Cours - MOUHOUBI Aïssa - Microéconomie PDF
Cours - MOUHOUBI Aïssa - Microéconomie PDF
Cours - MOUHOUBI Aïssa - Microéconomie PDF
Faculté des Sciences Economiques, des Sciences de Gestion et des Sciences Commerciales
Département des Sciences Economiques
Cours de
Microéconomie
Pour les étudiants de licence en économie et en gestion
2007-2008
Cours de Microéconomie
Avant propos
Définition de la microéconomie
L’analyse microéconomique est développée vers la fin de XIXème siècle par les
économistes néoclassiques ou marginalistes (Jevons, Menger et Walras). Selon cette
théorie, qui est largement influencée par la philosophie utilitariste, l’individu rationnel est
supposé être égoïste et recherchant le maximum de satisfaction ou « d’utilité ».
Chapitre 1
La fonction de l’utilité
1. La théorie de l’utilité
Elle s’écrit : 𝑈 = 𝑓 𝑥
P2 : La fonction d’utilité est définie pour une période temporelle donnée ; ce qui
signifie que l’analyse du comportement du consommateur est une analyse statique. Les
besoins d'un consommateur lorsqu'il est étudiants sont différents de ses besoins
lorsqu'il ne sera plus étudiant.
P3 : La fonction d’utilité est supposée être continue et dérivable sur son intervalle de
définition 0 , +∞ ; ce qui signifie que les biens sont divisibles à l’infini. Cette notion
propre aux économistes marginalistes suppose qu'un consommateur peut accéder à
l'acquisition d'un demi-réfrigérateur suite à son budget limité et acquérir l'autre moitié
lorsqu'il aura les ressources disponibles.
Quantités consommées de X 0 1 2 3 4 5 6 7
Utilités obtenues (U) 0 10 18 23 25 26 26 24
Nous remarquons dans le tableau précédent que les utilités augmentaient sans que
cette augmentation soit proportionnelle. Cette augmentation s’est effectuée avec un
taux décroissant. Donc l’utilité procurée par chaque unité supplémentaire consommée
est inférieure à la précédente. Ainsi, on peut définir l’utilité marginale comme la
satisfaction procurée par la consommation de la dernière unité n consommée de X. Ou
encore, c’est la variation de l’utilité totale induite par la variation d’une unité de X.
𝑈𝑚𝑛 = 𝑈𝑛 − 𝑈𝑛−1
Quantités consommées de X 0 1 2 3 4 5 6 7
Utilités obtenues (U). 0 10 18 23 25 26 26 24
Utilité marginale (Um) - 10 8 5 2 1 0 -2
∆𝑈 𝛿𝑈
𝑈𝑚𝑥 = lim = 𝑈′ = 𝑓′ 𝑥 =
∆𝑥→0 ∆𝑥 𝛿𝑥
Ainsi, l’utilité marginale d’un bien X est égale à la dérivée de la fonction d’utilité.
Elle exprime la variation de l’utilité totale induite par la variation d’une unité du bien
X.
𝛿𝑈
𝑈𝑚𝑥 =
𝛿𝑥
Par déduction, l'utilité totale n'est rien d'autre que la somme des utilités marginales.
U U
Umx , Umy
x y
U U U
Umx1 , Umx2 , …, Umxn
x1 x2 xn
Le tableau ci-dessus peut être caractérisé par un graphique qui illustre toutes ces
variations.
30
25
20
15
10
-5 0 1 2 3 4 5 6 7
Application
Calculez les utilités marginales par rapport à chaque bien figuré dans la fonction
suivante : U f ( x, y, z) 2 x 2 y z
Solution
A partir de là, on comprendra que pour un niveau d’utilité donné, il existe une
infinité de combinaisons de ces deux biens. Chaque combinaison procure une utilité
identique et rend donc le consommateur indifférent. C’est la raison pour laquelle la
courbe qui trace toutes ces combinaisons se nomme la courbe d’indifférence.
La courbe d’indifférence peut donc, être définie, dans le cas général comme le lieu
géométrique regroupant toutes les combinaisons qui procurent au consommateur
le même niveau d’utilité. Plus la courbe d’indifférence se trouve sur la droite, plus
l’utilité
y est élevée. L’ensemble des courbes d’indifférence constitue la carte
d’indifférence.
C
U3
B
U2
U1
x
Les courbes d’indifférence possèdent trois propriétés :
y1
± ∆y
y2
± ∆x
x1 x2 x
U U
dU dx dy Umx dx Umy dy
x y
Si dU 0 Umx dx Umy dy 0
Umx dx Umy dy
Umx dy
TMS xày
Umy dx
Umy dx
Par déduction TMS yàx
Umx dy
Application
Solution
Umx 2 y 20
TMS xày 2
Umy 2 x 10
TMSxày
20
18
x
10 11
Exercices
Questions de cours
1. Quelle est la différence entre un bien économique et un bien libre ? Citez-en des
exemples.
2. Qu’est ce qu’un agent économique rationnel ?
3. Quelle est la différence entre l’utilité totale et l’utilité marginale ?
4. Démontrez que Um4 Um3 Um2 Um1 U 4 .
5. Qu’est ce qu’une courbe d’indifférence et une carte d’indifférence ?
6. A quoi sert le calcul du TMSxày ? Quel lien a-t-il avec l’utilité marginale ?
Exercice 1
Soit le tableau ci-dessous :
Quantités de X 0 1 2 3 4 5 6 7
Utilités totales 0 10 18 24 28 30 30 28
1. Calculez les variations successives de U. Que représentent ces variations ?
2. Représentez graphiquement le tableau. Que remarquez-vous ?
Exercice 2
Soit la fonction d’utilité d’un consommateur est de forme : U 2 xy
1. Déterminez l’équation qui permet de tracer la courbe d’indifférence.
2. Représentez graphiquement la courbe d’indifférence lorsque U 20 .
3. Soient les combinaisons (x, y) suivantes : (10, 0.5), (9, 2), (8, 1), (7, 2), (6, 4), (5,
2.5). Quel est le panier qui maximise l’utilité du consommateur ? Vérifiez votre
réponse en plaçant toutes les combinaisons sur le graphique précédent.
4. Calculez quelques valeurs du TMSxày sur la courbe d’indifférence de la réponse à la
question 2. Que remarquez-vous ?
5. Dites pourquoi la valeur du TMSxày diminue-t-elle lorsqu’on se déplace de gauche à
droite le long de la courbe d’indifférence.
