Rapport Audit Cout Entretien Autoroutes PDF
Rapport Audit Cout Entretien Autoroutes PDF
Rapport Audit Cout Entretien Autoroutes PDF
Rapport
sur
la comparaison au niveau européen des coûts
de construction, d’entretien et d’exploitation
des routes
Etabli par
- Décembre 2006 -
Synthèse
C
Comparaison au niveau européen des coûts de
on
st
construction, d’entretien et d’exploitation des routes
at
s
Audits de modernisation
1. Cadre de l’audit
¾ Le ministère de l’Équipement a mis en place une nouvelle organisation de ses services routiers. Elle repose sur 11
directions interdépartementales des routes (DIR) ayant pour mission d’entretenir et d’exploiter le réseau routier national
constitué de 11800 km de routes nationales et d’autoroutes non concédées, et d’assurer l’activité d’ingénierie routière
pour le compte des futurs services de maîtrise d’ouvrage rattachés aux directions régionales de l’Équipement.
¾ Cette nouvelle organisation doit permettre d’optimiser les ressources consacrées à l’entretien et à l’exploitation du
réseau en travaillant à des échelles plus pertinentes que celles d’aujourd’hui et de mieux maîtriser le coût des
investissements de développement et d’amélioration du réseau en dissociant les fonctions de maîtrise d’ouvrage et de
maîtrise d’œuvre.
¾ L’audit avait ainsi pour objectif de disposer d’une analyse comparative des coûts de construction et d’entretien des
routes dans d’autres pays, qui pourra servir de référence pour la fixation des objectifs assignés aux nouveaux services
routiers français.
2. Constats de l’audit
¾ De l’analyse comparative menée, il ressort que les coûts moyens de construction des routes françaises apparaissent
dans le bas de la fourchette des coûts constatés en Europe pour des routes de structure comparable.
¾ Il en est de même pour les dépenses d’entretien et d’exploitation, évaluées par km exploité ou par km parcouru
pondéré (sur le réseau national avant transfert au x départements). Ce résultat peut être le signe d’une bonne efficacité
économique mais aussi celui d’une probable insuffisance des moyens affectés à ces fonctions. En effet, les indicateurs
retenus dans la LOLF indiquent que l’état des infrastructures routières nationales s’est dégradé au cours des dernières
années.
¾ Sur les dotations annuelles d’entretien sont imputées des dépenses d’aménagements de sécurité et de tunnels, qui ne
Pr
op
Comparaison au niveau européen des coûts de
os
iti
construction, d’entretien et d’exploitation des routes
on
s
Audits de modernisation
3. Recommandations
¾ Maintenir et développer une capacité de comparaison européenne en matière de coût de construction,
d’entretien et d’exploitation des routes.
¾ Développer, pour la France, un dispositif de suivi des coûts de construction, d’entretien et d’exploitation
du réseau routier à la charge de l’État.
¾ Maintenir une gestion centralisée des constructions neuves pour assurer l’homogénéité du réseau et
une maîtrise des coûts.
¾ Mettre à profit la nouvelle organisation en DIR pour identifier les économies d’échelle et l’optimisation
de l’utilisation des moyens (notamment des véhicules et engins) rendues possibles par la gestion de
grands réseaux linéaires.
¾ Pour les grosses réparations, conserver au moins le niveau des dotations actuelles sans imputer à cette
enveloppe les mises en conformité de tunnels et les aménagements de sécurité; en complément mettre
en place un programme pluriannuel de rattrapage de grosses réparations des chaussées et ouvrages
les plus dégradés, avec report corrélatif de certains investissements neufs.
¾ Financer les investissements qui améliorent la sécurité d’environnement et celle des services rendus
dans les mêmes conditions et selon les mêmes critères que les investissements neufs de
développement du réseau.
maintenir un niveau du service rendu par le réseau national cohérent avec le développement de
l’économie.
¾ A terme de deux ans, mettre à profit les rationalisations possibles du fait de la nouvelle organisation
territoriale de la gestion du réseau national pour donner plus d’efficacité au budget affecté à l’entretien
et à l’exploitation de ce réseau.
Conseil général des ponts et chaussées – Contrôle général économique et financier
2
PRINCIPAUX ELEMENTS DE PERIMETRE DE L'AUDIT
PERIMETRE PHYSIQUE
3
PRINCIPALES RECOMMANDATIONS
Pages du
Numéro Recommandation
rapport
Maintenir et développer une capacité de comparaison européenne en matière de coût de
01 18
construction, d’entretien et d’exploitation des routes.
Maintenir une gestion centralisée des constructions neuves pour assurer l’homogénéité du
03 18
réseau et une maîtrise des coûts.
Mettre à profit la nouvelle organisation en DIR pour identifier les économies d’échelle et
04 l’optimisation de l’utilisation des moyens (notamment des véhicules et engins) rendues 19
possibles par la gestion de grands réseaux linéaires.
Pour les grosses réparations, conserver au moins le niveau des dotations actuelles sans
imputer à cette enveloppe les mises en conformité de tunnels et les aménagements de
05 sécurité ; en complément mettre en place un programme pluriannuel de rattrapage de 19
grosses réparations des chaussées et ouvrages les plus dégradés, avec report corrélatif de
certains investissements neufs.
4
SOMMAIRE
Sommaire.................................................................................................................................................... 5
I. LE CHAMP DE L’ETUDE .............................................................................................................. 6
ANNEXES ................................................................................................................................................ 29
Lettre de mission...................................................................................................................................... 31
Coût de construction des routes et autoroutes ...................................................................................... 32
Coût moyen, en M€ au km, de construction et d’equipement d’une autoroute à 2x2 voies .............. 35
Coûts d’entretien et d’exploitation du réseau routier national............................................................ 36
Coûts d'entretien et d'exploitation des ex-SEMCA .............................................................................. 40
Evolution le l'IQRN ................................................................................................................................. 44
Questionnaire ........................................................................................................................................... 45
Résultats des enquêtes - Audit................................................................................................................. 48
5
I. LE CHAMP DE L’ETUDE
Le champ de l’étude porte principalement sur la partie du réseau national routier et autoroutier dont
la charge est inscrite au budget de l’Etat en France comme dans les autres pays européens interrogés.
En France métropolitaine, le réseau routier national est constitué en 2005 d'environ 8 000 km
d'autoroutes et ouvrages concédés et de 29 250 km d'autoroutes et routes non concédées. Ce réseau
d’environ 38 000 km représente moins de 4 % du linéaire total de routes revêtues, mais supporte plus
de 40 % de la circulation totale exprimée en kilomètres parcourus.
Hors réseau concédé, le réseau national représente moins de 3 % des routes revêtues, supporte près
de 30 % de la circulation totale et coûte (hors frais généraux administratifs pour la comparaison avec
les pays européens) environ 0,06 % du PIB en entretien et exploitation, ce qui est relativement faible
compte tenu de l'importance du réseau routier primaire pour la compétitivité de l'économie nationale.
Après transfert de 17 450 km de routes nationales aux départements, le futur réseau routier national
(RRN) ne représentera plus que 1,2 % du linéaire de routes mais supportera encore près de 20% du
trafic total et coûtera environ 0,04% du PIB en entretien et exploitation, selon les hypothèses de
dotation budgétaire actuelles.
Le réseau pris en compte dans le cas français est celui qui prévalait au 31/12/2005, soit 29 250 km.
A côté de l'information contenue dans les lois de finances, la mission s’est également intéressée à
celle qui pouvait être apportée par la comptabilité des sociétés d’autoroutes (en fait la comptabilité
analytique des ex-sociétés d’économie mixte autoroutières). Celle-ci a été utilisée pour inventorier les
différentes composantes du coût de production du service routier à retenir. Les évaluations de coûts
obtenues sont des moyennes de données comptables pour les sociétés d’autoroutes alors qu’elles
résultent pour partie de conventions d’affectation de certaines dépenses dans le cas du traitement des
données tirées des PLF.
Une route est un ouvrage complexe qui ne se résume pas à un simple ruban d’asphalte et quelques
bandes de peinture blanche. Pour la réaliser, il faut construire des ponts, voire des tunnels, remuer de
grands volumes de terre, édifier des écrans anti-bruit, planter des massifs arborés … Tous ces
éléments vont être conçus et aménagés pour répondre aux fonctionnalités attendues (nombre de
voies de circulation, vitesse pratiquée, accès) et s’adapter au mieux aux milieux naturels et humains
traversés. Chaque site étant unique, chaque projet routier va être un cas particulier.
De même, l’entretien d’une route va dépendre du trafic qui l’emprunte, des intempéries (neige, pluie)
qu’elle subit, et plus globalement de son environnement immédiat.
Au vu de cette extrême diversité, vouloir établir une comparaison européenne des coûts de
construction et d’entretien dans le très court délai imparti (4 mois, dont les mois de juillet et d’août)
imposait dès lors à la mission d’audit une méthode d’analyse de type statistique, sans recherche
d’exhaustivité.
Deux indicateurs ont été retenus pour caractériser chacun des deux domaines étudiés :
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Le premier ratio, plus simple à calculer car il ne nécessite pas la connaissance du volume et de la
composition du trafic, permet de comparer des réseaux de caractéristiques techniques et
fonctionnelles similaires et d’apprécier le poids de l’entretien par rapport à la valeur du patrimoine.
Le second ratio, un plus élaboré, permet d’apprécier la charge d’entretien et d’exploitation par unité
de transport produite (100 km parcourus). Il est en particulier intéressant de rapprocher ce ratio des
coûts de fonctionnement et d’amortissement des véhicules.
