autre.
114
l. 8 +
1. 2 +
0. 6 +
FINEMVR
IP I
SCA6
DOPH !
COPH
0.0 +--------------------------------------ES 10-+----------------------DHAX--------------------------------------------- ~
FRIA
ANGl.J
MVA
WOPM
-a. 6 +
WIPI SR04
RIGD
-1. 2 +
-1. 8 + ! !
SCA2 ----- +- - --- --- --- +-----------+----------- +--------- --+----------- +------- - -- -+- - ----- - - -- +- - -- -- - - - - - +- - - - - - - - - -- +
-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 J.O
AXE 2
Le plan factoriel ·2x3 met directement en jeu les trois sables broyés SCA2, SCA6 et SBR2 car le
sable roulé de Loire s'y trouve mal représenté (cf tableau 3.14). Ce plan montre les paramètres qui
distinguent ces 3 matériaux en se référant à leurs comportements à l'écoulement et résume les ana-
lyses faites avec les plans lx2 et lx3. Il s'agit des paramètres suivants : taille maximale (DMAX),
indice de vide (RIGD), teneur en fines (FINE), temps d'écoulement à l'angulomètre (ANGU),
teneur en eau (WOPM, WIPI). Ces paramètres apparaissent bien après avoir éliminé les variables
mal représentées sur la figure, à savoir ESlO, COPM, DOPM, IPI, MY A. Les caractéristiques liées
au compactage et à la propreté ne permettent donc pas de bien distinguer les matériaux de type B
(cf 3.1.1) avec fines. Ainsi on peut les mettre au second plan pour l'étude du dosage des matériaux
avec fines.
115
Lorsque l'analyse du tableau 3.5 est effectuée en mettant en colonne les matériaux et en ligne les
paramètres mesurés, elle donne une matrice des corrélations entre les 4 matériaux (tableau 3.15).
Cette matrice montre la différence entre le sable roulé de Loire (SR04) et les 3 autres matériaux
(broyés avec fines). Ces derniers se trouvent par contre fortement corrélés vis-à-vis de l'ensemble
des paramètres étudiés. D'après l'analyse faite ci-dessus les paramètres susceptibles de faire appa-
raître leurs différences de comportement à l'écoulement sont : la taille maximale des grains, la
teneur en fines, la teneur en eau, l'indice de vide et le temps d'écoulement à l'angulomètre. Ce
dernier paramètre représente une propriété du matériau à l'écoulement donc il dépend des autres
paramètres.
Le tableau 3.6 concerne les trois sables broyés SBR2, SCA2 et SCA6 qui apparaissent fortement
corrélés par rapport aux paramètres étudiés précédemment (tableau 3.5). De nouveaux paramètres
qui caractérisent les fines sont introduits dans ce tableau afin de mieux comparer ces trois maté-
riaux.
116
+ - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - --- - - - - - - - - - - -- -- - - +- -- - - - - - ------ - -- - - -- - + - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - +
~ NUH . !DEN - LIBELLE EFFEC:'IF POIDS ! MOYENNE ECART-TYPE ! MINIMUM MAXIMUM \
+-------------------------------------------------------+----------------------+----------------------+
Df-l.AX - dimension maximale J.00 3.33 1.89 ~ 2.00 6.00
ANGU - ecoulement anqulomet 3.00 32.67 10.62 ! 20.00 46.00
ESlO - equivalent sable 3.00 48.33 10.10 37.90 62.00
FINE - teneur en fines 3.00 15.00 4.08 ! 10.00 20.00
BLEU - valeur de bleu fines J.00 ~ 1.13 0. 33 0.70 l.50
ssa - surface specifique B 3.00 2558.00 416.31 2185.00 3139.00
DOPM - densite optim. Proct 3.00 2.02 0. 02 2.00 2.04
WOPM - teneur en eau Ol?M. 3.00 8.03 0. 78 7.10 9.00
IPI - indice portant irnmed 3. OO 82. 33 6. 24 74. OO 89.00
lO WIP I - teneur en eau IP I 3. OO 7. 53 0.95 6. 50 a. 80
11 RIGD - indice Riçden toute 3. OO 29.70 2. 84 25. 7 5 32.26
12 RIGF - indice Riqden fines 3. OO 38. 59 0. 51 38. 04 ! 39. 26
13 MVR - masse vol. reel. tau 3. OO 2.56 0. 03 2. 54 2. 61
14 MVRF - masse vol. reel. fin 3. OO 2. 61 0. 0 l 2.60 2.63
15 MVA - masse vol. abs. tout 3. OO 2. 65 0. 02 2.63 2.67
16 MVAF - masse vol. abs. fine 3. OO 2. 64 0. OO 2.64 2. 64
17 l'RIA - friabilite 3. OO 32.96 10 .44 18.76 43. 58
18 COPM - Compacite a OPH 3. OO 78. 95 l. 58 76. 77 80. 47
+- - - --- - -- - - - -- - --- - -- -- - - --- --- - -- - - - - - - - -- - -- -- - -- ---- +----- - -- ----- -- ---- --- + --- - - - - - - - - - - - - - - -- - - - +
DMAX ANGU ESlO l'INE BLEU SSB DOPM. WOPH !PI WIPI RIGD RIGF MVR MVRF MVA MVAF CRIA COPH.
DMAX l. OO
ANGU -0.84 l.00
ESlO -0.73 0.25 l.00
FINE -0.87 0.46 0.97 1.00
BLEU 0.79 -0.33 -l.00 -0.99 l.00
SSB -0.35 0.80 -0.38 -0.16 0.30 l.00
DOPM 0.69 -0.20 -l.00 -0.96 0.99 0.43 l.00
WOPM -0.85 l.00 0.26 0.47 -0.34 o. 79 -0.21 l.00
!PI 0.19 -0.69 0.53 O.JJ -0.46 -0.99 -0.58 -0.68 l. OO
WIPI -o. 77 0.99 0.12 0.34 -0.20 0.87 -0.07 0.99 -0.78 l.00
RIGD 0. 64 -o. 12 -0.99 -0.94 0.98 0.50 l.00 -0.14 -0.64 0.01 l. OO
RIGF 0. 94 -o. 60 -0.92 -0.99 0.95 -0.01 0.90 -0.61 -0.16 -0.50 0.87 l.00
MVR -0.67 0.16 l.00 0.95 -0.98 -0.46 -l.00 0.17 0.61 0.03 -l.00 -0.88 l. OO
MVRF -0.19 -0.37 0.81 0.65 -0.76 -0.85 -0.84 -0.36 0.93 -0.49 -o. 88 -o. 52 0.86 l. OO
0.28 0.28 -0.86 -0.72 0.81 0.80 0.88 0.27 -0.89 0,40 0.92 0.59 -0.90 -l. OO l. OO
MVAF 0.50 -0.89 0.23 0.00 -0.14 -0.99 -0.28 -0.88 0. 94 -0. 94 -0.35 0.17 0.31 0.76 -0. 69 l. OO
l'RIA 0.72 -0.23 -l.00 -0.97 0.99 0.40 l.00 -0.25 -0.55 -0.10 0. 99 0. 92 -1. OO -0. 82 0. 87 -0. 24 l. OO
COPM 0.68 -0.18 -l.00 -0.96 0.99 0.44 l.00 -0.20 -0.59 -o.os l.00 0.89 -1. OO -o. as 0.89 -0.29 l. OO l. OO
- ---- + - - - -- - - -- - - - -- - ---- - -- -- ---------- -- -- --- - -- - -- --- -- - - --- -- - ---- ---------- -- -- -- - --- - - - ----- - - - ---- --- - - --- - -- - -- - - - - - - - - - - - - -
DMAX ANGU ESlO FINE BLEU SSB DOPM WOPM !PI WIPI RIGD RIGF MVR MVRF MVA MVAF l'RIA COPM
Au lieu de reprendre l'analyse de la matrice des corrélations (tableau 3.17), il semble plus intéres-
sant de voir comment évoluent les corrélations du tableau 3.10 lorsque quelques paramètres
s'ajoutent dans le tableau des données et que le sable roulé de Loire n'y figure plus. Les deux
groupes signalés auparavant (tableau 3.10) apparaissent aussi dans la nouvelle matrice mais il y a
des modifications en ce qui concerne leurs éléments :
- dans le premier groupe, de fortes corrélations existent entre COPM, DOPM, FRIA, RIGD et
BLEU. MVA et RIGF entretiennent aussi de bonnes corrélations avec ces variables. ESlO et MVR,
fortement corrélés, figurent aussi dans ce groupe mais avec leurs effets s'opposent à ceux des
paramètres précédents. Ces deux paramètres ont de bonnes corrélations avec FINE et MVRF. A
part les nouveaux paramètres relatifs aux fines, les principales modifications dans ce groupe sont la
disparition de IPI pour s'intégrer dans le 2ème groupe et l'apparition de l'indice de vide (RIGD,
RIGF) qui figurait avant dans celui-ci. Le rapport de corrélation de -1 entre ESlO et BLEU
montre bien que ces deux paramètres caractérisent la même propriété du matériau : la propreté.
- dans le second groupe figurent WOPM, WIPI et ANG U fortement corrélés entre eux et qui
entretiennent de bonnes corrélations avec &SB. Ce dernier est bien corrélé avec IPI et MV AF.
DMAX garde d'assez bonnes corrélations avec certains éléments de ce groupe.
117
M'ERCU DE LA PRECISION DES CALCULS TRACE AVAllT DIAGONALISAT ION . • • • 18. 0000
SOMME DES VALEURS PROPRES • • . • • . 18. 0000
+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+
! NUMERO! VALEUR ! POURCENT.! POURCENT. !
PROPRE CUMULE
+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+
1 11.3676
6.6324
63.15
36.85
63.15
100.00
·······································································•••*•••••
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
0.0000 0.00 100.00 1
.
•
+--------+--------------------------------------------------------+
! NUMERO ! BORNE INFERIEURE VALEUR PROPRE BORNE SUPERIEURE !
+--------+--------------------------------------------------------+
1. 6012 11. 3676 80. 7022
0. 9342 6. 6324 47.0857
0. 0000 0. 0000 0. 0000
0. 0000 0. 0000 0. 0000
0. 0000 0. 0000 0. 0000
+--------+--------------------------------------------------------+
. *---------------+-------------------------------------------------------------------------------------------------------------*
3 +
.*--------+---------------------------------------------------------------·
4 •
5 +
----------------------------+------------------------------------+-------------------------------+-------------------------------+
VARIAB!.ES COORDONNEES ! CORRELATIONS VARIAB!.E-FACTEUR ! ANCIENS AXES UNITAIRES
----------------------------+------------------------------------+-------------------------------+-------------------------------+
IDEN - LIBEL!.E COURT l 2 3 0 0 l 0 O l
-- --- ----- ---- - -- -- -- - --- - - - +-- - --- - ----- ---- - - --- - ------- ------- +- ---- --------- -------- - ----- - -- + - --- - -- - ---- - ---- ---- --- -- -- - -- +
VARIAB!.ES ACTIVES
DMAX -
dimension maximale -0.65 -0.76 0.00 0.00 0. OO -0.65 -o. 76 0. OO 0. OO 0. OO -o .19 -o. 29 -0. 07 0. OO 0. OO
ANGU -
ecoulement anqulomet 0 .14 0.99 0. OO 0. OO 0 .OO 0 .14 0.99 0. OO 0. OO 0. OO 0. 04 0. 38 0. 02 0. OO 0. OO
ESlO - equivalent sable 0.99 0.11 o.oo 0.00 0, OO o. 99 0 .11 0. OO 0.00 0.00 0. 29 0. 04 0. 10 0. OO 0. OO
FINE -
teneur en fines 0.94 0 .33 0. OO 0. OO 0. OO 0. 94 0. JJ o.oo 0. OO 0. OO 0. 28 O.lJ 0 .10 0. OO 0. OO
BI.EU -
valeur de bleu fines -0.98 -o .19 0.00 0.00 0. OO -o. 98 -o .19 0. OO 0. OO o.oo -o. 29 -o. 08 -o. 09 0 .oo 0. OO
SSB -
surface speci!ique B -0. 48 0. 88 0. OO 0. OO 0. OO -o. 48 0. 88 0. OO 0.00 o.oo -o .14 0. 34 -o. 04 0. OO 0. OO
OOPK -
denaite optim. Proct
'10PK - teneur en eau OPM
-1. OO
0 .15
-o. 06
0.99
0.00
0. OO
0.00
0. OO
0. OO
0. OO
-!. OO -o. 06 0. OO 0. OO 0. OO -0 .JO -0.02 0.95 0. OO 0. OO
0 .15 0.99 0. OO 0.00 0.00 0. 05 0. 38 0. OJ 0. OO 0. OO
IP I -
indice portant irnmed 0. 62 -0. 78 0.00 0.00 0. OO 0. 62 -o. 78 0 .OO 0. OO 0. OO 0 .18 -o. 30 0. 05 0. OO 0. OO
«IPI -
teneur en eau IPI 0.01 !. OO 0. OO 0. OO 0. OO 0. 01 !. OO 0. OO 0. OO 0.00 0. OO 0 .39 0. 01 0. OO 0. OO
RIGD -
indice Rigden toute
RIGF - indice Rigden fines
-1. OO
-o. 87
0. 02 0. OO o.oo 0. OO -l.00 0. 02
-o. 87 -o .49
0. OO 0. OO 0. OO -o. 30 0. 01 -o. 09 0. OO 0. OO
-0.49 0. OO 0. OO 0. OO 0. OO 0. OO 0. OO -o. 26 -o .19 -o. 09 0. OO 0. OO
MVR -
masse vol. reel. tou
MVRF - masse vol. reel. fin
l. OO 0. 02 0.00 0.00 0. OO l. OO 0. 02 o.oo 0. OO 0. OO 0. 30 0. 01 0. 06 0. OO 0. OO
0. 87 -0.50 0. OO 0. OO 0. OO 0. 87 -0.50 0. OO 0. OO O. OO 0. 26 -0.19 0 .08 0 .oo 0. OO
MVA -
masse vol. abs. tout -0. 91 0. 41 0.00 0.00 0. OO -o. 91 0. 41 o.oo 0. OO 0. OO -o. 27 0 .16 -0.09 0. OO 0. OO
MVAF -
masse vol. abs. fine 0. 33 -0. 94
-o. 09
0. OO 0. OO 0. OO 0. 33 -o. 94 0. OO 0. OO 0 .OO 0 .10 -0. 37 0. 02 0. OO 0. OO
rRIA - rriabilite -1. OO 0.00 0. OO 0. OO -1. OO -0. 09 0.00 0.00 0. OO -o .30 -o. 04 -o. 09 0. OO 0. OO
CoPM - compacite a OPK -1. OO -0. 04 0. OO 0. OO 0. OO -1.00 -0. 04 0 .OO 0. OO 0. OO -o. 30 -0. 02 -0.09 0. OO 0. OO
----------------------------+------------------------------------+-------------------------------+-------------------------------+
Le premier axe factoriel va encore être nommé "axe lié à l'aptitude au compactage et à la pro-
preté". En effet, il bénéficie des grandes contributions de MVR, ESlO, FINE et MVRF en signe
positif puis de COPM, DOPM, FRIA, RIGD, BLEU, MVA et RIGF en signe négatif.
TABLEAU 3. 21 - COORDOONNEES, CONTRIBUTIONS ET COSINUS CARRES DES INDIVIDUS SUR !.ES AXES l A 3
+---------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
INDIVIDUS COORDONNEES CONTRIBUTIONS COSINUS CARRES
!---------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+-------------------------- !
! IDENTIFICATEUR P, REL DISTO ! 2 2 0 3 0
+---------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
4. 69 -o. i7 0. OO o.o o.o 0.0 0.'8 0.02 0.00 0.00 0.00
! SBR2 33. 33 22. 42 0.00 o.oo ! 64.4 2.J
t SCA.2 JJ. 33 14.31 ! -l.58 3.44 0. OO 0.00 o.oo ! 7.4 59.J 0.0 o.o 0.0 ! 0.11 0.82 o.oo 0.00 0.00 !
! SCA.6 3J.JJ 17.27 ! -3.10 -2.77 O. OO 0.00 o.oo ! 28.2 38.4 0.0 o.o o.o ! 0.56 0.44 o.oo 0.00 0.00 !
+---------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
Le premier axe bénéficie de la grande contribution du sable broyé de Loire (SBR2) tandis que les
deux sables calcaires contribuent le plus sur le second axe, notamment SCA2. Cette analyse peut
donc mettre en évidence les paramètres qui mettent en différence les deux sables à écoulement
difficile SBR2 et SCA2.
119
SS8
0. 8 •
0.4
ESlO
>Ml
0 . 0 R ! CO-- .................................................................................................................................................................................................................................... - - ~
COPM
OOPM
!"RIA
BLEU
-o. 4 ..
R!GF
DMAX
-a.• . . !Pl
La figure 3.6 illustre bien les remarques faites sur la corrélation des variables et leurs contributions
sur les axes factoriels. Suivant l'axe 1 le sous-groupe "COPM, DOPM, BLEU, FRIA, RIGD" ren-
forcé par MVA et RIGF s'oppose avec le sous-groupe "ESlO, MVR, FINE" renforcé par MVRF. Il
s'agit de l'axe lié à la propreté et à l'aptitude au compactage. Suivant l'axe 2, se distingue surtout le
sous-groupe constitué de WOPM, WIPI, ANGU et renforcé par SSB c'est-à-dire les paramètres
caractérisant la coulabilité à l'angulomètre et la capacité du matériau à absorber de l'eau.
120
SCA2
3 +
2 +
ANGU
l • >IIPIWOPH
SSB
FINE
DOPHCOPH ! ESIO !
0 +- - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - -- - RI GD- --- - - - ---- - -+ - - - - - - -- -- -- --MVR -- - ---- --- --- --- --- ------- --- --- - - - -- - - - - - - - - - - - - !
! ~u
' BLEU
RIGF HVRF
33rt2
DHAX !Pl
! MVAF
-1 •
-2 +
! !
+- - S CA 6- -- - - + -- - ----- - - - +- - - --- - --- - + - -- - -- - -- -- +- ---- ----- - +
- 3. 2 -2.4 -l.6 -o.a o.o 0.1
-----------+-----------
1.6
+----------- +-----------
2.t 3.2 4.0
+ - - - - - --
AXE l
- le sable calcaire 0/2(SCA2) se distingue surtout par ANG U, WIPI, WOPM et SSB,
- le sable broyé de Loire (SBR2) avoisine surtout FINE, ESlO et MVR,
- le sable calcaire 0/6 (SCA6) se rapproche surtout de DMAX et RIGF.
Les paramètres qui peuvent différencier les 3 matériaux du point de vue écoulement figurent
parmi ceux-ci. Les paramètres ESlO et MVR, ne pouvant pas établir de différence nette entre les
deux sables calcaires (SCA2 et SCA6), sont à éliminer. Le paramètre ANG U représente un com-
portement à l'écoulement du matériau sec et dépend des autres caractéristiques du matériau. Fina-
lement on retrouve les résultats de l'analyse du tableau 3.5 pour les paramètres qui différencient le
plus les matériaux de type B avec fines (cf 3.1.1) : la taille maximale des grains, la teneur en fines,
l'indice de vide, la teneur en eau, le temps d'écoulement à l'angulomètre et puis la surface
spécifique des fines qui vient s'ajouter.
121
L'analyse du tableau 3.7 permettra de savoir comment les trois matériaux avec fines (SBL2, SCA2,
SCA6) se comportent vis-à-vis du compactage (à la PCG).
SBL2 ~ 1.00
SëL2 ! 0. 91 !. OO
SCL6 ~ 0.94 0.88 l.00
- - - - - +- - - --- - - - - ---- - ---- - -
SBL2 SCL2 SCL6
La matrice 3.23 montre de fortes corrélations entre les trois matériaux vis-à-vis des valeurs de la
compacité à différentes teneurs en eau et différents nombres de girations. Ceci confirme les
remarques faites sur la matrice 3.15. Bien qu'ils soient bien corrélés, ces 3 matériaux se comportent
différemment à l'écoulement. Ainsi les essais PCG semblent ne pas pouvoir les caractériser vis-à-
vis de ce dernier.
.. ---------------------------+--------------------------------------------------------------------------------------.
2 •+---·.
3 ·-· . .
3 axes factoriels expliquent la totalité de l'inertie du nuage dont 94,06 % par le premier axe.
122
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
TABLEAU J. 26 - COORDONNEES DES VARIABLES SUR LES AXES l A 3
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------+------------------------------------+-------------------------------+-------------------------------+
VARIABLES COORDONNEES ! CORRELATIONS VARIABLE-FACTEUR ! ANCIENS AXES UNITAIRES '
----------------------------+------------------------------------+-------------------------------+-------------------------------+
!DEN - LIBELLE COURT l 2 3 0 0 l 2 O O !
----------------------------+------------------------------------+-------------------------------+-------------------------------+
VARIABLES ACTIVES
SBL2 - sable broye de loire -0.98 0.06 -0.19 0.00 o.oo -0.98 0.06 -0.19 o.oo 0.00 -0.58 0.17 -0.79 o.oo 0.00 !
SCL2 - ••bl•
calcaire 0/2 -0.96 -0.27 0.06 o.oo o.oo -0.96 -0.27 0.06 0.00 0.00 -0.57 -0.78 0.25 o.oo 0.00 !
SCL6 - sable calcaire 0/6 -0.97 0.21 0.13 o.oo 0.00 -0.97 0.21 0.13 o.oo o.oo -0.58 0.60 0.55 o.oo 0.00 !
----------------------------+------------------------------------+-------------------------------+-------------------------------+
Les trois matériaux ont pratiquement les mêmes contributions. Celles-ci se concentrent sur l'axe
factoriel 1. Ceci traduit les bonnes corrélations entre ces matériaux. Les contributions des sables
calcaires font le plus l'axe 2 et celle du sable broyé de Loire (SBR2) fait le plus l'axe 3. Il semble
alors plus intéressant d'étudier le nuage sur le plan 2x3 mais compte tenu des mauvaises qualités de
représentation des individus sur ce plan (tableau 3.27) il n'en vaut pas la peine. Il reste à l'étudier
sur les plans lx2 et lx3.
TABLEAU 3. 27 - COOROOOHNEES, CONTRIBUTIONS ET COSINUS CARRES DES INDIVIDUI SUR LES AXES l A 3
+--------------------------------------+------------------------------+--------------------------+--------------------------+
INDIVIDUS COORDONNEES CONTRIBUTIONS COSINUS CARRES
!---------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------!
! IDENTIFICATEUR P. REL DISTO ! l 2 3 0 0 l 2 3 0 0 ! l 2 3 0 0 !