Exercice 3
Fatima est devant un choix de consommation de deux biens alimentaires X et Y pour
satisfaire son besoin énergétique quotidien. Elle calcule le niveau de sa satisfaction en
additionnant les apports caloriques des deux biens. Ainsi, l’apport calorique d’une unité
consommée du bien X est égal à trois fois la quantité consommée du bien Y, sachant que la
teneur énergétique1 d’une unité du bien Y est de deux calories.
1. Déduisez la forme de la fonction d’utilité quotidienne de Fatima exprimée en
termes de calories.
2. Aimant prendre une unité supplémentaire de X, comment, Fatima, doit-elle
entreprendre si elle veut, en parallèle, garder sa ligne mince en conservant l’apport
énergétique précédent ?
Exercice 4
Deux amis, Omar et Ali, partagent leurs loisirs entre les pratiques de la natation (X) et
de l’équitation (Y). On désigne, respectivement, par x et y le nombre d’heures passées à la
piscine et à l’hippodrome.
La fonction d’utilité d’Omar s’écrit : U O 2xy 2
1
La teneur énergétique est la quantité d’énergie (mesurée en général en termes de calories) que contient un bien.
Chapitre 2
L'équilibre du consommateur
Considérons un individu dont la fonction d’utilité est U et qui dispose d’un revenu R.
Cet individu est confronté à un univers marchand composé de deux biens X et Y. R est
entièrement consacré à l’achat des deux biens dont les prix sont respectivement px et py.
Nous pouvons écrire, dans ces conditions, l’équation du budget qui aura la forme
suivante :
R x px y p y
Le problème du consommateur est donc un problème lié à une fonction d’utilité qu’il
cherche à maximiser et un budget limité qui lui constitue une contrainte.
Max U f ( x, y )
s / c R x p x y p y
Max U f ( x1 , x 2 ,..., x n )
n
s / c R
i 1
xi p xi
des coûts inférieurs à son revenu. Quant à l’espace qui se trouve en dessus de la droite,
celui-ci représente les paniers de biens qui ont des coûts supérieurs à son revenu.
R x px
R x px y p y y
py
R/py
R x px
y
py
x
R/px
La pente de la droite du budget peut être définie en calculant simplement le rapport des
prix. L’équation d’une droite est de la forme y a x b . La pente de cette droite est b.
Dans notre cas, l’équation de notre droite est de la forme :
R x px R px
y x
py Py p y
px R
a , b
py Py
Le signe négatif qui précède le rapport des prix des deux biens explique la pente
négative de la droite du budget.
R x px
U f ( x, ).
py
U
x 0
2
U 0
x 2
Application
Solution
Max U x y
s / c 400 4 x 10 y
400 4 x 2x
y 40
10 5
2x 2x 2
U x (40 ) 40 x
5 5
U 4x 4x
0 40 0 40 x 50
x 5 5
2 50
y 40 y 20
5
2 U 4
0 0
x 2
5
Niveau d’utilité :
U x y U 50 20 U 1000 .
L f ( x1 , x2 ,..., xn , ) U g
avec g R x1 p x1 x2 p x2 ... xn p xn
La condition nécessaire pour que L admette un maximum, est que ses dérivées
partielles par rapport à toutes les variables x1 , x2 ,..., xn et λ s’annulent en même temps.
Ainsi, le problème consiste donc à résoudre un système d’équations composé de n + 1
équations et de n + 1 inconnues.
L
x 0
1
L
x 0
2
L
0
xn
L
0
Application
Solution
Max U x y
s / c 400 4 x 10 y
La fonction L s’écrit :
L x y 400 4 x 10 y
L x y 400 4 x 10 y
L
x y 4 0 4 1
y
L
x 10 0 2
x
y 10
L
400 4 x 10 y 0 3
4 x 2 x
1 2 y x
y x 4
4 10 10 5
2 x
400 4 x 10 4 x 4 x 8 x x 505
5
2 x 2 50
y y y 206
5 5
U x y U 50 20 U 1000
x 50
5
10 10
λ est défini comme la variation de l’utilité totale lorsque le revenu varie d’une seule
unité. Il vient alors à écrire :
U
R
U x
Lx U x p x 0
p x U x U y Umx Um y Umx p p
x TMS xày x
U y px py px py Um y py py
L y U y p y 0
p y
Application
Solution
Umx y
TMS xày
Um y x
y 4 2 x
A l’équilibre : y
x 10 5
2 x
400 4 x 10 x 50 y 20 U 1000
5
U0
U0 x y y
x
40
U1 > 1000
20
U0 = 1000
U2 < 1000
x
50 100
y
R1 = 400 E1
R2 = 600 E2
CCR R3 = 300 E3
60
40
30 U1 > 1000
E1 E2
20
U0 = 1000
E3
U2 < 1000
x
50 75 100 150
Courbe d'Engel
Bien normal Courbe d'Engel
Bien nécessaire
Courbe d'Engel
Bien inférieur
Courbe d'Engel
Bien de luxe
En tenant compte de la clause ceteris paribus (toutes choses étant égales par ailleurs),
la modification du prix de l’un des biens causera la modification de l’équilibre du
consommateur. En effet, du point de vue géométrique le changement du prix du bien X
(px), par exemple, causera la rotation de la droite de budget sur un même pivot ; R p y . De ce
fait, la pente de la droite du budget sera plus forte si le prix augmente et sera plus faible si
celui-ci diminue.
y
px1 = 4 E1
px2 = 5 E2
px3 = 2 E3
40
CCP
20
U1 > 1000
U2 < 1000 U0 = 1000
x
50 80 100 200
D’un point de vue économique, la variation du prix de l’un des biens et/ou du revenu
entraîne deux effets.
px
Du fait de la variation de px et donc la modification des prix relatifs py des deux
biens, le consommateur modifiera les niveaux de la consommation des Y et de la
consommation des X. Ainsi, la diminution de px induira la diminution de la consommation
des Y au profit de la consommation des X devenus plus attractifs. A contrario,
l’augmentation de px induira l’augmentation de la consommation des Y aux dépens de la
consommation des X devenus répulsifs.
px
En règle générale, une augmentation du prix relatif py engendre un effet de
substitution, se traduisant par une augmentation de la demande des Y au détriment des X,
et vis versa.
Les variations de px et/ou de R (en tant que revenu nominal) modifieront le revenu réel.