L’objectif premier étant de mener une analyse comparative de coûts au niveau européen, la mission a
consisté dans un premier temps à faire l’inventaire de l’information existante ou potentiellement
disponible tant au cours de différents entretiens que par la consultation de travaux d’études qui
s’étaient fixé des objectifs voisins (cf. les références citées en fin de rapport).
De fait, peu d’éléments chiffrés sont disponibles au niveau macroéconomique (comme demandé
dans le cadre de l’audit) et, lorsqu’il en existe, ils présentent souvent le défaut majeur d’être
insuffisamment renseignés quant à leur définition et le mode d’évaluation. Aussi la mission s’est
attachée à l’élaboration de données dont les concepts et la mesure soient complètement identifiés
tant au niveau français qu’européen.
Toute vision macroéconomique des coûts de construction, d’entretien et d’exploitation des routes va
dépendre de nombreuses caractéristiques qui peuvent être intrinsèques au pays considéré (type de
routes, géographie et climatologie du pays, densité de population,…) et/ou dépendre des modes de
gestion adoptés dans le domaine routier. A ces nombreux facteurs, sources de différences
d’estimation de coûts supposés identiquement définis en théorie, doit être rajoutée une dimension
historique qui n’aura pas pu être prise en compte dans la mission. En effet les programmes, tant de
construction que d’entretien et d’exploitation, ne sont pas des processus continus. Aussi la
comparaison de l’effort fait dans ce domaine entre différents pays n’aurait de sens que dans une
perspective historique (en particulier, chaque pays peut avoir mené à des moments différents des
programmes spécifiques, ou avoir enregistré les effets d’une climatologie particulière…).
Ces restrictions notées, la mission s’est avant tout attachée à préciser des concepts et à mettre en face
des évaluations moyennes faute de pouvoir présenter des intervalles de valeurs plausibles.
L’exercice mené tout d’abord sur la France a montré les limites de la comptabilité analytique qui
pouvait ressortir spontanément des informations de type « budgétaire » et a conduit à rechercher une
information par nature plus exhaustive dans les comptabilités de sociétés d’autoroutes.
Pour étendre l’exercice au niveau européen, un questionnaire a été élaboré par la mission (cf. le
questionnaire en annexe). Les missions économiques à l’étranger du MINEFI ont été sollicitées pour
soumettre le questionnaire à quelques pays qui semblaient en mesure d’y répondre pour avoir déjà
apporté des réponses à ces sujets dans différentes instances internationales : Allemagne, Royaume-
Uni, Espagne, Danemark, Norvège. Les questionnaires ont été retournés à la mission au début du
mois d’octobre 2006.
Le rapport traite dans une première partie du coût de construction puis dans une deuxième partie des
coûts d’entretien et d’exploitation.
Comme cela a été indiqué en introduction, la mission s’est attachée à comparer les coûts moyens au
kilomètre des routes à 2x2 voies à caractéristiques autoroutières. Ce choix résulte de trois
considérations :
• d’une part, la conception de ces routes est normalisée dans chaque pays et les largeurs
adoptées pour chaque élément (voie de circulation, terre-plein central, bandes d’arrêt
d’urgence) sont identiques ou très proches d’un pays à l’autre ;
• d’autre part, de nombreuses statistiques et études ont déjà été produites sur ce type de route
et nous étaient rapidement accessibles ;
• enfin, la majeure partie du nouveau réseau routier national est ou sera constituée de routes à
2x2 voies.
7
A. Une grande diversité de coûts observée sur données françaises (cf. annexe
1)
Sur le réseau non concédé, la direction générale des routes a mis en œuvre depuis plusieurs années un
outil statistique " Infracoût ", dans lequel nous avons extrait les coûts kilométriques moyens des
routes mises en service au cours des 6 dernières années. La liste d’opérations retenues concerne
uniquement des tracés neufs (TN) et non les aménagements sur place (ASP). En effet pour cette
seconde catégorie, les conditions de réutilisation partielle d’une voirie existante sont trop diverses
d’un projet à l’autre et risquent d’introduire un très fort biais dans notre comparaison.
Ainsi l’analyse porte sur 35 projets (décrits en annexe 1) réalisés entre 1997 et 2002 et dont le coût
effectif de réalisation a été réévalué à la date de février 2006 à l’aide de l’indice TP01. Les éléments
recueillis, hors frais de personnel de maîtrise d’œuvre et de maîtrise d’ouvrage, sont résumés dans le
graphique ci-dessous (en M€ HT valeur 2006).
Les données utilisées mettent en évidence un très grand étalement (près de 1 à 7) des coûts des
projets routiers, pour une même largeur de route (à 2x2 voies), comme le montre le graphique ci-
dessous ce qui, au premier abord, pourrait surprendre, mais trouve son explication dans la complexité
et l’unicité de chaque projet.
Répartition en % du coût de construction M€ par km
22,5
20,0
17,5
15,0
12,5
10,0
7,5
5,0
2,5
0,0
>2 2-2,5 2,5-3 3-3,5 3,5-4 4-4,5 4,5-5 5-5,5 5,5-6 6-6,5 7 7,5 8 8,5 9 9,5 10 10,5 11 11,5 12 12,5 13
Il ressort de l’observation de ces projets une valeur moyenne de 4,91 M€ HT/km (en valeur
actuelle). Ces montants n’intègrent pas les coûts directs de maîtrise d’œuvre et d’ouvrage assumés par
l’Etat avec ses propres services.
Ce coût peut être rapproché de la valeur de l’indicateur LOLF n°1 du PLF 2006 qui affiche le coût de
10 km de route à 2x2 voies aux caractéristiques prédéfinies (un ouvrage exceptionnel de 50 m, un
échangeur dénivelé, 9 rétablissements de communication, …), soit 50 M€ TTC (41,8 M€ HT).
Au total, en ajoutant au coût des constructions recensées les frais de maîtrise d’œuvre
et d’ouvrage (qui représentent environ 10 % des dépenses annuelles d’investissement de la DGR),
le coût moyen de construction obtenu est de l’ordre de 5,4 M€HT par km (valeur 2006)
pour une route à 2x2 voies.
2. Réseau concédé
Le SETRA (Service d’études techniques des routes et autoroutes) a effectué plusieurs études (1991,
1997, 2005) sur le coût des autoroutes concédées. Toutes ces études convergent vers des données
voisines des précédentes. Ainsi l’étude de 2005 fait état d’un coût variant de 3,8 M€ à 6 M€ HT, pour
des autoroutes en site peu contraint et d’un coût variant de 4,9 M€ à 7,6 M€ HT dans un site à
environnement contraignant.
8
3. Dérive des coûts
Les coûts affichés aux deux paragraphes précédents sont des coûts constatés à terminaison. En
revanche, il a souvent été observé une dérive de ce coût entre l’estimation affichée lors de l’enquête
publique et la valeur finale constatée, hors inflation. Si certaines opérations ont pu rester dans
l’enveloppe initiale, d’autres ont vu leur montant déraper de 15 %, 30 %, voire pour certaines grandes
voies rapides urbaines, de 200 %. La DGR affiche d’ailleurs un indicateur LOLF n°2 caractérisant
cette dérive des coûts : pour l’année 2006, l’objectif visé est fixé à 15 %.
Nous avons pu consulter deux études du SETRA (1991 : comparaison entre autoroutes allemandes et
françaises ; 1997 : comparaison européenne) ainsi qu’une étude très récente (2006) de la Direction
des routes danoise.
Dans son étude de 1991, le SETRA faisait état d’un écart d’environ 30 % entre les autoroutes
allemandes et françaises, au bénéfice de ces dernières. Son étude de 1997, en base 1995, montrait que
la France, avec un coût moyen inférieur à 5 M€ HT/km, se trouvait dans une position moyenne
entre deux extrêmes : la Suisse et l’Italie, avec environ 12 M€ HT / km, et l’Espagne, le Portugal, le
Danemark et la Suède, dont le coût avoisinait les 3 M€ HT/km.
L’étude danoise, réalisée par le cabinet COWI, fournit quant à elle les résultats suivants, en valeur
2005 :
En matière de dérive des coûts, une étude d’une université danoise portant sur 167 projets routiers,
pris dans un large échantillon de pays, constate un dérapage moyen de 20,7 %. Pour faire face à ces
dérives, certains pays européens ont recours à des pratiques originales : majoration du coût initial par
des coefficients intégrant ce qui est appelé le « biais optimiste » (Danemark ; Norvège ; Grande-
Bretagne ; Pays-Bas) ; responsabilisation des directeurs de projet au respect des coûts par
incitation/sanction au travers de primes de résultat (Danemark).
Une comparaison directe de ces valeurs met en évidence le très bon niveau des coûts pratiqués sur les
opérations routières françaises. Toutefois, la dispersion des coûts moyens de chaque opération
autour de la valeur moyenne (écart de 1 à 7) ainsi que la dérive des coûts amènent à plusieurs
observations :
- chaque projet est un cas particulier. Son coût va directement dépendre de la capacité du
maître d’ouvrage à insérer son projet dans l’environnement naturel et humain traversé, en
recherchant le meilleur compromis entre les intérêts économiques et fonctionnels de l’Etat
maître d’ouvrage, d’une part, et les aspirations souvent légitimes des élus, riverains et
associations, d’autre part. Ce compromis va configurer le programme de l’opération
(constitué du tracé et du profil de la route, de la position des échangeurs et des
rétablissements de communication, des mesures de protection de l’environnement, etc …),
programme mis en forme dans un dossier d’avant-projet sommaire (APS) et soumis à la
population dans le cadre d’une enquête préalable à la déclaration d’utilité publique (DUP).
C’est ce programme qui détermine ipso facto le coût de l’opération.
