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uNniERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

0000'
/
EC'OLE INTER.ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES
(E.I.S.M.V.)
00

Année 1997

ETUDE MORPHOBIOMETRIQUE .
DE LA POULE DU··SENEGAL
. . ~ rx\S /.i~\~~

THESE .~~~~~*!:~Ji~.~i~~~'
Présentée et soutenue publiquement le 29 Juillet 1997- \P
~ . \~v
.
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devant la Faèulté de Médecine et de Pharmacie de Dakar

POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR VÉTÉRINAIRE


(DIPLÔME D'ETAT)

par:
Christian NGWE-ASSOUMOU
né le 12 Novembre1969 à DAMAKO (GABON) .
,JURY:
PRÉSIDENT: M. Moussa Lamine SOW Professeur à la Faculté de Médecine et de
Pharmacie de Dakar

RAPPORTEUR: M. Gbeukoh Pafou GONGNET Maitre de Conférences à l'EISMV - Dakar

MEMBRES: M. Assane MOUSSA Professeur à l'EISMV - Dakar

M. Germain Jérôme SAWADOGO Professeur à l'EISMV - Dakar

DIRECTEUI=! DE THÈSE: M. Ayao MISSOHOU Maitre Assistant à l'EISMV -Dakar


CO-DIRECTEUR DE THÈSE: M. Racine SOW Chercheur à l'ISRA
..... ~ /t~' ~).
'-.....
• ., ~ ; .. ' ....."- .._lie

ANNEE UNIVERSITAIRE 1996-1997

1 COMITE DE DIRECTION

1. LE D[RECTEUR
Professeur François Adébayo ABIOLA

2. LE DIRECTEUR ADMINISTRATIF
ET FINANCIER
Monsieur Jean Paul LAPORTE

3. LES COORDONNATEURS

. Professeur Malang SEYDI


Coordonnateur des Etudes

. Professe~lf
Justin Ayayi AKAKPO
Coordoru\ateur des Stages et Fonnation
Posl-Universilaires

. Professeur Gennain SAWADOGO


Coordonnaleuï Rechcrche-Développcmcnl
· .

qr pERSONNEL eNSEIGNANT EISMV

~fJERSONNEL.",ACATAIRE (PRtVU)

crfJERSONNEL EN L)'!JISSION (PRtVlU)

[EFI'ERSONNEL eNSEIGNANT CPEV (PRtVU)


· , , .
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. ..t~HPERSONNErTmNsEtGNAN'T!E:r:8NfV/,iH:H
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A. - DEPARTEMENT DE SCHUfCRS BIOLOfiIQUItS RT PRODUCTIONS A.ffIIIALt:S

CHEF DU DEPARTEMENT

Professeur ASSANE MOUSSA

SERVICES

1. - ANATOl\lIE-lfiSTOLOGIE-EMBRYOLOGIE

Kondi Charles AGBA Professeur


Kossi ALOEYI Moniteur

2. - CHIRURGIE-REPRODUCTION

Papa El IIassane DIOP Professeur


Mohamndou YAYA Moniteur
Fidèle BYUNGURA Moniteur

3. - ~~CONOMIE RURALE ET GESTION

Cheikh LY Maître-A'!isistant
Guy Anicet RERAMBY ATH Moniteur

... - PHYSIOLOGIE-THERAPEUTIQUE-PHARMACODYNAMIE

ASSANE MOUSSA Professeur


Mouhamadou CHAIBOU Docteur Vétérinaire Vacataire

5. - PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET l\1EDICALES

Genllain Jérôme SAW ADOGO Professeur


Aimable NTUKANY AGWE Moniteur
TOllkollr l\1AHAMAN Moniteur

6. - ZOOTECHNTE-ALTMENTATION

Gbeukoh Pafou GONGNET Maître de Conférences


Ayao MISSOHOU Maître-Assistant
Grégoire AMOUGOU-M I~SS 1 Moniteur
B.- DEPARTEMENT DE SAlrŒ PUBUQUE. ET E.NVlRONNEMENT

CHEF nE nEPARTEMENT

Professeur Louis .Josellh PANGUJ

SERVICES

1. - HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALI1\1ENTAIRES


D'ORIGINE ANIMALE (fi 1 DAO A)

Malang SEYDI Professeur


Mouhamadoul Habib TOURE Docteur Vétérinaire Vacataire
Etchri AKOLLOR Moniteur

2. - M1CRüBlüLOCIE-IMI\1UNOLOCIE-PA1TIOLOCIE INFECTIEUSE

Justin Ayayi AKAKPO Professeur


Rianatou ALAMBED.TI (Mme) Maître-Assistante
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3. - PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES
ZOOLOGIE APPLIQUEE

Louis Joseph P ANGUI Professeur


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4. - PATHOLOGIE MEDICALE- ANATOMIE PATHOLOGIQUE-


CLINIQUE AMBULANTE

Yalacé Yamba KABORE;T . Maître de Conférences Agrégé


Pierre DECONINCK Maître-Assistant
Balabawi SEIBOU Docteur Vétérinaire Vacataire
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5. - PHARMACIE-TOXICOLOGIE

François Adébayo ABIOLA Professeur


Patrick FAURE Assistant
Abdou DIALLO Moniteur
1--
1 u. - PEr~~;ONNI~L V.\.CXL\UU': (prévu)

Biophysi(l"l'

S.\hic ll'vlllll" CASS.\I\IA SECI": i\luÎl.·c Je (~Ull"é.·CIU:CSAgn~gé


Il'aculté> (/f' Mé(/ednf' fit (/f' Pharmacifl
UCAD

Botilllilllll'

l~rnlf'sSl'ltr

!F.\NtTC:\ n

Alinllll(' ni AeN II~ Durlt'III' Ingénieur


D(~ partement
« Sciences cl t:'S Sols "
~:rolc
Nationale Supérieure d'Agronomie
(lCNSA) - TIIlES

Bioiogic Molt'fIIiairc

i'vlallliHly Jù.>NTE Docleur Vétérinaire


('IH'rC'!wlll' 'SR:\

. Pathologk du Bl'liti!

~.lalll· 1".\1.1. 1)ocl L'Ill' \' é'tl'rinail'l'


..........:: ~;:::::::: ::: ::::·········::;1~: ::~mi n! q~ i~ j~:: 11 ~im~iij 1ii ~i ij ~i ~::: ;::::.:::::::::::::::::::
:::::::::::::::.. :.::::" :; ~ j; ~ i H~ \~ Ij ii~ i~ iii~~ i!~ iii;:: ~ ~i!H i;:;;i i i:::: i::i:i:~~ ~ ~;:; i: ~ H~ ~n!1~i n! i i::;
... :~ ~ W ~ U!Uj~: ~ jHi I~~:

.:.• jt~,·%:~#~Q~~~.~"~~~l~~:'i:::!.mr~Y~)'·,.,.,!i
::::::::::::::i:::::i
............ :::::::;;::;;:::::::::::::j::ii;i;; , ::;:::::;:::::::;:::::::::::: ::ii::::::ij::;iiji;!i:!i!;;:;ijji:

· Parasitologie

- Ph. DORCHIES Professeur


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· Anatomie Pathologie Générale

-G.VANHAVERBEKE Professeur
ENV - TOULOUSE (France)

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ENMV - SIDI THABET (Tunisie)

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- P. BI~N.\I~J) Pl'O rl~SS{'lll'
I.;NV - TOIILOIIS~: (France)

. P:lthologic !Jllh:ti{'ust'

.J. CH:\.NTA L Pro!"eSS('ur


i~:i~V - TûULOliSi~ ~Fnlllce)

1)lIa nnal'Ït'o'I'nxknlngit·

0.1. D. p, 1'''1' Prnr{'SSNlr

. l '1l1rllrgl{'

- A. \ Ai,ll':li\ Pl'O ï{'ss{'UI'


J<:NV - TOUI.OUSt': (Franrr)

o ~. 1lI(:'~ CIIIClll D,\ PI'Orl'SSNl1'


I(NIVIV SIDI TIIABKI' (TlIuisic)
0

, ,\lim{'ntat ion

F. B.\.I .. \I\ 1 1)!'nrl'SS{'l/I'


I\linisièl'c dt' r it:lC\'ilg{'
fiC Il.· l'Ily.tralllill"t· Paslora!l'
Î~D.JA~I ENA (l'dlild)

Prnrl'Sscur
I(NI"'V - SIDI TIIABJt:'1' (l'lIllisil~1

- P, ('0:-;1'101 i Proi'I'SSI'ur
!"NV NANTES (!"l'imrl')
1 - MATI-IEMATIQUES

- Sad ft Sory THI AM Maître-Assistant:


Faculté des Sciences et Techniques
{JCAO

· Statistiques

- Ayao M1SSOHOU Maître-Assistant


EISMV - DAKAR

2. - PHYSIQUE

- Djibril DIOP Chargé d'Enseignement


Faculté des Sc/elllces et Techniques
UCAD

· Chimie Organique

- Abdoulaye SAMB ProfCSSCUi


Faculté des Sciences et Techniques
{JCAn

· Chimie Physique

- Alphonse TINE Maître de Conférences


Faculté des Sciences et Techniques
VCAD

TP. Chimie

- Abdoulaye DIOP Maître de Conférences


Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
3. BIOLOGIE VEGETALE

. Physiologic Végétalc

- K. NOBA Maître-Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD

4. BIOLOGIE CELLULAIRE

. Anatomie Comparée et Extérieur


des Animaux Domestiques

- K. AGBA Professeur
EISMV - DAKAR

5. EMl3RYOLOGTE ET ZOOLOGIE

- Blum SlkJna TOGUEBAYE Professeur


Faculté des Sciences et Techniques
UCAD

6. PHYSIOLOGIE ET ANATOMIE
COMPAREES DES VERTEBRES

- ASSANE MOUSSA Professeur


EISMV - DAKAU

- Cheikh T. BA Maître de Conférences


ll'aculté des Scicnces ct Techniqucs
UCAO

7. BTOLOGTE ANTMALE

- D. PANDAH.. E Maître-Assistant
Faculté dcs Scicnces et Techniques
UCAD
- Jacques N. DIOUF Maître-Ass!stant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD

9. GEOLOGIE

- A. FAYE Chargé d'Enseignement


Faculté des Sciences et Techniques
UCAD

- R. SARR :Maître de Conférences


Faculté des Sciences et Techniques
UCAD

10. TP

Abdourahamane DIENG Moniteur

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.. ~ ..... ',' "

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LISTE DES ABREVIATIONS ET SI6LES

Av. lC. : Avant Jesus Christ

C.N.A. : Centre National Avicole

C.I.A. : Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale

EISMV : Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires

F.A.O. : Food and Agriculture Organisation

G.M.Q : Gain Moyen Quotidien

l.S.R.A : Intitut Sénégalais de Recherches Agronomiques

P.C.R. : Po)ymerase Chain Reaction

PRO.D.E.C.: Pr~iet de Développement des Espèces à Cycle Court

RADAR : Réseau Africain pour le Développement de l'Aviculture en milieu


Rural.
LJSTE DES FI6UR.ESI

Figure 1 : Différents types de crête p.19

Figure 2 : Caractéristiques extérieures de la poule domestique p.23

Figure 3 : Différentes sortes de plumes p.26

figure 4 : Durée du cycle de ponte de la poule locale en zone tropicale p.34


Tableau 1 : Les ancêtres sauvages possibles de la poule domestique p.17

Tableau II Type de crête chez Gal/us gal/us: phénotype et génotype p.2ü

Tableau 111: Races indigènes d'Afrique p..3I-.32

Tableau IV : Comparaison au locus Na des performances zootechniques


de la poule p.36

Tableau V: Quelques gènes majeurs de la poule en milieu tropical p.38

Tableau VI : Couleur du plumage en fonction de la zone d'étude p.45

a - Fréquence des couleurs standards p.45


b - Fréquence des plumages bicolores p.47
c - Fréquence des plumages multicolores p.48

