Il Il: Sols de L'Ouest - Sols de L'Ouest

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OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE· MER

Il
"JBLlQUE UNIE
1 CAMEROUN

APTITUDES CULTURALES
DES SOLS DE L'OUEST - CAMEROUN
NOTION - ETABLISSEMENT ET
UTILISATION DES CARTES

J. P. MULLER
APrITUDES CULTURALES

DES SOLS DE L' OUEST - CAMEROUN

Notion - Etablissement et
Utilisation des cartes

J.F. MULLER

1 9 7 4
Cote P. 199
APT'trUDES at'T.LTURALES
. DES SOLB' DE
L' OUEST - CAMEROUN

----_. __. . . .

RESUME
L, ,~', - .. ,; . (, l' I~

AprGs un rappel des grands trai.ts de ,'la pédogenès.e dans


l'Ouest-Cameroun et~ un àperçu sur les influences agro-pédologiques
des facteurs du mi1ieu, considérés·ocmme facteurs de pédogenèse,
les éléments d'appréciation de l'aptitude' culturale des sols sont
examinés: ils' se répartissent en'faoteurs de ferti1it~ (morpholo-
giquos et analytiques)' et en facteurs de 1:' environnement exerçant
une influence directe 'sur le profU' cultural. L'accent· est mis sur
le. dif'ficul..té qu'n"y a d t établir i un diagnostio objectif, 1a
qualité intrinsèque des s01s n'!étant qu'une appréciation synthéti-
que et re1ativa ~. n est soulign.é: qu,tune. utilisation rationnelle
des sols d'une région doit tenir compte du contexte socio-économiquo
local. Que1ques principes généraux d'amélioration et conservation
dos sols sont dégagés.
.......
CULTURAL' - ' A:PrITUDES
OF FERRALLITIC 'sons
IN WEST CAMEROON

After a recall to major pedogenetic features in West Cameroon


and an outline about the agro-pedological influence of the
ecological factors,· in so' far as ,'pedogenetic agents,~ is coming
the survey,of-the·esttmation elements. of the. .cultural apt~tude
,.'

of these soUs : they are diV1ded into fertility factors (mor-


phologieal and arialytical) and e'cologièal" wh1eh act di~ectJ.y
upon ·the cultural profile. The difficulty about. up . an objective ,
diagnosis is a.ccentùat~ci, the specific qu~ity of.the soUs
being consideréd onlyas a ·synt~~tic~ and rel~tive es~imat~on.,
.An emphasis is laid on the fact "i'hat the local socio-:-economic,.
- context has to 'betaken futo con~ideration for the rational
utilization of thè salis in a'region~ ..
So~e
.
majC?r
,
principles
.
on
'soils~reeiamation and· conservation are made clear.
AVAm-PROPOS

Le pédologue, souvent fondamentaliste, qui établit des


cartos de sols, se voit fréquemment confier la charge de compléter
l'information pédo10gique sensu-stricto par des cartes d'aptitudes
culturales à grande échelle généralement sans spécifications sur
les spéculations envisagées. En outre il se trouve sollicité par
divers organismes !ou particuliers en qu~te de renseignements très" .
précis sur la meilleure utilisation possible d'un sol X, situé s~
un périmètre restreint Y, et pour une culture bien déte~ée.
, . Z. ,
, On note donc souvent une discordance entre le travail dè
base du pédologue, qui se situe à un degré de généralité élevé: et
la précision des problèmes posés par les utilisateurs. Cet état de
fait est lié non seulement à la ,mécomaa.issance, de la part de l'u;..
tilisateur, des limitations dans l'interprétation de l'information
pédologique en termes généraux d'a~titudes culturales, mais aussi
à l'absence d'étapes entre ce stade de l'interprétation des données
pédo10giques et le stade d' application pratique', maillon que pour-
raient constituer des essais agronomiques.

Ces faits nous ont incité à rédiger cette note, sorte de


document de vulgarisation pédo10giquè', qui se propose notamment
d1initier l'utilisateur à la variété des facteurs à prendre en
considération, de le mettre en garde contre une valeur souvent
10calq, des. claspements établis, de le sensibiliser sur le carac-
tère généralement empirique de ces derniers, tout en situant les
problèmes agro-pédo1~giques d~s, ,UI). context~ éco~.ogiqu~ et 80cio-
éco~wmique plus v~s.te.

Ce texte s'applique spécifiquement aux sols des régions


volcaniques de l'Ouest-Cameroun, pour l.esque1s un certain nombre
de cartes d'aptitudes culturales ont été établies. Il s'agit essen-
tiellement de sols ferrallitiques.
PLA N

.,' ,"'\" .~.

1. Introduction.
2. Rappel des grands traits dé la pédogenèse dans 1 t Oaeet-cameroun.
21 - Los sols ferrallitiques.
22 - Les autres sols.
3. Aperçu sur los influences agro-pédologiques des facteurs du miliou
on tant que facteurs de p~dogenèse.

31 - Le climat
32 - La nature des matériaux originels
33 - Le modelé et la topographie
34 ... Los facteurs biologiques: importance de l'occupation actuel-
le des terres .
35 - Le milieu· humain.

4 .. Les éléments d'rlppré ciation de l'aptitude culturale des sols -


Facteurs conditionnan~ leur utilisation.
41 - Les facteurs de la fortilité des sols
411 Caractères morphologiques
412 Caractères analytiques
42 - Qualité intrins~·que des sols : Une appréoiation---synthétique
et relative
421 Difficulté d'un diagnosti~ e·xhaustif
422 Hiérarchie des facteurs dans 1 '~'1DlŒ1l1O'n de la cquaJ.ité
43 - Los facteurs de l'environnement
4'31 L'érosion
432 ·Lo modelé
433 La. végétation
434 L'homme
44 - Principes généraUx de l'utilisation des sols et contexte
socio-économique
45 - Les différentes classes d'aptitudes culturales.

5. Anélioration et Qonaervation 00-8 -sol.e ~ Ql1e~ques


principes généraux.
51 - Relo de la pente
52 Conservation des terres de protection
53 Conservation des terres culturales.

6. Conclusions générales.

Bibliographie.
- f -

1"1. INTRODUOTION

La majorité des sols tropicaux (ferrallitiques not~ent)


présentent un faible niveau de fertilité naturelle. Il en résulte
des rendements généralement bas et une production agricole insuf-
fisante. Cette derni~re, se trouve accentuée dans la région par la
généralisation dlun système de ~ach~re à efficacité incertaine~ ln
monoculture, l'absence de rotation~ la nette séparation de l'éle-
vage et de l'agriculture •••• Ajoutons à cela une forte densité do
population qui rendra crucial le problème ~e l'utilisation des tar-
ros à plus ou moins brève échéance.

Un programme régional de mise en valeur agricole visant


à une meilleure utilisation des terres et à une élévation do leur
potentiel de fertilité, doit commencer par un recensenent et uno
identification des différents sols et de leurs caractéristiques -
o'ost le but de l'étude et de la cartographie pédologiques- ot par
une évaluation de leur niveau de fertilité relatif - c'est l'objet
dos comoontaires relatifs à l'aptitude culturale des sols et do la
carto dos aptitudes culturales qui les illustre. Une troisième
carte, celle de l'utilisation actuolle des terres, localise parfois
les zones exploitées ou inexploitées et les différents modes d'uti-
lisation. Elle doit guider l'agronome et le planificateur dans le
choix de leurs interventions.

Mais si la cartographie pédologique utilise des normes


consacrés par l'usage et pour la plupart mentionnées dans la clas-
sification des sols, l'établissement dlune carte et la définition
dos classes d'aptitudes culturales font intervenir un certain nom-
bre de facteurs, souvent non exclusifs donc difficilement compara-
bles. L'infiuence deo ces derniers 81lr le développement des vég~taux
est souvent appréciée de façon rela.tive. Le classement a.dopté prend
généralement comme base celui défini par G. AUBERT et F. FOURNIER
(1954), mais un nombre de modifications tenant compte des conditions
particulières lui sont souvent apportées. Nous insistons sur la va-
leur généralement locale des classements établis qui ne doivent
-- 2

~tro interprétés qu'en tant que résultats d'une appréciation syn-


thétique ~t relative do~ aptitudes culturales des sols avec, tout
• , l' )

ce que cela :comporte, de"subjectivité. Cette appréciation tient


généralement aussi bien compte de la qualité intrinsèque des sols
(évaluée) que des f'acteurs limitants de 11 environnement du sol
(pentes notamment). Pour ces derniers une ca!te précise des classes
de pentes peut ~tre établie.

Rappelons que ~aqualité des sols ou léûr fertilité est


un de leurs caractères î.~S:·plus' comple~es et qu'elle intègre un
grand nombre de f'acteurs dont iês effets ne ~f~j~utent pas mais se
combinent et s'interpénètrent (COLLOQUE sur la f'ertilité des sols
tropicaux - 1967). On peut regrouper ces f'acteurs en deux catégo-
ries :
- Facteurs déf'inissant le mode et l'intensité de l'évolution
pédologique à partir d'un certain matériau ~riginel.
Caractéristiques morphologiques, physiques, physico-
chimiques, hydro-dynamiques conditionnent l'alimentation et le
développement de la plante.

La f'ertilité peut aussi se décomposer en f'ertilité actuel-


le et f'ertilité potentielle.

Certains f'acteurs de f'ertilité ne sont pas modif'iables


ou sont dif'f'iciles ·à modif'ier sans aménagement nécessitant des in-
vestissements importants : pluviométrie et pluviosité, pentes, pro-
fondeur du sol, texture •••• Diautres au contraire peuvent ~tre cor-
rigés : richesse chimique, propriétés physiques notamment. Le pédo-
logue précise ces données et indique leur répartition géographique,
l t agronome veillera à une meilleure utilisation de cl:ta.cune d'elles,
à'la préservation des f'acteurs non corrigibles (conservation du sol
surtout) et à l'amélioration des f'acteurs f'acUement I!Iodif'iables
(f'ertilisation notamment).

Il f'aut donc concevoir les classes d'aptitudes culturales


comme un ordre de priorité que le pédologue accorderait à l'utili-
sation de certains sols et à l'intensif'ication de quelques cultures
- 3 -

~- . t" •~ .

sur les meilleUrs d'entre eux . .Ce .peut ~tre aussi un ordre de ren-
tabilité décro'i~s~nte et dans une, certaine me~ure d'attention
croissante à apporter à la conservation des sols.

Mais ces Choix ne préjugent pas d'autres ~acteurs tels


que les ~actours agronomiques, physiques, économiques, humains ou
autres impérati~s de l'aménagement tels que la répartition des
terros réservées à la culture et de celles destinées à l'élevage,
qui obéit à des causes oamplex9s.

" '
- 4 -

2. RAPPEL DES GRANDS TRAITS DE LA PEDOGENESE


DANS L' 0UE8~-ODIEROUN•

Les régions situées à 1 t Ou0st du domaineferrallitique


équatorial sont caractérisées par un modelé de plateaux et massifs
oontagneux d'altitude dépassant fréquemment 1.000 m, une géologie
où les roches vo1caniques-aoides ou basiques sont ,largement repré-
sentées, un climat dont les régimes pluviométriques sont caracté-
ristiques d'un type de mousson montagnard et "suh-montagnard 1t et
dont los températures moyennes se situent à un niveau plus bas que
celles du dom~ine sud équatorial (20°2 à BAFOUSSAM, 19° à BAMENDA
contre 26°4 à DOUALA et 23°5 à YAOUNDE). Oes facteurs concourent
à donnor à la région des paysages pédo10giques originaux où quatre
classes de sols sont représentées, la ferrallitisation restant le
processus largement dominant.

21 - ~S SOLS FERRALLIT IQUES.

211La ferraJ.litisatiori (AUBERT - SEGALEN 1966), processus


dominant, s'explique notamment par l'abondance des précipitations,
leur répartition, la température noyenne relativement élevée pour
une zone montagneuse. L'altération ferral1itique profonde dans cet-
te région volcanique dJaltitude se différencie assez peu de celle
d'autres zones du domaine, équatorial, sur roches-nères identiques.
Tous los cations alcalins et alcalino-terreux se trouvent é1iDinés
ainsi qu'une grffilcle partie de la silice. Les produits de néosynthè,-
se dominants sont la kao1inite, la gibbsite et la goethite, mais
une quantité appréciable d'autres produits tels que des composés
aoorphos peuvent exister. Oette altération peut' épargner certains
minéraux'réputés peu ou non altérables tels que la muscovite ou le
quartz qui subissent néannoins une fragmentation.

Les sols ferrallitiques présentent généralement des pro-


fils de type A B 0 comprenant :
- Un horizon A dans lequel la matière organique est bien
évoluée;
- 5 -

- Un horizon B généralement épais dans lequel les minéraux


primaires, autres que le quartz sont rares, et les minéraux se-
condaires cités plus haut. sont e~sent~e~s; . i~
- Un horizon C d'épaisseur variable (quelques centimètres à
plusieurs mètres) dont la nature dépend de la roche-mère. Cet
horizon est caractérisé par des minéraux (autres que quartz et
ceux mentionnés ci-dessus) profondément altérés et s'écrasant
sous la pressio~ des doigts.
~ .

En outre, l'abondance des précipitations, liée à une tem-


pérature élevéo des pluies, détermine certaines caractéristiques
physico-chimiques. :
Une capacité d'échange faible, qu'elle soit mesurée sur
l'argile ou le sol total, en raison des constituants kaoliniques
et sesquioxydiques;

- Une quantité faible de bases échangeables;


Un degré de saturation variable mais généralement faible;
Un pH acide.

Le process~s de ferra11itisation, climatique, est certes


le processus fondamental. Mais d'autres processus p~dogénétiques,
non spécifiques, non exclusifs, appelés aussi secondaires, peuvent
prendre une importance prépondérante en influant sur le degré d' é-
volution, et en modifiant parfois fondamentalement la morphologie
du profil ferrallitique type. L'organisation morphologique du sol
ne résulte plus uniquement alors ~es conditions physico-chimiquGs
d'altération. Il en est ainsi de l'accumulation humifère, du rajou-
nissement, du remaniement, de l'app~uvriss~ment ou de l'hydromor-
phie.
212 L'accumulation humifère est favorisée sur roches volcani-
ques basiques dans cette zone montagneuse pluvieuse et fra1che. Des
taux de matière organiquo supérieurs à 10 % sur 20 cm ou à 1 % sur
1 m de profondeur sont fréquente on zones écologiquement non pertur-
bées par l'action de l'homme.
- 6 -

Il en résulte une coloration brun fonQé de l'horizon A de


certains sols et une, ~eilleure structuration : La structure ost
généralement grumeleuse fine à agrégats friables.

213 Le rajeunissement:
, ,

Le modelé p accidenté dans son ensemble, notamment sur le


massif trachytique, (Monts Bamboutos) 'favorise p pérennise et accé-
lère l'érosion superficielle ct oriente l'évolution des sols dans
" ,

le sons d'un rajeunissement. Il en résulte des profils pBU épais


présentant des volumes do roche altérée à divers d~grésp proches
do la surface. Ces fragments plus résistants et les horizons C(ar-
chitecture de la roche conservée) ainsi soumis aux variations sai-
sonnières de l'humidité ne sont plus en conditions optimum"d'alt'é-
ration, cette dernièxe se trouvant considérablement ralentie.D'au-
tre part los différences de vitesses d'altération p résultant de
l'hétérogénéité ou de discontinuités de la roche, ou d'une micro-
variation do la dynamique do l'eau so trouvent exacerbées. Les
transitions"entre le solum et les horizons C, loin d' ~tre régulières
et grossièrement parallèles à l~ surface, ou 'ondulées, sont irré-
gulières et présentent de profondes invaginations. La difficulté
do choisir des profils types et de les décrire suivant la paramètre
profondeur en est une conséquence pratique.

On ,pourrait penser aussi que le temps d'évolution n'a pas


été suffisant .pour po~ottre le développement complet de certains
profils,. Cette, t:p.èse pourrait ~tre é.tayée par le .fait que de nom-
,

breu.x sols "rajeunis" ont un horizon humifère épais .,et qu'il est
difficile dans ce cas de n'envisager qu'un rajeunissement par tron-
cature qui aurait théoriquement pour premie~ effet une ablation des
horizons humifères. En fait nous n'avons aucUne idée de l'équilibre
dYnamique de tels sols, problème que seule une étude géomorphologi-
que sur l'équilibre des versants pourrait élucider. Quelles sont
les vitesses relatives, d'entra1nement des horizons supérieurs par
l'érosion en nappe, de régénération du stock de matière orgariique
après cet éventuel entratnenent, et de transformation des horizons
d'altération en matériau pédologique évolué?

Cette troncature des profils s'accompagne d'une redistri-


bution des matériaux entratnés de proche en proche vers le bas de
- 7 -

pente. Les sols de piedmont et des vallées, enrichis en terre fine


humifère, sont plus ou moins colluvionnés. Le rajeunissenont se
fait donc par érosion et avec remaniement.

Ces sols ont souvent, dans l'horizon BC ou C des teneurs


en cations totaux (attaque triacide ou à l'acide nitrique concen-
tré à chaud pendant 5 heures), et échangeables, à peine supérioures
à celles des sols typ~qu~s voisins. Il s'agit alors de rajeuni~e­
a~nji-P..2.Œh21ogique. Parfois ce dernier. s'accompagne dJun raje~:9­

sement chimique. Les teneurs en cations totaux et échangeables sont


*"*'-.......
e==- ...

alors plus élevées .que dans les sols rajeunis voisins. De m~mc
11 augr:u:mtation du taux de saturation peut ~tre telle que ces sole
deviennent moyennement ou faiblement désaturés dans une zone où
dominent largement des: sols fortement désaturés.

Renarque : Certains sols, situés en bordure de zones volcaniques,


présentent dans leur profil des cailloux ou graviers de roches
volcaniques,: durs,· arrondis, très peu altérés, peut-~tre en p~r­
tieprojetés lors d'éruptions. Si l'on accorde un sens largo au
terme rajeunissement, on pourrait alors parler de rajeunisse-
TIent par apport, dans la mesure où l'évolution de ces fragments
(le roche est retardée par rapport à celle de l'ensemble du pro-
fil, ct dans la mesure où lis sont une réserve chir:d.que poten-
tielle capable d'apporter au sol des éléments (peut-~tre) sus-
coptibles de modifier son évolution dans le sens d'un rajeunis-
se:cJ.ent chioiquo. Actuollenent'ces fragnènts de roche non aJ.térée
se comportent comme des éléments grossiers inertes.

214 Le remaniement.
La partie supérieure d'un certain nombre de sols ne sem-
ble pas en place, ce qui se traduit par la présence d'une "stone-
lino" aynnt los caractéristiques principales suivantes (SEGALEN
1967)
Fragments de matériaux peu altérables (quartz), non al-
térés ou rendus peu altérables (débris de roches ferruginisés),
(10 taille variable, avec prédominance de graviers et cailloux,

généralemènt sub-angu1.eux à·sub-arrondis.


- 8 -
La répartition verticale fait appara!tre 3 niveaux non con-
cordants avec les éléments du profil. Le niveau supérieur cons-
titné d'un matériau meuble et le niveau moyen caillouteux ou
t:;ravol?ux seraient les partiès remaniées. Elles reposent sur le
'niveau inf'érieur, base de B, oU
zone d'altération C reconnue en
place par sa concordance avec le matériau originel.
La stone-line, régulière ou festonnée, s'adapte au relief
. on épousant assez 8troi t~metlt' la topographie actuelle.

Nombreuses sont les explications proposées pour rendre


compte do la mise en place d'une'stone-line. La nature p6dogénéti-
que du phénomène est. parfois contestée. Nous n'entrerons pas dans
le détail de ces problèmos de genèse; nous nous contenterons de re-
later un fait morphologique.

SEGALEN Tappelle que la"stone-line" n'est actuellement ni


sienaloe dans les sols des régions ayant subi des orogenèses récen-
tes, n~ décrite dans des sols dérivés de roches volcaniques, et
1 •

qu'ollo n'existe pas dans les zones à trbs :forte~ pentes des rt1-
gione anciennement aplanies.

Dans la zone étudiée, nombreux sont les sols qui, indépen-


daIDQent ou non du rajeunissement par érosion ou par apport, pré-
.. ..
sontant un horizon grossior graveleux ou caillouteux, dont les ca-
raqtéristiques correspondent à celles définissant la stone-lino.
Cot horizon grossier a une position variable dans le profil. Il ost
souvant épais mais peut avoir une épaisseur variable. Los élénontc
grossiers plus ou moins abondants, ont une distribution souvent
hétérogène et provionnent fréquemment de la roche-mère sous-j~conto
ou de formations voisines. Mais ils sont souvent mélangés à dos
éléments .arrondis projetés lors d'éruptions volcaniques (cf. rajeu-
nissement par apport). Certes, si une telle disposition morpholoGi-
quo peut, dans certains cas, ~tre expliquée par un processus ~G re- l

maniement, nombreux sont les profils pour lesquels il est difficilo


d'imaginer, en raison de leur position topographique par exemple,
un tel bouleversement des matériaux avec un réarrangement final
différent.

n est souvent plus simple de concevoir un entraînement par


érosion des parties fines, rapprochant de la surface les élGnents
~ossiers résistants à l'altération: par le jeu des .remontées'
biologiques fournissant aux agents érosifs les éléments fins en-
- 9 -

tratnables, ces. éléments grossiers se concentrent en se maintenant


à proximité de la surface. Ou bien .deux phases ont pu se succéder . .:
Erosion active.
concentrant les éléments grossiers
' -. en surfaèè suivi'e
d'u;na remontée bio1ogj,.que enterrant le niveau grossier ainsi formé.
n faudrait en fait, comme .dans lë cas du processus de rajeunisse-
~ent, connattre 1'équilibre dynamique exist~t entre 1'érosion, 1a
vitesse dl~tération et 1'activité biologique.
-
" . -

Nous retiendrons en résumé :


que .leremaniem~nt·~'a
généralement été considéré que Gomme
l'ex~ression, d'un fait morphologique à savoir la présence d'un

horizon grossier mis en place indépendammen~ ou non du rajeunis-


sement;
que cette terminologie pourrait effectivement traduire un
véritable remaniement pour certains sol~A~'il est certainement
impropre de l'employer pour d'autres sols;
que dans la m~sure oÙ,l~érosion et los remontées biologi-.
ques r:J.odifient, m~De très faiblement, l'agencemont des éléments
texturaux, on peut considérer qu'un remaniement a lieu, mais à
une autre échollo.