- Jusqu’à ce jour, la maîtrise de ce programme s’appuyait sur une structure à deux niveaux : la
DDE chargée de mener les études et les négociations locales, d’une part, et la DGR (ou par
délégation la DRE pour les petits projets) qui approuvait le programme (APS) par décision
ministérielle, d’autre part. La question se pose aujourd’hui à la DGR de mettre en place une
nouvelle procédure lui permettant de maîtriser ces programmes et les coûts associés, dans le
cadre de la nouvelle organisation de la maîtrise d’ouvrage territoriale, confiée à présent au
niveau régional (DRE).
9
IV. LES COÛTS D’ENTRETIEN ET D’EXPLOITATION
Il est intéressant de citer sur ce sujet éminemment complexe une des premières réflexions
économiques formulée en 1842, après une longue période d’observation sur le terrain des modalités
d’usure des routes, par un ingénieur des ponts et chaussées, Jules Dupuit, devenu l’une des figures de
proue du courant de l’économie classique :
« Entretenir une route, ce n’est pas comme on le disait autrefois, réparer les dégradations à mesure qu’elles se
produisent, c’est les prévenir. Une dégradation n’est pas une nécessité de la circulation, mais une faute de la part de
ceux qui sont chargés d’entretenir. (…) Dès qu’il est démontré que l’effet de la circulation est d’user les routes, que
chaque cheval chargé parcourant 1km consomme pour 1 centime de pierres, il devient évident qu’il faut fournir tous les
ans autant de centimes qu’il y a de chevaux par jour et par kilomètre. »
Cette remarque s’adressait autant aux ingénieurs en charge des routes qu’aux autorités chargées
d’allouer le budget nécessaire pour maintenir le bon état des routes.
L’une des premières responsabilités des services routiers consiste à gérer les travaux d’entretien des
routes, pour qu’un état satisfaisant de la voirie (ce que l’on appelle parfois le niveau de service) soit
garanti en permanence. C’est une tâche complexe, si l’on considère tous les facteurs qui peuvent
affecter le niveau et la rapidité de détérioration des différents types de routes, ainsi que l’efficacité des
divers traitements appliqués. La figure ci-dessous montre schématiquement la détérioration des
routes et le résultat des travaux d’entretien.
Entretien régulier/périodique
ETAT
Temps
L’état d’entretien du réseau routier conditionne non seulement le niveau de service fourni aux usagers
de la route, mais également la valeur actuelle du patrimoine d’un point de vue comptable. Pour la
France, la valeur à neuf du patrimoine que représente le réseau routier national à la charge de l'Etat,
est évaluée à plus de 140 milliards d’€ hors taxes ; ce patrimoine doit être entretenu, réparé et
aménagé, pour combattre son usure et son obsolescence technique et réglementaire.
10
Le coût d’amortissement et de fonctionnement d’un véhicule particulier est de l’ordre de 40€ pour
100km (dont 10€ de taxes) sans compter la valeur du temps des occupants ; ceci représente
annuellement plus de 200 milliards d’€ pour l’ensemble du réseau français et près de 60 milliards pour
les parcours sur le réseau national, non concédé, de 29250 km.
Le coût d’amortissement et de fonctionnement d’un véhicule lourd est de l’ordre de 100€ pour
100km (dont 25€ de taxes) sans compter la valeur du temps pour les passagers des autocars ou les
marchandises ; ceci représente annuellement plus de 50 milliards d’€ pour le réseau total et plus de 15
milliards sur le réseau national non concédé.
Or l’état des routes a une incidence significative sur la consommation et l’usure des véhicules, sur la
sécurité, sur le temps de parcours et sur le confort des déplacements. Un réseau routier mal entretenu
peut accroître ces coûts de plusieurs pourcent avec des conséquences négatives importantes sur la
compétitivité des entreprises et/ou la satisfaction des citoyens.
les investissements contribuant à ces objectifs sont essentiellement des grosses réparations :
renforcement ou reconstruction de chaussées,
réfection de joints, réparation et reconstruction d’ouvrages d’art,
grosses réparations ou renouvellement d’équipements de sécurité, de signalisation,
d’assainissement, de bâtiments
11
C. ... qui conduisent à la définition de stratégies dont la mise en oeuvre dépend...
1. ..des options prises au moment de la construction,
Certaines options prises au moment de la construction ont des incidences fortes sur les coûts
ultérieurs d’entretien et d’exploitation qui doivent être évaluées dès l’origine. Ainsi par exemple :
la construction de chaussées « progressives » ne doit être envisagée que si l’on est certain de
pouvoir la renforcer au moment opportun , sinon on perd , et au-delà, toute l’économie initiale,
l’absence de refuges ou de bandes d’arrêt d’urgence, se traduira par des surcoûts d’interventions
et chantiers ultérieurs,
l’insuffisance de capteurs météo, de trafic et de caméras réduira l’efficacité de la viabilité
hivernale et des interventions avec en corollaire des surconsommations de sel et de carburant et
de personnel,
− la mise en place d’un équipement d'exploitation ne se justifie pleinement que si on est certain de
pouvoir le faire fonctionner (à Marseille, l’éclairage de A7 – 130 000 véh/jour - a été supprimé
faute de moyens pour le remettre à niveau, dans ces conditions, fallait-il l'installer ?).
Entre les travaux d'entretien effectués par anticipation et les travaux réalisés en dehors de la période
optimale, les coûts diffèrent de façon significative. Si les travaux se font avant la période optimale, le
coût d’opportunité en capital est élevé, mais il le serait encore plus si ces travaux étaient effectués
après cette dite période optimale, car le retard dans l’exécution des travaux produit des dommages
dans la structure des chaussées et le coût est alors bien plus élevé, que si les travaux avaient été faits à
temps.
L’état du réseau routier national est aujourd’hui préoccupant. De nombreux constats viennent
confirmer les rapports successifs de la Cour des comptes («Les moyens financiers consacrés à
l’entretien routier ne suffisent pas pour éviter la dégradation du patrimoine tandis que les effectifs
chargés de ce service public régressent et que s’avère la vétusté des équipements immobiliers»
Rapport 2000). A titre d’illustration, on peut citer :
• le graphique joint en annexe "Evolution de l'IQRN" montre l’évolution en 7 ans du pourcentage
de chaussées en état satisfaisant (note supérieure à 13). On constate que pour les voies à
caractéristiques autoroutières (VCA), ce ratio a baissé de 94 à 90% ; a contrario, le pourcentage
de chaussées à qualité inacceptable (note <13) est passé de 6% à 10%, soit un quasi-doublement.
Pour les voies rapides urbaines (VRU), la situation est plus grave (proportion de chaussées
dégradées passant de 3% à 13%, soit un quadruplement).
• le nombre d’ouvrages d’art qu’il faut reconstruire ou renforcer (indice IQOA 3 et 3U) diminue
trop faiblement d’année en année : de 1996 à 2002, la proportion de ces ouvrages par rapport à
l’ensemble du patrimoine est passée de 14% à 9%. Or leur réparation lourde, voire leur
reconstruction obèrent chaque année le budget d’entretien préventif des 70% d’ouvrages en état
2 et 2 E (nécessitant un entretien spécifique minimum) dont les dégradations s’accélèrent, faute
de cet entretien préventif.
• en 2006, il a fallu fermer un tronçon de la RN4 et limiter la vitesse sur une autoroute non
concédée du nord de la France, suite à des dégradations de chaussées pouvant mettre en cause la
sécurité des automobilistes.
Les travaux de tous les groupes techniques internationaux situent les besoins de gros entretien à des
niveaux sensiblement plus élevés que ceux qui sont constatés dans la plupart des pays. Les mêmes
travaux notent que cet arbitrage sous-optimal s’accompagne en général d’une nette préférence pour
l’investissement de développement, politiquement plus valorisant.
Bien que la LOLF ait introduit des éclairages sur la programmation des dépenses publiques à moyen
terme, le principe de la loi de finances reste l’annualité alors que, dans le domaine d’investissement
routier, la durée de vie s’exprime en dizaines, voire en centaines d’années. Pour maintenir la valeur du
patrimoine routier, il convient d’engager des dépenses peu compressibles. Si depuis cinq ans l’IQRN
ne se dégrade plus – ce qui permet de présumer un niveau d’entretien correct des 90 % du réseau
qu'on peut juger en état normal d'entretien – il s’est fortement dégradé les années précédentes et un
12
effort ponctuel de remise à niveau des routes concernées serait probablement utile pour éviter que
n’apparaissent des désordres plus coûteux sur les chaussées. Le même raisonnement peut être tenu
pour les ouvrages d’art.
En outre, afin d’assurer que un meilleur arbitrage entre les dépenses de remise à niveau des ouvrages
déjà existants et les dépenses pour les constructions nouvelles, il serait souhaitable que les évolutions
réglementaires (telles que l’édiction de nouvelles normes de sécurité pour les tunnels) ne se traduisent
pas par des dépenses supplémentaires d’entretien ou d’exploitation mais soient considérées comme
entraînant des investissements nouveaux et trouvent leur financement dans les mêmes conditions que
les développements routiers. Cette pratique est déjà mise en œuvre par les sociétés d’autoroutes.
L’examen des données du PLF 2005 et de la LFI 2006 conduit aux valeurs moyennes suivantes (en €
2005 htva) :
- 21 300€ htva/km exploité équivalent 2*2 voies (18 800 € hors MOE et revalorisation
Parcs)
- 0,23€ htva/100 km parcourus pondérés (0,21 € hors MOE et revalorisation Parcs)
environ 55 % de ces dépenses sont affectées aux chaussées, 20 % aux aménagements de sécurité et
tunnels et 15 % aux ouvrages d’art (hors tunnels).
