COURS ECO GENERALE Chapitre 3
COURS ECO GENERALE Chapitre 3
COURS ECO GENERALE Chapitre 3
BIEN-ETRE
a) Données de base
b) Définition
L’équilibre général est la manifestation d’un système de prix de tous les biens et services dans
l’économie, de telle sorte qu’avec la maximisation des fonctions d’utilité des consommateurs
et des fonctions de profit des producteurs, sans coût de transaction et sous les contraintes
budgétaires et technologiques, la quantité de biens consommés est inférieure ou égale à
l’ensemble des dotations et des productions.
Une allocation de ressources est efficace ou optimale au sens de Pareto s’il est impossible
d’augmenter le bien-être d’un agent économique sans diminuer celui d’au moins un autre.
Cela implique que pour faire changer une allocation, il faut l’accord de tout un chacun.
1
On dit qu’une situation A est pareto-supérieure à une situation B si le bien-être des individus
en A est supérieure à celui de B.
U (individu
B) Frontière des possibilités d’utilité ou
frontière de bien-être social
B
C
U (individu A)
NB : si on s’intéresse à l’analyse d’un ensemble de biens, partie de l’économie totale, on fait
de l’analyse partielle.
Le problème de l’équilibre général sera analysé en deux temps. D’abord, on envisage une
économie où les individus ont des dotations fixes de biens qu’ils peuvent échanger entre eux.
Il n’y a pas de production, on parle alors d’échange pur. Dans un second temps, il sera
examiné le comportement de production dans un modèle d’équilibre général.
On considère deux individus A et B et deux biens X et Y consommés par les deux individus.
Les utilités sont définies de manière implicite
UA (XA, YA) ; UB (XB, YB)
La recherche de l’optimum consiste à max UA (XA, YA) sous la contrainte de UB (XB, YB) = ūB
avec aussi
X0A + X0B = WX0
Y0A + Y0B = WY0
Soit
2
L = max UA (XA, YA) + λ1[UB(XB, YB) - ūB ] +λ2[X0A + X0B - WX0 ] + λ3[Y0A + Y0B - WY0 ]
CPO
∂L/∂ X A = ∂UA /∂XA + λ2 = 0 (1)
∂L/∂ Y A = (∂UA/∂YA) + λ3 = 0 (2)
Après transformation et en divisant (1) par (2) et (3) par (4) nous obtenons
Remarque : L’optimum de Pareto est indépendant de la façon dont est organisé l’échange
dans l’économie ie indépendant du marché.
La boîte d’Edgeworth
Pour analyser l’échange de deux biens entre deux personnes on utilise un instrument
graphique assez commode connu sous le nom de boîte d’Edgeworth ((du nom de Francis
Ysidro Edgeworth (1845-1926, un économiste anglais qui fut l’un des premiers à utiliser cet
outil analytique).
A = (XA, YA) est le panier de consommation de l’individu A. De même, B = (XB, YB)
représente le panier de consommation de l’individu B
Une paire de panier de consommation, A et B est appelée une allocation
Une allocation est dite réalisable si la quantité totale consommée de chaque bien est égale à la
quantité totale disponible
3
Individu B
X0B
Bien Y
Noyau
Y0A Y0B
Dotation
W
Individu A
Courbe de X0A
contrat
La courbe de contrat correspond à l’égalité entre les taux marginaux de substitution à la
consommation (TMS) des différents individus pour les deux biens. C’est l’ensemble des
points de tangence des différentes courbes d’indifférence avec les dotations correspondantes.
Le noyau est la possibilité d’échange qui ne peut être bloquée ni par un individu ni par aucune
coalition d’individus.
X0B
OB
Bien 2
Individu B
C
Noyau
Bien 1
Y0A Y0B
Individu A
OA X0A
-P1/P2=
prix relatif
4
La courbe de contrat part de l’origine (OA) à l’origine OB à travers la boîte d’Edgeworth.
Rappel
X2
X1
-P1/P2
La pente de la droite de budget à l’équilibre doit être la même que celle de la courbe
d’indifférence. Il y a tangence entre la droite de budget et la courbe d’indifférence.