Tableau VIl : Types de plumes en fonction de la zone d'étude p.48

Tableau VIII: Répartition des plumes en fonction de la zone d'étude p.49

Tableau IX : Couleur de la peau, des pattes et des oreillons en fonction de la


zone d'étude p. 52

Tableau X : Types de crête en fonction de la zone d'étude p.53

Tableau XI : Poids vif et longueur du tarse p.56

Tableau XII : Variation du poids vif et de la longueur du tarse en fonction du


sexe et de l'âge p.56

Tableau Xlll: Les autres facteurs de variation du poids vif et de la longueur du


tarse p.57

Tableau XIV: Couleur des oeufs de la poule du Sénégal p.58

Tableau XV : Effet du numéro de ponte sur le poids moyen de l'oeuf. p.58


C SO'J,IMAIRE::>
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . .. 1
ère
1 PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

CI-IAP.I : AVICULTURE TRADITIONNELLE AU SENEGAL

1- DEFINITION -IMPORTANCE 4

1 - Définition 4
2 - Importance.......................................................................... 5

2.1 - Importance nutritionnelle..................................... 5


2.2. - Importance socio-économique 6

II - RACES EXPLOITEES 6

1 - La poule locale................................................................... 7
2 - Les races exotiques............................................................ 8

Iff - METHODES D'ELEVAGE 9

] - L'habitat l)
2 - Le matériel d'élevage......................................................... 10
3 - L'alimentation 11
4 - La protection sanitaire....................................................... 11
.
5 - T entatlves d' ame'1'IOratlOn
. gene1.lque
" " 1Î~

CHAP Il : GENERALITES SUR LA POULE DOMESTIQUE

1- TAXONOMIE ET ORIGINE 14

1 - Taxonomie 14
2 - Origine
3 - Domestication et introduction en Afrique 15

II - ANATOMIE EXTERIEURE DE GALLUS DOMESTICUS ...... 18

1 -- Les régions anatomiques 18

1.1 - La tête 18
].2 - Le corps............................................................... 21
1.3 - Les membres .. .. 21
2 - Plumes ct plumages .. ..24

2.1 - Catégories de plumes 24


2.2 - Caractéristiques des plumes 24
2.3 - Couleur du plumage 27

3 - Sexage des poussins 28


. . dl'"
4 - D'etennmatlOn e age ~"7
ÎO

III - ETHNOLOGIE DE LA POULE AFRICAINE 30

1 - Races de poules africaines : 30


2 - Paramètres zootechniques 33

2.1 - Croissance pondérale 33


2.2 - Perfonnances de reproduction 33
2.3 - Aptitudes maternelles 35
2.4 - Adaptation au milieu 36

lI ème PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE

CHAP 1: MATERIEL ET METHODES

1- LE MILIEU D'ETUDE 40

1 - La zone de Dahra DjoJotf 40


2 - La zone de Kolda 40

Il - MATERIEL................................................................................ 4 1

1 - Matériel animal................................................................ 41
2 - Matériel de mesure 41

III - METHODOLOGIE 41
IV - ANALYSE DES DONNEES 41

CHAP": RESULTATS - DISCUSSIONS

1- RESULTATS............................................................................. 44
II - DISCUSSION ET PERSPECTIVES 59

CONCLUSICN GENERALE 66
BIBLIOGRAPHIE 70

\
INTRODUCTION
L'aviculture est présente dans les zones rurales les plus reculées et ell
contribue largement aux revenus des familles rùrales, couvrant des besoins
alimentaires et assurant des fonctions sociales avec un investissement
relativement faible (12). Il existe d'importantes possibilités d'améliorer
, "
l'ce
secteur essentiel du développement rural. De ce fait l'aviculture rurale mérite
une plus grande attention de la part des gouvernements et des institutions
engagées dans le développement.

, .
Au. cours de cette dernière décennie un.. intérêt croissant est accordé à
l'aviculture traditionnelle et. explique .,Ia création- 'du Réseau Africain pour
.~. '''''.:~.\ \-. ".
le Dévelop'peme~t de' .l'Avicùlture . ên' Milieu Rural (RADAR), suite aux
recommandations du sémihàire sur l'aviculture rurale, organisé par le CTA à
Salonique {Grèce) du 09 au 13 Octobre 1990 (12).

:
Dans les pays de la zone franc en particulier, la décote du franc CFA est
venue renforcer cet essor et a positionné l'aviculture traditionnelle comme une
alternative durable et bon marché de développement des productions
animales.

Au Sénégal, on estime à 19 562 900 sujets en 1994, l'effectif aviaire


national (15). Bien que plusieurs travaux de recherche, conduits notamment
par l'ISRA, l'EISMV et le PRODEC entre autres, aient été menés sur les
aspects techniques, socio-économiques et pathologiques, le potentiel de la
poule locale reste mal connu. Il apparaît donc important d'avoir une meilleure
connaissance du matériel génétique exploité et de ses performances
zootechniques, pour mieux apprécier les résultats déjà acquis et pour la mise
en place d'une stratégie adéquate de développement de l'aviculture en milieu
paysan.
Le présent travail vise donc à décrire l'aspect morphologique et les
performances en vif de la poule locale dans différentes régions du Sénégal. Il
en découlera, la connaissance des sous-types de la race, l'estimation de la
valeur adaptative des différents gènes majeurs aux écosystèmes étudiés et
l'appréciation de l'impact de l'opération "coqs raceurs" sur le phénotype de la
poule locale.

Cette étude comprend deux parties :

- une partie bibliographique qui présente l'aviculture traditionnelle


au Sénégal;

- une partie expérimentale consacrée à la caractérisation


morphobiométrique de la poule locale.

2
PREMIERE PA RT IE:

3
CHAPITRE 1: L'AVICULTURE TRADITIONNELLE AU SENEGAL

Au Sénégal, la production avicole est répartie en deux secteurs


différents aussi bien par leur mode d'élevage que par leurs objectifs
économiques: un secteur villageois à faible productivité et nécessitant peu
d'intrants et un secteur moderne aux productions élevées qui exige
d'importants moyens techniques et financiers hors de la portée des paysans
(6 ; 9 ; 14).

En milieu rural, la volaille représente la principale source de protéines


d'origine animale; car il est exceptionnel d'abattre un bovin ou un petit
ruminant pour l'autoconsommation en dehors des fêtes et des cérémonies
familiales ou religieuses.

L'aviculture traditionnelle contribue donc à la satisfaction des besoins


alimentaires des populations rurales (9).

1- DEFINITION - IMPORTANCE

1 - Définition

L'aviculture traditionnelle regroupe des exploitations de type familial


dispersées en petites unités de production où les motifs économiques, les
normes rationnelles de conduite du troupeau sont pratiquement relégués au
second plan (14).

Dans ces petites unités de production dont la taille moyenne est de 10


sujets, on élève des races locales de volailles. Il s'agit de races d'une bonne
rusticité, élevées dans un système extensif où l'apport d'intrants
(aliments , médicaments) est réduit (6; 9). Les caractéristiques de ce type
d'élevage se trouvent définies par:

4
- la reproduction naturelle des poules locales avec des coqs locaux,
quelques fois avec des coqs de race pure sous forme de croisements
améliorateurs ;

- la rusticité des animaux, la modicité des techniques et du matériel


d'élevage;

- une alimentation très sommaire;

- une vulnérabilité certaine aux épizooties;

- une production en grande partie autoconsommée ou vendue au hasard


des rèncontres (14).

2 - Importance

2.1 -Importanèe nutritionnelle

En milieu traditionnel la volaille représente la principale source de


protéines~d'origine animale; car il n'est pas habituel d'abattre un ruminant pour
l'autoconsommation en dehors des fêtes et cérémonies familiales ou
religieuses. L'aviculture traditionnelle participe donc à la satisfaction des
besoins alimentaires des populations rurales et prévient ainsi, dans une
certaine mesure, les maladies d'origine nutritionnelle: Marasme et
Kwashiorkor chez les enfants, affections diverses aiguës ou chroniques chez
les adultes (8 ; 9).

5
2.2 - Importance socio-économique

Sur le plan économique, bien qu'il soit difficile d'évaluer avec certitude
les effectifs de volailles traditionnelles, on estime, en 1994, le nombre de
poulets de brousse à 19.562.900 (15).

Sur le plan macro-économique, l'aviculture rurale est une activité qui


reste secondaire au niveau du paysan; mais elle est, cependant, une source
de revenu non négligeable. La vente des produits avicoles procure aux
familles rurales un revenu monétaire de contre saison par rapport à la
commercialisation des produits de récolte.

Sur le plan social, la volaille intervient dans de nombreuses


circonstances de la vie sociale. Les fêtes familiales (naissances, baptêmes,
mariages), les visites d'étrangers sont autant d'occasions de consommer du
poulet en milieu rural (20).

Il - RACES EXPLOITEES

Il nous parait nécessaire de lever l'équivoque sur deux termes


(race et souche) que beaucoup de gens confondent souvent.

Le terme "race" désigne une collection ou ensemble d'individus de


même espèce, qui ont entre eux des caractères communs dits caractères
ethniques et qui les transmettent à leurs descendants. Ces caractères
ethniques sont, soit extérieurs (couleur du plumage et des pattes, forme de la
crête, etc.), soit internes (aptitude à la production d'oeufs, vitesse de
croissance, rusticité, etc.). Ainsi à partir d'un caractère ethnique, par exemple,
l'aptitude à la production, on distinguera 3 types de races: une race de ponte,
une race à viande et une race mixte (viande et oeufs) (29 ; 37).

6
Quant au terme "souche", il désigne une fraction d'animaux d'une race
que des traitements particuliers d'amélioration (sélection, croisement) ont eu
pour effet de distinguer des autres animaux de la race (29).

En milieu rural sénégalais on élève des volailles de races locales et les


races exotiques telles que la Rhode Island Red dans un but améliorateur.

1 - La poule locale

La poule d'Afrique est une volaille de petite taille dont le poids adulte
dépasse rarement 1 kg chez la femelle et 1,5 kg chez le mâle. La tête est forte
assez large avec un bec court et solide. La crête est souple bien développée,
bien dentelée avec des pointes longues chez le coq, faible parfois atrophiée
chez la femelle. Le corps est régulier, bien conformé avec des masses
masculaires plates et minces (17).

'."' ..
Le phénotype des divers sujets présente une combinaison très variée
des caractères extérieurs qui traduit une reproduction libre des géniteurs et un
métissage désordonné (9).

Le plumage est très varié; on trouve le rouge, le gris, le noir, le blanc, le


jaune et toutes les combinaisons possibles (14). Les grandes rectrices et les
faucilles du coq sont généralement noires à reflets bronzés et très
développées.

Certaines poules réputées pour leur instinct maternel présentent un cou


nu. Ce caractère, désigné "Ndaré" en langue vernaculaire, semble héréditaire
et récessif car la transmission n'est pas systématique (9).

7
La poule de brousse pond 40 à 50· oeufs par an en milieu villageois, le
poids moyen de l'oeuf étant de 40 g. Lorsque les conditions d'élevage sont
améliorées, le taux de ponte moyen est plus que doublé.

De plus, bonne couveuse, mère remarquable, la poule locale élève ses


poussins pendant 4 à 6 semaines, les abandonne et se remet à pondre, puis à
couver et ainsi de suite (6; 9 ; 14 ; 16).

Animal très résistant, à la chair savoureuse, la poule locale d'Afrique est


aujourd'hui l'une des espèces animales ayant subi le métissage le plus
désordonné avec les races étrangères.

2 - Les races exotiques

Différentes races améliorées de poule ont été introduites en Afrique.


Dans ce paragraphe, nous parlerons essentiellement de celles qui ont été
testées au Sénégal.

- La Rhode Island Red (RIR)

Originaire de l'Etat de Rhode Island aux Etats-Unis d'Amérique, cette


race s'est propagée surtout dans sa forme primitive. Elle est caractérisée par
un plumage brillant rouge foncé avec des reflets brun acajou sur le camail,
une crête simple de couleur rouge. Les oreillons sont rouges; le bec, les
pattes et la peau sont jaunes; les tarses sont nus.