En déduisant les aménagements de sécurité et de tunnels, qui ne correspondent pas à de l’entretien
stricto sensu, les résultats seraient de 17 000€ par km exploité pondéré ou de 0,19€ pour 100 km
parcourus pondérés.
1
Les dépenses rassemblées ici à partir des données budgétaires ne seraient assimilables à des « coûts objectifs » que si
corrélativement la qualité de l’infrastructure et du service rendu à l’usager restaient inchangés.
13
On peut constater que les dépenses des grosses réparations hors améliorations de sécurité sur le
réseau national représentent environ 0,25 % de la valeur à neuf du patrimoine, ce qui correspondrait
à un cycle moyen d’usure et d’obsolescence de l’ordre de 400 ans !
Au total, l’Etat a donc consacré (valeurs 2005) à l’entretien et l’exploitation de son réseau routier (y.c.
l’estimation des frais généraux) 0,57€ pour 100 km parcourus pondérés ou 51 900€ par an et par km
exploité pondéré.
Hors investissements liés à la sécurité, ces valeurs tombent respectivement à 0,53€ et 48 000€.
L’examen des données de comptabilité analytique des 6 ex SEMCA, rapportées d’une part à la
longueur pondérée du réseau concédé correspondant (équivalent 2*2 voies) et d’autre part aux
kilomètres parcourus par les véhicules (1 PL = 2.5 VL), conduit aux valeurs moyennes suivantes (en
€ 2005 htva yc tous FG) :
14
Ce coût est très inférieur aux péages perçus, car le concessionnaire doit amortir ses actifs en caducité
(2 à 2,5 €/100 kmpp), payer des impôts spécifiques (TAT+RD+TP = environ 1€/100 kmpp) payer
les coûts de perception (environ 10 % des recettes), collecter la TVA (19.6 %) rémunérer ses
actionnaires et payer l’impôt sur les sociétés.
On constate ici que le consentement à payer l’usage d’infrastructures routières de qualité, est
largement supérieur au coût de production du service ; ceci confirme l’intérêt de la concession des
infrastructures routières, tant pour les clients qui bénéficient de meilleurs services, que pour les
contribuables résidents et même, pour les riverains de la voirie ordinaire délestée.
La comparaison des coûts d'entretien et d'exploitation sur les deux réseaux nécessite quelques
précautions, d'une part parce que les fonctions des réseaux ne sont pas comparables (20 % environ
du RRN (réseau routier national) est en milieu urbain contre quelques pourcent des AR concédées) et
d'autre part parce que le point de compromis entre la contrainte budgétaire et la satisfaction des
objectifs de qualité de service et de conservation du patrimoine n'est pas le même.
En effet, les concessionnaires, comme l’Etat, sont soumis aux exigences directes de qualité des
utilisateurs, aux exigences directes des riverains et des administrations en charge de l'environnement
pour la protection des eaux, du bruit .., aux exigences de leurs personnels sur leurs conditions de
travail, aux risques judiciaires s'ils ne mettent pas en permanence leur réseau en conformité avec les
évolutions de la réglementation technique et à la nécessité de gérer en « bon père de famille » le
patrimoine. Mais , les concessionnaires peuvent arbitrer directement entre la satisfaction de ces
demandes et leurs ressources, provenant du péage, pour optimiser à moyen et long terme leurs
recettes (satisfaction des clients) et leurs dépenses de gros entretien (réparations préventives) ce qui
peut expliquer que leurs dépenses actuelles soient significativement plus élevées.
Il faut cependant souligner que les exigences de qualité vont augmenter sur le futur RRN dont les
fonctions se rapprochent de celles des autoroutes concédées et qu'il conviendra de trouver les
ressources supplémentaires nécessaires pour les satisfaire.
De façon globale, le budget consacré à l'exploitation+grosses réparations s'élève à 0,57€ pour 100km
parcourus pondérés (ou 51 900€ par km exploité pondéré) sur le RRN. Cependant, en termes
comparables (i.e. sans les aménagements de sécurité) ces valeurs sont de 0,53€ pour 100km parcourus
pondérés (ou 48 000€ par km exploité pondéré) contre 0,82€/100 km parcourus pondérés (ou 85 100
€ par km exploité pondéré) sur les autoroutes concédées.
On voit que la différence est un peu moins sensible sur le ratio par kmpp qui représente plus l'effort
du gestionnaire en regard de la production de transport.
Une comparaison plus fine entre les réseaux est possible en distinguant les différents objectifs
poursuivis :
Ces dépenses contribuent essentiellement à la qualité de service, elles s'élèvent à 0,34 €/100 kmpp sur
l'actuel réseau national contre 0,56 €/100 kmpp sur les AC, soit un budget 65% plus élevé sur le
réseau concédé.
La différence, en valeur moyenne, provient sans doute pour le RRN, du fait de sa diversité,
d'objectifs de viabilité hivernale moins élevés, d'interventions moins rapides sur évènements, d'une
information routière moins développée et de ressources sensiblement plus faibles consacrées au
nettoiement, aux petites réparations et aux espaces verts.
Sur le RRN, la nouvelle organisation des DIR, avec une gestion par grands axes, devrait apporter
certains gains de productivité et réduire très partiellement les différences de niveau de service. Il
faudra toutefois s'interroger sur l'écart restant, qui résulte des ressources moindres affectées au RRN
en regard des autoroutes concédées : est-il justifié et/ou acceptable tant du point de vue de
l'automobiliste que de celui du contribuable ?
b) Grosses réparations
15
Ces dépenses contribuent essentiellement à la préservation de l'intégrité du patrimoine, elles s'élèvent
à 21 300 €/ km pondéré exploité (ou 0,3 % de la valeur à neuf du patrimoine -VNP) sur l'actuel
réseau national contre 26 900€/km exploité pondéré sur les autoroutes concédées (ou 0,43 % de la
VNP), soit un écart de plus 26 % pour les autoroutes concédées.
En réalité, la différence est plus importante que ne l'indiquent ces chiffres puisque nous avons noté
que 20 % environ des dépenses de l'Etat sur ce budget correspondaient, dans la période actuelle, à
des travaux qui dépassent l'entretien (tunnels et sécurité), contrairement à ce qui est pris en compte
au titre de l’entretien pour les autoroutes concédées.
A périmètre comparable, l’Etat dépenserait en grosses réparations stricto sensu environ 17 000€ par
an et par km exploité pondéré soit 10 000€ de moins que les concessionnaires.
Or ici, contrairement au domaine précédent il n'y a pas matière à arbitrage entre l'utilisateur et le
contribuable; leurs intérêts convergent. Le contribuable doit agir comme un propriétaire soucieux de
préserver son patrimoine, sauf à s'exposer de plus en plus souvent à des réparations en catastrophe,
forcement plus onéreuses qu'un gros entretien programmé. Il nous apparaît nécessaire de renforcer
les ressources affectées aux grosses réparations et sans doute de mettre en place un programme de
« rattrapage » des insuffisances du passé, avec, si c'est budgétairement nécessaire, un ralentissement
des investissements de développement ou un appel accru à la concession, non seulement pour
construire mais aussi pour entretenir et réparer.
Ces dépenses ne sont pas dans le champ normal de l'entretien et de l'exploitation, mais elles peuvent
être rendues nécessaires ou souhaitables en raison de l'évolution de la réglementation (cf. tunnels,
bruit, eaux, signalisation de direction) ou d'objectifs nationaux (sécurité, information routière) ou des
techniques (fibres optiques, caméras...) ou de la croissance des besoins (stationnement, éclairage .).
Or actuellement certains de ces investissement (tunnels et aménagements de sécurité) s'imputent sur
les budgets de grosses réparations déjà insuffisants.
Comme mentionné supra toutes ces dépenses d'amélioration devraient être considérées comme des
investissements neufs et trouver leur financement dans les mêmes conditions que les
développements du réseau. Les sociétés d'autoroutes font déjà une telle distinction au sein de leur
enveloppe « ICAS » et consacrent en moyenne 0,4 à 0,6%/an de la VPN à des investissements
d'amélioration dont l'opportunité et la programmation sont négociées avec le concédant dans le cadre
des contrats d'entreprise quinquennaux.
Les éléments de comparaison internationale existants n’ont pas été utilisés comme tels, soit parce
qu’ils étaient insuffisamment précis ou renseignés pour être utilisés, soit parce qu’ils portaient sur des
champs en matière de réseau, et donc de gestionnaire des dépenses correspondantes, différents de
ceux retenus pour l’audit. La mission a donc établi un questionnaire (cf. annexe) qui a été soumis aux
administrations concernées de quelques pays européens grâce à l'appui des missions à l'étranger du
MINEFI. Les principaux résultats sont présentés et analysés ci-dessous.
Le tableau suivant (détaillé en annexe) montre de grandes différences de structure et d’utilisation du
réseau à la charge des Etats. Aussi l’indicateur qui lisse probablement le mieux ces effets de structure
est obtenu en rapportant le coût d’exploitation et d’entretien au km pondéré parcouru plutôt qu'au
seul km.
Il en ressort pour les pays européens qui ont répondu au questionnaire (pour la France on a retenu
les coûts ressortant de la LFI 2005, hors imputation des frais de structure et immobilier, donc
proches des dépenses budgétaires mais inférieurs aux coûts complets):
La dépense par km pondéré parcouru est d’un peu moins de 0,5 centime d’€ pour la
France et la Norvège ce qui constitue le niveau le plus faible parmi les pays compris
16
dans l’étude. Elle s’élève à environ 0,55 centime d’€ pour le Royaume-Uni et le
Danemark ; le niveau le plus élevé est atteint par l’Allemagne avec 0,69 centime d’€.
