Cour gm18 PDF
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Cours et Exercices de
Filtration des Fluides Pétroliers
Par
Mourad GARECHE
Docteur ès Sciences
Maitre de Conférences à l’Université M’Hamed Bougara de Boumerdes
Boumerdes 2018
« …Lorsque vous pouvez mesurer ce dont vous parlez et l’exprimer en chiffre, vous en connaissez
quelque chose ; mais lorsque vous ne pouvez l’exprimer en chiffres, votre connaissance en est
superficielle et insatisfaisante, ce peut être le début de la connaissance, mais vos idées ont à peine
atteint l’état de science, quel qu’en soit le sujet. »
Lord KELVIN
(Traduction libre, citation tirée de J.C. Davis, 1973, Statistics and data analysis in geology)
« C’est uniquement en possédant une compréhension complète de la physique qu’un ingénieur peut
espérer apprécier et résoudre des problèmes complexes d’ingénierie des réservoirs d’une manière
pratique. »
L.P. DAKE
Bien que les premières études concernant les écoulements aient porté sur la filtration de l’eau par des
couches de sable, se sont en fait les problèmes posés par l’exploitation des gisements de pétrole qui
ont suscité pratiquement tous les nombreux travaux récents sur les écoulements de fluides mono et
polyphasique dans les milieux poreux.
Pour exploiter convenablement un gisement de pétrole, de gaz naturel ou encore une roche aquifère, il
faut connaître aussi bien que possible les caractéristiques intrinsèques des roches qui renferment ces
ressources. Leur capacité de stockage (c’est-à-dire la porosité), leur aptitude à laisser circuler les
fluides (c’est-à-dire la perméabilité) ainsi que les équations de la physique régissant le mouvement de
ce fluide en place dans la roche pour l’acheminer du fond du réservoir à la surface.
Ce document est un ouvrage de Filtration des Fluides Pétroliers. Il s’adresse aux licences 3 de la
spécialité Génie Pétrolier et Gazier : Production des Hydrocarbures et du réservoir engineering. Il
constitue une synthèse succincte de quelques travaux collectés sur plusieurs ouvrages (voir références
bibliographiques) permettant aux étudiants de mieux assimiler cette matière qui s’avère un peu
complexe surtout s’agissant des écoulements à travers les milieux poreux qui peuvent aussi être le
siège de phénomènes supplémentaires tel que la capillarité favorable dans les milieux divisés de l’ordre
d’échelle microscopique.
Ce polycopié est élaboré en sept chapitres de cours suivi par une série d’exercices avec corrigé
permettant ainsi à l’étudiant de mieux comprendre cette discipline.
Ce document n’a pas la prétention de rentrer en compétition avec d’autres livres dont certains sont
excellents (voir bibliographie) mais malheureusement, ne sont pas toujours disponible. Et même si cette
disponibilité lui sera assurée, ne dit-on pas : ‘’ abondance des biens ne nuit pas ‘’.
Le lecteur comprendra que mon souhait est que ce présent polycopié puisse lui apporter quelques
notions pour pouvoir formuler et résoudre certains problèmes de filtration des fluides pétroliers
monophasique et polyphasique en milieux poreux (gisement d’hydrocarbures).
Enfin, je souhaite très vivement recevoir des lecteurs les remarques et les critiques qui me permettront
d’améliorer le contenu de cet ouvrage.
Mourad GARECHE.
Table des Matières
Introduction…………………………………………………………………………… 1
Dans le catalogue des milieux divisés, les milieux poreux désignent des matériaux pour lesquels
la phase solide, fortement imbriquée avec la phase fluide est fixe. On trouve de nombreux
matériaux naturels dans cette catégorie : les sols, les couches sédimentaires, la plupart des
roches, ainsi que certains matériaux vivants. Certains matériaux artificiels requièrent d’être
poreux soit dans le processus de fabrication soit dans leur finalité pour jouer un rôle de filtre ou
apporter des propriétés macroscopiques particulières (conductivité thermique par exemple).
D’une manière générale, les milieux poreux sont définis par deux critères :
• Le matériau doit contenir de petits espaces vides, appelé pores, délimités par une matrice
solide.
• Le matériau doit être perméable à un écoulement de fluide (gaz ou liquide).
Des deux critères renvoient à deux caractéristiques essentielles d’un milieu poreux :
La porosité - la fraction de vide et la perméabilité – qui indique l’aptitude d’un milieu poreux à être
traversé par un écoulement. Ces deux quantités sont des variables macroscopiques, estimés sur
un volume contenant de nombreuses entités microscopiques composant le matériau : les pores.
Les problèmes d’écoulements de fluides dans les milieux poreux se posent à propos de
deux types d’application : mouvements de l’eau dans les nappes souterraines aquifères et
extraction du pétrole des gisements d’hydrocarbures.
Bien que les premières études concernant ces écoulements aient porté sur la filtration de
l’eau par des couches de sable, se sont en fait les problèmes posés par l’exploitation des
gisements de pétrole qui ont suscité pratiquement tous les nombreux travaux récents sur les
écoulements de fluides mono et poly phasique dans les milieux poreux.
La mécanique des fluides dans les milieux poreux est une branche particulière de la
physique; elle repose donc, comme telle sur l’observation des faits. Ce support expérimental
devrait permettre de relier correctement entre elles les divers grandeurs dont on a été amené a
concevoir l’existence, mais la comme ailleurs, l’interprétation des faits est souvent imparfaite et
l’image que nous en retenons est toujours plus ou moins déformée : quand en face d’un
problème, on croit disposer d’un tout cohérant, on a en réalité le plus souvent schématisé ses
données physiques et plus ou moins idéalisé ses lois de fonctionnement.
L’étude expérimentale de la mécanique des fluides dans les milieux poreux présente des
difficultés particulières. Elle porte en effet, dans ces applications sur des systèmes en général
très étendus (10, 100,1000 km2 pour les gisements d’hydrocarbures et bien d’avantage encore
pour les nappes d’eau). Cette extension superficielle favorise de larges variations dans les
propriétés des roches et parfois aussi dans celle des fluides. On peut donc s’attendre à n’avoir à
faire qu’à des systèmes à caractéristiques variées, et toute schématisation qui négligerait d’en
tenir compte serait inadéquate.
Pour exploiter convenablement un gisement de pétrole, de gaz naturel ou encore une roche
aquifère, il faut connaître aussi bien que possible les caractéristiques intrinsèques des roches qui
renferment ces ressources. Leur capacité de stockage (c’est-à-dire la porosité), leur aptitude à
laisser circuler les fluides (c’est-à-dire la perméabilité) ainsi que les méthodes utilisées pour
mesurer l’une et l’autre sont des informations primordiales à réunir et à étudier pour décrire le
réservoir.
Dans le cadre de ses expérimentations pour améliorer la qualité des filtres utilisés à la
purification des eaux d’alimentation de la ville de Dijon en France, Henry Darcy fut le premier à
observer en 1856, la relation entre le débit à travers le sable et la perte de charge qui lui était
associée; en exprimant sa propre loi appelée « loi de filtration linéaire ».
1
Chapitre 1
Les roches poreuses peuvent contenir des hydrocarbures. La fig. 1.2 montre qu’un tel
réservoir peut contenir de l’eau, du pétrole et du gaz, avec des couches de mélanges
intermédiaires. C’est pourquoi la compréhension des écoulements multiphasiques est très
importante pour l’industrie de l’extraction pétrolière.
2
La porosité des roches est très variable selon les conditions de température et de pression
lors de la formation et de l’évolution géologique. Les roches denses comme le granit ont des
porosités inférieures à 2%. Au contraire, les roches volcaniques formées à la surface (faible
pression) ont des porosités élevées à cause des processus de dégazage associé au
refroidissement. Certaines roches atteignent ainsi une porosité de 60%. Les roches
sédimentaires se sont formées à partir d’agglomération de grains cimentés entre eux. Les shistes
argileux ont une porosité de l’ordre de 10 à 25%. Le grès formé en général de grains de quartz a
une porosité qui dépend fortement du matériau de cimentation des grains (entre 10 à 45%). De
plus, la compaction géologique peut réduire considérablement la porosité: la fig. 1.3 montre les
différentes coupes d’échantillons de grès poreux prélevés dans un même forage mais à des
profondeurs différentes. On remarque que la porosité diminue avec la profondeur de forage.
Lors de la fabrication des bétons et des ciments, une certaine porosité est nécessaire pour
permettre un séchage lent et progressif et l’obtention d’un matériau robuste. Parfois, la porosité
fine est complétée par un réseau de fractures qui fragilise le béton. La porosité d’un bon béton
est comprise entre 6 et 10%. Le contrôle de la porosité et la structure poreuse joue un grand rôle
dans l’industrie du papier. Selon les méthodes de fabrication, on peut obtenir un papier filtre très
absorbant avec une porosité de 80%, ou au contraire un papier très serré et transparent (le
papier calque) avec une porosité de 0.
2- Description géométrique
Les milieux poreux ont une géométrie complexe. Pour illustration, la fig. 1.4 montre l’espace des
pores d’un grès de la mer du nord, obtenu par des mesures tomographiques.
3
Figure 1.4- Espace des pores d'un grès de la mer du Nord (données Statoil).
2.1- La granulométrie
Un sol poreux est caractérisé par sa courbe granulométrique. En abscisse est portée les
diamètres des grains, en ordonnée est portée le pourcentage en poids des grains.
L’analyse granulométrique se fait en général par tamisage à sec d’un échantillon de terrain au
moyen d’une série de tamis à mailles différentes. Pour les particules très fine, on opère alors par
lévigation qui est une méthode dont le principe est basé sur la formule de Stokes, donnant la
vitesse de chute de la particule en fonction de son diamètre dans un liquide.
v = (1/18μ) [δ – w] d2
2.2- La porosité
β = V p /V
V = Vp + Vg
V p : volume total des pores ou des vides
V g : volume total des grains
V : volume total apparent du milieu poreux
Qui varie donc de 0 (solide plein) et 1 (volume complètement vide). Ce paramètre de porosité
est complémentaire de la fraction volumique φ telle que : φ + β = 1
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En mécanique des sols, on utilise fréquemment la notion d’indice des vides définit par : Θ = V p /V g
Θ = β/(1-β)
Par la suite, nous serons amenés à distinguer deux porosités différentes : la porosité
géométrique (définie ci-dessus) et la porosité effective, dont la valeur est plus faible. En effet, il
arrive que la saturation d’un terrain ne soit pas complète. La porosité effective correspond alors,
au produit de la porosité géométrique et du degré de saturation.