La poule RIR pond des oeufs roux d'un poids moyen de 50 g. Cette race
s'acclimate bien dans les conditions tropicales et s'engraisse facilement. La
poule pèse 2,5 à 3 kg, tandis que le coq peut facilement atteindre les 4 kg (14;
28).

8
- La Sussex herminée :

Elle a été sélectionnée en Angleterre. Le plumage est blanc, le camail


strié de noir (herminé), la queue noire et les pattes grises. Sa tolérance à la
chaleur est moyenne. Le poids adulte varie de 2,8 à 3,5 kg chez la poule et de
3 à 4 kg chez le coq (14 ; 27).

- La Bleue de Hollande:

C'est une race très rustique qui résiste bien aux conditions de l'élevage
en milieu villageois.

- La Leghorn blanche:

Originaire d'Italie, elle supporte bien les grandes chaleurs et l'humidité,


mais voit baisser son aptitude à couver.
En raison de sa petite taille, elle n'a pas pu gagner la sympathie des
éleveurs traditionnels (14).

A l'exception de la Leghorn qui est exploitée pour la production d'oeufs,


les autres sont mixtes.

L'introduction de ces races au Sénégal s'était réalisée à un moment où


les conditions d'él.evage étaient encore précaires.

III - METHODES D'ELEVAGE

1 - L'Habitat

Dans le système d'élevage en milieu rural, la volaille est en liberté


permanente toute la journée. Il n'y a pratiquement pas d'habitat approprié où

9
les oiseaux puissent s'abriter le soir ou pour échapper aux intempéries et aux
prédateurs. Les éleveurs utilisent, le plus souvent, de petites caisses en bois,
des demi-fûts, de petites cases en banco avec toit de chaume, ou même de
petits abris en bambous tressés (6 ; 9 ; 14 ; 34).
1
1
1

Pariois il s'agit d'un dortoir ("Ngdunou") OlJ les oiseaux sont enfermés le
soir. Ce poulailler très sommaire, con:struit
,
sans aucune norme précise, est
généralement réalisé à partir de matériaux locaux (tiges et pailles de
graminées, débris de tôles, etc.) (9).

Ces locaux, souvent exigus, abritent les oiseaux de tous âges, à


l'exception des poules couveuses qui se réfugient généralement dans un
endroit plus calme (cuisine collective ou case d'habitation) (9).

Il n'est pas rare de voir les oiseaux passer la nuit perchés sur les
branches des arbres.

2 - Le matériel d'élevage

En élevage traditionnel la mère poule dont les aptitudes maternelles sont


appréciables, assure elle-même l'élevage des poussins; aussi, l'utilisation
d'une éleveuse artificielle est méconnue (14).

Les abreuvoirs et mangeoires, lorsqu'ils existent, sont conçus en


matériaux divers sans aucune norme technique. Ainsi peut-on rencontrer de
vieux ustensiles de cuisine· (morceaux de calebasse, assiettes, etc.), de
petites auges en bois ou en terre cuite. L'usage de boites métalliques rouillées
est courante (14).

Cependant, les oiseaux reçoivent rarement l'eau et les aliments dans


~es mangeoires et abreuvoirs.

10
3 - L'alimentation

Elle est sommaire et peu suivie. Aucun système rationnel n'est pratiqué.
La volaille vagabonde dans la nature et se nourrit de restes de repas, de
résidus de récolte qu'elle picore au voisinage des habitations ou aux abords
des champs. des greniers et des aires de battage de céréales.

En hivernage, les volailles peuvent compléter leur ration avec de la


verdure, des insectes.· des vers de terre (6 ';·9; 14). Pendant la période de
soudure (Mai - Juillet) une complémentation est parfois réalisée par 1'~leveur à
partir de son et de graines de milou d'arachide. Cependant, le paysan
consent, plus facilement, à distribuer quelque poignée d'aliments aux poussins
et aux adultes prêts pour la vente (14).

L'eau de boisson est mise à la disposition des oiseaux en divers points


d'abreuvement aménagés dans la concession (9).

4 - Protection sanitaire

Les maladies les plus fréquentes en milieu traditionnel sont: la pseudo-


peste (ou maladie de New castle), le choléra, la variole, la maladie de
Gumboro, la coccidiose et autres maladies parasitaires (6 ; 33).

A ces maladies il faut ajouter les pertes dues aux prédateurs.

La couverture sanitaire est quasi inexistante. Il n'y a jamais eu de


campagne nationale de vaccination, bien que la réussite de certaines
opérations localisées aient pu justifier une telle entreprise (19 ; 45).

La prophylaxie se résume à l'administration de quelques préparations


issues de la pharmacopée traditionnelle, notamment des vermifuges à base

11
d'extrait de piment ou de feuilles et d'écorces d'Azadiracta indica A. Juss.
dilués dans l'eau de boisson (9).

Malgré des conditions d'élevage très difficiles, la poule locale présente


un fort potentiel génétique, en raison de fortes variations entre individus d'un
même troupeau. Cela justifie pleinement que des actions soient menées sur le
plan génétique pour améliorer les performances de la race de poule locale au
Sénégal.

5 - Tentatives d'amélioration génétique

"Opération coqs raceurs",

Dans le but d'améliorer les performances du cheptel aviaire local, on a


lancé au début des années quatre vingt une opération "coqs raceurs", Celle-ci
consistait à introduire en milieu paysan des coqs RIR.

Le CNA de MBAO fournissait les poussins RIR d'un jour aux centres
avicoles régionaux où les futurs mâles reproducteurs étaient élevés jusqu'au
stade coquelet, avant d'être ventilés dans les communautés rurales.

L'introduction des coqs raceurs dans les villages nécessitait que les
paysans réalisent certaines actions indispensables à la réussite de l'opération:

- l'élimination de tous les coqs locaux et métisses mâles;

- la vaccination des poules locales et des métisses femelles contre les


principales maladies aviaires;

- l'amélioration des conditions de l'habitat et l'alimentation.

12
La gestion de l'opération au niveau local était assurée par le conseil
rural, avec l'assistance technique du service départemental de l'élevage (14).

Bien qu'il n'y ait pas eu une évaluation de cette opération, on pourrait
noter une engouement des éleveurs pour la RIR. Cependant, l'insuffisance de
l'offre en reproducteurs améliorés et de l'encadrement technique sont à
l'origine du peu d'impact améliorateur sur la volaille locale, avec peut être
l'inconvénient d'avoir introduit dans le génome des poulets locaux des gènes
qui risquent de les rendre moins rustiques (6 ; 14).

13
CHAPITRE Il : GENERALITES SUR LA POULE DOMESTIQUE

1- TAXONOMIE - ORIGINE

La poule domestique appartient au grand groupe des oiseaux parmi


lesquels on distingue: les carinates, oiseaux avec bréchet, capables de voler,
et les ratites, oiseaux sans bréchet. Ainsi les oiseaux domestiques, dont la
poule, sont tous des carinates (10).

La poule domestique appartient à la 3ème famille, les phasianidae, de


l'ordre des galliformes. On distingue plusieurs espèces (41 ; 47).

La classification de la poule domestique ( 1 ; 7 ; 47) se présente comme


suit:

Classe AVES
Sous classe NEORNITHA
Super ordre NEOGNATHA
Ordre GALLIFORMES
Sous ordre ALECTROPODES
Famille PHASIANIDAE
Sous famille GALLINACEAE
Genre ,GALLUS
Espèces GALLUS DOMEST/CÙS
G.GALLUS
G. LAFA YETTE/
G. VAR/US.

14
2 - Origine

L'archéoptéryx était un oiseau fossile du jurassique (ère secondaire), de


la taille d'une poule. Il présentait certains caractères des reptiles: dents et
longue queue. Certains voient en cet animal l'ancêtre de tous les oiseaux et en
particulier celui des volailles domestiques (43).

Cependant le doute persiste toujours quant à l'origine la poule


domestique. Ainsi depuis longtemps deux théories ont été émises à ce sujet.
La première affirme que la poule domestique descend d'un unique ancêtre
sauvage; tandis que pour la deuxième hypothèse elle aurait plusieurs
ancêtres.

La première hypothèse est la théorie monophylogénétique. Selon elle,


l'unique ancêtre sauvage serait Gallus gallus, l'espèce domestique étant
désignée sous le même nom. Cette théorie est basée sur les observations de
DARWIN, qui aurait remarqué que la poule domestique ne s'accouplait
librement qu'avec G.gallus, les descendants étant fertiles; tandis
l'accouplement G. gallus avec les autres espèces sauvages donne une
descendance stérile.

D'autre part, le croisement de races modernes de poule domestique


donne toujours des sujets ressemblant à G. gallus (42).

La deuxième théorie, dite polyphylogénétique, attribue l'origine de la


poule domestique à plusieurs espèces sauvages. L'espèce domestique est
alors dénommée Gallus domesticus.

En effet, d'après certains auteurs, le genre auquel appartiennent les


poulets domestiques (G. domesticus) comprend quatre espèces sauvages: le
G. gallus, poule de jungle rouge d'Asie du Sud-Est, le G. Lafayettei, poule de

15
jungle du Sri Lanka, le G. Sonneratii, poule de jungle grise que l'on trouve
dans le Sud-Ouest de l'Inde et le G. varius, poule de jungle verte de Java
(Tableau 1). D'après les tenants de cette deuxième théorie, bien que la poule
domestique ressemble le plus à la poule de jungle rouge, elle a hérité de
certains caractéristiques des autres espèces sauvages (41 ; 42 ; 46).

Toutefois, des travaux récents menés en biologie moléculaire semblent


privilégier la théorie monophylogénétique par rapport à la théorie
polyphylogénétique (11).

3 - Domestication et introduction en Afrique

La domestication de la poule a eu lieu vers 2500 - 2100 av. J.C. en Inde,


plus précisément dans l'actuel Pakistan où très tôt elle a été utilisée à des fins
sportives. Son passage en Iran s'est réalisée vers 535 av. J.C à la suite de
l'invasion de l'Inde par les perses (11).

L'introduction de la poule en Afrique se serait réalisée en deux vagues.


En effet les peintures murales découvertes en Egypte ont permis d'y localiser
la présence de la poule vers 1450 av J.C. Elle aurait eu lieu à la faveur des
échanges commerciaux qui existaient entre l'Asie et l'Egypte (11).

Toutefois, la véritable colonisation de l'Egypte par cette espèce ne s'est


réalisée qu'après le déclin de l'empire, vers 600 av. J.C, sous la double
in-nuence perse et grecque. De là elle s'est étendue au reste du continent
suivant une trajectoire mal élucidée (11).

16
TA BLI~:A U 1: LES A NCETI~ES SA UV AG ES I)OSSI HLES
DE LA POULE DOMESTIQUE

QUELQUES
ESPECE DISTRIBUTION CARACTERISTIQUES

Gallus gallus Inde (Nord, Centre, Est) ; Le plumage des femelles


ou Burrna ; Thaïlande; ressemble à celui de la
G. Bankiva Cochinchine; Péninsule Leghorn brune. Chez le mâle
ou malaise; Philippines et les plumes du camail sont
Sumatra rouge-orangé; de même que
G. ferrugineus les lancettes et les petites
(poule de jungle rouge) couvertures de l'aile. La
poitrine est noire. Les oeufs
sont colorés. Les tarses jaunes
chez les sujets âgés. La crête
est rouge.

Gallus Lafayettei 11 ressemble à G. Gallus dans


(poule de jungle du Sri Sri Lanka le plumage, mais le mâle est
Lanka) orangé sur la poitrine et les
parties basses. Les rémiges
secondaires de la femelle sont
barrées. La crête est rouge
centré jaune. Les oeufs sont
tachetés.

(ialilis sonncratii " porte le gène dominant S


(poule dcjunglc grise) Sud-Ouest de l'Inde (silver) qui donne un plumage
noir sur fond blanc. Les oeufs
sont souvent tachetés.

Gallus varius Java Les plumes du cou sont


ou Lombok courtes et arrondies les
G. furcatus barbillons sont rouge, jaune et
(poule de jungle verte ou bleu-verdâtre. La crête est
poule de Java) verte et rouge saumon. Le vert
est prédominant chez le mâle
(d'où le nom).