Part du réseau à la charge de l’Etat 2,9% 8,5% 2,2% 8,0% 29,4% 1,9%
Dépense d’entretien par km 44 100 65 500 64 000 33 000 42 000 153 000
équivalent 2x2 voies, en €
Coût salarial et social par tête en € 36 700 nd 55 700 20 000 103 300 53 000
A partir d’une seule photo et d’un échantillon limité d’administrations enquêtées, il est difficile de
tirer une analyse assurée des différences que l’on peut relever entre les pays. On peut cependant noter
les points suivants :
• le coût d’entretien et d’exploitation par km parcouru est d’autant plus élevé que le trafic y est
plus intense et plus concentré dans des zones à forte densité de population,
• la structure très différente des dépenses d’exploitation entre les pays est révélatrice de
différences d’organisation fortes notamment au niveau du partage entre travaux faits pour
compte propre et/ou sous-traités. Le nombre d’employés pour 100 km est révélateur de ce
fait comme le montrent les cas de la France et de la Norvège : pour un même coût par km
parcouru, le coût salarial unitaire est environ 3 fois plus élevé en Norvège qu’en France et le
nombre d’emplois imputés y est 30 fois plus faible. Les achats de fournitures et services
représentent plus de 90% des dépenses d’exploitation en Norvège contre un peu plus de
30% en France.
Avec les données disponibles, il n’est pas possible de tirer de conclusion sur l’effet en termes de coût
de modes d’organisation différents en matière d’entretien et d’exploitation des routes.
Les ratios en pourcentage du PIB sont donnés à titre illustratif, il n’est pas possible d’en tirer
d’éléments explicatifs tant sont nombreuses les causes qui peuvent expliquer les différences
constatées.
17
V. SYNTHÈSE
L’audit a permis de mettre en évidence l’effort consenti par différents pays européens en matière de
construction, d’entretien et d’exploitation des routes principalement pour la partie du réseau national
qui est à la charge du budget de chaque Etat. L’information ainsi obtenue a montré son intérêt mais
son élaboration mérite d’être poursuivie et affinée.
Recommandation 1 : maintenir et développer une capacité de comparaison européenne en
matière de coût de construction, d’entretien et d’exploitation des routes.
Constituer un tableau de bord européen comportant, pour chaque pays, son PIB, sa population, sa
superficie, la longueur totale de ses routes, la circulation annuelle totale, la longueur de son réseau
primaire, la circulation qu'il supporte avec le pourcentage correspondant de véhicules de plus de 3,5t,
sa valeur à neuf, son coût annuel d'entretien et d'exploitation et les investissements annuels consacrés
à son amélioration et à son développement.
Recommandation 2 : développer, pour la France, un dispositif de suivi des coûts de
construction, d’entretien et d’exploitation du réseau routier à la charge de l’Etat pour disposer
d’éléments de comparaison sur la dispersion des coûts et leur origine pour ce réseau, ainsi que
d’éléments de comparaisons avec d’autres parties du réseau national non à la charge de l’Etat (y.c. les
sociétés concessionnaires). L’exercice ici présenté gagnerait à être refait pour l’exercice budgétaire
2007 pour le nouveau RRN une fois les transferts de voies aux collectivités locales achevés.
La construction de tableaux de bord répondant à ces recommandations suppose notamment de
normaliser et de systématiser le travail engagé par la mission en matière d’explicitation des
composantes des différents coûts et d’identification des sources d’information à mettre en œuvre,
budgétaires et comptables en particulier. Ce travail pourrait déboucher sur la mise en place dans la
LOLF d’un ou plusieurs indicateurs de coût unitaire d’exploitation et d’entretien.
L’audit a montré que les coûts moyens de construction des routes de type « autoroute à 2x2 voies »
étaient très comparables à ce que l'on observe en Allemagne, en Belgique, en Suède ou au Danemark,
et nettement inférieurs à ceux des projets britanniques ou néerlandais qui se situent dans des zones
plus urbanisées, avec des contraintes d'environnement plus fortes.
Ce coût moyen est aussi très comparable à celui des autoroutes concédées après déduction des
dépenses spécifiques au péage.
Les coûts de construction en France présentent une grande dispersion qui ne tient pas toujours
qu’aux circonstances techniques qui peuvent la justifier.
Aussi, dans le cadre du nouveau réseau à la charge de l’Etat, il serait souhaitable que la maîtrise
centralisée de la définition et de l’évaluation des constructions neuves et de leurs coûts d’entretien
futurs soit assurée pour éviter d’éventuelles dérives locales qui peuvent avoir une incidence forte sur
les coûts.
Recommandation 3 : maintenir une gestion centralisée des constructions neuves pour
assurer l’homogénéité du réseau et une maîtrise des coûts.
Pour apprécier l’effort financier que l’Etat peut consentir sur chaque élément du programme d’une
opération et garantir l’homogénéité des solutions mises en œuvre sur l’ensemble du territoire, la
mission estime qu’il serait préférable que la DGR reste maîtresse du « programme » (comme c’est le
cas actuellement) pour les opérations de constructions neuves d'un montant supérieur au seuil fixé
par la réglementation pour les études d’impact et ne déconcentre pas les prérogatives
correspondantes. En effet, le « programme » est l'élément qui a la plus forte incidence potentielle sur
les coûts de construction.
Une réflexion devrait être engagée sur les moyens d’aboutir à une moindre dérive des coûts par les
délégataires de la maîtrise d'ouvrage, tant au niveau de la qualité des études et des règles de mise en
18
concurrence des entreprises que du respect du programme de chaque opération (y compris ses
incidences sur l’entretien).
Sur l’ensemble de ces éléments de coûts, l’affichage d’une marge de dépassement maximale dans la
LOLF pourrait être contre-productif.
Enfin, l'opportunité de réaliser un projet et l’évaluation de son degré de priorité, compte tenu des
contraintes budgétaires, doivent continuer à être appréciées à travers l'examen de la rentabilité
collective de ce projet, examen qui ne peut être réalisé que de manière centralisée.
Les évaluations réalisées dans le cadre de l’audit font apparaître que le coût d’entretien et
d’exploitation par km pondéré parcouru est en France parmi le plus bas des pays européens
examinés.
Ce résultat pourrait être considéré comme satisfaisant dans l’absolu si, par ailleurs, la qualité des
routes auxquelles ces dépenses sont affectées restait satisfaisante. Or il apparaît que les dotations
annuelles d’entretien ne sont pas suffisantes pour corriger les retards du passé.
La comparaison fait apparaître que le coût d’entretien et d’exploitation des routes nationales par km
parcouru (y compris tous les frais de structure) est très inférieur à celui estimé pour les autoroutes
concédées (hors coûts de perception des péages). La comparaison des différentes composantes du
coût apporte des informations sur ce qui peut être imputé à la différence de qualité de service et ce
qui relève de différences dans les « fonctions de production ». Les informations disponibles ne
permettent cependant pas de chiffrer exactement la contribution des différents facteurs à cette
différence de coût.
Recommandation 4 : pour ce qui est de l’entretien et de l’exploitation courants, mettre à
profit la nouvelle organisation en DIR pour identifier les économies d’échelle et
l’optimisation de l’utilisation des moyens (notamment des véhicules et engins) rendues
possibles par la gestion de grands réseaux linéaires. De même, la synergie entre l’information
routière et les alertes et interventions doit être exploitée au mieux. Pour mesurer les progrès
correspondants, il convient que les DIR tiennent des tableaux de bord annuels sur les paramètres
physiques de leurs réseaux, les trafics, les accidents, les niveaux de service et les coûts complets par
destination.
Recommandation 5 : pour les grosses réparations, conserver au moins le niveau des
dotations actuelles sans imputer à cette enveloppe les mises en conformité de tunnels et les
aménagements de sécurité ; en complément mettre en place un programme pluriannuel de
rattrapage de grosses réparations des chaussées et ouvrages les plus dégradés, avec report
corrélatif de certains investissements neufs.
Recommandation 6 : financer les investissements qui améliorent la sécurité d’environnement
et celle des services dans les mêmes conditions et selon les mêmes critères que les
investissements neufs de développement du réseau.
L’objectif principal assigné à l’audit était d’apporter des éléments comparatifs de coûts, au niveau
européen, tant dans la construction que l’exploitation et l’entretien des routes. Des écarts notables de
dépenses d’entretien et d’exploitation des routes apparaissent pour les réseaux non concédés que l’on
considère les niveaux ou la structure des coûts. Si la France apparaît dans une bonne situation en
termes de comparaison des niveaux de dépenses par rapport aux autres pays européens examinés, il
faut bien noter qu’un tel résultat n’est significatif d’une bonne maîtrise des coûts que s’il va de pair
avec un bon niveau des équipements et de la qualité du service qu’ils rendent. Or les niveaux de
service se sont dégradés, comme l’indiquent les indicateurs retenus dans la LOLF (même si leur
dégradation s’est stabilisée). Le résultat observé reflète donc plutôt une insuffisance de moyens
financiers consacrés à cet entretien qu’une performance française en termes d’optimisation des coûts.
Certes il existe toujours une marge de réduction des coûts par une meilleure rationalisation des
techniques de production (la création des DIR en est l’exemple), mais elle est certainement faible sauf
en cas de progrès technologique (cf. en référence les réflexions menées par le ministère de
l’Equipement sur les chaussées à plus longue durée de vie par exemple). Aussi le maintien, voire le
développement du niveau de qualité de service offert sur le futur RRN ne peut pas être déconnecté
du budget qui y est consacré ainsi que de son mode de financement.
