Le Monde À L'envers

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SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE

Baldassare Galuppi
Le Monde à l’envers
Akadêmia
Françoise Lasserre
Vendredi 15 février 2019 – 20h30
Vous avez la possibilité de consulter les programmes de salle en ligne, 5 jours avant
chaque concert, à l’adresse suivante : www.philharmoniedeparis.fr

Concert enregistré par France Musique


PROGRAMME

Baldassare Galuppi
Le Monde à l’envers
Sur un livret de Carlo Goldoni

Acte I
Acte II

ENTR ACTE

Acte II (suite et fin)


Acte III

Akadêmia
Chœur de l’Opéra Grand Avignon
Françoise Lasserre, direction
Marie Perbost, soprano (Tullia)
Dagmar Šašková, mezzo-soprano (Aurora)
Alice Habellion, contralto (Cintia)
Armelle Marq, soprano (Rinaldino)
Olivier Bergeron, baryton (Graziosino)
David Witczak, baryton (Giacinto)
João Pedro Coelho Cabral, ténor (Ferramonte)
Vincent Tavernier, mise en scène
Claire Niquet, scénographie
Erick Plaza-Cochet, costumes
Carlos Perez, lumières
Marie-Louise Duthoit, assistante à la mise en scène

Ce concert est surtitré.

FIN DU CONCERT VERS 23H50.


L’ŒUVRE

Baldassare Galuppi (1706-1785)


Il mondo alla roversa o sia Le donne che comandano [Le Monde à l’envers
ou Que les femmes commandent]

Drame burlesque (dramma bernesco) en trois actes composé sur un livret


de Carlo Goldoni sous le pseudonyme de Polisseno Fegeio.
Création : le 29 janvier 1750, au Teatro San Cassiano de Venise, dans des décors
de Domenico Mauro, avec Angela Conti dite la Taccarini (Rinaldino), Agata Sani
(Tullia), Serafina Penni (Cintia), Annunciata Manzi (Aurora), Girolamo Piani, virtuoso
della Real Capella di Napoli (Giacinto), Giovanni Leonardi (Graziosino) et Anastasio
Massa (Ferramonte).
Effectifs : 7 solistes – chœur mixte – 2 hautbois, basson – 2 cors – clavecin –
8 violons, 3 altos, 2 violoncelles, contrebasse – timbales.
Durée : première partie, environ 90 minutes ; seconde partie, environ 90 minutes.

Si Carlo Goldoni (1707-1793) est aujourd’hui célèbre, c’est essentiellement


pour avoir été, avec Carlo Gozzi, le plus important auteur dramatique du
Settecento. Mais l’on oublie souvent que le créateur de La locandiera fut
également un influent librettiste d’opéra, dont les vers ont été mis en
musique par les plus grands musiciens de son temps : Vivaldi, Gluck, Haydn,
Salieri, Traetta, Piccinni, Duni et surtout Baldassare Galuppi. Ce dernier,
comme Goldoni, est d’origine vénitienne. Né sur l’île de Burano (d’où son
surnom usuel d’Il Buranello), il commence sa carrière comme organiste
dans diverses églises de la lagune avant d’intégrer la somptueuse chapelle
de la basilique San Marco. Il y gravit tous les échelons hiérarchiques, de
simple organiste jusqu’au prestigieux poste de maestro di capella, qu’il
obtient en 1762. Par ailleurs, il dirige les musiques des deux ospedali (les
Mendicanti et les Incurabili : deux institutions accueillant les orphelines
et les filles illégitimes de la bonne société vénitienne), et mène simul-
tanément une brillante carrière de compositeur dramatique, qui le fait
acclamer tant dans la Sérénissime République qu’à Vienne, Berlin, Londres
ou Saint-Pétersbourg. À Venise, dès 1740, Galuppi noue une fructueuse
collaboration avec Goldoni. Ils créent ensemble pas moins de dix-huit
opéras : deux opere serie, divers opere buffe et, surtout, d’inédites formes

