4-Thermodynamique II Serie N°3 SMP3 2012-2013

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UNIVERSITE MOHAMMED V Année universitaire 2012 / 2013

FACULTE DES SCIENCES SMP4 - Module 16 - Physique 7


RABAT – AGDAL

TD de Thermodynamique II
Série n° 3

Exercice 3.1 : Ecoulement d’un fluide

Dans un volume de contrôle S, un fluide pénètre en 1 à la


vitesse v1 et à l’altitude z1 et ressort en 2 à la vitesse v2 et à
l’altitude z2 (figure ci-contre).
Entre les instants t et t + dt, une masse dm 1 de fluide entre
dans le volume de contrôle S et une masse dm2 en ressort.
Le système, délimité par la frontière S, reçoit de l’extérieur une énergie chaleur Q e et une énergie travail

W e autre que le travail des forces de pression.

1) Déterminer la variation d’énergie interne totale entre les instants t et t + dt.


2) En déduire qu’en régime permanent, et si le système ne reçoit de l’extérieur ni chaleur ni travail, on a :

v 12 v 22
h1   gz1  h 2   gz 2
2 2
3) Déduire la vitesse v d’écoulement d’un gaz parfait à la sortie d’un mince tube horizontal, si la vitesse du gaz
à l’entrée de S est négligeable, et ses températures sont T1 = 300 K à l’entrée et T2 = 295 K à la sortie.

Données : Masse molaire du gaz : M = 28 g.mol-1 ; Rapport des chaleurs spécifiques :  = cp/cv = 7/5 ;
Constante universelle des gaz parfaits : R = 8,314 J.mol-1.K-1.

Exercice 3.2 : Chaleur latente de vaporisation

Un cylindre muni d’un piston susceptible de se déplacer sans frottement contient une mole de vapeur d’eau à
l’état surchauffée. Les parois du cylindre sont conductrices d’énergie chaleur et sont placées dans un bain
thermostaté dont on peut régler la température. La vapeur d’eau pourra être assimilée à un gaz parfait jusqu’à
l’état de saturation.
1) La température étant maintenue constante à T 0 = 300 K, on comprime la vapeur de manière réversible et
isotherme du volume V0 = 3 m3 au volume V1 = 0,63 m3. La vapeur se trouve alors partiellement liquéfiée et la
pression est P1 = 1300 Pa.
a- Calculer le volume V" où apparaît la première gouttelette de liquide.
b- Déterminer l’énergie travail mise en jeu lors de la compression de la vapeur
c- Le volume massique de l’eau liquide est v = 1 cm 3.g -1, calculer en mole, la quantité de vapeur d’eau dans
l’état P1, V1.
2) Le volume étant fixé à V1, on élève la température de T 0 à T. La chaleur latente de vaporisation de l’eau est
supposée fonction linéaire de la température : ℓ = aT + b (a = - 48,66 J.mol-1.K-1, b = 56587 J.mol-1)
a- En négligeant le volume molaire de l’eau liquide devant celui de la vapeur, montrer que la pression de
B
vapeur saturante est liée à la température par la relation : ln Ps  A   C. ln T .
T
b- Trouver une relation donnant la température T 2 à laquelle la phase liquide disparaît (on calculera une valeur
approchée de T2 en posant T2 = T0 + δT et en considérant δT << T0).

Exercice 3.3 : Remplissage de bouteilles de gaz

Un réservoir métallique indéformable de volume V 0 = 20 ℓ contient une masse m 0 = 12 kg de Fréon 12 (CF 2Cl2)
à la température T0 = 10 °C.
1) Déterminer l'état thermodynamique (P0, v0, T0, h0) du Fréon 12 en ce point M0.

Comme indiqué sur la figure, le réservoir R sert pour remplir en vapeur de Fréon 12 saturée, une par une, des
bouteilles de même volume V0 et contenant initialement du Fréon 12 à la température T 0 et sous une pression
Pb = 1 bar chacune. Ces remplissages se font à la même température T 0 pour une ouverture du robinet r jusqu'à
équilibre de pression.
2) Déterminer l'état thermodynamique (P 1, v1, h1) du fluide dans le réservoir après le remplissage d’une
bouteille. Calculer la masse de Fréon 12 restant dans R.
3) Calculer le nombre maximum n de bouteilles à remplir en vapeur de Fréon 12 saturée.
4) Déterminer l'état thermodynamique (P2, v2, h2) du fluide dans le réservoir R après le remplissage des n
bouteilles. Calculer la masse de Fréon 12 restant dans le réservoir.
5) Le réservoir R est ensuite mis en communication, encore une fois, avec une autre bouteille identique aux
précédentes, déterminer l'état thermodynamique (P 3, v3) du fluide dans le réservoir R.
6) Déterminer qualitativement, sur le diagramme P-v, la position des points M 0, M2 et M3 représentatifs des
états du fluide.
La vapeur de Fréon 12 peut être assimilée à un gaz parfait.