• Porosité effective : ε = β σ
• Degré de saturation : σ = V l /V p
2.3- La transparence
La définition de la porosité est une définition tridimensionnelle. Elle peut être transposée à un
rapport de surface. En effet, une coupe d’un échantillon poreux (un exemple est donné sur la fig.
1.5) montre une surface composée de deux phases.
60°
β’ = 1 – [π/(4 sinα)]
Les deux formules précédentes montrent que la porosité et la transparence de la roche fictive
ne dépend du diamètre des sphères constituant cette roche. Elles sont en fonction du degré de
compacité de l’entassement déterminé par l’angle α.
La grande surface de la matrice solide est une caractéristique des milieux poreux. A partir d’un
échantillon de volume V, on peut définir par S i la surface interne des pores. L’aire spécifique d’un
poreux est définie comme une dimension de l’inverse d’une longueur :
A s = S i /V
La porosité et l’aire spécifique sont des propriétés macroscopiques pour le matériau poreux.
Mais, d’autres paramètres peuvent être importants au niveau microscopique, en particulier quand
un fluide circule dans l’espace des pores.
On peut citer la connectivité, qui caractérise le nombre de voisins pour un pore, la présence
de bras morts (pores bouchés), ou encore la topologie du volume des pores. Le désordre
géométrique est un caractère essentiel des milieux poreux. Cela empêche toute trajectoire en
ligne droite incluse dans le volume des pores. On peut alors définir une tortuosité, qui représente
le caractère non rectiligne des trajectoires.
Quelques réflexions sur l’application de cette notion au milieu terre, montre qu’elle est étroitement
liée à l’échelle du plus petit volume élémentaire considéré. Ainsi par exemple, un massif de sable
dont les grains les plus gros ont un diamètre de l’ordre du millimètre ne pourra certainement pas
être homogène à l’échelle du millimètre cube. Par contre, il le sera à l’échelle du décimètre cube.
Dire d’un terrain perméable est homogène équivaut à dire qu’il présente en tous points dans
une direction donnée la même résistance hydraulique à la filtration. Si de plus, cette résistance
est la même quelque soit la direction, le terrain est dit isotrope. Dans le cas contraire, il est
anisotrope. Dans son comportement par rapport à l’écoulement souterrain, un terrain a donc des
propriétés géométriques qui se traduisent par les notions d’isotrope et anisotropie.
Pour que les formules trouvées pour la roche fictive soient applicables aux roches réelles, il faut
choisir une dimension correspondant à la sphère du modèle de la roche fictive, et qui remplira la
condition suivante : la résistance hydraulique à l’écoulement filtrant par la roche fictive doit être la
même que la résistance hydraulique opposée par la roche réelle.
Le diamètre des sphères constitutives de la roche fictive satisfaisant à cette condition sera
appelé diamètre effectif « d ef ». Le passage de la roche fictive à la roche réelle consiste dans la
détermination du diamètre effectif.
On détermine le diamètre effectif, en effectuant une analyse mécanique qui donne les
caractéristiques par groupes de composition de la roche et indique le pourcentage de chaque
fraction (courbe granulométrique).
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Il existe plusieurs procédés pour déterminer le diamètre effectif, mais nous n’exposeront que
deux :
- Procédé du poids de la particule moyenne où l’on emploie la formule suivante :
d ef = [ ∑n i d i 3/∑n i ]1/3
Avec d i : diamètre moyen des particules de n’importe qu’elle fraction et n i : nombre de grain de
n’importe qu’elle fraction.
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Chapitre 2
Phénomènes de capillarité
1- Tension superficielle
On peut dire que sur la surface d’un liquide en équilibre s’exerce des forces dites : tension
superficielles, d’origine moléculaire. La force tension superficielle est perpendiculaire à l’élément
de longueur dL. Elle ne dépend donc que du liquide et de la longueur de l’élément d’où la loi de
force tension superficielle est :
dF = σ dL
Ou σ [N/m] est appelée tension superficielle dans le cas d’une interface liquide/gaz et tension
interfaciale dans le cas d’une interface entre deux liquides non miscibles.
L’expérience montre que pour augmenter la L
surface d’une interface entre deux fluides d’une
quantité dS, il faut fournir une énergie
barreau
proportionnelle à dS.
mobile
dW= σ dS dL
qui soit égale au travail nécessaire pour augmenter les deux surfaces du film d’une quantité
dS= L dL où L est la longueur du barreau.
dW= 2 σ L dL
2- Notion de mouillabilité
L’expérience montre que le phénomène de mouillement peut être clarifié en considérant une
goutte de liquide sur une lame de verre propre sèche et horizontale, voir fig. 2.
On observe que les interfaces liquide-solide, liquide-gaz et solide-gaz se réarrangent jusqu’à
l’équilibre des trois tensions superficielles en jeu, dF 1 , dF 2 et dF 3 . La goutte prend alors une
forme qui dépend de la nature des 2 fluides et du solide.
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Goutte
Goutte dF 1 (liquide non mouillant)
(liquide mouillant)
θ θ dF 1
lame de
verre dF 2 dF 3 dF 2 dF 3
Figure 2.2- Comportement d’une goutte de liquide sur une lame de verre.
Déterminons l’angle θ définit par les interfaces liquide-gaz et liquide-solide, en écrivant l’équilibre
de la molécule de liquide soit :
→ → → →
dF1 + dF2 + dF3 = 0
La projection suivant l’horizontale donne :
dF 1 cos θ + dF 2 - dF 3 = 0
3- Applications
Dans les tubes capillaires, la déformation de la surface libre des liquides due aux forces de
tension superficielles peut se traduire par l’apparition d’une pression complémentaire P c sous ces
surfaces. Cette pression dépend du liquide considéré, du gaz avec lequel il est en contact et du
rayon de courbure moyen R moy de la surface de séparation liquide – gaz.
P0 P0
ménisque
concave c
h ménisque
P0 convexe P0
eau mercure c h’
(liquide mouillant) (liquide non mouillant)
En équilibrant les forces de tension superficielles et de pression on aura sur la surface de forme
sphérique :
P c π R2 moy = 2π R moy σ
P c = 2 σ/ R moy
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Remarque: Si le gaz n’est pas l’air atmosphérique on aura
Lorsque le rayon intérieur r d’un tube capillaire est inférieur à 1 mm environ, l’expérience montre
que le liquide monte ou descend dans le tube quant il est partiellement plongé dans un liquide.
F 1 =F 2 = P 0 π r2
Mg = π r2ρgh h
F ts = 2π r σ cos θ P0
Remarque:
La valeur positive de h correspond à une ascension liquide
La valeur négative de h correspond à une descente liquide
La loi de Jurin permet de déterminer les tensions superficielles des liquides, leurs mouillabilités et
les diamètres des tubes capillaires.
dW= (P i - P e ) dV = (P i - P e ) 4πr2 dr
Ce travail va aussi servir à accroître la surface de l’interface d’une quantité dS tel que :
dW= σ dS = σ 8πr dr
On obtient alors une relation :
P i - P e = 2 σ /r
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Cette relation est une forme particulière de la loi de Laplace qui pour une surface de séparation
quelconque entre deux fluides s’écrit :
P i - P e = σ (1/r i + 1/r e )
Remarque :
Pour une bulle d’air (bulle de savon), elle présente deux interfaces liquide-gaz. Ainsi, on aura un
facteur 4 qui apparaîtra dans la loi de Laplace :
P i - P e = 4 σ /r
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Chapitre 3
Un problème de mécanique de fluide est résolu si l’on connaît en tout points de l’espace
intéressé et à chaque instant la pression P dans le fluide, la masse volumique ρ et les
composantes de sa vitesse u, v, w dans le système de variable Eulérien.
Pour les connaître nous allons écrire sous la forme propre au milieu poreux un certain
nombre d’équations traduisant les principes fondamentaux de la mécanique.
Nous retrouverons ainsi:
• Le principe de la conservation de masse.
• Le principe de la conservation du mouvement.
• L’équation d’état du fluide sujet au mouvement.
• La loi thermodynamique d’évolution du fluide.
Soit un milieu poreux, dans le fluide en mouvement de forme parallélépipède dx, dy, dz.
Soit dm la variation masse de fluide contenue dans le parallélépipède. Au cours d’intervalle de
temps dt, nous exprimons dm comme la somme algébrique des entrées et sorties du fluide à
travers les différentes faces.
y
D C
τ xy (y+dy) v0
A P(x+dx)
C’
P(x)
B’
A’ τ xy (y)
x
∂/∂t (ρ dx dy dz) = [(ρu) x – (ρu) x+dx ] dy dz + [(ρv) y – (ρv) y+dy ] dx dz + [(ρw) z – (ρw) z + dz ] dx dy
∂/∂t (ρ dx dy dz) = - ∂/∂x(ρu) dx dy dz - ∂/∂y (ρv) dx dy dz - ∂/∂z (ρw) dx dy dz
On divise par dx dy dz
D’où ∂ρ/∂t + ∂/∂x (ρu) + ∂/∂y (ρv) + ∂/∂z (ρw) = 0
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2- Le principe de la conservation du mouvement
La généralisation de cette équation aux écoulement tridimensionnels est obtenue d’une part
en remplaçant la dérivée de v par rapport à la coordonnée de l’espace par le Laplacien de v et
d’autre part, en écrivant l’équation (*) pour chacune des coordonnées des composantes du
vecteur vitesse.
