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Cours d’économie générale ECS 2 Année académique 2019 - 2020

PREMIERE PARTIE : THEORIE DU COMPORTEMENT


DU CONSOMMATEUR ET DE LA DEMANDE
CHAPITRE 1 : LA THÉORIE DU CONSOMMATEUR
INTRODUCTION
La théorie du consommateur occupe une place centrale dans la théorie néoclassique. Elle s’est
construite autour de la notion d’utilité, et s’est particulièrement intéressée à l’utilité marginale. Le
consommateur, selon la théorie microéconomique néoclassique, est rationnel. Il cherche à atteindre
le panier optimal de consommation étant donné le budget limité dont il dispose pour ses
acquisitions. Il doit donc opérer des choix entre les biens souhaités. Pour les effectuer à bon
escient, il établit une hiérarchie de ses préférences qu’il confronte avec ses moyens limités. Il
choisit la combinaison de bien lui apportant la plus grande satisfaction, c'est-à-dire l’utilité
maximale. La recherche de l’utilité maximale sera menée en deux étapes : une première approche
sera effectuée en termes d’utilité marginale impliquant une étude cardinale, la seconde en termes
d’indifférence aboutissant à une étude ordinale.

Section 1 : NOTION D’UTILITÉ


1- Mesure de l’utilité
Au sein de l’école néoclassique, deux approches de la détermination de l’utilité furent admises :
l’approche cardinale et l’approche ordinale.
1-1- Mesure cardinale de l’utilité
Les défenseurs de cette théorie (Stanley Jevons, Léon Walras, Carl Menger et Alfred Marshall qui
l’utilisa avec des réserves) admettaient que le consommateur était capable d’attribuer une valeur à
l’utilité que lui procurait tout bien ou combinaison de biens. En d’autres termes, la mesure
cardinale de l’utilité consistait à attribuer à chaque panier ou combinaison de biens un nombre qui
mesure la grandeur de l’utilité qui lui correspond : l’utilité est donc mesurable et additive.
Remarque : l’approche cardinale de la mesure de l’utilité est généralement contestée pour les
raisons suivantes :
 Il est quasiment impossible à un consommateur de déterminer une unité de mesure de la
satisfaction retirée de la consommation de biens. En d’autres termes, la mesure cardinale
de l’utilité n’est pas pertinente ;
 Le caractère additif de l’utilité reste peu convaincant.

1-2- Mesure ordinale de l’utilité


Pour les théoriciens de l’utilité ordinale (Vilfredo Pareto, Eugen Slutsky, John Hicks, Paul
Samuelson), qui ont d’ailleurs rejeté la théorie de l’utilité cardinale, ce qu’un consommateur peut
faire, c’est de classer raisonnablement les biens ou paniers de biens en fonction de l’utilité qu’ils
lui procurent. Ils ont alors admis que l’utilité est certes mesurable, et qu’elle dépend des quantités

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consommées, mais qu’elle n’est pas additive. L’utilité ordinale établit en outre une relation de
préférence-indifférence.
2- L’utilité totale
2-1- Définition
C’est la satisfaction totale qu’un individu retire de la consommation d’une certaine quantité de
bien ou combinaison de biens.
Soit X et Y les biens consommés par un individu. L’utilité totale de celui-ci est notée :
UT (X, Y) ou U(X, Y).
On peut ainsi définir pour un produit donné une fonction d’utilité de forme U = f(X).
La fonction d’utilité est l’expression mathématique de l’ordre de préférence dans lequel le
consommateur classe les biens qu’il consomme. Elle associe à chaque panier de consommation X
un nombre U (X) tel que le panier X2 est préféré au panier X1 si et seulement si le niveau d’utilité
de X2 est supérieur à celui de X1.

2-2- Conditions d’existence de la fonction d’utilité ou des préférences du


consommateur (hypothèses sur les préférences)
Il n’est pas évident que l’on puisse trouver pour les consommateurs des fonctions à valeur
réelle qui soient des fonctions d’utilité. Il faut que les préférences du consommateur
remplissent certaines conditions pour qu’elles puissent être représentées par une fonction
d’utilité. Il existe trois (3) conditions suffisantes d’existence d’une fonction d’utilité :
 La relation de préférence est une relation complète (ou symétrique) : c’est-à- dire que pour
tout panier de bien X et pour tout autre panier de bien Y, X ∈ ℝ*+ , Y ∈ ℝ*+ , il existe les
possibilités suivantes : X(x1, x2) est aussi préféré que Y(y1, y2) ou bien Y(y1,
y2) est aussi préféré que X(x1, x2), ou encore ces deux relations sont vérifiées
simultanément, ce qui implique alors que le consommateur est indifférent entre les deux
paniers. X(x1, x2) ≈ Y(y1, y2). Cette relation implique que le consommateur est capable de
faire un choix ;
 La relation de préférence est aussi réflexive : c’est-à-dire que tout panier est « au moins
aussi désiré » que lui-même ; X(x1, x2) est aussi préféré que X(x1, x2) ou encore que tout
panier est au moins aussi désirable qu’un panier identique ;
 La relation de préférence est transitive. A partir des paniers X, Y, et Z on définit les
relations suivantes :

Si (X1, X2) > (Y1, Y2)


alors (X1, X2) > (Z1, Z2)
Et (Y1, Y2) > (Z1, Z2)
La relation de transitivité permet au consommateur de faire le meilleur choix.
2-3- La fonction d’utilité dans le cas d’un seul bien X
Il s’agit de déterminer l’allure de la fonction d’utilité lorsque la consommation de tous les biens
autres que le bien X est supposée constante. Elle est notée U = f(X) = U(X). Une telle fonction

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indique que les variations de l’utilité totale sont uniquement fonction du bien X. Les
utilités procurées par l’acquisition de différentes quantités du bien X sont additives, donc la
fonction d’utilité est continue et elle admet des dérivées de premier et deuxième ordres.
L’expression U = f(X) indique que l’utilité est cardinale et mesurable et peut être représentée
comme suit :

Utilité

UT
U2

U1

0 Qx
x1 x2
Figure 1 : Fonction d’utilité additive et mesurable

3- L’utilité Marginale
3-1- Définition
C’est l’utilité apportée par la dernière unité consommée (acquise) d’un bien. Elle représente la
variation de l’utilité totale résultant de la consommation d’une unité supplémentaire d’un bien, les
quantités des autres biens restant constantes (inchangées).
Elle est notée :
( , ) ( , )
Umx = pour le bien X et Umy = pour le bien Y.

TABLEAU 1 : utilité totale et utilité marginale

Unité du produit
Utilité totale Utilité marginale
A
(2) (3)
(1)
1 10 10
2 19 9
3 27 8
4 34 7
5 40 6
6 44 4
7 45 1
8 45(satiété) 0

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Il apparaît dans ce tableau que l’utilité apportée par chaque unité supplémentaire de produit (utilité
marginale) tend à diminuer avec l’accroissement des quantités consommées.
Remarque : La valeur d’un bien est fournie par l’utilité marginale et non l’utilité totale.

3-2- La loi d’égalisation des utilités marginales


Compte tenu du caractère limité du revenu du consommateur, plus il achète un bien, moins il peut
acheter d’autres biens. Il met ainsi en balance le supplément de satisfaction procuré par chaque
acquisition avec les avantages supplémentaires inhérents à d’autres acquisitions possibles. Son
calcul économique se mène donc à partir d’un système de préférence hiérarchisé en termes de
comparaison d’utilités marginales.
APPLICATION 1
Un consommateur doit répartir un revenu de 10UM entre l’achat de deux biens A et B, et
rechercher la combinaison des quantités de A et de B lui permettant d’obtenir le bien-être
maximum. Les produits A et B coûtent respectivement 1UM et 3UM.
Le tableau des utilités marginales est le suivant :

Unité de produit 1 2 3 4 5 6
Utilité marginale A
(UmA) 10 9 8 7 6 4

Utilité marginale B
(UmB) 24 21 18 15 9 3

TAF : Déterminez les différentes décisions d’achat possibles, en sachant que :

­ L’utilité marginale pondérée (UmP) est : UmP = ;


­ Le consommateur achète le produit pour lequel l’utilité marginale pondérée est plus
grande.

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Tableau 2 : Loi d’égalisation des utilités marginales pondérées des biens A et B pour un revenu de 10 UM

(2) (3)

Produit A (prix 1UM) Produit B (prix 3UM) (4)


(1)
(5) Décision d’achat
Utilité Comparaison des utilités
Unité de Utilité Utilité marginale Utilité marginale
marginale marginales pondérées
produit marginale (Um) pondérée
pondérée (Um /franc)
(Um) (Um/Prix)
(Um/Prix)
(a) (a) (b)
(b)
Uma1 Umb1 Achat d’1 unité de A
1 10 10 24 8 = 10 > =8
Pa Pb

Uma2 Umb2 Achat de 2 unités de A


2 9 9 21 7 =9> =7
Pa Pb

Uma3 Umb3 Achat de 3 unités de A + 1unité


3 8 8 18 6 =8≥ =6 de B
Pa Pb

Uma4 Umb4 Achat de 4 unités de A + 2 unités


4 7 7 15 5 =7≥ =5 de B
Pa Pb

5 6 6 9 3

6 4 4 3 1

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Les colonnes 2a et 3a montrent les goûts des acheteurs dans l’absolu mais elles ne tiennent pas
compte de leurs préférences compte tenu des prix.
Les colonnes 2b et 3b tiennent compte des prix respectifs des 2 produits en indiquant une
pondération de l’utilité marginale par les prix (utilité marginale par franc).
Dans la colonne 4 on constate que l’utilité marginale de la première unité de A pondérée par le
prix de A (Uma1 /Pa) est supérieurs à l’utilité marginale de la première unité de B pondérée par
le prix de B (Umb1 /Pb). Le consommateur a donc intérêt à choisir le bien A et en acquérir une
unité.
Le consommateur poursuit ses comparaisons et obtient que les utilités marginales pondérées
d’une troisième unité de A et de la première unité de B le conduit à acquérir 3 unités de A et
1 unité de B puisque chaque bien lui apporte, dans cette hypothèse, la même utilité marginale
pondérée.
Cependant ces achats ne lui ont pas permis de répartir tout son revenu (10F) puisque :
(3A x 1F) + (1B x 3F) = 6F. Il doit donc poursuivre ses achats et il acquiert une quatrième unité
de A et une seconde unité de B, achats pour lesquels se vérifie l’égalisation des utilités
marginale pondérées :

Il a ainsi affecté tout son revenu puisque (4A x 1F) + (2B x 3F) = 10F et obtenu la combinaison
lui assurant le maximum de satisfaction ou d’utilité totale (34 utils de A + 15 utils de B soit au
total 49 utils). Toute autre combinaison lui apporterait une satisfaction inférieure.
L’exemple décrit ici montre que la combinaison optimale sera obtenue lorsque le
consommateur aura reparti son revenu disponible de sorte qu’il y ait égalité des utilités
marginales pondérées.

Uma Umb Uma Pa


= ⇒ =
Pa Pb Umb Pb

La loi d’égalisation des utilités marginales peut être libellée ainsi :


Le consommateur, pour atteindre une situation d’équilibre, doit répartir son revenu de
sorte que soient égalisées les utilités marginales par unité monétaire dépensée des
différents biens achetés.

4- Relation entre utilité totale et utilité marginale


L’utilité marginale (Um) est la variation de l’utilité totale (UT) résultant de la consommation
d’une unité supplémentaire d’un bien.
La théorie marginaliste considère que l’Um d’un bien est décroissante. Donc les dérivées
partielles des U’Xj si elles existent doivent être négatives c’est-à- dire : < 0.

APPLICATION 2

Support de cours du CE Economie page 6


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On considère les utilités totales (UT) suivantes relatives à un bien X.


Quantités x UTx Umx
0 0 -
1 200 200
2 300 100
3 330 30
4 340 10
5 340 0
6 336 -4

TAF :
1- Déterminer à l’aide de deux graphiques superposés les relations entre UT et Um.
2- Commenter.
OBSERVATION : Ces données indiquent qu’au fur et à mesure que la consommation du bien
X augmente, l’UT croit à taux décroissant. Quant à l’Um, elle décroit dès la deuxième unité
consommée : c’est la loi de l’Um décroissante.

400
Point de
Utx

350
300 satiété ou de
250 saturation
200 Point
150 d'inflexion Utx
100
50
Qx
0
0 1 2 3 4 5 6 7

250
Umx

200
150
100
Umx
50
0 -4
Qx
-50 0 1 2 3 4 5 6 7

Figure 2 : Relation entre Utilité totale et Utilité marginale

Commentaire :

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­ Lorsque les quantités consommées du bien X augmentent, l’UT croit de façon plus que
proportionnelle de l’origine au point d’inflexion c'est-à-dire dans la partie convexe de
la courbe d’UT ;
­ A partir du point d’inflexion, l’UT devient concave, elle continue de croître mais à taux
décroissant jusqu’au point de satiété (ou point de saturation) qui est entre 4 et 5 unité de
X. Au point de satiété, l’UT atteint son maximum. A partie de ce point, l’UT décroit de
façon continue et l’Um est nulle. Au-delà du point de satiété l’UT devient décroissante
et l’Um < 0.
­ L’allure décroissante de la courbe d’Um étaie la loi de l’Um décroissante qui stipule
que l’Um des quantités additionnelles d’un bien diminue lorsqu’on augmente les
quantités consommées de ce bien.

Application 3

Soit la fonction d’utilité suivante : U(X, Y) = X1/2Y. Si le consommateur consomme X = 1 et


Y = 4, déterminer :
1- L’utilité totale
2- Les utilités moyennes UMx et UMy.
3- Les utilités marginales Umx et Umy.
Correction

1- UT = U (1, 4) = (1) x (4) = 2


( , ) /
2- UMx = = = /
=2

( , ) /
UMy = = = X1/2 =

3- Umx = U’X (X, Y) = YX-1/2 = 1

Umy = U’Y (X, Y) = X1/2 =

Section 2 : NOTION DE COURBE D’INDIFFÉRENCE


1- Définition
La courbe d’indifférence (imaginée par EDGEWORTH et reformulée par PARETO) est le lieu
géométrique des points ou combinaisons de biens X et Y qui procurent au consommateur le
même niveau de satisfaction. En d’autre termes c’est la courbe qui relie les combinaisons de
biens X et Y dont la consommation procure le même niveau de satisfaction ou d’utilité totale
au consommateur.
Soit la fonction d’utilité suivante : U = U(X, Y). La courbe d’indifférence est définie comme
l’ensemble de toutes les combinaisons (X, Y) qui vérifient l’équation U(X, Y) = Ū, Ū étant le
niveau d’utilité totale constante.
2- Représentation graphique

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L’ensemble des combinaisons (X, Y) qui procurent le même niveau d’utilité implique :
 Que les biens X et Y sont infiniment divisibles ;
 Qu’ils sont substituables, c'est-à-dire que le consommateur peut décider de consommer
moins d’un bien et plus de l’autre ou vice versa, tout en maintenant son utilité totale
constante.
La figure ci-dessous (ci-contre) indique l’allure possible de la courbe d’indifférence.
Y

U = cste
0 X
Figure 3 : courbe d’indifférence
Remarque :
Une série de courbes d’indifférence correspondant à différents niveaux de satisfaction constitue
une carte d’indifférence. En supposant que la satisfaction du consommateur augmente avec la
taille de son panier de biens, plus une courbe d’indifférence est éloignée de l’origine, plus elle
correspond à une utilité plus élevée.
La figure ci-dessous représente une carte d’indifférence.

U2

U1

Uo
O X

Figure 4 : carte d’indifférence

3- Propriétés des courbes d’indifférence

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 Le sujet garde la même satisfaction totale en se déplaçant le long de la même courbe


d’indifférence. Toute courbe d’indifférence située au-dessus ou à droite d’une autre
apporte au consommateur une satisfaction plus élevée.
 Deux courbes d’indifférence ne peuvent pas se couper. Soient deux courbes U1 et U2
s’interceptant en C, A un point de U2 et B un point de U1. Supposons que A est préféré
à B. A et C étant situés sur la courbe U2, alors le consommateur est indifférent aux deux
combinaisons et par transitivité C devrait être préféré à B. Or C et B sont situés sur la
même courbe U1. Il ya donc contradiction lorsqu’on considère que A est préféré à B.
Par conséquent l’intersection des courbes d’indifférence est logiquement impossible en
raison de la propriété de transitivité.

A
C
U2

B U1

0 X

 Les courbes d’indifférence sont décroissantes, convexes par rapport à l’origine (le TMS
est décroissant le long d’une courbe d’indifférence).
Remarque : les courbes d’indifférence dont il est question sont des courbes typiques et sont
de la forme U(X, Y) = AXαYβ, A > 0, 0< α < 1 et 0 < β < 1. Ce sont des courbes du type Cobb-
Douglas.
4- Courbes d’indifférence atypiques

4-1- Cas des biens parfaitement substituables


Deux biens sont parfaitement substituables (substituts parfaits) si le consommateur est disposé
à substituer l’un des biens à l’autre à un taux constant. Le taux marginal de substitution du bien
Y au bien X noté (TMSY/X) est constant et la courbe d’indifférence est linéaire. La fonction
d’utilité est de la forme U(X, Y) = aX + bY, avec a > 0 et b > 0.

Si U(X, Y) = U0, on a : aX + bY = U0

Pour X = 0, Y = U0/b ; pour Y = 0, X = U0/a.

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0 X
Figure 5 : Cas des biens substituts

4-2- Cas des biens parfaitement complémentaires


Deux biens sont dits parfaitement complémentaires lorsqu’ils sont toujours consommés
ensemble dans des proportions fixes.
La fonction d’utilité est de la forme U(X, Y) = min (aX, bY), a et b étant des nombres réels
positifs indiquant les proportions dans lesquelles les biens sont consommés. Les courbes
d’indifférence sont orthogonales.

0 X

Figure 6 : Cas de biens complémentaires


4-3- Cas où l’un des deux biens en présence n’est pas désiré (bien neutre)
Dans ce cas la courbe d’indifférence peut être une droite verticale ou une droite horizontale.
Les fonctions d’utilité sont respectivement U(X, Y) = X = a et U(X, Y) = Y = b.
Y Y

Uo Uo

0 0 X
X
Figure 7 : Bien Y non désiré Figure 8 : Bien X non désiré

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4-4- Courbe d’indifférence concave


Les fonctions d’utilité concaves sont de la forme U(X, Y) = aX2 + bY2.
Y

0 X
Figure 9 : Fonction d’utilité concave

5- Taux marginal de substitution


5-1- Définition
Le taux marginal de substitution du bien X au bien Y noté TMSX/Y mesure le nombre d’unités
de Y qui doivent être sacrifiées pour une unité supplémentaire de X, tout en maintenant constant
le niveau de satisfaction.
5-2- Formulation mathématique
Soit la fonction d’utilité totale U = U(X,Y). La variation de l’utilité totale résultant du
changement de valeur des variables explicatives X et Y s’exprime par la différentielle totale du
premier ordre de la fonction U.
Si la fonction d’utilité U est continue et dérivable, la différentielle totale de U est :
dU(X,Y) = dx + dy.
Sur une même courbe d’indifférence, les variations de X et de Y n’entraînant pas de changement
de valeur de U (car U = cste), on a donc :

dU(X,Y) = 0 ⟹ dx + dy = 0

⟹ Umx.dx + Umy.dy = 0 ⟹ =−

On en déduit que :

TMSx/y = − = ou TMSx/y = | |=

Mathématiquement, le taux marginal de substitution de X à Y noté TMSX/Y est donc égale à


l’opposé du rapport de la variation de Y (∆Y) sur la variation de X (∆X) ;
TMSX/Y = -

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Il est aussi égal à l’inverse du rapport de l’utilité marginale de Y(Umy) sur l’utilité marginale
de X (Umx) soit :

TMSx/y = − = TMSx/y = − = .

Graphiquement, le TMS est donné par la valeur absolue de la pente (ou l’opposé de la pente)
de la tangente à la courbe d’indifférence.

A
Y1

ΔY

B
Y2

0 X

X1 X2
ΔX

Figure 10 : Taux marginal de substitution de X à Y

Section 3 : LA DROITE DE BUDGET


1- Définition

La droite de budget représente l’ensemble des couples de biens X et Y qui peuvent être achetés
par le consommateur lorsqu’il dépense la totalité de son revenu.
Soit les biens X et Y et Px et Py leurs prix respectifs. L’équation de la droite de budget est ainsi
définie : X.Px + Y.Py = R, avec R le revenu du consommateur.
Il vient par ailleurs Y = - Px/Py . X + R/Py, avec –Px/Py le coefficient directeur et R/Py l’ordonnée
à l’origine.

2- L’espace budgétaire (espace de budget)

L’espace budgétaire représente l’ensemble de tous les couples de biens qui peuvent être achetés
par le consommateur lorsqu’il dépense tout ou partie de son revenu.
L’ensemble (E) des combinaisons (X, Y) contenues dans l’espace budgétaire est défini par la
relation : E = {(X, Y) ∈ ℝ+xℝ+ / X.Px + Y.Py ≤ R, X ≥ 0 et Y ≥ 0}.

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3- Les déplacements de la droite de budget

3-1- Les variations du revenu


La variation du revenu du consommateur entraîne un déplacement de la droite de budget
parallèlement à sa position initiale.
Une hausse du budget entraîne un déplacement de la droite de budget vers la droite, tandis
qu’une baisse du budget entraîne un déplacement de la droite budgétaire vers la gauche.

A’

A’’

B’’ B B’
Figure 11 : Effets des variations du revenu sur la droite de budget

3-2- Les variations de prix

 Variation du prix d’un bien


La variation du prix d’un des biens provoque un pivotement de la droite de budget et entraîne
ainsi le changement de la pente de celle-ci.
Par exemple lorsque Px augmente, la valeur absolue de la pente de la contrainte budgétaire
augmente.

B’’ B B’

Figure 12 : Effets des variations du prix du bien X sur la droite de budget

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 Variation simultanée des prix des deux biens


Une variation proportionnelle des prix des biens entraîne un déplacement de la droite de budget
parallèlement à sa position initiale (car la pente demeure la même).
Lorsque la variation des prix n’est pas proportionnelle, la droite de budget se déplace avec un
changement de pente.

Section 4 : DÉTERMINATION DE L’ÉQUILIBRE DU CONSOMMATEUR :


MAXIMISATION DE L’UTILITÉ DU CONSOMMATEUR
Le programme de maximisation de l’utilité du consommateur comporte des données, des
variables et des hypothèses.
Les données sont : la fonction d’utilité, le revenu du consommateur et les prix des différents
biens. Les
variables sont : les quantités des biens que le consommateur achète.
Les hypothèses sont : le consommateur est supposé rationnel.
On peut résoudre le problème de maximisation de l’utilité du consommateur par deux méthodes
de calcul :
­ La méthode de substitution ;
­ La méthode du multiplicateur de Lagrange.

1- La méthode de substitution

1-1- Présentation de la méthode


Soit la fonction d’utilité U = f(X, Y) (1) et la contrainte budgétaire R = Px .X + Py.Y (2).
Le problème du consommateur rationnel consiste à maximiser la fonction d’utilité sous
contrainte budgétaire. Il devra pour cela trouver la combinaison (X, Y) qui satisfasse sa
contrainte budgétaire et maximise en même temps son utilité.
On peut réécrire l’équation (2) sous la forme : Y = R/Py – Px/Py..X, pour Py ≠ 0 (3).
En substituant l’équation (3) dans l’équation (1), on obtient une fonction d’utilité fonction de
X1 seul, c'est-à-dire U = f (X, (R/Py – Px/Py.X)) (4).
Il suffit donc de dériver U (équation 4) par rapport à X pour obtenir la quantité de X et déduire
celle de Y en utilisant la valeur de X dans l’équation (3).

1-2- Conditions de détermination d’un optimum

La détermination d’un optimum résulte de la réalisation de deux conditions :

 Condition de premier ordre ou condition nécessaire : = U’(X) = 0

 Condition de second ordre ou condition suffisante :


­ = U’’(X1) < 0 ⟹ existence d’un maximum

­ = U’’(X1) > 0 ⟹ existence d’un minimum.

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1-3- Application 4
Soit la fonction d’utilité suivante : U(X, Y) = XY. Les prix des biens X et Y sont respectivement
Px = 2 et Py = 5 et le revenu du consommateur est R = 100.
T.A.F.

1) Déterminer l’équation de la contrainte budgétaire.


2) Déterminer les quantités X* et Y* qui maximisent l’utilité du consommateur.
Correction
1) Contrainte budgétaire
R = Px X + Py Y ⟹100 = 2X + 5Y

2) Détermination des quantités X*et Y* qui maximisent U


En exprimant Y en fonction de X, la contrainte budgétaire devient :
Y = 20 – 2/5.X et la fonction d’utilité devient à son tour :
U = X(20 – 2/5.X) = 20X – 2/5.X2.
Condition nécessaire (C.I.O.)

= 0 ⟹ 20 – 4/5X = 0 ⟹ X = 25.

En substituant X dans la contrainte budgétaire, on obtient :


Y = 20 – 2/5 x 25 ⟹ Y = 10.

Condition suffisante (C.II.O.)

Pour que cette combinaison maximise l’utilité du consommateur, il faut que soit négative,

c'est-à-dire < 0. = - 4/5 < 0. Donc le consommateur maximise son utilité en


consommant X* = 25 et Y* = 10.

2- La méthode de Lagrange

2-1- Présentation de la méthode


Supposons la fonction objectif U = f(X, Y) et la contrainte budgétaire
R = X.Px + Y.Py
La méthode de Lagrange consiste à former à partir de la fonction objectif et de la contrainte
budgétaire, la fonction L = f(X, Y) + λ (R – X.Px – Y.Py) où λ est un multiplicateur.
Cette méthode permet de trouver les valeurs de X et Y qui seront solutions du problème de
maximisation de la fonction U sous contrainte budgétaire.

Max U(X, Y)
Le programme de maximisation se pose comme suit :
sc R = XPx + YPy

Le Lagrangien (L) est : L(X, Y, ) = U(X, Y) + (R – X.PX - Y.PY)

2-2- Conditions de détermination d’un maximum

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 Les conditions nécessaires (CIO) de détermination du maximum


Elles sont obtenues par annulation de la différentielle totale première de la fonction L, c'est-à-
dire : dL = dX1 + dX2 + ......+ dXn + d = 0.

Or dL = 0 si = 0(i = 1,…,n) et = 0. Donc les conditions nécessaires de détermination du


maximum sont obtenues lorsque les dérivées partielles premières de la fonction L sont nulles,
c’est dire = 0(i = 1,…,n) et = 0.
Calculons et annulons les dérivées partielles du 1er ordre par rapport à X, Y et .
=U − λP = 0
=U − λP = 0
= R − XP − YP = 0

Les conditions nécessaires (CIO) sont obtenues en résolvant les deux (2) premières équations
du système précédent. On a:

Umx = λP
Umy = λP ⟹ =

 Les conditions suffisantes du maximum ou du minimum (C.II.O)


Elles nécessitent la détermination de la matrice hessienne bordée (H) à partir des dérivées
partielles secondes de la fonction de Lagrange. Soit :

L L Lλ U U −P
H = L L L λ = U U −P
Lλ Lλ Lλλ −P −P 0

Ensuite, on calcule le déterminant de cette matrice, noté det (H) ou │H│. En utilisant la
méthode de SARRUS, on calcule le déterminant de H :

U U −P U U
│H│ = U U −P U U
−P −P 0 −P −P

Enfin, on conclut en analysant le signe de det H.


En effet, lorsque :
│H│> 0, il s’agit d’un maximum ;
│H│< 0, il s’agit d’un minimum.

2-3- Application 5

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Soit la fonction d’utilité suivante : U(X, Y) = X.Y. Les prix des biens X et Y sont respectivement
PX = 2 et PY = 5 et le revenu du consommateur est R = 100.
T.A.F.
1) Déterminer les fonctions de demande marshallienne.
2) Déterminer les quantités X1* et X2* qui maximisent l’utilité du consommateur.
3) Déduire la valeur maximale de l’utilité du consommateur.

Solution
1) Détermination des fonctions de demande marshallienne
U = XY et R = XPX + YPY
Max U = XY
S/C R = XPX + YPY
L(X, Y, ) = XY + (R – XPX – YPY)

= Y – PX = 0 (1)

= X – PY = 0 (2)

λ
= R – XPX - YPY = 0 (3)
( )
( )
⟹ =

X= (4)

(4) dans (3) ⇒ R − P Y − YP = 0

⇒ R − YP − YP = 0

⇒ R – 2YP = 0

= (5)

×
(5) dans (4) ⇒ ∗
=


=

2) Détermination des quantités X* et Y* qui maximisent l’utilité du consommateur

A.N : Y ∗ = ×
= 10

X∗ = ×
= 25

Remarque

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A l’équilibre, TMSX/Y = =

Cette égalité (condition d’équilibre) permet de résoudre plus facilement le programme de


maximisation de l’utilité sous contrainte du revenu par la méthode de Lagrange.
En l’appliquant à notre exemple, on a :

=
= +

­ L(X, Y, ) = X Y + (R – XPX – YPY)


L(X, Y, ) = XY + (100 – 2X – 5Y)

= 0 ⟹ Y = 2 (1)

= 0 ⟹ X = 5 (2)

= 0 ⟹ 100 – 2X – 5X = 0 (3)

A l’équilibre, TMSX/Y =
( )
( )
⟹ = . Condition d’équilibre vérifiée car TMSX/Y = et =

= ⟹ Y = X (4)

En remplaçant (4) dans (3), on obtient les quantités d’équilibre X* et Y*.

