Asymétrie D'information
Asymétrie D'information
Asymétrie D'information
Le modèle de concurrence pure et parfaite est basé sur l’hypothèse selon laquelle tous les
agents disposent de l’information nécessaire à leurs décisions sans aucun coût, ils
connaissent parfaitement les caractéristiques des transactions sur le marché. Que se passe-t-
il quand cette condition n’est pas vérifiée ? Une asymétrie d’information désigne une
situation où l’information n’est pas distribuée de façon uniforme entre les parties prenantes.
Par exemple, un banquier cherche à vendre un produit financier à un client qui en connaît
mal les contours. Le banquier en sait plus sur le produit que l’acheteur potentiel.
Lors de la réalisation d’une transaction, il est important que chaque partie évalue la fiabilité
de l’autre partie prenante et la qualité du produit échangé. Le risque de sélectionner les
mauvais produits ou partenaires du fait d’une asymétrie d’information est appelé risque
d’anti sélection (ou sélection adverse).
Un exemple célèbre a été donné par G.Akerlof (1970) : The Market for “Lemons”
G.Akerlof« prix Nobel » d'économie en 2001, partagé avec Michael Spence et Joseph Stiglitz.
Il a étudié le marché de la voiture d’occasion appelé « lemons » en argot. Les acheteurs ne
pouvant évaluer parfaitement les voitures proposées à la vente, ils refusent de payer un prix
trop élevé pour une voiture d’occasion. Les détenteurs de voiture en bon état vont de ce fait
se retirer du marché, préférant vendre leur voiture par d’autres réseaux, par exemple grâce
à des concessionnaires qui garantissent les voitures d’occasion, ou même la garder. Seules
les voitures les moins fiables restent sur le marché, puisque les propriétaires des voitures de
bonne qualité se retirent progressivement, et la qualité moyenne des véhicules se dégrade
dans ces conditions. Constatant les déconvenues de certains acheteurs, les autres risquent
de perdre confiance dans le marché et renoncer à acheter une voiture d’occasion
contribuant peu à peu à la disparition du marché, à mesure que les clients se tournent vers
des réseaux de distribution plus fiables.
• L’aléa moral :
Il y a aléa moral quand l’une des deux parties signataires d’un contrat (un contrat de travail,
par exemple) est en mesure de léser l’autre du fait d’une asymétrie d’information. Ainsi, un
salarié peut profiter du fait que son employeur ne soit pas en mesure de le surveiller
constamment pour se distraire au lieu de travailler. L’asymétrie d’information rend ainsi
possibles les comportements opportunistes et l’effort réalisé ne sera pas toujours maximal.
Les situations d’aléa moral peuvent exister dans des contextes très variés : une personne
peut adopter un comportement plus risqué du fait, d’une part, qu’elle est assurée et, d’autre
part, que son assurance ne peut contrôler son comportement et augmenter le tarif en
réponse à cette prise de risque. Puisqu’il est impossible de contrôler complètement le
comportement d’un individu, une solution au risque d’aléa moral ne peut donc être
uniquement fondée sur un renforcement des contrôles. Il faut, au contraire, définir des
contrats permettant aux deux parties signataires d’avoir, au moins partiellement, des
intérêts convergents afin que les agents, livrés à eux-mêmes, adoptent spontanément un
comportement conforme à ce qui est attendu d’eux. Un tel système d’incitations peut, pour
un employeur par exemple, correspondre au fait de baser le salaire de son employé sur les
résultats de l’entreprise. L’employé aura ainsi intérêt à travailler de façon intense afin
d’accroître les profits de l’entreprise. Le système de bonus/malus proposé par les assurances
est un autre exemple de gestion de l’asymétrie d’information.
Exemple : pour vendre une voiture d'occasion, le vendeur doit avoir passé un contrôle
technique il y a moins de deux ans pour limiter les vices cachés.
Dans le domaine des assurances, l'autorité publique a rendu obligatoire un certain nombre
d'assurances pour faire face à la sélection adverse.