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dramatiques de « demi-caractère » comme Il mondo alla roversa, représenté
pour la première fois le 29 janvier 1750 au Teatro San Cassiano, le plus
ancien opéra de Venise (il a même été, à son ouverture en 1637, le premier
théâtre lyrique et payant de l’histoire). Dénommé dramma giocoso, cet
opéra d’un nouveau genre révèle la profonde mutation du goût musical
et théâtral au Siècle des Lumières (Mozart et Da Ponte reprendront en
1787 cette désignation pour leur Don Giovanni). Goldoni, qui considérait
le dramma per musica comme un « genre imparfait », a entrepris, dans
ses « drames joyeux », une véritable réforme mélodramatique du genre
bouffe, comparable à celle que Gluck et son librettiste Calzabigi ont
réalisée dans le genre sérieux. Le poète a une conscience aiguë des
liens particuliers qui doivent unir musique et livret, comme il le rappelle
dans ses Mémoires, publiées à Paris en 1787 : « L’Auteur des paroles doit
fournir au Musicien les différentes nuances qui forment le clair-obscur de
la musique, et prendre garde que deux airs pathétiques ne se succèdent
pas ; il faut partager, avec les mêmes précautions, les airs de bravoure, les
airs d’action, les airs de demi-caractère, et les menuets et les rondeaux. »

Le librettiste a surtout reconsidéré ses personnages d’opéra, leur insuf-


flant une plus grande profondeur psychologique mais aussi une nouvelle
conscience sociale. En témoigne Il mondo alla roversa : sous l’apparence
d’une fable utopique mêlant intrigues galantes et satire souriante, paré par
Galuppi d’une musique séduisante aux riches développements concer-
tants, le livret de Goldoni introduit une véritable critique sociétale (sur
la hiérarchie des sexes et des classes) mais aussi politique (sur l’exercice
des pouvoirs), aussi visionnaire que réjouissante.

Denis Morrier

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Synopsis

Acte I

Les trois protagonistes féminines font une démonstration de pouvoir sur


leurs amants-esclaves. Mais elles commencent à douter de leur capacité
à maintenir cette dominance encore longtemps. Malgré leur aptitude à
manier alternativement autorité et douceur, elles craignent une rébellion
du sexe fort. Chacune a sa recette : Tullia adopte une démarche tout
en bienveillance, Aurora maintient son amant dans ses rets, Cintia est
adepte de la méthode autoritaire. Mais dans ce monde « idéal », la jalousie
apparaît quand Aurora tente de mettre la main sur l’Adonis de Cintia…

Acte II

Le concile des femmes est réuni. Tullia met en garde ses compagnes
contre les périls que pourraient constituer une excessive tyrannie, l’infi-
délité et la jalousie. Pour lutter contre leur possible affaiblissement, elle
propose de modifier le gouvernement et d’opter pour une monarchie qui
établira une règle commune. Toutes opinent, à ceci près que chacune
se voit sur le trône ! On vote, mais aucune ne sort gagnante : aucune
femme n’accepte d’être soumise à une autre. Dorénavant, elles passent
à la manière forte pour s’emparer du pouvoir grâce à la complicité des
sujets masculins. Mais voici qu’un bateau accoste, et avec lui un rebelle,
Ferramonte, qui s’empresse d’apprendre à tous le danger qu’il y a à
devenir sujets des femmes… Et effectivement, Cintia arme son amou-
reux pour tuer cent femmes… mais devant Aurora, il bat retraite. Aurora
tente de dresser son amant au combat, mais celui-ci avoue sa couardise.

Acte III

Conseillés par le machiste Ferramonte, les trois hommes renversent la


tendance et obligent les femmes à se soumettre, ce qu’elles font volon-
tiers, prouvant la sincérité de leur amour. « Le donne che comandano è
il mondo alla roversa che mai non durerà » (Les femmes aux commandes
font un monde à l’envers qui est voué à l’échec).

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La fantaisie pour maître mot

Il faut se méfier du texte de Goldoni « déshabillé » de la musique de


Galuppi. Plutôt qu’une utopie savante (et un peu froide) à la manière de
Marivaux – on pense évidemment à La Colonie ou à L’Île des esclaves –,
Il mondo alla roversa est essentiellement une comédie, voire une farce
– Goldoni qualifie son œuvre de « burlesque » –, où hommes et femmes
sont également épinglés.