100 – 2X – 5( X) = 0 ⟹ 100 – 2X – 2X = 0.
⟹ X = X* = 25.
⟹ Y = Y* = X* = 10.

3) Déduction de la valeur maximale de l’utilité du consommateur


R R R
U∗ = × ⇒ U∗ =
2P 2P 4P P

A.N : U ∗ = × ×
= 250

3- Détermination graphique de l’équilibre du consommateur

Y
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R/Py
C

A
N

B
U0

0
M R/Px X

Figure 13 : Équilibre du consommateur

Au point A, la pente de la tangente à la courbe d’indifférence est égale à la pente de la droite


de budget. Or la Pente de la droite de budget est et TMSX/Y = = Pente de la courbe
d’indifférence.
La condition d’équilibre du consommateur est donc : = = TMSx/y.

Le consommateur maximise alors sa satisfaction globale compte tenu de son revenu s’il choisit
la combinaison A.
4- Les variations de l’équilibre du consommateur
Il s’agit de déterminer les effets des variations de prix ou du revenu sur l’équilibre du
consommateur.
4-1- Les variations du prix d’un bien : la courbe de « consommation – prix »
La courbe de « consommation – prix » est le lieu géométrique (représentation graphique) des
points d’équilibre du consommateur résultant des variations de l’un des prix, les autres prix et
le revenu nominal restant inchangés (constants).
Ci-dessous, l’illustration de la courbe de consommation-revenu (dans la pratique, elle est
soit horizontale soit verticale).

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R/PY
Courbe de consommation-prix

Y1 U3

Y2

Y3 U2

U1

0 X
X3 X2 X1 R/PX2 R/PX1

Figure 14 : Courbe de consommation-prix

4-2- Les variations du revenu nominal : la courbe de « consommation – revenu »


La courbe de « consommation – revenu » ou « chemin d’expansion du revenu » est le lieu
géométrique des points d’équilibre obtenus lorsque le revenu nominal du consommateur
change, les prix des biens restant constants. Elle permet de déterminer la courbe d’Engel, qui
désigne quant à elle la représentation de la demande par rapport au revenu, les prix étant
maintenus constants.
Illustration ci-dessous

U3 Courbe de consommation-revenu

U1
C
U2
B
A

0 x
R1 R2 R3
Figure 15 : Effet d’une variation de revenu

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CHAPITRE 2 : THEORIE DE LA DEMANDE


INTRODUCTION
La théorie de la demande cherche à identifier les raisons qui sous-tendent la demande d’un bien
par un consommateur. La demande d’un bien désigne la relation entre la quantité optimale de
ce bien et les valeurs possibles des variables qui la déterminent. Elle est fonction des variables
qui influencent le choix du consommateur à savoir : le prix du bien considéré, les prix des
autres biens, le revenu du consommateur, ses goûts et préférences, son patrimoine ou sa
richesse, etc. Cependant, l’analyse microéconomique élémentaire de la fonction de demande
privilégie les trois premières variables, c’est-à-dire le prix du bien, les prix des autres biens et
le revenu du consommateur.

Section 1 : CHOIX OPTIMAL DU CONSOMMATEUR


Le calcul du consommateur revient toujours, en définitive, à déterminer un panier optimal.
Cependant ce panier optimal peut-être déterminé à partir de deux situations différentes :
l’approche primale et l’approche duale.

1- L’approche primale

Elle consiste à maximiser la fonction d’utilité sous contrainte du revenu. Cette approche a déjà
été étudiée au chapitre 1.

2- L’approche duale

Elle consiste à minimiser le revenu dépensé sous contrainte d’un niveau d’utilité donné. En
d’autres termes dans l’approche duale, le niveau d’utilité est fixé et l’on cherche la dépense
minimale (revenu minimum) qui permet d’atteindre ce niveau d’utilité.
Le comportement du consommateur est alors formalisé par le programme suivant :

min ∑ , i = 1,2, … , n
s/c Uo = U( )
Le lagrangien, dans le cas de la résolution de ce programme d’optimisation se présente comme
suit : L(Xi, ) = ∑ + (Uo – U(Xi)).

Section 2 : LES FONCTIONS DE DEMANDE


1- Les fonctions de demande ordinaires ou marshalliennes
1-1- Détermination
Les fonctions de demande marshallienne (ou normale) des biens X et Y sont obtenues à partir
des conditions du premier ordre du programme de maximisation de l’utilité du consommateur
sous contrainte de son budget. Déjà fait au chapitre 1.

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1-2- Degré d’homogénéité


Une fonction est dite homogène de degré , si en multipliant les variables déterminantes par
une valeur positive k, la fonction est multipliée par kα , ∈ ℝ.
Soient les fonctions de demande X = X (Px,Py,R) et X’ = X’ (P’x,P’y,R’) avec P’x = kPx,
P’y = kPy et R’ = kR.
Si X’(P’x, P’y, R’) = X’(kPx, kPy, kR) = kαX (Px, Py, R), alors la fonction X est dite homogène
de degré .
Deux interprétations sont possibles :

­ Lorsque = 0, X’(P’x,P’y,R’) = 0X(Px, Py, R) = X. Cela traduit le fait que la hausse


des prix des biens et du revenu du consommateur d’un coefficient k n’affecte pas les
demandes des biens X et Y. On dit que le consommateur n’est pas victime d’illusion
monétaire.
­ Lorsque > 0, la hausse des prix des biens et du revenu du consommateur d’un
coefficient k affecte aussi les quantités demandées des biens X et Y, qui peuvent
augmenter ou diminuer selon la fonction de demande du consommateur. Dans le cas de
la diminution, on dit que le consommateur est victime d’illusion monétaire.

Application :
Soit la fonction d’utilité U(X,Y) = X1/2Y1/2 et la contrainte budgétaire R = X.PX + Y.PY.
T.A.F. :
1) Déterminer l’expression des fonctions de demande marshallienne des biens X et Y.
2) Déduire les arguments de ces fonctions.
3) Montrer que le consommateur n’est pas victime d’illusion monétaire.

1-3- La fonction d’utilité indirecte


Soient U = U(X1,X2,…,Xn) une fonction d’utilité directe et V une fonction d’utilité indirecte.
U a pour arguments les quantités physiques de biens Xi, i = 1,2,…, n (Xi ≥ 0).
Soit X*i = X*i(P1,P2, ....,Pn, R), i = 1,2,…, n, les fonctions de demande marshallienne.
La fonction d’utilité indirecte est déterminée de la façon suivante : V = U(X*i). Ses arguments
sont alors les prix et le revenu, c’est-à-dire V = V (P1, P2, Pn, R). En définitive, la fonction
d’utilité indirecte désigne la fonction d’utilité (V) obtenue en remplaçant les arguments de la
fonction d’utilité directe par l’expression des fonctions de demande marshallienne des biens.
Elle désigne l’utilité maximale que l’on peut atteindre pour des niveaux donnés de prix des
biens et de revenu du consommateur.

1-4- L’identité de Roy


L’utilité de l’identité de Roy est d’obtenir les fonctions de demande marshallienne à partir de
la fonction d’utilité indirecte, grâce à la formule : X*i = / où V désigne la fonction
d’utilité indirecte.

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Application

Un consommateur a une fonction d’utilité de la forme U(X,Y) = - -


Le revenu et les prix sont respectivement R, Px et Py.
T.A.F. :
1) Déterminer les fonctions de demande marshallienne des biens X et Y.
2) Montrer que la fonction d’utilité indirecte est V = -(Px1/2 + Py1/2)2 / R où R désigne le revenu
du consommateur et Px , Py les prix des biens x et Y.
3) Vérifier l’identité de Roy.
2- Fonctions de demande hicksienne ou compensées

2-1- Détermination
Les fonctions de demande hicksienne sont déterminées à partir du programme dual du
consommateur. Elles sont obtenues au point d’équilibre du consommateur où celui-ci minimise
ses dépenses d’achat des biens X et Y sous contrainte de son utilité constante. Elles ont pour
arguments les prix des biens et l’utilité, et se présentent sous la forme : Xi = (Pi, Uo).
Remarque : la demande hicksienne représente la demande que le consommateur exprimerait
si son revenu était ajusté de sorte qu’en dépit de la variation du prix d’un bien, il conserve son
revenu réel constant. Elle est donc appelée demande compensée.

2-2- Fonction de revenu compensé ou fonction de dépense


La contrainte budgétaire du consommateur étant donnée par la formule R = ΣPiXi , en
remplaçant les Xi par les fonctions de demande compensée, on obtient la fonction de revenu
compensé, soit = Pi i.
La fonction de dépense ainsi obtenue dépend des prix (Pi) et de l’utilité (Uo). On
démontre par ailleurs que la dérivée de la fonction de revenu compensé par rapport au
prix d’un bien est égale à la demande compensée de ce bien, c’est-à-dire
= (Lemme de Shephard).

2-3- Rationnement et prix implicite


Dans l’analyse du comportement du consommateur, on suppose qu’il n’y a pas de contrainte
quantitative sur le marché. Mais en réalité, il y a souvent des contraintes.
Soit Ū le niveau d’utilité optimale en l’absence de toute contrainte quantitative.
Le prix implicite est le prix qui prend en compte la contrainte en quantité, tout en préservant
le niveau d’utilité Ū.
La détermination du prix implicite P’i du bien Xi se fait de la manière suivante :
1ère étape : détermination des demandes marshalliennes et du niveau d’utilité optimale Ū ;
2ème étape : détermination des demandes hicksiennes pour le niveau d’utilité Ū, soit
i(Pi, Pj,Ū) et j (Pj,Pi,Ū).

3ème étape : Comme Xi est limité à X°i, pour déterminer P’i, il suffit de résoudre l’équation i(Pi,
Pj, Ū) = X°i dans laquelle Pi est remplacé par P’i.

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APPLICATION
Un consommateur a une fonction d’utilité de la forme U(X, Y) = X1/2Y1/2. La quantité
disponible du bien X est 4. On donne R = 20 et Px,y = (2 ; 5).
TAF :

1) Montrez que le consommateur est rationné par rapport à sa demande concurrentielle.


2) Déterminez le prix implicite P’X du bien X.

RÉSOLUTION

Section 3 : DÉCOMPOSITION DE L’EFFET TOTAL : L’EFFET DE


SUBSTITUTION ET L’EFFET REVENU
1- Généralités
L’analyse de la courbe de consommation-prix a permis de comprendre qu’une variation du prix
d’un bien ceteris paribus, se traduit par un déplacement du point d’équilibre du consommateur,
c'est-à-dire un réajustement des quantités des deux biens.
Ce réajustement des quantités demandées entre deux positions d’équilibre est appelée effet-
prix ou effet total. En d’autres termes l’effet total de la variation du prix d’un bien est égal à
la variation totale de la quantité demandée lorsque le consommateur se déplace d’un point
d’équilibre à un autre.
La variation du prix d’un bien modifie par ailleurs le rapport des prix des deux biens en
présence. A partir du moment où ces biens sont substituables, cela va inciter le consommateur
à réaliser une substitution entre eux. La variation de la quantité demandée consécutive à la
variation du prix représente l’effet de substitution.
Cette variation du prix entraîne également une variation du pouvoir d’achat, qui correspond à
l’effet-revenu. En d’autres termes, l’effet revenu désigne la variation de la quantité demandée
suite à la variation du pouvoir d’achat qu’entraîne la variation du prix d’un bien. Ces effets ont
été mis en évidence par Eugen Slutsky (1915) et John Richard Hicks (1946).
2- La méthode d’Eugen Slutsky (1880-1948) : mise en évidence de l’effet de
substitution à pouvoir d’achat constant

2-1- L’effet de substitution


Selon Slutsky, l’effet de substitution est la variation de la quantité demandée d’un bien
consécutive à la variation du prix de ce bien, le revenu réel du consommateur restant constant.
En d’autres termes malgré la variation du prix d’un bien, le consommateur désire accéder au
panier optimal, c'est-à-dire bénéficier du même pouvoir d’achat. Pour cela il lui faudrait une
variation compensatrice de son revenu nominal (∆R).

Application
Un consommateur a une fonction d’utilité de la forme U(X, Y) = 2X1/2Y1/2.
Situation 1 : PX = 2 ; PY = 5 ; R = 20.

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Situation 2 : P’X = 4 ; PY = 5 ; R = 20.


T.A.F : Déterminez l’effet de substitution.
Résumé
Supposons un ménage qui dispose d’un revenu R et qui consomme deux biens X et Y ayant
pour prix respectifs PX et PY (situation initiale S0).
On suppose par la suite que le prix du bien X varie et devient P’X. On a alors :
Situation 0 : R = PxX + PyY (1). Cette droite de budget est tangente à la courbe d’indifférence
initiale (équilibre initial E0) et coupe [OX) en R/PX.
Le consommateur désirant conserver son pouvoir d’achat initial, on aura :
Situation 1 : R’ = XP’X + YPY (2), avec R’ = RC = revenu compensé.
Le pouvoir d’achat étant constant, cette nouvelle droite de budget passe par l’équilibre initial
(E0) et coupe [OX) en R’/P’X.
(2) – (1) ⟹ R’ – R = X (P’X – PX), soit ΔR = XΔPX, avec ΔR la variation compensatrice du
revenu. L’effet de substitution XS est la variation de la demande du bien X quand le prix de
ce bien et le revenu deviennent respectivement P’X et R’.
XS = XS(P’X , R’) – X(PX , R).

2-2- L’effet - revenu


Le revenu du consommateur passe de R’ à R, les prix restant constants (P’X, PY).
L’effet - revenu (ΔXR) est la variation de la demande du bien X quand le revenu passe de R’ à
R et que le prix de ce bien reste P’X. ΔXR
= XR(P’X, R) – X(P’X, R’).
2-3- L’effet total
ET = ES + ER = XS + XR (appelée identité de Slutsky).
= X(P’X, R’) – X(PX, R) + X(P’X, R) – X(P’X, R’)
ET = X(P’X, R) – X(PX, R) = ΔX.
La variation totale de la demande, X, est la variation due au changement de prix du bien X, le
revenu étant maintenu constant.
Remarque : Il est plus fréquent d’utiliser l’identité de Slutsky exprimée en taux de variation.

3- La méthode de John Hicks (1904-1989) : mise en évidence de l’effet de substitution à


utilité constante
Selon Hicks, l’effet de substitution est la variation de la demande d’un bien suite à la variation
du prix de ce bien, le niveau d’utilité du consommateur demeurant constant.

3-1- Résolution graphique


On détermine l’équilibre initial E0, lorsque le budget du consommateur est R = XPX + YPY et
que le niveau d’utilité est U0. Avec la variation du prix du bien X qui passe de PX à P’X, on

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détermine le nouvel équilibre qu’on appelle E1, la contrainte budgétaire devenant


R = X’P’X + PyY. Le consommateur étant censé conserver son utilité, pour déterminer l’effet
de substitution, on dessine une droite de budget imaginaire parallèle à la deuxième
(R = P’xX + PyY) et tangente à U0.
3-2- Détermination algébrique
Algébriquement, l’analyse hicksienne peut être tenue par trois (3) raisonnements différents.
1ère Méthode
 Déterminer l’équation du chemin d’expansion (avec la nouvelle valeur du prix) ;
 Substituer l’équation déterminée dans la fonction d’utilité (U0 = U(Xi) avec U0 les
valeurs initiales) ;
 En déduire XS.
2ème Méthode
 Déterminer U0, avec les valeurs initiales ;
 Exprimer Y en fonction de X et U0 ;
 Déterminer la pente de la fonction obtenue,
 Déterminer la pente de la droite de budget de la période finale (période 2)
 Résoudre l’équation pente (U0) = pente (R), puis déduire XS.

3ème Méthode
Minimiser le revenu sous contrainte de l’utilité (avec les nouveaux prix).
min ∑ , i = 1,2, … , n
Soit
s/c Uo = U( )
3-3- L’effet - revenu
Il correspond à la variation de la quantité demandée suite à la variation du pouvoir d’achat
qu’entraîne la variation du prix du bien.

Section 4 : NOTION D’ÉLASTICITÉ


L’élasticité est la mesure de la sensibilité d’une variable par rapport à une autre. Elle se
détermine en faisant le rapport de deux variations relatives. Elle est sans unité. On distingue
l’élasticité prix directe, l’élasticité prix croisée et l’élasticité revenu.

1- L’élasticité prix directe

1-1- Définition
C’est la variation en pourcentage (%) de la quantité demandée d’un bien résultant d’une
variation de 1% du prix de ce bien. Soit X = f (Px, Py, R). L’élasticité prix directe est :

. Pour des petites variations, c’est-à-dire lorsque ΔPx⇢ 0, au lieu de


Δ Δ Δ
x/px= / =Δ ×

calculer les variations on calcule les dérivées. L’élasticité est donc : x/px = × .

Application

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La fonction de demande d’un bien est donnée par l’expression P = 10/X1/2.


TAF : déterminer l’élasticité de la demande de ce bien.

Résolution :
La demande peut s’exprimer sou la forme : X = 100/P2.

x/Px = . . En remplaçant X par sa valeur dans l’expression x/p , on obtient :

x/Px = -200/P3× P3/100 = -2.


Remarque : Lorsque les quantités demandées d’un bien et les prix varient sur différentes
périodes, le coefficient d’élasticité de la demande par rapport au prix se calcule de la façon
suivante :
Δ Δ Δ
x/Px = / =Δ × .

1-2- Interprétation des différentes valeurs


L’élasticité-prix directe est normalement négative, mais peut avoir un signe positif en cas
d’exception à la loi de la demande (effet Giffen, effet Veblen).
Les différentes interprétations de l’élasticité-prix directe sont :

 x/Px < 0 signifie que le bien X a une demande normale par rapport au prix. On distingue
par ailleurs quatre interprétations possibles :

­ Lorsque x/Px = -∞, la demande est dite parfaitement élastique ; une variation
infinitésimale du prix provoque une variation infiniment grande de la demande ;

­ Lorsque - ∞ < x/Px <-1, la demande est dite relativement élastique ; la variation du prix
provoque une variation finie, mais plus que proportionnelle de la demande ;

­ Lorsque x/Px = -1, on parle d’élasticité unitaire ou linéaire ; une variation du prix
provoque une variation proportionnelle de la demande ;

­ Lorsque -1 < x/Px < 0, la demande est dite relativement inélastique ; à une variation du
prix correspond une variation moins que proportionnelle de la demande.

 x/Px = 0 signifie que le bien X a une demande parfaitement inélastique ; une variation
du prix ne provoque aucune variation de la demande. En d’autres termes la demande est
totalement insensible aux variations de prix.

 x/Px > 0 signifie que le bien a une demande anormale. La demande augmente avec le
prix, ce qui est paradoxal. On distingue deux types de bien :
­ Bien de Giffen : c’est un bien inférieur, qui n’a pas de bien substitut et qui représente
un pourcentage considérable du revenu de l'acheteur. Par exemple : le pain.

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­ Bien de Veblen : Il a été introduit pour expliquer le gaspillage. L’effet Veblen concerne
avant tout les classes aisées, mais l'exemple des vêtements de marque auprès des jeunes
moins favorisés est une bonne illustration de l'effet Veblen.

En somme lorsque valeur absolue de x/Px > 1, la demande est dite élastique et lorsqu’elle
est < 1, la demande est dite inélastique ou rigide.
Remarque : lorsque l’augmentation du prix d’un bien entraîne une baisse de sa demande,
ceteris paribus, on dit que ce bien est ordinaire. Dans le cas contraire, on parle de bien de Giffen.
En effet, Sir Robert Giffen, économiste irlandais, a observé pendant la famine de 1850, une
augmentation de la consommation de pommes de terre par les paysans irlandais, tandis que le
prix des pommes de terre venait d’augmenter (le paradoxe de Giffen).

2- L’élasticité prix croisée

2-1- Définition

L’élasticité-prix croisée de la demande du bien X par rapport au prix du bien Y ( x/Py), est la
variation en pourcentage de la quantité demandée du bien X lorsque le prix du bien Y varie de
1%, le prix du bien X demeurant constant.
Δ Δ Δ
Elle a pour formule : x/Py = / =Δ × .

2-2- Interprétation des différentes valeurs


L’élasticité croisée permet de déterminer les relations entre deux biens X et Y. Ainsi :

 x/Py > 0 signifie qu’une augmentation du prix du bien Y entraine une augmentation de
la demande du bien X. Les deux biens X et Y sont donc concurrents ou substituables
(substituts bruts).

 x/Py < 0 signifie qu’une hausse du prix du bien Y entraine une diminution de la
demande de X. Les deux biens sont dits complémentaires (compléments bruts).

 x/Py = 0 signifie que les deux biens sont indépendants.

3- L’élasticité - revenu
3-1- Définition
C’est la variation en pourcentage de la quantité demandée d’un bien consécutive à la variation
du revenu du consommateur (de 1%). Elle mesure donc la sensibilité de la demande aux
variations du revenu du consommateur. Elle a pour formule :
Δ Δ Δ
x/R = / =Δ ×

3-2- Interprétation des différentes valeurs


L’élasticité - revenu permet aussi de déterminer la nature des biens. Ainsi :

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 0< x/r < 1 ⟹ biens normaux (biens nécessaires) ; il s’agit de biens dont la demande
varie moins que proportionnellement aux variations de revenu ; le consommateur
consomme donc une quantité incompressible (la consommation d’un tel bien ne varie
pratiquement pas) de ces biens quel que soit son pouvoir d’achat.

 x/r > 1 ⟹ biens supérieurs ou de luxe ; il s’agit de biens dont la demande varie plus
que proportionnellement aux variations du revenu.

 x/r < 0 ⟹ biens inférieurs ; il s’agit de biens dont l’augmentation du revenu


(notamment du niveau de vie) entraîne une diminution de la quantité. Ce sont des biens
de faible qualité auxquels existent des substituts de meilleure qualité et plus chers que
le consommateur ne peut acquérir avec l’augmentation de son revenu. Beaucoup de
biens alimentaires sont concernés par cette catégorie.

APPLICATION
La consommation de riz d’un ménage passe de 50 kg à 100 kg lorsque son revenu varie de
150 UM à 400 UM. Calculez l’élasticité-revenu ( R) de la demande de ce ménage.
Réponse

L’élasticité-revenu du consommateur est : R = ×

R = ×

R= 0,6 0 < 0,6 < 1 ⇒ le riz est un bien normal.

Interprétation : Lorsque le revenu augmente de 1%, la quantité de riz consommée augmente


de 0, 6%.
Exercice (élasticité de la demande par rapport au revenu)
Cissé gagne 400 UM par mois. Il dépense en achats de biens de consommation la totalité de
son salaire à raison de :
­ 50% en alimentation ;
­ 10% en logement, électricité et eau ;
­ 12% en habillement ;
­ 28% en dépenses diverses.
TAF
1) Quelle est sa dépense mensuelle en UM pour chacune de ces 4 catégories de dépenses ?
2) Il bénéficie d’une augmentation de salaire de 10%, les prix restant stables. Les
coefficients d’élasticité de sa demande de biens en fonction de son revenu sont :
­ 0,5 pour l’alimentation ;
­ 0 pour le logement, l’électricité et l’eau ;
­ 0,8 pour l’habillement ;
­ 1 pour les dépenses diverses.

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Calculer ce que sera, après l’augmentation de 10% du salaire :


a) La dépense mensuelle en UM de Cissé pour chacune des quatre catégories de
dépenses ;
b) Le coefficient d’élasticité de sa demande totale.

Solution

1) La dépense mensuelle du salarié pour chacune des quatre catégories de dépenses est :
­ Alimentation (D1) = 400 = 200
­ Logement, électricité, eau (D2)= 400 = 40
- Habillement (D3) = 400 = 48
- Dépenses diverses (D4) = 400 = 112
Total 1 = 200F + 40F + 48F + 112F
= 400 F

1) L’augmentation de 10% des salaires a entrainé une variation des salaires de

ΔR = 400F ×

ΔR = 40 F

a) La nouvelle dépense en alimentation (D’) est :


∆ ′
, × ×∆
= 0,5 ⇒ ∆ ′
=
0,5 × 200 × 40
∆ ′
= = 10
400

D′ = 200F + ∆D′ ⟹ D′ = 200F + 10F = 210F

- La nouvelle dépense en logement, éclairage, chauffage (D’’) est :


∆D′′
D2 = 0 ⟹ ∆D′′ = 0
DR
R
D′′ = 40F + 0 = 40F
- La nouvelle dépense en habillement (D’’’) est
∆ ′′′
3 = 0,8 ⇒ ∆ ′′′ = 0,8 × 3 × ∆

, × ×
⇒∆ ′′′
= = 3,84

′′′
= 48 + 3,84 = 51,84

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- La nouvelle dépense en dépenses diverses (D’’’’) est :


∆D′′′′
D4 = 1 ⟹ ∆D′′′′ = 1xD x∆R
∆R R
R
1 × 112 × 40
∆D′′′′ =
400
∆D′′′′ = 11,2
D′′′′ = 112F + 11,2F = 123,2F

Total 2 = 210 + 40 + 51,84 + 123,2


Total 2 = 425,04F

b) L’élasticité de sa demande totale est :

425,04 − 400
= 400
440 − 400
400

= 0,626

Section 5 : NOTION DE SURPLUS DU CONSOMMATEUR


1- Définition
Le surplus (ou rente) du consommateur désigne la différence entre la somme maximale qu’il
est disposé à payer pour obtenir une certaine quantité d’un bien et la dépense qu’il supporte
effectivement.
On appelle prix de réserve ou de réservation le prix unitaire qu’il est disposé à payer.

2- Illustration
Supposons que pour acquérir 3 unités d’un bien, un individu soit disposé à payer 4000 F par
unité. Le vendeur, lors de l’achat, facture le bien à 3500 F. le surplus (S) de cet individu est
donc :
S = 3 x 4 000 – 3 500 x3 = 12 000 – 10 500 = 1 500 F. On peut l’illustrer graphiquement de la
façon suivante : (faire le graphique).
En considérant la fonction de demande de façon générale, le surplus du consommateur se
calcule de la façon suivante : (faire le graphique).
S = aire OABQ0 – aire OP0BQ0

Aire OABQo = P(Q)dQ et aire 0P0BQ0 = P0Q0.

S= P(Q)dQ – P0Q0.

APPLICATION

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La demande d’un bien est Q = -1/2 P + 5. Un consommateur achète une certaine quantité de ce
bien au prix P0 = 2.

Calculer le surplus de ce consommateur.

Résolution :

Q = - ½ P +5 ⟹ P = -2Q + 10.

P0 = 2 ⟹ Q0 = -1/2 x 2 + 5 = 4.

S= ( −2 + 10) dQ – 2 x 4

= [- Q2 + 10 Q]04 – 2 x 4

= - 42 + 40 – 8 ⟹ S = 16 (faire la représentation graphique).

3- Variation du surplus du consommateur

Supposons qu’un consommateur achète une quantité Q0 d’un bien au prix P0, à la période t0. A
t1, le prix baisse à P1 et la quantité passe à Q1.

T.A.F :

1) Illustrer graphiquement la situation.

2) Déterminer la variation du surplus (∆S) du consommateur.

Résolution

Le surplus initial (S0) du consommateur est représenté par l’aire du triangle ABP0. Quant au
surplus final (S1), il est représenté par l’aire ACP1. La variation du surplus (∆S) est donc :

∆S = S1 – S0

= PdQ – P1Q1 - + P0Q0

= PdQ – PdQ + P0Q0 - P1Q1

= PdQ + PdQ + P0Q0 - P1Q1

∆S = PdQ + P0Q0 - P1Q1

4- Effets de l’intervention de l’État (la subvention et de la taxation des prix) sur le


surplus du consommateur

L’un des principes essentiels de la théorie libérale est la non intervention économique de l’État.
Mais en réalité l’État intervient pour des raisons d’ordre socio-économique, soit en
subventionnant un bien, soit en taxant un bien.

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4-1- L’effet de la subvention sur le bien-être du consommateur

Supposons un consommateur dont la demande d’un bien a pour expression P = aQ + A, avec


a < 0. Le consommateur achète initialement le panier B (Q0, P0). Le gouvernement dans un
souci d’améliorer le panier de la ménagère, le prix P0 étant considéré trop élevé par les
consommateurs, subventionne le bien en question d’un taux θ (θ = taux de subvention du prix
du bien).

T.A.F :

1) Déterminer la variation du surplus du consommateur, le nouveau panier étant C (Q1, P1).

2) Faire la représentation graphique.

3) Reprendre dans le cas d’une taxation du prix du bien en question

Résolution

θ étant le taux de subvention, on a : P1 = P0(1 - θ) ⟹ P1< P0 car > 0. L’équilibre initial du


consommateur étant B (Q0, P0), le surplus correspondant est le triangle ABP0. Avec la
subvention, le nouveau surplus est le triangle ACP1 (C étant le surplus). La variation du surplus
du consommateur due à la subvention est donc l’aire du trapèze P0BCP1.∆S = aire P0BCP1 =
(grande base + petite base) x hauteur/2.