On retrouve ainsi les équations de Navier-Stokes pour l’écoulement d’un fluide Newtonien
incompressible.
ρ dv/dt = - grad P + μ ∆v + ρg
La résolution d’un problème de mécanique des fluides nécessite outre l’intégration des
équations du mouvement, la connaissance des conditions initiales et aux limites.
Les conditions initiales se résument à la connaissance du champ des fonctions v i , P, ρ à l’instant
t=0.
Les conditions aux limites sont de deux types :
v fluide1 = v fluide2
[μ ∂u/∂y] fluide1 = [μ ∂u/∂y] fluide2
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3- L’équation d’état du fluide et la loi thermodynamique d’évolution.
Les deux équations ci-dessus représentent une équation à l’égard de nos 5 inconnues pour 5
équations.
Nous adoptons une équation d’état restreinte à l’isothermie de la forme:
Avec b = M/ZRT
M étant la masse moléculaire, Z est le facteur de compressibilité et R = 8, 315 107 dans C.G.S
L’extrême division du milieu poreux et son énorme capacité calorifique font que les écoulements
sont pratiquement toujours isothermes, prouvé d’ailleurs par les mesures de température
effectuées dans les sondages au cours de l’exploitation de certains gisements. Par contre,
l’écriture de l’équation de continuité subira quelques modifications.
Reprenons le parallélépipède dx dy dz, mais cette fois-ci non plus dans le fluide, mais dans le
milieu poreux.
Si les dimensions dx, dy, dz sont d’un ordre de grandeur supérieur à celui de la dimension
des pores, nous concevons l’existence d’une vitesse moyenne sous réserve que le milieu poreux
soit macroscopiquement homogène et isotrope, et nous aurons :
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et donc : du/dt = 0, dv/dt = 0 et dw/dt = 0
Comme le mouvement est permanent et parallèle à l’axe 0X, l’équation de continuité devient
alors : ∂u/∂x = 0
La pression est fonction de la seule abscisse x et on peut écrire: dP/dx = μ (d2u/dy2 + d2u/dz2)
Précisons les conditions aux limites :
Dans ce cas la vitesse ne dépend que de z, d’où l’équation est remplacée par :
dp/dx = μ (d2u/dz2)
Comme x et z sont deux variables indépendantes, et pour s’assurer de l’égalité, il faudra que les
2 termes soient égaux à la même constante :
x = 0 → P = P1 et x = L → P = P 2
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D’où P(x) = P 1 – [(P 1 – P 2 )/L] . x
e/2
q = 2 ∫0 b u ( z ) dz
q = b e e2/(12 μ) (P 1 – P 2 )/L
-Si n fissures existe sur une hauteur h de terrain par ailleurs compact.
La porosité est donc : ß = n e b/(h b) = ne/h
Et un débit Q = n q
Même conclusion que précédemment sauf que le coefficient de proportionnalité est ß r2/8 au lieu
de ße2/12.
Ces résultats suggèrent que pour une tranche de milieu poreux quelconque de section S
traversée normalement à la section par un fluide incompressible de viscosité μ sous l’effet d’un
gradient de pression dP/dx aura un débit q tel que :
Ce résultat n’est autre que celui auquel ont conduit les expériences de Darcy.
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Chapitre 4
1- Expérience du perméamétre
P0
Q
L Surface libre d’eau
Eau ∆H P0
La vitesse apparente de filtration définie par v = Q/S, ne représente pas la véritable vitesse de
l’eau dans les petits tubes capillaires entre les particules de sable.
Dans la figure 4.1, nous avons l’écoulement d’un liquide (eau) à travers un milieu poreux
(sable) du réservoir supérieur vers le réservoir inférieur par gravitation. Le liquide remonte dans
les tubes manométriques à des niveaux décroissants qui s’alignent sur une droite (ligne
pièzométrique). Si la sable est assez fin, l’expérience montre que le débit de l’appareil
(perméamètre) est proportionnel à la pente de cette droite, tant que celle-ci ne soit pas trop forte.
Q = a ΔH/L
J : pente hydraulique
K f : Constante qui dépend du milieu poreux et le liquide filtrant. Elle est définie par Porchet (1935)
comme une vitesse de filtration par unité de pente hydraulique et souvent designée par le
coefficient de filtration.
ΔH : perte de charge linéaire donnée par : ΔH = H 1 – H 2
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H 1 = P 1 /ρg + z 1
H 2 = P 2 /ρg + z 2
En négligeant les termes de vitesses (v2/2g) à cause de la très faible vitesse d’écoulement.
Dans le cas d’une couche horizontale, ( Δz = 0), la loi de Darcy s’écrit :
v = (K f /ρg) ΔP/L
La loi Darcy ou loi de filtration linéaire, traduit la proportionnalité entre la vitesse de filtration, le
gradient de pression sous les conditions suivantes :
• Le milieu poreux est constitué de grains fins ou que les canalicules soient assez étroites.
• Le gradient de vitesse ou le gradient de pression soit faible
Des travaux analytiques ont été entreprit pour confirmer la validité de la loi de Darcy établit
expérimentalement. En effet, Slichter étudia le mouvement des filets de fluide élémentaires entre
les sphères de la roche fictive et déduit la formule suivante :
β '2 d ef2 ∆P
v=
96(1 − β ) µ L
D’autre formules ont été proposées, elle ne différent que par le terme :
β '2
γ= = f (β )
96(1 − β )
Ainsi par la généralisation des différentes formules exprimant la proportionnalité entre la vitesse
de filtration et la grandeur ΔP/L on aura :
d ef2 ∆P
v = γ (β , ε )
µ L
Où γ est un facteur qui dépend du milieu poreux (particules constitutives) et de la rugosité de la
surface des milieux poreux et ε la rugosité du milieu poreux.
K = d ef 2 γ (β,ε)
K ∆P
En partant de la notation précédente, la vitesse de filtration sera : v=
µ L
Nous pouvons obtenir la relation existante entre les coefficients de filtration et de perméabilité, en
égalant les équations telles que :
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K Kf
=
µ ρg
En multipliant l’équation de la vitesse de filtration par la section transversale de l’échantillon d’un
milieu poreux, nous obtenons l’expression de la perméabilité.
Qµ L
K=
S ∆P
Elle représente la perméabilité d’un échantillon de 1cm de longueur et de 1 cm2 de section par
laquelle on fait passer un débit de 1 cm3/s de fluide de viscosité dynamique en (cp o ) sous un
gradient de pression ΔP en (atm).
Remarque : Dans le système C.G.S, la perméabilité est exprimée en Darcy, alors que dans le
système M.K.S.A ou (S.I) la perméabilité est exprimée en m2.
3- Equation de Darcy
Reprenant les équations de Navier-Stokes pour l’écoulement isotherme et permanent d’un fluide
incompressible suivant la direction Oz. En conservant la pesanteur, nous aurons :
1/ρ (∂P/∂x) = 0
1/ρ (∂P/∂y) = 0
On voit que la force joue le même rôle que le gradient de pression. L’équation ( dP/dz = μ ∆w) est
transformée en équation (dP/dz + ρg = μ ∆w ).
φ 1 = ρgh 1 + ρgz 1 = ρg H 1
et φ 2 = ρgh 2 + ρgz 2 = ρg H 2 H1 L
z1
et par conséquent h2 2
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4- Conductivité hydraulique d’un milieu poreux stratifié
Q i = K i ∆h i /b i or Q i = Q
D’où Q = K i ∆h i /b i ou alors ∆h i = Q b i /K i
Donc ∆h = ∑ ∆h i = ∑ Q b i /K i = Q ∑ b i /K i
∆H
K1 ∆H 1 b1 K1 Q1
K2 ∆H 2 b2 K2 Q2
L=b
K3 ∆H 3 b3 K3 Q3
K4 ∆H 4 b4 K4 Q4
L
(a) (b)
Fig. 4.3- Conductivité hydraulique équivalente dans un milieu poreux
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5- Transmissivité
Dans une nappe aquifère d’épaisseur b et de longueur L, le débit écoulé suivant la loi Darcy est :
Q = K b l ∆h/L = K b l J.
T=Kb [m2/s]
En transformant la formule du nombre de Reynolds définie pour l’écoulement dans une conduite
cylindrique pour l’adapter aux conditions de filtration à travers la roche parfaite, ensuite passa à
la roche réelle, Pavlovsky proposa la formule du Reynolds.
R e = 1 / (0,75 ß + 0,23) v d ef /ν
D’après l’expérience, le nombre de Reynolds limite dans ce cas est d’environ, R e = 7,5 à 9. Ainsi,
si R e est inférieur à la valeur limite, la loi de Darcy est respectée, par contre, si R e est supérieur
à la valeur limite, la loi de Darcy n’est pas respectée.
D’autres auteurs proposeront des formules tenant compte de la dépendance entre le coefficient
de frottement unitaire λ et le nombre de Reynolds R e .
R e = v d ef /ν
Où ρ est la masse volumique du fluide.
Mais, vu les divers procédés de calculs du d ef cela a entraîné la non commodité de la formule
pour le calcul de R e .
Stchelkatchev fut le premier à proposer une formule de R e commode à utiliser dans les travaux
de prospection et d’exploitation des gisements de pétrole et de gaz en supposant que (ß, ε) ne
dépendent que de la porosité ß et introduira la valeur de d ef dans la formule de Pavlovsky, ce
qui donne :
Plutard, Minsky trouvera une relation liant le coefficient de frottement unitaire et le nombre de
Reynolds de la forme :
λ = d ef 2/(2k R e ) + (c 1 /ß) {d ef /k ½}3
-5 -5
Où c 1 = 5. 10 à 6.10
21
Alors que R e et λ sont donnés par les équations
Remarque: Si on néglige le 2éme terme dans l’équation précédente, on retrouve la loi de Darcy.
La cause de la non validité de la loi de Darcy au-delà d’un certain nombre de Reynolds a été très
discutée. La question que l’on se pose est la suivante: est ce que la violation de la loi de Darcy
dans le milieu poreux est accompagnée d’une perturbation de l’écoulement laminaire ?
