Utilisation Des Rayons X
Utilisation Des Rayons X
Utilisation Des Rayons X
Bien contrôler les joints de soudure des composants BGA et CSP suppose une bonne
compréhension de l’utilisation des rayons X tout au long du process d’inspection, tout
comme l’interprétation médicale d’une radiographie de l’utilisateur exige qu’il sache :
1. choisir la meilleure procédure possible pour acquérir l’image radiographique,
2. se représenter précisément l’anatomie et la physiologie de son patient,
3. déceler sur l’image obtenue les différences par rapport au référentiel et
déterminer si ces différences sont tolérables.
Les procédures qui permettent un contrôle radiographique efficace des composants BGA
et CSP sont exactement comparables :
1. acquisition de l’image,
2. compréhension de la structure du composant et du process de refusion,
3. analyse de l’image radiographique.
L’image que l’on obtient avec des rayons X est avant tout une image d’ombres. Tous les
paramètres géométriques qui définissent le grossissement et la netteté d’une ombre
projetée par une source lumineuse s’appliquent de la même manière aux ombres obtenues
par une radiographie aux rayons X.
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La résolution d’une image radiographique est déterminée par la résolution intrinsèque du
plan de projection (Up), et du « flou » géométrique Ug =F X ( M-1), où F est la taille du
foyer, c’est à dire le diamètre de l’ouverture par laquelle sont émis les rayons X. Pour
étudier de petits détails sur une image radiographique, on peut chercher à grossir cette
image de manière optique, ou bien procéder de manière géométrique en faisant varier le
rapport D/d. Si la résolution Up du plan de projection est limitée, le grossissement
géométrique doit être augmenté pour obtenir une meilleure définition des petits détails.
Toutefois, si l’on veut augmenter le grossissement pour visualiser des éléments plus petits,
la relation Ug = F X (M – 1) exige de réduire le diamètre du foyer lorsque la résolution du
plan de projection est faible. Lorsque la résolution du plan de projection est bonne, il est
possible d’augmenter le grossissement de manière optique, ce qui présente divers avantages
en termes de coût et de taille.
L’inspection aux rayons X permet de détecter des défauts apparents parmi lesquels le
pontage, la refusion partielle et les vides de soudure. L’image radiographique peut
également révéler des indices de « défauts potentiels ». ces indices se présentent sous la
forme de distorsions caractéristiques de la taille et de la forme de la soudure sur l’image
que nous appellerons des signatures.
b) Vide de soudure dans les composants BGA
Les défauts apparaissent normalement dans la plupart des joints de soudure réalisés avec
de la pâte à braser.
Les tests de résistance à long terme réalisés par Motorola Inc. * sur des soudures en
cycles thermiques ont montré que « généralement, les soudures qui comptent un nombre
important de vides possèdent une durée de vie au moins égale à celles qui ne comportent
aucun défaut.
Une étude a montré qu’un vide de soudure sur 24% de la surface de la pastille n’avait pas
d’incidence néfaste sur la qualité du produit et que les joints de soudure PBGA avec vide
présentaient une fiabilité supérieure de 16% à celle des joints sans défauts » .
(*) Ronald Banks, « The effects of solder-joint Voiding on PBGA reliability », Motorola Inc., Proceedings of SMI’96.
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Si vous devez mesurer la taille du vide en utilisant un système d’inspection radiographique,
présentant un effet de dilatation, nous vous recommandons de procéder comme suit pour
obtenir une plus grande précision :
1. les images des films radiographiques (rayons X) ne sont pas sujettes à l’effet de
dilatation, et permettent d’obtenir la détermination la plus précise de la surface de
vide. (La figure 3 représente un vide BGA sur une image radiographique extraite
d’un film : elle représente la précision totale du film où apparaissent à la fois le vide
et le fil de la matrice qui le traverse.)
2. Etablir une corrélation entre la tension de la source des rayons X et le niveau de
l’aberration lorsqu’il est possible de déterminer la taille exacte du vide par
recoupement ou par simulation.
3. Utiliser des caméras à rayons X qui ne présentent pas d’aberration de ce type.
Fig. 3 : Image radiographique des mêmes BGA avec des vides à 50kV et à 60kV.