4-2- L’effet de la taxation des prix sur le bien-être du consommateur

Reprenons l’exemple précédent mais supposons cette fois la taxation (imposition) du prix du
bien en question.

Résolution

L’équilibre initial du consommateur est représenté par le point B (Q0, P0). Avec la taxation du
prix du bien par l’État, le nouveau prix devient P1, tel que P1> P0.
Au prix P0, le surplus est l’aire du triangle ABP0. Il devient au prix P1 l’aire ACP1. On note
donc une variation négative du surplus représentée par l’aire du trapèze P0P1CB.

Section 6 : ARBITRAGE -TRAVAIL-LOISIR


1- Généralités
Le travail est une activité humaine caractérisée par une certaine pénibilité et ayant pour but de
rechercher un gain (revenu).

Quant au loisir, il désigne toute activité ne donnant pas lieu directement à un revenu.
En d’autres termes, le loisir est perçu comme le temps dont on peut librement disposer en dehors
de ses occupations habituelles et des contraintes que celles-ci imposent.

2- Cas pratique

Soit L0 le temps maximal dont dispose un individu et R son revenu disponible, avec :

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L0 = L + l où L = temps de travail et l = temps de loisir ;

R = wL + W0 où w = taux de salaire et W0 = revenu non salarial.

On suppose que cet individu achète une quantité Q d’un bien au prix P.

La contrainte budgétaire de cet individu est donc : R = P.Q

R = P.Q ⟹ wL + W0 = P.Q

⟹ w(L0 – l) + W0 = P.Q

⟹ wL0 - wl + W0 = P.Q

⟹ wL0 + W0 = P.Q + wl.

wL0 + W0 = ressources potentielles de l’individu. Ces ressources potentielles peuvent être soit
consacrées à des dépenses de consommation (P.Q), soit utilisées partiellement sous forme de
loisir. Tout se passe comme si l’individu achetait le temps de loisir (l) à un prix égal au taux
horaire de salaire (w).

3- Programme d’optimisation

La fonction d’utilité du consommateur dans ce contexte est de la forme U = U(q, l),


où q = quantité de bien de consommation et l = la consommation de loisir.

Le programme de maximisation se présente comme suit :

max U(q, l)
sc wLo + Wo = P. q + wl

Le lagrangien est donc :

L (q, l, ) = U (q, l) + (wL0 + W0 – P.q – wl)

4- Application

Soit un consommateur qui a pour fonction de consommation U (Q, l) = Q2l, où Q est un bien
de consommation et l la consommation de loisir. Il n’a que son temps libre (L0 = 14) comme
ressource. Il peut partager ce temps libre entre le travail (L) et le loisir (l).
Travail à faire
1) Quelle est sa contrainte budgétaire sachant que est le taux de salaire et P le prix du
bien de consommation.
2) Déterminer sa demande de loisir, l’offre de travail et sa demande de bien de
consommation.

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DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DU


COMPORTEMENT DU PRODUCTEUR
INTRODUCTION GENERALE
La théorie néoclassique du comportement du producteur se propose d’expliquer comment une
firme ou producteur devrait organiser sa production afin de maximiser le profit qui découlerait
de son activité. Le profit étant donné par la différence entre la recette et le coût de production,
le problème économique du producteur ou de la firme pourrait être posé comme un problème
de maximisation de la production sous une contrainte de coût ou un problème de minimisation
du coût sous une contrainte de production.
En effet si la firme se trouve en face de plusieurs technologies qui lui coûtent un même montant,
elle devra choisir celle qui donnerait lieu à une plus grande production. Par ailleurs si elle est
en présence de plusieurs technologies qui donnent lieu à un même niveau de production, elle
devrait choisir celle qui coûte le moins. La théorie postule à cet égard qu’une firme rationnelle
est celle qui utilise les facteurs de production (inputs) jusqu’au point où leur productivité
marginale en valeur sera égale à ce que le facteur lui coûte. Aussi, elle avance qu’une firme
rationnelle exploite toutes les possibilités d’affaires que l’économie ou le marché lui offre afin
de maximiser son profit.

Chapitre 1 : ANALYSE DE LA PRODUCTION


Introduction
La production est l’activité de l’homme qui consiste à combiner certains biens appelés inputs
selon une technologie donnée afin de générer un bien ou un ensemble de biens (appelés
outputs). La théorie de la production cherche à analyser la façon dont l’entrepreneur, pour un
état donné de la technologie, combine différents facteurs de production pour obtenir un produit
d’une manière économiquement efficace.
L’analyse de la production se construit essentiellement autour de la fonction de production qui,
par définition, est l’expression algébrique de la relation technologique entre l’output de la firme
et les inputs qu’elle utilise pour réaliser sa production. Si l’output est représenté par Q et les n
inputs par Xi (avec i = 1, 2, …, n), la fonction de production peut, sous une forme générale,
s’écrire : Q = Q(X1, X2,…, Xn).
Il est important de mener l’analyse de la production en fonction de l’horizon temporel car dans
le court terme, il existe certains facteurs de production qui demeurent constants alors que dans
le long terme, tous les facteurs deviennent variables. Ainsi, nous procéderons à l’analyse de la
production en fonction des deux horizons temporels, à savoir le court terme et le long terme.
Dans la suite du cours, nous supposerons que la firme pour produire, utilise deux facteurs : L et
K. Le premier représente le facteur travail et le deuxième représente le facteur capital.

I- ANALYSE DE LA PRODUCTION DANS LE COURT TERME

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1- Définition de la fonction de production de court terme


Dans le court terme, on note que le facteur capital (K) est fixe car ce n’est pas du jour au
lendemain qu’une firme peut revoir ses équipements ou sa capacité productive installée. Seul
le facteur travail (L) peut varier dans le court terme. Ainsi, les variations de la production sont
dues aux variations de L mais cela ne veut pas dire que K cesse d’être un déterminant de Q.
L’utilisation du facteur variable devrait se faire en tenant compte de la capacité installée, c’est-
à-dire du facteur fixe. Il ne faudrait pas le sous-utiliser ni l’utiliser de manière abusive. La
fonction de production de court terme peut alors s’écrire sous la forme suivante :
Q  Q(L,K0 ), avec L ˃ 0 et K0 ˃ 0 et Q = quantité produite,
où le capital K = K0 = ensemble des facteurs fixes ;
et le travail L = ensemble des facteurs variables.

2- Concept de productivité
Puisque le facteur capital (K) est fixe dans le court terme, il intervient comme paramètre et la
fonction de production définie ci-dessus devient fonction de (L) seul. Cette fonction de
production permet de déterminer 3 grandeurs : la productivité totale (PT), la productivité
moyenne (PM) et la productivité marginale (Pm).
2-1- Productivité totale ou produit totale (PT)
Elle se définit comme la quantité produite Q, obtenue en combinant une quantité de facteur
variable (L) avec un niveau donné de facteur fixe (K0).
PT = Q(L,K0) = Q
2-2- Productivité moyenne ou produit moyen (PM)
La productivité moyenne du facteur travail (PML) est le rapport de la productivité totale à la
quantité de travail utilisé et renseigne sur la contribution moyenne de chaque unité de travail
(L) dans la production, soit :
(L, )
PML = =
L L
Exemple : Pour une fonction Cobb-Douglas notée Q  Kα Lβ, les produits moyens des deux
facteurs sont donnés respectivement par PMK  Kα-1Lβ et PML  KαLβ-1.
NB : il est possible que les unités de mesure de l’output et de l’input (K ou L) soient
discordantes. Pour bien analyser la sensibilité de la production par rapport à l’input L (ou K), il
est préférable de calculer l’élasticité de la production par rapport au facteur.
L’élasticité de Q par rapport à L est : εQ,L = = et celle de Q par rapport à K est εQ,K =

Exemple : Compte tenu des résultats obtenus ci-dessus, on établit que pour une technologie
Cobb-Douglas, l’élasticité de la production par rapport au facteur K est égale à α et pour L, elle
est égale à β.
2-3- Productivité marginale ou produit marginal

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La productivité marginale ou rendement factoriel est donné par le rapport des variations de la
production et de l’input dont la variation a été à la base de la variation de la production.
La productivité marginale du facteur travail (PmL) exprime donc la variation de la productivité
totale résultant d’une variation de la quantité de travail.

PmL =

Lorsqu’on est en présence d’une fonction continue et dérivable, le produit marginal est donné
par la dérivée de Q par rapport à l’input concerné, soit :

PmL = = (L, ).

Exemple : Pour la fonction de production Cobb-Douglas retenu ci-dessus (Q  Kα Lβ), le


produit marginal de X1 est PmX1  αX1α-1X2β et celui de X2 par PmX2  βX1α X2β-1.
NB : Lorsque la productivité marginale d’un facteur devient négative, cela suppose que la firme
en fait un mauvais usage ou un usage excessif et qu’il faudrait en réduire l’usage.
3- Représentation graphique

O’ M

Zone I Zone II Zone III Q


C

O L
B
A
PM,
C
Pm
PML

PmL

O B’ M’ L

Figure 1 : Relation entre production totale, moyenne et marginale : loi de la


3-1-production
Commentaire de la figure
marginale 1
décroissante

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L’observation de la figure 1 montre que dans un premier temps, le produit marginal du facteur
variable est positif et évolue à un rythme croissant. Après un certain moment, il demeure positif
mais il évolue à un rythme décroissant. Après un certain seuil, il devient négatif et rejaillit
négativement sur l’échelle de production.
Par ailleurs, il ressort des deux graphiques superposés qu’une firme rationnelle ne peut pas
organiser sa production dans la zone III car dans cette zone, le produit marginal du travail est
négatif. Il en est de même pour la zone I car dans cette zone le produit marginal est supérieur
au produit moyen du travail. Ceci suppose que dans la zone I, le facteur fixe est sous-exploité
or la rareté des ressources nous impose de ne pas gaspiller. L’utilisation du facteur fixe devient
optimale lorsque le produit moyen du travail atteint son maximum et devient égal au produit
marginal.
La zone II est qualifiée de zone de validité de la fonction de production en ce qu’elle n’est pas
caractérisée par une sous-utilisation du facteur fixe ni par une sur-utilisation anti-économique
de ce dernier. Dans cette zone, on vérifie que le produit marginal de L est positif et évolue à un
rythme décroissant, soit : QL'(L, K0) > 0 et QL(L, K0)  0.
NB : On dit que le facteur fixe est sous-utilisé lorsque l’élasticité de l’output par rapport au
facteur variable est supérieure à un (zone I) et on dit qu’il connaît une sur-utilisation
économiquement tolérable lorsque l’élasticité est comprise entre zéro et un (zone II appelée
zone de validité). Lorsque l’élasticité devient négative, on parle d’une sur-utilisation anti-
économique (zone III).

3-2- Loi de la productivité marginale décroissante ou des rendements décroissants


Lorsqu'on associe de plus en plus de facteur variable X1 à une quantité donnée de facteur fixe
X2, l'accroissement de la production peut être, soit plus fort, soit identique, soit plus faible que
l'accroissement du facteur variable.
Même si dans la réalité toutes les situations sont possibles, le bon sens et la logique conduisent
cependant, lorsqu'on généralise, à privilégier la dernière hypothèse, connue sous le nom de
« loi des rendements décroissants » (ou loi de la productivité marginale décroissante, ou enfin
hypothèse des rendements factoriels décroissants) qui stipule que lorsque l’on accroit
l’utilisation d’un facteur de production variable, la quantité des autres facteurs étant fixe,
on atteint un point au-delà duquel le produit marginal décroit.

II- ANALYSE DE LA PRODUCTION DANS LE LONG TERME


Dans le long terme, tous les inputs deviennent variables. Ainsi, la firme a une plus grande marge
de manœuvre en termes de possibilité de combinaison des facteurs. Si les deux sont
substituables, la firme peut réaliser un même niveau de production en se servant de plusieurs
combinaisons d’inputs. Le lieu géométrique de ces différentes combinaison s d’inputs est
appelé isoquant ou courbe d’isoproduit.

1- Représentation graphique de l’isoquant (ou courbe d’isoproduit)

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A
K1

B Q0
K2

0 L
L1 L2

Figure 2 : un isoquant
Les combinaisons A et B ne sont pas identiques mais puisqu’elles sont sur le même isoquant,
elles donnent lieu à un même niveau de production Q0. Le passage de A à B se traduit par une
diminution de la quantité utilisée de K et un accroissement de la quantité utilisée de L. Ces
variations n’ont pas altéré ou accru l’échelle de production car l’ajustement des quantités des
deux facteurs s’est fait en fonction de la productivité marginale de chaque input. Etant donné
que sur l’isoquant, le niveau de production est constant, on peut écrire :
Q0 = Q(L, K).
Remarque : un accroissement de l’un ou l’autre des deux (2) facteurs variables engendre une
augmentation de l’output.

A D
K1

Q2
K2 B
C
K3
Q1

0 L
L1 L2 L3

Figure 3 : Carte d’isoquants

L’output (Q1) peut être obtenu indifféremment avec les combinaisons A,B ou C.
L’output (Q2) est obtenu en maintenant constant le capital K1 mais en augmentant le facteur
L de L1 à L2.
2- Taux marginal de substitution technique (TMST)

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La différentielle de la relation Q0 = Q(L, K) donne :


dQ0 = PmL.dL + PmK.dK = 0.
Après arrangement, on arrive à définir le taux marginal de substitution technique (TMST)
comme étant le rapport des productivités marginales des deux inputs, soit :

/ =- =

Exemple : Pour une technologie Cobb-Douglas d’expression Q  LαKβ, le taux marginal de


substitution technique est donné par :

/ =

NB : Géométriquement, le taux marginal de substitution technique peut s’interprété comme la


pente à un point précis de l’isoquant. Lorsqu’on passe de A à B, on constate que la pente de
l’isoquant décroît. Ceci tient au fait que le facteur K en devenant relativement rare, voit son
produit marginal augmenter et le facteur L en devenant relativement abondant, voit son produit
marginal diminuer, d’où une baisse du TMST.
3- Elasticité de substitution
Lorsque l’on passe de A à B, on observe également un changement du rapport des facteurs
(K/L) ou de la combinaison des inputs. Ceci est dû au fait que le passage de A à B se traduit par
un changement du TMST, c’est-à-dire un changement du rapport des productivités marginales
des facteurs. Pour calculer la sensibilité du rapport des facteurs par rapport au TMST, Hicks a
proposé le concept d’élasticité de substitution. Il s'agit d'un indicateur permettant de mesurer
l'impact d'une modification de la structure des prix relatifs des facteurs sur la combinaison
productive. Ce dernier s’écrit comme suit :
( ) ( / ) ( ) ( )
= x /
= = /
/ /

Exemple : dans le cas d’une fonction de type Cobb-Douglas, le logarithme népérien du TMST
est : lnTMST = ln + ln . En calculant l’élasticité de substitution, on obtient 1.

+-
4- Rendements d’échelle et fonctions de production homogène

4-1- Rendements d’échelle


Lorsque l’on s’intéresse à l’effet d’une variation équi-proportionnelle de tous les facteurs de
production sur l’output, on procède à l’analyse des rendements d’échelle. Ces derniers peuvent
être croissants, constants ou décroissants. Soit t, un scalaire par lequel on augmente les quantités
utilisées de tous les facteurs. On dira qu’une technologie est caractérisée par :
(1) des rendements constants à l’échelle si Q(tL, tK) = tQ0 ;
(2) des rendements croissants à l’échelle si Q(tL, tK) > tQ0 ;(Economie d’echelle)
(3) des rendements décroissants à l’échelle si Q(tL, tK) < tQ0.(Désequilibre d’echelle)

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Dans la situation (1), on observe un accroissement de la production dans les mêmes proportions
que les inputs alors que dans la situation (2), il y a accroissement plus que proportionnel et dans
la situation (3), il y a accroissement moins que proportionnel.
Exemple : Pour la fonction de production Cobb-Douglas notée Q  X1αX2β, posons m = α + β.
La nature des rendements d’échelle dépendra de la valeur prise par les différents paramètres.
On aura des rendements d’échelle constants si α + β = 1, des rendements d’échelle croissants si
α + β > 1 et des rendements d’échelle décroissants si α + β < 1.
Représentation graphique des trois (3) cas de rendements d’échelle

C
4K C K4 80 4K C
40 30

2 B 2 B 2 B
30
20 15
1 A 1 A 1 A
10 10 0 10
0 0
1 2 1 2 4 L
1 2 4 L 4 L
Rendements d’échelle Rendements d’échelle Rendements d’échelle
constants croissants décroissants

4-2- Fonctions de production homogène


Une fonction de production est dite homogène de degré m, lorsqu’en multipliant tous les
facteurs de production par une constante t, on obtient une expression de la forme :
Q(tL, tK) = tm Q(L, K).
Dans ces conditions, une technologie à rendements d’échelle constants doit être homogène de
degré 1, une technologie à rendements d’échelle croissants doit être homogène d’un degré
supérieur et une technologie à rendements d’échelle décroissants doit être homogène d’un degré
inférieur de l’unité.
Propriétés des fonctions de production homogènes

1ère propriété : Les dérivées 1ères d’une fonction homogène de degré (m) sont des fonctions
homogènes de degré (m-1).
2ème propriété : Lorsqu’une fonction de production à deux (2) variables est linéairement
homogène (ou est à rendements d’échelle constants), il est possible de la ramener à une fonction
de production à une variable.

5- Théorème d’Euler
Lorsqu’une fonction de production est linéairement homogène, le théorème d’Euler s’exprime
sous forme d’identité.

Soit Q = Q(K,L) avec = = PmK et = = PmL

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Alors ′
.K + ′
.L = Q.
Sous forme générale, le théorème d’Euler établit que pour une fonction de production
homogène de degré m, on vérifie l’égalité ci-après :

∑ = m.Q(Xi) = m.Q avec = Pm (production marginale).

NB :
Si on suppose que les facteurs de production sont rémunérés à leur productivité
marginale(idéologie des libéraux), en appliquant, le théorème d’Euler, il s’ensuit que la
rémunération totale des facteurs est égale à la production. En d’autres termes, la production est
juste suffisante pour rémunérer les facteurs de production. Puisque toute la production sert à
rémunérer les facteurs de production, il n’y a pas de résidu et on dit qu’il y a épuisement total
du produit (règle de l’épuisement du produit dans le cas d’une fonction de production
homogène de degré 1) : dans ce cas, le profit est nul.
Si l’on considère un producteur quelconque, son offre sera soit nulle, soit indéterminée. En
effet, puisque les rendements sont constants, le coût unitaire est le même quel que soit le niveau
de production. Donc si le prix de l’output est inférieur à ce coût unitaire, il n’y aura pas de
production : s’il lui est juste égal, il peut y avoir production mais le niveau de celle-ci sera
indéterminé. Le profit étant nul, quelle que soit la quantité produite, le prix de vente est égal au
coût.
Enfin, si le prix de l’output est supérieur au coût unitaire, l’entrepreneur a intérêt à développer
indéfiniment sa production.

III- DIFFERENTES FONCTIONS DE PRODUCTION


1- La fonction Leontief
La fonction Leontief est une fonction à facteurs ou inputs complémentaires.
Supposons que pour obtenir une unité d’output, il soit nécessaire d’utiliser v unités de capital
et u unités de travail, v et u étant des coefficients techniques, fixes.
Pour obtenir une quantité Q d’output il faudra donc unités de capital et unités de travail, si
la firme dispose de K et L, les quantités respectives de capital et de travail.
Le capital et le travail étant utilisés dans des proportions fixes, on peut déduire que toutes les
combinaisons efficientes vérifient les égalités : Q = = ⟹ K = L.

Le rapport nous indique la proportion selon laquelle le travail et le capital doivent être
combinés dans la production. Les quantités de capital et de travail nécessaires pour obtenir Q
étant fixées, toute quantité excédentaire de K ou de L reste inutilisée. La fonction de
production se présente alors sous la forme :
Q = min ( , ), ce qui signifie que la production s’établit à un niveau défini par la quantité
disponible du facteur le moins abondant.
Si on fait varier l’un des facteurs de production l’autre restant constant, le niveau de production
ne change pas. En d’autres termes la productivité marginale du facteur variable est égale à zéro.

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La variation de la production est proportionnelle à la variation des inputs. Le TMST n’a donc
pas de signification ici, car la substitution n’est pas possible.
Cette fonction de production est homogène de degré un (1) car un accroissement équi-
proportionnel des deux facteurs entraîne une variation dans les mêmes proportions de l’output.
2- La fonction Cobb-Douglas
La fonction Cobb-Douglas a été introduite en 1928 par deux américains, Charles William Cobb
et Paul Douglas. Elle se présente comme suit :
Q = AKαLβ avec :
Q = quantité produite ;
A= constante de dimension ou paramètre d’efficacité technologique ;

K et L les quantités des facteurs capital et travail ;


α et β les élasticités de la production (output) ou les paramètres de distribution du


produit (Q) par rapport aux facteurs K et L. Ainsi α indique de quel pourcentage (%) Q

s’accroît lorsque la quantité de capital augmente de 1%.


La fonction Cobb-Douglas a les caractéristiques suivantes :
– Ses isoquants sont strictement convexes (<0)par rapport à l’origine des axes ;
– Elle est homogène de degré (α + β) ;
– Son élasticité de substitution est égale à 1.
Cette fonction est beaucoup utilisée à cause de la simplicité qui caractérise sa manipulation.
Mais fort malheureusement, elle présente un inconvénient majeur : elle a une élasticité de
substitution qui est toujours égale à l’unité et pourtant il est possible d’avoir des valeurs de
l’élasticité de substitution différentes de l’unité.
Remarque :
Dans le but de faire face à la faiblesse que présente la fonction Cobb-Douglas, à savoir rendre
compte d’observations où l’élasticité de substitution mesurée avait été trouvée différente de
l’unité, la fonction CES que l’on appelle aussi SMAC (des noms de Solow, Minhas, Arrow et
Chenery) a été proposé en 1961.

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Chapitre 2 : ANALYSE DES COÛTS


Introduction
La théorie néoclassique de l’entreprise admet que l’entrepreneur recherche un maximum de
profit. Ce comportement rationnel de l’entrepreneur le conduit à définir les choix optimaux de
production et de demandes rationnelles des facteurs. L’entreprise produit donc des biens et des
services en étant soumise à une contrainte technique traduite par sa fonction de production.
L’utilisation de facteurs entraîne des coûts de production de diverses natures. Les conditions
physiques de la production, le prix des ressources et la conduite économiquement efficiente
d’un entrepreneur concourent à déterminer le coût de production d’une entreprise. Etant donné
que l’analyse de la production a été envisagée en fonction de l’horizon temporel, nous
envisagerons aussi l’analyse des coûts en deux temps. La fixité d’un facteur dans le court terme
a des conséquences sur la structure des coûts et même sur les décisions à prendre par la firme
en termes de production.
I- GENERALITES
Pour produire son output Q, la firme doit acheter les inputs L et K sur le marché des facteurs
respectivement aux prix s et u. Ainsi, on peut définir le coût de production comme étant la
somme des dépenses engagées par la firme pour générer l’output Q.
On écrit : C = s.L + u.K.
Puisque les inputs L et K concourent à la réalisation de l’output Q, on peut également exprimer
le coût de production comme une fonction de Q.
On écrit alors : C = C(Q).

II- ANALYSE DES COUTS A COURT TERME


1- Le coût total de production de court terme (CTCT)
A court terme, le facteur K est maintenu constant alors que le facteur L est variable. Ainsi, la
fonction de coût total s’écrira :
CT  s.L  u.K0.
On distingue deux composantes du coût total, à savoir le coût variable et le coût fixe.
Le coût variable (CV) correspond au produit s.L tandis que le coût fixe (CF) correspond au
produit u.K0.
Ainsi, la fonction de coût total peut aussi s’écrire :
CT = CV + CF = g(Q) + CF.
Représentation graphique
COÛT TOTAUX=COÛT VARIABLE +COÛT FIXE

Compte tenu de l’évolution de la production dans le court terme (rendements croissants,


constants et puis décroissants), la courbe de coût total aura dans un premier temps une pente
positive mais décroissante et ensuite une pente positive et croissante. Ainsi, la courbe de coût
total aura l’allure de la lettre S renversée.

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CT
Coût
total

CF

0 Q

Figure 1 : courbe de coût total de court terme

1-1- Le coût fixe total (CFT)


Le coût fixe représente l’ensemble les dépenses effectuées par l’entreprise pour l’acquisition
des facteurs fixes. Ces dépenses sont en effet effectués quel que soit le niveau de production
(même si la production est nulle). Le coût fixe ne dépend donc pas de l’échelle de production.
Remarque : on peut déterminer le coût fixe moyen (CFM), qui est égal au coût fixe total (CFT)
divisé par la quantité produite (Q).

CFM =
Représentation graphique
Coûts

CFT

CFM
0 Q
1

Figure 2 : courbes de coût fixe moyen et de coût fixe total de court terme

1-2- Le coût variable total (CVT)


C’est la somme des dépenses effectuées pour acquérir les facteurs de production variables. Ces
dépenses augmentent à mesure que la firme augmente sa production ; le coût variable dépend
du volume de la production Q.
Remarque : on peut déterminer le coût variable moyen (CVM), qui est égal au coût variable
total (CVT) divisé par la quantité produite (Q).

CVM =

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Représentation graphique

Coûts
CVM
unitaires

0 Q
Figure 3 : courbe du coût variable moyen
2- Le coût total moyen (CTM) de court terme
Le coût moyen ou coût total moyen désigne le coût de production d’une unité d’output. Il
s’obtient par le rapport entre le coût total de production et la quantité d’output généré, soit :

CTM =
Le coût moyen étant le rapport du coût total avec le volume de production Q, on arrive à établir
que le coût moyen est égal à la somme du coût variable moyen et du coût fixe moyen, soit :

CTM = + = CFM + CVM

Remarque :
– A court terme, le CTM et le CVM sont distincts à cause de la présence de coûts fixes.
– Le prix du produit permettant de faire face à l’ensemble des coûts variables est la condition de
fonctionnement de l’entreprise ; le minimum du CVM est le seuil de fermeture de l’entreprise.
– Tout comme la courbe de coût total, la courbe de coût variable aura dans un premier temps
une pente positive mais décroissante et ensuite une pente positive et croissante. Ainsi, la
courbe de coût variable aura elle aussi l’allure de la lettre S renversée.

3- Le coût marginal
Il représente l’impact d’une variation de Q sur le coût total. En d’autres termes c’est le coût
supporté par la firme pour générer une unité additionnelle d’output.
En présence de données discrètes le coût marginal est donné par le rapport suivant :

Cm = ∆

Lorsqu’on se trouve par contre devant une fonction de coût continue et dérivable, on peut
calculer le coût marginal en calculant la dérivé de CT par rapport à Q, soit :

Cm = = g’(Q).

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Remarque : La dérivée du coût total est égale à celle du coût variable car la dérivée du coût
fixe est nulle. Ceci montre que la courbe représentative du coût variable aura la même allure
que celle de la courbe de coût total.

Représentation graphique
Coût
Cm
marginal
CVM

0 Q

Figure 4 : courbe du coût marginal


4- Représentation graphique de synthèse

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CT
Coût total

CF

0 Q

Cm
Coûts CTM
unitaires

N CVM

CFM
0 Q
R R’
Figure 5 : courbes des coûts de court terme
III- ANALYSE DES COUTS A LONG TERME
1- Le coût total de long terme (CTLT)

1-1- Définition
A long terme, tous les facteurs de production sont variables. En considérant que la firme
n’emploie que deux facteurs, le capital (K) et le travail (L), le coût total de production sera
CT = CT(K, L).
En supposant que le capital et le travail ont pour coûts unitaires respectifs u et s, le coût total
sera : CT = uK + sL.

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La représentation graphique de CT est appelée courbe d’isocoût et désigne le lieu de toutes les
combinaisons des facteurs K et L que l’entrepreneur est en mesure de se procurer pour un
niveau donné de coût. En d’autres termes, l’isocoût est l’ensemble des combinaisons de (K, L)
qui entraînent le même coût total. Il a une pente négative égale au rapport des prix des
facteurs de production.

Isocoût

0 L
Figure 6 : Courbe d’isocoût

1-2- La courbe de coût total de long terme (CTLT)


La courbe de coût de long terme est une courbe enveloppe des courbes de coût de différentes
sous-périodes qui forment la longue période.
Elle décrit le coût de production minimum de chaque volume de production quand la firme peut
ajuster de façon optimale tous ses moyens de production.