On donne : masse molaire du Fréon 12 : M = 121 g.mol-1 ;


constante molaire universelle des gaz parfaits : R = 8,314 J.mol -1.K-1.

Etat de saturation du Fréon 12 à T = 10 °C :

T (°C) P (bar) v ' (m3.kg-1) v " (m3.kg-1) h' (kJ.kg-1) h" (kJ.kg-1)
10 4,23 7,34.10-4 4,2.10-2 428 578

Corrigé
Exercice 3.1 :
1. L’application du premier principe de la thermodynamique (ou principe de conservation de l’énergie) au
fluide (système ouvert) contenu dans le volume de contrôle Σ, s’écrit :
Energie dE1 Chaleur Qe et Energie dE2 Energie dE
qui pénètre + travail We reçus = qui quitte + accumulée à
dans Σ en (1) Σ en (2) l’intérieur de Σ
du milieu extérieur
L’énergie accumulée à l’intérieur de Σ entre les instants t et t + dt est donc donnée par la relation-bilan :
dE  dE1 - dE 2  We  Q e (1)
1
avec : dE1  u1dm1  dm1 v12  g z1dm1  p1 v1dm1 (2)
2

énergie énergie énergie travail des forces


interne cinétique potentielle de pression
1 2
De même : dE 2  u 2 dm 2  dm 2 v 2  g z 2 dm 2  p 2 v 2 dm 2 (3)
2
La relation (1) s’écrit donc, compte tenu de (2) et (3), et en introduisant les enthalpies
massiques  h1  u1  p1v 1 et h 2  u 2  p 2 v 2  :

 v2   v 2 
dE   h1  1  g z1  dm1   h 2  2  g z 2  dm 2  We  Q e (4)
 2   2 
   
2. En régime permanent :
- le débit massique du fluide est constant   dm1  dm 2  dm ;
- il ne peut donc y avoir d’accumulation d’énergie  dE  0  ;
- le fluide ne reçoit de l’extérieur ni chaleur ni travail  We  0 et Q e  0 .

 v2   v 2 
La relation (4) se simplifie alors : 0   h1  1  g z1    h 2  2  g z 2  dm
 2   2 
   

soit : v12 v22 (5)


h1   g z1  h 2   g z2
2 2
2
Au cours de cet écoulement permanent, il y a donc conservation de la quantité : h  v  g z  cte .
2
2
3. Puisque la tuyère est horizontale ( z1  z 2 ), et puisque v1  0 , la relation (5) s’écrit : h1  h 2  v
2
Donc la vitesse d’éjection du gaz est : v  2 ( h 1 - h 2 ) .
Si T est la température moyenne du milieu extérieur et h  son enthalpie massique moyenne, on a :
à l’entrée 1 : h 1  h 1 - h   c p (T1 - T )
et à la sortie 2 : h 2  h  - h 2  c p (T - T2 )
d’où : h  h 1  h 2  h 1 - h 2  c p (T1 - T2 ) .
 R  R
La chaleur massique à pression constante c p   :  h1 - h 2  (T - T )
   1 M    1 M 1 2
2 R 2. 75 8,314
Donc : v  T - T2 
 -1 M 1
A.N. : v 7 -1 -3
 300 - 295  102 m/s .
5 28.10

Exercice 3.2 :
1.a. Au point A0 l’eau se trouve à l’état vapeur.
La première goutte de liquide apparaît en B1 à
l’état de vapeur saturée. Comme la vapeur d’eau
pourra être assimilée à un gaz parfait jusqu’à l’état de
saturation, on a :
Po Vo  P 1 V ' '  nRT o

nRT0 1 x 8,314 x 300


Soit : V ' '    1,92 m 3
P1 1300

 V '' 
 - P 1  V 1 - V ' '  2790 J .
v v'' v
1.b. Wo1  -  vo1 PdV  -  vo PdV -  v 1' ' PdV  - nRT o ln 
 Vo 
1.c. Quantité de vapeur à l’état (P1,V1)
En 1, la masse de vapeur est m" 1 , le titre du mélange en vapeur est :

m"1 V1 - V' V1 - Mv'


x   
m V" - V' V" - Mv'
Puisqu’en général, le volume de l’eau liquide V' est faible devant le volume de la vapeur comprimée
V1 ( V'  V1 ), et devant le volume de la vapeur d’eau V" ( V'  V" ) :

m"1 V1 0,63
x     0,328
m V" 1,92
.
2.a.