+---------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
CHFO 14.29 1.09 -0.9S -0.11 -0.41 0.00 0.00 4.6 1.3 41.6 0.0 0.0 0.83 0.01 0.16 0.00 0.00
CZRO 14.29 2.18 1.47 -0.16 -0.02 0.00 0.00 10.9 J.O 0.1 0.0 0.0 0.99 0.01 0.00 0.00 0.00
CNF4 14.29 0.80 -0.81 0.26 -0.27 0.00 0.00 3.3 8.1 17.8 0.0 0.0 0.82 0.09 0.09 0.00 0.00
CZR4 14. 29 3. 61 1. 78 0. 66 0 .12 0. OO 0. OO 16. 0 52. 2 3. 3 0. 0 0. 0 0. 88 0 .12 0. OO 0. OO 0. OO
COPH 14.29 1.93 -1.35 0.02 0.34 0.00 0.00 9.2 0.1 27.4 0.0 0.0 0.94 0.00 0.06 0.00 0.00
CNF9 14.29 5.91 -2.42 -0.16 0.19 0.00 0.00 29.6 3.0 9.1 0.0 0.0 0.99 0.00 0.01 0.00 0.00
CZR9 14.29 5.48 2.28 -0.52 0.06 0.00 0.00 26.4 32.4 0.7 0.0 0.0 0.95 0.05 0.00 0.00 0.00
+---------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
Les contributions des individus se répartissent bien sur les trois axes mais les bonnes qualités de
représentation se concentrent sur le seul premier axe. Autrement dit le nuage des individus se pro-
jette mal sur le plan 2x3.
123
0. 50 +
0. 25 + CNF4
SCL6
SBL2
COPM
0 . 00 +-----------------------------------------------------------+------------------------------------------------------- !
CNFO
'
CllF9 CZRO
-0. 2 5 +
SCL2
! !
-0 . S 0 + --- --------+-----------+-----------+-----------+-----------+-----------+-----------+-----------+----------- +- --- --CZR9
-2.5 -z.o -1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0
AXE l
La projection du nuage sur le plan lx2 (fig 3.8) montre que les trois matériaux sont assez groupés
notamment par rapport aux compacités à nombre de girations infinis et à l'OPM. Du point de vue
différence de comportement à l'écoulement, ce graphique ne donne pas d'information convaincante.
11 en est de même pour le plan lx3 qui donne des résultats très peu différents du plan lx2. Par
contre la figure 3.8 contient un renseignement intéressant pour le compactage : les compacités à
zéro giration (CZRO, CZR4, CZR9) semblent n'avoir pas d'intérêt pour caractériser le pouvoir de
compactage des 3 matériaux contrairement aux compacités à l'OPM et à infini girations. Les
figures 3.9.a à f représentent les courbes PCG des trois matériaux établies avec la formule (3.1).
Elles montrent que les sables 0/2 SBR2 et SCA2 se compactent mieux à 0 % d'eau qu'à 4 %.
Apparemment les fines remplissent mieux les vides à 0 % d'eau qu'à 4 %. Mais lorsque la teneur en
eau approche la valeur optimale Proctor le matériau se compacte bien. A faible teneur en eau le
sable broyé de Loire se compacte plus que les deux sables calcaires mais à teneur en eau élevée
cette tendance se renverse.
124
llO ao
L---- ~
,...--*
L-----" ~
w
H
JO
I
p :.--
r: - ./!
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1-
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NOMBRE DE GlllATIONS NOM8U Dl! GlllATIOPIS
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V 6,
-- SABLE BROYE DE LOIRE CV2 -- SABLE BROYE DE LOIRE M
e) w 4 f) w 9
125
~ENS 1.00
EAU O.OJ l.00
COHE -0.12 0.62 l.OD
:ROT 0. 14 -0. 17 -0. 7 S l. OO
-----+----------------------------
DENS EAU COHE FROT
La matrice 3.29 montre d'assez bonnes corrélations entre la teneur en eau, la cohésion apparente et
l'angle de frottement interne. La teneur en eau et la cohésion varient dans le même sens contraire-
ment à l'angle de frottement interne. Autrement dit, la teneur en eau augmente la cohésion appa-
rente et diminue l'angle de frottement interne. Le poids volumique vrac, par contre, n'entretient
que de faibles corrélations avec les trois autres paramètres.
+ - - - - --- - +-- - --- --- --- + ... ------- -- +-- ------ -- +-- - -- -- - --- - -- ------------------------------------------------- - - - - - -- - - - - -- - - -- --+
~ NUMERO ! VALEUR ! ?OURCEKT. ! POURCENT. !
PROPRE CUMULE
+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+
2.4405 61. Ol 61. 01
l. 0115 25.29 86.JO
0.3621 9. os 95. 35
0. 1859 4. 65 100.00
•--------+------------ +----------+---------- +------------------------------------------------------------------ ----------------+
+---- ... - --+--- -- --- - --- - - --- - - - ---- - --- --- -------
~ NUMERO ! BORNE INFERIEURE VALEUR PROPRE
------------------+
BORNE SUPERIEURE !
+--------+--------------------------------------------------------+
l. 3516 2. 4405 4. 4069
D. 5601 !. 0115 l. 8264
0.2005 0.3621 0. 6539
0. 1029 0 .18 59 O.JJS6
+ - - - -- - - - +- - - -- -- - - --- - - -- - - - - - - ----- ---- -- ---- - ------------ ------ +
. . . . . . . . . . . . . . . . . . •----------.. --------------------+---------------------------------------------------------- •
. . . . . . •-------------+----------------------- ..
•----+--------.
4 ·-+---· . . . . . . .
126
Quatre axes factoriels expliquent l'inertie globale du nuage dont 86,30 % par les trois premiers.
VARIABLES ACTIVES
!JENS - poids volumique vrac ! -0 .15 0.98 0. 09 -0. 05 0. OO -o .15 0.91 0.09 -o. 05 0. OO -o. 09 0.98 0. 15 -0. l l 0. OO
E:>.U - teneur en app.irente
eau 0. 88 0.21 -0.38 0. 21 0. OO 0.81 0. 21 -o. 38 0. 21 0. OO 0. 56 0. 20 -o. 64 0. 49 0. OO
CCHE - cohesion 0. 88 -o. 02 0. 45 0. lS 0. OO 0. 81 -o. 02 0. 4S 0. lS 0. OO 0. 56 -o. 02 0. 75 0. 34 0. OO
fROT - frottement interne -0. 94 0.02 o.os 0 .34 0. OO -o. 94 0. 02 0. os 0. 34 0. OO -0.60 0. 02 0. 09 0. 79 0. OO
----------------------------+------------------------------------ ------------------------------- +- - --- --- - -- - -- -- - - - - - - - - - -- - - - -
Suivant les con tri butions des variables (tableau 3.32) les quatre axes factoriels peuvent avoir les
nominations suivantes :
+---------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
INDIVIDUS COORDONNEES CONTRIBUTIONS COSINUS CARRES
! -- ----- -- --- ------- -- -- - -------- - ----- - +-------------------------------+-------------------------- +- -- -- ----- - -- - - -- - - - - -- -- - !
! IDENTIFICATEUR ?.REL DISTO !
+---------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
ESRl 4.35 5.05 -1.66 -1.51 0.10 -0.12 0.00 4.9 9.8 0.1 0.3 0.0 0.54 0.45 0.00 0.00 0.00
ESR2 4.35 2.64 0.54 -1.39 0.35 -0.55 0.00 0.5 8.3 1.5 7.1 0.0 O.ll 0.73 0.05 0.11 0.00
ESR3 4.35 3.12 1.28 -1.21 0.11 0.03 0.00 2.9 6.3 0.2 0,0 0.0 0.52 0.47 0.00 0.00 0.00
ESR4 4.35 4.40 1.67 -1.03 -0.44 0.59 0 OO 5.0 4.6 2.3 8.1 o.o 0.64 0.24 0.04 0.08 0.00
ESR5 4.35 4.96 -2.17 -0.28 0.34 0.26 0.00 8.4 0.3 1.4 1.6 0.0 0.95 0.02 0.02 0.01 0.00
ESR6 4. 35 l. 76 -1.28 -0.12 -0.28 0.17 0.00 2.9 0.1 1.0 0.7 o.o 0.93 0.01 0.05 0.02 0.00
ESR7 4.35 3 .10 1.35 -0.01 0.98 0.57 0.00 3.2 o.o 11.5 7.7 0.0 0.58 0.00 0.31 0.11 0.00
ESR8 4. 35 6. 87 2.43 0.15 0.69 0.70 o.oo 10.5 0.1 5.7 11.4 0.0 0.86 0.00 0.07 0.07 0.00
ESR9 4. 35 5. 46 -2.09 0.92 0.49 -0.13 0.00 7.8 J.7 2.9 0.4 0.0 0.80 0.16 0.04 0.00 0.00
SRlO 4.35 2.69 -1.20 1.09 -0.13 -0.22 0.00 2.6 5.1 0.2 1.2 0.0 0.53 0.44 0.01 0.02 0.00
SRll 4.35 2.64 -0.70 1.27 -0.69 0.21 0.00 0.9 7.0 5.8 1.0 0.0 0.19 0.61 0.18 0.02 0.00
SR12 4.35 4 .14 -0.21 1.45 -1.26 0.64 0.00 0.1 9.1 18.9 9.6 o.o 0.01 0.51 0.38 0.10 0.00
ESBl 4.35 8. 38 -2.34 -1.49 0.20 0.79 0.00 9.8 9.5 0.5 14.6 0.0 0.66 0.26 0.00 0.08 o.oo
ESB2 4.35 3.05 0.90 -1.33 0.14 -0.67 0.00 1.5 7.6 0.2 10.4 o.o 0.27 0.58 0.01 0.15 0.00
ESB3 4.35 5. 51 1.93 -1.04 -0.83 -0.21 0.00 6.6 4.6 8.2 1.0 0.0 0.67 0.19 0.12 0.01 0.00
ESB4 4.35 4.06 -1.97 -0.29 0.31 0.00 0.00 6.9 0.4 1.1 o.o 0.0 0.96 0.02 0.02 o.oo 0.00
ESB5 4.35 0.86 -0.42 -0.08 -0.57 -0.59 0.00 0.3 o.o 3.9 8.2 o.o 0.21 0.01 0.38 0.41 0.00
ES86 4.35 1.14 -0.01 0.07 -1.04 -0.23 0.00 0.0 o.o 13.0 1.3 o.o o.oo 0.00 0.95 0.05 0.00
ESB7 4.35 3. 36 1.68 0.18 -0.68 -0.24 o.oo 5.0 0.1 5.6 1.3 0.0 0.84 0.01 0.14 0.02 0.00
ES88 4. 35 5.09 -1.99 0.92 0.48 -0.26 0.00 7.0 3.6 2.7 l.6 0.0 0.78 0.17 0.05 0.01 0.00
ES89 4. 35 2 .18 0.47 1.10 0.53 -0.68 0.00 0.4 5.2 3.4 10.8 0.0 0.10 0.56 0.13 0.21 o.oo
SBlO 4. 35 5.08 1.68 1.22 0.84 -0.21 o.oo 5.1 6.4 1.4 1.1 0.0 0.56 0.29 0.14 0.01 0.00
SBll 4.35 6. 44 2.10 1.37 0.37 0.15 0.00 7,8 8.1 1.6 0.5 o.o 0.68 0.29 0.02 o.oo 0.00
+---------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
Suivant l'importance de leurs con tri butions les individus se répartissent sur les axes factoriels en
fonction des valeurs des quatre variables mesurées :
- axe 2 échantillon de plus faible ou de plus forte valeur du poids volumique apparente
ESRl, ESBl, SR12, ESR2, SBl l, ESB2, SRl l, .•• ).
- axe 3 échantillon à forte ou sans cohésion apparente (SR12, ESB6, SBlO, SB3, SRl l, ... )
- axe 4 échantillon très ou faiblement frottant (ESBl, SR8, ESB9, ESB2, SR12,. .. ).
128
SBll
SRll
l. 2 5810
SRlO ES89
DEHS !
ESR9ES88
0.6 +
EAU
ES87 ESRI
ES86
0, 0 +-------------------------------FROT---------------------+------------------COHE--------ESR7-------------------------;
ESBS i
ESR6
ESR5ESB4
-0.6
ESR4 ESBJ
-1. 2 + ESR3
ESB2
ESR2
ESBl ~ ~
-------+------ESRl-+-----------+-----------+-----------+-----------+-----------+-----------+-----------+-----------+
-2.0 -1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5
"-"E 1
La figure 3.10 représente simultanément les variables et les individus sur le plan factoriel 1x2. Elle
montre bien que les trois paramètres teneur en eau (EAU), cohésion (COHE) et frottement (FROT)
justifient l'axe 1 tandis que le poids volumique (MASS) justifie l'axe 2. Les individus (essais) je
répartissent en trois groupes suivant le poids volumique de l'échantillon (14 ou 15 ou 16 kN/m ).
Les individus ESBS et ESB6 sont mal représentés sur ce plan (cf tableau 3.33). On peut distinguer
la répartition suivante sur la figure :
- bas à gauche : échantillons de faible à moyenne densité et sans cohésion. Leurs teneurs en eau
sont faibles. Cette partie se compose aussi bien du sable roulé de Loire que du sable broyé de
Loire.
- bas à droite : échantillons de faible densité et pourvus de cohésion apparente. Les deux matériaux
figurent dans cette partie.
129
- haut à gauche : échantillons de forte densité vrac, sans cohésion et composés essentiellement du
sable roulé de Loire.
- haut à droite : échantillons de forte densité vrac, présentant une cohésion apparente et composés
essentiellement du sable broyé de Loire.
La différence des comportements au cisaillement des deux matériaux apparaît donc sur la partie
haute de la figure c'est-à-dire à fort degré de consolidation. C'est sans doute à ce stade que la
densité vrac joue un rôle important sur l'écoulement. La cohésion apparente peut exister à faible,
moyenne et forte densité vrac. La teneur en eau favorise sa valeur au détriment de celle de l'angle
de frottement interne. Les figures 3.11.a.b montrent comment la cohésion apparente et l'angle de
frottement interne varient avec la teneur en eau et le poids volumique vrac. Les iso-cohésions pour
le sab1e roulé de Loire s'annulent lorsque le poids volumique vrac de l'échantillon s'élève à 16
kN/m . Apparemment les échantillons augmentaient de volume pendant le cisaillement à cette
densité. Ceci montre une fois de plus la résistance du sable roulé de Loire au compactage. Ce
matériau occasionnait, en effet, des résultats inexploitables pour les essais à la PCG. Les iso-
cohésions pour le sable broyé de Loire montrent qu'à poids volumique voisin de 15 kN/m 3 , ce
matériau ne développe de la cohésion qu'à teneur en eau élevée. Cela mérite d'être confirmé
ultérieurement.
130
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00 0.0 1.5 3.0 4.5 1.0 7.5 9.0
TENE\JA EH EAU ('Il.) TENEUR EN EAU ( '4 1
3.3.3 - SYNTHESE
L'analyse des différents résultats qui vient d'être effectuée comporte deux parties.
La première partie porte sur les caractéristiques physico-géométriques des matériaux sans les pro-
priétés de cisaillement. Elle a permis de dégager les paramètres susceptibles de faire apparaître les
différences de comportement que ces matériaux exhibent pendant les essais d'écoulement. Le sable
roulé de Loire, à écoulement facile, se distingue des trois autres sables (broyés avec fines) par sa
propreté et sa faible aptitude au compactage. Ces deux derniers paramètres en revanche ne peuvent
pas induire de différences nettes entre les sables broyés avec fines. En effet, il existe entre ceux-ci
de fortes corrélations vis-à-vis des paramètres de compactage. Pourtant ils ne se comportent pas de
la même manière à l'écoulement. Les paramètres susceptibles de faire apparaître leurs différences
sont : la taille maximale des grains, la teneur en eau, la teneur en fines, l'indice de vide, la surface
spécifique et le temps d'écoulement à l'angulomètre en prenant celui-ci comme caractéristique
intégrant l'état de surface, la forme et l'angularité.
La seconde partie devrait être l'étude des paramètres sélectionnés ci-dessus combinés avec les pro-
priétés de cisaillement pour savoir leur influence sur l'écoulement. Cela nécessite une quantité
importante d'essais. Nous avons seulement pu réaliser quelques essais avec le sable roulé de Loire
(écoulement facile) et le sable broyé de Loire (écoulement difficile) en s'intéressant tout particu-
lièrement à la teneur en eau et au poids volumique vrac du matériau. Ce dernier paramètre, non
étudié dans la première partie informe sur l'état de compactage (ou de consolidation) du matériau.
L'analyse montre que la teneur en eau favorise la formation de cohésion apparente dans les grains
et diminue l'angle de frottement interne. La cohésion peut se manifester à différents degrés de
consolidation, du moins pour le sable broyé de Loire. En effet les deux sables diffèrent surtout à
forte consolidation : si le sable roulé ne tasse plus, le sable broyé continue à se compacter et à
gagner de la cohésion. Ceci reflète le comportement à l'écoulement de ces deux matériaux et
souligne l'importance des paramètres teneur en eau (en liaison avec la teneur en fines) et masse
volumique vrac. La confirmation de ce résultat est nécessaire avec d'autres matériaux. Il faudrait
améliorer les conditions d'essais de cisaillement pour qu'ils se déroulent dans les conditions réelles
de sollicitation dans la trémie. Il convient aussi d'essayer les essais de compression uniaxiale.
133
CHAPITRE 4
Les essais ont pu être effectués grâce aux collaborations de l'équipe du banc d'essai des doseurs à
granulats à la S.E.M.R. de Blois et de l'équipe "traceurs" du Laboratoire Régional des Ponts et
Chaussées d'Angers.
Le banc d'essai des doseurs à granulats de la S.E.M.R. (Station d'Essai des Matériels Routiers) de
Blois, où se déroulent les expérimentations, comprend un double circuit de matériau (figure 4.1) :
- l'un dit de "brassage" constitue le circuit principal et permet en plus d'homogénéiser le débit du
doseur, la teneur en eau du matériau et son activité après avoir fait un marquage par traceur
radioactif. Il comprend le doseur, la sauterelle de brassage, la trémie tampon et la sauterelle de
retour.
La figure 4.1 montre l'implantation sur le circuit de brassage de 4 détecteurs à scintillation dont un
détail sur le principe de fonctionnement se trouve à l'annexe 0.1.
\ 36 \ '\
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.1
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I
........
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I
/
137
Le détecteur est placé face à une source de césium 137, de période 33 ans, qui émet des photons y
de 662 Kev [72, 73]. Il enregistre la quantité "px" du matériau (p étant sa masse volumique et x son
épaisseur). L'enregistrement traduit donc une évolution de densité (resp d'épaisseur) lorsque x est
constante (resp p est constante).
- Détecteur 2 :
- Détecteur 3 :
- Détecteur 4 :
Connecté à la voie 4 de mesure et placé sur le tapis doseur il fonctionne comme le détecteur 2 et
son enregistrement sert à repérer le début et la fin de la vidange.
Il comprend :
- une armoire électrique de commande qui permet, grâce à un système de pressurisation, d'envoyer
le produit marqueur par un tuyau en rilsan qui aboutit sur une buse de répandage,
- une rampe de marquage (figure 4.2 et photo 4.1)) montée sur roues en haut de la trémie et
constituée de deux tubes métalliques à section rectangulaire sur lesquelles se déplace l'engin
marqueur à moteur.
Ce dernier entraîne la buse de répandage et est mobile entre une butée de démarrage et une butée
d'arrêt réglables suivant le niveau à marquer. Ce système permet d'avoir un jet de traceur vertical
et de marquer suivant le sens de l'écoulement et le sens perpendiculaire.
138
Les quatre détecteurs à scintillation installés sur le banc d'essai jouent le même rôle, à savoir la
détection du rayonnement y dont la technique fait l'objet de l'annexe D.1. Seulement les photons g
peuvent provenir soit du matériau marqué au traceur radioactif, soit d'une source de césium pour
la détermination de l'épaisseur équivalente de matériau.
Le marquage consiste à répandre un produit radioactif sur une bande horizontale de matériau de 15
cm environ de largeur dans la trémie (figure 4.3.a) puis à enregistrer la répartition du traceur sur
une bande transporteuse située à l'aval de celle- ci pendant la vidange.
L'Indium 113 constitue le radioélément marqueur. Il assure une facilité de mise en oeuvre à cause
de ses propriétés chimiques favorables. De période de 99,4 min, il offre une sécurité meilleure et
se classe parmi les éléments de radiotoxicité la plus faible. Sa production se fait sur le lieu
d'utilisation à l'aide de générateur d'étain 113-indium 113 m. Dans ce générateur, qui contient des
résines échangeuses d'ions, l'étain 113 se désintègre pour donner naissance à l'indium 113 m. Ce
dernier sera extrait sous forme de chlorure d'indium en faisant percoler une solution éluante
d'acide chlorhydrique 0,05 N sur les résines qui fixent par contre l'étain. L'indium 1l3m obtenu
mélangé avec de l'eau et de la bentonite constitue le traceur radioactif.
Des essais préliminaires, réalisés dans le cadre d'un travail de D.E.A. [74] ont permis de prouver la
faisabilité du marquage par traceur radioactif et de définir le mode de marquage.
Pour tous les marquages, quel que soit le niveau, la trémie doit être chargée au niveau plein avant
de procéder à la vidange (figure 4.3.a, b).
Il a été constaté à l'aide d'essais préliminaires [74] que la courbe du signal indium obtenu en
marquant deux niveaux différents représente les mêmes phénomènes que la courbe résultante
lorsqu'on marque séparément les deux niveaux et qu'on superpose les résultats. Ainsi les marquages
sont effectués séparement niveau par niveau pour une raison de commodité dans le dépouillement
puis la combinaison des résultats permet de reconstituer le mode d'écoulement.
139
. Pour une trémie symétrique et un écoulement (en cheminée) symétrique il existe deux possibili-
tés: soit de marquer une ligne complète par niveau (figure 4.5.b) soit de marquer la moitié de
chaque niveau (figure 4.6.c). autrement dit il y a choix entre l'étude d'une trémie entière et celle
d'une moitié de trémie .
. Pour une trémie dissymétrique (figure 4.5.b) il faut étudier deux compartiments séparés par une
ligne imaginaire choisie de façon à être dans la cheminée initiale lors de la vidange. Comme le
départ de matériau sur un niveau dans chacun des compartiments s'effectue depuis la ligne
imaginaire vers les parois, il devient possible de les étudier séparement en réalisant des demi-
marquages. La faisabilité de ces derniers a été vérifiée en comparant le signal c 1(t) (fig. 4.4)
obtenu avec le marquage d'une ligne complète et le signal C0 (t) résultant de la superposition des
deux signaux obtenus avec les deux marquages effectués de part et d'autre de la ligne imaginaire.