Cette égalité nous conduit à ce qu’on appelle les théorèmes de l’économie du bien-être
5
L’avantage de tenir compte du prix dans la recherche de l’optimum est de situer le point
unique après échange entre les agents économique sur le noyau.
L’introduction de l’incertitude et de l’assurance place l’échange dans un marché contingent.
Exemple : le marché à terme
EXA= XA – X0A
Pour les prix quelconques (P1, P2), rien ne garantit que l’offre soit égale à la demande (quel
que soit le concept de demande).
En terme de demande nette, cela signifie que la quantité que l’individu (A) désire acheter (ou
vendre ne sera pas nécessairement égale à la quantité que (B) souhaite vendre (ou acheter)
En terme de demande brute, cela signifie que la somme des quantités totales que les agents A
et B désirent détenir d’un des biens n’est pas nécessairement égale à la quantité totale
disponible de ce bien.
Dans ce cas le marché est en déséquilibre et un agent appelé commissaire –priseur peut
intervenir pour modifier les prix des biens. Si la demande excédentaire est > 0, cela signifie
que la demande est > à l’offre. On augmentera les prix. Ce processus continue jusqu’à ce que
la demande de chaque bien soit égale à l’offre : c’est le tâtonnement Walrassien.
a) La lois de Walras
Soient :
Dx = demande du bien X
Dy = demande du bien Y
Ox = offre du bien X
Oy = offre du bien Y
Px = prix du bien X
Py = prix du bien Y
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Selon la loi de Walras, si le marché du bien X est en équilibre (Dx= Ox), le second marché est
lui aussi nécessairement en équilibre. Cette observation est vérifiée quel que soit le nombre de
bien et de marchés. Par conséquent, si (n-1) marchés sont en équilibre, le nième marché est
nécessairement en équilibre.
On peut aussi formuler la loi de Walras en termes de valeurs de demandes
excédentaires :
Deux agents A et B et leurs demandes nettes respectives
Agent A
ExA = XA-X0A= demande excédentaire du bien X
EYA = YA-Y0A= demande excédentaire du bien Y
Agent B
EXB = XB-X0B = demande excédentaire du bien X
EYB = YB-Y0B = demande excédentaire du bien Y
Selon la loi de Walras, la somme des demandes nettes des deux agents doit être nulle. Ceci
implique que la quantité nette que l’individu A choisit de demander (ou d’offrir) doit être
égale à la quantité nette que l’individu B choisit d’offrir (ou de demander).
D’où :
(3) signifie que: puisque la valeur de la demande excédentaire de chaque agent est nulle, alors
la somme des demandes excédentaires est également nulle.
En règle générale, la loi de Walras stipule que si on a n marchés de biens, il suffit de trouver
un ensemble de prix tel que (n-1) marchés soient en équilibre pour que l’équilibre entre l’offre
et la demande soit automatiquement réalisé sur le nième marché.
a2) Le numéraire
La loi de Walras montre que les n équations Ej(P1, P2, …Pj) = 0 sont liées par la relation
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n
j 1
PjEj = 0
Donc nous avons en définitive au maximum (n-1) équations indépendantes avec n inconnues
P1, P2, …, Pn. Pour donc résoudre le système, il faut se ramener à un système qui n’a plus
que (n-1) inconnues. Pour y parvenir on va prendre le prix de l’un des biens comme une
donnée. Les prix des autres biens vont alors s’exprimer en termes de celui-ci. C’est en ce sens
qu’on dit que le modèle de Walras ne donne que des prix relatifs. Le bien dont le prix est pris
comme base est appelé le numéraire.
Les unités restantes ieOyky et Oyly sont respectivement affectées à la production de l’autre
bien Y.
Cette répartition est représentée par le point D dans la boîte d’Edgeworth.
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ly
Oy
K
Noyau
D
kx ky
Dotation
Ox
lx L
Théorème : l’équilibre général de la production est obtenu lorsque les taux marginaux de
substitution technique(TMST) sont égaux pour tous les producteurs qui utilisent ces facteurs.
L’équilibre qui se réalise en tout point de la courbe de contrat n’est pas unique et chaque point
correspond à un type de répartition équivalent à un équilibre optimal au sens de Pareto.
