(Kirmi Brahim) (Fiche Cours) Management Stratégique
(Kirmi Brahim) (Fiche Cours) Management Stratégique
(Kirmi Brahim) (Fiche Cours) Management Stratégique
Fiche N 1
Le management stratégique est un concept global. C’est un processus de gestion stratégique globale
de l’entreprise se posant sur les dimensions suivantes :
I. La notion de stratégie :
La stratégie consiste en la détermination des buts et des objectifs à long terme d’une entreprise,
l’adoption des moyens d’action et d’allocation des ressources pour atteindre ces objectifs
(chandler,1962).
Le M.S est une démarche au travers de laquelle une entreprise tente de trouver un équilibre entre des
exigences, en partie, incompatibles :
La démarche stratégique
La diversité des organisations et de leur finalité justifie que la démarche stratégique dépende du
cadre organisationnel dans lequel on se situe. On peut ainsi distinguer deux types de démarche
stratégique selon que l'organisation est marchande ou non marchande.
Les auteurs Learned, Christensen, Andrews et Guth sont les premiers à proposer un modèle simple
d'analyse stratégique. Il comprend quatre étapes :
• Procéder à une analyse interne qui met en avant les forces et les faiblesses de l’entreprise ;
• Procéder à une analyse externe qui fait ressortir les menaces et les opportunités de
l’environnement.
• Confronter les opportunités de l'environnement avec le potentiel de l'entreprise et faire apparaitre
des avantages concurrentiels et des alternatives stratégiques.
• Choisir la stratégie et la décliner en politiques au sein de chaque fonction.
B- La distinction Business/Corporate
La démarche proposée par le modèle LCAG se complexifie à partir du moment où l'entreprise est
positionnée sur plusieurs domaines d'activité stratégiques, ce qui correspond surtout aux grandes
entreprises. La démarche s'inscrit alors à deux niveaux.
Théoriquement, dans les grandes entreprises, la démarche s'établit selon les 7 étapes suivantes. Mais
là encore, la réalité est souvent plus complexe :
1 Définition des DAS présents et futurs de l'entreprise sur lesquels l'analyse va porter.
2 Analyse SWOT au niveau de chaque DAS.
Analyse SWOT de l'ensemble des activités et fonctions de l'entreprise et de son
3
macro-environnement.
4 Définition d'une stratégie générale d'entreprise ou de groupe (corporatestrategy).
5 Définition d'une stratégie concurrentielle pour chaque DAS (business strategy).
6 Déclinaison des stratégies en plans opérationnels.
7 Mise en œuvre et évaluation des plans.
A chaque type de stratégie correspondent des alternatives stratégiques spécifiques (voir les fiches de
synthèse sur les alternatives stratégiques).
La mission d'une organisation publique est de satisfaire l'intérêt général et de mettre en valeur les
ressources locales. Au vu de ces particularités, la démarche stratégique diffère quelque peu de celle
des organisations marchandes. On peut proposer un modèle simplifié de démarche stratégique. Là
encore, la réalité est parfois plus complexe.
Un DAS présente un attrait stratégique lorsque les produits existants sont en phase de démarrage ou
de croissance ou que le renouvellement des produits est fréquent. A l'inverse, le DAS est moins
attrayant lorsque le produit est en phase de maturité ou de déclin. Plusieurs critères d'évaluation de
l'attractivité d'un DAS sont proposés par F. Paris dans son ouvrage Mission stratégique de l'équipe
dirigeante (Dunod, 1980):
Ces questions sont un préalable à la définition d'une stratégie de groupe ou corponstrategy (voir
fiche 25).
B- La mesure de l'intensité concurrentielle du DAS
Porter propose d'analyser cinq forces concurrentielles pour déterminer l'intérêt d'un DAS:
Plus les forces concurrentielles sont vives, moins le secteur est attractif.
• Les ressources technologiques : c'est l'ensemble des connaissances scientifiques, qui associées à
des techniques qu'il faut maitriser, permettent de créer des produits.
• Les ressources humaines : c'est un ensemble de compétences qui évolue avec l'expérience et les
connaissances accumulées.
• Les ressources financières : c'est l'ensemble des moyens nécessaires à la réalisation
d'investissements à long terme ou de dépenses de court terme.
• Les ressources organisationnelles : c'est l'ensemble des modes de coordination et de
communication de l'organisation
La force de l'organisation réside dans sa capacité à combiner ses ressources pour créer de la valeur.
Elle recherche la meilleure allocation de ses moyens en optimisant sa chaine de valeur. Elle doit
également rechercher à améliorer ses ressources. Le diagnostic du DAS aboutit à la détermination de
compétences distinctives qui, mises en relation avec le DAS sur lequel l'entreprise se situe fait
apparaitre des facteurs clés de succès. Le diagnostic SWOT fait une synthèse au niveau corporate et
business des forces de l'entreprise et des opportunités de l'environnement. L'entreprise en déduit les
alternatives stratégiques qui lui seront profitables.