215 Sols rouges "typiques" à. "pseudo-particules".

~a
plupart des sols ferrallitiques très évolués de la région,
développés sur .roches
.'
riches en éléments ferro-magnésiens ct notan·
ment sur rochos volcaniques basiques (basalte par exenple), ont 1~
particularité de présenter dans tout ou partie de leur profil dos
"psoudo-particules".

D'un point de vue pédogénétique, celles-ci doivent etro cc~n­


sidérées comme des éléments structuraux étant en effot constitu80s
dluno agglomération de particules argileus~s (au sens granulonétri-
que ùu torme) cimentées par des oxydes do fer. Ces particules. GO
taille variable sont bien représentées dans toutes les fractions de
l'analyse mécanique, et sont en particulier perceptibles sur le ter-
rain dans la·fraction sab1e (pseudo-sables). De ce fait ellos sont
souvent considérées comme des éléments texturaux donnant aux sols
un comporteI:1ent plus sableux que celui déduit des r-ésultats de l'a-
nalyse méCa.nique. " .- ~ .. .
- 10 -

En fait l'étude de la genèse de ces pseudo-particules n'est


pas très avancée et les résultats obtenus, ne sont représentatifs
que dans quelques profils étudiés, et restent du domaine de l'hypo-
thèse. Vis à vis de ltérosion, ces pseudo-particules semblent se
conporter CODille des sables vrais: Elles résistent notamment à l'é-
noreie cinétique des gouttes d'eau. Ce comportement pourrait expli-
quer l'équilibre de certains interfluves, à priori incompatible a-
vec un taux très élevé d'argile de ltordre de 70 - 80 %, taux obte-
nu après traitoment de déferrification. L'absence de pseudo-particu-
les on zones de bas-fond ténoigne de leur-désagrégation en milieu.
hydronorpho donc réducteur. des observations sembleraient démontrer
quo du point de vue du comportement du sol et de ses propriétés a-
grononiques, cette texture apparente est la vraie texture, à cotte
nuanCG près que ces pseudo-sables participent à la dynamique de l'eau
et au chimisme du profil.

D'après quelques données de terrain il existerait une répar-


tition différente par tai~le, densité et cohésion en fonction de la
profonde~.

Une des particularités des sols à pseudo-sables de ln région


est do donnor des couleurs de poudre (après écrasement des pseudo-
sables par pression des doigts) différentes de 1 à 2 planches en hu-
mide et à sec souvent 10 R en humide, 2,5 ou 5 YR à sec.

Une conséquence pratique des données précédentes est la va-


riabilité, à l'analyso mécanique, des résultats obtenus entre les
différonts ~chantillons d 'un m~ne profil pour une 11J.~ne analyse et
entre lo~ répétitions effectuées sur un m~ne échantillon. Cetto in-
constance ost liéo aux conditions do traitement et à la plus ou
moins ~ande dispersabilité des pseudo-particules. Après déferrifi-
cation, des taux d'argile de 60 à 80 % sont couremmant obtenus.
Mais nous manquons do données nous permettant d'interpréter correc-
tement ces résultats et d'en déduire certaines conséquences agrono-
miques.

Les horizons rouges contiennent en outre dos noyaux argileux


densos, do taille vari8.ble, et plus secs que la matrice à "pseudo-
particules" omballante.
- 11 -

Une structure de type polyédrique moyenne se superpose gé-


nGr8.l.enent à la micro-structuration "pseudo-particulairO".

Les propriétés physiques et hydriques de ces sols sont bon-


nes mais la pauvreté en cations leur confère de :médiocres qualités
chiniques.

216 L'appauvrissement.
=-- . !

L',aJ.tération de certaines' ·roches fournit un"matériau très


filtrant favorable à une élimination dJargilo dans les horizons de
surface sans que l'on observe un enrichissement concomitant et
IlBcromorphologiquement"visiblo do l'horizon B

217' L'hydromorphie.

Les régions planes ou déprimées, au drainage externe ~Gfi­


cient sont marquées ~~r des phénonènes dJhydromorphie temporaire,
ou peroanente. Dans les horizons affectés par ces processus, l'hy-
drolyse des minéraux est parfois ralentie sinon bloquée, le fer
est réduit donc rendu mobile. Si l'engorgement est temporaire, à la
faveur d'une aération, le fer se réoxyde en se concentrant en ta-
ches rOUG8~tres dans un horizon bariolé. Dans le cas d'un engorge-
Dent pe:FLlanent, l t état de réduction est pratiquement constant et
les horizons concernés prennent une teinte gris-verd~tre.

La plupart des sols de cette région sônt rouges, les pentes


fortes favorisent un bon drainage externe et un pédo-climat plus
sec interdisant le phénomène de marmorisation avec jaunissement.
L'hydronorphie n'appara1t parfois que très localement au niveau de
léGers replats au drainage externe déficient. On observe peu de no-
dules ferrugineux arrondis durs, à p~te argileuse dense. Les élé-
ments ferruginisés sont essentiellement des fragments de roche.

22 • LES AUTRES SOL'S..


i

221 Les sols bruns.

L'identification des andosols est récente. Les auteurs les


confondent généralement avec les sols bruns eutrophes tropicaux.

Ces sols sont essentiellement rencontrés sur des coulées


basaltiques récentes. D'extension restreinte ile sont souvent asso-
ciés aux sols ferrallitiques dits "rajeunis" ou "pénévolués".
- 12 -

Leur morphologie de type ABC est marquée par une couleur


d'ensemble brune à brun-rouge, une texture que distingue une frac-
tion limoneuse assez bien représentée, la présence de fragments de
roChe en cours d'altération à faible profondeur, une structure très
bien exprioée de type grumeleuse dans les horizon~ A à polyédrique
sub-anguleuse dans les horizons B, une porosité élevée, un enracine-
nent dense.

Les propriétés physiques' et hydriques de ces sols sont p,é-


nér~leI'lent excellentes. Les fortes teneurs en cations éChr':'.Il(;C'l.lùcs
et totaux, leur capacité d'échange élevée, leur pH prèJche de ]}.'. ~1.C'_:.­
trnlité, leurs teneurs en rJatière organique et phosphore lour cc,n-
fèrent de bonnes propriétés chimiques.

222 Les sols minéraux bruts et l~u évolués.

Les affleurements de roche nue et dure situés sur pontes


fortos sont classés en sols minéraux bruts d'origine non cliLBtiqu~,
d'érosion, lithiques, (par opposition à régosolique qui s'aprliquo
aux roChes meubles pénétrables par les racines).

Les profils peu épais dans lesquels un horizon huoifèro sur-


monte la roche dure (profils AR) ou un horizon meuble d'altération
(profils AC) caractérisent les sols peu évolués. GénéraleDont d'ori-
gine non climatique, d'érosion, lithique ou régosoliques, cos sels
présentent fréquemment des caractères de rankers, sols peu évolués
humifères de climat humide et frais.

223 Los sols hydronorphes.

Ils sont surtout représentés dans quelques plnines alluvia-


les telles que celles de NDOP ou la plaino des MEOS.

Ces sols partiellement ou totaloment engorgés la majeure


partio de l'année sont do plusieurs types:
Les sols l~dromorphes organiques sont définis par une mati-
ère organiquo abondante de type tourbe (30 %sur au moins 40 CM
si la matière minérale est argileuse, plus de 20 % si la matièro
minérale ost sableuse) et une hydromorphie totale et permanente
- 13 -

entra1nant des conditions d'anaérobiose. Les sols roconnus pa-


raissent surtout oligotrophes (milieu paüvre en bases - pH 5,5).

- Les sols hydromorphes moyennement oreaniques : La-matièro


organique évoluée est généralement de type ammor (C/N< 20).
L1hydromorphie est totale mais temporaire en surface. Les sols
do cette sous-classe sont en majorité des sols humiques à gley
.< profil AG) à ammor acide sur alluvions ou colluvions.
- Los sols bydromorphes minéraux ou peu

_humifèrc~
!
possèdont
moins de 8 % de matière organique sur une profondeur de 20 CI'1
ou plus de 8 %de matière organique ~ur une profondeur f~iblc
et llhydromorphie est exprimée par des caractères do couleur
(taches) ou par la redistribution d'éléments solubilisablos en
milieu réduit (essentiellement oxydes de fer). Qu'ils soient
peu humifères à gley ou pseudo-gley ces sols sont moins l2r~o­
nent représentés que les précédents où les factours de pédo{;o-
nèso concourent plut~t à une forte accUDUlation hUDifère dnns
ces vallées d'altitude (climat et colluvionnement).
- 14 -

3~ APERCU SUR LES INFLUENCES ll.GRO-PEDOLOGIQUES DES


Fl.l.CTEURS DU MILIEU EN TEMPS QUE FACTEURS
DE PEDOGENESE

31 - LE CLIMAT.

311 Généralités.

Bien que très variés, les éléoents du climat soulignent "


~U1e certaine agressivité de ce dernier, impliquent une altération

do typo forrallitique, un entraînement intense des éléments solu-


blGS et une possibilité d'ontra1rlement dos collofdes si d'autres
conditions nécessaires se trouvent réunies.

Si' une certaine fra!cheur du climat peut provoquer un ra-


lentissonent de l'évolution des sols, l'importance du drainage en
rapport avèc une forte pluvio~étrie, une humidité relative élevée
et une évaporation modérée, ainsi que l'échelonnement des pluies
sur près de 10 mois stimulent au contraire cette évolution. De ces
2 catégories de facteurs antagonistes la seconde l'emporte du point
de vuo do l'altération, les conditions climatiques restant dans
lour ensemble "ferrallitiques" malgré les variations locales cons-
tatées.

ces variations locales peuv~nt.influer largement


Ce~Gndant

sur 10 d6vGlcpremont de processus pédogénétiques secondaires de la


ferrallitisation :

Bien quo l'on n'ait pas pu déterminer de loi do répartition


précise i l ne fait aucun doute que ~'accumu1at1on "humifère est
1i~o à ~a fra!oheur rola"t:1ve du.oJ..1ma"t.

Les caractéristiques climatiques expliquent la forte désa-


turation du complexe absorbant de la majorité des sols ferralli-
tiques. Mais certains sols de piednont ou quelques sols rajeunis,
sont moyennement et m~me parfois faible~ent désaturés. L'action
désaturante du climat peut donc ~tre contrariée par des condi-
tions particulières de roche-mère et de topographie.
- 15 -

Notons enfin que la pédogenèse de.. plùsieurs sols s'apparen-


" . .- \\ .
torait plus a celle de sols brqns. eutrophes tropicaux et que J.L.
DHOORE (1964) situe géographiquement c~tte région en position excen-
trique par rapport au domaine ferrallitique.

D'autres facteurs de pédogenèse tels que la topographie ou


la couverture du sol pouvent modifier notamnent l'action des agents
climatiques sur l'évolution des sols, et notamment accentuer ou con-
trarier les effets de l'érosion responsable du "rajeunissement des
sols" •

312 Action directe sur la plan~e.

BRUNT & HAWKINS ont mis en évidence une zonalité climatique


responsable d'une zonalité de la végétation
, - naturelle (cf.chapitre
correspondant). De fl~me les conditions climatiques locales sont
propices n certaines cultures mais défavorables à d'autres. Ainsi
au niveau d'une planification les obstacles climatiques sont pres-
que les plus difficiles à surmonter, et s'il n'existe pas à propre-
mont parIor de vocation dos sols (voir chapitre sur les aptitudes
culturales), les données climatiques définissent par contre une vo-
cation non plus à l'échelle de l'unité de sol mais de la région
cliLJ.atique.

313 Action indirecte.


Elle s'effectue par l'intermédiaire du sol. Li influence des
diverses variables climatiques n'est pas la m~me d'un type de sol
à l'autro. Ainsi :
- Un sol où l'ahondancedu plasma permet unë, forte capacité
de rétention pour l'eau sera moins sensible à la répartition :.
des pluies ou à l'évaporation qu'un sol à squelette prépondérant.
- L'intensits des pluies, facteur important de l'érosion,
jouera un r~le d'autant plus tangible que la stabilité structu-
ralo des horizons superficiels est plus faible mais aussi que
los pentes sont plus fortes ou que le couvert' végétal est plus
clairsomé ••.•
- 16 -

Notons, CCQ80 le souligne la remarque précédente ~'une é-


traita intordépenda:nceaxiste antre le-s effets du o1imat et le r6J.e
i . . ~ -

des autres fac~eurs tels que la végétation ou la topographie.


Rappelons enfin que lë pédo-climat est un reflet du climat
atmosphérique dont les variations sont amorties par les oonditions
du sol telles que =-
• La perméabilité,
• La texture : la présence de pseudo-particules ~avoris,e
en particulier les échanges gazeux entre le sol €t l'atmosphère,
la drainage interne •••
• Le type d'argile •••

32 - NATURE DES MATERIAUX ORIGINELS.

321 Actions indirectes.


En in:fluant sur la forme du relief soit directement par
l'~~enèse soit indirectement par la vitesse globale d'altération,
la nature de la roche-mère joue un r~le déterminant dans le doubla
jeu do l'érosion et de la vitesse d.'altération., qUi' oonditionnent
un certain nombre des caractéristiques des sols et en particulier
leur épaisseur (cf. rajeunissement). Ainsi:
• La tectonique tertiaire et le volcanisme ont érigé des
reliefs très accidentés à partir' de layes trachytiques peu
fluides. Ces reliefs portent des sols peu épais.
• Les épanchements basaltiques fluides ont induit des in-
terfluves larges, formant.de véritables plateaux qui por~ent
dos sols épais.
• Le socle présente une succession de collines, qu'enserre
un résoau hydrographique à maille géométrique assez régulière,
portant des sols d'épaisseur moyenne.
- L'extr~me hétérogénéité de chaque groupe de roches-mères
caractérisant cette zone Qxplique la difficulté que l'on a à
fournir un-seul arthotype par.~é pédalogiqua.La pédogenèse
n'a pas par ailleurs, et comme dans d'autres régions, atténué
dos différenciations entretenues par la jeunesse des formes du
relief.
- 17 -

322" ~ Actions dire ctes •


Ces actions sont variéos. La roche-mère fhtervient sur :
- La vitesse d'altération, et l'épaisseur des profils:

• Par sa composition minéralogique : les roches très riches


en minéraux ferro-magnésiens comme le basalte s'altèrent plus
vite que les roches riches en éléments blancs comme certains
trachytes, toutes conditions égales par ailleurs., Certains
granites (alcalins à 2 micas) ,fournissent à l,'altération des
minéraux réputés peu altérables (quartz et muscovite) qui en-
travent l'approfondissement du sol tandis que' l'abondan~e de
la biotite dans des granites monzonitiques favorise une altér~­
tion profonde.
• Par sa texture : la texture gneissique des embréchi tas
semble freiner leur altération dans la mesure ûù les lits sc~t
dispersés sub-horizontalemont. La structure grenue normale n' en-
trave pas à priori la circUlation verticale do l'eau entre los
grains.
• Par sa structure:certains horizons B des sols rajounis
présentent des restes de minéraux, très friables qui sont les
noyaux do phénocristau~ que l'altération n'a pas entièrement
résorbés - exemple : feldspaths dans les sols sur gneiss -
embréchites.
• Par son architecture d'ensemble: l'altération en boules
de certains granites matérialise l'existencè de zones homogènes
moins accessibles à l'altération. Ainsi certains sols rajeunis
sur granite présentent-ils des blocs de roche à structure con-
servée dans leur profil. La structure en prismes de certains
basaltes, favorisant un écoulement préférentiel de l'eau, ra-
lontit l'altération de ces prismes qui subsistent, faiblement
altérés, dans certains sols rajeuniso
- La nature des h~izons d'altération, et en particulier sur
leur composition minéralogique, leurs caractères structuraux et
la distribution générale des èouleurs liés -aüx conditions hydri-
ques. Mais ces variables ne semblent influer sur l'aptitude cul-
turalo des sols que dans la mesure ou les horizons d'altération,
continus ou disoontinus, sont proches de la surface (sols ra-
jeunis) •
- 18 -

- La couleur des sols: les sols les plus rouges (10 R) et


riches en "pseudo-particules" sont observés sur roches riches
on éléments ferro-magnésiens (basalte, trachyte, andésite); les
plus jaunes (7,5 YR) sur granites pauvres en éléments noirs. Les
sols sur granites calco-alcalins et certains trachy~es préson-
tent des couleurs intermédiaires. La teinte jaune de certains
sols sur granite peut ~tre attribuée à une relative pauvreté de
la roche-mère en silicates ferro-magnésiens, mais aussi a UllG
possible hydromorphie liée à la" structure homogène de quelques
roches ou/et consécutive à une accumulation, ou ~tre liée;. à un
lessivago générateur de formes cristallines nouvelles (goothitc).

- La texture des sols : l'abondance des grains de qURrtz d~n8


la roche détermine celle des sables quartzeux dans les sols. No
contenant pratiquement pas de quartz les basaltes donnont des
sols très argileux (texture déterminée après traitement do 18-
forrification - cf.précédemment). La taille et l'abondanco dos
grains de quartz dans certains granites explique l t abondance de
.., àablo quartzeux dans la terre fine et un refus important consti-
,tué de graviers quartzeux (2 à 5mm). Le mode d' 8.l.1uvionnOl:lOnt
et la texture des matériaux transport.és détermine la texture
d'ensemble limoneuse des sols sur alluvions et les discontinuités
granulométriques qui les caractérisent. L'appauvrissement en ~r­
gile est lié à une certaine texture grossière des sols.

- La structure dos horizons :


Les structures "farineuse","poudreuse" de certains horizons B
argileux contenant d'abondantes pseudo-particules ne se rencontrent
que dans dos sols développés sur roches riches en éléments ferro-
magnésiens : basalte surtout, et dans une certaine mesure granites
et trachytos.

La nature des éléments grossiers :

La présence de 'fragments de roche ferruginisés, dans le


sollUll de certains sols sur trachytes notamment, s'explique par la
pré-existcnce de niveaux fortement ferruginisés dans la roche-mère.

Signalons l'abondance de bombes volcaniques, de natures di-


versos, à dominante trachytique, observées dans les sols avoisinant
los appareils volcaniques.
, '

- 19 -

- La richesse en éléments chimiques : les sols rajeunis sur


basalte ou certains granites richës en éléments calco-magnésiens
ont un taux do bases totales relativement élevé.

33 LE MODELE ET LA ,TOPOGRAPHIE.-

Lours influences sont complexes et. peuvent ~tro directes


ou indirectes. Nous ne citerons que les faits ,qui, observés sur le
terrain, nous semblent importants.

331 Influence indirecte.

- Le modelé comnande et facilite l'action de la nappe phréa-


tique et les phénomènes d'engorgement dans les vallées larges,
mais aussi plus localement, à la faveur de replats au drainage
externe déficient, une hydromorphie temporaire sur un relief
accidenté. Rappelons simplement les phénomènes pédogénétiques
liés à cette hydromorphie : r.éd~ction du fer et du manganèse,
imbibition, accumulation de la matière organique ou modification
dos formes de ses constituants(peu polymérisés) ~t,ralontis­
soment ou acoél~ra.t1on des phénomènes d ' bydro1ysa suivant le cas,
destruction des agrégats, transformation de la structure.

- Chaque unité paysagique sert de support à une ou des unités


pédologiques organisées, accolement régulier de types de sols
(toposéquences), ou unités dynamiques avec une liaison génétique
entre les sels (chatnes de sols).

- L'exposition, enjouant sur les types d'associations végé-


talos, influence indirectement la dynamique de l'eau des sels
(cf. chapitre sur la végétation).

332 Influenco directe.


- Sur le pédo-climat : une partie de l'eau arrivant au sol
s'évapore, une autre ruisselle, une dernière s'infiltre. L'abon-
dance des pente~ fortes peut ~tre à l'origine d'un pédo-cliBat
rel~tivenent sec pour cette zone pluvieuse, l'eau do pluie pou-

vant ~tre en grande partie évacuée par ruissellement. Cetto re-


lative sécheresse est un facteur de raientissement de l'altéra-
tion ,des éléments de roche ou des horizons C proches de la sur-
face dans les sols rajeunis développés pentes fortes : alors
qu'en profondeur ces éléments sont observés frais ou hunide toute
l'année, ils présentent généralement un noyau,sec:'quand ils sont
situé~ plus superficiellement. Dans, les sols développés sur ba-
1 · ,

salte, dans un pays~ge faiblement ondu1é, u.p.e bonne pénétration


de l'cau (ruissellem~nt faible) favorise un~ péd~-climat plus
frais propice à l'~lté~tion. En zone~de'bas-fonds, au drainage
externe déficient, l'excès d'in+iltration des eaux de pluies
(ruissellement presque inexietant}:e.:t-des eaux de ruissellement
des pontes fortes a~oisinantes, explique partiellement la remon-
tée de l'hydromorphie temporaire le long des piedmonts, en sai-
son des pluies.