Source: 42

17
Il - ANATOMIE EXTERIEURE DE GALLUS GALLUS

1/ ne s'agit pas ici de faire une description anatomique détaillée de la


poule domestique, mais bien d'exposer quelques éléments du phénotype
visible permettant de bien comprendre le standard des différentes races.

1 - Les régions anatomiques dans le genre Gallus

Chez la poule domestique on peut distinguer trois régions anatomiques:


la tête, le corps et les membres postérieurs (2 ; 42 ; 43).

1.1 - La tête

Outre le bec, le front, l'occiput, la tête porte des appendices charnus


remarquables.

1.1.1 - La crête

C'est une excroissance charnue étendue depuis la base du bec jusque


vers l'occiput; ses formes et ses dimensions sont très variées (fig 2) :

- la crête simple est découpée en crétillons. Elle est portée droite ou


repliée.

- la crête double se divise en deux branches plus ou moins fortes, en


forme
de cornes.

- la crête triple ou en pois est formée de trois petits rangs parallèles de


tubérosités dans le sens de la longueur.

18
Tableau Il : Types de crête chez Gal/us gal/us: Phénotype et génotype

Phénotype Génotype

Rose ppRR ou ppRr

Pois Pprr ou Pprr

Simple pprr

Noix PPRR* ou PpRr*

* Lorsque les gènes R et P se combinent, il se .forme un nO:Jveau de crête: la noix.

Source: 47

- la crête en rose, ou plate, ou quintuple, ou fraisée, représente un


plateau hérissé de pointes. Le devant est large, l'arrière en pointe plus ou
moins aiguë suivant les races.

- la crête en noix, ou en bourrelet, ou de dindon, est formée de deux


gros bourrelets, un antérieur et un postérieur ~ parfois le bourrelet est simple.

- la crête en gobelet présente. un mamelon central au dessus du bec et


entouré de deux feuilles étalées.

1.1.2 - Les barbillons

Ce sont des appendices charnus pendants sous le bec.

20
1.1.3 - Les oreillons

Ils partent d'en-dessous des ouvertures des conduits auditifs et sont de


couleur blanche, rouge, jaune, ou sablé (blanc piqueté de rouge).

1.1.4 - Les joues

Elles entourent les yeux et se continuent par les barbillons.

Outre les appendices charnus, la tête présente parfois des formations


constituées uniquement de plumes.

Ainsi les plumes de la tête forment parfois une touffe ronde et ébouriffée
sur le sommet du crâne; c'est la huppe. Celle-ci peut remplacer la crête,
totalement ou partiellement. Dans ce dernier cas elle est dite demi-huppe.

Les plumes peuvent encore former sous l'oreillon, les favoris, et sous le
menton, la cravate.

1.2 - Le corps

La figure 2 en donne une belle illustration. Nous précisons cependant


que du fait du reploiement de l'aile, le membre thoracique se confond avec le
corps.

1.3 - Les membres postérieurs

Les différentes parties du membre postérieur sont:

- le genou; il correspond au grasset des mammifères;

21
- le pilon ou jambe, garni parfois de plumes disposées en manchettes;

- le talon ou calcaneum;

- le tarse ou patte est soit nu et lisse, soit emplumé. Le tarse peut être
blanc rosé, jaune, bleu avec des nuances ou noir (2 ; 43) ;

- l'éperon encore appelé ergot n'existe que chez le mâle, parfois chez
les vieilles poules ;

-les doigts comprennent le pouce qui se détache plus haut que les
autres doigts et se dirige en arrière, et les grands doigts distingués
en externe, médian et interne. Les poules sont donc, en général,
tétradactyles; il existe cependant des races pentadactyles chez
lesquelles le pouce est dédoublé. Les grands doigts peuvent être
emplumés chez certaines races (2).

22
2 - Plumes et plumages

2.1 - Catégories de plumes

La poule porte des phanères onglnaux: les plumes, dont certaines


favorisent le vol. Il en existe de diverses catégories:
- très légères, souples: c'est le duvet. Il existe chez les poussins et sous
le ventre des adultes;
- rigides avec un axe médian, les pennes comportent un rachis ou
hampe, et une surface portante appelée lame ou vexillum. Parmi les pennes
on distingue: les rémiges, adaptées au vol, les tectrices qui servent au
revêtement, les rectrices qui se trouvent à la partie postérieure et les faucilles
qui ont un rôle d'ornement;
- filiformes avec axe médian: Elles sont souples et terminent en pointe.
Elles servent d'ornement au niveau du cou (camail) et à la base du dos
(lancettes).

Les plumes de l'aile ou rémiges, adaptées au vol se répartissent en :


régimes primaires (2 externes, 3 moyennes, 6 internes), rémiges secondaires
(sous le radius et le cubitus), rémiges tertiaires au nombre de six (sur
l'humérus). Un système ligamenteux solidaris"e la position et le mouvement de
chaque rémige (10 ; 41).

2.2 - Caractéristiques des plumes

D'après les différentes couleurs et selon les motifs, on a une grande


diversité de plumes (fig. 3) :

- plume pailletée: c'est une plume argentée ou dorée dont l'extrémité


porte une tache noire ou paillette. La hampe est de la même teinte que
le fond.

24
- plume tachetée ou pointée: c'est une plume (fauve, bleue ou noire)
dont la pointe porte une tache triangulaire à son sommet et la hampe
est colorée.

- plume bordée OU lacée ou galonnée: elle présente un liseré bordant le


pourtour de la plume; le galon est soit plus clair, soit plus foncé que le
fond. La hampe est de même couleur que le fond.

- plume barrée: cette plume porte des barres transversales, bien nettes,
bien délimitées et à peu près d'égale largeur.

- plume coucou: les bandes sont plus indécises, moins nettes, moins
bien délimitées que dans la plume barrée. La hampe est foncée.

- plume "perdix". C'est une:expression réservée aux plumes fauves


crayonnées.

- plume jaspée: plume dorée ou argentée marquée d'un "jaspage" brun


noirâtre.

- plume rayée: présente une bande sombre médiane, allongée selon le


rachis de la plume.

- plume pailletée tachetée ou pailletée pointée: le fond et la hampe sont


fauves; la paille noire est terminée par une tache blanche.
Elle caractérise
le plumage mille-fleurs. P~r contre dans le plumage porcelaine le fond
est ocre clair, la paillette bleue et la tache blanche (2, 36,43).

25
2.3 - Couleur du plumage

Les couleurs se combinent pour donner des coloris extrêmement variés.

- le noir et le blanc doivent être francs, vigoureux et uniformes.

- le doré se compose de rouge et de noir sur la même plume; le rouge


forme le fond; tandis que le noir occupe une partie de l'extrémité de
certaines plumes sous forme de cercles, de bandes, de taches; il en
résulte de grandes variétés dans le plumage doré (rouge, fauve, etc.).

- l'argenté présente les mêmes variétés que le doré, mais le rouge et le


fauve sont remplacés par du blanc ou du gris argenté.

- le fauve présente des reflets jaunâtres uniformes.

- le chamois a moins de reflets rougeâtres que le fauve.

- le pile: c'est un pie - rouge.

- le saumoné: c'est gris pointillé de rouge.

- le plumage caillouté: le blanc et le noir forment des taches inégales,


distribuées irrégulièrement; les plumes sont soit noires tachetées de
blanc, soit blanches tachetées de noir, soit moitié noires moitié
blanches.

- le plumage herminé est blanc avec des taches noires situées à


l'extrémité des plumes sur l'aile, le camail, la queue.

27
- le plumage fauve-herminé est semblable au précédent mais le blanc
est remplacé par du fauve.

- le plumage caille est un mélange complexe de brun et de noir.

- le plumage mille-fleurs est caractérisé par un mélange complexe de


plusieurs couleurs. Les plumes sont pailletées tachetées; le fond est
fauve, la paillette noire et la tache blanche.

- le plumage porcelaine se rattache au plumage mille-fleurs, mais le fond


est ocre clair, la paillette bleue et la t~che blanch~ (2 ; 36 ; 45).

3 - Le sexage

Le sexage est un examen qui a pour but de déterminer le sexe d'un


poussin dès la naissance.

Rappelons au préalable qu'il est possible, grâce à certains croisements,


d'obtenir des poussins dont diverses particularités du plumage ou autres
attributs liés au sexe permettent d'arriver à un résultat identique (2; 10;36;42).

Le sexage a d'abord été pratiqué par les japonais, d'où la méthode dite
japonaise. L'opération consiste en l'examen d'une papille située sur le
plancher du cloaque. Cette papille que l'on peut observer vers les 108 et 14 8
jours de l'incubation tend à disparaître chez les femelles; alors qu'elle persiste
chez les mâles. Elle peut atteindre 0,5mm chez les coquelets où elle est
toujours plus développée. L'exactitude du diagnostic varie de 75 % pour les
débutants, à 90 % parfois 97 % pour ceux qui sont parfaitement initiés· à cette
méthode (36).

28
4 - Détermination de l'âge

Peu de signes permettent de préciser l'âge chez les volailles; tout au


plus, parvient-on à distinguer avec plus ou moins de certitude la jeune volaille
d'une volaille adulte.

A la naissance, le poussin est couvert de duvet, lequel commence à être


remplacé, au niveau des grandes rémiges, vers le 10e jour.

Du 10e jour à 5 semaines, selon la précocité des races, la mue s'opère


sur tout le corps; de telle sorte que le duvet est remplacé par des plumes
définitives.

Vers 6 semaines, l'aile se forme par la poussée d'une rémige à la base


de l'aile puis, tous les 10 - 12 jours, par la poussée de nouvelles rémiges à la
partie distale de l'aile. En comptant le nombre de rémiges remplaçantes on
peut donc se faire une idée très approximative de l'âge.

D'autre part, la crête est d'autant plus petite que le coquelet est plus
jeune. De même chez les jeunes volailles le bec est moins développé, plus
tendu, moins corné, moins crochu; les tarses sont flexibles, luisants et lisses.
Les os du pubis et du sternum se laissent facilement déprimer ou infléchir.

jusqu'à l'âge de 4 mois et demi, les coquelets n'ont pas d'ergots; ce


dernier est représenté par une écaille un peu plus large que les autres et
légèrement en relief.

A 5 mois, l'éperon apparaît sous forme d'une petite pointe; vers 7 mois,
l'ergot a 3 mm de long; 15 mm à 1 an; vers 2 ans il se courbe légèrement
vers le haut et atteint 25 mm. Dans la suite il pousse d'environ 1 cm par an (2 ;
36).

29
III • ETHNOLOGIE DE LA POULE AFRICAINE

La poule existe dans les régions africaines depuis des millénaires. Il est
rare qu'une famille en brousse et même en ville n'ait pas deux ou trois oiseaux
dans sa concession. Le croisement naturel a entraîné un brassage très
poussé; si bien que de nos jours on rencontre des caractères morphologiques
et des aptitudes très diverses d'un village à l'autre. De sorte qu'il n'est pas aisé
de caractériser la poule domestique d'Afrique (30).

1 • Races de poules africaines

Sur le plan phénotypique le poulet local, encore appelé poulet chasseur,


poulet de brousse, poulet bicyclette ou poulet indigène, présente des
variations très importantes du point de vue de la taille, la couleur du plumage,
la présence ou l'absence de plumes sur les tarses et sur le cou, la taille et la
forme de la crête (15 ; 17 ; 29).