Représentation graphique

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CT
CTCT1
CTCT2
CTCT3
C’’
CTLT

C’

0 Q
Q1 Q2 Q3

Figure 7 : courbe de coût total de long terme


Remarque :
 A chaque taille d’usine correspond une courbe de coût total de court terme ;
 une usine de petite taille à un coût total = CTCT1 ;
 celle de taille moyenne à un coût total = CTCT2 ;
 et celle de grande taille à un coût total = CTCT3.
Chaque niveau de production (Q) peut être atteint avec différentes tailles d’usine, et à des
niveaux de coûts différents. Par exemple, le niveau de production (Q3) peut être atteint avec
l’un des trois coûts C, C’, C’’.
Si en longue période, l’entrepreneur pense qu’il devra produire la quantité (Q3), il choisira la
taille d’usine qui permet de produire avec le minimum de coût c’est-à-dire l’usine de grande
taille CTCT3. En définitive, on retient que la courbe de coût total de long terme (CTLT) est
représentée par les minima des courbes de CT de court terme.
2- Le coût moyen de long terme

2-1- définition
Le coût moyen de long terme (CMLT) est le rapport entre le coût total de long terme (CTLT) et
la production. Il est donné par l’expression :

CMLT 

2-2- La courbe de coût moyen de long terme (CMLT)

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La courbe représentative du coût moyen de long terme a une concavité tournée vers le haut.
C’est une courbe enveloppe qui ramasse plusieurs courbes de coût moyen de courtes périodes.
La configuration générale des courbes de CM s’exprime par une courbe en forme de « U ».
Cette configuration particulière s’explique par la notion des rendements d’échelle.

CMCT1
CM CMCT2
C’’
CMCT3

CML
C ’

C
A B
O Q
Q1 Q2 Q3

Figure 8 : Courbe de coût moyen de long terme


En définitive, la courbe de coût moyen de long terme, est celle qui joint les points minima
des courbes de coût moyen de court terme. C’est la courbe-enveloppe des courbes de CM
de court terme.
En longue période, pour un niveau donné d’output, l’entrepreneur choisit la taille de
l’équipement qui lui permet de produire avec le minimum de CM (c’est la même taille qui
permet également de produire avec le minimum de CT).
NB : Les courbes de coût moyen de court et de long termes se ressemblent dans la mesure où
elles ont chacune une forme en U. Les raisons sont cependant très différentes :
– La courbe de coût moyen de court terme (CMCT) a une forme en U, parce que la baisse
du coût fixe moyen finit par être plus que compensée par la hausse du coût variable
moyen, cette dernière survenant parce que le produit moyen atteint un maximum et puis
décline.
– La forme en U de la courbe de coût moyen de long terme (CMLT) s’explique par les
rendements d’échelle croissants ou décroissants dans la fonction de production.

3- Le coût marginal de long terme (CmLT)


La courbe de coût marginal de long terme indique le montant minimum d’accroissement du
coût lorsque le produit augmente et le montant maximum que l’on peut économiser lorsque le
niveau du produit est réduit. Elle a la même allure que la courbe de coût marginale de court
terme. Elle coupe la courbe de coût moyen lorsque cette dernière atteint son minimum.

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Pour un niveau donné d’output Q, le coût marginal de long terme (CmLT) doit être égal au coût
marginal de court terme (CmCT) associé à la taille optimale de l’usine pour produire une quantité
Q.

Représentation graphique
CM CmCT
Cm
CMCT
CmLT
CMLT

O B
Q
Q1 Q2

Figure 8 : Courbe de coût marginale de long terme


Analyse du graphique
 Le CMLT est minimum pour le volume de production tel que les courbes de CMLT et de
CmLT se coupent en un point C.
 Pour un établissement donné, au point A correspondant au produit Q1, CMCT et CMLT
sont égaux. Par conséquent, le coût total de court terme est aussi égal au coût total de
long terme. En effet, CMCT = CTCT/Q et CMLT = CTLT/Q ; si CMCT = CMLT, alors
CTCT = CTLT.
 Pour des produits plus petits que Q1, CMCT est plus élevé que CMLT et le coût total de
court terme est donc plus élevé que le coût total de long terme. Par conséquent pour un
accroissement du produit en direction de Q1, le coût marginal de long terme, quelle que
soit sa valeur, doit être supérieur au coût marginal de court terme. Donc CmLT se situe
au-dessus de CmCT à gauche du point A.
 Pour un accroissement du produit au-delà de Q1, CMCT est supérieur à CMLT et le coût
total de court terme dépasse le coût total de long terme.
 Le déplacement de Q1 vers les points situés à sa droite s’est fait d’un point où le coût
total de court terme et le coût total de long terme sont égaux vers des points où le coût
total de court terme excède le coût total de long terme. Par conséquent le taux de variation
du coût total ou coût marginal doit être plus important pour la courbe de court terme que
pour celle de long terme. En conclusion, on retient que quelle que soit la valeur du CmLT,

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elle doit être supérieure à celle du CmCT à gauche de Q1 ; par contre, elle doit être
inférieure à CmCT à droite de Q1.

IV- LE PROBLEME ECONOMIQUE DU PRODUCTEUR


1- La maximisation du profit
Le problème économique de base de la firme est celui de maximiser son profit. Ce dernier est
fonction de la quantité d’output et a pour expression : (Q) = RT(Q) – CT(Q).
La recette totale (RT) de l’entrepreneur est égale au produit du nombre d’unités vendues (Q)
et du prix unitaire (P) de l’output, c’est-à-dire RT = P.Q.

Son profit ( ) peut alors s’écrire sous la forme : = PQ – CT(Q).


La maximisation du profit vérifie les deux conditions suivantes :
– Condition nécessaire : on annule la dérivée première de par rapport à Q, c’est-à-
dire = 0 = P – Cm ⟹ P = Cm (coût marginal).

– Condition suffisante : la dérivée seconde doit être négative, c’est-à-dire < 0.

Or = - CT’’(Q) = - Cm’ (Q). Donc < 0 ⟹ Cm’ (Q) > 0. On en déduit donc que le Cm
doit être croissant pour la valeur de l’output qui maximise le profit.
En somme, pour maximiser son profit, l’entrepreneur doit choisir le niveau de production
pour lequel le Cm est croissant et égal au prix de vente (généralement le prix du marché) du
produit.
2- La maximisation de la production sous-contrainte du coût total
Supposons qu’un entrepreneur dispose d’un montant CT pour acheter les inputs (K, L) aux
prix unitaires respectifs u et s. Le coût total de production est donné par la relation
CT = uK + sL. Si l’entrepreneur est disposé à dépenser totalement le montant CT pour réaliser
le niveau de production le plus important possible, il est amené à résoudre le programme
primal suivant :
max Q = Q (K, L)
s. c. CT = uK + sL
Le lagrangien associé à ce programme est : ℒ (K, L, ) = Q(K, L) + (CT – uK – sL).

3- La minimisation du coût de production (ou dépenses) sous-contrainte du niveau


d’output
L’entrepreneur s’étant fixé comme objectif la quantité Qo d’output, il veut déterminer le coût
minimum pour atteindre cet objectif. La détermination de ce coût minimum revient à résoudre
le programme dual de l’entreprise qui se présente de la façon suivante :

min (uK + sL)


s. c. Qo = Q (K, L)

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Le lagrangien qui en découle est : ℒ (K, L, ) = uK + sL + [(Qo – Q(K, L)].

V- GESTION OPTIMALE DE LA FIRME


Il est question ici de définir les règles à observer par une firme qui se veut techniquement
efficace et qui voudrait faire une entrée réussie sur le marché dans lequel elle aura à vendre son
output.
1- Gestion optimale dans le court terme

1-1- Méthode algébrique


Puisque K est fixe dans le court terme, le problème de maximisation du profit peut s’écrire :
Max   P.Q(L,K0 )  (s.L  u.K0).
En dérivant la fonction de profit par rapport à L et en annulant la dérivée, on obtient :
P.PmL – s = 0.
Le produit P.PmL (produit marginal réel) donne le produit marginal en valeur du facteur L,
c’est-à-dire le produit marginal du facteur L valorisé au prix auquel l’output est vendu, c'est-à-
dire P.
On peut établir que : P.PmL = s.
Cette relation suggère que la firme arrêtera d’engager des unités additionnelles du facteur L
lorsque le produit marginal en valeur du facteur sera égal à ce que le facteur coûte à la firme.
On peut encore établir qu’à l’équilibre, on doit observer l’égalité :
PmL = s/P.(salaire réel)
Ceci laisse entendre que la firme rémunère le facteur en fonction de sa productivité marginale.
Cette dernière correspond donc au salaire réel, c’est-à-dire au rapport salaire sur prix.
1-2- L’approche graphique
La fonction de profit peut être écrite comme suit :
  P.Q  (s.L  u.K0).
En résolvant cette relation par rapport à Q, on obtient l’isoprofit() qui est une équation qui met
en relation Q et L afin de réaliser un même niveau de profit.
 . s
Soit Q = + L
En dérivant Q par rapport à L, on obtient la pente de la droite d’isoprofit qui est positive et égale
à s/P. On peut ainsi dans un plan (L, Q), représenter des droites parallèles représentant différents
niveaux de profit. Si on ajoute au graphique la courbe de production, la quantité du facteur (L)
à utiliser (L*) est celle qui égalise la pente de la fonction de production (PmL) à la pente de la
droite d’isoprofit (s/P). En d’autres termes, L* s’obtient au point de tangence entre la courbe de
production et la droite d’isoprofit.
2- Gestion optimale dans le long terme
Dans le long terme, le problème de maximisation du profit s’écrit comme suit :
Max   P.f(L, K )  (s.L  u.K).
En dérivant la fonction de profit par rapport à L et K et en annulant les deux dérivées, on obtient
:

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P.PmL – s = 0 ou P.PmL = s,
P.PmK – u = 0 ou P.PmK = u.
Ces résultats montrent que la firme devrait engager les deux facteurs en fonction de leurs
productivités marginales. En faisant le rapport des productivités marginales en valeur des deux
facteurs, on arrive à établir que pour être techniquement efficace, la firme doit égaliser son taux
marginal de substitution technique au prix relatif des facteurs, soit :
PmL s
TMST = =

Graphiquement, cette condition d’équilibre est établie en faisant un rapprochement de la pente


de l’isoquant avec la pente de l’isocoût.
3- Taille optimale de la firme
Admettons que l’on soit en présence d’une firme utilisant deux facteurs de production : L et K.
Dans le court terme, le facteur K est fixe alors que L est variable. Pour réaliser la production
Q0 dans le court terme, la firme doit utiliser la quantité du facteur LCT compatible à la norme
fixée par K.

Isoquant
K

KCT A

Isocoût(CT) CT=uk+sL
E
K*

Q0
0
LCT L* L
Figure 9 : Equilibre du producteur

Il se dégage de ce graphique que la réalisation de Q0 dans le court terme (point A) coûte plus
cher que si l’on se trouvait au point E, point qui peut être envisagé dans le long terme. Si la
firme avait la possibilité de faire varier le facteur K, elle l’aurait fait mais sa fixité ne le lui
permet pas. Ceci montre que dans le long terme, la firme a la possibilité de s’ajuster de manière
à maximiser son profit alors que dans le court terme, c’est le facteur fixe qui détermine les
possibilités de production.
4- Sentier d’expansion de la firme

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Dans le graphique ci-dessous, on considère que le budget dont dispose la firme pour réaliser sa
production croît, ce qui lui permet aussi d’accroître sa production. Durant ce processus
d’accroissement de la firme, elle est appelée à observer les règles d’une bonne gestion. Ainsi,
elle est tenue de respecter le critère d’efficacité technique : TMST = s /u.

K
Sentier d’expansion

E3

E2

E1

0 L

Figure 10 : Sentier d’expansion de la firme

On définit le sentier d’expansion de la firme comme étant la courbe ou droite faite des
différentes combinaisons d’inputs permettant à la firme de réaliser son équilibre pour différents
niveaux de budget alloué à sa production. Elle peut être représentée par une fonction appelée
eutope(equation du sentier d’expansion) et qui met en relation K et L à partir de la condition
d’efficacité technique.
Exemple : Pour une technologie Cobb-Douglas Q  LαKβ, à l’équilibre on doit vérifier l’égalité
suivante :
TMST = =

Ainsi, on peut écrire l’eutope comme suit : K = L

NB : Si l’on veut passer de la fonction de coût donnée par la somme des dépenses engagées
pour disposer des deux inputs à une fonction de coût qui dépend du niveau de l’output Q, on se
sert de l’eutope.
Exemple : En considérant la fonction de production de type Cobb-Douglas ci-dessus, on arrive
à établir que :
 le coût total est donné par : CT = sL
 la fonction de production s’obtient par : Q = [ ]β Lα+β, ce qui permet de déduire que
L=[ ]β/(α+β) Q1/(α+β)

 CT = s.[ ]β/(α+β) Q1/(α+β)

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VI- OFFRE DE LA FIRME


La fonction d’offre met en relation l’output et le prix auquel il est vendu sur le marché. La
décision d’offrir un bien sur le marché dépend du niveau du prix auquel il est vendu ainsi que
de la structure des coûts. La firme devra en effet observer l’égalité P = Cm.
1- Le seuil de fermeture
Si le prix du marché est PF, un niveau de prix qui permet à la firme de ne couvrir que son coût
variable, la firme pourrait arrêter de produire car la perte qu’elle va enregistrer sera identique à
celle qu’elle connaîtrait si elle ne produisait pas.
2- Le seuil de rentabilité
Si le prix se situe au niveau de PR, un niveau de prix qui permet de couvrir toutes les charges
productives, on dira que la firme est au niveau du seuil de rentabilité car elle ne réalise ni
bénéfice ni perte.
3- La courbe d’offre
Généralement c’est pour des niveaux de prix supérieurs à PR que la firme décide d’offrir son
bien sur le marché. On conclut ainsi que la courbe d’offre de la firme correspond à la partie
ascendante de la courbe de coût marginal en partant du seuil de rentabilité.

Cm
CM

CVM

PR

PF

0 Q

Figure 11 : courbe d’offre de la firme

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TROISIEME PARTIE : THEORIE DE LA FIRME ET


ORGANISATION DU MARCHE
INTRODUCTION GENERALE
Une firme est une entreprise industrielle ou commerciale telle que désignée par sa raison
sociale. Le marché est quant à lui constitué d’individus et d’entreprises en relation les uns avec
les autres pour acheter ou vendre un certain type de bien de consommation ou de facteur de
production. Il est caractérisé par la nature du bien ou du facteur échangé et par l’ensemble des
agents qui l’achètent ou le vendent, à savoir les offreurs et les demandeurs. Par leur interaction
se détermine un prix permettant aux transactions d’avoir lieu. Ainsi, le prix d’équilibre est un
accord ou un compromis entre offreur(s) et demandeur(s).
Selon la nature, on distingue quatre (4) types de marchés, à savoir le marché des biens et
services, le marché du travail, le marché des capitaux (marché monétaire et marché financier)
et le marché de change. Le fonctionnement d’un marché dépend du nombre d’intervenants sur
celui-ci aussi bien du côté de l’offre que de la demande.
Lorsqu’il n’y a qu’un seul offreur (monopole) ou qu’un seul acheteur (monopsone) sur le
marché, celui-ci a la possibilité de fixer le prix (price maker) alors que s’il y a plusieurs offreurs
et acheteurs, un agent économique aura du mal à fixer seul le prix auquel les transactions
pourront s’effectuer. Dans ces conditions, c’est l’interaction entre offre et demande globales
qui fixe le prix d’équilibre, et les intervenants se rangent derrière ce prix (price taker). Le
tableau ci-après présente les différents types de marché que l’on peut rencontrer eu égard au
nombre d’intervenants.

Offreurs Un seul Quelques Plusieurs

Demandeurs

Un seul Monopole bilatéral Monopsone contrarié Monopsone

Quelques Monopole contrarié Oligopole bilatéral Oligopsone

Plusieurs Monopole oligopole Concurrence

Avant d’envisager l’analyse des différents types de marchés, il faudrait noter que les objectifs
des consommateurs et des firmes ainsi que leurs comportements d’optimisation ne changent
pas quel que soit le type de marché dans lequel ils se retrouvent. En concurrence parfaite ou
imparfaite, une firme rationnelle recherche un profit maximum et un consommateur rationnel
cherche à maximiser l’utilité que lui procurent les biens achetés.

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Chapitre 1 : LE MARCHE DE CONCURRENCE PURE


ET PARFAITE
INTRODUCTION
La concurrence pure et parfaite se rencontre rarement dans la réalité. Son étude est néanmoins
essentielle à la compréhension de la formation des prix sur les marchés ainsi qu'à la
compréhension d'autres structures de marché telles que le monopole ou l'oligopole.
La concurrence pure et parfaite est une structure de marché mettant en présence une multitude
d’acheteurs et d’offreurs de petites tailles, de sorte que leurs décisions individuelles d’achat ou
de vente n’aient aucun effet sur le prix du marché.
Le modèle de la concurrence pure et parfaite (CPP) se définit par un certain nombre
d'hypothèses essentielles et constitue l'un des fondements de la théorie néoclassique. Ce sont
ces hypothèses qui permettent de comprendre la détermination du prix sur le marché, le
comportement de la firme ainsi que le fonctionnement des mécanismes du marché.
En régime de concurrence pure et parfaite (CPP), on cherche à savoir comment le prix et la
production sont déterminés à court et à long terme.

Section 1 : LES HYPOTHESES DU MARCHE DE CPP


Le marché de concurrence pure et parfaite est un marché présentant les caractéristiques
fondamentales suivantes : l’atomicité des intervenants, l’homogénéité du produit, la libre
entrée, la transparence et la mobilité des facteurs de production.
1- Atomicité du marché
Elle stipule qu’il existe un grand nombre d’acheteurs et de vendeurs sur le marché de telle sorte
qu’aucun agent ne puisse contribuer par ses décisions à modifier de manière significative le
prix d’équilibre. En d’autres termes les intervenants sont si nombreux sur le marché et si petits
que personne ne peut se prévaloir d’un quelconque pouvoir en ce qui concerne la fixation du
prix du bien sur le marché. Cette caractéristique peut disparaître lorsqu’il n’y a qu’une seule
firme sur le marché ou lorsque les firmes se concentrent au sein d’un cartel ou d’une autre forme
d’entente. Aussi, la concurrence pure et parfaite cesse d’être de mise lorsque les consommateurs
se regroupent dans des associations ou ligues afin d’influencer les mécanismes de fixation du
prix sur le marché.
2- Homogénéité des produits
Les produits échangés sont parfaitement identiques, vendus dans les mêmes conditions et les
acheteurs sont indifférents à l’identité du vendeur.
Lorsque les firmes arrivent à différencier leurs produits, la concurrence cesse d’être pure et
parfaite. Elle devient MONOPOLISTIQUE
3- La libre entrée
Elle se traduit par le fait qu’il n’y a pas de barrières juridiques, institutionnelles à l’entrée dans
une branche. L’existence des barrières (techniques, juridiques ou économiques) à l’entrée tout
comme à la sortie fait que le marché cesse d’être concurrentiel.

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4- La transparence
L’information est gratuite et disponible. Elle est à la portée de tous les intervenants qui sont
parfaitement informés de l’ensemble des prix. Ainsi, lorsqu’une firme pratique un prix
supérieur à celui qui a été fixé par le marché, elle perd automatiquement sa clientèle.
La concurrence pure et parfaite disparaît lorsqu’il y a asymétrie d’information, ou lorsqu’elle
est partielle ou encore lorsqu’il y a des publicités mensongères.
5- La mobilité des facteurs de production
Les intervenants, aussi bien du côté de l’offre que de la demande, se dirigent là où ils tirent le
meilleur parti. Ils ont la liberté d’entrer tout comme de sortir du marché. Ceci n’influe guère
sur le fonctionnement du marché, car retirer ou verser un tonneau d’eau dans la mer ne
modifiera aucunement le nivellement de l’eau.

Section 2 : LOI DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE


Sur le marché des biens et services, l'offre désigne l'ensemble des productions proposées à
la vente pour un certain prix. La demande désigne quant à elle la quantité de produits que les
acheteurs sont prêts à se procurer pour un certain prix.
Si nous considérons que les autres facteurs agissant sur l’offre et la demande, en dehors du prix
sont connus et invariables, l’offre totale O (somme des offres individuelles) et la demande totale
D (somme des demandes individuelles) d’un produit X sont des fonctions du prix Px de ce
produit et sont déterminées par les expressions :
= ( ) = QD(Px) et = ( ) = QO(Px)
Où la demande est une fonction normalement décroissante du prix et l’offre est, normalement,
une fonction croissante du prix.
L’équilibre d’un marché est réalisé si la quantité demandée du bien X est égale à la quantité
offerte de ce bien, c'est-à-dire D(Px)= O(Px).
Représentation graphique de l’équilibre du marché
Prix

O (Px)

E
PE

0 Quantité
QE
Figure 1 : Equilibre du marché

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Section 3 : EQUILIBRE EN PERIODE DE COMMERCIALISATION (OU


PERIODE DE MARCHE)

1- Définition
La période de commercialisation correspond à la courte période de temps ou l’offre est
absolument fixe. Par exemple, après la moisson d’une culture céréalière, la quantité du bien ne
peut être accrue jusqu’à la prochaine moisson. On peut aussi donner l’exemple des
commerçants qui détiennent des stocks de marchandises ; la quantité disponible à la vente ne
peut être accrue instantanément car il faut un certain délai pour la commande et la livraison.
2- Détermination de l’équilibre de la branche en période de commercialisation
La branche (l’industrie) regroupe l’ensemble des firmes qui produisent un bien homogène.
En période de commercialisation, la production ne peut être modifiée. Chaque firme a une offre
fixe qu’elle vend au prix établi par le marché. La courbe d’offre du marché qui est la somme
des offres individuelles, est représentée par une droite parallèle à l’axe des ordonnées.

Prix A

P3

P2
D3
P1
D2

D1
O QE Quantité

Figure 2 : Equilibre en période de commercialisation

La quantité produite et vendue est égale à OQE. Cette courbe d’offre définit la quantité offerte
par l’ensemble des firmes de la branche.
Si la demande de marché est D1, le prix d’équilibre sera OP1. Si cette demande passe à D2, le
prix d’équilibre passera à OP2. A D3 correspondra OP3.
En conséquence de ce qui précède, on retient qu’en période de commercialisation, la demande
seule détermine le prix d’équilibre du marché tandis que l’offre seule détermine la quantité
d’équilibre du marché.

Section 4 : EQUILIBRE DE COURT TERME D’UNE FIRME DANS UN


MARCHE DE CONCURRENCE PARFAITE
Contrairement à la période de commercialisation, dans le court terme, l’entrepreneur peut
ajuster sa production en variant les quantités utilisées des inputs variables.

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L’étude de l’équilibre de la firme dans le court terme va consister à déterminer le profit


maximum que peut réaliser l’entrepreneur tout en modifiant le niveau de sa production.
Ce profit maximum peut être déterminé selon deux approches :
 L’approche totale ;
 L’approche marginaliste.

1- L’approche totale de la maximisation du profit


Elle consiste à déterminer le profit comme la différence entre le revenu total (RT) et le coût
total (CT) d’exploitation de la firme. Le profit sera maximisé pour le niveau d’output qui
maximise la différence entre le RT et le CT.
π= − avec = et = ( )+

π = PQ – C(Q) – b.
Pour maximiser π, on doit avoir = 0.

= − ′
( )=0⟹ =

La condition du second ordre pour la maximisation du profit π nécessite que la dérivée seconde
2
π
c'est-à-dire 2 = − ′′ ( ) = − ′( ) soit négative ; ce qui signifie que le coût marginal (cm)
doit être croissant pour la valeur de l’output qui maximise π.

Application 1 :
Le tableau suivant fourni des informations concernent une entreprise en CPP.
Quantité produite
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
et vendue
Coût variable total 2 3,5 4.5 5,75 7,25 9,25 12,5 17,5 25,5 40,5

Informations complémentaires :
Le prix de vente d l’output est P = 5 ; le coût fixe total (CF) = 15.
Travail à faire
1- Déterminer le profit maximum de l’entreprise.
2- Déduire la quantité d’output qui maximise le profit.

2- L’approche marginaliste de la maximisation du profit (π)

2-1- Théorème
Une firme, dans une branche ou la concurrence est parfaite, atteint son équilibre de profit
maximum à court terme en portant sa production au niveau où le coût marginal est égal au prix
fixe du bien, donné par le marché.

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2-2- Illustration

CmCT
P CTMCT
F2
Po F1 E1 P=Rm=RM=Cm
Profit de CT CVMCT
CM

seuil de rentabilité
Min CTM

P1
Seuil de fermeture
Min CVM
0
q
q2 q1 q0 q3
Figure 3 : Equilibre de la firme à court terme en CPP

 L’équilibre de court terme de la firme est réalisé au point E1 où le Cm de court terme est
égal au Rm. Puisque le Rm = Prix, l’équilibre de court terme est alors atteint au niveau
d’output q0 pour lequel P = R = C .
 Tout niveau de production < q0 correspond au Cm < Rm . Dans ce cas l’augmentation de
la production et des ventes entraine un accroissement plus que proportionnel du RT par
rapport au CT et le π est croissant tant que cette inégalité se maintient.
 Si le niveau de production est > q0, le Rm < Cm. La hausse du CT consécutive à
l’accroissement du niveau de production excède l’augmentation du RT et réduit le
niveau du π. Afin d’accroitre le π, il est nécessaire de réduire le niveau de production.
Aussi le niveau de production optimum offre-t-il à l’entrepreneur trois (3) options :
 Si le prix (P) de l’output > min CTM, la firme réalise des profits économiques purs ;
 Si min CVM < P < min CTM, la firme minimise ses pertes totales ;
 Si P < min CVM, la firme réalise des pertes totales et ferme ses portes.
Au niveau de production (q1), le prix de marché (P) est égal au min CVM. Dans ce cas la firme
est indifférente entre le niveau de production nulle et le niveau d’output correspondant au min
CVM car dans les deux cas, les pertes de l’entreprise sont égales à ses coûts fixes (CF) ;
Aux points F1 et F2, les π sont nuls car le CTM = RM.

3- Courbe d’offre de court terme d’une firme en situation de concurrence pure et


parfaite
La firme subissant une perte continuera à produire à court terme si et seulement si la perte
obtenue en produisant est inférieure à celle qui résulterait de la fermeture complète de
l’établissement.
3-1- Définition

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La courbe d’offre de la firme est la courbe qui indique la quantité qu’elle souhaite produire pour
chaque prix possible. Elle se confond avec la portion de la courbe du Cm de court terme située
au-dessus du minimum de la courbe de CVM c’est-à-dire au seuil de fermeture de l’entreprise.
3-2- Représentation graphique

P Cm ou offre

CTM

H CVM
P3

G
P2
P1

P0
E

0 Q0 Q
Q1 Q2 Q3
Figure 4 : Courbe d’offre de l’entreprise dans le court terme
Commentaires
 La fonction d’offre n’est pas définie pour des niveaux de prix inférieurs à P0.
 La fonction d’offre est obtenue à partir de la condition de πmax, c’est-à-dire P = Cm
 Puisque le Cm de court terme dépend de la quantité produite, l’offre sera positive dans
les conditions suivantes :
– Si P ≥ min CVM ⟹ Q0 = Q(P) : la firme produit ;
– Si P < min CVM ⟹ Q0 = 0 : la firme ne produit pas.
Q0 = offre du bien.
Entre les points E et G (P0 et P2) la firme fera des pertes à court terme puisque le prix est inférieur
au CTM. Mais elle récupérera une partie de ses frais généraux.
On appelle prix de fermeture (P0), le prix en dessous duquel la firme choisit de ne rien
produire.
Application 2
La fonction de CT d’une entreprise est de la forme : CT = 0,1Q3 – 2Q2 + 15Q + 10.
TAF :
1- Déterminer la courbe d’offre de court terme de cette entreprise.
2- La branche dans laquelle intervient cette firme est composée de 1000 producteurs.
Déterminer l’offre de marché.

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Section 5 : EQUILIBRE DE COURT TERME DANS UNE BRANCHE EN


SITUATION DE CONCURRENCE PARFAITE
1- Offre dans le court terme
La courbe d’offre de la branche est obtenue en faisant la somme des courbes d’offre
individuelles qui correspondent aux courbes de coût marginal.
Supposons qu’il y ait deux entreprises A et B. La courbe d’offre de chacune est la portion de sa
courbe de coût marginal (Cm) située au-dessus du prix de fermeture.

P P SB P
SA
SG

P3 P3
P3

P2 P2 P2

P1 P1

0 0 0 QG
QA Q QB Q Q
Firme A Firme B Branche

Figure 5 : Détermination de la courbe d’offre de la branche

L’offre de la branche (QG) est la somme de l’offre de la firme A (QA) et de l’offre de la firme
B (QB).
La courbe d’offre de la branche présente une discontinuité au prix P2.
Entre P1 et P2, seule la firme A dont le coût est plus bas produit.
Quant à la firme B, elle commence à produire au prix P2.
Remarque : Quand il existe un grand nombre d’entreprises dont chacune a un prix de fermeture
différent, il apparait un grand nombre de petites discontinuités à mesure qu’on se déplace vers
le haut sur la courbe d’offre de la branche.
En réalité, comme chaque firme n’a dans un marché concurrentiel qu’une petite taille par
rapport à celui-ci, la courbe d’offre de la branche est continue.
2- Prix et quantité d’équilibre dans le court terme
Le prix d’équilibre de la branche résulte de la confrontation entre l’offre totale et la demande
totale pour différents prix indiqués.
Application 3
A partir des données du tableau ci-dessous, indiquer le prix et la quantité d’équilibre d’une
branche de 1 000 firmes.