Fiche 4
L'organisation procède à une analyse de son macro-environnement. Elle identifie les tendances
structurelles et les facteurs globaux qui peuvent avoir un impact sur sa performance. Le macro-
environnement peut être analysé autour de six catégories : politique, économique, social,
technologique, écologique et légal. Ces rubriques sont rassemblées sous l'acronyme PESTEL.
L'organisation procède à une analyse des forces et des faiblesses de l'ensemble de ses DAS. À ce
niveau, le diagnostic doit permettre de relever si l'organisation tire un avantage concurrentiel de la
composition de son portefeuille d'activités. Le diagnostic porte essentiellement sur deux points :
A- Le diagnostic financier
L'objectif est de vérifier que la structure permet la souplesse et l'adaptation qu'exigerait une nouvelle
stratégie. Cela suppose souvent un audit des différentes fonctions et des processus transversaux.
À l'inverse, parfois, la structure est d'une lourdeur telle qu'elle ne permet pas d'évoluer vers d'autres
modes de fonctionnement. Les responsables envisagent alors de revoir les mécanismes de
coordination qui lient les activités ou de reconfigurer totalement l'organisation (reengineering)
Une synthèse FFOM de ces diagnostics est élaborée pour faire ressortir les forces et les faiblesses de
l'organisation en rapport avec les opportunités et les menaces de l'environnement.
FICHE 5
Dans le contrôle, les intervenants utilisent le plus souvent des tableaux de bord pour accomplir leur
mission. Ces tableaux de bord font ressortir des indicateurs de performance. Leur mesure permet de
comparer les résultats obtenus aux objectifs fixés et d'en déduire les mesures correctives à mettre en
œuvre. En revanche, la phase d'audit se conclut par un rapport d'audit qui préconise des mesures à
prendre par rapport au constat d'un existant.
La veille stratégique consiste à recueillir de l'environnement une information pertinente et utile qui
permette ensuite à l'organisation de faire un choix sur la stratégie qu'elle souhaite adopter. Elle
suppose de se doter d'un système d'information efficace. La veille peut prendre plusieurs formes.
L'environnement se compose principalement de quatre éléments. Chaque élément fait ressortir le
besoin d'une veille spécifique.
Eléments de
Forme de veille stratégique
l'environnement
La veille juridique:
Les lois et
Quelles sont les règles applicables en matière de droit commercial, fiscal, social
règlements
? Comment évoluent-elles?
La veille technologique:
Les évolutions De quelles technologies la concurrence dispose-t-elle ? Existe-t-il des
technologiques technologies susceptibles d'intéresser l'activité de l'organisation ? Quels brevets
sont déposés ?
La veille commerciale ou mercatique :
Les besoins des
Comment les goûts des consommateurs/les besoins des acheteurs évoluent-ils ?
consommateurs
L'offre proposée permet-elle de les satisfaire ?
La veille concurrentielle:
La concurrence
Quels sont les concurrents de l'organisation ? Quelle est leur stratégie ?
sur le marché
Comment l'organisation peut-elle se positionner par rapport à cette stratégie ?
Dans chaque type de veille, l'organisation doit être en mesure d'acquérir l'information et d'en tirer un
avantage.
III. Le benchmarking
« Le benchmarking ou étalonnage est une technique utilisée pour mesurer la performance d'une ou
plusieurs activités de l'entreprise en la comparant avec celle des meilleurs dans le secteur ou dans les
autres industries.
Le benchmarking s'apparente à une veille concurrentielle doublée d'une volonté affichée d'appliquer
dans l'organisation ce qui marche le mieux chez les autres » (Marie-Agnès Morsain, Dictionnaire du
management stratégique, Belin, 1998).
Une telle démarche peut amener l'organisation à recouper ses informations pour ne pas tomber dans
la désinformation et les fausses rumeurs. La circulation de ces « mauvaises » informations fait aussi
partie du jeu de l'intelligence économique.
FICHE 6
Afin d'être plus rentable et plus compétitive que ses concurrents, l'entreprise concentre ses efforts
sur un segment stratégique.
Cette stratégie est d'autant plus intéressante que le DAS est en phase de croissance. Le risque d'une
telle stratégie est de créer une dépendance par rapport au DAS visé. Si ce dernier vient à péricliter,
l'organisation n'aura pas le moyen de se reconvertir facilement. C'est pourquoi, rapidement, une
entreprise qui se développe doit penser à diversifier ses activités.
Les stratégies dites « corporate » correspondent surtout aux stratégies développées par des
entreprises multi activités. Elles supposent des compétences dans la gestion équilibrée d'un
portefeuille d'activités.
La matrice du Boston Consulting Group (BCG) est un bon outil d'analyse du portefeuille d'activités.