A partir de l’état du liquide saturé (point F), l’eau


s’évapore progressivement jusqu’à l’état de vapeur
saturée (point B). La chaleur latente de
vaporisation de l’eau à la température T est donnée
par :
L vap  m. vap  T. S  T .  S B - S F  (J)

S B  et SF sont les entropies (J.K-1)


respectivement de la vapeur et du liquide à l’état
saturé.
Le long de la courbe de saturation A1B1F1C1, la température est To  cte .
Le long du palier B1-F1 : la pression de saturation Ps  P1  cte , l’énergie libre de Gibbs :
G1  G B1  G F1  cte , et sa différentielle : dG1  V dPs - S dT  0 .
De même, long de la courbe de saturation A2B2F2C2, la température T2  cte .
Le long du palier B2-F2 : la pression de saturation P2  P1  dPs  cte , l’énergie libre de Gibbs :
G 2  G 1  dG1  cte  :  G B1  dG B1  G F1  dG F1  cte
 dG B1  dG F1  VB1 dPs - S B1 dT  VF1 dPs - S F1 dT 
dPs S B1 - S F1
 .
dT VB1 - VF1
A la température T, la chaleur latente de vaporisation est donnée par :
dPs S B1 - S F1 L vap
L vap  m. vap  T. S1  T .  S B1 - S F1    
dT VB1 - VF1 T  VB1 - VF1 
dP
 L vap  T  VB1 - VF1  s Formule de Clausius Clapeyron
dT
dPs
Le rapport représente le coefficient angulaire de la courbe
dT
d’équilibre liquide-vapeur (branche JK sur le diagramme P-T).

Le volume du liquide VF1  V ' est négligeable devant le volume de la


vapeur VB1  V "  :
dP
 L vap  T  VB1  s
dT
nR T
Le fluide étant assimilé à un gaz parfait : P1VB1  nR T  VB1  .
P1
nR T 2 dPs dPs L vap dT
 L vap   
Ps dT Ps nR T 2
La chaleur latente de vaporisation de l’eau est supposée fonction linéaire de la température :
dPs L vap dT aT  b dT  a b 
L vap  a T  b  :   2
 2
  dT
Ps nR T nR T  nR T nR T 2 
dPs  a b  a b
   2 
dT  ln Ps  ln T   cte
Ps  nR T nR T  nR nR T
B a b
Soit : ln Ps  C ln T   A avec : C et B
T nR nR
2.b. Le long du palier B1-F1 : Ps  P1 et T  To  ln P1  C ln To  B/To  A
Le long du palier B2-F2 : Ps  P2 et T  T2  ln P2  C ln T2  B/T2  A
P2 T  1 1 
 ln  C ln 2  B   
P1 To  T2 To 
D’autre part, au point B1 : P1 V ' '  nRT o ,et au pont B2 : P2 V1  nRT 2
P2 V' ' T2 T2  1 1 
Soit :    1 - C  ln T2  ln x  B   
P1 V1To x . To To  T2 To 
T2  To  T et T  To 
T2  T  T 1  T 
2
1  T 
3
T  1 1  - T
ln  ln 1    -       ...  et     2
To  To  To 2 T
 o  3 T
 o  To  T2 To  To
To .ln x
T 
 B
1- C -
To
a 48,66 b 56587
A.N. : C -  - 5,853 B   6806,2 K
nR 1.8,314 nR 1.8,314

300.ln 0,328
T   21,12 K
 1  5,853 -
6806,2
300
T 21,12
Soit : T  300  0,07  1  ce qui justifie l’hypothèse faite pour linéariser la
o

résolution à savoir : T  To .

Exercice 3.3 :

1°) Etat thermodynamique (Po, vo, To, ho) :


Vo  m o v o 
Vo 20.10 -3
vo    1,667.10 -3 m 3 /kg
mo 12
D’après le tableau, à la température
To  10 C  283,15 K :
- le volume massique de la phase liquide est :
v’ = 7,34.10 - 4 m3/kg,
- le volume massique de la phase vapeur est :
v’’ = 0,042 m3/kg.