Ainsi, d’une part, le revenu réel augmente si px diminue et/ou R augmente. D’autre part, le
revenu réel diminue si px augmente et/ou R diminue.
De façon générale, il suffit de calculer le ratio du pouvoir d’achat R p x pour saisir l’effet
revenu. Ainsi, nous pouvons dire, d’un côté que si R p x augmente, le revenu réel augmente
et c’est le cas pour le pouvoir d’achat. De l’autre côté, si R p x diminue, le revenu réel
diminue et c’est le cas pour le pouvoir d’achat.
Exercices
Questions de cours
1. Qu’est ce qui constitue le problème du consommateur ?
2. Ecrivez la forme générale de la contrainte budgétaire (pour deux biens X et Y) et faites
une représentation graphique pour R = 200, px = 5, py = 10. En tenant compte de la
clause Ceteris paribus, quelle serait la répercussion sur la droite de budget si : R =
250, R = 150, px = 10 et px = 2,5.
3. Qu’en est-il de la pente de la droite budgétaire pour chaque transformation du pouvoir
d’achat ? Corroborez vos réponses d’explications mathématiques.
4. A l’équilibre, pourquoi le consommateur doit-il opter pour la combinaison se trouvant
sur la courbe d’indifférence la plus élevée et tangente à la droite de budget ? Expliquez
graphiquement.
5. Pourquoi, dans certains cas, le pouvoir d’achat diminue-t-il même-si le revenu
nominal augmente ? Discutez les notions de revenu nominal et de revenu réel.
Exercice 1
Soit U 10 x y z , la fonction d’utilité d’un consommateur rationnel. Son revenu est fixé à
2
Exercice 2
La fonction d’utilité d’un consommateur s’écrit : U x 2 y 10 où x et y désignent les
quantités consommées des biens X et Y. Les prix respectifs de X et de Y sont de 2 DA et 4
DA. Le revenu du consommateur est de 60 DA.
1. Ecrivez la contrainte budgétaire du consommateur et faites une représentation
graphique.
2. Déterminez l’équilibre du consommateur de deux façons différentes. Représentez
graphiquement cet équilibre.
3. Quel est le niveau de l’utilité du consommateur ?
4. Le consommateur veut augmenter sa consommation de X d’une demi-unité (0,5) tout
en conservant le même niveau d’utilité. Quelle serait, alors, la répercussion sur les
quantités de Y ? Sans faire de calculs dites s’il pourrait acquérir ce nouveau panier de
biens.
5. Le revenu est multiplié par deux. Ecrivez la nouvelle contrainte budgétaire du
consommateur. Représentez-là graphiquement. Quelle remarque en tirez-vous ?
6. Quel est le nouvel équilibre du consommateur ? Quel est son nouveau niveau
d’utilité ?
7. Maintenant, c’est au tour des prix de X et de Y d’être multipliés par deux. Déterminez
les nouvelles consommations de X et de Y. Que remarquez-vous ?
Exercice 3
On donne le tableau ci-après des combinaisons de biens X et Y représentant les choix
possibles d’un consommateur.
Combinaisons A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S
x 1 2 4 6 2 3 5 7 5 6 6 9 9 9 9 14 13 12 14
y 16 16 14 14 11 10 10 9 6 6 7 6 3 4 5 1 2 4 4
1. Supposons que le revenu R est égal à 45 DA et que les prix px et py soient fixés,
respectivement, à 4 et 3 DA. Etablissez, alors, la liste des combinaisons de biens que le
consommateur puisse acquérir ;
2. Les choix du consommateur face à ces différentes combinaisons (x, y) sont exprimées
par les relations :
D~H~S2 C~K~O P~M~I L>K L~S G~K~R
B~F A~E~P F>E O>N J~Q~N~B
Représentez graphiquement ces différents choix.
3. Combien de courbes d’indifférences les choix ainsi représentés expriment-ils ?
Déterminez le panier qui optimise le choix du consommateur. Quelles sont les quantités x
et y correspondantes ?
2
Le signe () désigne l’équivalence. Ainsi, DHS désigne l’égalité des utilités tirées de la consommation des paniers D, H et S. Quant à
ON, cela signifie que l’utilité de O est supérieure à celle de N.
Chapitre 3
La fonction de la demande
Dx f ( R, p x , p y , G)
Comme G est une donnée non mesurable, la demande de X se détermine par rapport
aux autres variables. Cependant, on pourrait reconnaitre le goût du consommateur suivant
ses tendances de consommation.
Nous verrons plus tard les cas qui échappent à ces conditions.
Dx f ( px )
A partir de la CCP, qui détermine, entre autres, les quantités consommées (demandées)
de X suite au changement de px, la courbe de la demande peut être déduite.
y px1 = 4 E1
px2 = 5 E2
px3 = 2 E3
40
CCP
20
U1 > 1000
U2 < 1000 U0 = 1000
x
30 50 80 70 100 200
Px
Dx = f (px)
Dx (x)
30 50 70
Py
D →D’ R↓ et/ou py↓
D →D’’ R↑ et/ou py↑
D’’
D
D’
Dx
x’ x x’’
R x px
R x px y p y y
py
R x px
U f ( x, y ) f ( x, )
py
Application
Solution 1
R x px
U x y R x px y p y y
py
R x px R x x px
Ux U
py py
R 2 x px R 2 x px R
U 0 Dx
py py py py 2 px
Solution 2
L x y R x px y p y
y
Lx 0 y p x 0 p
x
x px
x p p y p 1
y x
L y 0 x p y 0 x y y
py
R x p x y p y 2
L 0 R x p y p 0
x y
x px
p y R x2 p x x
R R
R x px Dx
py 2 px 2 px
3. L’élasticité de la demande
Les variations du prix, du revenu, et des prix des autres biens pourraient avoir un
impact, plus ou moins considérable, sur le niveau de la demande. Pour mesurer le degré de
cet impact, on dispose d’outils appropriés. En l’occurrence ; l’élasticité de la demande.
Dx
Dx p x Dx p x
eDx
Dx
eDx p x
px
px
p x Dx px
p x Dx
Py
Dx p x
Demande élastique : e 1 Dx px
P2
p1
La variation de la demande est
inversement plus proportionnelle la
variation des prix.