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Offre d’une firme Prix (en UM) Demande totale

10 150 4 000

9 130 6 000

8 110 8 000

7 90 9 000

6 80 11 000

0 70 13 000

0 60 16 000

3- Détermination graphique du prix et de la quantité dans le court terme


En confrontant une firme, un marché et un consommateur, le prix et la quantité dans le court
terme peuvent être obtenus graphiquement comme suit :

P
CTM D1 d0 d1
Coût Cm D0 P

P2 P2 E2

P1 E1
P1

0 q1 q2 q 0 Q1 Q2 Q 0 q1 q3 q2 q

Firme Marché Consommateur

Figure 6 : Prix et quantité dans le court terme

Les valeurs d’équilibre prix-quantité (P1, Q1) sont déterminées à l’intersection des courbes
d’offre et de demande globales de marché. Ce couple d’équilibre persistera d’une période à une
autre à moins que ces deux courbes ne soient perturbées par l’un des facteurs qui les
déterminent.
On suppose que la courbe de demande du consommateur se déplace de d0 à d1 c'est-à-dire un
accroissement de la demande individuelle. Ceci ne produira aucun effet sur le prix de marché
qui est un prix de CPP quoique la quantité demandée par le consommateur passe de q1 à q2. Par
contre si la courbe de demande de marché se déplace de D0 à D1, il y a perturbation et le prix
d’équilibre augmente de P1 à P2, de même que la quantité de marché passe de Q1 à Q2. Au
niveau du consommateur, cette hausse de prix va se traduire par une baisse de la quantité

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demandée de q2 à q3. Cependant, au niveau de la firme, l’accroissement de prix engendre un


effet positif sur la quantité offerte qui passe de q1 à q2 : au niveau de la firme, la hausse de prix
implique une augmentation du profit.

Section 6 : EQUILIBRE DE LONG TERME DANS UN MARCHE DE


CONCURRENCE PARFAITE

Tous les facteurs étant variables dans le long terme, pour réaliser le profit maximum, un chef
d’entreprise peut soit choisir de modifier la taille de son établissement, soit modifier le niveau
de sa production. Tout comme des entreprises existantes peuvent quitter la branche si elles
estiment la situation moins satisfaisante, de nouvelles entreprises peuvent y entrer si les
perspectives de profit leur paraissent meilleures qu’ailleurs. A la vérité, la variation du nombre
d’entreprises de la branche consécutive aux perspectives de profit constitue l’élément clé de la
formation de l’équilibre de long terme. Ces nouvelles entreprises vont continuer à entrer sur le
marché tant que des profits positifs seront réalisés par les firmes déjà en activité dans la branche.
Ce mécanisme d’ajustement se poursuivra jusqu’à ce que tous les profits économiques soient
nuls.
1- Le prix d’entrée et de sortie en CPP
On appelle prix d’entrée ou de sortie, le prix correspondant au minimum de la courbe du coût
moyen de long terme (CMLT).

CmL
Coût
P CML

P3

P2

P1

0 Q
Q1 Q2 Q3

Figure 7 : Décision d’offre de la firme à long terme


Au prix d’entrée et de sortie (P2) les firmes ne font que des profits normaux. Il n’existe aucune
incitation à entrer dans la branche ou la quitter. Tout prix inférieur à P2 incitera l’entreprise à
sortir de la branche à long terme c’est-à-dire à la quitter définitivement. Lorsque le prix est
supérieur à P2, la firme peut rapporter des super profits. Ce prix P2 est le prix qui couvre le coût
moyen le plus bas auquel le nouvel entrant pourrait produire c’est-à-dire le seuil critique à partir
duquel l’entrée devient intéressante.

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2- Détermination de l’équilibre au niveau de la firme et de la branche

P Cm P O1 O2
CM
P1 A P1 E0

Pe B Pe E1
C

0 qe q1 q 0 Q1 Qe Q

Firme Branche

Figure 8 : Equilibre de la firme et de la branche


En longue période, la concurrence détermine un nombre important de variables :
 Le prix d’équilibre : Pe ;
 La quantité d’équilibre au niveau de la branche : Qe ;
 La quantité d’équilibre pour chaque firme : qe ;
Le nombre d’entreprises dans la branche : = qe
Q

e

Commentaire
 Soit un ensemble de firmes ayant la même taille et représentées par le Cm à partir duquel
un équilibre initial (E0) permet d’obtenir les valeurs (P1, q1, Q1). L’expansion de la taille
des établissements va se traduire par un accroissement de la quantité offerte sur le
marché (Q1 à Qe).
 Au prix P1 chaque firme atteint un équilibre de court terme au point (A) où le coût
marginal est égal au prix (Cm = P). A ce point d’équilibre, chaque firme de la branche
produit la quantité (q1) qui lui permet de réaliser un profit économique pur ou un profit
maximum (AB x 0q1 ou la surface AP1PeB). Cette situation pourrait correspondre à un
équilibre de long terme si toutefois le Cm de long terme est égal au prix. Cependant,
puisque chaque firme de la branche réalise des profits économiques purs, il y aura de
nouvelles firmes qui feront leur entrée sur le marché. Par conséquent, la courbe de la
branche va passer de O1 à O2, ce qui accroît la quantité offerte dans la branche de Q1 à
Qe. Mais le prix d’équilibre est réduit à Pe.
 Au prix Pe, chaque firme produit la quantité (qe) qui égalise le prix (Pe) au coût marginal
(point C) c’est-à-dire au minimum du CVM : il s’agit là du point d’équilibre de long
terme où les firmes de la branche ne réalisent ni profit économique pur ni perte.

3- Equilibre à long terme d’une entreprise en CPP

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L’équilibre à long terme d’une firme en situation de CPP est obtenu au point où le prix est égal
au minimum du coût moyen de long terme. En ce point, le minimum du coût moyen total de
long terme et les coûts marginaux de court et long termes sont égaux. La position d’équilibre à
long terme est caractérisée par une situation de « non profit » : les entreprises n’ont ni profit ni
perte pure.

P CmCT

Coût CMCT

CmLT

CMLT

ELT
P = Rm = CMCT = CMLT = CmCT = CmLT

0
Q Q

La firme réalise des profits ou des pertes selon que l’une ou l’autre des conditions suivantes se
vérifie :
 Si P > CMLT, les firmes réalisent des profits économiques purs et de nouvelles firmes
font leur entrée sur le marché et la quantité offerte augmente.
 Si P < CMLT, il y a des firmes de la branche qui subissent des pertes économiques
pures : celles-ci vont quitter la branche.
 Au point d’équilibre de long terme (ELT) les firmes ne réalisent ni profits économiques
ni pertes économiques pures. Il n’y a donc pas d’incitation à l’entrée de nouvelles
firmes, mais les firmes présentes ne quitteront pas la branche.
 A ce point d’équilibre : P = Rm = CTMCT = CTMLT = CmCT = CmLT.

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CHAPITRE 2 : LE MONOPOLE
Introduction
Dans ce chapitre, nous allons considérer un secteur d’activité où il n’y a qu’une seule entreprise
qui offre un bien donné, c'est-à-dire un monopole. Le monopole est la situation dans laquelle
un seul offreur est en présence d’une multitude d’acheteurs.
Quand il n’y a qu’une entreprise sur un marché, il est fort peu vraisemblable que celle-ci prenne
le prix du marché pour une donnée. Au contraire, un monopole aura en principe conscience de
son influence sur le prix du marché et choisira le prix et la quantité d’output qui maximisent ses
profits totaux. Evidemment, il ne peut pas choisir le prix et l’output de façon démesurée et
indépendante ; pour un prix donné, le monopole ne peut vendre que ce que le marché accepte.
S’il choisit un prix élevé, il ne peut vendre qu’une petite quantité. Le comportement de demande
des consommateurs constitue une contrainte pour le monopoleur quand celui-ci choisit le prix
et la quantité.
En monopole, la branche s’identifie à la firme. Ainsi, la concurrence pure et parfaite (CPP) et
le monopole sont-ils diamétralement opposés. En théorie micro-économique, le monopole pur
et la CPP se présentent essentiellement comme des modèles plutôt théoriques. Car quoique le
produit d’un monopole soit défini comme n’ayant pas de substitut immédiat, il peut être soumis
à deux types de concurrence indirecte :
– tous les biens sont en compétition pour acquérir une partie du budget du consommateur ;
– l’existence de substituts imparfaits détermine le pouvoir de marché réel du monopole.

Section 1 : CARACTERISTIQUES ET FONDEMENTS DU MONOPOLE


1- Caractéristiques
On distingue trois principales caractéristiques :
– l’existence d’un seul vendeur pour un bien donné ;
– l’inexistence de concurrents directs ;
– la fixation du prix par le monopoleur « Price-maker ».

2- Fondements du monopole
Les monopoles trouvent leurs origines dans trois types de situations :
– un monopole peut être décrété par les décideurs politiques pour des raisons de stratégie
de développement ou de politique économique (monopole légal) ;
– il peut résulter d’une situation économique particulière ou des exigences techniques
sévères, notamment l’importance du coût de démarrage des activités ou d’entrée dans
la branche (monopole naturel) ;
– aussi, un monopole peut résulter d’une avancée technologique (monopole
d’innovation).
Section 2 : LA DEMANDE EN SITUATION DE MONOPOLE
1- Détermination de la demande

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Comme un monopole représente un marché avec une seule entreprise, la courbe de demande du
marché est la courbe de demande du monopole.
Pour maximiser son profit, le monopoleur ne peut prétendre écouler toutes les quantités qu’il
lui est possible de produire au prix qu’il décide car il subit la contrainte de la demande. Toute
augmentation de la quantité vendue entraine une baisse de prix ou de recette moyenne : il
s’ensuit que toute recette unitaire supplémentaire est inférieure à la valeur moyenne des recettes
précédentes. D’où recette moyenne et recette marginale sont décroissantes avec les quantités
vendues et se différencient l’une de l’autre : la recette marginale diminue plus rapidement que
la recette moyenne (prix de vente) lorsque les quantités vendues augmentent.
Le monopoleur a donc le choix entre deux politiques :
– soit il fixe le prix, mais ne peut alors déterminer les quantités qui dépendent de la
demande globale des acheteurs. La demande étant normalement décroissante avec le
prix, plus le prix sera élevé moins les ventes seront importantes ;
– soit il fixe les quantités vendues mais ne peut déterminer le prix, celui-ci dépendant de
la courbe de demande. Pour augmenter ses ventes, la firme est obligée de baisser ses
prix.

2- Relation entre la demande, la recette totale et la recette marginale


Lorsque la demande a une pente négative, la recette marginale a également une pente négative.
En outre, la recette marginale est inférieure au prix sur son intervalle de variation. La différence
entre la recette marginale et le prix dépend de l’élasticité-prix de la demande, comme le montre
= 1−η .
1
la formule

On sait que : RT = PQ avec P = f(Q)

Recette dRT dP
Rm = =P+q
totale dQ dQ
Q dP
=P 1+
P dQ

Rm = P 1 − η , avec
1
=|ε|

Rm < 0 η < 1
Q ⟹
Rm = 0 si η = 1
Prix Rm > 0 si η > 1
La différence entre Rm et prix décroit
η>1 lorsque croît et
η =1 Rm = P lorsque η ⟶ ∞.
η<1

Demande (Recette moyenne)

Q
Rm
Figure 1 : Relation entre la demande, la recette totale et la recette marginale

Support de cours du CE Economie page 73


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Pour comprendre aussi les tracés de Recette moyenne et marginale, on peut considérer une
fonction de demande linéaire de la forme :
P = aQ + b avec a ˂ 0
RT = PQ = (aQ + b)Q = aQ2 + bQ

RM = = aQ + b
Donc Rm décroit plus vite que RM
Rm = = 2aQ + b

Commentaire : la recette totale commence par croître, atteint un maximum et décroit par la
suite. Le maximum de la courbe de la recette totale est atteint au point précis où les quantités
produites et vendues donnent une recette marginale égale à zéro.
– Lorsque η > 1 ⟹ R > 0
– Lorsque η = 1 ⟹ R = 0
-Lorsque η < 1 ⟹ R <0

Section 3 : L’OFFRE EN SITUATION DE MONOPOLE


En situation de monopole, la firme n’a pas une courbe d’offre traditionnelle telle qu’en CPP.
La quantité offerte est plutôt fonction de la demande de marché et de recette marginale.
En effet, en monopole, une quantité donnée peut être offerte à différents prix en fonction de la
demande de marché.

P Cm

P1 CM

P2

D1
D2
0
q
Rm2
Rm1

Figure 2 : Offre du monopole pour différents niveaux de prix


On constate que :
– Lorsque la demande est D1, la quantité (q) est vendue au prix P1 ;

Support de cours du CE Economie page 74


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– Lorsque la demande passe à D2, le même volume de production est vendu à P2.
Donc l’offre du monopole dépend de la position de la courbe de demande.
Application
4
La demande globale Q d’un bien est donnée par l’équation Q = - 3 P + 4, avec Q la quantité
demandée et P le prix.
Travail à faire :
1- Déterminer l’expression de la recette totale de l’entreprise qui aurait le monopole de
l’offre du bien en question.
2- On admet que les coûts de production de cette entreprise sont négligeables, et qu’elle
recherche un maximum de profit. Calculer la quantité offerte, le prix de ce bien et le
profit du monopole.
3- En longue période, la demande du bien varie et devient successivement :
– Q = -2 P + 6
– Q=- P+8
– Q=- P + 10.
Déterminer « la courbe d’offre » du monopole qui correspond aux variations de
demande envisagées.
4- Représenter la courbe d’offre déterminée.

Section 4 : L’EQUILIBRE DE COURTE PERIODE EN SITUATION DE


MONOPOLE
Cet équilibre sera analysé d’une part en termes de recette totale et de coût total, et d’autre part
en termes de recette marginale et de coût marginal.
1- Analyse en termes de recette totale et de coût total
Le monopoleur, tout comme l’entrepreneur en situation de CPP, maximise son profit en
produisant et en vendant des quantités pour lesquelles la différence positive entre RT et CT est
la plus importante (ou minimise sa perte lorsque la différence négative est la plus faible).

Support de cours du CE Economie page 75


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Exemple
Soit le tableau ci-dessous présentant la recette totale, le coût total et le profit.
Productions et ventes Prix Recette totale Coût total Profit
5 2 10 12,25 -2,25
13 1,1 14,3 15 -0,7
23 0,85 19,55 18,25 1,3
38 0,69 26,22 22 4,22
50 0,615 30,75 26,43 4,3
60 0,55 33 31 2
68 0,5 34 36,25 -2,25
75 0,45 33,75 42 -8,25
81 0,4 32,4 48,25 -15,85
86 0,35 30,1 55 -24,9
Tableau 1 : Détermination de l’équilibre en termes de recette totale et de coût total
Le profit maximum (4,3) est réalisé avec 50 unités produites et vendues.
2- Analyse en termes de recette marginale et de coût marginal
Soit le tableau suivant fournissant les données sur la recette marginale et le coût marginal.

Quantité Prix RT Coût total Rm Cm Profit


5 2 10 12,25 - - - 2,25
13 1,1 14,3 15 0,54 0,34 - 0,7
23 0,85 19,55 18,25 0,52 0,33 1,3
38 0,69 26,22 22 0,44 0,25 4,22
50 0,615 30,75 26,43 0,37 0,37 4,3
60 0,55 33 31 0,23 0,48 2
68 0,5 34 36,25 0,13 0,66 - 2,25
75 0,45 33,75 42 - 0,03 0,82 - 8,25
81 0,4 32,4 48,25 - 0,23 1,04 - 15,85
86 0,35 30,1 55 - 0,46 1,35 - 24,9

Tableau 2 : Détermination de l’équilibre en termes de recette marginale et de coût


marginal
En situation de monopole, le maximum du profit est atteint pour une production telle que le
coût marginal est égal à la recette marginale.
On retient donc qu’un monopoleur maximise son profit en produisant et en vendant la
quantité du produit pour laquelle le coût marginal est égal à la recette marginale.

3- Détermination graphique de l’équilibre du monopole à court terme


La réalisation d’un profit ou d’une perte dépend de la relation entre le prix et le coût moyen
total. Dès lors, l’équilibre de court terme du monopole se présente graphiquement comme suit :

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Prix Cm
CMT
Coût
A
P

F
B
C
E

D = RM = P(Q)
0 QE Q
Rm

Figure 3 : L’équilibre de court terme du monopole

Analyse du graphique

L’équilibre de court terme intervient au point E où le coût marginal est égal à la recette
marginale.
Les prix et quantités d’équilibre sont respectivement 0P et 0QE.
Au niveau 0QE, le coût moyen ou unitaire est 0C = QEB.
Le profit unitaire est : 0P – 0C = PC.
Par conséquent, le profit du monopole à court terme est : PC x 0QE = PABC.

Remarque :

 Le monopoleur peut fixer le prix (P) et laisser le consommateur décider la quantité à


acheter (QE) ou bien il peut offrir (QE) et laisser le consommateur déterminer son prix
(P).
 Si Rm > Cm ⟹ le niveau d’output effectif est inférieur à QE. Le monopoleur peut
accroître son profit en augmentant sa production, car la production supplémentaire
accroit la RT plus que le CT.
 Si Rm < Cm ⟹ le monopoleur doit diminuer sa production car tout accroissement de
la production augmente les coûts de production plus que la RT.

4- L’inefficacité du monopole
En régime de CPP, l’entreprise opère en un point où P = Cm tandis qu’en situation de monopole,
elle maximise son profit au point où Cm = Rm ou encore au point où P > Cm.
En régime de monopole, le prix est plus élevé et l’output est bas par rapport au régime de CPP.
Donc en monopole le niveau de satisfaction des consommateurs est inférieur à celui de la CPP.
Cette situation traduit alors l’inefficacité du monopole, illustrée par le graphique ci-dessous :

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Cm
PM

Pcpp

O
qcpp
qM

Rm
Figure 4 : L’inefficacité du monopole

5- La charge morte du monopole


Soit la figure ci-dessous :
P

Cm

PM

a b
Pcpp
c

0
QM Qcpp Q

Rm

Figure 5 : Charge morte du monopole

La surface (b + c) représente la charge morte du monopole ou la perte de satisfaction des agents


due au fait qu’ils paient le prix du monopole plutôt que le prix concurrentiel.
La charge morte correspond à la surface totale comprise entre les courbes de demande et
de coût marginal située entre la quantité d’output du monopole et celle de la concurrence.

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NB : le surplus total du consommateur c’est la somme de tous les surplus marginaux qu’il
peut calculer compte tenu du prix du marché. Le surplus collectif est obtenu en ajoutant
le surplus des consommateurs à celui des producteurs.
Application

Un monopole a une courbe de demande linéaire de la forme suivante : P = 100 – 4Q.


Sa fonction de coût total est : CT = 50 + 20Q.
Travail à faire
1) Déterminer le profit (π) de ce monopole puis le représenter graphiquement.
2) Cette entreprise au vu de certaines difficultés qu’elle rencontre dans sa situation de
monopoleur, décide de passer en régime de CPP. Déterminer son profit (π) maximum
en régime de CPP puis le représenter graphiquement.
3) Déterminer graphiquement la charge morte du monopole, puis la calculer.

6- Le pouvoir du monopole
On définit le pouvoir de monopole comme étant la capacité d'une firme de fixer un prix
supérieur au coût marginal (P > Cm).
La différence entre le prix de vente et le Cm est appelée le Mark-Up.

Le ratio L = = | | est appelé indice de LERNER (indice du pouvoir de monopole).

Section 5 : L’EQUILIBRE DE LONG TERME EN SITUATION DE


MONOPOLE
Contrairement au marché de CPP, l’équilibre de long terme de la firme de monopole n’est pas
caractérisé par l’absence de profits économiques (purs). Quel que soit le type de profit (profit
nul ou pur) que réalise le monopoleur, il n’y a pas d’autres producteurs qui peuvent pénétrer
sur un marché dans l’espoir de s’attribuer une part du profit pur. Par conséquent, le profit
économique (pur) n’est plus éliminé à long terme comme il l’est dans le cas de la CPP.

Par rapport au long terme, l’entreprise en situation de monopole cherche à savoir si elle peut
réaliser davantage de profit en modifiant la taille de son équipement.

1- Equilibre de long terme d’un monopole à établissement unique


L’adaptation à l’équilibre de long terme par un monopole doté d’un seul établissement peut
prendre une ou deux formes possible(s) :
– Soit le monopoleur subit une perte de court terme, et décide de se retirer de la branche
s’il n’y a aucune dimension de son établissement qui lui permette d’obtenir un profit
pur (ou au moins, de ne subir aucune perte) ;
– Soit l’entreprise monopoleur obtient un profit de court terme avec son établissement
d’origine, et elle cherche à déterminer si un établissement d’une taille différente lui
permettra d’obtenir un plus grand profit.

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La recherche de l’équilibre de long terme se fera seulement dans le second cas, car dans le 1er
cas, l’entreprise ayant quitté la branche, il n’est plus question de rechercher un équilibre
quelconque.
Illustration
Soit :
D = la demande du marché ;
Rm = le revenu marginal du monopoleur ;
CML = la courbe enveloppe de coût moyen de long terme ;
CmL = la courbe de coût marginal de long terme.
Supposons qu’initialement, la firme soit représentée par un établissement ayant CM0 et Cm0
comme coût moyen et coût marginal de court terme. L’égalité de coût marginal de court terme
(Cm0) et du revenu marginal (Rm) fournit la production q0 au prix P0. A ce niveau de la
production, le coût unitaire (CM) est 0D = q0C : le profit de court terme du monopole est
représenté par P0BCD. L’existence d’un profit économique pur incite l’entreprise à se doter
d’une organisation plus profitable à long terme. Elle maximisera son profit lorsque le coût
marginal de long terme sera égal au revenu marginal. La production sera alors de q1 et le prix
P1.
L’établissement qui pourra produire 0q1 unités au coût unitaire (CM) le plus faible est celui
représenté par CM1 et Cm1. Le coût unitaire correspondant est 0H et le profit maximum du
monopole à long terme est le rectangle P1FGH. Ce profit est plus important que le profit obtenu
avec l’établissement d’origine.

Cette situation est traduite par le graphique ci-dessous :

P0 B Cm0 Cm1

C CM0 CmL
D CML
F
P1

CM1
Support de cours du CE Economie page 80
H
G
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Figure 6 : Equilibre de long terme d’un monopole à établissement unique


2- Equilibre de long terme du monopole à plusieurs établissements
Si en concurrence pure et parfaite, l’entrepreneur doit être à même de produire au prix fixé et
imposé par le marché, en situation de monopole, la firme peut produire avec des équipements
différents, plus ou moins efficients et donc plus ou moins coûteux au niveau de la production.
Il y aura répartition de la production entre les équipements suivant le principe du moindre coût
de façon à obtenir globalement une situation optimale pour le monopole. Prenons deux
équipements dont les coûts marginaux de production sont différents et déterminons la situation
optimale du monopole.
Tableau : Répartition de la production sur deux équipements

Q P RT Rm Cm1 Cm2 Cm
1 5,00 5,00 - 1,92 2,04 1,92
2 4,50 9,00 4,00 2,00 2,14 2,00
3 4,10 12,30 3,30 2,08 2,24 2,04
4 3,80 15,20 2,90 2,16 2,34 2,08
5 3,55 17,75 2,55 2,24 2,44 2,14
6 3,35 20,10 2,35 2,32 2,54 2,16
7 3,20 22,40 2,30 2,40 2,64 2,24
8 3,08 24,64 2,24 2,48 2,74 2,24
9 2,98 26,82 2,18 2,56 2,84 2,32
10 2,89 28,90 2,08 2,64 2,94 2,34

Le monopole a le choix pour produire soit avec l’équipement 1 soit avec l’équipement 2. Pour
une unité produite, l’équipement 1 la fournit à un coût de 1,92 tandis que l’équipement 2 à un
coût de 2,04. Il est donc préférable pour le monopole de produire avec l’équipement 1. Un
raisonnement similaire sur l’ensemble des quantités permet de définir le coût marginal de
production du monopole (dernière colonne du tableau). Ainsi, le monopole optimise sa situation
lorsque sa recette marginale égale son coût marginal de production. Le monopole produira alors
8 unités de produit (5 avec l’équipement 1 et 3 avec l’équipement 2).
A long terme, le monopoleur qui dispose de plusieurs établissements adapte leur nombre pour
-atteindre l’équilibre. Quelle que soit la taille de l’établissement initial, le monopoleur peut à

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long terme construire chaque établissement d’une taille telle que le coût moyen de court terme
coïncide avec le coût moyen de long terme en son minimum. Mais lorsque l’entreprise accroît
sa production en augmentant le nombre de ses établissements fonctionnant au minimum du coût
moyen de long terme, la courbe de coût de chaque établissement se déplace vers le haut car le
prix des facteurs de production s’accroît avec leur niveau d’utilisation. Pour le monopoleur, la
courbe de coût marginal de long terme indique le minimum d’accroissement du coût imputable
à une augmentation de la production consécutive à la mise en œuvre d’un nombre plus élevé
d’établissements de taille optimale.
Cette situation est illustrée par la figure suivante :

P P
Coût Coût
CmL
CML2
CMCT2
P0

P1

CM CT1
CML1
D

0 0
q Q0 Q1 Rm q
Production par établissement Production du monopole

Figure 7 : Equilibre de long terme d’un monopole à plusieurs établissements


D’après la règle CmL = Rm, l’équilibre de maximisation du profit à long terme est atteint pour
une production de OQ0 unités et à un prix de OP0. Le niveau optimum de la production par
établissement est égal à 0 .
Le nombre d’établissements Nm que construit et utilise le monopoleur est égal à :
Nm = OQ0 / 0 .
Exemple : soit un monopole à deux établissements différents vendant son produit sur un marché
unique. A quelle condition, il maximisera son profit ?

Réponse

π= −
Soient q1 = la production de l’établissement 1 ;
q2 = la production de l’établissement 2.
La production totale des deux établissements est Q = q1 + q2

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π = RT(Q) − C (q ) − C (q )
π = RT(q + q ) − C (q ) − C (q )
∂π
πmax = = 0 ⟹ RT′ q1 + q2 − C′1 q1 = 0
∂q1
∂π
πmax = = 0 ⟹ RT′ q1 + q2 − C′2 q2 = 0
∂q2
Conclusion : le π est maximum si le coût marginal (Cm) dans chaque établissement est égal au
revenu marginal (Rm) de la production totale.
Application
Un monopole produit un bien X dans deux usines, U1 et U2. Les coûts de production dans ces
deux usines sont respectivement : CT1 = 2q12 + 80 et CT2 = q22 + 360.
La demande du bien X sur le marché est : P = 60 – q, sachant que q = q1 + q2.

Travail à faire :

1) Déterminer les offres optimales de chaque usine.


2) Que se passerait-il si le monopole décide de fermer l’usine 2 ?

Section 6 : QUELQUES CAS PARTICULIERS DU MONOPOLE


Cette section analyse deux cas particuliers d’organisation de monopole : le monopole
discriminant et le monopole bilatéral et naturel.

1- Le monopole discriminant ou la discrimination par les prix


Dans certaines situations, le monopole peut vendre sa production sur deux (2) ou plusieurs
marchés distincts à des prix différents et accroitre son profit.
1-1- Définition
La discrimination par les prix est la situation dans laquelle des prix différents sont facturés pour
le même bien dans différents marchés.
Exemple : Les consommateurs d’électricité, selon qu’ils sont des ménages ou des industriels
sont généralement distingués nettement sur la base de l’élasticité de leur demande.
1-2- Les types de discrimination par les prix
Les économistes distinguent généralement trois types de discrimination par les prix :
1-2-1- La discrimination au premier degré (ou monopole parfaitement
discriminant)
Elle correspond à une situation ou le monopoleur vend les différentes unités d’output à des prix
différents et où les prix peuvent différer d’une personne à l’autre. On parle parfois dans ce cas
de discrimination parfaite en termes de prix. Ici, le monopole fixe un prix P1 pour la première
unité vendue, puis P2 pour la deuxième, et ainsi de suite jusqu’à Pn pour la nième unité. Dans

Support de cours du CE Economie page 83


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ce cas, les acheteurs paient pour chaque unité exactement ce qu’ils étaient disposés sacrifier
pour l’obtenir (ils se voient imposer le prix le plus élevé possible pour chacune des unités de
produit qu’ils désirent acheter) : le surplus du consommateur s’annule et est totalement accaparé
par le producteur.
Ce type de discrimination est illustré par le tableau suivant :

Situation sans discrimination Situation avec discrimination


P Q RT Rm RM RT Rm RM
8 0 0 - - 0 - -

7 1 7 7 7 7 7 7

6 2 12 5 6 13 6 6.5

5 3 15 3 5 18 5 6

4 4 16 1 4 22 4 5.5

3 5 15 -1 3 25 3 5

2 6 12 -3 2 27 2 4.5

1 7 7 -5 1 28 1 4

En situation de discrimination parfaite, le prix et la recette moyenne de la firme sont dissociés.