- Sur l'.intcmsité du drainage: la position topographique du


sol interviont sur l'intensité du drainage soit directement(bas-
l ' ',1"

fonds bien drainés) soit indirectement par l'intermédiaire du


paysage. Sur certaines pentes fortes, l'altération des trachytes
engendre des sols très profonds, très perméables, à bonne capaci-
té do rétention pour l'eau, ,capables d'emmagasiner une grande
partie de l'eau de pluie, qui est soustraite ainsi au ruisselle-
ment.

- Sur le type de pédogenè~e : les sols rajeunis par troncature


du profil se situent dans 1GB. paysages accidentés. La juxtaposi-
tion de sols minéraux bruts, peu évolués et ferrallitiquos rajeu-
nis s'~bserve dan~ des paysages fortement accidentés.

- Sur l"érosion: :: la ,pe.nt.e est un facteur d f érosion inrorta:'1.t


sans pour autant qu'il y.ait proportionnalité entre érosion ct
ruissellement. La pente conditionne considérablement l'impor-
tance de ~'érosion : Erosion en nappe sur pentes faibles, en ra-
vines et rigoles sur pentes plus fortes.

- Sur le lessivage oblique ou les mouvements d-e illlaSSG du snI


(creep). " '

.... '.
- 21

34 - LES FACTEURS BIOLOGIQUES : IMPORTANCE DE L'OCCUPATION


tt t=e-

ACTUELLE DES TERRES

341 , Généralités.

'La faune et la végétation, végétation naturelle ou cultu-


res, donc d'une façon indirecte l'homme, interviennent sur la pédo-
genèse et dans les modifications du profil cultural.
J

L'action de la faune'est'importante sous-for~t. Elle est


beau·coup moins visible sous culture. Mais le manque de données pré-
cises sur cette action ne notte permet pas de l'étudier dans ce cha-
pitre.

La végétation exerce une action directe sur le profil pédo-


logiquo et plus particulièrement sur le profil cultural.

Quatre faits d'observations soulignent l'intér~t d'une étu-


de détaillée de la végétation :
- Une forte différenciation des associations végétales reflè-
te les importantes variations climatiques de cette région nonta-
gneuse. Le r~le de la végétation dans la lutte contre l'érosion
pluviale est bien connu.

- Il existe une certaine corrélation entre la répartition


dos grands ensembles de sols et la localisation de certaines
OSpGCGS végétales.

- L'installation de différents types de végétation n'a été


pormüB que par certaines formes d'utilisation du sol par l'homme
et parfois par des excès de travail du sol : on constate un vé-
ritable asservissenent du paysage 'par la population.

- On rencontre différents types de prairies dont l'intér~t


dans la l.utte contre l'érosion et dont la valeur pour l'élevage
sont variables. Nous emprunterons à BRUNT & HAWKINS (1965) un
cortain nombre de données reproduites ci-dessous.

342 Quelques données sur l'occupation actuelle des terres.

342.1 La végétation naturelle.


- Les for~ts d'altitude: On distingue essentiellement des
!lots de fo~t semi-décidue entre 1 .600 et 2.300 In d'altitude s~r
- 22 -

los massifs aux p~ntes fortes exposés aux pluies de mousson.

- Los prairies d'altitude: Elles se situent entre 1 .500 ct


-
2.200 m. Elles constituent l'essentiel des p~turages dans le
systèDe d'élevage extensif pratiqué par les FOULANIS. Nous pou-
vons établir une distinction entre :
• Les prairies associées aux galeries forestières, zones
do passage entre la for~t dense d'altitude et les savanes. Si-
tuées généralement sur pentes fortes, elles prennent parfois
l'aspect de savane-arborée. Le tapis graminéen est court,épais,
parsemé d'affleurements rocheux ou entrecoupé de fa1aises.Ces
prairies constituent des zones de parcours pour le b'tai1 qui,
canalisé entre les gal~ries forestières et les zones rocheu-
ses, est souvent à l'origine (excès de charge) d'un processus
d'érosion extr~me entretenu par la pente. Le sol appara1t
alors dénudé entre les touffes graminéennes "déchaussées". Ces
prairies s'étagent entre 1 .900 et 2.500 m d'altitude •
• Les prairies re1at~vement denses, situées entre 1 .500 et
2.000 m, sur pentes gé~éra1ement plus douces, servent fréquem-
ment de zones do pacages autour des huttes FOULANIS. On obser-
ve_ looaJ.emellt,un recul de oes prairies dsvant J.es zones ou1.ti-
vées .•

- Les savanes : Elles devaient occuper une superficie impor-


tante mais l'occupation humaine et en particulier la co10nisa-
tion.1e long des axes routiers la font reculer rapidement. Il
s'agit généralement de savanes arbustives claires, continues sur
paysage faiblement vallonné, ou parsemées de blocs et affleure-
ments rocheux sur paysage accidenté. Le tapis graminéen est re-
lativement dense et les espèces hautes.

Il n'est pas raro de rencontrer des zones cultivées au-


dossus do 2.000 m d'altitude.
Nous distinguons :
- Des zones de culture annuelles dominantes. Il s'agit sur-
tout de champs de manioc, mais, haricots, base de l'alimentation
locale, auxquels sont associées quelques cultures de légumes
23 -

variés, pommes de terre, canne à sucre, et des jachères de une ou


plusieur~18.nnées Dans 'les zoneS, de colonisation plus récente, le
0

long des axes routiers en particulier, de jeunes plantations dq ca-


féiers arabica, entourant les îlots d "habitation, témoignent d'une
installation de plus d'un an : en effet l'agriculteur commence par
cultiver des plantes de subsistance et par construi~e sa maison
puis i l pratique une 2ème génération de cult~e destinées à la vente
(caféiers essentiellement).

Des zones de cultures arbustives dominantes : il existe là


encore une 'corrélation assez étroite entre l'ancienneté de l'occu-
pation humaine et le type de plantation ':
• Abondance de vieilles plantations de caféiers sous ombr~~
ge, part1cul~èrement autour des centres urbains ou des grqndes
chefferies, zones d'occupation ancienne à forte densité de p0l-'u-
lation •
• Des zones de cultures arbustives" généralement sans om-
brage, associées à des cultures vivrières en plus grand nombra,
sont plus dispersées à proximité de concentrations humainos plus
récentes •.
'.
On constate que le mode d'utilisation des terres, ~a densité
des plantations, et les pourcentages relatifs des cultures associées,
sont étroitement liés à 2 mouvements contraires de population :
A une concentration de population autour des anciens noyaux
do colonisation (villes, grandes chefferies ••• ) correspond une for-
te' densité do cultures arbustives, avec ou sans ombrage suivant
l'ancienneté de l'occupation, les cultures vivrières subissant un
mouvement centrifuge.

A des zones de colonisation récente reprises sur la savano ou


les prairies, correspond une dispersion de l'habitat et un accrois-
sement des surfaces occupées par des cultures vivrières,. La densité
de population augmentant dans ces zones, ce mouvement aboutira t~t
ou tard à une structure organisée, autour de la case d'un chef par
exemple, matérialisée par une plus forte densité de cultures arbus-
tives .....
24 -

Il risque de résulter que, les villages ayant plutet ten-


dance ~ ~'installer dans des zones planes, les plantations de ca-
féiers occupent les zones à faible pente alors que les cultures
vivrières envahissent progressivement.les fortes pentes au détri-
ment de la végétation naturelle.

Pris dans son ensemble, l'habitat est encore relativement


dispersé; mais un certain nombre de zones, correspondent à co sché-
ma. Il faudrait tenir compte de cet aspect de l'utilisation des
terres dans un plan d'aménagement, de conservation du sol, et de
lutte contre l'érosion en particulier.

343 Influences pédogénétiques et agro-pédologiques.

L'influence de la végétation est à la fois multiple et


complexe.

343.1 Action mécanique

Dans cette région très montagne~se la protection du sol


centre l'érosion varie considérablement avec le type de végétation.
Pendant la saison des pluies il est primordial que le s?l soit
efficacement protégé par un couvert végétal dru à déve.loppement
rapide. Ce couvert limite "l'effet splash" des gouttes d'eau tom-
bant au sol, gouttes dont l'énergie. cinétique est très grande étant
données la pluviosité et l'intensité de certaines pluies. A cet
offet la protection forestière est de loin la plus efficace, quel-
10 que soit la pente. La couverture végétale abondante intercepte
entièrement l'énergie cinétique des gouttes de pluie (ROOSE 1971).
Le rele des prairies dans la lutte contre l'érosion est variable
selon les types d'associations végétales: les prairies à Hypar-
rhonia protègent mieux le sol que celles à Sporobolus. Elles limi-
tent l'érosion par un treillage dense et une extr~me division du
système racinaire qui fractionne les filets d'eau. lYT..ais le volume
de sol "retenu" est souvent faible, sur certaines pentes très for-
tes, en regard de l'importance du ruissellement. L'érosion sous
cultures dépend surtout des techniques culturales, de la date des
semis, du temps pendant l~quel le sol reste dé~udé •••• Elle peut
cr~!tre dans des proportions considérables d'une culture à l'autre.
- 25 -

D'ap:i."ès ROOSE (1967) "l'effet splash" serait la cause prédominante


du déclenchement de l'érosion du sol à l'échelle du champ à condi-
tion quo les causes e'xtérieures de ravinement soient enrayées.

343.2 Action ·physique.

L'influence des racines sur les propriétés physiques du sol


Gst un fait démontré. En particulier le développement de la struc-
tura est lié entre autres à celui du système racinaire~ MOREL et
QUAl\TIIN (1964)p en décrivant 4 types suoessifs de jaèhères, ont
établi une relation entre l'indice de stabilité de HENIN et la vi-
tesse d'installation des différents stades de la jachère. Cependant
l'action des graminées dans la structuration du sol semble très
limitée. Rappelons que dans la région p la durée des jachères a
diminué.

Action sur le climat du sol : plusieurs auteurs se sont pen-


chés sur co problème. La forêt joue un rele primordial en limitant
los échanges entre l'atmosphère et le solp et p en le protégeant
contre 10 rayonnement ou le vent p elle maintient une certaine hu-
midité, permet une vie microbienne active et favorise une bonne
f1écomposition de la matière organique. Les prairies n'assurent
qu!une protoction relative et variable suivant les espèces : le
-,:nl ,~st assez sec en saison sèche. Entre les touffes de Sporobolus
l'JEt la rar-tie aérionne peu développée couvre mal le solp les es-
})èccs vég6i.':ües ram:!Jantes, se développant en saison humide, meurent
on saison sèche. La savane assure une protection intermédiaire p
variable scIon qu'olle est herbeuse p arbustive, arborée ou boisée.

Le système ~acinaire participe à l'~vaporation en jouant en


saison s'èche, un réne de "pompe" à l'égard des solutions du sol.

Au moment du creusement des fosses, la zone la plus dure p


parce qu'étant la plus sèche, corrospond souvent à la zone de dé-
veloppement maximum du système racinaire. Mais d'autres facteurs
doivent interférer dont les modification de porosité par exemple.

343.3 Action chimique.

Effet sur la matière organique du sol : Les sources do mati-


ore organique proviennent p selon le cas, des chutés'de feuilles ou
- 26 -

brindilles, des restes de jachère ou des résidus laissés par la ré-


colte. Los restitutions organiques sont très variables. Erl~at,sent
de loin los plus élevées sous ~or~t. Les teneurs en matière organi-
quo du sol re~lètent d'nilleurs assez bien les di~~érences obser-
véos dans los quantités de débris to~bés au sol (voir plus loin).

E~fet direct sur la répartition des éléments dans le pro~il


èu sol : La décomposition rapide de la matière organique libèrcr
cous foret une quantité considérable d'éléments. Une conséquence
direct6 est l'augmentation ~réquente du pH des· horizons humi~ères.

Nous insisterons sur le rele béné~ique de la matière orga-


nique dans 10 chapitre traitant des aptitudes culturales.

35 - LE ~JILIEU HUMAIN.

La densité moyenne es1ï de 30 hab .au k:m 2 • Mais des den-


sités de plus do 100 sont ~réquentes dans certains districts (f50
à 250. dans le triangle DSCHANG - MBOUDA - BAFOUSSAM).
On rencontre plusieurs groupes h~ains dont le principal
~a.cteur de di~férenciation est la langue (CHAMPAUD 1970) et que
nous regrouperons suivant leurs activités :
des agriculteurs : Bamiléké, Bamoun, Nso, Ba~ut, Balis,
Ugonba •••

des éleveurs: Bororos (ou Foulanis).

D'après CHAMPAUD i l pourrait exister des corrélations entra


altitude, climat humide, sols sur basaite et densité de populntiûn.
En outre nla diversité des ~ormes d'utilisation de l'espace rura:2..
ne dépend que pour une ~aible part des conditions physiques; Gllo
doit beaucoup plUs à l'empreinte des civilisations di~férentos qui
~açonnèront cotte zone".

Un certain nombre de caraotéristiques de cet habitat peut


influer sur l'évolution des sols, soit par le biais des techniques
culturales, soit par celui de la réparti.tion des terres. Notons on
particulier :
L'aspect bocager du paysage bamiléké,
- 27 -

L'habitat dispersé dans son ensemble (voir facteurs biolo-


giques) "chaque famile' vivant au milieu de ses chanps".

La disposition des maisons sur les zones les plus planes ou


los replats de versant.

Des haies entourant souvent les champs. disposées suivant


les courbes de niveau en tant que moyen anti-érosif ou brise-vent
do certaines plantations.

A cet aspect boisé des aires occupées par les agriculteurs


s'oppose la physionomie dépouillée des hauts de versants parcourns
par les éleveurs, la pratique du b~is ne laissant subsister que
quolques bosquets sur les t~tes de talwegs.

Les éleveurs Foulanis déplacent leurs troupeaux, sur le


massif en saison des pluios, et dans les plaines en ,saison sèche.

La co-existence de fortes densités d'agriculteucrset d'éle-


veurs ost cause d'un conflit permanent à propos des aires réservées
à chaque communauté Mais de plus en plus, les agriculteurs met-
0

tont des p~turages en cultures. Ces dernières, en remontant le long


dos pontes, restreignent les terrains de parcours, sans pour au-
tant ~ue les troupeaux émigrent dans d'autres zones. Des problèmes
d'érosion sont alors posés par la mise en culture de fortes pentes
et la sUllcharge de bétail.

Nous devons donc, en raison de cette forte densité d'~i­


cultours et de l'importance de l'élevage Foulani, insister sur 10
factour humain, l'influence de l' hOI:JI:1e sur l'.é:volution des sols
étant prépondérante dans cette région. Les modifications apportées
au sol peuvent ~tre très importantes et peuvent rapide:alent s'ex-
térioriser dans le domaine de la production.
- 28 -

Par une mauvaise utilisatio~ ou une utili~ation trop in-


tensivo, par la pratique de techniques culturales inadéquates, par
una nauvaise répartition des aires. réservées à certaines cultures
et à l'élevage, l'évolution de certains sols pe~t prendre rapide-
ment un sens très défavorable dans une régiqn déjà peu avantagGe du
du Doin~ de vue des superficios exploitables :par la production
agricole •. Signalons :

Les :feux,

Le c1é:fricheI!l.ent,

L'érosion provoquée ou accentuée.

Nous aborderons en détail ces problèmes dans le chapitre


concernant les aptitudes culturales des sols.

, I~

':.
- 29 -

4. LES ELEMENTS D'APPRECIATION DE L'APrITUDE CULTURALE DES SOLS -


FECTEURS PEDOLOGIQUES CONDITIONNANT LEUR UTILISATION

41 - LES FACTEURS DE LA FERTILITE DES SOLS.

Nous ne pouvons pas reprendre ici l'étude des caractéris-


tiques des différents types de sols rencontrés dans l'Ouest-Caooroun.
Nous envisagerons simplement l'influence de certains caractères
pédologiques sur la fertilité des sols. Nous nous intéressons spé-
cifiqueD~nt aux sols ferrallitiques et sols associés (peu évolu8s'
et bruns) les plus large~ent représentés dans la région.

Notons que peu de mesures physiques ont été jusqu'à pré-


sent effectuées dans l'Ouest-Cameroun, les propriétés physiques
des sols étant alors déduites des caractères morphologiques.

4~1 Caractères morphologiques.

411 .1 Profondeur.

Ce facteur joue un rele primordial dans la région. Les sols


forrallitiques de cette zone montagneuse sont nettement moins pro-
fonds que ceux du Sud-~~neroun par exemple. Le solum de ces sols
pouvant ~tre considéré comme la partie du profil ayant aoquis une
organisation pédologique (horizons ~, B1 , BC), a une épaisseur
inférieure à 1S0 cm sur une grande partie des zones cartographiées.

- Rappelons qu'il n'existe pas de corrélation nette entre la


classification des sols dits "rajeunis" et l'épaisseur du sol'U.tl :
Un sol rajeuni peut présonter un solum de 1S0 cm d'épaisseur et un
sol faibleLlent rajeuni un solun de 100 CI:1 d'épaisseur. La présence
d'éléoents altérés isolés dans une gangue évoluée compte autant
dans 10 diagnostic du rajeunissement.

Certains sols ont un solum suffisa:oment épais (>1 SO cm)


pour que, quelles que soient les fluctuations de l'épaisseur, cette
dernière ne soit en rion un facteur limitant pour l'implantation
de diverses cultures. D'autres ont un solum dont l'épaisseur, moyen-
ne, de 80 à 1S0 cm, fluctue peu. D'autres enfin ont une épaisseur
,.- 30 -

Doyonne. ou faible
,. 0.
« 1 50 cm) mais. très variable d'un point à l' au-
tre., "'

La.~~ible
profondeur des -sols càmme leur hétérogénéité à
gr~de éch~lle cÇ)mptent' parmi les ,facteurs limitants les plus impor-
tants de la région. 'r •

411.2 Aspect du profil.


al La nature et le nombre d'horizons : la distinction d'horizons
dans un profil repose essentiellement
, sur l'observation de varia-
tlons d'ordre morphologique. To~te variation morphologique entra1-
nant une Dodification meme minime de la dynaIIÜ:que du sol, i l va
sans dire quo plus. les horizons d'un profil sont nombreux, plus le,
comportome~t du sol esteomplexe (comportement hydrogàzeux notaDment),
et plus i l faut effectuer de mesures pour en'saisir les par~ètros.
Ainsi par exemple si l'on no disting~e, sur une épaisseur de. 150cm,
que tro~s horizons dans des sols typiques sur granite, on en dénom-
bre siX; dans certains sols peu évolués sur' allùViàns •

Alors que ,les horizons de certains profils sont très dif-


férenciGs, d'autres ne diffèrent que par des détails. Ainai la dif-
férenciation d'horizons dans les profils de sols peu évolués d'ap-
port colluvial ne repose-t-elle essentielloment que sur des nuances
do structure; alors que la distinction des horizons ~, B1 , Bu, B C
3
et C d'un profil de sol "humifère, remanié et rajeuni, à horizon
grossier développé" rend cOI:1pte d:'une di~férenciation morpho1Jogiquc
très nette des hor~zons ayant pr.esque tous leurs descripteurs dif-
férents.

Une bonne connaissance de variables essentielles, telles


que la dynamique de l'eau, dans les sols homogènes et peu différen-
ciés, devrait donc pouvoir ~tre 'obtenue à partir de quelques ~osures
clôs; collq des sols au profil très hétérogèno et très différencié
nécessiterait par contre une méthode d'étude élaborée. Il va sans
diro quo le comportement hydrique de ces 2 catégories do 'sols, et
des divers horizons des sols de'l~ deuxième catégorie, est très dif-
férent.
- 31 -

bl Epaisseur des horizons : L'influence d'un horizon ~ de 5em


d'épaisseur (sols,typiquos par exemple) sur la fertilité, sera évi-
de:rnr.wnt moindre que collo d J un horizon A., de 50cm d'épaisseur (ce~
tains sols humifères sous for~ts). Ainsi l'influence d'une différen-
ciation marquée entre deux horizons successifs sur la fert.ilité
glo~)a1e d'un sol peut-elle ~tre fortelIlent minimisée par la .faible
épaisseur rolative de ces horizons; la différenciatio~ morphologique
entre 2 horizons Bi et B2 , pout s'avérer plus importante si l'on
on-visaso SGS conséquences sur la dynamique de l'eau par exemple.
L '.,

La soule notation d'un type d'horizon et de s~n ~paisseur


no donne pas toutes les indications, sur son importance relative. I l
en est ainsi des horizons grossiers notés Bu : un horizon Bu peu,é-
pais mais à éléments grossiers très abondants a, sur la fertilité
d 'u....."1. sol, une, influence bien supérieure à celle d'un horizon Bu
épaic
. contenant . très
.
peu d'éléments grossiers, bien que ces . 2 hori-
,

zons puissent ~tre considérés comme identiques dtun point de vue


pure~ent pédogénétique.

cl Position relative des horizons : un horizon grossier influe


dif:eéremment sur la fertilité selon qu'il est superficiel, situé à
l:ilU p~ofondour moyenne, ou profond et ce pour des œractéristiques

Il en va de même pour la position d'autres horizons tels


quo les horizons d!altération ou d'hydromorphie.
dl Transitions : La netteté des transitions est parfois un fao-
teur d'hétérogénéité ,dans les sols. Elle intervient notamment sur
la, rûgularité do l' ini'il tration de l'eau ou de l t enracinement. I l
s'agl.t
• surtout de limites 'd'origine pédologique : transition entre
2 horizons meubles du solum;
..
~ parfois d'une discontinuité lithologique : transition nette
entre un sqlum et des horizons d'altération issus de matériaux dif-
férents (c011u:yions sur roche en place), niveau ferruginisé dans 10
Rat~riau d'altération, solum issu de plusieurs matériaux superposés
(coulaos volcaniques, ou phases d'alluvionnement), certains horizons
grossiors qui sont des concentrations d'éléments résistants à l'al-
-'cGration.o ••
- 32 -

Lorsque la ferrallitisation est très ,avancée, les limites


entre les horizons meubles du solum sont générà1ement-diffuBes.~is:
• des transitions nettes de teinte sont souvent remar-
quées. Elles ne correspondent généralement à aucune disconti-
nuité dans les autres proprié~és des profils;
• certains phénomènes pédogénétiques secondaires.asso-
ciés ou non à certaines teëhniques culturales peuvent ~tre à
llorigine des discontinuités dans le solUE et perturber con-
sidérablement la dynamique de l'eau des horizons : Il en est
ainsi de certains horizons grossiers imputés au remaniement,
de certains horizons A boulants parce que trop travaillés ••••

Un autre facteur d'hétérogénéité est l'aspect ondulé ou


irrégulier de nombreuses transitions (notamment limites des hori-
zons grossiers et celles desAhorizons·dlaltération).