En 1933, Les expériences de Lindquist dans le domaine des écoulements de filtration montrent
l’effet des forces d’inertie. En effet, l’écoulement de filtration à travers un milieu poreux formé de
sphères de verre de 27 mm de diamètre permettant d’observer directement la turbulence.
Les lignes de courant observées étant très nettes et stables jusqu’à un nombre de
Reynolds critique de l’ordre de 60, alors que la loi de Darcy se trouvait en défaut à partir du
Reynolds limite R e = 5. Le même essai réalisé sur un milieu poreux formé de grains anguleux
(fig. 4.6) on montré que la turbulence apparaissait à peu pré à la même valeur de R e , mais que
la déviation par rapport à la loi linéaire était plus marquée et se manifestait dés que le Reynolds
limite était supérieur à 2. Ceci correspond donc à une importance plus grande des effets d’inertie.
L’explication théorique de l’action des forces d’inertie est la suivante: les forces de
frottements visqueux qui agissent sur le fluide dépend, ainsi de la répartition des vitesses (τ=µ
du/dy). Or, il est évident que cette répartition est modifiée par l’inertie lorsque la vitesse
augmente. Cette modification correspond à une augmentation des efforts visqueux et partant à
un accroissement de l’énergie dissipée, L’effet d’inertie se fait sentir graduellement, ce qui
explique l’absence de toute singularité dans la courbe des portes de charge (fig. 4.4a).
Finalement, il n y a pas proprement parlé de limite de validité de la loi de Darcy. Cette loi
est une excellente approximation pour les faibles nombres de Reynolds pour lesquelles, l’effet
de force d’inertie est négligeable. Mais, lorsque la vitesse augmente, cette approximation devient
de moins en moins bonne. Le nombre de Reynolds limite est donc mal défini. Il faut le considérer
comme la limite au-delà de laquelle, on commet une erreur supérieure ou égale à un % donné
en admettant la loi de Darcy.
Si la loi de Darcy n’est pas applicable, on utilise des lois non linéaires de filtration. On a parfois
estimé que celle-ci devait être remplacée par des lois non linéaires à un terme ou deux termes de
la forme:
J = a v + b v 2 ou
Ce qui revient à admettre en somme, que le régime cesse d’être laminaire. Il est donc normal que
la validité de la formule de Darcy dépende essentiellement du nombre de Reynolds de
l’écoulement considéré. En particulier, la loi de l’écoulement va dépendre de la vitesse réelle du
liquide dans les interstices capillaires entre les particules du sol (donc de la vitesse apparente et
de la porosité), de la dimension des pores (structure du sol) et de la viscosité (Nature du liquide
et sa température).
Pour les valeurs supérieures de Reynolds, le régime d’écoulement tend à devenir
turbulent et correspond à des lois de type puissance ou polynomiale. La transition entre le régime
laminaire de la loi de Darcy et le régime en pleine turbulence correspondant à une loi de la forme
J=a v2 s’effectue progressivement.
22
Des études expérimentales ont montré en effet, que dans la zone de transition comprise
approximativement entre 4 ≤ R e ≤ 60, les forces d’inertie et les forces de viscosité interviennent
simultanément. On n’observe pas la brusque discontinuité sur les courbes
f(R e )=λ (fig. 4.4b), caractéristique du changement de régime que l’on observe par exemple dans
les conduites. Ceci provient du fait que dans le sol ou dans le milieu poreux homogène,
l’écoulement est sans doute uniforme dans l’ensemble, mais ne l’est pas du tout au niveau des
canalicules entres les particules: les espaces entre les grains constituent en effet, une
succession d’élargissement et de rétrécissement brusques. L’écoulement n’est donc pas
semblable à celui d’un tube de section rectiligne.
En définitive, la loi de Darcy peut être considérée comme valable en première
approximation; mais il ne faut pas perdre de vue, les hypothèses sur lesquelles elle est fondée :
Ecoulement laminaire, unicité du fluide, uniformité, continuité et isotropie du milieu.
(a)
(b)
Figure 4.4- Evolution du coefficient de frottement en fonction du Reynolds.
(a) entre conduite et milieu poreux. (b) : dans un milieu poreux artificiel anguleux et sphérique.
23
8- Effet d’inertie
Pour illustrer la limite de validité de la loi Darcy à cause des effets d’inertie, nous
considérons les résultats de mesures des pertes de pression en fonction des vitesses présentés
sur la figure 4.5.
20 Loi Darcy
15 Courbe expérimentale
10
0 1 2 3 Vitesse v (cm/s)
Ces résultats ont été obtenus à partir d’expériences de l’écoulement horizontal d’eau (pas
d’effets de gravité) à travers un milieu poreux de forme cylindrique de longueur 30 cm et de
diamètre 5 cm, constitué de sable quartz de 3 mm de diamètre environ.
Les résultats expérimentaux sont en bon accord avec la loi Darcy. En revanche, au fur et
à mesure que la vitesse augmente, on observe un écart par rapport à cette dernière.
La relation la plus couramment utilisée pour décrire les écoulements rapides en milieu
poreux est celle formulée empiriquement par Forchheimer en 1914.
∆P/L = μ/K v + α ρ v2
La relation de Forchheimer stipule que la perte de pression occasionnée par un écoulement à fort
débit en milieu poreux est le résultat de la contribution d’un terme en v dus aux effets de
viscosités et d’un terme en v2 dus aux effets d’inertie.
Remarque : Pour les faibles vitesses, le terme d’inertie est négligeable devant le terme de
viscosité et la loi de Forchheimer se réduit à celle Darcy.
24
8.2- Equation locale avec effet inertiel
Cette équation peut aussi se mettre sous une forme adimensionnelle en utilisant le nombre de
Reynolds :
R e = ρd/μ v
En milieu poreux, la vitesse utilisée dans le Reynolds représente la vitesse interstitielle telle que :
v = Q/(βS)
d = Kd½
- ∂P/∂x = μ/k d v [ 1 + B R e ]
avec B = α K d ½
Pour examiner les effets d’inertie sur les écoulements dans les milieux poreux à l’échelle
des pores. Nous considérons un volume élémentaire de milieu poreux sous une différence de
pression entre l’entrée et la sortie. Les champs de vitesse, de pression et de force sont
déterminés en chaque point du milieu poreux avec le logiciel (Femlab 2003). En faisant varier le
nombre de Reynolds définit avec comme dimension caractéristique du diamètre des grains, on
met en évidence trois phases d’écoulement.
Pe Ps
• Pour les très faibles nombres de Reynolds, les lignes de courants sont parfaitement
• symétriques entre l’amont et l’aval des grains (figure 4.7a).
• Lorsqu’on augmente le nombre de Reynolds, on observe un décollement des lignes de
courant en aval des grains (figure 4.7b)
25
• Aux fortes valeurs du nombre de Reynolds, on observe la création de deux cellules de
recirculation contrarotatives en aval de chaque grain dont la taille dépend de la vitesse
(figure 4.7c)
Figure 4.7- Déformation des lignes de courant dans les pores lorsque le Reynolds augmente.
A Reynolds élevé, la présence de rouleaux de recirculation réduit la section de passage du fluide injecté,
ce qui augmente la perte de charge.
Les observations effectuées dans cette simulation sont comparables à celle effectuée
pour l’écoulement autour d’un cylindre. Dans ce cas, l’expérience montre que dans les trois
phases décrites ci-dessus, chaque ligne de courante est bien individualisée et la vitesse en un
point ne dépend pas du temps. Le régime d’écoulement correspondant est donc laminaire. A
partir d’une certaine valeur critique du nombre de Reynolds, les cellules de recirculation se
détachent, l’écoulement cesse d’être permanent et la vitesse en un point varie en fonction du
temps. Il s’agit de la transition vers la turbulence. En milieu poreux, le régime turbulent n’est
observé que dans les réacteurs utilisés en génie chimiques ou la taille des grains est
centimétrique mais jamais dans les milieux naturels sédimentaires.
Examinons maintenant les forces en jeu lors de cet écoulement. Une particule de fluide en
écoulement dans le milieu poreux est soumise aux forces de pression qui s’exercent à sa
surface, aux forces de frottement visqueux crées par le gradient de vitesse dans la direction
perpendiculaire à l’écoulement, aux forces d’inertie et aux forces de gravité que nous
considérons négligeables dans cette analyse.
Aux faibles nombres de Reynolds, les forces d’inertie sont négligeables devant les forces
de frottement visqueux. La forme de l’écoulement est telle que les frottements visqueux est
minimal pour un débit donné (principe du minimum d’énergie). Elle est alors entièrement
déterminée par la forme géométrique du milieu et des conditions aux limites. Dans ce cas, la loi
de perte de pression est linéaire.
En augmentant le nombre de Reynolds, l’inertie agit sur les lignes de courant et provoque
un décollement en aval des grains. Il s’ensuit alors la création d’une zone de recirculation et donc
la diminution de la section de passage du milieu (figure 4.7b et 4.7c). Les lignes de courant sont
plus resserrées, ce qui implique une augmentation du gradient de vitesse dans la direction
perpendiculaire à l’écoulement. Dans ce cas, la relation entre la perte de pression et la vitesse
n’est plus linéaire.
26
Il est important de souligner que l’inertie n’introduit pas de terme supplémentaires de
dissipation d’énergie mais qu’elle modifie les lignes de courant en les resserrant, ce qui provoque
une diminution de la perméabilité apparente du milieu. Comme nous l’avons vu dans ce
paragraphe consacré à la présentation du bilan des forces dans un volume élémentaire, la loi
Darcy peut s’écrire sous la même forme en présence d’effets inertiels, mais avec une
perméabilité apparente K(R e ) qui est une fonction décroissante de la vitesse.
K d désignant la perméabilité de Darcy, mesurée à faible débit, lorsque les effets inertiels sont
négligeables. La figure 4.8 illustre cette diminution de perméabilité apparente en fonction de la
vitesse pour l’exemple de la simulation numérique décrite précédemment.