Remarquez comme la taille des vides de soudure augmente avec la tension.
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Fig. 4 : image de vides prise durant la refusion. Notez la qualité tonale de
l’image qui révèle la présence d’un fil dans un des vides.
Dans la plupart des cas, une simple inspection visuelle du composant BGA suffit à donner
des indices sur d’éventuels problèmes. L’opérateur peut examiner les quatre cotés du BGA .
La distance entre le BGA et la carte doit être régulière et les billes, présenter une forme
homogène. Si une mesure est nécessaire, on peut utiliser un dispositif pour évaluer la
distance moyenne entre le composant et la carte, ainsi que les variations de cette
distance.(caméra série BGA et logiciel Image Log disponibles chez APPC). Un plot de
soudure (760µm de diamètre sur un PBGA – et une hauteur de 580µ-) s’effondre
généralement à 460µ de hauteur (pâte à braser comprise), ce qui est facile à contrôler
avec un capteur laser ou un palpeur.
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L’inspection radiographique « latérale » du BGA est également utile pour examiner la
forme de la bille de soudure BGA dans la zone où elle est en contact avec la pastille. En
modifiant l’angle d’observation radiographique, on contourne la bille de soudure et la
pastille devient visible. L’opérateur peut ainsi observer la forme de la connexion soudée au
niveau de la pastille pour vérifier que le contact avec la bille s’effectue correctement et
donc que la brasure a convenablement mouillé la pastille.
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Une inspection radiographique à 45° peut s’avérer également utile pour identifier les
problèmes d’insuffisance de température ou de mouillage. La bille de soudure doit toucher
et mouiller complètement la pastille en formant un « pilier » lisse. Parmi les signatures liées
aux défauts de ce type, citons le mouillage incomplet de la pastille et l’apparition d’un
étranglement dans la connexion des soudures, preuve que la bille de soudure et la pâte à
braser n’ont pas fusionné au même moment pour former un unique joint soudé.
Ces deux problèmes présentent une signature caractéristique sur l’image radiographique.
L’effet pop-corn entraîne une expansion du boîtier BGA sous la matrice : la taille des billes
de soudure augmente, avec éventuellement création de pontages, au centre du boîtier,
tandis qu’elles sont écrasées entre le boîtier et la carte.
Le gauchissement d’un BGA est plus subtil que l’effet pop-corn et peut être plus difficile à
repérer sur une radiographie. Le gauchissement tend à être plus important au niveau des
coins du boîtier. L’image radiographique d’un BGA gauchi présente des connexions soudées
plus allongées aux coins du boîtier, là où le voilage est plus prononcé. Les illustrations
suivantes montrent une image radiographique et une image microscopique vidéo du boîtier.
Fig6 : Image radiographique de l’effet pop-corn . les billes de soudure au centre du boîtier on une
taille trop importante provoquée par un décollement et une compression sous la surface du boîtier
a) b)
Fig8 : Image montrant le gauchissement d’un BGA . l’image (a) présente une distorsion des billes
soudées dans le coin inférieur droit. Le même endroit monté au microscope optique (b) montre le
gauchissement et les billes qui s’écartent du boîtier.
Remarquez le plissement sur le substrat, caractéristique d’un relâchement de tension très
certainement survenu au cours de la refusion.
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Mesure de la hauteur d’un BGA
Si les billes de soudure d’un BGA ne peuvent pas être facilement visualisées sans
radiographie, sa hauteur peut donner quelques indications sur la refusion complète et
uniforme des billes de soudure. Habituellement, un BGA avec une bille de 30mil mesure
23mil avant refusion et 18mil après (pâte à braser incluse): un capteur laser, un palpeur ou
un système de contrôle vidéo suffit à déterminer si la hauteur du composant est correcte
et si elle est uniforme sur l’ensemble du boîtier.
Conclusion
Nous venons de voir que l’utilisation des techniques d’inspection radiographiques pour les
composants BGA et CSP peut s’appliquer en trois temps :
1. Acquérir l’image,
2. comprendre la structure du composant et le process de refusion,
3. savoir analyser l’image radiographique.
www.appc.fr
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