411 .3·· Zone d'altération.'

Nous avons dé~à' analysé dans le chapitre relatif aux fae- .


teurs du milieu llaction do la roche-mère sur la vitesse d'altéra-
tion ou la nature des horizons d1altération, et notamment sur leur .
composition minéralogique, leurs caractères structuraux et la dis-
tribution générale de leurs couleurs.

Nous avons d'autr~part signalé que les horizons C parti-


cipant à la dynamique des profils, pouvaient ~tre dotés dlune poro-
sité tubulaire et pénétrés dans leur masse par les racines. L'alté-
ration de ces sols est profonde et le matériau altéré friable. Si
les racines exploitent préférentiellement les horizons A meubles,
elles semblent tirer aussi parti des horizons C. Il n'est pas rare
de trouver des racines à 2 mdans des sols dont le splum nIa que
50cm dl épaisseur. Autour de ces racines se développe une gangue de
ter.ro fine. évoluée.

Les sols peu épais, ~itués sur pentes fortes, dont le volu-
~e le plus exploité par les.racines est aussi celui connaissant les
variations saisonnières d1humidité ~es plus fortes, sont, en raison
notamment du ruissellement, menacés par un risque de séc~eresse.
- 33 -

Les racines observées dans les horizons C de ces sols, constituant


une véritable. ré~erve. d'ea.u, y trouvent'~robab1enent une hunidité
convenable.

Dans les horizons C les racines trouvent généralement des


réserves chimiques globalement et théoriquenent satisfaisantes. Ce-
pendant l'absence d'une structure pédo10gique, qui aurai~ pour effet
de multiplier·los surfaces de contact sol-plante, facilite peu le
développement racinaire.

Les horizons C sont d-'autre part souvent très hétérogènes:


a1tératio~ plus ou moins poussée de différentes phases, fissures.o ••
Ces variables sont sources de discontinuités, hydriques notamnonto

En résumé,' si une unité pédo10gique groupant des sols pou


épais (groupe rajeuni par exemple) peut ~tre homogène du point de
vue pédogénétique, elle peut ~tre hétérogène du point de vue de son
comportement agronomique, les hori~ons C constituant plus de la moi-
tié du sol, et présentant des faciès très variés à grande éche110.
L'échelle des cartes et les conditions de terrain ne permettent
généralement pas de rendre coopte de ces nuances pédo10giques qui
n'interviennent qu'à un niveau taxonomique très bas.
"

Les différents modes de transitions entre les' horizons'


d'altération et le solum conditionnent la circulation des solutions
ent~e ces deux parties du profil Une 'nette discontinuité peut ~tre
0

à l'origine d'un phénomène d'hydronorphie temporaire à la base du


solurn.

411 .4 Texture.
al Texture de 1aterro fine : Nous avori:s vu qu'une grande ori-
ginalité de nombreux sols de la région était de conporter d'abon-
dantes "pseudo-particules", agglomérats de particules argileuses
(ou limons ?) cimentés par des oxydes de fer. Ces "pseudo-particules~'
sont considérées, ou C041Iile des éléments texturaux, ou comme des élé-
ments structuraux (microstructuration). D'un point de vue tcxtural,
il semble que la granulométrie apparente, appréciée 'sur le terrain
rende conpte davantage du conportement du sol vis à vis des cultures
que la granul:ométric réelle. Toutefois ces pseudo-particules parti-
- 34 -

ciDent à ln dynaIJique de l'eau •..

Après un tra:itenent déferrifiant des sols 'sur roches vol-


caniQues, on obtient couraooent des taux d'argile supérieurs à 80 %.

Il ost remarquablo que de nombreux sols dont les taux réels


Q'6~énonts fins peuvent dépasser 80 %, ce qui en zone tempérée on
forai-!; dos f1terres lourdes", soient aussi légers, .friables, aient
UllO porosité ot une pèrnoabilité élevées, une bonne capacité de ré-

tontion pour l'eau, et s'humectent rapidement.

La variabilité, à l'analyse mécanique, des résultats obte-


nus pour une m~me analyse entre les différents échantillons dl un
m~no profil ou entre les répétitions effectuées sur un m~me échan-
tillon, variabilité liée aux conditions de traitement et à la plus
ou noins grande dispersabilité des pseudo-particules, emp~che toute
;

interprétntion correcte de ces résultats. L'observation à la- loupe


des fractions linon grossier et sable est un complément utile à tou-
te inter~rétation.

Certains sols rajounis cep~ndant, contiennent peu de pseudo-


~'~ruiculos, et d'autres m~ne semblent ne pas en contenir. Elles pa-
r2is80nt d'autant plus nombreuses que l'évolution du sol est plus
i:x~:::;nco. Cortains sols renferment de nombreux pseudo-sables, dans

è.? autros 1]3 pseudo-limons dominent. i l semble exister une relation


inverse o1l"t:.~e :l. i accumulation, organique et l' abondance des pseudo- ,-
sables.
Si les sols issus de roches volcaniques ne con~iennent en
moyo~no quo 5 % de sablas quartzeux, les sols sur granite peuvent
on couporter do 20 %à plus de 50 %. Une partie des fractions fines
de 'cortnins sols' sur trachyté est composée de très petits fragments
do ro~ho'fel~uginiséoo Ces éléments quartzeux ou très ferruginisés
sont inactifs.

Des horizons superficiels, ou des horizons grossiers à élé-


J:1G~:bs grossiers ~rès abondants, peuvent ~tre affectés par un phéno-
Ba no d'appauvrissement en argile, l'indice d'appauvrissement attei-
gnrmt parfois 1-/2. Mais les changenents progressifs enregistrés dans
13 granulométrie samb1ent dans cette rég~on ne modifier qu'assoz
- 35

peu la morphologie des sols et ne paraissent pas entraver la péné-


tration racinaire.

Rappelons quelques propriétés liées ù la texture :


• la structuration et stabilité structurale seraient les
meilleures l?our des, taux d'argile I!loyens de 1 5 à 60 %;
.' 'la fraction. argileuse .confère au· sol sa capacité pour
l'eau, sa plasticité; S~ çohésion alors·qu'à I!lesure. que le nom-
bre et là taille de8 sables quartzeux augmentent, la perméabili-
té cro!t, la cohésion et la capacité pour l'eau diminuent;

l'influence sur l'évaporation: schématiqueI!lent, plus
la t~xture est fine plus l'évaporation est lente, mais plus
elle affocte un volume important de sol. Les pseudo-sables en
augmentant la porosité accroissent le risque de sécheresse par
une évaporation intense;
• l'action sur le comportement mécanique du sol et l'in-
tervention dans le choix des états favorables aux différents
travaux.

La granulométrie intervient donc essentiellement par le


biais des propriétés physiques qu'elle détermine : le rele joué par
les pseudo-particules illustr~ bien ce fait.

Mais la ,notion, de texture ne prend toute sa valeur que si


l ! on pré cise' .1' éP13-iSS eur d'es hori~ons:' qu'elle caract érise •
. ' " !
,
:
.". • -

bl Lep éléments grossiers : Ils interviennent de différentes


manières sur la fertilité des sols et notamment' sur la dynamique de
l'eau.

Par leur nature : un cailloux de granite" un fragment de tra-


chyte ou de basalte altérés, ne réagissent pas de la même façon à
une imbibition par l'eau, et ne renferment pas le m~me volume d'eau
pour une m~me taille et un degré d'altération jugé équivalent.Leurs
richesses en éléments chimiques, susceptibles d'~tre libérés dans
le sol, est très variable (ëf. facteurs du milieu) •••
Par leur degré d'altération et leur degré de ferruginisati0n :
Les élo@onts grossiers des horizons Bu sont souvent peu altérés et
fe~uginiséso Non altérés o~ très ferrugini~és, 'ils se comportent
36

commo des corps 'inertes vis n vis de l'eau. Leur degré d'altération
intGrvient aussi dans leur faculté d" ~trè pénétrés par les racines
ou d'~tre dotés d'une porosité tubulaire. Enfin ils constituent une
r~eerve potent1.ell'G plus ou moins'" importante de œt10ns (cf .raj eu-
nissemant chindque et morphologique) •

Par leur taille : los éléments aitérés participent d'autant


mieux à la dynaI'lique des profils qu'ils sont de petite tal.lle •Ainsi
los cailloux dos horizons C sont-ils entièrement humectés en saison
soche alors que les blocs peuvent présenter un noyau sec. La présen-
co de blocs, durs, non altérés, dans les profils accrott considéra-
blement le trajet racinaire et constitue un obstacle majeur au tra-
vail du sol s'ils sont superficiels, voire m~me au parcours du bé-
tail s'ils jonchent la surface du sol.

Par leur nombre : ils modifient la composition volumique mais


également, s'ils sont très abondants, les caractères morphologiques
de la terre fine, notamment la structure ou la porosité (pores in-
tersticiels)-. ,~s sont fréquemm~nt à l'origine de transitions assez
brutales qui entravent la pénétration racinaire.

Par leur position dans le profil : Un horizon grossier super-


ficiel peut limiter l'évaporation du sol, atténuer les phénomènes
d'érosion, mais aussi accr01tre l'usure des pièces travaillantes.
Situé à,moyenne profondeur, cet horizon agit surtout sur les propri-
étés du sol vis à vis de la plante ct notamment sur.son enracine-
ment. Profond (~ 150 cm) il n'exerce qu'une influence limitée sur
la fertilité.

- Par l'épaisseur des horizons qu'ils affectent: un horizon


grossier peu épais peut ~tre, siil contient des éléments grossiers
nbcmdants,un obstaclo majo~ au développement ra.c1naire.

Rappelons enfin que ces éléments grossiers augmentent le


trajet de l'eau non saturante, créent des discontinuités, contrai-
gnent les racines à suivre un cheminement sinueux et provoquent' dos
déformations.

De très nombreux profils contenant des éléments grossiers,


présentent des taux de refus supérieurs à 30 %, voire m~me 50 %.
i
- 37

L'ho~izon grossier a souvent plus de 50 cm d'épaisseur. Rappelons


aussi que ces éléments ~rossiers' sont surtout rencontrés dans les
sols peu profonds (solum' 1 50cm) , et que Oe's sols couvrent de gran-
des stcr'f'aoea • -, , :';,
. .~ .,

411.5 Structure - Porosité - Circulation des gaz et des


solutions.

L'étude morphologique a mis en évidence différents types


de strv.ctures, et dans certains sols des variations importantes de
la structure en fonction de la profondeur.