Elle met en évidence les attraits des DAS les uns par rapport aux autres à travers deux critères :
Faible
Part de
marché
Élevé relative Faible
NB: l'utilisation de cette matrice en stratégie d'entreprise s'est réduite du fait de la tendance actuelle
au recentrage mais elle reste utilisée en marketing stratégique.
FICHE 7
L'enjeu pour l'entreprise est donc de trouver la stratégie qui lui permette d'exploiter un avantage
concurrentiel.
Ajoutons que posséder un avantage concurrentiel ne suffit pas. Encore faut-il que celui-ci soit
durable pour assurer la pérennité de l'entreprise sur le DAS. C'est pourquoi l'entreprise doit
rechercher sans cesse des moyens de réduire ses coûts, améliorer la qualité de ses produits et
innover pour satisfaire de nouveaux besoins afin de conserver l'avantage qu'elle a pu acquérir à un
moment donné. Plus son avantage concurrentiel repose sur des compétences ou des technologies
difficilement imitables ou transférables, plus sa pérennité est assurée.
FICHE 8
Avantage Inconvénient
La croissance interne augmente les capacités de L'organisation doit être capable d'acquérir par
production et de commercialisation de elle-même les capacités dont elle a besoin.
l'organisation, Elle est idéale lorsque le marché
est en phase de croissance.
La croissance interne développe la cohérence Le processus d'acquisition est lent.
de l'organisation et forge sa culture.
Avantage Inconvénient
La croissance externe permet d'acquérir plus Des problèmes managériaux se posent quant à
rapidement une technologie ou une compétence que l'intégration des salariés qui faisaient partie de
l'organisation ne possède pas. l'organisation rachetée.
Le processus d'acquisition est rapide.
Sur un même DAS, la croissance externe neutralise un L'organisation doit étudier le marché pour
concurrent et n'augmente pas la production globale du repérer une organisation cible å racheter. Elle
marché. La surcapacité est évitée. Elle est idéale n'existe pas forcément.
lorsque le marché est en phase de maturité,
Afin de concilier les avantages de chacun des types de croissance, les organisations ont recours de
plus en plus à une voie intermédiaire.
La croissance conjointe consiste à acquérir une compétence ou une technologie selon le prin- cipe
du donnant-donnant (relation Win Win). Elle suppose donc un partage ou un échange.
B. Garrette et P. Dussauge proposent une typologie des alliances entre firmes concurrentes.
Le développement à l'international
Avantage Inconvénient
Conquète de nouveaux marchés ou le Si les barrières à l'entrée sont acceptables pour
prolongement d'un produit national en fin de l'organisation, elles le sont pour ses
vie. concurrents.
Réduction des coûts, notamment ceux de la Chọc des cultures et des langues, il faut un
main-d'oeuvre. temps d'adaptation.
Développement à l'international d'un avantage Les risques restent élevés : les structures
concurrentiel qui a fait ses preuves au niveau économiques, politiques ne sont pas les mêmes
national. qu'au niveau national.
Répartition des risques entre les pays. Difficulté de gestion du temps et des distances
sur la planète, Les TIC permettent toutefois de
Présence au niveau international pour devancer
réduire cet inconvénient.
ou égaler les concurrents.
Possibilité de rechercher un partenaire, une Un avantage concurrentiel tiré des
entité à racheter quand l'entreprise n'en trouve caractéristiques locales est rarement durable. Il
pas sur le territoire national. attire les concurrents. Exemple : implantation
sur le marché chinois ou indien.
L'implantation à l'étranger n'est pas immédiate. Elle exige de passer par plusieurs étapes selon le
degré d'internationalisation souhaité :
L'exportation - Le produit est fabriqué au niveau national puis transporté et distribué
par un client étranger. Il subit les barrières douanières.
- Le produit est fabriqué au niveau national, il est ensuite vendu par un
L'association
commerçant local via un contrat d'association (franchise, licence...). Il
subit aussi les barrières douanières.
L'implantation - L'entreprise dispose de sa propre force de vente locale, de son propre
commerciale réseau de distribution. Elle fabrique encore au niveau national. Elle
subit encore les barrières douanières
Les Etats ont conscience des risques encourus par les entreprises qui se lancent à l'international mais
ont également conscience des atouts économiques qu'ils peuvent en retirer. C'est pourquoi certains
encouragent le développement du commerce à travers des zones de libre-échange où les barrières
douanières sont abaissées voire suppri- mées. L'identification de ces zones entre dans le diagnostic
macro-environnemental des grandes entreprises.
D'autres organismes facilitent le recouvrement des créances des exportateurs auprès de leurs
débiteurs. Il peut s'agir de banques ou d'organismes spécialisés tels que la COFACE (Compagnie
française d'assurance pour le commerce extérieur).
IV. Vers la globalisation
Sur la route vers la globalisation, la difficulté consiste à rechercher des synergies et des économies
au niveau global tout en s'adaptant aux spécificités locales de chaque pays. Cette démarche est
résumée sous le vocable « global », contraction de « think global and act local : penser global et agir
localement.