Dans l'exemple illustré par la figure 4.4 les deux signaux C (t) et c 1(t) obtenus décrivent le même
9
processus d'évacuation de la tranche marquée pendant l'ecoulement. Ce processus comprend 3
étapes composées d'une formation de cheminée (1er bloc de traceur) suivie de deux ruptures (les
deux derniers blocs de traceur) autour de celle-ci. Le début et la fin de chaque étape sont
pratiquement respectés pour les deux cas de figures (en les superposant). Il en est de mêine pour la
quantité de matériau évacuée à la fin de chaque étape. Ainsi le décalage du pic de traceur observé
à l'intérieur d'une étape (comme le cas de la seconde étape du signal C 0 (t) (fig 4.4.b)) n'apporte
pas de modification sur le schéma des lignes de rupture dont la technique de tracé est développée
plus loin (Cf. 4.4).
L'écoulement étant à trois dimensions, il convient d'effectuer des marquages suivant le sens de
l'écoulement que nous appellerons "marquages longitudinaux" et des marquages suivant le sens
perpendiculaire à l'écoulement que nous appellerons "marquages transversaux".
La mesure met à profit le phénomène d'atténuation du rayonnement y dans la matière (Cf annexe
D.1.2). Une source de césium 137, placée en face du détecteur constitue l'émetteur de photons g à
travers le matériau. La détermination de l'épaisseur équivalente de matériau est explicitée dans
l'annexe D.1.2.2. L'enregistrement fourni par le détecteur peut exprimer soit une évolution de
densité soit une évolution de l'épaisseur de matériau conformément à l'explication donnée au
4.1.2.2.
141
L'acquisition des données à l'aide d'un micro-ordinateur APPLE 11.e commence 15 secondes
environ avant le démarrage de la vidange. On effectue deux prises de mesure par seconde
simultanément sur les quatre voies jusqu'à ce que les enregistrements indiquent la fin de la
vidange.
O.Ool 0.04
t: t:
:::> ::::i
0
::i 0.03 ~ 0.03
UJ UJ
0 0
~ 0.02
<
t
::;;
0.02
8 8
0 01 0.01
'
0.00
j ~ :..... - vl ~~L V\. 0.00
~. .... 1 .,Jft) Il
0 60 120 180 240 300 60 120 180 2.i.o JOO
TEMPS EN SECONDE TEMPS EN SECONDE
4.3.1 - MATERIAUX
- Les essais concernent principalement les quatre matériaux cités ci-après à raison de deux valeurs
de la teneur en eau par matériau conformément au critère de choix explicité dans 3.1
- Seul le sable roulé de Loire s'écoule facilement tandis que les autres matériaux, surtout à teneur
en eau élevée (Cf 3.1), présentent parfois des problèmes d'écoulement et dans ce cas nous
fonctionnons systématiquement avec vibreur durant la vidange pour éviter les irrégularités voire les
interruptions dans le déroulement de l'essai.
- La quantité importante d'essais à réaliser nécessite une grande quantité de matériau si bien qu'il a
fallu garder le même matériau pour quelques essais. Pour cela nous avons :
. soit homogénéisé le matériau après chaque essai afin de bien répartir l'activité issue du traceur
radioactif en procédant par remplissages successifs et alternés entre le doseur et la trémie tampon.
L'enregistrement du détecteur 1 (d'indium) permet de tester l'homogénéité suivant le procédé
donné à l'annexe D.1.3.3 .
. soit alterné les matériaux pour que l'activité décroisse suffisamment pendant le stockage. On évite
ainsi le risque de formation de boulettes (cendres volantes) pendant l'homogénéisation.
4.3.2 - TREMIES
Les deux grands types de trémies, à extraction et à écoulement naturel, ont été utilisés.
La trémie à extraction, d'une contenance environ 10 m 3 , est de forme dissymétrique suivant le sens
de l'écoulement mais symétrique dans le sens perpendiculaire (figure 4.5 et photo 4.2). Ainsi nous
faisons des "demi-marquages" dans le sens longitudinal (figure 4.5.b) et des marquages complets
dans le sens transversal (figure 4.5.c). D'après les figures 4.5.b et c, on effectue 9 essais (9
marquages) par teneur en eau, soit 18 essais par matériau. A cause de la dissymétrie manifeste de
l'écoulement des cendres volantes causée par le vibreur (fig 4.5.c) les essais en mode transversal
n'ont pas été effectués avec ce matériau. Pour toutes les expérimentations la trémie fonctionne en
volumétrique (cf 1.1.2.2) avec un débit de 120 t/h. Le tableau d.l de l'annexe D.2 résume les
différents essais effectués.
143
Af.
a) vue en plan
Marquagea
avant
x.Jge.
tranaveraau
Niveau 3
- OiaJ>09itlf de
doaaqe (Tapis)
b) coupe AA' 1 c) Coupe BB'
(longitudinale) (transversale)
L~ trémie à écoulement représentée par la figure 4.6 est une trémie d'une contenance environ 10
m et de forme symétrique. Malgré la symétrie de la coupe longitudinale, le fait d'évacuer le
matériau du côté avant peut engendrer une dissymétrie ainsi nous pratiquons des "demi-marquages"
sur deux compartiments avant et arrière (figure 4.6.b). Dans le sens transversal nous procédons
également au demi -marquage mais avec un seul compartiment à cause de la symétrie (figure 4.6.c).
Comme le cas de la trémie à extraction on effectue donc 9 essais par teneur en eau soit 18 essais
par matériau. Le tableau d.2 de l'annexe D.2 résume les essais effectués auxquels s'ajoutent deux
essais tests avec du sable broyé calcaire de Tripleville 0/6 à environ 10 % de fines. De plus
quelques essais, présentés dans le tableau d.3 de l'annexe D.2, ont été réalisés avec la trémie
équipée d'un dispositif anti-voûte appelé ''VE de décharge" (figure 4.7).
Les enregistrements obtenus à la suite de la manipulation constituent des données brutes ainsi, pour
qu'ils puissent être exploitables, il faut effectuer une série de calculs préliminaires, en particulier
les corrections des temps morts des électroniques, des bruits de fond et de la décroissance
radioactive. La méthode d'exploitation des données proprement dites, dont nous donnons ci-après
une description plus ou moins détaillée, a fait l'objet d'un travail de D.E.A. [74] qui précédait cette
thèse.
Rappelons que le terme "signal indium" ou "signal traceur" désigne l'enregistrement obtenu avec le
détecteur 1 (figure 4.1) pendant l'écoulement. Généralement la représentation graphique de ce
signal montre une succession de pics plus ou moins importants (figure 4.4.a) indiquant que le
traceur part par bloc lors de la vidange. La formation initiale de la cheminée, se traduit par un pic
important au début de ·1a courbe du signal. Ensuite la courbe évolue différemment suivant le
niveau marqué :
- pour les marquages hauts elle montre généralement que le traceur s'éboule progressivement dans
la cheminée,
- pour les marquages bas elle montre généralement une phase de rétention d'une partie du matériau
situé au voisinage des parois et qui ne part qu'en fin de vidange. Cette phase correspond à
l'écoulement à travers la cheminée du matériau situé au-dessus du niveau marqué.
145
1.5
Vibreur
Vibreur
L'expression Q(t) des comptages cumulés s'obtient en discrétisant l'intervalle [O, T] en N intervalles
de longueur Te· Te correspond à la durée de chaque prise de mesure et N au nombre de mesures.
Si t vaut t = nT e alors :
( 4. 1 )
La description du signal indium en écoulement de cheminée faite au 4.4.1.1 montre que le matériau
appartenant à une tranche marquée part par bloc pendant l'écoulement. Il s'agit maintenant de
déterminer ces blocs. Pour cela on suppose que chaque bloc s'écoule parfaitement et suit l'approche
établie ci-dessus. La courbe du signal c(t) est alors constante par morceau et par conséquent la
courbe des comptages cumulés Q(t) se compose de segments de droite c'est-à-dire de zones de
pente constante (ou zones de pente homogène).
- - - - - - _ci. - - - - - -
- -- -- - ~1
\-- Marquage
c
0.900
o.eoo
...
...J Figure 4.9 - Déphase entre
:::> 0.700
:c
les niveaux de marquage au
..-
:::>
u
:::>
0.600
passage devant le détecteur
...a:
0
...
u
o.soo • E7-60 - NIY.t - AR.
::
Q.
• E7-61 - NIY.Z - AR.
:c El-64 - NIV.3 - AR.
a
u
o.,oo
0.300
0.200
Le programme établi pour le repérage des blocs demande au départ l'introduction des valeurs
approximatives des bornes entre les zones après examen visuel de la courbe des comptages réduits
cumulés. Ensuite il fait le lissage en segment de droite, par moindres carrés, de chaque zone suivi
du calcul de l'indice de corrélation entre les points de la courbe et ceux de la droite de lissage. Les
intersections des segments de droite obtenus constituent les nouvelles bornes. On recommence
l'opération avec ces dernières et ainsi de suite jusqu'à l'obtention des bornes définitives qui
correspondent aux meilleures valeurs des indices de corrélation. Enfin il suffit d'effectuer une
projection telle que la montre la figure 4.8 pour avoir la répartition des blocs sur la ligne marquée
et ce dans l'ordre de leur départ. Cette projection introduit une proportionnalité entre la quantité
de traceur évacuée à un instant t et la longueur que celle-ci occupait auparavant sur la ligne de
marquage.
Sachant reconstituer l'ordre de départ des blocs pour les différents niveaux marqués dans la trémie,
on relie deux niveaux voisins par des lignes délimitant les blocs qui s'écoulent simultanément dans
la cheminée.
Avec trois lignes de marquage (donc trois niveaux) de longueur respective 11, 12 et 13 le programme
de tracé se déroule de la façon suivante :
1 - Calcul des comptages normés réduits (Q 1(t), Q 2 (t) et Q 3(t) correspondant aux trois marquages
(fig 4.9) et changement du repère temps à l'instant où le premier traceur passe devant le détecteur.
Cela revient à éliminer les déphasages D 1 et D 2 matérialisés sur la figure 4.9.
2 - Recherche et lissage des zones de pente homogène dans Q 1(t), Q 2(t) et Q 3 (t). Il en résulte des
corn ptages lissés q 1(t), q 2(t) et q (t) ainsi que les bornes délimitant les zones (abscisses des points
3
de changement de pente).
3 - Détermination des bornes communes aux trois comptages. En fait les trois niveaux marqués ne
subissent pas forcément le même nombre de ruptures donc ils n'ont pas le même nombre de bornes.
On peut cependant relier la frontière d'un bloc sur un niveau à plusieurs d'un autre niveau
lorsqu'il n' y a pas de rupture sur ce premier niveau. Cela revient à prendre pour les trois niveaux
les mêmes bornes déterminées par la démarche suivante :
- rangement de toutes les bornes appartenant aux trois niveaux dans l'ordre croissant,
- remplacement des bornes suffisamment groupées par une seule (puisqu'elles correspondent à la
même rupture) en utilisant le critère suivant : le matériau faisant partie de la même rupture met
environ un temps Dz (fig 4.9) pour passer devant le détecteur. On considère alors que les
successions de rupture se font par séquence de durée D2. Dans ce cas les bornes groupées dans un
intervalle de temps Dz font partie de la même rupture.
4 - Tracé des lignes de rupture en faisant les jonctions suivantes dans une représentation graphique
de la trémie :
ligne 1 :
La méthode, mise au point par MM. PEYBERNARD et LEBAS [70], consiste à découper un
enregistrement en des zones telles que dans chacune d'elles les valeurs se répartissent autour d'une
moyenne et que la différence entre les valeurs mqyennes de deux zones successives est
significative.
Pour une suite de valeurs observées issues d'une population normale, le test des carrés moyens des
différences successives permet de caractériser l'homogénéité. Lorsque le test montre que les valeurs
constituant un enregistrement ne peuvent pas appartenir à une population normale avec un risque a
de l'affirmer à tort, on procède au découpage.
Afin de procéder au découpage il faut déterminer les indices des points frontières entre les zones
x
homogènes. Considérons alors un enregistrement qui contient n valeurs xi de moyenne et qui se
compose de deux zones de point frontière i. Il a été montré [70] que l'inaice de ce point frontière
correspond au maximum de la fonction g(i) telle que
g(i) = n
i(n-i)
(J=l! yj
)2 1 ~ i ~ n-1 ( 4. 3)
avec y j = x j - x
- Etape 3 : Réitération
Toute zone qui ne vérifie pas le test d'homogénéité (étape 1) sera découpée à son tour (étape 2) et
ainsi de suite jusqu'à l'obtention de toutes les zones homogènes.
Les figures 4.10 à 4.13 représentent les lignes de rupture dans les deux trémies étudiées en modes
longitudinal et transversal pour les quatre matériaux testés. La méthode ne prétend pas reconstituer
d'une façon rigoureuse les limites des ruptures mais elle montre comment celles-ci s'effectuent et
évoluent pendant la vidange.
Il ressort des différents schémas des lignes de rupture que les deux trémies étudiées n'entretiennent
que des écoulements en cheminées avec les différents matériaux ayant servis aux essais. La vidange
commence par la formation d'une cheminée à travers laquelle va ensuite s'écouler le produit situé
sur son pourtour. Après l'élargissement de la cheminée le produit situé au voisinage de la paroi
glisse vers la sortie (fig 4.12 à 4.13 et photo 4.3).
- Les lignes de glissement obtenues avec la trémie à extraction, dissymétrique dans le sens
longitudinal (fig [4.10, 4.11, 4.12) - a et c, fig 4.13 a et b), mettent en évidence l'influence des
inclinaisons des parois. La paroi arrière présente une pente plus forte que celle avant ; et justement'
il se forme globalement moins de rétention de matériau à l'arrière qu'à l'avant de cette trémie
lorsque la cheminée se crée. Ainsi la partie arrière se vide plus vite que la partie avant.
(fig [4.10, 4.11, 4.12] b et d) et par l'étude de la trémie à écoulement en mode longitudinal (fig
[4.10, 4.11, 4.12] e et g)
Au fond de la trémie, le matériau doit s'évacuer vers l'avant (donc sur un côté). Ceci provoque une
certaine dissymétrie de l'écoulement, mise en évidence à partir des schémas de rupture dans la
trémie à écoulement en mode longitudinal. Le vibrateur installé sur la paroi arrière de cette trémie
accentue aussi sans doute cette dissymétrie. Il fonctionnait sans interruption pendant les essais avec
le sable broyé de Loire, le sable broyé calcaire 0/2 à teneur en eau élevée et les cendres volantes.
Les schémas montrent que globalement il se produit plus de ruptures dans la trémie à écoulement
que dans la trémie à extraction. Cela laisse supposer un écoulement plus difficile avec cette
première trémie.
Trémie à extraction
la) w 4 b) w = 4
cl w = 8 d) w = 8
Trémie à écoulement
.-------··-·----·-- -------~
a) w = 3.7 b) w = 3.7
- ~l_-
~L\
cl w = 5.6 d) w = 5.6
153
Figure 4.11 - Lignes de rupture avec le sable broyé de Loire 0/2
Trémie à extraction
a) w = b) w
---,
- - - _r
c) w = 9.5 d) w = 9.5
Trémie à écoulement
-------------------.
a) w= 4 b) w = 4
c) w = 9.2 d) w = 9.2
154
Figure 4.12 - Lignes de rupture avec le sable broyé calcaire 0/12
Trémie à extraction
) -·_1
a) w = 4.7 b) w = 4.7
c) w = 9.5 d) w = 9.5
Trémie à écoulement
a) w = 5.2 b) w ,. 5.2
c) w = 9.5 d) w = 9.5
155
Figure 4.13 - Lignes de rupture avec les cendres volantes de Vitry-sur-Seine
Trémie à extraction
a) w = 10
b) w = 21
Trémie à écoulement
--~ -
c) w = 25 d) w .. 25
156
La teneur en eau n'influe pas sur l'écoulement du sable broyé de Loire (fig 4.10). En revanche les
schémas obtenus avec les trois autres matériaux ne permettent pas de dégager une conclusion
tangible sur l'effet de ce paramètre. En effet le vibreur utilisé pour faciliter l'écoulement influe
également :
- sur les profils où le vibreur est installé (profil transversal pour la trémie à extraction (Cf. fig 4.5)
et profil longitudinal pour la trémie à écoulement (Cf. fig 4.6) celui-ci semble stabiliser
l'écoulement (fig 4.11 b etd, fig 4.11 e et g).
- sur les profils sans vibreur on détecte des variations de la taille de la cheminée initiale lorsque on
passe de la teneur en eau faible à la teneur en eau élevée mais les résultats montrent certaines
contradictions entre les trémies et les matériaux (tableau 4.1 ).
Sable broyé de
Loire 0/2 1 / 4. 11 a,c / 4. 11 f ,h
1
/
"'
Sable broyé
calcaire 0/2 4. 12 a,c 4. 12 f ,h
- aussitôt désamorcée par le vibreur pour le sable broyé de Loire à teneur en eau élevée (fig 4.14 f
et 4.17 c) et le sable calcaire 0/2 à teneur en eau élevée avec la trémie à écoulement (fig 4.16.b)
- beaucoup plus persistante pour les cendres volantes (fig 4.15 a, b et fig 4.17 e).
157
- n'a pas d'influence sur la répartition de la densité vrac du sable roulé de Loire avec les deux
trémies étudiées (fig 4.14 a, b et fig 4.17 a),
- n'agit pas sur la répartition de la densité du sable broyé calcaire 0/2 avec la trémie à extraction
(fig 4.14 b, c) mais agit pour la trémie à écoulement (fig 4.16 a, b). C'est un point qui permet de
comparer les deux trémies.
- influe sur la répartition de la densité du sable broyé de Loire 0/2 avec les deux trémies (fig 4.15
e, f) et fig 4.17 b, c). Le matériau le plus difficile à doser est les cendres volantes dont les
enregistrements de la densité comportent des grandes dispersions aussi bien à teneur en eau faible
(10 %) qu'élevée (25 %) (fig 4.15 a, b et fig 4.17 e).
En considérant qu'une grande dispersion de la densité à la base de la trémie entraîne une difficulté
de dosage (volumétrique), les matériaux testés peuvent être classés dans l'ordre croissant de cette
difficulté :
D'après les figures 4.18 e, f le sable broyé calcaire 0/6 se place avant le sable broyé calcaire 0/2
mais il faudra vérifier ce résultat avec d'autres essais. En tout cas ce matériau s'écoulait sans
vibreur dans la trémie à écoulement à teneur en eau de 6,9 %. La place du sable broyé calcaire 0/2
avant le sable broyé de Loire est confirmée par le fait que ce premier matériau s'écoulait sans
vibreur jusqu'à 5 % d'eau avec les deux trémies. La différence existant entre ces deux matériaux
peut seulement provenir de leur différence en quantité de fines.
Ce classement est établi en prenant en compte toutes les conditions possibles de teneur en eau du
matériau. En effet à teneur en eau faible les sables broyés ne présentent pas de difficulté
particulière du point de vue dosage.
158
Dans le cas des matériaux montrant des difficultés de dosage (sable à forte teneur en eau et
cendres volantes) les enregistrements de la densité comportent plus de fluctuations (plus de
découpages en zones) avec la trémie à écoulement (fig 4.14.c, f et fig 4.15 b) qu'avec la trémie à
extraction (fig 4.16 b et fig 4.17 c, e). Ainsi une trémie à extraction semble préférable à une
trémie à écoulement pour des matériaux difficiles à doser.
La figure 4.17 d illustre l'évolution de la densité à la base de la trémie à écoulement équipée d'un
dispositif anti-voûte avec le sable broyé de Loire à teneur en eau élevée. On constate que
l'enregistrement comporte trois parties. La première et la troisième partie sont uniformes. Elles
correspondent respectivement au passage des matériaux au-dessous et au-dessus du VE de
décharge. La seconde partie correspond au passage du matériau de dessus pour alimenter en dessous
de ce dernier. La densité faiblit dans cette partie jusqu'à ce que l'alimentation soit suffisante. En
tout cas le VE décharge rend uniforme une bonne partie de la densité mis à part cette phase
transitoire gênante. Par contre, celle-ci peut être éliminée en dosage pondéral et, dans ce cas, tout
l'enregistrement devient uniforme.
159
Figure 4.14 - Densité à la base de la trémie à extraction avec découpage en zones homogènes
a
' '
.
'
!,...... ! _
SABLE BROYE CALCAlllE 0/1
Ef>.16 : ...
'
!S
4.9
'
!S ! .._ ! . Il
w • 9.1
·- .. ...
. . .
.... •
·- 1 •
i ·-
i •·
c TI!MPS l!l'I Sl!COODll
·- •-
~ .. .. h 1 IJ
. ~ Jl ' 1
•
1
Jl f
•
• a
'
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! .. _1
'
Il ~
Figure 4.15 - Densité à la base de la trémie à extraction avec découpage en zones homogènes
. -~ .-
E.6-64 : w •
........
21.I
.___.._...
-
~
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~ f"""'~
lï ~
1 • .
a b
Fig 4.16 - Densité à la base de la trémie à écoulement avec découpage en zones homogènes
1 J,
.
1 .. .J •
- 1
.
a b
161
Figure 4.17 - Densité à la base de la trémie à écoulement avec découpage en zones homogènes
. •;· ,,
. . -· Il "
E7'"'4 :
§
'IDOPS . . _
9.4 E1-15 :
1
§
....,,.. .. _
1
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SABLE BRO. LOIRE+ Al'rrl· VOlTll!
... •
1
10.0
'
.. ..,. . "
' ' 1... 1
. _
1
•
162
4.5.3 - SYNTHESE
- la plus grande dimension à la base de la trémie qui détermine la taille de la cheminée initiale,
Les schémas des lignes de rupture font aussi apparaître certaines différences de comportement
entre les matériaux.
En effet, les résultats reflètent les difficultés ou non à manipuler les matériaux pendant les essais.
Il en résulte une classification des matériaux suivant le degré croissant de cette difficulté en
prenant en compte les différentes conditions possibles de teneur en eau :
Enfin, les résultats montrent que la trémie à extraction semble présenter un domaine d'utilisation
plus large comparativement à la trémie à écoulement.
163
CHAPITRE 5
5.1 - OBJECTIFS
Les expérimentations en trémies réelles, décrites au chapitre précédent, ont permis de comprendre
le mode d'écoulement en cheminée que l'on rencontre le plus fréquemment dans la pratique. On
sait aussi à présent comment les matériaux utilisés se comportent vis-à vis de l'écoulement et com-
ment les trémies étudiées répondent à ceux-ci. Il reste maintenant à savoir comment un matériau se
comporte vis-à-vis de différentes configurations de trémie pour atteindre les objectifs de ce tra-
vail. Ce dernier objectif peut difficilement se réaliser en trémies réelles à cause de la lourdeur des
essais et de la contrainte de temps. Ceci explique le choix des expérimentations sur un modèle
réduit à géométrie variable. Les résultats constitueront des éléments de confrontation avec le
modèle théorique établi au chapitre 2.