30
TABLEAU III a: RACES INDIGENES D'AFRIQUE

PAYS VARIETE" ,": CARACTERISATION AUTEURS

Kokochié Poitrine blanche, reste du corps noir


Chié geman - Chié Blancs, noir, rouge
fiman, Chié biléman
Bochibolochié Queue blanche, reste du plumage
variable
Dakisséchié ' Noir,avec reflets rougeâtres
Doufowchié Plumage noir, extrémité des ailes
blanches
Chissabachié Tricolore : blanc, noir, rouge sans
MALI siège fixe
Fambougourichié Coul eur cendre DJIRO,
Kokochié Poltrine blanche, reste du corps noir 1980
Kolonchié Couleur des cauris sur fond noir
Segé - chié Deux couleurs dans la même
1 proportion sur chaque plume
Lolochié Blanc avec point noirs clairsemés sur
tout le corps
Yarachié Blanc reste du corps noir
Wolochié plumage de perdix
Balachié Plumage frisé
'. ,
Sagachié Plumage soyeux
Kolokolochié Corps quasi nu. Quelques plumes
autour du cou, sur les ailes
,
Ccnlicrochié Pentadactyle -
Dougachié Rappelle le charognard, tarses
emplumés
Touloukènèchié La crête est en fraise

Sou rcc : 30

31
TABLEAU IIlh: I~ACI(S INIlIGENli:S Il'AFRIQllE

PAYS RACES CA RACTERIQlJ ES AlJTElJRS

Dzaye Plumage entièrement blanc


Dongwé Plumage noir NGOUPAYOU,
CAMEROUN Tsabatha Plumage gris, noir et blanc. Type chair 1990
Zarwa Type ponte
Dokky Aptitude à digérer les aliments riches en
EGYPTE Fayoumi fibres MATHUR et al.
Dandarawi ]989
Beldi Aptitude à digérer les aliments riches en
MAROC fibres EL HOUADFI,
Roumi ]990
Baladi Taille p10yenne - Crête atrophiée MUSHARAF,
SOUDAN ponte r,éduite-Type chair (1,6 kg P. V) 1990
Betwil Tai Ile moyenne - type ponte EL ZUBElR, 1990
.la Plumage soyeux - plumage rouge avec
du noiT aux extrémités
NIGERIA Beki Plumage soyeux, entièrement noir
Ferri Plumage soyeux, entièrement blanc SONAIYA &
Pingi Cou ml· üLORI,
Shazumama Plumage frisé ]990
Durugu Poule naine
Opipi Absenye des plumes du vol (rémiges)
Godogalo Longu~s pattes
Wakewake Mille - fleurs
Danya ferri Brun clair tacheté de blanc et noir ORIA&
SONAIYA,
Kwoi makera plumage tacheté argenté blanc et noir 1990
type ponte

Source: 49

Diverses études montrent que plusieurs variétés de poules indigènes


sont localisées en régions tropicales avec quelques caractères uniqlJes (18).

Le tableau III montre quelques "Variétés" de poules indigènes décrites


dans la littérature. Le cas de Kano est révélateur du flou qui existe autour de
l'ethnologie de la poule africaine. En effet, dans cette petite localité du Nigeria
(49), on a signalé 10 types différents de poule locale. La question qui se pose,

32
dès lors, est de savoir si tous les types génétiques rapportés sont des races
vraiment différentes ou simplement de la même race dont le nom varie en
fonction des localités. D'une réponse claire à cette question va dépendre le
choix de populations cibles dans le cadre d'une action régionale d'amélioration
de la filière.

2 - Paramètres zootechniques

Les poulets indigènes sont très hétérogènes dans leurs caractéristiques


et leurs performances sont généralement faibles.

2.1- Croissance pondérale

Le poulet africain est une volaille de format réduit, mais rustique dans
son milieu et assez vigoureux.

La croissance est lente, le poids vif varie de 700 g à 1 200 9 pour les
femelles, et de 1 200 g à 1 800 g pour les coqs à J'âge adulte (5 ; 17 ; 18 ; 30 ;
32; 45). Même soumis à un~ alimentation intensive les gains moyens
quotidiens sont faibles; d'où des indices de consommation très élevés, de
l'ordre de 6 à 8 à la 25 e semaine d'élevage (9).

2.2 - Performances de reproduction

La productivité numérique de la poule locale est faible. L'entrée en ponte


est tardive et se situe entre 210 et 270 jours (5).

La poule indigène pond généralement 40 à 80 oeufs 1 an. Lorsque les


conditions d'élevage sont améliorées (habitat, alimentation ... ) la production
augmente du simple au double.

33
L'oeuf dont le poids varie de 35 à 50 g est à coquille blanche ou rousse,
le taux d'éclosion moyen étant de 60 à 70 % (5 ; 16; 17 ; 18 ; 32 ; 49).

La ponte est généralement cyclique (fig.4). La durée moyenne d'un cycle


est d'environ 75 jours et comprend quatre phases successives: la ponte, la
couvaison, l'éclosion et la conduite des poussins.

La ponte qui dure 15 jours en moyenne, est la phrase de production


,
effective; tandis que la couvaison (21 jours), l'éclosion (2 jours), la conduite
des poussins (30 jours) et la pause (7 jours) sont des phases improductives.
Ainsi la période non productive représente environ 80 % de la durée totale
d'un cycle de ponte, d'où un manque à gagner considérable en ce qui
concerne la production d'oeufs (17 ; 18 ; 25 ; 30).

Figure 4 : Durée du cycle de ponte de la poule locale en zone tropicale

34
2.3 - Aptitudes maternelles

De toutes les volailles domestiques, la poule africaine est celle qui


présente un instinct maternel très développé.

En effet, c'est la poule souvent qui couve les oeufs des autres volailles
domestiques (pintades, dindes, canes). (...)

En outre c'est une bonne éleveuse car elle élève ses poussins depuis
l'éclosion jusqu'à l'âge de 2-3 mois, les protégeant ainsi contre divers
agresseurs notamment le froid eUes prédateurs (16).

Ces aptitudes maternelles (couvaison et conduite des poussins) sont si


prononcées qu'elles constituent un frein à la productivité de la poule africaine.

35
2.4 - Adaptation au milieu

En climat chaud l'un des problèmes majeurs auxquels la poule est


confrontée est la lutte contre la chaleur. En effet du fait de plumes sur tout le
corps, sa capacité à éliminer la chaleur endogène par voie sensible ou par
évaporation est limitée. Plusieurs gènes sont impliqués dans la tolérance à la
chaleur; certains, comme le gène "cou nu", interviennent directement par
réduction du plumage; alors que d'autres tel que le gène du nanisme agissent
à travers le poids corporel (21).

2.4.1 - Le gène cou nu


Note Na, c'est un gène incomplètement dominant qui réduit le volume
des plumes de 40 % chez les poules homozygotes (Na Na) E~t de 30 % chez
les hétérozygotes (Na na). A température élevée il induit une meilleure
croissance, efficacité alimentaire et une meilleure aptitude à la reproduction
que le gène ernplumement normal (Tableau IV) (37 ; 44).

TABLEA\J IV: COMPARAISON Al! LOCUS Na DES PERFORMANCES


ZOOTECHNIQlJES DE LA POllLE
(Données exprimées en écart ('X,) par rapport à na na)
Température modérée Température élevée
Na Na Na na Na Na Na na
Poids adulte l - 10,5 - 6,1 + 5,5 + 3,4

Nombre d'oeufs ' - 3,5 - 1,1 + 4,7 + 2,2

Poids moyen dei' oeuf 1 + 4,4 + 0,4 + 9,2 +6,2


, .

Efficacité alimentaire l -8,3 + 8,5 + 0,3 - 0,8


(g d'oeuf! g d'aliment)

% éclos / fertiles 2 + 6 - + 27,7 -


éc los / i ncubés 2
o;()
1
+ 11,3 + 62,5 -
Temperature: moderee (15 - 20°C); elevee (31°C)
2Température : modérée (21°C) ; élevée (31 OC)
Source: 37

36
2.4.2 - Le gène du nanisme (dw-)

C'est un gène incomplètement récessif lié au sexe qui réduit le poids


corporel de 26 à 36 % chez la femelle et de 43 % chez le mâle homozygote.
En entraînant une diminution de la taille chez les oiseaux, il facilite l'élimination
de la chaleur, d'une part, par radiation et convection et, d'autre part, par une
moindre production de chaleur endogène (24).

En ambiance chaude, on observe une moindre consommation d'aliment,


une meilleure efficacité alimentaire chez les poules naines par rapport aux
poules normales. Toutefois les autres performances zootechniques (nombre et
poids d'oeufs) sont moins bonnes chez les premières que chez les secondes
(31 ).

2.4.3 - Le gène frisé

Noté F, il code de façon dominante pour un plumage frisé. Il réduit le


plumage d'environ 40 % (22) ce qui facilite l'élimination de la chaleur
endogène. Ses effets sont moins bien connus que les autres gènes (37).
Toutefois selon certains auteurs, il a un influence favorable sur le poids des
oeufs, l'efficacité alimentaire et la viabilité à température ambiante élevée (22).

Ces particularités des poules africaines reflètent, véritablement, une


adaptation réelle de ces volailles à leur milieu de vie caractérisé par des
températures extérieures très élevées.

37
TA BLEA li V : Quelques gènes majeurs de la poule en milieu tropical

Gène Effets indirects


dw+ : gène du nannisme - amélioration de la rusticité et tolérance aux
lié au sexe ·maladies
-réduction des besoins d'entretien

Na: Cou nu - thenno tolérance élevée

Il : plumage soyeux - réduit le stress lié à la chaleur

F : plumage frisé - amélioration de l'indice de conversion


alimentaire

1: inhibiteur de couleur - les individus Ii croissent plus vite que les


individus ii

k : emplumement précoce - croissance rapide


- améliore la ponte

B : groupe sanguin du type B - les hétérozygotes sont 7-10 % plus lourds que
les homozygotes
* allèle B 2 ! - résistance à la maladie de Marek
* allèle B 9 - sensibilité à la maladie de Marek
* allèle \3:' - immunité contre la coccidiose due à E. tenella
* allèle I3 7 - sensibilité accrue aux fortes températures

Source: IBE S.N. 1990

38
( PARTIE EXPERIMENTAL~

39
CHAPITRE 1: MATERIELS ET METHODES

1. LE ·MILIEU D'ETUDE

Le présent travail a été entièrement réalisé dans deux zones


écologiques biens dé'finies : la zone de Kolda en casamance et la zone de
Dahra dans le Dj 01 off.

1. La zone de Dahra Djoloff

Le Djoloff se trouve à la croisée du 15° latitude Nord et du 15° longitude


Ouest. Il fait partie de la zone sylvo-pastorale.
Le climat est caractérisé par une pluviométrie faible (200 mm/an) avec
des précipitations irrégulières s'étalant de juillet à Octobre. L'hygrométrie est
de 30 à 35 %.
La température moyenne annuelle est de 28°C avec une faible
amplitude diurne, les maxima étant enrégistrés en saison sèche et les minima
en saison des pluies.
La végétation est une steppe épineuse avec des espèces appartenant
aux genres Accacia et Balanites qui sont liés au sol et à la pluviosité.
Le relief est peu marqué et se caractérise par l'absence de cours d'eau
permanents. Les eaux superiicelles s'infiltrent ou s'évaporent rapidement.

2. La zone de Kolda
Cette zone est située en Casamance dans le Sud du Sénégal. L'altitude
y est de 23 m.
Le climat est caractérisé par une saison de pluies de 5 mois, de juin à
octobre, et une saison sèche de novembre à mai.
La température moyenne annuelle est de 27,7°C. avec un maximum de
34,9°C aux mois d'avril, mai et octobre, et un minimum de 20,4°C en janvier et
Août.

40
L'humidité relative moyenne est de 88% avec un maximum de 97 % en
septembre et un minimum en février et mars.
On y trouve trois types principaux de végétation : les forêts claires et la
savane, des jachères et des zones marécageuses représentées par les lits de
rivières, les rizières et les pâturages humides de Cyperaceae et Vetiveria
nigritana.

Il - MATERIEL

1. Les animaux

Le présent travail a porté sur un échantillon de 1598 poulets de souche


locale dont 1044 en provenance de Kolda et le reste (554) en provenance de
Dahara.
Le faible nombre de poulets observé au niveau de Dahra découle du fait
que, d'une part, dans cette zone l'effectif de volailles est peu important et,
d'autre part, de nombreuses difficultés ont été rencontrées sur le plan
logistique quant aux déplacements sur le terrain (manque de véhicule ...).

2. Matériel de mesure

Les diverses mensurations faites sur les volailles l'ont été à l'aide de :
- un ruban-mètre pour la longueur du tarse;
- une balance électronique de portée 5 kg pour les pesées.