Dx
D2 D1
Py
Dx p x
Dx px
Demande à élasticité unitaire : e 1 P2
p1
La variation de la demande est
inversement proportionnelle à la variation
du prix. Dx
D2 D1
Demande inélastique : 1 e 0 Py
Dx p x
La variation de la demande est moins Dx px
P2
proportionnelle que la variation des prix.
p1
Dx
D2D1
Demande rigide : e 0
Py
(sel). P2
p1
Dx
D
Demande anormale : e 0 Py
p x Dx
px 0 Dx 0
p1
La diminution (augmentation) du prix p x
0 Dx
0
px Dx
entraîne une diminution (augmentation)
de la demande. D’une autre manière la P2
demande et le prix varient dans le même
sens.
Dx
D2 D1
Application
R
Soit la fonction de demande suivante : Dx 2 p x p y , où R 2000 , p x 4
100
et p y 2 . On vous demande de calculer l’élasticité-prix de la demande de cette fonction
et d’en commenter le résultat lorsque px augmente de 10%.
Solution
2000
Dx 2 4 2 14
100
Dx p x 4
eDx eDx 2 eDx 0,57
px
p x Dx px
14 px
L’élasticité d’arc :
Dans bien des cas on ne connaît, empiriquement, que quelques points de la courbe de la
demande, d’où la mesure approximative d’une « élasticité d’arc ». Le calcul de l’élasticité
entre deux points sur la courbe de la demande dans deux sens différents nous donne des
résultats différents. Ainsi, on opte au calcul de la moyenne des prix et des quantités
d’origines. L’élasticité d’arc est représentée par la formule et le graphique suivants :
Dx p x D D1 p1 D1 D2 p 2
eDx 2 p1
px
p x Dx p 2 p1 D1 p1 p 2 D2
D p2
D D
2 1
D p 2 p1
ed 'arc 2
p p D2 D1
p2 p1
2
D1 D2 Dx
Lorsque la variation de py entraîne une variation dans le même sens de Dx (py↑ => Dx↑
ou py↓ => Dx↓), cela veut dire que la fonction Dx est croissante de py. D’une autre façon,
les deux biens X et Y sont des biens substituables. Par exemple : la hausse du prix du
Lorsque la variation de py entraîne une variation dans un ses inverse Dx (py↑ => Dx↓ ou
py↓ => Dx↑), cela veut dire que la fonction Dx est décroissante de py. D’une autre façon, les
deux biens X et Y sont des biens complémentaires. Par exemple : la hausse des prix des
ordinateurs entraîne la baisse de la demande des logiciels.
Lorsque la variation de py n’entraîne aucune variation de Dx, cela veut dire que les deux
biens X et Y sont indépendants. Par exemple : la hausse ou la baisse du prix du carburant
n’entraîne aucune variation de la demande des stylos.
Application
Solution
Dx p y 2
eDx eDx 1 eDx 0,14
py
p y Dx py
14 px
Lorsque le revenu varie dans un sens, la demande varie dans le sens opposé (R↑ => Dx↓
ou R↓ => Dx↑). Par exemple : lorsque le revenu augmente, la demande à l’huile de table
diminue pour en consommer à sa place l’huile d’olive.
Une particularité des biens inférieurs est à noter. Il s'agit des biens dit "Giffen". Un
bien Giffen est un bien inférieur, qui ne peut être substitué par un autre bien et dont la
fraction du revenu allouée à son acquisition devrait être considérable. Pour un pauvre
algérien, le pain ou le lait peuvent être classés dans cette catégorie de biens.
Lorsque le revenu varie et quelle que soit sa variation, la demande ne varie pas (R↑ ou
R↓ => ∆Dx= 0). Par exemple : quelle que soit la variation du revenu, la demande du sel ne
change pas.
La variation du revenu induit une variation dans le même sens et plus que
proportionnelle de la demande. Par exemple : les loisirs.
Remarque : l’effet de revenu et les cas des courbes d'Engel apparaissent bien dans les
cas précédents.
Application
Solution
Dx R 1 2000
eDx eDx eDx 1,4
R
R Dx R
100 14 R
Remarque :
D p y 2 p y1 D R2 R1
eDx , eDx
py
d 'arc p y Dx 2 Dx1 R d 'arc R Dx 2 Dx1
Exercices
Questions de cours
7. Deux automobilistes, Hacène et Hocine, s’arrêtent à une station d’essence. Sans
regarder le prix, chacun des deux prononce son intention d’achat. Hacène dit : "Je
veux 30 litres d’essence". Hocine dit, "Je veux 300 DA d’essence". Quelle est
l’élasticité-prix de la demande de chaque automobiliste?
8. Dites pourquoi les demandes du tabac, de l’alcool et de la drogue peuvent-être très
inélastiques tandis que les demandes du jus et de la viande peuvent-être très
élastiques.
9. Comment expliquez-vous, d’une part, la demande qui reste constante de la semoule et
de l’huile et, d’autre part, la demande des bûches du réveillon et des Zellabya qui
augmente malgré l’augmentation des prix des quatre biens ?
10. Dans une société rationnelle, lequel des biens suivants, à votre avis (en tant
qu’apprenti économiste), aurait une demande plus élastique par rapport au prix, à
l’intérieur de chaque paire ?
CD de musique ou CD éducatifs ;
Lait ou Kinder surprise
Manuels universitaires ou magazines people ;
Moutons de l’Aïd à 25 000 DA/u ou 14 cigarettes/jour à 5 DA/u ;
Jeans dits "déchirés" ou "gommés" à 2 000 DA/u ou jeans "normaux" à 1 000
DA/u.
Exercice 1
Soit le tableau ci-après qui met en relation le prix du baril de pétrole brut (Brent) en
dollar et la demande mondiale de la matière (pétrole) en tonnes.
1971 1975 1979 1983 1987 1991 1995 1999 2003 2006 2007 2008
Prix 2,2 11,5 30,0 28,8 18,3 20,0 17,0 18,0 28,8 67,1 72,4 97,26
Demande 2375 2676 3104 2762 2946 3134 3246 3485 3636 3889 3953 3928
Source : Construit à partir des données de l’AIE et de Britsh Petroleum.
Dx 70 R 10 p x 5 p z ; D y 120 R 8 p y 8 px ;
500 125
Dz 90 R 9 pz 4 px
100
4. Quel est le niveau d’utilité optimal ?
5. Le bien Z est-il un bien inférieur, un bien normal ou un bien supérieur ? Quelle serait
la quantité à demander de Z lorsque le revenu augmente de 20% ?