K(R e )/k d
1
0.7
0.5 Reynolds (R e )
0 20 40 60 80 100
27
Chapitre 5
On tire βv de cette dernière équation puis on l’injectera dans l’équation de continuité. On obtient :
C’est l’équation combinée valable pour les milieux homogènes. On constate que cette
équation aux dérivées partielles contient encore les inconnues ρ etφ ou ρ et P, puisqu’on passe
de P à φ par : φ = P + ρgz
Il faudra donc éliminer ρ ou φ à l’aide de l’équation d’état du fluide, suivant qu’il soit
incompressible, peu compressible ou très compressible.
La fonction inconnue φ(x,y,z) est donc par définition une fonction harmonique qui a été étudiée
particulièrement dans le domaine de la physique.
On remarquera que les fluides incompressibles ne peuvent connaître que les mouvements
permanents.
28
L’équation (5.5) est en effet celle que nous aurions écrit en supposant d’abord :
ρ = ρ 0 exp{C t (P-P 0 )}
En effet, la compressibilité d’un matériau est définie par le changement relatif du volume de ce
matériau par unité de variation de pression à température constante.
Or on a φ = p + ρgz
Dans le cas de petites variations de pression, l’équation (7) est susceptible d’être remplacée par
ρ = ρ 0 {1+ C t (P-P 0 )}
Nous observons aussi que l’équation (6) peut se mettre sous forme :
∂ρ/∂z = ρ c t ∂P/∂z
L’équation (5.4) peut s’écrire :
• L’équation (5.12) est une équation qui n’est pas linéaire dans le cas ou les forces de
pesanteur sont appréciables devant les forces de pression.
• Si les forces de pesanteur sont négligeables, alors l’équation (5.12) devient :
L’équation (5.14) peut être considérée comme résolvant le problème. Cependant, sous réserve
d’une faible variation de pression, on pourra écrire l’équation sous forme : ρ = ρ 0 {1+ C t (P-P 0 )}.
Ce qui permettra d’écrire l’équation de diffusivité, compte tenu de la relation linéaire de ρ et de P
comme suite :
∆P = 1/K’ ∂P/∂t
Dans la mesure où la loi de Darcy s’applique à de tels fluides, on aura compte tenu de l’équation
d’état qui s’écrit sous forme :
ρ=bP
L’équation (5.4) s’écrit :
(ρgz = 0, car c’est un gaz), les forces de pesanteur sont négligeables devant les forces de
pression
Si b peut être considéré constant dans l’intervalle de pression considérée alors, l’équation (5.15)
s’écrit :
Cette équation n’est pas linéaire et présente des difficultés de résolution analytique
insurmontable.
30
On observera toutefois que l’équation (5.16) peut être traitée de manière différente en
considérant que dans la gamme limite de pression à l’intérieur de laquelle se situe l’écoulement,
on peut écrire :
ρ = b (P 0 - W)
(5.17)
avec W = P 0 – P, étant une différence de pression entre une pression de référence voisine des
pressions rencontrées dans l’écoulement et la pression réelle.
ρ = bP 0 exp(- W/P 0 )
∆ρ = βμ/(kP 0 ) ∂ρ/∂t
∆P = βμ/(kP 0 ) ∂P/∂t
∆W = βμ/(kP 0 ) ∂W/∂t
On peut donc utiliser une équation aux dérivées partielles analogues à celles des liquides si les
gaz s’écoulent suivant la loi de Darcy et avec des variations de pression faibles.
On verra plus loin, dans les chapitres consacrés aux écoulements gazeux dans les milieux
poreux, que précisément ces faibles variations sont nécessaires pour que les gaz s’écoulent
suivant la loi de Darcy.
Par ailleurs l’équation (5.16) peut s’écrire sous la forme : ∆ρ2 = (bβμ/k) ∂ρ/∂t
Si la pression est faiblement variable, on est alors fondé à considérer la quantité βμ/(2kP) comme
une constante ; 1/P jouant le rôle de la compressibilité du gaz.
31
On constate que l’équation s’écrit alors:
C’est alors le carré de la pression qui joue le rôle de fonction inconnue dans une équation encore
de la forme de l’équation de diffusivité.
L’écoulement filtrant stationnaire ayant lieu à l’intérieur d’une couche, où la pression peut être
exprimée en fonction d’une seule coordonnée linéaire est un écoulement à une dimension.
Examinons les différents types d’écoulements à une dimension qui ont une importance
primordiale lors de la résolution d’un grand nombre de problèmes pratiques liés à l’exploitation
des gisements de pétrole.
Un tel écoulement de fluide s’effectue de telle façon que les vecteurs vitesse de filtration en tout
points de la couche considérée soient parallèles entre eux.
Admettant que la couche pétrolifère – aquifère vue en plan à la forme d’un bande (voir fig.
5a). L’épaisseur de la couche varie peu en direction et on peut la considérer comme étant partout
la même. Le contour ABCDE de la couche est imperméable et passe suivant la
ligne d’étranglement ou de l’accident tectonique (faille). Le toit et la semelle de la couche sont
imperméables. Une batterie de puits de production est disposée parallèlement au contour initial
BD de la zone à l’huile. A une certaine distance de la batterie de puit, l’écoulement du fluide dans
la couche sera pratiquement un écoulement rectiligne parallèle.
Pour résoudre un tel écoulement ayant lieu dans la couche, il est commode de s’imaginer
celle-ci sous la forme d’un parallélépipède d’épaisseur b où la filtration du fluide se produit sur
toute cette dernière (voir fig. 5a).
En examinant une couche infinie en direction, dont celle-ci est ouverte par un seul puit à
pénétration totale (EDF) voir fig. 5b. La communication entre la couche productive et le puit
s’effectue par la surface latérale de celui-ci ouvert à l’écoulement du fluide.
Si le puit (EDF) est un puit de production, la surface latérale du puit DF sert à l’évacuation
du fluide, et par conséquent, l’écoulement est radial convergent.
Si le puit (EDF) est un puit d’injection, la surface latérale de la paroi DF sert d’alimentation
à la couche (source), on aura alors un écoulement radical divergent.
Finalement, un tel écoulement peut être appelé radical circulaire, à condition que le
mouvement du fluide s’effectue sur toute l’épaisseur de la couche.
Dans ce cas, les vecteurs vitesses de filtration du fluide sont dirigés suivant des lignes
concourantes dans un puit de la zone (voir fig. 5c).
Ainsi les surfaces d’égales pression (isobares) et surface d’égales vitesse (iso vitesses)
sont les surfaces sphériques.
Le puit communique avec la couche par l’intermédiaire d’un fond semi – sphérique (BEC).
32
Figure 5-Différents types d’écoulement. (a) écoulement rectiligne parallèle
(b) écoulement radial circulaire (c) écoulement radial sphérique.
On a vu dans la partie précédente que la pression du fluide dans le milieu poreux répondant à
une équation aux dérivées partielles du second ordre. Cette équation ne définie pas la solution, il
faut lui adjoindre des conditions aux limites spatiales et temporelles du domaine d’étude. Le
système ainsi obtenu n’a généralement pas de solutions analytiques simples. Nous donnerons
donc quelques propriétés générales qui permettent d’avoir une vue qualitative de l’évolution des
pressions dans le cas de l’exploitation à débit constant.
Compte tenu de la variété des conditions aux limites que l’on peut rencontrer, ces
systèmes peuvent se présenter sous de nombreuses formes différentes. Nous nous limitons dans
la suite à l’étude des réservoirs produisant à débit constant. Le réservoir étant supposé limité et
alimenté à pression constante.
33
Pour le problème envisagé, la pression P(x,y,z,t) devra vérifiée :
∆P = 1/K ∂P/∂t
Nous donnons ci-après deux exemples d’écoulement permanent. Dans le cas des écoulements
unidimensionnels, la solution est déduite facilement de l’équation de Laplace régissant
l’écoulement.
L’équation de diffusivité devient : ∆P = 0
- Ecoulement parallèle y
PG
PF PG
PF
0 L
x
L
Résolution :
à x=L , P=P G
à x=0 , Q (débit) est imposé
P G = AL + B
En éliminant B, on aura :
P G – P = A (L-x) ou P G – P = μ Q/(SK) (L-x)
D’où P G - P F = μ Q/(SK) L
PG
h PF
0 a R x
a
R
Soit un cylindre de milieu poreux de perméabilité K, dont la surface latérale de rayon R est
maintenue à la pression P G , tandisque par le trou central de rayon a, on extrait le débit Q.
En utilisant les coordonnées polaires, le Laplacien s’écrit :
Résolution :
à r = R , P = PG
P G – P F = μ Q/(2πhK) Ln(R/a)
Par conséquent
Q = (2πhK)/μ [P G – P F ]/Ln(R/a)
Dans les deux types d’écoulement étudiés, le débit est proportionnel à la différence des
pressions imposées aux extrémités du domaine.
35
Chapitre 6
1- Généralités
Pour les liquides, nous avons admis l’approximation de Darcy d’une part et nous avons supposé
d’autre part, la compressibilité du liquide constante dans la plage de variation de pression. Ces
deux hypothèses réalistes pour l’étude de l’écoulement des liquides sont généralement trop
restrictives pour l’étude du mouvement des gaz. Leur emploi n’étant raisonnable que dans
quelques cas particuliers.
Nous pouvons considérer que la loi Darcy pouvait peut être considérée comme une
approximation d’une loi plus générale de la forme :
∂P µ v
= (1 + a v) (6.1)
∂x K
Si le terme en v2 du second membre est petit devant le premier terme, on retrouve la loi de
proportionnalité entre le gradient de la charge au débit qu’elle a été énoncée par Darcy.