Le modèle réduit, une trémie bidimensionnelle à géométrie variable réalisée par le "Service Etudes
et Construction de Prototypes" du LCPC permet de simuler différentes configurations de trémie
réduites environ 5 fois par rapport à la taille réelle. Il comprend (fig. 5.1 et photo 5.1) :
- 2 parois métalliques rectangulaires placées entre les plexiglas et à inclinaison ep variables de 12°
à 42° par rapport à la verticale. Elles simulent la trémie à étudier.
- un système symétrique qui se rattache aux parois métalliques et qui permet de varier l'angle 00 ,
l'ouverture à la base D, et l'ouverture de la trappe A de la trémie. Il évacue le matériau à un déblt
donné. Il peut être placé perpendiculairement au plan de la figure 5.1. Dans ce cas on simule
l'écoulement dans une trémie suivant le sens perpendiculaire au sens d'évacuation du matériau. On
dira que la trémie est en mode transversal.
- 4 pieds sur lesquels repose l'ensemble et équipés chacun de peson. Les pesons permettent de peser
la trémie en permanence durant la vidange et d'en déduire le débit. Pour une raison évoquée dans
la suite (Cf 5.4.3) trois pieds seulement servaient au cours de nos expérimentations.
Le réglage peut donner les deux types de trémie définis au 1.1.2.1, à savoir trémie à écoulement et
trémie à extraction.
166
Photo 5.1 -
Figure 5.1 -
167
5.2.2 - LA CENTRIFUGEUSE
~222-L1NSTALLATION
La centrifugeuse du L.C.P.C de Nantes, représentée par la photo 5.2, permet d'atteindre une accé-
lération maximale de 200 g. Elle peut embarquer un modèle de 2000 Kg dans la nacelle. La dis-
tance entre le fond de cette dernière et l'axe central fait 5,50 m. Les autres caractéristiques tech-
niques figurent à l'annexe El.
Une caméra de type CCD (charge coupled device) matricielle visualise les images de l'écoulement
dans la trémie grâce à l'utilisation de marqueurs colorés. Un magnétoscope U - MA TIC SONY VO
9600 SP enregistre ces images. La caméra supporte des accélérations allant jusqu'à 80 g donc elle a
été embarquée dans la nacelle de la centrifugeuse. Le magnétoscope, ayant des spécifications méca-
niques plus limitées, a été installé près de l'axe de rotation afin de minimiser l'effet de
l'accélération.
168
Grâce à une chaîne d'acquisition référencée UPH 3200 HBM on enregistre les déformations des
pesons pendant la vidange. Cet enregistrement traduit l'évolution du poids de la trémie lors de cette
vidange. Un étalonnage préalable (Cf 5.4.3) permet de calculer les poids à partir des déformations
enregistrées. Il en résulte le débit d'écoulement connaissant la durée de chaque prise de données.
La mesure de la vitesse du tapis se fait à l'aide d'un codeur optique ROGO type PF 06500/75,
adapté pour donner 5 impulsions par tour, fixé en prise directe sur l'axe moteur du tambour et
relié à un convertisseur fréquence-tension (HOHNER type 5725). Ce dernier délivre une tension
(continue) proportionnelle à la vitesse du tapis d'après l'étalonnage décrit au 5.4.4. Cette tension est
enregistrée et visualisée sur un oscilloscope pendant l'essai afin de contrôler la régularité du débit
d'écoulement.
Les préparatifs d'un essai commence par le réglage de la trémie à la configuration voulue. Pour
protéger les plexiglas contre les rayures, on fixe sur chacune de leurs faces intérieures une feuille
de rhodoïd transparente, lisse et remplaçable lorsqu'elle comporte trop d'usures. Le remplissage de
la trémie s'effectue manuellement en faisant tomber le matériau de la même hauteur jusqu'à ce
qu'il atteigne un certain niveau dans la trémie. Après avoir nivelé à l'aide d'une spatule, une ran-
gée de points horizontale est matérialisée, juste à la surface de la paroi face à la caméra, en injec-
tant du sable coloré (blanc). Le remplissage reste identique pour le marquage de 3 à 4 rangées dans
le modèle.
L'essai proprement dit débute par la montée jusqu'à 5 g de l'accélération dans la nacelle de la cen -
trifugeuse. On déclenche presque en même temps que cette montée en régime les systèmes
d'acquisition d'images (caméra et magnétoscope) et des signaux fournis par les pesons. Cette montée
en accélération densifie le matériau. Pour des essais identiques (répétitivité) elle tend à ramener le
matériau à la même densité avant la vidange donc elle corrige les éventuelles imperfections du
remplissage manuel. Après quelques secondes de stabilisation à 5 g on commence la vidange en
démarrant le tapis doseur. Lorsque l'écran de contrôle indique que la trémie est vide on arrête le
tapis, la centrifugeuse et les acquisitions.
5.4.1 - MATERIAUX
L'analyse des résultats des essais en trémies réelles et des essais de caractérisation des matériaux
justifie le choix des matériaux utilisés dans cette étude. Il s'agit du :
- sable broyé de Loire, de taille maximale 2 mm et contenant environ 20 % de fines. Cette quantité
de fines assez importante fait que son écoulement dépend de sa teneur en eau. On retient pour
170
cette dernière une valeur faible (environ 4 %) et une valeur élevée (environ 8 %). La teneur en eau
élevée s'obtient par mouillage puis malaxage pour homogénéiser.
- Pour la position en mode longitudinal du tapis (Cf fig. 5.1), le test de bidimensionnalité résumé
par la figure 5.2 a été vérifié : une bande colorée horizontale et perpendiculaire aux parois trans-
parentes à l'instant tn reste horizontale et perpendiculaire à celles-ci à l'instant tn +1. Il suffit en
effet d'arrêter l'écoulement à l'instant tn+ 1 et de dégager une partie du matériau pour visualiser la
bande colorée. L'existence d'humidité dans le matériau l'empêche de s'écrouler et facilite cette
opération. En conclusion un point coloré placé en surface de la paroi transparente représente bien
toute l'épaisseur de matériau (écoulement bidimensionnel).
- Pour la position en mode transversal du tapis (perpendiculaire au plan de la figure 5.1) la bidi-
mensionnalité fait défaut, notamment au voisinage de l'orifice de sortie. En effet, l'extraction
s'effectue perpendiculairement au plan de convergence de l'écoulement. Le mouvement des grains a
donc 3 composantes. Les points colorés placés en surface ne représentent plus rigoureusement ce
qui se passe à l'intérieur du matériau, notamment au voisinage de la sortie. Nous avons néanmoins
effectué quelques essais en mode transversal ne serait-ce que pour voir la forme de l'écoulement.
L'étalonnage consiste à établir une relation entre les indications en microdéformation des pesons à
accélération 5 g et les poids "trémie + matériau" qui provoquent leurs déformations. On relève les
déformations des pesons pour différentes quantités de matériau dans la trémie puis on trace la
courbe "poids - déformation". Les résultats montrent une relation linéaire lorsque la trémie repose
sur trois pieds (Cf fig. 5.3-a,b). En revanche, avec 4 pieds, cette relation n'est plus linéaire (Cf fig.
5.3c) En fait, il se produit une sorte de transfert mutuel de charge entre deux pieds en diagonale
au cours de la centrifugation. Or l'acquisition ne se fait pas simultanément sur ces deux pieds. Il
peut alors y avoir perte d'information si au moment de l'acquisition sur le second pied la charge
bascule sur l'autre pied. Pour cette raison tous les essais étaient effectués avec la trémie montée sur
3 pieds.
Il s'agit de déterminer la vitesse du tapis (en m/min) à partir de la tension obtenue avec le conver-
tisseur fréquence-tension. Pour cela on relève, pour différentes positions du potentiomètre de
commande du tapis, les tensions correspondantes délivrées par le convertisseur et les vitesses du
tapis correspondantes (en m/min) mesurées à l'aide d'un tachymètre par contact direct. Les résul-
tats de cet étalonnage, donnés à l'annexe E2.3, montrent que ces deux paramètres sont proportion -
nels.
171
~
., . -.._....
.._:.
-·
. ..... - ......
.v.~_
·-~
Instant tn
Instant tn + 1
·--
-r
,,,. l
·--.
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La démarche consiste à faire varier la dimension à la base D de la trémie, pour une inclinaison ep
donnée de la paroi, de façon à mettre en évidence soit une voûte stable, soit un écoulement eh
cheminée, soit un écoulement en masse (Cf fig 5.1) :
- pour les essais en mode longitudinal, 9 prend les valeurs 20°, 30° et 40°. D varie de 1 cm à 15
cm. L'ouverture de la trappe A vaut 5 cÉ?i pour la plupart des essais sauf pour ceux destinés à voir
l'influence de A et pour quelques configurations de trémie à écoulement,
- les essais en mode transversal ont été effectués avec ep = 20°, D = 10 cm et A = 6 cm.
Le détail du plan d'expérience figure dans les tableaux e.2 à e.6 de l'annexe E.
Les essais n'ont pu être effectués avec une vitesse du tapis de 15 m/min comme les essais en
trémie réelles effectués à la SEMR de Blois. En effet, la trémie se vide trop rapidement (moins de
10 s) et la visualisation sur l'oscilloscope montre qu'il n'existe presque pas de phase stable dans
l'enregistrement de la vitesse du tapis. Autrement dit le débit ne peut être constant. Ainsi il a fallu
effectuer les essais avec une vitesse du tapis plus faible (de l'ordre de 6 à 10 m/min) afin que
celle-ci puisse se stabiliser suffisamment avant la fin de la vidange.
Pour vérifier la répétitivité, un essai a été répété 5 fois avec le même réglage en gardant la même
quantité de matériau et les mêmes positions des points colorés (essais DOD 54 à DOD 58 du tableau
e.l). Certains essais ont été répétés deux fois mais les positions des points marqueurs n'ont pas été
rigoureusement respectées.
Lorsque la voûte se maintient à 5 g, on augmente l'accélération jusqu'à une certaine valeur g 1 pour
laquelle celle-ci s'écrase. La connaissance de g 1 permet de déterminer la dimension minimale à la
base de la trémie pour éviter la formation de voûte stable (Cf. tableau 5.4).
Les essais présentés dans le tableau 5.5 ont été effectués avec des configurations proches de celles
des trémies réelles (Cf. fig 4.5 et fig. 4.6) utilisées à la S.E.M.R de Blois. La simulation de la tré-
mie à extraction ne donnait pas entière satisfaction. En effet cette trémie présente une ouverture
d'environ 85 cm à sa base, soit 17 cm pour le modèle réduit. Or ce dernier possède une épaisseur
de 18 cm, soit 90 cm pour le modèle réel. Le moteur du tapis encaisse donc la charge sur 17 cm x
18 cm c'est-à-dire 85 cm x 90 cm pour un modèle réel. Ainsi l'écoulement a été fortement ralenti
voire bloqué avec le sable broyé de Loire à teneur en eau élevé (8% environ) à cause de
l'insuffisance en puissance du moteur.
173
5.5.1 - MATERIELS.
Les images stockées sur le magnétoscope sont numérisées puis traitées par un micro-ordinateur de
type COMPACQ 80386 / 20 MHZ. Une carte de vision (réf. MVP AT MATROX), au format 512
x 512 x 8 bits, effectue la numérisation (sur 256 niveaux de gris).
Le système d'exploitation utilisé ne permet pas de gérer aisément l'horloge interne du micro-ordi-
nateur, à savoir qu'on peut seulement récupérer 18 tops horloge par seconde soit une résolution de
l'ordre de 50 millisecondes. Cette résolution s'avère insuffisante donc un système externe a été uti -
lisé. Ce système se compose d'un générateur de fréquences synthétisées associé à une carte de
comptage et offre une résolution de 1 milliseconde.
1
1 DEBUT INTRODUIRE
1
NOM DE FICHIER
FREQUENCE D'UTILISATION
1
1
MISE EN MARCHE
MAGNETOSCOPE
1
SELECTION DE Utilisation de
L'IMAGE INITIALE la souris
1
ARRET
MAGNETOSCOPE
1
SELECTION DES POINTS Utilisation de
CARACTERISTIQUES la souris
1
SELECTION Utilisation de
DU POINT A SUIVRE la souris
MISE EN MARCHE
MAGNETOSCOPE
1
LANCEMENT DE
L'ACQUISITION
CREATION
FICHIER
1
SUIVI DU POINT
1
EDITION DES
ARRET LOGICIEL OU MANUEL*! RESULTATS
La bande passante du système limite la fréquence d'acquisition des images. Cette fréquence dépend
du standard sous lequel fonctionne le matériel utilisé. il s'agit du standard CCIR, soit 50 Hz, d'où
un temps d'acquisition de 40 ms. Si on désire analyser une image sur deux, il faut 40 ms pour
l'acquisition de l'image et au maximum 40 ms (temps correspondant au passage de l'image non
sélectionnée) pour le traitement afin de pouvoir récupérer le prochain top de synchronisation. Il
faut, dans ce cas utiliser un ordinateur performant en temps d'exécution. En ce qui nous concerne,
un co-processeur arithmétique, associé au calculateur, permet de réduire les temps de calcul.
L'écriture du Logiciel en langage C contribue à l'optimisation du temps d'exécution. Nous avons
alors retenu une fréquence d'analyse de 160 ms (tableau 5.2) et 200 ms pour certains cas. Ce choix
prend en compte la vitesse à laquelle se déroule l'écoulement et le critère de suivi d'un point.
Paire
1 Acquisition n 40 ms
Impaire
Paire
2
Impaire
Séquence n 160 ms
Paire
3 Traitement n 120 ms
Impaire
Paire
4
Impaire
Paire
5 Acquisition n+1
Impaire
Séquence n+1
Paire
Traitemît n+1
Impaire
176
5.5.4.1 - INITIALISATION
- la fréquence d'acquisition
Les sommes en pixels suivant ox et oz (fig. 5.5) dans la fenêtre de recherche permettent de proje-
ter l'image suivant ces deux axes. Les maxima et minima de ces projections en niveau de gris don -
nent le seuil suivant la formule :
Le matériel permet d'avoir une précision de l'ordre de 0.1 pixel sur 512 pixels, soit 2.10- 4 .
177
__J4'1 _
1--/~----nc_,
· MIN 1
:J _ seuil
centre
Après chaque séquence de traitement, l'opérateur peut vérifier et valider le résultat. Un programme
lui permet de visualiser sur le moniteur les trajectoires des points suivis :
- suivant ox :
( 5. 2)
- suivant oz :
( 5. 3)
( 5. 4)
Il devient possible, à présent de faire les représentations graphiques de x(t) et z(t) puis de vx (t), vz
(t) et v(t).
Connaissant les vitesses individuelles des points marqueurs à un instant t donné, un logiciel
(UNIMAP) permet de faire une interpolation dans toute la trémie. Il en résulte la distribution de
vitesse à l'instant t.
La représentation graphique montre les lignes iso-vitesses dans la trémie à l'instant t ainsi que les
valeurs de la vitesse le long de ces lignes.
179
L'enregistrement de la vitesse du tapis (fig. 5.6) comporte une phase transitoire au début et à la fin
de la vidange puis une phase stable entre les deux. La vitesse moyenne s'obtient à partir des
valeurs enregistrées dans cette phase stable.
Les représentations graphiques (cf fig 5.7) montrent que le poids du matériau F dans la trémie
décroît linéairement avec le temps t penaant la vidange. Pour déterminer le débit pondéral qf on
lisse F (t) en une droite dans l'intervalle où la vitesse du tapis est stable. La pente de cette droite,
égale à qf, s'exprime en daN /s.
180
( 5. 5)
avec N = 5
Le débit massique qp dans le prototype ainsi simulé par Je modèle réduit s'écrit alors (voir rapports
de similitude dans lé tableau e.1 de J'annexe E) :
( 5. 6)
Soient t 1 et t 2 Je début et la fin de la vidange puis q le débit d'écoulement. La fonction F (t) rela-
tant Je poids du matériau et le temps de vidange peut s'écrire (cf fig 5.7) :
- F = FmaJL pour t :S t 1
- F = qf + l'o pour t 1 < t < t2
- F = 0 pour t s t
2
q et F s'obtiennent par le lissage signalé ci-dessus. On a alOrs :
Fmax - Fo
( 5. 7)
qf
t2 = - Fa ( 5. 8)
q;-
( 5. 9)
181
ETUDE EN CENTRIFUGEUSE
FICHIER :00066
fORCECdaN)
200
'
-· l OO'-
0 50 100 150 200
Les résultats obtenus avec le modèle réduit peuvent être transposés au cas du prototype correspon-
dant grâce aux rapports de similitude établis à l'annexe E 1. Il suffit, par exemple, de multiplier la
longueur et le temps par N =5, le débit massique par N2, et de conserver la vitesse ainsi que la
contrainte.
Les résultats du traitement des enregistrements des pesons et du codeur optique figurent dans le
tableau 5.3 pour les essais de vérification de la répétitivité et dans le tableau 5.7 de l'annexe E2
pour les autres essais. Tant que l'écoulement se déroule normalement, le poids de matériau dans la
trémie décroît linéairement pendant la vidange comme le montre la figure 5.7. Les enregistrements
des pesons présentent parfois une assez importante dispersion avec une trémie pleine en se référant
aux valeurs des écarts types calculés sur les valeurs du poids total de matériau F rn;uc Ce phéno-
mène apparaît sur la figure 5.7 et peut être dû en partie à une légère instabihte de la trémie
(pleine) dont le quatrième pied a été suspendu (cf 5.4.3). En revanche lorsque l'écoulement com-
mence les enregistrements deviennent réguliers. La fluctuation de F max semble donc ne pas influer
sur la valeur du débit calculé mais peut engendrer une petite erreur sur le calcul de la durée de
vidange. Mais comme ce dernier paramètre n'entre pas dans la partie confrontation avec le modèle
théorique, il n'est pas nécessaire de le déterminer avec précision. Les résultats montrent aussi une
assez importante dispersion de la vitesse du tapis calculée pour certains essais. On remarque
182
cependant que cette dispersion s'atténue lorsque l'écoulement dure suffisamment longtemps (~ 30
s). Ainsi une acquisition plus rapide (au lieu des deux prises de données par seconde effectuées)
semble améliorer la dispersion des enregistrements de la vitesse du tapis ; de même pour le cas des
pesons.
Pour l'ensemble des essais le débit massique varie de 0.6 kg/s à 2 kg/s avec une moyenne d'environ
1.28 kg/s pour le modèle réduit soit une variation de 54 à 180 t/h et une moyenne de 115 t/h pour
le prototype correspondant. Ces valeurs correspondent aux estimations car le modèle réduit a été
conçu sur une base de 120 t/h. Le tableau 5.3 permet aussi de comparer, pour quelques essais, le
poids total de matériau mesuré avant l'essai et sa valeur calculée à partir des enregistrements des
pesons. L'écart ne dépasse pas 5 % ce qui signifie une bonne concordance. Il faut tout de même
signaler que les indications des pesons sont inférieures aux poids mesurés. Pour l'ensemble des
essais la vitesse du tapis varie de 5,6 m/min à 10 m/min. La valeur de celle-ci a été choisie de
telle manière que son enregistrement possède une phase stable suffisante pour déterminer le débit.
La durée de vidange varie de 11 s à 45 s pour l'ensemble des essais, soit de 55 s à 3 min 45 s avec
le prototype. Ce temps relativement court correspond au cas d'une trémie bidimensionnelle de 0.9
m d'épaisseur et valide ainsi le choix de l'étude sur modèle réduit en centrifugation.
Dans l'ensemble les suivis des points colorés se déroulaient correctement, permettant ainsi de
visualiser les trajectoire pour tous les essais. Les deux problèmes suivants méritent cependant d'être
signalés:
- parfois certains points subissent de grandes déformations lorsqu'ils entrent dans une zone à
vitesse rapide (notamment près de la sortie) et s'étirent en fin filet, provoquant l'arrêt du suivi.
L'utilisation de billes colorées pourrait permettre d'éviter ce problème mais il faut vérifier si
celles-ci s'écoulent de la même manière que le matériau.
- il arrive aussi que le matériau mouillé laisse des traces sur la feuille de rhodoïd pendant
l'écoulement et masque le point à suivre qui, dès lors, est perdu.
Des essais ont été réalisés spécialement pour tester la répétitivité des expériences. La première série
comprend deux répétitions tandis que la seconde en contient quatre (tableau 5.3). Ce tableau
montre la répétitivité des différents paramètres calculés. Afin de mieux faire apparaître cette
répétitivité la valeur du débit a été ramenée à une même vitesse de tapis. La seconde série d'essais
donne, pour une vitesse de tapis de 7 m/min, un débit moyen Qm = 6.31 daN/s et un écart type
am = 0.07 daN/s. L'intervalle [Qm - am, Qm + am] contient les quatre valeurs du débit obtenu.
La figure 5.8 représente les trajectoires des points marqués obtenus avec les essais de répétitivité
du tableau 5.3. Sans rentrer dans le détail sur les différents aléas qui font que certaines trajectoires
ne peuvent être rigoureusement identiques, on peut affirmer que globalement il y a répétitivité du
mouvement.
En outre le débit Qm calculé ci-dessus pour le modèle réduit correspond à un débit massique de
116 t/h (Cf. formule (5.6)) pour le prototype correspondant. Cette valeur peut être déterminée
183
pour laquellj :
1.4 t/m
p :::: vt = 7 m/min
S = A x 1 = section (théorique) de matériau sur le tapis
A = 5 cm x 5 (hauteur de trappe)
1 = 18 cm x 5 (épaisseur de la trémie réelle)
En prenant le coefficient de proportionnalité ~ = 0.9 alors on trouve Q = 119 t/h. Ceci confirme
une fois de plus la cohérence avec la réalité des résultats obtenus en centrifugeuse.
•
184
Figure 5.8 - Vérification de la répétitivité - Matériau : sable roulé de Loire (S.R)
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(5.10)
La figure 5.9 illustre des écoulements ayant lieu après la rupture de la voûte. En début
d'écoulement, le point central de chaque rangée de marqueurs ne s'aligne pas avec les autres et se
trouve plus bas à cause de l'affaissement du matériau au moment de la rupture de la voûte. Bien
que 1 ( = 18 cm) soit la plus grande dimension de l'ouverture, elle ne détermine pas la taille de la
cheminée à cause de la bidimensionnalité de l'écoulement.
Avec le sable roulé de Loire 0/ 4 la dimension critique Dv mesure 1 cm sur le modèle réduit
(tableau 5.3) soit 5 cm sur le modèle réel ou encore 2,5 dmax (d ax = dimension maximale des
grains). Cette valeur faible de Dv, inférieure à la valeur consei!fee 5 dillSlX (Cf. 1.3.3) pour le
dimensionnement vis-à-vis de la voûte géométrique, confirme que ce sable s ecoule bien.