Une économie de production et d’échange sans concurrence est celle dans laquelle un
consommateur unique des biens X et Y fait face à un producteur unique de ces deux biens
disposant des inputs K et L en quantité limitée.
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Et TTP =Px/Py avec Px= prix du bien X
Py = prix du bien Y
TTP= Taux de transformation à la production
b2) Cas d’un producteur, un consommateur, deux biens et deux facteurs
L’équilibre général de production et d’échange se présente graphiquement
-En outre au point E offre et demande de X sont égales à x* ; de même offre et demande de Y
sont égales à y* ; d’où
Ox= Dx
Oy=Dy
Enfin, x* et y* étant définis, la répartition des quantités fixes de production K et L entre deux
processus de production est également connue ie kx*/ky* et lx*/ly*. Ainsi, kx*/ky* et lx*/ly*
étant connus, alors r*/w* l’est également.
Y
Frontière des possibilités
de production
T
T’ X
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- Le système de prix relatif d’équilibre étant ainsi déterminé, il ne reste plus qu’à choisir un
bien ou un facteur de production quelconque comme numéraire et lui attribuer un prix P = 1
pour que toutes les autres variables du système soient déterminées comme l’indique le tableau
suivant :
Toutes les conditions d’équilibre général ont été définies dans les cas précédents. Il suffit de
l’étendre à l’ensemble de l’économie.
D’une manière général, on a montré qu’il y a équilibre général quand le système des prix
relatifs est tel que quel que soit deux biens finals, les deux consommateurs et les deux
producteurs considérés, ont leur TMS entre biens = TTP.
Dans ce cas, on a aussi montré que l’offre = demande sur chaque marché ie l’excès de
demande (Ei = Di -Oi =0) est nul.
L’offre et la demande d’un bien dépendant du prix de tous les biens, on peut écrire
Ainsi, un système de n équations à n inconnues (prix) peut être établi si l’économie comporte
n biens. La résolution de ce système ne permettra de connaître que les prix relatifs des
différents biens car l’une des équations est redondante (ie elle n’ajoute rien à la connaissance
du système). En effet, dans la mesure où tout le revenu de chaque agent est dépensé, la
somme de toutes les offres est nécessairement égale à la somme de toutes les demandes.
n n n
Donc PiOi = PiDi
i 1 i 1
PiEi
i 1
=0
Si l’on suppose que l’équilibre est réalisé sur (n-1) marchés, alors
n 1 n 1 n 1
PiOi = PiDi
i 1 i 1
PiEi
i 1
=0
Dans ce cas, l’équilibre est nécessairement réalisé sur le nième marché car
n n 1
PnEn = PiEi - PiEi = 0-0=0
i 1 i 1
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II- L’économie du bien-être
La première partie de ce chapitre a traité de l’optimum de Pareto pour évaluer l’allocation des
ressources. Notons que l’efficacité de Pareto n’a rien à voir avec la distribution de bien-être.
Ainsi donner la totalité des ressources économiques à une seule personne est en principe
efficace au sens de Pareto. Mais les autres individus pourraient estimer que cette allocation
n’est pas acceptable.
L’allocation au sens de Pareto est elle-même un objectif désirable : s’il est possible
d’augmenter le niveau de satisfaction d’un groupe d’individus sans pénaliser les autres
personnes pourquoi ne pas le faire. Mais en général il y a plusieurs allocations au sens de
Pareto et se pose alors la question de choix parmi ces diverses allocations.
L’objectif de ce chapitre est le concept de fonction de bien-être qui permet d’« additionner »
l’utilité des différents consommateurs. De façon générale, une fonction de bien-être permet de
classer différentes distributions d’utilité entre les consommateurs
Exemple :
Le point A est Pareto efficace mais présente une parfaite inégalité en termes d’utilité ou de
satisfaction (bien-être).