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REFÉRENCES
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OBSERVATIONS DES SERVICES
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23
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25
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REPONSE DE LA MISSION
Les observations des services audités appellent les réponses suivantes de la mission :
• La mission estime souhaitable de maintenir les deux ratios utilisés pour apprécier les dépenses
d’entretien et d’exploitation malgré les observations des services audités. En effet, celui qui prend
en compte le trafic ne peut être estimé que « ex-post » (une fois le trafic connu) alors que celui qui
dépend de la taille du réseau est plus directement évaluable d’un point de vue budgétaire. La
mission considère que pour apprécier les dépenses à consacrer pour l’entretien et l’exploitation il
serait utile de prendre en compte une combinaison des deux critères considérés.
• Pour préciser la comparaison des coûts d’entretien et d’exploitation entre réseau concédé et non
concédé, la mission a évalué les dépenses d’entretien et d’exploitation sur le réseau national (hors
investissement de sécurité et de mise à niveau des tunnels) à 0,53€ pour 100km parcourus
pondérés à comparer à 0,82€ pour 100 km parcourus pondérés sur les autoroutes concédées.
27
réseau, et de la nouvelle organisation qui l’accompagne, dans un délai raisonnable, pour que ces deux
aspects aient eu le temps de produire les effets positifs attendus. A cet effet le rapport suggère d’examiner
deux ratios : les dépenses par km exploité pondéré (équivalent 2*2 voies) et par km parcouru pondéré. Le
premier fait référence aux dépenses consacrées au maintien du patrimoine, le second prend en compte
l’intensité de son utilisation. La recherche de méthodes optimales pour assurer l’entretien et l’exploitation
des routes doit assurément être un objectif permanent comme le suggère la direction du budget, mais leur
application ne peut être efficace que si les budgets qu’elles requièrent sont effectivement dégagés. Une part
de contrainte budgétaire est certainement un stimulant à la recherche d’une meilleure efficacité, mais le
résultat en termes de qualité des routes doit être apprécié dans la même démarche.
Enfin la mission considère que la gestion de la route doit être appréciée dans sa globalité et que de ce fait
les dépenses de construction et d’entretien ne doivent pas être traitées séparément si l’état du patrimoine
se dégrade. Ainsi les dépenses d’amélioration ou de mise aux normes des infrastructures devraient être
examinées de la même façon et sur la même enveloppe que les dépenses d’infrastructures nouvelles.
La mission remercie les services audités pour leur disponibilité et leur coopération dans la fourniture des informations et des
données nécessaires à la réalisation de l’audit.
28
ANNEXES
29
Liste des annexes :
Annexe 3 : Coût moyen, en M€ au km, de construction et d’equipement d’une autoroute à 2x2 voies…35
Annexe 7 : Questionnaire………………………………………………………………………………...45
30
CONSEIL GÉNÉRAL DES PONTS ET CHAUSSÉES CONTRÔLE GÉNÉRAL ÉCONOMIQUE ET FINANCIER
AUDIT :
CONTEXTE DE L’AUDIT
Le ministère de l’Equipement a mis en place une nouvelle organisation de ses services routiers. Elle repose sur 11
directions interdépartementales des routes ayant pour mission d’entretenir et d’exploiter le réseau routier national
constitué de 11800 km d’autoroutes et de routes nationales non concédées, et d’assurer l’activité d’ingénierie
routière pour le compte des futurs services de maîtrise d’ouvrage rattachés aux directions régionales de
l’Equipement.
Cette nouvelle organisation doit permettre d’optimiser les ressources consacrées à l’entretien et à l’exploitation du
réseau en travaillant à des échelles plus pertinentes que celles d’aujourd’hui et de mieux maîtriser le coût des
investissements de développement et d’amélioration du réseau en dissociant les fonctions de maîtrise d’ouvrage et
de maîtrise d’œuvre.
OBJECTIF DE L’AUDIT
Disposer d’une analyse comparative des coûts de construction, d’entretien et d’exploitation des routes dans d’autres
pays européens (par exemple l’Allemagne, l’Espagne, la Grande Bretagne ou l’Italie) qui pourra apporter des
éléments d’informations pour la définition d’une politique d’affectation de moyens financiers pour la gestion des
routes restant à la charge de l’Etat.
MÉTHODE DE L’AUDIT
La mission s’attachera dans un premier temps à donner une vision macroéconomique des coûts de construction,
d’entretien et d’exploitation des routes en fonction du lieu, du profil des voies, des normes routières appliquées en
vue d’obtenir des autres pays les évaluations financières permettant d’apprécier les différences éventuelles et leurs
origines.
L’audit s’attachera ensuite, éventuellement à travers l’étude de quelques exemples, à mettre en évidence les
principaux facteurs qui peuvent expliquer les différences de coûts (organisation du travail et procédures,
productivité, coût des prestations de travaux publics, contexte géographique, normes routières,…)
Pour garantir la pertinence des enseignements qui pourront en être tirés, cette analyse prendra en compte les
caractéristiques du patrimoine de chacun des pays par catégorie : autoroutes, routes à 2x2 voies, etc….
COMPOSITION DE L’EQUIPE
31
ANNEXE 2 : COÛT DE CONSTRUCTION DES ROUTES ET AUTOROUTES
La Direction générale des routes a mis en place par décision ministérielle du 24 mars 1999 un observatoire des coûts
des projets routiers, alimenté par les données techniques et comptables recueillies auprès des DDE à la mise en
service d’un projet routier. Ces données sont stockées et traitées par le Service d’études techniques des routes et
autoroutes (SETRA) dans un fichier dénommé INFRACOUT, consultable par les services.
Le tableau de synthèse ci-joint est extrait de la base de données INFRACOUT. Il fournit les coûts globaux de
chaque projet répertorié, ainsi que leur coût moyen rapporté au kilomètre d’aménagement. Les valeurs fournies sont
en base mai 2001 (index TP01 de 455,4) et toutes taxes comprises (TTC). Pour une comparaison avec des valeurs
extraites d’études européennes, nous ramènerons ces valeurs en hors taxes (HT) et en valeur actuelle (février 2006 :
dernier index TP01 connu : 547,2), soit un facteur multiplicatif de :
Ce coefficient étant très voisin de 1, nous considérerons que les tableaux de la base INFRACOUT fournissent des
coûts qui peuvent être considérés aussi bien comme des coûts TTC valeur mai 2001 que des coûts HT valeur février
2006.
Les relevés portent sur les routes de type 1, c’est à dire les autoroutes selon la nomenclature de la circulaire du 9
décembre 1991, pour deux raisons :
• d’une part, le nouveau réseau routier national, après transfert aux départements du réseau routier d’intérêt
local, va être constitué pour l’essentiel de routes à 2x2 voies de type autoroutier (2 chaussées séparées par
un terre-plein central, bandes d’arrêt d’urgence, carrefours dénivelés, échangeurs en nombre limité) ;
• ce type de route est le plus aisément comparable avec les réseaux étrangers.
De plus, parmi la liste d’opérations répertoriées, seuls ont été pris en compte les tracés neufs (TN) et non les
aménagements sur place (ASP), car pour cette seconde catégorie, les conditions de réutilisation partielle d’une voirie
existante sont trop diverses d’un projet à l’autre et risquent d’introduire un très fort biais dans notre comparaison.
L’analyse porte donc sur un échantillon de 36 projets de voies de catégorie 1 en tracé neuf, nombre suffisant pour
conduire à des statistiques significatives.
Pierre Garnier
32
SYNTHÈSE MISES EN SERVICE
33
Date Type Mise en service n° DR Dépt. Coût Longueu Coût/km
barycentre de route (ME) r (ME/km)
M.E.S
(km)
déc-95 Interurbain RN 19 - Déviation de 01E70D 70 20,2 5,3 3,8
type 1 Pusey / Charmoille
34
ANNEXE 3 : COÛT MOYEN, EN M€ AU KM, DE CONSTRUCTION ET D’EQUIPEMENT
D’UNE AUTOROUTE À 2X2 VOIES
35
ANNEXE 4 : COÛTS D’ENTRETIEN ET
D’EXPLOITATION DU RÉSEAU ROUTIER NATIONAL
(hors concessions et hors DOM)
La décomposition des coûts a été faite pour faciliter les comparaisons avec le réseau concédé à partir de l'analyse des
coûts des ex-SEMCA.
NB : les données du tableau sont en € 2005 et fondées sur la LFI 2005, rappelée dans le PLF 2006. Pour le calcul des effectifs et le
déversement des frais généraux on s’est en outre fondé sur le PLF 2006.
I. DONNÉES GÉNÉRALES
♦ le réseau 2005 hors DOM était long de 29 250 km dont 11 800 seront maintenus dans le RRN (réseau routier
national) et 17 450 transférés aux départements. La ventilation par type d’infrastructure et nombre de voies a été
faite à partir des données SETRA en ajustant cependant les longueurs des VRU (voies routières urbaines) et des
AU (autoroutes urbaines) à 1 170 km (état du réseau 2005 DGR/GR),
♦ la valeur à neuf est celle calculée par le SETRA ainsi que celle des chaussées (20 pts d’IQRN1),
♦ les km parcourus sont ceux du SETRA majorés de l’estimation des parcours sur RN en agglomération de plus
de 5 000 habitants (les AU étaient déjà comptées par le SETRA). Ce paramètre est utile pour comparer des
réseaux avec des niveaux de trafic très différents et mesurer ainsi l’effort que fait la collectivité pour chaque
kilomètre parcouru par un utilisateur,
♦ le pourcentage de poids lourds est estimé et ventilé au mieux mais son incidence sur les calculs de ratios ne
nécessite pas une précision plus grande,
♦ le kilométrique parcouru pondéré est calculé en considérant que la présence des poids lourds majore l'impact du
trafic sur les routes. On retient comme coefficient un PL=2,5VL. Le kilométrique parcouru pondéré ainsi
obtenu est une variable qui exprime le mieux la charge du réseau et qui sera la mieux adaptée pour les
comparaisons de coûts entre les différents types de réseaux,
♦ les effectifs affectés à l’entretien et à l’exploitation sont ceux du PLF 2006, soit, en valeur arrondie, 8 500 (9780
- 780 « supplétifs Parcs » -500 « DOM »). A ces effectifs s'ajoutent ceux de l'action 4 du programme 207
(information routière) de la LOLF soit 750 (cf PLF 2006 programme 217 action 9).