La matière organique'ain$i que les tlpseudo-pàrticules tl con-


sidérées cette fois comme é1éménts structuraux (notamment les pseudo-
particules> 2 mm) confèrent à la majorité des sols de la région
une bonne structure d'ensemble: structure nette,,
généralement --=-
gru-
~~~ fine et très fine dans les horizons humifères, microstruc-
ture dans les horizons B. Du point de vue structural les sols typi-
---... 1 '

ques et humifères sur roches vo1c~iques se classent parrid les


meilleurs. A la micro-structure se superpose la structure propre-
ment dite, généralement polyédrique fine .et très fine. Ces struc-
'

tLrrüS favorisent l'enracinement, les échanges gazeux, la capacité


d1infiltration. Mais i l existe un certain, nombre ·de variations dans
1.0 s, _à..esq,ripteurs de la structure. Signalons par exemple :
La sur-structure prismatique née d'un effet de talus, qui peut
~tre pré-existante dans certains sols. Les racines semblent emprun-
ter préférentiellement les fentes de retrait, i l s'ensuit des di~-·
continuités possibles dans l'enracinement.

La structure légèrement plus grossière et tout au moins 1~


tailla tnégale des agrégats dans certains sols rajeunis qui défavo-
risent cos sols par rapport aux sols typiques.

L'absence de micro-structure visible dans quelques sols com-


pensée par la netteté d'une structure fine et très fine.

La structure massive de certains sols relativement èableux


défavorable à l'aération mais compensée par une porosité intersti-
cieUe développée, .ou celle de sols peu évolués d' appoFt corrigée
par une forte porosité tubulaire.
- 38 -

La structure mass1-ve aaphyx:lante dos "Bo1er -l1yd:DOmorphes •

La taille de certains éléments structuraux moyens à grossiers,


mottes dures et compactes (notées peu ou non friables), difficile-
ment colonisées par 1as racines, caractérisant certains types de
sols rajeunis.

Los changements de compacité notés 'dans les horizons B de cer-


tains profils sous savanes, qui, peu acc~sés, ne constituent pas ce-
pendant un obstacle majeur à l'enracine~ent.

La structure'massive juxtaposée à une structure polyédrique


dro1s ~es_ ho~iz~ns B3.C: ou coexistent une phase argileuse évoluée et
structurée, et une phase altérée.

L'absence de structure visible de la terre fine ou la structu-


ro localisée dans certains horizons grossiers particulièrement
caillouteux ••••

Nous venons de mentionner à plusieurs reprises une étroite


d..é.E~!!.d~ce et parfoi.s'un certain équilibre entre la structure et di-
versos formes de porosité :
En raison de la finesse de :la structure de la plupart des ho-
rizons A et B, le volume des vides entre les agrégats est important
bien que ces vides ne soient pas toujours visibles à l'oeil nu.

A l'exception de quelques horizons B plus cohérents de cer-


tains horizons humifères, ou grossiers tr~s graveleux, boulants,les
horizons de ces sols sont généralement meubles.

Les fentes de retrait observées dans certains sols accentuent


la macro-porosité.

- -La porosité tubulaire fine et très fine est développée dans


tous ces sols, excepté dans los zones d'hydromorphie, dans certains
agrégats trop compacts ou dans des noyaux argileux.

Dans les horizons très sableux (sols peu évolués d'érosion sur
granite par exemple), à fraction qua~tzeuse comprise entre 2 et 5mm
abondante, ou à horizon grossier contenant 'des graviers et cailloux
très abondants, une 'forte porosité-intersticielle peut ~tre notée.
- 39 -

-. Rappelons enfin-l' importarite:'porosité -biologique des sols


ferrallitiquos.
PoU1~ l'Jnsomble de ces sols deux dangers sont à craindre:

Une porosité excessive et relativement grossière, intersti-


ciello ou liée à la structure nette des horizons humifères épais,
rinquant d'entra1ner une certaine sécheresse d'une partie du profil.

Une rupture de capillarité au niveau du contact brutal entre


un horizon meuble pourvu dlune porosité tubulaire et un horizon
caillouteux caractérisé par une porosité intersticielle" Ce change-
Qent de porosité peut ~tre bénéfique, si Ilhorizon càillouteu~ est
suporficiel (mulch), mais avoir des conséquences très défa~rables
slil constitue une nette discontinuité entre 2 parties meubles.

Rappelons que des densités apparentes très faibles ( <.


1
sur "IOOcJ1 dans cortains sols humifères, .( 1 ,2 - 1,3 dans la majorité
des profils) sont l'indice d'une porosité très élevée. Celle-oi
peut attoindre 50 - 60 % dans les horizons B et 80 %dans les hori-
zons hUQi~èrGs. Les porosités des sols sur basalte paraissent en ou-
tre plus élevées que celle de sols sur granite.

A propos de la con~ist~ce
nous avons signalé la fermeté
dG G<J::.."te,ins agrégats de ~o+s dits "pénévolués". Ce cas mis à part,
• l' , •

los ag~égat8 sont généralement friables et souvent très friables.

41 °1 .. 6 Examen du végétal.

al Les racines : Les observations du pédologue généralement


-- --
1~it6es à la période do prospection sont d'ordre qualitatif. Dans
la B~jorité des profils on constate de bonnes pénétration et répar-
tition du système racinaire. Les horizons humifères notamment sont
exploités par un chevelu donse. Nous avons pu cependant observer
certaines morphologies particuiières au niveau des accidents du pro-
fil.

Les graviers, cailloux et blocs durs contraignent les raci-
nes à suivre un cheminement sinueux (cf. ci-dessus).. Cet effet est
notamment sensible -sur les systèmes racinaires pivotante ou bran-
ChU90 Les systèmes fasciculés s'accommodent plus facilement de
ces obstacles mécaniques.
- 40 -

• Nous pouvons signaler des transitions nettes de struc-


ture, cohésion, consistance entre 2 horizons A, l'un (A11) tra-
vaillé par l'homme, l'autre (A12) non perturbé et parfois m~me
tassé. Il est possible d'observer alors un chevelu très dense
dans l'horizon A11 alors que ·la densité des racines chute bru-
talement dans l'horizon A12, notamment quand celles-ci semblent
s'~tre développées dans des horizons assez secs.

• Les mottes dures et compactes semblent contournées par


un certain nombre de racines fines.
, 'f'

• La présence d'une nappe à faible profondeur limite


l'extension du système racinaire.
• Nous avons constaté dans des horizons fortement grave-
leux un nombre plus important de racines mortes que dans les ho-
rizons meubles adjacents.
• Rares sont les horizons d'altération stoppant purement
et simplement le développement racinaire en profondeur. Nous
avons vu que plusieurs phases d'altération étaient pénétrées par
les racines. Dans les horizons C , au niveau de la roche altérée,
les racines croissent en profondeur à la faveur de fissures.
Dans les sols riches en blocs de basalte, renfermant
également fe nombreux cailloux et graviers, ~a ramification ex-
tr~me des racines peut s,·expliquer par la multitude d'obstacles
qui s'opposent à leur pénétration (mais aussi par un ·tropisme
positif exercé par certains éléments grossiers en voie d'altéra-
tion); Ces de~ères explorant le moindre· volume de terre fine,
s'inserrertt m~me entre les cro~tes ferruginisées disposées con-
centriquement autour des blocs de basalte superficiellement al-
térés •
. .,
• Dans certains sols riches en graviers de quartz ces
graviers anguleux confèrent une certaine rigidité aux horizons,
qui pourrait expliquer les formes variées des racines et les
changements dans leur section ..
• Nous avons cité le cas de développement de racines dans
des fissures ou fentes de retrait. Les racines latérales ne se
développent alors que dans un seul plan.
- 41 -

Aucune observation n'a été faite quant à l'état sanitaire


des y·acines. '...
. .
bl Les parties. aérie:qne.s: L.~. saison de prospection (général~-
ment fin q.e ,.saison sèche) ne se pr~te guère à l'observation de l! é-
tat du syst~~~ aér~en,des plantes!annue~les (période du brdlis).
Nous avons remarqué cependant pour notre part :
• Une faible dens!té .,de 'Végétation sur des sols au sque-
, "

lette abondant.
• Des irrégularités dans les plantations de caféiers éta-
blies sur sols rajeunis en pentes fortes.
• . Que (dans la région de BALI par exemple), le mais sem-
blait souffrir de la sécheresse dans certains sols à horizon
grossier développé.

Des observations comp~émentaires en période de pleine crois-


sance so~t'toutefois nécessaires.

411.7 Los'variations saisonnières.

Elles affocte~t ossentiellement la structuro et la porosité.


El~os sont d!autant plus sensibles que le sol est couvert d'une vé-

gétation peu dense ou_ de cultures, la for~t atténuant les fluctua-


tions pédo~climatiques responsables des variations morphologiques.
Cos dernières étant d!autant plus accusées que le profil est argi-
leux, sont ~'autre part exacerbée~' par la présence d!argile 2/1 •
Ainsi los sols 'sableux ou sablo-argilQux ne présentent-ils aucune
variation morpho~ogique saisonnière apparente. Sous culture les sols
typiques révèlent quelques modificatiorssur les 50 premiers centimè-
tres de leur profil : Structure à as~emblage plus net, augmentation
faiblo de la porosi:t;é inter-agrégats •••• Les sols "pénévolués" cul-
tivé8 sTIbissent" ens'asséchnnt, d'importantes modifications morpho-
logiques : l'assemblage structural devient très net, une sur-struc-
ture appara!t, des fentes de retrait se développent, les agrégats
friables deviennent non ou peu fragiles •••• Toutes ces variations
peuvent influencer notablement la dYnamique des profUs, notamment
collos do lleau et dos racines.
- 42 -

412 Caractères ana~tiqUGso

41 2.1 Matière organique -_ Az ote.


Nous connaissons le rele joué par la matière organique sur la
fertilité du sol. Rappelons qu' ollo intervient :
• en augmentant la peÎ'méabilité, la capecité pour l' cau
ot la porosité,.
en accroissant la netteté, la finesse et la stabilité
do la structure,

• cn diminuant la cohésion,
• . en stimulant l'activ:ité blo1og1.que du sol et. la crois-
sance des racines,

• en apportant des éléments minéraux et en agissant sur


10 maintien d'un certain nombre d'entre eux ayant une tendance
naturelle à ~trG 11xiviés,

• en régularisant la nutrition, azotée notamment.

Elle risque cependant'dé freiner la minéralisation de l'a-


zote (C/N élev~).

L'accumulation humifère a été interprétée comme phénomène cli-


matiquo mais nous avons signalé aussi qu'une mauvaiso connaissanco
des conditions climatiques locales nous emp~chait de déterminer uno
loi de répartition précise des sols humifères : i l s'onsuit une so-
paration assez arbitraire en sols humifères et en sol~7Rumifèros~ot
une limite des zones d'extension de ces 2 catégories de sols npp~ozi­
mativement établie vers 1 .50Om. D'autre part les teneurs en matiè-:,C'
organique sont susceptibles de variations locales importantes nC~G"l2l­
ment dans les 50 premiers centimètres. Rappelons un certain n013br(l
do donnGes sur la fertilité différentielle des sols en relation avec
l'accumulation humifère:
•Certains profils appartenant • des affleureôcnts clas-
sés en sols typique~ ou remaniés peuvent cependant ~trG riches en
natière organique, nais la grande var1abUité des teneurs obtenues
d'un point à l'autre, dans des conditions topographiques et de
végétation semblables, ne permet pas d'attribuer avec certitude
une origine climatique stricte' à cette accumulation.
- 43 -

• Il semblerait par contre exister une relation entre


l'accumulation humifère et le type de roche-mère : la majorité
dos sols sur roches volcaniques situés entre 1 .200 et 1.500 m
ont dos teneurs en matière organique àvoisinant ou dépassant 10%
en surface, alors que cos toneurs excèdent raroment 5 %, dans
los horizons A dGS èols sur socle •.
• La diminution des teneurs en matière organique, avoc la
profondeur, est assez rapide dans les sols ty.piques, plus pro-
gressive dans les sols humifères. Le rapport C/N décrott régu-
lièrement.
• Si les variations des taux de matière organique sont
sonsibles à l'altitUd~, celles du rapport C/N sont moins nèttes.

• Dans les zones de forte altitude (2.000m) nous n'avons


pas constaté, après disparition de la for~t, de diminution sensi-
blo du stock pondéral (donc apparent) de matière ;rganlque et
d'azote. Par contre un défrichement entra!nerait une chute percep-
tible de ce stock à plus faible aJ.titude (1 ~200 m), le C/N ne su:"·
bissant quant à J.ui aucune variat:lon significative.
• Les teneurs en acides humiques (AH) décroissent rapide-
ment avec la profondeur. Ces teneurs sont, à quelques nuances
près, les plus élevées sous ~or~t, les plus faibles sous savanes :
A faible altitude on constate de nettes différences entre les
taux de AH sous for~t et savanes aJors qu'en altitude les taux
dlAH sous forOt et prairie sont peu distincts.
• La couleur des sols, et leur chroma notamment, ne sem-
blent par un moyen s~ permettant d'appréCier les teneurs en ma-
tière organique, le chroma ne variant pratiquement plus au-delà
d'un certain taux de cette dernière. Une relation pourrait exis-
ter p~r l'intermédiaire du rapport AH/AF (cf. tableau ) entre
la couleur et le type do végétation. Bien qu'une transition nette
soit souvent constatée entre des horizons A sombres et des hori-
zons B1 plus clairs, les teneurs en matière organique diminuent
progressivemont de ~a. surface en profondeur.
• Le type de végétation intervient sur les teneurs en ma-
tière organique et leur' répartition en fonction de la profondeur:
La for~t maintient une forte accumulation organique de surface,
J.a savane permet une certaine répartition "isohumique" de la ma-
Tableau . - Variations du chroma (en humide)
et des taux de matière organique en fonction
de la profondeur dans 2 profils de
sols f'erra11itiques _humif'ères

ï
Profils Profondeur Ch:r;-oma Matière
(cm) organique %!
BAM 23 5 10 2 8,9
JO 2
60
35
70
-g 7,4
2,8
120 ~30
!' 1 ,4-
4 1

BAN 4 5
20
- 10
- 25
-2'2 16,7
t'3,0
40 - 45 E. 11" 0
~

80 - go l -2..tl.
1~60 - 175 4 0,7
ol. '*

Tableau - Variations parallèles du chroma


~en !1.~~ido) et du rapport AF/AH. dans 2 profUs

T- Profils Prcfondeur Chroma U/AH


(en)
BM-i 34 0 10 2 0,8
10 15 2 0,8
20 25 2 1 ,1
30 - 35 2 1 ,6
50 60 4 2
r 90 100 6 2
! .. - - -
BAN 35 5 - 10 2 0,9
15 - 20 2 0,9
30 - 40 6 1 ,7
90 - 100 ·6 1 ,7
.! ..
- 44 -

tière organique; la mise en culture aboutit fréquemment, pour


des raisons d'ailleurs très variées (minéralisation, érosion ••• ),
à une baisse du stoCk de matière organique.
• L'érosion et le colluvionnement modifiant les réparti-
tions latérales de la matière organique, les sols rajeunis sur
trachyte ou,basalte sont, quelle que soit l'altitude,moins riches
, '

on matière organique que les sols voisins et se situ'ent, au-delà


do 1 .5000, àla limite du groupe humifère. Les sols sur collu-
vions (souvent 'colluvions des horizons, A' appartenant aux sols
humifères '!.o=!-sins localis ~s,. s~ pentes fortes) sont, sur une
grande épaisseur~riches en-matière organique.
• La structuration nette et fine bu la texture grossièro
do cortains sols
,
favorisent une incorporation biologique profonde
do la natière organique. Celle-ci est associée aux faces des uni-
tés str~?tur~les (~essiva~~) des horizons B1 à struc~e large
(sols pénévolués) ou pénètre la masse de l'horizon quand ce der-
nier, maSSif, est doté d'une forte porosité tubulaire et inters-
ticielle.

Bien que les teneurs en matière organique varient considéra-


blement d'uri sol à l'autre (5 à'20 %entre 0 et 20 cm), tous ces sols
sont, à quelques rares exceptions près, bien pourvus en matière or-
ganiquo.

Le rapport C/N do l'ensemble des sols ferrallitiques reste


cependant élevé: 15 à 25 entre 0 et 20em, 10 à 20 à 1m de profon-

deur. Co rA.pport traduit un ralentissement de la minéralis3.tion c:::r--
parative~ent à celle des sols ferraliitiquGs de basse altitudo. Lr.8
valeurs les plus élevées sont relevées dans les sols peu évolu0s
d'érosion humifère (C/N = 25), 'et les plus basses dans les 801s hy·-
dromorphes (C/Ni.. 15 à 20co et ~ 10 à 1m).

Do fortes teneurs en matière organique compensent générnlÜL1Ci.1t


ces rapports élevés du point de vue de la nutrition azotée des plan-
tes.
- 45 -

• 20cn on enregistre des moyennes de 3 à 8 0/00 d'azote


Â
dans les sols peu évolués d'apport, de 2 à 4·%0 dans les sols
hUQifères ou les sols typiques ou remaniés sur roChes volcaniques,
do 1 à 3 %0 dans los sols typiques ou remaniés sur socle, 1%0
dans les sols rajeunis sur socle.
• A tm de profondeur los taux sont fréquel!lIi1ent compris en-
tre 0,5 et 1 0/00.

Les cinquante premiers centimètres du sol~ de ces sols donc


dans l'enseDble riches à très riches en azote.

412.2 Réaction.
La réaction du sol est généralement acide : Le pH est dans
de nombreux profi~s compris entre 5,0 et 5,5, il approche fréquem-
ment 6, a TIais dépasse rarement cette valeur. n ost de m~me rarement
inférieur à 5,0 et cro!t habituellement avec la profondeur.

Le pH des horizons
. de surface semble
.
le plus bas dans les
sols humifères sous for~t ou prairies, le plus élevé dans les sols
typiques sur socle ou les sols sur colluvions, le· plus variable dans
les sols remaniés. Le pH des horizons de profondeur (1m) est le plus
élevé dans les sols rajeunis (groupe), le plus faible'dans les sols
typiques. La mise en culturo a pour effet fréquent un léger accrois-
sement du pH en surface.

On pressent un rele acidifiant de la matière organique mais


on ne constate pas d'augmentation nette du pH au voisinage des hori-
zons d'altérationo Le pH semble crottre au niveau de la zone de bat-
tenant de nappe, aussi bien dans les sols de la classe hydronorpno
que pl~s en profondeur dRns les sols ferrallitiques du sous-groupe
hydronorphe. Les pH, plus forts, des sols développés sur colluvions
couvrant des replats situés au pied de falai~es, sont à rapprocher
dlune plus forte saturation du complexe d'échange.

L'assinilabilité des éléments nutritifs risque d'~tre per-


turbée" par cette acidité n~me modérée(barrières critiques entre pH 5,
2 et 4',5 pour Al, Mn, ·N). De m~me on peut craindre une toxicité due
à l J D.1.UIJiniUI:l ou au manganèse.
- 46 - ..

412.3 Cations.·

- La- fraction argileuse et la matière organique sont responsablos


- .
de la caDacité d'échange des sols. Cette dernière est relativemont
importante en raison des taux élevés de matière organique.

La fraction argileuse abondante dans la plupart de ces sols


est à gibbsite dominante dans les sols ferrallitiques sur matériaux
d'origine volcanique, et à kaolinite prépondérante sur les matériaux
d'origine granîtique~ Or la gibbsite n'a pas de capacité d1échange
quant à celle de la kaolinite, elle n'est que de 8 - 10 mé/100g. La
capacité d'échange de la matière organique qui, par contre, abonde
particulièrement dans la plupart de ces sols (d'altitude), atteint
des valours de l'ordre de 250 à 300 mé/100g. Ces quelques chiffres
soulignent l'importance du stock de matière organique, dans la capa-
cité d'échange dos sols do la région.

On constate, du moins pour les sols non ou pou rajeunis, une


corrélation assez nE:ltte entre la capacité d.1 échange et les taux de
matière orgqnique.

La relation (linéaire ?) établie montre également que la ca-


pacité d'échange d'un sol virtuellement dépourvu de matière organi-
que n'atteindrait que 3 à 8 mé/100g environ; elle soulignerait le
relo second~ire joué par la fraction argileuse qui, après déferrifi-
cnti':m, o..tteint pourtant 80 % dans certains profils.

- Ces sols, bien que d'une capacité d'échange élevée, sont pour
la Dlupart fortenent désaturés. Il faut attribuer ce phénomène à
l'intonBe lixiviation des élémE:lnts échangeables, consécutive à la
forte pluviométrie. On peut alors craindre que le peu d'éléments
fixés 10 soit énergiquement. Cette faible saturation est concrétisée
par des teneurs en cations échangeables dépassant rarement 5 mé/100g
dans los 20 premiers centimètres et 3 mé/100g au-delà d'1m.

Il existe cependant des sols moyennement ou faiblement désatu-


rés I:2ais dont la plus forte saturation né paratt pas devoir ~tre
attribuéo à uno zonalité clinatique (latitudinale ou altitudirialo).
- 47

Co sont on particulier :

• Certains sols rajeunis sur colluvions de' bas de pente


situés sur des replats ou des "glacis", ou pied de certaines fa-
1aisos du nRssif trachytique par exemple. Leur saturation ost
liée à lour position topographique.

• Les sols "pénévo1ués".


• Los sols à blocs ·de basa1t.e : la saturation du matériau
fin ferra11itique semble liée à la proxicité-de blocs do basalte
peu altérés.

Notons que le taux de satUration atteint que1quefois,dans


cortains horizons humifères, 10 à 20 % (il est inférieur à 10 %dans
la majorité des sols) mais aucun indice morphologique n'est détecté.
Enfin les taux de saturation varient souvent dans les sols peu évo-
lués de 20 à 40 %.

- Les résorves minérales, théoriquement ~~sceptib1es de compenser


los pertos par lixiviation des éléments échàngeab1es, sont générale-
ment fo.ib1os : environ 10 mé/100g dans les sols pon rajeunis.
15 mé/tOOg dans les sols rajeunis.

Cos dorniers sols présentent quelques exceptions : ainsi, si


los sols affectés par un "rajeunissement morphologique" dominent,
certains sols subissent aussi un "rajeunissement chimique". Nous
rapDc10ns doux cas :
• Celui des sols pour lesquels Oe "rajeunissement chindque"
no so traduit pas dans la morphologie. C'est généralement 10 cas
dos sols rajeunis sur matériaux t~achytiquos.
• Celui des sols qui, IDR1gré l'absence d'un rajeunissement
I,:wrpho1ogiQ.ue to1 que nous l'avons défini précédeIImlent, sont sus-
ceptibles de contenir un taux de cations totaux élevé : i l s'agit
clos sols "pénévo1ués".

- Soulignons cependant la légère supériorit~ dont jouissent à cet


éenrd los sols ferra11itiqucs de cette région sur ceux profonds et
fortonant désaturés du Sud-Cameroun, par exemple :
• Leurs réserves en cations totaux bien que qualifiées de
faibles, sont cependant plus importantes,et la proximité des hori-
- 48 -

zons altérés doit théoriquement contribuer à la reconstitution


des stocks dléléments échangeables.
• Pour les raisons àlléguées dans les généralités l'ensem-
rt;mgés
ble de ces sols sont fréquecrmen~/uans la sous-classe des sols
fortement désaturés; il existe ce,pendant de~ sols moyennement
et m~me faiblement désaturés, donè chimiquement plus favorables.
• Leurs fortes teneurs en matière organique contribuent,
par le biais de la capacité-d'échange, à maintenir leur fertilité
potentielle à un niveau relativement élevé.

Leurs déficiences Chimiques sont en p3rtie supportées
gr~ce à un apport en eau et en oxygène très satisfaisant dans
los horizons B.

- Cos caractéristiques ont pour incidence pratique la difficulté


