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33 - n° 123
Lilia LAMRANI*
Youghourta BELLACHE
Améziane FERGUENE ***
RÉSUMÉ :
Grenoble Alpes).
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Les Cahiers du Cread, vol. 33 - n° 123
MOTS-CLÉS :
ABSTRACT
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ملخص
الغرض من ىذه املقالة ىو حتليل الدينام كيات اإلقليمية اليت متيز منطقة وادي
الصومام يف اجلزائر وحتديد حمدداتو الرئيسية وىذا من خالل تفضيل النهج من حيث
النظام االقتصادي اإلقليمي .تستند الدراسة ،اليت تذكر تاريخ البناء اإلقليمي هلذه املنطقة،
إىل حتليل ميداين أجري مع عينة من 47شركة خمتصة يف صناعة املواد الغذائية اليت تقع يف
منطقة وادي الصومام .يكشف حتليل البيانات املأخوذة من امليدان عن أربعة أنواع من
العوامل اليت تدفع ديناميكية ومستقبل القطاع الغذائي :القرب اجلغرايف والروابط العائلية
والشعور باالنتماء اإلقليمي ،نظام التنظيم احمللي ،وأخريا االفتتاح الدويل .يف األخري
نتساءل عن طريق ىده الدراسة عن مستقبل ىذا اإلقليم الذي ىو يف طور التقدم ،بقدر
ما تواجهو من حتديات كبرية واليت هتدد تنميتو.
كلمات مفتاحية:
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INTRODUCTION
Les crises que le monde a vécues à partir des années 1970, ont
engendré un intérêt croissant pour le local comme niveau important
dans l’analyse économique et son rôle dans l’émergence de
propositions inédites. Le territoire se voit alors comme une
interprétation majeure du local et émerge ainsi comme niveau
pertinent de réflexion et d’action économiques (Ferguene, 2004).
Au milieu des années 1980, un nouveau paradigme du
développement voit le jour, basé sur une approche dite « territoriale ».
La conception du développement change, ce dernier est conçu à
présent comme « un processus de mobilisation des acteurs qui aboutit à
l’élaboration d’une stratégie d’adaptation aux contraintes extérieures, sur la
base d’une identification collective à une culture et à un territoire »
(Pecqueur, 2005, p. 300). Cette nouvelle logique de développement est
endogène, territorialisée ; elle accorde un rôle essentiel aux ressources
et acteurs locaux, notamment aux interactions à l’œuvre. On assiste
alors à des phénomènes émergents qui ne résultent pas d’une
décision. L’émergence s’effectue par des mécanismes complexes et
diversifiés, centrés sur les territoires, où des acteurs interagissent dans
une logique de proximité et déploient des modes de coordination et
d’organisation particuliers afin de résoudre des problèmes communs.
Le territoire n’est plus cet objet neutre, un résultat, mais plutôt un
processus en perpétuelle construction (Lajarge, 2000).
Consacré au cas de la Vallée de la Soummam, en Algérie, cet article
propose une analyse socio-économique de la dynamique de ce
territoire, fondée notamment sur l’activité agroalimentaire. Cette
région, située tout au long du fleuve de la Soummam (de la commune
de Tazmalt jusqu’à la commune de Bejaia où se trouve son
embouchure), est connue pour son histoire, sa culture mais aussi pour
ses potentialités économiques, notamment en matière de création
d’entreprises. Aujourd’hui, plus de 80% des entreprises (tous secteurs
confondus) de la wilaya y sont installées, plus particulièrement dans
les communes de Béjaia, Akbou, El-Kseur et Ouzellaguene. Ces
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Akbou). Cette enquête s’est étalée sur 5 mois2. Il s’agit d’une enquête
qualitative, réalisée à l'aide d'un guide d'entretien 3, qui a ciblé trois
types d’acteurs :
- Les entreprises agroalimentaires : Selon les données de la Direction de
l’Industrie et des Mines (DIM) de la Wilaya de Bejaia, il existe 84
entreprises agroalimentaires dans notre zone d’étude, un chiffre que
nous n’avons pas pu confirmer sur le terrain4. L’enquête de terrain a
donc porté sur un échantillon de 47 entreprises et a visé, d’une part,
à étudier l’organisation productive du système agroalimentaire de la
vallée de la Soummam (de l’approvisionnement en matières
premières à l’acheminement du produit fini sur les différents
marchés) et, d’autre part, à déterminer les facteurs à l’origine du
dynamisme de cette région.
