Appareils de Mesure Analogiques

2. Introduction
Il existe deux grandes sortes d’appareils de mesure :
- Les appareils analogiques, - Les appareils numériques.

2.1 Définition
• Un appareil de mesure analogique,
analogique appelé également à aiguille ou à déviation est un
appareil équipé d’une aiguille qui indique sur une échelle graduée (cadran) la valeur de
la grandeur mesurée.
Les premiers appareils de mesure employés étaient
étaient des appareils analogiques
(1881
881 par le physicien français Jacques Arsène d’Arsonval).

Exemple : mesure d’un courant I par un Ampèremètre. On a I = lecture×(C

×(Calibre/Echelle),

I étant le courant mesuré exprimé en Ampères, lecture : nombre de divisions de la

déviation de l’aiguille, Echelle : nombre total de divisions.
Calibre choisi 1 A ; on lit 22,, sur une échelle de 200 ⇒ I = 22×1/200
1/200 =0,11 A.

• Un appareil de mesure contient généralement une partie mobile (équipage

( à cadre
mobile,, ou bien élément moteur),
moteur), qui tourne autour d’un axe fixe, et une ou plusieurs
parties fixes (inducteurs : aimant permanant
rmanant ou électroaimant) agissant sur la partie
mobile pour donner un couple.

• Force de Laplace : un conducteur électrique parcouru par un courant électrique et

placé dans un champ magnétique subit une force électromagnétique appelée
appel force de
Laplace.
( )
F = i ⋅ l ∧ B = i ⋅ l ⋅ B ⋅ sin α

• Direction : perpendiculaire au plan

pl formé par le conducteur et B,
• Sens : déterminé par la règle des trois doigts de la main droite,
droite
Ou tout simplement la notation fonctionnement moteur : Champ –Chemin- Courant.
Pouce index majeur

• Norme : F = i⋅l⋅B⋅sinα (N).

(N)

i (A), B(T), α l’angle formé par B par rapport au conducteur l.

Si α = 90° ⇒ F = i⋅l⋅B (force maximale).

Si α = 0° ⇒ F = 0.

2.2 Classification
La classification usuelle des appareils à déviation
déviation utilise la nature du phénomène physique
qui régit le fonctionnement de l’appareil. On distingue plusieurs types d’appareils de
mesure analogiques dont les principaux types sont :

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2.2.1 Appareil magnétoélectrique symbolisé
Une bobine sur un cadre mobile, parcourue par un courant et placée dans le champ
magnétique d'un aimant permanent se met à tourner. L'angle de rotation de la bobine est
proportionnel à l'intensité du courant.

2.2.1.1 Principe de fonctionnement l

Un cadre rectangulaire ABCD, de longueur L, de largeur l, formé de N spires de fil

conducteur est placé dans un champ magnétique B uniforme, produit par un aimant
permanent.
l = 2e
Cadran
a b
a
Aimant b S
N F
B i
L B
1i 1
F
d d c
c
θ
Ressort spiral

Schéma de principe Courant dans une spire

Chaque conducteur du cadre de longueur est soumis à une force :

F = i⋅L⋅B (1)
Conduisant à un couple de rotation :

CM =F⋅e + F⋅e = 2 F⋅e = F⋅l = i⋅L⋅B⋅l = B⋅S⋅i (2)

S = L⋅l : surface d’une spire exprimée en m2.

Comme le cadre comporte N spires, le couple moteur devient :

CM = N⋅B⋅S⋅I = ∅ . i (3)

∅ = N. B. S ∶ Flux magné tique total intersecté par la bobine du cadre exprimé en Weber.
Le cadre est soumis à un couple moteur proportionnel au courant i qui le parcourt.
Le cadre mobile est associé un ressort spiral de rappel de constante de torsion c, solidaire
d’une aiguille qui indique la déviation θ du cadre, développe un couple résistant (de
rappel) :
CR =c⋅θ (4)
Sous l’action du couple moteur, le cadre tourne jusqu’à trouver une position d’équilibre qui est
obtenue lorsque le couple moteur est égal au couple résistant.
∅o
CR = CM ⇒ ∅o . i = c⋅θ, donc θ = .i (5)
c

La déviation θ est proportionnelle au courant i dans le cadre. La sensibilité de l’appareil est

définie par (dθ, indication donnée par l’essai, di quantité de la grandeur à mesurer) :
dθ ∅o
S= = (6)
di c