à entretenir une fertilité actuelle voisine de la fertilité poten-
tielle : les élément~ fertilisants apportés au sol risquent dletre
rapidement entratnés s'ils ne sont pas fortement adsorbés. Des es-
sais s'avèrent nécessaires pour juger des reles antagonistes de la
fixation et de la lixiviation et, conséquemnent, pour déterminer
les meilleures modalités de la fertilisation et do son fractionne-
ment.

n est difficile de dl:éfinir l'équilibre existant entre los


différents cations :
• En surface le calcium domine généralement sur les ~utrGs
cations échangeables. Les teneurs en calcium et magnésium scmt
fréqueI:mlent voisines en ·profondeur. Les teneurs en potassiU1:1~
généralement faibles, peuvent égaler celles en magnésium d~n8
les horizons de surface. Les teneurs en sodium révélées p~r
11 analyse sont insignifiantes.
• Mais i l peut arriver que 11 équilibre des cations échan.-
geables diffère de celui défini ci-dessus.
• Le magnésium prédomine largement sur les autres cations
totaux; les taux de calcium et potassium, relativement plus fai-
....................................
bles, varient considérablement d lun profil à l'autre (carence en
Ca si- C~Mg).
- 49 -

41 2.4 Le phosphore.

On constate qu'avec des teneurs enphosph0re total souvent


supérieures à 1 %:f?', l'horizon humifère des sols 'sur matériRux
d'origine volcanique est potentiellement riche en phosphore. Ces
tenours, bien que plus ~a~bles, restent appréciables dans les sels
issus du socle si on:_,J..:es compare à celles de sols du m~me type si-
tués au Contre et au' Sud-Cameroun. cn
~audrait en
~ait,distinguer
les ~ractions phosphore liées au Ca, Fe, Al, C et"la ~raction de P
solublo) •

412.5 Âssimilabilit~ et aocessibilité des éléments -


Toxicité - Carences induites.

- Une analyse détaillée' e~fectuée dans le cadre d'une étude pé-


dologique olassique serait, pour/diverses raisons, particulièrement
délicate: Elle doit ~tre autant le'tait d'observations sur le com-
portement des plantes que d'analyses de laboratoire. Or no~s avons
déjà signalé que les conditions d'une prospection pédolog1que ne per-
mettaient pas une étude prospective exhaustive (par dé~inition).
Elle suprose de nombreuses analyses que n'exige pas la cartographie
aux échelles de~dées. Elle nécessite le dosage dé tous les éléments.
Il' " •

Or certains d'entre eux, dont les oligo-éléments, n'ont pas été dosés.
Elle s'effectue souvent à l'aide de rapport de conoentrations. Or
los quantités mesurées sont souvent rre l'ordre de grandeur de l'er-
reur G'analyse et les quotients établis peuvent fluotuer assez lar-
gemont pour des variations absolues faible~ des quantités mesurées.
Elle varie selon le, type de culture envisagée e~ elle suppose donc
des cas particuliers: ainsi note-t-on pour le,ca~éier une défici-
ence en Mg si Mg/K< 2, on' constate d'autre pa.ri. q~e le banamer
est attoint de la MaladiglBleu si Mg/K <
3 ou souf'fre d'une carence
en potassium si Mg/k> 20-25. Si donc les valeurs relatives sont
importantes, elles ont sur, les cultures des ef~ets di~~érents.

- Nous nous limiterons donc à quelques généralités :


• Les éléments liés à la matière organique sont accessibles
si,. on rapport avec une désaturation poussée, ils ne sont pas
trop,énergiquement ~1xés.
- 50 -

• Nous ne pouvons nous prononcer sur le rele exact joué


par la fraction argileuse agglomérée dans les pseudo-particules.
• La ferruginisation fréquente d'éléments de roches a par
contre pour effet d'emprisonner des élénents minéraux rendus
ainai inaccessibles à la plante. Rappelons cc que nous avons déjà
signaJ.é à ce propos, à savoir le pourcentage élevé de fragnonts
do roche ferruginisée contenus dans les fractions sable et Iman
de certains sols. Or les extractions et dosages sont effectués
sur la terre totale broyée~ Quelle fraction des cations dosés
est rée~lement assimilable? Une 'réponse nécessiterait entre au-
tre un dosage des éléments dans différentes fractions granuloné-
triques. Or ce dosage n'est pratiquement pas effectué.
• Un rapport C/N)20 est un peu trop élevé pour que l~ nu-
trition azotée soit très satisfaisante.
• : Si les teneurs en phosphore total sont fortes nous ne
'~ pouvons: émettre que des hypothèses quant aux formes de ce phos-
....
phore dont l'assimilabllité nous reste inconnue. i l est possi:)lo
qu'en raison de ces taux élevés, peu de ces sols répondent aux
ongrais phosphatés.
• Le rapport N % 0 /P205 % 0 , souvent supérieur ou éGal
à 2 entre 0 et 20~, atteint 4 ou 5 dans certains sols hunifères.
Ces valeurs pourraient indiquer une assimilabilité somme toute
assez moyenne du phosphore en regard des réserves. Mais les er-
reurs dues au mode de prélèvement et aux techniques analytiques
dépassent souvent los variations présentées par le sol.
• Bien qu'à une diminution du pH corresponde g~néra1emont
une réduction de l'assimilabilité des éléments, le pH ne doit pas
etro, dans la plupart do ces sols, à l'origine de déficiences
graves; De plus l'acidité de ces sols n'est pas suffisamment for-
to, Gxcerté dans certains horizons humifères sous for~t, pour
entratner des risques de toxicité.
• Nous avons noté à plusieurs reprises que le rapport Mg/K
eénéralement inférieur à 20-25 était parfois inférieur à 2 dans
los cinquante premiers centimètres de certains sols humifères
sous for~t. S'il ne semble pas y avoir de risques de carence in-
, ....
duite en K, i l pourrait par contre en exister en Mg, ce qui pose-
rait des proolèmes pour le caféier ou le bananier par exemple.
- 51 -

42 - QUllLITE INTRINSEQUE DES SOLS UNE APPRECIATION SYNTHETIQUE


ET RELAT IVE •.

421 Difficulté d'un diagnostic exhaust~.

Trop de facteurs non exclusifs, cbncoridtants et non compara-


bles ontrent en jeu pour que l'on puisse affirmer objectivement que
tol sol est, de "bonne" ou de "~auva.ise qualité". Un sol peut d'autre
pnrt etro jugé de bonne qual!té pour un type déterminé de culture,
et no posséder que de médiocres propriétés pour un aut;r-e : nous
nt envisagerions pas par exemple. l'implantation de caféiers.. sur un
sol hydronorphe favorab1e à la riziculture, ou l~ mise en place de
rizières sur des 'sols férrai1.itiques en pentes fortes du massif tra-
chytique, expioitables par le caféier. Il est enfin possible d'ob-
tenir pour différentes plantes, grace à des teohniques appropriées
ot des rotations convenables, des rendements élevés sur des terres
aux ~~actéristiques très variées.

Le cultivateur pratiquant une agrioulture de subsistance sur


de très petites surfaces ne se soucie guère des rendements et ne
COLèl-"C.'l.bilise pas le travail fourni en regard des réSu:Ltats acquis.
En r3isun des fortes densités de population de la région, des faibles
sur:1::''"'..cus de terres encore inexploitées_ du passage des exploitations
ùG llnutnTcie à l'économie d'échange •••• l'agriculteur doit c~ercher
à til~r le meilleur ~arti possible de son sol avec un minimum d'in-
vestissement financier ou humain. Dans cette perspective i l existe
des sols "meilleurs" et des sols "moins bons". Les meilleurs sols
sont ceux qui, avec un minimum de risque, permettent d'envisager un
naximum de cultures intensives. Les sols les moins bons offrent des
possibilités d'utilisation restreintes et ne peuvent ~tre soumis
qu'à uno culture extensive parce que présentant un certain nombre
d'inconvénients majeurs. C'est généralement dans cette optique que
10 podoloGUe définit une échelle de la ·uqualité" des sols : les pre-
miers sols sont qualifiés do sols de "bonne qualité", les seconds de
sols do "mauvaise qualité"; entre oes 2 extr~mes toute une Mérarchie
<'le 8('ls intermédiaires est établie.
- 52 -

422
.
Hiérarchie des facteurs dans
.
1·~vaJ.uation de la quaJ.ité •

Nous venons de définir les bases sur lesquelles e~t établie


une échelle locale de la "qualité des sols". Nous avons rappelé aus-
si que de nombreux facte~s 1ntervenaien~ .dans 180 définition de cet-
.. - ' . , ~. - .
te quaJ.ité. De la ~onfrontation de l'anaJ.yse pédo1ogique et dé la
l:Lste des élémentsl.es plus importants de l'évaluation de la ferti-
lité, on constaye : ' .
"

• Que les diverses unités de sols se différencient nette-


Dont par la morphologio'et les propriétés physiques et mécaniques
en résultant.
• Que les caractéristiques.ebirniques ~e ces sols fluc~ent
peu, d'un type à l'autre, à quelques exceptions près, et qu'elles
se situent pour l'ensemble de ces sols à un niveau relativ~ment
bas.
• Que la matière organique' est, parmi ces caractéristiques
chimiques, un élément essentiel de la fertilité potentielle des
sols.

En conséquence la morphologie, également· à la base de la


cartographie, para1t l'élément déterminant dans la définition de la
qualité ,des sols de l'Ouest-Cameroun à l'échelle des unités cartogra-
phiques. Les descripteurs les plus importants seraient aJ.ors :
• L..9. profondeur,

• La texture et notamment 1a.présence d'éléments grossiers


abondants,
• Le degré de' variabUité des diff~rents caractères mor-
pho1oeiques en fonction de la profondeur'"
• Llhomogén~ité
. .
latérale des profils, constatée ou supposée,
ccmpte tenu de l'échelle do la carte,
• La matière organique·.

Or l~ morphologie et plusieurs des caractéristiques qui lui

-
sont liées, sont des facteurs difficilement modifiables alors que
les caractéristiques chimiques peuvent ~tre, dans une assez large
mesure, ru:léliorées. Ce qui donne à l'échelle un certain caractère
- 53 -

cllimmuabi1ité dans le contexte a.ctue1 (dans le. cas de cultures in-


tens~ves certaines mod~ications .chimiques peuvent atténuer los ef-
fets de nauvaises propriétés physiques).

Notons enfin que qes composantes const~tuent, dans leur ex-


pression la plus défavorable, des facteurs 11mitants pour toutes
sortes de cultures, alors que le r61e des données chimiques varie
assez fortement d'un type de culture à l'autre.,-':Je fait confère aus-
si un certain degré de polyvalence à l'appréciation relative de la
,

qualité des sols.

Il ne faut pas cependant perdre de vue les restrictions à


faire quant à la portée d'une telle appréciation.

_. FACTEURS DE L'ENVIRONNEMENT.
43 - LES
Si les facteurs envisagés ci-dessus permettent d'apprécier
la fertilité ou la "qualité" d'un sol, ils ne peuvent à eux seuls
déterminer une aptitude culturale des sols. Cette dernière dépend
étroitement de factours écologiques ou de facteurs d'environnement
tels quo le climat, le modelé, la roche-mère •••• Parmi eux, certains
sont des facteurs do pédogenèse et ont été étudiés à ce titre dans
la première partie (exemple, : conditions climatiques "ferral1itisan-
tes" et favorables à l'accumulation humifèrê). Leur influence sur
~'aptitudo culturale des sols s'effectue do~c par le biais de la

fertilité (cf. précédemment). Ils peuvent aussi exercer une influen-


ce ~irecte sur le profil cultür~l (exemple : pluviosité responsable
des variations du stock, d'eau). Rappelons enfin qu'une troisième in-
fluence, directe sur la plante sort du cadre de cette étude : divers
types de cultures pratiquées par exemple dans l'Oues:t-Cameroun sont
plus ou moins adaptées aux conditions climatiques locales (exemple :
Thé en altitude - Caféier arabica au lieu de robusta).

Nous n'envisagerons donc dans ce paragraphe que le re1e di-


rect des facteurs écologiques sur l'aptitude, culturale des sols.
Plus précisément nous analyserons les résultantes de plusieurs fac-
teurs combinant souvent leurs effets.
- 54 -

431 L'érosion.

L'érosion peut ~tre èonsidérée à plusieurs niveaux et ses


formes sont fonction de divers états d'équilibre (végétation - pluies,
pente et sols - réseau, etc ••• ). Nous ne considérons ici que l'éro-
-sion appréciable à l'échelle du champ don~ celle que l'agriculteur
peut limiter sinon emp~Cher par une action individuelle.

Los précipitations atmosphériques et leur ruissellement sont


fI. l! origine do cette érosion conditionnée par différents facteurs :
la naturo du sol, la pentQ, la végétation, l'homme. Cette érosion
pluviale so traduit par plusieurs effets mécaniques ou chimiques.
L'importance du phénomène dans la région mériterait un long dévelop-
pement d8bouchant inévitablement sur l'énoncé de principes de la con-
servation des sols, mais manquant de données pour argumenter cette
analyse nous ne rapporterons que des faits d'ordre général.

431.1 Les causes.


Les précipitations atmosphériques sont à l'origine de 'l'éro-
sion du sol. L'étude d~ leur action implique l'étude de la relation
entro hauteur, intensité, fréquence des pluies, ruissellement, et
érosion.

Il existerait en zone tropicale une relation directe entre


la hauteUl~ des pluies et l'érosivité pluviale. Rappelons à CG sujet
la forte variabilité des hauteurs de pluies dans la région (ex.:
moyemies 1 .590mIh à NDOP, f.800mm à 'BAFOUSSAM, 2.60Omm à BM'ŒNDA, }Tr:'O-
, ,

bablemdnt plus de 3.00Omm sur les pics).

L'action battante des gouttes d'eau, qui provoque la dés::"f"-ci·,


gation des agrégats super~iciels, est une source importante d'élé-
ments fins entra1nés. Ceux-ci obstruent les pores de surfaco et ac-
croissent dont la hauteur d'eau ruissel~e.

L'énergie cinétique des gouttes d'eau joue un rele pri@or-


dial dans la détachabilité du sol. Or la taille et la vitesse de chu-
te'des gouttes, éléments dont dépend cette énergie cinétique, sont
,

d'autant plus grandes quo les pluies sont intenses. Des mesures ef-
fectuées par la 'Section d'Hydrologie de l'ORSTOM dans la plaine de
NDOP indiquent que les intensités les plus fortes sont surtout obser-
- 55 -

vées eh début d~ sa.~son_~~~. pluies cJest~à-dire 'à une période ou


les conditions de saturation du sol sont les plus défavorab1es.au·
ruisse11enont. On considère généralement que les pluies sont érosives
lorsque l ' intensité pluviale max:i..Inum instantanée dépasse 75 à 120mn/h.
Or des pluies d'intensité conpri~es'e~tre 150 ~)h p~~dant 15' ot
5O~~/h pendant 1 h. sont fréqùenves.

431.2 Les facteurs conditionnant l'é~osion.

4312.1 Là natUre du sol'.· , '"


La toxture assez sableuse en surface de certaills sol sur gra-
, ' ,

nite les rend relativemGnt sensibles à l "érosion : leur :mise en cul-


ture est notamment responsable dé leur grandê instàbilité structu-
rale. '.

La formation do pseudo-particules, résistantes à la dispersion


effectuoelors de l'analyse gr.anulomé~rique,
.
est un élément favora-
, .
ble à la-~tabilité structurale dc~nombreu~ .sols de la région, et no-
tammont ~c coux développés sur matériaux. volcaniques basiques. (nom-
breusos pseudo-particules de la taille des:limons grQssiers
. . ou des
sables) •

Une d:i..Ininution de perméabilité, conséquence directe de l'ins-


tabilité, structurale, exacerbe l'érosivité des pluies.
r, ,'. ~ ,

Lr'. matière organi't;luoest un ,faCteur' i,mportant de la structura-


tion des horizons superficiels. En, ou-treelle intervient en'augmen-
tant lour po~osi-té~' leur perméabili-té et leur 'capacité de rétenti'on
pour l t ,J~.u. Mais nous avons -signalé aussi un-e oertaine pulvérulence
do nonbre d"hdrizons hurûfères trop ou mal travaillés. Rappelons
outre 10 r~le do la "mtièro -orgànique: celui, plus limité 'ici, de la -,
COI:1position chimique (floculation par les bases l) . '
! '

4312.2 La 'ponte .,'


La pente conditionne largement l'érosion du sol. Or les pen-
tes supérieures à 20 % sont très fréquentes. Mais précisons
1 0 - qutune érosion intenso, ,survient on toute inclinaison si le
sol os~ nal protégé; ,'
2~, - quo si la pente no joue qu'un rele réduit dans le déclenche-
mont du phénomène d'érosion par'l'énergie cinétique des gouttes·dteau,
"en regard do celui joué par l'intensité des p1uies,elle exerce par
- 56 -

contre une influence très marquante sur le développement de cette


érosion~

4312.3 La végétation - L'homme.

Il est bien connu que la végétationaun r~le modérateur


sur l'érosion. Ce dernier rev~t 2 formes :
Une forme directe :
en absorbant une partie de l'~nergie cinétique des gou~­
tes d J eau par l'intermédiaire des parties aériennes, la végéta-
"tion réduit le battage du sol;
•en favorisant un écoulement préférentiel de l'eau le long
cle ses racines.

Une forme indirecte :


,

Par le biais de la matière organique apportée au sol
(nous venons de rappeler le r~le important joué par la matière
organique dans l'amélioration de la structure et des propriétés
physiques qui lui sont liées). Or la majorité des sols de la ré-
gion contiennent plus de 5 % de matière organique dans les 10
premiers centimètres de leur profil.

La for~t est la formation la plus conservatrice. Le r~le


p:.c6tecteur des savanes, des prairies ou des jachères est très varia-
bles suivant leur nature et la densité de couverture (cf. facteurs
du milieu). La mise en culture est un important facteur d'érosion :
mise à nu du sol pendant une partie de l'année, risque d'une faible
densité de couve~ture du sol, souvent application de techniques cul-
turales qui ne tiennent pas compte de la conservation du sol. Toute
utilisation irrationnelle du sol aggrave l'érosion. Un travail in-
tensif du sol favorise nettement plus l'érosion que l'application
de techniques culturales remuant peu le sol.

431.3 Les effets de l'érosion.


L'érosion, en s'accentuant, peut présenter plusieurs
phases successives (oe schéma théorique, ne correspond pas toujours
à" la réalité ex.: les lavakas sont par exemple des formes de ravine-
ments qui n'ont pas toujours été précédées des autres phases érosives).
57
l Or

Le "splash" : c'est le choc de la pluie sur le S91. n:cons-


titue l'érosion élémentaire qui aboutit à la désagragation des par-
',-

tiaules du sol.

Le ruissellement diffus ou en nappe : il s'effectue par un


réseau serré de filets anastomosés ou de ~ines rigoles de quelques
centimètres de largeur qui peuvent entrafuer des particul.es de 0 à
20QJU~ Il provoque une érosion en feuillets.

Le ruissellement en rigoles',: ces r~goles généralement en for-


me de "VU, ont des ditnensions décimétriques. Ce ruissellement es:t;
à l'origine d'une~rosion en grif!es.

Le ruissellement en ravines et torrents dont les dimensions


vont de 50cm à plusieurs mètres.

Notons que si les effets mécaniques de -ii~rosiol!l,sorit prE!-


pondéra.nts' les effets chimiques ne sont pas négligeables : l "érosion
occasionne d'importantes pertes en éléments fertilisants.

432 Le modelé.

S'il conditionne l'érosion par l'intermédiaire des pentes,


il joue aussi un r61e notoire dans l'aptitude des terres 'à ~tre cul-
tivées, en intervenant sur:

,l'accessibilité des terrains,

la forme et la taille des champe,

les possibilités de mécanisation,


, ,

la nature et l'importance des moyens de production à mettre


en oeuvre.

433 La végétation.'

Elle intervient sur l'aptitude culturale des sols par le


biais de la protection du., sol contre l'érosion mais aussi :

par l'ombrage qu'elle est susce~tible de fOŒr.n1r aux cultures


... ! '
(caféiers notamment),
- 58

par la protection directe des cultures contre les agents at-


mosphériques (brise-vents par exemple),

par les travaux nécessaires à son élimination dans' le cas


d'un défrichement précédent une mise en culture.

434 L'homme.
--'...
Parmi les facteurs . écol~iques
. .. .
agissan.t sur. la fertilité
'. .
des sols, le facteur humain est primordial. Dans une région à forte
densité de population, l'emprise humaine peut modifier fondamentale-
ment l'écologie d'un lieu: i l én résulte une influence comp~exè
de l'homme sur la fertilité des sols. On distingue différentes for-
mas d'intervention dont les effets sont multiples. Rappelons les
plus importants de la région.

434.1 Le défrichement.
\ \i

L'effet du dé~~ichement sur le support pédologique s'ex-


prime à 3 niveaux (:EWOSE 1971) :

10 - En détruisant et brtUant la végétation il réalise une miné-


ralisation accelérée de la matière organique. La pratique du feu
revê~ plusieurs formes :
~. -,. .., BrtUis à la surface du sol ou entre les billons de la
culture précédente (essartage). Les cendres sont ensuite mélan-
gées à la terre ou simplement recouvertes de terre.
• BrdIis dans le sol (écobuage) : les herbes ou les rési-
dus de culture préalablement enfouis dans des billons sont en-
suite brIllés.

Cette prat~que du feu fait l'pbjet de nombreuses controver-


ses. Il semble en fait que ses effets néfastes dépendent plus de
son usage abusif que du principe lui-m~me (du moins à l'échelle
humaine ou de la région, car l i semble qu'à l'échelle des continents
ou à une échelle multiséculaire, cette pratique est une catàstrophe
éco10gif4ue) • " J

Le feu: - donne un "coup de fouet" à la fertilité du salau moment


cle,s ,plantations,
. . "

- est un moyen de lutte contre de nombreux ennemis des cul-


tures,
- 59

est ~ procé~~ rapide et p~u codteux de défric~ement,

Mais : - il est souvent la 'cause d',un gaspillage d'éléments ferti-


lisants minéraux ouorgàniques' par érosion pluviale,
1-ixiviati9n, ou entra!nement par le vent,
- il est un facteur d'aggravation de l'érosion car il: par-
fait la dénudation du sol~
- il détruit 'fréquemment, en se
propageant, la couverture
végétale de terres dite's de 'protection c'est-à-dire
de terres non destinées à la culture,
- il transforme en brique un volume variable de terre, no-
tamment lorsque le brdlis est effectué dans le sol •••
, '

Les incendies, on for~t humide, sans tapis graminéen et à


sous-bois humide, sont pratiquement iilèxistants. Par contre la pra-
tiqua du feu pastoral et du brOlis avant culture est courante dans
la' région. "

Les feux pastoraux sont plus ou moins dommageables suivant


qu'ils sont pratiqués en début do saison sèche ou en début de saison
des pluios et'qu'ils sont sauvages ou contrelés (cf. conservation
c102!" sols).,

2 C), Il perturbe considérablement l'organisation des horizons


••

supo~ficio18, modifie localement 1~équi1ibre écologique et soustrait

QU sol ill18 parti8 de son potentiel de fertilité.

3° - Il dénudG le sol donc augmente l'emprise des agents c1imati-


quos dégradants ~

~
- tonpérat lrœ élevées . et -variations de température,
. '
1

- évaporation,

battage par les p1uios,

ruissellement.

ROOSE rappelle que les effete de ces interventions sont va-


riés suivant :
.., la technique de défrichement : le défrichement manuel offcc-
iué 'dans la région n'a pas les effets catastrophes dlun défrichc-
60

ment mécanisé. En outre :


• i l "est pratiqué en saison sèche: l'agriculteur aurait
,théoriquement le temps d'appliquer des mesures conse~atrices
.ayant l~s premières averses; .
• Il laisse de nombreùx débris à la surface du sol et la