Il serait en effet surprenant que l’auteur de La Veuve rusée (1748) ou de


La locandiera (1753), comédies quasi contemporaines du Mondo alla
roversa, soit soudain devenu le porte-parole de ces « Rustres » qu’il
ridiculisera magistralement en 1760. Goldoni l’explique lui-même :
« Lorsque j’écris pour la musique, la dernière chose dont je me préoc-
cupe, c’est de mon point de vue. Je me soucie des interprètes ; je me
soucie – beaucoup – du compositeur ; et je me soucie de ce qui est
susceptible de plaire au public dans la salle ! »

Avec son opéra bouffe, Goldoni se propose donc d’abord de déclencher


le fou rire des spectateurs, et surtout d’offrir à Galuppi un scénario plein
« d’effets », des personnages aux caractéristiques surprenantes et des
situations propices à la mise en musique.

C’est précisément à l’écoute de la partition que se manifeste le carac-


tère allègre, loufoque et truculent de l’œuvre. Surtout, surtout, donc,
ne nous hâtons pas trop d’extraire une forte morale de la farce – ce qui
ne veut pas dire que cette « extravagance » ne contient pas quelques
saines leçons pour chacun des deux sexes…

Voilà donc la difficulté : trouver le registre exact dans lequel l’ouvrage


résonnera avec justesse. Puisque la fantaisie semble le maître mot du
Mondo alla roverso, renversons à notre tour la réalité du monde, et
donnons-nous les moyens de parcourir « cul par-dessus tête » cette
mystérieuse île des antipodes où Goldoni et Galuppi placent leur action.

Rêvons. Que toute cette histoire invraisemblable soit le rêve (ou le


cauchemar !) d’un des personnages de l’intrigue, que l’on verra dès

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l’ouverture, après s’être endormi tranquillement auprès de son conjoint,
prendre le large sur un lit devenu bateau, pour aborder aux rivages de
l’empire des Femmes…

Un point reste cependant à résoudre : sera-ce le songe de l’épouse


– ou de l’époux ? Et au réveil, que décidera-t-elle (il) de faire ?

Vincent Tavernier

L’édition de la partition a été réalisée par Michele Geremia – Coproduction Akadêmia,


Opéra de Reims et Opéra Grand Avignon – Ce projet reçoit le soutien de la Région
Grand Est.

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LE COMPOSITEUR

Baldassare Galuppi le genre de l’opera buffa. Ses compo-


Quand Galuppi, dit Il Buranello car sitions remportent un énorme succès
né à Burano, offre au public vénitien public à travers toute l’Italie mais éga-
Il mondo alla roversa, il a déjà derrière lement à travers l’Europe. Son style
lui une longue expérience. Depuis vocal montre un grand attachement au
l’âge de 16 ans, il produit des opere texte, qui demeure toujours clairement
serie pour Venise et Londres, de la intelligible. L’harmonie, le rythme,
musique religieuse pour l’ospedale dei l’orchestration et des idées musicales
Mendicanti puis pour San Marco. Mais parfois surprenantes contribuent à
sa rencontre avec Goldoni va faire de renforcer les caractères proposés
lui le compositeur qui va développer par Goldoni.