♦ les salaires et charges sont déduits des effectifs par « macrograde » pour le personnel d’entretien, pour tenir
compte de la plus grande proportion d’ouvriers dans la population concernée ; la valeur moyenne de 36,2
k€/an/agent est cohérente avec celle des SEMCA (37 k€/an/agent),
♦ pour les agents d’information routière, la valeur retenue est la moyenne de l’action 9 (Sécurité) du programme
217, soit de 43,2 k€/an/agent,
♦ les dépenses courantes d’entretien s’élèvent en CP y compris la tva à 178,5 M€ (LFI 2005 rappelée dans le PLF
2006 programme 203 action 2),
♦ les dépenses courantes d’information routière s’élèvent à 4,7M€ (LFI 2005 programme 207 action 4),
♦ les dépenses d’installations fixes (ex-53.46.30) s’élèvent à 7,3M€ y compris la tva (partie du titre 5 de l’action
203-2),
1
IQRN= Indice de Qualité du Réseau National, voir la définition en annexe infra.
36
♦ la tva est déduite en totalité des dépenses externes mais une correction est nécessaire pour la valorisation des
prestations achetées aux « Parcs » comme l'explique le paragraphe ci-dessous,
♦ les prestations des parcs doivent être revalorisées par rapport aux dépenses htva. En effet, sur un chiffre
d’affaires total des parcs de 840 M€ en 2005, la tva n'est payée que sur les achats externes (environ 70 % du
CA) ; il faut donc revaloriser les prestations de 5,6 %. Par ailleurs, l’Etat supporte des charges « supplétives » de
87 M€ (780 agents ne sont pas comptés dans le compte de commerce des parcs, de même que l'abondement des
fonds de pension des ouvriers des parcs) soit 10,4 % du CA. Au total la revalorisation opérée est donc de 16 %.
Or les prestations des parcs pour l’Etat étaient de 260M € sur l’ensemble du RRN dont environ 240M € au titre
de l’entretien et de l'exploitation, soit une revalorisation totale de 38 M€. Celle-ci est répartie à raison de14 M€
sur le gros entretien (environ 90 M€ de travaux) et 24 M€ sur l’exploitation courante (environ 150 M€ de
location de véhicules, achats de fondants, équipements …),
♦ les frais généraux comprennent la quote-part de l'action 203-3 hors réseau technique (compté infra en maîtrise
d'œuvre) soit environ 1 % (28,7M€/2722 M€) du coût d'entretien et réparation, la quote-part de l'action 207-4
soit environ 10 % (4,5 M€/47,2 M€) du coût d'information routière et les charges générales de gestion du
programme 217 (hors immobilier non pris en compte dans les comparaisons car l’usage des bâtiments publics
n’est pas valorisé) soit environ 20 % des salaires chargés.
♦ en définitive l’entretien courant et l’exploitation coûtent 605 M€/an soit 30 600 €/km pondéré ou 0,34
c€/km parcouru pondéré.
♦ le gros entretien s’élève à 409 M€ttc (action 203-2 moins les installations fixes comptées supra) ; la ventilation
par destination est variable d'une année sur l'autre mais il faut noter que certaines de ces dépenses sont plus que
du gros entretien, si l'on compare aux sociétés d'autoroutes : il s'agit notamment de la mise en sécurité des
tunnels (environ 30 M€) et des aménagements de sécurité (environ 60 M€) soit au total plus de 20 % de
l'enveloppe,
♦ les grosses rénovations des équipements et logiciels d'information et d'exploitation s'élèvent à 35M€ (action
207-4 moins les installations nouvelles),
♦ à ces montants il faut ajouter après déduction de la tva pleine le solde (14 M€) de la revalorisation des
prestations des Parcs,
♦ enfin les prestations d'études et maîtrise d'œuvre du réseau technique, non prises en compte supra dans les frais
généraux de la DGR, représentent environ 10 % de tous les travaux du titre 5 htva, soit 36M€,
♦ en définitive le gros entretien coûte environ 421 M€ htva/an, soit 21 300 € par km pondéré dont environ 55
% pour les chaussées et réhabilitations. Ceci représente moins de 0,3 % de la valeur à neuf du réseau (2 % de la
valeur des chaussées pour le poste chaussées).
♦ au total le coût complet d’entretien et d'exploitation du RN s’élève à 1 026M€ htva/an soit 51 900€ par
km pondéré exploité ou 0,57 c€ /kmpp.
♦ dit autrement, le coût d'entretien et d'exploitation à la charge de l’Etat, pour un VL qui parcourt
100km sur le RRN est de 0.57€ alors que l’utilisateur dépensera 30 € ht (40 € ttc ) en fonctionnement et
amortissement de son véhicule, et 50 à 100 minutes de son temps.
♦ Si l'on tenait compte du coût en capital immobilisé du patrimoine (évalué à 5%/an de sa valeur à neuf) il
faudrait ajouter environ 4€ htva pour 100 km parcourus par un VL, soit un coût total de mise à disposition du
RRN d'environ 4.6 € htva pour 100 km (ou 3 à 5 € par heure d'utilisation du réseau). Cet ordre de grandeur est
comparable au péage (5 à 10 € htva pour 100 km) que l’utilisateur VL accepte de payer pour emprunter le réseau
concédé).
Jean Deterne
IGPC
26/10/06
37
DONNEES GENERALES RN Dont Dont RN Dont AR Dont Dt RN REMARQUES
2005 AU+VR Urb inter VCA ord RC
Longueur ( km) 29250 1170 4620 1880 2080 19500 pm +1180 km DOM
Long. Pondérée ( km) 19746,0 1463 3465 1786 1820 11213 Équivalent 2*2
longueur de voies 78984 5850 13860 7144 7280 44850
Ratio l/lp 0,68 1,25 0,75 0,95 0,88 0,58
Effectif DDE entretien+exploitation 8500 action 203-2 hors Parcs et hors DOM
Effectif information routière 750 25 % de l'action 207-4 cf PLF 2006
effectif/lp 0,47
effectif/10**9*kmpp 52
38
COUTS ENTR+EXPLOIT R N 2005 dont FG et Couts hors CP seuls REMARQUES
reval FG et rev. TTC
Salaires et charges sociales DDE 308 308 dont charges = 35% soit 108 M€
Salaires et charges soc info rout 32 32 dont charges = 36% soit 12 M€
Dépenses courantes d'entret. ttc 179 179 179 Act203-2 PLF2006 (LFI 2005 titre 3)
Dépenses courantes info rout ttc 5 5 5 Act207-4 PLF2006 (LFI 2005 titre 3)
Installations fixes ttc 7 7 7 Act203-2 (LFI 2005 titre 5 partiel
Sur un total de 416,3 M€ )
- tva 19,6 sur dépenses externes -31 -31
Gros entretien titre 5 ttc 409 409 409 Act203-2 (LFI 2005 titre 5 partiel )
. dont gr chaussées Environ 45 %
. dont ouvrages d'art et tunnels Environ 25 %
. dont réhabilitations Environ 15 %
. dont aménag. de sécurité Environ 15 %
Investissements d'exploit+info 35 35 35 Act207-4 (LFI 2005 titre 5 partiel )
- tva 19,6 sur dépenses ext -73 -73 (47,3 -opér neuves pour 12,2 )
39
ANNEXE 5 : COÛTS D'ENTRETIEN ET D'EXPLOITATION DES EX-SEMCA2
L’analyse qui suit est en particulier fondée sur l’utilisation des statistiques (dites « PVS ») produites par les 6
principales ex-SEMCA qui exploitaient sur la période 1998-2002, ensemble un réseau de plus de 6 500 km
essentiellement interurbains, dont la valeur à neuf peut être estimée à environ 45 milliards d'€.H.T, en valeur 2005.
Ce réseau supportait un trafic moyen de 24 800 véh/jour dont 4 200 PL (16,8 %) pendant cette même période. Il
est bien représentatif du réseau concédé, hors tunnels et grands viaducs isolés, et les données disponibles peuvent
être considérées comme fiables.
Pour mesurer les évolutions des coûts dans le temps et leur ventilation par activité, on a examiné la situation des
sociétés en 1986, 1996, et pour les cinq années 1998-2002, 2002 étant la dernière année pour laquelle ces données
sont disponibles (après l’introduction en Bourse d’ASF ces éléments n’ont plus été fournis).
Certaines données (montants des grosses réparations, caractéristiques physiques des réseaux, effectifs par activité)
ont été extraites d’autres documents, tels ceux établis au moment de l’introduction en Bourse des trois groupes de
sociétés, ou encore les analyses de la Mission de Contrôle des Autoroutes de la DGR. Elles ont été prises en valeur
moyenne sur la période 1998-2002 du fait de leur variabilité dans le temps.
Les coûts d'exploitation retenus pour l'assiette PVS représentent 80 à 90 % des charges d'exploitation des sociétés
hors impôts spécifiques et hors amortissements de caducité mais ils ne peuvent pas être extraits simplement de leur
comptabilité générale qui inclut des charges hors exploitation (ex construction et maîtrise d'œuvre), des honoraires
financiers et juridiques (notamment pour les sociétés « mères » cotées), des provisions pour indemnités de fin de
carrière, etc….