6. Quelle est la nature de la demande du bien Y ? Si le prix de Y diminue de 50%, quelle
serait la répercussion sur la demande de ce même bien ?
7. Qu’advient-il de la demande du bien X si le prix du bien Z augmente de 100% ?
Chapitre 4
La fonction de production
Le processus de production se matérialise par un output (extrant) qui est mis sur le
marché. Cette production n’a été possible que par la combinaison d’un certain nombre
d’inputs (intrant) : matières premières, terre, machines, travail humain, … etc.
Une fonction de production est dite de courte période lorsque la capacité de production,
représentée par le facteur capital, reste inchangée, quel que soit le niveau de la production.
La quantité du facteur travail, quant à elle, varie en fonction du volume de production.
Ainsi, le facteur K constitue le facteur fixe tandis que le facteur L constitue le facteur
variable.
La productivité physique totale d’un facteur est la quantité (p) du bien (P) qui peut être
obtenue en combinant une quantité variable (l) du facteur (L) avec une quantité fixe (k0)
du facteur (K). Elle est notée :
p f (l , k 0 )
La productivité moyenne (PM) du facteur L est la quantité moyenne produite par une
seule unité du facteur L. D’une autre manière, c’est le rapport entre la quantité produite et
la quantité du facteur L. Elle est notée :
p f (l , k 0 )
PM l
l l
p p
pmgl lim pmgl fl(l , k0 )
l 0 l l
Application
Facteur L 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Production p 0 5 12 20 30 37 40 40 38
Solution
L 0 1 2 3 4 5 6 7 8
p 0 5 12 20 30 37 40 40 38
PM - 5 6 6,6 7,5 7,4 6,6 5,7 4,7
pmg - 5 7 8 10 7 3 0 -2
45
40
35
30
25
20
15
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
-5
p PM pmg
Remarques
p
PM
l
p p l p l p
PM 0 0 pl pl p pmg PM CQFD
l
2
l l
Une fonction de production est dite de longue période, lorsque tous les facteurs de
production (capital et travail) sont variables. Elle est notée :
p f (k , l )
La courbe d’isoproduit (ou isoquant) est le lieu géométrique de toutes les combinaisons
(k, l) qui offrent au producteur un même niveau de production (p0). Une telle fonction
(courbe) admet nécessairement, selon l’hypothèse néoclassique, une substitution toujours
possible entre le capital et le travail.
Remarques : Les courbes d’isoproduit possèdent les mêmes propriétés que celles des
courbes d’indifférence.
Comme le TMS, nous allons démontrer que le TMST est égal au rapport des
productivités marginales des deux facteurs.
p p
dp dk dl pmg k dk pmg l dl
k l
Si dp 0 pmg k dk pmg l dl 0
pmg k dk pmg l dl
pmg k dl
TMSTkàl
pmg l dk
pmg l dl
Par déduction TMSTlàk
pmg k dk
Application
Solution
pmg k 4l 4 k
TMSTkàl 2.
pmgl 4k 2
l
2 4
La résolution du problème du producteur suit la même logique que celle déjà vue lors
de l’étude de la théorie du consommateur. Il doit alors chercher la courbe d’isoproduit qui
est tangente à la droite du budget (appelée droite d’isocoût). Ainsi, le problème du
producteur s’écrit comme suit :
Max p f (k , l )
s / c B k p k l p l
Application
Solution
Max p 4kl
s / c 100 5k 10l
L 4kl 100 5k 10l
p
k 4l 5 0 4l 5
k 2l
p 4 k 10
4k 10 0 p 200, k 10, l 5
l
p
100 5k 10l 100 5k 10l
B l pl
B k p k l pl k
pk
100 2l l
k k 20
5 2
p0
p0 4kl k
4l
200
On peut alors écrire : k
4l
20
10
p0 = 200 = 4 k l
l
5 10
En joignant les différents points d’équilibre du producteur, on obtient une courbe qui a
comme origine l’origine des axes (k et l) ; correspondant à un niveau de production nul.
Cette courbe exprime la manière dont varie le niveau de la performance de l’entreprise
lorsque le budget du producteur varie. Au fur et à mesure que l’entreprise grandit, la
courbe s’éloigne de l’origine des axes, ce qui correspond à des quantités de facteurs
importantes. Pour cette raison, elle est appelée le sentier d’expansion de l’entreprise.
pmg k
Lk p k p k 0
p k pmg k pmg l pmg k p p
k TMSTkàl k
pmg l pk pl pmg l pl pl
Ll pl pl 0
pl
A l’équilibre, le rapport des productivités marginales est égal au rapport des prix.
D’une autre manière le TMST est égal au rapport des prix. A partir de cette égalité, on
peut déterminer la fonction k f l .
Application
Solution
p 4k l , pk = 5 et pl = 10.
pk pmgk p 4l 10
TMSTkàl k k 2l
pl pmgl pl 4k 5
k 2l
Mathématiquement, on dit qu’une fonction est homogène de degré λ si, pour tout a 1 ,
la fonction est multipliée par a lorsque chacune des variables est multipliée par a.
Ainsi, si l’on a une fonction de production de la forme f k , l , il faut donc avoir pour
tout f ak , al a f k , l .
Application
Solution
f ak , al a 2 l 2 4l k 3k 2 f ak , al a 2 p
Nous avons donc, une fonction homogène de degré 2 . Sur le plan économique,
cela signifie que la production est quadruplée ( 2 4 ) chaque fois que l’on double les
2
quantités des deux facteurs. La production augmente donc plus que proportionnellement
aux nouvelles adjonctions des facteurs.
Propriété 1
Les dérivées premières (ou les productivités marginales) d’une fonction homogène de
degré λ sont des fonctions homogènes de degré 1 .
Reprenons l’exemple p f k , l l 2 4l k 3k 2
f lk , l 2l 4k f lak , al 2 a l 4 a k a 2 l 4 k
f k k , l 6k 4l f k ak , al 6 a k 4 a l a 6 k 4 l
Propriété 2
l 2 l 4 k k 6 k 4 l 2 l 2 4 k l 6 k 2 4 l k
pmgl pmgk
2l 2 8k l 6 k 2
2 l 2 4 k l 3 k 2
2 f l , k
l pmg l k pmg k 2 p
Une fonction de production fort utilisée dans l’analyse économique est la fonction
Cobb-Douglas, qui s’écrit comme suit :
p A k l avec 1
A a k a l
1
A a k a1 l 1
a 1 A k l 1 a p
Propriété 1
1 1
f k A k l
f l A k 1 l
1 1
f k ak , al A a k a l A a k a l a
1 1 1 1 1 1 11
A k 1l 1 a 0 f k
f lak , al A a k 1 a l A a k 1 a l a
A k 1 l a 0 f l
Propriété 2
k f k l f l k A k 1l 1 l A k 1 l
A k 11l 1 A k 1 l 1
1 A k l 1
1 A k l 1
1p
Exercices
Questions de cours
Quelle est la pente de la fonction de production en un point donné ?