Ce type de discrimination est peu réaliste car il faut supposer que les consommateurs ne sont
pas en relation entre eux et que le producteur connaît parfaitement les intentions des acheteurs.
1-2-2- La discrimination au deuxième degré
Ici les prix diffèrent selon les quantités achetées, mais pas selon les individus.
Exemple : Les remises accordées en fonction de la quantité achetée.

1-2-3- La discrimination au troisième degré !


Elle correspond à une situation où le monopoleur pratique des prix différents selon la personne
qui achète, mais chaque unité d’output vendu à une même personne est vendue au même prix.
Exemple : Les tarifs préférentiels pour personnes âgées, pour les étudiants, etc.

Condition d’équilibre d’un monopole en cas de discrimination au troisième degré


Soit : RT1(q1) et RT2(q2), les revenus du monopole obtenus respectivement avec les
consommateurs du groupe 1 et 2.
Soit : C (q1 + q2), le coût de production de l’output. Le programme de maximisation du profit
( ) du monopoleur s’écrit comme suit :
Max RT1 (q1) + RT2 (q2) – C(q1 + q2)

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= R′1 q1 − C′ q1 + q2 = 0
∂π
∂q1
⟹ R′1 q1 = R′2 q2 = C′ q1 + q2
= R′2 q2 − C′ q1 + q2 = 0
∂π
∂q2

NB : pour maximiser le profit ( ), le Rm sur chaque marché doit être égal au Cm de la production
totale. Si le Rm sur le marché 1 était supérieur au Cm, il serait intéressant d’accroitre l’output
sur le marché 1. Le même raisonnement au marché 2.

En utilisant l’expression de la relation entre Rm et élasticité-prix de la demande on peut écrire :

1
Rm = P 1 −
η

Rm q1 = P1 1 − η = Cm q1 + q2
1
1

1
Rm q2 = P2 1 − = Cm q1 + q2
η2

1 1
⟹P 1− =P 1− = C (q + q )
η η
1
1− η
P1 1 − η = P2 1 − η ⟹ =
1 1 P1
P2
2
1 , donc les prix seront égaux si et seulement si les
1 2 1− η
1

élasticités-prix de la demande sont égales.

Remarquons maintenant que si P1 > P2, nous devons avoir :

1 1
1− <1−
η η

1 1
⟹ >
η η

⟹η >η Elasticité est la plus grande donc plus sensible au variation du prix

Conclusion : le marché avec le prix le plus élevé doit donc avoir l’élasticité de la demande la
plus faible. Par conséquent, une entreprise qui discrimine en termes de prix pratiquera un prix
faible pour le groupe qui est sensible au prix et un prix élevé pour le groupe qui est relativement
insensible au prix.

Application 1
Supposons qu’un monopoleur soit confronté à deux marchés avec les courbes de demande
suivantes :
D1(P1) = 100 – P1
D2(P2) = 100 – 2P2.

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Admettons que le coût marginal soit constant et égal à 20$ par unité.
Travail à faire
1) Si le monopoleur peut discriminer en termes de prix, quel prix devrait-il pratiquer sur
chaque marché afin de maximiser son profit ? Déterminez ce profit en sachant que les
coûts fixes sont négligeables.
2) Quel prix unique devrait-il choisir s’il ne peut pas discriminer ? A quelle structure de
marché correspond cette situation ? Calculez le profit en considérant toujours les coûts
fixes négligeables, puis comparez-le au profit calculé à la question 1) ; commentez la
différence entre les deux résultats.

Application 2
Soit un monopole dont les fonctions de demande et de coût sont données par les relations
suivantes :
P = 100 – 4q
CT = 50 + 20q
1) Calculer le profit maximum du monopoleur
2) Ce monopole a désormais la possibilité de séparer les consommateurs qui s’adressent à
lui en deux groupes distincts dont les fonctions de demande sont :
P1 = 80 – 5q1 et P2 = 180 – 20q2.
Calculer le profit maximum du monopoleur ; comparez-le au profit déterminé à la
question 1). Commentez la différence entre les deux résultats.
3) Calculer les élasticités sur deux marchés ; conclure.

2- Le monopole bilatéral

2-1- Définition
C’est la situation de marché caractérisée par l’existence d’un seul producteur (monopole) qui
fait face à un seul acheteur du produit (monopsone).

2-2- Indétermination de la combinaison prix-quantité en situation de monopole


bilatéral
Puisque chaque agent (vendeur ou acheteur) a un pouvoir de monopole sur le produit, le
monopole bilatéral aboutit à une indétermination quant à la combinaison prix-quantité qui
maximise le profit ( ). L’indétermination du prix et de la quantité en situation de monopole
bilatéral ne veut pas dire que les parties (vendeur- unique et acheteur- unique) ne parviennent
pas à conclure un accord précis sur le prix et la quantité. Cela veut dire que la solution ne repose
pas seulement sur des conditions de demande et de coût que l’économiste peut traiter mais

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également sur l’aptitude à la négociation et sur d’autres caractéristiques personnelles qui


échappent au domaine de l’analyse économique.
Le graphique ci-dessous permet d’étayer l’indétermination du prix et de la quantité en situation
de monopole bilatéral.

P CmB

B Cm

P2

A
P1 D

0
Q1 Q2 q

Rm
Figure 8 : le monopole bilatéral

Description de la figure : D et Rm représentent respectivement la courbe de demande et de


recette marginal du vendeur-monopoleur. De même Cm représente la courbe de coût marginal
du producteur. Au point A, où se coupent Cm et Rm, le monopoleur vendrait 0Q2 unités au prix
unitaire de 0P2 s’il pouvait forcer l’acheteur unique à se comporter comme un acheteur dans un
grand marché. Ce qui n’est pas le cas car en réalité, l’acheteur unique dispose d’un pouvoir
potentiel, celui d’être en situation de monopole pour l’achat. A l’optimum, l’acheteur unique
souhaite égaliser la valeur marginale du produit (donnée par la courbe de demande) au coût
marginal de l’achat (CmB). L’acheteur s’efforce d’atteindre le point B où 0Q1 unités sont
achetées au prix 0P1 (déterminé par l’intersection de Cm et de la courbe d’offre potentielle).
Mais il ne peut pas l’atteindre car le monopoleur-producteur ne peut pas se comporter comme
un entrepreneur en CPP, ni l’acheteur-monopoleur ne peut aussi se comporter comme un
acheteur en CPP. Dans une telle situation, l’économiste ne peut pas déterminer la solution car
le producteur-monopole optimise sa position en vendant OQ 2 unité au prix OP2 ; tandis que
l’acheteur-monopoleur optimise sa position en achetant OQ1 au prix OP1. Aucune de ces
solutions extrêmes n’est en réalité obtenue. La production se situe quelque part entre OQ1 et
OQ2 et le prix entre OP1 et OP2.
3- Le monopole naturel
On dit qu'il y a monopole naturel sur un marché, si toute quantité Q peut être produite à un coût
moindre par une seule firme que par plusieurs. Dans le cas général, pour n firmes ayant une
structure de coûts identiques, cette définition se traduit mathématiquement par la propriété
suivante :
C(Q) ˂ ∑ ( ) avec : ∑ =Q
On dit alors que la fonction de coût est sous-additive.

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Une fonction de coût sous-additive se traduit par une courbe de coût moyen de long terme
décroissante, par la présence d'économies d'échelle. Lorsque le coût moyen est décroissant, le
coût marginal lui est inférieur.
Dans le cas où le critère de gestion est la maximisation du profit, l'optimum d'un monopole
naturel se construit comme dans un monopole pur, exception faite de la forme des courbes de
coût. En revanche, quand il s'agit de monopole naturel public, le critère de la maximisation du
profit est souvent abandonné afin de ne pas pénaliser les consommateurs. Deux solutions
peuvent être envisagées. La solution la plus rationnelle est celle qui consiste à adopter
la tarification au coût marginal, dans le but de maximiser le bien-être collectif. Cette solution
est appelée « optimum de premier rang ». Mais, pour un monopole naturel, cela conduit
inévitablement à une perte puisque le coût moyen est toujours supérieur au coût marginal.
L’État serait donc obligé de subventionner le monopole chroniquement déficitaire. Devant ce
problème, les pouvoirs publics peuvent souhaiter adopter la gestion à·l'équilibre. Il s'agit
d'une solution de moindre mal qui conduit à « un optimum de second rang ».
Section 7 : LA REGULATION DU MONOPOLE
L’Etat peut contrôler les profits ( ) du monopole à l’aide de 3 instruments :
– le contrôle des prix ;
– l’impôt sur le profit ;
– l’impôt sur le chiffre d’affaires.

1- La régulation par le contrôle des prix


Le contrôle des prix consiste à imposer un prix maximum (ou prix plafond). Ce prix peut être
fixé à l’intersection des courbes de demande et de coût marginal (Cm). Le prix imposé (P1) a
pour effet de réduire le prix de monopole (PM) et d’augmenter la quantité offerte qui passe de
qM à q1. Aussi, le profit du monopole initialement représenté par la surface du rectangle PMBCD
est réduit au rectangle P1FCD. Le prix plafond P1 correspond à un prix de CPP. Donc la
combinaison (P1, Q1) est un équilibre de CPP. Ce cas particulier.est illustré par la figure ci-
après :

P Cm
CM

PM B

F
P1 I

C
D
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0 qM q1 q

Rm
Figure 9 : monopole et contrôle des prix

2- La régulation par l’impôt sur le profit

2-1- La régulation par l’impôt forfaitaire (spécifique)


Il s’agit d’un impôt qui frappe en général le profit ( ) du monopole sans toutefois affecter la
combinaison optimale (prix-quantité). En effet, cet impôt est payé indépendamment de la
quantité physique produite ou de la valeur des ventes. En prenant en compte l’impôt forfaitaire,
le profit ( ) du monopole se présente comme suit :
π = RT(q) − CT(q) − I, avec I = montant de l’impôt forfaitaire.
La maximisation du profit du monopole implique que :

= RT′ (q) − CT′ (q) = 0 ⟹ Rm = Cm
dq

2-2- La régulation par l’impôt proportionnel


Si l’impôt payé par le monopole est une proportion du profit, l’expression du profit sera dans
ce cas :
π = RT(q) − CT(q) − t[RT(q) − CT(q)]
π = (1 − t)[RT(q) − CT(q)]
La maximisation du profit π implique que :
= (1 − t) RT′ (q) − CT′ (q) = 0

dq
(1 − t) ≠ 0, on obtient le même résultat que précédemment c’est-à-dire Rm = Cm.
Le niveau de production et le prix restent inchangés. La seule manière pour un monopole
d’amenuiser cet impôt est de réduire le montant du profit π déclaré avant l’impôt. Cet impôt
s’apparente au coût fixe qui s’ajoute au coût total CT de la firme. Alors la courbe de coût moyen
(CM) se déplace à un niveau tel que l’intersection des courbes de Cm et de Rm donne un profit
π économique nul.
La figure ci-dessous illustre cette situation.
CM1
P Cm
CM0

PM

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0
qM

Rm
Figure 10 : Monopole et impôt proportionnel sur le profit

3- La régulation par l’impôt sur le chiffre d’affaires


L’Etat peut réduire le profit (π) du monopole en imposant une taxe sur son chiffre d’affaires.
Dans ce cas, il est possible au monopole de transférer une partie de la taxe sur le consommateur
en pratiquant un prix plus élevé ou en réduisant la quantité produite.
L’impôt sur le chiffre d’affaires se présente comme un coût variable qui provoque un
déplacement des courbes de CM et de Cm.
π = (1 − t)RT(q) − CT(q)

= (1 − t) RT′ (q) − c′( ) = 0 ⟹ Rm net = Cm
dq
La figure ci-dessous illurtre la situation.

Cm1
CM1
Cm0

P1 CM0

P0

0 q0 q
q1

Rm

Figure 11 : Monopole et impôt sur le chiffre d’affaires /_

EXERCICE DE SYNTHESE
L’entreprise mono-produit TROFAI est en situation de monopole. Plusieurs études ont permis
d'estimer avec précision la fonction de demande globale (QD), ainsi que la fonction de coût total
(CT) de l'usine de TROFAI.
Ces deux fonctions sont respectivement :
QD (p) = 30 - P (équation 1)
CT(q) = q2 + 15q (équation 2)

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Première partie
1) Déterminer le couple prix-quantité qui permettra à TROFAI de maximiser son profit,
que l'on calculera. Quelle est la valeur du surplus social ? Comparer avec un équilibre
obtenu en régime de concurrence pure et parfaite.
2) Évaluer les effets d'un contrôle des prix par les pouvoirs publics.
3) Les pouvoirs publics décident finalement de ne pas utiliser le contrôle des prix, mais
souhaitent taxer ce monopole. Ils hésitent entre une taxe forfaitaire de 45 UM et une
taxe unitaire de 18UM. Justifier leur choix.
Deuxième partie
L’entreprise TROFAI cherche à connaître les conséquences d'une stratégie de discrimination
par les prix sur son activité et sur le bien-être collectif. Les informations initiales (équations n°
1 et n° 2) restent valables.
4) TROFAI pense pouvoir opérer une discrimination parfaite du ler degré. Évaluer les
retombées économiques de cette stratégie.
5) Le type précédent de discrimination, aussi intéressant soit-il, ne lui paraît pas
concrètement envisageable. En revanche, une étude du marché sous régional lui permet
d'affirmer qu'il serait en situation de monopole dans la sous région, et que la fonction
de demande sur le marché sous régional est donnée par la relation suivante : QDSR = 30
– P. On adoptera une écriture identique pour la fonction de demande initiale de
TROFAI. Analyser toutes les conséquences de la mise en œuvre d’une stratégie de
discrimination par les prix de degré trois par TROFAI.
6) Justifier et montrer l’intérêt de cette stratégie.
Troisième partie
Malgré le supplément de bénéfices lié à la discrimination, TROFAI décide de pratiquer un prix
unique, pour se mettre à l'abri d'éventuelles poursuites anti-concurrentielles. TROFAI redevient
donc un monopole pur, opérant exclusivement dans son pays d’origine. Pour fabriquer le
produit, l'entreprise exploite deux nouvelles usines en plus de sa première unité de production,
dont les coûts de production sont les suivants :
­ usine de NANDJIKAHA : CTB(qB) = qB2 + 11qB
­ usine de KOPEKRO : CTC(qC) = 2qC2
­ et toujours l’usine initiale de FAIFAIKRO : CTA(qA) = qA2 + 15qA
7) Déterminer les quantités qA*, qB* et qC* que chaque usine doit produire afin de maximiser
le profit global de l'entreprise.
8) Évaluer les conséquences d’une telle production par rapport à la situation où seule l'unité
de production initiale de FAIFAIKRO fonctionnait.
Quatrième partie
Imaginons maintenant que TROFAI soit un « monopole naturel ». La fonction de demande reste
inchangée (équation n°1, première partie) ; seule la fonction de coût total est nouvelle : CT(q)
= 10q + 200.

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9) Envisager toutes les tarifications possibles et leurs conséquences économiques.


10) Les pouvoirs publics souhaitent encourager la tarification au coût marginal. Ils
proposent d'accorder une subvention à TROFAI, de telle sorte que ce dernier ne subisse
plus de perte. Doivent-ils accorder une subvention forfaitaire ou à l'unité ? De quelle
valeur ?
11) Finalement, les pouvoirs publics renoncent à subventionner TROFAI, devant le refus
de ce dernier d'adopter la tarification souhaitée. En revanche, ils lui suggèrent de mettre
en place une stratégie de discrimination du 2e degré. Évaluer les effets de cette stratégie.

CHAP 3 : LA CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE


ET LE MONOPSONE
INTRODUCTION
A la fin des années vingt et au début des années trente, les économistes ont commencé à
s’intéresser aux situations intermédiaires entre le monopole et la concurrence parfaite. Parmi
ces économistes, l’Anglais Joan Robinson et l’Américain Edward Chamberlain ont conduit des
travaux qui ont abouti à la mise en place du modèle de concurrence monopolistique. Il s’agit
d’une forme de marché ou cohabitent plusieurs firmes qui produisent et vendent des biens que
les consommateurs considèrent comme de proches substituts mais qui ne sont pas identiques.
Le terme concurrence monopolistique dérive du fait que certains secteurs d’activité comme le
secteur des boissons non alcoolisées présentent des caractéristiques propres à la concurrence

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parfaite et au monopole. Le secteur est monopolistique dans la mesure où chaque entreprise est
confrontée à une courbe de demande décroissante pour son produit. Elle a par conséquent un
certain pouvoir de marché puisqu’elle peut fixer son propre prix au lieu d’accepter passivement
le prix du marché comme une entreprise concurrentielle. D’un autre côté, il y a concurrence
entre les entreprises pour attirer les consommateurs à la fois en termes de prix et de type de bien
vendu. En outre, il n’y a aucune restriction limitant l’entrée de nouvelles entreprises dans un
secteur d’activité en concurrence monopolistique. Sur la base de ces deux aspects, le secteur est
semblable à un secteur concurrentiel.
A côté de ce marché, nous allons étudier un autre ou une entreprise est l’unique demandeur de
certains produits ou facteurs : c’est le monopsone.

Section 1 : LA CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE

1- Définition
La concurrence monopolistique (CM) est l’organisation de marché ou il y a plusieurs firmes
qui vendent des biens qui sont de proches substituts sans être parfaitement homogènes et il y a
libre entrée sur le marché d’autres firmes.

2- Caractéristiques du marché de concurrence monopolistique

2-1- Hétérogénéité des produits


Les vendeurs s’efforcent de différencier les produits qui satisferont un même type de besoin.
La différenciation peut porter sur la qualité physique d’un produit comme elle peut résulter
aussi d’une légère différence de présentation (emballage, appositions d’une marque, conditions
de vente,…).
La différenciation peut être aussi réelle, dans ce cas, elle se caractérise par la composition même
du produit en termes de sa puissance, son coût de production, etc. ou être artificielle si elle est
fondée sur la publicité, les différences de présentation du produit, etc.
2-2- Absence de transparence du marché
Les acheteurs ont sur les conditions du marché, des informations incomplètes, voire orientées
par l’action des vendeurs qui ont recours à la publicité.
2-3- Pas de restriction à l’entrée de chaque firme dans le secteur d’activité
Les entreprises produisent des biens que les consommateurs considèrent comme de proches
substituts.
2-4- L’entreprise dispose d’un certain pouvoir de marché
L’entreprise dispose d’un certain pouvoir de marché dans la mesure où peut fixer son propre
prix.
2-5- La concurrence est personnalisée entre potentiels rivaux
Les produits, bien qu’ils soient hétérogènes sont seulement légèrement différents. Chaque
produit est un substitut étroit des autres et donc la concurrence existe mais elle est personnalisée
entre des rivaux.

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3- L’équilibre de court terme en situation de concurrence monopolistique


Soit D la fraction de la demande qui s’adresse à chaque entreprise de la famille générale du
produit. Par exemple, s’il y a 100 vendeurs ou entreprises qui fabriquent le produit pour tout
niveau de prix,
D=
Supposons que toutes les entreprises supportent les coûts identiques ;
Soit d, la courbe de demande de chaque entreprise.
d est différente de D car en réalité chaque entreprise peut modifier son prix alors que toutes les
autres entreprises laisseraient le leur inchangé.

La figure ci-dessous présente l’équilibre de la firme en concurrence monopolistique à court


terme.
Prix D
Coût

Cm
P CM
P’
d

Pe Rm

d'

Rm’
0 q1 qe q2 q

Figure 1 : La firme en régime de concurrence monopolistique et équilibre de court terme en CM

Description de la figure
Si chaque entreprise vendait au prix p, la quantité vendue par firme serait q1 unités du
produit. Mais la firme représentative qui agit en supposant que les autres entreprises
conservent leur prix en P, trouvera avantageux de réduire son prix en p’ et de vendre une
quantité égale à q2. La pente négative de la courbe de demande (d) signifie pour l’entreprise
qu’il faut réduire le prix pour accroitre sa part de marché. Cependant, comme on a émis
l’hypothèse que toutes les entreprises sont identiques, alors, les autres entreprises vont aussi
baisser leur prix de vente de sorte que chacune d’elles ait désormais une nouvelle courbe de
demande (d’). La nouvelle courbe (d’) coupe (D) à un prix plus bas que la courbe (d) précédente,
et la tentative de l’entreprise pour vendre la quantité q2 est déçue. Une telle baisse des prix se
poursuivra aussi longtemps que chaque entreprise trouve avantageux d’augmenter ses ventes
en réduisant son prix au-dessous du prix courant du marché.

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L’équilibre de court terme doit avoir pour caractéristique qu’au prix courant du marché, aucune
entreprise n’a intérêt à modifier son propre prix. Cela veut dire qu’à l’équilibre, la courbe de
revenu marginal (Rm) de chaque entreprise doit être égale au coût marginal à un niveau de
production tel que le prix du marché soit, à ce niveau, situé sur (D).
En résumé, l’équilibre de court terme en situation de concurrence monopolistique possède deux
caractéristiques :

1re : chaque entreprise choisit le niveau de production pour lequel Rm est égale à Cm ;
2ème : (d) coupe (D) au niveau de production qui est choisi par l’entreprise.

Cm
Prix CM
Coût

Pe

Rm
0 D
qe q

Figure 2 : Equilibre de court terme en concurrence monopolistique

4- L’équilibre de long terme en situation de concurrence monopolistique


Dans le court terme, chaque entreprise réalisait un profit économique positif car le prix était
supérieur au coût moyen, au niveau de production qe. L’existence du profit économique positif
va occasionner une entrée libre de nouvelles entreprises dans le groupe de produits. Au fur et à
mesure que des entreprises s’installent, la courbe de demande proportionnelle (D) se déplace
vers la gauche jusqu’au point où les profits économiques s’annulent.
A ce point d’équilibre, aucune entreprise n’a intérêt à modifier son prix ou sa production
puisque Cm = Rm.

L’équilibre de long terme est défini par deux conditions :

– La courbe de demande de la firme (d) doit être tangente à la courbe de coût moyen total ;
– La courbe de demande proportionnelle (D) doit couper à la fois (d) et le coût moyen au
point de la tangente.

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Les conditions sont les mêmes que pour l’équilibre de court terme, mais (d) doit en plus être
tangente à CMLT au niveau de production d’équilibre.

Prix Cm
Coût CMLT

E
pe

d
D
Rm
0
qe q

Figure 3 : Equilibre de long terme en situation de concurrence monopolistique

Application 1
Voici quelques données de court terme sur l’entreprise ECS – COCOA SA, une fabrique de chocolats
de qualité supérieure qui opère dans un contexte de concurrence monopolistique.
Prix (tonne) 200 190 180 170 160 150
Quantité (tonne) 1 2 3 4 5 6
Coût total moyen
210 175 160 155 156 165
(CTM)
Travail à faire :
1- Quelle quantité ECS – COCOA SA devrait-elle vendre pour maximiser ses profits ?
Quel prix devrait-elle fixer ?
2- Que prévoyez-vous pour cette industrie à long terme en termes de prix et de profits ?
Représentez graphiquement.
3- Dans une perspective de court terme, à quel prix ECS – COCOA SA aurait vendu ses
chocolats si elle était en concurrence pure et parfaite ? quelle quantité aurait-elle vendue ?

5- Eléments de similitude entre la concurrence monopolistique, le monopole et la


concurrence pure et parfaite
Le régime de concurrence monopolistique emprunte certaines caractéristiques à la concurrence
pure et parfaite, d’autres au monopole.

5-1- Eléments de monopole


Chaque vendeur a une clientèle attachée au produit qu’il fournit. Il dispose donc d’un monopole
sur sa marque ou sur toute autre caractéristique spécifiant le produit. L’offre du concurrent

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monopolistique rencontre une demande imparfaitement élastique par rapport au prix.


Cependant le produit du concurrent monopolistique peut comporter des substituts plus ou moins
étroits. S’il existe des substituts très étroits (élasticités croisées fortes), la demande est élastique
et la concurrence monopolistique tend à se rapprocher de la concurrence pure. Au contraire, si
les substituts ne sont pas étroits (élasticités croisées faibles), la demande tend à être inélastique
et la tendance au monopole du concurrent monopolistique se confirme. Celui-ci doit donc tenir
compte, dans sa politique de vente, non seulement de l’élasticité de la demande de son produit
par rapport au prix mais aussi de l’élasticité de la demande de son produit par rapport au prix
des autres biens (élasticités croisées).

5-2- Eléments de concurrence pure et parfaite


Dans le long terme, l’existence de superprofits ou profits « anormaux » attire des vendeurs de
produits substituables au produit du concurrent monopolistique. Celui-ci voit sa demande se
réduire : elle se déplace vers la gauche au fur et à mesure de l’entrée sur le marché des
concurrents. Le mouvement de la courbe de demande ou de recette moyenne s’arrête au moment
où elle devient tangente à la courbe de coût moyen. En effet, à ce point, il n’y a plus de
superprofit et la recette marginale qui a subi une translation identique à celle de la recette
moyenne est égale au coût marginal. L’industrie ou la branche toute entière est alors en
équilibre, c'est-à-dire qu’il n’y a plus d’entrées de firmes, chaque vendeur ayant un coût égal à
sa recette moyenne et ne disposant pas de superprofit.
En résumé, en courte période, l’analyse est celle utilisée pour le monopole ; en longue période,
le schéma de concurrence se trouve réintégré.

6- Avantages et inconvénients du régime de concurrence monopolistique

6-1- Avantages
L’effort de différenciation peut stimuler le progrès technique et parvenir à mieux adapter le
produit à la demande du consommateur. Mais la différenciation peut n’être qu’artificielle et ne
pas correspondre à un progrès technique. Elle se traduit par une adaptation de la demande du
consommateur au produit sous la pression de la publicité.

6-2- Inconvénients
Le prix d’équilibre est plus élevé qu’en concurrence pure et parfaite. On rappelle que, dans ce
cas, il doit s’établir, à long terme, au niveau du coût moyen minimum, alors qu’il s’établit, en
concurrence monopolistique, au point de tangente de la demande et du coût moyen. Le prix de
vente est alors supérieur au coût marginal. De plus l’équilibre de longue période est situé dans
la partie décroissante du coût moyen, avant d’atteindre son minimum. Les ressources
productives ne sont donc pas utilisées de manière optimale, le concurrent monopolistique se
protège, comme le monopoleur, en restreignant sa production mais on ne peut, pour sa défense,
affirmer qu’il détermine des économies d’échelle

Section 2 : LE MONOPSONE

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En cas de monopole, il n’y a qu’un vendeur pour un bien précis. En situation de monopsone, il
n’y a qu’un acheteur.

1- Définition
Il y a monopsone lorsqu’un grand nombre de vendeurs fait face sur un marché à un seul
acheteur. Celui-ci dispose d’un pouvoir analogue à celui du monopoleur. Mais le monopsoneur
l’exerce à l’égard des vendeurs alors que le monopoleur est seul en face des acheteurs.

2- Exemples de monopsone
Le monopsone se rencontre dans de multiples situations :
– Les pouvoirs publics sont des acheteurs monopsonistes pour les industries de la
défense ;
– Une firme industrielle peut être en position monopsoniste pour l’achat d’une matière
première dans un pays sous-développé ;
– Une coopérative laitière dispose d’un monopsone pour le ramassage du lait ;
– L’achat de facteur travail par une firme isolée, seul débouché local pour une main-
d’œuvre abondante.

3- Monopsone sur le marché du travail


Dans notre analyse, nous supposons que le monopsoneur acheteur, produit un output qui est
vendu sur un marché de concurrence parfaite. Il est censé produire un output en utilisant un
facteur unique sur la base de la fonction de production
Y= f(L).
Nous supposons que l’entreprise domine le marché de facteur sur lequel elle intervient et qu’elle
est consciente du fait que la quantité de facteur qu’elle demande influence le prix qu’elle doit
payer pour ce facteur. Si l’entreprise désire acquérir L unités de facteur, elle doit payer un prix
(L). Nous supposons que (L) est une fonction croissante : plus une entreprise désire
employer du facteur L, plus elle doit offrir un prix de facteur important. Une entreprise en
position de monopsone est price maker.
Le profit du monopsoneur, exprimé en fonction de la quantité de travail (L) échangé s’écrit :

(L) = P.f(L) − (L).L

Max (L) = max [P.f(L) − (L).L ]

∂f(L) ∂ (L)
= P. − (L) − L =0
∂L ∂L
La condition de maximisation du profit est que la recette marginale découlant de l’engagement
d’une unité supplémentaire du facteur doit être égale au coût marginal de cette unité, soit :
( )
(L) + L
( )
P. =

Support de cours du CE Economie page 98


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Puisque nous avons supposé que le marché de l’output était concurrentiel, la recette marginale
( )
est : P.PmL avec PmL = qui est la productivité marginale du travail.

Concernant le coût marginal, on retiendra que la variation totale du coût suite à l’engagement
de L travailleurs supplémentaires est égale à :

C= L+L (1)

= Cm = + L
Δ Δ
Soit Δ Δ
(2)

L’équation (1) peut être interprétée comme suit :

Quand l’entreprise augmente l’emploi du facteur, elle doit payer L en plus pour rémunérer
ce facteur. Mais l’augmentation de la demande du facteur accroît son prix de et l’entreprise
doit payer ce prix plus élevé pour toutes les unités qu’elle employait auparavant.