III. METHODOLOGIE

1. Choix des sites

Les zones de Kolda et Dahra ont été choisies en raison de leurs


différences écoclimatiques d'une part, et du fait qu'elles bénéficient, d'autre

41
part, de la présence d'un centre de recherches zootechniques (CRZ). De plus,
ces centres disposent de moyens logistiques pour effectuer les déplacements.

Ainsi, c'est dans la zone d'emprise de 'ces CRZ que nous avons mené
notre étude, la collaboration des propriétaires de volailles étant plus facile et
franche.

2. Mensurations biométrigues et pondérales

Ce sont des séries de mesures effectuées sur chaque poulet.


Les mensurations biométriques ont porté uniquement sur la longueur du tarse.
Les mensurations pondérales ont concerné le poids vif et le poids des
oeufs.

3. Détermination des caractères phanéroptigues

Elle a consisté à de simples observations effectuées sur chauqe poule


pour l'identification des caractères visibles, notamment le type et la répartition
des plumes, la couleur du plumage, de la peau, des patttes et des oreillons et
la forme de la crête.

La fiche d'étude utilisée (annexe 1) est celle proposée par la FAO (...).

4. Détermination de l'âge et du sexe.

Concernant l'âge, nous nous sommes fiés à celui donné parles


prppriétaires de volailles.
La détermination du sexe a été relativement facile vu les caractères
extérieurs très différents entre les mâles et les femelles (présence d'ergot,
développement de la crête, le port de la queue).

42
IV - ANALYSE DES DONNEES

Les données brutes collectées ont été codifiées et saisies sous le


logiciel SPSS PC.
Les principales analyses effectuées sont des analyses descriptives
(fréquence, moyenne, écart type, tables croisées).

Les fréquences géniques ont été calculées à partir de la formule de


Hardy-Weinberg (1905) cité par MINVIELLE (1990). D'après ces auteurs, dans
une population en équilibre (grande taille, accouplement aléatoire), la
fréquence du gène recessif est égale à la racine carrée de la fréquence
génotypique de l'homozygote recessif.

Exemple:
Prenons une population en équilibre dans laquellH un caractère
quelconque est controlé par les allèles A (dominant) et a (recessif). Si 0 est la
fréquence des individus homozygotes recessifs (aa), q la fréquence de l'allèle
a et p la fréquence de l'allèle A,

q =. -.JO et p = 1 - -.JO

43
CHAPITRE Il : RESULTATS - DISCUSSION

1- RESULTATS

1. Caractères phanéroptiques de la poule du Sénégal

1.1 Couleur du plumage

1.1.1 Les couleurs standards

Ce sont les couleurs dont les caractéristiques sont bien définies. Ces
couleurs peuvent être uniformes ou multiples.

D'après le tableau VI a, les plumages fauve uniforme (13,52 %) et blanc


uniforme (12,39 %) sont les principaux plumages rencontrés. Le fauve est
beaucoup plus fréquent à Dahra (25,8 %) qu'à Kolda (6,6 %); alors que le
blanc est plus rencontré à Kolda où il représente 16,4 % de l'effectif contre
seulement 4,9 % à Dahra.

Le plumage mille-fleurs est moyennement fréquent avec 9,5 % et 6,3 %


des sujets respectivement à Kolda et Dahra, soit une fréquence globale de 8,3
% de l'échantillon.

Les plumages coucou (5,63 %), chamois (5,38 %), rouge (4,25 %) et
rouge doré (4,07 %) sont faiblement représentés dans les deux populations.

Les plumages perdrix doré, noir, caille et herminé sont très peu
fréquents (2,56%; 2,44 %; 2,1% et 1,3 % respectivement); alors que l'argenté,
le cendré et le saumoné sont rares.

44
TABLEAU VI a : Couleur du plumage en fonction de la zone d'étude
• fréquence des couleurs standards (en %)

KOLDA DAHRA TOTAL


(1044) (554)
' '
Blanc 16,4 4,9 12,39
(171 ) (27) (198)
Rouge 1,7 9,0 4,25
(18) (50) (68)
Fauve 6,6 25,8 13,52
(78) (143) (216)
Chamois 4,3 7,4 5,38
(45) (41 ) (86)
Caille 2,8 1,5 2,31
(29) (8) (37)
Noir ,
33 0,9 2,44
(34) (5) (39)
., ,.
Coucou 5,8 5,2 5,63
(61 ) (29) (90)
Mille-fieurs 9,5 6,3 8,38
(99) (35) (134)
Herminé 1,6 0,7 1 ,:3
(17) (4) (21 )
Perdrix doré 3,1 0,19
(32) (3)
Rouge doré 2,4 7,2 4,07
(25) (40) (65)
Saumoné 0,2 0,12
(2) (2)
Argenté 0,8 0,4 0,62
(8) (2) (1O)

45
1.1.2 - Les plumages bicolores

Ce sont des plumages ayant deux couleurs sans sièges fixes : ce sont
les plumages tachetés et cailloutés.
On a noté une diversité de plumages bicolores (Tableau Vlb) dont les
plus importants sont le blanc-fauve (8,38%), le fauve -herminé (7,88%), le
blanc-noir (5,25%) et le rouge-noir ( 4,57%).
Le fauve-noir, le blanc-rouge, la caille-herminé et le brun saumoné sont
peu fréquents. Ils représentent respectivement 2,4% ; 1,:5% ; 1,12% et 1% de
l'ensemble des sujets observés.
Les autres plumages bicolores sont rares.

1.1.3 - Les plumages multicolores

Ce sont les plumages sur lesquels on observe plus de 3 couleurs


différents sans sièges "fixes.
On a rencontré principalement le plumage tricolore blanc-fauve-noir qui
est fréquent à 1,3% et 0,8% respectivement à Kolda'.et Dahra (Tableau Vic).

46
TABLEAU VI b : Couleur du plumage en fonction de la zone d'étude
• fréquence des plumages bicolores (en %)
KOLDA DAHRA
(1044) (554)
Blanc et rouge 2,2 .. 0,9
(23) (5)
Blanc et fauve 8,9 7,4
(93) (41 )
Blanc et noir 6,2 3,4
(65) (19)
Rouge et noir 3,9 5,8
(41 ) (32)
Rouge et fauve 0,2
(1 )
Fauve et noir 3,0 1,3
(32) (7)
Blanc et chamois 0,2
(2)
Rouge et chamois 0,2
(1 )
Brun et saumoné 0,5 2,0
(5) (11 )
Blanc et cendré 1,0 0,7
(10) (4)
Blanc saumoné 0,2 0,2
(2) (1 )
Rouge et cendré 0,2 0,2
(2) (1 )
Fauve et cendré 0,1
(1 )
Noir et cendré 0,3
(3)
Rouge et saumoné 0,1
(1 )
Fauve herminé 9,6 4,7
(100) (26)
chamois herminé 0,1
(1)
fauve et saumoné 0,8
,
(6)
Caille herminé 1,4 0,5
(15) (3)
Caille et saumoné 0,2
(2)
Noir herminé 0,1
(1)
Noir et saumoné 0,1
(1 )
Cendré et saumoné 0,4 0,4
(4) (2)

47
Tableau VI c : Couleur du plumage en fonction de la zone d'étude:
• fréquence des plumages multicolores (en %)

Kolda Dahra
(1044) (554)
Blanc, fauve et noir 1,3 0,8
(13) (4)
Rouge, fauve et noir 0,2
(1 )
Blanc fauve et rouge 0'2
(1 )
Blanc, noir et caille 0,1
(1 )
Blanc fauve et 0,2 0,2
saumoné (2) (1 )
Rouge noir et blanc 0,1
(1 )

1.2 -les types de plumes

On a rencontré principalement deux types de plumes: le type normal et


le type frisé (Tableau VII).

TABLEAU VII: types de plumes en fonction de la zone


d'etude (exprimes en 0/0)

KOLDA DAHRA TOTAL


(1044) (554) (1598)

Normal 99,1 99,1 99,1


(1035) (549) (1584)
Frisé 0,9 0,9 0,9
(1) (5) (14)

Le type normal est le plus rencontré dans les deux zones étudiées; en
effet 99,1 % des poulets présentent ce type aussi bien à Kolda qu'à Dahra.
Le type frisé ne représente que 0,9 % des effectifs.
Le gène qui code pour le plumage normal (f) est récessif par rapport à
celui (F) responsable du plumage frisé. En supposant la population de poules

48

;'
du Sénégal en équilibre, ce qui est vraisemblable (étant donné sa grande taille
et le mode d'accouplement aléatoire découlant de son système d'élevage), on
peut estimer la fréquence de l'allèle F qui est de 0,99 contre seulement 0,01
pour son homologue F.

1.3 - Répartition des plumes

Le tableau VIII montre la répartition des plumes chez la poule du


Sénégal. Elle est normo-emplumée chez 86 % des individus et possède une
huppe et des plumes sur le tarse et le métatarse dans, respectivement 9,3 %
et 2,75 % des cas. Des différences existent entre régions. La fréquence des
normo-emplumés est de 9,5 % plus élevée et celle des oiseaux à tarse et
métatarse emplumés de 56 % plus faible à Kolda qu'à Dahra. La fréquence de
la huppe ne diffère pas entre les deux régions.

TABLEAU VIII: Répartition des plumes en fonction de 131 zone d'études


(exprimée en %}

KOLDA DAI-IRA TOTAL


(lO44) (554) (1598)
Nonnal 88,60 80,86 85,92
(925) (448) (1373)
Cou nu - 5,59 1,94
(31 ) (31 )
PME* 1,9 4,33 0,9
1 (20) (24) (44)
Huppe 9,4 9,02 9,26
(98) (50) (148)
CNH* - 0,2 0,06
(1) (1)
PMEH* 0,1 - 0,06
(1) (1)
*PME = Pattes et métatarses emplumés
*CNH = Cou nu avec huppe
*PMEH = Pattes et métatarses emplumés avec huppe.

49
Les genes "cou nu" et "tarse et métatarse emplumés" (GADOU et
SURDEAU, 1985) sont des gènes dominants alors que le déterminisme
génétique ne nous est pas connu. Sur la base des hypothèses précédentes, la
fréquence du gène Na est de 3 % à Dahra et de 1 % dans la population totale.

Quant au gène' 'tarse et métatarse emplumés" ses fréquences respectives à


Kolda, Dahra et dans la population totale sont de 1 %, 2 % et 1 %.

1.4 - Coloration de la peau, des pattes et des oreillons

Le tableau IX indique les résultats obtenus dans l'étude sur ces caractères.

- coloration de la peau

Trois couleurs de peau ont été observées: le blanc, le rose et le jaune.


La peau blanche est la plus rencontrée aussi bien à Kolda qu'à Dahra où
elle représente, respectivement 94,4 % et 91,5 % ~ soit une fréquence globale
93,40 % de l'ensemble des sujets observés. La peau rose est beauGoup plus
rencontrée à Kolda (5,6 %) qu'à Dahra (0,2 0/0) et elle présente chez 3,7 % des
oiseaux observés. La peau jaune est pratiquement absente à Ko1da ~ alors qu'elle
apparaît à Dahra chez 8,3 % des poules soit une fréquence de 2,9 % de
]'échantlllon global.

50
- Coloration des pattes

Les pattes ont en majorité une couleur blanche (56,46 0/0). A Kolda 61,2 0/0
des oiseaux ont des pattes blanches contre 47,5 % à Dahra. Les autres couleurs
observées sont le bleu acier (19,3 %) et le blanc rosé (17,3 0/0). Les pattes jaunes
sont moins présentes et ne représentent que 6,9 %.

- Coloration des oreillons

Les oreillons sont mé\.ioritairement blancs; plus de 74 % des O1seaux


présentent ce type d'oreillon.
Les oreillons rouge, sablé et rouge centré blanc représentent
respectivement 5,94 %, 6,75 % et 9,88 % de la population. Quant aux oreillons
"blanc centré rouge" ils ne sont présents que chez 2,9 % des oiseaux.