En revanche le sable broyé de Loire forme plus facilement la voûte notamment à teneur en eau
élevée (environ 8 %). Pour ce matériau les paramètres qui varient explicitement dans le tableau 5.4
sont l'inclinaison 0p de la paroi par rapport à la verticale et à la teneur en eau w. Les résultats
semblent montrer que :
- à faible teneur en eau la variation de celle-ci a plus d'effet sur Dv que celle de 0p,
Théoriquement ce sont les paramètres ep' 'Pe (angle de frottement interne effectif) et ac (stabilité de
la voûte) qui varient.
Si on admet d'après JENIKE [38], que 'Pe augmente avec w les résultats de l'approche théorique du
chapitre 2 vont dans le sens de la confirmation des deux constatations ci-dessus : la courbe Dv (0p)
croît plus vite lorsque 'Pe augmente (Cf. fig 2.8.a Chapitre 2).
On montrera aussi au chapitre 6, par l'intermédiaire de notre approche théorique, que la valeur de
ac croît avec la teneur en eau pour le sable broyé de Loire. Ce paramètre caractérisant l'état de
consolidation du matériau croît linéairement avec Dv (Cf fig 2.8.e Chapitre 2) et cette fois encore
plus rapidement lorsque 'Pe augmente. Finalement les résultats obtenus dans le tableau 5.4 avec le
sable broyé de Loire semblent donc a priori normaux.
186
Figure 5.9 - Ecoulements après la rupture d'une voûte avec Je sable broyé de Loire
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Tableau 5.4 - Dimension critique Dv à la base de la trémie pour la formation de voûte stable
DOD 23 4.2 5 40 2 10
DOD 28 Sable
DOD 29 broyé 4.4 6 30 2.4 12
de Loire
DOD 37 0/2 8.3 6.7 30 5.4 27
Enfin, lors des essais préliminaires à accélération 1 g on obtenait des valeurs plus grandes de D
pour la formation de voûte stable comparativement aux résultats obtenus en centrifugeuse (à 5 g)
mais il n'y a pas de méthode pour en déduire D . Il s'agit là d'une différence observée entre une
étude sur modèle réduit en laboratoire ( 1 g) et une étude en centrifugeuse (5 g). L'étude sur
modèle réduit à 1 g aurait ainsi pour effet de surdimensionner une trémie par surévaluation de la
valeur de Dv.
Ecoulement partiel signifie qu'il existe dans la trémie une ou des régions en mouvement et
d'autre(s) à l'arrêt. L'écoulement en cheminée en fait partie (photo 5.3).
Avec des angles d'inclinaison de la paroi de 30° et 40° en mode longitudinal, on assiste à une
descente alternée entre deux zones, l'une "avant" et l'autre "arrière" en se référant au sens
d'évacuation du matériau, qui glissent sur les parois. Comme l'orifice de sortie se trouve sur un
côté de la trémie (côté avant) il y a compétition entre les deux régions. La priorité à la sortie
revient à celle qui contient le plus de matière. Ainsi il y a alternance car la zone en mouvement se
décharge et doit ensuite céder le passage à celle qui est à l'arrêt. Ce phénomène apparaît nettement
dans le film. Sur les courbes représentant les coordonnées des points colorés en fonction du temps,
il se traduit par une succession d'arrêts (paliers) et de mouvements (fig 5.10.a). Un arrêt (palier)
d'un côté de l'axe central correspond à un mouvement de l'autre côté. Le phénomène est beaucoup
plus marqué avec le sable roulé de Loire (fig 5.10.a). Il y a donc une certaine liaison avec la
granularité du matériau et avec la position et la dimension de la section de passage au niveau de la
sortie. L'incidence de la taille des grains, qui n'ont pas été réduits, peut conduire à rectifier
certains facteurs d'échelle pour obtenir une valeur correcte du débit [55]. Mais la cohérence des
résultats avec ceux obtenus en modèles réels montre que cette incidence est faible pour notre cas.
En outre, le phénomène d'alternance est d'autant plus marqué que l'inclinaison de la paroi 9 par
rapport à la verticale est grande (plus avec 9p = 40° que 30°). On verra d'ailleurs ci-dessous ~u'il
s'atténue considérablement pour le cas d'écoulement en masse obtenu avec 9 = 20° (fig 5.1 O.c).
Les figures 5.9 et 5.11 montrent que les trajectoires des points marqués sonr pratiquement recti -
lignes et parallèles à la paroi dans les deux zones "avant" et "arrière" décrites plus haut. Entre
celles-ci, il existe autour de J'axe central une troisième zone intermédiaire. Il s'agit en fait d'une
manifestation de la cheminée qui évolue en fonction de la taille de l'ouverture à la base D de la
trémie:
- pour de faibles valeurs de D ( < l 0 cm) cette zone intermédiaire suit les mouvements alternés des
deux autres zones. Par conséquent les points colorés y décrivent des trajectoires quelque peu en
zigzag (fig 5.11 a) à l'exception parfois des grains situés sur l'axe central qui descendent directe-
ment vers la sortie (fig 5.9 a),
- lorsque D augmente les trajectoires des points colorés deviennent de plus en plus rectilignes et
verticales au sein de cette zone intermédiaire, matérialisant ainsi la cheminée (fig 5.11.b). Celle ci-
est d'autant plus nette et persistante que le matériau s'écoule plus difficilement (sable broyé de
Loire 0/2) ou que l'angle d'inclinaison de la paroi 9P est grand (9p = 40°). La figure 5.11.b établit
une comparaison des formations de cheminée obtenues avec 9 = 30° et 9 = 40°. Lorsque 9p di-
minue les parois se rapprochent des frontières de la cheminég qui devieJ'nent de moins en moins
nettes puisque le matériau tend à s'écouler en masse. De part et d'autre de la cheminée les deux
zones "avant et arrière" glissent toujours l'une après l'autre et parallèlement à la paroi. La figure
5.10,billustre bien une formation de cheminée : si au début de l'écoulement les grains situés dans la
région centrale s'écoulent déjà (points n° 4, 5 et 6), ceux situés au voisinage des parois sont encore
immobiles (points n° 1, 2, 3. 7, 8 et 9).
Pour les deux matériaux utilisés l'écoulement en masse se produisait avec une trémie dont les parois
s'inclinent de ap = 20° par rapport à la verticale et d'ouverture D ~ 10 cm à la base.
Quelques configurations obtenues en prenant a_p = 30° (fig 5.11.c) et 9 = 40° entretenaient aussi
0
un mouvement d'ensemble bien que pour ces creux valeurs de ap l'écoulement alterné et la forma-
tion de cheminée aient été les plus fréquents.
Les représentations des coordonnées des marqueurs en fonction du temps (fig 5.1 O.c) montrent bien
le mouvement sans interruption de l'ensemble du début à la fin de la vidange. Malgré ce mouve-
ment d'ensemble, les trajectoires (fig 5.8 a, b et 5.11 c) des grains contenus dans une zone centrale
de la trémie comportent des ondulations, comme dans le cas de l'écoulement alterné décrit plus
haut, à cause des mouvements de glissement sur les parois. C'est en effet dans cette zone que le
matériau doit s'arranger pour converger vers la sortie. Le phénomène apparaît beaucoup moins en
189
La connaissance des positions des points marqués en fonction du temps permet d'établir la distri-
bution de vitesse dans la trémie à tout moment de la vidange, en faisant une interpolation. Cette
dernière s'effectue seulement dans une région rectangulaire où les points colorés étaient localisés à
l'instant choisi hormis les zones qui se trouvent en dehors de la trémie (cf fig 5.12 et 5.13). Les
points extrêmes délimitent le rectangle ainsi sur les représentations graphiques une partie
(supérieure) de la paroi n'apparaît pas dans le cadre. Il résulte de cette méthode une représentation
des lignes iso-vitesses dans la trémie. Au début de l'écoulement l'interpolation concerne la totalité
des points colorés soit environ une quinzaine. Puis quand la vidange évolue certains points dispa-
raissent. Finalement il y a peu de points à interpoler et il faut attacher plus d'importance aux
valeurs des vitesses calculées qu'aux allures des iso-modules de vitesse. Il faudrait multiplier
davantage le nombre de points colorés pour bien préciser celles-ci.
La distribution de vitesse en mode longitudinal, établie pour le sable roulé de Loire (fig 5.12)
montre que malgré le mouvement d'ensemble, il existe un côté préférentiel de l'écoulement dans la
trémie. Ce côté se situe tantôt à l'arrière (fig 5.12.a) tantôt à l'avant (fig 5.12.b). Il s'agit là d'une
forme plus évoluée du phénomène de priorité à la sortie discuté plus haut et dû à l'emplacement de
l'orifice d'évacuation. Cela engendre une absence de symétrie du profil de vitesse.
En mode transversal la distribution de vitesse évolue également pendant la vidange (fig 5.13) mais
beaucoup plus régulièrement et sans côté préférentiel puisque l'extraction s'effectue symétrique-
ment. En dépit des variations incessantes de la distribution des vitesses les valeurs de celles-ci
évoluent autour d'un certain ordre de grandeur ce qui justifie la constance du débit d'écoulement.
On montrera au chapitre 6 que cet ordre de grandeur correspond à la prévision théorique établie
pour un écoulement permanent connaissant le débit.
Deux essais ont été répétés avec une valeur plus faible de l'ouverture de la trappe A. Les résultats
présentés au tableau 5.5 montrent que lorsque A diminue de 5 cm à 3 cm, soit de 40 %, le débit
diminue respectivement de 37 % et 38 % pour les deux cas (donc presque de 40 %). Le débit varie
donc linéairement avec l'ouverture de la trappe qui détermine également l'épaisseur de veine de
matériau sur le tapis doseur. On vient de confirmer de nouveau un résultat connu pour des trémies
doseuses grandeur nature à partir d'essais effectués en centrifugeuse (Cf. l.l.2.2.a).
190
Figures 5.10 - Evolution dans le temps des coordonnées des marqueurs pendant l'écoulement
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c) Ecoulement en masse
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Figure 5.11 - Trajectoires des marqueurs pendant l'écoulement alterné et l'écoulement en cheminée
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0 • lo.t e, • 40 A • .l.O
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a) Ecoulement alterné
00041 s.u w • 7.1 1.10027 S.H w • ~.~
--~----------------- --------------------
b) Ecoulemen·t en ·cheminée
s.a w ••
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,"-l:.1.:r/
\ (. t ·I· f
\··.,t{4(i
c) Ecoulement en masse
192
Figure 5.12 - Distribution de vitesse en mode longitudinal pendant l'écoulement en masse (sable
roulé de Loire)
'l,. ......
~
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0
45
/ ....
~
(
- lS
·-- ·x ..
•. +-~-..---.........._,....._~~....,.............~--.~
·10 .. ·2
X (CM)
2
• 10 14 ·14 ·11 .. ·2
X (CM)
2 • 10 14
a) t =2 s
"lUllCNIDU-ca.OllO
-4 11
X (CM) • 12 -4 0
X (CM)
4
• 12
b) t =6 s
- Clll
31
2
<J
N 27
-10 .. .a
X (CM)
2
• li ·Il . .a 2
X (Cr.t)
• 10
c) t =8 s
193
Figure 5.13 - Distribution de vitesse en mode transversal pendant l'écoulement en masse (sable roulé
de Loire)
- lS
::1
u
.... ,.
N 30 •
·-- .
•
... • t 1t ... • s
X (CM) X (CM)
a) t ,. 3 s
l'OllTlllNa - - CCI.-
'° ...
3' 31
::1
<J ~
N
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... 32
21 21
2•
·12 ... . 0
X (CM) • • 12
24
·11 ... .. •
X (CM)
4
• 12
b) t =6 s
- )1 - ,,
3
N 27
-
~
.. •
X (CM)
4 12 . .. .
X (CM)
• l:l
c) t .. 9 s
194
DOD 35 5 7.85
30
DOO 36 3 4.91
10
DOD 45 5 7.04
20
000 46 3 4.34
5.6.6 - SYNTHESE
Les résultats des tests de répétitivité mettent en confiance en ce qui concerne les techniques de
mesure du débit, de la vitesse du tapis et du temps de vidange ainsi que de la technique d'analyse
d'image. Les valeurs du débit obtenues avec les différents essais correspondent, en ordre de gran -
deur, aux estimations établies à partir de résultats d'essais en modèles réels pour concevoir le
modèle réduit. Elles vérifient la relation usuelle qui lie proportionnellement le débit volumétrique,
la vitesse du tapis et la section utile de matériau sur le tapis doseur. Il convient aussi de signaler la
grande précision de la technique de suivi de point. En effet les différentes distributions de vitesse
présentées plus haut ont été obtenues à partir des déplacements des points marqués enregistrés pen -
dant une durée relativement brève de 160 ms. L'étude en centrifugeuse présente donc un avantage
considérable car elle permet de s'affranchir d'expérimentations lourdes à réaliser avec des trem1es
réelles. Quelques améliorations méritent cependant d'être apportées pour les essais futurs, notam-
ment:
- l'adaptation du support de la trémie en un système à trois pieds stables. Sinon il faut une acqui-
sition plus rapide pour améliorer la précision de calcul (débit, vitesse du tapis, durée de vidange),
- l'utilisation de points colorés peu déformables pour pouvoir les suivre jusqu'à la base de la tré-
mie.
Les résultats des essais en centrifugeuse permettent de décrire le mécanisme de l'écoulement sui-
vant la géométrie de la trémie :
A - Pour une inclinaison e donnée de la paroi il existe une valeur critique Dv, de la dimension à
la base, au-dessous de laq~lle une voûte se maintient. Dv est faible pour le sable roulé de Loire.
Elle semble correspondre à la section de passage minimale qui laisse les grains s'écouler. Autrement
dit le sable roulé de Loire ne forme pas de voûte de type "cohésif" et s'écoule donc librement. En
revanche le sable broyé de Loire forme plus facilement la voûte notamment à forte teneur en eau
pour laquelle les valeurs de D obtenues approchent les 30 cm sur un modèle réel. On confirme
donc les résultats obtenus aux cvhapitres 3 et 4 à propos de l'effet manifeste de la teneur en eau sur
195
l'écoulement de ce matenau avec fines. En effet son aptitude à se consolider, donc à développer
une stabilité "c· augmente lorsque l'humidité est élevée (w = 8 %). Ceci explique aussi d'une façon
indirecte l'effet constaté de l'inclinaison ep de la paroi car suivant ses valeurs la charge qui corn -
pacte le matériau à la base de la trémie vatie.
- Lorsque 9 est grand ( = 40°) il existe une zone centrale intermédiaire aux deux zones "avant" et
"arrière" siggalées ci -dessus. Il s'agit en quelque sorte d'une manifestation de la cheminée. Car
lorsque l'ouverture D augmente suffisamment, cette cheminée se matérialise davantage notamment
avec le sable broyé de Loire à forte teneur en eau. Ainsi la taille de la cheminée initiale dépend de
la valeur de D. Dans le cas des trémies réelles (chap 4) il s'agit de la plus grande dimension de
!'ou vert ure.
Si à partir d'une configuration de la paroi, qui montre la formation de cheminée (9p = 40°), on
diminue l'angle d'inclinaison par rapport à la verticale ep de la paroi, les frontières de cette chemi-
née deviennent de moins en moins nettes jusqu'à ce que l'écoulement en masse se développe
(obtenu pour tous les essais effectués avec 9 = 20° et D i!: 10 cm). En même temps les trajectoires
des points colorés situés sur la partie centrafe de la cheminée s'inclinent de plus en plus de la ver-
ticale. Ainsi l'hypothèse d'écoulement radial semble d'autant mieux vérifiée que ep est petit.
- A la base de la trémie en mode longitudinal les grains s'orientent vers l'orifice de sortie provo-
quant ainsi une dissymétrie dans la forme de l'écoulement. Une certaine dissymétrie est également
constatée dans la région centrale de la trémie même en mode transversal (sortie symétrique), zone
où s'arrangent les grains pour converger vers la sortie.
CHAPITRE 6
AN ALYSE· GENERALE
Il s'agit dans ce chapitre de relever les éléments importants qui permettent d'établir des
comparaisons entre les différentes études abordées dans les cinq chapitres précédents. L'approche
théorique mise au point au chapitre 2 se trouve ainsi validée, des règles de choix de la géométrie
du matériel de dosage peuvent alors être établies à partir de ce modèle. Elles sont à prendre en
compte moyennant les critiques issues des confrontations.
Il relève tout particulièrement de l'analyse des caractéristiques des matériaux effectuée au chapitre
3 la liaison étroite entre leur teneur en eau et leur teneur en fines pour développer une cohésion
sous un certain degré de consolidation (masse volumique apparente). Les deux sables étudiés
diffèrent surtout à forte consolidation : si le sable roulé de Loire ne tasse plus, le sable broyé de
Loire continue à gagner de la résistance. Cette étude reflète les comportements à l'écoulement des
deux matériaux bien que la cohésion mise en cause pendant l'écoulement soit faible par rapport à
celle déterminée avec l'essai triaxial. En effet la formule approximative ( 1.18) du chapitre l montre
qu'une faible cohésion c dans le matériau peut engendrer une stabilité ac au moins deux fois plus
grande.
Les études menées au chapitre 5 (Cf 5.6.4. l), avec ces deux matériaux, pour déterminer la
dimension critique D confirment ce résultat. Une estimation de la valeur aç correspondant à
chaque cas de voûte s~able obtenu, à partir de l'approche théorique, est présentee dans le tableau
6.2 ci - dessous. On constate que la stabilité du matériau augmente avec la teneur en eau pour le
sable broyé de Loire tandis que le sable roulé de Loire ne forme pratiquement pas de voûte de
type "cohésif".
- avec les modèles de trémie réelle la taille de la cheminée initiale obtenue dépend de la difficulté
d'écoulement du matériau
200
- avec le modèle réduit les cheminées les plus visibles et persistantes ont été obtenues avec le sable
broyé de Loire à teneur en eau élevée, un matériau difficile.
6.1.2 - PREDICTION THEORIQUE DFS DIMENSIONS D'UNE TREMIE surv ANT LE MODE
D'ECOULEMENT
Dans la partie 1.3.3 du chapitre l ont été présentées et discutées quelques méthodes théoriques pour
le calcul de la dimension critique Dm à la base d'une trémie. Pour celles-ci D détermine la limite
entre l'écoulement en masse et la formation de voûte stable. L'expression la pfus simple de D est
proposée par JENIKE. Elle contient un facteur qui introduit: m
Dans l'élaboration du modèle théorique au chapitre 2 nous avons considéré qu'entre une formation
de voûte stable et un écoulement en masse il peut se produire un écoulement en cheminée. Cela
donne lieu à la définition de deux dimensions critiques à la base d'une trémie, l'une pour la
formation de voûte stable (Dv) et l'autre pour l'écoulement en masse (Dm) :
- Dv dépend de 9 et de 'Pe mais pas de l'angle de frottement à la paroi cp • Ceci peut bien
s'expliquer pour le gasd'une trémie. En effet, quel que soit l'aspect de la paroi !fisse ou non) une
voûte rigide formée dans une trémie ne peut s'écouler que si elle s'écrase. Par contre dans un tube
vertical une voûte, bien que rigide, peut glisser si les parois sont suffisamment lisses. L'existence
de Dv peut s'expliquer de la manière suivante : pour un matériau de granularité donnée il existe
une dimension minimale D...R: de l'orifice au-dessous de laquelle il se forme une voûte stable de type
"géométrique (Cf 1.3.3). ~T de plus ce matériau possède une cohésion il existe une dimension
minimale Dv de l'orifice au-dessous de laquelle il se produit une voûte stable de type "cohésif".
Le tableau 6.1 dresse les prédictions des différentes méthodes évoquées ci-dessus pour les mêmes
matériaux à l'exception de celle d'ENST AD qui nécessite la connaissance des fonctions
d'écoulement de ceux-ci. Normalement l'angle de frottement interne cp et l'angle de frottement
interne effectif 'Pe sont différents. cp correspondrait à l'angle de frottement interne initial cpi définit
au 1.2.2.1- b, pour un lieu d'écoulement initial linéarisé, donc cp s cp~. Faute de résultat concret qui
permet de préciser les valeurs de ces deux paramètres nous leur attn buons les mêmes valeurs pour
constituer le tableau 6.1.
En prenant la méthode de JENIKE, la plus simple et la plus connue, comme référence on constate
que GARDNER, RICHMOND et LENCZNER surestiment les valeurs de la dimension critique
Dm. Dans la littérature, certains auteurs dont ENSTAD formulaient que la méthode de JENIKE
conduit souvent à un surdimensionnement dans la pratique. ENST AD explique cela par le fait que
JENIKE ne prend pas en compte le poids de matériau situé au dessus de la voûte dans l'étude· de
celle-ci. La méthode que propose ENST AD par la suite donne des résultats certes inférieurs à ceux
de JENIKE mais peu différents. Le modèle de WALKER donne les mêmes résultats que celui de
JENIKE sauf pour les trémies à parois lisses et suffisamment escarpées. Pour ce dernier cas
WALKER prévoit de faibles valeurs de Dm qui peut s'annuler lorsque 9p ='Pp= O.
201
- peut prédire des valeurs aussi bien plus faibles que plus fortes de D , comparativement aux
prédictions de JENIKE, suivant les caractéristiques de la paroi et du ri{1.tériau. Pour une paroi
verticale elle fournit de faibles valeurs de D même avec des matériaux difficiles sans que celles-
ci s'annulent pour autant. Pour une paroi dem pente faible (9 = 30° par exemple) elle donne des
valeurs de Dm inférieures aux prédictions de JENIKE avec Jn matériau de faible rp et supérieures
à celles-ci avec un matériau plus difficile (cpe = 50°). Les résultats auraient aussT évolué si on
variait l'angle de frottement à la paroi 'Pp· A présent il n'est pas étonnant si la méthode de JENIK E
surestime souvent la valeur de D.111 car èlle reste indifférente vis-à-vis des valeurs de 'Pp· 'Pe et 8 .
Comme WALKER, la valeur de Um tend vers 0 lorsque 9 = cp = O. Ceci paraît normll.l car da~
un tube vertical à paroi lisse (cp = 0) un matériau peut s'~oulef en mouvement rigide. Cependant
il ne faut pas oublier qu'il existJ' une section de passage minimale D-'1: (Cf. 1.3.3 formule l.11)) due
à la granularité du matériau mais qui n'est pas prise en compte dans- le calcul de Dm. Dans ce cas
il convient de prendre Dm = Dg pour un tube vertical à paroi lisse.
- permet de déterminer une dimension minimale Dv de l'orifice pour la formation de voûte stable.
DY est inférieur à D . L'existence de Dv signifie que l'absence d'écoulement en masse dans une
tremie n'entraîne pas Ilf orcément une formation de voûte stable. Le tableau 6.1 montre cependant
que Dv tend vers 0 lorsque la paroi devient verticale même si celle-ci est très rugueuse. Cela
provient du fait que DY ne dépend pas de l'angle de frottement à la paroi cp comme on l'a
remarqué ci-dessus. Ainsi notre méthode semble trop optimiste en ce qui concerne Pla prédiction de
Dv pour un tube vertical. Nous proposons de prendre au moins Dv = Dg lorsque 9p = O.