Le coût marginal d’acquisition des unités additionnelles du facteur peut aussi s’exprimer de la
sorte :

Cm = (1 + )= (1 + )
Δ
Δ

Où représente maintenant l’élasticité d’offre du facteur.


Si la courbe d’offre est parfaitement élastique, c-à-d si est égale à l’infini, nous revenons au
cas d’une entreprise confrontée à un marché de facteur concurrentiel.
Application
Analysons le cas d’une entreprise en position de monopsone confrontée à une courbe d’offre
de facteur linéaire. La fonction d’offre inverse a la forme suivante :
(L) = a + bL, de sorte que les coûts totaux sont égaux à :
C(L) = (L)L = aL + bL²

Et que le coût marginal d’une unité additionnelle d’input est égal à

CmL(L) = a + 2bL

Graphiquement, la solution du monopsoneur se présente comme

CmL= a + 2bL
(L) = a + bL
(fonction d’offre inverse)

RmL=CmL

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a
RmL= P..PmL

L* Travail

Figure 4 : Equilibre du monopsoneur

L’entreprise opère en un point où la recette marginale découlant de l’acquisition d’une unité


supplémentaire du facteur égal au coût marginal de cette unité supplémentaire.
Puisque le coût marginal d’acquisition d’une unité supplémentaire du facteur est supérieur au
prix de ce facteur, ce prix est inférieur à ce qu’il aurait été si l’entreprise avait été confrontée à
un marché de facteur concurrentiel. Exactement comme le monopole, un monopsone opère en
un point inefficace au sens de Pareto.

CHAPITRE 4 : L’OLIGOPOLE

INTRODUCTION
L’oligopole est une structure intermédiaire de marché entre le marché de concurrence pure et
parfaite et le monopole. Il correspond à l’existence d’un petit nombre de vendeurs ou
producteurs qui ont chacun un pouvoir de marché et s’affrontent entre eux.
Dans un oligopole, chaque firme est capable d’identifier clairement ses concurrents et de tenir
compte de leurs comportements ou stratégies quand elle prend ses décisions de quantité ou de

Support de cours du CE Economie page 100


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prix. Il existe une interdépendance entre les décisions des firmes qu’on appelle
interdépendance conjecturale. Ces comportements peuvent conduire soit à des situations
conflictuelles (non coopératives) où chaque firme poursuit son propre objectif, soit à des
situations de coopération (ou les firmes poursuivent ensemble un objectif commun).
Les causes principales qui constituent les barrières à l’entrée sur le marché d’oligopole sont :
les économies d’échelle, les réglementations, les avantages (ou différences) absolus de coûts.
Trois principales hypothèses sous-tendent le marché d’oligopole :
 les produits sur le marché d’oligopole sont supposés homogènes (identiques) ;
 les entreprises oligopolistiques achètent des facteurs de production sur des marchés de
concurrence pure et parfaite ;
 les entreprises se comportent de façon indépendante même si elles sont interdépendantes
sur le marché.
Afin de simplifier une réalité très complexe, considérons que l’oligopole ne comporte que deux
firmes (A et B) ; cette situation prend le nom de duopole. Nous supposons que les firmes
produisent un bien homogène, afin d’éviter les problèmes liés à la différenciation. On distingue
deux types principaux de comportement : l’affrontement et l’entente. Dans le premier cas, les
équilibres seront appelés équilibres non coopératifs. Plusieurs modèles très célèbres s’y
intéressent ; il s’agit des modèles de Cournot, de Stackelberg et de Bertrand. Dans le second
cas, les équilibres seront dits coopératifs. Le modèle du cartel en fournit une parfaite
illustration.
Nous allons commencer notre analyse par la concurrence en quantités. Cela sera suivi par la
concurrence en prix, et nous terminerons par la coopération entre les firmes.
Section 1 : LE DUOPOLE ET LA CONCURRENCE EN QUANTITE
Nous nous considérons sur un marché où deux entreprises produisent un bien homogène (l’eau
minérale par exemple). Trois modèles seront utilisés pour rechercher des solutions aux
interactions entre deux firmes en termes de quantité : les modèles de Cournot, de Stackelberg
et de Bowley.
1- Le modèle de Cournot
Antoine Augustin Cournot, économiste et mathématicien français fut le premier au XIXe siècle
à proposer des solutions au problème d’oligopole en général et du duopole en particulier. Le
modèle de Cournot analyse le cas de deux entreprises suiveurs.

1-1- Présentation du modèle


L’hypothèse de base du modèle de Cournot est que chaque firme maximise son profit (π) en
supposant que la quantité produite par l’autre entreprise concurrente n’est pas modifiée. Le
modèle de Cournot se présente comme suit :
 Les deux firmes A et B ont des fonctions de coût total qui se présentent de la sorte :
CTA= C1(Q1) = = 1( 1)
1

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CTB = C2(Q2) = = 2( 2)
2

Q = Q1 + Q2 = production totale de la branche


 La fonction de demande inverse de la branche
P = f(Q) = f (Q1 + Q2)
P = −aQ + b
P = −a (Q1 + Q2) + b
 Considérons par exemple que la première firme A constate que sa concurrente a décidé
de produire Q2 ; combien doit-elle produire à son tour ? Pour le savoir, elle cherchera à
maximiser son profit étant donné la quantité de sa concurrente.
πA = RT1− C1(Q1) = PQ1 − C1(Q1)
πA = [(−a (Q1 + Q2) + b)] Q1 − C1(Q1)
= – aQ12 – aQ1Q2 + bQ1 – C1(Q1)

= − 2aQ1 – aQ2 + b – C’(Q1) = 0


πA
soit Rm1 = Cm1
1

−aQ2 + b − C′1 Q1
Q1 =
2a
1 b − C1 Q1 ′
Q1 = − Q2 +
2 2a
Cette équation indique, lorsque Q2 est donné, le niveau Q1 que la firme A choisit pour
maximiser son profit (π). On parle alors de fonction de réaction de la firme A.
De la même façon, la firme B réagit aux actions de la firme A par sa propre fonction de réaction
déterminée par l’équation suivante :

= − 2aQ2 – aQ1 + b – C’(Q2) = 0


πA
soit Rm2 = Cm2
2

1 b − C2 Q2 ′
Q2 = − Q1 +
2 2a
Les conditions de premier ordre indiquent que chaque duopole maximise son profit si Rm
= Cm.
La condition de deuxième ordre pour que chaque duopole maximise son profit est :

∂2 π ∂2 Ri ∂2 Ri ∂ 2 Ci
= - <0 < avec i= 1, 2
∂Q2i ∂Q2i ∂Q2i ∂Q2i

Le Rm de chaque duopole doit croître moins vite que son Cm.


Chaque duopole maximise son profit par rapport à la variable unique sur laquelle elle peut agir.
L’équilibre de Cournot se présente comme suit :

Q2

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Fonction de réaction de la firme A [Q1 = f(Q2)]

Q2* E Fonction de réaction de la firme B [Q2 = f(Q1)]

0 Q1* Q1
Figure 1 : Equilibre de Cournot

APPLICATION

Soit les fonctions de demande inverse et de coût total suivants :


P = 100 - 0,5(Q1 + Q2)
CT1 = 5Q1
CT2 = 0,5Q22
Travail à faire
Déterminer les quantités, le prix et les profits à l’équilibre.

Corrigé

π1 = PQ1 – CT1
= 100Q1 – 0,5(Q1 + Q2)Q1 – 5Q1
π1 = 100Q1 – 0,5Q12 + 0,5Q2Q1 – 5Q1
π2 = PQ2 – CT2
= 100Q2 – 0,5(Q1 + Q2)Q2 – 0,5Q22
π2 = 100Q2 – Q22 – 0,5Q1Q2
Les fonctions de réaction sont données par :

= 100 – Q1 – 0,5Q2 – 5 = 0
π

Q1 = 95 – 0,5Q2

= 100 – 0,5Q1 – 2Q2 = 0


π2
2

Q2 = 50 – 0,25Q1
Les valeurs d’équilibre Q∗1 et Q∗2 sont respectivement :

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Q1 = 95 – 0,5(50 – 0,25Q1)

= 95 – 25 + 0,125Q1

Q1 = 70 + 0,125Q1 ⟹ Q1∗ = 80

Q2 = 50 – 0,25(95 – 0,5Q2) ⟹ Q∗2 = 30

P = 100 – 0,5(80 + 30) ⟹ P = 45

1= 100(80) – 0,5(80)2 – 0,5(80)(30) – 5(80)


1= 3 200
2= 100(30) – 0,5(80 x 30) – 30² ⟹ 2 = 900

1-2- Propriétés de l’équilibre de Cournot


 Le prix de marché est déterminé par la demande pour la production totale (QA + QB)
 Le prix à l’équilibre de Cournot est :
– inférieur au prix de monopole
– supérieur au prix de concurrence parfaite et au coût marginal
 En concurrence « à l’équilibre de Cournot », les firmes font des profits
 Lorsque le nombre d’entreprises sur le marché croît, les quantités produites augmentent, le
prix de marché diminue.

Prix

Monopole
Prix de
monopole Cournot

Prix de Concurrence Demande


Cournot parfaite de marché

Prix de Coût marginal


concurrence
parfaite Quantité

Figure 2 : Equilibres du monopole, de la CPP et du duopole de Cournot

Le duopole de Cournot correspond pour les firmes à une situation relativement égalitaire.
Aucune des deux firmes n’a une situation dominante. Or l’histoire des industries crée souvent
des firmes dominantes, soit parce qu’elles ont un poids quantitatif important, soit elles ont un
comportement agressif et innovateur.
Pour coller à la réalité concernant les relations entre les entreprises, H. Von Stackelberg a
imaginé une situation où une des deux firmes a une idée précise du comportement de son
concurrent : elle connaît parfaitement sa fonction de réaction et elle l’intègre dans son processus
de décision.

Support de cours du CE Economie page 104


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2- Le modèle de stackelberg
Heinrich Von Stackelberg (1905 – 1956) fut le premier à étudier de façon systématique les
interactions entre une entreprise meneur (leader) et une entreprise suiveur (follower). Le leader
(par exemple la firme A) fixera une quantité à produire qui maximise son profit, en prenant en
considération la quantité qu’il escompte que le follower (la firme B) fixera en réaction à son
propre choix. Autrement dit la firme A s’efforce d’anticiper les réactions que ses propres
décisions auront sur les choix de la firme B. Ce modèle suppose donc que le leader connaisse
la fonction de réaction du follower.
Supposons que la firme A choisisse de produire une quantité Q1, la firme B réagit en choisissant
une quantité Q2. Chaque entreprise sait que le prix d’équilibre sur le marché dépend de la
quantité totale d’output produite. La fonction de demande inverse est alors :
P(Q) = – aQ + b avec Q = Q1 + Q2
P(Q) = – a(Q1 + Q2) + b
2-1- Le problème du follower
Nous supposons que le follower (firme B) désire maximiser son profit.
Le profit du follower dépend de l’output choisi par le leader, mais du point de vue du follower,
l’output du leader est prédéterminé, donc il le considère comme une donnée.
La fonction de profit de l’entreprise B est :
2(Q1,Q2) = P(Q1 + Q2)Q2 – C2(Q2) avec P = – a(Q1 + Q2) + b

2 (Q1,Q2) = [– a(Q1+ Q2) + b]Q2 – C2(Q2)


2 (Q1,Q2) = – aQ22 – aQ1Q2 + bQ2 – C2(Q2)
Nous allons utiliser la fonction de ci-dessus pour tracer les courbes d’isoprofit de la firme B.
Elles représentent les combinaisons de Q1 et Q2 qui engendrent un niveau constant de profit
pour l’entreprise B.
2 (Q1,Q2) = – aQ22 – aQ1Q2 + bQ2 – C2(Q2)

Q2
Courbes d’isoprofit pour la firme B

Q*2
Fonction de réaction Q2(Q1)

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0 Q*1 Q1

Figure 3 : Détermination de la courbe de réaction de la firme B

Le profit de l’entreprise B augmente au fur et à mesure que nous nous déplaçons vers des
courbes d’isoprofit situées davantage vers la gauche. Le profit réalisé par l’entreprise B
atteindra le niveau le plus élevé possible quand cette entreprise est en position de monopole
c'est-à-dire quand l’entreprise A ne produit rien. Pour chaque niveau d’output Q1 que
l’entreprise A peut choisir, l’entreprise B produira la quantité Q2 qui correspond au point de
tangence entre la courbe de Q1 et la courbe d’isoprofit de la firme B. La courbe (droite) Q1 doit
être verticale au niveau du choix optimal. L’ensemble des points de tangence définit la courbe
de réaction de l’entreprise B.
Algébriquement, la courbe de réaction de l’entreprise B s’obtient en procédant à la
maximisation de son profit par rapport à Q2. Cela revient à égaliser la recette marginale (Rm)
au coût marginal (Cm).
Soit RT2, la recette totale du follower
et CT2, le coût total du follower
RT2 = P(Q)Q2 = [ a(Q1 + Q2) + b]Q2
= – aQ22 – aQ1Q2 + bQ2
La recette marginale du follower est Rm2 = – aQ1 – 2aQ2 + b
CT 2 = C2(q2)
Le coût marginal est Cm2
L’égalité entre Rm2 et Cm2 entraîne – aQ1 – 2aQ2 + b = Cm2

Q2 = – Q1 +

Q2 = f(Q1) est la fonction de réaction du follower.

2-2- Le problème du leader


Si la firme A est le leader, son problème est le suivant :

Max 1 (Q1,Q2)

s.c Q2 = Q2*(Q1)

Le leader essaie donc de se placer sur sa courbe d’isoprofit correspondant au profit le plus élevé
possible qui a un point d’intersection avec la courbe de réaction du follower. Les courbes
d’isoprofit de la firme A sont données par :

1(Q1,Q2) = RT1 – CT1

= P(Q).Q1 – C1(Q1) avec Q = Q1 + Q2 et P(Q) = – aQ + b

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donc 1(Q1,Q2) = [– a(Q1 + Q2).Q1 + b ]Q1 – C1(Q1)

= – aQ12 – aQ1.Q2 + bQ1 – C1(Q1)

Pour un niveau de Q1, le profit 1 le plus élevé correspond à une production plus faible pour le
suiveur Q2. La courbe de réaction de la firme 2 est :

1 b − Cm2
Q∗2 (Q1 ) = − Q1 +
2 2a
Le profit de la firme A augmente au fur et à mesure que les courbes d’isoprofit se rapprochent
de l’axe Q1. La production Q∗ qui va maximiser son profit sera celle qui correspond au point de
tangence entre une courbe d’isoprofit et la courbe de réaction de son concurrent (firme B).

Q2 Courbe de réaction de la firme 2

Q∗2 E

Q∗1 Q1

Figure 4 : Solution de Stackelberg quand la firme A est meneur

Le programme du meneur est :

Max 1(Q1, Q2)

s.c Q2 = Q2∗ (Q1)

Dans le cas de notre modèle linéaire,


1 b − Cm2
π1 [Q1 , Q2∗ Q1 ] = −aQ21 − a − Q1 + Q1 + bQ1 − C1 (Q1 )
2 2a

= −aQ + Q − a Q + bQ − C (Q )

=− Q + Q + bQ − C (q )

CIO

[ , ∗( )]
=0 −aQ + + b − Cm = 0

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−aQ + + b = Cm

QE1 =
Cm2 + b − 2Cm1
2a

QE2 = Q2∗ QE1 = − 2 +


1 Cm2 + b − 2Cm1 b − Cm2
2a 2a

QE2 = + 2a 2
2Cm1 − Cm2 − b b − Cm
4a

QE2 =
2Cm1 − Cm2 – b + 2b − 2Cm2
4a

QE2 =
2Cm1 − 3Cm2 + b
4a

3- Le modèle de Bowley
Ce modèle analyse le cas où la concurrence en quantités a lieu entre deux entreprises meneur
(leader). Dans ce cas les deux firmes essaient d’établir un point d’intersection entre leurs
courbes d’isoprofit et la courbe de réaction de leur concurrent. Comme le montre la figure
suivante, ces comportements sont incompatibles et donc il n’existe pas d’équilibre dans ce cas.

Q2

R1

S2

π2s C

S1

R2

q1
0 1
s
Q1

Figure 5 : Duopole de Bowley

Les deux firmes se feront la « guerre » jusqu’à ce que l’une d’entre elles accepte de suivre
l’autre. Donc c’est une situation instable qui conduit à un duopole de Stackelberg. Si aucune
firme n’arrive à dominer l’autre, la situation peut aussi déboucher sur un duopole de Cournot.
Le tableau ci-dessous résume les différentes figures de duopole selon le comportement des
producteurs.

Producteur B

Dépendance Maîtrise

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Equilibre de Cournot Equilibre de Stackelberg


Dépendance
(double dépendance) (duopole asymétrique)
Producteur A
Equilibre de Stackelberg Pas d’équilibre possible
Maîtrise
(duopole asymétrique) (duopole de Bowley)

Tableau 1 : Les configurations de duopole

Section 2 : LE DUOPOLE ET LA CONCURRENCE PAR LES PRIX :


MODELE DE BERTRAND
Le duopole de Bertrand correspond à une situation où les firmes se font concurrence par les
prix. Dans ce modèle :

 les prix sont différenciés ;


 les consommateurs achètent le produit le moins cher ;
 la baisse du prix est inéluctable ;
 l’équilibre est réalisé quand le prix est égal au coût marginal ;
 l’efficacité est maximale ;
 l’incitation à l’entente est maximale, puisque la marge prix – coût marginal est nulle à
l’équilibre.
Chaque firme cherche à maximiser son profit par le biais de son prix.
Soit P1 le prix de la firme 1
P2, le prix de la firme 2
La demande qui s’adresse à chaque firme est :
Q1 (P1, P2) et Q2(P1, P2)
Les coûts unitaires sont constants : C1 et C2.
Le problème de chaque firme est de maximiser son profit qui est :
1 = (P1 − C1)Q1(P1, P2)
et 2= (P2 − C2)Q2(P1, P2)
Nous avons un bien homogène (les consommateurs ne font pas de différence entre les produits
des deux firmes) et chaque firme sert toute la demande qui s’adresse à elle.
Si une firme propose un prix plus faible que son concurrent, elle attire toute la demande de
marché [D(P)]. Si les deux firmes appliquent le même prix, alors elles partagent la demande de
manière à satisfaire la demande totale. On peut par exemple considérer que les deux firmes
partagent également la demande dans ce cas. Les demandes individuelles sont alors données
par :
 Si P1 < P2, Q1(P1, P2) = Q(P1), Q2(P1, P2) = 0 et 1 = (P1 − C1)Q(P1), 2 =0
 Si P1 > P2, Q1(P1, P2) = 0, Q2(P1, P2) = Q(P2) et 2 = (P2 − C2)Q(P2), 1 =0

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 Si P1 = P2 = P, Q1(P, P) + Q2(P, P) = Q(P) et 1= (P − C1)Q(P), 2 = (P − C2)Q(P)

Exemple : Q1 (P, P) = Q2 (P, P) = 2 Q(P)


1

Par conséquent, tant que son prix reste supérieur à son coût unitaire Ci, la firme i a intérêt à
casser les prix pour récupérer la totalité de la demande. Mais cela est aussi vrai pour son
concurrent (j).

Si l’on part d’une situation d’égalité des prix


P1 = P2 = P, Q1 (P, P) = Q2 (P, P) = 2 Q(P)
1

La firme 1 a intérêt à baisser son prix à P − ϵ si


1
(P − ϵ − C ). Q(P − ϵ) > (P − C ). Q(P)
2
Profit de monopole avec − Profit du duopole avec p

Ce raisonnement n’est valable que si la firme 1 considère que son concurrent ne va pas changer
son prix (conjectures de Bertrand). Avec ces conjectures, chaque firme a intérêt à baisser son
prix pour obtenir une position de monopole.
Quel sera l’équilibre (P∗1 , P∗2 ) de ce marché ?

1- Prenons C1 = C2 = C (coûts symétriques)


1-1- Peut-on avoir un équilibre de type ∗
> ∗
?
Dans ce cas nous aurions
1 =( ∗
1 − C).0 = 0 et
2 = (P∗2 − C).Q(P∗2 ) > 0 si P∗2 >

On observe alors que la firme A a intérêt à baisser son prix jusqu’à ∗2 − pour obtenir le
monopole et donc des profits positifs. Donc cela ne peut être un équilibre car à l’équilibre,
nous devons avoir ∗ = ∗
1-2- Peut-on avoir un équilibre de type ∗
= ∗
= ∗
> à ′é ?
Dans ce cas la firme A obtiendrait :

Π1 = ( ∗ – C). .Q( ∗ ) > 0.

Mais en baissant légèrement son prix, elle peut obtenir :


1
Π1 = P∗ − ϵ − C . Q P∗ − ϵ > (P∗ − C) Q(P∗ )
2
Donc à l’équilibre, on ne peut avoir P∗1 = P∗2 = P∗ >
1-3- Peut-on avoir un équilibre de type ∗
= ∗
= ∗
< ?
Non car dans ce cas, les firmes font les profits négatifs et elles doivent quitter le marché

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Donc, l’équilibre du duopole de Bertrand symétrique est :



= ∗
= ∗
=
Π∗ = ( ∗
− ) ( ∗
)=0

A partir de cette configuration, aucune firme n’a intérêt à modifier son prix. Nous obtenons
alors une configuration intéressante.
Le paradoxe de Bertrand : Nous avons un duopole (avec un certain pouvoir de marché) qui,
à l’équilibre, possède les mêmes propriétés que la concurrence parfaite : Prix = coût marginal
et profits nuls.
2- Aura-t-on toujours le même équilibre si C1 ≠ C2?
2-1- Par exemple si C1 < C2 ?
Dans ce cas, la firme 1 peut appliquer un prix suffisamment faible pour obtenir le monopole de
marché :

1 = 2 − Π1∗ = ( 2 − − 1 ). ( 2 − )>0
Π∗2 = 0 car la firme 2 doit quitter le marché.
Si l’écart de coût est suffisamment important, la firme 1 peut même obtenir sa position de
monopole libre en appliquant son prix de monopole P1 tel que :

Max(P1 − C1 )Q(P1 ) = Π1 Pm
1 = Π1
m
si P1 < 2, ar dans ce cas, ce prix n’implique pas
l’entrée du concurrent.
Donc le paradoxe de Bertrand n’apparaît plus si le duopole n’est pas symétrique.

Section 3 : COOPERATION ET FORMATION DES CARTELS : LE


MODELE DE FELLNER
1- Description du modèle
Les modèles que nous avons étudiés jusqu’à maintenant considèrent que les firmes prennent
leurs décisions de manière non-coordonnée : elles ne coopèrent pas.
Et si elles formaient un cartel (un groupe d’entreprises qui forment une coalition de façon à se
comporter comme un monopole unique et à maximiser la somme de leurs profits) pour fixer
ensemble leurs quantités ? Si la collusion (accord secret entre groupes d’intérêts pour nuire à
un tiers) est possible, l’objectif du cartel devient alors la maximisation du profit total du secteur.
Elles partageront ainsi ce profit maximal.
Le problème de maximisation du profit pour les deux entreprises consiste dès lors à choisir
leurs outputs q1 et q2 afin de maximiser les profits totaux du secteur soit : max 1 + 2
= 1 + 2 et Q = q1 + q2
max = max [ RT(Q) – CT1(q1) – CT2(q2)]

= max [ P(q1 + q2) – CT1(q1) – CT2(q2)]

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Les conditions d’optimalité deviennent alors :

=0↔ − =0
Π
1 1
1 1

=0↔ − =0
Π
2 2
2 2

= ( )

= ( )

Le prix de vente du produit est identique, quelle que soit la firme qui le produit. Donc, chaque
unité fabriquée en plus (unité marginale) rapportera la même recette marginale, quelle que soit
la firme qui produit cette unité. Cela nous permettra d’écrire que :

= donc Cm1 (q1) = Cm2 (q2)


1 2

Ainsi, les quantités optimales produites par les firmes sont telles que les coûts marginaux
associés à ces quantités soient tous égaux entre eux.

Le cartel est assimilable à un monopole, donc il définit des quantités optimales plus faibles et
un prix de vente plus fort par rapport à un oligopole non coopératif.
Si une entreprise a un avantage en termes de coût, c'est-à-dire si sa courbe de coût marginal est
toujours située en dessous de celle de l’autre entreprise, elle produira nécessairement davantage
d’output à l’équilibre dans une solution de cartel.
Pour maintenir le cartel, les entreprises doivent disposer d’un moyen de détection et de punition
des tricheurs. Si elles ne peuvent pas observer la production de leur concurrent, la tentation de
fraudeur peut détruire le cartel.
Calculons la solution du cartel dans le cas de coûts marginaux nuls et d’une courbe de demande
linéaire où P = – aQ + b.
La fonction de profit agrégé est la suivante :

Π(q1,q2) = [– a(q1 + q2) + b].(q1 + q2) – CT1 – CT2 = – a(q1 + q2)2 + b(q1 + q2) – CT1 – CT2
L’égalité de la recette marginale et du coût marginal nous donnent dès lors
– 2a(q1 + q2) + b = 0 donc q1 + q2 = b/2a
Puisque les coûts marginaux sont nuls, la répartition de l’output entre les deux entreprises n’a
pas d’importance. Seule est déterminée la quantité totale d’output au niveau du secteur.
La solution du cartel est représentée à la figure suivante :
q2

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Courbes d’isoprofit de la firme B

b/2a Combinaisons d’outputs qui maximisent le profit du secteur

Courbes d’isoprofit de la firme A

0 b/2a q1

Figure 6 : Equilibre du Cartel

Si les profits du secteur sont maximisés, le profit marginal correspondant à la production d’une
unité d’output supplémentaire dans chacune des deux entreprises doit être identique. Cela
implique que les courbes d’isoprofit doivent être tangentes l’une à l’autre au niveau des outputs
qui maximisent le profit. Les combinaisons d’outputs qui maximisent les profits totaux du
secteur c'est-à-dire les solutions du cartel, sont par conséquent situées le long de la droite qui
lie les tangentes des courbes d’isoprofits.

2- Stabilité du cartel
Les cartels sont intéressants pour les firmes mais ils ont un problème : la stabilité.
En imaginant que la firme A envisage d’augmenter sa quantité à partir de la solution de cartel,
aurait-elle intérêt à le faire ?
Dans ce cas, la condition d’optimalité du cartel implique

P(q1 + q2*) + (q1 + q2*) – cm1 (q1) = 0


1

P(q1 + q2*) + q1 + q2* – cm1 (q1) = 0


1 2

Ou

P(q1 + q2*) + q1 – cm1 (q1) = – q2* ˃ 0


1 2

Le membre de gauche de cette condition est le profit marginal de la firme et ce profit marginal
est donc positif à l’optimum du cartel. Ce qui veut dire que la firme sera incitée à augmenter sa
production si elle pense que son partenaire ne va pas modifier la sienne. Par conséquent, si les
firmes ne peuvent pas observer les quantités individuelles, cela va déboucher sur un duopole de
Cournot où chaque firme va obtenir, en fin de compte, des profits plus faibles que dans le cartel.

Section 4 : QUEL MODELE POUR L’OLIGOPOLE ?


Cela dépend en fin de compte des connaissances empiriques que nous possédons sur l’industrie
que nous étudions.

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– Pour certaines industries où la coordination des activités des firmes sont interdites ou
difficile à réaliser, les modèles non coopératifs seront adaptés.
– Si la position des firmes est fortement asymétrique, une concurrence de type Stackelberg
est fort possible (exemple : Compaq entrant face à IBM au début de l’industrie des PC).
– Si les firmes sont plutôt similaires en taille et en position de marché, c’est du côté de
Cournot ou de Bertrand qu’il faudrait chercher : si la concurrence est rude entre les
firmes, nous aurons une situation plutôt proche de Bertrand (biens de consommation de
base).
– Si la coordination est possible alors la collusion est à surveiller de près (OPEP), avec
tous les problèmes qu’il pose.

Section 5 : LE DUOPOLE COMME UN « DILEMME DES PRISONNIERS


»
On peut résumer la problématique du duopole en considérant que les firmes ont le choix entre
deux attitudes : une stratégie d’entente (coopérative) ou une stratégie concurrentielle.
1- Le dilemme des prisonniers
Le « dilemme des prisonniers » est un type de jeu dû à A. W. Tucker, qui l’inventa en 1950.
Les jeux les plus simples sont représentés sous forme de tableaux où sont indiqués les gains des
joueurs en fonction des stratégies possibles de l’ensemble des joueurs. Le dilemme du
prisonnier permet de montrer que des agents individuellement rationnels peuvent choisir des
stratégies qui ne sont pas globalement optimales pour eux. Le jeu repose sur les trois éléments
suivants :
Deux personnes – coupables – sont mises en examen pour vol par un juge d’instruction. Le juge
ne dispose d’aucune preuve et propose donc les deux stratégies suivantes à chaque suspect :
soit il dénonce son complice, soit il ne le dénonce pas.