majeure partie des systèmes racinaires en place;
• Il ne décape pas les horizons humifè~es, ,autrement dit
il provoque des perturbations souvent corrigiples.
.,
,

- Le mode d'utilisation qui suit ce défric~ement : la ré-


action du sol au défrichement est différente selon que la cul-
ture est annuelle ou pérenne, traditionnelle ou mécanisée, et
suivant les techniques culturales employées.

434.2 Le sur-pâturage.
Divers auteurs ont souligné les effets néfastes du sur-
pâturage. Outre les modifications quJil apporte aux' caractéristi-
ques phyto-sociologiques; et qui se répercutent sur le sol (protec-
tion moins efficace notamment), le sur-p~turage a des effets dirocts
sur les caractéristiques des horizons superficiels. Nous rappelle-
rons :
• Le tassement et le développement d1une st;ructure polyé-
drique ou d'une sur-structure lamellaire: lamelles dures,im-
perméables, non prospectées par les racines, ou agrégats po-
lyédriques, de tailles variables et peu fragiles.· ..Ces effets
limitent l'infiltration et accroissent l'érosivité de l'eau
pluviale.
• L'apparition de plages discontinues de sables ou pseudo-
sables déliés.
• Le déchaussement des touffes d'herbes.
Mais : Seul l"éleVage bovin est pratiqué dans la région à l'ex-
ception de quelques unités de caprins au vois~e
des villages). Or cet élevage est le moins nocif
pour la végétation.
- Les méfaits du sur-pâturage ne sont pas constatés par-
tout. Ils sont critiques aux points de rassemble-
ment du bédiail .: ,'.
• Pistes à bétail,
• Campements,
• Abords des points·d~eau.
Lorsque les animaux sont maintenus en ces points névralgi-
ques on constate non seulement les effets mentionnés ci-dessus mais
61 -

aussi l'absence de semis naturel, le remplacement d'espèces couvrant


10 sni (Hypparrh~nia) p~r'âes espèces assurant urie' faible protection
(Sporobolus, p~icum pui's pla;;t'es' vivaces), la substitution de plan-
tes non consommables aux plantes qui 10 sont.

Néanmoins,_ le sur-pât~ge joue actuellenent un rele moin-


dra dans l'érosion 'des ~ois d~ ~ette ~égion' que dan~coile des sols
" - '-r . . •

do l JADAM1l.0UA plus anciennement sur-pâturés.

434.3 Le traVail du sol.


... ,
"

En zono tompérée, le travail du sol joue un rele essentiel'


. - l "

clans, la conserv&tion du profil culturaJ.èt, parfois m~me daris sa créa-


tion. Dans la région étudiée, comme dans toute la zone intertropi-
calo, le trr-tv~il du sol se résume. souvent à quelques binages ot
billonnages. En raison de l'agressivité du 'climat notamment, des
• f - ,.",

teChniques défectueuses ou appliquées au mauvais moment, peuvent en-


tra1ner une importante dégradation du potentiel de fertilité des
sols. Les effets sont multiples. Rappelons quelques-uns parmi los
p1us importants.

Los effets physiques : A diverses reprises nous avons obsorvé


dos phénomènes de tassement, de dégradation de la structure, de por-
te de cohésion des horizons. travaillés, de discontin~ités dans l'on-
racinement ct l'humidité au niveau de 'la transitiànentro hcrizcns
travaillés ot horizons non perturbés.... En outre 1a mise on culture
scnble favorisor IJentra!nement dos pa~ties ftnes .(appauvrissoDo~t).
Nous rappellerons l'érosion provoquée ou acc~ntuée par cette Biso
on culture.

Mais on ne constate pas, sauf exceptions, de dégradation


conplètc do la structure; il y a presque toujours assez ~G matière
organiquo et les pseudo-particules sont généralement suff1san~es
pour assurer une strtiqturation sinon très'bonne (sols h~if.ères s~us
for~t) du moins satisfaisante.'

- Les effets hydriqu~s : Les modifications 'précédentes sc "r6por-


autent, 'directement, ou indirectement, par le ~iais des modiiic~tions
apportées à la végétation (cf.facteurs du milieu), sur l'infiltration
et l'évaporation.
- 62 -

Rappelons à cet effet-la sensibilité, à la dessication de


saison sèche, des sols ferrallitiques de la région. ~is nous nla-
vons aucune donnée chiffrée concernant 11 impact de la mise en cul-
ture sur le bUan hydrique-.

- ~es' effets biologiq:u~ sont surtout liés aux modifications du


couvert végétal. Mais on observe peu d'édifices biologiques dans
ces régions d'altitude, y c,ompriS' dans les secteurs travaillés par
l'homme.

Les effets chimiques : Nous .avons oonstaté à moyenne alt.itude


( <1 ~500 m), une diminution du stock de matière organique, consécu-
tive à la mise en-culture. Celle-ci serait moins sensible à haute
altitude. Par contre la forte désaturation n'est pas d'origine an-
thropique : les sols les plus désaturés sont généralement situés
sous végétation naturelle alors que certains sols p~rmi les plus
saturés sont localisés sous cultures.

434.4 Les exportations.


Les cultures vivrières ou arbustive à exportent une quant:i:té
variable d'éléments minéraux, donc, affaiblissent le potentiel chi-
mique des sols.

44 - PRINCIl'ES GENERAUX DE L'UTILISATION DES SOLS ET CONTEXTE


SOCIO-ECONOMIQUE.

On ne peut établir une carte des aptitudes culturales des


différents types de sols recensés en ne tenant compte que de leurs
potentialités respectives et des facteurs de l'environnement. Il ne
faut pas perdre de vue certains grands principes de la conservation
des sols et il faut se soucier du contexte écologique et socio-
économique looaJ,.•

10 - Nécessité de maintenir un certain équilibre biologique à


l:..~c]J.~lle de la région par une utilisati·on rationnelle des terres :
Il sl~it d'un équilibre entre la répartition des terres destinées
aux cultures (terres de production) et de celles devant rester sous
végétation naturelle pérenne, conservatrice des. sols, donc de l'équi-
libre biologique (terres de protection). Tout programme de dévelop-
- 63 -

pemeRt ,devrait garantir ,un ,tel équilibre à l'échelle de la région.


On estime par exemple que la for~t et/ou la prairie devraient occu-
per environ 30 % des terres dans les régions propices à leur dévelop-
pement.' Il ne s"agit bien' sth- que d'une valeur i~dicatiy~ q,ui dépend
notamment de la position topographique de ces peuplements et de leur
exploita~ion éventuelle (expl02tation forestière, pâturage ••• ). Les
effets très' néfastes de l'expi6itation abusive des peupIements de
protection (défrichement, sur,;,:p~tUrage•• ~.') sont 'déjà sensibles dans
de nombreux secteurs proches des'·:zon'es de forte concentration humai-
ne, ou des points de rassemblement du bétail.
. "

2° - Nécessité d'apporter des correctifs tenant compte du


~ntexte technique et socio-économique régional.
De nombreux changements af'fectant les facteurs de produc-
tion peuvent compromettre l'équilibre précédent •. Oitons parmi les
plus caractéristiques de la région :
I:.a pression démographique : L' Oues·t-eameroun est avec le Nord
une région très peuplée. Nous rappelons à ce propos la moyenne de
80 hab/km.2 d,ans l'arrondissement de' BAMENDA et de 158 hab/km. 2 dans
le district de BALI. Une conséquence directe est la nécessité de
mettre en culture des terres qui, dans d'autres régions, seraient
considérées comme terres de protection : On estime généralement que
les terres ne peuvent ~tre cultivées qu'au prix de lourds investis-
sements sur des pentes supér~eures à 12 %, et que ces terres cons-
tituent le domaine normal des-pâturages et de la for~t lorsqu'elles
sont situées sur des pentes 'supérieures à 20 %.Or nombreuses sont
les pentes supérieures à 12 % et à 20 %. La carte des aptitudes cul-
turales doit obligatoirement envisager dans cette région la culture
manuelle de 'sols situés' sur pentes supérieures à 20 % et insister
en contre-partie sur la nécessité de prendre des mesures efficaces
pour lëur conservation.

Les migrations locales de populations : nous avons brièvement


abord€ les problèmes de ces migrations, de la colonisation, des , ter-
res inoccupées, 4e la concentration des populations a~tour de cer-
tains centres, et relevé quelques caractéristiques de l'habitat. Une
étude socio-économique déterminerait avec précision les composantes
de ces mouvements. de population. ,Leur ~pprécia:tion donne toute leur
- 64 - : \' ...
-' ,

valeur, ,à "l' évaJ.uation _de l' aptitude des terres encore inoccupées,
et à l'~noncé d~, princip~s d'application des procédés de'lutte con~
tre l'érosion.
_ .. " '. , .. r

- 'Le
......... niveau de développement:
=-=== La population locale,'
. essentiel-
lement rurale, la démographie croissante et le besoin immédiat de
nourriture, concourerlt à 'lièrlension rapide des sur~aces destinées,
aux cult'ures vi~ères au détriment des jachères et des terres ré-
sorv~os à la protection, ou m~meà lléléVage (cf.facteurs du milieu).
Uno '-cau~~ (et/ou· tihe conséquence) indirecte de cette extension est
la stagnation des techniques et des rendements qui se traduit par
la nécessité de défr.icher toujours plus de terres, pqur,satisfaire
les besoins.' La carte' des aptitudes -culturales d,oit, 'loca1.iser les
terres susceptibiesde support~~ una àulture intensive et de'renta-
biliser les techniques culturales sppropriées,' donc permettre de ra-
lentir et d'organiser l'extension anarcihique -des cultures.

- " ~_e_ d,2,g:;:é de perfectionnement d~s techniq~e,s : Jusqu'alors


l Jagriculture était uniquement manuelle et s' acecmmodait: de positions
topographiques très variées. Une culture industrielle, moderne et
mécanisée est, par contre, beaucoup plus exigente sur la configura-
tion des terrains. ,Il va s~sdire que les perspectives offertes
par la carte des aptitudes culturales sont différentes selon le mode
de culture envisagée.

?éparation de la culture et de l'élevage Ce facteur est es-


sentiel dans la région. Le partage, qui obéit plus à des critères
sociologiques quJagronomiquès, ne tient nuellement compte de l'apti-
tude culturaJ.e des sols. Ainsi ~ertaines surfaces aptes à supporter
une culture intensive sont-elles couvertes' de ~turages alors que
d'autres aires, actuellement cultivées, pourraient ~tre,réservGe:3
au pâturage moins exigeant. Notons cependant que dans c'ette ,région
montagneuse on ne constate pas de trop grands écarts entre llutilis2-
tion aotuelle et celle proposée, car les prairies se développent en
altitude, dans un ,paysage généraJ.ement accidenté, voire,m~me forte-
ment accidenté, dans lequel les sols~ généralement rajeunis sur pen-
tes fortes, sont par ailleurs peu aptes à la culture.

Mais si la carte ,des aptitudes culturales peut intégrer


d'une façon relativement rigoureuse lés facteurs limitants liés aux
- 65 -

sols ou à leur environnement elle peut 'plus difficilement tenir comp-


te de ~~nnées socio-économiques dont les effets ne sont qu'appréhen-
dés. Ces do~é~~ int~rvi~hnent plus'· au niveau" de' i' ùtil:tsati6n de la
carte des aptitudes culturales que dans son établissement.

Les classements des terres adoptés dans l'Ouest-C~eroun


sont donc plus physiques et 'statiqUè~~ (c' est-à-dir~~'fondés sur les
caractéristiques du milieu) qu'économiques et dynaID1ques (c'est-à-
dire fondés sur les résultats d'e l'utilisation du milieu et leur é-
volution). Ces classements ont l'avantage d'~tre permanents.

.
45 - LES CLASSES D'APT ITUDES CULTURALES •

Rappelons qU'il n'y a pas de vocation des sols au sens strict


du terme. On ne peut que définir des aptitudes qui se mesurent au
nombre d'obstacles à surmonter pour qu'un sol puisse porter "avec
succès" un certain type de culture. La carte des aptitudes cultura-
les constitue un cadre dans lequel viendront s'inscrire les observa-
tions des agronomes.

Le pédologue à qui l'on confie l'établissement d'une carte


d'aptitudes culturales poursuit 2 buts principaux: l'utilisation
agricole du sol et la lutte contre l'érosion. Il essaie de choisir
les critères les plus "permanents" afin de garantir une valeur à
long terme à la carte des aptitudes culturales. La demande de l'uti-
lisateur n J étant pas souvent axée sur un mode d'utilisation détermi-
né, il doit utiliser un système de classement caractérisant les ter-
rains par des paramètres simples ayant une signification dans un
grand nombre d'utilisations. Le classement adopté est de type IE-
do~fi c'est-à-dire qu'une hiérarchie a été établie entre les classes.
La plupart des critères de classement sont des éléments descriptifs
~E"~~ie~, certains sont mesurables (profondeur, teneur en matière
organique ••• ) d'autres sont ordonnables (intensité de l'hydromorphie,
certains caractères de structure.o.). Le classement proposé n'est
que l'expression d'un jugement empirique et imprécis, basé sur une
~~u~~i2n du rele de chacun des critères précédents.

Insistons enfin sur le fait que ce classement a pour but de


guider l'utilisateur dans le choix de ses interventions et des moyens
- 66 -

.à met-bre en )oeuvre"'po:ur-=-J.es~réal1eer,:et"'1.non0..d ti:mpose~"")pl.an (io'u-


tUic8.tion préconçu •.
. -;-. ~..
-
- '., " 1
..:.-

.,La classi~ic~tion G. AqBERT et F. FOURNIER (1955) est ~é-


• ••• - - • 1

quemment adoptée. Ellé proposEl 6 clasf!es (I à VI) de soJ.s pouvant


'-. c •

porte~ des.culture~.

.' .

'r,

"
- 67 -

5. AMELIORATION ET OONSERV.A;.TION DES SOLS


QUELQUES PRINCIPES GENERAPX.

Il'ne s'agit pas pour nous de proposer des solutions techn~-


• •• 1

ques, inadaptées à l'échelle des cart~s. A la lumière de nos obser-


vations, et en guise de conclusion sur le chapitre des aptitudes
,',

culturales, nous releverons'plutet quelques principes généraux de


conservation des sols 'èt définirons les grands~ types de 'travaux
qu'il semble nécessaire d'entreprendre.

Nous avons vu que l'utilisation rationnelle d,es t'erres en


fonction de leur aptitude conduisait à opposer les terres de produc-
tion destinées aux cultures, ,aux terr~s de protection l~issées sous
végétation généralement naturelle. Les t~rres cultivables scri.t cel":'
les qui" situées sur des pe~tes gén:érale~e~t faible's,' ;offrent ~e
certaine résistance à l'érosion, ou peuvent toùt au moins rentabili-
ser des mesures anti-érosives, et dont les qualités intrinsèques
permettent de prévoir une exploitation "rentable". Les terres à lais-
ser sous protection naturelle, sont celles dont, l' iiltér~t écono~ique
n'est pas- évident"en raison de facteurs limitants liés aux carac-
téristiques des . sols (épai~seur,éléments
.. .
grossiers notamment),des
fortes pentes, d'une intense érosion actuelle ou prévisible, que
seuls des ouvrages codteux et non rentables pourraient enrayer.Nous
avons souligné que le contexte socio-économique loc~pouvait modi-
fier quelque pau ce schéma.

..
51 - ROLE DE LA PENTE •

Comme nous avons pu le constater, la pente conditionne 12.]:".f;(-


ment 10 classement et l'utilisation des terres. Pour situer le cEl.àr,è;
dans 'lequel s'inscrivent lèS divers principes d "application des ,ro-
cédés de lutte contre l'érosion, rappelons les grandes catégories
de pentes généralement distinguées (Secrétariat d'Etat aux Affaires
Etrangères 1969).

'~e 0 à 2 ou 3 %de pente: terres susceptibles d'~tre culti-


vées par toutes les méthodes. Les mesuréS culturales le~'plus soi-
gnées doivent normalement suffire pour les protéger de l'érosion •••
- 68 -

- De 2 ou 3 %à 12 %de pente: terres se pr~tant à une agricul-


ture très développée et variée ( culture ,.mécanisé·~ notamment), mais
les mesures culturales ne suffisent généralement pas pour les pro-
téger de l'érosio~ durant les périodes_ où elles peuvent se trouver
tot8J.ement dénudées •••• n faut prévoir én plus un réseau anti-
éro8if d'infrastruct~e fuéc~nique•• ~.

De 1'2 % à 20-25: % de pente : terres po~t ~tre cultiv~e13


m'lis touj ours au prix d' imPQrtants ouvrages anti-érosifs.... &i l.~s
• 1 . , ' ..

condi-~ions socio-économiques le permettent, ces terres conviennent


mieux aULX prairies ou éventuellement aux boisements lorsqu'elles
sont particulièrement sensibles à,l'ér.osion •••• Seule la pression
démographique impose la culture vivrière de telles te~es ••••

- De 20 à 25 % de pente.~t au-dessus: terres· constituant pour


les sociétés évoluées le ~omaine normal des p~tures et'dès bois, en
cas de forte pression démographique la culture man~elle peut y ~tre
envisagée".

52 - CONSERVATION DES TERRES DE PROTECTION.


• . - .e-e='

Elle doit assurer +a permanence de la couverture végétale


en luttant contre.~es dégradations causées par l'homm~.

for~t.
52"1
-La
Il s'agit ici de for~t dense humide qui assure une -co~ver­
ture totale du sol pendant toute l tannée. Elle occupe surtout 18E~
crêtes et la partie supérieure des bassina versants. Son raIe ost
donc primordial: elle facilite la lutte contre llérosion aux éche-
lons inférteurs du bassin versant.

Les risques d'incendie 'sont, dans ces for~ts,inexistants.


Par contre on assiste à un début de défrichement, dont nous avons
déjà examiné les effets néfastes. L'abattage du bois est aussi dom-
mageable. i l faut donc :

Combattre ces défrichements "afin de prévenir le~r extension


et leUQ~ répétition qui finiraient par compromettre la pérennité des
peùplements";
- 69 -

Prévoir une réglementation stricte de l'exploitation fores-


tière;

Assurer une reconstitution des forêts défrichées : Un reboi-


sement' pourrait· ~treentrepris avec des espèces peu exigeantes
telles que l'Eucalyptus ou certains Conifères (d~jà introq~its).

Rappelons l'existence de haies entourant souvQnt,les champs


disposées suivant.les courbes de niveau en.tant que moyen anti-
érosif ou brise-vent pour certaines plantations.

522 Savanes et prairi~.

Nous avons noté que les feux et la p~ture étaient les deux
principaux facteurs de dégradation de ces formations.
522.1 Le feu pastoral.
Il a théoriquement pour but d'éljminer les grandes herbes
sèches impropres à l'alimentat~on du bétail et de favoriser le dé-
veloppement de jeunes repousses à plus haute valeur nutritive.

Dans la région les feux sont surtout pratiqués en début de


saison sèche et sont sauvages c'est-à-dire pratiqués sans contrele,
généralem0nt à des ~ins pastorales.

Il serait illusoire d'interdire les feux, dont la pr~tique

n'est pas re:futée par tous les spécialistes.


Il est cependant souhaitable de veiller"':
à leur contr81e et à la limitation de leur extension,.

à ce qu'ils ne '~'~ient pas trop tardifs afin de limiter les


dégâts.

522.2 Le pâturage.

Nous ne reviendrons pas sur les effets du sur-pâturage. De


nombreuses mesures, auxquelles s'opposent des habitudes ancestrales,
devraient ~tre prises.

La prairie ne jouera entièrement son rele de protection que


lorsqu 'un p~turage réglementé et un gardiennage des troupeaux seront
imposés. Ces mesures constitueraient une première étape.
- 70 -

n faudrait en particulier prévoir Un Einiénagement des parcours en :'


Assurant une répartition homogène du bétail;
Limit~t la charge en bétail : charge moyenne annuelle et '
charge instantanée (troupeaux tr&ishUIIiants) ."Une expérimen-
tation est nécessaire afin de "trouver le meilleur équili-
bre sol-végétation-bétail en fonction de données telles que
le climat, l'époque de p'âture, les impératifs de la nutri-
tion, les améliorationstechn1ques possibles ••••
Mettre en défens, pendant plusieurs années, certaines zones
très dégradées. Cette méthode simple et peu co~teuse, est
efficace sur de petites surfaces.

Dans une deuxième étape pourrait être envisagée une modifi-"


cation du mode d'exploitation: remplacement du système de pâturage
ouvert avec parc de nuit, pratiqué dans 'la région, et qui constitue
déjà un progrès par rapport au pâturage ouvert, par un système de
ranching q~ ~tionnalise notamment l'utilisation: du pâturage.'

Dans une troisième étape, plus difficilement envisageable


parce ,qu'impliquant des méthodes coftteuses, pourraient ~tre entre-_
pris une reconstitution artificielle des pâturages, un travail du
sol, une fumure, l'introduction de plantes fourragères. Cet ensem-
ble de ~esures devrait ~tre assorti de précautions conservatoires
très strictes.

523 Aménagement des prairies.

L'importance de l'élevage, les limites à son extension im-


posées par la concurrence des cultures, la suroharge de bétail
qui en résulte, avec tous les risques d'érosion que cela comporta.,.
devraient motiver un programme d'aménagement dont les objectifs
principaux pourraient être :
D'amélïorer les prairies existantes en essayant si possiblG
d'exploiter au maximum les potentialités des sols pour des espèces
à haut rendement;

De protéger le sol contre l'érosion en multipliant les espèces


qu1 assurent une bonne couverture du sol par leurs feuilles, et li-
mitent le "creep" grâce ,à un système racinaire q.ense et profond;
- 71 -

.. - Dr introd~re ou de faire proliférer des. plantas de. jachères


qui reconstitueraient rapidement le ·potentiel organique, support.
essentiel de la fertilité de :ces sols.

Ce s'ont autant ·d' obj:ectifs qui visent tous à restaurer le


sol et à en assurer une meilleure utilisation en évitant les effets
f~eheux déjà observés, d~s ·à une exploitatio~ irrationnelle et im-
modérée.

Quelques données 'écologiqu~~.,

Lege~e Hyparrhenia domine quelle que soit l'altoitude ;


. .. .
Le sur-pâturage et une euroharge de bétail à une altitudo
supérieure à 1 .700m favorise le développement du genre Sporobolus.
A plus basse altitude un amincissement, de la couverture herbeuse
des sols accr?tt considérablement les "dangers d' érosion;

Au-dessus de 1.700m on a rencontré plusieurs variétés locales


de trèfles, dont la prolifération ne semble exiger qu'une l~ière
- . . . -.;:
) -
suffisante. Ces prairies
~ . sont également occupées par de nombreuses
légumineuses
.- .
dont la mul.tiplication pourrait ~tre intéressante. A
cette altitude on observe un ralentissement de croissance et un plus
faible développement des parties aériennes : ia température ~lus
basse réduit l'activité biologique du sol d'où un amoindrissement
du stock d'azote utilisable (C/N élevé).

La saison' humide relativement longue n'est pas un obstacle au


bon Qéveloppement de toutes les espèces.

Parmi les pâturages africains, les prairies d'altitude de


l'Ouest-Cameroun ayant un haut rendement en fourrage devraient théo-
riquement pouvoir supporter 0,4 à 0,8 UGB/Ha. (BRUNT & HAWKINS 1965).

.
L'érosion
..... ... •

L'intensité de l'érosion, étroitement liée à la structure


des prairies se manifeste notamment sur les sols développés .sur so-
cle, plus sensibles à une dégradation de la couverture. herbaoée.que
les sols humifères d'altitude, très poreux et bien structurés en
surface.
- 72 -

. Alors qu I"Hyparrhenia se' Présente en tou.:ff'es· pouvant attein-


dre 2 m de haut et que se's feuillés' couvrent presque complètement
le sol entre les pieds, limitant ainsi l'effet"défavorable de l'im-