51
Tahleau IX : Couleur de la peau, des pattes et des oreillons en fonction
de la zone d'étude (en 0/0).
KOLDA DAHRA TOTAL
(1044) (554) (1598)
Blanc 94,4 91,5 93,4
(986) (507) (1493)
PEAU Rose 5,6 0,2 3,7
(58) (1) (59)
Jaune - 8,3 2,9
(46) (46)
Blanc 61,2 47,5 56,46
(639) (263) (902)
PATTE Bleu acier 19,9 18,1 19,3
(208) (100) (308)
Jaune 6,3 8,0 6,94
(66) (45) (111 )
Blanc rosé 12,5 26,4 17,3
( 13 1) ( 146) (277)
Blanc 78,0 67,9 74,47
(814) (376) ( 1190)
üRETLLüN Rouge 3,6 10,3 5,94
(38) (57) (95)
Sablé 7,6 5,2 6,75
(79) (29) (108)
BR* 3,9 1,1 2,93
(41) (6) (47)
RB* 6,9 15,5 9,88
(72) (86) ( 152)

* BR : Blanc centré rouge

52
* R8 : Rouge centré blanc
1.5 - Types de crête

La principale crête est la crête simple. Elle est présente chez 79 % des
sujets (Tableau X).

TABLEAU X : Types de crête en fonction de la zone d'étude (en %}

KOLDA DAHRA TOTAL


(1044) (554) (1598)
Simple 80,7 75,6 79,00
(843) (419) (1262)
Rose 12,0 16,4 134.
,
( 124) (91 ) (215)
Pois 3,8 5,0 4,3
(40) (2g) (68)
Come 0,1 - 0,1
(1) (1)
Absence 3,4 3,0 3,3
(36) (16) (52)

La crête en rose est présente en proportions plus ou moins égales à


Kolda et Dahra. ce type de crête est présent chez plus de 13% des oiseaux
observés.

La crête en pois est faiblement rencontrée, avec seulement 4, 3 % des


poulets. La crête en corne (0,1%) est rare. On a remarqué une proportion
assez élevée de sujets sans crête; ces poulets sans crête représentent 3,3 %
de l'échantillon global.

D'autre part, il existe des variations liées au sexe. Ainsi la crête simple
est plus fréquente chez les mâles (88 %) que chez les femelles (75 %); tandis
que la crête en rose (15 %) et la crête en pois(5%) sont plus présentes chez
ces dernières.

53
Tableau X·: Types de crête en fonction de la zone d'étude (en %1
KOLDA (1044) DAHRA (554) TOTAL (1598)
Simple 80,7 75,6 79,00
(843) (419) (1262)
Rose 12,0 16,4 13,4
(124) (91) (215)
Pois 3,8 5,0 4,3
(40) (28) (68)
Corne 0,1 - 0,1
(1 ) (1 )
Absence 3,4 3,0 ,
33
(36) (16) (52)

2 - Mensurations biométriques

2.1 - Poids vif et longueur du tarse: (Tableau XI)

Le poids vif de la poule locale est de 1,020 kg avec un écart type


de 337g ; soit un coefficient de variation de 33%. Le tarse mesure 9,1 cm en
moyenne et présente des variations relativement faibles (15%).

2.1.1 - Variation du pords et de la longueur du tarse


en fonction du sexe et l'âge

Le poids vif moyen entre 1 et 6 mois d'âge est de 778 g contre 1010 g
entre 6 et 12 mois d'âge. chez la poule adulte, le poids est de 1269 g.
Entre ces tranches d'âge les longueurs du tarse respectives suivantes
ont été obtenues: 8,91, 9,19 et 9,21 cm. Les mâles sont de 15%, 36% et de
47% plus lourds que les femelles entres ces tranches d'âges (Tableau XII); ils
sont également plus hauts sur pattes.

54
Le gain moyen quotidien (GMQ) calculé à partir du poids des oiseaux
âgés de 1 mois, 6 mois et 12 mois donne des GMQ 1-6mols de 2,82g et des
GMQ 6-12mois de 1, 199, soit une moyenne de 2g.

2.1.2 - Autres facteurs de variation du poids et de


la longueur du tarse (Tableau XIII)

Les oiseaux étudiés à Dahrasont à tous les âges plus lourds que ceux
observés à kolda. Au cours des 2e et 3e tranches d'âge, les poules normo-
emplumées sont de 23% plus lourdes que les poules frisées.
Elles sont toutefois, sur les mêmes périodes, de 23% et 10% plus
légères les poules à cou nu.
La présence de plumes sur le tarse et le métatarse semble également
être une source de variation. Les poules porteuses de ce caractère sont plus
légères que les autres poules.

55
Tableau XI: Poids vif et longeur du tarse

Moyenne Ecart-Type Coef de variation


Poids (g) 1020 337 33%
Longueur du tarse 9,1 1,4 15%

Tableau XII : Variation du poids vif et de la longueur du tarse en fonction


du sexe et de l'âge
Age
1 < 6mois 6 -12 mois > 12 mois

Poids vif (g)


espèce 778 1010 1269
mâle 846 1248 1697
femelle 738 920 1155
Longueur tarse (cm)
espèce 8,91 9,19 9,21
mâle 9,75 10,63 10,59
femelle 8,42 8,65 8,85

56
Tableau XIII: Les au.tres facteurs de variation du poids vif et de la
longueur du tarse

Poids (g) Tarse (cm)


< 6mois 6-12 mois >12mois <6mois 6-12mois >12mois
Région:
Kolda 754 851 1145
Dahra 816 1114 1570
Type de plumage:
normal 778 1071 1272
frisé 824 872 1036
Répartition
plumes:
normal 773,7 1005 1271 8,9 9,2 9,2
Cou nu 763 1234 1395 8,8 8,8 7,6
Tarse et
métatarse 865 935 1185 9 9,0 8,7
emplumés

2.2 La ponte

Pour la détermination du nombre d'oeufs pondus par poule, n'ont été


considérées que les poules en couvaison. Le nombre moyen d'oeufs pondus
par poule est 12,4 par couvée. Ce sont des oeufs majoritairement blancs
(73%), les roux ne représentant qu'une faible proportion (27%) (Tableau XIV).
Le poids d'un oeuf est 31,7 ± 3,5 g. Il présente peu de variations en
fonction du numéro de ponte (Tableau XV). Il varie également peu entre les
deux régions (35,39 g à Kolda et 36,5 g à Oahara).
Etant donné le nombre relativement réduit de femelles en ponte lors de
cette étude, seul "effet du gène cou nu a pu être étudié. Le nombre d'oeufs

57
chez la poule cou nu est de 18, avec un poids moyen de 39,89, soit une
amélioration de 45% pour le nombre et de 11 % pour le poids des oeufs.

Tableau XIV: Couleur des oeufs de la poule du Sénégal (en %)

Kolda Dahra Total


(82) (29) (111)
Blanc 75,6 65,5 73
(62) (19) (81 )
Roux 24,4 34,5 27
(20) (10) (30)

Tableau XV : Effet du numéro de ponte sur le poids moyen


de l'oeuf

Numéro de ponte Effet


1 Il III IV V VI VII VIII
Poids moyen de
l'oeuf (en g) 34,8 36,0 35,4 35,5 37 35,5 32,7 35,7 n.s

n.S : non significatif

58
Il - DISCUSSION ET PERSPECTIVES

1. Les limites du travail

La présente étude s'est déroulée dans deux sites; les zones d'emprise
des CRZ de Kolda et Dahra. Il aurait été mieux de prendre en compte d'autres
sites, notamment le bassin arachidier où il existe un type de poule qui semble
différent de ceux observés à K'olda et Dahra.
Cependant, notre choix a été conditionné par le manque de structures
pouvant aider à la réalisation de ce travil au niveau de ce troisième site.
La taille très inégale des populations étudiées dans chacun des sites
concernés est liée aux difficultés d'ordre logistique (manque de véhicule ...)
auxquelles nous avons été confrontés au niveau de Dahra, ce qui rendait
difficile l'accès aux villages.
Ainsi, à Dahra, nous n'avons pu travailler que dans un rayon de 5km
autour du CRZ.

2. Les caractères ethniques et performances zootechniques de la


poule du Sénégal

Il faut reconnaître que très peu d'études ont été consacrées à


l'ethnologie de la poule locale dans nos différents pays. Ainsi, dans ce
chapitre, assaierons-nous de comparer nos résultats à quelques données
disponibles sous les tropiques et parfois sur des souches très différentes.

2.1 - ·Coloration du pluma'ge

Il ressort de cette étude une grande diversité du plumage chez la poule


du Sénégal. Cette diversité a été déjà signalée par DOUTRESSOLE (1947)
chez la poule africaine quand il écrivait qu'elle a un plumage fort varié,
jaunâtre, jaunie, rouge, rouillé, noir, plus rarement blanc ou tacheté. Plus

59
récemment, dans la bassin arachidiersénégalais, des observations faites par
BULÇ)GEN et AL. (1992) ont repris cette idée chez la poule de cette région.
Pour LAUVERGNE et al. (1993) qui ont repris les observations et
d'anciens auteurs (BUFFON et plutard DARWIN), les animaux domestiques
varient moins par la couleur que les animaux sauvages de la même espèce.
La variabilité de la coloration du plumage peut donc être un stigmate du stade
d'évolution d'une espèce, c'est-à-dire sa primarité. En effet, toujours selon ces
auteurs:
- certains mutants apparus après la domestication ont un avantage
sélectif dû à la nouvelle ambiance qui favorise leur maintien. Il s'agit de
mutants viables dont l'élimination en milieu naturel se ferait par rejet de la part
de leurs congénères ou par action des prédateurs.
- dans un premier temps, l'homme ne veut pas ou ne peut pas éliminer
ces variants, se contentant d'assurer à tous les animaux de son troupeau des
chances égales de se reproduire quelque soit leur apparence.
On peut déduire de cette analyse de LAUVERGNE et al. (1993) que la
poule du Sénégal, par sa forte diversité, est une espèce anciennement
domestiquée et qui est encore aux premiers stades de son évolution. L'un des
facteurs éventuels de sélection pouvant être l'environnement, compte tenu des
différences de coloration observées entre Dahra (climat chaud et sec) et Kolda
(climat chaud et relativement humide).

2.2 - Types et répartition des plumes

Les phénotypes rencontrés chez la poule du Sénégal ont également été


observés par DOUTRESSOLE (1947) chez la poule africaine. Selon, d'ailleurs,
cet auteur, le phénotype "frisé" caractérise une variété appelée dans l'ancien
Dahomey "Ayada-Kidié ". BULDGEN et al. (1992) dans leur étude sommaire
sur les caractères ethniques de la poule du bassin arachidier ont évoqué la
présence du phénotype "cou nu" appelé "Ndaré".

60
Nos résultats montrent qu'après le phénotype "normo-emplumé", le
phénotype prédominant est le "cou nu". Cette prédominance est sans doute en
relation avec son net avantage sélectif en climat chaud (....). En effet, en
présentant une région cervicale dénudée de plumes, ce phénotype est plus
apte à éliminer la chaleur endogène en climat chaud, ce qui expliquerait cette
valeur d'adaptation (ou "fitness) plus élevée. La nette présence de "cou nu" à
Dahara où les températures ambiantes sont très élevées pourrait également
relever de ce mécanisme d'action.
Malgré ces avantages sélectifs, les gènes majeurs codant pour ces
phénotypes ont des fréquences très faibles. Cette rareté de ces gènes pourrait
être la conséquence du caractère fondamentalement aléatoire de
l'accouplement des oiseaux. En effet, même si les éléveurs perçoivent l'intérêt
à conserver tel ou tel autre génbtype, l'élevage en divagation et les endémies
fréquentes auxquelles la poule du Sénégal (34) est sujette ne permettent pas
un choix et une utilisation raisonnée de reproducteurs.