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2.2.1.2 Utilisation des appareils électromagnétiques
Les appareils magnétoélectriques sont généralement utilisés en ampèremètres, en
voltmètres et en ohmmètres.
Les appareils magnétoélectriques ne sont utilisables Rg
qu’en courant continu. L’équipage à cadre mobile peut être i
représenté par le schéma équivalent de la figure ci-contre.
Rg : résistance totale des N spires de la bobine.
i : courant qui traverse le cadre.
La déviation à pleine échelle est obtenue pour i = ig.

a) Utilisation en Ampèremètre
L’équipage à cadre mobile est un ampèremètre qui mesure des courants inférieurs à ig.
Pour obtenir un ampèremètre qui mesure des courants supérieurs à ig, on lui rajoute des
résistances additionnelles (Shunts) en parallèle avec l’élément moteur, qui doivent être
précises et assez faibles.

Ampèremètre universel à deux calibres : Rg

i
• Sur calibre Ical1, lorsque i = ig :
Rsh1 Rsh2
Les résistances Rsh1 et Rsh2 sont déterminées en écrivant la loi
d’ohm entre les bornes de l’appareil : Com Ical1 Ical2

Selon la loi des nœuds, on peut écrire : Ical1 = ish1 + i

⇒ Rsh1.ish1 = (Rg + Rsh2).ig ⇒ Rsh1.(Ical1- i) = (Rg + Rsh2).ig.

• Sur calibre Ical2, lorsque i = ig :

Selon la loi des nœuds, on peut écrire : Ical2 = ish2 + i
⇒ (Rsh1 + Rsh2).ish2 = Rg.ig ⇒ (Rsh1 + Rsh2).( Ical2- i) = Rg.ig.

b) Utilisation en Voltmètre
Un équipage à cadre mobile seul est un voltmètre qui mesure des tensions inferieurs à
Rg.ig. Pour obtenir un voltmètre qui mesure des tensions supérieures à Rg.ig, on doit ajouter
des résistances additionnelles en série qui doivent être assez grandes.
Voltmètre universel à deux calibres :
• Sur calibre Ucal1 : si U = Ucal1, i = ig ⇒ Ucal1 = (R1 + Rg).ig ⇒ R1= (Ucal1/ig) - Rg.

• Sur calibre Ucal2 : si U = Ucal2, i = ig ⇒ Ucal2 = (R2 + R1+ Rg).ig ⇒

⇒ R2 = (Ucal2/ig) – (Rg + R1).
R2 R1 Rg
i

U
Ucal2 Ucal1 Com

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c) Utilisation en Ohmmètre

Un ohm-mètre mesure la résistance d’un circuit ou d’un composant. Le schéma simplifié

d’un ohmmètre comprend, en plus du cadre mobile, une pile qui alimente le montage.
Rx : résistance à mesurer.
Eg r Rg
i
Rx = (Eg/i) – (r + Rg)
Rx
avec Eg = (r+Rg).ig

2.2.2 Appareil ferromagnétique symbolisé

Le principe est basé sur l’action d’un champ crée par un circuit parcouru par un courant
sur une ou plusieurs pièces de fer doux possédant une certaine perméabilité, ce qui permet
de canaliser ou bien guider les lignes de champs. Utilisable en continu et en alternatif.

2.2.3 Appareil électrodynamique symbolisé

Dans cet appareil le champ magnétique est crée par une bobine (partie fixe) traversée par
un courant, ce qui fait déplacer un cadre mobile entrainant une aiguille.

2.2.4 Appareil électrostatique symbolisé

Constitué d’un condensateur avec une armature fixe et l’autre mobile. En appliquant une
tension sur les deux plaques, on les charges différemment. Un champ électrostatique est
ainsi créé entre les plaques, de sorte qu'une force d'attraction s'établit entre elles. Cette
force dépend de la tension mesurée. Utilisé en voltmètre en continu et en alternatif.

2.2.5 Appareil thermique symbolisé

Le principe est basé sur la dilatation d’un fil conducteur qui s’échauffe lors du passage d’un
courant électrique. Utilisable en continu et en alternatif.

2.3 Caractéristiques
Les appareils analogiques en fonction de leur constitution interne, auront chacun un usage
bien précis. La description de toutes ces caractéristiques est reprise sous forme de
symbole sur le cadran de l’appareil.