Pour conclure cette partie, une nouvelle méthode de prédiction des géométries critiques d'une
trémie a été mise au point. Elle peut bien servir d'alternative aux différentes méthodes présentées
plus haut. En effet elle semble tout à fait sensible à l'évolution des paramètres du matériau et de la
trémie:
- optimiste lorsque la situation peut favoriser un écoulement facile (cpp = 0, ou 9p = 0 ou 'Pe faible).
- sévère lorsque la situation ne peut pas favoriser un écoulement facile (rpp grand ou 9p grand ou 'Pe
grand).
Une comparaison avec les dimensions minimales Dv obtenues en centrifugeuse peut déjà être faite
même si certains ·paramètres ne sont pas connus. On confirme ainsi le caractère plus proche de la
réalité des prédictions de notre méthode de calcul.
Dans la mise au point de l'approche théorique présentée au chapitre 2 la formation d'une cheminée
a été considérée comme une situation intermédiaire entre la formation de voûte stable et un
écoulement en masse. Ces trois phénomènes constituent donc les aspects d'un même phénomène de
base qui évolue en fonction de la géométrie du matériel et des caractéristiques du produit. Ainsi
l'étude de ces trois modes d'écoulement s'appuie sur la même formulation, à la différence aveo
certains auteurs qui étudiaient par exemple la formation de voûte stable séparément ·de
l'écoulement en masse (52, 91 ]. L'étude en centrifugeuse montre qu'effectivement la géométrie de
la trémie définit le mode d'écoulement du matériau. Une ouverture d'évacuation trop petite
entraîne une formation de voûte stable. Des parois d'inclinaison 9P (par rapport à la verticale)
suffisamment grandes occasionnent une cheminée proche de la verticàle.
202
Tableau 6.1 - Dimensions critiques à la base d'une trémie selon différentes méthodes de calcul
30 0. 19 0.55 0.38 1. 10
WALKER ( 1. 13)
50 0. 19 0.55 0.38 1. 10
30 1. 16 1. 16
GARDNER ( 1. 15)
50 1. 36 1 . 36
Dm (m)
30 0.96 0.96 1. 92 1. 92
RICHMOND ( 1. 16)
50 1 . 53 1 . 53 3.06 3.06
30 0.56 0.77 1. 12 1 . 50
LENCZNER ( 1 . 17)
50 0.56 1. 09 l. 12 2. 13
ESSAIS EN w = 4,4 % 0. 12
CENTRIFUGEUSE ---
w = 8,3 % 0.27
L'approche théorique établie au chapitre 2 utilise l'hypothèse d'un champ de vitesse radiale pendant
203
L'approche théorique établie au chapitre 2 utilise l'hypothèse d'un champ de vitesse radiale pendant
l'écoulement en masse. Les représentations des trajectoires des traceurs colorés (essais en
centrifugeuse) indiquent que plus l'inclinaison 0 de la paroi par rapport à la verticale est faible
mieux cette hypothèse est vérifiée. p
- calculer la stabilité de oc du matériau pour chaque cas de voûte stable en considérant que celle-ci
est de type cohésif puis situer les valeurs obtenues par rapport à celles rencontrées dans la
littérature.
Les résultats figurent dans le tableau 6.2. La valeur de oc augmente avec la teneur en eau pour le
sable broyé de Loire. Elle reste en-deçà de 10 kPa comme c'est généralement le cas rencontré dans
la littérature pour une trémie de taille normale.
Le tableau 6.2 montre qu'avec une inclinaison 0 = 40° de la paroi le phénomène d'alternance, dû
à l'emplacement excentré de l'orifice d'évacuati~n. prédomine pour le sable roulé de Loire et le
sable broyé de Loire à faible teneur en eau (w = 4,2 %). Cela nous laisse quelque peu indécis dans
la comparaison car cette modification du mode d'écoulement dû à la géométrie de la trémie n'entre
pas dans la prédiction théorique. Normalement, ces deux matériaux (sable roulé et sable broyé à
faible teneur en eau) s'écoulent facilement ainsi les glissements nets des deux blocs en alternance
sur les parois laissent supposer qu'il se produirait un écoulement en masse avec une ouverture
centrée mais ce pronostic doit être vérifié ultérieurement. Avec le sable broyé de Loire à teneur en
eau élevée (w = 7,8 %) le phénomène de cheminée devient plus prépondérant que le phénomène
d'alternance. Ainsi l'écoulement en cheminée a été obtenu avec une dimension à la base D < Dm
(Dm calculé avec 'Pe = 40° et 'Pp = 20°).
Avec une dimension à la base D suffisante, le phénomène d'alternance semble s'atténuer lorsque 9p
diminue pour laisser place à un écoulement en masse. Ainsi avec 0.1> = 30° l'écoulement en masse a
été obtenu avec D > Dm et un écoulement alterné avec D < Dm (IJm calculé avec <Pe = 40° et 'Pp =
20°).
En récapitulant, pour les cas où l'écoulement n'a pas été trop perturbé par l'effet de géométrie à la
base de la trémie, les prédictions théoriques semblent bien vérifiées avec les estimations <Pe = 40° et
cp = 20°. Des essais complémentaires seraient nécessaires sur modèle réduit pour contirmer ce
rfsultat. '
204
de En masse
DOD 37 8.3 30 1. 9 5.4 8.5 14.8 DOD 41 15 7.8 Mouvement rapi-
Loire de au centre
mais très Eai-
0/2 ble à la paroi
,__
DOD 42 7.8 40 1. 7 5.8 7. 1 17. 6 DOD 44 15* 8.3 En cheminée
* <pe 40°
Pour établir une comparaison entre la méthode utilisée pour étudier l'écoulement en trémies réelles
et celle utilisée pour l'étude de l'écoulement dans le modèle réduit, des essais ont été réalisés avec
celui -ci en simulant des configurations semblables à celles des trémies réelles. Il s'agit donc de
comparer les résultats obtenus avec les méthodes de visualisation du mode d'écoulement adoptées
pour chaque cas : représentation des lignes de ruptures pour les trémies réelles, représentation des
trajectoires des points colorés pour le modèle réduit. Les figures 6.1 et 6.2 (resp. 6.3 et 6.4) ont été
obtenues avec le sable roulé de Loire (resp. le sable broyé de Loire). Ces figures montrent que les
deux méthodes aboutissent à la représentation d'un même phénomène, à savoir l'écoulement en
cheminée. La cheminée initiale est matérialisée par une zone sans rupture au sein du matériau ppur
la première méthode. Elle est représentée par des trajectoires pratiquement verticales pour la
seconde méthode. Dans ce cas les expérimentations en centrifugeuse présentent un intérêt
considérable car elles permettent de s'affranchir des essais très lourds en trémie grandeur nature
tout en offrant la possibilité d'étudier des configurations différentes. Il faut toutefois remarquer
que les schémas de rupture montrent une phase d'élargissement de la cheminée initiale (donc
d'éboulement de matériau à travers celle-ci) avant le glissement sur les parois. Par contre les
205
tout en offrant la possibilité d'étudier des configurations différentes. Il faut toutefois remarquer
que les schémas de rupture montrent une phase d'élargissement de la cheminée initiale (donc
d'éboulement de matériau à travers celle-ci) avant le glissement sur les parois. Par contre les
schémas des trajectoires montrent plus le glissement sur les parois après la formation de la
cheminée initiale.
Cela semble normal car l'écoulement dans la trémie réelle est tridimensionnel tandis qu'il est
bidimensionnel dans le modèle réduit donc se déroule plus facilement. Ainsi il convient de réaliser
quelques essais sur modèles réels pour confirmer et valider des résultats obtenus en centrifugeuse.
Pour la caractérisation d'un écoulement tridimensionnel le marquage par traceur radioactif sur
plusieurs niveaux dans la trémie associé à la technique de représentation des lignes de rupture
constitue à notre avis un outil parfaitement adapté et relativement facile à mettre en oeuvre.
Le tapis doseur du modèle réduit utilisé en centrifugeuse (chap. 5) est équipé d'un moteur de 0, 18
kW. Les écoulements dans ce modèle étaient fortement ralentis avec une configuration semblable à
celle de la trémie réelle dissymétrique (Cf 4.3.2) testée à Blois :
Le matenau charge donc le tapis sur une surface de 17,5 cm x 18 cm soit 0,875 m x 0,90 m en
vraie grandeur. Le ralentissement de l'écoulement résulte sans doute de l'insuffisance en puissance
du moteur. L'occasion se présente pour tester si l'approche théorique établie dans la partie 2.4 du
chapitre 2 confirme cette affirmation. Comme ce modèle ne s'applique pas directement à une
trémie à parois dissymétriques nous allons effectuer le calcul de la puissance nécessaire avec :
En estimant que l'angle de frottement interne effectif 'Pe vaut 40°, on obtient les résultats présentés
dans le tableau 6.3. Ces résultats montrent que la puissance nécessaire augmente lorsque la vitesse
du tapis croît et lorsque l'angle d'inclinaison de la paroi ep ou l'angle de frottement à la paroi 'Po
diminue. L'extraction avec une vitesse du tapis de 15 mrmin ne peut être possible. Même à 7.IS
m/min il peut y avoir des problèmes car le poids du matériau transporté par le tapis après la sortie
de la trémie n'a pas été pris en compte dans le calcul. Le ralentissement de l'écoulement a donc été
dû à l'insuffisance de la puissance du moteur.
206
Figure 6.1 - Schémas des lignes de rupture en trémies réelles avec Je sable roulé de Loire
• • 3.7
a) Extraction b) Ecoulement
Figure 6.2 - Trajectoires de~ points marqués dans les modèles réduits correspondants
a) Extraction b) Ecoulement
207
Figure 6.J - Schémas des lignes de rupture en trémies réelles avec le sable broyé de Loire
w•4
---- -·· ·----- · - - - - - - -
a) Extraction b) Ecoulement
Figure 6.4 - Trajectoires des points marqués dans les modèles réduits correspondants
a) Extraction b) Ecoulement
208
Tableau 6.3 - Evaluation de la puissance nécessaire pour le moteur d'un tapis extracteur
Equivalente 0., 2 0. 10
Caractéristigues du matériau :
Caractéristigues de la trémie :
L'analyse de la distribution de vitesse dans la trémie par la représentation des lignes iso-module de
vitesse a été effectuée au chapitre 5 (Cf 5.6.4.3.-b). II en ressort quelques points importants que
nous allons comparer avec les prédictions théoriques (Cf 2.2.5) :
- la distribution de vitesse dans la trémie ne cesse pas d'évoluer pendant la vidange notamment en
mode longitudinal à cause de l'emplacement de l'orifice de sortie (fig 6.5 et 6.6). Cette remarque
209
montre l'absence d'une phase complètement stable et d'une symétrie du champ de vitesse. deux
hypothèses admises pour élaborer l'approche théorique. On note ainsi une différence nette des
profils de vitesse théoriques et expérimentaux. Il convient toutefois de signaler que pour mieux
établir la comparaison il faudrait effectuer les essais en alimentant continuellement la trémie
jusqu'à la disparition des points colorés. Cette démarche se rapproche plus de l'idée d'un
écoulement stationnaire. Pour avoir plus de précision sur le profil de la vitesse il faudrait aussi
augmenter le nombre des points colorés à suivre.
- Malgré l'évolution de la répartition des vitesses dans la trémie pendant la vidange leurs modules
semblent se maintenir autour d'un certain ordre de grandeur. En effet la figure 6.7, obtenue en
suivant la trajectoire de chaque point coloré et en calculant la vitesse théorique sur ses différentes
positions montre que cet ordre de grandeur correspond à la prédiction théorique. Cette concordance
explique l'obtention de débits constants pendant les essais ce qui est suffisant et satisfaisant pour le
cas du dosage. Elle met aussi en confiance quant à la technique de traitement d'images. En effet les
modules des vitesses expérimentales ont été obtenus à partir des déplacements des points colorés
enregistrés pendant une durée relativement brève de 160 ms. Il convient toutefois de signaler que
l'approche théorique tend à donner des valeurs plus grandes de la vitesse aux voisinages des limites
c'est à dire des parois (fig 6.7 points !, 5 et 6) et de l'orifice de sortie.
Bien qu'il reste encore beaucoup à faire dans la validation de l'approche théorique établie au
chapitre 2, les confrontrations qui viennent d'être effectuées comportent des points positifs. Ainsi
il s'avère intéressant d'indiquer dans cette partie comment utiliser ce modèle pour dimensionner
géométriquement une trémie de dosage des granulats.
Figure 6.5 - Distribution de vitesse obtenue avec le sable roulé de Loire (DOD 16)
~rTE.S..S( CW / ~
•S
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2
l)
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·10 ·2
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• ,, 14
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0
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0 10 b) t t•s -•2 ·• ... 0
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" ...
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2
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N 27
29
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19
19
c.' ' 9s ·12 ... 0 12 d) prédiction (/ii;jnque1 o
X (CM) X (CM)
211
Figure 6.7 - Vitesse individuelle des points marqués avec le sable roulé de Loire
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1
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0.0 l.• 6.1 10.l 1).6 17.0 1 0.0 ).<& 6.& 10.2 ll.6 17 0
1 ~ EN SECONDE
TEMPS EN SECOND!!
-------------------~--------------------
6.0 1 6.0
1
1
•• 1 •.•
1
~
1
J6 1 l.6
@
> L2 1
1
0 0 1 0.0 +--.--~--.--~--....-.----
0.0 l.4 6.1 10.2 IJ 6 17 0 : 0.0 }.4 6.1 10..2 1l.6 17 0
0.0 l.4 6.1 10.2 ll.6 17 0 0.0 J.4 6.1 10.l ll.6 17 0
TEMPS EN SECONDE TEMPS El< SECONDE
Ligne
Ligne 2
Ligne 3
_.,.
+·
)(
212
On utilise généralement deux types de trémie, équipés d'un distributeur à courroie, pour le dosage
des granulats: la trémie à écoulement et la trémie à extraction (Cf l.l.2.1). La forme de la trémie
doseuse est couramment soit pyramidale soit pyramidale à section rectangulaire (symétrique ou
dissymétrique). Elle peut aussi être tronconique.
Cette étape consiste à définir provisoirement les dimensions de la section de la trémie au niveau de
la sortie du matériau ainsi que les inclinaisons des parois. Les valeurs trouvées vont ensuite être
confrontées aux exigences liées à l'exploitation du matériel (étape suivante).
Au départ il faut se donner soit les dimensions de la section à la base de la trémie soit les
inclinaisons des parois en fonction de certaines contraintes d'exploitation telles que volume total de
matériau requis ou largeur maximale du tapis extracteur.
Ensuite, on détermine les valeurs critiques des dimensions laissées arbitraires. Deux cas sont
possibles :
Le modèle théorique établi au chapitre 2 s'applique directement dans le calcul de la valeur critique
soit de l'inclinaison 9p de la paroi, soit de la dimension à la base D :
- la formule (2.47) utilisant (2.18) et (2.19) pour une situation de voûte stable critique
- la formule (2.48) _utilisant (2.21), (2.22) et (2.23) pour l'écoulement en masse critique.
Ces formules permettent de voir l'évolution d'un paramètre de géométrie en fonction des
différentes caractéristiques du matériau en utilisant une résolution numérique consistant à trouver
les zéros d'une fonction. Ainsi des abaques peuvent être établis tels que ceux présentés dans la
figure 6.8.
Il a été signalé dans la partie 2.3.4.1 que le paramètre h (hauteur de matériau) influe très peu dans
les calculs des dimensions critiques. En fait, son effet est implicitement prise en compte soit dans
la stabilité cr du matériau, soit dans sa masse volumique vrac p. On peut donc choisir la valeur de h
pour la trém~e pleine. Dans ce cas et compte tenu des remarques faites dans l.4.2.2 et 2.2.4.I . on
peut faire disparaître le terme introduisant h dans les formules (2.47) et (2.48). Il en résulte des
formules approximatives pour les dimensions critiques de la trémie :
e=
V Arcs in [
(J c
( 6. 2)
k+1
Xa= -Y
Y=(m+1)(k+1)
a
Pa=(1-k)(m+1)
1 +sinr+ie
k=1 -Slnr+ie
'
( P + 1 ) sin9m
Dm= X
( 6. 3)
dans laquelle :
1 -sinr+i e cos2q> p
cos 2 cçe
sincç e sin2 qi p
cos 2cçe
sincç
+ Arcsin ( sin P
cç e JJ
214
Si la trémie sert seulement à doser des matenaux appartenant à la même classification vis à vis du
comportement à l'écoulement, il convient de prendre les valeurs les plus défavorables de leurs
paramètres (par exemple la plus grande valeur de cp ou de cp ou de a ) pour déterminer les
dimensions critiques. Si le dosage concerne plusieurs cftégories dee matériaux~ il est souhaitable de
déterminer les dimensions critiques pour chacune d'elles ou tout au moins pour le matériau le plus
facile et celui le plus difficile en vue d'un éventuel compromis dans le choix de la géométrie.
Le modèle mis au point au chapitre 2 ne s'applique pas directement au cas d'une trémie à section
rectangulaire qui, pourtant, est beaucoup utilisée dans la pratique. Il va falloir décomposer le
problème pour se ramener aux cas simples d'écoulements axisymétrique (3 dimensions) et plan
symétrique (2 dimensions). Nous proposons dans cette partie quelques façons de procéder à cette
décomposition. Les résultats obtenus avec les cas simples doivent ensuite être pondérés de façon à
se rapprocher le mieux du cas réel en se basant sur des observations expérimentales ou des
expériences pratiques.
Soit la trémie symétrique à section rectangulaire représentée par la figure 6.9. Les parois s'inclinent
par rapport à la verticale de e1 dans le sens longitudinal (trémie T 1) et de e3 dans le sens
transversal (trémie T 3). L'ouverture à la base est rectangulaire D x 1 (1 s D).
* Si e1 f e3 ,la démarche consiste à étudier les deux trémies T 1 et T 3 en considérant d'abord le cas
d'un écoulement plan puis celui d'un écoulement axisymétrique. Le premier cas tend à minorer les
valeurs des dimensions critiques tandis que le second tend à les majorer.
Soit la figure 6.10 qui représente une trémie dissymétrique dans le sens longitudinal et symétrique
dans le sens transversal.
Suivant le sens longitudinal la paroi arrière s'incline, par rapport à la verticale, de 8 l et la paroi
avant de e2. L'ouverture à la base est O. On procède, comme tel à été le cas du marquage d'une
trémie dissymétrique par traceur radioactif (Cf 4.2.1.2), en séparant la trémie par un plan
imaginaire vertical passant par le sommet virtuel de la trémie (fig 6.lOa). On considère la partie
arrière comme la moitié d'une trémie symétrique T 2. T 1 s'ouvre à la base de D 1 et T 2 de D2 avec :
215
Figure 6.8 - Abaques permettant de déterminer les dimensions critiques d'une trémie pour
!'écoulement en masse.
,,
Matériau: rpp = 25' . 7c = 5 kPa , h = 2 rn , p 1.5 ! rn-'
1.5
ô 0.9
a) trémie
~
axisymétrique a::
9
...J
~ 0.6
= 30
-
5
C l)
ru::; 0.3
~
~ "! = 40
G--8 (/)• = 50
ëi
1 1 (/) = 60
•
~ ~ = 70
0.0
0 10 20 30 40 50 60
ANGLE D'INCLINAISON DE LA PAROI (DEGRE)
1.0
~ = 30
~ 'P. = 40
w
a::
0.8 G-8 'P. = 50
~
~
1 1 ~ = 60
::;
~ 'P. = 70
b) trémie ô 0.6
bidimensionne!le ~
a::
0
~
~ 0.4
z
0
v;
ru::; 0.2
a
0.0
0 10 20 30 40 50 60
ANGLE D'INCLINAISON DE LA PAROI (DEGRE)
216
·. i~ /
"';( \ '
't
I
''
'' \
\
-- \ /
"/
\
\ .1 /
Suivant le sens transversal les parois s'inclinent de e3 par rapport à la verticale (trémie T 3).
Une fois les géométries critiques déterminées pour les différentes catégories de matériau à doser. il
est maintenant possible de se fixer les dimensions de la trémie à concevoir. Grâce à la partie 2.3 du
chapitre 2 on peut aussi avoir une idée du mode d'écoulement dans la trémie suivant les
comportements des matériaux. Il faut bien sûr choisir les dimensions de façon à éviter un
phénomène de voûte stable et l'idéal serait d'obtenir toujours l'écoulement en masse. Au cas où,
pour certains matériaux, l'écoulement en cheminée peut être toléré il faut néanmoins s'assurer que
celle-ci ne se stabilise pas pendant la vidange (Cf. 6.3.1), sinon il faut équiper la trémie d'un
dispositif d'aide à l'écoulement.
Les dimensions de la trémie de dosage retenues doivent respecter certaines conditions notamment
celles liées :
* hauteur et volume adéquats pour qu'un chargeur à godet, par exemple, puisse alimenter sans
difficulté la trémie,
Tant que l'ensemble de ces conditions n'est pas vérifié, il faut modifier les dimensions choisies
dans l'étape précédente tout en se référant aux géométries critiques. Au besoin il faut munir la
trémie d'un dispositif d'aide à l'écoulement.
218
Pour pouvoir réaliser un dosage correct la trem1P et son dispositif de dosage doivent fonctionner
harmonieusement. Un dispositif de dosage mal conçu peut causer des problèmes bien que la trémie
soit correctement dimensionnée. Généralement on installe à la base de la trémie un système qui
assure la jonction avec le tapis doseur. Pour les ouvertures circulaires (resp. carrées) un tube long
d'un diamètre (resp. un côté) connecte généralement [S] ceux-ci. Pour les ouvertures rectangulaires
il convient d'accroître la zone d'extraction vers la sortie :
- distance horizontale entre les joues latérales augmentant vers l'avant (Cf fig 1.3.c, d - chap l)
- distance verticale entre joue latérale et tapis doseur augmentant vers l'avant (Cf fig 1.3.c, chap
1). Dans ce cas le matériau repose librement suivant son angle de talutage sur le tapis.
Ce n'est qu'après la sortie du matériau qu'on peut installer un système qui régularise l'épaisseur de
veine. Il faut éviter les coins morts qui constituent des obstacles et entraînent des fortes
consommations d'énergie [71 ]. Nous avons aussi montré au chapitre 2 (Cf 2.4.4) l'inconvénient
d'une ouverture de trappe trop faible et d'une inclinaison de tapis trop forte. Cette approche
théorique permet d'estimer le risque de glissement matériau-tapis ainsi que la dépense en énergie
dus à la géométrie d'un système d'extraction.