La notion de "rendement à l’hectare" utilisée en agriculture est assimilée à : p, PM
ou pmg ?
Que signifie un déplacement le long des courbes d’isoproduit et d’isocoût et un
déplacement en haut et en bas des mêmes courbes ?
Que retrace la courbe du sentier d’expansion de l’entreprise ?
Dites pourquoi la phase de la pmg décroissante est préférable à celle de la pmg
croissante ?
Exercice 1
Si Saïd exploite une forge produisant des serpettes. Le nombre de serpettes qu’il peut
produire chaque jour dépend du nombre d’ouvriers qu’il emploie comme l’indique le
tableau suivant :
Nombre d’ouvriers 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Nombre de pioches 0 6 12 20 26 30 32 32 30
1. Tracez les courbes de p, PM et pmg.
2. Qu’allez-vous conseiller à Si Saïd face à une pmg positive, nulle et négative ?
3. Montrez que :
le maximum de p correspond à l’annulation de pmg ;
le point d’inflexion de p correspond au maximum de pmg ;
la décroissance de p correspond à une pmg négative ;
la courbe de pmg coupe la courbe de PM en son maximum.
Exercice 2
La production qui dépend de deux facteurs de production K et L est exprimée par la
fonction suivante :
p 10 k l 2 k l
3
Supposons que k = 2,
1. Quelle est la valeur de L qui assure une production totale maximum ? Commentez.
2. Quelle est la valeur de L qui marque le ralentissement de la production ?
Commentez.
3. Quel est le volume de p où la production augmente-elle à un taux décroissant ?
Commentez.
4. La fonction p est-elle une fonction homogène ? Si oui, quelle est la nature des
rendements d’échelle ?
Exercice 3
Le propriétaire d’un atelier de confection de pantalons fait appel à un économiste pour
estimer sa fonction de production. Ce dernier a suggéré la relation suivante :
p 2 k 2 4kl 5l 2 . Où k et l représentent les quantités des facteurs utilisés de capital et de
travail pour la production. Les facteurs K et L sont acquis aux prix respectifs pk 80 et
pl 40 .
1. Le producteur dispose d’un budget B 6000 pour une production qui devrait lui
couvrir ses coûts. Déterminez, algébriquement puis graphiquement, la technique de
production optimale que le producteur doit adopter.
2. Déterminez l’équation du sentier d’expansion de l’entreprise. Représentez, sur le
graphique précédent, cette dernière. En tenant compte de la clause ceteris paribus,
déduisez les nouvelles techniques de production pour B 4000 et B 8000 .
3. Quel est le taux de variation de la production si le producteur décide d’augmenter de
20% la quantité de K ?
4. Suite aux pannes de deux unités de K, le producteur doit garder le même niveau de
production. Quelle est la nouvelle technique de production que le producteur doit
adopter.
5. Le producteur veut doubler sa capacité de production factorielle. Quelle serait la
conséquence sur la fonction p.
Exercice 4
Soit la fonction de production suivante : p k l 0.5 . Où est une constante telle que :
0 1.
1. On pose p k l p0 . Calculez la valeur de . Donnez alors la signification
économique de .
2. Déterminez le taux de variation du niveau de production lorsque l augmente de 10%.
Chapitre 5
Les coûts de production
En courte période, nous retenons en matière de coûts des éléments fixes et des éléments
variables.
CV f p
Les coûts fixes (CF) sont, au contraire, indépendants du niveau de la production. Ils
couvrent les dépenses du facteur fixe K et doivent, par conséquent, être supportés en tout
état de cause. La fonction du coût variable est notée :
CF CF0
Le coût total (CT) est obtenu en additionnant les coûts variables et les coûts fixes. La
fonction du coût total est notée :
CT f p CV p CF0
CT CV CF
Suivant les équations de coûts précédente, il aisément facile de comprendre les allures
des différentes courbes ci-dessous.
Coûts CT
CV
CF
CF
Le coût variable moyen (CVM) est le coût variable de production par unité d’output. Il
est noté :
CV
CVM
p
Le coût fixe moyen (CFM) est le coût fixe de production par unité d’output. Il est noté :
CF
CFM
p
Le coût total moyen (ou coût moyen) (CM) est le coût total de production par unité
d’output. Il est noté :
CT
CM
p
CV CF
CVM CFM
p
Le coût marginal (Cmg) mesure la variation du coût total induite par une variation
unitaire de la production. Il est noté :
CT CT
Cmg lim Cmg
p 0 p p
Application
Soit le tableau suivant mettant en valeur les coûts fixes et les coûts variables de
production d’un produit P.
On vous demande de calculer CT, CM, CVM, CFM, et Cmg. Puis de représenter
graphiquement CM, CVM, CFM et Cmg.
p 0 1 2 3 4 5 6 7
CF 10 10 10 10 10 10 10 10
CV 0 40 70 90 100 130 180 260
Solution
p 0 1 2 3 4 5 6 7
CF 10 10 10 10 10 10 10 10
CV 0 40 70 90 100 130 180 260
CT 10 50 80 100 110 140 190 270
CM - 50 40 33.3 27.5 28 31.6 38.5
CVM - 40 35 30 25 26 30 37.1
CFM - 10 5 3.3 2.5 2 1.6 1.4
Cmg - 40 30 20 10 30 50 80
90
80
70
CM CVM CFM Cmg
60
50
40
30
20
10
0
1 2 3 4 5 6 7
Remarque
1. D'un côté, de plus en plus que la production tend vers zéro, le CFM tend vers +∞ ;
suite à la sous-utilisation du facteur fixe. De l'autre côté, de plus en plus que la
production tend vers +∞, le CFM tend vers zéro ; suite à la sur-utilisation du facteur
considéré. Ainsi, la courbe de CFM aura la forme d’une hyperbole équilatérale.