Le volume massique vo est donc compris entre v’ et v’’, le système se présente donc sous forme de
vapeur humide, et Po  Ps (To )  4,23 bar .
En désignant par
m" CF v o -
x   
m BF v" -

le titre du mélange en vapeur,


- le volume massique moyen vo s’écrit : vo = v’ + (v’’ – v’) . x ;
Et par similitude :
- l’enthalpie massique moyenne ho s’écrit : ho = h’ + (h’’ – h’) . x ;
- l’énergie interne massique moyenne uo s’écrit : uo = u’ + (u’’ – u’) . x ;
- l’entropie massique moyenne so s’écrit : so = s’ + (s’’ – s’) . x ;

avec
v o - v' 1,667.10-3 - 7,3
x  
v" - v' 4, 2.10  2 - 7,34
 h o  428  (578 - 428).0,02254  431,381 J/g
2°) Etat du système après remplissage d’une bouteille :
Le volume d’une bouteille est Vb  20  .
La pression du gaz contenu initialement dans la bouteille est : Pb  1 bar .
R
La constante massique du gaz parfait est : r   0,0687 J.g -1.K -1 .
M
Pb Vb
La masse de Fréon contenu initialement dans la bouteille est : m b   102,8 g .
r.To
Le remplissage se fait à la température constante To jusqu’à équilibre de pression
 P1  Ps (To )  4,23 bar .
Après remplissage, la masse de vapeur saturée contenue dans la 1ère bouteille remplie est :
P V
m'b  1. b  434,84 g ,
r.To
la masse de Fréon (vapeur) qui est passée dans la bouteille est : m'  m'b - m b  332,04 g ,
et la masse de Fréon 12 restant dans le réservoir est donc m1  m o - m'  11,668 kg .
Vo 20.10 -3
Le nouveau volume massique du réservoir R est donc : v1    1,714.10 -3 m 3 /kg .
m1 11,668
v1 - v'
Le nouveau titre du mélange en vapeur est : x 1   0,02375 .
v" - v'
L’enthalpie massique moyenne est : h1  h'  (h' ' h' ) . x1  431,563 J/g .

3°) Le nombre maximum de bouteilles à remplir :


Soit N le nombre maximum de bouteilles à remplir avec de la vapeur saturée.
La masse totale de Fréon 12 contenue dans le réservoir + les N bouteilles à remplir est :
m t  m o  N.m b
Et le volume total sera : Vt  Vb  N.Vb   N  1 .Vb .
La vapeur étant assimilée à un gaz parfait :
 Ps .Vt   N  1 .Ps .Vb   m o  N.m b  . r . To
m .r.To - Ps .Vb
Soit : N o  34,83
Ps .Vb - m b .r.To
 le nombre maximum de bouteilles à remplir est n = 34.
4°) Etat du système en 2 :
Les 34 bouteilles contenaient initialement une masse totale de m 34 b  34 x 102,8  3,4952 kg .
Après remplissage, les 34 bouteilles contiennent une masse : m'34 b  34 x 434,84  14,785 kg . La
masse de gaz ayant servi pour le remplissage est : m'2  m'34b - m 34b  11,29 kg .
La masse de Fréon 12 restant dans le réservoir est donc : m 2  m o - m'2  0,71 kg  710 g .
Vo 20.10 -3
Le nouveau volume massique du réservoir R est donc : v2    28,2.10 -3 m 3 /kg .
m2 0,710
v 2 - v'
Le nouveau titre du mélange en vapeur est : x 2   0,665 .
v" - v'
 le mélange contient 66,5 % de vapeur, contre 33,5 % de liquide.
L’état du système en 2 est donc :
P2 = Ps = 4,23 bar
T2 = T0 = 283,15 K
v2 = 0,0282 m3/kg
h2 = h’ + (h’’ – h’) . x2 = 527,75 J/g.
5°) Remplissage d’une bouteille supplémentaire :
Volume totale = volume du réservoir + volume de la bouteille supplémentaire  V3 = 2.Vb.
Masse totale : m3 = m2 + m b = 710 + 102,8 = 812,8 g
V3 2.20.10-3
 v3    49,2.10-3 m 3 /kg .
m3 0,8128
Le volume massique v3 est supérieur au volume massique de la vapeur saturée v’’, le point 3
représentatif du système se trouve donc dans le domaine de la vapeur sèche, et :
m .r.To
P3  3  3,95 bar .
V3
P (bar)
6°) Représentation graphique :

liquide vapeur
humide
4,23 vapeur
sèche
Ps = P1
Ps = P3
To
3,95 v (cm3/g)
v’ v v2 v’’ v3
1

0,734 1,714 28,2 42,0 49,2

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