Pour une trémie à écoulement (voir définition dans l.l.2.1 du chapitre 1), le contenu de la trémie
ne charge pas le tapis doseur. Seul donc le poids du matériau transporté par ce dernier entre dans
le calcul.
Les dimensions de la trémie, munie éventuellement d'un dispositif d'aide à l'écoulement, et celles
du dispositif de dosage qui satisfont aux différentes conditions énoncées dans 6.2.4 et 6.2.5.1 sont
219
L'étude des formations de voûte et de cheminée réalisée au chapitre 2 (Cf 2.3) permet d'expliquer
ce phénomène. Pour cela considérons une trémie en écoulement dont les parois s'inclinent de 9 de
0
la verticale et d'ouverture à la base D. Soient Dv et Dm les dimensions critiques de l'ouverrure,
pour ep fixé, respectivement pour la formation de voûte stable et l'écoulement en masse. Pour 9
0
donné, suivons l'évolution de l'ouverture Dch de la cheminée au niveau de la sortie lorsque D varie
(fig 6.11)
- si D <: Dm il y a écoulement en masse: Dch = D. La courbe Dch (D) suit donc la bissectrice
- si DY < D < Dm il y a écoulement en cheminée: Dch < D. Matérialisons Dch(D) par la courbe en
pointillé
- si D s Dv il y a voûte stable : Dch = O. Dch(D) suit l'axe des abscisses D.
Maintenant fixons D tel que Dv < D < Dm puis suivons l'évolution de l'ouverture Dch de la
cheminée à chaque chargement (fig 6.11). A la suite du premier chargement il se forme une
cheminée 1 d'ouverture Dchl à la sortie. Cette cheminée se comporte comme une nouvelle trémie
pour le second chargement. Il en résulte une cheminée 2 d'ouverture Dcl;i 2. Après le troisième
chargement l'ouverture à la base de la trémie n'est plus que DchJ' Si l alimentation continue
l'orifice de sortie finit par s'obstruer et rien ne s'écoule.
Les phénomènes de voûte stable mis en évidence lors des expérimentations en centrifugeuse se
produisaient dès le démarrage de l'écoulement. Pendant les essais en trémies réelles avec les sables
fillérisés (avec fines) à forte teneur en eau et les cendres volantes il fallait mettre le vibrateur en
marche dès le début de la vidange sinon il se produisait une voûte stable ou une cheminée stable.
220
Les problèmes d'écoulement peuvent donc apparaître dès la phase initiale de l'écoulement. Pour
tester notre modèle théorique vis à vis de cette dernière nous allons construire un second modèle
(modèle 2) qui prend en compte cette phase initiale d'écoulement. On va travailler avec le lieu
d'écoulement initial du matériau (Cf fig 1.5 chap 1) en supposant que celui-ci peut être linéarisé
pour avoir un angle de frottement interne initial 1pi constant.
..,
c
~""'.,1
0"'
u "'
"' e
/
/
'tht
Chargement
/
/
/ ,V'
,,1 I
/ 1
/ 1 I
Oiargement
/
/
21 / .,
/ ,1 c
QJ
o, / '/ e
/
/,
/ ....QJ
Oiar~emen t Jl /
/ "
0
u
/ "'
1 // 1 ..,., /
D
0...0.:h2 Cl:ht D o,,,
Figure 6.12 - Cercle de Mohr représentant une situation de voûte, la phase initiale d'écoulement et le
point d'écoulement établi.
(J
H
-- ---
221
1 + sincpi 2coscp 1
== 1 ' + 1 :... s l. nrn'
0
c ( 6. 4)
- Sl.Ilq>i "'1
== o ( 1 +sincp cos2<µ) - H
1
== o (1-sincpcos2<µ)
1
- H
== osincpisin2<µ ( 6. 5)
avec
o
__t --..+,--_0_2 + H
a == 2 ( 6. 6)
et H = c cotcpi
Avec ces nouvelles équations de Mohr-Coulomb on peut reprendre l'étude élaborée au chapitre 2
(partie 2.2 et 2.3). il suffit tout simplement de remplacer:
par o ==
f(8) = 0 au centre pour la voûte stable et à la paroi pour l'écoulement en masse critique
or = 0 = 02 et oe = oc = 01
0 ==
Les formules (2.47) et (2.48) du chapitre 2 décrivant respectivement une situation de voûte stable
et un écoulement en masse critique restent donc valables à condition de remplacer l'angle de
frottement effectif cpe par l'angle de frottement cpi et la stabilité ac par oc / sincpi. Ainsi fut construit
222
le modèle 2 qui permet d'expliquer les situations de blocage partiel ou total pendant la phase
initiale d'écoulement.
La figure 6.13 illustre les prédictions de la géometne cnt1que d'une trémie pour l'écoulement en
masse obtenus avec les deux modèles. Normalement 'P· < rp mais il n'existe pas de relation qui
permette de déterminer l'un des deux paramètres coAnaiss~nt l'autre. Les valeurs de ip· et ij)e
indiquées sur la figure 6.13 sont donc choisies arbitrairement. Néanmoins on constate que le hiodèle
2 donne des valeurs plus sévères de la dimension de l'orifice Dm. En effet ce modèle semble varier
peu avec ij)i alors que la valeur de Dm obtenue avec 'Pi faible (rpi = 30)) est déjà assez grande.
Une valeur faible de 'Pi ne signifie donc pas un écoulement facile. Au contraire si la stabilité oc du
matériau est grande (matériau difficile) 'Pi peut être faible (Cf fig 1.5).
Pour le modèle 2 la qualité de l'écoulement après la phase initiale importe peu, ce sont les
paramètres oc et <p· qui comptent. Le modèle l considère par contre le comportement à l'écoulement
du matériau. Ainsf il est sensible au paramètre 'Pe qui caractérise plutôt la qualité de l'écoulement
après la phase initiale. On constate alors la complémentarité des deux modèles. Maintenant si on
veut travailler uniquement avec le modèle 1 il convient de prendre un facteur de sécurité lorsque 'l'e
est faible et que crc est grand notamment pour la prévision des voûtes stables. Ce facteur varie en
fonction des valeurs de 'Pe et 'Pi et cette liaison peut être matérialisée sous forme d'abaque. En effet
la figure 6.13 montre que le rapport entre les valeurs de Dm obtenues avec les deux modèles reste
pratiquement constant lorsque ep varie.
2.4
MODELE! : ~ = 3
>f<--+: MODELE! :~ =4
2.0 G--€) MODELE! :~ • 5+---+--1--1-41-+--'~
-t-+ MODEl.E2 : ~ ,.
x--7( MODEU.2 : ~ =
UJ
u
s
C5 L2
:..i
UJ
0
:z: 0.8
0
;;;;
~ 0.4
0.0
0 10 30 40 50 60
ANG~ D'INCLJNAISON DE LA PAROI (DEGRE)
223
Avant de signaler le côté enrichissant et les perspectives d'avenir que nous a procurés ce travail, il
semble intéressant de dresser un bilan des principaux résultats obtenus dans le cadre de l'étude du
mécanisme de l'écoulement.
Les études expérimentales entreprises ont permis de dégager quelques paramètres liés soit au maté-
riau soit à la géométrie de la trémie de dosage et qui influent sur l'écoulement. Ainsi des confron -
tations avec l'étude théorique ont été faites.
- la teneur en eau a un effet prépondérant sur l'écoulement des sables à forte teneur en fines. En
fait cette liaison entre teneur en eau (élevée) et teneur en fines améliore l'aptitude au compactage
du matériau et dans cet état la stabilité de celui-ci vis-à-vis de la déformation s'accroît avec son
degré de consolidation. Théoriquement l'accroissement de ce dernier et de la teneur en eau aug-
mente les valeurs de la stabilité ac et de l'angle de frottement interne effectif <l'e· ce qui est défa-
vorable pour l'écoulement.
- les phénomènes d'écoulement en masse, de voûte stable et de formation de cheminée ont été mis
en évidence en agissant sur la géométrie du modèle réduit. Ils constituent donc les aspects d'un
même phénomène. Cela justifie notre démarche consistant à étudier ces trois "modes d'écoulement"
à partir d'une même fondement théorique. En effet ils sont étudiés séparément dans certains tra-
vaux. Nous considérons alors une formation de cheminée comme une situation intermédiaire entre
une formation de voûte stable et un écoulement en masse, définissant ainsi deux géométrie cri -
tiques de la trémie qui déterminent les frontières entre ces trois "modes d'écoulement". Les essais
effectués sur modèles de trémie réelle et sur un modèle réduit confirment ce raisonnement : après
la rupture d'une voûte par l'utilisation d'un vibreur (trémie réelle) ou en augmentant l'accélération
artificielle (modèle réduit en centrifugeuse) il ne se produisait pas a priori un écoulement en masse.
224
- elle comporte des paramètres aussi bien liés au matenau qu'à la géométrie de la trémie. Les
résultats obtenus en faisant varier ces différents paramètres montrent de la cohérence. Certaines
propriétés d'écoulement des matériaux n'ont pu être déterminées à défaut de matériel approprié.
Ainsi certaines confrontations avec les résultats expérimentaux ont été effectuées à partir de
valeurs estimatives. Des caractères positifs du modèle théorique ont été constatés mais ils restent à
confirmer. Pour la suite de ce travail il faudrait mettre l'accent sur la détermination des propriétés
d'écoulement des matériaux et compléter la validation du modèle.
Par rapport à des modèles théoriques établis antérieurement pour déterminer la dimension critique
de l'orifice de sortie vis-à-vis de l'écoulement en masse notre méthode est plus sensible aux varia-
tions des caractéristiques des matériaux et de la trémie. Généralement elle donne des valeurs plus
faibles par rapport à ces modèles mais elle peut aussi donner des valeurs plus fortes pour le cas
d'écoulement très difficiles. Dans la pratique ces modèles sont souvent jugés sévères ainsi notre
méthode constitue une alternative intéressante.
- elle repose sur un certain nombre d'hypothèses. Pour l'étude de l'écoulement en masse celle-ci
reconnaît !'existence d'une phase initiale d'écoulement au cours de laquelle le matériau se dilate
pour acquérir une masse volumique optimale qui reste stable pendant l'écoulement. Cette hypothèse
a été vérifiée avec les essais réalisés en trémie réelle lorsque l'écoulement est facile (c'est le cas
pour l'écoulement en masse). Pour l'écoulement en masse une distribution de vitesse radiale a été
adoptée mais cette hypothèse semble d'autant mieux vérifiée que l'angle d'inclinaison de la paroi
par rapport à la verticale est faible. Cette distribution de vitesse a été supposée avoir une phase
stable. Les essais réalisés en centrifugeuse montrent qu'elle ne cesse d'évoluer pendant la vidange
néanmoins le débit d'écoulement se conserve. Sur ce point quelques études supplémentaires nous
semblent utiles en augmentant le nombre de points colorés à suivre et en continuant d'alimenter la
trémie jusqu'à disparition de ceux-ci. Cette démarche permet de préciser davantage le profil de
vitesse et de vérifier si la distribution de vitesse se stabilise lorsque l'alimentation de la trémie se
fait en continu (fonctionnement courant sur chantier).
L'introduction d'une dépendance entre état de contrainte et champ de vitesse a conduit à une
généralisation de la formule du débit. Ce dernier dépend de la répartition de contrainte au niveau
de la sortie du matériau. Les formules utilisées habituellement pour une vidange simple supposem
que cette contrainte est nulle. En revanche celle-ci ne peut s'annuler pour le cas du dosage à cause
de la présence d'un dispositif de dosage qui freine l'écoulement naturel. Le débit étant fixé pen -
dant le dosage la répartition de la charge qui s'exerce sur le dispositif de dosage peut alors être
déterminée grâce à la formule générale du débit. Celle-ci permet aussi donc de déterminer les
conditions aux limites à la sortie pour la détermination des contraintes dynamiques (pendant
l'écoulement) s'exerçant dans la trémie pendant le dosage. En effet, les contraintes sont générale-
225
ment déterminées à partir des seules conditions à la surface libre du matériau et à la paroi, igno-
rant les conditions à la base de la trémie.
Notre modèle théorique décrit puis formule et l'écoulement en masse et la formation de cheminée
et la formation de voûte stable à partir d'un même fondement théorique à la différence avec cer-
tains travaux. Ce sont en effet les aspects d'un même phénomène qui évoluent en fonction de la
géométrie du matériel. Cette démarche donne lieu à la définition de deux géométries critiques
d'une trémie qui déterminent les frontières entre ces trois phénomènes et conduit à une nouvelle
méthode de prévision du mode d'écoulement suivant la configuration d'une trémie.
- Pouvoir expérimenter sur des ouvrages réels constitue l'idéal pour l'étude de l'écoulement des
matériaux granulaires mais des problèmes se posent lorsqu'il s'agit d'observer le phénomène qui se
produit dans la trémie pendant la vidange. Le marquage par traceur radioactif sur différents
niveaux de la trémie associé à la méthode de traitement que nous avons mise au point permet de
visualiser le mode d'écoulement en trémie réelle. Les résultats obtenus sont d'autant plus précis
qu'il y a plus de lignes marquées.
- L'expérimentation avec des trémies réelles nécessite des moyens lourds donc elle est souvent res-
trictive du point de vue possibilité de faire varier plusieurs paramètres. L'étude avec un modèle
réduit en centrifugeuse résout ce problème car elle permet de retrouver des résultats à l'échelle du
modèle réel en agissant sur l'accélération de la pesanteur. Nous avons travaillé avec un modèle
bidimensionnel mais il est aussi intéressant d'étudier la possibilité d'utiliser un modèle tridimen -
sionnel. Il convient de signaler que des essais effectués avec le même modèle réduit sous la pesan-
teur (! g) n'ont pas donné les mêmes résultats que ceux effectués en centrifugeuse à Sg concernant
la valeur de la dimension critique de l'orifice pour la voûte stable. Selon nos résultats un modèle
théorique validé avec des essais sur modèle réduit à lg peut conduire à un surdimensionnement de
la trémie par surévaluation de cette dimension critique.
- Des matériaux de même type que ceux que nous avons utilisés pour les essais d'écoulement ser-
vent généralement en chantier. Suivant les résultats que nous avons obtenus ils peuvent être classés
suivant le degré croissant de la difficulté à l'écoulement (en prenant en compte toutes les condi-
tions de variations de la teneur en eau)
- Parmi les paramètres utilisés généralement pour caractériser les granulats dans le cadre de le
fabrication des matériaux de chaussées notre analyse a permis de dégager ceux qui sont intéressants
pour caractériser ces granulats vis-à-vis de l'écoulement. Il s'agit de la teneur en eau, de la teneur
en fines, de l'indice de vide, de la taille maximale des grains, du temps d'écoulement à
l'angulomètre, de la surface spécifique Blaine (pour les matériaux avec fines) et de la masse volu-
mique vrac. Une analyse de ces paramètres combinés avec les propriétés d'écoulement du matériau
permettrait de savoir comment ils agissent sur son écoulement. Nous le savons en ce qui concerne
la teneur en eau et la masse volumique vrac suivant l'analyse effectuée au chapitre 3.
226
- bien que la validation du modèle théorique reste encore à poursuivre les résultats obtenus sont
encourageants. Ainsi une règle de choix de la géométrie d'une trémie de dosage des granulats en
fonction de leurs propriétés d'écoulement est proposée à la fin du chapitre 6.
3 - PERSPECTIVES D'AVENIR
Al Notre approche théorique peut avoir une extension sur les points suivants :
- dimensionnement géométrique des silos à trémie. Il s'agit donc d'une trémie surmontée d'une
super-structure verticale. En effet cette approche théorique peut prendre en compte une surcharge
placée en haut de la trémie et qu'elle peut s'appliquer à des matériaux granulaires autres que les
granulats.
- Etude des trémies à section rectangulaire symétriques et dissymétriques. Ce sont en effet les
formes les plus courantes dans la pratique.
Notre modèle théorique peut prévoir si une cheminée va se former. Mais à partir du moment où
celle-ci se crée il ne peut s'appliquer car le problème se transforme en une stabilité du matériau
qui se trouve sur son pourtour.
Cette étude est importante car il arrive souvent dans la pratique que la cheminée devienne stable
autrement dit rien ne s'écoule à travers celle-ci. L'objectif est donc de choisir une configuration
adéquate de la trémie (notamment les dimensions de l'orifice) pour qu'à tout moment le matériau se
trouve instable et s'écoule à travers la cheminée.
Cl Une étude impliquant la granularité des grains et valable pour les écoulements lents est d'une
importance considérable aussi bien pour l'avance de la théorie sur les milieux granulaires que pour
le dosage des granulats. En effet pour ce dernier cas au lieu d'agir sur la configuration de la trémie
(souvent conditionnée par les contraintes d'exploitation) on agirait sur la composition des granulats
pour faciliter l'écoulement.
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ANNEXE A
La figure a. l représente une coupe de la trémie montrant le plan de rupture (AB) et le tapis
extracteur (AC). La figure a.2. schématise le matériau situé entre ces derniers (I 1 et ASUR). Cette
figure montre aussi la surface I 2 qui frotte sur les joues latérales. Les paramètres connus sont 8 ,
a, D et e qui désignent respectivement l'angle d'inclinaison de la paroi par rapport à la verticalf.
l'angle d'inclinaison du tapis par rapport à l'horizontale, la dimension à la base de la trémie et
l'épaisseur de veine de matériau (prise égale à l'ouverture de trappe A). On va exprimer en
fonction de ces quatre paramètres les différentes notations utilisées dans la détermination des
efforts mobilisés dans la zone d'extraction.
a - EXPRESSION DE L
Sur la figure A.1 notons Lmin la valeur minimale de L correspondant à une ouverture de trappe
nulle.
= AW = JW - JA
= 2XW[ cosa - sinatan(~-a)]
0 es in~ cos~
= 2 ["'ï -
~ cos(~+a)
]
cps(~-a)
D esin8P
L = 2(- -
2 cos(8P+a)
(a. 1 )
b - EXPRESSION DE A
À = a tan ( f) + a (a. 2)
Les valeurs de À ne dépasse pas celle de l'angle de frottement interne effectif (jle car au-delà de
cette valeur le matériau ne peut que s'écrouler, donc la ligne de rupture ne peut pas se maintenir.
4
Figure a. f
D
'/
-1
Figure a.2
-
.r
1
5
c - EXPRESSIONS DE z 1, u J• zÜ' uo
sur la figure a. l :
1 e cos (À+9p)
zl = 2" sin p.-a) (a.3)
sinêP
On pose :
(a. 4)
zO = z 1 + EN
1 e cos ( À+9p)
cosê ( cot9P + tanÀ) (a. 5)
2" sin(À-a) p
On pose :
(a. 6)
d. EXPR~IONS DE r, z, y
Sur la figure a. l :
r = OH + HF
COSÀ (a. 7)
r = zo cos ( À-9)
z = rcos9 (a.. a)
y = FG
sin(À-a)
y = (z - Z1)
sinÀ
(a.9)
6
11 AV=AM-VM
2eCOSÀ
1 1 sin (À-a) - D (a. 1 0)
1 2= D (a.11)
1 -1
1 ( x') = 2 1 1 x' cosw + 1 1 pour m =
1 ( x') =l pour m = 0
1 ( x') =( 2ztan9P)mli-m (a.12)
12-11
w=atan (~) (a.13)
Pour les calculs ci -dessous il est parfois utile d'effectuer le changement de variable :
u = ,\-8
du = - d9
9
1 = f p cos9d9
; -apcos 3 ( À-9)
I 1= (tan ( À+9P) -tan ( À-9P) ] cosi\+~[ tan 2 ( À+9P) -tan 2 ( À-9P) J(a. 1 5)
8
I 2=f P cos 2 ( À-9) cos9d9
-ap
a
I 3=f P cos9d9
-aP
I 3= 2sin9P (a.17)
7
cos 9ep 2
I4 = J -a cos p.-9) d9
p
I4 = 2COSÀSin9p + --z-Log
sin'> [ cos>+sine,
COSÀ-Sinêp
J 2
(a. 1 8)
8
p cos 29
Is = f -ep COS 4 À-9)
aa
sin2À 2 2
+ 2 [tan (À+9P)-tan (À-9P)] (a.19)
I6
COSÀ [
= --r-
sin39p
3
.
+ 3sin9P
J (a.20)
avec
d'une part, la contrainte cra, formulée par (2.43), peut se mettre sous la forme :
cra = pg ( Ar+Br-2(m+ll) m = 0, 1
avec
X u) h, (
A = (a.21)
PP ( P+ 1 ) cos9P h2 ( u)
X. Y et Z s'obtiennent par (2.25) ou (2.22) suivant que la paroi est lisse ou non. h 1(u) et h 2(u)
figurent dans (2.26). Le cas défavorable à prendre en compte pour le dimensionnement du
dispositif de dosage correspond à une trémie pleine c'est-à-dire à la valeur de u faible. Ceci
permet d'éliminer les termes h 1(u) et h 2(u) qui tendent alors vers l.
avec
dz
donc :
Pour intégrer df il convient de distinguer les cas m=O et m=l. On obtient finalement:
(a.23)
avec
pour m=O
H =
9
avec
1 pgy
0 HK = k ( 0 v0 ( e) + 2 C 0 S ex )
et
Le premier des deux termes entre accolades s'intègre facilement en x qui varie de 0 à L/cosw.
Pour intégrer le second terme il convient d'exprimer y et dy en fonction de a en utilisant les
relations (a.9), (a.8) et (a.7).
10
{ }
-Az 3 cos39 d9+Az z 2 cos9 d9
0 cos 4 (À-9) 1 0 cos 3 (À-9)
Il 2 Il = 2sin2(1-a)
(k+1 )sin2ÀCOSW B cos 29
- z 2m
d9
cos0-2ml ( ;\-8)
0
dans laquelle
Z =
( ~)1-m
1
2µK
l<
[ -1 2sin2(À-a)G
6tan(À-a)cosacosw + (k+1 )coswsin2À
J
avec
BI 6
BI u
2 1
AI 5uà 3cos 4À-AI 1u 02u 1cos 3À+ 2 pour ffi= 1
e 5u 0 cOSÀ e 5u 0 3cos 2;\
G =
BI 4 COSÀ Bu 1I 3
AI 5 U03cos 4 À-AU 02u 1cos 3 À+ + 3 pour m=O
e3 e ua
Vm =
e3
6tan(À-a) sin(À-a)
[
4cosÀ -
cos ( À+eP)
cosèP
J
Le poids du massif s'écrit alors :
avec :
1
2tan(À-a)
p o u r m = 0
= [ COS(À+9p)
J
V
1
6tan(À-a)sin(À-a) 4cosÀ- cosé
p
pour m =
ANNEXE B
08 70
-'t'e 30 30
u.J
+----+ IÇ e "'
'..J
UJ 60 40
~IÇ 0
~ 06
e 50
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0
;;: 0.4
9 z
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z
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u
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UJ
3 (.J 10
z
<
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a) m 0 b) m = 0
2.8 70
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,...