LES INTERPRÈTES

Marie Perbost Marzelline (Fidelio, Beethoven). Elle est


Marie Perbost se forme à la Maîtrise récompensée d’un Dioraphte Award à
de Radio France puis au Conservatoire l’International Vocal Competition de
de Paris (CNSMDP) auprès d’Alain ‘s-Hertogenbosch 2018 et du prix du
Buet, Cécile De Boever et Anne Le Centre français de promotion lyrique
Bozec. Elle est membre de l’Académie au Concours d’opéra Grand Avignon.
de l’Opéra de Paris durant la saison Marie Perbost est Révélation lyrique
2017-2018 et Jeune Talent du Festival de l’Adami 2016 et nommée aux
de Salzbourg 2018. Elle s’illustre éga- Victoires de la musique classique 2018
lement à l’opéra dans les rôles de dans la catégorie Révélation artiste
Blanche de la Force (Dialogues des lyrique. De grands chefs d’orchestre lui
carmélites, Poulenc), Pamina (La Flûte confient des parties solistes, parmi les-
enchantée, Mozart) et Despina (Così quels Emmanuelle Haïm, Hervé Niquet
fan tutte, Mozart), Elisetta (Le Mariage ou Lionel Sow. Elle est également
secret, Cimarosa), La Jeune Femme invitée en tant que soliste dans des
(Reigen, Philippe Boesmans) ou salles et festivals prestigieux (Festival

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de Salzbourg, Philharmonie de Paris, et La Messagiera (Orfeo, Monteverdi),
La Folle Journée de Nantes, Festival de Doris Olimpia et Zaïde (L’Europe
Froville, Chapelle royale de Versailles, galante, Campra).
Festival du Périgord Noir, Festival de
la Vézère, Festival Pablo Casals…). Alice Habellion
Également engagée dans la création Alice Habellion est diplômée des
contemporaine, Marie Perbost est conservatoires nationaux supérieurs
membre fondateur et soprano solo de de musique et de danse de Paris en
l’Ensemble 101, un collectif de théâtre clavecin et de Lyon en chant. Elle
musical contemporain a cappella chante au sein de nombreux ensembles,
qui crée et joue ses propres œuvres. dont Le Concert Spirituel, Les Arts
L’ensemble a remporté de nombreuses Florissants, Akadêmia, Concerto Soave
récompenses et est en résidence à la ou Pygmalion. On a pu l’entendre
Villa Arson à Nice jusqu’en 2019. Marie comme soliste sous la direction d’Hervé
Perbost est bénéficiaire des bourses de Niquet, de Jean-Claude Casadesus
la Fondation l’Or du Rhin (Fondation de ou d’Arie van Beek, dans des œuvres
France), de la Fondation Meyer et de la de Reger, Beethoven, Mendelssohn,
Fondation Kriegelstein. puis à l’Opéra de Dijon dans le rôle
de Giove (La Pellegrina), au Théâtre
Dagmar Šašková de Calais dans le rôle-titre de l’Elioga-
Né e e n Ré p ubliq ue tc hè q ue, balo de Cavalli, puis dans le rôle de La
Dagmar Šašková commence ses Magicienne (Didon et Énée, Purcell).
études de musique et de chant au
Conservatoire national de musique Armelle Marq
de Brno. En 2008, elle obtient son Après une hypokhâgne, une licence
diplôme de chant baroque au Centre d’anglais et un master d’administration
de musique baroque de Versailles. culturelle, Armelle Marq décide de se
Actuellement, elle se produit avec consacrer au chant. Elle étudie alors à
des ensembles baroques comme Paris avec Caroline Pelon puis Valérie
Akadêmia, Il Festino, La Fenice, Le Millot. Amoureuse de la musique sous
Concert Brisé, Le Poème Harmonique, toutes ses formes, elle complète sa for-
Vedado Musica, La Rêveuse, Musica mation lyrique avec Isabelle Poulenard
Florea et La Simphonie du Marais. Elle et Stéphane Fuget en chant baroque,
a incarné les rôles d’Apollo (Terpsicore, après avoir obtenu un DEM d’interpré-
Haendel), Melanto (Le Retour d’Ulysse tation baroque avec Noémi Rime au
dans sa patrie, Monteverdi), le rôle-titre Conservatoire à rayonnement régional
de Didon et Énée de Purcell, La Musica de Tours. Elle est également diplômée