- Les décideurs locaux, Il s’agit des assemblées populaires
communales (APC) des 6 communes concernées (Bejaia, Oued Ghir,
El-Kseur, Sidi Aich, Ouzellaguene et Akbou) et de l’assemblée
populaire de wilaya (APW).
- Les associations socioprofessionnelles : Cette catégorie regroupe une
organisation patronale (Forum des Chefs d’Entreprises - FCE) et la
Chambre de Commerce et d’Industrie Soummam.
guide d’entretien dont les grilles de question ont été adaptées selon le type d’acteur
interrogé (Entreprises agroalimentaires, décideurs locaux, associations
socioprofessionnelles.
4 Sur la liste des 84 entreprises agroalimentaires de 2015 communiquée par la Direction
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entreprise privée en Algérie est à la fois lourd, long et coûteux. Dans son classement
des pays en matière de facilité de faire des affaires, l’Algérie occupe la 166ème position
sur 190 pays.
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12 Le groupe Cevital, spécialisé dans la production des corps gras depuis 1998, s’est
lancé dans la production du sucre en 2010. Il est le seul producteur de sucre dans la
wilaya de Bejaia et le premier producteur à l’échelle nationale.
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13 Chloé Rondeleux, 2016, Ifri l’embouteilleur algérien qui tient tête aux multinationales, in
Jeune Afrique : http://www.jeuneafrique.com/mag/334208/economie/ifri-
lembouteilleur-algerien-tient-tete-aux-multinationales/
14 Selon une étude réalisée par UBIFRANCE bureau d'Alger, publiée dans la revue
Ramdy, est l’un des précurseurs en la matière. En 1998, la famille a investi dans la
création d’une entreprise d’emballage en plastique et deux ans après dans l’emballage
en carton ondulé. Aujourd’hui, Général Emballage génère environ 82 millions d’euros
de revenus, alimente plus de 80% du marché national et exporte vers plusieurs pays,
notamment africains (données collectée auprès de l’entreprise).
16 L’université de Béjaia propose une offre de formation variée qui essaye de répondre aux
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18 Les entreprises citées sont de grande taille (plus de 250 employés): Cevital (SPA),
considérée comme la plus grande entreprise de la Wilaya de Bejaia avec 4430
employés, elle est spécialisée dans la production des corps gras et du sucre ; COGB
(SPA) qui active dans le même secteur des corps gras, emploie 602 personnes ;
TOUDJA (SARL), inaugurée en 1936, elle est spécialisée dans la production de
boissons non alcoolisées et emploie près de 372 personnes ; CANDIA Tchin-Lait
(SPA), avec un effectif de 550 employés, produit du lait longue conservation et des
produits dérivés (boissons à base de lait, cocktail de fruits, etc.).
19 Selon la Direction de l’Industrie et des Mines, les zones d’activité au niveau de la
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22 La règle dite 51/49, prévue par l’article 4 bis du code de l’investissement de 2009,
stipule que les investissements étrangers ne peuvent être réalisés que dans le cadre
d’un partenariat dans lequel l’actionnariat national résident doit représenter 51 % au
moins du capital social.
23 Le groupe Cevital a implanté sa filiale agroalimentaire au niveau de la Vallée de la
Soummam mais ce groupe détient plusieurs filiales : grande distribution,
électronique et électroménager, sidérurgie, industrie du verre plat, construction
industrielle, automobile, services et médias. Il a effectué plusieurs acquisitions à
l’étranger (OXXO, Brandt en France, Luccini en Italie, etc).
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sucre, les corps gras, les boissons non alcoolisées, les produits laitiers
et les fruits confits24. Ces exportations restent modestes en volume.
Mais on peut penser qu’elles vont augmenter d’ici quelques années
car une dizaine d’entreprises enquêtées ont réussi à signer des accords
commerciaux avec des partenaires étrangers notamment avec
l'Afrique noire.
Cependant, compte tenue de l’importance et de l’augmentation de
la consommation agroalimentaire en Algérie, le marché national est
largement suffisant pour écouler toute la production locale. Avec une
population estimée à plus de 40 millions d’habitants et un marché
faiblement concurrentiel, les producteurs de la Vallée de la Soummam
n’ont aucun mal à trouver en Algérie les débouchés à leurs produits.
CONCLUSION
Références Bibliographiques
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ANNEXES
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