Chap III PDF
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CHAPITRE III
PROCEDES DE LIQUEFACTION
DES GAZ PERMANENTS
III-1- Introduction
Les basses températures ont contribué à de nombreux développements scientifiques
comme par exemple la découverte de la supraconductivité en 1911.
Aujourd’hui, de nombreuses applications industrielles utilisent les basses températures :
l’agroalimentaire, la médecine avec l’imagerie médicale, le spatial ou encore les
applications à haut champ magnétique (accélérateur de particules, réacteurs de fusion).
III-2- La liquéfaction
La liquéfaction consiste à lui retirer de l’énergie afin de le refroidir de puis la température
ambiante jusqu’à son point de rosée, puis à condenser la vapeur saturée.
Le processus de liquéfaction assure que le liquide produit est pur et, en conséquence, n'a
pas besoin d'être purifié davantage par la suite.
Il existe plusieurs techniques de production des basses températures, et parmi ces techniques :
1- Cycle idéal de liquéfaction (Cycle de Linde),
2- Détente de Joule-Thomson (Joule-Kelvin),
3- Cycle réel de liquéfaction (Cycle de Linde –Hampson),
4- Cycle de Claude,
5- Cycle de Kapitza,
6- Cycle de Heylandt,
Pour refroidir un fluide cryogénique, on lui applique une série de transformations
thermodynamiques. Les principales transformations utilisées sont :
Transférer de la chaleur entre un fluide chaud et un fluide froid via un échangeur de
chaleur.
Pomper sur un bain liquide en équilibre avec sa vapeur. Cela a pour effet d’abaisser la
pression du fluide et donc la température en suivant la ligne de saturation gaz/liquide.
Effectuer une détente isenthalpique, souvent appelée détente Joule Thomson (ΔH = 0).
Cela consiste à détendre le gaz à travers un orifice. Si cette détente s’effectue au-dessous
de la température d’inversion, elle s’accompagne d’un refroidissement du gaz (la
température d’inversion de l’hélium est d’environ 40K).
Extraire de la chaleur via un travail extérieur sur une turbine ou un piston (transformation
isentropique ΔS = 0).
(a) (b)
Fig. III-1 Cycle idéal de liquéfaction d’un gaz (a) Représentation schématique
(b) Diagramme T-s
La performance des systèmes peut être quantifiée avec trois paramètres différents; ce sont :
Le travail requis pour liquéfier un gaz par rapport au débit de gaz comprimé :𝑾̇C/qm,
Le travail requis par rapport au débit de gaz t liquéfiée : -𝑾̇C/qmf ,
La fraction du débit total de gaz liquéfiée: y=qmf/qm,
-𝑾̇C/qm=y (-𝑾̇C/qmf )
Figure of merit (FOM) FOM=𝑾̇/𝑾̇id= (-𝑾̇C/qmf)=y (-𝑾̇C,id/qmf )
Dans le system idéal, la totalité du gaz comprimé est liquéfié, et que qm = qmf ou y=100%
Le travail théorique (mécanique) dépensé
Le minimum travail théorique nécessaire pour liquéfier un gaz est exprimé par :
𝑾̇𝑪
= 𝑻𝟏 (𝒔𝟏 − 𝒔𝒇 ) − (𝒉𝟏 − 𝒉𝒇 ) …(1)
𝒒𝒎𝒇
𝑾̇𝑪
Avec − 𝒒 le travail requis pour une unité de masse de gaz liquéfié en (KJ/kg),
𝒎𝒇
Dans ce système, la membrane qui sépare les deux sections, une remplie de gaz et l'autre
vide, est rompue pour laisser le gaz passer de la zone de haute pression à la zone de basse
pression.
Les parois du tuyau sont rigides et adiabatiques.
La pression P1 en amont du tampon est plus forte que la pression P2 en aval (cette baisse
de pression pouvant être comprise par l’existence de forces de frottements à la traversée
du bouchon poreux provoquant un ralentissement du gaz et une diminution de pression).
Propriété 1: La détente de Joule-Thomson d’un gaz quelconque est une détente adiabatique,
irréversible et « isenthalpique » :
h (T2, P2) = h (T1, P1) …(3)
Propriété 2 : Dans le cas d’un Gaz Parfait, l’énergie interne ne dépendant que de la température,
on en déduit que la détente de Joule-Thomson d’un gaz parfait est une détente « isotherme » :
Coefficient Joule-Thomson (J-T)
On appelle coefficient de Joule- Thompson la pente d’une courbe isenthalpique dans le
diagramme (T, P) du fluide considéré.
Il mesure la variation ´élémentaire dT de la température que provoque une variation
élémentaire dP de la pression pendant une détente ´élémentaire isenthalpique du fluide :
𝝏𝑯
𝝏𝑻 ( )
𝝏𝑷 𝑻
𝝁𝑱𝑻 = (𝝏𝑷) = 𝝏𝑯 …(4)
𝑯 ( )
𝝏𝑻 𝑷
D’un point de vue pratique, puisqu’il est impossible de mesurer des changements
infinitésimaux de températures et de pression, il est plus pratique de travailler avec des
variations finies (∆T et ∆P).
Dans les faits, l’approximation suivante est valide sur les plages de pression et de
température dans lesquelles l’expérience sera réalisée :
𝝏𝑻 ∆𝑻
𝝁𝑱𝑻 = (𝝏𝑷) ≈ (∆𝑷) …(5)
𝑯 𝑯
Température d’inversion
On peut tracer dans un diagramme (T, p) le réseau des courbes H (T, p) = Cste pour un
fluide donné (Figure III-3).