Les coûts d’exploitation et d’entretien pris en compte comportent les composantes suivantes :
a)les dépenses d’exploitation proprement dites, consacrées au maintien de la viabilité des réseaux (surveillance du
réseau, interventions sur accidents et incidents, viabilité hivernale, nettoiement, etc…)
b) les dépenses d’entretien courant relatives à la viabilité (petites réparations sur les chaussées, sur les
équipements du réseau, sur les bâtiments d’exploitation, entretien des espaces verts et des dépendances, etc…
c)les coûts de structure des sociétés (coûts des services centraux et fonctionnels, frais généraux, etc…), calculés
au prorata des dépenses de viabilité par rapport aux dépenses totales d’entretien et d’exploitation.
Les montants des postes a), b), et c) sont directement tirés des données fournies par les sociétés. Ils incluent les
amortissements des moyens matériels nécessaires à l’entretien et à l’exploitation.
Pour obtenir des coûts complets, et pour des raisons de disponibilité des données uniquement pour les années
1998-2002, ont été ajoutées à ces trois rubriques :
d) les dépenses de grosses réparations, qui concernent particulièrement les chaussées, mais également les
ouvrages d’art, les talus, les bâtiments, etc…
S’agissant de montants qui peuvent fluctuer d’une année sur l’autre, en particulier pour des raisons techniques, on
s’est fondé, comme on l’a indiqué plus haut, sur la valeur moyenne des cinq années 1998-2002.
Tous les coûts sont établis hors taxes
La valeur d’usage des infrastructures et bâtiments n’a pas été prise en compte dans ces coûts car on ne dispose pas
d’éléments comparables pour les autres réseaux ; cependant cette valeur peut être estimée à 5 % de la valeur à neuf
du patrimoine (coût du capital immobilisé) ,ce qui correspond à environ 3 c € /km parcouru pondéré (ou 3 €/100
km).
2
Sociétés d’économie mixte concessionnaires d’autoroutes : cf. http://www.vie-publique.fr/documents-vp/regime_exploitation.shtml
40
Dans la perspective d’une comparaison de ces coûts avec ceux d’autres entités, il faut observer que le service assuré
au bénéfice de la clientèle des sociétés autoroutières, qui paie un péage, est de très bon niveau qu’il s’agisse de l’état
des chaussées et des ouvrages, de l’entretien des dépendances, de la sécurité routière, de la surveillance des réseaux
(PC de supervision, patrouilles, cameras, capteurs multiples), ou de l’information routière (radio 107.7, panneaux
d’information à messages variables, sites Internet, …).
IV. ANALYSE
IV.1.Niveau des ratios généraux et évolution dans de temps
• le coût moyen par km exploité pondéré (hors dépenses de grosses réparations et d’usage des bâtiments
de service), exprimé en k€ 2005, évolue ainsi :
IV.2. COMMENTAIRES
Les écarts constatés d’une société à une autre peuvent s’expliquer évidemment par des organisations différentes et
des niveaux de productivité plus ou moins élevés.
Mais ils proviennent également des caractéristiques physiques des réseaux et de leur situation géographique.
On peut tenter, à titre d’exemple, d’analyser l’impact de certains paramètres :
41
• la densité d’échangeurs, de bifurcations et d’aires
• les contraintes de viabilité hivernale
• la présence de tunnels
• le trafic et le niveau de service
42
IV.3. VENTILATION PAR ACTIVITÉS DU COÛT D’EXPLOITATION ET D’ENTRETIEN
Pour mieux apprécier l'incidence des caractéristiques des réseaux et de leur situation, le ratio moyen de 58 200€ par
km exploité pondéré peut être ventilé par activités d'exploitation d'après les données disponibles des ex-SEMCA de
la façon suivante :
V. CONCLUSION
Compte tenu des considérations qui précèdent, on peut estimer qu’un coût d’entretien et d’exploitation complet
d’environ 85 k€ (valeur 2005) par km exploité pondéré (ou 0.82 € pour 100 km parcourus par un VL) correspond,
en année moyenne, à un réseau « standard » (densités d’échangeurs, de bifurcations et d’aires moyennes, bénéficiant
de contraintes de viabilité hivernales moyennes, et comportant peu ou pas de tunnels). On peut également ajouter
qu’il s’agit d’un réseau mature sur lequel le trafic moyen journalier se situe entre 20 000 et 40000véh/jour, dont 10 à
25 % de PL selon les sections, et dont l’âge moyen (qui peut conditionner le niveau des grosses réparations) est
supérieur à 20 ans.
43
ANNEXE 6 : ÉVOLUTION LE L'IQRN
L’indicateur porté en ordonnée est la proportion de surface de chaussées pouvant être considérées en « bon » état
structurel, i.e. pour laquelle la note patrimoine Np est supérieure à un seuil fixé.
Cp= coût au m2 des travaux conventionnels nécessaires pour remettre en état la structure de la chaussée.
Cpmax = coût maximum de remise en état d’une chaussée en fin de durée de vie.
44
ANNEXE 7 : QUESTIONNAIRE
ENQUÊTE
COUTS D'ENTRETIEN ET D'EXPLOITATION DES ROUTES
Ce questionnaire a pour objectif de comparer les coûts d’entretien et d’exploitation des routes de
certains pays ou régions européennes, en rapprochant les dépenses consacrées par l’Etat, ou l’autorité
concernée, du patrimoine qu’il doit gérer.
Les résultats de cette enquête seront communiqués à tous les Etats ou toutes les autorités qui auront
répondu, sous réserve qu’ils aient donné leur accord à la diffusion des informations les concernant. Il est
demandé d’indiquer dans la réponse si cet accord est acquis.
Sont sollicitées, dans le cadre de la présente enquête, outre les autorités françaises, les autorités
d’Allemagne, du Danemark, d’Espagne, de Norvège et du Royaume-Uni.
45
FICHE DE SYNTHESE
COUTS D'ENTRETIEN ET D'EXPLOITATION DES ROUTES
(faire une fiche par année 2003 à 2005, si réponse possible sur plusieurs années)
A -- Indications générales
• aire géographique concernée (Pays, Land, Région …) et superficie en km²
• Produit Intérieur Brut
• population
• longueur totale des routes de l'aire en km
B – Réseau routier non concédé géré par l'autorité qui répond (dont les dépenses sont inscrites à son
budget)
• désignation de l'autorité : Etat, Région, Agence
• année de référence des données
• nature du réseau routier : national, fédéral, régional
C – Dépenses annuelles d'entretien et d'exploitation sur le réseau géré (hors réseau concédé)
• nombre de salariés équivalent temps plein: ……….
(i) salaires € : ………
(ii) charges sociales € : ………
- (iii) achats de fournitures et services et sous-traitance € hors TVA: ……….
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NOTICE EXPLICATIVE
A - Indications générales
Les données demandées pourront, le cas échéant, être complétées par d’autres éléments utiles à la bonne
compréhension du contexte du pays.
Seul le réseau non concédé est à prendre en considération, les dépenses des réseaux concédés n’étant pas prises
en charge par les budgets des Etats mais par les concessionnaires. Si tel n’était pas le cas (par exemple dans certaines
« Private Finance Initiatives »), le préciser explicitement.
Par longueur de voie de circulation, on entend longueur de voie de circulation élémentaire (de 3,5 m de largeur en
France, 3,75 m en Allemagne, etc… ; une autoroute à 2X2 voies comporte 4 voies élémentaires).
C - Dépenses annuelles d’entretien et d’exploitation sur le réseau géré (hors réseau concédé)
- à l’exploitation du réseau (surveillance du réseau, interventions sur accidents et incidents, viabilité hivernale,
nettoiement et enlèvement des déchets, etc…),
- à l’entretien courant (petites réparations des chaussées, des ouvrages d’art, des bâtiments, des équipements,
entretien des espaces verts et des dépendances, etc…),
- aux grosses réparations (renouvellement des couches de roulement des chaussées, réparations importantes
des ouvrages d’art, des talus, des bâtiments, etc …).
- les dépenses payées à des tiers pour les achats, les fournitures, les prestations de service ou les travaux
confiés à des entreprises,
- les dépenses relatives aux personnels affectés par l’Etat (ou le Land pour l’Allemagne) aux tâches
d’entretien et d’exploitation, incluant les salaires et les charges sociales y afférentes,
- les achats des équipements de la route et des moyens matériels (véhicules, engins, bâtiments de service)
nécessaires à l’entretien et l’exploitation par les personnels cités ci-dessus,
- les frais généraux et de structure de l’Etat (ou du Land), en donnant, si possible, le coefficient appliqué.
D - Investissements annuels
Préciser les montants dépensés (en millions d’euros et hors TVA) et les Km de voies concernés.
L’objectif est d’obtenir un coût unitaire moyen de la construction neuve de route ou autoroute.
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ANNEXE 8 : RÉSULTATS DE L'ENQUÊTE - AUDIT
France Allemagne Royaume-Uni Espagne Danemark Norvège
DONNEES 2005 2005 2005 2003-04 2005 2005
A-Indications générales
PIB Mds€ 1700 2200 1768 905,5 208 230
Population Mh 62,7 82 58,84 44 5,4 4,6
Longueur totale des routes en km 1 009 944 626 000 387 674 320 212 72 256 92 863
B- Réseau routier non concédé géré par l'autorité qui
répond
-réseau géré:
- km parcourus pondérés 1,8E+11 4,0E+11 1,6E+11 1,1E+11 1,7E+10 1,2E+11
- longueur réseau 29250 53000 7223 25 580 1618 27274
- longueur voies 78 980 166 840 22 960 72 455 5 737 55240
- ratio voies/réseau 2,70 3,15 3,18 2,83 3,55 2,03
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