∂P µ v
= (6.2)
∂x K
∂P µ Qm δ Qm
=− (1 + ) (6.3)
∂x ρSK µS
Des mesures précises faites au laboratoire ont apporté la preuve expérimentale de l’exactitude
pratique de l’équation (6.3). Ces mesures concernant les écoulements de gaz et liquides dans les
milieux poreux naturels et artificiels ont montré que δ spécifique du milieu, appelé aussi un
paramètre de forme est en général de l’ordre de 10-3 cm. Cette faible valeur permet de négliger le
second terme de l’équation (6.3) pour les puits à huile, pour lesquels les valeurs de (Q m /μS) sont
relativement petites. Il n’en n’est généralement pas de même des puits à gaz, surtout du fait de la
viscosité du gaz, environ 100 fois plus petites que pour les huiles.
Il est commode de rapporter le comportement des gaz naturels à celui des gaz parfaits, en
introduisant dans leur équation une fonction correctrice Z=Z(P,T), appelé facteur de
compressibilité.
MP
ρ=
ZRT
36
Les écoulements en milieux poreux étant pratiquement isotherme, le facteur Z de compressibilité
n’est en fonction que de la pression pour un problème donné. Les courbes Z(P) étant régulières
(voir le diagramme de Katz et Standing). On peut toujours les approcher d’aussi près que l’on
veut dans un intervalle donné de précision par un polynome en P.
La masse spécifique peut être mise sous la forme :
∞
ρ = ∑ bi P i (6.4)
i =1
Si le facteur de compressibilité Z varie peu dans l’intervalle considéré, la valeur de la série ci-
dessus est partout très proche de la valeur du premier terme et la masse spécifique est à peu
près représentée par :
ρ=bP (6.5)
L’emploi de la loi quadratique de perte de charge (Eq. 6.1) et de l’équation d’état la plus générale
(Eq. 6.4), dans l’équation de continuité conduit à un système d’équation aux dérivées partielles
inextricables et dont la résolution numérique ne permet pas de dégager les lois générales
gouvernant l’évolution de pression. A cette fin, nous étudierons les mouvements permanents
simples.
Le milieu poreux est supposé isotrope homogène, sa compressibilité est négligeable
devant celle du gaz. D’autre part, on ne tiendra pas en compte des variations de la viscosité du
gaz en fonction de la pression qui sont de l’ordre de 1 à 2% relatif dans les cas pratiques.
Nous nous contenterons d’étudier les cas linéaire et le radial circulaire.
Soit Q m le débit massique traversant les sections droites d’abscisse 0 ≤ x ≤ L d’un échantillon de
milieu poreux, P 1 la pression imposée à la face x=0.
L’équation (6.3) s’écrit:
µ Qm δ Qm
ρ ∂P = − (1 + )dx
SK µS
∞ µ Qm δ Qm
∑ bi P i dP = − (1 + )dx
i =1 SK µS
p( x) x µQm δQm
∑ ∫p bi P i dP = − ∫0 (1 + )dx
i 1 SK µS
bi µQ δQ
Où ∑ ( Pi i +1 ( x) − P1i +1 ) = − m (1 + m ) x (6.6)
i i +1 SK µS
37
En particulier à la face x=L, la pression P 2 est donnée par :
bi µ Qm L δQ
∑ ( P2i +1 − P1i +1 ) = − (1 + m ) (6.7)
i i +1 SK µS
2µ Qm L δQ
P22 − P12 = − (1 + m ) (6.8)
SKb µS
µ Qm δ Qm
ρ ∂P = − (1 + )dr
2πrhK µ 2πrh
La pression P(r) s’obtient par intégration, soit compte tenu de l’équation (6.4) :
bi µQ Ln(r / a) δQm 1 1
Où ∑ ( Pi i +1 (r ) − PFi +1 ) = − m 1+ ( − ) (6.9)
i i +1 2πhK 2πhµ Ln(r / a) r a
bi µQ Ln( R / a ) δQm 1 1
∑ ( Pi i +1 ( R ) − PFi +1 ) = − m 1+ ( − ) (6.10)
i i +1 2πhK 2πhµ Ln( R / a ) R a
Dans la mesure ou (1/R) est négligeable devant (1/a), le second membre s’écrit :
Si l’écoulement suivait la loi Darcy, le second membre de l’équation (6.10) se réduirait au premier
µQm
terme : − Ln( R / a)
2πhK
38
On voit qu’en écoulement radial circulaire, l’effet du terme convectif traduisant l’écart à la loi
Darcy est globalement plus faible qu’en écoulement parallèle, puisque divisé par (Ln(R/a)). Ceci
traduit le fait que les vitesses des gaz diminuent lorsqu’on s’éloigne de la face intérieure.
En pratique, bien que la déviation par rapport à la loi Darcy soit finalement moins importante en
écoulement radial qu’en écoulement parallèle, elle n’est pas systématiquement négligeable.
Si l’approximation (6.5) est utilisable dans le domaine des pressions rencontrées,
l’équation (6.10) se réduit à :
µ Ln( R / a) δ1 1
Avec A=− et B=− − ) (
bπhK 2π h Kb R a
2 2
39
Chapitre 7
1- Introduction
Les lois physiques qui régissent l’équilibre et l’écoulement de plusieurs fluides dans un milieu
poreux, sont au point de vue microscopiques, simples et bien connues. Mais seule est
intéressante en pratique l’allure d’ensemble du phénomène, dans un bloc de milieu poreux
(aspect macroscopique). Malheureusement, à cause de la géométrie complexe du milieu poreux,
il est très difficile de la déduire de l’aspect microscopique. Il est cependant utile de commencer à
examiner celui-ci, d’une part pour bien comprendre la nature des phénomènes en jeu, d’autre
part, parce qu’on pourra en déduire du moins des indications qualitatives appréciables à l’aspect
macroscopique.
2- Position du problème
Lorsque deux fluides non miscibles sont simultanément présents dans un milieu poreux,
l’équilibre ou l’écoulement de ces deux fluides est commandé par les phénomènes suivants :
1. Chacun des deux fluides est en écoulement visqueux. Pratiquement toujours, il s’agit
d’écoulement laminaire (sauf au voisinage des puits, dans certaines roches fissurées). Si
on suppose l’écoulement isotherme (ce qui est justifié vu la capacité calorifique
importante du solide poreux) et les fluides Newtoniens, ces écoulements sont décrits par
les équations de Navier :
grad P = ρg - ρ dv/dt + μ ∆v
4. Enfin, sur la ligne de contact triple entre les fluides 1 et 2 et le solide, l’angle d’interface
avec la surface du solide doit avoir une valeur θ, appelé angle de mouillage ; qui dépend
à la fois des propriétés des deux fluides et celle du solide. Il traduit la plus ou moins
grande affinité de l’un des fluides pour le solide considéré. Celui des fluides pour lequel,
l’angle de contact de l’interface avec la surface du solide (mesuré à l’intérieur du fluide)
est aigu est dit le fluide mouillant. L’autre est le fluide non mouillant.
Finalement, les équations ci-dessus avec les équations d’état des deux fluides et les équations
de continuité suffisent pour poser complètement le problème. Les écoulements en milieu poreux
ne mettant en jeu que les phénomènes physiques bien connus tels que l’écoulement visqueux et
les phénomènes capillaires.
40
3- Forces agissant sur une particule fluide
En général, les forces d’inertie sont négligeables, vu les faibles vitesses d’écoulement, sauf au
voisinage du puits et dans les roches fissurées. Les forces de pression et les forces de frottement
visqueux sont en gros proportionnelles à la vitesse d’écoulement des fluides. Au contraire, les
forces capillaires et les forces de pesanteur n’en dépendent pas. Aussi, leur importance sera
d’autant plus grande que les écoulements sont plus lents.
Huile
Eau
On supposera que, lorsque l’eau atteint l’autre embranchement par un des tubes, l’huile qui reste
encore dans l’autre tube se trouve définitivement piégée. Cela peut se faire si par exemple, juste
à l’endroit de leur raccordement, les deux tubes ont un léger étranglement. On supposera aussi
que la différence de pression entre les deux embranchements est maintenue constante.
On voit qu’à cette différence de pression, il faudra, pour obtenir la différence de pression
motrice dans chaque tube ajouter :
On voit donc que lorsque la différence de pression imposée est t θ 1 rès petite, le tube le plus fin, à
cause de ce terme supplémentaire va se trouver relativement avantagé par rapport au plus gros.
41
Cet avantage du tube le plus fin devient relativement moins important si la différence de pression
imposée augmente. Par conséquent, le rapport des vitesses des ménisques dans ces deux tubes
dépend de la pression imposée.
On conçoit donc que, lorsque le ménisque a atteint par l’un des tubes , l’embranchement
aval, la quantité d’huile qui reste piégée dans l’autre tube peut dépendre de la grandeur de la
différence de pression imposée. On a là un exemple d’effet de l’importance relative des forces de
viscosité et des forces capillaires.
Supposons que le massif considéré soit en équilibre dans le champ de pesanteur à une
température déterminée. D’après les lois de l’hydrostatique, la pression dans chacun des fluides
ne dépend que de la côte z et nous avons :
dP 1 /dz = ρ 1 g (7.1)
dP 2 /dz = ρ 2 g (7.2)
Pc= P2 – P1 (7.3)
D’après les équations (7.1) et (7.2), la pression capillaire est une fonction bien déterminée de la
côte z.
Pc ( z ) = Pc ( z0 ) + g ∫z ( ρ 2 − ρ1 )dz
z
(7.4)
0
Soit un doublet capillaire constitué de deux pores, l’un fin l’autre plus gros en parallèle. Soit un
écoulement diphasique huile et eau à travers ce milieu poreux d’une roche mouillable à l’eau.
L’eau injectée lentement déplace l’huile contenue dans les pores d’autant plus facilement
que ceux-ci sont plus fins, car l’effet de la capillarité vient s’ajouter aux forces extérieures.
L’interface huile/eau (le ménisque) prend de l’avance dans le pore le plus fin et atteint le
premier la sortie du doublet qui se trouve ainsi baigné par l’eau sur deux extrémités. Une
deuxième interface apparaît donc dans le gros pore formant ainsi une goutte d’huile qui au cours
de son cheminement, pourra finir par être bloquée dans le réseau poreux comme nous allons le
voir.