2. Nous remarquons que de plus en plus que p tend vers +∞, le CFM tend vers zéro et le
CM tend vers CVM.
CFM 0
p
CM CVM
CT
CM
p
CT
Min CM CM 0
p
CT p CT p
0
p2
CT p CT
2
p2 p
CT
CT Cmg CM CQFD
p
CT
Cmg
CT Cmg p dp
p0
CT
CT Cmg p dp
p0
Cmg 0
Cmg (p)
p 0
0
p0 p
En longue période, on admet que tous les facteurs (capital et travail) peuvent varier.
L’entreprise entre donc dans la longue période, au moment ou le facteur fixe en courte
période varie.
CF
Courte
période
4 Courte
période 4
3
Courte
période 3
2
Courte
période 2
1 Longue période
1 p
Le coût total (CT) est la dépense totale du producteur pour l’acquisition de ses facteurs
de production. La fonction du coût total dépend entièrement du volume de production.
Elle est notée :
CT f p
Le coût moyen (CM) est le coût de production supporté pour produire une unité de
l’output. Il est noté :
CT
CM
p
CT CT
Cmg lim Cmg
p 0 p p
Application
Solution
CT p 3 4 p 2 9 p
CM CM p 2 4 p 9
p p
CT
Cmg
p
p 3 4 p 2 9 p Cmg 3 p 2 8 p 9
CM CM
CM Courte
période 3
CM Courte
période 2
Courte
période 1
CM
Longue
période
La courbe du coût moyen de longue période est la « courbe enveloppe inférieure » des
courbes de coûts moyens de courte période. Elle a une forme en U.
Les coûts moyens de courte période sont toujours supérieurs ou égaux aux coûts
moyens de longue période. Ceci, en raison de l’organisation plus efficace du processus
de production en longue période.
Le producteur réalise des économies d’échelle dans la phase descendante de la courbe
de CM, des déséconomies d’échelle dans la phase ascendante de la courbe du CM et
un moindre coût moyen au minimum de la courbe. Ce qui explique la forme en U de la
courbe du CM.
o Les économies d’échelle sont les réductions de coûts unitaires que permet une
augmentation de la taille des installations de production (c’est donc la dimension
ou encore « l’échelle » de production qui est en cause).
o Les déséconomies d’échelle sont les augmentations de coûts unitaires qu’engendre
la sur-utilisation et /ou la non maitrise des installations de production. (Modèle
algérien des années 70 et la restructuration des 80).
Application
Solution
p 4k l CT 5 k 10 l
L 4 k l CT 5 k 10 l
4l
L 4 l 5 0
5
40 l 20 k 2 l k 1
k
Ll 4 k 10 0 4 k
10
L CT 5 k 10 l 0 CT 5 k 10 l 2
p 4 2 l l p 8 l 2 l 2 3
p p
l
8 8
p p p
CT 5 2 10 CT 20
8 8 8
p
CT 20 20 p 20
CM CM 8
CM
p p 8 p p 8p
CT 20 p 2 10 p 2 8
1 1
10
Cmg Cmg 1 Cmg
p 8
8
8
2
8p
Min CT k p k l pl
s / c p f k , l
Application
Solution
Min CT 5 k 10 l 1
L 5 k 10 l 200 4 k l
s / c p 4 k l 2
5
L 5 4 l 0
4 l
k 40 l 20 k 2 l k 3
Ll 10 4 k 0 10
4 k
L 200 4 k l 0 200 4 k l 2
k 2 5 k 105
Exercices
Questions de cours
Quelle est la différence entre le coût total de courte période et le coût total de longue
période ?
Expliquez pourquoi, en courte période, la courbe du coût fixe moyen diminue-t-elle et
tend vers zéro.
Lorsque la courbe du coût total change d’allure, quelle est la courbe de coût qui serait
à son minimum ? Expliquez.
Lorsqu’une entreprise supporte des coûts fixes élevés, quelle est la logique qui l’oblige
à produire plus si elle veut minimiser son coût de production par unité ?
Définissez et expliquez les notions d’économie d’échelle et de déséconomie d’échelle.
Exercice 1
Soit le tableau suivant qui résume les techniques de production qu’une entreprise
puisse choisir au niveau de trois marchés différents. On vous demande de conseiller à
cette entreprise la technique la plus efficace.
Marché A Marché B Marché C
Prix Quantité Prix Quantité Prix Quantité
K 50 6 20 10 15 40
L 3 200 5 150 5 40
Exercice 2
Soit la fonction de coût total de courte période suivante : CT 6 p 2 5 p 15 .
1. Déterminez les expressions de coût fixe, coût variable, coût marginal, coût fixe
moyen, coût variable moyen et déduisez le coût moyen.
2. Sur un même plan, tracez les courbes du coût total, du coût fixe et du coût variable,
pour des niveaux de production allant de 0 à 10.
Exercice 3
La production d’un bien P s’effectue en utilisant deux facteurs : du travail (L) et du
capital (K). Considérons qu’en courte période, le facteur K ne peut être variable. La
production p en fonction de L pour k = k0 est donnée ci-dessous :
Quantités de L 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Quantités de P 0 20 48 78 104 122 132 132 128
Le coût d’utilisation du facteur K est de 10. Quant au coût d’utilisation d’une unité
du facteur L est de 3.
4. Tracez la courbe de coût total du bien P. Que remarquez-vous ?
5. Quelle relation y’a-t-il entre la productivité marginale et le coût marginal ?
Justifiez votre réponse.
6. Tracez, sur un même plan, la courbe de la productivité moyenne et celle de la
productivité marginale. Déterminez analytiquement le point d’intersection des
deux courbes.
7. Quelles sont les valeurs de L pour lesquelles le pourcentage de variation du coût
variable total est inférieur au pourcentage de variation de la quantité produite ?
Quelle est, dans ces conditions, la valeur de l’élasticité de la production par rapport
àL?
Exercice 4
Soit la fonction de production suivante : p 4 l 3 k 3 .
2 1
Chapitre 6
La fonction d'offre
Cmg 6 p
S p f p
p p
p Cmg p 6 p p
6 6
L’élasticité de l’offre d’un bien par rapport au prix mesure la sensibilité de l’offre de
l’entreprise à une variation du prix de ce bien. Elle est notée :
S p
S p p S p
eS p eS p p
Sp
p
p
p
p S p p p Su
p
Ainsi, si S p et p 1200 , l’élasticité de l’offre sera de :
6
16 1200
eS p eS p 1 p 1% S p 1%
p 62 200 p
RT q q p .