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en lied et mélodie française, qu’elle a Lors de la saison 2017-2018, il chante
étudiés avec Françoise Tillard, et est le rôle-titre de La morte d’Orfeo de
lauréate des Paris Frivoles 2016. Armelle Landi au Festival de Royaumont sous
Marq étudie par ailleurs avec de grands la direction de Christophe Rousset avec
chanteurs et pédagogues tels que Sara Les Talens Lyriques, qu’il retrouve au
Mingardo, Valérie Guillorit, Léa Sarfati, Festival de Menton pour interpréter La
Alain Buet, Paul Agnew, Claire Lefilliâtre, Sorcière (Didon et Énée, Purcell). Avec
Regina Werner, Catherine Wyn-Rogers, Opera Fuoco, il chante Riff (West Side
Donna Brown, Hélène Delavault… Elle Story, Bernstein) et Il Poeta (Prima la
se produit au sein de diverses forma- musica e poi le parole, Salieri). Parmi
tions, dans des répertoires allant de la ses projets, citons des concerts avec
musique ancienne au contemporain, en Fuoco e Cenere au Festival de Froville
soliste ou en ensemble, avec Le Concert ainsi qu’une nouvelle production de
Spirituel, Cappella Mediterranea, Il Die stumme Serenade (Korngold) avec
Concerto Romano, La Tempête, Les Opera Fuoco. Passionné par le récital,
Paladins, Akadêmia, Consonance, il fera ses débuts au Wigmore Hall
l’ensemble Hope, Vox Cantoris, Les lors de la saison 2018-2019. Olivier
Frivolités Parisiennes, etc. À l’opéra, elle Bergeron reçoit le précieux soutien
incarne les rôles de Blanche (Dialogues de la Fondation Jeunesses musicales
des carmélites, Poulenc), Berenice (Il Canada et est le récipiendaire du
Tito, Cesti), Diana et Giove (La Calisto, prix Choquette-Symcox 2018. Il est
Cavalli), Elisetta (Le Mariage secret, également lauréat de la Fondation
Cimarosa), Médée (Médée et Jason, Royaumont, boursier de l’Art Song
Salomon), Emma (Là-Haut, Yvain), Julia Foundation of Canada et de l’École
(Passionnément, Messager) et Babet (Le normale de musique de Paris.
Farfadet, Adam). Elle sera cette saison
Orfeo (Orfeo, Rossi) et Didon (Didon et David Witczak
Énée, Purcell). David Witczak commence sa formation
de chanteur au Centre de musique
Olivier Bergeron baroque de Versailles avant d’intégrer le
Olivier Bergeron est originaire de Conservatoire Sweelinck d’Amsterdam,
Montréal. Suite à sa formation au où il étudie avec Valérie Guillorit et
Conservatoire de musique de Montréal David Wilson-Johnson. De retour
ainsi qu’à l’École normale de musique en France, il se perfectionne avec la
de Paris, il intègre l’Atelier lyrique soprano Anna-Maria Bondi. Sa passion
d’Opera Fuoco sous la direction de pour la musique ancienne l’amène à
David Stern et de Jay Bernfeld, à Paris. interpréter des œuvres majeures du