42
Roche
Huile
Eau
Goutte
Effet Jamin : Cette goutte d’huile va tôt ou tard rencontrer un étranglement et en fonction du
gradient de pression lié à l’écoulement, obturer le seuil ou passer l’étranglement. En effet, la
pression étant la même dans la goutte suivant l’horizontale, on écrit alors :
P A’ = P B’
2R Eau A A’ B’ B 2r
P A’ - P A = 2σ cos θ/R
P B’ – P B = 2σ cos θ/r
Huile
Ceci étant la différence de pression nécessaire pour que la goutte d’huile passe le seuil.
Si deux fluides circulent simultanément dans un échantillon, on constate que ceci a pour
conséquence de réduire la perméabilité de chaque fluide.
Considérons deux fluides non miscibles injectés à l’aide des pompes dans un échantillon
poreux cylindrique de section S et de longueur L.
L’expérience montre que l’on peut écrire deux relations de type Darcy.
K1S ∆P1
Q1 =
µ1 L L
Fluide 1
K 2 S ∆P2
et Q2 = Fluide 2
µ2 L
Où S est la section du massif poreux, K 1 et K 2 sont les perméabilités effectives des fluides. Elles
dépendent da la perméabilité spécifique du milieu et de la saturation.
Si l’on modifie le débit d’injection de l’un des deux fluides, donc la saturation moyenne en
chacun des deux fluides (obtenue après un certain temps d’injection donnant l’équilibre),
43
l’expérience montre également que les coefficients K 1 et K 2 sont modifiés et sont fonctions
croissantes des saturations 1 et 2.
On introduit de façon générale les perméabilités relatives K r1 et K r2 qui dépendent seulement de
la saturation :
K r = K i /K
• La perméabilité à l’huile décroît constamment. Elle n’est pas trop affectée par la présence
d’eau, alors que celle à l’eau l’est plus par la présence d’huile. Ceci peut s’expliquer en
remarquant que l’eau tapisse les parois des pores et remplit les petits pores laissant
passer l’huile surtout par les centres des gros pores.
• L’huile s’arrête de circuler pour une saturation minimale qui est la saturation en huile
résiduelle (S Or ).
• L’eau ne circule qu’à partir de la saturation interstitielle (S wi ), ensuite la perméabilité à
l’eau croit constamment jusqu’à la saturation maximale en eau : S wM = 1 - S Or
• K ro + K rw < 1, ce qui montre que les deux fluides se gênent mutuellement pendant leur
déplacement simultané : la capacité d’écoulement est réduite.
Remarque : Kr
1
L’huile ne circulant plus pour S wM = 1 - S Or , on
peut considérer que l’état atteint est celui d’un
gisement d’huile balayé par l’eau, et étudier K ro K rw
maintenant, le déplacement de l’eau par l’huile,
appelé « drainage ». La saturation en eau va
varier entre S wM et S wi et les courbes de
perméabilités relatives ne seront pas
exactement les précédentes : Il y a hystérésis S or
notamment pour K ro . 0 Sw
S wi S wM
K r1 ( S1 ) dP1
Q1 = KS
µ1 dl
Cette notion implique en fait l’idée de saturation moyenne à une échelle du domaine où
s’écoulent les fluides. Cette saturation moyenne évolue en fonction du temps. Les perméabilités
relatives ne donnent qu’une description globale du phénomène ignorant les mécanismes
physiques fins qui les gouvernent. Mais, on voit qu’elles permettent une formulation quantitative
des écoulements diphasiques. On notera que la tendance actuelle est de les utiliser comme
paramètres de callage dans les modèles mathématiques, car ces courbes issues de quelques
mesures, peuvent ne pas bien représenter le milieu.
44
4.5- Variation de la pression capillaire en fonction de la saturation
Supposons qu’on parte initialement d’un échantillon complètement saturé en fluide mouillant,
qu’on remplace très lentement par un fluide non mouillant. Cette expérience réalise une
succession d’états d’équilibre, pour des valeurs de la saturation en fluide non mouillant très
proche les unes des autres, allant en croissant. La courbe (1) représente la relation pression
capillaire – saturation en fluide non mouillant S nm pour ce processus appelé généralement
« drainage ». On voit qu’il y a une certaine quantité de fluide mouillant qui reste dans
l’échantillon, même aux pressions les plus élevées : c’est la saturation irréductible en fluide
mouillant.
Considérons le déplacement d’un fluide 2 (de l’huile par exemple) par un fluide 1 (de l’eau par
exemple). Le profile des saturations en fluide 1 à un moment donné aura l’allure représentée sur
la figure ci dessous en fonction de la direction du déplacement x.
On peut distinguer quatre zones :
Sw
1
S or huile
1
eau x
4 3 2 S wi
• zone 1: qui n’a pas été atteinte par le fluide déplaçant. Seule l’huile se déplace.
• zone 2 : dans laquelle S w croit brusquement. C’est le front.
• zone 3 : où S w varie progressivement, derrière le front.
• zone 4 : ennoyée par l’eau et ou il reste une saturation en huile résiduelle S or . Seule l’eau
se déplace. Ce profile se déplace en fonction du temps (x croissant) en se déformant vers
le puits de production.
45
5.3- Théorie de Buckley – Levrett
On peut calculer de façon assez simple l’avancée du front et l’évaluation du pourcentage d’eau
par exemple dans une section, si l’on est en mouvement permanent en négligeant les forces
capillaires et de gravité dans le cas d’un déplacement unidirectionnel. C’est le cas par exemple
d’un écoulement horizontal.
1°- Reprenons les équations de Darcy pour l’eau et l’huile et définissons le débit fractionnaire
(water-cut) « f w ».
qw
fw =
qw + qo
K ∆P K rw K ∆P
qw = w S = S
µw L µw L
Or
Ko ∆P K ro K ∆P
qo = S = S
µo L µo L
∆P w = ∆P o = ∆P
K rw
µw 1
fw = ou fw =
K rw K ro K µ
+ 1 + ro w
µw µo K rw µo
avec Q w = q w /B w et Q o = q o /B o
En prenant en compte aussi les forces de gravité, on montre qu’on obtient alors pour un
écoulement non horizontal:
µo SK K ro SK
− ( ρ w − ρo ) g sin α 1 − 8,4 10− 4 ( ρ − ρ o ) g sin α
K ro QT µo QT w
fw = ou encore fw =
µo µw K µ
+ 1 + ro w
K ro K rw K rw µo
46
avec Q T = q w + q o (débit total constant par hypothèse)
(∆x S β )∆S w
= QT ∆f w
∆t
∆x Q df
soit = v( S w ) = t w
∆t Sβ dS w
dx
avec v = ( )S
dt w
et df w /dS w dérivée de la fonction f w pour la valeur de S W
La vitesse d’une tranche de saturation donnée est constante puisque elle est uniquement en
fonction de la saturation envisagée. L’équation s’intègre:
dx Q df x Qt df w t
= t w ⇒ ∫i dx = ∫ dt
dt S w Sβ dS w Sβ dS w t i
Qt df w
x( S w ) − xi ( S w ) = (t − ti )
Sβ dS w
Tous les profils S w (x,t) sont affines (si l’on suppose la saturation initiale uniforme) et s’allongent
proportionnellement au temps.
S wF
Soit xF ( S wF − S wi ) = ∫S x dS w
wi
Qt df w
Or xF = v( S w ) t = t
Sβ w SwF
dS
Qt df w
On obtient finalement :
Q
( S wF − S wi ) t = t (( f w (S wF ) − f w (S wi ))t
Sβ dS w S Sβ
wF
f w ( S wF ) − f w ( S wi ) df w
Avec =
S wF − S wi dS w S wF
D’où une construction simple pour obtenir la saturation en eau derrière le front, voir fig. ci-
dessous. A partir du point initial (on s’est placé dans le cas ou la saturation initiale uniforme est
égale à S wi , on porte la tangente à la courbe f(S w ) le point de contact fournit la valeur S wF
cherché, car la pente de la tangente, dite de Welge est égale à la pente de la corde menée du
point initial. Le front est matérialisé par la discontinuité des saturations, S wi passant brutalement à
S wF .
S wi : saturation en eau x
interstitielle (zone huile)
S wM : saturation en eau
maximale = 1 – S or
S or
S wm: : saturation en eau
moyenne derrière le front
La vitesse d’avancement du 0 S wi S wF S wM 1 Sw
front s’obtient, en calculant
df w /dS w à partir de f w . Le calcul
fw
de la pente de la tangente de
Welge donne : 1
df w 1 Welge
=
dS w S wF S wm − S wi
0
S wi S wm 1 S
48
D’où la deuxième application de la tangente de Welge : la valeur de la saturation moyenne
derrière le front S wm s’obtient par l’intersection de la tangente avec f w = 1, d’où la relation :
Qt
vF =
Sβ ( S wm − S wi )
et Q t dt = S dx β (S wm – S wi )
Le volume d’eau injectée (Q t dt) a modifié la saturation en eau dans le volume poreux (S dx β),
de la valeur initiale S wi à la valeur moyenne derrière le front S wm .
Conclusion : Le déplacement unidirectionnel de l’huile par de l’eau sous l’effet des forces de
viscosité et de gravité peut être schématisé comme suite : le débit d’entrée d’eau est constant, on
voit apparaître un front de saturation en avant duquel, il y a seulement écoulement d’huile et en
arrière duquel, il y a écoulement simultané d’huile et d’eau. La vitesse d’une tranche de
saturation donnée est constante. Les profils de saturation au cours du temps se déduisent les
uns des autres par affinité.
Au cours du balayage de l’huile par l’eau dans le milieu poreux. Ce dernier est le siège de
brutales variations de saturations, notamment au front, c'est-à-dire à la discontinuité de saturation
S wF /S wi (en réalité, il n’ y a pas de discontinuité, mais forte variation).