2.3.1 Mode de pose

1 2 3 15°

1 position d’emploi horizontale, 2 position d’emploi verticale, 3 position d’emploi inclinée

avec donnée de l’angle d’inclinaison à 15°. Toute autre pose entraînera une erreur de
lecture.

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2.3.2 Nature de la mesure

2 1 ,5
1
1 2 3

1 Pour courant continu

inu DC, 2 Pour courant alternatif AC, 3 Pour courant continu et
alternatif AC/DC.

2.3.3 Classe de précision

Elle est indiquée par un nombre (0,5 ; 1 ; 1,5 ; …) sur le cadran de l’appareil.

Ce nombre indique l’erreur possible, exprimée en % de l’étendu de d mesure (C'est le

domaine de variation possible de la grandeur à mesurer).
mesurer
maximale L’appareil est d’autant
Elle est définie par une valeur minimale et une valeur maximale.
plus précis que la classe de précision est faible.
faible
∆x
Classe = ⋅100 % .
calibre
(∆x est l'incertitude instrumentale ou l’écart maximal toléré (erreur admise)
admis autour de la
mesure x).

2.3.4 Tension d’isolement

1 2 2 1 3 3

Il s’agit dee l’isolement électrique des pièces sous tension par rapport aux autres parties de
l’appareil ett donc de l’utilisateur. Le chiffre inscrit à l’intérieur de l’étoile précise la
référence
rence de la tension d’isolement de chaque borne à la terre. Cela signifie que l'appareil a
été testé avec une tension entre ses bornes, sans que l'appareil n'explose ou ne se casse
mécaniquement.

1 0,5 kV, 2 1kV, 3 3kV.

Exemple : 1,5

Sur un appareil analogique on peut lire :

Cela signifie : Instrument à cadre mobile magnétoélectrique, pour courants alternatif AC,
classe de précision de 1,5 %, position d’utilisation
ion inclinée à 60°, tension d’isolement
(d’essai) à 0,5 kV.

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 Appareils de Mesure Numériques

3. Introduction
Les appareils de mesures numériques sont constitués d'éléments électroniques et les
valeurs mesurées sont affichées au moyen d’un
d nombre.

3.1 Définition
Un appareil numérique est constitué d’un afficheur LCD géré par un circuit intégré et
complété par une série de résistances et autres éléments électroniques.

Les appareils de mesure numériques sont des instruments entièrement électroniques,

munis
nis d'un affichage numérique. Ils ne comportent plus aucune pièce mécanique en
mouvement et sont de ce fait relativement robustes et simples à entretenir. Un
microprocesseur gère la mesure, le clavier, l'affichage et le dialogue éventuel avec
l'extérieur.

La figure ci-dessous
dessous présente un schéma de principe d’un appareil numérique.
numérique

Grandeur
à mesurer
signal analogique

Les multimètres numériques permettent la mesure des intensités et des tensions

(moyennes et efficaces) ainsi que des résistances. Dans tous les cas, le système transforme
d’abord
’abord l’information (tension, intensité ou résistance) en une tension, qui est transformée
ensuite en tension continue. Cette dernière sera numérisée au moyen d’un convertisseur
analogique-numérique
numérique (CAN) en un mot binaire. Un circuit électronique code ce mot
binaire en une valeur accessible en lecture une fois affichée.

3.2 Incertitude pour un appareil de mesure

3.2.1 Incertitude
ncertitude pour un appareil analogique

Il faut dans un premier temps faire un inventaire de sources d’erreurs.

Si on prend un voltmètre à aiguille,

aig on peut avoir une incertitude due à :

classe x calibre
son indice de classe de précision ∆UC = , c’est l’incertitude instrumentale.
100

erreur de lecture en division x calibre

Une Incertitude de lecture ∆U
Ul = .
nombre de division du cadran

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Une incertitude due à la méthode ∆Um (non traitée ici). On prendra comme hypothèse qu’il
n’y a pas d’incertitude de méthode (ΔUm ≈ 0).

→ L’incertitude totale est : ∆U = ∆UC + ∆Ul + ∆Um = ∆UC + ∆Ul.

Exemple : mesure d’une tension à l’aide d’un voltmètre de classe 2, de calibre 30 V et 75 V.

L’échelle comporte 150 divisions, la lecture se fait à 0,5 divisions près.