1.4.2. Le profit
q RT CT
La recette marginale (Rm) est la recette additionnelle que l’on obtient en vendant
une unité supplémentaire de Q. Elle est notée :
RT RT
Rm lim Rm
p 0 q q
q RT q CT q q q p CT q
p
CM
CVM CM
Cmg
Profit Cmg = Courbe d’offre
CVM
p1
p2
A
A : Seuil de rentabilité
B : Seuil de fermeture
Perte
q2 q1 Q
Application
La production d’un bien Q est réalisée en supportant les coûts fixes et les coûts
variables ci-après. Si le prix du produit Q est de 350 et considérons comme données Q,
CF et CV, déterminez le profit maximal de l’entreprise et dites quelle est la quantité qui
doit être vendue ?
Solution
Q 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
CF 300 300 300 300 300 300 300 300 300 300 300
CV 0 220 380 480 610 800 1020 1310 1660 2070 2550
CT 300 520 680 780 910 1100 1320 1610 1960 2370 2850
CM - 520 340 260 227.5 220 220 230 245 263.3 285
CVM - 220 190 160 152.5 160 170 187.1 207.5 230 255
CFM - 300 150 100 75 60 50 42.8 37.5 33.3 30
Cmg - 220 160 100 130 190 220 290 350 410 480
RT - 350 700 1050 1400 1750 2100 2450 2800 3150 3500
π -300 -170 20 270 490 650 780 840 840 780 650
600
500 π = 840
400
300
200
100
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
CM CVM Cmg
3. L’équilibre du marché
Application
S 15 p 1
9300
D 180
p
Solution
15 p 1
9300
D S 180
p
9300
15 p 165
p
15 p 2 165 p 9300 0
b 165 765
x1 20 rejeté
2a 2 15
b 165 765
x2 31 accepté
2a 2 15
E
p=31
Q
QE=480
Exercices
Questions de cours
Expliquez pourquoi le producteur doit-il égaliser la recette marginale au coût
marginal s’il veut maximiser son profit.
A un prix donné, pourquoi une firme ne produit pas-t-elle une quantité supérieure à
celle qui égalise le coût marginal avec la recette marginale ?
Pourquoi, en courte période, la courbe d’offre commence à partir du seuil de
fermeture et longue période, elle commence qu’à partir du seuil de rentabilité ?
Pourquoi, en courte période, le producteur doit-il continuer à produire lorsque son
offre se situe entre le seuil de fermeture et le seuil de rentabilité ?
Exercice 1
Soit une entreprise qui vend le produit Q au prix p = 27. L’entreprise supporte un coût
total qui varie avec la quantité produite q ; comme suit :
q 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
CT 0 50 60 66 84 105 132 175 224 315
1. Déterminez la quantité q que l’entreprise doit offrir pour maximiser son profit.
2. Donnez la représentation graphique des courbe de RT, CT, , CM et de Cmg de
telle sorte à déterminer sur cette figure la position optimale de l’entreprise pour
p = 27.
3. Déterminez sur la figure précédente le seuil de rentabilité puis la courbe d’offre
de l’entreprise.
Exercice 2
Un projet de production d’un bien P supporte un coût total : CT q 3 4q 2 9q .
1. Quel est le prix du marché p qui annule le profit du projet ?
2. Avec un prix unitaire p = 12, quel est le niveau du profit maximal que le projet
puisse réaliser ?
3. A quel prix de Q, le projet serait-il voué à l’échec ?
Exercice 3
Deux entreprises A et B fabriquent le même produit Q et l’offrent au prix de p = 8. On
sait que les expressions des fonctions de coûts totaux de A et de B sont comme suit :
CTA 15q 6q 2 q 3 et CTB 4q q 3 3q 2 .
1. Quelle sera la valeur du profit maximal à réaliser par chaque entreprise, si on
admet que ces dernières ont un comportement rationnel ?
2. Quelle seront les valeurs de p à partir desquelles A et B seront rentables sur le
marché ? Déduisez ensuite laquelle des deux entreprises est plus concurrentielle.
3. Tracez sur un même graphique les courbes d’offre de chaque entreprise.
Avant propos
Définition de la microéconomie ....................................................................................................01
Chapitre 1 : La fonction d’utilité ...................................................................................................02
1 La théorie de l’utilité .............................................................................................02
11 Les postulats de base de la fonction d'utilité ....................................................02
12 L'utilité totale ...................................................................................................03
13 L'utilité marginale ............................................................................................03
2 Les courbes d’indifférence ....................................................................................05
3 Le taux marginal de substitution ...........................................................................06
Exercices ..................................................................................................................08
Chapitre 2 : L’équilibre du consommateur ..................................................................................10
1 Le problème du consommateur et la contrainte budgétaire ..................................10
2 Détermination analytique de l’équilibre du consommateur ..................................11
21 La méthode de changement de variables .........................................................11
22 La méthode de Lagrange ..................................................................................13
23 La méthode de l'égalité entre le TMS et le rapport des prix ............................14
3 Détermination géométrique de l’équilibre du consommateur ...............................15
4 La variation de l’équilibre du consommateur .......................................................16
41 La modification du revenu ...............................................................................16
42 La modification des prix ..................................................................................17
43 Effets de substitution et effet de revenu ...........................................................18
431 Effet de substitution ..................................................................................18
432 Effet de revenu ..........................................................................................18
Exercices..................................................................................................................19
Chapitre 3 : La fonction de la demande .......................................................................................21
1 Généralités sur la demande ...................................................................................21
2 La détermination de la fonction de la demande ....................................................21
21 La détermination géométrique .........................................................................21
22 La détermination analytique.............................................................................22
3 L’élasticité de la demande .....................................................................................24
31 L'élasticité prix de la demande .........................................................................24
32 L'élasticité croisée de la demande ....................................................................26
33 L'élasticité revenu de la demande ....................................................................27
Exercices..................................................................................................................30
Chapitre 4 : La fonction de production .........................................................................................32
1 Les facteurs de production ...................................................................................32
2 La fonction de production de courte période ........................................................32
21 La productivité physique totale ........................................................................32
22 La productivité physique moyenne ..................................................................33
23 La productivité physique marginale .................................................................33
3 La fonction de production de longue période........................................................34
31 La courbe d'isoproduit......................................................................................34
32 Le taux marginal de substitution technique .....................................................35