2.3 - Mensurations biométrigues

Le poids de la poule de Kolda et Dahra est très faible. Ce poids, tout au


moins celui des femelles, de même que la longueur du tarse sont très proches
des observations rapportées par BINWAGU et NWOSU (1991) chez la poule
du Nigéria pendant la phase de couvaison (1,1 kg et 7,4cm). Le poids des
poules adultes est, cependant, très en dessous de celui observé en milieu
traditionnel (1,6kg) par BULDGEN et al. (1992). Il correspond également au
poids obtenu sur les souches améliorées de poulet de chair après seulement 1
mois d'élevage (NDIAYE 1995 ). 1\ est, certes, vrai que dans ce cas, les
conditions d'élevage ne sont pas les mêmes, la première se contentant de
miettes d'aliments durement obtenues alors que la deuxième est nourrie à
l'auge, sans effort et dans des conditions d'ambiance maîtrisée. Mais il a été
montré que même nourrie en station, la croissance de la poule locale dépasse
à peine celle obtenue en milieu traditionnel (BULDGEN et al. 1992).

61
Cette inaptitude de la poule locale à valoriser une amélioration des
conditions d'élevage est, sans doute, à mettre en relation avec ses
potentialités génétiques. Apparemment celles-ci sont faibles, certainement à
cause de la quasi absence de programme d'amélioration génétique autre que
la timide opération « coqs raceurs » dont l'impact reste très modeste (DIOP,
1981). Mais, le fort coefficient de variation des mensurations biométriques
suggère l'existence de variations individuelles importantes pouvant servir de
base à un programme efficace d'amélioration génétique des aptitudes de
croissance et des caractéristiques de carcasse.
Les meilleurs performances pondérales observées dans la présente
étude chez les "cou nu" confirment les travaux de MERAl (1990) qui ont
montré qu'en ambiance chaude, ces phénotypes ont une croissance
supérieure à celle des poules normo-emplumées. Bien que des effets
analogues puissent être attendus, pour des raisons évoquées plus haut, des
oiseaux frisés, leur croissance a été paradoxalement plus faible que ç:elle des
oiseaux normo-emplumés.
Malgré le caractère peu comparatif de cette étude (conditions du milieu
non maîtrisées), ces résultats en ajoutent au flou existant sur "effet du gène
frisé en milieu tropical (MERAl, 1990 ). Ceci pose la promématique d'une
meilleure compréhension du rôle de ces gènes majeurs (y compris, ceux qui
contrôlent la crête, la présence d~s plumes sur la tarse et le métatarse) dans
le phénomène d'adaptation de la poule du Sénégal à son environnement.

2.4 La ponte

Les aptitudes de reproduction de la poule du Sénégal sont mauvaises.


En effet, en reprenant l'intervalle entre ponte de 2 mois (BULDGEN et al.
1992), le nombre total d'oeufs pondus annuellement est de 60 (c'est-à-dire 12
oeufs/cycle x 5). Il est supérieur à celui (40-50) obtenu dans le bassin
arachidier sénégalais (BULDGEN et al. 1992) et en Inde (55 oeufs) chez la
poule DESI ( NAYAK, 1994). Il est nettement inférieur aux résultats obtenus

62
dans la sous région chez les poules améliorées. Cette moindre productivité
tiendrait à :
- l'instinct maternel poussé chez la poule locale. En effet, elle couve ses
oeufs pendant 3 semaines et élève ses petits pendant 3 - 4 semaines
(DOUTRESSOLE, 1947) . La supression de cette période "improductive" ne
peut être envisagée comme moyen d'amélioration de la productivité de
l'espèce puisqu'elle reste la base même de l'aviculture traditionnelle. On peut,
tout au plus, réduire la période d'élévage des poussins à 1 ou 2 semaines, qui
constitue les moments les plus difficiles de la vie du poussin;
- aux mauvaises conditions d'élevage de la poule locale faite
d'alimentation presque absente et d'habitat précaire. L'effet pervers de telles
conditions d'élévage des oiseaux a été montré puisque BULDG6N et al.
(1992) ont doublé la production annuelle d'oeufs en faisant passer' la poule
locale du milieu traditionnel en station.
Le poids des oeufs est également plus faible que celui obtenu ~n milieu
traditionnel sénégalais (DIOP 1981).
Les meilleures perfromances de ponte observées chez la poule" cou nu
" confirme les effets très connus de ce gène sur le nombre et le poids des
oeufs (MERAT, 1990). Elle est ~~alement en accord avec l'instinct maternel
accusé rapporté par les éleveurs :chez la poule "Ndaré" du bassin arachidier
sénégalais (BULDGEN et aI.1992).

3. Perspectives

Au Sénégal, résident différentes ressources génétiques au contact des


dures réalités du milieu. Leur adaptation, à priori, à cet environnement dont
elles sont le fruit en fait des acteurs incontournables dans les politiques de
développement de l'aviculture traditionnelle.
A ce jour, les quelques actions entreprises pour accroître les
performances de la poule locale ont été essentiellement axées sur
l'amélioration des conditions d'élevage, outre l'unique opération "coqs raceurs"

63
dont l'impact n'a pas été évalué. Or, il est illusoire de penser optimiser les
résultats escomptés sans une gestion rationnelle des ressources génétiques
basée sur une bonne connaissance de l' éthnologie de la poule locale du
Sénégal.
Parmi les actions à entreprendre pour compléter et valoriser les
résultats de la présente étude, nous proposons:

- l'enrichissement de notre base de données:

La poule du Sénégal est caracterisée par une grande diversité entre et à


l'intérieur des zones d'études. Il est difficile, dans l'état actuel de nos
connaissances, de dire si les différences phénotypiques observée~ sont la
traduction d'une réelle subdivision de l'espèce en sous-types. Une étude plus
étendue sur l'ensemble du sénégal prenant en compte, notamment le bassin
arachidier et utilisant des techniques plus fines (typage sanguin et m~rqueurs

micro-satellites amplifiés par PCR) devrait permettre de disposer d'une carte


signalétique complète de la poule du Sénégal. Celle-ci pourra servir a enrichir
la banque de données mondiales que constitue la FAO. Elle doit constituer un
des principaux éléments de protection de la poule du Sénégal contre
"l'hégémonie" des souches américaines avides d'absorber les races locales.

- l'amélioration génétique:

Le caratère primaire de la poule du Sénégal est la preuve de la


possiblité de création de souches à partir de l'espèce mère. Cette primarité,
également retrouvée au niveau de la grande variabilité des mensurations
biométriques, pourra être mise à profit dans l'amélioration de la croissance et
des caractéristiques de carcasse en ne gardant pour la reproduction que les
oiseaux les plus performants. Elle plaide donc, pour la mise en place, enfin, de
programmes nationaux ou régionaux de selection de souches africaines. Ces
programmes devront veiller à mieux appréhender l'effet des gènes majeurs en

64
vue d(~ lem pns(~ en corn pte raisonnée dans la gestion des ressources
génétiques. De tels programmes de sélection devraient permettre de :

- réduire la dépendance de nos états de l'extérieur: l'importation


de plus en plus croissante de matériel génétique avicole dans nos pays va
constituer un poids grandissant dans leur balance commerciale.

- assurer un approvisionnement plus régulier des aviculteurs en


poussins: en effet, on assiste à des ruptures fréquentes d'approvisionnement
en poussins suite à des problèmes logistiques de connexion entre les pays
exportateurs et importateurs.

- réduire le coût du poussin : il s'agit, à partir d'une production


locale, d'infléchir la flambée du prix du poussin de 1 jour.

- l'amélioration des conditions du milieu:

Aucune amélioration génétique sérieuse n'est envisageable sans un


recensement de la taille des élevages qui tienne compte des disponibilités des
foyers en produits et sous-produits agricoles, une politique volontariste
d'aménagement des locaux aux oiseaux et de prévention des endémies
auxquelles, semble-t-i1, la poule du sénégal paie un trop lourd tribu.
1 CONCLUSION GENERALE 1

66
Au Sénégal, la volaille représente la principale source de protéines
~'Origine animale. En effet. il est exceptionnel d'abattre un bovin ou un petit
\ ruminant pour l'auto-consommation en dehors des fêtes et des cérémonies
\
\!amiliales ou religieuses.
Les effectifs sont estimés en 1994 à plus de 19 560 000 volailles (15).
Cependant, ces ressources animales restent mal connues notamment sur le
plan ethnologique.
Ainsi, pour contribuer à son amélioration génétique, nous avons étudié
les caractères morphobiométriques de la poule locale du Sénégal.

De nos résultats, il ressort que la poule du Sénégal présente un


phénotype fort varié.

Les couleurs du plumage les plus fréquentes sont le fauve uniforme, le


blanc uniforme et le mille-fleurs avec, respectivement 13,52 %, 12,39 % et 8,3
% des cas. Les plumages coucou (5,63 %), chamois (5,38 %), rouge (4,25) et
rouge doré (4,7 %) sont faiblement représentés; tandis que le perdrix doré, le
noir, le caille, l'herminé, l'argenté, le cendré et le saumoné sont très peu
fréquents. Les couleurs simples (fauve, blanc, rouge, noir) peuvent se
combiner pour donner des plumages tachetés ou multicolores.

Plus de 99 % des poules portent des plumes du type normal les


individus frisés ne représentent que 1 % environ.

D'autre part, la poule du Sénégal est normo-emplumée (86 %). Elle


possède une huppe et des plumes sur le tarse et le métatarse dans,
respectivement 9,3 % et 2,75 % des cas. Les individus "cou nu" représentent
2 % des effectifs observés.

La peau est généralement blanche (93,4 %) et rarement rose (3,7 %) ou


jaune (2,9 %) ; les pattes sont, le plus souvent, de couleur blanche (56,46 %)
et secondairement bleu-acier (19,30 %) ou blanc rosé (17,30 %). L'oreillon est
beaucoup plus blanc (74,47 %) que sablé (6,75 %) ou rouge (5,94 %).

On observe principalement trois types de crête : la crête simple dans 79


% des cas, la crête en rose (13 %) et plus rarement la crête en pois (4,3 %).
Toutefois, la crête est absente dans plus de 3 % des cas.

Des mesures biométriques, il ressort qu'entre 1 mois et 6 mois d'âge le


poids vif moyen est de 778 g contre 1010 g entre 6 et 12 mois. La poule adulte
pèse 1269 g. Entre ces tranches d'âge, le tarse mesure respectivement 8,91;,
9,19 et 9,21 cm. Le gain moyen quotidien est de 2 g.

Les "cou nu" sont plus lourdes et moins hautes sur pattes que les
poules normo-emplumées.

Les aptitudes de reproduction sont mauvaises. Le nombre d'oeufs


moyen pondus par poule est de 12 par couvée.

Ces oeufs sont majoritairement blancs (73 %) ; les oeufs fOUX ne


représentent que 27 % des cas. Le poids d'un oeuf est de 35 g. Cependant les
poules "Cou nu" pondent en moyenne 18 oeufs par couvée, chacun pesant 39
g. La couvaison est très marquée chez ce type de poule.

Nos résultats montrent que le phénotype de la poule du Sénégal est fort


varié et que, par cette diversité, c'est une espèce anciennement domestiqué et
qui est encore aux premiers stades de son évolution.

Cependant, au stade actuel de notre étude, il est difficile de dire si les


différences phénotypiques observées sont la traduction d'une réelle
subdivision de l'espèce en sous-types. Aussi, nous préconisons:

68
- l'enrichissement de notre base de données par le biais d'une étude
plus étendue sur l'ensemble du Sénégal, notamment le bassin arachidier, et
utilisant des techniques plus fir,es (typage sanguin et marqueurs
microsatellites amplifiés par PCR).

- la mise en place d'un programme national ou régional de sélection de


souches africaines, dans le but d'assurer, à plus ou moins long terme, un
approvisionnement régulier des aviculteurs en poussins et de réduire le coût
du poussin d'un jour.

- l'amélioration des conditions d'élevage en milieu rural à travers la


construction de locaux adaptés, l'alimentation et la prévention des endémies
auxquelles la poule du Sénégal paie un lourd tribu. En effet aucune
amélioration génétique ne peut être envisagée sans une amélioration des
conditions du milieu.

Enfin, le paysan doit être placé au centre .de toute politique de


.développement de l'aviculture traditionnelle.

69
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