2.-l +-+ 'l'e 40 60
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'l'e ô
E 2.0 "'<>.< 50
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~ 0
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z
z :J
0 u
Ci 0.8
z
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~
0 ~
0.4 (.J 10
z
<
0.0 0
0.5 0.8 1.1 1.4 1.7 2.0 0 2 6 ~ 10
Les valeurs des paramètres sont indiquées sur les tigures lorsqu'ils varient sinon , 1
rennent les
·:aleurs suivantes:
'o
~
J
= -oo <{! = 20° D = 0.5 m
o' = i.:J
' - r/m J f c = -1 kPa h =2 m
16
Les paramètres qui ne varient pas prennent les valeurs suivantes (sinon leurs valeurs sont indiquées
sur les figures):
~ )5 ~ '0
0 0
UJ UJ
a a
"'~ 28
.....
:::>
<
;;;(
~ 21
<
:::;:
e,
tJ
~ 14
UJ
0 10 20 30 50 0 10 20
ANGLE D'INO...INAlSON DE LA PAROI (DEGRE) ANGLE D'INCLINAISON DE LA PAROI ( DEGRF. J
aJ m bJ m 0: I 0.5 m
------
~ 30
0
r----
UJ
a
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2
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13
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•t • 0.10
-- A • 0.1 ""
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G-B ., • 0.2.1
~ A •
A
0.2
0.3
•t • G-B 2
o.~o
+-+
0 6 12 li 10
, , ''
c) m • ~->-" ....;;...D-
d) m
A
17
Les paramètres qui ne varient pas prennent les valeurs suivantes (sinon leurs valeurs sont indiquées
sur les figures):
6.5
5.2
~ 3.9
Cf
!!;
u
uJ
o..
VI 2.6
~
(:>
3"' 1.3
G-€) a • 25
0.0
50 0 10 20 JO 40
a) m =I b) m 0 : I 0.3 .'il
2.0
A • 0.1
0.4
0.0
JO 36 ~2 ~8 5" 60
1/, ANGLE DE FROTIEMD<r INTERNE EFF'ECTlF ( DEGll: ANGLE: DE FRO~EHT A LA PAROI CDEGRE)
/,_,' \ \.,
~\, 0
•' c) m l d) m
A
19
ANNEXE C
21
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27
L'analyse des données, appelée aussi méthodes stat1st1ques multidimensionnelles, permet d'étudier
des phénomènes dont les variations, l'évolution et le comportement dépendent de plusieurs
paramètres. Les données désignent des résultats d'observations effectuées sur des entités appelées
"individus" (ou échantillons ou objets). Les relevés faits sur les individus s'appellent variables (ou
paramètres ou caractères). Les variables quantitatives mesurent une quantité. Les variables
qualitatives mesurent un état. Un codage permet de rendre numérique les données qualitatives. Les
données quantitatives peuvent être continues (type mesure) ou discontinues (type fréquence). Les
données illustratives contribuent à la description mais pas aux "calculs". Les données se présentent
sous forme d'un tableau ou d'une matrice (n, p). ayant en ligne n individus et en colonnes p
variables. Il existe plusieurs types de tableaux : de mesure, de contingence (données type
fréquence), logique (données codées par 1 et 0), de préférence, de rangs, mixte (données
quantitatives et qualitatives). La pertinence (problème bien défini , a un sens), l'exhaustivité
(représentativité) et l'homogénéité qualifient un tableau. Ainsi lorqu'un tableau de mesure contient
des variables d'unités différentes il faut effectuer une opération de centrage réduction afin de
rendre les données homogènes. De même, pour un tableau mixte il faut coder les données
quantitatives.
En faisant une représentation géométrique des données on introduit un problème d'espace vectoriel.
Les lignes du tableau (ou de la matrice) forment un nuage de n points pesants dans l'espace à p
dimensions engendré par les p colonnes. Les colonnes du tableau forment un nuage de p points
pesants dans l'espace à n dimensions engendré par les n points lignes. Pour une seule variable il
s'agit d'un histogramme et pour deux variables il s'agit d'un diagramme plan. L'analyse des données
permet d'extraire les informations contenues dans ces deux nuages (d'individus et de variables) et
de mettre ceux -ci en relation.
En effet le comportement des individus dépend des variables liées à ce comportement et les
relations entre variables dépendent des individus qui engendrent ces relations. En fonction de
l'objectif à atteindre il existe des méthodes spécifiques pour l'analyse. Pour la caractérisation des
matériaux nous avons choisi l'analyse factorielle en composantes principales. En effet il faut
d'abord voir et décrire les corrélations entre les matériaux, entre les paramètres et entre matériaux
et paramètres avant d'adopter une méthode explicative ou décisionnelle.
Les nuages des points individus et des points variables contiennent des informations qu'il faut
extraire. L'analyse factorielle a pour but de trouver des axes de projection du nuage qui font
perdre le moins d'information possible. Ces axes s'appellent "facteurs" ou "axes factorielles". Ensuite
on fait des projections du nuage sur des plans engendrés chacun par deux facteurs. La projection
doit donner une image aussi fidèle que possible de la réalité de proximités dans l'espace. pour
définir la proximité ou la distance dans l'espace considéré il faut choisir une métrique. Maintenant,
28
les termes "points pesants" (signalés plus haut) et "distance" introduisent la considération de l'inertie
globale du nuage ainsi que de la perte d'inertie lors de la projection sur les axes factoriels. Parmi
ces derniers il existe un qui donne la meilleure projection donc qui déforme le moins possible le
nuage initial.
C'est le premier axe factoriel noté FI. FI apporte la plus grande partie possible de l'inertie du
nuage.
Il existe un second axe factoriel F2 orthogonal à Fl qui extrait la plus grande partie résiduelle de
l'inertie entre F 1 et le nuage.
L'axe factoriel F3 rend compte de la plus grande dispersion résiduelle de l'inertie entre FI et F2
tout en étant orthogonal à F2.
La démarche reste identique pour définir les autres axes factoriels jusqu'à l'obtention de 1OO % de
l'inertie globale du nuage. L'algorithme mathématique pour chercher les axes factoriels consiste à
diagonaliser la mmatrice de covariance (données centrées) ou la matrice de corrélation (données
centrées réduites) entre individus ou entre variables selon le nuage à considérer. Comme il s'agit de
matrice symétrique et semi-définie positive les valeurs propres sont réelles positives ou nulles (donc
rangeables dans l'ordre) et les vecteurs propres sont orthogonaux. Ces vecteurs propres
correspondent aux axes factoriels. La valeur propre représente pour chaque facteur le montant de
l'inertie du nuage sur ce facteur. Cette inertie sur l'axe factoriel résulte soit des contributions des
individus projetés soit de celles des variables projetées. La somme de toutes les contributions (des
individus ou des variables constitue la part d'inertie apportée par le facteur. Une représenttion des
individus et des variables) sur le même graphique est possible en analyse factorielle en composante
principale. En effet un individu se situe au barycentre de toutes les variables dans le nuage de
celles-ci. De même une variable se situe au barycentre de tous les individus dans le nuage de ceux-
ci. Par contre la comparaison doit se faire dans un même ensemble (entre individus ou entre
variables mais pas entre un individu et une variable). ensuite l'interprétation peut s'étendre par
exemple en tirant une conclusion sur la position d'une paire d'individus vis-à-vis d'un sous-groupe
de variables pour lesquelles ils ont des comportements voisins et celles pour lesquelles ils
s'opposent.
Enfin, deux points très rapprochés sur le plan de projection ne sont pas forcément bien carrelés.
Tout dépend de la qualité de cette projection. En effet deux points très éloignés sur le nuage initial
peuvent avoir des projetés très voisins. La qualité de représentation d'un point A dépend de l'angle
entre OA (0 étant l'origine) et l'axe de projection. Du moins on la qualifie par le cosinus
(correlations variables - facteur) ou le cosinus carré (individus facteur) de cet angle. Plus le cosinus
carré tend vers 1 mieux la projection respecte la distance. La somme des cosinus carrés évalués sur
deux axes indique la qualité de la représentation du point sur le plan formé par ces deux axes.
29
ANNEXE D
31
La technique des mesures effectuées pendant les expérimentations sur modèles réels repose sur la
détection du rayonnement y qui provient soit du matériau à cause de la présence du traceur
radioactif, soit d'une source de césium 137 pour la détermination de l'épaisseur ou la densité du
matériau traversé par les photons y . Il semble donc utile de rappeler brièvement la notion
d'activité d'une substance radioactive, le phénomène d'intéraction du rayonnement y dans la
matière et le principe de la détection de ce rayonnement.
C = C0 exp ( -À t) ( d. 1 )
Dans cette expression C 0 représente le nombre d'atome présent à l'instant initial to et À la constante
de désintégration.
T = Log2/À
L'énergie mise en jeu lors de la désintégration s'évalue en électron -volt (ev) ou en un de ses
multiples kiloélectron-volt (Kev) et mégaélectron-volt (Mev).
Il existe deux modes d'intéraction : photon -noyau et photon-électron. Pour nos essais on ne se
préoccupe que de ce dernier qui peut se produire de trois manières :
32
- Effet photoélectrique : après le choc le photon disparait et transmet totalement son énergie Ey à
l'électron pour le libérer de l'atome. P
- Effet Compton : c'est une diffusion de photon y sur les électrons peu liés. Le photon incident
communique à l'électron une partie Eye de son énergie.
Comme cette troisième intéraction nécessite une énergie supérieure à 1 Mev (72, 73] elle a peu de
chance de se produire dans le cadre de nos essais. Les différents détecteurs sont réglés de façon à
capter les électrons issus de l'effet photoélectrique.
Expérimentalement les photons déviés sous un angle très faible sont pris en compte et constituent
donc des parasites. Ainsi dans la pratique on détermine une valeur expérimentale ku' du coefficient
d'absorption massique ; k dépend du matériel et de son installation.
- Un circuit amplificateur pour que les impulsions puissent déclencher la chaîne de mesure.
Photon.,
--H.T.
Il a été montré que le nombre d'impulsion N enregistré par un capteur de photon y , pendant une
durée donnée, est distribué selon une loi de Poisson qui, dès que N > 50 peut être assimilée à une
loi normale de moyenne estimée N et d'écart-type a = ./N . L'erreur absolue sur le corn ptage a
comme valeur ± taa , t est choisi afin que N ± t a encadre la vraie valeur de la moyenne avec
une probabilité P = 1 - ~ a. a
35
MARQUAGE
1
Sable roulé de mini 5 4 16 2 3 15 6 7 17
1
Loire 014
14
maxi 8 9 71 11 10 54 12 13 70
mini 43 42 52 40 41 51 39 38 50
Sable broyé de
Loire 012 maxi 44 45 24 47 46 19 48 49 18
mini 27 26 20 28 29 21 31 30 22
Sable calcaire
Amiot 012 maxi 36 35 23 33 34 25 32 37 53
57
Cendres mini 59 58 Il 60 63 55 66 67 Il
volantes
maxi 65 64 Il 62 61 56 69 68 Il
N.B - Les noms des essais effectués avec cette trémie se composent du numéro de l'essai qui figure
dans le tableau précédé de "E6 -" ex : E6- l pour l'essai n° 1.
36
w% MARQUAGES
Essai Niv1 Niv2 Niv3 Niv1 Niv2 Niv3 Niv1 Niv2 Niv3
min 3.7 3.7 3.7 3.7 3.7 3.7 3.7 3.7 3.7
Sable roulé no 8 4 7 9 5 6 10 11 12
de Loire 0/4 max S". 6 5.6 5.6 5.6 5.6 5.6 6 5.6 5.6
no 59 62 63 60 61 64 69 66 65
de Loire 0/2 max 9.4 8.7 8.7 9.4 9.4 8.4 9.3 9.9 9.9
X
no 44 34 33 43 42 31 16 67 68
min 4.8 5.6 5.6 4.8 4.8 5.6 4.9 4.9 5.2
Sable broyé no 25 22 21 24 23 20 19 18 17
Calcaire
Amiot 0/2 max 12. 4 9.8 9.8 9.8 9.8 9.8 8.2 8.2 9.7
X
no 35 38 39 36 37 40 45 46 47
min
Cendres no
volantes
de Vitry max 25 25 25 25 25 25 25 25 25
X
no 55 54 51 56 53 52 48 49 50
min
Sable broyé no
no 58 57
N.B - Avec cette trémie le nom de l'essai se compose de son numéro figurant dans le tableau
précédé de "E. 7 -"
37
Tableau d.3 - Essais réalisés avec la trémie à écoulement équipée d'un dispositif anti-voûte.
max 5
Sable roulé de
Loire 0/4 no 70
N.B - Avec cette trémie le nom de l'essai se compose de son numéro figurant dans le tableau
précédé de "E. 7 - ".
39
ANNEXEE
41
E.l - LA CENTRIFUGEUSE
Pour réaliser des essais avec un momdèle réduit il faut respecter des conditions de similitude afin
d'observer les mêmes phénomènes que sur son modèle réel. Ces conditions s'expriment sous forme
de rapport ou échelle X* à satisfaire entre une grandeur physique de la maquette (Xm) et la
grandeur homologue du prototype (Xp), et ce pour toutes les grandeurs qui interviennent :
x· xrn (e . 1 )
= xP
Pour les études en centrifugeuse les rapports de similitude doivent respecter les équations indéfinies
de l'équilibre de la dynamique des milieux continus:
L:a(o.)
IJ p
a2 ( t )
a + p -----=-1_P ] = 0 ( e. 2)
j (xj)
p
p at2p
Pp = Pm / p * la masse volumique
et t p = t m / t* le temps
2
L: a (01"J)m d (t)
0·1- 1 j
Ô ( X. )
+ p*p
m
[
g
•(
g1
)
m
- ct·- 2 1
ôt 2 m]= 0 ( e. 3)
J m m
Les équations (e.2) demeurent formellement vérifiées si les échelles satisfont aux conditions
suivantes (établies à partir de (e.3)) :
a• = p•g•l * ( e. 4)
42
t.
<., ( e. S)
Dans notre étude on considère que l'état de contrainte gouverne l'écoulement du matériau. C'est un
processus de déformation plastique dans laquelle le cisaillement joue un rôle prép~ndérant. li
semble donc important de recréerr le même état de contrainte dans le matériau (a = l ). Pour avoir
un champ de déformation identique il faut que les matériaux du prototype et de la maquette aient
le même comportement. Il est préférable de trouver uu matériau de substitution. La condition (e.4)
devient alors :
g• = 1 / l' ( e. 6)
L'équation (e.6) signifie qu'il faut accroître les forces de masse appliquées au modèle réduit. La
CENTRIFUGEUSE permet de réaliser cette dernière condition.
En outre, on prend la même échelle 1* pour les longueurs et les déplacements o* ~ *). La
condition (e.5) donne alors :
t * = 1*
Les principaux facteurs de similitudes qui s'appliquent à la modélisation en centrifugeuse figurent
dans le tableau e. l.
DIMENSIONS DIMENSIONS
Distance axe à plate-forme nacelle ... 5,50 m Distance axis to basket plarform
Longueur du rotor. 6,80 m Lengrh of the rotor
Diamètre salle de centrifugation .. 13,50 m Centrifuge chamber diame1er
Hauteur salle de centrifugation 3,90 m Centrifuge chamber heighl
'.\lacelle pivotante .... Swinging basket
•longueur plate-forme 1,40 m • p/arform length
•largeur plate-forme ... 1,15 m • p/arform width
•hauteur libre . . . ...... . 1,50 m • availab/e height
PERFORMANCES PERFORMANCE
200
Accélération centrifuge
Cen1ri(ugal acceleralion
100
\fasse embarquable
Par/nad
500 2000 kg
Domaine d'utilisation de la centrifugeuse du L.C.P.C.
Ranf?<! of applica1ion of 1he L.CP C Ce111rifuge
44
20 30 40
D é Limite de
i 1 T c DOD 14 5 3.5 la voûte
m r o
e - é u
n m 1 DOD 10 Pour
s 2 i e et 5 2.3 répétitivité DOD 8 5 2.3
i e m DOD 11
.L
0 - e V\
n à n
4 t DOD 9 7 2.3 DOD 7 5 2.3
à
l e
a 5 T X DOD 6 6 2.3
,
r t
b
a
- é
m
r
a DOD 12 5 2.3
s i c
e 10 e t DOD 16 5.3 3 DOD 54 Pour DOD 15 5 3.5
i à 5 2.8 répétitivité
DOD 58
D
e
n
-
15
à 0
n
DOD 17
et 5.3 2.8
Pour
répétitivité DOD 13 5 3.5
cm DOD 18
Tableau e.3 - E.sSAIS EFFECTUES AVEC LE SABLE BROYE DE LOIRE 0/2 - w FAIBLE
20 30 40
D
i 1 é DOD 24 5 4.2 Voûte à 5 g
m T c
e - r o
n é u DOD 28 Répétitivité Limite de
s 2 m l et 5 4.4 Voûte à 5 g DOD 23 5 4.2 la voûte
i i e DOD 29 Rupture à 6 g
0 - e m
n e +:::-
4 à n DOD 33 7 4.2 DOD 25 5 4.4 0'>
à t
-
l
a 8 DOD 26 11. 5 4.2
b
a
s 6 e DOD 32 5 4.2
e T X
,....__ r t
D é r DOD 34 Pour
m a et 5 4.4 répétitivité
e i c DOD 35
n 10 e t DOD 22 5 4.2
i 3 4.4 Pour voir l'
c a o DOD 36 influence de
m n A
-
DOD19 Pour
15 et 5 4.4 répétitivi- DOD 27 5 4.2
DOD 21 té
-·---- -- ----·. ·-· - . -- - - - '-
Tableau e.4 - E§AJS EFFECTUES AVEC LE SABLE BROYE DE LOIRE 0/2 - w ELEVEE
20 30 40
D Voûte à 5 g Voûte à 5 g
i 4 DOD 37 7 8.3 Rupture à DOD 42 5 7.8 Rupture à
m 6.7 g 7.3 g
e
n
-
s 6 DOD 43 7.2 8.4
i
0
n f'>-
-...4
6 DOD 38 5 8.3
à
D
DOD 59 I Sable broyé 2.8
a F 37 12 17. 5 6.6 de Loire
I F 46
DOD 60 p u Sable broyé
de Loire 4.2
49
Tableau e.7
~-----------------------------------------------------------------------------+
!'Jorn ?oids Ec type Vitesse Ec type Temps De bit Je bit
Essai total poids tapis vitesse vid. Mode le !?r-oto. ~
daN m/mn Sec daN/sec t / h
-----------------------------------------------------------------------------
' COD6 100.94 9 .11 6.92 . 34 19.81 5.10 93.6
JC07 :25.80 5. 71 6.86 .32 32.32 3.89 71. 4
J008 121.39 4.93 7.18 .27 41. 41 2.93 53.8
JOD9 107.79 5.47 6.15 .60 21. 21 5.08 93.2
JODlO 105. 71 9.73 7.53 .44 30.35 3.48 63.9
JOOll ll0.05 9.82 7.10 . 39 31. l 7 3.53 64.8
' J0012 125.04 8.49 6.26 . 75 21. 63 5. 78 106.1
' SOD13 161.32 12.33 9 .13 1. OO 16.92 9.53 174. 7
00014 128.75 10.66 8.74 . 24 45.57 2.83 51. 9
DOD15 152.73 11.66 9.26 . 59 17.90 8.53 156.5
1 D0016
123.75 5.69 8.72 1. 07 14.49 8.54 156.7
J0017 143.20 6.21 8.37 1. 4 6 17.63 8.12 149.0
1 DOD18
145.89 8.85 8.38 1. 2 6 18.22 8. 01 14 8. 6
DOD19 141. 97 16.06 8.52 1. 30 17.74 8.00 146.8
' 00021 130.53 5.79 8. 66 1. 52 17.08 7.64 140.2
DOD22 108. 43 3.65 9. 26 .82 13.55 8.00 146.8
! DOD23 117.38 6.00 8.70 .28 36.57 3.21 58.9
1 D0025 115 .10 78.7
8.35 8.30 .36 26.81 4.29
DOD26 109.53 7.77 10.18 1.15 11. 02 9.94 182.4
' ::JOD27 161.77 5.14 9.20 1. 08 20.74 7.80 143.1
1 D0028
123.85 3.24 8.98 1. 88 28.00 4. 42 81. 1
DOD29 115.45 3.12 9.49 .28 24.75 4.66 85.5
1 DOD32 104.21 10.87 9.18 .63 15.04 6.93 127.2
DOD33 95.37 5.03 8. 41 . 69 16.12 5.91 108. 4
DOD34 128.43 6.16 8.47 . 89 18.37 6.99 128.3
DOD35 125.30 8.06 8.51 .90 18.44 6.80 124.8
' DOD36 125.00 10.04 8.99 .42 27.49 4.55 83.5
' DOD37 133.97 1. 65 7.57 .63 21.18 6.33 116.1
00038 102.51 6.31 9.03 .67 16.92 6.06 111.2
00040 127.08 6.01 9.34 .87 17.45 7.28 133. 6
! 00041 147.63 4. 4 9 8.52 .96 19.52 7.56 138. 7
1
00042 140.78 2.32 8.30 .31 35.34 3.98 73.0
J0043 122.89 6.66 8.40 .46 21. 24 5. 79 106.2
::JOD4 4 171.67 5.63 8.61 . 94 21. 85 7.86 144.2
' '.::OD45 110. 22 6.99 8.69 .93 14.85 7. 42 136.l
' 00046 112.63 5.81 9.43 .60 22.95 4.91 90 .1
' JC047 132 .15 6.67 7. 65 1. 48 18.88 7.00 12 8. 4
' 80048 130.78 4. 19 7.63 1. 38 18.52 7. 0 6 129.5
::JCD4 9 109.73 2.07 7. 91 .81 21. 03 5.22 95.8
00050 100.24 3 .11 7.75 .98 19.77 5.07 93.0
' DOD51 137.85 9.68 7.80 .84 25.61 5.38 98.7
DOD52 139.78 8.29 7.80 . 66 23.48 5.95 10 9. 2
' D0053 146.07 8.70 8.47 .70 24.54 5.95 109.2
1
00054 151.05 6. 21 5.62 .95 29.9 5.05 92.7
00055 146.45 5.72 6.93 . 74 23.6 6.20 113. 8
' DOD56 147.80 6.00 6.88 .82 23.7 6.24 114. 5
00057 145.33 3.88 7.04 .84 22.5 6.45 118.3
00058 147.41 5.01 7.12 . 89 23.2 6.35 116. 5
' 00064 141.75 4.05 9.07 .91 14.5 9. 78 179.4
1
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TENSION ( VOLT )
Document publié par le LCPC sous le N° 502 204
Impression LCPC
Deoàt iegal Octobre 1991
ISBN 2-7208-2040- 7