L’approximation que nous venons de décrire, dite de Buckley-Levrett, est insuffisante
chaque fois que l’on doit prendre en considération ces brutales variations donc de saturations,
voir figures ci-dessous :
x x
solution réelle
a solution réelle a (faible débit)
(fort débit) solutionBuckley levrett
Solution Buckley Levrett
xF xF
0 S wi S wF 1-S or 1 Sw 0 S wi S wF 1-S or 1 S w
Au front, les forces capillaires ont pour effet de remplacer le profil abrupt théorique par un profil
plus arrondi. Le profil obtenu par la théorie de déplacement frontal est d’autant plus proche du
profile exact que le débit total est grand, ce qui laissait prévoir l’analyse des forces en présence.
49
Exercices Corrigés
_____________________________________________________________________________
Exercice 1
On demande la granulométrie d’un échantillon de milieu poreux formé de particules homogènes,
en utilisant la formule de Stokes. Sachant que la particule de forme sphérique et de poids
spécifique 5,5 104 N/m3 se déplace en régime permanent, sous l’effet de son poids dans un tube
de longueur 1 m et contenant un liquide ayant une densité 0,95 et une viscosité de 1,4 10-2 cp,
durant 90 s.
Exercice 2
Soit un échantillon de roche de diamètre 24 mm et de longueur 32 mm. L’échantillon sec pèse
41,250 g, on le sature avec de l’eau de masse spécifique égale à 1. On pèse l’échantillon et on
trouve une masse de 43,165 g.
Calculer la porosité de l’échantillon ?
Réponse : β = 13,23 %
Exercice 3
Calculer la transparence et la porosité d’un échantillon de terrain fictif dans le cas d’un
arrangement cubique.
Que peut-on conclure ?
Réponses : β’ = 1-π/4 ; β= 1-π/6
Exercice 4
Déterminer la transparence et la porosité de la roche fictive dans les cas :
a- l’échantillon ayant un entassement le plus compact
b- l’échantillon ayant un entassement le moins compact
Que peut-on conclure ?
Exercice 5
Une lame de verre, d’épaisseur négligeable et de longueur 5 cm est collée sur la partie inférieure
d’un plateau d’une balance. Au moyen de la tare M et d’une masse m on a réalisé l’équilibre de la
balance.
Dans la position d’équilibre de la balance, on a plongé partiellement la lame dans un bac d’eau
puis on l’avait retirée lentement, au moment de son extraction de l’eau, la balance s’est
déséquilibrée sous l’action des forces de tentions superficielles. Pour rétablir l’équilibre de la
balance, il a fallu rajouter une masse de 0,32 g à la tare M.
1. Quelle est l’intensité de la résultante des forces de tension superficielle qu’il s’exerçait sur
la lame.
2. La constante de tension superficielle de l’eau à la température de l’expérience est de
2,72.10-1 N/m. Qu’elle est la valeur du mouillement de l’eau envers de verre (prendre g =
10m/s2).
50
TARE
LAME
EAU
Exercice 6
Un tube en U transparent et dont l’une des branche est un tube capillaire, contient un liquide X .
Les caractéristiques de ce liquide à la température de l’expérience sont : masse volumique 1,15
g/cm3, constante de tension superficielle 70.10-3 N/m et mouillabilité envers le verre est 30°
(prendre g = 10m/s2).
1°- Calculer la dénivellation h entre les surfaces libres du liquide, sachant que le rayon de
la branche du capillaire vaut 0,5 mm.
2°- Quand on pose sur la partie supérieure du capillaire une bulle supposée sphérique
et de rayon 2mm d’un second liquide, la dénivellation entre les deux niveaux du liquide X
s’annule. Déterminer la constante de tension superficielle du second liquide.
Exercice 7
Un cadre métallique carré de 5 cm de coté est déposé dans un bain de mazout. Pour séparer le
cadre du liquide, il faut exercer une force de 7,32.10-3 N. Calculer la tension superficielle du
mazout.
Exercice 8
Déterminer les coefficients de perméabilité et de filtration d’un échantillon cylindrique de sable
quartzeux. La longueur de l’échantillon est 40 cm, le diamètre de la section transversale est 2,5
cm, le débit volumique d’écoulement est 4,3 cm3/min, les pressions aux extrémités de
l’échantillon sont P 1 =1,68 atm, P 2 = 1 atm, le coefficient de viscosité dynamique du fluide est
3,45 cpo et le poids volumique du fluide est 860 Kgf/m3. Le fluide est filtré suivant la loi de
DARCY.
Exercice 9
Déterminer la perméabilité d’un milieu poreux ayant une filtration linéaire de 0,3 10-4 cm/s et
traversé par l’eau de viscosité cinématique 1 stokes.
51
Exercice 10
Calculer le nombre de Reynolds aux parois d’un puit débouchant sur une couche composée de
dix trous de forme circulaire de rayon 1 cm. La porosité de la couche étant 20%, la perméabilité
est 100 mdcy, la viscosité du fluide est 10 cp o , la densité est de 0,8g/cm3 et le débit du puits est
100 m3/ jour.
Exercice 11
On filtre de l’eau à 20°c de viscosité dynamique 1 cpo à travers le sable dont la porosité est 0,2
et la perméabilité est 1,38 darcy. La vitesse de filtration est 1,68 m/jour, le diamètre effectif est
0,055 cm.
Calculer le nombre de Reynolds par les différentes expressions.
Exercice 12
Une nappe aquifère est composée de trois couches stratifiées ainsi définies : la première couche
est constituée du sable fin d’une épaisseur 10 m et de conductivité hydraulique 10-3 m/s, la
seconde couche est constituée par la pierraille d’épaisseur 2 m et de conductivité hydraulique
10-2 m/s et enfin la troisième couche limoneuse est d’épaisseur 10 m et de conductivité
hydraulique 5.10-5 m/s.
1- Déterminer l’expression du débit quand l’écoulement s’effectue suivant la verticale vers le
bas
2- Déterminer l’expression du débit quand l’écoulement s’effectue suivant l’horizontale
3- Calculer la conductivité hydraulique verticale équivalente
4- Calculer la conductivité hydraulique horizontale équivalente
Exercice 13
On demande de calculer la perte de charge par unité delongueur engendrée par l’écoulement
d’eau de rivière ascendant à travers un milieu poreux constitué d’argile vers une fouille avec
pompage, voir figure ci-dessous.
On donne les côtes : A= 0 m, B=5 m et C=10 m.
Fouille z
Rivière : +15 m
Eau: +11m
Argile C
Gravier
A
52
Exercice 14
Soit un écoulement radial circulaire dirigé vers le puit. La dépression est de la forme :
dP
= A1 v + A2 v 2
dr
Où v étant la vitesse apparente d’écoulement à travers le milieu poreux.
Calculer la dépression (P c - P p ) qui va s’établir dans un puits produisant un débit de 100 m3/jour.
La loi de filtration n’est pas linéaire. Les rayons du contour de la zone d’alimentation et du puit
sont respectivement R c = 500 m et R p = 0,05 m avec une épaisseur de la couche b= 10 m.
On donne : le diamètre effectif des grains (d ef ) 0,2 mm, la porosité de la couche (β) 20%, la
masse volumique du fluide (ρ) 0,85 g/cm3, la viscosité du fluide (μ) 2,5 cp o et la perméabilité de la
couche (K) 1 darcy.
Exercice 15
Déterminer l’indice de productivité, si la perméabilité de la couche productive circulaire est 0.55
darcy, l’épaisseur est 20 m, le rayon du contour d’alimentation est 10 km à la pression 70 atm, le
rayon du puit est 10 cm à la pression de fond 50 atm et la viscosité du fluide incompressible est
de 3.14 cpo, suit une loi de filtration linéaire.
Exercice 16
Un écoulement radial circulaire d’un fluide de 200 tonnes/jour, de viscosité 4 cpo et de masse
volumique 870 kg/m3, s’effectue suivant la loi de filtration linéaire à travers une couche productive
d’épaisseur 10 m et de perméabilité 0.5 darcy. Le rayon du puit est 12.4 cm, sa pression de fond
est 80 atm. On demande de calculer les pressions aux distances r 1 = 10 m et r 2 = 100 m.
Exercice 17
Déterminer la perméabilité de milieu poreux formé d’une conduite circulaire de diamètre 20 cm,
de longueur 100 m et contenant du sable, par lequel traverse dans les conditions normales, un
débit de gaz 200 cm3/s et de viscosité 10-4 cpo. La pression de la couche et celle du puit sont
respectivement 3 atm et 1 atm.
Exercice 18
Déterminer la pression P 1 à la distance r 1 = 100 m, d’un puit à gaz de rayon 0.1 m, à la pression
50 atm sachant que la filtration de ce gaz parfait obéit à la loi de Darcy et s’effectue dans une
couche circulaire de rayon 1000 m, à la pression 100 atm.
Les perméabilités relatives à l’eau et à l’huile sont données dans le tableau suivant :
Kr
1
K ro K rw
S or
S or 0 S wi S wF S wM 1
Sw
S wM Sw
fw
K rw 1
µw 1
fw = ou fw =
K rw K ro K µ Welge
+ 1 + ro w
µw µo K rw µo
0
S wi S wm 1 S
• H. Darcy, 1856. Les fontaines publiques de la ville de Dijon. Victor Dalmont Editeur-Paris.
• M. Nicolas, 2003. Ecoulement dans les milieux poreux. Cours de DEA mécanique et
énergétique. Université de Provence, Marseille.
• D. Tiab, 1993. Petrophysics-Theory and practise of mesuring resrvoir rock and fluid
transport properties.
• Houpeurt, 1974. Mécanique des fluides dans les milieux poreux. Critiques et recherches.
ISBN 2-7108-0243-0, Editions Technip.
• Houpeurt, 1975. Eléments de Mécanique des fluides dans les milieux poreux. ISBN 2-
7108-0260-0, Editions Technip.
• P. Chaumet, 1965. Ecoulement monophasique des fluides dans les milieux poreux. Cours
de production-tome III. Société des Editions Technip.
• R. Monicard, 1965. Caractéristiques des roches réservoirs- analys des carottes. Cours de
production-tome I. Société des Editions Technip.
55