• Calibre 30 V : On trouve L1 = 148 divisions.

30 x 148
donc U1 = = 29,6 V
150
30 x 2
Incertitude absolue de classe : ∆UC = = 0,60 V sur toute l’échelle.
100

30 x 0,5
Incertitude absolue de lecture : ∆Ul = = 0,1 V.
150

Incertitude totale : ∆U = 0,60 + 0,1 = 0,70 V

∆U1 0,70 x 100

donc U = (29,6 ± O,7) V. → = = 2,4 %.
U1 29,6

• Même mesure sur le calibre 75 V : L2 = 59,5 divisions

75 x 59,5
U2 = = 29,75 V
150

75 x 2
∆UC = = 1,5 V
100

75 x 0,5
∆Ul = = 0,25 V
150

∆U2 = 1,5 + 0,25 = 1,75 V

∆U2
U2 = (29,75 ± 1,75) V → = 5,9 %.
U2

Conclusion : lorsqu’on utilise un appareil à déviation, il faut choisir le calibre donnant la

plus grande déviation afin d’obtenir la mesure la plus précise.

3.2.2 Incertitude pour un appareil numérique

Résolution : la résolution d’un appareil à affichage numérique correspond à une unité sur
le chiffre (digit) de poids de plus faible. La résolution d'un appareil est la plus petite
variation de la grandeur mesurée qui produit une variation perceptible de l'indication
délivrée par l'instrument.
Exemple : multimètre à affichage numérique METRIX MX512 à 2000 points de mesure.
Sur le calibre 200 mV, l’étendue de mesure est 0,00 à 199,9 mV et la résolution est donc de
0,1 mV.

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Précision de mesure : la précision d’un appareil numérique est habituellement donnée
sous la forme d’une somme de deux termes :
- l’un en % de la lecture,
- l’autre en fonction du chiffre (digit) de poids le plus faible.

L’incertitude due à l’appareil (précision de mesure), sur la mesure d’une grandeur X,

s’écrit : ∆X = n%L + m*UR.

L : La valeur lue sur l’appareil.

n% : Désigne la part d’imprécision de l’appareil proportionnelle à la valeur lue L.
UR : unité de Représentation : une unité sur le chiffre (digit) de poids le plus faible.
Désigne l’Unité de Représentation, c'est-à-dire, le calibre de l’appareil (ou l’étendue de
mesure) divisé par le nombre de points affichable sur cet appareil. Pour le MX20,
l’affichage va de 0000 à 1999 sur un calibre 2 ou 20 soit 2000 points et de 0000 à 999 pour
un calibre 10 soit 1000 points.
n et m sont donnés par le constructeur.

Exemple : Détermination de l’imprécision de mesure d’un appareil de mesure numérique :

Soit à mesurer successivement une tension de 20mV et une autre de 190mV avec un
appareil numérique ayant les caractéristiques suivantes :
- Calibre choisi : 200mV
- Précision : +/-(0,3%L + 1d) avec : L = valeur mesurée (lue). (Ou bien, L’incertitude sur la
mesure d’une tension continue U pour les calibres 200 mV à 200V est) :
∆X = 0,3%L + 1UR. (L = lecture).
1d = pt = quantum =1 digit = 0,1mV (voir caractéristiques). La valeur du digit ou pas de
quantification ou résolution : c’est la plus petite valeur différente de zéro que
l’appareil peut détecter pour un calibre donné. Cette résolution varie en fonction du
calibre choisi et lui est propre.

1ère mesure : U1 = 20 mV = 0.02 V(valeur affichée sur le multimètre numérique).

0,3
Erreur de lecture x 20 = 0,06 mV, 1 d = 0,1 mV.
100

L’erreur totale est donc de 0,16 mV. → U = (20 ± O,16) mV.

∆U1 0,16
La mesure s’est effectuée à = x 100= 0,8% près.
U1 20
2ème mesure : U2 = 190 mV

0,3
Erreur de lecture x 190 = 0,57 mV, 1 UR : 0,1 mV.
100

L’erreur totale est donc de 0,67 mV. → U = (190 ± O,67) mV.

0,67
La mesure s’est effectuée à x 100= 0,35% près.
190

Conclusion : de même que pour un appareil à déviation, il faut choisir le calibre donnant la
plus grande « déviation » afin d’obtenir la mesure la plus précise.

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