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répertoire en tant que soliste, telle la à Rameau avec Les Folies Françoises,
Passion selon saint Matthieu ou des et enregistre le disque Rameau chez
cantates de Bach, le Magnificat de Mme de Pompadour (NoMadMusic).
C.P.E. Bach, la Krönungsmesse et la Il chante les rôles de Maese Pedro (Le
Große Messe de Mozart, Mors Saülis Retable de maître Pierre, Falla), Lindoro
et Jonathæ ainsi que des motets de (L’Algerino in Italia, Joris Blanckaer),
Charpentier, Die sieben Worte Jesu Charles Edwards et Cosmetics Merchant
Christi am Kreuz de Schutz ou encore (Candide, Bernstein), Son e Visconti (Elle
les Grands Motets de Mondonville. est moi und töte mich, Joris Blanckaert),
Attiré par la musique de chambre, il Bruhlmann (Werther, Massenet), Renaud
travaille avec des ensembles comme (Armide, Lully), L’Instituteur, Le Chien
Le Concert Spirituel, l’Ensemble et Le Moustique (La Petite Renarde
Marguerite Louise, les Solistes XXI, rusée, Janáček), The Fairy Queen de
Cappella Pratensis. Sur scène, son Purcell, Ernesto (Il mondo della luna,
répertoire comprend Masetto (Don Avondano), Pong (Turandot, Puccini), La
Giovanni, Mozart), Pluto (Orpheus, Théière, Le Petit Vieillard et La Rainette
Telemann), Shaunard (La Bohème, (L’Enfant et les Sortilèges, Ravel). Cette
Puccini), Fiorello (Le Barbier de Séville, saison, il interprète entre autres Tapioca
Rossini), Alessio (La Somnambule, (L’Étoile, Chabrier) au Théâtre national
Bellini), Coviello (L’Egisto, Mazzocchi- de São Carlos. Il a travaillé avec des
Marazzoli), Curio et Achille (Jules César, chefs tels que João Paulo Santos, Joana
Haendel), Ben (Le Téléphone, Menotti). Carneiro, Guillaume Tourniaire, Iñaki
Encina Oyón, Filip Rathé, Patrick Cohen-
João Pedro Coelho Cabral Akenine, Domenico Longo, Paul Agnew
João Pedro Cabral fait ses études au et Michel Plasson.
Conservatoire national de Lisbonne puis
au Vlaamse Operastudio. De 2011 à Vincent Tavernier
2014, il fait partie de l’Atelier lyrique de Vincent Tavernier a réalisé plus de
l’Opéra de Paris, où il interprète les rôles cent productions, pour les scènes et
de Contino Belfiore (La finta giardiniera, dans les genres les plus variés. Il a
Mozart), Gernando (L’isola disabitata, prouvé sa prédilection pour le théâtre
Haydn), Ecclitico (Il mondo della luna, baroque, et plus particulièrement pour
Haydn), Don Ottavio (Don Giovanni, Molière, dont il a monté dix comédies et
Mozart) et encore San Giovanni dans comédies-ballets. De très nombreuses
une version mise en scène de La resurre- réalisations scéniques illustrent son goût
zione de Haendel. Il chante également pour l’opéra et le théâtre musical. Il a
dans une série de concerts consacrés ainsi collaboré entre autres avec Hervé

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Niquet, Nicolas Chalvain, Hugo Reyne, Le guitarrero d’Halévy (Les Frivolités
Paul Agnew, Benjamin Lévy, François Parisiennes) et Le miroir de Cagliostro
Lazarevitch, Claire Marchand, Jérôme (Festival baroque de Pontoise). Avec
Corréas ou Toni Ramon avec la Maîtrise Les Malins Plaisirs, il a réalisé depuis
de Radio France. Créateur en 1989 des 2012 Monsieur de Pourceaugnac, Le
Malins Plaisirs à Montreuil-sur-Mer, Médecin volant, Les Fourberies de
Vincent Tavernier y a développé une Scapin et La Jalousie du Barbouillé
programmation consacrée à l’opéra, (Molière), Les Comédies en proverbes
au théâtre et à la musique « dans le (Carmontelle), La Foire Saint-Germain
goût français ». La compagnie produit (Regnard), L’Illusion comique (Corneille)
et diffuse ses mises en scène, et déve- et Arlequin poli par l’amour (Marivaux).
loppe un festival d’été à Montreuil- Il a créé, en janvier 2017, Les Amants
sur-Mer (Les Malins Plaisirs) ainsi qu’un magnifiques (Molière-Lully), qui asso-
festival d’hiver au Touquet (Les Nuits cie sa compagnie au Concert Spirituel
baroques). Il a par ailleurs répondu d’Hervé Niquet et à L’Éventail de Marie-
à plusieurs commandes de livrets et Geneviève Massé. Il a présenté Le
d’adaptations, et s’est également pro- Médecin malgré lui (Molière-Gounod)
duit en tant que récitant. Il développe à l’Opéra de Rennes, Baptiste ou
une collaboration artistique plus spé- l’Opéra des farceurs à Versailles et à
cifique avec la chorégraphe baroque Trappes (mai 2018) et L’Europe galante
Marie-Geneviève Massé. Commencée (Campra) au Festival de Potsdam en juin
par Don Quichotte chez la duchesse 2018, La Puce à l’oreille (Feydeau) avec
de Boismortier, elle s’est poursuivie Les Malins Plaisirs en août 2018, San
avec Les Fâcheux (Molière), L’Amour Giovanni Battista (Stradella) à Angers
médecin (Molière-Lully), Le Ballet de Nantes Opéra et à l’Opéra de Rennes
l’amour malade (Lully) et Le Ballet des en novembre 2018. Il prépare David et
arts (Lully), Renaud, Armide, Jason et Jonathas (Charpentier) pour le Centre
Médée (Opéra royal de Versailles et de musique baroque de Versailles et
Opéra Comique) et Dà sola. Au cours les opéras d’Avignon et de Versailles
des cinq dernières années, il a mis en pour avril 2020.
scène La Belle Hélène (Offenbach) à
l’Opéra suisse de Bienne et à l’Opéra Françoise Lasserre
de Rennes, pour lequel il avait monté Après des études de mathématiques,
Le Petit Ramoneur de Britten en 2016. Françoise Lasserre entreprend une
Pour l’Opéra d’Avignon et l’Opéra royal formation musicale incluant, outre le
de Versailles, il a réalisé Tancrède de traverso, analyse, écriture et direction
Campra en 2014. En 2015, il a monté d’orchestre à l’École normale de Paris