(a) (b)
On observe que certaines des courbes isenthalpiques passent par un maximum, c’est-à-
dire un point où la pente est nulle :
𝝏𝑻
𝝁𝑱𝑻 = (𝝏𝑷) =0 …(6)
𝑯
La courbe en pointillé qui relie ces points maximaux est appelée la « courbe d’inversion » »
et la température en ces points, la « température d’inversion ».
La température au point où la courbe d’inversion intercepte l’ordonnée (P = 0) est appelée la
« température d’inversion maximale ».
On remarque que le coefficient de Joule-Thompson (la pente d’une courbe isenthalpique)
est négatif à droite de la courbe d’inversion (μJT < 0) et positif à gauche (μJT > 0).
Une détente isenthalpique se produit lorsqu’elle parcourt une courbe isenthalpique dans un
diagramme (T, P) de la droite vers la gauche. Par conséquent, la température du fluide
augmente durant une détente qui se produit du côté droit de la courbe d’inversion. La
température du fluide diminue durant une détente qui se produit du côté gauche de la courbe
d’inversion.
L’effet de refroidissement ne peut donc être réalisé à moins que la température du fluide soit
inférieure à la température d’inversion maximale.
Le tableau ci-dessous (Tableau III-1) donne les températures d'inversion maximales pour
quelques gaz.
(a) (b)
Fig. III-4 Cycle réel de Linde-Hampson (a) Représentation schématique
(b) Diagramme T-s
La performance des systèmes peut être quantifiée avec trois paramètres différents; ce sont :
Le travail requis pour liquéfier un gaz par rapport au débit de gaz comprimé :WC/qm,
Le travail requis par rapport au débit de gaz t liquéfiée : -WC/qmf ,
La fraction du débit total de gaz liquéfiée: y=qmf/qm,
𝑾̇𝑪
où − 𝒒 le travail requis par rapport au débit massique de gaz comprimé en (KJ/kg)
𝒎
Le taux de liquéfaction : La fraction du débit total de gaz liquéfiée est donnée par :
𝒒𝒎𝒇 𝒉 −𝒉
𝒚= = 𝒉𝟏 −𝒉𝟐 …(8)
𝒒𝒎 𝟏 𝒇
En combinant les équations (7) et (8), on obtient alors la fraction du débit total de gaz
𝑾̇𝑪
liquéfiée (− 𝒒 ):
𝒎𝒇
𝑾̇𝑪 𝑾̇ 𝒉𝟏 −𝒉𝒇
−𝒒 = − 𝒚𝒒𝑪 = [𝑻𝟏 (𝒔𝟏 − 𝒔𝟐 ) − (𝒉𝟏 − 𝒉𝟐 )] {𝒉 }…(9)
𝒎𝒇 𝒎 𝟏 −𝒉𝟐
(b) (b)
Taux de liquéfaction
𝒒𝒎𝒇 𝒉 −𝒉 𝒉 −𝒉
𝒚= = [𝒉𝟏 −𝒉𝟐 ] +𝒙 [𝒉𝟑 −𝒉𝒆 ] …(18)
𝒒𝒎 𝟏 𝒇 𝟏 𝒇
𝒒𝒎𝒆
où 𝒙 = le rapport de débit massique de la fraction de gaz détendue dans la turbine
𝒒𝒎
Hypothèses
Le système est à l'état d'équilibre. Tous les processus sont des processus de débit
constant.
Négliger les effets de l'énergie cinétique et potentielle dans l'analyse de tous les
composants du système.
Équilibre de la masse et pas de chaleur en fuite dans le système
(c) (b)
Fig.III-8 Le cycle de Kapitza (a) Représentation schématique (b) Diagramme T-s
Taux de liquéfaction
𝒒𝒎𝒇 𝒉 −𝒉 𝒉 −𝒉
𝒚= = [𝒉𝟏 −𝒉𝟐 ] +𝒙𝒆 [𝒉𝟑 −𝒉𝒆 ] …(21)
𝒒𝒎 𝟏 𝒇 𝟏 𝒇
𝒒𝒎𝒆
où 𝒙𝒆 = le rapport de débit massique de la fraction de gaz détendue dans la turbine
𝒒𝒎
Le cycle Heylandt est une autre version modifiée du cycle Claude dans laquelle le
premier échangeur de chaleur à basse température (BT) est éliminé du système et
par le recours à la compression du gaz à haute pression (HP).
La Figure III-9 présente le cycle Heylandt.
(a) (b)
Fig.III-9 Le cycle de Heylandt (a) Représentation schématique (b) Diagramme T-s
Taux de liquéfaction
𝒒𝒎𝒇 𝒉 −𝒉 𝒉 −𝒉
𝒚= = [𝒉𝟏 −𝒉𝟐 ] +x[𝒉𝟐−𝒉𝒆 ] …(24)
𝒒𝒎 𝟏 𝒇 𝟏 𝒇
𝒒𝒎𝒆
où x= le rapport de débit massique de la fraction de gaz détendue dans la turbine
𝒒𝒎
𝑾̇𝑪 𝑾̇ 𝟏
−𝒒 = − 𝒚𝒒𝑪 = 𝒚 {[𝑻𝟏 (𝒔𝟏 − 𝒔𝟐 ) − (𝒉𝟏 − 𝒉𝟐 )] − [𝒙(𝒉𝟐 − 𝒉𝒆 )]} …(26)
𝒎𝒇 𝒎