B est Pareto optimal mais correspond à une situation d’équilibre U1= U2
NB : B est meilleur à A
U2
Frontière des possibilités
d’utilité= dérivée de la
A courbe de contrat
U2C
C
O
U1c’
U1
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Le point C n’est pas Pareto optimal mais est équitable. Donc le passage de A à C est
économiquement coûteux
Un processus de choix social est efficace s’il respecte les 6 conditions suivantes :
1. La société doit pouvoir classer les possibilités
A>b, B>A A ≈B
4. les classements entre deux possibilités doivent être indépendants de l’environnement social
C’est-à-dire si avec 3 possibilités A, B, C on a A>B, alors avec 4 possibilités on doit toujours
avoir A> B
5. L’ordre social ne peut être imposé indépendamment des préférences de la société elle-
même
6. La préférence de la société ne doit pas être imposée par un individu de la société (un
dictateur)
Théorème d’impossibilité d’ARROW
Il n’existe pas de mécanisme de vote qui conduisent à des préférences sociales transitives et
qui satisfassent également aux six conditions énoncées.
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Une fonction de bien-être social est simplement une fonction quelconque des fonctions
d’utilités individuelles :
W(u1(x), ……, un(x)). Elle permet de classer différentes allocations sur la base des seules
préférences individuelles et elle est croissante par rapport à l’utilité de chaque individu.
n
W(u1, ……, un).= ui
i 1
Où n est le nombre d’individu dans la société.
Examinions quelques exemples
ai= pondération sensée être l’importance de l’utilité de chaque agent dans le bien-être social
général.
C’est le point B obtenu sur la courbe avec un niveau d’utilité identique pour chacun des
individus, indépendamment des quantités X1 et X2 des biens consommés, tout en restant sur
la frontière des possibilités d’utilité
W(u1, ……, un).= min(u1, ….., un)
Cette fonction de bien-être indique que le bien-être d’une allocation dépend uniquement de
l’individu qui a le niveau de satisfaction le plus bas.
Cette fonction repose sur les règles de Rawls)
Règles de Rawls.
L’individu est averse au risque dans son choix. De manière spécifique, l’individu membre de
la société accepte une situation d’inégalité par rapport à une situation d’égalité si la perte de
bien-être qu’il subit dans la nouvelle distribution des utilités est meilleure par rapport à la
situation égalitaire dans un monde d’incertitude (modèle de partage du risque)
3) La maximisation
∂V/∂U1>0, ∂V/∂U2>0
Le problème du planificateur est la maximisation d’utilité sociale. Soit
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Max V (( X 11 , X 21 ); ( X 12 X 22 ))
S/C X 11 X 12 W1
X 21 X 22 W2
L = V (( X 11 , X 21 ); ( X 12 X 22 )) + λ1( X 11 X 12 W1 ) + λ2( X 21 X 22 W2 )
En différenciant par rapport à chacune des variables, on obtient les CPO suivantes :
CPO
∂L/∂ X 11 = (∂V/∂U1 )(∂U1/∂ X 11 ) + λ1 = 0 (1)
∂L/∂ X 21 = (∂V/∂U2 )(∂U2/∂ X 21 ) + λ2 = 0 (2)
∂L/∂λ1 = X 11 X 12 W1 =0 (5)
∂L/∂λ2 = X 21 X 22 W2 =0 (6)
Après transformation et en divisant (1) par (2) et (3) par (4) nous obtenons
Ces expressions sont identiques à celle que nous avons rencontrée dans les conditions
d’efficacité au sens de Pareto. Le problème de maximisation de bien-être nous donne les
mêmes conditions de premier ordre que le problème de maximisation au sens de Pareto. Cela
s’explique par le fait que la maximisation d’une fonction de bien-être de Bergson-Samuelson
est une allocation efficace au sens de Pareto et que toute allocation au sens de Pareto
maximise une fonction de bien-être particulière. Les allocations qui maximisent le bien-être et
celles qui sont efficaces au sens de Pareto doivent par conséquent respecter les mêmes
conditions de premier ordre.
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U2
Frontière des possibilités
d’utilité= dérivée de la
A courbe de contrat
Ensemble des
possibilités
d’utilité B
U2C
C
O
U1c’
U1
Le point optimum est caractérisé par une condition de tangence entre la frontière des
possibilités d’utilité et la courbe d’iso-bien-être c’est-à-dire diverses combinaisons de bien-
être qui correspondent à un niveau constant de bien-être.
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