pact des gouttes d'eau sur le sol, Sporobolus, . .
au port plus, verti-
cal et de hauteur plus réduite (30cm) laisse un sol quasi dénudé
entre lesctouf'fes. Sous les td~fes d'Hyparrhenïa il est possible,
d'observer !une couverture formée des débris de feuilles, et entre~
tenue par une certaine abondance des parties a~riennes, alors que
Sporobolus ne produit que très peu de débris déposés à la surface
du sol. i l faut cependant noter en saison humide., l.'apparition .....
d'une végét~ti~n 'rampante entre les pieds de,Sporobolus, mais cette
dernière est si sensible au piétinement
• ~. . ' - 1 C r
.....~:
qu'elle disparaft
• • •'- &. -' _t
dès le
début- r- ..de'
- •
la saison sèche.
, "."

" .
D'autre part un~ pz-airie à Hyparrhe~a a une .,densité de vé-
gétation supérieure à celle d'une prairie à Sporobolus.

Rappelons enfin qu'à moyenne altitude, la disparition


dlHyparrhenia n'est pas obligatoirement suivie, de l'apparition de
Sporobolus. Une exploitation excessive des prairies entratne une
diminution très sensible du taux de ,couverture du sol et accrott
considérablement les risques d'érosion.

Suggestions.

BRUET & HAWKINS font plusieurs suggestions sur les espèces


à introduire et proposent un programme d'amélioration pastorale.
Nous nous contenterons de rappeler certaines de leurs conclusions
concernant les' "Hauts Plateaux" (High Lava Pl.ateaU: de 1 .700 à
2.300 m) : ces auteurs suggèrent notamment quatre projets fondés sur
quatre faits d'observation:

Les rendements prometteurs de "l'herbe de Kikuyu",

L'utilisation de cette herbe pour le bétail, l>rolongée en


s.aison sèche,
Les performances de 4 trèfles locaux,

La sélection d'une herbe à forte capacité de régénération du


stock de matière organique après culture : Seteria anceps est pro-
posée à cet effet.
73 -

Us ne récommandent cependant pas "l'herbe de Kikuyu" en


tant que régénérateur des terres cultivées en raison, des difficul-
tés dlarrachage si ,une remise en culture est envisagée et rappel-
lent à ce propos des difficultés rencontrées à la SINCOA et à SANTA
COFFEE ESTATE pour éliminer cette herbe.

Us préconisent la propaga'"bion de "l' herbe de Kikuyu" dans


les sites suivants :
Sites où l'érosion en nappe est active,

Aires de forte concentration en bétail et lieux de passage


des troupeaux transhumants,

Zones où les fougères.dominent,


, .
Prairies où prédomine SporobOlus (dont seules les jeunes pous-
ses sont appréciées du bétail, alors que "l'herbe de Kikuyu" pré-
sente do multiples qualités pour llalimentation du bétail).

5'3 CONSERVATION DES, TERRES CULT IVEES ~

Les procédés de conservation peuvent se ,classer en :


,

Procédés' biologiques,

Procédés mécaniques,

• Façons culturales,
Travaux de terrassement.

531 Procédés biologiques.


Si les' procédés mécaniques ont un résultat plus spectacu-
laire que les procédés biologiques, le rele de ces derniers n'est
pas négligeable dans la lutte contre le ruissellement. ~es pr~cédés
ont surtout pour but de diminuer la sus,ceptibilité des sols à' 11 éro-
sivité pluviale.

ns visent à :
-
Une occupation maximum du' sol, dans le temps et dans l'espace,
qui fait obstacle 'à l'impact des gouttes d'eau et au ruissellement,
- 74 -

Un maintien, un accroissement ou une ~econstitution du stock


de matière organique, support essep.ti.el de la fertilité des sols
de la région, et facteur important de leur perméabilité et de leur
résistance à l'érosion.

Ces procédés biologiques, assortis de quelques façons cultu-


raJ.es·, peuvent assurer une bonne protection des sols sur pentes fai-
bles.

531.1 Cas des cultures annuelles.


I l s'agit deméthoâes classiques:

10 - .Q.ccupation maximum. du sol.


Si la rotation culturale est souhaitabae du point de vue du
,maintien ou de l'amélioration de la fertilité, elle favorise aussi
la ~onservation des sols en entretenant la stabilité structurale et
en permG~tant une régénération des stocks d'humus (jachères).

Les cultures protègent plus ou moins le sol : cette protection


est fonction de la vitesse de cro1ss~ce des plantes~ du développe-
ment de leur systè~e racinaire, de la densité des parties aériennes,
doc façons culturales, de l'état de la couverture du sol au moment
dCG :çluies les plus intenses (début de saison'des pluies) •••.• Les

r::SL':JGS sarclées notamment (mars, manioc, pomme de terre ••• ), assu-

:cs.!.rc 'L'IJ:1C f; 3nvaise protection du sol.


1

Plusieurs solutions peuvent ~tre proposées :

• Incllli~e une jachère régénératrice dans la rotation. Or,


dans la région, les jachères sont de courte' durée (généralement
de 3 ansL en J.....aison de la pression démographique. Une améliora-
ti6n de la qualitG de :ces jachères doit ~tre recherchée (voir
:pJJ.lS loin).
,
• Prévoir un engrais vert, mais cette pratique co'dteuse
n'a pas cours dans la région.
• Insérer dans la rotation des associations à base de légu-
mineuses, régénératr:i;ces du stock de matière organique et amélio-
.- .
ratrices de la stabilité de structure. L'extension des cultures
des haricots est encourageante à ce sujet.
- 75 -

• Associer aux plantes sarclées d'autres cultures produo-


,
trices ou des plantes de couverture à cycles décalés,? afin de ré-
duire les sarclages et d'assurer' une couverture maximum du sol.
Mais on observe encore de nombreuses plantations ou deux plantes
sarclées (généralement mais + manioc) sont associées •
•' Associer l'élevage à la culture, ei-6lution qui permet-
trait de pallier la réduction des jachères par un apport de fu-
m~er. Mais cet idéal, qui suppose une révolution des mentali~és,
.est actuellement difficilementenvis~geable.

En résumé 2 techniques bioculturales deVTaient ~tre d'ap-


plication facile dans la:région :

• Association des plantes sarclées et des légumineuses,

• Amélioration de la qualité des jachères (voir plus loin).

Cu1t~es en bandes alternées : Le procédé des bandes perma-


bentes d'abso~ption se solderait dans la région par-une réduction
de la surface ~icole utile, "car il est peu probable que les ban-
des laissées sous végétation naturelle soient exploitées, par exem-
ple, à des fins pastorales. Il peut cependant~tre appliqué à de
pet~tes surfaces, à l'écart d'un grand ensemble aménageable. Ce pro-
cédé ~ l'avantage d'~tre assez efficace. Il est plus rentable, mais
plus déiicat, de disposer des bandéS parailèles aux courbes de ni-
veau, et de leur faire porter des cultures à cycle décalé, afin
d'assurer la cou~erture permanente d'une bande sur deux.

2° - Réserves organiques du sol :. maintien et_accroisseme~t.

Nous avons mentionné à plusieurs reprises que la matière


,organique était sans aucun doute le plus important facteur de for-
tilité des sols de la région. Mais l'accumulation humifère, favori-
sée par les conditions climatiques ~ocales, voit ses effets atténues
par l'action de l'homme. Sur ces sols intensément cultivés, un en-
tretien et parfois même une recons~itution du stock de matière or-
ganique est un facteur essentiel de conservation.

al . Les jachères •

.E lles permettent d' amélio~er simultanément. le niveau de fer-


tilité des sols et leur résistance à l'érosion. Le système de ja-
- 76 -

chère est souvent le seui procédé de régénération des sols -utilisé.


Son rele, même slll n'équivaut'pas à celui des"fumures èt des en-
grais verts, nlest d'one pas négligeable;

LJapparition des espèces' végétales dlune jàchère se ,fait


toujours dans un certain ordre correspondant souv:ent au schéma
suivant :
.
1ère année ·
o prolification des mauvaises herbes du type Eri-
geron floribundus notamment ou Rynchelytrum re-
pens (plante annuelle);

2ème année •• apparition des tiges droites d'Imperata cylin-


drica envahissant progressivement les jachères;

3ème année •• multiplication des espèces herbacées telles


qu J Hyparrhenia, Dagitana ou Melinis;

4ème et
5èmc année
·• Hyparrhenia se développe aux dépens d'Imperata.
Plante de lumière, Imperata disparatt gé;nérale-
ment sous l'ombrage des feuilles dlHyparrhenia
mais persiste dans les jachères de courte durée
et supporte facilement des conditions édaphiques
défavorables. Le faible taux, de germinatiqn d'Hy-
parrhenia explique son apparition tardive.

Oe schéma peut ~tre localement perturbé ou modifié par cer-


taines conditions climatiques, l'introduction d'autres espèces ••••
Quoi qu'il en soit, le cultivateur compte sur une telle j,achère
pour régénérer ses sols et restaurer le stock de matière organique.
Mais un tel système ne peut s'avérer satisfaisant que si le cycle
précédent n'est pàs écourté. Or la densité de population et la sur-
face agricole utile sont telles que les jachères sont en moyenne
de durée inférieure à trois ans. L'efficacité d'un tel système peut
paraftre alors douteuse, le relèvement du stock de matière organi-
que ne pouvant se'réaliser par l'intermédiaire de plantes parasites
ayant très peu à apporter au sol.

La solution serait de trouver des plantes 'capabies dleffee-


tuer en 2 ou 3 ans le travail d' une jach~re de 5 ou 10 ans, Cl est-
à-dire des plantes :
- 77 -

• proliférant facilement, ,
""

• à croissance' rapide . (pa-rtie aérienne et système raci-


naire), .
• à pouvoir fertilisant' élevé, ..
• faciles à éliminer dans la pe:spective d'une mise en
culture.

Remarque: Il ne faut pas cepûndant oublie~ que les conditions


climatiques sont favorables au maintien du stoèk de m~tière
organique dans les zones· de hàute altitude"(voir précédemment).

bl Enfouissement des résidus de culture •


. \

Il est certes des cas ou les résidus de cuiture sont peu


abondants (mais) ou comportent une importante fraction de tiges
dures, ligneuses (manioc), mais i l ne faut pas négliger pour autant
les bénéfices tirés de cet enfouissement. Ce dernier pourrait ~tre
. .
pratiqué en particulier dans les plantations de légumes.

al Autres techniques.

Nous n'entrerons pas dans le détail de ces techniques dont


la mise en application se heurterait à des habitudes ancestrales
ou ne pourrait ~tre envisagée 'que dans le cadre d'une législation
plus élaborée En outre ces procédés sont souvent codteux.
0

Il s'agit èe :
- l'introduction de prairies temporaires,

- l'utilisation d' engrais vert~.,

l'apport de fumures organiques.

Remarque: Une fumure dl entretien, (pratiquée par quelques agricul-


teurs de la région) est~~uasi un moyen de lutte contre l'éro-
sion car :
• elle accrott la protection du sol en stimulant lé déve-
loppement des parties aériennes;
•elle augmente la cohésion du sol en activant la crois-
sance du système racinaire.
- 78 -

531.2 Cas des oultures arbustives.

Il s'agit de protéger le sol des interlignes' contre l'éro-


sion pluviale et d!accr01tre sa résistance à l'érosion.

al Couverture vivante .",

Elle assure une protection assez efficace mais elle exerce


un e~~et dépressif vis-à-vis des disponibilités en eau notamment.
Dans cette région, des cultures vivrières sont souvent associées
. aux cultures arbustivee. Nous n'avons constaté qu'assez peu de re-
cra do végétation spontanée sous caféiers.

bl Le paillage (mulchiÏig).
Le paillage n'est pas .u~e tec;hnique culturale au-dessus des
moyens des agric~teurs. locaux. ,

Son action est ef~icace car i l :

• protège le sol contre l'impact de gouttes d'eau,

• freine le ruissellement,
• apporte de la matière organique,
.. stimule l'activité biologique,
• régUlarise les échanges sol-atmosphère, maintient une
humidité convenable, réduit l'évaporation,
,
Il. constitue un obstacle au développement des mauvaises
herbes,
• enrichit le sol en minéraux,
• ne concurrence pas la culture arbustive.

A notre avis le seul'véritable obstacle à sa généralisation


est l!insuffisance du volume de paillis produit sur place. L!inten-
se occupation du sol risque en ef~et d'obliger l'agriculteur à s'ap-
provisionner en ~ailles dans des endroits éloignés de son exploi-
tation.
- 79' -

Le billonnage manuel à but anti-érosif est généralisé dans


la'région. Les agriculteurs '6cnfectionnent'des billons grossièrement
isohypses sur les pentes faibles (haut de vers~nt), perpendiculaires
aux courbes de niveau sur les, pentes fortes (bas de versant) ou
adoptent lJune ou l'autre disposition sur pentes moyennes.

Nous connaissons mal leurs motivations. Il semble qu'ils


veuillent par ce système, canaliser la masse d'eau ruisselante en
la divisant en de nombreux bras parallèles, donc éviter une hiérar-
chisation d Jun réseau qui deviendrait ravinant en bas de penta .En
confectionnant des billons isohypses continus lJagriculteur risqua
de retenir 11 eau jusqu'à Uns'euil, au-delà duquel il fau-:t crainè.r"'l
una rupture des billons. Cette dernière aurait pour effet de libé-
rer une masse dJeau ravinante dont l'action serait facilitée par
une di8inution de la consistance des horizons superficiels, due à
l'infiltration que favorise le billonnage ishypse.
, ~

L'objectif a atteindre est donc double : permettre une in-


filtration dl eau pluViale·: satisfaisante pour l'alimentation des
plantes,' en évitant tout excès qui compromettrait la stabilité des
vorsants, et assurer une 'évacuation de cet excès d'eau tout en en-
travant l'érosion.

En raison du climat agressif, des fortes pentes, des amé-


liorations doivent ~tre apportées au système du billonnage isohypse.

billon à faible pente longitudinale,

billons isohypses de faible longueur et alternés.

Dlaut+e part des essais


, .
sont nécessaires pour déterminer
les spécifications des billons (hauteur, distance inter-billons),
en fonction des conditions climatiques locales et' dès' différentes
caractérist~ques de chaque sol.

Mais 10 billonnage isohypse a l'inconvénient:


de détruire irrémédiablement les horizons supérieurs,
de réduire la surface cultivée,
80 -

de laisser subsister l'effet "splash" dan~ 'l'espace inter-


~"'''' . --- .
billons,

- de ne pas ~tre, en dépit -des apparences, ,un~ teQhnique cultu-


ra.le très faci'le (le billonnage dans le" sens de la plus grande pen-
te est, elle, une solution de facilité).
, '-

n a cependant l'avantage de remédier à l' insuf'fisance de


profondeur du sol et de favoriser le développement-radi~aire, et
notamment 'celui'des tubercules.

Remarque: Un sous-solage ne semble pas nécessaire dans la région,


m~me dans les sols les moins épais. Nous avons vu en effet que
les' horiZons d1altération-ne constituaient pas des ,horizon~
d' arr~t', aussi bien pour 11 enracinement ,que pour l' infUtra-
tion.

533 Procédés"de terrassement.

i l est-souvent admis qui au-delà de 2 ou , %de


pente les
procédés biologiques et les façons culturales n'assurent pas une
protection satisfaisante des terres cultivées contre llérosion. Or,
dans la région, non seulement de très nombreuses plantations sont
situées sur des pentes supérieures à 20 %, mais aucun travail de
terrassement sérieux n'est entrepris. Une exploitation rationnelle
de terres de bonne ou moyenne qualité sur pentes fortes, exige la
mise en oeuvre de procédés de terrassement luttant efficacement
contre l'érosion en feuillets et en griffes dans la partie supéri-
eure, ou l'érosion en ravines, dans la partie iniérieure des bassins
versants.

Il existe de n0mbreux types d'ouvrages adaptés notannnent


à différentEs classes de pe~te, aux diverses formes dlérosion, et
dont los possibilités d'emploi et d'exécution sont variables. Dans
cette région très peuplée, et semble-t-il assez perméable à la tech-
nique, un large éventail de procédés de terrassement s'offre à l"u-
tilisateur. Nous n'en citerons que quelques exemples, d'emploi cou-
rant, et pouvant ~tre éventuellement réalisés avec un outillage
manuel.
- 81 -

533.1 Sur des pentes inférieures à 15-20 %.


Terrasses à faible pente longitudinale : une exploitation in-
i

tenso du sol, une abondance, de main d'oeuvre, pourraient motiver


son'. ~mploi sur. des replats. haut-perchés
. .,
du massif trachytique. La
perméabilité des sols r~nd concevable une. telle tec~ique•.Ces ter-
rasses peuvent ~tre construites progressivement par des proc6dés
.
faisant intervenir les façons culturales., Elles . sont faciles à met-
tre en oeuvre, de prix de revient peu élevé. Il faut cependant évi-
ter une dégradation pédologique du ceté amont (sols rajeunis peu
profonds) en s'assurant que le sol est homogène et profond. Les
haies isohypses d'Eucalyptus, les tas de pierres (blocs de basaltG. 0 • ')

pourraient servir de lignes d'arr~t dans la confection de ces tor-


rasses.

Des terrasses de diversion sur longues pentes faibl~~ sont


envisageables dans le cas de cultures mécanisées occupant do vastos
surfaces.

Réseaux de défens conservant la pente générale du terrain.


En raison de la forte pluviométrie et des pentes fortes, il s'agi-
ra:ï.t essentiellement de système de diversion. Les plus couramment
employés sont :
• les banquettes présentant en amont un fond en légère
contre-pente et un talus de déblai, et, en aval un bourrelet
non franchissable,

• de simples levées de terre sur des pentes inférieures


à 10 12 %,
• des fossés sur pentes supérieures à 10 - 12 '%.

533.2 Sur des pentes de 20 à 50 %et plus.

Fossés et gradins sont d'un emploi courant et ne nécessitent


qu1un outillage manuel. Ce système pourrait s'avérer in~éressant
pour des cultures arbustives.
- 82 -

Banquettcs~

n existe une nomenclat:ure complexe d "ouvrages(*) corres-


pondant à chacune de ces -techniques (banquettes notamment), et des
normes 'de construction à respectër. Notre but étant d'insister sur
, ,

la nécessité de travaux
.
de terrassement et d'en donner
\ ' ",". .'.
les grands
types à pri~ri envisageables dans la région, nous n'entrerons pas
dàlls ces détails d'ordre technique.

(*) Nomenclature simplifiée des ouvrages d'après C T F T 1969)


terrasses : étendue de terre, horizontale ou en
faible pentc, de largeur plus ou moins importante, en marches
d'escalier, sur un versant.
banquette bande de terre de largeur réduite et
constante comportant un fossé très évasé et un bourrelet 9 ins-
tallée sur un, v~:rs~t et. çlélimitan"!ï une ban<;l~ de' culture.
fossé : ouvrage creusé, à profil en U, do
O,25m à O,8Om au carré.
:gradin : ouvrage creusé, de 1 à 2m de largeur,
à profil en V ou très rarement en trapèze.
levée de terre : sorte de digue, généralement de
faible hauteur, destinée à retenir l'eau.
- 83 -

6. CON C LUS IONS' G E N E R ALE sr

Parmi les facteurs de la fertiiité, les caractéristiques


morphologiques jouent un rOle prépondérant. La faible profondeur
de la plupart des sols de la région (solum souvent épais de moins
de 150cm) et l' abondance--dcs élémentà grossiers -les différencient
assez nettement des sols ferrallitiques du Centre et Sud-Cameroun.

De-bonnes propriétés physiques sont généralement liées à


une importarite accumulation humifère et à la présênce de pseudo-
particules (micro-structuration, porosité, perméàbilité ••• ).

La matière o~gànique constitue le support essentiel de la


fertilité chimlque:de ces sols, cette dernière se situant par
ailleurs à un niveau relativement bas. Certains sols sont relati-
vement bien pourvus en bases totales mais aucun indice morphologi-
que s~ no permet dlen rendre compte. Soùlignons à ce propos la
légère sup~riorité doAt jouissent à l'égard des potentialités chi-
miQues, les sols ferrallitiques de cette région sur ceux profonds
,. :-: • . . • . '; r ,- ' • '. .~

et fortemBnt desaturés'- du Sud-Caméroun~

Trop de facteurs non exclusifs, concomitants et non compa-


rables entrent en jeu pour que l'on puisse affirmer objectivement
qu'un sol est de "bonneil-ou de "mauvaise qualité" dans tous les
cas. Une échelle locale de la "quàJ.ité" des sols doit donc ~tre
établiè' à la lumière des données précédentes. Les meilleurs sols,
c'est-à-dire ceux permettant d'envisager un maximum de cultures
intonsives avec un minimum de risques ont été qualifiés de "bonne
qualité". Les sols de "mauvaise qualité" offrant des' possibilités
d'utilisation restreintes et ne pouvant ~tre soumis-qu'à une ,cul-
ture extensive. Parmi les facteurs pris en considération, les va-
riablos morphologiques, semblent ~tre les éléments déterminants
dans la définition de cette qualité. Celles-ci, difficilement mo-
difiables et limitantes pour toutes sortes de cultures confèrent
à ~lappréciation relative de la qualité des sols un caractère d'im-
muabilité ut un certain degré d'universalité.
- 84 -

Parmi les facteurs de l'environnement jouant une influence


dirocte sur l'aptitude culturaJ.e des sols, la pente et l'action de
l'homme, dont le défrichement et le sur-paturage sont les composan-
tes essentielles, semblent avoir un r01e prépondérant en condition-
nant notamment l'érosion.

Il faut se soucier du contexte socio-éoonomique local pour


établir ;la "carte des ap-titudes culturales et notamment apporter des
correctifs tenant compte de la pression démographique : On doit par
exemple ennsager la culture manue-lle de terres dont les pentes
sont supérieures à 20 % et qui occupent une surface importante dans
une zone dont·la"dénsité de population est élevée. La nécessité de
maintenir un équilibre à l'échelle de la région entre terres de pro-
duction et "terres de protection ainsi que l'existence d'une sépara-
tion de la 'culture et de.1~é1evage sont d1autres facteurs essentiels
dans··la région.

'S'i1 n1y a pas de vocation des sols au sens strict du terme,


des classes et sous-classes" d ' aptitudes cul.tuxales on-t pu ~tre défi-
nies. Le classement réalisé n'est généralement que 1 1expression
d' t.m jugement empirique et impréois, basé sur une évaluat1.on
du r~5le de chacun des critères précédents. I l utilise des paramètres
simples c1est-à-dire ayant une signification dans un grand nombre
de cas, "permanents" afin de garantir à la oar1ïe des apti-tudes cul-
turales une valeur à long terme. I l est physique et statique et de
type ordonné. Il n'a pas pour 'but d'imposer un plan d'utilisation
préconçu mais de guider l'utilisateur dans le choix de ses interven-
tions et des moyens à mettre en oeuvre pour les réaliser.

Parmi les travaux d'amélioration et de oonservation des sols,


les procédés de lutte contre" 1" érosl~n78'gi~ei11eures assooiations
végétalds et l'aménagement des prairies doivent -tout partioulière-
ment attirer l'attention des utilis~teurs.
- 85 -

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Nord de MANTOtJM....PALAIS. 1 croquis' au 1/50.000ème,.
- Vallée <;le laMENOUA. 1 croquis au 1 /50.000ème.
... BANGANGTE., route du IiOUN. 1 'éroquis' à~ 1 /200.000ème.
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