 Les deux suspects sont séparés, ne peuvent pas communiquer entre eux et ne peuvent
donc pas négocier. Cette hypothèse vise à assurer que le jeu est non-coopératif ;
 Les deux suspects ne peuvent pas revenir sur leur déclaration. Cette hypothèse vise à
s’assurer que le jeu est statique.
 Chaque suspect sait que le juge a fait la même proposition à l’autre suspect. Il s’agit de
l’hypothèse d’information parfaite.
Nous avons donc deux joueurs indicés par l’ensemble I = {1,2} et chaque joueur a deux
stratégies possibles A1 = A2 = {D,N} où D signifie “Dénoncer” et N signifie “Ne pas dénoncer”.
Les hypothèses sur les gains sont les suivantes :
 Si les deux joueurs ne se dénoncent pas mutuellement, ils sont libres et se partagent le
butin. Le butin est de V et ils gagnent donc chacun V/2 ;
 Si un joueur n’est pas dénoncé par son complice et a dénoncé son complice, il part seul
avec le butin. Le joueur qui n’a pas été dénoncé gagne donc V et celui qui a été dénoncé
ne touche pas sa part du butin tout en subissant une désutilité liée à son passage en
prison, égale à −P.

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 Si les deux joueurs se dénoncent mutuellement, ils ont toujours la perspective de se


partager le butin à la sortie — puisqu’aucun n’avoue — mais doivent subir une désutilité
liée à leur passage en prison. Ils gagnent chacun V/2−P. On a donc les gains suivants :
Π1 (D,D) = V/2−P Π2 (D,D) = V/2−P

Π1 (D,N) = V Π2 (D,N) = −P

Π1 (N,D) = −P Π2 (N,D) = V

Π1 (N,N) = V/2 Π2 (N,N) = V/2

On range ces gains dans un tableau que l’on appelle la matrice des gains. Chaque
case correspond à une réalisation a et elle indique le couple des gains qui y est associé
(Π1 (a), Π2 (a)) :

Joueur 2

D N

D (V/2 – P, V/2 – P) (V, - P)


Joueur 1
N ( - P, V) (V/2, V/2)

Cette matrice permet d’étudier rapidement le jeu. Pour trouver ses solutions éventuelles, il faut
d’abord définir le concept d’équilibre.

2- L’équilibre en stratégies dominantes


Dans le cas du dilemme du prisonnier, la question qui nous intéresse est de savoir si les joueurs
vont se dénoncer ou non. On appelle la solution d’un jeu, quand elle existe, un équilibre. Notons
bien que dans le cas général, l’existence d’un équilibre n’est pas assurée et que, lorsqu’il existe,
il n’y a aucune raison qu’il soit unique. Par la suite, nous introduisons la notation suivante qui
représente, du point de vue du joueur i, les stratégies jouées par les autres joueurs :
a−i = (a1,..., ai−1, ai+1,...,aN)

N – 1 éléments

Cette notation permet de représenter une réalisation du jeu sous la forme suivante :
a = ( ai, a−i).

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2-1- Définition 1
Une stratégie est dite dominante pour le joueur i si, quel que soit l’action des autres joueurs,
elle permet de maximiser le gain du joueur i. On la note telle que :
∀ai ∈ Ai, ∀a−i ∈ A−i Πi ( , a−i) ≥ Πi (ai, a−i).
Il est clair que lorsqu’il existe une stratégie dominante, un joueur a toujours intérêt à la jouer,
puisqu’elle maximise son gain dans l’absolu.
2-2- Définition 2
Une réalisation = ( , − ) est un équilibre en stratégies dominantes si tous les joueurs ont
une stratégie dominante.
Reprenons l’exemple du dilemme du prisonnier pour voir s’il existe un équilibre en stratégies
dominantes. Pour voir si le joueur 1 possède une stratégie dominante, il faut examiner s’il existe
une stratégie qui lui procure toujours le plus grand gain. Si le joueur 2 joue a2 = D le joueur 1 a
le choix entre dénoncer le joueur 2, auquel cas il gagne Π1 (D,D) = V/2-P et ne pas le dénoncer
auquel cas il gagne Π1 (N,D) = −P < V/2 − P. Il est clair qu’il a intérêt à jouer a1 = D. Si
maintenant le joueur 2 joue a2 = N, le joueur 1 a le choix entre dénoncer le joueur 2, auquel cas
il gagne Π1 (D,N) = V et ne pas le dénoncer, auquel cas il gagne Π1
(N,N) = V/2 < V. Il a donc également intérêt à dénoncer le joueur 2 dans ce cas.

Donc, quelle que soit la stratégie du joueur 2, le joueur 1 a intérêt à le dénoncer. On dit qu’il a
une stratégie dominante = . Considérons maintenant le cas du joueur 2. Si le joueur 1 le
dénonce, soit il le dénonce à son tour et gagne V/2−P soit il ne le dénonce pas et va seul en
prison ce qui lui assure un gain −P < V/ 2−P. Donc le joueur 2 a intérêt à dénoncer le joueur 1
si ce dernier le dénonce. Maintenant, si le joueur 1 ne dénonce pas le joueur 2, ce dernier a le
choix entre ne pas le dénoncer, auquel cas il partage le butin avec lui V/2, et le dénoncer auquel
cas il n’a pas besoin de partager et gagne V. Donc le joueur 2 a également intérêt à dénoncer le
joueur 1 s’il ne le dénonce pas. Le joueur 2 possède également une stratégie dominante 2 =
.
Puisque les deux joueurs ont une stratégie dominante qui consiste à dénoncer l’autre, on dit que
le dilemme du prisonnier admet un équilibre en stratégies dominantes donné par =
(D, D). Il est clair que cette situation n’est pas globalement optimale pour les joueurs puisque
le résultat de cette dénonciation réciproque est de leur garantir le gain global le plus faible
possible : (Π1 ( ), Π2 ( )) = (V/2−P, V/2−P) au lieu de (V/2,V/2). Globalement, il serait dans
l’intérêt des joueurs de rechercher la réalisation a∗ qui maximise leur gain total Π1 (a∗)
+ Π2 (a∗), quitte à le redistribuer ensuite. Pour déterminer cette stratégie “optimale” (du point
de vue des voleurs), on utilise les profits agrégés suivants :

Π1(D,D) + Π2 (D,D) = V − 2P,

Π1(D,N) + Π2(D,N) = V − P,

Π1(N,D) + Π2(N,D) = V − P,

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Π1(N,N) + Π2(N,N) = V.

La solution collectivement préférable pour les joueurs est donc a∗ = (N,N) alors qu’en jouant
individuellement, et en maximisant leur gain, ils aboutissent à la situation qui leur donne le plus
petit gain collectif possible V − 2P. L’équilibre en stratégies dominantes garantit donc aux
joueurs la solution qui leur est la plus défavorable sur le plan collectif. Les équilibres en
stratégies dominantes sont particulièrement faciles à trouver mais il est clair que tous les jeux
n’admettent pas un équilibre en stratégies dominantes. Nous allons maintenant voir un exemple
de ce type dans un jeu connu sous le nom de l’intersection.

3- L’intersection
Supposons que l’on ait deux automobilistes qui arrivent en même temps à une intersection. Ils
ont le choix entre deux stratégies : passer (stratégie P) ou ne pas passer (Stratégie N). Les gains
sont les suivants :
 Si les deux joueurs passent, ils ont un accident et leur utilité est égale à −A< 0.
 Si un seul joueur passe, il gagne une utilité B > 0 et le joueur qui s’arrête gagne 0.
Ces hypothèses signifient simplement que l’on préfère passer plutôt que de s’arrêter, et s’arrêter
plutôt que d’avoir un accident. La matrice des gains est donc la suivante :

Joueur 2
P N
Joueur 1

P (-A, -A) (B, 0)

N (0, B) (0, 0)

Ce jeu n’admet pas d’équilibre en stratégie dominante. Pour le démontrer, il suffit qu’un seul
des deux joueurs n’ait pas de stratégie dominante.

Examinons le cas du joueur 2

Si le joueur 1 joue a1 = P, le joueur 2 gagne Π2 (P,P) = −A < 0 s’il joue P, et il gagne


Π2 (P,N) = 0 s’il joue N. Donc il choisit de ne pas passer a2 = N.

Si maintenant le joueur 2 joue a2 = N, le joueur 1 gagne Π2 (N,P) = B > 0 s’il joue P et il gagne
Π2 (N,N) = 0 s’il joue N. Donc il choisit de passer a2 = P.

Il n’existe donc pas de stratégie qui maximise le gain du joueur 2 quelle que soit la stratégie
jouée par le joueur 1. En conséquence, ce jeu n’admet pas d’équilibre en stratégies dominantes.
On peut montrer facilement que le joueur 1 n’a pas non plus de stratégie dominante, de sorte
que la preuve aurait pu être faite à partir de ce joueur. Il nous faut donc introduire un autre
concept d’équilibre, moins exigeant que l’équilibre en stratégies dominantes.

Support de cours du CE Economie page 117


Cours d’économie générale ECS 2 Année académique 2019 - 2020

4- L’équilibre de Nash
Un concept d’équilibre central en théorie des jeux est l’équilibre de Nash (1951).

4-1- Définition
Une réalisation = ( , − ) est un équilibre de Nash si aucun joueur ne réalise un gain en
déviant de cette réalisation, sachant qu’aucun autre joueur ne dévie lui-même de cette
réalisation. Plus précisément : ∀ai ∈ Ai, Πi( , − ) ≥ Πi ( , − ). Un équilibre de Nash
maximise donc le gain d’un joueur sachant que tous les autres joueurs jouent également à
l’équilibre de Nash.
4-2- Proposition 1
Tout équilibre en stratégies dominantes est un équilibre de Nash. La réciproque est fausse.

Vérifions la première partie de cette proposition sur le dilemme du prisonnier.

 Si a1 = D le gain du joueur 2 est Π2(D,D) = V/2− P ≥ − P = Π2(D,N) donc le joueur 2


choisit a2 = D ;
 Si a2 = D le gain du joueur 1 est Π1(D,D) = V/2 − P ≥ − P = Π1(N,D) donc le joueur 1
choisit a1 = D.
En conséquence, aucun joueur n’a intérêt à dévier de la ai = D sachant que l’autre joueur joue
a−i = D. Donc la réalisation = (D,D) est un équilibre de Nash. La question se pose alors de
savoir s’il s’agit du seul équilibre de Nash ou s’il y en a d’autres. Pour le savoir, il faut regarder
s’il existe au moins un joueur pouvant réaliser une déviation profitable des trois autres
réalisations possibles du jeu :

4-2-1- a = (N,N)
A partir de cette réalisation, chaque joueur peut améliorer son gain en déviant. Si le premier
joueur joue N, le second joueur peut améliorer son gain en jouant D puisqu’il gagne alors
Π2(N,D)=V > V/2=Π2 (N,N). On dit que le profit de déviation du second joueur est égal à V
−V/2=V/2 > 0. Donc cette réalisation n’est pas un équilibre de Nash. La preuve serait similaire
si l’on raisonnait en fixant la stratégie du second joueur. En fait, les deux joueurs ont intérêt à
dévier de cette réalisation.

4-2-2- a = (N,D)
A partir de cette réalisation, le premier joueur peut améliorer son gain en déviant. En effet, si le
second joueur le dénonce, le premier joueur gagne soit Π1(N,D) = −P s’il ne le dénonce pas et
Π1(D,D) = V/2−P s’il le dénonce. Son profit de déviation est donc V/2 − P + P = V/2 > 0. Il ne
s’agit donc pas d’un équilibre de Nash. Par contre, on remarque que pour cette réalisation le
joueur 2 n’a pas intérêt à dévier. En effet, s’il joue a2 = N alors que le premier joueur joue N, il
gagne Π2 (N, N) = V/2, alors que s’il ne dévie pas il gagne Π2 (N,D) = V. Il ferait donc une
perte égale à −V/2 en déviant.
4-2-3- a = (D,N)

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Il s’agit du cas symétrique du précédent. Ici, c’est le second joueur qui peut améliorer sa
situation en déviant. S’il joue a2 = N il gagne Π2(D,N) = −P alors que s’il dévie en a2 = D il
gagne Π2(D,D) = V/2 − P. Le profit de déviation est donc V/2 − P + P = V/2. On montre que le
premier joueur n’a pas intérêt à dévier.
L’équilibre de Nash du dilemme du prisonnier est donc la dénonciation réciproque. L’examen
des profits de déviation montre que toutes les réalisations de ce jeu incitent les joueurs à
dénoncer l’autre.
La seconde partie de la proposition montre qu’un équilibre de Nash n’est pas forcément un
équilibre en stratégies dominantes. On peut illustrer ce point par le jeu de l’intersection. Nous
avons montré que ce jeu n’admet pas d’équilibre en stratégies dominantes. Il suffit donc de
montrer qu’il admet au moins un équilibre de Nash. En fait, il en admet deux, ce qui permet
d’illustrer le fait qu’un équilibre de Nash n’est pas forcément unique. Examinons les réalisations
du jeu une par une :
 a = (P,P). Si a1 = P, le joueur 2 peut jouer soit a2 = P et il gagne Π2(P,P) = −A < 0,
soit a2 = N et il gagne Π2 (P,N) = 0 . Donc le joueur 2 joue a2 = N si le joueur 1 joue a1
= P. Le joueur 2 dévie donc de la réalisation proposée et a = (P,P) n’est pas un équilibre
de Nash.
 a = (P,N). Si a1 = P, le joueur 2 peut jouer soit a2 = P et il gagne Π2 (P,P) = − A < 0, soit
a2 = N et il gagne Π2(P,N) = 0 . Donc le joueur 2 joue a2 = N si le joueur 1 choisit a1 =
P. Considérons maintenant l’autre joueur. Si a2 = N, le joueur 1 peut jouer soit a1
= P et gagner Π1(P,N) = B > 0 soit jouer a1 = N et gagner Π1(N,N)=0 . Donc le joueur 1
joue a1 = P si le joueur 2 choisit a2 = N. Il s’ensuit que la réalisation = (P,N) est un
équilibre de Nash.
 a = (N,P). Si a1 = N, le joueur 2 peut jouer soit a2 = P et il gagne Π2 (N,P) = B > 0, soit
a2 = N et il gagne Π2 (N,N) = 0 . Donc le joueur 2 joue a2 = P si le joueur 1 choisit
a1 = N. Considérons maintenant l’autre joueur. Si a2 = P, le joueur 1 peut jouer soit a1 =
P et gagner Π1(P,P)=−A<0 soit jouer a1 = N et gagner Π1(N,P)=0 . Donc le joueur 1 joue
a1 = N si le joueur 2 choisit a2 = P. Il s’ensuit que la réalisation =(N, P) est également
un équilibre de Nash.
 a =(N,N). Si a1 = N, le joueur 2 peut jouer soit a2 = P et il gagne Π2(N,P)=B>0, soit a2
= N et il gagne Π2(N,N)=0 . Donc le joueur 2 joue a2 = P si le joueur 1 joue a1 = N. Le
joueur 2 dévie donc de la réalisation proposée et a = (N,N) n’est pas un équilibre de
Nash.
5- Autres exemples :

5-1- la tragédie de l’étang communal :

Deux pêcheurs et un étang communal. La probabilité d’attraper un beau poisson dépend du


degré d’intensité de pêche de chacun. Lucien a d’autant plus de chance de faire une belle prise
qu’il pêche intensément, et que Casimir pêche légèrement. Mais si tous deux pêchent
intensément, l’étang s’épuise (si l’accès à l’étang communal est gratuit pour chaque individu,
il existe une différence entre le coût privé et le coût social de la pêche : la décision optimale du
point de vue individuel ne l’est pas du point de vue social).

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Casimir Légère Intense


Lucien

Légère (2 ; 2) (0 ;0)

Intense (3 ; 0) (1 ; 1)

5-2- le financement d’un bien public

Les habitants des rives d’un fleuve envisagent de construire un pont. Le coût du pont est
supérieur à la disposition à payer des habitants d’une seule rive. Chaque « rive » préfère que
l’autre contribue : le bénéfice net qu’une rive tire du pont est d’autant plus grand que sa propre
contribution est faible.

Rive
gauche Contribuer Ignorer
Rive

Contribuer (1 ; 1) (-1 ; 3)

Ignorer (3 ; -1) (0 ; 0)

Exercice 1
Deux entreprises se font concurrence par les prix. Leurs fonctions de demande sont :

Q1 = 20 – P1 + P2

Q2 = 20 + P1 – P2
où P1 et P2 sont les prix fixés par les deux entreprises et Q1 et Q2 les demandes correspondantes.
Vous pouvez remarquer que la demande pour chaque bien ne dépend que de la différence de
prix : si les deux entreprises entraient en collusion et fixaient le même prix, elles pourraient
fixer le prix aussi haut qu'elles le souhaiteraient et réaliser des profits infinis. Les coûts
marginaux sont nuls.
Supposons que les deux entreprises fixent leurs prix simultanément.
1) Trouvez l'équilibre de Nash.
2) Quel sera le prix fixé par chaque entreprise, quelle sera sa quantité vendue et quel sera
son profit? (Indication : maximisez le profit de chaque entreprise en fonction de son
prix).

Réponses

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1) Commençons par l'entreprise 1. L'entreprise 1 calcule son prix optimal en prenant en


compte la courbe de réaction de l'entreprise 2. Son profit π1 est égal à sa recette P1Q1
moins le coût total qui est nul dans notre cas.
π1= P1Q1 – C1 = P1(20 – C1 P1 + P2) – C1 = 20P1 – P21 + P1P2 – C1
Pour quel prix P1 l'entreprise maximise-t-elle son profit? La réponse dépend de P2, que
l'entreprise 1 prend comme donné. Mais quel que soit le prix fixé par l'entreprise 2, l'entreprise
1 maximise son profit lorsque le profit supplémentaire réalisé suite à une très faible
augmentation de son prix est juste égal à zéro. En prenant P2 comme fixé, le prix optimal de
l'entreprise 1 est donné par :
∂π1
= 20 − 2P1 + P2 = 0
∂P1
Nous pouvons réécrire cette équation pour obtenir la règle de fixation du prix suivante, qui est
la courbe de réaction de l'entreprise 1 :
Courbe de réaction de l'entreprise 1 : P1 = 10 + 0,5P2
Cette équation permet à l'entreprise 1 de déterminer son prix, étant donné le prix P2 choisi par
l'entreprise 2. De la même façon, nous pouvons trouver la règle de fixation du prix pour
l'entreprise 2 :
Courbe de réaction de l'entreprise 2 : P2 = 10 + 0,5P1
La courbe de réaction de l'entreprise 1 représente son prix optimal en fonction du prix fixé par
l'entreprise 2, tout comme la courbe de réaction de l'entreprise 2 représente son prix optimal en
fonction du prix fixé par l'entreprise 1.
L'équilibre de Nash se situe à l'intersection des deux courbes de réaction.

2)

∗ = 10 + 0.5(10 + 0.5 )

2 = 10 + 5 + 0.25 2)

0.75 2 = 15

2 = 20

∗ 1 = 10 + 0.5 ∗ 20

1 = 20

Donc, à l'équilibre, chaque entreprise fait payer un prix égal à 20 et réalise un profit:
2
π1= π2 =20P1- 1 +P1P2

=20*20-(20)²+20*20

=400-400+400

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=400

Chaque entreprise va produire:

Q1=20-P1+P2

= 20-20+20

=20 unités

Q2=20+P1-P2

=20+20-20

=20 unités

Un équilibre de Nash est un équilibre non coopératif: chaque entreprise prend la décision qui
lui permet de réaliser le plus de profit possible, étant donné les actions de ses concurrents.

Exercice 2 :
Deux entreprises produisant des biens différenciés présentent les fonctions de recette moyenne
et de coût total suivantes :
1 = −2 1 − 2 + 276

1 = 2
1 − 12 1 + 600 pour l’entreprise 1

2 = −2 1 −2 2 + 378

2 =2 2
2 − 36 2 + 800 pour l’entreprise 2

1. Chaque entreprise estime que la production de sa rivale constitue une donnée à laquelle elle
doit s’adapter pour maximiser son profit.
Quels seront la production et le profit de chaque entreprise ?

2. L’entreprise 2 suppose que le prix de la firme 1 est, pour elle, une donnée.
Quels seront la production et le profit de chaque entreprise ?

3. L’entreprise 1 réagit à la modification du prix de la firme 2 en ajustant alors son prix et sa


quantité de façon à maximiser son profit. Quelles seront alors les conséquences de cette
réaction ?

Réponses

Dans le cas où chacune des deux firmes adopte une attitude de bienveillance :
La firme 1 maximise son profit :

Π1= RT1 – CT1


= (−2 − + 276) − ( − 12 + 600)
= −3 − + 288 − 600

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ð
= −6 − + 288 = 0

→ −6 + 288 =
La firme 2 maximise son profit :

Π2= RT2 – CT2


= (−2 − 2 + 378) − (2 − 36 + 800)
= −4 − 2 + 414 − 800
ð
= −8 − 2 + 414 = 0
1
→ −( ) + 51,75 =
4
Ainsi, on obtient le système suivant :
−6 + 288 =
1
−( ) + 51,75 =
4
-(23/4).y1 + 236,25 = 0 y1 = 41,1 ; P1 = 152,35 et π1 = 4464,4
y2 = 41,5 ; P2 = 212,87 et π2= 6081,8

2. Si la firme 2 considère le prix de la firme 1 comme une donnée à laquelle elle doit s’ajuster
partiellement puisque les biens sont différenciés :

Ainsi : P1 = 152,35 = -2y1 – y2 + 276


→2 =− + 123,65
→ =− +
,

Alors : P2 = -2y1 – 2y2 + 378


,
P2 = - 2(- y2 + ) - 2y2 + 378
P2 = y2 + 123,65 – 2.y2 + 378
P2 = - y2 + 254,4 = RM2
= − + 254,4
= −2 + 254,4
= 4 − 36
Rm2 = Cm2
- 2y2 + 254,4 = 4y2 - 36
- 6y2 = -290,4

y2 = 48,4 P2 = 206 et π2=6225,1


y1 = 37,6 et π1= 4168,4

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3. Si la firme 1 réagit à la modification du prix de la firme 2 en considérant alors comme une


donnée le prix de la firme 2 :

Ainsi : P2 = 206 = – 2y1 – 2y2 + 378


2y2 = - 2y1 + 172
y2 = -y1 + 86

Alors : ð = (−2 + − 86 + 276) − + 12 − 600

ð = (− − 86 + 276) − + 12 − 600
→ ð = −2 + 202 − 600
ð
= −4 + 202 = 0 → = 50,5 = 139,5 ð = 4500,5

= 206 → = 35,5 ð = 5270,5

Exercice 3

Deux entreprises produisent des biens parfaitement substituables.


La firme 1 a une fonction de coût marginal de la forme Cm1 = 0,3y1 – 31 et des frais
fixes de 3650.
La firme 2 a une fonction de coût marginal de la forme Cm2 = 0,8y2 - 20 et des frais
fixes de 650.
La demande s’adressant à l’industrie est y = -10 p + 440

1. Chaque entreprise agit en faisant l’hypothèse que le comportement de l’autre constitue pour
elle une donnée à laquelle elle doit s’adapter pour maximiser son profit. Quels seront la
production et le profit de chaque entreprise ?

2. Convaincue de sa supériorité, l’entreprise 1 décide d’agir en tant que leader sur le marché.
L’entreprise 2 ne modifie pas son attitude. Quels seront le prix du marché et les quantités
vendues par chaque entreprise ?

3. Convaincue également de sa supériorité, l’entreprise 2 décide d’agir en tant que leader et la


firme 1 se comporte alors comme une firme satellite. Quels seront le prix du marché et les
quantités vendues par chaque entreprise ?

4. Cependant il apparaît que les deux entreprises prétendent en même temps à la situation de
leader. Quels seront le prix du marché et les quantités vendues par chaque entreprise ?

5. Les deux firmes cherchent à s’entendre pour constituer un cartel permettant de maximiser
leurs profits joints. Déterminer les prix et les quantités d’équilibre.

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Réponses

1. La situation de l’industrie correspond à une situation de duopole à la Cournot où chacune des


firmes adopte un comportement de satellite, en s’adaptant aux situations créées par l’autre :
L’entreprise 1 maximisé son profit :

∏1 =Py1 - CT1

avec 1 = 0,15 1 − 31 1 + 3650


2

CT1 = 0,15. y1² - 31.y1 + 3650


Et, issu de la fonction de demande des consommateurs,
P = -0,1(y1 + y2) + 44

Ainsi :
∏1 = (- 0,1(y1 + y2) + 44)y1 – (0,15 21 - 31y1 + 3650)
∏1 = - 0,1 21 - 0,1y1 y2+44y1-0,15 21 +31y1 - 3650
∏1 = - 0,25 21 - 0,1y1 y2 + 75y1 – 3650

= −0,5 − 0,1 + 75 = 0
ð

→ 0,5 = −0,1 + 75

= 150 − 0,2 : équation de la courbe de réaction de A

L’entreprise 2 maximise son profit :

∏2 =Py2 – CT2

avec 2 = 0,4 2 − 20 2 + 650


2

Et, issu de la fonction de demande des consommateurs,


P = -0,1(y1 + y2) + 44

Ainsi :
∏2 = (- 0,1(y1 + y2) + 44)y2 – (0,4 22 - 20y2 + 650)
∏2 = - 0,1 22 - 0,1y1 y2+44y2-0,4 22 +20y2 - 650
∏2 = - 0,5 22 - 0,1y1 y2 + 64y2 –650

ð
=− − 0,1 + 64 = 0

→ = −0,1 + 64: équation de la courbe de réaction de B

Support de cours du CE Economie page 125


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L’équilibre de marché est obtenu au point d’intersection des courbes de réaction des deux
firmes.
= −0,2 + 150

= −0,1 + 64

= −0,2 + 150

= −10 + 640

0 = 9,8y2-490

y2=50 π2=600
y1=140 π1=1250
P=25

2. Dans une situation dite de duopole de Stackelberg où une firme se croît leader et prête à
l’autre un comportement de satellite : la firme 1 se croît dominante et adopte un comportement
de maximisation de son profit compte tenu du comportement supposé de suiveur de 2 :
Π1 = (44 – 0,1(y1 + 64 – 0,1y1)y1 – (0,15 2
1 - 31y1 + 3650)
Π1 = -0,24 21 + 68,6y1 - 3650

= −0,48 + 68,6 = 0
ð

→ = 142,92

La firme 2 s’adapte à la situation créée par la firme 1 :

y2 = 64 – 0,1y1 = 49,71
P = 24,74 Π1 = 1252,45 Π2 = 585,56

3. La firme 2 se croît dominante et adopte un comportement de maximisation de son profit


compte tenu du comportement supposé de suiveur de 1 :

Π2 = (44 – 0,1(y2 + 150 – 0,2y2)y2 – (0,4 2


2 - 20y2 + 650)
Π2 = -0,48 22 + 49,y2 - 650

ð
= −0,96 + 49 = 0

→ = 51,04
La firme 1 s’adapte à la situation créée par la firme 2 :
y1 = 150 – 0,2y2 = 139,79
P = 24,91 Π1 = 1234,48 Π2 = 600,18

Support de cours du CE Economie page 126


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4. Lorsque les deux entreprises adoptent en même temps un comportement de leader.


L’oligopole est dit de Bowley :

* Pour la firme 1 :

Π1 = (44 – 0,1(y1 + 64 – 0,1y1)y1 – (0,15 21 - 31y1 + 3650)


Après maximisation du profit, il s’ensuit que : y1 = 142,92

* Pour la firme 2 :

Π2 = (44 – 0,1(y2 + 150 – 0,2y2)y2 – (0,4y 22 - 20y2 + 650)


Après maximisation du profit, il s’ensuit que : y2 = 51,04

5. La meilleur situation possible étant celle du monopole, les deux firmes vont chercher à
s’entendre en formant un cartel permettant de maximiser leurs profits joints – situation
oligopolistique dite de Fellner – profits qu’elles se répartiront par la suite.

ΠG = Π 1 + Π 2

ΠG = (44 – 0,1(y1 + y2))(y1 + y2 ) - (0,15 2


1 - 31y1 + 3650)- (0,40 2
2 - 20y2 + 650)

ð
= −0,5 + 75 − 0,2 =0

→ 0,5 = 75 − 0,2
→ = 150 − 0,4
ð
=− + 64 − 0,2 =0

→ = 64 − 0,2
= 150 − 0,4(64 − 0,2 ) → = 135,22
ainsi : y2 = 36,96 : P = 26,78 ;

Π1 = 1420,34 : Π2 = 532,57 : ΠG = 1952,91

Une telle collusion est stable puisque le profit global est supérieur à la somme des profits quand
chacune se croit en position de suprématie. Cependant, le cartel exige une redistribution des
profits.

La firme 1 devra reverser à la firme 2 au moins : 600,18 – 532.57 = 67,61, pour que cette
dernière participe à l’entente, et verser à la firme 1, au plus : 1420,34-1252,45=167,89, pour
qu’elle-même ait intérêt à participer au cartel.

Support de cours du CE Economie page 127


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Selon la règle de partage qu’elles adopteront dans la partie négociable (167,89 – 67,61 =
100,28), le profit final se situera pour chacune d’elles entre :

1252,45 < Π1 < 1352,73


600,18 < Π2 < 700,46

Support de cours du CE Economie page 128

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