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(cours de Pierre Dervaux). Le hasard lui Akadêmia
permet à la fois de travailler avec Michel Créé en 1986, Akadêmia est un
Corboz, pour qui elle prépare des ensemble baroque instrumental et
chœurs amateurs, et de faire partie des vocal au projet artistique singulier. Son
quelques chanteurs réunis par Philippe nom, emprunté au jardin platonicien,
Herreweghe pour fonder La Chapelle témoigne de l’ancrage humaniste de
Royale. Ces rencontres vont modi- la démarche artistique menée par
fier son parcours, lui faisant placer la Françoise Lasserre. Son répertoire
musique ancienne au centre de son acti- est centré sur les œuvres vocales et
vité musicale. En 1986, Françoise Lasserre instrumentales majeures des xviie et
crée Akadêmia. Avec cet ensemble réu- xviiie siècles. Au-delà de l’exigence

nissant chanteurs et instrumentistes, elle de la recherche et du respect des


donne de nombreux concerts tant en sources musicales, indispensables à
France qu’à l’étranger, et réalise seize une certaine « authenticité », l’activité
enregistrements dans un répertoire de l’ensemble se développe suivant
allant de Palestrina à la famille Bach, trois axes : découverte de répertoires
avec une prédilection pour Monteverdi rares (Il mondo alla roversa de Galuppi
et Schütz. De nombreuses récompenses en 2019), relecture de chefs-d’œuvre
sont venues saluer ce travail : premier de la musique baroque (Messe en si
prix du Concours Palestrina en 1994, mineur de Bach en 2018) et inscription
plusieurs ƒƒƒƒ de Télérama, Diapasons de la musique baroque dans le monde
d’or… Depuis 2012, elle s’attache à contemporain au moyen de ponts
développer la musique occidentale entre les disciplines et les cultures
en Inde. Deux approches guident son (Bhakti en 2019). Ces dernières années,
travail : confrontation des cultures cette ambition s’est illustrée avec la
classiques indiennes et européennes, littérature par la commande de deux
formation vocale et instrumentale de poèmes dramatiques à Jean-Pierre
jeunes indiens à la musique baroque. Siméon, à l’origine de deux créations :
Ainsi naissent les spectacles Orfeo Histoire d’Orphée – la mort n’est que
Crossing the Ganges, Viva Vivaldi, Tales la mort si l’amour lui survit (2010) et
of the Night, Songs of Love. En 2018, Passion – Ils me cloueront sur le bois,
elle crée le concours de chant Voices of (2014, Festival de La Chaise-Dieu).
India au National Centre for Performing Cette démarche, avec la danse, a
Arts (NCPA) de Mumbai, avec la partici- donné lieu aux chorégraphies Altro
pation d’un jury international. Canto de Jean-Christophe Maillot et
Mea Culpa de Sidi Larbi Cherkaoui.
Et en 2013, Akadêmia crée Orfeo

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par-delà le Gange, donné à la Cité Patricia Bonnefoy
de la musique en 2013 et repris en Valérie Robert
2016, associant l’œuvre de Monteverdi Clémence Schaming
avec la musique et la danse indiennes Bernadette Charbonnier
classiques. Comme en témoignent
ses nombreuses actions de média- Altos
tion culturelle et pédagogique en Jose Navarro
Champagne-Ardenne, Akadêmia est Jean-Pierre Garcia
fortement engagé auprès des publics Samantha Montgomery
pour faire découvrir les œuvres et
auprès des jeunes professionnels pour Violoncelles
accompagner leurs débuts. Depuis Étienne Mangot
2017, Akadêmia s’associe à un col- Emilia Gliozzi
lège rémois situé en zone d’éduca-
tion prioritaire pour produire avec les Contrebasse
jeunes élèves des spectacles chantés Marie-Amélie Clément
et mis en scène autour de théma-
tiques citoyennes : l’altérité, l’égalité Hautbois
hommes-femmes. À noter, la riche Jon Olaberria
production discographique largement Yanina Yacubsohn
saluée par les critiques : seize enre-
gistrements, consacrés à Palestrina, Basson
Monteverdi, Landi, Cavalli, Schütz et Nicolas André
à la famille Bach.
L’Ensemble Akadêmia est en rési- Cors
dence à Reims. Il est soutenu par Édouard Guittet Licences E.S. 1-1083294, 1-1041550, 2-1041546, 3-1041547 – Imprimeur : BAF

la Drac Grand Est, la Région Grand Nina Daigremont


Est et le Département de la Marne.
Akadêmia reçoit également le soutien Timbales
de Champagne Boizel, FCN et l’Hôtel Clément Losco
de la Paix.
Clavecin
Violons Laurent Stewart
Flavio Losco
Stéphanie Pfister
Isabelle Lucas
Olivier Briand

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Chœur de l’Opéra Sopranos
Grand Avignon Marie Simoneau
Le Chœur de l’Opéra Grand Avignon Isabelle Monpert
est composé de vingt artistes. Il est Runpu Wang
placé sous la direction d’Aurore Béatrice Mezrich
Marchand, avec pour pianiste Maya Julie Mauchamp
Berdieva et pour pianiste répétitrice Vanina Merinis
Florence Goyon-Pogemberg. Le large
éventail des styles abordés exige des Altos
chanteurs une technique musicale, Ségolène Bolard
vocale et chorale complète et particu- Solenne Aubrun
lièrement souple. Le Chœur de l’Opéra Wiebke Nolting
Grand Avignon participe à la réalisa- Isabelle Guillaume
tion de l’ensemble de la saison lyrique
– opéras et opérettes – et à un certain Ténors
nombre de concerts lyriques et de Julien Desplantes
chœurs, et sont appelés à se produire Patrice Laulan
dans d’autres maisons d’opéra, dans le Gentin Ngjela
cadre de coproductions ou à titre de Cyril Héritier
chœur invité. En 2014, il participe au
Dernier Jour d’un condamné de David Basses
Alagna et avec Roberto Alagna, qui Jean-François Baron
donne lieu à l’enregistrement d’un DVD Saeid Alkhouri
(Deutsches Grammophon). Au pro- Pascal Canitrot
gramme de cette saison sont inscrits Thibault Jullien
Les Noces de Figaro de Mozart, Orphée
aux Enfers d’Offenbach, La Bohème
de Puccini, Il mondo alla roversa de
Galuppi, Mamzelle Nitouche de Hervé,
Les Saltimbanques de Ganne, L’Élixir
d’amour de Donizetti, des concerts de
chœurs et des concerts de musique
sacrée. Le Chœur de l’Opéra Grand
Avignon participera en juillet 2019 au
Festival d’Avignon et se produira en
août aux Chorégies d’Orange dans Don
Giovanni de Mozart.

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